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LIBRARY or THE
JM-assacnusetts
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CatalogNo.A é3a 5-/^ iS^il
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BrancJi L f\T f f^ /AN
Group RoyvvA^'ce.
Language FK6.NCH
JJialect
Ijocality
Contents O » 23 *-.^
Version t' r^t -^ <^ 'f ioy\i^lJ>
Translator Lo»^''^ ^ 6 ^9 NJJ
PuLlislieJ ty IPe les jierl"
Place T'cvr I i
Date lO?
Accession ^o. B3
Accession Date Jy I. y /^ ff^^
Price èjl.S-Q
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te
I*
REGISTRE DE FAMILLE
' L'Éternel est avec vous quand vous êtes avec lui ; si vous le
cherchez, vous le trouverez ; mais si vous l'abandonnez, il vous
abandonnera.' — a Chron. xv. 2.
Nom, date et lieu de naissance de répoux.
Nom, date et lieu de naissance de l'épouse.
Unis
le ig
par
a..
REGISTRE DE FAMILLE.
Pève et mère, frères et sœurs de répoux.
■ Proverbes de Salomon.
Un fils sage fait la joie d'un père.
Et un fils insensé le chagrin de sa mère.'
Prov. X. I.
> « <
REGISTRE DE FAMILLE.
Pève et inève, frères et sœurs de l épouse.
— >-•-« —
' Honore ton père et ta mère (c'est le premier commande-
ment avec une promesse).' — Éphés. vi. 2.
REGISTRE DE FAMILLE.
Enfants.
'Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit: Laissez venir
à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le
royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.' —
Marc x. 14.
REGISTRE DE FAMILLE.
Enfants.
* Comme un père a compassion de ses enfants,
L'Eternel a compassion de ceux qui le craignent.'
Psaume ciii. 13.
REGISTRE DE FAMILLE.
Mariages.
' Si l'Éternel ne bâtit la maison.
Ceux qui la bâtissent travaillent en vain ;
Si l'Éternel ne garde la ville,
Celui qui la garde veille en vain.'
Psaume cxxvii.
REGISTRE DE FAMILLE.
Décès.
'Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui
croit en moi vivra, quand même il serait mort.' — Jean xi. 25.
REGISTRE DE FAMILLE.
A titres événements de la famille.
* Tous les sentiers de l'Éternel sont miséricorde et fidélité,
Pour ceux qui gardent son alliance et ses commandements.'
Psaume xxv. io.
>-«-<
LA
SAINTE BIBLE
LA
SAINTE BIBLE
QUI COMPREND
L'ANCIEN ET LE NOUVEAU TESTAMENT
TRADUITS SUR LES TEXTES ORIGINAUX
HÉBREU ET GREC
PAR
LOUIS SEGOND
DOCTEUR EN THÉOLOGIE
PARIS
DELESSERT, 4 RUE ROQUÉPINE
1899
LA
SAINTE BIBLE
AIs^CIEN TESTAMENT
TRADUCTION NOUVELLE D'APEÈS LE TEXTE HEBEEU
PAU
LOUIS SEGOND
DOCTEUR EN THEOLOGIE
PARIS
DELESSERT, 4 RUE ROQUÉPINE
1899
TABLE
DES
LIVRES DE L'ANCIEN TESTAMENT
LE PENTATEUQUE
CHAP.
Genèse 50
Exode 40
Lévitique . . . . 27
OES
1
Nombres . . .
CHAP.
. 36 .
PAGES
. 147
61
Deutéronome
. 34 .
. 198
11
LES LIVRES HISTORIQUES
CHAP.
Josué 24
Juges 21
Ruth 4
1 Samuel . . . . 31
2 Samuel .... 24
1 Rois 22
245
274
304
308
347
381
2 Rois . . .
1 Chroniques
2 Chroniques
Esdras . . .
Néhémie . .
Esther . . .
LES LIVRES POÉTIQUES
CHAP.
Job 42
Psaumes . . . .150
Proverbes .... 31
PAGES
571
623
760
Ecclésiaste . .
Cantique des canti-
ques 8
LES PROPHETES
CHAP.
Ésaïe 66
Jérémie .... 52
Lamentations de
Jérémie ... 5
Ézéchiel .... 48
Daniel 12
Osée 14
Joël 3
Amos 9
PAGES
831
932
1029
1041
1118
1137
1150
1157
Abdias .
Jonas .
Miellée .
Nahum .
Habakuk
Sophonie
Aggée .
Zacharie
Malachie
CHAP.
PAGES
25 .
. 419
29 .
. 456
36 .
. 490
10 .
. 532
13 .
. 544
10 .
. 561
CHAP.
PAGES
12 .
. 812
CHAP.
1
4
7
3
3
3
2
14
4
821
PAGES
1168
1170
1173
1181
1185
1190
1195
1198
1211
VII
AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR
PLACÉ EN TÊTE DE LA PREMIÈRE ÉDITION
L'Ancien Testament est écrit en hébreu, langue que parlait
jadis le peuple d'Israël. Les livres qu'il renferme, au nombre de
trente-neuf, appartiennent à divers auteurs et à différents âges:
les uns ont été composés pendant les siècles qui précédèrent la
captivité de Babylone, les autres sont postérieurs. Rien n'est
plus varié que le contenu : histoire, législation, doctrine religieuse,
morale, poésie, révélations proj^hétiques. Les Juifs attribuaient
à la plupart de ces livres une autorité divine, et leurs docteurs
en faisaient le point de départ des enseignements qu'ils donnaient
au peiiple. Aussi quand la langue hébraïque eut cessé d'être
une langue parlée, furent-ils les premiers à éprouver le besoin
d'avoir, pour leur usage, des traductions dans les idiomes des
peuples au milieu desquels ils vivaient dispersés.
Ainsi prit naissance la version dite des Septante ou d'Alexandrie,
la plus célèbre de toutes et en même temps la plus ancienne,
composée en grec par des savants Juifs établis en Egypte, et très-
probablement achevée cent cinquante ans environ avant Jésus-
Christ. Faite à une époque où, par suite des conquêtes d'Ale-
xandre le Grand, la langue grecque était généralement répandue,
elle a rendu des services incontestables et a été longtemps
entourée d'une grande considération. Ce n'est pas ici le lieu d'en
discuter les origines plus ou moins douteuses, ni d'émettre une
appréciation critique sur sa valeur réelle. Rappelons seulement
quelques faits propres à constater l'influence qu'elle exerça. Les
Septante ont servi de base à un grand nombre de versions écrites
dans plusieurs des dialectes de l'Orient ; c'est d'après les Septante,
et non d'après l'hébreu, qiie sont habituellement faites les citations
de l'Ancien Testament dans le Nouveau; les Chrétiens des pre-
miers siècles, ne sachant pas l'hébreu, furent conduits à se servir
ix
AVANT-PK0P08.
de la version des Sei)tante, et allèrent môme jnsqu'à croire à son
inspiration ; enfin, toutes les versions latines usitées dans l'Église
d'Occident jusqu'à l'époque d'Augustin étaient des reproductions,
généralement assez imparfaites, de celle des Septante.
Tel était l'état des choses lorsque parut Jérôme, l'un des plus
remarquables parmi les Pères de l'Église. A l'inverse d'Augustin
et autres docteurs de ce temps qui ignoraient l'hébreu, Jérôme se
livra, dès sa jeimesse, à l'étude de cette langue sacrée. Puis,
séjournant en Palestine, il prit à Jérusalem des leçons d'un rabbin
nommé Barhanina, qui lui donnait instruction pendant la nuit, par
crainte de ses compatriotes ; il eut encore pour maîtres deux
savants rabbins, dont l'un lui enseigna le chaldéen, et dont l'autre
le fortifia dans l'hébreu. Ainsi mimi de ces connaissances philo-
logiques, Jérôme se mit à comparer le texte original de l'Ancien
Testament avec la version grecque des Septante et avec la meilleure
des versions latines (la vêtus Itala) exécutées sur les Septante. Il
fut bientôt convaincu des fautes évidentes et des nombreuses
imperfections de l'une comme de l'autre ; et, encouragé par
quelques amis, il prit la résolution de traduire à nouveau la Bible
en latin immédiatement d'ajirès l'hébreu. Cette œuvre, qui a
coûté à son auteur vingt années de travaux assidiis, fut commencée
vers l'an 385 et achevée l'an 405. Si nous l'avons mentionnée avec
quelques détails, c'est à cause du rôle inunense qu'elle a joué dans
l'histoire de toutes les versions qui suivirent, et notamment des
versions protestantes en langue française, connue on va le voir.
Deux mots auparavant sur les destinées du travail de Jérôme,
et sur la forme finale qui lui fut donnée par l'Église romaine.
Ce travail, bien accueilli par quelqxies-uns, surtout par les Juifs,
qui rendirent hommage à sa fidélité, rencontra dès l'abord de
nombreux adversaires, entre autres Augustin ; et des accusations
d'hérésie circulèrent même contre la personne de Jérôme. Toute-
fois, ce n'étaient ni la science de cet homme d'élite ni l'exactitude
du résultat de ses recherches qui étaient mises en suspicion ; mais
on censurait par-dessus tout la hardiesse de celui qui avait osé
traduire autrement que ne l'avaient fait les Septante. Depuis la
mort de Jérôme, les ennemis de sa version allèrent de jjlus en
plus en diminuant ; au bout de deux siècles, elle était à Rome sur
le même j)ied que l'ancienne version latine, et l'on finit par
l'employer de préférence pour le service divin. De là le nom de
Vulffate, q\ii plus tard lui fut donné. Malheui'eusement, plus elle
acquérait de faveur et se répandait i^ar des copies multii^liées,
plus elle s'altérait sous la plume de ceux (jui la transcrivaient de
manuscrits en manuscrits. Elle devint alors l'objet de corrections
successives, à dater de Charlemagne qui s'était adressé dans ce
X
AVANT-PROi'OtS.
but au félèbrc Alcuiii. Et, quand arriva l'invention de rinipri-
merie, on eut bientôt des éditions ott'rant entre elles les ])lus
grandes diversités, selon les nianuserits dont on s'était servi.
Néanmoins, le coneile de Trente déclara la Vulgate seule version
officielle de l'Église (1546), et le pouvoir pontitical se chargea,
moyeiuiant de nouvelles corrections, de publier une édition
authentique, qui parut vers la fin du seizième siècle. Qui dira
jusqu'à quel point elle reproduit l'œuvre primitive de Jérôme ?
Nous touchons au mouvement religieux qui donna naissance
au protestantisme, tirant presque toute sa force du contenu de la
Parole Sainte, et assurant par là ses meilleurs succès. Un fait
regrettable, mais à signaler, c'est qu'aucun de nos grands Réfor-
mateurs de langue française n'associa son nom. connue Luther en
Allemagne, à une traduction de la Bible en langue vulgaire et
nationale. Calvin ne nous a laissé que des préfaces et des com-
mentaires, indépendiimment de tout ce qui du reste servit de jjoint
d'application à son génie.
La version qu'on a l'habitiule de considérer comme la plus
ancienne dans le sein des Églises réformées est celle de Pierre-
Robert Olivetan, de Noyou eu Picardie, parent de Calvin. Elle
parut en 1535. Mais, si l'on veut avoir un point de départ plus
exact de nos versions protestantes, il faut remonter à la Bible de
Lefèvre d'Étaples, dont la j^remière édition complète fut publiée
à Anvers en 1530. Il faut même remonter j^lus haut, et bien
antérieurement à la Réformation, quand on veut se rendre compte
du travail de Lefèvre, et avoir une juste idée des remaniements
postérieurs. A dater du douzième siècle, dans les pays de langue
romane, on eut une série de Bibles historiées et glosées, les
premières dans lesquelles le fond scrii^turaire se trouvait noyé
au milieu d'additions souvent bizarres et étrang-ères aux faits
bibliqixes, les secondes dans lesquelles le texte était mélangé de
notes et commentaires de diverse nature. Tous ces recueils,
greffés les uns sur les autres, jjartaient d'une souche toujours la
même, la Vulgate, plus ou moins comprise, défigurée, ou en-
veloppée d'additions. Lefèvre, tout en reproduisant, avec quel-
qvies modifications, l'œuvre de ses devanciers, fit disparaître du
texte les gloses pour les reléguer dans des notes distinctes, ne
voulant " rien ajouter ni retrancher aiix paroles dii Livre." C'est
là le service éminent qu'il rendit à la cause biblique, et qui a pu
le faire envisager comme le premier auteur des versions pro-
testantes, malgré ces mots qu'il inscrivit sur le titre de sa Bible :
" Translatée en français selon la pure et entière traduction de
sainct Hierome."
La Bible d'Olivetan, qui ne consacra guère plus d'une année
xi
AVANT-PROPOS.
à son travail, a pour base celle de Lefèvre d'Etaiîles. Calvin la
recommanda, sans en dissimuler les fautes, et invitant à l'indxdgence.
Il entreprit lui-même des corrections, mais il ne se lit aucune
illusion sur la portée de semblables retouches ; car, dans un avis
placé en tête de l'édition de 1561, la dernière avant sa mort, Calvin
exprime le vœu " que quelque savant homme, garni de tout ce qui
est requis dans une telle œuvre, se consacre tout entier pendant
une demi-douzaine d'ans à la traduction de la Bible."
La Conqjagnie des Pasteurs de Genève, sollicitée en outre
par plusieurs pasteurs des Églises réformées de langue française,
s'employa d'une manière active à réaliser. le vœu de Calvin. A
défaut d'un homme unique, elle remit la tâche à quelqvies-uns de
ses membres, parmi lesquels Théodore de Bèze. Enfin, en l'année
1588, parut cette version officielle et impatiemment attendue, la
première que publièrent collectivement les pasteurs et professeurs
de l'Eglise de Genève.
C'était, en réalité, une simple révision de la Bible d'Olivetan,
diversement amendée dans les éditions qui s'étaient succédé dej^uis
1535 ; elle adopta les variantes tantôt de l'une, tantôt de l'autre
de ces éditions, et, comme élément nouveau, elle était enrichie
d'un grand nombre de notes marginales. Dans une épître, placée
en tête du volume, les auteurs, sans prétendi'e qu'on ne puisse
faire mieux, émettent le désir qu'on s'en tienne à leur œuvre.
Somme toute, répondant à des instances réitérées et partant d'un
Corps vénéré, la version genevoise de 1588 se présenta avec une
telle autorité et fut si bien accueillie des Eglises réformées qu'elle
ferma jusqu'à nos jours, pour ainsi dire, l'accès à toute tentative
de traduction indépendante, d'après les textes originaux et en
conformité avec les progrès dans les études historiques, philologi-
ques et exégétiques. Les éditions se multiplièrent soit à Genève,
soit à l'étranger, à peu près sans autres changements que ceux
nécessités par les règles et les usages de la langue française : et
encore resta-t-on sous ce rapport toujours en arrière.
On se tromperait si l'on pensait que les Bibles de Martin et
d'Ostervald renferment des traductions nouvelles, ou même diffèrent
notablement de la version genevoise. Elles ne firent, à l'origine,
que reproduire Genève 1588. Leurs auteurs ne s'en cachèrent
pas, comme on peut le lire sur les titres de la première édition
de Martin (Amsterdam 1707) et de la première édition d'Ostervald
(Amsterdam 1724), et comme il est facile de s'en convaincre par
la comparaison du contenu. C'est, du reste, grâce à cette cir-
constance qu'elles obtinrent le transeat dans les Eglises, et ceci
atteste une fois de plus l'autorité dont a si longtemps joui la
version de Genève. Ce qui constituait le mérite réel des publi-
xii
AVANT-PROPOS.
cations de 3Iartin et d'Ostervald, c'étaient les notes et préfaces du
premier, les arguments et réflexions du second. Si les éditions
actuelles s'écartent d'une manière plus ou moins sensible de 1588,
c'est l'ouvrage des reviseurs de reviseurs, et aflaire de forme plus
que de fond. Les difiérences qu'on observe entre Martin et
Ostervald proviennent en partie de modifications assez nom-
breuses que le pasteur neuchâtelois introduisit dans l'édition
(1744) qui précéda sa mort, avec le but d'adoucir certaines ex-
pressions, de rendre plus clair et de faire mieux aimer le Livre
sacré.
Malgré l'immense succès de la version de 1588, succès qui se
prolonge encore, nous venons de le dire, sous les noms de Martin
et d'Ostervald, on éprouva de bonne heure à Genève le désir de
l'améliorer. Mais la chose devenait impossible en face d'iuie
opposition énergiquement dessinée parmi les fidèles : tout ce qui
dépassait les limites d'une légère retoviche ou d'un simple redres-
sement de la langue était frappé de réprobation. Les ministres
genevois n'étaient plus les maîtres de leur œuvre, bien qu'ils eu
sentissent les imperfections. Ainsi se passa quelque chose d'ana-
logue à ce qui s'était passé pour la version des Septante. En 1721
seulement, sous l'influence de J.-A. Turretin, on prit courage,
on travailla presque tout un siècle, et l'on mit au jour la version
de 1805, la seconde et la dernière que publièrent collectivement
les pasteurs et professeurs de l'Église de Genève.
Nous n'avons pas à entrer ici dans l'appréciation des qualités
ou des défauts qui distinguent cette version : peut-être n'a-t-elle
pas encore été impartialement jugée. C'est plus qu'une simple
révision ; mais ce n'est pas, dans son ensemble, une traduction
émanant en ligne directe du texte hébreu. Elle n'a pas eu le sort
prospère de sa sœur aînée ; on l'a repoussée plutôt qu'accueillie ;
les sociétés bibliques lui ont été défavorables; et, quoique dès
longtemps épuisée, elle n'a pas été réinij^rimée. La Compagnie
des Pasteurs donna à une commission permanente le mandat de
la revoir ; mais, après plusieurs années d'un travail dont les
difficultés allaient croissant, la commission s'est dissoute, et la
Compagnie ne l'a pas renouvelée.
Résumons. Toutes nos versions, unies entre elles par une
étroite filiation, découlent de la Vulgate latine, reproduction en
quelque mesure incertaine du travail prmiitif de Jérôme. Ainsi,
les Églises réformées de langue française n'ont jamais possédé
une traduction de la Bible, faite en entier sur les textes originaux.
Les circonstances diverses qui ont pesé sur ces Eglises, bien plus
que le manque d'hommes capables, suffisent amplement pour
domier l'explication de ce phénomène.
xiii
AVANT-PEOPOS.
Il était réservé à notre époque de s'affranchir de cette crainte
pusillanime, tendant à faire considérer une version, œuvre tout
humaine, comme une espèce d'arche sainte à laquelle il n'est pas
permis de toucher sans être accusé de profanation. Aujourd'hui,
grâce à un courant plus libéral et à des appréciations plus judi-
cieuses, il n'y a pas à risquer la censure ou le bûcher pour qui,
s'écartant de ses devanciers, essaie de donner à ses frères une
interprétation plus fidèle des choses qui nous ont à tous été
révélées.
Loin de là. Dans les divers rangs de la société religieuse
protestante, on a senti l'insuffisance des versions actuellement en
usage, et qui sont au milieu de nous comme un précieux héritage
de la piété de nos pères. De toutes parts aussi, on a compris
qu'il y avait des inconvénients majeurs à procéder indéfiniment
par la voie des révisions ; de toutes parts, on a réclamé ime version
nouvelle, qui, travaillée d'après les textes sacrés, fût im reflet plus
direct de leur véritable contenu. Et en même temps, par une
étonnante disi)ensation de la Providence, des ouvriers étaient
suscités par elle pour répondre largement à ce besoin. Quatre
versions, au lieu dune, seront désormais à la disposition de
chacun. Trois d'entre elles ont été déjà publiées, à Neuchâtel,
à Lausanne, à Paris ', toutes les trois remarquables, élaborées par
des hommes de foi et de science. Celle-ci est la quatrième. Ces
quatre versions, assez divergentes d'asjject et de style, conçues
à part et mises à exécution presque sinuiltanément par leurs
auteurs, concordent néanmoins jjour les résultats essentiels. Nos
Eglises et les membres de nos Églises povirront ainsi faire leur
choix en pleine liberté.
II
Les personnes qui liront attentivement notre traduction de
l'Ancien Testament, surtout si elles ont quelque notion de la
langue hébraïque, reconnaîtront par elles-mêmes les principes qui
noiis ont servi de guide. Il est bon néanmoins de les rappeler
sommairement, pour qu'il ne reste à cet égard aucune équivoque.
Une condition préliminaire indispensable, c'est une indépen-
dance d'esprit et de situation, qui place le tradvicteur en dehors
de toute influence propre à le détom-ncr du soin exclusif de
rechercher et d'exprimer le vrai sens du Livre sacré. Qii'il se
dégage des i^réoccupations dogmatiques, sans avoir souci de ce qui
peiit plaire ou déplaire aux partis théologiques qui divisent les
chrétiens. La Bible a été écrite pour tous les hommes : c'est
^ La version de Paris n'est pas encore achevée : huit livraisons ont paru.
xiv
AVANT-FKOrOS.
pour tous, et en conscience, que le traducteui' doit accomplir
sa tâche. Il est sous le regard du Dieu de vérité : c'est la vérité
seule qui sera la suprême ambition de ses efïbrts. S'il échoue,
qu'il se résigne par avance ; s'il réussit, qu'il en rapporte la gloire
à Dieu seul.
Cette condition jiréalable, nécessaire à nos yeux, étant réalisée,
de quelle manière le traducteur poiu-suivra-t-il son œuvre ?
Exactitude, clarté, correction: telles sont les trois qualités
auxquelles il est essentiel de viser, si l'on veut à la fois être lidèle
et s'exprimer en français. C'est presque une lutte de géant.
Mais il faut la soutenir, dans les limites du possible. Faire bon
marché de la correction comme chose secondaii'e ou superflue,
c'est oublier que toute langue a ses droits, c'est fournir aux
personnes cultivées un genre de distraction nuisible à l'édification.
Prétendre que la clarté n'est pas rigoureusement requise parce
qu'on rencontre dans l'original des passages obscurs, c'est un
accommodement de conscience à rejeter. Altérer sciemment
l'exactitude du sens, ne fût-ce que d'une nuance, afin de flatter
le lecteur par une forme littéraire plus élégante, c'est manquer de
respect à ce même lecteur et encore plus à la Parole sainte. — Pour
revêtir dans leur ensemble ces trois qualités, ime version ne doit
être ni littérale ni libre. Précisons les termes. Elle ne doit pas
être littérale, c'est-à-dire " faite mot à mot," selon la définition du
dictionnaire ' ; ce serait énerver le sens même, et risquer de le
rendre inintelligible, sans parler des lois de la grammaire et de la
syntaxe qu'on a toujours tort de braver volontairement. Elle ne
doit pas non plus être libre, c'est-à-dire, offrir des additions
ou des suppressions qui ne sont ])as strictement motivées, affaiblir
ou renforcer la valeur d'une phrase ou d'un mot quand les
expressions qui correspondent à l'original ne font pas défaut,
substituer au langage biblique des explications qui appartiennent
à la conception particulière de l'interprète. Qu'il y ait place hors
du texte pour les commentaires, extraits, résumés, parai)hrases,
imitations, etc., c'est bien ; mais que la som-ce reste pure, et ne se
transforme pas elle-même en imitation, paraphrase, o\\ commen-
taire.— Si une bonne version de la Bible ne doit être ni littérale ni
libre, aux divers points de vue qui viennent d'être mentionnés,
que doit-elle être? Comme réponse, et en l'absence d'un quali-
ficatif iinique, qu'il soit permis de répéter : exacte, claire, correcte.
Ce n'est pas tout. Il faudrait encore, sans la moindre atteinte
portée à aucune de ces qualités, qu'elle se distinguât sous le
rapport littéraire par des mérites de style, qui, n'étant pas une
' Dans une acception plus généralement admise, notre traduction sei'a certainement, et
à juste titre, classée parmi les versions littérales.
XV
AVANT-PROPOS.
conséquence logique de l'exactitucle, de la clarté, de la correction,
réclament un écrivain d'un talent supérieur. Il faudrait, enfin
et par-dessus tout, un homme qui, à la fois savant philologue,
poète et littérateur éminent, possédât le sens religieux suffisant
pour donner à son œuvre une véritable empreinte biblique, et
placer les lecteurs comme en la présence directe des révélations
divines, dont il ose se rendre l'interprète.
Voilà les principes. Reste l'exécution. Voilà l'idéal, idéal
dont la vue sourit et électrise. mais inqîossible à réaliser. Est-il
besoin, en effet, de proclamer à nouveau qu'une version à tous
égards parfaite est chose qui dépasse les forces humaines, in-
dividuelles ou collectives ? Qu'on veuille bien j réfléchir. Les
ressources d'interprétation dont peut disi3oser un traducteur,
si remarquablement qualifié soit-il, connaissances linguistiques,
ethnographiques, archéologiques, étude et comparaison des tra-
vaux antérieurs, etc., ces ressources sont purement humaines,
sujettes par conséquent à des chances d'erreur, malgré les
progrès, disons mieux, en vertu même des progrès dont elles
sont susceptibles. Sans doute, celui qui croit, celui pour qui
la Bible n'est pas un livre ordinaire, n'entreprendra pas et ne
poursuivra pas une œuvre d'aussi longue haleine et d'une
nature aussi grave que la version des saintes Ecritures, dépôt
des révélations du Tout-Puissant, en négligeant de s'appuyer
sur le secours de DieiT et de l'invoquer itérativement au milieu
de ses incertitudes et de ses défaillances. Mais qui dira dans
quelles limites et sous quelles formes le secours divin se manifeste
en pareille circonstance? Peut-on s'attendre à une force sur-
naturelle qui préserve de toute inexactitude, à une sorte d'inspira-
tion infaillible qui n'a pas même été le privilège des copistes
auxquels nous sommes redevables du texte original dont il s'agit
de rei^roduire le sens dans nos langues modernes ? Aux prises
avec les difficultés (et pourquoi ne pas l'avouer?), on se sent vaincu
dans plus d'un cas, incapable de rendre d'une manière satisfaisante
dans sa propre langue ce dont on a, ou croit avoir, la perception
nette dans la langvie sacrée. Et là même où on pense le mieux
réussir en serrant de très-près le texte scripturaire, pour en
conserver avec scrupvile les tours, les images, la couleur, ne
va-t-on jamais trop loin, ne fait-on jamais fausse route? Puis,
que de choses inaperçues, glissées j^eut-être sous la plume contre
toute intention et malgré les principes !
En dehors de ces imperfections, dont aura son inévitable part
la traduction nouvelle que nous offrons au public religieux,
ce qui frappera plus rapidement le lecteur, ce sont les passages
interprétés autrement qu'ils ne le sont dans les versions usuelles.
xvi
AVANT-PllOPOS.
Mais ceux qui sont an courant du mouvement de la science et des
progrès de la philologie sacx'ée n'éprouveront à cet égard aucun
étonnenient pénible. Il y avait dans les versions antérieures des
inexactitudes à faire disparaître, signalées par les hommes les
plus compétents de toutes les nuances théologiques : aussi
n'est-ce en aucune façon le désir d'innover qui a poussé le
traducteur à sortir de la voie traditionnelle, il s'y est vu contraint
par un sentiment de fidélité. Observons, en outre, que les
changements adoptés ne sont pas tous des rectifications d'erreurs
incontestables. Il en est qui doivent être attribués à une
simple préférence entre deux ou plusieurs interprétations pos-
sibles, dont l'une a paru réunir en sa faveur la plus grande
somme de probabilités. On comprend qu'il s'agit ici de ces
difficultés tenant à l'état matériel du texte, ou à d'autres circon-
stances propres à exercer la sagacité des linguistes et à les
conduire à des résultats différents.
A tout ce qui précède nous avons hâte maintenant d'ajoiiter
une réflexion. Si la vérité nous a imposé le devoir de parler en toute
franchise, nous ne voudrions point par là ébranler outre mesure
la confiance que bien des personnes pieuses ont conservée
jusqu'à ce jour pour nos anciennes versions, qui ont nourri la
foi et le sentiment religieux de plusieiu-s générations. Les
divergences, si nombreuses qu'elles soient pour le style et môme
pour le fond des choses, portent la plupart sur des points secon-
daires; et, dans les cas oii elles ont une réelle importance, elles
ne sont pas de nature à effrayer les consciences et à faire chanceler
la foi. Tout lecteur bien disposé trouve et trouvera toiijours
dans la Parole sainte, plus ou moins correctement exprimée,
l'aliment siiirituel qui lui suffit, et n'aura pas de peine à recon-
naître les vues miséricordieuses de l'Eternel, se manifestant à
travers les âges pour le salut de l'humanité péchei'esse.
Que Dieu, le souverain Pasteur des âmes, qui dirige tous les
événements, accorde à notre œuvre, si telle est sa volonté, une
part d'influence pour l'avancement de son règne !
Genève, 31 octobre 1873.
LOUIS SEGOND
xvu
REMARQUES
Le texte massorétique, transmis à nous par les Juifs, a servi de
base à cette traduction. On s'en est écarté seulement dans des
cas exceptionnels et indispensables, et d'après les autorités les
plus accréditées ; mais on a rejeté toute variante ne reposant
que sur une opinion particulière.
La ponctuation, si importante pour la détermination du sens,
a été l'objet d'un soin tout spécial. Linstrument le plus utile
à cet effet, bien qu'il ne soit pas infaillible, ce sont les accents
hébreux, dont l'une des fonctions consiste à marquer les rapports
de chaque mot avec la phrase entière sous le point de vue des
liens et des pauses.
La division du texte en versets, telle que nous l'avons aujour-
d'hui, n'est pas antérieure au septième siècle; mais diverses
séparations ont une origine plus antique. La division en cha-
pitres, comme elle existe dans nos Bibles, date du milieu du
treizième siècle : elle est loin d'être irréi^rochable et à tous
égards rationnelle. Tout en conservant à la marge cette double
indication des versets et des chapitres, le traducteur a divisé le
texte en fragments plus conformes au contenu, et les a fait
précéder de sommaires courts et précis.
Les noms propres ont été rectitiés dans leur orthographe, re-
produite exactement la même dans tous les passages oii ils se
rencontrent. Mais les plus connus, comme Mdise, Salomon, Ésaïe,
Jérusalem, etc., ont été maintenus tels que l'usage les a consacrés,
quoiqu'ils soient écrits d'une tout autre manière en hébreu.
Les notes, au nombre d'environ six cents, qui figurent au bas
des pages, ne doivent nullement être considérées comme donnant
à notre œuvre le caractère d'une version avec des notes. Elles
constituent un timide essai, qui témoigne de nos vœux en faveur
d'éditions de l'Ancien Testament, présentant des notes en quantité
suffisante et composées avec assez de discernement pour faciliter
l'intelligence du texte, sans entrer dans la voie des commentaires
ni donner lieu à des discussions théologiques.
Enfin, pour ce qui concerne le mode de transcription des
fragments poétiques, nous renvoyons à l'Avertissement qui va
suivre.
xvni
AVERTISSEMENT
CONCERNANT LES FRAGMENTS POÉTIQUES
Un grand nombre de fragments de l'Ancien Testament, et
même des livres entiers, ont nn caractère poétique impossible
à méconnaître. Dans le but de les distinguer nettement de la
prose, et de faciliter en même temps l'intelligence du contexte,
on a recouru à un artifice typographique, au sujet duquel certaines
explications paraissent nécessaires.
La poésie hébraïque offre-t-elle des vers proprement dits,
avec un système métrique déterminé ? Cette question, débattue
depuis des siècles, n'a pas encore reçu de solution péremptoire.
Toutefois, dans l'état actviel de la science, le manque de faits et
d'arguments décisifs porte plutôt à conclure d'ime manière
négative.
Le trait le plus incontestable de cette poésie, et le seul qu'on
a tenté de reproduire aux yeux du lecteur, dans cette nouvelle
traduction, c'est ce qu'on appelle \e parallélisme des membres, qui
se manifeste soit par un contraste, soit par une réj^étition ou par
un développement de la pensée.
En vertu de ce phénomène, tout verset se présente ordinaire-
ment comme formé de deux parties ; et chacune de ces parties
renferme un ou plusieurs membres, constituant le parallélisme.
Dans l'exécution typographique, on a réservé une ligne pour
chaque membre. Le commencement du verset est indiqué par
une ligne sans renfoncement, le début de la seconde partie par
un renfoncement, et les autres membres par un double ren-
foncement.
Eclaircissons par quelques exemples.
Le cas le plus simjîle est celui de deux membres, dont un
pour chaque partie du verset.
La justice élève une nation,
Mais le péché est la honte des peuples.
Prov. XIV, 34.
xix
AVERTISSEMENT.
Lorsqu'il y a trois membres, c'est tantôt la première partie
qui eu renferme deux, tantôt la seconde.
Les liens de la mort m'avaient environné,
Et les angoisses du sépulcre m'avaient saisi ;
J'étais en proie à la détresse et à la douleur.
Ps. CXVI, 3.
Pourquoi t'abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de moi ?
Espère en Dieu, car je le louerai encore ;
Il est mon salut et mon Dieu.
Ps. XLII, 12.
Enfin, la période est susceptible de proportions encore plus
grandes. Dans l'exemple qui suit, il y a cinq membres, trois
pour la première partie du verset, et deux pour la seconde.
Les ennemis de l'Eternel trembleront ;
Du haut des cieux il lancera sur eux son tonnerre,
L'Eternel jugera les extrémités de la terre ;
Il donnera la puissance à son roi,
Et il relèvera la force de son oint,
1 Sam. II, 10.
Le parallélisme chez les prophètes est loin d'être aussi
caractérisé que chez les poètes lyriques ou didactiques, comme
les auteurs des Psaïunes, des Proverbes, de Job, du Cantique
des Cantiques. Parfois, il est vrai, le prophète prend un élan
qui le rapproche de ces derniers ; et il est facile alors de découper
la période de la manière que nous avons indiquée. Mais, bien
souvent, le langage prend des formes oratoires, qui ont toute
l'animation rythmique, sans laisser subsister le parallélisme des
membres. Il se trouve aussi, dans les écrits des prophètes,
des portions historiques ou narratives, pour lesquelles un
arrangement métrique ne saurait convenir, et que le lecteur
pourra distinguer des autres sans aucun effort. L'Ecclésiaste,
enfin, bien que classé parmi les livres poétiques, est composé dans
un style qiii ne diftèrë pas sensiblement de celui de la prose.
XX
LE PENTATEUQUE
GENÈSE, EXODE,
LÉVITIQUE,
NOMBRES, DEUTÉRONOME
,a:<T
ANCIEN TESTAMENT
LA GENESE
LES TEMPS ANCIENS DEPUIS LA CREATION JUSQU A ABRAHAM
{Chap. 1-11, 9.)
Création du monde.
Chcip. I. 'Au commencement, Dieu
créa les cieiix et la terre.
^La terre était informe et vide ; il y
avait des ténèbres à la surface de l'a-
bîme, et l'esprit de Dieu se mouvait
au-dessus des eaux.
^Dieu dit : Que la lumière soit! Et
la lumière fut. ''Dieu vit que la lumière
était bonne ; et Dieu sépara la lumière
d'avec les ténèbres. 'Dieu appela la
lumière jour, et il appela les ténè-
bres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y
eut un matin : ce fut le premier jour.
^Dieu dit : Qu'il y ait une étendue
entre les eaux, et qu'elle sépare les
eaux d'avec les eaux. 'Et Dieu fit l'é-
tendue, et il sépara les eaux qui sont
au-dessous de l'étendue d'avec les
eaux qui sont au-dessus de l'étendue.
Et cela fut ainsi. *Dieu appela l'éten-
due ciel. Ainsi, il y eut un soir, et il y
eut un matin : ce fut le second jour.
'Dieu dit : Que les eaux qui sont au-
dessous du ciel se rassemblent en un
seul lieu, et que le sec paraisse. Et cela
fut ainsi. '"Dieu appela le sec terre, et
il appela l'amas des eaux mers. Dieu
vit que cela était bon. " Puis Dieu dit :
()ue la terre produise de la verdure,
de l'herbe portant de la semence, des
arbres fruitiers donnant du fruit selon
leur espèce et ayant en eux leur se-
mence sur la terre. Et cela fut ainsi.
'*La terre produisit de la verdure, de
l'herbe portant de la semence selon
son espèce, et des arbres donnant du
fruit et ayant en eux leur semence se-
lon leur espèce. Dieu vit que cela était
bon. "Ainsi, il y eut un soir, et il y
eut un matin : ce fut le troisième jour.
'••Dieu dit : Qu'il y ait des luminai-
res dans l'étendue du ciel, pour sépa-
rer le jour d'avec la nuit ; que ce soient
des signes, pour marquer les époques,
les jours et les années; ''et qu'ils ser-
vent de luminaires dans l'étendue du
ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut
ainsi. '*Dieu fit les deux grands lumi-
naires, le plus grand luminaire povir
présider au jour, et le plus petit lumi-
naire pour présider à la nuit ; il fit aussi
les étoiles. ''Dieu les plaça dans l'é-
Chap. l, is-^, 10.
GENESE.
tendue du ciel, pour éclairer la terre, de la semence : ce sera votre nourri-
'^pour présider au jour et à la nuit, et ture. ^"Et à tout animal de la terre, à
pour séparer la lumière d'avec les té- tout oiseau du ciel, et à tout ce qui
nèbres. Dieu vit que cela était bon. se meut sur la terre, ayant en soi un
''Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un souffle de vie, je donne toute herbe
matin : ce fut le quatrième jour. verte pour nourriture. Et cela fut ainsi.
^"Dieudit: Que les eaux produisent ^'Dieu vit tout ce qu'il avait fait; et
en abondance des animaux vivants, et voici, cela était très bon. Ainsi, il y
que des oiseaux volent sur la terre vers eut un soir, et il y eut un matin : ce
fut le sixième jour.
Chap. II. 'Ainsi furent achevés les
cieux et la terre, et toute leur armée.
^Dieu acheva au septième jour son œu-
l'étenducdu ciel.-' Dieu créa les grands
poissons et tous les animaux vivants
qui se meuvent, et que les eaux pro-
duisirent en abondance selon leur es-
pèce; il créa aussi tout oiseau ailé se- vre, qu'il avait faite ; et il se reposa au
Ion son espèce. Dieu vit que cela était septième jour de toute son œuvre,
bon. *-Dieu les bénit, en disant : Soyez qu'il avait faite. ^Dieu bénit le sep-
féconds, multipliez, et remplissez les
eaux des mers ; et que les oiseaux mul-
tiplient sur la terre. ^^Ainsi, il y eut un
soir, et il y eut un matin : ce fut le
cinquième jour.
**Dieu dit : Que la terre produise
des animaux vivants selon leur espèce.
tièmc jour, et il le sanctifia, parce qu'en
ce jour il se reposa de toute son œuvre
qu'il avait créée en la faisant.
For/nation de 1 Jiomnie et de la femme.
■•Voici les origines des cieux et de
du bétail, des reptiles et des animaux la terre, quand ils furent créés.
terrestres selon leur espèce. Et cela ^Lorsque l'Eternel Dieu fit une terre
fut ainsi. "Dieu fit les animaux de la et des cieux, aucun arbuste des champs
terre selon leur espèce, le bétail se- n'était encore sur la terre, et aucune
Ion son espèce, et tous les reptiles de herbe des champs ne germait encore :
la terre selon leur espèce. Dieu vit que car l'Eternel Dieu n'avait pas fait pleu-
cela était bon. ^''Puis Dieu dit : Fai- voir sur la terre, et il n'y avait jioint
sons l'homme à notre image, selon d'homme pour cultiver le sol. "Et une
notre ressemblance, et qu'il domine vapeur s'élevait de la terre, et arrosait
sur les poissons de la mer, sur les oi- toute la surface du sol.
seaux du ciel et sur tous les reptiles 'L'Eternel Dieu forma l'homme de
qui rampent sur la terre. ^'Dieu créa la poussière de la terre, il souffla dans
l'homme à son image, il le créa à l'i- ses narines un souffle de vie, et l'hom-
mage de Dieu, il créa l'homme et la me devint un être vivant,
femme". ^''Dieu les bénit, et Dieu leur *Puis l'Eternel Dieu planta un jar-
dit : Soyez féconds, multipliez, rem- din en Eden, du côté de l'orient, et il
jjlissez la terre, et l'assujettissez; et y mit l'homme qu'il avait formé. "L'É-
dominez sur les poissons de la mer, ternel Dieu fit pousser du sol des ar-
sur les oiseaux du ciel, et sur tout ani- bres de toute espèce, agréables à voir
mal qui se meut sur la terre. ^'Et Dieu et bons à manger, et l'arbre de la vie
dit : Voici, je vous donne toute herbe au milieu du jardin, et l'arbre de la
portant de la semence et qui est à la connaissance du bien et du mal. '"Un
surface de toute la terre, et tout arbre fleuve sortait d'Eden pour arroser le
ayant en lui du fruit d'arbre et portant jardin, et de là, il se divisait en quatre
a. Littéralement : il les créa mâle et femelle.
GENESE.
Chap. S, u-3, il.
bras. "Le nom du premier est Pischon;
c'est celui qui entoure tout le jiays de
Havila, où se trouve l'or. '-L'or de
ce pays est pur; on y trouve aussi le
bdellium et la pierre d'onyx. '^Le nom
du second ileuve est Guihon ; c'est ce-
lui qui entoure tout le pays de Cusch.
**Le nom du troisième est Iliddékel";
c'est celui qui coule à l'orient de l'As-
syrie. Le quatrième fleuve, c'est l'Eu-
phrate.
'•"^L'Eternel Dieu prit l'homme, et le
plaça dans le jardin d'Eden pour le
cultiver et pour le garder. '^L'Eternel
Dieu donna cet ordre à l'homme : Tu
pourras manger de tous les arbres du
jardin; '"mais tu ne mangeras pas de
l'arbre de la connaissance du bien et
du mal, car le jour où tu en mangeras,
tu mourras.
"*L'Eternel Dieu dit : Il n'est pas bon
que l'homme soit seul ; je lui ferai une
aide semblable à lui. ''•'L'Eternel Dieu
forma de la terre tous les animaux des
champs et tous les oiseaux du ciel, et
il les fit venir vers l'homme, pourvoir
comment il les appellerait, et afin que
tout être vivant portât le nom que lui
donnerait l'homme. -"Et l'homme don-
na des noms à tout le bétail, aux oi-
seaux du ciel et à tous les animaux des
champs ; mais , pour l'homme , il ne
trouva point d'être semblable à lui.
^'Alors l'Eternel Dieu fit tomber un
profond sommeil sur l'homme, qui
s'endormit; il prit une de ses côtes, et
referma la chair à sa place. ^^L'Eter-
nel Dieu forma une femme de la côte
cpi'il avait ]>rise de l'homme, et il l'a-
mena vers l'homme. ^'Et l'homme dit :
Voici cette fois celle qui est os de mes
os et chair de ma chair ! on l'aiipellera
femme*, parce qu'elle a été prise de
l'homme. ^* C'est pourquoi l'homme
quittera son père et sa mère, et s'atta-
chera à sa femme, et ils deviendront
une seule chair.
a. Le Tij^rc
b. Le mol hébreu, traduit j)ar ft'miiie
Le jardin d'iîdcn, et le péché d'Adam.
-^L'homme et sa femme étaient tous
deux nus, et ils n'en avaient point
honte.
Chap. III. ' Le serpent était le plus
rusé de tous les animaux des champs,
c|ue l'Eternel Dieu avait faits. Il dit à
la femme : Dieu a-t-il réellement dit :
Vous ne mangerez pas de tous les ar-
bres du jardin ? ^La femme répondit
au serjient : Nous mangeons du fruit
des arbres du jardin. ^Mais quant au
fruit de l'arbre qui est au milieu du
jardin. Dieu a dit : Vous n'en mange-
rez point et vous n'y toucherez point,
de peur que vous ne mouriez. ^Alors
le serpent dit à la femme : Vous ne
mourrez point; ^mais Dieu sait que, le
jour où vous en mangerez , vos yeux
s'ouvriront, et que vous serez comme
des dieux, connaissant le bienetlemal.
*La femme vit que l'arbre était bon
à manger et agréable à la vue, et qu'il
était ])récieux pour ouvrir l'intelli-
gence ; elle prit de son fruit, et en man-
gea; elle en donna aussi à son mari,
(|ui était auprès d'elle, et il en mangea.
'Les yeux de l'un et de l'autre s'ouvri-
rent, ils connurent qu'ils étaient nus,
et ayant cousu des feuilles de figuier,
ils s'en firent des ceintures. *Alors ils
entendirent la voix de l'Eternel Dieu,
qui parcourait le jardin vers le soir, et
l'homme et sa femme se cachèrent loin
de la face de l'Eternel Dieu, au milieu
des arbres du jardin.
^Mais l'Eternel Dieu appela l'hom-
me, et lui dit : Où es-tu ? '"Il répondit :
J'ai entendu ta voix dans le jardin, et
j'ai eu peur, parce que je suis nu, et je
me suis caché. " Et l'Eternel Dieu dit :
Oui t'a a])pris que tu es nu ? Est-ce que
tu as mangé de l'arbre dont je t'avais
défendu de manger ? '-L'homme ré-
pondit : La femme que tu as mise au-
près de moi m'a donné de l'arbre, et
(ischaj, dérive du mot qui signifie Itonime (iscltj.
Chap. 3,ri-i,,
GENESE.
j'en ai mangé. ''Et l'Éternel Dieu dit à
la femme : Pourquoi as-tu fait cela?
La femme répondit : Le serpent m'a
séduite, et j'en ai mangé.
"L'Eternel Dieu dit au serpent :
Puisque tu as fait cela, tu seras mau-
dit entre tout le bétail et entre tous les
animaux des champs, tu marcheras sur
ton ventre, et tu mangeras de la pous-
sière tous les jours de ta vie. '^ Je met-
trai inimitié entre toi et la femme,
entre ta postérité et sa postérité : celle-
ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras
le talon. '^11 dit à la femme : J'augmen-
terai la souffrance de tes grossesses,
tu enfanteras avec douleur, et tes dé-
sirs se porteront vers ton mari, mais
il dominera sur toi. ''Il dit à l'homme :
Puisque tu as écouté la voix de ta fem-
me, et que tu as mangé de l'arbre au
sujet duquel je t'avais donné cet or-
dre : Tu n'en mangeras point ! le sol
sera maudit à cause de toi. C'est à force
de peine que tu en tireras ta nourri-
ture tous les jours de ta vie ; '*il te pro-
duira des épines et des ronces, et tu
mangeras de l'herbedes champs. '^G'est
à la sueur de ton visage que tu mange-
ras du pain, jusqu'à ce que tu retour-
nes dans la terre, d'où tu as été pris;
car tu es poussière, et tu retourneras
dans la poussière.
^'Adam donna à sa femme le nom
d'Eve" : car elle a été la mère de tous
les vivants.
^'L'Eternel Dieu fit à Adam et à sa
femme des habits de peau, et il les en
revêtit.
^"L'Éternel Dieu dit : Voici, l'homme
est devenu comme l'un de nous, pour
la connaissance du bien et du mal. Em-
pêchons-le maintenant d'avancer sa
main, de prendre de l'arbre de vie, d'en
manger, et de vivre éternellement.
-■^Et l'Eternel Dieu le chassa du jai'din
d'Eden, pour qu'il cultivât la terre,
d'où il avait été pris. -'C'est ainsi qu'il
a. Eté signifie l'ie. b. Tu seras satisfait, content
chassa Adam; et il mit à l'orient du
jardin d'Eden les chérubins qui agitent
une épée flamboyante, pour garder le
chemin de l'arbre de vie.
Caïn et Abel. — Descendants de Caïn.
Chap. IV. 'Adam connut Eve, sa
femme; elle conçut, et enfanta Caïn,
et elle dit : J'ai formé un homme, avec
l'aide de l'Eternel. -Elle enfanta son
frère Abel. Abel fut berger, et Caïn fut
laboureur.
•*Au bout de quelque temps, Caïn fit
à l'Eternel une offrande des fruits de
la terre; *et Abel, de son côté, en fit
une des premiers-nés de son troupeau
et de leur graisse. L'Eternel porta un
regard favorable sur Abel et sur son
offrande; ^mais il ne porta pas un re-
gard favorable sur Caïn et sur son
offrande. Caïn fut très irrité, et son ■
visage fut abattu. *Et l'Eternel dit à
Caïn : Pourquoi es-tu irrité, et pour-
quoi ton visage est-il abattu ? "Certai-
nement, si tu agis bien, tu relèveras
ton visage*; et si tu agis mal, le péché
se couche à la porte, et ses désirs se
portent vers toi : mais toi, domine sur
lui.
^Cependant, Caïn adressa la parole à
son frère Abel ; mais, comme ils étaient
dans les champs, Caïn se jeta sur son
frère Abel, et le tua.
"L'Éternel dit à Caïn : Où est ton
frère Abel ? 11 répondit : Je ne sais pas ;
suis-je le gardien de mon frère? '"Et
Dieu dit : Qu'as-tu fait ? La voix du sang
de ton frère crie de la terre jusqu'à moi.
"Maintenant, tu seras maudit de la
terre qui a ouvert sa bouche pour re-
cevoir de ta main le sang de ton frère.
'* Quand tu cultiveras le sol, il ne te
donnera plus sa richesse. Tu seras er-
rant et vagabond sur la terre. ''Caïn
dit à l'Éternel : Mon châtiment est trop
grand pour être supporté. '''Voici, tu
me chasses aujourd'hui de cette terre;
de toi-même.
GENESE.
Chap. 4, ir,-5, 16.
je serai caché loin de ta face, je serai dra Mehujaël, Mehujaël engendra Me-
errant et vagabond sur la terre, et qui- tuschaël, et Metuschaël engendra Lé-
conque me trouvera me tuera. '^L'E- mec.
ternel lui dit : Si quelqu'un tuait Caïn, '"Lémec prit deux femmes : le nom
Gain serait vengé sept fois. Et l'Éter- de l'une était Ada, et le nom de l'autre
nel fit connaître à Gain (pie quiconque Tsilla. -"Ada enfanta Jabal : il fut le
le trouverait ne le tuerait point. père de ceux qui habitent sous des ten-
"^Puis, Gain s'éloigna de la face de tes et près des troupeaux. -'Le nom de
l'Éternel, et habita dans la terre de son frère était Jubal : il fut le père de
Nod", à l'orient d'Éden. tous ceux qui jouent de la harpe et du
''Gain connutsa femme; elleconcut, chalumeau. '--Tsilla, de son côté, en-
et enfanta llénoc. 11 bâtit ensuite une fanta Tubal-Gaïn, qui forgeait tous les
ville, et il donna à cette ville le nom instruments d'airain et de fer. La sœur
de son lils Hénoc. de Tubal-Gaïn était Naama.
''^Hénoc engendra Irad, Irad engen- -^Lémec dit à ses femmes :
Ada et Tsilla, écoutez ma voix!
Femmes de Lémec, écoutez ma parole!
J'ai tué un homme pour ma blessure,
Et un jeune homme pour ma meurtrissure.
-''Gain sera vengé sept fois.
Et Lémec soixante-dix-sept fois.
-^Adam connut encore sa femme; ^Tous les jours qu'Adam vécut furent
elle enfanta un fils, et l'appela du nom de neuf cent trente ans ; puis il mourut,
de Seth*, car, dit-elle, Dieu m'adonne *Seth, âgé de cent cinq ans, engen-
un autre fils à la place d'Abel, que Gain dra Enosch. 'Seth vécut, après la nais-
a tué. sauce d'Enosch, huit cent sept ans ; et
-''Seth eut aussi un lils, et l'appela il engendra des fils et des filles. '^Tous
du nom d'Enosch. G'est alors que l'on les jours de Seth furent de neuf cent
commença à invoquer le nom de l'E- douze ans; puis il mourut.
^Enosch, âgé de quatre-vingt-dix
ans, engendra Ivénan. '"Enosch vécut,
après la naissance de Kénan, huit cent
quinze ans ; et il engendra des fils et
des filles. "Tous les jours d'Enosch fu-
rent de neuf cent cinq ans ; puis il
ternel
Postérité d'Adam, par Seth, jusqu'à Noé.
Chap. V. 'Voici le livre de la pos-
térité d'Adam.
Lorsque Dieu créa l'homme, il le fit mourut,
à la ressemblance de Dieu. -Il créa '-Kénan, âgé de soixante-dix ans,
l'homme et la femme, il les bénit, et il engendra Mahalaleel. "Ivénan vécut,
les appela du nom d'homme, lorsqu'ils après la naissance de Mahalaleel, huit
furent créés. cent quarante ans; et il engendra des
^Adam, âgé de cent trente ans, en- fils et des filles. '^Tous les jours de
gendra un fils à sa ressemblance, selon Kénan furent de neuf cent dix ans ; puis
son image, et il lui donna le nom de il mourut.
Seth. ■♦Les jours d'Adam, après la nais- '^Mahalaleel, âgé de soixante-cinq
sance de Seth, furent de huit cents ans, engendra Jéred. '«Mahalaleel vé-
ans ; et il engendra des fils et des filles, eut, après la naissance de Jéred, huit
a. .\o<l signifie fuite, exil. b. Seth dc'rive d'un mol qui signifie mettre, placer.
Chap. 5, n-6, 15.
GENESE.
cent trente ans; et il engendra des fils
et des filles. "Tous les jours de Maha-
laleel furent de huit cent quatre-vingt-
quinze ans; puis il mourut.
'^Jéred, âgé de cent soixante-deux
ans, engendra Hénoc. '^Jéred vécut,
après la naissance d'Hénoc, huit cents
ans; et il engendra des fils et des fil-
les. ^"Tous les jours de Jéred lurent de
neuf cent soixante-deux ans; puis il
mourut.
*' Hénoc, âgé de soixante-cinq ans,
engendra Metuschélah. --Hénoc, après
la naissance de Metuschélah, marcha
avec Dieu trois cents ans; et il engen-
dra des fils et des filles. "Tous les jours
d'Hénoc furent de trois cent soixante-
cinq ans. -^Ilénoc marcha avec Dieu;
puis il ne fut plus, parce que Dieu le
prit.
*^ Metuschélah, âgé de cent quatre-
vingt-sept ans, engendra Lémec. **Me-
tuschélah vécut, après la naissance de
Lémec, sept cent quatre-vingt-deux
ans ; et il engendra des fils et des filles.
*'Tous les jours de Metuschélah furent
de neuf cent soixante-neuf ans ; puis il
mourut.
^* Lémec, âgé de cent quatre-vingt-
deux ans, engendra un fils. -'11 lui
donna le nom de Noé, en disant : Celui-
ci nous consolera de nos fatigues et du
travail pénible de nos mains, prove-
nant de cette terre que l'Eternel a mau-
dite. '"Lémec vécut, api'ès la naissance
de Noé, cinq cent quatre-vingt-quinze
ans ; et il engendra des fils et des filles.
"'Tous les jours de Lémec furent de
sept cent soixante-dix-sept ans ; puis il
mourut.
^*Noé, âgé de cinq cents ans, engen-
dra Sem, Cham et Japhet.
Corruption du genre liuinain. — Le déluge.
Chap. VI. 'Lorsque les hommes
eurent commencé à se multiplier sur
la face de la terre, et que des filles leur
furent nées, *les fils de Dieu virent
que les filles des hommes étaient bel-
les, et ils en prirent pour femmes parmi
toutes celles qu'ils choisirent. ''Alors
l'Eternel dit : Mon esprit ne restera pas
à toujours dans l'homme, car l'homme
n'est que chair, et ses jours seront de
cent vingt ans.
*Les géants étaient sur la terre en
ces temps-là, après que les fils de Dieu
furent venus vers les filles des hom-
mes, et qu'elles leur eurent donné des
enfants : ce sont ces héros, qui furent
fameux dans l'antiquité.
^ L'Eternel vit que la méchanceté des
hommes était grande sur la terre, et
que toutes les pensées de leur cœur se
portaient chaque jour uniquement vers
le mai. "L'Eternel se repentit d'avoir
fait l'homme sur la terre, et il fut af-
fligé en son cœur. "Et l'Eternel dit :
J'exterminerai de la face de la terre
l'homme que j'ai créé, depuis l'homme
jusqu'au bétail, aux reptiles et aux oi-
seaux du ciel ; car je me repens de les
avoir faits.
*Mais Noé trouva grâce aux yeux de
l'Éternel.
'Voici la postérité de Noé.
Noé était un homme juste et intègre,
dans son temps ; Noé marchait avec
Dieu.
'."Noé engendra trois fils: Sem, Cham
et Japhet.
"La terre était corrompue devant
Dieu, la terre était pleine de violence.
'^Dieu regarda la terre, et voici, elle
était corrompue ; car toute chair avait
corrompu sa voie sur la terre.
'"Alors Dieu dit à Noé : La fin de
toute chair est arrêtée par devers moi ;
car ils ont rempli la terre de violence ;
voici, je vais les détruire avec la terre.
'■•Fais-toi une arche de bois degopher;
tu disposeras cette arche en cellules,
et tu l'enduiras de poix en dedans et en
dehors. '^Voici comment tu la feras :
l'arche aura trois cents coudées de lon-
gueur, cinquante coudées de largeur
GEN'ESE.
dut p. 0, in-7 ,n.
et trente coudées de hauteur. '*Tu fe-
ras à l'arche une fenêtre, que tu rédui-
ras à une coudée en haut ; tu établiras
une porte sur le côté de l'arche ; et tu
construiras un étage inférieur, un se-
cond et un troisième. '■'Et moi, je vais
faire venir le déluge d'eaux sur la terre,
pour détruire toute chair ayant souffle
de vie sous le ciel ; tout ce qui est sur
la terre périra. '^Mais j'établis mon al-
liance avec toi; tu entreras dans l'ar-
che, toi et tes fils, ta femme et les fem-
mes de tes fils avec toi. "De tout ce
qui vit, de toute chair, tu feras entrer
dans l'arche deux de chaque espèce,
pour les conserver en vie avec toi : il
y aura un màle et une femelle. ^'Des
oiseaux selon leur espèce, du bétail se-
lon son espèce, et de tous les reptiles
de la terre selon leur espèce, deux de
chaque espèce viendront vers toi, pour
que tu leur conserves la vie. -'Et toi,
prends de tous les aliments que l'on
mange, et fais-en une provision auprès
de toi, afin qu'ils te servent de nourri-
ture ainsi qu'à eux.
*- C'est ce que fit Noé : il exécuta tout
ce que Dieu lui avait ordonné.
Chap. VII. 'L'Éternel dit à Noé :
Entre dans l'arche, toi et toute ta mai-
son ; car je t'ai vu juste devant moi
parmi cette génération. -Tu prendras
auprès de toi sept couples de tous les •
animaux purs, le màle et sa femelle;
une paire des animaux qui ne sont pas
purs, le mâle et sa femelle; ^sept cou-
ples aussi des oiseaux du ciel, màle et
femelle, afin de conserver leur race en
vie sur la face de toute la terre. ''Car,
encore sept jours, et je ferai pleuvoir
sur la terre quarante jours et quarante
nuits, et j'exterminerai de la face de la
terre tous les êtres que j'ai faits.
^Noé exécuta tout ce que l'Eternel
lui avait ordonné.
^Noc avait six cents ans, lorsque
le déluge d'eaux fut sur la terre. 'Et
Noé entra dans l'arche avec ses fils, sa
femme et les femmes de ses fils, pour
échapper aux eaux du déluge. *D'entre
les animaux purs et les animaux qui ne
sont pas purs, les oiseaux et tout ce
qui se meut sur la terre, ^il entra dans
l'arche auprès de Noé, deux à deux,
un màle et une femelle, comme Dieu
l'avait ordonné à Noé.
'"Sept jours après, les eaux du dé-
luge furent sur la terre. "L'an six cent
de la vie de Noé, le second mois, le
dix-septième jour du mois, en ce jour-
là toutes les sources du grand abîme
jaillirent, et les écluses des cieux
s'ouvrirent. '^La pluie tomba sur la
terre quarante jours et quarante nuits.
'^Ce même jour, entrèrent dans l'arche
Noé, Sem, Cham et Japhet, fils de Noé,
la femme de Noé et les trois femmes
de ses fils avec eux : '^eux, et tous les
animaux selon leur espèce, tout le bé-
tail selon son espèce, tous les reptiles
qui rampent sur la terre selon leur es-
pèce, tous les oiseaux selon leur es-
pèce, tous les petits oiseaux, tout ce
qui a des ailes. '^Ils entrèrent dans
l'arche auprès de Noé, deux à deux, de
toute chair ayant souffle de vie. "'Il en
entra, màle et femelle, de toute chair,
comme Dieu l'avait ordonné à Noé.
Puis l'Eternel ferma la porte sur lui.
'"Le déluge fut quarante jours sur la
terre. Les eaux crûrent et soulevèrent
l'arche, et elle s'éleva au-dessus de la
terre. '*Les eaux grossirent et s'accru-
rent beaucoup sur la terre, et l'arche
flotta sur la surface des eaux. "Les
eaux grossirent de plus en plus, et tou-
tes les hautes montagnes qui sont sous
le ciel entier furent couvertes. -"Les
eaux s'élevèrent de quinze coudées au-
dessus des montagnes qui furent cou-
vertes.
-'Tout ce qui se mouvait sur la terre
périt, tant les oiseaux que le bétail et
les animaux, tout ce qui rampait sur
la terre, et tous les hommes. **Toutce
quiavaitrespiration, souffledevie dans.
Chap. 7, ■23-9, Q.
GENESE.
ses narines, et qui était sur la terre
sèche, mourut. ^^Tous les êtres qui
étaient sur la face de la terre furent
exterminés, depuis Thomme jusqu'au
])étail, aux reptiles et aux oiseaux du
ciel : ils furent exterminés de la terre.
Il ne resta que Noé, et ce qui était avec
lui dans l'arche. -■'Les eaux furent gros-
ses sur la terre pendant cent cinquante
jours.
Chap. VIII. 'Dieu se souvint de
Noé, de tous les animaux et de tout le
bétail, qui étaient avec lui dans l'arche;
et Dieu fît passer un vent sur la terre,
etleseauxs'apaisèrent.^Les sources de
l'abîme et les écluses des cieux furent
fermées, et la pluie ne tomba plus du
ciel. 'Les eaux se retirèrent de dessus
la terre, s'en allant et s'éloignant, et
les eaux diminuèrent au bout de cent
cinquante jours. *Le septième mois, le
dix-septième jourdu mois, l'arche s'ar-
rêta sur les montagnes d'Ararat. ^Les
eaux allèrent en diminuant jusqu'au
dixième mois. Le dixième mois, le pre-
mier jourdu mois, apparurent les som-
mets des montagnes.
^Au bout de quarante jours, Noé ou-
vrit la fenêtre qu'il avait faite à l'arche.
Ml lâcha le corbeau, qui sortit, partant
et revenant, jusqu'à ce que les eaux
eussent séché sur la terre. Ml lâcha
aussi la colombe, pour voir si les eaux ■
avaient diminué à la surface de la terre.
*Mais la colombe ne trouva aucun lieu
pour poser la plante de son pied, et
elle revint à lui dans l'arche, car il y
avait des eaux à la surface de toute la
terre. Il avança la main, la prit, et la
fit rentrer auprès de lui dans l'arche.
'"Il attendit encore sept autres jours,
et il lâcha de nouveau la colombe hors
de l'arche. "La colombe i-evint à lui
sur le soir; et voici, une feuille d'oli-
vier arrachée était dans son bec. Noé
connut ainsi que les eaux avaient di-
minué sur la terre. '-Il attendit encore
a. Sous-entendu : de la vie de Noé.
sept autres jours, et il lâcha la co-
lombe. Mais elle ne revint plus à lui.
*'L'an six cent un", le premier mois,
le premier jour du mois, les eaux
avaient séché sur la terre. Noé ôta la
couverture de l'arche; il regarda, et
voici, la surface de la terre avait séché.
'''Le second mois, le vingt-septième
jour du mois, la terre fut sèche.
'^Alors Dieu parla à Noé, en disant :
'^Sors de l'arche, toi et ta femme, tes
fils et les femmes de tes fils avec toi.
'"Fais sortir avec toi tous les animaux
de toute chair qui sont avec toi, tant
les oiseaux que le bétail et tous les
reptiles qui rampent sur la terre : qu'ils
se répandent sur la terre, qu'ils soient
féconds et multiplient sur la terre. '^Et
Noé sortit, avec ses fils, sa femme, et
les femmes de ses fils. '^Tous les ani-
maux, tous les reptiles, tous les oi-
seaux, tout ce qui se meut sur la teri'e,
selon leurs espèces, sortirent de l'ar-
che.
-"Noé bâtit un autel à l'Eternel; il
prit de toutes les bêtes pures et de
tous les oiseaux purs, et il offrit des ho-
locaustes sur l'autel. ^' L'Eternel sentit
une odeur agréable, et l'Eternel dit en
son cœur : Je ne maudirai plus la terre,
à cause de l'homme, car les pensées
du cœur de l'homme sont mauvaises
dès sa jeunesse; et je ne frapperai plus
tout ce qui est vivant, comme je l'ai
fait. ^-Tant que la terre subsistera, les
semailles et la moisson, le froid et la
chaleur, l'été et l'hiver, le jour et la
nuit ne cesseront point.
Noé et ses fils.
Chap. IX. 'Dieu bénit Noé et ses
fils, et leur dit : Soyez féconds, multi-
pliez, et remplissez la terre. -Vous se-
rez un sujet de crainte et d'effroi pour
tout animal de la terre , pour tout oi-
seau du ciel, pour tout ce qui se meut
sur la terre, et pour tous les poissons
S
GENESE.
Chu p. 0,:i-10,5.
clc la mer : ils sont livrés entre vos Dieu dit à Noé : Tel est le signe de Tal-
mains. 'Tout ce qui se meut et qui a liance que j'établis entre moi et toute
vie vous servira de nourriture : je vous chair qui est sur la terre,
donne tout cela, comme riierbe verte. '*Les fils de Noé, qui sortiront de
■•Seulement, vous ne mangerez point l'arche, étaient Seni, Cham et Japhet.
de chair avec son àme, avec son sang. Cham fut le père de Canaan. '''Ce sont
^Sachez-le aussi, je redemanderai le là les trois fils de Noé, et c'est leur
sang de vos âmes, je le redemanderai à postérité qui peupla toute la terre,
tout animal ; et je redemanderai l'àme -"Noé commença à cultiver la terre,
de l'homme à l'homme, à l'homme qui et planta de la vigne. -'Il but du vin,
est son frère. *Si quelqu'un verse le s'enivra, et se découvrit au milieu de
sang de l'homme, ])ar l'homme son sa tente. **Cham, père de Canaan, vit
sang sera versé ; car Dieu a fait l'hom- la nudité de son père, et il le rapporta
me à son image. 'Et vous, soyez fé- dehors à ses deux frères. -"Alors Sem
conds et multipliez, répandez-vous sur et Japhet prirent le manteau", le mi-
la terre et multipliez sur elle. rent sur leurs épaules, marchèrent à
*Dieu parla encore à Noé et à ses fils reculons, et couvrirent la nudité de
avec lui, en disant : ^Voici, j'établis leur père; comme leur visage était
mon alliance avec vous et avec votre détourné, ils ne virent point la nudité
postérité après vous; '"avec tous les de leur père. ** Lorsque Noé se réveilla
êtres vivants qui sont avec vous, tant de son vin, il apprit ce que lui avait
les oiseaux que le bétail et tous les ani- fait son fils cadet. -^Etildit: Maudit
maux de la terre, soit avec tous ceux soit Canaan! qu'il soit l'esclave des
qui sont sortis de l'arche, soitavec tous esclaves de ses frères ! -^11 dit encore:
les animaux de la terre. "J'établis mon Béni soit l'Éternel, Dieu de Sem, et
alliance avec vous : aucune chair ne que Canaan soit leur esclave ! ^''Que
sera plus exterminée par les eaux du Dieu étende les possessions de Japhet,
déluge, et il n'v aura plus de déluge qu'il habite dans les tentes de Sem, et
pour détruire la terre. '-Et Dieu dit : que Canaan soit leur esclave !
C'est ici le signe de l'alliance que j'é- ^*Noé vécut, après le déluge, trois
tablis entre moi et vous, et tous les cent cinquante ans. -^Tous les jours de
êtres vivants qui sont avec vous, pour Noé furent de neuf cent cinquante ans ;
les générations à toujours : "j'ai placé puis il mourut,
mon arc dans la nue, et il servira de
signe d'alliance entre moi et la terre.
'■•Ouand j'aurai rassemblé des nuages
au-dessus de la terre, l'arc paraîtra
Postérité des trois fils de Noé.
Chap. X. 'Voici la postérité des
dans la nue; '^et je me souviendrai de fils de Noé, Sem, Cham et Japhet.
Il leur naquit des fils après le dé-
luge.
-Les fils de Japhet furent: Gomer,
Magog, Madaï, Javan, Tubal, Méschec
et Tiras. — ^Les fils de Gomer : Asch-
me souvenir de l'alliance perpétuelle kenaz, Riphat et Togarma. — ''Les fils
entre Dieu et tous les êtres vivants, de de Javan: Elischa, Tarsis, Kittim et
toute chair qui est sur la terre. '"Et Dodanim. — ^C'est par eux (pi'ont été
a. Le manteau (sous-entcndu : de Noé), (fr:inde pièce d'étoffe dont on s'enveloppiiit le corps, et qui servait
aussi de couverture pend:tnl la nuit.
mon alliance entre moi et vous, et tous
les êtres vivants, de toute chair, et les
eaux ne deviendront plus un déluge
pour détruire toute chair. '* L'arc sera
dans la nue; et je le regarderai, pour
Chap. 10,6-1 î, 8.
GENESE.
peuj)lées les îles" des nations selon
leurs terres, selon la langue de cha-
cun, selon leurs familles, selon leurs
nations.
"Les fils de Chani furent: Cusch,
Mitsraïm, Puth et Canaan. — 'Les fils
de Cusch : Saba, Havila, Sabta, Raema
et Sabteca. Les fils de Raema : Sébaet
Dedan. ''Gusch engendra aussi Nim-
rod; c'est lui qui commença à être
puissant sur la terre. *I1 fut un vaillant
chasseur devant l'Eternel; c'est pour-
quoi l'on dit: Comme Nimrod, vail-
lant chasseur devant l'Eternel. '"11 ré-
gna d'abord sur Babel, Erec, Accad et
Calné, au pays de Schinear. "De ce
pays-là sortit Assur; il bâtit Ninive,
Rehoboth-Hir, Calach, '*et Résen en-
tre Ninive et Calach : c'est la grande
A'ille. — "Mitsraïm engendra les Lu-
dim, les Anamim, les Lehabim, les
Naphtuhim, '''les Patrusim, les Caslu-
him, d'où sont sortis les Philistins, et
les Caphtorim. — - ''Canaan engendra
Sidon, son premier-né, et Heth; '"et
les Jébusiens, les Amoréens, les Guir-
gasiens, '"les Héviens, les Arkiens, les
Siniens, '*les Arvadiens, les Tsema-
riens, les Hamathiens. Ensuite, les
familles des Cananéens se dispersè-
rent. '^Les limites des Cananéens al-
lèrent depuis Sidon, du côté de Gué-
rar, jusqu'à Gaza, etducôtédeSodome,
de Gomorrhe, d'Adma et de Tseboïm,
jusqu'à Léscha. — ^"Ce sont là les fils
de Cham, selon leurs familles, selon
leurs langues, selon leurs pays, selon
leurs nations.
^' 11 naquit aussi des fils à Sem, père
de tous les fils d'iléber, et frère de
Japhet l'aîné. **Les fils de Sem furent:
Elam, Assur, Arpacschad , Lud et
Aram. — *^Les fils d'Aram : Uts, Hul,
Guéter et Masch. — -''Arpacschad en-
gendra Schélach; et Schélach engen-
dra Héber. ^'11 naquit à Héber deux
fils : le nom de l'un était Péleg*, parce
que de son temps la terre fut partagée,
et le nom de son frère était Jockthan.
^"Jockthan engendra Almodad, Sché-
leph, Hatsarmaveth, Jérach, "Hado-
ram, Uzal , Dikla, *^Obal , Abimaël,
Séba, ^^Ophir, Havila et Jobab. Tous
ceux-là furent fils de Jockthan. '"Ils
habitèrent depuis Méscha, du côté
de Sephar, jusqu'à la montagne de
l'orient. — '' Ce sont là les fils de
Sem, selon leurs familles, selon leurs
langues, selon leurs pays, selon leurs
nations.
'^Telles sont les familles des fils de
Noé, selon leurs générations, selon
leurs nations. Et c'est d'eux que sont
sorties les nations qui se sont répan-
dues sur la terre après le déluge.
La tour de Babel.
Chap. XI. 'Toute la terre avait
une seule langue et les mêmes mots.
* Comme ils étaient partis de l'o-
rient, ils trouvèrent une plaine au
pays de Schinear, et ils y habitèrent.
'Ils se dirent l'un à l'autre: Allons!
faisons des briques, et cuisons-les au
feu. Et la brique leur servit de pierre,
et le bitume leur servit de ciment. ^Ils
dirent encore : Allons! bàtissons-nous
une ville et une tour dont le sommet
touche au ciel, et faisons-nous un nom,
afin que nous ne soyons pas dispersés
sur la face de toute la terre. 'L'Eter-
nel descendit pour voir la ville et la
tour, que bâtissaient les fils des hom-
mes. "Et l'Éternel dit: Voici, ils for-
ment un seul peuple et ont tous une
même langue, et c'est là ce qu'ils ont
entrepris ; maintenant rien ne les em-
pêcherait de faire tout ce qu'ils au-
raient projeté. "Allons ! descendons,
et là, confondons leur langage, afin
qu'ils n'entendent plus la langue les
uns des autres. *Et l'Eternel les dis-
persa loin de là sur la face de toute la
a. Les lies, les contrées maritimes. A. l'éleg dérive d'un mot qui signifie partager, diviser.
10
GENESE.
Chop. 11.9-i2,'i.
terre; et ils cessèrent de bâtir la ville, fondit le langage de toute la terre, et
'C'est pourquoi on l'ajjpela du nom de c'est là que l'Eternel les dispersa sur
Babel", car c'est là que l'Eternel con- la face de toute la terre.
LES ANCETRES DU PEIPLE D ISRAËL DEPCIS ABRAHAM JUSQU A JOSEPH.
{Chop. 11, 10-50.)
Postérité de Sent.
"Voici la postérité de Sem.
Sem, âgé de cent ans, engendra
Arpacscbad, deux ans après le déluge.
"Sem vécut, après la naissance d'Ar-
pacschad, cinq cents ans; et il engen-
dra des fds et des filles.
'^Arpacscbad, âgé de trente-cinq
ans, engendra Scbélacb. '^Arpacscbad
gendra Téracb. -^Nacbor vécut, après
la naissance de Téracb, cent dix-neuf
ans ; et il engendra des fils et des filles.
-^Téracb, âgé de soixante-dix ans,
engendra Abram, Nacbor et Ilaran.
^' Voici la postérité de Téracb.
Téracb engendra Abram, Nacbor et
Ilaran. — Ilaran engendra Lot. '-"^Et
vécut, après la naissance de Scbélacb, Haran mourut en présence de Téracb,
quatre cent trois ans; et il engendra son père, au pays de sa naissance, à
des fils et des filles. Ur en Cbaldée. — -'Abram et Nacbor
'^Scbélacb, âgé de trente ans, en- prirent des femmes : le nom de la
gendra Héber. '^Scbélacb vécut, après femme d'Abram était Saraï, et le nom
la naissance d'IIéber, quatre cent trois de la femme de Nacbor était Milca,
ans; et il engendra des fils et des fil- fille d'Haran, père de Milca et père de
les. Jisca. ^"Saraï était stérile : elle n'avait
'"Iléber, âgé de trente-quatre ans, point d'enfants,
engendra Péleg. ''Héber vécut, après ^'Téracb prit Abram, son fils, et
la naissance de Péleg, quatre cent Lot, fils d'IIaran, fils de son fils, et
trente ans; et il engendra des fils et Saraï, sa belle-fille, femme d'Abram,
des filles. son fils. Ils sortirent ensemble d'Ur
'*Péleg, âgé de trente ans, engendra en Cbaldée, pour aller aiu pays de Ca-
Rebu. "Péleg vécut, après la naissance naan. Ils vinrent jusqu'à Cbaran, et ils
de Rebu, deux cent neuf ans; et il en- y babitèrent.
gendra des fils et des filles. ^-Les jours de Téracb furent de deux
-"Rebu, âgé de trente-deux ans, en- cent cinq ans; et Téracb mourut à
gendra Serug. ^'Rcbu vécut, après la Cbaran.
naissance de Serug, deux cent sept
ans ; et il engendra des fils et des filles. Abram. — Son arrU'ée au pays de Canaan.
^^Serug, âgé de trente ans, engen- *'^''""' "" ''syP'<^-
dra Nacbor. -^Serug vécut, après la Chap.XII. 'L'Éterneldità Abram:
naissance de Nacbor, deux cents ans; Va-t'en de ton pays, de ta patrie, et
et il engendra des fils et des filles. de la maison de ton père, dans le pays
^^Nacbor, âgé de vingt-neuf ans, en- que je te montrerai. *Je ferai de toi
o. Babel (Babylone), dérive d'un mot qui signifie mêler, confondre.
Il
Chop. î 2, 3-1 S, 9.
GENESE.
une grande nation, et je te bénirai ; je
rendrai ton nom grand, et tu seras
une source de bénédiction. ^Je bénirai
ceux ({ui te béniront, et je maudirai
ceux qui te maudiront ; et toutes les
familles de la terre seront bénies en
toi.
■•Abram partit, comme l'Éternel le
lui avait dit, et Lot partit avec lui.
Abram était âgé de soixante-quinze
ans, lorsqu'il sortit de Charan. ^Abram
prit Saraï, sa femme, et Lot, fds de
son frère, avec tous les biens qu'ils
possédaient et les serviteurs qu'ils
avaient acquis à Charan. Ils partirent
pour aller dans le pays de Canaan, et
ils arrivèrent au pays de Canaan.
*Abram parcourut le pays jusqu'au
lieu nommé Sichem, jusqu'aux chênes
de More. Les Cananéens étaient alors
dans le pays. 'L'Eternel apparut à
Abram, et dit: Je donnerai ce pays à
ta postérité. Et Abram bâtit là un au-
tel â l'Eternel, qui lui était apparu. *I1
se transporta de là vers la montagne,
â l'orient de Béthel, et il dressa ses
tentes, ayant Béthel â l'occident et Aï
à l'orient. Il bâtit encore là un autel à
l'Eternel, et il invoqua le nom de l'E-
ternel. ''Abram continua ses marches,
en s'avançant vers le midi.
'"Il y eut une famine dans le pays;
et Abram descendit en Egypte pour y
séjourner, car la famine était grande
dans le pays. "Comme il était près
d'entrer en Egypte, il dit à Saraï, sa
femme: Voici, je sais que tu es une
femme belle de figure. '-Quand les
Egyptiens te verront, ils diront : C'est
sa femme! Et ils me tueront, et te
laisseront la vie. '^Dis, je te prie, que
tu es ma sœur, afin que je sois bien
traité à cause de toi, et que mon âme
vive grâce à toi. '■'Lorsque Abram fut
arrivé en Egypte, les Égyptiens virent
que la femme était fort belle. '^Les
grands de Pharaon la virent aussi, et
la vantèrent à Pharaon; et la femme
fut emmenée dans la maison de Pha-
raon. '*I1 traita bien Abram à cause
d'elle; et Abram reçut des brebis, des
bœufs, des ânes, des serviteurs et des
servantes , des ànesses et des cha-
meaux. '"Mais l'Eternel frappa de gran-
des plaies Pharaon et sa maison, au
sujet de Saraï, femme d'Abram. '* Alors
Pharaon appela Abram, et dit: Qu'est-
ce que tu m'as fait? pourquoi ne m'as-
tu pas déclaré que c'est ta femme ?
'^Pourquoi as-tu dit: C'est ma sœur?
Aussi l'ai-je prise pour ma femme.
Maintenant, A^oici ta femme, prends-
la, et va-t'en ! -"Et Pharaon donna or-
dre à ses gens de le renvoyer lui et sa
femme, avec tout ce qui lui apparte-
nait.
Abram de retour en Canaan. — Séparation
d'avec son neveu Lot. — Promesses de i Eternel.
Chap. XIII. 'Abram remonta d'E-
gypte vers le midi, lui, sa femme, et
tout ce qui lui appartenait, et Lot avec
lui. -Abram était très riche en trou-
peaux, en argent et en or. ^11 dirigea
ses marches du midi jusqu'à Béthel,
jusqu'au lieu où était sa tente au com-
mencement, entre Béthel et Aï, *au
lieu où était l'autel qu'il avait fait pré-
cédemment. Et là, Abram invoqua le
nom de l'Éternel.
^Lot, qui voyageait avec Abram,
avait aussi des brebis, des bœufs et
des tentes. *Et la contrée était insuffi-
sante povir qu'ils demeurassent en-
semble, car leurs biens étaient si con-
sidérables qu'ils ne pouvaient demeu-
rer ensemble. 'Il y eut cjuerelle entre
les bergers des troupeaux d'Abram et
les bergers des troupeaux de Lot. Les
Cananéens et les Pliérésiens habitaient
alors dans le pays. ^'Abram dit à Lot :
Qu'il n'y ait point, je te prie, de dis-
pute entre moi et toi, ni entre mes
bergers et tes bergers ; car nous som-
mes frères. "Tout le pays n'est-il pas
devant toi ? Sépare-toi donc de moi :
12
GENESE.
Chap. 13,10-14^,15.
si tu vas à gauche, j'irai à droite; si tu
vas à droite, j'irai à gauche. "Lot leva
les yeux, et vit toute la plaine du Jour-
dain, qui était entièrement arrosée.
Avant que rEternel eût détruit So-
dome et Gomorrhe, c'était, jusqu'à
Tsoar, comme un jardin de l'Eternel,
comme le pays d'Egypte. "Lot choisit
])our hii toute la plaine du Jourdain,
et il s'avança vers l'orient. C'est ainsi
qu'ils se séparèrent l'un de l'autre.
mer Salée. ^Pendant douze ans, ils
avaient été soumis à Kedorlaomer;
et la treizième année, ils s'étaient ré-
voltés.
^Mais, la quatorzième année, Ke-
dorlaomer et les rois qui étaient avec
lui se mirent en marche, et ils batti-
rent les Rephaïm à Aschteroth-Kar-
naïm, les Zuzim à Ham, les Emim à
Schavé-Kirjathaïm, ^et les Horiens
dans leur montagne de Séir, jusqu'au
'-Abram habita dans le pays de Ca- chêne de Paran, qui est près du dé-
sert. "Puis ils s'en retournèrent, vin-
rent à En-Mischpatlî, qui est Kadès,
et battirent les Amalécites sur tout
leur territoire, ainsi que les Amoréens
établis à Ilatsatson-Thamar. ^\lors
s'avancèrent le roi de Sodome, le roi
de Gomorrhe, le roi d'Adma, le roi de
Tseboïm , et le roi de Bêla , qui est
Tsoar; et ils se rangèrent en bataille
contre eux, dans la vallée de Siddim,
^contre Kedorlaomer, roi d'Elam, Ti-
deal, roi de Gojim, Amraphel, roi de
Schinear, et Arjoc, roi d'ElIasar: qua-
tre rois contre cinq.
'"La vallée de Siddim était couverte
de puits de bitume; le roi de Sodome
et celui de Gomorrhe prirent la fuite,
et y tombèrent; le reste s'enfuit vers
la montagne. "Les vainqueurs enlevè-
rent toutes les richesses de Sodome et
de Gomorrhe, et toutes leurs provi-
sions; et ils s'en allèrent. '-Ils enlevè-
rent aussi, avec ses biens, Lot, fils du
frère d'Abram, qui demeurait à Sodo-
me; et ils s'en allèrent.
''Un fuyard vint l'annoncer à Abram,
l'Hébreu ; celui-ci habitait parmi les
chênes de Mamré, l'Amoréen, frère
d'Eschcol et frère d'Aner, qui avaient
fait alliance avec Abram. '■'Dès c|u'A-
bram eut appris que son frère avait été
fait prisonnier, il arma trois cent dix-
huit de ses plus braves serviteurs, nés
dans sa maison, et il poursuivit les rois
jusqu'à Dan. 'Ml divisa sa troupe, pour
les attaquer de nuit, lui et ses servi-
naan ; et Lot habita dans les villes de
la plaine, et dressa ses tentes jusqu'à
Sodome. '^Les gens de Sodome étaient
méchants, et de grands pécheurs con-
tre l'Eternel.
'^L'Eternel dit à Abram, après que
Lot se fut séparé de lui : Lève les yeux,
et, du lieu ovi tu es, regarde vers le
nord et le midi, vers l'orient et l'occi-
dent; '^car tout le pays que tu vois,
je le donnerai à toi et à ta postérité
jiour toujours. '^Je rendrai ta postérité
comme la poussière de la terre, en
sorte que, si quelqu'un peut compter
la poussière de la terre, ta postérité
aussi sera comptée. '^Lève-toi, par-
cours le pays dans sa longueur et dans
sa largeur; car je te le donnerai.
'"Abram leva ses tentes, et vint ha-
biter parmi les chênes de Mamré, qui
sont près d'Hébron. Et il bâtit là un
autel à l'Eternel.
Abram vainqueur de plusieurs rois.
Melcliisédek.
Chap. XIV. 'Dans le temps d'Am-
raphel, roi de Schinear, d'Arjoc, roi
d'EUasar, de Kedorlaomer, roi d'Elam,
et de Tideal, roi de Gojim, -il arriva
qu'ils firent la guerre à Béra, roi de
Sodome, à Birscha, roi de Gomorrhe,
à Schineab, roi d'Adma, à Schêmcê-
ber, roi de Tseboïm, et au roi de Bêla,
qui est Tsoar.
^Ces derniers s'assemblèrent tous
dans la vallée de Siddim, qui est la
13
Chap. J4, 16-15,18.
GENESE.
leurs ; il les battit, et les poursuivit jus-
qu'à Choba, qui est à la gauche de Da-
mas. "Il ramena toutes les richesses;
il ramena aussi Lot, son frère, avec ses
biens, ainsi que les femmes et le peuple.
'^Après qu'Abram fut revenu vain-
queur de Kedorlaomer et des rois qui
étaient avec lui, le roi de Sodome sor-
tit à sa rencontre dans la vallée de
Schavé, qui est la vallée du roi.
'^Melchisédek, roi de Salem", fit ap-
porter du pain et du vin : il était prêtre
du Dieu Très-Haut. "*I1 bénit Abram,
et dit : Béni soit Abram par le Dieu
Très-Haut, maître du ciel et de la terre !
^"Béni soit le Dieu Très-Haut, qui a li-
vré tes ennemis entre tes mains ! Et
Abram lui donna la dîme de tout.
^'Le roi de Sodome dit à Abram :
Donne-moi les personnes, et prends
pour toi les richesses. -'Abram répon-
dit au roi de Sodome : Je lève la main
vers TEternel, le Dieu Très-Haut, maî-
tre du ciel et de la terre : ■'■'je ne pren-
drai rien de tout ce cpii est à toi, pas
même un fil, ni un cordon de soulier,
afin que tu ne dises pas : J'ai enrichi
Abram. Rien pour moi! ^''Seulement,
ce qu'ont mangé les jeunes gens, et la
part des hommes qui ont marché avec
moi, Aner, Eschcol et Mamré : eux, ils
prendront leur part.
Le pays de Canaan promis à la postérité
d' Abram.
Chap. XV. 'Après ces événements,
la parole de l'Eternel fut adressée à
Abram dans une vision, et il dit :
Abram, ne crains point; je suis ton
bouclier, et ta récompense sera très
grande. ^Abram répondit : Seigneur
Eternel, que me donneras-tu? Je m'en
vais sans enfants ; et l'héritier de ma
maison, c'est Eliézer de Damas. ^Et
Abram dit : Voici, tu ne m'as pas donné
de postérité, et celui qui est né dans
ma maison sera mon héritier.
a. Jérusalem.
*Alors la parole de l'Eternel lui
fut adressée ainsi : Ce n'est pas lui
qui sera ton héritier, mais c'est celui
qui sortira de tes entrailles qui sera
ton héritier. ^Et, après l'avoir conduit
dehors, il dit : Regarde vers le ciel,
et compte les étoiles , si tu peux les
compter. Et il lui dit : Telle sera ta
])ostérité. *Abram eut confiance en
l'Eternel, qui le lui imputa à justice.
'L'Eternel lui dit encore : Je suis l'E-
ternel, qui t'ai fait sortir d'Ur en Chal-
dée, pour te donner en possession ce
pays. ''Abram répondit : Seigneur Eter-
nel, à quoi connaîtrai-je que je le pos-
séderai? '^Et l'Eternel lui dit : Prends
une génisse de trois ans, une chèvre
de trois ans, un bélier de trois ans,
une tourterelle et une jeune colombe.
'"Abram prit tous ces animaux, les cou-
pa par le milieu, et mit chaque mor-
ceau l'un vis-à-vis de l'autre; mais il
ne partagea jioint les oiseaux. "Les oi-
seaux de proie s'abattirent sur les ca-
davres; et Abram les chassa.
'^Au coucher du soleil, un profond
sommeil tomba sur Abram; et voici,
une frayeur et une grande obscurité
vinrent l'assaillir. '^Et l'Eternel dit à
Abram : Sache que tes descendants se-
ront étrangers dans un pays qui ne
sera point à eux; ils y seront asservis,
et on les opprimera pendant quatre
cents ans. '•'Mais je jugerai la nation à
laquelle ils seront asservis, et ils sor-
tiront ensuite avec de grandes riches-
ses. "^Toi, tu iras en paix vers tes pères,
tu seras enterré après une heureuse
vieillesse. '"A la quatrième génération,
ils reviendront ici ; car l'inicjuité des
Amoréens n'est pas encore à son com-
ble. ''Quand le soleil fut couché, il y
eut une obscurité profonde; et voici,
ce fut une fournaise fumante, et des
flammes passèrent entre les animaux
partagés.
'*En ce jour-là, l'Eternel fit alliance
14
GENÈSE. Chap. 15,i.,-t7.-.
avec Abram, et dit : Je donne ce pays lui dit : Je multij)lierai ta postérité, et
à ta postérité, dejniis le fleuve d'É- elle sera si nombreuse qu'on ne pourra
ffvpte jusqu'au grand fleuve, au fleuve la compter. "L'ange de l'Éternel lui
d'Euphrate, '•'le pays des Kénicns, des dit : Voici, tu es enceinte, et tu enfan-
Keniziens, des Kadmoniens, -"des lié- teras un fils, à qui tu donneras le nom
thiens, des Phéréziens, des Repbaïm, d'ismaël"; car l'Eternel t'a entendue
^'des Amoréens, des Cananéens, des dans ton affliction. '-11 sera comme un
âne sauvage ; sa main sera contre tous,
et la main de tous sera contre lui ; et
il habitera en face de tous ses frères.
'^Elle appela Atta-El-roï * le nom de
Guirgasiens et des Jébusiens.
Agar. — Naissance d'Ismaël.
Chap. XVI. 'Saraï, femme d'Ab-
ram, ne lui avait pas donné d'enfants. l'Éternel qui lui avait parlé; car elle
Elle avait une servante égyptienne, dit : Ai-je rien vu ici, après qu'il m'a
nommée Affar. ^Et Saraï dit à Abram :
N'oici , l'Eternel m'a rendue stérile ;
viens, je te prie, vers ma servante;
))eut-êlre aurai-je par elle des enfants.
Abram écouta la voix de Saraï. 'Alors
Saraï , femme d'Abram , ])rit Agar
vue? '''C'est pourquoi l'on a appelé ce
puits le puits de Lacbaï-roï ' ; il est
entre Kadès et Bared.
'^Agar enfanta un fils à Abram; et
Abram donna le nom d'Ismaël au fils
qu'Agar lui enfanta. '*Abram était âgé
l'Égyptienne, sa servante, et la donna de quatre-vingt-six ans lorsque Agar
]iour femme à Abram, son mari, après enfanta Ismaël à Abram.
qu'Abram eut habité dix années dans
le pays de Canaan.
'Il alla vers Agar, et elle devint en-
ceinte. Quand elle se vit enceinte, elle
regarda sa maîtresse avec mépris. ^Et
Le nom d'Abram citangé en celui d'Ahraliam.
La circoncision instituée.
Chap. XVII. 'Lorsque Abram fut
âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans,
Saraï dit à Abram : L'outrage qui m'est l'Éternel apparut à Abram, et lui dit :
fait retombe sur toi. J'ai mis ma ser- Je suis le Dieu tout-puissant. Marche
vante dans ton sein; et, quand elle a devant ma face, et sois intègre. -J'éta-
vu qu'elle était enceinte, elle m'a rc- blirai mon alliance entre moi et toi, et
gardée avec mépris. Que l'Eternel soit je te multiplierai à l'infini,
juge entre moi et toi! "Abram répondit 'Abram tomba sur sa face; et Dieu
à Saraï : Voici, ta servante est en ton
pouvoir; agis à son égard comme tu le
trouveras bon. Alors Saraï la maltraita ;
et Agar s'enfuit loin d'elle.
'L'ansre de l'Éternel la trouva près
lui parla, en disant : *Voici mon al-
liance, que je fais avec toi. Tu devien-
dras père d'une multitude de nations.
^On ne t'apjiellcra plus Abram; mais
ton nom sera Abraham''; car je te
d'une source d'eau dans le désert, près rends père d'une multitude de nations,
de la source qui est sur le chemin de *Je te rendrai fécond à l'infini, je ferai
Schur. ^11 dit : Agar, servante de Sa- de toi des nations; et des rois sortiront
raï, d'où viens-tu, et où vas-tu? Elle de toi. "J'établirai mon alliance entre
répondit : Je fuis loin de Saraï, ma moi et toi, et tes descendants après
maîtresse. 'L'ange de l'Éternel lui dit : toi, selon leurs générations : ce sera
Retourne vers ta maîtresse, elhumilie- une alliance perpétuelle, en vertu de
toi sous sa main. '"L'ange de l'Éternel laquelle je serai ton Dieu et celui de
o. Ismaël. de deux mots qui siguifieul Dieu entend, b. AUa-EI-roi signifie Tu es le Dieu qui me mil.
c. Laehai-roï signifie <îu Vivant t/ui me voit. Yoy. encore 24, 62. tt. Abram peut dt-river de deux mots qui
signifient /<f;e élevé, patiiarche ; et Abraham, de deux mots qui signifient /'(Ve il une multitude.
15
Chap. 17, H- 18,
GENESE.
ta postérité après toi. *Je te donnerai,
et à tes descendants après toi, le pays
que tu habites comme étranger, tout
le pays de Canaan, en possession per-
pétuelle, et je serai leur Dieu.
^Dieu dit à Abraham : Toi, tu garde-
ras mon alliance, toi et tes descendants
après toi , selon leurs générations.
'"C'est ici mon alliance, que vous gar-
derez entre moi et vous, et ta posté-
rité après toi : tout mâle parmi vous
sera circoncis. "Vous vous circonci-
rez, et ce sera un signe d'alliance en-
tre moi et A'ous. '-A Tàge de huit jours,
tout mâle parmi vous sera circoncis,
selon vos générations, qu'il soit né
dans la maison, ou qu'il soit acquis à
prix d'argent de tout fils d'étranger,
sans appartenir à ta race. "On devra
circoncire celui qui est né dans la mai-
son et celui qui est acquis à prix d'ar-
gent; et mon alliance sera dans votre
chair une alliance perpétuelle. '*Un
mâle incirconcis, qui n'aura pas été
circoncis dans sa chair, sera exterminé
du milieu de son peuple : il aura violé
mon alliance.
'^Dieu dit à Abraham : Tu ne don-
neras plus à Saraï, ta femme, le nom
de Saraï; mais son nom sera Sara".
'^Je la bénirai, et je te donnerai d'elle
un fils; je la bénirai, et elle devien-
dra des nations ; des rois de peuples
sortiront d'elle. '''Abraham tomba sur
sa face; il rit, et dit en son cœur : Naî-
trait-il un fils à un homme de cent ans ?
et Sara, âgée de quatre-vingt-dix ans,
enfanterait-elle ? "*Et Abraham dit à
Dieu : Oh! qu'Ismaël vive devant ta
face! '^Dicu dit : Certainement Sara,
ta femme, t'enfantera un fils; et tu
l'appelleras du nom d'Isaac*. J'établi-
rai mon alliance avec lui comme une
alliance perpétuelle pour sa postérité
après lui. -°A l'égard d'Ismaël, je t'ai
exaucé. Voici, je le bénirai, je le ren-
drai fécond, et je le multiplierai à l'in-
fini ; il engendrera douze princes, et je
ferai de lui une grande nation. *' J'éta-
blirai mon alliance avec Isaac, que Sara
t'enfantera à cette époque-ci de l'an-
née prochaine.
"Lorsqu'il eut achevé de lui parler, 1
Dieu s'éleva au-dessus d'Abraham.
-^Abraham prit Ismaël, son fils, tous
ceux qui étaient nés dans sa maison et
tous ceux qu'il avait acquis à prix d'ar-
gent, tous les mâles parmi les gens de
la maison d'Abraham; et il les circon-
cit ce même jour, selon l'ordre que
Dieu lui avait donné. -■'Abraham était
âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, lors-
qu'il fut circoncis. -^Ismaël, son fils,
était âgé de treize ans, lorsqu'il fut
circoncis. -^Ce même jour, Abraham
fut circoncis, ainsi qu'Ismaël, son fils.
-'Et tous les gens de sa maison, nés
dans sa maison, ou acquis à prix d'ar-
gent des étrangers, furent circoncis
avec lui.
Intercession d'Alira/iani en faveur de Sodome.
Chap. XVIII. 'L'Éternel lui appa-
rut parmi les chênes de Mamré, comme
il était assis à l'entrée de sa tente,
pendant lachaleur du jour. -Il leva les
yeux, et regarda : et voici, trois hom-
mes étaient debout près de lui. Quand
il les vit, il courut au-devant d'eux, de-
puis l'entrée de sa tente, et se pros-
terna en terre. ^Et il dit : Seigneur, si
j'ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe
point, je te prie, loin de ton servi-
teur. ^Permettez qu'on apporte un peu |
d'eau, pour vous laver les pieds; et re-
posez-vous sous cet arbre. '^J'irai pren-
dre un morceau de pain, pour fortifier
votre cœur; après quoi, vous conti-
nuerez votre route ; car c'est pour cela
que vous passez près de votre servi-
teur. Ils répondirent : Fais comme tu
l'as dit.
a. Sara signifie princesse ^ et Saraï peut a\oir le sens de nobie, distingué, b. Isaac dérive d'un mot qui si-
gnifie rire.
16
GENESE.
Chap. 18,6-31.
^\I)i-aham alla promptenient clans sa vcur d'Abraham les promesses qu'il
tente vers Sara, et il dit : Vite, trois lui a faites... '"Et l'Eternel dit: Le cri
mesures de tleur de farine, pétris, et contre Sodome et Gomorrhe s'est ac-
t'ais des gâteaux. "Et Abraham courut cru, et leur péché est énorme. -'C'est
à son troupeau, prit un veau tendre et pourquoi je vais descendre, et je ver-
bon, et le donna à un serviteur qui se rai s'ils ont agi entièrement selon le
hâta de l'apprêter. "^Il prit encore de bruit venu jusqu'à moi; et si cela n'est
la crème et du lait, avec le veau qu'on pas, je le saurai.
avait apprêté, et il les mit devant eux. ^'-Les hommes s'éloignèrent, et allè-
11 se tint lui-même à leurs cotés, sous rent vers Sodome. Mais Abraham se
l'arbre. Et ils mangèrent. tint encore en présence de l'Eternel.
''Alors ils lui dirent : Où est Sara, ta "^Abraham s'approcha, et dit : Feras-tu
femme ? Il répondit : Elle est là, dans aussi périr le juste avec le méchant?
la tente. '"L'un d'entre eux dit : .Je re-
vien lirai vers toi à cette même épo-
<|ue; et voici, Sara, ta femme, aura un
lils. Sara écoutait à l'entrée de la tente,
cpii était derrière lui.
"Abraham et Sara étaient vieux,
avancés en âge ; et Sara ne pouvait plus
espérer d'avoir des enfants. '-Elle rit
-'Peut-être y a-t-il cinquante justes au
milieu de la ville : les feras-tu périr
aussi, et ne pardonneras-tu pas à la
ville à cause des cinquante justes qui
sont au milieu d'elle? -^ Faire mourir
le juste avec le méchant, en sorte qu'il
en soit du juste comme du méchant,
loin de toi cette manière d'agir! loin
en elle-même, en disant : Maintenant tle toi! Celui qui juge toute la terre
<pie je suis vieille, aurais-je encore des n'exercera-t-il pas la justice? ^''Et l'E-
désirs ? Mon seigneur aussi est vieux, ternci dit : Si je trouve dans Sodome
'•^L'Eternel dit à Abraham : Pourquoi cinquante justes au milieu de la ville,
donc Saraa-t-elle ri, en disant : Est-ce je pardonnerai à toute la ville, à cause
que vraiment j'aurais un enfant, moi d'eux.
qui suis vieille? '■*¥ a-t-il rien qui soit -'Abraham reprit, et dit : Voici, j'ai
étonnant de la part de l'Éternel? Au osé parler au Seigneur, moi qui ne
temps fixé je reviendrai vers toi, à suis que poudre et cendre. -'* Peut-être
cette même époque; et Sara aura un des cin((uante justes en manquera-t-il
fils. '^Sara mentit, en disant : Je n'ai cinq : pour cin(j, détruiras-tu toute la
|)as ri. Car elle eut ])eur. Mais il dit : ville? Et l'Eternel dit : Je ne la détrui-
Au contraire, tu as ri. rai point, si j'y trouve quarante-cinq
"^Ces hommes se levèrent pour par- justes,
tir, et ils regardèrent du côté de So- -'■'Abraham continua de lui parler, et
dôme. Abraham alla avec eux, pour les dit : Peut-être s'y trouvera-t-il quarante
accompagner. justes, et l'Éternel dit : Je ne ferai rien,
"Alors l'Eternel dit : Cacherai-je à à cause de ces quarante.
Abraham ce que je vais faire ?...'^Abra- ^"Abraham dit : Que le Seigneur ne
ham deviendra certainement une na- s'irrite point, et je jiarlerai. Peut-être
tion grande et puissante, et en lui se- s'y trouvera-t-il trente justes. Et l'É-
ront bénies toutes les nations de la ternel dit : Je ne ferai rien, si j'y trouve
terre. ''■'Car je l'ai choisi, afin qu'il or- trente justes.
donne à ses fils et à sa maison après "'Abraham dit : Voici, j'ai osé parler
lui de garder la voie de l'Éternel, en au Seigneur. Peut-être s'y trouvera-t-il
pratiquant la^droiture et la justice, et vingt justes. Et l'Éternel dit : Je ne la
qu'ainsi l'Eternel accomplisse en fa- détruirai point, à cause de ces vingt.
17 2*
Chap. 18,32-19,
20.
GENESE.
^-Abraham dit : Que le Seigneur ne
s'irrite point, et je ne parlerai plus que
cette fois. Peut-être s'y trouvera-t-il
dix justes. Et l'Eternel dit : Je ne la dé-
truirai point, à cause de ces dix justes.
"•''L'Eternel s'en alla, lorsqu'il eut
achevé de parler à Abraham. Et Abra-
ham retourna dans sa demeure.
Sodome et Goinorrlie. — Origine des Moabitcs
et des Ammonites.
Chap. XIX. 'Les deux anges arri-
vèrent à Sodome sur le soir; et Lot était
assis à la porte de Sodome. Quand Lot
les vit, il se leva pour aller au-devant
d'eux, et se prosterna la face contre
terre. ^Puis il dit :Voici, mes seigneurs,
entrez, je vous prie, dans la maison de
votre serviteur, et passez-y la nuit ; la-
vez-vous les pieds ; vous vous lèverez
de bon matin, et vous poursuivrez vo-
tre route. Non, répondirent-ils, nous
passerons la nuit dans la rue. ^Mais Lot
les pressa tellement qu'ils vinrent chez
lui et entrèrent dans sa maison. Il leur
donna un festin, et fit cuire des pains
sans levain. Et ils mangèrent.
*Ils n'étaient pas encore couchés que
les gens de la ville, les gens de Sodo-
me, entourèrent la maison, depuis les
enfants jusqu'aux vieillards ; toute la
population était accourue, ^lls appelè-
rent Lot, et lui dirent : Où sont les
hommes qui sont entrés chez toi cette
nuit ? Fais-les sortir vers nous, pour
que nous les connaissions. ''Lot sortit
A' ers eux à l'entrée de la maison, et
ferma la porte derrière lui. "Et il dit :
Mes frères, je vous prie, ne faites pas
le mal ! * Voici, j'ai deux filles qui n'ont
point connu d'homme ; je vous les amè-
nerai dehors, et vous leur ferez ce qu'il
vous plaira. Seulement, ne faites rien
à ces hommes, puisqu'ils sont venus à
l'ombre de mon toit. 'Ils dirent : Re-
tire-toi ! Ils dirent encore : Celui-ci est
venu comme étranger, et il veut faire le
juge ! Eh bien, nous te ferons pis qu'à
eux. Et, pressant Lot avec violence, ils
s'avancèrent pour briser la porte. '"Les
hommes étendirent la main, firent ren-
trer Lot vers eux dans la maison, et
fermèrent la porte. "Et ils frappèrent
d'aveuglement les gens qui étaient à
l'entrée de la maison, depuis le plus
petit jusqu'au plus grand, de sorte
qu'ils se donnèrent une peine inutile
pour trouver la porte.
'-Les hommes dirent à Lot : Qui as-
tu encore ici ? Gendres, fils et filles, et
tout ce qui t'appartient dans la ville,
fais-les sortir de ce lieu. ''Car nous al-
lons détruire ce lieu, parce que le cri
contre ses habitants est grand devant
l'Eternel. L'Eternel nous a envoyés
pour le détruire. '^Lot sortit, et parla
à ses gendres qui avaient pris ses fil-
les : Levez-vous, dit -il, sortez de ce
lieu ; car l'Eternel va détruire la ville.
Mais, aux yeux de ses gendres, il pa-
rut ])laisanter.
'^Dès l'aube du jour, les anges insis-
tèrent auprès de Lot, en disant : Lève-
toi, prends ta femme et tes deux filles
qui se trouvent ici, de peur que tu ne
périsses dans la ruine de la ville. "Et
comme il tardait, les hommes le saisi-
rent par la main, lui, sa femme et ses
deux filles, car l'Eternel voulait l'épar-
gner ; ils l'emmenèrent, et le laissèrent
hors de la ville.
"Après les avoir fait sortir, l'un
d'eux dit : Sauve-toi, pour ta vie; ne
regarde pas derrière toi, et ne t'arrête
pas dans toute la plaine; sauve-toi
vers la montagne, de peur que tu ne
périsses. "*Lot leur dit : Oh ! non. Sei-
gneur ! '^ Voici, j'ai trouvé grâce à tes
yeux, et tu as montré la grandeur de
ta miséricorde à mon égard , en me
conservant la vie; mais je ne puis me
sauver à la montagne, avant que le dé-
sastre m'atteigne, et je périrai. ^"Voici,
cette ville est assez proche pour que je
m'y réfugie, et elle est petite. Oh ! que
je puisse m'y sauver..., n'est-elle pas
18
GENESE.
Chap. 19, 21-20, ».
petite?... et que mon âme vive ! -'Et il lapins jeune : Voici, j'ai couché la nuit
lui dit : Voici, je t'accorde encore cette dernière avec mon père; faisons-lui
grâce, et je ne détruirai pas la ville boire du vin encore cette nuit, et va
dont tu parles. -'^Hâte-toi de t'y réfu- coucher avec lui, afin que nous con-
fier, car je ne puis rien faire jusqu'à servions la race de notre père. ^^ Elles
ce que tu y sois arrivé. C'est pour cela firent boire du vin à leur père encore
(jue l'on a donné à cette ville le nom cette nuit-là; et la cadette alla coucher
de Tsoar**. avec lui : il ne s'aperçut ni quand elle
*^Le soleil se levait sur la terre, lors- se coucha, ni quand elle se leva. ^'^Les
que Lot entra dans Tsoar. ^* Alors l'E- deux fdles de Lot devinrent enceintes
ternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome de leur père. ^^ L'aînée enfanta un fils,
et sur Gomorrhe du soufre et du feu, qu'elle appela du nom de Moab* : c'est
de par l'Eternel. -^11 détruisit ces vil- le père des Moabites, jusqu'à ce jour,
les, toute la plaine et tous les habitants ^*La plus jeune enfanta aussi un fils,
des villes, et les plantes de la terre, qu'elle appela du nom de Ben- Ammi^ :
'"La femme de Lot regarda en arrière, c'est le père des Ammonites, jusqu'à
ce jour.
Séjour d'Abraham à Guérar.
Chap. XX. 'Abraham partit de là
pour la contrée du midi; il s'établit
entre Kadès et Schur, et fit un séjour
à Guérar. -Abraham disait de Sara, sa
femme : C'est ma sœur. Abimélec, roi
de Guérar, fit enlever Sara. ^Alors Dieu
et elle devint une statue de sel.
-'Abraham se leva de bon matin,
pour aller au lieu où il s'était tenu en
présence de l'Éternel. -*I1 porta ses
regards du côté de Sodome et de Go-
morrhe, et sur tout le territoire de la
plaine; et voici, il vit s'élever de la
terre une fumée , comme la fumée
d'une fournaise.
-^Lorsque Dieu détruisit les villes de apparut en songe à Abimélec pendant
la plaine, il se souvint d'Abraham; et la nuit, et lui dit : Voici, tu vas mourir
il fit échapper Lot du milieu du désas- à cause de la femme que tu as enlevée,
tre, par lequel il bouleversa les villes car elle a un mari. ''Abimélec, qui ne
où Lot avait établi sa demeure. s'était point approché d'elle, répondit:
^"Lot quitta Tsoar pour la hauteur, Seigneur, ferais-tu périr même une na-
ct se fixa sur la montagne, avec ses tion juste P'^ Ne m'a-t-il pas dit : C'est
deux filles, car il craignait de rester à ma sœur ? et elle-même n'a-t-elle pas
Tsoar. Il habita dans une caverne, lui dit : C'est mon frère ? J'ai agi avec un
et ses deux filles. "L'aînée dit à la plus cœur pur et avec des mains innocen-
jeune : Notre père est vieux; et il n'y tes. ^Dieu lui dit en songe : Je sais que
a point d'homme dans la contrée, pour tu as agi avec un cœur pur : aussi
venir vers nous, selon l'usage de tous t'ai-je empêché de pécher contre moi.
les pays. ^-Viens, faisons boire du vin C'est pourquoi je n'ai pas permis que
à notre père, et couchons avec lui, afin tu la touchasses. 'Maintenant, rends
que nous conservions la race de notre la femme de cet homme ; car il est pro-
père. ^^Elles firent donc boire du vin phète, il priera pour toi, et tu vivras.
à leur père cette nuit-là; et l'aînée alla Mais, si tu ne la rends pas, sache que
coucher avec son père : il ne s'aperçut tu mourras, toi et tout ce qui t'appar-
ni quand elle se coucha, ni quand elle tient,
se leva. ^■'Le lendemain, l'aînée dit à ^Abimélec se leva de bon matin, il
b. Moab signifie issu du père, c. Ben-.immi signifie fils
a. Tsoar dérive d'un mot qui signifie tire petit
de mon peuple.
19
Chap. W, 9-SJ, is.
GENESE.
appela tous ses serviteurs, et leur rap-
porta toutes ces choses ; et ces gens
furent saisis d'une grande frayeur.
'Abimélec appela aussi Abraham, et lui
dit : Qu'est-ce que tu nous as fait ? Et
en quoi t'ai-je offensé, que tu aies fait
venir sur moi et sur mon royaume un
si grand péché ? Tu as commis à mon
égard des actes qui ne doivent pas se
commettre. '"Et Abimélec dit à Abra-
ham : Quelle intention avais-tu pour
agir de la sorte ? "Abraham répondit :
Je me disais qu'il n'y avait sans doute
aucune crainte de Dieu dans ce pays,
et que l'on me tuerait à cause de ma
femme. '-De plus, il est vrai qu'elle est
ma sœur, fille de mon père; seulement.
enfanta un fils à Abraham dans sa vieil-
lesse, au temps fixé dont Dieu lui avait
parlé. •^Alji"'^h'i™ <^'oi^'^^ le nomd'Isaac
au fils qui lui était né, que Sara lui
avait enfanté. ■* Abraham circoncit son
fils Isaac, âgé de huit jours, comme
Dieu le lui avait ordonné. '^Abraham
était âgé de cent ans, à la naissance
d'isaac, son fils. "Et Sara dit : Dieu
m'a fait un sujet de rire ; quiconque
l'apprendra rira de moi. "Elle ajouta :
Qui aurait dit à Abraham : Sara allai-
tera des enfants? Cependant je lui ai
enfanté un fils dans sa vieillesse.
^L'enfant grandit, et fut sevré; et
Abraham fit un grand festin le jour où
Isaac fut sevré. "Sara vit rire le fils
elle n'est pas fille de ma mère; et elle qu'Agar, l'Égyptienne, avait enfanté à
est devenue ma femme. '^Lorsque Dieu
me fit errer loin de la maison de mon
père, je dis à Sara : Voici la grâce que
tu me feras : dans tous les lieux où
nous irons, dis de moi : C'est mon frère.
'''Abimélec prit des brebis et des
bœufs, des serviteurs et des servantes,
et les donna à Abraham ; et il lui ren-
dit Sara, sa femme. '^Abimélec dit :
Voici, mon pays est devant toi; de-
meure où il te plaira. '"Et il dit à Sa-
ra : Voici, je donne à ton frère mille
pièces d'argent; cela te sera un voile
sur les yeux pour tous ceux c{ui sont
avec toi, et auprès de tous tu seras jus-
tifiée.
"Abraham pria Dieu, et Dieu guérit
Abimélec, sa femme et ses servantes;
et elles purent enfanter. "*Car l'Éter-
nel avait frappé de stérilité toute la
maison d' Abimélec, à cause de Sara,
femme d'Abraham.
IVaissance d'isaac. — Agar dans le désert.
Alliance d'Abraliam avec Abimélec.
Chap. XXI. 'L'Éternel se souvint
de ce qu'il avait dit à Sara, et l'Eter-
nel accomplit pour Sara ce qu'il avait
promis. ^Sara devint enceinte, et elle
Abraham ; '"et elle dit à Abraham
Chasse cette servante et son fils, car le
fils de cette servante n'héritera pas
avec mon fils, avec Isaac. "Cette pa-
role déplut fort aux yeux d'Abraham,
à cause de son fils. '-Mais Dieu dit à
Abraham : Que cela ne déplaise pas à
tes yeux, à cause de l'enfant et de ta
servante. Accorde à Sara tout ce qu'elle
te demandera ; car c'est d'isaac que
sortira une postérité qui te sera pro-
pre. '''Je ferai aussi une nation du fils
de ta servante ; car il est ta postérité.
'■'Abraham se leva de bon matin; il
prit du pain et une outre d'eau, qu'il
donna à Agar et ])laça sur son épaule;
il lui remit aussi l'enfant, et la renvoya.
Elle s'en alla, et s'égara dans le désert
de Beer-Schéba. '^ Quand l'eau de l'ou-
tre fut épuisée, elle laissa l'enfant sous
un des arbrisseaux, '"et alla s'asseoir
vis-à-vis, à une portée d'arc; car elle
disait : Que je ne voie pas mourir mon
enfant ! Elle s'assit donc vis-à-vis de
lui, éleva la voix et pleura. "Dieu en-
tendit la voix de l'enfant; et l'ange de
Dieu appela du ciel Agar, et lui dit :
Qu'as-tu, Agar? Ne crains point, car
Dieu a entendu la voix de l'enfant dans
le lieu où il est. '^Lève-toi, prends l'en-
20
GENESE.
Chap. 21, 10-S2, li.
faut, saisis-le de ta main; car je ferai
de lui une gi'ande nation. '"Et Dieu lui
ouvrit les yeux, et elle vit un puits
d'eau; elle alla remplir d'eau l'outre,
et donna à boire à l'enfant. -"Dieu fut
avec l'enfant, qui grandit, habita dans
le désert, et devint tireur d'arc. ^'11
habita dans le désert de Paran, et sa
mère lui prit une femme du pays d'E-
g.vpte.
'■'-En ce temps-là, Abimélec, accom-
pagné de Picol, chef de son armée,
parla ainsi à Abraham : Dieu est avec
toi dans tout ce que tu fais. °Murc-moi
maintenant ici, par le nom de Dieu,
que tu ne tromperas ni moi , ni mes
enfants, ni mes petits-enfants, et que
tu auras jiour moi et le pays où tu sé-
journes la même bienveillance que j'ai
eue pour toi. '-'Abraham dit : Je le ju-
rerai. -'^Mais Abraham fit des reproches
à Abimélec au sujet d'un puits d'eau,
dont s'étaient emparés de force les ser-
viteurs d'Abimélec. -^Abimélec répon-
dit : J'ignore qui a fait cette chose-là;
tu ne m'en as point informé, et moi,
je ne l'apprends cju'aujourd'hui. -'Et
Abraham prit des brebis et des bœufs,
(ju'il donna à Abimélec; et ils firent
tous deux alliance. -"Abraham mit à
part sept jeunes brebis. -'^Et Abimélec
dit à Abraham : Qu'est-ce que ces sept
jeunes brebis, cjue tu as mises à part ?
^°I1 répondit : Tu accepteras de ma
main ces sept brebis, afin que cela me
serve de témoignage cjue j'ai creusé ce
puits. "C'est pourquoi on appelle ce
lieu Beer-Schéba "; car c'est là qu'ils
jurèrent l'un et l'autre. ^-Ils firent donc
alliance à Beer-Schéba. Après c[uoi,
Abimélec se leva, avec Picol, chef de
son armée; et ils retournèrent au pays
des Philistins. ^'Abraham planta des
tamariscs à Beer-Schéba ; et là il invo-
qua le nom de l'Eternel, Dieu de l'éter-
nité. "Abraham séjourna longtemps
dans le pays des Philistins.
a. Bcer-Schcba signifie puits du serment.
Abraliam mis à l'éprein-e par l Eternel, qui lui
ordonne d o/frir en holocauste son fils Isaac.
Chap. XXII. 'Après ces choses.
Dieu mit Abraham à l'épreuve, et lui
dit : Abraham ! Et il répondit : Me
voici ! -Dieu dit : Prends ton fils, ton
unique, celui que tu aimes, Isaac; va-
t'en au pays de Morija, et là offre-le en
holocauste sur l'une des montagnes
que je te dirai.
^Abraham se leva de bon matin, sella
son âne, et prit avec lui ses deux ser-
viteurs et son fils Isaac. Il fendit du
bois pour l'holocauste, et partit pour
aller au lieu que Dieu lui avait dit.
■•Le troisième jour, Abraham, levant
les veux, vit le lieu de loin. M<]t Abra-
ham dit à ses serviteurs : Restez ici
avec l'àne; moi et le jeune homme,
nous irons jusque-là pour adorer , et
nous reviendrons auprès de vous.
^Abraham prit le bois pour l'holo-
causte, le chargea sur son fils Isaac,
et porta dans sa main le feu et le cou-
teau. Et ils marchèrent tous deux en-
semble. 'Alors Isaac, parlant à Abra-
ham, son père, dit : Mon père ! Et il
répondit : Me voici, mon iils ! Isaac
reprit : Voici le feu et le bois ; mais où
est l'agneau pour l'holocauste i"*Abra-
liam répondit : Mon fils. Dieu se pour-
voira lui-même de l'agneau })our l'ho-
locauste. Et ils marchèrent tous deux
ensemble.
''Lorsqu'ils furent arrivés au lieu que
Dieu lui avait dit, Abraham y éleva un
autel, et rangea le bois. Il lia son fils
Isaac, et le mit sur l'autel, par-dessus
le bois. '"Pui^ Abraham étendit la main,
et prit le couteau, pour égorger son
fils. "Alors un ange de l'Eternel l'ap-
pela des cieux, et dit : Abraham ! Abra-
ham ! Et il répondit : Me voici ! '-L'ange
dit : N'avance pas ta main sur l'enfant,
et ne lui fais rien; car je sais mainte-
nant (pie tu crains Dieu, et que tu ne
21
Chap. 22,13-23,
10.
GENESE.
m'as pas refusé ton fils, ton unique.
'•Wbraham leva les yeux, et vit derrière
lui un bélier retenu dans un buisson
])ar les cornes ; et Abraham alla pren-
dre le bélier, et l'offrit en holocauste à
la place de son fils. '''Abraham donna
à ce lieu le nom de Jehova-Jiré". C'est
pourquoi l'on dit aujourd'hui : A la
montagne de l'Eternel il sera pourvu.
'^L'ange de l'Eternel appela une se-
conde fois Abraham des cieux, '^et
dit : Je le jure par moi-même, parole
de l'Eternel ! parcç que tu as fait cela,
et que tu n'as pas refusé ton fils, ton
unique, ''je te bénirai et je multiplie-
rai ta postérité, comme les étoiles du
ciel et comme le sable qui est sur le
bord de la mer; et ta postérité possé-
dera la porte de ses ennemis*. '*Tou-
tes les nations de la terre voudront
être bénies en ta postérité, parce que
tu as obéi à ma voix.
'•'Abraham étant retourné vers ses
serviteurs, ils se levèrent et s'en allè-
rent ensemble à Beer-Schéba; car
Abraham demeurait à Beer-Schéba.
-"Après ces choses, on fit à Abra-
ham un rapport, en disant: Voici,
Milca a aussi enfanté des fils à Nachor,
ton frère : "'Uts, son premier-né, 15uz,
son frère, Kemuel, pèred'Aram, -'-Ké-
sed, Hazo, Pildasch, Jidiaph et Be-
thuel. -^Bethuel a engendré Rebecca.
Ce sont là les huit fils que Milca a en-
fantés à Nachor, frère d'Abraham. -*Sa
concubine, nommée Réuma, a aussi
enfanté Thébach, Gaham, Tahasch et
Maaca.
Mort de Sara, et sa sépulture dans la ca\'ernc
de Macpéla.
Chap. XXIII. 'La vie de Sara fut
de cent vingt-sept ans : telles sont les
années de la vie de Sara.
^Sara mourut à Kirjath-Arba, qui est
Ilébron, dans le pays de Canaan; et
Abraham vint pour mener deuil sur
a. Jehoi'a-Jiré signifie l'Etemel pourvoira. Gonip. v. 8.
Sara et pour la pleurer. ^Abraham se
leva de devant son mort, et parla ainsi
aux fils de Hcth : ■'Je suis étranger et
habitant parmi vous ; donnez-moi la
possession d'un sépulcre chez vous,
pour enterrer mon mort et l'ôter de
devant moi. ^Les fils de Heth ré-
pondirent à Abraham, en lui disant:
^Ecoute-nous, monseigneur! Tu es un
prince de Dieu au milieu de nous; en-
terre ton mort dans celui de nos sé-
pulcres que tu choisiras ; aucun de
nous ne te refusera son sépulcre pour
enterrer ton mort. "Abraham se leva,
et se prosterna devant le peuple du
pays, devant les fils de Heth. ^Et il
leur parla ainsi : Si vous permettez que
j'enterre mon mort et que je l'ôte de
devant mes yeux, écoutez-moi, et priez
pour moi Ephron, fils de Tsochar, 'de
me céder la caverne de Macpéla, qui
lui appartient, à l'extrémité de son
chamjj, de me la céder contre sa va-
leur en argent, afin qu'elle me serve
de possession sépulcrale au milieu de
vous. '"Ephron était assis parmi les
fils de Ileth. Et Ephron, le Hétien, ré-
pondit à Abraham, en présence des
fils de Heth et de tous ceux qui en-
traient par la porte de sa ville : "Non,
mon seigneur, écoute-moi ! Jeté donne
le champ, et je te donne la caverne
qui y est. Je te les donne , aux yeux
des fils de mon peuple : enterre ton
mort. ''Abraham se ])rosterna devant
le ])euple du pays. '^Ët il parla ainsi à
Ephron, en présence du peuple du
pays : Écoute-moi, je te prie ! Je donne
le prix du champ : accepte-le de moi ;
et j'y enterrerai mon mort. '■'Et Ephron
répondit à Abraham , en lui disant :
'^Mon seigneur, écoute-moi! Une ter-
re de quatre cents sicles d'argent,
qu'est-ce que cela entre moi et toi ?
Enterre ton mort. "Abraham comprit
Ephron; et Abraham pesa à Ephron
l'argent qu'il avait dit, en présence
b. C'est-ù-dire, lo pays de ses ennemis.
22
GENESE.
Chap.2S,ii-M.
19.
dos fils de Hcth, quatre cents sicles
d'argent ayant cours chez le marchand .
'^Le champ d'Ephron à Macpéla ,
vis-à-vis de Mamré, le champ et la ca-
verne qui y est, et tous les arbres qui
sont dans le champ et dans toutes ses
limites alentour, '^devinrent ainsi la
])ropriété d'Abraham , aux yeux des
fils de Heth et de tous ceux qui en-
traient par la porte de sa ville. "*Après
cela, Abraham enterra Sara, sa fem-
me, dans la caverne du champ de
Macpéla, vis-à-vis de Mamré, qui est
Hébron, dans le pays de Canaan. -"Le
champ et la caverne qui y est demeu-
rèrent à Abraham comme possession
sépulcrale, acquise des fils de Heth.
Reberca deinartdcc en mariage pour Isaac.
Chap. XXIV. 'Abraham était
vieux, avancé en âge; et l'Éternel
avait béni Abraham en toute chose.
-Abraham dit à son serviteur, le plus
ancien de sa maison, l'intendant de
tous ses biens": Mets, je te prie, ta
main sous ma cuisse; ^et je te ferai
jurer par l'Eternel, le Dieu du ciel et
le Dieu de la terre, de ne pas prendre
pour mon fils une femme jiarmi les
filles des Cananéens au milieu des-
quels j'habite, ''mais d'aller dans mon
pays et dans ma patrie prendre une
femme pour mon fils Isaac. ^Le servi-
teur lui répondit : Peut-être la femme
ne voudra-t-elle pas me suivre dans
ce pays-ci; devrai-je mener ton fils
dans le pays d'où tu es sorti ? ^\bra-
ham lui dit : Garde-toi d'y mener mon
fils! ^L'Eternel, le Dieu du ciel, qui
m'a fait sortir de la maison de mon
])ère et de ma patrie, qui m'a parlé et
<pii m'a juré, en disant: .Je donnerai
ce pays à ta postérité , lui-même en-
verra son ange devant toi ; et c'est de
là que tu prendras une femme pour
mon fils. *Si la femme ne veut pas te
a. Probablement Elîézer. comp. 1.5, -2. b. Chnran.
suivre, tu seras dégagé de ce serment
que je te fais faire. Seulement, tu n'y
mèneras pas mon fils. ^Le serviteur
mit sa main sous la cuisse d'Abraham,
son seigneur, et lui jura d'observer
ces choses.
'"Le serviteur prit dix chameaux
parmi les chameaux de son seigneur,
et il partit, ayant à sa disposition tous
les biens de son seigneur. Il se leva,
et alla en Mésopotamie, à la ville de
Nachor*. "Il fit reposer les chameaux
sur leurs genoux hors de la ville, près
d'un puits, au temps du soir, au temps
où sortent celles qui vont puiser de
l'eau. '^Et il dit : Eternel, Dieu de mon
seigneur Abraham, fais-moi, je te prie,
rencontrer aujourd'hui ce que je dé-
sire, et use de bonté envers mon sei-
gneur Abraham! '^Voici, je me tiens
près de la source d'eau , et les filles
des gens de la ville vont sortir pour
puiser de l'eau. '''Que la jeune fille, à
laquelle je dirai : Penche ta cruche, je
te prie, pour que je boive, et qui ré-
pondra : Bois, et je donnerai aussi à
boire à tes chameaux, soit celle que
tu as destinée à ton serviteur Isaac !
Et par là je connaîtrai que tu uses de
bonté envers mon seigneur.
'Ml n'avait pas encore fini de parler
que sortit, sa cruche sur l'épaule, Re-
becca, née de Bethuel, fils de Milca,
femme de Nachor, frère d'Abraham.
"^C'était une jeune fille très belle de
figure; elle était vierge, et aucun
homme ne l'avait connue. Elle des-
cendit à la source, remplit sa cruche,
et remonta. '^Le serviteur courut au-
devant d'elle, et dit : Laisse-moi boire,
je te prie, un peu d'eau de ta cruche.
'^Elle répondit: Bois, mon seigneur.
Et elle s'empressa d'abaisser sa cruche
sur sa main, et de lui donner à boire.
''Quand elle eut achevé de lui donner
à boire, elle dit : Je puiserai aussi pour
tes chameaux, jusqu'à ce qu'ils aient
23
Chap. 24, io-'
1,6.
GENESE.
assez bu. -"Et elle s'empressa de vider
sa cruche dans Tabreuvoir, et courut
encore au puits pour puiser ; et elle
puisa pour tous les chameaux.
^'L'homme la regardait avec éton-
nement et sans rien dire, pour voir si
l'Eternel faisait réussir son voyage,
ou non. -^ Quand les chameaux eurent
fini de boire, l'homme prit un anneau
d'or, du jioids d'un demi-sicle, et
deux bracelets, du poids de dix sicles
d'or. «Et il dit : De qui es-tu iille ? Y
a-t-il dans la maison de ton père de la
place pour passer la nuit? -*Elle ré-
pondit : Je suis fdle de Bethuel, fils de
Milca et de Nachor. -^Elle lui dit en-
core : Il y a chez nous de la paille et
du fourraoe en abondance, et aussi de
la place pour passer la nuit. ^^Alors
l'homme s'inclina et se prosterna de-
vant l'Eternel, -'en disant: Béni soit
l'Eternel, le Dieu de mon seigneur
Abraham, qui n'a pas renoncé à sa mi-
séricorde et à sa fidélité envers mon
seigneur! Moi-même, l'Eternel m'a
conduit à la maison des frères de mon
seigneur.
'^^La jeune fille courut raconter ces
choses à la maison de sa mère.
^nAebecca avait un frère, nommé
Laban. Et Laban courut dehors vers
l'homme, près de la source. ^"11 avait
vu l'anneau et les bracelets aux mains
de sa sœur, et il avait entendu les pa-
roles de Rebecca, sa sœur, disant :
Ainsi m'a parlé l'homme. Il vint donc
à cet homme, qui se tenait auj^rès des
chameaux, vers la source, ^'et il dit :
Viens , béni de l'Eternel ! Pourquoi
resterais-tu dehors ? J'ai préparé la
maison, et une place pour les cha-
meaux. ^^L'homme arriva à la maison.
Laban fit décharger les chameaux, et
il donna de la paille et du fourrage aux
chameaux, et de l'eau pour laver les
pieds de l'homme et les pieds des
gens qui étaient avec lui. ''Puis, il lui
servit à manger. Mais il dit : Je ne
mangerai point, avant d'avoir dit ce
que j'ai à dire. Parle ! dit Laban.
'* Alors il dit : Je suis serviteur d'A-
braham. '^L'Éternel a comblé de bé-
nédictions mon seigneur, qui est
devenu puissant. Il lui a donné des
brebis et des bœufs, de l'argent et de
l'or, des serviteurs et des servantes,
des chameaux et des ânes. '^Sara, la
femme de mon seigneur, a enfanté
dans sa vieillesse un fils à mon sei-
gneur; et il lui a donné tout ce qu'il
possède. "Mon seigneur m'a fait jurer,
en disant : Tu ne prendras jias pour
mon fils une femme parmi les filles
des Cananéens, dans le pays desquels
j'habite; '*mais tu iras dans la maison
de mon père et de ma famille prendre
une femme pour mon fils. ''^J'aidità
mon seigneur : Peut-être la femme ne
voudra-t-elle pas me suivre. ''"Et il m'a
répondu : L'Eternel, devant qui j'ai
marché, enverra son ange avec toi, et
fera réussir ton voyage; et tu prendras
pour mon fils une femme de la famille
et de la maison de mon père. '"Tu se-
ras dégagé du serment que tu me fais,
quand tu auras été vers ma famille; si
on ne te l'accorde pas, tu seras dégagé
du serment que tu me fais. ■'-Je suis
arrivé aujourd'hui à la source, et j'ai
dit: Eternel, Dieu de mon seigneur
Abraham, si tu daignes faire réussir le
voyage que j'accomplis, ■''voici, je me
tiens près de la source d'eau, et que
la jeune fille qui sortira pour puiser, à
qui je dirai : Laisse-moi boire, je te
prie, un peu d'eau de ta cruche, *''et
qui me répondra : Bois toi-même, et
je puiserai aussi ])our tes chameaux,
que cette jeune fille soit la femme que
l'Eternel a destinée au fils de mon sei-
gneur ! ■"* Avant que j'eusse fini de par-
ler en mon cœur, voici, Rebecca est
sortie, sa cruche sur l'épaule; elle est
descendue à la source, et a puisé. Je
lui ait dit: Donne-moi à boire, je te
prie. ■'^Elle s'est empressée d'abaisser
24
GENESE.
Chai).2i,'a-i^5,i
sa cruche de dessus son épaule, et elle
a dit : Bois, et je donnerai aussi à i)oire
à tes chameaux. Jai bu, et elle a aussi
Rebecca, et lui dirent: Veux-tu aller
avec cet homme ? Elle répondit : J'irai.
'^"Et ils laissèrent partir Rebecca, leur
donné à boire à mes chameaux. •''Je sanir, et sa nourrice, avec le serviteur
l'ai interrogée, et j'ai dit : De qui es-tu
(ille i* Elle a répondu : Je suis fdle de
Bethuel, fds de Nachor et de Milca.
J'ai mis l'anneau à son nez, et les bra-
celets à ses mains. ''^Puis je me suis
incliné et prosterné devant l'Éternel,
et j'ai béni l'Eternel, le Dieu de mon
seigneur Abraham, qui m'a conduit
fidèlement, afin que je prisse la fdle
du IVère de mon seigneur ]iour son fils.
'■'Maintenant, si vous voulez user de
bienveillance et de fidélité envers mon
seigneur, déclarez-le-moi; sinon, dé-
clarez-le-moi, et je me tournerai à
droite ou à gauche.
- ""Laban et Bethuel répondirent, et
dirent: C'est de l'Eternel que la chose
vient; nous ne ])ouvons te jiarler ni
en mal ni en bien. ^' Voici Rebecca
devant toi; prends et va, et ([u'elle
soit la femme du fds de ton seigneur,
comme l'Eternel l'a dit. ^-Lorsque le
serviteur d'Abraham eut entendu leurs
paroles, il se ]:>rosterna en terre devant
l'Eternel. ^'Et le serviteur sortit des
objets d'argent, des objets d'or, et des
vêlements, cpi'il donna à Rebecca; il
lit aussi de riches présents à son père
et à sa mère. ^^Après quoi, ils man-
gèrent et burent, lui et les gens qui
étaient avec lui, et ils passèrent la
nuit. hQ matin, quand ils furent levés,
le serviteur dit: Laissez-moi retour-
ner veis mon seigneur. ^^Le IVèreetla
mère dirent : Oue la jeune fille reste
avec nous quelque temps encore, une
dizaine de jours; ensuite, tu partiras.
'^\\ leur ré])ondit : Ne me retardez pas,
puisque l'Eternel a fait réussir mon
voyage; laissez-moi partir, et que
j'aille vers mon seigneur. "Alors ils
répondirent : Appelons la jeune fille.
d'Ab
aham et ses gens.
'Ils bénirent
Rebecca, et lui dirent : O notre sœur,
puisses-tu devenir des milliers de my-
riades, et que ta postérité ]iossède la
porte de ses ennemis"! "Ilebecca se
leva, avec ses servantes; elles mon-
tèrent sur les chameaux, et suivirent
Thonime. Et le serviteur emmena Re-
becca, et partit.
"Cependant Isaac était revenu du
puits de Lachaï-roï *, et il habitait dans
le pays du midi. ^^Un soir qu'Isaac
était sorti pour méditer dans les
champs, il leva les yeux, et regarda;
et voici, des chameaux arrivaient.
"Rebecca leva aussi les yeux, vit Isaac,
et descendit de son chameau. '^^Elle
dit au serviteur : Qui est cet homme,
qui vient dans les champs à notre ren-
contre ? Et le serviteur ré])ondit: C'est
mon seigneur. Alors elle [)rit son voile,
et se couvrit. ^''Le serviteur raconta à
Isaac toutes les choses qu'il avait fai-
tes. "Isaac conduisit Rebecca dans la
tente de Sara, sa mère ; il prit Rebecca,
qui devint sa femme, et il l'aima. Ainsi
fut consolé Isaac, après avoir perdu
sa mère.
Mort d' Abraham.
Cluip. XXV. 'Abraham |)rit encore
une femme, nommée Retura. UîUe
lui enfanta Zimran, Jokschan, Medan,
Madian, Jischbak et Schuach. — ■'Joks-
chan engendra Séba et Dedan. Les
fils de Dedan furent les Aschurim, les
Letuschim et les Leummim. — *Les
fils de Madian furent Epha, Epher,
Hénoc, Abida et Eldaa. — Ce sont là
tous les fils de Ketura.
^Abraham donna tous ses biens à
Isaac. «Il fit des dons aux fds de ses
et consultons-la. ^'^Ils appelèrent donc concubines; et, tandis ([u'il vivait en-
a. G'cst-ù-dirc, le pays de ses ennemis. h. Vny. 10, li.
Chap. 25,--3ti.
GENESE.
core, il les envoya loin de son fils
Isaac du côté de l'orient, dans le pays
d'Orient.
^ Voici les jours des années delà vie
d'Abraham : il vécut cent soixante-
quinze ans. ^Abraham expira et mou-
rut, après une heureuse vieillesse,
âgé et rassasié de jours, et il fut re-
cueilli auprès de son peuple. 'Isaac et
Ismaël, ses fils, l'enterrèrent dans la
caverne de Macpéla, dans le champ
d'Ephron, fils de Tsochar, le Héthien,
vis-à-vis de Mamré. '"C'est le champ
qn'x^braham avait acquis des fils de
Heth. Là furent enterrés Abraham et
Sara, sa femme.
"Après la mort d'Abraham, Dieu
bénit Isaac, son fils. Il habitait près
du puits de Lachaï-roï.
Postérité d'Ismaël.
'-Voici la postérité d'Ismaël, fils d'A-
braham, qu'Agar, l'Egyptienne, ser-
vante de Sara, avait enfanté à Abra-
ham.
'^Voici les noms des fils d'Ismaël,
par leurs noms, selon leurs généra-
tions : Nebajoth, premier-né d'Ismaël,
Kédar, Adbeel, Mibsam, '''Mischma,
Duma, Massa, '^Hadad,Théma,Jethur,
Naphisch et Kedma. "^Ce sont là les fils
d'Ismaël; ce sont là leurs noms, selon
leurs parcs et leurs enclos. Ils furent
les douze chefs de leurs peuples.
'^Et voici les années de la vie d'Is-
maël : cent trente-sept ans. Il expira
et mourut, et il fut recueilli auprès de
son peuple. '*Ses fils habitèrent depuis
Havila jusqu'à Schur, qui est en face
de l'Egypte, en allant vers l'Assyrie.
Il s'établit en présence de tous ses
frères.
Les deux fils d'Isaac : lîsaii et Jacoh.
"Voici la postéi'ité d'Isaac, fils d'A-
braham.
Abraham engendra Isaac. -"Isaac
était âgé de quarante ans, quand il prit
pour femme Rebecca, fille de Bethuel,
l'Araméen, de Paddan-Aram°, et sœur
de Laban, l'Araméen. -'Isaac implora
l'Eternel pour sa femme, car elle était
stérile, et l'Eternel l'exauça : Rebecca,
sa femme, devint enceinte. ^^Les en-
fants se heurtaient dans son sein ; et
elle dit : S'il en est ainsi, pourquoi
suis-je enceinte? Elle alla consulter
l'Éternel. -''Et l'Éternel lui dit : Deux
nations sont dans ton ventre, et deux
peuples se sépareront au sortir de tes
entrailles ; un de ces peuples sera plus
fort que l'autre, et le plus grand sera
assujetti au plus petit. ^''Les jours où
elle devait accoucher s'accomplirent;
et voici, il y avait deux jumeaux dans
son ventre. ^^Le premier sortit entiè-
rement roux, comme un manteau de
poil; et on lui donna le nom d'Esaû*.
-"Ensuite sortit son frère, dont la main
tenait le talon d'Esaû; et on lui donna
le nom de Jacob"^. Isaac était âgé de
soixante ans, lorsqu'ils naquirent.
"Ces enfants grandirent. Esaû de-
vint un habile chasseur, un homme des
champs; mais Jacob fut un homme
tran([uille, qui restait sous les tentes.
^*Isaac aimait Ésaû, parce qu'il man-
geait du gibier ; et Rebecca aimait Ja-
cob.
-'Comme Jacob faisait cuire un
potage, Esau revint des champs, acca-
blé de fatigue. ^"Et Ésaii dit à Jacob :
Laisse-moi, je te prie, manger de ce
roux, de ce roux-là, car je suis fatigué.
C'est pour cela qu'on a donné à Ésaû
le nom d'Édom'^'. ''Jacob dit : Vends-
moi aujourd'hui ton droit d'aînesse.
'-Ésau répondit : Voici, je m'en vais
mourir; à quoi me sert ce droit d'aî-
nesse? '"'Et Jacob dit : Jure-le-moi d'a-
bord. Il le lui jura, et il vendit son
droit d'aînesse à Jacob. '''Alors Jacob
a. Paddan-Aram. la Mésopotamie. b. Ésaii signifie felu.
par le talon, supplanter, tromper. d. Édom signifie roux.
26
Jacob dérive d'un mot qui signifie saisir
GENESE.
Chap. 26,i-Qi.
Isaac dans le pays des Philistins. — Alliance
avec Abiiticlec.
donna à Ésaû du pain et du potage de donnance pour tout le peuple : Celui
lentilles. Il mangea et but, puis se leva qui touchera à cet homme ou à sa fem-
et s'en alla. C'est ainsi qu'Esaû mé- me sera mis à mort,
prisa le droit d'aînesse. '"-Isaac sema dans ce pays, et il re-
cueillit cette année le centuple; car
l'Eternel le bénit. '^Cet homme devint
riche, et il alla s'enrichissant de plus
Chap. XXVI. 'Il y eut une famine en plus, jusqu'à ce qu'il devînt fort ri-
dans le pays, outre la pi'emière famine che. '^11 avait des troupeaux de menu
qui eut lieu du temps d'Abraham ; et bétail et des troupeaux de gros bétail,
Isaac alla vers Abimélec, roi des Phi- et un grand nombre de serviteurs :
listins, à Guérar. ^L'Eternel lui appa- aussi les Philistins lui portèrent envie,
rut, et dit : Ne descends pas en Egypte, '^Tous les puits qu'avaient creusés les
demeure dans le pays que je te dirai, serviteurs de son père, du temps d'A-
^Séjourne dans ce pays-ci; je serai avec braham, son père, les Philistins les
toi, et je te bénirai, car je donnerai comblèrent et leo remplirent de pous-
toutes ces contrées à toi et à ta posté- sière. "Et Abimélec dit à Isaac : Va-
rité, et je tiendrai le serment que j'ai t'en de chez nous, car tu es beaucoup
fait à Abraham, ton père. ''Je multi- plus puissant que nous. "Isaac partit
plierai ta postérité comme les étoiles de là, et campa dans la vallée de Gué-
du ciel ; je donnerai à ta postérité tou- rar, où il s'établit,
tes ces contrées; et toutes les nations '*Isaac creusa de nouveau les puits
de la terre voudront être bénies enta d'eau, qu'on avait creusés du temps
postérité, ^parce qu'Abraham a obéi à d'Abraham, son père, et qu'avaient
ma voix, et qu'il a observé mes ordres, comblés les Philistins après la mort
mes commandements, mes statuts et d'Abraham; et il leur donna les mê-
mes lois. ^Et Isaac resta à Guérar. mes noms que son père leur avait don-
'Lorsque les gens du lieu faisaient nés. '''Les serviteurs d'Isaac creusèrent
des questions sur sa femme, il disait : encore dans la vallée, et y trouvèrent
C'est ma sœur; car il craignait, en di- un puits d'eau vive. -"Les bergers de
sant ma femme, que les gens du lieu Guérar querellèrent les bergers d'I-
ne le tuassent, parce que Rebecca était saac, en disant : L'eau est à nous. Et
belle de ligure. ^Comme son séjour se il donna au puits le nom d'Esek", parce
prolongeait, il arriva qu'Abimélec, roi qu'ils s'étaient disputés avec lui. -'Ses
des Philistins, regardant par la fenê- serviteurs creusèrent un autre puits,
tre, vit Isaac qui plaisantait avec Re- au sujet duquel on chercha aussi une
becca, sa femme. ^Abimélec fit appeler querelle; et il l'appela Situa*. -"-Il se
Isaac, et dit : Certainement, c'est ta transporta de là, et creusa un autre
femme. Comment as-tu pu dire : C'est puits, pour lequel on ne chercha pas
ma sœur? Isaac lui répondit : J'ai parlé querelle ; et il l'appela Rehoboth'', car,
ainsi, de peur de mourir à cause d'elle, dit-il, l'Eternel nous a maintenant mis
'"Et Abimélec dit : Qu'est-ce que tu au large, et nous prospérerons dans le
nous as fait? Peu s'en est fallu que pays.
quelqu'un du peuple n'ait couché avec -''Il remonta de là à Beer-Schéba.
ta femme, et tu nous aurais rendus cou- -^L'Eternel lui apparut dans la nuit, et
pables. "Alors Abimélec fit cette or- dit : Je suis le Dieu d'Abraham, ton
a. Eseh signifie dispute.
mot qui signifie largeur.
b. Situa dérive d'un mot qui signifie ennemi, adversaire. c. Relioboth dérive d'un
27
Chap. 2G, ^5-27, is.
GENESE.
père; ne crains point, car je suis avec fils! Et il lui répondit : Me voici! ^Isaac
toi; je te bénirai, et je multiplierai ta dit: Voici donc, je suis vieux, jene con-
postérité, à cause d'Abraham, mon nais pas le jour de ma mort. ^Mainte-
serviteur. ^^11 bâtit là un autel, invo- nant donc, je te prie, prends tes armes,
qua le nom de rÉternel, et y dressa sa ton carquois et ton arc, va dans les
tente. Et les serviteurs d'Isaac y creu- champs, et chasse-moi du gibier. *Fais-
sèrent un puits. moi un mets comme j'aime, et ap-
^'^Abimélec vint de Guérar auprès de porte-le-moi à manger, afin que mon
lui, avec Ahuzath, son ami, et Picol, àme te bénisse avant que je meure.
chef de son armée. "Isaac leur dit :
Pourquoi venez-vous vers moi, puis-
que vous me haïssez et que vous m'a-
vez renvoyé de chez vous? -^Ils répon-
dirent : Nous voyons que l'Eternel est
avec toi. C'est pourquoi nous disons :
Qu'il y ait un serment entre nous, en-
^Rebecca écouta ce qu'Isaac disait à
Esaii, son fils. Et Esaû s'en alla dans
les champs, pour chasser du gibier et
pour le rapporter.
^Puis Rebecca dit à Jacob, son fils :
Voici, j'ai entendu ton père qui parlait
ainsi à Esaû, ton frère : "Apporte-moi
tre nous et toi, et que nous fassions du gibier, et fais-moi un mets que je
alliance avec toi ! ^Mure que tu ne nous mangerai ; et je te bénirai devant l'E-
feras aucun mal, de même que nous ne lernel avant ma mort. ^Maintenant,
t'avons point maltraité, que nous t'a- mon fils, écoute ma voix à l'égard de
vons fait seulement du bien, et que ce que je te commande. ^Va me pren-
nous t'avons laissé partir en paix. Tu dreau troupeau deux bons chevreaux ;
es maintenant béni de l'Eternel. ""Isaac j'en ferai pour ton père un metscomme
leur fit un festin, et ils mangèrent et il aime; "et tu le porteras à manger à
burent. " Ils se levèrent de bon matin, ton père, afin qu'il te bénisse avant
et se lièrent l'un à l'autre par un ser- sa mort. "Jacob répondit à sa mère :
ment. Isaac les laissa partir, et ils le Voici, Esaû, mon frère, est velu, et je
quittèrent en paix. n'ai point de poil. '-Peut-être mon père
'-Ce même jour, des serviteurs d'I- me touchera-t-il, et je passerai à ses
saac vinrent lui parler du ]iuits qu'ils
creusaient, et lui dirent : Nous avons
trouvé de l'eau. '-'Et il l'appela Schiba.
yeux pour un menteur, et je ferai ve-
nir sur moi la malédiction, et non la
bénédiction. ''Sa mère lui dit : Que
C'est pourquoi on a donné à la ville le cette malédiction, mon fils, retombe
nom de Beer-Schéba", jusqu'à ce jour, sur moi! Écoute seulement ma voix,
'''Esaû, âgé de quarante ans, prit et va me les prendre. '■'Jacob alla les
pour femmes Judith, fille de Beéri, le prendre, et les apporta à sa mère, qui
Héthien, et Basmath , fille d'Elon, le fit un mets comme son père aimait.
Héthien. '^ Elles furent un sujet d'à- '^Ensuite, Rebecca prit les vêtements
mertume pour le cœur d'Isaac et de d'Esaû, son fils aîné, les plus beaux,
Rebecca. qui se trouvaient à la maison, et elle
les fit mettre à Jacob , son fils cadet.
'^Elle couvrit ses mains de la peau des
chevreaux, et son cou qui était sans
poil. ''Et elle plaça dans la main de Ja-
Jacob béni par son père Isaac.
Chap. XXVII. ' Isaac devenait
vieux, et ses yeux s'étaient affaiblis au cob, son fils, le mets et le pain qu'elle
point qu'il ne voyait plus. Alors il ap- avait préparés.
pela Ésaû, son fils aîné, et lui dit : Mon "*I1 vint vers son père, et dit : Mon
a. Ueer-Schéba signifie puits du serment. Voy. 21, 3i.
28
GENESE.
Chap. 27, w-3
■39.
pèro! Etisaac dit : Me voici ! quies-lu, le reconnut pas, parce que ses mains
mon filsP'Uacob répondit à son père : étaient velues, comme les mains d'E-
Je suis Esaii, ton lils aîné; j'ai fait ce saii, son frère; et il le bénit. **11 dit :
que tu m'as dit. Lève-toi, je te prie, C'est toi qui es mon fils Esaii. Et Jacob
assieds-toi, et mange de mon gibier, répondit: C'est moi. -^Isaac dit: Sers-
afin que ton âme me bénisse. '-"Isaac moi, et (jue je mange du gibier de mon
dit à son fils : Eh quoi! tu en as déjà fils, afin que mon àme te bénisse. Ja-
trouvé, mon fds ! Et Jacob ré])onilit : cob le servit, et il mangea; il lui ap-
C'est que l'Eternel, ton Dieu, l'a fait porta aussi du vin, et il but.
venir devant moi. -'Isaac dit à Jacob : -^Alors Isaac, son père, lui dit : Ap-
Approche donc, et que je te touche, proche donc, et baise-moi, mon fds.
mon fds, pour savoir si tu es mon fds "Jacob s'approcha, et le baisa. Isaac
Esaii, ou non. --Jacob s'approcha d'I- sentit l'odeur de ses vêtements; puis
saac, son père, qui le toucha, et dit : il le bénit, et dit : ^'^oici, l'odeur de
La voix est la voix de Jacob, mais les mon fds est comme l'odeur d'un champ
mains sont les mains d'Esaii. -^11 ne que l'Eternel a béni.
-*Que Dieu te donne de la rosée du ciel
Et de la graisse de la terre.
Du blé et du vin en abondance !
-"Que des peuples te soient soumis,
Et que des nations se prosternent devant toi !
Sois le maître de tes frères.
Et que les fils de ta mère se prosternent devant toi !
Maudit soit quiconque te maudira.
Et béni soit quiconcpie te bénira.
^"Isaac avait fini de bénir Jacob, et père ! ^'^Isaac dit : Ton frère est venu
Jacob avait à peine quitté son ])ère avec ruse, et il a enlevé ta bénédic-
Isaac, cju'Esaii, son frère, revint de la tion. ^Milsaii dit : Est-ce parce (|u'on
chasse. ^'11 fit aussi un mets, qu'il porta l'a appelé du nom de Jacob qu'il m'a
à son père; et il dit à son père : Que siqiplanté deux fois"? 11 a enlevé mon
mon père se lève et mange du gibier de droit d'aînesse, et A^oici maintenant
son fds, afin que ton àme me bénisse! qu'il vient d'enlever ma bénédiction.
^-Isaac, son père, lui dit : Qui es-tu? Et Et il dit : N'as-tu point réservé de bé-
il répondit: Je suis ton fds aîné, Esaii. nédiction pour moi? ^'Isaac répondit,
'^Isaac fut saisi d'une grande, d'une et dit à l-lsaii : \'oici, je l'ai établi ton
violente émotion, et il dit : Qui est maître, et je lui ai donné tous ses frè-
donc celui cjui a chassé du gibier, et res pour serviteurs, je l'ai pourvu de
me l'a apporté ? J'ai mangé de tout blé et de vin : que puis-je donc faire
avant que tu vinsses, et je l'ai béni. pourtoi,monfils?'^Esaiiditàsonpère:
Aussi sera-t-il béni. ^^ Lorsque Esau en- N'as-tu que cette seule bénédiction,
tendit les paroles de son père, il poussa mon père ? Bénis-moi aussi, mon père !
de forts cris, pleins d'amertume, et il Et Esaii éleva la voix, et pleura.^'' Isaac,
dit à son père : Bénis-moi aussi, mon son père, répondit, et lui dit : ^'oici !
Ta demeure sera privée de la graisse de la terre
Et de la rosée du ciel, d'en haut.
a. Voy. 25, 20.
29
Chap. 27, w-28, 15.
GENESE.
■"■Tu vivras de ton épée,
Et tu seras asservi à ton frère;
Mais en errant librement çà et là,
Tu briseras son joug de dessus ton cou.
"Esaû conçut de la haine contre Ja- le pays où tu habites comme étranger,
cob, à cause de la bénédiction dont et qu'il a donné à Abraham ! ^Et Isaac
son père l'avait béni ; et Esaû disait en fit partir Jacob, qui s'en alla à Paddan-
son cœur : Les jours du deuil de mon Aram, auprès de Laban, fils de Re-
père vont approcher, et je tuerai Ja- thuel, l'Araméen, frère de Rebecca,
cob, mon frère. *'^0n rapporta à Re- mère de Jacob et d'Esaii.
becca les paroles d'Esaû, son fils aîné. *Esaû vit qu'Isaac avait béni Jacob,
Elle fit alors appeler Jacob, son fils et qu'il l'avait envoyé à Paddan-Aram
cadet, et elle lui dit : Voici, Ésaû, ton pour y prendre une femme, et qu'en
frère, veut tirer vengeance de toi, en le bénissant il lui avait donné cet or-
te tuant. ""^Maintenant, mon fils, écoute dre : Tu ne prendras pas une femme
ma voix! Lève-toi, fuis chez Laban, parmi les filles de Canaan. 'Il vit que
mon frère, à Gharan; "et reste auprès Jacob avait obéi à son père et à sa
de lui quelque temps, jusqu'à ce que mère, et qu'il était parti pour Paddan-
la fureur de ton frère s'apaise, *^jus- Aram. *Esau comprit ainsi que les fil-
qu'à ce que la colère de ton frère se les de Canaan déplaisaient à Isaac, son
détourne de toi, et qu'il oublie ce que père. ^Et Esaû s'en alla vers Ismaël.
tu lui as fait. Alors je te ferai revenir.
Pourquoi serais-je privée de vous deux
en un même jour?
**Rebecca dit à Isaac : Je suis dé-
goûtée de la vie, à cause des filles de
Heth. Si Jacob prend une femme, com-
me celles-ci", parmi les filles de Ileth,
Il prit pour femme, outre les femmes
qu'il avait, Mahalath, fille d'Ismaël,
fils d'Abi'aham, et sœur de Nebajoth.
'"Jacob partit de Reer-Schéba, et
s'en alla à Charan. "Il arriva dans un
lieu, où il passa la nuit; car le soleil
était couché. Il y prit une pierre, dont
a vie;
parmi les filles du pays, à quoi me sert il fit son chevet, et il se coucha dans
ce lieu-là. '-Il eut un songe. Et voici,
une échelle était appuyée sur la terre,
et son sommet touchait au ciel. Et voi-
ci, les anges de Dieu montaient et des-
cendaient par cette échelle. ''Et voici,
l'Eternel se tenait au-dessus d'elle; et
Fuite de Jacob en Mésopotamie. — Vision
de l'échelle.
Chap. XXVIII. 'Isaac appela Ja-
cob, le bénit, et lui donna cet ordre :
Tu ne prendras pas une femme parmi il dit : Je suis l'Éternel, le Dieu d'Abi-a-
les filles de Canaan. ^Lève-toi, va à ham, ton père, et le Dieu d'Isaac. La
Paddan-Aram, à la maison de Bethuel, terre sur laquelle tu es couché, je la
père de ta mère, et prends-y une femme donnerai à toi et à ta postérité. '""Ta
d'entre les filles de Laban, frère de ta postérité sera comme la poussière de
mère. 'Que le Dieu tout-puissant te la terre; tu t'étendras à l'occident et à
bénisse, te i-ende fécond et te multi- l'orient, au septentrion et au midiyet
plie, afin que tu deviennes une multi- toutes les familles de la terre seront
tude de peuples ! *Qu'il te donne la bénies en toi et en ta postérité. '^Voi-
bénédiction d'Abraham, à toi et à ta ci, je suis avec toi, je te garderai par-
postérité avec toi, afin que tu possèdes tout où tu ii"as, et je te ramènerai dans
a. Ses belles-filles, femmes d'EsaU, 26, 31.
30
GENESE.
Chap. â8, 16-29, 20.
ce pays; car je ne t'abandonnerai point, voici Rachel, sa fille, qui vient avec le
que je n'aie exécuté ce que je te dis. troupeau. 'Il dit : Voici, il est encore
"Jacob s'éveilla de son sommeil, et grand jour, et il n'est pas temps de
il dit: Certainement, l'Eternel est en rassembler les troupeaux; abreuvez
ce lieu, et moi, je ne le savais pas ! '"Il les brebis, puis allez, et faites-les pai-
ent peur, et dit : Que ce lieu est re- tre. ''Ils répondirent : Nous ne le pou-
doutable ! C'est ici la maison de Dieu, vons pas, jusqu'à ce que tous les trou-
c'est ici la poi'te des cieux ! "*Et Jacob peaux soient rassemblés ; c'est alors
se leva de bon matin ; il prit la pierre qu'on roule la pierre de dessus l'ou-
dont il avait fait son chevet, il ladres- verture du puits, et qu'on abreuve les
sa pour monument, et il versa de l'huile
sur son sommet. '^11 donna à ce lieu le
nom de Béthel " ; mais la ville s'appe-
lait auparavant Luz. -"Jacob fit un vœu,
en disant : Si Dieu est avec moi et me
brebis.
^ Comme il leur parlait encore, sur-
vint Rachel avec le troupeau de son
père ; car elle était bergère. '"Lorsque
Jacob vit Rachel, fdle de Laban, frère
garde pendant ce voyage que je fais, de sa mère, et le troupeau de Laban,
s'il me donne du pain à manger et des frère de sa mère, il s'approcha, roula la
habits pour me vêtir, -'et si je retourne pierre de dessus l'ouverture du puits,
en paix à la maison de mon père, alors et abreuva le troupeau de Laban, frère
l'Eternel seramonDieii; --cette pierre, de sa mère. "Et Jacob baisa Rachel, il
que j'ai dressée pour monument, sera éleva la voix et pleura. '-Jacob apprit
la maison de Dieu ; et je te donnerai la à Rachel qu'il était parent de son père,
dîme de tout ce que tu me donneras, qu'il était fils de Rebecca. Et elle cou-
rut l'annoncer à son père. '^Dès que
Laban eut entendu parler de Jacob, fils
de sa sœur, il courut au-devant de lui,
Chap. A'AY.V. 'Jacob se mit en il l'embrassa et le baisa, et il le fit ve-
marche, et s'en alla au pays des fils de nir dans sa maison. Jacob raconta à
l'Orient. -Il regarda. Et voici, il y avait Laban toutes ces choses. '*Et Laban lui
un puits dans les champs; et voici, il dit : Certainement, tu es mon os et ma
Jacob c/iez Laban. — Léa et Rachel.
Les enfants de Jacob.
y avait à côté trois troupeaux de bre-
bis qui se reposaient, car c'était à ce
puits qu'on abreuvait les troupeaux.
Et la pierre sur l'ouverture du puits
chair.
Jacob demeura un mois chez Laban.
'^Puis Laban dit à Jacob : Parce que
tu es mon parent, me serviras-tu pour
était grande. ^Tous les troupeaux se rien ? Dis-moi c[uel sera ton salaire ?
rassemblaient là; on roulait la pierre '*0r, Laban avait deux filles : l'aînée
de dessus l'ouverture du puits, on s'appelait Léa, et la cadette Rachel.
abreuvait les troupeaux, et l'on remet- '"Léa avait les yeux délicats ; mais Ra-
tait la pierre à sa place sur l'ouverture chel était belle de taille et belle de
figure. "*Jacob aimait Rachel, et il dit:
Je te servirai sept ans pour Rachel, ta
fille cadette. ''Et Laban dit : J'aime
mieux te la donner que de la donner
à un autre homme. Reste chez moi !
-"Ainsi Jacob servit sept années pour
Rachel ; et elles furent à ses yeux
du puits.
■•Jacob dit aux bergers
d'où êtes-vous ? Ils répondirent
Mes frères,
s repondirent : Nous
sommes de Charan. ^11 leur dit : Con-
naissez-vous Laban , fils de Nachor ?
Ils répondirent : Nous le connaissons.
^11 leur dit : Est-il en bonne santé ? Ils
répondirent : Il est en bonne santé; et comme quelques jours, parce qu'ill'ai-
a, Bethel signifie maison de Dieu.
31
Chap. 29, 21-30, 15.
GENESE.
mait. ^'Ensuite Jacob dit à Laban :
Donne-moi ma femme, car mon temps
est accompli; et j'irai vers elle. -'^La-
ban réunit tous les gens du lieu, et fit
un festin. -^Le soir, il prit Léa, sa fille,
et l'amena vers Jacob, qui s'approcha
d'elle. -*Et Laban donna pour servante
à Léa, sa fille, Zilpa, sa servante.
'^^Le lendemain matin, voilà que c'é-
tait Léa. Alors Jacob dit à Laban :
Qu'est-ce que tu m'as fait ? N'est-ce
pas pour Rachel que j'ai servi chez toi ?
Pourquoi m'as-tu trompé ? -* Laban dit :
Ce n'est point la coutume dans ce lieu
de donner la cadette avant l'aînée.
^'Achève la semaine avec celle-ci, et
nous te donnerons aussi l'autre pour
le service que tu feras encore chez moi
pendant sept nouvelles années. "-^Jacob
fit ainsi, et il acheva la semaine avec
Léa ; puis Laban lui donna jiour femme
Rachel, sa fille. -"Et Laban donna pour
servante à Rachel, sa fille, Bilha, sa
servante.
^"Jacob alla aussi vers Rachel, qu'il
aimait plus que Léa ; et il servit encore
chez Laban pendant sept nouvelles
années.
^'L'Eternel vit que Léa n'était pas
aimée; et il la rendit féconde, tandis
que Rachel était stérile. ''-Léa devint
enceinte, et enfanta un fils, à qui elle
donna le nom de Ruben " ; car elle dit :
L'Eternel a vu mon humiliation, et
maintenant mon mari m'aimera. ^''Elle
devint encore enceinte, et enfanta un
fils, et elle dit : L'Éternel a entendu
que je n'étais pas aimée, et il m'a aussi
accordé celui-ci. Et elle lui donna le
nom de Siméon*. ^■'Elle devint encore
enceinte, et enfanta un fils, et elle dit :
Pour cette fois, mon mari s'attachera
à moi; car je lui ai enfanté trois fils.
C'est pourc[uoi on lui donna le nom de
Lévi''. ^''EUe devint encore enceinte,
et enfanta un fils, et elle dit : Cette
fois, je louerai l'Eternel. C'est pour-
quoi elle lui donna le nom de Juda'^.
Et elle cessa d'enfanter.
Chap. A'.YA. 'Lorsque Rachel vit
qu'elle ne donnait point d'enfants à
Jacob, elle porta envie à sa sœur, et
elle dit à Jacob : Donne-moi des en-
fants, ou je meurs ! -La colère de Jacob
s'enflamma contre Rachel, et il dit :
Suis-je à la place de Dieu, qui t'em-
pêche d'être féconde ? ^Elle dit : Voici
ma servante Bilha ; va vers elle ; qu'elle
enfante sur mes genoux, et que par
elle j'aie aussi des fils. ''Et elle lui
donna pour femme Bilha, sa servante;
et Jacob alla vers elle. ^Bilha devint
enceinte, et enfanta un fils à Jacob.
"Rachel dit : Dieu m'a rendu justice,
il a entendu ma'voix, et il m'a donné
un fils. C'est pourquoi elle l'appela du
nom de Dan''. 'Bilha, servante de Ra-
chel, devint encore enceinte, et en-
fanta un second fils à Jacob. * Rachel
dit : J'ai lutté divinement contre ma
sœur, et j'ai vaincu. Et elle l'appela du
nom de Nephthali f.
"Léa, voyant qu'elle avait cessé d'en-
fanter, prit Zilpa, sa servante, et la
donna pour femme à Jacob. '"Zilpa,
servante de Léa, enfanta un fils à Ja-
cob. "Léa dit : Quel bonheur ! Et elle
l'appela du nom de Gad<^. '-Zilpa, ser-
vante de Léa, enfanta un second fils à
Jacob. "Léa dit : Que je suis heureuse !
car les filles me diront heureuse. Et
elle l'appela du nom d'Aser''.
"Ruben sortit au temps de la mois-
son des blés, et trouva des mandra-
gores ' dans les champs. Il les apporta
à Léa, sa mère. Alors Rachel dit à Léa :
Donne-moi, je te prie, des mandra-
gores de ton fils. '^Elle lui répondit :
Est-ce peu que tu aies pris mon mari,
pour que tu prennes aussi les man-
- a, Ruben dérive de deux mots qui siguificnt voyez un fîh ! h. Sinicon. d'un mot qui sif^nifie entendre,
exaucer. c. Lét'i^ d'un mot qui sig-nifie s'attacher. d, Juda, de doux mots qui signilient louan<^e de l'Eier-
net. e. Dan. d'un mot qui sif^nifio jti^er. rendre justice. f. yepidliatl. d'un mut qui signifie lutter. g. Gad
siji^nifie honlieur. h. .iser signilie Iteureus. i. Mandragores, nom d'une plante.
32
GENESE.
Chap. 30, të-'d.
drapores de mon fils ? Et Rachcl dit : Jacob répondit : Tu ne me donneras
YA\ bien ! il couchera avec toi cette rien. Si tu consens à ce que je vais te
nuit ])our les mandragores de ton fds. dire, je ferai paître encore ton trou-
'^Le soir, comme Jacob revenait des peau et je le garderai. ^*Je parcourrai
champs, Léa sortit à sa rencontre, et aujourd'hui tout ton troupeau; mets à
dit : C'est vers moi que tu viendras, part parmi les brebis tout agneau ta-
car je t'ai acheté pour les mandragores cheté et marqueté et tout agneau noir,
de mon fils. Et il coucha avec elle cette et parmi les chèvres tout ce qui est
nuit. '"Uieu exauça Léa, qui devint en- marqueté et tacheté. Ce sera mon sa-
ceinte, et enfanta un cinquième fils à laire. '^Ma droiture répondra pour moi
Jacob. "*Léa dit: Dieu m'adonne mon demain, cjuand tu viendras voir mon
salaire, parce que j'ai donné ma ser- salaire; tout ce qui ne sera pas tacheté
vante à mon mari. Et elle l'appela du et marqueté parmi les chèvres, et noir
nom d'Issacar". '^Léa devint encore parmi les agneaux, ce sera de ma part
enceinte, et enfanta un sixième fils à un vol. ''Laban dit : Eh bien ! qu'il en
Jacob. -"Léa dit : Dieu m'a fait un beau soit selon ta parole. ^^Ce même jour il
don; cette fois mon mari habitera avec mit à part les boucs rayés et marque-
moi, car je lui ai enfanté six fils. Et elle tés, toutes les chèvres tachetées et
l'appela du nom de Zabulon*. -'En- marquetées, toutes celles où il y avait
suite, elle enfanta une fille, qu'elle du blanc, et tout ce qui était noir par-
appela du nom de Dina. mi les brebis. Il les remit entre les
"DieusesouvintdeRacheLill'exau- mains de ses fils. ='^Puis il mit l'espace
ça, et il la rendit féconde. -•'Elle devint de trois journées de chemin entre lui
enceinte, et enfanta un fils, et elle dit : et Jacob; et Jacob fit paître le reste du
Dieu a enlevé mon opprobre. -''Et elle trou|:)cau de Laban.
lui donna le nom de Joseph'', en di- ^^Jacob prit des branches vertes de
sant : (^)ue l'Eternel m'ajoute un autre jjeuplier, d'amandier et de platane; il
fils ! y pela des bandes blanches, mettant à
-'Lorsque Rachel eut enfanté Joseph, nu le blanc qui était sur les branches.
Jacob dit à Laban : Laisse-moi partir, ■*'*Puis il plaça les branches, qu'il avait
pour que je m'en aille chez moi, dans pelées, dans les auges, dans les abreu-
mon })ays. -*Donne-moi mes femmes voirs, sous les yeux des brebis qui ve-
et mes enfants, pour lesquels je t'ai naient boire, pour qu'elles entrassent
servi, et je m'en irai ; car tu sais quel en chaleur, en venant boire. ^^Les bre-
service j'ai fait pour toi. -'Laban lui bis entraient en chaleur près des bran-
dit : Puissé-je trouver grâce à tes yeux ! ches, et elles faisaient des petits rayés.
Je vois bien que l'Eternel m'a béni à tachetés et marquetés. ''"Jacob sé|)arait
cause de toi; '*'fixe-moi ton salaire, et les agneaux, et il mettait ensemble ce
je te le donnerai. -^Jacob lui dit : Tu (|ui était rajé et tout ce qui était noir
sais comment je t'ai servi, et ce qu'est dans le troupeau de Laban. 11 se fit
devenu ton troupeau avec moi; ^"car ainsi des troupeaux à part, qu'il ne
le peu que tu avais avant moi s'est réunit point au troupeau de Laban.
beaucoup accru, et l'Éternel t'a béni '"Toutes les fois que les brebis vigou-
sur mes pas. Maintenant, quand tra- reuses entraient en chaleur, Jacob pla-
vaillerai-je aussi pour ma maison ? çait les branches dans les auges, sous
''Laban dit : Que te donnerai-jc? Et les yeux des brebis, pour qu'elles en-
n. Issncar. d'un mot qui signifie sa/aire, recompense. b. ZahuUin. d'un mot qui signifie habiter. c. Jo.ie/i/i
peut dériver d'un mot qui signifie ajouter, ou d'un mot qui signifie enlever.
33 3*
Chap. 30, 1,2-31, 25.
GENESE
trassent en chaleur près des branches.
*^ Quand les brebis étaient chétives, il
ne les plaçait point; de sorte que les
chétives étaient pour Laban, et les vi-
goureuses pour Jacob.
''•''Cet homme devint de plus en plus
riche; il eut du menu bétail en abon-
dance, des servantes et des serviteurs,
des chameaux et des ânes.
Départ de Jacob pour Canaan. — Poursuite de
Laban. — Message auprès d'Esaii. — Lutte
de Jacob. — Réconciliation avec Esail. —
Arrivée en Canaan. — Dina elles Sichémites.
— Retour de Jacob chez son père. — Mort
d'Isaac.
Chap. XXXI. 'Jacob entendit les
propos des fils de Laban, qui disaient :
Jacob a pris tout ce qui était à notre
père, et c'est avec le bien de notre père
qu'il s'est acquis toute cette richesse.
^Jacob remarqua aussi le visage de La-
ban ; et voici, il n'était plus envers lui
comme aupai'avant.
'Alors l'Éternel dit à Jacob : Re-
tourne au pays de tes pères et dans
ton lieu de naissance, et je serai avec
toi. ^Jacob fit appeler Rachel et Léa,
qui étaient aux champs vers son trou-
peau. ^11 leur dit : Je vois, au visage
de votre père, qu'il n'est plus envers
moi comme auparavant; mais le Dieu
de mon père a été avec moi. ^Vous sa-
vez vous-mêmes que j'ai servi votre
père de tout mon pouvoir. 'Et votre
père s'est joué de moi, et a changé dix
fois mon salaire ; mais Dieu ne lui a pas
permis de me faire du mal. * Quand il
disait : Les tachetées seront ton sa-
laire, toutes les brebis faisaient des
petits tachetés. Et quand il disait: Les
rayés seront ton salaire, toutes les bre-
bis faisaient des petits rayés. ^Dieu a
pris à votre père son troupeau, et me
l'a donné. '°Au temps où les brebis
entraient en chaleur, je levai les yeux,
et je vis en songe que les boucs qui
a. Idules duuiesliques, ayant la forme de âiatues.
couvraient les brebis étaient rayés, ta-
chetés et marquetés. "Et l'ange de
Dieu me dit en songe : Jacob ! Je ré-
pondis : Me voici ! '-Il dit : Lève les
yeux, et regarde : tous les boucs qui
couvrent les brebis sont rayés, tache-
tés et marquetés; car j'ai vu tout ce
que te fait Laban. '•''Je suis le Dieu de
Béthel, où tu as oint un monument,
où tu m'as fait un vœu. Maintenant,
lève-toi, sors de ce pays, et retourne
au pays de ta naissance.
'■'Rachel et Léa répondirent, et lui
dirent : Avons-nous encore une part
et un héritage dans la maison de notre
père? '^Ne sommes-nous pas regar-
dées par lui comme des étrangères,
])uisqu'il nous a vendues, et qu'il a
manaé notre argent ? '^ Toute la ri-
chesse que Dieu a ôtée à notre père
appartient à nous et à nos enfants. Fais
maintenant tout ce que t'a dit Dieu.
'"Jacob se leva, et il fit monter ses
enfants et ses femmes sur les cha-
meaux. '*11 emmena tout son troupeau
et tous les biens qu'il possédait, le
troupeau qui lui appartenait, qu'il
avait acquis à Paddan-Aram ; et il s'en
alla vers Isaac, son père, au pays de
Canaan. "Tandis que Laban était allé
tondre ses brebis, Rachel déroba les
théraphim" de son père; ^"et Jacob
trompa Laban, l'Araméen, en ne l'a-
vertissant pas de sa fuite. *'I1 s'enfuit,
avec tout ce qui lui appartenait; il se
leva, traversa le fleuve, et se dirigea
vers la montagne de Galaad.
"Le troisième jour, on annonça à
Laban que Jacob s'était enfui. -'11 prit
avec lui ses frères, le poursuivit sept
journées de marche, et l'atteignit à la
montagne de Galaad. -■'Mais Dieu ap-
parut la nuit en songe à Laban, l'Ara-
méen, et lui dit : Garde-toi de parlera
Jacob ni en bien ni en mal! '"Laban
atteignit donc Jacob. Jacob avait dressé
sa tente sur la montagne ; Laban dressa
34
GENESE.
Clin p. SI, ■2ti-'i0.
aussi la sienne, avec ses frères, sur la qu'as-tu trouvé des effets de la mai-
montagne de Galaad. son ? Produis-le ici devant mes frères
"Alors Laban tlit à Jacob : (^u'as tu et tes frères, et qu'ils ])rononcent en-
fait? Pounjuoi m'as-tu trompé, et em- tre nous deux, ^'*^'oilà vingt ans que
mènes-tu mes filles comme des cap- j'ai passés chez toi; tes brebis et tes
tives par l'épée ? "Pourquoi as-tu piis chèvres n'ont point avorté, et je n'ai
la fuite en cachette, m'as-tu trompé, ])oint mangé les béliers de ton trou-
et ne m'as-tu point averti ? Je t'aurais ])eau. ^'■'Je ne t'ai point rajjjjorté de
aissé partir au milieu des réjouissan- bétes déchirées, j'en ai payé le dom-
ces et des chants, au son du tambou-
rin et de la harpe. -*'Tu ne m'as pas
permis d'embrasser mes lils et mes
filles ! C'est en insensé que tu as agi.
-'■'Ma main est assez forte pour vous
faire du mal; mais le Dieu de votre
mage; tu me redemandais ce qu'on
me volait de jour et ce qu'on me volait
de nuit. '"La chaleur me dévorait pen-
dant le jour, et le froid pendant la
nuit, et le sommeil fuyait de mes yeux.
"Voilà vingt ans que j'ai passés dans
braham, celui que craint Isaac, tu
m'aurais maintenant renvoyé à vide.
Dieu a vu ma souffrance et le travail
de mes mains, et hier il a prononcé
])ère m'a dit hier : Garde-toi de parler ta maison; je t ai servi quatorze ans
à Jacob ni en bien ni en mal! ™Main- ])our tes deux filles, et six ans pour
tenant que tu es parti, parce que tu ton troupeau, et tu as changé dix fois
languissais après la maison de ton mon salaire. "Si je n'eusse ]ias eu jiour
père, pourquoias-tudérobémesdieux? moi le Dieu de mon père, le Dieu d'A-
^' Jacob répondit, et dit à Laban :
J'avais de la crainte à la pensée que
tu m'enlèverais peut-être tes filles.
'-Mais périsse celui auprès duquel tu
trouveras tes dieux ! En présence de son jugement.
nos frères, examine ce qui t'appartient '''Laban répondit, et dit à Jacob:
chez moi, et prends-le. Jacob ne sa- Ces filles sont mes filles, ces enfants
vait pas que Rachel les eût dérobés, sont mes enfants, ce troupeau est mon
''Laban entra dans la tente de Jacob, troupeau, et tout ce que tu vois est à
dans la tente de Léa, dans la tente des moi. Et que puis-je faire aujourd'hui
deux servantes, et il ne trouva rien. Il pour mes filles, ou pour leurs enfants
sortit de la tente de Léa, et entra dans (pi'elles ont mis au monde? "Viens,
la tente de Rachel. '•'Rachel avait pris faisons alliance, moi et toi, et que cela
les théraphim, les avait mis sous le serve de témoignage entre moi et toi !
bât du chameau, et s'était assise des- ''^Jacob prit une pierre, et il la dressa
sus. Laban fouilla toute la tente et ne ])our monument. ^'^Jacob dit à ses
trouva rien. '^EUe dit à son |)ère : Que frères : Ramassez des pierres. Ils pri-
mon seigneur ne se fâche point, si je rent des jiierres, et firent un monceau ;
ne puis me lever devant toi, car j'ai ce et ils mangèrent là sur le monceau,
qui est ordinaire aux femmes. Il cher- ''"Laban l'ajjpela Jegar-Sahadutha", et
cha, et ne trouva ])oint les théraphim. Jacob l'appela Galed*. ^'^Laban dit:
'^Jacob s'irrita, et querella Laban. Il Que ce monceau serve aujourd'hui de
reprit la parole, et lui dit : Q)uel est témoignage entre moi et toi ! C'est
mon crime, quel est mon péché, que ])our(|uoi on lui a donné le nom de
tu me poursuives avec tant d'ardeur ? Galed. ''"On l'appelle aussi Mitsi)a<",
'"Quand tu as fouillé tous mes effets, parce que Laban dit: Que l'Eternel
a. Je^ar-SaJiaduilia signifie en aranif-en monceau du témoii^nai^r. h. fja!e</ sigiiifif en hébreu monceau du
IctnoigHage. c. Milspn, dérive d'un mut qui signifie surivUler, cci/lcr sur.
35
Chap. S 1,30-82,
19.
GENESE.
veille sur toi et sur moi, quand nous 'Jacob fut très effrayé, et saisi d'an-
nous serons l'un et l'autre perdus de goisse. Il partagea en deux camps les
vue. ^"Si tu maltraites mes fdles, et si gens qui étaient avec lui, les brebis,
tu prends encore d'autres femmes, ce les bœufs et les chameaux; et il dit:
n'est pas un homme qui sera avec nous, *Si Esaû vient contre l'un des camps
prends-y garde, c'est Dieu qui sera et le bat, le camp qui restera pourra
témoin entre moi et toi. ^'Laban dit à se sauver.
Jacob : Voici ce monceau, et voici ce ^Jacob dit : Dieu de mon père Abra-
monument que j'ai élevé entre moi et ham, Dieu de mon père Isaac, Eternel,
toi. ^-Que ce monceau soit témoin et qui m'as dit : Retourne dans ton pays
que ce monument soit témoin que je et dans ton lieu de naissance, et je te
n'irai point vers toi au delà de ce mon- ferai du bien ! '"Je suis trop petit pour
ceau, et que tu ne viendras point vers toutes les grâces et pour toute la fidé-
moi au delà de ce monceau et de ce lité dont tu as usé envers ton servi-
monument, pour agir méchamment, teur; car j'ai passé ce Jourdain avec
*^Que le Dieu d'Abraham et le Dieu de mon bâton, et maintenant je forme
Nachor (le Dieu de leur père) soient deux camps. "Délivre-moi, je te prie,
juges entre nous. Jacob jura par celui de la main de mon frère, de la main
que craignait Isaac. ^'Jacob offrit un
sacrifice sur la montagne, et il invita
ses frères à manger
ils mangèrent
donc, et passèrent la nuit sur la mon-
tagne.
d'Esaû ! car je crains qu il ne vienne,
et qu'il ne me frappe, avec la mère et
les enfants. '-Et toi, tu as dit: Je te
ferai du bien, et je rendrai ta postérité
comme le sable de la mer, si abon-
^^Laban se leva de bon matin, baisa dant qu'on ne saurait le compter.
ses fils et ses filles, et les bénit. En- '^ C'est dans ce lieu-là que Jacob
suite il partit pour retourner dans sa passa la nuit. II prit de ce qu'il avait
demeure. sous la main, pour faire un présent à
Chap. XXXII. 'Jacob poursuivit Esaii son frère: '■'deux cents chèvres
son chemin; et des anges de Dieu le et vingt boucs, deux cents brebis et
rencontrèrent. -En les voyant, Jacob vingt béliers, 'Hrente femelles de cha-
dit : C'est le camp de Dieu ! Et il donna meaux avec leurs petits qu'elles allai-
à ce lieu le nom de Mahanaïm". taient, quarante vaches et dix taureaux,
^Jacob envoya devant lui des mes- vingt ànesses et dix ânes. '^11 les remit
sagers à Esaû, son frère, au pays de à ses serviteurs troupeau par troupeau
Séir, dans le territoire d'Edom. ''Il séparément, et il dit à ses serviteurs :
leur donna cet ordre : Voici ce que Passez devant moi, et mettez un in-
vous direz à mon seigneur Esaù : Ainsi tervalle entre chaque troupeau. '"Il
parle ton serviteur Jacob : J'ai séjourné donna cet ordre au premier: Quand
chez Laban, et j'y suis resté jusqu'à Esaii, mon frère, te rencontrera, et te
présent; ^j'ai des bœufs, des ânes, des demandera : A qui es-tu ? où vas-tu ?
brebis, des serviteurs et des servantes, et à qui appartient ce troupeau devant
et j'envoie l'annoncer à mon seigneur, toi? '''tu répondras: A ton serviteur
pour trouver grâce à tes yeux. Jacob; C'est un présent envoyé â mon
*Les messagers revinrent auprès de seigneur Esaû; et voici, il vient lui-
Jacob, en disant : Nous sommes allés même derrière nous. '''Il donna le
vers ton frère Esaû; et il marche à ta même ordre au second, au troisième,
rencontre, avec quatre cents hommes, et à tous ceux qui suivaient les trou-
fl. Mahanaïm sjj^iiifie deux cantjjs.
36
GENESE.
Chap. 32,w-S3,i'.
peaux : c'est ainsi que vous parlerez à vait, avec quatre cents hommes. Il ré-
mon seigneur Esaii, quand vous le partit les enfants entre Léa, Rachel et
rencontrerez. -"Vous direz : Voici, ton les deux servantes. -Il plaça en tête les
serviteur .Jacob vient aussi derrière servantes avec leurs enfants, puis Léa
nous. Car il se disait: Je l'apaiserai avec ses enfants, et enfin Hachel avec
par ce présent qui va devant moi; en- Joseph. ^Lui-même passa devant eux;
suite je le verrai en face, et peut-être et il se prosterna en terre sept fois,
m'accueillera-t-il favorablement. -'Le jusqu'à ce qu'il fût près de son frère,
présent passa devant lui; et il resta *Esau courut à sa rencontre; il l'em-
cette nuit-là dans le camp. brassa, se jeta à son cou, et le baisa.
*-Il se leva la même nuit, prit ses Et ils pleurèrent,
deux femmes, ses deux servantes, et ^ Esaii, levant les yeux, vit les feni-
ses onze enfants, et passa le gué de mes et les enfants, et il dit : Qui sont
Jabbok. --'Il les prit, leur fit passer le ceux que tu as là ? Et Jacob répondit :
torrent, et le fit passer à tout ce qui Ce sont les enfants que Dieu a accor-
lui appartenait. dés à ton serviteur. ^Les servantes
**Jacob demeura seul. Alors un s'approchèrent, elles et leurs enfants,
homme lutta avec lui jusqu'au lever et se prosternèrent; "Léa et ses en-
de l'aurore. -^Voyant qu'il ne |)ouvait fants s'approchèrent aussi, et se pros-
ternèrent; ensuite Joseph et Rachel
s'approchèi-ent, et se prosternèrent.
''Esaii dit; A quoi destines-tu tout ce
camp que j'ai rencontré? Et Jacob
répondit : A trouver grâce aux yeux
de mon seigneur. 'Esaû dit; Je suis
le vaincre, cet homme le frappa à l'em-
boîture de la hanche; et l'emboîture
de la hanche de Jacob se démit jien-
dant qu'il luttait avec lui. -''Il dit;
Laisse-moi aller, car l'aurore se lève.
Et Jacob répondit : Je ne te laisserai
jioint aller, que tu ne m'aies béni. -'Il dans l'abondance, mon frère; garde
lui dit; Quel est ton nom ! Etilrépon- ce qui est à toi. '"Et Jacob répondit;
dit; Jacob. -*I1 dit encore: Ton nom Non, je te prie, si j'ai trouvé grâce à
ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé tes yeux, accepte de ma main mon
Israël", car tu as lutté avec Dieu et présent; car c'est pour cela que j'ai
avec des hommes, et tu as été vain- regardé ta face comme on regarde la
queur. -''Jacob l'interrogea, en disant: face de Dieu, et tu m'as accueilli lavo-
Fais-moi, je te prie, connaitre ton rablcment. "Accepte donc mon pré-
nom. Il répondit: Pourquoi demandes- sent qui t'a été offert, puisque Dieu
tu mon nom ? Et il le bénit là. ^" Jacob m'a comblé de grâces, et que je ne
appela ce lieu du nom de Peniel*; car, manque de rien. Il insista auprès de
dit-il, j'ai vu Dieu face à face, et mon lui, et Esaii accepta,
àme a été sauvée. *' Le soleil se levait, '-Ésaudit: Partons, mettons-nous
lorsqu'il passa Peniel. Jacob boitait en route; j'irai devant toi. "Jacob lui
de la hanche. ^-C'est pourquoi, jusqu'à répondit: Mon seigneur sait que les
ce jour, les enfants d'Israël ne man- enfants sont délicats, et que j'ai des
gent j)oint le tendon qui est à l'em- brebis et des vaches qui allaitent; si
boiture de la hanche; car Dieu frappa l'on forçait leur marche un seul jour,
Jacob à l'emboîture de la hanche, au tout le troupeau périrait. '''()ue mon
tendon. seigneur prenne les devants sur son
Chap.. XXXIII. 'Jacob leva les serviteur; et moi, je suivrai lentement,
yeux, et regarda; et voici, Esaii arri- au pas du troupeau qui me précédera,
a. Israël dérive dfs deux mots qui signifient lutter avec Dieu. b. Peniel sij^nifie face de Dieu,
37
C/iap. 83, ir,-Si, "21.
GENESE.
et au pas des enfants, jusqu'à ce que
j'arrive chez mon seigneur, à Séir.
'^Esaii dit: Je veux au moins laisser
avec toi une partie de mes gens. Et
Jacob répondit: Pourquoi cela? Que
je trouve seulement grâce aux yeux
de mon seigneur! '^Le même jour,
Esaù reprit le chemin de Séir. '"Jacob
partit pour Succoth. Il bâtit une mai-
son pour lui, et il fit des cabanes pour
ses troupeaux. C'est pourquoi l'on a
appelé ce lieu du nom de Succoth".
"'A son retour de Paddan-Aram, Ja-
cob arriva heureusement à la ville de
Sichem, dans le pays de Canaan, et il
campa devant la ville. '^11 acheta la
portion du champ où il avait dressé
sa tente, des fils 'de Hamor, père de
Sichem, pour cent kesita*. Et là, il
éleva un autel, qu'il appela El-Élohé-
Israël''.
Chap. A^\:\7F. 'Dina, la fille que
Léa avait enfantée à Jacob, sortit pour
voir les filles du pays. -Elle fut aper-
çue de Sichem, fils de Ilamor, prince
du pays. Il l'enleva, coucha avec elle,
et la déshonora. ^Son cœur s'attacha
à Dina, fille de Jacob : il aima la jeune
fille, et sut parler à son cœur. ''VA Si-
chem dit à Hamor, son père : Donne-
moi cette jeune fille pour femme. ^Ja-
cob apprit qu'il avait déshonoré Dina,
sa fille; et, comme ses fils étaient aux
champs avec son troupeau, Jacob gar-
da le silence jusqu'à leur retour.
^ Hamor, père de Sichem, se rendit
auprès de Jacob pour lui parler. ^Et
les fils de Jacob revenaient des champs,
lorsqu'ils apprirent la chose ; ces hom-
mes furent irrités et se mirent dans
une grande colère, parce que Sichem
avait commis une infamie en Israël,
en couchant avec la fille de Jacob, ce
c[ui n'aurait pas dû se faire. * Ilamor
leur adressa ainsi la parole : Le cœur
a. Succoth signifie cabanes. b. Kesita. poids dur
dii-e, Dieu est te Dieu d'Israël.
de Sichem, mon fils, s'est attaché à
votre fille; donnez-la-lui pour femme,
je vous prie. ^Alliez-vous avec nous;
vous nous donnerez vos filles, et vous
prendrez pour vous les nôtres. '"Vous
habiterez avec nous, et le pays sera à
votre disposition; restez, pour y tra-
fiquer et y acquérir des propriétés.
" Sichem dit au père et aux frères
de Dina : Que je trouve grâce à vos
yeux, et je donnerai ce que vous me
direz. '-Exigez de moi une forte dot et
beaucoup de présents, et je donnerai
ce que vous me direz; mais accordez-
moi pour femme la jeune fille. '^Les
fils de Jacob répondirent et parlèrent
avec ruse à Sichem et à Hamor, son
père, parce que Sichem avait désho-
noré Dina, leur sœur. '■'Ils leur dirent:
C'est une chose que nous ne pouvons
pas faire, que de donner notre sœur à
un homme incirconcis; car ce serait
un opprobre pour nous. "*Nous ne
consentirons à votre désir qu'à la con-
dition que vous deveniez comme nous,
et que tout mâle jiarmi vous soit cir-
concis. "'Nous vous donnerons alors
nos filles, et nous prendrons pour nous
les vôtres; nous habiterons avec vous,
et nous formerons un seul peuple.
"Mais si vous ne voulez pas nous écou-
ter et vous faire circoncire, nous pren-
drons notre fille, et nous nous en
irons.
'"* Leurs paroles eurent l'assentiment
de Hamor et de Sichem, fils de Hamor.
"Le jeune homme ne tarda pas à faire
la chose, car il aimait la fille de Jacob.
Il était considéré de tous dans la mai-
son de son père.
-"Hamor et Sichem, son fils, se ren-
dirent à la porte de leur ville, et ils
])arlèrent ainsi aux gens de leur ville :
-'Ces hommes sont paisibles à notre
égard; cpi'ils restent dans le pays, et
qu'ils y trafi([uent; le pays est assez
ou d'argent, dont la valeur est inconnue. c. G'est-ù-
38
GENESE.
Chap. Si.Ti-So.ik.
vaste pour eux. Nous prendrons pour Lève-toi, monte à Bcthcl, et demeures-
femmes leurs filles, et nous leur don- y; là, tu dresseras un autel au Dieu
nerons nos filles. --Mais ees hommes qui t'apparut, lorsque tu fuyais Ésaû
ne consentiront à habiter avec nous, ton frère.
pour former un seul peuple, qu'à la -Jacob dit à sa maison et à tous
condition que tout mâle parmi nous ceux qui étaient avec lui : Otez les
soit circoncis, comme ils sont eux- dieux étrangers qui sont au milieu de
mêmes circoncis. -'Leurs troupeaux, vous, ]nirifiez-vous, et changez de
leurs biens et tout leur bétail ne se- vêtements. 'Nous nous lèverons, et
ront-ils pas à nous ? Acceptons seule- nous monterons à Béthel ; là, je dres-
ment leur condition, pour qu'ils res- serai un autel au Dieu qui m'a exaucé
tent avec nous. dans le jour de ma détresse, et qui a
-^Tous ceux qui étaient venus à la été avec moi pendant le voyage que
porte de la ville écoutèrent Hamor et j'ai fait.
Sichem, son fils; et tous les mâles se Mis donnèrent à .Jacob tous les dieux
firent circoncire, tous ceux qui étaient étrangersqui étaiententre leurs mains,
venus à la porte de la ville. *^Le troi- et les anneaux qui étaient à leurs oreil-
sièmejour,pendantqu'ilsétaientsouf- les. Jacob les enfouit sous le térébin-
frants, les deux fils de Jacob, Siméon the, qui est près de Sichem. Mùîsuite
et Lévi, frères de Dina, prirent chacun ils partirent. La terreur de Dieu se ré-
leur èpée, tombèrent sur la ville qui panditsurlesvillesqui lesentouraient,
se croyait en sécurité, et tuèrent tous et l'on ne poursuivit point les fils de
les mâles. -Mis passèrent aussi au fil Jacob. 'Jacob arriva, lui et tous ceux
de l'épée Hamor et Sichem, son fils ; qui étaient avec lui, à Luz , qui est
ils enlevèrent Dina de la maison de Béthel, dans le pavs de Canaan. 'Il bà-
Sichem, et sortirent. *'Les fils de Ja- tit là un autel, et il appela ce lieu El-
cob se jetèrent sur les morts, et pil- Béthel"; car c'est là que Dieu s'était
lèrent la ville, parce qu'on avait des- révélé à lui lorsqu'il fuyait son frère,
honoré leur sœur. -Mis prirent leurs *Débora, nourrice de Rebecca, mou-
troupeaux, leurs bœufs et leurs ânes, l'ut; et elle fut enterrée au-dessous de
ce qui était dans la ville et ce qui était Béthel, sous le chêne auquel on a don-
dans les champs; -''ils emmenèrent né le nom de chêne des pleurs,
comme butin toutes leurs richesses, ^Dieu apparut encore à Jacob, après
leurs enfants et leurs femmes, et tout
ce qui se trouvait dans les maisons.
'"Alors Jacob dit à Siméon et à Lévi :
Vous me troublez , en me rendant
odieux aux habitants du pays, aux Ca-
son retour de Paddan-Aram, et il le
bénit. '"Dieu lui dit : Ton nom est Ja-
cob; tu ne seras plus ap])elé Jacob,
mais ton nom sera Israël. Et il lui don-
na le nom d'Israël. "Dieu lui dit : Je
nanéens et aux Phérésiens. Je n'ai suis le Dieu tout-puissant. Sois fécond
cju'un petit nombre d'hommes; et ils et multiplie; une nation et une multi-
se rassembleront contre moi, ils me tude de nations naîtront de toi, et des
frapperont, et je serai détruit, moi et rois sortiront de tes reins. '-Je te dou-
ma maison. "Ils répondirent: Trai- nerai le pays que j'ai donné à Abraham
tera-t-on notre sœur comme une pros- et à Isaac, et je donnerai ce pays à ta
tituée ? postérité a])rès toi.
"F^ieu s'éleva au-dessus de lui, dans
Chap. XXXV. 'Dieu dit à Jacob : le lieu où il lui avait parlé. '*Et Jacob
a. C'est-à-dire, Dieu île Hetliel. Coinp. 28, 19, et 31, in.
39
Chap. S5, 15-S6, 15.
GENESE
Postérité d' lisait.
dressa un monument dans le lieu où peuple, âgé et rassasié de jours. Ésaû
Dieu lui avait parlé, un monument de et Jacob, ses fils, l'enterrèrent.
pierres, sur lequel il fit une libation et
versa de l'huile. "^ Jacob donna le nom
de Béthel au lieu où Dieu lui avait
parlé.
'^lls partirent de Béthel; et il y avait
Chap. XXXVI. 'Voici la postérité
d'Esaù, qui est Edom.
- Esaù prit ses femmes parmi les filles
encore une certaine distance jusqu'à de Canaan : Ada, fille d'Élon, le Hé-
Ephrata, lorsque Rachel accoucha, tien; Oholibama, fille d'Ana, fille de
"Elle eut un accouchement pénible; Tsibeon, le Hévien; ^et Basmath, fille
et pendant les douleurs de l'enfante- d'ismaël, soeur de Nebajoth. — ''Ada
ment, la sage-femme lui dit : Ne crains enfanta à Esaii Eliphaz; Basmath en-
point, car tu as encore un fils! '^Et fanta Réucl ; ^et Oholibama enfanta
comme elle allait rendre l'àme, car elle Jéusch, Jaelam et Koré. Ce sont là les
était mourante, elle lui donna le nom fils d'Esaii, qui lui naquirent dans le
deBen-Oni"; maislepèrel'appelaBen- pays deCanaan. — "Ésau prit ses fem-
jamin *. '^Rachel mourut, et elle fut mes, ses fils et ses filles, toutes les per-
enterrée sur le chemin d'Ephrata, qui sonnes de sa maison, ses troupeaux,
est Bethléhem. -"Jacob éleva un monu- tout son bétail, et tout le bien qu'il
ment sur son sépulcre : c'est le monu- avait acquis au pays de Canaan, et il
ment du sépulcre de Rachel, qui existe s'en alla dans un autre pays, loin de
encore aujourd'hui. Jacob, son frère. 'Car leurs richesses
'-' Israël partit ; et il dressa sa tente étaient trop considérables pour qu'ils
au delà de Migdal-Eder. -^Pendant demeurassent ensemble, et la contrée
qu'Israël habitait cette contrée, Ruben où ils séjournaient ne pouvait plus leur
alla coucher avec Bilha, concubine de suffire à cause de leurs troupeaux.
^Esaû s'établit dans la montagne de
Séir. Ésaù, c'est Edom.
''Voici la postérité d'Esaù, père d'E-
dom'', dans la montagne de Séir.'" Voici
les noms des fils d'Esaù : Eliphaz, fils
d'Ada, femme d'Esaù; Réuel, fils de
Basmath, femme d'Esaù. — *'Les fils
d'Eliphaz furent : Théman, Omar, Tse-
pho, Gaetham et Renaz. '-Et Timna
son père. Et Israël l'apprit.
Les fils de Jacob étaient au nombre
de douze.
-^Fils de Léa : Ruben, premier-né
de Jacob, Siméon, Lévi, Juda, Issacar
etZabulon. — -■'Fils de Rachel : Joseph
et Benjamin. — -^Fils de Bilha, ser-
vante de Rachel : Dan et Nephthali.
^^Fils de Zilpa, servante de Léa : Gad était la concubine d'Eliphaz, fils d'E-
et Azer. saù ; elle enfanta à Eliphaz Amalek. Ce
Ce sont là les fils de Jacob, qui lui sont là les fils d'Ada, femme d'Esaù. —
naquirent à Paddan-Aram. '^Voici les fils de Réuel : Nahath, Zé-
^'Jacob arriva auprès d'Isaac, son rach, Schamma et Mizza. Ce sont là
père, à Mamré, à Kirjath-Arba, qui est les fils de Basmath, femme d'Esaù. — -
Hébron, ovi avaient séjourné Abraham '^Voici les fils d'Oholibama, fille d'A-
et Isaac. na,filledeTsibeon, femme d'Esaù .elle
-*Les jours d'Isaac furent de cent enfanta à Esaù Jéusch, Jaelam et Koré.
quatre-vingts ans. ^^11 expira et mou- '^Voici les chefs de tribus issues des
rut, et il fut recueilli auprès de son fils d'Esaù. — Voici les fils d'Eliphaz,
a. Ben-Oni. signifie fils de douleur.
peuple, les Edomites ou Iduméens.
b. Benjamin signifie fils de ma droite.
40
Edom représente ici le
GENESE.
Clin p. S6, 16-37,11.
prcmioi-né d Ésaû : le chef Théman,
le ehef Omar, le chefTsepho, le chef
Kenaz, '"le chef Koré,Iechef Gaelham,
le chef Amalek. Ce sont là les chefs
issus dEliphaz, clans le pays d'Edom.
Ce sont les fils d'Ada. — • '^Voici les
fils de Réuel, fds d'Ésaii : le chef Na-
hath, le chef Zérach, le chef Schamma,
le chef Mizza. Ce sont là les chefs is-
sus de Réuel, dans le pays d'Edom. Ce
sont là les fds de Basmath, femme d'E-
saù. — '*^'oici les fils d'Oholibama,
femme dEsaii : le chef Jéusch, le chef
Jaelam, le chef Koré. Ce sont là les
chefs issus d'Oholibama, fdle d'Ana,
femme d'Esaû. "Ce sont là les fils d'E-
saû, et ce sont là leurs chefs de tribus.
Esaû, c'est Edom.
-"Voici les fils de Séir, le Ilorien, an-
ciens habitants du pays : Lothan, Scho-
bal, Tsibeon, Ana, -'Dischon, Etser et
Dischan. Ce sont là les chefs des Ho-
riens, fils de Séir, dans le pays d'Edom.
— -^Les fils de Lothan furent : Ilori et
Hémam.LasœurdeLothan futThimna.
— aayoici les fils de Schobal : Alvan,
Manahath, Ébal, Schepho etOnam. —
-^Voici les fils de Tsibeon : Ajja et Ana.
C'est cet Ana c[ui trouva les sources
chaudes dans le désert, quand il faisait
paître les ânes de Tsibeon, son père.
— -''Voici les enfants d'Ana : Dischon,
et Oholibama, fille d'Ana. — -"Voici
les fils de Dischon : Henidan, Eschban,
Jithran, et Keran. — ■ ^^ Voici les fils
d'Etser : Bilhan, Zaavan, et Akan. —
'^* Voici les fils de Dischan : Uts et Aran.
-^Voici les chefs des Horiens : le chef
Lothan, le chef Schobal, le chef Tsi-
beon, le chef Ana, ^"le chef Dischon, le
chef Etser, le chef Dischan. Ce sont là
les chefs des Horiens, les chefs cju'ils
eurent dans le pays de Séir.
'' Voici les rois qui ont régné dans le
pays d'Edom, avant qu'un roi régnât
sur les enfants d'Israël. — '-Bêla, fils
de Beor, régna sur Edom, et le nom
de sa ville était Dinhaba. — ^'Béla mou-
rut ; et Jobab, fils de Zérach, de Botsra,
régna à sa place. — '^^ Jobab mourut; et
Huscham, du pays des Thémanites, ré-
gna à sa place. — '^Huscham mourut;
et Iladad, fils de Bedad, régna à sa
place. C'est lui qui frappa Madian dans
les champs de Moab. Le nom de sa
ville était Avith. — '''Hadad mourut; et
Samla, de Masréka, régna à sa place.
— ^^^ Samla mourut; et Saùl, de Reho-
both sur le fleuve, régna à sa place.
— ''^Saul mourut; et Baal-Hanan, fils
d'Acbor, régna à sa place. — '"Baal-
Hanan, filsd'Acbor, mourut; et Hadar
régna à sa place. Le nom de sa ville
était Pau ; et le nom de sa femme Mé-
hétabeel, fille de Mathred, fille de Mé-
zahab.
^'' Voici les noms des chefs issus d'E-
saû, selon leurs tribus, selon leurs ter-
ritoires, et d'après leurs noms : le chef
Thimna, le chef Alva, le chef Jetheth,
^' le chef Oholibama, le chef Ela, le chef
Pinon,'*-le chef Kenaz, le chef Théman,
le chef Mibtsar, '■''le chef Magdiel, le
chef Iram. Ce sont là les chefs d'Edom,
selon leurs habitations clans le pays
qu'ils possédaient. C'est là Esaû, père
d'Edom .
Joscp/i vendu par ses frères.
Chap. A-YA"F//. 'Jacob demeura
dans le pays de Canaan, où avait sé-
journé son père.
-Voici la postérité de Jacob.
Joseph, âgé de dix-sept ans, faisait
paître le troupeau avec ses frères ; cet
enfant était auprès des fils de Bilha et
des fils de Zilpa, femmes de son père.
Et Joseph rapportait à leur père leurs
mauvais propos. — 'Israël aimait Jo-
seph plus que tous ses autres fils, parce
qu'il l'avait eu dans sa vieillesse ; et il
lui fit une tunicjue de plusieurs cou-
leurs. ^Ses frères virent tpie leur ])ère
l'aimait plus que tous, et ils le prirent
en haine. Ils ne pouvaient lui parler
avec amitié.
41
Chap. '37,5-32.
GENESE.
^Joseph eut un songe, et il le raconta
à ses frères, rjui le haïrent encore da-
vantage. ^11 leur dit : Ecoutez donc ce
songe que j'ai eu! "Nous étions à lier
des gerbes au milieu des champs, et
voici, ma gerbe se tint debout, et vos
gerbes rentourèrent et se prosternè-
rent devant elle. *Ses frères lui dirent :
Est-ce que tu régneras sur nous? est-
ce que tu nous gouverneras? Et ils le
haïrent encore davantage, à cause de
ses songes et à cause de ses paroles.
'Il eut encore un autre songe, et il
le raconta à ses frères. 11 dit : J'ai eu
encore un songe! Et voici, le soleil, la
lune et onze étoiles se prosternaient
devant moi. '"Il le raconta à son père
et à ses frères. Son père le réprimanda,
et lui dit : Que signifie ce songe que tu
as eu? Faut-il que nous venions, moi,
ta mère et tes frères, nous prosterner
en terre devant toi ?" Ses frères eurent
de l'envie contre lui, mais son père
srarda le souvenir de ces choses.
'-Les frères de Jose])h étant allés à
Sichem, ]>our faire paître le troupeau
de leur père, '^Israël dit à Joseph : Tes
frères ne font-ils pas paître le troupeau
à Sichem ? Viens, je veux t'envoyer vers
eux. Et il répondit : Me voici ! '* Israël
lui dit : Va, je te prie, et vois si tes
frères sont en bonne santé et si le trou-
peau est en bon état ; et tu m'en appor-
teras des nouvelles. Il l'envoya ainsi
de la vallée d'IIébron; et Jose|)h alla
à Sichem. '^Un homme le rencontra,
comme il errait dans les champs. 11 le
questionna, en disant : Que cherches-
tu? '^Joseph répondit : Je cherche mes
frères; dis-moi, je te prie, où ils font
paître leur troupeau. '"Et l'hommedit :
Ils sont partis d'ici ; car je les ai en-
tendus dire : Allons à Dothan. Joseph
alla après ses frères, et il les trouva à
Dothan.
'*Ils le virent de loin ; et, avant qu'il
fût près d'eux, ils complotèrent de le
faire mourir. ''Ils se dirent l'un à l'au-
tre : Voici le faiseur de songes, qui ar-
rive. -"Venez maintenant, tuons-le, et
jetons-le dans une des citernes; nous
dirons qu'une bète féroce l'a dévoré,
et nous verrons ce que deviendront ses
songes. ^'Ruben. entendit cela, et il le
délivra de leurs mains. Il dit : Ne lui
ôtons pas la vie. '--Ruben leur dit : Ne
répandez point de sang; jetez-le dans
cette citerne qui est au désert, et ne
mettez ])as la main sur lui. Il avait des-
sein de le délivrer de leurs mains, pour
le faire retourner vers son père.
-''Lorsque Joseph fut arrivé auprès
de ses frères, ils le dépouillèrent de
sa tunique, de la tunique de plusieurs
couleurs qu'il avait sur lui. -^Ils le pri-
rent et le jetèrent dans la citerne. Cette
citerne était vide : il n'y avait point
d'eau. -^ Ils s'assirent ensuite pour man-
ger. Ayant levé les yeux, ils virent une
caravane d'Ismaélites venant de Ga-
laad; leurs chameaux étaient chargés
d'aromates, de baume et de myrrhe,
qu'ils transjiortaient en Egypte. -^Alors
Juda dit à ses frères : Oue ffae'nerons-
nous à tuer notre frère et à cacher son
sang? -'Venez, vendons-le aux Ismaé-
lites, et ne mettons pas la main sur lui,
car il est notre frère, notre chair. Et
ses frères l'écoutèrent. -*Au passage
des marchands Madianites, ils tirèrent
et firent remonter Joseph hors de la ci-
terne ; et ils le vendirent pour vingt si-
cles d'argent aux Ismaélites, qui l'em-
menèrent en Egypte.
'-"Ruben revint à la citerne; et voici,
Joseph n'était plus dans la citerne. Il
déchira ses vêtements, ^"retourna vers
ses frères, et dit : L'enfant n'y est plus !
Et moi, où irai-je?^' Ils prirent alors la
tunique de Jose])h ; et ayant tué un
bouc, ils plongèrent la tunique dans le
sang. ^^Ils envoyèrent à leur père la tu-
nique de plusieurs couleurs, en lui fai-
sant dire : Voici ce que nous avons
trouvé! reconnais si c'est la tunique
de ton fils, ou non. 1
42
GENESE.
Chap. 37,'J3-38,:
^Macol) la reconnut, et dit : C'est la
tuniciiie de mon fils! une bête féroce
Ta dévoré ! Joseph a été mis en pièces !
^*Et il déchira ses vêtements, il mit un
sac sur ses reins, et il porta longtemps
le deuil de son lîls. ^^Tous ses fils et
toutes ses filles vinrent pour le conso-
ler : mais il ne voulut recevoir aucune
consolation. 11 disait : C'est en pleurant
(pie je tlescendrai vers mon fils au sé-
jour des morts! Et il pleurait son fils.
'"^Les Madianites le vendirent en
Egypte à Potiphar, officier de Pha-
raon, chef des gardes.
Chap. XXXVIII. 'En ce temps-là,
Juda s'éloigna de ses frères, et se re-
tira versun hommed'Adullam, nommé
Ilira. -Là, .Juda vit la fille d'un Cana-
néen, nommé Schua ; il la prit pour
femme, et alla vers elle, ''l'allé devint
enceinte, et enfanta un fils, qu'elle ap-
])ela Er. ^Elle devint encore enceinte,
et enfanta un fils, qu'elle appela Onan.
''Elle enfanta de nouveau un fils, qu'elle
appela Schéla ; Juda était à Czib, quand
elle l'enfanta.
Muda prit pour Er, son premier-né,
une femme nommée Tamar. 'Er, pre-
mier-né de Juda, était méchant aux
yeux de l'Eternel; et l'Eternel le fit
mourir. ^\lors Juda dit à Onan : Va
vers la femme de ton frère, prends-la,
comme beau-frère, et suscite une pos-
térité à ton frère. 'Onan, sachant que
cette postérité ne serait pas à lui, se
souillait à terre lorsqu'il allait vers la
femme de son frère, afin de ne pas don-
ner de postérité à son frère. '"Ce qu'il
faisait déplut à l'Éternel, qui le fit
aussi mourir. "Alors Juda dit à Ta-
mar, sa belle-fille : Demeure veuve
'- Les jours s'écoulèrent, et la fille de
Schua, femme de Juda, mourut. Lors-
que Juda fut consolé, il montaàThim-
na, vers ceux qui tondaient ses brebis,
lui et son ami Ilira, l'Adullamite. '^On
en informa Tamar, et on lui dit : Voici
ton beau-père c[ui monte à Thimna pour
tondre ses brebis. '''Alors elle ùta ses
habits de veuve, elle se couvrit d'un
voile et s'enveloppa, et elle s'assit à
l'entrée d'Enaïm, sur le chemin de
Thimna ;carelle voyait que Schéla était
devenu grand, et qu'elle ne lui était
point donnée pour femme.
'^Juda la vit, et la prit pour une pros-
tituée, parce qu'elle avait couvert son
visage. '"11 l'aborda sur le chemin, et
dit : Laisse-moi aller vers toi. Car il
ne connut pas que c'était sa belle-fille.
Elle dit : Que me donneras-tu pour ve-
nir vers moi? '"Il répondit: Je t'enver-
rai un chevreau de mon troupeau. Elle
dit : Me donneras-tu un gage, jusqu'à
ce que tu l'envoies? '''Il répondit : Quel
gage te donnerai-je? Elle dit : Ton ca-
chet, ton cordon, et le bâton que tuas
à la main. Il les lui donna. Puis il alla
vers elle; et elle devint enceinte de lui.
'"Elle se leva, et s'en alla; elle ùta son
voile, et remit ses habits de veuve.
'-"Juda envoya le chevreau par son
ami l'Adullamite, pour retirer le gage
des mains de la femme. Mais il ne la
trouva point. -'Il interrogea les gens
du lieu, en disant : Où est cette pros-
tituée qui se tenait à Enaïm, sur le
chemin ? Ils répondirent : II n'y a point
eu ici de prostituée. -^11 retourna au-
près de Juda, et dit : Je ne l'ai pas
trouvée, et même les gens du lieu ont
dit : Il n'y a point eu ici de prostituée.
-^Juda dit : Qu'elle garde ce qu'elle a !
dans la maison de ton père, jusqu'à ce Ne nous exposons pas au mépris. Voi-
(pie Schéla, mon fils, soit grand. Il
|)arlait ainsi dans la crainte que Schéla
ne mourût comme ses frères. Tamar
s'en alla, et elle habita dans la maison
de son père.
ci, j'ai envoyé ce chevreau, et tu ne
l'as ]ias trouvée.
-^Environ trois mois a|)rès, on vint
dire à Juda : Tamar, ta belle-fille, s'est
prostituée, et même la voilà enceinte
43
Chap. 38,i5-S9,K
19.
GENESE.
à la suite de sa prostitution. Et Juda soit aux champs. "Il abandonna aux
dit : Faites-la sortir, et qu'elle soit
brûlée. ^^Comme on l'emmenait de-
hors, elle fit dire à son beau-père :
C'est de l'homme à qui ces choses ap-
partiennent que je suis enceinte; re-
connais, jeté prie, à qui sont ce cachet,
ces cordons et ce bâton, '".luda les re- femme de son maître porta les yeux
connut, et dit : Elle est moins coupa- sur .loseph, et dit : Couche avec moi !
mains de .Joseph tout ce qui lui appar-
tenait, et il n'avait avec lui d'autre soin
que celui de prendre sa nourriture.
Or, .Joseph était beau de taille et beau
de figure.
^Aprcs ces choses il arriva que la
^11 refusa, et dit à la femme de son
maître : Voici, mon maître ne prend
avec moi connaissance de rien dans
la maison, et il a remis entre mes mains
tout ce qui lui ajipartient. '■'Il n'est pas
plus grand que moi dans cette maison,
n'v avait là aucun des gens de la mai-
son, *"-elle le saisit par son vêtement,
en disant : Couche avec moi ! Il lui
laissa son vêtement dans la main et
s'enfuit au dehors. '''Lorsqu'elle vit
qu'il lui avait laissé son vêtement dans
ble que moi, puisque je ne l'ai pas
donnée à Schéla, mon fils. Et il ne la
connut plus.
"Quand elle fut au moment d'accou-
cher, voici, il y avait deux jumeaux
dans son ventre. -''Et pendant l'accou-
chement il yen eut un qui présenta la et il ne m'a rien interdit, excepté toi,
main ; la sage-femme la prit, et y atta- parce que tu es sa femme. Gomment
cha un fil cramoisi en disant : Celui-ci ferais-je un aussi grand mal et péche-
sort le premier. '-'-'Mais il retira la main, rais-je contre Dieu ? '"Quoiqu'elle par-
et son frère sortit. Alors la sage-femme làt tous les jours à Joseph, il refusa de
dit : Quelle brèche tu as faite ! Et elle coucher au])rès d'elle, d'être avec elle,
lui donna le nom de Pcrets ". ''"Ensuite "Un jour qu'il était entré dans la mai-
sortit son frère, qui avait à la main le son pour faire son ouvrage, et qu'il
fil cramoisi; et on lui donna le nom de
Zérach*.
Josep/i en Egypte.
Chap. XYA7A'. 'On fit descendre
Joseph en Egypte ; et Potiphar, officier
de Pharaon, chef des gardes, Egyp- la main, et qu'il s'était enfui dehors,
tien, l'acheta des Ismaélites qui l'y '''elle appela les gens de sa maison, et
avaient fait descendre. ^L'Éternel fut leur dit : Voyez, il nous a amené un
avec lui, et la prospérité l'accompa- Hébreu pour se jouer de nous. Cet
gna; il habitait dans la maison de son homme est venu vers moi pour cou-
maître, l'Egyptien. ^Son maître vit que cher avec moi ; mais j'ai crié à haute
l'Éternel était avec lui, et que l'Eter- Aoix. '^Et quand il a entendu que j'é-
nel faisait prospérer entre ses mains levais la voix et que je criais, il a laissé
tout ce cju'il entreprenait. *Joseph trou- son vêtement à côté de moi et s'est
va grâce aux yeux de son maître, qui enfui dehors. "'Etelle posa le vêtement
l'employa à son service, l'établit sur de Joseph â côté d'elle, jusqu'à ce que
sa maison, et lui confia tout ce qu'il son maître rentrât à la maison. '"Alors
possédait. ^Dès que Potiphar l'eut éta- elle lui parla ainsi : L'esclave hébreu
bli sur sa maison et sur tout ce qu'il que tu nous a amené est venu vers moi
possédait, l'Eternel bénit la maison de pour se jouer de moi. '^Et comme j'ai
l'Egyptien, à cause de Joseph; et la élevé la voix et que j'ai crié, il a laissé
bénédiction de l'Eternel fut sur tout son vêtement à côté de moi et s'est
ce qui lui appartenait, soit à la maison, enfui dehors. ''Après avoir entendu les
a. Pérets signifie brèche, oiwerturc. b. Zeravh signifie éclat, rai/onnement.
44
GENESE.
Chap. 3 9, 20-40, iO.
paroles de sa femme, qui lui disait :
Voilà ce que m'a fait ton esclave ! le
maître de Joseph fut enflammé de co-
lère. -"11 prit .loseph et le mit dans la
jirison, dans le lieu où les jirisonniers
ilu roi étaient enfermés : il fut là en
])rison.
-'L'Eternel fut avec Joseph, et il
étendit sur lui sa bonté. Il le mit en
faveur aux yeux du chef de la prison.
"Et le chef de la prison plaça sous sa
surveillance tous les prisonniers qui
étaient dans la prison; et rien ne s'y
faisait que ])ar lui. -^Le chef de la pri-
son ne prenait aucune connaissance
de ce que Joseph avait en main, parce
(pie l'Éternel était avec lui. l*]t l'Eter-
nel donnait de la réussite à ce qu'il
faisait.
Chap. XL. 'Après ces choses, il
arriva tjue l'échanson et le panetierdu
roi d'Egypte offensèrent leur maître,
le roi d'Egypte. -Pharaon fut irrité con-
tre ses deux officiers, le chef des échan-
sonsct le chef des panetiers. ^Et il les
lit mettre dans la maison du chef des
gardes, dans la prison dans le lieu
où Joseph était enfermé. *Le chef des
gardes les plaça sous la surveillance
de Joseph, qui faisait le service auprès
d'eux ; et ils passèrent un certain temps
(Ml prison.
^Pendant une même nuit, l'échanson
et le panetier du roi d'Egypte, qui
étaient enfermés dans la prison, eurent
tous les deux un songe, chacun le sien,
]iouvant recevoir une explication dis-
tincte. ^Joseph, étant venu le matin
vers eux, les regarda; et voici, ils
étaient tristes. ^Alors il questionna les
officiers de Pharaon, (jui étaient avec
lui dans la prison de son maître, et il
leur dit : Pouixpioi avez-vous mauvais
visage aujourd'hui? ^'lls lui répondi-
rent : Nous avons eu un songe, et il
n'yajiersonnepourl'explicjuer. Joseph
leur dit : N'est-ce pas à Dieu qu'appar-
«. Ph:ir;K>ii fora cesser ton étal d'abattement.
tiennent les explications? Racontez-
moi donc votre songe.
"Le chef des échansons raconta son
songe à Joseph, et lui dit : Dans mon
songe, voici, il y avait un cep devant
inoi. '"Ce cep avait trois sarments.
Ouand il eut poussé, sa fleur se déve-
loppa, et ses grappes donnèrent des
raisins mûrs. "La coupe de Pharaon
était dans ma main. Je pris les raisins,
je les pressai dans la coupe de Pha-
raon, et je mis la coupe dans la main
de Pharaon. '-Joseph lui dit : En voici
l'explication. Les trois sarments sont
trois jours. '^Encore trois jours, et
Pharaon relèvera ta tète", et te réta-
blira dans ta charge; tu mettras la
coupe dans la main de Pharaon , comme
tu en avais l'habitude lorscpie tu étais
son échanson. "Mais souviens-toi de
moi, cpiand tu seras heureux; et mon-
tre, je te prie, de la bonté à mon égard ;
parle en ma faveur à Pharaon, et fais-
moi sortir de cette maison. '^Car j'ai
été enlevé du pays des Hébreux, et ici
même je n'ai rien fait pour être mis en
prison.
'^Le chef des panetiers, voyant que
Jose|ih avait donné une explication fa-
vorable, dit : Voici, il y avait aussi,
dans mon songe, trois corbeilles de
pain blanc sur ma tête. '"Dans la cor-
beille la plus élevée il y avait pour
Pharaon des mets de toute espèce,
cuits au four; et les oiseaux les man-
geaient dans la corbeille au-dessus de
ma tête. '^Joseph répondit, et dit : En
voici l'explication. Les trois corbeilles
sont trois jours. '^Encore trois jours,
et Pharaon enlèvera ta tète de dessus
toi, te fera pendre à un bois, et les oi-
seaux mangeront ta chair.
-"Le troisième jour, jour de la nais-
sance de Pharaon, il fit un festin à tous
ses serviteurs; et il éleva la tète du
chef des échansons et la tête du chef
des panetiers, au milieu de ses servi-
45
Chap. iO,2i-il,Ti.
GENESE.
teurs : '-'il rétablit le chef des échan- '"Les choses sont arrivées selon l'expli-
sons dans sa charge d'échanson, j)our cation qu'il nous avait donnée. Pha-
qu'il mît la coupe dans la main de Pha- raon me rétablit dans ma charge, et il
i-aon; -mais il fit pendre le chef des fit pendre le chef des panetiers.
panetiers, selon l'explication que .Jo-
seph leur avait donnée.
-''Le chef des échansons ne pensa
plus à Joseph. Il l'oublia.
Chap. XLI. ' Au bout de deux ans,
Pharaon eut un songe. Voici, il se te-
nait près du fleuve. -Et voici, sept va-
ches belles à voir et grasses de chair
montèrent hors du fleuve, et se mirent
à paître dans la prairie. 'Sept autres
vaches laides à voir et maigres de
chair montèrent derrière elles hors du
fleuve, et se tinrent à leurs côtés sur
le bord du fleuve. ''Les vaches laides à
voir et maigres de chair mangèrent les
sept vaches belles à voir et grasses de
chair. Et Pharaon s'éveilla.
^11 se rendormit, et il eut un second
songe. Voici, sept épis gras et beaux
montèrent sur une même tige. ^Et sept
épis maigres et brûlés par le vent d'o-
rient poussèrent après eux. "Les épis
maigres engloutirent les sept épis gras
et pleins. Et Phai'aon s'éveilla. Voilà
le songe.
^Le matin. Pharaon eut l'esprit agi-
té, et il fit appeler tous les magiciens
et tous les sages de l'Egypte. Il leur
raconta ses songes. Mais personne ne
put les expliquer à Pharaon.
^Alors le chef des échansons prit la
parole, et dit à Pharaon : Je vais rap-
peler aujourd'hui le souvenir de ma
faute. '"Pharaon s'était irrité contre
ses serviteurs ; et il m'avait fait mettre
en prison dans la maison du chef des
gardes, moi et le chef des panetiers.
"Nous eûmes l'un et l'autre un songe
dans une même nuit ; et chacun de nous
reçut une explication en rapport avec
le songe qu'il avait eu. '-Il y avait là
avec nous un jeune Hébreu, esclave du
chef des gardes. Nous lui racontâmes
nos songes, et il nous les expliqua.
Pharaon fit appeler Joseph. On le
fit sortir en hâte de prison. 11 se rasa,
changea de vêtements , et se rendit
vers Pharaon. '^Pharaon dit à Joseph :
J'ai eu un songe. Personne ne peut
l'expliquer; et j'ai appris que tu ex-
pliques un songe, ?])rès l'avoir enten-
du. '"Joseijh répondit à Pharaon, en
disant : Ce n'est pas moi ! C'est Dieu
qui donnera une réponse favorable à
Pharaon.
''Pharaon dit alors à Joseph : Dans
mon songe, voici, je me tenais sur le
bord du fleuve. '*Et voici, sept vaches
grasses de chair et belles d'apparence
montèrent hors du fleuve, et se mirent
à paître dans la prairie. '"Sejit autres
vaches montèrent derrière elles, mai-
gres, fort laides d'apparence, et dé-
charnées : je n'en ai point vu d'aussi
laides dans tout le pays d'Egypte. -"Les
vaches décharnées et laides mangèrent
les sept premières vaches qui étaient
grasses. -'Elles les engloutirent dans
leur ventre, sans qu'on s'aperçût qu'el-
les y fussent entrées ; et leur apparence
était laide comme auparavant. Et je
m'éveillai. -*Je vis encore en songe
sept épis pleins et beaux, qui montè-
rent sur une même tige. ^^Et sept épis
vides, maigres, brûles par lèvent d'o-
rient, poussèrent après eux. -* Les épis
maigres engloutirent les sept beaux
épis. Je l'ai dit aux magiciens, mais
personne ne m'a donné l'explication.
^^Josephdità Pharaon : Ce qu'a son-
gé Phai'aon est une seule chose ; Dieu
a fait connaître à Pharaon ce qu'il va
faire. '-''Les sept vaches belles sont sept
années, et les sept épis beaux sont
sept années : c'est un seul songe. -'Les
sept vaches décharnées et laides, qui
montaient derrière les premières, sont
sept années ; et les sept épis vides,
46
GENESE.
Cl Kl p. 41, is->'i.
brûlés par le vent il'orieiit, serunl sept pays crEgypte. '- Pharaon ôta son an-
années de famine. -*Ainsi , eomnie je neaii de la main, et le mita la main de
viens de le dire à Pharaon, Dieu a fait Joseph; il le revêtit dliahits de fin lin,
connaître à Pharaon ce qu'il va faire, et lui mit un collier d'or au cou. **^11 le
2'-'\'oici, il y aura sept années de grande fit monter sur le char qui suivait le
abondance dans tout le pays d'Egypte, sien; et l'on criait devant lui : A ge-
•'"Sept années de famine viendront noux ! C'est ainsi que Pharaon lui don-
après elles; et l'on oubliera toute cette na le commandement de tout le pays
abondance au pays d'Egypte, et la fa- d'Egypte. "11 dit encore à Joseph : Je
mine consumera le pays. ^' Cette fa- suis Pharaon ! Et sans toi personne ne
mine qui suivra sera si forte qu'on ne lèvera la main ni le pied dans tout le
s'apercevra plus de l'abondance dans pays d'Egypte.
le pays. ^-Si Pharaon a vu le songe se •'^ Pharaon appela Joseph du nom de
répéter une seconde fois, c'est que la Tsaphnath-Paenéach «; et il lui donna
chose est arrêtée de la part de Dieu, pour femme Asnath, fille de Poti-Phé-
et ([ue Dieu se hâtera de l'exécuter, ra, prêtre d'On *. Et Joseph partit pour
•'•'.Maintenant, (pie Pharaon choisisse visiter le pays d'Egypte. *" Joseph était
un homme intelligent et sage, et qu'il âgé de trente ans lorsqu'il se présenta
le mette à la tête du pays d'Egypte, devant Pharaon, roi d'Egypte; et il
•'^Que Pharaon établisse des commis-
saires sur le pays, pour lever un cin-
([uième des récoltes de l'Egypte pen-
dant les sept années d'abondance.
^^Qu'ils rassemblent tous les produits
de ces bonnes années cjui vont venir;
qu'ils fassent, sous l'autorité de Pha-
raon, des amas de blé, des appro\i-
quitta Pharaon, et parcourut tout le
pays d'Egypte.
''^Pendant les sept années de ferti-
lité, la terre rapporta abondamment.
^Moseph rassembla tous les produits de
ces sept années dans le pays d'Egypte ;
il fit des ajiprovisionnements dans les
villes, mettant dans l'intérieur de cha-
sionnements dans les villes, et qu'ils que ville les productions des champs
en aient la garde. ^^ Ces provisions se- d'alentour. ■'^Joseph amassa du blé,
ront en réserve pour le pays, pour les comme le sable de la mer, en cjuan-
sept années de famine qui arriveront tité si considérable que l'on cessa de
dans le pays d'Egypte, afin que le pays
ne soit pas consumé par la famine.
'"Ces paroles plurent à Pharaon et à
tous ses serviteurs. ^'^Et Pharaon dit à
ses serviteurs : Trouverions-nous un
conijiter, parce qu'il n'y avait plus de
nombre.
^"Avant les années de famine, il na-
quit à Joseph deux lils, que lui enfanta
Asnath, hlle de Poti-Phéra, prêtre
homme comme celui-ci, ayant en lui d'On. ^'Joseph donna au ])remier-né le
l'esprit de Dieu? ^"Et Pharaon dit à nom de Manassé'', car, dit-il. Dieu m'a
Joseph : Puisque Dieu t'a fait connaî- fait oublier toutes mes peines et toute
tre toutes ces choses, il n'y a personne la maison de mon père. ^-Et il donna
qui soit aussi intelligent et aussi sage au second le nom d'Ephraïm'', car,
que toi. ''"Je t'établis sur ma maison, dit-il. Dieu m'a rendu fécond dans le
et tout mon peuple obéira à tes ordres, pays de mon affliction.
Le trône seul m'élèvera au-dessus de ^'Les se]it années d'abondance qu'il
toi. ""Pharaon dit à Joseph : Vois, je te y eut au pays d'Egypte s'écoulèrent,
donne le commandement de tout le ^^Et les sept années de famine com-
a. rsi!/ik!ia//i-rneiicnc/i signifie celui qui dfcciii'ie i/es clinsc.i cac/ices. h. Ileliiipolis
d'un mcit (lui signifie oublier. d. Kiihraim dérive d'un mot qui signilie èlre fccvnd.
47
Manas
Chap. 41,. -,5-42, 22.
GENESE.
mencèrent à venir, ainsi que Joseph
l'avait annoncé. Il y eut famine dans
tous les pays; mais dans tout le pays
d'Egypte il y avait du pain. ^"'Ouand
tout le pays d'Elgypte fut aussi affamé,
le peuple cria à Pharaon pour avoir du
pain. Pharaon dit à tous les Egyptiens :
Allez vers .Joseph, et faites ce qu'il vous
dira. ^^La famine régnait dans tout le
pays. Joseph ouvrit tous les lieux d'ap-
provisionnements, et vendit du blé aux
Egyptiens. La famine augmentait dans
le pays d'Egypte. "Et de tous les pays
on arrivait en Egypte, pour acheter du
blé auprès de Joseph; car la famine
était forte dans tous les pays.
Les frères de Joseph.
Chap. XLII. 'Jacob, voyant qu'il
y avait du blé en Egypte, dit à ses fils :
Pourquoi vous regardez-vous les uns
les autres? -Il dit : Voici, j'apprends
c|u'il y a du blé en ligypte ; descen-
dez-y, pour nous en acheter là, afin
que nous vivions et que nous ne mou-
rions pas.
'Dix frères de Joseph descendirent
en Egypte, pour acheter du blé. ■'Jacob
n'envoya point avec eux Benjamin,
frère de Joseph, dans la crainte qu'il
ne lui arrivât quelque malheur. ''Les
fils d'Israël vinrent pour acheter du
blé, au milieu de ceux qui venaient
aussi ; car la famine était dans le pays
de Canaan.
^Joseph commandait dans le pays;
c'est lui qui vendait du blé à tout le
peuple du pays. Les frères de Joseph
vinrent, et se prosternèrent devant lui
la face contre terre. 'Joseph vit ses
frères et les reconnut; mais il feignit
d'être un étranger pour eux, il leur
parla durement, et leur dit : D'où ve-
nez-vous? Ils répondirent : Du pays de
Canaan, pour acheter des vivres. ^Jo-
seph reconnut ses frères, mais eux ne
le reconnurent pas.
a. .-\ussi vrai que Pharaon est vivant, vous ne sortir
^Joseph se souvint des songes qu'il
avait eus à leur sujet, et il leur dit :
Vous êtes des espions ; c'est pour ob-
server les lieux faibles du pays que
vous êtes venus. '"Ils lui répondirent :
Non, mon seigneur, tes serviteurs sont
venus pour acheter du blé. "Nous som-
mes tous fils d'un même homme : nous
sommes sincères, tes serviteurs nesont
pas des espions. '-Il leur dit : Nulle-
ment; c'est pour observer les lieux
faibles du jiays que vous êtes venus.
''Ils répondirent : Nous, tes serviteurs,
sommes douze frères, fils d'un même
homme au pays de Canaan ; et voici, le
plus jeune est aujourd'hui avec notre
père, et il y en a un qui n'est plus.
''' Joseph leur dit : Je A'iens de vous le
dire, vous êtes des espions. '^Voici
comment vous serez éprouvés. Par la
vie de Pharaon ! vous ne sortirez point
d'ici que votre jeune frère ne soit venu".
"'Envoyez l'un de vous pour chercher
votre frère; et vous, restez prisonniers.
Vos paroles seront éprouvées , et je
saurai si la vérité est chez vous ; sinon,
par la vie de Pharaon ! vous êtes des
espions. '^Et il les mit ensemble trois
jours en prison.
"*Le troisième jour, Joseph leur dit :
Faites ceci, et vous vivrez. Je crains
Dieu ! "Si vous êtes sincères, que l'un
de vos frères reste enfermé dans votre
prison; et vous, partez, emportez du
blé pour nourrir vos familles, ^"et ame-
nez-moi votre jeune frère, afin que vos
paroles soient éprouvées et que vous
ne mouriez point. Et ils firent ainsi.
-'Ils se dirent alors l'un à l'autre :
Oui, nous avons été coupables envers
notre frère ; car nous avons vu l'an-
goisse de son ànie, quand il nous de-
mandait grâce, et nous ne l'avons point
écouté ! C'est pour cela que cette af-
fliction nous arrive. --Ruben, prenant
la parole, leur dit : Ne vous disais-je
pas : Ne commettez point un crime
ez point, etc.
48
GENESl-:.
Chap. 4i^,i^-43,8.
envers cet enfant ? Mais vous n'avez
jjoint écouté. Et voici, son sang est
redemandé. -'Ils ne savaient pas que
Josejîh comprenait, car il se servait
avec eux il'un intei'prète. -''Il s'éloigna
dans son sac. Ils virent, eux et leur
jK're, leurs paquets d'argent, et ils eu-
rent peur.
^'^Jacob, leur père, leur dit : Vous
me privez de mes enfants ! Joseph n'est
d'eux, pour pleurer. Il revint, et leur plus, Siméon n'est plus, et vous pren-
parla ; puis il prit parmi eux Siméon, driez Benjamin ! C'est sur moi que tout
et le lit enchaîner sous leurs yeux, cela retombe. '"Ruben dit à son père :
-^Joseph ordonna qu'on remjilît de blé Tu feras mourir mes deux fils si je ne
leurs sacs, qu'on remît l'argent de cha- te ramène pas Benjamin; remets-le
cun dans son sac, et qu'on leur donnât entre mes mains, et je te le ramène-
des provisions pour la route. Et l'on fit rai. -^Macob dit : Mon fils ne descen-
ainsi. -"Ils chargèrent le blé sur leurs dra point avec vous; car son frère est
ânes, et partirent. mort, et il reste seul"; s'il lui arrivait
-'L'un d'eux (_)uvritson sacpourdon- malheurdans le voyage que vous allez
ner du fourrage à son âne, dans le lieu faire, vous feriez descendre mes che-
où ils passèrent la nuit, et il vit l'ar- veux blancs avec douleur dans le sé-
gent qui était à l'entrée du sac. -*Il jour des morts.
ilit à ses frères : Mon argent a été Chap. XLIII. 'La famine s'appe-
rendu, et le voici dans mon sac. Alors santissaitsurlepays.^Quandilseurent
leur cœur fut en défaillance; et ils se fini de manger le blé qu'ils avaient ap-
dirent l'un à l'autre, en tremblant : porté d'Egypte, Jacob dit à ses fils :
Qu'est-ce que Dieu nous a fait? Retournez, achetez-nous un peu devi-
-'■•Ils revinrent au|)rès de Jacob, leur vres. ^Juda lui répondit : Cet homme
père, dans le pays de Canaan, et ils lui nous a fait cette déclaration formelle :
racontèrent tout ce qui leur était ar- Vous ne verrez pas ma face, à moins
rivé. Ils dirent : ^"L'homme, qui est le que votre frère ne soit avec vous. ''Si
seigneur du pays, nous a parlé dure- donc tu veux envoyer notre frère avec
ment, et il nous a pris pour des es- nous, nous descendrons, et nous t'a-
pions. "'Nous lui avons dit : Nous som- chèterons des vivres. ^Mais si tu ne
mes sincères, nous ne sommes pas des veux pas l'envoyer, nous ne descen-
espions. ^-Nous sommes douze frères, drons point, car cet homme nous a dit:
fils de notre père; l'un n'est plus, et le Vous ne verrez pas ma face, à moins
plus jeune est aujourd'hui avec notre que votre frère ne soit avec vous,
père dans le pays de Canaan. ^^Et '^Israël dit alors : Pourquoi avez-vous
l'homme, qui est le seigneur du pays, mal agi à mon égard, en disant à cet
nous a dit : Voici comment je saurai homme que vous aviez encore un frère?
si vous êtes sincères. Laissez auprès 'Ils répondirent : Cet homme nous a
de moi l'un de vos frères, prenez de interrogés sur nous et sur notre fa-
quoi nourrir vos familles, partez, ^*et mille, en disant : Votre père vit-il en-
amenez-moi votre jeune frère. Je sau- core?avez-YOus un frère PEtnous avons
rai ainsi que vous n'êtes pas des es- répondu à ces questions. Pouvions-
])ions, que vous êtes sincères ; je vous nous savoir qu'il dirait : Faites des-
rendrai votre frère, et vous pourrez li- cendre votre frère?
brement parcourir le pays. ''Juda dit à Israël, son père : Laisse
^^ Lorsqu'ils vidèrent leurs sacs, voi- venir l'enfant avec moi, afin cpie nous
ci, le paquet d'argent de chacun était nous levions et que nous partions; et
a. Il reste seul de la même mère Kachel.
49
Chap. 4r3,
.0-3?.
GENESE.
nous vivrons et ne mourrons pas, nous, seigneur, nous sommes déjà descen-
toi et nos enfants. ^Je réponds de lui ; dus une fois pour acheter des vivres,
tu le redemanderas de ma main. Si je -'Puis, quand nous arrivâmes au lieu
ne le ramène pas auprès de toi et si je où nous devions passer la nuit, nous
ne le remets pas devant ta face, je se- avons ouvert nos sacs; et voici, Tar-
rai pour toujours coupable envers toi. gent de chacun était à l'entrée de son
"Garsi nous n'eussions pas tardé, nous sac, notre argent selon son poids : nous
serions maintenant deux fois de retour, le rapportons avec nous. --Nous avons
"Israël, leur père, leur dit : Puisqu'il aussi apporté de l'autre argent, pour
le faut, faites ceci. Prenez dans vos sacs acheter des vivres. Nous ne savons pas
des meilleures productions du pays, qui avait mis notre argent dans nos
pouren porterun présentàcethomme, sacs. -^L intendant répondit : Que la
un peu de baume et un peu de miel, des paix soit avec vous ! Ne craignez rien,
aromates, de la myrrhe, des pistaches C'est votre Dieu, le Dieu de votre père,
et des amandes. '-Prenez avec vous de qui vous a donné un trésor dans vos
l'autre argent, et remportez l'argent sacs. Votre argent m'est parvenu. Et
qu'on avait misa l'entrée de vos sacs : il leur amena Siméon. -*Cet homme les
peut-être était-ce une erreur. '^Prenez lit entrer dans la maison de Joseph; il
votre frère, et levez-vous; retournez leur donna de l'eau, et ils se lavèrent
vers cet homme. '''Que le Dieu tout-
puissant vous fasse trouver grâce de-
vant cet homme, et qu'il laisse revenir
avec vous votre autre frère et Benja-
les pieds; il donna aussi du fourragea
leui's ânes. "Ils préparèrent leur pré-
sent, en attendant que Joseph vînt à
midi; car on les avait informés c[u'ils
min! Et moi, si je dois être privé de mangeraient chez lui.
mes enfants, que j'en sois privé! -^Quand Joseph fut arrivé à la mai-
'^Ils prirent le présent; ils prirent son, ils lui offrirent le présent cju'ils
avec eux de l'autre argent, ainsi que avaient apporté, et ils se prosternèrent
Benjamin; ils se levèrent, descendi- en terre devant lui. "Il leur demanda
rent en Egypte, et se présentèrent de- comment ils se jjortaient; et il dit :
vaut Joseph. Votre vieux père, dont vous avez parlé,
'*Dès que Joseph vit avec eux Ben- est-il en bonne santé? vit-il encore?
jamin, il dit à son intendant : Fais en- -41s répondirent : Ton serviteur, notre
trer ces gens dans la maison, tue et père, est en bonne santé ; il vit encore,
apprête ; car ces gens mangeront avec Et ils s'inclinèrent et se prosternèrent,
moi à midi. "Cet homme fit ce que Jo- ^''Joseph leva les yeux; et, jetant un re-
seph avait ordonné, et il conduisit ces gard sur Benjamin, son frère, fils de sa
gens dans la maison de Joseph. '^Ils mère, il dit : Est-ce là votre jeune frère,
eurent peur lorsqu'ils furent conduits dont vous m'avez parlé? Et il ajouta :
à la maison de Joseph, et ils dirent : Dieu te fasse miséricorde, mon fils!
^"Ses entrailles étaient émues pour son
frère, et il avait besoin de pleurer; il
entra précipitamment dans une cham-
bre, et il y pleura. ^' Après s'être lavé
le visage, il en sortit; et, faisant des
efforts pour se contenir, il dit : Servez
C'est à cause de l'argent remis l'autre
fois dans nos sacs qu'on nous emmène ;
c'est pour se jeter sur nous, se préci-
piter sur nous; c'est pour nous pren-
dre comme esclaves, et s'emparer de
nos ânes. ''■'Ils s'approchèrent de l'in-
tendant de la maison de Joseph, et lui
adressèrent la parole, à l'entrée de la
^-On servit Joseph à part, et ses frè-
niaison. ^"Ils lui dirent : Pardon! mon res à part; les Egyptiens qui man-
GENESE.
Cita p. 43,33-44,23.
ffcaicnt avec lui furent servis aussi à
part, car les Egyptiens ne pouvaient
pas manger avec les Hébreux, parce
([ue c'est à leurs yeux une abomina-
tion. '"Les frères de Joseph s'assirent
en sa présence, le premier-né selon son
droit d'aînesse, et le plus jeune selon
son âge; et ils se regardaient les uns
les autres avec étonnenient. ''Joseph
leur fit porter des mets qui étaient de-
vant lui, et Renjamin en eut cinq fois
plus que les autres. Ils burent et s'eni-
vrèrent avec lui.
Chnp. XLIV. 'Joseph donna cet
ordre à l'intendant de sa maison :
Remplis de vivres les sacs de ces gens,
autant qu'ils en pourront porter, et
mets l'argent de chacun à l'entrée de
son sac. -Tu mettras aussi ma coupe,
la coupe d'argent, à l'entrée du sac
du plus jeune, avec l'argent de son
blé. L'intendant fit ce que Joseph lui
avait ordonné.
^Le matin, dès qu'il fit jour, on ren-
voya ces gens avec leurs ânes. *Ils
étaient sortis de la ville, et ils n'en
étaient guère éloignés, lorsque Joseph
dit à son intendant : Lève-toi, j)oursuis
ces gens; et quand tu les auras atteints,
tu leur diras : Pourquoi avez-vous ren-
du le mal pour le bien ? ^N'avez-vous
pas la coupe dans laquelle boit mon
seigneur, et dont il se sert pour devi-
ner? Vous avez mal fait d'agir ainsi.
*L'intendant les atteignit, et il leur dit
ces mêmes paroles. ^Ils lui répondi-
rent : Pourquoi mon seigneur parle-t-il
de la sorte? Dieu préserve tes servi-
teurs d'avoir commis une telle action !
^"Voici, nous t'avons rapporté du pays faut avait un frère qui est mort, et qui
selon vos paroles! Celui sur qui se
trouvera la coupe sera mon esclave ; et
vous, vous serez innocents. "Aussitôt,
chacun descendit son sac à terre, et
chacun ouvrit son sac. '-L'intendant
les fouilla, commençant par le plus
âgé et finissant par le plus jeune; et la
coupe fut trouvée dans le sac de Ren-
jamin.
'•'Ils déchirèrent leurs vêtements,
chacun rechargea son âne, et ils re-
tournèrent à la ville. ''Juda et ses frè-
res arrivèrent à la maison de Joseph,
où il était encore, et ils se prosternè-
rent en terre devant lui. '^Joseph leur
dit : Quelle action avez-vous faite? A'c
savez-vous pas qu'un homme comme
moi a le pouvoir de deviner? '^Juda ré-
pondit : (^)ue dirons-nous à mon sei-
gneur? comment parlerons-nous? com-
ment nous justifierons-nous? Dieu a
trouvé l'iniquitéde tes serviteurs. Nous
voici esclaves de mon seigneur, nous,
et celui sur qui s'est trouvée la coupe.
" Et Josej)h dit : Dieu me garde de faire
cela! L'homme sur qui la coupe a été
trouvée sera mon esclave; mais vous,
remontez en paix avec votre père.
'"Alors Juda s'approcha de Joseph,
et dit : De grâce, mon seigneur, que
ton serviteur puisse faire entendre une
j)arole à mon seigneur, et que sa co-
lère ne s'enflamme point contre ton
serviteur! car tu es comme Pharaon.
''■•Mon seigneur a interrogé ses servi-
teurs, en disant : Avez-vous un père,
ou un frère? -"Nous avons répondu :
Nous avons un vieux père, et un jeune
frère, enfant de sa vieillesse; cet en-
de Canaan l'argent que nous avons
trouvé à l'entrée de nos sacs ; comment
aurions-nous dérobé de l'argent ou de
l'or dans la maison de ton seigneur!
'jQue celui de tes serviteurs sur qui se
trouvera la coupe meure, et que nous
soyons nous-mêmes esclaves de mon
seigneur! '"11 dit : Ou'il en soit donc
était de la même mère ; il reste seul, et
son père l'aime. -'Tu as dit à tes ser-
viteurs : Faites-le descendre vers moi,
et que je le voie de mes propres yeux.
"Nous avons réjiondu à mon seigneur:
L'enfant ne peut j^as quitter son père;
s'il le cjuitte, son père mourra. *^Tu as
dit à tes serviteurs : Si votre jeune
.1
Chap. 4i,i'.-io,i'i.
GENESE.
frère ne descend pas avec vous, vous à ses frères. -II éleva la voix, en pleu-
ne reverrez ma face. ^'Lorsque nous rant. Les Egyptiens l'entendirent, et
sommes remontés auprès de ton servi- la maison de Pharaon l'entendit,
teur, mon père, nous lui avons rapporté 'Joseph dit à ses frères : Je suis Jo-
ies paroles de mon seigneur. -^ Notre seph ! Mon père vit-il encore? Mais
père a dit: Retournez, achetez-nous un ses frères ne purent lui répondre, car
peu de vivres. -*Nous avons répondu : ils étaient troublés en sa présence.
Nous ne pouvons pas descendre; mais, ■'Joseph dit à ses frères: Approchez-
si notre jeune frère est avec nous, nous vous de moi. Et ils s'approchèrent. II
descendrons, car nous ne pouvons ])as dit: Je suis Joseph, votre frère, que
voir la face de cet homme, à moins que vous avez vendu pour être mené en
notre jeune frère ne soit avec nous. Egypte. ^Maintenant, ne vous affligez
-'Ton serviteur, notre père, nous a dit: pas, et ne soyez pas fâchés de m'avoir
Vous savez que ma femme m'a enfanté vendu pour être conduit ici, car c'est
deux fils. -*L'un étant sorti de chez pour vous sauver la vie cjue Dieu m'a
moi, je pense qu'il a été sans doute dé- envoyé devant vous. '^ Voilà deux ans
chiré, car je ne l'ai pas revu jusqu'à que la famine est dans le pays; et
présent. -"Si vous me prenez encore pendant cinq années encore, il n'y
celui-ci, et cju'il lui arrive un malheur, aura ni labour, ni moisson. 'Dieu m'a
vous ferez descendre mes cheveux envoyé devant vous pour vous faire
blancs avec douleur dans le séjour des subsister dans le pays, et pour vous
morts. ""Maintenant, si je retourne au- faire vivre par une grande délivrance,
près de ton serviteur, mon père, sans *Ce n'est donc pas vous qui m'avez
avoir avec nous l'enfant à l'àme duquel envoyé ici, mais c'est Dieu; il m'a
son âme est attachée, "'il mourra, en établi père" de Pharaon, maître de
voyant que l'enfant n'y est pas; et tes toute sa maison, et gouverneur de tout
serviteurs feront descendre avec dou- le pays d'Egypte. "Hàtez-vous de re-
Icur dans le séjour des morts les che- monter auprès de mon père, et vous
veux blancs de ton serviteur, notre lui direz : Ainsi a parlé ton fds Joseph :
père. "'Car ton serviteur a répondu Dieu m'a établi seigneur de toute l'E-
pour l'enfant, en disant à mon père : gypte ; descends vers moi, ne tarde
Si je ne le ramène pas auprès de toi, pas! '"Tu habiteras dans le pays de
je serai pour toujours coupable envers Gosen*, et tu seras près de moi, toi,
mon père. ""Permets donc, je te prie, tes fds, et les fils de tes fils, tes bre-
à ton serviteur de rester à la place de bis et tes bœufs, et tout ce qui est à
l'enfant, comme esclave de mon sei- toi. "Là, jeté nourrirai, car il y aura
gneur; et cjue l'enfant remonte avec encore cinq années de famine; et ainsi
ses frères. "'Comment pourrai-je re- tu ne périras point, toi, ta maison, et
monter vers mon père, si l'enfant n'est tout ce qui est à toi. '-Vous voyez de
pas avec moi? Ah ! c|ue je ne voie point vos yeux, et mon frère Benjamin voit
l'affliction de mon père ! de ses yeux que c'est moi-même qui
Chap. XLV. 'Joseph ne pouvait vous parle. '"Racontez à mon père
plus se contenir devant tous ceux cjui toute ma gloire en Egypte, et tout ce
l'entouraient. II s'écria : Faites sortir cjue vous avez vu; et vous ferez des-
tout le monde, et il ne resta personne cendre ici mon père au plus tôt.
avec Joseph, cjuand il se fit connaître '^11 se jeta au cou de Benjamin, son
a. Père, titre honorifique que l'on donnait en Orient aux ministres, aux princes et aux grands seigneurs.
b. Gosen, province de- i'Égjple.
52
GENESE.
Cliap. 4-J, 15-40, 13.
frère, et ])Ieura; et Benjamin plenra
sur son cou. '^11 embrassa aussi tous
ses frères, en pleurant. Après quoi,
ses frèi'es sVntretini'cnt avec lui.
'^Le bruit se ré|iandit dans la mai-
son de Pharaon que les frères de Jo-
seph étaient arrivés : ce qui fut agréa-
ble à Pharaon et à ses serviteurs.
'"Pharaon dit à Joseph : Dis à tes frè-
res : Faites ceci. Chargez vos bêtes,
et partez ])our le pays de Canaan ;
'éprenez votre père et vos familles, et
venez auprès de moi. Je vous donnerai
ce qu'il y a de meilleur au pays d'I^-
gypte, et vous mangerez la graisse du
pays. "Tu as ordre de leur dire : Faites
ceci. Prenez dans le pays d'Egypte
des chars pour vos enfants et pour
vos femmes; amenez votre père, et
regrettez point ce que
d'argent
change.
venez. -"Ne
vous laisserez, car ce qu'il y a de meil-
leur dans tout le pays d'Egypte sera
pour vous.
-'Les fils d'Israël firent ainsi. Jose])h
leur donna des chars, selon l'ordre de
Pharaon; il leur donna aussi des pro-
visions pour la route. "Il leur donna
à tous des vêtements de rechange, et
il donna à Benjamin trois cents sicles
et cinq vêtements de re-
-Ml envoya à son père dix
ânes chargés de ce qu'il y avait de
meilleur en Egypte, et dix ànesses
chargées de blé, de pain et de vivres,
pour son père pendant le voyage. -'Puis
il congédia ses frères, (jui partirent;
et il leur dit : N'ayez pas peur en che-
min.
-Mis remontèrent de l'Egypte, et ils
arrivèrent dans le pays de Canaan,
auprès de Jacob, leur \>ère. -"Ils lui
dirent : Joseph vit encore, et même
c'est lui fpii gouverne tout le pays
d'Egy|)te. Mais le cœur de Jacob resta
froid, |)arce qu'il ne les croyait pas.
-'Us lui raj)poitèrent toutes les paroles
(|ue Josej)h leur avait dites. Il vit les
chars (jue Josej)h avait envoyés pour
le transporter. C'est alors que l'esprit
de Jacob, leur père, se ranima; -'^et
Israël dit: C'est assez! Joseph, mon
fils, vit encore! J'irai, et je le verrai
avant que je meure.
Arrh'cc et clahlisscmcnt de la famille de Jarah
en l-^^i/ple.
Cluip. XJAl. 'Israël partit avec
tout ce qui lui appartenait. Il arriva à
Beer-Schéba, et il offrit des sacrifices
au Dieu de son père Isaac. -Dieu |)arh\
à Israël dans une vision pendant la
nuit, et il dit : Jacob ! Jacob ! Israël ré-
pondit : Me voici ! -^Et Dieu dit : Je suis
le Dieu, le Dieu de ton père. Ne crains
])oint de descendre en Egypte, car là
je te ferai devenir une grande nation.
^Moi-même je descendrai avec toi en
Egypte, et moi-même je t'en ferai re-
monter; et Joseph te fermera les yeux.
'-'Jacob quitta Beer-Schéba; et les
fils d'Israël mirent Jacob, leur père,
avec leurs enfants et leurs femmes,
sur les chars que Pharaon avait en-
voyés pour les transporter. "Ils ]iri-
rent aussi leurs troupeaux et les biens
qu'ils avaient acquis dans le pays de
Canaan. 'Et Jacob se rendit en Egypte,
avec toute sa famille. II emmena avec
lui en Egypte ses fils et les fils de ses
fils, ses filles et les filles de ses fils,
et toute sa famille.
*'Voici les noms des fils d'Israël qui
vinrent en Egypte.
Jacob et ses fils.
Premier-né de Jacob : Rid)en.
«FilsdeHuben : llénoc, Pallu, llcts-
ron et Carmi. — '"Fils de Siméon :
Jemuel, Jamin, Ohad, Jakin et Tso-
char; et Saul, fils de la Cananéenne.
— "FilsdeLévi: Guerschon, Kehath
et Merari. — '-FilsdeJuda : Er, Onan,
Schéla, Pérets et Zarach ; mais f^r et
Onan moururent au jiays de Canaan.
Les fils de Pérets furent Ilctsron et
Ilamul. — '-'Fils d'Issacar : Thola ,
53
Chap. 46, i',-i7,i.
GENESE.
Puva, Job et Schimron. - — "Fils de
Zabulon : Séred, Elon et Jahleel.
'^Ce sont là les fils que Léa enfanta
à Jacob, à Paddan-Aram, avec sa fille
Dina. Ses fils et ses filles formaient en
tout trente-trois personnes.
*^Fils de Gad : Tsiphjon , Haggi ,
Scbuni, Etsbon, Eri, Arodi et Areéli.
• — '"Fils d'Aser : Jimna, Jiscbva, Jisch-
vi et Beria; et Sérach, leur sœur. Et
les fils de Beria : Héber et Malkiel.
'^Ce sont là les fils de Zilpa, que
Laban avait donnée à Léa, sa fille; et
elle les enfanta à Jacob. En tout seize
personnes.
''Fils de Rachel, femme de Jacob :
Joseph et Benjamin. — -"Il naquit à
Joseph, au pays d'Egypte, Manassé et
Ephraïm, que lui enfanta Asnath, fille
de Poti-Phéra, prêtre d'On. — -'Fils
de Benjamin : Bêla, Béker, Aschbel,
Guéra, Naaman, Ehi, Rosch, Muppim,
Iluppim et Ard.
^-Ce sont là les fils de Rachel, qui
naquirent à Jacob. En tout quatorze
personnes.
-3 Fils de Dan : Huschim. —-"Fils de
Nephthali : Jathtseel, Guni, Jetser et
Schillem.
-^Ce sont là les fils de Bilha, que
Laban avait donnée à Rachel, sa fille;
et elle les enfanta à Jacob. En tout
sept personnes.
'-^Les personnes qui vinrent avec
Jacob en Egypte, et qui étaient issues
de lui, étaient au nombre de soixante-
six en tout, sans com])ter les femmes
des fils de Jacob. "Et Joseph avait donc à tes serviteurs d'habiter au pays
longtemps sur son cou. ^"Israël dit à
Joseph : Que je meure maintenant,
puisque j'ai vu ton visage et que tu
vis encore !
^'Joseph dit à ses frères et à la fa-
mille de son père : Je vais avertir Pha-
raon, et je lui dirai: Mes frères et la
famille de mon père, qui étaient au
pays de Canaan, sont arrivés auprès
de moi. ^-Ces hommes sont bergers,
car ils élèvent des troupeaux; ils ont
amené leurs brebis et leurs bœufs, et
tout ce qui leur appartient. ''Et quand
Pharaon vous appellera, et dira : Quelle
est votre occupation ? '■'vous répon-
drez : Tes serviteurs ont élevé des
troupeaux, depuis notre jeunesse jus-
qu'à présent, nous et nos pères. De
cette manière, vous habiterez dans le
pays de Gosen, car tous les bergers
sont en abomination aux Egyptiens.
Chap. XLVIT. 'Joseph alla avertir
Pharaon, et lui dit : Mes frères et mon
père sont arrivés du pays de Canaan,
avec leurs brebis et leurs bœufs, et
tout ce qui leur appartient; et les voici
dans le pays de Gosen. -Il prit cinq de
ses frères, et les présenta à Pharaon.
'Pharaon leur dit : Quelle est votre
occupation ? Ils répondirent à Pharaon :
Tes serviteurs sont bergers, comme
l'étaient nos pères. ■'Ils dirent encore
à Pharaon : Nous sommes venus pour
séjourner dans le pays, parce qu'il
n'v a plus de pâturage pour les brebis
de tes serviteurs, caria famine s'appe-
santit sur le pays de Canaan; permets
deux fils qui lui étaient nés en Egypte.
— Le total des personnes de la famille
de Jacob qui vinrent en Egypte était
de soixante-dix.
-^Jacob envoya Juda devant lui vers
Joseph, pour l'informer qu'il se ren-
dait en Gosen. -'Joseph attela son char
et y monta, pour aller en Gosen, à la
rencontre d'Israël, son père. Dès qu'il
le vit, il se jeta à son cou, et pleura
de Gosen. ^Pharaon dit à Joseph: Ton
père et tes frères sont venus auprès
de toi. *Le pays d'Egypte est devant
toi ; établis ton père et tes frères dans
la meilleure partie du pays. Qu'ils ha-
bitent dans le pays de Gosen ; et, si tu
trouves jjarmi eux des hommes capa-
bles, mets-les à la tête de mes trou-
peaux.
'Joseph fit venir Jacob, son père, et
54
GENESE.
Chap. 47,8-21
\q présenta à Pharaon. Et Jacob l)cnit
Pharaon. ^Pharaon dit à Jacob : (^)uel
est le nomlire de jours des années de
ta vie ? 'Jacob réjiondit à Pharaon :
Les jours des années de mon pèleri-
nage sont de cent trente ans. Les jours
lies années de ma vie ont été peu nom-
breux et mauvais, et ils n'ont point
atteint les jours des années de la vie
de mes pères durant leur pèlerinage.
'"Jacob bénit encore Pharaon, et se
retira de devant Pharaon.
"Joseph établit son père et ses frè-
res, et leur donna une propriété dans
le pays d'Egypte, dans la meilleure
])artie du pays , dans la contrée de
Ramsès, comme Pharaon lavait or-
donné. '"Joseph fournit du pain à son
père et à ses frères, et à toute la fa-
mille de son jière, selon le nombre des
enfants.
''Il n'y avait plus de pain dans tout
le pays, caria famine était très grande;
le pays d'Egypte et le pays de Canaan
languissaient, à cause de la famine.
'^Joseph recueillit tout l'argent qui se
trouvait dans le pays d'Egypte et dans
à mon seigneur que l'argent est épuisé,
et que les troupeaux de bétail ont été
amenés à mon seigneur; il ne reste
devant mon seigneur que nos corps et
nos terres. '^Pourquoi mourrions-nous
sous tes yeux, nous et nos terres?
Achète-nous avec nos terres contre du
pain, et nous appartiendrons à mon
seigneur, nous et nos terres. Donne-
nous de cjuoi semer, afin (pie nous
vivions et que nous ne mourrions pas,
et que nos terres ne soient pas déso-
lées.-"Joseph acheta toutes les terres
delEgyptepourPharaon ; carlesEgvp-
tiens vendirent chacun leur champ,
parce que la famine les pressait. l']t le
])ays devint la propriété de Pharaon.
-' Il fit passer le peuple dans les villes,
d'un bout à l'autre des frontières de
l'Egypte. -^Seulement, il n'acheta
point les terres des prêtres, ])arce qu'il
y avait une loi de Pharaon en faveur
des prêtres, qui vivaient du revenu
que leur assurait Pharaon : c'est pour-
quoi ils ne vendirent point leurs terres.
-•^Joseph dit au peuple : Je vous ai
achetés aujourd'hui avec vos terres.
le pays de Canaan, contre le blé qu'on pour Pharaon; voici pour vous île la
achetait ; et il fit entrer cet argent dans
la maison de Pharaon. '^ Quand l'ar-
gent du pays d'Egvpte et du pays de
Canaan fut épuisé, tous les Egyptiens
vinrent à Joseph, en disant: Donne-
nous du pain ! Pourquoi mourrions-
nous en ta présence ? car l'argent
manque. '^Joseph dit : Donnez vos
troupeaux, et je vous donnerai du pain
contre vos troupeaux, si l'argent man-
que. '"Ils amenèrent leurs troupeaux
à Joseph, et Joseph leur donna du pain
contre les chevaux, contre les trou-
peaux de brebis et de bœufs et contre
les ânes. Il leur fournit ainsi du pain
cette année-là contre tous leurs trou-
peaux.
"Lorsque cette année fut écoulée,
ils vinrent à Joseph l'année suivante,
et lui dirent : Nous ne cacherons point
semence, et vous pourrez ensemencer
le sol. -*A la récolte, vous donnerez
un cinquième à Pharaon, et vous au-
rez les quatre autres parties, pour en-
semencer les champs, et pour vous
nourrir avec vos enfants et ceux qui
sont dans vos maisons. -^Ils dirent :
Tu nous sauves la vie ! que nous trou-
vions grâce aux yeux de mon seigneur,
et nous serons esclaves de Pharaon.
-Moseph fit de cela une loi, qui a sub-
sisté jusqu'à ce jour, et d'après lacpielle
un cinquième du revenu des terres de
l'Egypte appartient à Pharaon; il n'y
a (jue les terres des prêtres qui ne
soient point à Pharaon.
-' Israël habita dans le pavs d' Egypte,
dans le pays de Gosen. Ils curent des
possessions, ils furent féconds et mul-
tiplièrent beaucoup.
55
Chnp. 47,2s-48, 19.
GENESE.
^'^Jacob vécut dix-sept ans dans le
pays d'Egypte ; et les jours des années
de la vie de Jacob furent de cent qua-
rante-sept ans. ^'Lorsque Israël appro-
cha du moment de sa mort, il appela
son fds Joseph, et lui dit : Si j'ai trouvé
grâce à tes yeux, mets, je te prie, ta
main sous ma cuisse, et use envers
moi de bonté et de fidélité : ne m'en-
terre pas en Egypte ! ^^ Quand je serai
couché avec mes pères, tu me trans-
porteras hors de l'Egvpte, et tu m'en-
terreras dans leur sépulcre. Joseph
répondit : Je ferai selon ta parole.
•^' Jacob dit: Jure-le-moi. Et Joseph le
lui jura. Et Israël se prosterna sur le
chevet de son lit.
dit : Qui sont ceux-ci ? ^Joseph répon-
dit à son père : Ce sont mes fils, que
Dieu m'a donnés ici. Israël dit : Fais-
les, je te prie, approcher de moi, pour
que je les bénisse. '"Les yeux d'Israël
étaient appesantis par la vieillesse, il
ne pouvait plus voir. Joseph les fit
approcher de lui; et Israël leur donna
un baiser, et les embrassa. "Israël dit
à Joseph : Je ne pensais ])as revoir ton
visage, et voici que Dieu me fait voir
même ta postérité. '^Joseph les retira
des genoux de son père, et il se pros-
terna en terre devant lui. '^Puis Joseph
les prit tous deux, Ephraïm de sa
main droite à la gauche d'Israël, et
Manassé de sa main gauche à la droite
Chap. XLVIII. 'Après ces choses, d'Israël, et il les fit approcher de lui.
l'on vint dire à Joseph : Voici, ton
père est malade, et il prit avec lui ses
deux fils, Manassé et Ephraïm. ^On
avertit Jacob, et on lui dit : Voici ton
fils Joseph qui vient vers toi, et Israël
rassembla ses forces, et s'assit sur son
lit.
^Jacob dit à Joseph : Le Dieu tout-
puissant m'est apparu à Luz", dans le
pays de Canaan, et il m'a béni. *I1 m'a
dit: Je te rendrai fécond, je te multi-
plierai, et je ferai de toi une multitude
'^Israël étendit sa main droite et la
posa sur la tète d'Ephraïm qui était le
plus jeune, et il posa sa main gauche
sur la tète de Manassé : ce fut avec
intention qu'il posa ses mains ainsi,
car Manassé était le premier-né. '^11
bénit Joseph, et dit : Que le Dieu en
présence duquel ont marché mes pè-
res, Abraham et Isaac, que le Dieu
qui m'a conduit depuis que j'existe
jusqu'à ce jour, '^que l'ange qui m'a
délivré de tout mal , bénisse ces en-
de peuples; je donnerai ce pays à ta fants ! Qu'ils soient appelés de mon
postérité après toi, pour qu'elle le nom et du nom de mes pères, Abra-
possède à toujours. ^Maintenant, les ham et Isaac, et qu'ils multiplient en
deux fils qui te sont nés au pays d'E- abondance au milieu du pays ! '"Joseph
vit avec déplaisir que son père posait
sa main droite sur la tête d'Ephraïm;
il saisit la main de son père, pour la
détourner de dessus la tête d'Ephraïm,
et la diriger sur celle de Manassé. "*Et
Joseph dit à son père : Pas ainsi, mon
père, car celui-ci est le premier-né;
pose ta main droite sur sa tête. '^Son
])ère refusa, et dit: Je le sais, mon
fils, je le sais; lui aussi deviendra un
peuple, lui aussi sera grand; mais son
frère cadet sera plus grand que lui, et
sa postérité deviendra une midtitude
gypte, avant mon arrivée vers toi en
Egypte, seront à moi; Ephraïm et Ma-
nassé seront à moi, comme Ruben et
Siniéon. "Mais les enfants que tu as
engendrés a])rès eux seront à toi; ils
seront appelés du nom de leurs frères
dans leur héritage. "A mon retour de
Paddan, Hachel mourut en route au-
près de moi, dans le pays de Canaan,
à quelque distance d'Ephrata; et c'est
là que je l'ai enterrée, sur le chemin
d'E|)hrata, qui est Bethléhem.
''Israël regarda les fils de Joseph, et
a. Iji:. mnieii num de Ilethel; voy. 28, 19; 31, 13; et 35, 7.
56
GENÈSE. Chap. 48,w-49,i2.
de nations. ^^II les bénit ce jour-là, et main des Amoréens, avec mon épce et
tlil : C'est par toi qu'Israël bénira, en mon arc.
disant : Que Dieu te traite comme
Éphraïm et comme Manassé ! Et il mit Hénédictior, prophétique de Jacob à .es douze
, ^, HT . fils- — Mon de Jacob. Ses l'iinéraillca dans
Ephraïm avant Manasse. ' , „ ^T , i i . i.
I .... le pays de Canaan. — Mort de Joseph.
-'Israël dit à Joseph : Voici, je vais
mourir! Mais Dieu sera avec vous, et Chnp. XLIX. 'Jacob appela ses
il vous fera retourner dans le pays de fils, et dit : Assemblez-vous, et je vous
vos pères. -*Je te donne, de plus qu'à annoncerai ce qui vous arrivera dans
tes frères, une part que j'ai prise de la la suite des temps.
-Rassemblez-vous, et écoutez, fils de Jacob !
Ecoutez Israël, votre père !
'Ruben, toi, mon premicr-nc
La force et les prémices de ma vigueur.
Supérieur en dignité et supérieur en puissance,
•'Impétueux comme les eaux, tu n'auras pas la prééminence.
Car tu es monté sur la couche de ton père.
Tu as souillé ma couche en y montant.
^Siméon et Lévi sont frères;
Leurs glaives sont des instruments de violence.
^Que mon âme n'entre point dans leur conciliabule,
{)\iQ mon esprit ne s'unisse point à leur assemblée !
Car, dans leur colère, ils ont tué des hommes,
Et, dans leur méchanceté, ils ont coupé les jarrets des taureaux.
'.Maudite soit leur colère, car elle est violente.
Et leur fureur, car elle est cruelle !
Je les séparerai dans Jacob,
Et je les disperserai dans Israël.
*Juda, tu recevras les hommages de tes frères;
Ta main sera sur la nu(pie de tes ennemis.
Les fils de ton père se prosterneront devant toi.
"Juda est un jeune lion.
Tu reviens du carnage, mon fils !
Il ploie les genoux, il se couche comme un lion.
Comme une lionne : qui le fera lever?
'°Le sceptre ne s'éloignera point de Juda,
Ni le bâton souverain d'entre ses pieds,
Jusqu'à ce que vienne le rejios.
Et que les peuj)les lui obéissent.
"Il attache à la vigne son âne.
Et au meilleur cep le petit de son ànesse;
Il lave dans le vin son vêtement.
Et dans le sang des raisins son manteau.
'*I1 a les yeux rouges de vin.
Et les dents blanches de lait.
57
C/mp. 49,13-27. GENÈSE.
"Zabulon habitera sur la côte des mers,
Il sera sur la côte des navires,
Et sa limite s'étendra du côté de Sidon.
'^Issacar est un àne robuste,
Oui se couche dans les étables.
'^11 voit que le lieu où il repose est agréable.
Et que la contrée est magnifique;
Et il courbe son épaule sous le fardeau,
11 s'assujettit à un tribut.
'^Dan jugera son peuple,
Comme l'une des tribus d'Israël.
*'Dan sera un serpent sur le chemin.
Une vipère sur le sentier,
Mordant les talons du cheval,
Pour que le cavalier tombe à la renverse.
'*J'espère en ton secours, ô Eternel !
'^Gad sera assailli par des bandes armées.
Mais il les assaillira et les poursuivra.
^"Aser produit une nourriture excellente.
Il fournira les mets délicats des rois.
^'Nephthali est une biche en liberté;
Il profère de belles paroles.
^^Joseph est le rejeton d'un arbre fertile.
Le rejeton d'un arbre fertile près d'une source;
Les branches s'élèvent au-dessus de la muraille.
^^Ils l'ont provoqué, ils ont lancé des traits;
Les archers l'ont poursuivi de leur haine.
-^Mais son arc est demeuré ferme,
Et ses mains ont été fortifiées
Par les mains du puissant de Jacob :
Il est ainsi devenu le berger, le rocher d'Israël.
"C'est l'œuvre du Dieu de ton père, qui t'aidera;
C'est l'œuvre du tout-puissant, qui te bénira.
Des bénédictions des cieux en haut.
Des bénédictions des eaux en bas.
Des bénédictions des mamelles et du sein maternel.
^*Les bénédictions de ton père s'élèvent
Au-dessus des bénédictions de mes pères
Jusqu'à la cime des collines éternelles :
Qu'elles soient sur la tête de Joseph,
Sur le sommet de la tête du prince de ses frères.
-"Benjamin est un loup qui déchire;
Le matin, il dévore la proie.
Et le soir, il partage le butin.
58
GENESE.
Vhap. 19,2s-o0,,
-*Cc sont là tous ceux qui forment vitcurs de Pharaon, anciens de sa mai-
les douze tribus d'Israël. Et c'est là ce son, tous les anciens du pays d'Egypte,
Houte la maison de Joseph, ses frères,
et la maison de son père : on ne laissa
dans le pays de Gosen que les enfants,
les brebis et les bœufs. "Il y avait en-
core avec Joseph des chars et des ca-
que leur dit leur père en les bénissant.
Il les bénit chacun selon leur bénédic-
tion.
-"Puis il leur donna cet ordre : Je
vais être recueilli auprès de mon peu-
pic; enterrez-moi avec mes pères, dans valiers, en sorte que le cortège était
la caverne (pii est au champ d'Ephron, très nombreux. '"Arrivés à l'aire d'A-
le Héthien, -'"dans la caverne du champ thad, qui est au delà du Jourdain, ils
de Macpéla, vis-à-vis de Mamré, dans firententendredegrandeset profondes
le pavs de Canaan. C'est le chanq) lamentations ; et Joseph fit en l'hon-
qu'Abraham a acheté d'Ephron, le neur de son père un deuil de sept jours.
Iléthien, comme propriété sépulcrale. "Leshabitantsdu pays, les Cananéens,
^'Là on a enterré Abraham et Sara, sa furent témoins de ce deuil dans l'aire
femme; là on a enterré Isaac et Rc- d'Athad, et ils dirent : Voilà un grand
becca, sa femme ; et là j'ai enterré Léa. deuil parmi les Egyptiens ! C'est pour-
^■-Le champ et la caverne qui s'v trouve (juoi l'on a donné le nom d'AIiel-Mits-
ont été achetés des fils de Ileth. laïm " à cette aire qui est au delà du
'^Lorsque Jacob eut achevé de don- Jourdain,
ner ses ordres à ses fils, il retira ses '-C'est ainsi que les fils de Jacob
pieds dans le lit, il expira, et fut re-
cueilli auprès de son j^euple.
Chap. L. 'Joseph se jeta sur le vi-
sage de son père, pleura sur lui, et le
exécutèrent les ordres de leur père.
*^IIs le transportèrent au j^ays de Ca-
naan, et l'enterrèrent dans la caverne
du champ de Mac])éla, qu'Abraham
l)aisa. -Il ordonna aux médecins à son avait achetée d'Ephron, le Iléthien,
service d'embaumer son père, et les comme propriété sépulcrale, et qui est
médecins embaumèrent Israël. ^Qua- A'is-à-vis de Mamré.
rante jours s'écoulèrent ainsi, et fu- '■'Joseph, après avoir enterré son
rent employés à l'embaumer. Et les père, retourna en Egypte, avec ses
Egyptiens le pleurèrent soixante-dix frères et tous ceux qui étaient montés
jours. avec lui pour enterrer son père.
*Quand les jours du deuil furent pas- '^Ouand les frères de Joseph virent
ses, Joseph s'adressa aux gens de la que leur père était mort, ils dirent : Si
maison de Pharaon, et leur dit : Si j'ai Joseph nous prenait en haine, et nous
trouvé grâce à vos yeux, rapportez, je rendait tout le mal que nous lui avons
vous ])rie, à Pharaon ce que je vous fait ! '^Et ils firent dire à Joseph : Ton
dis. ^Mon père m'a fait jurer, en di- ])ère a donné cet ordre avant de mou-
rir : '"Vous parlerez ainsi à Joseph :
Oh ! pardonne le crime de tes frères
sant : Voici, je vais mourir ! Tu m'en-
terreras dans le sépulcre que je me
suis acheté au pays de Canaan. Je vou-
drais donc y monter, pour enterrer
et leur péché, car ils t'ont fait du mal !
Pardonne maintenant le péché des ser-
mon père; et je reviendrai. ^Pharaon viteurs du Dieu de ton père! Joseph
répondit : Monte, et enterre ton père, ])leura, en entendant ces paroles. "*Ses
comme il te l'a fait jurer. frères vinrent eux-mêmes se proster-
"Joseph monta, pour enterrer son ner devant lui, et ils dirent : Nous
père. Avec lui montèrent tous les ser- sommes tes serviteurs. '"Joseph leur
a. Abfl-Mitsraini sij^iiifie detiit ilea K^ypiiens.
Chap. 50, 20-2(
26.
GENESE.
dit : Soyez sans crainte; car suis-je à fils de Makir, fds de Manassé, naqui-
la place de Dieu ? ^"Vous aviez médité rent sur ses genoux.
de me faire du mal : Dieu Ta changé -■'Joseph dit à ses frères : Je vais
en bien, pour accomplir ce qui arrive mourir ! Mais Dieu vous visitera, et il
aujourd'hui, pour sauver la vie à un vous fera remonter de ce pays-ci dans
peuple nombreux. -'Soyez donc sans le pays qu'il a juré de donner à Abra-
crainte; je vous entretiendrai, vous et ham, à Isaac et à Jacob. ^'■Joseph fît
vos enfants. Et il les consola, en par- jurer les fils d'Israël, en disant : Dieu
lant à leur cœur. vous visitera; et vous ferez remonter
^^oseph demeura en Egypte, lui et mes os loin d'ici,
la maison de son père. Il vécut cent -* Joseph mourut, âgé de cent dix
dix ans. -^Joseph vit les fils d'Ephraïm ans. On l'embauma, et on le mit dans
jusqu'à la troisième génération; et les un cercueil en Egypte.
L'EXODE
LE PELTLK D ISUAKL EN EGYPTE
[Chnp. 1-15, ■21.')
leur ren-
Soiiffranccs des Israélites en Egypte.
Cliap. I. '\'oii-i les noms des fils en une dure servitude. '^
d'Israël, venus en Egypte avec Jacob dirent la vie amère par de rudes tra-
et la famille de chacun d'eux : -Ruben, vaux en argile et en briques, et par
Siméon, Lévi, Juda, ^Issacar, Zabu- tous les ouvrages des champs : et c'é-
lon, Benjamin, ^Dan, Nephthali, Gad tait avec cruauté qu'ils leur imposaient
et Aser. ^Les personnes issues de Ja- toutes ces charges,
cob étaient au nombre de soixante-dix '^Le roi d'Egypte parla aussi aux
en tout. Joseph était alors en Egypte, sages-femmes des Hébreux, nommées
"Joseph mourut, ainsi que tous ses l'une Schiphra, et l'autre Pua. '"Il leur
frères et toute cette génération-là. ^Les dit : Quand vous accoucherez les fem-
enfants d'Israël furent féconds et mul- mes des Hébreux et que vous les ver-
tiplièrent, ils s'accrurent et devinrent rez sur les sièges, si c'est un garçon,
de |)ius en plus puissants. Et le pays faites-le mourir ; si c'est une fille, lais-
en fut rempli.
sez-la vivre. ''Mais les sases-femmes
41 s'éleva sur l'Egypte un nouveau craignirent Dieu, et ne firent point ce
roi, qui n'avait point connu Joseph, rpic leur avait dit le roi d'Egypte; elles
"Il dit à son peuple : Voilà les enfants laissèrent vivre les enfants. '*Le roi
d'Israël qui forment un peuple plus d'Egypte appela les sages-femmes, et
nombreux et plus puissant que nous, leur dit: Pourquoi avez-vous agi ainsi.
et avez-vous laissé vivre les enfants ?
"Les sages-femmes répondirent à Pha-
raon : C'est que les femmes des Hé-
breux ne sont pas comme les Egyp-
"WUons ! montrons-nous habiles à son
égard ; empêchons qu'il ne s'accroisse,
et que, s'il survient une guerre, il ne
se joigne à nos ennemis, pour nous
combattre et sortir ensuite du pays.
"Et l'on établit sur lui des chefs de
corvées, afin de l'accabler de travaux
pénibles. C'est ainsi qu'il bâtit les vil-
les de Pithom et de Ramsès, pour ser-
vir de magasins à Pharaon. '-Mais plus
on l'accablait, plus il multipliait et de Dieu, Dieu fit prospérer leur mai
s'accroissait; et l'on prit en aversion son.
les enfants d'Israël. '''Alors les Egvj)- "Alors Pharaon donna cet ordre à
tiens réduisirent les enfants d'Israël tout son peuple : Vous jetterez dans le
CI
tiennes ; elles sont vigoureuses et elles
accouchent avant l'arrivée de la sage-
femme. -"Dieu fit du bien aux sages-
femmes ; et le peuple multiplia et de-
vint très nombreux. ^' Parce que les
sages-femmes avaient eu la crainte
Chap. 5, J-25.
EXODE.
Naissance de Moïse. — .S'a fuite au pays
de Madian.
fleuve tout garçon qui naîtra, et vous personne, il tua l'Égyptien, et le cacha
laisserez vivre toutes les filles. dans le sable. '-'Il sortit le jour suivant;
et voici, deux Hébreux se querellaient.
Il dit à celui qui avait tort : Pourquoi
frappes-tu ton jn'ochain! '"'Et cet hom-
Chap. II. ' Un homme de la maison me répondit : Qui t'a établi chef et juge
de Lévi avait pris pour femme une fille sur nous ? Penses-tu me tuer, comme
deLévi. -Cette femme devint enceinte tu as tué l'Egyptien? Moïse eut peur,
et enfanta un fils. Elle vit cjuil était et dit : Certainement la chose est con-
beau, et elle le cacha pendant trois nue. '^Pharaon apprit ce qui s'était
mois. ^Ne pouvant plus le cacher, elle passé, et il cherchait à faire mourir
prit une caisse de jonc, qu'elle endui- Moïse. Mais Moïse s'enfuit de devant
sit de bitume et de poix; elle y mit Pharaon, et il se retira dans le pays de
l'enfant, et ledéposa parmi les roseaux, Madian, où il s'arrêta près d'un ])uits.
sur le bord du fleuve. ■'La sœur de l'en-
fant se tint à quelque distance, pour
savoir ce qui lui arriverait.
^La fille de Pharaon descendit au
fleuve pour se baigner, et ses compa-
"^ Le prêtre de Madian avait sept filles.
Elles vinrent puiser de l'eau, et elles
remplirent les auges pour abreuver le
troupeau de leur père. '"Les bergers
arrivèrent, et les chassèrent. Alors
gnessepromenèrent le long du fleuve. Moïse se leva, prit leur défense, et fit
Elle aperçut la caisse au milieu des boire leur troupeau. "*Quand elles fu-
roscaux, et elle envoya sa servante rent de retour auprès de Réuel", leur
pour la prendre. '^Elle l'ouvrit, et vit père, il dit: Pourquoi revenez-vous si-
l'enfant : c'était un petit garçon qui, tôt aujourd'hui? ''•'Elles répondirent:
pleurait. Elle en eut pitié, et elle dit : Un Egyptien nous a délivrées de la
C'est un enfant des Hébreux ! 'Alors la main des bergers, et même il nous a
sœur de l'enfant dit à la fille de Pha- puisé de l'eau, et a fait boire le trou-
raon : Veux-tu que j'aille te chercher peau. -"Et il dit à ses filles : Où est-il ?
une nourrice parmi les femmes des Pourquoi avez-vous laissé cet homme ?
Hébreux, pour allaiter cet enfant ?** Va, Appelez-le, pour qu'il prenne quelque
lui répondit la fille de Pharaon. Et la nourriture. -'Moïse se décida à demeu-
jeune fille alla chercher la mère de rer chez cet homme, qui lui donna pour
l'enfant. '-'La fille de Pharaon lui dit : femme Séphora, sa fille. "Elle enfanta
Emporte cet enfant, et allaite-le-moi ; un fils, qu'il appela du nom de Guers-
je te donnerai ton salaire. La femme chom*, car, dit-il, j'habite un pays
prit l'enfant, et l'allaita. '"Quand il eut
grandi, elle l'amena à la fille de Pha-
raon, et il fut pour elle comme un fils.
Elle lui donna le nom de Moïse, car,
dit-elle, je l'ai retiré des eaux.
"En ce temps-là. Moïse, devenu
grand, se rendit vers ses frères, et fut
témoin de leurs pénibles travaux. Il missements, et se souvint de son al-
vit un Egyptien qui frappait un Hé- liance avec Abraham, Isaac et Jacob,
breu d'entre ses frères. '^11 regarda de -^Dieu regarda les enfants d'Israël, et
côté et d'autre, et, voyantqu'il n'y avait il en eut compassion.
étranger.
-^Longtemps après, le roi d'Egypte
mourut, et les enfants d'Israël gémis-
saient encore sous la servitude, et
poussaient des cris. Ces cris, que leur
arrachait la servitude, montèrent jus-
qu'à Dieu. -■'Dieu entendit leurs gé-
a. Réiiel. nommé plus loin Jethrn (3, i: 4. is). Plusieurs regardent Réuel comme le père de Jéthro.
choiu est lormé de deux mots qui sigriilient cti-anger là.
62
b. Guer-
EXODE.
Chap. S, 1-21.
Le buisson ardent.
C/iû/j. III. '.Moïse faisait paître le
troupeau de Jéthro, son beau-père,
prêtre de Madian ; et il mena le trou-
peau derrière le désert, et vint à la
montagne de Dieu, à Horeb. -L'ange
de l'Eternel lui apparut dans une flam-
me de feu, au milieu d'un buisson.
toi le signe que c'est moi qui t'envoie:
quand tu auras fait sortir d'Egypte le
peuple, vous servirez Dieu sur cette
montagne.
''Moïse dit à Dieu : J'irai donc vers
les enfants d'Israël, et je leur dirai :
Le Dieu de vos pères m'envoie vers
Moïse regarda ; et voici, le buisson était vous. Mais, s'ils me demandent quel
est son nom, que leur répondrai-je:
'•'Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui
est. Et il ajouta : C'est ainsi que tu ré-
pondras aux enfants d'Israël : Celui
qui est m'envoie vers a'Ous. '^Dieu dit
encore à Moïse : Tu parleras ainsi aux
enfants d'Israël : L'Eternel, le Dieu de
vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu
tout en feu, et le buisson ne se consu-
mait point.
'Moïse dit : Je veux me détourner
pour voir quelle est cette grande vi-
sion, et pourquoi le buisson ne se con-
sume point. ■'L'Eternel vit qu'il se dé-
tournait pour voir; et Dieu l'appela du
milieu du buisson, et dit : Moïse !
.Moïse! Et il répondit : Me voici! ^Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob, m'envoie
dit : N'approche pas d'ici, ôte tes sou- versAous. Voilà mon nom pour l'éter-
liers de tes pieds, carie lieu sur lequel nité, voilà mon nom de génération en
tu te tiens est une terre sainte. *Et il génération. "'Va, rassemblelesanciens
ajouta : Je suis le Dieu de ton père, le d'Israël, et dis-leur: L'Eternel, le Dieu
Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le de vos pères, m'est apparu, le Dieu d'.\-
Dieu de Jacob. Moïse se cacha le vi- braham, d'Isaac et de Jacob. Il a dit :
sage, car il craignait de regarder Dieu. Je vous ai vus, et j'ai vu ce qu'on vous
'L'Eternel dit : J'ai vu la souffrance fait en Egypte, '"et j'ai dit : Je vous
de mon j)euple qui est en Egypte, et ferai monter de l'Egypte, où vous souf-
j'ai entendu les cris que lui font pous- frez, dans le pays des Cananéens, des
ser ses oppresseurs, car je connais ses Iléthiens, des Amoréens, des Phéré-
douleurs. '^Je suis descendu pour le ziens, des Héviens et des Jébusiens,
délivrer de la main des Egyptiens, et dans un pays où coulent le lait et le
pour le faire monter de ce pays dans miel. '**IIs écouteront ta voix; et tu iras,
un bon et vaste pays, dans un pays où toi et les anciens d'Israël, auprès du
coulent le lait et le miel, dans les lieux roi d'Egypte, et vous lui direz : L'Éter-
qu'habitent les Cananéens, les lié- nel, le Dieu des Hébreux, nous est a])-
thiens, les Amoréens, les Phéréziens, paru. Permets-nous de faire trois jour-
les Héviens et les Jébusiens. "Voici, nées de marche dans le désert, pour
les cris d'Israël sont venus jusqu'à offrir des sacrifices à l'Éternel, notre
moi, et j'ai vu l'oppression que leur Dieu. '"Je sais que le roi d'Egypte ne
font souffrir les Égyptiens. '".Alainte- vous laissera point aller, si ce n'est
nant, va, je t'enverrai auprès de Pha- par une main puissante. -"J'étendrai
raon, et tu feras sortir d'Egypte mon ma main, et je frapperai l'Egypte par
peuple, les enfants d'Israël. toutes sortes de prodiges que je ferai
".Moïse dit à Dieu : Oui suis-je, pour au milieu d'elle. Après quoi, il vous
aller vers Pharaon, et pour faire sortir laissera aller. *'Je ferai même trouver
d'Egypte les enfants d'Israël? '"Dieu grâce à ce peuple aux yeux des Égyp-
dit : Je serai avec toi; et ceci sera pour tiens, et quand vous partirez, vous ne
G3
Chap. S, 'n-4, -23.
EXODE.
partirez point à vide. -Chaque femme ternel lui dit : Qui a fait la bouche de
demandera à sa voisine et à celle qui l'homme? et qui rend muet ou sourd,
demeure dans sa maison des vases d'ar- voyant ou aveugle? N'est-ce pas moi,
gent, des vases d'or, et des vêtements l'Eternel? '-Va donc, je serai avec ta
que vous mettrez sur vos fds et vos bouche, et je t'enseignerai ce que tu
fdles. Et vous dépouillerez les Egyp- auras à dire. '"Moïse dit: Ah! Seigneur,
tiens. envoie qui tu voudras envoyer. '•'Alors
Chap. IV. 'Moïse répondit, et dit : la colère de l'Eternel s'enflamma con-
Voici, ils ne me croiront point, et ils tre Moïse, et il dit : N'y a-t-il pas ton
n'écouteront point ma voix. Mais ils frère Aaron, le Lévite? Je sais qu'il
diront : L'Eternel ne t'est point ap- parlera facilement. Le voici lui-même,
paru. qui vient au-devant de toi; et, quand
-L'Eternel lui dit : Qu'y a-t-il dans il te verra, il se réjouira dans son cœur,
ta main? Il répondit: Une verge. "LE- '^Tu lui parleras, et tu mettras les pa-
ternel dit : Jette-là par terre. 11 la jeta rôles dans sa bouche; et moi, je se-
par terre, et elle devint un serpent, rai avec ta bouche et avec sa bouche,
Moïse fuyait devant lui. *L'Eternel dit et je vous enseignerai ce que vous au-
à Moïse : Etends-ta main, et saisis-le rezàfaire. '^11 parlera pour toi au peu-
par la queue. Il étendit la main et le pie; il te servira de bouche, et tu tien-
saisit; et le serpent redevint une verge dras pour lui la place de Dieu. "Prends
dans sa main. ^C'estlà, dit l'Eternel, dans ta main cette verge, avec laquelle
ce que tu feras, afin qu'ils croient que tu feras des signes.
l'Eternel, le Dieu de leurs pères, t'est
apparu, le Dieu d'Abraham, le Dieu noour de Moïse en j;gypte.
d'isaac et le Dieu de Jacob. '* Moïse s'en alla; et, de retour au-
^L'Eternel lui dit encore : Mets ta près de Jéthro, son beau-père, il lui
main dans ton sein. Il mit sa main dans dit : Laisse-moi, je te prie, aller re-
son sein; puis il la retira, et voici, sa joindre mes frères cpii sont en Egypte,
main était couverte de lèpre, blanche afin que je voie s'ils sont encore vi-
comme la neige. "L'Eternel dit : He- vants. Jéthro dit à Moïse : Va en paix,
mets ta main dans ton sein. 11 remit sa '^L'Eternel dit à Moïse, en Madian :
main dans son sein ; puis il la retira de Va, retourne en Egypte, car tous ceux
son sein, et voici, elle était redevenue qui en voulaient à ta vie sont morts,
comme sa chair. 'S'ils ne te croient ^"Moïse prit sa femme et ses fils, les fit
pas, dit l'Eternel, et n'écoutent pas la monter sur des ânes, et retourna dans
voix du premier signe, ils croiront à la le paysd'Egypte. Il pritdans sa main la
voix du dernier signe. ^ S'ils ne croient verge de Dieu. *' L'Eternel dit à Moïse :
pas même à ces deux signes, et n'écou- En partant pour retourner en Egypte,
tent pas ta voix, tu prendras de l'eau vois tous les prodiges que je mets en
du fleuve, tu la répandras sur la terre, ta main : tu les feras devant Pharaon,
et l'eau que tu auras prise du fleuve Et moi, j'endurcirai son cœur, et il ne
deviendra du sang sur la terre. laissera point aller le peuple. "Tu di-
'"Moïse dit à l'Éternel : Ah! Sei- ras à Pharaon : Ainsi parle l'Eternel :
gneur, je ne suis pas un homme qui ait Israël est mon fils, mon premier-né.
la parole facile, et ce n'est ni d'hier, -"Je te dis : Laisse aller mon fils, pour
ni d'avant-hier, ni même depuis que tu qu'il me serve ; si tu refuses de le lais-
parles à ton serviteur; car j'ai la bou- ser aller, voici, je ferai périr ton fils,
chc et la langue embarrassées. "L'E- ton premier-né.
64
EXODE.
Chap. 4,-2'i-5,n.
-'' Pendant le voyage, en un lieu où
Moïse passa la nuit, l'Eternel l'attaqua
et voulut le faire mourir. -^Séphora
])rit une pierre aiguë, coupa le prépuce
de son fils, et toucha les pieds de Moïse,
en disant : Tu es pour moi un époux
de sang! -"Et lEternel le laissa. C'est
alors qu'elle dit : Epoux de sang! à
cause de la circoncision.
-'L'Eternel dit à Aaron : ^'a dans le
désert au-devant de Moïse. Aaron par-
tit; il rencontra Moïse à la montagne
de Dieu, et il le baisa. -"^ Moïse fit con-
naître à Aaron toutes les paroles de
l'Eternel ([ui l'avait envoyé, et tous les
signes qu'il lui avait ordonné de faire.
-^Moïse et Aaron poursuivirent leur
chemin, et ils assemblèrent tous les
anciens des enfants d'Israël. ^"Aaron
^Pharaon dit : Voici, ce peuple est
maintenant nombreux dans le pays, et
vous lui feriez interrompre ses travaux !
*Et ce jour même, Pharaon donna cet
ordre aux inspecteurs du peuple et aux
commissaires : 'Vous ne donnerez plus
comme auparavant de la paille au ])eu-
ple pour faire des briques ; qu'ils aillent
eux-mêmes se ramasser de la paille.
'*Vous leur imposerez néanmoins la
quantité de briques qu'ils faisaient au-
paravant, vous n'en retrancherez rien ;
car ce sont des paresseux; voilà pour-
quoi ils crient, en disant : Allons of-
frir des sacrifices à notre Dieu! 'Oue
l'on charge de travail ces gens, qu'ils
s'en occupent, et ils ne prendront plus
garde à des paroles de mensonge.
'"Les inspecteurs du peuple et les
ra])porta toutes les paroles que l'Eter- commissaires vinrent dire au peuple :
nel avait dites à Moïse, et il exécuta
les signes aux yeux du peuple. ^'Et le
peuple crut. Ils apprirent que l'Eter-
nel avait vu les enfants d'Israël, qu'il
avait vu leur souffrance; et ils s'incli-
nèrent et se prosternèrent.
Moïse et Aaron dci'ant le roi d'Egypte. — Les
charges du peuple d'Israël augmentées par
ordre de Pharaon.
Chap. V. '.Moïse et Aaron se ren-
dirent ensuite auprès de Pharaon, et lui
dirent : Ainsi parle l'Eternel, le Dieu
d'Israël . Laisse aller mon peuple, pour
fpi'il célèbre au désert une fête en mon
honneur. -Pharaon répondit : Qui est
l'Eternel, pour que j'obéisse à sa Aoix,
en laissant aller Israël? Je ne connais
point l'Eternel, et je ne laisserai point
aller Israël. "Ils dirent : Le Dieu des
Hébreux nous est apparu. Permets-
nous de faire trois journées de marche
dans le désert, pour offrir des sacrifi-
ces à l'Eternel, afin qu'il ne nous frappe
pas de la peste ou de l'épée. *Et le roi
d'Egypte leur dit : Moïse et Aaron,
])our(pioi détournez- vous le peuple
de son (.)uvrage ? Allez à vos travaux.
Ainsi parle Pharaon : Je ne vous donne
plus de paille ; " allez vous-mêmes vous
procurer de la paille où vous en trou-
verez, car l'on ne retranche rien de vo-
tre travail. '-Le peuple se répandit dans
tout le pays d'Egypte, pour ramasser
du chaume au lieu de paille. "Les ins-
])ecteurs les pressaient, en disant :
Achevez votre tâche, jour par jour,
comme quand il y avait de la paille.
'^On battit même les commissaires des
enfants d'Israël, établis sur eux parles
inspecteurs de Pharaon : Pour({uoi, (.li-
sait-on, n'avez-vous pas achevé hier
et aujourd'hui, comme auparavant, la
quantité de briques qui vous avait été
fixée ?
'^Les commissaires des enfants d'Is-
raël allèrent se plaindre à Pharaon, et
lui dirent : Pourquoi traites-tu ainsi tes
serviteurs? '"On ne donne point de
paille à tes serviteurs, et l'on nous dit :
Faites des briques! Et voici, tes servi-
teurs sont battus, comme si ton peuple
était coupable. ''Pharaon répondit :
Vous êtes des paresseux, des pares-
seux! Voilà pourquoi vous dites : Al-
lons offrir des sacrifices à rEternel !
6^
Chap. 5, 18-6, w
EXODE.
'^Maintenant, allez travailler; on ne
vous donnera point de paille, et vous
livrerez la même quantité de briques.
'^Les commissaires des enfants d'Is-
bras étendu et par de grands juge-
ments. "Je vous prendrai pour mon
peuple, je serai votre Dieu, et vous
saurez que c'est moi, rÉternel, votre
raël virent qu'on les rendait malheu- Dieu, qui vous affranchis des travaux
reux, en disant : Vous ne retrancherez
rien de vos briques; chaque jour la tâ-
che du jour. -"En sortant de chez Pha-
raon, ils rencontrèrent Moïse et Aaron
qui les attendaient. '-'Ils leur dirent ;
Que l'Éternel vous regarde, et qu'il
juge! Vous nous avez rendus odieux à
Pharaon et à ses serviteurs, vous avez
mis une épée dans leurs mains pour
nous faire périr.
-"^ Moïse retourna vers l'Éternel, et
dont vous chargent les Egyptiens. *Je
vous ferai entrer dans le pays que j'ai
juré de donner à Abraham, à Isaac et
à Jacob ; je vous le donnerai en pos-
session, moi l'Éternel.
'Ainsi parla Moïse aux enfants d'Is-
raël. Mais l'angoisse et la dure servi-
tude les empêchèrent d'écouter Moïse.
'"L'Eternel parla à Moïse, et dit:
"Va, parle à Pharaon, roi d'Egypte,
pour (pi'il laisse aller les enfants d'is-
dit : Seigneur, pourquoi as-tu fait du raèl hors de son pays. '^Moïse répon-
mal à ce peuple? pourquoi m'as-tu en-
voyé? ^^Depuis que je suis allé vers
Pharaon pour parler en ton nom, il fait
du mal à ce peuple, et tu n'as point dé-
livré ton peuple.
La délk'rnncc promise par V Eternel,
logie de Moïse et d' Aaron.
Généa-
Chap. VI. 'L'Eternel dit à Moïse :
Tu verras maintenant ce que je ferai à
Pharaon; une main puissante le for-
cera à les laisser aller, une main puis-
sante le forcera à les chasser de son
pays.
-Dieu parla encore à Moïse, et lui
dit : Je suis l'Eternel. ^Je suis apparu à
Abraham, à Isaac et à Jacob, comme
le Dieu tout-puissant; mais je n'ai pas
été connu d'eux sous mon nom, l'Éter-
nel. *J ai aussi établi mon alliance avec
eux, pour leur donner le pays de Ca-
naan, le pays de leurs pèlerinages, dans
lequel ils ont séjourné. ^J'ai entendu
les gémissements des enfants d'Israël,
que les Égyptiens tiennent dans la ser-
vitude, et je me suis souvenu de mon
alliance. * C'est pourquoi dis aux en-
fants d'Israël : Je suis l'Eternel, je vous
affranchirai des travaux dont vous char-
gent les Égyptiens, je vous délivrerai
de leur servitude, et je vous sauverai à
dit en présence de l'Eternel : Voici,
les enfants d'Israël ne m'ont point
écouté; comment Pharaon m'écoute-
rait-il, moi qui n'ai pas la parole fa-
cile ?
'•''L'Éternel parla à Moïse et à Aaron,
et leur donna des ordres au sujet des
enfants d'Israël et au sujet de Pharaon,
roi d'Egypte, pour faire sortir du pays
d'Egv])te les enfants d'Israël.
'•'Voici les chefs de leurs familles.
Fils de Ruben, premier-né d'Israël :
Hénoc, Pallu, Hetsron et Carmi. Ce
sont là les familles de Ruben.
'^Fils de Siméon : Jemuel, Jamin,
Ohad, Jakin et Tsochar; et Saul, fils
de la Cananéenne. Ce sont là les fa-
milles de Siméon.
"^Voici les noms des fils de Lévi,
avec leur postérité : Guerschon, Ke-
hath et Merari. Les années de la vie
de Lévi furent de cent trente-sept ans.
— '"Fils de Guerschon : Libni et Schi-
meï, et leurs familles. — '*Fils de
Kehath : Amrani, Jitsehar, Hébron et
Uziel. Les années de la vie de Kehath
furent de cent trente-trois ans. —
''■'Fils de Merari : Machli et Muschi. —
Ce sont là les familles de Lévi, avec j
leur postérité.
-"Amram prit pour femme Jokébed,
66
EXODE.
Cliap. G, 21-7,11.
sa tante; et elle lui enl'anta Aaron et
Moïse. Les années de la vie d'Aniram
turent de cent trente-sept ans. —
-'Fils de Jitsehar: Koré, Népheg et
Zicui. — --Fils d'Uziel : Mischaël, Elt-
saphan et Sitliri.
^^ Aaron prit pour femme Elischéba,
fille d'Amminahad, sœur de Nach-
sehon ; et elle lui enfanta Xadab, Ahi-
hu, Eléazar et Ithamar.
-•'Fils de Koré : Assir, Elkana et
Abiasaph. Ce sont là les familles des
Korites.
"Eléazar, fils d'Aaron, prit pour
femme une des filles de Puthiel; et
elle lui enfanta Phinées.
Tels sont les chefs de famille des
Lévites, avec leurs familles.
-^Ge sont là cet Aaron et ce Moïse,
à qui rÉternel dit : Faites sortir du
pays d'Egvpte les enfants d'Israël, se-
lon leurs armées. -"Ce sont eux (pii
j)arlèrent à Pharaon , roi d'Egvpte ,
pour faire sortir d'Egypte les enfants
d'Israël. Ce sont là ce Moïse et cet
Aaron.
"Lorsque l'Eternel jiarla à ^loïse
dans le pays d'Egypte, -'•TEternel dit
à Moïse : Je suis l'Eternel. Dis à Pha-
raon, roi d'Egypte, tout ce que je te
sortir du pays d'Egypte mes armées,
mon peuple, les enfants d'Israël, par
lie glands jugements. ^Les Egyptiens
connaîtront que je suis l'Eternel, lors-
que j'étendrai ma main sur l'Egypte,
et que je ferai sortir du milieu d'eux
les enfants d'Israël.
^ Moïse et Aaron firent ce que l'Eter-
nel leur avait ordonné; ils firent ainsi.
'Moïse était âgé de quatre-vingts ans,
et Aaron de quatre-vingt-trois ans,
lorsqu'ils parlèrent à Pharaon.
"^L'Eternel dit à Moïse et à Aaron:
"Si Pharaon vous parle, et vous dit:
Faites un miracle! tu diras à Aaron :
Prends ta verge, et jette-la devant
Pharaon. Elle deviendra un serpent.
'"Moïse et Aaron allèrent auprès de
Pharaon, et ils firent ce que l'Eternel
avait ordonné. Aaron jeta sa verge
devant Pharaon et devant ses servi-
teurs ; et elle devint un serpent. " Mais
Pharaon appela des sages et des en-
chanteurs; et les magiciens d'Egypte,
eux aussi, en firent autant par leurs
enchantements. '- Ils jetèrenttous leurs
verges, et elles devinrent des ser-
pents. Et la verge d'Aaron engloutit
'Le cœur de Pharaon
leurs
verges.
s'endurcit, et il n'écouta point Moïse et
dis. -^"Et .Moïse répondit en présence Aaron, selon ce que l'Éternel avait dit.
de l'Eternel : Voici, je n'ai pas la pa-
role facile ; comment Pharaon m'écou-
terait-il ?
Les di.v plaies.
Chap. T II. ' L'Éternel dit à Moïse :
Vois, je te fais Dieu pour Pharaon; et
Aaron, ton frère, sera ton pro))hète.
-Toi, tu diras tout ce que je t'ordon
nerai; et Aaron, ton frère, parlera à
Pharaon, jiour qu'il laisse aller les en-
fants d Israël hors de son pays. •'Et
moi, j'endurcirai le cœur de Pharaon,
<?t je midtiplierai mes signes et mes
miracles dans le pays d'Egypte. ''Pha-
raon ne vous écoutera point. Je met-
trai ma main sur l'Egypte, et je ferai
"L'Éternel dit à Moïse : Pharaon a
le cœur endurci; il refuse de laisser
aller le peuple. '''Va vers Pharaon dès
le matin ; il sortira pour aller près de
l'eau, et tu te présenteras devant lui
au bord du fleuve. Tu prendras à ta
main la verge c{ui a été changée en
serpent, '"et tu diras à Pharaon : L'É-
ternel, le Dieu des Hébreux, m'a en-
voyé auprès de toi, pour te dire : Laisse
aller mon peiq>le, afin ([u'il me serve
dans le désert. Et voici, jusqu'à pré-
sent tu n'as point écouté. '"Ainsi parle
l'Éternel : A ceci tu connaîtras que je
suis l'Eternel. Je vais frapper les eaux
du fleuve avec la verge qui est dans
ma main; et elles seront changées en
67
C/inp. 7 , is-8, 13.
EXODE.
sang. **Les poissons qui sont dans le tes pétrins. -^Les grenouilles monte
fleuve ])ériront, le fleuve se corrom-
pra, et les Egyptiens s'efforceront en
vain de boire l'eau du fleuve.
"L'Éternel dit à Moïse : Dis à Aaron:
Prends ta verge, et étends ta main sur
les eaux des Egyptiens, sur leurs ri-
vières, sur leurs ruisseaux, sur leurs
étangs, et sur tous leurs amas d'eaux.
Elles deviendront du sang; et il y aura
du sang dans tout le pays d'Egypte,
dans les vases de bois et dans les vases
de pierre. -"Moïse et Aaron firent ce
(pie l'Eternel avait ordonné. Aaron
leva la verge, et il frappa les eaux qui
étaient dans le fleuve, sous les yeux
de Phai'aon et sous les yeux de ses
serviteurs ; et toutes les eaux du fleuve
furent changées en sang. '-'Les pois-
sons qui étaient dans le fleuve péri-
rent, le fleuve se corrompit, les Egyj)-
tiens ne pouvaient ])his boire l'eau du
fleuve, et il y eut du sang dans tout le
pays d'Egypte. --Mais les magiciens
d'Egypte en firent autant ])ar leurs
enchantements. Le cœur de Pharaon
s'endurcit, et il n'écouta point Moïse
et Aaron, selon ce cjue l'Eternel avait
dit. -^Pharaon s'en retourna, et alla
dans sa maison ; et il ne prit pas même
à cœur ces choses. -''Tous les Egyp-
tiens creusèrent aux environs du fleu-
ve, pour trouver de l'eau à boire; car
ils ne pouvaient boire de l'eau du
fie
uve.
>I1
s écoula sept jours, après
c[ue l'Eternel eut frappé le fleuve.
-'^L'Eternel dit à Moïse : Va vers
Pharaon, et tu lui diras : Ainsi parle
rf]lernel : Laisse aller mon peuple,
afin qu'il me serve. -'Si tu refuses de
le laisser aller, je vais frapper par des
grenouilles toute l'étendue de ton
pays. -'^Le fleuve fourmillera de gre-
nouilles; elles monteront, et elles en-
treront dans ta maison, dans ta cham-
bre à coucher et dans ton lit, dans la
maison de tes serviteurs et dans celles
de ton jieuple, dans tes fours et dans
ront sur toi , sur ton peuple , et sur
tous tes serviteurs.
Chap. y III. ' L'Éternel dit à Moïse :
Dis à Aaron : Etends ta main avec ta
verge sur les rivières, sur les ruisseaux
et sur les étangs, et fais monter les
grenouilles sur le pays d'Egypte. -Aa-
ron étendit sa main sur les eaux de
l'Egypte ; et les grenouilles montèrent
et couvrirent le pays d'Egypte. ^Mais
les magiciens en firent autant par leurs
enchantements. Ils firent monter les
grenouilles sur le pays d'Egypte.
^Pharaon appela Moïse et Aaron, et
dit : Priez l'Eternel, afin qu'il éloigne
les grenouilles de moi et de mon ])eu-
ple ; et je laisserai aller le peuple, pour
qu'il offre des sacrifices à l'Eternel.
'^ Moïse dit à Pharaon : Glorifie-toi sur
moi ! Pour quand prierai-je l'Eternel
en ta faveur, en faveur de tes servi-
teurs et de ton peuple, afin qu'il retire
les grenouilles loin de toi et de tes
maisons ? Il n'en restera que dans le
fleuve. ^11 répondit: Pour demain. Et
Moïse dit : 11 en sera ainsi, afin cjue tu
saches que nul n'est semblable à l'E-
ternel, notre Dieu. 'Les grenouilles
s'éloigneront de toi et de tes maisons,
de tes serviteurs et de ton peuple; il
n'en restera que dans le fleuve. *Moïse
et Aaron sortirent de chez Pharaon.
Et Moïse cria à l'Eternel au sujet des
grenouilles dont il avait frappé Pha-
raon. ^L'l<]ternel fit ce que demandait
Moïse ; et les grenouilles périrent dans
les maisons, dans les cours etdansles
champs. '"On les entassa par mon-
ceaux, et le pays fut infecté. " Pharaon,
voyant qu'il y avait du relâche, endur-
cit son cœur, et il n'écouta ])oint Moïse
et Aaron, selon ce que l'Eternel avait
dit.
'-L'Éternel dit à Moïse : Dis à Aaron :
Etends ta verge, et frappe la poussière
de la terre. Elle se changera en poux,
dans tout le pays d'Egypte. '^Ils firent
68
EXODE.
Chap. S,v,-0,i.
ainsi. Aaron étendit sa main, avec sa
verge, et il frappa la poussière de la
terre; et elle fut changée en poux sur
les hommes et sur les animaux. Toute
la poussière de la terre fut changée
en poux, clans tout le pays d'Egypte.
'* Les magiciens employèrent leurs
enchantements, pour produire les
poux ; mais ils ne purent pas. Les poux
étaient sur les hommes et sur les
animaux. ''Et les magiciens dirent à
Pharaon : C'est le doigt de Dieu ! Le
cœur de Pharaon s'endurcit, et il n'é-
couta point Moïse et Aaron, selon ce
que rÉternel avait dit.
'•^L'Eternel dit à Moïse : Lève-toi de
bon matin, et présente-toi devant Pha-
raon ; il sortira pour aller près de l'eau.
Tu lui diras : Ainsi parle l'Eternel :
Laisse aller mon peviple, afin qu'il me
serve. '^Si tu ne laisses pas aller mon
peuple, je vais envoyer les mouches
venimeuses contre toi, contre tes ser-
viteurs, contre ton peuple et contre
tes maisons; les maisons des Egyp-
tiens seront remplies de mouches, et
le sol en sera couvert. '^Mais, en ce
jour-là, je distinguerai le pays de Go-
sen où habite mon peuple, et là il n'y
aura point de mouches, afin que tu
saches que moi, l'Eternel, je suis au
milieu de ce pays. ''M'établirai une
distinction entre mon peu[)le et ton
peuple. Ce signe sera pour demain.
-"L'Eternel fit ainsi. Il vint une quan-
tité de mouches venimeuses dans la
maison de Pharaon et de ses servi-
teurs, et tout le pays d'Egypte fut dé-
vasté par les mouches.
-'Pharaon appela Moïse et Aaron, et
dit: Allez, offrez des sacrifices à votre
Dieu dans le pays. -Moïse répondit : Il
n'est point convenable de faire ainsi ;
car nous offririons à l'Eternel, notre
Dieu, des sacrifices qui sont en abo-
mination aux Egyptiens. Et si nous
offrons, sous leurs yeux, des sacrifices
qui sont en abomination aux Egyp-
tiens , ne nous lajiideront-ils jias ?
-^Nous ferons trois journées de marche
dans le désert, et nous offrirons des
sacrifices à l'Eternel, notre Dieu, se-
lon ce qu'il nous dira. -'Pharaon dit:
Je A'ous laisserai aller, pour offrir à
l'Eternel, votre Dieu, des sacrifices
dans le désert; seulement, vous ne
vous éloignerez pas, en y allant. Priez
pour moi. "Moïse répondit: Je vais
sortir de chez toi, et je prierai l'Éter-
nel. Demain, les mouches s'éloione-
ront de Pharaon, de ses serviteurs et
de son peuj)le. IMais, que Pharaon ne
tronqie jibis, en refusant de laisser
aller le peuple, pour offrir des sacri-
fices à l'Eternel. ^* Moïse sortit de chez
Pharaon, et il pria l'Eternel. -"L'Eter-
nel fit ce que demandait Moïse; et les
mouches s'éloignèrent de Pharaon, de
ses serviteurs et de son peuple. Il n'en
resta pas une. -*Mais Pharaon, cette
fois encore, endurcit son cœur, et il
ne laissa jjoint aller le peuple.
Chap. IX. 'L'Eternel dit à Moïse :
Va vers Pharaon, et tu lui diras : Ainsi
parle l'Eternel, le Dieu des Hébreux:
Laisse aller mon peuple, afin qu'il me
serve. -Si tu refuses de le laisser aller,
et si tu le retiens encore, ^voici, la
main de l'Eternel sera sur tes trou-
])eanx qui sont dans les champs, sur
les chevaux, sur les ânes, sur les cha-
meaux, sur les bœufs et sur les brebis ;
il y aura une mortalité très grande.
'L'Eternel distinguera entre les trou-
peaux d'Israël et les troupeaux des
Egyptiens, et il ne périra rien de tout
ce qui est aux enfants d'Israël. H^'É-
ternel fixa le temps, et dit: Demain,
l'Eternel fera cela dans le pays. *Et
l'Éternel fit ainsi, dès le lendemain.
Tous les troupeaux des Égyptiens pé-
rirent, et il ne périt pas une béte des
troupeaux des enfants d'Israël. 'Pha-
raon s'informa de ce qui était ai-rivé ;
et voici, |)as une bête des troupeaux
d'Israël n'avait péri. Mais le cœur de
69
Chap. O^s-29.
EXODE.
Pharaon s'endurcit, et il ne laissa
point aller le peuple.
*L'Eternel dit à Moïse et à Aaron :
Remplissez vos mains de cendre de
à toi dans les champs. La grêle tom-
bera sur tous les hommes et sur tous
les animaux qui se trouveront dans les
champs et qui n'auront pas été recueil-
fournaise, et que Moïse la jette vers le lis dans les maisons, et ils périront.
ciel, sous les yeux de Pharaon. 'Elle
deviendra une poussière qui couvrira
tout le pays d'Egypte ; et elle produira,
dans tout le pays d'Egypte, sur les
hommes et sur les animaux, des ulcè-
res formés par une éruption de pus-
-"Ceux des serviteurs de Pharaon qui
craignirent la parole de l'Eternel firent
retirer dans les maisons leurs servi-
teurs et leurs troupeaux. -'Mais ceux
qui ne prirent ])oint à cœur la parole
de l'Eternel laissèrent leurs serviteurs
tules. "*Ils prirent de la cendre de et leurs troupeaux dans les champs,
fournaise, et se présentèrent devant - - -
Pharaon; Moïse la jeta vers le ciel, et
elle produisit sur les hommes et sur
les animaux des ulcères formés par
une éruption de pustules. "Les magi-
ciens ne purent paraître devant Moïse,
à cause des ulcères ; car les ulcères
étaient sur les magiciens, comme sur
tous les Egyptiens. '-L'Eternel endur-
cit le cœur de Pharaon, et Pharaon
n'écouta point Moïse et Aaron, selon
ce que l'Eternel avait dit à Moïse.
'■^L'Eternel dit à Moïse : Lève-toi de
bon matin, et présente-toi devant Pha-
raon. Tu lui diras : Ainsi parle l'Eter-
nel, le Dieu des Hébreux : Laisse aller
mon peuple, afin qu'il me serve. ''*Car,
cette fois je vais envoyer toutes mes
plaies contre ton cœur, contre tes ser-
viteurs et contre ton peuple, afin que
tu saches que nul n'est semblable à
moi sur toute la terre. '^Si j'avais
étendu ma main, et que je t'eusse
frappé par la mortalité, toi et ton peu-
ple, tu aurais disparu de la terre.
'^Mais, je t'ai laissé subsister, afin que
tu voies ma puissance, et que l'on pu-
blie mon nom par toute la terre. ''Si
tu t'élèves encore contre mon peuple,
et si tu ne le laisses point aller, "*voici,
je ferai pleuvoir demain, à cette heure,
une grêle tellement forte, qu'il n'y en dra plus. -'-'Moïse lui dit : Quand je sor-
a point eu de semblable en Egypte tirai de la ville, je lèverai mes mains
depuis le jour où elle a été fondée vers l'Eternel, les tonnerres cesseront
jusqu'à présent. 'Tais donc mettre en et il n'y aura plus de grêle, afin que tu
sûreté tes troupeaux et tout ce qui est saches que la terre est à l'Eternel.
70
"L'Eternel dit à Moïse : Etends ta
main vers le ciel ; et qu'il tombe de la
grêle dans tout le paA's d'Égvpte sur
les hommes, sur les animaux, et sur
toutes les herbes des champs, dans le
pays d'Egypte. -^Moïse étendit sa verge
vers le ciel; et l'Eternel envoya des
tonnerres et de la grêle, et le feu se
promenait sur la terre. L'Eternel fît
pleuvoir de la grêle sur le pays d'E-
gypte. -•'Il tomba de la grêle, et le feu
se mêlait avec la grêle ; elle était tel-
lement forte qu'il n'y en avait point eu
de semblable dans tout le pays d'E-
gypte depuis qu'il existe comme na-
tion. -^La grêle frappa, dans tous le
pays d'Egypte, tout ce qui était dans
les champs, depuis les hommes jus-
qu'aux animaux; la grêle frappa aussi
toutes les herbes des champs, et brisa
tous les arbres des champs. -^Ce fut
seulement dans le pays de Gosen, où
étaient les enfants d'Israël, qu'il n'y
eut point de grêle.
-' Pharaon fit appeler Moïse et Aaron,
et leur dit : Cette fois, j'ai péché ; c'est
l'Éternel qui est le juste, et moi et mon
peuple nous sommes les coupables.
^'* Priez l'Eternel, pour qu'il n'y ait plus
de tonnerres et de grêle ; et je vous
laisserai aller, et l'on ne vous retien-
EXODE.
Chap. 0,30-10,16.
'"Mais je sais que toi et tes serviteurs,
vous ne craindrez pas encore rEternel
Dieu. ^' Le lin et l'orge avaient été frap-
pés, parce que l'orge était en épis et
que c'était la floraison du lin ; ^'le
froment et l'épeautre n'avaient point
été frappés, parce qu'ils sont tardifs.
^'Moïse sortit de cliez Pharaon, jiour
aller hors de la ville ; il leva ses mains
vers rEternel, les tonnerres et la grêle
cessèrent, et la pluie ne tomba plus
sur la terre. '^Pharaon, voyant que la
pluie, la grêle et les tonnerres avaient
cessé, continua de pécher, et il en-
durcit son cœur, lui et ses serviteurs.
'^Le cœur de Pharaon s'endurcit, et il
ne laissa ])oint aller les enfants d'Is-
raël, selon ce (|ue l'Eternel avait dit
par l'intermédiaire de Moïse.
Chap. X. 'L'Éternel dit à Moïse :
Va vers Pharaon, car j'ai endurci son
cœur et le cœur de ses serviteurs, pour
faire éclater mes signes au milieu
d'eux. *C'est aussi pour que tu racontes
à ton fils et au fîls de ton fils comment
j'ai traité les Egyptiens, et quels signes
j'ai fait éclater au milieu d'eux. Et vous
saurez que je suis l'Eternel. 'Moïse et
Aaron allèrent vers Pharaon, et lui di-
rent : Ainsi parle l'Eternel, le Dieu des
Hébreux : Jusques à quand refuseras-
tu de t'humilier devant moi ? Laisse
aller mon peuple, afin qu'il nie serve.
*Si tu refuses de laisser aller mon peu-
ple, voici, je ferai venir demain des
sauterelles dans toute l'étendue de ton
pays. ^ Elles couvriront la surface de
la terre, et l'on ne pourra plus voir la
terre ; elles déAoreront le reste de ce
qui est échappé, ce que vous a laissé
la grêle, elles dévoreront tous les ar-
bres qui croissent dans vos champs;
^ elles rempliront tes maisons, les mai-
sons de tous tes serviteurs et les mai-
sons de tous les Egyptiens. Tes pères
et les pères de tes pères n'auront rien
vu de pareil depuis qu'ils existent sur
la terre jusqu'à ce jour. Moïse se reti-
ra, et sortit de chez Pharaon. "Les ser-
viteurs de Pharaon lui dirent : Jusques
à quand cet homme sera-t-il pour nous
un |)iège ? Laisse aller ces gens, et
qu'ils servent l'Eternel, leur Dieu. Ne
vois-tu pas encore que l'Egypte périt ?
*0n fit revenir vers Pharaon Moïse
et Aaron : Allez, leur dit-il, servez
If^ternel, votre FJieu. Qui sont ceux
(|ui iront ? ^ Moïse répondit : Nous irons
avec nos enfants et nos vieillards, avec
nos fils et nos filles, avec nos brebis et
nos bœufs ; car c'est pour nous une
fête en l'honneur de l'Eternel. '"Pha-
raon leur dit : Que l'Eternel soit avec
vous, tout comme je vais vous laisser
aller, vous et vos enfants ! Prenez
garde, car le malheur est devant vous !
"Non, non; allez, vous les hommes,
et servez l'Eternel, car c'est là ce que
vous avez demandé. Et on les chassa
de la présence de Pharaon.
'-L'Eternel dit à Moïse : Étends ta
main sur le pays d'Egypte, et (jue les
sauterelles montent sur le pays d'E-
gypte; qu'elles dévorent toute l'herbe
de la terre, tout ce que la grêle a laissé.
"Moïse étendit sa verge sur le pays
d'Egypte; et l'Eternel fit souffler un
vent d'orient sur le pays toute cette
journée et toute la nuit. Quand ce fut
le matin, le vent d'orient avait apporté
les sauterelles. '''Les sauterelles mon-
tèrent sur le pays d'Egypte, et se posè-
rent dans toute l'étendue de l'Egypte;
elles étaient en si grande quantité qu'il
n'y avait jamais eu et qu'il n'y aura ja-
mais rien de semblable. '^ Elles cou-
vrirent la surface de toute la terre, et
la terre fut dans l'obscurité; elles dé-
vorèrent toute l'herbe de la terre et
tout le fruit des arbres, tout ce que la
grêle avait laissé ; et il ne resta aucune
verdure aux arbres ni à l'herbe des
chamj)s, dans tout le pays d'Egy])te.
'^Aussitôt Pharaon apj)ela Moïse et
Aaron, et dit : .l'ai péché contre l'E-
ternel , votre Dieu , et contre vous.
71
Chap. 10,11-1^, -2.
EXODE.
*' Mais pardonne mon j)éché pour cette Je ferai venir encore une plaie sur Pha-
fois seulement; et priez rÉternel, vo-
tre Dieu, afin qu'il éloigne de moi en-
core cette plaie mortelle. '''Moïse sor-
tit de chez Pharaon, et il pria rÉternel.
*'L'Eternel fit souffler un vent d'occi-
dent très fort, qui emporta les saute-
relles, et les précipita dans la mer
Rouge ; il ne resta pas une seule sau-
terelle dans toute l'étendue de l'E-
gypte. -"L'Eternel endurcit le cœur de
Pharaon, et Pharaon ne laissa point
aller les enfants d'Israël.
^'L'Éternel dit à Moïse : Étends ta
main vers le ciel, et qu'il y ait des té-
nèbres sur le pays d'Egypte, et que
l'on puisse les toucher. '^^ Moïse éten-
dit sa main vers le ciel; et il y eut
d'épaisses ténèbres dans tout le pays
d'Egypte, pendant trois jours. "^^On ne
se voyait pas les uns les autres, et per-
sonne ne se leva de sa place pendant
trois jours. Mais il y avait de la lumière
dans les lieux où habitaient tous les
enfants d'Israël.
'^■'Pharaon appela Moïse, et dit : Al-
lez, servez l'Éternel. Il n'y aura que
vos brebis et vos bœufs qui resteront,
et vos enfants jiourront aller avec vous.
^''Moïse répondit: Tu mettras toi-même
entre nos mains de quoi faire les sacri-
fices et les holocaustes , que nous of-
frirons à l'Eternel, notre Dieu. -'^Nos
troupeaux iront avec nous, et il ne res-
tera pas un ongle ; car c'est là que nous
prendrons pour servir l'Éternel, notre
Dieu; et, jusqu'à ce que nous soyons
arrivés, nous ne savons pas ce que nous
choisirons pour offrira l'Eternel. -'L'E-
ternel endurcit le cœur de Pharaon, et
Pharaon ne voulut point les laisser al-
ler. *" Pharaon dit à Moïse : Sors de
chez moi ! Garde-toi de paraître encore
en ma présence, car le jour où tu pa-
raîtras en ma présence, tu mourras.
^^Tu l'as dit ! répliqua Moïse, je ne pa-
raîtrai |)lus en ta présence.
Chap. XI. ' L'Éternel dit à Moïse :
raon et sur l'Egypte. Après cela, il vous
laissera partir d'ici. Lorsqu'il vous lais-
sera tout à fait aller, il vous chassera
même d'ici. ^Parle au peuple, pour que
chacun demande à son voisin et cha-
cune à sa voisine des vases d'argent et
des vases d'or. * L'Éternel fit trouver
grâce au peuple aux yeux des Egyp-
tiens ; Moïse lui-même était très con-
sidéré dans le pays d'Egypte, aux yeux
des serviteurs de Pharaon et aux yeux
du peuple.
*Moïse dit : Ainsi parle l'Éternel :
Vers le milieu de la nuit, je passerai
au travers de l'Egypte ; ^et tous les
premiers-nés mourront dans le pays
d'Egypte, depuis le premier-né de
Pharaon assis sur son trône, jusqu'au
premier-né de la servante qui est der-
rière la meule, et jusqu'à tous les pre-
miers-nés des animaux. ^11 y aura dans
tout le pays d'Egypte de grands cris,
tels qu'il n'y en a point eu et qu'il n'y
en aura plus de semblables. 'Mais par-
mi tous les enfants d'Israël, depuis les
hommes jusqu'aux animaux, pas même
un chien ne remuera sa langue, afin
que vous sachiez quelle différence l'É-
ternel fait entre l'Egypte et Israël.
*Alors tous tes serviteurs que voici des-
cendront vers moi et se prosterneront
devant moi, en disant : Sors, toi et tout
le peuple qui s'attache à tes pas ! Après
cela, je sortirai. Moïse sortit de chez
Pharaon, dans une ardente colère.
"L'Éternel dit à Moïse : Pharaon ne
vous écoutera point, afin que mes mi-
racles se multiplient dans le pays d'E-
gypte. '"Moïse et Aaron firent tous ces
miracles devant Pharaon, et Pharaon
ne laissa point aller les enfants d'Israël
hors de son pays.
Institution de la Pâqiie. — Mort des premiers-
nés. — Départ d'iigypte.
Chap. XII. ' L'Éternel dit à Moïse
et à Aaron dans le pays d'Egypte : -Ce
72
EXODE.
Chap. 1^,3-23.
mois-ci sera pour vous le premier pays d'Egypte. '*Vous conserverez le
des mois ; il sera pour vous le premier souvenir de ce jour, et vous le céléhre-
des mois de l'année. ^Parlez à toute rez par une fête en l'honneur de l'Eter-
l'assemhléed'lsraël, etdites : Ledixiè- nel ; vous le célébrerez comme une
e jour de ce mois, on prendra un loi perpétuelle pour vos descendants.
m
agneau pour chaque Famille, un agneau '^Pendant sept jours, vous mangerez
pour chaque maison. *Si la maison est des pains sans levain. Dès le premier
tro|) peu nombreuse pour un agneau, jour, il n'y aura plus de levain dans
on le prendra avec son [)lus proche vos maisons; car toute personne qui
voisin, selon le nombredes personnes; mangera du pain levé, du premier jour
vous compterez pour cet agneau d'à- au septième jour, sera retranchée d'Is-
près ce que chacun peut manger. ^Ce raël. "'Le premier jour, vous aurez une
sera un agneau sans défaut, mâle, âgé sainte convocation ; et le septième
d'un an; vous pourrez prendre un jour, vous aurez une sainte convoca-
•agneau ou un chevreau. *Vous le gar- tion. On ne fera aucun travail ces jours-
derez jusqu'au quatorzième jour de là; vous pourrez seulement préparer la
ce mois; et toute l'assemblée d'Israël nourriture de chaque personne. *' Vous
l'immolera entre les deux soirs ". "On observerez la fête des pains sans le-
prendra de son sang, et on en mettra vain, car c'est en ce jour même que
sur les deux poteaux et sur le linteau j'aurai fait sortir vos armées du pays
de la porte des maisons où l'on man- d'Egvpte ; vous observerez ce jour
géra. "^Cette même nuit, on en mangera comme une loi perpétuelle pour vos
la chair, rôtie au feu; on la mangera descendants. '*Le premier mois, le
avec des pains sans levain et des her- quatorzième jourdumois, ausoir, vous
manderez
mangerez des
.g^.^^ ^.^.. pains sans levam jus-
l)cs amères. ^Vous ne le
point à demi cuit et bouilli dans l'eau ; qu'au soir du vingt et unième jour,
mais il sera rôti au feu, avec la tète, '^Pendant sept jours, il ne se trouvera
les jambes et l'intérieur. '"Vous n'en point de levain dans vos maisons; car
laisserez rien jusqu'au matin; et, s'il toute personne qui mangera du pain
en reste quelque chose le matin, vous levé sera retranchée de l'assemblée
le brûlerez au feu. "Quand vous le d'Israël, c[ue ce soit un étranger ou un
mangerez, vous aurez vos reins ceints, indigène. -"Vous ne mangerez point de
vos souliers aux pieds, et votre bâton pain levé; dans toutes vos demeures,
à la main; et vous le mangerez à la vous mangerez des pains sans levain,
hâte. C'est la Pàque * de ri'^ternel. "-' Moïse appela tous les anciens d'Is-
'-Cette nuit-là, je passerai dans le raël, et leur dit : Allez prendre du bé-
pays d'Egypte, et je frapperai tous les tail pour vos familles, et immolez la
premiers-nés du pays d'Egypte, de- Pàcpie. --Vous prendrez ensuite un
|)uis les hommes jusqu'auxanimaux, et bouquet d'hysope, vous le tremperez
j'exercerai des jugements contre tous dans le sang qui sera dans le bassin,
les dieux de l'Egypte. Je suis l'Eter- et vous toucherez le linteau et les deux
ui
nel. ''Le sang vous servira de signe j^oteaux de la porte avec le sang q
sur les maisons où vous serez; je ver- sera dans le bassin. Nul de \()iis ne
rai le sang, et je passerai par-dessus sortira de sa maison jusqu'au matin,
vous, et il n'y aura jioint de plaie qui -''Ouand l'Eternel passera pour frapper
vous détruise, quand je frapperai le l'Egypte, et verra le sang sur le lin-
a. Entre /es deux soirs. On i-rnit que c'était l'intervalle compris. entre le coucher du soleil et la fui du cré-
puscule du soir. b. l'iitjue, mot qui sijjnifie littéralement action ttc /tasser.
7:$
Chap. J^,-vi-',9.
EXODE.
teau et sur les deux poteaux, l'Éternel
passera par-dessus la porte, et il ne
permettra pas au destructeur d'entrer
dans vos maisons pour frapper. -'Vous
observerez cela comme une loi pour
vous et pour vos enfants à perpétuité.
^^ Quand vous serez entrés dans le pays
que l'Eternel vous donnera, selon sa
promesse, vous observerez cet usage
sacré. -^Et lorsque vos enfants vous
diront : Que signifie pour vous cet
usage ? -^vous répondrez : C'est le sa-
crifice de Pàque en l'honneur de l'É-
ternel, qui a passé par-dessus les mai-
sons des enfants d'Israël en Egypte,
lorsqu'il frappa l'Egypte et qu'il sauva
nos maisons. Le peuple s'inclina et se
prosterna. ^*Et les enfants d'Israël s'en
allèrent, et firent ce que l'Eternel avait
ordonné à Moïse et à Aaron; ils firent
ainsi.
'-^Au milieu de la nuit, l'Eternel frap-
pa tous les premiers-nés dans le pays
d'Egypte, depuis le premier-né de Pha-
raon assis sur son trône, jusqu'au pre-
vases d'argent, des vases d'or et des
vêtements. ^^L'Eternelfittrouver grâce
au peuple aux yeux des Egyptiens, qui
se rendirent à leur demande. Et ils dé-
pouillèrent les Egyptiens.
^'Les enfants d'Israël partirent de
Ramsès pour Succoth au nombre d'en-
viron six cent mille hommes de pied,
sans les enfants. ^'^Une multitude de
gens de toute espèce montèrent avec
eux ; ils avaient aussi des troupeaux
considérables de brebis et de bœufs.
'"Us firent des gâteaux cuits sans le-
vain avec la pâte c[u'ils avaient empor-
tée d'Egypte, et qui n'était pas levée;
car ils avaient été chassés d'Egypte,
sans pouvoir tarder, et sans prendre
des provisions avec eux.
■'"Le séjour des enfants d'Israël en
Egypte fut de quatre cent trente ans.
■"Et au bout de quatre cent trente ans,
le jour même, toutes les armées de
l'Eternel sortirent du pays d'Egypte.
■•^ Cette nuit sera célébrée en l'honneur
de l'Eternel, parce qu'il les fit sortir
mier-né du cajitif dans sa prison, et du pays d'E]gypte; cette nuit sera cé-
jusqu'à tous les premiers-nés des ani-
maux. ^"Pharaon se leva de nuit, lui et
tous ses serviteurs, et tous les Egyp-
tiens ; et il y eut de grands cris en
Egypte, car il n'y avait point de mai-
son où il n'y eût un mort. ^'Dans la
nuit même. Pharaon appela Moïse et
Aaron, et leur dit : Levez-vous, sortez
du milieu de mon peuple, vous et les
enfants d'Israël. Allez, servez l'Éter-
nel, comme vous l'avez dit. ^"-Prenez
vos brebis et vos boeufs, comme a^ous
l'avez dit ; allez, et bénissez-moi. ''Les
Égyptiens pressaient le peuple, et
avaient hâte de le renvoyer du pays,
car ils disaient : Nous périrons tous.
'■•Le peuple emporta sa pâte, avant
qu'elle fût levée. Ils enveloppèrent les
pétrins dans leurs vêtements, et les
mirent sur leurs épaules. '^Les enfants
d'Israël firent ce que Moïse avait dit,
et ils demandèrent aux Égyptiens des l'étranger en séjour au milieu de vous
74
lébrée en l'honneur de l'Éternel par
tous les enfants d'Israël et par leurs
descendants.
*'L'Éternel dit à Moïse et à Aaron :
Voici une ordonnance au sujet de la
Pàque : Aucun étranger n'en mangera.
"Tu circonciras tout esclave acquis à
prix d'argent; alors il en mangera.
''^L'habitant et le mercenaire n'en man-
geront point. *^0n ne la mangera que
dans la maison ; vous n'emporterez
point de chair hors de la maison, et
Aous ne briserez aucun os. '"Toute l'as-
semblée d'Israël fera la Pàque. ■**Si un
étranger en séjour chez toi A'eut faire
la Pàcjue de l'Éternel, tout mâle de sa
maison devra être circoncis; alors il
s'approchera pour la faiie, et il sera
comme l'indigène; mais aucun incir-
concis n'en mangera. '''•'La même loi
existera pour l'indigène comme pour
EXODE.
t 'h ap . 13, M- 13,10.
Oriloiini/ lires sur lu Pàqiie
et sur les prcniicrs-i>és.
="'r()u>s les cnf^mts d'Israël fn-cnt ce " Ouan*! l'Eternel t'aura fait entrer
(lue l'Eternel avait ordonné ù Moïse et dans le ])ays des Cananéens, comme il
à Aaron ; ils firent ainsi. ^' Et ce même l'a juré à toi et à tes pères, et qu'il te
jour, l'Eternel fit sortir du jiays d'E- l'aura donné, '-tu consacreras à l'Éter-
gypte les enfants d'Israël, selon leurs nel tout ])remier-né, même tout pre-
armées. mier-né des animaux que tu auras : les
mâles appartiennent à l'Éternel. '^Tu
rachèteras avec un agneau tout pre-
mier-né de l'âne; et, si tu ne le rachè-
Chap. XIII. ' L'Eternel parla à tes pas, tu lui briseras la nuque. Tu
Moïse, et dit : "Consacre-moi tout pre- rachèteras aussi tout premier-né de
mier-né, tout premier- né parmi li-s l'homme parmi tes fils. '■'Et lorsque
enfants d'Israël, tant des hommes que ton fils te demandera un jour : Que si-
des animaux: il m'a])partient. gnifie cela? tu lui répondras : Par sa
^Moïse dit au peuple : Souvenez- main puissante, l'Eternel nous a fait
vous de ce jour, où vous êtes sortis sortir d'Egypte, de la maison de servi-
d'Egypte, de la maison de servitude; tude; '^et, comme Pharaon s'obstinait
car c'est par sa main puissante que à ne point nous laisser aller, l'Éternel
l'Éternel vous en a fait sortir. On ne fit mourir tous les premiers-nés dans
mangera point de pain levé. *Vous sor- le pays d'Egypte, depuis les premiers-
tezaujourd'hui, dans le moisdesépis". nés des hommes jusqu'aux premiers-
'"* Quand l'Eternel t'aura fait entrer dans nés des animaux. Voilà pourquoi j'offre
le pays des Cananéens, des Héthiens, en sacrifice à l'Éternel tout premier-né
des Amoréens, des Héviens et des Je- des mâles, et je rachète tout premier-
busiens, qu'il a juré à tes pères de te né de mes fils. '"Ce sera comme un si-
donner, pays où coulent le lait et le gne sur ta main et comme des fron-
miel, tu rendras ce culte à l'Éternel teaux entre tes yeux; car c'est par sa
dans ce niêine mois. * Pendant sept main puissante que l'Eternel nous a
jours, tu mangeras des pains sans le- fait sortir d'Egypte,
vain ; et le septième jour, il y aura une
fête en l'honneur de l'Éternel. ^On
mangera des pains sans levain pendant
les sept jours; on ne verra point chez
toi de pain levé, et l'on ne verra point
chez toi de levain, dans toute l'étendue
de ton pays. *Tu diras alors à ton fils :
C'est en mémoire de ce que l'Éternel pie pourrait se repentir en voyant la
a fait pour moi, lorsque je suis sorti guerre, et retourner en Égvj)te. '^Mais
d'Egypte. "Ce sera pour toi comme un Dieu fit faire au peuple un détour par
signe sur ta main et comme un souve- le chemin du désert, vers la mer Rouge,
nir entre tes yeux, afin que la loi de Les enfants d'Israël montèrent en ar-
l'Eternel soit dans ta bouche; car c'est mes hors du pays d'Egypte. '"Moïse
par sa main puissante que l'Éternel t'a prit avec lui les os de Joseph; car Jo-
fait sortir d'Egypte. '"Tu observeras seph avait fait jurer les fils d'Israël, en
cette ordonnance au temps fixé, d'an- disant: Dieu vous visitera, et vous ferez
née en année. remonter avec vous mes os loin d'ici.
a. Le mois des épis (héb. Abth), appelé plus tard mois de Nisan, commençait avec la nouvelle lune qui suit
l'équinnxe du printemps (Mais-Aviiî) : c'était le premier mois de l'année religieuse des Israélites. — L'année
civile datait du mois de 'J'isri, cummonçant avec la nouvelle lune qui suit l'équinoxe d'automne (Sept. -Cet.).
Marche i'ers le désert. — Passage de la nier
Rouge.
'"Lorsque Pharaon laissa aller le peu-
]i\e, Dieu ne le conduisit jioint par le
chemin du pays des Philistins, quoique
le plus proche; car Dieu dit: Le peu-
/.j
Chap. lS,-20-l^f,-n.
EXODE.
^"IlspartirentdeSuccoth, et ils cam- Égyptiens étaient en marche derrière
pèrent à Etham, à rextrémitc du dé- eux. Et les enfants d'Israël eurent une
sert. -'L']']ternel allait devant eux, le grande frayeur, et crièrent à l'Eternel,
jour dans une colonne de nuée pour "Ils dirent à Moïse : N'y avait-il pas
les guider dans leur chemin, et la nuit des sé]iulcres en Egypte, sans qu'il fût
dans une colonne de feu pour les éclai- besoin de nous mener mourir au dé-
rer, afin qu'ils marchassent] our et nuit, sert? Que nous as-tu fait en nous fai-
^^Lacolonne de nuée ne se retirait point saut sortir d'Egypte? '^N'est-ce pas là
de devant le peuple pendant le jour, ni ce que nous te disions en Egypte :
la colonne de feu pendant la nuit. Laisse-nous servir les Egyptiens, car
Chap. XIV. ' L'Eternel 23arla à Moi- nous aimons mieux servir les Egyp-
se, et dit : -Parle aux enfants d'Israël; tiens que de mourir au désert? ''Moïse
qu'ils se détournent, et cju'ils campent répondit au peuple : Ne craignez rien,
devant Pi-Hahiroth, entre Migdol et la restez en place, et regai'dez la déli-
mer, A'is-à-vis de Baal-Tsephon ; c'est vrance que l'Eternel va vous accorder
en face de ce lieu que vous camperez, en ce jour; car les Egyptiens c|ue vous
près de la mer. ''Pharaon dira des en- voyez aujourd'hui, vous ne les ver-
fants d'Israël : Ils sont égarés dans le rez plus jamais. '*L'Eternel combattra
])ays; le désert les enferme. ''J'endur-
cirai le cœur de Pharaon, et il les pour-
suivra; mais Pharaon et toute son ar-
mée serviront à faire éclater ma gloire,
et les Egyptiens sauront que je suis
l'Eternel. Et les enfants d'Israël firent
ainsi.
pour Aous; et vous, gardez le silence.
'^L'Eternel dit à Moïse : Pourquoi
ces cris? Parle aux enfants d'Israël ; et
qu'ils marchent. '"Toi, lève ta verge,
étends ta main sur la mer, et fends-la;
et les enfants d'Israël entreront ali mi-
lieu de la mer à sec. '"Et moi, je vais
^On annonça au roi d'Egvpte que le endurcir le cœur des Egvptiens, pour
peuple avait pris la fuite. Alors le cœur qu'ils y entrent après eux ; et Pharaon
de Pharaon et celui de ses serviteurs et toute son armée, ses chars et ses ca-
furent changés à l'égard du peujile. Ils valiers, feront éclater ma gloire. "*Et
dirent : Qu'avons-nous fait, en laissant les Egyptiens sauront que je suis l'E-
aller Israël, dont nous n'aurons plus ternel, quand Pharaon, ses chars et ses
les services? *Et Pharaon attela son cavaliers, auront fait éclater ma gloire,
char, et il prit son ]icu|:)le avec lui. 'Il '"L'ange de Dieu, qui allait devant le
])rit six cents chars d'élite, et tous les camp d'Israël, partit et alla derrière
chars de l'Egypte; il y avait sur tous eux; et la colonne de nuée qui les pré-
des combattants. *L'Eternel endurcit cédait, partit et se tint derrière eux.
le cœur de Pharaon, roi d'Egypte, et -"Elle se plaça entre le camp des Egyp-
Pharaonpoursuivitlesenfantsd'Israël. tiens et le camp d'Israël. Cette nuée
Les enfants d'Israël étaient sortis la était ténébreuse d'un côté, et de l'au-
main levée". ^Les Egvptiens les pour- tre elle éclairait la nuit. Et les deux
suivirent; et tous les chevaux, les chars camps n'approchèrent point l'un de
de Pharaon, ses cavaliers et son armée, l'autre pendant toute la nuit,
les atteignirent campés près de la mer, -'Moïse étendit sa main sur la mer.
vers Pi-Hahiroth, vis-à-vis de Baal- Et l'Eternel refoula la mer par un vent
Tsephon. d'orient, qui souffla avec impétuosité
"•Pharaon approchait. Les enfants toute la nuit; il mit la mer à sec, et les
d'Israël levèrent les yeux, et voici, les eaux se fendirent. "Les enfants d'Is-
a. C'est-à-dire, ouvertement.
70
EXODE.
Chap. li,-23-l5,9.
racl entrèrent lui milieu de la mer à au milieu de la mer. -*Les eaux revin-
sec, et les eaux formaient comme une rent, et couvrirent les chars, les cava-
murailleà leur droite et à leur gauche, liers et toute l'armée de Pharaon, qui
-^Les Egyptiens les ])oursuivirent ; et étaient entrés dans la mer après les
tous les chevaux de Pharaon, ses chars enfants d'Israël ; et il n'en échapjia pas
et ses cavaliers entrèrent après eux au
milieu de la mer. '-^A la veille du ma-
tin", l'Eternel regarda le camj) des I
Egyptiens, depuis la colonne de feu et
de nuée, et il mit en désordre le camp ^"En ce jour, l'Eternel délivra Israël
des Egyptiens. -=11 ùta les roues de de la main des Egyptiens; et Israël vit
leurs chars et en rendit la marche dif- sur le rivage de la mer les Egyptiens
ficile. Les Égyptiens dirent alors : qui étaient morts. ^'Israël vit la main
Fuyons devant Israël, car l'Eternel ])uissante, que l'Eternel avait dirigée
combat pour lui contre les Egyptiens, contre les Egyptiens. Et le peuple crai-
gnit l'Eternel, et il crut en l'Eternel et
en Moïse, son serviteur.
un seul. -'■'Mais les enfants d'Israël mar-
chèrent à sec au milieu de la mer, et
es eaux formaient comme une muraille
à leur droite et à leur gauche.
Cantique.
Chap. XV. *Alors Moïse et les en-
-^L'Eternel dit à Moïse : Etends ta
main sur la mer; et les eaux revicn-
d ront sur les Egyptiens , su r leurs chars
et sur leurs cavaliers. -'Moïse étendit
sa main sur la mer. Et vers le matin,
la mer reprit son impétuosité, et les
Egyptiens s'enfuirent à son approche ; fants d'Israël chantèrent ce cantique à
mais l'Eternel préci])ita les Egyptiens l'Eternel. Ils dirent :
Je chanterai à l'Eternel, car il a fait éclater sa gloire;
II a précipité dans la mer le cheval et son cavalier.
-L'Eternel est ma force et le sujet de mes louanges;
C'est lui qui m'a sauvé.
Il est mon Dieu : je le célébrerai ;
Il est le Dieu de mon père : je l'exalterai.
^L'Eternel est un vaillant guerrier;
L'Eternel est son nom.
*II a lancé dans la mer les chars de Pharaon et son armée;
Ses combattants d'élite ont été engloutis dans la mer Rouge.
^Les ilôts les ont couverts :
Ils sont descendus au fond des eaux, comme une pierre.
^Ta droite, ô Eternel! a signalé sa force;
Ta droite, ô Eternel! a écrasé l'ennemi.
"Par la grandeur de ta majesté
Tu renverses tes adversaires;
Tu déchaînes ta colère :
Elle les consume comme du chaume.
*Au souffle de tes narines, les eaux se sont amoncelées,
Les courants se sont dressés comme une muraille.
Les flots se sont durcis au milieu de la mer.
"L'ennemi disait : je poursuivrai, j'atteindrai,
a. Liv nuit il.ilt p;irtaifi'f en Iriiis vciUi's.
77
Chap. l5,io-n. EXODE.
Je partagerai le butin ;
Âla vengeance sera assouvie,
Je tirerai Tépée, ma main les détruira.
"Tu as soufflé de ton haleine :
La mer les a couverts ;
Ils se sont enfoncés comme du plomb,
Dans la profondeur des eaux.
"Oui est comme toi parmi les dieux, ô Eternel?
Qui est comme toi magnifique en sainteté,
Digne de louanges.
Opérant des prodiges?
'-Tu as étendu ta droite :
La terre les a engloutis.
'^Par ta miséricorde tu as conduit,
Tu as délivré ce peuple ;
Par ta puissance tu le diriges
Vers la demeure de ta sainteté.
'■'Les peuples l'apprennent, et ils tremblent :
La terreur s'empare des Philistins;
'^Les chefs d'Edom s'épouvantent;
Un tremblement saisit les guerriers de Moab;
Tous les habitants de Canaan tombent en défaillance.
'*^La crainte et la frayeur les surprendront;
Par la grandeur de ton bras
Ils deviendront muets comme une pierre.
Jusqu'à ce que ton peuple soit passé, ô Eternel !
Jusqu'à ce qu'il soit passé
Le peuple que tu as accjuis.
''Tu les amèneras et tu les établiras sur la montamie de ton héritaare.
Au lieu que tu as préparé pour ta demeure, ô Eternel!
Au sanctuaire, Seigneur! cpie tes mains ont fondé.
'^L'Éternel régnera éternellement et à toujours.
'^Car les chevaux de Pharaon, ses chars et ses cavaliers sont entrés
Et l'Eternel a ramené sur eux les eaux de la mer; [dans la mer.
Mais les enfants d'Israël ont marché à sec au milieu de la mer.
-"Alarie, la prophétesse, sœur d'Aaron, prit à sa main un tambourin, et toutes
les femmes vinrent après elle, avec des tambourins et en dansant. -'Marie ré-
pondait aux enfants d'Israël :
Chantez à l'Eternel, car il a fait éclater sa gloire;
Il a précipité dans la mer le cheval et son cavalier.
78
EXODE.
CImp. 15, s2- 10, 11.
LE PEUPLE D ISRAËL DANS LE DESERT
[Chap. 15, 22-iO.)
/.es caii.v (le Mara. — Mnriitiircs des Israélites dans le désert de Sin. — Les cailles et la manne.
Le sabbat.
--Moïse fit partir Israël de la mer viande, quand nous mangions du pain
Uouge. Ils prirent la direction du dé
sert de Sehur ; et, après trois journées
de marche dans le désert, ils ne trou-
vèrent point d'eau. -'Ils arri^èrent à
Mara ; mais ils ne purent pas boire leau
tic Mara, parce qu'elle était amère
à satiété? Car vous nous avez menés
dans ce désert, pour faire mourir de
faim toute cette multitude.
^L'Eternel dit à Aloïse : Voici, je fe-
rai pleuvoir pour vous du pain, du haut
des cieux. Le peuple sortira, et en ra-
C'est pourquoi ce lieu fut aj^.pelé Mara". massera, jour par jour, la quantité né-
"Le peuple murmura contre ^loïse, en cessaire, afin queje le mette à l'épreuve,
disant: Que boirons-nous ?"Moïse cria et cjue je voie s'il marchera, ou non, se-
à l'Éternel ; et l'Éternel lui indiqua un Ion ma loi. ^Le sixième jour, lorsqu'ils
i)ois, qu'il jeta dans l'eau. Et l'eau de- préj^areront ce qu'ils auront apporté,
vintdouce. Cel'utlàquerEterneldonna il s'en trouvera le double de ce qu'ils
au peu})le des lois et des ordonnances, ramasseront jour par jour,
et ce fut là qu'il le mit à l'épreuve. '-''Il "^Moise et Aaron dirent à tous les
dit: Si tu écoutes attentivement la voix enfants d'Israël: Ce soir, vous com-
de l'Éternel, ton Dieu, si tu fais ce qui prendrez que c'est l'Eternel qui vous
est droit à ses yeux, si tu prêtes l'oreille a fait sortir du pays d'Egypte. "Et, au
à ses commandements, et si tu obser- matin, vous verrez la gloire de l'Eter-
ves toutes ses lois, je ne te frapperai nel, parce qu'il a entendu vos mur-
d'aucune des maladies dont j'ai frappé mures contre l'Éternel; car que som-
les Egyptiens ; car je suis l'Eternel, qui mes-nous, pour que vous murmuriez
te guérit. contre nous ? *Moïse dit : L'Eternel
^^Ils arrivèrent à Elim, où il y avait vous donnera ce soir de la viande à
douze sourcesd'eauetsoixante-dix pal- manger, et au matin du pain à satiété,
miers. Ils campèrent là, près de l'eau, parce que l'Eternel a entendu les mur-
Chap. XVI. 'Toute l'assemblée mures que vous avez proférés contre
des enfants d'Israël partit d'Élim, et ils lui; car que sommes-nous? Ce n'est
arrivèrent au désert de Sin, qui est pas contre nous que sont vos murmu-
entre Elim et Sinaï, le quinzième jour res, c'est contre l'Eternel,
tlu second mois après leur sortie du 'Moïse dit à Aaron : Dis à toute l'as-
jniys d'Egypte. -Et toute l'assemblée
des enfants d'Israël murmura dans le
désert contre Moïse et Aaron. 'Les
semblée des enfants d'Israël : Appro-
chez-vous devant l'Eternel, car il a
entendu vos murmures. '"Et tandis
enfants d'Israël leur dirent : Que ne qu'Aaron parlait à toute l'assemblée
sommes-nous morts ])ar la main de des enfants d'Israël, ils se tournèrent
l'Eternel dans le pays d'Egypte, quand du côté du désert, et voici, la gloire
nous étions assis près des pots de de l'Éternel parut dans la nuée. "L'E-
a. Mara sig'nific amertume.
79
Chap. 10, i-i-
■33.
EXODE.
ternel, s'adressant à Moïse, dit: ''J'ai principaux de rassemblée vinrent le
entendu les murmures des enfants rapporter à Moïse. -''Et Moïse leur dit:
d'Israël. Dis-leur: Entre les deux soirs C'est ce que l'Eternel a ordonné. De-
vous mangerez de la viande, et au ma- main est le jour du repos, le sabbat
tin vous vous rassasierez de pain; et consacré à l'Eternel; faites cuire ce
vous saurez cjue je suis l'Eternel, votre que vous avez à faire cuire, faites bouil-
Dieu. lir ce c{ue vous avez à faire bouillir, et
''Le soir, il survint des cailles qui mettez en réserve jusqu'au matin tout
couvrirent le camp ; et, au matin, il y ce qui restera. -'Ils le laissèrent jus-
eut une couche de rosée autour du qu'au matin, comme Moïse l'avait or-
cam]:). '''Quand cette rosée fut dissi- donné; et cela ne devint point infect,
pée, il y avait à la surface du désert et il ne s'y mit point de vers. -^Moïse
quelque chose de menu comme des dit: Mangez-le aujourd'hui, car c'est
grains, quelque chose de menu comme le jour du sabbat; aujourd'hui vous
la gelée blanche sur la terre. '^Les en- n'en trouverez point dans la campa-
fants d'Israël regardèrent et ils se di- gne. -^Pendant six jours vous en ra-
rent l'un à l'autre : Qu'est-ce que cela? masserez; mais le septième jour, cjui
car ils ne savaient pas ce que c'était, est le sabbat, il n'y en aura point.
Moïse leur dit: C'est le pain que l'E- -'Le septième jour, quelques-uns
ternel vous donne pour nourriture, du peuple sortirent pour en ramasser,
'^Voici ce que l'Eternel a ordonné : et ils n'en trouvèrent point. **Alors
Que chacun de vous en ramasse ce l'Eternel dit à Moïse : Jusques à quand
qu'il faut pour sa nourriture, un orner retuserez-vous d'observer mes com-
par tête, suivant le nombre de vos per- mandements et mes lois ? -^Considérez
sonnes; chacun en prendra pour ceux que l'Eternel vous a donné le sabbat;
qui sont dans sa tente. c'est pourquoi il vous donne au sixième
''Les Israélites firent ainsi ; et ils en jour de la nourriture pour deux jours,
ramassèrent les uns plus, les autres Que chacun reste à sa place, et que
moins. '*0n mesurait ensuite avec l'o- personne ne sorte du lieu où il est au
mer; celui qui avait ramassé plus septième jour,
n'avait rien de troj), et celui (pii avait
ramassé moins n'en manquait pas.
Chacun ramassait ce cpi'il fallait pour
sa nourriture. '^Moïse leur dit: Que
personne n'en laisse jusqu'au matin.
^•'Ils n'écoutèrent pas Moïse, et il v
eut des gens qui en laissèrent jusqu'au goût d'un gâteau au miel,
matin; mais il s'y mit des vers, et cela ^-Moïse dit. Voici ce que l'Eternel a
devint infect. Moïse fut irrité contre ordonné: Qu'un omer rempli de manne
ces gens. ^'Tous les matins, chacun soit conservé pour vos descendants,
ramassait ce qu'il fallait pour sa nour- afin qu'ils voient le pain que je vous
'"Et le peuple se reposa le septième
jour.
"La maison d'Israël donna à cette
nourriture le nom de manne". Elle
ressemblait à de la graine de corian-
dre*; elle était blanche, et avait le
riture; et quand venait la chaleur du
soleil, cela fondait.
-^Le sixième jour, ils ramassèrent
une quantité double de nourriture.
ai fait manger dans le désert, après
vous avoir fait sortir du pays d'Egypte.
^•■'Et Moïse dit à Aaron : Prends un
vase, mets-y de la manne ])lein un
deux omers pour chacun. Tous les omer, et dépose-le devant l'Eternel,
a. Marine, hébreu man. nom tiré de l'exclamation que poussèrent les Israélites, en la voyant pour la première
fois : Man IIou « Qu'est-ce ? » (verset 15). b. Coriandre, nom d'une plante.
80
EXODE.
Ch a p. 1 6, 31,-18,3.
en disant: L'Éternel est-il au milieu
de nous, ou n'y est-il pas ?
* Amalek vint combattre Israël à Re-
phidim. 'Alors Moïse dit à Josué :
C;hoisis-nous des hommes, sors, et
combats Amalek; demain je me tien-
drai sur le sommet de la colline, la
verge de Dieu dans ma main.
in
osue
fit ce que lui avait dit Moïse, pour
combattre Amalek. Et Moïse, Aaron
afin qu'il soit conservé pour vos des-
cendants. ^■'Suivant l'ordre donné par
l'Eternel à Moïse, Aaron le déposa de-
vant le témoignage ", afin qu'il fût con-
.servé.
'^Les enfants d'Israël mangèrent la
manne pendant quarante ans, jusqu'à
leur arrivée dans un pays habité; ils
mangèrent la manne jusqu'à leur arri-
vée aux frontières du pays de Canaan.
'^L'omer est la dixième partie de et Hur montèrent au sommet de la col-
l'épha. line. "Lorsque Moïse élevait sa main,
Israël était le plus fort; et lorsqu'il
Murmures à Rephidim. —Le rocher cVlioreh. baissait Sa main, Amalek était le plus
Amalek vaincu. r . lo, . i ni .. ,. !• .
tort. '-Les mains de Moïse étant fati-
Chap. XVII. 'Toute l'assemblée guées, ils prirent une pierre qu'ils
des enfants d'Israël partit du désert placèrent sous lui, et il s'assit dessus,
de Sin, selon les marches que l'Eter- Aaron et Hur soutenaient ses mains,
nel leur avait ordonnées; et ils cam- l'un d'un côté, l'autre de l'autre; et
pèrent à Rephidim, où le peuple ne ses mains restèrent fermes jusqu'au
trouva point d'eau à boire. -Alors le coucher du soleil. '^Et Josué vainquit
])euple chercha querelle à Moïse. Ils Amalek et son peuple, au tranchant
dirent : Donnez-nous de l'eau à boire, de l'épée.
Moïse leur répondit: Pourquoi me '^L'Eternel dit à Moïse: Ecris cela
cherchez-vous ([uerelle? Pourquoi ten- dans le livre, pour que le souvenir
tez-vous l'Eternel ? 'Le peuple était là, s'en conserve, et déclare à Josué que
pressé par la soif, et murmurait contre j'effacerai la mémoire d'Amalek de
Moïse. 11 disait: Pourquoi nous as-tu dessous les cieux.
fait monter hors d'Egypte, pour me '^Moïse bâtit un autel, et lui donna
faire mourir de soif avec mes enfants pour nom l'Eternel ma bannière. 'Ml
et mes troupeaux ? •'Moïse cria à l'E- dit : Parce que la main a été levée sur
ternel, en disant: Que ferai-je à ce le trône de l'Eternel, il y aura guerre
peuple ? Encore un peu, et ils me lapi- de l'Eternel contre Amalek, de géné-
deront. ^L'Eternel dit à Moïse : Passe
devant le peuple, et prends avec toi
des anciens d'Israël ; prends aussi dans
ta main ta verge avec laquelle tu as
ration en génération.
Visite de Jéthro à Moïse.
Chap. XVIII. 'Jéthro, prêtre de
frappé le fleuve, et marche ! ^Voici, je Madian, beau-père de Moïse, apprit
me tiendrai devant toi sur le rocher tout ce que Dieu avait fait en faveur
d'IIoreb; tu frapperas le rocher, et il de Moïse et d'Israël, son peuple; il
en sortira de l'eau, et le peuple boira, apprit que l'Eternel avait fait sortir
Et Moïse fit ainsi, aux yeux des an- Israël d'Egyjjte. -Jéthro, beau-père
ciens d'Israël. "Il donna à ce lieu le de Moïse, prit Séphora, femme de
nom de Massa et Meriba*, parce que Moïse, qui avait été renvoyée. 'Il prit
les enfants d'Israël avaient contesté, aussi les deux fils de Séphora; l'un se
et parce qu'ils avaient tenté l'Eternel, nommait Guerschom'^, car Moïse avait
o. Le témoignage, c'est-ii-dire les tables de la loi. C'est seulement plus tard que dut s'effectuer le dépôt de
ce vase de manne. b. Massa et Meriba signifient tentation et querelle. c. Guerscliom, voy. 2, 2-2.
81
Chap. 18.U-19,:
EXODE.
dit: J'habite un pays étranger; '' l'autre ont quelque affaire, ils viennent à moi;
se nommait Eliézer", car il avait dit : je prononce entre eux, et je fais con-
Le Dieu de mon père m'a secouru, et naître les ordonnances de Dieu et ses
il m'a délivré de l'épée de Pharaon, lois. '"Le beau-père de Moïse lui dit:
^Jéthro, beau-père de Moïse, avec les Ce que tu fais n'est pas bien. '"Tu t'é-
fds et la femme de Moïse, vint au dé- puiseras toi-même, et tu épuiseras ce
sert où il campait, à la montagne de peuple qui est avec toi; car la chose
Dieu. '^11 fit dire à Moïse: Moi, ton est au-dessus de tes forces, tu ne pour-
beau-père Jéthro, je viens vers toi, ras pas y suffire seul. "^Maintenant
avec ta femme et ses deux fils. écoute ma voix; je vais te donner un
"Moïse sortit au-devant de son beau- conseil, et que Dieu soit avec toi ! Sois
père, il se prosterna, et il le baisa. Ils l'interprète du peuple auprès de Dieu,
s'informèrent réciproquement de leur et porte les affaires devant Dieu. -"En-
santé, et ils entrèrent dans la tente de seigne-leur les ordonnances et les lois;
Moïse. "Moïse raconta à son beau-père et fais-leur connaître le chemin qu'ils
tout ce que l'Eternel avait fait à Pha- doivent suivre, et ce qu'ils doivent
raon et à l'Egypte à cause d'Israël, faire. -'Choisis parmi tout le peuple
toutes les souffrances qui leur étaient des hommes capables, craignant Dieu,
survenues en chemin, et comment l'E- des hommes intègres, ennemis de la
ternel les avait délivrés. ^Jéthro se cupidité; établis-les sur eux comme
réjouit de tout le bien que l'Eternel chefs de mille, chefs de cent, chefs de
avait lait à Israël, et de ce qu'il l'avait cinquante et chefs de dix. ^^ Qu'ils ju-
délivré de la main des E]gyptiens. '"Et gent le peuple en tout temps; qu'ils
Jéthro dit : Béni soit l'Eternel, qui portent devant toi toutes les affaires
vous a délivrés de la main des Egyp- importantes, et qu'ils prononcent eux-
tiens et de la main de Pharaon; qui a mêmes sur les petites causes. Allège
délivré le peuple delà main des Egyp- ta charge, et qu'ils la portent avec toi.
tiens! "Je reconnais maintenant que -''Si tu fais cela, et que Dieu te donne
l'Eternel est plus grand que tous les des ordres, tu pourras y suffire, et tout
dieux ; car la méchanceté des Egyp- ce peuple parviendra heureusement à
tiens est retombée sur eux. '-Jéthro, sa destination.
beau-père de Moïse, offrit à Dieu un -''Moïse écouta la voix de son beau-
holocauste et des sacrifices. Aaron et père, et fit tout ce qu'il avait dit.
tous les anciens d'Israël vinrent parti- -^ Moïse choisit des hommes capables
ciper au repas avec le beau-père de parmi tout Israël, et il les établit chefs
Moïse, en présence de Dieu. du peuple, chefs de mille, chefs de
"Le lendemain. Moïse s'assit pour cent, chefs decinquanteetchefs de dix.
juger le peuple, et le peuple se tint '-''Ilsjugeaient le peuple en tout temps;
devant lui depuis le matin jusqu'au ils ])ortaient devant Moïse les affaires
soir. '''Le beau-père de Moïse vit tout difficiles, et ils prononçaient eux-mê-
ce qu'il faisait pour le peuple, et il dit : mes sur toutes les petites causes.
Que fais-tu là avec ce peuple? Pour- "Moïse laissa partir son beau-père,
quoi sièges-tu seul, et tout le peuple et Jéthro s'en alla dans son pays,
se tient-il devant toi, depuis le matin
jusqu'au soir ? '= Moïse répondit à son ^^ '^'''"'' " '" '"""'"S"" ^'^ ■^■'■"«'•
beau-père : C'est que le peuple vient à Chap. XIX. 'Le troisième mois
moi pour consulter Dieu. 'H^uand ils après leur sortie du pays d'Egypte,
a. Eliézer est formé de deux mots qui signifient Dieu, secours.
82
EXODE.
Cl Kl p. 19, 2-25.
les enfants d'Israël arrivèrent ce jour- Ouanil la trompette sonnera, ils s'a-
là" au désert de Sinaï. -Etant partis vanceront près de la montagne. '* Moïse
de Repliidim, ils arrivèrent au désert descendit de la montagne vers le peu-
])le; il sanctifia le peuple, et ils lavè-
rent leurs vêtements. '^Et il dit au
])euple : Soyez prêts dans trois jours ;
ne vous approchez d'aucune femme.
'"Le troisième jour au matin, il y
eut des tonnerres, des éclairs, et une
épaisse nuée sur la montagne; le son
de la trompette retentit fortement; et
tout le peuple qui était dans le camp
fut saisi d'épouvante. *'Moïsefit sortir
de Sinaï, et ils camjièrent dans le dé-
sert; Israël campa là, vis-à-vis de la
montagne. 'Moïse monta vers Dieu :
et l'Eternel l'appela du haut de la mon-
tagne, en disant : Tu parleras ainsi à
la maison de .Jacob, et tu diras aux
enfants d'Israël : •'Vous avez vu ce que
j'ai fait à l'I'^gypte, et comment je vous
ai portés sur des ailes d'aigle et ame-
nés vers moi. ^Maintenant, si vous
écoutez ma voix, et si vous gardez mon le peuple du camp, à la rencontre de
alliance, vous m'appartiendrez entre Dieu; et ils se placèrent au bas de la
tous les peuples, car toute la terre est montagne. '^La montagne de Sinaï
à moi ; "vousserezpourmoi un royaume était toute en fumée, parce que l'Eter-
de prêtres et une nation sainte, ^'oilà nel y était descendu au milieu du feu;
les paroles que tu diras aux enfants cette fumée s'élevait comme la fumée
d'Israël. d'une fournaise, et toute la montagne
'.Moïse vint apjîeler les anciens du tremblait avec violence,
peuple, et il mit devant eux toutes ces '^Le son de la trompette retentissait
paroles, comme l'Eternel le lui avait de plus en plus fortement. Moïse par-
ordonné. *Le peuple tout entier répon- lait, et Dieu lui répondait à haute voix,
dit : Nous ferons tout ce que l'Éternel -"Ainsi l'Eternel descendit sur la mon-
a dit. Moïse rapporta les paroles du tagne de Sinaï, sur le sommet de la
peuple à l'Eternel. 'Et l'Eternel dit à montagne; l'Eternel appela Moïse sur
Moïse : Voici, je viendrai vers toi dans le sommet de la montagne. Et Moïse
une épaisse nuée, afin que le peuple monta.
entende quand je te parlerai, et qu'il '-'L'Eternel dit à Moïse: Descends,
ait toujours confiance en toi. Moïse fais au peuple la défense expresse de
rapporta les paroles du peuple à l'E- se précipiter vers l'Eternel, pour re-
ternel. '"Et l'Eternel dit à Moïse : Va garder, de peur qu'un grand nombre
vers le peuple; sanctifie-les aujour- d'entre eux ne périsse. --Que les prè-
d'hui et demain, qu'ils lavent leurs très, qui s'a]iprochent de l'Eternel, se
vêtements. "Qu'ils soient prêts pour sanctifient aussi, de peur que l'Etcr-
le troisième jour; car le troisième jour nel ne les frappe de mort. -^Moïse dit
l'Eternel descendra, aux yeux de tout à l'Eternel : Le peuple ne pourra pas
le peuple, sur la montagne de Sinaï. monter sur la montagne de Sinaï, car
'-Tu fixeras au peu])le des limites tout tu nous en as fait la défense expresse,
à l'entour, et tu diras : Gardez-vous en disant : Fixe des limites autour de
de monter sur la montagne, ou d'en la montagne, et sanctifie-la. -*L'Eter-
toucher le bord. Quiconque touchera nel lui dit : A"a, descends; tu monteras
la montagne sera puni de mort. ''On ensuite avec Aaron; mais que les prê-
ne mettra pas la main sur lui, mais on très et le peuple ne se précipitent
le lapidera, ou on le percera de flèches: point pour monter vers l'Eternel, de
animal ou homme, il ne vivra point, peur qu'il ne les frappe de mort. "Moïse
a. Prubableiucnt le premier jour du mois.
83
Chap. 20,i-21,Q.
EXODE.
'•"Tu ne déroberas jioint.
"'Tu ne porteras point de faux témoi-
gnage contre ton jJi'ochain.
"Tu ne convoiteras point la maison
de ton prochain ; tu ne convoiteras
point la femme de ton prochain, ni son
<lescendit vers le peuple, et lui dit ces
choses.
Les dix cotninandemciils.
Chap. XX. 'Alors Dieu prononça
toutes ces paroles, en disant :
-Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai serviteur, ni sa servante, ni son bœuf,
fait sortir du pays d'Egypte, de la mai- ni son àne, ni aucune chose qui appar-
son de servitude. tienne à ton prochain.
^Tu n'auras pas d'autres dieux de- "*Tout le peuple entendait les ton-
vant ma face. nerres et le son de la trompette; il
■•Tu ne te feras point d'image taillée, voyait les flammes de la montagne fu-
ni de représentation quelconque des mante. A ce spectacle, le peuple trem-
choses cjui sont en haut dans les cieux, blait, et se tenait dans l'éloignement.
f[uisonten bas sur la terre, et qui sont "'Ils dirent à Moïse : Parle-nous toi-
dans les eaux plus bas que la terre. ^Tu même, et nous écouterons; mais que
ne te prosterneras point devant elles. Dieu ne nous parle point, de peur c|ue
et tu ne les serviras point; car moi, nous ne mourions. -"Moïse dit au peu-
l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu ja- pie : Ne vous effrayez pas; car c'est
loux, qui punis l'iniquité des pères sur pour vous mettre à l'épreuve que Dieu
les enfants jusqu'à la troisième et à la est venu, et c'est pour que vous ayez
quatrième génération de ceux qui me sa crainte devant les yeux, afin que
haïssent, ^et qui fais miséricorde jus- vous ne péchiez point. -'Le peuple res-
qu'à la millième génération à ceux (pii tait dans l'éloignement; mais Moïse
i arardent mescomman- s'approcha de la nuée où était Dieu.
"L'Eternel dit à Moïse : Tu parleras
ainsi aux enfants d'Israël : Vous avez
vu que je vous ai parlé depuis les cieux.
-^Vous ne ferez point des dieux d'ar-
gent et des dieux d'or, pour me les as-
m aiment et qux ^
déments.
^Tu ne prendras point le nom de l'E-
ternel, ton Dieu, en vain ; car l'Eternel
ne laissera point impuni celui qui pren-
dra son nom en vain.
''Souviens-toidu jour du repos, jiour socier; vous ne vous en ferez point.
le sanctifier. ^Tu travailleras six jours, -'Tu m'élèveras un autel de terre, sur
et tu feras tout ton ouvrage. '"Mais le lequel tu offriras tes holocaustes et tes
septième jour est le jour du repos de sacrifices d'actions de grâces, tes bre-
l'Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun bis et tes bœufs. Partout où je rappel-
ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, lerai mon nom, je viendrai à toi, et je
ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton te bénirai. -^Si tu m'élèves un autel de
bétail, ni l'étranger qui est dans tes pierre, tu ne le bâtiras point en pierres
portes. "Car en six jours l'Eternel a taillées; car en passant ton ciseau sur
fait les cieux, la terre et la mer, et tout la pierre, tu la profanerais. '-''Tu ne
cequiyestcontenu,etil s'est reposé le monteras point à mon autel par des
septième jouric'estpourquoil'Eternel degrés, afin que ta nudité ne soit pas
a béni le jour du repos et l'a sanctifié, découverte.
'-Honore ton père et ta mère, afin
que tes jours se prolongent dans le
pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne.
'^Tu ne tueras point.
'■*Tu ne commettras point d'adultère.
Lois relatives à la liberté et à la vie.
Chap. XXI. 'Voici les lois que tu
leur présenteras.
-Si tu achètes un esclave hébreu, il
84
EXODE.
Chap. 21,3-i
■30.
géra de son interruption de travail,
et il le fera soigner jusqu'à sa guéri-
son.
-"Si un homme frappe du bâton son
servira six années; mais la septième, '*fii des hommes se querellent, et
il sortira libre, sans rien payer. 'S'il que l'un d'eux frappe l'autre avec une
est entré seul, il sortira seul ; s'il avait pierre ou avec le poing, sans causer sa
une femriie, sa femme sortira avec lui. mort, mais en l'obligeant à garder le
*Si c'est son maître qui lui a donné une lit, '^celui qui aura frap]>é ne sera point
femme, et qu'il en ait eu des fds ou des puni, dans le cas où l'autre viendrait
filles, la femme et ses enfants seront à à se lever et à se promener dehors avec
son maître, et il sortira seul. ^Si l'es- son bâton. Seulement, il le dédomma-
clave dit : J'aime mon maître, ma fem-
me et mes enfants, je ne veux pas sortir
libre, — '^alors son maître le conduira
devant Dieu, et le fera approcher de la
porte ou du j)oteau, et son maître lui esclave, homme ou femme, et que l'es-
percera l'oreille avec un poinçon, et clave meure sous sa main, le maître
l'esclave sera pour toujours à son ser- sera puni. -'Mais s'il survit un jour ou
vice. deux, le maître ne sera point puni ; car
" Si un homme vend sa fille pour être c'est son argent,
esclave, elle ne sortira point comme -Si des hommes se querellent, et
sortent les esclaves. *Si elle déplaît à qu'ils heurtent une femme enceinte, et
son maître, qui s'était proposé de la la fassent accoucher, sans autre acci-
prendre pour femme, il facilitera son dent, ils seront punis d'une amende
rachat; mais il n'aura pas le pouvoir imposée jiar le mari de la femme, et
de la vendre à des étrangers, après lui qu'ils paieront devant des juges. -'Mais
avoir été infidèle. ^S'il la destine à son s'il y a un accident, tu donneras vie
fds, il agira envers elle selon le droit pour vie, -''œil pour œil, dent pour
des fdles.'" S'il prend une autre femme, dent, main pour main, pied pour pied,
il ne retranchera rien pour la première -^brûlure pour brûlure, blessure pour
à la nourriture, au vêtement, et au droit blessure, meurtrissure pour meurtris-
conjugal. "Et s'il ne fait pas pour elle sure.
ces trois choses, elle pourra sortir sans -"Si un homme frappe l'œil de son
rien payer, sans donner de l'argent. esclave, homme ou femme, et qu'il lui
'-Celui qui frappera un homme mor- fasse perdre l'œil, il le mettra en li-
tellement sera puni de mort. "S'il ne berté, pour prix de son œil. -'Et s'il
lui a point dressé d'embûches, et que fait tomber une dent à son esclave,
Dieu l'ait fait tomber sous sa main, je homme ou femme, il le mettra en li-
t'établirai un lieu où il pourra se berté, pour prix de sa dent,
réfugier. '■'Mais si quelqu'un agit mé- -*Si un bœuf frappe de ses cornes
chamment contre son prochain, en un homme ou une femme, et que la
employant la ruse pour le tuer, tu l'ar- mort en soit la suite, le bœuf sera la-
racheras même de mon autel, pour le pidé, sa chair ne sera point mangée, et
faire mourir. le maître du bœuf ne sera point puni.
'^Celui qui frappera son père ou sa -'■'Mais si le bœuf était auparavant sujet
mère sera puni de mort. à frapper, et qu'on en ait averti le maî-
'*Celui qui dérobera un homme, et tre, qui ne l'a point surveillé, le bœuf
qui l'aura vendu ou retenu entre ses sera lapidé, dans le cas où il tuerait un
mains, sera jnini de mort. homme ou une femme, et son maître
"Celui qui maudira son père ou sa sera puni de mort. '"Si on impose au
mère sera puni de moit. maître un prix pour le rachat de sa vie,
85
Chap. 21,31-22,
10.
EXODE.
il paiera tout ce qui lui sera im])osé. *Si un feu éclate et rencontre des
^'Lorsque le bœuf frappera un fils ou épines, et que du blé en gerbes ou sur
une fille, cette loi recevra son applica- pied, ou bien le champ, soit consumé,
tion; ^-mais si le bœuf frappe un es- celui qui a causé l'incendie sera tenu
clave, homme ou femme, on donnera
trente sicles d'argent au maître de l'es-
clave, et le bœuf sera lapidé.
^^Si un homme met à découvert une
citerne, ou si un homme en creuse une
et ne la couvre pas, et qu'il y tombe
à un dédommagement.
"Si un homme donne à un autre de
l'argent ou des objets à garder, et qu'on
les vole dans la maison de ce dernier,
le voleur fera une restitution au dou-
ble, dans le cas où il serait trouvé. *Si
un bœuf ou un âne, ^'*le possesseur de le A'oleur ne se trouve pas, le maître de
la citerne paiera au maître la valeur de
l'animal en argent, et aura pour lui
l'animal mort.
'^Si le bœuf d'un homme frappe de
ses cornes le bœuf d'un autre homme,
et que la mort en soit la suite, ils Acn-
la maison se présentera devant Dieu,
pour déclarer qu'il n'a pas mis la main
sur le bien de son prochain.
^Dans toute affaire frauduleuse con-
cernant un bœuf, un àne, un agneau,
un vêtement, ou un objet perdu, au su-
dront le bœuf vivant et en partageront jet duquel on dira : C'est cela! — la
le prix; ils partageront aussi le bœuf cause des deux parties ira jusqu'àDieu;
mort. '^^Mais s'il est connu que le bœuf celui que Dieu condamnera fera à son
était auparavant sujet à frapper, et que prochain une restitution au double,
son maître ne l'ait ])oint surveillé, ce '"Si un homme donne à un autre un
maître rendra bœuf pour bœuf, et aura àne, un bœuf, un agneau, ou un animal
quelconque à garder, et que l'animal
meure, se casse un membre, ou soit
enlevé, sans que personne l'ait vu, "le
serment au nom de l'Eternel intervien-
dra entre les deux parties, et celui qui
a gardé l'animal déclarera qu'il n'a pas
pour lui le bœuf mort.
Lois rclatu'es à la propriété et aux mœurs.
Chap. XXII. 'Si un homme dé-
robe un bœuf ou un agneau, et qu'il
l'égorgé ou le vende, il restituera cinq mis la main sur le bien de son pro-
ba^ufs pour le bœuf et quatre agneaux chain; le maître de l'animal acceptera
pour l'agneau. -Si le voleur est surpris ce serment, et l'autre ne sera point
dérobant avec effraction, et qu'il soit tenu à une restitution. '-Mais si l'ani-
frappé et meure, on ne sera point cou- mal a été dérobé chez lui, il sera tenu
pable de meurtre envers lui; ^mais si vis-à-vis de son maître à une restitu-
le soleil est levé, on sera coupable de tion. '''Si l'animal a été déchiré, il le
meurtre envers lui. Il fera restitution; produira en témoignage, et il ne sera
s'il n'a rien, il sera vendu pour son vol ; point tenu à une restitution pour ce
^si ce qu'il a dérobé, bœuf, âne, ou qui a été déchiré.
agneau, se trouve encore vivant entre '*Si un homme emprunte à un autre
ses mains, il fera une restitution au un animal, et que l'animal se casse un
double. membre ou qu'il meure, en l'absence
^Si un homme fait du déoàtdans un de son maître, il y aura lieu à restitu-
champ ou dans une vigne, et qu'il laisse tion. '^Si le maître est présent, il n y
son bétail paître dans le champ d'au- aura pas lieu à restitution. Si l'animal
trui, il donnera en dédommagement le a été loué, le prix du louage suffira,
meilleur produit de son champ et de "'Si un homme séduit une vierge qui
n'est point fiancée, et qu'il couche avec
sa vigne.
86
EXODE.
Cliap.:^i>, 11-28,
13.
elle, il paiera sa dot et la prendra pour
femme. "Si le père refuse de la lui ac-
corder, il paiera en argent la valeur de
la dot des vierges.
'*Tu ne laisseras point vivre la ma-
Lois momies et ccréniorticUes.
Cfuip. XXIII. 'Tu ne répandras
point de faux bruit. Tu ne te joindras
point au méchant pour faire un faux
témoiffnag:e.
*Tu ne suivras point la multitude
pour faire le mal ; et tu ne déposeras
point dans un procès en te mettant du
gicienne.
"Quiconque couche avec une bête
sera puni de mort.
*" Celui qui offre des sacrifices à d'au-
tres dieux qu'à l'Eternel seul sera voué côté du grand nombre, pour violer la
justice.
'Tu ne favoriseras point le pauvre
dans son procès.
■•Si tu rencontres le bœuf de ton en-
nemi ou son âne égaré, tu le lui ramè-
neras. ^Si tu vois l'àne de ton ennemi
succombant sous sa charge, et que tu
hésites à le décharger, tu t'aideras à le
décharger.
*Tu ne porteras point atteinte au
droit du pauvre dans son procès.
'Tu ne prononceras point de sen-
tence inique, et tu ne feras point mou-
rir l'innocent et le juste; car je n'ab-
soudrai point le coupable. *Tu ne
à 1 extermination.
-'Tu ne maltraiteras point l'étran-
ger, et tu ne l'opprimeras point; car
vous avez été étrangers dans le pays
d'Egypte.
"Tu n'affligeras ])oint la veuve, ni
l'orphelin. -'Si tu les affliges, et qu'ils
viennent à moi, j'entendrai leurs cris;
-■'ma colère s'enflammera, et je vous
détruirai par l'épée ; vos femmes de-
viendront veuves, et vos enfants or-
phelins.
-^Si tu prêtes de l'argent à mon peu-
ple, au pauvre qui est avec toi, tu ne
seras point à son égard comme un
créancier, tu n'exigeras de lui point recevras point de présent; car les pré-
d'intérêt.
-^Si tu prends en gage le vêtement
de ton prochain, tu le lui rendras avant
le coucher du soleil ; -'car c'est sa seule
couverture, c'est le vêtement dont il
s'enveloppe le corps : dans quoi cou-
cherait-il? S'il crie à moi, je l'enten-
drai, car je suis miséricordieux.
-*Tu ne maudiras point Dieu, et tu
ne maudiras point le prince de ton
peuple.
sents aveuglent ceux qui ont les yeux
ouverts, et corrompent les paroles des
justes.
^Tu n'opprimeras point l'étranger;
vous savez ce qu'éprouve l'étranger,
car vous avez été étrangers dans le pays
d'Egypte.
'"Pendant six années,, tu ensemen-
ceras la terre, et tu en recueilleras le
produit. "Mais la septième, tu lui don-
neras du relâche et tu la laisseras en
*^Tu ne différeras point de m'offrir repos; les pauvres de ton peuple en
les prémices de ta moisson et de ta jouiront, et les bêtes des champs man-
vendange. Tu me donneras le premier- geront ce qui restera. Tu feras de même
né de tes fîls. '"Tu me donneras aussi
le premier-né de ta vache et de ta bre-
bis ; il restera sept jours avec sa mère ;
le huitième jour, tu me le donneras.
"Vous serez pour moi des hommes
saints. Vous nemangerezpointdechair
déchirée dans les champs : vous la jet-
terez aux chiens.
pour ta vigne et pour tes oliviers.
'-Pendant six jours, tu feras ton ou-
vrage. Mais le septième jour, tu te re-
poseras, afin que ton bœuf et ton àne
aient du repos, afin que le fils de ton
esclave et l'étranger aient du relâche.
"Vous observerez tout ce que je vous
ai dit, et vous ne prononcerez point le
87
Chap.2S,i'.-U,.
EXODE.
nom d'autres dieux: qu'on ne l'entende tu n'imiteras point ces peuples dans
point sortir de votre bouche. leur conduite, mais tu les détruiras, et
'■'Trois fois par année, tu célébreras tu briseras leurs statues. ^^Vous servi-
des fêtes en mon honneur. '^Tuobser- rez l'Eternel, votre Dieu, et il bénira
veras la fête des pains sans levain; votre pain et vos eaux, et j'éloignerai
pendantsept jours, au temps fixé dans la maladie du milieu de toi. ^''Il n'y
le mois des épis, tu mangeras des pains aura dans ton pays ni femme qui avorte,
sans levain, comme je t'en ai donné ni femme stérile. Je remplirai le nom-
l'ordre, car c'est dans ce mois que tu bre de tes jours. -'J'enverrai ma ter-
es sorti d'Egypte; et l'on ne se pré- reur devant toi, je mettrai en déroute
sentera point à vide devant ma face, tous les peuples chez lesquels tu arri-
'^Tu observeras la fête de la moisson", veras, et je ferai tourner le dos devant
des prémices de ton travail, de ce que toi à tous tes ennemis. ^M'enverrai les
tu auras semé dans les champs; et la frelons devant toi, et ils chasseront
fête de la récolte*, à la fin de l'année, loin de ta face les Héviens, les Cana-
quand tu recueilleras des champs le néens et les Héthiens. -''Je ne les chas-
fruit de ton travail. '"Trois fois par serai pas en une seule année loin de ta
année, tous les mâles se présenteront face, de ])eur que le pays ne devienne
devant le Seigneur, l'Éternel. un désert et que les bêtes des champs
'*Tu n'offriras point avec du pain ne se multiplient contre toi. ^"Je les
levé le sang de la victime sacrifiée en chasserai peu à peu loin de ta face,
mon honneur; et sa graisse ne sera jusqu'à ce que tu augmentes en nom-
point gardée pendant la nuit jusqu'au bre et que tu puisses prendre posses-
matm.
sion
du
pays.
'J'établirai tes limites
"•Tu ap]iorteras à la maison de l'E- depuis la mer Rouge jusqu'à la mer
ternel, ton Dieu, les prémices des pre- des Philistins, et depuis le désert jus-
miers fruits de la terre. qu'au lleuve; car je livrerai entre vos
Tu ne feras point cuire un chevreau mains les habitants du ])ays, et tu les
dans le lait de sa mère. chasscrasdevanttoi.^-Tuneferaspoint
d'alliance avec eux, ni avec leurs dieux.
-"Voici, j'envoie un ange devant toi, ^^Ils n'habiteront point dans ton pays,
pour te protéger en chemin, et pour te de peur qu'ils ne te fassent pécher con-
faire arriver au lieu que j'ai préparé, tre moi; car tu servirais leurs dieux,
^'Tiens-toi sur tes gardes en sa pré- et ce serait un piège pour toi.
sence, et écoute sa voix; ne lui résiste
. , i-i 1 Moïse sur la montagne de Sinaï.
point, parce qu il ne pardonnera pas *
vos péchés, car mon nom est en lui. Chap. XXIV. 'Dieu dit à Moïse :
^-Mais si tu écoutes sa voix, et si tu Monte vers l'Eternel, toi et Aaron, Na-
fais tout ce que je te dirai , je serai dab et Abihu, et soixante-dix des an-
l'ennemi de tes ennemis et l'adversaire ciens d'Israël ; et vous vous prosterne-
de tes adversaires. ^^Mon ange mar- rez de loin. -Moïse s'approchera seul
chera devant toi, et te conduira chez de l'Eternel; les autres ne s'en appro-
les Amoréens, les Héthiens, les Phé- cheront pas, et le peuple ne montera
réziens, les Cananéens, les Héviens et point avec lui.
les Jébusiens, et je les exterminerai. ^Moïse vint rapporter au peuple tou-
-'' Tu ne te prosterneras point devant tes les paroles de l'Eternel et toutes
leurs dieux, et tu ne les serviras point; leslois. Lepeupleentierréponditd'une
a. Ou fêle des semaines, fête de Pentecôte. b. Ou fête des tabernacles.
88,
EXODE.
C/iap.M,'.-SÔ,i5.
même voix : Nous ferons tout ce que
rÉternel a dit.
•'Moïse écrivit toutes les paroles de
rEternel. Puis il se leva de bon matin ;
il bâtit un autel au pied de la mon-
lai^'ue, et dressa douze pierres pour les
douze tribus d'Israël. ^11 envoya des
jeunes bonimes, enfants d'Israël, pour
olïrir à l'Eternel des holocaustes, et
immoler des taureaux en sacrifices
d'actions de grâces. * Moïse prit la moi-
tié du sang-, qu'il mit dans des bassins,
et il ré|)andit l'autre moitié sur l'autel.
'11 prit le livre de l'alliance, et le lut
en j)résence du peuple ; ils dirent :
Nous ferons tout ce c{ue l'Eternel a dit,
et nous obéirons. * Moïse prit le sang,
et il le ré])andit sur le peuple, en di-
sant : Voici le sang de l'alliance que
l'Eternel a faite avec vous sur toutes
ces choses.
"Moïse monta avec Aaron, Nadab et
Abihu, et soixante-dix anciens d'Is-
raël. '"Ils virent le Dieu d'Israël; sous
ses pieds, c'était comme un ouvrage
de saphir transparent, comme le ciel
pect de la gloire de l'Eternel était
comme un feu dévoi'ant sur le sommet
de la montagne, aux yeux des enfants
d'Israël. "*Moïse entra au milieu de la
nuée, et il monta sur la montagne.
Moïse demeura sur la montagne qua-
rante jours et quarante nuits.
Ordres pour la construction (lu tabernacle. —
Description de l'arc/ic. de la table et du cltan-
delicr.
Chap.XXV. 'L'Éternel parla àMoï-
se, et dit : -Parle aux enfants d'Israël.
Qu'ils m'apportent une offrande; vous
la recevrez pour moi de tout homme
qui la fera de bon cœur. 'Voici ce que
vous recevrez d'eux en offrande : de
l'or, de l'argent et de l'airain; ''des
étoffes teintes en bleu, en pourpre, en
cramoisi, du fin lin et du poil de chè-
vre; ^des peaux de béliers teintes en
rouge et des peaux teintes en bleu ; du
bois d'acacia ; ''de l'huile pour le chan-
delier, des aromates pour l'huile d'onc-
tion et ])Our le parfum odoriférant;
'des pierres d'onyx et d'autres pierres
lui-même dans sa pureté. " Il n'étendit pour la garniture de l'éphod et du pec-
point sa main sur l'élite des enfants
d'Israël. Ils virent Dieu, et ils mangè-
rent et burent.
'-L'Eternel dit à Moïse : Monte vers
moi sur la montagne, et reste là; je te
donnerai des tables de pierre, la loi et
les ordonnances que j'ai écrites pour
leur instruction. ''Moïse se leva, avec
Josué qui le servait, et Moïse monta
iixiY la montagne de Dieu. '''Il dit aux
anciens : Attendez-nous ici, jusqu'à ce
que nous revenions auprès de vous.
Voici, Aaron et Ilur resteront avec
vous ; si quelqu'un a un différend, c'est
à eux qu'il s'adressera.
"* Moïse monta sur la montagne, et
la nuée couvrit la montagne. '"La gloire
de l'Eternel re|)osa sur la montagne de
Sinaï, et la nuée la couvrit pendant six
jours. Le septième jour, l'Eternel ap-
pela Moïse du milieu de la nuée. "L'as-
toral. *Ils me feront un sanctuaire, et
j'habiterai au milieu d'eux. ''Vous fe-
rez le tabernacle et tous ses ustensiles
d'après le modèle que je vais te mon-
trer.
'"Ils feront une arche de bois d'aca-
cia; sa longueur sera de deux coudées
et demie, sa largeur d'une coudée et
demie, et sa hauteur d'une coudée et
demie. "Tu la couvriras d'or pur, tu
la couvriras en dedans et en dehors,
et tu y feras une bordure d'or tout au-
tour. '-Tu fondras pour elle quatre an-
neaux d'or, et tu les mettras à ses
{[uatre coins, deux anneaux d'un côté
et deux anneaux de l'autre côté. "Tu
feras des barres de bois d'acacia, et tu
les couvriras d'or. '^Tu passeras les
barres dans les anneaux sur les côtés
de l'arche, pour qu'elles servent à por-
ter l'arche ; "^les barres resteront dans
89
Chap. 25,10-26,,
EXODE.
les anneaux de l'arche, et n'en seront ^'Tu feras un chandelier d'or pur :
point retirées. *^Tu mettras dans l'ar- ce chandelier sera fait d'or battu; son
che le témoignage ", que je te donne- pied, sa tige, ses calices, ses pommes
rai. '^Tu feras un propitiatoire* d'or et ses fleurs seront d'une même pièce,
pur; sa longueur sera de deux coudées
et demie, et sa largeur d'une coudée et
demie. '^Tu feras deux chérubins d'or,
tu les feras d'or battu, aux deux extré-
mités du propitiatoire; "fais un ché-
rubin à l'une des extrémités et un ché-
rubin à l'autre extrémité; vous ferez
^-Six branches sortiront de ses côtés,
trois branches du chandelier de l'un
des côtés, et trois branches du chan-
delier de l'autre côté. '*11 y aura sur
une branche trois calices en forme d'a-
mande, avec pommes et fleurs, et sur
une autre branche trois calices en for-
les chérubins sortant du propitiatoire me d'amande, avec pommes et fleurs;
à ses deux extrémités. -"Les chérubins il en sera de même pour les six bran-
étendront les ailes par-dessus, cou- ches sortant du chandelier. '•'A la tige
vrantde leurs ailes le propitiatoire, et du chandelier, il y aura quatre calices
se faisant face l'un à l'autre; les che- en forme d'amande, avec leurs pom-
rubins auront la face tournée vers le mes et leurs fleurs. ^^11 y aura une
propitiatoire. -'Tu mettras le propitia- pomme sous deux des branches sor-
toire sur l'arche, et tu mettras dans tant de la tige du chandelier, une
l'arche le témoignage, que je te don- pomme sous deux autres branches, et
nerai. ^^ C'est laque je me rencontrerai une pomme sous deux autres branches;
avec toi; du haut du propitiatoire, en- il en sera de même pour les six bran-
tre les deux chérubins placés sur l'ar- ches sortant du chandelier. '^Les pom-
che du témoignage, je te donnerai tous mes et les branches du chandelier se-
més ordres pour les enfants d'Israël. ront d'une même pièce; il sera tout
-'Tu feras une table de bois d'acacia; entier d'or battu, d'or pur. ''Tu feras
sa longueur sera de deux coudées, sa ses sept lampes, qui seront placées
largeur d'une coudée, et sa hauteur dessus, de manière à éclairer en face,
d'une coudée et demie. -•'Tu lacouvri- '''Ses mouchettes et ses vases à cendre
ras d'or pur, et tu y feras une bordure seront d'or pur. '''On emploiera un ta-
d'or tout autour. -^Tu y feras à l'entour lent d'or pur, pour faire le chandelier
un rebord de cjuatre doigts, sur lequel avec tous ses ustensiles. ^"Regarde, et
tu mettras une bordure d'or tout au- fais d'après le modèle qui t'est montré
tour. -^Tu feras pour la table quatre sur la montagne,
anneaux d'or, et tu mettras les anneaux
aux quatre coins, qui seront à ses qua- Description du tabernacle.
tre pieds. -'Les anneaux seront près Chap. XXVI. 'Tu feras le taberna-.
du rebord, et recevront les barres pour cle avec dix tapis de fin lin retors, et
porter la table. ^*Tu feras les barres d'étoffes teintes en bleu, en pourpre
de bois d'acacia, et tu les couvriras et en cramoisi ; tu y représenteras des
d'or; et elles serviront à porter la ta- chérubins artistement travaillés. -La
Lie. -^Tu feras ses plats, ses coupes, longueur d'un tapis sera de vingt-huit
ses calices et ses tasses, pour servir coudées, et la largeur d'un tapis sera
auxlibations; tu les ferasd'orpur.'^Tu de quatre coudées; la mesure sera la
mettras sur la table les pains de pro- même pour tous les tapis. 'Cinq de
position continuellement devant ma ces tapis seront joints ensemble ; les
face. cinq autres seront aussi joints ensem-
a. Les tables de la loi. b. Le couvercle de Tarche.
90
EXODE.
Chnp. 20, ti-
■33.
l)Ic. ■'Tu feras des lacets bleus au bord
du tapis terminant le premier assem-
blage; et tu feras de même au bord du
tapis terminant le second assemblage.
^Tu mettras cinquante lacets au pre-
mier tapis, et tu mettras cintjuante la-
cets au bord du tapis terminant le
second assemblage ; ces lacets se cor-
respondront les uns aux autres. *Tu
feras cinquante agrafes d'or, et tu join-
dras les tapis l'un à l'autre avec les
agrafes. Et le tabernacle formera un
o
tout
'Tu feras des tapis de poil de chè-
vre, pour servir de tente sur le taber-
nacle; tu feras onze de ces tapis. ''La
longueur d'un tapis sera de trente cou-
dées, et la largeur d'un tapis sera de
quatre coudées; la mesure sera la même
pour les onze tapis. 'Tu joindras sépa-
rément cinq de ces tapis, et les six au-
tres séparément, et tu redoubleras le
sixième tapis sur le devant de la tente.
et demie. ''Il y aura à chaque planche
deux tenons joints l'un à l'autre; tu
feras de même pour toutes les plan-
ches du tabernacle. '^Tu feras vingt
])lanchcs pour le tabernacle, du côté
du midi. ''■'Tu mettras quarante bases
d'argent sous les vingt planches, deux
bases sous chaque planche pour ses
deux tenons. -**Tu feras vingt planches
pour le second côté du tabernacle, le
côté du nord, *' et leurs quarante bases
d'argent, deux bases sous chaque plan-
che. "Tu feras six planches pour le
fond du tabernacle, du côté de l'occi-
dent. -'Tu feras deux planches pour
les angles du tabernacle, dans le fond ;
"elles seront doubles depuis le bas, et
bien liées à leur sommet par un an-
neau; il en sera de même pour toutes
les deux, placées aux deux angles, -'^ll
Y aura ainsi huit planches, avec leurs
bases d'argent, soit seize bases, deux
bases sous chaque planche. -'^Tu feras
'"Tu mettras cinquante lacets au bord cinq barres de bois d'acacia pour les
du tapis terminant le premier assem- planches de l'un des côtés du taberna-
blage, et cinquante lacets au bord du
tapis du second assemblage. "Tu fe-
ras cinquante agrafes d'airain, et tu
feras entrer les agrafes dans les lacets.
Tu assembleras ainsi la tente, qui fera
un tout. '*Comme il y aura du surplus
tlans les tapis de la tente, la moitié du
tapis de reste retombera sur le der-
rière du tabernacle; '^la coudée d'une
])art, et la coudée d'autre part, qui se-
ront de reste sur la longueur des ta-
pis de la tente, retomberont sur les
deux côtés du tabernacle, pour le cou-
vrir.
'■'Tu feras pour la tente une couver-
ture de peaux de béliers teintes en
rouge, et une couverture de peaux
teintes en bleu par-dessus.
'^Tu feras des planches pour le ta-
bernacle ; elles seront de bois d'acacia,
placées debout. '^La longueur d'une
planche sera de dix coudées, et la lar-
geur il'une planche sera d'une coudée
cle, "cinq barres pour les planches du
second côté du tabernacle, et cinq bar-
res pour les planches du côté du ta-
bernacle formant le fond vers l'occi-
dent. -*'La barre du milieu traversera
les planches d'une extrémité à l'autre.
^"Tu couvriras d'or les planches, et tu
feras d'or leurs anneaux qui recevront
les barres, et tu couvriras d'or les bar-
res. '"Tu dresseras le tabernacle d'a-
près le modèle qui t'est montré sur la
montagne.
^'Tu feras un voile bleu, pourpre et
cramoisi, et de fin lin retors; il sera
artistement travaillé, et l'on y repré-
sentera des chérubins. ^'Tu le mettras
surquatrecolonnesd'acacia, couvertes
d'or; ces colonnes auront des crochets
d'or, et poseront sur quatre bases d'ar-
ffcnt. '*Tu mettras le voile au-dessous
des agrafes, et c'est là, en dedans du
voile, que tu feras entrer l'arche du
témoignage; le voile vous servira de
91
Chap.26,3'.-S7,oi.
EXODE.
séparation entre le lieu saint et le lieu
très saint. ^'^Tu mettras le propitiatoire
sur l'arche du témoignage dans le lieu
très saint. "^Tu mettras la table en de-
hors du voile, et le chandelier en face
de la table, au côté méridional du ta-
bernacle ; et tu mettras la table au côté
septentrional.
^"Tu feras pour l'entrée de la tente
un rideau bleu, pourpre et cramoisi,
et de fin lin retors ; ce sera un ouvrage
de broderie. ^^Tu feras pour le rideau
cinq colonnes d'acacia, et tu les cou-
vriras d'or; elles auront des crochets
d'or, et tu fondras pour elles cinq ba-
ses d'airain.
Description de l'autel des /wloeatistes
et du pari'is.
Cliap. XXV II. 'Tu feras l'autel de
bois d'acacia ; sa longueur sera de cinq
coudées, et sa largeur de cinq coudées.
L'autel sera carré, et sa hauteur sera
de trois coudées. -Tu feras, aux qua-
tre coins, des cornes qui sortiront de
l'autel ; et tu le couvriras d'airain. 'Tu
feras pour l'autel des cendriers, des
pelles, des bassins, des fourchettes et
des brasiers ; tu feras d'airain tous ses
ustensiles. *Tu feras à l'autel une grille
d'airain, en forme de treillis, et tu
mettras quatre anneaux d'airain aux
quatre coins du treillis. ^Tu le jilaceras
au-dessous du rebord de l'autel, à par-
tir du bas, jusqu'à k moitié de la hau-
teur de l'autel. ^Tu feras des barres
pour l'autel, des barres de bois d'aca-
cia, et tu les couvriras d'airain. "On
passera les barres dans les anneaux;
et les barres seront aux deux côtés de
l'autel, quand on le portera. '^Tu le
feras creux, avec des planches; il sera
fait tel qu'il t'est montré sur la mon-
tagne.
^Tu feras le parvis du tabernacle.
Du côté du midi, il y aura, pour for-
mer le parvis, des toiles de fin lin
retors, sur une longueur de cent cou-
dées ])our ce premier côté, '"avec vingt
colonnes posant sur vingt bases d'ai-
rain ; les crochets des colonnes et leurs
tringles seront d'argent. "Du côté du
nord, il y aura également des toiles
sur une longueur de cent coudées,
avec vingt colonnes et leurs vingt
bases d'airain; les crochets des co-
lonnes et leurs tringles seront d'ar-
gent. '-Du côté de l'occident, il vaura
pour la largeur du parvis cinquante
coudées de toiles, avec dix 'colonnes
et leurs dix bases. '^Du côté de l'o-
rient, sur les cinquante coudées de
largeur du parvis, '■'il y aura quinze
coudées de toiles pour une aile, avec
trois colonnes et leurs trois bases, '^et
quinze coudées de toiles pour la se-
conde aile, avec trois colonnes et leurs
trois bases. "'Pour la porte du parvis
il y aura un rideau de vingt coudées,
bleu, pourpre et cramoisi, et de fin lin
retors, en ouvrage de broderie, avec
quatre colonnes et leurs quatre bases.
"Toutes les colonnes formant l'en-
ceinte du ]iarvis auront des tringles
d'argent, des crochets d'argent, et des
bases d'airain. '^La longueur du par-
vis sera de cent coudées, sa largeur
de cinquante de chaque côté, et sa
hauteur de cinq coudées; les toiles se-
ront de fin lin retors, et les bases d'ai-
rain. '^Tous les ustensiles destinés au
service du tabernacle, tous ses pieux,
et tous les pieux du parvis, seront
d'airain.
-"Tu ordonneras aux enfants d'Is-
raël de t'aj)porter pour le chandelier
de l'huile pure d'olives concassées,
afin d'entretenir les lampes continuel-
lement. ^' C'est dans la tente d'assi-
gnation, en dehors du voile qui est
devant le témoignage, qu'Aaron et ses
fils la prépareront, pour que les lam-
pes brûlent du soir au matin en pré-
sence de l'Eternel. C'est une loi perpé-
tuelle pour leurs descendants, et que
devront observer les enfants d'Israël.
92
EXODE.
Ch(ij>. !28, i-ss.
Description des i'ctcrucnts saccrclotau.r
Cluip. XXVIII. 'Fais approcher
de toi Aaron, ton frère, et ses (ils, et
prends-les parmi les enfants d'Israël
pour les eonsacMer à mon service dans
le sacerdoce : Aaron et les fils d' Aaron ,
Nadab, Ahiliu, Eléazar et Ithamar.
-Tu feras à Aaron, ton frère, des
vêtements sacrés, pour marquer sa
dignité et pour lui servir de jKirure.
■'Tu parleras à tous ceux qui sont ha-
biles, à qui j'ai donné un esprit plein
trintelligence; et ils feront les vête-
ments d'Aaron, afin qu'il soit consacré
et qu'il exerce mon sacerdoce. '\'oici
les vêtements qu'ils feront : un pecto-
ral, un éphod, une rohe, une tunicpie
brodée, une tiare, et une ceinture. Ils
ièront des vêtements sacrés à Aaron,
ton frère, et à ses fils, afin qu'ils exer-
cent mon sacerdoce. ^Ils emploieront
de l'or, des étoffes teintes en bleu, en
pourpre, en cramoisi, et de fin lin.
"Ils feront l'éphod d'or, de fil bleu,
])ourpre et cramoisi, et de fin lin re-
tors; il sera artistement travaillé. ^On
V fera deux épaulettes, qui le joindront
par ses deux extrémités; et c'est ainsi
(pi'il sera fjoint. *La ceinture sera du
même travail que l'éphod et fixée sur
lui; elle sera d'or, de fil bleu, pourpre
et cramoisi, et de fin lin retors. "Tu
|)rendras deux pierres d'onyx, et tu y
graveras les noms des fils d'Israël,
'"six de leurs noms sur une pierre, et
les six autres sur la seconde pierre,
d'après l'ordre des naissances. "Tu
graveras sur les deux pierres les noms
des fils d'Israël, comme on grave les
])ierres et les cachets; tu les entoure-
ras de montures d'or. '-Tu mettras les
deux pierres sur les épaulettes de l'é-
])hod, en souvenir des fils d'Israël; et
c'est comme souvenir qu'Aaron por-
tera leurs noms devant l'Eternel sur
ses deux épaules. '^Tu feras des mon-
tures d'or, '*et deux chaînettes d'or
j)ur, que tu tresseras en forme de cor-
dons; et tu fixeras aux montures les
chaînettes ainsi tressées.
'^Tu feras le pectoral du jugement,
artistement travaillé; tu le feras du
même travail que l'éphod, tu le feras
d'or, de fil bleu, pourpre et cramoisi,
et de fin lin retors. '^11 sera carré et
double; sa longueur sera d'un empan,
et sa largeur d'un empan. "Tu y en-
châsseras une garniture de pierres,
quatre rangées de pierres : première
rangée, une sardoine, une topaze, une
émeraude; ''^seconde rangée, une es-
carboucle , un saphir, un diamant;
'^troisième rangée, une opale, une
agate, une améthyste; -"quatrième
rangée, une chrysolithe, un onyx, un
jaspe. Ces pierres seront enchâssées
dans leurs montures d'or. -'Il y en
aura douze, d'après les noms des fils
d'Israël; elles seront gravées comme
des cachets, chacune avec le nom de
l'une des douze tribus. — --Tu feras
sur le pectoral des chaînettes d'or pur,
tressées en forme de cordons. -^Tu
feras sur le pectoral deux anneaux
d'or, et tu mettras ces deux anneaux
aux deux extrémités du pectoral. "Tu
passeras les deux cordons d'or dans
les deux anneaux aux deux extrémités
du pectoral; "et tu arrêteras par de-
vant les bouts des deux cordons aux
deux montures placées sur les épau-
lettes de l'éphod. — -"Tu feras encore
deux anneaux d'or, que tu mettras aux
deux extrémités du pectoral, sur le
bord intérieur appliqué contre l'éphod.
-^Et tu feras deux autres anneaux d'or,
que tu mettras au bas des deux épau-
lettes de l'éphod, sur le devant, près
de la jointure, au-dessus de la cein-
ture de l'éphod. -*0n attachera le pec-
toral par ses anneaux aux anneaux de
l'éphod avec un cordon bleu, afin que
le pectoral soit au-dessus de la cein-
9:5
Chap.28,-20-20,9.
EXODE.
ture de Téphod et qu'il ne puisse pas ^"Pour les fils d'Aaron tu feras des
se séparer de Téphod. -^Lorsque Aaron tuniques, tu leur feras des ceintures,
entrera dans le sanctuaire, il portera et tu leur feras des bonnets, pour mar-
sur son cœur les noms des fils d'Is-
raël, gravés sur le pectoral du juge-
ment, pour en conserver à toujours le
souvenir devant l'Eternel. — ^"Tu join-
dras au pectoral du jugement l'urim et
le thummini'', et ils seront sur le cœur
quer leur dignité et pour leur servir de
parure. *'Tu en revêtiras Aaron, ton
frère, et ses fils avec lui. Tu les oin-
dras, tu les consaci'eras, tu les sancti-
fieras, et ils seront à mon service dans
le sacerdoce. ''-Fais-leur des caleçons
d'Aaron, lorsqu'il se présentera de- de lin, pour couvrir leur nudité; ils
vant l'Eternel. Ainsi, Aaron portera iront depuis les reins jusqu'aux cuis-
constamment sur son cœur le juge- ses. ^^Aaron et ses fils les porteront,
ment des enfants d'Israël, lorsqu'il se quand ils entreront dans la tente d'as-
présentera devant l'Eternel. signation, ou quand ils s'approcheront
•■"Tu feras la robe de l'éphod entiè- de l'autel, pour faire le service dans
rement d'étoffe bleue. '-Il y aura, au le sanctuaire; ainsi ils ne se rendront
milieu, une ouverture pour la tète; et point coupables, et ne mourront point,
cette ouverture aura tout autour un C'est une loi perpétuelle pour Aaron
bord tissé, comme l'ouverture d'une et pour ses descendants après lui.
cotte de mailles, afin que la robe ne
se déchire pas. '^Tu mettras autour de ^" consécration des prêtres. — Le sacrifice
la bordure, en bas, des grenades de perpétue .
couleur bleue, pourpre et cramoisi, Chap. XXIX. 'Voici ce que tu feras
entremêlées de clochettes d'or : ''une pour les sanctifier, afin qu'ils soient à
clochette d'or et une grenade, une clo- mon service dans le sacerdoce,
chette d'or et une grenade, sur tout le Prends un jeune taureau et deux
tour de la bordure de la robe. '^ Aaron béliers sans défaut. -Fais, avec de la
s'en revêtira pour faire le service; fleur de farine de froment, des pains
quand il entrera dans le sanctuaire sans levain, des gâteaux sans levain
devant l'Eternel, et quand il en sortira, pétris à l'huile, et des galettes sans
on entendra le sondes clochettes, et levain arrosées d'huile. 'Tu les mettras
il ne mourra point. dans une corbeille, en offrant le jeune
'^Tu feras une lame d'or pur, et tu y taureau et les deux béliers,
graveras, comme on grave un cachet : ''Tu feras avancer Aaron et ses fils
Sainteté à l'Eternel. ''Tu l'attacheras vers l'entrée de la tente d'assignation,
avec un cordon bleu sur la tiare, sur le et tu les laveras avec de l'eau. ^Tu
devant de la tiare. '*Elle sera sur le prendras les vêtements; tu revêtiras
front d'Aaron; et Aaron sera chargé Aaron de la tunique, de la robe de l'é-
des iniquités commises par les enfants phod, de l'éphod et du pectoral, et tu
d'Israël en faisant toutes leurs saintes mettras sur lui la ceinture de l'éphod.
olfrandes; elle sera constamment sur *Tu poseras la tiare sur sa tête, et tu
son front devant l'Eternel, pour qu'il placeras le diadème de sainteté sur la
leur soit favorable. tiare. 'Tu prendras l'huile d'onction,
'"Tu feras la tunique de fin lin; tu tu en répandras sur sa tête, et tu l'oin-
feras une tiare de fin lin, et tu feras dras. ^Tu feras approcher ses fils, et
une ceinture brodée. tu les revêtiras des tuniques. 'Tu met-
a. Vrim et thunimim (/umirre et perfection}, objet d'une nature inconnue, placé sur ou dans le pectoral, et par
le moyen duquel le grand prêtre rendait des jugements ou oracles, au nom de l'Éternel.
94
EXODE.
Chap. 30, 10-32.
tras une ceinture à Aaron et à ses fils,
et tu attacheras des bonnets aux fils
d'Aaron. Le sacerdoce leur appartien-
dra par une loi perpétuelle. Tu consa-
creras donc Aaron et ses fils.
'°Tu amèneras le taureau devant la
tente d'assignation, et Aaron et ses
(ils poseront leurs mains sur la tète du
taureau. "Tu èffortreras le taureau de-
vaut l'Eternel, à l'entrée de la tente
d'assignation. '-Tu prendras du sang
du taureau, tu eu mettras avec ton
doigt sur les cornes de l'autel, et tu
répandras tout le sang au pied de l'au-
tel. '^Tu prendras toute la graisse qui
couvre les entrailles, le grand lobe du
foie, les deux rognons et la graisse
cjui les entoure, et tu brûleras cela sur
l'autel. '"'Mais tu brûleras au feu hors
du camp la chair du taureau, sa ^^eau
et ses excréments; c'est un sacrifice
pour le péché.
'^Tu prendras l'un des béliers, et
Aaron et ses fils poseront leurs mains
sur la tète du bélier. '^Tu éfforg-eras le
bélier; tu en prendras le sang, et tu le
répandras sur l'autel tout autour. ''Tu
couperas le bélier par morceaux, et tu
laveras les entrailles et les jambes,
que tu mettras sur les morceaux et sur
sa tète. '*Tu brûleras tout le bélier sur
l'autel ; c'est un holocauste à l'Eternel,
c'est un sacrifice consumé par le feu,
d'une agréable odeur à l'Eternel.
'*Tu prendras l'autre bélier, et
Aaron et ses fils poseront leurs mains
sur la tête du bélier. ^''Tu égorgeras le
bélier; tu prendras de son sang, tu en
mettras sur le lobe de l'oreille droite
il Aaron et sur le lobe de l'oreille droite
de ses fils, sur le pouce de leur main
droite et sur le gros orteil de leur pied
droit, et tu répandras le sang sur l'au-
tel tout autour. *'Tu prendras du sang
qui sera sur l'autel et de l'huile d'onc-
lion, et tu en feras l'aspersion sur
Aaron et sur ses vêtements, sur ses
fils et sur leurs vêtements. Ainsi seront
grand
es deux rognons et la
consacrés Aaron et ses vêtements, ses
fils et leurs vêtements. —Tu prendras
la graisse du bélier, la queue, la graisse
([ui couvre les entrailles, le
lobe du foie
graisse qui les entoure, et l'épaule
droite, car c'est un bélier de consé-
cration; -''tu prendras aussi dans la
corbeille de pains sans levain, placée
devant l'Eternel, un gâteau de pain,
un o'àteau à l'huile et une s-alette. -*Tu
o o
mettras toutes ces choses sur les mains
d'Aaron et sur les mains de ses fils, et
tu les agiteras de côté et d'autre de-
vant l'Eternel. -^Tu les ôteras ensuite
de leurs mains, et tu les brûleras sur
l'autel, par dessus l'holocauste; c'est
un sacrifice consumé par le feu devant
l'Eternel, d'une agréable odeur à l'E-
ternel. ^^Tu prendras la poitrine du
bélier qui aura servi à la consécration
d'Aaron, et tu l'agiteras de côté et
d'autre devant l'Eternel : ce sera ta
portion. -^Tu sanctifieras la poitrine
et l'épaule du bélier qui aura servi à
la consécration d'Aaron et de ses fils,
la poitrine en l'agitant de côté et d'au-
tre, l'épaule en la présentant par élé-
vation. ^''Elles appartiendront à Aaron
et à ses fils, par une loi perpétuelle
qu'observeront les enfants d'Israël ,
car c'est une offrande par élévation ;
et, dans les sacrifices d'actions de
grâces des enfants d'Israël, l'offrande
par élévation sera pour l'Eternel.
-^Les vêtements sacrés d'Aaron se-
ront après lui pour ses fils, qui les
mettront lorsqu'on les oindra et qu'on
les consacrera. ^"Ils seront portés pen-
dant sept jours par celui de ses fils
c{ui lui succédera dans le sacerdoce,
et c[ui entrera dans la tente d'assigna-
tion, pour faire le service dans le sanc-
tuaire.
^'Tu prendras le bélier de consé-
cration, et tu en feras cuire la chair
dans un lieu saint. ^^ Aaron et ses fils
mangeront, à l'entrée de la tente d'as-
95
Cluip.W.xi-SO.n.
EXODE.
signation, la chair du bélier et
da
•heillc
e pain
qui sera tlans la corDeiiie. '^Ils man-
geront ainsi ce qui aura servi d'expia-
tion, afin qu'ils fussent consacrés et
sanctifiés; nul étranger n'en mangera,
car ce sont des choses saintes. ^^S'il
reste de la chair de consécration et du
pain jusqu'au matin, tu brûleras dans
le feu ce qui restera ; on ne le mangera
point, car c'est une chose sainte.
^^Tu suivras à l'égard d'Aaron et de
ses fils tous les ordres c|ue je t'ai don-
nés. Tu emploiej'as sept jours à les
consacrer. ^*Tu offriras chaque jour
un taureau en sacrifice pour le ])éché,
pour l'expiation ; tu purifieras l'autel
par cette expiation , et tu l'oindras
pour le sanctifier. '^Pendant sept jours,
tu feras des expiations sur l'autel, et
tu le sanctifieras ; et l'autel sera très
saint, et tout ce qui touchera l'autel
sera sanctifié.
^''Voici ce que tu offriras sur l'autel :
deux agneaux d'un an, chaque jour,
à perpétuité. ^'•'Tu offriras l'un des
agneaux le matin, et l'autre agneau
entre les deux soirs. ^'Tu offriras, avec
le premier agneau, un dixième d'épha
de fleur de farine pétrie dans un quart
de hin d'huile d'olives concassées, et
une libation d'un quart de hin de vin.
*'Tu offriras le second agneau entre
les deux soirs, avec une offrande et
une libation semblables à celles du
matin; c'est un sacrifice consumé par
le feu, d'une'agréable odeur à l'Eter-
nel. *-Voilà l'holocauste perpétuel qui
sera offert par vos descendants, à l'en-
trée de la tente d'assignation, devant
l'Eternel; c'est là que je me rencon-
trerai avec vous, et que je te parlerai.
■'•'Je me rencontrerai là avec les en-
fants d'Israël, et ce lieu sera sanctifié
par ma gloire. "Je sanctifierai latente
d'assignation et l'autel ; je sanctifierai
Aaron et ses fils, pour cju'ils soient à
mon service dans le sacerdoce. ''^J'ha-
biterai au milieu des enfants d'Israël,
et je serai leur Dieu. *^Ils connaîtront
que je suis l'Eternel, leur Dieu, qui les
ai fait sortir du pays d'Egypte, pour
habiter au milieu d'eux. Je suis l'Eter-
nel, leur Dieu.
Description de l'autel des parfums et de la cuve
d'airain. — Composition de l'huile sainte et
du parfum.
Chap . A'A.V. ' Tu feras un autel pour
brûler des ])arfums, tu le feras de bois
d'acacia; -sa longueur sera d'une cou-
dée, et sa largeur d'une coudée; il
sera carré, et sa hauteur sera de deux
coudées. Tu feras des cornes qui sor-
tiront de l'autel. ''Tu le couvriras d'or
pur, le dessus, les côtés tout autour et
les cornes, et tu y feras une bordure
d'or tout autour. ^Tu ièras au-dessous
de la bordure deux anneaux d'or aux
deux côtés ; tu en mettras aux deux cô-
tés, pour recevoir les barres cjui servi-
ront à le porter. ^Tu feras les barres
de bois d'acacia, et tu les couvriras
d'or. ^Tu placeras l'autel en face du
voile qui est devant l'arche du témoi-
gnage, en face du propitiatoire qui est
sur le témoignage, et où je me rencon-
trerai avec toi. "Aaron y fera brûler du
parfum odoriférant; il en fera brûler
chaque matin, lorsqu'il préparera Jes
lampes; ^il en fera brûler aussi entre
les deux soirs, lorsqu'il arrangera les
lampes. C'est ainsi que l'on brûlera à
perpétuité du parfum devant l'Eternel
parmi vos descendants. ^Vous n'offri-
rez sur l'autel ni parfum étranger, ni
holocauste, ni offrande, et vous n'y ré-
pandrez aucune libation. '"Une fois
chaque année, Aaron fera des expia-
tions sur les cornes de l'autel; avec le
sang de la victime expiatoire, il y sera
fait des expiations une fois chaque an-
née parmi vos descendants. Ce sera
une chose très sainte devant l'Eternel.
"L'Eternel parla à Moïse, et dit :
'-Lorsque tu compteras les enfants
d'Israël pour en faire le dénombre-
96
EXODE.
Cliap. SO.iJ-SL^.
ment, chacun d'eux paiera à rEteinel
le rachat de sa jiersonnc, afin ([u'ils ne
soient frappés crancnne jihiie k>rs de
ce dén()nil)rement. ''Voici ce ((ue ch)n-
neront tous ceux (pii seront c()in])ris
dans le dénoinbrt'nu'nt : un demi-sicle,
selon le sicledu sanctuaire, (pii est de
feras avec cela une huile pour l'onction
sainte, com]iosition de parfums selon
l'art du parfumeur; ce sera l'huile pour
l'onction sainte.-* Tu en oindras la tente
d'assignation et l'arche du témoigna-
ge, -'la table et tous ses ustensiles, le
chandelier et ses ustensiles, l'autel des
vingt guéras; un demi-sicle sera le don parfums, -'Tautel des holocaustes et
prélevé jiour l'Eternel. "Tout homme
compris dans le dénombrement, de-
puis l'âge de vingt ans et au-dessus,
paiera le don jirélevé pour l'Eternel.
*^Le riche ne paiera pas plus, et le pau-
vre ne paiera pas moins d'un demi-
sicle, comme don prélevé ])our l'Eter-
nel, afin de racheter leurs personnes.
'n\i recevras des enfants d'Israël l'ar-
tous ses ustensiles , la cuve avec sa
base. -"Tu sanctifieras ces choses, et
elles seront très saintes ; tout ce qui
les touchera sera sanctifié. '"'Tu oin-
dras Aaron et ses fils, et tu les sancti-
fieras, pour (pi'ils soient à mon service
dans le saterdoce. ^' Tu parleras aux
enfants d'Israël, et tu tliras : Ce sera
pour moi l'huile de l'onction sainte,
gent du rachat, et tu rap])liqueras au parmi vos descendants. "-On n'en ré-
travail de la tente d'assignation; ce pandra point sur le corps d'un homme,
sera pour les enfants d'Israël un sou- et vous n'en ferez point de semblable,
venir devant l'Eternel pour le rachat dans les mêmes proportions; elle est
de leurs personnes.
"L'Eternel parla à Moïse, et dit : '^Tu
feras une cuve d'airain, avec sa base
d'airain, pour les ablutions; tu la pla-
ceras entre
la tente d assignation et
sainte, et vous la regarderez comme
sainte. "Ouiconque en composera de
semblable, ou en mettra sur un étran-
ger, sera retranché de son ]ieuple.
■'•'L'Eternel dit à Moïse : Prends des
l'autel, et tu y mettras de l'eau, '^avec aromates, du stacté, de l'ongle odo-
laquelle Aaron et ses fils se laveront rant", du galbanum, etde l'encens pur,
les mains et les pieds. -"Lorsqu'ils en- en parties égales. ^^Tu feras avec cela
trerontdans la tente d'assignation, ils un jiarfum composé selon l'art du par-
se laveront avec cette eau, afin qu'ils fumeur; il sera salé, pur et saint. ^"Tu
ne meurent point; et aussi lorscpi'ils le réduiras en jioudre, et tu le mettras
s'approcheront de l'autel, pour faire le devant le témoignage, dans la tente
service et pour offrir des sacrifices à d'assignation, où je me rencontrerai
l'Eternel. -'Ils se laveront les mains et avec toi. Ce sera pour vous une chose
les pieds, afin qu'ils ne meurent point, très sainte. ^' Vous ne ferez point pour
Ceseraune loi perpétuelle pour Aaron, vous de parfum semblable, dans les
pour ses fils et pour leurs descendants, mêmes proportions; vous le regarde-
'■- L'Eternel parla à Moïse, et dit : rez comme saint, et réservé pour l'E-
-^ Prends des meilleurs aromates, cin(j ternel. '^^Quiconque en fera de sembla-
eents sicles de myrrhe, de celle qui blc, ])our le sentir, sera retranché de
coule d'elle-même, la moitié soit deux
cent cinquante sicles de cinnainonie
aromatique, deux cent cinquante sicles
de roseau aromatique, -*cinq cents si-
cles de casse, selon le sicle du sanc-
tuaire, et un hin d'huile d'olive. -^Tu
a. Espèfc (lo cofjuilla^e.
son peuple.
Désignation des oin'riers. — Le sabbat rappelé.
Les tables de la loi.
Cliap. XXXI. 'L'Éternel ])arla à
Moïse, et dit : -Sache que j'ai choisi
97
Chap. Sl,3-rj:^,9.
EXODE.
Betsaleel, fils d'Uri, fils de Hur, de la
tribu de Juda. ^Je l'ai rempli de l'es-
prit de Dieu, de sagesse, d'intelligence,
et de savoir pour toutes sortes d'ou-
vrages ; '*je l'ai rendu capable de faire
des inventions, de travailler l'or, l'ar-
gent et l'airain, ^de graver les pierres
à enchâsser, de travailler le bois, et
d'exécuter toutes sortes d'ouvrages.
* Et voici, je lui ai donné pour aide Olio-
liab, fils d'Ahisamac, de la tribu de
Dan. J'ai misdel'intelligencedansl'es-
prit de tous ceux qui sont habiles, pour
qu'ils fassent tout ce que je t'ai or-
donné : ^la tente d'assignation, l'arche
du témoignage, le propitiatoire qui
sera dessus, et tous les ustensiles de la
tente; Ha table et ses ustensiles, le
chandelier d'or pur et tous ses usten-
siles, l'autel des parfums; "l'autel des
holocaustes et tous ses ustensiles, la
cuve avec sa base ; '"les vêtements d'of-
fice, les vêtements sacrés pour le prê-
tre Aaron, les vêtementsde ses fils pour les anneaux d'or, qui étaient à leurs
et les enfants d'Israël un signe qui de-
vra durer à perpétuité ; car en six jours
l'Eternel a fait les cieux et la terre, et
le septième jour il a cessé son œuvre
et il s'est reposé.
'^ Lorsque l'Éternel eut achevé de
parler à Moïse sur la montagne de
Sinaï, il lui donna les deux tables du
témoignage, tables de pierre, écrites
du doigt de Dieu.
Le veau d or.
Chap. XXXII. 'Le peuple, voyant
que Moïse tardait à descendre de la
montagne, s'assembla autour d' Aaron,
et lui dit : Allons! fais-nous un dieu
qui marche devant nous ; car ce Moïse,
cet homme qui nous a fait sortir du
pays d'Egypte, nous ne savons ce qu'il
est devenu. "Aaron leur dit : Otez les
anneaux d'or, qui sont aux oreilles de
vos femmes, de vos fils et de vos filles,
et ap])ortez-les moi. ^Et tous ôtèrent
les fonctions du sacerdoce; " l huile
d'onction, et le parfum odoriférant
pour le sanctuaire. Ils se conforme-
ront à tous les ordres que j'ai donnés.
'-L'Eternel parla à Moïse, et dit :
'^Parle aux enfants d'Israël, et dis-
leur : Vous ne manquerez pas d'obser-
ver mes sabbats, car ce sera entre moi
et vous, et parmi vos descendants, un
signe auquel on connaîtra que je suis
l'Eternel qui sanctifie. '* Vous observe-
rez le sabbat, car il sera pour vous une
oreilles, et ils les apportèrent à Aaron.
"•Il les reçut de leurs mains, jeta l'or
dans un moule , et fit un veau en
fonte. Et ils dirent : Israël! voici ton
dieu, qui t'a fait sortir du pays d'E-
gypte. ^Lorsque Aaron vit cela, il bâtit
un autel devant lui, et il s'écria : De-
main, il y aura fête en l'honneur de
l'Eternel! ^Le lendemain, ils se levè-
rent de bon matin, et ils offrirent des
holocaustes et des sacrifices d'actions
de grâces. Le peuple s'assit pour man-
chose sainte. Celui qui le profanera, ger et pour boire; puis ils se levèrent
sera puni de mort; celui qui fera quel- pour se divertir.
que ouvrage ce jour-là, sera retranché
du milieu de son peuple. '^On travail-
lera six jours; mais le septième jour
est le sabbat, le jour du repos, consa-
cré à l'Eternel. Celui qui fera quelque
ouvrage le jour du sabbat, sera puni
de mort. "Les enfants d'Israël obser-
veront le sabbat, en le célébrant, eux
et leurs descendants, comme une al-
liance perpétuelle. "Ce sera entre moi
'L'Eternel dit à Moïse : Va, descends ;
car ton peuple, que tu as fait sortir du
pays d'Egypte, s'est corrompu. '^Ils se
sont promptement écartés de la voie
que je leur avais prescrite; ils se sont
fait un veau en fonte, ils se sont pros-
ternés devant lui, ils lui ont offert des
sacrifices, et ils ont dit : Israël! voici
ton dieu, qui t'a fait sortir du pays d'E-
gypte. '■'L'Eternel dit à Moïse : Je vois
98
EXODE
Chap. S2, w-3'i.
que ce peuple est un peuple au cou
roide. '"Maintenant laisse-moi ; ma co-
lère va s'enilammer contre eux, et je
les consumerai; mais je ferai de toi
-' Moïse dit à Aaron : Que t'a fait ce
peuple, pour que tu l'aies laissé com-
une grande nation.
mettre un si grand péché? "Aaron ré-
pondit : Que la colère de mon seigneur
ne s'enllamme point! Tu sais toi-même
Aloïse inq)lora l'Eternel, son Dieu, (|ue ce j)euple est porté au mal. -^Ils
et dit : Pourquoi, ô Eternel ! ta colère m'ont dit : Fais-nous un dieu qui mar-
s'enllammerait-elle contre ton ])eu])le, chc devant nous; car ce Moïse, cet
que tu as fait sortir du pays d'Egypte homme qui nous a fait sortir du pays
par une grande puissance et par une d'Egypte, nous ne savons ce qu'il est
main forte? '-Pourquoi les Egyptiens devenu. -*Je leur ai dit : Que ceux qui
diraient-ils : C'est pour leur malheur ont de l'or, s'en dépouillent ! Et ils me
qu'il les a fait sortir, c'est pour les tuer l'ont donné ; je l'ai jeté au feu, et il en
dans les montagnes, et pour les exter- est sorti ce veau.
miner de dessus la terre? Reviens de ""Moïse vit que le peuple était livré
l'ardeur de ta colère, et repens-toi du au désordre, etqu'Aaron l'avait laissé
mal que tu veux faire à ton peuple, dans ce désordre exposé à l'opprobre
"'Souviens-toi d'Abraham, d'Isaac et parmi ses ennemis. -".Moïse se plaça à
d'Israël, tes serviteurs, auxquels tu as la porte du camp, et dit : A moi ceux
dit, en jurant par toi-même : Je multi- qui sont pour l'Eternel ! Et tous les en-
plierai votre postérité comme les étoi- fants de Lévi s'assemblèrent auprès de
les du ciel, 'je donnerai à vos descen- lui. -^11 leur dit : Ainsi jiarle l'Eternel,
dants tout ce pays dont j'ai 2>arlé, et le Dieu d'Israël : Que chacun de vous
ils le posséderont à jamais. mette son épée au côté; traversez et
'•'Et l'Éternel se repentit du mal qu'il jiarcourez le camp d'une porte à l'au-
avait déclaré vouloir faire à son peuple, t'-e, et que chacun tue son frère, son
'^ Moïse retourna et descendit de la parent. -"Les enfants de Lévi firent ce
qu'ordonnait .Moïse; et environ trois
mille hommes parmi le peuple péri-
rent en cette journée. -'^ Moïse dit : Con-
sacrez-vous aujourd'hui à l'Éternel,
même en sacrifiant votre fils et votre
montagne, les deux tables du témoi-
gnage dans sa main ; les tables étaient
écrites des deux côtés, elles étaient
écrites de l'un et de l'autre côté. "'Les
tables étaient l'ouvrage de Dieu, et l'é-
criture était l'écriture de Dieu, gravée trère, afin qu'il vous accorde aujour-
sur les tables. '"Josué entendit la voix d'hui une bénédiction,
du peuple, qui poussait des cris, et il '^°Le lendemain. Moïse dit au peu-
dit à Moïse : Il y a un cri de guerre pie : Vous avez commis un grand pé-
dans le camp. "*Moïse répondit : Ce ché. Je vais maintenant monter vers
n'est ni un cri de vainqueurs, ni un cri l'Eternel : j'obtiendrai peut-être le par-
de vaincus; ce que j'entends, c'est la don de votre péché. ^' Moïse retourna
A'oix de gens qui chantent. ''■'Et, comme vers l'Eternel et dit : Ah! ce peuple a
il approchait du camp, il vit le veau et commis un grand jiéché. Ils se sont
les danses. La colère de Moïse s'en- fait un dieu d'or. "-Pardonne mainte-
flamma ; il jeta de ses mains les tables, nant leur péché ! Sinon, efface-moi de
et les brisa au pied de la montagne, ton livre que tu as écrit. ^^ L'Éternel
-"il prit le veau qu'ils avaient fait, et dit à Moïse : C'est celui qui a péché
le brûla au feu; il le réduisit en pou- contre moi que j'effacerai démon livre,
dre, répandit cette poudre à la surface ^''Va donc, conduis le peuple où je t'ai
de l'eau, etfitboirelesenfantsd'Israël. dit. Voici, mon ange marchera devant
99
Chap. 32,33-33,
23.
EXODE.
toi, mais au jour de ma vengeance, je
les punirai de leur péché.
'^L'Eternel frappa le peuple, parce
qu'il avait fait le veau, fabriqué par
Aarou.
C/m/). XXXIII. 'L'Éternel dit à
Moïse : Va, pars d'ici, toi et le peuple
que tu as fait sortir du pays d'Egypte;
monte vers le pays que j'ai juré de don-
ner à Abraham, à Isaac et à Jacob, en
disant : Je le donnerai à ta postérité.
J'enverrai devant toi un ange, et je
chasserai les Cananéens, les Amoréens,
les Héthiens, les Phéréziens, les Hé-
A'iens et les Jébusiens. 'Monte vers ce
pays où coulent le lait et le miel. Mais
je ne monterai point au milieu de toi,
de peur que je ne te consume en che-
min, car tu es un peuple au cou roide.
■*Lorsc[ue le peuple eut entendu ces
sinistres paroles, il fut dans la désola-
tion, et personne ne mit ses ornements.
^Et l'Eternel dit à Moïse : Dis aux en-
fants d'Israël : Vous êtes un j^euple au
cou roide ; si je montais un seul instant
au milieu de toi, je te consumerais. Ote
maintenant tes ornements de dessus
toi, et je verrai ce que je te ferai. '^Les
enfants d'Israël se dépouillèrent de
leurs ornements, en s'éloignant du
mont Horeb.
"Moïse prit la tente et la dressa hors
du camp, à quelque distance; il l'ap-
pela tente d'assignation ; et tous ceux
qui consultaient l'Eternel allaient vers
la tente d'assignation, qui était hors du
camp. '^Lorsque Moïse se rendait à la
tente, tout le peuple se levait; chacun
se tenait à l'entrée de sa tente, et sui-
vait des yeux Moïse, jusqu'à ce qu'il
fût entré dans la tente. ^Et lorsque
Moïse était entré dans la tente, la co-
lonne de nuée descendait et s'arrêtait
à l'entrée de la tente, et l'Eternel par-
lait avec Moïse. '"Tout le peuple voyait
la colonne de nuée qui s'arrêtait à l'en-
trée de la tente, tout le peuple se le-
vait et se prosternait à l'entrée de sa
tente. " L'Éternel parlait avec Moïse
face à face, comme un homme parle à
son ami. Puis Moïse retournait au camp;
mais son jeune serviteur, Josué, fils de
Nun, ne sortait pas du milieu de la
tente.
'"-Moïse dit à l'Éternel : Voici, tu me
dis : Fais monter ce peuple ! Et tu ne
me fais pas connaître qui tu enverras
avec moi. Cependant, tu as dit : Je te
connais par ton nom, et tu as trouvé
grâce à mes yeux. ''Maintenant, si j'ai
trouvé grâce à tes yeux, fais-moi con-
naître tes voies ; alors je te connaîtrai,
et je trouverai encore grâce à tes yeux.
Considère que cette nation est ton peu-
ple. '^L'Éternel répondit : Je marche-
rai moi-même avec toi, et je te donne-
rai du repos. '^Moïse lui dit : Si tu ne
marches pas toi-même avec nous, ne
nous fais point partir d'ici. ** Gomment
sera-t-il donc certain que j'ai trouvé
grâce à tes yeux, moi et ton peuple?
Ne sera-ce pas cjuand tu marcheras
avec nous, et quand nous serons dis-
tingués, moi et ton peuple, de tous
les peuples qui sont sur la face de la
terre ?
'^ L'Eternel dit à Moïse : Je ferai ce
que tu me demandes, car tu as trouvé
grâce à mes yeux, et je te connais par
ton nom. '^Moïse dit : Fais-moi voir ta
gloire ! '^L'Éternel répondit : Je ferai
passer devant toi toute ma bonté, et je
proclamerai devant toi le nom de l'E-
ternel ; je fais grâce à qui je fais grâce,
et miséricorde à qui je fais miséricorde.
^"L'Éternel dit : Tu ne pourras pas
voir ma face, car l'homme ne peut me
voir et vivre. -'L'Éternel dit : Voici
un lieu près de moi ; tu te tiendras sur
le rocher. -^Quand ma gloire passera,
je te mettrai dans un creux du rocher,
et je te couvrirai de ma main jusqu'à
ce que j'aie passé. *'Et lorsque je re-
tournerai ma main , tu me verras par
derrière, mais ma face ne pourra pas
être vue.
♦
»
JOO
EXODE.
Chap
Alliance de l'Iùcrncl.
Les nouvelles tables.
Chap. A'A'AYF. 'L'l<]teiiK'l dit à toi que j'accomplirai des choses ter-
Moïse : Taille deux tables de ])ierre riMcs. " Prends garde à ce que je t'or-
comme les premières, et j'y écrirai les donne aujourd'hui. Voici, je chasserai
paroles qui étaient sur les premières devant toi les Amoréens, les Cana-
tables que tu as brisées. -Sois prêt de néens, les Héthiens, les Phéréziens,
bonne heure, et tu monteras dès le les Iléviens et les Jébusiens. '-Garde-
matin sur la montagne de Sinaï ; tu te toi de faire alliance avec les habitants
tiendras là (.levant moi, sur le sommet du pays où tu dois entrer, de ])eur
de la montagne. '^Oue personne ne ([u'ils ne soient un piège pour toi. '^Au
monte avec toi , et que personne ne contraire, vous renverserez leurs au-
paraisse sur toute la montagne; et tels, vous briserez leurs statues, et
même (|ue ni brebis ni bœufs ne pais- vous abattrez leurs idoles. "Tu ne te
sent près de cette montagne. * Moïse ])rosterneras point devant un autre
tailla deux tables de pierre comme les dieu ; car TEternel porte le nom de ja-
j)remières; il se leva de bon matin, et loux, il est un Dieu jaloux. '^Garde-toi
monta sur la montagne de Sinaï, selon de faire alliance avec les habitants du
l'ordre ([ue l'Eternel lui avait donné, pays, de peur que, se prostituant à
et il prit dans sa main les deux tables leurs dieux et leur offrant des sacri-
de jiierre. fices, ils ne t'invitent, etcpie tu ne man-
"L'Elernel descendit dans une nuée, ges de leurs victimes ; "^de peur que lu
se tint là auprès de lui, et proclama le ne prennes de leurs filles pour tes fils,
nom de l'Eternel. *Et l'Eternel jiassa etque leurs fdles se prostituant à leurs
devant lui, et s'écria : L'Eternel, l'E- dieux n'entraînent tes fds à se prosti-
ternel. Dieu miséricordieux etcompa- tuer à leurs dieux,
tissant, lent à la colère, riche en bonté '"Tu ne te feras point de dieu en
et en fidélité, 'qui conserve son amour fonte.
jusqu'à mille générations, (pii par- '*'Tu observeras la fête des pains
donne l'iniquité, la rébellion et le sans levain; pendant sept jours, au
péché, mais qui ne tient point le cou- temps fixé dans le mois des épis, tu
pable pour innocent, et qui punit l'ini- mangerasdespainssans levain, comme
quité des pères sur les enfants et sur je t'en ai donné l'ordre, car c'est dans
les enfants des enfants jusqu'à la troi- le mois des épis que tu es sorti d'E-
sième et à la quatrième génération ! gypte.
^^ Aussitôt Moïse s'inclina à terre et '^Toutpremier-né m'appartient, mê-
se prosterna. "Il dit : Seigneur, si j'ai me tout mâle premier-né dans les trou-
trouvé grâce à tes yeux, que le Sei- peaux de gros et de menu bétail. -"Tu
gneur marche au milieu de nous, car rachèteras avec un agneau le premier-
c'est un peuple au cou roide ; pardonne né de l'àne ; et si tu ne le rachètes pas,
nos iniquités et nos péchés, et prends- tu lui briseras la nuque. Tu rachèteras
nous pour ta possession. tout premier-né de tes fils; et l'on ne
'"L'Eternel répondit : Voici, je traite se présentera point avide devant ma
une alliance. Je ferai, en présence de face.
tout ton peuple, des prodiges qui n'ont -'Tu travailleras six jours, et tu te
eu lieu dans aucun pays et chez aucune reposeras le septième jour; tu te re-
nation ; tout le peuple qui t'environne poseras, même au temps du labourage
verra l'œuvre de l'Eternel, et c'est par et de la moisson.
101
Chnp. Si,'>-2-So,i2.
EXODE.
^-Tu célébreras la fête des semaines,
des prémicesde la moisson du froment,
et la fête de la récolte, à la fin de l'an-
née.
-''Trois fois par an, tous les mâles se
présenteront devant le Seigneur, l'E-
ternel, Dieu d'Israël. ^*Gar je chasse-
rai les nations devant toi, et j'étendrai
tes frontières ; et personne ne convoi-
tera ton pays, pendant que tu monte-
ras pour te présenter devant l'Eternel,
ton Dieu, trois fois par an.
'-^Tu n'offriras point avec du pain
levé le sang de la victime immolée en
mon honneur ; et le sacrifice de la fête
de Pàque ne sera point gardé pendant
la nuit jusc£u'au matin.
-''Tu apporteras à la maison de l'E-
ternel, ton Dieu, les prémices des pre-
miers fruits de la terre.
Tu ne feras point cuire un chevreau
dans le lait de sa mère.
-"L'Eternel dit à Moïse : Ecris ces
parler, il mit un voile sur son visage.
^* Quand Moïse entrait devant l'Eter-
nel, pour lui parler, il ôtait le voile
juscju'à ce qu'il sortît; et quand il sor-
tait, il disait aux enfants d'Israël ce
qui lui avait été ordonné. '^Les enfants
d'Israël regardaient le visage de Moïse,
et voyaient que la peau de son visage
rayonnait; et Moïse remettait le voile
sur son visage jusc[u'à ce qu'il entrât,
pour jîarler avec l'Eternel.
Offrandes pour In construction du tabernacle.
Chap. A'A'AT. 'Moïse convoqua
toute l'assemblée des enfants d'Israël,
et leur dit : Voici les choses que l'Éter-
nel ordonne de faire. ^On travaillera
six jours ; mais le septième jour sera
pour vous une chose sainte; c'est le
sabbat, le jour du repos, consacré à
l'Eternel. Celui qui fera quelque ou-
vrage ce jour-là, sera puni de mort.
^Vous n'allumerez point de feu, dans
paroles; car c'est conformément à ces aucune de vos demeures, le jour du
paroles que je traite alliance avec toi
et avec Israël.
-^Moïsefutlàavec l'Eternel quarante
jours et quarante nuits. Il ne mangea
point de pain, et il ne but point d'eau.
Et l'Eternel écrivit sur les tables les
paroles de l'alliance, les dix paroles.
-^ Moïse descendit de la montagne de
Sinaï, ayant les deux tables du témoi-
gnage dans sa main, en descendant de
sabbat.
^ Moïse parla à toute l'assemblée des
enfants d'Israël, et dit : Voici ce que
l'Eternel a ordonné. ^Prenez sur ce qui
vous appartient une offrande pour l'É-
ternel. Tout homme dont le cœur est
bien disposé apportera en offrande à
l'Eternel : de l'or, de l'argent et de
l'airain; ^des étoffes teintes en bleu,
en pourpre, en cramoisi, du fin lin et
la montagne; et il ne savait pas que la du poil de chèvre; ^des peaux de bé-
peau de son visage rayonnait, parce
qu'il avait parlé avec l'Eternel. ^"Aaron
et tous les enfants d'Israël regardèrent
Moïse, et voici la peau de son visage
rayonnait; et ils craignaient de s'ap-
procher de lui. ^' Moïse les appela;
Aaron et tous les principaux de l'as-
semblée vinrent auprès de lui, et il leur
parla. ^- Après cela , tous les enfants
d'Israël s'approchèrent, et il leur don-
na tous les ordres qu'il avait reçus de
l'Eternel, sur la montagne de Sinaï.
^^Lorsque Moïse eut achevé de leur
liers teintes en rouge et des peaux
teintes en bleu; du bois d'acacia; *de
l'huile pour lechandelier, des aromates
pour l'huile d'onction et pour le parfum
odoriférant ; "des pierres d'onyx et
d'autres pierres pour la garniture de
l'éphod et du pectoral. '"Que tous ceux
d'entre vous qui ont de l'habileté vien-
nent et exécutent tout ce que l'Eternel
a ordonné : "le tabernacle, sa tente et
sa couverture, ses agrafes, ses plan-
ches, ses barres, ses colonnes et ses
bases; '^l'arche et ses barres, le pro-
102
EXODE.
Chap. o';j,tj-o'{J,').
pitiatoirc, et le voile pour couvrir 1 ar-
clie ; '^la table et ses barres, et tous ses
ustensiles, et les pains de proposition ;
"le chandelier et ses ustensiles, ses
lampes, et l'huile pour le chandelier;
'^l'autel des parfums et ses barres,
l'huile d'onction et le parfum odorifé-
rant, et le rideau de la porte pour l'en-
trée du tabernacle; '^l'autel des holo-
caustes, sa grille d'airain, ses barres,
et tous ses ustensiles; la cuve avec sa
base; "les toiles du parvis, ses co-
lonnes, ses bases, et le rideau de la
])orte du parvis; '''les pieux du taber-
nacle, les pieux du parvis, et leurs cor-
dages; les vêtements d'office pour le
service dans le sanctuaire, '"les vête-
ments sacrés pour le prêtre Aaron, et
les vêtements de ses fils pour les fonc-
tions du sacerdoce.
-"Toute l'assemblée des enfants d'Is-
raël sortit de la j^résence de Moïse.
-'Tous ceux qui furent entraînés |)ar
le cœur et animés de bonne volonté
en bleu, en pourpre, en cramoisi, et
du fin lin. -"Toutes les femmes dont le
cœur était bien disposé, et qui avaient
de l'habileté, filèrent du poil de chèvre,
-n^es principaux du peuple apportè-
rent des pierres d'onyx et d'autres
pierres pour la garniture de l'éplKjd
et du pectoral; -'^des aromates et de
l'huile, pour le chandelier, pour l'huile
d'onction et pour le parfum odorifé-
rant. -'Tous les enfants d'Israël, hom-
mes et femmes, dont le cœur était dis-
posé à contribuer pour l'œuvre que
rp]ternel avait ordonnée par Moïse,
apportèrent des offrandes volontaires
à l'Eternel.
™Moïsedit aux enfants d'Israël : Sa-
chez que l'Eternel a choisi Betsaleel,
fils d'Uri, fils de Ilur, de la tribu de
Juda. ^' Il l'a rempli de l'esprit de Dieu,
de sagesse, d'intelligence, et de savoir
pour toutes sortes d'ouvrages. ^-11 l'a
rendu capable de faire des inventions,
de travailler l'or, l'argent et l'airain.
A'inrent et apportèrent une offrande à '^de graver les pierres à enchâsser, de
l'Eternel pour l'œuvre de la tente d'as-
signation , pour tout son service , et
pour les vêtements sacrés. -*Les hom-
mes vinrent aussi bien que les femmes;
tous ceux dont le canir était bien dis-
posé apportèrent des boucles , des
anneaux, des bagues, des bracelets,
toutes sortes d'objets d'or ; chacun pré-
senta l'offrande d'or, qu'il avait consa-
crée à l'Eternel. -^Tousceuxqui avaient
des étoffes teintes en bleu, en pourpre,
en cramoisi, du fin lin et du poil de
chèvre, des peaux de béliers teintes
en rouge et des peaux teintes en bleu,
les apportèrent. **Tous ceux qui jiré-
sentèrent par élévation une offrande
d'argent et d'airain apportèrent l'of-
frande à l'Eternel. Tous ceux qui avaient
du bois d'acacia pour les ouvrages des-
tinés au service, l'apportèrent. *^Tou-
tes les femmes qui avaient de l'habi-
leté filèrent de leurs mains, et elles
apportèrent leurouvrage, des fils teints
travailler le bois, et d'exécuter toutes
sortes d'ouvrages d'art. '''Il lui a ac-
cordé aussi le don d'enseigner, de mê-
me qu'à Oholiab, fils d'Ahisamac, de
la tribu de Dan. 'Ml les a remplis d'in-
telligence, pour exécuter tous les ou-
vrages de sculpture et d'art, pour bro-
der et tisser les étoffes teintes en bleu,
en pourpre, en cramoisi, et le fin lin,
pour faire toute espèce de travaux et
d'inventions.
Cons/riirlioi) du lahcrnacle.
Chap. AXVT7. 'Betsaleel, Oho-
lial), et tous les hommes habiles, en
qui l'Eternel avait mis de la sagesse
et de l'intelligence pour savoir et pour
faire, exécutèrent les ouvrages destinés
au service du sanctuaire, selon tout ce
que l'Eternel avait ordonné. ^Moïse
apj)cla Betsaleel, Oholiab, et tous les
hommes habiles dans l'esprit desquels
l'Eternel avait mis de l'intelligence,
103
C hop. 36,3-3-2. EXODE.
tous ceux dont le cœur était disposé à la largeur d'un tapis était de quatre
s'appliquer à l'œuvre pour l'exécuter, coudées ; la mesure était la même pour
^Ils prirent devant Moïse toutes les les onze tapis. '^On joignit séparément
offrandes qu'avaient appointées les en- cincj de ces tapis, et les six autres sé-
fants d'Israël pour faire les ouvrages parement. ''On mit cinquante lacets
destinés au service du sanctuaire. Cha- au bord du tapis terminant un assem-
que matin, on apjwrtait encore à Moïse blage, et l'on mit cinquante lacets au
des offrandes volontaires. ^Alors tous bord du tapis du second assemblage.
les hommes habiles, occupés à tous "*Onfitcin(iuanteagrafesd'airain,pour
les travaux du sanctuaire, quittèrent assembler la tente, afin qu'elle formât
chacun l'ouvrage qu'ils faisaient, ^et un tout.
A-inrent dire à Moïse : Le peuple ap- '^On fit pour la tente une couverture
porte beaucoup plus qu'il ne faut pour de peaux de béliers teintes en rouge,
exécuter les ouvrages que l'Éternel a et une couverture de peaux teintes en
ordonné de faire. ''Moïse fit publier bleu, qui devait être mise par-dessus,
dans le camp que personne, homme -"On fit les planches pour le taber-
ou femme, ne s'occupât plus d'offran- . nacle; elles étaient de bois d'acacia,
des pour le sanctuaire. On empêcha placées debout. -'La longueur d'une
ainsi le peuple d'en apporter. 'Les ob- planche était de dix coudées, et la lar-
jets préparés suffisaient, et au delà, geur d'une planche était d'une coudée
pour tous les ouvrages à faire. et demie. -^11 y avait pour chaque
*Tous les hommes habiles, qui tra- planche deux tenons, joints l'un à l'au-
vaillèrent à l'œuvre, firent le taberna- tre; l'on fit de même pour toutes les
cle avec dix tapis de fin lin retors et planches du tabernacle. "On fit vingt
de fil bleu, pourpre et cramoisi; on y planches pour le tabernacle, du côté
représenta des chérubins artistement du midi. -'On mit quarante bases d'ar-
travaillés. 'La longueur d'un tapis était gent sous les vingt planches, deux ba-
de vingt-huit coudées , et la largeur ses sous chaque planche pour ses deux
d'un tapis était de quatre coudées; la tenons. "On fit vingt planches pour le
mesure était la même pour tous les second côté du tabernacle, le côté du
tapis. "Cinq de ces tapis furent joints nord, -^et leurs quarante bases d'ar-
ensemble ; les cinq autres furent aussi gent, deux bases sous chaque planche,
joints ensemble. "On fit des lacets -'On fit six planches pour le fond du
bleus au bord du tapis terminant le tabernacle, du côté de l'occident. ^^On
premier assemblage; on fit de même fit deux planches pour les angles du
au bord du tapis terminant le second tabernacle dans le fond ; -"elles étaient
assemblage. ''On mit cinquante lacets doubles depuis le bas et bien liées à
au premier tapis, et l'on mit cinquante leur sommet par un anneau ; on fit de
lacets au bord du tapis terminant le même pour toutes les deux aux deux
second assemblage; ces lacets se cor- angles. ^"11 y avait ainsi huit planches,
respondaient les uns aux autres. '^On avec leurs bases d'argent, soit seize
fit cinquante agrafes d'or, et l'on joi- bases, deux bases sous chaque planche,
gnit les tapis l'un â l'autre avec les ^' On lit cinq barres de bois d'acacia
agrafes. Et le tabernacle forma un tout, pour les planches de l'un des côtés du
'^On fit des tapis de poil de chèvre, tabernacle, ^-cinq barres pour les plan-
pour servir de tente sur le tabernacle; ches du second côté du tabernacle, et
on fit onze de ces tapis. '^La longueur cinq barres ])Our les planches du côté
d'un tapis était de trente coudées, et du tabernacle formant le fond vers
104
I
EXODI-:.
Chap. S0,:a-37 ,-a.
roccidont; ''on fit la barre du milieu
pour traverser les planches d'une ex-
trémité à l'autre. '''On couvrit d'or les
planches, et l'on fit d'or leurs anneaux
pour recevoir les barres, et l'on cou-
vrit d'or les barres.
'^On fit le voile de fil bleu, pourpre
et cramoisi, et de fin lin retors; on le
fit artistement travaillé, et l'on y re-
présenta des chérubins. '"On fit pour
lui quatre colonnes d'acacia, et on les
couvrit d'or ; elles avaient des crochets
d'or, et l'on fondit pour elles quatre
bases d'argent.
''On fit pour l'entrée de la tente un
rideau de fil bleu, pourpre et cramoisi,
et de fin lin retors; c'était un ouvrage
de broderie. "*0n fit ses cinq colonnes
et leurs crochets, et l'on couvrit d'or
vrant de leurs ailes le propitiatoire, et
se regardant l'un l'autre ; les chérubins
avaient la face tournée vers le propi-
tiatoire.
'"Il fit la table de bois d'acacia; sa
longueur était de deux coudées, sa lar-
geur d'une coudée, et sa hauteur d'une
coudée et demie. "Il la couvrit iror])ur,
et il y fit une bordure d'or tout autour.
'-Il fit à l'entour un rebord de quatre
doigts, sur lequel il mit une bordure
d'or tout autour. " Il fondit pour la
table quatre anneaux d'or, et mit les
anneaux aux quatre coins, qui étaient
à ses quatre pieds. '*Les anneaux
étaient près du rebord, et recevaient
les barres pour porter la table. 'Ml fit
les barres de bois d'acacia, et les cou-
vrit d'or; et elles servaient à porter la
leurs chapiteaux et leurs tringles; leurs table. "II fit les ustensiles qu'on devait
cinq bases étaient d'airain.
Conslriictioii de Varrlie, de la table, du clian-
delier, et de l'autel des parfums.
Chap. XXXVII. ' Betsaleel fit l'ar-
che de bois d'acacia ; sa longueur était
mettre sur la table, ses plats, ses cou-
pes, ses calices et ses tasses pour ser-
vir aux libations; il les fit d'or pur.
"Il fit le chandelier d'or pur, il fit le
chandelierd'or battu ; son pied, sa tige,
ses calices, ses pommes et ses fleurs,
de deux coudées et demie, sa largeur étaient d'une même pièce. '^Six bran-
d'une coudée et demie, et sa hauteur
d'une coudée et demie. -Il la couvrit
d'or pur en dedans et en dehors, et il y
fit une bordure d'or tout autour. 'Il fon-
dit pour elle quatre anneaux d'or, qu'il
mit à ses quatre coins, deux anneaux
tl'un côté et deux anneaux de l'autre
côté. ''Il fit des barres de bois d'acacia,
et les couvrit d'or. Ml passa les barres
dans les anneaux sur les côtés de l'ar-
che, pour porter l'arche. ^11 fit un pro-
pitiatoire d'or pur; sa longueur était
de deux coudées et demie, et sa lar-
geur d'une coudée et demie. ' Il fit deux
chérubins d'or, il les fit d'or battu,
aux deux extrémités du propitiatoire,
''un chérubin à l'une des extrémités, et
un chérubin à l'autre extrémité; il fit
les chérubins sortant du propitiatoire
à ses deux extrémités. ^Les chérubins
étendaient les ailes par-dessus, cou-
ches sortaient de ses côtés, trois bran-
ches du chandelier de l'un des côtés,
et trois branches du chandelier de l'au-
tre côté. '^11 y avait sur une branche
trois calices en forme d'amande, avec
pommes et fleurs, et sur une autre
branche trois calices en forme d'aman-
de, avec pommes et fleurs; il en était
de même pour les six branches sortant
du chandelier. ^"A la tige du chandelier
il y avait quatre calices en forme d'a-
mande, avec leurs pommes et leurs
fleurs. -'11 y avait une pomme sous deux
des branches sortant du chandelier,
une jiomme sous deux autres branches,
et une pomme sous deux autres bran-
ches; il en était de même pour les six
branches sortant du chandelier. --Les
pommes et les branches du chandelier
étaient d'une même pièce; il était tout
entier d'or battu, d'or pur. -'11 fit ses
Chap. 37,2'i-38,2i.
EXODE.
sept lampes, ses mouchettes et ses va- d'airain, en employant les miroirs des
ses à cendre, d'or pur. -*I1 employa un femmes qui s'assemblaient à l'entrée
talent d'or pur, pour faire le chaude- de la tente d'assignation,
lier avec tous ses ustensiles. ^11 fit le parvis. Du côté du midi, il
^^11 fit l'autel des parfums de bois y avait, pour former le parvis, des toi-
d'acacia; sa longueur était d'une cou- les de fin lin retors, sur une longueur
dée, et sa largeur d'une coudée ; il était de cent coudées, *"avec vingt colonnes
carré, et sa hauteur était de deux cou- posant sur vingt bases d'airain; lescro-
dées. Des cornes sortaient de l'autel, chets des colonnes et leurs tringles
^^11 le couvrit d'or pur, le dessus, les étaient d'argent. "Du côté du nord, il
côtés tout autour et les cornes, et il y y avait cent cOudées de toiles, avec
fit une bordure d'or tout autour. -"Il fit
au-dessous de la bordure deux anneaux
d'or aux deux côtés ; il en mit aux deux
côtés, pour recevoir les barres qui ser-
vaient à le porter. -^11 fit des barres de
bois d'acacia, et les couvrit d'or.
A^ingt colonnes et
eurs vingt bases
d'airain ; les crochets des colonnes et
leurs tringles étaient d'argent. '-Du
côté de l'occident, il y avait cinquante
coudées de toiles, avec dix colonnes et
leurs dix bases ; les crochets des co-
^^11 fit l'huile pour l'onction sainte, lonnes et leurs tringles étaient d'ar-
et le parfum odoriférant, pur, composé
selon l'art du parfumeur.
Construction de l'autel des holocaustes, de la
cuve d'airain, et du parvis. — Comptes du
tabernacle.
gent. ''Du côté de l'orient, sur les cin-
quante coudées de largeur, '''il y avait,
pour une aile, quinze coudées de toi-
les, avec trois colonnes et leurs trois
bases, '^et, pour la seconde aile, qui
lui correspondait de l'autre côté de la
Chap. XXX] fil. ' Il fit l'autel des porte du parvis, quinze coudées de
holocaustes de bois d'acacia; sa Ion- toiles, avec trois colonnes et leurs trois
gueur était de cinq coudées, et sa lar- bases. '"Toutes les toiles formant l'en-
geur de cinq coudées; il était carré, et ceinte du parvis étaient de fin lin re-
sa hauteur était de trois coudées. -11 tors. "Les bases pour les colonnes
fît, aux quatre coins, des cornes qui étaient d'airain, les crochets des co-
lonnes et leurs tringles étaient d'ar-
gent, et leurs chapiteaux étaient cou-
verts d'argent. Toutes les colonnes du
parvis étaient jointes par des tringles
d'argent. '^Le rideau de la porte du
sortaient de l'autel, et il le couvrit d'ai-
rain. ^11 fit tous les ustensiles de l'au-
tel, les cendriers, les pelles, les bas-
sins, les fourchettes et les brasiers; il
fit d'airain tous ces ustensiles. *I1 fit
pourrautelunegrilled'airain,enforme parvis était un ouvrage de broderie en
de treillis, qu'il plaça au-dessous du fil bleu, pourpre et cramoisi, et en fin
rebord de l'autel, à partir du bas, jus- lin retors; il avait une longueur de
qu'à la moitié de la hauteur de l'autel, vingt coudées, et sa hauteur était de
41 fondit quatre anneaux, qu'il mit aux cinq coudées, comme la largeur des
quatre coins de la grille d'airain, pour toiles du parvis ; '"ses quatre colonnes
recevoir les barres. Ml fit les barres de et leurs quatre bases étaient d'airain,
bois d'acacia, et les couvrit d'airain. les crochets et leurs tringles étaient
'Il passa dans les anneaux aux côtés d'argent, et leurs chapiteaux étaient
de l'autel les barres qui servaient à le couverts d'argent. -"Tous les pieux de
porter. Il le fit creux, avec des plan- l'enceinte du tabernacle et du parvis
ches. étaient d'airain.
MI fit la cuve d'airain, avec sa base ^' Voici les comptes du tabernacle,
106
EXODE.
Chap. 38,'i'2—39,iù.
du tabernacle d'assignation, revisés,
d'après l'ordre de Moïse, par les soins
des Lévites, sous la direction d'Itha-
mar, fils du prêtre Aaron. -'Betsaleel,
fils d'Uri, fils de Hur, de la tribu de
Juda, fit tout ce que l'Eternel avait or-
donné à Moïse; -'il eut pour aide Olio-
liab, fils d'Ahisamac, de la tribu de
Dan, habile à graver, à inventer, et à
broder sur les étoffes teintes en bleu,
en pourpre, en cramoisi, et sur le fin
lin. -■'Le total de l'or, employé à l'œu-
vre pour tous les travaux du sanctuaire,
orqui fut le produit des offrandes, mon-
tait à vingt-neuf talents et mille sept
cent soixante-quinze sicles, selon le
sicle du sanctuaire. -^L'argent de ceux
de l'assemblée dont on fit le dénom-
brement montait à cent talents et mille
sept cent soixante-quinze sicles, se-
lon le sicle du sanctuaire. -* C'était un
demi-sicle par tête, la moitié d'un si-
cle, selon le sicle du sanctuaire, pour
chaque homme compris dans le dé-
nombrement, depuis l'âge de vingt ans
et au-dessus, soit pour six cent trois
mille cinq cent cinquante hommes.
-'Les cent talents d'argent servirent à
fondre les bases du sanctuaire et les
bases du voile, cent bases pour les
cent talents, un talent par base. -*Et
avec les mille sept cent soixante-quinze
sicles on fit les crochets et les tringles
pour les colonnes, et on couvrit les
chapiteaux. -"L'airain des offrandes
montait à soixante-dix talents et deux
mille quatre cents sicles. '"On en fit
les bases de l'entrée de la tente d'assi-
gnation; l'autel d'airain avec sa grille,
et tous les ustensiles de l'autel; ^' les
moisi, on fit les vêtements d'office pour
le service dans le sanctuaire, et on fit
les vêtements sacrés pour Aaron, com-
me l'Eternel l'avait ordonné à Moïse.
-On fit l'éphod d'or, de fil bleu, pour-
pre et cramoisi, et de fin lin retors.
'On étendit des lames d'or, et on les
coupa en fils, que l'on entrelaça dans
les étoffes teintes en bleu, en pourpre
et en cramoisi, et dans le fin lin; il était
artistement travaillé.^ On y fit des épau-
lettes qui le joignaient, et c'est ainsi
qu'il était joint par ses deux extrémi-
tés. ^La ceinture était du même travail
que l'éphod et fixée sur lui; elle était
d'or, de fil bleu, pourpre et cramoisi,
et de fin lin retors, comme l'Eternel l'a-
vait ordonné à Moïse. *0n entoura de
montui'es d'or des pierres d'onyx, sur
lesquelles on grava les noms des fils
d'Israël, comme on grave les cachets.
"On les mit sur les épaulettes de l'é-
phod, en souvenir des fils d'Israël,
comme l'Eternel l'avait ordonné à
Moïse.
*0n fit le pectoral, artistement tra-
vaillé, du même travail que l'éphod,
d'or, de fil bleu, pourpre et cramoisi,
et de fin lin retors. ^11 était carré; on
fit le pectoral double ; sa longueur était
d'un empan, et sa largeur d'un empan ;
il était double. '"On le garnit de quatre
rangées de pierres : première rangée,
une sardoine, une topaze, une émerau-
de ; " seconde rantîée, une escarboucle,
un saphir, un diamant ; '-troisième ran-
gée, une opale, une agate, une amé-
thyste; "quatrième rangée, une chry-
solithe, un onyx, un jaspe. Ces pierres
étaient enchâssées dans leurs montu-
bases du parvis, tout autour, et les ba- res d'or. '*I1 y en avait douze, d'après
ses de la porte du parvis; et tous les
])ieux de l'enceinte du tabernacle et du
parvis.
Confection des vêtements sacerdotaux.
Chap. XXXIX. 'Avec les étoffes
teintes en bleu, en pourpre et en cra-
ies noms des fils d'Israël ; elles étaient
gravées comme des cachets, chacune
aA'^ec le nom de l'une des douze tribus.
— '^On fit sur le pectoral des chaînet-
tes d'or pur, tressées en forme de cor-
dons. '^On fit deux montures d'or et
deux anneaux d'or, et on mit les deux
107
Chap. 39,n-W,i.
EXODE.
un cachet : Sainteté à l'Eternel. ^'On
l'attacha avec un cordon bleu à la tiare,
en haut, comme l'Eternel l'avait or-
donné à Moïse.
anneaux aux deux extrémités du pec-
toral. '"On passa les deux cordons d'or
dans les deux anneaux aux deux extré-
mités du pectoral; "*on arrêta par de-
vant les bouts des deux cordons aux
deux montures placées sur les épau-
iettes de l'éphod. — ''On fit encore
deux anneaux d'or, que l'on mit aux
deux extrémités du pectoral, sur le bord
intérieur appliqué contre l'éphod.^" On
fit deux autres anneaux d'or, que l'on tout ce que l'Eternel avait ordonné à
mit au bas des deux épaulettes de l'é- Moïse; ils firent ainsi,
phod, sur le devant, près de la join- '^On amena le tabernacle à Moïse :
ture, au-dessus de la ceinture de l'é- la tente et tout ce qui en dépendait, les
phod. ^'On attacha le pectoral par ses agrafes, les ]>lanches, les barres, les
anneaux aux anneaux de ré])hod avec colonnes et les bases; ^*la couverture
un cordon bleu, afin c^ue le pectoral de peaux de béliers teintes en rouge,
fût au-dessus de la ceinture de l'éphod la couverture de peaux teintes en bleu,
et qu'il ne pût ])as se séparer de l'é- et le voile de séparation; ^^l'arche du
Le labcrnacle dressé. — La gloire de l'Eternel.
^'Ainsi furent achevés tous les ou-
vrages du tabernacle, de la tente d'as-
siffnation. Les enfants d'Israël firent
phod, comme l'Eternel l'avait ordonné
à Moïse.
-'-On fit la robe de l'éphod, tissée en-
tièrement d'étoffe bleue. --'11 y avait,
au milieu de la robe, une ouverture
comme l'ouverture d'une cotte de mail-
les, et cette ouverture était bordée tout
autour, afin que la robe ne se déchirât
pas. "On mit sur la bordure de la robe
des grenades de couleur bleue, pour-
pre et cramoisi, en fil retors; -^on fit
des clochettes d'or pur, et on mit les
clochettes entre les grenades, sur tout
le tour de la bordure de la robe, entre
les grenades : -*^une clochette et une
grenade, une clochette et une grenade,
sur tout le tour de la bordure de la
témoignage et ses barres, et le propi-
tiatoire ; *Ma table, tous ses ustensiles,
et les pains de proposition; "le chan-
delier d'or pur, ses lampes, les lampes
préparées, toussesustensiles,etrhuile
pour le chandelier ;^^ l'autel d'or, l'huile
d'onction et le parfum odoriférant, et
le rideau de l'entrée de la tente ; ^'l'au-
tel d'airain, sa grille d'airain, ses bar-
res, et tous ses ustensiles ; la cuve avec
sa base ; les toiles du parvis, ses colon-
nes, ses bases, ^"et le rideau de la porte
du parvis, ses cordages, ses pieux, et
tous les ustensiles pour le service du
tabernacle, pour la tente d'assignation;
^' les vêtements d'office pour le sanc-
tuaire, les vêtements sacrés pour le
robe, pour le service, comme l'Eternel prêtre Aaron, et les vêtements de ses
l'avait ordonné à Moïse.
-'On fit les tuniques de fin lin, tis-
sées, pour Aaron et pour ses fils; -^la
tiare de fin lin, et les bonnets de fin lin
servant de parure ; les caleçons de lin,
de fin lin retors ; ^'la ceinture de fin lin
retors, brodée, et de couleur bleue,
pourpre et cramoisi, comme l'Eternel
l'avait ordonné à Moïse.
^"On fit d'or pur la lame, diadème
sacré, et l'on y écrivit, comme on grave
fds pour les fonctions du sacerdoce.
*^Les enfants d'Israël firent tous ces
ouvrages, en se conformant à tous les
ordres que l'Eternel avait donnés à
Moïse. ■'^ Moïse examina tout le travail ;
et voici, ils l'avaient fait comme l'Éter-
nel l'avait ordonné, ils l'avaient fait
ainsi. Et Moïse les bénit.
Chap. XL. 'L'Éternel parla à Moï-
se, et dit : -Le premier jour du premier
mois, tu dresseras le tabernacle, la
108
EXODE.
Chdj)
W. :i-:m.
tente d'assignation. 'Tuyplaceras l'ar-
che du témoignai'e, et tu couvriras l'ar-
che avec le voile. Tu appoiteras la ta-
ble, et tu la disposeras en ordre. ■'Tu
ajiporteras le chandelier, et tu en ai-
rangeras les lampes. ^Tu placeras l'au-
tel d'or pour le parfum devant l'arche
ilu témoignage, et tu mettras le rideau
à l'entrée du tabernacle. *Tu placeras
l'autel des holocaustes devant l'entrée
du tabernacle, de la tente d'assigna-
tion. "Tuphiceras la cuve entre la tente
d'assignation et l'autel, et tu v mettras
de l'eau. ''Tu placeras le parvis à l'en-
tour, et tu mettras le rideau à la porte
du parvis. ''Tu prendras l'huile d'onc-
tion, tu en oindras le tabernacle et tout
ce qu'il renferme, et tu le sanctifieras,
avec tous ses ustensiles; et il sera saint.
'"Tu oindras l'autel des holocaustes et
tous ses ustensiles, et tu sanctifieras
l'autel; et l'autel sera très saint. "Tu
oindras la cuve avec sa base, et tu la
sanctifieras. '-Tu feras avancer Aaron
et ses fils vers l'entrée de la tente d'as-
signation, et tu les laveras avec de
l'eau. '^Tu revêtiras Aaron des vête-
ments sacrés, tu l'oindras, et tu le
sanctifieras, pour qu'il soit à mon ser-
vice dans le sacerdoce. '■'Tu feras ap-
procher ses fils, tu les revêtiras des tu-
niques, '■'et tu les oindras comme tu
auras oint leur père, pour qu'ils soient
à mon service dans le sacerdoce. Cette
onction leur assurera à perpétuité le
sacerdoce parmi leurs descendants.
'^Mo'ise fit tout ce que l'Eternel lui
avait ordonné ; il fit ainsi. ''Le premier
jour du premier mois de la seconde
année'', le tabernacle fut dressé. '^Mo'ïse
dressa le tabernacle; il en posa les ba-
ses, plaça les planches et les barres, et
éleva les colonnes. "'Il étendit la tente
sur le tabernacle, et il mit la couver-
ture de la tente par-dessus, comme
l'Eteinel l'avait ordonné à Moïse. -"11
prit le témoignage*, et le plaça dans
a. Après la sortie d'Egypte. b. Les deux tables de
l'arche; il mit les barres à l'arche, et il
posa le propitiatoire au-dcssvis de l'ar-
che. '-'Il apporta l'arche dans le taber-
nacle; il mit le voile de séparation, et
il en couvrit l'arche du témoignage,
comme l'Eternel l'avait ordonné à
Moïse. "Il plaça la table dans la tente
d'assignation, au côté septentrional du
tabernacle, en dehors du voile; -^et il
V tléposa en ordre les pains, devant
l'Eternel, comme l'Eternel l'avait or-
donné à Moïse. -''Il plaça le chandelier
dans la tente d'assignation, en face de
la table, au côté méridional du taber-
nacle; -^et il en arrangea les lam|)es,
devant l'Eternel, comme l'Eternel l'a-
vait ordonné à Moïse. -'Il plaça l'autel
d'or dans la tente d'assignation, de-
vant le voile; -'et il y lit brûler le ])ar-
fum odoriférant, comme l'Eternel l'a-
vait ordonné à Moïse. -'*I1 plaça le
rideau à l'entrée du tabernacle. -Ml
plaça l'autel des holocaustes à l'entrée
du tabernacle, de la tente d'assigna-
tion ; et il y offrit l'holocauste et l'of-
frande, comme l'Eternel l'avait or-
donné à Moïse. ^"11 plaça la cuve entre
la tente d'assignation et l'autel, et il y
mitde l'eau pour les ablutions ;'' Moïse,
Aaron et ses fils, s'y lavèrent les mains
et les pieds ; '-lorsqu'ils entrèrent dans
la tente d'assignation et qu'ils s'ap])ro-
chèrent de l'autel, ils se lavèrent, com-
me l'Eternel l'avait ordonné à Moïse.
^'11 dressa le parvis autour du taberna-
cle et de l'autel, et il mit le rideau à la
]5orte du parvis. Ce fut ainsi que Moïse
acheva l'ouvrage.
^■'Alors la nuée couvrit la tente d'as-
signation, et la gloire de l'Eternel rem-
plit le tabernacle. '^ Moïse ne pouvait
pas entrer dans latente d'assignation,
parce que la nuée restait dessus, et cjue
la gloire de l'Eternel remplissait le ta-
bernacle.
'•'Aussi longtemps que durèrent leurs
marches, les enfants d'Israël partaient,
la loi.
loy
■ Chap. 40,^,38. EXODE.
quand la nuée s'élevait de dessus le nel était de jour sur le tabernacle; et
tabernacle. ^^Et quand la nuée ne s'é- de nuit, il y avait un feu, aux yeux de
levait pas, ils ne partaient pas, jusqu'à toute la maison d'Israël, pendant tou-
ce qu'elle s'élevât. ^^La nuée de l'Éter- tes leurs marches.
LE LEVITIQUE
Les holocaustes.
Chap. I. 'L'Éternel appela Moïse;
il lui parla depuis la tente d'assigna-
tion, et dit: -Parle aux enfants d'Is-
raël, et dis-leur :
Lorsque quelqu'un d'entre vous fera
une offrande à l'Eternel, il offrira du
bétail, du gros ou du menu bétail.
^Si son offrande est un holocauste
de ffros bétail, il offrira un mâle sans
défaut; il l'offrira à l'entrée de la tente
d'assignation, devant TEternel, pour
obtenir sa faveur. ■'Il posera sa main
sur la tête de l'holocauste, qui sera
agréé de l'Eternel, pour lui servir d'ex-
piation. ^11 égorgera le veau devant
l'Eternel; et les prêtres, fds d'Aaron,
offriront le sang, et le répandront tout
autour sur l'autel, qui est à l'entrée
de la tente d'assignation. ^11 dépouil-
lera l'holocauste, et le coupera par
morceaux. ''Les fds du prêtre Aaron
mettront du feu sur l'autel, et arran-
geront du bois sur le feu. ^Les prêtres,
fils d'Aaron, poseront les morceaux,
la tête et la graisse, sur le bois mis au
feu sur l'autel. 'II lavera avec de l'eau
les entrailles et les jambes; et le prê-
tre brûlera le tout sur l'autel. C'est un
holocauste, un sacrifice consumé par
le feu, d'une agréable odeur à l'Eter-
nel.
'"Si son offrande est un holocauste
de menu bétail, d'agneaux ou de chè-
vres, il offrira un màle sans défaut.
"Il regorgera au côté septentrional
de l'autel, devant l'Eternel; et les
prêtres , fils d'Aaron , en répandront
le sauff sur l'autel tout autour. '-Il le
coupera par morceaux ; et le prêtre les
posera, avec la tête et la graisse, sur
le bois mis au feu sur l'autel. '^ II lavera
avec de l'eau les entrailles et les jam-
bes; et le prêtre sacrifiera le tout, et
le brûlera sur l'autel. C'est un holo-
causte, un sacrifice consumé par le feu,
d'une agréable odeur à l'Eternel.
'■•Si son offrande à l'Eternel est un
holocauste d'oiseaux, il offrira des
tourterelles ou des jeunes pigeons.
'^Le prêtre sacrifiera l'oiseau sur l'au-
tel; il lui ouvrira la tête avec l'ongle,
et la brûlera sur l'autel, et il exprimera
le sang contre un côté de l'autel. "*11
ôtera le jabot aA'ec ses plumes, et le
jettera près de l'autel, vers l'orient,
dans le lieu où l'on met les cendres.
'"Il déchirera les ailes, sans les déta-
cher; et le prêtre brûlera l'oiseau sur
l'autel, sur le bois mis au feu. C'est un
holocauste, un sacrifice consumé par
le feu, d'une agréable odeur à l'Eter-
nel.
Les offrandes.
Chap. II. 'Lorsque quelc[u'un fera
à l'Eternel une offrande en don, son
offrande sera de fleur de farine ; il ver-
sera de l'huile dessus, et il y ajoutera
de l'encens. -Il l'apportera aux prêtres,
fils d'Aaron ; le prêtre prendra une
poignée de cette fleur de farine, arro-
sée d'huile, avec tout l'encens, et il
brûlera cela sur l'autel comme souve-
nir. C'est une offrande d'une agréable
odeur à l'Eternel. ^Ce qui restera de
l'offrande sera pour Aaron et pour ses
111
Chap. '^, ',-3, 10.
LEVITIQUE.
fils ; c'est une chose très sainte parmi
les offrandes consumées par le feu de-
vant l'Eternel.
"•Si tu fais une offrande de ce qui est
cuit au four, qu'on se serve de fleur de
farine, et que ce soient des gâteaux
sans levain pétris à l'huile et des ga-
lettes sans levain arrosées d'huile.
'^Si ton offrande est un gâteau cuit
à la poêle, il sera de fleur de farine
pétrie à l'huile, sans levain. ^Tu le
rompras en morceaux, et tu verseras
de l'huile dessus; c'est une offrande.
'Si ton offrande est un gâteau cuit
sur le gril, il sera fait de Heur de farine
pétrie à l'huile.
^Tu apporteras l'offrande qui sera
faite à l'Eternel avec ces choses-là ;
elle sera remise au prêtre, qui la \)vé-
sentera sur l'autel. '^Le prêtre en pré-
lèvera ce qui doit être offert comme
souvenir, et le brûlera sur l'autel.
C'est une offrande d'une agréable
odeur à l'Eternel. '°Ce qui restera de
l'offrande sera pour Aaron et pour ses
fils; c'est une chose très sainte parmi
les offrandes consumées par le feu
devant l'Eternel.
''Aucune des offrandes que vous
présenterez à l'Eternel ne sera faite
avec du levain; car vous ne brûlerez
rien qui contienne du levain ou du
miel parmi les offrandes consumées
par le feu devant l'Eternel. '"-Vous
pourrez en offrir à l'Eternel comme
offrande des prémices; mais il n'en
sera point présenté sur l'autel comme
offrande d'une agréable odeur. '^Tu
mettras du sel sur toutes ces offran-
des, tu ne laisseras ];)oint ton offrande
manquer du sel, signe de l'alliance de
ton Dieu ; sur toutes tes offrandes tu
mettras du sel.
"Si tu fais à l'Eternel une offrande
des prémices, tu présenteras des épis
nouveaux , rôtis au feu et broyés ,
comme offrande de tes pi'émices. '^Tu
rt. /)n dit aussi sacrifice de prospérité, ou sacrifice pac
verseras de l'huile dessus, et tu y ajou-
teras de l'encens; c'est une offrande.
'^Le prêtre brûlera comme souvenir
une portion des épis broyés et de
l'huile, avec tout l'encens. C'est une
offrande consumée par le feu devant
l'Éternel.
Les sncrifices d actions de grâces.
Chap. III. 'Lorsque quelqu'un of-
frira à l'Eternel un sacrifice d'actions
de grâces" :
S'il offre du gros bétail, mâle ou
femelle, il l'offrira sans défaut, devant
l'Eternel. -Il posera sa main sur la tête
de la victime, c[u'il égorgera à l'entrée
de la tente d'assignation; et les prê-
tres, fils d'Aaron, répandront le sang-
sur l'autel tout autour. ^De ce sacrifice
d'actions de grâces il offrira en sacri-
fice consumé par le feu devant l'Eter-
nel : la graisse f[ui couvre les entrail-
les et toute celle qui y est attachée;
'*les deux rognons, et la graisse qui les
entoure, c{ui couvre les flancs, et le
grand lobe du foie, {[u'il détachera
près des rognons. '^Les fils d'Aaron
brûleront cela sur l'autel, par-dessus
l'holocauste qui sera sur le bois mis
au feu. (]'est un sacrifice consumé par
le feu, d'une agréable odeur à l'Eter-
nel.
*S'il offre du menu bétail, mâle ou
femelle, en sacrifice d'actions de grâ-
ces â l'Eternel, il l'offrira sans défaut.
'S'il offre en sacrifice un agneau, il le
présentera devant l'Eternel. ''Il posera
sa main sur la tête de la victime, qu'il
éffortjera devant la tente d'assignation;
et o o '
et les fils d'Aaron en répandront le
sang sur l'autel tout autour. ^De ce sa-
crifice d'actions de grâces il offrira en
sacrifice consumé par le feu devant
l'Eternel : la graisse, la queue entière,
qu'il séparera près de l'échiné, la
graisse qui couvre les entrailles et
toute celle qui y est attachée, '"les
ifique.
112
LEVITIOUE.
Chnp. 3, 11-4,
18.
deux rognons, et la graisse qni les en-
toure, qui couvre les flancs, et le grand
lobe du foie, qu'il détachera près des
rognons. "Le prêtre brûlera cela sur
l'autel. C'est l'aliment d'un sacrifice
consumé par le feu devant ri*]lernel.
*-Si son offrande est une chèvre, il
la présentera devant l'Eternel. '•''Il po-
sera sa main sur la tête de sa victime,
qu'il égorgera devant la tente d'assi-
gnation ; et les fils d'Aaron en répan-
dront le sang sur l'autel tout autour.
'*De la victime, il offrira en sacrifice
consumé par le feu devant l'Eternel :
la graisse qui couvre les entrailles et
toute celle qui y est attachée, '^les
deux rognons, et la graisse qui les en-
toure, qui couvre les flancs, et le grand
lobe du foie, qu'il détachera près des
rognons. *^Le prêtre brûlera cela sur
l'autel. Toute la graisse est l'aliment
d'un sacrifice consumé pai' le feu, d'une
agréal)Ie odeur à l'Eternel.
'"C'est ici une loi perpétuelle pour
vos descendants, dans tous les lieux
où vous habiterez : vous ne mangerez
ni graisse ni sang.
Les sacrifices d'expiation.
Chap. IV. 'L'Éternel parla à Moïse,
et dit: "Parle aux enfants d'Israël, et
dis :
Lorsque quelqu'un péchera involon-
tairement contre l'un des comman-
dements de l'Eternel, en faisant des
choses qui ne doivent point se faire, — ■
^Si c'est le prêtre ayant reçu l'onc-
tion qui a péché, et a rendu par là le
peuple coupable, il offrira à l'Eternel
pour le péché qu'il a commis un jeune
taureau sans défaut, en sacrifice d'ex-
piation. *I1 amènera le taureau à l'en-
trée de la tente d'assignation, devant
l'Eternel; et il posera sa main sur la
tête du taureau, qu'il égorgera devant
l'Eternel. ^Le prêtre ayant reçu l'onc-
tion prendra du sang du taureau, et
l'apportera dans la tente d'assignation ;
*il trempera son doigt dans le sang, et
il en fera sept fois l'aspersion devant
l'Éternel, en face du voile du sanc-
tuaire. ^Le prêtre mettra du sang sur
les cornes de l'autel des jiarfums odo-
riférants, qui est devant l'Eternel dans
la tente d'assignation; et il répandra
tout le sang du taureau au ])ied de
l'autel des liolocaustes, qui est à l'en-
trée de la tente d'assignation. '*!! en-
lèvera toute la graisse du taureau
expiatoire , la graisse qui couvre les
entrailles et toute celle qui y est atta-
chée, "les deux rognons, et la graisse
qui les entoure, qui couvre les flancs,
et le grand lobe du foie, qu'il déta-
chera près des rognons. '"Le prêtre
enlèvera ces parties comme on les en-
lève du taureau dans le sacrifice d'ac-
tions de grâces, et il les brûlera sur
l'autel des holocaustes. "Mais la peau
du taureau, toute sa chair, avec sa tête,
ses jambes, ses entrailles et ses excré-
ments, '-le taureau entier, il l'empor-
tera hors du camp, dans un lieu ]>ur,
où l'on jette les cendres, et il le brû-
lera au feu sur du bois ; c'est sur le tas
de cendres qu'il sera brûlé.
'^Si c'est toute l'assemblée d'Israël
qui a péché involontairement et sans
s'en apercevoir, en faisant contre l'un
des commandements de l'Eternel des
choses qui ne doivent point se faire et
en se rendant ainsi cou]>able, '*et que
le péché qu'on a commis Aienne à être
découvert, l'assemblée offrira un jeune
taureau en sacrifice d'expiation, et on
l'amènera devant la tente d'assigna-
tion. '^Les anciens d'Israël poseront
leurs mains sur la tète du taureau de-
vant l'Eternel, et on égorgera le tau-
reau devant l'Éternel. '^Le prêtre ayant
reçu l'onction apportera du sang du
taureau dans la tente d'assignation;
"il tremjiera son doigt dans le sang,
et il en fera sept fois l'aspersion de-
vant l'Éternel, en face du voile. "*I1
mettra du sauiï sur les cornes de l'au-
113
8 *
Chap. 4, 19-5, i.
LEVITIOUE.
tel, qui est devant rÉternel dans la ^^ Le prêtre prendra avec son doigt du
tente d'assignation ; et il répandra tout sang de la victime, il en mettra sur les
le sang au pied de l'autel des holo- cornes de l'autel des holocaustes, et il
caustes, ([ui est à l'entrée de la lente répandra tout le sang au pied de l'au-
d'assignation. ''•'Il enlèvera toute la tel. ^' Le prêtre ôtera toute la graisse,
graisse du taureau, et il la brûlera sur comme on ôte la graisse du sacrifice
l'autel. -"11 fera de ce taureau comme d'actions de grâces, et il la brûlera sur
du taureau expiatoire; il fera de même, l'autel, et elle sera d'une agréable
C'est ainsi que le prêtre fera pour eux odeur à l'Eternel. C'est ainsi que le
l'expiation, et il leur sera pardonné, prêtre fera pour cet homme l'expia-
-'II emportera le taureau hors du camp, tion, et il lui sera pardonné,
et il le brûlera comme le premier tau- ^"-S'il offre un agneau en sacrifice
reau. C'est un sacrifice d'expiation d'expiation, il offrira une femelle sans
])Our l'assemblée. défaut. ^''11 posera sa main sur la tête
^-Si c'est un chef qui a péché, en de la victime, qu'il égorgera en sacri-
faisant involontairement contre l'un fice d'expiation dans le lieu où l'on
des commandements de l'Eternel, son égorge les holocaustes. ^■'Le prêtre
Dieu, des choses qui ne doivent point prendra avec son doigt du sang de la
se faire et en se rendant ainsi coupable, victime, il en mettra sur les cornes de
-■'et qu'il vienne à découvrir le péché l'autel des holocaustes, et il répandra
qu'il a commis, il offrira en sacrifice tout le sang au pied de l'autel. ^^Le
un bouc mâle sans défaut. -'Il jiosera prêtre ôtera toute la graisse, comme
sa main sur la tête du bouc, qu'il égor- on ôte la graisse de l'agneau dans le
géra dans le lieu où l'on égorge les sacrifice d'actions de grâces, et il la
holocaustes devant l'Eternel. C'est un brûlera sur l'autel, comme un sacrifice
sacrifice d'expiation. ^^Le prêtre pren- consumé par le feu devant l'Eternel,
dra avec son doigt du sang de la vie- C'est ainsi que le prêtre fera pour cet
time expiatoire, il en mettra sur les homme l'expiation du péché qu'il a
cornes de l'autel des holocaustes, et il commis, et il lui sera pardonné,
répandra le sang au pied de l'autel des
Les sacrifices de culpabilité.
Chap. V. 'Lorsquequelqu'un, après
avoir été mis sous serment comme té-
moin, péchera en ne déclarant pas ce
qu'il a vu ou ce qu'il sait, il restera
chargé de sa faute. -Lorsquequelqu'un,
sans s'en apercevoir, touchera une
holocaustes.*" Il brûlera toute lagraisse
sur l'autel, comme la graisse du sacri-
fice d'actions de grâces. C'est ainsi
que le prêtre fera pour ce chef l'expia-
tion de son péché, et il lui sera par-
donné.
"Si c'est quelqu'un du peuple qui
a péché involontairement, en faisant chose souillée, comme le cadavre d'un
contre l'un des commandements de animal impur, que ce soit d'une bête
.l'Eternel des choses qui ne doivent sauvage ou domestique, ou bien d'un
point se faire et en se rendant ainsi reptile, il deviendra lui-même impur
coupable, ^''et qu'il vienne à découvrir et il se rendra coupable. 'Lorsque, ne
le péché qu'il a commis, il offrira en le sachant pas ou le sachant, il tou-
sacrifice une chèvre, une femelle sans chera une souillure humaine quel-
défaut, pour le péché qu'il a commis, conque, il se rendra coupable. *Lors-
-^1 posera sa main sur la tête de la que quelqu'un, sans s'en apercevoir
victime expiatoire, qu'il égorgera dans ou en y prenant garde, s'exprimera
le lieu où l'on égorge les holocaustes, légèrement des lèvres et jurera de
114
LEVITIOUE.
Cluip. 5,5-2'i.
faire du mal ou du bien, de quelque
manière que ce soit, il se rendra cou-
jiaLlc.
^Gelui donc qui se rendra coupable
de l'une de ces choses, fera Taveu de
son j)éché. "Puis il offrira en sacrifice
<le cul])abilité à l'Eternel, ])our le pé-
«hé qu'il a commis, une femelle de
menu bétail, une brebis ou une chè-
vre, comme A^ctime expiatoire. Et le
prètie fera pour lui l'expiation de son
péché.
"S'il n'a pas de (juoi se procurer une
brebis ou une chèvre, il offrira en sa-
crifice de culpabilité à l'i^Aernel pour
son péché deux tourterelles ou deux
jeunes pigeons, l'un comme victime
expiatoire, l'autre comme holocauste.
*I1 les apportera au prêtre, qui sacri-
fiera d'abord celui (jui doit servir de
victime expiatoire. Le prêtre lui ou-
vrira la tête avec l'ongle près de la
nuque, sans la séparer; "il fera sur un
côté de l'autel l'aspersion du sang de
la victime ex]iiatoire, et le reste du
sang sera exprimé au pied de l'autel :
c'est un sacrifice d'expiation. '"11 fera
de l'autre oiseau un holocauste, d'a-
près les règles établies. C'est ainsi que
le prêtre fera pour cet homme l'expia-
tion du péché qu'il a commis, et il lui
sera pardonné.
"S'il n'a pas de quoi se procurer
deux tourterelles ou deux jeunes pi-
geons, il ajiportera en offrande jiour
son péché un dixième d'éj^ha de fleur
<Ie farine, comme offrande d'expiation ;
il ne mettra point d'huile dessus, et il
n'y ajoutera point d'encens, car c'est
une offrande d'expiation. 'Ml l'apj^or-
tera au prêtre, et le prêtre en prendra
une poignée comme souvenir, et il la
l)rùlera sur l'autel, comme les offran-
des consumées par le feu devant l'E-
ternel : c'est une offrande d'expiation.
'■'C'est ainsi que le prêtre fera pour cet
homme l'expiation du ]iéché fju'il a
commis à l'égard de l'une de ces
o*^'
choses, et il lui sera pardonné. Ce qui
restera de l'offrande sera pour le prê-
tre, comme dans l'offrande en don.
"L'Eternel parla à Moïse, et dit :
'^Lorsque quelqu'un commettra une
infidélité et péchera involontairement
à l'égard des choses consacrées à l'E-
ternel, il offrira en sacrifice de culpa-
bilité à l'Eternel pour son péché un
bélier sans défaut, pris du troupeau
d'après ton estimation en sicles d'ar-
gent, selon le sicle du sanctuaire. '"Il
donnera, en y ajoutant un cinquième,
la valeur de la chose dont il a frustré
le sanctuaire, et il la remettra au prê-
tre. Et le prêtre fera pour lui l'expia-
tion avec le bélier offert en sacrifice de
culpabilité, et il lui sera pardonné.
'"Lorsque quelqu'un péchera en tai-
sant, sans le savoir, contre l'un des
commandements de l'Eternel, des cho-
ses qui ne doivent point se faire, il se
rendra coupable et sera chargé de sa
faute. 'Ml présentera au prêtre en sa-
irifice de culpabilité un bélier sans
défaut, pris du troupeau d'après ton
estimation. Et le prêtre fera pour lui
l'expiation de la faute qu'il a commise
sans le savoir, et il lui sera pardonné.
'•'C'est un sacrifice de culpabilité. Cet
homme s'était rendu coupable envers
l'Éternel.
-"L'Eternel parla à Moïse, et dit :
-' Lorsque cjuelqu'un péchera etcom-
mettra une infidélité envers l'Eternel,
eu mentant à son prochain au sujet
d'undé])ôt, d'unobjet confié à sa garde,
d'une chose volée ou soustraite par
fraude, *-en niant d'avoir trouvé une
chose perdue , ou en faisant un taux
serment sur une chose quelconque de
nature à constituer un péché; -'lors-
(pi'il péchera ainsi et se rendra cou-
pable, il restituera la chose qu'il a vo-
lée ou soustraite par fraude, la chose
qui lui avait été confiée en dépôt, la
chose perdue qu'il a trouvée, -*ou la
chose quelconque sur laquelle il a fait
115
Cliap. 5,23-6,72.
LEVITIOUE.
un faux serment. Il la restituera en son
entier, y ajoutera un cinquième, et la
remettra à son propriétaire, le jour
même où il offrira son sacrifice de cul-
d'assignation. '"On ne le cuira pas avec
du levain. C'est la part que je leur ai
donnée de mes offrandes consumées
par le feu. C'est une chose très-sainte,
pabilité. -^11 présentera au prêtre en comme le sacrifice d'expiation et com-
sacrifice de culpabilité à l'Eternel pour
son péché un bélier sans défaut, pris
du troupeau d'après ton estimation.
-^Et le prêtre fera pour lui l'expiation
devant l'Eternel , et il lui sera ])ar-
donné, quelle que soit la faute dont il
se sera rendu coupable.
Règles sur les Iwlocaustes. les offrandes
et les dii'erses espèces de sacrifiées.
Chap. 17. 'L'Eternel parla à Moïse,
et dit : -Donne cet ordre à Aaron et à
ses fils, et dis :
Voici la loi de l'holocauste. L'holo-
causte restera sur le foyer de l'autel
toute la nuit jusciu'au matin, et le feu
brûlera sur l'autel. ''Le prêtre revêtira
sa tunique de lin, et mettra des cale-
çons sur sa chair ; il enlèvera la cendre
faite par le feu qui aura consumé l'ho-
me le sacrifice de culpabilité. "Tout
mâle d'entre les enfants d'Aaron en
mangera. C'est une loi perpétuelle pour
vos descendants, au sujet des offrandes
consumées par le feu devant l'Eternel :
quiconcpie y touchera sera sanctifié.
'"L'Eternel parla à Moïse, et dit :
'•'Voici l'offrande qu'Aaron et ses fils
feront à l'Eternel, le jour où ils rece-
vront l'onction : un dixième d'épha de
ileur de farine, comme offrantie per-
pétuelle, moitié le matin et moitié de
soir. '■'Elle sera préparée à la poêle
avec de l'huile, et tu l'apporteras frite ;
tu la présenteras aussi cuite et en mor-
ceauxcomme une offrande d'une agréa-
ble odeur à l'Eternel. '^Le prêtre qui,
parmi les fils d'Aaron, sera oint pour
lui succéder, fera aussi cette offrande.
C'est une loi perpétuelle devant l'Eter-
nel : elle sera brûlée en entier. '^Toute
locauste sur l'autel, et il la déposera offrande d'un prêtre sera brûlée en en-
près de l'autel. ''Puis il quittera ses tier; elle ne sera point mangée.
vêtements et en mettra d'autres, pour
porter la cendre hors du camp , dans
un lieu pur. ^Le feu brûlera sur l'autel,
il ne s'éteindra point; chaque matin,
le prêtre y allumera du bois, arrangera
l'holocauste, et brûlera la graisse des
sacrifices d'actions de grâces. *Le feu
brûlera continuellement sur l'autel, il
ne s'éteindra point.
'Voici la loi de l'offrande. Les fils
d'Aaron la présenteront devant l'Eter-
nel, devant l'autel. "^Le prêtre prélè-
vera une ])oignée de la fleur de farine
et de l'huile, avec tout l'encens ajouté
à l'offrande, et il brûlera cela sur l'au-
tel comme souvenir d'une agréable
odeur à l'Eternel. ^Aaron et ses fils
mangeront ce qui restera de l'offrande ;
dans un
la tente
ils le mangeront sans levain,
lieu saint, dans le parvis de
'"L'Eternel parla à Moïse, et dit :
"^ Parle à Aaron et à ses fils, et dis :
Voici la loi du sacrifice d'expiation.
C'est dans le lieu où l'on ég-oro-e l'holo-
caustecpie sera égorgée devant l'Eter-
nel la victime pour le sacrifice d'ex-
piation : c'est une chose très sainte.
'"Le prêtre qui offrira la victime expia-
toire la mangera; elle sera mangée
dans un lieu saint, dans le parvis de la
tente d'assignation. -"Quiconque en
toiichera la chair sera sanctifié. S'il en
rejaillit du sang sur un vêtement, la
place sur lacpielle il aura rejailli sera
lavée dans un lieu saint. '-'Le vase de
terre dans lecpiel elle aura cuit sera
brisé; si c'est dans un vase d'airain
c[u'elle a cuit, il sera nettoyé et lavé
dans l'eau. --Tout mâle parmi les prê-
tres en mangera : c'est une chose très
116
LEVITIQUE.
Chap. 0, is-T y'iCj.
sainte. "Mais on ne mangera ancune
victime expiatoire, dont on apportera
du sang dans la tente d'assignation,
pour faire l'expiation dans le sanc-
tuaire : elle sera brûlée au feu.
Chap. VII. 'Voici la loi du sacrifice
de culpabilité : c'est une chose très
sainte. -C'est dans le lieu où l'on
égorge l'holocauste que sera égorgée
la victime pour le sacrifice de culpabi-
lité. On en répandra le sang sur l'autel
tout autour. ''On en offrira toute la
graisse, la queue, la graisse qui couvre
les entrailles, ''les deux rognons, et la
graisse qui les entoure, qui couvre les
flancs, et le grand lobe du foie, qu'on
détachera près des rognons. ^Le prêtre
brûlera cela sur l'autel en sacrifice con-
sumé devant l'Eternel. C'est un sacri-
fice de culpabilité. *Tout mâle parmi
les prêtres en mangera; il le mangera
dans un lieu saint : c'est une chose
très sainte. ''11 en est du sacrifice de
culpa])ilité comme du sacrifice d'ex-
piation ; la loi est la même pour ces
deux sacrifices : la victime sera pour
le prêtre cjui fera l'expiation. ^Le prê-
tre c[ui offrira l'holocaustede quelqu'un
aura pour lui la peau de l'holocauste
([u'il a offert, n'oute offrande cuite au
four, préparée sur le gril ou à la poèle,
sera pour le prêtre qui l'a offerte.
'"Toute offrande pétrie à l'huile et sè-
che sera pour tous les fils d'Aaron,
pour l'un comme pour l'autre.
"Voici la loi du sacrifice d'actions
de grâces, qu'on offrira à l'Eternel. '-Si
(piel([u'un l'offre par reconnaissance,
il offrira, avec le sacrifice d'actions de
grâces, des gâteaux sans levain pétris
à l'huile, des galettes sans levain ar-
rosées d'huile, et des gâteaux de fleur
de farine frite et pétris à l'huile. '^A
ces gâteaux il ajoutera du pain levé
pour son offrande, avec son sacrifice
de reconnaissance et d'actions de trrà-
ces. '*0n présentera par élévation à
l'Eternel une portion de chaque of-
frande; elle sera pour le prêtre qui a
répandu le sang de la victime d'actions
de grâces. "*La chair du sacrifice de
reconnaissance et d'actions de grâces
sera mangée le jour où il est offert; on
n'en laissera rien jusqu'au matin. "'Si
cpielqu'un offre un sacrifice pour l'ac-
complissement d'un vœu ou comme
offrande volontaire, la victime sera
mangée le jour où il l'offrira, et ce qui
en restera sera mangé le lendemain.
"Ce qui restera de la chair de la vic-
time sera brûlé au feu le troisième jour.
'*Dans le cas où l'on mangerait de la
chair de son sacrifice d'actions de grâ-
ces le troisième jour, le sacrifice ne
sera point agréé; il n'en sera pas tenu
compte â celui qui l'a offert; ce sera
une chose infecte, et quiconque en
mangera restera chargé de sa faute.
'^La chair qui a touché quelque chose
d'im]>ur ne sera point mangée : elle
sera brûlée au feu. -"Tout homme pur
peut manger de la chair; mais celui
qui, se trouvant en état d'impureté,
mangera de la chair du sacrifice d'ac-
tions de grâces qui appartient à l'Éter-
nel, celui-là sera retranché de son peu-
ple. -'Et celui qui touchera quelque
chose d'im])ur, une souillure humaine,
un animal impur, ou quoi que ce soit
d'impur, et qui mangera de la chair du
sacrifice d'actions de grâces qui appar-
tient â l'Eternel, celui-là sera retran-
ché de son peuple.
--L'Eternel parla à Moïse, et dit :
"Parle aux enfants d'Israël, et dis :
Vous ne mangerez point de graisse
de bœuf, d'agneau ni de chèvre. "La
graisse d'une bête morte ou déchirée
pourra servir â un usage quelconque;
mais vous ne la mangerez point. -^Gar
celui qui mangera de la graisse des
animaux dont on offre â l'Eternel des
sacrifices consumés par le feu, celui-là
sera retranché de son peuple. "Vous
ne mangerez point de sang, ni d'oi-
seau, ni de bétail, dans tous les lieux
117
Chap. 7,T,-8,
16.
LEVITIQUE.
où vous habiterez. -"Celui qui mangera
du sang d'une espèce quelconque, ce-
lui-là sera retranché de son peuple.
-*L'Eternel parla à Moïse, et dit :
-'^ Parle aux entants d'Israël, et dis :
Celui qui offrira à l'Eternel son sa
Consécration d'Aaron et de ses fils.
Chap. VIII. * L'Eternel parla à
Moïse, et dit : -Prends Aaron et ses fds
avec lui, les vêtements, l'huile d'onc-
tion, le taureau expiatoire, les deux
crifice d'actions de grâces apportera béliers et la corbeille de pains sans le-
son offrande à l'Eternel, prise sur son vain; 'et convoque toute l'assemblée
sacrifice d'actions de grâces. '"Il ap- à l'entrée de la tente d'assignation,
portera de ses propres mains ce qui ^ Moïse fit ce que l'Eternel lui avait
doit être consumé par le feu devant ordonné;etrassembléeseréunitàren-
l'Eternel; il apportera la graisse avec trée de la tente d'assignation. ^Moïse
la poitrine, la poitrine pour l'agiter de dit à l'assemblée : Voici ce que l'Eter-
côté et d'autre devant l'Eternel. ''Le nel a ordonné de faire,
jirêtre brûlera la graisse sur l'autel, et ^Moïse fit approcher Aaron et ses
la poitrine sera pour Aaron et pour ses fils, et il les lava avec de l'eau. "Il mit
fils. '^Dans vos sacrifices d'actions de à Aaron la tunique, il le ceignit de la
grâces, vous donnerez au prêtre lé- ceinture, il le revêtit de la robe, et il
paule droite, en la présentant par élé- plaça sur lui l'éphod, qu'il serra avec
vation. '-^Celui des fils d'Aaron qui of- la ceinture de l'éphod dont il le revê-
frira le sang et la graisse du sacrifice tit. *I1 lui mit le pectoral, et il joignit
d'actions de grâces aura l'épaule droite au pectoral l'urim et le thummim. ^11
]iour sa part. '*Car je prends sur les posa la tiare sur sa tête, et il plaça sur
sacrifices d'actions de grâces offerts le devant de la tiare la lame d'or, dia-
parlesenfantsd'Israëllapoitrinequ'on dème sacré, comme l'Eternel l'avait
agitera de côté et d'autre et l'épaule ordonné à Moïse.
qu'on présentera par élévation, et je '"Moïse prit l'huile d'onction, il oi-
les donne au prêtre Aaron et à ses fils, gnit le sanctuaire et toutes les choses
par une loi perpétuelle cju'observeront qui y étaient, et le sanctifia. "Il en fit
les enfants d'Israël. '^ C'est là le droit sept fois l'aspersion sur l'autel, et il
que l'onction d'Aaron et de ses fils leur oignit l'autel et tous ses ustensiles, et
donnera sur les sacrifices consumés la cuve avec sa Jjase, afin de les sanc-
par le feu devant l'Eternel, depuis le tifier. '-Il répandit de l'huile d'onction
jour où ils seront présentés pour être â sur la tête d'Aaron, et l'oignit, afin de
mon service dans le sacerdoce. '^C'est le sanctifier. "Moïse fit aussi appro-
ce c|ue l'Éternel ordonne aux enfants cher les fils d'Aaron ; il les revêtit de
d'Israël de leur donner depuis le jour tuniques, les ceignit de ceintures, et
de leur onction; ce sera une loi perpé- leur attacha des bonnets, comme l'E-
tuelle parmi leurs descendants. ternel l'avait ordonné à Moïse.
'"Telle est la loi de l'holocauste, de '■'Il fit approcher le taureau expia-
l'offrande, du sacrifice d'expiation , du toire, et Aaron et ses fils posèrent leurs
sacrifice de culpabilité, de la consé- mains sur la tête du taureau expiatoire,
cration, et du sacrifice d'actions de '=Moïse l'égorgea, prit du sang, et en
grâces. "*L'Eternel la prescrivit à Moïse mit avec son doigt sur les cornes de
sur la montagne de Sinaï, le jour où il l'autel tout autour, et |mrifia l'autel;
ordonna aux enfants d'Israël de pré- il répandit le sang au pied de l'autel,
senter leurs offrandes à l'Eternel dans et le sanctifia pour y faire l'expiation,
le désert de Sinaï. '^11 prit toute la graisse qui couvre les
118
LEVITIQUE.
Cliap. 8, i--9,3.
entrailles, le grand lobe du foie, et les
deux rognons avee leur graisse, et il
brûla cela sur l'autel. '"Mais il brûla au
teu hors du camp le taureau, sa peau,
sa chair et ses excréments, comme
l'Eternel l'avait ordonné à Moïse.
'Ml fit a])procher le bélier de l'holo-
causte, et Aaron et ses fils posèrent
leurs mainssur latètedubélier. '^Moïse
l'égorgea, et répandit le sang sur l'au-
tel tout autour. -"Il coupa le bélier par
morceaux, et il brûla la tête, les mor-
ceaux et la graisse. -'Il lava avec de
l'eau les entrailles et les jambes, et il
brûla tout le bélier sur l'autel : ce fut
l'holocauste, ce fut un sacrifice con-
sumé par le feu, d'une agréable odeur
à l'Eternel, comme l'Eternel l'avait or-
donné à Moïse.
^-11 fit approcher l'autre bélier, le
bélier de consécration, et Aaron et ses
fils posèrent leurs mains sur la tète du
bélier. -'^ Moïse égorgea le bélier, prit
de son sang, et en mit sur le lobe de
1 oreille droite d' Aaron, sur le pouce
de sa main droite et sur le gros orteil
de son pied droit. -''Il fitapjirocher les
fils d'Aaron, mit du sang sur le lobe
de leur oreille droite, sur le pouce de
leur main droite et sur le gros orteil
de leur pied droit, et il ré])andit le sang-
sur l'autel tout autour. -Ml prit la
graisse, la queue, toute la graisse qui
couvre les entrailles, le grand lobe du
foie, les deux rognons avec leur graisse,
et l'épaule droite; -'^il prit aussi dans
la corbeille de pains sans levain, pla-
cée devant l'Eternel, un gâteau sans
levain, un gâteau de pain à l'huile et
une galette, et il les posa sur les grais-
ses et sur l'épaule droite. -'Il mit tou-
tes ces choses sur les mains d'Aaron
et sur les mains de ses fils, et il les
agita de côté et d'autre devant l'Eter-
nel. -*Puis Moïse les ôta de leurs mains,
et il les brûla sur l'autel, par-dessus
liiolocauste : ce fut le sacrifice de con-
sécration, ce fut un sacrifice consumé
par le feu, d'une agréable odeur à l'E-
ternel. -'Moïse prit la poitrine du bé-
lier de consécration, et il l'agita de
côté et d'autre devant rEternel : ce fut
la portion de Moïse, comme l'Eternel
l'avait ordonné à Moïse.
'"Moïse prit de l'huile d'onction et
du sang qui était sur l'autel; il en fit
l'aspersion sur Aaron et sur ses vête-
ments, sur les fils d'Aaron et sur leurs
vêtements; et il sanctifia Aaron et ses
vêtements, les fils d'Aaron et leurs vê-
tements avec lui.
".Moïse dit à Aaron et à ses fils :
Faites cuire la chair à l'entrée de la
tente d'assignation ; c'est là que vous
la mangerez, avec le pain qui est dans
la corbeille de consécration, comme je
l'ai ordonné, en disant : Aaron et ses
fils la mangeront. ^^ Vous brûlerez dans
le feu ce qui restera de la chair et tlu
]iain. "'Pendant sejit jours, vous ne sor-
tirez point de l'entrée de la tente d'as-
signation, jusqu'à ce que les jours de
votre consécration soient accomplis;
car sept jours seront employés à vous
consacrer. '*Ce c£ui s'est fait aujour-
d'hui, l'Eternel a ordonné de le faire
comme expiation pour vous. '^ Vous res-
terez donc sept jours à l'entrée de la
tented'assignation.jouret nuit, et vous
observerez les commandements de l'E-
ternel, afin que vous ne mouriez pas ;
car c'est là ce qui m'a été ordonné.
'^ Aaron et ses fils firent toutes les cho-
ses que l'Eternel avait ordonnées par
Moïse.
Premiers sacrifices offerts par Aaron et ses fils.
Chap. IX. ' Le huitième jour, Moïse
aj^pela Aaron et ses fils, et les anciens
d'Israël. -Il dit à Aaron : Prends un
jeune veau pour le sacrifice d'expia-
tion, et un bélier pour l'holocauste,
l'un et l'autre sans défaut, et sacrifie-
les devant l'Eternel. 'Tu parleras aux
enfants d'Israël, et tu diras : Prenez un
bouc, pour le sacrifice d'expiation ; un
19
Chap. 0,'.-W,>
LEVITIQUE.
veau et un agneau, âgés d'un an et sans locauste du matin. 'Ml égorgea le bœuf
défaut, pour rholocauste; ■'un bœuf et et le bélier, en sacrifice d'actions de
un bélier, pour le sacrifice d'actions de grâces pour le peuple. Les fils d'Aaron
grâces, afin de les sacrifier devant TE- lui présentèrent le sang, et il le répan-
ternel ; et une offrande pétrie à l'huile, dit sur l'autel tout autour. 'Mis lui pré-
Car aujourd'hui l'Eternel vous appa- sentèrent la graisse du bœuf et du bé-
raîtra. lier, la queue, la graisse qui couvre les
Mis amenèrent devant la tente d'as- entrailles, les rognons, etle grand lobe
signation ce que Moïse avait ordonné ; du foie ; -" ils mirent les graisses sur les
et toute l'assemblée s'approcha, et se poitrines, et il brûla les graisses sur
tint devant l'Eternel. '^Moïse dit : Vous l'autel. -'Aaron agita de côté et d'autre
ferez ce que l'Eternel a ordonné; et la devant l'Éternel les poitrines et l'é-
gloire de l'Eternel vous apparaîtra, paule droite, comme Moïse l'avait or-
^ Moïse dit à Aaron : Approche-toi de donné.
l'autel; offre ton sacrifice d'expiation -'-Aaron leva ses mains vers le peu-
et ton holocauste, et fais l'expiation pie, et il le bénit. Puis il descendit;
pour toi et pour le peuple; offre aussi après avoir offert le sacrifice d'expia-
le sacrifice du peuple, et fais l'expia- tion, l'holocauste et le sacrifice d'ac-
tion pour lui, comme l'Eternel l'a or- tions de grâces.
donné. "Moïse et Aaron entrèrent dans la
^Aaron s'approcha de l'autel, et il tente d'assignation. Lorsqu'ils en sor-
égorgea le veau pour son sacrifice tirent, ils bénirent le peuple. Et la
d'expiation. 'Les fils d'Aaron lui pré- gloire de l'Eternel apparut â tout le
sentèrent le sang; il trempa son doigt peuple. -''Le feu sortit de devant l'E-
dans le sang, en mit sur les cornes de ternel, et consuma sur l'autel l'holo-
l'autel, et répandit le sang au pied de causte et les graisses. Tout le peuple
l'autel. '"Il brûla sur l'autel la graisse, le vit; et ils poussèrent des cris de joie,
les rognons, et le grand lobe du foie et se jetèrent sur leur face,
de la victime expiatoire, comme l'E-
ternel l'avait ordonné à Moïse. "Mais ^"'-^ fi^' cV Aaron consumés par le feu
■ 11,1 i' I ] 11- '"''' l'Eternel.
il brûla au teu hors du camp la chair
et la peau. Chap. X. 'Les fils d'Aaron, Nadab
'^11 égorgea l'holocauste. Les fils et Abihu, prirent chacun un brasier, y
d'Aaron lui présentèrent le sang, et il mirent du feu, et posèrent du parfum
le répandit sur l'autel tout autour. '^Ils dessus; ils apportèrent devant l'Eter-
lui présentèrent l'holocauste coupé par nel du feu étranger, ce qu'il ne leur
morceaux, avec la tête, et il les brûla avait point ordonné. ^Alors le feu sor-
sur l'autel. '^11 lava les entrailles etles tit de devant l'Eternel, et les consuma:
jambes, et il les brûla sur l'autel, par- ils moururent devant l'Eternel,
dessus l'holocauste. -'Moïse dit à Aaron : C'est ce quel'E-
'^Ensuite, il offrit le sacrifice du peu- ternel a déclaré, lorsqu'il a dit : Je se-
ple. Il prit le bouc pour le sacrifice rai sanctifié par ceux qui s'approchent
expiatoire du peuple, il l'égorgea, et de moi, et je serai glorifié en présence
rolfritenexpiation,conimelapremière de tout le peuple. Aaron garda le si-
victime. 'Ml offrit l'holocauste, et le sa- lence. *Et Moïse appela Mischaèl et
crifia, d'après les règles établies. "11 Eltsaphan, fils d'Uziel, oncle d'Aaron,
présenta l'offrande, en prit une poi- et il leur dit : Approchez-vous, empor-
gnée, et la brûla sur l'autel, outre l'ho- tez vos frères loin du sanctuaire, hors
120
LEVITIQUE.
Chap. 10,5-11,'..
du camp. ^Ils s'approchèrent, et ils les a été présentée par élévation ; car elles
emportèrent dans leurs tuniques hors
du camp, comme Moïse l'avait dit.
"Moïse dit à Aaron, à Eléazar et à
Ithamar, fils d'Aaron : Vous ne décou-
vrirez point vos tètes, et vous ne dé-
chirerez point vos vêtements, de peur
vous sont données, comme ton droit
et le droit de tes fils, dans les sacrifices
d'actions de grâces des enfants d'Israël.
'Mis apporteront, avec les graisses des-
tinées à être consumées par le feu, l'é-
paule que l'on présente par élévation
que vous ne mouriez, et que l'Eternel et la poitrine que l'on agite de coté et
d'autre devant l'Éternel : elles seront
pour toi et pour tes fils avec toi, par
une loi jierpétuelle, comme l'Eternel
l'a ordonne.
'"Moïse chercha le bouc expiatoire;
et voici, il avait été brûlé. Alors il s'ir-
rita contre Eléazar et Ithamar, les fils
qui restaient à Aaron, et il dit : "Pour-
quoi n'avez-vous pas mangé la victime
expiatoire dans le lieu saint? C'est une
chose très sainte; et l'Eternel vous l'a
donnée, afin que vous portiez l'iniquité
de l'assemblée, afin que vous fassiez
pour elle l'expiation devant l'Eternel.
'■Voici, le sang de la victime n'a point
été porté dans l'intérieur du sanctuaire;
vous deviez la manger dans le sanc-
tuaire, comme cela m'avait été or-
donné. '^Aaron dit à Moïse : Voici, ils
ont offert aujourd'hui leur sacrifice
d'expiation et leur holocauste devant
l'Eternel ; et, après ce qui m'est arrivé,
si j'eusse mangé aujourd'hui la victime
expiatoire, cela aurait-il été bien aux
yeux de l'Eternel? ^^ Moïse entendit et
approuva ces paroles.
Loi sur les aniniau.v purs et impurs.
Chap. XI. ' L'Éternel parla à Moïse
et à Aaron, et leur dit : -Parlez aux en-
fants d'Israël, et dites :
Voici les animaux dont vous mange-
rez parmi toutes les bêtes qui sont sur
la terre. ^Vous mangerez de tout ani-
mal qui a la corne fendue, le pied four-
ché, et c[ui rumine. *Mais vous ne
mangerez pas de ceux cjui ruminent
seulement, ou qui ont la corne fendue
seulement. Ainsi, vous ne mangerez
pas le chameau, qui rumine, mais qui
ne s irrite contre toute l'assemblée.
Laissez vos frères, toute la maison d'Is-
raël, |ileurer sur l'embrasement que
l'Eternel a allumé. 'Vous ne sortirez
point de l'entrée de la tente d'assigna-
tion, de peur cjue vous ne mouriez;
car l'huile de l'onction de l'Eternel est
sur vous. Ils firent ce cjue Moïse avait
dit.
Défense à Aaron et à ses fils de lioirc du ^'in,
avant d'entrer dans le tabernacle. — Por-
tions des offrandes et des victimes, qui leur
sont réservées.
*L'Eternel parla à Aaron, et dit : ''Tu
ne boiras ni vin, ni boisson enivrante,
toi et tes fils avec toi, lorsque vous en-
trerez dans la tente d'assignation, de
peur que vous ne mouriez : ce sera une
loi perpétuelle parmi vos descendants,
'"afin que vous puissiez distinguer ce
qui est saint de ce qui est profane, ce
qui est impur de ce qui est pur, "et
enseigner aux enfants d'Israël toutes
les lois que l'Éternel leur a données
par Moïse.
'-Moïse dit à Aaron, à Eléazar et à
Ithamar, les deux fils cjui restaient à
Aaron : Prenezce qui reste de l'offrande
parmi les sacrifices consumés parle feu
devant l'i^lternel, et manoez-le sans le-
vain près de l'autel : car c'est une chose
très sainte. '^Vous le mangerez dans
un lieu saint, c'est ton droit et le droit
de tes fils sur les offrandes consumées
par le feu devant l'Éternel ; car c'est là
ce qui m'a été ordonné. '* Vous mange-
rez aussi dans un lieu pur, toi, tes fils
et tes filles avec toi, la poitrine cju'on a
agitée de côté et d'autre et l'épaule qui
121
Chap. 11,5-3!,.
LEVITIQUE.
n'a pas la corne fendue : vous le regar-
derez comme impur. ^Vous ne man-
gerez pas le lapin, qui rumine, mais
qui n'a pas la corne fendue : vous le
regarderez comme impur. "Vous ne
mangerez pas le lièvre, qui rumine,
mais qui n'a pas la corne fendue : vous
le regarderez comme impur. ^Vous ne
mangerez pas le porc, qui a la corne
fendue et le pied fourché, mais qui ne
rumine pas : vous le regarderez comme
impur. ^Vous ne mangerez pas de leur
chair, et vous ne toucherez pas leurs
corps morts : vous les regarderez com-
me impurs.
'Voici les animaux dont vous man-
gerez parmi tous ceux qui sont dans
les eaux. Vous mangerez de tous ceux
qui ont des nageoires et des écailles,
et qui sont dans les eaux, soit dans les
mers, soit dans les rivières. '"Mais vous
aurez en abomination tous ceux qui
n'ont pas des nageoires et des écailles,
parmi tout ce qui se meut dans les eaux
et tout ce qui est vivant dans les eaux,
soit dans les mers, soit dans les riviè-
res. "Vous les aurez en abomination,
vous ne mangerez pas de leur chair, et
vous aurez en abomination leurs corps
morts. '-Vous aurez en abomination
tous ceux qui, dans les eaux, n'ont pas
des nageoires et des écailles.
'^Voici, parmi les oiseaux, ceux que
vous aurez en abomination, et dont on
ne mangera pas : l'aigle, l'orfraie et
l'aigle de mer; '*le milan, l'autour et
ce qui est de son espèce ; '^le corbeau
et toutes ses espèces; '^l'autruche, le
hibou, la mouette, l'épervier et ce qui
est de son espèce; "le chat-huant, le
plongeon et la chouette ; '*le cygne, le
pélican et le cormoran; ''la cigogne,
le héron et ce qui est de son espèce, la
huppe et la chauve-souris.
'-"Vous aurez en abomination tout
reptile" qui vole et qui marche sur qua-
a. Le nom de reptiles est donné aux insectes ailés et
la terre. b. Héb. Xarbé. Les trois noms qui suivent
tre pieds. -'Mais, parmi tous les repti-
les qui volent et qui marchent sur qua-
tre pieds, vous mangerez ceux qui ont
des jambes au-dessus de leurs pieds,
pour sauter sur la terre. --Voici ceux
que vous mangerez : la sauterelle*, le
solam , le hargol et le hagab, selon leurs
espèces. -^Vous aurez en abomination
tous les autres reptiles qui volent et
qui ont c{uatre pieds, -^lls vous ren-
dront impurs : quiconque touchera
leurs corps morts sera impur jusqu'au
soir, "-^etquiconque portera leurs corps
morts lavera ses vêtements et sera im-
pur jus<{u'au soir.
'-" Vous regarderez comme impur tout
animal qui a la corne fendue, mais qui
n'a pas le pied fourché et qui ne ru-
mine pas : quiconque le touchera sera
impur. -'Vous regarderez comme im-
purs tous ceux des animaux à quatre
pieds qui marchent sur leurs pattes :
quiconque touchera leurs corps morts
sera impur jusqu'au soir, -'^et quicon-
que portera leurs corps lavera ses vê-
tements et sera impur jusqu'au soir.
Vous les regarderez comme impurs.
-'Voici, parmi les animaux qui ram-
jient sur la terre, ceux que vous regar-
derez comme impurs : la taupe, la sou-
ris et le lézard, selon leurs espèces;
^"le hérisson, la grenouille, la tortue,
le limaçon et le caméléon. ^'Vous les
regarderez comme impurs parmi tous
les reptiles : quiconque les touchera
morts sera impur jusqu'au soir.^^Tout
objet sur lequel tombera quelque chose
de leurs corps sera souillé, ustensile
de bois, vêtement, peau, sac, tout ob-
jet dont on fait usage; il sera mis dans
l'eau, et restera souillé jusqu'au soir;
après quoi, il sera pur. '^Tout ce qui se
trouvera dans un vase de terre, où il
en tombera quelc|ue chose, sera souillé,
et vous briserez le vase. ^""Tout aliment
(pii sert à la nourriture, et sur lequel il
à tous les petits animaux (jui marchent ou rampent sur
indiquent des espèces dilTérentes de sauterelles.
122
LEVITIQUE.
Cliap. Il,35-i3,'i.
sera tombé de celte eau, sera souillé;
et toute boisson dont on fait usage,
quel ([ue soit le vase qui \a contienne,
sera souillée. ^^Tout objet sur lequel
tombera quelque chose de leurs corps
morts sera souillé; le four et le foyer
seront détruits : ils seront souillés, et
vous les regarderez comme souillés.
^'^11 n'y aura que les sources et les ci-
ternes, formant des amas d'eaux, qui
resteront pures; mais celui qui y tou-
chera de leurs corps morts sera impur.
''S'il tombe quelque chose de leurs
corps morts sur une semence qui doit
être semée, elle restera pure; ^'^mais
si l'on a mis de l'eau sur la semence,
et qu'il y tombe quelque chose de leurs
corps morts, vous la regarderez comme
souillée. ^"S'il meurt un des animaux
qui vous servent de nourriture, celui
cpii touchera son corps mort sera im-
]iur jusqu'au soir; ^"celuicjui mangera
de son corps mort lavera ses vêtements
et sera impur jusqu'au soir, et celui
qui portera son corps mort lavera ses
vêtements et sera impur jusqu'au soir.
■"Vous aurez en abomination tout
reptile qui rampe sur la terre : on n'en
mangera point. ''-Vous ne mangerez
point, parmi tous les reptiles qui ram-
pent sur la terre, de tous ceux qui se
traînent sur le ventre, ni de tous ceux
qui marchent sur quatre pieds ou sur
un grand nombre de pieds; car vous
les aurez en abomination. ''^Ne rendez
point vos personnes abominables par
tous ces reptiles qui rampent ; ne vous
rendez point impurs par eux, ne vous
souillez point par eux. ''"'Car je suis l'E-
ternel, votre Dieu; vous vous sancti-
fierez, et vous serez saints, car je suis
saint; et vous ne vous rendrez point
impurs par tous ces reptiles qui ram-
pent sur la terre. ''^Car je suis l'Éternel,
qui vous ai fait monter du pays d'E-
gypte, pour être votre Dieu.
■•^Telle est la loi touchant les ani-
maux, les oiseaux, tous les êtres vi-
A'ants qui se meuvent dans les eaux, et
tous les êtres (jui rampent sur la terre,
■•'afin que vous distinguiez ce qui est
imjiur et ce (\\n est pur, l'animal qui se
mange et l'animal qui ne se mange pas.
Chnp. XII. ' L'Éternel parla à Moï-
se, et dit : -Parle aux enfants d'Israël,
et dis :
Lorsqu'une femme deviendra en-
ceinte, et qu'elle enfantera un mâle,
elle sera impure pendant sept jours;
elle sera impure comme au temps de
son indisposition menstruelle. 'Le hui-
tième jour, l'enfant sera circoncis.
*Elle restera encore trente-trois jours
à se purifier de son sang; elle ne tou-
chera aucune chose sainte, et elle n'ira
point au sanctuaire, jusqu'à ce que les
jours de sa purification soient accom-
plis. ^Si elle enfante une fdle, elle sera
impure pendant deux semaines, com-
me au temps de son indisposition mens-
truelle; et elle restera soixante-sixjours
à se purifier de son sang.
^Lorsque les jours de sa purification
seront accomplis, pour un fils ou pour
une fille, elle apportera au prêtre, à
l'entrée de la tente d'assignation, un
agneau d'un an pour l'holocauste, et
un jeune pigeon ou une tourterelle
pour le sacrifice d'expiation. 'Le prê-
tre les sacrifiera devant l'Éternel, et
fera pour elle l'expiation ; et elle sera
purifiée du flux de son sang. Telle est
la loi pour la femme qui enfante un
fils ou une fille. ^Si elle n'a pas de
quoi se procurer un agneau, elle pren-
dra deux tourterelles ou deux jeunes
pigeons, l'un pour l'holocauste, l'autre
pour le sacrifice d'expiation. Le prê-
tre fera pour elle l'expiation, et elle
sera pure.
Loi sur la lèpre.
Chap. XIII. 'L'Éternel parla à
Moïse et à Aaron, et dit :
-Lorsqu'un homme aura sur la peau
123
Chap. 1 S, 3-25.
LEVITIQUE.
de son corps une tumeur, une dartre,
ou une tache blanche, qui ressemblera
à une plaie de lèpre sur la peau de son
corps, on l'amènera au prêtre Aaron,
ou à l'un de ses fils qui sont prêtres.
^Le prêtre examinera la plaie qui est
sur la peau du corps. Si le poil de la
plaie est devenu blanc, et que la plaie
paraisse plus profonde que la peau du
corps, c'est une plaie de lèpre : le
prêtre qui aura fait l'examen déclarera
cet homme impur. ''S'il y a sur la peau
du corps une tache blanche qui ne pa-
partout où le prêtre portera ses re-
gards, '^le prêtre l'examinera; et
quand il aura vu que la lèpre couvre
tout le corps, il déclarera pur celui
qui a la plaie : comme il est entière-
ment devenu blanc, il est pur. "Mais
le jour où l'on apercevra en lui de la
chair vive, il sera impur; '^quand le
prêtre aura vu la chair vive, il le dé-
clarera impur : la chair vive est im-
pure, c'est la lèpre. '*Si la chair vive
change et devient blanche, il ira vers
le prêtre; ''le prêtre l'examinera, et si
raisse pas plus profonde que la peau, la plaie est devenue blanche, le prêtre
et que le poil ne soit pas devenu blanc,
le prêtre enfermera pendant sept jours
celui qui a la plaie. ^Le prêtre l'exa-
minera le septième jour. Si la plaie
lui paraît ne pas avoir fait de progrès
et ne pas s'être étendue sur la peau,
le prêtre l'enfermera une seconde fois
pendant sept jours. '^Le prêtre l'exa-
minera une seconde fois le septième
jour. Si la plaie est devenue pâle et ne
s'est pas étendue sur la peau, le prêtre et cjue le poil soit devenu blanc, le
déclarera pur celui qui a la plaie : il
est pur.
"Lorsqu'un homme aura eu sur la
peau de son corps un ulcère c{ui a été
guéri, ''et qu'il se manifestera, à la
place où était l'ulcère, une tumeur
blanche ou une tache d'un blanc rou-
geàtre, cet homme se montrera au
prêtre. -"Le prêtre l'examinera. Si la
tache paraît plus enfoncée que la peau,
déclarera cet homme pur : c'est une
dartre; il lavera ses vêtements, et il
sera pur. "Mais si la dartre s'est éten-
due sur la peau, après qu'il s'est mon-
tré au prêtre pour être déclaré pur, il
se fera examiner une seconde fois par
le prêtre. ''Le prêtre l'examinera. Si la
dartre s'est étendue sur la peau, le
prêtre le déclarera impur : c'est la
lèpre.
'Lorsqu'il y aura sur un homme une
plaie de lèpre, on l'amènera au prêtre.
"Le prêtre l'examinera. S'il y a sur la
peau une tumeur blanche, si cette tu-
meur a fait blanchir le poil, et qu'il y
ait une trace de chair vive dans la tu-
meur, "c'est une lèpre invétérée dans
la peau du corps de cet homme : le
prêtre le déclarera impur; il ne l'en-
fermera pas, car il est impur. '-Si la
lèpre fait une éruption sur la peau et
couvre toute la peau de celui qui a la
plaie, depuis la tête jusqu'aux pieds.
prêtre le déclarera impur : c'est une
plaie de lèpre, qui a fait éruption dans
l'ulcère. -'Si le prêtre voit qu'il n'y a
point de poil blanc dans la tache,
qu'elle n'est pas plus enfoncée que la
peau, et qu'elle est devenue pâle, il
enfermera cet homme pendant sept
jours. -*Si la tache s'est étendue sur
la peau, le ]>rêtre le déclarera impur:
c'est une plaie de lèpre. ^^Mais si la
tache est restée à la même place et ne
s'est pas étendue, c'est une cicatrice
de l'ulcère : le prêtre le déclarera pur.
-^Lorsqu'un homme aura eu sur la
peau de son corps une brûlure par le
feu, et qu'il se manifestera sur la trace
de la brûlure une tache blanche ou
d'un blanc rougeàtre, -^ le prêtre l'exa-
minera. Si le poil est devenu blanc
dans la tache, et qu'elle paraisse plus
profonde que la peau, c'est la lèpre,
qui a fait éruption dans la brûlure; le
prêtre déclarera cet homme impur:
124
LEVITIQ)UE
Chap. 13, 26-ci.
c'est une plaie de lèpre. -'\Si le piètre est guérie : il est pur, et le prêtre le
voit qu'il n'y a point de poil ijlane dans déclarera pur.
la tache, qu'elle n'est pas plus enfon- '"Lorsqu'un homme ou une femme
cée que la peau, et c|u'elle est devenue aura sur la peau de son corps des ta-
pàle, il enfermera cet homme pendant ches, des taches blanches, '^le prêtre
sept jours. -'Le prêtre l'examinera le l'examinera. S'il y a sur la peau de son
septième jour. Si la tache s'est éten- corps des taches d'un blanc ])àle, ce
due sur la peau, le prêtre le déclarera
iuq)ur : c'est une plaie de lèjire. -**Mais
si la tache est restée à la même place,
ne s'est pas étendue sur la peau, et est
devenue pâle, c'est la tumeur de la
brûlure ; le prêtre le déclarera pur, car
c'est la cicatrice de la brûlure.
-^Lorsqu'un homme ou une femme
aura une plaie à la tête ou à la barbe,
'"le prêtre examinera la jilaie. Si elle
paraît plus profonde cjue la jjcau, et
qu'il y ait du poil jaunâtre et mince, le
prêtre déclarera cet homme impur :
c'est la teigne, c'est la lè])re de la tête
ou de la barbe. "Si le prêtre voit que
ne sont que des taches qui t)nt fait
énq)tiou sur la peau . il est pur.
•""Lorsqu'un homme aura la tête dé-
pouillée de cheveux, c'est un chauve :
il est |)ur. ""S'il a la tête dépouillée de
cheveux du côté de la face, c'est un
chauve par-devant : il est pur. ''-Mais
s'il y a dans la partie chauve de de-
vant ou de derrière une plaie d'un
blanc rougeâtre, c'est la lèpre qui a
fait éruption dans la j^artie chauve de
derrière ou de devant. ■'•'Le prêtre l'exa-
minera. S'il y a une tumeur de plaie
d'un blanc rougeâtre dans la partie
chauve de derrière ou de devant, sem-
la teigne
a teigne ne
la plaie de la teigne ne paraît pas jdus blable à la lèpre sur la peau du corps,
profonde que la peau, et qu'il n'y a ^•'c'est un homme lépreux, il est im-
point de poil noir, il enfermera peu- ]3ur : le prêtre le déclarera impur;
dant sept jours celui qui a la plaie de c'est à la tête qu'est sa plaie.
Le prêtre examinera la *^Le lépreux, atteint de la plaie,
])ortera ses vêtements déchirés, et
aura la tête nue ; il se couvrira la barbe,
et criera : Impur ! impur ! ^"^ Aussi long-
temps qu'il aura la plaie, il sera impur :
il est impur. Il habitera seul; sa de-
meure sera hors du camp.
•"Lorsqu'il y aura sur un vêtement
une ])laie de lèpre, sur un vêtement de
laine ou sur un vêtement de lin, •"*à la
chaîne ou à la trame de lin ou de laine,
sur une peau ou sur quelque ouvrage
de peau, •'^et que la plaie sera verdàtre
ou rougeâtre sur le vêtement ou sur la
peau, à la chaîne ou à la trame, ou sur
un objet quelconque de peau, c'est
une plaie de lèjire, et elle sera mon-
trée au prêtre. ^"Le jn-être examinera
la plaie, et il enfermera pendant sept
jours ce qui en est attaqué. ^' Il exami-
nera la plaie le septième jour. Si la
plaie s'est étendue sur le vêtement, à
plaie le septième jour. Si
s'est pas étendue, s'il n'y a point de
])oil jaunâtre, et si elle ne paraît pas
plus ])rofonde que la peau, ''celui qui
a la teigne se rasera, mais il ne rasera
))oint la place où est la teigne ; et le
])rêtre l'enfermera une seconde fois
pendant sept jours. '^Le prêtre exami-
nera la teigne le septième jour. Si la
teigne ne s'est pas étendue sur la peau,
et si elle ne paraît pas plus profonde
que la peau, le prêtre le déclarera pur;
il lavera ses vêtements, et il sera pur.
'^Mais si la teigne s'est étendue sur la
peau, aj^rès qu'il a été déclaré pur, le
prêtre l'examinera. "^Et si la teigne
s'est étendue sur la peau, le prêtre
n'aura pas à rechercher s'il y a du ])oil
jaunâtre: il est impur. '"Si la teigne
lui paraît ne pas avoir fait de progrès,
et qu'il y ait crû du poil noir, la teigne
125
Chnp. 13, 52-14, ik.
LEVITIOUE.
la chaîne ou à la trame, sur la ])eau ou
sur l'ouvrage quelconque fait de peau,
c'est une plaie de lèpre invétérée :
l'objet est impur. "Il brûlera le vête-
ment, la chaîne ou la trame de laine
ou de lin, l'objet quelconque de peau
sur lequel se trouve la plaie, car c'est
une lèpre invétérée : il sera brûlé au
feu. '^^Mais si le prêtre voit que la plaie
ne s'est pas étendue sur le vêtement,
sur la chaîne ou sur la trame, sur l'ob-
jet quelconque de peau, "il ordonnera
qu'on lave ce qui est attaqué de la
plaie, et il l'enfermera une seconde
fois pendant sept jours. ^^Le prêtre
examinera la plaie, après qu'elle aura
été lavée. Si la plaie n'a pas changé
d'aspect et ne s'est pas étendue, l'ob-
jet est impur : il sera brûlé au feu ;
c'est une partie de l'endroit ou de l'en-
vers qui a été rongée. ^^S'i le prêtre
voit que la plaie est devenue pâle,
après avoir été lavée, il l'arrachera du
vêtement ou de la peau, de la chaîne
ou de la trame. ^'Si elle paraît encore
sur le vêtement, à la chaîne ou à la
trame, ou sur l'objet quelconque de
peau, c'est une érujjtion de lèpre : ce
qui est attaqué de la plaie sera brûlé
au feu. ^''Le vêtement, la chaîne ou la
trame, l'objet quelconque de peau, qui
a été lavé, et d'où la plaie a disparu,
sera lavé une seconde fois, et il sera
pur.
'■'Telle est la loi sur la plaie de la
lèpre , lorsqu'elle attaque les vête-
ments de laine ou de lin, la chaîne ou
la trame, ou un objet quelconque de
peau, et d'après laquelle ils seront dé-
clarés purs ou impurs.
Loi sur la purification de la lèpre.
Chap. XIV. 'L'Eternel parla à
Moïse, et dit :
"Voici quelle sera la loi sur le lé-
nera le lépreux. Si le lépreux est guéri
de la plaie de la lèpre, *le prêtre or-
donnera que l'on prenne, pour celui
qui doit être purifié, deux oiseaux vi-
vants et purs, du bois de cèdre, du
cramoisi et de l'hysope. ^Le prêtre
ordonnera qu'on égorge l'un des oi-
seaux sur un vase de terre, sur de •
l'eau vive. ^11 ]:)rendra l'oiseau vivant,
le bois de cèdre, le cramoisi et l'hy-
sope; et il les trempera, avec l'oiseau
vivant, dans le san<>- de l'oiseau éfforgé
sur l'eau vive. "11 en fera sept fois l'as-
persion sur celui qui doit être purifié
de la lèpre. Puis il le déclarera pur, et |
il lâchera dans les champs l'oiseau vi- '
vaut.
** Celui qui se purifie lavera ses vête-
ments, rasera tout son poil, et se bai-
gnera dans l'eau ; et il sera pur. Ensuite
il pourra entrer dans le camp, mais il
restera sept jours hors de sa tente.
'Le septième jour, il rasera tout son
poil, sa tête, sa barbe, ses sourcils, il
rasera tout son poil ; il lavera ses vê-
tements , et baignera son cor])S dans
l'eau, et il sera pur. '"Le huitième jour,
il prendra deux agneaux sans défaut
et une brebis d'un an sans défaut, trois
dixièmes d'un épha de fleur de farine
en offrande pétrie à l'huile, et un log
d'huile. "Le prêtre qui fait la purifi-
cation présentera l'homme qui se pu-
rifie et toutes ces choses devant
l'Eternel, à l'entrée de la tente d'assi-
gnation.
'- Le prêtre prendra l'un des agneaux.
et il l'offrira en sacrifice de culpab
lité, avec le log d'huile; il les agitera
de côté et d'autre devant l'Eternel.
'^11 égorgera l'agneau dans le lieu où
l'on égorge les victimes expiatoires et
les holocaustes, dans le lieu saint ; car,
dans le sacrifice de culpabilité, comme
dans le sacrifice d'expiation, la vie-
preux, pour le jour de sa purification, time est pour le prêtre : c'est une
On l'amènera devant le prêtre. ^Le chose très sainte. ''Le prêtre prendra
prêtre sortira du camp, et il exami- du sang de la victime de culpabilité ;
12(i
LEVITIOUE.
Chap. 14,15-31
il en mettra sur le lobe de Toreille
droite de celui qui se purifie, sur le
pouce de sa main droite et sur le gros
orteil de son pied droit. '^Le prêtre
prendra du log- d'huile, et il la versera
dans le creux de sa main gauche. '*Le
prêtre trempera le doigt de sa main
droite dans l'huile qui est dans le creux
l'agneau du sacrifice de culpabilité.
Le prêtre prendra du sang de la vic-
time de culpabilité; il en mettra sur le
lobe de l'oreille droite de celui qui se
purifie, sur le pouce de sa main droite
et sur le gros orteil de son ])ied droit.
-"Le ])rêtre versera de l'huile dans le
creux de sa main gauche. -'Le j)rêlre
fera avec le doii>t de sa main droite
o
de sa main gauche, et il fera avec le
doigt sept fois l'aspersion de l'huile sept fois l'aspersion de l'huile qui est
devant l'Eternel. '"Le prêtre mettra de dans sa main gauche, devant l'Eternel.
l'huile qui lui reste dans la main sur
le lobe de l'oreille droite de celui qui
se purifie, sur le pouce de sa main
teil ck
dt
de culpabilité. '^Le prêtre mettra ce
qui lui reste d'huile dans la main sur
la tête de celui qui se purifie ; et le
di'oite et sur le gros orteil de son piec
droit, par-dessus le sang de la victime
-'^Le prêtre mettra de l'huile qui est
dans sa main sur le lobe de l'oreille
ilroite de celui qui se purifie, sur le
pouce de sa main droite et sur le gros
orteil de son pied droit, à la place où
il a mis du sang de la victime de cul-
pabilité. ^'IjC prêtre mettra ce qui lui
reste d'huile dans la main sur la tête
prêtre fera pour lui l'expiation devant de celui qui se purifie, afin de faire
pour lui l'expiation devant l'Eternel.
™Puis il offrira l'une des tourterelles
ou l'un des jeunes pigeons, qu'il a pu
se procurer, ■'"l'un en sacrifice d'expia-
tion, l'autre en holocauste, avec l'of-
frande ; et le prêtre fera pour celui qui
pour cet homme l'expiation, et il sera se purifie l'expiation devant l'Eternel.
l'Éternel. '^Puis le prêtre offrira le sa-
crifice d'expiation; et il fera l'expia-
tion pour celui qui se purifie de sa
souillure. -"Ensuite il égorgera l'holo-
causte. Le prêtre offrira sur l'autel
l'holocauste et l'offrande ; et il fera
pur.
"-'S'il est pauvre et que ses ressour-
ces soient insuffisantes, il prendra un
seul agneau, qui sera offert en sacri-
fice de cul]>abilité, après avoir été
agité de côté et d'autre, et avec lequel
on fera ]>our lui l'expiation. Il prendra
un seul dixième de fleur de farine pé-
trie à l'huile pour l'offrande, et un log
d'huile. "Il prendra aussi deux tour-
terelles ou deux jeunes pigeons, selon
ses ressources, l'un pour le sacrifice
d'expiation, l'autre pour l'holocauste.
-^Le huitième jour, il apportera pour
^-Telle est la loi pour la purification
de celui qui a une plaie de lèpre, et
dont les ressources sont insuffisantes.
"'L'Éternel parla à Moïse età Aaron,
et dit:
'■•Loisque vous serez entrés dans le
pays de Canaan, dont je vous donne
la possession, si je mets une plaie de
lèpre sur une maison du pays que vous
posséderez, ^^celui à qui appartiendra
la maison ira la déclarer au prêtre, et
dira : J'aperçois comme une jjlaie dans
ma maison. '^Le prêtre, avant d'y en-
trer pour examiner la plaie, ordonnera
sa purification toutes ces choses au • qu'on vide la maison, afin que tout ce
qui y est ne devienne pas impur. Après
prêtre, à l'entrée de la tente d'assi-
gnation, devant l'Éternel.
**Le |)rêtre prendra l'agneau pour
le sacrifice de culpabilité, et le log
d'huile ; et il les agitera de côté et
d'autre devant l'Éternel. "Il éfforgrera
cela, le prêtre entrera pour examiner
la maison.
''Le prêtre examinera la plaie. S'il
voit qu'elle offre sur les murs de la
maison des cavités verdàtres ou rou-
127
Chap. 14,aft-15,i2.
LEVITIQUE.
geàtres, paraissant plus enfoncées que rifiera la maison avec le sang de Toi-
le mur, ^"^il sortira de la maison, et, seau, aA^ec de l'eau vive, avec l'oiseau
cfuand il sera à la porte, il fera fermer vivant, avec le bois de cèdre, l'hysope
la maison pour sept jours. ''■'Le prêtre et le cramoisi. ^'11 lâchera l'oiseau vi-
y retournera le septième jour. S'il voit vant hors de la ville, dans les champs.
c[ue la plaie s'est étendue sur les nmrs C'est ainsi qu'il fera pour la maison
de la maison, ^''il ordonnera qu'on ôte l'expiation, et elle sera pure,
les pierres attaquées de la plaie, et ^''Telle est la loi pour toute plaie de
qu on les jette hors de la ville, dans
un lieu impur. "Il fera racler tout l'in-
térieur de la maison; et l'on jettera
hors de la ville, dans un lieu impur,
la poussière qu'on aura raclée. ■'-On
prendra d'autres pierres, que l'on
mettra à la j^lace des premières ; et
l'on prendra d'autre mortier, pour re-
crépir la maison.
lèpre et pour la teigne, ^^pour la lèpre
S6,
des vêtements et des maisons, ""pour
les tumeurs, les dartres et les taches :
^'elle enseigne quand une chose est
impure, et quand elle est pure. Telle
est la loi sur la lèpre.
Chap. XV. ' L'Eternel parla à Moïse
et à Aaron, et dit : - Parlez aux enfants
'Si la plaie revient et fait éruption d'Israël, et dites-leur :
dans la maison, après qu'on a ôté les ^Tout homme c{ui a une gonorrhée
pierres, raclé et recrépi la maison, •'Me est par là même impur. C'est à cause
prêtre y retournera. S'il voit que la de sa gonorrhée qu'il est impur : que
plaie s'est étendue dans la maison, sa chair laisse couler son flux, ou
c'est une lèpre invétérée dans la mai- cju'elle le retienne, il est impur. *Tout
son : elle est impure. ''^On abattra la lit sur lequel il couchera sera impur,
maison, les pierres, le bois, et tout le ettout objet sur lequel il s'assiéra sera
mortier de la maison; et l'on portera impur. ^Celui qui touchera son lit la-
ces choses hors de la ville, dans un verasesvêtements,selaveradansreau,
lieu impur. ""^Celui qui sera entré dans et sera impur jusqu'au soir. ^Celuiqui
la maison ])endant tout le temps cju'elle s'assiéra sur l'objet sur lequel il s'est
était fermée sera impur jusqu'au soir, assis lavera ses vêtements, se lavera
*"Celui qui aura couché dans la maison dans l'eau, et sera impur jusqu'au soir,
lavera ses vêtements. Celui cjui aura "Celui qui touchera sa chair lavera ses
mangé dans la maison lavera aussi ses vêtements, se lavera dans l'eau, et sera
vêtements. impur jusqu'au soir. *S'il crache sur
**Si le prêtre, qui est retourné dans un homme pur, cet homme lavera ses
la maison, voit cjue la plaie ne s'est vêtements, se lavera dans l'eau, et sera
pas étendue, après c]ue la maison a été impur jusqu'au soir. "Toute monture
recrépie, il déclarera la maison j^ure, sur laquelle il s'assiéra sera impure,
car la plaie est guérie. ■'"Il prendra, '"Celui qui touchera une chose quel-
pour purifier la maison, deux oiseaux, conque qui a été sous lui sera impur
du bois de cèdre, du cramoisi et de jusqu'au soir; et celui qui la portera
l'hysope. ^"11 égorgera l'un des oiseaux • lavera ses vêtements, se lavera dans
sur un vase de terre, sur de l'eau vive, l'eau, et sera impur jusqu'au soir. "Ce-
^' Il prendra le bois de cèdre, rhyso])e, lui qui sera touché par lui, et cjui ne se
le cramoisi et l'oiseau vivant; il les sera jjas lavé les mains dans l'eau, la-
trempera dans le sangde l'oiseau cgor- vera ses vêtements, se lavera dans
gé et dans l'eau vive, et il en fera sept l'eau, etseraimpurjusqu'au soir. '-Tout
fois l'aspersion sur la maison. ^-11 pu- vase de terre qui sera touché par lui
128
LEVITIQUE.
Chap. 15, 13-16,
sera brisé, et tout vase de bois sera
lavé clans l'eau. '^Lorsqu'il sera purifié
de son flux, il comptera sept jours pour
sa purification ; il lavera ses vêtements,
il lavera sa chair avec de l'eau vive, et
il sera pur. '''Le huitième jour, il pren-
dra deux tourterelles ou deux jeunes
pigeons, il ira devant 1 Eternel, à l'en-
trée de la tente d'assignation, et il les
donnera au prêtre. '^Le prêtre les of-
frira, l'un en sacrifice d'expiation, et
l'autre en holocauste ; et le prêtre fera
pour lui l'expiation devant l'Eternel, à
cause de son flux.
"'L'homme qui aura une pollution
lavera tout son corps dans l'eau, et
sera impur jusqu'au soir. ''Tout vête-
ment et toute peau, qui en seront at-
teints, seront lavés dans l'eau, et se-
ront impurs jusqu'au soir. '*Si une
femme a couché avec un tel homme,
ils se laveront l'un et l'autre, et seront
impurs jusqu'au soir.
''■•La femme qui aura un flux, un flux
de sang en sa chair, restera sept jours
dans son impureté. Quiconque la tou-
chera sera impur jusqu'au soir. -"Tout
lit sur lequel elle couchera pendant
son impureté sera impur, et tout objet
sur lequel elle s'assiéra sera impur.
*' Quiconque touchera son lit lavera
ses vêlements, se lavera dans l'eau, et
sera impur jusqu'au soir. "Quiconque
touchera un objet sur lequel elle s'est
assise lavera ses vêtements, se lavera
dans l'eau, et sera impur jusqu'au soir.
-^S'il y a quelque chose sur le lit ou
sur l'objet sur lequel elle s'est assise,
celui qui la touchera sera impur jus-
qu'au soir. -''Si un homme couche avec
elle et que l'impureté de cette tcinme
vienne sur lui, il sera impur pendant
sept jours, et tout lit sur lequel il cou-
chera sera impur. -M^a femme qui aura
un flux de sang pendant plusieurs jours
hors de ses époques régulières, ou
dont le lliix durera plus qu'à l'ordi-
naire, sera impure tout le temps de
son flux, comme au temps de son in-
disposition menstruelle. -^Tout lit sur
lequel elle couchera pendant la durée
de ce flux sera comme le lit de son flux
menstruel, et tout objet sur lequel elle
s'assiéra sera impur comme lors de son
flux menstruel. -'Quiconque les tou-
chera sera souillé ; il lavera ses vête-
ments, se lavera dans l'eau, et sera
impur jusqu'au soir. -* Lorsqu'elle sera
purifiée de son flux, elle comptera sept
jours, après lesquels elle sera pure.
-"Le huitième jour, elle prendra deux
tourterelles ou deux jeunes pigeons,
et elle les apportera au prêtre, à l'en-
trée de la tente d'assignation. ^"Le prê-
tre offrira l'un en sacrifice d'expiation,
et l'autre en holocauste; et le prêtre
fera pour elle l'expiation devant l'Éter-
nel, à cause du flux qui la rendait im-
pure.
^'Vous éloignerez les enfants d'Is-
raël de leurs impuretés, de peur qu'ils
ne meurent à cause de leurs inqiuretés,
s'ils souillent mon tabernacle qui est
au milieu d'eux.
^- Telle est la loi pour celui qui a une
gonorrhée ou qui est souillé par une
pollution, ^^pour celle qui a son flux
menstruel, pour l'homme ou la femme
qui a un flux, et pour l'homme qui
couche avec une femme impure.
Loi sur la fctc annuelle des expiations.
Chap. XVI. 'L'Éternel parla à Moï-
se, après la mort des deux fils d'Aaron,
qui moururent en se présentant devant
l'Eternel. -L'Éternel dit à Moïse : Parle
à ton frère Aaron, afin qu'il n'entre
pas en tout temps dans le sanctuaire,
au dedans du voile, devant le propi-
tiatoire qui est sur l'arche, de peur
qu'il ne meure; car j'apparaîtrai dans
la nuée sur le propitiatoire.
^Voici de quelle manière Aaron en-
trera dans le sanctuaire. Il prendra un
jeune taureau pour le sacrifice d'expia-
tion cl wn bélier pour l'holocauste. *11
129
Chap. 16,5-26.
LEVITIQUE.
se revêtira de la tunique sacrée de lin, '^G'est ainsi qu'il fera l'expiation
et portera sur son corps des caleçons pour le sanctuaire à cause des impu-
de lin; il se ceindra d'une ceinture de
lin, et il se couvrira la tète d'une tiare
de lin : ce sont les vêtements sacrés,
dont il se revêtira, après avoir lavé
son corps dans l'eau. '^Il recevra de
l'assemblée des enfants d'Israël deux
boucs pour le sacrifice d'expiation et
un bélier pour l'holocauste. ^Aaron
offrira son taureau expiatoire, et il fera
l'expiation pour lui et pour sa maison.
'Il prendra les deux boucs, et il les
placera devant l'Eternel, à l'entrée de
la tente d'assignation. ^Aaron jettera
le sort sur les deux boucs, un sort pour
l'Eternel et un sort pour Azazel. "Aaron
fera approcher le bouc sur lequel est
tombé le sort pour l'Eternel, et il l'of-
frira en sacrifice d'expiation. '"Et le
bouc sur lequel est tombé le sort pour
Azazel sera placé vivant devant l'Eter-
nel, afin qu'il serve à faire l'expiation
retés des enfants d'Israël et de toutes
les transgressions par lesquelles ils
ont péché. Il fera de même pour la
tente d'assignation, qui est avec eux
au milieu de leurs impuretés. ''Il n'y
aura personne dans la tente d'assigna-
tion lorsqu'il entrera pour faire l'expia-
tion dans le sanctuaire, jusqu'à ce qu'il
en sorte. Il fera l'expiation pour lui et
pour sa maison, et pour toute l'assem-
blée d'Israël. '^En sortant, il ira vers
l'autel qui est devant l'Eternel, et il
fera l'expiation pour l'autel ; il prendra
du sang du taureau et du bouc, et il en
mettra sur les cornes de l'autel tout
autour. "Il fera avec son doigt sept
fois l'aspersion du sang sur l'autel; il
le purifiera et le sanctifiera, à cause
des impuretés des enfants d'Israël.
-"Lorsqu'il aura achevé de faire l'ex-
piation pour le sanctuaire , pour la
et qu'il soit lâché dans le désert pour tente d'assignation et pour l'autel, il
fera approcher le bouc vivant. -'Aaron
posera ses deux mains sur la tête du
bouc vivant, et il confessera sur lui
toutes les iniquités des enfants d'Is-
raël et toutes les transgressions par
lesquelles ils ont péché ; il les mettra
sur la tête du bouc, puis il le chassera
dans le désert, à l'aide d'un homme
qui aura cette charge. ^*Le bouc em-
portera sur lui toutes leurs iniquités
dans une terre désolée, il sera chassé
dans le désert.
^^ Aaron entrera dans la tente d'assi-
gnation ; il quittera les vêtements de
lin qu'il avait mis en entrant dans le
sanctuaire, et il les déposera là. -^11
lavera son corps avec de l'eau dans un
lieu saint, et reprendra ses vêtements.
Puis il sortira, offrira son holocauste
et l'holocauste du peuple, et fera l'ex-
piation pour lui et pour le peuple. -^11
brûlera sur l'autel la graisse de la vic-
time expiatoire.
-^ Celui qui aura chassé le bouc pour
Azazel.
"Aaron offrira son taureau expia-
toire, et il fera l'expiation pour lui et
pour sa maison. Il égorgera son tau-
reau expiatoire. '-Il prendra un brasier
plein de charbons ardents ôtés de des-
sus l'autel devant l'Eternel, et de deux
poignées de parfum odoriférant en pou-
dre ; il portera ces choses au delà du
voile; '^il mettra le parfum sur le feu
devant l'Eternel, afin que la nuée du
parfum couvre le propitiatoire qui est
sur le témoignage, et il ne mourra
point. '■'Il prendra du sang du taureau,
et il fera l'aspersion avec son doigt sur
le devant du propitiatoire vers l'orient ;
il fera avec son doigt sept fois l'asper-
sion du sang devant le propitiatoire.
'^11 égorgera le bouc expiatoire pour
le peuple, et il en portera le sang au
delà du voile. Il fera avec ce sang
comme il a fait avec le sang du tau-
reau, il en fera l'aspersion sur le pro-
pitiatoire et devant le propitiatoire.
130
LEVITIOUE.
Clinp. I0,r,-17,ii.
Azazel lavera ses vêtements, et lavera
son corps dans l'eau ; après cela, il ren-
trera dans le camp.
-'On emportera hors du camp le tau-
reau expiatoire et le bouc expiatoire
dont on a porté le sang dans le sanc-
tuaire pour faire l'expiation, et l'on
brûlera au feu leurs peaux, leur chair
et leurs excréments .-'* Celui qui les brû-
lera lavera ses vêtements, et lavera son
corps dans l'eau; après cela, il ren-
trera dans le camp.
-^ C'est ici pour vous une loi perpé-
tuelle : au septième mois, le dixième
jour du mois, vous humilierez vos
âmes, vous ne ferez aucun ouvrage, ni
l'indigène, ni l'étranger qui séjourne
au milieu de vous. ^"Car en ce jour on
fera l'expiation pour vous, afin de vous
purifier : vous serez purifiés de tous
vos péchés devant l'Eternel. ^'Ce sera
pour vous un sabbat, un jour de repos,
et vous humilierez vos âmes. C'est une
loi perpétuelle.
'-L'expiation sera faite par le prêtre
qui a reçu l'onction et qui a été consa-
cré pour succéder à son père dans le
sacerdoce ; il se revêtira des vêtements
de lin, des vêtements sacrés. ^'11 fera
l'expiation pour le sanctuaire de sain-
teté, il fera l'expiation pour la tente
d'assignation et pour l'autel, et il fera
l'expiation pour les prêtres et pour
tout le peuple de l'assemblée. '^Ce se-
ra pour vous une loi perpétuelle : il se
fera une fois chaque année l'expiation
pour les enfants d'Israël, à cause de
leurs péchés.
On fit ce que l'Eternel avait ordonné
à Moïse.
Lieu destiné aujc sacrifices. — Défense
de manger du sang.
Chap. XVII. 'L'Eternel parla à
Moïse, et dit : -Parle à Aaron et à ses
fils, et à tous les enfants d'Israël, et
rt. Idoles ayant la forme de boucs.
tu leur diras : Voici ce que l'Éternel
a ordonné.
'Si un homme de la maison d'Israël
égorge dans le camp ou hors du camp
un bœuf, un agneau ou une chèvre, *et
ne l'amène pas à l'entrée de la tente
d'assignation , pour en faire une of-
frande à l'Eternel devant le tabernacle
de l'Eternel, le sang sera imputé à cet
homme; il a répandu le sang, cet
homme-là sera retranché du milieu de
son peuple. ^C'est afin que les enfants
d'Israël, au lieu de sacrifier leurs vic-
times dans les champs, les amènent
au prêtre, devant l'Eternel, à l'entrée
de la tei>te d'assignation, et qu'ils les
offrent à l'Eternel en sacrifices d'ac-
tions de grâces. *Le prêtre en répandra
le sang sur l'autel de l'Eternel, à l'en-
trée de la tente d'assignation ; et il brû-
lera la graisse, qui sera d'une agréable
odeur à l'Eternel. 'Ils n'offriront plus
leurs sacrifices aux boucs ", avec les-
quels ils se prostituent. Ce sera une loi
perpétuelle pour eux et pour leurs des-
cendants. *Tu leur diras donc : Si un
homme de la maison d'Israël ou des
étrangers qui séjournent au milieu
d'eux offre un holocauste ou une vic-
time, 'et ne l'amène pas à l'entrée de
la tente d'assignation, pour l'offrir en
sacrifice à l'Eternel, cet homme-là
sera retranché de son peuple.
'"Si un homme de la maison d'Israël
ou des étrangers qui séjournent au mi-
lieu d'eux mange du sang d'une espèce
quelconque, je tournerai ma face con-
tre celui qui mange le sang, et je le
retrancherai du milieu de son peuple.
" Car l'âme de la chair est dans le sang.
Je vous l'ai donné sur l'autel, afin qu'il
servît d'expiation pour vos âmes, car
c'est par l'àme que le sang fait l'expia-
tion. '"C'est pourquoi j'ai dit aux en-
fants d'Israël : Personne d'entre vous
ne mangera du sang, et l'étranger qui
séjourne au milieu de vous ne man-
131
Chap. 17, 13-18, 22.
LEVITIQUE.
géra pas du sang. ''Si quelqu'un des de ta sœur, fille de ton père ou fille de
enfants d'Israël ou des étrangers qui ta mère, née dans la maison ou née hors
séjournent au milieu d'eux prend à la de la maison.
chasse un animal ou un oiseau qui se "'Tu ne découvriras point la nudité
manare, il en versera le sans: et le cou- de la fille de ton fils ou de la fille de ta
vrira de poussière. "Car l'àme de toute fille. Car c'est ta nudité.
chair, c'est son sang qui est dans son "Tu ne découvriras point la nudité
àme. C'est pourquoi j'ai dit aux en- de la fille de la femme de ton père, née
fants d'Israël : Vous ne mangerez le de ton père. C'est ta sœur.
sang d'aucune chair; car l'àme de toute '-Tu ne découvriras point la nudité
chair, c'est son sang : quiconque en de la sœur de ton père. C'est la proche
mangera sera retranché. parente de ton père.
'^Toute personne, indigène ou étran- '^Tu ne découvriras point la nudité
gère, qui mangera d'une bête morte de la sœur de ta mère. Car c'est la pro-
ou déchirée, lavera ses vêtements, se che parente de ta mère,
lavera dans l'eau, et sera im-jiure jus- '^Tu ne découvriras point la nudité
qu'au soir; puis elle sera pure. "'Sicile du frère de ton père. Tu ne t'approche-
ne lave pas ses vêtements, et ne lave ras point de sa femme. C'est ta tante,
pas son corps, elle portera la peine de '^Tu ne découvriras point la nudité
sa faute. de ta belle-fille. C'est la femme de ton
fils : tu ne découvriras point sa nudité.
Chap. XVIII. 'L'Éternel parla à "'Tu ne découvriras point la nudité
Moïse, et dit : -Parle aux enfants d'Is- de la femme de ton frère. C'est la nu-
raël, et tu leur diras : Je suis l'Eternel, dite de ton frère.
votre Dieu. 'Vous ne ferez point ce qui '"Tu ne découvriras point la nudité
se fait dans le pays d'Egypte où vous d'une femme et de sa fille. Tu ne pren-
avez habité, et vous ne ferez point ce dras point la fille de ton fils, ni la fille
qui se fait dans le pays de Canaan où de sa fille, pour découvrir leur nudité,
je vous mène : vous ne suivrez point Ce sont tes proches parentes : c'est un
leurs usages. *Vous pratiquerez mes crime.
ordonnances, et vous observerez mes '^Tu ne prendras point la sœurdeta
lois : vous les suivrez. Jesuis l'Eternel, femme, pour exciter une rivalité, en dé-
votre Dieu. ''Vous observerez mes lois couvrant sa nudité à côté de ta femme
et mes ordonnances : l'homme qui les pendant sa vie.
mettra en pratique vivra par elles. Je '"Tu ne t'approcheras point d'une
suis rÉternel. femme pendant son impureté mens-
"Nul de vous ne s'approchera de sa truelle, pour découvrir sa nudité,
parente, pour découvrir sa nudité. Je -"Tu n'auras point commerce avec la
suis l'Éternel. femme de ton prochain, pour te souil-
'Tu ne découvriras point la nudité 1er avec elle,
de ton père, ni la nudité de ta mère. ^' Tu ne livreras aucun de tes enfants
C'est ta mère : tu ne découvriras point pour le faire passer à Moloc", et tu ne
sa nudité. profaneras point le nom de ton Dieu.
*Tu ne découvriras point la nudité Je suis l'Éternel,
de la femme de ton père. C'est la nu- "Tu ne coucheras point avec un
dite de ton père. homme comme on couche avec une
'•*Tu ne découvriras point la nudité femme. C'est une abomination.
«. Mo/oc, divinité dos Aimnoiiitos, en Ihunneur de laquelle on sacrifiait de petily enfants.
132
LEVITIQUE.
Chnp. I8,2:j-J9,n.
-^ Tu ne coucheras point avec une
bêle, pour te souiller avec elle. La
femme ne s'approchera point d'une
bête, pour se prostituer à elle. C'est
une confusion.
"Ne vous souillez par aucune de ces
choses, car c'est par toutes ces choses
que se sont souillées les nations que je
vais chasser devant vous. -^Le pays en
a été souillé; je punirai son iniquité,
et le pays vomira ses habitants. -"Vous
observerez donc mes lois et mes or-
donnances, et vous ne commettrez au-
cune de ces abominations, ni l'indi-
gène, ni l'étranger qui séjourne au
milieu de vous. "Car ce sont là toutes
les abominations qu'ont commises les
hommes du Jiays, qui y ont été avant
vous ; et le pays en a été souillé. -* Pre-
nez garde que le pays ne vous vomisse,
si vous le souillez, comme il aura vomi
les nations qui y étaient avant vous.
-^Car tous ceux qui commettront quel-
qu'une de ces abominations seront re-
tranchés du milieu de leur peuple.
'"Vous observerez mes commande-
ments, et vous ne pratiquerez aucun
des usages abominables qui se prati-
([uaient avant vous, vous ne aous en
souillerez pas. Je suis l'Eternel, votre
Dieu.
Lois religieuses, cérémonicl/cs et inorales.
Chap. XIX. ' L'Éternel parla à Moï-
se, et dit : -Parle à toute l'assemblée
des enfants d'Israël, et tu leur diras :
Soyez saints, car je suis saint, moi,
l'Eternel, Aotre Dieu.
'Chacun de vous respectera sa mère
et son père, et observera mes sabbats.
Je suis l'Eternel, votre Dieu.
■•Vous ne vous tournerez point vers
les idoles, et vous ne vous ferez point
des dieux de fonte.
^ Quand vous offrirez à l'Eternel un
sacrifice d'actions de grâces, vous l'of-
frirez de manière à ce qu'il soit agréé.
"La A'ictime sera mangée le jour où
vous la sacrifierez, ou le lendemain ;
ce qui restera jusqu'au troisième jour
sera brCdé au feu. "Si l'on en mange le
troisième jour, ce sera une chose in-
fecte : le sacrifice ne sera point agréé.
* Celui qui en mangera portera la peine
de son péché, car il profane ce qui est
consacré à l'Eternel : cette personne-
là sera retranchée de son peuple.
^Quand vous ferez la moisson dans
votre pays, tu laisseras un coin de ton
champ sans le moissonner, et tu ne
ramasseras pas ce qui reste à glaner.
'"Tu ne cueilleras pas non plus les
grappes restées dans ta vigne, et tu ne
ramasseras pas les grains qui en seront
tombés. Tu abandonneras cela au pau-
vre et à l'étranger. Je suis l'Eternel,
votre Dieu.
"Vous ne déroberez point, et vous
n'userez ni de mensonge ni de trompe-
perie les uns envers les autres.
'-Vous ne jurerez point faussement
par mon nom, car tu ^profanerais le
nom de ton Dieu. Je suis l'Eternel.
'■'Tu n'op])rimeras point ton pro-
chain, et tu ne raviras rien par vio-
lence.
Tu ne retiendras point jusqu'avi len-
demain le salaire du mercenaire.
'^Tu ne maudiras point un sourd, et
tu ne mettras devant un aveugle rien
qui puisse le faire tomber ; car tu au-
ras la crainte de ton Dieu.. Je suis l'E-
ternel.
'^Tu ne commettras point d'iniquité
dans tes jugements : tu n'auras point
égard à la personne du pauvre , et tu
ne favoriseras point la personne du
grand, mais tu jugeras ton prochain
selon la justice.
'"Tu ne répandras point de calom-
nies parmi ton peuple. Tu ne t'élève-
ras point contre le sang de ton pro-
chain. Je suis l'Eternel.
"Tu ne haïras point ton frère dans
ton cœur; tu pourras reprendre ton
prochain, mais tu ne te chargeras point
133
Chap. 19,18-20,.
LEVITIQUE.
d'un péché à cause de lui. '^Tu ne te °'Tu ne profaneras point ta fdle en
vengeras point, et tu ne garderas point la livrant à la prostitution, de peur que
%
de rancune contre les enfants de ton
peuple. Tu aimeras ton prochain com-
me toi-même. Je suis rÉternel.
'^Vous obserAcrez mes lois.
Tu n'accoupleras point des bestiaux
de deux espèces différentes; tu n'en-
semenceras point ton champ de deux
le pays ne se prostitue et ne se rem-
plisse de crimes.
^"Vous observerez mes sabbats, et
vous révérerez mon sanctuaire. Je suis
l'Éternel.
^'Ne vous tournez point vers ceux
qui évoquent les esprits, ni vers les de-
espèces de semences ; et tu ne porteras vins ; ne les recherchez point, de peur
pas un vêtement tissu de deux espèces
de fils.
-"Lorsqu'un homme couchera et aura
commerce avec une femme, si c'est une
esclave fiancée à un autre homme, et
qui n'a pas été rachetée ou affranchie,
ils seront châtiés, mais non punis de
mort, parce qu'elle n'a pas été affran-
de vous souiller avec eux. Je suis l'É-
ternel, votre Dieu.
^-Tu te lèveras devant les cheveux
blancs, et tu honoreras la personne du
vieillard. Tu craindras ton Dieu. Je
suis l'Eternel.
^' Si un étranger vient séjourner avec
vous dans votre pays, vous ne l'oppri-
chie. ^'L'homme amènera pour sa faute merez point. '^Vous traiterez l'étran
à l'Eternel, à l'entrée de la tente d'assi
gnation, un bélier en sacrifice deculpa
bilité. "Le prêtre fera pour lui l'expia-
tion devant l'Eternel avec le bélier
offert comme victime pour le péché
qu'il a commis, et le péché qu'il a com-
mis lui sera pardonné.
-^ Quand vous serez entrés dans le
pays, et que vous y aurez planté toutes
sortes d'arbres fruitiers, vous en re-
garderez les fruits comme incirconcis ;
pendant trois ans, ils seront pour vous
incirconcis; on n'en mangera point.
-"•La quatrième année, tous leurs fruits
seront consacrés à l'Eternel au milieu
des réjouissances. -^La cinquième an-
née, vous en mangerez les fruits, et
vous continuerez à les récolter. Je suis
l'Eternel, votre Dieu.
-^Vous ne mangerez rien avec du
sang. Vous n'observerez ni les serpents
ni les nuages pour en tirer des pro-
nostics. -^Vous ne couperez point en
rond les coins de votre chevelure, et tu
ne raseras point les coins de ta barbe.
^^Vous ne ferez point d'incisions dans
votre chair pour un mort, et vous n'im-
primerez point de ligures sur vous. Je
suis l'Éternel.
ger en séjour parmi vous comme un
indigène du milieu de vous; vous l'ai-
merez comme vous-mêmes, car vous
avez été étrangers dans le pays d'E-
gypte. Je suis l'Éternel, votre Dieu.
^""Vous ne commettrez point d'ini-
quité ni dans les jugements, ni dans
les mesures de dimension, ni dans les
poids, ni dans les mesures de capacité.
^^Vous aurez des balances justes, des
poids justes, des épha justes et des hin
justes. Je suis l'Éternel, votre Dieu,
qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte.
^' Vous observerez toutes mes lois et
toutes mes ordonnances, et a^ous les
mettrez en pratique. Je suis l'Éternel.
Peines contre divers crimes.
Chap . XX. ' L'Éternel parla à Moï-
se, et dit : -Tu diras aux enfants d'Is-
raël :
Si un homme des enfants d'Israël ou
des étrangers qui séjournent en Israël
livre à Moloc l'un de ses enfants, il sera
puni de mort : le peuple du pays le la-
pidera. ^Et moi, je tournerai ma facej
contre cet homme, et je le retranche-
rai du milieu de son peuple, parce qu'il
a livré de ses enfants à Moloc, souillé
134
LEVITIQUE.
C ha p. 20,1.-.
2â.
mon sanctuaire et profané mon saint
nom. ■'Si le jjeuple du pays détourne
ses regards de cet homme, qui livre de
ses entants à Moloc, et s'il ne le fait
pas mourir, ^je tournerai, moi, ma face
contre cet homme et contre sa famille,
et je le retrancherai du milieu de son
peuple, avec tous ceux qui se prosti-
tuent comme lui en se prostituant à
Moloc.
'Si quelqu'un s'adresse aux morts et
aux esprits, pour se prostituer après
eux, je tournerai ma face contre cet
homme, je le retrancherai du milieu de
son peuple. 'Vous vous sanctifierez, et
vous serez saints, car je suis l'Eternel,
votre Dieu. *Vous observerez mes lois,
et vous les mettrez en pratique. Je suis
l'Eternel, qui vous sanctifie.
il sera puni de mort; et vous tuerez la
bête .
'*Si une femme s'approche d'une
bête, pour se prostituer à elle, tu tue-
ras la femme et la bête ; elles seront
mises à mort : leur sang retombera sur
elles.
"Si un homme prend sa sœur, fille
de son père ou fille de sa mère, s'il
voit sa nudité et qu'elle voie la sienne,
c'est une infamie; ils seront retranchés
sous les yeux des enfants de leur peu-
ple : il a découvert la nudité de sa sœur,
il portera la j^eine de son péché.
'*Si un homme couche avec une fem-
me qui a son indisposition, et décou-
vre sa nudité, s'il découvre son flux et
qu'elle découvre le flux de son sang,
ils seront tous deux retranchés du mi-
*Si un homme quelconque maudit lieu de leur peuple
son père ou sa mère, il sera puni de
mort ; il a maudit son père ou sa mère :
son sang retombera sur lui.
'"Si un homme commet adultèreavec
une femme mariée, s'il commet adul-
tère avec la femme de son prochain,
l'homme et la femme adultères seront
punis de mort.
" Si un homme couche avec la femme
de son père, et découvre ainsi la nudité
de son père, cet homme et cette femme
seront punis de mort ; leur sang retom-
bera sur eux.
'^ Si un homme couche avec sa belle-
fille, ils seront tous deux punis de
mort; ils ont fait une confusion : leur
sang retombera sur eux.
'^Si un homme couche avec un hom-
me comme on couche avec une femme,
ils ont fait tous deux une chose abomi-
nable; ils seront punis de mort : leur
sang retombera sur eux.
'*Si un homme j)rend jiour femmes
la fille et la mère, c'est un crime : on
les brûlera au feu, lui et elles, afin
<jue ce crime n'existe ])as au milieu de
vous.
'^Si un homme couche avec une bête.
"Tu ne découvriras point la nudité
de la sœur de ta mère, ni de la sœur de
ton père, car c'est découvrir sa proche
parente : ils porteront la ]:)cine de leur
péché.
-"Si un homme couche avec sa tante,
il a découvert la nudité de son oncle ;
ils porteront la peine de leur péché,
ils mourront sans enfants.
^'Si un homme prend la femme de
son frère, c'est une impureté; il a dé-
couvert la nudité de son frère : ils se-
ront sans enfants.
^' Vous observerez toutes mes lois et
toutes mes ordonnances, et vous les
mettrez en pratique, afin que le pays
où je vous mène pour vous y établir ne
vous vomisse point. ^^Vous ne suivrez
point les usages des nations que je vais
chasser devant vous; car elles ont fait
toutes ces choses, et je les ai en abo-
mination. -*Je vous ai dit : C'est vous
qui ])osscderez leur pays ; je vous en
donnerai la possession : c'est un pays
où coulent le lait et le miel. Je suis
l'Eternel, votre Dieu, qui vous ai sé-
parés des peuples.
"Vous observerez la distinction en-
135
Chap. 20, 26-21, 23.
LEVITIQUE.
tre les animaux purs et impurs, entre
les oiseaux purs et impurs, afin de ne
pas rendre vos personnes abominables
par des animaux, par des oiseaux, par
tous les reptiles de la terre, que je vous
ai appris à distinguer comme impurs.
^^Vous serez saints pour moi, car je
suis saint, moi, l'Eternel; je vous ai
séparés des peuples , afin que vous
soyez à moi.
-'Si un homme ou une femme ont en
eux l'esprit d'un mort ou un esprit de
divination, ils seront punis de mort;
on les lapidera : leur sang retombera
sur eux.
Ordonnances relatii'es aux prêtres.
Chap. XXI. ' L'Éternel dit à Moïse :
Parle aux prêtres, fds d'Aaron, et tu
leur diras :
Un prêtre ne se rendra point im-
j)ur parmi son peuple pour un mort,
- excepté pour ses plus proches parents ,
pour sa mère, pour son père, pour son
fils, pour son frère, '^et aussi pour sa
sœur encore vierge, qui le touche de
près lorsqu'elle n'est pas mariée. *Chef
parmi son peuple, il ne se rendra point
impur en se profanant.
^Les prêtres ne se feront point de
place chauve sur la tête, ils ne rase-
ront point les coins de leur barbe, et
ils ne feront point d'incisions dans leur
chair. ^Ils seront saints pour leur Dieu,
et ils ne profaneront pas le nom de leur
Dieu; car ils offrent à l'Eternel les sa-
crifices consumés par le feu, l'aliment
de leur Dieu : ils seront saints.
"Ils ne prendront point une femme
prostituée ou déshonorée, ils ne pren-
dront point une femme répudiée par
son mari, car ils sont saints pour leur
Dieu. *Tu regarderas un prêtre comme
saint, car il offre l'aliment de ton Dieu ;
il sera saint pour toi, car je suis saint,
moi, l'Eternel, qui vous sanctifie.
'Si la fille d'un prêtre se déshonore
en se prostituant, elle déshonore son
père : elle sera brûlée au feu.
'"Le prêtre, qui a la supériorité sur
ses frères, sur la tête duquel a été ré-
pandue l'huile d'onction, et qui a été
consacré et revêtu des vêtements sa-
crés, ne découvrira point sa tête et ne
déchirera point ses vêtements. "Il
n'ira vers aucun mort; il ne se rendi'a
point impur, ni pour son père, ni pour
sa mère. '-Il ne sortira point du sanc-
tuaire, et ne profanera point le sanc-
tuaire de son Dieu ; car l'huile d'onc-
tion de son Dieu est une couronne sur
lui. Je suis lEternel.
'^11 prendra ])our femme une A'ierge.
'''Il ne prendra ni une veuve, ni une
femme répudiée, ni une femme désho-
norée ou prostituée ; mais il prendra
pour femme une vierge parmi son peu-
ple. '^11 ne déshonorera point sa pos-
térité parmi son peu|ile; car je suis
l'Eternel, qui le sanctifie.
'^LEternel parla à Moïse, et dit:
"Parie à Aaron, et dis :
Tout homme de ta race et parmi tes
descendants, qui aura un défaut cor-
porel, ne s'approchera point pour offrir
l'aliment de son Dieu. '"Tout homme
qui aura un défaut corporel ne pourra
s'approcher : un homme aveugle, boi-
teux, ayant le nez camus ou un mem-
bre allongé; '"un homme ayant une
fracture au pied ou à la main; *"un
homme bossu ou grêle, ayant une tache
à l'œil, la gale, une dartre ou les tes-
ticules écrasés. -'Tout homme de la
race du prêtre Aaron, qui aura un dé-
faut corporel, ne s'approchera point
pour offrir à l'Eternel les sacrifices
consumés par le feu; il a un défaut
corporel : il ne s'approchera point pour
offrir l'aliment de son Dieu. ^Ml pourra
manger l'aliment de son Dieu, des
choses très saintes et des choses sain-
tes. ^^Mais il n'ira point vers le voile,
et il ne s'approchera point de l'autel,
car il a un défaut corporel ; il ne pro-
i;}6
LEVITIQUE.
Lhap. '2l,r.-'rJ,n.
fanera point mes sanctuaires, car je
suis l'Eternel, qui les sanctifie.
"C'est ainsi que parla Moïse à Aaron
et à ses fils, et à tous les enfants d'Is-
raël.
Cas où il est défendu de manger des victimes
consacrées. — CJioix des vicliincs pour les
sacrifices.
Clmp. XXII. 'L'Eternel parla à
Moïse, et dit : -Parle à Aaron et à ses
fils, afin qu'ils s'abstiennent des cho-
ses saintes qui me sont consacrées par
les enfants d'Israël, et qu'ils ne pro-
fanent ])oint mon saint nom. Je suis
l'Eternel. ^Dis-leur:
Tout homme parmi vos descendants
et de votre race, qui s'approchera des
choses saintes que consacrent à l'E-
ternel les enfants d'Israël, et qui aura
sur lui quelque impureté, cet homme-
là sera retranché de devant moi. Je
suis l'Eternel.
*Tout homme de la race d'Aaron,
qui aura la lèpre ou une gonorrhée,
ne mangera j^oint des choses saintes,
jusqu'à ce qu'il soit pur. Il en sera de
même pour celui qui touchera une
personne souillée par le contact d'un
cadavre, pour celui qui aura une pol-
lution, ^pour celui qui touchera un
reptile et en aura été souillé, ou un
homme atteint d'une impureté quel-
conque et en aura été souillé. * Celui
qui touchera ces choses sera impur
jusqu'au soir; il ne mangera pas des
choses saintes, mais il lavera son corps
dans l'eau ; 'après le coucher du soleil,
il sera pur, et il mangera ensuite des
choses saintes, car c'est sa nourriture.
Ml ne mangera point d'une bête
morte ou déchirée, afin de ne pas se
souiller par elle. Je suis l'Eternel.
*Ils observeront mes commande-
ments, de peur qu'ils ne portent la
peine de leur péché et qu'ils ne meu-
rent, pour avoir profané les choses sain-
tes. Je suis l'Eternel, (lui les sanctifie.
'"Aucun étranger ne mangera des
choses saintes ; celui qui demeure chez
un prêtre et le mercenaire ne mange-
ront jioint des choses saintes. "Mais
un esclave acheté par le prêtre à prix
d'argent pourra en manger, de même
que celui qui est né dans sa maison ;
ils mangeront de sa nourriture.
'-La fille d'un prêtre, mariée à un
étranger, ne mangera point des choses
saintes offertes par élévation. ''Mais
la fille d'un prêtre, qui sera veuve ou
répudiée, sans avoir d'enfants, et qui
retournera dans la maison de son père
comme dans sa jeunesse, pourra man-
ger de la nourriture de son père. Au-
cun étrangfer n'en mandera.
'^Si un homme mange involf)ntaire-
ment d'une chose sainte, il donnera
au prêtre la valeur de la chose sainte,
en y ajoutant un cinquième. '^Les
prêtres ne profaneront point les choses
saintes qui sont présentées par les en-
fants d'Israël, et qu'ils ont offertes par
élévation à l'Eternel; '^ils les charge-
raient ainsi du péché dont ils se ren-
draient coupables en mangeant les
c-hoses saintes : car je suis l'Eternel,
{jui les sanctifie.
'"L'Eternel parla à Moïse, et dit:
'"Parle à Aaron et à ses fils, et à tous
les enfants d'Israël, et tu leur diras :
Tout homme de la maison d'Israël
ou des étrangers en Israël, qui offrira
un holocauste à l'Eternel, soit pour l'ac-
complissement d'un vœu, soit comme
offrande volontaire, 'éprendra un mâle
sans défaut parmi les bœufs , les
agneaux ou les chèvres , afin que sa
victime soit agréée. -"Vous n'en offri-
rez aucune qui ait un défaut, car elle
ne serait pas agréée. -'Si un homme
offre à l'Eternel du gros ou du menu
bétail en sacrifice d'actions de grâces,
soit pour l'accomplissement d'un vœu,
soit comme ofTrande volontaire, la
victime sera sans défaut, afin qu'elle
soit agréée; il n'y aura en elle aucun
:{/
Chap. 22,^-23,1'..
LEVITIQUE.
défaut. ^*Vous n'en offrirez point qui blierez, seront de saintes convoca-
soit aveugle, estropiée ou mutilée, qui tions. Voici quelles sont mes fêtes,
ait des ulcères, la gale ou une dartre; ^On travaillera six jours; mais le
vous n'en ferez point sur l'autel un sa- septième jour est le sabbat, le jour du
crifice consumé par le feu devant l'E- repos : il y aura une sainte convoca-
ternel. -^Tu pourras sacrifier comme tion. Vous ne ferez aucun ouvrage :
offrande volontaire un bœuf ou un c'est le sabbat de l'Eternel, dans tou-
agneau ayant un membre trop long ou tes vos demeures.
trop court, mais il ne sera point agréé * Voici les fêtes de l'Éternel, les
pour l'accomplissement d'un vœu. saintes convocations, que vous publie-
^^Vous n'offrirez point à l'Eternel un rez à leurs temps fixés,
animal dont les testicules ont été frois- ^Le premier mois, le quatorzième
ses, écrasés, arrachés ou coupés; vous jour du mois, entre les deux soirs, ce
ne l'offrirez point en sacrifice dans sera la Pàque de l'Eternel. * Et le quin-
votre pays. -^Vous n'accepterez de l'é- zième jour de ce mois, ce sera la fête
trangcr aucune de ces victimes, pour des pains sans levain en l'honneur de
l'offrir comme aliment de votre Dieu ; l'Eternel ; vous mangerez pendant sept
car elles sont mutilées, elles ont des jours des pains sans levain, 'Le pre-
défauts: ellesneseraientpointagréées. mier jour, vous aurez une sainte con-
^^ L'Eternel dit à Moïse : "Un bœuf, vocation : vous ne ferez aucune œuvre
un agneau ou une chèvre, quand il servile. *Vous offrirez à TEternel, pen-
naîtra, restera sept jours avec sa mère ; dant sept jours, des sacrifices consu-
dès le huitième jour et les suivants, il mes par le feu. Le septième jour, il y
sera agréé pour être offert à l'Éternel aura une sainte convocation : vous ne
en sacrifice consumé par le feu. ^^Bœuf ferez aucune œuvre servile.
ou agneau, vous n'égorgerez pas un ^L'Eternel parla à Moïse, et dit:
animal et son petit le même jour. '"Parle aux enfants d'Israël, et tu leur
-'Quand vous offrirez à l'Éternel un diras :
sacrifice d'actions de grâces, vous fe- Quand vous serez entrés dans le pays
rez en sorte qu'il soit agréé. ^"La vie- que je vous donne, et que vous y ferez
time sera mangée le jour même; vous la moisson, vous apporterez au prêtre
n'en laisserez rien jusqu'au matin. Je une gerbe, prémices de votre moisson,
suis l'Éternel. "Il agitera de côté et d'autre la gerbe
^' Vous observerez mes commande- devant l'Éternel, afin qu'elle soit
ments, et A'ous les mettrez en pratique, agréée : le prêtre l'agitera de côté et
Je suis l'Éternel. ^"' Vous ne profanerez d'autre, le lendemain du sabbat. '^Le
point mon saint nom, afin que je sois jour où vous agiterez la gerbe, vous
sanctifié au milieu des enfants d'Israël, offrirez en holocauste à l'Éternel un
Je suis l'Eternel, qui vous sanctifie, agneau d'un an sans défaut; ''vous y
^'et qui vous ai fait sortir du pays d'É- joindrez une offrande de deuxdixièmes
gypte pour être votre Dieu. Je suis de fleur de farine pétrie à l'huile,
l'Eternel. comme offrande consumée par le feu,
d'une agréable odeur à l'Eternel; et
^* '' ^^' VOUS ferez une libation d'un quart de
Chap. XXIII. 'L'Éternel parla à hin de vin. '*Vous ne mangerez ni
Moïse, et dit : -Parle aux enfants d'Is- pain, ni épis rôtis ou broyés, jusqu'au
raël, et tu leur diras : jour même où vous apporterez l'of-
Les fêtes de l'Éternel, que vous pu- fraude à votre Dieu. C'est une loi per-
138
LEVITIQUE.
Chap. 2S, iâ-3s.
pétuelle pour vos descendants, dans aucune œuvre servile, et vous offrirez
tous les lieux où vous habiterez. à l'Eternel des sacrifices consumés
'^Depuis le lendemain du sabbat, du ]iar le feu.
'L'Éternel parla à Moïse, et dit :
-'Le dixième jour de ce septième
mois, ce sera le jour des expiations :
vous aurez une sainte convocation,
vous humilierez vos âmes, et vous
offrirez à TÉternel des sacrifices con-
sumés par le feu. -*Vous ne ferez au-
cun ouvrage ce jour-là, car c'est le
jour des expiations, où doit être faite
jour où vous apporterez la gerbe pour
être agitée de côté et d'autre, vous
compterez sept semaines entières.
"Vous compterez cinquante jours jus-
qu'au lendemain du septième sabbat;
et vous ferez à l'Eternel une offrande
nouvelle. '"Vous apporterez de vos
demeures deux pains, pour qu'ils soient
agités de côté et d'autre ; ils seront
faits avec deux dixièmes de fleur de pour vous l'expiation devant l'Eternel,
farine, et cuits avec du levain : ce sont votre Dieu. -"Toute personne qui ne
les prémices à l'Éternel. '^Outre ces s'humiliera pas ce jour-là sera retran-
pains, vous offrirez en holocauste à chée de son peuple. ^"Toute personne
l'Eternel sept agneaux d'un an sans cpii fera ce jour-là un ouvrage quel-
défaut, un jeune taureau et deux bé- conque, je la détruirai du milieu de
liers; vous y joindrez l'offrande et la son peuple. ^'Vous ne ferez aucun ou-
libation ordinaires, comme offrande vrage. C'est une loi perpétuelle pour
consumée par le feu, d'une agréable vos descendants, dans tous les lieux
odeur à l'Eternel. "Vous offrirez un où vous habiterez. ^'Ce sera pour vous
bouc en sacrifice d'expiation, et deux un sabbat, un jour de repos, et vous
agneaux d'un an en sacrifice d'actions humilierez vos âmes; dès le soir du
de grâces. -"Le prêtre agitera ces vie- neuvième jour jusqu'au soir suivant,
times de côté et d'autre devant l'Eter- vous célébrerez votre sabbat.
nel, avec le pain des prémices et avec ^'L'Eternel parla à Moïse, et dit:
les deux agneaux : elles seront consa-
crées à l'Eternel, et appartiendront au
prêtre. -'Ce jour même, vous publierez mois, ce sera la fête des tabernacles
la fête, et vous aurez une sainte con- en l'honneur de l'Eternel, pendant
vocation : vous ne ferez aucune œuvre sept jours. '^Le premier jour, il y aura
servile. C'est une loi perpétuelle pour une sainte convocation : vous ne ferez
vos descendants, dans tous les lieux aucune œuvre servile. ^^PtMidant sept
où vous habiterez. jours, vous offrirez à l'Eternel des
--Quand vous ferez la moisson dans sacrifices consumés par le feu. Le
AOtre pays, tu laisseras un coin de ton huitième jour, vous aurez une sainte
champ sans le moissonner, et tu ne convocation, et vous offrirez à l'Eter-
ramasseras pas ce qui reste à glaner, nel des sacrifices consumés par le feu ;
Tu abandonneras cela au pauvre et à ce sera une assemblée solennelle :
l'étranger. Je suis l'Éternel, votre vous ne ferez aucune œuvre servile.
Dieu. ^'Telles sont les fêtes de l'Éternel,
-^L'Éternel parla à Moïse, et dit
^*Parle aux enfants d'Israël, et dis :
Le quinzièiîie jour de ce septième
-* Parle aux enfants d'Israël, et dis
Le septième mois, le premier jour
du mois, vous aurez un jour de repos,
les saintes convocations, qucA'ous pu-
blierez, afin que l'on offre à l'Éternel
des sacrifices consumés parle feu, des
holocaustes, des offrandes, des vic-
publié au son des trompettes, et une times et des libations, chaque chose
sainte convocation. -''Vous ne ferez au jour fixé. ^''Vous observerez en
au j
139
Chap.23,3^-'2i,m.
LEVITIQUE.
outre les sabbats de l'Éternel, et vous
continuerez à faire vos dons à l'Éter-
nel, tous vos sacrifices pour l'accom-
plissement d'un vœu et toutes vos
offrandes volontaires.
^'Le quinzième jour du septième
mois, quand vous récolterez les pro-
duits du pays, vous célébrerez donc
une fête à l'Éternel, pendant sept
jours : le premier jour sera un jour de
repos, et le huitième sera un jour de
repos. ^"Vous prendrez, le premier
jour, du fruit des beaux arbres, des
l)ranches de palmiers, des rameaux
tl'arbres touffus et des saules de ri-
vière; et vous vous réjouirez devant
l'Eternel, votre Dieu, pendant sept
jours. *'Vous célébrerez chaque année
cette fête à l'Éternel, pendant sept
jours. C'est une loi perpétuelle pour
vos descendants. Vous la célébrerez
le septième mois. ''-Vous demeurerez
pendant sept jours sous des tentes;
tous les indigènes en Israël demeure-
ront sous des tentes, *-^a(in que vos
descendants sachent que j'ai fait habi-
ter sous des tentes les enfants d'Is-
raël, après les avoir fait sortir du
pays d'Egypte. Je suis l'Éternel, votre
Dieu.
''"'C'est ainsi que Moïse dit aux en-
fants d'Israël quelles sont les fêtes de
l'Éternel.
Bègles sur le chandelier et sur les pains
de proposition.
Chap. XXIV. 'L'Éternel parla à
Moïse, et dit :
^Ordonne aux enfants d'Israël de
t'apporter pour le chandelier de l'huile
pure d'olives concassées, afin d'en-
tretenir les lampes continuellement.
^ C'est en dehors du voile qui est de-
vant le témoignage, dans la tente
d'assignation, qu'Aaron la préparera,
pour que les lampes brûlent continuel-
lement du soir au matin en présence
de l'Eternel. C'est une loi perpétuelle
pour vos descendants. ''Il arrangera
les lampes sur le chandelier d'or pur,
])our qu'elles brûlent continuellement
devant l'Éternel.
^Tu prendras de la fleur de farine,
et tu en feras douze gâteaux; chaque
gâteau sera de deux dixièmes. ^Tu les
placeras en deux piles, six par pile,
sur la table d'or pur devant l'Eternel.
'Tu mettras de l'encens pur sur chaque
pile, et il sera sur le pain comme sou-
venir, comme une offrande consumée
par le feu devant l'Éternel. ^Chaque
jour de sabbat, on rangera ces pains
devant l'Éternel , continuellement :
c'est une alliance perpétuelle, qu'ob-
serveront les enfants d'Israël. 'Ils
appartiendront à Aaron et à ses fils,
et ils les mangeront dans un lieu saint ;
car ce sera pour eux une chose très
sainte, une part des offrandes consu-
mées par le feu devant l'Éternel. C'est
une loi perpétuelle.
Peine contre les blaspliémaleurs
et les meurtriers.
'"Le fils d'une femme israéliteetd'un
homme égv]itien, étant venu au milieu
des enfants d'Israël, se querella dans
le camp avec un homme israélite. "Le
fils de la femme israélite blasphéma et
maudit le nom de Dieu. On l'amena à
Moïse. Sa mère s'appelait Schelomith,
fille de Dibri, de la tribu de Dan. '"'On
le mit en prison, jusqu'à ce que Moïse
eût déclaré ce que l'Éternel ordonne-
rait. '•^L'Éternel parla à Moïse, et dit :
'■Tais sortir du camp le blasphémateur;
tous ceux qui l'ont entendu poseront
leurs mains sur sa tête, et toute l'as-
semblée le lapidera. "*Tu parleras aux
enfants d'Israël, et tu diras : Quicon-
que maudira son Dieu portera la peine
de son péché. '^ Celui qui blasphémera
le nom de l'Éternel sera puni de mort :
toute l'assemblée le lapidera. Qu'il soit
étranger ou indigène, il mourra, pour
avoir blasphémé le nom de Dieu.
140
I.EVITIQUE.
Chap.3â.n-25,
20.
'"Celui qui frappera un homme mor-
tellement sera puni de mort.
'"Celui qui frappera un animal mor-
tellement le remplaeera : vie pour vie.
"*Si quelqu'un blesse son prochain,
il lui sera fait comme il a fait : -"frac-
ture pour fracture, œil pour œil, dent
pour dent; il lui sera fait la même
blessure qu'il a faite à son prochain.
^' Celui qui tuera un animal le rem-
])laccra, mais celui qui tuera un homme
sera puni de mort.
-^Vous aurez la même loi, l'étranger
comme l'indigène; car je suis l'Eter-
nel, votre Dieu.
'à ton bétail et aux animaux (pii sont
dans ton pays ; tout son produit servira
de nourriture.
*Tu compteras sept sabbats d'an-
nées, sept fois sept années, et les jours
de ces sept sabbats d'années feront
(juarante-neuf ans. ^Le dixième jourdu
septième mois, tu feras i-etentir les
sons éclatants de la trompette ; le jour
des expiations, vous sonnerez de la
trompette dans tout votre pays. '"Et
vous sanctifierez la cin([uantième an-
née, vous publierez la liberté dans le
pays ])our tous ses habitants : ce sera
pour vous le jubilé; chacun de vous
*^Moïse parla aux enfants d'Israël; retournera dans sa propriété, et cha-
cun de vous retournera dans sa famille.
"La cinquantième année sera pour
vous le jubilé : vous ne sèmerez point,
vous ne moissonnerez point ce que les
champs produiront d'eux-mêmes, et
vous ne vendangerez point la vigne
non taillée. '-Car c'est le jubilé : vous
ils firent sortir du camp le blasphéma-
teur, et ils le lapidèrent. Les enfants
d'Israël se conformèrent à l'ordre que
l'Eternel avait donné à Moïse.
Rachat
Les années sabbatiques et le jubile. —
{les propriétés et des escla^'es.
Chap. XXV. 'L'Éternel parla à
Moïse sur la montagne de Sinaï, et dit :
-Parle aux enfants d'Israël, et tu leur
diras :
Quand vous serez entrés dans le
pays que je vous donne, la terre se re-
posera : ce sera un sabbat en l'hon-
neur de l'Eternel. 'Pendant six années
tu ensemenceras ton champ, pendant
six années tu tailleras ta vigne; et tu
en recueilleras le produit. ''Mais la
septième année sera un sabbat, un
tenq)s de repos pour la terre, un sab-
bat en l'honneur de l'Eternel : tu n'en-
semenceras point ton champ, et tu ne
tailleras point ta vigne. ^Tu ne mois-
sonneras point ce qui proviendra des
grains tombés de ta moisson, et tu ne
vendangeras point les raisins de ta vi-
gne non taillée : ce sera une année de
repos pour la terre. "Ce que produira
la terre pendant son sabbat vous ser-
vira de nourriture, à toi, à ton servi-
teur et à ta servante, à ton mercenaire
et à l'étranger qui demeurent avec toi.
le regarderez comme une chose sainte.
Vous mangerez le produit de vos
champs. ''Dans cette année de jubilé,
chacun de vous retournera clans sa pro-
priété. ''Si vous vendez à votre pro-
chain, ou si vous achetez de votre
prochain, qu'aucun de vous ne trompe
son frère. '^Tu achèteras de ton pro-
chain, en comptant les années depuis
le jubilé; et il te vendra, en comptant
les années de rapport. '"Plus il y aura
d'années, plus tu élèveras le prix; et
moins il y aura d'années, plus tu le
réduiras; car c'est le nombre des ré-
coltes qu'il te vend. '^Aucun de vous
ne trompera son prochain, et tu crain-
dras ton Dieu; car je suis l'Eternel,
votre Dieu.
'**Mettez mes lois en pratique, ob-
servez mes ordonnances et mettez-les
en pratique ; et vous habiterez en sé-
curité dans le pays. '"Le pays donnera
ses fruits, vous mangerez à satiété, et
vous y habiterez en sécurité. -"Si vous
dites : Que mangerons-nous la sep-
141
Chap. 25, 2/ -45.
LEVITIQUE.
tième année, puisque nous ne sème-
rons point et ne ferons point nos
récoltes? -'je vous accorderai ma bé-
nédiction la sixième année, et elle don-
nera des produits pour trois ans. "Vous
sèmerez la huitième année , et vous
mangerez de l'ancienne récolte ; jus-
qu'à la neuvième année, jusqu'à la nou-
velle récolte, vous mangerez de l'an-
cienne.
-^Les terres ne se vendront point à
perpétuité; car le pays est à moi, car
vous êtes chez moi comme étrangers
et comme habitants . -■' Dans tout le pays
dont vous aurez la possession, vous
établirez le droit de rachat pour les
terres.
-^Si ton frère devient pauvre et vend
une portion de sa propriété, celui qui
a le droit de rachat, son plus proche
parent, viendra et rachètera ce qu'a
vendu son frère. -^Si un homme n'a
personne qui ait le droit de rachat, et
qu'il se procure lui-même de quoi faire
son rachat, -'il comptera les années
depuis la vente, restituera le surplus
à l'acquéreur , et retournera dans sa
propriété. -*S'il ne trouve pas de quoi
lui faire cette restitution, ce qu'il a
vendu restera entre les mains de l'ac-
quéreur jusqu'à l'année du jubilé; au
jubilé, il retournera dans sa propriété,
et l'acquéreur en sortira.
-'•'Si un homme vend une maison
d'habitation dans une ville entourée
de murs, il aura le droit de rachat jus-
qu'à l'accomplissement d'une année
depuis la vente ; son droit de rachat
durera un an. ^"Mais si cette maison
située dans une ville entourée de murs
n'est pas rachetée avant l'accomplis-
sement d'une année entière, elle res-
tera à perpétuité à l'acquéreur et à ses
descendants; il n'en sortira point au
jubilé. ^'Les maisons des villages non
entourés de murs seront considérées
comme des fonds de terre ; elles pour-
ront être rachetées, et l'acquéreur en
sortira au jubilé. ^-Quant aux villes
des Lévites et aux maisons qu'ils y
posséderont, les Lévites auront droit
perpétuel de rachat. ^^ Celui qui achè-
tera des Lévites une maison, sortira
au jubilé de la maison vendue et de la
ville où il la possédait ; car les maisons
des villes des Lévites sont leur pro-
priété au milieu des enfants d'Israël.
^*Les champs situés autour des villes
des Lévites ne pourront point se ven-
dre ; car ils en ont à perpétuité la pos-
session.
^^Si ton frère devient pauvre, et que
sa main fléchisse près de toi, tu le sou-
tiendras ; tu feras de même pour celui
qui est étranger et qui demeure dans
le pays, afin qu'il vive avec toi. ^*Tu
ne tireras de lui ni intérêt ni usure, tu
craindras ton Dieu, et ton frère vivra
avec toi. ^'Tu ne lui prêteras point ton
argent à intérêt, et tu ne lui prêteras
point tes vivres à usure. ^""Je suis l'E-
ternel, ton Dieu, qui vous ai fait sor-
tir du pays d'Egypte, pour vous don-
ner le pays de Canaan, pour être votre
Dieu.
^^Si ton frère devient pauvre près de
toi, et qu'il se vende à toi, tu ne lui
imposeras point le travail d'un esclave.
■'"Il sera chez toi comme un merce-
naire, comme celui qui y demeure; il
sera à ton service jusqu'à l'année du
jubilé. ""Il sortira alors de chez toi, lui
et ses enfants avec lui, et il retournera
dans sa famille, dans la propriété de
ses pères. ■'^Car ce sont mes serviteurs,
que j'ai fait sortir du pays d'Egypte;
ils ne seront point vendus comme on
vend des esclaves. *"Tu ne domineras
point sur lui avec dureté, et tu crain-
dras ton Dieu. ^' C'est des nations qui
vous entourent que tu prendras ton
esclave et ta servante qui t'appartien-
dront, c'est d'elles que vous achèterez
l'esclave et la servante. ■*^Vous pourrez
aussi en acheter des enfants des étran-
gers qui demeureront chez toi, et de
142
LEVITIQUE.
Chap. 25,kG-26,iô.
leurs familles qu'ils engendreront dans placerez dans votre pays aucune pierre
votre pays; et ils seront votre pro- ornée de figures, pour vous prosterner
priété. ''^Vous les laisserez en héritage devant elle; car je suis rÉtcrnel, vo-
à vos enfants après vous, comme une tre Dieu,
propriété ; vous les garderez comme
esclaves à perpétuité. Mais à l'égard
de vos frères, les enfants d'Israël, au-
cun de vous ne dominera avec dureté
sur son frère.
^^Si un étranger, si celui qui de-
meure chez toi devient riche, et que
*Vous observerez mes sabbats, et
vous révérerez mon sanctuaire. Je suis
rÉternel.
^Si vous suivez mes lois, si vous
gardez mes commandements et les
mettez en pratique, ''je vous enverrai
des pluies en leur saison, la terre don-
ton frère devienne pauvre près de lui nera ses produits, et les arbres des
champs donneront leurs fruits. ^A peine
aurez-vous battu le blé que vous tou-
cherez à la vendange, et la vendange
atteindra les semailles; vous mange-
rez votre pain à satiété, et vous habi-
terez en sécurité dans votre pays. ^Je
mettrai la paix dans le pays, et per-
sonne ne troublera votre sommeil; je
ferai disparaître du pays les bêtes fé-
roces, et l'épée ne passera point par
votre pays. "Vous poursuivrez vos en-
nemis, et ils tomberont devant vous
par l'épée. *Cinq d'entre vous en pour-
suivront cent, et cent d'entre vous en
poursuivront dix mille, et vos enne-
mis tomberont devant vous par l'épée.
'Je me tournerai vers vous, je vous
rendrai féconds et je vous multiplierai,
et je maintiendrai mon alliance avec
vous. '"Vous mangerez des anciennes
récoltes, et vous sortirez les vieilles
pour faire place aux nouvelles. "J'éta-
blirai ma demeure au milieu de vous,
et mon àme ne vous aura point en hor-
reur. '-Je marcherai au milieu de vous,
je serai votre Dieu, et vous serez mon
peuple. 'Me suis l'Eternel, votre Dieu,
qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte,
qui vous ai tirés de la servitude; j'ai
brisé les liens de votre joug, et je vous
ai fait marcher la tète levée.
'■•Mais si vous ne m'écoutez point et
ne mettez point en pratique tous ces
commandements, '^si vous méprisez
mes lois, et si votre àme a en horreur
mes ordonnances, en sorte que vous
et se vende à l'étranger qui demeure
chez toi ou à quelqu'un de la famille
de l'étranger, ■"*il y aura pour lui le
droit de rachat, après qu'il se sera
vendu : un de ses frères pourra le ra-
cheter. ^'Son oncle, ou le fils de son
oncle, ou l'un de ses proches parents,
pourra le racheter; ou bien, s'il en a
les ressources, il se rachètera lui-
même. ^"11 comptera avec celui qui l'a
acheté depuis l'année où il s'est vendu
jusqu'à l'année du jubilé; et le prix à
payer dépendra du nombre d'années,
lesquelles seront évaluées comme cel-
les d'un mercenaire. ^'S'il y a encore
beaucoup d'années, il paiera son ra-
chat à raison du prix de ces années et
pour lequel il a été acheté; ^-s'il reste
peu d'années jusqu'à celle du jubilé,
il en fera le compte, et il paiera son
rachat à raison de ces années. ^^11 sera
comme un mercenaire à l'année, et
celui chez qui il sera ne le traitera point
avec dureté sous tes yeux. "S'il n'est
racheté d'aucune de ces manières, il
sortira l'année du jubilé, lui et ses en-
fants avec lui. "Car c'est de moi que
les enfants d'Israël sont esclaves ; ce
sont mes esclaves, que j'ai fait sortir
du pays d'Egypte. Je suis l'Eternel,
votre Dieu.
Bénédictions et malédictions.
Chap. XXVI. 'Vous ne vous ferez
point d'idoles, vous ne vous élèverez
ni image taillée ni statue, et vous ne
143
Chap. 20,i6-'ii.
LEVITIQUE,
ne pratiquiez point tous mes comman
déments et que vous rompiez mon al-
liance,'^voici alors ce que je vous ferai
J'enverrai sur vous la terreur, la con-
somption et la fièvre, qui rendront vo
yeux languissants et votre âme souf
*'Vous mangerez la chair de vos
et vous mangerez la chair de vos
châtierai sept fois plus pour vos pé-
chés,
fils
filles. ^"Je détruirai vos hauts lieux,
j'abattrai vos statues consacrées au
soleil , je mettrai vos cadavres sur les
frante; et vous sèmerez en vain vos cadavres de vos idoles, et mon âme
semences : vos ennemis les dévoreront, vous aura en horreur. ^' Je réduirai vos
''Je tournerai ma face contre vous, et villes en déserts, je ravagerai vos sanc-
vous serez battus devant vos ennemis ; tuaires, et je ne respirerai plus l'odeur
ceux qui vous haïssent domineront sur agréable de vos parfums. '-Je dévas-
vous, et vous fuirez sans que l'on vous terai le pays, et vos ennemis qui l'ha-
poursuive. biteront en seront stupéfaits. ^^Je vous
"*Si, malgré cela, vous ne m'écoutez disperserai parmi les nations, et je ti-
point, je vous châtierai sept fois plus rerai l'épée après vous. Votre pays
pour vos péchés. ''Je briserai l'orgueil sera dévasté, et vos villes seront dé-
de votre force, je rendrai votre ciel sertes.
comme du fer, et votre terre comme ^^\lors le pays jouira de ses sabbats,
de l'airain. -"Votre force s'épuisera tout le temps qu'il sera dévasté et que
inutilement , votre terre ne donnera vous serez dans le pays de vos enne-
pas ses'produits, et les arbres de la mis; alors le pays se reposera, et jouira
terre ne donneront pas leurs fruits. de ses sabbats. "^Tout le temps qu'il
'-'Si vous me résistez et ne voulez sera dévasté, il aura le repos qu'il n'a-
point m'écouter, je vous frapperai sept vait pas eu dans vos sabbats, tandis
fois plus selon vos péchés. --J'enver- que vous l'habitiez. ^"Je rendrai pusil-
raicontrevouslesanimauxdeschamps, lanime le cœur de ceux d'entre vous
qui vous priveront de vos enfants, qui (pii survivront, dans les pays de leurs
détruiront votre bétail, et qui vous ré- ennemis; le bruit d'une feuille agitée
duiront à un petit nombre; etvosche- les poursuivra; ils fuiront comme on
mins seront déserts. fuitdcvantl'épée, etilstomberontsans
'-^Si ces châtiments ne vous corri- qu'on les poursuive. '"Ils se renverse-
gent point et si vous me résistez, -'je ront les uns sur les autres comme de-
vous résisterai aussi et je vous frappe- vant l'épée, sans qu'on les poursuive,
rai sept fois plus pour vos péchés. "Je Vous ne subsisterez point en présence
ferai venir contre vous l'épée, qui ven- de vos ennemis ; ■''*' vous périrez parmi
géra mou alliance; quand vous vous les nations, et le pays de vos ennemis
rassemblerez dans vos villes, j'enver- vous dévorera. '''Ceux d'entre vous qui
rai la peste au milieu de vous, et vous survivront seront frappés de langueur
serez livrés aux mains de l'ennemi. pour leurs iniquités, dans le pays de
-^Lorsque je vous briserai le bâton du leurs ennemis ; ils seront aussi frappés
l^ain", dix femmes cuiront votre pain de langueur pour les iniquités de leurs
dans un seul four et rapporteront votre pères.
pain au poids; vous mangerez, et vous "Ils confesseront leurs iniquités et
ne serez point rassasiés. les iniquités de leurs pères, les trans-
-"Si, malgré cela, vous ne m'écoutez gressions qu'ils ont commises envers
point et si vous me résistez, -*je vous moi, et la résistance qu'ils m'ont op-
résisterai aussi avec fureur et je vous posée, *' péchés à cause desquels moi
a. C'est-à-dire, lorsque je vous enverrai la famine.
144
LEVITIQUE.
Chap.26,k3-27.i').
aussi je leur résisterai et les mènerai
dans le pays de leurs ennemis. Et alors
leur cœur incirconcis s'humiliera, et
ils paieront la dette de leurs ini(|uités.
*-Je me souviendrai de mon alliance
avec Jacob, je me souA'iendrai de mon
alliance avec Isaac et de mon alliance
avec Abraham, et je me souviendrai
du pays. "Le pays sera abandonné par
eux, et il jouira de ses sabbats pendant
qu'il restera dévasté loin d'eux; et ils
paieront la dette de leurs iniquités,
parce qu'ils ont méprisé mes ordon-
nances et que leur àmc a eu mes lois
en horreur. "Mais, lorsqu'ils seront
dans le pays de leurs ennemis, je ne
les rejetterai pourtant point, et je ne
les aurai point en horreur jusqu'à les
exterminer, jusqu'à rompre mon al-
liance avec eux; car je suis l'Eternel,
leur Dieu. ''^Je me souviendrai en leur
faveur de l'ancienne alliance, par la-
quelle je les ai fait sortir du paj's d'E-
gypte, aux yeux des nations, pour être
leur Dieu. Je suis l'Eternel.
■'^'els sont les statuts, les ordon-
nances et les lois, que l'Eternel établit
entre lui et les enfants d'Israël, sur la
montagne du Sinaï, par Moïse.
Les vœu.r et les dîmes.
Chap. XXVII. 'L'Éternel parla à
Moïse, et dit : ^ Parle aux enfants d'Is-
raël, et tu leur diras :
Lorsqu'on fera des vœux, s'il s'agit
de personnes, elles seront à l'Éter-
nel d'après ton estimation. ^Si tu as à
faire l'estimation d'un mâle de vingt à
soixante ans, ton estimation sera de
cinquante sicles d'argent, selon le si-
cle du sanctuaire ; *si c'est une femme,
ton estimation sera de trente sicles.
^De cinq à vingt ans, ton estimation
sera de vingt sicles pour un mâle, et de
dix sicles pour une fille. ^D'un mois à
cinq ans, ton estimation sera de cinq
sicles d'argent pour un mâle, et de
trois sicles d'argent pour une fille. 'De
soixante ans et au-dessus, ton estima-
tion sera de quinze sicles pour un mâle,
et de dix sicles pour une femme. ^Si
celui qui a fait le vœu est trop pauvre
pour payer ton estimation, on le pré-
sentera au prêtre, qui le taxera, et le
prêtre fera une estimation en rapport
avec les ressources de cet homme.
^S'il s'agit d'animaux qui peuvent
être offerts en sacrifice à l'Éternel, tout
animal qu'on donnera à l'Éternel sera
chose sainte. '"On ne le changerapoint,
et l'on n'en mettra point un mauvais à
la ]ilacc d'un bon, ni un bon à la place
d'un mauvais; si l'on remplace un ani-
mal par un autre, ils seront l'un et l'au-
tre chose sainte. " S'il s'agit d'animaux
imjîurs qui ne peuvent être offerts en
sacrifice à l'Éternel, on présentera l'a-
nimal au prêtre, '-qui en fera l'estima-
tion selon qu'il sera bon ou mauvais,
et l'on s'en rapportera à l'estimation
du prêtre. '^Si on veut le racheter, on
ajoutera un cinquième à son estima-
tion.
'■'Si quelqu'un sanctifie sa maison en
la consacrant à l'Éternel, le prêtre en
fera l'estimation selon qu'elle sera
bonne ou mauvaise, et l'on s'en tien-
dra à l'estimation du prêtre. '^Si celui
qui a sanctifié sa maison veut la ra-
cheter, il ajoutera un cinquième au
prix de son estimation, et elle sera à
lui.
'^Si quelqu'un sanctifie à l'Eternel
un champ de sa propriété, ton estima-
tion sera en rapport avec la quantité
de semence, cinquante sicles d'argent
pour un homer de semence d'orge. "Si
c'est dès l'année du jubilé qu'il sanc-
tifie son champ, on s'en tiendra à ton
estimation; '*si c'est après le jubilé
qu'il sanctifie son champ, le prêtre en
évaluera le prix à raison du nombre
d'années qui restent jusqu'au jubilé,
et il sera fait une réduction sur ton es-
timation. '^Si celui qui a sanctifié son
champ veut le racheter, il ajoutera un
\\
1.)
10
Chap.'27r20-3'.. LÉVITIQUE.
cinquième au prix de ton estimation, s'il n'est pas racheté, il sera vendu d'a-
et le champ lui restera. -"S'il ne ra- près ton estimation,
chète point le champ, et qu'on le vende **Tout ce qu'un homme dévouera par
à un autre homme, il ne pourra plus interdit" à l'Eternel, dans ce qui lui
être racheté. '^'Et quand l'acquéreur appartient, ne pourra ni se vendre, ni
en sortira au jubilé, ce champ sera con- se racheter, que ce soit une personne,
sacré à l'Eternel, comme un champ qui un animal, ou un champ de sa pro-
a été dévoué : il deviendra la propriété priété ; tout ce qui sera dévoué par in-
du prêtre. terdit sera entièrement consacré à l'E-
^*Si quelqu'un sanctifie à l'Eternel ternel. ^'Aucune personne dévouée par
un champ qu'il a acquis et qui ne fait interdit ne pourra être rachetée, elle
point partie de sa propriété, ^'^le prêtre sera mise à mort.
en évaluera le prix d'après ton estima- ^"Toute dîme de la terre, soit des
tion jusqu'à l'année du jubilé, et cet récoltes de la terre, soit du fruit des
homme paiera le jour même le prix arbres, appartient à l'Eternel; c'est
fixé, comme étant consacré à l'Eternel, une chose consacrée à l'Eternel. ^'Si
-*L'année du jubilé, le champ retour- quelqu'un veut racheter quelque chose
nera à celui de qui il avait été acheté de sa dîme, il v ajoutera un cinquième,
et de la propriété duquel il faisait ^^ Toute dîme de gros et de menu bé-
partie. tail, de tout ce qui passe sous la hou-
-^Toutes tes estimations se feront en lette, sera une dîme consacrée à l'E-
sicles du sanctuaire : le sicle est de ternel. ^^On n'examinera point si
vingt guéras. l'animal est bon ou mauvais, et l'on ne
^^ Nul ne pourra sanctifier le premier- fera point d'échange; si l'on remplace
né de son bétail, lequel ajipartientdéjà un animal par un autre, ils seront l'un
à l'Eternel en sa qualité de premier- et l'autre chose sainte, et ne pourront
né ; soit bœuf, soit agneau, il appartient être rachetés.
à l'Eternel. "'S'il s'agit d'un animal ^■'Tels sont les commandements que
impur, on le rachètera au prix de ton l'Eternel donna à Moïse pour les en-
estimation, en y ajoutant un cinquième; fants d'Israël, sur la montagne de Sinaï.
a. Les vœux par interdit étaient irrévocables, et entraînaient la destruction de ce qui avait été dévoué de la
sorte.
LES NOMBRES
Dénombrement des Israélites dans le désert de Sinaï.
Chap. I. 'L'Eternel parla à Moïse "^Tels sont ceux qui furent convo-
dans le désert de Sinaï, dans la tente (jués à l'assemblée, princes des tribus
d'assignation, le premier jour du se- de leurs pères, chefs des milliers d'Is-
cond mois, la seconde année après leur raël.
sortie du pays d'Egypte. Il dit : -Faites '"Moïse et Aaron prirent ces hom-
le dénombrement de toute l'assemblée
des enfants d'Israël, selon leurs fa-
milles, selon les maisons de leurs pè-
res, en comptant par tête les noms de
mes, qui avaient été désignés par leurs
noms, '*et ils convoquèrent toute l'as-
semblée, le premier jour du second
mois. On les enregistra selon leurs fa-
tous les mâles, 'depuis l'âge de vingt milles, selon les maisons de leurs pè-
ans et au-dessus, tous ceux d'Israël en res, en comptant par tête les noms de-
état de porter les armes ; vous en ferez puis l'âge de vingt ans et au-dessus,
ledénombrementselonleursdivisions, '■'Moïse en fit le dénombrement dans
toi et Aaron. ''Il y aura avec vous un le désert de Sinaï, comme l'Eternel le
homme par tribu, chef de la maison de lui avait ordonné.
ses pères. -"On enregistra les fds de Ruben,
^Yoici les noms des hommes qui se premier-né d'Israël, selon leurs famil-
tiendront avec vous. les, selon les maisons de leurs pères,
Pour Ruben : Elitsur, fils de Sche- en comptant par tète les noms de tous
déur; les mâles, depuis l'âge de vingt ans et
'pour Siméon : Schelumiel, fils de au-dessus, tous ceux en état de porter
Tsurischaddaï;
'pour Juda : Nachschon, fds d'Am-
minadab;
'^pour Issacar : Nethaneel, fils de
Tsuar;
les armes : -' les hommes de la tribu de
Ruben dont on fît le dénombrement fu-
rent quarante-six mille cinq cents.
"On enregistra les fds de Siméon,
selon leurs familles, selon les maisons
'pour Zabulon : Éliab, fds de Hélon ; de leurs pères ; on en fit le dénombre-
'"pour les fils de Joseph, — pour ment, en comptant par tête les noms
Ephraïm : Elischama, fdsd'Ammihud ; de tous les mâles depuis l'âge de vingt
— pour Manassé : Gamliel, fils de Pe- ans et au-dessus, tous ceux en état de
porter les armes : -'les hommes de la
tribu de Siméon dont on fit le dénom-
brement furent de cinquante-neuf mil le
trois cents.
^*0n enregistra les fils de Gad, selon
"pour Aser : Paguiel, fils d'Ocran; leurs familles, selon les maisons de
'*pour Gad : Eliasaph, fils de Déuel ; leurs pères, en comptant les noms de-
'^pour Nephthali : Ahira, fils d'E- puis l'âge de vingt ans et au-dessus,
nan. tous ceux en état de porter les armes :
147
dahtsur;
"pour Benjamin : Abidan, fils de
Guideoni ;
'-pour Dan : Ahiézer, fils d'Ammis-
chaddaï ;
Chap . 1, 2'j-50.
NOMBRES.
^^les hommes de la tribu de Gad dont
on fit le dénombrement turent qua-
rante-cinq mille six cent cinquante.
^^On enregistra les fils de Juda, selon
leurs familles, selon les maisons de
leurs pères, en comptant les noms de-
puis l'âge de vingt ans et au-dessus ,
tous ceux en état de porter les armes :
"les hommes de la tribu de Juda dont
on fit le dénombrement furent de
soixante-quatorze mille six cents.
-^On enregistra les fds d'Issacar, se-
lon leurs familles, selon les maisons
de leurs pères, en comptant les noms
depuis l'âge de vingt ans et au-dessus,
tous ceux en état de porter les armes :
^^les hommes de la tribu d'Issacar dont
on fit le dénombrement furent cin-
quante-quatre mille quatre cents.
^"On enregistra les fds de Zabulon,
selon leurs familles, selon les maisons
de leurs pères, en comptant les. noms
tous ceux en état de porter les armes :
''les hommes de la tribu de Benjamin
dont on fit le dénombrement furent
trente-cinq mille quatre cents.
'*0n enregistra les fils de Dan, selon
leurs lamilles, selon les maisons de
leurs pères, en comptant les noms de-
puis l'âge de vingt ans et au-dessus ,
tous ceux en état de porter les armes :
^''les hommes de la tribu de Dan dont
on fit le dénombrement furent soixante-
deux mille sept cents.
^"On enregistra les fils d'Aser, selon
leurs familles, selon les maisons de
leurs pères, en comptant les noms de-
puis l'âge de vingt ans et au-dessus,
tous ceux en état de porter les armes :
•"les hommes de la tribu d'Aser dont
on fit le dénombrement furent qua-
rante-un mille cinq cents.
■'*0n enregistra les fils de Nephthali,
selon leurs familles, selon les maisons
depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, de leurs pères, en comptant les noms
tous ceux en état de porter les armes : depuis l'âge de vingt ans et au-dessus,
''les hommes de la tribu de Zabulon
dont on fit le dénombrement furent
cinquante-sept mille quatre cents.
'-On enregistra, d'entre les fils de
Joseph, les fils d'Ephraïm, selon leurs
familles, selon les maisons de leurs
pères, en comptant les noms depuis
l'âge de vingt ans et au-dessus, tous
ceux en état de porter les armes : "les
hommes de la tribu d'Ephraïm dont on
fit le dénombrement furent quarante
mille cinq cents.
'•"On enregistra les fils de Manassé,
selon leurs familles, selon les maisons
de leurs pères, en comptant les noms
depuis l'âge de A'ingt ans et au-dessus,
tous ceux en état de porter les armes :
'^les hommes de la tribu de Manassé
dont on fit le dénombrement furent
trente-deux imille deux cents.
'^On enregistra les fils de Benjamin,
selon leurs familles, selon les maisons
de leurs pères, en comptant les noms
depuis l'âge de vingt ans et au-dessus,
tous ceux en état de porter les armes :
■"les hommes de la tribu de Nephthali
dont on fit le dénombrement furent
cinquante-trois mille quatre cents.
■•^Tels sont ceux dont le dénombre-
ment fut fait par Moïse et Aaron, et
par les douze hommes, princes d'Is-
raël; il y avait un homme pour cha-
cune des maisons de leurs pères. ''^Tous
ceux des enfants d'Israël dont on fit le
dénombrement, selon les maisons de
leurs pères, depuis l'âge de vingt ans
et au-dessus, tous ceux d'Israël en état
de porter les armes, ^Hous ceux dont
on fit le dénombrement furent six cent
trois mille cinq cent cinquante.
■•'Les Lévites, selon la tribu de leurs
pères, ne firent point partie de ce dé-
nombrement.'''L'Eternel parla à Moïse,
et dit : ■''-'Tu ne feras point le dénom-
brement de la tribu de Lévi, et tu n'en
compteras point les tètes au milieu des
enfants d'Israël. ^"Remets aux soins des
Lévites le tabernacle du témoignage,
148
NOMBRES.
Chop. l,-.i-2.-2'..
tous ses ustensiles et tout ce qui lui corps crarméc. Ils seront les premiers
appartient. Ils porteront le tabernacle clans la marche.
et tous ses ustensiles, ils en feront le "Au midi, le camp de Ruben, avec
service, et ils camperont autour du ta- sa bannière, et avec ses corps d'armée,
bernacle. ^' Quand le tabernacle par- Là camperont le prince des fds de Ru-
tira, les Lévites le démonteront ;([uand ben, Elitsur, fils de Schedéur, "ctson
le tabernacle campera, les Lévites le corps d'armée composé de cjuarante-
dresseront; et l'étranger c[ui en appro- six mille cinq cents hommes, d'après
chera sera puni de mort. '■*- Les enfants le dénombrement. "A ses côtés cam-
amperont chacun dans son peront la tribu de Siméon, le prince
cun près de sa bannière, se- des fds de Siméon, Schelumiel, fils de
ion leurs divisions. ^^Mais les Lévites Tsurischaddaï, "et son corps d'armée
camperont autour du tabernacle du té- composé de cinquante-neuf mille trois
moignage, afin que ma colère n'éclate cents hommes, d'après le dénombre-
point sur l'assemblée des enfants d'Is- ment ; "puis la tribu de Gad, le prince
raël ; et les Lévites auront la garde du îles fils de Gad, Eliasaph, fils de Déuel,
tabernacle du témoignage. "Les en- '^et son corps d'armée composé de qua-
fants d'Israël se conformèrent à tous rante-cinq mille six cent cinquante
les ordres que l'Éternel avait donnés à hommes, d'après le dénombrement.
Moïse ; ils firent ainsi. '«Total pour le camp de Ruben, d'après
le dénombrement : cent cinquante-un
d Israël c
camp, chac
Ordre pour les caiiipeiiients.
Chap. IL 'L'Éternel parla à Moïse
et à Aaron, et dit : '^Les enfants d'Is-
raël camperont chacun près de sa ban-
nière, sous les enseignes de la maison
mille quatre cent cinquante hommes,
selon leurs corps d'armée. Ils seront
les seconds dans la marche.
'"Ensuite partira la tente d'assigna-
tion, avec le camp des Lévites placé
desespères; ils camperont vis-à-vis et au milieu des autres camps. Ils sui-
tout autour de la tente d'assignation, vront dans la marche l'ordre dans le-
^A l'orient, le camp de Juda, avec sa quel ils auront campé, chacun dans
bannière, et avec ses corps d'armée, son rang, selon sa bannière.
Làcamperontle prince des fils de Juda, "*A l'occident, le camp d'Ephraïm,
Nachschon, fils d'Amminadab, ■'et son avec sa bannière, et avec ses corps
corps d'armée composé de soixante- d'armée. Là camperont le prince des
quatorze mille six cents hommes, d'à- fils d'Ephraïm, Elischama^ fils d'Am-
près le dénombrement. ^A ses côtés mihud, "'et son corps d'armée composé
camperont la tribu d'Issacar, le prince de quarante mille cinq cents hommes,
des fils d'Issacar, Nethaneel, fils de d'après le dénombrement. ^"A ses cô-
Tsuar, *et son corps d'armée composé tés camperont la tribu de Manassé, le
de cinquante-quatre mille f|uatre cents prince des fils de Manassé, Gamliel,
hommes, d'après le dénombrement; fils de Pedahtsur, '-'et son corps d'ar-
'puis latribudeZabulon, le prince des méecomposédetrente-deuxmilledeux
fils de Zabulon, Éliab, fils de Hélon, cents hommes, d'après le dénombre-
"et son corps d'armée composé de cin- ment; -puis la tribu de Benjamin, le
([uante-sept mille quatre cents hom- ])rince des fils de Benjamin, Abidan,
mes, d'après le dénombrement. ''Total fils de Guideoni,^'etson corpsd'armée
pour le camp de Juda, d'après le dé composé de trente-cinq mille quatre
nombrement : cent quatre-vingt-six cents hommes, d'après le dénombre-
mille quatre cents hommes, selon leurs ment. -•'Total pour le camp d'Ephraïm,
149
Chap. 2, -^5-3, 15.
NOMBRES.
d'après le dénombrement : cent huit
mille et cent hommes, selon leurs
corps d'armée. Ils seront les troisiè-
mes dans la marche.
-=Au nord, le camp de Dan, avec sa
bannière, et avec ses corps d'armée.
Là camperont le prince des fds de Dan,
Ahiézer, fils d'Ammischaddaï, -^etson
corps d'armée composé de soixante-
deux mille sept cents hommes, d'après
le dénombrement. "A ses côtés cam-
]ieront la tribu d'Aser, le prince des fils
d'Aser, Paguiel, fils d'Ocran, -*et son
corps d'armée composé de quarante-
un mille cinq cents hommes, d'après
le dénombrement; -'puis la tribu de
Nephthali, le prince des fils de Neph-
thali, Ahira, fils d'Enan, ^"etson corps
d'armée composé de cinquante-trois
mille quatre cents hommes, d'après le
dénombrement. ^' Total pour le camp
de Dan, d'après le dénombrement :
cent cinquante-sept mille six cents
hommes. Ils seront les derniers dans
la marche, selon leur bannière.
^*Tels sont ceux des entants d'Israël
dont on fit le dénombrement, selon les
maisons de leurs pères. Tous ceux dont
on fit le dénombrement, et qui formé
rcnt les camps, selon leurs corps d'ar
mée, furent six cent trois mille cinq
cent cinquante. ^^Les Lévites, suivant
l'ordre que l'Eternel avait donné à
Moïse, ne firent point partie du dénom-
brement au milieu des enfants d'Israël.
'*Et les enfants d'Israël se conformè-
rent à tous les ordres que l'Eternel
avait donnés à Moïse. C'est ainsi qu'ils
campaient, selon leurs bannières; et
c'est ainsi qu'ils se mettaient en mar-
che, chacun selon sa famille, selon la
maison de ses pères.
Dénombrement des Lévites. -
des premiers-nés.
Rachat
Chap. III. ' ^'oici la postérité d'Aa-
ron et de Moïse, au temps où l'Eter-
nel parla à Moïse, sur la montagne de
Sinaï.
-Voici les noms des fils d'Aaron :
Nadab, le premier-né, Abihu, Eléazar
et Ithamar. ^Ce sont là les noms des
fils d'Aaron, qui reçurent l'onction
comme prêtres, et qui furent consacrés
])our l'exercice du sacerdoce. ■'Nadab
et Abihu moururent devant l'Éternel
du feu étranger, dans le désert de Si-
naï; ils n'avaient point de fils. Eléazar
et Ithamar exercèrent le sacerdoce, en
présence d'Aaron, leur père.
^L'Eternel parla à Moïse, et dit :
*Fais approcher la tribu de Lévi, et tu
la placeras devant le prêtre Aaron, pour
qu'elle soit à son service. 'Ils auront
le soin de ce qui est remis à sa garde
et à la garde de toute l'assemblée, de-
vant la tente d'assignation : ils feront
le service du tabernacle. *Ils auront le
soin de tous les ustensiles de la tente
d'assignation, et de ce qui est remis à
la garde des enfants d'Israël : ils feront
le service du tabernacle. 'Tu donneras
les Lévites à Aaron et à ses fils ; ils lui
seront entièrement donnés, de la part
des enfants d'Israël. '"Tu établiras Aa-
ron et ses fils pour qu'ils observent les
fonctions de leur sacerdoce : et l'étran-
ger qui approchera sera puni de mort.
"L'Eternel parla à Moïse, et dit :
'-Voici, j'ai pris les Lévites du milieu
des enfants d'Israël, à la place de tous
les premiers-nés, des premiers-nés des
enfants d'Israël; et les Lévites m'ap-
jiartiendront. '^Car tout premier-né
m'appartient; lejouroùj'ai frappé tous
les premiers-nés dans le pays d'Egypte,
je me suis consacré tous les premiers-
nés en Israël, tant des hommes que des
animaux : ils m'appartiendront. Je suis
l'Éternel.
'*L'Éternel parla à Moïse, dans le
désert de Sinaï, et dit : '^Fais le dé-
dénombrement des enfants de Lévi, se-
lon les maisons de leurs pères, selon
leurs familles; tu feras le dénombre-
150
NOMBRES.
Chap. 3, i6-ii.
ment de tous les mâles, dp|niis Tàge
d'un mois et au-dessus. '* Moïse en fit
le dénombrement sur l'ordre de l'Eter-
nel, en se conformant à l'ordre qui lui
fut donné.
"Ce sont ici les fds de Lévi, d'après
leurs noms : Guerschon, Kehatli et Me-
rari. — - "*Voici les noms des fils de
Guerschon, selon leurs familles : Libni
et Schimeï. '"Voici les fils de Kehath,
selon leurs familles : Amram, Jitsehar,
Hébron et Uziel ; -"et les fils de Merari,
selon leurs familles : Machli et Muschi.
Ce sont là les familles de Lévi, selon
les maisons de leurs pères.
-'De Guerschon descendent la famille
de Libni et la famille de Schimeï, for-
mant les familles des Guerschonites.
"Ceux dont on fit le dénombrement,
en comptant tous les mâles depuis l'âge
d'un mois et au-dessus, furent sept
mille cinq cents. -^Les familles des
Guerschonites campaient derrière le
tabernacle, à l'occident. -*Le chef de
la maison paternelle des Guerschonites
était Eliasaph, fils de Laël. -^Pour ce
qui concerne la tente d'assignation, on
remit aux soins des fils de Guerschon
le tabernacle et la tente, la couverture,
le rideau qui est à l'entrée de la tente
d'assignation ; -*les toiles du parvis et
le rideau de l'entrée du parvis, tout au-
tour du tabernacle et de l'autel, et tous
les cordages pour le service du taber-
nacle.
-'De Kehath descendent la famille
des Amramites, la famille des Jitseha-
rites, la famille des Hébronites et la
famille des Uziélites, formant les fa-
milles de Kehathites. -*En comptant
tous les mâles depuis l'âge d'un mois
et au-dessus, il y en eut huit mille six
cents, (jui furent charges des soins du
sanctuaire. ^"Les familles des fils de
Kehath campaient au côté méridional
du tabernacle. ^°Le chef de la maison
paternelle des familles des Kehathites
était Élitsaphan, fils d'Uziel. -^'On re-
mit à leurs soins l'arche, la table, le
chandelier, les autels, les ustensiles du
sanctuaire, avec lesquels on fait le ser-
vice, le voile et tout ce qui en dépend.
^-Le chef des chefs des Lévites était
Eléazar, fils du prêtre Aaron ; il avait la
surveillance de ceux qui étaient char-
gés des soins du sanctuaire.
^^De Merari descendent la famille de
Machli et la famille de Muschi, formant
les familles des Merarites. '■'Ceux dont
on fit le dénombrement, en comptant
tous les mâles depuis l'âge d'un mois
et au-dessus, furent six mille deux
cents. '^Le chef de la maison pater-
nelle des familles de Merari était Tsu-
riel, fils d'Abihaïl. Ils campaient au
côté septentrional du tabernacle. '''On
remit à la garde et aux soins des fils de
Merari les planches du tabernacle, ses
barres, ses colonnes et leurs bases,
tous ses ustensiles et tout ce qui en
dépend ; '"les colonnes du parvis tout
autour, leurs bases, leurs pieux et leurs
cordages.
"* Moïse, Aaron et ses fils campaient
devant le tabernacle, à l'orient, devant
la tente d'assignation, au levant; ils
avaient la garde et le soin du sanc-
tuaire, remis à la garde des enfants
d'Israël ; et l'étranger qui s'approchera
sera puni de mort.
'^Tous les Lévites dont Moïse et Aa-
ron firent le dénombrement sur l'ordre
de l'Eternel, selon leurs familles, tous
les mâles depuis l'âge d'un mois et au-
dessus furent vingt-deux mille.
"L'Éternel dit à Moïse : Fais le dé-
nombrement de tous les premiers-nés
mâles parmi les enfants d'Israël, de-
puis l'âge d'un mois et au-dessus, et
compte-les d'après leurs noms. "Tu
prendras les Lévites pour moi, l'Eter-
nel, à la place de tous les premiers-nés
des enfants d'Israël, et le bétail des
Lévites à la place de tous les premiers-
nés du bétail des enfants d'Israël.
'-Moïse fit le dénombrement de tous
151
Chap. S, k3-4, 13.
NOMBRES.
les premiers-nés parmi les enfants d'Is-
raël, selon rordrequerÉternelluiavait
donné. *^Tous les premiers-nés mâles,
dont on fit le dénombrement, en comp-
tant les noms, depuis Tàge d'un mois
et au-dessus, furent vingt-deux mille
deux cent soixante-treize.
^* L'Eternel parla à Moïse, et dit :
^^ Prends les Lévites à la place de tous
les premiers-nés des enfants d'Israël,
et le bétail des Lévites à la place de
leur bétail ; et les Lévites m'appartien-
dront. Je suis l'Eternel. ^^Pour le ra-
chat des deux cent soixante-treize qui
dépassent le nombre des Lévites, ]nirnii
les premiers-nés des enfants d'Israël,
*'tu prendras cinq sicles par tète; tu
les prendras selon le sicle du sanc-
tuaire, qui est de vingt guéras. ■'^Tu
donneras l'argent à Aaron et à ses fils,
pour le rachat de ceux qui dépassent
le nombre des Lévites. '''^ Moïse prit
l'argent pour le rachat de ceux qui dé-
])assaient le nombre des rachetés par
les Lévites; ^°il prit l'argent des pre-
miers des enfants d'Israël : mille trois
cent soixante-cinq sicles, selon le sicle
du sanctuaire. ^'Et Moïse donna l'ar-
gent du rachat à Aaron et à ses fils, sur
l'ordre de l'Eternel, en se conformant
à l'ordre que l'Eternel avait donné à
Moïse.
Fonctions des Lévites.
Chap. IV. ' L'Eternel parla à Moïse
et à Aaron, et dit : -Compte les fils de
Kehath parmi les enfants de Lévi, se-
lon leurs familles, selon les maisons
de leurs pères, ^depuis l'âge de trente
ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cin-
quante ans, tous ceux qui sont propres
à exercer quelque fonction dans la
tente d'assignation.
'' Voici les fonctions des fils de Ke-
hath, dans la tente d'assignation : elles
concernent le lieu très saint. ^Au dé-
part du camp, Aaron et ses fils vien-
dront démonter le voile, et ils en cou-
vriront l'arche du témoignage; *ils
mettront dessus une couverture de
peaux teintes en bleu, et ils étendront
par-dessus un drap entièrement d'é-
toffe bleue; puis ils placeront les bar-
res de l'arche. ''Ils étendront un drap
bleu sur la table des pains de proposi-
tion, et ils mettront dessus les plats,
les coupes, les tasses et les calices pour
les libations; le pain y sera toujours;
*ils étendront sur ces choses un drap de
cramoisi, et ils l'envelopperont d'une
couverture de peaux teintes en bleu;
puis ils placeront les barres de la ta-
ble. "Ils prendront un drap bleu, et ils
couvriront le chandelier, ses lampes,
ses mouchettes, ses vases â cendre et
tous ses vases à huile, destinés à son
service; '"ils le mettront, avec tous ses
ustensiles, dans une couverture de
peaux teintes en bleu ; puis ils le pla-
ceront sur le brancard. " Ils étendront
un drap bleu sur l'autel d'or, et ils l'en-
velopperontd'une couverture de peaux
teintes en bleu ; puis ils placeront les
barres de l'autel. '^Ils prendront tous
les ustensiles dont on se sert pour le
service dans le sanctuaire, et ils les
mettront dans un drap bleu, et ils les
envelopperont d'une couverture de
peaux teintes en bleu ; puis ils les pla-
ceront sur le brancard, '^lls ôteront
les cendres de l'autel, et ils étendront
sur l'autel un drap de pourpre; "ils
mettront dessus tous les ustensiles
destinés à son service, les brasiers, les
fourchettes, les pelles, les bassins, tous
les ustensiles de l'autel, et ils étendront
par-dessus une couverture de peaux
teintes en bleu ; puis ils placeront les
barres de l'autel. '^Après qu'Aaron et
ses fils auront achevé de couvrir le
sanctuaire et tous les ustensiles du
sanctuaire, les fils de Kehath vien-
dront, au départ du camp, pour les
porter; mais ils ne toucheront point
les choses saintes, de peur qu'ils ne
152
NOMBRES.
Chap. A, iû-31.
meurent. Telles sont les fonctions de
porteurs, imposées aux (ils de Kehath
dans la tente d'assignation.
'^Éléazar, fds du prêtre Aaron, aura
sous sa surveillance riiuile du chande-
lier, le parfum odoriférant, l'onVande
perpétuelle et l'huile d'onction ; il aura
sous sa surveillance tout le tabernacle
et tout ce qu'il contient, le sanctuaire
et ses ustensiles.
'"L'Eternel parla à Moïse et à Aaron,
et dit : "*N'exposez point la race des
familles des Kehathites à être retran-
chée du milieu des Lévites. "'Faites
ceci pour eux, afin cju'ils vivent <?t qu'ils
ne meurent point, quand ils s'appro-
cheront du lieu très saint : Aaron et
ses fils viendront, et ils placeront cha-
cun d'eux à son service et à sa charge.
-"Ils n'entreront point pour voir enve-
lopper les choses saintes, de peur c[u'ils
ne meurent.
-'L'Eternel parla à Moïse, et dit :
-^Compte aussi les fils de Guerschon,
selon les maisons de leurs pères, selon
leurs familles ; -^ tu feras le dénombre-
ment, depuis l'âge de trente ans et au-
dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans,
de tous ceux qui sont propres à exercer
quelcjue fonction dans la tente d'assi-
gnation.
"Voici les fonctions des familles des
Guerschonites, le service qu'ils de-
vront faire et ce qu'ils devront porter.
-'Ils porteront les tapis du tabernacle
et la tente d'assignation, sa couverture
et la couverture de peaux teintes en
bleu qui se met par-dessus, le i"ideau
<[ui est à l'entrée de latente d'assigna-
tion; -"les toiles du parvis et le rideau
de l'entrée de la porte du parvis, tout
autour du tabernacle et de l'autel, leurs
cordages et tous les ustensiles qui en
dépendent. Et ils feront tout le service
qui s'y rapporte. "r3ans leurs fonc-
tions, les fils des Guerschonites seront
sous les ordres d' Aaron et de ses fils,
pour tout ce qu'ils porteront et pour
tout le service qu'ils devront faire ;
vous remettrez à leurs soins tout ce
qu'ils ont à porter. -'^Telles sont les
fonctions des familles des fils des Guer-
schonites dans la tente d'assignation,
et ce qu'ils ont à garder sous la direc-
tion d'Ithamar, fils du prêtre Aaron.
-^Tu feras le dénombrement des fils
de Merari, selon leurs familles, selon
les maisons de leurs pères ; ^"tu feras le
dénombrement, depuis l'âge de trente
ans et au-dessus jusc[u'à l'âge de cin-
quante ans, de tous ceux qui sont pro-
pres à exercer quelque fonction dans
la tente d'assignation.
^' Voici ce cjui est remis à leurs soins
et ce qu'ils ont à porter, pour toutes
leurs fonctions daas la tente d'assi-
gnation : les planches du tabernacle,
ses barres, ses colonnes, ses bases;
^-les colonnes du parvis formant l'en-
ceinte, leurs bases, leurs pieux, leurs
cordages, tous les ustensiles qui en
dépendent et tout ce qui est destiné à
leur service. Vous désignerez par leurs
noms les objets ([ui sont remis à leurs
soins et f[u"ils ont à porter. ^^Telles
sont les fonctions des familles des fils
de Merari, toutes leurs fonctions dans
la tente d'assignation, sous la direction
d'Ithamar, fils du prêtre Aaron.
^* Moïse, Aaron et les princes de l'as-
semblée firent le dénombrement des
fils des Kehathites, selon leurs familles
et selon les maisons de leurs pères,
''de tous ceux qui, depuis l'âge de
trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge
de cinquante ans, étaient propres à
exercer quelque fonction dans la tente
d'assignation. '"Ceux dont ils firent le
dénombrement, selon leurs familles,
furent deux mille sept cent cinquante.
'"Tels sont ceux des familles des Ke-
hathites dont on fit le dénombrement,
tous ceux qui exerçaient des fonctions
dans la tente d'assignation ; Moïse et
Aaron en firent le dénombrement sur
l'ordre de l'Eternel par Moïse.
W.\
Chap . 4, 38-5,
NOMBRES.
^^Les fils de Guerschon dont on fit
le dénombrement, selon leurs familles
et selon les maisons de leurs pères,
^'depuis l'âge de trente ans et au-des-
sus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous
ceux qui étaient propres à exercer
quelque fonction dans la tente d'assi-
gnation, ^"ceux dont on fit le dénom-
brement, selon leurs familles, selon les
maisons de leurs pères, furent deux
mille six cent trente. '"Tels sont ceux
des familles des fils de Guerschon dont
on fit le dénombrement, tous ceuxc|ui
exerçaient des fonctions dans la tente
d'assignation ; Moïse et Aaron en firent
le dénombrement sur l'ordre de l'Eter-
nel.
''^Ceux des familles des fils de Merari
dont on fit le dénombrement, selon
leurs familles, selon les maisons de
leurs pères ^^depuis l'âge de trente ans
et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante
ans, tous ceux qui étaient propres à
exercer quelque fonction dans la tente
d'assignation, ''"'ceux dont on fit le dé-
nombrement, selon leurs familles, fu-
rent trois mille deux cents. ''^Tels sont
ceux des familles des fils de Merari
dont on fit le dénombrement ; Moïse et
Aaron en firent le dénombrement sur
l'ordre de l'Eternel par Moïse.
*^Tous ceux des Lévites dont Moïse,
Aaron et les princes d'Israël firent le
dénombrement, selon leurs familles et
selon les maisons de leurs pères, "de-
puis l'âge de trente ans et au-dessus
jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous
ceux qui étaient propres à exercer
quelque fonction et à servir de porteurs
dans la tente d'assignation, ''Housceux
dont on fit le dénombrement furent
huit mille cinq cent quatre-vingts. ■'^On
en fit le dénombrement sur l'ordre de
l'Eternel par Moïse, en indiquant à
chacun le service qu'il devait faire et
ce qu'il devait porter; on en fit le dé-
nombrement selon l'ordre que l'Eter-
nel avait donné à Moïse.
i
Lois sur la pureté, le vol, la jalousie
et le nazaréat.
Chap. V. 'L'Eternel parla à Moïse,
et dit : -Ordonne aux enfants d'Israël
de renvoyer du camp tout lépreux, et
quiconque a une gonorrhée ou est
souillé par un mort. ^Hommes ou fem-
mes, vous les renverrez, vous les ren-
verrez hors du camp, afin qu'ils ne
souillent pas le camp au milieu duquel
j'ai ma demeure. ^Les enfants d'Israël
firent ainsi, et ils les renvoyèrent hors
du camp ; comme l'Eternel l'avait or-
donné à Moïse, ainsi firent les enfants
d'Israël.
^L'Eternel parla à Moïse, et dit :
^Parle aux enfants d'Israël : Lorsqu'un
homme ou une femme péchera contre
son prochain en commettant une infi-
délité à l'égard de l'Eternel, et qu'il se
rendra ainsi coupable, "il confessera
son péché, et il restituera dans son en-
tier l'objet mal acquis, en y ajoutant un
cinquième ; il le remettra à celui envers
qui il s'est rendu coupable. ^S'il n'y a
jîersonne qui ait droit à la restitution de
l'objet mal acquis, cet objet revient à
l'Eternel, au prêtre, outre le bélier ex-
piatoire avec lequel on fera l'expiation
j)our le coupable. ^Toute offrande de
choses consacrées par les enfants d'Is-
raël appartiendra au prêtre à qui elles
seront présentées. '"Les choses qu'on
aura consacrées lui appartiendront, ce
qu'on lui aura remis lui appartiendra.
"L'Eternel parla à Moïse, et dit :
'-Parle aux enfants d'Israël, et tu leur
diras : Si une femme se détourne de
son mari, et lui devient infidèle; '^si
un autre a commerce avec elle, et que
la chose soit cachée aux yeux de son
mari; si elle s'est souillée en secret,
sans qu'il y ait de témoin contre elle,
et sans qu'elle ait été prise sur le fait;
— '*et si le mari est saisi d'un esprit
de jalousie et a des soupçons sur sa
femme, qui s'est souillée, ou bien s'il
est saisi d'un esprit de jalousie et a des
154
NOMBRES.
Clin p.
5, 15-6, 5.
soupçons sur sa femme, qui ne s'est
point souillée; — '^cet homme amè-
nera sa femme au prêtre, et apportera
en offrande pour elle un dixième d"é-
pha de farine d'orge; il n'y répandra
point d'huile, et n'y mettra point d'en-
cens, car c'est une offrande de jalousie,
une offrande de souvenir, qui rappelle
une iniquité.
"*Le |)rètre la fera approcher, et la
fera tenir debout devant l'Eternel. '"Le
prêtre prendra de l'eau sainte dans un
vase de terre; il prendra de la pous-
sière sur le sol du tabernacle, et la
mettra dans l'eau. "*Le prêtre fera te-
nir la femme debout devant l'Eternel;
il découvrira la tête de la femme, et
tent la malédiction entreront en elle
pour produire l'amertume. ^'^ Le prêtre
jjrendra des mains de la femme l'of-
irande de jalousie, il agitera l'offrande
de côté et d'autre devant l'Eternel, et
il l'offrira sur l'autel ; '-'^le prêtre pren-
dra une poignée de cette offrande
comme souvenir, et il la brûlera sur
l'autel. C'est après cela cpi'il fera boire
les eaux à la femme. -'Ouand il aura
fait boire les eaux, il arrivera, si elle
s'est souillée et a été infidèle à son
mari, que les eaux qui a|:)portent la
malédiction entreront en elle pour pro-
duire l'amertume; son ventre s'enflera,
sa cuisse se desséchera, et cette femme
sera en malédiction au milieu de son
lui posera sur les mains l'offrande de peuple. -^Mais si la femme ne s'est
souvenir, l'offrande de jalousie; le prê-
tre aura dans sa main les eaux amères
qui apportent la malédiction.
''•'Le prêtre fera jurer la femme, et
lui dira : Si aucun homme n'a couché
avec toi, et si, étant sous la puissance
de ton mari, tu ne t'en es point dé-
tournée pour te souiller, ces eaux amè-
res qui apportent la malédiction ne te
seront point funestes. -"Mais si, étant
sous la puissance de ton mari, tu t'en
es détournée et que tu te sois souillée.
point souillée et qu'elle soit pure, elle
sera reconnue innocente et aura des
enfants.
-^Telle est la loi sur la jalousie, pour
le cas où une femme sous la puissance
de son mari se détourne et se souille,
^"et pour le cas où un mari saisi d'un
esprit de jalousie a des soupçons sur
sa femme : le prêtre la fera tenir de-
bout devant l'Éternel, et lui appliquera
cette loi dans son entier. ^' Le mari sera
exempt de faute, mais la femme por-
et si un autre homme que ton mari a tera la peine de son iniquité
couché avec toi, — ^'et le prêtre fera
jurer la femme avec un serment d'im-
précation, et lui dira : — Que l'Eter-
nel te livre à la malédiction et à l'exé-
cration au milieu de ton peuple, en
faisant dessécher ta cuisse et enfler
ton ventre, -^et que ces eaux qui ap-
portent la malédiction entrent dans tes
entrailles pour te faire enfler le ventre
et dessécher la cuisse ! Et la femme
dira : Amen ! amen !
-•'Le prêtre écrira ces imprécations
dans un livre, ])uis les effacera avec
les eaux amères. "Et il fera boire à la
femme les eaux amères qui apportent
C/iap. VI. 'L'Eternel parla à Moïse,
et dit : -Parle aux enfants d'Israël, et
tu leur diras : Lorsqu'un homme ou
une femme se séparera des autres en
faisant vœu de nazaréat", pour se con-
sacrer à l'Eternel, 'il s'abstiendra de
vin et de boisson enivrante ; il ne boira
ni vinaigre fait avec du vin, ni vinai-
gre fait avec une boisson enivrante; il
ne boira d'aucune liqueur tirée des
raisins, et il ne mangera point de rai-
sins frais ni de raisins secs. * Pendant
tout le temps de son nazaréat, il ne
mangera rien de ce qui provient de la
vigne, depuis les pépinsjuscpi'à la peau
du raisin. ^Pendant Unil le temps de
ia malédiction, et les eaux qui appoi
o. Nazaréat dérive d'un mot (iiii sig-iiiUc se si-jjarer des autres, s inipuser des abstineni
155
se consacrer.
Chap. 6,6-7 , 1.
NOMBRES.
son nazaréat, le rasoir ne passera point
sur sa tête ; jusqu'à l'accomplissement
des jours pour lesquels il s'est consa-
cré à l'Éternel, il sera saint, il laissera
croître librement ses cheveux. * Pen-
dant tout le temps qu'il a voué à l'E-
ternel, il ne s'approchera point d'une
personne morte; 'il ne se souillera
point à la mort de son père, de sa
mère, de son frère ou de sa sœur, car
il porte sur sa tète la consécration de
son Dieu. * Pendant tout le temps de
son nazaréat, il sera consacré à l'Eter-
et son holocauste; ''il offrira le bélier
en sacrifice d'actions de grâces à l'E-
ternel, outre la corbeille de pains sans
levain, avec l'offrande et la libation.
'^Le nazaréen rasera, à l'entrée de la
tente d'assignation, sa tète consacrée ;
il prendra les cheveux de sa tête con-
sacrée, et il les mettra sur le feu qui
est sous le sacrifice d'actions de grâ-
ces. '^Le prêtre prendra l'épaule cuite
du bélier, un gâteau sans levain de la
corbeille, et une galette sans levain;
et il les posera sur les mains du naza-
nel. 'Si quelqu'un meurt subitement réen, après qu'il aura rasé sa tête con-
sacrée. -"Le prêtre les agitera de côté
et d'autre devant l'Eternel : c'est une
chose sainte, qui appartient au prêtre,
avec la poitrine agitée et l'épaule of-
ferte par élévation. Ensuite, le naza-
réen pourra boire du vin.
"-'Telle est la loi pour celui qui fait
vœu de nazaréat ; telle est son offrande
à l'Eternel pour son nazaréat, outre ce
que lui permettront ses ressources. Il
de son péché à l'occasion du mort. Le accomplira ce qui est ordonné pour le
vœu qu'il a fait, selon la loi de son na-
zaréat.
près de lui, et que sa tête consacrée
devienne ainsi souillée, il se rasera la
tête le 'jour de sa purification, il se la
rasera le septième jour. '"Le huitième
jour, il apportera au prêtre deux tour-
terelles ou deux jeunes pigeons, à l'en-
trée de la tente d'assignation. "Le
prêtre sacrifiera l'un comme victime
expiatoire, et l'autre comme holo-
causte, et il fera pour lui l'expiation
nazaréen sanctifiera ainsi sa tête ce
jour-là. '-Il consacrera de nouveau à
l'Eternel les jours de son nazaréat, et
il offrira un agneau d'un an en sacri-
fice de culpabilité ; les jours précé-
dents ne seront point comptés, parce
que son nazaréat a été souillé.
'^ Voici la loi du nazaréen. Le jour où
il aura accompli le temps de son naza-
réat, on le fera venir à l'entrée de la
tente d'assignation. '''Il présentera son
offrande à l'Eternel : un agneau d'un
an et sans défaut pour l'holocauste,
une brebis d'un an et sans défaut pour
le sacrifice d'expiation , et un bélier
sans défaut pour le sacrifice d'actions
de grâces ; '^ une corbeille de pains sans
levain , de gâteaux de fleur de farine
pétris à l'huile, et de galettes sans le-
vain arrosées d'huile, avec l'offrande
et la libation ordinaires. '*Le prêtre
présentera ces choses devant l'Eter-
nel, et il offrira sa victime expiatoire
Formule de bénédiction.
-^L'Eternel parla à Moïse et dit :
-^ Parle à Aaron et à ses fils, et dis :
Vous bénirez ainsi les enfants d'Israël,
vous leur direz :
-*Que l'Eternel te bénisse, et qu'il
te garde ! -^Oue l'Eternel fasse luire sa
face sur toi, et qu'il t'accorde sa grâce !
-*Que l'Eternel tourne sa face vers toi,
et qu'il te donne la paix !
^'C'estainsiqu'ils mettront mon nom
sur les enfants d'Israël, et je les bé-
nirai.
Offrandes des chefs des tribus pour la dédicace
du tabernacle.
Chap. VII. 'Lorsque Moïse eut
achevé de dresser le tabernacle, il l'oi-
gnit et le sanctifia avec tous ses usten-
siles, de même que l'autel avec tous
156
NOMBRES.
Chap. 7 , Q-35.
ses ustensiles ; il les oignit et les sanc-
tifia. -Alors les princes d'Israël, chefs
des maisons de leurs pères, présentè-
rent leur offrande : c'étaient les princes
des tribus, ceux qui avaient présidé au
dénombrement. ^Ils amenèrent leur of-
frande devant l'Eternel : six chars en
forme de litières et douze bœufs, soit
un char ])our deux princes et un bœut
pour chaque prince; et ils les offrirent
devant le tabernacle.
■'L'Eternel parla à Moïse, et dit :
^Prends d'eux ces choses, afin de les
employer pour le service de la tente
d'assignation; tu les donneras aux Lé-
vites, à chacun selon ses fonctions.
* Moïse prit les chars et les bœufs, et il
les remit aux Lévites. 'Il donna deux
chars et quatre bœufs aux fils de Guer-
schon, selon leurs fonctions ; *il donna
quatre chars et huit bœufs aux fils de
Merari, selon leurs fonctions, sous la
conduite d'Ithamar, fils du prêtre Aa-
ron. "Mais il n'en donna point aux fils
de Kehath, parce que, selon leurs fonc-
tions, ils devaient porter les choses
saintes sur les épaules.
'"Les princes présentèrent leur of-
frande pour la dédicace de l'autel, le
jour où on l'oignit; les princes présen-
tèrent leur offrande devant l'autel.
"L'Eternel dit à Moïse : Les princes
viendront un à un, et à des jours diffé-
deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs,
cin(j agneaux d'un an. Telle fut l'of-
frande de Nachschon , fils d'Amnii-
nadab.
'''Le second jour, Nethaneel, fils de
Tsuar, prince d'Issacar, présenta son
offrande. '"Il offrit : un plat d'argent
du poids de cent trente sicles, un bas-
sin d'argent de soixante-dix sicles, se-
lon le sicle du sanctuaire, tous deux
pleins de fleur de farine pétrie à l'huile,
])our l'offrande; '-"une coupe d'or de
dix sicles, pleine de parfum ;-' un jeune
taureau, un bélier, un agneau d'un an,
pour l'holocauste; --un bouc, pour le
sacrifice d'expiation; -^et, pour le sa-
crifice d'actions de grâces, deux bœufs,
cihq béliers, cinq boucs, cinq agneaux
d'un an. Telle fut l'offrande de Netha-
neel, fils de Tsuar.
-^Le troisième jour, le jirince des fils
deZabulon, Eliab, fils de llélon, offrit:
-^un plat d'argent du poids de cent
trente sicles , un bassin d'argent de
soixante-dix sicles, selon le sicle du
sanctuaire, tous deux pleins de fleur
de farine pétrie à l'huile, ])our l'of-
frande, -''une coupe d'or de dix sicles,
pleine de parfum; -'un jeune taureau,
un bélier, un agneau d'un an, pour
l'holocauste; -*un bouc, pour le sacri-
fice d'expiation; -"et, pour le sacrifice
d'actions de grâces, deux bœufs, cinq
rents, présenter leur offrande pour la béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un
dédicace de l'autel.
'-Celui qui présenta son offrande le
premier jour fut Nachschon, fils d'Am-
ininadab, de la tribu de Juda. '^11 offrit :
un plat d'argent du poids de cent trente
sicles, un bassin d'argent de soixante-
dix sicles, selon le sicle du sanctuaire,
tous deux pleins de fleur de farine j)é-
trie à l'huile, pour l'offrande; '•'une
coupe d'or de dix sicles, pleine de par-
fum; '^un jeune taureau, un bélier, un
agneau d'un an, pour l'holocauste; '*un
bouc, pour lé sacrifice d'expiation ; "et,
])our le sacrifice d'actions de grùces,
an. Telle fut l'offrande d'Eliab, fils de
llélon.
^ Le quatrième jour, le prince des
fils de Ruben, Élitsur, filsdeSchedéur,
offrit : "'un plat d'argent du poids de
cent trente sicles, un bassin d'argent
de soixante-dix sicles, selon le sicle du
sanctuaire, tous deux pleins de fleur
de farine pétrie à l'huile, pour l'of-
frande; ^-une coupe d'or de dix sicles
])leine de parfum; '"un jeune taureau,
un bélier, un agneau d'un an, ])our
l'holocauste ; ^^un bouc, pour le sacri-
fice d'expiation; ^'et, pour le sacrifice
157
Chap. 7 , 36-11.
NOMBRES.
d'actions de grâces, deux bœufs, cinq
béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un
an. Telle fut l'offrande d'EIitsur, fds
de Schedéur.
^'Le cinquième jour, le prince des
filsde Siméon, Schelumiel, fds de Tsu-
rischaddaï, offrit : ^^un plat d'argent
du poids de cent trente sicles, un bas-
sin d'argent de soixante-dix sicles, se-
lon le sicle du sanctuaire , tous deux
pleins de fleur de farine pétrie à l'huile,
pour l'offrande; ^''une coupe d'or de
dix sicles, pleine de parfum ;'' un jeune
taureau, un bélier, un agneau d'un an,
pour l'holocauste; ''"un bouc, pour le
sacrifice d'expiation; '"et, pour le sa-
crifice d'actions de grâces, deux bœufs,
cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux
d'un an. Telle fut l'offrande de Schelu-
miel, fils de Tsurischaddaï.
*-Le sixième jour, le prince des fils
de Gad, Eliasaph, fils de Déuel, offrit:
''^un plat d'argent du poids de cent
trente sicles, un bassin d'argent de
soixante-dix sicles, selon le sicle du
sanctuaire, tous deux pleins de fleur
de farine pétrie à l'huile, pour l'of-
frande; ■'■'une coupe d'or de dix sicles,
pleine de parfum; ■'^un jeune taureau,
un bélier, un agneau d'un an, pour
l'holocauste; **un bouc, pour le sa-
crifice d'expiation; "et, pour le sacri-
fice d'actions de grâces, deux bœufs,
cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux
d'un an. Telle fut l'offrande d'Eliasaph,
fils de Déuel.
**Le septième jour, le prince des
fils d'Ephraïm, Elischama, fils d'Am-
mihud, offrit : *^un plat d'argent du
poids de cent trente sicles, un bassin
d'argent de soixante-dix sicles, selon
le sicle du sanctuaire, tous deux pleins
de fleur de farine pétrie à l'huile, pour
l'offrande; *"une coupe d'or de dix
sicles, pleine de parfum; ^'un jeune
taureau, un bélier, un agneau d'un an,
pour l'holocauste; ^-un bouc, pour le
sacrifice d'expiation; ^'et, pour le sa-
crifice d'actions de grâces, deux bœufs,
cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux
d'un an. Telle fut l'offrande d 'Eli-
schama, fils d'Ammihud.
^* Le huitième jour, le prince des fils
de Manassé, Gamliel, fils de Pedaht-
sur, offrit : ^^un plat d'argent du poids
de cent trente sicles, un bassin d'ar-
gent de soixante-dix sicles, selon le
sicle du sanctuaire, tous deux pleins
de fleur de farine pétrie à l'huile, pour
l'offrande; ^^une coupe d'or de dix
sicles, pleine de parfum; "un jeune
taureau, un bélier, un agneau d'un
an, pour l'holocauste; ^*un bouc, pour
le sacrifice d'expiation; ^'et, pour le
sacrifice d'actions de grâces, deux
bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq
agneaux d'un an. Telle fut l'offrande
de Gamliel, fils de Pedahtsur.
^"Le neuvième jour, le prince des
fils de Benjamin, Abidan, fils de Gui-
deoni, offrit : *'un plat d'argent du
poids de cent trente sicles, un bassin
d'argent de soixante-dix sicles, selon
le sicle du sanctuaire, tous deux pleins
de fleur de farine pétrie à l'huile, pour
l'offrande; '^une coupe d'or de dix
sicles, pleine de parfum; ^^un jeune
taureau, un bélier, un agneau d'un an,
pour l'holocauste; **un bouc, pour le
sacrifice d'expiation; *^et, pour le sa-
crifice d'actionsdegrâces, deuxbœufs,
cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux
d'un an. Telle fut l'offrande d'Abidan,
fils de Guideoni.
**Le dixième jour, le prince des fils
de Dan, Ahiézer, fils d'Ammischad-
daï, offrit : "un plat d'argent du poids
de cent trente sicles, un bassin d'ar-
gent de soixante-dix sicles, selon le
sicle du sanctuaire, tous deux pleins
de fleur de farine pétrie à l'huile, pour
l'offrande; ^*une coupe d'or de dix
sicles, pleine de parfum; ^^un jeune
taureau, un bélier, un agneau d'un
an, pour l'holocauste; '"un bouc, pour
le sacrifice d'expiation; "et, pour le
158
NOMBRES.
Chap. 7 , 12-8, 0.
sacrifice d'actions de grâces, deux la coupe, selon le sicle du sanctuaire,
bœufs, cin([ béliers, cinq boucs, cinq firent pour l'or des coupes un total de
ao-neaux d'un an. Telle fut l'offrande cent vingt sicles. "Total des animaux
d'Ahiczer, fils d'Animischaddaï. ])our l'holocauste : douze taureaux,
"Le onzième jour, le prince des fds douze béliers, douze agneaux d'un an,
d'Aser, Paguiel, fils d'Ocran, offrit: avec les offrandes ordinaires. Douze
'^un plat d'argent du poids de cent boucs, pour le sacrifice d'expiation.
Total des animaux pour le sacrifice
trente sicles, un bassin d'argent de
soixante-dix sicles, selon le sicle du
sanctuaire, tous deux pleins de fleur
de farine pétrie à l'huile, pour l'of-
frande; "une coupe d'or de dix sicles,
d'actions de grâces : vingt -quatre
bœufs , soixante béliers , soixante
boucs, soixante agneaux d'un an. Tels
furent les dons pour la dédicace de
pleine de parfum; "un jeune taureau, l'autel, après qu'on l'eut oint.
un bélier.
d'un an, pour *^Lorsque Moïse entrait dans la tente
l'holocauste; '^un bouc, pour le sacri- d'assignation pour parler avec l'Eter-
fice d'expiation; "'et, pour le sacrifice nel, il entendait la voix qui lui parlait
d'actions de grâces, deux bœufs, cinq du haut du propitiatoire placé surl'ar-
béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un che du témoignage, entre les deux
an. Telle fut l'offrande de Paguiel, chérubins. Et il parlait avec l'Eternel,
fds d'Ocran.
"Le douzième jour, le prince des Arrangement des lampes. — Conséeratlon
fils de Nephthali, Ahira, fils d'Enan,
offrit: ''un plat d'argent du poids de Chap. VIII. 'L'EternelparlaàMoï-
cent trente sicles, un bassin d'argent se, etdit:'-Parleà Aaron, ettuluidiras:
de soixante-dix sicles, selon le sicle Lorsque tu placeras les lampes sur le
du sanctuaire, tous deux pleins de chandelier, les sept lampes devront
fleur de farine pétrie à l'huile, pour éclairer en face. ^Aaron fit ainsi; il
l'offrande; ^"une coupe d'or de dix si- plaça les lampes sur le devant du
clés, pleine de parfum; *'un jeune chandelier, comme l'Eternel l'avait
taureau, un bélier, un agneau d'un an, ordonné à Moïse. ''Le chandelier était
pour l'holocauste; *-un bouc, pour le d'or battu; jusqu'à son pied, jusqu'à
sacrifice d'expiation ; *^et, pour lésa- ses fleurs, il était d'or battu; Moïse
crifice d'actionsde grâces, deuxbœufs, avait fait le chandelier d'après le mo-
cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux dèle q^ue l'Eternel lui avait montré,
d'un an. Telle fut l'offrande d'Ahira, ''L'Eternel parla à Moïse, et dit:
fils d'Enan. 'Prends les Lévites du milieu des en-
**Tels furent les dons des princes fants d'Israël, et purifie-les. 'Voici
d'Israël pour la dédicace de l'autel, le comment tu les purifieras. Fais sur
jour où on l'oignit. Douze plats d'ar- eux une aspersion d'eau expiatoire;
gent, douze bassins d'argent, douze qu'ils fassent passer le rasoir sur tout
coupes d'or; '^chaque plat d'argent leur corps, qu'ils lavent leurs vête-
pesait cent trente sicles, et chaque ments, et qu'ils se purifient. *Ils pren-
bassin soixante-dix, ce qui fit pour dront ensuite un jeune taureau", avec
l'argent de ces ustensiles un total de l'offrande ordinaire de fleur de farine
deux mille quatre cents sicles, selon pétrie à l'huile; et tu prendras un au-
le sicle du sanctuaire; **les douze cou- tre jeune taureau pour le sacrifice
pes d'or pleines de parfum, à dix sicles d'expiation. H'u feras approcher les
a. Pour l'holocauste. Vov. V, 12.
159
Chap. 8, 10-9, 6.
NOMBRES.
Lévites devant la tente d'assignation,
et tu convoqueras toute l'assemblée
des enfants d'Israël. '°Tu feras appro-
cher les Lévites devant l'Éternel ; et
les enfants d'Israël poseront leurs
mains sur les Lévites. "Aaron fera
tourner de côté et d'autre les Lévites
devant l'Eternel, comme vine offrande
de la part des enfants d'Israël; et ils
seront consacrés au service de l'Eter-
nel . '- Les Lévites poseront leurs mains
sur la tête des taureaux; et tu offriras
l'un en sacrifice d'expiation, et l'autre
en holocauste, afin de faire l'expiation
pour les Lévites. '^ Tu feras tenir les
Lévites debout devant Aaron et de-
vant ses fils, et tu les feras tourner de
côté et d'autre comme une offrande à
des Lévites tout ce que l'Éternel avait
ordonné à Moïse touchant les Lévites;
ainsi firent à leur égard les enfants
d'Israël. -'Les Lévites se purifièrent,
et lavèrent leurs vêtements ; Aaron les
fit tourner de côté et d'autre comme
une offrande devant l'Éternel, et il fit
l'expiation pour eux, afin de les puri-
fier. "Après cela, les Lévites vinrent
faire leur service dans la tente d'assi-
gnation, en présence d' Aaron et de ses
fils, selon ce que l'Elternel avait or-
donné à Moïse touchant les Lévites ;
ainsi fut-il fait à leur égard.
-■■'L'Éternel parla à Moïse, et dit:
-^Voici ce qui concerne les Lévites.
Depuis l'âge de vingt-cinq ans et au-
dessus, tout Lévite entrera au service
l'Éternel. '■'Tu sépareras les Lévites de la tente d'assignation pour y exer-
du milieu des enfants d'Israël ; et
les Lévites m'appartiendront. '^ Après
cela, les Lévites viendront faire le ser-
vice dans la tente d'assignation. C'est
ainsi que tu les purifieras, et que tu
les feras tourner de côté et d'autre
comme une offrande. '^Car ils me sont
entièrement donnés du milieu des en-
fants d'Israël : je les ai pris pour moi
à la place des premiers-nés, de tous
les premiers-nés des enfants d'Israël.
'^Car tout premier-né des enfants d'Is-
raël m'appartient, tant des hommes
que des animaux; le jour où j'ai frappé
tous les premiers-nés dans le pavs
d'Egypte, je me les suis consacrés.
'^Et j'ai pris les Lévites à la place de
tous les premiers-nés des enfants d'Is-
raël. "*J'ai donné les Lévites entière-
ment à Aaron et à ses fils, du milieu
des enfants d'Israël, pourqu'ils fassent
le service des enfants d'Israël dans la
tente d'assignation, pour qu'ils fassent
l'expiation pour les enfants d'Israël,
et pour que les enfants d'Israël ne
soient frappés d'aucune plaie, en s'ap-
prochant du sanctuaire.
-"Moïse, Aaron et toute l'assemblée
des enfants d'Israël, firent à l'égard
cer une fonction. -^Depuis l'âge de
cinquante ans, il sortira de fonction,
et ne servira plus. -*I1 aidera ses frères
dans la tente d'assignation, pour gar-
der ce qui est remis à leurs soins ; mais
il ne fera plus de service. Tu agiras
ainsi à l'égard des Lévites pour ce qui
concerne leurs fonctions.
La Pâque célébrée au désert de Sinaï.
Chap. IX. ' L'Éternel parla à Moïse,
dans le désert de Sinaï, le premier
mois de la seconde année après leur
sortie du pays d'Egypte. Il dit: *Que
les enfants d'Israël célèbrent la Pàque
au temps fixé. ^Vous la célébrerez au
temps fixé, le quatorzième jour de ce
mois, entre les deux soirs; vous la cé-
lébrerez selon toutes les lois et toutes
les ordonnances qui s'y rapportent.
•"Moïse parla aux enfants d'Israël,
afin qu'ils célébrassent la Pàque. ^Et
ils célébrèrent la Pàque le quatorzième
jour du premier mois, entre les deux
soirs, dans le désert de Sinaï; les en-
fants d'Israël se conformèreSnt à tous
les ordres que l'Éternel avait donnés
à Moïse.
*I1 y eut des hommes qui, se trou-
160
NOiMBRES.
Chap. 9, 1-10,-
vant impurs à cause d'un mort, ne
pouvaient pas célébrer la Pàque ce
jour-là. Ils se présentèrent le même
jour devant Moïse et Aaron ; 'et ces
hommes dirent à Moïse : Nous sommes
impurs à cause d'un mort; pourquoi
serions-nous privés de présenter au
temps fixé l'offrande de l'Eternel au
milieu des enfants d'Israël ? * Moïse
leur dit : Attendez que je sache ce que
l'Éternel vous ordonne.
^Et l'Eternel parla à Moïse, et dit :
'"Parle aux enfants d'Israël, et dis-
leur : Si quelqu'un d'entre vous ou de
vos descendants est impur à cause d'un
mort, ou est en voyage dans le loin-
tain, il célébrera la Pàque en l'honneur
de l'Eternel. "C'est au second mois"
qu'ils la célébreront, le quatorzième
jour, entre les deux soirs; ils la man-
geront avec des pains sans levain et
des herbes amères. '-Ils n'en laisseront
rien jusqu'au matin, et ils n'en brise-
ront aucun os. Ils la célébreront selon
toutes les ordonnances de la Pàque.
''Si celui qui est pur et qui n'est pas
en voyage s'abstient de célébrer la
Pàque, celui-là sera retranché de son
peuple; parce qu'il n'a pas présenté
l'offrande de l'Eternel au temps fixé,
cet homme-là portera la peine de son
péché. '*Si un étranger en séjour chez
vous célèbre la Pàque de l'Eternel, il
se conformera aux lois et aux ordon-
nances de la Pàque. Il y aura une même
loi jiarmi vous, pour l'étranger comme
pour l'indigène.
La nuée.
*^Le jouroù le tabernacle fut dressé,
la nuée couvrit le tabernacle, la tente
d'assignation; et, depuis le soir jus-
([u'au matin, elle eut sur le tabernacle
l'apparence d'un feu. '^11 en fut conti-
nuellement ainsi : la nuée couvrait le
tabernacle, et elle avait de nuit l'appa-
rence d'un feu. '"Quand la nuée s'éle-
a. Au lieu du premier mois.
vait de dessus la tente, les enfants
d'Israël partaient; et les enfants d'Is-
raël campaient dans le lieu où s'arrê-
tait la nuée. '^Les enfants d'Israël par
taient sur l'ordre de l'Eternel, et ils
campaient sur l'ordre de l'Eternel; ils
campaient aussi longtemps que la nuée
restait sur le tabernacle. '^Quand la
nuée restait longtemps sur le taber-
nacle, les enfants d'Israël obéissaient
au commandement de l'Eternel, et ne
partaient point. -"Quand la nuée res-
tait peu de jours sur le tabernacle, ils
campaient sur l'ordre de l'Eternel, et
ils partaient sur l'ordre de l'Eternel.
^' Si la nuée s'arrêtait du soir au matin,
et s'élevait le matin, ils partaient. Si
la nuée s'élevait après un jour et une
nuit, ils partaient. *-Si la nuée s'arrê-
tait sur le tabernacle deux jours, ou un
mois, ou une année, les enfants d'Is-
raël restaient campés, et ne partaient
point; et quand elle s'élevait, ils par-
taient. -'Ils campaient sur l'ordre de
l'Eternel, et ils partaient sur l'ordre
de l'Eternel; ils obéissaient au com-
mandement de l'Eternel, sur l'ordre
de l'Éternel par Moïse.
Les deux trompettes d'argent.
Chap. X. 'L'Éternel parla à Moïse,
et dit : -Fais-toi deux trompettes d'ar-
gent; tu les feras d'argent battu. Elles
te serviront pour la convocation de
l'assemblée et pour le départ des
camps. 'Quand on en sonnera, toute
l'assemblée se réunira auprès de toi,
à l'entrée de la tente d'assignation.
^Si l'on ne sonne que d'une trompette,
les princes, les chefs des milliers d'Is-
raël se réuniront auprès de toi. ^ Quand
vous sonnerez avec éclat, ceux qui
campent à l'orient partiront; * quand
vous sonnerez avec éclat pour la se-
conde fois, ceux qui campent au midi
partiront : on sonnera avec éclat pour
leur départ. 'Vous sonnerez aussi pour
161
11
Chnp. 10,
8-3i.
NOMBRES.
-"le corps d'armée de la tribu des fils
de Gad, par Eliasaph, fils de Déuel.
^^Les Kehathites partirent, portant
le sanctuaire; et l'on dressait le taber-
nacle en attendant leur arrivée.
"La bannière du camp des fils d'É-
phraïm partit, avec ses corps d'armée.
Le corps d'armée d'Ephraïm était com-
mandé parElischama, filsd'Ammihud ;
^^le corps d'armée de la tribu des fils
de Manassé, par Gamliel, fils de Pe-
dahtsur; -■'le corps d'armée de la tribu
des fils de Benjamin, par Abidan, fils
de Guideoni.
^^La bannière du camp des fils de
Dan partit, avec ses corps d'armée :
elle formait l'arrière-gardede tous les
camps. Le corps d'armée de Dan était
commandé par Ahiézcr, fils d'Ammi-
schaddai ; -Me corps d'armée de la tribu
des fils d'Aser, par Paguiel, fils d'O-
cran ; -'le corps d'armée de la tribu des
fils de Nephthali, par Aliira, fils d'E-
nan.
^^Tel fut l'ordre d'après lequel les
enfants d'Israël se mirent en marche,
selon leurs corps d'armée ; et c'est ainsi
qu'ils partirent.
'-« Moïse dit à Ilobab, fils de Réuel, le
Madianite, beau-père de Moïse : Nous
partons pour le lieu dont l'Eternel a
dit : Je vous le donnerai. Viens avec
nous, et nous te ferons du bien, car
l'Eternel a promis de faire du bien à
Israël. ^"Hobab lui répondit : Je n'irai
point; mais j'irai dans mon pays et
dans ma patrie. '' Et Moïse dit : Ne nous
quitte pas, je te prie; puisque tu con-
nais les lieux où nous campons dans le
désert, tu nous serviras de guide. ^'Et
si tu viens avec nous, nous te ferons
jouir du bien que l'Eternel nous fera.
''Ils partirent de la montagne de l'E-
ternel, et marchèrent trois jours; l'ar-
■d'^rmée de Ruben était commandé par che de l'alliance de l'Eternel partit de-
Elitsur, fils de Schedéur; '"le corps vaut eux, et fit une marche de trois
d'armée de la tribu des fils de Siméon, jours, pour leur chercher un lieu de
par Schelumicl, fils deTsurischaddaï; repos. '"'La nuée de l'Eternel était au-
162
convoquer l'assemblée, mais vous ne
sonnerez pas avec éclat. *Les fils
d'Aaron, les prêtres, sonneront des
trompettes. Ce sera une loi perpé-
tuelle pour vous et pour vos descen-
dants. *• Lorsque, dans votre pays, vous
irez à la guerre contre l'ennemi qui
A'ous combattra, vous sonnerez des
trompettes avec éclat, et vous serez
présents au souvenir de l'Eternel,
votre Dieu, et vous serez délivrés de
vos ennemis. '"Dans vos jours de joie,
dans vos fêtes, et à vos nouvelles lu-
nes, vous sonnerez des trompettes, en
offrant vos holocaustes et vos sacri-
fices d'actions de grâces, et elles vous
mettront en souvenir devant votre
Dieu. Je suis l'Eternel, votre Dieu.
Départ du Sinaï.
"Le vingtième jour du second mois
de la seconde année, la nuée s'éleva
de dessus le tabernacle du témoignage.
'^Et les enfants d'Israël partirent du
désert de Sinaï, selon l'ordre fixé pour
leur marche. La nuée s'arrêta dans le
désert de Paran. "Ils firent ce premier
départ sur l'ordre de l'Eternel par
Moïse.
'*La bannière du camp des fils de
Juda partit la première, avec ses corps
d'armée. Le corps d'armée de Juda
était commandé par Nachschon, fils
d'Amminadab; 'Me corps d'armée de
la tribu des fils d'Issacar, par Netha-
neel, fils de Tsuar; 'Me corps d'armée
•de la tribu des fils de Zabulon, par
Eliab, fils de Ilélon.
'"Le tabernacle fut démonté; et les
fils de Guerschon et les fils de Merari
partirent, portant le tabernacle.
'*La bannière du camp de Ruben par-
tit, avec ses corps d'armée. Le corps
NOMBRES.
Chap. lO.BS-ll.n.
dessus d'eux pendant le jour, lorsqu'ils affliges-tu ton serviteur, et pourquoi
partaient du camp. n'ai-je pas trouvé grâce à tes yeux, que
■'M^)uandrarchepartait,Moïsedisait: tu aies mis sur moi la charge de tout
Lève-toi, Éternel! et que tes ennemis ce peuple? '-Est-ce moi qui ai conçu
soient dispersés ! que ceux qui te haïs- ce peuple? est-ce moi qui l'ai enfanté,
sent fuient devant ta face ! ^'^Et quand pour que tu me dises : Porte-le sur ton
on la posait, il disait : Reviens, Éter- sein, comme le nourricier porte un en-
nel, aux myriades des milliers d'Israël ! fant, jusqu'au pays que tu as juré à ses
pères de lui donner? '•'Où prendrai-je
Le feu de V Éternel. — Les cailles. j^ j^ ^i^j^de pOur donner à tOUt Ce
Chap. XI. 'Le peuple murmura, et peuple?Carilspleurentauprèsde moi,
cela déplut aux oreilles de rÉternel. en disant : Donne-nous de la viande à
Lorsque l'Éternel l'entendit, sa colère manger! '■'Je ne puis pas, à moi seul,
s'enflamma; le feu de l'Éternel s'al- porter tout ce peuple, car il est trop
luma parmi eux, et dévora l'extrémité pesant pour moi. '^Plutôt que de me
du camp. -Le peuple cria à Moïse, traiter ainsi, tue-moi, je te prie, si j'ai
Moïse pria l'Éternel, et le feu s'arrêta, trouvé grâce à tes yeux, et que je ne
^OndonnaàcelieulenomdeTabeéra", voie pas mon malheur,
parce que le feu de l'Éternel s'était al- '^L'Éternel dit à Moïse : Assemble
lumé parmi eux. auprès de moi soixante-dix hommes
*Le ramassis de gens qui se trou- des anciens d'Israël, de ceux que tu
vaient au milieu d'Israël fut saisi de connais comme anciens du peuple et
convoitise; et même les enfants d'Is- ayant autorité sur lui; amène-les à la
raël recommencèrent à pleurer et di- tente d'assignation, et qu'ils s'y pré-
rent : Qui nous donnera de la viande à sentent avec toi. '"Je descendrai, et là
manger? ^Nous nous souvenons des je te parlerai; je prendrai de l'esprit
poissons que nous mangions en Égyp- qui est sur toi, et je le mettrai sur eux,
te, et qui ne nous coûtaient rien, des afin qu'ils portent avec toi la charge
concombres, des melons, des poireaux, du peuple, et que tu ne la portes pas à
des oignons et des aulx. «Maintenant, toi seul. '''Tu diras au peuple : Sancti-
notre âme est desséchée : plus rien! fiez-vous pour demain, et vous mange-
Nos yeux ne voient que de la manne, rez de la viande, puisque vous avez
'La manne ressemblaità de la graine pleuré aux oreilles de l'Éternel, en di-
de coriandre, et avait l'apparence du sant : Qui nous fera manger de la
bdellium. *Le peuple se dispersait, viande?carnous étions bien en Egypte,
pour la ramasser; il la broyait avec des L'Éternel vous donnera de la viande,
meules, ou la pilait dans un mortier; et vous en mangerez. '"Vous en man-
il la cuisait au pot, et en faisait des gâ- gérez, non pas un jour, ni deux jours,
teaux. Elle avait le goût d'un gâteau à ni cinq jours, ni dix jours, ni vingt
l'huile. "Quand la rosée descendait la jours, -"mais un mois entier, jusqu'à ce
nuit sur le camp, la manne y descen- qu'elle vous sorte par les narines et
dait aussi. que vous en ayez du dégoût, parce que
'"Moïse entendit le peuple qui pieu- vous avez rejeté l'Eternel qui est au
rait, chacun dans sa famille et à l'en- milieu de vous, et parce que vous avez
trée de sa tente. La colère de l'Éternel pleuré devant lui, en disant : Pourquoi
s'enflamma fortement. "Moïse fut at- donc sommes-nous sortis d'Egypte?
triste, et il dit à l'Éternel : Pourquoi -'Moïse dit : Six cent mille hommes
a. Tabcfra dérive d'un unit qui signifie brûler, s'iitlumi'r.
Chap. Il, 'i'2-12,8.
NOMBRES.
de pied forment le peuple au milieu du- de la terre. **Pendant tout ce jour et
quel je suis, et tu dis : Je leur donne-
rai de la viande, et ils en mangeront
un mois entier! -"-Egorgera-t-on pour
eux des brebis et des bœufs, en sorte
qu'ils en aient assez? ou rassemblera-
toute la nuit, et pendant toute la jour-
née du lendemain, le peuple se leva et
ramassa les cailles; celui qui en avait
ramassé le moins en avait dix homers.
Ils les étendirent pour eux autour du
t-on pour eux tous les poissons de la camp. '^Comme la chair était encore
mer, en sorte qu'ils en aient assez? entre leurs dents, sans être mâchée, la
^'L'Eternel répondit à Moïse : La main colère de l'Eternel s'enflamma contre
de l'Eternel serait-elle trop courte ? Tu le peuple, et l'Eternel frappa le peuple
verras maintenant si ce que je t'ai dit d'une très grande plaie. ^'On donna à
arrivera ou non. ce lieu le nom de Kibroth-Hattaava",
-^ Moïse sortit, et rapporta au peuple parce qu'on y enterra le peuple que la
les paroles de l'Éternel. Il assembla convoitise avait saisi
soixante-dix hommes des anciens du
peuple, et les plaça autour de la tente.
^^L'Eternel descendit dans la nuée, et
^^De Kibroth-Hattaava le peuple par-
tit pour Hatséroth, et il s'arrêta à Hat-
parla à Moïse; il prit de l'esprit qui
était sur lui, et le mit sur les soixante-
dix anciens. Et dès que l'esprit reposa
sur eux, ils prophétisèrent; mais ils ne
continuèrent pas.
-*11 y eut deux hommes, l'un appelé
séroth.
Murmures de Marie et d'Aaron à Hatsérotli.
Marie frappée de la lèpre.
Chap. XII. 'Marie et Aaron parlè-
rent contre Moïse au sujet de la femme
Eldad, et l'autre Médad, qui étaient éthiopienne qu'il avait prise, car il avait
restés dans le camp, et sur lesquels l'es- pris une femme éthiopienne. *Ils di-
prit reposa; car ils étaient parmi les rent : Est-ce seulement par Moïse que
inscrits, quoiqu'ils ne fussent point al- l'Eternel parle? n'est-ce pas aussi par
lés à la tente; et ils prophétisèrent nous qu'il parle? Et l'Eternel l'enten-
dans le camp. *' Un jeune garçon cou- dit. ^Or, Moïse était un homme fort pa-
rut l'annoncer à Moïse, et dit : Eldad tient, plus qu'aucun homme sur la face
et Médad prophétisent dans le camp, de la terre.
^*Et Josué, fils de Nun, serviteur de ^Soudain l'Eternel dit à Moïse, à Aa-
Moïse depuis sa jeunesse, prit la pa- ron et à Marie : Allez, vous trois, à la
rôle et dit : Moïse, mon seigneur, em- tente d'assignation. Et ils y allèrent
pèche-les! ^'Moïse lui répondit : Es-tu tousles trois. ^L'Eterneldescenditdans
jaloux pour moi ? Puisse tout le peuple la colonne de nuée, et il se tint à Ten-
de l'Eternel être composé de prophè- trée delà tente. Il appela Aaron et Ma-
tes, et veuille l'Eternel mettre son es- rie, qui s'avancèrent tous les deux. * Et
prit sur eux! ^"Et Moïse se retira au il dit : Écoutez bien mes paroles! Lors-
camp, lui et les anciens d'Israël. qu'il y aura parmi vous un prophète,
^'L'Éternel fit souffler de la mer un c'est dans une vision que moi, l'Éter-
vent, qui amena des cailles, et les ré- nel, je me révélerai à lui, c'est dans
pandit sur le camp, environ une jour- un songe que je lui parlerai. ^11 n'en
née de chemin d'un côté et environ est pas ainsi de mon serviteur Moïse,
une journée de chemin de l'autre côté. Il est fidèle dans toute ma maison. ^Je
autour du camp. Il y en avait près de lui parle bouche à bouche, je me ré-
deux coudées au-dessus de la surface vêle à lui sans énigmes, et il voit une
a. Kibroth'Haltaafa signifie sépulcre de la convoitise.
164
NOMBRES.
Ch ap . 12, 9-/3,23.
représentation de l'Éternel. Pourquoi
donc n'avez-vous pas craint de parler
contre mon serviteur, contre Moïse?
^La colère de l'Éternel s'enflamma
contre eux. Et il s'en alla. '"La nuée se
retira de dessus la tente. Et voici, Ma-
rie était frappée d'une lèpre, blanche
comme la neige. Aaron se tourna vers
Marie; et voici, elle avait la lèpre.
"Alors Aaron dit à Moïse : De grâce,
mon seigneur, ne nous fais pas porter la
peine du péché, que nous avons com-
mis en insensés et dont nous nous som-
mes rendus coupables! '^Oh! qu'elle
ne soit pas comme l'enfant mort-né,
dont la chair est à moitié consumée,
quand il sortdu sein de sa mère ! ''Moïse
cria à l'Eternel, en disant : O Dieu, je
te prie, guéris-la! '■'Et l'Éternel dit à
Moïse : Si son père lui avait craché au
visage, ne serait-elle pas pendant sept
jours un objet de honte? Qu'elle soit
enfermée sept jours hors du camp;
après quoi, elle y sera reçue. '^ Marie
fut enfermée sept jours hors du camp ;
et le peuple ne partit point, jusqu'à ce
que Marie y fût rentrée.
"pour la tribu de Juda : Caleb, fils de
Jephunné;
'pour la tribu d'Issacar : Jigual, fils
de Joseph ;
^pour la tribu d'Éphraïm : Hosée, fils
de Nun ;
^pour la tribu de Benjamin : Palthi,
fils de Raphu ;
'"pour la tribu de Zabulon : Gaddiel,
fils de Sodi ;
"pour la tribu de Joseph, la tribu de
Manassé : Gaddi, fils de Susi;
'-pour la tribu de Dan : Ammiel, fils
de Guemalli;
''pour la tribu d'Aser : Sethur, fils
de Micaél ;
'^pour la tribu de Nephthali : Nachbi,
fils de Vophsi ;
'^pour la tribu de Cad : Gueuel, fils
de Maki.
'"Tels sont les noms des hommes que
Moïse envoya pour explorer le pays.
Moïse donna à Hosée, fils de Nun, le
nom de Josué.
"Moïse les envoya pour explorer le
pays de Canaan. Il leur dit : Montez
ici par le midi, et vous monterez sur
'"Après cela, le peuple partit de Hat- la montagne. '*Vous verrez le pays, ce
séroth, et il campa dans le désert de
Paran.
Les douze espions envoyés en Canaan.
Chap.XIII. ' L'Éternel parla à Moï-
se, et dit : -Envoie des hommes pour
explorer le pays de Canaan, que je
donne aux enfants d'Israël. Tu enver-
ras un homme de chacune des tribus de
leurs pères ; tous seront des principaux
d'entre eux. 'Moïse les envoya du dé-
qu'il est, et le peuple qui l'habite, s'il
est fort ou faible, s'il est en petit ou en
grand nombre; '^ce qu'est le pays où
il habite, s'il est bon ou mauvais; ce
que sont les villes où il habite, si elles
sont ouvertes ou fortifiées; -"ce qu'est
le terrain, s'il est gras ou maigre, s'il
y a des arbres ou s'il n'y en a point.
Ayez bon courage, et prenez des fruits
du pays. C'était le temps des premiers
raisins.
-'Ils montèrent, et ils explorèrent le
sert de Paran, d'après l'ordre de l'Éter- pays, depuis le désert de Tsin jusqu'à
Rehob, sur le chemin deHamath. -^Us
montèrent par le midi, et ils allèrent
jusqu'à Hébron, où étaient Ahiman,
Schéschaï et Talmaï, enfants d'Anak.
Hébron avait été bâtie sept ans avant
Tsoan en Egypte. -'Ils arrivèrent jus-
qu'à la vallée d'Eschcol, où ils coupè-
nel ; tous ces hommes étaient chefs des
enfants d'Israël.
* Voici leurs noms.
Pour la tribu de Ruben : Schammua,
fils de Zaccur;
* pour la Iribu de Siméon : Schaphath ,
fils de Hori ;
165
Chap. 1S,'A-I4,i2.
NOMBRES,
rent une branche de vigne avec une
grappe de raisin, qu'ilsportèrentàdeux
au moyen d'une perche; ils prirent
aussi des grenades et des figues. -*0n
donna à ce lieu le nom de vallée d'Esch-
col°, à cause de la grappe que les en-
fants d'Israël y coupèrent.
^^Ils furent de retour de l'explora-
tion du pays au bout de quarante jours.
Murmures, après le rapport des espions.
Les quarante années au désert.
Chap. XIV. * Toute l'assemblée éle-
va la voix et poussa des cris, et le peu-
ple pleura pendant la nuit. 'Tous les
enfants d'Israël murmurèrent contre
Moïse et Aaron, et toute l'assemblée
leur dit : Que ne sommes-nous morts
^*A leur arrivée, ils se rendirent auprès dans le pays d'Egypte, ou que ne som-
de Moïse et d'Aaron, et de toute l'as- mes-nous morts dans ce désert P^Pour-
semblée des enfants d'Israël, à Kadès quoi l'Eternel nous fait-il aller dans ce
dans le désert de Paran. Ils leur firent pays, où nous tomberons par l'épée,
un rapport, ainsi qu'à toute l'assem- où nos femmes et nos petits enfants
blée, et ils leur montrèrent les fruits deviendront une proie ? Ne vaut-il pas
du pays. mieux pour nous retourner en Egypte ?
-'Voici ce qu'ils racontèrent à Moïse: ''Et ils se dirent l'un à l'autre : Nom-
Nous sommes allés dans le pays où tu mons un chef, et retournons en Egypte,
nous as envoyés. A la vérité, c'est un ^Moïse et Aaron tombèrent sur leur
pays où coulent le lait et le miel, et en visage, en présence de toute l'assem-
voici les fruits. -^Mais le peuple qui blée réunie des enfants d'Israël. *Et,
habite ce pays est puissant, les villes parmi ceux qui avaient exploré le pays,
sont fortifiées, très grandes; nous y .losué, fils de Nun, et Caleb, fds de Je-
avons vu des enfants d'Anak. -'Les phunné, déchirèrent leurs vêtements,
Amalécites habitent la contrée du mi- 'et parlèrent ainsi à toute l'assemblée
di; les llétiens, les Jébusiens et les des enfants d'Israël : Le pays que nous
Amoréens habitent la montagne; et les avons parcouru, pour l'explorer, est
Cananéens habitent près de la mer et un pays très bon, excellent. *Si l'Eter-
le long du Jourdain. nel nous est favorable, il nous mènera
'"Caleb fit taire le peuple, qui mur- dans ce pays, et nous le donnera : c'est
murait contre Moïse. Il dit : Montons, un pays où coulent le lait et le miel,
emparons-nous du pays, nous y serons 'Seulement, ne soyez point rebelles
vainqueurs! ''Mais les hommes qui y contre l'Eternel, et ne craignez point
étaient allés avec lui dirent : Nous ne les gens de ce pays, car ils nous servi-
pou vons pas monter contre ce peuple,
car il est plus fort que nous. '-Et ils
décrièrent devant les enfants d'Israël
le pays qu'ils avaient exploré. Ils di-
rent : Le pays que nous avons par-
ront de pâture; ils n'ont plus d'om-
brage pour les couvrir*, l'Eternel est
avec nous, ne les craignez point !
'"Toute l'assemblée parlait de les
lapider, lorsque la gloire de l'Eternel
couru, pour l'explorer, est un pays qui apparut sur la tente d'assignation, de-
dévore ses habitants; tous ceux que vaut tous les enfants d'Israël. "Et l'E-
nous y avons vus sont des hommes ternel dit à Moïse : Jusques à quand
d'une haute taille; "et nous y avons ce peuple me méprisera-t-il ? jusques
vu les géants, enfants d'Anak, de la à quand ne croira-t-il pas en moi, mal-
race des géants : nous étions à nos gré tous les prodiges que j'ai faits au
yeux et aux leurs comme des saute- milieu de lui ? '^Je le frapperai par la
relies. peste, et je le détruirai; mais je ferai
a. Eschcot signifie grappe. b. Ils n'ont plus d'appui qui les protège.
166
.NOMBRES.
Clin p. l'i, 13-38.
de toi une nation plus grande et plus
puissante que lui.
"Moïse dit à TÉternel : Les Egyp-
tiens l'apprendront, eux du milieu des-
quels tu as fait monter ce peuple par
ta puissance; '*et ils le diront aux ha-
bitants de ce pays. Ils savaient que toi,
l'Eternel, tu es au milieu de ce pei;-
ple; que tu apparais visiblement, toi,
l'Eternel ; que ta nuée se tient sur lui ;
que tu marches devant lui le jour dans
une colonne de nuée, et la nuit dans
une colonne de feu. '^Si tu fais mourir
ce peuple comme un seul homme, les
nations qui ont entendu parler de toi
diront : "L'Eternel n'avait pas le pou-
voir de mener ce peuple dans le pays
qu'il avait juré de lui donner : c'est
])our cela qu'il l'a égorgé dans le dé-
sert. "Maintenant, que la puissance du
Seigneur se montre dans sa grandeur,
comme tu l'as déclaré en disant :
"*L'Eternel est lent à la colère et riche
en bonté, il pardonne l'iniquité et la
rébellion ; mais il ne tient point le cou-
pable pour innocent, et il punit l'ini-
quité des pères sur les enfants jusqu'à
la troisième et la quatrième généra-
tion. "Pardonne l'iniquité de ce peu-
ple, selon la grandeur de ta miséri-
corde, comme tu as pardonné à ce
peuple depuis l'Egypte jusqu'ici.
-"Et l'Éternel dit : Je pardonne,
comme tu l'as demandé. ^' Mais, je suis
vivant ! et la gloire de l'Éternel rem-
plira toute la terre. ^-Tous ceux qui ont
vu ma gloire, et les prodiges que j'ai
faits en Egypte et dans le désert, qui
m'ont tenté déjà dix fois, et qui n'ont
point écouté ma voix, -''tous ceux-là
ne verront point le pays que j'ai juré
à leurs pères de leur donner, tous ceux
qui m'ont méprisé ne le verront point.
**Et parce que mon serviteur Caleb a
été animé d'un autre esprit, et qu'il a
pleinement suivi ma voie, je le ferai
entrer dans le pays où il est allé, et
ses descendants le possédei'ont. -^Les
Amalécites et les Cananéens habitent
la vallée : demain, tournez-vous, et
partez pour le désert, dans la direction
de la mer Rouge.
-^L Eternel parla à Moïse et à Aaron,
et dit : "Ju.sques à quand laisserai-je
cette méchante assemblée murmurer
contre moi ? J'ai entendu les murmures
des enfants d'Israël qui murmuraient
contre moi. -'*Dis-leur : Je suis vivant !
dit l'Eternel, je vous ferai ainsi que
vous avez parlé à mes oreilles. ^'Vos
cadavres tomberont dans ce désert.
Vous tous, dont on a fait le dénombre-
ment, en vous comptant depuis l'âge
de vingt ans et au-dessus, et qui avez
murmuré contre moi, ^'vous n'entre-
rez point dans le pays que j'avais juré
de vous faire habiter, excepté Caleb,
fils de Jephunné, et Josué, fils deNun.
^'Et A'os petits enfants, dont vous avez
dit : Ils deviendront une proie ! je les
y ferai entrer, et ils connaîtront le pays
que vous avez dédaigné. ^-Vos cada-
vres, à vous, tomberont dans le dé-
sert ; ^^et vos enfants paîtront quarante
années dans le désert, et porteront la
peine de vos infidélités, jusqu'à ce que
vos cadavres soient tous tombés dans
le désert. ^*De même que vous avez
mis quarante jours à explorer le pays,
vous porterez la peine de vos iniquités
quarante années, une année pour cha-
que jour; et vous saurez ce que c'est
que d'être privé de ma présence. ^'Moi,
l'Eternel, j'ai parlé ! et c'est ainsi que
je traiterai cette méchante assemblée
qui s'est réunie contre moi : ils seront
consumés dans ce désert, ils y mour-
ront.
"'"Les hommes que Moïse avait en-
voyés pour explorer le pays, et qui, à
leur retour, avaient fait murmurer con-
tre lui toute l'assemblée, en décriant
le pays; "ces hommes, qui avaient dé-
crié le pays, moururent frappés d'une
plaie devant l'Éternel. ^Mosué, fils de
Nun, et Caleb, fils de Jephunné, res-
1(57
Chap. 14^,39-15,11.
NOMBRES.
tèrent seuls vivants parmi ces hommes bélier, tu présenteras en offrande deux
qui étaient allés pour explorer le pays, dixièmes de fleur de farine pétrie dans
^'Moïse rapporta ces choses à tous un tiers de hin d'huile, 'et tu feras une
les enfants d'Israël, et le peuple fut libationd'untiersdehin devin, comme
dans une grande désolation. ^"Ils se offrande d'une agréable odeur à l'Eter-
levèrent de bon matin, et montèrent nel. *Si tu offres un veau soit comme
au sommet de la montagne, en disant : holocauste, soit comme sacrifice en
Nous voici ! nous monterons au lieu accomplissement d'un vœu ou comme
dont a parlé l'Eternel, car nous avons sacrifice d'actions de grâces à l'Eter-
péché. ""Moïse dit : Pourquoi trans- nel, ^on présentera en offrande, avec
gressez-vous l'ordre de l'Éternel ? Cela le veau, trois dixièmes de fleur de fa-
ne réussira point. *-Ne montez pas ! rine pétrie dans un demi-hin d'huile,
car l'Eternel n'est pas au milieu de '"et tu feras une libation d'un demi-hin
vous. Ne vous faites pas battre par vos devin : c'est un sacrifice consumé par
ennemis. ''^Car les Amalécites et les le feu, d'une agréable odeur à l'Éter-
Cananéens sont là devant vous, et vous nel. " On fera ainsi pour chaque bœuf,
tomberiez par l'épée ; parce que vous pour chaque bélier, pour chaque petit
vous êtes détournés de l'Eternel, l'E- des brebis ou des chèvres. '^Suivant
ternel ne sera point avec vous. ''^Ils lenombredes victimes, vous ferez ainsi
s'obstinèrent à monter au sommet de pour chacune, d'après leur nombre,
la montagne; mais l'arche de l'alliance '^Tout indigène fera ces choses ainsi,
et Moïse ne sortirent point du milieu lorsqu'il offrira un sacrifice consumé
du camp. ■'^Alors descendirent les Ama- par le feu, d'une agréable odeur à
lécites et les Cananéens qui habitaient l'Eternel. '*Si un étranger séjournant
cette montagne; ils les battirent, et chez vous, ou se trouvant à l'avenir au
les taillèrent en pièces jusqu'à Horma. milieu de vous, offre un sacrifice con-
sumé par le feu, d'une agréable odeur
à l'Eternel, il l'offrira de la même ma-
nière que vous. '^11 y aura une seule loi
Chap. XV. 'L'Éternel parla à Moi- pour toute l'assemblée, pour vous et
se, et dit : * Parle aux enfants d'Israël, pour l'étranger en séjour au milieu de
et dis-leur : vous ; ce sera une loi perpétuelle parmi
Quand vous serez entrés dans le pays vos descendants : il en sera de l'étran-
que je vous donne pour y établir vos ger comme de vous, devant l'Éternel,
demeures, ^et que vous offrirez à l'É- '*I1 y aura une seule loi et une seule or-
ternel un sacrifice consumé par le feu, donnancc pour vous et pour l'étranger
soit un holocauste, soit un sacrifice en en séjour parmi vous.
Règles sur les sacrifices. — Punition d un liomme
violant le sabbat.
accomplissement d'un vœu ou en of-
frande volontaire, ou bien dans vos
fêtes, pour produire avec votre gros
ou votre menu bétail une agréable
'^ L'Eternel parla à Moïse, et dit :
'''Parle aux enfants d'Israël, et dis-
leur :
Quand vous serez arrivés dans' le
odeur à l'Éternel, — * celui qui fera pays où je vous ferai entrer, "et que
son offrande à l'Éternel présentera en vous mangerez du pain de ce pays,
offrande un dixième de fleur de farine vous prélèverez une offrande pour l'É-
pétrie dans un quart de hin d'huile, ternel. ^'Vous présenterez par éléva-
^et tu feras une libation d'un quart de tion un gâteau, les prémices de votre
hin de vin, avec l'holocauste ou le sa- pâte; vous le présenterez comme l'of-
crifice, pour chaque agneau. 'Pour un frande qu'on prélève de l'aire. ^'Vous
168
NOMBRES. Chap. {5, 22-16. 2.
])rélèverez pour rÉterncl une offrande sera retranché, il portera la peine de
des prémices de votre pâte, dans les son iniquité.
temps à venir. '^Comnie les enfants d'Israël étaient
--Si vous péchez involontairement, dans le désert, on trouva un homme
en n'observant pas tous ces comman- qui ramassait du bois le jour du sab-
dements que l'Eternel a fait connaître bat. ^^Ceux qui l'avaient trouvé ramas-
à Moïse, *^ tout ce que l'Eternel vous a sant du bois l'amenèrent à Moïse, à
ordonné par Moïse, depuis le jour où Aaron, et à toute l'assemblée. ^^On le
l'Éternel a donné des commandements mit en prison, car ce qu'on devait lui
et plus tard dans les temps à venir; faire n'avait pas été déclaré. ^^L'Éter-
"si l'on a péché involontairement, sans nel dit à Moïse : Cet homme sera puni
que l'assemblée s'en soitaperçue, toute de mort; toute l'assemblée le lapidera
l'assemblée offrira un jeune taureau en hors du camp. '^Toute l'assemblée le
holocauste d'une agréable odeur à l'E- fit sortir du camp et le lapida, et il
ternel, avec l'offrande et la libation, mourut, comme l'Eternel l'avait or-
d'aprcs les règles établies; elle olTrira donné à Moïse.
encore un bouc en sacrifice d'expia- ^'L'Eternel dit à Moïse : ^* Parle aux
tion. "Le prêtre fera l'expiation pour enfants d'Israël, et dis-leur qu'ils se
toute l'assemblée des enfants d'Israël, fassent, de génération en génération,
et il leur sera pardonné; car ils ont une frange au bord de leurs vêtements,
péché involontairement, et ils ont ap- et qu'ils mettent un cordon bleu sur
porté leur offrande, un sacrifice con- cette frange du bord de leurs véte-
sumé parle feu en l'honneur de l'Eter- ments.^"Quandvousaurezcette frange,
nel et une victime expiatoire devant vous la regarderez, et vous vous sou-
l'Eternel, à cause du péché qu'ils ont viendrez de tous les commandements
involontairementcommis.^'^IIserapar- de l'Eternel pour les mettre en prati-
donné à toute l'assemblée des enfants que, et vous ne suivrez pas les désirs
d'Israël et à l'étranger en séjour au de vos cœurs et de vos yeux pour vous
milieu d'eux, car c'est involontaire- laisser entraîner à l'infidélité. ^'Vous
ment que tout le peuple a péché.
"Si c'est une seule personne qui a
péché involontairement , elle offrira
une chèvre d'un an en sacrifice pour le
vous souviendrez ainsi de mes com-
mandements, vous les mettrez en pra-
tique, et vous serez saints pour votre
Dieu. ""Je suis l'Eternel, votre Dieu,
péché. -*Le prêtre fera l'expiation pour qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte,
la personne qui a péché involontaire- pour être votre Dieu. Je suis l'Eternel,
ment devant rÉternel; quand il aura votre Dieu,
fait l'expiation pour elle, il lui sera
pardonné. «Pour l'indigène parmi les '«"'""^ '^^ ^°'-'' ^'"^"'" '"' ^*'''-"'"-
enfants d'Israël et pour l'étranger en Chap. XVI. 'Koré, fils de .litsehar,
séjour au milieu d'eux, il y aura pour fils de Kehath, fils de Lévi, se révolta
vous une même loi, quand on péchera avec Dathan et Abiram, fils d'Eliab, et
involontairement. ^"Mais si quelqu'un, On, fils de Péleth, tous trois fils de Ru-
indigène ou étranger, agit la main le- ben. -Ils se soulevèrent contre Moïse,
vée", il outrage l'Eternel ; celui-là sera avec deux cent cinquante hommes des
retranché du milieu de son peuple. ^'11 enfants d'Israël, des principaux de
a méprrsé la parole de l'Eternel, et il l'assemblée, de ceux que l'on convo-
a violé son commandement : celui-là quait à l'assemblée, et qui étaient des
a. C'est-à-dire ouvertement, impudemment.
1G9
Chap. IO,:s-
■27.
NOMBRES.
gens de renom. ^Ils s'assemblèrent
contre Moïse et Aaron, et leur dirent:
C'en est assez ! car toute l'assemblée,
tous sont saints , et l'Eternel est au
milieu d'eux. Pourquoi vous élevez-
vous au-dessus de l'assemblée de l'E-
ternel ?
* Quand Moïse eut entendu cela, il
tomba sur son visage. ^11 parla à Koré
et à toute sa troupe, en disant : De-
main, l'Eternel fera connaître qui est
à lui et qui est saint, et il le fera ap-
procher de lui ; il fera approcher de lui
celui qu'il choisira. ^Faites ceci. Pre-
nez des brasiers , Koré et toute sa
troupe. 'Demain, mettez-y du feu, et
posez-y du parfum devant l'Eternel ;
celui que l'Eternel choisira, c'est ce-
lui-là qui sera saint. C'en est assez,
enfants de Lévi !
* Moïse dit à Koré : Ecoutez donc,
enfants de Lévi ! ^Est-ce trop peu pour
vous que le Dieu d'Israël vous ait choi-
sis dans l'assemblée d'Israël, en vous
faisant approcher de lui, afin que vous
soyez employés au service du taber-
nacle de l'Eternel, et que vous vous
présentiez devant l'assemblée pour la
servir? '"Il vous a fait approcher de
lui, toi, et tous tes frères, les enfants
de Lévi, et vous voulez encore le sa-
cerdoce ! " C'est à cause de cela que
toi et toute ta troupe, vous vous assem-
blez contre l'Eternel ! car qui est Aa-
ron, pour que vous murmuriez contre
lui?
'"Moïse envoya appeler Dathan et
Abiram, fils d'Eliab. Mais ils dirent :
Nous ne monterons pas. '^N'est-ce pas
assez que tu nous aies fait sortir d'un
pays où coulent le lait et le miel pour
nous faire mourir au désert, sans que
tu continues à dominer sur nous ? '""Et
ce n'est pas dans un pays où coulent
le lait et le miel que tu nous a menés,
ce ne sont pas des champs et des vi-
gnes que tu nous a donnés en posses-
sion. Penses-tu crever les yeux de ces
gens " ? Nous ne monterons pas.
'^Moïse fut très irrité, et il dit à
l'Eternel : N'aie point égard à leur
offrande. Je ne leur ai pas même pris
un âne, et je n'ai fait de mal à aucun
d'eux.
"'Moïse dit à Koré : Toi et toute ta
troupe, trouA'ez-vous demain devant
l'Eternel, toi et eux, avec Aaron. "Pre-
nez chacun A'otre brasier, mettez-y du
parfum, et présentez devant l'Eternel
chacun votre brasier : il y aura deux
cent cinquante brasiers; toi et Aaron,
vous prendrez aussi chacun votre bra-
sier. "*Ils prirent chacun leur brasier,
y mirent du feu et y posèrent du par-
fum, et ils se tinrent à l'entrée de la
tente d'assignation, avec Moïse et Aa-
ron. '^Et Koré convoqua toute l'assem-
blée contre Moïse et Aaron, à l'entrée
de la tente d'assignation. Alors la gloire
de l'Eternel apparut à toute l'assem-
blée. '-"Et l'Éternel parla à Moïse et à
Aaron, et dit : -'Séparez-vous du mi-
lieu de cette assemblée, et je les con-
sumerai en un seul instant. ^*Ils tom-
bèrent sur leur visage, et dirent : O
Dieu, Dieu des esprits de toute chair !
un seul homme a péché, et tu t'irrite-
rais contre toute l'assemblée ! *'L'E-
ternel parla à Moïse, et dit : -* Parle à
l'assemblée, et dis : Retirez-vous de
toutes parts loin de la demeure de
Koré, de Dathan et d'Abiram.
^^ Moïse se leva, et alla vers Dathan
et Abiram ; et les anciens d'Israël le
suivirent. -'^11 parla à l'assemblée, et
dit : Eloignez-vous des tentes de ces
méchants hommes, et ne touchez à
rien de ce qui leur appartient, de peur
que vous ne périssiez en même temps
qu'ils seront punis pour tous leurs
péchés. "Ils se retirèrent de toutes
parts loin de la demeure de Koré, de
Dathan et d'Abiram. Dathan et Abiram
sortirent, et se tinrent à l'entrée de
a. Penses-tu rendre ces g^ens aveugles sur les résultats de tes promesses ?
170
NOMBRES.
Cil ap . 1 0, l'b - 17 ,2.
leurs tentes, avec leurs femmes, leurs
fils et leurs petits-enfants.
-''Moïse dit : A ceci vous connaîtrez
que l'Eternel m'a envoyé pour faire
toutes ces choses, et que je n'agis pas
le moi-même.
'Si
ces gens meurent
étranger à la race d'Aaron ne s'appro-
che pour offrir du parfum devant l'E-
ternel et ne soit comme Koré et comme
sa troupe, selon ce que l'Éternel avait
déclaré par Moïse.
^'Dès le lendemain, toute l'assem-
blée des enfants d'Israël murmura
contre Moïse et Aaron, en disant: Vous
avez fait mourir le peuple de l'Éterne!.
*- Comme l'assemblée se formait contre
Moïse et Aaron, et comme ils toui-
naient les regards vers la tente d'assi-
gnation, voici, la nuée la couvrit, et la
gloire de l'Eternel apparut. "Moïse et
Aaron arrivèrent devant la tente d'as-
signation. ''■*Et l'Eternel parla à Moïse,
et dit: ''^Retirez-vous du milieu de
cette assemblée, et je les consumerai
en un instant. Ils tombèrent sur leur
visage; ''^et Moïse dit à Aaron : Prends
le brasier, mets-y du feu de dessus
l'autel, poses-y du parfum, va promp-
le séjour des morts, eux et tout ce qui tement vers l'assemblée, et fais pour
comme tous les hommes meurent, s'ils
subissent le sort commun à tous les
hommes, ce n'est pas l'Eternel qui
m'a envoj^é ; ^"mais si l'Eternel fait une
chose inouïe, si la terre ouvre sa bou-
che pour les engloutir avec tout ce qui
leur appartient, et qu'ils descendent
vivants dans le séjour des morts, vous
saurez alors que ces gens ont méprisé
l'Eternel. ^' Comme il achevait de pro-
noncer toutes ces paroles, la terre qui
était sous eux se fendit.
■'"La terre ouvrit sa bouche, et les
engloutit, eux et leurs maisons, avec
tous les gens de Koré et tous leurs
biens. ^^Ils descendirent vivants dans
leur appartenait; la terre les recou-
vrit, et ils disparurent au milieu de
l'assemblée. '•'Tout Israël, qui était
autour d'eux, s'enfuit à leur cri; car
ils disaient : Fuyons, de peur que la
terre ne nous engloutisse! '^Un feu
sortit d'auprès de l'Eternel, et con-
suma les deux cent cinquante hommes
qui offraient le parfum.
■■'^L'Eternel parla h Moïse, et dit:
''Dis à Eléazar, fils du prêtre Aaron,
de retirer de l'incendie les brasiers et
d'en répandre au loin le feu, car ils
sont sanctifiés. '^Avec les brasiers de
ces gens qui ont péché au péril de leur
vie, que l'on fasse des lames étendues
dont on couvrira l'autel. Puisqu'ils ont
été présentés devant l'Eternel et qu'ils
sont sanctifiés, ils serviront de souve-
nir aux enfants d'Israël. ''Le prêtre
Eléazar prit les brasiers d'airain qu'a-
vaient présentés les victimes de l'in-
cendie, et il en fit des lames pour cou-
vrir l'autel. ''"C'est un souvenir pour
les enfants d'Israël, afin qu'aucun
eux l'expiation; car la colère de l'É-
ternel a éclaté, la plaie a commencé.
''"Aaron prit le brasier, comme Moïse
avait dit, et courut au milieu de l'as-
semblée; et voici, la plaie avait com-
mencé parmi le peuple. Il offrit le pai-
fum, et il fit l'expiation pour le peuple.
''^11 se plaça entre les morts et les
vivants, et la plaie fut arrêtée. ''^1 y
eut quatorze mille sept cents per-
sonnes qui moururent de cette plaie,
outre ceux qui étaient morts à cause
de Koré. '^''Aaron retourna auprès de
Moïse, à l'entrée de la tente d'assigna-
tion. La plaie était arrêtée.
La verge d'Aaron.
Chap. XVII. 'L'Éternel parla à
Moïse, et dit : ^ Parle aux enfants d'Is-
raël, et prends d'eux une verge selon
les maisons de leurs pères, soit douze
verges de la part de tous leurs princes
selon les maisons de leurs pères. 'Tu
écriras le nom de chacun sur sa verge,
et tu écriras le nom d'Aaron sur la
171
Chap. 17,^-18,11.
NOMBRES.
verge de Lévi ; car il y aura une verge
pour chaque chef des maisons de leurs
pères. *Tu les déposeras dans la tente
d'assignation, devant le témoignage,
où je me rencontre avec vous. ^L'hom-
me que je choisirai sera celui dont la
verge fleurira, et je ferai cesser devant
moi les murmures que profèrent con-
tre vous les enfants d'Israël.
"Moïse parla aux enfants d'Israël; et
tous leurs princes lui donnèrent une
verge, chaque prince une verge, selon
doce. -Fais aussi approcher de toi tes
frères, la tribu de Lévi, la tribu de ton
père, afin qu'ils te soient attachés et
qu'ils te servent, lorsque toi, et tes
fils avec toi, vous serez devant la tente
du témoignage. 'Ils observeront ce
que tu leur ordonneras et ce qui con-
cerne toute la tente ; mais ils ne s'ap-
procheront ni des ustensiles du sanc-
tuaire, ni de l'autel, de peur que vous
ne mouriez, eux et vous. ''Ils te seront
attachés, et ils observeront ce qui con-
les maisons de leurs pères, soit douze cerne la tente d'assignation pour tout
verges ; la verge d'Aaron était au mi
lieu des leurs. 'Moïse déposa les ver
ges devant l'Éternel, dans la tente du
témoignage. ^Le lendemain, lorsque
Moïse entra dans la tente du témoi-
gnage, voici, la verge d'Aaron, pour pris vos frères les Lévites du milieu
le service de la tente. Aucun étranger
n'approchera de vous. ^Vous observe-
rez ce qui concerne le sanctuaire et
l'autel, afin qu'il n'y ait plus décolère
contre les enfants d'Israël. ^Voici, j'ai
la maison de Lévi, avait fleuri, elle
avait poussé des boutons, produit des
fleurs, et mûri des amandes. 'Moïse
ôta de devant l'Éternel toutes les ver-
ges, et les porta à tous les enfants
d'Israël, afin qu'ils les vissent et qu'ils
prissent chacun leur verge.
'"L'Éternel dit à Moïse : Reporte la
verge d'Aaron devant le témoignage,
pour être conservée comme un signe
pour les enfants de rébellion, afin que
tu fasses cesser devant moi leurs mur-
mures et qu'ils ne meurent point.
"Moïse fit ainsi ; il se conforma à l'or-
dre que l'Éternel lui avait donné.
'*Les enfants d'Israël dirent à Moïse :
Voici, nous expirons, nous périssons,
nous périssons tous ! '^Quiconque s'ap-
proche du tabernacle de l'Éternel,
meurt. Nous faudra-t-il tous expirer ?
Fonctions et revenus des prêtres et des Lévites.
Chap. XVIII. ' L'Éternel dit à Aa-
ron : Toi et tes fils, et la maison de ton
père avec toi, vous porterez la peine
des iniquités commises dans le sanc-
tuaire ; toi et tes fils avec toi, vous
porterez la peine des iniquités com-
mises dans l'exercice de votre sacer-
des enfants d'Israël : donnés à l'Éter-
nel, ils vous sont remis en don pour
faire le service cie la tente d'assigna-
tion. 'Toi, et tes fils avec toi, vous
observerez les fonctions de votre sa-
cerdoce pour tout ce qui concerne
l'autel et pour ce qui est en dedans du
voile : c'est le service que vous ferez.
Je vous accorde en pur don l'exercice
du sacerdoce. L'étranger qui appro-
chera sera mis à mort.
^L'Éternel dit à Aaron : Voici, de
toutes les choses que consacrent les
enfants d'Israël je te donne celles qui
me sont offertes par élévation; je te
les donne, à toi et à tes fils, comme
droit d'onction, par une loi perpé-
tuelle. ''Voici ce cjui t'appartiendra
parmi les choses très saintes, qui ne
sont pas consumées par le feu : toutes
leurs offrandes, tous leurs dons, tous
leurs sacrifices d'expiation, et tous les
sacrifices de culpabilité qu'ils m'offri-
ront; ces choses très saintes seront
pour toi et pour tes fils. '"Vous les
mangerez dans un lieu très saint; tout
mâle en mangera ; vous les regarderez
comme saintes. "Voici encore ce qui
t'appartiendra : tous les dons que les
172
NOMBRES.
Chap. 18,12-31.
enfants d'Israël présenteront par élé-
vation et en les agitant de côté et d'au-
tre, je te les donne à toi, à tes fils et à
tes filles avec toi, par une loi perpé-
tuelle. Quiconque sera pur dans ta
maison en mangera. '-Je te donne les
prémices qu'ils offriront à l'Eternel :
tout ce qu'il y aura de meilleur en
huile, tout ce qu'il y aura de meilleur
en moût et en blé. '''Les premiers pro-
duits de leur terre, qu'ils apporteront
à l'Eternel, seront pour toi. Quiconque
sera pur dans ta maison en mangera.
"Tout ce qui sera dévoué par interdit"
en Israël sera pour toi. '^Tout premier-
né de toute chair, qu'ils ofi'riront à
l'Eternel, tant des hommes que des
animaux, sera pour toi. Seulement, tu
feras racheter le premier-né de l'hom-
me, et tu feras racheter le premier-né
d'un animal impur. "'Tu les feras ra-
cheter dès l'âge d'un mois, d'après
ton estimation, au prix de cinq sicles
d'argent, selon le sicle du sanctuaire,
qui est de vingt guéras. ''Mais tu ne
feras point racheter le ])remier-né du
bœuf, ni le premier-né de la brebis, ni
le premier-né de la chèvre : ce sont
des choses saintes. Tu répandras leur
sang sur l'autel, et tu brideras leur
graisse : ce sera un sacrifice consumé
par le feu, d'une agréable odeur à l'E-
ternel. '*Leur chair sera pour toi,
comme la poitrine qu'on agite de côté
et d'autre et comme l'épaule droite.
'*Je te donne, à toi, à tes fils et à tes
raël. -'Je donne comme possession aux
fils de Lévi toute dîme en Israël, pour
le service qu'ils font, le service de la
tente d'assignation. -Les enfants d'Is-
raël n'approcheront plus de la tente
d'assignation, de peur qu'ils ne se
chargent d'un péché et qu'ils ne meu-
rent. -'Les Lévites feront le service de
la tente d'assignation, et ils resteront
chargés de leurs iniquités. Ils n'auront
point de possession au milieu des en-
fants d'Israël : ce sera une loi perpé-
tuelle parmi vos descendants. ^^Je
donne comme possession aux Lévites
les dîmes que les enfants d'Israël pré-
senteront à l'Eternel par élévation ;
c'est pourquoi je dis à leur égard : Ils
n'auront point de possession au milieu
des enfants d'Israël.
"L'Éternel parla à Moïse, et dit:
^*Tu parleras aux Lévites, et tu leur
diras : Lorsque vous recevrez des en-
fants d'Israël la dîme que je vous
donne de leur part comme votre pos-
session, vous en prélèverez une of-
frande pour l'Eternel, une dîme de la
dîme; "et votre offrande vous sera
comptée comme le blé qu'on prélève
de l'aire et comme le moût qu'on pré-
lève de la cuve. -* C'est ainsi que vous
prélèverez une offrande pour l'Eter-
nel sur toutes les dîmes que vous re-
cevrez des enfants d'Israël, et vous
donnerez au prêtre Aaroti l'offrande
que vous en aurez prélevée pour l'É-
ternel. -^Sur tous les dons qui vous
filles avec toi, par une loi perpétuelle, seront faits vous prélèverez toutes les
toutes les offrandes saintes que les en-
fants d'Israël présenteront à l'Éternel
par élévation. C'est une alliance invio-
lable et à perpétuité devant l'Eternel,
pour toi et pour ta postérité avec toi.
-"L'Éternel dit à Aaron : Tu ne pos-
séderas rien dans leur pays, et il n'y
offrandes pour l'Éternel ; sur tout ce
qu'il y aura de meilleur, vous prélève-
rez la portion consacrée. ^''Tu leur
diras : Quand vous en aurez prélevé
le meilleur, la dîme sera comptée aux
Lévites comme le revenu de l'aire et
comme le revenu de la cuve. ^' Vous la
aura point de part jjour toi au milieu mangerez en un lieu quelconque, vous
d'eux; c'est moi qui suis ta part et ta et votre maison; car c'est votre sa-
l)Ossession, au milieu des enfants d'Is-
o. Voy. Lév. 27, 28.
laire pour le service que vous laites
173
Chap. 18, 32-10, n.
NOMBRES.
dans la tente d'assignation. '^Vous ne
serez chargés pour cela d'aucun pé-
ché, quand vous en aurez prélevé le
meilleur, vous ne profanerez point les
offrandes saintes des enfants d'Israël,
et vous ne mourrez point.
La vache rousse; l'eau de purification.
Chap. XIX. 'L'Éternel parla à
Moïse et à Aaron, et dit :
^Voici ce qui est ordonné par la loi
que l'Éternel a prescrite, en disant :
Parle aux enfants d'Israël, et qu'ils
t'amènent une vache rousse, sans ta-
che, sans défaut corporel, et qui n'ait
point poi'té le joug. 'Vous la remettrez
au prêtre Éléazar, qui la fera sortir du
camp, et on l'égorgera devant lui. *Le
prêtre Éléazar prendra du sang de la
vache avec le doigt, et il en fera sept
fois l'aspersion sur le devant de la
tente d'assignation. ^On brûlera la va-
che sous ses yeux; on brûlera sa peau,
sa chair et son sang, avec ses excré-
ments. ^Le prêtre prendra du bois de
cèdre, de l'hysope et du cramoisi, et
il les jettera au milieu des flammes qui
consumeront la vache. "Le prêtre la-
vera ses vêtements, et lavera son corps
dans l'eau; puis il rentrera dans le
camp, et sera impur jusqu'au soir.
*Celui qui aura brûlé la vache lavera
ses vêtements dans l'eau, et lavera son
corps dans l'eau; et il sera impur jus-
qu'au soir. ^Un homme pur recueil-
lera la cendre de la vache, et la dépo-
pendant sept jours. '-II se purifiera
avec cette eau le troisième jour et le
septième jour, et il sera pur; mais,
s'il ne se purifie pas le troisième jour
et le septième jour, il ne sera pas pur.
''Celui qui touchera un mort, le corps
d'un homme qui sera mort, et qui ne
se purifiera pas, souille le tabernacle
de l'Eternel; celui-là sera retranché
d'Israël. Comme l'eau de purification
n'a pas été répandue sur lui, il est im-
pur, et son impureté est encore sur lui.
'* Voici la loi. Lorsqu'un homme
mourra dans une tente, quiconque en-
trera dans la tente, et quiconq"e se
trouvera dans la tente, sera impur
pendant sept jours. '^Tout vase décou-
vert, sur lequel il n'y aura point de
couvercle attaché, sera impur. '^Qui-
conque touchera, dans les champs, un
homme tué par l'épée, ou un mort, ou
des ossements humains, ou un sépul-
cre, sera impur j^endant sept jours.
"On prendra, pour celui qui est im-
pur, de la cendre de la victime expia-
toire qui a été brûlée, et on mettra
dessus de l'eau vive dans un vase. '^Un
homme pur prendra de l'hysope, et la
trempera dans l'eau; puis il en fera
l'aspersion sur la tente, sur tous les
ustensiles, sur les personnes qui sont
là, sur celui qui a touché des osse-
ments, ou un homme tué, ou un mort,
ou un sépulcre. '"Celui qui est pur fera
l'aspersion sur celui qui est impur, le
troisième jour et le septième jour, et
sera hors du camp, dans un lieu pur; il le purifiera le septième jour. Il la-
on la conservera pour l'assemblée des
enfants d'Israël, afin d'en faire l'eau
de purification. C'est une eau expia-
toire. '"Celui qui aura recueilli la cen-
dre de la vache lavera ses vêtements,
et sera impur jusqu'au soir. Ce sera
une loi perpétuelle pour les enfants
d'Israël et pour l'étranger en séjour
au milieu d'eux.
"Celui qui touchera un mort, un
corps humain quelconque, sera impur
vera ses vêtements, et se lavera dans
l'eau; et le soir, il sera pur. ^"Un
homme qui sera impur, et qui ne se
purifiera pas, sera retranché du mi-
lieu de l'assemblée, car il a souillé le
sanctuaire de l'Eternel; comme l'eau
de purification n'a pas été répandue
sur lui, il est impur. -' Ce sera pour eux
une loi perpétuelle. Celui qui fera l'as-
persion de l'eau de purification lavera
ses vêtements, et celui qui touchera
174
NOMBRES.
Chap. 19, T2-^0.
•J2.
leau de purification sera impur jus-
([u'au soir. "Tout ce que touchera ce-
lui qui est impur sera souillé, et la
personne qui le touchera sera impure
jusqu'au soir.
Mon de Marie. — Les eaux de Meriba.
Punition de Moïse. — Mort d'Anron.
Chap. XX. 'Toute rassemblée des
enfants d'Israël arriva dans le désert
de Tsin le premier mois", et le jieuple
s'arrêta à Kadès. C'est là que mourut
Marie, et qu'elle fut enterrée.
-Il n'y avait point d'eau pour l'as-
semblée ; et l'on se souleva contre
Moïse et Aaron. 'Le peuple chercha
querelle à Moïse. Ils dirent : Que n'a-
Aons-nous expiré, quand nos frères ex-
pirèrent devant l'Eternel ? ^Pourquoi
avez-vous fait venir l'assemblée de l'E-
ternel dans ce désert, pour que nous y
mourions, nous et notre bétail ? ^Pour-
(|uoi nous avez-vous fait monter hors
d'Egypte, pour nous amener dans ce
méchant lieu ? Ce n'est ])as un lieu où
ion puisse semer, et il n'y a ni figuier,
ni vigne, ni grenadier, ni de l'eau à
boire.
* Moïse et Aaron s'éloignèrent de
l'assemblée pour aller à l'entrée de la
tente d'assignation. Ils tombèrent sur
leur visage; et la gloire de TEternel
leur apparut.
'L'Eternel parla à Moïse, et dit :
* Prends la verge, et convoque l'assem-
!)lée, toi et ton frère Aaron. Vous par-
lerez en leur présence au rocher, et il
donnera ses eaux ; tu feras sortir pour
eux de l'eau du rocher, et tu abreuve-
ras l'assemblée et leur bétail. ^ Moïse
])rit la verge qui était devant l'Etei'nel,
comme l'Eternel le lui avait ordonné.
'"Moïse et Aaron convoquèrent l'as-
semblée en face du rocher. Et Moïse
leur dit : Écoutez donc, rebelles! Est-
ce de ce rocher que nous vous ferons
sortir de l'eau? "Puis Moïse leva la
De la quarantième année après la sortie d'Égyple.
175
main et frappa deux fois le rocher avec
sa verge. Il sortit de l'eau en abon-
dance. L'assemblée but, et le bétail
aussi.
• '-Alors l'Eternel dit à Moïse : Parce
que vous n'avez pas cru en moi, ])our
me sanctifier aux yeux des enfants
d'Israël , vous ne ferez point entrer
cette assemblée dans le pays que je lui
donne.
''Ce sont les eaux de Meriba*, où les
enfants d'Israël contestèrent avec l'E-
ternel, qui fut sanctifié en eux.
'■•De Kadès, Moïse envoya des mes-
sagers au roi d'Edom, pour lui dire :
Ainsi parle ton frère Israël : Tu sais
toutes les souffrances que nous avons
éprouvées. '^Nos pères descendirent
en Egypte, et nous y demeurâmes long-
temps. Mais les Egyptiens nous ont
maltraités, nous et nos pères. '^Nous
avons crié à l'Eternel, et il a entendu
notre voix. Il a envoyé un ange, et nous
a fait sortir de l'Egypte. Et voici, nous
sommes à Kadès, ville à l'extrémité de
ton territoire. '"Laisse-nous passer par
ton pays ; nous ne traverserons ni les
champs, ni les vignes, et nous ne boi-
rons pas l'eau des puits ; nous suivrons
la route royale, sans nous détourner à
droite ou à gauche, jusqu'à ce que nous
ayons franchi ton territoire. '"'Edom
lui dit : Tu ne passeras point chez moi,
sinon je sortirai à ta rencontre avec
l'épée. '^Les enfants d'Israël lui di-
rent : Nous monterons par la grande
route; et, si nous buvons de ton eau,
moi et mes troupeaux, j'en paierai le
prix; je ne ferai que passer avec mes
pieds, pas autre chose. -"Il répondit :
Tu ne passeras pas! Et Edom sortit à
sa rencontre avec un peuple nombreux
et à main forte. -'Ainsi Edom refusa de
donner passage à Israël par son terri-
toire. Et Israël se détourna de lui.
""Toute l'assemblée des enfants d'Is-
raël partit de Kadès, et arriva à la mon-
b. Meriba signifie querelle, contestation.
Chap. 20,23-21,11.
NOMBRES.
tagne de Ilor. -'L'Éternel dit à Moïse
et à Aaron, vers la montagne de Hor,
sur la frontière du pays d'Edom : ^* Aa-
ron va être recueilli auprès de son peu-
ple; car il n'entrera point dans le pays
que je donne aux enfants d'Israël, parce
que vous avez été rebelles à mon ordre,
aux eaux de Meriba. -^Prends Aaron et
son fils Eléazar, et fais-les monter sur
la montagne de Hor. -"Dépouille Aaron
de ses vêtements, et fais-les revêtir à
Eléazar, son fils. C'est là qu'Aaron sera
recueilli et qu'il mourra. "Moïse fit ce
que l'Eternel avait ordonné. Ils mon-
tèrent sur la montagne de Hor, aux
yeux de toute l'assemblée. ^^Moïse dé-
pouilla Aaron de ses vêtements, et les
fit revêtir à Eléazar, son fils. Aaron
mourut là, au sommet de la montagne.
Moïse et Eléazar descendirent de la
montagne. ^^ Toute l'assemblée vit
qu'Aaron avait expiré, et toute la mai-
son d'Israël pleura Aaron pendant
trente jours.
Les neipents brûlants. — Les Ainoréens vaincus.
Chap. XXI. 'Le roi d'Arad, Cana-
néen, qui habitait le midi, apprit qu'Is-
raël venait par le chemin d'Atharim.
Il combattit Israël, et emmena des pri-
sonniers.-Alors Israël fit un vœu à l'É-
ternel, et dit : Si tu livres ce peuple
entre mes mains, je dévouerai ses villes
par interdit". 'L'Éternel entendit la
voix d'Israël, et livra les Cananéens.
On les dévoua par interdit, eux et
leurs villes ; et l'on nomma ce lieu
Horma*.
*Ils partirent de la montagne de Hor
par le chemin de la mer Rouge, pour
tourner le pays d'Édom. ^Le peuple
s'impatienta en route, et parla contre
Dieu et contre Moïse : Pourquoi nous
avez-vous fait monter hors d'Egypte,
a. Voy. Lév. 27, 28. b. llorma dérive d'un mot qui signifie defouer par interdit, détruire. c. La manne.
d. Cette citation du livre des Guerres de l'Eteruet (ouvrage perdu) ne renfermant pas une phrase complète,
il en résulte nécessairement quelque obscurité. On aurait un sens satisfaisant, si l'on suppléait à ce qui man-
que, en lisant : « Les Amoréens possédaient Vaheb en Supha, etc. » e. Béer signifie puits.
176
pour que nous mourions dans le dé-
sert ? car il n'y a point de pain, et il n'y
a point d'eau, et notre àme est dégoû-
tée de cette misérable nourriture*^.
"Alors l'Eternel envoya contre le peu-
ple des serpents brûlants ; ils mordi-
rent le peuple, et il mourut beaucoup
de gens en Israël. ^Le peuple vint à
Moïse, et dit : Nous avons péché, car
nous avons parlé contre l'Eternel et
contre toi. Prie l'Eternel, afin qu'il
éloigne de nous ces serpents. Moïse
pria pour le peuple. ^L'Éternel dit à
Moïse : Fais-toi un serpent brûlant, et
place-le sur une perche ; quiconque
aura été mordu, et le regardera, con-
servera la vie. 'Moïse fit un serpent
d'airain, et le plaça sur une perche; et
quiconque avait été mordu par un ser-
pent, et regardait le serpent d'airain,
conservait la vie.
"Les enfants d'Israël partirent, et
ils campèrent à Oboth.
"Ils partirent d'Oboth, et ils cam-
pèrent à Ijjé Abarim, dans le désert
cjui est vis-à-vis de Moab, vers le soleil
levant.
'-De là ils partirent, et ils campèrent
dans la vallée de Zéred.
"De là ils partirent, et ils campèrent
de l'autre côté de l'Arnon, qui coule
dans le désert en sortant du territoire
des Amoréens ; car l'Arnon est la fron-
tière de Moab, entre Moab et les Amo-
réens. '''C'est pourquoi il est dit dans
le livre des Guerres de l'Éternel :...
Vaheb en Supha, et les torrents de
l'Arnon, '^et le cours des torrents, qui
s'étend du côté d'Ar et touche à la
frontière de Moab*^.
'"De là ils allèrent à Béer''. C'est ce
Béer, où l'Éternel dit à Moïse : Ras-
semble le peuple, et je leur donnerai
de l'eau. '^Alors Israël chanta ce can-
tique :
1
NOMBRES. Chap. 2L is-3i.
Monte, puits! Chantez en son honneur!
'*Puits, que des princes ont creusé,
Que les grands du peuple ont creusé.
Avec le sceptre, avec leurs bâtons!
''Du désert ils allèrent à Matthana; raël, dans le désert; il vint à Jahats,
de Matthana, à Nahaliel ; de Nahaliel, et combattit Israël. -*Israël le frappa
à Bamoth ; -"de Bamoth, à la vallée qui du tranchant de l'épée et s'empara de
est dans le territoire de Moab, au som- son pays depuis l'Arnon jusqu'au Jab-
met du Pisga, en regard du désert. bok, jusqu'à la frontière des enfants
-'Israël envoya des messagers à Si- d'Ammon; car la frontière des enfants
hon, roi des Amoréens, pour lui dire : d'Ammon était fortifiée. -'Israël prit
--Laisse-moi passer par ton pays ; nous toutes les villes, et s'établit dans tou-
n'entrerons ni dans les champs, ni tes les villes des Amoréens, à Hesbon
dans les Alignes, et nous ne boirons et dans toutes les villes de son res-
pas l'eau des puits; nous suivrons la sort. -* Car Hesbon était la ville de Si-
route royale, jusqu'à ce que nous hon, roi des Amoréens ; il avait fait la
ayons franchi ton territoire. -^Sihon guerre au précédent roi de Moab, et
n'accorda pointa Israël le passage sur lui avait enlevé tout son pays jusqu'à
son territoire; il rassembla tout son l'Arnon. *' C'est pourquoi les poètes
peuple, et sortit à la rencontre d'is- disent :
Venez à Hesbon !
Que la ville de Sihon soit rebâtie et fortifiée!
**Car il est sorti un feu de Hesbon,
Une flamme de la ville de Sihon;
Elle a dévoré Ar-Moab,
Les habitants des hauteurs de l'Arnon.
"Malheur à toi, Moab!
Tu es perdu, peuple de Kemosch" !
Il a fait de ses fils des fuyards,
Et il a livré ses filles captives
A Sihon, roi des Amoréens.
^"Nous avons lancé sur eux nos traits :
De Hesbon à Dibon tout est détruit;
Nous avons étendu nos ravages jusqu'à Nophach,
Jusqu'à Médeba.
"Israël s'établit dans le pays des Og, roi de Basan, sortit à leur rencon-
Amoréens. ^^ Moïse envoya reconnaître tre, avec tout son peuple, pour les com-
Jaezer ; et ils prirent les villes de son battre à Édréi. ^^ L'Éternel dit à Moïse :
ressort, et chassèrent les Amoréens Ne le crains point; car je le livre entre
qui y étaient. tes mains, lui et tout son peuple, et
^^Ilschangèrentensuitededirection, son pays; tu le traiteras comme tu as
et montèrent par le chemin de Basan. traité Sihon, roi des Amoréens, qui ha-
a. Kemosch, divinité des Muabites.
177
12 ■
Balaai.
Chap. 21, 35-S2, 24. NOMBRES.
bitait à Hesbon. ^^Et ils le battirent, de la terre; viens donc, maudis-le;
lui et ses fds, et tout son peuple, sans peut-être ainsi pourrai-je le combat-
enlaisseréchapper un seul, et ils s'em- tre, et le chasserai-je. '*Dieu dit à Ba-
parèrent de son pays. laam : Tu n'iras point avec eux ; tu ne
maudiras point ce peuple, car il est
béni. '^Balaam se leva le matin, et il
Chap. XXII. 'Les enfants d'Israël dit aux chefs de Balak : Allez dans vo-
partirent, et ils campèrent dans les tre pays, car l'Eternel refuse de me
plaines de Moab, au delà du Jourdain, laisser aller avec vous. "Et les princes
vis-à-vis de Jéricho. de Moab se levèrent, retournèrent au-
- Balak, fds de Tsippor, vit tout ce près de Balak, et dirent: Balaam a re-
qu'Israël avait fait aux Amoréens. 'Et fusé de venir avec nous.
Moab fut très effrayé en face d'un peu- '^Balak envoya de nouveau des chefs
])le aussi nombreux, il fut saisi de ter- en plus grand nombre et plus consi-
reur en face des enfants d'Israël. *Moab dérés que les précédents. ''Ils arrivè-
ditaux anciens de Madian : Cette mul- rent auprès de Balaam, et lui dirent :
titude va dévorer tout ce qui nous Ainsi parle Balak, fds de Tsippor :
entoure, comme le bœuf broute la Que l'on ne t'empêche donc pas de
verdure des champs. Balak, fds de venir vers moi; "car je te rendrai
Tsippor, était alors roi de Moab. ^11 en- beaucoup d'honneurs, et je ferai tout
voyades messagers auprès de Balaam, ce que tu me diras; viens, je te prie,
fds de Beor, à Pethor sur le fleuve", maudis-moi ce peuple. "Balaam ré-
dans le pays des fds de son peuple, pondit, et dit aux serviteurs de Balak :
afin de l'appeler et de lui dire : Voici, Quand Balak me donnerait sa maison
un peuple est sorti d'Egypte, il couvre pleine d'argent et d'or, je ne pourrais
la surface de la terre, et il habite vis- faire aucune chose, ni petite ni grande,
à-vis de moi. "Viens, je te prie, maudis- contre l'ordre de l'Eternel, mon Dieu,
moi ce peuple, car il est plus puissant '^Maintenant, je vous prie, restez ici
que moi; peut-être ainsi pourrai-je le cette nuit, et je saurai ce que l'Eternel
battre et le chasserai-je du pays, car me dira encore. -"Dieu vint à Balaam
je sais que celui que tu bénis est béni, pendant la nuit, et lui dit : Puisque ces
et que celui que tu maudis est maudit, hommes sont venus pour t'appeler,
'Les anciens de Moab et les anciens lève-toi, va avec eux; mais tu feras ce
de Madian partirent, ayant avec eux que je te dirai. "Balaam se leva le ma-
des présents pour le devin. Ils arrivé- tin, sella son ânesse, et partit avec les
rent auprès de Balaam, et lui rappor- chefs de Moab.
tèrent les paroles de Balak. ^Balaam --LacolèredeDieu s'enflamma, parce
leur dit : Passez ici la nuit, et je vous qu'il était parti; et un ange de l'Eter-
donnerai réponse, d'après ce que l'E- nel se plaça sur le chemin, pour lui ré-
ternel me dira. Et les chefs de Moab sister. Balaam était monté sur son
restèrent chez Balaam. ânesse, et ses deux serviteurs étaient
^Dieu vint à Balaam, et dit : Qui sont avec lui. ^' L'ànesse vit l'ange de l'E-
ces hommes que tu as chez toi? '"Ba- tornel qui se tenait sur le chemin, son
laam l'épondit à Dieu : Balak, fds de épée nue dans la main ; elle se détourna
Tsippor, roi de Moab, les a envoyés du chemin et alla dans les champs. Ba-
pour me dire : "Voici, un peuple est laam frappa l'ànesse, pour la ramener
sorti d'Egypte, et il couvre la surface dans le chemin. ^''L'ange de l'Eternel
a. L'Euphrate.
178
NOMBRES.
Chap. 3S.r.-2S,i.
se plaça dans un sentier entre les vi- les paroles que je te dirai. Et Balaam
gnes ; il y avait un mur de chaque côté, alla avec les chefs de Balak.
"L'ànesse vit l'ange de l'Eternel; elle ^^Bahik apprit que Balaam arrivait,
se serra contre le mur, et pressa le pied et il sortit à sa rencontre jusqu'à la ville
de Balaam contre le mur. Balaam la de Moab qui est sur la limite de l'Ar-
frappa de nouveau. -*L'ange de l'Eter- non, à l'extrême frontière. '" Balak dit à
nel passa plus loin, et se plaça dans un Balaam : N'ai-je pas envoyé auprès de
lieu où il n'y avait point d'espace pour toi pour t'appeler ? Pourquoi n'es-tu
se détourner à droite ou à gauche, pas venu vers moi ? Ne puis-je donc pas
-'L'ànesse vit l'ange de l'Eternel, et te traiter avec honneur ? ^^Balaam dit
elle s'abattit sous Balaam. La colère à Balak : Voici, je suis venu vers toi;
de Balaam s'enflamma, et il frappa l'a- maintenant, me sera-t-il permis de dire
nesse avec un bâton. quoi que ce soit ? Je dirai les paroles
-* L'Eternel ouvrit la bouche de l'a- que Dieu mettra dans ma bouche,
nesse, et elle dit à Balaam : Que t'ai- '"'Balaam alla avec Balak, et ils ar-
je fait, pour que tu m'aies frappée déjà rivèrent à Kirjath - Hutsoth. "" Balak
trois fois? -''Balaam répondit à l'a- sacrifia des bœufs et des brebis, et
nesse : C'est parce que tu t'es moquée il en envoya à Balaam et aux chefs qui
de moi ; si j'avais une épée dans la étaient avec lui.
main, je te tuerais à l'instant. ^"L'à- -"Le matin, Balak prit Balaam, et le
nesse dit à Balaam : Ne suis-je pas ton fit monter à Bamoth Baal, d'où Balaam
ànesse, que tu as de tout temps mon- vit une partie du peuple",
tée jusqu'à ce jour ? Ai-je l'habitude de Chap. XXIII. ' Balaam dit à Balak :
te faire ainsi? Et il répondit : Non.
*' L'Eternel ouvrit les yeux de Ba-
laam, et Balaam vit l'ange de l'Eternel
Bàtis-moi ici sept autels, et prépare-
moi ici sept taureaux et sept béliers.
'Balak fit ce que Balaam avait dit; et
qui se tenait sur le chemin, son épée Balak et Balaam offrirent un taureau
nue dans la main; et il s'inclina, et se et un bélier sur chaque autel. ^Balaam
prosterna sur son visage. ^-L'ange de dit à Balak : Tiens-toi près de ton ho-
l'Eternel lui dit : Pourquoi as-tu frappé locauste, et je m'éloignerai ; peut-être
ton ànesse déjà trois fois? Voici, je que l'Eternel viendra à ma rencontre,
suis sorti pour te résister, car c'est un et je te dirai ce qu'il me révélera. Et il
chemin de perdition qui est devant alla sur un lieu élevé,
moi. ''L'ànesse m'a vu, etelle s'estdé- ''Dieu vint au-devant de Balaam, et
tournée devant moi déjà trois fois; si Balaam lui dit : J'ai dressé sept autels,
elle ne se fût pas détournée de moi, je et j'ai offert un taureau et un bélier sur
t'aurais même tué, et je lui aurais laissé chaque autel. ^L'Eternel mit des pa-
la vie. '^Balaam dit à l'ange de l'Eternel: rôles dans la bouche de Balaam, et dit:
J'ai péché, car je ne savais pas que tu Retourne vers Balak, et tu parleras
fusses placé au-devant de moi sur le ainsi.
chemin ; et maintenant, si tu medésap- Hl retourna vers lui ; et voici, Balak
])rouves, je m'en retournerai. '''L'ange se tenait ]:)rès de son holocauste, lui et
de l'Eternel dit à Balaam : Va avec ces tous les chefs de Moab.
hommes ; mais tu ne feras que répéter 'Balaam prononça son oracle, et dit :
Balak m'a fait descendre d'Aram *,
Le roi de Moab m'a fait descendre des montagnes de l'Orient. —
o. Du peuple d'Israël. b. Arain. ici la Mésopotamie.
179
Chap.2S,8-Qi. NOMBRES.
Viens, maudis-moi Jacob !
Viens, sois irrité contre Israël ! —
* Comment maudirais-je celui que Dieu n'a point maudit ?
Comment serais-je irrité quand l'Eternel n'est point irrité ?
^Je le vois du sommet des rochers,
Je le contemple du haut des collines :
C'est un peuple qui a sa demeure à part.
Et qui ne fait point partie des nations.
'"Qui peut compter la poussière de Jacob,
Et dire le nombre du quart d'Israël ?
Que je meure de la mort des justes.
Et que ma fin soit semblable à la leur !
"Balak dit à Balaam : Que m'as-tu et un bélier sur chaque autel. '^Balaam
fait ? Je t'ai pris pour maudire mon dit à Balak : Tiens-toi ici, près de ton
ennemi, et voici, tu le bénis ! '^11 ré- holocauste, et j'irai à la rencontre de
pondit, et dit : N'aurai-je pas soin de Dieu. '^L'Eternel vint au-devant de
dire ce que l'Eternel met dans ma bou- Balaam ; il mit des paroles dans sa bou-
che ? '^Balak lui dit : Viens donc avec che, et dit : Retourne vers Balak, et tu
moi dans un autre lieu, d'où tu le ver- parleras ainsi.
ras; tu n'en verras qu'une partie, tu '"Il retourna vers lui ; et voici, Balak
n'en verras pas la totalité. Et de là se tenait près de son holocauste, avec
maudis-le moi. '''Il le mena au champ les chefs de Moab. Balak lui dit: Qu'est-
de Tsophim, sur le sommet du Pisga ; ce que l'Eternel a dit ?
il bâtit sept autels, etoffrit un taureau '*Balaamprononçasonoracle,etdit:
Lève-toi, Balak, écoute !
Prête-moi l'oreille, fils de Tsippor !
'^Dieu n'est point un homme pour mentir !
Ni fils d'un homme pour se repentir.
Ce qu'il a dit, ne le fera-t-il pas ?
Ce qu'il a déclaré, ne l'exécutera-t-il pas ?
^"Voici, j'ai reçu l'ordre de bénir :
Il a béni, je ne le révoquerai point.
^'11 n'aperçoit point d'iniquité en Jacob,
Il ne voit point d'injustice en Israël ;
L'Eternel, son Dieu, est avec lui.
Il est son roi, l'objet de son allégresse.
**Dieu les a fait sortir d'Egypte,
Il est pour eux comme la vigueur du buffle.
-^L'enchantement ne peut rien contre Jacob,
Ni la divination contre Israël ;
Au temps marqué, il sera dit à Jacob et à Israël
Quelle est l'œuvre de Dieu.
^••C'est un peuple qui se lève comme une lionne,
Et qui se dresse comme un lion ;
Il ne se couche point jusqu'à ce qu'il ait dévoré la proie.
Et qu'il ait bu le sang des blessés.
180
NOMBRES. Chap.2S,ro-U,ii.
-4îalak dit à Balaam : Ne le maudis reauxet sept béliers. '"'Balak fit ce que
pas, mais du moins ne le bénis pas. Balaam avait dit, et il olIVit un taureau
"Balaam répondit, et dit à Balak : Ne et un bélier sur chaque autel,
t'ai-je pas parlé ainsi : Je ferai tout ce Cliap. A"A'/T'. 'Balaam vit que l'E-
(pic l'Eternel dira? -'Balak dit à Ba- ternel trouvait bon de bénir Israël, et
laam : Viens donc, je te mènerai dans il n'alla point, comme les autres fois,
un autre lieu ; peut-être Dieu trouvera- à la rencontre des enchantements;
t-il bon que de là tu me maudisses ce mais il tourna son visage du côté du
peuple. -^Balak mena Balaam sur le désert. ^Balaam leva les yeux, et vit
sommet du Peor, en regard du désert. Israël campé selon les tribus. Alors
'"Balaam dit à Balak : Bàtis-moi ici l'esprit de Dieu fut sur lui.
sept autels, et prépare-moi ici sept tau- ^Balaam prononça son oracle, etdit :
Parole de Balaam, fils de Beor,
Parole de l'homme qui a l'œil ouvert,
*Parole de celui qui entend les paroles de Dieu,
De celui qui voit la vision du Tout-Puissant,
De celui qui se prosterne et dont les yeux s'ouvrent.
^Qu'elles sont belles tes tentes, ô Jacob !
Tes demeures, ô Israël !
'Elles s'étendent comme des vallées.
Comme des jardins près d'un fleuve.
Comme des aloès que l'Eternel a plantés.
Comme des cèdres le long des eaux.
'L'eau coule de ses seaux,
Et sa demeure est fécondée par d'abondantes eaux.
Son roi s'élève au-dessus d'Affaer,
Et son royaume devient puissant.
*Dieu l'a fait sortir d'Egypte,
Il est pour lui comme la vigueur du buffle.
11 dévore les nations qui s'élèvent contre lui,
Il brise leurs os, et les abat de ses flèches.
'Il ploie les genoux, il se couche comme un lion, comme une lionne :
Qui le fera lever ?
Béni soit quiconque te bénira,
Et maudit soit quiconque te maudira !
'"La colère de Balak s'enflamma con- voyés : ''Quand Balak me donnerait sa
tre Balaam; il frappa des mains, et dit maison pleine d'argent et d'or, je ne
à Balaam : C'est pour maudire mes en- pourrais faire de moi-même ni bien ni
nemis que je t'ai appelé, et voici, tu mal contre l'ordre de l'Eternel; je ré-
lesas bénis déjà trois fois. "Fuis main- péterai cequedira l'Éternel ?'■* Etmain-
tenant, va-t'en chez toi ! J'avais dit tenant voici, je m'en vais vers mon
(|ue je te rendrais des honneurs, mais peuple. Viens, je t'annoncerai ce que
l'Eternel t'empêche de les recevoir, ce peuple fera à ton peuple dans la
'-Balaam répondit à Balak : Eh ! n'ai-jc suite des temps.
pas dit aux messagers que tu m'as en- '^Balaam prononçason oracle, etdit:
181
Chap.2i,i6-25.5. NOMBRES.
Parole de Balaam, fils de Beor,
Parole de l'homme qui a l'œil ouvert,
'^Parole de celui qui entend les paroles de Dieu,
De celui qui connaît les desseins du Très-Haut,
De celui qui voit la vision du Tout-Puissant.
De celui qui se prosterne et dont les yeux s'ouvrent.
'"Je le vois, mais non maintenant.
Je le contemple, mais non de près.
Un astre sort de Jacob,
Un sceptre s'élève d'Israël.
Il perce les flancs de Moab,
Et il abat tous les enfants de Seth.
**II se rend maître d'Edom,
Il se rend maître de Séir, ses ennemis.
Israël manifeste sa force.
'^ Celui qui sort de Jacob règne en souverain,
Il fait périr ceux qui s'échappent des villes.
-"Balaam vit Amalek. Il prononça son oracle, et dit :
Amalek est la première des nations.
Mais un jour il sera détruit.
-'Balaam vit les Kéniens. Il prononça son oracle, et dit :
Ta demeure est solide.
Et ton nid posé sur le roc.
"Mais le Kénien sera chassé.
Quand l'Assyrien t'emmènera captif.
-^Balaam prononça son oracle, et dit :
Hélas ! qui vivra après que Dieu l'aura établi ° ?
-■'Mais des navires viendront de Kittim,
Ils humilieront l'Assyrien, ils humilieront l'Hébreu;
Et lui aussi sera détruit.
"Balaam se leva, partit, et retourna fices de leurs dieux; et le peuple man-
chez lui. Balak s'en alla aussi de son gea, et se prosterna devant leurs dieux,
côté. 'Israël s'attacha à Baal-Peor, et la co-
lère de l'Éternel s'enflamma contre Is-
Idolâtrie dans les plaines de Moab. ^.j^gj ^L Éternel dit à Moïsc : Assemble
Chap.XXV. 'Israël demeurait à Sit- tous les chefs du peuple, et fais pendre
tim ; et le peuple commença à se livrer les cou])ables devant 1 Eternel en face
à la débauche avec les filles de Moab. du soleil, afin que la colère ardente de
^Elles invitèrent le peuple aux sacri- l'Eternel se détourne d'Israël. ^Moïse
a. Qui pourra subsister devant l'Assyrien, quand Dieu aura fondé sa puissance ?
182
NOMBRES.
Chap. 25,0-26,
13.
Nouveau dénombrement à la sortie du désert.
dit aux juges d'Israël : Que chacun de
vous tue ceux de ses gens qui se sont
attachés à Baal-Peor. Chap. XXVI. 'A la suite de cette
*Et voici, un homme des enfants plaie, l'Eternel dit à Moïse et à Éléa-
d'Israël vint et amena vers ses frères zar, fils du prêtre Aaron : ^Faites le
une Madianite, sous les yeux de Moïse dénombrement de toute l'assemblée
et sous les yeux de toute l'assemblée des enfants d'Israël, depuis l'âge de
des enfants d'Israël, tandis qu'ils pieu- vingt ans et au-dessus, selon les mai-
raient à l'entrée de la tente d'assigna- sons de leurs pères, de tous ceux d'Is-
tion. ^A cette vue, Phinées, fils d'Eléa- raël en état de porter les armes. ^Moïse
zar, fils du prêtre Aaron, se leva du et le prêtre Eléazar leur parlèrent dans
milieu de l'assemblée, et prit une lance les plaines de Moab, près du Jourdain,
dans sa main. *I1 suivit l'homme dis- vis-à-vis de Jéricho. Ils dirent : *0n
raël dans sa tente, et il les perça tous fera le dénombrement, depuis l'âge de
les deux, l'homme d'Israël, puis la vingt ans et au-dessus, comme l'Eter-
femme par le bas-ventre. Et la plaie
s'arrêta parmi les enfants d'Israël. 'Il
y en eut vingt-quatre mille qui mou-
rurent de la plaie.
'"L'Eternel parla à Moïse, et dit :
"Phinées, fils d'Eléazar, fils du prêtre
Aaron, a détourné ma fureur de des-
sus les enfants d'Israël, parce cju'il a
nel l'avait ordonné à Moïse et aux en-
fants d'Israël, cjuand ils furent sortis
du pays d'Egypte.
^Ruben, premier-né d'Israël.
Fils de Ruben : Ilénoc, de qui des-
cend la famille des Hénokites; Palhi,
de qui descend la famille des Palluites;
'Hetsron, de qui descend la famille des
été animé de mon zèle au milieu d'eux ; Hetsronites ; Garmi, de qui descend la
et je n'ai point, dans ma colère, con- famille des Carmites. 'Ce sont là les
sumé les enfants d'Israël. '-C'est pour- familles des Rubénites : ceux dont on
quoi tu diras que je traite avec lui une fit le dénombrement furent quarante-
alliance de paix. ''^Ce sera pour lui et trois mille sept cent trente. — "^Filsde
pour sa postérité après lui l'alliance Pallu : Eliab. 'Fils d'Éliab : Nemuel,
d'un sacerdoce perpétuel, parce qu'il Dathan et Abiram. C'est ce Dathan et
a été zélé pour son Dieu, et qu'il a fait cet Abiram, qui étaient de ceux que
l'expiation pour les enfants d'Israël. l'on convoquait à l'assemblée, et qui
'■"L'homme d'Israël, qui fut tué avec se soulevèrent contre Moïse et Aaron,
la Madianite, s'appelait Zimri, fils de dans l'assemblée de Koré, lors de leur
Salu; il était chef d'une maison pater- révolte contre l'Eternel. '"La terre ou-
nelle des Siméonites. '^La femme qui vrit sa bouche, et les engloutit avec
fut tuée, la Madianite, s'appelait Cozbi, Koré, quand moururent ceux qui s'é-
fille de Tsur, chef des peuplades issues taient assemblés, et que le feu consu-
d'une maison paternelle en Madian. ma les deux cent cinquante hommes :
'^L'Eternel parla à Moïse, et dit : ils servirentau peuple d'avertissement.
''Traite les Madianites en ennemis, et "Les fils de Koré ne moururent pas.
tuez-les; '*car ils se sont montrés vos '-Fils de Siméon, selon leurs fa-
ennemis, en vous séduisant par leurs milles : de Nemuel descend la famille
ruses, dans l'affaire de Peor**, et dans des Nemuélites; de Jamin, la famille
l'affaire de Cozbi, fille d'un chef de des Jaminites; de Jakin, lafamilledes
Madian, leur sœur, tuée le jour de la Jakinites; "de Zérach, la famille des
plaie qui eut lieu à l'occasion de Peor. Zérachites ; de Saul, la famille des Sau-
a. Peor, BaaI-Peor, voy, v. 3.
183
Chap. 26, li-ii.
NOMBRES.
lites. '*Ge sont là les familles des Si-
méonites : vingt-deux mille deux cents.
'^Fils de Gad, selon leurs familles :
de Tsephon descend la famille des Tse-
|)honites;de Haggi, la famille des Hag-
ffites; de Schuni, la famille des Schu-
nites ; "d'Ozni, la famille des Oznites ;
d'Éii, la famille des Érites; '"d'Arod,
la famille des Arodites; d'Areéli, la
famille des Areélites. '^Ce sont là les
famille des Jézerites ; Hélek, la famille
des Hélekites; ^'Asriel, la famille des
Asriélites; Sichem, la famille des Si-
chémites ; ^-Schemida, la famille des
Schemidaïtes ; Hépher, la famille des
Héphrites. '^Tselophchad, fils de Hé-
pher, n'eut point de fils, mais il eut des
filles. Voici les noms des filles de Tse-
lophchad : Machla, Noa, Hogla, Milca
et Thirtsa. ^^Ce sont là les familles de
familles des fils de Gad, d'après leur Manassé, d'après leur dénombrement :
dénombrement : quarante mille cinq
cents.
*'Fils de Juda : Er et Onan ; mais Er
et Onan moururent au pays de Canaan.
^"Voici les fils de Juda, selon leurs fa-
milles : de Schéla descend la famille
des Schélanites; de Pérets, la famille
desPéretsites;deZérach, la famille des
Zérachites. '-' Les fils de Pérets furent :
Hetsron, de qui descend la famille des
Hetsronites ; Hamul, de qui descend la
famille des Hamulites. ^*Ce sont là les
familles de Juda, d'après leur dénom-
brement : soixante-seize mille cinq
cents.
^^Fils d'issacar, selon leurs familles:
de Thola descend la famille des Tho-
laïtes ; de Puva, la famille des Puvites ;
"de Jaschub, la famille des Jaschubi-
tes; de Schimron, la famille des Schim-
ronites. '^Ce sont là les familles d'is-
sacar, d'après leur dénombrement :
soixante-quatre mille trois cents.
^^Fils deZabulon, selon leurs famil-
les : de Séred descend la famille des
Sardites; d'Élon, la famille des Eloni-
tes; deJahleel, la famille des Jahleéli-
tes. "Ce sont là les familles des Zabu-
lonites, d'après leur dénombrement :
soixante mille cinq cents.
^^Fils de Joseph, selon leurs famil-
les : Manassé et Ephraïm.
^^Fils de Manassé : de Makir descend
la famille des Makirites. — Makir en-
gendra Galaad. De Galaad descend la
famille des Galaadites. ^"Voici les fils
de Galaad : Jézer, de qui descend la
cinquante-deux mille sept cents.
^^ Voici les fils d'Ephraïm, selon leurs
familles : de Schutélach descend la fa-
mille des Schutalchites ; de Béker, la
famille des Bakrites ; de Thachan, la fa-
mille des Thachanites. — ^^Voici les
fils de Schutélach : d'Eran est descen-
due la famille des Eranites. ^'Ce sont
là les familles des fils d'Ephraïm, d'a-
près leur dénombrement : trente-deux
mille cinq cents.
Ce sont là les fils de Joseph, selon
leurs familles.
^■^Fils de Benjamin, selon leurs fa-
milles : de Bêla descend la famille des
Balites; d'Aschbel, la famille des Asch-
bélites; d'Achiram, la famille des Achi-
ramites; ^"de Schupham, la famille
des Schuphamites; de Hupham, la fa-
mille des Huphamites. — ''"Les fils de
Bêla furent : Ard et Naaman. D'Ard
descend la famille des Ardites ; de Naa-
man, la famille des Naamanites. '"Ce
sont là les fils de Benjamin, selon leurs
familles et d'après leur dénombre-
ment : quarante-cinq mille six cents.
*^ Voici les fils de Dan, selon leurs
familles : de Schucham descend la fa-
mille des Schuchamites. Ce sont là les
familles de Dan, selon leurs familles.
''^Total pour les familles des Schucha-
mites, d'après leur dénombrement :
soixante-quatre mill.e quatre cents.
''*Fils d'Aser, selon leurs familles :
de Jimna descend la famille des Jim-
nites; de Jischvi, la famille des Jisch-
vites; de Beria, la famille des Beriites.
184
NOMBRES.
Chap. 26. ks-27, 7.
— '^Des fils tle Beria descendent : de
I léber, la famille des Hébrites ; de Mal-
kiel, la famille des Malkiélites. *^Le
nom de la fdle d'Aser était Sérach. '''Ce
sont là les familles des fils d'Aser, d'a-
j)rès leur dénombrement : cinquante-
trois mille quatre cents.
"Fils de Nephthali, selon leurs fa-
milles : de Jahtseel descend la famille
desJahtseélites ; deGuni, la familledes
Gunites ; *Me Jetser, la famille des Jits-
rites ; de Schillem, la famille des Schil-
lémites. ^"Ce sont là les familles de
Nephthali, selon leurs familles et d'a-
près leur dénombrement : quarante-
cinq mille quatre cents.
^'Tels sont ceux des enfants d'Israël
dont on fit le dénombrement : six cent
un mille sept cent trente.
"L'Eternel parla à Moïse, et dit : ^^Le
pays sera partagé entre eux, pour être
leur propriété, selon le nombre des
noms. ^*A ceux qui sont en plus granil
nombre tu donneras une portion plus
grande, et à ceux qui sont en plus pe-
tit nombre tu donneras une portion
plus petite ; on donnera à chacun sa por-
tion d'après le dénombrement. ^^Mais
""Il naquit à Aaron : Nadab et Abihu,
Eléazar et Ithamar. ''' Nadab et Abihu
moururent, lorsqu'ils apportèrent de-
vant l'Eternel du feu étranger. *-Ccux
dont on fit le dénombrement, tous les
mâles depuis l'âge d'un mois et au-
dessus, furent vingt-trois mille. Ils ne
furent pas compris dans le dénombre-
ment des enfants d'Israël, parce qu'il
ne leur fut point donné de possession
au milieu des enfants d'Israël.
^'Tels sont ceux des enfants d'Israël
dont Moïse et le prêtre Eléazar firent
le dénombrement dans les plaines de
Moab, près du Jourdain, vis-à-vis de
Jéricho. "''Parmi eux, il n'y avait aucun
des enfants d'Israël dont Moïse et le
prêtre Aaron avaient fait le dénombre-
ment dans le désert de Sinaï. "^Car l'E-
ternel avait dit : Ils mourront dans le
désert, et il n'en restera pas un, excepté
Caleb, fils de Jephunné, et Josué, fils
de Nun.
Loi sur les liéritages.
Chap. XXVII. *Les filles de Tse-
lophchad, fils de Hépher, fils de Galaad ,
fils de Makir, fils de Manassé, des famil-
le partage du pays aura lieu par le sort; les de Manassé, fils de Joseph, et dont
ils le recevront en propriété selon les
noms des tribus de leurs pères. ^" C'est
par le sort que le pays sera partagé en-
tre ceux qui sont en grand nombre et
ceux qui sont en petit nombre.
"Voici les Lévites dont on fit le dé-
nombrement, selon leurs familles : de
Guerschon descend la famille des Guer-
schonites; de Kehath, la famille des
Rehathites; de Merari, la famille des
Merarites. — '^^ Voici les familles de
Lévi : la famille des Libnitcs, la famille
des Hébronites, la famille des Machli-
tes, la famille des Muschites, la famille
des Korites. Kehath engendra Amram.
"''Le nom de la femme d' Amram était
Jokébed, fille de Lévi, laquelle naquit
à Lévi, en Egypte ; elle enfanta à Am-
ram : Aaron, Moïse, etMarie, leur sœur.
les noms étaient Machla, Noa, Hogla,
Milca et Thirtsa, -s'approchèrent et se
présentèrent devant Moïse, devant le
prêtre Eléazar, et devant les princes
et toute l'assemblée, à l'entrée de la
tente d'assignation. Elles dirent : -'No-
tre père est mort dans le désert ; il n'é-
tait pas au milieu de l'assemblée de
ceux qui se révoltèrent contre l'Eter-
nel, de l'assemblée de Koré, mais il
est mort pour son péché, et il n'avait
point de fils. ''Pourquoi le nom de no-
tre père serait-il retranché du milieu
de sa famille, parce qu'il n'avait point
eu de fils? Donne-nous une possession
parmi les frères de notre père.
'^ Moïse porta la cause devant l'Eter-
nel. " Et l'Eternel dit à Moïse : ' Les filles
de Tselophchad ont raison. Tu leur
18.-)
Chap. 27,8-28,9.
NOMBRES.
donneras en héritage une possession gnité, afin que toute l'assemblée des
parmi les frères de leur père, et c'est enfants d'Israël l'écoute. ^'11 se pré-
à elles que tu feras passer l'héritage de sentera devant le prêtre Éléazar, qui
leur père. ^Xu parleras aux enfants consultera pour lui le jugement de l'u-
d'israël, et tu diras : Lorsqu'un homme rim" devant l'Éternel; et Josué, tous
mourra sans laisser de fils, vous ferez les enfants d'Israël avec lui, et toute
passer son héritage à sa fille. 'S'il n'a l'assemblée, sortiront sur l'ordre d'E-
point de fille, vous donnerez son héri- léazar, et entreront sur son ordre,
tage à ses frères. '"S'il n'a point de ^^Moïse fit ce que l'Eternel lui avait
frères, vous donnerez son héritage aux ordonné. 11 prit Josué, et il le plaça
frères de son père. "S'il n'y a point de devant le prêtre Eléazar et devant toute
frères de son père, vous donnerez son l'assemblée. -^11 posa ses mains sur lui,
héritage au plus proche parent dans sa et lui donna des ordres, comme l'Eter-
famille, et c'est lui qui le possédera, nel l'avait dit par Moïse.
Ce sera pour les enfants d'Israël une
loi et un droit, comme l'Eternel l'a or-
donné à Moïse.
Josué désigné comme successeur de Moïse.
'^L'Eternel dit à Moïse : Monte sur
cette montagne d'Abarim, et regarde
le pays que je donne aux enfants d'Is-
raël. *'Tu le regarderas ; mais toi aussi,
tu seras recueilli auprès de ton peuple.
Temps fijoês pour les sacrifices.
Chap. XXVIII. 'L'Éternel parla à
Moïse, et dit : -Donne cet ordre aux
enfants d'Israël, et dis-leur: Vous au-
rez soin de me présenter, au temps
fixé, mon offrande, l'aliment de mes
sacrifices consumés par le feu, et qui
me sont d'une agréable odeur.
^Tu leur diras : Voici le sacrifice con-
commeAaron, ton frère, a été recueilli, sumé par le feu, que vous offrirez à
'*parce que vous avez été rebelles à l'Eternel : chaque jour, deux agneaux
mon ordre, dans le désert de Tsin, lors
de la contestation de l'assemblée, et
que vous ne m'avez point sanctifié à
leurs yeux à l'occasion des eaux. Ce
sont les eaux de contestation, à Kadès,
dans le désert de Tsin.
d'un an sans défaut, comme holocauste
perpétuel. ■'Tu offriras l'un des agneaux
le matin, et l'autre agneau entre les
deux soirs, ^et, pour l'ofïrande, un
dixième d'épha de fleur de farine pé-
trie dans un quart de hin d'huile d'oli-
'^ Moïse parla à l'Eternel, et dit :'^ Que ves concassées.^ C'est l'holocauste per-
l'Eternel, le Dieu des esprits de toute pétuel, qui a été offert à la montagne
chair, établisse sur l'assemblée un de Sinaï; c'est un sacrifice consumé
homme ''qui sorte devant eux et qui par le feu, d'une agréable odeur à l'E-
entre devant eux, qui les fasse sortir ternel. ^La libation sera d'un quart de
et qui les fasse entrer, afin que l'assem- hin pour chaque agneau : c'est dans le
blée de l'Eternel ne soit pas comme lieu saint que tu feras la libation de
des brebis qui n'ont point de berger, vin à l'Eternel. ^Tu offriras le second
'^L'Eternel dit à Moïse : Prends Jo- agneau entre les deux soirs, avec une
sué, fils de Nun, homme en qui réside offrande et une libation, semblables à
l'esprit ; et tu poseras ta main sur lui. celles du matin ; c'est un sacrifice con-
'^Tu le placeras devant le prêtre Eléa- sumé par le feu, d'une agréable odeur
zar et devant toute l'assemblé, et tu à l'Éternel.
luidonnerasdesordressousleursyeux. 'Le jour du sabbat, vous offrirez
-"Tu le rendras participant de ta di- deux agneaux d'un an sans défaut, et.
a. i'rlni, voy. Ex. 28, 30.
186
NOMBRES.
Chap. iiS, to-29, fi.
pour l'ofTiande, deux dixièmes de fleur
lie f'nrine pétrie à l'huile, avec la liba-
tion. '"C'est l'holocauste du sabbat,
pour chaque sabbat, outre l'holocauste
perpétuel et la libation.
"Au commencement de vos mois,
vous offrirez en holocauste à l'Eternel
deux jeunes taureaux, un bélier, et sept
agneaux d'un an sans défaut; '-et,
comme offrande pour chaque taureau,
trois dixièmes de fleur de farine pétrie
à l'huile ; comme offrande pour le bé-
lier, deux dixièmes de fleur de farine
pétrie à l'huile ; "comme offrande pour
chaque agneau, un dixième de fleur de
farine pétrie à l'huile. C'est un holo-
causte, un sacrifice consumé parle feu,
d'une agréable odeur à l'Eternel. '*Les
libations seront d'un demi-hin de vin
pour un taureau, d'un tiers de hin pour
un bélier, et d'im quart de hin pour un
agneau. C'est l'holocauste du commen-
cement du mois", pour chaque mois,
])our tous les mois de l'année. '^On of-
frira à l'Eternel un bouc, en sacrifice
d'expiation, outre l'holocauste perpé-
tuel et la libation.
'^Le premier mois, le quatorzième
jour du mois, ce sera la Pàque de l'E-
ternel. ''Le quinzième jour de ce mois
sera un jour de fête. On mangera jien-
dant sept jours des pains sans levain.
'*Le premier jour, il y aura une sainte
convocation : vous ne ferez aucune
œuvre servile. '^Vous offrirez en holo-
causte à l'Eternel un sacrifice consumé
par le feu : deux jeunes taureaux, un
bélier, et sept agneaux d'un an sans
défaut. -"Vous y joindrez l'offrande de
fleur de farine pétrie à l'huile, trois
dixièmes pour un taureau, deux dixiè-
mes pour un bélier, ^'et un dixième
pour chacun des sept agneaux. -^Vous
offrirez un bouc en sacrifice d'expia-
tion, afin de faire pour vous l'expiation.
-'Vous offrirez ces sacrifices, outre l'ho-
a. Ou de la nouvelle lune : chaque mois coinineneait,
Penlecûte, après la moisson.
locauste du matin, qui est un holo-
causte perpétuel. **Vous les offrirez
chaque jour, pendant sept jours, com-
me l'aliment d'un sacrifice consumé
par le feu, d'une agréable odeur à l'E-
ternel. On lesoflrira, outre l'holocauste
perpétuel et la libation. ^''Le septième
jour, vous aurez une sainte convoca-
tion : Aous ne ferez aucune œuvre ser-
vile.
-* Le jour des prémices, où vous pré-
senterez à l'Eternel une offrande, à
votre fête des semaines*, vous aurez
une sainte convocation : vous ne ferez
aucune œuvre servile. "Vous offrirez
en holocauste, d'une agréable odeur à
l'Eternel, deux jeunes taureaux, un bé-
lier, et sept agneaux d'un an. -Wous
y joindrez l'offrande de fleur de farine
pétrie à l'huile, trois dixièmes pour
chaque taureau, deux dixièmes pour le
bélier, -^et un dixième pour chacun des
sept agneaux. '"Vous offrirez un bouc,
afin de faire pour vous l'expiation.
"Vous offrirez ces sacrifices, outre l'ho-
locauste perpétuel et l'offrande. Vous
aurez des agneaux sans défaut, et vous
joindrez les libations.
Chap. XXIX. ' Le septième mois, le
premier jour du mois, vous aurez une
sainte convocation : vous ne ferez au-
cune œuvre servile. Ce jour sera publié
parmi vous au son des trompettes.
-Vous offrirez en holocauste, d'une
agréable odeur à l'Éternel, un jeune
taureau, un bélier, et sept agneaux
d'un an sans défaut. 'Vous y joindrez
l'offrande de fleur de farine pétrie à
l'huile, trois dixièmes pour le taureau,
deux dixièmes pour le bélier, ''et un
dixième pour chacun des sept agneaux.
^Vous offrirez un bouc en sacrifice d'ex-
piation, afin de faire pour vous l'expia-
tion. ^Vous offrirez ces sacrifices, ou-
tre l'holocauste et l'offrande de chaque
mois, l'holocauste perpétuel et l'of-
chcz les Israélites, avec la nouvelle lune.
b. Ou de
187
Chap. 2.9, 7-36.
NOMBRES.
frande, et les libations qui s'y joignent,
d'après les règles établies. Ce sont des
sacrifices consumés par le feu, d'une
agréable odeur à l'Eternel.
"Le dixième jour de ce septième
mois, vous aurez une sainte convoca-
tion, et vous humilierez vos âmes :
vous offrirez onze taureaux, deux bé-
liers, et quatorze agneaux d'un an sans
défaut, ^'avec l'offrande et les liba-
tions pour les taureaux, les béliers et
les agneaux, selon leur nombre, d'a-
près les règles établies. *^Vous offri-
rez un bouc en sacrifice d'expiation.
vous ne ferez aucun ouvrage. *Vous outre l'holocauste perpétuel, l'offrande
offrirez en holocauste, d'une agréable
odeur à l'Eternel, un jeune taureau, un
bélier, et sept agneaux d'un an sans
défaut. 'Vous y joindrez l'offrande do
fleur de farine pétrie à l'huile, trois
dixièmes pour le taureau, deux dixiè-
mes pour le bélier, '"et un dixième
pour chacun des sept agneaux. " Vous
offrirez un bouc en sacrifice d'expia-
tion, outre le sacrifice des expiations,
l'holocauste perpétuel et l'offrande, et
les libations ordinaires.
'^Le quinzième jour du septième
mois, vous aurez une sainte convoca-
tion : vous ne ferez aucune œuvre ser-
vile. Vous célébrerez une fête en
l'honneur de l'Eternel, pendant sept
jours. '^Vous offrirez en holocauste un
sacrifice consumé par le feu, d'une
agréable odeur à l'Eternel : treize jeu-
nes taureaux, deux béliers, et quatorze
agneaux d'un an sans défaut. "Vous a*
joindrez l'offrande de fleur de farine
pétrie à l'huile, trois dixièmes pour
chacun des treize taureaux, deux di-
xièmes pour chacun des deux béliers,
'^et un dixième pour chacun des qua-
torze agneaux. **Vous offrirez un bouc
en sacrifice d'expiation, outre l'holo-
causte perpétuel, l'offrande et la liba-
et la libation. — -''Le quatrième jour,
vous offrirez dix taureaux, deux bé-
liers, et quatorze agneaux d'un an sans
défaut, ^■'avec l'offrande et les libations
pour les taureaux, les béliers et les
agneaux, selon leur nombre, d'après
les règles établies. -''Vous offrirez un
bouc en sacrifice d'expiation, outre
l'holocauste perpétuel, l'offrande et la
libation. — -^Le cinquième jour, vous
offrirez neuf taureaux, deux béliers,
et quatorze agneaux d'un an sans dé-
faut, "avec l'offrande et les libations
pour les taureaux, les béliers et les
agneaux selon leur nombre, d'après
les règles établies. -*Vous offrirez un
bouc en sacrifice d'expiation, outre
l'holocauste perpétuel, l'offrande et la
libation. — ^'Le sixième jour, vous
offrirez huit taureaux, deux béliers et
quatorze agneaux d'un an sans défaut,
^"avec l'offrande et les libations j^our
les taureaux, les béliers et les agneaux,
selon leur nombre, d'après les règles
établies. ^' Vous offrirez un bouc en sa-
crifice d'expiation, outre l'holocauste
perpétuel, l'offrande et les libations.
— ■'-Le septième jour, vous offrirez
sept taureaux, deux béliers, et qua-
torze agneaux d'un an sans défaut.
tion. — ''Le second jour, vous offrirez ^'avec l'offrande et les libations pour
douze jeunes taureaux, deux béliers,
et quatorze agneaux d'un an sans dé-
faut, **avec l'offrande et les libations
pour les taureaux, les béliers et les
agneaux, selon leur nombre, d'après
les règles établies. ''Vous offrirez un
bouc en sacrifice d'expiation, outre
l'holocauste perpétuel, l'offrande et
les libations. — -"Le troisième jour,
les taureaux, les béliers et les agneaux,
selon leur nombre, d'après les règles
établies. ^*Vous offrirez un bouc en
sacrifice d'expiation, outre l'holocauste
perpétuel, l'offrande et la libation. —
^^Le huitième jour, vous aurez une
assemblée solennelle : vous ne ferez
aucune œuvre servile. '^Vous offrirez
en holocauste un sacrifice consumé
188
NOMBRES.
Chap.29.^-3Li.
par le feu, d'une agréable odeur à l'É-
ternel : un taureau, un bélier, et sept
agneaux d'un an sans défaut, '■'^avec
l'offrande et les libations pour le tau-
reau, le bélier et les agneaux, selon
leur nombre, d'après les règles éta-
blies, ^n^ous oftrirez un bouc en sacri-
fice d'expiation, outre l'holocauste
perpétuel, l'ofirande et la libation.
'^Tels sont les sacrifices que vous
olTrirez à ri<]ternel dans vos fêtes, ou-
tre vos holocaustes, vos offrandes et
vos libations, et vos sacrifices de pros-
périté, en accomplissement d'un vœu
ou en offrandes volontaires.
Chap. XXX. * Moïse dit aux enfants
d'Israël tout ce que l'Eternel lui avait
ordonné.
Loi sur les i'œii.r.
* Moïse parla aux chefs des tribus
des enfants d'Israël, et dit : Voici ce
que l'Eternel ordonne.
^Lorsqu'un homme fera un vœu à
l'Eternel, ou un serment pour se lier
par un engagement, il ne violera point
sa parole, il agira selon tout ce qui
est sorti de sa bouche.
^Lorsqu'une femme, dans sa jeu-
nesse et à la maison de son père, fera
un vœu à l'Eternel et se liera par un
engagement, ^et que son père aui'a
connaissance du vœu qu'elle a fait et
de l'engagement par lequel elle s'est
liée, — si son père garde le silence
envers elle, tout vœu qu'elle aura fait
sera valable, et tout engagement par
lequel elle se sera liée sera valable ;
"mais si son père la désapprouve le
jour où il en a connaissance, tous ses
vœux et tous les engagements par les-
quels elle se sera liée n'auront aucune
valeur; et l'Eternel lui pardonnera,
parce qu'elle a été désapprouvée de
son père.
' Lorsqu'elle seramariée, après avoir
fait des vœux ou s'être liée par une
parole échappée de ses lèvres, *etque
son mari en aura connaissance, — s'il
garde le silence envers elle le jour où
il en a connaissance, ses vœux seront
valables, et les engagements par les-
quels elle se sera liée seront valables ;
'mais si son mari la désapprouve le
jour où il en a connaissance, il annu-
lera le vœu qu'elle a fait et la parole
échappée de ses lèvres, par laquelle
elle s'est liée; et l'Eternel lui pardon-
nera.
'"Le vœu d'une femme veuve ou ré-
j)udiée, l'engagement quelconque par
lequel elle se sera liée, sera valable
pour elle.
" Lorsqu'une femme, dans la maison
de son mari, fera des vœux ou se liera
par un serment, *^et que son mari en
aura connaissance, — s'il garde le si-
lence envers elle et ne la désapprouve
pas, tous ses vœux seront valables, et
tous les engagementspar lesquels elle
se sera liée seront valables; "mais si
son mari les annule le jour où il en a
connaissance, tout vœu et tout enga-
gement sortis de ses lèvres n'auront
aucune valeur, son mari les a annulés ;
et l'Eternel lui pardonnera. "Son mari
peut ratifier et son mari peut annuler
tout vœu, tout serment par lequel elle
s'engage à mortifier sa personne. '^ S'il
garde de jour en jour le silence envers
elle, il ratifie ainsi tous les va^ux ou
tous les engagements par lesquels elle
s'est liée; il les ratifie, parce qu'il a
gardé le silence envers elle le jour où
il en a eu connaissance. '^Mais s'il les
annule après le jour où il en a eu con-
naissance, il sera coupable du péché
de sa femme.
''Telles sont les lois que l'Eternel
prescrivit à Moïse, entre un mari et sa
femme, entre un père et sa fille, lor.s-
qu'elle est dans sa jeunesse et à la
maison de son père.
Victoire sur les Madianites.
Chap. XXXI. ' L'Éternel parla à
189
Chap. c?/,?-?
?9.
NOMBRES.
Moïse, et dit : ^Venge les enfants d'Is-
raël sur les Madianites ; tu seras en-
suite recueilli auprès de ton peuple.
^Moïse parla au peuple, et dit: Equi-
pez d'entre vous des hommes pour
'* Voici, ce sont elles qui, sur la parole
de Balaam, ont entraîné les enfants
d'Israël à l'infidélité envers l'Éternel,
dans l'affaire de Peor"; et alors éclata
la plaie dans l'assemblée de l'Éternel.
l'armée, et qu'ils marchent contre Ma- ''Maintenant, tuez tout mâle parmi les
petits enfants, et tuez toute femme qui
a connu un homme en couchant avec
lui; '*mais laissez en vie pour vous
toutes les filles qui n'ont point connu
la couche d'un homme. '^Et vous, cam-
pez pendant sept jours hors du camp;
tous ceux d'entre vous qui ont tué
quelqu'un, et tous ceux qui ont tou-
hommes par tribu, et avec eux le fils ché un mort, se purifieront le troisième
dian, afin d'exécuter la vengeance de
l'Eternel sur Madian. ''Vous enverrez
à l'armée mille hommes par tribu, de
toutes les tribus d'Israël.
^On leva d'entre les milliers d'Israël
mille hommes par tribu, soit douze
mille hommes équipés pour l'armée.
^ Moïse envoya à l'armée ces mille
du prêtre Eléazar, Phinées, qui por-
tait les instruments sacrés et les trom-
pettes retentissantes. 'Ils s'avancèrent
contre Madian, selon l'ordre que l'E-
ternel avait donné à Moïse ; et ils
tuèrent tous les mâles. 41s tuèrent les
rois de Madian avec tous les autres,
Evi, Rékem, Tsur, Hur et Réba, cinq
rois de Madian ; ils tuèrent aussi par
l'épée Balaam, fils de Beor. *Les en-
fants d'Israël firent prisonnières les
femmes des Madianites avec leurs
petits enfants, et ils pillèrent tout leur
bétail, tous leurs troupeaux et toutes
leurs richesses. '"Ils incendièrent tou-
tes les villes qu'ils habitaient et tous
leurs enclos. "Ils prirent toutes les
dépouilles et tout le butin, personnes
et bestiaux ; '-et ils amenèrent les cap-
tifs, le butin et les dépouilles, à Moïse,
au prêtre Eléazar, et à l'assemblée des
enfants d'Israël, campés dans les plai-
nes de Moab, près du Jourdain, vis-à-
vis de .léricho.
''Moïse, le prêtre Eléazar, et tous
les princes de l'assemblée, sortirent
au-devant d'eux, hors du camp. '*Et
Moïse s'irrita contre les commandants
de l'armée, les chefs de milliers et les
chefs de centaines, qui revenaient de tant des personnes que des bœufs, des
l'expédition. '^11 leur dit: Avez-vous ânes et des brebis. ^^ Vous le prendrez
laissé la vie à toutes les femmes ? sur leur moitié, et tu le donneras au
a. Baal-Peor.
190
et le septième jour, eux et vos pri-
sonniers. -''Vous purifierez aussi tout
vêtement, tout objet de peau, tout
ouvrage de poil de chèvre et tout us-
tensile de bois.
-'Le prêtre Eléazar dit aux soldats
qui étaient allés à la guerre : Voici ce
qui est ordonné par la loi que l'Eternel
a prescrite à Moïse. ^^L'or, l'argent,
l'airain, le fer, l'étain et le plomb,
-'tout objet qui peut aller au feu, vous
le ferez passer par le feu pour le ren-
dre pur, mais c'est par l'eau de puri-
fication qu'il sera purifié. Tout ce qui
ne peut aller au feu, vous le ferez pas-
ser dans l'eau. -''Vous laverez vos vê-
tements le septième jour, et vous serez
purs; ensuite, vous pourrez entrer
dans le camp.
^^ L'Éternel dit à Moïse : ^«Fais, avec
le prêtre Eléazar et les chefs de mai-
sons de l'assemblée, le compte du
butin, de ce qui a été pris, personnes
et bestiaux. -'Partage le butin entre
les combattants qui sont allés à l'ar-
mée et toute l'assemblée. ^*Tu prélè-
veras sur la portion des soldats qui
sont allés à l'armée un tribut pour
l'Éternel, savoir : un sur cinq cents,
NOMBRES.
Chop. S1,30-S2,G.
prêtre I^léazar comme une offrande à
l'Eternel. ^"Et sur la moitié qui revient
aux enfants d'Israël tu prendras un
sur cinquante, tant des personnes que
des bœufs, des ânes et des brebis, de
tout animal ; et tu le donneras aux Lé-
vites, qui ont la garde du tabernacle
de l'Éternel.
*' Moïse et le prêtre Éléazar firent
ce que l'Eternel avait ordonné à Moïse.
'-Le butin, reste du ])illage de ceux
qui avaient fait partie de l'armée, était
de six cent soixante-quinze mille bre-
bis , ^'soixante- douze mille bœufs,
^*soixante-un mille ânes, ^^et trente-
deux mille personnes ou femmes qui
n'avaient point connu la couche d'un
homme. — '^La moitié, formant la
part de ceux qui étaient allés à l'ar-
mée, fut de trois cent trente-sept mille
cinq cents brebis, ''dont six cent
soixante-quinze pour le tribut à l'E-
ternel; 'Hrente-six mille bœufs, dont
soixante-douze pour le tribut à l'Eter-
nel ; '^trente mille cinq cents ânes,
dont soixante-un pour le tribut à l'E-
ternel ; *"et seize mille jiersonnes, dont
trente-deux pour le tribut à l'Éternel.
■"Moïse donna au prêtre Eléazar le
tribut réservé comme offrande à l'E-
ternel, selon ce que l'Éternel lui avait
ordonné. — ''^La moitié qui revenait
aux enfants d'Israël, séparée par Moïse
de celle des hommes de l'armée, "et
formant la part de l'assemblée, fut de
trois cent trente-sept mille cinq cents
brebis , " trente - six mille bœufs ,
"Hrente mille cinq cents ânes, ■'^et
seize mille personnes. "Sur cette moi-
tié qui revenait aux enfants d'Israël,
Moïse prit un sur cinquante, tant des
personnes que des animaux; et il le
donna aux Lévites, qui ont la garde du
tabernacle de l'Éternel, selon ce que
l'Éternel lui avait ordonné.
**Les commandants des milliers de
l'armée, les chefs de milliers et les
chefs de centaines, s'approchèrent de
Moïse, ^'■'et lui dirent : Tes serviteurs
ont fait le compte des soldats qui
étaient sous nos ordres, et il ne man-
(|uepas un hommed'entrenous. '^''Nous
apportons, comme offrande à l'Eter-
nel, chacun les objets d'or que nous
avons trouvés, chaînettes, bracelets,
anneaux, j)cndants d'oreilles et col-
liers, afin de faire pour nos personnes
l'expiation devant l'Eternel. ^' Moïse
et le prêtre Éléazar reçurent d'eux
tous ces objets travaillés en or. '^-Tout
l'or, que les chefs de milliers et les
chefs de centaines présentèrent à l'É-
ternel en offrande par élévation, pesait
seize mille sept cent cinquante sicles.
^'Les hommes de l'armée gardèrent
chacun le butin qu'ils avaient fait.
"Moïse et le prêtre Éléazar prirent l'or
des chefs de milliers et des chefs de
centaines, et l'apportèrent à la tente
d'assignation, comme souvenir pour
les enfants d'Israël devant l'Éternel.
Le pays de Galaad accordé aux tribus de Gad
et de Ruben.
Chap. XXXII. ' Les fils de Ruben
et les fils de Gad avaient une quantité
considérable de troupeaux, et ils vi-
rent que le pays de 'Jaezer et le pays
de Galaad étaient un lieu propre pour
des troupeaux. -Alors les fils de Gad
et les fils de Ruben vinrent auprès de
Moïse, du prêtre Éléazar et des prin-
ces de l'assemblée, et ils leur dirent :
'Atharoth, Dibon, Jaezer, Nimra, Hes-
bon, Élealé, Sebam, Nebo et Beon,
^ce pays que l'Éternel a frappé devant
l'assemblée d'Israël est un lieu propre
pour des troupeaux, et tes serviteurs
ont des troupeaux. ^Ils ajoutèrent : Si
nous avons trouvé grâce à tes yeux,
que la possession de ce pays soit ac-
cordée à tes serviteurs, et ne nous
fais point passer le Jourdain.
^ Moïse répondit aux fils de Gad et
aux fils de Ruben : Vos frères iront-ils
à la guerre, et vous, resterez-vous ici?
191
Chap. 32,1-32.
NOMBRES.
^Pourquoi voulez-vous décourager les Jourdain, ni plus loin, puisque nous
enfants d'Israël de passer dans le pays aurons notre héritage de ce côté-ci du
cjue l'Eternel leur donne ? ^Ainsi firent Jourdain, à l'orient,
vos pères, quand je les envoyai de ■'"Moïse leur dit : Si vous faites cela,
Kadès-Barnéa pour examiner le pays, si vous vous armez pour combattre
^Ils montèrent jusqu'à la vallée d'Esch- devant l'Eternel, -' si tous ceux de vous
col, et, après avoir examiné le pays, qui s'armeront passent le Jourdain
ils découragèrent les enfants d'Israël devant l'Eternel jusqu'à ce qu'il ait
d'aller dans le pays que l'Eternel leur chassé ses ennemis loin de sa face,
donnait. '"La colère de l'Eternel s'en- ^"^et si vous revenez seulement après
flamma ce jour-là, et il jura en disant: que le pays aura été soumis devant
''Ces hommes qui sont montés d'E- l'Eternel, — vous serez alors sans re-
gypte, depuis l'âge de vingt ans et au- proche vis-à-vis de l'Eternel et vis-à-
dessus, ne verront ])oint le pays que vis d'Israël, et cette contrée-ci sera
j'ai juré de donner à Abraham, à Isaac votre propriété devantl'Éternel. -'Mais
et à Jacob, car ils n'ont pas suivi plei- si vous ne faites pas ainsi, vous péchez
nement ma voie, '-excepté Caleb, fds contre l'Eternel; sentez votre péché,
de Jephunné, le Kenizien, et Josué, quand il vous atteindra. ^''Construisez
fds de Nun, cjui ont pleinement suivi des villes pour vos petits enfants et
la voie de l'Eternel. ''La colère de des parcs pour vos troupeaux, et faites
l'Éternel s'enflamma contre Israël, et ce que votre bouche a déclaré,
il les fit errer dans le désert pendant ^^Les fils de Gad et les fils de Ruben
quarante années, jusqu'à l'anéantisse- dirent à Moïse : Tes serviteurs feront
ment de toute la génération qui avait ce que mon seigneur ordonne. **Nos
fait le mal aux yeux de l'Eternel. '*Et petits enfants, nos femmes, nos trou-
voici, vous prenez la jilace de vos pè- peaux et tout notre bétail, resteront
res comme des rejetons d'hommes dans les villes de Galaad ; "et tes ser-
pécheurs, pour rendre la colère de viteurs, tous armés pour la guerre,
l'Eternel encore plus ardente contre iront combattre devant l'Eternel, com-
Israël. '^Car, si vous vous détournez me dit mon seigneur.
de lui, il continuera de laisser Israël ^"^ Moïse donna des ordres à leur su-
au désert, et vous causerez la perte de jet au prêtre Éléazar, à Josué, fils de
tout ce peuple. Nun, et aux chefs de famille dans les
'*Ils s'approchèrent de Moïse, et ils tribusdesenfantsd'Israël. -'Il leurdit:
dirent: Nous construirons ici des parcs Si les fils de Gad et les fils de Ruben
pour nos troupeaux et des villes pour passent avec vous le Jourdain, tous
nos petits enfants; '"puis nous nous armés pour combattre devant l'Eter-
équiperons en hâte pour marcher de- nel, et que le pays soit soumis devant
vaut les enfants d'Israël, jusqu'à ce vous, vous leur donnerez en propriété
que nous les ayons introduits dans le la contrée de Galaad. '"Mais s'ils ne
lieu qui leur est destiné; et nos petits marchent point en armes avec vous,
enfants demeureront dans les villes qu'ils s'établissent au milieu de vous
fortes, à cause des habitants du pays, dans le pays de Canaan.
**Nous ne retournerons point dans nos "Les fils de Gad et les fils de Ruben
maisons, avant que les enfants d'Is- répondirent : Nous ferons ce que l'E-
raël aient pris possession chacun de ternel a dit à tes serviteurs. ''Nous
son héritage; "et nous ne possède- passerons en armes devant l'Eternel
rons rien avec eux de l'autre côté du au pays de Canaan ; mais que nous pos-
192
NOMBRES.
Chap. 32,33— 3 3, 76.
sédions notre héritage de ce côté-ci vée", à la vue de tous les Egyptiens,
du Jourdain. ''Et les Egyptiens enterraient ceux que
^'Moïse donna aux fds de Gad et aux l'Eternel avait frappés parmi eux, tous
fds de Ruben, et à la moitié de la tribu les premiers-nés; l'Eternel exerçait
de Manassé, fds de Joseph, le royaume aussi desjugementscontre leurs dieux,
de Sihon, roi des Amoréens, et le ^Les enfants d'Israël partirent de
royaume d'Og, roi de Basan, le pays Ramsès, et campèrent à Succoth. *Ils
avec ses villes, avec les territoires des jiartirent de Succoth, et campèrent à
villes du pays tout alentour. l^tham, ([ui est à l'extrémité du désert.
^^Les fils de Gad bâtirent Dibon, "Ils partirent d'Etham, se détournè-
Athai'oth, Aroër, ^^Athroth-Schophan, rentvers Pi-Hahiroth, vis-à-vis de Baal-
Jaezer, Jogbeha,^'^Beth-NimraetBeth- Tscphon, et campèrent devant Migdol.
Haran, villes fortes, et ils firent des ^IIs partirent de devant Pi-IIahiroth,
parcs pour les troupeaux.
''Les fds de Ruben bâtirent Ilesbon,
Elealé et Rirjathaïm, ^*Nebo et Baal-
et passèrent au milieu de la mer dans
la direction du désert; ils firent trois
journées de marche dans le désert
Meon, dont les noms furent changés, d'Etham, et campèrent à Mara. 'Ils
et Sibma, et ils donnèrent des noms ])artirentde Mara, etarrivèrentà Elim ;
aux villes qu'ils bâtirent. il y avait à Elim douze sources d'eau
''Les fils de Makir, fils de Manassé, et soixante-dix palmiers : ce fut là
marchèrent contre Galaad, et s'en em- qu'ilscampèrent."'Ilspartircntd'Elim,
parèrent; ils chassèrent les Amoréens, et campèrent près de la mer Rouge,
qui y étaient. ^''Moïse donna Galaad "Ils partirent de la mer Rouge, et cam-
à Makir, fils de Manassé, qui s'y éta- pèrent dans le désert de Sin. '-Ils par-
blit. '" Jaïr, fils de Manassé, se mit en tirent du désert de Sin, et campèrent
marche, prit les bourgs, et les appela â Dophka. "Ils partirent de Dophka,
bourgs de Jaïr. ''^Nobach se mit en et campèrent à Alusch. '•'Ils partirent
marche, prit Kenath avec les villes de d'Alusch, et campèrent à Rephidim,
sonressort, etl'appelaNobach, d'après où le peuple ne trouva point d'eau à
son nom. boire. "Ils partirent de Rephidim, et
campèrent dans le désert de Sinaï.
'*Ils partirent du désert de Sinaï, et
campèrent à Ribroth-Hattaava. "Ils
partirent de Ribroth-Hattaava, et cam-
pèrent à Ilatséroth. '*Ils partirent de
Chap. XXXIII. 'Voici les stations Ilatséroth, etcampèrentàRilhma. "Ils
des enfants d'Israël, qui sortirent du partirent de Rithma, et campèrent à
pays d'Egypte, selon leurs corps d'ar- Rimmon-Pérets. ^'Ilspartirentde Rim-
Marclies et stations des Israélites depuis leur
sortie d'Kgypte jusqu'à leur arrivée dans les
plaines de Moab.
mée, sous la conduite de Moïse et
d'Aaron. -Moïse écrivit leurs marches
de station en station, d'après l'ordre
de l'Eternel. Et voici leurs stations,
selon leurs marches.
3
mon-Pérets, et campèrent à Libna.
-'Ils partirent de Libna, et campèrent
à Rissa. -'Ils partirent de Rissa, et
campèrent à Rehélatha. *'Ils partirent
de Rehélatha, et campèrent à la mon-
Ils partirent de Ramsès le premier tagne de Schapher. -^Ils partirent de
niois, le quinzième jour du premier la montagne de Schapher, et campè-
mois. Le lendemain de la Pâque, les rent à Ilarada. "Ils partirent de Ilara-
enfants d'Israël sortirent la main le- da, et campèrent à Makhéloth. -'Ils
a. C'est-à-dire, ouvertement.
193
13
Chap. f3 3, -27-34,:
NOMBRES.
partirent de Makhéloth, et campèrent
à Tahath. ^"lls partirent de Tahath, et
campèrent à Tarach. ^*Ils partirent de
Tarach, et campèrent à Mithka. -^Ils
partirent de Mithka, et campèrent à
Hasclimona. ''"Ils partirent de Hasch-
mona, et campèrent à Moséroth. ^'Ils
partirent de Moséroth, et campèrent à
Bené-Jaakan. ^-Ils partirent de Bené-
Jaakan, et campèrent à Hor-Guidgad.
^^Ils partirent de Hor-Guidgad, et cam-
pèrent à Jothbatha. ^*Ils partirent de
Jothbatha, et campèrent à Abrona. '^Ils
partirent d'Abrona, et campèrent à
Etsjon-Guéber.^'' Ils partirent d'Etsjon-
Guéber, et campèrent dans le désert
de Tsin : c'est Kadès.
^'Ils partirent de Kadès, et campè-
rent à la montagne de Hor, à l'extré-
mité du pays d'Edom. ''^Le prêtre Aa- ceux qui sont en plus grand nombre
vous donnerez une portion plus grande.
moth jusqu'à Abel-Sittim, dans les
plaines de Moab.
^"L'Eteinel parla à Moïse dans les
plaines de Moab, près du Jourdain,
vis-à-vis de Jéricho. 11 dit : ^' Parle aux
enfants d'Israël, et dis-leur : Lorsque
vous aurez passé le Jourdain et que
vous serez entrés dans le pays de Ca-
naan, ^Wous chasserez devant vous
tous les habitants du pays, vous dé-
truirez toutes leurs idoles de pierre,
vous détruirez toutes leurs images de
fonte, et vous détruirez tous leurs hauts
lieux. ^^Vous prendrez possession du
pays, et vous vous y établirez; car je
vous ai donné le pays, pour qu'il soit
votre propriété. ^"^Vous partagerez le
pays par le sort, selon vos familles A
ron monta sur la montagne de Hor
suivant l'ordre de l'Eternel ; et il y
mourut, la cjuarantième année après
la sortie des enfants d'Israël du pays
d'Egypte, le cinquième mois, le pre-
mier jour du mois. ^^Aaron était âgé de
cent vingt-trois ans, lorsqu'il mourut
sur la montagne de Hor. •'"Le roi d'A-
rad, Cananéen, qui habitait le midi du
pays de Canaan, apprit l'arrivée des
enfants d'Israël.
*'Ils partirent de la montagne de
Hor, et campèrent à Tsalmona. ■'-Ils
partirent de Tsalmona, et campèrent
à Punon. ''^Ils partirent de Punon, et
campèrent à Oboth. "Ils partirent d'O-
both, et campèrent à Ijjé-Abarim, sur
la frontière de Moab. "'^Ils partirent
d'Ijjé-Abarim, et campèrent à Dibon-
Gad. ''Mis partirent de Dibon-Gad, et
campèrent à Almon-Diblathaïm. "Ils
partirentd'Almon-Diblathaïm, et cam-
pèrent aux montagnes d'Abarim, de-
vant Nebo. "^Ils partirent des monta-
gnes d'Abarim, et campèrent dans les
plaines de Moab, près du Jourdain,
vis-à-vis de Jéricho. ■'Mis campèrent
près du Jourdain, depuis Beth-Jeschi-
et à ceux qui sont en plus petit nombre
vous donnerez une portion plus petite.
Chacun possédera ce qui lui sera échu
par le sort; vous le recevrez en pro-
|)riété, selon les tribus de vos pères.
^^Mais si vous ne chassez pas devant
vous les habitants du pays, ceux d'en-
tre euxque vous laisserez seront comme
des épines dans vos yeux et des aiguil-
lons dans vos côtés, ils seront vos en-
nemis dans le pays où vous allez vous
établir. ^*Et il arrivera que je vous
traiterai comme j'avais résolu de les
traiter.
Limites du pat/s de Canaan,
pour le partage.
Ordre
Chap. XYA7F. 'L'Eternel parla à
Moïse, et dit : ^ Donne cet ordre aux
enfants d'Israël, et dis-leur : Quand
vous serez entrés dans le pays de Ca-
naan, ce pays deviendra votre héri-
tage, le pays de Canaan,, dont voici les
limites.
^Le côté du midi commencera au
désert de Tsin, près d'Edom. Ainsi,
votre limite méridionale partira de
194
NOMBRES.
Chap. Si,;-S5,ô.
rcxtrcmitc de la mer Salée", vers l'o- '^ Voici les noms de ces hommes.
rient; *elle tournera au sud de la mon- Pour la tribu de .Juda : Caleb, fils de
tée d'Akrabbim, passera par Tsin, et Jephunné;
s'étendra jusqu'au midi de Kadès-Bar- -"pour la tribu des fds de Siméon :
néa ; elle continuera par Itatsar-Addar, Samuel, fds d'Ammihud ;
et passera vers Atsmon ; ^depuis Ats- -'pour la tribu de Benjamin : Klidad,
mon, elle tournera jusqu'au torrent fdsdeKislon;
d'Egypte, pour aboutir à la mer. -pour la tribu des fils de Dan : le
''Votre limite occidentale sera la prince Buki, fils de Jogli;
grande mer* : ce sera votre limite à ^^pour les fils de Joseph, — pour la
l'occident. tribu des fils de Manassé : le prince
"Voici quelle sera votre limite sep- Ilannicl, fils d'Ephod; — -'et pour la
tentrionale : à partir de la grande mer, tribu des fils d'Ephraïm : le prince
vous la tracerez jusqu'à la montagne Kemuel, fils de Schiphtan ;
de llor; ^depuis la montagne de Hor, -^pour la tribu des fils de Zabulon :
vous la ferez passer par Hamath, et le prince Elitsaphan, fils de Parnac ;
arriver à Tsedad ; ''elle continuera par -*pour la tribu des fils d'Issacar : le
Ziphron, pour aboutir à Hatsar-Enan : prince Paltiel, fils d'Azzan ;
ce sera votre limite au septentrion. *"pour la tribu des fils d'Aser : le
'"Vous tracerez votre limite orien- prince Ahihud, fils de Schelomi;
taledeHatsar-Énanà Schepham; "elle "pour la tribu des fils de Nephthali :
descendra de Schepham vers Ribla, à le prince Pedahel, fils d'Ammihud.
l'orient d'Aïn ; elle descendra, et s'é- -^Tels sont ceux à qui l'Eternel or-
tendra le long de la mer de Kinné- donna de partager le pays de Canaan
reth'', à l'orient; '-elle descendra en- entre les enfants d'Israël,
core vers le Jourdain, pour aboutir à
la mer Salée.
Tel sera votre pays, avec ses limites
tout autour.
"Moïse transmit cet ordre aux en-
fants d'Israël, et dit : c'est là le pays
que vous partagerez par le sort, etcj^ue
Villes léi'iliijiies. — Villes de refuge,
geiir du sari".
Le l'en-
Chap. XXXV. 'L'Eternel parla à
Moïse, dans les plaines de Moab, près
du Jourdain, vis-à-vis de, Jéricho. Il
dit : -Ordonne aux enfants d'Israël
l'Eternel a résolu de donner aux neuf d'accorder aux Lévites, sur l'héritage
tribus et à la demi-tribu. '■'Car la tribu qu'ils posséderont, des villes où ils
des fils de Ruben et la tribu des fils de puissent habiter. Vous donnerez aussi
Gad ont pris leur héritage, selon les aux Lévites une banlieue autour de ces
maisons de leurs pères; la demi-tribu villes, ^lls auront les villes pour y ha-
<le Manassé a aussi pris son héritage, biter; et les banlieues seront pour leur
'^Ces deux tribus et la demi-tribu ont bétail, pour leurs biens et pour tous
pris leur héritage en deçà du Jourdain, leurs animaux. ""Les banlieues des vil-
vis-à-vis de Jéricho, du côté de l'orient, les que vous donnerez aux Lévites au-
'^L'Eternel parla à Moïse, et dit : ront, à partir du mur de la ville et au
"Voici les noms des hommes qui par- dehors, mille coudées tout autour,
tageront entre vous le pays : le prêtre ^ Vous mesurerez, en dehors de la ville,
Eléazar, et Josué, fils de Nun. "*Vous deux mille coudées pour lecôtéorien-
prendrez encore un prince de chaque tal, deux mille coudées pour le côté
tribu, pour faire le partage du pays. méridional, deux mille coudées pour
a. La mer Morte. b. La mer Méditerraiicc. c. Le lac de Génésaroth.
195
Ch
ap. oO, c-i8.
NOMBRES.
le côté occidental, et deux mille cou-
dées pour le côté septentrional. La
A'ille sera au milieu. Telles seront les
banlieues de leurs villes.
•^ Parmi les villes que vous donnerez
aux Lévites, il y aura six villes de re-
fuge où pourra s'enfuir le meurtrier,
et quarante-deux autres villes. 'Total
des villes que vous donnerez aux Lé-
vites : quarante-huit villes, avec leurs
banlieues. *Les villes que vous don-
nerez sur les propriétés des enfants
d'Israël seront livrées en plus grand
nombre par ceux qui en ont le plus, et
en plus petit nombre par ceux qui en
ont moins ; chacun donnera de ses
villes aux Lévites à proportion de l'hé-
ritage qu'il possédera.
''L'Eternel parla à Moïse, et dit :
'"Parle aux enfants d'Israël, et dis-leur :
Lorsque vous aurez passé le Jourdain
et que vous serez entrés dans le pays
de Canaan, "vous vous établirez des
villes qui soient pour vous des Ailles
de refuge, où pourra s'enfuir le meur-
trier qui aura tué quelqu'un involon-
tairement. *^Ces A'illes a^ous serA'iront
de refuge contre le vengeur du sang",
afin que le meurtrier ne soit point mis
à mort aA'ant d'avoir comparu devant
l'assembléepour être jugé. '^ Des villes
que vous donnerez, six seront pour
A^ous des villes de i-efuge. "Vous don-
nerez trois villes au delà du Jourdain,
et A'Ous donnerez trois villes dans le
pays de Canaan : ce seront des villes
de refuge. '^Ces six A'illes serviront de
refuge aux enfants d'Israël, à l'étran-
ger et à celui qui demeure au milieu
devons : là pourra s'enfuir tout homme
qui aura tué quelqu'un involontaire-
ment.
'*Si un homme frappe son prochain
avec un instrument de fer, et que la
mort en soit la suite, c'est un meur-
trier : le meurtrier sera puni de mort.
'^S'il le frappe, tenant à la main une
pierre qui puisse causer la mort, et que
la mort en soit la suite, c'est un meur-
trier : le meurtrier sera puni de mort.
'^S'il le frappe, tenant à la main un
instrument de bois qui puisse causer
la mort, et que la mort en soit la suite,
c'est un meurtrier : le meurtrier sera
puni de mort. "Le A'engeur du sang
fera mourir le meurtrier; quand il le
rencontrera, il le tuera. ^^ Si un homme
pousse son prochain par un mouA'e-
ment de haine, ou s'il jette quelque
chose sur lui aA^ec préméditation, et
que la mort en soit la suite, -'ou s'il le
frappe de sa main par inimitié, et que
la mort en soit la suite, celui qui a
frappé sera puni de mort, c'est un
meurtrier : le vengeur du sang tuera
le meurtrier, quand il le rencontrera.
-'Mais si un homme pousse son pro-
chain subitement et non par inimitié,
ou s'il jette quelque chose sur lui sans
préméditation, -^ou s'il fait tomber sur
lui par mégarde une pierre qui puisse
causer la mort, et que la mort en soit
la suite, sans qu'il ait de la haine con-
tre lui et qu'il lui cherche du mal,
-''voici les lois d'après lesquelles l'as-
semblée jugera entre celui qui a frappé
et le vensfeur du sans-. -^L'assemblée
délivrera le meurtrier de la main du
A'engeur du sang, et le fera retourner
dans la Aille de refuge où il s'était en-
fui. Il y demeurera jusqu'à la mort du
grand prêtre qu'on a oint de l'huile
sainte. ^^Si le meurtrier sort du terri-
toire de la A'ille de refuge où il s'est
enfui, -'et si le vengeur du sang le ren-
contre hors du territoire de la ville de
refuge et qu'il tue le meurtrier, il ne
sera point coupable de meurtre. -"Car
le meurtrier doit demeurer dans sa
ville de refuge jusqu'à la mort du grand
a. La t^engeance dri sarii^ était une coutume générale dans l'antir(uiti'. Quand un homme avait été tué, son
plus proche parent était tenu de poursuivre le meurtrier et de le luire périr ; ou lui donnait, chez les Hé-
breux, le nom de ^"c/ ou ^'en^etir (ht sajig.
196
NOMBRES.
C h ap . S 5, :"j- S 0, 13 .
prêtre ; et, après la mort dvi grand prê-
tre, il pourra retourner dans sa pro-
priété.
*^Voici des ordonnances de droit
pour vous et pour vos descendants ,
dans tous les lieux où a'Ous habiterez.
^"Si un homme tue quelqu'un, on
ôtera la vie au meurtrier, sur la dépo-
sition de témoins. Un seul témoin ne
suffira pas pour faire condamner une
personne à mort.
sera retranché de l'héritage de nos pè-
res et ajouté à celui de la tribu à la-
quelle elles appartiendront; ainsi sera
diminué l'héritage qui nous est échu
par le sort. ''Et quand viendra le ju-
bilé pour les enfants d'Israël, leur hé-
ritage sera ajouté à celui de la tribu à
laquelle elles appartiendront, et il sera
retranché de celui de la tribu de nos
pères.
^Moïse transmit aux enfants d'Israël
'Vous n'accepterez point de rançon les ordres de l'Eternel. Il dit : La tribu
pour la vie d'un meurtrier qui mérite des fils de Joseph a raison. "^ Voici ce
la mort, car il sera puni de mort. ^-Vous que l'Eternel ordonne au sujet des filles
n'accepterez point de rançon, c[ui lui de Tselophchad : elles se marieront à
permette de s'enfuir dans sa ville de qui elles voudront, pourvu qu'elles se
refuge, et de retourner habiter dans le marient dans une famille de la tribu de
pays après la mort du prêtre. '''Vous leurs pères. "Aucun héritage parmi les
ne souillerez point le pays où vous se- enfants d'Israël ne passera d'une tribu
rez, car le sang souille le pays ; et il ne à une autre tribu, mais les enfants d'Is-
sera fait pour le pays aucune expiation raël s'attacheront chacun à l'héritage
du sang qui y sera répandu que par le de la tribu de ses pères. '^Et toute fille,
sangdeceluiquiraurarépandu.''Wous possédant un héritage dans les tribus
ne souillerez point le pays où vous al- des enfants d'Israël, se mariera à quel-
lez demeurer, et au milieu duquel j'ha- qu'un d'une famille de la tribu de son
biterai ; car je suis l'Éternel, qui habite père, afin ([ue les enfants d'Israël pos-
au milieu des enfants d'Israël.
Défense aux filles qui héritent de se marier
hors de leurs tribus.
Chap. XXXYI. ' Les chefs de la fa-
mille de Galaad, fils de Makir, fils de
Manassé, d'entre les familles des fils
sèdentchacun l'héritage de leurs pères.
'Aucun héritage ne passera d'une tribu
à une autre tribu, mais les tribus des
enfants d'Israël s'attacheront chacune
à son héritage.
'"Les filles de Tselophchad se con-
formèrent à l'ordre que l'Eternel avait
donné à Moïse. "Machla, Thirtsa, Ilo-
de Joseph, s'approchèrent et parlèrent gla, Milca et Noa, filles de Tseloph-
devant Moïse et devant les princes, chad , se marièrent aux fils c!e leurs
chefs de famille des enfants d'Israël, oncles; '-elles se marièrent dans les
-Ils dirent : L'Éternel a ordonné à mon familles des fils de Manassé, fils de Jo-
seigneurdedonner le pays en héritage seph, et leur héritage resta dans la
par le sort aux enfants d'Israël. Mon tribu de la famille de leur père,
seigneur a aussi reçu de l'Éternel l'or- '•''Tels sont les commandements et
drc de donner l'héritage de Tseloph- les lois que l'Eternel donna par Moïse
chad, notre frère, à ses filles. 'Si elles aux enfants d'Israël, dans les plaines
se marient à l'un des fils d'une autre de Moab, près du Jourdain, vis-à-vis
tribu des enfants d'Israël, leurhéritage de Jéricho.
197
LE DEUTERONOME
SOUVENIRS ET EXHORTATIONS
{Chap. 1-li.)
D Uvreb à Kadès-Barnéa. — Rentrée dans le désert. — Retour à la frontière. ■ — Conquête du
pays de Silion. roi de Hesbon. — Conquête du pays d'Og, roi de Basan. — Le territoire con-
quis distribué aux Rubénitcs, auj- Gadites, et à la moitié de la tribu de Manassé.
Chap.I. * Voici les paroles que Moi- ^Dans ce temps-là, je vous dis : Je
se adressa à tout Israël, de l'autre côté ne puis pas, à moi seul, vous porter,
du Jourdain, dans le désert, dans la '"L'Eternel, votre Dieu, vous a multi-
plaine, vis-à-vis de Suplî, entre Paran, plies, et vous êtes aujourd'hui aussi
Tophel, Laban, Hatséroth et Di-Zahab. nombreux que les étoiles du ciel. '* Que
-Il y a onze journées depuis Horeb, par l'Eternel, le Dieu de vos pères, vous
le chemin de la montagne de Séir, jus- augmente mille fois autant, et qu'il
qu'à Kadès-Barnéa. ^Dans la quaran- vous bénisse comme il vous l'a pro-
tième année, au onzième mois, le pre- mis! '-Gomment jiorterais-je, à moi
mier du mois. Moïse parla aux enfants seul, votre charge, votre fardeau et vos
d'Israël selon tout ce que l'Eternel lui contestations? ''^Prenez dans vos tribus
avait ordonné de leur dire. ■'C'était des hommes sages, intelligents et con-
après qu'il eut battu Sihon , roi des nus, et je les mettrai à votre tête. '* Vous
Amoréens, qui habitait à Hesbon, et me répondîtes, en disant : Ce que tu
Og, roi de Basan, qui habitait à Ascii- proposes tie faire est une bonne chose,
taroth et à Édréi. ^De l'autre côté du '^Je pris alors les chefs de vos tribus,
Jourdain, dans le pays de Moab, Moïse des hommes sages et connus, et je les
commença à cxplicjuer cette loi, et dit : mis à votre tête comme chefs de mille,
''L'Éternel, notre Dieu, nous a parlé chefs de cent, chefs de cinquante, et
à Horeb, en disant : Vous avez assez chefs de dix, et comme ayant autorité
demeuré dans cette montagne. 'Tour- dans vos tribus. '^Je donnai, dans le
nez-vous, et partez; allez à la monta- même temps, cet ordre à vos juges :
gne des Amoréens et dans tout le voi- Écoutez vos frères, et jugez selon la
sinage,danslaplaine,surlamontagne, justice les différends de chacun avec
dans la vallée, dans le midi, sur la côte son frère ou avec l'étranger. '"Vous
de la mer, au pays des Cananéens et au n'aurez point égard à l'apparence des
Liban, jusqu'au grand fleuA'e, au fleuve personnes dans vos jugements; vous
d'Euphrate. ^Voyez, j'ai mis le pays écouterez le petit comme le grand ;
devant vous; allez, et prenez posses- vous ne craindrez aucun homme, car
sion du pays que l'Éternel a juré à vos c'est Dieu qui rend la justice. Et lors-
pères, Abraham, Isaac et Jacob, de que vous trouverez une cause trop dif-
donner à eux et à leur postérité après ficile , vous la porterez devant moi ,
eux. pour que je l'entende. '^C'est ainsi que
198
DEUTERONOME.
Chap. l.
19-
je vous prescrivis, dans ce temps-là,
tout ce que vous aviez à faire.
'^Nous partîmes d'Horeb, et nous par-
courûmes en entier ce grand et affreux
désert que vous avez vu; nous prîmes
le chemin de la monta<îne des Amo-
réens, comme l'Eternel, notre Dieu,
nous l'avait ordonné, et nous arrivâ-
mes à Radès-Barnéa.
-"Je vous dis : Vous êtes arrivés à la
montagne des Amoréens, que l'Eter-
nel, notre Dieu, nous donne. ^'Vois,
l'Éternel, ton Dieu, met le pays devant
toi; monte, prends-en possession,
comme te l'a dit l'Eternel, le Dieu de
tes pères; ne crains point, et ne t'et-
fraie point. ^'Vous vous approchâtes
tous de moi, et aous dîtes : Envoyons
des hommes devant nous, pour explo-
rer le pays, et pour nous faire un rap-
port sur le chemin par lequel nous y
monterons et sur les villes où nous ar-
riverons. -'Cet avis me parut bon; et parce qu'il a pleinement suivi la voie
qui marche devant vous, combattra lui-
même pour vous, selon tout ce qu'il a
fait pour vous sous vos yeux en Egypte,
^'puis au désert, où tu as vu que l'É-
ternel, ton Dieu, t'a porté comme un
homme porte son fds, pendant toute la
route que vous avez faite jusqu'à votre
arrivée en ce lieu. '-Malgré cela, vous
n'eûtes point confiance en l'Éternel,
votre Dieu, ''qui allait devant vous sur
la route pour vous chercher un lieu de
campement, la nuit dans un feu afin de
vous montrer le chemin où vous deviez
marcher, et le jour dans une nuée.
'* L'Éternel entendit le bruit de vos
paroles. Il s'irrita, et jura, en disant :
'^Aucun des hommes de cette généra-
tion méchante ne verra le bon pays
que j'ai juré de donner à vos pères,
"^excepté Galeb, fils de Jephunné; il le
verra, lui, et je donnerai à lui et à ses
enfants le pays sur lequel il a marché.
je piis douze hommes parmi vous, un
homme par tribu. -'Ils partirent, tra-
versèrent la montaone, et arrivèrent
jusqu'à la vallée d'Eschcol, qu'ils ex-
plorèrent. ^^ Ils prirent dans leurs mains
des fruits du pays, et nous les présen-
tèrent; ils nous firent un rapport, et di-
rent : C'est un bon pays, que l'Éternel,
notre Dieu, nous donne. '-^Mais vous ne
voulûtes point y monter, et vous fûtes
rebelles à l'ordre de l'Éternel, votre
Dieu. -'Vous murmurâtes dans vos
tentes, et vous dîtes : C'est parce que
l'Eternel nous hait, qu'il nous a fait
sortir du pays d'Egypte, afin de nous
livrer entre les mains des Amoréens et
de nous détruire. -*0ù monterions-
nous? Nos frères nous ont fait perdre
courage, en disant : C'est un peuple
plus grand et de plus haute taille que
nous; ce sont des villes grandes et
fortifiées jusqu'au ciel; nous y avons
même vu des enfants d'Anale. ^*Je vous
dis : Ne vous épouvantez pas, et n'ayez
])as peur d'eux. '"L'Éternel, votre Dieu,
de l'Eternel. '"L'Eternel s'irrita aussi
contre moi, à cause de vous, et il dit :
Toi non plus, tu n'y entreras point.
'Mosué, fils de Nun, ton serviteur, \
entrera; fortifie-le, car c'est lui qui
mettra Israël en possession de ce pays.
"Et vos petits enfants, dont vous avez
dit : Ils deviendront une proie! et vos
fils, qui ne connaissent aujourd'hui ni
le bien ni le mal, ce sont eux qui y en-
treront, c'est à eux que je le donnerai,
et ce sont eux qui le posséderont.
^"Mais vous, tournez-vous, et partez
pour le désert, dans la direction de la
mer Rouge.
*'Vous répondîtes, en me disant :
Nous avons péché contre l'Éternel ;
nous monterons et nous combattrons,
comme l'Éternel, notre Dieu, nous l'a
ordonné. Et aous ceignîtes chacun vos
armes, et vous fîtes le projet téméraire
de monter à la montagne. ** L'Éternel
me dit : Dis-leur : Ne montez pas et ne
combattez pas, car je ne suis pas au
milieu de vous ; ne vous faites pas bat-
199
Chap. 1, 'i3-2, 21.
DEUTERONOME.
tre par vos ennemis. ^^Je vous parlai,
mais vous n'écoutâtes point ; vous fûtes
rebelles à l'ordre de l'Eternel, et vous
montâtes audacieusement à la monta-
gne. ''*Alors les Amoréens, qui habi-
tent cette montagne, sortirent à votre
rencontre, et vous poursuivirent com-
me font les abeilles ; ils vous battirent
en Séir, jusqu'à Horma. ''^A votre re-
tour, vous pleurâtes devant l'Eternel ;
mais l'Eternel n'écouta point votre
voix, et ne vous prêta point l'oreille.
*^Vous restâtes â Kadès, où le temps
que vous y avez passé fut de longue
durée.
Chap. II. 'Nous nous tournâmes,
prîmes la direction du désert de Moab.
^L'Eternel me dit : N'attaque pas
Moab, et ne t'engage pas dans un com-
bat avec lui ; car je ne te donnerai
rien à posséder dans son pays : c'est
aux enfants de Lot que j'ai donné Ar°
en propriété. '"(Les Emim y habitaient
auparavant : c'était un peuple grand,
nombreux et de haute taille, comme
les Anakim. "Ils passaient aussi pour
être des Rephaïm*, de même que les
Anakim ; mais les Moabites les appe-
laient Emim. '-Séir était habité autre-
fois par les Horiens ; les enfants d'Esai'i
les chassèrent, les détruisirent devant
eux, et s'établirent à leurplace, comme
et nous partîmes pour le désert, par le l'a fait Israël dans le pays qu'il possède
chemin de la mer Rouge, comme l'É-
ternel me l'avait ordonné; nous suivî-
mes longtemps les contours de la mon-
tagne de Séir.
* L'Eternel me dit : ^ Vous avez assez
suivi les contours de cette montagne.
Tournez-vous vers le nord. •'Donne cet
et que l'Éternel lui a donné.) '^Mainte-
nant levez-vous, et passez le torrent
de Zéred.
Nous passâmes le torrent de Zéred.
'*Le temps que durèrent nos mar-
ches de Kadès-Barnéa au passage du
torrent de Zéred fut de trente -huit
ordre au peuple : Vous allez passer à ans, jusqu'à ce que toute la génération
la frontière de vos frères, les enfants des hommes de guerre eût disparu du
d'Esaû, qui habitent en Séir. Ils vous milieu du camp, comme l'Eternel le
craindront; mais soyez bien sur vos leur avait juré. '^ La main de l'Éternel
gardes. ^Ne les attaquez pas ; car je ne fut aussi sur eux pour les détruire du
vous donnerai dans leur pays pas même milieu du camp, jusqu'à ce qu'ils eus-
de quoi poser la plante du pied : j'ai sent disparu.
donné la montagne de Séir en pro-
priété â Ésaii. "Vous achèterez d'eux
à prix d'argent la nourriture que vous
mangerez, et vous achèterez d'eux à
prix d'argent même l'eau que vous boi-
rez. "Car l'Éternel, ton Dieu, t'a béni
dans tout le travail de tes mains, il a
connu ta marche dans ce grand désert.
'"Lorsque tous les hommes de guerre
eurent disparu par la mort du milieu
du peuple, '"l'Éternel me parla, et
dit : '*Tu passeras aujourd'hui la fron-
tière de Moab, à Ar, '^et tu approche-
ras des enfants d'Ammon. Ne les atta-
c{ue pas, et ne t'engage pas dans un
combat avec eux; car je ne te donne-
Voilâ quarante années que l'Éternel, rai rien â posséder dans le pays des
ton Dieu, est avec toi : tu n'as manqué enfants d'Ammon : c'est aux enfants
de rien. de Lot que je l'ai donné en propriété.
*Nous passâmes à distance de nos ^"(Ce pays passait aussi pour un pays
frères, les enfants d'Ésaii, qui habitent de Rephaïm; des Rephaïm y habi-
en Séir, et à distance du chemin de la taient auparavant, et les Ammonites
plaine, d'Élath et d'Etsjon-Guéber, les appelaient Zamzummim : -'c'était
puis nous nous tournâmes, et nous un peuplegrand, nombreux etde haute
a. Ar, principale ville des Moabites, descendants de Lot. b. Rephaïm, race de géants.
200
DEUTERONOME.
Ch
ap.
:^,^-3,,.
taille, comme les Anakim. L'Éternel et nous le battîmes, lui et ses fils, et
lesdétruisitdevantles Ammonites, qui tout son peuple. ^^Nous prîmes alors
les chassèrent et s'établirent à leur toutesses villes, et nous les dévouâmes
place. "C'est ainsi que fit l'Eternel pour par interdit, hommes, femmes et petits
les enfants d'Ésaû qui habitent en Séii
quand il détruisit les Horiens devant
eux; ils les chassèrent et s'établirent
à leur place, jusqu'à ce jour. -^Les
Avviens, qui habitaient dans des villa-
enfants, sans en laisser échapper un
seul. -^^ Seulement, nous pillâmes pour
nous le bétail et le butin des villes que
nous avions prises. ^"Depuis Aroër sur
les bords du torrent de l'Arnon, et la
ges jusqu'à Gaza, turent détruits par ville qui est dans la vallée, jusqu'à Ga-
les Gaphtorim, sortis de Gaphtor, qui laad, il n'y eut pas de ville trop forte
s'établirentàleurplace.)-'' Levez-vous, pour nous : l'Éternel, notre Dieu, nous
partez, et passez le torrent de l'Arnon. livra tout. '"Mais tu n'approchas point
Vois, je livre entre tes mains Sihon, du pays des enfants d'Ammon, de tou5
roide Hesbon, l'Amoréen, et son pays, les bords du torrent de Jabbok, des
Commence la conquête, fais-lui la
guerre! *^Je vais répandre dès aujour-
d'hui la frayeur et la crainte de toi sur
tous les peuples qui sont sous le ciel ;
et, au bruit de ta renommée, ils trem-
bleront et seront saisis d'angoisse à
cause de toi.
-^J'envoyai, du désert de Redémoth,
des messagers à Sihon, roi de Hesbon,
avec des paroles de paix. Je lui fis dire :
"Laisse-moi passer par ton pays; je
suivrai la grande route, sans m'écarter
ni à droite ni à gauche. "-*Tu me ven-
dras à prix d'argent la nourriture que
je mangerai, et tu me donneras à prix
d'argent l'eau que je boirai ; je ne ferai
que passer avec mes pieds. -^C'est ce
que m'ont accordé les enfants d'Ésaii
qui habitent en Séir, et les Moabites
qui demeurent à Ar. Accorde-le aussi,
jusqu'à ce que je passe le .Jourdain pour
entrer au pays que l'Eternel, notre
Dieu, nous donne. ^"Mais Sihon, roi de
Hesbon, ne voulut point nous laisser
passer chez lui; car l'Éternel, ton Dieu,
rendit son esprit inflexible et endurcit
son cœur, afin de le livrer entre tes
mains, comme tu le vois aujourd'hui.
"L'Eternel me dit : Vois, je te livre dès
maintenant Sihon et son pays. '-Sihon
sortit à notre rencontre, avec tout son
peuple, pour nous combattre à Jahats.
''L'Éternel, notre Dieu, nous le livra.
villes de la montagne, de tous les lieux
que l'Éternel, notre Dieu, t'avait dé-
fendu d'attaquer.
Chap. III. 'Nous nous tournâmes,
et nous montâmes par le chemin de
Basan. Og, roi de Basan, sortit à notre
rencontre, avec tout son peuple, pour
nous combattre à Édréi. -L'Éternel
me dit: Ne le crains point; car je le
livre entre tes mains, lui et tout son
peuple, et son pays; tu le traiteras
comme tu as traité Sihon, roi des Amo-
réens, qui habitait à Hesbon. 'Et l'É-
ternel, notre Dieu, livra encore entre
nos mains Og, roi de Basan, avec tout
son peuple; nous le battîmes, sans
laisser échapper aucun de ses gens.
"•Nous prîmes alors toutes ses villes,
et il n'y en eut pas une qui ne tombât
en notre pouvoir : soixante villes, toute
la contrée d'Argob, le royaume d'Og
en Basan. ^Toutes ces villes étaient
fortifiées, avec de hautes murailles,
des portes et des barres; il y avait
aussi des villes sans murailles, en
très grand nombre. "Nous les dévouâ-
mes par interdit, comme nous l'avions
fait à Sihon, roi de Hesbon; nous dé-
vouâmes toutes les villes par interdit,
hommes, femmes et petits enfants.
'Mais nous pillâmes pour nous tout le
bétail et le butin des villes.
**C'est ainsi que, dans ce temps-là,
201
Chnp. 3,
0-20.
DEUTERONOME.
nous conquîmes sur les deux rois des marcherez en armes devant les enfants
Amoréens le pays de l'autre côté du d'Israël. '^Vos femmes seulement, vos
Jourdain, depuis le torrent de l'Arnon petits enfants et vos troupeaux — je
jusqu'à la montagne de l'Hermon ^(les sais que vous avez de nombreux trou-
Sidoniens donnent à l'Hermon le nom peaux — ■ resteront dans les villes que
de Sirion, et les Amoréens celui de je vous ai données, ^"jusqu'à ce que
Senir), '"toutes les villes de la plaine, l'Eternel ait accordé du repos à vos
tout Galaad et tout Basan jusqu'à Salca frères comme à vous, et qu'ils possè-
et Édréi, villes du royaume d'Og en dent, eux aussi, le pays que l'Eternel,
Basan. "(Og, roi de Basan, était resté votre Dieu, leur donne de l'autre côté
seul de la race des Rephaïm. Voici, du Jourdain. Et vous retournerez cha-
son lit, un lit de fer, n'est-il pas à
Rabbath, ville des enfants d'Ammon ?
Sa longueur est de neuf coudées, et
sa largeur de quatre coudées, en cou-
dées d'homme.)
cun dans l'héritage que je vous ai
donné.
-'En ce temps-là, je donnai des or-
dres à Josué, et je dis : Tes yeux ont
vu tout ce que l'Eternel, votre Dieu, a
'^Nous prîmes alors possession de fait à ces deux rois : ainsi fera l'Éter-
ce pays. Je donnai aux Rubénites et nel à tous les royaumes contre lesquels
aux Gadites le territoire à partir d'A- tu vas marcher. ^^Ne les craignez
roër sur le torrent de l'Arnon et la point; car l'Eternel, votre Dieu, com-
moitié de la montagne de Galaad avec battra lui-même pour vous.
ses villes. '^Je donnai à la moitié de la -'En ce temps-là, j'implorai la mi-
tribu de Manassé le reste de Galaad et séricorde de l'Eternel, en disant : -''Sei-
tout le royaume d'Og en Basan : toute gneur Eternel, tu as commencé à mon-
la contrée d'Argob, avec tout Basan, trer à ton serviteur ta grandeur et ta
c'est ce qu'on appelait le pays des main puissante; car quel dieu y a-t-il,
Rephaïm. '*Jaïr, fils de Manassé, prit au ciel et sur la terre, qui puisse imi-
toute la contrée d'Argob jusqu'à la ter tes œuvres et tes hauts faits ?
frontière des Gueschuriens et des Maa- ^^ Laisse-moi passer, je te prie, laisse-
cathiens , et il donna son nom aux moi voir ce bon pays de l'autre côté
bourgs de Basan, appelés encore au- du Jourdain, ces belles montagnes et
jourd'hui bourgs de Jaïr. '^Je donnai le Liban. -'^Mais l'Eternel s'irrita con-
Galaad à Makir. '*Aux Rubénites et tre moi, à cause de vous, et il ne m'é-
aux Gadites je donnai une partie de conta point. L'Eternel me dit : C'est
Galaad jusqu'au torrent de l'Arnon, assez, ne me parle plus de cette affaire,
dont le milieu sert de limite, et jus- -'Monte au sommet du Pisga, porte
qu'au torrent de Jabbok, frontière des tes regards à l'occident, au nord, au
enfants d'Ammon; '''je leur donnai midi et à l'orient, et contemple de tes
encore la plaine, limitée par le Jour- yeux; car tu ne passeras pas ce Jour-
dain, depuis Kinnéreth jusqu'à la mer dain. -*Donne des ordres à Josué, for-
de la plaine, la mer Salée, au pied du tifie-le et affermis-le; car c'est lui qui
Pisga vers l'orient. marchera devant ce peuple, et qui le
'*En ce temps-là, je vous donnai mettra en possession du pays que tu
cet ordre" : L'Eternel , votre Dieu , verras.
vous livre ce pays, pour que vous le "Nous demeurâmes dans la vallée^
possédiez. Vous tous, soldats, vous vis-à-vis de Beth-Peor.
a. Cet ordre s'adresse aux Rubénites et aux Gadites.
202
DEUTERONOME.
Chap. A,
1-19.
Exiiorlation.
Chap. IV. 'Maintenant, Israël, ton Dieu, à Horeb, lorsque l'Eternel
écoute les lois et les ordonnances, me dit : Assemble auprès de moi le
que je vous enseigne. Mettez-les en peuple ! Je veux leur faire entendre
pratique, afin que vous viviez, et que mes paroles, afin qu'ils apprennent à
vous entriez en possession du pays me craindre tout le temps qu'ils vi-
que vous donne l'Éternel, le Dieu de vront sur la terre, et afin qu'ils les en-
vos pères. -Vous n'ajouterez rien à ce seignent à leurs enfants. "Vous vous
que je vous prescris, et vous n'en re- approchâtes et vous vous tîntes au pied
trancherez rien ; mais vous observerez de la montagne. La montagne était
les commandements de l'Éternel, vo- embrasée, et les flammes s'élevaient
tre Dieu, tels que je vous les prescris, jusqu'au milieu du ciel. Il y avait des
^Vos yeux ont vu ce que l'Éternel a ténèbres, des nuées, de l'obscurité,
fait à l'occasion de Baal-Peor : l'Éter- '-Et l'Éternel vous parla du milieu du
nel, ton Dieu, a détruit du milieu de feu; vous entendîtes le son des paro-
toi tous ceux qui étaient allés après les, mais vous ne vîtes point de figure.
Baal-Peor. *Et vous, qui vous êtes
attachés à l'Éternel, votre Dieu, vous
êtes aujourd'hui tous vivants.
^Voici, je vous ai enseigné des lois
et des ordonnances, comme l'Eternel,
mon Dieu, me l'a commandé, afin que
vous n'entendîtes qu'une voix. ''Il pu-
blia son alliance, qu'il vous ordonna
d'observer, les dix commandements;
et il les écrivit sur deux tables de
pierre.
'*En ce temps-là, l'Éternel me com-
vous les mettiez en pratique dans le manda de vous enseigner des lois et
pays dont vous allez prendre posses- des ordonnances, afin que vous les
sion. 'Vous les observerez et vous les
mettrez en pratique ; car ce sera là
votre sagesse et votre intelligence aux
yeux des peuples, qui entendront par-
ler de toutes ces lois et qui diront :
Cette grande nation est un peuple ab-
solument saae et intellig'ent !
mettiez en pratique dans le pays dont
vous allez prendre possession.
'^Puisque vous n'avez vu aucune fi-
gure le jour où l'Éternel vous parla du
milieu du feu, à Horeb, veillez attenti-
vement sur vos âmes, ?'de peur que
vous ne vous corrompiez et que vous
"Quelle est, en effet, la grande na- ne vous fassiez une image taillée, une
lion qui ait des dieux aussi proches que représentation de quelque idole, la fi-
l'Éternel, notre Dieu, l'est de vous, gure d'un homme ou d'une femme, ''la
toutes les fois que nous l'invoquons? figure d'un animal qui soit sur la terre,
*Et quelle est la grande nation qui ait la figure d'un oiseau qui vole dans les
des lois et des ordonnances justes, cieux, '*la figure d'une bête qui rampe
comme toute cette loi que je vous pré- sur le sol, la figure d'un poisson qui
sente aujourd'hui ? vive dans les eaux au-dessous de la
'■•Seulement, prends garde à toi et terre. '"Veille sur ton àme, de peur
veille attentivement sur ton àme, tous que, levant tes yeux vers le ciel, et
les jours de ta vie, de peur que tu n'ou- voyant le soleil, la lune et les étoiles,
blies les choses que tes yeux ont vues, toute l'armée des cicux, tu ne sois en-
et qu'elles ne sortentde ton cœur; en- traîné à te prosterner en leur présence
seigne-les à tes enfants et aux enfants et à leur rendre un culte : ce sont des
de tes enfants. '"Souviens-toi du jour choses que l'Éternel, ton Dieu, a don-
où tu le présentas devant l'Éternel, nées en partage à tous les peuples,
203
Cliap. i,
■iO-'iO.
DEUTERONOME.
sous le ciel tout entier. -"Mais vous,
l'Eternel vous a pris, et vous a fait sor-
tir de la fournaise de fer", de l'Egypte,
afin que vous fussiez un peuple qui lui
appartînt en propre, comme aous l'êtes
aujourd'hui. -'Et l'Eternel s'irrita con-
tre moi, à cause de vous ; et il jura que
je ne passerais point le Jourdain, et
que je n'entrerais point dans le bon
pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne
en héritage. -^Je mourrai donc en ce
pays-ci, je ne passerai point le Jour-
dain; mais vous le passerez, et vous
posséderez ce bon pays. -^Veillez sur
vous, afin de ne point mettre en oubli
l'alliance que l'Eternel, votre Dieu, a
traitée avec vous, et de ne point vous
faire d'image taillée, de représentation
quelconque, que l'Eternel, ton Dieu,
t'aitdéfendue. -^Gar l'Eternel, tonDieu,
est un feu dévorant, un Dieu jaloux.
-^Lorsque tu auras des enfants, et
des enfants de tes enfants, et que vous
serez depuis longtemps dans le pays,
si vous vous corrompez, si vous faites
des images taillées, des représenta-
tions de quoi que ce soit, si vous faites
ce qui est mal aux yeux de l'Eternel,
votre Dieu, pour l'irriter, — -^j'en
prends aujourd'hui à témoin contre
vous le ciel et la terre, — vous dispa-
raîtrez par une mort rapide du pays
dont vous allez prendre possession au
delà du Jourdain, vous n'y prolongerez
pas vos jours, car vous serez entière-
ment détruits. -'L'Eternel vous disper-
sera parmi les peuples, et vous ne res-
terez qu'un petit nombre au milieu des
nations où l'Eternel vous emmènera.
-^Et là, vous servirez des dieux, ou-
vrage de mains d'homme, du bois et
de la pierre, qui ne peuvent ni voir, ni
entendre, ni manger, ni sentir. *" C'est
de là aussi que tu chercheras l'Eternel,
ton Dieu, et que tu le trouveras, si tu
le cherches de tout ton cœur et de
toute ton àme.^°Au sein de ta détresse,
a. Figure exprimant les souffrances et les mauvais
toutes ces choses t'arriveront. Alors,
dans la suite des temps, tu retourne-
ras à l'Eternel, ton Dieu, et tu écou-
teras sa voix; ''car l'Eternel, ton Dieu,
est un Dieu de miséricorde, qui ne t'a-
bandonnera point et ne te détruira
point : il n'oubliera pas l'alliance de
tes pères, qu'il leur a jurée.
•'-Interroge les temps anciens qui
t'ont précédé, depuis le jour où Dieu
créa l'homme sur la terre, et d'une
extrémité du ciel à l'autre : y eut-il ja-
mais si grand événement, et a-t-on
jamais ouï chose semblable ? '^Fut-il
jamais un peuple qui entendît la voix
de Dieu parlant du milieu du feu,
comme tu l'as entendue, et qui soit
demeuré vivant ? ^■'Fut-il jamais un
dieu qui essayât de venir prendre à lui
une nation du milieu d'une nation, par
des épreuves, des signes, des miracles
et des combats, à main forte et à bras
étendu, et avec des prodiges de ter-
reur, comme l'a fait pour vous l'Eter-
nel, votre Dieu, en Egypte et sous vos
yeux ? ^^Tu as été rendu témoin de ces
choses, afin que tu reconnusses que
l'Eternel est Dieu, qu'il n'y en a point
d'autre. '^Du ciel, il t'a fait entendre
sa voix pour t'instruire; et, sur la terre,
il t'a fait voir son grand feu, et tu as
entendu ses paroles du milieu du feu.
^'11 a aimé tes pères, et il a choisi leur
postérité après eux ; il t'a fait lui-même
sortir d'Egypte par sa grande puis-
sance; '*il a chassé devant toi des na-
tions supérieures en nombre et en
force, pour te faire entrer dans leur
pays, pour t'en donner la possession,
comme tu le vois aujourd'hui. ''Sache
donc en ce jour, et retiens dans ton
cœur que l'Eternel est Dieu, en haut
dans le ciel et en bas sur la terre, et
qu'il n'y en a point d'autre. ''"Et ob-
serve ses lois et ses commandements
que je te prescris aujourd'hui, afin que
tu sois heureux, toi et tes enfants après
traitements subis par les Israélites en Egypte.
204
DEUTERONOME.
Cita p. i, n-5, 15.
loi, et que tu prolonges désormais tes
jours dans le pays que l'Eternel, ton
Dieu, te donne.
*' Alors Moïse choisit trois villes de
l'autre côté du Jourdain, à l'orient,
■•^afin qu'elles servissent de refuge au
meurtrier qui aurait involontairement
tué son prochain, sans avoir été aupa-
ravant son ennemi, et afin qu'il ])ùt
sauver sa vie en s'enfuyant dans l'une
de ces villes. ''^C'étaient : Betser, dans
le désert, dans la plaine, chez les Hu-
hénites; Ranioth, en Galaad, chez les
Gadites, et Golan, en Basan, chez les
Manassites.
Le Décalogue ".
"C'est ici la loi que présenta Moïse
aux entants d'Israël, ■'^'^'oici les pré-
ceptes, les lois et les ordonnances, que
Moïse prescrivit aux enfants d'Israël,
après leur sortie d'Egypte. ■'^C'étaitde
l'autre côté du Jourdain, dans la vallée,
vis-à-vis de Beth-Peor, au pays de Si-
llon, roi des Amoréens, qui habitait à
Hesbon, et qui fut battu par Moïse et
les enfants d'Israël, après leur sortie
d'Egypte. ■'"Ils s'emparèrent de son
pays et de celui d'Og, roi de Basan.
Ces deux i-ois des Amoréens étaient de
l'autre côté du Jourdain, à l'orient.
*^Leur territoire s'étendait depuis A-
roër sur les bords du torrent de l'Ar-
non jusqu'à la montagne de Sion qui
est rHermon, '''et il embrassait toute
la plaine de l'autre côté du Jourdain,
à l'orient, jusqu'à la mer de la plaine,
au pied du Pisga.
Chap. y. 'Moïse convoqua tout
Israël, et leur dit :
Écoute, Israël, les lois et les ordon-
nances, que je vous fais entendre au-
jourd'hui. Apprenez-les, et mettez-les
soigneusement en pratique.
^L'Eternel, notre Dieu, a traité avec
nous une alliance à Iloreb. ^Ge n'est
point avec nos pères que l'Eternel a
traité cette alliance; c'est avec nous,
(pii sommes ici aujourd'hui, tous vi-
vants. ■'L'Éternel vous parla face à face
sur la montagne, du milieu du feu. ^Je
me tins alors entre l'Éternel et a^ous,
pour vous annoncer la parole de l'P^ter-
nel ; car vous aviez peur du feu, et vous
ne montâtes point sur la montagne. Il
dit :
*Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai
fait sortir du pays d'Egypte, de la mai-
son de servitude.
'Tu n'auras jioint d'autres dieux de-
vant ma face.
*Tu ne feras point d'image taillée,
de représentation quelconque des cho-
ses qui sont en haut dans les cieux,
qui sont en bas sur la terre, et qui sont
dans les eaux plus bas que la terre.
n\i ne te prosterneras point devant
elles, et tu ne les serviras point; car
moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un
Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des
pères sur les enfants jusqu'à la troi-
sième et à la quatrième génération de
ceux qui me haïssent, '"et qui fais mi-
séricorde jusqu'à la millième généra-
tion à ceux qui m'aiment et qui gardent
mes commandements.
"Tu ne prendras point le nom de
l'Éternel, ton Dieu, en vain; car l'E-
ternel ne laissera point impuni celui
qui prendra son nom en vain.
'-Observe le jour du repos, pour le
sanctifier, comme l'Éternel, ton Dieu,
te l'a ordonné. '^Tii travailleras six
jours, et tu feras tout ton ouvrage.
'■• Mais le septième jour est le jour du
repos de l'Éternel, ton Dieu : lu ne fe-
ras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils,
ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta ser-
vante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni au-
cune de tes bêtes, ni l'étranger qui est
dans tes portes, afin que ton serviteur
et ta servante se reposent comme toi.
'^Tu te souviendras que tu as été es-
a. Voy. Exode 20.
205
Chap. 5, 16-6,3.
DEUTERONOME.
clave au pays d'Egypte, et que l'Éter-
nel, ton Dieu, t'en a fait sortir à main
forte et à bras étendu : c'est pourquoi
l'Éternel, ton Dieu, t'a ordonné d'ob-
server le jour du repos.
'* Honore ton père et ta mère, comme
l'Éternel, ton Dieu, te l'a ordonné, afin
que tes jours se prolongent et que tu
sois heureux dans le pays que l'Eter-
nel, ton Dieu, te donne.
"Tu ne tueras point.
'*Tu ne commettras pointd'adultère.
''Tu ne déroberas point.
^"Tu ne porteras point de faux té-
moignage contre ton prochain.
-'Tu ne convoiteras point la femme
de ton prochain ; tu ne désireras point
la maison de ton prochain , ni son
champ, ni son serviteur, ni sa servante,
ni son bœuf, ni son àne , ni aucune
chose qui appartienne à ton prochain.
^"Telles sont les paroles que pro-
nonça l'Eternel à haute voix sur la
montagne, du milieu du feu, des nuées
et de l'obscurité , et qu'il adressa à
toute votre assemblée, sans rien ajou-
ter. Il les écrivit sur deux tables de
pierre, qu'il me donna.
^^ Lorsque vous eûtes entendu la voix
du milieu des ténèbres, et tandis que
la montagne était toute en feu , vos
chefs de tribus et vos anciens s'appro-
chèrent tous de moi, ^■*et vous dîtes :
Voici, l'Éternel, notre Dieu, nous a
montré sa gloire et sa grandeur, et
nous avons entendu sa voix du milieu
du feu; aujourd'hui, nous avons vu que
Dieu a parlé à des hommes, et qu'ils
sont demeurés vivants. -'^Et mainte-
nant pourquoi mourrions-nous ? car ce
grand feu nous dévorera ; si nous con-
tinuons à entendre la voix de l'Éter-
nel, notre Dieu, nous mourrons. '-"Quel
est l'homme, en effet, qui ait jamais
entendu, comme nous, la voix du Dieu
notre Dieu ; tu nous rapporteras toi-
même tout ce que te dira l'Éternel,
notre Dieu ; nous l'écouterons, et nous
le ferons.
-^L'Éternel entendit les paroles que
vous m'adressâtes. Et l'Éternel me
dit : .J'ai entendu les paroles que ce
peuple t'a adressées : tout ce qu'ils ont
dit est bien. -'Oh ! s'ils avaient tou-
jours ce même coeur pour me craindre
et pour observer tous mes commande-
ments, afin qu'ils fussent heureux à
jamais, eux et leurs enfants ! ^"Va, dis-
leur : Retournez dans vos tentes. ^' Mais
toi, reste ici avec moi, et je te dirai
tous les commandements, les lois et
les ordonnances, que tu leur enseigne-
ras, afin qu'ils les mettent en pratique
dans le pays dont je leur donne la pos-
session. ^^Vous ferez avec soin ce que
l'Eternel, votre Dieu, vous a ordonné;
vous ne vous en détournerez ni adroite,
ni à gauche. ''^Vous suivrez entière-
ment la voie que l'Éternel, votre Dieu,
vous a prescrite, afin que vous viviez
et que vous soyez heureux , afin que
vous prolongiez vos jours dans le pays
dont vous aurez la possession.
L'observation des coinmandeincnts de l Eternel.
Chap. VI. 'Voici les commande-
ments, les lois et les ordonnances, que
l'Éternel, votre Dieu, a commandé de
vous enseigner, afin que vous les met-
tiez en pratique dans le pays dont vous
allez prendre possession; -afin que tu
craignes l'Éternel, ton Dieu, en obser-
vant, tous les jours de ta vie, toi, ton
fils, et le fils de ton fils, toutes ses lois
et tous ses commandements que je te
prescris, et afin que tes jours soient
prolongés. ^Tu les écouteras donc,
Israël , et tu auras soin de les mettre
en pratique, afin que tu sois heureux et
que vous multipliiez beaucoup, comme
vivant parlant du milieu du feu, et qui te l'a dit l'Éternel, le Dieu de tes pères,
soit demeuré vivant .■* "Approche, toi, en te promettant un pays où coulent
et écoute tout ce que dira l'Éternel, le lait et le miel.
206
DEUTERONOME.
C/uip. 0, k-7 , i.
^Écoute, Israël! L'Éternel, notre
Dieu, est le seul Eternel.
^Tu aimeras l'Eternel, ton Dieu, de
tout ton cœur, de toute ton àme et de
toute ta force. *Et ces commande-
ments, que je te donne aujourd'hui,
seront dans ton cœur. 'Tu les incul-
chassé tous tes ennemis devant toi,
comme l'Éternel l'a dit.
-"Lorsque ton fds te demandera un
jour : Que signifient ces préceptes, ces
lois et ces ordonnances, que l'Éternel,
notre Dieu, vous a prescrits? -'tu di-
ras à ton fds : Nous étions esclaves de
queras à tes enfants, et tu en parleras Pharaon en Egypte, et l'Éternel nous
quand tu seras dans ta maison, quand a fait sortir de l'Egypte par sa main
tu iras en voyage, quand tu te couche-
ras et quand tu te lèveras. *Tu les liei'as
comme un signe sur tes mains, et us
seront comme des fronteaux entre tes
yeux. 'Tu les écriras sur les poteaux
de ta maison et sur tes portes.
'"L'Éternel, ton Dieu, te fera entrer
dans le pays qu'il a juré à tes pères, à
Abraham, à Isaac et à Jacob, de te don-
ner. Tu posséderas de grandes et bon-
puissante. "L'Eternel a opéré, sous
nos yeux, des miracles et des prodiges,
grands et désastreux, contre l'Egypte,
contre Pharaon et contre toute sa mai-
son ; -'et il nous a fait sortir de là, pour
nous amener dans le pays qu'il avait
juré à nos pères de nous donner. ^''L'É-
ternel nous a commandé de mettre en
pratique toutes ces lois et de craindre
1 Eternel, notre Dieu, afin que nous
nés villes que tu n'as point bâties, " des fussions toujours heureux, et qu'il nous
maisons qui sont pleines de toutes
sortes de biens et que tu n'as point
remplies, des citernes creusées que tu
n'as point creusées, des vignes et des
oliviers que tu n'as point plantés. Lors-
que tu mangeras et te rassasieras,
'-garde-toi d'oublier l'Éternel, qui t'a
fait sortir du pays d'Egypte, de la mai-
son de servitude. ''Tu craindras l'É-
ternel, ton Dieu, tu le serviras, et tu
jureras par son nom. '* Vous n'irez point
après d'autres dieux, d'entre les dieux
des peuples qui sont autour de vous;
'^car l'Éternel, ton Dieu, est un Dieu
jaloux au milieu de toi. La colère de
l'Eternel, ton Dieu, s'enflammerait
contre toi, et il t'exterminerait de des-
sus la terre. "Vous ne tenterez point
l'Eternel, votre Dieu, comme vous l'a-
vez tenté à Massa. '"Mais vous obser-
verez les commandements de l'Éter-
nel, votre Dieu, ses ordonnances et ses
lois qu'il vous a prescrites. '^Tu feras
ce qui est droit et ce qui est bien aux
conservât la vie comme il le fait au-
jourd'hui. -^Nous aurons la justice en
partage, si nous mettons soigneuse-
ment en pratique tous ces commande-
ments devant l'Éternel, notre Dieu,
comme il nous l'a ordonné.
Ordre de détruire les Cnnnt}éens et leurs idoles.
Chap. VII. 'Lorsque l'Éternel, ton
Dieu, t'aura fait entrer dans le pays
donttu vas prendre possession, etqu'il
chassera devant toi beaucoup de na-
tions, les lléthiens, les Guirgasiens, les
Amoréens, les Cananéens, les Phéré-
ziens, les Iléviens et les Jébusiens,
sept nations plus nombreuses et plus
puissantes que toi; -lorsque l'Éternel,
ton Dieu, te les aura livrées et que tu
les auras battues, tu les dévoueras par
interdit, tu ne traiteras point d'alliance
avec elles, et tu ne leur feras point
grâce. ''Tu ne contracteras point de
mariage avec ces peuples, tu ne don-
neras point tes filles à leurs fils, et tu
yeux de l'Eternel, afin que tu sois heu- ne prendras point leurs filles pour tes
reux, et que tu entres en possession fils; ■'car ils détourneraient de moi tes
du bon pays que l'Éternel a juré à tes fils, qui serviraient d'autres dieux, et
pères de te donner, "après (ju'il aura la colère de l'Éternel s'enflammerait
207
Chap. 7 , .3-26.
DEUTERONOME.
contre vous : il te détruirait prompte-
ment. ^Voici, au contraire, comment
vous agirez à leur égard : vous renver-
serez leurs autels, vous briserez leurs
statues, vous abattrez leurs idoles, et
vous brûlerez au feu leurs images tail-
lées. ^Gar tu es un peuple saint pour
l'Éternel, ton Dieu; l'Eternel, tonDieu,
t'a choisi, pour que tu fusses un peu-
ple qui lui appartînt entre tous les
peuples qui sont sur la face de la terre.
"Ce n'est point parce que vous surpas-
ni bête stérile parmi tes troupeaux.
'^L'Eternel éloignera de toi toute ma-
ladie ; il ne t'enverra aucune de ces
mauvaises maladies d'Egypte qui te
sont connues, mais il en frappera tous
ceux qui te haïssent.
'^Tu dévoreras tous les peuples que
l'Eternel, ton Dieu, va te livrer, tu ne
jetteras pas sur eux un regard de pitié,
et tu ne serviras point leurs dieux, car
ce serait un piège pour toi. ''Peut-être
diras-tu dans ton cœur : Ces nations
sez en nombre tous les peuples, que sont plus nombreuses que moi ; com-
l'Éternel s'est attaché à vous et qu'il
vous a choisis, car vous êtes le moin-
dre de tous les peuples. *Mais, parce
que l'Eternel vous aime, parce qu'il a
voulu tenir le serment qu'il avait fait
à vos pères, l'Eternel vous a fait sortir
par sa main puissante, vous a délivrés
de la maison de servitude, de la main
ment pourrai-je les chasser ?'*Ne les
crains point. Rappelle à ton souvenir
ce que l'Eternel, ton Dieu, a fait à
Pharaon et à toute l'Egypte, "les gran-
des éjireuves que tes yeux ont vues,
les miracles et les prodiges, la main
forte et le bras étendu, quand l'Eter-
nel, ton Dieu, t'a fait sortir : ainsi fera
de Pharaon, roi d'Egypte. "Sache donc l'Eternel, ton Dieu, à tous les peuples
que c'est l'Eternel, ton Dieu, qui est
Dieu. Ce Dieu fidèle garde son alliance
et sa miséricorde jusqu'à la millième
génération envers ceux qui l'aiment et
qui observent ses commandements.
'"Mais il use directement de repré-
sailles envers ceux qui le haïssent, et
il les fait périr ; il ne diffère point en-
vers celui qui le hait, il use directe-
ment de représailles. "Ainsi, observe
les commandements, les lois et les or-
donnances, que je te prescris aujour-
d'hui, et mets-les en pratique.
'"Si vous écoutez ces ordonnances,
si vous les observez et les mettez en
pratique, l'Eternel, ton Dieu, gardera
envers toi l'alliance et la miséricorde
qu'il a jurées à tes pères. ''Il t'aimera,
il te bénira et te multipliera; il bénira tre toi, jusqu'à ce que tu les aies dé-
le fruit de tes entrailles et le fruit de truits.-^Vousbrûlerezau feu les images
ton sol, ton blé, ton moût et ton huile, taillées de leurs dieux. Tu ne convoi-
tes portées de ton gros et de ton menu teras point et tu ne prendras point
bétail, dans le pays qu'il a juré à tes pour toi l'argent et l'or qui sont sur
pères de te donner. '■'Tu seras béni elles, de peur que ces choses ne te de-
plus que tous les peuples; il n'y aura viennent un piège; car elles sont en
chez toi ni homme ni femme stérile, abomination à l'Eternel, ton Dieu. -^Tu
208
que tu redoutes. ^"L'Eternel, ton Dieu,
enverra même les frelons contre eux,
jusqu'à la destruction de ceux qui
échapperont et qui se cacheront de-
vant toi. -' Ne sois point effrayé à cause
d'eux; car l'Eternel, ton Dieu, est au
milieu de toi, le Dieu grand et terrible.
"L'Eternel, ton Dieu, chassera peu à
peu ces nations loin de ta face ; tu ne
pourras pas les exterminer prompte-
ment, de peur que les bêtes des champs
ne se multiplient contre toi. ^'L'Eter-
nel, ton Dieu, te les livrera; et il les
metti'a complètement en déroute, jus-
qu'à ce qu'elles soient détruites. -'11
livrera leurs rois entre tes mains, et
tu feras disparaître leurs noms de des-
sous les cieux ; aucun ne tiendra con-
DEUTERONOME.
Chap. 8, 1-0, 1.
n'introcUiiras point une chose ahomi- quel tu tailleras l'airain. '"Lorsque tu
nal)le clans ta maison, afin que tu ne mangeras et te rassasieras, tu béniras
sois pas, comme cette chose, dévoué l'Eternel, ton Dieu, pour le bon pays
])ar interdit; tu l'auras en horreur, tu
l'auras en abomination, car c'est une
chose dévouée par interdit.
La terre promise et la reconnaissance
cni'crs Dieu.
Chap. MU. 'Vous observerez et
vous mettrez en pratique tous les com-
mandements que je vous prescris au-
jourd'hui, afin que vous viviez, que
vous multipliiez, et que vous entriez
qu'il t'a donné. "Garde-toi d'oublier
l'Eternel, ton Dieu, au point de ne pas
observer ses commandements, ses or-
donnances et ses lois, que je te pres-
cris aujourd'hui. '-Lorsque tu mange-
ras et te rassasieras, lorsque tu bâtiras
et habiteras de belles maisons, '^lors-
que tu verras multiplier ton gros et ton
menu bétail, s'augmenter ton argent
et ton or, et s'accroître tout ce qui est
à toi, "prends garde que ton cœur ne
en possession du pays que l'Eternel a s'enfle, et que tu n'oublies l'Eternel,
juré de donner à vos pères.
-Souviens-toi de tout le chemin que
l'Eternel, ton Dieu, t'a fait faire pen-
dant ces quarante années dans le dé-
sert, afin de t'humilier et de t'éprou-
ver, pour savoir quelles étaient les
dispositions de ton cœur et si tu gar-
derais ou non ses commandements.
^11 t'a humilié, il t'a fait souffrir de la
faim, et il t'a nourri de la manne, que
tu ne connaissais pas et que n'avaient
pas connue tes pères, afin de t'ap-
prendre que l'homme peut vivre non-
seulement de pain, mais de tout ce
qui sort de la bouche de l'Eternel. 'Ton
vêtement ne s'est point usé sur toi, et
ton Dieu, qui t'a fait sortir du pays
d'Egypte, de la maison de servitude,
'^(jui t'a fait marcher dans ce grand et
affreux désert, où il y a des serpents
brûlants et des scorpions, dans des
lieux arides et sans eau, et qui a fait
jaillir pour toi de l'eau du rocher le
])lus dur, "^qui t'a fait manger dans le
désert la manne inconnue à tes pères»
afin de t'humilier et de t'éprouver,
pour te faire ensuite du bien. '^ Garde-
toi de dire en ton cœur : Ma force et
la puissance de ma main m'ont acquis
ces richesses. '^Souviens-toi de ri']ter-
nel, ton Dieu, car c'est lui qui te don-
nera de la force pour les acquérir, afin
ton jiied ne s'est point enflé, pendant de confirmer, comme il le fait aujour-
ces quarante années.^ Reconnais en ton d'hui, son alliance qu'il a jurée à tes
cœur que l'Eternel, ton Dieu, te châtie
comme un homme châtie son enfant.
*Tu observeras les commandements
de l'Eternel, ton Dieu, pour marcher
dans ses voies et pour le craindre. 'Car
l'Eternel, ton Dieu, va te faire entrer
dans un bon pays, pays de cours d'eaux,
de sources et de lacs, qui jaillissent
dans les vallées et dans les montagnes ;
*pays de froment, d'orge, de vignes,
de figuiers et de grenadiers ; pays d'o-
liviers et de miel ; 'pays où tu mange-
ras du pain avec abondance, où tu ne
pères.
"Si tu oublies l'Eternel, ton Dieu,
et que tu ailles après d'autres dieux,
si tu les sers et te prosternes devant
eux, je vous déclare formellement au-
jourd'hui que vous périrez. -"Vous pé-
rirez comme les nations que l'Eternel
fait périr devant vous, parce que vous
n'aurez point écouté la voix de l'Eter-
nel, votre Dieu.
Soinenir des rébellions d'Israël.
Chap. IX. 'Écoute, Israël ! Tu vas
manqueras de rien ; pays dont les pier- aujourd'hui passer le Jourdain, pour
te rendre maître de nations plus gran-
res sont du fer, et des montagnes du
209
14
CJiap. 9,2-21.
DEUTERONOME.
des et plus puissantes que toi, de villes
grandes et f'ortifiéesjusqu'au ciel, -d'un
peuple grand et de haute taille, les
enfants d'Anak, que tu connais, et dont
tu as entendu dire : Qui pourra tenir
contre les enfants d'Anak ? ^ Sache au-
jourd'hui que l'Eternel, ton Dieu, mar-
chera lui-même devant toi comme un
feu dévorant ; c'est lui qui les détruira,
qui les humiliera devant toi ; et tu les
chasseras, tu les feras périr prompte-
ment, comme l'Eternel te la dit. ■'Lors-
que l'Éternel, ton Dieu, les chassera
devant toi, ne dis pas en ton cœur :
C'est à cause de ma justice que l'Eter-
nel me fait entrer en possession de
ce pays. Car c'est à cause de la mé-
chanceté de ces nations que l'Eternel
les chasse devant toi. ^Non, ce n'est
les deux tables de pierre écrites du
doigt de Dieu, et contenant toutes les
paroles que l'Eternel vous avait dites
sur la montagne, du milieu du feu, le
jour de l'assemblée. "Ce fut au bout
des quarante jours et des quarante
nuits que l'Eternel me donna les deux
tables de pierre, les tables de l'al-
liance. '-L'Eternel médit alors : Lève-
toi , descends en hâte d'ici ; car ton
peuple, que tu as fait sortir d'Egypte,
s'est corrompu. Ils se sont prompte-
ment écartés de la voie que je leur
avais prescrite ; ils se sont fait une
image de fonte. '^L'Eternel me dit : Je
vois que ce peuple est un peuple au
cou roide. '''Laisse-moi les détruire et
effacer leur nom de dessous les cieux ;
et je ferai de toi une nation plus puis-
point à cause de ta justice et de la santé et plus nombreuse que ce peu-
ple. 'Me retournai et je descendis de
la montagne toute en feu, les deux ta-
bles de l'alliance dans mes deux mains.
'Me regardai, et voici, vous aviez pé-
ché contre l'Eternel, votre Dieu, vous
vous étiez fait un veau de fonte, vous
vous étiez promptement écartés de la
voie cjue vous avait prescrite l'Eternel.
'"Je saisis les deux tables, je les jetai
de mes mains, et je les brisai sous vos
yeux. '*Je me prosternai devant l'Eter-
nel, comme auparavant, quarante jours
et quarante nuits, sans manger de pain
et sans boire d'eau, à cause de tous les
droiture de ton cœur que tu entres en
possession de leur pays ; mais c'est à
cause de la méchanceté de ces nations
que l'Eternel, ton Dieu, les chasse de-
vant toi, et c'est pour confirmer la pa-
role cjue l'Eternel a jurée à tes pères,
à Abraham, à Isaac et à Jacob. * Sache
donc que ce n'est point à cause de ta
justice que l'Eternel, ton Dieu, te
donne ce bon pays pour que tu le pos-
sèdes ; car tu es un peuple au cou
roide.
'Souviens-toi, n'oublie pas de cjuelle
manière tu as excité la colère de l'Eter-
nel, ton Dieu, dans le désert. Depuis péchés que vous aviez commis en fai-
le jour où tu es sorti du paj's d'Egypte
jusqu'à votre arrivée dans ce lieu, vous
avez été rebelles contre l'Eternel.
*A Horeb, vous excitâtes la colère
de l'Eternel ; et l'Eternel s'irrita contre
vous, et eut la pensée de vous détruire.
'^ Lorsque je fus monté sur la montagne,
])our prendre les tables de pierre, les
tables de l'alliance que l'Eternel a
traitée avec vous, je demeurai sur la
montagne quarante jours et quarante
nuits, sans manger de pain et sans
boire d'eau; '"et l'Éternel me donna
sant ce qui est mal aux yeux de l'Eter-
nel, pour l'irriter. ''•* Car j'étais effrayé
à la vue de la colère et de la fureur
dont l'Éternel était animé contre vous
jusqu'à vouloir vous détruire. Mais
l'Éternel m'exauça encore cette fois.
-"L'Éternel était aussi très irrité contre
Aaron, qu'il voulait faire périr, et pour
qui j'intercédai encore dans ce temps-
là. '-'Je pris le veau que vous aviez fait,
ce produit de votre |)éché, je le brûlai
au feu, je le broyai jusqu'à cecpiil fût
réduit en poudre, et je jetai cette pou-
210
DEUTERONOME.
Chap. 0,^^-10.13.
monta<^ne.
cire dans le torrent qui descend de la tables de pierre comme les premières,
et je montai sur la montagne, les deux
tables dans ma main. ■'L'Eternel écri-
vit sur les tables ce qui avait été écrit
sur les premières, les dix paroles qu'il
vous avait dites sur la montagne, du
milieu du feu, le jour de l'assemblée;
et l'Eternel me les donna. ^ Je retournai
et je descendis de la montagne , je mis
les tables dans l'arche que j'avais faite,
et elles restèrent là, comme l'Éternel
me l'avait ordonné.
*Les enfants d'Israël partirent de
Beéroth-Bené-.Jaakan |)our Moséra.
C'est laque mourut Aaron, et qu'il fut
enterré ; Eléazar, son fds, lui succéda
dans le sacerdoce. 'Ils partirent de là
])our Gudgoda, et de Gudgoda pour
Jothbatha, pays où il y a des cours
d'eaux. '*En ce temps-là, l'Éternel sé-
para la tribu de Lévi, et lui ordonna
de porter l'arche de l'alliance (le l'E-
ternel, de se tenir devant l'Eternel
jiour le servir, et de bénir le peuple en
son nom : ce qu'elle a fait jusqu'à ce
jour. ^ C'est pourquoi Lévi n'a ni part
ni héritage avec ses frères : l'Eternel
est son héritage, comme l'Eternel, ton
Dieu, le lui a dit.
'"Je restai sur la montagne, comme
])récédemment, quarante jours et qua-
rante nuits. L'Éternel m'exauça encore
cette fois ; l'Éternel ne voulut pas te
détruire. "L'Éternel médit: Lève-toi,
va, marche à la tête du peuple. Qu'ils
aillent prendre possession du pays que
j'ai juré à leurs pères de leur donner
'-Maintenant, Israël, (pie demande
de toi l'Éternel, ton Dieu, si ce n'est
que tu craignes l'Éternel , ton Dieu , afi n
tle marcher dans toutes ses voies, d'ai-
mer et de servir l'Eternel, ton Dieu,
de tout ton cœur et de toute ton àme;
'■'si ce n'est que tu observes les com-
mandements de l'Eternel et ses lois
([ueje te prescris aiijourd'Iuii, afin f[ue
"A Tabeéra, à Massa, et à Ribroth-
Hattaava, vous excitâtes la colère de
l'Eternel.
"Et lorscpie l'Éternel vous envoya
à Kadès-Barnéa, en disant : Montez,
et prenez possession du pays que je
vous donne ! vous fûtes rebelles à
l'ordre de l'Éternel, votre Dieu, vous
n'eûtes point foi en lui, et vous n'o-
béîtes point à sa voix.
-■'Vous avez été rebelles contre l'E-
ternel, depuis que je vous connais.
-^Je me prosternai devant l'Éternel,
je me prosternai quarante jours et
(piarante nuits, parce que l'Eternel
avait dit qu'il voulait vous détruire.
-Me priai l'Éternel, et je dis : Seigneur
l'éternel, ne détruis pas ton peuple, ton
héritage, que tu as racheté dans ta
grandeur, f[ue tu as fait sortir d'Egypte
par ta main puissante. -'Souviens-toi
de tes serviteurs , Abraham , Isaac et
Jacob. Ne regarde point à l'opiniâtreté
de ce peuple, à sa méchanceté et à son
péché, -"de peur que le pays d'où tu
nous as fait sortir ne dise : C'est parce
([ue l'Éternel n'avait pas le pouvoir de
les mener dans le pays qu'il leur avait
promis, et c'est parce qu'il les haïssait,
qu'il les a fait sortir pour les faire mou-
rir dans le désert. '^^Ils sont pourtant
ton peuple et ton héritage, que tu as
fait sortir d'Egypte par ta grande puis-
sance et par ton bras étendu.
La protection et l'amour de Dieu pour Israël,
source de crainte et d'obéissance.
Chap. X. 'En ce temps-là, l'Eter-
nel médit : Taille deux tables de pierre
comme les premières , et monte vers
moi sur la montagne ; tu feras aussi
une arche de bois. ^J'écrirai sur ces
tables les paroles qui étaient sur les
premières tables (pie tu as brisées, et
tu les mettras dans l'arche. ^Je fis une
arche de bois d'acacia, je taillai deux
211
Chap. 10,1.-11,
la.
DEUTERONOME.
tu sois heureux? '*Voici, à l'Eternel, gypte, à ses chevaux et à ses chars,
ton Dieu, appartiennent les cieux et comment il a fait couler sur eux les
les cieux des cieux, la terre et tout ce eaux de la mer Rouge, lorsqu'ils vous
qu'elle renferme. '^ Et c'est à tes pères poursuivaient, et les a détruits pour
seulement que l'Eternel s'est attaché toujours; ^ce qu'il a^ous a fait dans le
pour les aimer; et, après eux, c'est désert, jusqu'à votre arrivée en ce lieu ;
leur postérité, c'estvous qu'il achoisis *ce qu'il a fait à Dathan et à Abiram,
d'entre tous les peuples, comme vous fds d'Eliab, fds de Ruben, comment la
le voyez aujourd'hui. '^Vous circonci- terre ouvrit sa bouche et les engloutit,
rez donc votre cœur, et vous ne roi- avec leurs maisons et leurs tentes et
direz plus A'Otre cou. *'Car l'Eternel, tout ce qui était à leur suite, au milieu
AOtre Dieu, est le Dieu des dieux, le de tout Israël. "Car vos yeux ont vu
Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, toutes les grandes choses que l'Eter-
fort et terrible, qui ne fait point ac- nel a faites. *Ainsi, vous observerez
ception des personnes et qui ne reçoit tous les commandements que je vous
jioint de pi'ésent, '*qui fait droit à l'or- presci'is aujourd'hui, ahn que vous
phelin et à la veuve, qui aime Fétran- ayez la force de vous emparer du pays
geret lui donne de la nourriture et des où vous allez passer pour en prendre
vêtements. ''Vous aimerez l'étranger, possession, ^et afin que vous prolon-
carvous avez été étrangers dans le pays giez vos jours dans le pays que l'Eter-
d'Egvpte. -"Tu craindras l'Eternel, ton nel a juré à vos pères de leur donner.
Dieu, tu le serviras, tu t'attacheras à à eux et à leur jiostérité, pays où cou-
lui, et tu jureras par son nom. "' Il est lent le lait et le miel. '"Car le pays dont
ta gloire, il est ton Dieu : c'est lui qui tu vas entrer en possession n'est pas
a fait au milieu de toi ces choses gran- comme lepaysd'Egypte, d'où vous êtes
des et terribles que tes A'eux ont vues, sortis, où tu jetais dans les champs ta
^^Tes pères descendirent en Egypte au semence et les arrosais avec ton pied"
nombre de soixante-dix personnes; et comme un jardin potager. "Le pays
maintenant l'Eternel, ton Dieu, a fait que vous allez ])osséder est un pays de
de toi une multitude pareille aux étoi-
les des cieux.
La bénédiction et la malédiction.
Chap. XI. 'Tu aimeras l'Eternel,
ton Dieu, et tu observeras toujours ses
préceptes, ses lois, ses ordonnances
et ses commandements. ^ Reconnaissez
aujourd'hui — ce que n'ont pu connaî-
tre et voir vos enfants — les châtiments
de l'Eternel, votre Dieu, sa grandeur,
montagnes et de vallées, et qui boit
les eaux de la pluie du ciel; '^ c'est un
pays dont l'Eternel, ton Dieu, prend
soin, et sur lequel l'Eternel, ton Dieu,
a continuellement les yeux, du com-
mencement à la fin de l'année.
'■'Si vous obéissez à mes commande-
ments que je vous prescris aujourd'hui,
si vous aimez l'Eternel, votre Dieu, et
si vous le servez de tout votre cœur et
de toute votre âme, '*je donnerai à vo-
tre pays la pluie en son temps, la pluie
sa main forte et son bras étendu, ''ses de la première et de l'arrière-saison,
signes et ses actes qu'il a accomplis au et tu recueilleras ton blé, ton moût et
milieu de l'Egypte contre Pharaon, roi ton huile; '^je mettrai aussi dans tes
d'Egypte, et contre tout son pays.* Re- champs de l'herbe pour ton bétail, et
connaissez ce qu'il a fait à l'armée d'E- tu mangeras et te rassasieras. "'Gar-
a. L'eau du Nil, conduite dans des canaux et des réservoirs, servait à l'irrigation au moyen de roues que
l'on mettait en mouvement avec les pieds.
212
DEUTERONOME.
Chap. 11,11-12,1.
(lez-vousdclaisserséduirc votre cœur, votre frontière s'étendra du désert au
de vous détourner, de servir d'autres Liban, et du fleuve de TEuphrate jus-
dieux etde vous prosternerdevanteux. ([u'à la mer occidentale". -^Nul ne tien-
'■Ija colère de l'Eternel s'enflammerait dra contre vous. L'Eternel, votre Dieu,
alorscontrevous ;il fermeraitlcscieux, répandra, comme il vous l'a dit, la
et il n'y aurait point de pluie; la terre frayeur et la crainte de toi sur tout le
ne donnerait plus ses produits, et vous pay^^ où vous marcherez,
péririez promptementdansle bon pays "-"Vois, je mets aujourd'hui devant
vous la bénédiction et la malédiction :
-'la bénédiction, si vous obéissez aux
commandements de l'Eternel, votre
Dieu, que je vous prescris en ce jour ;
-4a malédiction, si vous n'obéissez pas
aux commandements de l'Eternel, vo-
tre Dieu, et si vous vous détournez de
([ue l'Éternel vous donne.
"* Mettez dans votre cœur et dans vo-
tre âme ces paroles que je vous dis.
N'ous les lierez comme un signe sur vos
mains, et elles seront comme des fron-
teaux entre vos yeux. "'Vous les ensei-
gnerez à vos enfants, et vous leur en
parlerez quand tu seras dans ta maison, la voie que je vous prescris en ce jour,
quand tu iras en voyage, quand tu te i)Our aller après d'autres dieux que
coucheras et quand tu te lèveras. -"Tu vous ne connaissez point. -''Et lorsque
les écriras sur les poteaux de ta mai- l'Eternel, ton Dieu, t'aura fait entrer
son et sur tes portes. -'Et alors vos dans le pays dont tu vas prendre pos-
jours et les jours de vos enfants, dans session, tu prononceras la bénédiction
|)avs que l'Éternel a juré à vos pères sur la montagne de Garizim, et la ma-
ie
(\v leur donner, seront aussi nombreux
(pie les jours des cieux le seront au-
dessus de la terre. --Car si vous obser-
vez tous ces commandements que je
vous prescris, et si vous les mettez en
lédiction sur la montagne d'Ébal. '"Ces
montagnes ne sont-elles pas de l'autre
côté du Jourdain, derrière le chemin
de l'occident, au pays des Cananéens
f[ui habitent dans la plaine vis-à-vis de
pratique, pour aimer l'Éternel, votre Guilgal, prèsdeschénesde More?'' Car
Dieu, pour marcher dans toutes ses vous allez passer le .Jourdain pour en-
voies et pour vous attacher à lui, -'l'E-
ternel chassera devant vous toutes ces
nations, et vous vous rendrez maîtres
de nations plus grandes et plus puis-
santes que vous. **Tout lieu que fou-
trer en possession du pays que l'Eter-
nel, votre Dieu, vous donne; vous le
posséderez, et vous y habiterez. '-Vous
observerez et vous mettrez en pratique
toutes les lois et les ordonnances que
lera la plante de votre pied sera à vous ; je vous prescris aujourd'hui.
REPETITION DES LOIS ET OHDOXXANCES.
{Chap. 12-26.) ,
Ordre lie sc/'i'/V t'/ùernel diins le lien qu'il elioisira.
Chap. XII. ' Voici les lois et les or- temps que vous y vivrez, dans le pays
donnances que vous observerez et que dont l'Eternel, le Dieu de vos pères,
vous mettrez en prati([ue, aussi long- vous donne la possession.
a. La mer Méditerranée.
213
Chap. 12,i-2i.
DEUTERONOME.
-Vous détruirez tous les lieux où les là que vous vous réjouirez devant l'Ê-
nations que vous allez chasser servent ternel, votre Dieu, vous, vos fils et vos
leurs dieux, sur les hautes montagnes, filles, vos serviteurs et vos servantes,
sur les collines, et sous tout arbre vert, et le Lévite qui sera dans vos portes",
^Vous renverserez leurs autels, vous car il n'a ni part ni héritage avec vous,
briserez leurs statues, vous brûlerez '^Garde-toi d'offrir tes holocaustes
au feu leurs idoles, vous abattrez les dans tous les lieux que tu verras;
images taillées de leurs dieux, et vous '"'mais tu offriras tes holocaustes au
ferez disparaître leurs noms de ces lieu que l'Eternel choisira dans l'une
lieux-là. de tes tribus, et c'est là que tu feras
■•Vous n'agirez pas ainsi à l'égard de tout ce que je t'ordonne.
l'Éternel, votre Dieu. ^Mais vous le
15 M
Néanmoins, quand tu en auras le
chercherez à sa demeure, et vous irez désir, tu pourras tuer du bétail et man-
au lieu que l'Éternel, votre Dieu, choi- ger de la viande dans toutes tes portes,
sira parmi toutes vos tribus pour y pla- selon les bénédictions que t'accordera
cersonnom. '^ C'est là que vous présen- l'Éternel, ton Dieu; celui qui sera im-
terez vos holocaustes, vos sacrifices, pur et celui qui sera pur pourront en
vosdîmes, vos prémices, vos offrandes manger, comme on mange de la ga-
en accomplissement d'un vœu, vos of- zelle et du cerf*. '^Seulement, vous ne
fraudes volontaires, et les premiers- mangerez pas le sang : tu le répandras
nés de votre gros et de votre menu sur la terre comme de l'eau,
bétail. "C'est là que vous mangerez de- *'Tu ne pourras pas manger dans
vaut l'Éternel, votre Dieu, et que, vous tes portes la dîme de ton blé, de ton
et vos familles, vous ferez servir à vo- moût et de ton huile, ni les premiers-
tre joie tous les biens par lesquels l'É- nés de ton gros et de ton menu bétail,
ternel, votre Dieu, vous aura bénis, ni aucune de tes offrandes en accom-
*Vous n'agirez donc pas comme nous plissement d'un vœu, ni tes offrandes
le faisons maintenant ici, où chacun volontaires, ni tes prémices. '^Mais
fait ce qui lui semble bon, ^parce que c'est devant l'Eternel, ton Dieu, que tu
vous n'êtes point encore arrivés dans le les mangeras, dans le lieu que l'Éter-
lieu de repos et dans l'héritage que l'E- nel, ton Dieu, choisira, toi, ton fils et
ternel, votre Dieu, vous donne. '"Mais ta fille, ton serviteur et ta servante,
vous passerez le Jourdain, et vous ha- et le Lévite qui sera dans tes portes ; et
biterez dans le pays dont l'Éternel, vo- c'est devant l'Éternel, ton Dieu, que
tre Dieu, vous mettra en possession; tu feras servir à ta joie tous les biens
il vous donnera du repos, après vous que tu posséderas. '"Aussi longtemps
avoir délivrés de tous vos ennemis qui que tu vivras dans ton pays, garde-toi
vous entourent, et vous vous établirez de délaisser le Lévite,
en sécurité. "Alors il y aura un lieu -"Lorsque l'Eternel, ton Dieu, aura
quel'Éternel, votre Dieu, choisira pour élargi tes frontières, comme il te l'a
y faire résider son nom. C'est là que promis, et que le désir de manger delà
vous présenterez tout ce que je vous viande te fera dire : Je voudrais manger
ordonne, vos holocaustes, vos sacrifi- de la viande! tu pourras en manger,
ces, vos dîmes, vos prémices, et les selon ton désir. -'Si le lieu que l'Éter-
offrandes choisies que vous ferez à l'É- nel, ton Dieu, aura choisi pour y placer
ternel pouraccomplirvosvœux. '-C'est son nom est éloigné de toi, tu pour-
a. Dans tes portes, employé fréquemment pour dans tes l'îlles. Les villes étaient enlourées de murs et fermées
par des portes. b. Animaux dont il était permis de manger, quoiqu'ils ne servissent pas aux sacrifices. Voy . \k, &.
214
DEUTERONOME.
Chap. 12,^2-13,
10.
ras tuer du gros et du menu bétail,
comme je te l'ai prescrit, et tu j)ourras
en manger dans tes portes, selon ton
désir. ^^Tu en mangeras comme on
mange de la gazelle et du cerf; celui
qui sera impur et celui qui sera pur en
mangeront l'un et l'autre. ^'Seulement,
garde-toi de manger le sang, car le
sang, c'est l'àme; et tu ne mangeras
pas l'àme avec la chair. -^Tu ne le man-
geras pas : tu le répandras sur la terre
comme de l'eau. *^Tu ne le mangeras
pas, afin que tu sois heureux, toi et tes
en pratique toutes les choses que je
vous ordonne ; vous n'y ajouterez rien,
et vous n'en retrancherez rien.
Punition de l'idolâtrie au milieu d'Israël.
Chap. XIII. 'S'il s'élève au milieu
de toi un prophète ou un songeur, qui
t'annonce un signe ou un prodige, -et
qu'il y ait accomplissement du signe
ou du prodige dont il t'a parlé en di-
sant : Allons après d'autres dieux, —
des dieux que tu ne connais point — et
servons-les ! ^tu n'écouteras pas les pa-
enfants après toi, en faisant ce qui est rôles de ce prophète ou de ce songeur,
droit aux yeux de l'Éternel. carc'est l'Eternel, votre Dieu, qui vous
^''Mais les choses que tu voudras con- met à l'épreuve pour savoir si vous ai-
sacrer et les offrandes que tu feras en mez l'Eternel, votre Dieu, de tout votre
accomplissement d'un vœu, tu iras les cœur et de toute votre âme. ■'Vous irez
présenter au lieu qu'aura choisi l'Éter- après l'Éternel, votre Dieu, et vous le
nel. "Tu offriras tes holocaustes, la craindrez; vous observerez ses com-
chair et le sang, sur l'autel de l'Éternel,
ton Dieu; dans tes autres sacrifices, le
sang sera répandu sur l'autel de l'Éter-
nel, ton Dieu, et tu mangeras la chair.
^* Garde et écoute toutes ces choses que
je t'ordonne, afin que tu sois heureux,
toi et tes enfants a])rès toi, à perpé-
tuité, en faisant ce qui est bien et ce
qui est droit aux yeux de l'Éternel, ton
Dieu.
^'Lorsque l'Éternel, ton Dieu, aura
exterminé les nations que tu vas chas-
ser devant toi, lorsque tu les auras
chassées et que tu te seras établi dans
leur pays, ^"garde-toi de te laisser pren-
dre au piège en les imitant, après
qu'elles auront été détruites devant
toi. Garde-toi de t'informer de leurs
dieux et de dire : Comment ces nations
servaient-elles leurs dieux? Moi aussi,
je veux faire de même. ^'Tu n'agiras
pas ainsi à l'égard de l'Éternel, ton
Dieu; car elles servaient leurs dieux
mandements, vous obéirez à sa voix,
vous le servirez, et vous vous attache-
rez à lui. ^Ce prophète ou ce songeur
sera puni de mort, car il a parlé de ré-
volte contre l'Éternel, votre Dieu, qui
vous a fait sortir du pays d'Egypte et
vous a délivrés de la maison de servi-
tude, et il a voulu te détourner de la
voie dans laquelle l'Éternel, ton Dieu,
t'a ordonné de marcher. Tu ôteras ainsi
le mal du milieu de toi.
^Si ton frère, fils de ta mère, ou ton
fils, ou ta fille, ou la femme qui repose
sur ton sein, ou ton ami que tu aimes
comme toi-même, t'incite secrètement
en disant : Allons, et servons d'autres
dieux ! — des dieux que ni toi ni tes pè-
res n'avez connus, 'd'entre les dieux
des peuples qui vous entourent, près
de toi ou loin de toi, d'une extrémité
de la terre à l'autre — Hu n'y consen-
tiras pas, et tu ne l'écouteras pas ; tu
ne jetteras pas sur lui un regard de pi-
en faisant toutes les abominations qui tié, tu ne l'épargneras pas, et tu ne le
sontodieusesàl'Éternel, etmèmeelles couvriras pas. ^Mais tu le feras mou-
brûlaientau feu leurs fils et leurs filles rir; ta main se lèvera la première sur
en l'honneur de leurs dieux. lui pour le mettre à mort, et la main
'-Vous observerez et vous mettrez de tout le peuple ensuite; '"tu le lapi-
215
Chap. 13, n-H, 18.
DEUTERONOME.
deras, et il mourra, parce qu'il a cher-
ché à te détourner de rÉternel, ton
Dieu, qui t'a fait sortir du pays d'E-
gypte, de la maison de servitude. "11
en sera ainsi afin que tout Israël en-
tende et craigne, et que l'on ne com-
mette plus un acte aussi criminel au
milieu de toi.
'-Si tu entends dire au sujet de l'une
des villes que t'a données pour de-
meure l'Eternel, ton Dieu : ''Des gens
pervers sont sortis du milieu de toi, et
ont séduit les habitants de leur ville
en disant : Allons, et servons d'autres
dieux ! — des dieux que tu ne connais
point — '^tu feras des recherches, tu
examineras, tu interrogeras avec soin.
La chose est-elle vraie, le fait est-il
établi, cette abomination a-t-elle été
commise au milieu de toi, '^alors tu
frapperas du tranchant de l'épée les
habitants de cette ville, tu la dévoueras
par interdit avec tout ce qui s'y trou-
vera, et tu en passeras le bétail au fil de
l'épée. '^Tu amasseras tout le butin au
milieu de la place, et tu brûleras en-
tièrement au feu la ville avec tout son
butin, devant l'Eternel, ton Dieu : elle
sera pour toujours un monceau de rui-
nes, elle ne sera jamais rebâtie. '''Rien
de ce qui sera dévoué par interdit ne
s'attachera à ta main, afin que l'Eter-
nel revienne de l'ardeur de sa colère,
qu'il te fasse miséricorde et grâce, et
qu'il te multiplie, comme il l'a juré à
tes pères, "*si tu obéis à la voix de l'É-
ternel, ton Dieu, en observant tous ses
commandements que je te prescris au-
jourd'hui, et en faisant ce qui est droit
aux yeux de l'Eternel, ton Dieu.
Les incisions. — Les animaux purs et impurs.
Les dîmes.
Chap. XIV. 'Vous êtes les enfants
de l'Eternel, votre Dieu. Vous ne vous
ferez point d'incision et vous ne vous
ferez point de place chauve entre les
a. Aucun aliment impur.
yeux pour un mort. ^Car tu es un peu-
ple saint pour l'Eternel, ton Dieu; et
l'Eternel, ton Dieu, t'a choisi, pour que
tu fusses un peuple qui lui appartînt
entre tous les peuples qui sont sur la
face de la terre.
^Tu ne mangeras aucune chose abo-
minable".
^ Voici les animaux que vous mange-
rez : le bœuf, la brebis et la chèvre;
Me cerf, la gazelle et le daim ; le bou-
quetin, le chevreuil, la chèvre sauvage
et la girafe. ^Vous mangerez de tout
animal qui a la corne fendue, le pied
fourché, et qui rumine. 'Mais vous ne
mangerez pas de ceux qui ruminent
seulement, ou qui ont la corne fendue
et le pied fourché seulement. Ainsi,
vous ne mangerez pas le chameau, le
lièvre et le lapin, qui ruminent, mais
qui n'ont pas la corne fendue : vous
les regarderez comme impurs. *Vous
ne mangerez pas le porc, qui a la corne
fendue, mais qui ne rumine pas : vous
le regarderez comme impur. Vous ne
mangerez pas de leur chair, et vous ne
toucherez pas leurs corps morts.
^Voici les animaux dont vous man-
gerez parmi tous ceux qui sont dans
les eaux : vous mangerez de tous ceux
qui ont des nageoires et des écailles.
'"Mais vous ne mangerez d'aucun de
ceux qui n'ont pas des nageoires et des
écailles : vous les regarderez comme
impurs.
"Vous mangerez tout oiseau pur.
'^Mais voici ceux dont vous ne man-
gerez pas : l'aigle, l'orfraie et l'aigle
de mer ; '•''le milan, l'autour, le vautour
et ce qui est de son espèce; '*le cor-
beau et toutes ses espèces; '^l'autru-
che, le hibou, la mouette, l'épervier
et ce qui est de son espèce ; '*le chat-
huant, la chouette et le cygne; "le
pélican, le cormoran et le plongeon;
'Ma cigogne, le héron et ce qui est de
son espèce , la huppe et la chauve-
216
DEUTERONOME.
Chap. li, i'j-15, ;
souris, ''^'ous regarderez comme im-
pur tout reptile qui vole : on n'en
mangera point. -"Vous mangerez tout
oiseau pur.
-'Vous ne mangerez d'aucune bête
morte ; tu la donneras à l'étranger qui
sera dans tes portes, afinqu'il la mange,
ou tu la vendras à un étranger ; car tu
es un peuple saint pour l'Eternel, ton
Dieu.
Tu ne feras point cuire un chevreau
dans le lait de sa mère.
^-Tu lèveras la dime de tout ce que
produira ta semence, de ce que rap-
portera ton champ chaque année. -'Et
tu mangeras devant l'Eternel, ton
Dieu, dans le lieu qu'il choisira pour
y faire résider son nom, la dime de ton
blé, de ton moût et de ton huile, et les
premiers-nés de ton gros et de ton
menu bétail, afin que tu apprennes à
craindre toujours l'Eternel, ton Dieu.
** Peut-être, lorsque l'Eternel, ton Dieu,
t'aura béni, le chemin sera-t-il trop
long pour que tu puisses transporter
ta dîme, à cause de ton éloignement
du lieu qu'aura choisi l'Eternel, ton
Dieu, pour y faire résider son nom.
-^ Alors, tu échangeras ta dîme contre
de l'argent, tu serreras cet argent dans
ta main, et tu iras au lieu que l'Eter-
nel, ton Dieu, aura choisi. -'Là, tu
achèteras avec l'ai'gent tout ce que tu
désireras, des bœufs, des bi'ebis, du
vin et des licjueurs fortes, tout ce qui
te fera plaisir, tu mangeras devant
l'Eternel, ton Dieu, et tu te réjouiras,
toi et ta famille. -"Tu ne délaisseras
point le Lévite qui sera dans tes por-
tes, car il n'a ni part ni héritage avec
toi.
■-*Au bout de trois ans , tu sortiras
toute la dîme de tes produits pendant
la troisième année, et tu la déposeras
dans tes portes". -^\lors viendront le
Lévite, qui n'a ni part ni héritage avec
toi, l'étranger, l'orphelin et la veuve,
rt. Dans la ville (juc tu habiteras.
qui seront dans tes portes, et ils man-
geront et se rassasieront, afin que l'E-
ternel, ton Dieu, te bénisse dans tous
les travaux que tu entreprendras de
tes mains.
L'année de relâche, les indigents, les esclaves.
Les premiers-nés des animaux.
Chap. XV. 'Tous les sept ans, tu
feras relâche. * Et voici comment s'ob-
servera le relâche. Quand on aura pu-
blié le relâche en l'honneur de l'Eter-
nel, tout créancier qui aura fait un prêt
à son prochain se relâchera de son
droit, il ne pressera pas son prochain
et son frère pour le paiement de sa
dette. 'Tu pourras presser l'étranger;
mais tu te relâcheras de ton droit pour
ce qui t'appartiendra chez ton frère.
''Toutefois, il n'y aura point d'indigent
chez toi, car l'Eternel te bénira dans le
paysquel'Eternel, ton Dieu, te fera pos-
séder en héritage, ^pourvu seulement
que tu obéisses à la voix de l'Eternel,
ton Dieu, en mettant soigneusement
en pratique tous ces commandements
que je te prescris aujourd'hui. 'L'Eter-
nel, ton Dieu, te bénira comme il te l'a
dit ; tu prêteras à beaucoup de nations,
et tu n'emprunteras point ; tu domine-
ras sur beaucoup de nations, et elles
ne domineront point sur toi.
"S'il y a chez toi quelque indigent
d'entre tes frères, dans l'une de tes
portes, au pays que l'Eternel, ton Dieu,
te donne, tu n'endurciras point ton
cœur et tu ne fermeras point ta main
devant ton frère indigent. ^iMais tu lui
ouvriras ta main, et tu lui prêteras de
quoi pourvoir à ses besoins. "Garde-
toi d'être assez méchant pour dire en
ton cœur : La septième année, l'année
du relâche, approche ! Garde-toi d'a-
voir un œil sans pitié pour ton frère
indigent et de lui faire un refus. Il
crierait â l'Eternel contre toi, et tu te
chargerais d'un péché. '"Donne-lui, et
217
Chap. 15, 11-10, 8.
DEUTERONOME.
que ton cœur ne lui donne point à re-
gret ; car, à cause de cela, l'Eternel,
ton Dieu, te bénira dans tous tes tra-
vaux et dans toutes tes entreprises. '*II
y aura toujours des indigents dans le
pays ; c'est pourquoi je te donne ce
commandement : Tu ouvriras ta main
à ton frère, au pauvre et à l'indigent
dans ton pays.
'-Si l'un de tes frères hébreux, hom-
me ou femme, se vend à toi, il te ser-
vira six années; mais la septième. an-
née, tu le renverras libre de chez toi.
''Et lorsque tu le renverras libre de
chez toi, tu ne le renverras point à
vide ; 'Hu lui feras des présents de ton
menu bétail, de ton aire, de ton pres-
soir, de ce que tu auras par la béné-
diction de l'Eternel, ton Dieu. '^Tu te
souviendras que tu as été esclave au
pays d'Egypte, et que l'Eternel, ton
Dieu, t'a racheté ; c'est pourquoi je te
donne aujourd'hui ce commandement.
'*Si ton esclave te dit : Je ne veux pas
sortir de chez toi, — parce qu'il t'aime,
toi et ta maison, et ([u'il se trouve bien
chez toi, — '^ alors tu prendras un
poinçon et tu lui perceras l'oreille
contre la ])orte et il sera pour toujours
ton esclave. Tu feras de même pour
ta servante. '*Tu ne trouveras point
dur de le renvoyer libre de chez toi,
car il t'a servi six ans, ce qui vaut le
double du salaire d'un mercenaire ; et
l'Eternel, ton Dieu, te bénira dans tout
ce que tu feras.
'^Tu consacreras à l'Eternel, ton
Dieu, tout premier-né mâle qui naîtra
dans ton gros et dans ton menu bétail.
Tu ne travailleras point avec le pre-
mier-né de ton bœuf, et tu ne tondras
point le premier-né de tes brebis. ^"Tu
le mangeras chaque année, toi et ta
famille, devant l'Eternel, ton Dieu,
dans le lieu qu'il choisira. -' S'il a quel-
que défaut, s'il est boiteux ou aveugle,
ou s'il a quelque autre difformité, tu
a. Dans ta demeure.
ne l'offriras point en sacrifice à l'Éter-
nel, ton Dieu. --Tu le mangeras dans
tes portes ; celui qui sera impur et ce-
lui qui sera pur en mangeront l'un et
l'autre, comme on mange de la gazelle
et du cerf. -'Seulement, tu n'en man-
geras pas le sang : tu le répandras sur
la terre comme de l'eau.
La célébration des fêtes. — L'établissement
des j'ii^es. — Les idoles et les statues.
Chap. ATT. ' Observe le mois des
épis, et célèbre la Pàque en l'honneur
de l'Eternel, ton Dieu ; car c'est dans
le mois des épis que l'Eternel, ton
Dieu, t'a fait sortir d'Egypte, pendant
la nuit. -Tu sacrifieras la Pàque à l'E-
ternel, ton Dieu, tes victimes de menu
et de gros bétail, dans le lieu que l'E-
ternel choisira ]>our y faire résider son
nom. 'Pendant la fête, tu ne mangeras
pas du pain levé, mais tu mangeras sept
jours des pains sans levain, du pain
d'affliction, car c'est avec précipitation
que tu es sorti du pays d'Egypte : il
en sera ainsi, afin que tu te souviennes
toute ta vie du jour où tu es sorti du
paysd'Egypte. 'On ne verra point chez
toi de levain, dans toute l'étendue de
tonjiays, pendant sept jours; et aucune
partie des victimes que tu sacrifieras
le soir du premier jour ne sera gardée
pendant la nuit jusqu'au matin. ^Tu
ne ])ourras point sacrifier la Pàque
dans l'un quelconque des lieux que
l'Eternel, ton Dieu, te donne pour de-
meure ; **mais c'est dans le lieu que
choisira l'Eternel, ton Dieu, pour y
faire résider son nom, que tu sacrifie-
ras la Pàque, le soir, au coucher du
soleil, à l'époque de ta sortie d'Egypte.
'Tu feras cuire la victime, et tu la
mangeras dans le lieu que choisira
l'Éternel, ton Dieu. Et le matin, tu
pourras t'en retourner et t'en aller vers
tes tentes". ^Pendant six jours, tu man-
geras des pains sans levain ; et le sep-
218
DEUTERONOME.
Chnp. 10, 0-17,1.
tième jour, il y aura une assemblée
solennelle en l'honneur de l'Éternel,
ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage.
'■'Tu compteras sept semaines ; dès
que la faucille sera mise dans les blés,
tu commenceras à compter sept se-
maines. '"Puis tu célébreras la fètedes
semaines, et tu feras des offrandes vo-
lontaires, selon les bénédictions que
l'Eternel, ton Dieu, t'aura accordées.
"Tu te réjouiras devant l'Eternel, ton
Dieu, dans le lieu que l'Eternel, ton
Dieu, choisira pour y faire résider son
nom, toi, ton fds et ta fille, ton servi-
teur et ta servante, le Lévite qui sera
dans tes portes, et l'étranger, l'orphe-
lin et la veuve, qui seront au milieu de
toi. '-Tu te souviendras que tu as été
esclave en Egypte, et tu observeras et
mettras ces lois en pratique.
'^Tu célébreras la fête des taber-
nacles pendant sept jours , quand tu
recueilleras le produit de ton aire et
de ton pressoir. '•'Tu te réjouiras à
cette fête, toi, ton fds et ta fdle, ton
serviteur et ta servante, et le Lévite,
l'étranger, l'orphelin et la veuve, qui
seront dans tes portes. '^Tu célébreras
la fête pendant sept jours en l'honneur
de l'Eternel, ton Dieu, tlans le lieu que
choisira l'Eternel; car l'Eternel, ton
Dieu, te bénira dans toutes tes récoltes
et dans tout le travail de tes mains, et
tu te livreras entièrement à la joie.
""Trois fois par année, tous les mâles
d'entre vous se présenteront devant
l'Eternel, ton Dieu, dans le lieu qu'il
choisira : à la fête des pains sans le-
vain, à la fête des semaines, et à la fête
des tabernacles. On ne paraîtra point
devant l'Eternel les mains vides. '" Cha-
cun donnera ce qu'il |)ourra, selon les
bénédictions que rÉternel, ton Dieu,
lui aura accordées.
"*Tu établiras des juges et des ma-
gistrats dans toutes les villes que l'E-
ternel, ton 13ieu, te donne, selon tes
tribus; et ils jugeront le peuple avec
justice. "Tu ne porteras atteinte à au-
cun droit, tu n'auras point égard à
l'apparence des personnes , et tu ne
recevras point de présent, car les pré-
sents aveuglent les yeux des sages et
corrompent les parolesdes justes. -°Tu
suivras ponctuellement la justice, afin
que tu vives et que tu possèdes le pays
que l'Eternel, ton Dieu, te donne.
-'Tu ne fixeras aucune idole de bois
à côté de l'autel que tu élèveras à l'E-
ternel, ton Dieu. --Tu ne dresseras
point des statues, qui sont en aversion
à l'Eternel, ton Dieu.
Les actes d idohilric. — Les jugements.
Lu rot/a II lé.
CJtap. XYII. 'Tu n'offriras en sa-
crifice à l'Eternel, ton Dieu, ni bœuf,
ni agneau qui ait quelque défaut ou
difformité; car ce serait en abomina-
tion à l'Eternel, ton Dieu.
■Il se trouvera peut-être au milieu
de toi, dans l'une des villes que l'Eter-
nel, ton Dieu, te donne, un homme ou
une femme faisant ce qui est mal aux
yeux de l'Eternel, ton Dieu, et trans-
gressant son alliance; 'allant après
d'autres dieux pour les servir et se
jnosterner devant eux, après le soleil,
la lune, ou toute l'armée des cieux.
Ce n'est point Là ce que j'ai commandé.
■•Dès que tu en auras connaissance, dès
que tu l'auras appris, tu feras avec soin
des recherches. La chose est-elle vraie,
le fait est-il établi, cette abomination
a-t-elle été commise en Israël, ^alors
tu feras venir à tes portes l'homme ou
la femme qui sera coupable de cette
mauvaise action, et tu lapideras ou
puniras de mort cet homme ou cette
femme. *Cclui ([ui mérite la mort sera
exécuté sur la tiéposition de deux ou
de trois témoins ; il ne sera pas mis à
mort sur la déposition d'un seul té-
moin. "La main des témoins se lèvera
la première sur lui pour le faire mou-
rir, et la main de tout le peuple ensuite.
219
Chap. 17,8-18, s.
DEUTERONOME.
Tu ôteras ainsi le mal du milieu de
toi
^Si une cause relative à un meurtre,
à un différend, à une blessure, te pa-
raît trop difficile à juger et fournit
matière à contestation dans tes portes,
tu te lèveras et tu monteras au lieu que
l'Eternel, ton Dieu, choisira. ^Tu iras
vers les prêtres, les Lévites, et vers
un livre, une copie de cette loi, qu'il
prendraauprèsdesprêtres, les Lévites.
'''Il devra l'avoir avec lui et y lire tous
les jours de sa vie, afin qu'il apprenne
à craindre l'Eternel, son Dieu, à ob-
server et à mettre en pratique toutes
les paroles de cette loi et toutes ces
ordonnances; -"afin que son cœur ne
s'élève point au-dessus de ses frères.
celui qui remplira alors les fonctions et qu'il ne se détourne de ces com-
de juge; tu les consulteras, et ils te
feront connaître la sentence. "Tu te
conformeras à ce qu'ils te diront dans
le lieu que choisira l'Eternel, et tu au-
ras soin d'agir d'après tout ce qu'ils
t'enseigneront. "Tu te conformeras à
la loi qu'ils t'enseigneront et à la sen-
tence qu'ils auront prononcée ; tu ne
te détourneras de ce qu'ils te diront
ni à droite ni à gauche. '-L'homme qui,
par orgueil, n'écoutera pas le prêtre
placé là pour servir l'Eternel, ton
Dieu, ou qui n'écoutera pas le juge, cet
homme sera puni de mort. Tu ôteras
ainsi le mal du milieu d'Israël, '^afin
que tout le peuple entende et craigne,
et qu'il ne se livre plus à l'orgueil.
'•^ Lorsque tu seras entré dans le pays
que l'Eternel, ton Dieu, te donne,
lorsque tu le posséderas, que tu y au-
ras établi ta demeure, etc|ue tu diras :
Je veux mettre un roi sur moi, comme
toutes les nations cpii m'entourent, —
'^tu mettras sur toi un roi que choisira
mandements ni à droite ni à gauche;
afin qu'il prolonge ses jours dans son
rovaume, lui et ses enfants, au milieu
d'Israël.
Les droits des prêtres et des Lévites.
Chap. XVIII. ' Les prêtres, les Lé-
vites, la tribu entière de Lévi, n'auront
ni part ni héritage avec Israël ; ils se
nourriront des sacrifices consumés
par le feu en l'honneur de l'Eternel et
de l'héritage de l'Eternel. '^Ils n'au-
ront point d'héritage au milieu de
leurs frères : l'Éternel sera leur héri-
tage, comme il le leur a dit. ^ Voici quel
sera le di'oit des prêtres sur le peuple,
sur ceux c[ui offriront un sacrifice, un
bœuf ou un agneau : on donnera au
|)rêtre l'épaule, les mâchoires et l'es-
tomac. 'Tu lui donneras les prémices
de ton blé, de ton moût et de ton
huile, et les prémices de la toison de
tes brebis ; ^car c'est lui que l'Eternel,
ton Dieu, a choisi entre toutes les tri-
l'Éternel, ton Dieu, tu prendras un roi bus, pour qu'il fasse le service au nom
du milieu de tes frères, tu ne pourras
pas te ilonner un étranger qui ne soit
pas ton frère. '^Mais, qu'il n'ait pas un
grand nombre de chevaux, et qu'il ne
ramène pas le peuple en Egypte pour
de l'Eternel, lui et ses fils, à toujours.
^Lorsque le Lévite quittera l'une de
tes portes, le lieu quelconque où il
demeure en Israël, pour se rendre,
selon la plénitude de son désir, au
avoir beaucoup de chevaux ; car l'Eter- lieu que choisira l'Éternel, ^et qu'il
fera le service au nom de l'Éternel,
ton Dieu, comme tous ses frères les
Lévites qui se tiennent là devant l'E-
nel vous a dit : Vous ne retournerez
plus par ce chemin-là. "Qu'il n'ait pas
un grand nombre de femmes, afin que
son cœur ne se détourne point ; et qu'il
ne fasse pas de grands amas d'argent
et d'or.'* Quand il s'assiéra sur le trône
de son royaume, il écrira pour lui, dans
ternel, ''il recevra jjour sa nourriture
une portion égale à la leur, et jouira,
en outre, des revenus de la vente de
son patrimoine.
220
DEUTERONOME.
Chap 18, 0- 19, 7.
La dii'ination et la magie. — Les prophètes.
^Lorsque tu seras entré dans le pays connaîtrons-nous la parole que l'Eter-
que l'Eternel, ton Dieu, te donne, tu nel n'aura jioint dite ? --Quand ce que
n'apprendras point à imiter les abo- dira le prophète n'aura pas lieu et
minations de ces nations-là. '"Qu'on n'arrivera pas, ce sera une parole que
ne trouve chez toi personne qui fasse l'Eternel n'aura point dite. C'est par
audace que le pr()])liète l'aura dite ;
n'aie pas peur de lui.
jiasser son fds ou sa fille par le feu,
personne qui exerce le métier de de-
viji, d'astrologue, d'augure, de magi-
cien, "d'enchanteur, personne qui
consulte ceux c|ui évoquent les esprits
ou disent la bonne aventure, personne
cpii interroge les morts. '-Car quicon-
([ue fait ces choses est en abomination
à l'Éternel ; et c'est à cause de ces
abominations que l'Eternel, ton Dieu,
va chasser ces nations devant toi. '-'Tu
seras entièrement à l'Eternel, ton
Dieu. '*Car ces nations que tu chasse-
ras écoutent les astrologues et les de-
A'ins; mais à toi, l'Eternel, ton Dieu,
ne le permet pas.
Les l'il/es de refuge. — • Le déplacement
des bornes. ■ — Les faux témoins.
Chap. XIX. 'Lorsque l'Eternel,
ton Dieu, aura exterminé les nations
dont l'Eternel, ton Dieu, te donne le
pays, lorsque tu les auras chassées et
que tu habiteras dans leurs villes et
dans leurs maisons, -tu sépareras trois
villes au milieu du pays dont l'Éter-
nel, ton Dieu, te donne la possession.
'Tu établiras des routes, et tu divise-
ras en trois parties le territoire du
'^L'Eternel, ton Dieu, te suscitera pays que l'Eternel, ton Dieu, \a te
du milieu de toi, d'entre tes frères, un donner en héritage. Il en sera ainsi
]:)rophète comme moi : vous l'écoute- afin que tout meurtrier puisse s'enfuir
rez ! 'Ml répondra ainsi à la demande dans ces villes. ^Cette loi s'appliquera
cpie tu fis à l'Eternel, ton Dieu, à Ho- au meurtrier qui s'enfuira là pour
reb, le jour de l'assemblée, quand tu sauver sa vie, lorsqu'il aura involon-
disais : Que je n'entende plus la voix tairement tué son prochain, sans avoir
de l'Eternel, mon Dieu, et que je ne été auparavant son ennemi. ^Un hom-
voie j)lus ce grand feu, afin de ne pas me, par exemple, va couper du bois
mourir. '^L'Eternel me dit : Ce qu'ils dans la forêt avec un autre homme; la
ont dit est bien. "*Je leur susciterai hache en main, il s'élance pour abat-
du milieu de leurs frères un prophète tre un arbre; le fer échappe du man-
comme toi; je mettrai mes jjaroles che, atteint le compagnon de cet hom-
dans sa bouche, et il leur dira tout ce me, et lui donne la mort. Alors il
que je lui commanderai. '''Et si cjuel- s'enfuira dans l'une de ces villes pour
qu'un n'écoute pas mes paroles qu'il sauver sa vie, ^de peur que le vengeur
dira en mon nom, c'est moi qui lui en du sang, échauffé par la colère et
demanderai comj^te. -"Mais le pro- poursuivant le meurtrier, ne finisse
pliètc qui aura l'audace de dire en mon par l'atteindre s'il y avait à faire beau-
nom une parole que je ne lui aurai coup de chemin, et ne frappe nu)rtel-
point commandé de dire, ou qui par- lement celui qui ne mérite pas la mort,
lera au nom d'autres dieux, ce pro- puisqu'il n'était point auparavant l'en-
phète-là sera puni de mort. -'Peut- nemi de son prochain. "C'est pourquoi
être diras-tu dans ton cœur : Comment je te donne cet ordre : Tu sépareras
221
Chap. 10,8-20,8.
DEUTERONOME.
trois villes. ^Lorsque rÉternel, ton
Dieu, aura élargi tes frontières, comme
il l'a juré à tes pères, et qu'il t'aura
donné tout le pays qu'il a promis à
tes pères de te donner, — 'pourvu que
tu observes et mettes en pratique tous
ces commandements que je te prescris
aujourd'hui, en sorte que tu aimes
l'Eternel, ton Dieu, et que tu marches
toujours dans ses voies, — tu ajoute-
ras encore trois villes à ces trois-là,
'"afin que le sang innocent ne soit pas
répandu au milieu du pays que l'Eter-
ainsi le mal du milieu de toi. -"Les au-
tres entendront et craindront, et l'on
ne commettra plus un acte aussi cri-
minel au milieu de toi. -'Tu ne jetteras
aucun regard de pitié : œil pour œil,
dent pour dent, main pour main, pied
pour pied.
Les e.remptions du scn'icc militaire.
Le siège des cilles.
Cliap. XX. 'Lorsque tu iras à. la
guerre contre tes ennemis, et que tu
verras des chevaux et des chars, et un
nel, ton Dieu, te donne pour héritage, peuple plus nombreux que toi, tu ne
et que tu ne sois pas coupable de les craindras point ; car l'Eternel, ton
meurtre.
"Mais si un homme s'enfuit dans
une de ces villes, ajirès avoir dressé
des embûches à son prochain par ini-
mitié contre lui, après l'avoir attaqué
et frappé de manière à causer sa mort,
'-les anciens de sa ville l'enverront
saisir et le livreront entre les mains
du vengeur du sang, afin qu'il meure.
'^Tu ne jetteras pas sur lui vin regard
de pitié, tu feras disparaître d'Israël
le sang innocent, et tu seras heureux.
**Tu ne reculeras point les bornes
de ton prochain, posées par tes an-
cêtres, dans l'héritage que tu auras
Dieu, qui t'a fait monter du pays d'E-
gypte, est avec toi.
^A l'approche du combat, le prêtre
s'avancera, et parlera au peuple. ^11
leur dira : Ecoute, Israël ! Vous allez
aujourd'hui livrer bataille à vos enne-
mis. Que votre cœur ne se trouble
point; soyez sans crainte, ne vous
effrayez pas, ne vous épouvantez pas
devant eux. ^Car l'Eternel, votre Dieu,
marche avec vous , pour combattre
vos ennemis, pour vous sauver.
^Les officiers parleront ensuite au
peuple, et diront: Qui est-ce qui a
bâti une maison neuve, et ne s'y est
au pays dont l'Éternel, ton Dieu, te point encore établi ? Qu'il s'en aille et
donne la possession.
'^Un seul témoin ne suffira pas con-
tre un homme pour constater un crime
ou un péché, quel qu'il soit; un fait
ne pourra s'établir que sur la déposi-
tion de deux ou de trois témoins.
'^Lorsqu'un faux témoin s'élèvera
contre quelqu'un pour l'accuser d'un
crime, '"les deux hommes en contes-
tation comparaîtront devant l'Éternel,
devant les prêtres et les juges alors
en fonctions. '*Les juges feront avec
soin des recherches. Le témoin est-il
un faux témoin, a-t-il fait contre son
frère une fausse déposition, '"alors
vous le traiterez comme il avait des-
sein de traiter son frère. Tu ôteras
retourne chez lui, de peur qu'il ne
meure dans la bataille et qu'un autre
ne s'y établisse. ^Qui est-ce qui a
planté une vigne, et n'en a point en-
core joui ? Qu'il s'en aille et retourne
chez lui, de peur qu'il ne meure dans
la bataille et qu'un autre n'en
jouisse. 'Qui est-ce qui a fiancé une
femme, et ne l'a point encore prise?
Qu'il s'en aille et retourne chez lui,
de peur qu'il ne meure dans la bataille
et qu'un autre ne la prenne. *Les offi-
ciers continueront à parler au peuple,
et diront : Qui est-ce qui a peur et
manque de courage? Qu'il s'en aille
et retourne chez lui, afin que ses frè-
res ne se découragent pas comme lui.
222
HEUTERONOME.
Chap. 20,0-21,11.
"Ouand les officiers auront achevé de
parler au peuple, ils placeront les
chefs des troupes à la tête du peuple.
'"Quand fu t'a|)procheras d'une ville
pour ratta([uer, tu lui olî'riras la paix.
" Si elle accepte la jjaix et t'ouvre ses
portes, tout le peuple qui s'y trouvera
te sera tributaire et asservi. '-Si elle
n'accepte pas la paix avec toi et qu'elle
veuille te faire la guerre, alors tu l'as-
siégeras. '^Et après que l'Eternel, ton
Dieu, l'aura livrée entre tes mains, tu
en feras passer tous les mâles au iil de
l'épée. '*Mais tu jirendras pour toi les
femmes, les enfants, le bétail, tout ce
cjui sera dans la ville, tout son butin,
et tu mangeras les dépouilles de tes
ennemis que l'Éternel, ton Dieu, t'aura
livrés. '^G'est ainsi que tu agiras à l'é-
gard de toutes les villes qui sont très
éloignées de toi, et ([ui ne font point
partie des villes de ces nations-ci.
'"Mais dans les villes de ces peuples
dont l'Eternel, ton Dieu, te donne le
pays pour héritage, tu ne laisseras la
vie à rien de ce qui respire. ''Car tu
dévoueras ces peuples par interdit,
les Héthiens, les Amoréens, les Cana-
néens, les Phéréziens, les Héviens et
les Jébusiens, comme l'Eternel, ton
Dieu, te l'a ordonné, '*afin qu'ils ne
vous aprennent pas à imiter toutes les
abominations qu'ils font pour leurs
dieux, et que vous ne péchiez point
contre l'Eternel, votre Dieu.
'''Si tu fais un long siège pour l'em-
parer d'une ville avec laquelle tu es
en guerre, tu ne détruiras point les
arbres en y portant la hache, tu l'en
nourriras et tu ne les abattras point;
car l'arbre des champs est-il un hom-
me pour être assiégé par toi? -"Mais
tu pourras détruire et abattre les ar-
bres que tu sauras ne pas être des
arbres servant à la nourriture, et en
construire des relranchenients contre
Les meurtres dont les auteurs sont inconnus. —
Les prisonnières de guerre. — Les droits des
premiers-nés. — Les enfants rebelles. — Les
cada^•res des pendus.
Chop. XXI. 'Si, dans le pays dont
l'Eternel, ton Dieu, te donne la pos-
session, l'on trouve étendu au milieu
d'un champ un homme tué, sans que
Ion sache qui Ta frappé, 'tes anciens
et tes juges iront mesurer les distances
à partir du cadavre jusqu'aux villes
des environs. -'Ouand on aura déter-
miné la ville la ])lus rapprochée du
cadavre, les anciens de cette ville
prendront une génisse qui n'ait point
servi au travail et qui n'ait point tiré
au joug. ■'Ils feront descendre celte
génisse vers un torrent qui jamais ne
tarisse et où il n'y ait ni culture ni se-
mence ; et là, ils briseront la nuque
à la génisse, dans le torrent. ^Alors
s'approcheront les prêtres, fils de
Lévi ; car l'Eternel, ton Dieu, les a
choisis pour qu'ils le servent et qu'ils
bénissent au nom de l'Elernel, et ce
sont eux qui doivent prononcer sur
toute contestation et sur toute bles-
sure. *Tous les anciens de cette ville
la plus rapprochée du cadavre lave-
ront leurs mains sur la génisse à la-
quelle on a brisé la nuque dans le tor-
rent. "Et prenant la parole, ils diront :
Nos mains n'ont point répandu ce
sang, et nos yeux ne l'ont point vu
répandre. ^Pardonne, ô Eternel ! à ton
peuple d'Israël, que tu as racheté;
n'impute pas le sang innocent à ton
peuple d'Israël, et ce sang ne lui sera
point imputé. ''Ainsi, tu dois faire dis-
paraître du milieu de toi le sang inno-
cent, en faisant ce qui est droit aux
yeux de rÉternel.
'"Lorsque tu iras à la guerre contre
tes ennemis, si l'Éternel les livre en-
tre tes mains et (pie tu leur fasses des
prisonniers, "peut-être verras-tu par
la ville qui te fait la guerre, jusqu'à ce mi les captives une femme belle de
qu'elle succombe. figure, et auras-tu le désir de la pren-
223
Chnp. 21,1-^-22,9.
DEUTERONOME.
dre pour femme. '-Alors tu l'amèneras
dans l'intérieur de ta maison. Elle se
rasera la tête et se fera les ongles,
'^elle quittera les vêtements qu'elle por-
tait quand elle a été prise, elle demeu-
rera dans ta maison, et elle pleurera
son père et sa mère pendant un mois.
Après cela, tu iras vers elle, tu l'auras
en ta possession, et elle sera ta femme.
"Si elle cesse de te plaire, tu la lais-
seras aller où elle voudra, tu ne pour-
ras pas la vendre pour de l'argent ni
la traiter comme esclave, parce que
tu l'auras humiliée.
'^Si un homme, qui a deux femmes,
aime l'une et n'aime jias l'autre, et
s'il en a des fds dont le premier-né
soit de la femme qu'il n'aime pas, '^il
ne pourra point, quand il partagera
son bien entre ses fils, reconnaître
comme premier-né le fils de celle qu'il
aime, à la place du fils de celle qu'il
n'aime pas, et qui est le premier-né.
''Mais il reconnaîtra jiour premier-né
le fils de celle qu'il n'aime pas, et lui
donnera sur son bien une portion dou-
ble; car ce fils est les prémices de sa
vigueur, le droit d'aînesse lui appar-
tient.
"*Si un homme a un fils indocile et
rebelle, n'écoutant ni la voix de son
père, ni la voix de sa mère, et ne leur
obéissant pas même après qu'ils l'ont
châtié, "ie père et la mère le pren-
dront, et le mèneront vers les anciens
de sa ville et h la porte du lieu qu'il
habite. -"Ils diront aux anciens de sa
AÙlle : Voici notre fils qui est indocile
et rebelle, qui n'écoute pas notre voix, les petits, tu laisseras aller la mère et
le bois; mais tu l'enterreras le jour
même, car celui qui est pendu est un
objet de malédiction auprès de Dieu,
et tu ne souilleras point le pays que
l'Eternel , ton Dieu , te donne pour
héritage.
Les animaux et les objets égarés. — Les tra-
vestissements. — Les nids doiseaii. — Les
maisons neuves. — Le mélange dans tes se-
mences et dans les tissus.
Chap. XXII. ' Si tu vois s'égarer le
bœuf ou la bi'ebis de ton frère, tu ne
t'en détourneras point, tu les ramène-
ras à ton frère. -Si ton frère n'habite
pas près de toi, et que tu ne le con-
naisses pas, tu recueilleras l'animal
dans ta maison, et il restera chez toi
jusqu'à ce que ton frère le réclame; et
alors tu le lui rendras. ^Tu feras de
même pour son âne, tu feras de même
pour son vêtement, tu feras de même
pour tout objet qu'il aurait perdu et
que tu trouverais; tu ne devras point
t'en détourner. 'Si tu vois l'ànede ton
frère ou son bœuf tombé dans le che-
min, tu ne t'en détourneras point, tu
l'aideras à le relever.
^Une femme ne portera point un ha-
billement d'homme, et un homme ne
mettra point des vêtements de femme ;
car quiconque fait ces choses est en
abomination à l'Eternel, ton Dieu.
* Si tu rencontres dans ton chemin un
nid d'oiseau, sur un arbre ou sur la
terre, avec des petits ou des œufs et la
mère couchée sur les petits ou sur les
œufs, "tu ne prendras pas la mère et
et qui se livre à des excès et à l'ivro-
gnerie. '-'Et tous les hommes de sa
ville le lapideront, et il mourra. Tu
ôteras ainsi le mal du milieu de toi,
afin que tout Israël entende et craigne.
^"Si l'on fait mourir un homme qui
a commis un crime digne de mort, et
que tu l'aies pendu à un bois, -^son
cadavre ne passera point la nuit sur
tu ne prendras que les petits, afin que
tu sois heureux et que tu prolonges tes
jours.
^Si tu bâtis une maison neuve, tu fe-
ras une balustrade autour de ton toit,
afin de ne pas mettre du sang sur ta
maison, dans le cas où il en tomberait
quelqu'un.
^Tu ne sèmeras point dans ta vigne
224
DEUTERONOME.
Chap.22.io-23.'i.
diverses semences, de peur que tu ne avec une femme mariée, ils mourront
jouisses ni du jiroduit de ce que tu au- tous deux, l'homme qui a couché avec
ras semé ni du produit de la vigne. la femme, et la femme aussi. Tu ôteras
'"Tu" ne laboureras point avec un ainsi le mal du milieu d'Israël,
bœuf et un àne attelés ensemble. -'Si une jeune fdlc vierge est fiancée,
"Tu ne porteras point un vêtement et qu'un homme la rencontre dans la
tissu de diverses espèces de fils, de ville et couche avec elle, "vous les
laine et de lin réunis ensemble. amènerez tous deux à la porte de la
'-Tu mettras des franges aux quatre ville, vous les lapiderez, et ils mour-
coins du vêtement dont tu te couvriras, ront, la jeune fille pour n'avoir pas crié
dans la ville, et l'homme pour avoir
'^Si un homme, qui a pris une femme déshonoré la femme de son prochain,
et est allé vers elle, éprouve ensuite de Tu ôteras ainsi le mal du milieu de toi.
l'aversion pour sa personne, '''s'il lui -^Mais si c'est dans les champs que cet
impute des choses criminelles et porte homme rencontre la jeune femme fian-
atteinte à sa réputation, en disant : J'ai cée, lui fait violence et couche avec
})ris cette femme, je me suis approché elle, l'homme qui aura couché avec elle
d'elle, et je ne l'ai pas trouvée vierge, sera seul puni de mort. **Tu ne feras
— - '^alors le père et la mère de la jeune rien à la jeune fille ; elle n'est pas cou-
femme prendront les signes de sa vir- pable d'un crime digne de mort, car il
ginité et les produiront devant les an- en est de ce cas comme de celui où un
ciens de la ville, à la porte. '*Le père homme se jette sur son prochain et
de la jeune femme dira aux anciens : lui ôte la vie. "La jeune fille fiancée,
J'ai donné ma fille pour femme à cet que cet homme a rencontrée dans les
homme, et il l'a prise en aversion ; '"il champs, a pu crier sans qu'il y ait eu
lui impute des choses criminelles, en personne pour la secourir,
disant : Je n'ai pas trouvé tafîllevierge. "*Si un homme rencontre une jeune
Or voici les signes de vii-ginité de ma fille vierge non fiancée, lui fait violence
fille. Et ils déploieront son vêtement et couche avec elle, et qu'on vienne à
devant les anciens de la ville. '^Les lessurprendre,^4'hommequiaura cou-
anciens de la ville saisiront alors cet ché avec elle donnera au père de la
hommeetlechàtieront;"'et, parcequ'il jeune fille cinquante sicles d'argent;
a porté atteinte à la réputation d'une et, parce qu'il l'a déshonorée, il la
vierge d'Israël, ils le condamneront à prendra pour femme, et il ne pourra
une amende de cent sicles d'argent, pas la renvoyer, tant qu'il vivra,
qu'ils donneront au père de la jeune '"Nul ne prendra la femme de son
femme. Elle restera sa femme, et il ne père, et ne soulèvera la couverture de
pourra pas la renvoyer, tant qu'il vivra, son père.
-"Mais si le fait est vrai, si la jeune
femme ne s'est point trouvée vierge,
-'on fera sortir la jeune femme à l'en-
trée de la maison de son père ; elle sera
lapidée par les gens de la ville, et elle
mourra, parce qu'elle a commis une
infamie en Israël, en se ]>rostituant cules ont été écrasés ou l'urètre coupé
dans la maison de son père. Tu ôteras n'entrera point dans l'assemblée de
ainsi le mal du milieu de toi. l'Éternel. -Celui qui est issu d'une
*^Si l'on trouve un homme couché union illicite n'entrera pointdans l'as-
Les personnes qui de^'aient être exclues de l'as-
semblée. — La pureté dans les camps. —
Les esclaves fugitifs. — Les dons proi'cnant
de l'impureté. — Les prêts à intérêt. — Les
vœujc. — Les raisins et les épis.
Chap. XXIII. ' Celui dont les testi-
225
15
Chap.2S,3-2i,i.
DEUTERONOME.
semblée de rÉternel; même sa dixiè-
me génération n'entrera point dans l'as-
semblée de l'Eternel. ^L'Ammonite et
le Moabite n'entreront point dans l'as-
semblée de l'Eternel, même à ladixième
génération et à perpétuité, ''parce qu'ils
ne sont pas venus au-devant de vous
avec du pain et de l'eau, sur le chemin,
lors de votre sortie d'Egypte, et parce
qu'ils ont fait venir contre toi à prix
d'argent Balaam, fds de Beor, de Pe-
thor en Mésopotamie, pour qu'il te
maudisse. ^Mais l'Eternel, ton Dieu,
n'a point voulu écouter Balaam ; et l'E-
ternel, ton Dieu, a changé pour toi la
malédiction en bénédiction, parce que
tu es aimé de l'Eternel, ton Dieu. *Tu
n'auras souci ni de leur prospérité ni
de leur bien-être, tant que tu vivras, à
perpétuité. 'Tu n'auras point en abo-
mination l'Edomite, car il est ton frère ;
tu n'auras point en abomination l'E-
gyptien, car tu as été étranger dans
son pays : *les fds qui leur naîtront à
la troisième génération entreront dans
l'assemblée de l'Éternel.
'Lorsque tu camperas contre tes en-
nemis, garde-toi de toute chose mau-
vaise. '"S'il y a chez toi un homme qui
ne soit pas pur, par suite d'un accident
nocturne, il sortira du camp, et n'en-
trera point dans le camp; "sur le soir
il se lavera dans l'eau, et après le cou-
cher du soleil il pourra rentrer au
camp. '^Tu auras un lieu hors du camp,
■et c'est là dehors que tu iras. '^Tu au-
ras parmi ton bagage un instrument,
dont tu te serviras pour faire un creux
et recouvrir tes excréments, quand tu
voudras aller dehors. '"'Car l'Eternel,
ton Dieu , marche au milieu de ton camp
pour te protéger et pour livrer tes en-
nemis devant toi ; ton camp devra donc
être saint, afin que l'Eternel ne voie
chez toi rien d'impur, et qu'il ne se
détourne point de toi.
'^Tu ne livreras point à son maître
un esclave qui se réfugiera chez toi,
après l'avoir quitté. ""Il demeurera chez
toi, au milieu de toi, dans le lieu qu'il
choisira, dans l'une de tes villes, où
bon lui semblera : tu ne l'opprimeras
point.
" II n'y aura aucune prostituée parmi
les filles d'Israël, et il n'y aura aucun
prostitué parmi les fils d'Israël.
'*Tu n'apporteras point dans la mai-
son de l'Éternel, ton Dieu, le salaire
d'une prostituée ni le prix d'un chien,
pour l'accomplissement d'un vœu quel-
conque ; car l'un et l'autre sont en abo-
mination à l'Eternel, ton Dieu.
'*Tu n'exigeras de ton frère aucun
intérêt ni pour argent, ni pour vivres,
ni pour rien de ce qui se prête à inté-
rêt. ^''Tu pourras tirer un intérêt de l'é-
tranger, mais tu n'en tireras point de
ton frère, afin que l'Éternel, ton Dieu,
te bénisse dans tout ce que tu entre-
prendras au pays dont tu vas entrer en
possession.
-'Si tu fais un vœu à l'Éternel, ton
Dieu, tu netarderas pointa l'accomplir;
car l'Éternel, ton Dieu, t'en demande-
rait compte, et tu te chargerais d'un
péché. "Si tu t'abstiens de faire un
vœu, tu ne commettras pas un péché.
-•'Mais tu observeras et tu accompliras
ce qui sortira de tes lèvres, par con-
séquent les vœux que tu feras volon-
tairement à l'Éternel, ton Dieu, et que
ta bouche aura prononcés.
-*Si tu entres dans la vigne de ton
prochain, tu pourras à ton gré manger
des raisins et t'en rassasier; mais tu
n'en mettras point dans ton vase. '^^Si
tu entres dans les blés de ton prochain,
tu pourras cueillir des épis avec la
main ; mais tu n'agiteras point la fau-
cille sur les blés de ton prochain.
Le diforce. — Le nouveau marié exempté du
service militaire. — Les prêts sur gage. —
Le vol d'un liomme. — Les lépreu.r. — Les
mercenaires. — Les droits de l'étranger, de
l'orplielin et de la veuve.
Chap. A'AYT'. 'Lorsqu'un homme
226
DEUTÉRONOME. Chnp. U.-i-n.
aura pris et épousé une femme qui quelconque, tu n'entreras point dans
viendrait à ne pas trouver grâce à ses sa maison pour te saisir de son gage;
veux, parce qu'il a découvert en elle "tu resteras dehors, et celui à qui tu
quelque chose de honteux, il écrira fais le prêt t'apportera le gage dehors,
pourelle une lettrededivorce, et, après '-Si cet homme est pauvre, tu ne te
la lui avoir remise en main, il la ren- coucheras point, en retenant son gage;
verra de sa maison. -Elle sortira de '•''tu le lui rendras au coucher du soleil,
chez lui, s'en ira, et pourra devenir la afin qu'il couche dans son vêtement et
femme d'un autre homme. "Si ce der- qu'il te bénisse; et cela te sera imputé
nier homme la prend eji aversion, écrit à justice devant l'Eternel, ton Dieu,
pourelle une lettrededivorce, et, après '''Tu n'ojiprimeras point le merce-
la lui avoir remise en main, la renvoie naire, pauvreet indigent, qu'il soitl'un
de sa maison; ou bien, si ce dernier de tes frères, ou l'un des étrangers de-
homme qui l'a prise pour femme vient meurant dans ton pays, dans tes por-
à mourir, *alors le premier mari qui tes. '^Tu lui donneras le salaire de sa
l'avait renvoyée ne pourra pas la re- journée avant le coucher du soleil ; car
prendre pour femme après qu'elle a été il est pauvre, et il lui tarde de le rece-
souillée, car c'est une abomination de- voir. Sans cela, il crierait à l'Eternel
vant l'Eternel, et tu ne chargeras point contre toi, et tu te chargerais d'un pé-
de péché le pays que l'Eternel, ton ché.
Dieu, te donne pour héritage. '*0n ne fera point mourir les pères
^Lorsqu'un homme sera nouvelle- pour les enfants, et l'on ne fera point
ment marié, il n'ira pointa l'armée, et mourir les enfants pour les pères; on
on ne lui imposera aucune charge ; il fera mourir chacun pour son péché,
sera exempté par raison de famille pen- '"Tu ne porteras point atteinte au
dant un an, et il réjouira la femme qu'il droit de l'étranger et de l'orphelin, et
a prise. tu ne prendras point en gage le vête-
*0n ne prendra point pour gage les ment de la veuve. '*Tu te souviendras
deux meules, ni la meule de dessus"; que tu as été esclave en Egypte, etc[ue
car ce serait prendre pour gage la vie l'Eternel, ton Dieu, t'a racheté; c'est
même. pourquoi je te donne ces commande-
'Si l'on trouve un homme qui ait dé- ments à mettre en pratique,
robe l'un de ses frères, l'un des enfants ''^Quand tu moissonneras tonchamp,
d'Israël, qui en ait fait son esclave ou et que tu auras oublié une gerbe dans
qui l'ait vendu, ce voleur sera puni de le champ, tu ne retourneras point la
mort. Tu ôteras ainsi le mal du milieu prendre: elle sera pour l'étranger, pour
de toi. l'orphelin et pour la veuve, afin c^ue
^Prends garde à la plaiede la lèpre, l'Éternel, tonDieu, te bénissedans tout
afin de bien observer et de faire tout ce le travail de tes mains. -"Quand tu se-
(juc vous enseigneront les prêtres, les coueras tes oliviers, tu ne cueilleras
Lévites ; vous aurez soin d'agir d'après point ensuite les fruits restés aux bran-
les ordres que je leur ai donnés. 'Sou- ches : ils seront pour l'étranger, pour
viens-toi de ce que l'Eternel, ton Dieu, l'orphelin et pour la veuve. -'Quand tu
fit à Marie pendant la route, lors de vo- vendangeras ta vigne, tu ne cueilleras
tre sortie d'Egypte. point ensuite les grappes qui y seront
'"Si tu fais à ton prochain un prêt restées : elles seront pour l'étranger,
a. Les niciuliiis ù bras étaient formés de deux meules, celle de dessous fixe, celle de dessus mobile. On s'en
servait journellement pour la préparation du pain.
227
Chap.^i^ri-W,'.
DEUTERONOME.
pour l'orphelin et pour la veuve. ^^Tu Ainsi sera fait à l'homme qui ne relève
te souviendras que tu as été esclave pas la maison de son frère. '"Et sa mai-
dans le pays d'Egypte ; c'est pourquoi son sera appelée en Israël la maison du
je te donne ces commandements à met- déchaussé.
tre en pratique. " Lorsque des hommes se querelle-
ront ensemhle, l'un avec l'autre, si la
Les querelles. — Le mariage entre beau-frère femme de l'un s'apprOche pOUr déli-
er belle-sœur. — Les poids et les mesures. — ^,^^^ ^^^ ^^^^.-^ j^ j,^ ^^^^^ ^|g ^^j^j ^^j
le frappe, si elle avance la main et sai-
sit ce dernier par les parties honteuses,
'"tu lui couperas la main, tu ne jetteras
sur elle aucun regard de pitié.
"'Tu n'auras point dans ton sac deux
sortes de poids, un gros et un petit.
La destruction des Amalécites.
Chap. XXV. 'Lorsque des hom-
mes, ayant entre eux une querelle, se
présenteront en justice pour être jugés,
on absoudra l'innocent, et l'on condam-
nera le coupable. -Si le coupable mé-
rite d'être battu, le juge le fera étendre '^Tu n'auras point dans ta maison deux
parterre et frapper en sa présence d'un sortes d'épha, un grand et un petit,
nombre de coups proportionné à la '^Tu auras un poids exact et juste, tu
gravité de sa faute. 'Il ne lui fera pas auras un épha exact et juste, afin que
donner plus de quarante coups, de peur tes jours se prolongent dans le pays
que, si l'on continuait à le frapper en que l'Eternel, ton Dieu, te donne. "Car
allant beaucoup au delà, ton frère ne quiconque fait ces choses, quiconque
fût avili à tes yeux. commet une iniquité, est en abomina-
*Tu n'emmuselleras point le bœuf, tion à l'Eternel, ton Dieu,
quand il foulera le grain. '"Souviens-toi de ce que te fit Ama-
^Lorsquedes frères demeureront en- lek pendant la route, lors de votre sor-
semble, et que l'un d'eux mourra sans tie d'Egypte, '^comment il te rencontra
laisser de fils, la femme du défunt ne dans le chemin, et, sans aucune crainte
se mariera point au dehors avec un de Dieu, tomba sur toi par derrière,
étranger, mais son beau-frère ira vers sur tous ceux qui se traînaient les der-
elle, la prendra pour femme, et l'épou- niers, pendant que tu étais las et épui-
sera comme beau-frère". ^Le premier- se toi-même. '^Lorsque l'Eternel, ton
né qu'elle enfantera succédera au frère Dieu, après t'avoir délivré de tous les
mort et portera son nom, afin que ce ennemis qui t'entourent, t'accordera
nom ne soit pas effacé d'Israël. 'Si cet du repos dans le pays que l'Eternel,
homme ne veut pas prendre sa belle- ton Dieu, te donne en héritage et en
sœur, elle montera à la porte vers les an- propriété, tu effaceras la mémoire
ciens, et dira : Mon beau-frère refuse d'Amalek de dessous les cieux : ne
de relever en Israël le nom de son frère,
il ne veut pas m'épouser par droit de
beau-frère. ^ Les anciens de la ville l'ap-
pelleront, et lui parleront. S'il persiste,
etdit : Je ne veux pas la prendre, ^alors
l'oublie point.
Les prémices. -
Les dîmes de la troisième
année.
Chap. XXVI. 'Lorsque tu seras
sa belle-sœur s'approchera de lui en entré dans le pays que l'Eternel, ton
présence des anciens, lui ôtera son Dieu, te donne pour héritage, lorsque
soulier du pied, et lui crachera au vi- tu le posséderas et y seras établi, -tu
sage. Et prenant la parole, elle dira : prendras des prémices de tous les
a. Voyez, Genèse 38, 8, une ancienne trace de celte coutume qui autorisait un Isiaélite à épouser la femme
de son frère, mort sans laisser de fils. C'est ce qu'on a appelé le droit du lévirat.
228
DEUTERONOME.
Chap. 26,3-w.
fruits que tu retireras du sol dans le toute la dîme de tes produits, la troi-
paysque l'Eternel, ton Dieu, te donne, sième année, l'année de la dîme, tu la
tu les mettras dans une corbeille, et donneras au Lévite, à l'étranger, à
tu iras au lieu que choisira l'Eternel, l'orphelin et à la veuve ; et ils mange-
ton Dieu, pour y taire résider son nom. ront etse rassasieront, dans tes portes.
'Tu te présenteras au prêtre alors en "Tu diras devant l'Eternel, ton Dieu :
fonctions, et tu lui diras : Je déclare J'ai ôté de ma maison ce qui est con-
aujourd'hui à l'Eternel, ton Dieu, que sacré, et je l'ai donné au Lévite, à l'é-
je suis entré dans le pays que l'Éter- tranger, à l'orphelin et à la veuve,
nel a juré à nos pères de nous donner. selon tous les ordres que tu m'as pres-
^Le prêtre recevra la corbeille de ta crits;jen'ai transgressé ni oublié au-
main, et la déposera devant l'autel de cun de tes commandements. '''Je n'ai
rÉternel, ton Dieu. ^Tu prendras en- rien mangé de ces choses pendant mon
core la parole, et tu diras devant l'É- deuil, je n'en ai rien fait disparaître
ternel, ton Dieu : pour un usage impur, et je n'en ai rien
Mon père était un Araméen nomade; donné à l'occasion d'un mort; j'ai obéi
il descendit en Egypte avec peu de à la voix de l'Eternel, mon Dieu, j'ai
gens, et il y fixa son séjour; là, il de- agi selon tous les ordres que tu m'as
vint une nation grande, puissante et ])rescrits. '^Regarde de ta demeure
nombreuse. ^Les Egyptiens nous mal- sainte, des cieux, et bénis ton peuple
traitèrent et nous o])primèrent, et ils d'Israël etlepaysque tu nousasdonné,
nous soumirent à une dure servitude, comme tu l'avais juré à nos pères, ce
'Nous criâmes à l'Eternel, le Dieu de pays où coulent le lait et le miel.
nos pères. L'Eternel entendit notre
voix, et il vit notre oppression, nos
peines et nos misères. '*Et l'Eternel
'^Aujourd'hui, l'Eternel, ton Dieu,
te commande de mettre en pratique
ces lois et ces ordonnances ; tu les ob-
nous fit sortir d'Egypte, à main forte serveras et tu les mettras en pratique
et à bras étendu, avec des prodiges de de tout ton cœur et de toute ton âme.
terreur, avec des signes et des mira- '^Aujourd'hui, tu as fait promettre à
clés. "11 nous a conduits dans ce lieu, l'Eternel cju'il sera ton Dieu, afin que
et il nous a donné ce pays, pays où tu marches dans ses voies, que iu ob-
coulent le lait et le miel. '"Mainte- serves ses lois, ses commandements
nant voici, j'apporte les prémices des et ses ordonnances, et que tu obéisses
fruits du sol que tu m'as donné, ô à sa voix. '**Et aujourd'hui, l'Eternel
Éternel! t'a fait promettre que tu seras un peu-
Tu les déposeras devant l'Éternel, ])le qui lui appartiendra, comme il te
ton Dieu, et tu te prosterneras devant l'a dit, et que tu observeras tous ses
l'Éternel, ton Dieu. "Puis tu te réjoui- commandements, ''■'afin qu'il te donne
ras, avec le Lévite et avec l'étranger sur toutes les nations qu'il a créées la
qui sera au milieu de toi, pour tous les supériorité en gloire, en renom et en
biens que l'Éternel, ton Dieu, t'a don- magnificence, et afin que tu sois un
nés, à toi et à ta maison. peuple saint pour l'Éternel, ton Dieu,
'^Lorsque tu auras achevé de lever comme il te l'a dit.
229
DEUTEHONOME.
BENEDICTIONS ET MALEDICTIONS
[Chnp. 27-30.)
Ordre de dresser un monument de pierres après le passage du Jourdain, et d'y graver les paroles
de la loi. — Bénédictions à prononcer sur le mont Garizim, et malédictions à prononcer sur le
mont Ebal.
Chap. XXVII.
Moïse et les l'Éternel, ton Dieu, et tu mettras en
anciens d'Israël donnèrent cet ordre pratique ses commandements et ses
au peuple : Observez tous les com- lois que je te prescris aujourd'hui,
mandements que je vous prescris au- "Le même jour, Moïse donna cet
jourd'hui. ordre au peuple : '-Lorsque vous aurez
^Lorsque vous aurez passé le Jour- passé le Jourdain, Siméon, Lévi, Juda,
dain, pour entrer dans le pays que Issacar, Joseph et Benjamin, se tien-
l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu dres- dront sur le mont Garizim, pour bénir
seras de grandes pierres, et tu les en- le peuple ; "et Ruben, Gad, Aser, Za-
duiras de chaux. ^Tu écriras sur ces bulon. Dan et Nephthali, se tiendront
pierres toutes les paroles de cette loi, sur le mont Ebal, pour prononcer la
lorsque tu auras passé le Jourdain, malédiction. ''Et les Lévites jjrendront
pour entrer dans le pays que l'Eternel, la parole, et diront d'une voix haute à
ton Dieu, te donne, pays où coulent le tout Israël :
lait et le miel, comme te l'a dit l'Eter- '^Maudit soit l'homme cjui fait une
nel, le Dieu de tes pères. ^Lorsque vous image taillée ou une image en fonte,
aurez passé le Jourdain, vous dresse- abomination de l'Eternel, œuvre des
rez sur le mont Ebal ces pierres que mains d'un artisan, et qui la place dans
je vous ordonne aujourd'hui de dres- un lieu secret ! — Et tout le peuple
ser, et tu les enduiras de chaux. ^Là, répondra, et dira : Amen !
tubàtirasunautelàl'Eternel, tonDieu, '^Maudit soit celui qui méprise son
un autel de pierres, sur lesquelles tu père et sa mère ! — Et tout le peuple
ne porteras point le fer; ''tu bâtiras en dira : Amen !
pierres brutes l'autel de l'Eternel, ton '"Maudit soit celui qui déplace les
Dieu. Tu offriras sur cet autel des ho- bornes de son prochain ! — Et tout le
locaustes à l'Eternel, ton Dieu; 'tu peuple dira : Amen !
offriras des sacrifices d'actions de '^Maudit soit celui qui fait égarer un
grâces, et tu mangeras là et te réjoui- aveugle dans le chemin ! — Et tout le
ras devant l'Éternel, ton Dieu. '^Tu peuple dira : Amen !
écriras sur ces pierres toutes les pa- '^Maudit soit celui qui porte atteinte
rôles de cette loi, en les gravant bien au droit de l'étranger, de l'orphelin et
nettement. de la veuve ! — Et tout le peuple dira :
'Moïse et les prêtres, les Lévites, Amen!
parlèrent à tout Israël, et dirent : Is- -"Maudit soit celui qui couche avec
raël, sois attentif et écoute ! Aujour- la femme de son père, car il soulève
d'hui, tu es devenu le peuple de l'Eter- la couverture de son père ! — Et tout
nel, ton Dieu. '"Tu obéiras â la voix de le peuple dira : Amen !
230
DEUTERONOME.
Chap. 27,n-28,i9.
*' Maudit soit celui nui couche avec
une
bête q
qui
ueico
nq
ue
Et tout le
peuple dira : Amen !
-'Maudit soit celui qui couche avec
sa sœur, fille de son ]Dère ou fille de
sa mère ! — Et tout le peuple dira :
Amen !
*^ Maudit soit celui qui couche avec
sa belle-mère! — Et tout le peuple
dira : Amen !
^^ Maudit soit celui cpii frappe son
prochain en secret ! — Et tout le peu-
ple dira : Amen !
-^Maudit soit celui qui reçoit un
présent pour répandre le sang de l'in-
nocent ! — Et tout le peuple dira :
Amen !
-^Maudit soit celui qui n'accomplit
point les paroles de cette loi, et qui ne
les met point en pratique ! — Et tout
le peuple. dira : Amen
I
Les bénédictions.
Les malédictions.
'Si tu obéis à la
C/iap. XXVIII
voix de l'Eternel, ton Dieu, en obser-
vant et en mettant en praticpie tous ses
commandements que je te prescris au-
jourd'hui, l'Eternel, ton Dieu, te don-
nera la supériorité sur toutes les na-
tions de la terre. -Voici toutes les
bénédictions qui se répandront sur toi
et qui seront ton partage, lorsque tu
obéiras à la voix de l'Eternel, ton Dieu :
^Tu seras béni dans la ville, et tu
seras béni dans les champs. ■'Le fruit
de tes entrailles, le fruit de ton sol, le
fruit de tes troupeaux, les portées de
ton gros et de ton menu bétail, toutes
ces choses seront bénies. n"'a corbeille
et ta huche seront bénies.
*Tu seras béni à ton arrivée, et tu
seras béni à ton départ. "L'Eternel te
donnera la victoire sur tes ennemis
qui s'élèveront contre toi ; ils sortiront
contre toi par un seul chemin, et ils
s'enfuiront devant toi par sept che-
mins.
'L'Eternel ordonnera à la bénédic-
tion d'être avec toi dans tes greniers
et dans toutes tes entreprises. Il te
bénira dans le pays que l'Éternel, ton
Dieu, te donne.
''Tu seras pour l'Eternel un peuple
saint, comme il te l'a juré, lorsque tu
observeras les commandements de l'E-
ternel, ton Dieu, et que tu marcheras
dans ses voies. '"Tous les peuples ver-
ront que tu es appelé du nom de l'Eter-
nel, et ils te craindront.
"L'Eternel te comblera de biens,
en multipliant le fruit de tes entrailles,
le fruit de tes troupeaux et le fruit de
ton sol, dans le pays que l'Eternel a
juré à tes pères de te donner. ''L'Eter-
nel t'ouvrira son bon trésor, le ciel,
pour envoyer à ton pays la pluie en son
temps et pour bénir tout le travail de
tes mains ; tu ])rèteras à beaucoup de
nations, et tu n'emprunteras point.
'^L'Éternel fera de toi la tète et non la
queue, tu seras toujours en haut et tu
ne seras jamais en bas, lorsque tu obéi-
ras aux commandements de l'Éternel,
ton Dieu, que je te prescris aujour-
d'hui, lorscpie tu les observeras et les
mettras en pratique, '■'et c[ue tu ne te
détourneras ni à droite ni à gauche de
tous les commandements que je vous
donne aujourd'hui, pour aller après
d'autres dieux et pour les servir.
'^Mais si tu n'obéis point à la voix
de l'Eternel, ton Dieu, si tu n'observes
]ias et ne mets jias en pratique tous ses
commandements et toutes ses lois que
je te prescris aujourd'hui, voici toutes
les malédictions qui viendront sur toi
et cpii seront ton partage :
'*Tu seras maudit dans la ville, et
tu seras maudit dans les champs. ''Ta
corbeille et ta huche seront maudites.
'*Le fruit de tes entrailles, le fruit de
ton sol, les portées de ton gros et de
ton menu bétail, toutes ces choses se-
ront maudites.
"*Tu seras maudit à ton arrivée, et
tu seras maudit à ton départ.
231
Chap. 28, w-i5.
DEUTERONOME.
^''L'Eternel enverra contre toi la ma-
lédiction, le trouble et la menace, au
milieu de toutes les entreprises que
tu feras, jusqu'à ce que tu sois détruit,
jusqu'à ce que tu périsses prompte-
ment, à cause de la méchanceté de tes
actions, qui t'aura porté à m'abandon-
ner. *' L'Eternel attachera à toi la peste,
jusqu'à ce qu'elle te consume dans le
pays dont tu vas entrer en possession.
"L'Eternel te frappera de consomp-
tion, de fièvre, d'inflammation, de cha-
leur brûlante, de dessèchement, de
jaunisse et de gangrène, qui te pour-
suivront jusc[u'à ce que tu périsses.
^^Le ciel sur ta tète sera d'airain, et la
terre sous toi sera de fer. ^* L'Eternel
enverra pour pluie à ton pays de la
poussière et de la poudre ; il en des-
cendra du ciel sur toi jusqu'à ce que
tu sois détruit.
^^L'Eternel te fera battre par tes en-
nemis ; tu sortiras contre eux par un
seul chemin, et tu t'enfuiras devant
eux par sept chemins; et tu seras un
objet d'effroi j)our tous les royaumes
de la terre. -^Ton cadavre sera la pâ-
ture de tous les oiseaux du ciel et des
bêtes de la terre ; et il n'y aura per-
sonne pour les troubler. *' L'Eternel te
frappera de l'ulcère d'Egypte, d'hé-
morrhoïdcs, de gale et de teigne, dont
tu ne pourras guérir. -^L'Eternel te
frappera de délire, d'aveuglement, d'é-
garement d'esprit, ^^et tu tâtonneras
en plein midi comme l'aveugle dans
l'obscurité; tu n'auras point de succès
dans tes entreprises, et tu seras tous
les jours opprimé, dépouillé, et il n')'
aura personne pour venir à ton se-
cours. ^"Tu auras une fiancée, et un
autre homme couchera avec elle ; tu
bâtiras une maison, et tu ne l'habiteras
pas ; tu planteras une vigne, et tu n'en
jouiras pas. ^'Ton bœuf sera égorgé
sous tes yeux, et tu n'en mangeras pas ;
ton âne sera enlevé devant toi, et on ne
te le rendra pas ; tes brebis seront don-
nées à tes ennemis, et il n'y aura per-
sonne pour venir à ton secours. *-Tes
fils et tes filles seront livrés à un autre
peuple ; tes veux le verront et langui-
ront tout le jour après eux, et ta main
sera sans force. ^^Un peuple que tu
n'auras point connu mangera le fruit
de ton sol et tout le produit de ton tra-
vail, et tu seras tous les jours opprimé
et écrasé. ^''Le spectacle que tu auras
sous les yeux te jettera dans le délire.
^^ L'Eternel te frappera aux genoux et
aux cuisses d'un ulcère malin dont tu
ne pourras guérir, il te frappera depuis
la plante du pied jusqu'au sommet de
la tète. ^^L'Eternel te fera marcher, toi
et ton roi que tu auras établi sur toi,
vers une nation que tu n'auras point
connue, ni toi ni tes pères. ^'Et là, tu
serviras d'autres dieux, du bois et de
la pierre. Et tu seras un sujet d'éton-
nement, de sarcasme et de raillerie,
parmi tous les peuples chez qui l'Eter-
nel te mènera.
^*Tu transporteras sur ton champ
beaucoup de semence ; et tu feras une
faible récolte, car les sauterelles la
dévoreront. ^^Tu planteras des vignes
et tu les cultiveras ; et tu ne boiras pas
de vin et tu ne feras pas de récolte, car
les vers la mangeront. ''"Tu auras des
oliviers dans toute l'étendue de ton
pays ; et tu ne t'oindras pas d'huile,
car tes olives tomberont. ""Tu engen-
dreras des fils et des filles ; et ils ne
seront pas à toi, car ils iront en capti-
vité. ■'-Les insectes prendront posses-
sion de tous tes arbres et du fruit de
ton sol. '"L'étranger qui sera au milieu
de toi s'élèvera toujours plus au-dessus
de toi, et toi, tu descendras toujours
plus bas; ^*il te prêtera, et tu ne lui
prêteras pas ; il sera la tête, et tu seras
la queue.
''^Toutes ces malédictions viendront
sur toi, elles te poursuivront et seront
ton jiartage jusqu'à ce que tu sois dé-
truit, parce que tu n'auras pas obéi à
232
DEUTERONOME.
Chap. 28, 'jo-ct.
la voix de l'Éternel, ton Dieu, parce toutes tes portes. ^"La femme d'entre
que tu n'auras pas observé ses com- vous la plus délicate et la plus habituée
mandements et ses lois qu'il te près- à la mollesse, qui par mollesse et par
crit. ■'^Elles seront à jamais pour toi et délicatesse n'essayait pas de poser à
pour tes descendants comme des si- terre la plante de son pied, aura un œil
gnes et des prodiges. sans pitié pour le mari qui repose sur
■"Pour n'avoir pas, au milieu de l'a- son sein, pour son fds et pour sa fdle ;
bondance de toutes choses, servi l'E- ^'ellene leur donnera rien de l'arrière-
ternel, ton Dieu, avec joie et de bon faix sorti d'entre ses pieds et des en-
cœur, *Huserviras, au milieudelafaim, fants qu'elle mettra au monde, car,
de la soif, de la nudité et de la disette manquant de tout, elle en fera secrète-
de toutes choses, tes ennemis que l'E- ment sa nourriture au milieu de l'an-
ternel enverra contre toi. Il mettra un goisse et de la détresse où te réduira
joug de fer sur ton cou, jusqu'à ce qu'il ton ennemi dans tes portes,
t'ait détruit. *" L'Eternel fera partir de ^'^Si tu n'observes pas et ne mets pas
loin, des extrémités de la terre, une en pratique toutes les paroles de cette
nation qui fondra sur toi d'un vol d'ai- loi, écrites dans ce livre, si tu ne crains
pas ce nom glorieux et redoutable de
l'Eternel, ton Dieu, ^^l'Eternel te frap-
pera miraculeusement, toi et ta posté-
rité, par des plaies grandes et de lon-
tile, une nation dont tu n'entendras
point la langue, ^"une nation au visage
farouche, et qui n'aura ni respect pour
le vieillard ni pitié pour l'enfant. ^' Elle
mangera le fruit de tes troupeaux et le gue durée, par des maladies graves et
fruit de ton sol, jusqu'à ce que tu sois opiniâtres. '^"11 amènera sur toi toutes
détruit; elle ne te laissera ni blé, ni les maladies d'Egypte, devant lesquel-
moùt, ni huile, ni jwrtées de ton gros les tu tremblais; et elles s'attacheront
etde ton menu bétail, jusqu'àcequ'clle à toi. '^'Et même, l'Eternel fera venir
t'ait fait périr. ^^Elle t'assiégera dans sur toi, jusqu'à ce que tu sois détruit,
toutes tes portes, jusqu'à ce que tes toutes sortes de maladies et de plaies
murailles tombent, ces hautes et fortes qui ne sont point mentionnées dans le
murailles sur lesquelles tu auras placé livre de cette loi. ^^ Après avoirétéaussi
ta confiance dans toute l'étendue de ton nombreux que les étoiles du ciel, vous
pays; elle t'assiégera dans toutes tes ne resterez qu'un petit nombre, parce
portes, dans tout le pays que l'Eternel, que tu n'auras point obéi à la voix de
ton Dieu, te donne. ^^Au milieu de l'an- l'Eternel, ton Dieu. ^^De même que l'E-
goisse et de la détresse où te réduira ternel prenait plaisir à vous faire du
ton ennemi, tu mangeras le fruit de tes bien et à vous multiplier, de même l'E-
entrailles, la chair de tes fds et de tes ternel prendra plaisir à vous faire périr
filles que l'Eternel, ton Dieu, t'aura et à vous détruire; et vous serez arra-
donnés."L'hommed'entrevousleplus chés du pays dont tu vas entrer en pos-
ilélicat et le plus habitué à la mollesse session. "L'Eternel te dispersera par-
aura un œil sans pitié pour son frère, mi tous les peuples, d'une extrémité de
pour la femme qui repose sur son sein, la terre à l'autre ; et là, tu serviras d'au-
pour ceux de ses enfants qu'il a épar- très dieux que n'ontconnus ni toi, ni tes
gnés ; ^^il ne donnera à aucun d'eux de pères, du bois et de la pierre. ^'^ Parmi
la chair de ses enfants dont il fait sa ces nations, tu ne seras pas tranquille,
nourriture, parce qu'il ne lui reste plus et tu n'auras ])as un lieu de repos pour
rien au milieu de l'angoisse et de la dé- la plante de tes pieds. L'Eternel rendra
tresse où te réduira ton ennemi dans ton cœur agité, tes yeux languissants,
233
Chap.SS, 00-^29,
20.
DEUTERONOME.
ton àme souffrante .*" Ta vie sera comme
en suspens devant toi, tu trembleras la
nuit et le jour, tu douteras de ton exis-
tence. *'Dans l'effroi qui remplira ton
cœur et en présence de ce que tes yeux
verront, tu diras le matin : Puisse le
soir être là ! et tu diras le soir : Puisse
le matin être là! "^Et l'Eternel te ra-
mènera sur des navires en Egypte, et
tu feras ce chemin dont je t'avais dit :
Tu ne le reverras plus ! Là, vous vous
offrirez en vente à vos ennemis, comme
esclaves et comme servantes; et il n'y
aura personne pour vous acheter.
Le renouvellement de l'alliance.
Chap. XXIX. 'Voici les paroles de
l'allianceque l'Eternel ordonna à Moïse
de traiter avec les enfants d'Israël au
pays de Moab, outre l'alliance qu'il
avait traitée avec eux à Horeb.
-Moïse convoqua tout Israël, et leur
dit :
Vous avez vu tout ce que l'Eternel a
fait sous vos yeux, dans le pays d'E-
gypte, à Pharaon, à tous ses serviteurs,
et à tout son pays, ^ les grandes épreu-
ves quêtes yeux ont vues, ces miracles
et ces grands prodiges. *Mais, jusqu'à
ce jour, l'Eternel ne vous a pas donné
un cœur pour comprendre, des yeux
])our voir, des oreilles pour entendre.
cette alliance, et vous les mettrez en
pratique, afin de réussir dans tout ce
que vous ferez.
'"Vous vous présentez aujourd'hui
devant l'Eternel , votre Dieu, vous tous,
vos chefs de tribus, vos anciens, vos of-
ficiers, tous les hommes d'Israël, "vos
enfants, vos femmes, et l'étranger qui
est au milieu de ton camp, depuis celui
qui coupe ton bois jusqu'à celui qui
puise ton eau. '-Tu te présentes pour
entrer dans l'alliance de l'Eternel, ton
Dieu, dans cette alliance contractée
avec serment, '^et que l'Eternel, ton
Dieu, traite en ce jour avec toi, afin de
t'établir aujourd'hui pour son peuple
et d'être lui-même ton Dieu, comme il
te l'a dit, et comme il l'a juré à tes
pères, Abraham, Isaac et Jacob. '''Ce
n'est point avec vous seuls que je traite
cette alliance, cette alliance contractée
avec serment. '^Mais c'est avec ceux
qui sont ici parmi nous, présents en ce
jour devant l'Eternel, notre Dieu, et
avec ceux qui ne sont point ici parmi
nous en ce jour.
'^ Vous savez de quelle manière nous
avons habité dans le pays d'Egypte, et
comment nous avons passé au milieu
des nations que vous avez traversées.
"Vous avez vu leurs abominations et
leurs idoles, le bois et la pierre, l'ar-
^Je t'ai conduit pendant quarante an- gent et l'or, qui sont chez elles. '"Qu'il
nées dans le désert; tes vêtements ne n'yaitparmivous ni homme, ni femme,
se sont point usés sur toi, et ton sou- ni famille, ni tribu, dont le cœur se dé-
lier ne s'est point usé à ton pied ; *vous tourne aujourd'hui de l'Eternel, notre
n'avez point mangé de pain, et vous Dieu, pour aller servir les dieux de ces
n'avez bu ni vin ni liqueur forte, afin nations-là. Qu'il n'y ait point parmi
que vous connussiez que je suis l'Eter-
nel, votre Dieu. 'Vous êtes arrivés dans
ce lieu; Sihon, roi de Hesbon, et Og,
roi de Basan, sont sortis à notre ren-
contre, pour nous combattre, et nous
les avons battus. '^Nous avons pris leur
pays, et nous l'avons donné en pro-
priété aux Riibénites, auxGadites et à
la moitié de la tribu des Manassites.
?Vous observerez donc les paroles de
vous de racine qui produise du poison
et de l'absinthe. ''-"Que personne, après
avoir entendu les paroles de cette al-
liance contractée avec serment, ne se
glorifie dans son cœur et ne dise : J'au-
rai la paix, quand même je suivrai les
penchants de mon cœur, et que j'ajou-
terai l'ivresse à la soif. ^"L'Eternel ne
voudra point lui paixlonner. Mais alors
la colère et lajalousie de l'Eternel s'en-
234
DEUTERONOME.
Chap.29,u-S0,n.
flammeront contre cet homme, toutes
les malédictions écrites dans ce livre
reposeront sur lui, et l'Eternel effacera
son nom de dessous les cieux. -'L'E- ,
ternel le séparera, pour son malheur,
de toutes les tribus d'Israël, selon
toutes les malédictions de l'alliance
écrite dans ce livre de la loi. "Les
générations à venir, vos enfants qui
naîtront après vous et l'étranger cjui
viendra d'une terre lointaine, — à la
vue des plaies et des maladies dont
l'Eternel aura frappé ce pays, -'à la
vue du soufre, du sel, de l'embrase-
ment de toute la contrée, où il n'y aura
ni semence, ni produit, ni aucune herbe
(|ui croisse, comme au bouleversement
de Sodome, de Gomorrlic, d'Adma et
de Tseboïm, cjue l'Eternel détruisit
dans sa colère et dans sa fureur, —
"toutes les nations diront : Pourquoi
l'Eternel a-t-il ainsi traité ce pays .'
pourquoi cette ardente, cette grande
colère? -^Et l'on répondra : C'est parce
qu'ils ont abandonné l'alliance con-
tractée avec eux par l'Eternel, le Dieu
de leurs pères, lorsqu'il les fit sortir
du pays d'Egypte; -"c'est parce cju'ils
sont allés servir d'autres dieux et se
prosterner devant eux, des dieux qu'ils
ne connaissaient point et que l'Eter-
nel ne leur avait point donnés en par-
tage. -'Alors la colère de l'Eternel s'est
enflammée contre ce pays, et il a fait
venir sur lui toutes les malédictions
écrites dans ce livre. -'^L'Eternel les a
arrachés de leur pays avec colère, avec
fureur, avec une grande indignation,
et il les a jetés sur un autre pays, com-
me on le voit aujourd'hui.
-'^ Les choses cachées sont à l'Eternel ,
notre Dieu ; les choses révélées sont à
nous et à nés enfants, à perpétuité, afin
c[ue nous mettions en pratique toutes
les paroles de cette loi.
Les promesses et les menaces.
Chap. XXX. 'Lorsque toutes ces
choses t'arriveront, la bénédiction et
la uialédiction que je mets devant toi,
si tu les prends à cœur au milieu de
toutes les nations chez lesquelles l'E-
ternel, ton Dieu, t'aura chassé, -si tu
reviens à l'Eternel, ton Dieu, et si tu
obéis à sa voix de tout ton cœur et de
toute ton âme, toi et tes enfants, selon
tout ce que je te prescris aujourd'hui,
'alors l'Eternel, ton Dieu, ramènera tes
captifs et aura compassion de toi, il te
rassemblera encore du milieu de tous
les peuples chez lesquels l'Eternel, ton
Dieu, t'aura dispersé. 'Quand tu serais
exilé à l'autre extrémité du ciel, l'Eter-
nel, ton Dieu, te rassemblera de là, et
c'est là qu'il tira chercher. ^L'Eternel,
ton Dieu, te ramènera dans le pays que
possédaient tes pères, et tu le possé-
deras; il te fera du bien, et te rendra
])lus nombreux que tes pères. "L'Eter-
nel, ton Dieu, circoncira ton cœur et
le cœur de ta postérité, et tu aimeras
l'Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur
et de toute ton âme, afin que tu vives.
"L'Eternel, ton Dieu, fera tomber tou-
tes ces malédictions sur tes ennemis,
sur ceux qui t'auront haï et persécuté.
Œt toi, tu reviendras à l'Eternel, tu
obéiras à sa voix, et tu mettras en pra-
tique tous ces commandements que je
te prescris aujourd'hui. °L'Eternel, ton
Dieu, te comblera de biens en faisant
])rospérer tout le travail de tes mains,
le fruit de tes entrailles, le fruit de tes
troupeaux et le fruit de ton sol ; car l'E-
ternel prendra de nouveau plaisir à ton
bonheur, comme il prenait jilaisir à ce-
lui de tes pères, '"lorsque tu obéiras à
la voix de l'Eternel, ton Dieu, en ob-
servant ses commandements et ses or-
dres écrits dans ce livre de la loi, lors-
(pie tu reviendras à l'Eternel, ton Dieu,
de tout ton cœur et de toute ton âme.
"Ce commandement que je te pres-
cris aujourd'hui n'est certainement
point au-dessus de tes forces et hors
de ta portée. '-Il n'est pas dans le ciel,
23r
Chap. 30,13-31,8. DEUTÉRONOME.
pour que tu dises : Qui montera pour possession. '"Mais si ton cœur se dé-
nous au ciel et nous Tira chercher, qui tourne, si tu n'obéis point, et si tu
nous le fera entendre, afin que nous le te laisses entraîner à te prosterner dé-
mettions en pratique? '^11 n'est pas de vant d'autres dieux et à les servir,
l'autre côté de la mer, pour que tu di- "je vous déclare aujourd'hui que vous
ses : Qui passera pour nous de l'autre périrez, que vous ne prolongerez point
côté de la mer et nous lira chercher, vos jours dans le pays dont vous allez
qui nous le fera entendre, afin que nous entrer en possession, après avoir passé
le mettions en pratique? "C'est une le Jourdain. "J'en prends aujourd'hui
chose, au contraire, qui est tout près à témoin contre vous le ciel et la
de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, terre : j'ai mis devant toi la vie et la
afin que tu la mettes en pratique. mort, la bénédiction et la malédic-
'^Vois, je mets aujourd'hui devant tion. Choisis la vie, afin que tu vives,
toi la vie et le bien, la mort et le mal. toi et ta postérité, ^"pour aimer l'Eter-
'"Car je te prescris aujourd'hui d'aimer nel, ton Dieu, pour obéir à sa voix,
l'Eternel, ton Dieu, de marcher dans et pour t'attacher à lui : car de cela
ses voies, et d'observer ses comman- dépendent ta vie et la prolongation
déments, ses lois et ses ordonnances, de tes jours, et c'est ainsi que tu pour-
afin que tu vives et que tu multiplies, ras demeurer dans le pays que l'Eter-
et que l'Eternel, ton Dieu, te bénisse nel a juré de donner à tes pères, Abra-
dans le pays dont tu vas entrer en ham, Isaac et Jacob.
DERNIERES PAROLES DE MOÏSE
{Chap. 31-34.)
Josué successeur de Moïse — Ordre de lire la loi tous les sept ans. — Violation future
de l'alliance.
Chap. XXXI. 'Moïse adressa en-
core ces paroles à tout Israël : -Aujour-
d'hui, leur dit-il, je suis âgé de cent
vingt ans, je ne pourrai plus sortir et
entrer", et l'Eternel m'a dit : Tu ne pas-
seras pas ce Jourdain. 'L'Eternel, ton
Dieu, marchera lui-même devant toi,
il détruira ces nations devant toi, et tu
t'en rendras maître. Josué marchera
aussi devant toi, comme l'Eternel l'a
dit. ■*L'Eternel traitera ces nations
comme il a traité Sihon et Og, rois
des Amoréens, qu'il a détruits avec
leur pays. ^L'Eternel vous les livrera,
et vous agirez à leur égard selon tous
a. C'est-à-dire marcher à votre tète, être votre chef.
les ordres que je vous ai donnés. ^For-
tifiez-vous et ayez du courage ! Ne crai-
gnez point et ne soyez point effrayés
devant eux; car l'Eternel, ton Dieu,
marchera lui-même avec toi, il ne te
délaissera point, il ne t'abandonnera
point.
'Moïse appela Josué, et lui dit en
présence de tout Israël : Fortifie-toi et
prends courage, car tu entreras avec
ce peuple dans le pays que l'Eternel a
juré à leurs pères de leur donner, et
c'est toi qui les en mettras en posses-
sion. ''L'Eternel marchera lui-même
devant toi, il sera lui-même avec toi.
236
DEUTERONOME.
Cliap. Sl,o-r,.
il ne te délaissera point, il ne t'aban- parce que mon Dieu n'est pas au mi-
donnera point; ne crains poi«t, et ne lieu de moi que ces maux m'ont at-
t'effraie point. teint ? '*Et moi, je cacherai ma face en
^Moïse écrivit cette loi, et il la remit ce jour-là, à cause de tout le mal qu'il
aux prêtres, fils de Lévi, qui portaient aura fait, en se tournant vers d'autres
l'arche de l'alliance de l'Eternel, et à dieux. '"Maintenant, écrivez ce canti-
tous les anciens d'Israël. "Moïse leur que. Enseigne-le aux enfants d'Israël,
donna cet ordre : Tous les sejit ans, à mets-le dans leur bouche, et que ce
l'époquede l'annéedu relâche, à la fête cantique me serve de témoin contre
des tabernacles, "quand tout Israël les enfants d'Israël. ^"Gar je mènerai
viendra se présenter devant l'Eternel, ce peu]jle dans le pays que j'ai juré à
ton Dieu, dans le lieu qu'il choisira, tu ses pères de lui donner, pays où cou-
liras cette loi devanttout Israël, en leur lent le lait et le miel; il mangera, se
présence. '^Tu rassembleras le peuple, rassasiera, s'engraissera; puis il se
les hommes, les femmes, les enfants, tournera vers d'autres dieux et les ser-
et l'étranger qui sera dans tes portes, vira, il me méprisera et violera mon
afin cju'ils t'entendent, et afin qu'ils alliance; -'quand alors il sera atteint
ajiprennent à craindre l'Eternel, votre par une multitude de maux et d'afflic-
Dieu, à observer et à mettre en prati- tions, ce cantique, qui ne sera point
que toutes les paroles de cette loi. '^Et oublié et que la postérité aura dans la
leurs enfants qui ne la connaîtront pas bouche, déposera comme témoin con-
rentendront,etilsapprendrontàcrain- tre ce peuple. Je connais, en effet, ses
dre l'Eternel, votre Dieu, tout le temps dispositions, qui déjà se manifestent
que vous vivrez dans le pays dont vous aujourd'hui, avant même que je l'aie
prendrez possession, après avoir passé fait entrer dans le pays que j'ai juré
le Jourdain. de lui donner.
'■•L'Eternel dit à Moïse: Voici, le '^^En ce jour-là, Moïse écrivit ce
moment approche où tu vas mourir, cantique, et il l'enseigna aux enfants
Appelle Josué, et présentez-vous dans
la tente d'assignation. Je lui donnerai
d'Israël.
-^L'Eternel donna ses ordres à Jo-
mes ordres. Moïse et Josué allèrent sué, fils de Nun. Il dit : Fortifie-toi et
prends courage, car c'est toi f[ui feras
entrer les enfants d'Israël dans le pays
que j'ai juré de leur donner; et je se-
rai moi-même a^ec toi.
-''Lorsque Moïse eut complètement
se présenter dans la tente d'assigna-
tion. '^Et l'I'lternel apparut dans la
tente, dans une colonne de nuée; et
la colonne de nuée s'arrêta à l'entrée
de la tente.
'^L'Eternel dit à Moïse : Voici, tu achevé d'écrire dans tm livre les pa-
vas être couché avec tes pères. Et ce rôles de cette loi, "il donna cet ordre
peuple se lèvera, et se prostituera aux Lévites qui portaient l'arche de
après les dieux étrangers du pays au l'alliance de l'Eternel : -^Prenez ce
milieu duquel il entre. Il m'abandon- livre de la loi, et mettez-le à côté de
nera, et il violera mon alliance, que l'arche de l'alliance de l'Eternel, votre
j'ai traitée avec lui. ''En ce jour-là. Dieu, et il sera là comme témoin con-
ma colère s'enflammera contre lui. Je tre toi. ^"Car je connais ton esprit de
les abandonnerai, et je leur cacherai rébellion et la roideur de ton cou. Si
ma face. Il sera dévoré, il sera la proie vous êtes rebelles contre l'Eternel
d'une multitude de maux et d'afflic- j^endant que je suis encore vivant au
tions, et alors il dira : N'est-ce point milieu de vous, combien ])lus le screz-
2.37
Chap. 31, QH-S2, 11. DEUTÉRONOME.
vous après ma mort ! -^Assemblez de- et le malheur finira par vous atteindre,
vaut moi tous les anciens de vos tribus cpiand vous ferez ce qui est mal aux
et vos officiers; je dirai ces paroles en yeux de l'Eternel, au point de l'irriter
leur présence, et je prendrai à témoin par l'œuvre de vos mains
contre eux le ciel et la terre. -^Carje ^"Moïse prononça dans leur entier
sais qu'après ma mort vous vous cor- les paroles de ce cantique, en pré-
romprez, et que vous vous détourne- sence de toute l'assemblée d'Israël :
rez de la voie que je vous ai prescrite ;
Candtiuc de Moïse.
Chap. XXXII. 'Cieux ! prêtez l'oreille, et je parlerai ;
Terre ! écoute les jiaroles de ma bouche.
-Que mes instructions se répandent comme la pluie.
Que ma parole tombe comme la rosée.
Comme des ondées sur la verdure.
Comme des gouttes d'eau sur l'herbe !
^ Car je proclamerai le nom de l'Eternel.
Rendez gloire à notre Dieu !
t>'
*Il est le rocher; ses œuvres sont parfaites.
Car toutes ses voies sont justes ;
C'est un Dieu fidèle et sans iniquité.
Il est juste et droit.
^S'ils se sont corrompus, à lui n'est point la faute;
La honte est à ses enfants.
Race fausse et perverse.
"Est-ce l'Eternel que vous en rendrez responsable.
Peuple insensé et dépourvu de sagesse ?
N'est-il pas ton père, ton créateur?
N'est-ce pas lui qui t'a formé, et qui t'a affermi ?
^Rappelle à ton souvenir les anciens jours,
Passe en revue les années, génération par génération.
Interroge ton père, et il te l'apprendra.
Tes vieillards, et ils te le diront.
* Quand le Très-Haut donna un héritage aux nations.
Quand il sépara les enfants des hommes.
Il fixa les limites des peujiles
D'après le nombre des enfants d'Israël;
"Car la portion de l'Éternel, c'est son peuple,
Jacob est la part de son héritage.
'"Il l'a trouvé dans une contrée déserte.
Dans une solitude aux effroyables hurlements ;
Il l'a entouré, il en a pris soin.
Il l'a gardé comme la prunelle de son œil,
"Pareil à l'aigle qui éveille sa couvée
Voltige sur ses ])etits,
Déploie ses ailes, les prend.
Les porte sur ses plumes.
238
DEUTÉRONOME. Chap.S2.n-^.
'-L'Éternel seul a conduit son peuple,
Et il n'y avait avec lui aucun dieu étranger.
'^11 l'a fait monter sur les hauteurs du pays,
Et Israël a mangé les fruits des champs ;
11 lui a fait sucer le miel du rocher.
L'huile qui sort du rocher le plus dur,
'■»La crème des vaches et le lait des brebis,
Avec la graisse des agneaux.
Des béliers de Basan et des boucs,
Avec la fleur du froment;
Et tu as bu le sang du raisin, le vin.
»
'^Israël est devenu gras, et il a regimbé; — -
Tu es devenu gras, épais et replet ! —
Et il a abandonné Dieu, son créateur.
Il a méprisé le rocher de son salut,
'Mis ont excité sa jalousie par des dieux étrangers.
Ils l'ont irrité ]iar des abominations;
'"Ils ont sacrifié à des idoles qui ne sont pas Dieu,
A des dieux qu'ils ne connaissaient point,
Nouveaux, venus depuis peu.
Et que vos pères n'avaient pas craints.
"*Tu as abandonné le rocher qui t'a fait naître.
Et tu as oublié le Dieu qui t'a engendré.
'^L'Éternel l'a vu, et il a été iirité.
Indigné contre ses fds et ses filles. •
-"Il a dit : Je leur cacherai ma face,
Je verrai quelle sera leur lin ;
Car c'est une race perverse.
Ce sont des enfants infidèles.
-'Ils ont excité ma jalousie par ce qui n'est point Dieu,
Ils m'ont irrité par leurs vaines idoles ;
Et moi, j'exciterai leur jalousie par ce qui n'est point un peuple.
Je les irriterai par une nation insensée.
^^Car le feu de ma colère s'est allumé,
Et il brûlera jusqu'au fond du séjour des morts;
II dévorera la terre et ses produits,
Il embrasera les fondements des montagnes.
-'J'accumulerai sur eux les maux,
J'épuiserai mes traits contre eux.
-■•Ils seront desséchés par la faim, consumés par la fièvre
Et par des maladies violentes;
J'enverrai parmi eux la dent des bètes féroces
Et le venin des ser[)ents.
^'^Au dehors, on ])érira par l'épée.
Et au dedans, par d'elTrayantes calamités :
Il en sera du jeune homme comme de la jeune fille,
239
Chap. S2,'j6-w. DEUTÉRONOME.
De l'enfant à la mamelle comme du vieillard.
^^Je voudrais dire : Je les emporterai d'un soufOe,
Je ferai disparaître leur mémoire d'entre les hommes !
"Mais je crains les insultes de l'ennemi,
Je crains que leurs adversaires ne se méprennent,
Et qu'ils ne disent : Notre main a été puissante.
Et ce n'est pas l'Eternel qui a fait toutes ces choses.
^^C'est une nation qui a perdu le bon sens,
Et il n'y a point en eux d'intelligence.
-''S'ils étaient sages, voici ce qu'ils comprendraient,
Et ils penseraient à ce qui leur arrivera.
'"Comment un seul en poursuivrait-il mille,
Et deux en mettraient-ils dix mille en fuite,
Si leur Rocher ne les avait vendus,
Si l'Eternel ne les avait livrés ?
^' Car leur rocher n'est pas comme notre Rocher,
Nos ennemis en sont Juges.
'-Mais leur vigne est du plant de Sodome
Et du terroir de Gomorrhe;
Leurs raisins sont des raisins empoisonnés,
Leurs grappes sont amères ;
'■'Leur vin, c'est le venin des serpents.
C'est le poison cruel des aspics.
'■•Cela n'est-il pas caché près de moi.
Scellé dans mes trésors ?
'^A moi la vengeance et la rétribution.
Quand leur pied chancellera !
Car le jour de leur malheur est proche.
Et ce qui les attend ne tardera pas.
'^L'Eternel jugera son peuple;
Mais il aura pitié de ses serviteurs.
En voyant que leur force est épuisée,
Et qu'il n'y a plus ni esclave ni homme libre.
'^11 dira : Où sont leurs dieux.
Le rocher qui leur servait de refuge,
'*Ces dieux qui mangeaient la graisse de leurs victimes.
Oui buvaient le vin de leurs libations ?
Qu'ils se lèvent, qu'ils vous secourent.
Qu'ils vous couvrent de leur protection !
'^Sachez donc que c'est moi qui suis Dieu,
Et qu'il n'y a point de dieu près de moi;
Je fais vivre et je fais mourir,
Je blesse et je guéris.
Et personne ne délivre de ma main.
''"Car je lève ma main vers le ciel,
240
DEUTERONOME.
Chap.S2.ki-S3,k.
Et je dis : Je vis éternellement !
*'Si j'aiguise réclair de mon épée
Et si ma main saisit la justice,
Je me vengerai de mes adversaires
Et je punirai ceux qui me haïssent;
■•^Mon épée dévorera leur chair,
Et j'enivrerai mes flèches de sang.
Du sang des blessés et des captifs.
De la tète des chefs de l'ennemi.
"Nations, chantez les louanges de son peuple !
Car l'Éternel venge le sang de ses serviteurs,
II se venge de ses adversaires,
Et il fait l'expiation pour son pays, pour son peuple.
*'*Moïse vint et prononça toutes les
paroles de ce cantique en jirésence du
peuple; Josuè, fils de Nun, était avec
lui.
^^ Lorsque Moïse eut achevé de pro-
noncer toutes ces paroles devant tout
Israël, *^il leur dit : Prenez à cœur
toutes les paroles que je vous conjure
aujourd'hui de recommander à vos
enfants, afin qu'ils observent et met-
tent en pratique toutes les ]:)aroles de
cette loi. ^'Gar ce n'est pas une chose
sans importance pour vous ; c'est votre
vie, et c'est par là que vous prolonge-
rez vos jours dans le pays dont vous
aurez la possession, après avoir passé
le Jourdain.
^''Ce même jour, l'Eternel parla à
Moïse, et dit : ■''Monte sur cette mon-
tagne d'Abarim, sur le mont Nebo, au
pays de Moab, vis-à-vis de Jéricho; et
regarde le pays de Canaan que je
donne en ]iropriété aux enfants d'Is-
raël. ^"Tu mourras sur la montagne où
tu vas monter, et tu seras recueilli
auprès de ton peuple, comme Aaron,
ton frère, est mort sur la montagne
de Hor et a été recueilli auprès de son
peuple, ^' parce que vous avez péché
contre moi au milieu des enfants d'Is-
raël, près des eaux de Meriba, à Kadès,
dans le désert de Tsin, et que vous ne
m'avez jioint sanctifié au milieu des
enfants d'Israël. ^-Tu verras le pays
devant toi ; mais tu n'entreras point
dans le pays que je donne aux entants
d'Israël.
Bénédiction prophétique, de Moïse.
Chap. XXXIU. 'Voici la bénédic-
tion par laquelle Moïse, homme de
Dieu, bénit les enfants d'Israël, avant
sa mort. -11 dit :
L'Éternel est venu de Sinaï,
Il s'est levé sur eux de Séir,
11 a resplendi de la montagne de Paran,
Et il est sorti du milieu des saintes myriades :
11 leur a de sa droite envoyé le feu de la loi.
^Oui, il aime les peuples ;
Tous ses saints sont dans ta main.
Ils se sont tenus à tes pieds,
Ils ont reçu tes paroles.
''Moïse nous a donné la loi.
241
16 ♦
Chap. 83,5-1'.. DEUTÉRONOME.
Héritage de l'assemblée de Jacob.
^11 était roi en Israël,
Quand s'assemblaient les chefs du peuple
Et les tribus d'Israël.
*Que Ruben vive et qu'il ne meure point.
Et que ses hommes soient nombreux !
'Voici sur Juda ce qu'il dit :
Écoute, ô Éternel ! la voix de .Juda,
Et ramène-le vers son peuple.
Que ses mains soient puissantes.
Et que tu lui sois en aide contre ses ennemis !
'Sur Lévi il dit :
Les thummim et les urim ont été confiés à riiomme saint",
Que tu as tenté à Massa,
Et avec qui tu as contesté aux eaux de Meriba.
*Lévi dit de son père et de sa mère : Je ne les ai point vus !
Il ne distingue point ses frères,
Il ne connaît point ses enfants*.
Car ils observent ta parole.
Et ils gardent ton alliance ;
'"Ils enseignent tes ordonnances à Jacob,
Et ta loi à Israël ;
Ils mettent l'encens sous tes narines.
Et l'holocauste sur ton autel.
"Bénis sa force, ô Éternel !
Agrée l'œuvre de ses mains !
Brise les reins de ses adversaires,
Et que ses ennemis ne se relèvent plus !
'*Sur Benjamin il dit :
C'est le bien-aimé de l'Éternel,
Il habitera en sécurité auprès de lui;
L'Éternel le couvrira toujours.
Et résidera entre ses épaules.
''Sur Joseph il dit :
Son pavs recevra de l'Éternel, en signe de bénédiction.
Le meilleur don du ciel, la rosée.
Les meilleures eaux qui sont en bas,
'■'Les meilleurs fruits du soleil,
a. Au jfrand-prêtre Aaron. Sur /<■.■.■ thummim el /es urim. voy. la note Ex. 28, 30. b. Les Lévites sont en-
lièreuient consacrés à leui' ministère.
242
DEUTÉRONOME. Chap.SS.iô
Les meilleurs fruits de chaque mois,
'^Les meilleurs jjroduits des antiques montagnes,
Les meilleurs produits des collines éternelles,
'^Les meilleurs produits de la terre et de ce qu'elle renferme.
Que la grâce de celui qui apparut dans le buisson
Vienne sur la tête de Joseph,
Sur le sommet de la tète du prince de ses frères !
''De son taureau ]M-emier-né il a la majesté ;
Ses cornes sont les cornes du buffle ;
Avec elles il frappera tous les peuples,
Jusqu'aux extrémités de la terre :
Elles sont les myriades d'Ephraïm,
Elles sont les milliers de Manassé.
''^Sur Zabulon il dit :
Réjouis-toi, Zabulon, dans tes courses,
Et toi, Issacar, dans tes tentes !
"Ils a]ipelleront les peuples sur la montagne;
Là, ils offriront des sacrifices de justice",
Car ils suceront l'abondance de la mer,
Et les trésors cachés dans le sable.
'-"SurGad il dit :
Béni soit celui qui met Gad au large !
Gad repose comme une lionne,
Il déchire le bras et la tète.
^'11 a choisi les prémices du pays.
Car là est caché l'héritage du législateur;
Il a marché en tète du peuple.
Il a exécuté la justice de l'Eternel,
Et ses ordonnances envers Israël.
^^SurDanildit :
Dan est un jeune lion.
Qui s'élance de Basan.
'^^Sur Nephthali il dit :
Nephthali, rassasié de faveurs
Et comblé des bénédictions de l'Eternel,
Prends possession de l'occident et du midi !
**Sur Aser il dit :
Béni soit Aser entre les enfants d'Israël !
fl. Scion les ui-doniuinoos de la loi.
243
Chap. 83, -a-3â, 12.
DEUTERONOMEi
Qu'il soit agréaljle à ses frères.
Et qu'il plonge son pied dans Ihuile !
"Que tes verrous soient de fer et d'airain,
Et que ta vigueur dure autant que tes jours !
^^Nul n'est semblable au Dieu d'Israël,
Il est porté sur les cieux pour venir à ton aide,
Il est avec majesté porté sur les nuées.
-'Le Dieu d'éternité est un refuge.
Et sous ses bras éternels est une retraite.
Devant toi il a chassé l'ennemi.
Et il a dit : Extermine.
-^Israël est en sécurité dans sa demeure,
La source de Jacob est à part
Dans un pays de blé et de moût.
Et son ciel distille la rosée.
^'^Que tu es heureux, Israël ! Qui est comme toi.
Un ])cuple sauvé par l'Eternel,
Le bouclier de ton secours
Et l'épée de ta gloire ?
Tes ennemis feront défaut devant toi.
Et tu fouleras leurs lieux élevés.
Mort de Moïse.
Chap. XXXIV. 'Moïse monta des
plaines de Moab sur le mont Nebo, au
sommet du Pisga, vis-à-vis de Jéricho.
Et l'Eternel lui fit voir tout le pays :
Galaad jusqu'à Dan, -tout Nephthali,
le paysd'Ephraïm et de Manassé, tout
le pays de Juda jusqu'à la mer occi-
dentale, ^le midi, les environs du Jour-
dain, la vallée de Jéricho, la ville des
palmiers, jusqu'à Tsoar.
^L'Eternel lui dit : C'est là le pays
que j'ai juré de donner à Abraham, à
Isaac et à Jacob, en disant : Je le don-
nerai à ta postérité. Je te l'ai fait voir
de tes yeux ; mais tu n'y entreras
point.
^Moïse, serviteur de l'Eternel, mou-
rut là, dans le pays de Moab, selon
l'ordre de l'Éternel. «Et l'Éternel l'en-
terra dans la vallée, au pays de Moab,
vis-à-vis de Beth-Peor. Personne n'a
connu son sépulcre jusqu'à ce jour.
'Moïse était âgé de cent vingt ans.
lorsqu'il mourut ; sa vue n'était point
affaiblie, et sa vigueur n'était point
passée.'* Les enfants d'Israël pleurèrent
Moïse pendant trente jours, dans les
plaines de Moab ; et ces jours de pleurs
et de deuil sur Moïse arrivèrent à leur
terme.
"Josué, fils de Nun, était rempli de
l'esprit de sagesse, car Moïse avait
posé ses mains sur lui. Les enfants
d'Israël lui obéirent, et se conformè-
rent aux ordres que l'Eternel avait don-
nés à Moïse.
'"Il n'a plus paru en Israël de pro-
phète semblable à Moïse, que l'Eternel
connaissait face à face. " Nul ne peut lui
être comparé pour tous les signes et
les miracles que Dieu l'envoya faire au
pays d'Egypte contre Pharaon, contre
ses serviteurs et contre tout son pays,
'-et pour tous les prodiges de terreur
que Moïse accomplit à main forte sous
les yeux de tout Israël.
244
LES
LIVRES HISTORIQUES
JOSUE, JUGES, RUTII,
I ET II SAMUEL, I ET II ROIS, I ET II CHRONIQUES,
ESDRAS, NÉHÉMIE, ESTHER
JOSUE
CONQUETE DU PAYS DE CANAAN
{Chap. l-i2.)
Josiié à la tête du peuple.
Chap.I. 'Après la mort de Moïse, Fortifie-toi et prends courage? Ne
serviteur de rÉterncl, lEternel dit à t'effraie point et ne t'épouvante point,
Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse : car l'Eternel, ton Dieu, est avec toi
^Moïse, mon serviteur, est mort; main- dans tout ce que tu entreprendras,
tenant, lève-toi, passe ce Jourdain, toi "*.Josué donna cet ordre aux officiers
et tout ce peuple, pour entrer dans le du peuple : "Parcourez le camp, et
pays que je donne aux enfants d'Israël, voici ce que vous commanderez au
^Tout lieu que foulera la plante de vo- peuple : Préparez-vous des provisions,
tre ])ied, je vous le donne, comme je car dans trois jours vous passerez ce
l'ai dit à Moïse. ''Vous aurez pour ter- .Jourdain pour aller conquérir le pays
ritoire depuis le désert et le Liban jus- dont l'Eternel, votre Dieu, vous donne
d fleuve, le fleuve de l'Eu- la possession.
'-Josué dit aux Rubénites, aux Ga-
dites et à la demi-tribu de Manassé :
'■'Rappelez-vous ce que vous a prescrit
Moïse, serviteur de l'Eternel, cjuand il
a dit : L'Eternel, votre Dieu, vous a
délaisserai point, je ne t'abandonnerai accordé du repos, et vous a donné ce
point. ^Fortifie-toi et prends courage, pays. '''Vos femmes, vos petits enfants
car c'est toi qui mettras ce peuple en et vos troupeaux, resteront dans le
possession du pays f[ue j'ai juré à leurs pays que vous a donné Moïse de ce
pères de leur donner. 'Fortifie-toi seu- côté-ci du Jourdain; mais vous tous,
lement et aie bon courage, en agissant hommes vaillants, vous passerez en
fidèlement selon toute la loi que Moïse, armes devant vos frères, et vous les
mon serviteur, t'a prescrite ; ne t'en aiderez, '^jusqu'à ce que l'Éternel ait
détourne ni à droite ni à gauche, afin accordé du repos à vos frères comme
de réussir dans tout ce que tu entre- à vous, et c{u'ils soient aussi en pos-
]irendras. "Que ce livre de la loi ne session du pays que l'Eternel, votre
s'éloigne point de ta bouche; médite- Dieu, leur donne. Puis vous reviendrez
le jour et nuit, pour agir fidèlement j)rendre possession du pays qui est
selon tout ce qui y est écrit; car c'est votre propriété, et que vous a donné
alors (jue tu auras du succès dans tes Moïse, serviteur de l'Éternel, de ce
entreprises, c'est alors que tu réussi- côté-ci du Jourdain, vers le soleil le-
ras. 'Ne t'ai-je pas donné cet ordre : vaut.
245
qu au gran
phrate, tout le pays des Héthiens, et
jus(|u'à la grande mer vers le soleil
couchant. ^Nul ne tiendra devant toi,
tant que tu vivras. Je serai avec toi,
comme j'ai été avec Moïse; je ne te
Chap. l, 16-3, w.
JOSUE.
"Ils répondirent à Josué, en disant :
Nous ferons tout ce que tu nous as or-
donné, et nous irons partout où tu
nous enverras. '"Nous t'obéirons en-
tièrement, comme nous avons obéi à
Moïse. Veuille seulement l'Éternel, ton
Dieu, être avec toi, comme il a été avec
Moïse ! "*Tout homme qui sera rebelle
à ton ordre, et qui n'obéira pas à tout
bitantsdu pays tremblent devant vous.
'"Car nous avons appris comment, à
votre sortie d'Egypte, l'Eternel a mis
à sec devant vous les eaux de la mer
Rouge, et comment vous avez traité
les deux rois des Amoréens au delà du
Jourdain, Sihon et Og, que vous avez
dévoués par interdit. "Nous l'avons
appris, et nous avons perdu courage.
ce que tu lui commanderas, sera puni et tous nos esprits sont abattus à votre
de mort. Fortifie -toi seulement, et
prends courage !
Les deux espions à Jéric/io.
Chap. II. 'Josué, fds de Nun, fit
partir secrètement de Sittim deux es-
pions, en leur disant : Allez, examinez
le pays, et en particulier Jéricho.
Ils partirent, et ils arrivèrent dans
la maison d'une prostituée, qui se nom-
mait Rahab, et ils y couchèrent. ^On
dit au roi de Jéricho : Voici, des hom-
mes d'entre les enfants d'Israël sont
arrivés ici cette nuit, pour explorer le
pays. ^Le roi de Jéricho envoya dire à
Rahab : Fais sortir les hommes qui
sont venus chez toi, qui sont entrés
dans ta maison ; car c'est pour explorer
tout le pavs qu'ils sont venus. *La
femme prit les deux hommes, et les
cacha; et elle dit : Il est vrai que ces
hommes sont arrivés chez moi, mais je
ne savais pas d'où ils étaient; ^et,
comme la porte a dû se fermer de nuit,
ces hommes sont sortis ; j'ignore où ils
sont allés : hàtez-vous de les pour-
suivre, et vous les atteindrez. *Elle les
avait fait monter sur le toit, et les avait
cachés sous des tiges de lin, qu'elle
avait arrangées sur le toit. 'Ces gens
les poursuivirent par le chemin qui
mène au gué du Jourdain, et l'on ferma
la porte après qu'ils furent sortis.
** Avant (|ue les espions se couchas-
sent, Rahab monta vers eux sur le toit
^et leur dit : L'Eternel, je le sais, vous
a donné ce pays, la terreur que vous
inspirez nous a saisis, et tous les ha-
nous agirons envers toi
aspect; car c'est l'Eternel, votre Dieu,
qui est Dieu en haut dans les cieux et
en bas sur la terre. '*Et maintenant,
je vous prie, jurez-moi par l'Eternel
que vous aurez pour la maison de mon
père la même bonté que j'ai eue pour
vous. '^Donnez-moi l'assurance que
vous laisserez vivre mon père, ma
mère, mes frères, mes sœurs, et tous
ceux qui leur appartiennent, et que
vous nous sauverez de la mort.
'■* Ces hommes lui répondirent : Nous
sommes prêts à mourir pour vous, si
vous ne divulguez pas ce qui nous con-
cerne; et quand l'Eternel nous don-
nera le pays
avec bonté et fidélité
'^EUe les fit descendre avec une
corde par la fenêtre, car la maison
qu'elle habitait était sur la muraille de
la ville. '«Elle leur dit : Allez du côté
de la montagne, de peur que ceux qui
vous poursuivent ne vous rencontrent ;
cachez-vous là pendant trois jours,
jusqu'à ce qu'ils soient de retour; après
cela, vous suivrez votre chemin. "Ces
hommes lui dirent : Voici de quelle
manière nous serons quittes du ser-
ment que tu nous as fait faire. "*A no-
tre entrée dans le pays, attache ce cor-
don de fil cramoisi à la fenêtre par
laquelle tu nous fais descendre, et re-
cueille auprès de toi dans la maison
ton père, ta mère, tes frères, et toute
la famille de ton père. '^Si quelqu'un
d'eux sort de la porte de ta maison pour
aller dehors, son sang retombera sur
sa tête, et nous en serons innocents;
24G
JOSUE.
Chap. 2, -20-3, te.
mais si on met la main sur l'un quel-
conque de ceux qui seront avec toi
dans la maison, son sang retombera
sur notre tète. -"Et si tu divulgues ce
qui nous concerne, nous serons quittes
du serment c[ue tu nous as fait faire.
-' Elle répondit : Qu'il en soit selon vos
paroles. Elle prit ainsi congé d'eux,
et ils s'en allèrent. Et elle attacha le
cordon de cramoisi à la fenêtre.
"Ils partirent, et arrivèrent à la
montagne, où ils restèrent trois jours,
jusqu'à ce que ceux qui les poursui-
vaient fussent de retour. Ceux qui les
jioursuivaient les cherchèrent partout
le chemin, mais ils ne les trouvèrent
pas. -^ Les deux hommes s'en retour-
nèrent, descendirent de la montagne,
et passèrent le Jourdain. Ils vinrent
auprès de Josué, fils de Nun, et lui ra-
contèrent tout ce qui leur était arrivé.
"Ils dirent à. Josué : Certainement l'E-
ternel a livré tout le pays entre nos
mains, et même tous les habitants du
pays tremblent devant nous.
Pdsxitf^c lin Jourdain. — Les douze pierres.
Chap. III. 'Josué, s'étant levé de
bon matin, partit de Sittim avec tous
les enfants d'Israël. Ils arrivèrent au
Jourdain; et là, ils passèrent la nuit,
avant de le traverser.
-Au bout de trois jours, les officiers
parcoururent le camp, 'et donnèrent
cet ordre au peuple : Lorsque vous
verrez l'arche de l'alliance de l'Eter-
nel, votre Dieu, portée par les prêtres,
les Lévites, vous partirez du lieu où
vous êtes, et vous vous mettrez en
marche après elle. "'Mais il y aura en-
tre vous et elle une distance d'environ
deux mille coudées : n'en approchez
pas. Elle vous montrera le chemin que
vous devez suivre, car vous n'avez
point encore passé par ce chemin.
''Josué dit au peuple : Sanctifiez-
vous, car demain l'Eternel fera des
prodiges au milieu de vous. ^Et Josué
dit aux prêtres : Portez l'arche de l'al-
liance, et passez devant le peuple. Ils
portèrent l'arche de l'alliance, et ils
marchèrent devant le peuple.
'L'Eternel dit à Josué : Aujourd'hui,
je commencerai à t'élever aux yeux de
tout Israël, afin qu'ils sachent que je
serai avec toi comme j'ai été avec
Moïse. 'Tu donneras cet ordre aux
prêtres qui portent l'arche de l'al-
liance : Lorsque vous arriverez au bord
des eaux du Jourdain, vous vous arrê-
terez dans le Jourdain.
"Josué dit aux enfants d'Israël : Ap-
prochez, et écoutez les paroles de
l'Eternel, votre Dieu. '"Josué dit : A
ceci vous reconnaîtrez que le Dieu vi-
vant est au milieu de vous, et qu'il
chassera devant vous les Cananéens,
les Iléthiens, les Héviens, les Phéré-
ziens, les Guirgasiens, les Amoréens
et les Jébusiens : "voici, l'arche de
l'alliance du Seigneur de toute la terre
va passer devant vous dans le Jourdain.
'-Maintenant, prenez douze hommes
parmi les tribus d'Israël, un homme
de chaque tribu. '^Et dès que les prê-
tres qui portent l'arche de l'Eternel,
le Seigneur de toute la terre, poseront
la plante des pieds dans les eaux du
Jourdain, les eaux du Jourdain seront
coupées, les eaux qui descendent d'en
haut, et elles s'arrêteront en un mon-
ceau.
"Le peuple sortit de ses tentes pour
passer le Jourdain, et les prêtres qui
portaient l'arche de l'alliance mar-
chèrent devant le peuple. '^ Quand les
prêtres qui portaient l'arche furent
arrivés au Jourdain, et que leurs pieds
se furent mouillés au bord de l'eau, —
le Jourdain regorge par-dessus toutes
ses rives tout le temps de la moisson,
— '^les eaux qui descendent d'en haut
s'arrêtèrent, et s'élevèrent en un mon-
ceau, à une très grande distance, près
de la ville d'Adam, qui est à côté de
Tsarthan ; et celles qui descendaient
247
Chap. 3, n-â,
23.
JOSUE.
vers la mer de la plaine, la mer Salée, portaient l'arche de l'alliance ; et elles
furent complètement coupées. Le peu-
ple passa vis-à-vis de Jéricho. '^Les
prêtres qui portaient l'arche de l'al-
liance de l'Eternel s'arrêtèrent de pied
ferme sur le sec, au milieu du Jour-
dain, pendant que tout Israël passait
à sec, jusqu'à ce que toute la nation
eût achevé de passer le Jourdain.
Chap. IV. 'Lorsque toute la nation
eut achevé de passer le Jourdain, l'E-
ternel dit à Josué : -Prenez douze
hommes parmi le peuple, un homme
de chaque tribu. ^Donnez-leur cet or-
dre : Enlevez d'ici, du milieu du Jour-
dain, de la place où les prêtres se sont
arrêtés de pied ferme, douze pierres,
que vous emporterez avec vous, et que
vous déposerez dans le lieu où vous
passerez cette nuit. ^Josué appela les
douze hommes qu'il choisit parmi les
enfants d'Israël, un homme de chaque
tribu. 'Il leur dit : Passez devant l'ar-
che de l'Eternel, votre Dieu, au milieu
y sont restées jusqu'à ce jour. '"Les
prêtres qui portaient l'arche se tinrent
au milieu du Jourdain jusqu'à l'entière
exécution de ce que l'Eternel avait or-
donné à Josué de dire au peuple, selon
tout ce que Moïse avait prescrit à Jo-
sué. Et le peiqile se hâta de passer.
" Lorsque tout le peuple eut achevé de
passer, l'arche de l'Eternel et les prê-
tres passèrent devant le ])euple. '^Les
fils de Ruben, les fds de Gad, et la
demi-tribu de Manassé, passèrent en
armes devant les enfants d'Israël,
comme Moïse le leur avait dit. "Envi-
ron quarante mille hommes, équipés
|)our la guerre et prêts à combattre,
passèrent devant l'Eternel dans les
plaines de Jéricho.
"En ce jour-là, l'Eternel éleva Jo-
sué aux yeux de tout Israël ; et ils le
craignirent, comme ils avaient craint
Moïse, tous les jours de sa vie.
'^L'Eternel dit à Josué : "'Ordonne
moiffnag'e de sortir
du Jourdain, et que chacun de vous aux prêtres qui portent l'arche du té-
charge une pierre sur son épaule, se-
lon le nombre des tribus des enfants
d'Israël, ^afin que cela soit un signe
au milieu de vous. Lorsque vos enfants
demanderont un jour : Que signifient
j)our vous ces pierres P^vous leur di-
rez : Les eaux du Jourdain ont été cou-
pées devant l'arche de l'alliance de
l'Eternel ; lorsqu'elle passa le Jour-
dain, les eaux du Jourdain ont été
coupées, et ces pierres seront à jamais
un souvenir pour les enfants d'Israël.
^Les enfants d'Israël firent ce que
Josué leur avait ordonne. Ils enlevè-
rent douze pierres du milieu du Jour-
dain, comme l'Eternel l'avait dit à Jo-
sué, selon le nombre des tribus des
enfants d'Israël, ils les emportèrent
avec eux, et les déposèrent dans le
lieu où ils devaient passer la nuit.
'Josué dressa aussi douze pierres au
milieu du Jourdain, à la place où s'é-
taient arrêtés les pieds des prêtres qui
du Jourdain. ''Et
Josué donna cet ordre aux prêtres :
Sortez du Jourdain. '^Lorsque les prê-
tres ([ui portaient l'arche de l'alliance
de l'Éternel furent sortis du milieu du
Jourdain, et que la plante de leurs
pieds se posa sur le sec, les eaux du
Jourdain retournèrent à leur place, et
se répandirent comme auparavant sur
tous ses bords.
'"Le peuple sortit du Jourdain le
dixième jour du premier mois, et il
campa à Guilgal, à l'extrémité orien-
tale de Jéricho.
^"Josué dressa à Guilgal les douze
])ierres qu'ils avaient prises du Jour-
dain. "-'Il dit aux enfants d'Israël :
Lorsque vos enfants demanderont un
jour à leurs pères : Que signifient ces
pierres? -Hous en instruirez vos en-
fants, et vous direz : Israël a passé ce
Jourdain à sec. *^Gar l'Éternel, votre
Dieu, a mis à sec devant vous les eaux
248
JOSUE.
Chap. i,'i',-6,3.
du Jourdain jusqu'à ce que vous eussiez circoncit, car ils étaient incirconcis,
passé, comme l'Éternel, votre Dieu, parce qu'on ne les avait point circon-
l'avait fait à la mer Rouge, qu'il mit à cis pendant la route. ^Lorsqu'on eut
sec devant nous jusqu'à ce que nous achevé de circoncire toute la nation,
eussions passé, -^afin que tous les peu- ils restèrent à leur place dans le camp
pies de la terre sachent que la main de jusqu'à leur guérison.
l'Eternel est puissante, et afin que vous ^L'Eternel dit à Josué : Aujourd'hui ,
avez toujours la crainte de l'Eternel
votre Dieu
La circoncision et la Pâque dans les plaines
de Jéricho.
] ai roulé de dessus vous l'opprobre de
l'Egypte. Et ce lieu fut appelé du nom
de Guilgal" jusqu'à ce jour. '"Les en-
fants d'Israël campèrent à Guilgal ; et
ils célébrèrent la Pàque le quator-
Chap. V. 'Lorsque tous les rois zième jour du mois, sur le soir, dans
des Amoréens à l'occident du Jourdain les ])laines de Jéricho. " Ils mangèrent
et tous les rois des Cananéens près do du blé du pays le lendemain de la Pà-
la mer apprirent que l'Eternel avait que, des pains sans levain et du grain
mis à sec les eaux du Jourdain devant rôti; ils en mangèrent ce même jour,
les enfants d'Israël jusf|u"à ce que nous '"La manne cessa le lendemain de la
eussions passé, ils perdirent courage Pàque, quand ils mangèrent du blé du
et furent consternés à l'aspect des en- pays ; les enfants d'Israël n'eurent plus
fants d'Israël. de manne, et ils mangèrent des pro-
*En ce temps-là, l'Éternel dit à duitsdu paysdeCanaan cetteannée-Ià.
Josué : Fais-toi des couteaux de pierre, '^Comme Josué était près de Jéri-
et circoncis de nouveau les enfants cho, il leva les yeux, et regarda. Voici,
d'Israël, une seconde fois. 'Josué se un homme se tenait debout devant lui.
fit des couteaux de pierre, et il cir-
concit les enfants d'Israël sur la colline
d'Araloth. ■'Voici la raison pour la-
quelle Josué les circoncit. Tout le peu-
son épée nue dans la main. Il alla vers
lui, et lui dit : Es-tu des nôtres ou de
nos ennemis ? '■'Il répondit : Non, mais
je suis le chef de l'armée de l'Eternel,
j)le sorti d'Egypte, les mâles, tous les j'arrive maintenant. Josué tomba le
hommes de guerre étaient morts dans visage contre terre, se prosterna, et lui
le désert, pendant la route, après leur dit : Ou'est-ce que mon seigneur dit à
sortie d'Egypte. '^Tout ce peuple sorti son serviteur? 'Mît le chef de l'armée
d'Egypte était circoncis ; mais tout le de l'Eternel dit à Josué : Ote tes sou-
peuple né dans le désert, pendant la liers de tes pieds, car le lieu sur lequel
route, après la sortie d'Egypte, n'avait tu te tiens est saint. Et Josué fit ainsi,
point été circoncis. ^Car les enfants
d'Israël avaient marché quarante ans ^"'' ''" ■''''''''"■ " ^'''""^ " P""'''"" '^''^'""■
par le désert jusqu'à la destruction de Chap. VI. 'Jéricho était fermée et
toute la nation des hommes de o-uerre barricadée devant les enfants d'Israël,
qui étaient sortis d'Egypte et qui n'a- Personne ne sortait, et personne n'en-
vaient point écouté la voix de l'Éter- trait.
nel ; l'Eternel leur jura de ne pas leur -L'Éternel dit à Josué : Vois, je livre
faire voir le pays qu'il avait juré à leurs entre tes mains Jéricho et son roi, ses
pères de nous donner, pays où coulent vaillants soldats. ^Faites le tour de la
le laitet lemiel. 'Cesont leurs enfants ville, vous tous les hommes de guerre,
qu'il établit à leur place ; et Josué les faites une fois le tour de la ville. Tu
a. Guilgal sijjnide aciinn tic rouler.
249
Chap. 0,
-•23.
JOSUE.
feras ainsi pendant six jours. ■'Sept des trompettes. 'Mis firent une fois le
prêtres porteront devant l'arche sept tour de la ville, le second jour; puis ils
trompettes retentissantes; le septième retournèrent dans le camp. Ils firent
jour, vous ferez sept fois le tour de la de même pendant six jours
ville ; et les prêtres sonneront des trom-
pettes.^ Quand ils sonneront de la corne
retentissante, quand vous entendrez le
son de la trompette, tout le peuple
poussera de grands cris. Alors la mu-
raille de la ville s'écroulera, et le peu-
ple montera, chacun devant soi.
^Josué, fils de Nun, appela les prê-
tres, et leur dit : Portez l'arche de l'al-
liance, et que sept prêtres portent sept
trompettes retentissantes devant l'ar-
che de l'Éternel. "Et il dit au peuple :
Marchez, faites le tour de la ville, et
cjue les hommes armés passent devant
l'arche de l'Éternel.
** Lorsque Josué eut parlé au peuple,
les sept prêtres qui portaient devant
l'Eternel les sept trompettes retentis-
santes se mirent en marche et sonnè-
rent des trompettes. L'arche de l'al-
liance de l'Éternel allait derrière eux.
^Les hommes armés marchaient de-
vant les prêtres qui sonnaient des
'^Le septième jour, ils se levèrent
de bon matin, dès l'aurore, et ils firent
de la même manière sept fois le tour
de la ville ; ce fut le seul jour où ils
firent sept fois le tour de la ville. '* A la
septième fois, comme les prêtres son-
naient des trompettes, Josué dit au
peuple : Poussez des cris, car l'Eternel
vous a livré la ville! ''La ville sera dé-
vouée à l'P]ternel par interdit, elle et
tout ce qui s'v trouve ; mais on laissera
la vie à Rahah la prostituée et à tous
ceux qui seront avec elle dans la mai-
son, parce qu'elle a caché les messa^
ger« que nous avions envoyés. "*Gar-
dez-vous seulement de ce qui sera
dévoué par interdit ; car si vous pre-
niez de ce que vous aurez dévoué par
interdit, vous mettriez le camp d'Is-
raël en interdit et vous y jetteriez le
trouble. '^Tout l'argent et tout l'or,
tous les objets d'airain et de fer, se-
ront consacrés à l'Éternel, et entre-
ront dans le trésor de l'Eternel.
-''LepeupIepoussadescris,etlesprê-
des trompettes. '"Josué avait donné cet très sonnèrentdes trompettes. Lorsque
trompettes, et l'arrière-garde suivait
l'arche ; pendant la marche, on sonnait
ordre au peuple : Vous ne crierez point,
vous ne ferez point entendre votre
voix, et il ne sortira pas un mot de vo-
tre bouche, jusqu'au jour où je vous
dirai : Poussez des cris ! Alors vous
pousserez des cris. "L'arche de l'Eter-
nel fit le tour de la ville, elle fit une
fois le tour; puis on rentra dans le
camp, et l'on y passa la nuit.
'-Josué se leva de bon matin, et les
prêtres portèrent l'arche de l'Eternel.
'^Les sept prêtres qui portaient les sept
trompettes retentissantes devant l'ar-
che de l'Eternel se mirent en marche
et sonnèrent des trompettes. Les hom-
mes armés marchaient devant eux, et
l'arrière-garde suivait l'arche de l'Éter-
nel ; pendant la marche, on sonnait
le peuple entendit le son de la trom-
pette, il poussa de grands cris, et la
muraille s'écroula ; le peuple monta
dans la ville, chacun devant soi. Ils
s'emparèrent de la ville, -'et ils dé-
vouèrent par interdit, au fil de l'épée,
tout ce qui était dans la ville, hommes
et femmes, enfants et vieillards, jus-
qu'aux bœufs, aux brebis et aux ânes.
"Josué dit aux deux hommes qui
avaient exploré le pays : Entrez dans
la maison de la femme prostituée, et
faites-en sortir cette femme et tous
ceux qui lui appartiennent, comme
vous le lui avez juré. -^Les jeunes gens,
les espions, entrèrent et firent sortir
Rahab, son père, sa mère, ses frères,
et tous ceux c|ui lui appartenaient ; ils
250
JOSUE.
Chap. 6, -iu-J ,1k.
firent sortir tous les fr'ens de sa famille,
et ils les déposèrent hors du camp d'Is-
raël.
-■'Ils brûlèrent la ville et tout ce qui
s"v trouvait ; seulement ils mirent dans
le trésor de la maison de l'Eternel l'ar-
gent, l'or, et tous les objets d'airain et
de fer. "Josué laissa la vie à Rahab la
prostituée, à la maison de son père,
et à tous ceux qui lui appartenaient;
elle a habité au milieu d'Israël jusqu'à
ce jour, parce qu'elle avait caché les
messagers que Josué avait envoyés
pour explorer Jéricho.
^^Ce fut alors que Josué jura, en di-
sant : Maudit soit devant l'Eternel
l'homme qui se lèvera pour rebâtir
cette ville de Jéricho ! Il en jettera les
fondements au prix de son premier-né,
et il en posera les portes au prix de
son ])lus jeune fds.
-'L'Eternel fut avec Josué, dont la
renommée se répandit dans tout le
pays.
Chap. VIL 'Les enfants d'Israël
commirent une infidélité au sujet des
choses dévouées par interdit. Acan,
fils de Carmi, fils de Zabdi, fils de
Zéraclî, de la tribu de Juda, prit des
choses dévouées. Et la colère de l'E-
ternel s'enflamma contre les enfants
d'Israël.
^Josué envoya de Jéricho des hom-
mes vers Aï, qui est près de Beth-Aven ,
à l'orient de Béthel. Il leur dit : Mon-
tez, et explorez le pays. Et ces hom-
mes montèrent, et explorèrent Aï. ^Ils
revinrent auprès de Josué, et lui di-
rent : Il est inutile de faire marcher
tout le peu])le ; deux ou trois mille
hommes suffiront pour battre Aï ; ne
donne pas cette fatigue à tout le peu-
ple, car ils sonten petit nombre, ^Trois
mille hommes environ se mirent en
marche, mais ils prirent la fuite de-
vant les gens d'Aï. ^Les gens d'Aï leur
tuèrent environ trente-six hommes ; ils
les poursuivirent depuis la porte jus-
qu'à Schebarim, et les battirent à la
descente. Le peuple fut consterné et
perdit courage.
^ Josué déchira ses vêtements, et se
pix)sterna jusqu'au soir le visage con-
tre terre devant l'arche de l'Eternel,
lui et les anciens d'Israël, et ils se cou-
vrirent la tète de poussière. 'Josué
dit : Ah! Seigneur Eternel, pourquoi
as-tu fait passer le Jourdain à ce peu-
]de, pour nous livrer entre les mains
des Anioréens et nous faire périr? Oh !
si nous eussions su rester de l'autre
côté du Jourdain ! *De grâce, Seigneur-,
que dirai-je, après qu'Israël a tourné
le dos devant ses ennemis? "Les Ca-
nanéens et tous les habitants du pays
ra|iprendront ; ils nous enveloppe-
ront, et ils feront disparaître notre
nom de la terre. Et que feras-tu pour
ton grand nom ?
'"L'Eternel dit à Josué : Lève-toi!
Pourc{uoi restes-tu ainsi couché sur
ton visage ? " Israël a péché ; ils ont
transgressé mon alliance que je leur
ai prescrite, ils ont ])ris des choses
dévouées par interdit, ils les ont dé-
robées et ont dissimulé, et ils les ont
cachées parmi leurs bagages. '-Aussi
les enfants d'Israël ne peuvent-ils ré-
sister à leurs ennemis ; ils tourneront
le dos devant leurs ennemis, car ils
sont sous l'interdit ; je ne serai plus
avec vous, si vous ne détruisez pas
l'interdit du milieu de vous. '^Lève-
toi , sanctifie le peuple. Tu diras :
Sanctifiez-vous pour demain ; car ainsi
])arle l'Eternel, le Dieu d'Israël : Il y
a de l'interdit au milieu de toi, Israël;
tu ne pourras résister à tes ennemis,
jusfju'à ce fjue vous ayez ôté l'interdit
du milieu de vous. '*Vous vous appro-
cherez le matin selon vos tribus ; et la
tribu que désignera l'Eternel s'appro-
chera ])ar familles, et la famille que
désignera l'Eternel s'a])procliera par
maisons, et la maison (jue désignera
l'Éternel s'approchera par hommes.
251
Chap. 7 , 15-8,9.
JOSUE.
'^ Celui qui sera désigné. comme ayant le lapida. On les brûla au feu, on les
pris de ce qui était dévoué par inter-
dit sera brûlé au feu, lui et tout ce qui
lui appartient, pour avoir transgresse
l'alliance de l'Eternel et commis une
infamie en Israël.
'^Josué se leva de bon matin, et il
fit approcher Israël selon ses tribus,
et la tribu de Juda fut désignée. ''Il
fît approcher les familles de Juda, et
la famille de Zérach fut désignée. 11 fit
approcher la famille de Zérach par
maisons, et Zabdi fut désigné. '^11 fit
approcher la maison de Zabdi par hom-
lapida, -*et l'on éleva sur Acan un
grand monceau de pierres, qui sub-
siste encore aujourd'hui. Et l'Eternel
revint de l'ardeur de sa colère. C'est à
cause de cet événement qu'on a donné
jusqu'à ce jour à ce lieu le nom de
vallée d'Acor*.
Prise d'Aï. — Autel sur le mont Ebal.
Chap. VIII. 'L'Éternel dit à Jo-
sué : Ne crains point, et ne t'effraie
point ! Prends avec toi tous les gens
de guerre, lève-toi, monte contre Aï.
mes, et Acan, fils de Carmi, fils de Vois, je livre entre tes mains le roi
Zabdi, fils de Zérach, de la tribu de d'Aï et son peuple, sa ville et son
Juda, fut désigné. P^js- ^Tu traiteras Aï et son roi com-
'"Josué dit à Acan : Mon fils, donne me tu as traité Jéricho et son roi ; seu-
gloire à l'Eternel, le Dieu d'Israël, et lement vous garderez pour vous le
rends-lui hommage. Dis-moi donc ce butin et le bétail. Place une embus-
que tu as fait, ne ine le cache point, cade derrière la ville.
^"Acan répondit à Josué, et dit : 11 est 'Josué se leva avec tous les gens de
vrai que j'ai péché contre l'Eternel, le guerre, pour monter contre Aï. Il choi-
Dieu d'Israël, et voici ce que j'ai fait, sit trente mille vaillants hommes, qu'il
-'J'ai vu dans le butin un beau man- fit partir de nuit, *et auxquels il donna
teau de Schinear", deux cents sicles cet ordre : Ecoutez, vous vous mettrez
d'argent, et un lingot d'or du poids de en embuscade derrière la ville; ne
cinquante sicles; je les ai convoités, vous éloignez pas beaucou]) de la ville,
et je les ai pris; ils sont cachés dans et soyez tous prêts. ^Mais moi et tout
la terre au milieu de ma tente, et l'ar- le peuple qui est avec moi, nous nous
gent est dessous. ^* Josué envoya des approcherons de la ville. Et quand ils
gens, qui coururent à la tente; et sortiront à notre rencontre, comme la
voici, les objets étaient cachés dans première fois, nous prendrons la fuite
la tente d'Acan, et l'argent était des- devant eux. '^ Ils nous poursuivront jus-
sous. ^''Ils les prirent du milieu de la qu'à ce que nous les ayons attirés loin
tente, les apportèrent à Josué et à de la ville, car ils diront : Ils fuient
tous les enfants d'Israël, et les dépo- devant nous, comme la première fois!
sèrent devant l'Eternel. Et nous fuirons devant eux. 'Vous sor-
"Josué et tout Israël avec lui pri- tirez alors de l'embuscade, et vous
rent Acan, fils de Zérach, l'argent, le vous emparerez de la ville, et l'Etcr-
manteau, le lingot d'or, les fils et les nel, votre Dieu, la livrera entre vos
filles d'Acan, ses bœufs, ses ânes, ses mains. *Quand vous aurez pris la ville,
brebis, sa tente, et tout ce qui lui ap- vous y mettrez le feu, vous agifez
partenait ; et ils les firent monter dans comme l'Eternel l'a dit : c'est l'ordre
la vallée d'Acor. '-^Josué dit : Pour- que je vous donne. "Josué les fit par-
quoi nous as-tu troublés? L'Éternel te tir, et ils .allèrent se placer en embus-
troublera aujourd'hui. Et tout Israël cade entre Béthel et Aï, à l'occident
. a. Schlnear, plaine où était située Babylone. b. Acor dérive d un mol qui signifie troubler
252
JOSUE.
Chap. 8, w-si.
d'Aï. Mais Josiié passa cette nuit-là au et ils ne purent se sauver d'aucun côté,
milieu du peuple. Le peuple qui fuyait vers le désert se
'"Josué se leva de bon matin, passa retourna contre ceux qui le poursui-
le peuple en revue, et marcha contre vaient;-'car.Josué et tout Israël, voyant
Aï, à la tète du peuple, lui et les la ville prise par les hommes de Tem-
anciens d'Israël. "Tous les gens de buscade, et la fumée de la ville qui
guerre qui étaient avec lui montèrent montait, se retournèrent et battirent
et s'approchèrent ; lorsqu'ils furent ar- les gens d'Aï. ^-Les autres sortirent
rivés en face de la ville, ils campèrent de la ville à leur rencontre, et les gens
au nord d'Aï, dont ils étaient séparés d'Aï furent enveloppés j)ar Israël de
par la vallée. '-Josué prit environ cinq toutes parts. Israël les battit, sans leur
mille hommes, et les mit en embus- laisser un survivant ni un fuyard ; -''ils
cade entre Béthel et Aï, à l'occident prirent vivant le roi d'Aï, et l'amenè-
de la ville. '''Après que t(mt le camp rent à .losué.
eut pris position au nord de la ville, "Lorsque Israël eut achevé de tuer
et l'embuscade à l'occident de la ville, tous les habitants d'Aï dans la campa-
Josué s'avança cette nuit-là au milieu gne, dans le désert, où ils l'avaient
de la vallée. ]>oursuivi, et que tous furent entière-
'■* Lorsque le roi d'Aï vit cela, les ment passés au fil de l'épée, tout Israël
gens d'Aï se levèrent en hâte de bon revint vers Aï et la frappa du tranchant
matin, et sortirent à la rencontre dis- de l'épée. -''Il y eut au total douze mille
raël, pour le combattre. Le roi se di- personnes tuées ce jour-là, hommes et
rigea, avec tout son peuple, vers un femmes, tous gens d'Aï. *' Josué ne re-
lieu fixé, du côté de la plaine, et il ne tira point sa main cju'il tenait étendue
savait pas cju'il y avait derrière la ville avec le javelot, juscju'à ce que tous les
une embuscade contre lui. ""Josué et habitants eussent été dévoués par in-
tout Israël feignirent d'être battus de- terdit. -'Seulement Israël garda ])our
vant eux, et ils s'enfuirent par le che- lui le bétail et le butin de cette ville,
min du désert. '"Alors tout le peuple selon l'ordre que l'Eternel avait prcs-
qui était dans la ville s'assembla pour crit à Josué. ** Josué brûla Aï, et en fit
se mettre à leur poursuite. Ils poursui- à jamais un monceau de ruines, qui
virent Josué, et ils furent attirés loin subsiste encore aujourd'hui. -"Il fit
de la ville. "II n'y eut dans Aï et dans pendre à un bois le roi d'Aï, et l'y laissa
Béthel pas un homme qui ne sortît jusqu'au soir. Au coucher du soleil,
Josué ordonna qu'on descendît son ca-
davre du bois ; on le jeta à l'entrée de
la porte de la ville, et l'on éleva sur
lui un grand monceau de ])ierres, qui
contre Israël. Ils laissèrent la ville ou
verte, et poursuivirent Israël.
**L'Eternel dit à Josué : Etends vers
Aï le javelot que tu as à la main, car
je vais la livrer en ton pouvoir. Et subsiste encore aujourd'hui
Josué étendit vers la ville le javelot
qu'il avait à la main. '"Aussitôt qu'il ^"Alors Josué bâtit un autel à l'Éter-
eut étendu sa main, les hommes en nel, le Dieu d'Israël, sur le mont Ebal,
embuscade sortirent précipitamment -"comme Moïse, serviteur de l'iitcrnel,
du lieu où ils étaient; ils pénétrèrent l'avait ordonné aux enfants d'Israël,
dans la ville, la prirent, et se hâtèrent et comme il est écrit dans le livre de
d'y mettre le feu. -"Les gens d'Aï, la loi de Moïse : c'était un autel de
ayant regardé derrière eux, virent la pierres brutes, sur lesquelles on ne
fumée de la ville monter vers le ciel, porta point le fer. Ils offrirent sur cet
253
Chap. 8,32-9,16.
JOSUE.
autel des holocaustes à l'Éternel, et
ils présentèrent des sacrifices d'ac-
tions de grâces. ^*Et là Josué écrivit
sur les pierres une copie de la loi que
Moïse avait écrite devant les enfants
d'Israël.
^n'out Israël, ses anciens, ses offi-
ciers et ses juges, se tenaient des deux raël répondirent à ces Héviens : Peut-
vêtements ; et tout le pain qu'ils avaient
pour nourriture était sec et en miettes.
^IIs allèrent auprès de Josué au camp
de Guilgal, et ils lui dirent, ainsi qu'à
tous ceux d'Israël : Nous venons d'un
pays éloigné, et maintenant laites
alliance avec nous. 'Les hommes dis-
côtés de l'arche, devant les prêtres,
les Lévites, qui portaient l'arche de
l'alliance de l'Éternel; les étrangers
comme les enfants d'Israël étaient là,
moitié du côté du mont Garizim, moi-
tié du côté du mont Ébal, selon l'or-
être que vous habitez au milieu de
nous, et comment ferions-nous al-
liance avec vous ? *Ils dirent à Josué :
Nous sommes tes serviteurs. Et Josué
leur dit : Qui êtes-vous, et d'où venez-
vous ? ^Ils lui répondirent : Tes servi-
dre qu'avait précédemment donné teurs viennent d'un pays très éloigné.
Moïse, serviteur de l'Éternel, de bénir sur le renom de l'Éternel, ton Dieu;
le peuple d'Israël. ^*Josué lut ensuite car nous avons entendu parler de lui,
toutes les paroles de la loi, les béné- de tout ce qu'il a fait en Egypte, '"et
dictions et les malédictions, suivant de la manière dont il a traité les deux
ce qui est écrit dans le livre de la loi.
^Ml n'y eut rien de tout ce cjue Moïse
avait prescrit, que Josué ne lût en pré-
sence de toute l'assemblée d'Israël,
des femmes et des enfants , et des
étrangers qui marchaient au milieu
d'eux.
lîtise des Gabaonites.
Chap. IX. 'A la nouvelle de ces
choses, tous les rois qui étaient en
deçà du Jourdain, dans la montagne
et dans la vallée, et sur toute la côte
de la grande mer, jusque près du Li-
ban, les Iléthiens, les Amoréens, les
Cananéens, les Phéréziens, les Héviens
et les Jébusiens, -s'unirent ensemble
rois des Amoréens au delà du Jour-
dain, Sihon, roi de Ilesbon, et Og, roi
de Basan, qui était à Aschtaroth. "Et
nos anciens et tous les habitants de
notre pays nous ont dit : Prenez avec
vous des provisions pour le voyage,
allez au-devant d'eux, et vous leur
direz : Nous sommes vos serviteurs,
et maintenant faites alliance avec nous.
'^Voici notre pain : il était encore
chaud quand nous en avons fait provi-
sion dans nos maisons, le jour où nous
sommes partis pour venir vers vous,
et maintenant il est sec et en miettes.
''Ces outres à vin, que nous avons
remplies toutes neuves, les voilà dé-
chirées; nos vêtements et nos souliers
d'un commun accord pour combattre se sont usés par l'excessive longueur
contre Josué et contre Israël.
'Les habitants de Gabaon, de leur
côté, lorqu'ils apprirent de quelle
manière Josué avait traité Jéricho et
Aï, ''eurent recours à la ruse, et se
mirent en route avec des provisions
de voyage. Ils prirent de vieux sacs
pour leurs ânes, et de vieilles outres
à vin déchirées et recousues, ^ils por-
de la marche. ''Les hommes d'Israël
prirent de leurs provisions, et ils ne
consultèrent point l'Éternel. '^Josué
fit la paix avec eux, et conclut une
alliance par laquelle il devait leur
laisser la vie ; et les chefs de l'assem-
blée le leur jurèrent.
'^Trois jours après la conclusion de
cette alliance, les enfants d'Israël
talent à leurs pieds de vieux souliers apprirent qu'ils étaient leurs voisins,
raccommodés, et sur eux de vieux et qu'ils habitaient au milieu d'eux.
254
JOSUE.
Chap. 0,ii-l().
'^Car les enfants d'Israël partirent, et
arrivèrent à leurs villes le troisième
jour; leurs villes étaient Gabaon, Ke-
[)hira, Beéroth et Kirjath-Jearim. '*Ils
ne les fra])pèrent point, parce que les
chefs de rassemblée leur avaient juré
j)ar l'Eternel, le Dieu d'Israël, de leur
laisser la vie. Mais toute l'assemblée
murmura contre les chefs. '^Et tous
les chefs dirent à toute l'assemblée :
Nous leur avons juré par l'Eternel, le
Dieu d'Israël, et maintenant nous ne
pouvons les toucher. ^"Voici comment
nous les traiterons : nous leur laisse-
rons la vie, afin de ne pas attirer sur
nous la colère de l'Eternel, à cause du
serment que nous leur avons fait. *'IIs
vivront, leur dirent les chefs. Mais ils
furent employés à couper le bois et à
puiser l'eau pour toute l'assemblée,
comme les chefs le leur avaient dit.
"Josué les fit appeler, et leur parla
ainsi : Pourquoi nous avez-vous trom-
])és, en disant : Nous sommes très
éloignés de vous, tandis que vous ha-
bitez au milieu de nous ? -'Maintenant
vous êtes maudits, et vous ne cesserez
point d'être dans la servitude, de cou-
per le bois et de puiser l'eau pour la
maison de mon Dieu. -■'Ils répondirent
à Josué, et dirent : On avait rapporté
à tes serviteurs les ordres de l'Eternel,
ton Dieu, à Moïse, son serviteur, ])our
vous livrer tout le pays et pour en dé-
truire devant vous tous les habitants,
et votre présence nous a inspiré une
grande crainte pour notre vie : voilà
pourquoi nous avons agi de la sorte.
-^Et maintenant nous voici entre tes
mains ; traite-nous comme tu trouve-
ras bon et juste de nous traiter. -^Jo-
sué agit à leur égard comme il avait
été décidé; il les délivra de la main
des enfants d'Israël, qui ne les firent
pas mourir ; -" mais il les destina dès
ce jour à couper le bois et à puiser
l'eau pour l'assemblée, et pour l'autel
de ri'^lernel dans le lieu que l'Eternel
choisirait : ce qu'ils font encore au-
jourd'hui.
Grande bataille près de Gabaon; conquêtes
dans le midi.
Chap. X. 'Adoni-Tsédek, roi de
Jérusalem, apprit que Josué s'était
emparé d'Aï et l'avait dévouée par
interdit, qu'il avait traité Aï et son
roi comme il avait traité Jéricho et son
roi, et que les habitants de Gabaon
avaient fait la paix avec Israël et étaient
au milieu d'eux. -II eut alors une forte
crainte; car Gabaon était une grande
ville, comme une des villes royales,
plus grande même qu'Aï, et tous ses
hommes étaient vaillants. 'Adoni-Tsé-
dek, roi de Jérusalem, fit dire à IIo-
ham, roi d'IIébron, à Piream, roi de
Jarmuth, à Japhia, roi de Lakis, et à
Debir, roi d'Eglon : ■'Montez vers moi,
et aidez-moi, afin que nous frappions
Gabaon, car elle a fait la paix avec
Josué et avec les enfants d'Israël.
^Cinq rois des Amoréens, le roi de
Jérusalem, le roi d'Hébron, le roi de
Jarmuth, le roi de Lakis, le roi d'Eglon,
se réunirent ainsi et montèrent avec
toutes leurs armées; ils vinrent cam-
per près de Gabaon, et l'attaquèrent.
^Les gens de Gabaon envoyèrent
dire à Josué, au camp de Guilgal :
N'abandonne pas tes serviteurs, monte
vers nous en hâte, délivre-nous, donne-
nous du secours; car tous les rois des
Amoréens, qui habitent la montagne,
se sont réunis contre nous
'Josué monta de Guilgal, lui et tous
les tjens de g^uerre avec lui, et tous les
A'aillants hommes. "L'Eternel dit à
Josué : Ne les crains point, car je les
livre entre tes mains, et aucun d'eux
ne tiendra devant toi. ^ Josué arriva
subitement sur eux, après avoir mar-
ché toute la nuit depuis Guilgal.
'"L'Eternel les mit en déroute devant
Israël ; et Israël leur fit éprouver une
gr
rande défaite, les poursuivit sur le
255 17
Chap. 10,11-28.
JOSUE.
chemin qui monte à Beth-Horon, et furent plus nombreux que ceux qui
les battit jusqu'à Azéka et à Mak- furent tués avec l'épée par les enfants
kéda. "Comme ils fuyaient devant Is- d'Israël,
raël , et qu'ils étaient à la descente
de Beth-Horon, l'Eternel fit tomber '-Alors Josué parla à l'Éternel, le
du ciel sur eux de grosses pierres jus- jour où l'Eternel livra les Amoréens
qu'à Azéka, et ils périrent; ceux qui aux enfants d'Israël, et il dit en pré-
moururent par les pierres de grêle sence d'Israël :
Soleil, arrête-toi sur Gabaon,
Et toi, lune, sur la vallée d'Ajalon !
"Et le soleil s'arrêta, et la lune suspendit sa course,
Jusqu'à ce que la nation eût tiré vengeance de ses ennemis.
Cela n'est-il pas écrit dans le livre du Juste ?
Le soleil s'arrêta au milieu du ciel.
Et ne se hâta point de se coucher, presque tout un jour.
'■'Il n'y a point eu de jour comme de la caverne, faites-en sortir ces cinq
celui-là, ni avant ni après, où l'Eter- rois, et amenez-les-moi. -^Ils firent
nel ait écouté la voix d'un homme; ainsi, et lui amenèrent les cinq rois,
car l'Eternel combattait pour Israël, qu'ils avaient fait sortir de la caverne.
le roi de Jérusalem, le roi d'Hébron,
le roi de Jarmuth, le roi de Lakis, le
roi d'Eglon. ^■'Lorsqu'ils eurent amené
ces rois devant Josué, Josué appela
tous les hommes d'Israël, et dit aux
chefs des gens de guerre qui avaient
marché avec lui : Approchez-vous ,
mettez vos pieds sur les cous de ces
'^Et Josué, et tout Israël avec lui, re-
tourna au camp à Guilgal.
'^Les cinq rois s'enfuirent, et se ca-
chèrent dans une caverne à Makkéda.
''On le rapporta à Josué, en disant :
Les cinq rois se trouvent cachés dans
une caverne à Makkéda, '*Josué dit :
Roulez de grosses pierres à l'entrée rois. Ils s'approchèrent, et ils mirent
de la caverne, et mettez-y des hom- les pieds sur leurs cous. ^^ Josué leur
mes pour les garder. '^Et vous, ne dit : Ne craignez point et ne vous
vous arrêtez pas, poursuivez vos enne- effrayez point, fortifiez-vous et ayez
mis, et attaquez-les par derrière; ne du courage, car c'est ainsi que l'Eter-
les laissez pas entrer dans leurs villes, nel traitera tous vos ennemis contre
car l'Eternel, votre Dieu, les a livrés lesquels vous combattez. -'^Après cela,
entre vos mains. Josué les frappa et les fit mourir; il
^^ Après que Josué et les enfants les pendit à cinq arbres, et ils restè-
d'Israël leur eurent fait éprouver une rent pendus aux arbres jusqu'au soir,
très grande défaite, et les eurent com- *'Vers le coucher du soleil, Josué or-
plètement battus , ceux qui purent donna qu'on les descendît des arbres ;
échapper se sauvèrent dans les villes on les jeta dans la caverne où ils
fortifiées, ^' et tout le peuple revint s'étaient cachés, et l'on mit à l'entrée
tranquillement au camp vers Josué à de la caverne de grosses pierres, qui
Makkéda, sans que personne remuât y sont demeurées jusqu'à ce jour,
sa langue contre les enfants d'Israël. ^^ Josué prit Makkéda le même jour,
^- Josué dit alors : Ouvrez l'entrée et la frappa du tranchant de l'épée; il
256
JOSUE.
CItap. IO,yj-1 1,6.
dévoua par interdit le roi, la ville et
tous ceux qui s'y trouvaient; il n'en
laissa échapper aucun, et il traita le
roi de Makkéda comme il avait traité
le roi de Jéricho.
->*Josué, et tout Israël avec lui, passa
de Makkéda à Libna, et il attaqua
Libna ■'"L'I'^ternel la livra aussi, avec
son roi, entre les mains d'Israël, et la
frappa du tranchant de Tépée, elle et
tous ceux qui s'y trouvaient ; il n'en
laissa échapper aucun, et il traita son
roi comme il avait traité le roi de Jé-
richo.
•" Josué, et tout Israël avec lui, passa
de Libna à Lakis ; il campa devant elle,
et il l'attaqua. ''-L'Eternel livra Lakis
entre les mains d'Israël, qui la prit le
second jour, et la frappa du tranchant
de l'épée, elle et tous ceux qui s'y
trouvaient, comme il avaittraité Libna.
^■' Alors Iloram, roi de Guézer, monta
pour secourir Lakis. Josué le battit.
dévouèrent par interdit tous ceux qui
s'y trouvaient, sans en laisser échap-
per aucun; Josué traita Debir et son
roi comme il avait traité Hébron et
comme il avait traité Libna et son roi.
"•"Josué battit tout le pays, la mon-
tagne, le midi, la plaine et les coteaux,
et il en battit tous les rois ; il ne laissa
échapper personne, et il dévoua par
interdit tout ce qui respirait, comme
l'avait ordonné l'Eternel, le Dieu d'Is-
raël. ^Uosué les battit de Kadès-Bar-
néa à Gaza, il battit tout le pays de
Gosen jusqu'à Gabaon. *-Josué prit en
même temps tous ces rois et leur pavs,
car l'Eternel, le Dieu d'Israël, com-
battait pour Israël. •''Et Josué, et tout
Israël avec lui, retourna au camp à
Guilgal.
Grande bataille près des eaux de Mérom : con-
i/iiclcs dans le nord et dans le reste du pays.
Chfip. XI. 'Jabin, roi de Hatsor,
lui et son peuple, sans laisser échap- ayant appris ces choses, envoya des
messagers à Jobab, roi de Madon, au
roi de Schimron, au roi d'Acschaph,
-aux rois qui étaient au nord dans la
montagne, dans la plaine au midi de
Kinnéreth, dans la vallée, et sur les
])er personne.
'^Josué, et tout Israël avec lui, passa
de Lakis à Eglon ; ils campèrent de-
vant elle, et ils l'attaquèrent. ^^Ils la
prirent le même jour, et la frappèrent
du tranchant de l'épée, elle et tous
ceux qui s'y trouvaient; Josué la dé-
voua par interdit le jour même, comme
il avait traité Lakis.
^^ Josué, et tout Israël avec lui, monta
d'Églon à Hébron, et ils l'attaquèrent
^'Ils la prirent, et la frappèrent du
tranchant de l'épée, elle, son roi, tou-
tes les villes qui en dépendaient, et
tous ceux qui s'y trouvaient ; Josué
n'en laissa échapper aucun, comme il
avait fait à Eglon, et il la dévoua par
interdit avec tous ceux qui s'y trou-
vaient.
^*Josué, et tout Israël avec lui, se
dirigea sur Debir, et il l'attaqua. '"Il
la prit, elle, son roi, et toutes les vil-
les qui en dépendaient ; ils les frap-
pèrent du tranchant de l'épée, et ils
hauteurs de Dor à l'occident, 'aux
Cananéens de l'orient et de l'occident,
aux Amoréens, aux Iléthiens, aux Phé-
réziens, aux Jébusiens dans la mon-
tagne, et aux Reviens au pied de l'IIer-
mon dans le pays de Mitspa. ''Ils
sortirent, eux et toutes leurs armées
avec eux, formant un peuple innom-
brable comme le sable qui est sur le
bord de la mer, et avant des chevaux
et des chars en très grande quantité.
^Tous ces rois fixèrent un lieu de réu-
nion, et vinrent camper ensemble
près des eaux de Mérom, pour com-
battre contre Israël.
"L'Eternel dit à Josué : Ne les crains
point, car demain, à ce moment-ci, je
les livrerai tous frappés devant Israël.
Tu couperas les jarrets à leurs che-
257
Chnp. 11,1-12,.
JOSUE.
vaux, et tu brûleras au feu leurs chars.
'Josué, avec tous ses gens de guerre,
arriva subitement sur eux près des
eaux de Mérom, et ils se précipitèrent
au milieu d'eux. ^L'Eternel les livra
entre les mains d'Israël; ils les batti-
rent et les poursuivirent jusqu'à Sidon
la grande, jusqu'à Misrephoth-Maïm,
et jusqu'à la vallée de Mitspa vers
l'orient ; ils les battirent, sans en lais-
ser échapper aucun. Mosué les traita
comme l'Eternel lui avait dit; il coupa
les jarrets à leurs chevaux, et il brûla
leurs chars au feu.
'"A son retour, et dans le même
temps, Josué prit Ilatsor, et frappa son
roi avec l'épée Ilatsor était autrefois la
principale ville de tous ces royaumes.
"On frappa du tranchant de l'épée et
l'on dévoua par interdit tous ceux qui
s'y trouvaient, il ne resta rien de ce qui
respirait, et l'on mit le feu à Ilatsor.
mon. Il prit tous leurs rois, les frappa
et les fit mourir. '*La guerre que sou-
tint Josué contre tous ces rois fut de
longue durée. ''•'Il n'y eut aucune ville
qui fît la paix avec les enfants d'Israël,
excepté Gabaon habitée par les Hé-
viens ; ils les prirent toutes en combat-
tant. -"Car l'Éternel permit que ces
peuples s'obstinassent à faire la guerre
contre Israël, afin qu'Israël les dévouât
par interdit, sans qu'il y eût pour eux
de miséricorde , et qu'il les détrui-
sît, comme l'Eternel l'avait ordonné à
Moïse.
'-'Dans le même temps, Josué se mit
en marche, et il extermina les Anakim
de la montagne d'Hébron, de Debir,
d'Anab, de toute la montagne de Juda
et de toute la montagne d'Israël ; Josué
les dévoua par interdit, avec leurs vil-
les. "Il ne resta point d'Anakim dans
le pays des enfants d'Israël ; il n'en
'-Josué prit aussi toutes les villes de resta qu'à Gaza, à Gath et à Asdod.
ces rois et tous leurs rois, et il les -^Josué s'empara donc de tout le
frappa du ti-anchantde l'épée, et il les pays, selon tout ce que l'Eternel avait
dévoua par interdit, comme l'avait or-
donné Moïse, serviteur de l'Eternel.
'^Mais Israël ne brûla aucune des villes
situées sur des collines, à l'exception
seulement de Hatsor qui fut brûlée par
Josué. '*Les enfants d'Israël gardèrent
pour eux tout le butin de ces villes et
le bétail; mais ils frappèrent du tran-
chant de l'épée tous les hommes, jus-
dit à Moïse. Et Josué le donna en hé-
ritage à Israël, à chacun sa portion,
d'après leurs tribus. Puis, le pays fut
en repos et sans guerre.
Rois vaincus.
Chnp. XII. 'Voici les rois que les
enfants d'Israël battirent, et dont ils
possédèrent le pays de l'autre côté du
qu'à ce qu'ils les eussent détruits, sans Jourdain, vers le soleil levant, depuis
rien laisser de ce qui resjiirait. ""Josué
exécuta les ordres de l'Eternel à Moïse,
son serviteur, et de Moïse à Josué, il
ne négligea rien de tout ce que l'Eter-
nel avait ordonné à Moïse.
le torrent de l'Arnon jusqu'à la mon-
tagne d'Hermon, avec toute la plaine
à l'orient
-Sihon, roi des Amoréens, qui habi-
tait à Ilesbon. Sa domination s'éten-
'^ C'est ainsi que Josué s'empara de dait depuis Aroër, qui est au bord du
tout ce pays, de la montagne, de tout
le midi, de tout le pays de Gosen, de
la vallée, de la plaine, '"de la montagne
d'Israël et de ses vallées , depuis la
montagne nue qui s'élève vers Séir
jusqu'à Baal-Gad, dans la vallée du Li-
ban, au pied de la montagne d'Her-
torrentde l'Arnon, et, depuis le milieu
du torrent, sur la moitié de Galaad,
jusqu'au torrent de Jabbok, frontière
des enfants d'Ammon; *sur la plaine,
jusqu'à la mer de Kinnéreth à l'orient,
et jusqu'à la mer de la |)laine, la mer
Salée, à l'orient vers Beth-Jeschimoth ;
258
JOSUE.
Chap. 12, ',-13,1.
etducôtédu midi, sur le pied du Pisga. tliiens, des Amoréens, des Cananéens,
••Og, roi de Basan, seul reste des des Phéréziens, des Héviens et des
Hephaïm, qui habitait à Aschtaroth et Jébusiens.
à Edréï. ^Sa domination s'étendait sur 'Le roi de Jéricho, un; le roi d'Aï,
la montagne d'Hermon, sur Salca, sur près de Béthel, un; '"le roi de Jérusa-
tout Basan jusqu'à la frontière des lem, un; le roi d'Hébron, un; "le roi
Gueschuriens et des Maacathiens, et de Jarmuth, un; le roi de Lakis, un;
sur la moitié de Galaad, frontière de '-le roi d'Eglon, un; le roi de Guézer,
Sihon, roi de Hesbon. un; '^le roi de Debir, un; le roi de
'Moïse, serviteur de l'Eternel, et Guéder, un ; "le roi de Horma, un ; le
les enfants d'Israël, les battirent; et roi d'Arad, un; '^le roi de Libna, un;
Moïse, serviteur de l'Eternel, donna le roi d'Adullam, un; '"le roi de Mak-
leur pays en possession aux Rubénites, kéda, un; le roi de Béthel, un; '"le roi
aux Gadites, et à la moitié de la tribu de Tappuach, un; le roi de Héplier,
de Manassé. un ; '*le roi d'Aphek, un ; le roi de Las-
'Voici les rois que Josué et les en- charon, un ; '"le roi de Madon, un; le
fants d'Israël battirent de ce côté-ci du roi de Hatsor, un ; ^°le roi de Schimron-
Jourdain, à l'occident, depuis Raal- Meron, un ; le roi d'Acschaph, un ; '-'le
Gad dans la vallée du Liban jusqu'à la roi de Taanac, un ; le roi de Meguiddo,
montagne nue qui s'élève vers Séir. un; --le roi de Kédesch, un; le roi de
Josué donna leur pays en possession Jokneam, au Carmel, un; -^le roi de
aux tribus d'Israël, à chacune sa por- Dor, sur les hauteurs de Dor, un; le
tion, *dans la montagne, dans la vallée, roi de Gojim, près de Guilgal, un ; -''le
dans la plaine, sur les coteaux, dans le roi de Thirtsa, un. Total des rois :
désert, et dans le midi : pays des Hé- trente-un.
PARTAGE DU PAYS DE CANAAN.
{Chap. lS-2't.)
Partage du pays à l'orient fin Jourdain.
CJiap. XIII. 'Josué était vieux, Avvicns; ^à partir du midi, tout le pays
avancé en âge. L'Eternel lui dit alors : des Cananéens, et Meara qui est aux
Tu es devenu vieux, tu es avancé en Sidoniens, jusqu'à Aphek, jusqu'à la
âge, et le pays qui te reste à soumettre frontière des Amoréens ; Me pays des
est très grand. -Voici le pays qui reste: Guiblicns, et tout le Liban vers le so-
tous les districts des Philistins et tout leil levant, depuis Baal-Gad au pied de
le territoire des Gueschuriens, ^depuis la montagned'Hermon jusqu'à l'entrée
le Schichor qui coule devant l'Egypte de Ilamath; «tous les habitants de la
jusqu'à la frontière d'Ekron au nord, montagne depuis le Liban justpi'à
contrée qui doit être tenue pour cana- Misrephoth-Maïm, tous les Sidoniens.
néenne, et qui est occupée par les cinq Je les chasserai devant les enfants
princes des Philistins, celui de Gaza, d'Israël. Donne seulement ce pays en
celui d'Asdod, celui d'Askalon, celui héritage par le sort à Israël, comme
de Gath et celui d'Ekron, et par les je te l'ai prescrit; "et divise mainle-
259
Chap. 13,s-
33.
JOSUE.
nant ce pays par portions entre les lui et les princes de Madian, Évi, Ré-
keni, Tsur, Hur et Réba, princes qui
relevaient de Sihon et qui habitaient
neuf tribus et la demi-tribu de Ma
nasse.
*Les Rubénites et les Gadites, avec
l'autre moitié de la tribu de Manassé,
ont reçu leur héritage, que Moïse leur
a donné de l'autre côté du Jourdain, à
l'orient, comme le leur a donné Moïse,
serviteur de l'Eternel : ^depuis Aroër
sur les bords du torrent de l'Arnon, et
depuis la ville qui est au milieu de la
vallée, toute la plaine de Médeba, jus-
dans le pays. -^ Parmi ceux que tuèrent
les enfants d'Israël, ils avaient aussi
fait périr avec l'épée le devin Balaam,
fds de Beor. ^^Le Jourdain servait de
limite au territoire des fils de Ruben.
Voilà l'héritage des fils de Ruben se-
lon leurs familles ; les villes et leurs
villages.
-■'Moïse avait donné à la tribu de
qu'à Dibon; "toutes les villes de Sihon, Gad, aux fils de Gad, une part selon
roi des Amoréens, qui régnait à Iles- leurs familles. ^^Ils eurent pour terri-
bon, jusqu'à la frontière des enfants toircJaezer, toutes les villes de Galaad,
d'Ammon ; "Galaad, le territoire des la moitiédu paysdesenfants d'Ammon
GueschuriensetdesMaacathiens, toute jusqu'à Aroër vis-à-vis de Rabba, ^*de-
la montagne d'IIermon, et tout Basan, puis Hesbon jusqu'à Ramath-Mitspé
jusqu'à Salca ; *-tout le royaume d'Og et Bcthonim, depuis Mahanaïm jusqu'à
en Basan, qui régnait à Aschtaroth et la frontière de Debir, -'et, dans laval-
à Edréï, et qui était le seul reste des lée, Beth-Haram, Beth-Nimra, Succoth
Rephaïm. Moïse battit ces rois, et les et Tsaphon, reste du royaume de Si-
chassa. '^Mais les enfants d'Israël ne hon, roi de Hesbon, ayant le Jourdain
chassèrent point les Gueschuriens et pour limite jusqu'à l'extrémité de la
les Maacathiens, qui ont habité au mi- mer de Kinnéreth de l'autre côté du
lieu d'Israël jusqu'à ce jour. Jourdain, à l'orient. -''Voilà l'héritage
'■•La tribu de Lévi fut la seule à la- des fils de Gad selon leurs familles;
quelle Moïse ne donna point d'héri- les villes et leurs villages.
tage ; les sacrifices consumés par le
'Moïse avait donné à la demi-tribu
feu devant l'Eternel, le Dieu d'Israël, de Manassé, aux fils de Manassé, une
tel fut son héritage, comme il le lui part selon leurs familles. ""Ils eurent
avait dit. pour territoire, à partir de Mahanaïm,
'^Moïse avait donné à la tribu des tout Basan, tout le royaume d'Og, roi
fils de Ruben une part selon leurs fa- de Basan, et tous les bourgs de Jaïren
milles. "Ils eurent pour territoire, à Basan, soixante villes. "'La moitié de
partir d'Aroër sur les bords du torrent Galaad, Aschtaroth et Edréï, villes du
de l'Arnon, et de la ville qui est au royaume d'Og en Basan, échurent aux
milieu de la vallée, toute la plaine près fils de Makir, fils de Manassé, à la
de Médeba, "Hesbon et toutes ses vil- moitié des fils de Makir, selon leurs
les dans la plaine, Dibon, Bamoth- familles.
Baal, Beth-Baal-Meon, "*Jahats, Kedé- "'-Telles sont les parts que fit Moïse,
moth, Méphaath, '^Kirjathaïm, Sibma, lorsqu'il étaitdans les plaines de Moab,
Tséreth-Haschachar sur la montagne de l'autre côté du Jourdain, vis-à-vis
de la vallée, -"Beth-Peor, les coteaux de Jéricho, à l'orient,
du Pisga, Beth-Jeschimoth, ^'toutes ""Moïse ne donna point d'héritage à
les villes de la plaine, et tout le royau- la tribu de Lévi; l'Eternel, le Dieu
me de Sihon, roi des Amoréens, qui d'Israël, tel fut son héritage, comme
régnait à Hesbon : Moïse l'avait battu, il le lui avait dit.
260
JOSUE.
Chap. 14, 1-15, c.
Partage du pays à l'occident du Joiirduin.
Le territoire d'I/ébron accordé à Caleb.
Chap. XIV. 'Voici ce que les en- d'hui de quatre-vingt-cinq ans. "Je
fants d'Israël reçurent en héritage dans suis encore vigoureux comme au jour
le pays de Canaan, ce que partagèrent où Moïse m'envoya; j'ai autant de
entre eux le prêtre Eléazar, Josué, force que j'en avais alors, soit pour
fils de Nun, et les chefs de famille des combattre, soit pour sortir et pour en-
tribus des enfants d'Israël. -Le partage trer. '- Donne-moi donc cette montagne
eut lieu d'après le sort, comme l'Eter- dont l'Eternel a parlé dans ce temps-
nel l'avait ordonné par Moïse, pour les là; car tu as appris alors qu'il s'y trouve
neuf tribus et pour la demi-tribu. 'Car des Anakim, et qu'il y a des villes
Moïseavaitdonné un héritageauxdeux grandes et fortifiées L'Eternel sera
tribus et à la demi-tribu de l'autre côté peut-être avec moi, et je les chasserai,
du Jourdain ; mais il n'avait point don- comme l'Eternel a dit.
né aux Lévites d'héritage parmi eux. '^Josué bénit Caleb, fils de Jephun-
*Les fils de Joseph formaient deux tri- né, et il lui donna Ilébron pour héri-
bus, Manassé et Éphraïm ; et l'on ne tage. ''C'est ainsi que Caleb, fils de
donna point de part aux Lévites dans Jephunné, le Kenizien, a eu jusqu'à ce
le pays, si ce n'est des villes pour ha- jour Ilébron pour héritage, parce qu'il
bitation , et les banlieues pour leurs avait pleinement suivi la voie de l'E-
troupeaux et pour leurs biens. ^Les ternel, le Dieu d'Israël. ''^Hébron s'ap-
enfants d'Israël se conformèrent aux pelait autrefois Kirjath-Arba : Arba
ordres que l'Eternel avait donnés à avait été l'homme le plus grand parmi
Moïse, et ils partagèrent le pays. les Anakim.
'^Les fils de Juda s'approchèrent de Le pays fut dès lors en repos et sans
Josué, à Guilgal ; et Caleb, fils de Je-
phunné, le Kenizien, lui dit : Tu sais
ce que l'Eternel a déclaré à Moïse,
homme de Dieu, au sujet de moi et au
guerre.
Territoire écliu à la tribu de Juda.
C/iaj). XW 'La part échue par le
sujet de toi, à Kadès-Barnéa. 'J'étais sort à la tribu des fils de Juda, selon
âgé de quarante ans lorsque Moïse, leurs familles, s'étendait vers la fron-
serviteur de l'Eternel, m'envoya de tière d'Edom jusqu'au désert de Tsin,
Kadès-Barnéa pour explorer le pays , au midi, à l'extrémité méridionale,
et je lui fis un rapport avec droiture -Ainsi, leur limite méridionale par-
de cœur. ^Mes frères qui étaient mon- tait de l'extrémité de la mer Salée, de
tés avec moi découragèrent le ])euple, la langue qui fait face au sud. 'Elle se
mais moi je suivis pleinement la voie prolongeait au midi de la montée d'A-
de l'Éternel, mon Dieu. 'Et ce jour-là krabbim, passait ])ar Tsin, et montait
Moïse jura, en disant : Le pays que au midi de Kadès-Barnéa; elle passait
ton pied a foulé sera ton héritage à de là par Hetsron, montait vers Addar,
|)erpétuité, pour toi et pour tes en- et tournait à Karkaa ; 'elle passait en-
fants, parce que tu as pleinement suivi suite par Atsmon, et continuait jus-
la voie de l'Éternel, mon Dieu. '"Main- qu'au torrent d'Egypte, pour aboutir
tenant voici, l'Eternel m'a fait vivre,
comme il l'a dit. Il y a quarante-cinq
ans que l'Eternel parlait ainsi à Moïse,
lorsque Israël marchait dans le désert;
et maintenant voici, je suis âgé aujour-
à la mer. Ce sera votre limite au midi.
^La limite orientale était la mer Sa-
lée jusqu'à l'embouchure du Jourilain.
^La limite septentrionale partait de
la langue de mer qui est à l'embou-
261
Chap. lo, 7-i6.
JOSUE.
chure du Jourdain. Elle montait vers à celui qui battra Kirjath-Sépher et
Beth-Hogla, passait au nord de Bcth- qui la prendra. '"Othniel, fdsde Kenaz,
Araba, et s'élevait jusqu'à la pierre de frère de Caleb, s'en empara ; et Caleb
Bohan, fds de Ruben ; 'elle montait à
Debir, à quelque distance de la vallée
d'Acor, et se dirigeait vers le nord du
côté de Guilgal, qui est vis-à-vis de la
montée d' Adummim au sud du torrent.
Elle passait près des eaux d'En-Sché-
lui donna pour femme sa fdle Acsa.
'^Lorsqu'elle fut entrée chez Othniel,
elle le sollicita de demander à son
père un champ. Elle descendit de des-
sus son àne , et Caleb lui dit : Qu'as-
tu ? '^EUe répondit : Fais-moi un pré-
mesch, et se prolongeait jusqu'à En- sent, car tu m'as donné une terre du
Roguel. *Elle montait de là par la val-
lée de Ben-Hinnom au côté méridional
de Jebus, qui est Jérusalem, puis s'éle-
vait jusqu'au sommet de la montagne,
qui est devant la vallée de Hinnom à
l'occident, et à l'extrémité de la vallée
midi ; donne-moi aussi des sources
d'eau. Et il lui donna les sources su-
périeures et les sources inférieures.
^"Tel fut l'héritage des fds de Juda,
selon leurs familles.
-'Les villes situées dans la contrée
des Rephaïm au nord. ^Du sommet de du midi, à l'extrémité de la tribu des
la montagne elle s'étendait jusqu'à la fds de Juda, vers la frontière d'Edom,
source des eaux de Nephthoach, con- étaient: Kabtseel, Eder, Jagur, -Rina,
tinuait vers les villes de la montagne Dimona, Adada, ^^Kédesch, Ilatsor,
d'Éphron, et se prolongeait par Baala, Ithnan, "Zi])h, Thélem, Bealoth, -Hiat-
qui est Kirjath-Jearim. '"De Baala elle sor-Iladattha, Kerijoth-Hetsron, qui
tournait à l'occident vers la montagne est Hatsor, -'''Amam, Schéma, Molada,
de Séir, traversait le côté septentrional "Hatsar-Gadda, Heschmon, Beth-Pa-
de la montagne de Jearim, à Kesalon, leth, -^Hatsar-Schual , Beer-Schéba,
descendait à Beth-Schémesch, et pas- Bizjothja, -'•'Baala, Ijjim, Atsem, ^^El-
saitparThimna."Ellecontinuaitsurle tholad, Kesil, Horma, ^'Tsiklag, Mad-
côté septentrional d'Ekron, s'étendait manna, Sansanna, ''^Lebaoth, Schil-
vers Schicron, passait par la montagne him, Ain, et Rimmon. Total des villes:
de Baala, et se prolongeait jusqu'à vingt-neuf, et leurs villages.
Jabneel, pour aboutir à la mer. '^Dans la plaine : Eschthaol, Tsorea,
'^Lalimiteoccidentaleétaitlagrande Aschna, ^''Zanoach, En-Gannim, Tap-
mer". puach, Enam, '^^Jarmuth, Adullam,
Telles furent de tous les côtés les Soco, Azéka, '"'Schaaraïm, Adithaïm,
limites des fds de Juda, selon leurs Guedéra, et Guedérothaïm ; quatorze
familles. villes, et leurs villages. ^"Tsenan, Ha-
'^On donna à Caleb, fds de Jephun- dascha, Migdal-Gad, ^^Dilean, Mitspé,
né, une part au milieu des fds de Juda, Joktheel, ''■'Lakis, Botskath , Eglon,
comme l'Eternel l'avait ordonné à Jo- ■'"Cabbon, Lachmas, Kithlisch, "Gue-
sué; on lui donna Kirjath-Arba, qui déroth, Beth-Dagon, Naama, et Mak-
estHébron : Arba était le père d'Anak. kéda; seize villes, et leurs villages.
'■*Caleb en chassa les trois fds d'Anak:
Schéschaï, Ahiman et Talmaï, enfants
d'Anak. '^De là il monta contre les
habitants de Debir : Debir s'appelait
autrefois Kirjath-Sépher. '^ Caleb dit :
'''^Libna, Ether, Aschan, ''^Jiphtach,
Aschna, Netsib, "Keïla, Aczib, et
Maréscha; neuf villes, et leurs villa-
ges. ''^Ekron, les villes de son ressort
et ses villages; ''"depuis Ekron et à
Je donnerai ma fille Acsa pour femme l'occident, toutes les villes près d'As-
a. La mer Médileiranée,
262
JOSUE.
Cliap. Id,u--17,'i.
dod, et leurs villages, "Asdod, les ^Voici les limites des fds d'Éphraïm,
villes de son ressort, et ses villages; selon leurs familles.
Gaza, les villes de son ressort, et ses La limite de leur héritage était, à
villages, jusqu'au torrent d'Egypte, et l'orient, Atharoth-Addar jus(|u'à Betli-
à la grande mer qui sert de limite. Horon la haute. ^EUe continuait du
•"*Dans la montagne : Schamir, Jat- côté de l'occident vers Micmethathau
thir, Soco, ''^Danna, Rirjath-Sanna, nord, tournait à l'orient vers Thaa-
qui est Debir, ^"Anab, Eschthemo, nath-Silo, et passait dans la direction
Anim, ^'Gosen, llolon, et Guilo ; onze de l'orient par Janoach. "De Janoach
villes, et leurs villages. *"Arab, Duma, elle descendait à Atharoth et à Naa-
Eschean , ^^.lanum , Beth-Ta|)puach , ratha, touchait à Jéricho, et se pro-
Aphéka, "Ilumta, Kirjath-Aiba, qui longeait juscpi'au Jourdain. ^De Tap-
est Hébron, et Tsior; neuf villes, et puach elle allait vers l'occident au
leurs villages. ^^Maon, Carmel, Ziph, torrent de Kana, pour aboutir à la mer.
Juta, ^"Jizreel, Jokdeam , Zanoach , Tel fut l'héritage de la tribu des
'^"Ivaïn, Guibea, et Thimna; dix villes, fds d'Ephraïm, selon leurs familles,
et leurs villages. ^**Ilalhul, Beth-Tsur, ^Les fils d'Ephraïm avaient aussi
Guedor, ^^Maarath , Beth-Anoth , et des villes séparées au milieu de l'hé-
l*]lthekon; six villes, et leurs villages, ritage des fils de Manassé, toutes avec
•^Mvirjath-Baal, qui est Kirjath-Jearim, leurs villages,
et Rabba; deux villes, et leurs villages. '"Ils ne chassèrent point les Cana-
•^'Dans le désert . Beth-Araba, Mid- néens qui habitaient à Guézer, et les
din, Secaca, •'-Nibschan, Ir-llammé- Cananéens ont habité au milieu d'E-
lach", et En-Guédi ; six villes, et leurs phraïm jusqu'à ce jour, mais ils furent
villages. assujettis à un tribut.
'Les fils de Juda ne purent pas
chasser les Jébusiens qui habitaient à
Jérusalem, et les Jébusiens ont habité
avec les fils de Juda à Jérusalem jus-
qu'à ce jour.
Territoire échu ti la tribu d' Hplirnïiu.
Chap. XYI. 'La part échue par le
sort aux fils de Joseph s'étendait de-
puis le Jourdain |)rès de Jéricho, vers
les eaux de Jéricho, à l'orient. La
Territoire échu à la demi-tribu de Manasué.
Cliap. XVII. 'Une part échut aussi
par le sort à la tribu de Manassé, car
il était le premier-né de Joseph. Ma-
kir, premier-né de Manassé et père
de Galaad, avait eu Galaad et Basan,
parce qu'il était un homme de guerre.
^On donna par le sort une part aux
autres fils de Manassé , selon leurs
familles , aux fils d'Abiézer, aux fils
limite suivait le désert qui s'élève de de Hélek, aux fils d'Asriel, aux fils de
Jéricho à Béthel par la montagne. Sichem, aux fils de Hé])her, aux fils
-Elle continuait de Béthel à Luz, et de Schemida : ce sont là les enfants
passait vers la frontière des Arkiens inàles de Manassé, fils de Joseph, se-
|)ar Atharoth. -'Puis elle descendait à Ion leurs familles. ^Tselophchad, fils
l'occident vers la frontière des Jajihlé- de Hé])her, fils de Galaad, fils de Ma-
ihiens jusqu'à celle de Beth-Horon la kir, fils de Manassé, n'eut point de
basse et jusqu'à Guézer, pour aboutir fils, mais il eut des filles dont voici
à la mer. ''C'est là que reçurent leur les noms : Machla, Noa, Hogla, Milca
héritage les fils de Joseph, Manassé et Thirtsa. ■'Elles se présentèrent de-
et Ephraïm. vaut le prêtre Éléazar, devant Josué,
a. La ville du sel.
263
Chap. 17 , 0-18, 5.
JOSUE.
fils de Nun, et devant les princes, seule part, tandis que nous formons
en disant : L'Eternel a commandé à un peuple nombreux et que l'Eternel
Moïse de nous donner un héritage nous a bénis jusqu'à présent ? '^Josué
parmi nos frères. Et on leur donna, leur dit : Si vous êtes un peuple nom-
selon l'ordre de l'Eternel, un héritage breux, montez à la forêt, et vous l'a-
parmi les frères de leur père. '^Déchut battrez pour vous y faire de la place
dix portions à Manassé, outre le pays dans le pays des Phéréziens et des
de Galaad et de Basan, qui est de l'au- Rephaïm, puisque la montagne d'E-
tre côté du Jourdain. *Car les filles de phraïm est trop étroite pour vous.
Manassé eurent un héritage parmi ses '^Les fils de Joseph dirent : La mon-
fils, et le pays de Galaad fut pour les tagne ne nous suffira pas, et il y a des
autres fils de Manassé. chars de fer chez tous les Cananéens
"La limite de Manassé s'étendait qui habitent la vallée, chez ceux qui
d'Aser à Micmethath, qui est près de
Sichem, et allait à Jamin vers les ha-
bitants d'En-Tappuach. ^Le pays de
Tappuach était aux fils de Manassé,
mais Tappuach sur la frontière de Ma-
nassé était aux fils d'Ephraïm. ^La
limite descendait au torrent de Kana,
au midi du torrent. Ces villes étaient
à Ephraïm, au milieu des villes de
Manassé. La limite de Manassé au
nord du torrent aboutissait à la mer.
'" Le territoire du midi était à Ephraïm,
celui du nord à Manassé, et la mer
leur servait de limite; ils touchaient à
Aser vers le nord, et à Issacar vers
l'orient. "Manassé possédait dans Is-
sacar et dans Aser : Beth-Schean et
les villes de son ressort, Jibleam et les
villes de son ressort, les habitants de
Dor et les villes de son ressort, les
habitants d'En-Dor et les villes de son
ressort, les habitants de Thaanac et
les villes de son ressort, et les habi-
tants de Meguiddo et les villes de son
ressort, trois contrées.
'^Les fils de Manassé ne purent pas
prendre possession de ces villes, et
les Cananéens voulurent rester dans
ce pays. '^Lorsque les enfants d'Israël
furent assez forts, ils assujettirent les
Cananéens à un tribut, mais ils ne les
chassèrent point. ■ • ••
'■*Les fils de Joseph parlèrent à Jo-
sué, et dirent : Pourquoi nous as-tu
donné en héritage un seul lot, une
sont à Beth-Schean et dans les villes
de son ressort, et chez ceux qui sont
dans la vallée de Jizreel. "Josué dit à
la maison de Joseph, à Ephraïm et à
Manassé : Vous êtes un peuple nom-
breux, et votre force est grande, vous
n'aurez pas un simple lot. '^Mais vous
aurez la montagne, car c'est une forêt
que vous abattrez et dont les issues
seront à vous, et vous chasserez les
Cananéens, malgré leurs chars de fer
et malgré leur force.
Territoires écliiis aux sept tribus de Benjamin,
de Siincon, de Zahulon, d' Issacar, d'Aser, de
Neplithali, et de Dan. — La ville de Tlnin-
nath-Séracli accordée à Josué.
Chap. XVIII. 'Toute l'assemblée
des enfants d'Israël se réunit à Silo,
et ils y placèrent la tente d'assigna-
tion. Le pays était soumis devant eux.
^11 restait sept tribus des enfants
d'Israël qui n'avaient pas encore reçu
leur héritage. ^Josué dit aux enfants
d'Israël : Jusques à quand négligerez-
vous de prendre possession du pays
que l'Eternel, le Dieu de vos pères,
vous a donné ? ''Choisissez trois hom-
mes par tribu , et je les ferai partir.
Ils se lèveront, parcourront le pays,
traceront un plan en vue du partage,
et reviendront auprès de moi. '^Ils le
diviseront en sept parts; Juda restera
dans ses limites au midi, et la maison
de Joseph restera dans ses limites au
JOSUE
Chap. 18, G-I9,i
nord. ^Vous donc, vous tracerez un
plan du pays en sept parts , et vous
me l'apporterez ici. Je jetterai pour
vous le sort devant l'Eternel , notre
Dieu. "Mais il n'y aura point de part
pour les Lévites au milieu de vous,
car le sacerdoce de l'Eternel est leur
héritage; et Gad, Ruben et la demi-
tribu de Manassé, ont reçu leur héri-
tage, que Moïse, serviteur de l'Éter-
nel, leur a donné de l'autre côté du
Jourdain, à l'orient. * Lorsque ces
hommes se levèrent et partirent pour
tracer un plan du pays, Josué leur
donna cet ordre : Allez, parcourez le
pays, tracez-en un plan, et revenez
auprès de moi ; puis je jetterai pour
vous le sort devant l'Eternel, à Silo.
"Ces hommes partirent, parcoururent
le pays, et en tracèrent d'après les
villes un plan en sept parts, dans un
livre; et ils revinrent au])rès de Josué
dans le camp à Silo. '"Josué jeta pour
eux le sort à Silo devant l'Eternel, et
il fit le partage du pays entre les en-
fants d'Israël, en donnant à chacun sa
portion.
"Le sort tomba sur la tribu des fils
de Benjamin, selon leurs familles, et
la part qui leur échut par le sort avait
ses limites entre les fils de Juda et les
fils de Joseph.
'-Du côté septentrional, leur limite
partait du Jourdain. Elle montait au
nord de Jéricho, s'élevait dans la mon-
tagne vers l'occident, et aboutissait
au désert de Beth-Aven. ''Elle passait
de là \)Ai' Luz, au midi de Luz, qui est
Béthel, et elle descendait à Atharoth-
Addar par-dessus la montagne qui est
au midi de Beth-Horon la basse.
'•'Du côté occidental, la limite se
prolongeait et tournait au midi depuis
la montagne qui est vis-à-vis de Beth-
Iloron ; elle continuait vers le midi, et
aboutissait à Kirjath-Baal, qui est Ivir-
jath-Jearim, ville des fils de Juda.
C'était le côté occidental.
'^Le côté méridional commençait
à l'extrémité de Kirjath-Jearim La
limite se prolongeait vers l'occident
jusqu'à la source des eaux de Neph-
thoach "^Elle descendait à l'extrémité
de la montagne qui est vis-à-vis de la
vallée de Ben-Hinnom, dans la vallée
des Rephaïm au nord. Elle descendait
par la vallée de Hinnom, sur le côté
méridional des Jébusiens, juscpi'à En-
Roguel
'"Elle se dirigeait vers le nord
à En-Schémesch , puis à Gueliloth ,
qui est vis-à-vis de la montée d'Adum-
mim, et elle descendait à la pierre de
Bohan, fils de Ruben. ''^Elle passait
sur le côté septentrional en face d'A-
raba, descendait à Araba, '^et conti-
nuait sur le côté septentrional de Beth-
Hogla, pour aboutir à la langue
septentrionale de la mer Salée, vers
l'emboui'hure du Jourdain au midi.
C était la limite méridionale.
-"Du côté oriental, le Jourdain for-
mait la limite.
Tel fut l'héritage des fils de Benja-
min, selon leurs familles, avec ses
limites de tous les côtés.
'-'Les villes de la tribu des fils de
Benjamin, selon leurs familles, étaient.
Jéricho, Beth-Hogla , Emek-Ketsits,
^"-Beth- Araba , Tsemaraïm , Béthel ,
-'Avvim, Para, Ophra, "Kephar-Am-
monaï, Ophni, et Guéba; douze villes,
et leurs villages. "Gabaon, Ram^,
Beéroth, -"Mitspé, Kephira, Motsa,
'-"Rékem, Jirpeel, Tharcala, -"^Tséla,
Eleph, Jebus, qui est Jérusalem, Gui-
beath, et Kirjath; quatorze villes, et
leurs villages.
Tel fut l'héritage des fils de Benja-
min, selon leurs familles.
Chap. XIX. ' La seconde partéchut
par le sort à Siméon, à la tribu des
fils de Siméon, selon leurs familles.
Leur héritage était au milieu de l'hé-
ritage des fils de Juda.
-ils eurent dans leur héritage : Beer-
Schéba, Schéba , Molada, ^Ilatsar-
265
Chap. 10, 11- 38.
JOSUE.
Schual,Bala,Atsem,*Eltholacl,Bethul,
Horma, ^Tsiklag, Beth-Marcaboth ,
Hatsar-Susa, ^Beth-Lebaoth, et Scha-
riichen, treize villes, et leurs villages;
"Ain, Rimmon , Ether , et Aschan ,
nlles, et leurs villasres; *et
eurs villages ;
qui est
quatre villes ,
tous les villages aux environs de ces
villes, jusqu'à Baalath-Beer
Ramath du midi.
Tel fut l'héritage de la tribu des fils
deSiméon, selon leurs familles. "L'hé-
ritage des fils de Siméon fut pris sur
la portion des fils de Juda ; car la por-
tion des fils de Juda était trop grande
pour eux, et c'est au milieu de leur
héritage que les fils de Siméon reçu-
rent le leur.
'"La troisième part échut par le sort
aux fils de Zabulon, selon leurs fa-
milles.
"La limite de leur héritage s'éten-
dait jusqu'à Sarid. Elle montait à
l'occident vers Mareala, et touchait à
Dabbéscheth, puis au torrent qui coule
devant Jokneam. '-De Sarid elle tour-
nait à l'orient, vers le soleil levant,
jusqu'à la frontière de Kisloth-Thabor,
continuait à Dabrath , et montait à
Japliia. ''De là elle passait à l'orient
par Guittha-Hépher, par Ittha-Katsin,
continuait à Rimmon, et se prolon-
geait jusqu'à Néa. '■'Elle tournait en-
suite du côté du nord vers Hannathon,
et, aboutissait à la vallée de Jiphthach-
El. '=^De plus, Katthath, Nahalal ,
Schimron, Jideala, Bethléhem. Douze
villes, et leurs villages.
"^Tel fut l'héritage des fils de Zabu-
lon, selon leurs familles, ces villes-là
et leurs villages.
'^La quatrième part échut par le sort
à Issacar, aux fils d'Issacar, selon leurs
familles.
'*Leur limite passait par Jizreel, Ke-
sulloth, Sunem, "^Hapharaïm, Schion,
Anacharath, -"Rabbith, Kischjon, A-
bets, ^'Rémeth, En-Gannim, En-Had-
da, et Betlî-Patsets ; -^elle touchait à
Thabor, à Schachatsima, à Beth-Sché-
mesch , et aboutissait au Jourdain.
Seize villes, et leurs villages.
-^Tel fut l'héritage de la tribu des
fils d'Issacar, selon leurs familles, ces
villes-là et leurs villages.
-*La cinquième part échut par le
sort à la tribu des fils d'Aser, selon
leurs familles.
-^Leur limite passait par Helkath,
Ilali, Bétlien, Acschaph, -^Allammé-
lec, Amead et Mischcal ; elle touchait,
vers l'occident, au Carmel et au Schi-
chor-Libnath ; "puis elle tournait du
côté de l'orient à Beth-Dagon, attei-
gnait Zabulon et la vallée de Jiph-
thach-El au nord de Beth-Emek et de
Neïel, et se prolongeait vers Cabul,
à gauche, *^et vers Ebron, Rehob,
Hammon et Kana, jusqu'à Sidon la
ndc
'Elle tournait ensuite vers
Rama jusqu'à la ville forte de Tyr, et
vers liosa, pour aboutir à la mer, par
la contrée d'Aczib. ™De plus, Umma,
Aphek et Rehob. Vingt-deux villes, et
leurs villages.
■"Tel fut l'héritage de la tribu des
fils d'Aser, selon leurs familles, ces
villes-là et leurs villages.
'^La sixième part échut par le sort
aux fils de Nephthali, selon leurs fa-
milles.
■"Leur limite s'étendait depuis Hé-
leph, depuis Allon, par Tsaanannim,
Adami-Nékeb et Jabneel, jusqu'à Lak-
kum, et elle aboutissait au Jourdain.
'^EUe tournait vers l'occident à Az-
noth- Thabor, et de là continuait à
Ilukkok ; elle touchait à Zabulon du
côté du midi, à Aser du côté de ro.c-
cident, et à Juda ; le Jourdain était
du côté de l'orient. '^Les villes fortes
étaient : Tsiddim, Tser, Hammath,
Rakkath, Kinnéreth, ^''Adama, Rama,
Hatsor, -"Kédesch, Edréï, En-IIatsor,
^'^Jireon, Migdal-El, Horem, Beth-
Anatli et Beth-Schémesch. Dix-neuf
villes, et leurs villages.
-266
JOSUE.
Chap. lO/s'j-'Jl,^.
s^Tel fvit rhéritagc de la tribu cU>s
fils de Nephthali, selon leurs familles,
ces villes-là et leurs villages.
■*"La septième part échut par le sort
à la tribu des fils de Dan, selon leurs
familles.
■"La limite de leur héritage compre-
nait Tsorea, Eschthaol, Ir-Schémosch,
••-Schaalabbin, Ajalon, .Jithla, «Élon,
Thimnatha, Ékron, «Eltheké, Guibbe-
thon, Haalath, "Jehud, Bené-Berak,
Gath-Uimmon,'^Mé-Jarkon ctRakkon,
avec le territoire vis-à-vis de Japho.
■'"Le territoire des fils de Dan s'éten-
dait hors de chez eux. Les fils de Dan
montèrent et combattirent contre Lé-
schem; ils s'en emparèrent et la frap-
pèrent du tranchant de l'épée ; ils en
prirent possession, s'y établirent, et
l'appelèrent Dan, du nom de Dan, leur
père.
«Tel fut l'héritage de la tribu des
fils de Dan, selon leurs familles, ces
villes-là et leurs villages.
*^Lorsqu'ils eurent achevé de faire
le partage du pays, d'après ses limi-
tes, les enfants d'Israël donnèrent à
Josué, fils de Nun, une possession au
milieu d'eux. ^"Selon l'ordre de l'Eter-
nel, ils lui donnèrent la ville qu'il
demanda, Thimnath-Sérach, dans la
montagne d'Ephraïm. Il rebâtit la ville,
et y fit sa demeure.
^'Tels sont les héritages que le prê-
tre Eléazar, Josué, fils de Nun, et les
chefs de famille des tribus des enfants
d'Israël, distribuèrent par le sort de- tué quelqu'un involontairement })ùt
qui aura tué quelqu'un involontaire-
ment, sans intention; elles vous ser-
viront de refuge contre le vengeur du
sang. 'Le meurtrier s'enfuira vers l'une
de ces villes, s'arrêtera à l'entrée de la
porte de la ville, et exposera son cas
aux anciens de cette ville ; ils le re-
cueilleront auprès d'eux dans la ville,
et lui donneront une demeure, afin
qu'il habite avec eux. ^Si le vengeur
du sang le poursuit, ils ne livreront
point le meurtrier entre ses mains ; car
c'est sans le vouloir qu'il a tué son
prochain, et sans avoir été auparavant
son ennemi. Ml restera dans cette ville
jusqu'à ce qu'il ait comparu devant
l'assemblée pour être jugé, jusqu'à la
mort du grand prêtre alors en fonc-
tions. A cette époque, le meurtrier
s'en retournera et rentrera dans sa
ville et dans sa maison, dans la ville
d'où il s'était enfui.
'Ils consacrèrent Kédesch, en Gali-
lée, dans la montagne de Nephthali;
Sichem, dans la montagne d'Ephraïm :
et Kirjath-Arba, qui est Hébron, dans
la montagne de Juda. *Et de l'autre
côté du.Iourdain, à l'orient de Jéricho,
ils choisirent Betser, dans le désert,
dans la plaine, dans la tribu de Ru-
ben ; Ramoth, en Galaad, dans la tribu
de Gad; et Golan, en Basan, dans la
tribu de Manassé. "Telles furent les
villes désignées pour tous les enfants
d'Israël et pour l'étranger en séjour au
milieu d'eux, afin que celui qui aurait
vaut l'Éternel à Silo, à l'entrée de la
tente d'assignation. Ils achevèrent ainsi
le partage du pays.
Les six villes de refuge.
Chap. XX. 'L'Eternel parla à Jo-
sué, et dit :
"•'Parle aux enfants d'Israël, et dis :
Etablissez-vous, comme je vous l'ai
ordonné par Moïse, des villes de re-
fuge, ^où pourra s'enfuir le meurtrier
s'y réfugier, et qu'il ne mourût pas de
la main du vengeur du sang avant d'a-
voir comparu devant l'assemblée.
Les qiiaraiile-liiiil villes des Lévites.
Chap. XXI. 'Les chefs de famille
des Lévites s'approchèrent du prêtre
Éléazar, de Josué, fils de Nun, et des
chefs de famille des tribus des enfants
d'Israël. -Ils leur parlèrent à Silo, dans
le pays de Canaan, et dirent : L'Eter-
267
Chap. 2l,3-3'i.
JOSUE.
nel a ordonné par Moïse qu'on nous sa banlieue, et Beth-Schémesch et sa
donnât des villes pour habitation, et banlieue, neuf villes de ces deux tri-
leurs banlieues pour notre bétail.
^Les enfants d'Israël donnèrent alors
aux Lévites, sur leur héritage, les vil-
les suivantes et leurs banlieues, d'a-
près Tordre de l'Eternel.
^On tira le sort pour les familles des
Kehatites ; et les Lévites, fds du prêtre
bus; ''et de la tribu de Benjamin, Ga-
baon et sa banlieue, Guéba et sa ban-
lieue, '^Anathoth et sa banlieue, et
Almon et sa banlieue, quatre villes.
"Total des villes des prêtres, fils d'Aa-
ron : treize villes, et leurs banlieues.
-"Les Lévites appartenant aux famil-
Aaron, eurent par le sort treize villes les des autres fils de Kehath eurent par
de la tribu de Juda, de la tribu de Si- le sort des villes de la tribu d'Ephraïm.
méon et de la tribu de Benjamin; ^les -'On leur donna la ville de refuge pour
autres fils de Kehath eurent par le sort les meurtriers, Sichem et sa banlieue,
dix villes des familles de la tribu d'E- dans la montagne d'Ephraïm, Guézer
phraïm, de la tribu de Dan et de la et sa banlieue, --Kibtsaïm et sa ban-
demi-tribu de Manassé. *Les fils de lieue, et Beth-Horon et sa banlieue,
Guerschon eurent par le sort treize quatre villes ; -*de la tribu de Dan,
villes des familles de la tribu d'Issa- Eltheké et sa banlieue, Guibbethon et
car, de la tribu d'Aser, de la tribu de sa banlieue, -''Ajalon et sa banlieue,
Ncphthali et de la demi-tribu de Ma- et Gath-Rimmon et sa banlieue, quatre
nasse en Basan. 'Les fils de Merari,
selon leurs familles, eurent douze vil-
les de la tribu de Ruben, de la tribu
de Gad et de la tribu de Zabulon. *Les
villes; -^et de la demi-tribu de Ma-
nassé, Thaanac et sa banlieue, et Gath-
Rimmon et sa banlieue, deux villes.
-^ Total des villes : dix, et leurs ban-
enfants d'Israël donnèrent aux Lévi- lieues, pour les familles des autres fils
tes, par le sort, ces villes et leurs ban- de Kehath.
lieues, comme l'Eternel l'avait ordon-
né par Moïse.
'•*Ils donnèrent de la tribu des fils de
Juda et de la tribu des fils de Siméon
les villes qui vont être nominativement
désignées, '"et qui furent pour les fils
d'Aaron d'entre les familles des Keha-
thites et des fils de Lévi, car le sort
les avait indiqués les premiers. "Ils
"On donna aux fils de Guerschon,
d'entre les familles des Lévites : de la
demi-tribu de Manassé, la ville de re-
fuge pour les meurtriers, Golan en Ba-
san et sa banlieue, et Beeschthra et sa
banlieue, deux villes; -Hle la tribu
d'Issacar, Kischjon et sa banlieue, Da-
brath et sa banlieue, ^"Jarmuth et sa
banlieue, et En-Gannim et sa banlieue,
leur donnèrent Kirjath-Arba, qui est quatre villes; •^'' de la tribu d'Aser, Mis-
Ilébron, dans la montagne de Juda, et cheal et sa banlieue, Abdon et sa ban-
la banlieue qui l'entoure : Arba était lieue, ^'Helkath et sa banlieue, et Re-
le père d'Anak. '-Le territoire de la hob et sa banlieue, quatre villes; ^'-et
ville et ses villages furent accordés à de la tribu de Nephthali, la ville de
Caleb, fils de Jephunné, pour sa pos- refuge pour les meurtriers, Kédesch
session. '^Ils donnèrent donc aux fils
du prêtre Aaron la ville de refuge pour
les meurtriers, Ilébron et sa banlieue,
Libna et sa banlieue, '^Jatthir et sa
banlieue, Eschthemoa et sa banlieue,
'^Ilolon et sa banlieue, Debir et sa
en Galilée et sa banlieue, ïlammoth-
Dor et sa banlieue, et Karthan et sa
banlieue, trois villes. ^'Total des villes
des Guerschonites, selon leurs famil-
les : treize villes, et leurs banlieues.
^■*0n donna au reste des Lévites, qui
banlieue, '^Aïn et sa banlieue, Jutta et appartenaient aux familles des fils de
268
JOSUE.
Chap.21,3r.-23,li.
Mcrari :clelatribudeZal)ulon,Jokneam
et sa banlieue, Kartha et sa banlieue,
^^Dinina et sa banlieue, et Nahalal et
sa banlieue, quatre villes; "''de la tribu
de Ruben, Betseret sa banlieue, Jahtsa
et sa banlieue, "Kedémoth et sa ban-
lieue, et Méphaath et sa banlieue, qua-
tre villes; "''et de la tribu de Gad, la
ville de refuge pour les meurtriers,
Raniotli en Galaad et sa banlieue, Ma-
hanaïm et sa banlieue, ^^Ilesbon et sa
banlieue, et Jaczer et sa banlieue, en
tout quatre villes. '"'Total des villes
qui échurent par le sort aux fils de
Merari, selon leurs familles, formant
le reste des familles des Lévites : douze
villes.
*' Total des villes des Lévites au mi-
lieu des propriétés des enfants d'Is-
raël : quarante-huit villes, et leurs
banlieues. ■'"-Chacune de ces villes avait
sa banlieue qui l'entourait ; il en était
de même pour toutes ces villes.
■'•^C'est ainsi que l'Eternel donna k
Israël tout le pays qu'il avait juré de
donner à leurs pères ; ils en prirent
possession et s'y établirent. "L'Eter-
nel leur accorda du repos tout alen-
tour, comme il l'avait juré à leurs
pères; aucun de leurs ennemis ne put
leur résister, et l'Eternel les livra tous
entre leurs mains. ''^De toutes les bon-
nes paroles que l'Eternel avait dites à
la maison d'Israël aucune ne resta sans
effet : toutes s'accomplirent.
Autel bâti sur le Jourdain par les tribus de Ru-
ben et de Gad et par la demi-tribu de Ma-
nassé.
Chap. XXII. 'Alors Josué appela
les Rubénites, les Gadites et la demi-
tribu de Manassé. -II leur dit : Vous
avez observé tout ce que vous a pres-
crit Moïse, serviteur de l'Eternel, et
vous avez obéi à ma voix dans tout ce
que je vous ai ordonné. 'Vous n'avez
et vous avez gardé les ordres, les com-
mandements de l'Eternel, votre Dieu.
■'Maintenant que l'Eternel, votre Dieu,
a accordé du repos à vos frères, comme
il le leur avait dit, retournez et allez
vers vos tentes, dans le pays qui vous
appartient, et que Moïse, serviteur de
l'Eternel, vous a donné de l'autre côté
du Jourdain. ^Ayez soin seulement
d'observer et de mettre en pratique les
ordonnances et les lois que vous a
prescrites Moïse, serviteur de l'Eter-
nel : aimez l'Eternel, votre Dieu, mar-
chez dans toutes ses voies, gardez ses
commandements, attachez-vous à lui,
et servez-le de tout votre cœur et de
toute votre àme. *Et Josué les bénit
et les renvoya, et ils s'en allèrent vers
leurs tentes.
'Moïse avait donné à une moitié de
la tribu de Manassé un héritage en Ba-
san, et Josué donna à l'autre moitié
un héritage auprès de ses frères en
deçà du Jourdain, à l'occident.
* Lorsque Josué les renvoya vers
leurs tentes, il les bénit, et leur dit :
Vous retournez à vos tentes avec de
grandes richesses, avec des troupeaux
fort nombreux, et avec une quantité
considérable d'argent, d'or, d'airain,
de fer, et de vêtements. Partagez avec
vos frères le butin de vos ennemis.
'Les fils de Ruben, les fils de Gad,
et la demi-tribu de Manassé, s'en re-
tournèrent, après avoir quitté les en-
fants d'Israël à Silo, dans le pays de
Canaan, pour aller dans le pays de Ga-
laad, qui était leur propriété et où ils
s'étaient établis, comme l'Eternel l'a-
vait ordonné par Moïse.
'"Quand ils furent arrivés aux dis-
tricts du Jourdain qui appartiennent
au pays de Canaan, les fils de Ruben,
les fils de Gad et la demi-tribu de Ma-
nassé, y bâtirent un autel sur le Jour-
dain, un autel dont la grandeur frap-
point abandonné vos frères, depuis un pait les regards. "Les enfants d'Israël
long espace de temps jusqu'à ce jour; apprirent (jue l'on disait : Voici, les
269
Chap.22,1
1:2-29.
JOSUE.
fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-
tribu de Manassé, ont bâti un autel en
face du pays de Canaan, dans les dis-
tricts du Jourdain, du côté des enfants
d'Israël. '-Lorsque les enfants d'Israël
eurent appris cela, toute l'assemblée
des enfants d'Israël se réunit à Silo,
pour monter contre eux et leur faire
la guerre.
*^Les enfants d'Israël envoyèrent au-
des choses dévouées par interdit, et
la colère de l'Eternel ne s'entlanima-
t-elle pas contre toute l'assemblée d'Is-
raël? Il ne fut pas le seul qui périt à
cause de son crime.
^'Les fils de Ruben, les fils de Gad
et la demi-tribu de Manassé, répondi-
rent ainsi aux chefs des milliers d'Is-
raël : "Dieu, Dieu, l'Eternel, Dieu,
Dieu, l'Eternel le sait, et Israël le sau-
près des fils de Ruben, des fils de Gad ra! Si c'est par rébellion et par infidé-
et de la demi-tribu de Manassé, au
pays de Galaad, Phinées, fils du prêtre
Eléazar, '*et dix princes avec lui, un
])rince par maison paternelle pour cha-
cune des tribus d'Israël • tous étaient
lité envers l'Eternel, ne viens point à
notre aide en ce jour! -^Si nous nous
sommes bâti un autel pour nous dé-
tourner de l'Eternel, si c'est pour y
présenter des holocaustes et des of-
chefs de maison paternelle parmi les fraudes, et si c'est pour y faire des sa-
milliers d'Israël. '^Ils se rendirent au-
jjrès des fils de Ruben, des fils de Gad
et de la demi-tribu de Manassé, au pays
de Galaad, et ils leur adressèrent la
parole, en disant : '^\insi parle toute
l'assemblée de l'Eternel : (^)ue signifie
cette infidélité que vous avez commise
envers le Dieu dlisraël, et pourquoi
vous détournez -vous maintenant de
l'Eternel, en vous bâtissant un autel
pour vous révolter aujourd'hui contre
l'Eternel? '^Regardons-nous comme
peu de chose le crime de Peor, dont
nous n'avons pas jusqu'à présent en-
levé la tache de dessus nous, malgré
la plaie qu'il attira sur l'assemblée de
l'Eternel? "*Et vous vous détournez
aujourd'hui de l'Eternel! Si vous vous
révoltez aujourd'hui contre l'Eternel,
demain il s'irritera contre toute l'as-
semblée d'Israël. '^Si vous tenez pour
impur le pays qui est votre propriété,
])assez dans le pays qui est la pro-
])riété de l'Eternel, où est fixée la de-
meure de l'iliternel, et établissez-vous
au milieu de nous ; mais ne vous ré-
voltez pas contre l'Eternel et ne vous
séparez pas de nous, en vous bâtissant
un autel, outre l'autel de l'Eternel, no-
tre Dieu. -"Acan, fils de Zérach, ne
commit-il pas une infidélité au sujet
crifices d'actions de grâces, que l'Éter-
nel en demande compte! "C'est bien
plutôt par une sorte d'inquiétude que
nous avons fait cela, en pensant que
vos fils diraient un jour à nos fils : Qu'y
a-t-il de commun entre vous et l'Eter-
nel, le Dieu d'Israël ? -^L'Eternel a mis
le Jourdain ])()ur limite entre nous et
vous, iils de Ruben et fils de Gad ; vous
n'avez point de part à l'Eternel! — Et
vos fils seraient ainsi cause que nos
fils cesseraient de craindre l'Eternel.
-'C'est pourquoi nous avons dit : Bâ-
tissons-nous donc un autel, non pour
des holocaustes et pour des sacrifices,
-'mais comme un témoin entre nous et
vous, entre nos descendants et les vô-
tres, que nous voulons servir l'Eternel
devant sa face par nos holocaustes et
par nos sacrifices d'expiation et d'ac-
tions de grâces, afin que vos fils ne di-
sent pas un jour à nos fils : Vous n'avez
]>oint de part â l'Eternel ! -*Nous avons
dit : S'ils tiennent dans l'avenir ce lan-
gage à nous ou à nos descendants, nous
répondrons : Voyez la forme de l'autel
de l'Eternel, qu'ont fait nos pères, non
pour des holocaustes et ]iour des sa-
crifices, mais comme témoin entre
nous et vous. -'■'Loin de nous la pensée
de nous révolter contre l'Eternel et de
270
JOSUE.
Chap. 32. 30-23. li.
nous détourner aujourd'liui de l'Eter-
nel, en bâtissant un autel jioiir des ho-
locaustes, pour des offrandes et pour
des sacrifices, outre l'autel de l'Eternel,
notre Dieu, qui est devant sa demeure !
'Lorsque le prêtre Phinées, et les
30 1
princes de l'assemblée, les chefs des
milliers d'Israël, qui étaient avec lui,
tre Dieu, qui a combattu pour vous.
^Voyez, je vous ai donné en héritage
par le sort, selon vos tribus, ces na-
tions qui sont restées, à partir du Jour-
dain, et toutes les nations que j'ai ex-
terminées, jusqu'à la grande mer vers
le soleil couchant. '^L'Eternel, votre
Dieu , les repoussera devant vous et
eurent entendu les paroles que pro- les chassera devant vous; et vous pos-
noncèrent les fils de Ruben, les fils de séderez leur pays, comme l'Eternel,
Gad et les fils de Manassé, ils furent
satisfaits. '"Et Phinées, fils du prêtre
Eléazar, dit aux fils de Ruben, aux fds
de Gad, et aux fils de Manassé : Nous
reconnaissons maintenant que l'Eter-
nel est au milieu de nous, puisque
vous n'avez point commis cette infidé-
lité contre l'Eternel ; vous avez ainsi
délivré les enfants d'Israël de la main
de l'Éternel.
•'-phinées, fils du prêtre Eléazar, et
"S princes, quittèrent les fils de Ruben
votre Dieu, vous l'a dit. "Appliquez-
vous avec force à observer et à mettre
en pratique tout ce qui est écrit dans
le livre de la loi de Moïse, sans vous
en détourner ni à droite ni à gauche.
"Ne vous mêlez point avec ces nations
qui sont restées parmi vous ; ne pro-
noncez point le nom de leurs dieux, et
ne l'employez point en jurant; ne les
servez point, et ne vous prosternez
point devant eux. *Mais attachez-vous
à l'Eternel, votre Dieu, comme vous
et les fils de Gad, et revinrent du pays l'avez fait jusqu'à ce jour. 'L'Éternel a
de Galaad dans le pays de Canaan, au-
])rès des enfants d'Israël, auxquels ils
firent un rapport. ^'^Les enfants d'Israël
chassé devant vous des nations srran-
o
des et puissantes ; et personne, jus-
qu'à ce jour, n'a pu vous résister. '"Un
seul d'entre vous en poursuivait mille ;
car l'Éternel, votre Dieu, combattait
pour vous, comme il vous l'a dit. "Veil-
lez donc attentivement sur vos âmes,
afin d'aimer l'Éternel, votre Dieu. '-Si
vous vous détournez et que vous vous
il est témoin entre nous que l'Éternel attachiez au reste de ces nations qui
est Dieu. sont demeurées parmi vous , si vous
vous unissez avec elles par des ma-
Asscnhlée cVIsraël. Ej-hortations de Josué. ^.j^g.^^g^ ^^ ^j ^^^g f^j.^j^^^ ensemble des
Chap. XXIII. 'De])uis longtemps relations, '* soyez certains que l'Éter-
l'Eternel avait donné du repos à Israël, nel, votre Dieu, ne continuera pas à
en le délivrant de tous les ennemis chasser ces nations devant vous ; mais
furent satisfaits; ils bénirent Dieu, et
ne parlèrent plus de monter en armes
])0ur ravager le pays qu'habitaient les
fils de Ruben et les fils de Gad.
^*Les fils de Ruben et les fils de Gad
appelèrent l'autel Ed", car, dirent-ils,
qui l'entouraient. Josué était vieux,
avancé en âge. ^Alors Josué convoqua
tout Israël, ses anciens, ses chefs, ses
juges et ses officiers. Il leur dit :
Je suis vieux, je suis avancé en âge.
^Vous avez vu tout ce que l'Éternel,
votre Dieu, a fait à toutes ces nations
devant vous; car c'est l'Eternel, vo-
o. Ed signifie témoin.
elles seront pour vous un filet et un
piège, un fouet dans vos côtés et des
épines dans vos yeux, jusf[u'à ce que
vous ayez péri de dessus ce bon pays
que l'Éternel, votre Dieu, vous adonné.
'■'Voici, je m'en vais maintenant par
le chemin de toute la terre. Recon-
naissez de tout votre cœur et de toute
271
is
Chap.23,iô-M,i5. JOSUE.
votre àme qu'aucune de toutes les bon-
nes paroles pi-ononcées sur vous par
l'Éternel, votre Dieu, n'est restée sans
effet; toutes se sont accomplies pour
vous, aucune n'est restée sans effet.
^^Et comme toutes les bonnes paroles
que l'Éternel, votre Dieu, vous avait
dites se sont accomplies pour vous,
de même TÉternel accomplira sur
vous toutes les paroles mauvaises,
jusqu'à ce qu'il vous ait détruits de
dessus ce bon pays que l'Eternel, votre
Dieu, vous a donné. '*Si vous trans-
gressez l'alliance que l'Eternel, votre
Dieu, vous a prescrite, et si vous allez
servir d'autres dieux et vous proster-
iier devant eux, la colère de l'Eternel
s'enflammera contre vous, et vous pé-
rirez promptement dans le bon pays
qu'il vous a donné.
Dernière assemblée à Sichem. Souvenirs natio-
naux. Promesses du peuple. — Mort de
Josué.
Chap. XXIV. ' Josué assembla tou-
tes les tribus d'Israël à Sichem, et
il convoqua les anciens dl'sraël, ses
chefs, ses juges et ses officiers. Et ils
se présentèrent devant Dieu. -Josué
dit à tout le peuple :
Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Is-
raël : Vos pères, Térach, père d'Abra-
ham et père de Nachor, habitaient an-
ciennement de l'autre côté du fleuve",
et ils servaient d'autres dieux. ''Je pris
votre père Abraham de l'autre côté du
fleuve, et je lui fis parcourir tout le
pays de Canaan; je multipliai sa pos-
térité, et je lui donnai Isaac. *Je don-
nai à Isaac Jacob et Esaù, et je donnai
en propriété à Esaii la montagne de
Séir, mais Jacob et ses fils descendi-
rent en Egypte.
^'envoyai Moïse et Aaron, et je frap-
pai l'Egypte par les prodiges que j'opé
l'Egypte, et vous arrivâtes à la mer.;
Les Egyptiens poursuivirent vos pères
jusqu'à la mer Rouge, avec des chars
et des cavaliers. 'Vos pères crièrent à
l'Éternel. Et l'Eternel mit des ténèbres
entre vous et les Egyptiens, il ramena
sur eux la mer, et elle les couvrit. Vos
yeux ont vu ce que j'ai fait aux Egyp-
tiens. Et vous restâtes longtemps dans
le désert.
^Je vous conduisis dans le pays des
Amoréens, qui habitaient de l'autre
côté du Jourdain, et ils combattirent
contre vous. Je les livrai entre vos
mains ; vous prîtes possession de leur
pays, et je les détruisis devant vous.
''Balak, fils de Tsippor, roi de Moab, se
leva et combattit Israël. Il fit appeler
Balaam, fils de Beor, pour qu'il vous
maudît. '"Mais je ne voulus point écou-
ter Balaam ; il vous bénit, et je vous
délivrai de la main de Balak.
"Vous passâtes le Jourdain, et vous
arrivâtes à Jéricho. Les habitants de
Jéricho combattirent contre vous, les
Amoréens, les Phéréziens, les Cana-
néens, les Héthiens, les Guirgasiens,
les Héviens et les Jébusiens. Je les
livrai entre vos mains, '-et j'envoyai
devant vous les frelons, qui les chas-
sèrent loin de votre face, comme les
deux rois des Amoréens : ce ne fut ni
par ton épée, ni par ton arc. '^Je vous
donnai un pays que vous n'aviez point
cultivé, des villes que vous n'aviez
point bâties et que vous habitez, des
vignes et des oliviers que vous n'aviez
point plantés et qui vous servent de
nourriture.
'■'Maintenant, craignez l'Eternel, et
servez -le avec intégrité et fidélité.
Faites disparaître les dieux qu'ont ser-
vis vos pères de l'autre côté du fleuve
et en Egypte, et servez l'Éternel. '^Et
si vous ne trouvez pas bon de servir
rai au milieu d'elle; puis je vous en l'Éternel, choisissez aujourd'hui qui
fis sortir. ^Je fis sortir vos pères de vous voulez servir, ou les dieux que
a. De 1 Euphrate.
272
JOSUE.
Chnp. 24, W-.
■33.
servaient VOS pères au delà du fleuve, -''Et le peuple dit à Josué : Nous
ou lesdieuxdes Amoréensdans le pays servirons l'Eternel, notre Dieu, et nous
desquels vous habitez. Moi et ma mai- obéirons à sa voix,
son, nous servirons l'Eternel. ^^Josué fit en ce jour une alliance
'"Le peuple répondit, et dit : Loin avec le peuple, et lui donna des lois et
de nous la pensée d'abandonner l'Éter- des ordonnances, à Sichem. -"Josué
nel, et de servir d'autres dieux ! ''Car écrivit ces choses dans le livre de la
l'Eternel est notre Dieu ; c'est lui qui loi de Dieu. Il prit une grande jiierre,
nous a fait sortir du pays d'Egypte, de qu'il dressa là sous le chêne qui était
la maison de servitude, nous et nos dans le lieu consacré à l'Eternel. -'Et
|>ères ; c'est lui qui a opéré sous nos Josué dit à tout le peuple : Voici, cette
yeux ces grands prodiges, et (jui nous pierre servira de témoin contre nous,
a gardés pendant toute la route que car elle a entendu toutes les paroles
nous avons suivie et parmi tous les que l'Eternel nous a dites ; elle servira
peuples au milieu desquels nous avons de témoin contre vous, afin que vous
passé. '^11 a chassé devant nous tous ne soyez pas infidèles à votre Dieu,
les peuples, et les Amorécns qui habi- -*Puis Josué renvoya le peuple, cha-
taient ce pays. Nous aussi, nous servi- cun dans son héritage,
rons l'Éternel, car il est notre Dieu. -''Après ces choses, Josué, fils de
''■'Josué dit au peuple : Vous n'aurez Nun, serviteur de l'Eternel, mourut,
pas la force de servir l'Eternel, car àgédecentdixans.="'Onrensevelitdans
(;'est un Dieu saint, c'est un Dieu ja- le territoire qu'il avait eu en partage,
loux ; il ne pardonnera point vos trans- à Thimnath-Sérach, dans la montagne
gressions et vos péchés. .-"Lorsque d'Ephraïm, au nord de la montagne de
vous abandonnerez l'Eternel et que Gaasch. -"Israël servit l'Eternel pen-
vous servirez des dieux étrangers, il dant toute la vie de Josué, et pendant
reviendra vous faire du mal, et il vous toute la vie des anciens qui survécu-
consumera après vous avoir fait du rent à Josué et qui connaissaient tout
bien. ce que l'Eternel avait fait en faveur
-'Le peuple dit à Josué : Non ! car d'Israël,
nous servirons l'Eternel ^-Les os de Joseph, que les enfants
"Josué dit au peuple : Vous êtes té- d'Israël avaient rapportés d'Egypte,
moins contre vous-mêmes que c'est furent enterrés à Sichem, dans la por-
vous qui avez choisi l'Eternel pour le tiondu champ que Jacob avait achetée
servir.
Ils répondirent : Nous en sommes
témoins.
-'Otez donc les dieux étrangers qui
sont au milieu de vous, et tournez
votre cœur vers l'Eternel, le Dieu d'Is-
raël.
des fils de Ilamor, père de Sichem,
pour cent kesita , et qui appartint à
l'héritage des fils de Joseph.
^^l'iléazar, fils d'Aaron, mourut, et
on l'enterra à Guibeath-Phinées, (]ui
avait été donnée à son fils Phinées,
dans la montagne d'Ephraïm.
273
LES JUGES
Nouvelles conquêtes par les tribus. — Cananéens épargnés. — Le peuple infidèle.
Chap. I. 'Après la mort de Josué, ' pour femme à celui qui battra Kirjath-
les enfants d'Israël consultèrent TEter- Sépher et qui la prendra. '•''Othniel,
nel, en disant : Qui de nous montera fils de Kenaz, frère cadet de Caleb,
le premier contre les Cananéens, pour s'en empara; et Caleb lui donna pour
lesattaquer?*L'Éternelrépondit: Juda femme sa fille Acsa. '■'Lorsqu'elle fut
montera ; voici, j'ai livré le pays entre entrée chez Othniel, elle le sollicita de
ses mains. ^Et Juda dit à Siméon, son demander à son père un champ. Elle
descendit de dessus son àne ; et Caleb
lui dit : Qu'as-tu ? '^Elle lui répondit :
Fais-moi un présent, car tu m'as donné
une terre du midi ; donne-moi aussi
des sources d'eau. Et Caleb lui donna
les sources supérieures et les sources
inférieures.
"'Les fils du Kénien, beau-père de
frère : Monte avec moi dans le pays
qui m'est échu par le sort, et nous
combattrons les Cananéens ; j'irai aussi
avec toi dans celui qui t'est tombé en
partage. Et Siméon alla avec lui.
''Juda monta, et l'Eternel livra entre
leurs mains les Cananéens et les Phé-
réziens ; ils battirent dix mille hommes
à Bézek. ^lls trouvèrent Adoni-Bézek Moïse, montèrent de la ville des pal-
à Bézek ; ils l'attaquèrent, et ils batti- miers, avec les fils de Juda, dans le
rent les Cananéens et les Phéréziens. désert de Juda au midi d'Arad, et ils
** Adoni-Bézek prit la fuite ; mais ils le allèrent s'établir parmi le peuple",
poursuivirent et le saisirent, et ils lui '"Juda se mit en marche avec Si-
coupèrent les pouces des mains et des méon, son frère, et ils battirent les
pieds. "Adoni-Bézek dit : Soixante-dix Cananéens qui habitaient à Tsephath;
rois, ayant les pouces des mains et des ils dévouèrent la ville p ir interdit, et
pieds coupés, ramassaient sous ma on l'appela Ilorma*. "*Juda s'empara
table ; Dieu me rend ce que j'ai fait. On encore de Gaza et de son territoire,
l'emmena à Jérusalem, et il y mourut. d'Askalon et de son territoire, et d'E-
^Les fils de Juda attaquèrent Jéru- kron et de son territoire. ''■* L'Eternel
salem et la prirent, ils la frappèrent fut avec Juda ; et Juda se rendit maître
du tranchant de l'épée et mirent le feu de la montagne, mais il ne put chas-
à la ville. ** Les fils de Juda descendirent ser les habitants de la plaine, parce
ensuite, pour combattre les Cananéens qu'ils avaient des chars de fer. ^"On
qui ha]>itaient la montagne, la contrée clonna Ilébron à Caleb, comme l'avait
du midi et la plaine. '"Juda marcha dit Moïse; et il en chassa les trois fils
contre les Cananéens qui habitaient à d'Anak.
Ilébron, appelée autrefois Rirjath- -'Les fils de Benjamin ne chassèrent
Arba ; et il battit Schéschaï, Ahiman point les Jébusiens qui habitaient à
et Talmaï. "De là il marcha contre les Jérusalem ; et les Jébusiens ont habité
habitants de Debir : Debir s'appelait jusqu'à ce jour dans Jérusalem avec
autrefois Rirjath-Sépher. les fils de Benjamin. •
'-Caleb dit: Je donnerai mafille Acsa ^^La maison de Joseph monta aussi
Il De Jiidu. b. llornia dérive d'un mot qui sij,'nilîo i/rrouer par iiiteidit.
JUGES.
Cluip. I, -.'S- 2,0.
contre Béthel, et rEteinol fut avec
eux. -'La maison de Joseph fit explorer
Béthel, ([ui s'appelait autrefois Luz.
-■'Les gardes virent un homme qui sor-
tait de la ville, et ils lui dirent : Mon-
tre-nous par où nous pourrons entrer
dans la ville, et nous te ferons grâce.
-^11 leur montra par où ils pourraient
entrer dans la ville. Et ils frappèrent
la ville du tranchant de l'épée ; mais
ils laissèrent aller cet homme et toute
sa famille. -"Cet homme se rendit dans
le pays des Iléthiens ; il bâtit une ville,
et lui donna le nom de Luz, nom qu'elle
a porté jusqu'à ce jour.
^'Manassé ne chassa point les habi-
tants de Beth-Schean et des villes de
son ressort, de Thaanac et des villes
de son ressort, de Dor et des villes de
son ressort, de Jibleam et des villes
de son ressort, de Meguiddo et des
villes de son ressort ; et les Cananéens
voulurent rester dans ce pays. -''Lors-
qu'Israël fut assez fort, il assujettit les
Cananéens à un tribut, mais il ne les
chassa point.
-^Ephraïm ne chassa point les Cana-
néens qui habitaient à Giiézer, et les
Cananéens habitèrent au milieu d'E-
phraïm à Guézer.
'"Zabulon ne chassa point les habi-
tants de Kitron , ni les habitants de
Nahalol ; et les Cananéens habitèrent
au milieu de Zabulon, mais ils furent
assujettis à un tribut.
^'Aser ne chassa point les habitants
d'Acco, ni les habitants de Sidun, ni
ceux d'Achlab, d'Aczib, de Ilelba,
d'Aphik et de Rehob ; '-et les Asérites
habitèrent au milieu des Cananéens,
habitants du pays, car ils ne les chas-
sèrent point.
''Nephthali ne chassa point les ha-
bitants de Beth-Schémesch, ni les
habitants de Beth-Anath, et il habita
au milieu des Cananéens, habitants du
pays, mais les habitants de Beth-Sché-
o. Bokim signifie ceux qui pleurent.
mesch et de Beth-Anath furent assu-
jettis à un tribut.
'••Les Amoréens repoussèrent dans
la montagne les fds de Dan, et ne les
laissèrent pasdescendre dans la plaine.
'^Les Amoréens voulurent rester à
Har-Hérès, à Ajalon et à Schaalbim ;
mais la main de la maison de Joseph
s'appesantit sur eux, et ils furent assu-
jettis à un tribut. '*Lc territoire des
Amoréens s'étendait depuis la montée
d'Akrabbim, depuis Séla, et en dessus.
CJinp. II. 'Un envoyé de l'Eternel
monta de Guilgal à Bokim, et dit : Je
vous ai fait monter hors d'Egypte, et
je vous ai amenés dans le pays que
j'ai juré à vos pères de vous donner.
J'ai dit : Jamais je ne romprai mon
alliance avec vous; -et vous, vous ne
traiterez point alliance avec les habi-
tants de ce pays, vous renverserez
leurs autels. Mais vous n'avez point
obéi à ma voix. Pourquoi avez-vous
fait cela ? ^J'ai dit alors : Je ne les
chasserai point devant vous ; mais ils
seront h vos côtés, et leurs dieux vous
seront un piège. ''Lorsque l'envoyé de
l'Eternel eut dit ces paroles à tous les
enfants d'Israël, le peuple éleva la
voix et pleura. ^Ils donnèrent à ce
lieu le nom de Bokim", et ils y offri-
rent des sacrifices à l'Eternel.
Les juges.
^Josué renvoya le peuple, et les en-
fants d'Israël allèrent chacun dans
son héritage pour prendre possession
du pays. 'Le peuple servit l'Eternel
pendant toute la vie de Josué, et pen-
dant toute la vie des anciens qui sur-
vécurent à Josué et qui avaient vu
toutes les grandes choses que l'Eter-
nel avait faites en faveur d'Israël.
^Josué, fils de Nun, serviteur de l'E-
ternel, mourut, âgé de cent dix ans.
"On l'ensevelit dans le territoire qu'il
avait eu en partage, à Thimnath-IIé-
275
Chop. S, m-3, 7.
JUGES.
rès, dans la montagne d'Épliraïm, au allant après d'autres dieux pour les
servir et se prosterner devant eux, et
ils persévéraient dans la même con-
duite et le même endurcissement.
^° Alors la colère de rÉternel s'en-
flamma contre Israël, et il dit : Puis-
que cette nation a transgressé mon
alliance que j'avais prescrite à ses
pères, et puisqu'ils n'ont point obéi à
ma voix, "je ne chasserai plus devant
euxaucune des nationsque Josuélaissa
quand il mourut. "C'est ainsi que je
nord de la montagne de Gaasch
'"Toute cette génération fut recueil-
lie auprès de ses pères, et il s'éleva
après elle une autre génération, qui
ne connaissait point l'Eternel, ni ce
qu'il avait fait en faveur d'Israël. "Les
enfants d'Israël firent alors ce qui dé-
plaît à l'Éternel, et ils servirent les
Baais. '-Ils abandonnèrent l'Eternel,
le Dieu de leurs pères, qui les avait
fait sortir du pays d'Egypte, et ils
allèrent après d'autres dieux d'entre mettrai par elles Israël à l'épreuve,
les dieux des peuples qui les entou- pour savoir s'ils prendront garde ou
raient; ils se prosternèrent devant
eux, et ils irritèrent l'Eternel. "Ils
abandonnèrent l'Eternel, et ils ser-
virent Baal et les Astartés.
'■•La colère de l'Eternel s'enflamma
contre Israël. Il les livra entre les
mains de pillards qui les pillèrent, il
les vendit entre les mains de leurs
ennemis d'alentour, et ils ne purent
plus résister à leurs ennemis. ""Partout
où ils allaient, la main de l'Eternel
était contre eux pour leur faire du mal,
comme l'Éternel l'avait dit, comme
l'Eternel le leur avait juré. Ils furent
ainsi dans une grande détresse. '"L'É-
ternel suscita des juges, afin([u'ils les
délivrassent de la main de ceux qui les
pillaient. '■^Mais ils n'écoutèrent pas
même leurs juges, car ils se prosti-
tuèrent à d'autres dieux, se proster-
nèrent devant eux. Ils se détournèrent
promptement de la voie qu'avaient
suivie leurs pères, et ils n'obéirent
point comme eux aux commandements
de l'Eternel.
'^Lorsque l'Éternel leur suscitait
des juges, l'Éternel était avec le juge,
et il les délivrait de la main de leurs
ennemis pendant toute la vie du juge;
car l'Éternel avait jiitié de leurs gé-
missements contre ceux qui les oppri-
maient et les tourmentaient. "*Mais, à
la mort du juge, ils se corrompaient
de nouveau plus que leurs pères, en
non de suivre la voie de l'Éternel,
comme leurs pères y ont pris garde.
^'Et l'Eternel laissa en repos ces
nations qu'il n'avait pas livrées entre
les mains de Josué, et il ne se hâta
point de les chasser.
Chap. III. 'Voici les nations que
l'Eternel laissa pour éprouver par elles
Israël, tous ceux qui n'avaient pas
connu toutes les guerres de Canaan.
^11 voulait seulement que les généra-
tions des enfants d'Israël connussent
et apprissent la guerre, ceux qui ne
l'avaient pas connue auparavant. 'Ces
nations étaient : les cinq princes des
Philistins, tous les Cananéens, les Si-
doniens, et les Iléviens qui habitaient
la montagne du Liban, depuis la mon-
tagne de Baal-IIermon jusqu'à l'entrée
de Hamath. ''Ces nations servirent à
mettre Israël à l'épreuve, afin que
l'Éternel sût s'ils obéiraient aux com-
mandements qu'il avait prescrits à
leurs pères par Moïse. ''Et les enfants
d'Israël habitèrent au milieu des Cana-
néens, des Iléthiens, des Amoréens,
des Phéréziens, des Héviens et des
Jébusiens ; "ils prirent leurs fdles pour
femmes, ils donnèrent à leurs fils leurs
propres filles, et ils servirent leurs
dieux.
Ol/inicl, Eliiid, Sc/iaiiigar, juges en Israël.
'Les enfants d'Israël firent ce qui
276
JUGES.
Chap. 3,8-31.
déplaît à rÉtcrrtel, ils oublièrent l'K-
ternel, et ils servirent les Baals^ et les
idoles. *La colère de l'Eternel s'en-
flamma contre Israël, et il les vendit
entre les mains de Cuschan-Rischea-
thaïm, roi de Mésopotamie. Et les en-
tants d'Israël furent asservis huit ans
à Cuschan-Rischealhaïm.
"Les enfants d'Israël crièrent à l'E-
ternel, et l'Eternel leur suscita un libé-
rateur qui les délivra, Otliniel, fds de
Ivenaz, frère cadet de Caleb. '"L'esprit
de l'Eternel fut sur lui. Il devint juge
en Israël, et il partit pour la guerre.
L'Eternel livra entre ses mains Cus-
chan-Rischeathaïm, roi de Mésopota-
mie, et sa main fut puissante contre
Cuschan-Rischeathaïm. "Le pays fut
en repos jiendant quarante ans. Et
Othniel, fils de Kcnaz, mourut.
'^Les enfants d'Israël firent encore
ce qui dé[)laît à l'Eternel ; et l'Eternel
fortifia Eglon, roi de Moab, contre
Israël, j)arce qu'ils avaient fait ce qui
déplaît à l'Eternel. '^Eglon réunit à
lui les fils d'Ammon et les Amalécites,
et il se mit en marche. Il battit Israël,
et ils s'emparèrent de la ville des pal-
miers". ''Et les enfants d'Israël furent
asservis dix-huit ans à Eglon, roi de
Moab.
'^Les enfants d'Israël crièrent à l'E-
ternel , et l'Eternel leur suscita un
libérateur, Éhud, fils de Guéra, Ben-
jamite, cjui ne se servait pas de la main
droite. Les enfants d'Israël envoyèrent
par lui un présent à Eglon, roi de
Moab. '^Ehud se fit une épée à deux
tranchants, longue d'une coudée, et il
la ceignit sous ses vêtements, au côté
droit. "Il offrit le jM'ésent à Eglon, roi
de Moab : or Eglon était un homme
très gras. '* Lorsqu'il eut achevé d'of-
frir le présent, il renvoya les gens qui
lavaient apporté. '"Il revint lui-même
depuis les carrières près de Guilgal,
a. Jéricho, ■
et il dit : 0 roi ! j'ai quelque chose de
secret à te dire. Le roi dit : Silence!
Et tous ceux qui étaient auprès de lui
sortirent. ^"Ehud l'aborda comme il
était assis seul dans sa chambre d'été,
et il dit : J'ai une parole de Dieu pour
toi. Eglon se leva de son siège. *'Alors
Ehud avança la main gauche, tiral'épée
de son côté droit, et la lui enfonça
dans le ventre. -La poignée même
entra après la lame, et la graisse se
referma autour de la lame; car il ne
retira pas du ventre l'épée, qui sortit
par derrière. ^^Ehud sortit par le por-
tique , ferma sur lui les portes de
la chambre haute, et tira le verrou.
-^Quanil il fut sorti, les serviteurs du
roi vinrent et regardèrent; et voici,
les portes de la chambre haute étaient
fermées au verrou. Ils dirent : Sans
doute il se couvre les pieds dans la
chambre d'été. -^Ils attendirent long-
temps; et comme il n'ouvrait pas les
portes de la chambre haute, ils prirent
la clé et ouvrirent, et voici, leur maître
était mort, étendu parterre. *^ Pendant
leurs délais, Éhud prit la fuite, dé-
passa les carrières, et se sauva à Seïra.
-'Dès qu'il fut arrivé, il sonna de
la trompette dans la montagne d'E-
phraïm. Les enfants dlisraël descen-
dirent avec lui de la montagne, et il se
mita leur tête. -*11 leur dit : Suivez-
moi, car l'Eternel a livré entre vos
mains les Moabites, vos ennemis. Ils
descendirent après lui, s'emparèrent
des gués du Jourdain vis-à-vis de Moab,
et ne laissèrent passer personne. *"Ils
battirent dans ce temps-là environ dix
millp hommes de Moab, tous robustes,
tous vaillants, et pas un n'échap|ia.
"'"En ce jour, Moab fut humilié sous la
main d'Israël. Et le j>ays fut en repos
pendant quatre-vingts ans.
■"Après lui, il y eut Schamgar, fils
d'Analli. Il battit six cents hommes
277
Chap. A, i-^ii
JUGES.
des Philistins, avec un aiguillon à
bœufs. Et lui aussi fut un libérateur
d'Israël.
Débora la prop/ictcsse. Juge en Israël.
Cantique de Débora.
Chap. IV. 'Les enfants d'Israël
firent encore ce qui déplaît à l'Eternel,
après qu'Ehud fut mort. ^Et l'Eternel
les vendit entre les mains de Jabin,
roi de Canaan, qui régnait à Hatsor.
Le chef de son armée était Sisera, et
habitait à Haroscheth-Goïm.
^Les enfants d'Israël crièrent à l'E-
ternel, car Jabin avait neuf cents chars
de fer, et il opprimait avec violence
les enfants d'Israël depuis vingt ans.
*Dans ce temps-là, Débora, prophé-
tesse, femme de Lappidoth, étaitjuge
en Israël. ^Elle siégeait sous le pal-
mier de Débora, entre Rama et Béthel,
dans la montagne d'Ephraïm; et les
enfants d'Israël montaient vers elle
pour être jugés. *Elle envoya appeler
Barak, fils d'Abinoam, de Kédesch-
Nephthali, et elle lui dit : N'est-ce pas
l'ordre cju'a donné l'Eternel, le Dieu
d'Israël ? Va, dirige-toi sur le mont
Thabor, et prends avec toi dix mille
hommes des enfants de Nephthali et
des enfants de Zabulon ; ^j'attirerai
vers toi, au torrent de Rison, Sisera,
chef de l'armée de Jabin, avec ses
chars et ses troupes, et je le livrerai
entre tes mains. * Barak lui dit : Si tu
viens avec moi, j'irai; mais si tu ne
viens pas avec moi, je n irai pas.
'Elle
répondit : J'irai bien avec toi ; mais tu
n'auras point de gloire sur la voie où
tu marches, car l'Éternel livrera Sisera
entre les mains d'une femme. Et Dé-
bora se leva, et elle se rendit avec
Barak à Kédesch.
'"Barak convoqua Zabulon et Neph-
thali à Kédesch; dix mille hommes
marchèrent à sa suite, et Débora par-
tit avec lui.
"Iléber, le Kénien, s'était séparé
des Kéniens, des fils de Hobab, beau-
père de Moïse, et il avait dressé sa
tente jusqu'au chêne de Tsaannaïm,
près de Kédesch.
'-On informa Sisera que Barak, fils
d'Abinoam, s'était dirigé sur le mont
Thabor. '^Et, depuis Haroscheth-
Goïm, Sisera rassembla vers le torrent
de Kison tous ses chars, neuf cents
chars de fer, et tout le peuple qui était
avec lui.
** Alors Débora dit à Barak : Lève-
toi, car voici le jour où l'Eternel livre
Sisera entre tes mains. L'Eternel ne
marche-t-il pas devant toi ? Et Barak
descendit du mont Thabor, ayant dix
mille hommes à sa suite. "^L'Eternel
mit en déroute devant Barak, par le
tranchant de l'épée, Sisera, tous ses
chars et tout le camp. Sisera descen-
dit de son char, et s'enfuit à pied.
"^ Barak poursuivit les chars et l'armée
jusqu'à Ilaroscheth-Goïm ; et toute
l'armée de Sisera tomba sous le tran-
chant de l'épée, sans qu'il en restât
un seul homme.
"Sisera se réfugia à pied dans la
tente de Jaël, femme de Héber, le Ké-
nien; car il y avait paix entre Jabin,
roi de Hatsor, et la maison de Héber,
le Kénien. 'Maël sortit au-devant de
Sisera, et lui dit: Entre, mon sei-
gneur, entre chez moi, ne crains point.
Il entra chez elle dans la tente, et elle
le cacha sous une couverture. '^11 lui
dit: Donne-moi, je te prie, un peu
d'eau à boire, car j'ai soif. Elle ouvrit
l'outre du lait, lui donna à boire, et le
couvrit. -"Il lui dit encore : Tiens-toi
à l'entrée de la tente, et si l'on vient
t'interroger en disant : Y a-t-il ici quel-
qu'un ? tu répondras : Non. ^'Jaël,
femme de Héber, saisit un pieu de la
tente, prit en main le marteau, s'ap-
procha de lui doucement, et lui en-
fonça dans la tempe le pieu, qui péné-
tra en terre. Il était profondément
endormi et accablé de fatigue ; et il
278
JUGES. C/iap. 4,22-5,1?.
mourut. "Comme Barak poursuivait raël. -*Et la main des enfants d'Israël
Sisera, Jaël sortit à sa rencontre et lui s'appesantit de plus en plus sur Jabin,
dit : Viens, et je te montrerai l'homme roi de Canaan, jusqu'à ce qu'ils eus-
que tu cherches. Il entra chez elle, et sent exterminé Jabin, roi de Canaan,
voici , Sisera était étendu mort , le
pieu dans la tempe. Chap. V. 'En ce jour-là, Débora
*'En ce jour. Dieu humilia Jabin, chanta ce cantique, avec Barak, fils
roi de Canaan, devant les enfants dis- d'Abinoam :
^Des chefs se sont mis à la tête du peuple en Israël.
Et le peuple s'est montré prêt à combattre :
Bénissez-en l'Eternel !
^Rois, écoutez! Princes, prêtez l'oreille!
Je chanterai, oui je chanterai à 1 Eternel,
Je chanterai à l'Eternel, le Dieu d'Israël.
■•O Eternel ! quand tu sortis de Séir,
Quand tu t'avanças des champs d'Edom,
La terre trembla, et les cieux se fondirent.
Et les nuées se fondirent en eaux;
^Les montagnes s'ébranlèrent devant l'Eternel,
Ce Sinai devant l'Eternel, le Dieu d'Israël.
'Au temps de Schamgar, fds d'Anath,
Au temps de Jaël, les routes étaient abandonnées,
Et ceux qui voyageaient prenaient des chemins détournés.
'Les chefs étaient sans force en Israël, sans force,
Quand je me suis levée, moi Débora,
Quand je me suis levée comme une mère en Israël.
'*I1 avait choisi de nouveaux dieux :
Alors la guerre était aux portes ;
On ne voyait ni bouclier ni lance
Chez quarante milliers en Israël.
^Mon cœur est aux chefs d'Israël,
A ceux du peuple qui se sont montrés prêts à combattre.
Bénissez l'Eternel !
'"Vous qui montez de blanches ànesses,
Qui avez pour sièges des tapis.
Et vous qui marchez sur la route, chantez !
"Que de leur voix les archers, du milieu des abreuvoirs,
Célèbrent les bienfaits de l'Éternel,
Les bienfaits de son conducteur en Israël !
Alors le peuple de l'Eternel descendit aux portes.
'-Réveille-toi, réveille-toi, Débora!
Réveille-toi, réveille-toi, dis un cantique !
Lève-toi, Barak, et emmène tes captifs, fils d'Abinoam !
271)
Clinp. 5,13-xy JUGES.
''Alors un reste du peuple triompha des puissants,
L'Eternel me donna la victoire sur les héros.
"D'Ephraïm arrivèrent les habitants d'Amalek".
A ta suite marcha Benjamin parmi ta troupe.
De Makir* vinrent des chefs,
Et de Zabulon des commandants.
'^Les princes d'Issacar furent avec Débora,
Et Issacar suivit Barak,
11 fut envoyé sur ses pas dans la vallée.
Près des ruisseaux de Ruben,
Grandes furent les résolutions du cœur !
'^Pourquoi es-tu resté au milieu des étables
A écouter le bêlement des troupeaux ?
Aux ruisseaux de Ruben,
Grandes furent les délibérations du cœur!
''Galaad au delà du Jourdain n'a pas quitté sa demeure.
Pourquoi Dan s'est-il tenu sur les navires ?
Aser s'est assis au rivage de la mer.
Et s'est reposé dans ses ports.
'^Zabulon est un peuple qui affronta la mort,
Et Nephthali de même.
Sur les hauteurs des champs.
''Les rois vinrent, ils combattirent.
Alors combattirent les rois de Canaan,
A Thaanac, aux eaux de Meguiddo ;
Ils ne remportèrent nul butin, nul argent.
^'Des cieux on combattit,
De leurs sentiers les étoiles combattirent contre Sisera.
^'Le torrent de Kison les a entraînés.
Le torrent des anciens temps, le torrent de Kison.
Mon âme, foule aux pieds les héros !
^^Alors les talons des chevaux retentiront,
A la fuite, à la fuite précipitée de leurs guerriers.
-'Maudissez Méroz, dit l'ange de l'Eternel,
Maudissez, maudissez ses habitants.
Car ils ne vinrent pas au secours de l'Eternel,
Au secours de l'Eternel, parmi les hommes vaillants.
^^ Bénie soit entre les femmes Jaël,
Femme de Héber, le Kénien !
Bénie soit-elle entre les femmes qui habitent sous les tentes !
-'^Il demanda de l'eau, elle a donné du lait.
Dans la coupe d'honneur elle a présenté de la crème.
^^D'une main elle a saisi le pieu,
a. Amalek est ici le nom d'une montagne en ijphraïm, où les Amalécites avaient anciennement habité.
b. Makir désigne une portion de la tribu de Manassé ; Makir était le fils aine de Manassé.
280
JUGES.
Cliap. 5,27-6,
m.
Et (le sa droite le marteau des travailleurs;
Elle a frappé Siscra, lui a fendu la tète,
Fracassé et transpercé la tempe.
-"Aux pieds de Jaël il s'est affaissé, il est tombé, il s'est couché;
A ses pieds il s'est affaissé, il est tombé ;
Là où il s'est affaissé, là il est tombé sans vie.
-*Par la fenêtre, à travers le treillis,
La mère de Sisera regarde, et s'écrie :
Pourquoi son char tarde-t-il à venir?
Pourquoi ses chars vont-ils si lentement?
-"Les plus sages d'entre ses femmes lui répondent.
Et elle se répond à elle-même :
™Ne trouvent-ils pas du butin ? ne le partagent-ils pas?
Une jeune fille, deux jeunes filles par homme,
Du butin en vêtements de couleur pour Sisera,
Du butin en vêtements de couleur, brodes.
Un vêtement de couleur, deux vêtements brodés,
Pour le cou du vainqueui.
""Périssent ainsi tous tes ennemis, ô Eternel!
Ceux qui l'aiment sont comme le soleil.
Quand il paraît dans sa force.
Le pays fut en repos pendant quarante ans.
Gédéon, Juge en Israël. — Mctoire sur les Mndianitcs. — Poursuite tics fui/nrds au delà
du Jourdain. — Mort de Gédéon.
Chap. yi. 'Les enfants d'Israël
firent ce qui déplaît à l'Eternel ; et
l'Eternel les livra entre les mains de
Madian, pendant sept ans. -La main
de Madian fut ])uissante contre Israël.
venaient dans le pays pour le ravager.
^Israël fut très malheureux à cause de
Madian, et les enfants d'Israël crièrent
à l'Eternel.
'Lorscpie les enfants d'Israël criè-
Pour échapper à Madian, les enfants rent à l'Eternel au sujet de Madian,
d'Israël se retiraient dans les ravins ^l'Eternel envova un jirophète aux en-
des montagnes, dans les cavernes et fants d'Israël. II leur dit : Ainsi parle
sur les rochers fortifiés. ^Quand Israël l'Éternel, le Dieu d'Israël : Je vous ai
avait semé, Madian montait avec Ama- fait monter d'Egypte, et je vous ai fait
Ick et les fils de l'Orient, et ils mar- sortir de la maison de servitude. ^Je
chaient contre lui. Mis campaient en vous ai délivrés de la main des Égyp-
face de lui, détruisaient les produc- tiens et de la main de tous ceux qui
tions du pays jusque vers Gaza, et ne vous opprimaient; je lésai chassés dé-
laissaient en Israël ni vivres, ni bre- vant vous, et je vous ai donné leur
bis, ni bœufs, ni ânes. ^Car ils mon-
taient avec leurs troupeaux et leurs
tentes, ils arrivaient comme une multi-
pays. '"Je vous ai dit : Je suis l'Éternel ,
votre Dieu; vous ne craindrez point
les dieux des Amoréens, dans le pays
tude de sauterelles, ils étaient innom- desquels vous habitez. Mais vous n'a
brables, eux et leurs chameaux, et ils vez point écouté ma voix.
281
Cliap. 0, n-iii.
JUGES.
"Puis vint l'ange de rÉternel, et il
s'assit sous le térébinthe d'Ophra, qui
appartenait à Joas, de la famille d'A-
biézer. Gédéon, son fds, battait du fro-
ment au pressoir, pour le mettre à
l'abri de Madian. '-L'ange de l'Eternel
lui apparut, et lui dit : L'Eternel est
avec toi, vaillant héros! '^Gédéon lui
dit : Ah ! mon seigneur, si l'Éternel est
avec nous, pourquoi toutes ces choses
nous sont-elles arrivées ? Et où sont
tous ces prodiges que nos pères nous
racontent, quand ils disent : L'Eternel
ne nous a-t-il pas fait monter hors
d'Egypte? Maintenant l'Éternel nous
abandonne, et il nous livre entre les
mains de Madian ! '''L'Éternel se tour-
na vers lui, et dit : Va avec cette force
pains sans levain. Et l'ange de l'Éter-
nel disparut à ses yeux. --Gédéon,
voyant que c'était l'ange de l'Eternel,
dit : Malheur à moi ! Seigneur Éternel,
car j'ai vu l'ange de l'Eternel face à
face. ^'Et l'Éternel lui dit : Sois en
paix, ne crains point, tu ne mour-
ras pas. '^■'Gédéon bâtit là un autel à
l'Éternel, et lui donna pour nom l'É-
ternel paix : il existe encore aujour-
d'hui à Ophra, qui appartenait à la fa-
mille d'Abiézer.
^^Dans la même nuit, l'Éternel dit à
Gédéon : Prends le jeune taureau de
ton père, et un second taureau de sept
ans. Renverse l'autel de Baal qui est
à ton père, et abats le pieu sacré qui
est dessus. ^^Tu bâtiras ensuite et tu
que tu as, et délivre Israël de la main disposeras, sur le haut de ce rocher,
de Madian ; n'est-ce pas moi qui t'en- un autel à l'Éternel, ton Dieu. Tu
voie? '^Gédéon lui dit : Ah ! mon sei- prendras le second taureau, et tuoff'ri-
gneur, avec quoi délivrerai-je Israël? ras un holocauste, avec le bois de l'i-
Voici, ma famille est la plus pauvre dole que tu auras abattue. -'Gédéon
en Manassé, et je suis le plus petit prit dix hommes parmi ses serviteurs,
dans la maison de mon père. "'L'Éter- et fit ce que l'Éternel avait dit ; mais.
nel lui dit : Mais je serai avec toi, et tu
battras Madian comme un seul hom-
me. ''Gédéon lui dit : Si j'ai trouvé
grâce à tes yeux, donne-moi un signe
pour montrer que c'est toi qui me par-
les. '''Ne t'éloigne point d'ici jusqu'à
ce que je revienne auprès de toi, que
j'apporte mon offrande, et que je la fert en holocauste sur l'autel qui avait
comme il craignait la maison de son
père et les gens de la ville, il l'exécuta
de nuit, et non de jour. -* Lorsque les
gens de la ville se furent levés de bon
matin, voici, l'autel de Baal était ren-
versé, le pieu sacré placé dessus était
abattu, et le second taureau était of-
dépose devant toi. Et l'Éternel dit :
Je resterai jusqu'à ce que tu reviennes.
'^Gédéon entra, prépara un che-
vreau, et lit avec un épha de farine des
pains sans levain. Il mit la chair dans
un panier et le jus dans un pot, les lui
apporta sous le térébinthe, et les pré-
senta. -"L'ange de Dieu lui dit : Prends
la chair et les pains sans levain, pose-
les sur ce rocher, et répands le jus. Et
il fit ainsi. -' L'ange de l'Eternel avança
l'extrémité du bâton qu'il avait à la
main, et toucha la chair et les pains
sans levain. Alors il s'éleva du rocher
un feu qui consuma la chair et les
été bâti, ^^lls se dirent l'un à l'autre
Qui a fait cela ? Et ils s'informèrent et
firent des recherches. On leur dit : C'est
Gédéon, fils de Joas, qui a fait cela.
^^ Alors les gens de la ville dirent à
Joas : Fais sortir ton fils, et qu'il
meure, car il a renversé l'autel de Baal
et abattu le pieu sacré qui était dessus.
^'Joas répondit à tous ceux qui se pré-
sentèrent à lui : Est-ce à vous de pren-
dre parti pour Baal? est-ce à vous de
venir à son secours? Quiconque pren-
dra parti pour Baal mourra avant que
le matin vienne. Si Baal est un dieu,
qu'il plaide lui-même sa cause, puis-
282
JUGES.
(Jliap. 0,M-7 , rj.
qu'on a renversé son autel. ^-Et en ce
jour Ton donna à Gédéon le nom de
Jerubbaal", en disant : Que Baal plaide
contre lui, puisqu'il a renversé son
autel.
■''Tout Madian, Amalek, et les fds
de rOrient, se rassemblèrent; ils pas-
sèrent le Jourdain, et campèrent dans
la vallée de Jizréel. ^^Gédcon fut re-
vêtu de l'esprit de l'Éternel ; il sonna
de la trom]iette, et Abiézer fut convo-
qué pour marcher à sa suite. '^11 en-
voya des messagers dans tout Manassé,
qui fut aussi convoqué pour marcher à
sa suite. 11 envova des messagers dans
Aser, dans Zabulon et dans Nephthali,
qui montèrent à leur rencontre.
•'^Gédéon dit à Dieu : Si tu veux dé-
livrer Israël par ma main, comme tu
l'as dit, ^^ voici, je vais mettre une toi-
son de laine dans l'aire ; si la toison
seule se couvre de rosée et que tout le
terrain reste sec , je connaîtrai que tu dé-
livreras Israël par ma main, comme tu
l'as dit. '^Et il arriva ainsi. Le jour sui-
vant, il se leva de bon matin, pressa la
toison, et en fit sortir la rosée, qui
donna de l'eau plein une coupe. "'Gé-
déon dit à Dieu : Que ta colère ne
s'enflamme point contre moi, et je ne
jiarlerai plus que cette fois. Je voudrais
seulement faire encore une épi'euve
avec la toison : que la toison seule
reste sèche, et que tout le terrain se
couvre de rosée. "'"Et Dieu fit ainsi cette
nuit-là. La toison seule resta sèche, et
tout le terrain se couvrit de rosée.
Chap. VII. 'Jeruhbaal, qui est Gé-
déon, et tout le peuple qui était avec
lui, se levèrent de bon matin, et cam-
pèrent près de la source de Harod. Le
caniji de Madian était au nord de Gé-
déon, vers la colline de More, dans la
vallée.
* L'Eternel dit à Gédéon : Le peujile
(|ue tu as avec toi est trop nombreux
pour que je livre Madian entre ses
a, Jfnthbanl signifie Que Baal i>laitle. dispute, combi
mains; il pourrait en tirer gloire con-
tre moi, et dire : C'est ma main qui
m'a délivré. ^Publie donc ceci aux
oreilles du peuple : Que celui qui est
craintif et qui a peur s'en retourne et
s'éloigne de la montagne de Galaad.
Vingt-deux mille hommes parmi le
peuple s'en retournèrent, et il en resta
dix mille.
''L'Eternel dit à Gédéon : Le peuple
est encore trop nombreux. Fais-les
descendre vers l'eau, et là je t'en ferai
le triage ; celui dont je te dirai : Que
celui-ci aille avec toi, ira avec toi ; cl
celui dont je te dirai : Que celui-ci
n'aille pas avec toi, n'ira pas avec toi.
^Gédéon fit descendre le peuple vers
l'eau, et l'Éternel dit à Gédéon : Tous
ceux qui laperont l'eau avec la langue
comme lape le chien, tu les sépareras
de tous ceux qui se mettront à genoux
pour boire. ''Ceux qui lapèrent l'eau
en la portant à la bouche avec leur
main furent au nombre de trois cents
hommes, et tout le reste du peuple se
mit à genoux pour boire. 'Et l'Eternel
dit à Gédéon : C'est par les trois cents
hommes qui ont lapé, que je vous sau-
verai et que je livrerai Madian entre
tes mains. Que tout le reste du peuple
s'en aille chacun chez soi. *0n prit les
vivres du peuple et ses trompettes.
Puis Gédéon renvoya tous les hommes
d'Israël chacun dans sa tente, et il re-
tint les trois cents hommes. Le camp
de Madian était au-dessous de lui dans
la vallée.
"L'Eternel dit à Gédéon pendant la
nuit : Lève-toi, descends au camp, car
je l'ai livré entre tes mains. '"Si tu
crains de descendre, descends-y avec
Pura, ton serviteur. "Tu écouteras ce
qu'ils diront, et après cela tes mains
seront fortifiées : descends donc au
canqj. 11 descendit avec Pura, son
serviteur, jusqu'aux avant-postes du
camp. '-Madian, Amalek, et tous les
ittc.
283
Chap. 7 , 13-8,5.
JUGES.
fils de l'Orient, étaient répandus dans
la vallée comme une multitude de sau-
terelles, et leurs chameaux étaient in-
nombrables comme le sable qui est
sur le bord de la mer. '^Gédéon arriva;
et voici, un homme racontait à son ca-
marade un songe. Il disait : J'ai eu un
songe ; et voici, un gâteau de pain d'or-
ge roulait dans le camp de Madian ; il
est venu heurter jusqu'à la tente, et
elle est tombée ; il l'a retournée sens
dessus dessous, et elle a été renver-
sée. '''Son camarade répondit, et dit :
Ce ii'est pas autre chose que l'épée de
Gédéon, fils de Joas, homme d'Israël;
Dieu a livré entre ses mains Madian et
tout le camp.
'^Lorsque Gédéon eut entendu le ré-
cit du songe et son explication, il se
prosterna, revint au camp d'Israël, et
dit : Levez-vous, car l'Eternel a livré
entre vos mains le camp de Madian.
"^ Il divisa en trois corps les trois cents
hommes, et il leur remit à tous des
trompettes et des cruches vides, avec
des flambeaux dans les cruches. '^11
leur dit : Vous me regarderez et vous
ferez comme moi. Dès que j'aborde-
rai le camp, vous ferez ce que je fe-
rai ; '*et quand je sonnerai de la trom-
pette, moi et tous ceux qui seront avec
moi, vous sonnerez aussi de la trom-
pette tout autour du camp, et vous
direz : Pour l'Eternel et pour Gédéon !
'^Gédéon et les cent hommes qui
étaient avec lui arrivèrent aux abords
du camp au commencement de la veille
du milieu", comme on venait de placer
les gardes. Ils sonnèrent de la trom-
pette, et brisèrent les cruches qu'ils
avaient à la main. '"Les trois corps
sonnèrent de la trompette, et brisè-
rent les cruches ; ils saisirent de la
main gauche les flambeaux et de la
main droite les trompettes pour son-
ner, et ils s'écrièrent : Epée pour l'E-
ternel et pour Gédéon! -'Ils restèrent
a. La seconde veille : la nuit était partuj^ée en trois veilles.
284
chacun à sa place autour du camp ; et
tout le camp se mit à courir, à pousser
des cris, et à prendre la fuite. ^^Les
trois cents hommes sonnèrent encore
de la trompette ; et, dans tout le camp,
l'Eternel leur fit tourner l'épée les uns
contre les autres. Le camp s'enfuit jus-
qu'à Beth-Schitta vers Tseréra, jus-
qu'au bord d'Abel-Mehola près de
Tabbath. ^^Les hommes d'Israël se ras-
semblèrent, ceux de Nephthali, d'Aser
et de tout Manassé, et ils poursuivirent
Madian.
^''Gédéon envoya des messagersdans
toute la montagne d'Ephraïm , pour
dire : Descendez à la rencontre de
Madian, et coupez-leur le passage des
eaux jusqu'à Beth-Bara et celui du
Jourdain. Tous les hommes d'Ephraïm
se rassemblèrent, et ils s'emparèrent
du passage des eaux jusqu'à Beth-
Bara et de celui du Jourdain. -'Ils sai-
sirent deux chefs de Madian, Oreb et
Zeeb ; ils tuèrent Oreb au rocher d'O-
reb, et ils tuèrent Zeeb au pressoir de
Zeeb. Ils poursuivirent Madian, et ils
apportèrent les têtes d'Oreb et de Zeeb
à Gédéon de l'autre côté du Jourdain.
Chap. VIII. 'Les hommes d'E-
phraïm dirent à Gédéon : Que signifie
cette manière d'agir envers nous ?
pourquoi ne pas nous avoir appelés,
quand tu es allé combattre Madian ?
Et ils eurent avec lui une violente que-
relle. -Gédéon leur répondit : Qu'ai-je
fait en comparaison de vous ? Le grap-
pillage d'Ephraïm ne vaut-il pas mieux
que la vendange d'Abiézer ? 'C'est en-
tre vos mains que Dieu a livré les chefs
de Madian, Oreb et Zeeb. Qu'ai-je donc
pu faire en comparaison de vous ? Lors-
qu'il eut ainsi parlé, leur colère contre
lui s'apaisa.
••Gédéon arriva au Jourdain, et il le
passa , lui et les trois cents hommes
qui étaient avec lui, fatigués, mais
poursuivant toujours. ^11 dit
JUGES.
Chap. 8,1)-:
•n.
de Succoth : Donnez, je vous prie,
quelques pains au peuple qui m'ac-
compagne, car ils sont fatigués, et je
suis à la poursuite de Zébach et de
Tsalmunna, rois de Madian. "Les chefs
de Succoth répondirent : La main de
Zébach et de Tsalmunna est-elle déjà
en ton pouvoir, pour que nous don-
nions du pain à ton armée ? ' Et Gédéon
dit : Eh bien ! lorsque lÉternel aura
livré entre mes mains Zébach et Tsal-
munna, je broierai votre chair avec
des épines du désert et avec des char-
dons. ^De là il monta à Penuel, et il
(it aux gens de Penuel la même de-
mande. Ils lui répondirent comme
avaient répondu ceux de Succoth. *Et
il dit aussi aux gens de Penuel : Quand
je reviendrai en paix, je renverserai
cette tour.
'"Zébach et Tsalmunna étaient à
Karkor et leur armée avec eux, environ
quinze mille hommes, tous ceux qui
étaient restés de l'armée entière' des
fds de rOrient ; cent vingt mille hom-
mes tirant l'épée avaient été tués.
"Gédéon monta par le chemin de ceux
qui habitent sous les tentes, à l'orient
de Nobach et de Jogbeha, et il battit
l'armée qui se croyait en sûreté. '-Zé-
bach et Tsalmunna prirent la fuite ;
Gédéon les poursuivit, il s'empara des
deux rois de Madian, Zébach et Tsal-
munna, et il mit en déroute toute l'ar-
mée.
'^ Gédéon, fds de Joas, revint de la
bataille par la montée de Hérès. '■*I1
saisit d'entre les gens de Succoth un
jeune homme qu'il interrogea, et qui
lui mit par écrit les noms des chefs et
des anciens de Succoth, soixante-dix-
sept hommes. '^Puis il vint auprès des
gens de Succoth, et dit : Voici Zébach
et Tsalmunna, au sujet desquels vous
m'avez insulté, en disant : La main de
Zébach et de Tsalmunna est-elle déjà
en ton pouvoir, pour que nous don-
nions du ])ain à tes hommes fatigués ?
'•'Et il prit les anciens de la ville, et
châtia les gens de Succoth avec des
épines du désert et avec des chardons.
'"Il renversa aussi la tour de Penuel,
et tua les gens de la ville.
"*I1 dit à Zébach et à Tsalmunna :
Comment étaient les hommes que vous
avez tués auThabor ? Ils répondirent :
Ils étaient comme toi, chacun avait
l'air d'un fds de roi. '*II dit : C'étaient
mes frères, fds de ma mère. L'Eternel
est vivant ! si vous les eussiez laissés
vivre, je ne vous tuerais pas. -"Et il dit
à Jéther, son premier-né : Lève-toi,
tue-les ! Mais le jeune homme ne tira
point son épée, parce qu'il aA'ait peur,
car il était encore un enfant. ^'Zébach
et Tsalmunna dirent : Lève-toi toi-
même, et tue-nous ! car tel est l'hom-
me, telle est sa force. Et Gédéon se
leva, et tua Zébach et Tsalmunna. Il
prit ensuite les croissants", qui étaient
aux cous de leurs chameaux.
"Les hommes d'Israël dirent à Gé-
déon : Domine sur nous, et toi, et ton
fils, et le fils de ton fils, car tu nous as
délivrés de la main de Madian. -'Gé-
déon leur dit : .Je ne dominerai point
sur vous, et mes fils ne domineront
point sur vous; c'est l'Eternel qui do-
minera sur vous.
-■* Gédéon leur dit : J'ai une demande
à vous faire : donnez-moi chacun les
anneaux que vous avez eus pour butin.
— Les ennemis avaient des anneaux
d'or, car ils étaient Ismaélites. — -^Ils
dirent: Nous les donnerons volontiers.
Et ils étendirent un manteau, sur le-
quel chacun jeta les anneaux de son
butin. -"Le poids des anneaux d'or que
demanda Gédéon fut de mille septcents
sicles d'or, sans les croissants, les
pendants d'oreilles, et les vêtements
de pourpre que portaient les lois de
Madian, et sans les colliers qui étaient
aux cous de leurs chameaux. -'Gédéon
a. Croissants, ou petites lunes, ornement que portaient aussi les femmes, voy. Esaïe, 3,
285
Chap. 8, 28-9, 15.
JUGES.
en fit un éphod, et il le plaça dans sa que je suis votre os et votre chair. ^Les
ville, à Ophra, où il devint l'objet des frères de sa mère répétèrent pour lui
prostitutions de tout Israël ; et il fut toutes ces paroles aux oreilles de tous
un piège pour Gédéon et pour sa mai- les habitants de Sichem, et leur cœur
son. inclina en faveur d'Abimélec, car ils
-*Madian fut humilié devant les en- se disaient : C'est notre frère. *Ils lui
fants d'Israël, et il ne leva plus la tète, donnèrent soixante-dix sicles d'ar-
Et le pays fut en repos pendant qua- gent, qu'ils enlevèrent de la maison de
rante ans, durant la vie de Gédéon. Baal-Berith. Abimélec s'en servit pour
^^Jerubbaal , fds de Joas , s'en re- acheter des misérables et des turbu-
tourna, et demeura dans sa maison. lents, qui allèrent après lui. ^11 vint
^"Gédéon eut soixante-dix fils, issus dans la maison de son père à Ophra,
de lui, car il eut plusieurs femmes, et il tua ses frères, fils de Jerubbaal,
^'Sa concubine, qui était à Sichem, lui soixante-dix hommes, sur une même
enfanta aussi un fils, à qui on donna pierre. Il n'échappa que Jotham, le
le nom d'Abimélec. -"Gédéon, fils de plus jeune fils de Jerubbaal, car il s'é-
Joas, mourut après une heureuse vieil- tait caché. *Tous les habitants de Si-
lesse, et il fut enterré dans le sépulcre chem et toute la maison de Millo " se
de Joas, son père, à Ophra, qui appar- rassemblèrent; ils vinrent, et procla-
mèrent roi Abimélec, près du chêne
planté dans Sichem.
'Jotham en fut informé. II alla se
placer sur le sommet de la montagne
de Garizim, et voici ce qu'il leur cria à
haute voix:
Écoutez-moi, habitants de Sichem,
tenait à la famille d'Abiézer.
Les fils de Gédéon tués par leur frère Abimélec.
— Abimélec proclamé roi ii Sicliem. — Apo-
logue de Jotham. — Fin misérable d'Abimé-
lec.
33
•■'Lorsque Gédéon fut mort, les en-
fants d'Israël recommencèrent à se et que Dieu vous écoute !
prostituer aux Baals, et ils prirent *Les arbres partirent pour aller oin-
Baal-Berith pour leur dieu. ^■'Les en- dre un roi et le mettre à leur tête. Ils
fants d'Israël ne se souvinrent point dirent à l'olivier : Bègne sur nous,
de l'Éternel, leur Dieu, qui les avait "Mais l'olivier leur répondit : Benon-
délivrés de la main de tous les enne- cerais-jc à mon huile, qui m'assure les
hommages de Dieu et des hommes,
pour aller planer sur les arbres ? '"Et
les arbres dirent au figuier : Viens, toi.
rèffne sur nous. "Mais le fimiier leur
o et
mis qui les entouraient. ^^Et ils n'eu-
rent point d'attachement pour la mai-
son de Jerubbaal, de Gédéon, après
tout le bien qu'il avait fait à Israël.
Chap. IX. 'Abimélec, fils de Je- répondit : Benoncerais-je à ma dou-
rubbaal, se rendit à Sichem vers les ceur et à mon excellent fruit, pour al-
frères de sa mère, et voici comment il 1er planer sur les arbres ? '-Et les ar-
leur parla, ainsi qu'à toute la famille bresdirentcà la vigne : Viens, toi, règne
de la maison du père de sa mère : sur nous. '^Mais la vigne leur répon-
-Dites, je vous prie, aux oreilles de dit : Benoncerais-je à mon vin, qui
tous les habitants de Sichem : Vaut-il réjouit Dieu et les hommes, pour aller
mieux pour vous que soixante-dix planer sur les arbres ? '^Alors tous les
hommes, tous fils de Jerubbaal, domi- arbres dirent au buisson d'épines :
neiit sur vous, ou qu'un seul homme Viens, toi, règne sur nous. '=*Et le
domine sur vous? Et souvenez-vous buisson d'épines répondit aux arbres :
a. Probablement, forteresse près de Sitbeiu.
286
JUGES.
Chap. 9, te-.
36.
Si c'est de bonne foi que vous voulez
m'oindre pour votre roi, venez, réfu-
giez-vous sous mon ombrage; sinon,
un feu sortira du buisson d'épines, et
dévorera les cèdres du Liban.
''Maintenant, est-ce de bonne foi et
avec intégrité que vous avez agi en
proclamant roi Abimélec ? avez-vous
eu de la bienveillance pour Jerubbaal
et sa maison ? l'avez-vous traité selon
les services qu'il a rendus? — ''Car
mon père a combattu pour vous, il a
exposé sa vie, et il vous a délivrés de
la main de Madian ; '*et vous, vous
vous êtes levés contre la maison de mon
])ère, vous avez tué ses fds, soixante-
dix hommes, sur une même pierre, et
vous avez proclamé roi sur les habi-
tants de Sichem Abimélec , fds de sa
servante, parce qu'il est votre frère.
— '■•'Si c'est de bonne foi et avec inté-
grité qu'en ce jour vous avez agi en-
vers Jerubbaal et sa maison, eh bien !
([u'Abimélec fasse votre joie, et que
vous fassiez aussi la sienne ! -"Sinon,
qu'un feu sorte d'Abimélec et dévore
les habitants de Sichem et la maison
de Millo, et qu'un feu sorte des habi-
tants de Sichem et de la maison de
Millo et dévore Abimélec !
-'Jotliam se retira et prit la fuite ; il
s'en alla à Béer, où il demeura loin
d'Abimélec, son frère.
"Abimélec avait dominé trois ans
sur Israël. ^^ Alors Dieu envoya un
mauvais esprit entre Abimélec et les
habitants de Sichem, et les habitants
de Sichem furent infidèles à Abimélec,
'''•'afin que la violence commise sur les
soixante-dix fils de Jerubbaal reçût son
châtiment, et que leur sang retombât
sur Abimélec, leur frère, qui les avait
tués, et sur les habitants de Sichem,
qui l'avaient aidé à tuer ses frères.
-^Les habitants de Sichem placèrent
en embuscade contre lui, sur les som-
mets des montagnes, des gens qui dé-
l)ouillaient tous ceux qui passaient
28:
près d'eux sur le chemin. Et cela fut
rajiporté à Abimélec.
-'Gaal, fils d'Ebed , vint avec ses
frères, et ils passèrent à Sichem. Les
habitants de Sichem eurent confiance
en lui. -'Ils sortirent dans la campagne
vendangèrent leurs vignes, foulèrent
les raisins, et se livrèrent à des réjouis-
sances ; ils entrèrent dans la maison
de leur dieu, ils mangèrent et burent,
et ils maudirent Abimélec. **Et Gaal,
fils d'Ebed, disait: Qui est Abimélec,
et qu'est Sichem, pour que nous ser-
vions Abimélec ? N'est-il pas fils de
Jerubbaal, et Zebul n'est- il pas son
commissaire ? Servez les hommes de
Hamor, père de Sichem; mais nous,
pourquoi servirions-nous Abimélec?
-^Oh ! si j'étais le maître de ce peuple,
je renverserais Abimélec. Et il disait
d'Abimélec: Renforce tonarmée, mets-
toi en marche !
^"Zebul, gouverneur de la ville, ap-
prit ce que disait Gaal, fils d'Ebed, et
sa colère s'enflamma. '"Il envoya se-
crètement des messagers à Abimélec,
pour lui dire : Voici, Gaal, fils d'Ebed,
et ses frères, sont venus à Sichem, et
ils soulèvent la ville contre toi. '-Main-
tenant, pars de nuit, toi et le peuple
qui est avec toi, et mets-'toi en embus-
cade dans la campagne. ''Le matin, au
lever du soleil, tu fondras avec impé-
tuosité sur la ville. Et lorsque Gaal et
le peuple qui est avec lui sortiront
contre toi, tu lui feras ce que tes forces
permettront.
'^ Abimélec et tout le peuple qui était
avec lui partirent de nuit, et ils se mi-
rent en embuscade près de Sichem,
divisés en quatre corps. ''^Gaal, fils
d'Ebed, sortit, et il se tint à l'entrée
de la porte de la ville. Abimélec et tout
le peuple qui était avec lui se levèrent
alors de l'embuscade. "'Gaal aperçut
le peuple, et il dit à Zebul : Voici un
jteuple qui descend du sommet des
montagnes. Zebul lui répondit : C'est
ni *
Chap. 0,in-W..
JUGES.
l'ombre des montagnes que tu prends *^Et ils coupèrent chacun une branche,
pour des hommes. ^'Gaal, reprenant la et suivirent Abimélec ; ils placèrent
parole, dit : C'est bien un peuple qui les branches contre la forteresse, et
descend des hauteurs du pays, et une l'incendièrent avec ceux qui y étaient,
troupe arrive par le chemin du chêne Ainsi périrent tous les gens de la tour
des devins. ^*Zebul lui répondit : Où de Sichem, au nombre d'environ mille,
donc est ta bouche, toi qui disais : Qui hommes et femmes,
est Abimélec, pour que nous le ser- ^"Abimélec marcha contre Thébets.
vions ? N'est-ce point là le peuple que II assiégea Thébets, et s'en empara,
tu méprisais ? Marche maintenant, li- ^' 11 y avait au milieu de la ville une
vre-lui bataille! ^^Gaal s'avança à la forte tour, où se réfugièrent tous les
tête des habitants de Sichem, et livra habitants de la ville, hommes et fem-
bataille à Abimélec. *" Poursuivi par mes ; ils fermèrent sur eux, et montè-
Abimélec, il prit la fuite devant lui, et rent sur le toit de la tour. ^^ Abimélec
beaucoup d'hommes tombèrent morts parvint jusqu'à la tour; il l'attaqua, et
jusqu'à l'entrée de la porte. '''Abimélec s'approcha de la porte pour y mettre
s'arrêta à Aruma. Et Zebul chassa Gaal le feu. '^^ Alors une femme lança sur la
et ses frères, qui ne purent rester à tête d'Abimélec un morceau de meule
Sichem. de moulin, et lui brisa le crâne. ^*Aus-
■•^Le lendemain, le peuple sortitdans sitôt il appela le jeune homme qui
la campagne. Abimélec, qui en fut in- portait ses armes, et lui dit : Tire ton
formé, *''prit sa troupe, la partagea en épée, et donne-moi la mort, de peur
trois corps, et se mit en embuscade qu'on ne dise de moi : C'est une femme
dans la campagne. Ayant vu que le qui l'a tué. Le jeune homme le perça,
peuple sortait de la ville, il se leva et il mourut. ^^Quand les hommes d'Is-
contre eux, et les battit. "Abimélec et raël virent qu'Abimélec était mort, ils
les corps qui étaient avec lui se porté- s'en allèrent chacun chez soi.
rent en avant, et se placèrent à l'entrée ^* Ainsi Dieu fit retomber sur Abimé-
de la porte de la ville ; deux de ces lec le mal qu'il avait fait à son père,
corps se jetèrent sur tous ceux qui en tuant ses soixante-dix frères, ^'et
étaient dans la campagne, et les batti- Dieu fit retomber sur la tête des gens
rent. ''^Abimélec attaqua la ville peu- de Sichem tout le mal qu'ils avaient
dant toute la journée ; il s'en empara, fait. Ainsi s'accomplit sur eux lamalé-
et tua le peuple qui s'y trouvait. Puis diction de Jotham, fils de Jerubbaal.
il rasa la ville, et y sema du sel.
«A cette nouvelle, tous les habitants '^''"'^ '' ■'"'''' J"S'=' "" ^"^'''^■
de la tour de Sichem se rendirent dans Chap. X. 'Après Abimélec, Thola,
la forteresse de la maison du dieu Be- fils de Pua, fils de Dodo, homme d'Is-
rith. *'0n avertit Abimélec que tous sachar, se leva pour délivrer Israël ; il
les habitants de la tour de Sichem s'y habitait à Schamir, dans la montagne
étaient rassemblés. ''^Alors Abimélec d'Ephraïm. 'Il fut juge en Israël pen-
monta sur la montagne de Tsalmon, dant vingt-trois ans; puis il mourut,
lui et tout le peuple qui était avec lui. et fut enterré à Schamir.
Il prit en main une hache, coupa une ''Après lui, se leva Jaïr, le Galaadite,
branche d'arbre, l'enleva et la mit sur qui fut juge en Israël pendant vingt-
son épaule. Ensuite il dit au peuple qui deux ans. *I1 avait trente fils, qui mon
était avec lui : Vous avez vu ce que j'ai taient sur trente ânons, et qui possé-
fait, hàtez-vous de faire comme moi. daient trente villes, appelées encore
288
JUGES.
Chap. 10,5-11,9.
Jeplithé, juge en Israël. — Défaite des Ammo-
nites. — La fille de Jephthé. — Guerre civile
entre les Ephraïmites et les Galaadites.
aujourcrhui bourgs ilc Jaïr, et situées nous délivrer aujourd'hui ! '*Et ils
dans le pays de Galaad. ^Et Jaïr mou- ôtèrent les dieux étrangers du milieu
rut, et tut enterré à Ramon. d'eux, et servirent l'Eternel, qui fut
touché des maux d'Israël.
"Lesfdsd'Ammonse rassemblèrent
et campèrent en Galaad, et les enfants
d'Israël se rassemblèrent et campèrent
^Les enfants d'Israël firent encore à Mitspa. '^Le peuple, les chefs de
ce qui déplaît à l'Eternel; ils servirent Galaad se dirent l'un à l'autre : Quel
les Baals et les Astartés, les dieux de est l'homme qui commencera l'attaque
Syrie, les dieux de Sidon, les dieux de contre les fils d'Ammon ? Il sera chef
Moab, les dieux des fds d'Ammon, et de tous les habitants de Galaad.
les dieux des Philistins, et ils aban- Chap. XI. 'Jephthé, le Galaadite,
donnèrent l'Eternel et ne le servirent était un vaillant héros. Il était fils
plus. 'La colère de l'Eternel s'en- d'une femme prostituée; et c'est Ga-
flamma contre Israël, et il les vendit laad qui avait engendré Jephthé. -La
entre les mains des Philistins et en- femme de Galaad lui enfanta des fils,
tre les mains des fils d'Ammon. *Ils qui, devenus grands, chassèrent Jeph-
opprimèrent et écrasèrent les enfants thé, et lui dirent : Tu n'hériteras pas
d'Israël cette année -là, et pendant dans la maison de notre père, car tu
dix-huit ans tous les enfants d'Israël es fils d'une autre femme. 'Et Jephthé
qui étaient de l'autre côté du Jour- s'enfuit loin de ses frères, et il habita
dain dans le pays des Amoréens en dans le pays de Tob. Des gens de rien
Galaad. 'Les fils d'Ammon passèrent se rassemblèrent auprès de Jephthé,
le Jourdain pour combattre aussi con- et ils faisaient avec lui des excursions,
tre Juda, contre Benjamin et contre la ''Quelque temps après, les fils d'Am-
maison d'Ephraïm. Et Israël fut dans mon firent la guerre à Israël. ^Et
une fifrande détresse.
comme les fils d'Ammon faisaient la
'"Les enfants d'Israël crièrent à l'É- guerre à Israël, les anciens de Galaad
ternel, en disant : Nous avons péché allèrent chercher Jephthé au pays de
contre toi, car nous avons abandonné Tob. 'Ils dirent à Jephthé : Viens, tu
notre Dieu et nous avons servi les seras notre chef, et nous combattrons
Baals. "L'Éternel dit aux enfants d'Is- les fils d'Ammon. 'Jephthé répondit
raël : Ne vous ai-je pas délivrés des aux anciens de Galaad : N'avez-vous
Egyptiens, des Amoréens, des fils pas eu de la haine pour moi, et ne
d'Ammon, des Philistins? '*Et lorsque m'avez-vous pas chassé de la maison
les Sidoniens, Amalek et Maon, vous de mon père? Pourquoi venez-vous à
opprimèrent, et que vous criâtes à moi maintenant que vous êtes dans la
moi, ne vous ai-je pas délivrés de leurs détresse ? *Les anciens de Galaad di-
mains?"Mais vous, vous m'avez aban- rent à Jephthé : Nous revenons à toi
donné, et vous avez servi d'autres maintenant, afin que tu marches avec
dieux. C'est pourquoi je ne vous déli- nous, que tu combattes les fils d'Am-
vrerai plus. '*Allez, invoquez les dieux mon, et que tu sois notre chef, celui
que vous avez choisis; qu'ils vous de tous les habitants de Galaad. '•'Jeph-
délivrent au temps de votre détresse ! thé répondit aux anciens de Galaad :
*^Les enfants d'Israël dirent à l'Eter- Si vous me ramenez pour combattre
nel : Nous avons péché; traite-nous les fils d'Ammon, et que l'Eternel les
comme il te plaira. Seulement, daigne livre devant moi, je serai votre chef.
289
Chap. Il, 10-32.
JUGES.
'"Les anciens de Galaad dirent à Jeph- le Dieu d'Israël, livra Sihon et tout
thé : Que l'Eternel nous entende, et son peuple entre les mains d'Israël,
qu'il juge si nous ne faisons pas ce que qui les battit. Israël s'em])ara de tout
tu dis. "Et Jephthé partit avec les an- le pays des Amoréens établis dans
ciens de Galaad. Le peuple le mit à sa cette contrée. "Ils s'emparèrent de
tête et l'établit comme chef, et Jeph- tout le territoire des Amoréens, de-
thé répéta devant l'Eternel, à Mitspa, puisrArnonjusqu'auJabbok,etdepuis
toutes les paroles qu'il avait pronon- le désertjusqu'au Jourdain. "^^Etmain-
cées. tenant que l'Eternel, le Dieu d'Israël,
'-Jephthé envoya des messagers au a chassé les Amoréens devant son
roi des fds d'Ammon, pour lui dire : peuple d'Israël, est-ce toi qui aurais
Qu'y a-t-il entre moi et toi, que tu la possession de leur pays? ^*Ge que
viennes contre moi pour faire la guerre ton dieu Kemosch te donne à possé-
à mon pays ? '^Le roi des fds d'Ammon der, ne le posséderais-tu pas ? Et tout
répondit aux messagers de Jephthé : ce que l'Eternel, notre Dieu, a mis en
C'est qu'Israël, quand il est monté notre possession devant nous, nous ne
d'Egypte, s'est emparé de mon pays, le posséderions pas! -^Vaux-tu donc
depuis l'Arnon jusqu'au Jabbok et au mieux que Balak, fils de Tsippor, roi
Jourdain. Rends-le maintenant de bon deMoab.^ A-t-il contesté avec Israël,
gré. ou lui a-t-il fait la guerre ? **Voilà trois
'^Jephthé envoya de nouveau des cents ans qu'Israël habite à Hesbon et
messagers au roi des fils d'Ammon, dans les villes de son ressort, à Aroër
'^pour lui dire : Ainsi parle Jephthé : et dans les villes de son ressort, et
Israël ne s'est point emparé du paj's dans toutes les villes qui sont sur les
de Moab, ni du pays des fils d'Ammon. bords de l'Arnon : pourquoi ne les lui
'^Carlorsquelsraëlestniontéd'Egypte, avez-vous pas enlevées pendant ce
il a marché dans le désert jusqu'à la temps-là ? -'Je ne t'ai point offensé, et
mer Rouge, et il est arrivé à Kadès.
''Alors Israël envoya des messagers
au roi d'Edom, pour lui dire : Laisse-
moi passer par ton pays. Mais le roi
d'Edom n'y consentit pas. Il envoya
tu agis mal avec moi en me faisant la
guerre.
Que l'Eternel, le juge, soit
aujourd'hui juge entre les enfants
d'Israël et les fils d'Ammon !
-*Le roi des fils d'Ammon n'écouta
aussi au roi de Moab, qui refusa. Et point les paroles que Jephthé lui fit
Israël resta à Kadès. "*Puis il marcha dire.
par le désert, tourna le pays d'Edom -^L'esprit de l'Eternel fut sur Jeph-
et le pays de Moab, et vint à l'orient thé. II traversa Galaad et Manassé; il
du pays de Moab; ils campèrent au passa à Mitspé de Galaad; et de Mitspé
delà de l'Arnon, sans entrer sur le de Galaad, il marcha contre les fils
territoire de Moab, car l'Arnon est la d'Ammon. ^"Jephthé fit un vœu à l'E-
frontière de Moab. '^Israël envoya des ternel, et dit : Si tu livres entre mes
messagers à Sihon, roi des Amoréens, mains les fils d'Ammon, ^'quiconque
roi de Hesbon, et Israël lui dit : Laisse- sortira des portes de ma maison au-
nous passer par ton pays jusqu'au lieu devant de moi, à mon heureux retour
où nous allons. -"Mais Sihon n'eut pas de chez les fils d'Ammon, sera consa-
assez confiance en Israël pour le lais- cré à l'Eternel, et je l'offrirai en holo-
ser passer sur son territoire; il ras- causte.
sembla tout son peuple, campa à Ja- ^-Jephthé marcha contre les fils
hats, et combattit Israël. -'L'Eternel, d'Ammon, et l'Eternel les livra entre
290
JUGES.
Chap. U,Xi-I3,i3.
ses mains. ^-^11 leur fit éprouver une
très grande défaite, depuis Aroër jus-
que vers Minnith, espace ([ui renfer-
mait vingt villes, et jusqu'à Abel-Ke-
ramim. Et les fils d'Ammon furent
humiliés devant les enfants d'Israël.
'^Jephthé retourna dans sa maison
à Mitspa. Et voici, sa fille sortit au-
devant de lui avec des tambourins et
des danses. C'était son unique enfant;
il n'avait point de fils et point d'autre
fille. ^^Dès qu'il la vit, il déchira ses
vêtements, et dit : Ah ! ma fille ! tu me
jettes dans l'abattement, tu es au nom-
bre de ceux qui me troublent! .J'ai fait
un vœu à l'Eternel, et je ne puis le
révoquer. ^'^Elle lui dit : Mon père, si
tu as fait un vœu à l'Eternel, traite-
moi selon ce qui est sorti de ta bou-
che, maintenant que l'Eternel t'avengé
de tes ennemis, des fils d'Ammon. "Et
elle dit à son père : Que ceci me soit
accordé : laisse- moi libre pendant
deux mois! Je m'en irai, je descendrai
dans les montagnes, et je pleurerai
ma virginité avec mes compagnes. '*I1
répondit : Va ! Et il la laissa libre pour
deux mois. Elle s'en alla avec ses com-
pagnes, et elle pleura sa virginité sur
les montagnes. ^"Au bout des deux
mois, elle revint vers son père, et il
accomplit sur elle le vœu fju'il avait
fait. Elle n'avait point connu d'homme.
Dès lors s'établit en Israël la coutume
^'que tous les ans les filles d'Israël
s'en vont célébrer la fille de Jephthé,
le Galaadite, quatre jours par année.
Chap. XII. 'Les hommes d'E-
phraïm se rassemblèrent , partirent
pour le nord, et dirent à Jephthé :
Pourquoi es-tu allé combattre les fils
d'Ammon, sans nous avoir appelés à
marcher avec toi ? Nous voulons in-
cendier ta maison et te brûler avec
elle. -Jephthé leur répondit : Nous
avons eu de grandes contestations,
moi et mon peuple, avec les fils d'Am-
a. ScliibboUth sijjiûfie epi et torrent
mon ; et quand je vous ai appelés, vous
ne m'avez pas délivré de leurs mains.
•^Voyant que tu ne venais pas à mon
secours, j'ai exposé ma vie, et j'ai mar-
ché contre les fils d'Ammon. L'Eternel
les a livrés entre mes mains. Pourquoi
donc aujourd'hui montez-vous contre
moi |)Our me faire la guerre ?
■'Jephthé rassembla tous les hommes
de Galaad, et livra bataille à Éphraïm.
Les hommes de Galaad battirent
Ephraïm, parce que les Ephraïmites
disaient : Vous êtes des fugitifs d'É-
phraïm ! Galaad est au milieu d'E-
jdîraïm, au milieu de Manassé ! ^Ga-
laad s'empara des gués du Jourdain
du côté d'Ephraïm. Et quand l'un des
fuyards d'Ephraïm disait : Laissez-
moi passer! les hommes de Galaad lui
demandaient : Es-tu Ephraïmite ? Il
répondait : Non. ^ Ils lui disaient alors :
Hé bien, dis Schibboleth". Et il disait
Sibboleth, car il ne pou\ait pas bien
prononcer. Sur cpioi les hommes de
Galaad le saisissaient, et l'égorgeaient
près des gués du Jourdain. 11 périt en
ce temps-là cjuarante-deux mille hom-
mes d'Ephraïm.
'Jephthé fut juge en Israël jientlant
dix ans; puis Je[)hthé, le Galaadite,
mourut, et fut enterré dans 1 une des
villes de Galaad.
Ibisaii, /{/on, Abdon. Juges en Israël.
'^Après lui, Ibtsan de Bethléhem fut
juge en Israël. "Il eut trente fils, il
maria trente filles au dehors, et il fit
venir pour ses fils trente filles du de-
hors. Il fut juge en Israël pendant sept
ans; '"puis Ibtsan mourut, et fut en-
terré à Bethléhem.
"Après lui, Élon de Zabulon fut
juge en Israël. Il fut juge en Israël
pendant dix ans ; '-puis Elon de Zabu-
lon mourut, et fut enterré à Ajalon,
dans le pays de Zabulon.
'■Uprès'lui, Abdon, fils d'IIillel, le
291
Chnp. 12,i',-13,w.
JUGES.
Pirathonile, fut juge en Israël. '*I1 eut
(juarante fils et trente petits-fils, qui
montaient sur soixante-dix ànons. Il
fut juge en Israël pendant huit ans ;
''^puis Abdon, fils d'Hillel, le Piratho-
nite, mourut, et fut enterré à Pirathon,
dans le pays d'Ephraïm, sur la mon-
tagne des Amalécites.
Samson, juge en Israël. — Sa naissance. —
Son mariage avec une fille des Pliilistins. —
Exploits contre les Philistins. — Samson trahi
par Delila, et prisonnier des Philistins. —
Comment il se venge et meurt.
Chap. XIII. 'Les enfants d'Israël
firent encore ce qui déplaît à l'Eter-
nel ; et l'Eternel les livra entre les
mains des Philistins, pendant qua-
rante ans.
^11 Y avait un homme de Tsorea, de
la famille des Danites , et qui s'appe-
lait Manoach. Sa femme était stérile,
et n'enfantait pas. ^Unange de l'Eter-
* Manoach fit cette prière à l'Eter-
nel : Ah ! Seigneur, que l'homme de
Dieu que tu as envoyé vienne encore
vers nous, et qu'il rlous enseigne ce
que nous devons faire pour l'enfant
qui naîtra! '■'Dieu exauça la prière de
Manoach, et l'ange de Dieu vint en-
core A'ers la femme. Elle était assise
dans un champ, et Manoach, son mari,
n'était pas avec elle. '"Elle courut
promptement donner cette nouvelle à
son mari, et lui dit : Voici, l'homme
qui était venu l'autre jour A^ers moi
m'est apparu. "Manoach se leva, sui-
vit sa femme, alla vers l'homme, et
lui dit : Est-ce toi qui as parlé à cette
femme? Il répondit : C'est moi. '^Ma
noach dit : Maintenant, si ta parole
s'accomplit, que faudra-t-il observer
à l'égard de l'enfant, et qu'y aura-t-il
à faire ? '-^L'ange de l'Éternel répondit
à Manoach : La femme s'abstiendra de
tout ce que je lui ai dit. ''Elle ne goû-
nel apparut à la femme, et lui dit : tera d'aucun produit de la vigne, elle
Voici, tu es stérile, et tu n'as point
d'enfants; tu deviendras enceinte, et
tu enfanteras un fils. ''Maintenant
prends bien garde, ne bois ni vin ni
liqueur forte, et ne mange rien d'im-
pur. ^Car tu vas devenir enceinte, et
tu enfanteras un fils. Le rasoir ne pas-
sera point sur sa tête, parce que cet
enfant sera consacré à Dieu dès le
ventre de sa mère ; et ce sera lui qui
commencera à délivrer Israël de la
main des Philistins.
*La femme alla dire à son mari : Un
homme de Dieu est venu vers moi, et
il avait l'aspect d'un ange de Dieu, un
aspect redoutable. Je ne lui ai pas de-
mandé d'où il était, et il ne m'a pas
fait connaître son nom. ^Mais il m'a
dit : Tu vas devenir enceinte, et tu
enfanteras un fils ; et maintenant ne
bois ni vin ni liqueur forte, et ne mange
rien d'impur, parce que cet enfant
sera consacré à Dieu dès le ventre de
sa mère jusqu'au jour de sa mort.
ne boira ni A-in ni liqueur forte, et elle
ne mangera rien d'impur; elle obser-
vera tout ce que je lui ai prescrit.
'^Manoach dit à l'ange de l'Eternel :
Permets-nous de te retenir, et de t'ap-
prcter un chevreau. '^L'angede l'Eter-
nel répondit à Manoach : Quand tu
me retiendrais, je ne mangerais pas
de ton mets ; mais si tu veux faire un
holocauste, tu l'offriras à l'Eternel.
Manoach ne savait point que ce fût un
anee de l'Eternel. ''Et Manoach dit à
l'ange de l'Eternel : Quel est ton nom,
afin que nous te rendions gloire, quand
ta parole s'accomplira? '^L'ange de
l'Eternel lui répondit : Pourquoi de-
mandes-tu mon nom ? Il est merveil-
leux. '"Manoach prit le chevreau et
l'offrande, et fit un sacrifice à l'Eter-
nel sur le rocher. Il s'opéra un pro-
dige , pendant que Manoach et sa
femme regardaient. -"Gomme la flam-
me montait de dessus l'autel vers le
cie
ange de l'Eternel monta dans la
292
JUGES.
Chap. 1S,'H-Ii,m.
flamme de l'autel. A cette vue, Ma- son père et à sa mère ce qu'il avait
noach et sa femme tombèrent la face fait. '11 descendit et parla à la femme,
contre terre. *' L'ange de l'Eternel et elle lui plut.
n'apparut plus à Manoach et à sa fem- ^Quelque temps après, il se rendit
me. Alors Manoach comprit que c'était de nouveau à Thimna pour la prendre,
l'ange de l'Eternel, *-et il dit à sa et se détourna pourvoir le cadavre du
femme : Nous allons mourir, car nous lion. Et voici, il y avait un essaim d'a-
avons vu Dieu. *^Sa femme lui répon- beilles et du miel dans le corps du
dit : Si l'Eternel eût voulu nous faire lion. ^11 prit entre ses mains le miel,
mourir, il n'aurait pas pris de nos dont il mangea pendant la route ; et
mains l'holocauste et l'offrande, il ne lorsqu'il fut arrivé près de son père et
nous aurait pas fait voir tout cela, et de sa mère, il leur en donna, et ils en
il ne nous aurait pas maintenant fait mangèrent. Mais il ne leur dit pas qu'il
entendre pareilles choses. avait pris ce miel dans le corps du
-*La femme enfanta un fils, et lui lion,
donna le nom de Samson. L'enfant '"Le père de Samson descendit chez
grandit, et l'Eternel le bénit. ^^Et l'es- la femme. Et là, Samson fit un festin,
prit de l'Eternel commença à l'agiter carc'était la coutume des jeunes gens,
à Machané-Dan, entre Tsorea et Esch- " Dès qu'on le vit, on invita trente com-
thaol. pagnons qui se tinrent avec lui. '-Sam-
Chap. XIV. 'Samson descendit à son leur dit : Je vais vous proposer une
Thimna, et il y vit une femme parmi énigme. Si vous me l'expliquez pen-
les filles des Philistins. ^Lorsqu'il fut dant les sept jours du festin, et si vous
remonté, il le déclara à son ]>ère et la découvrez, je vous donnerai trente
à sa mère, et dit : J'ai vu à Thimna chemises et trente vêtements de re-
nne femme parmi les filles des Philis- change. '''Mais si vous ne pouvez pas
tins ; prenez-la maintenant pour ma me l'expliquer, ce sera vous qui me
femme. ^Son père et sa mère lui di- donnerez trente chemises et trente vè-
rent : N'y a-t-il point de femme parmi tements de rechange. Ils lui dirent :
les filles de tes frères et dans tout Propose ton énigme, et nous l'écou-
notre peuple, que tu ailles prendre terons. '^Et il leur dit : De celui qui
une femme chez les Philistins qui mange est sorti ce qui se mange, et du
sont incirconcis ? Et Samson dit à son fort est sorti le doux,
père : Prends-la pour moi, car elle Pendant trois jours, ils ne purent
me plaît. ''Son père et sa mère ne sa- expliquerl'énigme.'^Le septième jour,
vaient pas que cela venait de l'Eter- ils dirent à la femme de Samson : Per-
nel; car Samson cherchait une occa- suade à ton mari de nous expliquer
siondedisputede la partdes Philistins, l'énigme; sinon, nous te brûlerons.
En ce temps-là, les Philistins domi- toi et la maison de ton père. C'est pour
naient sur Israël. nous dépouiller que vous nous avez
'^Samson descendit avec son père et invités, n'est-ce pas? '^La femme de
sa mère à Thimna. Lorsqu'ils arrivé- Samson pleurait auprès de lui, et di-
rent aux vignes de Thimna, voici, un sait : Tu n'as pour moi que de la haine,
et tu ne m'aimes pas ; tu as proposé
une énigme aux enfants de mon peu-
ple, et tu ne me l'as point exj)iiquée !
Et il lui répondait : Je ne l'ai expliquée
jeune lion rugissant vint à sa rencon
tre. •'L'esprit de l'Eternel saisit Sam-
son ; et, sans avoir rien à la main,
Samson déchira le lion comme on dé-
chire un chevreau. 11 ne dit point à
ni à mon père ni à ma mère; est-ce à
293
Chap. 14,11-1-),
16.
JUGES.
toi que je l'expliquerais? "Elle pleura 'Les Philistins dirent : Qui a fait
auprès de lui pendant les sept jours cela ? On répondit : Samson, le gendre
que dura leur festin ; et le septième du Thimnien, parce que celui-ci lui a
jour, il la lui expliqua, car elle le tour- pris sa femme et l'a donnée à son com-
mentait. Et elle donna l'explication de pagnon. Et les Philistins montèrent,
l'énigme aux enfants de son peuple, et ils la brûlèrent, elle et son père.
'*Les gens de la ville dirent à Samson 'Samson leur dit : Est-ce ainsi que
le septième jour, avant le coucher du vous agissez? Je ne cesserai qu'après
soleil : Quoi de plus doux que le miel, mètre vengé devons. *11 les battit ru-
et quoi de plus fort que le lion? Et il dément, dos et ventre; puis il descen-
leur dit : Si vous n'aviez pas labouré dit, et se retira dans la caverne du ro-
avec ma génisse, vous n'auriez pas dé- cher d'Etam.
couvert mon énicme. ^Alors les Philistins se mirent en
"L'esprit de l'Eternel le saisit, et il marche, campèrent en Juda, et s'éten-
descendit à Askalon. 11 y tua trente dirent jusqu'à Léchi. '"Les hommes de
hommes, prit leurs dépouilles, et don- Juda dirent : Pourquoi ètes-vous mon-
na les vêtements de rechange à ceux tés contre nous ? Ils répondirent : Nous
qui avaient expliqué l'énigme. Il était sommes montés pour lier Samson, afin
enflammé de colère, et il monta à la de le traiter comme il nous a traités,
maison de son père. -"Sa femme fut "Sur quoi trois mille hommes de Juda
donnée à l'un de ses compagnons, avec descendirent à la caverne du rocher
lequel il était lié. d'Etam, et dirent à Samson : Ne sais-tu
Chap. XV. 'Quelque temps après, pas que les Philistins dominent sur
à l'époque de la moisson des blés, nous? Que nous as-tu donc fait? Il leur
Samson alla voir sa femme, et lui porta répondit: Je les ai traités comme ils
un chevreau. Il dit : Je veux entrer m'ont traité. '-Ils lui dirent : Nous
vers ma femme dans sa chambre. Mais sommes descendus pour te lier, afin
le père de sa femme ne lui permit pas de te livrer entre les mains des Philis-
d'entrer. -J'ai pensé, dit-il, que tu avais tins. Samson leur dit : Jurez-moi que
pour elle de la haine, et je l'ai don- vous ne me tuerez pas. '^Ils lui répon-
née à ton compagnon. Est-ce que sa dirent : Non; nous voulons seulement
jeune sœur n'est pas plus belle qu'elle? te lier et te livrer entre leurs mains.
Prends-la donc à sa place. 'Samson mais nous ne te ferons pas mourir. Et
leur dit : Cette fois je ne serai pas cou- ils le lièrent avec deux cordes neuves,
pable envers les Philistins, si je leur et le firent sortir du rocher,
fais du mal. '''Lorsqu'il arriva à Léchi, les Phi-
''Samson s'en alla. Il attrapa trois listins poussèrent des cris à sa ren-
cents renards, et prit des flambeaux; contre. Alors l'esprit de l'Eternel le
puis il tourna queue contre queue, et saisit. Les cordes qu'il avait aux bras
mit un flambeau entre deux queues, devinrent comme du lin brûlé par le
au milieu. '^Il alluma les flambeaux, feu, et ses liens tombèrent de ses
lâcha les renards dans les blés des Phi- mains. '^11 trouva une mâchoire d'âne
listins, et embrasa les tas de gerbes, fraîche, il étendit sa main pour la
le blé sur pied, et jusqu'aux planta- prendre, et il en tua mille hommes,
tions d'oliviers. ''Et Samson dit :
Avec une mâchoire d'âne, un monceau, deux monceaux;
Avec une mâchoire d'âne, j'ai tué mille hommes.
JUGES.
Chap. 15, 11- 1 6, a.
'"Quand il eut achevé de parler, il fussent pas encore sèches, je dcvien-
jeta de sa main la mâchoire. Et Ton drais faible et je serais comme un au-
appela ce lieu Ramath-Léchi". tre homme. *Les princes des Philistins
"^Pressé par la soif, il invoqua TE- apportèrent à Deiila sept cordes fraî-
ternel, et dit : C'est toi qui as permis ches, qui n'étaient pas encore sèches,
parla main de ton serviteur cette gran- Et elle le lia avec ces cordes. ^Or des
de délivrance ; et maintenant mour- gens se tenaient en embuscade chez
rais-jc de soif, et tomberais-je entre elle, dans une chambre. Elle lui dit :
les mains des incirconcis? '"Dieu fen- Les Philistins sont sur toi, Samson!
dit la cavité du rocher c{ui est à Léchi, Et il rompit les cordes, comme se
et il en sortit de l'eau. Samson but, son rompt un cordon d'étoupe quand il
esprit se ranima, et il reprit vie. C'est sent le feu. Et l'on ne connut point
de là qu'on a appelé cette source En- d'où venait sa force.
Hakkoré*; elle existe encore aujour- '"Deiila dit à Samson : Voici, tu t"es
d'hui à Léchi. jo'^é de moi, tu m'as dit des menson-
-"Samson fut juge en Israël, au temps ges. Maintenant, je te prie, indique-
des Philistins, pendant vingt ans. moi avec quoi il faut te lier. "Il lui dit :
Chap. XVI. 'Samson partit pour Si on me liait avec des cordes neuves,
Gaza; il y vit une femme prostituée, et dont on ne se fût jamais servi, je de-
il entra chez elle. -On dit aux gens de viendrais faible et je serais comme un
Gaza : Samson est arrivé ici. Et ils autre homme. '*DeliIa prit des cordes
l'environnèrent, et se tinrent en em- neuves, avec lesquelles elle le lia. Puis
buscade toute la nuit à la porte de la elle lui dit : Les Philistins sont sur toi,
ville. Ils restèrent tranquilles toute la Samson ! Or des gens se tenaient en
nuit, disant : Au point du jour, nous embuscade dans une chambre. Et il
le tuerons. ^Samson demeura couché ronq)it comme un fil les cordes qu'il
jusqu'à minuit. Vers minuit, il se leva; avait aux bras.
et il saisit les battants de la porte de
la ville et les deux poteaux, les arracha
avec la barre, les mit sur ses épaules,
et les porta sur le sommet de la mon-
tagne qui est en face d'IIébron.
^Après cela, il aima une femme dans
la vallée de Sorek. Elle se nommait
Deiila. ^ Les princes des Philistins mon-
'■' Deiila dit à Samson : Jusqu'à pré-
sent tu t'es joué de moi, tu m'as dit
des mensonges. Déclare-moi avec quoi
il faut te lier. 11 lui dit ; Tu n'as qu'à
tisser les sept tresses de ma tète avec
la chaîne du tissu. '*Etelle les fixa par
la cheville. Puis elle lui dit : Les Phi-
listins sont sur toi, Samson! Et il se
réveilla de son sommeil, et il arracha
tèrent vers elle, et lui dirent : Flatte
le, pour savoir d'où lui vient sa grande la cheville du tissu et le tissu
force et comment nous pourrions nous
rendre maîtres de lui; nous le lierons
pour le dompter, et nous te donnerons
chacun mille et cent sicles d'argent.
"^Deiila dit à Samson : Dis-moi, je te
prie, d'où vient ta grande force, et
'MîUe lui dit : Comment peux-tu
dire : Je t'aime! puisque ton cœur
n'est pas avec moi ? Voilà trois fois que
tu t'es joué de moi, et tu ne m'as pas
déclaré d'où vient ta grande force.
Comme elle était chaque jour à le
avec ([udî il faudrait te lier pour te tourmenter et à l'importuner par ses
dompter. 'Samson lui dit : Si on me instances, son àiue s'impatienta à la
liait avec sept cordes fraîches, qui ne mort, "il lui ouvrit tout son cœur, et
a- [iaimtlli-l.i ili! .■iij^iiifie yVi de ta mâchoire ou colline de la mâchoire. b. En-llakkore si^^iiifie la source de
celui qui iitfufjue.
295
Chnp. 16, m- 17,:
JUGES.
lui dit : Le rasoir n'a point passé sur
ma tête, parce que je suis consacré à
Dieu dès le ventre de ma mère. Si j'é-
tais rasé, ma force m'abandonnerait,
je deviendrais faible, et je serais com-
me tout autre homme. '^Delila, voyant
qu'il lui avait ouvert tout son cœur,
envoya appeler les princes des Philis-
tins, et leur fit dire : Montez cette fois,
car il m'a ouvert tout son cœur. Et les
princes des Philistins montèrent vers
elle, et apportèrent l'argent dans leurs
mains. "Elle l'endormit sur ses ge-
noux. Et ayant appelé un homme, elle
rasa les sept tresses de la tête de Sam-
son, et commença ainsi à le dompter.
Il perdit sa force. ^"Elle dit alors : Les
Philistins sont sur toi, Samson! Et il
se réveilla de son sommeil, et dit : Je
m'en tirerai comme les autres fois, et
je me dégagerai. Il ne savait pas que
l'Eternel s'était retiré de lui. ^' Les Phi-
listins le saisirent, et lui crevèrent les
yeux ; ils le firent descendre à Gaza, et
le lièrent avec des chaînes d'airain. Il
tournait la meule dans la prison.
d'hommes et de femmes ; tous les prin-
ces des Philistins étaient là, et il y
avait sur le toit environ trois mille per-
sonnes, hommes et femmes, qui regar-
daient Samson jouer. ^'Alors Samson
invoqua rÉternel, et dit : Seigneur
Eternel ! souviens-toi de moi, je te
prie; ô Dieu! donne-moi de la force
seulement cette fois, et que d'un seul
coup je tire vengeance des Philistins
pour mes deux yeux ! ^^ Et Samson em-
brassa les deux colonnes du milieu sur
lesquelles reposait la maison, et il
s'appuya contre elles ; l'une était à sa
droite, et l'autre à sa gauche. ^"Sam-
son dit : Que je meure avec les Philis-
tins! Il se pencha fortement, et la
maison tomba sur les princes et sur
tout le peuple qui y était. Ceux qu'il
fit périr à sa mort furent plus nom-
breux que ceux qu'il avait tués pen-
dant sa vie. ^'Ses frères et toute la
maison de son père descendirent, et
l'emportèrent. Lorsqu'ils furent re-
montés, ils l'enterrèrent entre Tsorea
et Eschthaol dans le sépulcre de Ma-
noach, son père. Il avait été juge en
Cependant les cheveux de sa tête
recommençaient à croître, depuis qu'il Israël pendant vingt ans.
avait été rasé. *"0r les princes des Phi-
listins s'assemblèrent pour offrir un
grand sacrifice à Dagon, leur dieu, et
pour se réjouir. Ils disaient : Notre
dieu a livré entre nos mains Samson,
notre ennemi. ^*Et quand le peuple le
vit, ils célébrèrent leur dieu, en di-
sant : Notre dieu a livré entre nos
mains notre ennemi, celui qui rava-
geait notre pays, et qui multipliait nos
morts. ^^Dans la joie de leur cœur, ils
Culte dans la maison de Mica en Ephraïm; le
jeune Lévite au service de Mica. — Les ob-
jets de culte et le Lévite enlevés par les Da-
nites. — Conquête de Laïs, et établissement
dans cette ville d'un culte et d'un sacerdoce
pour la tribu de Dan.
Chap. XVII. ' Il y avait un homme
de la montagne d'Ephraïm, nommé
Mica. ^11 dit à sa mère : Les mille et
cent sicles d'argent qu'on t'a pris, et
dirent: Qu'on appelle Samson, et qu'il pour lesquels tu as fait des impréca-
nous divertisse ! Ils firent sortir Sam-
son de la prison, et il joua devant eux.
Ils le placèrent entre les colonnes. -"Et
Samson dit au jeune homme qui le te-
nait par la main : Laisse-moi, afin que
je puisse toucher les colonnes sur les-
quelles repose la maison et m'appuyer
contre elles. ^' La maison était remplie
tions même à mes oreilles, voici, cet
argent est entre mes mains, c'est moi
qui l'avais pris. Et sa mère dit : Béni
soit mon fils par l'Eternel! 'Il rendit
à sa mère les mille et cent sicles d'ar-
srent; et sa mère dit : Je consacre de
ma main cet argent à l'Eternel, afin
d'en faire pour mon fils une image
296
JUGES.
Chap. 17 ,k-lS, 12.
taillée et une image en fonte ; et c'est vaillants qu'ils envoyèrent de Tsorea
ainsi que je te le rendrai. ''Il rendit et d'Eschthaol, pour explorer le pays
à sa mère l'argent. Sa mère prit deux et pour l'examiner. Ils leur dirent :
centssiclesd'argent. Etelledonnal'ar- Allez, examinez le pays. Ils arrivèrent
gent au fondeur, qui en fit une image dans la montagne d'Ephraïm jusqu'à
taillée et une image en fonte. On les la maison de Mica, et ils y passèrent la
plaça dans la maison de Mica. ''Ce nuit. ^Comme ils étaient vers la mai-
Mica avait une maison de Dieu ; il fit son de Mica, ils reconnurent la voix
un éphod et des théraphim, et il con- du jeune Lévite, s'approchèrent et lui
sacra l'un de ses fils, qui lui servit de dirent : Qui t'a amené ici ? que fais-tu
prêtre. dans ce lieu? et qu'as-tu ici? 'Il leur
*En ce temps-là, il n'y avait point répondit : Mica fait pour moi telle et
de roi en Israël. Chacun faisait ce qui telle chose, il me donne un salaire, et
lui semblait bon. je lui sers de prêtre. ^Ils lui dirent :
'II y avait un jeune homme de Beth- Consulte Dieu, afin que nous sachions
léhem de Juda, de la famille de Juda; si notre voyage aura du succès. "Et le
il était Lévite, et il séjournait là. *Cet prêtre leur répondit : Allez en paix;
homme partit de la ville de Bcthléhem le voyage que vous faites est sous le
de Juda, pour chercher une demeure regard de l'Eternel,
qui lui convînt. En poursuivant son 'Les cinq hommes partirent, et ils
arrivèrent à Laïs. Ils virent le peuple
qui y était vivant en sécurité à la ma-
nière des Sidoniens, tranquille et sans
inquiétude; il n'y avait dans le pays
personne qui leur fît le moindre ou-
trage en dominant sur eux; ils étaient
a montagne
chemin, il arriva dans
d'Ephraïm jusqu'à la maison de Mica.
^Mica lui dit : D'où viens-tu ? Il lui ré-
pondit : Je suis Lévite, de Bethléhem
de Juda, et je voyage pour chercher
une demeure qui me convienne. '"Mica
lui dit : Reste avec moi; tu me servi- éloignés des Sidoniens, et ils n'avaient
ras de père et de prêtre, et je te don- pas de liaison avec d'autres hommes,
nerai dix sicles d'argent par année, les *Ils revinrent auprès de leurs frères
vêtements dont tu auras besoin, et ton à Tsorea et Eschthaol, et leurs frères
entretien. Et le Lévite entra. "Il se leur dirent : Quelle nouvelle apportez-
décida ainsi à rester avec cet homme, vous? ^Allons ! répondirent-ils, mon-
qui regarda le jeune homme comme tons contre eux; car nous avons vu le
l'un de ses fils. '-Mica consacra le Lé- pays, et voici, il est très bon. Quoi !
vite, et ce jeune homme lui servit de vous restez sans rien dire ! Ne soyez
prêtre et demeura dans sa maison. "Et point paresseux à vous mettre en mar-
Mica dit : Maintenant, je sais que l'É- che pour aller prendre possession de
ternel me fera du bien, puisque j'ai ce ce pays. "Quand vous y entrerez, vous
Lévite pour prêtre. arriverez vers un peuple en sécurité.
Chap. XVIII. 'En ce temps-là, il Le pays est vaste, et Dieu l'a livré cn-
n'y avait point de roi en Israël ; et la tre vos mains ; c'est un lieu où rien ne
tribu des Danites se cherchait une pos- manque de tout ce qui est sur la terre,
session pour s'établir, car jusqu'à ce "Six cents hommes de la famille de
jour il ne lui était point échu d'héri- Dan partirent deTsoreaetd'Eschthaol,
tage au milieu des tribus d'Israël", munis de leurs armes de guerre. '-Ils
*Les fils de Dan prirent sur eux tous, montèrent, et campèrent à Kirjath-
parmi leurs familles, cinq hommes Jearim en Juda ; c'est pourquoi ce lieu,
a. Purce qu'ils n'avaient pu conquérir 1« territoire qui leur avait été assigné, Josué li), io et suiv.
297
Chap. 18, VA- 19,1.
JUGES.
qui est derrière Kirjath-Jearim, a été
appelé jusqu'à ce jour Machané-Dan".
'^Ils passèrent de là dans la montagne
d'Ephraïm, et ils arrivèrent jusqu'à la
maison de Mica.
'■'Alors les cinq hommes qui étaient
allés pour explorer le pays de Laïs pri-
rent la parole et dirent à leurs frères :
Savez-vous qu'il y a dans ces maisons-
là un éphod, des théraphim, une image
taillée et une image en fonte ? Voyez
maintenant ce que vous avez à faire.
'^Ils s'approchèrent de là, entrèrent
dans la maison du jeune Lévite, dans
la maison de Mica, et lui demandèrent
comment il se portait. '•'Les six cents
hommes d'entre les fds de Dan, munis
de leurs armes de guerre, se tenaient
à l'entrée de la porte. "Et les cinq
hommes qui étaient allés pour explo-
rer le pays montèrent et entrèrent dans
la maison; ils prirent l'image taillée,
l'éphod, les théraphim, et l'image en
fonte, pendant que le prêtre était à
l'entrée de la porte avec les six cents
hommes munis de leurs armes de
guerre. "^Lorsqu'ils furent entrés dans
la maison de Mica, et cju'ils eurent pris
l'image taillée, l'éphod, les théraphim,
et l'image en fonte, le prêtre leur dit :
Que faites-vous ? '^ Ils lui répondirent :
Tais-toi, mets ta main sur ta bouche,
et viens avec nous ; tu nous serviras
de père et de prêtre. Vaut-il mieux que
tu serves de prêtre à la maison d'un
seul homme, ou que tu serves de prê-
tre à une tribu et à une famille en
Israël? ^"Le prêtre éprouva de la joie
dans son cœur ; il prit l'éphod, les thé-
raphim, et l'image taillée, et se joignit
à la troupe.
*' Ils se remirent en route et parti-
rent, en plaçant devant eux les en-
fants, le bétail et les bagages. ^^Comme
ils étaient déjà loin de la maison de
Mica, les gens qui habitaient les mai-
sons voisines de celle de Mica se ras-
semblèrent et poursuivirent les fds de
Dan. *'Ils appelèrent les fds de Dan,
f[ui se retournèrent et dirent à Mica :
Qu'as-tu, et que signifie ce rassem-
blement ? -■*I1 répondit: Mes dieux que
j'avais faits, vous les avez enlevés avec
le prêtre, et vous êtes partis : que me
reste-t-il ? Comment donc pouvez-vous
me dire : Qu'as-tu ?-^Les fils de Dan lui
dirent : Ne fais pas entendre ta voix
près de nous ; sinon des hommes irri-
tés se jetteront sur vous, et tu causeras
ta perte et celle de ta maison. -^Et les
fds de Dan continuèrent leur route.
Mica, voyant qu'ils étaient plus forts
que lui, s'en retourna et revint dans sa
maison.
-'Ils enlevèrent ainsi ce qu'avait fait
Mica et emmenèrent le prêtre qui était
à son service, et ils tombèrent sur Laïs,
sur un peuple tranquille et en sécurité ;
ils le passèrent au fil de l'épée, et ils
brûlèrent la ville. -* Personne ne la dé-
livra, car elle était éloignée de Sidon,
et ses habitants n'avaient pas de liai-
son avec d'autres hommes; elle était
dans la vallée qui s'étend vers Beth-
Rehob. Les fils de Dan rebâtirent la
ville, et y habitèrent ; -"ils l'appelèrent
Dan, d'après le nom de Dan, leur père,
cjui était né à Israël; mais la ville s'ap-
pelait auparavant Laïs. ^"Ils dressèrent
pour eux l'image taillée; et Jonathan,
fils de Guerschom, fils de Manassé, lui
et ses fils, furent prêtres pour la tribu
des Danites, jusqu'à l'époque de la
captivité du pays. ^'Ils établirent pour
eux l'image taillée qu'avait faite Mica,
pendant tout le temps que la maison
de Dieu fut à Silo.
Outrage fait à la femme d'un Léi'ite dans Gui-
bea, ville de Benjamin. — La tribu de Ben-
jamin presque détruite par une guerre civile.
— Rétablissement de la tribu de Benjamin.
Chap. XIX. 'Dans ce temps où il
n'y avait point de roi en Israël, un Lé-
a. Machané-Dan signifie camp de Dan.
298
JUGES.
Chap. 19,i-7i.
vite, qui séjournait à l'extrémité de la
montagne d'E])hraïni, prit ])our sa con-
cubine une femme de Bethléhem de
Juda. -Sa concubine lui fit infidélité,
et elle le quitta pour aller dans la mai-
son de son père à Bethléhem de Juda,
où elle resta l'espace de quatre mois.
tés et avec sa concubine. "Lorsqu'ils
lurent près de Jebus, le jour avait
beaucoup baissé. Le serviteur dit alors
à son maître : Allons, dirigeons-nous
vers cette ville des Jébusiens, et nous
y passerons la nuit. '-Son maître lui
répondit : Nous n'entrerons pas dans
■''Son mari se leva et alla vers elle, pour une ville d'étrangers, où il n'y a point
d'enfants d'Israël, nous irons jusqu'à
Guibea. ''Il dit encore à son serviteur :
Allons, approchons -nous de l'un de
ces lieux, Guibea ou Rama, et nous y
passerons la nuit. '''Ils continuèrent à
marcher, et le soleil se coucha quand
ils furent près de Guibea, qui appar-
tient à Benjamin. '=Ils se dirigèrent
de ce côté pour aller passer la nuit à
Guibea.
Le Lévite entra, et il s'arrêta sur la
place de la ville. Il n'y eut personne
qui les reçût dans sa maison pour qu'ils
y passassent la nuit. '^Et voici, un
vieillard revenait le soir de travailler
aux champs , cet homme était de la
montagne d'Ephraîm, il séjournait à
Guibea , et les gens du lieu étaient
Benjamites. ''II leva les yeux, et vit le
voyageur sur la place de la ville. Et le
vieillard lui dit : Où vas-tu, et d'où
viens-tu ? '*I1 lui répondit : Nous allons
de Bethléhem de Juda jvisqu'à l'extré-
mité de la montagne d'Ejihraïm, d'où
jesuis. J'étais allé cà Bethléhem de Juda,
et je me rends à la maison de l'Éternel.
Mais il n'y a personne qui me reçoive
parler à son cœur et la ramener. Il
avait avec lui son serviteur et deux
ânes. Elle le fit entrer dans la maison
de son père; et quand le père de la
jeune femme le vit, il le reçut avec
joie. ■'Son beau-père, le jière de la
jeune femme, le retint trois jours chez
lui. Ils mangèrent et burent, et ils y
passèrent la nuit.
^Le quatrième jour, ils se levèrent
de bon matin, et le Lévite se disposait
à partir. Mais le père de la jeune femme
dit à son gendre : Prends un morceau
de pain pour fortifier ton cœur ; vous
jKU'tirez ensuite. ^Et ils s'assirent, et
ils mangèrent et burent eux deux en-
semble. Puis le père de la jeune femme
»lit au mari : Décide-toi donc à passer
la nuit, et que ton cœur se réjouisse.
'Le mari se levait pour s'en aller; mais,
sur les instances de son beau-père, il
passa encore la nuit.
*Le cinquième jour, il se leva de bon
matin pour partir. Alors le père de la
jeune femme dit : Fortifie ton cœur, je
te prie; et restez jusqu'au déclin du
jour. Et ils mangèrent eux deux. "Le
mari se levait pour s'en aller, avec sa
concubine et son serviteur; mais son
beau-père, le père de la jeune femme,
lui dit : Voici, le jour baisse, il se fait
tard, passez donc la nuit ; voici, le jour
est sur son déclin, passe ici la nuit, et
que ton cœur se réjouisse ; demain vous
vous lèverez de bon matin pour vous
mettre en route, et tu t'en iras à ta
dans sa demeure. ''Nous avons cepen-
dant de la paille et du fourrage pour
nos ânes ; nous avons aussi du pain et
du vin pour moi, pour ta servante, et
pour le garçon qui est avec tes servi-
teurs. Il ne nous manque rien. -"Le
vieillard dit : Que la paix soit avec toi !
Je me charge de tous tes besoins, tu
ne passeras pas la nuit sur la place. "' Il
tente. '"Le mari ne voulut point passer les fit entrer dans sa maison, et il
donna du fourrage aux ânes. Les voya-
geurs se lavèrent les pieds ; puis ils
la nuit, il se leva et partit.
Il arriva jusque devant Jebus, qui
est Jérusalem, avec les deux ânes bà-
mangèrent et burent.
299
Chap. l9,n-20,i-2.
JUGES.
^-Pendant qu'ils étaient à se réjouir, raël sortirent, depuis Dan jusqu'à Beer-
voici, les hommes de la ville, gens per-
vers, entourèrent la maison, frappè-
rent à la porte, et dirent au vieillard,
maître de la maison : Fais sortir l'hom-
me qui est enti'é chez toi, pour que
nous le connaissions. -^Le maître de
la maison, se présentant à eux, leur
dit : Non, mes frères, ne faites pas le
mal, je vous prie ; puisque cet homme
est entré dans ma maison, xto, commet-
tez pas cette infamie. -■'Voici, j'ai une
fdle vierge, et cet homme a une concu-
bine ; je vous les amènerai dehors;
vous les déshonorerez, et vous leur
ferez ce qu'il vous plaira. Mais ne com-
mettez pas sur cet homme une action
aussi infâme. -''Ces gens ne voulurent
point l'écouter. Alors l'homme prit sa
concubine, et la leur amena dehors.
Ils la connurent, et ils abusèrent d'elle
toute la nuit jusqu'au matin ; puis ils
la renvoyèrent au lever de l'aurore.
-'Vers le matin, cette femme alla
tomber à l'entrée de la maison de
l'homme chez qui était son mari, et
elle resta là jusqu'au jour. -'Et le ma-
tin, son mari se leva, ouvrit la porte
de la maison, et sortit pour continuer
son chemin. Mais voici, la femme, sa
concubine, était étendue à l'entrée de
la
a maison, les mains sur le seuil
qi
lui dit : Lève-toi, et allons-nous-en.
Schéba et au pays de Galaad, et
l'assemblée se réunit comme un seul
hom me devant l'Éternel, à Mitspa.^Les
chefs de tout le peuple, toutes les tri-
bus d'Israël, se présentèrent dans l'as-
semblée du peuple de Dieu : quatre
cent mille hommes de pied, tirant
l'épée. ^Et les fils de Benjamin appri-
rent que les enfants d'Israël étaient
montés à Mitspa.
Les enfants d'Israël dirent : Parlez,
comment ce crime a-t-il été commis ?
*Alors le Lévite, le mari de la femme
qui avait été tuée, prit la parole, et dit :
J'étais arrivé, avec ma concubine, à
Guibea de Benjamin, pour y passer la
nuit. ^Les habitants de Guibea se sont
soulevés contre moi, et ont entouré
pendant la nuit la maison où j'étais.
Ils avaient l'intention de me tuer, et
ils ont fait violence à ma concubine,
et elle est morte. 'J'ai saisi ma concu-
bine, et je l'ai coupée en morceaux,
que j'ai envoyés dans tout le territoire
de l'héritage d'Israël ; car ils ont com-
mis un crime et une infamie en Israël.
"Vous voici tous, enfants d'Israël ; con-
sultez-vous, et prenez ici une décision !
*Tout le peuple se leva comme un
seul homme, en disant : Nul de nous
n'ira dans sa tente, et personne ne re-
tournera dans sa maison. ^ Voici main-
EUe ne répondit pas. Alors le mari la tenant ce que nous ferons à Guibea :
mit sur un àne, et partit pour aller dans Nous marcherons contre elle d'après le
sa demeure.
-'Arrivé chez lui, il prit un couteau,
saisit sa concubine, et la coupa mem-
bre par membre en douze morceaux,
qu'il envoya dans tout le ten'itoire
d'Israël. ^"Tous ceux qui virent cela
dirent : Jamais rien de pareil n'est ar-
rivé et ne s'est vu depuis que les en-
fants d'Israël sont montés du pays
d'Egypte jusqu'à ce jour; prenez la
chose à cœur, consultez-vous, et par-
lez !
Chap. XX. 'Tous les enfants d'Is-
sort. '"Nous prendrons dans toutes les
tribus d'Israël dix hommes sur cent,
cent sur mille, et mille sur dix mille ;
ils iront chercher des vivres pour le
peuple, afin qu'à leur retour on traite
Guibea de Benjamin selon toute l'infa-
mie qu'elle a commise en Israël. "Ainsi
tous les hommes d'Israël s'assemblè-
rent contre la ville, unis comme un
seul homme.
'-Les tribus d'Israël envoyèrent des
hommes dans toutes les familles de
Benjamin , pour dire : Qu'est-ce que
300
JUGES.
Chap. 20, 13-33.
ce crime qui s'est commis parmi vous ?
"Livrez maintenant les gens pervers
qui sont à Guibea, afin que nous les
fassions mourir et que nous étions le
mal du milieu d'Israël. Mais les Benja-
mites ne voulurent point écouter la
voix de leurs frères, les enfants d'Is-
raël.
'■•Les Benjaniites sortirent de leurs
villes, et s'assemblèrent à Guibea, pour
combattre les enfants d'Israël. '^Le
dénombrement que l'on fit en ce jour
des Benjaniites sortis des villes fut de
vingt-six mille hommes, tirant l'épée,
sans compter les habitants de Guibea
formant sept cents hommes d'élite.
'^ Parmi tout ce peuple, il y avait sept
cents hommes d'élite qui ne se ser-
vaient pas de la main droite ; tous
ceux-là pouvaient lancer avec la fronde
une ])ierre à un cheveu, et ne le man-
quaient pas.
"On fit aussi le dénombrement des
hommes d'Israël , non compris ceux
de Benjamin, et l'on en trouva quatre
cent mille tirant l'épée, tous gens de
guerre. '"Et les enfants d'Israël se le-
vèrent, montèrent à Béthel, et consul-
tèrent Dieu, en disant : Qui de nous
montera le premier pour combattre
les fils de Benjamin ? L'Eternel répon-
dit : Juda montera le premier.
''Dès le matin, les enfants d'Israël
se mirent en marche, et ils campèrent
près de Guibea. -"Et les hommes d'Is-
raël s'avancèrent pour combattre ceux
de Benjamin, et ils se rangèrent en
bataille contre eux devant Guibea.
soir; ils consultèrent rÉternel, en di-
sant : Dois-je m'avancer encore pour
combattre les fils de Benjamin, mon
frère ? L'Éternel répondit : Montez
contre lui. -■'Les enfants d'Israël s'avan-
cèrent contre les fils de Benjamin, le
second jour. -^Et ce même jour, les
Benjaniites sortirent de Guibea à leur
rencontre, et ils étendirent encore sur
le sol dix-huit mille hommes des en-
fants d'Israël, tous tirant l'épée.
-^Tous les enfants d'Israël et tout le
peuple montèrent et vinrent à Béthel ;
ils pleurèrent et restèrent là devant
l'Eternel, ils jeûnèrent en ce jour jus-
qu'au soir, et ils offrirent des holo-
caustes et des sacrifices d'actions de
grâces devant l'Eternel. -'Et les en-
fants d'Israël consultèrent l'Eternel,
— c'était là que se trouvait alors l'ar-
che de l'alliance de Dieu, -*et c'était
Phinées, fils d'Eléazar, fils d'Aaron,
qui se tenait à cette époque en pré-
sence de Dieu, — et ils dirent : Dois-
je marcher encore pour combattre les
fils de Benjamin, mon frère, ou dois-je
m'en abstenir ? L'Eternel répondit :
Montez, car demain je les livrerai en-
tre vos mains.
^' Alors Israël plaça une embuscade
autour de Guibea. '"Les enfants d'Is-
raël montèrent contre les fils de Ben-
jamin, le troisième jour, et ils se
rangèrent en bataille devant Guibea,
comme les autres fois. ''Et les fils de
Benjamin sortirent à la rencontre du
peuple, et ils se laissèrent attirer loin
de la ville. Ils commencèrent à frap-
-'Les fils de Benjamin sortirent de Gui- per à mort parmi le peuple comme les
autres fois, sur les routes dont l'une
monte à Béthel et l'autre à Guibea par
la campagne, et ils tuèrent environ
trente hommes d'Israël. '-Les fils de
Benjamin disaient : Les voilà battus
devant nous comme auparavant ! !\Iais
les enfants d'Israël disaient : Fuyons,
et attirons-les loin de la ville dans les
bea, et ils étendirent sur le sol ce
jour-là vingt-deux mille hommes d'Is-
raël.
**Le peuple, les hommes d'Israël
reprirent courage, et ils se rangèrent
de nouveau en bataille dans le lieu où
ils s'étaient placés le premier jour.
-'Et les enfants d'Israël montèrent, et
ils pleurèrentdevant l'Eternel jusqu'au
chemins. "Tous les hommes d'Israël
301
Chap. 20, 3^-21. ■
JUGES.
quittèrent leur position, et se rangè-
rent à Baal-Thamar ; et l'embuscade
d'Israël s'élança du lieu où elle était,
de Maaré-Guibea. '^Dix mille hommes
choisis sur tout Israël arrivèrent de-
vant Guibea. Le combat fut rude, et les
Benjamites ne se doutaient pas du dé-
sastre qu'ils allaient éprouver. ^^L'E-
ternel battit Benjamin devant Israël,
et les enfants d'Israël tuèrent ce jour-
là vingt-cinq mille et cent hommes de
Benjamin, tous tirant l'épée.
"'^Les fds de Benjamin regardaient
comme battus les hommes d'Israël,
qui cédaient du terrain à Benjamin et
se reposaient sur l'embuscade qu'ils
avaient placée contre Guibea. ^'Les
gens en embuscade se jetèrent promp-
tement sur Guibea, ils se portèrent en
avant et frappèrent toute la ville du
tranchant de l'épée. ^^ Suivant un si-
gnal convenu avec les hommes d'Is-
raël, ceux de l'embuscade devaient
faire monter de la ville une épaisse fu-
mée. ^'^Les hommes d'Israël firent alors
volte-face dans la bataille. Les Benja-
mites leur avaient tué déjà environ
trente hommes, et ils disaient : Cer-
tainement les voilà battus devant nous
comme dans le premier combat ! *" Ce-
pendant une épaisse colonne de fumée
commençait à s'élever de la ville. Les
Benjamites regardèrent derrière eux ;
et voici, de la ville entière les flammes
montaient vers le ciel. '"Les hommes
d'Israël avaient fait volte-face ; et ceux
de Benjamin furent épouvantés, en
voyant le désastre qui allait les at-
teindre. *^Ils tournèrent le dos devant
les' hommes d'Israël, et s'enfuirent par
le chemin du désert. Mais les assail-
lants s'attachèrent à leurs pas, et ils
détruisirent pendant le trajet ceux qui
étaient sortis des villes. *^Ils envelop-
pèrent Benjamin, le poursuivirent, l'é-
crasèrent dès qu'il voulait se reposer,
jusqu'en face de Guibea du côté du so-
leil levant. "Il tomba dix-huit mille
hommes de Benjamin, tous vaillants.
^^ Parmi ceux qui tournèrent le dos
pour s'enfuir vers le désert au rocher
de Rimmon, les hommes d'Israël en
firent périr cinq mille sur les routes ;
ils les poursuivirent jusqu'à Guideom,
et ils en tuèrent deux mille. ''^Le nom-
bre total des Benjamites qui périrent
ce jour-là fut de vingt-cinq mille hom-
mes tirant l'épée, tous vaillants.
••^Six cents hommes, qui avaient
tourné le dos et qui s'étaient enfuis
vers le désert au rocher de Rimmon,
demeurèrent là pendant quatre mois.
**Les hommes d'Israël revinrent vers
les fils de Benjamin, et ils les frappè-
rent du tranchant de l'épée, depuis
les hommes des villes jusqu'au bétail,
et tout ce que l'on trouva. Ils mirent
aussi le feu à toutes les villes qui exis-
taient.
Cliap. XXI. 'Les hommes d'Israël
avaient juré à Mitspa, en disant : Au-
cun de nous ne donnera sa fille pour
femme à un Benjamite. -Le peuple vint
à Bélhel, et il y resta devant Dieu jus-
qu'au soir. Ils élevèrent la voix, ils
versèrent d'abondantes larmes, ^et ils
dirent : O Eternel, Dieu d'Israël, pour-
quoi est-il arrivé en Israël qu'il man-
que aujourd'hui une tribu d'Israël ?*Le
lendemain, le peuple se leva de bon
matin; ils bâtirent là un autel, et ils
offrirent des holocaustes et des sacri-
fices d'actions de grâces. ^Les enfants
d'Israël dirent : Quel est celui d'entre
toutes les tribus d'Israël qui n'est pas
monté à l'assemblée devant l'Eternel?
Car on avait fait un serment solennel
contre quiconque ne monterait pas
vers l'Eternel à Mitspa, on avait dit :
Il sera puni de mort. ^Les enfants d'Is-
raël éprouvaient du repentir au sujet
de Benjamin, leur frère, et ils disaient:
Aujourd'hui une tribu a été retranchée
d'Israël! 'Que ferons-nous pour pro-
curer des femmes à ceux qui ont sur-
vécu, puisque nous avons juré par
302
JUGES.
Chap. -2/, 8-25.
l'Éternel de ne pas leur donner de nos
filles pour femmes.^ Mis dirent donc :
Y a-t-il quelqu'un d'entre les tribus
tl'lsraël qui ne soit pas monté vers
l'Eternel à MitspaPEt voici, personne
de Jabès en Galaad n'était venu au
camp, à l'assemblée. 'On fit le dénom-
brement du peuple, et il n'y avait là
aucun des habitants de Jabès en Ga-
laad. "'Alors l'assemblée envoya con-
tre eux douze mille soldats, en leur
donnant cet ordre : Allez, et frappez
du tranchant de l'épée les habitants
de Jabès en Galaad, avec les femmes
et les enfants. "Voici ce que vous fe-
rez : vous dévouerez par interdit tout
mâle et toute femme qui a connu la
couche d'un homme. '*Ils trouvèrent
parmi les habitants de Jabès en Galaad
quatre cents jeunes filles vierges qui
n'avaient point connu d'homme en
couchant avec lui, et ils les amenèrent
dans le camp à Silo, qui est au pays
de Canaan. "Toute l'assemblée envoya
des messagers pour parler aux fils de
Benjamin qui étaient au rocher de
Uimmon, et pour leur annoncer la
paix. '■'En ce temps-là, les Benjamites
revinrent, et on leur donna les fem-
mes à qui l'on avait laissé la vie parmi
les femmes de Jabès en Galaad. Mais
il n'y en avait pas assez pour eux.
'M^e peuple éprouvait du repentir
au sujet de Benjamin, car l'Eternel
avait fait une brèche dans les tribus
d'Israël. '"'Les anciens de l'assemblée
dirent : Que ferons-nous pour procu-
rer des femmes à ceux qui restent,
puisque les femmes de Benjamin ont
été détruites? "Et ils dirent : Que les
réchappes de Benjamin conservent
leur héritage, afin qu'une tribu ne soit
pas effacée d'Israël. '^Mais nous ne
pouvons pas leur donner de nos filles
pour femmes, car les enfants d'Israël
ont juré, en disant : Maudit soit celui
qui donnera une femme à un Benja-
mite ! "Et ils dirent : Voici, il y a cha-
que année une fête de l'Eternel à Silo,
qui est au nord de Béthel, à l'orient
de la route qui monte de Béthel à Si-
chem, et au midi de Lcbona. -"Puis ils
donnèrent cet ordre aux fils de Benja-
min : Allez, et placez-vous en embus-
cade dans les vignes. -'Vous regarde-
rez, et voici, lorsque les filles de Silo
sortiront pour danser, vous sortirez
des vignes, vous enlèverez chacun une
des filles de Silo pour en faire votre
femme, et vous vous en irez dans le
pays de Benjamin. --Si leurs pères ou
leurs frères viennent se plaindre au-
près de nous, nous leur dirons : Ac-
cordez-nous-les, car nous n'avons pas
pris une femme pour chacun dans la
guerre. Ce n'est pas vous qui les leur
avez données; en ce cas, vous seriez
coupables. -^Ainsi firent les fils de Ben-
jamin : ils prirent des femmes selon
leur nombre parmi les danseuses qu'ils
enlevèrent, puis ils partirent et re-
tournèrent dans leur héritage ; ils re-
bâtirent les villes, et y habitèrent.
^*Et dans le même temps les enfants
d'Israël s'en allèrent de là chacun dans
sa tribu et dans sa famille, ils retour-
nèrent chacun dans son héritage.
"En ce temps-là, il n'y avait point
de roi en Israël. Chacun faisait ce qui
lui semblait bon.
20
RUTH
Attachement de Riith pour Naomi, sa belle-mère. — Elle va f^lauer dans le cliamps de Boaz.
Son mariage avee Boaz. — Généalogie de David.
Chap. I. 'Du temps des juges, il y Retournez, mes filles ! Pourquoi vien-
eut une famine dans le pays. Un hom- driez-vous avec moi? Ai-je encore dans
me de Bethléhem de Juda partit, avec mon sein des fils qui puissent devenir
sa femme et ses deux fils, pour faire vos maris ? '-Retournez, mes filles, al-
un séjour dans le pays de Moab. -Le lez! Je suis trop vieille pour me rema-
nom de cet homme était Elimélec, ce- rier. Et quand je dirais : J'ai de Tespé-
lui de sa femme Naomi, et ses deux rance; quand cette nuit même je serais
fils s'appelaient Machlon et Kiljon ; ils avec un mari, et que j'enfanterais des
étaient Ephratiens, de Bethléhem de fils, "attendriez-vous pour cela qu'ils
Juda. Arrivés au ])ays de Moab, ils y eussent grandi, refuseriez-vous pour
fixèrent leur demeure. cela de vous marier? Non, mes filles!
^Elimélec, mari de Naomi, mourut, car à cause de vous je suis dans une
et elle resta avec ses deux fils. ■'Ils pri- grande affliction de ce que la main de
rent des femmes Moabites, dont l'une l'Eternel s'est étendue contre moi. '"'Et
se nommait Orpa, et l'autre Ruth, et ils elles élevèrent la voix, et pleurèrent
habitèrent là environ dix ans. ^.Mach- encore. Orpa baisa sa belle-mère, mais
Ion et Kiljon moururent aussi tous les Ruth s'attacha à elle,
deux, et Naomi resta privée de ses '^Naomi dit à Ruth : Voici, ta belle-
deux fils et de son mari. sœur est retournée vers son peuple
^Puis elle se leva, elle et ses belles- et vers ses dieux; retourne, comme ta
filles, afin de quitter le pays de Moab, belle-sœur. '"Ruth répondit : Ne me
car elle apprit au pays de Moab que presse pas de te laisser, de retourner
l'Eternel avait visité son peuple et lui loin de toi ! Où tu iras j'irai, où tu de-
avaitdonnédu pain. 'Elle sortit du lieu meureras je demeurerai; ton peuple
qu'elle habitait, accompagnée de ses sera mon peuple, et ton Dieu sera mon
deuxbelles-filles,etellesemiten route Dieu; '"où tu mourras je mourrai, et
pour retourner dans le pays de Juda. j'y serai enterrée. Que l'Eternel me
* Naomi dit alors à ses deux belles- traite dans toute sa rigueur, si autre
filles : Allez, retournez chacune à la chose que la mort vient à me séparer
maison de sa mère! Que l'Eternel use de toi! '^Naomi, la voyant décidée à
de bonté envers vous, comme vous aller avec elle, cessa ses instances,
l'avez fait envers ceux qui sont morts '^Elles firentensemble le voyage jus-
et envers moi! "Que l'Eternel vous qu'à leur arrivée à Bethléhem. Et lors-
fasse trouver à chacune du repos dans qu'elles entrèrent dans Bethléhem,
la maison d'un mari ! Et elle les baisa, toute la ville fut émue à cause d'elles.
Elles élevèrent la voix, et pleurèrent; et les femmes disaient : Est-ce là Nao-
'"et elles lui dirent : Non, nous irons mi? -"Elle leur dit : Ne m'appelez pas
avec toi vers ton peuple. "Naomi dit : Naomi"; appelez-moi Mara*, car le
a. Aaomi dérive d'un mot qui signifie beauté, douceur,
tristesse.
304
h. Mara dérive d'un mot qui signifie amertume.
RUTH.
Chop. l, 21-2, 19.
Tout-Puissant m'a remplie d'amertu-
me. '-'J'étais dans l'abondance à mon
départ, et l'Eternel me ramène les
mains vides. Pourquoi m'appelleriez-
vous Naomi, après que l'Eternel s'est
prononcé contre moi, et que le Tout-
Puissant m'a affligée?
"Ainsi revinrent du pays de Moab
Naomi et sa belle-fille, Ruth la Moa-
bite. Elles arrivèrent à Bethléhem au
commencement de la moisson des
orges.
Cliap. H. 'Naomi avait un parent
de son mari. C'était un homme puis-
sant et riche, de la famille d'Elimclec.
et qui se nommait Boaz.
-Ruth la Moabite dit à Naomi : Lais-
se-moi, je te ])rie, aller glaner des éjiis
dans le champ de celui aux yeux du-
quel je trouverai grâce. Elle lui répon-
dit : ^'a, ma fille.
^Elle alla glaner dans un champ,
derrière les moissonneurs. Et il se
trouva par hasard que la pièce de terre
appartenait à Boaz, qui était de la fa-
mille d'Elimélec. ^Et voici, Boaz vint
de Bethléhem, et il dit aux moisson-
neurs : Que l'Eternel soit avec vous !
Ils lui répondirent : Que l'Eternel te
bénisse! ^Et Boaz dit à son serviteur
chargé de surveiller les moissonneurs :
A qui est cette jeune femme ? *Le ser-
viteur chargé de surveiller les mois-
sonneurs répondit : C'est une jeune
femme Moabite, qui est revenue avec
Naomi du pays de Moab. "Elle a dit :
Permettez-moi de glaner et de ramas-
ser des épis entre les gerbes, derrière
les moissonneurs. Et depuis ce matin
qu'elle est venue, elle a été debout
jusqu'à présent, et ne s'est rejiosée
<[u'un moment dans la maison.
*Boaz dit ù Ruth : Ecoute, ma fille.
cher. Et quand tu auras soif, tu iras
aux vases, et tu boiras de ce que les
serviteurs auront puisé. '"Alors elle
tomba sur sa face et se prosterna con-
tre terre, et elle lui dit : Comment ai-
je trouvé grâce à tes yeux, pour que
tu t'intéresses à moi, à moi qui suis
une étrangère? "Boaz lui répondit :
On m'a raj)porté tout ce que tu as fait
j)Our ta belle-mère depuis la mort de
ton mari, et comment tu as quitté ton
père et ta mère et le pays de ta nais-
sance, pour aller vers un peuple que
tu ne connaissais point auparavant.
'-Que l'Eternel te rende ce que tu as
fait, et que ta récompense soit entière
de la part de l'Eternel, le Dieu d'Is-
raël, sous les ailes duquel tu es venue
te réfugier! '^Et elle dit : Oh! que je
trouve grâce à tes yeux, mon seigneur !
Car tu m'as consolée, et tu as parlé au
cœur de ta servante. Et pourtant je ne
suis pas, moi, comme l'une de tes ser-
vantes.
'*Au moment du repas, Boaz dit à
Ruth : Approche, mange du pain, et
trempe ton morceau dans le vinaigre.
Elle s'assit à côté des moissonneurs.
On lui donna du grain rôti ; elle man-
gea et se rassasia, et elle garda le
reste. '^Puis elle se leva pour glaner.
Boaz donna cet ordre à ses serviteurs :
Ou'elle "lane aussi entre les g'erbes,
et ne l'inquiétez jias; "'et même vous
ôtercz pour elle des gerbes quelques
épis, que vous la laisserez glaner, sans .
lui faire de reproches.
'"Elle glana dans le champ jusqu'au
soir, et elle battit ce qu'elle avait gla-
né. 11 y eut environ un épha d'orge.
'*Elle l'emporta et rentra dans la ville,
et sa belle-mère vit ce qu'elle avait
']lle sortit aussi les restes de
glané.
ne va pas glaner dans un autre champ ; son repas, et les lui donna. '"Sa hellè-
ne t'éloignepas d'ici, et reste avec mes mère lui dit : Où as-tu glané aujour-
servantes. ^Regardeoù l'on moissonne d'hui, et où as-tu travaillé? Béni soit
dans le champ, et va après elles. J'ai celui qui s'est intéressé à toi! Et Ruth
défendu à mes serviteurs de te ton- fit connaître à sa belle-mère chez qui
305
Cliap. 2,20-4,1.
RUTH.
elle avait travaillé : L'homme chez qui
j'ai travaillé aujourd'hui, dit-elle, s'ap-
pelle Boaz. -"Naomi dit à sa belle-
fille : Qu'il soit béni de l'Eternel, qui
se montre miséricordieux pour les vi-
vants comme il le fut pour ceux qui
sont morts ! Cet homme est notre pa-
rent, lui dit encore Naomi, il est de
ceux qui ont sur nous droit de rachat.
^'Ruth la Moabite ajouta : Il m'a dit
aussi : Reste avec mes serviteurs, jus-
qu'à ce qu'ils aient achevé toute ma
moisson. "Et Naomi dit à Ruth, sa
belle-fille : 11 est bon, ma fille, que tu
sortes avec ses servantes, et qu'on ne
te rencontre pas dans un autre champ.
^•^EUe resta donc avec les servantes
de Boaz, pour glaner, jusqu'à la fin de
la moisson des orges et de la moisson
du froment. Et elle demeurait avec sa
belle-mère.
Chap. III. 'Naomi, sa belle-mère,
lui dit : Ma fille, je voudrais assurer
ton repos, afin que tu fusses heureuse.
^Et maintenant Boaz, avec les servan-
tes duquel tu as été, n'est-il pas notre
parent? Voici, il doit vanner cette nuit
les orges qui sont dans l'aire. 'Lave-
toi et oins-toi, puis remets tes habits,
et descends à l'aire. Tu ne te feras pas
connaître à lui, jusqu'à ce qu'il ait
achevé de manger et de boire. ''Et
quand il ira se coucher, observe le lieu
où il se couche. Ensuite va, découvre
ses pieds, et couche-toi. Il te dira lui-
même ce que tu as à faire. ^Elle lui
répondit : Je ferai tout ce que tu as
dit.
*Elle descendit à l'aire, et fit tout ce
qu'avait ordonné sa belle-mère. 'Boaz
mangea et but, et son cœur était
joyeux. Il alla se coucher à l'extrémité
d'un tas de gerbes. Ruth vint alors
tout doucement, découvrit ses pieds,
et se coucha. ^\u milieu de la nuit,
■ cet homme eut une frayeur; il se pen-
n. La porte de mon peuple, les habitants de la ville.
f. A la porte de la ville, où se rendait la justice.
clia, et voici, une femme était couchée
à ses pieds. 'Il dit : Qui es-tu? Elle
répondit : Je suis Ruth, ta servante;
étends ton aile sur ta servante, car tu
as droit de rachat. '"Et il dit : Sois bé-
nie de l'Eternel, ma fille! Ce dernier
trait témoigne encore plus en ta fa-
veur que le premier, car tu n'as pas
recherché des jeunes gens, pauvres
ou riches. "Maintenant, ma fille, ne
crains point; je ferai pour toi tout ce
que tu diras, car toute la porte de mon
peuple" sait que tu es une femme ver-
tueuse. '-Il est bien vrai que j'ai droit
de rachat, mais il en existe un autre
])lus proche que moi. '^Passe ici la
nuit. Et demain, s'il veut user envers
toi du droit de rachat, à la bonne
heure, qu'il le fasse ; mais s'il ne lui
plaît pas d'en user envers toi, j'en use-
rai, moi, l'Eternel est vivant*! Reste
couchée jusqu'au matin.
'■'Elle resta couchée à ses pieds jus-
cju'au matin, et elle se leva avant qu'on
pût se reconnaître l'un l'autre. Boaz
dit : Qu'on ne sache pas qu'une femme
est entrée dans l'aire. '^Et il ajouta :
Donne le manteau qui est sur toi, et
tiens-le. Elle le tint, et il mesura six
mesures d'orge, qu'il chargea sur elle.
Puis il rentra dans la ville.
'^Ruth revint auprès de sa belle-
mère, et Naomi dit : Est-ce toi, ma
fille ? Ruth lui raconta tout ce que cet
homme avait fait pour elle. "Elle dit:
Il m'a donné ces six mesures d'orge,
en disant : Tu ne retourneras pas à
vide vers ta belle-mère. '*Et Naomi
dit : Sois tranquille, ma fille, jusqu'à
ce que tu saches comment finira la
chose, car cet homme ne se donnera
point de repos qu'il n'ait terminé cette
affaire aujourd'hui.
Chap. IV. ' Boaz monta à la porte",
et s'y arrêta. Or voici, celui qui avait
droit de rachat, et dont Boaz avait
b. C'est-à-dire, aussi vrai que l'Éternel est vivant.
306
RUTIl.
Ch
np.
l.
parlé, vint à passer. Boaz lui dit : Ap-
proche, reste ici, toi un tel. Et il s'ap-
procha, et s'arrêta. -Boaz prit alors
dix hommes parmi les anciens de la
ville, et il dit : Asseyez-vous ici. Et
ils s'assirent. 'Puis il dit à celui qui
avait le droit de rachat : Naomi, reve-
nue du pays de Moab, a vendu la pièce
de terre qui appartenait à notre frère
Elimélec. ■'J'ai cru devoir t'en infor-
mer, et te dire : Acquiers-la, en pré-
sence des habitants et en présence des
anciens de mon peuple. Si tu veux ra-
cheter, rachète; mais si tu ne veux
pas, déclare-le-moi, afin que je le sa-
che. Car il n'j' a personne avant toi
qui ait le droit de rachat, et je l'ai
après toi. Et il répondit : Je rachèterai.
^Boaz dit : Le jour où tu acquerras le
champ de la main de Naomi, tu l'ac-
querras en même temps de Ruth la
Moabite, femme du défunt, pour rele-
ver le nom du défunt dans son héri-
tage. *Et celui qui avait le droit de
rachat répondit : Je ne puis pas rache-
ter pour mon compte, crainte de dé-
truire mon héritage ; prends pour toi
mon droit de rachat, car je ne puis pas
racheter.
'Autrefois en Israël, pour valider
une affaire quelconque relative à un
rachat ou à un échange, l'un ôtait son
soulier et le donnait à l'autre : cela
servait de témoignage en Israël. * Ce-
lui qui avait le droit de rachat dit donc
à Boaz : Acquiers pour ton compte !
Et il ôta son soulier.
'Alors Boaz dit aux anciens et à tout
le peuple : Vous êtes témoins aujour-
d'hui que j'ai acquis de la main de
Naomi tout ce qui appartenait à Eli-
mélec , à Kiljon et à Machlon, '"et
<pie je me suis également acquis pour
femme Ruth la Moabite, femme de
a. Pèrets, dont les descendmits jusqu'à lïoaz sont laentiuimùs uux versets 18
Machlon, pour relever le nom du dé-
funt dans son héritage, et afin que le
nom du défunt ne soit point retranché
d'entre ses frères et de la porte de son
lieu. Vous en êtes témoins aujovir-
d'hui ! "Tout le peuple qui était à la
porte et les anciens dirent : Nous en
sommes témoins ! Que l'Éternel rende
la femme qui entre dans ta maison
semblable à Rachel et à Léa, qui tou-
tes les deux ont bâti la maison d'Is-
raël ! Manifeste ta force dans Éphrata,
et fais-toi un nom dans Bethléhem !
'-Puisse la postérité que l'Éternel te
donnera par cette jeune femme rendre
ta maison semblable à la maison de
Pérets", qui fut enfanté à Juda par
Tamar !
'■■'Boaz prit Ruth, qui devint sa fem-
me, et il alla vers elle. L'Éternel per-
mit à Ruth de concevoir, et elle en-
fanta un fils. '*Les femmes dirent à
Naomi : Béni soit l'Eternel, qui ne t'a
point laissée manquer aujourd'hui (.l'un
homme ayant droit de rachat, et dont
le nom sera célébré en Israël! '^Get
enfant restaurera ton âme, et sera le
soutien de ta vieillesse ; car ta belle-
fille, qui t'aime, l'a enfanté, elle qui
vaut mieux pour toi que sept fils.
'"Naomi prit l'enfant et le mit sur son
sein, et elle fut sa garde. "Les voisi-
nes lui donnèrent un nom, en disant :
Un fils est né à Naomi ! Et elles l'ap-
pelèrent Obed. Ce fut le père d'Isaï,
père. de David.
'^Voici la postérité de Pérets.
Pérets engendra Iletsron ; '^Hetsron
engendra Ram ; Ram engendra Ammi-
nadab; -"Amminadab engendra Nach-
schon; Nachschon engendra Salmon ;
-' Salmon engendra Boaz; Boaz engen-
dra Obed; "Obed engendra Isa'i; et
Isa'i engendra David.
!it Suiv.
LE PREMIER LIVRE
DE SAMUEL
ELI ET S-VMUEL, LES DEl'X DERNIERS JUGES EN ISRAËL
(Chap. i-12.)
Eli grand prêtre et juge en Israël. — Naissance de Samuel. — Cantique d'Anne. — Samuel au
seri'ice de l'Eternel. — Conduite coupable des fils d'Eli, et faiblesse de leur père. — Sentence
de l'Eternel contre la maison d'Eli. — Israël battu par les P/iilistins ; prise de l'arche. — Morl
d' Eli et de ses fils.
Chap. I. ' Il y avait un homme de
Ramathaïm-Tsophim, de la montagne
d'Ephraïm, nommé Elkana, fils de Je-
roham, fils d'Elihu, fils de Thohn, fils
de Tsuph, Ephratien. -II avait deux
femmes, dont l'une s'appelait Anne,
et l'autre Peninna; Peninna avait des
enfants, mais Anne n'en avait point.
"Chaque année, cet homme montait
de sa ville à Silo, pour se prosterner
devant l'Eternel des armées cl jiour
lui offrir des sacrifices. Là se trou-
vaient les deux fils d'Eli, Ilophni et
Phinées, prêtres de l'Eternel.
^Le jour où Elkana offrait son sacri-
fice, il donnait des portions" à Penin-
na, sa femme, et à tous les fils et à
toutes les filles qu'il avait d'elle. ^Mais
il donnait à Anne une portion double ;
car il aimait Anne, que l'Eternel avait
rendue stérile. ''Sa rivale lui prodi-
guait les mortifications, pour la por-
ter à s'irriter de ce que l'Eternel l'avait
rendue stérile. 'Et toutes les années
il en était ainsi. Chaque fois qu'Anne
montait à la maison de l'Eternel, Pe-
ninna la mortifiait de la même manière.
Alors elle pleurait et ne mangeait
a. Des portions de la victime offerte en sacrifice.
point. ^P]lkana, son mari, lui disait :
Anne, pourquoi pleures-tu, et ne man-
ges-tu pas ? pourquoi ton cœur est-il
attristé ? Est-ce que je ne vaux pas
])<)iir toi mieux que dix fils ?
'-•Anne se leva, après que l'on eut
mangé et bu à Silo. Le prêtre Eli était
assis sur un siège, près de l'un des
poteaux du temple de l'Eternel. '"Et,
l'amertume dans l'âme, elle pria l'E-
ternel et versa des pleurs. " Elle fit un
vœu, en disant : Eternel des armées !
si tu daignes regarder l'affliction de ta
servante, si tu te souviens de moi et
n'oublies point ta servante, et si tu
donnes à ta servante un enfant mâle,
je le consacrerai â l'Eternel pour tous
les jours de sa vie, et le rasoir ne pas-
sera point sur sa tête. '^ Comme elle
restait longtemps en prière devant
l'Eternel , Eli observa sa bouche.
'■'Anne parlait dans son cœur et ne
faisait que remuer les lèvres, mais on
n'entendait point sa voix". Eli pensa
qu'elle était ivre, '*et il lui dit : Jus-
ques â quand seras-tu dans l'ivresse ?
Fais passer ton vin. '^Anne répondit :
Non, mon seigneur, je suis une femme
308
I SAMUEL.
Chap: 1, 16-2,
qui souffre en son cœur, et je n'ai bu monta point, et elle dit à son mari :
ni vin ni boisson enivrante; mais je Lorsque l'entant sera sevré, je le mè-
répandais mon àme devant l'Eternel, nerai , afin qu'il soit présenté devant
'*Ne prends pas ta servante pour une 1 Eternel et qu'il reste là pour toujours,
femme pervertie, car c'est l'excès de -'Elkana, son mari, lui dit : Fais ce
ma douleur et de mon chagrin qui m'a qui te semblera bon, attends de l'avoir
fait parler jusqu'à présent. "Eli reprit sevré. Veuille seulement l'Eternel ac-
la parole, et dit : Va en paix, et que le complir sa parole ! Et la femme resta
Dieu d'Israël exauce la prière que tu et allaita son lils, jusqu'à ce qu'elle le
lui as adressée ! '*Elle dit : Quêta ser- sevrât.
vante trouve grâce à tes yeux ! Et cette -* Quand elle l'eut sevré, elle le fit
femme s'en alla. Elle mangea, et son monter avec elle, et prit trois tau-
visage ne fut plus le même. '^Ils se reaux, un éjjha de farine, et une outre
levèrent de bon matin, et après s'être de vin. Elle le mena dans la maison
prosternés devant ri<]tcrnel, ils s'en de l'Eternel à Silo : l'enfant était en-
core tout jeune. "Ils égorgèrent
les
taureaux, et ils conduisirent l'enfant
à Eli. ^^Anne dit : Mon seigneur, par-
don ! aussi vrai c{ue ton âme vit, mon
seigneur, je suis cette femme qui me
retournèrent et revinrent dans leur
maison à Rama.
Elkana connut Anne, sa femme, et
l'Eternel se souvint d'elle. -"Dans le
cours de l'année, Anne devint en- tenais ici près de toi pour prier l'Eter-
ceinte, et elle enfanta un fils, cju'clle nel. "C'était pour cet enfant que je
nomma Samuel", car, dit-elle, je lai priais, et l'Eternel a exaucé la prière
demandé à l'Éternel. que je lui adressais. ^'Aussi je veux le
-'Son mari Elkana monta ensuite prêter à l'Eternel : il sera toute sa vie
avec toute sa maison, pour offrir à prêté à l'Eternel. Et ils se proster-
l'Eternel le sacrifice annuel, et pour nèrent là devant l'Eternel,
accomplir son vœu. "Mais Anne ne Chap. II. 'Anne pria, et dit :
Mon cœur se réjouit en l'Eternel,
Ma force a été relevée par l'Eternel ;
Ma bouche s'est ouverte contre mes ennemis.
Car je me réjouis de ton secours.
-Nul n'est saint comme l'Éternel;
Il n'y a point d'autre Dieu que toi;
Il n'y a point de rocher comme notre Dieu.
^Ne parlez plus avec tant de hauteur;
Que l'arrogance ne sorte plus de votre bouche;
Car l'Eternel est un Dieu qui sait tout.
Et par lui sont pesées toutes les actions.
■*L'arc des puissants est brisé,
m Et les faibles ont la force pour ceinture.
^Ceux qui étaient rassasiés se louent pour du pain.
Et ceux qui étaient affamés se reposent ;
Même la stérile enfante sept fois,
Et celle qui avait beaucoup d'enfants est flétrie.
Samuel signifie Dieu a exaucé.
309
Chap. 2, 6-2k. I SAMUEL.
^L'Eternel fait mourir et il fait vivre,
Il fait descendre au séjour des morts et il en fait remonter.
'L'Eternel appauvrit et il enrichit,
Il abaisse et il élève.
*De la poussière il retire le pauvre,
Du fumier il relève l'indigent,
Pour les faire asseoir avec les grands.
Et il leur donne en partage un trône de gloire ;
Car à l'Eternel sont les colonnes de la terre,
Et c'est sur elles qu'il a posé le monde.
'Il gardera les pas de ses bien-aimcs.
Mais les méchants seront anéantis dans les ténèbres;
Car l'homme ne triomphera point par la force.
"Les ennemis de l'Eternel trembleront;
Du haut des cieux il lancera sur eux son tonnerre ;
L'Eternel jugera les extrémités de la terre.
Il donnera la puissance à son roi.
Et il relèvera la force de son oint.
"Elkana s'en alla dans sa maison à prends de force. "Ces jeunes gens se
Rama, et l'enfant fut au service de rendaient coupables devant l'Eternel
l'Eternel devant le prêtre Eli. d'un très grand péché, parce qu'ils
'^Les fds d'Eli étaient des hommes méprisaient les offrandes de l'Eternel,
pervers, ils ne connaissaient point '* Samuel faisait le service devant
l'Éternel. "Et voici quelle était la ma- l'Éternel, et cet enfant était revêtu
nière d'agir de ces prêtres à l'égard d'un éphod de lin. '"Sa mère lui faisait
du peuple. Lorsque quelc{u'un offrait chaque année une petite robe, et la lui
un sacrifice, le serviteur du prêtre ar- apportait en montant avec son mari
rivait au moment où l'on faisait cuire pour offrir le sacrifice annuel. -"Éli
la chair. Tenant à la main une four- bénit Elkana et sa femme, en disant :
chette à trois dents, '''il piquait dans Que l'Éternel te fasse avoir des en-
la chaudière, dans le chaudron, dans fants de cette femme, pour remplacer
la marmite, ou dans le pot ; et tout ce celui qu'elle a prêté à l'Éternel ! Et ils
que la fourchette amenait, le prêtre s'en retournèrent chez eux. ^'Lorsque
le prenait pour lui. C'est ainsi qu'ils l'Éternel eut visité Anne, elle devint
agissaient à l'ésrard de tous ceux d'Is- enceinte, et elle enfanta trois fils et
raël qui venaient là à Silo. '^Même deux filles. Et le jeune Samuel gran-
avant qu'on fît brûler la graisse, le dissait auprès de l'Éternel,
serviteur du prêtre arrivait et disait à '^-Eli était fort âgé, et il apprit com-
celui qui offrait le sacrifice : Donne ment ses fils agissaient à l'égard de
pour le prêtre de la chair à rôtir; il ne tout Israël; il apprit aussi qu'ils cou-
recevra de toi point de chair cuite, chaient avec les femmes qui s'as-
c'est de la chair crue qu'il veut. '^Et semblaient à l'entrée de la tente
si l'homme lui disait : Quand on aura d'assignation. ^^11 leur dit : Pourquoi
brûlé la graisse, tu prendras ce cjui te faites-vous de telles choses ? car j'ap-
plaira, le serviteur répondait : Non ! prends de tout le peuple vos mauvai-
tu donneras maintenant, sinon je ses actions. *''Non, mes enfants, ce
310
I SAMUEL.
Chap. 2,2â-S,'.
crue j'entends dire n'est pas bon ; vous consumer tes yeux et d'attrister ton
laites pécher le ])eu]>le de l'Eternel, âme ; mais tous ceux de ta maison
-^Si un homme pèche contre un autre mourront dans la force de l'âge. ^^Et
homme, Dieu le jugera; mais s'il pèche tu auras pour signe ce qui arriverai
contre l'Eternel, qui intercédera pour tes deux fils, Mophni et Phinées : ils
lui ? Et ils n'écoutèrent point la voix mourront tous les deux le même jour,
de leur père, car l'Eternel voulait les '^Je m'établirai un prêtre fidèle, qui
faire mourir. agira selon mon cœur et selon mon
-* Le jeune Samuel continuait à gran- àme ; je lui bâtirai une maison stable,
dir, et il était agréable à l'Eternel et et il marchera toujours devant mon
aux hommes. oint. ^^Et quiconque restera de ta mai-
-"Un homme de Dieu vint auprès son viendra se prosterner devant lui
d'Eli, et lui dit : Ainsi parle l'Eternel : pour avoir une pièce d'argent et un
Ne me suis-je pas révélé à la maison de morceau de pain, et dira : Attache-moi,
ton père, lorsqu'ils étaient en Egypte je te prie, à l'une des fonctions du sa-
dans la maison de Pharaon? '-'*Je l'ai cerdoce, afin que j'aie un morceau de
choisie parmi toutes les tribus d'Israël pain à manger.
pour être à mon service dans le sacer- Chap. III. 'Le jeune Samuel était
doce, pour monter à mon autel, pour au service de l'Éternel devant Éli. La
brûler le parfum, pour porter l'éphod parole de l'Eternel était rare en ce
devant moi ; et j'ai donné à la maison temps-là, les visions n'étaient pas fré-
de ton père tous les sacrifices consu- quentes. -En ce même temps, Eli, qui
niés par le feu et offerts par les enfants commençait à avoir les yeux troubles
d'Israël. -^Pourquoi foulez-vous aux et ne pouvait plus voir, était couché
pieds mes sacrifices et mes offrandes, à sa place, ^la lampe de Dieu n'était
que j'ai ordonné de faire dans ma de- pas encore éteinte, et Samuel était
meure ? Et d'où vient que tu honores couché dans le temple de l'Eternel, où
tes fils plus que moi, afin de vous en- était l'arche de Dieu. *Alors l'Eternel
graisser des prémices de toutes les appela Samuel. Il répondit : Me voici !
offrandes d'Israël, mon peuple P^'C'est ^Et il courut vers Eli, et dit : Me voici,
pourquoi voici ce que dit l'Eternel, le car tu m'as appelé. Eli répondit : Je
Dieu d'Israël : J'avais déclaré que ta n'ai point appelé ; retourne te coucher.
maison et la maison de ton père mar-
cheraient devant moi'* à perpétuité.
Et maintenant, dit l'Eternel, loin de
moi ! Car j'honorerai celui qui m'ho-
nore, mais ceux qui me méprisent se-
Et il alla se coucher.
^L'Eternel appela de nouveau Sa-
muel. Et Samuel se leva, alla vers Eli,
et dit : Me voici, car tu m'as appelé.
Eli répondit : Je n'ai point appelé,
ront méprisés. ^' Voici, le temps arri\ c mon fils ; retourne tecoucher. "Samuel
où je retrancherai ton bras et le bras
de la maison de ton père, en sorte qu'il
n'y aura plus de vieillard dans ta mai-
son. '*Tu verras un adversaire dans
ma demeure, tandis qu'Israël sera com-
blé de biens par l'Eternel; et il n'y
ne connaissait pas encore l'Iîternel, et
la parole de lEternel ne lui avait pas
encore été révélée.
*L"Eternel appela de nouveau Sa-
muel, pour la troisième fois. Et Samuel
se leva, alla vers Eli, et dit : Me voici.
aura plus jamais de vieillard dans ta car tu m'as appelé. Eli comprit que
maison. '^Je laisserai subsister auprès c'était l'Eternel qui appelait l'enfant,
de mon autel l'un des tiens, afin de 'et il dit à Samuel : Va, couche-toi;
a. C'est-à-dire, seraient à num service dans le sacerdoce.
311
Chap. 3,10-4,11.
I SAMUEL.
et si l'on t'appelle, tu diras : Parle, près d'Ében-Ézer, et les Philistins
Éternel, car ton serviteur écoute. Et étaient campés à Aphek. *Les Philis-
Samuel alla se coucher à sa place. tins se rangèrent en bataille contre
'"L'Eternel vint et se présenta, et il Israël, et le combat s'engagea. Israël
appela comme les autres fois : Samuel, l'ut battu par les Philistins, qui tuèrent
Samuel ! Et Samuel répondit : Parle, sur le champ de bataille environ qua-
car ton serviteur écoute. "Alors l'É- tre mille hommes. ^Le peuple rentra
ternel dit à Samuel : Voici, je vais faire au camp, et les anciens d'Israël dirent :
en Israël une chose qui étourdira les Pourquoi l'Eternel nous a-t-il laissé
oreilles de quiconque l'entendra. '-En battre aujourd'hui par les Philistins?
ce jour j'accomplirai sur Eli tout ce Allons chercher à Silo l'arche de Tal-
que j'ai prononcé contre sa maison ; liance de l'Eternel ; qu'elle vienne au
je commencerai et j'achèverai. '^Je lui milieu de nous, et qu'elle nous délivre
ai déclaré que je veux punir sa maison de la main de nos ennemis. *Le peuple
à perpétuité, à cause du crime dont il envoya à Silo, d'où l'on apporta l'arche
a connaissance, et par lecjuel ses fils de l'alliance de l'Eternel des armées
se sont rendus méprisables, sans qu'il qui siège entre les chérubins. Les deux
les ait réprimés. '''C'est pourquoi je jure filsd'Eli, HophnietPhinées, étaient là,
à la maison d'Eli que jamais le crime avec l'arche de l'alliance de Dieu,
de la maison d'Eli ne sera expié, ni par ^Lorsque l'arche de l'alliance de
l'Eternel entra dans le camp, tout Is-
raël poussa de grands cris de joie, et
la terre en fut ébranlée. ^Le retentis-
sement de ces cris fut entendu des
Philistins, et ils dirent : Que signifient
ces grands cris qui retentissent dans
le camp des Hébreux ? Et ils apprirent
appi
des sacrifices ni par des offrandes.
'^Samuel resta couché jusqu'au ma-
tin, puis il ouvrit les portes de la mai-
son de l'Eternel. Samuel craignait de
raconter la vision à Eli. '"Mais Eli ap-
pela Samuel, et dit : Samuel, mon fils !
Il répondit : Me voici ! "Et Éli dit :
Quelle est la parole que t'a adressée que l'arche de l'Eternel était arrivée
l'Eternel ? Ne me cache rien. Que Dieu au camp. 'Les Philistins eurent peur,
te traite dans toute sa rigueur, si tu parce qu'ils crurent que Dieu était
me caches quelque chose de tout ce venu dans le camp. Malheur à nous !
qu'il t'a dit! '^Samuel lui raconta tout, dirent-ils, car il n'en a pas été ainsi
sans lui rien cacher. Et Eli dit : C'est jusqu'à présent. 'Malheur à nous ! Qui
l'Eternel, qu'il fasse ce qui lui sem- nous délivrera de la main de ces dieux
blera bon ! puissants ? Ce sont ces dieux qui ont
'"Samuelgrandissait. L'Eternel était frappé les Egy])tiens de toutes sortes
avec lui, et il ne laissa tomber à terre de plaies dans le désert. ^Fortiliez-
aucune de ses paroles. -"Tout Israël, vous et soyez des hommes. Philistins,
depuis Dan jusqu'à Beer-Schéba, re- de peur que vous ne soyez asservis
connut que Samuel était établi pro- aux Hébreux comme ils vous ont été
phète de l'Éternel. -'L'Eternel con- asservis; soyez des hommes et com-
tinuait à apparaître dans Silo; car battez! '"Les Philistins livrèrent ba-
l'Éternel se révélait à Samuel, dans taille, et Israël fut battu. Chacun s'en-
Silo, par la parole de l'Éternel. fuit dans sa tente. La défaite fut très
Chap. IV. 'La parole de Samuel grande, et il tomba d'Israël trente
s'adressait à tout Israël. mille hommes de pied. "L'arche de
Israël sortit à la rencontre des Phi- Dieu fut prise, et les deux fils d'Éli,
listins, pour combattre. Ils campèrent llophni et Phinées, moururent.
312
I SAMUEL.
Chap. A, 12-5,9.
'-Un homme de Benjamin accourut I>a gloire est bannie d'Israël, car Tar-
du champ de bataille et vint à Silo le che de Dieu est prise !
même jour, les vêtements déchirés et
la tète couverte de terre. '^Lorsqu'il
arriva, Eli était dans l'attente, assis
sur un siège près du chemin, car son
cœur était inquiet pour l'arche de
Dieu. A son entrée dans la ville, cet
Samuel propliète et jui^e en Israël. — L'arche
chez les Philistins. — • L'arclie renvoyée par
les Philistins. — L arehe à Kirjath-Jearim.
— Israël repentant, et les Philistins vaincus.
Cliap. y. 'Les Philistins prirent
homme donna la nouvelle, et toute la l'arche de Dieu, et ils la transportèrent
ville poussa des cris. '^Eli, entendant d'Eben-Ezer à Asdod. ^Après s'être
ces cris, dit : Que signifie ce tumulte ? emparés de l'arche de Dieu, les Philis-
Et aussitôt l'homme vint apporter la tins la firent entrer dans la maison de
nouvelle à Eli. '^Or Eli était âgé de Dagon et la placèrent à côté de Dagon.
quatre-vingt-dix-huit ans, il avait les
yeux fixes et ne pouvait plus voir.
"^L'homme dit à Eli : J'arrive du champ
de bataille, et c'est du champ de ba-
taille que je me suis enfui aujourd'hui.
Eli dit : Que s'est-il passé, mon fils?
''Celui qui apportait la nouvelle dit en
réponse : Israël a fui devant les Phi-
listins, et le peuple a éprouvé une
grande défaite ; et même tes deux fils,
Ilophni et Phinées, sont morts, et l'ar-
che de Dieu a été prise. '*A peine eut-
•''Le lendemain, les Asdodiens, qui s'é-
taient levés de bon matin, trouvèrent
Dagon étendu la face contre terre, de-
vant l'arche de l'Eternel. Ils prirent
Dagon, et le remirent à sa place. "'Le
lendemain encore, s'étant levés de bon
matin, ils trouvèrent Dagon étendu la
face contre terre, devant l'arche de
l'Eternel ; la tête de Dagon et ses deux
mains étaient abattues sur le seuil, et
il ne lui restait que le tronc. ^G'est
pourquoi, juscju'à ce jour, les prêtres
il fait mention de l'arche de Dieu, de Dagon et tous ceux <pii entrent dans
qu'Eli tomba de son siège à la ren- la maison de Dagon à Asdod ne mar-
verse, à côté de la porte; il se rompit chent point sur le seuil,
la nuque et mourut, car c'était un "La main de l'Eternel s'appesantit
homme vieux et pesant. II avait été sur les Asdodiens, et il mit la désola-
juge en Israël pendant quarante ans. tion parmi eux ; il les frappa d'hémor-
'"Sa belle-fîlle, femme de Phinées, rhoïdes <à Asdod et dans son territoire,
était enceinte et sur le point d'accou- ''Vovant qu'il en était ainsi, les gens
cher. Lorsqu'elle entendit la nouvelle d'Asdod dirent : L'arche du Dieu d'Is-
de la prise de l'arche de Dieu, de la raël ne restera pas chez nous, car il
mort de son beau-père et de celle de appesantit sa main sur nous et surDa-
son mari, elle se courba et accoucha, gon, notre dieu. *Et ils firent chercher
car les douleurs la surprirent. ^"Com- et assemblèrent auprès d'eux tous les
me elle allait mourir, les femmes qui princes des Philistins, et ils dirent :
étaient auprès d'elle lui dirent : Ne Que ferons-nous de l'arche du Dieu
crains point, car tu as enfanté un fils ! d'Israël ? Les princes répondirent :
Mais elle ne répondit ]ias et n'y fit ])as Que l'on transporte à Gath l'arche
attention. -'Elle appela l'enfant I-Ka- du FJieu d'Israël. Et l'on y transporta
bod", en disant : La gloire est bannie l'arche du Dieu d'Israël. *Mais après
d'Israël ! C'était à cause de la prise de qu'elle eut été transportée, la main de
l'arche de Dieu, et à cause de son l'Eternel fut sur la ville, et il y eut une
beau-père et de son mari. ^^Elle dit : très grande consternation ; il frappa
a. Î-Kabod sig"nitle point de gloire.
313
Chap. 5, to-6, 15.
I SAMUEL.
les gens de la ville depuis le petit
jusqu'au grand, et ils eurent une
éruption d'hémorrhoïdes. '"Alors ils
envoyèrent l'arche de Dieu à Ekron.
Lorsque l'arche de Dieu entra dans
Ekron, les Ekroniens poussèrent des
cris, en disant : On a transporté chez
nous l'arche du Dieu d'Israël, pour
nous faire mourir, nous et notre peu-
ple ! " Et ils firent chercher et asseni-
leur cœur ? N'exerça-t-il pas ses châti-
ments sur eux, et ne laissèrent-ils pas
alors partir les enfants d'Israël ? 'Main-
tenant, faites un char tout neuf, et
prenez deux vaches qui allaitent et
qui n'aient point porté le joug ; attelez
les vaches au char, et ramenez à la
maison leurs petits qui sont derrière
elles. '^Vous prendrez l'arche de l'E-
ternel, et vous la mettrez sur le char ;
blèrent tous les princes des Philistins, vous placerez à côté d'elle, dans un
et ils dirent : Renvoyez l'arche du
Dieu d'Israël ; qu'elle retourne en son
lieu, et qu'elle ne nous fasse pas mou-
rir, nous et notre peuple. Car il y avait
dans toute la ville une terreur mor-
telle ; la main de Dieu s'y appesan-
tissait fortement. '-Les gens qui ne
mouraient pas étaient frappés d'hé-
morrhoïdes, et les cris de la ville mon-
taient jusqu'au ciel.
Chap. VI. 'L'arche de l'Éternel
fut sept mois dans le pays des Philis-
tins. -Et les Philistins appelèrent les
prêtres et les devins, et ils dirent :
Que ferons-nous de l'arche de l'Éter-
nel ? Faites-nous connaître de quelle
manière nous devons la renvoyer en
son lieu. 'Ils répondirent : Si vous
renvoyez l'arche du Dieu d'Israël, ne
la renvoyez point à vide, mais faites à
Dieu une offrande pour le péché ; alors
vous guérirez, et vous saurez pour-
quoi sa main ne s'est pas retirée de
dessus vous. *Les Philistins dirent :
Quelle offrande lui ferons-nous ? Ils
répondirent : Cinq tumeurs d'or et
cinq souris d'or, d'après le nombre
des princes des Philistins, car une
même plaie a été sur vous tous e,t sur
vos princes. '^Faites des figures de vos
tumeurs et des figures de vos souris
qui ravagent le pays, et donnez gloire
au Dieu d'Israël : peut-être cessera-t-il
d'appesantir sa main sur vous, sur vos
dieux, et sur votre pays. ^Pourquoi
endurciriez-vous votre cœur, comme
les Égyptiens et Pharaon ont endurci
coffre, les objets d'or que vous don-
nez à l'Eternel en offrande pour le pé-
ché ; puis vous la renverrez , et elle
partira. ^Suivez-la du regard : si elle
monte par le chemin de sa frontière
vers Beth-Schémesch, c'est l'Éternel
qui nous a fait ce grand mal; sinon,
nous saurons que ce n'est pas sa main
qui nous a frappés, mais que cela nous
est arrivé par hasard.
'"Ces gens firent ainsi. Ils prirent
deux vaches qui allaitaient et les atte-
lèrent au char, et ils enfermèrent les
petits dans la maison. "Ils mirent sur
le char l'arche de l'Eternel, et le coffre
avec les souris d'or et les figures de
leurs tumeurs. '-Les vaches prirent
directement le chemin de Beth-Sché-
mesch ; elles suivirent toujours la mê-
me route en mugissant, et elles ne se
détournèrent ni à droite ni à gauche.
Les princes des Philistins allèrent der-
rière elles jusqu'à la frontière de Beth-
Schémesch.
'^Les habitants de Beth-Schémesch
moissonnaient les blés dans la vallée;
ils levèrent les yeux, aperçurent l'ar-
che, et se réjouirent en la voyant. '*Le
char arriva dans le champ de Josué de
Beth-Schémesch, et s'y arrêta. Il y
avait là une grande pierre. On fendit
le bois du char, et l'on offrit les vaches
en holocauste à l'Eternel. "'Les Lé-
vites descendirent l'arche de l'Eter-
nel, et le coffre qui était à côté d'elle
et qui contenait les objets d'or; et ils
posèrent le tout sur la grande pierre.
314
I SAMUEL.
Cliap. G, ta-7.
13.
Les gens do Beth-Schémesch offrirent maison d'Israël : Si c'est de tout votre
en ce jour des holocaustes et des sa- cœur que vous revenez à l'Eternel,
orifices à l'Eternel. '^Les cinq princes ôtez du milieu de vous les dieux étran-
des Philistins, après avoir vu cela, gers et les Astartés, dirigez votre cœur
retournèrent à Ekron le même jour. vers l'Eternel, et servez-le lui seul ; et
'"Voici les tumeurs d'orque les Phi- il vous délivrera de la main des Phi-
listins donnèrent à l'Eternel en of- listins. *Et les enfants d'Israël ôtèrent
fraude pour le péché : une pour As- du milieu d'eux les Baals et les Astar-
dod, une pour Gaza, une pour Askalon, tés, et ils servirent l'Eternel seul,
une pour Gath, une ])Our Ekron. "*I1 y ^Samuel dit : Assemblez tout Israël
avait aussi des souris d'or selon le
nombre de toutes les villes des Phi-
listins, appartenant aux cinq chefs,
tant des villes fortifiées que des vil-
à Mitspa, et je prierai l'Eternel pour
vous. *Et ils s'assemblèrent à Mitspa.
Ils puisèrent de l'eau et la répandi-
rent devant l'Eternel, et ils jeûnèrent
lages sans murailles. C'est ce qu'at- ce jour-là, en disant : Nous avons pé-
teste la grande pierre sur laquelle on ché contre l'Eternel ! Samuel jugea
déposa l'arche de l'Eternel, et qui est les enfants d'Israël à Mitspa.
encore aujourd'hui dans le champ de
Josué de Beth-Schémesih.
''L'Eternel frappa les gens de Beth-
Schémesch, lorsqu'ils regardèrent l'ar-
che de l'Eternel ; il frappa cinquante
mille soixante-dix hommes parmi le
jjeuple. Et le peuple fut dans la déso-
lation, parce que l'Eternel l'avait frap-
pé d'une grande plaie. '-"Les gens de
Beth-Schémesch dirent : Qui peut sub-
' Les Philistins apprirent que les en-
fants d'Israël s'étaient assemblés à
Mitspa, et les princes des Philistins
montèrent contre Israël. A cette nou-
velle, les enfants d'Israël eurent peur
des Philistins, ^et ils dirent à Samuel :
Ne cesse point de crier pour nous à
l'Eternel, notre Dieu, afin qu'il nous
sauve de la main des Philistins. ''Sa-
muel prit un agneau de lait, et l'offrit
sister en présence de l'Eternel, de ce tout entier en holocauste à l'Eternel.
Dieu saint? Et vers qui l'arche doit- Il cria à l'Eternel pour Israël, et l'E-
elle monter, en s'éloignant de nous? ternel l'exauça. '"Pendant que Samuel
-'Ils envoyèrent des messagers aux offrait l'holocauste, les Philistins s'ap-
habitants de Kirjath-Jearim, pour leur prochèrent pour attaquer Israël. L'E-
dire : Les Philistins ont ramené l'ar- ternel fit retentir en ce jour son tou-
che de l'Eternel ; descendez, et faites- nerre sur les Philistins, et les mit en
la monter vers vous. déroute. Ils furent battus devant Is-
VJiap. VU. 'Les gens de Kirjath- raël. "Les hommes d'Israël sortirent
Jearim vinrent, et firent monter l'arche de Mitspa, poursuivirent les Philis-
de l'Éternel ; ils la conduisirent dans
la maison d'Abinadab, sur la colline,
et ils consacrèrent son fils Eléazar
pour garder l'arche de l'Eternel.
-Il s'était passé bien du temps de-
tins, et les battirent jusqu'au-des-
sous de Beth-Car.
'■-Samuel prit une ]jierre, qu'il plaça
entre Mitspa et Schen, et il l'appela
du nom d'Eben-Ezer", en disant :
puis le jour où l'arche avait été dé- Jusqu'ici l'Eternel nous a secourus,
posée à Kirjath -Jearim. Vingt années '^Ainsi les Philistins furent humiliés,
s'étaient écoulées. Alors toute la mai- et ils ne vinrent j)lus sur le territoire
son d'Israël poussa des gémissements d'Israël. La main de l'Eternel fut con-
vers l'Éternel. 'Samuel dit à toute la tre les Philistins pendant toute la vie
a. l^bt'n-]-^zt'i siy^nili'-' [n
du
Chop. 7, 1.-9,1. I SAMUEL.
de Samuel. '•'Les villes que les Philis- les de l'Eternel au peuple qui lui dé-
tins avaient prises sur Israël retour-
nèrent à Israël, depuis Ekron jusqu'à
Gath, avec leur territoire; Israël les
arracha de la main des Philistins. VA
il y eut paix entre Israël et les Amo-
réens.
'^Samuel fut juge en Israël pendant
toute sa vie. "'Il allait chaque année
faire le tour de Béthel, de Guilgal et
de Mitspa, et il jugeait Israël dans
tous ces lieux. '"Puis il revenait à Ra-
ma, où était sa maison ; et là il jugeait
Israël, et il y bâtit un autel à l'Éternel.
Les Israélites demandant un roi.
Chap. VIII. ' Lorsque Samuel de-
; Voici quel
régnera sur
mandait un roi. "Il dit
sera le droit du roi qui
vous. Il prendra vos fds, et il les met
tra sur ses chars et parmi ses cava-
liers, afin qu'ils courent devant son
char; '-il s'en fera des chefs de mille
et des chefs de cinquante, et il les
emploiera à labourer ses terres, à ré-
colter ses moissons, à fabriquer ses
armes de guerre et l'attirail de ses
chars. '^11 prendra vos filles, pour en
faire des ])arfumeuses, des cuisiniè-
res et des boulangères. '''Il prendra la
meilleure partie de vos champs, de
vos vignes et de vos oliviers, et la
donnera à ses serviteurs. '^11 prendra
vint vieux, il établit ses fils juges sur la dîme du produit de vos semences
Israël. -Son fils premier-né se nommait
Joël, et le second Abija ; ils étaient
juges à Beer-Schéba. ^Les fils de Sa-
muel ne marchèrent point sur ses tra-
ces; ils se livraient à la cupidité, re-
cevaient des présents, et violaient la
justice. -"Tous les anciens d'Israël s'as-
semblèrent, et vinrent auprès de Sa-
muel à Rama. ^Ils lui dirent : Voici,
tu es vieux, et tes fils ne marchent
point sur tes traces; maintenant, éta-
blis sur nous un roi pour nous juger,
comme il y en a chez toutes les na-
tions. '^ Samuel vit avec déplaisir qu'ils
disaient : Donne-nous un roi pour
nous juger. Et Samuel pria l'Éternel.
'L'Eternel dit à Samuel : Écoute la
voix du peu])le dans tout ce qu'il te
dira; car ce n'est pas toi qu'ils rejet-
tent, c'est moi qu'ils rejettent, afin
que je ne règne plus sur eux. ^Ils agis-
sent à ton égard comme ils ont tou-
jours agi depuis que je les ai fait
monter d'Egypte' jusqu'à ce jour; ils
m'ont abandonné, pour servir d'au-
tres dieux. '-"Ecoute donc leur voix;
mais donne-leur des avertissements,
et fais-leur connaître le droit du roi
qui régnera sur eux.
'"Samuel rapporta toutes les paro-
et de vos vignes, et la donnera à ses
serviteurs. '^11 prendra vos serviteurs
et vos servantes, vos meilleurs bœufs
et vos ânes, et s'en servira pour ses
travaux. ''Il prendra la dîme de vos
troupeaux, et vous-mêmes serez ses
esclaves. "*Et alors vous crierez contre
votre roi que vous vous serez choisi,
mais l'Eternel ne vous exaucera point.
'^Le ])euple refusa d'écouter la voix
de Samuel. Non! dirent-ils, mais il y
aura un roi sur nous, -"et nous aussi
nous serons comme toutes les na-
tions; notre roi nous jugera, il mar-
chera à notre tête et conduira nos
guerres. -'Samuel, après avoir enten-
du toutes les paroles du peuple, les
redit aux oreilles de l'Eternel. -^Et
l'Eternel dit à Samuel : Ecoute leur
voix, et établis un roi sur eux. Et Sa-
muel dit aux hommes d'Israël : Allez-
vous-en chacun dans sa ville.
Sai'd auprès de Samuel à Rama. — Saul oint et
proclamé roi. — Sai'tl vainqueur des Ammo-
nites. — Samuel déposant les fonctions de
ju^e en Israël.
Chap. IX. 'Il y avait un homme
de Benjamin, nommé Kis, filsd'Abiel,
lils de Tseror, fils de Becorath, fils
316
I SAMUEL.
Chap. 9,2-n.
(l'Aphiach, fils d'un Bcnjamite. C'était
un homme fort et vaillant. -Il avait un
fils du nom de Saiil, jeune et beau,
])lus beau qu'aucun des enfants d'Is-
raël, et les dépassant tous de la tête.
^Les ânesses de Kis, père de Saiil,
s'égarèrent ; et Ris dit à Saul, son fds :
Prends avec toi l'un des serviteurs,
lève -toi, va, et cherche les ânesses.
*I1 passa par la montagne d'Ephraïm
et traversa le pays de Schalischa, sans
les trouver; ils passèrent par le pays
de Schaalim, et elles n'y étaient pas;
ils parcoururent le pays de Benjamin,
et ils ne les trouvèrent pas. ^Ils étaient
arrivés dans le pays de Tsuph, lors-
(}ue Saiil dit à son serviteur qui l'ac-
compagnait : Viens, retournons, de
peur que mon père, oubliant les ânes-
ses, ne soit en peine de nous. °Le ser-
viteur lui dit : Voici, il y a dans cette
ville un homme de Dieu, et c'est un
homme considéré; tout ce qu'il dit
ne manque pas d'arriver. Allons -y
donc ; peut-être nous fera-t-il connaî-
tre le chemin que nous devons pren-
dre. 'Saiil dit à son serviteur : Mais si
nous y allons, que porterons-nous à
l'homme de Dieu? Car il n'y a plus de
provisions dans nos sacs, et nous n'a-
vons aucun présent à offrir à l'homme
de Dieu. Qu'est-ce que nous avons?
*Le serviteur reprit la parole, et dit à
Saiil : Voici, j'ai sur moi le quart d'un
sicle d'argent; je le donnerai à l'hom-
me de Dieu, et il nous indiquera no-
tre chemin. — ^Autrefois en Israël,
quand on allait consulter Dieu, on di-
sait : Venez, et allons au voyant! Car
celui qu'on appelle aujourd'hui le pro-
phète s'appelait autrefois le voyant.
— '"Saiil dit à son serviteur : Tu as
raison; viens, allons! Et ils se rendi-
rent à la ville où était l'homme de
Dieu.
"Comme ils montaient à la ville, ils
rencontrèrent des jeunes filles sorties
pour puiser de l'eau, et ils leur di-
rent : Le voyant est-il ici? '-Elles leur
répondirent en disant : Oui, il est de-
vant toi; mais va promptement, car
aujourd'hui il est venu à la ville parce
qu'il y a un sacrifice pour le peu])le
sur le haut lieu. "Quand vous serez
entrés dans la ville, voifs le trouverez
avant qu'il monte au haut lieu ]>our
manger; car le peuple ne mangera
])oint qu'il ne soit arrivé, parce qu'il
doit bénir le sacrifice ; après quoi, les
conviés mangeront. Montez donc, car
maintenant vous le trouverez. '•'Et ils
montèrent à la ville. Ils étaient arri-
vés au milieu de la ville, quand ils fu-
rent rencontrés par Samuel qui sor-
tait jiour monter au haut lieu.
'HDr, un jour avant l'arrivée de Saiil,
l'Eternel avait averti Samuel, en di-
sant : '° Demain, à cette heure, je t'en-
verrai un homme du pays de Benja-
min, et tu l'oindras pour chef de mon
peuple d'Israël. Il sauvera mon peu-
ple de la main des Philistins; car j'ai
regardé mon peuple, parce que son
cri est venu jusqu'à moi. '"Lorsque
Samuel eut aperçu Saul, l'Eternel lui
dit : Voici l'homme dont je t'ai parlé ;
c'est lui qui régnera sur mon ])euple.
'^Saul s'approcha de Samuel au mi-
lieu de la porte, et dit : Indique-moi,
je te prie, où est la maison du voyant.
''Samuel répondit â Saiil : C'est moi
qui suis le voyant. Monte devant moi
au haut lieu, et vous mangerez au-
jourd'hui avec moi. Je te laisserai par-
tir demain, et je te dirai tout ce qui se
passe dans ton cœur. -"Ne t'incpiiète
pas des ânesses que tu as perdues il y
a trois jours, car elles sont retrouvées.
Et pour qui est réservé tout ce qu'il y
a de précieux en Israël? N'est-ce pas
pour toi et pour toute la maison de
ton jière? -'Saiil répondit : Ne suis-je
pas Bcnjamite, de l'une des plus pe-
tites tribus d'Israël ? et ma famille
n'est-elle pas la moindre de toutes
les familles de la tribu de Benjamin?
317
Çhap. 9,i2-l0,i5.
I SAMUEL.
Pourquoi donc me parles -tu de la gâteaux de pain, et l'autre une outre
sorte ?
"Samuel prit Saiil et son serviteur,
les fit entrer dans la salle, et leur don-
na une place à la tête des conviés qui
étaient environ trente hommes. -^Sa-
de vin. ^Ils te demanderont comment
tu te portes, et ils te donneront deux
pains, que tu recevras de leur main.
^Après cela, tu arriveras à Guibea-
Elohim, où se trouve une garnison de
muel dit au cuisinier : Sers la portion Philistins. En entrant dans la ville, tu
que je t'ai donnée, en te disant : Mets- rencontreras une troupe de prophè-
la à part. -*Le cuisinier donna l'épaule tes descendant du haut lieu, précédés
et ce qui l'entoure, et il la servit à du luth, du tambourin, de la flûte et
Saul. Et Samuel dit : Voici ce qui a de la harpe, et prophétisant eux-mê-
été réservé; mets-le devant toi, et mes. ^L'esprit de l'Eternel te saisira,
mange, car on l'a gardé pour toi lors- tu prophétiseras avec eux, et tu seras
que j'ai convié le peuple. Ainsi Saiil changé en un autre homme. 'Lorsque
mangea avec Samuel ce jour-là. ces signes auront eu pour toi leur ac-
-^lls descendirent du haut lieu à la complissement, fais ce que tu trouve-
ville, et Samuel s'entretint avec Saiil ras à faire, car Dieu est avec toi. *Puis
sur le toit". -'^Puis ils se levèrent de tu descendras avant moi à Guilgal; et
bon matin ; et, dès l'aurore, Samuel ap- voici, je descendrai vers toi, pour of-
pela Saûl sur le toit, et dit : Viens, et frir des holocaustes et des sacrifices
je te laisserai partir. Saiil se leva, et d'actions de grâces. Tu attendras sept
ils sortirent tous deux, lui et Samuel, jours, jusqu'à ce que j'arrive auprès de
-"Quand ils furent descendus à l'ex- toi et que je te dise ce que tu dois faire,
trémité de la ville, Samuel dit à Saûl : 'Dès que Saûl eut tourné le dos
Dis à ton serviteur de passer devant ])our se séparer de Samuel, Dieu lui
nous. Et le serviteur passa devant, donna un autre cœur, et tous ces si-
Arrète-toi maintenant, re])rit Samuel, gnes s'accomplirent le même jour,
et je te ferai entendre la parole de '"Lorsqu'ils arrivèrent à Guibea, voici.
Dieu. une troupe de prophètes vint à sa ren-
Chap. X. 'Samuel prit une fiole contre. L'esprit de Dieu le saisit, et
d'huile, qu'il répandit sur la tête de il prophétisa au milieu d'eux. "Tous
Saûl. 11 le baisa, et dit : L'Éternel ne ceux qui l'avaient connu auparavant
t'a-t-il pas oint pour que tu sois le virent qu'il prophétisait avec les pro-
chef de son héritage? ^Aujourd'hui, phètes, et l'on se disait l'un à l'autre
après m'avoir quitté, tu trouveras deux dans le peuple : Qu'est-il arrivé au
hommes près du sépulcre de Rachel, fils de Kis ? Saûl est-il aussi parmi les
sur la frontière de Benjamin, à Tsel- prophètes? '-Quelqu'un de Guibea ré-
tsach. Ils te diront : Les ànesses que pondit : Et qui est leur père? — De là
tu es allé chercher sont retrouvées; le proverbe : Saûl est-il aussi parmi
et voici, ton père ne pense plus aux
ânesses, mais il est en peine de vous,
et dit : Que dois-je faire au sujet de
mon fils? ^De là tu iras plus loin, et
tu arriveras au chêne de Thabor, où
les prophètes? — '•''Lorsqu'il eut fini
de prophétiser, il se rendit au haut
lieu.
'"' L'oncle de Saûl dit à Saûl et à son
serviteur : Où êtes-vous allés? Saûl
tu seras rencontré par trois hommes répondit : Chercher les ànesses ; mais
montant vers Dieu à Béthel, et por- nous ne les avons pas aperçues, et nous
tant l'un trois chevreaux, l'autre trois sommes allés vers Samuel. '^L'oncle
a. Sur le toit, en forme de terrasse, où l'on se reiiduit pour causer et prendre le frais; on y couchait aussi.
318
I SAMUEL.
Chap. 10, 16-11,'.
de Saiil reprit : Raconte-moi donc ce
que vous a dit Samuel. "'Et Saul ré-
pondit à son oncle : Il nous a assuré
que les ànesses étaient retrouvées. Et
il ne lui dit rien de la royauté dont
avait parlé Samuel.
'^ Samuel convoqua le peuple de-
vant rÉternel à Mitspa, '^et il dit aux
enfants d'Israël : Ainsi parle l'Eter-
nel, le Dieu d'Israël : J'ai fait mon-
ter d'Egypte Israël, et je vous ai déli-
vrés de la main des Egyptiens et de
la main de tous les royaumes qui vous
opprimaient. ''Et aujourd'hui, vous
rejetez votre Dieu, qui vous a délivrés
de tous A'os maux et de toutes vos
souffrances, et vous lui dites : Etablis
un roi sur nous! Présentez-vous main-
tenant devant l'Eternel, selon vos tri-
bus et selon vos milliers.
-"Samuel fit approcher toutes les tri-
bus d'Israël, et la tribu de Benjamin
fut désignée. -'11 fit approcher la tribu
de Benjamin par familles, et la famille
de Matri fut désignée. Puis Saûl, fils
de Kis, fut désigné. On le chercha,
mais on ne le trouva point. --On con-
sulta de nouveau l'Eternel : Y a-t-il
encore un homme qui soit venu ici ?
Et l'Eternel dit : Voici, il est caché
vers les bagages. -'On courut le tirer
de là, et il se présenta au milieu du prit une paire de bœufs, et les cou|)a
peuple. Il les dépassait tous de la
tête. -* Samuel dit à tout le peuple :
Voyez-vous celui que l'Eternel a choi
des hommes pervers, qui disaient :
Quoi ! c'est celui-ci qui nous sauvera !
Et ils le méprisèrent, et ne lui appor-
tèrent aucun présent. Mais Saûl n'y
prit point garde.
Chap. XI. 'Nachasch, l'Ammo-
nite, vint assiéger Jabès en Galaad.
Tous les habitants de Jabès dirent à
Nachasch : Traite alliance avec nous,
et nous te servirons. "Mais Nachasch,
l'Ammonite, leur répondit : Je traite-
rai avec vous à la condition que je
vous crève à tous l'œil droit, et que
j'imprime ainsi un opprobre sur tout
Israël. ^Les anciens de Jabès lui di-
rent : Accorde-nous une trêve de sept
jours, afin que nous envoyions des
messagers dans tout le territoire d'Is-
raël ; et s'il n'y a personne qui nous
secoure, nous nous rendrons à toi.
^Les messagers arrivèrent à Guibea de
Saûl, et dirent ces choses aux oreilles
du peuple. Et tout le peuple éleva la
voix, et pleura.
^Et voici, Saûl revenait des champs,
derrière ses bœufs, et il dit : Qu'a
donc le peuple pour pleurer? On lui
raconta ce qu'avaient dit ceux de Ja-
bès. ^Dès que Saûl eut entendu ces
choses, il fut saisi par l'esprit de Dieu,
et sa colère s'enflamma fortement. 'Il
si ? Il n'y a personne dans tout le peu-
ple qui soit semblable à lui. Et tout
le peuple poussa les cris de : Vive le
roi !
-^Samuel fit alors connaître au peu-
]>le le droit de la royauté, et il l'écri-
vit dans un livre, qu'il déposa devant
l'Eternel. Puis il renvoya tout le peu-
})Ie, chacun chez soi.
-^Saûl aussi s'en alla dans sa mai-
son à Guibea. Il fut accompagné par
les honnêtes gens, dont Dieu avait
touché le cœur. -'Il y eut toutefois
en morceaux, qu il envoya par les
messagers dans tout le territoire d'Is-
raël, en disant : Quiconque ne mar-
chera pas à la suite de Saûl et de Sa-
muel, aura ses bœufs traités de la
même manière. La terreur de l'Eter-
nel s'empara du peuple, qui se mit en
marche comme un seul homme. ''Saûl
en fit la revue à Bézek ; les enfants
d'Israël étaient trois cent mille, et les
hommes de Juda trente mille. "Ils di-
rent aux messagers qui étaient venus:
Vous parlerez ainsi aux habitants de
Jabès en Galaad : Demain vous aurez
du secours, quand le soleil sera dans
sa chaleur. Les messagers portèrent
319
21
Chnp. 1 1,10-12,15.
I SAMUEL.
cette nouvelle à ceux de Jabès, qui fu- ^11 leur dit encore: L'Éternel est
rent remplis de joie, '°et qui dirent témoin contre vous, et son oint est
aux Ammonites : Demain nous nous témoin, en ce jour, que vous n'avez
rien trouvé dans mes mains. Et ils ré-
rendrons à vous, et vous nous traite-
rez comme bon vous semblera.
"Le lendemain, Saûl divisa le peu-
ple en trois corps. Ils pénétrèrent
dans le camp des Ammonites à la
veille du matin, et ils les battirent
pondirent : Ils en sont témoins.
"Alors Samuel dit au peuple : C'est
l'Eternel qui a établi Moïse et Aaron,
et qui a fait monter vos pères du pays
d'Egypte. 'Maintenant, présentez-
jusqu'à la chaleur du jour. Ceux qui vous, et je vous jugerai devant l'Éter-
échappèrent furent dispersés, et il nel sur tous les bienfaits que l'Eternel
n'en resta pas deux ensemble. vous a accordés, à vous et à vos pères.
'-Le peuple dit à Samuel : Qui est- ^Après que Jacob fut venu en Egypte,
ce qui disait : Saiil régnera-t-il sur vos pères crièrent à l'Eternel, et l'E-
nous ? Livrez ces gens, et nous les ternel envoya Moïse et Aaron, qui
ferons mourir. '''Mais Saiil dit : Per- firent sortir vos pères d'Egypte et les
sonne ne sera mis à mort en ce jour, firent habiter dans ce lieu. ^Mais ils
car aujourd'hui l'Eternel a opéré une oublièrent l'Eternel, leur Dieu; et il
délivrance en Israël. '"'Et Samuel dit les vendit entre les mains de Sisei'a,
au peuple : Venez, étalions à Guilgal, chef de l'armée de Hatsor ,. entre les
pour y confirmer la royauté. '^Tout le mains des Philistins, et entre les mains
peuple se rendit à Guilgal, et ils éta- du roi de Moab, qui leur firent la
blirent Saul pour roi, devant l'Eter-
nel, à Guilgal. Là, ils offrirent des sa-
crifices d'actions de grâces devant
l'Eternel; et là, Saûl et tous les hom-
mes d'Israël se livrèrent à de grandes
réjouissances.
Chap. XII. 'Samuel dit à tout Is-
guerre. '"Ils crièrent encore à l'Eter-
nel, et dirent : Nous avons péché, car
nous avons abandonné l'Eternel, et
nous avons servi les Baais et les As-
tartés; délivre-nous maintenant de la
main de nos ennemis, et nous te ser-
virons. "Et l'Eternel envoya Jerub-
raël : Voici, j'ai écouté votre voix dans baal, et Bedan, et Jephthé, et Samuel,
tout ce que vous m'avez dit, et j'ai et il vous délivra de la main de vos
établi un roi sur vous. *Et maintenant, ennemis qui vous entouraient, et vous
voici le roi qui marchera devant vous, demeurâtes en sécurité. '^Puis, voyant
Pour moi, je suis vieux, j'ai blanchi, que Nachasch, roi des fils d'Ammon,
et mes fils sont avec vous; j'ai mar- marchait contre vous, vous m'avez
ché à votre tête, depuis ma jeunesse dit: Non! mais un roi régnera sur
jusqu'à ce jour. •■'Me voici ! rendez té- nous. Et cependant l'Eternel, votre
moignage contre moi, en présence de Dieu, était votre roi. '''Voici donc le
l'Eternel et en présence de son oint, roi que vous avez choisi, que vous
De qui ai-je pris le bœuf et de qui avez demandé; voici, l'Eternel a mis
ai-je pris l'àne ? Qui ai-je opprimé, et sur vous un roi. '''Si vous craignez
qui ai-je traité durement ? De qui ai-je l'Eternel, si vous le servez, si vous
reçu un présent, pour fermer les yeux obéissez à sa voix, et si vous n'êtes
sur lui ? Je vous le rendrai.
■•Ils répondirent : Tu ne nous as
point opprimés, et tu ne nous as point
traités durement, et tu nJas rien reçu
de la main de personne.
point rebelles à la parole de l'Eter-
nel, vous vous attacherez à l'Eternel,
votre Dieu, vous et le roi qui règne
sur vous. '^Mais si vous n'obéissez pas
à la voix de l'Éternel, et si vous êtes
320
I SAMUEL.
Cita p. l'J,w-18,i.
rebelles à la parole de l'Éternel, la
main de l'Eternel sera contre vous,
comme elle a été contre vos pères.
"Attendez encore ici, et voyez le pro-
dige que l'Eternel va opérer sous vos
veux. ''Ne sommes-nous pas à la
moisson des blés ^ J'invoquerai l'Eter-
nel, et il enverra des tonnerres et de
la pluie. Sachez alors et voyez com-
bien vous avez eu tort aux yeux de
l'Eternel de demander pour vous un
roi.
"^Samuel invoqua l'Eternel, et Vll-
lernel envoya ce même jour des ton-
nerres et de la pluie Tout le peuple
eut une grande ciainte de l'Eternel et
lie Samuel. "'Et tout le peuple dit à
Samuel : Prie l'Eternel, ton Dieu, pour
tes serviteurs, alin que nous ne mou-
lions pas ; car nous avons ajouté à
tous nos péchés le tort de demander
pour nous un roi -"Samuel dit au peu-
ple : N'ayez point de crainte ! Vous
avez fait tout ce mal ; mais ne vous
détournez pas de l'Eternel, et servez
l'Eternel de tout votre cœur. -' Ne vous
en détournez pas; sinon, vous iriez
après des choses de néant, qui n'ap-
portent ni profit ni délivrance, parce
que ce sont des choses de néant
^-L'Éternel n'abandonnera point son
peuple, à cause de son grand nom,
car l'Eternel a résolu de faire de vous
son jieuple. -^Loin de moi aussi de
]>écher contre l'Éternel, de cesser de
prier pour vous ! Je vous enseignerai
le bon et le droit chemin. "Craignez
seulement l'Éternel, et servez-le fidè-
lement de tout votre cœur; car voyez
quelle puissance il déploie parmi vous.
"Mais si vous faites le mal, vous péri-
rez, vous et votre roi.
REGNE DE S A U L
{Cliap. i:!-:ji.)
Guerre avec les Pliilistlns. — Holocauste de Saiil. — Jonathan à l'attaque d'un poste des Philis-
tins. — Les Philistins battus. — La vie de Jonathan en danger par suite d'un serment de Saiil
Chap. XIII. 'Saul était âgé de ....
ans, lorsqu'il devint roi, et il avait
déjà régné deux ans sur Israël.
-Saùl choisit trois mille hommes
d'Israël : deux mille étaient avec lui à
Micmasch et sur la montagne de Bé-
rend odieux aux Philistins. Et le peu-
])le fut convoqué auprès de Saûl à
Guiloal.
^Les Philistins s'assemblèrent pour
combattre Israël. Ils avaient mille
chars et six mille cavaliers, et ce peu-
thel, et mille étaient avec Jonathan à ]ile était innombrable comme le sable
Guibea de Benjamin. Il renvoya le qui est sur le bord de la mer. Ils vin-
reste du peuple, chacun à sa tente. rcnt camper à Micmasch, à l'orient de
'Jonathan battit le poste des Philis- Beth-Aven. *Les hommes d'Israël se
tins qui était à Guéba, et les Philistins virent à l'extrémité, car ils étaient ser-
l'apprirent. Saiil fit sonner de la trom- rés de près, et ils se cachèrent dans
pette dans tout le pays, en disant : Que les cavernes, dans les buissons, dans
les Hébreux écoutent ! ''Tout Israël les rochers, dans les tours et dans les
entendit que l'on disait : Saûl a battu citernes. "Il y eut aussi des Hébreux
le poste des Philistins, et Israël se ([ui passèrent le Jourdain, pour aller
152 1
Chap. 13,8-14,6.
I SAMUEL.
au pays de Gad et de Galaad. Saiil
était encore à Guilgal, et tout le peu-
ple qui se trouvait auprès de lui trem-
blait.
Ml attendit sept jours, selon le ter-
me fixé par Samuel. Mais Samuel
n'an-ÎA^ait pas à Guilgal, et le peuple
se dispersait loin de Saiil. ^Alors Saiil
dit : Amenez-moi l'holocauste et les
sacrifices d'actions de grâces. Et il
offrit l'holocauste. .'"Gomme il ache-
vait d'offrir l'holocauste, voici, Samuel
arriva, et Saiil sortit au-devant de lui
pour le saluer. " Samuel dit : Qu'as-tu
fait? Saiil répondit : Lorsque j'ai vu
que le jjeuple se dispersait loin de
moi, que tu n'arrivais pas au terme
fixé, et que les Philistins étaient as-
semblés à Micmasch, '-je me suis dit:
Les Philistins vont descendre contre
moi à Guilgal, et je n'ai pas imploré
l'Eternel ! C'est alors que je me suis
fait violence et que j'ai offert l'holo-
causte. '^Samuel dit à Saiil : Tu as agi
en insensé, tu n'as pas observé le com-
mandement que l'Eternel, ton Dieu,
t'avait donné. L'Eternel aurait affermi
]50ur toujours ton règne sur Israël ;
'■'et maintenant ton règne ne durera
point. L'Eternel s'est choisi un homme
selon son cœur, et l'Eternel l'a destiné
à être le chef de son peuple, parce
que tu n'as pas observé ce que l'Eter-
nel t'avait commandé.
'^Puis Samuel se leva, et monta de
Guilgal à Guibea de Benjamin. Saiil
lit la revue du peuple qui se trouvait
avec lui : il y avait environ six cents
hommes.
"^Saiil, son fils Jonathan, et le peu-
ple qui se trouvait avec eux, avaient
pris position à Guéba de Benjamin, et
les Philistins campaient à Micmasch.
'"Il sortit du camp des Philistins trois
corps pour ravager : l'un prit le che-
min d'Ophra, vers le pays de Schual ;
'"l'autre prit le chemin de Beth-lloron;
et le troisième prit le chemin de la
frontière qui regarde la vallée de Tse-
boïm, du côté du désert.
'^On ne trouvait point de forgeron
dans tout le pays d'Israël ; car les Phi-
listins avaient dit : Empêchons les
Hébreux de fabricjuer des épées ou des
lances. ^"Et chaque homme en Israël
descendait chez les Philistins pour
aiguiser son soc, son hoyau, sa hache
et sa bêche, "-'quand le tranchant des
bêches, des boyaux, des tridents et
des haches, était émoussé, et pour re-
dresser les aiguillons. '^-11 arriva qu'au
jour du combat il ne se trouvait ni
épée ni lance entre les mains de tout
le peuple qui était avec Saiil et Jona-
than; il ne s'en trouvait c|u'auprès de
Saiil et de Jonathan, son fils.
-•■'Un jioste de Philistins vint s'éta-
blir au passage de Micmasch.
Chap. XIV. 'Un jour, Jonathan,
fils de Saiil, dit au jeune homme qui
portait ses armes : Viens, et poussons
jusqu'au poste des Philistins, qui est
là de l'autre côté. Et il n'en dit rien à
son père.
-Saiil se tenait à l'extrémité de Gui-
bea, sous le grenadier de Migron, et
le peupfe qui était avec lui formait
environ six cents hommes. ^Achija,
fils d'Achithub, frère d'I-Kabod, fils
de Phinées, fils d'Éli, prêtre de l'Éter-
nel à Silo, portait l'éphod. Le peuple
ne savait pas que Jonathan s'en fût
allé. ''Entre les passages par lesquels
Jonathan cherchait à arriver au poste
des Philistins, il y avait une dent de
rocher d'un côté et une dent de rocher
de l'autre côté. Tune portant le nom
de Botsets et l'autre celui de Séné.
^L'une de ces dents est au nord vis-à-
vis de Micmasch, et l'autre au midi
vis-à-vis de Guéba.
^Jonathan dit au jeune homme qui
portait ses armes : Viens, et poussons
jusqu'au poste de ces incirconcis.
Peut-être l'Eternel agira-t-il pour nous,
car rien n'empêche l'Eternel de sauver
322
I SAMUEL.
Cluip. J'i^i-js.
au moyen d'un petit nombre comme
d'un grand nombre. 'Celui qui portait
ses armes lui répondit : Fais tout ce
([ue tu as dans le cœur, n'écoute que
Ion sentiment, me voici avec toi prêt
à te suivre. "Hé bien! dit Jonatban,
allons à ces gens et montrons-nous à
eux. 'S'ils nous disent : Arrêtez, jus-
([u'à ce que nous venions à vous ! nous
resterons en place, et nous ne monte-
rons point vers eux. '"Mais s'ils disent:
Montez A^ers nous ! nous monterons,
car l'Eternel les livre entre nos mains.
C'est là ce qui nous servira de signe.
" Ils se montrèrent tous deux au
poste des Philistins, et les Philistins
dirent : Voici les Hébreux qui sortent
des trous où ils se sont cachés. '-Et
les hommes du poste s'adressèrent
ainsi à Jonathan et à celui qui portait
ses armes : Montez vers nous, et nous
vous ferons savoir quelque chose.
.Jonathan dit à celui qui portait ses
armes : Monte après moi, car l'Eter-
nel les livre entre les mains d'Israël.
'■'Et Jonathan monta en s'aidant des
mains et des pieds, et celui qui portait
ses armes le suivit. Les Philistins tom-
bèrent devant Jonathan, et celui qui
portait ses armes donnait la mort der-
rière lui. '^Dans cette première dé-
faite, Jonathan et celui qui portait ses
armes tuèrent une vingtaine d'hom-
mes, sur l'espace d'environ la moitié
d'un arpent de terre. "*L'effroi se ré-
pandit au camp, dans la contrée et
parmi tout le peuple ; le poste et ceux
cjui ravageaient furent également sai-
sis de peur; le pays fut dans l'épou-
vante. C'était comme une terreur de
Dieu.
'^Les sentinelles de Saul, qui étaient
à Guibea de Benjamin, virent que la
multitude se dispersait et allait de
côté et d'autre. '"Alors Saul dit au peu-
ple qui était avec lui : Comptez, je
vous prie, et voyez qui s'en est allé
du milieu de nous. Ils comptèrent, et
voici, il mancjuait Jonathan et celui
qui portait ses armes. '"Et Saiil dit
à Achija : Fais approcher l'arche de
Dieu ! — Car en ce temps l'arche de
Dieu était avec les enfants d'Israël. — ■
'"Pendant que Saul parlait au prêtre,
le tumulte dans le camp des Philistins
allait toujours croissant; et Said ilit
au prêtre : Retire ta main ! -"Puis Saiil
et tout le peuple qui était avec lui se
rassemblèrent, et ils s'avancèrent jus-
qu'au lieu du combat; et voici, les
Philistins tournèrent l'épée les uns
contre les autres, et la confusion était
extrême. '-'Il y avait parmi les Philis-
tins, comme auparavant, des Hébreux
qui étaient montés avec eux dans le
camp, où ils se trouvaient disséminés,
et ils se joignirent à ceux d'Israël cjui
étaient avec Saul et Jonathan. --Tous
les hommes d'Israël c{ui s'étaient ca-
chés dans la montagne d'Ephraïm,
apprenant que les Philistins fuyaient,
se mirent aussi à les ])oursuivre dans
la bataille. '-^L'Éternel délivra Israël
ce jour-là, et le combat se prolongea
jusc[u'au delà de Beth-Aven.
-*La journée fut fatigante pour les
hommes d'Israël. Saul avait fait jurer
le peuple, en disant : Maudit soit l'hom-
me qui prendra de la nourriture avant
le soir, avant que je me sois vengé de
mes ennemis ! Et personne n'avait pris
de nourriture. -^Tout le peuple était
arrivé dans une forêt, où il y avait du
miel à la surface du sol. -"Lorsque le
peujjle entra dans la forêt, il vit du
miel qui coulait ; mais nul ne porta la
main à la bouche, car le ]ieu|)le res-
pectait le serment. -"Jonathan igno-
rait le serment que son père avait fait
faire au peuple; il avança le bout du
bâton qu'il avait à la main, le plongea
dans un rayon de miel, et ramena la
main à la bouche; et ses yeux furent
éclaircis. -"Alors quelqu'un du peuple,
lui adressant la parole, dit ■ Ton père
a fait jurer le peuple, eu disant : Mau-
323
Chnp. IA,'2<3-:m.
I SAMUEL.
dit soit l'homme qui prendra de la a été commis aujourd'hui". '^Car l'É-
nourriture aujourd'hui! Or le peuple ternel , le libérateur d'Israël, est vi-
était épuisé. -'■'Et Jonathan dit : Mon vaut*! lors même que Jonathan, mon
père trouble le peuple; voyez donc fds, en serait l'auteur, il mourrait. Et
comme mes yeux se sont éclaircis, dans tout le peuple personne ne lui
parce que j'ai goûté un peu de ce miel, répondit. ■'"Il dit à tout Israël : Mettez-
•■'"Certes, si le peuple avait aujourd'hui vous d'un côté; et moi et Jonathan,
mangé du butin qu'il a trouvé chez ses mon fils, nous serons de l'autre. Et le
ennemis, la défaite des Philistins n'au- ])euple dit à Saul : Fais ce qui te sem-
rait-elle pas été plus grande ? Liera bon. *'Saûl dit à l'Eternel : Dieu
"'Ils battirent ce jour-là les Philis- d'Israël! fais connaître la vérité. Jo-
tins depuis Micmasch jusqu'à Ajalon. nathan et Saul furent désignés, et le
Le ])eu])le était très fatigué, -'-et il se peuple fut libéré. ^'Saiil dit : Jetez le
jeta sur le butin. Il prit des brebis, sort entre moi et Jonathan, mon fils,
des bœufs et des veaux, il les égorgea Et Jonathan fut désigné. ''"Saul dit à
sur la terre, et il en mangea avec le Jonathan : Déclare-moi ce que tu as
sang. ""On le rapporta à Saiil, et l'on fait. Jonathan le lui déclara, et dit:
dit: Voici, le peuple pèche contre J'ai goûté un peu de miel, avec le bout
l'Eternel, en mangeant avec le sang, du bâton que j'avais à la main : me
Saul dit : Vous commettez une infidé- voici, je mourrai. '•'Et Saiil dit : Que
lité ; roulez à l'instant vers moi une Dieu me traite dans toute sa rigueur,
grande 2)ierre. "'Puis il ajouta : Répan- si tu ne meurs pas, Jonathan! *^Le
dez-vous parmi le peuple, et dites à peuple dit à Saiil : Quoi ! Jonathan
chacun de m'amener son bœuf ou sa mourrait, lui cjui a opéré cette grande
brebis, et de l'égorger ici. Vous man- délivrance en Israël ! Loin de là ! L'É-
gerez ensuite , et vous ne pécherez ternel est vivant ! il ne tombera pas à
point contre l'Eternel, en mangeant terre un cheveu de sa tète, car c'est
avec le sang. Et pendant la nuit, cha- avec Dieu qu'il a agi dans cette jour-
cun jiarmi le peuple amena son bœuf née. Ainsi le ]jeu]:)le sauva Jonathan,
par la main, afin de l'égorger sur la et il ne mourut point. ^''Saûl cessa de
pierre. "^Saûl bâtit un autel à l'Eter- poursuivre les Philistins, et les Philis-
nel : ce fut le premier autel qu'il bâtit tins s'en allèrent chez eux.
à l'Eternel. ''^ Après que Saul eut pris posses-
^^Saùl dit : Descendons cette nuit sion de la royauté sur Israël, il fit de
après les Philistins, pillons-les jus- tous côtés la guerre à tous ses enne-
qu'à la lumière du matin, et n'en lais- mis, à Moab, aux enfants d'Ammon, à
sons pas un de reste. Ils dirent : Fais Edom, aux rois de Tsoba, et aux Phi-
tout ce qui te semblera bon. Alors le listins; et partout où il se tournait, il
prêtre clit : Approchons-nous ici de était vainqueur. ''* Il manifesta sa force.
Dieu. ""Et Saiil consulta Dieu: Des- battit Amalek, et délivra Israël de la
cendrai-je après les Philistins ? Les
livreras-tu entre les mains d'Israël?
Mais en ce moment il ne lui donna
j)oint de réponse. "*Saûl dit : Appro-
main de ceux qui le pillaient.
*^Les fils de Saiil étaient Jonathan,
Jischvi et Malkischua. Ses deux filles
s'appelaient : l'aînée Mérab, et la plus
chez ici, vous tous chefs du peuple; jeune Mical. ^"Le nom de la femme de
recherchez et voyez comment ce péché Saiil était Achinoam, fille d'Achimaats
a. Le silence de l'Éternel fait comprendre à Saiil qu'un péché a été commis parmi le peuple,
dire, aussi vrai que l'Eternel est vivant.
324
h. G'est-à-
I SAMUEL.
Chap. li, 51-15, w.
Le nom du chef de son armée était de la seconde portée, les agneaux
Abiner", lils de Ner, oncle de Saiil. gras, et tout ce qu'il y avait de bon ;
^' Ris, père de Saiil, et Ner, pèred'Ab- ils ne voulurent pas le dévouer par
ner, étaient fds d'Abiel. interdit, et ils dévouèrent seulement
^* Pendant toute la vie de Saùl, il y tout ce qui était méprisable et chétif.
eut une guerre acharnée contre les '"L'Eternel adressa la parole à Sa-
Philistins; et dès que Saiil apercevait muel, et lui dit : "Je me repens d'a-
quelque homme fort et vaillant, il le voir établi Saiil pour roi, car il se dé-
prenait a son service.
Guerre ai'ec les Amalécites.
de Saiil.
Désobéissance
Chap. XV. 'Samuel dit à Saiil
tourne de moi et il n'observe point
mes paroles. Samuel fut irrité, et il
cria à l'Eternel toute la nuit. '*I1 se
leva de bon matin, pour aller au-de-
vant de Saiil. Et on vint lui dire : Saiil
C'est moi que l'Eternel a envoyé pour est allé à Carmel, et voici, il s'est éri-
t'oindre roi sur son peuple, sur Is- gé un monument; puis il s'en est rc-
raël : écoute donc ce que dit l'Eternel, tourné, et, passant plus loin, il est
-Ainsi parle l'Eternel des armées : Je descendu à Guilgal. '-^Samuel se réu-
nie souviens de ce qu'Amalek fit à dit auprès de Saiil, et Saiil lui dit :
Israël, lorsqu'il lui ferma le chemin Sois béni de l'Eternel! J'ai observé
à sa sortie d'Egypte. ^Va maintenant, la parole de l'Éternel. '''Samuel dit :
frappe Amalek, et dévouez par inter- Qu'est-ce donc que ce bêlement de
dit tout ce qui lui appartient; tu ne brebis qui parvient à mes oreilles, et
l'épargneras point, et tu feras mourir ce mugissement de bœufs que j'en-
hommes et femmes, enfants et nour- tends? '^ Saiil répondit : Ils les ont
rissons, bœufs et brebis, chameaux et amenés de chez les Amalécites, parce
ânes. que le peuple a épargné les meilleu-
••Saul convoqua le peuple, et en fit res brebis et les meilleurs bœufs, afin
la revue à Thelaïm : il y avait deux de les sacrifier à l'Éternel, ton Dieu;
cent mille hommes de pied, et dix et le reste, nous l'avons dévoué par
mille hommes de Juda. interdit. '^Samuel dit à Saiil : Arrête,
^Saul marcha jusqu'à la ville d'A- et Je te déclarerai ce que l'Éternel m'a
malek, et mit une embuscade dans la
vallée. ^11 dit aux Kéniens : Allez, re-
tirez-vous, sortez du milieu d'Amalek,
dit cette nuit. Et Saiil lui dit : Parle !
'"Samuel dit : Lorsque tu étais petit
à tes yeux, n'es-tu pas devenu le chef
afin que je ne vous fasse pas périr avec des tribus d'Israël, et l'Éternel ne t'a
lui; car vous avez eu de la bonté pour t-il pas oint pour que tu sois roi sur
tous les enfants d'Israël, lorsqu'ils Israël? "*L'Eternel t'avait fait partir,
montèrent d'Egypte. Et les Kéniens en disant : Va, et dévoue par interdit
se retirèrent du milieu d'Amalek. ces pécheurs, les Amalécites; tu leur
'Saiil battit Amalek depuis llavila feras la guerre jusqu'à ce que tu les
jusqu'à Schur, qui est en face de l'É- aies exterminés. '^Pourquoi n'as-tu
gypte. *I1 prit vivant Agag, roi d'Ama- pas écouté la voix de l'Éternel? pour-
lek, et il dévoua par interdit tout le quoi t'es-tu jeté sur le butin, et as-tu
])euple en le passant au fil de l'épée. fait ce qui est mal aux yeux de l'Éter-
^Mais Saul et le peuple épargnèrent nel? -"Saiil répondit à Samuel : J'ai
Agag, et les meilleures brebis, les bien écouté la voix de l'Eternel, et
meilleurs bœufs, les meilleures bêtes j'ai suivi le chemin jjar lequel m'en-
a. .ibiiwr. uu Ahi
325
Chap. 15, 21-10,5.
I SAMUEL.
voyait l'Éternel. J'ai amené Agag, roi
d'Amalek, et j'ai dévoué par interdit
les Amalécites ; -' mais le peuple a
pris sur le butin des brebis et des
bœufs, comme prémices de ce qui de-
vait être dévoué, afin de les sacrifier
à l'Eternel, ton Dieu, à Guilgal. -Sa-
muel dit : L'Eternel trouve-t-il du
plaisir dans les holocaustes et les sa-
crifices, comme dans l'obéissance à la
voix de l'Eternel? Voici, l'obéissance
vaut mieux que les sacrifices, et l'ob-
servation de sa parole vaut mieux que
la graisse des béliers. -"'Car la dé-
sobéissance est aussi coupable que la
divination, et la l'ésistance ne l'est
pas moins que l'idolâtrie et les théra-
phim". Puisque tu as rejeté la parole
de l'Eternel, il te rejette aussi comme
roi.
-* Alors Saûl dit à Samuel : J'ai pé-
ché, car j'ai transgressé l'ordre de
l'Eternel, et je n'ai pas obéi à tes pa-
roles; je craignais le peuple, et j'ai
écouté sa voix. '^Maintenant, je te
prie, pardonne mon péché, reviens
avec moi, et je me prosternerai de-
vant l'Eternel. '-'^Samuel dit à Saûl :
Je ne retournerai point avec toi ; car
tu as rejeté la parole de l'Eternel, et
l'Eternel te rejette, afin que tu ne sois
plus roi sur Israël. -"Et comme Sa-
muel se tournait pour s'en aller, Saûl
le saisit par le pan de son manteau,
c[ui se déchira. ^* Samuel lui dit : L'E-
ternel déchire aujourd'hui de dessus
toi la royauté d'Israël, et il la donne
à un autre cjui est meilleur que toi.
^^Celui qui est la force d'Israël ne
ment point et ne se repent point, car
il n'est pas un homme pour se repen-
tir. ^"Saûl dit encore : J'ai péché!
Maintenant, je te prie, honore-moi en
présence des anciens de mon peuple
et en présence d'Israël; reviens avec
moi, et je me prosternerai devant l'E-
ternel, ton Dieu.
a. Thëraphim, idoles domestiques. Voy. Gen. 31, ifl,
^'Samuel retourna et suivit Saûl, et
Saûl se prosterna devant l'Eternel.
^^Puis Samuel dit : Amenez-moi Agag,
roi d'Amalek. Et Agag s'avança vers
lui d'un air joyeux; il disait : Certai-
nement, l'amertume de la mort est
passée. ^^ Samuel dit : De même que
ton épée a privé des femmes de leurs
enfants, ainsi ta mère entre les fem-
mes sera privée d'un fils. Et Samuel
mit Agag en pièces devant l'Eternel,
à Guilgal.
^■•Samuel partit pour Rama, et Saûl
monta dans sa maison à Guibea de
Saûl. '^Samuel n'alla plus voir Saûl
jusqu'au jour de sa mort; car Samuel
pleurait sur Saûl, parce que l'Eternel
se repentait d'avoir établi Saûl roi
d'Israël.
Saûl rejeté. — David oint par Samuel. — iSaûl
et le mauvais esprit. — David au service de
S a m.
Chap. XVI. 'L'Éternel dit à Sa-
muel : Quand cesseras-tu de pleurer
sur Saûl? Je l'ai rejeté, afin c|u'il ne
règne plus sur Israël. Remplis ta cor-
ne d'huile, et va; je t'enverrai chez
Isaï, Bethléhémite, car j'ai vu parmi
ses fils celui que je désire pour roi.
-Samuel dit : Comment irai-je? Saûl
l'apprendra, et il me tuera. Et l'Eter-
nel dit : Tu emmèneras avec toi une
génisse, et tu diras : Je viens pour
offrir un sacrifice à l'Eternel. 'Tu in-
viteras Isaï au sacrifice ; je te ferai
connaître ce que tu dois faire, et tu
oindras pour moi celui que je te dirai.
'' Samuel fit ce c{ue l'Éternel avait
dit, et il alla à Bethléhem. Les an-
ciens de la ville accoururent effrayés
au-devant de lui et dirent : Ton arrivée
annonce-t-elle quelque chose d'heu-
reux? ^11 répondit : Oui; je viens pour
offrir un sacrifice à l'Éternel. Sancti-
fiez-vous, et venez avec moi au sacri-
34 ; Jug. 17, 5.
326
I SAMUEL.
Chap. 10,6-17,:,
ficc. Il fit aussi sanctifier Isaï et ses
fils, et il les invita au sacrifice.
•^Lorsqu'ils entrèrent, il se dit, en
voyant Eliab : Certainement, l'oint Je
l'Eternel est ici devant lui. "Et l'Eter-
nel dit à Samuel : Ne prends point
garde à son apparence et à la hauteur
de sa taille, car je l'ai rejeté. L'Eter-
role, et dit : Voici, j'ai vu un fils d'I-
saï, Bethléhémite, qui sait jouer ; c'est
aussi un homme fort et vaillant, un
guerrier, parlant bien et d'une belle
figure, et l'Eternel est avec lui. ''•'Saûl
envoya des messagers à Isaï, pour lui
dire : Envoie-moi David, ton fils, qui
est avec les brebis. -"Isaï prit un âne,
nel ne considère pas ce que l'homme qu'il chargea de pain, d'une outre de
considère; l'homme regarde à ce cjui
frappe les yeux, mais l'Eternel regarde
au cœur. ''Isaï appela Abinadab, et le
fit passer devant Samuel; et Samuel
dit : L'Eternel n'a pas non plus choisi
celui-ci. 'Isaï fit passer Schamma; et
Samuel dit : L'Eternel n'a pas non
plus choisi celui-ci. '"Isaï fit passer
ses sept fils devant Samuel ; et Samuel
dit à Isaï : L'Eternel n'a choisi aucun
d'eux. "Puis Samuel dit à Isaï : Sont-
ce là tous tes fils? Et il répondit : Il
reste encore le plus jeune, mais il fait
paître les brebis. Alors Samuel dit à
Isaï : Envoie-le chercher, car nous ne
nous placerons point qu'il ne soit ve-
nu ici. '-Isaï l'envoya chercher. Or il
était blond, avec de beaux yeux et une
belle figure. L'Eternel dit à Samuel :
Lève-toi, oins-le, car c'eU lui! '''Sa-
muel prit la corne d huile, et l'oignit
vin et d'un chevreau, et il envoya ces
choses à Saûl par David, son fils. -'Da-
vid arriva aujjrès de Saûl, et se pré-
senta devant lui ; il plut beaucoup à
Saiil, et il fut désigné pour porter ses
armes. --Saiil fit dire à Isaï : Je te prie
de laisser David à mon service, car il a
trouvé grâce à mes yeux. -^Et lorsc[ue
l'esprit de Dieu était sur Saûl, David
prenait la harpe et jouait de sa main;
Saûl respirait alors plus à l'aise et se
trouvait soulagé, et le mauvais esprit
se retirait de lui.
Guerre avec les P/iilislins. — Le géant Goliath
tué par David. — Amitié de Jonatlian pour
David. — C/iant de triomphe des femmes
d'Israël. — Haine de Saiil eontre David. —
David gendre du roi.
Chap. X] II. 'Les Philistins réu-
nirent leurs armées pour faire la guer-
au milieu de ses frères. L'esprit de re, et ils se rassemblèrent à Soco, qui
l'Eternel saisit David, à partir de ce
jour et dans la suite.
Samuel se leva, et s'en alla à Rama.
'''L'esprit de l'Éternel se retira de
Saûl, qui fut agité par un mauvais es-
prit venant de l'Eternel. '^Les servi-
teurs de Saul lui dirent : Voici, un
mauvais esprit de Dieu t'agite. '^Que
notre seigneur parle ! Tes serviteurs
sont devant toi. Ils chercheront un
homme cjui sache jouer de la harpe ;
et, quand le mauvais esprit de Dieu
sera sur toi, il jouera de sa main, et
tu seras soulagé. ''Saûl répondit à
ses serviteurs : Trouvez-moi donc un
homme qui joue bien, et amenez-le-
moi. '*L'un des serviteurs prit la pa-
appartient à Juda ; ils campèrent en-
tre Soco et Azéka, à Ephès-Dammim.
-Saûl et les hommes d'Israël se ras-
semblèrent aussi; ils campèrent dans
la vallée des térébinthes, et ils se mi-
rent en ordre de bataille contre les
Philistins.
^Les Philistins étaient vers la mon-
tagne d'un côté, et Israël était vers la
montagne de l'autre côté : la vallée les
séparait. ■'L'n homme sortit alors du
camp des Philistins et s'avança entre
les deux armées. Il se nommait Go-
liath, il était de Gath, et il avait une
taille de six coudées et un empan.
^Sur sa tête était un casque d'airain,
et il portait une cuirasse à écailles du
327
CI in p. 17 , 0-28.
I SAMUEL.
poids de cinq mille sicles d'airain. ^11 m'en donneras des nouvelles sûres,
avait aux jambes une armure d'airain, "'Ils sont avec Saûl et tous les hom-
et un javelot d'airain entre les épau- mes d'Israël dans la vallée des téré-
les. 'Le bois de sa lance était comme binthes, faisant la guerre aux Philis-
une ensuble de tisserand, et la lance tins.
pesait six cents sicles de 1er. Celui qui -"David se leva de bon matin. Il
portait son bouclier marchait devant laissa les brebis à un gardien, prit sa
lui. *Le Philistin s'arrêta; et, s'adres- charge, et partit, comme Isaï le lui
sant aux troupes d'Israël rangées en avait ordonné. Lorsqu'il arriva au
bataille, il leur cria : Pourquoi sortez- camp, l'armée était en marche pour
vous pour vous ranger en bataille? Ne se ranger en bataille et poussait des
suis-je pas le Philistin, et n'ètes-vous cris de guerre. -'Israël et les Philistins
pas des esclaves de Saùl? Choisissez se formèrent en bataille, armée contre
un homme qui descende contre moi! armée. ^^David remit les objets qu'il
'S'il peut me battre et qu'il me tue, portait entre les mains du gardien des-
nous vous serons assujettis; mais si je bagages, et courut vers les rangs de
l'emporte sur lui et que je le tue, vous l'armée. Aussitôt arrivé, il demanda à
nous serez assujettis et vous nous ser- ses frères comment ils se portaient,
virez. '"Le Philistin dit encore : Je jette ^^Tandis qu'il parlait avec eux, voici,
en ce jour un défi à l'armée d'Israël ! le Philistin de Gath, nommé Goliath,
Donnez-moi un homme, et nous nous s'avança entre les deux armées, hors
battrons ensemble. "Saûl et tout Israël des rangs des Philistins. Il tint les
entendirent ces paroles du Philistin, mêmes discours que précédemment,
et ils furent effrayés et saisis d'une et David les entendit. -"'A la vue de cet
grande crainte. homme, tous ceux d'Israël s'enfuirent
'^Or David était fds de cet Ephra- devant lui et furent saisis d'une gran-
tien de Bethléhem de Juda, nommé de crainte. "Chacun disait : Avez-vous-
Isaï, qui avait huit fils, et qui, du vu s'avancer cet homme? C'est pour
temps de Saûl, était vieux, avancé en jeter à Israël un défi qu'il s'est avan-
âge. '^Les trois fils aînés d'Isaï avaient ce! Si quelqu'un le tue, le roi le com-
suivi Saûl à la guerre; le premier-né blera de richesses, il lui donnera sa
de ses trois fils qui étaient partis pour fille, et il affranchira la maison de son
la guerre s'appelait Éliab, le second père en Israël. -"David dit aux hom-
Abinadab, et le troisième Schamma. mes qui se trouvaient près de lui :
"David était le plus jeune. Et lorsque Que fera-t-on à celui qui tuera ce Phi-
les trois aînés eurent suivi Saûl, '^Da- listin, et qui ôtera l'opprobre de des-
vid s'en alla de chez Saûl et revint à sus Israël? Qui est donc ce Philistin,
Bethléhem pour faire paître les bre- cet incirconcis, pour insulter l'armée
bis de son père.
"Le Philistin s'avançait matin et
soir, et il se présenta pendant qua-
rante jours.
du Dieu vivant? -"Le peuple, répétant
les mêmes choses, lui dit : C'est ainsi
que l'on fera à celui qui le tuera.
'Eliab, son frère aîné, qui l'avait en-
'"Isaï dit à David, son fils : Prends tendu parler à ces hommes, fut en-
pour tes frères cet épha de grain rôti flammé de colère contre David. Et il
et ces dix pains, et cours au camp vers dit : Pourquoi es-tu descendu, et à qui
tes frères; '^porte aussi ces dix fro- as-tu laissé ce peu de brebis dans le
mages au chef de leur millier. Tu ver- désert ? Je connais ton orgueil et la
ras si tes frères se portent bien, et tu malice de ton cœur. C'est pour voir
328
I SAMUEL.
Chap. 17,19-52.
la bataille que tu es descendu. -^David de David, et l'homme qui portait son
répondit : Qu'ai-je donc fait? ne puis- bouclier marchait devant lui. **Lc Phi-
je })as parler ainsi? ™Et il se détourna listin regarda, et lorsqu'il aperçut Da-
de lui pour s'adresser à un autre, et
fit les mêmes questions. Le peuple lui
répondit comme la première fois.
^'Lorsqu'on eut entendu les paroles
prononcées par David, on les répéta
devant Savil, qui le fit chercher. ^-Da-
vid dit à Saûl : Que personne ne se
décourage à cause de ce Philistin ! Ton
serviteur ira se battre avec lui. '^Saûl
dit à David : Tu ne peux pas aller te
battre avec ce Philistin, car tu es un
enfant, et il est un homme de guerre
dès sa jeunesse. ^^ David dit à Saul :
Ton serviteur faisait paître les brebis
de son père. Et quand un lion ou un
ours venait en enlever une du trou-
peau, ^^je courais après lui, je le frap-
pais, et j'arrachais la brebis de sa
gueule. S'il se dressait contre moi, je
le saisissais par la gorge, je le frap-
pais, et je le tuais. '^C'est ainsi c^ue
ton serviteur a terrassé le lion et l'ours,
et il en sera du Philistin, de cet incir-
concis, comme de l'un d'eux, car il a
insulté l'armée du Dieu vivant. "Da-
vid dit encore : L'Eternel, qui m'a dé-
livré de la griffe du lion et de la patte
de l'ours, me délivrera aussi de la
main de ce Philistin. Et Saiil dit à Da-
vid : Va, et que l'Éternel soit avec toi !
^^Saùl fit mettre ses vêtements à
vid, il le méprisa, ne voyant en lui
qu'un enfant, blond et d'une belle fi-
gure. '^Le Philistin dit à David : Suis-
je un chien, pour que tu viennes à
moi avec des bâtons ? Et, après l'a-
voir maudit par ses dieux, **il ajouta :
Viens vers moi, et je donnerai ta chair
aux oiseaux du ciel et aux bêtes des
champs. ''^ David dit au Philistin : Tu
marches contre moi avec l'épée, la
lance et le javelot ; et moi je marche
contre toi au nom de l'Eternel des ar-
mées, du Dieu de l'armée d'Israël, que
tu as insultée. ■'"Aujourd'hui l'Eternel
te livrera entre mes mains, je t'abat-
trai et je te couperai la tête ; aujour-
d'hui je donnerai les cadavres du camp
des Philistins aux oiseaux du ciel et
aux animaux de la terre. Et toute la
terre saura qu'Israël a un Dieu. "Et
toute cette multitude saura que ce
n'est ni par l'épée ni par la lance que
l'Eternel sauve. Car la victoire appar-
tient à l'Eternel. Et il vous livre entre
nos mains.
^^ Aussitôt que le Philistin se mit en
mouvement pour marcher au-devant
de David, David courut sur le champ
de bataille à la rencontre du Philistin.
*^I1 mit la main dans sa gibecière, y
prit une pierre, et la lança avec sa
David, il plaça sur sa tête un casque fronde; il frappa le Philistin au front,
d'airain, et le revêtit d'une cuirasse, et la pierre s'enfonça dans le front du
^'David ceignit l'épée de Saiil ])ar-des- Philistin, qui tomba le visage contre
sus ses habits, et voulut marcher, car terre. ^"Ainsi avec une fronde et une
il n'avait pas encore essayé. Mais il pierre, David fut plus fort que le Phi-
dit à Saûl : Je ne puis pas marcher listin ; il le terrassa et lui ôta la vie,
avec cette armure, je n'y suis pas ac- sans avoir d'épée à la main. "Il cou-
coutumé. Et il s'en débarrassa. -"'Il rut, s'arrêta près du Philistin, se saisit
prit en main son bâton, choisit dans de son épée qu'il tira du foui'reau, le
le torrent cinq pierres polies, et les tua et lui coupa la tête,
mit dans sa gibecière de berger et Les Philistins voyant que leur héros
dans sa poche. Puis, sa fronde à la était mort, prirent la fuite. ^-Et les
main, il s'avança contre le Philistin. hommes d'Israël et de Juda poussè-
"Le Philistin s'approcha peu à peu rentdes cris, et allèrent à la poursuite
329
Cliap. 17,53-18,
19.
I SAMUEL.
des Philistins jusque dans la vallée et et en poussant des cris de joie. "Les
jusqu'aux portes d'Ekron. Les Philis-
tins blessés à mort tombèrent dans le
chemin de Schaaraïm jusqu'à Gatli et
jusqu'à Ekron. '^^Et les enfants d'Israël
revinrent de la poursuite des Philis-
tins, et pillèrent leur camp. '^^ David
femmes qui chantaient se répondaient
les unes aux autres, et disaient :
Saul a frappé ses mille, —
Et David ses dix mille.
'*Saul fut très irrité, et cela lui dé-
prit la tête du Philistin et la porta à plut. Il dit : On en donne dix mille à
Jérusalem, et il mit dans sa tente les
armes du Philistin.
^^ Lorsque Saiil avait vu David mar-
cher à la rencontre du Philistin, il dit
à Abner, chef de l'armée : De qui ce
jeune homme est-il fils, Abner ? Abner
David, et c'est à moi que l'on donne
les mille ! Il ne lui manque plus que
la royauté. 'Et Saul regarda David
d'un mauvais œil, à partir de ce jour
et dans la suite.
"Le lendemain, le mauvais esprit
répondit : Aussi vrai que ton àme est de Dieu saisit Saiil, qui eut des trans-
vivante, ô roi ! je l'ignore. ^"Informe- ports au milieu de la maison. David
toi donc de qui ce jeune homme est jouait, comme les autres jours, et Saul
fils, dit le roi. "Et quand David fut de avait sa lance à la main. "Saiil leva sa
retour après avoir tué le Philistin, Ab- lance, disant en lui-même : Je frappe-
ner le prit et le mena devant Saiil. rai David contre la paroi. Mais David
David avait à la main la tête du Phi- se détourna de lui deux fois. '-Saiil
listin. ^'^Saiil lui dit : De qui es-tu fils, craignait la présence de David, parce
jeune homme .' Et David ré[)ondit : Je que l'Eternel était avec David et s'était
suis fils de ton serviteur Isaï, Bethlé- retiré de lui. '^11 Téloigna de sa per-
hémite. sonne, et il l'établit chef de mille
Chap. XVIII. 'David avait achevé hommes. David sortait et rentrait à la
de parler à Saul. Et dès lors l'âme de tête du peuple; '•'il réussissait dans
Jonathan fut attachée à l'àme de Da- toutes ses entreprises, et l'Eternel
vid, et Jonathan l'aima comme son était avec lui. '^Saûl voyant qu'il réus-
àme. ^Ce même jour Saiil retint David, sissait toujours, avait peur de lui;
et ne le laissa pas retourner dans la "*mais tout Israël et Juda aimaient Da-
maison de son père. 'Jonathan fit al- vid, parce qu'il sortait et rentrait à
liance avec David, parce qu'il l'aimait leur tête.
comme son àme. ''Il ôta le manteau '"Saiil dit à David : Voici, je te
qu'il portait, pour le donner à David ; donnerai pour femme ma fille aînée
et il lui donna ses vêtements, même Mérab ; sers-moi seulement avec vail-
son épée, son arc et sa ceinture. ^Da-
vid allait et réussissait partout où
l'envoyait Saiil ; il fut mis par Saiil à
la tête des gens de guerre, et il plai-
sait à tout le peuple, même aux servi-
teurs de Saiil.
^ Comme ils revenaient, lors du re-
lance, et soutiens les guerres de l'É-
ternel. Or Saiil se disait : Je ne veux
pas mettre la main sur lui, mais que la
main des Philistins soit sur lui. '''David
répondit à Saiil : Qui suis-je, et qu'est-
ce que ma vie, qu'est-ce que la famille
de mon père en Israël, pour que je de-
tour de David après qu'il eut tué le vienne le gendre du roi ? "Lorsque ar-
Philistin, les femmes sortirent de tou- riva le temps où Mérab, fille de Saiil,
tes les villes d'Israël au-devant du roi devait être donnée à David, elle fut
Saiil, en chantant et en dansant, au donnée pour femme à Adriel, de Me-
son des tambourins et des triangles, hola.
330
SAMUEL.
Chap. 18, M- 19, II.
2»Mical, fille de Saiil , aima David.
On en informa Said, et la chose lui
convint. ^'11 se disait : Je la lui don-
nerai , afin qu'elle soit un piège pour
lui, et qu'il tombe sous la main des
Philistins. Et Saûl dit à David pour la de faire mourir David. Mais Jonathan,
Attentat de Saiil contre la vie de David. — Da-
vid sauve par Mical, sa femme; fuite auprès
de Samuel ci Rama.
Chap. XIX. 'Saûl parla à Jona-
than, son fils, et à tous ses serviteurs,
seconde fois : Tu vas aujourd'hui de-
fils de Saiil, qui avait une grande affec-
tion ]iour David, -l'en informa et lui
dit : Saûl, mon père, cherche à te faire
mourir. Sois donc sur tes gardes de-
main matin, reste dans un lieu retiré,
et cache-toi. ^Je sortirai et je me tien-
drai à côté de mon père dans le champ
venir mon gendre.
^-Saûl donna -cet ordre à ses servi-
teurs : Parlez en confidence à David,
et dites-lui : Voici, le roi est bien dis-
jiosc pour toi, et tous ses serviteurs
t'aiment; sois maintenant le gendre
du roi. -^Les serviteurs de Saûl répé- où tu seras; je parlerai de toi à mon
tèrent ces j^aroles aux oreilles de Da- père, je verrai ce qu'il dira, et je te le
vid. Et David répondit : Croyez-vous rapporterai. ''Jonathan parla favora-
ipiil soit facile de devenir le gendre blement de David à Saûl, son père :
du roi ? Moi, je suis un homme pauvre Que le roi, dit-il, ne commette pas un
et de peu d'importance. -^Les servi- péché à l'égard de son serviteur Da-
teurs de Saûl lui rajiportèrent ce qu'a- vid, car il n'en a point commis en-
vait répondu David. -^Saûl dit : Vous vers toi. Au contraire, il a agi pour
])arlerez ainsi à David : Le roi ne de- ton bien ; '^il a exposé sa vie, il a tué
mande point de dot"; mais il désire le Philistin, et l'Eternel a opéré une
cent prépuces de Philistins, pour être grande délivrance pour tout Israël. Tu
vengé de ses ennemis. Saûl avait le l'as vu, et tu t'en es réjoui. Pourquoi
dessein de faire tomber David entre pécherais-tu contre le sang innocent,
les mains des Philistins. -^Les servi- et ferais-tu sans raison mourir David ?
teursde Saûl rapportèrent ces paroles *Saûl écouta la voix de Jonathan, et
à David, et David agréa ce qui lui était il jura, disant : L'Eternel est vivant !
demandé pour qu'il devînt gendre du David ne mourra pas. "Jonathan ap-
roi. Avant le terme fixé, -'David se pela David, et lui rapporta toutes ces
leva, partit avec ses gens, et tua deux paroles ; puis il l'amena auprès de
cents hommes parmi les Philistins ; il Saûl, en présence de qui David fut
apporta leurs prépuces, et en livra au comme auparavant,
roi le nombre complet, afin de devenir *La guerre continuait. David mar-
gendre du roi. Alors Saûl lui donna cha contre les Philistins, et se battit
pour femme Mical, sa fille. ^*Saûl vit aveceux; il leur fit éprouver une gran-
et comprit que l'Eternel était avec Da- de défaite, et ils s'enfuirent devant lui.
vid; et Mical, sa fille, aimait David. ^Alors le mauvais esprit de l'Eternel
^"Saûl craignit de plus en ])lus David, fut sur Saûl, qui était assis dans sa
et il fut toute sa vie son ennemi. maison, sa lance à la main. David
^"Les princes des Philistins faisaient jouait, '"et Saûl voulut le frapper avec
des excursions; et chaque fois qu'ils sa lance contre la paroi. Mais David
sortaient, David avait ])lus de succès se détourna de lui, et Saûl frappa de
que tous les serviteurs de Saûl, et son sa lance la paroi. David prit la fuite et
nom devint très célèbre. s'échappa pendant la nuit. "Saûl en-
a. C'était, selon la coutume, le fiancé qui pavait une dot à
Ex. 22, 16.
elui dont il éjiousait la liUc. \'oy. Gcn. 34, 12;
3.31
Chap. 19,K-W,8.
I SAMUEL.
voya des gens vers la maison de Da-
vid, pour le garder et le faire mourir
au matin. Mais Mical, femme de Da-
vid, l'en informa et lui dit : Si tu ne te
sauves pas cette nuit, demain tu es
mort. '-Elle le fit descendre par la fe-
nêtre , et David s'en alla et s'enfuit.
C'est ainsi qu'il échappa. "Ensuite
Mical prit le théraphim, qu'elle plaça
dans le lit; elle mit une peau de chè-
vre à son chevet, et elle l'enveloppa
d'une couverture. '^Lorsque Saiil en-
voya des gens pour prendre David,
elle dit : Il est malade. '^Saùl les ren-
voya pour qu'ils le vissent, et il dit :
Apportez-le-moi dans son lit, afin cjue
je le fasse mourir. "*Ces gens revin-
rent, et voici, le théraphim était dans
le lit, et une peau de chèvre à son che-
vet. '"Sauldità Mical : Pourquoi m'as-
tu trompé de la sorte, et as-tu laissé
partir mon ennemi qui s'est échappé ? donc mon père me cacherait-il celle-
Saûl continua son chemin en prophé-
tisant, jusqu'à son arrivée à Najoth,
près de Rama. ^''Il ôta ses vêtements,
et il prophétisa aussi devant Samuel ;
et il se jeta nu parterre tout ce jour-là
et toute la nuit. C'est pourquoi l'on
dit : Saûl est-il aussi parmi les pro-
phètes ?
David informé par Jonathan des dispositions
hostiles de Saûl. — Les deux amis prenant
congé l'un de l'autre
Chap. XX. 'David s'enfuit de Na-
joth, près de Rama. Il alla trouver Jo-
nathan, et dit : Qu'ai-je fait? quel est
mon crime, quel est mon péché aux
yeux de ton père, pour qu'il en veuille
à ma vie ? -.lonathan lui répondit :
Loin de là ! tu ne mourras point. Mon
père ne fait aucune chose, grande ou
petite, sans m'en informer; pourquoi
Mical répondit à Saiil : Il m'a dit
Laisse-moi aller, ou je te tue !
"* C'est ainsi que David prit la fuite
et qu'il échappa. Il se rendit auprès
de Samuel à Rama, et lui raconta tout
ce que Saùl lui avait fait. Puis il alla
avec Samuel demeurer à Najoth. '^On
le rapporta à Saul, en disant : Voici,
David est à Najoth, près de Rama.
-"Saûl envoya des gens pour prendre
David. Ils virent une assemblée de
prophètes qui prophétisaient, ayant
Samuel à leur tête. L'esprit de Dieu
saisit les envoyés de Saiil, et ils se
mirent aussi à prophétiser eux-mêmes.
-'On en fit rapport à Saiil, qui envoya
d'autres gens, et eux aussi prophéti-
sèrent. Il en envoya encore pour la
troisième fois, et ils prophétisèrent
également. ^'- Alors Saiil alla lui-même
à Rama. Arrivé à la grande citerne qui
est à Sécou, il demanda : Où sont Sa-
muel et David ? On lui répondit : Ils
sont à Najoth, près de Rama. -^Et il se
dirigea vers Najoth, près de Rama.
là ? Il n'en est rien. ^ David dit encore,
en jurant : Ton père sait bien que j'ai
trouvé grâce à tes yeux, et il aura dit :
Que Jonathan ne le sache pas ; cela lui
ferait de la peine. Mais l'Eternel est
vivant et ton âme est vivante ! il n'y a
qu'un pas entre moi et la mort.
■'Jonathan dit à David : Je ferai pour
toi ce c[ue tu voudras. ^Et David lui
répondit : Voici, c'est demain la nou-
velle lune, et je devrais m'asseoir avec
le roi pour manger; laisse-moi aller,
et je me cacherai dans les champs
jusqu'au soir du troisième jour. *Si
ton père remarque mon absence, tu
diras : David m'a prié de lui laisser
faire une course à Bethléhem, sa ville,
parce qu'il y a pour toute la famille
un sacrifice annuel. 'Et s'il dit : C'est
bien ! ton serviteur alors n'a rien à
craindre ; mais si la colère s'empare
de lui, sache que le mal est résolu de
sa part. ^Montre donc ton affection
pour ton serviteur, puisque tu as fait
avec ton serviteur une alliance devant
L'esprit de Dieu fut aussi sur lui ; et l'Éternel. Et, s'il y a quelque crime en
332
I SAMUEL.
Chap. !i0,o-:i3.
moi, ôte-moi la vie toi-nième, car trouve les flèches. Si je lui dis : Voiri,
pourquoi me mènerais-tu jusqu'à ton les ilèches sont en deçà de toi, prends-
père ? 'Jonathan lui dit : Loin de toi les ! alors viens, car il y a paix pour
la pensée que je ne t'informerai pas, toi, et tu n'as rien à craindre, l'Eternel
si j'apprends que le mal est résolu de est vivant! ^-Mais si je dis au jeune
la part de mon père et menace de t'at- homme : Voici, les flèches sont au delà
teindre ! '"David dit à Jonathan : Qui
m'informera dans le cas où ton père te
répondrait durement? "Et Jonathan
dit à David : Viens, sortons dans les
champs. Et ils sortirent tous deux dans
les champs.
de toi ! alors va-t'en, car l'Eternel te
renvoie. -'L'Eternel est à jamais té-
moin de la parole que nous nous som-
mes donnée l'un à l'autre.
^^ David se cacha dans les champs.
C'était la nouvelle lune, et le roi prit
'-Jonathan dit à David : Je prends à place au festin pour manger. -^Le roi
témoin l'Eternel, le Dieu d'Israël ! Je s'assit comme à l'ordinaire sur son
sonderai mon père demain ou après- siège contre la paroi, Jonathan se leva,
demain; et, dans le cas où il serait et Abner s'assit à côté de Saùl ; mais
bien disposé pour David, si je n'envoie la place de David resta vide. -''Saûl ne
vers toi personne pour t'en informer, dit rien ce jour-là ; car, pensa-t-il, c'est
''que l'Eternel traite Jonathan dans par hasard, il n'est pas pur, certaine-
toute sa rigueur ! Dans le cas où mon ment il n'est pas pur. "Le lendemain,
père trouverait bon de te faire du mal, second jour de la nouvelle lune, la
je t'informerai aussi et je te laisserai place de David était encore vide. Et
partir, afin que tu t'en ailles en paix; Saùl dit à Jonathan, sonfds : Pourquoi
et que l'Eternel soit avec toi, comme le fils d'Isaï n'a-t-il paru au repas ni
il a été avec mon père ! '*Si je dois vi- hier ni aujourd'hui ? -'^Jonathan répon-
vre encore, veuille user envers moi de dit à Saùl : David m'a demandé la per-
la bonté de l'Eternel ; '^et si je meurs, mission d'aller à Bethléhem. -'Il a dit :
ne retire jamais ta bonté envers ma Laisse-moi aller, je te prie, car nous
avons dans la ville un sacrifice de fa-
mille, et mon frère me l'a fait savoir;
si donc j'ai trouvé grâce à tes yeux,
permets que j'aille en hâte voir mes
frères. C'est pour cela qu'il n'est point
venu à la table du roi. '"Alors la colère
maison, pas même lorsque l'Eternel
retranchera chacun des ennemis de
David de dessus la face de la terre.
'^Car Jonathan a fait alliance avec la
maison de David. Que l'Eternel tire
vengeance des ennemis de David !
'"Jonathan protesta encore auprès de Saùl s'enflamma contre Jonathan,
de David de son affection pour lui, car et il lui dit : Fils pervers et rebelle, ne
il l'aimait comme son âme. sais-je pas que tu as pour ami le fils
'^Jonathan lui dit : C'est demain la d'Isaï, à ta honte et à la honte de ta
nouvelle lune ; on remarquera ton ab- mère ? " Car aussi longtemps que le
sence, car ta place sera vide. "Tu des- fils d'Isaï sera vivant sur la terre, il
cendras le troisième jour jusqu'au fond n'y aura point de sécurité ni pour toi
du lieu où tu t'étais caché le jour de ni pour ta royauté. Et maintenant eii-
l'affaire", et tu resteras près de la voie-le chercher, et qu'on me l'amène.
pierre d'Ézel. -"Je tirerai trois flèches
du côté de la pierre, comme si je vi-
sais à un but. -'Et voici, j'enverrai un
jeune homme, et je lui dirai : Va,
a. Le jour uù Satll N'uulut tuer David. Voy. 19, 2.
car il est digne de mort. '-Jonathan
répondit à Saùl, son père, et lui dit :
Pourcjuoi le ferait-on mourir? Qu'a-
t-il fait ? "Et Saùl diriyea sa lance
333
Chap. W,-A-2l.n.
I SAMUEL.
contre lui, pour le frapper. Jonathan
comprit que c'était chose résolue chez
son père que de faire mourir David.
^*I1 se leva de table dans une ardente
colère, et ne participa point au repas
le second jour de la nouvelle lune ;
car il était affligé à cause de David,
parce que son père l'avait outragé.
^^Le lendemain matin, Jonathan alla
dans les champs au lieu convenu avec
David, et il était accompagné d'un
petit garçon. '"Il lui dit : Cours, trouve
les flèches que je vais tirer. Le garçon
courut, et Jonathan tira une flèche qui
le dépassa. '■'Lorsqu'il arriva au lieu
où était la flèche que Jonathan avait
tirée, Jonathan cria derrière lui : La
flèche n'est-elle pas plus loin que toi ?
^*I1 lui cria encore : Vite, hâte-toi, ne
t'arrête pas ! Et le garçon de Jonathan
ramassa les flèches et revint vers son
maître. ''Le garçon ne savait rien ;
Jonathan et David seuls comprenaient
la chose. ^''Jonathan remit ses armes
à son garçon, et lui dit : Va, porte-les
à la ville. *' Après le départ du garçon,
David se leva du côté du midi, puis se
jeta le visage contre terre et se pros-
terna trois fois. Les deux amis s'em-
brassèrent et pleurèrent ensemble,
David surtout fondit en larmes. *-Et
Jonathan dit à David : Va en paix,
maintenant que nous avons juré l'un
et l'autre, au nom de l'Eternel, en di-
sant : Que l'Eternel soit à jamais entre
moi et toi, entre ma postérité et ta
postérité !
'''David se leva et s'en alla, et Jona-
than rentra dans la ville.
Fuite de David : — à Nob, vers le prêtre Achi-
mélec ; à Gath, chez le roi Akiscli ; — dans
la caverne d'Adullani; — à Mitspé, chez le
roi de Moab ; — dans la forêt de Héreth. —
Vengeance de Saûl contre Achimélec ; mas-
sacre de quatre-vingt-cinq prêtres et de tous
les habitants de Nob.
Chap. XXI. 'David se rendit à
Nob, vers le prêtre Achimélec, qui
accourut effrayé au-devant de lui et
lui dit : Pourquoi es-tu seul et n'y
a-t-il personne avec toi? ^ David ré-
pondit au prêtre Achimélec : Le roi
m'a donné un ordre et m'a dit : Que
personne ne sache rien de l'affaire
pour laquelle je t'envoie et de l'ordre
que je t'ai donné. J'ai fixé un rendez-
vous à mes gens. 'Maintenant qu'as-tu
sous la main? Donne-moi cinq pains,
ou ce qui se trouvera. ■'Le prêtre ré-
pondit à David : Je n'ai pas de pain
ordinaire sous la main, mais il y a du
pain consacré ; si du moins tes gens se
sont abstenus de femmes! ^David ré-
pondit au prêtre : Nous nous sommes
abstenus de femmes depuis trois jours
que je suis parti, et tous mes gens
sont purs ; d'ailleurs, si c'est là un acte
])rofane, il sera certainement aujour-
d'hui sanctifié par celui qui en sera
l'instrument. ^Alorsle prêtre lui donna
du pain consacré, car il n'y avait là
d'autre pain que du pain de proposi-
tion, qu'on avait ôté de devant l'Éter-
nel ])Our le remplacer par du pain
chaud au moment où on l'avait pris.
'Là, ce même jour, un homme d'en-
tre les serviteurs de Saiil se trouvait
enfermé devant l'Eternel ; c'était un
Edomite, nommé Doëg, chef des ber-
gers de Saùl.
"David dit à Achimélec : N'as-tu pas
sous la main une lance ou une épée ?
car je n'ai pris avec moi ni mon épée
ni mes armes, parce que l'ordre du roi
était pressant. 'Le prêtre répondit :
Voici l'épée de Goliath, le Philistin,
que tu as tué, dans la vallée des téré-
binthes ; elle est enveloppée dans un
drap, derrière l'éphod; si tu veux la
prendre, prends-la, car il n'y en a pas
d'autre ici. Et David dit : Il n'y en a
point de pareille ; donne-la-moi.
'"David se leva et s'enfuit le même
jour loin de Saûl. Il arriva chez Akisch,
roi de Gath. "Les serviteurs d'Akisch
lui dirent : N'est-ce pas là David, roi
334
I SAMUEL.
Chop. 21, ii-22. 10.
du pays? n'est-ce pas celui pour qui naient près de lui. 'Et Saûl dit à ses
l'on chantait en dansant :
Saiil a frappé ses mille, —
Et David ses dix mille.
'-David prit à cœur ces paroles, et
il eut une grande crainte d'Akisch,
roi de Gath. "11 se montra comme fou
serviteurs qui se tenaient près de lui :
Écoutez, Benjamites ! Le fils d'Isaï
vous donnera-t-il à tous des champs
et des vignes ? fera-t-il de vous tous
des chefs de mille et des chefs de cent?
* Sinon, pourquoi avez-vous tous cons-
piré contre moi, et n'y a-t-il personne
à leurs yeux, et fit devant eux des ex- qui m'informe de l'alliance de mon
travagances ; il faisait des marques fils avec le fils d'Isaï ? pourquoi n'y
sur les battants des portes, et il lais- a-t-il personne de vous qui souffre à
sait couler sa salive sur sa barhe. mon sujet, et qui m'avertisse que mon
'*Akisch dit à ses serviteurs : Vous fils a soulevé mon serviteur contre
voyez bien que cet homme a perdu la moi, afin qu'il me dressât des embû-
raison; pourquoi me l'amenez-vous ? ches, comme il le fait aujourd'hui ?
'^Est-ce que je manque de fous, pour *Doëg, l'Edomite, qui se trouvait
que vous m ameniez celui-ci et me
rendiez témoin de ses extravagances ?
Faut-il qu'il entre dans ma maison ?
Chap. XXII. 'David partit de là,
et se sauva dans la caverne d'Adul-
lam. Ses frères et toute la maison de
son père l'apprirent, et ils descendi-
rent vers lui. "^Tous ceux qui se trou-
aussi parmi les serviteurs de Saûl, ré-
pondit : J'ai vu le fils d'Isaï venir à
Nob, auprès d'Achimélec, fils d'Achi-
thub. '"Achimélec a consulté pour lui
l'Eternel, il lui a donné des vivres et
lui a remis Fépée de Goliath, le Phi-
listin.
"Le roi envoya chercher Achimélec,
vaient dans la détresse, qui avaient des fils d'Achithub, le prêtre, et toute la
maison de son père, les prêtres qui
étaient à Nob. Ils se rendirent tous
vers le roi. '^Saiil dit : Ecoute, fils
d'Achithub ! Il répondit : Me voici,
mon seigneur ! '-^Saûl lui dit : Pourquoi
avez-vous conspiré contre moi, toi et
le fils d'Isaï ? pourquoi lui as-tu donné
du pain et une épée, et as-tu consulté
Dieu pour lui, afin qu'il s'élevât con-
tre moi et me dressât des embûches,
comme il le fait aujourd'hui ? '''Achi-
mélec répondit au roi : Lequel d'entre
tous tes serviteurs peut être comparé
au fidèle David, gendre du roi, dé-
voué à ses ordres, et honoré dans ta
maison? '^Est-ce d'aujourd'hui que
j'ai commencé à consulter Dieu pour
lui ? Loin de moi ! Que le roi ne mette
rien à la charge de son serviteur ni de
personne de la maison de mon père,
car ton serviteur ne connaît de tout
ceci aucune chose, petite ou grande.
'*Le roi dit : Tu mourras, Achimé-
créanciers, ou qui étaient mécontents,
se rassemblèrent auprès de lui, et il
devint leur chef. Ainsi se joignirent à
lui environ quatre cents hommes.
^De là David s'en alla à Mitspédans
le pays de Moab. Il dit au roi de Moab :
Permets, je te prie, à mon père et à
ma mère de se retirer chez vous, jus-
qu'à ce que je sache ce que Dieu fera
de moi. ''Et il les conduisit devant le
roi de Moab, et ils demeurèrent avec
lui tout le temps que David fut dans
la forteresse.
^Le prophète Gad dit à David : Ne
reste pas dans la forteresse, va-t'en,
et entre dans le pays de Juda. Et David
s'en alla, et parvint à la forêt de Hé-
reth.
^Saûl apprit que l'on avait des ren-
seignements sur David et sur ses gens.
Saûl était assis sous le tamarisc, à Gui-
bea, sur la hauteur; il avait sa lance à
la main, et tous ses serviteurs se te-
335
22
Chap. '22,i--2S,ik.
I SAMUEL.
grande défaite. Ainsi David délivra les
habitants de Keïla.
' Lorsque Abiathar, fils d' Achimélec,
lec, toi et toute la maison de ton père, même en Juda; que sera-ce si nous
'"Et le roi dit aux coureurs qui se te- allons à Keïla contre les troupes des
naient près de lui : Tournez-vous, et Philistins ?*David consulta encore l'E-
mettez à mort les prêtres de l'Éter- ternel. Et l'Éternel lui répondit : Lève-
nel ; car ils sont d'accord avec David, toi, descends à Keïla, car je livre les
ils ont bien su qu'il s'enfuyait, et ils Philistins entre tes mains. ^ David alla
ne m'ont point averti. Mais les servi- donc avec ses gens à Keïla, et il se
teurs du roi ne voulurent pas avan- battit contre les Philistins; il emmena
cer la main pour frapper les prêtres leur bétail, et leur fit éprouver une
de l'Eternel. '*Alors le roi dit à Doëg :
Tourne-toi, et frappe les prêtres. Et
Doëg, l'Edomite, se tourna, et ce fut
lui qui frappa les prêtres ; il fit mourir s'enfuit vers David à Keïla, il descen-
en ce jour quatre-vingt-cinq hommes dit ayant en main l'éphod.
portant l'éphod de lin. '''Saûl frappa 'Saûl fut informé de l'arrivée de
encore du tranchant de l'épée Nob, David à Keïla, et il dit : Dieu le livre
ville sacerdotale; hommes et femmes, entre mes mains, car il est venu s'en-
enfants et nourrissons, bœufs, ânes fermer dans une ville qiii a des portes
et brebis, tombèrent sous le tranchant et des barres. *Et Satil convoqua tout
de l'épée. le peuple à la guerre, afin de descen-
^"Un fils d'Achimélec, fils d'Achi- dre à Keïla et d'assiéger David et ses
thub, échappa. Son nom était Abia- gens. 'David, ayant eu connaissance
thar. Il s'enfuit auprès de David, *'et du mauvais dessein que Saûl projetait
lui rapporta que Saul avait tué les contre lui , dit au prêtre Abiathar :
prêtres de l'Eternel. ^^David dit à Apporte l'éjihod ! '"Et David dit : Eter-
Abiathar: J'ai bien pensé ce jour même nel. Dieu d'Israël, ton serviteur ap-
que Doëg, l'Edomite, se trouvant là, prend que Saiil veut venir à Keïla pour
ne manquerait pas d'informer Saûl. détruire la ville à cause de moi. "Les
C'est moi qui suis cause de la mort de habitants de Keïla me livreront-ils
toutes les personnes de la maison de entre ses mains ? Saûl descendra-t-il,
ton père. -'Reste avec moi, ne crains comme ton serviteur l'a appris ? Eter-
rien , car celui qui cherche ma vie nel, Dieu d'Israël, daigne le révéler
cherche la tienne ; près de moi tu se- à ton serviteur ! Et l'Eternel répondit :
Il descendra. '* David dit encore : Les
habitants de Keïla me livreront-ils,
moi et mes gens entre les mains de
Saul ? Et l'Éternel répondit : Ils te
livreront.
'■'Alors David se leva avec ses gens
ras bien gardé.
Les habitants de Keïla attaqués par les P/iilis-
tins et délii'rés par David. — David pour-
suivi par Saiil. — David dans les déserts de
Ziph et de Maon.
Chap. XXIII. 'On vint dire à Da- au nombre d'environ six cents hom-
vid : Voici, les Philistins ont attaqué mes; ils sortirent de Keïla, et s'en
Keïla, et ils pillent les aires. -David allèrent où ils purent. Saûl , informé
consulta l'Éternel, en disant : Irai-je, que David s'était sauvé de Keïla, sus-
et battrai-je ces Philistins ? Et l'Éter- pendit sa marche. '■'David demeura au
nel lui répondit: Va, tu battras les désert, dans des lieux forts, et il resta
Philistins, et tu délivreras Keïla. 'Mais sur la montagne du désert de Ziph.
les gens de David lui dirent : Voici, Saûl le cherchait toujours, mais Dieu
nous ne sommes pas sans crainte ici ne le livra pas entre ses mains.
336
I SAMUEL.
Chap.2S,ià-'2^i,n.
'^David, voyant Saùl en marche pour à Saûl. Mais déjà Saiil et ses gens en-
attenter à sa vie, se tint au désert de touraient David et les siens pour s'em-
Ziph, dans la forêt. "^Ce fut alors que parer d'eux, -'lorsqu'un messager vint
Jonathan, fds de Saùl, se leva et alla dire à Saûl : Ilàte-toi de venir, car les
vers David dans la torêt. Il fortifia sa Philistins ont fait invasion dans le
confiance en Dieu, ''et lui dit: Ne jiays. -\Saul cessa de poursuivre David,
crains rien, car la main de Saul, mon et il s'en retourna pour aller à la ren-
père, ne t'atteindra pas. Tu régneras contre des Philistins. C'est pourquoi
sur Israël, et moi je serai au second l'on appela ce lieu Séla-IIammachle-
rang près de toi; Saûl, mon père, le kotli".
sait bien aussi. '*Ils firent tous deux
alliance devant l'Eternel ; et David
resta dans la forêt, et Jonathan s'en
alla chez lui.
Dai'id dans la caverne d'En-Guédi.
Saiil épargné par David.
Chap. XXIV. 'De là David monta
'''Les Ziphiens montèrent auprès de vers les lieux forts d'En-Guédi, où il
Saûl à Guibea, et dirent : David n'est- demeura. -Lorsque Saûl fut revenu de
il pas caché parmi nous dans des lieux la poursuite des Philistins, on vint lui
forts, dans la forêt, sur la colline de dire : Voici, David est dans le désert
Hakila qui est au midi du désert? d'En-Guédi. ^Saùl prit trois mille hom-
^"Descends donc, ô roi, puisque c'est mes d'élite sur tout Israël, et il alla
là tout le désir de ton âme ; et à nous chercher David et ses gens jusque sur
de le livrer entre les mains du roi.
-'Saûl dit : Que l'Eternel vous bénisse
de ce que vous avez pitié de moi !
--Allez, je vous prie, prenez encore
les rochers des boucs sauvages. ■'Il
arriva à des parcs de brebis, qui étaient
près du chemin; et là se trouvait une
caverne, où il entra pour se couvrir
des informations pour savoir et dé- les pieds. David et ses gens étaient au
couvrir dans quel lieu il a dirigé ses fond de la caverne. ^Les gens de Da-
pas et qui l'y a vu, car il est, m'a-t-on vid lui dirent : Voici le jour où l'Eter-
dit, fort rusé. -^Examinez et recon- nel te dit : Je livre ton ennemi entre
naissez tous les lieux où il se cache, tes mains; traite-le comme bon te
puis revenez vers moi avec quelque semblera. David se leva» et coupa dou-
those de certain, et je jiartirai avec cément le pan du manteau de Saûl.
vous. S'il est dans le pays, je le cher- 'Après cela le cœur lui battit, parce
cherai parmi tous les milliers de Juda. qu'il avait coupé le pan du manteau
-■•Ils se levèrent donc et allèrent à cle Saûl. 'Et il dit à ses gens : Que
Ziph avant Saûl. David et ses gens l'Eternel me garde de commettre con-
étaient au désert de Maon, dans la tre mon seigneur, l'oint de l'Eternel,
plaine au midi du désert.
*^Saûl partit avec ses gens à la re-
cherche de David. Et l'on en informa
David, qui descendit le rocher et resta
une action telle que de porter ma main
sur lui! car il est l'oint de l'Eternel.
"■Par ces paroles David arrêta ses gens,
et les empêcha de se jeter sur Saûl.
dans le désert de Maon. Saûl, l'ayant Puis Saûl se leva pour sortir de la ca-
appris, jKJursuivit David au désert de verne, et continua son chemin.
Maon. ^'Saùl marchait d'un côté de la "Après cela, David se leva et sortit
montagne, et David avec ses gens de de la caverne. Il se mit alors à crier
l'autre côté de la montagne. David après Saûl : O roi, mon seigneur!
fuyait précij)itaniment pour échajiper Saûl regarda derrière lui, et David
a. Scla-IIatnmailtlckoth sîynifu' nit-lter ih's srjtarations.
337
Chap.34,iû-25,8.
I SAMUEL.
s'inclina le visage contre terre et se sais que tu régneras, et que la royauté
prosterna. '"David dit à Saûl : Pour- d'Israël restera entre tes mains. -Jure-
quoi écoutes-tu les propos des gens moi donc par l'Eternel que tu ne dé-
qui disent : Voici, David cherche ton truiras pas ma postérité après moi, et
malheur ? " Tu vois maintenant de tes que tu ne retrancheras pas mon nom
propres yeux que l'Eternel t'avait H- de la maison de mon père. -^David le
vré aujourd'hui entre mes mains dans jura à Saiil. Puis Saûl s'en alla dans sa
la caverne. On m'excitait à te tuer;
mais je t'ai épargné, et j'ai dit : Je ne tèrent au lieu fort,
porterai pas la main sur mon seigneur.
maison, et David et ses gens mon-
car il est l'oint de l'Eternel. '-Vois,
mon père, vois donc le pan de ton
manteau dans ma main. Puisque j'ai
coupé le pan de ton manteau et que
je ne t'ai pas tué, sache et reconnais
qu'il n'y a dans ma conduite ni mé-
chanceté ni révolte , et que je n'ai
Mort de Samuel. — Dureté de Nabal envers
David, et prudence de sa femme Abigaïl.
Chap.XXV. ' Samuelmourut. Tout
Israël s'étant assemblé le pleura, et on
l'enterra dans sa demeure à Rama. Ce
fut alors que David se leva et descen-
point péché contre toi. Et toi, tu me dit au désert de Paran.
dresses des embûches, pour ni'ôter la ^11 y avait à Maon un homme fort
vie! '^L'Eternel sera juge entre moi riche, possédant des biens à Carmel";
et toi, et rÉternel me vengera de toi ; il avait trois mille brebis et mille chè-
mais je ne porterai point la main sur vres, et il se trouvait à Carmel pour la
toi. '*Des méchants vient la méchan- tonte de ses brebis. ^Le nom de cet
ceté, dit l'ancien proverbe. Aussi je homme était Nabal, et sa femme s'ap-
nc porterai point la main sur toi. pelait Abigaïl; c'était une femme de
'^Contre qui le roi d'Israël s'est-il mis bon sens et belle de figure, mais l'hom-
en marche ? Qui poursuis-tu ? Un chien me était dur et méchant dans ses ac-
mort, une puce. '^L'Eternel jugera et tions. Il descendait de Caleb.
prononcera entre moi et toi; il regar- ^David apprit au désert que Nabal
dera, il défendra ma cause, il me ren- tondait ses brebis. ^11 envoya vers lui
dra justice en me délivrant de ta main, dix jeunes gens, auxquels il dit : Mon-
" Lorsque David eut fini d'adresser tez à Carmel, et allez auprès de Na-
à Saûl ces paroles, Saûl dit: Est-ce bal. Vous le saluerez en mon nom, ®et
bien ta voix, mon fils David ? Et Saûl vous lui parlerez ainsi : Pour la vie
éleva la voix et pleura. '^Et il dit à sois en paix, et que la paix soit avec
David : Tu es plus juste que moi ; car ta maison et tout ce qui t'appartient!
tu m'as fait du bien, et moi je t'ai fait 'Et maintenant, j'ai appris que tu as
du mal. "Tu manifestes aujourd'hui les tondeurs. Or tes bergers ont été
la bonté avec laquelle tu agis envers avec nous ; nous ne leur avons fait au-
moi, puisque l'Eternel m'avait livré cun outrage, et rien ne leur a été en-
entre tes mains et que tu ne m'as pas levé pendant tout le temps qu'ils ont
tué. ^°Si quelqu'un rencontre son en- été à Carmel. ^Demande-le à tes servi-
nemi, le laisse-t-il poursuivre tran- teurs, et ils te le diront. Que ces jeu-
quillement son chemin ? Que l'Éternel nés gens trouvent donc grâce à tes
te récompense pour ce que tu m'as yeux, puisque nous venons dans un
fait en ce jour ! -' Maintenant voici, je jour de joie. Donne donc, je te prie, à
a. Carmel. ville de Juda, au sein d'un territoire montagneux. — Ne pas confondre avec le Carmel, au bord
de la Méditerranée, dans la tribu d'Aser.
I SAMUEL.
Chap. 25,i)--is.
tes serviteurs et à ton fils David ce qui les mit sur des ânes, ''et elle dit à ses
se trouvera sous ta main. serviteurs : Passez devant moi, je vais
''Lorsque les gens de David furent vous suivre. Elle ne dit rien à Nabal,
arrivés, ils répétèrent à Nabal toutes son mari. ^"Montée sur un âne, elle
ces paroles, au nom de David. Puis ils descendit la montagne par un chemin
se turent. '"Nabal répondit aux servi- couvert; et voici, David et ses gens
teurs de David : Qui est David, et qui descendaient en face d'elle, en sorte
est le fils d'Isaï? Il y a aujourd'hui qu'elle les rencontra. — *' David avait
beaucoup de serviteurs qui s'échap- dit : C'est bien en vain que j'ai gardé
pent d'auprès de leurs maîtres. "Et je tout ce que cet homme a dans le dé-
prendrais mon pain, mon eau, et mon sert, et que rien n'a été enlevé de tout
bétail que j'ai tué pour mes tondeurs, ce qu'il possède; il m'a rendu le mal
et je les donnerais à des gens qui sont pour le bien. --Que Dieu traite son
je ne sais d'où ? serviteur David dans toute sa rigueur,
'-Les gens de David rebroussèrent si je laisse subsister jusqu'à la lumière
chemin; ils s'en retournèrent, et redi-
rent, à leur arrivée, toutes ces paroles
à David. "Alors David dit à ses «jens :
du matin qui que ce soit de tout ce
qui appartient à Nabal ! —
-^Lorsque Abigaïl aperçut David, elle
descendit rapidement de l'àne, tomba
sur sa face en présence de David, et
Que chacun de vous ceigne son épée !
Et ils ceignirent chacun leur épée.
David aussi ceignit son épée, et envi- se prosterna contre terre. -*Puis, se
ron quatre cents hommes montèrent jetant à ses pieds, elle dit : A moi
à sa suite. Il en resta deux cents près la faute, mon seigneur! Permets à ta
servante de pai'ler à tes oreilles, et
des bao'ao'es
'*Un des serviteurs de Nabal vint
dire à Abigaïl, femme de Nabal : Voi-
ci, David a envoyé du désert des mes-
sagers pour saluer notre maître, qui
écoute les paroles de ta servante.
"Que mon seigneur ne prenne pas
garde à ce méchant homme, à Nabal,
car il est comme son nom ; Nabal est
les a rudoyés. '^Et pourtant ces gens son nom, et il y a chez lui de la folie",
ont été très bons pour nous; ils ne Et moi, ta servante, je n'ai pas vu les
nous ont fait aucun outrage, et rien
ne nous a été enlevé, tout le temps
<jue nous avons été avec eux lors-
que nous étions dans les champs. '^Ils
nous ont nuit et jour servi de mu-
gens que mon seigneur a envoyés.
-"Maintenant, mon seigneur, aussi vrai
que l'Eternel est vivant et que ton
àme est vivante, c'est l'Eternel qui t'a
empêché de répandre le sang et qui a
raille, tout le temps que nous avons retenu ta main. Que tes ennemis, que
été avec eux, faisant paître les trou- ceux qui veulent du mal à mon sei-
peaux. ''Sache maintenant et vois ce gneur soient comme Nabal ! -'Accepte
que tu as à faire, car la perte de notre ce présent que ta servante apporte à
maître et de toute sa maison est ré- mon seigneur, et qu'il soit distribué
solue, et il est si méchant qu'on n'ose aux gens qui marchent à la suite de
lui parler. mon seigneur. -* Pardonne, je te prie,
"*Abigaïl prit aussitôt deux cents la faute de ta servante, car l'Eternel
pains, deux outres de vin, cinq pièces fera à mon seigneur une maison sta-
de bétail apprêtées, cinq mesures de ble; pardonne, car mon seigneur sou-
grain rôti, cent masses de raisins secs, tient les guerres de l'Eternel, et la
et deux cents de ligues sèches. Elle méchanceté ne se trouvera jamais en
a. Aabat âigiiiûc fou. J
339
Chap. :^5,^jo-20,i
I SAMUEL.
toi. -^ S'il s'élève quelqu'un qui te pour-
suive et qui en veuille à ta vie, l'àme
de mon seigneur sera liée dans le
faisceau des vivants auprès de l'Eter-
nel, ton Dieu, et il lancera du creux
de la fronde l'àme de tes ennemis.
^"Lorsque l'Eternel aura fait à mon
seigneur tout le bien qu'il t'a annon-
cé, et qu'il t'aura établi chef sur Is-
raël, "' mon seigneur n'aura ni remords
ni souffrance de cœur pour avoir répan-
du le sang inutilement et pour s'être
vengé lui-même. Et lorsque l'Eternel
aura fait du bien à mon seigneur, sou-
viens-toi de ta servante.
^- David dit à Abigaïl : Béni soit
l'Éternel, le Dieu d'Israël, qui t'a en-
voyée aujourd'hui à ma rencontre !
^'Béni soit ton bon sens, et bénie sois-
tu, toi qui m'as empêché en ce jour de
répandre le sang, et qui as retenu ma
main! ^''Mais l'Eternel, le Dieu d'Is-
raël, qui m'a empêché de te faire du
mal, est vivant! si tu ne te fusses hâ-
tée de venir au-devant de moi, il no
serait resté qui que ce fût à Nabal,
d'ici à la lumière du matin. -"Et David
prit de la main d'Abigaïl ce qu'elle
lui avait apporté, et lui dit : Monte en
paix dans ta maison ; vois, j'ai écouté
ta voix, et je t'ai favorablement ac-
cueillie.
■^'Abigaïl arriva auprès de Nabal. Et
voici, il faisait dans sa maison un fes-
tin comme un festin de roi ; il avait le
cœur joyeux, et il était complètement
dans l'ivresse. Elle ne lui dit aucune
chose, petite ou grande, jusqu'à la lu-
mière du matin. ^'Mais le matin, l'i-
vresse de Nabal s'étant dissipée, sa
femme lui raconta ce qui s'était passé.
Le cœur de Nabal reçut un coup mor-
tel, et devint comme une pierre. ^'*En-
viron dix jours après, l'Eternel frappa
Nabal, et il mourut.
^^ David apprit que Nabal était mort,
et il dit : Béni soit l'Eternel qui a
défendu ma cause dans l'outrage que
340
m'a fait Nabal, et qui a empêché son
serviteur de faire le mal ! L'Eternel a
fait retomber la méchanceté de Nabal
sur sa tête.
David envoya proposer à Abigaïl
de devenir sa femme. ^"Les serviteurs
de David arrivèrent chez Abigaïl à
Carmel, et lui parlèrent ainsi : David
nous a envoyés vers toi, afin de te
prendre pour sa femme. '"Elle se le-
va, se prosterna le visage contre terre,
et dit : Voici, ta servante sera une es-
clave pour laver les pieds des servi-
teurs de mon seigneur. *^Et aussitôt
Abigaïl partit, montée sur un âne, et
accompagnée de cinq jeunes filles ;
elle suivit les messagers de David, et
elle devint sa femme.
■•^David avait aussi pris Achinoam
de Jizreel, et toutes les deux furent
ses femmes. "Et Saûl avait donné sa
fille Mical, femme de David, à Palthi
de Gallim, fils de Laïsch.
Dai'id dans le camp de Saûl.
Saûl encore épargné par David.
Chap. XXVI. 'Les Ziphiens allè-
rent auprès de Saiil à Guibea, et di-
rent : David n'est-il pas caché sur la
colline de Hakila, en face du désert?
-Saûl se leva et descendit au désert
de Ziph, avec trois mille hommes de
l'élite d'Israël, pour chercher David
dans le désert de Ziph. ^11 campa sur
la colline de Hakila, en face du dé-
sert, près du chemin. David était dans
le désert ; et s'étant aperçu que Saûl
marchait à sa poursuite au désert, "41
envoya des espions , et apprit avec
certitude que Saûl était arrivé. ^Alors
David se leva et vint au lieu où Saûl
était campé, et il vit la place où cou-
chait Saûl, avec Abner, fils de Ner,
chef de son armée. Saûl couchait au
milieu du camp, et le peuple était
campé autour de lui.
•^ David prit la parole, et s'adressant
1 SAMUEL.
Chap. 26, i-v,.
à Achimélec, Héthien, et à Abischaï,
fils de Tseiuja et frère de Joah, il dit :
Qui veut descendre avec moi dans le
camp vers Saûl? Et Abischaï répon-
dit : Moi, je descendrai avec toi. 'Da-
vid et Abischaï allèrent de nuit vers
le peuple. Et voici, Saul était couché
et dormait au milieu du camp, et sa
lance était fixée en terre à son chevet.
Abner et le peuple étaient couchés
autour de lui. ''Abischaï dit à David :
Dieu livre aujourd'hui ton ennemi en-
tre tes mains; laisse-moi, je te prie,
le frapper de ma lance et le clouer en
terre d'un seul coup, pour que je n'aie
pas à y revenir. ^Mais David dit à
Abischaï : Ne le détruis pas ! car qui
pourrait impunément porter la main
sur l'oint de l'Éternel? '"Et David dit:
L'Eternel est vivant! c'est à l'Eternel
seul à le frapper, soit que son jour
vienne et qu'il meure, soit qu'il des-
cende sur un champ de bataille et
qu'il y périsse. "Loin de moi, par
l'Eternel ! de porter la main sur l'oint
de l'Eternel ! Prends seulement la lan-
ce qui est à son chevet, avec la cruche
d'eau, et allons-nous-en. '-David prit
donc la lance et la cruche d'eau qui
étaient au chevet de Saiil ; et ils s'en
allèrent. Personne ne les vit ni ne
s'aperçut de rien, et personne ne se
réveilla, car ils dormaient tous d'un
profond sommeil dans lequel l'Eter-
nel les avait plongés.
'^David passa de l'autre côté, et
s'arrêta au loin sur le sommet de la
montagne, à une grande distance du
camp. '■'Et il cria au peuple et à Ab-
ner, fils de Ner : Ne répondras-tu pas,
Abner? Abner répondit : Qui es-tu,
toi qui pousses des cris vers le roi ?
'^Et David dit à Abner : N'es-tu pas
un homme? et qui est ton pareil en
Israël? Pourquoi donc n'as-tu pas gar-
dé le roi, ton maître? Car ([uekju'un
du peuple est venu pour tuer le roi,
ton maître. '*Ge que lu as fait là n'est
pas bien. L'Éternel est vivant! vous
méritez la mort, pour n'avoir pas veil-
lé sur votre maître, sur l'oint de l'É-
ternel. Regarde maintenant où sont la
lance du roi et la cruche d'eau, qui
étaient à son chevet !
*^Saul reconnut la voix de David, et
dit : Est-ce bien ta voix, mon fils Da-
vid? Et David répondit : C'est ma
voix, ô roi, mon seigneur! '*Et il dit :
Pourquoi mon seigneur poursuit-il son
serviteur? Qu'ai-je fait, et de quoi
suis-je coupable? 'M^ue le roi, mon
seigneur, daigne maintenant écouter
les paroles de son serviteur : si c'est
l'Éternel c{ui t'excite contre moi, qu'il
agrée le parfum d'une offrande; mais
si ce sont des hommes, qu'ils soient
maudits devant l'Éternel, puisqu'ils
me chassent aujourd'hui pour me dé-
tacher de l'héritage de l'Eternel, et
cfu'ils me disent : Va sei'vir des dieux
étrangers ! -"Oh ! que mon sang ne
tombe pas en terre loin de la face de
l'Eternel! Car le roi d'Israël s'est mis
en marche pour chercher une puce,
comme on chasserait une perdrix dans
les montagnes.
-'Saiil dit : J'ai péché ; reviens, mon
fils David, car je ne te ferai plus de
mal, puisque en ce jour ma vie a été
précieuse à tes yeux. J'ai agi comme
un insensé, et j'ai fait une grande
faute. --David répondit : Voici la lance
du roi ; que l'un de tes gens vienne la
prendre. -^L'Éternel rendra à chacun
selon sa justice et sa fidélité; car l'É-
ternel t'avait livré aujourd'hui entre
mes mains, et je n'ai pas voulu porter
la main sur l'oint de l'Éternel. -*Et
comme aujourd'hui ta vie a été d'un
grand prix à mes yeux, ainsi ma vie
sera d'un grand prix aux yeux de l'É-
ternel et il me délivrera de toute an-
goisse. -'^Saûl dit à David : Sois béni,
mon fils David! tu réussiras dans tes
entreprises. David continua son che-
min, et Saùl retourna chez lui.
^34i
Chap. 27,1-28,8.
I SAMUEL.
David dans le pays des Philistins ; séjour à
Chap. XXVII. 'David dit en lui-
même : Je périrai un jour par la main
de Saûl ; il n'y a rien de mieux pour
moi que de me réfugier au pays des
Philistins, afin que Saiil renonce à me
chercher encore dans tout le terri-
toire d'Israël; ainsi j'échapperai à sa
main. -Et David se leva, lui et les six
cents hommes qui étaient avec lui, et
ils passèrent chez Akisch,fds de Maoc,
roi de Gath. ^ David et ses gens res-
tèrent à Gath auprès d'Akisch ; ils
avaient chacun leur famille, et David
avait ses deux femmes, Achinoam de
Jizreel, et AbigaïldeCarmel, femme de
Nabal. ^Saùl, informé que David s'était
enfui à Gath, cessa de le chercher.
^ David dit à Akisch : Si j'ai trouvé
grâce à tes yeux, qu'on me donne
dans l'une des villes du pays un lieu
où je puisse demeurer ; car pourquoi
ton serviteur habiterait -il avec toi
dans la ville royale? ^Et ce même jour
Akisch lui donna Tsiklag. C'est pour-
quoi Tsiklag a appartenu aux rois de
Juda jusqu'à ce jour. 'Le temps que
David demeura dans le pays des Phi-
listins fut d'un an et quatre mois.
*David et ses gens montaient et fai-
saient des incursions chez les Gues-
churiens, les Guirziens et les Amalé-
cites ; car ces nations habitaient dès
les temps anciens la contrée, du côté
de Schur et jusqu'au pays d'Egypte.
** David ravageait cette contrée ; il ne
laissait en vie ni homme ni femme, et
il enlevait les brebis, les bœufs, les
ânes, les chameaux, les vêtements,
puis s'en retournait et allait chez
Akisch. '"Akisch disait : Où avez-vous
fait aujourd'hui vos courses? Et Da-
vid répondait : Vers le midi de Juda,
vers le midi des Jerachmeélites et
vers le midi des Kéniens. "David ne
laissait en vie ni homme ni femme,
Tsiklag, et excursions contre divers peuples.
pour les amener à Gath ; car, pen-
sait-il, ils pourraient parler contre
nous et dire : Ainsi a fait David. Et ce
fut là sa manière d'agir tout le temps
qu'il demeura dans le pays des Philis-
tins. '-Akisch se fiait à David, et il di-
sait : Il se rend odieux à Israël, son
peuple, et il sera mon serviteur à ja-
mais.
Guerre avec les Philistins. — David dans l'ar-
mée des Philistins. — Saûl consultant une
magicienne à En-Dor.
Chap. XXVIII. 'En ce temps-
là, les Philistins rassemblèrent leurs
troupes et formèrent une armée, pour
faire la guerre à Israël. Akisch dit à
David : Tu sais que tu viendras avec
moi à l'armée, toi et tes gens. ^ David
répondit à Akisch : Tu verras bien ce
que ton serviteur fera. Et Akisch dit
à David : Aussi je te donnerai pour
toujours la garde de ma personne.
^Samuel était mort; tout Israël l'a-
vait pleuré, et on l'avait enterré à
Rama, dans sa ville. Saûl avait ôté du
pays ceux qui évoquaient les morts et
ceux qui prédisaient l'avenir.
■•Les Philistins se rassemblèrent, et
vinrent camper à Sunem : Saûl ras-
sembla tout Israël, et ils campèrent à
Guilboa. ^A la vue du camp des Phi-
listins, Saul fut saisi de crainte, et un
violent tremblement s'empara de son
cœur. 'Saûl consulta l'Eternel; et l'E-
ternel ne lui répondit point, ni par des
songes, ni par l'urim ", ni par les pro-
phètes. "Et Saûl dit à ses serviteurs :
Cherchez-moi une femme qui évoque
les morts, et j'irai la consulter. Ses
serviteurs lui dirent : Voici, à En-Dor
il y a une femme qui évoque les morts.
^Alors Saûl se déguisa et prit d'autres
vêtements, et il partit avec deux hom-
mes. Ils arrivèrent de nuit chez la
a. Urinij voy. Exode 28, 30,
342
I SAMUEL.
Chap.28,u-29,j.
femme. Saûl lui dit : Prédis-moi l'a-
venir en évoquant un mort, et fais-moi
monter celui que je te dirai. ''La femme
lui répondit : Voici, tu sais ce que
Saûl a fait, comment il a retranché du
pays ceux qui évoquent les morts et
ceux qui prédisent l'avenir; pourquoi
donc tends-tu un piège à ma vie pour
me faire mourir ? '"Saiil lui jura par
l'Éternel, en disant : L'Eternel est vi-
vant ! il ne t'arrivera point de mal pour
cela. "La femme dit : Qui veux-tu que
je te fasse monter ? Et il répondit :
Fais-moi monter Samuel.
'^Lorsque la femme vit Samuel, elle
poussa un grand cri, et elle dit à Saûl :
Pourquoi m'as-tu trompée ? Tu es Saûl !
'^Le roi lui dit : Ne crains rien ; mais
que vois-tu ? La femme dit à Saûl : Je
vois un dieu qui monte de la terre.
'*11 lui dit : Quelle figure a-t-il ? Et elle
répondit : C'est un vieillard qui monte,
et il est enveloppé d'un manteau. Saûl
comprit que c'était Samuel, et il s'in-
clina le visage contre terre et se pros-
terna.
'^Samuel dit à Saûl : Pourquoi m'as-
tu troublé, en me faisant monter ? Saûl
répondit : Je suis dans une grande
détresse : les Philistins me font la
guerre, et Dieu s'est retiré de moi; il
ne m'a répondu ni par les prophètes
ni par des songes. Et je t'ai appelé
pour que tu me fasses connaître ce que
je dois faire. '^Samuel dit : Pourquoi
donc me consultes-tu, puisque l'Eter-
nel s'est retiré de toi et qu'il est de-
venu ton ennemi ? "L'Eternel te traite
comme je te l'avais annoncé de sa
part; l'Eternel a déchiré la royauté
d'entre tes mains, et l'a donnée à un
autre, à David. '*Tu n'as point obéi à
la voix de l'Eternel, et tu n'as point
fait sentir à Amalek l'ardeur de sa co-
toi et tes fds, vous serez avec moi, et
l'Eternel livrera le camp d'Israël en-
tre les mains des Philistins.
""Aussitôt Saûl tomba à terre de
toute sa hauteur, et les paroles de Sa-
muel le remplirent d'elfroi ; de plus,
il mancpiaitde force, car il n'avait j^ris
aucune nourriture de tout le jour et de
toute la nuit.
-'La femme vint auprès de Saûl, et
le voyant ti'ès effrayé, elle lui dit :
Voici , ta servante a écouté ta voix ;
j'ai exposé ma vie, en obéissant aux
paroles que tu m'as dites. ^* Ecoute
maintenant, toi aussi, la voix de ta
servante, et laisse-moi t'offrir un mor-
ceau de pain, afin que tu manges pour
avoir la force de te mettre en route.
^'Mais il refusa, et dit : Je ne mange-
rai point. Ses serviteurs et la femme
aussi le pressèrent, et il se rendit à
leurs instances. Il se leva de terre, et
s'assit sur le lit. -''La femme avait chez
elle un veau gras, qu'elle se hâta de
tuer; et elle prit de la farine, la pétrit,
et en cuisit des pains sans levain.
'-^Elle les mit devant Saûl et devant
ses serviteurs. Et ils mangèrent.
Puis, s'étant levés, ils partirent la
nuit même.
David renvoyé de l'armée des l'/iilisfins ; retour
à Tsiklag. — Tsiklag pillée et incendiée par
les Amalécites. — Les Amalécites battus par
David.
Chap. XXIX. 'Les Philistins ras-
semblèrent toutes leurs troupes à
Aphek, et Israël campa près de la
source de Jizreel. -Les princes des
Philistins s'avancèrent avec leurs cen-
taines et leurs milliers, et David et
ses gens marchaient à l'arrière-garde
avec Akisch. ^Les princes des Philis-
tins dirent : Que font ici ces Hébreux ?
1ère : voilà pourquoi l'Éternel te traite Et Akisch répondit aux princes des
aujourd'hui de cette manière. "Et mè- Philistins : N'est-ce pas David, servi-
me l'Éternel livrera Israël avec toi en- teur de Saûl, roi d'Israël ? Il y a long-
tre les mains des Philistins. Demain, temps qu'il est avec moi, et je n'ai pas
Chap.'29,'.-S0,n.
I SAMUEL.
trouvé la moindre chose à lui repro-
cher depuis son arrivée jusqu'à ce jour.
''Mais les princes des Philistins s'irri-
tèrent contre Akisch, et lui dirent :
Renvoie cet homme, et qu'il retourne
dans le lieu où tu l'as établi ; qu'il ne
descende pas avec nous sur le champ
de bataille, afin qu'il ne soit pas pour
nous un ennemi pendant le combat.
Et comment cet homme rentrerait-il
en grâce auprès de son maître, si ce
n'est au moyen des tètes de nos gens ?
^N'est-ce pas ce David pour qui l'on
chantait en dansant :
Saiil a frappé ses mille, —
Et David ses dix mille.
^Akisch appela David, et lui dit :
L'Eternel est vivant ! tu es un homme
droit, et j'aime à te voir aller et venir
avec moi dans le camp, car je n'ai rien
trouvé de mauvais en toi depuis ton
arrivée auprès de moi jusqu'à ce jour;
mais tu ne plais pas aux princes. 'Re-
tourne donc et va-t'en en paix, pour
ne rien faire de désagréable aux yeux
des princes des Philistins. "^David dit
à Akisch : Mais qu'ai-je fait, et qu'as-
tu trouvé en ton serviteur depuis que
je suis auprès de toi jusqu'à ce jour,
pour que je n'aille pas combattre les
ennemis de mon seigneur le roi .'
^Akisch répondit à David : .Je le sais,
car tu es agréable à mes yeux comme
un ange de Dieu ; mais les princes des
Philistins disent : 11 ne montera point
avec nous pour combattre. "'Ainsi lè-
ve-toi de bon matin, toi et les servi-
teurs de ton maitre qui sont venus
avec toi; levez-vous de bon matin, et
partez dès que vous verrez la lumière.
"David et ses gens se levèrent de
bonne heure, ])our partir dès le matin.
ses gens, les Amalécites avaient fait
une invasion dans le midi et àTsiklag.
Ils avaient détruit et brûlé Tsiklag,
^ après avoir fait prisonniers les fem-
mes et tous ceux qui s'y trouvaient,
petits et grands. Ils n'avaient tué per-
sonne, mais ils avaient tout emmené
et s'étaient remis en route. ^David et
ses gens arrivèrent à la ville, et voici,
elle était brûlée ; et leurs femmes,
leurs fils et leurs filles, étaient emme-
nés captifs. ^Alors David et le peuple
qui était avec lui élevèrent la voix et
pleurèrent jusqu'à ce qu'ils n'eussent
plus la force de pleurer. ^Les deux fem-
mes de David avaient été emmenées,
Achinoam de Jizreel, et Abigaïl de
Carmel, femme de Nabal.
'^ David fut dans une grande an-
goisse, car le peuple parlait de le la-
pider, parce que tous avaient de l'a-
mertume dans l'àme, chacun à cause
de ses fils et de ses filles. Mais David
reprit courage en s'appuyant sur l'E-
ternel, son Dieu. "Il dit au jîrêtre
Abiathar, fils d'Achimélec : Apjiorte-
moi donc l'éphod ! Abiathar apporta
l'éphod à David. *Et David consulta
l'Eternel, en disant : Poursuivrai-je
cette troupe ? l'atteindrai-je ? L'Eter-
nel lui répondit : Poursuis, car tu at-
teindras, et tu délivreras. ^Et David
se mit en marche, lui et les six cents
hommes qui étaient avec lui. Ils arri-
vèrent au torrent de Besor, où s'arrê-
tèrent ceux qui restaient en arrière.
'"David continua la poursuite avec
quatre cents hommes ; deux cents hom-
mes s'arrêtèrent, trop fatigués pour
passer le torrent de Besor.
"Ils trouvèrent dans les champs un
homme Egyptien, qu'ils conduisirent
auprès de David. Ils le firent manger
et retourner dans le pays des Philis- du pain et boire de l'eau, '^et ils lui
tins. Et les Philistins montèrent à Jiz- donnèrent un morceau d'une masse de
réel. figues sèches et deux masses de rai-
Chap. XXX. 'Lorsque David ar- sins secs. Après qu'il eut mangé, les
riva le troisième jour à Tsiklag avec forces lui revinrent, car il n'avait point
344
I SAMUEL.
Chap. 30,13-31,1,.
pris de nourriture et point bu d'eau
depuis trois jours et trois nuits. '^Da-
vid lui dit : A qui es-tu, et doù es-tu?
11 répondit : Je suis un garçon Egyp-
tien, au service d'un homme Amalé-
cite, et voilà trois jours tpie mon maî-
tre m'a abandonné parce que j'étais
malade. '■'Nous avons t'ait une invasion
dans le midi des Kérétliiens, sur le
territoire de Juda et au midi de Calcb,
et nous avons brûlé Tsiklag. '^ David
lui dit : Veux-tu me faire descendre
vers cette troupe ? Et il répondit :
Jure-moi par le nom de Dieu que tu
ne me tueras pas et c[ue tu ne nie li-
vreras pas à mon maitre, et je te ferai
descendre vers cette troupe. "11 lui
servit ainsi de guide. Et voici, les
Amalécitcs étaient répandus sur toute
la contrée, mangeant, buvant et dan-
sant, à cause du grand butin qu'ils
avaient enlevé du pays des Philistins
et du pays de Juda. "David les battit
depuis l'aube du jour jusqu'au soir du
lendemain, et aucun d'eux n'échappa,
excepté quatre cents jeunes hommes
qui montèrent sur des chameaux et
s'enfuirent. '^David sauva tout ce que
les Amalécites avaient pris, et il déli-
vra aussi ses deux femmes. "'Il ne leur
manqua personne, ni petit ni grand,
ni fils ni fille, ni aucune chose du bu-
tin, ni rien de ce qu'on leur avait en-
levé : David ramena tout. -"Et David
prit tout le menu et le gros bétail ; et
ceux qui conduisaient ce troupeau et
marchaient à sa tête disaient : C'est
ici le butin de David.
-'David arriva auprès des deux cents
hommes qui avaient été trop fatigués
pour le suivre, et qu'on avait laissés
au torrent de Besor. Ils s'avancèrent
à la rencontre de David et du peuple
qui était avec lui. David s'approcha
d'eux, et leur demanda comment ils
se trouvaient. ^-Tous les hommes mé-
chants et vils parmi les gens qui étaient
allés avec David prirent la parole et
dirent : Puisqu'ils ne sont pas venus
avec nous, nous ne leur donnerons
rien du butin que nous avons sauvé,
sinon à chacun sa femme et ses en-
fants ; (|u'ils les emmènent, et s'en
aillent. -''Mais David dit : N'agissez
pas ainsi, mes frères, au sujet de ce
que l'Eternel nous a donné ; car il nous
a gardés, et il a livré entre nos mains
la troupe qui était venue contre nous.
-■'Et qui vous écouterait dans cette
affaire ? La part doit être la même
pour celui cjui est descendu sur le
champ de bataille et pour celui qui
est resté près des bagages : ensemble
ils partageront. — ^^11 en fut ainsi dès
ce jour et dans la suite, et l'on a fait
de cela jusqu'à ce jour une loi et une
coutume en Israël.
^^\)e retour à Tsiklag, David envoya
une partie du butin aux anciens de
Juda, à ses amis, en leur adressant ces
paroles : Voici pour vous un présent
sur le butin des ennemis de l'Eternel !
-'11 fit ainsi des envois à ceux de Bé-
thel, à ceux de Ramothdu midi, à ceux
de Jatthir, -^à ceux d'Aroër, à ceux de
Siphmoth, à ceux d'Eschthemoa, -'à
ceu>; de Racal, à ceux des villes des
Jerachmeélites, à ceux des villes des
Kéniens, ™à ceux de Horma, à ceux de
Cor-Aschan, à ceux d'Atliac, ^'à ceux
d'flébron, et dans tous les lieux que
David et ses gens avaient parcourus.
Les Israélites i'aincus par les /'/lilistins. — Saiil
et trois de ses fils tués dans la bataille.
Chap. XXXI. ' Les Philistins livrè-
rent bataille à Israël, et les hommes
d'Israël prirent la fuite devant les
Philistins et tombèrent morts sur la
montagne de Guilboa. -Les Philistins
j)oursuivirent Saiil et ses fils, et tuè-
rent Jonathan, Abinadab et Mallcis-
chua, fils de Saiil. ^L'effort du combat
porta sur Saiil ; les archers l'atteigni-
rent, et le blessèrent grièvement. 'Saiil
dit alors à celui qui portait ses armes :
345
Chop. S1,:j-
13.
I SAMUEL.
Tire ton épée, et perce-moi avec, de
peur que ces incirconcis ne viennent
me percer et me faire subir leurs ou-
trages. Celui qui portait ses armes ne
voulut pas, car il était saisi de crainte.
Et Saûl prit son épée, et se jeta des-
sus. ^ Celui qui portait les armes de
Saûl, le voyant mort, se jeta aussi sur
son épée, et mourut avec lui. ^Ainsi
périrent en même temps, dans cette
journée, Saûl et ses trois fils, celui qui
portait ses armes, et tous ses gens.
'Ceux d'Israël qui étaient de ce côté
de la vallée et de ce côté du Jourdain,
ayant vu que les hommes d'Israël s'en-
fuyaient et que Saûl et ses fils étaient
morts, abandonnèrent leurs villes pour
prendre aussi la fuite. Et les Philistins
allèrent s'y établir.
*Le lendemain, les Philistins vin-
rent pour dépouiller les morts, et ils
trouvèrent Saûl et ses trois fils tombés
sur la montagne de Guilboa. ''Ils cou-
pèrent la tête de Saûl
et enlevèrent
ses armes. Puis ils firent annoncer ces
bonnes nouvelles par tout le pays des
Philistins dans les maisons de leurs
idoles et parmi le peuple. '"Ils mirent
les armes de Saûl dans la maison des
Astartés, et ils attachèrent son cada-
vre sur les murs de Beth-Schan.
"Lorsque les habitants de Jabès en
Galaad apprirent comment les Philis-
tins avaient traité Saûl, '- tous les vail-
lants hommes se levèrent, et, après
avoir marché toute la nuit, ils arra-
chèrent des murs de Beth-Schan le
cadavre de Saûl et ceux de ses fils.
Puis ils revinrent à Jabès, où ils les
brûlèrent; '^ils prirent leurs os, et les
enterrèrent sous le tamarisc à Jabès.
Et ils jeûnèrent sept jours.
LE SECOND LIVRE
DE SAMUEL
REGNE DE DAVID
{Chap. l-2'i.)
Cantique funèbre de David sur
Chap. I. 'Après la mort de Saiil,
David, qui avait battu les Amalécites,
était depuis deux jours revenu à Tsik-
lag. -Le troisième jour, un homme ar-
riva du camp de Saiil, les vêtements
déchirés et la tète couverte de terre.
Lorsqu'il fut en présence de David, il
se jeta par terre et se prosterna. ^Da-
vid lui dit : D'où viens-tu ? Et il lui
répondit : Je me suis sauvé du camp
d'Israël. ''David lui dit : Que s'est-il
passé ? dis-moi donc ! Et il répondit :
Le peuple s'est enfui du champ de ba-
taille, et un grand nombre d'hommes
sont tombés et ont péri ; Saiil même
et .Jonathan, son fds, sont morts. ''Da-
vid dit au jeune homme qui lui appor-
tait ces nouvelles : Comment sais-tu
que Saiil et Jonathan, son fils, sont
morts ? *Et le jeune homme qui lui
apportait ces nouvelles répondit : Je
me trouvais sur la montagne de Guil-
boa ; et voici, Saiil s'appuyait sur sa
lance, et voici, les chars et les cava-
liers étaient près de l'atteindre. "S é-
tant retourné, il m'aperçut et m'aj)-
pela. Je dis : Me voici ! * Et il me dit :
Qui es-tu? Je lui répondis : Je suis
Amalécite. ^Et il dit : Approche donc,
et donne-moi la mort ; car je suis jiris
de vertige, quoique encore plein de
vie. "*Je m'approchai de lui, et je lui
donnai la mort, sachant bien qu'il ne
la mort de Saiil et de Jonatlian.
survivrait pas à sa défaite. J'ai enlevé
le diadème qui était sur sa tête et le
bracelet qu'il avait au bras, et je les
apporte ici à mon seigneur.
"David saisit ses vêtements et les
déchira, et tous les hommes qui étaient
auprès de lui firent de même. '-Ils fu-
rent dans le deuil, pleurèrent et jeû-
nèrent jusqu'au soir, à cause de Saiil,
de Jonathan , son fils , du peuple de
l'Eternel, et de la maison d'Israël,
parce qu'ils étaient tombés par l'épée.
'^David dit au jeune homme qui lui
avait apporté ces nouvelles : D'où es-
tu ? Et il répondit : Je suis le fils d'un
étranger, d'un Amalécite. '^David lui
dit : Comment n'as-tu pas craint de
porter la main sur l'oint de l'Eternel
et de lui donner la mort? '^Et David
appela l'un de ses gens, et dit : Ap-
proche, et tue-le! Cet homme frappa
r Amalécite, qui mourut. '^Et David
lui dit : Que ton sang retombe sur ta
tête, car ta bouche a déposé contre
toi, puisque tu as dit : J'ai donné la
mort à l'oint de l'Eternel !
'"Voici le cantique funèbre cjue Da-
vid composa sur Saiil et sur Jonathan,
son fils, "*et qu'il ordonna d'enseigner
aux enfants de Juda. C'est le cantique
de l'arc" : il est écrit dans le livre du
Juste*.
a. Ainsi mniimé parce qu'il est fait nicnlioii de l'arc- de Jonathan au verset 22. b. Livre perdu, déjà eilé
Josué 10, 13.
347
Chap. 1, 19-3, G. II SAMUEL.
''■'L'élite d'Israël a succombé sur tes collines !
Comment des héros sont-ils tombés ?
^"Ne l'annoncez point dans Gath,
N'en publiez point la nouvelle dans les rues d'Askalon,
De peur que les filles des Philistins ne se réjouissent,
De peur que les filles des incirconcis ne triomphent.
^'Montagnes de Guilboa !
Qu'il n'y ait sur vous ni rosée ni pluie,
Ni champs qui donnent des prémices pour les offrandes.
Car là ont été jetés les boucliers des héros,
Le bouclier de Saûl ;
L'huile a cessé de les oindre.
^'Devant le sang des blessés, devant la graisse des plus vaillants,
L'arc de Jonathan n'a jamais reculé,
Et l'épée de Saiil ne retournait point à vide.
-'Saiil et Jonathan, aimables et chéris pendant leur vie.
N'ont point été séparés dans leur mort ;
Ils étaient plus légers que les aigles.
Ils étaient plus forts que les lions.
^^Filles d'Israël ! pleurez sur Saûl,
Qui vous revêtait magnifiquement de cramoisi.
Qui mettait des ornements d'or sur vos habits.
-^Comment des héros sont-ils tombés au milieu du combat?
Comment Jonathan a-t-il succombé sur tes collines ?
-^Je suis dans la douleur à cause de toi, Jonathan, mon frère !
Tu faisais tout mon plaisir;
Ton amour pour moi était admirable,
Au-dessus de l'amour des femmes.
^'Comment des héros sont-ils tombés ?
Comment leurs armes se sont-elles perdues ?
David, roi de Jiida à Hébron. — Iscli-Bosclietli, fils de Saiil, roi d'Israël à Mahanaïm. — Guerre
civile. — Abner, clief de l'armée d' Isch-Bosclteth, tué par Joab, chef de l'armée de David. —
Assassinat d Iscli-Bosclietli.
Chap. II. 'Après cela, David con- *Les hommes de Juda vinrent, et là
sulta l'Éternel, en disant : Monterai- ils oignirent David pour roi sur la
je dans une des villes de JudaPL'E- maison de Juda.
ternel lui répondit : Monte. David dit : On informa David (pie c'étaient les
Où monterai-je ? Et l'Éternel répon- gens de Jabès en Galaad qui avaient
dit : A Hébron. -David y monta, avec enterré Saul. '•^ David envoya des mes-
ses deux femmes, Achinoam de Jiz- sagers aux gens de Jabès en Galaad,
réel, et Abigaïl de Carmcl, femme de pour leur dire : Soyez bénis de l'Eter-
Nabal. ^David fit aussi monter les gens nel, puisque vous avez ainsi montré
qui étaient auprès de lui, chacun avec de la bienveillance envers Saûl, votre
sa maison; et ils habitèrent dans les maître, et que vous l'avez enterré. *Et
villes d'Hébron. maintenant, que l'Éternel use envers
348
II SAMUEL.
Chap. 3, i<>o.
vous de bonté et do ficlélitc ! Moi aussi Tseruja : Joab, Abisthaï et Asaël.
je vous ferai du bien, parce que vous Asaël avait les pieds légers comme
avez agi de la sorte. ^Que vos mains une gazelle des champs : ''il poursui-
se fortifient, et soyez de vaillants boni- vit Abner, sans se détourner de lui
mes; car votre maître Saiil est mort, pour aller à droite ou à gauche. -"Ab-
et c'est moi que la maison deJudaa ner regarda derrière lui, et dit : Est-ce
oint pour roi sur elle. toi, Asaël ? Et il répondit : C'est moi.
^Cependant Abner, fds de Ner, chef "'Abner lui dit: Tire à droite ou à
de l'armée de Saiil, prit Isch-Boscheth, gauche; saisis-toi de l'un de ces jeu-
fils de Saiil, et le fit passer à Maha- nés gens, et prends sa dépouille. Mais
naïm. 'Il l'établit roi sur Galaad, sur Asaël ne voulut point se détourner de
les Gueschuriens , sur Jizreel , sur lui. ^'Abner dit encore à Asaël : Dé-
Ephraïm, sur Benjamin, sur tout Is- tourne-toi de moi; pourquoi te frap-
raël. "*Isch-Boscheth , fils de Saiil, perais-je et t'abattrais-je en terre?
était âgé de quarante ans, lorsqu'il comment ensuite lèverais-je le visage
devint roi d'Israël, et il régna deux devant ton frère Joab?*^Et Asaël re-
ans. Il n'y eut que la maison de Juda fusa de se détourner. Sur quoi Abner
qui resta attachée à David. "Le temps le frappa au ventre avec l'extrémité
pendant lequel David régna à Hébron inférieure de sa lance, et la lance sor-
sur la maison de Juda fut de sept ans tit par derrière. Il tomba et mourut
et six mois. sur place. Tous ceux qui arrivaient au
'^Abner, fils de Ner, et les gens lieu où Asaël était tombé mort, s'y
d'Isch-Boscheth, fils de Saiil, sortirent arrêtaient.
de Mahanaim pour marcher sur Ga- ^^Joab et Abischaï poursuivirent
baon. ''Joab, fils de Tseruja, et les Abner, et le soleil se couchait quand
gens de David, se mirent aussi en ils arrivèrent au coteau d'Amma, qui
marche. Ils se rencontrèrent près de est en face de Guiach, sur le chemin
l'étang de Gabaon, et ils s'arrêtèrent du désert de Gabaon.
les uns en deçà de l'étang, et les au- -^Les fils de Benjamin se rallièrent
très au delà. à la suite d'Abner et formèrent un
'*Abner dit à Joab : Que ces jeunes corps, et ils s'arrêtèrent au sommet
gens se lèvent, et qu'ils se battent d'une colline. ^*^Abner appela Joab, et
devant nous ! Joab répondit : Qu'ils dit : L'épée dévorera-t-elle toujours ?
se lèvent ! '^Ils se levèrent et s'avan- Ne sais-tu pas qu'il y aura de l'amer-
cèrent en nombre égal, douze pour tume à la fin ? Jusques à quand tarde-
Benjamin et pour Isch-Boscheth, fils ras-tu à dire au peuple de ne plus
de Saiil, et douze des gens de David, poursuivre ses frères? "Joab répon-
'^Chacun saisissant son adversaire par dit: Dieu est vivant! si tu n'eusses
la tête lui enfonça son épée dans le parlé, le peuple n'aurait pas cessé
flanc, et ils tombèrent tous ensemble, avant le matin de poursuivre ses frè-
VA l'on donna à ce lieu, qui est près res. -^Et Joab sonna de la trompette,
de Gabaon, le nom de Helkath-Ilatsu- et tout le jieuple s'arrêta; ils ne pour-
rim". '"Il y eut en ce jour un combat suivirent plus Israël, et ils ne conli-
très rude, dans lequel Abner et les nuèrent pas à se battre,
hommes d'Israël furent battus parles '-'■'Abner et ses gens marchèrent toute
gens de David. la nuit dans la plaine; ils passèrent le
'*Là se trouvaient les trois fils de Jourdain, traversèrent en entier le
a. llelhath-llatsHi un sii^nific /c tliamp t/cs <-in't's.
319
Chap. 2,3û-S,'ji.
II SAMUEL.
Bitliron , et arrivèrent à Mahanaïm.
^"Joab revint de la poursuite d'Abner,
et rassembla tout le peuple ; il man-
quait dix-neuf hommes des gens de
David, et Asaël. ^' Mais les gens de Da-
vid avaient frappé à mort trois cent
soixante hommes parmi ceux de Ben-
jamin et d'Abner. 3- Ils emportèrent
Asaël, et l'enterrèrent dans le sépul-
cre de son père à Bethléhem. Joab et
ses gens marchèrent toute la nuit, et
le jour paraissait quand ils furent à
Hébron.
Chap. III.
'"en disant qu'il ferait passer la royauté
de la maison de Saûl dans la sienne,
et qu'il établirait le trône de David sur
Israël et sur ,Iuda depuis Dan jusqu'à
Beer-Schéba. "Isch-Boscheth n'osa
pas répliquer un seul mot à Abner,
parce qu'il le craignait.
'^ Abner envoya des messagers à
David, pour lui dire de sa part : A qui
est le pays? Fais alliance avec moi,
et voici, ma main t'aidera pour tour-
ner vers toi tout Israël. '^ Il répondit :
Bien! je ferai alliance avec toi; mais
*La guerre dura long- je te demande une chose, c'est que tu
temps entre la maison de Saiil et la
maison de David. David devenait de
plus en plus fort, et la maison de Saùl
allait en s'affaiblissant.
^11 naquit à David des fils à Hébron.
Son premier-né fut Amnon, d'Achi-
noam de Jizreel; ^le second, Kileab,
d'Abigaïl deCarmel, femme de Nabal;
le troisième, Absalom, fds de Maaca,
fille de Talmaï, roi de Gueschur; *le
quatrième, Adonija, fils de Haggith ;
le cinquième, Schephathia, fils d'Abi-
thal; ^et le sixième, Jithream, d'Égla,
femme de David. Ce sont là ceux qui
naquirent à David à Hébron.
* Pendant la guerre entre la maison
de Saul et la maison de David, Abner
tint ferme pour la maison de Saûl.
'Or Saùl avait eu une concubine, nom-
mée Bitspa, fille d'Ajja. Et Isch-Bos-
cheth dit à Abner : Pourquoi es-tu
A'enu vers la concubine de mon père ?
*Abner fut très irrité des paroles d'Isch-
Boscheth, et il répondit : Suis-je une
tète de chien, qui tienne pour Juda ?
Je fais aujourd'hui preuve de bienveil-
lance envers la maison de Saùl, ton
père, envers ses frères et ses amis, je
ne t'ai pas livré entre les mains de
David, et c'est aujourd'hui que tu me
reproches une faute avec cette femme ?
^Que Dieu traite Abner dans toute sa
rigueur, si je n'agis pas avec David
selon ce que l'Eternel a juré à David,
ne voies point ma face, à moins que
tu n'amènes d'abord Mical, fille de
Saùl, en venant auprès de moi. '^Et
David envoya des messagers à Isch-
Boscheth, fils de Saùl, pour lui dire :
Donne-moi ma femme Mical, que j'ai
fiancée pour cent prépuces de Philis-
tins. '^Isch-Boscheth la fit prendre
chez son mari Palthiel, fils de Laïsch.
'^Et son mari la suivit en pleurant jus-
qu'à Bachurim. Alors Abner lui dit :
Va, retourne-t'en ! Et il s'en retourna.
"Abner eut un entretien avec les
anciens d'Israël, et leur dit : Vous dé-
siriez autrefois d'avoir David pour
roi; '*établissez-le maintenant, car
l'Eternel a dit de lui : C'est par David,
mon serviteur, que je délivrerai mon
peuple d'Israël de la main des Philis-
tins et de la main de tous ses enne-
mis. '"Abner parla aussi à Benjamin,
et il alla rapporter aux oreilles de Da-
vid à Hébron ce qu'avaient résolu Is-
raël et toute la maison de Benjamin.
^"11 arriva auprès de David à Hébron,
accompagné de vingt hommes; et Da-
vid fit un festin à Abner et à ceux qui
étaient avec lui. -'Abner dit à David :
Je me lèverai, et je partirai pour ras-
sembler tout Israël vers mon seigneur
le roi; ils feront alliance avec toi, et
tu régneras entièrement selon ton dé-
sir. David renvoya Abner, qui s'en
alla en paix.
350
II SAMUEL.
Chnp. -5,22-4.4.'
"Voici, Joab et les gens de David tua, pour venger la mort d'Asaël, son
revinrent d'une excursion, et amené- frère. -"* David l'apprit ensuite, et il dit :
rent avec eux un grand butin. Abner Je suis à jamais innocent, devant l'E-
n'était plus auprès de David à Hébron, ternel, du sang d'Abner, fils de Ner,
car David l'avait renvoyé, et il s'en et mon royaume l'est aussi. -'■'Que ce
était allé en paix. -^Lorsque Joab et sang retombe sur Joab et sur toute la
toute sa troupe arrivèrent, on lit à maison de son père ! Qu'il y ait tou-
Joab ce rapport : Abner, fds de Ner, jours quelqu'un dans la maison de
est venu auprès du roi, qui l'a ren- Joab, qui soit atteint d'un Hux ou de
voyé, et il s'en est allé en paix. -''Joab la lèpre, ou qui s'appuie sur un bâton,
se rendit chez le roi, et dit : Qu'as-tu ou qui tombe par l'épée, ou qui man-
iait ? ^'oici, Abner est venu vers toi ; que de pain !
]K)ur([uoi 1 as-tu renvoyé et laisse par-
"Ainsi Joab et Abischaï, son frère,
tir?-^Tu connais Abner, fils de Ner! tuèrent Abner, parce qu'il avait donné
c'est pour te tromper qu'il est venu, la mort à Asaël, leur frère, à Gabaon,
pour épier tes démarches, et pour dans la bataille.
savoir tout ce que tu fais. -^Et Joab, ^' David dit à Joab et à tout le peu-
après avoir quitté David, envoya sur pie qui était avec lui : Déchirez vos
les traces d'Abner des messagers, qui vêtements, ceignez-vous de sacs, et
le ramenèrent depuis la citerne de pleurez devant Abner ! Et le roi David
Sira : David n'en savait rien. marcha derrière le cercueil. ^'-On en-
'-" Lorsque Abner fut de retour à Hé- terra Abner à Hébron. Le roi éleva la
bron, Joab le tira à l'écart au milieu voix et pleura sur le sépulcre d'Abner,
de la porte, comme pour lui parler en et tout le peuple pleura. ^'Le roi fit
secret, et là il le frappa au ventre et le une complainte sur Abner, et dit :
Abner devait-il mourir comme meurt un criminel ?
''Tu n'avais ni les mains liées, ni les pieds dans les chaînes !
Tu es tombé comme on tombe devant des méchants.
'^Et tout le peuple pleura de nou-
veau sur Abner. Tout le peuple s'ap-
procha de David pour lui faire pren-
dre quelque nourriture, pendant qu'il
était encore jour; mais David jura, en
disant : Que Dieu me traite dans toute
sa rigueur, si je goûte du pain ou quoi
que ce soit avant le coucher du soleil !
'T.ela fut connu et approuvé de tout
le peuple, qui trouva bon tout ce qu'a-
vait fait le roi. ^"Tout le peuple et tout
Israël comprirent en ce jour que ce
n'était pas par ordre du roi qu'Abner,
fils de Ner, avait été tué. '"Le roi dit
à ses serviteurs : Ne savez-vous pas
qu'un chef, qu'un grand homme, est
tombé aujourd'hui en Israël ? '^Je suis
encore faible, quoique j'aie reçu l'onc-
tion royale; et ces gens, les fils de
Tseruja, sont trop puissants pour moi.
Que l'Eternel rende selon sa méchan-
ceté à celui qui fait le mal !
Chnp. IV. 'Lorsque le fils de Saiil
apprit qu'Abner était mort à Hébron,
ses mains restèrent sans force, et tout
Israël fut dans l'épouvante. '^Le fils de
Saiil avait deux chefs de bandes, do.nt
l'un s'appelait Baana et l'autre Hécab;
ils étaient fils de Rimmonde Beéroth,
d'entre les fils de Benjamin. — Car
Beéroth était regardée comme faisant
partie de Benjamin, 'et les Beéro-
thiens s'étaient enfuis à Guitthaïm, où
ils ont habité jusqu'à ce jour. — *Jo-
nathan, iils de Saûl, avait un fils per-
clus des pieds, et âgé de cinq ans,
351
23
Chap. 4^,5-5, 11.
II SAMUEL.
lorsque arriva de Jizreel la nouvelle
de la mort de Saûl et de Jonathan ; sa
nourrice le prit et s'enfuit, et, comme
elle précipitait sa fuite, il tomba et
resta boiteux; son nom était Mephi-
boscheth.
^Or les fils de Rimmon de Beéroth,
Récab et Baana, se rendirent pendant
la chaleur du jour à la maison d'Isch-
Boscheth, qui était couché pour son
repos de midi. ^Ils pénétrèrent jus-
qu'au milieu de la maison , comme
pour prendre du froment, et ils le
frappèrent au ventre; puis Récab et
Baana, son frère, se sauvèrent. "Ils
entrèrent donc dans la maison pen-
dant qu'il reposait sur son lit dans sa
chambre à coucher, ils le frappèrent
et le firent mourir, et ils lui coupèrent
la tête. Ils prirent sa tête, et ils mar-
chèrent toute la nuit au travers de la
plaine. ^Ils apportèrent la tête d'Isch-
Boscheth à David dans Hébron, et ils
dirent au roi : Voici la tête d'Isch-
Boscheth, fds de Saûl, ton ennemi,
qui en voulait à ta vie; l'Eternel venge
aujourd'hui le roi mon seigneur de
Saûl et de sa race. ^David répondit à
Récab et à Baana, son frère, fils de
Rimmon de Beéroth : L'Éternel qui
m'a délivré de tout péril est vivant !
'"celui qui est venu me dire : Voici,
Saûl est mort, et qui croyait m'annon-
cer une bonne nouvelle, je l'ai fait
saisir et tuer à Tsiklag, pour lui don-
ner le salaire de son message; "et
quand des méchants ont assassiné un
homme juste dans sa maison et sur sa
couche, combien plus ne redeman-
derai-je pas son sang de vos mains et
ne vous exterminerai-je pas de la terre?
'-Et David ordonna à ses ffens de les
tuer; ils leur coupèrent les mains et
les pieds, et les pendirent au bord de
l'étang d'Hébron. Ils prirent ensuite la
tête d'Isch-Boscheth, et l'enterrèrent
dans le sépulcre d'Abner à Hébron.
a. Phrase interrompue. Comp. I Chron. 11, 6. b.
Dai'id, roi de Juda et de tout Israël. — Expul-
sion des Jébusiens et résidence de David à
Jérusalem. — Victoires sur les P/iilistins.
Chap. y. 'Toutes les tribus d'Is-
raël vinrent auprès de David, à Hé-
bron, et dirent : Voici, nous sommes
tes os et ta chair. ^Autrefois déjà,
lorsque Saûl était notre roi, c'était toi
qui conduisais et qui ramenais Israël.
L'Eternel t'a dit : Tu paîtras mon peu-
ple d'Israël, et tu seras le chef d'Is-
raël. ''Ainsi tous les anciens d'Israël
vinrent auprès du roi à Hébron, et le
roi David fit alliance avec eux à Hé-
bron, devant l'Eternel. Ils oignirent
David pour roi sur Israël.
* David était âgé de trente ans lors-
qu'il devint roi, et il régna quarante
ans. ^A Hébron il régna sur Juda sept
ans et six mois, et à Jésuralem il ré-
gna trente-trois ans sur tout Israël et
Juda.
^Le roi marcha avec ses gens sur
Jérusalem contre les Jébusiens, habi-
tants du pays. Ils dirent à David : Tu
n'entreras ]>oint ici, car les aveugles
mêmes et les boiteux te repousse-
ront! Ce qui voulait dire : David n'en-
trera point ici. "Mais David s'empara
de la forteresse de Sion : c'est la cité
de David. ^David avait dit en ce jour :
Quiconque battra les Jébusiens et at-
teindra le canal, quiconque frappera
ces boiteux et ces aveugles qui sont
les ennemis de David"... — C'est pour-
quoi l'on dit : L'aveugle et le boiteux
n'entreront point dans la maison.
^ David s'établit dans la forteresse,
qu'il appela cité de David. Il fit de
tous côtés des constructions, en de-
hors et en dedans de Millo*. '"David
devenait de plus en plus grand, et
l'Eternel, le Dieu des armées, était
avec lui.
"Hiram, roi de Tyr, envoya des
messagers à David, et du bois de cè-
dre, et des charpentiers et des tail-
Terme désignant la citadelle. Comp. Jug. 9, 6, 20.
352
II SAMUEL.
Cliap. 5, ii-6. 11.
leurs do pierres, qui bàtil'Ont une mai- L'arche transportée par Dmid (le Kirjalli-
son pour David. '-David reconnut que Jeanm à Jérusalem.
l'Eternel l'affermissait comme roi d'Is- Chnp. VI. 'David rassembla en-
raël, et qu'il élevait son royaume à core toute l'élite d'Israël, au nombre
cause de son peuple d'Israël. de trente mille hommes. -Et David,
'^David prit encore des concubines avec tout le peuple qui était auprès
et des femmes de Jérusalem, après de lui, se mit en marche depuis Baalé-
«ru'il fut venu d'Hébron, et il lui na- Juda*, pour faire monter de là l'arche
quit encore des fils et des filles. '■'Voici
les noms de ceux qui lui naquirent à
Jérusalem : Schammua, Schobab, Na-
than, Salomon, 'Mibhar, Elischua, Né-
de Dieu, devant laquelle est invoqué
le nom de l'Eternel des armées qui
réside entre les chérubins au-dessus
de l'arche. ^Ils mirent sur un char
pheg, Japhia, '"Elischama, Eliada, et neuf l'arche de Dieu, et l'emportèrent
Eliphéleth. de la maison d'Abinadab sur la col-
'" Les Philistins apprirent qu'on avait line; Uzza et Achjo, fils d'Abinadab,
oint David pour roi sur Israël, et iîs conduisaient le char neuf. •'Ils l'empor-
montèrent tous à sa recherche. David, tèrent donc de la maison d'Abinadab
qui en fut informé, descendit à la for- sur la colline; Uzza marchait à côté
teresse. '*Les Philistins arrivèrent, et de l'arche de Dieu, et Achjo allait de-
se répandirent dans la vallée des Re- vant l'arche. ^ David et toute la mai-
phaïm. ''David consulta l'Eternel, en son d'Israël jouaient devant l'Eternel
disant : Monterai-je contre les Philis- de toutes sortes d'instruments de bois
tins? Les livreras-tu entre mes mains? de cyprès, des harpes, des luths, des
Et l'Eternel dit à David : Monte, car je tambourins, des sistres et des cym-
livrerai les Philistins entre tes mains. l)ales.
-"David vint à Baal-Peratsim, où il les 'Lorsqu'ils furent arrivés à l'aire de
battit. Puis il dit : L'Eternel a disper- Nacon, Uzza étendit la main vers Tar-
se mes ennemis devant moi, comme che de Dieu et la saisit, parce que les
des eaux qui s'écoulent. C'est pour- bœufs la faisaient pencher. "La colère
quoi l'on a donné à ce lieu le nom de l'Eternel s'enflamma contre Uzza,
de Baal-Peratsim". ^'Ils laissèrent là et Dieu le frappa sur place à cause de
leurs idoles, et David et ses gens les sa faute. Uzza mourut là, près de l'ar-
emportèrent. che de Dieu. '^David fut irrité de ce
"Les Philistins montèrent de non- (pie l'Eternel avait fra]ipé Uzza d'un
veau, et se répandirent dans la vallée tel châtiment. Et ce lieu a été ap])elé
des Rephaïm. -^David consulta l'Eter- jusqu'à ce jour Pérets-Uzza"". "David
nel. Et l'Eternel dit : Tu ne monteras eut peur de l'Eternel en ce jour-là, et
pas; tourne-les par derrière, et tu ar- il dit : Comment l'arche de l'Eternel
riveras sur eux vis-à-vis des mûriers, entrerait-elle chez moi? '"11 ne voulut
-■'r)uand tu entendras un bruit de jias pas retirer l'arche de l'Eternel chez
dans les cimes des mûriers, alors hà- lui dans la cité de Davitl, et il la fil
te-toi, car c'est l'Eternel qui marclie conduiie dans la maison d'Obcd-I'^doui
devant toi pour battre l'armée des de Gath. "L'arche de l'Eternel resta
Philistins. ^^David fît ce que l'Eternel trois mois dans la maison d'Obed-
lui avait ordonné, et il battit les Phi- Edom dcGath, et l'Éternel bénitObed-
listins depuis Guéba jusqu'à Guézer. Edom et toute sa maison.
a. liaal-Pfiatmni signifie lieu des
-se trouvait îilors, \uy. I Sain. 7, i.
"upiures. b. lîaalc-Juda nu Kiijutli-Jcarini. villo dans liiijuelle l'iiTcho
f. J'ereis-Uzza signifie bri-ilir i/'i'zza.
35;}
Chap. 0, n-7 , 10.
II SAMUEL
'-On vint dire au roi David : L'Éter-
nel a béni la maison d'Obed-Edom et
tout ce qui est à lui, à cause de
l'arche de Dieu. Et David se mit en
route, et il fit monter l'arche de Dieu
depuis la maison d'Obed-Édom jus-
qu'à la cité de David, au milieu des
réjouissances. ''Quand ceux qui por-
taient l'arche de l'Eternel eurent fait
six pas, on sacrifia un bœuf et un veau
gras. '*David dansait de toute sa force
devant l'Éternel, et il était ceint d'un
éphod de lin. '^ David et toute la mai-
son d'Israël firent monter l'arche de
l'Éternel avec des cris de joie et au
son des trompettes.
. '^Comme l'arche de l'Éternel en-
trait dans la cité de David, Mical, fille
de SaiiÉ regardait par la fenêtre, et,
voyant le roi David sauter et danser
devant l'Éternel, elle le méprisa dans
son cœur.
'"Après qu'on eut amené l'arche de
l'Éternel, on la mit à sa place au mi-
lieu de la tente que David avait dres-
sée pour elle ; et David offrit devant
l'Éternel des holocaustes et des sacri-
fices d'actions de grâces. '■* Quand Da-
vid eut achevé d'offrir les holocaustes
et les sacrifices d'actions de grâces, il
bénit le peuple au nom de l'Eternel
des armées. '^Puis il distribua à t )ut
le peuple, à toute la multitude d'Is-
raël, hommes et femmes, à chacun un
nel, sur Israël, c'est devant l'Éternel
que j'ai dansé. --Je veux paraître en-
core plus vil que cela, et m'abaisser
à mes propres yeux ; néanmoins je se-
rai en honneur auprès des servantes
dont tu parles. --'Or Mical, fille de
Saûl, n'eut point d'enfants jusqu'au
jour de sa mort.
Dai'id projetant de bâtir un temple ; opposition
de l'Eternel. — Promesses à la maison de
Dai'id.
Chap. Vil. 'Lorsque le roi habita
dans sa maison, et que l'Éternel lui
eut donné du repos, après l'avoir dé-
livré de tous les ennemis qui l'entou-
raient, -il dit à Nathan le prophète :
Vois donc! j'habite dans une maison
de cèdre, et l'arche de Dieu habite au
milieu d'une tente. ''Nathan répondit
au roi : Va, fais tout ce que tu as dans
le cœur, car l'Eternel est avec toi.
^La nuit suivante, la parole de l'E-
ternel fut adressée à Nathan : ^Va dire
à mon serviteur David : Ainsi parle
l'Éternel : Est-ce toi qui me bâtirais
une maison pour que j'en fasse ma
demeure? ^Mais je n'ai point habité
dans une maison depuis le jour où j'ai
fait monter les enfants d'Israël hors
d'Egypte jusqu'à ce jour; j'ai voyagé
sous une tente et dans un tabernacle.
'Partout où j'ai marché avec tous les
enfants d'Israël, ai-jeditun mot à quel-
pain, une portion de viande et un gâ- qu'une des tribus d'Israël à qui j'avais
teau de raisins. Et tout le peuple s'en
alla, chacun dans sa maison.
^"David s'en retourna pour bénir sa
maison, et Mical, fille de Saiil, sortit
à sa rencontre. Elle dit : Quel hon-
neur aujourd'hui pour le roi d'Israël
de s'être découvert aux yeux des ser-
vantes de ses serviteurs, comme se
découvrirait un homme de rien ! -'Da-
vid répondit à Mical : C'est devant
l'Éternel, qui m'a choisi de préférence
à ton \)ère et à toute sa maison pour
m'établir chef sur le peuple de l'Eter-
ordonné de paître mon peuple d'Is-
raël, ai-je dit : Pourquoi ne me bâtis-
sez-vous pas une maison de cèdre?
^Maintenant tu diras à mon serviteur
David : Ainsi parle l'Eternel des ar-
mées : Je t'ai pris au pâturage, der-
rière les brebis, pour que tu fusses
chef sur mon peuple, sur Israël; 'j'ai
été avec toi partout où tu as marché,
j'ai exterminé tous tes ennemis de-
vant toi, et j'ai rendu ton nom grand
comme le nom des grands qui sont
sur la terre; '"j'ai donné une demeure
II SAMUEL.
Cliap. 7 , 11-8, i.
I élèverai ta postérité après toi, celui
(|ui sera sorti de tes entrailles, et j'af-
lermirai son règne. '^Ce sera lui qui
bâtira une maison à mon nom, et j'af-
à mon peuple, à Israël, et je l'ai plan- seule nation qui soit comme ton peu-
lé pour qu'il y soit fixé et ne soit plus pie, comme Israël, que Dieu est venu
agité, pour que les méchants ne l'op- racheter pour en former son peuple,
luiment j)lus comme au]Kiravant "et ])our se faire un nom et pour accom-
comme à l'époque où j'avais établi plir en sa faveur, en faveur de ton
des juges sur mon peuple d'Israël. Je pays, des miracles et des prodiges, en
t'ai accordé du repos en te délivrant chassant devant ton peuple, que tu as
de tous tes ennemis. Et l'Eternel tan- racheté d'Egypte, des nations et leurs
nonce qu'il te créera une maison, dieux? -■'Tu as affermi ton peuple d'is-
'-Quand tes jours seront accomplis et raèl, pour (ju'il fût ton peuple à tou-
que tu seras couché avec tes pères, jours; et toi. Eternel, tu es devenu
son Dieu. -^Maintenant, Eternel Dieu,
fais subsister jusque dans l'éternité
la parole que tu as prononcée sur ton
serviteur et sur sa maison, et agis se-
fermirai pour toujours le trône de son Ion ta parole. ^*Que ton nom soit à
royaume. '''Je serai pour lui un père, jamais glorifié, et que Ton dise : L'E-
et il sera pour moi un fils. S'il fait le ternel des armées est le Dieu d'Israël!
mal, je le châtierai avec la verge des Et que la maison de ton serviteur
hommes et avec les coups des enfants David soit affermie devant toi! -"Car
des hommes; '^mais ma grâce ne se toi-même. Eternel des armées. Dieu
retirera point de lui, comme je l'ai re- d'Israël, tu t'es révélé à ton serviteur,
tirée de Saiil, que j'ai rejeté devant en disant : Je te fonderai une maison!
toi. '^Ta maison et ton règne seront C'est pourquoi ton serviteur a pris
]iour toujours assurés, ton trône sera courage pour t'adresser cette prière,
pour toujours affermi. '-"Maintenant, Seigneur Eternel, tu es
'"Nathan rapporta à David toutes Dieu, et tes paroles sont vérité, et tu
ces ])aroles et toute cette vision. '*Et as annoncé cette grâce à ton servi-
le roi David alla se présenter devant teur. -^Veuille donc bénir la maison
l'Éternel, et dit : Qui suis-je, Sei- de ton serviteur, afin qu'elle subsiste
gneur Eternel, et quelle est ma mai- à toujours devant toi! Car c'est toi,
son, pour que tu m'aies fait parve- Seigneur Eternel, qui as parlé, et par
nir où je suis? '^ C'est encore peu de ta bénédiction la maison de ton servi-
chose à tes yeux. Seigneur Eternel; tu teur sera bénie éternellement,
parles aussi de la maison de ton ser-
viteur pour les temps à venir. Et tu
daignes instruire un homme de ces
choses. Seigneur Eternel ! -"Que pour-
rait te dire de plus David? Tu connais
ton serviteur. Seigneur Eternel ! -'A
cause de ta parole, et selon ton cœur,
tu as fait toutes ces grandes choses
pour les révéler à ton serviteur. --Que
tu es donc grand. Eternel Dieu ! car
Vicloires de David sur les l'Jiilistins, les Moa-
bilcs, les Syriens, les Edotnites. — Hauts
fonctionnaires de David.
Chap. VIII. 'Après cela, David
battit les Philistins et les humilia, et
il enleva de la main des Philistins les
rênes de leur ca|iitale.
-Il battit les Moabites, et il les me-
nul n'est semblable à toi, et il n'y sura avec un cordeau, en les faisant
a point d'autre Dieu que toi, d'après coucher par terre; il en mesura deux
tout ce que nous avons entendu de cordeaux pour les livrer â la morl, et
nos oreilles. --'Est-il sur la terre une un plein cordeau [)our leur laisser la
355
Chap. 8,3-0,9.
II SAMUEL.
Aie. Et les Moabites furent assujettis sujetti à David. L'Éternel protégeait
à David, et lui payèrent un Irihut. David partout où il allait.
^David battit Hadadézer, lils de Re- '^David régna sur Israël, et il fai-
hob, roi de Tsoba, lorsqu'il alla réta- sait droit et justice à tout son peuple,
blir sa domination sur le fleuve de "'Joab, fils de Tseruja, commandait
l'Euphrate. *David lui prit mille sept l'armée; Josaphat, fils d'Achilud, était
cents cavaliers et vingt mille hommes archiviste; '^Tsadok, fils d'Achithub,
de pied; il coupa les jarrets à tous les et Achimélec, fils d'Abiathar, étaient
chevaux de trait, et ne conserva que prêtres; Seraja était secrétaire; '^Be-
naja, fils de Jehojada, était chef des
Kéréthiens et des Péléthiens"; et les
fils de David étaient ministres d'état.
Bicni'eillancc de David envers Mepliibosclietlt,
fils de Jonathan.
Chap. IX. 'David dit : Reste-t-il
encore quelqu'un de la maison de
cent attelages.
^Les Syriens de Damas vinrent au
secours d'IIadadézer, roi de Tsoba, et
David battit vingt-deux mille Syriens.
^David mit des garnisons dans la Syrie
de Damas. Et les Syriens furent assu-
jettis à David, et lui payèrent un tri-
but.
L'Eternel protégeait David partout Saiil, pour que je lui fasse du bien à
où il allait. "Et David prit les boucliers cause de Jonathan ? -Il y avait un ser-
d'or qu'avaient les serviteurs d'Ha- viteur de la maison de Satil, nommé
dadézer, et les apporta à Jérusalem. Tsiba, f|ue l'on fit venir auprès de Da-
*Le roi David prit encore une grande vid. Le roi lui dit : Es-tu Tsiba? Et il
quantité d'airain à Béthach et à Béro- répondit : Ton serviteur ! ^Le roi dit :
thaï, villes d'Hadadézer. N'y a-t-il plus personne de la maison
'■'Thoï, roi de Ilamath, apprit que de Saùl, ])our que j'use envers lui de
David avait battu toute l'armée d'IIa- la bonté de Dieu ? Et Tsiba répondit
dadézer, '"et il envoya Joram, son fils, au roi : Il y a encore un fils de Jona-
vers le l'oi David, pour le saluer, et than, perclus des pieds. *Le roi lui
pour le féliciter d'avoir attaqué Ha- dit : Où est-il ? Et Tsiba répondit au
dadézer et de l'avoir battu. Car Thoï
était en guerre avec Hadadézer. Jo-
ram apporta des vases d'argent, des
vases d'or, et des vases d'airain. "Le
roi David les consacra à l'Eternel,
roi : II est dans la maison de Makir,
fils d'Ammiel, à Lodebar.
^Leroi David l'envoya chercher dans
la maison de Makir, fils d'Ammiel, à
Lodebar. «Et Mephiboscheth, fils de
comme il avait déjà consacré l'argent Jonathan, fils de Saiil, vint auprès de
David, tomba sur sa face et se pros-
terna. David dit : Mephiboscheth ! Et
il réjiondit : Voici ton serviteur. 'Da-
vid lui dit : Ne crains point, car je
veux te faire du bien à cause de Jona-
than, ton père. Je te rendrai toutes les
terres de Saiil, ton père, et tu man-
geras toujours à ma table. "^Il se pros-
terna, et dit : Qu'est ton serviteur,
pour que tu regardes un chien mort,
tel que moi ?
et l'or pris sur toutes les nations qu'il
avait vaincues, '-sur la Syrie, sur
Moab, sur les fils d'Ammon, sur les
Philistins, sur Amalek, et sur le butin
d'IIadadézer, fils de Rehob, roi de
Tsoba.
'^Au retour de sa victoire sur les
Syriens, David se fit encore un nom,
en battant dans la vallée du sel dix-
huit mille Edomites. ''Il mit des gar-
nisons dans Edom, il mit des garnisons
dans tout Edom. Et tout Edom fut as-
'Le roi appela Tsiba, serviteur de
a. Noms qui dcsij^iioiii prubableineiit des j^ardcs du corps.
356
II SAMUEL.
Chop. 9,iu-W,n.
Saiil.ot lui dit : Je donne au fds de ton dans une grande confusion; et le roi
maître tout ce qui appartenait à Saiil leur lit dire : Restez à Jéricho jusqu'à
et à toute sa maison. '"Tu cultiveras ce que votre barbe ait repoussé, et re-
pour lui les terres, toi, tes fds, et tes venez ensuite.
serviteurs, et tu feras les récoltes, afin *Les fils d'Ammon, voyant qu'ils
que le fils de ton maître ait du pain à s'étaient rendus odieux à David, firent
manger; et Mephiboscheth, fils de ton enrôler à leur solde vingt mille hom-
maître, mangera toujours à ma table, mes de })ied chez les Syriens de Beth-
Or Tsiba avait cpiinze fils et vingt ser- Rehob et chez les Syriens de Tsoba,
viteurs. "11 dit au roi : Ton serviteur mille hommes chez le roi de Maaca, et
fera tout ce que le roi mon seigneur douze mille hommes chez les gens de
ordonne à son serviteur. Et Mephi- Tob. 'A cette nouvelle, David envoya
boscheth mangea à la table de David, contre eux Joab et toute l'armée, les
comme l'un des fils du roi. '-Mephi- hommes vaillants. *Les fils d'Ammon
boscheth avait un jeune fils, nommé sortirent, et se rangèrent en bataille à
Mica, et tous ceux qui demeuraient l'entrée de la porte; les Syriens de
dans la maison de Tsiba étaient servi- Tsoba et de Rehob, et les hommes de
leurs de Mephiboscheth. '-'Mephibos- Tob et de Maaca, étaient à part dans
iheth habitait à Jérusalem, car il man- la campagne,
geait toujours à la table du roi. 11 était
boiteux des deux ]>ieds.
Joab vit qu'il avait à combattre par
devant et ]iar derrière. 11 choisit alors
sur toute l'élite d'Israël un corps, qu'il
opposa aux Syriens ; '"et il plaça sous
le commandement de son frère Abis-
chaï le reste du peuple, jiour faire face
Cltap. X. 'Après cela, le roi des aux fils d'Ammon. "11 dit : Si les Sy-
fils d'Ammon mourut, et Hanun, son riens sont plus forts que moi, tu vien-
fils, régna à sa place. -David dit : Je dras à mon secours ; et si les fils d'Am-
Oiitraife fait par le roi tirs Aiiinioniles aii.i- ser-
viteurs de Daiid. — Guerre contre les Am-
monites et leurs alliés.
montrerai de la bienveillance à Ha-
nun, fils de Nachasch, comme son
père en a montré à mon égard. Et Da-
vid envoya ses serviteurs pour le con-
nion sont plus forts que toi, J irai te
secourir. '-Sois ferme, et montrons du
courage pour notre peuple et pour les
villes de notre Dieu, et que l'Eternel
soler au sujet de son père. Lorsque fasse ce qui lui semblera bon ! "Joab,
les serviteurs de David arrivèrent dans avec son peuple, s'avança pour atta-
le pavs des fils d'Ammon, ''les chefs quer les Syriens, et ils s'enfuirent de-
des fils d'Ammon diient à Hanun, leur vaut lui. '^Et quand les fils d'Ammon
maître : Penses-tu que ce soit j)our virent que les Syriens avaient pris la
honorer ton père que David t'envoie fuite, ils s'enfuirent aussi devant Abis-
des consolateurs ? N'est-ce pas pour chaï et rentrèrent dans la ville. Joab
reconnaître et explorer la ville, et pour s'éloigna des fils d'Ammon et revint à
la détruire, qu'il envoie ses serviteurs Jérusalem.
aujirès de toi ? 'Alors Hanun saisit les '^Les Syriens, voyant qu'ils avaient
serviteurs de David, leur fit raser la été battus par Israël, réunirent leurs
moitié de la barbe, et fit couper leurs forces. "*Hadarézer envoya chercher
habits par le milieu juscpi'au haut des les Syriens qui étaient de l'autre côté
cuisses. Puis il les congédia. ^David, du fleuve; et ils arrivèrent à Hélam,
qui fut informé, envoya des gens à ayant à leur tête Schobac, chef de l'ar-
leur rencontre, car ces hommes étaient inéc d'Hadarézer. '"On l'annonça à
357
Chap. 10,18-11, 19.
II SAMUEL.
David, qui assembla tout Israël, passa David dit à Urie : Descends dans ta
le Jourdain, et vint à Hélani. Les Sy- maison, et lave tes pieds. Urie sortit
riens se préparèrent à la rencontre de de la maison royale, et il fut suivi d'un
David, et lui livrèrent bataille. '*Mais présent du roi. ^Mais Urie se coucha à
les Syriens s'enfuirent devant Israël, la porte de la maison royale, avec tous
Et David leur tua les troupes de sept les serviteurs de son maître, et il ne
cents chars et quarante mille cavaliers; descendit point dans sa maison. '"On
il frappa aussi le chef de leur armée, en informa David, et on lui dit : Urie
Schobac, c[ui mourut sur place. '^Tous n'est pas descendu dans sa maison. Et
les rois soumis à Hadarézer, se voyant David dit à Urie : N'arrives- tu pas de
battus par Israël, firent la paix avec voyage ? Pourquoi n'es-tu pas descen-
Israël et lui furent assujettis. Et les du dans ta maison? "Urie répondit à
Syriens n'osèrent plus secourir les fils David : L'arche et Israël et Juda habi-
d'Ammon. tent sous des tentes, mon seigneur
Joab et les serviteurs de mon seigneur
campent en rase campagne, et moi
j'entrerais dans ma maison pour man-
ger et boire et pour coucher avec ma
femme ! Aussi vrai que tu es vivant et
que ton àme est vivante, je ne ferai
point cela. '-David dit à Urie : Reste
ici encore aujourd'hui, et demain je te
Siège de Rabba, capitale des Ammonites. —
Conduite criminelle de David à l'égard de
Bath-Schéba et d'Urie. — La brebis du pau-
vre et le repentir de David. — Prise de
Rabba.
Chap. XI. 'L'année suivante, au
temps où les rois se mettaient en cam-
pagne, David envoya Joab, avec ses renverrai. Et Urie resta à Jérusalem
serviteurs et tout Israël, pour détruire ce jour-là et le lendemain. '^David
les fils d'Ammon et pour assiéger l'invita à manger et à boire en sa pré-
Rabba. Mais David resta à Jérusalem, sence, et il l'enivra; et le soir, Urie
* Un soir, David se leva de sa couche ; sortit pour se mettre sur sa couche,
et, comme il se promenait sur le toit" avec les serviteurs de son maître, mais
de la maison royale, il aperçut de là il ne descendit point dans sa maison,
une femme qui se baignait, et qui était '"'Le lendemain matin, David écrivit
très belle de figure. ^David fit deman- une lettre à Joab, et l'envoya par la
der qui était cette femme, et on lui main d'Urie. '^11 écrivit dans cette let-
dit : N'est-ce pas Bath-Schéba, fille tre : Placez Urie au plus fort du com-
d'Éliam, femme d'Urie, le Héthien ? bat, et retirez-vous de lui, afin qu'il
■•Et David envoya des gens pour la soit frappé et qu'il meure. '^Joab, en
chercher. Elle vint vers lui, et il cou- assiégeant la ville, plaça Urie à l'en-
cha avec elle. Après s'être purifiée de droit qu'il savait défendu par de vail-
sa souillure, elle retourna dans sa lants soldats. "Les hommes de la ville
maison. ^Cette femme devint enceinte, firent une sortie et se battirent contre
et elle fit dire à David : Je suis en- Joab ; plusieurs tombèrent parmi le
ceinte. peuple, parmi les serviteurs de Da-
^Alors David expédia cet ordre à vid, et Urie, le Héthien, fut aussi tué.
Joab : Envoie-moi Urie, le Héthien. '*^Joab envoya un messager pour faire
Et Joab envoya Urie à David. 'Urie se rapport à David de tout ce qui s'était
rendit auprès de David, qui l'interro- passé dans le combat. '"Il donna cet
gea sur l'état de Joab, sur l'état du ordre au messager : Quand tu auras
peuple, et sur l'état de la guerre. "Puis achevé de raconter au roi tous les dé-
a. Eli lonne de terrasse.
358
tails du combat, -"peut-être se mettra-
t-il en fureur et te dira-t-il : Pourquoi
vous ètes-vous approchés de la ville
pour combattre ? Ne savez-vous pas
qu'on lance des traits du haut de la
muraille ? -MKii a tué Abimélec, fils
de Jerubbéscheth ? n'est-ce pas une
femme cpii lança sur lui du haut de
la muraille un morceau de meule de
moulin, et n'en est-il pas mort à Thé-
bets ? Pourquoi vous êtes-vous appro-
chés de la muraille ? Alors tu diras :
Ton serviteur Urie, le Héthien, est
mort aussi.
-"Le messager partit; et, à son arri-
vée, il fit rapport à David de tout ce
que Joab lui avait ordonné. "Le mes-
sager dit à David : Ces a-ens ont eu sur
nous l'avantage ; ils avaient fait une
sortie contre nous dans les champs,
et nous les avons repoussés jusqu'à
l'entrée de la porte; -■'les archers ont
tiré du haut de la muraille sur tes ser-
viteurs, et plusieurs des serviteurs du
roi ont été tués, et ton serviteur Urie,
le Héthien, est mort aussi. -'David
dit au messager : Voici ce que tu diras
à Joab : Ne sois point peiné de cette
affaire, car l'épée dévore tantôt l'un,
tantôt l'autre ; attaque vigoureusement
la ville, et renverse-la. Et toi, encou-
rage-le !
-'La femme d'Urie apprit que son
mari était mort, et elle pleura son ma-
ri. -'Quand le deuil fut passé, David
l'envoya chercher et la recueillit dans
sa maison. Elle devint sa femme, et
lui enfanta un fils.
Ce que David avait fait déplut à l'E-
ternel.
C/i(ip. XII. 'L'Eternel envoya Na-
than vers David. Et Nathan vint à lui,
et lui dit :
11 y avait dans une ville deux hom-
mes, l'un riche et l'autre pauvre. ^Le
riche avait des brebis et des bœufs en
très grand nombre. ^Le pauvre n'avait
lien tlu tout <[u'une petite brebis, (pi'il
II SAMUEL. Chap. U,>,j-l:^,w.
avait achetée; il la nourrissait, et elle
grandissait chez lui avec ses enfants ;
elle mangeait de son pain, buvait dans
sa coupe, dormait sur son sein, et il la
regardait comme sa fille. *Un voya-
geur arriva chez l'homme riche. Et le
riche n'a pas voulu toucher à ses bre-
bis ou à ses bœufs, ])our préparer un
repas au voyageur qui était venu chez
lui ; il a pris la brebis du pauyre, et l'a
apprêtée pour l'homme (pii était venu
chez lui.
^La colère de David s'enflamma vio-
lemment contre cet homme, et il dit à
Nathan : L'Eternel est vivant ! l'hom-
me qui a fait cela mérite la mort. "^Et
il rendra quatre brebis, pour avoir
commis cette action et pour avoir été
sans pitié.
'Et Nathan dit à David : Tu es cet
homme-là! Ainsi parle l'Eternel, le
Dieu d'Israël : Je t'ai oint pour roi sur
Israël, et je t'ai délivré de la main de
Saiil ; '*je t'ai mis en possession de la
maison de ton maître, j'ai placé dans
ton sein les femmes de ton maître, et
je t'ai donné la maison d'Israël et de
Juda. Et si cela eût été peu, j'y aurais
encore ajouté. 'Pourquoi donc as-tu
méprisé la parole de l'Eternel, en fai-
sant ce qui est mal à ses yeux ? Tu as
frappé de l'épée Urie, le Héthien ; tu
as pris sa femme pour en faire ta fem-
me, et lui tu l'as tué par l'épée des fils
d'Ammon. '".Maintenant, l'épée ne s'é-
loignera jamais de ta maison, parce
que tu m'as méprisé, et parce que tu
as pris la femme d'Urie, le Héthien,
pour en faire ta femme. "Ainsi parle
l'Eternel : Voici, je vais faire sortir de
ta maison le malheur contre toi, et je
vais prendre sous tes yeux tes propres
femmes pour les donner à un autre,
qui couchera avec elles à la vue de ce
soleil. '-Car tu as agi en secret; et moi,
je ferai cela en présence de tout Israël
et à la face du soleil.
"David dit à Nathan : J'ai péché
359
Chap. I2,i'.-13,3. II SAMUEL.
contre l'Éternel ! Et Nathan dit à Da- "David consola Bath-Schéba, sa
vid : L'Eternel pardonne ton péché, femme, et il alla auprès d'elle et cou-
tu ne mourras point. '^Mais, parce que cha avec elle. Elle enfanta un fds qu'il
tu as fait blasphémer les ennemis de appela Salomon , et qui fut aimé de
l'Éternel, en commettant cette action,
le fds qui t'est né mourra.
'^ Et Nathan s'en alla dans sa maison.
L'Eternel frappa l'enfant que la fem-
me d'Urie avait enfanté à David, et il
l'Eternel. -^11 le remit entre les mains
de Nathan le prophète, et Nathan lui
donna le nom de Jedidja", à cause de
l'Éternel.
-'^Joab, qui assiégeait Rabba des fds
fut dangereusement malade. "^David d'Ammon, s'empara de la ville royale,
pria Dieu pour l'enfant, et jeûna; et -''et envoya des messagers à David
quand il rentra, il passa la nuit cou- pour lui dire : J'ai attaqué Rabba, et
ché parterre. "Les anciens de sa mai- je me suis déjà emparé de la ville des
son insistèrent auprès de lui pour le eaux; -^rassemble maintenant le reste
faire lever de terre ; mais il ne voulut du peu])le, campe contre la ville, et
point, et il ne mangea rien avec eux. prends-la, de peur que je ne la prenne
"*Le septième jour, l'enfant mourut, moi-même et que la gloire ne m'en
Les serviteurs de David craignaient de soit attribuée. -^David rassembla tout
lui annoncer que l'enfant était mort, le peuple, et marcha sur Rabba; il
Car ils disaient : Voici, lorsque l'en- l'attaqua, et s'en rendit maître. ^"11
fant vivait encore, nous lui avons enleva la couronne de dessus la tète
parlé, et il ne nous a pas écoutés; de son roi : elle pesait un talent d'or
comment oserons-nous lui dire : L'en- et était garnie de pierres précieuses.
On la mit sur la tête de David, qui
emporta de la ville un très grand bu-
tin. ^'11 fit sortir les habitants, et il les
plaça sous des scies, des herses de fer
fant est mort ? Il s'affligera bien da-
vantage. "* David aperçut que ses ser-
viteurs parlaient tout bas entre eux,
et il comprit que l'enfant était mort.
Il dit à ses serviteurs : L'enfant est-il et des haches de fer, et les fit passer
mort ? Et ils répondirent : Il est mort, par des fours à briques ; il traita de
^^ Alors David se leva de terre. Il se même toutes les villes des fils d'Am-
lava, s'oisfuit, et chansfea de vête- mon. David retourna à Jérusalem avec
ments ; puis il alla dans la maison de tout le peuple.
l'Eternel, et se prosterna. De retour
chez lui, il demanda qu'on lui servît à
manger, et il mangea. "-'Ses serviteurs
lui dirent : Que signifie ce que tu fais ?
Tandis que l'enfant vivait, tu jeûnais
et tu pleurais ; et maintenant que l'en-
fant est mort, tu te lèves et tu manges !
Il répondit : Lorsque l'enfant vivait avait une sœur qui était belle et qui
Inceste d Amnon, fils de Dai'id, — Aninon as-
sassiné par les serviteurs de son frère Absa-
loin. — Fuite d'Absaloni. — Absalom rentré
en i^ràce.
Chop. XIII. 'Après cela, voici ce
qui arriva. Absalom, fils de David,
22
encore, je jeûnais et je pleurais, car
je disais : Qui sait si l'Eternel n'aura
pas pitié de moi et si l'enfant ne vivra
pas? "Maintenant qu'il est mort, pour-
quoi jeûnerais-je ? Puis-je le faire re-
venir ? J'irai vers lui, mais il ne re-
viendra pas vers moi.
a. Jedidja sijjnifie bien-aimé de l Éternel.
s'appelait Tamar; et Amnon, fils de
David, l'aima. -Amnon était tourmenté
jusqu'à se rendre malade à cause de
Tamar, sa sœur; car elle était vierge,
et il paraissait difficile à Amnon de
faire sur elle la moindre tentative.
^Amnon avait un ami, nommé Jona-
360
II SAMUEL.
Cluip. 13, 'i-
■27.
tlal), fils de Schimea, frère de David,
et -Jonadab était un homme très habile.
*I1 lui dit : Pourquoi deviens-tu ainsi
chaque matin plus maigre, toi, fils de
roi ? Ne veux-tu pas me le dire ? Am-
non lui répondit : J'aime Tamar, sœur
d'Absalom, mon frère. ^Jonadab lui
dit : Mets-toi au lit, et fais le malade.
Quand ton père viendra te voir, tu
lui diras : Permets à Tamar, ma sœur,
de venir pour me donner à manger;
qu'elle prépare un mets sous mes yeux,
afin que je le voie et que je le prenne
de sa main. ^Amnon se coucha, et fit
le malade. Le roi vint le voir, et Am-
non dit au roi : Je te prie, que Tamar.
ma sœur, vienne faire deux gâteaux
sous mes yeux, et que je les mange de
sa main.
^David envoya dire à Tamar dans
l'intérieur des appartements : Va dans
la maison d'Amnon, ton frère, et pré-
pare-lui un mets. "Tamar alla dans la
maison d'Amnon, son frère, qui était
couché. Elle prit de la pâte, la j>étrit,
préj>ara devant lui des gâteaux, et les
fit cuire; ''prenant ensuite la poêle,
elle les versa devant lui. Mais Amnon
refusa de manger. Il dit : Faites sortir
tout le monde. Et tout le monde sor-
tit de chez lui. '"Alors Amnon dit à
Tamar : Apporte le mets dans la chan-
bre, et que je le mange de ta main.
Tamar j)rit les gâteaux qu'elle avait
laits, et les j)orta â Amnon, son frère,
dans la chambre. "Comme elle les lui
présentait à manger, il la saisit et lui
dit : Viens, couche avec moi, ma sœur.
'-Elle lui répondit : Non, mon frère,
ne me déshonore pas, car on n'agit
point ainsi en Israël ; ne commets pas
cette infamie. ''Où irais-je, moi, avec
ma honte? Et toi, tu serais comme
l'un des infâmes en Israël. Maintenant,
je te prie, parle au roi, et il ne s'op])o-
sera pas à ce que je sois â toi. ''Mais
il ne voulut pas l'écouter; il lui fit
violence, la déshonora et coucha avec
elle. '^Puis Amnon eut pour elle une
forte aversion, plus forte que n'avait
été son amour. Et il lui dit : Lève-toi,
va-t'en! "Elle lui répondit: N'aug-
mente pas, en me chassant, le mal que
tu m'as déjà fait. 11 ne voulut pas l'é-
couter, '"et appelant le garçon qui le
servait, il dit : Qu'on éloigne de moi
cette femme et qu'on la mette dehors.
Et ferme la porte après elle! '*Elle
avait une tunique de plusieurs cou-
leurs; car c'était le vêtement que por-
taient les filles du roi, aussi longtemps
qu'elles étaient vierges. Le serviteur
d'Amnon la mit dehors, et ferma la
porte après elle. '^Tamar répandit de
la cendre sur sa tête, et déchira sa
tunique bigarrée ; elle mit la main sur
sa tète, et s'en alla en poussant des
cris.
-"Absalom, son frère, lui dit : Am-
non, ton frère, a-t-il été avec toi?
Maintenant, ma sœur, tais-toi, c'est
ton frère ; ne j)rends pas cette affaire
trop à cœur. Et Tamar, désolée, de-
meura dans la maison d'Absalom, son
frère. -'Le roi David apprit toutes ces
choses, et il fut très irrité. --Absalom
ne parla ni en bien ni en mal avec
Amnon ; mais il le prit en haine, parce
qu'il avait déshonoré Tamar, sa sœur.
-■T)cux ans après, comme Absalom
avait les tondeurs à Baal-llatsor, près
d'Ephraïm, il invita tous les fils du
roi. '-^Absalom alla vers le roi, et dit :
Voici, ton serviteur a les tondeurs;
que le roi et ses serviteurs viennent
chez ton serviteur. *^Et le roi dit â Ab-
salom : Non, mon fils, nous n'irons
pas tous, de peur que nous ne te
soyons à charge. Absalom le pressa ;
mais le roi ne voulut j^oint aller, et il
le bénit. -'* Absalom dit : Permets du
moins à Amnon, mon frère, de venir
avec nous. Le roi lui ré|)ondit : Pour-
quoi irait-il chez toi? -"Sur les ins-
tances d'Absalom, le roi laissa aller
avec lui Amnon et tous ses fils.
361
Chap. 18,28-14, n.
II SAMUEL.
^^Absalom donna cet ordre à ses chur, où il était allé, après avoir pris
serviteurs : Faites attention quand le la fuite. ''^Le roi David cessa de pour-
cœur d'Amnon sera égayé par le vin suivre Absalom, car il était consolé de
et que je vous dirai : Frappez Amnon ! la mort d'Amnon.
Alors tuez-le; ne craignez point, n'est- Chap. XIV. 'Joab, fds deTseruja,
ce pas moi qui vous l'ordonne ? Soyez s'aperçut que le cœur du roi était porté
fermes, et montrez du courage ! -'Les pour Absalom. ^11 envoya chercher à
serviteurs d'Absalom traitèrent Am- Tekoa une femme habile, et il lui dit:
non comme Absalom l'avait ordonné. Montre-toi désolée, et revêts des lia-
Et tous les fds du roi se levèrent, mon- bits de deuil ; ne t'oins pas d'huile, et
tèrent chacun sur son mulet, et s'en- sois comme une femme qui depuis
fuirent. longtemps pleure un mort. ^Tu iras
^"Comnie ils étaient en chemin, le ainsi vers le roi, et tu lui parleras de
bruit parvint à David qu'Absalom cette manière. Et Joab lui mit dans la
avait tué tous les fds du roi, et qu'il bouche ce qu'elle devait dire,
n'en était pas resté un seul. ^' Le roi '*La femme de Tekoa alla parler au
se leva, déchira ses vêtements, et se roi. Elle tomba la face contre terre et
coucha par terre; et tous ses servi- se prosterna, et elle dit : O roi, sauve-
teurs étaient là, les vêtements déchi- moi! '^Le roi lui dit: Qu'as-tu? Elle
rés. ^^Jonadab, fds de Schimea, frère répondit: Oui, je suis veuve, mon
de David, prit la parole et dit : Que mari est mort! *Ta servante avait deux
mon seigneur ne pense point que tous fds; ils se sont tous deux querellés
les jeunes gens, fils du roi, ont été
tués, car Amnon seul est mort; et
c'est l'effet d'une résolution d'Absa-
lom, depuis le jour où Amnon a dé-
dans les champs, et il n'y avait per-
sonne pour les séparer; l'un a frappé
l'autre, et l'a tué. ^Et voici, toute la
famille s'est levée contre ta servante,
shonoré Tamar, sa sœur. ^'Que le roi en disant : Livre le meurtrier de son
mon seigneur ne se tourmente donc frère ! Nous voulons le faire mourir,
point dans l'idée que tous les fils du pour la vie de son frère qu'il a tué ;
nous voulons détruire même l'héri-
tier! Ils éteindraient ainsi le tison qui
me reste, pour ne laisser à mon mari
ni nom ni survivant sur la face de la
terre.
*Le roi dit à la femme : Va dans ta
roi sont morts, car Amnon seul est
mort.
^* Absalom prit la fuite.
Or le jeune homme placé en sen-
tinelle leva les veux et regarda. Et
y-
voici, une grande troupe venait par le
chemin qui était derrière lui, du côté maison. Je donnerai des ordres à ton
de la montagne. ^^Jonadab dit au roi : sujet.
Voici les fds du roi qui arrivent ! Ainsi
se confirme ce que disait ton serviteur.
^* Comme il achevait de parler, voici,
les fils du roi arrivèrent. Ils élevèrent
''La femme de Tekoa dit au roi :
C'est sur moi, ô roi mon seigneur, et
sur la maison de mon père, que le
châtiment va tomber; le roi et son
la voix, et pleurèrent; le roi aussi et trône n'auront pas à en souffrir. "Le
tous ses serviteurs versèrent d'abon- roi dit : Si quelqu'un parle contre toi,
dantes larmes. "Absalom s'était enfui, amène-le-moi, et il ne lui arrivera
et il alla chez Talmaï, fils d'Ammihur, plus de te toucher. "Elle dit : Que le
roi de Gueschur. Et David pleurait roi se souvienne de l'Éternel, ton Dieu,
tous les jours son fils. afin que le vengeur du sang n'aug-
^^Absalom resta trois ans à Gués- mente pas la ruine, et qu'on ne dé-
362
II SAMUEL.
Chap. J4,i-2-o"i.
truise pas mon fils! Et il dit : L'Eter-
nel est vivant ! il ne tombera pas à
terre un cheveu de ton fils.
'-La femme dit : Permets que ta ser-
vante dise un mot à mon seigneur le
roi. Et il dit : Parle!
'^La femme dit : Pourquoi penses-tu
de la sorte à l'égard du peuple de
Dieu, puisqu'il résulte des paroles
mêmes du roi que le roi est comme
coupable en ne rappelant pas celui
qu'il a pi'oscrit ? '*11 nous faut certai-
nement mourir, et nous serons comme
des eaux répandues à terre et qui ne
se rassemblent plus ; Dieu n'ôte pas la
vie, mais il désire que le fugitif ne
reste pas banni de sa présence. '^Main-
tenant, si je suis venue dire ces cho-
ses au roi mon seigneur, c'est cjue le
peuple m'a effrayée. Et ta servante a
dit : Je veux parler au roi; peut-être
le roi lera-t-il ce c|ue dira sa servante.
"*Oui, le roi écoutera sa servante, pour
la délivrer de la main de ceux qui
cherchent à nous exterminer, moi et
mon fds, de l'héritage de Dieu. ''Ta
servante a dit : Que la parole de mon
seigneur le roi me donne le repos !
Car mon seigneur le roi est comme un
ange de Dieu, prêt à entendre le bien
et le mal. Et que l'Eternel, ton Dieu,
soit avec toi !
'^Le roi répondit, et dit à la femme :
Ne me cache pas ce que je vais te de-
mander. Et la femme dit : Que mon
seigneur le roi parle ! '"Le roi dit alors:
La main de Joab n'est-elle pas avec
toi dans tout ceci ? Et la femme répon-
dit : Aussi vrai que ton àme est vi-
vante, ô roi monseigneur, il n'y a rien
à droite ni à gauche de tout ce c[ue dit
mon seigneur le roi. C'est, en effet,
ton serviteur Joab qui m'a donné des
ordres, et cpii a mis dans la bouche de
ta servante toutes ces paroles. -"C'est
pour donner à la chose une autre tour-
nure que ton serviteur Joab a fait cela.
Mais mon seigneur est aussi sage qu'un
ange de Dieu, pour connaître tout ce
qui se passe sur la terre.
-'Le roi dit à Joab : Voici, je veux
bien faire cela; va donc, ramène le
jeune homme Absalom. -Joab tomba
la face contre terre et se prosterna, et
il bénit le roi. Puis il dit : Ton servi-
teur connaît aujourd'hui que j'ai trouvé
grâce à tes yeux, ô roi mon seigneur,
puisque le roi agit selon la parole de
son serviteur. --^Et Joab se leva et par-
tit pour Gueschur, et il ramena Ab-
salom à Jérusalem. -''Mais le roi dit :
Qu'il se retire dans sa maison, et qu'il
ne voie point ma face. Et Absalom se
retira dans sa maison, et il ne vit point
la face du roi.
-^11 n'y avait pas un homme dans
tout Israël aussi renomme qu'Absa-
lom ))our sa beauté; depuis la plante
du pied juscpi'au sommet de la tête, il
n'y avait jjoint en lui de défaut. -^Lors-
qu'il se rasait la tête, — c'était chaque
année qu'il se la rasait, parce que sa
chevelure lui pesait, — le poids des
cheveux de sa tête était de deux cents
sicles, poids du roi. -'Il nacpiit à Ab-
salom trois (ils, et une fille nommée
Tamar, qui était une femme belle de
figure.
'-'* Absalom demeura deux ans à Jé-
rusalem, sans voir la face du roi. -"Il
fit demander Joab, pour l'envoyer vers
le roi ; mais Joab ne voulut point ve-
nir auprès de lui. Il le fit demander
une seconde fois; et Joab ne voulut
point venir. ^"Absalom dit alors à ses
serviteurs : ^'oyez, le champ de Joab
est à côté du mien ; il y a de l'orge ;
allez et mettez-y le feu. Et les ser-
viteurs d'Absalom mirent le feu au
champ. '"Joab se leva et se rendit au-
près d'Absalom, dans sa maison. Il lai
dit : Pour(|uoi tes serviteurs ont-ils
mis le feu au champ qui m'apparliiMit?
^-Absalom répondit à Joab : Voici, je
t'ai fait dire : Viens ici, et je t'enverrai
vers le roi, afin que tu lui dises : Pour-
3G3
Chap. a, 33- 15, :
II SAMUEL.
quoi suis-je revenu de Gueschur? Il j'ai fait à l'Éternel. *Car ton serviteur
vaudrait mieux pour moi que j'y fusse a fait un vœu, pendant que je demeu-
encore. Je désire maintenant voir la rais à Gueschur en Syrie; j'ai dit : Si
face du roi; et s'il y a quelque crime l'Eternel me ramène à Jérusalem, je
en moi, qu'il me fasse mourir. ^-'Joab servirai l'Eternel. ^Le roi lui dit: Va
alla vers le roi, et lui rappoi'ta cela, en paix. Et Absalom se leva et partit
Et le roi appela Absalom, qui vint au- pour Hébron.
près de lui et se prosterna la face con- '"Absalom envoya des espions dans
tre terre en sa présence. Le roi baisa toutes les tribus d'Israël, pour dire :
Absalom. ' Ouand vous entendrez le son de la
trompette, vous direz : Absalom règne
Révolte d' Absalom. — Fuite de David. — En- à Hébron. "Deux ceuts hommes de
trée d' Absalom dans Jérusalem. — Les amis Jérusalem , qui avaient été invités ,
accompagnèrent Absalom ; et ils le
et les ennemis de David. — David it Malia-
naïm, au delà du Jourdain ; Absalom à sa
poursuite. — Bataille entre l'armée d' Absa-
lom et celle de David. — Absalom tué par
Joab dans la foret d' Hpltraïm.
Chap. XV. 'Après cela, Absalo
firent en toute simplicité, sans rien
savoir. '^Pendant qu' Absalom offrait
les sacrifices, il envoya chercher à la
ville de Guilo Achitophel, le Guilonite,
m conseiller de David. La conjuration
se procura un char et des chevaux, et devint puissante, et le peuple était de
cinquante hommes qui couraient de-
vant lui. ^11 se levait de bon matin, et
se tenait au bord du chemin de la
porte. Et chaque fois qu'un homme
ayant une contestation se rendait vers
plus en plus nombreux auprès d'Ab-
salom.
''Quelqu'un vint informer David, et
lui dit : Le cœur des hommes d'Israël
s'est tourné vers Absalom. '*Et David
le roi pour obtenir un jugement, Ab- dit à tous ses serviteurs qui étaient
salom l'appelait, et disait : De quelle avec lui à Jérusalem : Levez-vous,
ville es-tu? Lorsqu'il avait répondu : fuyons, car il n'y aura point de salut
Je suis d'une telle tribu d'Israël, ^Ab- pour nous devant Absalom. Hàtez-
salom lui disait: Vois, ta cause est vous de partir; sinon, il ne tarderait
bonne et juste; mais personne de chez pas à nous atteindre, et il nous prè-
le roi ne t'écoutera. ■'Absalom disait : cipiterait dans le malheur et frappe-
Qui m'établirajuge dans le pays ? Tout rait la ville du tranchant de l'épée.
homme qui aurait une contestation et '^Les serviteurs du roi lui dirent : Tes
un procès viendrait à moi, et je lui serviteurs feront tout ce que voudra
ferais justice. ^Et quand quelqu'un mon seigneur le roi. "'Le roi sortit, et
s'approchaitpour se prosterner devant toute sa maison le suiA^ait, et il laissa
lui, il lui tendait la main, le saisissait dix concubines pour garder la maison,
et l'embrassait. ''Absalom agissait ainsi '"Le roi sortit, et tout le peuple le sui-
à l'égard de tous ceux d'Israël qui se vait, et ils s'arrêtèrent à la dernière
rendaient vers le roi pour demander maison. '*Tous ses serviteurs, tous les
justice. Et Absalom gagnait le cœur Kéréthiens et tous les Péléthiens, pas-
des gens d'Israël. sèrent à ses côtés; et tous lesGathiens,
'Au bout de quarante ans", Absa- au nombre de six cents hommes, venus
loin dit au roi : Permets que j'aille à de Gath à sa suite, passèrent devant
Hébron, pour accomplir le vœu que le roi.
a. Quarante ans. à dater de la première onction de David, environ dix ans avant qu'il devliït roi. — Ou
bien, en supposant une erreur de copiste, on lirait quatre ans. écoulés depuis la réconciliation d'Absalom avec
David.
â64
II SAMUEL.
Chap. J 0,19-10,3.
19
'Le roi dit à Ittaï de Gath :
quoi viendrais-tu aussi avec
Pour-
nous ?
Retourne, et reste avec le roi", car tu
es étranger, et même tu as été em-
mené de ton pays. -"Tu es arrivé d'hier,
et aujourd'hui je te ferais errer avec
nous çà et là, quand je ne sais moi-
même où je vais ! Retourne, et emmène
tes frères avec toi. Que l'Eternel use
envers toi de bonté et de fidélité ! -' Ittaï
répondit au roi, et dit : L'Eternel est
vivant et mon seigneur le roi est vi-
vant ! au lieu où sera mon seigneur le
roi, soit pour mourir, soit pour vivre,
là aussi sera ton serviteur. --David dit
alors à Ittaï : Va, passe ! Et Ittaï de
Gath passa, avec tous ses gens et tous
les enfants qui étaient avec lui.
-^ Toute la contrée était en larmes
et l'on poussait de grands cris, au
passage de tout le peuple. Le roi passa
le torrent de Cédron, et tout le peu-
ple passa vis-à-vis du chemin qui
mène au désert. -"'Tsadok était aussi
là, et avec lui tous les Lévites portant
l'arche de l'alliance de Dieu; et ils
posèrent l'arche de Dieu, et Abiathar
montait, pendant que tout le peuple
achevait de sortir de la ville.
-'Le roi dit à Tsadok : Reporte l'ar-
che de Dieu dans la ville. Si je trouve
grâce aux yeux de l'Eternel, il me ra-
mènera, et il me fera voir l'arche et
sa demeure. ^'^Mais s'il dit : Je ne
prends point plaisir en toi! me voici,
(pi'il me fasse ce qui lui semblera
bon. -'Le roi dit encore au prêtre
Tsadok : Comprends-tu ? retourne en
paix dans la ville, avec Achimaats,
ton (ils, et avec Jonathan, fils d'Abia-
thar, vos deux fds. -"^Voyez, j'atten-
drai dans les plaines du désert, jus-
qu'à ce qu'il m'arrive des nouvelles
de votre part. -^Ainsi Tsadok et Abia-
thar reportèrent l'arche de Dieu à Jé-
rusalem, et ils y restèrent.
^"David monta la colline des oli-
a. Absalom.
viers. Il montait en pleurant et la tête
couverte, et il marchait nu-pieds; et
tous ceux qui étaient avec lui se cou-
vrirent aussi la tête, et ils montaient
en pleurant.
^'On vint dire à David : Achitophel
est avec Absalom parmi les conjurés.
Et David dit : O Eternel, réduis à
néant les conseils d'Achitophel !
^-Lorsque David fut arrivé au som-
met, où il se prosterna devant Dieu,
voici, Huschaï, l'Arkien, vint au-de-
vant de lui, la tunique déchirée et la
tète couverte de terre. '•''David lui dit :
Si tu viens avec moi, tu me seras à
charge. '■'Et, au contraire, tu anéanti-
ras en ma faveur les conseils d'Achi-
tophel, si tu retournes à la ville, et
que tu dises à Absalom : O roi, je se-
rai ton serviteur ; je fus autrefois le
serviteur de ton père, mais je suis
maintenant ton serviteur. '^Les prê-
tres Tsadok et Abiathar ne seront-ils
jias là avec toi? Tout ce que tu ap-
prendras de la maison du roi, tu le
diras aux prêtres Tsadok et Abiathar.
'"Et comme ils ont là auprès d'eux
leurs deux fds, Achimaats, fils de Tsa-
dok, et Jonathan, fils d'Abiathar, c'est
par eux cpie vous me ferez savoir tout
ce que vous aurez appris. '^ Huschaï,
ami de David, retourna donc à la ville.
Et Absalom entra dans Jérusalem.
Cliap. XVI. 'Lorsque David eut
un peu dépassé le sommet, voici, Tsi-
ba, serviteur de Mcphiboscheth, vint
au-devant de lui avec deux ânes bâ-
tés, sur lesquels il y avait deux cents
pains, cent masses de raisins secs,
cent de fruits d'été, et une outre de
vin. -Le roi dit à Tsiba : Que veux-tu
faire de cela.^ Et Tsiba répondit : Les
ânes serviront de monture à la mai-
son du roi, le pain et les fruits d'été
sont pour nourrir les jeunes gens, et
le vin pour désaltérer ceux qui seront
fatigués dans le désert. 'Le roi dit :
365
Chap. 'I0,k-17 ,'i.
II SAMUEL.
Où est le fils de ton maître? Et Tsiba le flanc de la montagne près de Da-
répondit au roi : Voici, il est resté à vid, et, en marchant, il maudissait, il
Jérusalem, car il a dit : Aujourd'hui jetait des pierres contre lui, il faisait
la maison d'Israël me rendra le royau- voler la poussière. '■*Le roi et tout le
me de mon père. ''Le roi dit à Tsiba : ])euple qui était avec lui arrivèrent à
Voici, tout ce qui appartient à Mephi- Ajephim, et là ils se reposèrent,
boscheth est à toi. Et Tsiba dit : .)e '^Absalom et tout le peuple, les hom-
me prosterne! Que je trouve grâce à mes d'Israël, étaient entrés dans .Jéru-
tes yeux, ô roi mon seigneur! salem ; et Achitophel était avec Ab-
^David était arrivé jusqu'à Bachu- salom. : •.!. '
rim. Et voici, il sortit de là un hom-
me de la famille et de la maison de
Saiil, nommé Schimeï, fils de Guéra.
Il s'avança en prononçant des malé-
dictions, ^et il jeta des pierres à Da-
vid et à tous les serviteurs du roi
'^Lorsque Huschaï, l'Arkien, ami de
David, fut arrivé auprès d'Absalom, il
lui dit : Vive le roi! vive le roi! *'Et
Absalom dit à Huschaï : Voilà donc
l'attachement que tu as pour ton ami!
Pourquoi n'es -tu pas allé avec ton
David, tandis que tout le peuple et ami? "^Huschaï répondit à Absalom
tous les hommes vaillants étaient à la
droite et à la gauche du roi. "Schimeï
parlait ainsi en le maudissant : Va-
t'en, va-t'en, homme de sang, méchant
homme! ^L'Eternel fait retomber sur
toi tout le sans' de la maison de Saûl,
C'est que je veux être à celui qu'ont
choisi l'Eternel et tout ce peuple et
tous les hommes d'Israël, et c'estavec
lui que je veux rester. ''D'ailleurs, qui
servirai-je? Ne sera-ce pas son fils?
Comme j'ai servi ton père, ainsi je te
dont tu occupais le trône, et l'Éternel servirai,
a livré le royaume entre les mains -"Absalom dit à Achitophel : Consul-
d'Absalom, ton fds; et te voilà mal- tez ensemble; qu'avons-nous à faire?
heureux comme tu le mérites, car tu -'Et Achitophel dit à Absalom : Va
es un homme de sang! vers les concubines que ton père a
'■'Alors Abischaï, fils de Tseruja, dit laissées pour garder la maison; ainsi
au roi : Pourcjuoi ce chien mort mau- tout Israël saura que tu t'es rendu
dit-il le roi mon seigneur? Laisse- odieux à ton père, et les mains de
moi, je te prie, lui aller cou])er la tous ceux qui sont avec toi se fortifie-
tête. '"Mais le roi dit : Qu'ai-je affaire ront. --On dressa pour Absalom une
avec vous, fils de Tseruja? S'il mau- tente sur le toit, et Absalom alla vers
dit, c'est que l'Eternel lui a dit : Mau-
dis David! Qui donc lui dira : Pour-
quoi agis-tu ainsi? "Et David dit à
Abischaï et à tous ses serviteurs :
les concubines de son père, aux yeux
de tout Israël. ^''Les conseils donnés
en ce temps-là par Achitophel avaient
autant d'autorité que si l'on eût con-
Voici, mon fils, qui est sorti de mes suite Dieu lui-même. 11 en était ainsi
entrailles, en veut à ma vie; à plus de tous les conseils d'Achitophel, soit
forte raison ce Benjamite! Laissez-le, pour David, soit pour Absalom.
et qu'il maudisse, car l'Eternel le lui Chap. XVII. 'Achitophel dit à
a dit. '-Peut-être l'Eternel regardera- Absalom : Laisse- moi choisir douze
t-il mon affliction, et me fera-t-il du mille hommes! Je me lèverai, et je
bien en retour des malédictions d'au- poursuivrai David cette nuit même. * Je
jourd'hui. le surprendrai pendant qu'il est fatigué
'^David et ses gens continuèrent et que ses mains sont affaiblies, je l'é-
leur chemin. Et Schimeï marchait sur pouvanterai, et tout le peuple c|ui est
36(5
II SAMUEL.
Cita p. / 7, 3-23.
avec lui s'enfuira. Je fVajjperai le roi
seul, 'et je ramènerai à toi tout le
peuple; la mort de l'homme à qui tu
en veux assurera le retour de tous, et
tout le peuple sera en paix. ■'Cette pa-
role plut à Absalom et à tous les an-
ciens d'Israël.
^Cependant Absalom dit : Appelez
encore Huschaï, l'Arkien, et que nous
entendions aussi ce qu'il dira. * Hus-
chaï vint auprès d'Absalom, et Absa-
lom lui dit : Voici comment a parlé
et tous les gens d'Israël dirent : Le
conseil de Huschaï, l'Arkien, vaut
mieux que le conseil d'Achitophel. Or
l'Eternel avait résolu d'anéantir le bon
conseil d Achitopliel, afin d'amener le
malheur sur Absalom.
'^Huschaï dit aux prêtres Tsadok et
Abiathar : Achitophel a donné tel et
tel conseil à Absalom et aux anciens
d'Israël ; et moi, j'ai conseillé telle et
telle chose. '"Maintenant envoyez de
suite informer David et faites-lui dire :
Achitophel ; devons-nous faire ce qu'il Ne passe point la nuit dans les plaines
a dit, ou non? Parle, toi! 'Huschaï ré-
pondit à Absalom : Pour cette fois le
conseil qu'a donné Achitophel n'est
pas bon. *Et Huschaï dit : Tu connais
la bravoure de ton père et de ses
gens, ils sont furieux comme le serait
dans les champs une ourse à qui l'on
aurait enlevé ses petits. Ton père est
un homme de guerre, et il ne passera
pas la nuit avec le peuple; 'voici
maintenant, il est caché dans quelque
fosse ou dans quelque autre lieu. Et
si, dès le commencement, il en est
qui tombent sous leurs coups, on ne
tardera pas à l'apprendre et l'on dira:
11 y a une défaite parmi le peuple qui
suit Absalom! '"Alors le plus vaillant,
eîit-il un cœur de lion, sera saisi d'é-
pouvante; car tout Israël sait que ton
père est un héros et qu'il a des braves
avec lui. "Je conseille donc cpie tout
Israël se rassemble auprès de toi, de-
puis Dan jusqu'à Beer-Schéba, multi-
du désert, mais va plus loin, de peur
que le roi et tout le peuple qui est
avec lui ne soient exposés à périr.
"Jonathan et Achimaats se tenaient
à En-Roguel. Une servante vint leur
dire d'aller informer le roi David; car
ils n'osaient pas se montrer et entrer
dans la ville. '*Un jeune homme les
aperçut, et le rapporta à Absalom.
Mais ils partirent tous deux en hâte,
et ils arrivèrent à Bachurim vers la
maison d'un homme qui avait un puits
dans sa cour, et ils y descendirent.
''La femme prit une couverture qu'elle
étendit sur l'ouverture du puits, et
elle y répandit du grain jiilé pour
qu'on ne se doutât de rien. -"Les ser-
viteurs d'Absalom entrèrent dans la
maison auprès de cette femme, et di-
rent : Où sont Achimaats et Jonathan?
La femme leur répondit : Ils ont passé
le ruisseau. Ils cherchèrent, et ne les
trouvant pas, ils retournèrent à Jéru-
tude pareille au sable qui est sur le salem. "-'Après leur départ, Achimaats
bord de la mer. Tu marcheras en per-
sonne au combat. '-Nous arriverons à
lui en quelque lieu que notis le trou-
vions, et nous tomberons sur lui com-
me la rosée tombe sur le sol; et pas
un n'échappera, ni lui ni aucun des
hommes qui sont avec lui. "S'il se re-
tire dans une ville, tout Israël portera
des cordes vers cette ville, et nous la
traînerons au torrent, jusqu'à ce qu'on
n'en trouve plus une pierre. '*Absalom
et Jonathan remontèrent du ])uits et
allèrent informer le roi David. Ils di-
rent à David : Levez-vous et hâtez-
vous de passer l'eau, car Achitophel
a conseillé contre vous telle chose.
--David et tout le peuple qui était
avec lui se levèrent et ils passèrent le
Jourdain ; à la lumière du matin, il n'y
en avait pas un qui fût resté à l'écart,
])as un (pii n'eût passé le Jourdain.
-"Achitophel, voyant que son con-
367
Chap. i7,ik-l8,i3.
II SAMUEL.
seil n'était pas suivi, sella son âne et
partit pour s'en aller chez lui dans sa
ville. 11 donna ses ordres à sa maison,
et il s'étrangla. C'est ainsi qu'il mou-
rut, et on l'enterra dans le sépulcre de
son père.
^* David arriva à Mahanaïm. Et Ab-
salom passa le Jourdain, lui et tous
les hommes d'Israël avec lui. -^Absa-
lom mit Amasa à la tète de l'armée,
en remplacement de Joab ; Amasa était
fds d'un homme appelé Jithra, l'Israé-
lite, qui était allé vers Abigal, fille de
Nachasch, sœur de Tseruja, mère de
Joab. -^Israël et Absalom campèrent
dans le pays de Galaad.
^'Lorsque David fut arrivé à Maha-
naïm , Schobi , fils de Nachasch , de
Rabba des fils d'Ammon, Makir, fils
d'Ammiel, de Lodcbar, et Barzillaï, le
Galaadite, de Roguelim, -^apportèrent
des lits, des bassins, des vases de
terre, du froment, de l'orge, de la fa-
rine, du grain rôti, des fèves, des len-
tilles, du grain rôti", -^du miel, de la
crème, des brebis, et des fromages de
vache. Ils apportèrent ces choses à
David et au peuple qui était avec lui,
afin qu'ils mangeassent; car ils di-
saient : Ce peuple a dû souffrir de la
faim, de la fatigue et de la soif, dans
le désert.
Chap. XVIII. 'David passa en re-
vue le peuple qui était avec lui, et il
établit sur eux des chefs de milliers
et des chefs de centaines. -Il plaça le
tiers du peuple sous le commande-
ment de Joab, le tiers sous celui d'A-
bischaï, fils de Tseruja, frère de Joab,
et le tiers sous celui d'Ittaï, de Gath.
Et le roi dit au peuple : Moi aussi, je
veux sortir avec vous. 'Mais le peuple
dit : Tu ne sortiras point ! Car si nous
prenons la fuite, ce n'est pas sur nous
que l'attention se portera ; et quand
la moitié d'entre nous succomberait,
on n'y ferait pas attention; mais toi.
tu es comme dix mille de nous, et
maintenant il vaut mieux que de la
ville tu puisses venir à notre secours.
^Le roi leur répondit : Je ferai ce qui
vous paraît bon. Et le roi se tint à
côté de la porte, pendant que tout le
peuple sortait par centaines et par
milliers. ^Le roi donna cet ordre à
Joab, h Abischaï et à Ittaï : Pour l'a-
mour de moi, doucement avec le jeu-
ne Absalom ! Et tout le peuple enten-
dit l'ordre du roi à tous les chefs au
sujet d'Absalom.
*Le peuple sortit dans les champs à
la rencontre d'Israël, et la bataille eut
lieu dans la forêt d'Ephraïm. "Là, le
peuple d'Israël fut battu par les servi-
teurs de David, et il y eut en ce jour
une grande défaite de vingt mille
hommes. ''Le combat s'étendit sur
toute la contrée, et la forêt dévora
plus de peuple ce jour-là que l'épée
n'en dévora.
"Absalom se trouva en présence des
gens de David. 11 était monté sur un
mulet. Le mulet pénétra sous les bran.,
ches entrelacées d'un grand térébin^
the, et la tête d'Absalom fut prise au
térébintlie; il demeura suspendu en-
tre le ciel et la terre, et le mulet qui
était sous lui passa outre. '"Un hom-
me ayant vu cela vint dire à Joab :
Voici, j'ai vu Absalom suspendu à un
térébinthe. "Et Joab dit à l'homme
qui lui apporta cette nouvelle : Tu
l'as vu ! pourquoi donc ne l'as-tu pas
abattu sur place? Je t'aurais donné
dix sicles d'argent et une ceinture.
'^Mais cet homme dit à Joab : Quand
je pèserais dans ma main mille sicles
d'argent, je ne mettrais pas la main
sur le fils du roi ; car nous avons en-
tendu cet ordre que le roi t'a donné,
à toi, à Abischaï et à Ittaï : Prenez
garde chacun au jeune Absalom! '^Et
si j'eusse attenté perfidement à sa vie,
rien n'aurait été caché au roi, et tu
a. Répétition d'un même mot, peut-être par cireur de copiste.
368
II SAMUEL.
Chap . 18, li-.
■33.
aurais été toi-même contre moi. **Joab portes. La sentinelle alla sur le toit
dit : Je ne m'arrêterai pas auprès de de la porte vers la muraille ; elle leva
toi! Et il prit en main trois javelots, les yeux et regarda. Et voici, un hom-
et les enfonça dans le cœur d'Absa- me courait tout seul. -^La sentinelle
loni encore plein de vie au milieu du cria, et avertit le roi. Le roi dit : S'il
térébinthe. '^Dix jeunes gens, qui por- est seul, il apporte des nouvelles. Et
taient les armes de Joab, entourèrent cet homme arrivait toujours plus près.
Absalom, le frappèrent et' le firent -"La sentinelle vit un autre homme qui
mourir. courait; elle cria au portier : Voici un
'"Joab fit sonner de la trompette; homme qui court tout seul. Le roi dit :
et le peuple revint, cessant ainsi de 11 apporte aussi des nouvelles. "La
poursuivre Israël, parce que Joab l'en sentinelle dit : La manière de courir
empêcha. ''Ils prirent Absalom, le je- du premier me paraît celle d.Vchi-
tèrent dans une grande fosse au mi- maats, fils de Tsadok. Et le roi dit :
lieu de la forêt, et mirent sur lui un C'est un homme de bien, et il apporte
très grand monceau de pierres. Tout de bonnes nouvelles.
Israël s'enfuit, chacun dans sa tente. -^\chimaats cria, et il dit au roi :
'*De son vivant, Absalom s'était fait Tout va bien! Il se prosterna devant
ériger un monument dans la vallée le roi la face contre terre, et dit : Béni
du roi; car il disait : Je n'ai point de soit l'Eternel, ton Dieu, qui a livré les
lils, par qui le souvenir de mon nom hommes qui levaient la main contre
puisse être conservé. Et il donna son le roi mon seigneur! -^Le roi dit : Le
propre nom au monument, qu'on ap- jeune Absalom est-il en bonne santé?
pelle encore aujourd'hui monument Achimaats répondit : J'ai aperçu un
d'Absalom.
grand tumulte au moment où Joab
'"Achimaats, fils de Tsadok, dit : envoya le serviteur du roi" et moi ton
Laisse-moi courir, et porter au roi la serviteur; mais je ne sais ce que c'é-
bonne nouvelle que l'Éternel lui a tait. ^"Et le roi dit : Mets-toi là de
rendu justice en le délivrant de la côté. Et Achimaats se tint de côté,
main de ses ennemis. -"Joab lui dit : ^'Aussitôt arriva Cuschi. Et il dit :
Ce n'est pas toi qui dois porter au- Que le roi mon seigneur apprenne la
jourd'hui les nouvelles; tu les porteras bonne nouvelle! Aujourd'hui l'Eter-
un autre jour, mais non aujourd'hui, nel t'a rendu justice en te délivrant de
puisque le fils du roi est mort. -'Et
Joab dit à Cuschi : Va, et annonce au
roi ce que tu as vu. Cuschi se jjtos-
terna devant Joab, et courut. --Achi-
la main de tous ceux qui s élevaient
contre toi. '-Le roi dit à Cuschi : Le
jeune homme Absalom est-il en bonne
santé ? Cuschi répondit : Qu'ils soient
maats, fils deTsadok,ditencore à Joab: comme ce jeune homme les ennemis
Quoi qu'il arrive, laisse-moi courir du roi mon seigneur et tous ceux qui
après Cuschi. Et Joab dit : Pourquoi s'élèvent contre toi pour te faire du
veux-tu courir, mon fils ? Ce n'est ])as mal !
un message qui te sera profitable. ^'^Uors le roi, saisi d'émotion, monta
^■■'Quoi qu'il arrive, je veux courir, re- dans la chambre au-dessus de la ])orte
prit Achimaats. Et Joab lui dit : Cours ! et pleura. Il disait en marchant : .Mon
Achimaats courut i)ar le chemin de la fils Absalom ! mon fils, mon fils Absa-
[)Iaine, et il devança Cuschi. lom ! Que ne suis-je mort à ta place!
'-''David était assis entre les deux Absalom, mon fils, mon fils !
a. Le seriitcur (lu roi, c'est-ù-dirc Cuschi.
3G9
Chnp. 19, 1-19.
Il SAMUEL.
David retournant à Jcriisalcin. — Révolte de Scliéba, Benjamite. — Rentrée de David dans Jéru-
salem. — Amasa, ancien chef de l année d'Absaloin, tué par Joab. — Mort de Scliéba.
Chap. XIX. 'On vint dire à Joab : fuir du pays devant Absalom. '"Or Ab-
Voici, le roi pleure et se lamente à salom, que nous avions oint pour qu'il
cause d'Absalom. -Et la victoire, ce régnât sur nous, est mort dans la ba-
jour-là, fut changée en deuil pour tout
le peuple, car en ce jour le peuple en-
tendait dire : Le roi est afflis-é à cause
de son fils. *Ce même jour, le peuple
rentra dans la ville à la dérobée, com-
me l'auraient fait des gens honteux
d'avoir j^ris la fuite dans le combat.
"•Le roi s'était couvert le visage, et il
taille : pourquoi ne parlez-vous pas de
faire revenir le roi ?
"De son côté, le roi David envoya
dire aux prêtres Tsadok et Abiathar :
Parlez aux anciens de Juda, et dites-
leur : Pourquoi seriez-vous les der-
niers à ramener le roi dans sa maison ?
Car ce qui se disait dans tout Israël
criait à haute voix : Mon fds Absalom ! était parvenu jusqu'au roi. — '^Vous
Absalom, mon fds, mon fds ! ^Joab êtes mes frères, vous êtes mes os et
entra dans la chambre oii était le roi, ma chair; pourquoi seriez-vous les
et dit : Tu couvres aujourd'hui de con- derniers à ramener le roi ? '^Vous di-
fusion la face de tous tes serviteurs, rez aussi à Amasa : N'es-tu pas mon
qui ont aujourd'hui sauvé ta vie, celle os et ma chair? Que Dieu me traite
de tes fîls et de tes fdles, celle de tes dans toute sa rigueur, si tu ne deviens
femmes et de tes concubines. ^Tu ai- pas devant moi pour toujours chef de
mes ceux qui te haïssent et tu hais l'arniée à la place de Joab! '''David
ceux qui t'aiment, car tu montres au- fléchit le cœur de tous ceux de Juda,
jourd'hui qu'il n'y a pour toi ni chefs comme s'ils n'eussent été qu'un seul
ni serviteurs; et je vois maintenant homme ; et ils envoyèrent dire au roi :
que, si Absalom vivait et que nous Reviens, toi, et tous tes serviteurs,
fussions tous morts en ce jour, cela '^ Le roi revint et arriva jusqu'au Jour-
serait agréable à tes yeux. 'Lève-toi dain ; et Juda se rendit à Guilgal, afin
donc, sors, et parle au cœur de tes d'aller à la rencontre du roi et de lui
serviteurs! Car je jure par l'Eternel faire passer le Jourdain,
que, si tu ne sors pas, il ne restera pas "''Schimeï, fils de Guéra, Benjamite,
un homme avec toi cette nuit ; et ce qui était de Bachurim, se hâta de des-
sera pour toi pire que tous les mal- cendre avec ceux de Juda à la rencon-
heurs qui te sont arrivés depuis ta. jeu- tre du roi David. ''Il avait avec lui
ncsse jusqu'à présent. '*Alors le roi se mille hommes de Benjamin, et Tsiba,
leva, et il s'assit à la porte. On fit dire serviteur de la maison de Saûl, et les
à tout le peuple : Voici, le roi est assis quinze fds et les vingt serviteurs de
à la porte. Et tout le peuple vint devant Tsiba. Ils passèrent le Jourdain à la
le roi. vue du roi. '^Le bateau, mis à la dis-
'Cependant Israël" s'était enfui, cha- position du roi, faisait la traversée
cun dans sa tente. Et dans toutes les
tribus d'Israël, tout le peuple était en
contestation, disant : Le roi nous a
délivrés de la main de nos ennemis,
c'est lui qui nous a sauvés de la main
des Philistins ; et maintenant il a dû
a. Les partisans d"Absalom, voy. IS, 17.
pour transporter sa maison ; et au mo-
ment où le roi allait passer le Jour-
dain, Schimeï, fils de Guéra, se pros-
terna devant lui. "Et il dit au roi : Que
mon seigneur ne tienne pas compte
de mon iniquité, qu'il oublie que ton
370
II SAMUEL.
Chap. l9,-ii]-',i.
serviteur l'a offensé le jour où le roi
mon seigneur sortait de Jérusalem, et
([ue le roi n'y ait point égard ! ^"Car
ton serviteur reconnaît (ju'il a péché.
Et voici, je viens aujourd'hui le ]irc-
niier de toute la maison de Joseph à
la rencontre du roi mon seigneur.
-'Alors Abischaï, fils de Tseruja, prit
la parole et dit : Schimcï ne doit-il
pas mourir pour avoir maudit l'oint
de rÉternel? -Mais David dit : Ou'ai-
je affaire avec vous, fds de Tseruja, et
pourquoi vous montrez-vous aujour-
d'hui mes adversaires ? Aujourd'hui
ferait-on mourir un homme en Israël ?
Ne sais-je donc pas que je règne au-
jourd'hui sur Israël ? -''Et le roi dit à
Schimeï : Tu ne mourras point ! Et le
roi le lui jura.
^*Mephiboscheth,fds'' de Saiil, des-
cendit aussi à la rencontre du roi. Il
n'avait point soigné ses pieds, ni fait
sa barbe, ni lavé ses vêtements, de-
puis le jour où le roi s'en était allé
jusqu'à celui où il revenait en paix.
'^Lorsqu'il se rendit au-devant du roi
à Jérusalem, le roi lui dit : Pourquoi
n'es-tu pas venu avec moi, Mephibos-
cheth ? -*Et il répondit : 0 roi mon
seigneur, mon serviteur m'a trompé,
car ton serviteur, qui est boiteux,
avait dit : Je ferai seller mon âne, je
le monterai, et j'irai avec le roi. -"Et
il a calomnié ton serviteur auprès de
mon seigneur le roi. Mais mon sei-
gneur le roi est comme un ange de
Dieu. Fais ce qui te semblera bon.
-"Car tous ceux de la maison de mon
père n'ont été (pie des gens dignes de
mort devant le roi mon seigneur; et
cependant tu as mis ton serviteur au
nombre de l'cux qui mangent à ta ta-
ble. (^)ucl droit puis-je encore avoir,
et qti'ai-je à demander au roi ? *"Le roi
lui dit : A quoi bon toutes tes paroles ?
Je l'ai déclaré : toi et Tsiba, vous par-
tagerez les terres. ''"Et Mephiboscheth
a. Petit-i;is.
dit au roi : (^)u'il prenne même le tout,
puiscpie le roi mon seigneur rentre en
])aix dans sa maison.
''Barzillaï, le Galaadite, descendit
de Roguelim, et passa le Jourdain avec
le roi, pour l'accompagner juscpt'au
delà du Jourdain. ^-Barzillaï était très
vieux, âgé de quatre-vingts ans. Il
avait entretenu le roi pendant son sé-
jour à Mahanaïm, car c'était un hom-
me fort riche. '''Le roi dit à Barzillaï :
^'iens avec moi, je te nourrirai chez moi
à Jérusalem. ''*Mais Barzillaï répon-
dit au roi : Combien d'années vivi'ai-je
encore, pour que je monte avec le roi
à Jérusalem ? '^Je suis aujourd'hui âgé
de quatre-vingts ans. Puis-je connaître
ce qui est bon et ce qui est mauvais ?
Ton serviteur peut-il savourer ce qu'il
mange et ce qu'il boit ? Puis-je encore
entendre la voix des chanteurs et des
chanteuses ? Et pourquoi ton serviteur
serait-il encore à charge à mon sei-
gneur le roi ? -'^Ton serviteur ira un
peu au delà du Jourdain avec le roi.
Pourquoi, d'ailleurs, le roi m'accor-
derait-il ce bienfait ? ''Que ton servi-
teur s'en retourne, et que je meure
dans ma ville, près du sépulcre de
mon père et de ma mère ! Mais vcjici
ton serviteur Kimhani, qui passera
avec le roi mon seigneur; fais pour lui
ce que tu trouveras bon. ''*Le roi dit :
Que Rimham passe avec moi, et je fe-
rai pour lui ce qui te plaira; tout ce
que tu désireras de moi, je te l'accor-
derai. '''Quand tout le peuple eut passé
le Jourdain et que le roi l'eut aussi
passé, le roi baisa Barzillaï et le bénit.
Et Barzillaï retourna dans sa demeure.
^'Le roi se dirigea vers Guilgal, et
Kimham l'accompagna.
Tout le peuple de Juda et la moitié
du peuple d'Israël avaient fait passer
le Jourdain au roi. ""Mais voici, tous
les hommes d'Israël abordèrent le roi,
et lui dirent : Pourquoi nos frères, les
371
Chap. iQ,'a-W,
IG.
II SAMUEL.
hommes de Juda, t'ont-ils enlevé, et
ont-ils lait passer le Jourdain au roi,
à sa maison, et à tous les gens de Da-
vid ? *^Tous les hommes de Juda ré-
pondirent aux hommes d'Israël : C'est
que le roi nous tient de plus près ; et
qu'y a-t-il là pour vous irriter ? Avons-
nous vécu aux dépens du roi ? nous
a-t-il fait des présents ? *'Et les hom-
mes d'Israël répondirent aux hommes
poursuis-le, de peur qu'il ne trouve
des villes fortes et ne se dérobe à nos
yeux. ''Et Abischaï partit, suivi des
gens de Joab, des Réréthiens et des
Péléthiens, et de tous les vaillants
hommes; ils sortirent de Jérusalem,
afin de poursuivre Schéba, fils de
Bicri.
^Lorsqu'ils furent près de la grande
pierre qui est à Gabaon, Amasa arriva
de Juda : Le roi nous appartient dix devant eux. Joab était ceint d'une épée
fois autant, et David même plus qu'à
vous. Pourquoi nous avez-vous mé-
prisés ? N'avons-nous pas été les pre-
miers à proposer de faire revenir
notre roi ? Et les hommes de Juda
parlèrent avec plus de violence que
les hommes d'Israël.
CJiap. XX. 'Il se trouvait là un
méchant homme, nommé Schéba, fils
de Bicri, Benjamite. Il sonna de la
trompette, et dit : Point de part pour
nous avec David, point d'héritage pour
nous avec le fils d'Isaï ! Chacun à sa
tente, Israël ! -Et tous les hommes
d'Israël s'éloignèrent de David, et sui-
virent Schéba, fils de Bicri. Mais les
hommes de Juda restèrent fidèles à
leur roi, et l'accompagnèrent depuis
le Jourdain jusqu'à Jérusalem.
'David rentra dans sa maison à Jé-
rusalem. Le roi prit les dix concubines
qu'il avait laissées pour garder la mai-
son, et il les mit dans un lieu où elles
par-dessus les habits dont il était re-
vêtu ; elle était attachée à ses reins
dans le fourreau , d'où elle glissa,
comme Joab s'avançait. ^Joab dit à
Amasa : Te portes-tu bien, mon frère?
Et de la main droite il saisit la barbe
d'Amasa pour le baiser. '"Amasa ne
prit point garde à l'épée qui était dans
la main de Joab ; et Joab l'en frappa
au ventre et répandit ses entrailles à
terre, sans lui porter un second coup.
Et Amasa mourut.
Joab et son frère Abischaï marchè-
rent à la poursuite de Schéba, fils de
Bicri. "Un homme d'entre les gens de
Joab resta près d'Amasa, et il disait :
Qui veut de Joab et qui est pour Da-
vid ? Qu'il suive Joab ! '-Amasa se rou-
lait dans le sang au milieu de la route;
et cet homme, ayant vu que tout le
peuple s'arrêtait, poussa Amasa hors
de la route dans un champ, et jeta sur
lui un vêtement, lorsqu'il vit que tous
étaient séquestrées ; il pourvut à leur ceux c^ui arrivaient près de lui s'arrê-
entreticn, mais il n'alla point vers
elles, l^t elles furent enfermées jus-
qu'au jour de leur mort, vivant dans
un état de veuvage.
■'Le roi dit à Amasa : Convoque-moi
d'ici à trois jours les hommes de Juda ;
et toi, sois ici présent. ^Amasa partit
pour convoquer Juda ; mais il tarda au
delà du temps que le roi lui avait fixé.
* David dit alors à Abischaï : Schéba,
fils de Bicri, va maintenant nous faire
plus de mal c^u'Absalom. Prends toi-
même les serviteurs de ton maître et
taient. ''Quand il fut ôté de la route,
chacun suivit Joab, afin de poursuivre
Schéba, fils de Bicri.
'*Joab traversa toutes les tribus d'Is-
raël dans la direction d'Abel-Beth-
Maaca, et tous les hommes d'élite se
rassemblèrent et le suivirent. '= Ils vin-
rent assiéger Schéba dans Abel-Beth-
Maaca, et ils élevèrent contre la ville
une terrasse qui atteignait le rempart.
Tout le peuple qui était avec Joab sa-
pait la muraille pour la faire tomber.
'^Alors une femme habile se mit à
372
II SAMUEL.
Chap.20,n-21,w.
crier depuis la ville : Écoutez, écou- roi appela les Gabaonites pour leur
tez ! Dites, je vous prie, à Joab : Ap- parler. — Les Gabaonites n'étaient
proche jusqu'ici, je veux te parler! point d'entre les enfants d'Israël, mais
''11 s'approcha d'elle, et la femme dit: c'était un reste des Amoréens ; les en-
Es-tu Joab ? Il répondit : Je le suis, fants d'Israël s'étaient liés envers eux
Et elle lui dit : Écoute les paroles par un serment, et néanmoins Saill
de ta servante. 11 répondit : J'écoute, avait voulu les frapper, dans son zèle
'*Et elle dit : Autrefois on avait cou- pour les enfants d'Israël et de Juda.
tume de dire : Que l'on consulte Abel ! — ^David dit aux Gabaonites : Que
Et tout se terminait ainsi. "Je suis ])uis-je faire pour vous, et avec quoi
une des villes paisibles et fidèles en ferai-je expiation, afin que vous bénis-
Israël ; et tu cherches à faire périr une siez l'héritage de l'Éternel ? ''Les Ga-
ville qui est une mère en Israël ! Pour- baonites lui répondirent : Ce n'est pas
quoi détruirais-tu l'héritage de l'Eter-
nel ? -"Joab répondit : Loin, loin de
moi la pensée de détruire et de rui-
ner ! "-'La chose n'est pas ainsi. Mais
pour nous une question d'argent et
d'or avec Saûl et avec sa maison , et
ce n'est pas à nous qu'il appartient de
faire mourir personne en Israël. Et le
un homme de la montagne d'Éphraïm, roi dit : Que voulez-vous donc que je
nommé Schéba, fils de Bicri, a levé la fasse pour vous? ^lls répondirent au
main contre le roi David; livrez-le, roi : Puisque cet homme nous a con-
lui seul, et je m'éloignerai de la ville, sûmes, et qu'il avait le projet de nous
La femme dit à Joab : Voici, sa tête te détruire poumons faire disparaître de
sera jetée par la muraille. --Et la fem- tout le territoire d'Israël, "^ qu'on nous
me alla vers tout le peu])le avec sa livre sept hommes d'entre ses fils, et
sagesse ; et ils coupèrent la tête à nous les pendrons devant l'Éternel à
Schéba, fils de Bicri, et la jetèrent à Guibea de Saûl, l'élu de l'Éternel. Et
Joab. Joab sonna de la trompette ; on le roi dit : Je les livrerai,
se dispersa loin de la ville, et chacun 'Le roi épargna Mephiboscheth, fils
s'en alla dans sa tente. Et Joab re- de Jonathan, fils de Saiil, à cause du
tourna à Jérusalem, vers le roi. serment qu'avaient fait entre eux, de-
^^Joab commandait toute l'armée vant l'Éternel, David et Jonathan, fils
d'Israël ; Benaja, fils de Jehojada, était de Saiil. ^Mais le roi prit les deux fils
à la tête des Kéréthiens et des Pelé- que Ritspa, fille d'Ajja, avait enfantés
thiens ; -*Adoram était préposé sur les à Saiil, Armoni et Mephiboscheth, et
impôts; Josaphat, fils d'Achilud, était les cinq fils que Mérab, fille de Saiil,
archiviste; -^Scheja était secrétaire; avait enfantés à Adriel de Mehola, fils
Tsadok et Abiathar étaient prêtres; de Barzillaï; ^et il les livra entre les
-^et Ira de Jaïr était ministre d'état de mains des Gabaonites, qui les pendi-
David.
Famine de trois ans.
i]
Chap. XXI. 'Du temps de David,
il y eut une famine qui dura trois ans.
David chercha la face de l'Éternel ; et
l'Éternel dit : C'est à cause de Saul et
de sa maison sanguinaire, c'est parce
qu'il a fait périr les Gabaonites. *Le son jusqu'à ce que la pluie du ciel
a. Vêtement de deuil.
rent sur la montagne, devant l'Éter-
nel. Tous les sept périrent ensemble;
ils furent mis à mort dans les pre-
miers jours de la moisson, au com-
mencement de la moisson des orges.
'"Ritspa, fille d'Ajja, prit un sac" et
retendit sous elle contre le rocher,
depuis le commencement de la mois-
373
Chap.21,n-22,i
II SAMUEL.
tombât sur eux ; et elle empêcha les
oiseaux du ciel de s'approcher d'eux
pendant le jour, et les bêtes des champs
pendant la nuit. "On informa David
de ce qu'avait fait Ritspa, fdle d'Ajja,
concubine de Saul. '-Et David alla
prendre les os de Saûl et les os de Jo-
nathan, son fils, chez les habitants de
Jabès en Galaad, qui les avaient enle-
vés de la place de Beth-Schan, où les
Philistins les avaient suspendus lors-
qu'ils battirent Saiil à Guilboa. ''Il
eni])orta de là les os de Saûl et les os
de Jonathan, son fils ; et l'on recueillit
aussi les os de ceux qui avaient été
pendus. '*0n enterra les os de Saûl et
de Jonathan, son fils, au pays de Ben-
jamin, à Tséla, dans le sépulcre de
Ris, père de Saûl. Et l'on fit tout ce
que le roi avait ordonné.
Après cela, Dieu fut apaisé envers
le pays.
Guerres contre les Philistins.
""Les Philistins firent encore la guer-
re à Israël. David descendit avec ses
serviteurs, et ils combattirent les Phi-
listins. David était fatigué. '^Et Jisch-
bi-Benob, l'un des enfants de Ra-
pha°, eut la pensée de tuer David; il
avait une lance du poids de trois cents
sicles d'airain, et il était ceint d'une
épée neuve. "Abischaï, fils de Tse-
ruja, vint au secours de David, frappa
le Philistin et le tua. Alors les gens
de David jurèrent, en lui disant : Tu
ne sortiras plus avec nous pour com-
battre, et tu n'éteindras pas la lampe
d'Israël.
'*I1 y eut encore, après cela, une
bataille à Gob avec les Philistins. Alors
Sibbecaï, le Iluschatite, tua Saph, qui
était un des enfants de Rapha.
'^11 y eut encore une bataille à Gob
avec les Philistins. Et Elchanan, fils
de Jaaré-Oreguim, de Bethléhem, tua
Goliath de Gath, qui avait une lance
dont le bois était comme une ensuble
de tisserand.
'-"Il y eut encore une bataille à Gath.
Il s'y trouva un homme de haute tail-
le, qui avait six doigts à chaque main
et à chaque pied, vingt-quatre en tout,
et qui était aussi issu cle Rapha. -'II
jeta un défi à Israël; et Jonathan, fils
de Schimea, frère de David, le tua.
*'-Ces quatre hommes étaient des
enfants de Rapha à Gath. Ils périrent
par la main de David et par la main
de ses serviteurs.
Cantique de David, délivré de ses ennemis.
Chap. XXII. 'David adressa à l'E-
ternel les paroles de ce cantique, lors-
que l'Eternel l'eut délivré de la main
de tous ses ennemis et de la main de
Saûl. -Il dit :
L'Éternel est mon rocher, ma forteresse, mon libérateur.
^Dieu est mon rocher, où je trouve un abri.
Mon bouclier et la force qui me sauve.
Ma haute retraite et mon refuge.
O mon Sauveur! tu me garantis de la violence.
*Je m'écrie : Loué soit l'Eternel!
Et je suis délivré de mes ennemis.
^Car les flots de la mort m'avaient environné,
Les torrents de la destruction m'avaient épouvanté;
'Les liens du sépulcre m'avaient entouré,
Les filets de la mort m'avaient surpris.
a. Enfants de liaplia. ou Rephaïni, race de ^éunts,
374
II SAMUEL. Chap. ^2,i-t.
"Dans ma détresse, j'ai invocjué rEternel,
J'ai invoqué mon Dieu ;
De son palais, il a entendu ma voix.
Et mon cri est parvenu à ses oreilles.
*La terre fut ébranlée et trembla.
Les fondements des cieux frémirent.
Et ils furent ébranlés, parce qu'il était irrité.
^11 s'élevait de la fumée dans ses narines,
Et un feu dévorant sortait de sa bouche :
Il en jaillissait des charbons embrasés.
'"11 abaissa les cieux, et il descendit :
Il y avait une épaisse nuée sous ses pieds.
"Il était monté sur un chérubin, et il volait.
Il paraissait sur les ailes du vent.
'-11 faisait des ténèbres une tente autour de lui.
Il était enveloppé d'amas d'eaux et de sombi'cs nuages.
'^De la splendeur ipii le précédait
S'élançaient des charbons de feu.
'^L'Eternel tonna des cieux.
Le Très-Haut fit retentir sa voix ;
'^11 lança des flèches et dispersa mes ennemis,
La foudre, et les mit en déroute.
"^Le lit de la mer apjwrut.
Les fondements du monde furent découverts.
Par la menace de l'Eternel,
Par le bruit du souffle de ses narines.
"Il étendit sa main d'en haut, il me saisit,
11 me retira des grandes eaux ;
'*11 me délivra de mon adversaire jniissant.
De mes ennemis ([ui étaient |)lus forts (pie nuii.
'^Ils m'avaient surpris au jour de ma détresse ;
Mais l'Eternel fut mon appui.
-"Il m'a mis au large,
n m'a sauvé, parce cjuil m'aime.
-'L'Eternel m'a traité selon ma droiture.
Il m'a rendu selon la pureté de mes mains ;
"Car j'ai observé les voies de l'Eternel,
Et je n'ai point été coupable envers mon Dieu.
■'Toutes ses ordonnances ont été de\ant moi.
Et je ne me suis [)()int écarté de ses lois.
^''.l'ai été sans reproche envers lui.
Et je me suis tenu en gartic contre mcjn iniquité.
-''Aussi l'Eternel m'a rciulu selon ma droiture.
Selon ma pureté devant ses yeux.
375
Chap.22,%-'.5. II SAMUEL.
-*Avec celui qui est bon tu te montres bon,
Avec rhomine droit tu agis selon la droiture,
-'Avec celui qui est pur tu te montres pur.
Et avec le pervers tu agis selon sa perversité.
-^Tu sauves le peuple qui s'humilie,
Et de ton regard, tu abaisses les orgueilleux.
-"Oui, tu es ma lumière, ô Eternel !
L'Eternel éclaire mes ténèbres.
'"Avec toi je me précipite sur une troupe en armes,
Avec mon Dieu je franchis une muraille.
^'Les voies de Dieu sont parfaites,
La parole de l'Eternel est éprouvée ;
Il est un bouclier pour tous ceux qui se confient en lui.
''-Car qui est Dieu, si ce n'est l'Eternel?
Et qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu ?
''C'est Dieu qui est ma puissante forteresse.
Et qui me conduit dans la voie droite.
"Il rend mes pieds semblables à ceux des biches,
Et il me place sur mes lieux élevés.
'^11 exerce mes mains au combat,
Et mes bras tendent l'arc d'airain.
'^Tu me donnes le bouclier de ton salut,
Et je deviens grand par ta bonté.
'"Tu élargis le chemin sous mes pas.
Et mes pieds ne chancellent point.
'*Je poursuis mes ennemis, et je les détruis;
Je ne reviens pas avant de les avoir anéantis.
"Je les anéantis, je les brise, et ils ne se relèvent plus ;
Ils tombent sous mes pieds.
*°Tu me ceins de force pour le combat.
Tu fais plier sous moi mes adversaires.
*"Tu fais tourner le dos à mes ennemis devant moi.
Et j'extermine ceux qui me haïssent.
^-Ils regardent autour d'eux, et personne pour les sauver!
Ils crient à l'Eternel, et il ne leur répond pas !
■"Je les broie comme la poussière de la terre,
Je les écrase, je les foule, comme la boue des rues.
**Tu me délivres des dissensions de mon peuple;
Tu me conserves pour chef des nations ;
Un peu])le que je ne connaissais pas m'est asservi.
''^Les fils de l'étranger me flattent.
Ils m'obéissent au premier ordre.
376
1 1 s AM UEL . Cliap . 22, w-2S, o.
40
Les fils (le rôlranijci' sont en défaillance,
Ils tremblent hors de leurs forteresses.
'''Vive l'Eternel, et béni soit mon rocher!
Que Dieu, le rocher de mon salut, soit exalté,
^*Le Dieu qui est mon vengeur,
Qui m'assujettit les peuples,
^'Et qui me fait échapper à mes ennemis !
Tu m'élèves au-dessus de mes adversaires,
Tu me délivres de l'homme violent.
^'' C'est pourquoi je te louerai parmi les nations, ô Eternel !
Et je chanterai à la gloire de ton nom.
^'11 accorde de grandes délivrances à son roi.
Et il fait miséricorde à son oint,
A David, et à sa postérité, pour toujours.
Dernières paroles de David.
Chap. XXIII. 'Voici les dernières paroles de David.
Parole de David, fds d'Isaï,
Parole de l'homme haut placé.
De l'oint du Dieu de .Jacob,
Du chantre agréable d'Israël.
-L'esprit de l'Eternel parle par moi.
Et sa parole est sur ma langue.
^Le Dieu d'Israël a parlé.
Le rocher d'Israël m'a dit :
Celui qui règne parmi les hommes avec justice,
Celui cpii règne dans la crainte de Dieu,
^Est pareil à la lumière du matin, quand le soleil brille
Et que la matinée est sans nuages ;
Ses rayons après la pluie font sortir de terre la verdure.
"N'en est-il pas ainsi de ma maison devant Dieu,
Puisqu'il a fait avec moi une alliance éternelle.
En tous points bien réglée et offrant pleine sécurité ?
Ne fera-t-il pas germer tout mon salut et tous mes désirs
'Mais les méchants sont tous comme des épines que l'on rejette.
Et que l'on ne prend pas avec la main ;
'Celui qui les touche s'arme d'un fer ou du bois d'une lance.
Et on les brûle au feu sur place.
J'aillants /loiiinies de David.
^Voici les noms des vaillants hom- mes, (pi'il fit périr en une seule fois,
mes, qui étaient au service de David. °A])rès lui, Eléazar, fds de Dtxlo,
.Joschcb-Basschébcth, leTachkemo- lils d'Achochi. Il était l'un des trois
nite, l'un des principaux officiers. Il guerriers qui affrontèrent avec David
brandit sa lance sur huit cents hom- les Philistins rassemblés pour coin-
377
Chap. ^S, 10-36.
II SAMUEL.
battre, tandis que les hommes d'Israël -"Benaja, fds de Jehojada, fils d'un
se retiraient sur les hauteurs. '"Il se homme de Kabtseel, rempli de valeur
leva, et frappa les Philistins jusqu'à et célèbre par ses ex])loits. II frappa
ce que sa main fût lasse et qu'elle res- les deux lions" de Moab. Il descendit
tàt attachée à son épée. L'Eternel opé- au milieu d'une citerne, où il frappa
ra une grande délivrance ce jour-là. un lion, un jour de neige. -'Il frappa
Le peuple revint après Eléazar, seule- un Egyptien d'un aspect formidable
ment pour prendre les dépouilles. et ayant une lance à la main ; il des-
"Après lui, Schamma, fils d'Agué, cendit contre lui avec un bâton, arra-
d'IIarar. Les Philistins s'étaient ras-
semblés à Léchi. Il y avait là une pièce
de terre remplie de lentilles; et le
peuple fuyait devant les Philistins.
'"Schamma se plaça au milieu du
champ, le jjrotégea, et battit les Phi-
cha la lance de la main de l'Egyptien,
et s'en servit pour le tuer. "Voilà ce
que fit Benaja, fils de Jehojada; et il
eut du renom parmi les trois vaillants
hommes. ^^11 était le plus considéré
des trente; mais il n égala pas
les
listins. Et l'Eternel opéra une grande trois jjremiers. David l'admit dans son
délivrance. conseil secret.
'•''Trois des trente chefs descendi- -"'Asaël, frère de Joab, du nombre
rent au temps de la moisson et vin- des trente.
rent auprès de David, dans la caverne Elchanan, fils de Dodo, de Beth-
d'AduUam, lorsqu'une troupe de Phi- léhem.
listins était campée dans la vallée des -\Schamma, de Ilarod.
Élika, de Harod.
^"Hélets, dePéleth.
Ira, fils d'Ikkesch, de Tekoa.
^^Abiézer, d'Anathoth.
Mebunnaï, de Iluscha.
^'^Tsalmon, d'Achoach.
Maharaï, de Nethopha.
"-'^Iléleb, fils de Baana, de Nethopha.
Ittaï, fils de Ribaï, de Guibea des
Rephaïm. '■'David était alors dans la
forteresse, et il y avait un poste de
Philistins à Bethléhem. '^David eut un
désir, et il dit : Qui me fera boire de
l'eau de la citerne qui est à la porte
de Bethléhem ? "^ Alors les trois vail-
lants hommes passèrent au travers du
camp des Philistins, et puisèrent de
l'eau de la citerne qui est à la porte
de Bethléhem. Ils l'apportèrent et la fils de Benjamin,
présentèrent à David; mais il ne vou- -'"Benaja, de Pirathon
lut pas la boire, et il la répandit de-
vant l'Eternel. "Il dit : Loin de moi,
ô Eternel, la pensée de faire cela!
Boirais-je le sang de ces hommes qui
sont allés au péril de leur vie? Et il
ne voulut pas la boire. Voilà ce que
firent ces trois vaillants hommes.
'^\bischaï, frère de Joab, fils de
Tseruja, était le chef des trois. Il bran-
dit sa lance sur trois cents hommes,
et les tua ; et il eut du renom parmi
les trois. '"Il était le plus considéré
des trois, et il fut leur chef; mais il
n'égala pas les trois premiers.
a. Lions, littéralement liojis de Dieu.
Iliddaï, de A'achalé-Gaasch.
•■"Abi-Albon, d'Araba.
Azmaveth, de Barclium.
•"Éliachba, de Schaalbon.
Bené-Jaschen.
Jonathan.
*'Schamma, d'Harar.
Achiam, fils de Scharar, d'Arar.
•"Éliphéleth, fils d'Achasbaï , fils
d'un Maacathien.
Éliam, fils d'Achitophel, de Guilo.
^^Hetsraï, de Garmel.
Paaraï, d'Arab.
^«Jigueal, fils de Nathan, de Tsoba.
378
II SAMUEL.
, et en Juda ciiKf
guerre tirant l'épée,
cent mille hommes.
'" David sentit battre son cœur, ajirès
qu'il eut ainsi fait le dénombrement
du peuple. Et il dit à l'Eternel : J'ai
commis un grand péché en faisant
cela! Maintenant, ô Eternel, daigne
jiardonner l'iniquité de ton serviteur,
car j'ai com])lètement agi en insensé !
"Le lendemain, quand David se
leva, la jiarole de l'Eternel fut ainsi
Bani, de Gad.
^^Tsélek, l'Ammonite.
Naharaï, de Beéroth, qui portait les
armes de Joab, fils de Tseruja.
^''Ira, de .Jéther.
Gareb, de .léther.
ssUrie, le Héthien.
En tout, trente-se]:)t.
Déitniiihrvnicnl rf peste.
Chap. XXI 1 '. ' La colère de l'Éter-
nel s'enflamma de nouveau contre adressée à Gad le ])ro])hète, le voyant
Israël, et il excita David contre eux, de David : '-Va dire à David : Ainsi
en disant : Va , fais le dénombrement parle l'Eternel : Je te propose trois
d'Israël et de Juda. fléaux; choisis-en un, et je t'en frap-
-Et le roi dit à Joab, qui était chef perai. '^Gad alla vers David, et lui fit
de l'armée et qui se trouvait près de connaître la chose, en disant : Veux-tu
lui : Parcours toutes les tribus d'Israël, sept années" de famine dans ton pays,
depuis Dan jusqu'à Beer-Schéba; qu'on ou bien trois mois de fuite devant tes
fasse le dénombrement du peuple, et ennemis qui te poursuivront, ou bien
que je sache à combien il s'élève. 'Joab trois jours de peste dans ton pays?
dit au roi : Que l'Eternel, ton Dieu, Maintenant choisis, et vois ce que je
rende le peuple cent fois plus nom- dois répondre à celui qui m'envoie,
breux, et que les yeux du roi mon sei- '■'David répondit à Gad : Je suis dans
gneur le voient ! Mais pourquoi le roi une grande angoisse! Oh! tombons
mon seigneur veut-il faire cela? ■'Le entre les mains de l'Eternel, car ses
roi persista dans l'ordre qu'il donnait compassions sont immenses ; mais que
à Joab et aux chefs de l'armée ; et Joab je ne tombe pas entre les mains des
et les chefs de l'armée quittèrent le hommes !
roi pour faire le dénombrement du '^L Eternel envoya la jieste en Is-
peuple d'Israël. raël, depuis le matin jusqu'au temps
Mis passèrent le Jourdain, et ils fixé ; et, de Dan à Beer-Schéba, il mou-
campèrent à Aroër, à droite de la ville rut soixante-dix mille hommes |iarmi
qui est au milieu de la vallée de Gad, le peuple. "^Comme l'ange étendait la
et près de Jaezer. 'Ils allèrent en Ga- main sur Jérusalem jiour la détruire,
laad et dans le pays de Thachthim- l'Eternel se repentit de ce mal, et il
Hodschi. Ils allèrent à Dan-Jaan, et dit à l'ange cpii faisait périr le peuple :
aux environs de Sidon. ^Ils allèrent à Assez ! Retire maintenant ta main,
la forteresse de Tyr, et dans toutes les L'ange de l'Eternel était près de l'aire
villes des Iléviens et des Cananéens. d'Aravna, leJébusien. '"David, voyant
Ils terminèrent par le midi de Juda, à
Beer-Schéba. *Ils parcoururent ainsi
tout le pays, et ils arrivèrent à Jéru-
salem au bout de neuf mois et vingt
jours. ^Joab remit au roi le rôle du
dénombrement du peuple : il v avait
en Israël huit cent mille hommes de
a. Sept années. On lit. I Cliroii. "J 1 , 12, trois années.
l'ange cpii frappait parmi le peuple,
dit à l'Eternel : Voici, j'ai péché ! C'est
moi c[ui suis coupable ; mais ces bre-
bis, (ju'ont-elles fait ? Que ta main soit
donc sur moi et sur la maison de mon
I
père
'^Ce jour-là, Gad vint auprès de 1);
379
Chap. 24, 19-25.
II SAMUEL.
vid, et lui dit : Monte, élève un autel
à rÉteinel dans l'aire d'Aravna, le Jé-
busien. "David monta, selon la parole
de Gad, comme l'Eternel l'avait or-
plaira ; vois, les bœufs seront pour
l'holocauste, et les chars avec l'atte-
lage serviront de bois. -^Aravna donna
le tout au roi. Et Aravna dit au roi :
donné. ^"Aravna regarda, et il vit le Que l'Éternel, ton Dieu, te soit favo-
roi et ses serviteurs qui se dirigeaient rable ! -■'Mais le roi dit à Aravna : Non !
vers lui; et Aravna sortit, et se pros- Je veux l'acheter de toi à prix d'ar-
terna devant le roi, le visage contre gent, et je n'offrirai point à l'Eternel,
terre. -'Aravna dit: Pourquoi mon sei- mon Dieu, des holocaustes qui ne me
gneur le roi vient-il vers son serviteur? coûtent rien. Et David acheta l'aire et
Et David répondit : Pour acheter de les bœufs pour cinquante sicles d'ar-
toi l'aire et pour y bâtir un autel à gent. "David bâtit là un autel à l'Eter-
l'Éternel, afin que la plaie se retire de nel, et il offrit des holocaustes et des
dessus le peuple. -^Aravna dit à David : sacrifices d'actions de grâces.
Que mon seigneur le roi prenne l'aire. Alors l'Éternel fut apaisé envers le
et qu'il y offre les sacrifices qu'il lui pays, et la plaie se retira d'Israël.
I
LE PREMIER LIVRE
DES ROIS
REGNE DE SALOMON
[Chap. 1-1 1.
Vieillesse du roi David. — Adoniju, l'un de ses pis. aspirant ii la roijaulé. — Salotnon choisi
par David pour lui succéder sur le trône.
Chap. I. 'Le roi David était vieux, avec Adonija. ^'Vdonija tuades brebis,
avancé en âge; on le couvrait de vête- des boeufs et des veaux gras, près de
ments, et il ne pouvait se rccbaulTer. la pierre de Zohéleth, qui est à côté
^Ses serviteurs lui dirent: Que Ton d'En-Roguel; et il invita tous ses frè-
cherclie pour mon seigneur le roi une res, fds du roi, et tous les hommes de
jeune fdle vierge; qu'elle se tienne Juda au service du roi. '"Mais il n'in-
devant le roi, qu'elle le soigne, et vita point Nathan le prophète, ni Be-
qu'elle couche dans ton sein ; et mon naja, ni les vaillants hommes, ni Salo-
seigneur le roi se réchauffera. ^On mon, son frère.
chercha dans tout le territoire d'Israël "Alors Nathan dit à Bath-Schéba,
une fdle jeune et belle, et on trouva mère de Salomon : N'as-tu pas appris
Abischag, la Sunamite, que l'on con- qu'Adonija, fds de Ilaggith, est devenu
duisit auprès du roi. •'Cette jeune fdle roi, sans que notre seigneur David le
était fort belle. Elle soigna le roi, et sache ? '-Viens donc maintenant, je te
le servit; mais le roi ne la connut donnerai un conseil, afin que tu sau-
point. ves ta vie et la vie de ton fils Salomon.
'^Adonija, fils de Haggith, se laissa "Va, entre chez le roi David, et dis-
emporter par l'orgueil jusqu'à dire : lui : 0 roi mon seigneur, n'as-tu pas
juré à ta servante, en disant : Salo-
mon, ton fils, régnera après moi, et il
s'assiéra sur mon trône ? Pourquoi
voici.
C'est moi qui serai roi ! Et il se pro-
cura un char et des cavaliers, et cin-
quante hommes qui couraient devant
lui. ''Son père ne lui avait de sa vie donc Adonija règne-t-il ? '''Et
fait un reproche, en lui disant : Pour- pendant que tu parleras là avec le roi,
quoi agis-tu ainsi? Adonija était, en j'entrerai moi-même après toi, et je
outre, très beau de figure, et il était compléterai tes paroles,
né après Absalom. 'Il eut un entretien "^Bath-Schéba se rendit dans la
avec Joab, fils de Tseruja, et avec le chambre du roi. Il était très vieux;
prêtre Abiathar; et ils embrassèrent et Abischag, la Sunamite, le sei'vait.
son parti. ''Mais le prêtre Tsadok, Be- "'Bath-Schéba s'inclina et se prosterna
naja, fils de Jehojada, Nathan le pro- devant le roi. Et le roi dit : Qu'as-tu?
phète, Schimeï, Réï, et les vaillants '"Elle lui répondit: Mon seigneur, tu
hommes de David, ne furent point as juré à ta servante par l'Eternel,
381
Chap. 1, 18-ii.
I ROIS.
ton Dieu, en disant : Salomon, ton
fils, régnera après moi, et il s'assiéra
sur mon trône. '*Et maintenant voici,
Adonija règne ! Et tu ne le sais pas, ô
roi mon seigneur ! '^11 a tué des bœufs,
des veaux gras et des brebis en quan-
tité; et il a invité tous les fds du roi,
le prêtre Abiathar, et Joab, chef de
l'armée, mais il n'a point invité Salo-
mon, ton serviteur. ^"O roi mon sei-
gneur, tout Israël a les yeux sur toi,
pour que tu lui fasses connaître qui
s'assiéra sur le trône du roi mon sei-
gneur après lui. '^'Et lorsque le roi
mon seigneur sera couché avec ses
pères, il arrivera que moi et mon fils
Salomon nous serons traités comme
des coupables.
"Tandis qu'elle parlait encore avec
le roi, voici, Nathan le prophète arriva.
^'On l'annonça au roi, en disant : Voici
Nathan le prophète ! Il entra en pré-
sence du roi, et se prosterna devant le
roi le visage contre terre. ^•'Et Nathan
dit : O roi mon seigneur, c'est donc
toi qui as dit : Adonija régnera après
moi, et il s'assiéra sur mon trône !
"Car il est descendu aujourd'hui, il a
tué des bœufs, des veaux gras et des
ijrebis, en quantité; et il a invité tous
les fils du roi, les chefs de l'armée, et
le prêtre Abiathar. Et voici, ils man-
gent et boivent devant lui, et ils di-
sent : Vive le roi Adonija! -"Mais il
n"a invité ni moi qui suis ton serviteur,
ni le prêtre Tsadok, ni Benaja, fils de
Jehojada, ni Salomon, ton serviteur.
^"Est-ce bien par ordre de mon sei-
gneur le roi que cette chose a lieu, et
sans que tu aies fait connaître à ton
serviteur qui doit s'asseoir sur le trône
du roi mon seigneur après lui ?
-''Le roi David ré]>ondit : Appelez-
moi Bath-Schéba. Elle entra, et se
présenta devant le roi. -^ Et le roi jura,
et dit : L'Eternel qui m'a délivré de
toutes les détresses est vivant ! ^"ainsi
que je te l'ai juré par l'Eternel, le Dieu
d'Israël, en disant : Salomon, ton fils,
régnera après moi, et il s'assiéra sur
mon trône à ma place, — ■ ainsi ferai-je
aujourd'hui. ^'Bath-Schéba s'inclina
le visage contre terre, et se prosterna
devant le roi. Et elle dit : Vive à ja-
mais mon seigneur le roi David !
^-Le roi David dit : Appelez-moi le
prêtre Tsadok, Nathan le prophète, et
Benaja, fils de Jehojada. Ils entrèrent
en présence du roi . ^^ Et le roi leur dit :
Prenez avec vous les serviteurs de
votre maître, faites monter Salomon,
mon fils, sur ma mule, et faites-le des-
cendre à Guihon. ^■*Là, le prêtre Tsa-
dok et Nathan le prophète l'oindront
pour roi sur Israël. Vous sonnerez de
la trompette, et vous direz : Vive le
roi Salomon ! ^^Vous monterez après
lui ; il viendra s'asseoir sur mon trône,
et il régnera à ma place. C'est lui qui,
par mon ordre, sera chef d'Israël et
de Juda. ^"Benaja, fils de Jehojada,
répondit au roi : Amen ! Ainsi dise
l'Eternel, le Dieu de mon seigneur le
roi ! ■'"QuerEternel soit avec Salomon
comme il a été avec mon seigneur le
roi, et qu'il élève son trône au-des-
sus du trône de mon seigneur le roi
David !
^^Alors le prêtre Tsadok descendit
avec Nathan le prophète, Benaja, fils
de Jehojada, les Kéréthiens et les Pé-
léthiens ; ils firent monter Salomon
sur la mule du roi David, et ils le me-
nèrent à Guihon. ^°Le prêtre Tsadok
prit la corne d'huile dans la tente, et
il oignit Salomon. On sonna de la trom-
pette, et tout le peuple dit : Vive le
roi Salomon ! '"Tout le peuple monta
après lui, et le peuple jouait de la flûte
et se livrait à une grande joie ; la terre
s'ébranlait par leurs cris.
*'Ce bruit fut entendu d'Adonija et
de tous les conviés qui étaient avec
lui, au moment où ils finissaient de
manger. Joab, entendant le son de la
trompette, dit : Pourquoi ce bruit de
382
I ROIS.
Chap. 1, 'û-2,8.
la ville en tumulte ? ''- II parlait encore
lorsque Jonathan, fils du jjrêtre Abia-
thar, arriva. Et Adonija dit : Appro-
che, car tu es un vaillant homme, et tu
apportes de bonnes nouvelles. *'Oui !
répondit Jonathan à Adonija, notre
seigneur le roi David a fait Salomon
roi. ^^11 a envoyé avec lui le prêtre
Tsadok, Nathan le prophète, Benaja,
lils de Jehojada, les Kéréthiens et les
Péléthiens, et ils l'ont fait monter sur
la mule du roi. •'^Le jirètre Tsadok et
Nathan le prophète l'ont oint pour roi
à Guihon. De là ils sont remontés en
se livrant à la joie, et la ville a été
émue : c'est là le bruit que vous aA'ez
entendu. ''^Salomon s'est même assis
sur le trône royal. ■'"Et les serviteurs
du roi sont venus pour bénir notre
seigneur le roi David, en disant : Que
ton Dieu rende le nom de Salomon
plus célèbre que ton nom, et qu'il
élève son trône au-dessus de ton trône !
Et le roi s'est prosterné sur son lit.
**Voici encore ce qu'a dit le roi : Béni
soit l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui m'a
donné aujourd'hui un successeur sur
mon trône, et qui m'a permis de le
voir!
■•^Tous les conviés d'Adonija furent
saisis d'épouvante; ils se levèrent et
s'en allèrent chacun de son côté. ^"Ado-
nija eut peur de Salomon; il se leva
aussi, s'en alla, et saisit les cornes de
l'autel. ^'On vint dire à Salomon:
Voici, Adonija a peur du roi Salomon,
et il a saisi les cornes de l'autel, en
disant : Que le roi Salomon me jure
aujourd'hui qu'il ne fera point mourir
son serviteur par l'épée ! "Salomon
dit : S'il se montre un honnête homme,
\\ ne tombera pas à terre un de ses vaut de moi lorsque je fuyais Absa-
cheveux; mais s'il se trouve en lui de lom, ton frère.
la méchanceté, il mourra. ^'Ex. le roi ^'oici, tu as près de toi Schimeï,
Salomon envoya des gens, qui le firent fils de Guéra, Benjamite, de Bachurim.
descendre de l'autel. Il vint se pros- Il a prononcé contre moi des malé-
lerner devant le roi Salomon, et Salo- dictions violentes le jour où j'allais à
mon lui dit : Va dans ta maison. Mahanaïm. Mais il descendit à ma ren-
fnstructions de Dru'id mourant à Salomon, son
fils. — Adonija, Joab et Schimeï mis à mort
par Salomon; le prêtre Abialhar destitué de
ses fonctions et éloigné de Jérusalem.
Chap. II. 'David approchait du
moment de sa mort, et il donna ses
ordres à Salomon, son fils, en disant :
-Je m'en vais par le chemin de toute
la terre. Fortifie-toi, et sois un hom-
me ! ^Observe les commandements de
l'Eternel, ton Dieu, en marchant dans
ses voies, et en gardant ses lois, ses
ordonnances, ses jugements et ses
préceptes, selon ce qui est écrit dans
la loi de Moïse, afin que tu réussisses
dans tout ce que tu feras et partout où
tu te tourneras, *et afin que l'Eternel
accomplisse cette parole qu'il a pro-
noncée sur moi : Si tes fils prennent
garde à leur voie, en marchant avec
fidélité devant moi, de tout leur cœur
et de toute leur àme, tu ne manqueras
jamais d'un successeur sur le trône
d'Israël.
^Tu sais ce que m'a fait Joab, fils de
Tseruja, ce qu'il a fait à deux chefs de
l'armée d'Israël, à Abner, fils de Ner,
et à Amasa, fils de Jéther. Il les a tués ;
il a versé pendant la paix le sang de
la guerre, et il a mis le sang de la
guerre sur la ceinture qu'il avait aux
reins et sur la chaussure qu'il avait
aux pieds. *Tu agiras selon ta sages-
se, et tu ne laisseras pas ses cheveux
blancs descendre en paix dans le sé-
jour des morts.
'Tu traiteras avec bienveillance les
fils de Barzillaï, le Gaaladite, et ils se-
ront de ceux qui se nourrissent de ta
table ; car ils ont agi de la même ma-
nière à mon égard, en venant au-de-
38â
25 *
Chap. 2,0-31.
I ROIS.
contre vers le Jourdain, et je lui jurai
par rÉternel, en disant : Je ne te ferai
point mourir par l'épée. ^Maintenant,
tu ne le laisseras pas impuni ; car tu
es un homme sage, et tu sais comment
tu dois le traiter. Tu feras descendre
ensanglantés ses cheveux blancs dans
le séjour des morts.
'"David se coucha avec ses pères, et
il fut enterré dans la ville de David.
"Le temps que David régna sur Israël
fut de quarante ans : à Ilébron il régna
sept ans, et à Jérusalem il régna trente-
trois ans. '^Salomon s'assit sur le trône
de David, son père, et son règne fut
très affermi.
'^Adonija, fils de Ilaggith, alla vers
Bath-Schéba, mère de Salomon. Elle
lui dit : Viens-tu dans des intentions
paisibles? Il répondit : Oui. '''Et il
ajouta : J'ai un mot à te dire. Elle dit :
Parle ! '^Et il dit : Tu sais que la
royauté m'appartenait, et que tout Is-
raël portait ses regards sur moi pour
me faire régner. Mais la royauté a
tourné, et elle est échue à mon frère,
parce que l'Eternel la lui a donnée.
"* Maintenant, je te demande une cho-
se : ne me la refuse pas ! Elle lui ré-
pondit : Parle ! '"Et il dit : Dis, je te
prie, au roi Salomon — • car il ne te le
refusera pas — qu'il me donne pour
femme Abischag, la Sunamite. "*Bath-
Schéba dit : Bien ! je parlerai pour toi
au roi.
'^Bath-Schéba se rendit auprès du
roi Salomon, pour lui parler en faveur
d'Adonija. Le roi se leva pour aller à
sa rencontre , il se prosterna devant
elle, et il s'assit sur son trône. On
plaça un siège pour la mère du roi, et
elle s'assit à sa droite. ^"Puis elle dit :
J'ai une petite demande à te faire : ne
me la refuse pas ! Et le roi lui dit :
répondit à sa mère : Pourquoi deman-
des-tu Abischag, la Sunamite, pour
Adonija ? Demande donc la royauté
pour lui, — car il est mon frère aîné,
— pour lui , pour le prêtre Abiathar,
et pour Joab, fils de Tseruja !
^^Alors le roi Salomon jura par l'E-
ternel, en disant : Que Dieu me traite
dans toute sa rigueur, si ce n'est pas
au prix de sa vie qu'Adonija a pro-
noncé cette parole ! '-■'Maintenant, TE-
ternel est vivant, lui qui m'a affermi
et m'a fait asseoir sur le trône de Da-
vid , mon père, et qui m'a fait une
sa promesse ! aujour-
maison selon
d'hui Adonija mourra. -^Et le roi Sa-
lomon envoya Benaja, fils de Jehojada,
qui le frappa; et Adonija mourut.
^^Le roi dit ensuite au prêtre Abia-
thar : Va-t'en à Anathoth dans tes ter-
res, car tu mérites la mort; mais je ne
te ferai pas mourir aujourd'hui, parce
que tu as porté l'arche du Seigneur
Eternel devant David, mon père, et
parce que tu as eu part à toutes les
souffrances de mon père. -'Ainsi Salo-
mon dépouilla Abiathar de ses fonc-
tions de prêtre de l'Eternel, afin d'ac-
complir la parole que l'Eternel avait
prononcée sur la maison d'Eli à Silo.
'-^Le bruit en parvint à Joab, qui
avait suivi le parti d'Adonija quoiqu'il
n'eîit pas suivi le parti d'Absalom. Et
Joab se réfugia vers la tente de l'Eter-
nel, et saisit les cornes de l'autel. ^'On
annonça au roi Salomon que Joab s'é-
tait réfugié vers la tente de l'Eternel,
et qu'il était auprès de l'autel. Et Sa-
lomon envoya Benaja, fils de Jehojada,
en lui disant : Va, frappe-le. ^"Benaja
arriva à la tente de l'Eternel, et dit à
Joab : Sors ! c'est le roi qui l'ordonne.
Mais il répondit : Non ! je veux mourir
ici. Benaja rapporta la chose au roi,
Demande, ma mère, car je ne te refu- en disant : C'est ainsi qu'a parlé Joab,
serai pas. '-'Elle dit : Qu'Abischag, la et c'est ainsi qu'il m'a répondu. ^'Le
Sunamite, soit donnée pour femme à roi dit à Benaja : Fais comme il a dit,
Adonija, ton frère. ** Le roi Salomon frappe-le, et enterre-le; tu ôteras ainsi
384
I ROIS.
Cliap. 2,3-2-3,0.
Sache bien que tu mourras le jour où
tu sortiras pour aller de côté ou d'au-
tre ? El ne m'as-tu pas répondu : C'est
bien! j'ai entendu? ■'■''Pourquoi donc
n'as-tu pas observé le serinent de l'E-
ternel et l'ordre que je t'avais donné ?
■'■'Et le roi dit à Schime'i : Tu sais au
dedans de ton cœur tout le mal que
tu as fait à David, mon père; l'Eter-
nel fait retomber ta méchanceté sur ta
tète. *^Mais le roi Salonion sera béni,
et le trône de David sera pour toujours
affermi devant l'Eternel. '"^Et le roi
donna ses ordres à Benaja, fds de Je-
hojada, qui sortit et frappa Schime'i ;
et Schime'i mourut.
La royauté fut ainsi affermie entre
les mains de Salomon.
Mariage de Salomon avec la fille du roi d' E-
gi/ptc. — Le songe de Salomon. — Le juge-
ment de Salomon.
CJiap. m. 'Salomon s'allia par
mariage avec Pharaon, roi d'Egypte.
Il ])rit pour femme la fille de Pharaon,
et il l'amena dans la ville de David,
jusqu'à ce qu'il eût achevé de bâtir sa
maison, la maison de l'Eternel, et le
mur d'enceinte de Jérusalem. -Le peu-
ple ne sacrifiait que sur les hauts lieux,
car jusqu'à cette époque il n'avait
])oint été bâti de maison au nom de
l'Eternel. 'Salomon aimait l'Eternel,
et suivait les coutumes de David, son
])èrc. C'était seulement sur les hauts
lieux qu'il offrait des sacrifices et des
parfums.
*Le roi se rendit à Gabaon ]>our y
sacrifier, car c'était le princi|)al des
hauts lieux. Salomon offrit mille holo-
caustes sur l'autel. ^A Gabaon, l'Eter-
nel apparut en songe à Salomon pen-
dant la nuit, et Dieu lui dit : Demande
était allé de Jérusalem à Gath, et qu'il ce ([ue tu veux que je te donne. 'Salo-
était de retour. ""-Le roi fit appeler mon répondit : Tu as traité avec une
Schiineï, et lui dit: Ne t'avais-je pas grande bienveillance ton serviteur Da-
tait jurer par l'Eternel, et ne t'avais-je vid, mon père, parce qu'il marchail
pas fait cette déclaration formelle : en ta présence dans la fidélité, dans la
385
de dessus moi et de dessus la maison
de mon père le sang que Joab a ré-
pandu sans cause. '-L'Eternel fera re-
tomber son sang sur sa tète, parce
(pi'il a frap])é deux hommes ]>lus jus-
tes et meilleurs que lui et les a tués
])ar l'épée, sans que mon père David
le sût : Abner, fils de Ner, chef de
l'armée d'Israël, et Amasa, fils de Jé-
thcr, chef de l'armée de Juda. ''Leur
sang retombera sur la tête de Joab et
sur la tête de ses descendants à per-
pétuité; mais il y aura paix à toujours,
de par l'Eternel, pour David, pour sa
postérité, pour sa maison et pour son
trône. '^Benaja, fils deJehojada, mon-
ta, frappa Joab, et le fit mourir. Il fut
enterré dans sa maison, au désert.
'^Le roi mit à la tête de l'armée Be-
naja, fils de Jehojada, en remplace-
ment de Joab ; et il mit le prêtre Tsa-
dok à la place d'Abiathar.
"'Le roi fit appeler Schime'i, et lui
dit : Bàtis-toi une maison à Jérusalem;
tu y demeureras, et tu n'en sortiras
point pour aller de côté ou d'autre.
"Sache bien que tu mourras le jour
où tu sortiras et passeras le torrent de
Cédron ; ton sang sera sur ta tête.
'^Schime'i répondit au roi : C'est bien !
ton serviteur fera ce que dit mon sei-
;^neur le roi. Et Schime'i demeura long-
temps à Jérusalem.
'"Au bout de trois ans, il arriva que
deux serviteurs de Schime'i s'enfui-
rent chez Akisch, fils de Maaca, roi de
Gath. On le rapporta àSchimeï, en di-
sant : Voici, tes serviteurs sont à Gath.
■'"Schime'i se leva, sella son âne, et s'en
alla à Gath chez Akisch pour chercher
ses serviteurs. Schimeï donc s'en alla,
et il ramena de Gath ses serviteurs.
■"On informa Salomon que Schime'i
Chap. S, 7-28.
I ROIS.
justice, et dans la di"oiture de cœur
envers toi ; tu lui as conservé cette
grande bienveillance, et tu lui as don-
né un fds qui est assis sur son trône,
comme on le voit aujourd'hui. 'Main-
tenant, Eternel mon Dieu, tu as fait
régner ton serviteur à la place de Da-
vid, mon père ; et moi je ne suis qu'un
jeune homme, je n'ai point d'expé-
rience. *Ton serviteur est au milieu
du peuple que tu as choisi, peuple im-
mense, qui ne peut être ni compté ni
nombre, à cause de sa multitude. 'Ac-
corde donc à ton serviteur un cœur
intelligent pour juger ton peuple, pour
discerner le bien du mal ! Car qui
Pardon ! mon seigneur, moi et cette
femme nous demeurions dans la mê-
me maison, et je suis accouchée près
d'elle dans la maison. '^Trois jours
après, cette femme est aussi accou-
chée. Nous habitions ensemble, aucun
étranger n'était avec nous dans la
maison , il n'y avait que nous deux.
'"Le fils de cette femme est mort pen-
dant la nuit, parce qu'elle s'était cou-
chée sur lui. -"Elle s'est levée au mi-
lieu de la nuit, elle a pris mon fds à
mes côtés tandis que ta servante dor-
mait, et elle l'a couché dans son sein;
et son fds qui était mort, elle l'a cou-
ché dans mon sein. -'Le matin, je me
pourrait juger ton peuple, ce peuple suis levée pour allaiter mon fds; et
voici, il était mort. Je l'ai regardé at-
tentivement le matin ; et voici, ce n'é-
tait pas mon fds que j'avais enfanté.
"L'autre femme dit : Au contraire !
c'est mon fds qui est vivant, et c'est
ton fds qui est mort. Mais la première
SI nombreux ■:
'"Cette demande de Salomon plut
au Seigneur. "Et Dieu lui dit : Puis-
que c'est là ce que tu demandes, puis-
que tu ne demandes pour toi ni une
longue vie, ni les richesses, ni la mort
de tes ennemis, et que tu demandes répliqua: Nullement! c'est ton fds qui
de l'intelligence pour exercer la jus-
tice, '-voici, j'agirai selon ta parole.
Je te donnerai un cœur sage et intelli-
gent, de telle sorte qu'il n'y aura eu
personne avant toi et qu'on ne verra
jamais personne de semblable à toi.
'^Je te donnerai, en outre, ce que tu
n'as pas demandé, des richesses et de
la gloire, de telle sorte qu'il n'y aura
pendant toute ta vie aucun roi qui soit
ton pareil. '■'Et si tu marches dans
mes voies, en observant mes lois et
mes commandements, comme l'a fait
David, ton père, je prolongerai tes
jours.
'^Salomon s'éveilla. Et voilà le son-
ge. Salomon revint à Jérusalem, et se
présenta devant l'arche de l'alliance
de l'Eternel. Il offrit des holocaustes
et des sacrifices d'actions de grâces,
et il fit un festin à tous ses serviteurs.
"Alors deux femmes prostituées vin-
rent chez le roi, et se présentèrent
devant lui. "L'une des femmes dit :
est mort, et c'est mon fils qui est vi-
vant. C'est ainsi qu'elles parlèrent de-
vant le roi.
-^Le roi dit : L'une dit : C'est mon
fils qui est vivant, et c'est ton fils qui
est mort; et l'autre dit : Nullement !
c'est ton fils qui est mort, et c'est mon
fils qui est vivant. ^■'Puis il ajouta :
Apportez-moi une épée. On apporta
une épée devant le roi. -^Et le roi dit :
Coupez en deux l'enfant qui vit, et
donnez-en la moitié à l'une et la moi-
tié à l'autre. -"Alors la femme dont le
fils était vivant sentit ses entrailles
s'émouvoir pour son fils, et elle dit au
roi : Ah ! mon seigneur, donnez-lui
l'enfant qui vit, et ne le faites point
mourir. Mais l'autre dit : Il ne sera ni
à moi ni à toi ; coupez-le ! "Et le roi,^
prenant la parole, dit : Donnez à la
première l'enfant qui vit, et ne le fai-
tes point mourir. C'est elle qui est sa
mère.
-'^Tout Israël apprit le jugement que
386
on tM'aionit
I ROIS. Chap. 4, ;-27.
randes villes à murailles et à barres
le roi avait prononcé. Et
le roi, car on vit que la sagesse de
Dieu était en lui pour le diriger dans
ses jugements.
Hauts fonctionnaires de Salomon. — .S'a gran-
deur, sa renoininée et sa sagesse.
Chap. IV. 'Le roi Salomon était
roi sur tout Israël.
-Voici les chefs qu'il avait à son ser-
vice. Azaria, fils" du prêtre Tsadok,
■'Elihoreph et Acliija, fds de Schisclia,
étaient secrétaires; Josaphat, fils d"A-
chilud, était archiviste ;*Benaja, fds de Galaad; il avait la contrée de Sihon,
Jehojada, commandait l'armée; Tsa- roi des Amoréens, et d'Og, roi de Ba-
tlok et Ahiathar étaient prêtres ; ^Aza- san. Il y avait un seul intendant pour
lia, fils de Nathan, était chef des in- ce pays.
tendants; Zabud, fds de Nathan, était -"Juda et Israël étaient très nom-
ministre d'état, favori du roi; *Achi- breux, pareils au sable qui est sur le
schar était chef de la maison du roi ; et bord de la mer. Ils mangeaient, bu-
Adoniram, fils d'Abda, était préposé vaient et se réjouissaient,
sur les impôts. -'Salomon dominait encore sur tous
"Salomon avait douze intendants sur les royaumes depuis le fleuve* jus-
tout Israël. Ils pourvoyaient à l'entre- qu'au pays des Philistins et jusqu'à la
tien du roi et de sa maison, chacun frontière d'Egypte ; ils apportaient des
pendant un mois de l'année. *Voici présents, et ils furent assujettis à Sa-
d airain.
'^Vchinadab, fds d'Iddo, à Maha-
naïm.
'^Achimaats, en Nephthali. 11 avait
pris pour femme Basmath, fdle de Sa-
lomon.
'^Baana, fils de Huschaï, en Aser et
à Bealoth.
'"Josaphat, fds de Paruach, en Issa-
car.
"*Schimeï, fds d'Ela, en Benjamin.
"•Guéber, fds d'Uri, dans le pavs d:
leurs noms.
Le fils de Ihir, dans la montaone
d'Ephraïm.
°Le fds de Déker, à Makats, à Saal-
bim, à Beth-Schémesch, à Elon et à
Beth-IIanan.
'"Le (ils de Ilésed, à Arubboth; il
avait Soco et tout le pays de Iléphcr.
"Le fds d'Abinadab avait toute la
lomon tout le temps de sa vie.
"Chaque jour Salomon consommait
en vivres : trente cors de fleur de fa-
rine et soixante cors de farine, -'dix
bœufs gras, vingt bœufs de pâturage,
et cent brebis, outre les cerfs, les ga-
zelles, les daims, et les volailles en-
graissées.
-■'Il dominait sur tout le pays de
contrée de I)or. Thaphath, fdle de Sa- l'autre côté du fleuve, depuis Thiph-
lomon, était sa femme. sach jusqu'à Gaza, sur tous les rois de
'-Baana, fds d'Achilud, avait Thaa- l'autre côté du fleuve. Et il avait la
nac et Meguiddo, et tout Beth-Schean paix de tous les côtés alentour. -Muda
qui est ])rès de Tsarthan au-dessous et Israël, depuis Dan juscpi'à Beer-
deJizreel, depuis Beth-Schean jusqu'à Schéba, habitèrent en sécurité, cha-
Abel-Mehola , jusqu'au delà de Jok- cun sous sa vigne et sous son figuier,
meam. tout le temps de Salomon. -''Salomon
''Le fils de Guéber, à Ramoth en avait quarante mille crèches pour les
Galaad ; il avait les bourgs de Jaïr, fils chevaux destinés à ses chars, et douze
de Manassé, en Galaad; il avait encore mille cavaliers,
la contrée d'Argob en Basan, soixante -"Les intendants pourvoyaienlà l'en-
a. Petlt-lils. b. L'Kuphrute.
387
Chap. 4,28-0, l'j
I ROIS.
tretien du roi Salomon et de tous ceux
qui s'approchaient de sa table, chacun
pendant son mois ; ils ne laissaient
manquer de rien. -*Ils faisaient aussi
lamités ! ^Voici, j'ai l'intention de bâ-
tir une maison au nom de l'Eternel,
mon Dieu, comme l'Eternel l'a dé-
claré à David, mon père, en disant
venir de l'orge et de la paille pour les Ton fils que je mettrai à ta place sur
chevaux et les coursiers dans le lieu
où se trouvait le roi, chacun selon les
ordres qu'il avait reçus.
^'Dieu donna à Salomon de la sa-
gesse, une très grande intelligence,
et des connaissances multipliées com-
me le sable qui est au bord de la mer.
'La sagesse de Salomon surpassait la
sagesse de tous les fils de l'Orient et
toute la sagesse des Egyptiens. '"Il
était plus sage qu'aucun homme, plus
cju'Ethan, l'Ezrachite, plusqu'IIéman,
Calcol et Darda, les fils de Machol ; et
sa renommée était répandue parmi
toutes les nations d'alentour. '-Il a
prononcé trois mille sentences, et
composé mille et cinq cantiques. ^^11
a parlé sur les arbres, depuis le cèdre
du Liban jusqu'à l'hysope qui sort de
la muraille ; il a aussi parlé sur les
animaux, sur les oiseaux, sur les rep-
tiles et sur les poissons. '^11 venait des
gens de tous les peuples pour enten-
dre la sagesse de Salomon, de la part
de tous les rois de la terre qui avaient
entendu parler de sa sagesse.
Alliance de Salomon avec Hiram, roi de Tyr.
Préparatifs pour tu construction du temple.
Chap. V. 'Hiram, roi de Tyr, en-
voya ses serviteurs vers Salomon, car
il apprit qu'on l'avait oint pour roi à
la place de son père, et il avait tou-
jours aimé David.
-Salomon fit dire à Hiram : ""Tu sais
que David, mon père, n'a pas pu bâtir
une maison à l'Eternel, son Dieu, à
cause des guerres dont ses ennemis
l'ont enveloppé jusqu'à ce que l'Eter-
nel les eût mis sous la plante de
ses pieds. ''Maintenant l'Eternel, mon
Dieu, m'a donné du repos de toutes
parts; plus d'adversaires, plus de ca-
ton trône, ce sera lui qui bâtira une
maison à mon nom. ^Ordonne main-
tenant que l'on coupe pour moi des
cèdres du Liban. Mes serviteurs se-
ront avec les tiens, et je te paierai le
salaire de tes serviteurs tel que tu
l'auras fixé ; car tu sais qu'il n'y a
personne parmi nous qui s'entende à
couper les bois comme les Sidoniens.
^Lorsqu'il entendit les paroles de
Salomon, Hiram eut une grande joie,
et il dit : Béni soit aujourd'hui l'Eter-
nel, cjui a donné à David un fils sage
pour chef de ce grand peuple ! ^Et Hi-
ram fit répondre à Salomon : J'ai en-
tendu ce que tu m'as envoyé dire. Je
ferai tout ce qui te plaira au sujet des
bois de cèdre et des bois de cyprès.
'Mes serviteurs les descendront du
Liban à la mer, et je les expédierai
par mer en radeaux juscju'au lieu que
tu m'indiqueras ; là, je les ferai dé-
lier, et tu les prendras. Ce que je
désire en retour, c'est que tu four-
nisses des A'ivres à ma maison.
'"Hiram donna à Salomon des bois
de cèdre et des bois de cyprès autant
qu'il en voulut. "Et Salomon donna
à Hiram vingt mille cors de froment
pour l'entretien de sa maison et vingt
cors d'huile d'olives concassées ; c'est
ce que Salomon donna chaque année
à Hiram.
'-L'Eternel donna de la sagesse à
Salomon, comme il le lui avait promis.
Et il y eut paix entre Hiram et Salo-
mon, et ils firent alliance ensemble.
'•'Le roi Salomon leva sur tout Is-
raël des hommes de corvée ; ils étaient
au nombre de trente mille. "Il les
envoya au Liban, dix mille par mois
alternativement ; ils étaient un mois
au Liban, et deux mois chez eux.
388
I ROIS.
Chap. 5,ir,-6,
20.
Adoniram était préposé sur les hom- vit de pierres toutes taillées ; et ni
mes de corvée. '^Salomon avait en- marteau, ni hache, ni aucun instru-
core soixante-dix mille hommes qui ment de fer, ne furent entendus dans la
portaient les fardeaux et quatre-vingt maison pendant qu'on la construisait,
mille qui taillaient les pierres dans la * L'entrée des chambres de l'étage in-
montagne, "'sans compter les chefs, fériciir était au côté droit de la mai-
au nombre de trois mille trois cents, son ; on montait à l'étage du milieu
préposés par Salomon sur les travaux par un escalier tournant, et de l'étage
et chargés de surveiller les ouvriers, du milieu au troisième. '■'Après avoir
*"Le roi ordonna d'extraire de gran- achevé de bâtir la maison, Salomon
des et magnifiques pierres de taille la couvrit de planches et de poutres
de cèdre. '"Il donna cinq coudées de
pour les fondements de la maison.
'*Les ouvriers de Salomon, ceux tie
Hiram, et les Guibliens, les taillè-
rent, et ils préparèrent les bois et les
pierres pour bâtir la maison.
Construction dit temple.
hauteur à chacun des étages qui en-
touraient toute la maison, et il les lia
à la maison par des bois de cèdre.
"L'Eternel adressa la parole à Sa-
lomon, et lui dit : *^Tu bâtis cette
maison ! Si tu marches selon mes lois,
Chap. VI. 'Ce fut la quatre cent si tu pratiques mes ordonnances, si
quatre-vingtième année après la sor- tu observes et suis tous mes comman-
tie des enfants d'Israël du pays d'E- déments, j'accomplirai à ton égard la
gypte que Salomon bâtit la maison à promesse que j'ai faite à David, ton
l'Eternel, la quatrième année de son père, ''j'habiterai au milieu des en-
règne sur Israël, au mois de Ziv, qui fants d'Israël, et je n'abandonnerai
est le second mois. jioint mon peuple d'Israël.
-La maison que le roi Salomon bâ- '^Après avoir achevé de bâtir la
lit à l'Eternel avait soixante coudées maison, '^Salomon en revêtit les murs
de longueur, vingt de largeur, et intérieurement de planches de cèdre,
trente de hauteur. ^Le portique de- depuis le sol jusqu'au plafond; il rê-
vant le temple de la maison avait vèlit ainsi de bois l'intérieur, et il
vingt coudées de longueur répondant couvrit le sol de la maison de plan-
à la largeur de la maison, et dix cou- ches de cyprès. '*I1 revêtit de plan-
dées de profondeur sur la face de la ches de cèdre les vingt coudées du
maison. *Le roi fit à la maison des fond de la maison, depuis le sol jus-
fenêtres solidement grillées. ^11 bâtit qu'au haut des murs, et il réserva cet
contre le mur de la maison des étages espace pour en faire le sanctuaire, le
circulaires, qui entouraient les murs lieu très saint. '"Les quarante cou-
de la maison, le temple et le sanc- dées sur le devant formaient la mai-
tuaire; et il fit des chambres latérales son, c'est-à-dire le temple. "*Le bois
tout autour. ^L'étage inférieur était de cèdre à l'intérieur de la maison
large de cinq coudées, celui du mi- offrait des sculptures de coloquintes "
lieu de six coudées , et le troisième et de fleurs épanouies ; tout était de
de sept coudées ; car il ménagea des
retraites à la maison tout autour en
dehors, afin que la charpente n'en-
trât pas dans les murs de la maison.
'Lorsqu'on bâtit la maison, on se ser-
cèdre, on ne voyait aucune pierre.
'"Salomon établit le sanctuaire in-
térieurement au milieu de la maison,
j)our y placer l'arche de l'alliance de
l'Eternel. -"Le sanctuaire avait vingt
a. Concombres sauvages.
389
Chap. 6, n-7 ,5.
I ROIS.
coudées de longueur, vingt coudées il étendit aussi l'or sur les chérubins
de largeur, et vingt coudées de hau- et sur les palmes.
teur. Salomon le couvrit d'or pur. Il -^"11 fit de même, pour la porte du
fit devant le sanctuaire un autel de temple, des poteaux de bois d'olivier
bois de cèdre et le couvrit d'or. ^'11 sauvage, ayant le quart de la dinien-
couvrit d'or pur l'intérieur de la mai- sion du mur, '"'et deux battants de
son , et il fit passer le voile dans des bois de cyprès ; chacun des battants
chaînettes d'or devant le sanctuaire, était formé de deux planches brisées,
qu'il couvrit d'or. ^^11 couvrit d'or ^^11 y fit sculpter des chérubins, des
toute la maison, la maison tout en- palmes et des Heurs épanouies, et il
tière, et il couvrit d'or tout l'autel qui les couvrit d'or, qu'il étendit sur la
était devant le sanctuaire. sculpture.
-^11 fit dans le sanctuaire deux ché- ^^11 bâtit le parvis intérieur de trois
rubins de bois d'olivier sauvage, ayant rangées de jîierres de taille et d'une
dix coudées de hauteur. -^Chacune rangée de poutres de cèdre,
des deux ailes de l'un des chérubins ^"La quatrième année", au mois de
avait cinq coudées, ce qui faisait dix Ziv, les fondements de la maison de
coudées de l'extrémité d'une de ses l'Eternel furent posés ; ^'^et la onzième
ailes à l'extrémité de l'autre. -^Le se- année", au mois de Bul, qui est le
cond chérubin avait aussi dix cou- huitième mois, la maison fut achevée
dées. La mesure et la forme étaient dans toutes ses parties et telle qu'elle
les mêmes pour les deux chérubins, devait être. Salomon la construisit
-''La hauteur de chacun des deux ché-
rubins était de dix coudées. ^'Salo-
mon plaça les chérubins au milieu de
la maison, dans l'intérieur. Leurs ai-
les étaient déployées : l'aile du pre-
mier touchait à l'un des murs, et l'aile
du second touchait à l'autre mur ; et
leurs autres ailes se rencontraient par
l'extrémité au milieu de la maison.
-^Salomon couvrit d'or les chérubins.
*^I1 fit sculpter sur tout le pourtour
des murs de la maison, à l'intérieur
dans l'espace de sept ans.
Construction du palais de Salomon.
Chap. VII. 'Salomon bâtit encore
sa maison *, ce qui dura treize ans jus-
qu'à ce qu'il l'eût entièrement ache-
vée.
-Il construisit d'abord la maison de
la forêt du Liban, longue de cent cou-
dées, large de cinquante coudées, et
haute de trente coudées. Elle repo-
sait sur quatre rangées de colonnes
et à l'extérieur, des chérubins, des de cèdre, et il y avait des poutres de
palmes et des fleurs épanouies. '"Il cèdre sur les colonnes. ^On couvrit
couvrit d'or le sol de la maison, à de cèdre les chambres qui portaient
l'intérieur et à l'extérieur. sur les colonnes et qui étaient au
*'I1 fit à l'entrée du sanctuaire une nombre de quai"ante-cinq, quinze par
porte à deux battants, de bois d'oli- étage. ''Il y avait trois étages, à chacun
vier sauvage ; l'encadrement avec les desquels se trouvaient des fenêtres
poteaux équivalait à un cinquième du les unes vis-à-vis des autres. ^Toutes
mur. ^"Les deux battants étaient de
bois d'olivier sauvage. Il y fit sculp-
ter des chérubins, des palmes et des
fleurs épanouies, et il les couvrit d'or;
les portes et tous les poteaux étaient
formés de |)outres en carré ; et, à cha-
cun des trois étages, les ouvertures
étaient les unes vis-à-vis des autres.
a. Du règne de Salomon. b. Sa maison, terme désignant ici l'ensemble des constructions royales détail-
lées dans les versets qui suivent.
390
I ROIS.
Chap. 7 .a-ib.
*I1 fit le portique des colonnes, 'Ml fit les deux colonnes d'airain,
long de cinquante coudées et large de La première avait dix-huit coudées de
trente coudées , et un autre portique
en avant avec des colonnes et des de-
hauteur, et un fil de douze coudées
mesurait la circonférence de la se-
conde. '*11 fondit deux chapiteaux
d'airain, pour mettre sur les sommets
des colonnes ; le premier avait cinq
coudées de hauteur, et le second avait
cinq coudées de hauteur. '"11 fit des
treillis en forme de réseaux, des fes-
grés sur leur front.
^11 fit le portique du trône, où il
rendait la justice, le portique du ju-
gement ; et il le couvrit de cèdre, de-
puis le sol jusqu'au plafond.
"Sa maison d'habitation fut cons-
truite de la même manière, dans une tons façonnés en chaînettes, pour les
autre cour, derrière le portique. Et il chapiteaux qui étaient sur le sommet
fit une maison du même genre que des colonnes, sept pour le premier
ce portique pour la fille de Pharaon, chapiteau, et sept pour le second cha-
qu'il avait prise pour femme. piteau. '^11 fit deux rangs de grenades
^Pour toutes ces constructions on autour de l'un des treillis, pour cou-
employa de magnifiques pierres, tail- vrir le chapiteau qui était sur le som-
lées d'après des mesures, sciées avec met d'une des colonnes ; il fit de mê-
la scie, intérieurement et extérieure- me pour le second chapiteau. '^Les
ment, et cela depuis les fondements chapiteaux qui étaient sur le sommet
jusqu'aux corniches, et en dehors jus- des colonnes, dans le portique, figu-
qu'à la grande cour. '"Les fondements raient des lis et avaient quatre cou-
étaient en pierres magnifiques et de dées. -"Les chapiteaux placés sur les
grande dimension, en pierres de dix deux colonnes étaient entourés de
coudées et en jjierres de huit cou- deux cents grenades, en haut, près
dées. " Au-dessus il y avait encore de du renflement qui était au delà du
magnifiques pierres, taillées d'après treillis ; il y avait aussi deux cents
des mesures, et du bois de cèdre, grenades rangées autour du second
'-La grande cour avait dans tout son chapiteau. -'Il dressa les colonnes
circuit trois rangées de pierres de dans le portique du temple ; il dressa
taille et une rangée de poutres de ce- la colonne de droite, et la nomma Ja-
dre, comme le parvis intérieur de la kin"; puis il dressa la colonne de gau-
maison de l'Eternel, et comme le por-
tique de la maison.
Les deux colonnes d'airain, la mer d'airain,
les bassins, et les dii'ers ustensiles pour le
temple.
'^Le roi Salomon fit venir de Tyr
Hiram, '^fils d'une veuve de la tribu
che, et la nomma Boaz*. --Il y avait
sur le sommet des colonnes un tra-
vail figurant des lis. Ainsi fut achevé
l'ouvrage des colonnes.
-■'Il fit la mer de fonte. Elle avait
dix coudées d'un bord à l'autre, une
forme entièrement ronde, cinq cou-
dées de hauteur, et une circonférence
de Nephthali, et d'un père Tyrien, que mesurait un cordon de trente cou-
qui travaillait sur l'airain. Hiram était
rempli de sagesse, d'intelligence, et
de savoir pour faire toutes sortes d'ou-
vrages d'airain. Il arriva auprès du roi
Salomon, et il exécuta tous ses ou-
a. Jakiu si^nilie (/ affei miia. h. Iluaz signitu*
dées. -■'Des coloquintes l'entouraient
au-dessous de son bord, dix par cou-
dée, faisant tout le tour de la mer;
les coloquintes, disposées sur deux
rangs, étaient fondues avec elle en
une seule pièce. -^Elle était posée sur
•« //// /a font'.
391
Chap. 7 , 26-'i9.
I ROIS.
douze bœufs, dont trois tournés vers
le nord, trois tournés vers l'occident,
trois tournés vers le midi, et trois
tournés vers l'orient; la mer était sur
eux, et toute la partie postérieure
de leur corps était en dedans. ^^Son
épaisseur était d'une palme; et son
bord, semblable au bord d'une cou-
pe, était façonné en fleur de lis. Elle
contenait deux mille baths.
^"11 fit les dix bases d'airain. Chacu-
ne aA^ait quatre coudées de longueur,
quatre coudées de largeur, et trois
coudées de hauteur. -** Voici en quoi
consistaient ces bases. Elles étaient
formées de panneaux, liés aux coins
par des montants. -'Sur les panneaux
qui étaient entre les montants il y
avait des lions, des bœufs et des ché-
rubins; et sur les montants au-dessus
comme au-dessous des lions et des
bœufs, il y avait des ornements (pii
jiendaient en festons. '"Chaque base
avait quatre roues d'airain avec des
essieux d'airain; et aux quatre angles
étaient des consoles de fonte, au-des-
sous du bassin , et au delà des fes-
tons. ''Le couronnement de la base
offrait à son intérieur une ouverture
avec un prolongement d'une coudée
vers le haut; cette ouverture était
ronde, comme pour les ouvrages de
ce genre, et elle avait une coudée et
demie de largeur; il s'y trouvait aussi
des sculptures. Les panneaux étaient
carrés, et non arrondis. '-Les quatre
roues étaient sous les panneaux, et
les essieux des roues fixés à la base ;
chacune avait une coudée et demie
de hauteur. "Les roues étaient faites
comme celles d'un char. Leurs es-
sieux, leurs jantes, leurs rais et leurs
moyeux, tout était de fonte. '''11 y avait
aux quatre angles de chaque base qua-
tre consoles d'une même pièce que
la base. '^La partie supérieure de la
base se terminait par un cercle d'une
demi-coudée de hauteur, et elle avait
ses appuis et ses panneaux de la mê-
me pièce. '^11 grava sur les plaques
des appuis, et sur les panneaux, des
chérubins , des lions et des palmes ,
selon les espaces libres, et des guir-
landes tout autour. "C'est ainsi qu'il
fit les dix bases : la fonte, la mesure
et la forme étaient les mêmes pour
toutes.
"*I1 fit dix bassins d'airain. Chaque
bassin contenait quarante baths, cha-
que bassin avait quatre coudées, cha-
que bassin était surl'une des dix bases.
"*I1 plaça cinq bases sur le côté droit
de la maison, et cinq bases sur le côté
gauche de la maison ; et il plaça la mer
du côté droit de la maison, au sud-est.
""Tliram fit les cendriers, les pelles
et les coupes.
Ainsi Hiram acheva tout l'ouvrage
que le roi Salomon lui fit faire pour la
maison de l'Eternel ; ""deux colonnes,
avec les deux chapiteaux et leurs bour-
relets sur le sommet des colonnes ;
les deux treillis, pour couvrir les deux
bourrelets des chapiteaux sur le som-
met des colonnes; ■'-les quatre cents
grenades pour les deux treillis, deux
rangées de grenades par treillis, pour
couvrir les deux bourrelets des cha-
piteaux sur le sommet des colonnes;
•"les dix bases, et les dix bassins sur
les bases; "la mer, et les douze bœufs
sous la mer; ^Mes cendriers, les pelles
et les coupes. Tous ces ustensiles que
le roi Salomon fit faire à Hiram pour
la maison de l'Eternel étaient d'airain
])oli. ^'^Le roi les fit fondre dans la
plaine du .Jourdain, dans un sol argi-
leux, entre Succoth etTsarthan. ''^Sa-
lomon laissa tous ces ustensiles sans
vérifier le poids de l'airain, parce qu'ils
étaient en très grande quantité.
■** Salomon fit encore tous les autres
ustensiles pour la maison de l'Eternel:
l'autel d'or; la table d'or, sur laquelle
on mettait les pains de proposition;
■''•'les chandeliers d'or pur, cinq à droite
392
I ROIS.
Chap. 7 ,50-8, w.
et cinq à gauche, devant le sanctuaire, de l'arche, et ils couvraient l'arche et
avec les fleurs, les lampes et les mou- ses barres par-dessus. *0n avait donné
chettes d'or; ^"les bassins, les cou-
teaux, les coupes, les tasses et les
brasiers d'or pur; et les gonds d'or
pour la porte de l'intérieur de la mai-
son à l'entrée du lieu très saint, et
aux barres une longueur telle que leurs
extrémités se voyaient du lieu saint de-
vant le sanctuaire, mais ne se voyaient
point du dehors. Elles ont été là jus-
qu'à ce jour, ni n'y avait dans l'arche
pour la porte de la maison à l'entrée que les deux tables de pierre, que
du temple. Moïse y déposa en Horeb, lorsque l'E-
^' Ainsi fut achevé tout l'ouvrage que ternel fit alliance avec les enfants d'Is-
le roi Salomon fit pour la maison de raël, à leur sortie du pays d'Egypte.
l'Eternel. Puis il ap])orta l'argent, l'or '"Au moment où les prêtres sortirent
et les ustensiles, que David, son père, du lieu saint, la nuée remplit la mai-
avait consacrés, et il les mit dans les son de l'Eternel. "Les prêtres ne pu-
trésors de la maison de l'Eternel.
Dédicace du temple. — Prière de Salomon.
Seconde apparition de Dieu à Salomon.
Chap. VIII. 'Alors le roi Salomon
assembla près de lui à Jérusalem les
anciens d'Israël et tous les chefs des
tribus, les chefs de familles des en-
fants d'Israël, pour transporter de la
rent pas y rester pour faire le service,
à cause de la nuée; car la gloire de
l'Eternel remplissait la maison de 11']-
ternel.
'-Alors Salomon dit : L'Eternel veut
habiter dans l'obscurité ! '^J'ai bâti une
maison qui sera ta demeure, un lieu
où tu résideras éternellement !
'*Le roi tourna son visage, et bénit
cité de David, qui est Sion, l'arche de toute l'assemblée d'Israël ; et toute
l'alliance de l'Eternel. l'assemblée d'Israël était debout. "'Et
-Tous les hommes d'Israël se réu- il dit: Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Is-
nirent auprès du roi Salomon, au mois raël, qui a parlé de sa bouche à David,
(.lEthanim, qui est le septième mois, mon père, et qui accomplit par sa
pendant la fête". puissance ce qu'il avait déclaré en di-
^Lorsque tous les anciens d'Israël sant : '^Depuis le jour où j'ai fait sor-
furent arrivés, les prêtres portèrent tir d'Egypte mon peuple d'Israël, je
l'arche. *Ils transportèrent l'arche de n'ai point choisi de ville parmi toutes
l'Eternel, la tente d'assignation, et les tribus d'Israël pour qu'il y fût bâti
tous les ustensiles sacrés qui étaient une maison où résidât mon nom, mais
dans la tente : ce furent les prêtres et j'ai choisi David pour qu'il régnât sur
les Lévites qui les transportèrent. ^Le mon peuple d'Israël! '^David, mon
roi Salomon et toute l'assemblée dis- père, avait l'intention de bâtir une mai-
raël convoquée auprès de lui se tinrent son au nom de l'Eternel, le Dieu dis-
devant l'arche. Ils sacrifièrent des bre- raël. '*Et l'Eternel dit à David, mon
bis et des bœufs, (jui ne purent être père : Puisque tu as eu l'intention de
ni comptés, ni nombres, à cause de bâtir une maison à mon nom, tu as
leur multitude. ^Les prêtres portèrent bien fait d'avoir eu cette intention,
l'arche de l'alliance de l'Eternel à sa ''•'Seulement, ce ne sera pas toi qui
place, dans le sanctuaire de la mai- bâtiras la maison ; mais ce sera ton
son, dans le lieu très saint, sous les ai- fils, sorti de tes entrailles, qui bâtira
les des chérubins. ' Car les chérubins la maison à mon nom. -"L'Eternel a
avaient les ailes étendues sur la place accompli la parole qu'il avait pronon-
a. La fête dos tîiheriiacles ou de la l'ccolle.
393
Chap. H, 21-
38.
I ROIS.
cée. Je me suis élevé à la place de Da-
vid, mon père, et je me suis assis sur
le trône d'Israël, comme l'avait an-
noncé l'Eternel, et j'ai bâti la maison
au nom de l'Eternel, le Dieu d'Israël.
*'J'y ai disposé un lieu pour l'arche où
est l'alliance de l'Eternel, l'alliance
prière que ton serviteur fait en ce lieu.
^"Daigne exaucer la supplication de
ton serviteur et de ton peuple d'Is-
raël, lorsqu'ils prieront en ce lieu !
Exauce du lieu de ta demeure, des
cieux, exauce et pardonne !
^' Si quelqu'un pèche contre son pro-
qu'il a faite avec nos pères quand il chain et qu'on lui impose un serment
les fit sortir du pays d'Egypte. ]>our le faire jurer, et s'il vient jurer
^^Salomon se plaça devant l'autel de devant ton autel, dans cette maison,
l'Éternel, en face de toute l'assemblée — ^ '"-écoute-le des cieux, agis, et juge
d'Israël. Il étendit ses mains vers le tes serviteurs; condamne le coupable,
ciel, et il dit : et fais retomber sa conduite sur sa
-'O Eternel, Dieu d'Israël! Il n'y a tête; rends justice à l'innocent, et
point de Dieu semblable à toi, ni en traite-le selon son innocence !
haut dans les cieux, ni en bas sur la ^'Ouand ton peuple d'Israël sera
terre : tu gardes l'alliance et la misé- battu par l'ennemi, pour avoir péché
ricorde envers tes serviteurs qui niar- contre toi; s'ils reviennent à toi et
chenten ta présence de tout leur cœur ! rendent gloire à ton nom, s'ils t'adres-
"Ainsi tu as tenu parole à ton servi- sent des prières et des supplications
teur David, mon père; et ce que tu as dans cette maison, — -"exauce-les des
déclaré de ta bouche, tu l'accomplis cieux, pardonne le péché de ton peu-
en ce jour par ta puissance. -^Mainte- ])le d'Israël, et ramène-les dans le pays
nant. Eternel, Dieu d'Israël, observe que tu as donné à leurs pères !
la promesse que tu as faite à David, '^^ Quand le ciel sera fermé et qu'il
mon père, en disant : Tu ne manque- n'y aura point de pluie, à cause de
ras jamais devant moi d'un successeur leurs péchés contre toi; s'ils prient
assis sur le trône d'Israël, pourvu que dans ce lieu et rendent gloire à ton
tes fils prennent garde à leur voie et nom, et s'ils se détournent de leurs
qu'ils marchentenmaprésencecomme péchés, parce que tu les auras châtiés,
tu as marché en ma présence. -"Oh! — •"'exauce-les des cieux, pardonne
qu'elle s'accomplisse. Dieu d'Israël, le péché de tes serviteurs et de ton
la promesse que tu as faite à ton ser- peuple d'Israël, à qui tu enseigneras
viteur David, mon père ! la jjonne voie dans laquelle ils doivent
^'Mais quoi! Dieu habiterait-il vé- marcher, et fais venir la pluie sur la
ritablement sur la terre? Voici, les terre que tu as donnée en héritage â
cieux et les cieux des cieux ne peuvent ton peuple !
te contenir : combien moins cette mai- '"Quand la famine, la peste, la
son que je t'ai bâtie ! -^Toutefois, Éter- rouille, la nielle'', les sauterelles d'une
nel mon Dieu, sois attentif à la prière espèce ou d'une autre*, seront dans
de ton serviteur et â sa supplication; le pays, quand
écoute le cri et la prière que t'adresse
aujourd'hui ton serviteur. -'Que tes
yeux soient nuit et jour ouverts sur
cette maison, sur
ennemi assiégera ton
le lieu dont tu as
dit : Là sera mon nom ! Ecoute la
peuple dans son pays, dans ses por-
tes'', ([uand il v aura des fléaux ou des
maladies quelconques ; ''^si un homme,
si tout ton peuple d'Israël fait enten-
dre des prières et des supplications,
a. yît'lle. Hialadie des plantes, qui en lait (auer la verdure
de sauterelles. c. Ses portes, ses villes.
/). Liltéi'alement : Yarbé. le I.asil, deux espéees
394
I ROIS.
Chap. 8,39-
59.
et que chacun reconnaisse la plaie de ennemis qui les ont emmenés captifs,
son cœur et étende les mains vers s'ils t'adressent des prières, les regards
cette maison, — ''■' exauce-le des cieux, tournés vers leur pays que tu as donné
du lieu de ta demeure, et pardonne; à leurs pères, vers la ville que tu as
agis, et rends à chacun selon ses voies, choisie et vers la maison que j'ai bâtie
toi qui connais le cœur de chacun, car à ton nom, — ■'"exauce des cieux, du
seul tu connais le cœur de tous les lieu de ta demeure, leurs prières et
enfants des hommes, '"'et ils te crain- leurs supplications, et fais-leur droit;
dront tout le temps qu'ils vivront dans ^'pardonne à ton peuple ses péchés et
le pays que tu as donné à nos pères ! toutes ses transgressions contre toi;
"Quand l'étranger, qui n'est pas de excite la compassion de ceux qui les
ton peuple d'Israël, viendra d'un pays retiennent captifs, afin qu'ils aient pi-
lointain, à cause de ton nom, ''-car tié d'eux, ^'car ils sont ton peuple et
on saura que ton nom est grand, ta ton héritage, et tu les as fait sortir
main forte, et ton bras étendu, quand d'Egypte, du milieu d'une fournaise
il viendra prier dans cette maison, — de fer !
'"exauce-le des cieux, du lieu de ta "Quêtes yeux soient ouverts sur la
demeure, et accorde à cet étranger supplication de ton serviteur et sur la
tout ce f[u'il te demandera, afin que supplication de ton peuple d'Israël,
tous les peuples de la terre connais- pour les exaucer en tout ce qu'ils te
sent ton nom pour te craindre, comme demanderont ! ^^Car tu les as séparés
ton peuple d'Israël, et sachent que de tous les autres peuples de la terre
ton nom est invoqué sur cette maison pour en faire ton héritage, comme tu
que j'ai bâtie ! l'as déclaré par Mo'i'se, ton serviteur,
**Quand ton peuple sortira pour quand tu fis sortir d'Egypte nos pères,
combattre son ennemi, en suivant la Seioneur Eternel !
voie que tu lui auras prescrite; s'ils ^* Lorsque Salonion eut achevé d'a-
adressent à l'Eternel des prières, les dresser à l'Eternel toute cette prière
regards tournés vers la ville que tu as et cette supplication, il se leva de de-
choisie et vers la maison que j'ai bâtie vant l'autel de l'Eternel, où il était
à ton nom, — ■'^exauce des cieux leurs agenouillé, les mains étendues vers le
prières et leurs supplications, et fais- ciel. ^M3ebout, il bénit à haute voix
leur droit! toute l'assemblée d'Israël, en disant :
■"'Ouand ils pécheront contre toi, ^^Béni soit l'Eternel qui a donné du
car il n'y a point d'homme qui ne pè- repos à son peuple d'Israël, selon
che, quand tu seras irrité contre eux toutes ses promesses! De toutes les
et que tu les livreras à l'ennemi, qui bonnes paroles qu'il avait prononcées
les emmènera captifs dans un jniys par Mo'ise, son serviteur, aucune n'est
ennemi, lointain ou rapproché; ''"s'ils restée sans effet. "Que l'Eternel, notre
rentrent en eux-mêmes dans le pavs Dieu, soit avec nous, comme il a été
oii ils seront captifs, s'ils reviennent avec nos pères; qu'il ne nous aban-
à toi et t'adressent des supplications donne point et ne nous délaisse point,
dans le pays de ceux qui les ont eni- ^^mais qu'il incline nos cœurs vers lui,
menés, et qu'ils disent : Nous avons afin que nous marchions dans toutes
ses voies, et que nous observions ses
commandements, ses lois et ses ordon-
nances, qu'il a prescrits à nos pères !
^^Que ces paroles, objet de mes sup-
péché, nous avons commis des iniqui-
tés, nous avons fait le mal ! ^^s'ils re-
viennent à toi de tout leur cœur et de
toute leur âme, dans le pays de leurs
39^
Ch
ap. o, co-
8. 60-9.
I ROIS.
plications devant l'Eternel, soient jour J'exauce ta prière et ta supplication
et nuit présentes à l'Eternel, notre que tu m'as adressées , je sanctifie
Dieu, et qu'il fasse en tout temps droit cette maison que tu as bâtie pour y
à son serviteur et à son peuple d'Is- mettre à jamais mon nom, et j'aurai
raël, ^''afin que tous les peuples de la toujours là mes yeux et mon cœur,
terre reconnaissent que l'Eternel est ""Et toi, si tu marches en ma présence
Dieu, qu'il n'y en a pointd'autre ! *'Que comme a marché David, ton père,
votre cœur soit tout à l'Eternel, notre avec sincérité de cœur et avec droi-
Dieu, comme il l'est aujourd'hui, pour ture, faisant tout ce que je t'ai com-
suivre ses lois et pour observer ses mandé, si tu observes mes lois et mes
commandements ! ordonnances, ^j'établirai pour toujours
^■-Le roi et tout Israël avec lui offri- le trône de ton royaume en Israël,
rent des sacrifices devant l'Eternel, comme je l'ai déclaré à David, ton
^^Salomon immola vingt -deux mille père, en disant : Tu ne manqueras
bœufs et cent vingt mille brebis pour jamais d'un successeur sur le trône
le sacrifice d'actions de grâces, qu'il d'Israël. "Mais si vous vous détournez
offrit à l'Éternel. Ainsi le roi et tous de moi, vous et vos fils, si vous n'ob-
les enfants d'Israël firent la dédicace servez pas mes commandements, mes
de la maison de l'Eternel. "''En ce jour, lois que je vous ai prescrites, et si
le roi consacra le milieu du parvis, vous allez servir d'autres dieux et vous
qui est devant la maison de l'Eternel; prosterner devant eux, 'j'exterminerai
car il offrit là les holocaustes, les of- Israël du pays que je lui ai donné, je
frandes, et les graisses des sacrifices rejetterai loin de moi la maison que
d'actions de grâces, parce que l'autel j'ai consacrée à mon nom, et Israël
d'airain qui est devant l'Eternel était sera un sujet de sarcasme et de rail-
trop petit pour contenir les holocaus- lerie parmi tous les peuples. *Et si
tes, les offrandes, et les graisses des haut placée qu'ait été cette maison,
sacrifices d'actions de grâces. quiconque passera près d'elle sera
"^Salomon célébra la fête en ce dans l'étonnement et sifflera. On dira :
temps-là, et tout Israël avec lui. Une Pourquoi fEternel a-t-il ainsi traité
grande multitude, venue depuis les ce pays et cette maison ? 'Et l'on ré-
environs de Ilamath jusqu'au torrent pondra : Parce qu'ils ont abandonné
d'Egypte, s'assembla devant l'Eternel, l'Eternel, leur Dieu, qui a fait sortir
notre Dieu, pendant sept jours, et sept leurs pères du pays d'Egypte, parce
autres jours, soit quatorze jours. ""Le qu'ils se sont attachés à d'autres dieux,
huitième jour, il renvoya le peuple, se sont prosternés devant eux et les
Et ils bénirent le roi, et s'en allèrent ont servis; voilà pourquoi l'Eternel a
dans leurs tentes", joyeux et le cœur fait venir sur eux tous ces maux,
content pour tout le bien que l'Eter-
nel avait fait à David, son serviteur,
et à Israël, son peuple.
Chap. IX. ' Lorsque Salomon eut
achevé de bâtir la maison de l'Eternel,
la maison du roi, et tout ce qu'il lui plut
de faire, -l'Eternel apparut à Salomon
Villes bâties par Salomon. — Navires
envoyés à Opliir.
'"Au bout de vingt ans, Salomon
avait bâti les deux maisons, la maison
de l'Eternel et la maison du roi. "Alors,
une seconde fois, comme il lui était comme Hiram, roi de Tyr, avait fourni
apparu à Gabaon. =* Et l'Éternel lui dit : à Salomon des bois de cèdre et des
a. Tentes, demeures.
396
I ROIS.
Chap. 0,10-10,5.
bois de cyprès, et de l'or, autant qu'il
en voulut, le roi Saloraon donna à lli-
rani vingt villes dans le pays de Gali-
lée. 'Mliram sortit de Tyr, pour voir
les villes que lui donnait Salomon.
Mais elles ne lui plurent point, '^et
il dit : Quelles villes m'as-tu données
au nombre de cinq cent cinquante,
chargés de surveiller les ouvriers.
**La fille de Pharaon monta de la
cité de David dans sa maison que Sa-
lomon lui avait construite. Ce fut alors
qu'il bâtit Millo.
"Salomon offrit trois fois dans l'an-
là, mon frère ? Et il les appela pays de née des holocaustes et des sacrifices
Cabul", nom qu'elles ont conservé jus- d'actions de grâces sur l'autel qu'il
qu'à ce jour. '*Hiram avait envoyé au avait bâti à l'Eternel, et il brûla des
roi cent vingt talents d'or. parfums sur celui qui était devant l'E-
'^Voici ce qui concerne les hommes ternel. Et il acheva la maison,
de corvée que leva le roi Salomon **Le roi Salomon construisit des
pour bâtir la maison de l'Eternel et sa navires à Etsjon-Guéber, près d'É-
propre maison, Millo*, et le mur de loth, sur les bords de la mer Rouge,
Jérusalem, Hatsor, Meguiddo et Gué- dans le pays d'Edom. -"Et Hiram en-
zer. '* Pharaon, roi d'Egypte, était ve- voya sur ces navires, auprès des ser-
nu s'emparer de Guézer, l'avait incen- viteurs de Salomon, ses propres ser-
diée, et avait tué les Cananéens qui Aiteurs, des matelots, connaissant la
habitaient dans la ville. Puis il l'a- mer. ^^ Ils allèrent à Ophir, et ils y
vait donnée pour dot à sa fille, femme prirent de l'or, quatre cent vingt ta-
de Salomon. '"Et Salomon bâtit Gué- lents, qu'ils apportèrent au roi Salo-
zer, Beth-IIoron la basse, '^Baalath,
et Thadmor, au désert dans le pays;
'^toutes les villes servant de magasins
et lui appartenant, les villes pour les
chars, les villes pour la cavalerie, et
tout ce qu'il plut à Salomon de bâtir à
mon.
La reine de Séba à Jérusalem. — Richesses
de Salomon.
Chap. X. 'La reine de Séba apprit
Jérusalem, au Liban, et dans tout le la renommée que possédait Salomon,
pays dont il était le souverain. -"Tout à la gloire de l'Éternel, et elle vint
le peuple qui était resté des Amoréens, pour l'éprouver par des énigmes. - Elle
des Héthiens , des Pliéréziens , des arriva à Jérusalem avec une suite fort
Héviens et des Jébusiens, ne faisait nombreuse, et avec des chameaux por-
pointpartiedesenfantsd'Israël, -'leurs tant des aromates, de l'or en très
descendants qui étaient restés après grande quantité, et des pierres pré-
eux dans le pays et que les enfants cieuses. Elle se rendit auprès de Sa-
d'Israël n'avaient pu dévouer par in- lomon, et elle lui dit tout ce qu'elle
terdit, Salomon les leva comme escla- avait dans le cœur. ^Salomon répondit
ves de corvée, ce qu'ils ont été jusqu'à à toutes ses questions, et il n'y eut
ce jour. ^^Mais Salomon n'employa rien que le roi ne sût lui explicjuer.
point comme esclaves les enfants d'Is-
raël ; car ils étaient des hommes de
guerre, ses serviteurs, ses chefs, ses
officiers, les commandants de ses chars
^La reine de Séba vit toute la sagesse
de Salomon, et la maison qu'il avait
bâtie, ^et les mets de sa table, et la
demeure de ses serviteurs, et les fonç-
ât de sa cavalerie. -^Les chefs prépo- tions et les vêtements de ceux qui le
ses par Salomon sur les travaux étaient servaient, et ses échansons, et ses ho-
a. Cabul. Étymologie douteuse
Voy. II Sam. 5, 9.
« comme rien », ou « pays frontière w. b. Millo. citadelle dans Sion.
397
Chop. l0,6-m.
I ROIS.
locaustes qu'il offrait clans la maison
de rÉternel. Hors d'elle-même, "elle
dit au roi : C'était donc vrai ce que
j'ai appris dans mon pays au sujet de
ta position et de ta sagesse ! 'Je ne le
croyais pas, avant d'être venue et d'a-
voir vu de mes yeux. Et voici, on ne
m'en a pas dit la moitié. Tu as plus
de sagesse et de prospérité que la re-
nommée ne me l'a fait connaître. ^Heu-
reux tes gens, heureux tes serviteurs
qui sont continuellement devant toi,
qui entendent ta sagesse! 'Béni soit
l'Éternel, ton Dieu, qui t'a accordé la
faveur de te placer sur le trône d'Is-
raël ! C'est parce que l'Eternel aime à
toujours Israël, qu'il t'a établi roi pour
que tu fasses droit et justice.
'"Elle donna au roi cent vingt ta-
lents d'or, une très grande quantité
d'aromates, et des pierres précieuses.
Il ne vint plus autant d'aromates, que
la reine de Séba en donna au roi Salo-
cun desquels il employa six cents si-
cles d'or, '"et trois cents autres bou-
cliers d'or battu, pour chacun desquels
il employa trois mines d'or; et le roi
les mit dans la maison de la forêt du
Liban. "'Le roi fit un grand trône d'i-
voire, et le couvrit d'or pur. '^Ce trône
avait six degrés, et la partie supé-
rieure en était arrondie par derrière ;
il y avait des bras de chaque côté du
siège ; deux lions étaient près des bras,
-"et douze lions sur les six degrés de
part et d'autre. Il ne s'est rien fait de
pareil pour aucun royaume. -'Toutes
les coupes du roi Salomon étaient d'or,
et toute la vaisselle de la maison de la
forêt du Liban était d'or pur. Rien
n'était d'argent : on n'en faisait aucun
cas du temps de Salomon. ^'^Car le roi
avait en mer des navires de Tarsis
avec ceux de Iliram ; et tous les trois
ans arrivaient les navires de Tarsis,
apportant de l'or et de l'argent, de
l'ivoire, des singes et des paons.
-'Le roi Salomon fut plus grand que
tous les rois de la terre par les riches-
aussi d'Ophir une grande quantité de ses et par la sagesse. -''Tout le monde
bois de sandal et des pierres précieu- cherchait à voir Salomon, pour enten-
ses.'"^Leroi fitavecleboisdesandaldes dre la sagesse que Dieu avait mise
balustrades pour la maison de l'Eter- dans son cœur. -^Et chacun apportait
nel et pour la maison du roi, et des son présent, des objets d'argent et des
harpes et des luths pour les chantres, objets d'or, des vêtements, des armes,
Il ne vint plus de ce bois de sandal, et des aromates, des chevaux et des mu-
mon.
"Les navires de Iliram, qui appor-
tèrent de l'or d'Ophir, amenèrent
on n en a plus vu jusqu a ce jour.
'^Le roi Salomon donna à la reine
de Séba tout ce qu'elle désira, ce
qu'elle demanda, et lui fit en outre des
lets ; et il en était ainsi chaque année.
-"Salomon rassembla des chars et de
la cavalerie ; il avait quatorze cents
chars et douze mille cavaliers, qu'il
présents dignes d'un roi tel que Salo- plaça dans les villes où il tenait ses
mon. Puis elle s'en retourna et alla
dans son pays, elle et ses serviteurs.
'^Le poids de l'or qui arrivait à Sa-
lomon chaque année était de six cent
soixante-six talents d'or, '^outre ce
qu il retirait des négociants et du tra-
fic des marchands, de tous les rois
d'Arabie, et des gouverneurs du pays.
'"Le roi Salomon fit deux cents
grands boucliers d'or battu, pour cha-
chars et à Jérusalem près du roi. ^^Le
roi rendit l'argent aussi commun à
Jérusalem que les pierres, et les cè-
dres aussi nombreux que les sycomo-
res qui croissent dans la plaine. -*C'é-
taitde l'Egypte que Salomon tirait ses
chevaux ; une caravane de marchands
du roi les allait chercher par troupes
à un prix fixe : -"un char montait et
sortait d'Egypte pour six cents sicles
398
nois.
Chfip. 11, /-?2.
d'argent, et un cheval pour cent cin-
quante sicles. Ils en amenaient de
même avec eux pour tous les rois des
lléthiens et pour les rois de Syrie.
Les fci/iiiics ctrnngèrcs, Vidolàtric et les enne-
mis (le Salomon. — .S'a mon.
Cliap. XI. 'Le roi Salomon aima
beaucoup de femmes étrangères, ou-
tre la fille de Pharaon : des Moahites,
des Ammonites, des Edomites, des
Sidoniennes, des Héthiennes, '-a])])ar-
tenant aux nations dont l'Eternel avait
dit aux entants d'Israël : ^'ous n'irez
point chez elles, et elles ne viendront
point chez vous ; elles tourneraient
certainement vos cœurs du côté de
leurs dieux. Ce fut à ces nations que
s'attacha Salomon, entraîné par l'a-
mour. -'Il eut sept cents princesses
])Our femmes et trois cents concubi-
nes ; et ses femmes détournèrent son
cœur. ■'A l'époque de la vieillesse de
Salomon, ses femmes inclinèrent son
cœur vers d'autres dieux ; et son cœur
ne fut ]ioint tout entier à l'Eternel,
son Dieu, comme l'avait été le cœur
de David, son père. ^Salomon alla
après Astarté, divinité des Sidoniens,
et après Milcom , l'abomination des
Ammonites. ^Et Salomon fit ce qui est
mal aux yeux de l'Eternel, et il ne sui-
vit point pleinement l'Eternel, comme
David, son père. "Alors Salomon bâtit
sur la montagne qui est en face de Jé-
rusalem un haut lieu pour Kemosch,
serva point les ordres de l'Eternel.
"Et l'Eternel dit à Salomon : Puisque
tu as agi de la sorte, et que tu n'as
point observé mon alliance et mes lois
que je t'avais prescrites, je déchirerai
le royaume de dessus toi et je le don-
nerai à ton serviteur. '-Seulement, je
ne le ferai point pendant ta vie, à
cause de David, ton père. C'est de la
main de ton fils que je l'arracherai.
''.Je n'arracherai cependant pas tout
le royaume; je laisserai une tribu à
ton fils, à cause de David, mon servi-
teur, et à cause de Jérusalem, cpie j'ai
choisie.
'■'L'Eternel suscita un ennemi à Sa-
lomon : Hadad, l'Edomite, de la race
royale d'Edom. '^Dans le temps où
David battit Edom, Joab, chef de l'ar-
mée, étant monté pour enterrer les
morts, tua tous les mâles qui étaient
en Edom; '*il y resta six mois avec
tout Israël, jusqu'à ce qu'il en eût ex-
terminé tous les mâles. '"Ce fut alors
fpi'Hadad prit la fuite avec des Edo-
mites, serviteurs de son père, pour se
rendre en Egypte. Hadad était encore
un jeune garçon. '^Partis de Madian,
ils allèrent à Paran, prirent avec eux
des hommes de Paran, et arrivèrent
en Egypte auprès de Pharaon, roi d'E-
gypte. Pharaon donna une maison à
Hadad, pourvut à sa subsistance, et
lui accorda des terres. '^ Hadad trouva
grâce aux yeux de Pharaon, à tel point
que Pharaon lui donna pour femme la
sœur de sa femme, la sœur de la reine
labomination de Moab, et pour Mo- Thachpenès. -"La sœur deThachpenès
loc, l'abomination des fils d'Ammon.
*Et il fit ainsi pour toutes ses femmes
étrangères, qui offraient des parfums
et des sacrifices à leurs dieux.
^L'Eternel fut irrité contre Salo-
mon, parce qu'il avait détourné son
cœur de l'Eternel, le Dieu d'Israël,
qui lui était apparu deux fois. '"Il lui
avait â cetégaril tiéicndu d'aller ajirès
d'autres dieux; mais Salomon n'ob-
lui enfanta son fils Guenubath. Thach-
penès le sevra dans la maison de Pha-
raon ; et Guenubath fut dans la maison
de Pharaon , au milieu des enfants de
Pharaon. -'Lorsque Hadad apprit en
Egypte que David était couché avec
ses pères, et que Joab, chef de l'ar-
mée, était mort, il dit à Pharaon :
Laisse-moi aller dans mon pays. --Et
Pharaon lui dit : Que te manque-l-il
399
20
Chap. 1 l.QS-iis.
I ROIS.
auprès de moi, pour que tu désires vant Kemosch , dieu de Moab, et de-
aller dans ton pays ? Il répondit : Rien, vant Milcom, dieu des fds d'Ammon,
mais laisse-moi partir. et parce qu'ils n'ont point marché
-^Dieu suscita un autre ennemi à dans mes voies pour faire ce qui est
Salomon : Rezon , fds d'Eliada, qui droit à mes yeux et pour observer mes
s'était enfui de chez son maître Hada- lois et mes ordonnances, comme l'a
dézer, roi de Tsoba. ^''Il avait rassem- fait David, père de Salomon. '''Je n'ô-
blé des gens auprès de lui, et il était terai pas de sa main tout le royaume,
chef de bande, lorsque David massa- car je le maintiendrai prince tout le
cra les troupes de son maître. Ils allé- temps de sa vie, à cause de David,
rent à Damas, et s'y établirent, et ils mon serviteur, que j'ai choisi, et qui a
régnèrent à Damas. ^^11 fut un ennemi observé mes commandements et mes
d'Israël pendant toute la vie de Salo- lois. '^Mais j'ôterai le royaume de la
mon, en même temps qu'Hadad lui main de son fds, et je t'en donnerai
faisait du mal, et il avait Israël en
aversion. Il régna sur la Syrie.
^* Jéroboam aussi, serviteur de Salo-
mon, leva la main contre le roi. Il
était fds de Nebath, Éphratien deTse-
réda, et il avait pour mère une veuve
dix tribus ; '^je laisserai une tribu à
son fds, afin que David, mon servi-
teur, ait toujours une lampe "devant
moi à Jérusalem, la ville que j'ai
choisie ])our y mettre mon nom. ^' Je te
prendrai , et tu régneras sur tout ce
nommée Tserua. "Voici à quelle occa- que ton àme désirera, tu seras roi
sion il leva la main contre le roi. Sa- d'Israël. '"^Si tu obéis à tout ce que je
lomon bâtissait Millo, et fermait la t'ordonnerai, si tu marches dans mes
brèche de la cité de David, son père, voies et si tu fais ce qui est droit à
-Méroboam était fort et vaillant; et mes yeux, en observant mes lois et
Salomon, ayant vu ce jeune homme à mes commandements, comme l'a fait
l'œuvre, lui donna la surveillance de David, mon serviteur, je serai avec
tous les gens de corvée de la maison toi, je te bâtirai une maison stable,
de Joseph. -^Dans ce temps-là, Jéro- comme j'en ai bâti une à David, et je
boam, étant sorti de Jérusalem, fut te donnerai Israël. ■''■'J'humilierai par
rencontré en chemin par le prophète là la postérité de David, mais ce ne
Achija de Silo, revêtu d'un manteau sera pas pourtoujours-^^Salomoncher-
neuf. Ils étaient tous deux seuls dans cha à faire mourir Jéroboam. Et Jéro-
les champs. '"Achija saisit le manteau boam se leva et s'enfuit en Egypte
neuf qu'il avait sur lui, le déchira en auprès de Schischak, roi d'Egypte; il
douze morceaux, "et dit à Jéroboam : demeura en Egypte jusqu'à la mort de
Prends pour toi dix morceaux! Car Salomon.
ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël : '"Le reste des actions de Salomon,
Voici, je vais arracher le royaume de tout ce qu'il a fait, et sa sagesse, cela
la main de Salomon, et je te donnerai n'est-il pas écrit dans le livre des actes
dix tribus. '^Mais il aura une tribu, à de Salomon?
cause de mon serviteur David, et à ■'-Salomon régna quarante ans à Jé-
cause de Jérusalem, la ville que j'ai rusalem sur tout Israël. '"Puis Salo-
choisie sur toutes les tribus d'Israël, mon se coucha avec ses pères, et il
^'Et cela, parce qu'ils m'ont aban- fut enterré dans la ville de David, son
donné, et se sont prosternés devant père. Roboam, son fils, régna à sa
Astarté , divinité des Sidoniens , de- place.
a. Un successeur revêtu du pouvoir royal.
400
I ROIS.
LES ROIS DE .lUDA ET LES ROIS D ISRAËL, DEPUIS LA DIVISION DU ROYAUME
jusqu'à JOSAPHAT, ROI DE JUDA, ET ACHAB, ROI d'iSRAËL
{Chap. 12-22.)
Di\'ision du royaume : Roboain roi de Jnda. Jérohoai
d Isrui'l.
Chap. XII. 'Roboam se rendit à
Sichem , car tout Israël était venu à
Sicheni pour le faire roi.
-Lorsque Jéroboam, fils de Ncbath,
eut des nouvelles , il était encore en
Egyjîte, où il s'était enfui loin du roi
Salomon, et c'était en Egypte qu'il de-
meurait. 'On l'envoya appeler. Alors
Jéroboam et toute l'assemblée d'Is-
raël vinrent à Roboam et lui parlèrent
ainsi : *Ton père a rendu notre joug-
dur; toi maintenant, allège cette rude
servitude et le joug pesant que nous
a imposé ton père. Et nous te servi-
rons. ^11 leur dit : Allez, et revenez
vers moi dans trois jours. Et le peu-
ple s'en alla.
^Le roi Roboam consulta les vieil-
lards qui avaient été auprès de Salo-
mon, son père, pendant sa vie, et il
dit : Que conseillez-vous de répondre
à ce peuple? "Et voici ce qu'ils lui di-
rent : Si aujourd'hui tu rends service
à ce peuple, si tu leur cèdes, et si tu
leur réponds par des paroles bien-
veillantes, ils seront pour toujours
tes serviteurs. *Mais Roboam laissa le
conseil que lui donnaient les vieil-
lards, et il consulta les jeunes gens
qui avaient grandi avec lui et qui l'en-
touraient. 'Il leur dit : Que conseillez-
vous de répondre à ce peuple qui me
tient ce langage : Allège le joug que
nous a imposé ton père? '"Et voici ce
que lui dirent les jeunes gens qui
a. Espèce de verge ou de fouet garni de pointes.
avaient grandi avec lui : Tu parleras
ainsi à ce peuple qui t'a tenu ce lan-
gage : Ton père a rendu notre joug
pesant, et toi, allège-le-nous! tu leur
parleras ainsi : Mon petit doigt est
plus gros que les reins de mon père.
"Maintenant, mon père vous a char-
gés d'un joug pesant, et moi je vous
le rendrai plus pesant; mon père vous
a châtiés avec des fouets, et moi je
vous châtierai avec des scorpions".
'-Jéroboam et tout le peuple vin-
rent à Roboam le troisième jour, sui-
vant ce qu'avait dit le roi : Revenez
vers moi dans trois jours. ''Le roi ré-
pondit durement au peuple. Il laissa
le conseil que lui avaient donné les
vieillards, '^et il leur parla ainsi d'a-
près le conseil des jeunes gens : Mon
père a rendu votre joug pesant, et
moi je vous le rendrai plus pesant;
mon père vous a châtiés avec des
fouets, et moi je vous châtierai avec
des scorpions. '^Ainsi le roi n'écouta
point le peuple; car cela fut dirigé
par l'Eternel, en vue de l'accomplis-
sement de la parole que l'Eternel avait
dite par Achija de Silo à Jéroboam,
fils de Nebath.
'^Lorsque tout Israël vit que le rot
ne l'écoutait pas, le peuple répondit
au roi : Quelle part avons-nous avec
David? Nous n'avons point d'héritage
avec le fils d'Isaï ! A tes tentes, Israël !
Maintenant, pourvois à ta maison,
401
Chap. 12. 11-1 S,,
I ROIS.
David ! Et Israël s'en alla dans ses -^Jéroboam dit en son cœur : Le
tentes. '"Les enfants d'Israël qui ha- royaume pourrait bien maintenant re-
bitaient les villes de Juda furent les tourner à la maison de David. -^Si ce
seuls sur qui régna Roboam. '*Alors peuple monte à Jérusalem pour faire
le roi Roboam envoya Adoram , qui des sacrifices dans la maison de l'E-
était préposé sur les impôts. Mais ternel, le cœur de ce peuple retour-
Adoram fut lajîidc par tout Israël, et nera à son seigneur, à Roboam, roi
il mourut. Et le roi Roboam se hâta de Juda, et ils me tueront et retour-
de monter sur un char, pour s'enfuir neront à Roboam, roi de Juda. -^Après
à Jérusalem. '^C'est ainsi qu'Israël s'être consulté, le roi fit deux veaux
s'est détaché de la maison de David d'or, et il dit au peuple : Assez long-
jusqu'à ce jour. temps vous êtes montés à Jérusalem;
-"Tout Israël ayant appris que Jéro- Israël ! voici ton Dieu, c{ui t'a fait sor-
boam était de retour, ils l'envoyèrent tir du pays d'Egypte. -''Il plaça l'un
appeler dans l'assemblée, et ils le de ces veaux à Béthel, et il mit l'autre
firent roi sur tout Israël. La tribu de à Dan. '°Ge fut là une occasion de pé-
Juda fut la seule qui suivit la maison ché. Le peuple alla devant l'un des
de David. veaux jusqu'à Dan. ^'Jéroboam fit une
-'Roboam, arrivé à Jérusalem, ras- maison de hauts lieux, et il créa des
sembla toute la maison de Juda et la prêtres pris parmi tout le peuple et
tribu de Benjamin, cent quatre-vingt n'appartenant point aux fils de Lévi.
mille hommes d'élite propres à la guer- ^-11 établit une fête au huitième mois,
re, pour qu'ils combattissent contre le quinzième jour du mois, comme la
la maison d'Israël afin de la ramener fête qui se célébrait en Juda, et il of-
sous la domination de Roboam, fils de frit des sacrifices sur l'autel. Voici ce
Salomon. -'Mais la parole de Dieu fut qu'il fit à Béthel, afin que l'on sacri-
ainsi adressée à Schemaeja, homme iiàt aux veaux qu'il avait faits. II plaça
de Dieu : -''Parle à Roboam, fils de à Béthel les prêtres des hauts lieux
Salomon, roi de Juda, et à toute la qu'il avait élevés. ''Et il monta sur
maison de Juda et de Benjamin, et au l'autel qu'il avait fait à Béthel, le quin-
reste du peuple. Et dis-leur : -'Ainsi ziènie jour du huitième mois, mois
parle l'Eternel : Ne montez point, et rpiil avait choisi de son gré. II fit une
ne faites pas la guerre à vos frères, fête pour les enfants d'Israël, et il
les enfants d'Israël ! Que chacun de monta sur l'autel pour brûler des par-
vous retourne dans sa maison, car fums.
c'est de ])ar moi que cette chose est Chap. XIII. 'Voici, un homme de
Dieu arriva de Juda à Béthel, par la
parole de l'Eternel, pendant que Jé-
roboam se tenait à l'autel pour brûler
des parfums. -Il cria contre l'autel,
par la parole de ri']ternel, et il dit :
Autel ! autel ! ainsi j^arle l'Elternel :
A'oici, il naîtra un fils à la maison de
David ; son nom sera Josias ; il immo-
lera sur toi les prêtres des hauts lieux
-^Jéroboam bâtit Sichem sur la mon- qui brûlent sur toi des parfums, et
tagne d'E]ihraïm, et il V demeura ; puis l'on brûlera sur toi des ossements
il en sortit, et bâtit Penuel. d'hommes ! 'Et le même jour il donna
402
arrivée. Ils obéirent à la parole de
l'Eternel, et ils s'en retournèrent, se-
lon la parole de l'Éternel.
I.c royaume d'Israël sons Jéroboam. — Culte des
veau.r d'or. — L'autel de Béthel et la main
de Jéroboam. — Propliète tué par un lion. —
La femme de Jéroboam et le propliète Ac/iija.
— Mort de Jéroboam.
1 ROIS.
Chap. iS,'
un sii>'ne, en disant : C'est ici le signe était venu de Juda. ''Et il dit à ses
que IKterncl a parlé : Voici, l'autel fils : Sellez-moi l'àne. Ils lui sellèrent
se tendra, et la cendre qui est dessus Tàne, et il monta dessus. "11 alla
sera i-épandue. après Ihonime de Dieu, et il le trouva
■"Lorsque le roi entendit la parole assis sous uu térébintlie. Il lui dit
que riiomme de Dieu avait criée con-
tre l'autel de Béthel, il avança la main
de dessus l'autel, en disant : Saisis-
sez-le ! Et la main que Jéroboam avait
étendue contre lui devint sèche, et il
ne put la ramener à soi. ^L'autel se
fendit, et la cendre qui était dessus
Es-tu l'homme de Dieu qui est venu de
Juda? Il répondit : Je le suis. '^Alors
il lui dit : Viens avec moi à la mai-
son, et tu prendras cjuelque nourri-
ture. "'Mais il répondit : Je ne puis
ni retourner avec toi, ni entier chez
toi. Je ne mangerai point de pain, je
fut répandue, selon le signe qu'avait ne boirai point d'eau avec toi en ce
donné l'homme de Dieu, par la parole lieu-ci ; ''car il m'a été dit, par la ])a-
de l'Eternel. rôle de l'Eternel : Tu n'y mangeras
*Alors le roi ])rit la parole, et dit à point de pain et tu n'y boiras point
l'homme de Dieu : Implore l'Eternel, d'eau, et tu ne prendras pas à ton
ton Dieu, et prie pour moi, afin que retour le chemin par lequel tu seras
je puisse retirer ma main. L'homme allé. "'Et il lui dit : Moi aussi je suis
de Dieu implora l'Eternel, et le roi |u-ophète comme toi; et un ange m'a
put retirer sa main, qui fut comme parlé de la part de l'Eternel, et m'a
auparavant. 'Le roi dit à l'homme de
Dieu. : Entre avec moi dans la mai-
son, tu prendras quelque nourriture,
et je te donnerai un présent. '^L'hom-
me de Dieu dit au roi : Quand tu me
donnerais la moitié de ta maison, je
n'entrerais pas avec toi. Je ne mange-
dit : Ramène-le avec toi dans ta mai-
son, et qu'il mange du pain et boive
de l'eau. Il lui mentait.
'"L'homme de Dieu retourna avec
lui, et il mangea du pain et but de
l'eau dans sa maison. ^^ Comme ils
étaient assis à table, la parole de l'E-
rai point de pain, et je ne boirai point ternel fut adressée au prophète qui
d'eau dans ce lieu-ci ; "car cet ordre l'avait ramené. '-'Et il cria à l'homme
m'a été donné, par la parole de l'E- de Dieu qui était venu de Juda : Ainsi
ternel: Tu ne mangeras point de pain parle l'Eternel : Parce que tu as été
et tu ne boiras point d'eau, et tu ne rebelle à l'ordre de l'Eternel, et que
prendras pas à ton retour le chemin tu n'as pas observé le commandement
par lequel tu seras allé. '"Et il s'en que l'Eternel, ton Dieu, t'avait donné;
alla par un autre chemin, il ne prit -parce que tu es retourné, et que tu
pas à son retour le chemin par lequel as mangé du pain et bu de l'eau dans
il était venu à Béthel. le lieu dont il t'avait dit : Tu n'y man-
"Or il y avait un vieux prophète géras ])oint de pain et tu n'y boiras
qui demeurait à Béthel. Ses fils vin- point d'eau, — ton cadavre n'entrera
rent lui raconter toutes les choses pas dans le sépulcre de tes pères,
que l'homme de Dieu avait faites à -''Et quand le projihète qu'il avait ra-
Béthel ce jour-là, et les paroles qu'il mené eut mangé du ])ain et qu'il eut
avait dites au roi. Lorsqu'ils en eu-
rent fait le récit à leur père, '^il leur
dit : Par quel chemin s'en est-il allé !
Ses fils avaient vu par quel chemin
bu de l'eau, il sella l'àne pour lui.
-^L'homme de Dieu s'en alla; et il
fut rencontré dans le chemin jiar un
lion qui le tua. Son cadavre était
s'en était allé l'homme de Dieu qui étendu dans le chemin; l'àne resta
403
Chap. lS,'i-j-Ii, 11.
I ROIS.
près de lui, et le lion se tint à côté du lade. -Et Jéroboam dit à sa femme :
cadavre. ^^Et voici, des gens cjui pas- Lève-toi, je te prie, et déguise-toi
saient virent le cadavre étendu dans pour qu'on ne sache pas que tu es
le chemin et le lion se tenant à côté la Femme de Jéroboam, et va à Silo,
du cadavre; et ils en parlèrent à leur Voici, là est Achija, le prophète; c'est
arrivée dans la ville où demeurait le lui c|ui m'a dit que je serais roi de ce
vieux prophète. -"Lorsque le prophète peuple. ^Prends avec toi dix pains,
cjui avait ramené du chemin l'homme des gâteaux et un vase de miel, et en-
de Dieu l'eut appris, il dit : C'est tre chez lui : il te dira ce qui arrivera
l'homme de Dieu cjui a été rebelle à à l'enfant. *La femme de Jéroboam fit
l'ordre de l'Eternel, et l'Eternel l'a ainsi ; elle se leva, alla à Silo, et entra
livré au lion qui l'a déchiré et l'a fait dans la maison d'Achija. Achija ne
mourir, selon la parole que l'Eternel pouvait plus voir, car il avait les yeux
lui avait dite. -^Puis, s'adressant à ses fixes par suite de la vieillesse.
fils, il dit : Sellez-moi l'âne. Ils le sel- ^L'Eternel avait dit à Achija : La
lèrent, ^*et il partit : Il trouva le ca- femme de Jéroboam va venir te con-
davre étendu dans le chemin, et l'âne sulter au sujet de son fils, parce qu'il
et le lion qui se tenaient à côté du ca- est malade. Tu lui parleras de telle
davre. Le lion n'avait pas dévoré le et telle manière. Quand elle arrivera,
cadavre et n'avait pas déchiré l'àne. elle se donnera pour une autre.
^"Le prophète releva le cadavre de ^Lorsque Achija entendit le bruit de
l'homme de Dieu, le plaça sur l'àne, ses pas, au moment où elle franchis-
et le ramena; et le vieux prophète sait la porte, il dit : Entre, femme de
rentra dans la ville pour le pleurer et Jéroboam ; pourquoi veux-tu te don-
pour l'enterrer. ^"11 mit son cadavre ner pour une autre? Je suis chargé de
dans le sépulcre, et l'on pleura sur lui, t'annoncer des choses dures. "Va, dis
en disant : Hélas, mon frère ! ^' Après à Jéroboam : Ainsi parle l'Eternel, le
l'avoir enterré, il dit à ses fils : Quand Dieu d'Israël : Je t'ai élevé du milieu
je serai mort, vous m'enterrerez dans du peuple, je t'ai établi chef de mon
le sépulcre où est enterré l'homme de peuple d'Israël, *j'ai arraché le royau-
Dieu, vous déposerez mes os à côté me de la maison de David et je te
de ses os. ^-Gar elle s'accomplira la l'ai donné. Et tu n'as pas été comme
parole qu'il a criée, de la part de l'E- mon serviteur David, qui a observé
ternel, contre l'autel de Béthel et con-
tre toutes les maisons des hauts lieux
qui sont dans les villes de Samarie.
'^Après cet événement. Jéroboam
ne se détourna point de sa mauvaise
voie. Il créa de nouveau des prêtres
des hauts lieux pris parmi tout le peu-
mes commandements et qui a marché
après moi de tout son coeur, ne fai-
sant que ce qui est droit à mes yeux.
^Tu as agi plus mal cjue tous ceux cjui
ont été avant toi, tu es allé te faire
d'autres dieux et des images de fonte
j)our m'irriter, et tu m'as rejeté der-
ple; quiconque en avait le désir, il le rière ton dos! '"Voilà j30urquoi je vais
consacrait jjrêtre des hauts lieux. ^^Ce faire venir le malheur sur la maison
fut là une occasion de péché pour la de Jéroboam; j'exterminerai quicon-
maison de Jéroboam, et c'est pour que ajjjjartient à Jéroboam, celui qui
cela cju'elle a été exterminée et dé- est esclave et celui qui est libre en
truite de dessus la face de la terre. Israël, et je balaierai la maison de Jé-
Chap. XIV. 'Dans ce temj)s-là, roboam comme on balaie les ordures,
Celui
lie ait d
Abija, fils de Jéroboam, devint ma- jusqu a ce qu elle ai
404
isoaru.
I ROIS.
Chap. lâ.n-iS.i.
de la maison de Jéroboam qui mourra
dans la ville sera mangé par les chiens,
et celui qui mourra dans les champs
sera mangé par les oiseaux du ciel.
Car rÉternel a parlé. '*Et toi, lève-
toi, va dans ta maison. Dès que tes
pieds entreront dans la ville, l'enfant
mourra. "Tout Israël le pleurera, et
on lenterrera ; car il est le seul de
la maison de Jéroboam qui sera mis
dans un sépulcre, parce qu'il est le
seul de la maison de Jéroboam en
qui se soit trouvé quelque chose de
bon devant l'Eternel, le Dieu d'Israël.
'* L'Eternel établira sur Israël un roi
qui exterminera la maison de Jéro-
boam ce jour-là. Et n'est-ce pas déjà
ce qui arrive? '^L'Eternel frappera Is-
raël, et il en sera de lui comme du ro-
seau qui est agité dans les eaux ; il
arrachera Israël de ce bon pays qu'il
avait donné à leurs pères, et il les
dispersera de l'autre côté du fleuve,
parce qu'ils se sont fait des idoles,
irritant l'Eternel. '*I1 livrera Israël
à cause des péchés que Jéroboam a
commis et qu'il a fait commettre à Is-
raël.
"La femme de Jéroboam se leva, et
partit. Elle arriva à Thirtsa ; et, com-
me elle atteignait le seuil de la mai-
son, l'enfant mourut. '*0n l'enterra,
et tout Israël le pleura, selon la pa-
lorsqu'il devint roi , et il régna dix-
sept ans à Jérusalem, la ville que l'E-
ternel avait choisie sur toutes les tri-
bus d'Israël pour y mettre son nom.
Sa mère s'appelait Naama, l'Ammonite.
"Juda fit ce qui est mal aux yeux de
l'Éternel ; et , par les péchés qu'ils
commirent, ils excitèrent sa jalousie
plus que ne l'avaient jamais fait leurs
pères. ^Mls se bâtirent, eux aussi, des
hauts lieux avec des statues et des
idoles sur toute colline élevée et sous
tout arbre vert. -■'Il y eut même des
prostitués dans le pays. Ils imitèrent
toutes les abominations des nations
que l'Éternel avait chassées devant les
enfants d'Israël.
-^La cinquième année du règne de
Roboam , Schischak , roi d'Egypte,
monta contre Jérusalem. -*I1 prit les
trésors de la maison de l'Éternel et les
trésors de la maison du roi, il prit
tout. Il prit tous les boucliers d'orque
Salomon avait faits. -'Le roi Roboam
fit à leur place des boucliers d'airain,
et il les remit aux soins des chefs des
coureurs, qui gardaient l'entrée de la
maison du roi. **Toutes les fois que le
roi allait à la maison de l'Éternel, les
coureurs les portaient ; puis ils les
rapportaient dans la chambre des cou-
reurs.
*'Le reste des actions de Roboam,
rôle que l'Éternel avait dite par son et tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas
serviteur Achija, le prophète.
"Le reste des actions de Jéroboam,
comment il fit la guerre et comment
il régna, cela est écrit dans le livre
des Chroniques des rois d'Israël.
écrit dans le livre des Chroniques des
rois de Juda?
'"Il y eut toujours guerre entre Ro-
boam et Jéroboam.
^'Roboam se coucha avec ses pères.
"Jéroboam régna vingt-deux ans, et il fut enterré avec ses pères dans
puis il se coucha avec ses pères. Et
Nadab, son fils, régna à sa place.
Le royaume de Juda sous Roboam. — Idolâ-
trie. — Invasion de Schischak, roi d' Egypte.
— Mort de Roboam.
la ville de David. Sa mère s'appelait
Naama, l'Ammonite. Et Abijam, son
fils, régna à sa place.
Abijam cl Asa, rois de Juda. — Nadab, Baes-
cha, lila. Zimri. O/nri, rois d'Israël.
"Roboam, fils de Salomon, régna Clinp. XV. 'La dix-huitième année
sur Juda. Il avait quarante et un ans du règne de Jéroboam, fils de Nebath,
405
Chap. 15,2-r. I ROIS.
Abijam régna sur Juda. -H régna trois consacrées par son père et par lui-
ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait même, de l'argent, de l'or et des vases.
Maaca, fdle d'Abisalom. "Il y eut guerre entre Asa et Baes-
^11 se livra à tous les péchés que son cha, roi d'Israël, j^endant toute leur
père avait commis avant lui ; et son
cœur ne fut point tout entier à l'Eter-
nel, son Dieu, comme l'avait été le
cœur de David, son père. •* Mais à cause
de David, l'Éternel, son Dieu, lui don-
na une lampe" à Jérusalem, en éta-
blissant son fds après lui et en lais-
sant subsister Jérusalem. ^Car David
vie. '"Baescha, roi d'Israël, monta
contre Juda; et il bâtit Rama, pour
empêcher ceux d'Asa, roi de Juda, de
sortir et d'entrer. '*Asa prit tout l'ar-
gent et tout 1 or qui étaient restés dans
les trésors de la maison de l'Eternel
et les trésors de la maison du roi, et
il les mit entre les mains de ses servi-
avait fait ce qui est droit aux yeux teurs qu'il envoya vers Ben-Hadad,
de l'Eternel, et il ne s'était détourné fils de Thabrimmon, fds de Hezjon,
d'aucun de ses commandements peu- roi de Syrie, qui habitait à Damas. Le
dant toute sa vie, excepté dans l'alfaire roi Asa lui lit dire : "Qu'il y ait une
d'Urie, le Héthien. alliance entre moi et toi, comme il y
^11 y eut guerre entre Roboam et en eut une entre mon père et ton père.
Jéroboam, tant que vécut Roboam. Voici, je t'envoie un présent en argent
"Le reste des actions d'Abijam, et et en or. Va, romps ton alliance avec
tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas Baescha, roi d'Israël, afin qu'il s'é-
écrit dans le livre des Chroniques des loigne de moi. -"Ben-Hadad écouta le
rois de Juda? roi Asa; il envoya les chefs de son
Il y eut guerre entre Abijam et Je- armée contre les villes d'Israël, et il
roboam. battit Ijjon, Dan, Abel-Beth-Maaca,
^\bijam se coucha avec ses pères, tout Kinncroth, et tout le pays de
et on l'enterra dans la ville de David. Nephthali. -'Lorsque Baescha l'apprit.
Et Asa, son fils, régna à sa place. il cessa de bâtir Rama, et il resta à
Thirtsa. "Le roi Asa convoqua tout
^La vingtième année de Jéroboam, Juda, sans exempter jjersonne, et ils
roi d'Israël, Asa régna sur Juda. '"Il emportèrent les pierres et le bois que
régna quarante et un ans à Jérusalem. Baescha em])loyait à la construction
Sa mère s'appelait Maaca, fille d'Abi- de Rama; et le roi Asa s'en servit pour
salom. bâtir Guéba de Benjamin et Mitspa.
"Asa fit ce qui est droit aux yeux -'Le reste de toutes les actions d'Asa,
de l'Éternel, comme David, son ])ère. tous ses exploits et tout ce qu'il a fait,
'-Il ôta du pays les prostitués, et il fit et les villes qu'il a bâties, cela n'est-
disparaître toutes les idoles que ses il pas écrit dans le livre des Chroni-
pères avaient faites. '^Et même il en- ques des rois de Juda? Toutefois, à
leva la dignité de reine à Maaca, sa l'époque de sa vieillesse, il eut les
mère, parce qu'elle avait fait une idole pieds malades.
pour Astarté. Asa abattit son idole, et -*Asa se coucha avec ses pères, et il
la brûla au torrent de Cédron. '•'Mais fut enterré avec ses pères dans la ville
les hauts lieux ne disparurent point, de David, son père. Et Josaphat, son
quoique le cœur d'Asa fût en entier à fils, régna à sa place.
l'Eternel pendant toute sa vie. '^11 mit
dans la maison de l'Éternel les choses -^Nadab, fils de Jéroboam, régna
a. Un successeur sur le trûne. Voy. 11, 36.
406
I ROIS.
Chcip. 15,26-16, 13.
sur Israël, la seconde année d'Asa,
roi de .Iinla. Il régna deux ans sur Is-
raël.
-''11 fit ce qui est mal aux yeux de
rÉternel ; et il marcha dans la voie de
son père , se livrant aux péchés que
son père avait fait commettre à Israël.
^"Baescha, fils d'Achija, de la maison
d Issacar, conspira contre lui, et Baes-
cha le tua à Guibbethon, (|ui apparte-
nait aux Philistins, pendant que Nadab
et tout Israël assiégeaient Guibbethon.
-^Baescha le fit périr la troisième an-
née d'Asa, roi de Juda, et il régna à
sa place. -^Lorsqu'il fut roi, il frappa
toute la maison de Jéroboam, il n'en
laissa échapj>er personne et il détrui-
sit tout ce qui respirait, selon la pa-
role que l'Eternel avait dite ])ar son
serviteur Achija de Silo, '"à cause des
péchés que Jéroboam avait commis
et qu'il avait fait commettre à Israël,
irritant ainsi l'Eternel, le Dieu d'Is-
raël.
^'Le reste des actions de Nadab, et
tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas
écrit dans le livre des Chroniques des
rois d'Israël?
'-Il y eut guerre entre Asa et Baes-
cha, roi d'Israël, pendant toute leur
vie.
'^La troisième année d'Asa, roi de
Juda, Baescha, fils d'Achija, régna sur
tout Israël à Thirtsa. Il régna vingt-
quatre ans.
^*11 fit ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel, et il marcha dans la voie de
Jéroboam, se livrant aux péchés que
Jéroboam avait fait commettre à Is-
raël.
Cliap. XVI. 'La parole de l'Eter-
nel fut ainsi adressée à Jéliu, fils de
Ilanani, contre Baescha : -Je t'ai élevé
de la poussière, et je t'ai établi chef
de mon peuple d'Israël ; mais parce
fjue tu as marché dans la voie de Jé-
roboam, et que tu as fait pécher mon
peuple d'Israël, pour m'irriter par
leurs |)échés, ^ voici, je vais balayer
Baescha et sa maison, et je rendrai ta
maison semblable à la maison de Jé-
ioboam, fils de Nebath. ■'Celui de la
maison de Baescha qui mourra dans
la ville sera mangé par les chiens, et
celui des siens qui mourra dans les
chamjis sera mangé par les oiseaux
du ciel.
^Le reste des actions de Baescha, ce
qu'il a fait, et ses exploits, cela n'est-
il pas écrit dans le livre des Chroni-
ques des rois d'Israël ?
''Baescha se coucha avec ses pères,
et il fut entcri-é à Thirtsa. Et Ela, son
fils, régna à sa place.
"La parole de l'Eternel s'était ma-
nifestée par le ]:)rophète Jéhu, fils de
Ilanani, contre Baescha et contre sa
maison, soit à cause de tout le mal
qu'il avait fait sous les yeux de l'Éter-
nel, en l'irritant par l'œuvre de ses
mains et en devenant semblable à la
maison de Jéroboam, soit parce qu'il
avait frappé la maison de Jéroboam.
^La A'ingt-sixième année d'Asa, roi
de Juda, Ela, fils de Baescha, régna
sur Israël à Thirtsa. Il régna deux
ans.
^Son serviteur Zimri, chef de la
moitié des chars, conspira contre lui.
Ela était à Thirtsa, buvant et s'eni-
vrant dans la maison d'Artsa, chef de
la maison du roi à Thirtsa. '"Zimri en-
tra, le frappa et le tua, la vingt-sep-
tième année d'Asa, roi de Juda, et il
régna à sa place. "Lorsqu'il fut roi et
qu'il fut assis sur son trône, il frajipa
toute la maison de Baescha, il ne laissa
échapper personne qui lui appartînt,
ni parent ni ami. '-Zimri détruisit toute
la maison de Baescha, selon la parole
cfue l'Eternel avait dite contre Baes-
cha par Jéhu, le prophète, ''à cause
de tous les péchés que Baescha et
Ela, son fils, avaient commis et qu'ils
407
Chnp. lô.ik-sk.
I ROIS.
avaient fait commettre à Israël, irri- talents d'argent ; il bâtit sur la mon-
tant par leurs idoles l'Eternel, le Dieu tagne, et il donna à la ville qu'il bâtit
d'Israël. le nom de Samarie, d'après le nom de
"Le reste des actions d'Ela, et tout Schémer, seigneur de la montagne,
ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit -''Omri fit ce qui est mal aux yeux
dans le livre des Chroniques des rois de l'Eternel, et il agit plus mal que
d'Israël ? tous ceux qui avaient été avant lui.
^"11 marcha dans toute la voie de Jéro-
'''La vingt-septième année d'Asa, boam, fils de Nebath, et se livra aux
roi de Juda, Zimri régna sept jours à péchés que Jéroboam avait fait com-
Thirtsa. mettre à Israël, irritant par leurs ido-
Le peuple campait contre Guibbe- les l'Éternel, le Dieu d'Israël,
thon, qui appartenait aux Philistins. "Le reste des actions d'Omri, ce
'"Et le peuple qui campait apprit cette qu'il a fait, et ses exploits, cela n'est-
nouvelle : Zimri a conspiré, et même il pas écrit dans le livre des Chroni-
il a tué le roi ! Et ce jour-là, tout Is- ques des rois d'Israël ?
raël établit dans le camp pour roi d'Is-
raël Omri, chef de l'armée. "Omri et
tout Israël avec lui partirent de Guib-
bethon , et ils assiégèrent Thirtsa.
"Zimri, voyant que la ville était prise,
se retira dans le palais de la maison
du roi, et brûla sur lui la maison du
roi. C'est ainsi qu'il mourut, "à cause
des péchés qu'il avait commis en fai-
^''Omri se coucha avec ses pères, et
il fut enterré à Samarie. Et Achab,
son fils, régna à sa place.
Acliab, roi d'Israël. — Son mariase avec Jéza-
bel, fille du roi des Sidoniens.
-'Achab, fils d'Omri, régna sur Is-
raël, la trente-huitième année d'Asa,
roi de Juda. Achab, fils d'Omri, régna
sant ce qui est mal aux yeux de l'Eter- vingt-deux ans sur Israël à Samarie.
nel, en marchant dans la voie de Jéro- ™Achab, fils d'Omri, fit ce qui est
boam, et en se livrant aux péchés que mal aux yeux de l'Eternel, plus que
Jéroboam avait commis pour faire pé- tous ceux qui avaient été avant lui.
cher Israël. ^'Et comme si c'eût été pour lui peu
-"Le reste des actions de Zimri, et de chose de se livrer aux péchés de
la conspiration qu'il forma, cela n'est- Jéroboam, fils de Nebath, il prit pour
il pas écrit dans le livre des Chroni- femme Jézabel, fille d'Ethbaal, roi des
ques des rois d'Israël? Sidoniens, et il alla servir Baal et se
*' Alors le peuple d'Israël se divisa prosterner devant lui. ^MI éleva un
en deux partis : une moitié du peuple autel à Baal dans la maison de Baal
voulait faire roi Thibni, fils de Gui-
nath, et l'autre moitié était pour Omri.
**Ceux qui suivaient Omri l'emportè-
rent sur ceux qui suivaient Thibni,
fils de Guinath. Thibni mourut, et
Omri régna.
-^La trente-unième année d'Asa, roi
qu'il bâtit à Samarie, '^et il fit une
idole d'Astarté. Achab fit plus encore
que tous les rois d'Israël qui avaient
été avant lui, pour irriter l'Eternel, le
Dieu d'Israël.
^*De son temps, Hiel de Béthel
bâtit Jéricho ; il en jeta les fonde-
ments au prix d'Abiram, son premier-
de Juda, Omri régna sur Israël. Il ré- né, et il en posa les portes au prix de
gna douze ans. Après avoir régné six Segub, son plus jeune fils, selon la
ans à Thirtsa, ^''il acheta de Schémer parole que l'Eternel avait dite par
la montagne de Samarie pour deux Josué, fils de Nun.
408
I ROIS.
Chap. '17,i--i3.
Le prophète Êlie. — Annonce cl une sécheresse. • — Elle près du torrent de Kcritli. — Flic chez la
veuve de Sarepta. — KUe devant Achab. — Les prophètes de Baal. — La pluie. — Fuite
d Elie au désert. — Elisée appelé à lui succéder comme prophète.
Chap. XVII. 'Élie, le Thischbite,
l'un des habitants de Galaad , dit à
Achab : L'Éternel est vivant, le Dieu
d'Israël, dont je suis le serviteur! il
n'y aura ces années-ci ni rosée ni pluie,
sinon à ma parole.
-Et la parole de l'Éternel fut adres-
sée à Élie, en ces mots : 'Pars d'ici,
dirige-toi vers l'orient, et cache-toi
près du torrent de Kerith, qui est en
face du Jourdain. *Tu boiras de l'eau
du torrent, et j'ai ordonné aux cor-
beaux de te nourrir là. ^11 partit et fit
selon la parole de l'Éternel, et il alla
s'établir près du torrent de Kerith,
qui est en face du Jourdain. ^Les cor-
beaux lui apportaient du pain et de la
viande le matin, et du pain et de la
viande le soir, et il buvait de l'eau du
torrent. 'Mais au bout d'un certain
temps le torrent fut à sec, car il n'était
point tombé de pluie dans le pays.
*Alors la parole de l'Éternel lui fut
adressée en ces mots : 'Lève-toi, va à
Sarepta, qui appartient à Sidon, et de-
meure là. Voici, j'y ai ordonné à une
femme veuve de te nourrir. '" Il se leva,
et il alla à Sarepta. Comme il arrivait
à l'entrée de la ville, voici, il y avait
là une femme veuve qui ramassait du
bois. Il l'appela, et dit : Va me cher-
cher, je te prie, un peu d'eau dans un
vase, afin que je boive. "Et elle alla
en chercher. Il l'appela de nouveau, et
dit : Apporte-moi, je te prie, un mor-
ceau de pain dans ta main. '*Et elle
répondit : L'Éternel, ton Dieu, est vi-
vant ! je n'ai rien de cuit, je n'ai qu'une
poignée de farine dans un pot et un
peu d'huile dans une cruche, Et voici,
je ramasse deux morceaux de bois,
puis je rentrerai et je préparerai cela
pour moi et pour mon fils ; nous man-
gerons , après quoi nous mourrons.
"Élie lui dit : Ne crains point, rentre.
fais comme tu as dit. Seulement, pré-
pare-moi d'abord avec cela un petit
gâteau, et tu me l'apporteras; tu en
feras ensuite pour toi et pour ton fils.
*■* Car ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Is-
raël : La farine qui est dans le pot ne
manquera point et l'huile (jui est dans
la cruche ne diminuera point, jusqu'au
jour où l'Eternel fera tomber de la pluie
sur la face du sol. ''Elle alla, et elle
fit selon la parole d'Élie. Et pendant
longtemps elle eut de quoi manger,
elle et sa famille, aussi bien qu'Elie.
'*La farine qui était dans le pot ne
manqua point, et l'huile qui était dans
la cruche ne diminua point, selon la
parole que l'Éternel avait prononcée
par Élie.
''Après ces choses, le fils de la fem-
me, maîtresse de la maison , devint
malade, et sa maladie fut si violente
qu'il ne resta plus en lui de respira-
tion. '^Cette femme dit alors à Elie :
Qu'y a-t-il entre moi et toi, homme
de Dieu ? Es-tu venu chez moi pour
rappeler le souvenir de mon iniquité,
et pour faire mourir mon fils? '^11 lui
répondit : Donne-moi ton fils. Et il le
prit du sein de la femme, le monta
dans la chambre haute où il demeurait,
et le coucha sur son lit. '"Puis il in-
voqua l'Éternel, et dit : Éternel, mon
Dieu, est-ce que tu affligerais, au point
de faire mourir son fils, même cette
veuve chez qui j'ai été reçu comme
un hôte ? *' Et il s'étendit trois fois sur
l'enfant, invoqua l'Eternel, et dit:
Eternel, mon Dieu, je t'en prie, que
l'âme de cet enfant revienne au de-
dans de lui ! ^-L'Éternel écouta la voix
d'Elie, et l'àme de l'enfant revint au
dedans de lui, et il fut rendu à la vie.
*'Elie prit l'enfant, le descendit de la
chambre haute dans la maison, et le
donna à sa mère. Et Élie dit : Vois,
409
Chap. 17 ,2',-I8,Q3.
I UOIS.
ton fils est vivant. "Et la femme dit à sais où ; et j'iiai informer Achab, qui
Elie : Je reconnais maintenant que tu ne te trouvera pas, et qui me tuera,
es un homme de Dieu, et que la parole Cependant ton serviteur craint TÉter-
de l'Eternel dans ta bouche est vérité, nel dès sa jeunesse. '^N'a-t-on pas dit
Chap. XVIII. 'Bien des jours s'é- à mon seigneur ce que j'ai fait quand
coulèrent, et la parole de l'Eternel fut Jézabel tua les ])rophètes de l'Éter-
ainsi adressée à Elie, dans la troisiè- nel ? J'ai caché cent prophètes de l'É-
me année" : Va, présente-toi devant ternel, cinquante par cinquante dans
Achab, et je ferai tomber de la pluie une caverne, et je les ai nourris de
sur la face du sol. -Et Elie alla, pour pain et d'eau, '*Et maintenant tu dis :
se présenter devant Achab. Va, dis à ton maître : Voici Elie ! Il me
La famine était grande à Samarie. tuera. '^Mais Elie dit : L'Éternel des
'Et Achab fît appeler Abdias, chef de armées, dont je suis le serviteur, est
sa maison. — Or Abdias craignait vivant ! aujourd'hui je me présenterai
beaucoup l'Eternel ; ""et lorsque Jéza- devant Achab.
bel extermina les prophètes de l'Eter- '* Abdias, étant allé à la rencontre
nel, Abdias prit cent prophètes qu'il d'Achab, l'informa de la chose. Et
cacha cinquante par cinquante dans Achab se rendit au-devant d'Elie. '"A
une caverne, et il les avait nourris de peine Achab aperçut-il Elie qu'il lui
pain et d'eau. — ^Achab dit à Abdias : dit : Est-ce toi, qui jettes le trouble en
Va par le pays vers toutes les sources Israël ? "*Elie répondit : Je ne trouble
d'eau et vers tous les torrents; peut- point Israël; c'est toi, au contraire,
être se trouvera-t-il de l'herbe, et nous et la maison de ton père, puisque vous
conserverons la vie aux chevaux et aux avez abandonné les commandements
mulets, et nous n'aurons pas besoin de l'Eternel et que tu es allé après les
d'abattre du bétail. Mis se partagèrent Baals. '^Fais maintenant rassembler
le pays pour le parcourir; Achab alla tout Israël auprès de moi, à la mon-
seul par un chemin, et Abdias alla tagne du Carmel, et aussi les quatre
seul ])ar un autre chemin. cent cin([uantc prophètes de Baal et
"Comme Abdias était en route, voi- les quatre cents prophètes d'Astarté
ci, Elie le rencontra. Abdias, l'ayant qui mangent à la table de Jézabel.
reconnu, tomba sur son visage, et dit : -"Achab envoya des messagers vers
Est-ce toi, mon seigneur Elie ? *I1 lui tous les enfants d'Israël, et il rassem-
répondit : C'est moi ; va, dis à ton bla les prophètes à la montagne du
maître : Voici Elie! ''Et Abdias dit : Carmel. ^' Alors Elie s'approcha de
Quel péché ai-je commis, pour (jue tu tout le peuple, et dit : Jusques à quand
livres ton serviteur entre les mains clocherez- vous des deux côtés ? Si
d'Achab qui me fera mourir ? '"L'Eter- l'Éternel est Dieu, allez après lui; si
nel est vivant ! il n'est ni nation ni c'est Baal, allez après lui ! Le peuple
royaume où mon maître n'ait envoyé ne lui répondit rien. "Et Elie dit au
pour te chercher ; et quand on disait peuple : Je suis resté seul des pro-
que tu n'y étais pas, il faisait jurer phètes de l'Éternel, et il y a quatre
le royaume et la nation ({ue l'on ne cent cinquante prophètes de Baal.
t'avait pas trouvé. "Et maintenant tu ^^Que l'on nous donne deux taureaux;
dis : Va, dis à ton maître : Voici Élie ! qu'ils choisissent pour eux l'un des
'^Puis, lorsque je t'aurai quitté, l'es- taureaux, qu'ils le coupent par mor-
prit de l'Éternel te transportera je ne ceaux, et qu'ils le placent sur le bois,
a. Depuis le commencement de la sécheresse annoncée 17, 1.
410
I ROIS.
Chap. 18, m-'is.
sans Y mettre le feu ; et moi, je prépa-
rerai l'autre taureau, et je le placerai
sur le bois, sans y mettre le feu. -'Puis
invoquez le nom de A'otre dieu ; et moi,
j'invoquerai le nom de l'Eternel. Le
dieu qui répondra par le feu, c'est ce-
lui-là qui sera Dieu. Et tout le peuple
répondit, en disant : C'est bien !
"-^Elie dit aux ])rophètes de Baal :
Choisissez pour vous l'un des tau-
reaux, préparez-le les premiers, car
vous êtes les plus nombreux, et invo-
quez le nom de votre Dieu; mais ne
mettez pas le feu. -'Ils prirent le tau-
reau qu'on leur donna, et le préparè-
rent ; et ils invoquèrent le nom de Baal,
depuis le malin jusqu'à midi, en disant:
Baal, réponds-nous ! Mais il n'y eut
ni voix ni réponse. Et ils sautaient de-
vant l'autel qu'ils avaient fait. -'A mi-
di, Elie se moqua d'eux, et dit : Criez
à haute voix, puisqu'il est dieu; il
pense à quelque chose, ou il est oc-
cu])é, ou il est en voyage; peut-être
qu'il dort, et il se réveillera. -*Et ils
crièrent à haute voix, et ils se firent,
selon leur coutume, des incisions avec
des épées et avec des lances, jusqu'à
ce que le sang coulât sur eux. -^Lors-
que midi fut passé, ils prophétisèrent
jusqu'au moment de la présentation
de l'offrande. Mais il n'y eut ni voix,
ni réponse, ni signe d'attention.
'"Elie dit alors à tout le peuple :
Approchez-vous de moi ! Tout le peu-
ple s'approcha de lui. Et Elie rétablit
l'autel de l'Eternel, qui avait été ren-
versé. ^'11 prit douze pierres, d'après
le nombre des tribus des fils de Jacob,
auquel l'Eternel avait dit : Israël sera
ton nom ; ^'et il bâtit avec ces pierres
un autel au nom de l'Eternel. Il fit au-
tour de l'autel un fossé de la capacité
de deux mesures de semence. '^11 ar-
rangea
boi
e bois, coupa le taureau par
morceaux, et le ]daça sur le bois.
'■'Puis il dit : Remplissez d'eau quatre,
cruches, et versez-les sur l'holocauste
et sur le bois. Il dit : Faites-le une se-
conde fois. Et ils le firent une seconde
fois. Il dit : Faites-le une troisième
fois. Et ils le firent une troisième fois.
'^ L'eau coula autour de l'autel, et l'on
remplit aussi d'eau le fossé.
''Au moment de la présentation de
l'offrande, Elie, le i)ro]ihète, s'aA'ança
et dit : Eternel, Dieu d'Abraham, d'I-
saac et d'Israël ! que l'on sache au-
jourd'hui que tu es Dieu en Israël, que
je suis ton serviteur, et que j'ai fait
toutes ces choses par ta parole ! "Ré-
ponds-moi, Eternel, réponds-moi, afin
que ce peuple reconnaisse que c'est
toi, Eternel, qui es Dieu, et que c'est
toi qui ramènes leur cœur !
'*Et le feu de l'Eternel tomba, et
il consuma l'holocauste, le bois, les
pierres et la terre, et il absorba l'eau
qui était dans le fossé. '^Quand tout
le peuple vit cela, ils tombèrent sur
leur visage et dirent : C'est l'Eternel
qui est Dieu ! C'est l'Eternel qui est
Dieu!
■•"Saisissez les prophètes de Baal,
leur dit Elie; qu'aucun d'eux n'échap-
pe
! Et ils les saisirent. Elie les fit
descendre au torrent de Kison, où il
les égorgea.
*'Et Elie dit à Achab : Monte, mange
et bois ; car il se fait un bruit qui an-
nonce la pluie. ■'^Achab monta pour
manger et jiour boire. Mais Elie monta
au sommet du Carmel ; et, se penchant
contre terre, il mit son visage entre
ses genoux, "et dit à son serviteur :
Monte, regarde du côté de la mer. Le
serviteur monta, il regarda, et dit : Il
n'y a rien. Elie dit sept fois : Retourne.
"A la septième fois, il dit : Voici un
])etit nuage qui s'élève de la mer, el
qui est comme la paume de la main
d'un homme. Elie dit : Monte, et dis
à Achab : Attelle et descends, afin que
la pluie ne t'arrête pas. '''En peu d'ins-
tants, le ciel s'obscurcit par les nua-
ges, le vent s'établit, et il y eut une
411
Chap. I8,'i(i-19 ,%
20.
I ROIS.
forte pluie. Achab monta sur son char,
et partit pour Jizrcel. ''^Et la main de
l'Éternel fut sur Elie, qui se ceignit
les reins et courut devant Achab jus-
qu'à l'entrée de Jizreel.
Chap. XIX. 'Achab rapporta à
Jézabel tout ce qu'avait fait Elie, et
comment il avait tué par l'épée tous
les prophètes. -Jézabel envoya un mes-
sager à Elie, pour lui dire : Que les
dieux me traitent dans toute leur ri-
gueur, si demain, à cette heure, je ne
fais de ta vie ce que tu as fait de la vie
de chacun d'eux !
*Elie, voyant cela, se leva et s'en
alla, pour sauver sa vie. Il arriva à
Eeer-Schéba , qui appartient à Juda ,
et il y laissa son serviteur. ■'Pour lui,
il alla dans le désert où , après une
journée de marche, il s'assit sous un
genêt, et demanda la mort, en di-
sant : C'est assez ! Maintenant, Eter-
nel, prends mon àme, car je ne suis
pas meilleur que mes pères. ^11 se
coucha et s'endormit sous un genêt.
Et voici, un ange le toucha, et lui dit :
Lève-toi, mange. *I1 regarda, et il y
avait à son chevet un gâteau cuit sur
des pierres chauffées et une cruche
d'eau. Il mangea et but, puis se re-
coucha. 'L'ange de l'Éternel vint une
seconde fois, le toucha, et dit : Lève-
toi, mange, car le chemin est trop
long pour toi. ^11 se leva, mangea et
but ; et avec la force que lui donna
cette nourriture, il marcha quarante
jours et quarante nuits jusqu'à la mon-
tagne de Dieu, à Horeb.
'Et là, il entra dans la caverne, et il
y passa la nuit. Et voici, la parole de
l'Eternel lui fut adressée, en ces mots :
Que fais-tu ici, Élie? '"11 répondit :
J'ai déployé mon zèle pour l'Eternel,
le Dieu des armées ; car les enfants
d'Israël ont abandonné ton alliance,
ils ont renversé tes autels, et ils ont
tué par l'épée tes prophètes ; je suis
resté, moi seul, et ils cherchent à
m'ôter la vie. "L'Éternel dit : Sors,
et tiens-toi dans la montaarne devant
l'Eternel! Et voici, l'Eternel passa.
Et devant l'Eternel, il y eut un vent
fort et violent qui déchirait les mon-
tagnes et brisait les rochers : l'Éter-
nel n'était pas dans le vent. Et après
le vent, ce fut un tremblement de
terre : l'Éternel n'était pas dans le
tremblement de terre. '-Et après le
tremblement de terre, un feu: l'Éter-
nel n'était pas dans le feu. Et après
le feu, un murmure doux et léger.
'^Quand Élie l'entendit, il s'enveloppa
le visage de son manteau, il sortit et
se tint à l'entrée de la caverne.
Et voici , une voix lui fit entendre
ces paroles : Que fais-tu ici, Élie? '*I1
répondit : J'ai déployé mon zèle pour
l'Eternel, le Dieu des armées; car les
enfants d'Israël ont abandonné ton al-
liance, ils ont renversé tes autels, et
ils ont tué par l'épée tes prophètes ;
je suis resté, moi seul, et ils cherchent
à m'ôter la vie. '^L'Éternel lui dit : Va,
reprends ton chemin par le désert jus-
qu'à Damas ; et quand tu seras arrivé,
tu oindras Ilazaël pour roi de Syrie.
'^Tu oindras aussi Jéhu, fds de Nim-
schi, pour roi d'Israël, et tu oindras
Elisée, fils de Schaphath, d'Abel-Me-
hola, pour prophète à ta place. "Et il
arrivera que celui qui échappera à
l'épée de Ilazaël, Jéhu le fera mourir;
et celui qui échappera à l'épée de
Jéhu, Elisée le fera mourir. '"Mais je
laisserai en Israël sept mille hommes,
tous ceux qui n'ont point fléchi les
genoux devant Baal, et dont la bouche
ne l'a point baisé.
''Élie partit de là, et il trouva Eli-
sée, fils de Schaphath, qui labourait.
11 y avait devant lui douze paires de
bœufs, et il était avec la douzième.
Élie s'approcha de lui, et il jeta sur
lui son manteau. *"Élisée, quittant ses
bœufs, courut après Élie, et dit :
Laisse-moi embrasser mon père et ma
412
I ROIS.
Chap. 19,n-W,v>.
mère, et je te suivrai. Elle lui répon-
dit : Va, et reviens : car pense à ce
que je t'ai fait. -'Après s'être éloigné
d'Élie, il revint prendre une paire de
bœul's, qu'il offrit en sacrifice; avec
l'attelage des bœufs, il fit cuire leur
chair, et la donna à manger au peu-
ple. Puis il se leva, suivit Elie, et fut
à son service.
victoire d'AcInib sur Ben-Hadad, roi de Syrie.
Chap. XX. 'Ben-Hadad, roi de
Syrie, rassembla toute son armée; il
avait avec lui trente-deux rois, des
chevaux et des chars. Il monta, mit le
siège devant Samarie et l'attaqua. -Il
envoya dans la ville des messagers à
Achab, roi d'Israël, 'et lui fit dire :
Ainsi parle Ben-Hadad : Ton argent et
faire. Les messagers s'en allèrent, et
lui portèrent la réponse.
'"Ben-Padad envoya dire à Achab :
Que les dieux me traitent dans toute
leur rigueur, si la poussière de Sama-
rie suffit pour remplir le creux de la
main de tout le peuple qui me suit !
"Et le roi d'Israël répondit : Que ce-
lui qui revêt une armure ne se glo-
rifie pas comme celui qui la dépose !
'-Lorsque Ben-Hadad reçut cette
réponse, il était à boire avec les rois
sous les tentes, et il dit à ses ser-
Aiteurs : Faites vos préparatifs ! Et
ils firent leurs préparatifs contre la
ville.
''Mais voici, un prophète s'appro-
cha d'Achab, roi d'Israël, et il dit :
Ainsi parle l'Eternel : Vois-tu toute
cette grande multitude ? .Je vais la li-
ton or sont à moi, tes femmes et tes vrer aujourd'hui entre tes mains, et
]ilus beaux enfants sont à moi. ''Le roi
d'Israël ré])ondit : Roi mon seigneur,
comme tu le dis, je suis à toi avec tout
ce que j'ai. '^Les messagers retournè-
rent, et dirent : Ainsi parle Ben-Ha-
dad : Je t'ai fait dire : Tu me livreras
ton argent et ton or, tes femmes et
tes enfants. ^J'enverrai donc demain,
à cette heure, mes serviteurs chez toi ;
ils fouilleront ta maison et les maisons
de tes serviteurs, ils mettront la main
sur tout ce que tu as de précieux, et
ils l'emporteront.
"Le roi d'Israël appela tous les an-
ciens du pays, et il dit : Sentez bien
et comprenez que cet homme nous
veut du mal; car il m'a envoyé de-
mander mes femmes et mes enfants,
mon argent et mon or, et je ne lui
avais pas refusé ! *Tous les anciens
et tout le peuple dirent à Achab : Ne
l'écoute pas et ne consens pas. ^Et il
dit aux messagers de Ben-Hadad :
Dites à mon seigneur le roi : Je ferai
tout ce que tu as envoyé demander à
ton serviteur la première fois ; mais
pour cette chose, je ne puis pas la
tu sauras que je suis l'Éternel. '^Achab
dit : Par qui? Et il répondit : Ainsi
parle l'Eternel : Par les serviteurs des
chefs des provinces. Achab dit : Qui
engagera le combat? Et il répondit :
Toi. '^Alors Achab passa en revue les
serviteurs des chefs des provinces, et
il s'en trouva deux cent trente-deux ;
et après eux, il passa en revue tout
le peuple, tous les enfants d'Israël,
et ils étaient sept mille.
'Mis firent une sortie à midi. Ben-
Hadad buvait et s'enivrait sous les
tentes avec les trente-deux rois, ses
auxiliaires. "Les serviteurs des chefs
des provinces sortirent les premiers.
Ben-Hadad s'informa, et on lui fit ce
rapport : Des hommes sont sortis de
Samarie. "*I1 dit : S'ils sortent pour
la paix, saisissez-les vivants; et s'ils
sortent pour le combat, saisissez-les
vivants. "Lorsque les serviteurs des
chefs des provinces et l'armée qui les
suivait furent sortis de la ville, -"cha-
cun frappa son homme, et les Syriens
|)rir('nt la fuite. Israël les poursuivit.
Ben-Hadad, roi de Svrie, se sauva sur
/li:{
Chap.W,n-,
39.
I ROIS.
un cheval, avec des cavaliers. -'Le roi
d'Israël sortit, frappa les chevaux et
les chars, et fit éprouver aux Syriens
une grande défaite.
"Alors le pro])hète s'approcha du
roi d'Israël, et lui dit : Va, fortifie-
toi , examine et vois ce que tu as à
faire ; car, au retour de l'année, le
roi de Syrie montera contre toi.
-'Les serviteurs du roi de Syrie lui
dirent : Leur dieu est un dieu de mon-
tagnes ; c'est pourquoi ils ont été plus
forts que nous. Mais combattons-les
dans la plaine, et l'on verra si nous
ne serons pas plus forts qu'eux. -*Fais
encore ceci : ôte chacun des rois de
son poste, et remplace-les par des
chefs; -'^et forme-toi une armée pa-
reille à celle que tu as perdue, avec
autant de chevaux et autant de chars.
Puis nous les combattrons dans la
plaine, et l'on verra si nous ne serons
pas plus forts qu'eux. Il les écouta,
et fit ainsi.
'-''L'année suivante, Ben-Hadad ]>as-
sa les Syriens en revue, et monta vers
Aphek ])our combattre Israël. "Les
enfants d'Israël furent aussi passés
en revue ; ils reçurent des vivres, et
ils marchèrent à la rencontre des Sy-
riens. Ils camjièrent vis-à-vis d'eux,
semblables à deux petits troupeaux
de chèvres, tandis que les Syriens
remplissaient le pays.
*"*L'homme de Dieu s'approcha, et
dit au roi d'Israël : Ainsi parle l'Eter-.
nel : Parce que les Syriens ont dit :
L'Eternel est un dieu des montagnes
et non un dieu des vallées, je livrerai
toute cette grande multitude entre tes
mains, et vous saurez cjue je suis l'E-
ternel.
'-"Ils campèrent sept jours en face
les uns des autres. Le septième jour,
le combat s'engagea, et les enfants
d'Israël tuèrent aux Syriens cent mille
hommes de pied en un jour. ™Le reste
s'enfuit à la ville d'Aphek, et la mu-
raille tomba sur vingt-sept mille hom-
mes qui restaient.
Ben-Hadad s'était réfugié dans la
ville, où il allait de chambre en cham-
bre. ^'Ses serviteurs lui dirent: Voici,
nous avons appris que les rois de la
maison d'Israël sont des rois miséri-
cordieux; nous allons mettre des sacs
sur nos reins et des cordes à nos têtes,
et nous sortirons vers le roi d'Israël :
peut-être qu'il te laissera la vie. '-Ils
se mirent des sacs autour des reins et
des cordes autour de la tête, et ils
allèrent auprès du roi d'Israël. Ils di-
rent : Ton serviteur Ben-IIadad dit :
Laisse-moi la vie ! Achab répondit :
Est-il encore vivant ? Il est mon frère.
''Ces hommes tirèrent de là un bon
augure, et ils se hâtèrent de le pren-
dre au mot et de dire : Ben-Hadad est
ton frère! Et il dit : Allez, amenez-le.
Ben-Hadad vint vers lui, et Achab le
fit monter sur son char. '■'Ben-Hadad
lui dit : Je te rendrai les villes que
mon père a prises à ton père ; et tu
établiras pour toi des rues à Damas,
comme mon père en avait établi à Sa-
marie. Et moi, re]:)rit Achab, je te
laisserai aller, en faisant une alliance.
Il fit alliance avec lui, et le laissa aller.
'^L'un des fils des j^rophètes dit à
son compagnon, d'après l'ordre de
l'Eternel : Frappe-moi, je te prie ! Mais
cet homme refusa de le frapper. '"Alors
il lui dit : Parce que tu n'as pas obéi à
la voix de l'Eternel, voici, quand tu
m'auras quitté, le lion te frappera. Et
quand il l'eut quitté, le lion le rencon-
tra et le frappa.
'^11 trouva un autre homme, et il
dit : Frappe-moi, je te prie ! Cet hom-
me le frappa et le blessa.
'*Le pro]ihète alla se placer sur le
chemin du roi, et il se déguisa avec un
bandeau sur les yeux. '''Lorsque le roi
passa, il cria vers lui, et dit : Ton ser-
viteur était au milieu du combat; et
voici, un homme s'approche et m'a-
414
I ROIS.
Chap. W/w-^Li^.
nuMic un homme, en disant : Garde
cet homme; s'il vient à manquer, ta
vie réj)ondra de sa vie, ou tu paieras
un talent d'argent! ^^ Et pendant que
ton serviteur agissait çà et h\, l'homme
a disparu. Le roi d'Israël lui dit : C'est
là ton jugement ; tu l'as prononcé toi-
même. '"Aussitôt le prophète ôta le
bandeau de dessus ses veux, et le roi
d'Israël le reconnut pour l'un des pro-
|)hètes. •'-Il dit alors au roi : Ainsi parle
l'Eternel : Parce que tu as laissé échap-
])er de tes mains l'homme que j'avais
dévoué par interdit, ta vie répondra
de sa vie, et ton peuple de son peu-
ple. *^Le roi d'Israël s'en alla chez lui,
triste et irrité, et il arriva à Samarie.
La i'i(;nc de Nabot/i. — Conduite criminelle
d'Achab et de sa femme Jézabel.
Chap. XXJ . 'Après ces choses ,
voici ce qui arriva. Naboth, de Jizreel,
avait une vigne à Jizreel, à côté du
jnilais d'Achab, roi de Samarie. -Et
Achab parla ainsi à Naboth : Cède-
moi ta vigne, pour que j'en fasse un
jardin potager, car elle est tout près
de ma maison. Je te donnerai à la place
une vigne meilleure; ou, si cela te con-
vient, je te paierai la valeuren argent.
'Mais Naboth répondit à Achab: Que
l'Eternel me garde de te donner l'hé-
ritage de mes pères ! ''Achab rentra
dans sa maison, triste et irrité, à cause
de cette parole que lui avait dite Na-
both de Jizreel : Je ne te donnerai pas
l'héritage de mes pères ! Et il se cou-
cha sur son lit, détourna le visage, et
ne mangea rien.
^Jézabel, sa femme, vint auprès de
lui, et lui dit : Pourquoi as-tu l'esprit
triste et ne manges-tu point? 'Il lui
répondit: J'ai parlé à Naboth de Jiz-
reel, et je lui ai dit : Cède-moi ta vigne
|)0ur de l'argent; ou, si tu veux, je te
donnerai une autre vigne à la place.
Mais il a dit : Je ne te donnerai pas
ma vigne ! 'Alors Jézabel, sa femme,
lui dit : Est-ce bien toi maintenant qui
exerces la souveraineté sur Israël ?
Lève-toi, prends de la nourriture, et
que ton cœur se réjouisse; moi, je te
donnerai la vigne de Naboth de Jiz-
reel. ^Et elle écrivit au nom d'Achab
des lettres qu'elle scella du sceau d'A-
chab , et qu'elle envoya aux anciens
et aux magistrats qui habitaient avec
Naboth dans sa ville. 'Voici cecpi'elle
écrivit dans ces lettres : Publiez un
jeûne; placez Naboth à la tète du peu-
ple, '"et mettez en face de lui deux
méchants hommes qui déposeront ain-
si contre lui : Tu as maudit Dieu et le
roi ! Puis menez-le dehors, lapidez-le,
et ([u'il meure.
"Les gens de la ville de Naboth, les
anciens et les magistrats qui habitaient
dans la ville, agirent comme Jézabel
le leur avait fait dire, d'après ce qui
était écrit dans les lettres (pi'elle leui-
avait envoyées. '-Ils publièrent un
jeûne, et ils placèrent Naboth à la tête
du peu])le; ''les deux méchants hom-
mes vinrent se mettre en face de lui,
et ces méchants hommes déjiosèrent
ainsi devant le peiqile contre Naboth :
Naboth a maudit Dieu et le roi ! Puis
ils le menèrent hors de la ville, ils le
lapidèrent, et il mourut. '''Et ils en-
vovèrent dire à Jézabel : Naboth a été
lapidé, et il est mort. '^Lorsque Jéza-
bel apprit que Naboth avait été lapidé
et (pi il était mort, elle dit à Achab :
Lève-toi, pi'ends possession de la vi-
gne de Naboth de Jizreel, qui a refusé
de te la céder pour de l'argent; car
Naboth n'est plus en vie, il est mort.
'"Achab, entendant que Naboth était
mort, se leva pour descendre à la vi-
gne de Naboth de Jizreel, afin d'en
prenilre possession.
'"Alors la parole de l'Eternel fut
adressée à Elie, le Thischbite, en ces
mots : 'Mvève-toi, descends au-devant
d'Achab, roi d'Israël à Samarie; le
voilà dans la vigne de Naboth, où il
415
Chap.3l,i9-'J2,ii.
I ROIS.
est descendu pour en prendre pos-
session. '^Tu lui diras : Ainsi parle
l'Eternel : N'es-tu pas un assassin et
un voleur? Et tu lui diras: Ainsi
parle l'Eternel : Au lieu même où les
chiens ont léché le sang de Naboth,
les chiens lécheront aussi ton propre
sang. -"Achab dit à Elie: M'as-tu trou-
vé, mon ennemi ? Et il répondit : Je t'ai
Achab blessé à mort dans une expédition
contre les Syriens.
Chap. XXII. 'On resta trois ans
sans qu'il y eût guerre entre la Syrie
et Israël. -La troisième année, Josa-
phat, roi de .Juda , descendit auprès
du roi d'Israël. 'Le roi d'Israël dit à
ses serviteurs : Savez-vous que Ranioth
en Galaad est à nous ? Et nous ne nous
trouvé, parce (jue tu t'es vendu pour inquiétons pas de la reprendre des
taire ce qui est mal aux yeux de l'É- mains du roi de Syrie ! ""Et il dit à .lo-
sa]:)hat : Veux-tu venir avec moi atta-
quer Ramoth en Galaad ? .losaphat
répondit au roi d'Israël : Nous irons,
moi comme toi, mon peuple comme
ton peuple, mes chevaux comme tes
chevaux.
^Puis .losaphat dit au roi d'Israël :
Consulte maintenant, je te prie, la pa-
role de l'Eternel. ^Le roi d'Israël as-
sembla les jirophètes, au nombre d'en-
viron quatre cents, et leur dit : Irai-je
attaquer Ramoth en Galaad, ou dois-je
y renoncer? Et ils répondirent: Monte,
ternel. -'Voici, je vais faire venir le
malheur sur toi ; je te balaierai, j'exter-
minerai quiconque appartient à Achab,
celui qui est esclave et celui qui est
libre en Israël, --et je rendrai ta mai-
son semblable à la maison de Jéro-
l)()am, fils de Nebath, et à la maison
de Baescha, fils d'Achija, parce que
tu m'as irrité et que tu as fait pécher
Israël. -''L'Eternel parle aussi sur .lé-
zabel, et il dit : Les chiens mange-
ront Jézabel près du rempart de Jiz-
reel. "Celui de la maison d'Achab qui
mourra dans la ville sera mangé par
les chiens, et celui cpii mourra dans
les champs sera mangé par les oiseaux
du ciel. —
'^^11 n'y a eu personne qui se soit
vendu comme Achab pour faire ce qui
est mal aux yeux de l'Eternel ; et Jéza-
bel, sa femme, l'y excitait. -*I1 a agi
et le Seigneur la livrera entre les mains
du roi. ^Mais Josa])hat dit: N'y a-t-il
plus ici aucun prophète de l'Eternel,
par qui nous puissions le consulter?
^'Le roi d'Israël répondit à Josaphat :
Il y a encore un homme par qui l'on
pourrait consulter l'Eternel; mais je
le hais, car il ne me prophétise rien
de la manière la plus abominable, en de bon, il ne prophétise que du mal :
c'est Michée, fils de Jimla. Et Josa-
phat dit : Que le roi ne parle ])as ainsi !
''Alors le roi d'Israël appela un eunu-
que, et dit : Fais venir de suite Michée,
fds de Jimla.
'"Le roi d'Israël et Josaphat, roi de
Juda, étaient assis chacun sur son
trône, revêtus de leurs habits royaux,
dans la place à l'entrée de la porte de
Samarie. Et tous les prophètes pro-
phétisaient devant eux. " Sédécias ,
fils de Kenaana, s'était fait des cornes
de fer, et il dit : Ainsi parle l'Eternel :
Avec ces cornes tu frapperas les Sy-
riens jusqu'à les détruire. ''^ Et tous les
allant après les idoles, comme le fai-
saient les Amoréens que l'Eternel
chassa devant les enfants d'Israël. —
-'Après avoir entendu les paroles
d'Élie, Achab déchira ses vêtements,
il mit un sac sur son corps, et il jeûna;
il couchait avec ce sac, et il marchait
lentement. -*Et la parole de l'Eternel
fut adressée à Elie, le Thischbite, en
ces mots : ^^ As-tu vu comment Achab
s'est humilié devant moi ? Parce qu'il
s'est humilié devant moi, je ne ferai
pas venir le malheur pendant sa vie ;
ce sera pendant la vie de son fils que
je ferai venir le malheur sur sa maison.
416
I. ROIS. Chap.9^,i3-3,.
prophètes prophétisaient de même, fuis ainsi. -'Et maintenant, voici, V\\-
en disant : Monte à Ramoth en Ga- ternel a mis un esprit de mensonge
laad ! tu auras du suciès, et l'Eternel dans la bouche de tous tes prophètes
(pii sont là. Et l'Eternel a prononcé du
la livrera entre les mains du roi.
'^Le messager qui était allé a|)peler
Miellée lui parla ainsi : ^'oici, les pro-
phètes, d'un commun accord, prophé-
tisent du bien au roi; cpie ta parole
mal contre toi.
-■*Alors Sédécias, fils de Kcnaana,
s'étant a])proché, frappa Michée sur la
joue, et dit : Par où l'esprit de l'Éter-
soit donc comme la |)arole de chacun nel est-il sorti de moi pour te parler
d'eux! annonce du bien! '^Michée ré- ^^Michée répondit : Tu le verras au jour
pondit : L'Eternel est vivant ! j'annon- où tu iras de chambre en chambre
cerai ce que l'Eternel me dira. jiour te cacher. ^^Le roi d'Israël dit":
'^Lorsqu'il fut arrivé auprès du roi, Prends Michée, et emmène-le vers
le roi lui dit : Michée, irons-nous atta- Amon, chef de la ville, et vers ,Ioas,
quer Ramoth en Galaad, ou devons-
nous y renoncer ? Il lui répondit :
Monte ! tu auras du succès, et l'Eter-
nel la livrera entre les mains du roi.
"'Et le l'oi lui dit : Combien de lois me
faudra-t-il te faire jurer de ne me dire
(pie la vérité au nom de l'Eternel ?
fils du roi. -H'u diras: Ainsi |)arle le
roi : Mettez cet homme en jirison, et
nourrissez-le du pain et de l'eau d'af-
fliction, jusqu'à ce que je revienne en
paix. -''Et Michée dit : Si tu reviens en
paix, l'Eternel n'a point parlé par moi.
Il dit encore : Vous tous, peuples, en-
'"Michée répondit : Je vois tout Israël tendez !
ilispersé sur les montagnes, comme "'■'Le roi d'Israël et Josaphat, roi tie
des brebis qui n'ont point de berger; Juda, montèrent à Ramoth en Gahiatl.
et l'Eternel dit : Ces gens n'ont point '"Le roi d'Israël dit à. Josaphat: Je veux
de maître, cpie chacun retourne en me déguiser pour aller au combat;
paix dans sa maison ! mais toi, revêts-toi de tes habits. Et
'^Le roi d'Israël dit à Josaphat : Ne le roi d'Israël se déguisa, et alla au
te l'ai-je ])as dit ? Il ne prophétise sur cond)at.
"Le roi de Syrie avait donné cet
ordre aux trente-deux chefs de ses
chars: Vous n'attaquerez ni petits ni
moi rien de bon, il ne prophétise (pie
du mal.
'^Et Michée dit : Écoute donc la pa-
role de l'Éternel ! J'ai vu l'Éternel
assis sur son trône, et toute l'armée
des cieux se tenant auprès de lui, à
sa di'oite et à sa oauche. '-"Et l'Éter-
grands, mais vous atla(picrez seule-
ment le roi d'Israël. -"Ouand les chefs
des chars apeicurent Josaphat, ils di-
rent : Certainement, c'est le roi d'Is-
nel dit: Oui séduira Achab, pour qu'il raël. Et ils s'approchèrent de lui pour
monte à Ramoth en Galaad et qu'il y l'attaquer. Josaphat poussa un cri.
périsse ? Ils répondirent l'un d'une ''Les chefs des chars, voyant que ce
manière, l'autre d'une autre. -'Et un n'était pas le roi d'Israël, s'éloignèrent
esprit vint se présenter devant l'Eter- de lui. '^\lors un Iwmme tira de son
nel, et dit : Moi, je le séduirai. L'Éter- arc au hasard, et frappa le roi d'Israël
nel lui dit: Comment? "Je sortirai, au défaut de la cuirasse. Le roi dit à
répondit-il, et je serai un esjjrit de celui qui dirigeait son char: Tourne,
mensonge dans la bouche de tous ses et fais-moi sortir du champ de bataille,
prophètes. L'Éternel dit : Tu le sédui- car je suis blessé. "*Le combat devint
ras, et tu en vicndias à bout; sors, et acharné ce jour-là. Le roi fut retenu
a. tiuu!)-ciituiidu ; « ù I un de ses serviteurs ».
417
Chap. 22,36-
99. .,n-.v.
I ROIS.
dans son char en face des Syriens, et
il mourut le soir. Le sang de la bles-
sure coula dans l'intérieur du char.
^^Au coucher du soleil, on cria partout
le camp : Chacun à sa ville et chacun
dans son pays !
^' Ainsi mourut le roi, qui fut ramené
à Samarie ; et on enterra le roi à Sa-
marie. ^^Lorsqu'on lava le char à l'é-
tang de Samarie, les chiens léchèrent
le sang d'Achab, et les prostituées s'y
baignèrent, selon la parole que l'Eter-
nel avait prononcée.
^'Le reste des actions d'Achab, tout
ce qu'il a. fait, la maison d'ivoire qu'il
construisit, et toutes les villes qu'il a
bâties, cela n'est-il pas écrit dans le
livre de^ Chroniques des rois d'Is-
raël ?
^"Achab se coucha avec ses pères.
Et Achazia, son fils, régna à sa place.
Joaap/iat, roi de Jnda. — Acliazia, roi d'Israël.
■"Josaphat, fils d'Asa, régna sur
Juda, la quatrième année d'Achab, roi
d'Israël. ''-Josaphat avait trente-cinq
ans lorsqu'il devint roi, et il régna
vingt-cin([ ans à .Jérusalem. Sa mère
s'appelait Azuba, fdle de Schilchi.
"Il marcha dans toute la voie d'Asa,
son père, et ne s'en détourna point,
faisant ce qui est droit aux yeux de
l'Eternel. "Seulement, les hauts lieux
ne disparurent point ; le peuple offrait
encore des sacrifices et des parfums
sur les hauts lieux. ■'^Josaphat fut en
paix avec le roi d'Israël.
^^Le reste des actions de .Josaphat,
ses exploits et ses guerres, cela n'est-il
])as écrit dans le livre des Chroniques
des rois de .Juda ?
''"Il ôta du pays le reste des pros-
tituées, qui s'y trouvaient encore de-
puis le temps d'Asa, son père. ''^Il n'y
avait point de roi en Édom : c'était
un intendant qui gouvernait. ■'^Josa-
phat construisit des navires de Tarsis
pour aller à Ophir chercher de l'or;
mais il n'y alla point, parce que les
navires se brisèrent à Etsjon-Guéber. J
^"Alors Achazia, fds d'Achab, dit à Jo- ■
saphat : Veux-tu que mes serviteurs
aillent avec les tiens sur des navires ?
Et Josaphat ne voulut pas.
^'Josaphat se coucha avec ses pères,
et il fut enterré avec ses pères dans
la ville de David, son père. Et Joram,
son fils, régna à sa place.
^'Achazia, fds d'Achab, régna sur
Israël à Samarie, la dix-septième an-
née de Josaphat, roi de Juda. II ré-
gna deux ans sur Israël.
^•^11 fit ce qui est mal aux yeux de
l'Éternel, et il marcha dans la voie de
son père et dans la voie de sa mère,
et dans la voie de Jéroboam, fds de
Nebath, qui avait fait pécher Israël.
^'11 servit Baal et se prosterna devant
lui, et il irrita l'Eternel, le Dieu d'Is-
raël, comme avait fait son père.
LE SECOND LIVRE
DES ROIS
SUITE DES ROIS DE JUDA ET DES ROIS I) ISRAËL, DEPUIS .TOSAPIIAT ET LV MORT D ACIIAI!
jusqu'à la DESTRUCTION DU ROYAUME DISRAEL
{Clwp. 1-17.)
Maladie d'Achazia. roi d'hrncl. — Intervention d'iilie. — Mort d'Achazia.
Chap.I. 'Moab se révolta contre qui est monté à votre rencontre et
qui VOUS a dit ces paroles? ''Ils lui
répondirent : C'était un homme vêtu
de poil et ayant une ceinture de cuir
autour des reins. Et' Achazia dit :
C'est Élie, le Thischbite.
^11 envoya vers lui un chef de cin-
quante avec ses cinquante hommes.
Ce chef monta auprès d'Elie, f{ui était
assis sur le sommet de la montagne,
et il lui dit : Homme de Dieu, le roi
a dit : Descends! '"Elie répondit au
Israël, après la mort d'Achab.
-Or Achazia tomba par le treillis
de sa chambre haute à Samarie, et il
en fut malade. II Ht partir des mes-
sagers, et leur dit : Allez, consultez
Baal-Zebub, dieu d'Ekron, pour sa-
voir si je guérirai de cette maladie.
'Mais l'ange de l'Éternel dit à Élie,
le Thischbite : Lève-toi, monte à la
rencontre des messagers du roi de
Samarie, et dis-leur : Est-ce parce
qu'il n'y a point de Dieu en Israël que chef de cincjuante : Si je suis un hom-
vous allez consulter Baal-Zebub, dieu me de Dieu, que le feu descende du
d'Ékron? *C'est pourquoi ainsi parle ciel et te consume, toi et tes cin-
lÉternel : Tu ne descendras pas du
lit sur lequel tu es monté, car tu
mourras. Et Elie s'en alla.
M.,es messagers retournèrent auprès
d'Achazia. Et il leur dit : Pourquoi re-
quante hommes! Et le feu descendit
ilu ciel et le consuma, lui et ses cin-
quante hommes.
"Achazia envoya de nouveau vers
lui un autre chef de cinquante avec
venez-vous? ^Ils lui répondirent : Un ses cinquante hommes. Ce chef prit
homme est monté à notre rencontre, la parole et dit à Elie : Homme de
et nous a dit : Allez, retournez vers Dieu, ainsi a dit le roi : Ilàtc-toi de
le roi qui vous a envoyés, et dites- descendre! '-Élie leur répondit : Si
lui : Ainsi parle l'Éternel : Est-ce je suis un homme de Dieu, que le feu
parce qu'il n'y a point de Dieu en Is- descende du ciel et te consume, toi
raël que tu envoies consulter Baal-
Zebub, dieu d'Ekron? C'est pourquoi
tu ne descendras pas du lit sur lequel
tu es monté, car tu mourras. 'Acha-
zia leur dit : Quel air avait l'homme troisième chef de cinquante avec ses
419
et tes cinquante hommes! Et le feu
de Dieu descendit du ciel et le con-
suma, lui et ses cincjuante hommes.
'■^Achazia envoya de nouveau un
Cliap. l, i'i-2, l'i
II ROIS.
cinquante hommes. Ce troisième chef
de cinquante monta ; et à son arrivée,
il fléchit les genoux devant Elie, et
kii dit en suppliant : Homme de Dieu,
que ma vie, je te prie, et que la vie de
ces cinquante hommes tes serviteurs
soit précieuse à tes yeux! '''Voici, le
feu est descendu du ciel et a con-
sumé les deux premiers chefs de cin-
quante et leurs cinquante hommes :
mais maintenant, que ma vie soit pré-
cieuse à tes yeux !
'^L'ange de l'Eternel dit à Elie : Des-
cends avec lui, n'aie aucune crainte
de lui. Elie se leva et descendit avec
lui vers le roi. '^11 lui dit : Ainsi parle
l'Eternel : Parce que tu as envoyé
des messagers pour consulter Baal-
Zebub, dieu d'Ekron, comme s'il n'y
avait en Israël point de Dieu dont on
jiuisse consulter la parole, tu ne des-
cendras pas d» lit sur lequel tu es
monté, car tu mourras.
''Achazia mourut, selon la parole
de l'Eternel prononcée par Elie. Et
Joram régna à sa place, la seconde
année de Joram, fds de Josaphat, roi
de Juda; car il n'avait point de fds.
'*Le reste des actions d' Achazia, et
ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit
dans le livre des Chroniques des rois
d'Israël?
Elie enlevé au ciel. — Elisée. — Les eaii.r
de Jéricho. — Les petits garçons de Bétliel.
Chap. H. 'Lorsque l'Eternel fit
monter Elie au ciel dans un tourbil-
lon, Elie partait de Guilgal avec Eli-
sée. -Elie dit à Elisée : Reste ici, je
te prie, car l'Eternel m'envoie jus-
qu'à Béthel. Elisée répondit : L'Eter-
nel est vivant et ton àme est vivante !
je ne te quitterai point. Et ils des-
cendirent à Béthel. 'Les fils des pro-
phètes qui étaient à Béthel sortirent
vers Elisée, et lui dirent : Sais-tu que
l'Eternel enlève aujourd'hui ton maî-
tre au-dessus de ta tète? Et il répon-
dit : Je le sais aussi; taisez-vous.
^Elie lui dit : Elisée, reste ici, je te
])rie, car l'Éternel m'envoie à Jéricho.
Il répondit : L'Eternel est vivant et
ton âme est vivante! je ne te quitte-
rai point. Et ils arrivèrent à Jéricho.
^Les fils des prophètes qui étaient à
Jéricho s'approchèrent d'Elisée, et lui
dirent : Sais-tu que l'Eternel enlève
aujourd'hui ton maître au-dessus de
ta tête? Et il répondit : Je le sais
aussi ; taisez-vous. *Elie lui dit : Reste
ici, je te prie, car l'Eternel m'en-
voie au Jourdain. Il répondit : L'E-
ternel est vivant et ton àme est vi-
vante! je ne te quitterai point. Et ils
poursuivirent tous deux leur chemin.
'Cinquante hommes d'entre les fils
des prophètes arrivèrent et s'arrêtè-
rent à distance vis-à-vis, et eux deux
s'arrêtèrent au bord du Jourdain.
*Alors Elie prit son manteau, le rou-
la, et en frappa les eaux, qui se par-
tagèrent çà et là, et ils passèrent tous
deux à sec.
^Lorsqu'ils eurent passé, Elie dit à
Elisée : Demande ce que tu veux que
je fasse pour toi, avant que je sois
enlevé d'avec toi. Elisée répondit :
Qu'il y ait sur moi, je te prie, une
double portion de ton esprit! '"Elie
dit : Tu demandes une chose diffi-
cile. Mais si tu me vois pendant que
je serai enlevé d'avec toi, cela t'arri-
vera ainsi; sinon, cela n'arrivera pas.
"Comme ils continuaient à mar-
cher en parlant, voici, un char de
feu et des chevaux de feu les sépa-
rèrent l'un de l'autre, et Elie monta
au ciel dans un tourbillon. ''Elisée
regardait et criait : Mon père !
père! Char d'Israël et sa cavalerie
Et il ne le vit plus. Saisissant alors
ses vêtements, il les déchira en deux
morceaux, ''et il releva le manteau
qu'Elie avait laissé tomber. Puis il
retourna, et s'arrêta au bord du Jour-
prit le manteau qu'Elie avait
mon
I
dain; ''i
420
II ROIS.
Chap. 2, lô-S, 11.
laissé tomber, et il en frappa les eaux,
et dit : Où est l'Eternel, le Dieu tl'E-
lie? Lui aussi, il frappa les eaux, qui
se partagèrent çà et là , et Elisée
passa.
'^Les fils des prophètes qui étaient
à Jéricho, vis-à-vis, l'ayant vu, di-
rent : L'esprit d'Élie repose sur Eli-
sée ! Et ils allèrent à sa rencontre, et
se prosternèrent contre terre devant
lui. "'Ils lui dirent : Voici, il y a par-
mi tes serviteurs cinquante hommes
vaillants; veux-tu qu'ils aillent cher-
cher ton maître? Peut-être que l'es-
prit de l'Eternel l'a emporté et l'a jeté
sur quelque montagne ou dans quel-
que vallée. Il lèpondit : Ne les en-
voyez pas. "Mais ils le pressèrent
longtemps; et il dit : Envoyez-les. Ils
envoyèrent les cinquante hommes ,
cjui cherchèrent Elle pendant trois
jours et ne le trouvèrent point. "* Lors-
qu'ils furent de retour auprès d'Eli-
sée, qui était à Jéricho, il leur dit : Ne
vous avais-je pas dit : N'allez pas?
''■•Les gens de la ville dirent à Eli-
sée : Voici, le séjour de la ville est
l)on , comme le voit mon seigneur ;
mais les eaux sont mauvaises , et le
pays est stérile. -"Il dit : Apportez-
25 De la il ail
Carmel, d'où il retourna à Samarie
a sur la montagne du
Jorani. roi d'Israël. — Guerre contre
les Moabites.
Chap. III. 'Joram, fils d'Achab,
régna sur Israël à Samarie, la dix-
huitième année de Josaphat, roi de
Juda. Il régna douze ans.
-11 fit ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel, non pas toutefois comme
son père et sa mère. Il renversa les
statues de Baal que son père avait
faites; ^mais il se livra aux péchés de
Jéroboam, fils de Nebath, qui avait
fait pécher Israël, et il ne s'en dé-
tourna point.
^Méscha, roi de Moab, possédait
des troupeaux, et il payait au roi d'Is-
raël un tribut de cent mille agneaux
et de cent mille béliers avec leur
laine. ^A la mort d'Achab, le roi de
Moab se révolta contre le roi d'Israël.
^Le roi Joram sortit alors de Samarie,
et passa en revue tout Israël. 'Il se
mit en marche, et il fit dire à Josa-
phat, roi de Juda : Le roi de Moab
s'est révolté contre moi ; veux-tu ve-
nir avec moi attaquer Moab? Josaphat
répondit : J'irai, moi comme toi, mon
moi un plat neuf, et mettez-y du sel. peuple comme ton peuple, mes che-
Et ils le lui apportèrent. -'Il alla vers vaux comme tes chevaux. *Et il dit :
la source des eaux, et il y jeta du sel. Par (|uel chemin monterons-nous? Jo-
et dit : Ainsi parle l'Eternel : J'assai-
nis ces eaux; il n'en proviendra plus
ni mort, ni stérilité. "Et les eaux fu-
rent assainies, jusqu'à ce jour, selon
la parole qu'Elisée avait prononcée.
-■'11 monta de là à Béthel; et comme
il cheminait à la montée, des petits
garçons sortirent de la ville, et se
moquèrent de lui. Ils lui disaient :
Monte, chauve! monte, chauve! -Ml
se retourna pour les regarder, et il
les maudit au nom de l'Eternel. Alors
deux ours sortirent de la foret, et dé-
chirèrent quarante-deux de ces en-
fants.
ram dit : Par le chemin du désert
d'Edom.
''Le roi d'Israël, le roi de Juda et le
roi d'Edom, partirent; et après une
marche de sept jours, ils manquèrent
d'eau pour l'armée et pour les bêtes
qui la suivaient. '"Alors le roi d'Israël
dit : Hélas! l'Éternel a appelé ces trois
rois pour les livrer entre les mains de
Moab. "Mais Josaphat dit : N'y a-t-il
ici aucun prophète de l'Eternel, par
qui nous puissions consulter l'Eter-
nel? L'un des serviteurs du roi d'Is-
raël répondit : Il y a ici Elisée, fils de
Schaphath, qui versait l'eau sur les
421
Chap . 3, 12-4, 2.
II ROIS.
mains d'Élie". '-Et Josaphat dit : La rent : C'est du sang! les rois ont tiré
parole de rEternel est avec lui. Le l'épée entre eux, ils se sont frappés
roi d'Israël, Josaphat et le roi d'É- les uns les autres; maintenant, Moa-
dom, descendirent auprès de lui. bites, au pillage! -''Et ils marchèrent
"Elisée dit au roi d'Israël : Qu'y contre le camp d'Israël. Mais Israël
a-t-il entre moi et toi? Va vers les se leva, et frappa Moab, qui prit la
prophètes de ton père et vers les pro- fuite devant eux. Ils pénétrèrent dans
phètes de ta mère. Et le roi d'Israël le pays, et frappèrent Moab. ^'^Ils ren-
lui dit : Non! car l'Eternel a appelé versèrent les villes, ils jetèrent cha-
ces trois rois pour les livrer entre les cun des pierres dans tous les meil-
mains de Moab. "Elisée dit : L'Eter- leurs champs et les en remplirent, ils
nel des armées, dont je suis le servi- bouchèrent toutes les sources d'eau,
teur, est vivant! si je n'avais égard à et ils abattirent tous les bons arbres;
Josaphat, roi de Juda, je ne ferais au- et les frondeurs enveloppèrent et bat-
cune attention à toi et je ne te re- tirent Kir-Haréseth, dont on ne laissa
garderais pas. '^Maintenant, amenez- que les pierres. -'^Le roi de Moab,
moi un joueur de harpe. Et comme voyant qu'il avait le dessous dans le
le joueur de harpe jouait, la main de combat, prit avec lui sept cents hom-
l'Eternel fut sur Elisée. '^Et il dit : mes tirant l'épée pour se frayer un
Ainsi parle l'Eternel : Faites dans
cette vallée des fosses , des fosses !
"Car ainsi parle l'Eternel : Vous n'a-
percevrez point de vent et vous ne
passage jusqu'au roi d'Edom ; mais
ils ne purent pas. "11 prit alors son
fils premier-né, qui devait régner à
sa place, et il l'offrit en holocauste
verrez point de pluie, et cette vallée sur la muraille. Et une grande indi-
se remplira d'eau, et vous boirez,
vous, vos troujjeaux et votre bétail.
"*Mais cela est peu de chose aux yeux
de l'Éternel. Il livrera Moab entre vos
mains; "'vous frapperez toutes les vil-
les fortes et toutes les villes d'élite,
vous abattrez tous les bons arbres,
vous boucherez toutes les sources
d'eau, et vous ruinerez avec des pier-
res tous les meilleurs champs.
^"Or le matin, au moment de la pré-
sentation de l'offrande, voici, l'eau
arriva du chemin d'Edom, et le pays
fut rempli d'eau.
^' Cependant, tous les Moabites ayant
appris que les rois montaient pour les femmes des fils des prophètes cria à
attaquer, on convoqua tous ceux en Elisée, en disant : Ton serviteur mon
âge de porter les armes et même au- mari est mort, et tu sais que ton ser-
dessus, et ils se tinrent sur la fron- vitcur craignait l'Eternel ; or le créan-
tière. **Ils se levèrent de bon matin, cier est venu pour prendre mes deux
et quand le soleil brilla sur les eaux, enfants et en faire ses esclaves. ^Eli-
les Moabites virent en face d'eux les sée lui dit : Que puis-je faire pour
eaux rouges comme du sang. -•■'Ils di- toi? Dis-moi, qu'as-tu à la maison?
a. Qui était au service d'Élie.
gnation s'empara d'Israël, qui s'éloi-
gna du roi de Moab et retourna dans
son jiays.
Miracles d'Elisée. — L'huile de la veuve. —
Le fils de la Sunaïuitc. — La mort dans le
pot. — Les vinift pains d'orge. — Naaman,
le Syrien, guéri de la lèpre. — Gué/iazi, ser-
viteur d'Elisée, frappé de la lèpre. — La
cognée d'un fils des prophètes. — Les Syriens
frappés d aveuglement. — Siège et famine de
Samarie. — Délivrance de Samaric, assiégée
par les Syriens. — Famine de sept ans ; dé-
part et retour de la .Sunamite. — Hazaël sur
le trône de Syrie.
C/iap. IV. ' Une femme d'entre les
422
II ROIS.
Chap. 4, 3-w.
Elle répondit : Ta servante n'a rien du
tout à la maison qu'un vase d'huile.
^Et il dit : Va demander au dehors
des vases chez tous tes voisins, des
vases vides, et n'en demande pas un
petit nombre. *Quand tu seras ren-
trée, tu fermeras la porte sur toi et
sur tes enfants; tu verseras dans tous
ces vases, et tu mettras de côté ceux
qui seront pleins. ^Alors elle le quitta.
Elle ferma la porte sur elle et sur ses
enfants; ils lui présentaient les vases,
et elle versait. ■* Lorsque les vases fu-
rent pleins, elle dit à son fils : Pré-
sente-moi encore un vase. Mais il lui
répondit : Il n'y a plus de vase. Et
l'huile s'arrêta. 'Elle alla le rapporter
à l'homme de Dieu, et il dit : Va ven-
dre l'huile, et paie ta dette; et tu vi-
vras, toi et tes fils, de ce qui restera.
'* Un jour Elisée passait par Sunem.
Il y avait là une femme de distinc-
tion, ([ui le pressa d'accepter à man-
ger. Et toutes les fois ([u'il passait,
il se rendait chez elle pour manger.
'Elle dit à son mari : Voici, je sais
que cet homme qui passe toujours
chez nous est un saint homme de
Dieu. '"Faisons une petite chambre
haute avec des murs, et mettons-y
pour lui un lit, une table, un siège
et un chandelier, afin qu'il s'y retire
quand il viendra chez nous. "Elisée,
'étant revenu à Sunem, se retira dans
la chambre haute et y coucha. '-Il
dit à Guéhazi, son serviteur : Appelle
cette Sunamite. Guéhazi l'appela, et
elle se présenta devant lui. '^Et Eli-
sée dit à Guéhazi : Dis-lui : Voici, tu
nous as montré tout cet empresse-
ment; que peut-on faire pour toi?
Faut-il parler pour toi au roi ou au
chef de l'armée? Elle répondit : J'ha-
bite au milieu de mon peuple. '''Et il
dit : (hie faire pour elle? Guéhazi ré-
pondit : Mais! elle n'a point de fils,
et son mari est vieux. '^ Et il dit :
Appelle-la. Guéhazi l'appela, et elle
se présenta à la porte. '* Elisée lui
dit : A cette même époque, l'année
prochaine, tu embrasseras un fils. Et
elle dit : Non! mon seigneur, homme
lie Dieu, ne trompe pas ta servante!
''Cette femme devint enceinte, et
elle enfanta un fils à la même époque,
l'année suivante, comme Elisée lui
avait dit. "* L'enfant grandit. l*]t un jour
cpi'il était allé trouver son père vers
les moissonneurs, "il dit à son père :
Ma tête ! ma tête ! Le père dit à son
serviteur : Porte-le à sa mère. ^'Le
serviteur l'emporta et l'amena à sa
mère. Et l'enfant resta sur les genoux
de sa mère jusqu'à midi, puis il mou-
rut. -'Elle monta, le coucha sur le lit
de l'homme de Dieu, ferma la porte
sur lui, et sortit. -"-Elle appela son
mari, et dit : Envoie-moi, je te prie,
un des serviteurs et une des ànesses ;
je veux aller en hâte vers l'homme
de Dieu, et je reviendrai. -'Et il dit :
Pourquoi veux-tu aller aujourd'hui
vers lui ? Ce n'est ni nouvelle lune ni
sabbat. Elle répondit : Tout va bien.
-*Puis elle fit seller l'ànesse, et dit
à son serviteur : Mène et pars ; ne
m'arrête pas en route sans que je te
le dise. -^Elle partit donc et se ren-
dit vers l'homme de Dieu sur la mon-
tagne du Carmel.
L'homme de Dieu, l'ayant aperçue
de loin, dit à Guéhazi, son serviteur :
Voici cette Sunamite! -"Maintenant,
cours donc à sa rencontre, et dis-lui :
Te portes-tu bien ? ton mari et ton en-
fant se portent-ils bien ? Elle ré])on-
ilit : Bien. -"Et dès qu'elle fut arrivée
auprès de l'homme de Dieu sur la
montagne, elle^ embrassa ses ])ieds.
Guéhazi s'approcha pour la repous-
ser. Mais l'homme de Dieu dit : Laisse-
la, car son àme est dans l'amertume,
et l'Eternel me l'a caché et ne nie l'a
point fait connaître. ^'*Alors elle dit :
Ai -je demandé un fils à mon sei-
423
Cliap. 4,29-0,6.
II ROIS.
gneur? N'ai-je pas dit : Ne me trompe
pas ? -^Et Elisée dit à Guéhazi : Ceins
tes reins, prends mon bâton dans ta
main, et pars. Si tu rencontres quel-
qu'un, ne le salue pas ; et si quelqu'un
te salue, ne lui réponds pas. Tu met-
tras mon bâton sur le visage de l'en-
fant. ™La mère de l'enfant dit : L'Eter-
nel est vivant et ton âme est vivante !
je ne te quitterai point. Et il se leva et
la suivit. ^'Guéhazi les avait devancés,
et il avait mis le bâton sur le visage de
l'enfant; mais il n'y eut ni voix ni si-
gne d'attention. Il s'en retourna à la
rencontre d'Elisée, et lui rapporta la
chose, en disant : L'enfant ne s'est pas
réveillé. "-Lorsque Elisée arriva dans la
maison, voici, l'enfant était mort, cou-
ché sur son lit.
''Elisée entra et ferma la porte sur
eux deux, et il pria l'Eternel. '''Il mon-
ta, et se coucha sur l'enfant; il mit sa
bouche sur sa bouche, ses yeux sur
ses yeux, ses mains sur ses mains, et
il s'étendit sur lui. Et la chair de l'en-
fant se réchauffa. '^Elisée s'éloigna,
alla çà et là par la maison, puis re-
monta et s'étendit sur l'enfant. Et l'en-
fant éternua sept fois, et il ouvrit les
yeux. '^Elisée appela Guéhazi, et dit :
Appelle cette Sunamite. Guéhazi l'ap-
pela, et elle vint vers Elisée, qui dit :
Prends ton fils ! ''Elle alla se jeter à
ses pieds, et se prosterna contre terre.
Et elle prit son fils, et sortit.
'^Elisée revint à Guilgal, et il y avait
une famine dans le pays. Comme les
fils des prophètes étaient assis devant
lui, il dit à son serviteur : Mets le
grand pot, et fais cuire un potage pour
les fils des prophètes. '■'L'un d'eux sor-
tit dans les champs ])Our cueillir des
herbes ; il trouva de la vigne sauvage
et il y cueillit des coloquintes " sauva-
ges, plein son vêtement. Quand il
rentra, il les coupa en morceaux dans
le pot où était le potage, car on ne les
a. Espèce de concombres.
connaissait pas. ''"On servit à manger
à ces hommes ; mais dès qu'ils eurent
mangé du potage, ils s'écrièrent : La
mort est dans le pot, homme de Dieu !
Et ils ne purent manger. ^'Elisée dit :
Prenez de la farine. 11 en jeta dans le
pot, et dit : Sers à ces gens, et qu'ils
mangent. Et il n'y avait plus rien de
mauvais dans le pot.
■•-Un homme arriva de Baal-Schali-
scha. Il apj)orta du pain des prémices
à l'homme de Dieu, vingt pains d'orge,
et des épis nouveaux dans son sac.
Elisée dit : Donne à ces gens, et qu'ils
mangent. " Son serviteur répondit :
Comment pourrais-je en donner à cent
personnes ? Mais Elisée dit : Donne à
ces gens, et qu'ils mangent ; car ainsi
parle l'Eternel : On mangera, et on en
aura de reste. '"11 mit alors les pains
devant eux; et ils mangèrent et en eu-
rent de reste, selon la parole de l'E-
ternel.
Chap. V. 'Naainan, chef de l'ar-
mée du roi de Syrie, jouissait de la
faveur de son maître et d'une grande
considération ; car c'était par lui que
l'Eternel avait délivré les Syriens.
Mais cet homme fort et vaillant était
lépreux. -Or les Syriens étaient sortis
par troupes, et ils avaient emmené
captive une petite fille du pays d'Is-
raël, qui était au service de la femme
de Naaman. 'Et elle dit à sa maîtresse :
Oh ! si mon seigneur était auprès du
prophète qui est à Samarie , le pro-
phète le guérirait de sa Jèpre ! ^Naaman
alla dire à son maître : La jeune fille
du pays d'Israël a parlé de telle et
telle manière. '^Et le roi de Syrie dit :
Va, rends-toi à Samarie, et j'enverrai
une lettre au roi d'Israël. Il partit,
prenant avec lui dix talents d'argent,
six mille sicles d'or, et dix vêtements
de rechange. '^11 porta au roi d'Israël
424
II ROIS.
CIuip. 5, 7-23.
la lettre, où il était dit : Maintenant Voici, je reconnais riuil n'y a point de
quand cette lettre te sera parvenue, tu Dieu sur toute la terre, si ce n'est en
sauras que je t'envoie Naaman, mon Israël. Et maintenant, accepte, je te
serviteur, afin que tu le guérisses de jirie, un présent de la part de ton ser-
sa lèpre. 'Après avoir lu la lettre, le vitcur. '"Elisée répondit : L'Eternel
roi d'Israël déchira ses A'ètements, et dont je suis le serviteur est vivant ! je
dit : Suis-je un dieu, jiour faire mou- n'accepterai pas. Naaman le pressa
rir et pour faire vivre, qu'il s'adresse d'accepter, mais il refusa. "Alors Naa-
à moi afin cpie je guérisse un homme nian dit : Puisque tu refuses, permets
de sa lèpre ? Sachez donc et compre- que l'on donne de la terre à ton servi-
nez qu'il cherche une occasion de dis- teur, une charge de deux mulets ; car
pute avec moi. ton serviteur ne veut plus offrir à d'au-
*Lorsque Elisée, homme de Dieu, ap- très dieux ni holocauste ni sacrifice,
prit que le roi d'Israël avait déchiré il n'en offrira qu'à l'Eternel. '^Voici
ses vêtements, il envoya dire au roi : toutefois ce que je prie l'Flternel
Pourquoi as-tu tiéchiré tes vêtements ? de pardonnera ton serviteur. Quand
Laisse-le venir à moi, et il saura qu'il mon maître entre dans la maison de
y a un prophète en Israël. "Naaman Himmon jiour s'y prosterner et qu'il
vint avec ses chevaux et son char, et s'appuie sur ma main, je me prosterne
il s'arrêta à la porte de la maison d'E-
lisée. '"Elisée lui fit dire par un mes-
sager : Va, et lave-toi sept fois dans le
Jourdain ; ta chair redeviendra saine.
aussi dans la maison de Rimmon :
veuille l'Eternel pardonner à ton ser-
viteur, lorsque je me prosternerai dans
la maison de Rimmon ! '"Elisée lui
et tu seras pur. "Naaman fut irrité, et dit : Va en paix.
il s'en alla, en disant : Voici, je me Lorsque Naaman eut quitté Elisée
disais : Il sortira vers moi, il se pré- et qu'il fut à une certaine distance,
sentera lui-même, il invoquera le nom '-"Guéhazi, serviteur d'Elisée, homme
de l'Eternel, son Dieu, il agitera sa de Dieu, dit en lui-même : Voici, mon
main sur la place et guérira le lépreux, maître a ménagé Naaman, ce Syrien,
'-Les fleuves de Damas, l'Abana et le en n'acceptant pas de sa main cec[u'il
Par|)ar, ne valent-ils pas mieux que avait apporté; l'Éternel est vivant! je
toutes les eaux d'Israël ? Ne pourrais- vais courir après lui, et j'en obtiendrai
je pas m'y laver et devenir pur? Et il quelque chose. -'Et Guéhazi courut
s'en retournait et ])arlait avec fureur, après Naaman. Naaman, le voyant cou-
'^Mais ses serviteurs s'ap])rochèrent rir après lui, descendit de son char
pour lui parler, et ils direat : Mon jjour aller à sa rencontre, et dit : Tout
])ère, si le prophète t'eût demandé va-t-il bien? --11 répondit: Tout va
(juelque chose de difficile, ne l'aurais- bien. Mon maître m'envoie te dire:
tu ])as fait? Combien plus dois-tu ^'oici, il vient d'arriver chez moi deux
faire ce qu'il t'a dit : Lave-toi, et tu jeunes gens de la montagne d'É-
seras pur! 'Ml descendit alors et se phraïm, d'entre les fils des prophètes;
plongea sept fois dans le Jourdain, donne pour eux, je te prie, un talent
selon la parole de l'homme de Dieu;
et sa chair redevint comme la chair
d'un jeune enfant, et il fut pur.
'^Naaman retourna vers l'homme de
Dieu, avec toute sa suite. Lorsqu'il fut sacs, donna deux habits de rechange,
arrivé, il se présenta devant lui, et dit: et les fit porter devant Guéhazi par
425
d'argent et deux vêtements de re-
change.-^Naaman dit: Consens à pren-
dre deux talents. Il le pressa, et il
séria deux talents d'aroent dans deux
Chap. 5,-'2k-G,'ii.
II ROIS.
deux de ses serviteurs. -•'Arrivé à la envoya des gens, pour s'y tenir en
colline, Guéhazi les j)ritde leurs mains observation, vers le lieu que lui avait
et les déposa dans la maison, et il ren- mentionné et signalé l'homme de Dieu,
voya ces gens qui partirent. -^Puis il Cela arriva non pas une fois ni deux
alla se présenter à son maître. Elisée fois. "Le roi de Syrie en eut le cœur
lui dit : D'où viens-tu, Guéhazi ? Il ré- agité; il appela ses serviteurs, et leur
pondit : Ton serviteur n'est allé ni dit : Ne voulez-vous pas me déclarer
d'un côté ni d'un autre. -^Mais Elisée lequel de nous est pour le roi d'Israël?
lui dit : Mon esprit n'était pas absent, '-L'un de ses serviteurs répondit : Per-
lorsque cet homme a quitté son char sonne! ô roi mon seigneur; mais Eli-
pour venir à ta rencontre. Est-ce le sée, le prophète, qui est en Israël,
temps de prendre de l'argent et de rapporte au roi d'Israël les paroles que
prendre des vêtements, puis des oli- tu prononces dans ta chambre à cou-
viers, des vignes, des brebis, des cher. '-^ Et le roi dit : Allez et voyez où
bœufs, des serviteurs et des servantes? il est, et je le ferai prendre. On vint
^'La lèpre de Naaman s'attachera à toi lui dire : Voici, il est à Dothan.
et à ta postérité pour toujours. Et Gué- '■'Il y envoya des chevaux, des chars
hazi sortit de la présence d'Elisée, et une forte troupe, qui arrivèrent de
avec une lèpre comme la neige. nuit et qui enveloppèrent la ville. '^Le
serviteur de l'homme de Dieu se leva
Chap. yi. 'Les fds des prophètes de bon matin et sortit; et voici, une
dirent à Elisée : Voici, le lieu où nous troupe entourait la ville, avec des che-
sommes assis devant toi est trop étroit vaux et des chars. Et le serviteur dit
pour nous. ^Allons jusqu'au Jourdain ; à l'homme de Dieu: Ah! mon sei-
nous jn-endrons là chacun une poutre, gneur, comment ferons-nous? "*I1 ré-
et nous nous y ferons un lieu d'habi- pondit: Ne crains point, car ceux qui
tation. Elisée répondit : Allez. 'Et l'un sont avec nous sont en plus grand
d'eux dit : Consens à venir avec tes nombre que ceux qui sont avec eux.
serviteurs. Il répondit : J'irai. ''Il par- '"Elisée pria, et dit: Eternel, ouvre
tit donc avec eux. Arrivés au Jourdain, ses yeux, pour qu'il voie ! Et l'Eternel
ils coupèrent du bois. ^Et comme l'un ouvrit les yeux du serviteur, qui vit la
d'eux abattait une poutre, le fer tomba montagne pleine de chevaux et de
dans l'eau. Il s'écria: Ah! mon sei- chars de feu autour d'Elisée,
gneur, il était emprunté! ^L'iiomme '*Les Syriens descendirent vers Eli-
de Dieu dit : Où est-il tombé ? Et il lui sée. Il adressa alors cette prière à l'E-
montra la place. Alors Elisée coupa ternel : Daigne fra])per d'aveuglement
un morceau de bois, le jeta à la même cette nation ! Et l'Eternel les frappa
place, et fit surnager le fer. "Puis il d'aveuglement, selon la parole d'Eli-
dit : Enlève-le! Et il avança la main, sée. '"Elisée leur dit : Ce n'est pas ici
et le prit. le chemin, et ce n'est pas ici la ville;
suivez-moi, et je vous conduirai vers
* Le roi de Syrie était en guerre avec l'homme que vous cherchez. Et il les
Israël; et, dans un conseil qu'il tint conduisit à Samarie. -"Lorsqu'ils fu-
avec ses serviteurs, il dit : Mon camp rent entrés dans Samarie, Elisée dit :
sera dans un tel lieu. "Mais l'homme Eternel, ouvre les yeux de ces gens,
de Dieu fit dire au roi d'Israël : Garde- pour qu'ils voient ! Et l'Eternel ouvrit
toi de passer dans ce lieu, car les Sy- leurs yeux, et ils virent qu'ils étaient
riens y descendent. '"Et le loi d'Israël au milieu de Samarie. *'Le roi d'Is-
426
II ROIS.
Chnp. O.Ti-7.
6.
raël, en les voyant, dit à Elisée : Fra])-
perai-je, frapperai-je, mon père ? -'Tu
ne frapperas point, répondit Elisée ;
est-ce que tu frappes ceux que tu fais
prisonniers avec ton épée et avec ton
arc? Donne-leur du pain et de l'eau,
afin qu'ils mangent et boivent ; et
qu'ils s'en aillent ensuite vers leur
maître. -'Le roi d'Israël leur fit servir
un grand repas, et ils mangèrent et
burent; puis il les renvoya, et ils s'en
allèrent vers leur maître. Et les trou-
pes des Syriens ne revinrent plus sur
le territoire d'Israël.
-^ Après cela, Ben-Hadad, roi de
Syrie, ayant rassemblé toute son ar-
mée, monta et assiégea Samarie. -^11
V eut une grande famine dans Sama-
rie ; et ils la serrèrent tellement qu'une
tète d'àne valait quatre-vingts sicles
d'argent, et le quart d'un kab de fiente
de pigeon cinq sicles d'argent. -*Et
comme le roi passait sur la muraille,
une femme lui cria : Sauve-moi, ô roi
mon seigneur ! -'Il répondit : Si l'Eter-
nel ne te sauve pas, avec quoi te sau-
verais-je ? avec le produit de l'aire ou
du pressoir? -*Et le roi lui dit : Qu'as-
tu ? Elle répondit : Cette femme -là
m'a dit : Donne ton fils ! nous le man-
gerons aujourd'hui, et demain nous
mangerons mon fils. ^^Nous avons fait
cuire mon fils, et nous l'avons mangé.
Et le jour suivant, je lui ai dit : Donne
ton fils, et nous le mangerons. Mais
elle a caché son fils. '"Lorsque le roi
entendit les paroles de cette femme,
il déchira ses vêtements, en passant
sur la muraille; et le peuple vit qu'il
avait en dedans un sac sur son corps.
"Le roi dit : Que Dieu me punisse
dans toute sa rigueur, si la tête d'Eli-
sée, fils de Schaphath, reste aujour-
d'hui sur lui ! ''-Or Elisée était assis iU
dans sa maison, et les anciens étaient
assis auprès de lui. Le roi envoya qucl-
(pi'un devant lui. Mais avant que le
messager fût arrive, Elisée dit aux an-
ciens : Voyez-vous cpie ce fils d'assas-
sin envoie quelqu'un ])our m'ôter la
tête ? Ecoutez ! quand le messager
viendra, fermez la porte, et repoussez-
le avec la porte : le bruit des pas de
son maître ne se fait-il pas entendre
derrière lui? "'11 leur parlait encore,
et déjà le messager était descendu
vers lui, et disait : Voici, ce mal vient
de l'Éternel ; qu'ai-je à espérer encore
de l'Eternel ?
Cliap. VIL 'Elisée dit : Ecoutez
la parole de l'Eternel ! Ainsi parle l'E-
ternel : Demain, à cette heure, on
aura une mesure de fleur de farine
pour un sicle et deux mesures d'orge
pour un sicle, à la porte de Samarie.
-L'officier sur la main du(piel s'ap-
puyait le roi répondit à l'iiomme de
Dieu : Quand l'Éternel ferait des fe-
nêtres au ciel, pareille chose arrive-
rait-elle? Et Elisée dit : Tu le verras
de tes yeux : mais tu n'en mangeras
point.
•'Il V avait à l'entrée de la porte
quatre lépreux, qui se dirent l'un à
l'autre : Quoi! resterons-nous ici jus-
qu'à ce que nous mourions? ■'Si nous
songeons à entrer dans la ville, la
famine est dans la ville , et nous y
mourrons; et si nous restons ici, nous
mourrons également. Allons nous je-
ter dans le camp des Syriens; s'ils
nous laissent vivre nous vivrons, et
s'ils nous font mourir nous mour-
rons. ^Ils partirent donc au crépus-
cule, pour se rendre au camp des
Syriens ; et lorsqu'ils furent arrivés à
l'entrée du camp des Syriens, voici, il
n'y avait personne. *Le Seigneur avait
fait entendre dans le camp des Syriens
un bruit de chars et un bruit de che-
\aux, le bruit d'une grande armée, et
ils s'étaient dit Tiin à l'autre : Voici,
le roi d'Israël a jiris à sa solde contre
nous les roisdes Iléthiens et les rois des
Egyptiens pour venir nous attaquer.
li-l
vil
Chap. 7 , 1-8, k.
II ROIS.
"Et ils se levèrent et prirent la fuite voya des messagers sur les traces de
au crépuscule, abandonnant leurs ten- l'armée des Syriens, en disant : Allez
tes, leurs chevaux et leurs ânes, le et voyez. '"'Ils allèrent après eux jus-
camp tel qu'il était, et ils s'enfuirent qu'au Jourdain ; et voici, toute la route
pour sauver leur vie. ^Les lépreux, était pleine de vêtements et d'objets
étant arrivés à l'entrée du camp, pé- que les Syriens avaient jetés dans
nétrèrent dans une tente, mangèrent leur précipitation. Les messagers re-
et burent, et en emportèrent de l'ar- vinrent, et le rapportèrent au roi.
gent, de l'or, et des vêtements, qu'ils "*Le peujile sortit, et pilla le camp
allèrent cacher. Ils revinrent, péné- des Syriens. Et l'on eut une mesure
trèrent dans une autre tente, et en de fleur de farine pour un sicle et
emportèrent des objets qu'ils allèrent deux mesures d'orge ]30ur un sicle,
cacher. ^Puis ils se dirent l'un à l'au- selon la parole de l'Eternel. '^Le roi
tre : Nous n'agissons pas bien ! Cette
journée est une journée de bonne
nouvelle; si nous gardons le silence
et si nous attendons jus(|u'à la lu-
mière du matin, le châtiment nous
atteindra. Venez maintenant, et al-
lons informer la maison du roi. '"Ils
|)artirent, et ils appelèrent les gardes
de la porte de la ville, auxquels ils mesures d'orge pour un sicle et une
firent ce rapport : Nous sommes entrés mesure de fleur de farine pour un si-
dans le camp des Svriens, et voici, il cle, demain, à cette heure, à la porte
n'y a personne, on n'y entend aucune de Samarie. ''-'Et l'officier avait ré-
voix d'homme; il n'y a que des chevaux ]iondu à l'homme de Dieu : Quand l'E-
attachés et des ânes attachés, et les ternel ferait des fenêtres au ciel, pa-
tentes comme elles étaient. "Les gar- reille chose arriverait-elle ? Et Elisée
des de la porte crièrent, et ils trans- avait dit : Tu le verras de tes yeux;
mirent ce rapport à l'intérieur de la mais tu n'en mangeras point. ^"C'est
maison du roi. en effet ce qui lui arriva : il fut écrasé
'^Le roi se leva de nuit, et il dit à à la porte jnir le peuple, et il mourut.
ses serviteurs : Je veux vous commu-
niquer ce que nous font les Syriens. Chap. } JII. ' Elisée dit à la femme
Comme ils savent que nous sommes dont il avait fait revivre le fils : Lève-
affamés, ils ont quitté le camp pour toi, va-t'en, toi et ta maison, et sé-
se cacher dans les champs, et ils se journe où tu pourras; car l'Eternel
sont dit : Quand ils sortiront de la a|)pelle la famine, et même elle vient
ville, nous les saisirons vivants, et sur le pavs pour sept années. -La
avait remis la garde de la porte à
l'officier sur la main duquel il s'ap-
puyait; mais cet officier fut écrasé à
la porte par le peuj)le et il mourut,
selon la jiarole qu'avait prononcée
l'homme de Dieu ([uand le roi était
descendu vers lui. '* L'homme de Dieu
avait dit alors au roi : On aura deux
nous entrerons dans la ville. '^L'un des
serviteurs du roi répondit : Qvie l'on
prenne cinq des chevaux qui restent
encore dans la ville, — ils sont comme
toute la multitude d'Israël qui y est res-
tée, ils sont comme toute la multitude
d'Israël qui dépérit, — et envoyons
femme se leva, et elle fit selon la pa-
role de l'homme de Dieu : elle s'en
alla, elle et sa maison, et séjourna
sept ans au pays des Philistins. ''Au
bout des sept ans, la femme revint du
pays des Philistins, et elle alla implo-
rer le roi au sujet de sa maison et de
voir ce qui se passe. '''On prit deux son champ. ''Le roi s'entretenait avec
chars avec les chevaux, et le roi en- Guéhazi , serviteur de l'homme de
428
II ROIS.
Chap. (S*^ .1-2.5.
Dieu, et il disait : Raconte-moi, je te
prie, toutes les grandes choses qu'Eli-
sée a faites. ^Et pendant qu'il racon-
tait au roi comment Elisée avait rendu
la vie à un mort, la femme dont Elisée
avait fait revivre le fils \int inq)lorer
le roi au sujet de sa maison et de son
champ. Guéhazi dit : O roi mon sei-
gneur, voici la femme, et voici son fils
qu'Elisée a fait revivre. *Le roi inter-
rogea la femme, et elle lui fît le récit.
Puis le roi lui donna un eunuque, au-
quel il dit : Fais restituer tout ce qui
a])partient à cette femme, avec tous
les revenus du champ, depuis le jour
où elle a quitté le pays jusqu'à main-
tenant.
'Elisée se rendit à Damas. Ben-Ha-
dad, roi de Syrie, était malade ; et on
l'avertit, en disant : L'homme de Dieu
est arrivé ici. ^Le roi dit à Hazaël :
Prends avec toi un présent, et va au-
devant de l'homme de Dieu ; consulte
])ar lui l'Eternel, en disant : Guéri-
rai-je de cette maladie? ^Hazaël alla
au-devant d'Elisée, prenant avec lui
un présent, tout ce qu'il y avait de
meilleur à Damas, la charge de qua-
rante chameaux. Lorsqu'il fut arrivé,
il se présenta à lui, et dit : Ton fds
Ben-Hadad, roi de Syrie, m'envoie
vers toi pour dire : Guérirai-je de cette
maladie ? '"Elisée lui répondit : Va,
dis-lui : Tu guériras ! Mais l'Eternel
m'a révélé cju'il mourra. " L'homme de
Dieu arrêta son regard sur Hazaël
et le fixa longtemps, puis il pleura.
'"Hazaël dit: Pourquoi mon seigneur
|)leure-t-il P Et Elisée répondit : Parce
<|ue je sais le mal que tu feras aux en-
tants d'Israël ; tu mettras le feu à leurs
villes lortes, tu tueras avec l'épéeleuis
jeunes gens, tu écraseras leurs petits
enfants, et tu fendras le ventre de leurs
femmes enceintes. '^Hazaël dit: Mais
qu'est-ce que ton serviteur, ce chien,
û. Un successeur au trùnc.
pour faire de si grandes choses ? Et
Elisée dit: L'Eternel m'a révélé que
tu seras roi de Syrie. '''Hazaël quitta
Elisée, et revint auprès de son maître,
(pii lui dit : Que t'a dit Elisée? Et il
répondit : Il m'a dit : Tu guériras !
'^Le lendemain, Hazaël prit une cou-
verture, qu'il plongea dans l'eau, et il
retendit sur le visage du roi, qui mou-
rut. Et Hazaël régna à sa place.
Jorani et Ar/iazia, rois de Jiida.
'*La cinquième année de Joram, fils
d'Achab, roi d'Israël, Joram, fils de
■losaphat, roi de .Juda, régna. '"Il avait
trente-deux ans lorsqu'il devint roi,
et il régna huit ans à Jérusalem.
"*11 marcha dans la voie des rois
d'Israël, comme avait fait la maison
d'Achab, car il avait pour femme une
fille d'Achab, et il fit ce qui est mal
aux yeux de l'Eternel. "Mais ri']tcrnel
ne voulut point détruire Juda, à cause
de David, son serviteur, selon la pro-
messe qu'il lui avait faite de lui don-
ner toujours une lampe" parmi ses
iils.
-"De son temps, Edom se révolta
contre l'autorité de Juda, et se donna
un l'oi. -'Joram passa à Tsaïr, avec
tous ses chars; s'étant levé de nuit, il
battit les Edomites qui l'entouraient
et les chefs des chars, et le peuple
s'enfuit dans ses tentes. ^- La rébellion
d'Edom contre l'autorité de Juda a
duré jusqu'à ce jour. Libna se révolta
aussi dans le même temps.
^^Le reste des actions de Joram, et
tout ce qu'il a fait, cehi n'est-il |)as
écrit dans le livre des Chroniques des
rois de Juda ?
-'*Joram se coucha avec ses pères,
et il fut enterré avec ses pères dans la
ville de David. Et Achazia, son fils,
régna à sa place.
"La douzième année de Joram, fils
429
Chop. 8,26-9, lû.
II ROIS.
d'Achab, roi d'Israël, Achazia, fils de "Jéhii se leva et entra dans la maison,
Joram, roi de Juda, régna. -"Achazia et le jeune homme répandit l'huile sur
avait vingt-deux ans lorsqu'il devint sa tête, en lui disant : Ainsi parle l'E-
roi, et il régna un an à Jérusalem. Sa ternel, le Dieu d'Israël : Je t'oins roi
mère s'appelait Athalie, fille" d'Omri, d'Israël, du peuple de l'Eternel. 'Tu
roi d'Israël. frapperas la maison d'Achab, ton maî-
^'11 marcha dans la voie de la mai- tre, et je vengerai sur Jézabel le sang
son d'Achab, et il fit ce qui est mal de mes serviteurs les prophètes et le
aux yeux de l'Eternel, comme la mai- sang de tous les serviteurs de l'Eter-
son d'Achab, car il était allié par ma-
riage à la maison d'Achab.
nel. '^Toute la maison d'Achab périra;
j'exterminerai quiconque appartient à
-'^II alla avec Joram, fils d'Achab, à Achab, celui qui est esclave et celui
la guerre contre Hazaël, roi de Syrie, qui est libre en Israël, 'et je rendrai
à Ramoth en Galaad. Et les Syriens la maison d'Achab semblable à la mai-
blessèrent Joram. -'■'Le roi Joram s'en son de Jéroboam, fils de Nebath, et à
retourna pour se taire guérir à Jizreel la maison de Baescha, fils d'Achija.
des blessures que les Syriens lui ^''Les chiens mangeront Jézabel dans
avaient faites à Rama, lorsqu'il se le champ de Jizreel, et il n'y aura per-
battait contre Hazaël, roi de Syrie, sonne pour l'enterrer. Puis le jeune
Achazia, fils de Joram, roi de Juda
descendit pour voir Joram, fils d'A
chab, à Jizreel, parce qu'il était ma
lade.
Chap. IX.
homme ouvrit la porte, et s'enfuit.
" Lorsque Jéhu sortit pour rejoindre
les serviteurs de son maître , on lui
dit: Tout va-t-il bien? Pourquoi ce
fou est-il venu vers toi ? Jéhu leur ré-
jiondit : Vous c(jnnaissez bien l'homme
et ce qu'il peut dire. '-Mais ils répli-
quèrent : Mensonge ! Réponds-nous
'Elisée, le prophète, donc? Et il dit : Il m'a parlé de telle
Les rois d'Israël et de Juda tués par Jcliu.
Jézabel j)rccipitéc d'une fenêtre à Jizreel
ap})ela l'un des fils des prophètes, et
lui dit : Ceins tes reins, prends avec
toi cette fiole d'huile, et va à Ramoth
eu Galaad. -Quand tu y seras arrivé,
vois Jéhu, fils de Josaphat, fils de
Nimsclîi. Tu iras le faire lever du mi-
lieu de ses frères, et tu le conduiras
dans une chambre retirée. ''Tu pren-
dras la fiole d'huile, que tu répandras
sur sa tête, et tu diras : Ainsi parle
l'Eternel : Je t'oins roi d'Israël ! Puis
et telle manière, disant : Ainsi parle
l'Eternel : Je t'oins roi d'Israël. '-'Aus-
sitôt ils prirent chacun leurs vête-
ments, qu'ils mirent sous Jéhu au haut
des degrés; ils sonnèrent de la trom-
j)ette, et dirent : Jéhu est roi ! '''Ainsi
Jéhu, fils de Josaphat, fils de Nimschi,
forma une conspiration contre Joram.
— Or Joram et tout Israël défendaient
Ramoth en Galaad contre Hazaël, roi
de Syrie ; '"^ mais le roi Joram s'en était
tu ouvriras la porte, et tu t'enfuiras retourné pour se faire guérir à Jizreel
sans t'arrêter. des blessures que les Syriens lui
*Le jeune homme, serviteur du pro- avaient faites, lorsqu'il se battait con-
phète, partit pour Ramoth en Galaad. tre Hazaël, roi de Syrie. — Jéhu dit :
^Quand il arriva, voici, les chefs de Si c'est votre volonté, personne ne
l'armée étaient assis. II dit : Chef, j'ai s'échappera de la ville pour aller por-
un mot à te dire. Et Jéhu dit : Auquel ter la nouvelle à Jizreel. '^Et Jéhu
de nous tous ? Il répondit : A toi, chef, monta sur son char et partit pour Jiz-
a. Pelile-fiUe. ■''•■- ■'•■ '-
430
II ROIS.
Chap. 9, n
■31.
réel, car Joram y était alité, et Acha- sang de Naboth et le sang de ses fils,
zia, roi de Juda, était descendu pour dit l'Eternel, et je te rendrai la pa-
le visiter. reille dans ce champ même, dit l'Eter-
'" La sentinelle placée sur la tour de nel ! Prends-le donc, et jette-le dans
.Jizreel vit venir la troupe de .Jéhu, et le champ, selon la parole de l'Eter-
dit : Je vois une troupe. Joram dit : nel.
Prends un cavalier, et envoie-le au- "Achazia , roi de Juda, ayant vu
devant d'eux pour demander si c'est cela, s'enfuit par le chemin de la mai-
la paix. '*Le cavalier alla au-devant son du jardin. Jéhu le poursuivit, et
de Jéhu, et dit : Ainsi jiarle le roi : dit : Lui aussi, frappez-le sur le char!
Est-ce la paix? Et Jéhu répondit : Que Et on le frappa à la montée de Gur,
t'importe la paix? Passe derrière moi. près de Jihleam. Il se réfugia à Me-
La sentinelle en donna avis, et dit : guiddo, et il y mourut. '-*Ses servi-
Le messager est allé jusqu'à eux, et il teurs le transportèrent sur un char à
ne revient ]ias. '"Joram envoya un se- Jérusalem, et ils l'enterrèrent dans
cond cavalier, qui arriva vers eux et son sépulcre avec ses pères, dans la
dit : Ainsi parle le roi : Est-ce la paix ? ville de David. -^\chazia était devenu
Et Jéhu répondit : Que t'importe la roi de Juda la onzième année de Jo-
paix ? Passe derrière moi. '-"La senti- ram, fils d'Achab.
nelle en donna avis, et dit : Il est allé -'"Jéhu entra dans Jizreel. Jézabel,
jusqu'à eux, et il ne revient pas. Et le l'ayant appris, mit du fard à ses yeux,
train est comme celui de Jéhu, fils de se para la tête, et regarda par la fenê-
Nimschi, car il conduit d'une manière tre.^'CommeJéhu franchissaitlaporte,
insensée. elle dit: Est-ce la paix, nouveau Zimri,
-'Alors Joram dit: Attelle! Et on assassin de son maître"? ^'11 leva le
attela son char. Joram, roi d'Israël, et visage vers la fenêtre, et dit : Qui est
Achazia, roi de Juda, sortirent chacun pour moi ? qui ? Et deux ou trois eu-
dans son char pour aller au-devant de nuques le regardèrent en s'approchant
Jéhu, et ils le rencontrèrent dans le
champ de Naboth de Jizreel. --Dès que
Joram vit Jéhu, il dit : Est-ce la paix,
Jéhu? Jéhu répondit : Quoi, la paix!
tant que durent les prostitutions de
Jézabel, ta mère, et la multitude de
ses sortilèges ! '-•'Joram tourna bride et
de la fenêtre. '^11 dit : Jetez-la en bas !
Ils la jetèrent, et il rejaillit de son
sang sur la muraille et sur les che-
vaux. Jéhu la foula aux pieds; '*puis
il entra, mangea et but, et il dit : Allez
voir cette maudite, et enterrez-la, car
elle est fille de roi. ^^Ils allèrent pour
s'enfuit, et il dit à Achazia : Trahison, l'enterrer; mais ils ne trouvèrent d'elle
Achazia ! ^''Mais Jéhu saisit son arc, et que le crâne, les pieds et les paumes
il frappa Joram entre les épaules : la des mains. ^"Ils retournèrent l'annon-
flèche sortit jiar le cœur, et Joram cer à Jéhu, qui dit : C'est ce qu'avait
s'affaissa dans son char. déclaré l'Etei-nel par son serviteur
-^Jéhu dit à son officier Bidkar : Elie, le Thischbite, en disant : Les
Prends-le, et jette-le dans le champ chiens mangeront la chair de Jézabel
de Naboth de Jizreel; car souviens- dans le champ de Jizreel ; -"et le cada-
t'en, lorsque moi et toi, nous étions vre de Jézabel sera comme du fumier
ensemble à cheval derrière Achab , sur la face des champs, dans le champ
son père, l'Eternel prononça contre de Jizreel, de sorte qu'on ne j^ourra
lui cette sentence : -'J'ai vu hier le dire : C'est Jézabel.
a. Ziniri avait tué le roi Éla. Y
oy
I Rois Uj, 10.
431
28
Chap. 10,1-
19.
II ROIS.
Jéint, roi d' Israël. — La famille d'Achab et les prophètes de Baal exterminés.
Chap. X. '11 y avait dans Samarie tombera rien à terre de la parole de
soixante-dix fils d'Achab. Jéhu écrivit TEternel, de la parole que l'Éternel a
des lettres qu'il envoya à Samarie aux prononcée contre la maison d'Achab;
chefs de Jizreel, aux anciens, et aux l'Eternel accomplit ce qu'il a déclaré
gouverneurs des enfants d'Achab. Il y par son serviteur Elie. " Et Jéhu frappa
était dit : -Maintenant, quand cette tous ceux qui restaient de la maison
lettre vous sera parvenue, — puisque d'Achab à Jizreel, tous ses grands, ses
vous avez avec vous les fils de votre familiers et ses ministres, sans en
maître, avec vous les chars et les che- laisser échapper un seul,
vaux, une ville forte et les armes, — '-Puis il se leva, et partit pour aller
^voyez lequel des fils de votre maître à Samarie. Arrivé à une maison de
est le meilleur et convient le mieux, réunion des bergers, sur le chemin,
mettez-le sur le trône de son père, et '■'Jéhu trouva les frères d'Achazia, roi
combattez pour la maison de votre de Juda, et il dit : Qui êtes-vous ? Ils
maître! ''Ils eurent une très grande répondirent : Nous sommes les frères
peur, et ils dirent : Voici, deux rois d'Achazia, et nous descendons pour
n'ont pu lui résister; comment résis- saluer les fils du roi et les fils de la
terions-nous ? ^Et le chef de la maison, reine. '*Jéhu dit : Saisissez-les vivants,
le chef de la ville, les anciens, et les Et ils les saisirent vivants, etleségor-
gouverneurs des enfants, envoyèrent gèrent au nombre de quarante-deux,
dire à Jéhu : Nous sommes tes servi- à la citerne de la maison de réunion;
teurs, et nous ferons tout ce que tu Jéhu n'en laissa échapper aucun,
nousdiras; nous n'établirons personne '^lîtant parti de là, il rencontra Jona-
roi, fais ce qui te semblera bon. dab, fils de Récab, qui venait au-de-
*Jéhu leur écrivit une seconde lettre, vant de lui. 11 le salua, et lui dit : Ton
où il était dit : Si vous êtes à moi et si cœur est-il sincère, comme mon cœur
vous obéissez à ma voix, prenez les l'est envers le tien ? Et Jonadab répon-
têtes de ces hommes, fils de votre dit : Il l'est. S'il l'est, répliqua Jéhu,
maître, et venez auprès de moi demain donne-moi ta main. Jonadab lui donna
à cette heure, à Jizreel. Or les soixante- la main. Et Jéhu le fit monter auprès
■dix fils du roi étaient chez les grands de lui dans son char, '^et dit : Viens
•de la ville, qui les élevaient. "Quand avec moi, et tu verras mon zèle pour
la lettre leur fut parvenue, ils prirent l'Eternel. Il l'emmena ainsi dans son
les fils du roi, et ils efforcèrent ces char.
soixante-dix hommes; puis ils mirent '"Lorsque Jéhu fut arrivé à Samarie,
leurs tètes dans des corbeilles, et les il frappa tous ceux qui restaient d'A-
envoyèrent à Jéhu, à Jizreel. ^Lenies- chab à Samarie, et il les détruisit en-
sager vint l'en informer, en disant :
Ils ont apporté les têtes des fils du roi.
Et il dit : Mettez-les en deux tas à
l'entrée de la porte, jusqu'au matin.
*Le matin, il sortit; et se présentant à
tout le peuple, il dit : Vous êtes justes !
voici, moi, j'ai conspiré contre mon
maître et je l'ai tué; mais qui a frappé sans qu'il en manque un seul, car je
tous ceux-ci? '"Sachez donc qu'il ne
tièrement, selon la parole que l'Eter-
nel avait dite à Elie. '"Puis il assembla
tout le peuple, et leur dit : Achab a
peu servi Baal; Jéhu le servira beau-
coup. '^Maintenant convoquez auprès
de moi tous les prophètes de Baal,
tous ses serviteurs et tous ses prêtres,
veux offrir un grand sacrifice à Baal
432
II ROIS.
Chap. I0,m-IL
quiconque manquera ne vivra pas. cuté ce qui était droit à mes yeux, et
•Jélui agissait avec ruse, pour faire que tu as fait à la maison d'Achah tout
périr les serviteurs de Baal. -"Il dit : ce qui était conforme à ma volonté,
Publiez une fête en l'honneur de Baal. tes fils jusqu'à la quatrième génération
Et ils la publièrent. ^'11 envoya des seront assis sur le trône d'Israël. '"Tou-
raessagers dans tout Israël; et tous les tefois Jéhu ne prit point garde à mar-
serviteurs de Baal arrivèrent, il n'y en cher de tout son cœur dans la loi de
eut pas un c[ui ne vînt; ils entrèrent l'Eternel, le Dieu d'Israël; il ne se dé-
dans la maison de Baal, et la maison tourna point des péchés que Jéroboam
de Baal fut remplie d'un bout à l'an- avait fait commettre à Israël,
tre. --,Iéhu dit à celui qui avait la garde
du vestiaire : Sors des vêtements pour
tous les serviteurs de Baal. Et cet
homme sortit des vêtements pour eux.
"Alors Jéhu vint à la maison de Baal
avec Jonadab, fils de Récab, et il dit
^-Dans ce temps-là, l'Eternel com-
mença à entamer le territoire d'Israël ;
et Hazaël les battit sur toute la fron-
tière d'Israël. "'Depuis le Jourdain,
vers le soleil levant, il battit tout le
])ays de Galaad, les Gadites, les Rubé-
aux serviteurs de Baal : Cherchez et nites et les Manassites, depuis Aroër
reg-ardez, afin qu'il n'y ait pas ici des sur le torrent de l'Arnon jusqu'à Ga-
serviteurs de l'Eternel, mais qu'il y laad et à Basan.
ait seulement des serviteurs de Baal.
-^Et ils entrèrent pour offrir des sacri-
fices et des holocaustes.
Jéhu avait placé dehors quatre-
vingts hommes, en leur disant : Celui
qui laissera échapper quelqu'un des
hommes que je remets entre vos mains,
sa vie répondra de la sienne. -^Lors-
qu'on eut achevé d'offrir les holocaus-
tes, Jéhu dit aux coureurs et aux offi-
ciers : Entrez, frappez-les, cjue pas un
ne sorte ! Et ils les frappèrent du tran-
^••Le reste des actions de Jéhu, tout
ce qu'il a fait, et tous ses exploits,
cela n'est-il pas écrit dans le livre des
Chroniques des rois d'Israël ?
'^Jéhu se coucha avec ses pères, et
on l'enterra à Samarie. Et Joachaz,
son fils, régna à sa place. '"'Jéhu avait
régné vingt-huit ans sur Israël à Sa-
marie.
Atlialie, reine de Jiida.
Chap. XI. 'Athalie, mère d'Acha-
chant de l'épée. Les coureurs et les zia, voyant ([ue son fils était mort, se
officiers les jetèrent là, et ils allèrent leva et fit périr toute la race royale.
-Mais Joschéba, fille du roi Joram,
sœur d'Achazia, prit Joas, fils d'Acha-
zia, et l'enleva du milieu des lils du
roi, quand on les fit mourir: elle le
mit avec sa nourrice dans la chambre
des lits. Il fut ainsi dérobé aux regards
d'Athalie, et ne fut point mis à mort.
'Il resta six ans caché avec Joschéba
dans la maison de l'Eternel. Et c'était
Athalie qui régnait dans le pays.
''La septième année, Jehojada en-
jusqu à la ville de la maison de Baal.
-"Ils tirèrent dehors les statues delà
maison de Baal, et les brûlèrent. -'Ils
renversèrent la statue de Baal ; ils ren-
versèrent aussi la maison de Baal, et
ils en firent un cloaque, qui a subsisté
jusqu'à ce jour.
-Méhu extermina Baal du milieu
d'Israël ; -'mais il ne se détourna point
des péchés de Jéroboam, fils de Ne-
balh, f|ui avait fait pécher Israël, il
n abandonna point les veaux d'or qui voya chercher les chefs de centaines
étaient à Béthel et à Dan. '"L'Éternel des Kéréthiens" et des coureurs, et il
dit à Jéhu : Parce que tu as bien exé- les fit venir auprès de lui dans la niai-
a. Gardes du corps.
433
Chap. 11,5-12, 3.
II ROIS.
son de rÉternel. Il traita alliance avec
eux et les fit jurer dans la maison de
l'Éternel, et il leur montra le fils du
roi. ''Puis il leur donna ses ordres, en
disant : Voici ce que vous ferez. Parmi
ceux de vous qui entrent en service le
jour du sabbat, un tiers doit monter la
garde à la maison du roi, Hin tiers à
la porte de Sur, et un tiers à la porte
derrière les coureurs : vous veillerez
à la garde de la maison, de manière à
en empêcher l'entrée. 'Vos deux autres
divisions, tous ceux qui sortent de
serA'ice le jour du sabbat feront la
garde de la maison de l'Eternel auprès
du roi : *vous entourerez le roi de tou-
tes parts, chacun les armes à la main,
et l'on donnera la mort à quiconque
s'avancera»dans les rangs ; vous serez
le peuple du pays était dans la joie, et
l'on sonnait des trompettes. Athalie
déchira ses vêtements, et cria : Cons-
piration ! conspiration ! '^Alors le prê-
tre Jehojada donna cet ordre aux chefs
de centaines, qui étaient à la tête de
l'armée : Faites-la sortir en dehors des
rangs, et tuez par l'épée quiconque la
suivra. Car le prêtre avait dit : Qu'elle
ne soit pas mise à mort dans la maison
de l'Éternel. "'On lui fit place, et elle
se rendit à la maison du roi par le
chemin de l'entrée des chevaux : c'est
là qu'elle fut tuée.
'"Jehojada traita entre l'Eternel, le
roi et le peuple, l'alliance par laquelle
ils devaient être le peuple de l'Eter-
nel ; il établit aussi l'alliance entre le
roi et le peuple. '*Tout le peuple du
près du roi quand il sortira et quand pays entra dans la maison de Baal, et
il entrera. ils la démolirent; ils brisèrent entiè-
*Les chefs de centaines exécutèrent rement ses autels et ses images, et ils
tous les ordres qu'avait donnés le prê- tuèrent devant les autels Matthan,
tre Jehojada. Ils prirent chacun leurs prêtre de Baal. Le prêtre Jehojada mit
gens, ceux qui entraient en service et des surveillants dans la maison de
ceux qui sortaient de service le jour
du sabbat, et ils se rendirent vers le
prêtre Jehojada. '"Le prêtre remit aux
chefs de centaines les lances et les
boucliers qui provenaient du roi Da-
l'Eternel. 'Ml prit les chefs de cen-
taines, les Kéréthiens et les coureurs,
et tout le peuple du ])ays; et ils firent
descendre le roi de la maison de l'E-
ternel, et ils entrèrent dans la maison
vid, et qui se trouvaient dans la mai- du roi par le chemin de la porte des
son de l'Eternel. "Les coureurs, cha- " "
cun les armes à la main, entourèrent
le roi, en se plaçant depuis le côté
droit jusqu'au côté gauche de la mai-
son, près de l'autel et près de la mai-
son. ''Le prêtre fit avancer le fils du
roi, et il mit sur lui le diadème et le
témoignage". Ils l'établirent roi et
l'oignirent, et frappant des mains, ils
dirent : Vive le roi !
'^Athalie entendit le bruit des cou-
reurs et du peuple, et elle vint vers le
coureurs. Et Joas s'assit sur le trône
des rois. -"Tout le peuple du pays se
réjouissait, et la ville était tranquille.
On avait fait mourir Athalie par l'épée
dans la maison du roi.
-'Joas avait sept ans lorsqu'il devint
l'oi.
Joas,. roi de Jiida. — Le temple réparé.
Chap. XII. ' La septième année de
Jéhu, Joas devint roi, et il régna qua-
rante ans à Jérusalem. Sa mère s'ap-
peuple à la maison de l'Eternel. '''Elle pelait Tsibja, de Beer-Schéba.
regarda. Et voici, le roi se tenait sur -Joas fit ce qui est droit aux yeux
l'estrade, selon l'usage; les chefs et <le l'Éternel tout le temps qu'il suivit
les trompettes étaient près du roi : tout les directions du prêtre Jehojada. ^Seu-
a. Lu lui.
1434
II ROIS.
Cliap. 13. '.-2t.
Icment, les hauts lieux ne c1is|)aruivnt employait cet argent pour les char-
point; le peuple oITrait encore des sa- |)entiers et pour les ouvriers qui tra-
crillccs et des parfums sur les hauts vaillaient à la maison de riiternel,
lieux. '*pour les maçons et les tailleurs de
*Joas dit aux prêtres : Tout l'aroent pierres, pour les achats de bois et de
consacré qu'on apporte dans la maison pierres de taille nécessaires aux répa-
de rÉternel, l'argent ayant cours, sa- rations de la maison de l'Eternel, et
voir l'argent pour le rachat des per- pour toutes les dépenses concernant
sonnes d'après l'estimation qui en est les réparations de la maison. '•''Mais,
faite, et tout l'argent qu'il vient au avec l'argent qu'on apportait dans la
cœur de quelqu'un d'apporter à la maison de rÉternel, on ne lit ])oui- la
maison de l'Éternel, ^que les prêtres maison de l'Éternel ni bassins d'ar-
le prennent chacun de la part des gens gent, ni couteaux, ni coupes, ni trom-
de sa connaissance, et qu'ils l'em- pettes , ni aucun ustensile d'or ou
ploient à réparer la maison partout où d'argent: '■'on le donnait à ceux (jui
il se trouvera quelque chose à réparer, faisaient l'ouvrage, afin qu'ils l'em-
'Mais il arriva ([ue, la vingt-troisième |)loyassent à réparer la maison de VK-
année du roi Joas, les prêtres n'avaient ternel. '^On ne demandait pas de
point réparé ce c[ui était à réparer à la compte aux hommes entre les mains
laison. 'Le roi Joas appela le prêtre descpiels on remettait
ar<
;'ent pour
Jehojada et les autres prêtres, et leur qu'ils le donnassent à ceux (pii fai
dit : Pourquoi n'avez-vous pas ré])aré saient l'ouvrage, car ils agissaient avec
ce qui est à réparer à la maison ? Main- probité. "L'argent des sacrifices de
tenant, vous ne prendrez plus l'argent culpabilité et des sacrifices d'expiation
de vos connaissances, mais vous le n'était point apporté dans la maison
livrerez pour les réparations de la mai- de l'Eternel : il était pour les prêtres,
son. "Les prêtres convinrent de ne pas '"Alors Hazaël, roi de Syrie, monta
prendre l'argent du peuple, et de et se battit contre Gath, dont il s'em-
n'être pas chargés des réparations de para. Hazaël avait l'intention de mon-
la maison. ter contre Jérusalem. '"Joas, roi de
'Alors le prêtre Jehojada prit un Juda, prit toutes les choses consacrées,
coffre, perça un trou dans son couver- ce qui avait été consacré par Josaphat,
cle, et le plaça à côté de l'autel, à par Joram et par Achazia, ses pères,
droite, sur le passage par lequel on rois de Juda, ce qu'il avait consacré
entrait à la maison de l'Eternel. Les lui-même, et tout l'or qui se trouvait
prêtres qui avaient la garde du seuil y dans les trésors de la maison de l'E-
mettaient tout l'argent qu'on apportait ternel et de la maison du roi ; et il en-
dans la maison de l'Eternel. '"Quand voya le tout à Hazaël, roi de Syrie, qui
ils voyaient qu'il y avait beaucoup ne monta pas contre Jérusalem.
d'argent dans le coffre, le secrétaire
"Le reste des actions de Joas, et
du roi montait avec le grand-prêtre, tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas
et ils serraient et comptaient l'argent écrit dans le livre des Chroniques des
<pii se trouvait dans la maison de l'E- rois de Juda?
ternel. "Ils remettaient l'argent pesé -"Ses serviteurs se soulevèrent et
entre les mains de ceux qui étaient formèrent une conspiration; ils Ira p-
chargés de faire exécuter l'ouvrage pèrent Joas dans la maison de Millo",
dans la maison de l'Éternel. Et l'on qui est à la descente de Silla. -'Joza-
a. Citadelle de Sion.
43S
Cliap. 13, 1-21.
II ROIS.
car, fils de Schimeath, et Jozabad, fils
de Schomer, ses serviteurs, le frap-
pèrent, et il mourut. On l'enterra avec
ses pères, dans la ville de David. Et
Amatsia, son fils, régna à sa place.
JoacJiaz et Joas, rois d'Israël. — Mort d'Elisée.
Chap. XIII. 'La vingt-troisième
année de Joas, fils d'Achazia, roi de
Juda, Joachaz, fils de Jéhu, régna sur
Israël à Saniarie. Il régna dix-sept ans.
-Il fit ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel; il commit les mêmes pé-
chés que Jéroboam, fils de Nebath,
qui avait fait pécher Israël, et il ne
s'en détourna point. ^La colère de
l'Eternel s'enflamma contre Israël, et
il les livra entre les mains de Hazaël,
roi de Syrie, et entre les mains de
Ben-IIadad, fils de Hazaël, tout le
temps que ces rois vécurent. ^Joachaz
imjilora l'Eternel. L'Eternel l'exauça,
car il vit l'oppression sous laquelle le
roi de Syrie tenait Israël, ''et l'Eternel
donna un libérateur à Israël. Les en-
roi de Juda, Joas, fils de Joachaz, ré-
gna sur Israël à Samarie. Il régna
seize ans.
"Il fit ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel; il ne se détourna d'aucun
des péchés de Jéroboam, fils de Ne-
bath, qui avait fait pécher Israël, et il
s'y livra comme lui.
'^Le reste des actions de Joas, tout
ce qu'il a fait, ses exploits, et la guerre
qu'il eut avec Amatsia, roi de Juda,
cela n'est-il pas écrit dans le livre des
Chroniques des rois d'Israël ?
"Joas se coucha avec ses pères. Et
Jéroboam s'assit sur son trône. Joas
fut enterré à Samarie avec les rois
d'Israël.
'■'Elisée était atteint de la maladie
dont il mourut; et Joas, roi d'Israël,
descendit vers lui, pleura sur son vi-
sage, et dit : Mon père ! mon père !
Char d'Israël et sa cavalerie ! '^Elisée
lui dit : Prends un arc et des flèches.
Et il prit un arc et des flèches. '^Puis
Elisée dit au roi d'Israël : Bande l'arc
fants d'Israël échappèrent aux mains avec ta main. Et quand il l'eut bandé
des Syriens, et ils habitèrent dans de sa main, Elisée mit ses mains sur
leurs tentes comme auparavant. ''Mais les mains du roi, '"et dit : Ouvre la
ils ne se détournèrent point des pé- fenêtre à l'orient. Et il l'ouvrit. Elisée
chés de la maison de Jéroboam, qui dit : Tire. Et il tira. Elisée dit : C'est
avait fait pécher Israël; ils s'y livré- une flèche de délivrance de la part de
rent aussi, et même l'idole d'Astarté l'Eternel , une flèche de délivrance
était debout à Samarie. 'De tout le
peuple de Joachaz l'Eternel ne lui avait
laissé que cinquante cavaliers, dix
chars, et dix mille hommes de pied ;
car le roi de Syrie les avait fait périr
et les avait rendus semblables à la
poussière qu'on foule aux pieds.
'^Le reste des actions de Joachaz,
tout ce qu'il a fait, et ses exploits, cela
n'est-il pas écrit dans le livre des
Chroniques des rois d'Israël ?
* Joachaz se coucha avec ses pères,
et on l'enterra à Samarie. Et Joas, son
fils, régna à sa place. •
contre les Syriens; tu battras les Sy-
riens à Aphek jusqu'à leur extermina-
tion. '^Elisée dit encore : Prends les
flèches. Et il les ])rit. Elisée dit au roi
d'Israël : Frappe contre terre. Et il
frappa trois fois, et s'arrêta. '^L'homme
de Dieu s'irrita contre lui, et dit : Il
fallait frapper cinq ou six fois; alors
tu aurais battu les Syriens jusqu'à leur
extermination ; maintenant tu les bat-
tras trois fois.
-"Elisée mourut, et on l'enterra.
L'année suivante, des troupes de Moa-
bites pénétrèrent dans le pays. -'Et
comme on enterrait un homme, voici,
'"La trente-septième année de Joas, on aperçut une de ces troupes, et l'on
436
II ROIS.
Chap. 13, n-li, is.
jeta Ihomme dans le sépulcre d'Eli-
sée. L'homme alla toucher les os d'E-
lisée, et il reprit vie et se leva sur ses
pieds.
"Hazaël, roi de Syrie, avait opprimé
Israël pendant toute la vie de Joachaz.
*'Mais l'Eternel leur fit miséricorde et
eut compassion d'eux, il tourna sa
face vers eux à cause de son alliance
avec Abraham, Isaac et Jacob, il ne
voulut pas les détruire, et juscju'à pré-
sent il ne les a pas rejetés de sa face.
-Mlazaël, roi de Syrie, mourut, etBen-
Iladad , son fils, régna à sa place.
*Moas, fils de .Joachaz, reprit des mains
de Ben-Hadad, fils de Hazaël, les vil-
les enlevées par Hazaël à Joachaz, son
père, pendant la guerre. Joas le battit
trois fois, et il recouvra les villes d'Is-
raël.
Aniatsia, roi de Jiida. — Jéroboam II, roi
d Israël.
Chap. XI]'. 'La seconde année de
Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël, Amat-
sia, fils de Joas, roi de Juda, régna. -Il
avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint
roi, et il régna vingt-neuf ans à Jéru-
salem. Sa mère s'appelait Joaddan,
de Jérusalem.
'Il fit ce qui est droit aux yeux de
l'Eternel, non pas toutefois comme
David, son père; il agit entièrement
comme avait agi Joas, son père. ■'Seu-
lement, les hauts lieux ne disparurent
point; le peuple offrait encore des sa-
crifices et des parfums sur les hauts
lieux. ^Lorsque la royauté fut affermie
entre ses mains, il frappa ses servi-
teurs qui avaient tué le roi, son père.
^Mais il ne fit pas mourir les fils des
meurtriers, selon ce qui est écrit dans
le livre de la loi de Moïse, où l'Eter-
nel donne ce commandement : On ne
fera point mourir les pères j)our les
enfants, et l'on ne fera j)oint mourir
les enfants pour les pères; mais on
fera mourir chacun pour son péché.
poui
'Il battit dix mille Édomites dans
la vallée du sel; et durant la guerre,
il prit Séla, et l'appela Joktheel, nom
qu'elle a conservé jusqu'à ce jour.
*Alors Amatsia envoya des messa-
gers à Joas, fils de Joachaz, fils de
Jéhu, roi d'Israël, pour lui dire : Viens,
voyons-nous en face ! 'Et Joas, roi
d'Israël, fit dire à Amatsia, roi de Juda :
L'épine du Liban cnvova dire au cèdre
du Liban : Donne ta fille pour femme
à mon fils ! Et les bètes sauvages qui
sont au Liban passèrent et foulèrent
l'épine. '"Tu as battu les Edomites, et
ton cœur s'élève. Jouis de ta gloire, et
reste cheztoi. Pourquoi t'engagerdans
une malheureuse entrejii'ise, qui amè-
nerait ta ruine et celle de Juda ? "Mais
Amatsia ne l'écouta pas. Et Joas, roi
d'Israël, monta; et ils se virent en
face, lui et Amatsia, roi de Juda, à
Beth-Schémesch, qui esta Juda. 'Muda
fut battu par Israël, et chacun s'enfuit
dans sa tente. ''Joas, roi d'Israël, prit
à Beth-Schémesch Amatsia, roi de
Juda, fils de Joas, fils d'Achazia. Il
vint à Jérusalem, et fit une brèche de
quatre cents coudées dans la muraille
de Jérusalem, depuis la porte d'E
phraim jusqu'à la ]>orte de
prit tout l'or et
vases qui se trouvaient dans la maison
de l'Eternel et dans les trésors de la
maison du roi ; il prit aussi des otages,
et il retourna à Samarie.
'^Le reste des actions de Joas, ce
qu'il a fait, ses exploits, et la guerre
qu'il eut avec Amatsia, roi de Juda,
cela n'est-il pas écrit dans le livre des
Chroniques des rois d'Israël ?
'"Joas se coucha avec ses pères, et
il fut enterré à Samarie avec les rois
d'Israël. Et Jéroboam, son fils, régna
à sa place.
"Amatsia, fils de Joas, roi de Juda,
vécut quinze ans après la mort de Joas,
fils de Joachaz, roi d'Israël.
'*Le reste des actions d'Amatsia,
angle,
'argent et tous
1411
es
437
Chap. li,w-15,ii.
II ROIS.
cela n'cst-il pas écrit dans le livre des
Chroniques des rois de Juda ?
'''On forma contre lui une conspira-
tion à Jérusalem, et il s'enfuit à Lakis ;
mais on le poursuivit à Lakis, où on
le fit mourir. -"On le transporta sur
des chevaux, et il fut enterré à Jéru-
salem avec ses pères, dans la ville de
David. -'Et tout le peuple de Juda prit
Azaria, âgé de seize ans, et l'établit
roi à la place de son père Amatsia.
^-Azaria rebâtit Elath et la fit rentrer
sous la puissance de Juda, après que
le roi fut couché avec ses pères.
-^La quinzième année d'Amatsia,
fds de Joas, roi de Juda, Jéroboam,
fils de Joas, roi d'Israël, régna à Sa-
marie. Il régna quarante et un ans.
"^11 fit ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel; il ne se détourna d'aucun
des péchés de Jéroboam, fils de Nc-
bath, qui avait fait pécher Israël. -Ml
rétablit les limites d'Israël depuis l'en-
trée de Hamath jusqu'à la mer de la
plaine, selon la parole que l'Eternel,
le Dieu d'Israël, avait prononcée par
son serviteur Jonas, le prophète, fils
d'Amitthaï, de Gath-IIépher. -«Car l'É-
ternel vit l'affliction d'Israël à son
comble et l'extrémité à laquelle se
trouvaient réduits esclaves et hommes
libres, sans qu'il y eût personne pour
venir au secours d'Israël. -'Or l'Eter-
nel n'avait point résolu d'effacer le
nom d'Israël de dessous les cieux, et
il les délivra par Jéroboam, fils de
Joas.
-*Le reste des actions de Jéroboam,
tout ce qu'il a fait, ses exploits à la
guerre, et comment il fit rentrer sous
la puissance d'Israël Damas et Hamath
quj avaient appartenu à Juda, cela
n'est-il pas écrit dans le livre des Chro-
niques des rois d'Israël ?
^^Jéroboam se coucha avec ses pères,
avec les rois d'Israël. EtZacharie, son
fils, régna à sa place.
Azaria (Ozias), roi de Juda. — Zac/iaric.
Scliallum, Menahem. Pekachia, Pékacli. roir.
d'Israël. — - .Jotiuun. roi de Juda.
Chap. XV. 'La vingt-septième an-
née de Jéroboam, roi d'Israël, Azaria",
fils d'Amatsia, roi de Juda, régna. -Il
avait seize ans lorsqu'il devint roi, et
il régna cinquante-deux ans à Jérusa-
lem. Sa mère s'appelait Jecolia, de
Jérusalem.
^11 fit ce qui est droit aux yeux de
l'Eternel , entièrement comme avait
fait Amatsia, son père. ''Seulement,
les hauts lieux ne disparurent point ;
le peuple offrait encore des sacrifices
et des parfums sur les hauts lieux.
^L'Eternel frappa le roi, qui fut lé-
preux jusqu'au jour de sa mort et de-
meura dans une maison écartée. Et
Jotliam, fils du roi, était à la tête de
la maison et jugeait le peuple du pays.
''Le reste des actions d'Azaria, et
tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas
écrit dans le livre des Chroniques des
rois de Juda ?
'Azaria se coucha avec ses pères, et
on l'enterra avec ses pères dans la
ville de David. Et Jotham, son fils, ré-
gna à sa place.
'^La trente-huitième année d'Azaria,
roi de Juda, Zacliarie, fils de Jéro-
boam, régna sur Israël à Samarie. Il
régna six mois.
'Il fit ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel, comme avaient fait ses pè-
res ; il ne se détourna point des péchés
de Jéroboam, fils de Nebath, qui avait
fait pécher Israël. '"Schallum, fils de
Jabesch, conspira contre lui, le frappa
devant le peuple, et le fit mourir; et
il régna à sa place.
"Le reste des actions de Zacharie,
a. Azaria. plus connu sous le nom à'Ozias, qui se trouve dans la suite du chapitre, dans les Chroniques et
dans Esaïe.
438
II ROIS.
Chap. 15, i2-32.
cela est écrit dans le livre des Chro-
niques des rois d'Israël.
'-Ainsi s'accomplit ce que l'Eternel
avait déclaré à Jéhu, en disant : Tes
fils jusqu'à la quatrième génération
seront assis sur le trône d'Israël.
'^Schallum, fils de Jabesch, régna
la trente-neuvième année d'Ozias, roi
de Juda. Il régna pendant un mois à
Samarie. "Menaliem , fils de Gadi ,
monta de Thirtsa et vint à Samarie,
frappa dans Samarie Schallum, fils de
Jabesch, et le fit mourir; et il régna à
sa place.
'^Le reste des actions de Schallum,
et la conspiration qu'il forma, cela est
écrit dans le livre des Chroniques des
rois d'Israël.
'^Alors Menahem frappa Thiphsach
et tous ceux qui y étaient, avec son
territoire depuis Thirtsa ; il la frappa
parce qu'elle n'avait pas ouvert ses
portes, et il fendit le ventre de toutes
les femmes enceintes.
"La trente-neuvième année d'Aza-
ria, roi de Juda, Menahem, fils de
Gadi, régna sur Israël. Il régna dix
ans à Samarie.
'*I1 fit ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel; il ne se détourna point, tant
qu'il vécut, des péchés de Jéroboam,
fils de Nebath, qui avait fait pécher
Israël. '"Pul, roi d'Assyrie, vint dans
le j)ays ; et Menahem donna à Pul mille
talents d'argent, pour qu'il l'aidât à
affermir la royauté entre ses mains.
^''Menahem leva cet argent sur tous
ceuxd'Israël qui avaient de la richesse,
afin de le donner au roi d'Assyrie; il
les taxa chacun à cinquante sicles d'ar-
gent. Le roi d'Assyrie s'en retourna,
et ne s'arrêta pas alors dans le pays.
-'Le reste des actions de Menahem,
et tout ce qu'il a fait, cela n'est-il ])as
écrit dans le livre des Chronifjucs des
rois d'Israël ?
--Menahem se coucha avec ses pères.
Et Pekachia, son fils, régna à sa place.
-^La cinquantième année d'Azaria,
roi de Juda, Pekachia, fils de Mena-
hem, régna sur Israël à Samarie. Il
régna deux ans.
-••Il fit ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel; il ne se délouina point des
])échés de Jéroboam, fils de Nebath,
qui avait fait pécher Israël. -^Pékach,
fils de Remalia, son officier, conspira
contre lui ; il le frappa à Samarie, dans
le palais de la maison du roi, de même
qu'Argob et Arié; il avait avec lui cin-
(juante hommes d'entre les fils des
Galaadites. Il fitainsi mourirPekachia,
et il régna à sa place.
-''Le reste des actions de Pekachia,
et tout ce qu'il a fait, cela est écrit
dans le livre des Chroniques des rois
d'Israël.
-'La cinquante-deuxième année d'A-
zaria, roi de Juda, Pékach, fils de Re-
malia, régna sur Israël à Samarie. Il
réona vinfft ans.
-*II fit ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel ; il ne se détourna point des
péchés de Jéroboam, fils de Nebath,
c|ui avait fait pécher Israël. -^Du temps
de Pékach, roi d'Israël, Tiolath-Pilé-
ser, roi d'Assyrie, vint et prit Ijjon,
Abel-Beth-Maaca, Janoach, Kédesch,
Ilatsor, Galaad et la Galilée, tout le
pays de Ne])hthali, et il emmena cap-
tifs les habitants en Assyrie. ^"Osée,
fils d'Ela, forma une conspiration con-
tre Pékach, fils de Remalia, le frappa
et le fit mourir; et il régna à sa ])lace,
la vingtième année de Jotham , fils
d'Ozias.
^' Le reste des actions de Pékach, et
tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans
le livre des Chroniques des rois d'Is-
raël.
^-La seconde année de Pékach, fils
439
Chap. 15,33-16,15.
II ROIS.
de Remalia, roi d'Israël, Jotham, fils
d'Ozias, roi de Juda, régna. ^*I1 avait
vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi, et
il régna seize ans à Jérusalem. Sa mère
s'appelait Jeruscha, fdle de Tsadok.
^■'11 lit ce qui est droit aux yeux de
l'Eternel ; il agit entièrement comme
avait agi Ozias, son père. ^^Seulement,
les hauts lieux ne disparurent point;
le peuple offrait encore des sacrifices
et des parfums sur les hauts lieux.
Jotham bâtit la porte supérieure de la
maison de l'Eternel.
^^Le reste des actions de Jotham, et
tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas
écrit dans le livre des Chroniques des
rois de Juda ?
^'Dans ce temps-là, l'Eternel com-
mença à envoyer contre Juda Retsin,
roi de Syrie, et Pékach, fils de Rema-
lia.
^''Jotham se coucha avec ses pères,
et il fut enterré avec ses pères dans la
ville de David, son père. Et Achaz,
son fils, régna à sa place.
Achaz. roi de Juda.
Chap. Al 7. 'La dix-septième an-
née de Pékach, fils de Remalia, Achaz,
fils de Jotham, roi de Juda, régna.
^Achaz avait vingt ans lorsqu'il devint
roi, et il régna seize ans à Jérusalem.
Il ne fit point ce qui est droit aux
yeux de l'Eternel, son Dieu, comme
avait fait David, son père. -^1 mar-
cha dans la voie des rois d'Israël; et
même temps, Retsin, roi de Syrie, fit
rentrer Élath au pouvoir des Syriens;
il expulsa d'Elath les Juifs, et les Sy-
riens vinrent à Elath, où ils ont habité
jusqu'à ce jour.
'Achaz envoya des messagers à Ti-
glath-Piléser, roi d'Assyrie, pour lui
dire : Je suis ton serviteur et ton fils;
monte, et délivre-moi de la main du
roi de Syrie et de la main du roi d'Is-
raël, qui s'élèvent contre moi. *Et
Achaz prit l'argent et l'or qui se trou-
vaient dans la maison de l'Eternel et
dans les trésors de la maison du roi,
et il l'envoya en présent au roi d'As-
syrie. ^Le roi d'Assyrie l'écouta; il
monta contre Damas, la prit, emmena
les habitants en captivité à Kir, et fit
mourir Retsin.
'"Le roi Achaz se rendit à Damas
au-devant de Tiglath-Piléser, roi d'As-
syrie. Et ayant vu l'autel qui était à
Damas, le roi Achaz envoya au prêtre
Urie le modèle et la forme exacte de
cet autel. "Le prêtre Urie construisit
un autel entièrement d'après le mo-
dèle envoyé de Damas par le roi Achaz,
et le prêtre Urie le fit avant que le roi
Achaz fût de retour de Damas. '-A son
arrivée de Damas, le roi vit l'autel,
s'en approcha et y monta; '^il fit brû-
ler son holocauste et son offrande,
versa ses libations, et répandit sur
l'autel le sang de ses sacrifices d'ac-
tions de grâces. '*I1 éloigna de la face
de la maison l'autel d'airain qui était
même il fit passer son fils par le feu, devant l'Éternel, afin qu'il ne fût pas
suivant les abominations des nations
que l'Eternel avait chassées devant les
enfants d'Israël. ■'Il offrait des sacri-
fices et des parfums sur les hauts
lieux , sur les collines et sous tout
arbre vert.
^Alors Retsin, roi de Syrie, et Pé-
kach, fils de Remalia, roi d'Israël,
montèrent contre Jérusalem pour l'at-
taquer. Ils assiégèrent Achaz; mais
entre le nouvel autel et la maison de
l'Eternel; et il le plaça à côté du nou-
vel autel, vers le nord. '^Et le roi
Achaz donna cet ordre au prêtre Urie :
Fais brûler sur le grand autel l'holo-
causte du matin et l'offrande du soir,
l'holocauste du roi et son offrande, les
holocaustes de tout le peuple du pays
et leurs offrandes, verses-y leurs liba-
tions, et répands-y tout le sang des
ils ne purent jjas le vaincre. *Dans ce holocaustes et tout le sang tles sacri-
440
II ROIS.
Chap. 16,ic-i7,iG.
fices; pour ce qui concerne l'autel
d'airain, je m'en occuperai. '^Le prê-
tre Urie se conforma à tout ce que le
roi Achaz avait ordonné. '"Et le roi
Achaz brisa les panneaux des bases, et
en ôta les bassins qui étaient dessus.
Il descendit la mer de dessus les bœufs
d'airain qui étaient sous elle, et il la
posa sur un pavé de pierres. "*11 chan-
gea dans la maison de l'Eternel, à
cause du roi d'Assyrie, le portique du
sabbat qu'on y avait bâti et l'entrée
extérieure du roi.
''Le reste des actions d'AcIiaz, et
tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas
écrit dans le livre des Chroniques des
rois de Juda ?
-"Achaz se coucha avec ses pères, et
il fut enterré avec ses pères dans la
ville de David. Et Ezéchias, son lils,
régna à sa place.
Osée, dernier roi cl Israël. — Siège et prise de
Saiiiarie par Salinanasar, roi d'Assyrie. —
Les habitants du royaume d'Israël emmenés
en captii'ité. — Les .Samaritains.
C/iii/j. XVII. 'La douzième année
d'Achaz, roi de Juda, Osée, fils d'Ela,
régna sur Israël à Samarie. Il régna
neuf ans.
-Il fit ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel, non pas toutefois comme les
rois d'Israël qui avaient été avant lui.
'Salmanasar, roi d'Assyrie, monta
contre lui ; et Osée lui fut assujetti, et
lui paya un tribut. ""Mais le roi d'As-
syrie découvrit une conspiration chez
Osée, qui avait envoyé des messagers
à So, roi d'Egyj)te, et qui ne payait
plus annuellement le tribut au roi
d'Assyrie. Le roi d'Assyrie le fit en-
fermer et enchaîner dans une prison.
^Et le roi d'Assyrie parcourut tout le
pays, et monta contre Samarie, qu'il
assiégea pendant trois ans. *La neu-
vième année d'Osée, le roi d'Assyrie
\n\{. Samarie, et emmena Israël captif
en Assyrie. Il les fit habiter à Chalach,
et sur le Chabor, fleuve de Gozan, et
dans les villes des Mèdes.
'Cela arriva parce que les enfants
d'Israël péchèrent contre l'Eternel,
leur Dieu, qui les avait fait monter du
pays d'Egypte, de dessous la main de
Pharaon, roi d'Egypte, et parce qu'ils
craignirent d'autres dieux. ''Ils suivi-
rent les coutumes des nations que
l'Eternel avait chassées devant les en-
fants d'Israël, et celles que les rois
d'Israël avaient établies. 'Les enfants
d'Israël firent en secret contre l'Eter-
nel, leur Dieu, des choses qui ne sont
pas bien. Ils se bâtirent des hauts
lieux dans toutes leurs villes, dcjjuis
les tours des gardes jusqu'aux villes
fortes. '"Ils se dressèrent des statues
et des idoles sur toute colline élevée
et sous tout arbre vert. "Et là ils brû-
lèrent des parfums sur tous les hauts
lieux, comme les nations que l'Eter-
nel avait chassées devant eux, et ils
firent des choses mauvaises, par les-
quelles ils irritèrent l'Eternel. '-Ils
servirent les idoles dont l'Eternel leur
avait dit : Vous ne ferez pas cela.
'^L'Eternel fit avertir Israël et Juda
par tous ses prophètes, par tous les
voyants, et leur dit : Revenez de vos
mauvaises voies, et observez mes com-
mandements et mes ordonnances, en
suivant entièrement la loi que j'ai pres-
crite à vos pères et que je vous ai en-
voyée par mes serviteurs les prophè-
tes. '*Mais ils n'écoutèrent point, et
ils roidirent leur cou, comme leurs
pères, qui n'avaient pas cru en l'Eter-
nel, leur Dieu. "^Ils rejetèrent ses lois,
l'alliance qu'il avait faite avec leurs
pères, et les avertissements qu'il leur
avait adressés. Ils allèrent après des
choses de néant et ne furent eux-
mêmes que néant, et après les nations
qui les entouraient et que l'Eternel
leur avait défendu d'imiter. "'Ils aban-
donnèrent tous les commandements
de l'Eternel, leur Dieu, ils se firent
441
Chap. 17 , n-i
■36,
II ROIS.
deux veaux en fonte, ils fabriquèrent le dieu du pays, et il a envoyé contre
des idoles d'Astarté, ils se prosterné- elles des lions qui les font mourir,
rent devant toute l'armée des cieux, parce qu'elles ne connaissent pas la
et ils servirent Baal. ''Ils firent passer manière de servir le dieu du pays,
par le feu leurs fds et leurs fdles, ils -"Le roi d'Assyrie donna cet ordre :
se livrèrent à la divination et aux en- Faites-y aller l'un des prêtres que
chantements, et ils se vendirent pour vous avez emmenés de là en capti-
faire ce qui est mal aux yeux de l'Eter- vite; qu'il parte pour s'y établir, et
nel, afin de l'irriter. '^Aussi l'Kternel qu'il leur enseigne la manière de ser-
s'est-il fortement irrité contre Israël, vir le dieu du pays. '^Un des prêtres
et les a-t-il éloignés de sa face. — qui avaient été emmenés captifs de
Il n'est resté c[ue la seule tribu de Samarie vint s'établir à Béthel, et leur
Juda : '^Juda même n'avait pas gardé enseigna comment ils devaient crain-
les commandements de l'Eternel, son dre l'Eternel. -^Mais les nations firent
Dieu, et ils avaient suivi les coutu- chacune leurs dieux dans les villes
mes établies par Israël. — ^"L'Eter- c[u'elles habitaient, et les placèrent
nel a rejeté toute la race d'Israël ; il dans les maisons des hauts lieux ba-
ies a humiliés, il les a livrés entre les ties par les Samaritains. ^"Les gens de
mains des pillards, et il a fini par les Babylone firent Succoth-Benoth , les
chasser loin de sa face. -'Car Israël gens de Cuth firent Nergal, les gens
s'était détaché de la maison de David,
et ils avaient fait roi Jéroboam, fils de
Nebath, qui les avait détournés de
l'Eternel , et avait fait commettre à
Israël un grand péché. "Les enfants
d'Israël s'étaient livrés à tous les pé
de Hamath firent Aschima, *'ceux
d'Avva firent Nibchaz et Tharthak ;
ceux de Sepharvaim brûlaient leurs
enfants par le feu en l'honneur d'A-
drammélec et d'Anammélec, dieux de
Sepharvaim. ^'-Ils craignaient aussi
chés que Jéroboam avait commis; ils l'Elternel, et ils se créèrent des pré-
ne s'en détournèrent point, -'jusqu'à très des hauts lieux pris parmi tout
ce que l'Éternel eût chassé Israël loin le peuple : ces prêtres offraient pour
de sa face, comme il l'avait annoncé eux des sacrifices dans les maisons
par tous ses serviteurs les prophètes, des hauts lieux. ''^Ainsi ils craignaient
Et Israël a été emmené captif loin de l'Éternel, et ils servaient en même
son pays en Assyrie, où il est resté temps leurs dieux d'après la coutume
des nations d'où on les avait trans-
portés.
jusqu a ce jour.
^■'Le roi d'Assyrie fit venir des gens
de Babylone, de Cutha, d'Avva, de
Hamath et de Se))harvaïm, et les éta-
blit dans les villes de Samarie à la
place des enfants d'Israël. Ils i^rirent
^'' Ils suiventencore aujourd'hui leurs
premiers usages : ils ne craignent point
l'Éternel, et ils ne se conforment ni à
leurs lois et à leurs ordonnances, ni à
possession de Samarie, et ils habité- la loi et aux commandements pres-
rent dans ses villes. ^^ Lorsqu'ils com- crits par l'Éternel aux enfants de Jacob
mencèrent à y habiter, ils ne crai- qu'il appela du nom d'Israël. '^L'Éter-
gnaient pas l'Éternel, et l'Éternel nel avait fait alliance avec eux, et leur
envoya contre eux des lions qui les avait donné cet ordre : Vous ne crain-
tuaient. -''On dit au roi d'Assyrie : Les drez point d'autres dieux; vous ne
nations que tu as transportées et éta- vous prosternerez point devant eux,
blies dans les villes de Samarie ne vous ne les servirez point, et vous ne
connaissent pas la manière de servir leur offrirez point de sacrifices. ='*Mais
442
II ROIS. . Chnp. 17,:n-l8,ii.
vous crainthoz rÉtcrnel, qui vous a ralliance que j'ai faite avec vous, et
fait monter du pays d'Egypte avec une vous ne craindrez point d'autres dieux,
grande ])uissance et à bras étendu; '"Mais vous craindrez l'Eternel, votre
c'est devant lui que vous vous pros- Dieu ; et il vous délivrera de la main
ternerez, et c'est à lui que vous offri- de tous vos ennemis. """Et ils n'ont
rez des sacrifices. "Vous observerez point obéi, et ils ont suivi leurs pre-
et mettrez toujours en pratique les miers usages. '"Ces nations craignaient
préceptes, les ordonnances, la loi et l'Eternel et servaient leurs images; et
les commandements, qu'il a écrits leurs enfants et les enfants de leurs
pour vous, et vous ne craindrez. point enfants font jusqu'à ce jour ce que
d'autres dieux. ^^Vous n'oublierez pas leurs pères ont fait.
LES DERNIERS ROIS DE Jl'DA, DEPUIS EZECHl.VS .lUSQU A LA DESTRUCTION
DU ROYAUME DE Jl'DA
{Chap. 18-25.
Ezéchias, roi de Jitda. — Le royaume de Jiida enva/ii par Sancliérib, roi d'Assyrie,
et Jérusalem assiégée.
Chop. XVIII. 'La troisième année prescrits à Moïse. 'Et l'Éternel fut
d'Osée, fils d'Éla, roi d'Israël, Ézé- avec Ezéchias, qui réussit dans toutes
chias, fils d'Achaz, roi de Juda, régna, ses entreprises. Il se révolta contre le
-Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il de- roi d'Assyrie, et ne lui fut plus assu-
vint roi, et il régna vingt-neuf ans à jetti. *I1 battit les Philistins jusqu'à
Jérusalem. Sa mère s'appelait Abi, Gaza, et ravagea leur territoire depuis
fille de Zacharie. les tours des gardes jusqu'aux villes
'Il fit ce qui est droit aux yeux de fortes.
l'Eternel, entièrement comme avait "La quatrième année du roi Ezé-
fait David, son père. *I1 fit disparaître chias, qui était la septième année d'O-
ies hauts lieux, brisa les statues, abat- sée, fils d'Ela, roi d'Israël, Salmanasar,
lit les idoles, et mit en pièces le ser- roi d'Assyrie, monta contre Samarie
peut d'airain que Moïse avait fait, car et l'assiégea. '"Il la prit au bout de
les enfants d'Israël avaient jusqu'alors trois ans, la sixième année d'Ezéchias,
brûlé des parfums devant lui : on l'ap- qui était la neuvième année d'Osée,
pelait Nehuschtan". ^11 mit sa con- roi d'Israël : alors Samarie fut prise,
fiance en l'Éternel, le Dieu d'Israël; "Le roi d'Assyrie emmena Israël cap-
et parmi tous les rois de Juda qui vin- tif en Assyrie, et il les établit à Cha-
rent après lui ou qui le précédèrent, il
n'y en eut point de semblable à lui.
*I1 fut attaché à l'Éternel, il ne se dé-
tourna ])()int de lui, et il observa les
lach , et sur le Chabor, tleuve de
Gozan, et dans les villes des Mèdes,
'-parce qu'ils n'avaient point écouté la
voix de l'Eternel, leur Dieu, et qu'ils
commaiulements que l'Eternel avait avaient transgressé son alliance, par-
a. ye/tuschtan, d'un mut qui siijiiifie airain.
443
Chap. 18,i3-,3'2.
II ROIS.
ce qu'ils n'avaient ni écouté ni mis
en pratique tout ce qu'avait ordonné
Moïse, serviteur de l'Éternel.
*^La quatorzième année du roi Ezé-
chias, Sanchérib, roi d'Assyrie, monta
contre toutes les villes fortes de Juda,
et s'en empara. '"'Ezéchias, roi de Ju-
da , envoya dire au roi d'Assyrie à
Lakis : J'ai commis une faute ! Eloi-
gne-toi de moi. Ce que tu m'impose-
ras, je le supporterai. Et le roi d'As-
syrie imposa à Ezéchias, roi de Juda,
trois cents talents d'argent et trente
talents d'or. '^Ezéchias donna tout
l'argent qui se trouvait dans la mai-
son de l'Eternel et dans les trésors de
la maison du roi. '^Ce fut alors qu'Ezé-
chias, roi de Juda, enleva, pour les li-
vrer au roi d'Assyrie, les lames d'or
"Peut-être me direz-vous : C'est en
l'Eternel, notre Dieu, que nous nous
confions. Mais n'est-ce pas lui dont
Ezéchias a fait disparaître les hauts
lieux et les autels, en disant à Juda et
à Jérusalem : Vous vous prosternerez
devant cet autel à Jérusalem? -'Main-
tenant, fais une convention avec mon
maître, le roi d'Assyrie, et je te don-
nerai deux mille chevaux, si tu peux
fournir des cavaliers pour les monter.
^''Comment repousserais-tu un seul
chef d'entre les moindres serviteurs
de mon maître? Tu mets ta confiance
dans l'Egypte pour les chars et pour
les cavaliers. -^D'ailleurs, est-ce sans
la volonté de rÉternel que je suis
monté contre ce lieu , pour le dé-
truire? L'Eternel m'a dit : Monte con-
dont il avait couvert les portes et les tre ce pays, et détruis-le.
linteaux du temple de l'Éternel.
'"Le roi d'Assyrie envoya de Lakis
à Jérusalem, vers le roi Ezéchias,
Tharthan, Rab-Saris et Rabschaké avec
une puissante armée. Ils montèrent,
et ils arrivèrent à Jérusalem. Lors-
qu'ils furent montés et arrivés, ils
s'arrêtèrent à l'aqueduc de l'étang su-
périeur, sur le chemin du champ du
foulon. 'Mis appelèrent le roi; et Élia-
kim, fils de Hilkija, chef de la maison
du roi, se rendit auprès d'eux, avec
Schebna, le secrétaire, et Joach, fils
d'Asaplî, l'archiviste.
''Rabschaké leur dit : Dites à Ezé-
chias : Ainsi parle le grand roi, le roi
d'Assyrie : Quelle est cette confiance,
sur laquelle tu t'appuies ? -"Tu as dit :
Il faut pour la guerre de la prudence
et de la force. Mais ce ne sont que
des paroles en l'air. En qui donc as-tu
'Eliakim, fils de Hilkija, Schebna
et Joach, dirent à Rabschaké : Parle à
tes serviteurs en araméen , car nous
le comprenons ; et ne nous parle pas
en langue judaïque, aux oreilles du
peuple qui est sur la muraille. ^'Rabs-
chaké leur répondit : Est-ce à ton
maître et à toi que mon maître m'a
envoyé dire ces paroles ? N'est-ce pas
à ces hommes assis sur la muraille
pour manger leurs excréments et pour
boire leur urine avec vous ?
-*Alors Rabschaké, s'étant avancé,
cria à haute voix en langue judaïque,
et dit : Écoutez la parole du grand roi,
du roi d'Assyrie ! -'Ainsi parle le roi :
Qu'Ézéchias ne vous abuse point, car
il ne pourra vous délivrer de ma main.
'"Qu'Ézéchias ne vous amène point à
vous confier en l'Éternel, en disant :
L'Éternel nous délivrera, et cette ville
placé ta confiance, pour t'être révolté ne sera pas livrée entre les mains du
contre moi? -'Voici, tu l'as placée
dans l'Egypte, tu as pris pour soutien
ce roseau cassé, qui pénètre et perce
la main de quiconque s'appuie des-
sus : tel est Pharaon, roi d'Egypte,
pour tous ceux qui se confient en lui.
roi d'Assyrie. "N'écoutez point Ezé-
chias ; car ainsi parle le roi d'Assyrie :
Faites la paix avec moi, rendez-vous
à moi, et chacun de vous mangera de
sa vigne et de son figuier, et chacun
boira de l'eau de sa citerne, '-jusqu'à
444
II ROIS.
Chap. I8,:a-I0,w.
ce que je vienne, et que je vous em-
mène clans un pays eomme le vôtre,
dans un [)ays de blé et de vin, un pays
de ])ain et de vignes, un pays d'oli-
viers à huile et de miel, et vous viviez
et vous ne mourrez point. N'écoutez
donc point Ezéchias ; car il pourrait
vous séduire en disant : L'Eternel nous
délivrera. ^^Les dieux des nations
ont-ils délivré chacun son pays de la
main du roi d'Assyrie? ''''Où sont les
dieux de Ilamath et d'Arpad ? Où sont
les dieux de Sepharvaïm, d'IIéna et
d'Ivva? Ont-ils délivré Samarie de ma
main? '^ Parmi tous les dieux de ces
pays, quels sont ceux qui ont délivré
leur pays de ma main, pour que l'E-
ternel délivre Jérusalem de ma main?
■'M^e peujile se tut, et ne lui répon-
dit pas un mot ; car le roi avait donné
cet ordre : Vous ne lui répondrez pas.
'"Et Éliakim, fils de Ililkija, chef de la
maison du roi, Schebna, le secrétaire,
et Joach, fils d'Asaph, l'archiviste,
vinrent auprès d'Ezéchias, les vête-
ments déchirés, et lui rapportèrent
les paroles de Rabschaké.
Jérusalem saui'ée, et ïnnuée de Sancliérib
détruite.
Chap. XIX. 'Lorsque le roi Ezé-
chias eut entendu cela, il déchira ses
vêtements, se couvrit d'un sac, et alla
dans la maison de l'Eternel. -11 en-
voya Eliakim, chef de la maison du
roi, Schebna, le secrétaire, et les plus
anciens des prêtres, couverts de sacs,
l'Éternel, ton Dieu, exercera-t-il ses
châtiments à cause des paroles qu'il
a entendues. Fais donc monter une
prière pour le reste qui subsiste en-
core.
^Lcs serviteurs du roi Ezéchias al-
lèrent donc auprès d'Esaïe. ^Et Esaïe
leur dit : Voici ce que vous direz à
votre maître : Ainsi parle l'Eternel :
Ne t'effraie point des paroles que tu
as entendues et par lesquelles m'ont
outragé les serviteurs du roi d'Assy-
rie. 'Je vais mettre en lui un csjirit tel
que, sur une nouvelle f[u'il recevi'a, il
retournera dans son pays ; et je le fe-
rai tomber par l'épée dans son pays.
* Rabschaké, s'étant retiré, trouva
le roi d'Assyrie qui attaquait Libna,
car il avait appris son départ de La-
kis. 'Alors le roi d'Assyrie reçut une
nouvelle au sujet de Tirhaka, roi d'E-
thiopie; on lui dit : Voici, il s'est mis
en marche pour te faire la guerre. Et
le roi d'Assyi'ie envoya de nouveau
des messagers à Ezéchias, en disant :
'"Vous parlerez ainsi à Ezéchias, roi
de .)uda : Que ton Dieu, auquel tu te
confies, ne t'abuse point en disant :
Jérusalem ne sera pas livrée entre les
mains du roi d'Assyrie. "Voici, tu as
appris ce qu'ont fait les rois d'Assyrie
à tous les pays, et comment ils les ont
détruits ; et toi, tu serais délivré ! '-Les
dieux des nations que mes pères ont
détruites les ont-ils délivrées, Gozan,
Charan, Retseph, et les filsd'Eden qui
sont à Telassar? '■'Où sont le roi de
vers Esaïe, le prophète, fils d'Amots. Hamath, le roi d'Arpad, et le roi de la
'Et ils lui dirent : Ainsi parle Ezé-
rhias : Ce jour est un jour d'angoisse,
de châtiment et d'opprobre ; car les
enfants sont près de sortir du sein
maternel, et il n'y a point de force
pour l'enfantement. ■'Peut-être l'Éter-
nel, ton Dieu, a-t-il entendu toutes
les paroles de Rabschaké, que le roi
ville de Sepharvaïm, d'Héna et d'Ivva?
'"'Ezéchias ])rit la lettre de la main
des messagers , et la lut. Puis il
monta à la maison de l'Éternel, et la
déploya devant l'Eternel, '^à qui il
adressa cette prière : Éternel, Dieu
d'Israël, assis sur les chérubins! C'est
toi qui es le seul Dieu de tous les
d Assyrie, son maître, a envoyé pour royaumes de la terre, c'est toi qui as
insulter au Dieu vivant, et peut-être fait les cicux et la terre. "''Étenicl! in-
445
Chap. d9,n-u8. II ROIS.
cline ton oreille, et écoute. Eternel! anéantis. '^Maintenant, Eternel, no-
ouvre tes yeux, et regarde. Entends tre Dieu! délivre-nous de la main de
les pai'oles de Sanchérib, qui a en- Sanchérib, et que tous les royaumes
voyé Rabschaké pour insulter au Dieu de la terre sachent que toi seul es
vivant. '"Il est vrai, ô Eternel! que les Dieu, ô Eternel !
rois d'Assyrie ont détruit les nations -"Alors Esaïe, fds d'Amots, envoya
et ravagé leurs pays, "*et qu'ils ont dire à Ezéchias : Ainsi parle rÉternel,
jeté leurs dieux dans le feu; mais ce le Dieu d'Israël : J'ai entendu la prière
n'étaient point des dieux, c'étaient que tu m'as adressée au sujet de San-
des ouvrages de mains d'homme, du chérib, roi d'Assyrie. *' Voici la parole
bois et de la pierre; et ils les ont que l'Eternel a prononcée contre lui :
Elle te méprise, elle se moque de toi,
La vierge, fille de Sion ;
Elle hoche la tète après toi,
La fille de Jérusalem.
^"^Qui as-tu insulté et outragé ?
Contre qui as-tu élevé la voix ?
Tu as porté tes yeux en haut
Sur le Saint d'Israël !
^'Par tes messagers tu as insulté le Seigneur,
Et tu as dit :
Avec la multitude de mes chars,
J'ai gravi le sommet des montagnes,
Les extrémités du Liban ;
Je couperai les plus élevés de ses cèdres.
Les plus beaux de ses cyprès,
' Et j'atteindrai sa dernière cime.
Sa forêt semblable à un verger;
-M'ai creusé, et j'ai bu des eaux étrangères.
Et je tarirai avec la plante de mes pieds
Tous les fleuves de l'Egypte.
-'^N'as-tu pas appris que j'ai préparé ces choses de loin.
Et que je les ai résolues dès les tem])s anciens ?
^laintenant j'ai permis qu'elles s'accomplissent,
Et que tu réduisisses des villes fortes en monceaux de ruines.
-"Leurs habitants sont impuissants,
Epouvantés et confus ;
Ils sont comme l'herbe des champs et la tendre verdure,
Comme le gazon des toits
Et le blé qui sèche avant la formation de sa tige.
"Mais je sais quand tu t'assieds, quand tu sors et quand tu entres,
Et quand tu es furieux contre moi.
'-'* Parce que tu es fui'ieux contre moi,
El que ton arrogance est montée à mes oreilles.
Je mettrai ma boucle à tes narines et mon mors entre tes lèvres.
Et je te ferai retourner par le chemin par le([uel tu es venu.
446
II ROIS.
Chap. 10,^-20,0.
-'Que ceci soit un signe pour toi" : ce qui sera resté poussera encore des
On a mangé une année le produit du racines par-dessous, et portera du fruit
par-dessus. ^'Car de Jérusalem il sor-
grain tombé, et une seconde année ce
roit d(
lais la troi-
qui croît cie soi-même; ma
sième année, vous sèmerez, vous mois-
sonnerez, vous planterez des vignes,
et vous en mangerez le fruit. -^'Cc qui
aura été sauvé de la maison de .Juda,
tira un reste, et de la montagne de
Sion des réchappes. Voilà ce que fera
le zèle de l'Eternel des armées.
^-C'est pourquoi ainsi parle l'Eter-
nel sur le roi d'Assyrie :
Il n'entrera point dans cette ville,
Il n'y lancera point de traits,
Il ne lui présentera ])oint de boucliers,
Et il n'élèvera point de letranchements contre elle.
'^11 s'en retournera par le chemin par lequel il est venu,
Et il n'entrera point dans cette ville, dit l'Eternel.
•'*Je protégerai cette ville pour la sauver,
A cause de moi, et à cause de David, mon serviteur.
^^Cette nuit-là, l'ange de l'Eternel
sortit, et frappa dans le camp des As-
syriens cent quatre-vingt-cinq mille
hommes. Et quand on se leva le ma-
tin , voici , c'étaient tous des corps
morts.
^^ Alors Sanchérib , roi d'Assyrie,
leva son camp, partit et s'en retourna;
et il resta à Ninive. ^'Or, comme il
était prosterné dans la maison de Nis-
roc, son dieu, Adrammélec et Scha-
retser, ses fils, le frappèrent avec
ré])ée, et s'enfuirent au pays d'Ararat.
Et l'jsar-Haddon, son fils, régna à sa
]ilacc.
Maladie d'Ezéc/iias : sa tùe prolongée tic qjiinze
ans. — Ambassade babylonienne.
Cliiip. XX. 'En ce temps-là, Ezé-
chias fut malade à la mort. Le pro-
phète Esaie, fils d'Amots, vint au]irès
de lui, et lui dit : Ainsi parle l'Eternel :
Donne tes ordres à ta maison, car tu
vas mourir, et tu ne vivras plus.
■Ezéchias tourna son visage contre
le mur, et fit cette prière à l'Eternel :
^O Eternel ! souviens-toi que j'ai mar-
ché devant ta face avec fidélité et in-
tégrité de cœur, et que j'ai fait ce qui
a. Toi, Ezéchias, voy. v. 20.
est bien à tes veux ! Et Ezéchias ré-
pandit d'abondantes larmes.
■•Ésaïe, qui était sorti, n'était pas
encore dans la cour du milieu, lorsque
la parole de l'Eternel lui fut adressée
en ces termes : "'Retourne, et dis à
Ezéchias, chef de mon peuple : Ainsi
jiarle l'Eternel, le Dieu de David, ton
père : J'ai entendu ta prière, j'ai vu
tes larmes. Voici, je te guérirai ; le
troisième jour, tu monteras à la mai-
son de l'Eternel. '^J'ajouterai à tes jours
quinze années. Je te délivrerai, toi et
cette ville, de la main du roi d'Assy-
rie; je protégerai cette ville, à cause
de moi, et à cause de David, mon ser-
viteur.
"Esaïe dit: Prenez une masse de
figues. On la prit, et on l'appliqua sur
l'ulcère. Et Ezéchias guérit.
* Ezéchias avait dit à Esaïe : A quel
signe connaitrai-je que l'Eternel me
guérira, et que je monterai le troisième
jour à la maison de l'Eternel ? ^ Et Esaïe
dit : Voici, de la part de l'Eternel, le
signe auquel tu connaîtras que l'Eter-
nel accomplira la parole qu'il a pro-
noncée : L'ombre avancera-t-elle de
dix degrés, Ou reculera-t-elle de dix
447
2'.)
Chap. 20,10-21,9.
II ROIS.
degrés ? '"Ézéchias répondit : C'est
peu de chose que l'ombre avance de
dix degrés; mais plutôt qu'elle recule
de dix degrés. "Alors Esaïe, le pro-
jihète, invoqua l'Eternel, qui fit recu-
ler l'ombre de dix degrés sur les degrés
d'Achaz, où elle était descendue.
'^En ce même temps, Berodac-Ba-
ladan, fds de Baladan, roi de Baby-
lone, envoya une lettre et un présent
à Ezéchias, car il avait appris la mala-
die d'Ezéchias. '^Ezéchias donna au-
dience aux envoyés, et il leur montra
le lieu oii étaient ses choses de prix,
l'argent et l'or, les aromates et l'huile
précieuse, son arsenal, et tout ce qui
se trouvait dans ses trésors : il n'y
eut rien qu'Ezéchias ne leur fît voir
dans sa maison et dans tous ses do-
maines.
'■•Esaïe, le prophète, vint ensuite
auprès du roi Ezéchias, et lui dit :
Qu'ont dit ces gens-là, et d'où sont-
ils venus vers toi ? Ezéchias répondit:
Ils sont venus d'un pays éloigné, de
Babylone. '^Esaïe dit encore : Qu'ont-
ils vu dans ta maison ? Ezéchias répon-
dit : Ils ont vu tout ce qui est dans ma
maison : il n'y a rien dans mes trésors
que je ne leur aie fait voir. '^Alors
Esaïe dit à Ezéchias : Ecoute la parole
de l'Éternel ! ''Voici, les temps vien-
dront où l'on emportera à Babylone
tout ce qui est dans ta maison et ce
que tes pères ont amassé jusqu'à ce
jour; il n'en restera rien, dit l'Eter-
nel. '^Et l'on prendra de tes fds, qui
seront sortis de toi, que tu auras en-
écrit dans le livre des Chroniques des
rois de .luda ?
-' Ezéchias se coucha avec ses pères.
Et Manassé, son fds, régna à sa place.
Manassé et Ai
rois de Juda.
Clinp. XXI. 'Manassé avait douze
ans lorsqu'il devint roi, et il régna
cinquante-cinq ans à Jérusalem. Sa
mère s'appelait Hephtsiba.
-Il fit ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel, selon les abominations des
nations que l'Eternel avait chassées
devant les enfants d'Israël. ^11 rebâtit
les hauts lieux qu'Ezéchias, son père,
avait détruits, il éleva des autels à
Baal, il fit une idole d'Astarté, comme
avait fait Achab, roi d'Israël, et il se
prosterna devant toute l'armée des
cieux et la servit. ''Il bâtit des autels
dans la maison de l'Eternel, quoique
l'Eternel eût dit : C'est dans .Jérusalem
que je placerai mon nom. ^11 bâtit des
autels à toute l'armée des cieux dans
les deux parvis de la maison de l'Eter-
nel. *I1 fit passer son fils par le feu ; il
observait les nuages et les serpents
pour en tirer des pronostics, et il éta-
blit des gens qui évoquaient les esprits
et qui prédisaient l'avenir. Il fit de
plus en plus ce qui est mal aux yeux
de l'Eternel, afin de l'irriter. 'Il mit
l'idole d'Astarté, qu'il avait faite, dans
la maison de laquelle l'Eternel avait
dit à David et à Salomon, son fils :
C'est dans cette maison, et c'est dans
Jérusalem que j'ai choisie parmi tou
gendres, pour en faire des eunuques tes les tribus d'Israël, que je veux à
dans le palais du roi de Babylone. toujours placer mon nom. *Je ne ferai
''^Ezéchias répondit à Ésaïe : La parole plus errer le pied d'Israël hors du pays
de l'Éternel, que tu as prononcée, est que j'ai donné à ses pères, pourvu
bonne. Et il ajouta : N'y aura-t-il pas seulement qu'ils aient soin de mettre
paix et sécurité pendant ma vie ? en pratique tout ce que je leur ai com-
^"Le reste des actions d'Ezéchias, mandé et toute la loi que leur a près-
tous ses exploits, et comment il fit crite mon serviteur Moïse. 'Mais ils
l'étang et l'aqueduc, et amena les n'obéirent point; et Manassé fut cause
eaux dans la ville, cela n'est-il pas qu'ils s'égarèrent et firent le mal plus
448
II ROIS.
C/inp. 9 /,, 0^9 9,0.
que les nations que l'Éternel avait dé-
truites devant les enfants d'Israël.
'"Alors l'Eternel parla en ces ter-
mes par ses serviteurs les prophètes :
l'Eternel, comme avait fait Manassé,
son j)ère ; -'il marcha dans toute la
voie où avait marché son père, il servit
les idoles qu'avait servies son père, et
"Parce que Manassé, roi de Juda, a il se prosterna devant elles ; "il aban-
commis ces abominations, parce qu'il
a fait pis que tout ce qu'avaient fait
avant lui les Amoréens, et parce (ju'il
a aussi fait pécher Juda par ses idoles,
'-voici ce que dit l'Eternel, le Dieu
d'Israël : Je vais faire venir sur Jéru-
salem et sur Juda des malheurs tpii
étourdiront les oreilles de quiconque
en entendra parler. "J'étendrai sur
Jérusalem le cordeau de Samarieet le
niveau de la maison d'Achab : et je
nettoierai Jérusalem comme un plat
qu'on nettoie, et qu'on renverse sens
dessus dessous après l'avoir nettoyé.
''J'abandonnerai le reste de mon héri-
tage, et je les livrerai entre les mains
de leurs ennemis; et ils deviendront
le butin et la proie de tous leurs enne-
mis, '^ parce qu'ils ont fait ce qui est
mal à mes yeux et qu'ils m'ont irrité
depuis le jour où leurs pères sont sor-
tis d'Egypte jusqu'à ce jour.
'^Manassé répandit aussi beaucoup
de sang innocent jusqu'à en remplir
Jérusalem d'un bout à l'autre, outre
les péchés qu'il commit et qu'il fit
donna l'Éternel, le Dieu de ses pères,
et il ne marcha point dans la voie
de l'Éternel. ^^Les serviteurs d'Amon
cons]:)irèrent contre lui, et firent mou-
rir le roi dans sa maison. -■'Mais le
])cuple du pays frappa tous ceux qui
avaient conspiré contre le roi Amon ;
et le peuple du pays établit roi Josias,
son fils, à sa place.
-^Le reste des actions d'Amon, et ce
qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans
le livre des Chroniques des rois de
Juda ?
-^On l'enterra dans son sépulcre,
dans le jardin d'Uzza. Et Josias, son
fils, régna à sa place.
Josias, roi de Juda. — Le lii're de la loi trouvé
dans le temple. — Destruction de l'idolâtrie
par Josias. — Célébration de la Pâque.
Cliap. XXII. 'Josias avait huit ans
lorsqu'il devint roi, et il régna trente
et un ans à Jérusalem. Sa mère s'appe-
lait Jedida, fille d'Adaja, de Botskath.
-Il fit ce qui est droit aux yeux de
l'Eternel, et il marcha dans toute la
commettre à Juda en faisant ce qui est voie de David, son père ; il ne s'en dé-
mal aux yeux de l'Éternel.
'"Le reste des actions de Manassé,
tout ce qu'il a fait, et les péchés aux-
quels il se livra, cela n'est-il pas écrit
dans le livre des Chroniques des rois
de Juda ?
'^Manassé se coucha avec ses pè-
res, et il fut enterré dans le jardin de
sa maison , dans le jardin d'Uzza. Et
Amon, son fils, régna à sa place.
'^\mon avait vingt-deux ans lors-
(|u'il devint roi, et il régna deux ans
à Jérusalem. Sa mère s'appelait Mc-
schullémcth, fille de Ilaruts, de Jotba.
""11 fit ce qui est mal aux yeux de
tourna ni à droite ni à gauche.
•'La dix-huitième année du roi Jo-
sias, le roi envoya dans la maison de
l'Eternel Schaphan, le secrétaire, fils
d'Atsalia, fils de Meschullam. 11 lui
dit : *Monte vers Hilkija , le grand
prêtre, et qu'il amasse l'argent qui a
été apporté dans la maison de l'Eter-
nel et que ceux qui ont la garde du
seuil ont recueilli du peuple. ^On re-
mettra cet argent entre les mains de
ceux qui sont chargés de faire e.vécu-
ter l'ouvrage dans la maison de l'Eter-
nel. Et ils l'emploieront pour ceux (pii
travaillent aux réparations de la uiai-
son de l'Éternel, "pour les charpen-
4'i9
Chap.22,--3S,^..
II ROIS.
tiers, les manœuvres et les maçons, malheurs sur ce lieu et sur ses habi-
pour les achats de bois et de pierres tants, selon toutes les paroles du livre
de taille nécessaires aux réparations qu'a lu le roi de Juda. ''Parce qu'ils
de la maison. "Maison ne leur deman- m'ont abandonné et qu'ils ont offert
dera pas de compte pour l'argent l'e- des parfums à d'autres dieux, afin de
mis entre leurs mains, car ils agissent m'irriter par tous les ouvrages de leurs
avec probité. mains, ma colère s'est enflammée con-
^Alors Hilkija, le grand prêtre, dit tre ce lieu, et elle ne s'éteindra point,
à Schaphan, le secrétaire : J'ai trouvé '^Mais vous direz au roi de Juda, qui
le livre de la loi dans la maison de vous a envoyés pour consulter l'Éter-
l'Eternel. Et Hilkija donna le livre à nel : Ainsi parle l'Eternel, le Dieu d'Is-
Schaphan, et Schaphan le lut. '■'Puis raël, au sujet des paroles que tu as
Schaphan, le secrétaire, alla rendre entendues : '^ Parce que ton cœur a
compte au roi, et dit: Tes serviteurs été touché, parce que tu t'es humilié
ont amassé l'argent qui se trouvait devant l'Eternel en entendant ce que
dans la maison, et l'ont remis entre j'ai prononcé contre ce lieu et contre
les mains de ceux qui sont chargés de ses habitants qui seront un objet d'é-
faire exécuter l'ouvrage dans la mai- pouvante et de malédiction, et parce
son de l'Eternel. '"Schaphan, le secré- que tu as déchiré tes vêtements et qiie
taire, dit encore au roi : Le prêtre tu as pleuré devant moi, moi aussi,
Hilkija m'a donné un livre. Et Scha- j'ai entendu, dit l'Eternel. ^'' C'est pour-
phan le lut devant le l'oi. quoi, voici, je te recueillerai auprès
"Lorsque le roi entendit les paroles de tes pères, tu seras recueilli en paix
du livre de la loi, il déchira ses vête- dans ton sépulcre, et tes yeux ne ver-
ments. '°Et le roi donna cet ordre au ront pas tous les malheurs que je ferai
prêtre Hilkija, à Achikam, fils de Scha- venir sur ce lieu.
phan, à Acbor, fils de Michée, à Scha- Ils rapportèrent au roi cette réponse,
phan, le secrétaire, et à Asaja, servi- Chap. XXII J. 'Le roi Josias fit
teur du roi : '^Allez, consultez l'Éternel assembler auprès de lui tous les an-
pour moi, pour le peuple, et pour tout ciens de Juda et de Jérusalem. -Puis
Juda, au sujet des paroles de ce livre il monta à la maison de l'Eternel, avec
qu'on a trouvé ; car grande est la co- tous les hommes de Juda et tous les
1ère de l'Eternel, qui s'est enflammée habitants de Jérusalem, les prêtres,
contre nous, parce que nos pères n'ont les prophètes, et tout le peuple, de-
point obéi aux paroles de ce livre et puis le plus petit jusqu'au plus grand,
n'ont point mis en pratique tout ce II lut devant eux toutes les paroles du
qui nous y est prescrit. livre de l'alliance, qu'on avait trouvé
''*Le prêtre Hilkija, Achikam, Acbor, dans la maison de l'Éternel. "Le roi
Schaphan et Asaja, allèrent auprès de se tenait sur l'estrade, et il traita al-
la prophétesse Ilulda, femme de Schal- liance devant l'Éternel, s'engageant à
luni, fils de Thikva, fils de Harhas, suivre l'Éternel, et à observer ses or-
gardien des vêtements. Elle habitait à donnances, ses préceptes et ses lois,
Jérusalem, dans l'autre quartier de la de tout son cœur et de toute son âme,
ville. Après qu'ils lui eurent parlé, afin de mettre en pratique les paroles
'^elle leur dit : Ainsi parle l'Éternel, de cette alliance, écrites dans ce livre,
le Dieu d'Israël : Dites à l'homme qui Et tout le peuple entra dans l'alliance,
vous a envoyés vers moi : '^Ainsi parle ''Le roi ordonna à Hilkija, le grand
l'Éternel: Voici, je vais faire venir des prêtre, aux prêtres du second ordre,
450
II ROIS.
Chfip. 23,r,-Q0.
et à ceux qui gardaient le seuil, de autels qui étaient sur le toit de la
sortir du temple de l'Éternel tous les chambre haute d'Achaz et que les rois
ustensiles qui avaient été faits pour de Juda avaient faits, et les autels
Baal, j)our Astarté, et pour toute l'ar- qu'avait faits Manassé dans les deux
méc des cieux ; et il les brûla hors de ])arvis de la maison de l'Eternel ; après
Jérusalem, dans les chanq)s du Ce- les avoir brisés et enlevés de là, il en
dron, et en fit porter la poussière à jeta la poussière dans le torrent de
Béthel. ^11 chassa les prêtres des ido- Cédron. ''Le roi souilla les hauts lieux
les, établis par les rois de Juda pour qui étaient en face de Jérusalem, sur
brûler des parfums sur les hauts lieux la droite de la montagne de perdition *,
dans les villes de Juda et aux environs et que Salomon, roi d'Israël, avait bà-
de Jérusalem, et ceux qui offraient des tis à Astarté, l'abomination des Sido-
parfums à Baal, au soleil, à la lune, au niens, à Kemosch, l'abomination de
zodiaque et à toute l'armée des cieux.
*I1 sortit de la maison de l'Eternel l'i-
dole d'Astarté, qu'il transporta hors
de Jérusalem vers le torrent de Cé-
dron ; il la brûla au torrent de Cédron
et la réduisit en poussière, et il en
Moab, et à ^lilcom, l'abomination des
fils d'Ammon. "Il brisa les statues et
abattit les idoles, et il remplit d'osse-
ments d'hommes la place qu'elles oc-
cupaient. '^11 renversa aussi l'autel qui
était à Béthel, et le haut lieu qu'avait
jeta la poussière sur les sépulcres des fait Jéroboam, fils de Nebath, qui avait
enfants du peuple. 'Il abattit les mai- fait pécher Israël ; il brûla le haut lieu
sons des prostitués qui étaient dans et le réduisit en j^oussière, et il brûla
l'idole.
'"Josias, s'étant tourné et ayant vu
les sépulcres qui étaient là dans la
montagne, envoya prendre les osse-
ments des sépulcres, et il les brûla sur
la maison de l'Éternel, et où les fem-
mes tissaient des tentes pour Astarté.
Ml fit venir tous les prêtres des villes
de Juda ; il souilla les hauts lieux où
les prêtres brûlaient des parfums, de-
puis Guéba jusqu'à Beer-Schéba; et il l'autel et le souilla, selon la parole de
renversa les hauts lieux des portes, ce- l'Eternel prononcée par l'homme de
lui qui était à l'entrée de la porte de fJieu, qui avait annoncé ces choses.
Josué, chef de la ville, et celui qui "Il dit : Quel est ce monument que je
était à gauche de la porte de la ville, vois ? Les gens de la ville lui répondi-
'Toutefois les prêtres des hauts lieux rent : C'est le sépulcre de l'homme de
ne montaient pas à l'autel de l'Eternel Dieu, qui est venu de Juda, et qui a
à Jérusalem, mais ils mangeaient des crié contre l'autel de Béthel ces cho-
pains sans levain au milieu de leurs ses que tu as accomplies. '*Et il dit :
frères. '"Le roi souilla Topheth " dans Laissez-le; que personne ne remue
la vallée des fils de Hinnom, afin que ses os ! On conserva ainsi ses os avec
personne ne lit plus passer son fils ou les os du prophète qui était venu de
sa fille par le feu en l'honneur de Mo- Samarie.
loc. "Il fit disparaître de l'entrée de '"Josias fit encore disparaître toutes
la maison de l'Eternel les chevaux que les maisons des hauts lieux, qui étaient
les rois de Juda avaient consacrés au dans les villes de Samarie, et qu'a-
soleil, près de la chambre de l'eunu- valent faites les rois d'Israël pour irri-
que Nethan-Mélec, qui demeurait dans ter l'Éternel ; il fit à leur égard entiè-
le faubourg; et il brûla au feu les rement comme il avait fait à Béthel.
chars du soleil. 'H^e roi démolit les -"Il immola sur les autels tous les
a. Toplu'tli, lieu oii l'un rendait un culte ù Moloc. b. La munta^uc des oliviers.
451
Chap. 23,
ii-Si,}.
II ROIS.
prêtres des hauts lieux, qui étaient là,
et il y brûla des ossements d'hommes.
Puis il retourna à Jérusalem.
^*Le roi donna cet ordre à tout le
peuple : Célébrez la Pàque en l'hon-
neur de l'Eternel, votre Dieu, comme
il est écrit dans ce livre de l'alliance.
-'Aucune Pàque pareille à celle-ci n'a-
vait été célébrée depuis le temps où
les juges jugeaient Israël et pendant
tous les jours des rois d'Israël et des
rois de Juda. ^'Ce fut la dix-huitième
année du roi .losias qu'on célébra cette
Pâque en l'honneur de l'Eternel à Jé-
rusalem.
^''De plus, Josias fit disparaître ceux
qui évoquaient les esprits et ceux qui
prédisaient l'avenir, et les théraphim,
et les idoles, et toutes les abomina-
tions qui se voyaient dans le pays de
Juda et à Jérusalem, afin de mettre en
pratique les paroles de la loi, écrites
dans le livre que le prêtre Hilkija avait
trouvé dans la maison de l'Eternel.
-^Avant Josias, il n'y eut point de roi
qui, comme lui, revînt à l'Eternel de
tout son cœur, de toute son àme et de
toute sa force, selon toute la loi de
Moïse ; et après lui, il n'en a point pa-
ru de semblable. -^Toutefois l'Eternel
ne se désista point de l'ardeur de sa
grande colère dont il était enilammé
contre Juda, à cause de tout ce qu'a-
vait fait Manassé pour l'irriter. -'Et
l'Eternel dit : J'ôterai aussi Juda de
devant ma face comme j'ai ôté Israël,
et je rejetterai cette ville de Jérusalem
que j'avais choisie, et la maison de la-
quelle j'avais dit : Là sera mon nom.
**Le reste des actions de Josias, et
tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas
écrit dans le livre des Chroniques des
rois de Juda ?
-'De son temps. Pharaon Néco, roi
d'Egypte, monta contre le roi d'Assy-
rie, vers le fleuve de l'Euphrate. Le
roi Josias marcha à sa rencontre ; et
Pharaon le tua à Meguiddo, dès qu'il
le vit. ^"Ses serviteurs l'emportèrent
mort sur un char ; ils l'amenèrent de
Meguiddo à Jérusalem, et ils l'enter-
rèrent dans son sépulcre. Et le peuple
du pays prit Joachaz, fds de Josias ; ils
l'oignirent, et le firent roi à la place
de son père.
Joachaz, Jojakim, Jojakin, rois de Juda.
'' Joachaz avait vingt-trois ans lors-
qu'il devint roi, et il régna trois mois
à Jérusalem. Sa mère s'appelait Ha-
muthal, fdle de Jérémie, de Libna.
'-Il fit ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel, entièrement comme avaient
fait ses pères. '^ Pharaon Néco l'en-
chaîna à Ribla, dans le pays de Ha-
math, pour qu'il ne régnât plus à
Jérusalem ; et il mit sur le pays une
contribution de cent talents d'argent
et d'un talent d'or. '•'Et Pharaon Néco
établit roi Eliakim, fils de Josias, à la
place de Josias, son père, et il changea
son nom en celui de Jojakim. Il prit
Joachaz, cpii alla en Egypte et y mou-
rut. '^Jojakim donna à Pharaon l'ar-
gent et l'or; mais il taxa le pays pour
fournir cet argent, d'après l'ordre de
Pharaon ; il détermina la part de cha-
cun et exigea du peuple du pays l'ar-
gent et l'or qu'il devait livrer à Pharaon
Néco.
"^Jojakim avait vingt-cinq ans lors-
qu'il devint roi, et il régna onze ans à
Jérusalem. Sa mère s'appelait Zebud-
da, fille de Pedaja, de Ruma.
"Il fit ce qui est mal aux yeux de
l'Éternel, entièrement comme avaient
fait ses pères.
Chap. XXIV. * De son temps, Ne-
bucadnetsar, roi de Babylone, se mit
en campagne. Jojakim lui fut assujetti
pendant trois ans ; mais il se révolta
de nouveau contre lui. -Alors l'Eter-
nel envoya contre Jojakim des trou-
pes de Chaldéens, des troupes de Sy-
riens, des troupes de Moabites et des
452
II ROIS. Chap.2i,3-2o,3.
troupes d'Ammonites; il les envoya l'Eternel, comme l'Eternel l'avait pro-
noncé. '•'Il emmena en captivité tout
Jérusalem, tous les chefs et tous les
hommes vaillants, au nombre de dix
mille exilés, avec tous les charpen-
tiers et les serruriers : il ne resta que
le peuple pauvre du pays. 'Ml trans-
porta Jojakin à Babylone ; et il eni-
du sang innocent qu'avait répandu mena captifs de Jérusalem à Babylone
contre Juda pour le détruire, selon
la parole que l'Eternel avait pronon-
cée par ses serviteurs les prophètes.
'Cela arriva uniquement sur l'ordre
de l'Éternel, qui voulait ôter Juda de
devant sa face, à cause de tous les pé-
chés commis par Manassé, *et à cause
Manassé et dont il avait rempli Jéru-
salem. Aussi l'Eternel ne voulut- il
point pardonner.
^Le reste des actions de Jojakim, et
tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas
écrit dans le livre des Chroniques des
rois de Juda ?
•^Jojakim se coucha avec ses pères.
Et Jojakin, son fds, régna à sa place.
"Le roi d'Egypte ne sortit plus de
son pays, car le roi de Babylone avait
pris tout ce qui était au roi d'Egypte
dej)uis le torrent d'Egypte jusqu'au
Ueuve de l'Euphrate.
^Jojakin avait dix-huit ans lorsqu'il
devint roi, et il régna trois mois à Jé-
rusalem. Sa mère s'appelait Nehusch-
tha, fille d'Elnalhan, de Jérusalem.
'■'11 fit ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel, entièrement comme avait
fait son père.
'"En ce temps-là, les serviteurs de
Nebucadnetsar, roi de Babylone, mon-
tèrent contre Jérusalem, et la ville fut
assiégée. "Nebucadnetsar, roi de Ba-
bylone , arriva devant la ville pen-
dant que ses serviteurs l'assiégeaient.
'^Vlors Jojakin, roi de Juda, se rendit
auprès du roi de Babylone, avec sa
mère, ses serviteurs, ses chefs et ses
eunuques. Et le roi de Babylone le fit
|)risonnier, la huitième année de son
règne. "Il tira de là tous les trésors
de la maison de l'Eternel et les trésors
de la maison du roi ; et il brisa tous
les ustensiles d'or que Salomon, roi
d'Israël, avait faits dans le temple de
la mère du roi, les femmes du roi et
ses eunuques, et les grands du pays,
'Hous les guerriers au nombre de sept
mille, et les charpentiers et les serru-
riers au nombre de mille, tous hom-
mes vaillants et propres à la guerre.
Le roi de Babylone les emmena cap-
tifs à Babylone. '"Et le roi de Baby-
lone établit roi, à la place de Jojakin,
Matthania, son oncle, dont il changea
le nom en celui de Sédécias.
Sédécias, dernier roi de Juda. — Sièf^e et des-
truction de Jérusalem par Nebucadnetsar ,
roi de Babylone. — Les habitants du royaume
de Juda emmenés en capti^'ité.
"* Sédécias avait vingt et un ans lors-
qu'il devint roi, et il régna onze ans à
Jérusalem. Sa mère s'appelait Hamu-
thal, fille de Jérémie, de Libna.
'■'Il fit ce qui est mal aux yeux de
l'Éternel, entièrement comme avait
fait Jojakim. ^"Et cela arriva à cause
de la colère de l'Éternel contre Jéru-
salem et contre Juda, qu'il voulait re-
jeter de devant sa face. Et Sédécias se
révolta contre ^e roi de Babylone.
Chap. AA F. 'La neuvième année
du règne de Sédécias, le dixième jour
du dixième mois, Nebucadnetsar, roi
de Babylone, vint avec toute son ar-
mée contre Jérusalem ; il campa de-
vant elle, et éleva des retranchements
tout autour. -La ville fut assiégée jus-
qu'à la onzième année du roi Sédécias.
'Le neuvième jour du mois", la fa-
mine était forte dans la ville, et il n'y
a. Plus complètement, d'aprtîs Jérémie 39, -2 : « Le neuvième jour du quatrième mois de la onzième année
du règne de Sédécias. »
453
Chap. 25,k-uk.
II ROIS.
avait pas de pain pour le peuple du
pays. ■'Alors la brèche fut faite à la
ville ; et tous les gens de guerre s'en-
fuirent de nuit par le chemin de la
porte entre les deux murs près du jar-
din du roi, pendant que les Chaldéens
environnaient la ville. Les fuyards pri-
rent le chemin de la plaine. ^Mais l'ar-
mée des Chaldéens poursuivit le roi
et l'atteignit dans les plaines de Jéri-
cho ; et toute son armée se dispersa
loin de lui. ^Ils saisirent le roi, et le
firent monter vers le roi de Babylone
à Ribla; et l'on prononça contre lui
une sentence. 'Les fds de Sédécias fu-
rent égorgés en sa présence ; ])uis on
creva les yeux à Sédécias, on le lia
avec des chaînes d'airain, et on le me-
na à Babylone.
^Le septième jour du cinquième
mois, — c'était la dix-neuvième année
du règne de Nebucadnetsar, roi de
Babylone, — Nebuzaradan, chef des
quels on faisait le service. '^Le chef
des gardes prit encore les brasiers et
les coupes, ce qui était d'or et ce qui
était d'argent. '^Les deux colonnes, la
mer, et les bases, que Salomon avait
faites pour la maison de l'Eternel,
tous ces ustensiles d'airain avaient un
poids inconnu. '"La hauteur d'une co-
lonne était de dix-huit coudées, et il
y avait au-dessus un chapiteau d'airain
dont la hauteur était de trois coudées ;
autour du chapiteau il y avait un treil-
lis et des grenades, le tout d'airain ; il
en était de même pour la seconde co-
lonne avec le treillis.
"*Le chef des gardes prit Seraja, le
grand prêtre , Sophonie , le second
prêtre, et les trois gardiens du seuil.
''■*Et dans la ville il prit un eunuque
qui avait sous son commandement les
gens de guerre, cinq hommes qui fai-
saient partie des conseillers du roi et
qui furent trouvés dans la ville, le se-
gardes, serviteur du roi de Babylone, crétaire du chef de l'armée qui était
entra dans Jérusalem. ^11 brûla la mai-
son de l'Éternel, la maison du roi,
et toutes les maisons de Jérusalem ;
il livra au feu toutes les maisons de
quelque importance. '"Toute l'armée
clés Chaldéens, qui était avec le chef
des gardes, démolit les murailles for-
mant l'enceinte de Jérusalem.
" Nebuzaradan, chef des gardes, em-
mena captifs ceux du peuple c{ui étaient
chargé d'enrôler le peuple du pays, et
soixante hommes du peuple du pays
qui se trouvèrent dans la ville. -"Nebu-
zaradan, chef des gardes, les prit, et
les conduisit vers le roi de Babylone
à Ribla. -'Le roi de Babylone les frap-
pa et les fit mourir à Ribla, dans le
pays de Ilamath.
*- Ainsi Juda fut emmené captif loin
de son pays. Et Nebucadnetsar, roi de
demeurés dans la ville, ceux qui s'é- Babylone, plaça le reste du peuple,
taient rendus au roi de Babylone, et le
reste de la multitude. '-Cependant le
chef des gardes laissa comme vigne-
rons et comme laboureurs quelques-
uns des plus pauvres du pays.
'^Les Chaldéens brisèrent les co-
qu'il laissa dans le pays de Juda, sous
le commandement de Guedalia, fils
d'Achikam, fils de Schaphan.
-'Lorsque tous les chefs des troupes
eurent appris, eux et leurs hommes,
que le roi de Babylone avait établi
lonnes d'airain qui étaient dans la mai- Guedalia pour gouverneur, ils se ren
son de l'Eternel, les bases, la mer
d'airain qui était dans la maison de
l'Éternel, et ils en emportèrent l'airain
à Babylone. '''Ils prirent les cendriers,
les pelles, les couteaux, les tasses, et
tous les ustensiles d'airain avec les-
dirent auprès de Guedalia à Mitspa,
savoir Ismaël, fils de Nethania, Jocha-
nan, fils de Karéach, Seraja, fils de
Thanhumeth, de Nethopha, et Jaaza-
nia, fils du Maacathien, eux et leurs
hommes. ^''Guedalia leur jura, à eux et
454
II ROIS.
Chap. 35,^5-30.
à leurs hommes, et leur dit : Ne crai-
gnez rien de la part des serviteurs des
Chaldéens ; demeurez dans le pays,
servez le roi de Babylone , et vous
vous en trouverez bien. -^Mais au sep-
tième mois, Ismaël, fils de Nethania,
(ils d'Elischama, de la race royale,
vint accompagné de dix hommes, et
ils frappèrent mortellement Guedalia
ainsi que les Juifs et les Chaldéens
qui étaient avec lui à Mitspa. ^^Alors
tout le peuple, depuis le plus petit
jusqu'au plus grand, et les chefs des
troupes, se levèrent et s'en allèrent en
Egypte, parce qu'ils avaient peur des
Chaldéens.
-^La trente- septième année de la
captivité de Jojakin, roi de Juda, le
vingt-septième jour du douzième mois,
Évil-Merodac, roi de Babylone, dans
la première année de son règne, releva
la tète" de Jojakin, roi de Juda, et le
tira de prison. -"Il lui parla avec bon-
té, et il mit son trône au-dessus du
trône des rois qui étaient avec lui à
Babylone. -"Il lui fit changer ses vête-
ments de prison, et Jojakin mangea
toujours à sa table tout le temps de sa
vie. ^"Le roi pourvut constamment à
son entretien journalier tout le tenij^s
de sa vie.
a. Fit cesser son état d'humiliation.
LE PREMIER LIVRE
DES CHRONIQUES
TABLES GENEALOGIQUES
{Chap. 1-9.
Les dix patriarches d'Adam à Noé. — Les fils de Noé et leurs descendants.
Chap. I. 'Adam, Seth, Énoscli,
^Kénan, Mahalaleel, Jéred, ^Hénoc,
Metuschélah, Léniec, *Noé.
Sem, Cham et Japhet.
'^Fils de Japhet : Gomer, Magog,
Madaï, Javan, Tubal, Méschec et Ti-
ras. — ^Fils de Gomer : Aschkenaz,
Diphat etTogarma. — 'Fils de Javan :
Elischa, Tarsisa, Kittim et Rodanim.
*FiIs de Cham : Cusch, Mitsraïm,
Puth et Canaan. — ^Fils de Cusch :
Saba , Havila, Sabta, Raema et Sab-
teca. — Fils de Raema : Séba et De-
dan. '"Cusch engendra Nimrod ; c est
lui ([ui commença à être puissant sur
la terre. — "Mitsraïm engendra les
Ludim, les Ananini, les Lehabim, les
Naphtuhim, '-les Patrusim, les Caslu-
him, d'où sont sortis les Philistins, et
les Caphtorim. — "Canaan engendra
Sidon, son premier-né, et lleth, '■'et
les Jébusiens, les Amoréens, les Guir-
gasiens, "^les Héviens, les Arkiens, les
Siniens, '^les Arvadiens, les Tsema-
riens, les Hamathiens.
"Fils de Sem : Elam, Assur, Ar-
pacschad, Lud et Aram ; Uts, IIul,
Guéter et Méschec. — "*Arpacschad
engendra Schélach ; et Schélach en-
gendra Héber. '^11 naquit à Iléber deux
iils : le nom de l'un était Péleg", parce
a. Pcleg dérive d'un mot qui sig^nifie partager^ dhiser.
que de son temps la terre fut parta-
gée, et le nom de son frère était Jok-
than. -"Jokthan engendra Almodad,
Schéleph, Hatsarmaveth, Jérach, -' Ila-
doram, Uzal, Dikla, --Ebal, Abimaël,
Séba, -'Ophir, Havila et Jobab. Tous
ceux-là furent fds de Jokthan.
Les di.r patriarches de Sem à Abraham. —
Les fils d'Abra/iam et leurs descendants.
-"'Sem, Arpacschad, Schélach, ^41é-
ber, Péleg, Rehu , '^"Serug, Nachor,
Térach, -'Abrani, qui est Abraham.
-*Fils d'Abraham : Isaac et Ismaël.
-^Voici leur postérité.
Nebajoth, premier-né d'Ismaël, Ké-
dar, Adbeel, Mibsam, '"Mischma, Du-
ma. Massa, Hadad , Téma, ^'Jethur,
Naphisch et Kedma. Ce sont là les fds
d'Ismaël.
"-Fils de Ketura, concubine d'Abra-
ham. Elle enfanta Zimran, Jokschan,
Medan, Madian, Jischbak et Schuach.
— Fils de Jokschan : Séba et Dedan.
— 33pjig f\Q Madian : Epha, Épher,
Hénoc, Abida et Eldaa. — Ce sont là
tous les fds de Ketura.
^■'Abraham engendra Isaac.
Fils d'Isaac : Esaii et Israël.
^^Filsd'Ésaii : Eliphaz,Reuel,Jeusch,
Jaelam et Koré. — ^^Fils d'ÉIiphaz :
456
I CHROMOUES.
Chap. 1,31-2,^1.
Thénian, Omar, Tscphi, Gaetliani, Ke-
naz, Thiama et Ainalck. — -^"Fils de
Reuel : Nahath, Zérach, Schanima et
Mizza.
Les douze /ils fie Jacob et les descendants
de Jiida.
Chap. IL ' Voici les fils d'Israël.
Rubcn, Siniéon, Lévi, Jiida, Issa-
'^Fils de Séir : Lothan, Schobal, Tsi- car, Zabulon, -Dan, Joseph, Benjamin,
beon, Ana, Dischon, Etser et Dischan. Nephthali, Gad et Aser.
— '" Fils de Lothan : Ilori et Homani. 'Fils de Juda : Er, Onan, Schéla;
Sœur de Lothan : Thimna.
'Fils ces trois lui naquirent de la fille de
de Schobal : Aljan, Manahath, Ebal, Schua, la Cananéenne. Er, premier-né
Schephi et Onam. — Fils de Tsibcon : de Juda, était méchant aux yeux de
Ajja et Ana. — •"Fils d'Ana : Dischon.
Fils de Dischon : Ilamran, Eschban,
Jithran et Reran. — •'-Fils d'Etser :
Bilhan, Zaavan et Jaakan. — Fils de
Dischan : Uts et Aran.
•■'Voici les rois qui ont régné dans
le pays d'Edom, avant qu'un roi ré-
gnât sur les enfants d'Israël. — • Bêla,
fds de Beor ; et le nom de sa ville était
Dinhaba. — •'*Béla mourut; et Jobab,
fils de Zérach, de Botsra, régna à sa
place. — ^' Jobab mourut ; et Hus-
cham, du pays des Thémanites, régna rachmeel, Ram et Kelubaï".
à sa place. — • ''^Iluscham mourut; et
Hadad, fds de Bedad, régna à sa place.
C'est lui qui frappa Madian dans les
champs de Moab. Le nom de sa ville
était Avith. — *' Hadad mourut; et
Samla, de Masréka, régna à sa place, dra Isaï. "Isaï engendra Eliab, son
— ^'^Samla mourut ; et Saûl, de Reho- premier-né, Abinadab le second, Schi-
both sur le fleuve, régna à sa place, mea le troisième, '''Nethaneel le qua-
— •'■■'Saul mourut; et lîaal-Ilanan, fds trième, Raddai le cinquième, 'HJtsem
d'Acbor, régna à sa place. — ^"Baal- le sixième, f^avid le septième. '^Leurs
Hanan mourut; et Hadad régna à sa sœurs étaient : Tseruja et Abigad. Fils
])lace. Le nom de sa ville était Pahi ; de Tseruja : Abischaï, Joab et Asaël,
et le nom de sa femme Mehéthabeel, trois. '"Abigad enfanta Amasa ; le père
d'Amasa fut Jéther, l'Ismaélite.
l'Eternel, qui le fit mourir. ''Tamar,
belle-fille de Juda, lui enfanta Pé-
rets et Zérach. Total des fds de Juda :
cinq.
^P^ils de Pérets : Hetsron et Hamul.
^Fils de Zérach : Zimri, Ethan, Hé-
man, Calcol et Dara. En tout : cinq.
— 'Fils de Carmi : Acar, qui troubla
Israël lorsqu'il commit une infidélité
au sujet des choses dévouées par in-
terdit.-— ^Fils d'Ethan : Azaria.
'Fils qui naquirent à Hetsron : Je-
'"Ram engendra Amminadab. Am-
minadab engendra Nachschon, prince
'ngen-
Boaz.
des fils de Juda. "Nachschon engen-
dra Salma. Salma engendra
'-Boaz engendra Obed. Obed engen-
lillc de Mathrcd, fille de Mézahab.
^' Hadad mourut.
Les chefs d'Édom furent : le chef
Thimna, le chef Alja, le chef Jetheth,
"le chef Oholibama, le chef Ela, le
chef Pinon,s'le chef Kenaz, le chef
Théman, le chef Mibtsar, "le chef
Magdiel, le chef Iram. Ce sont là les
chefs d'Edom.
o. Kelubaï :iiipclé Caleb, v. 18 et suiv.
'*Caleb, fils de Hetsron, eut des en-
fants d'Azuba, sa femme, et de Je-
rioth. Voici les fils qu'il eut d'Azuba :
Jéscher, Schobab et Ardon. "Azuba
mourut; et Caleb prit Ephrath, qui lui
enfanta Hur. -"Hur engendra Uri, et
Uri engendra Betsaleel. — '-'Ensuite,
Hetsron alla vers la fille de Makir,
père de Galaad, et il avait soixante
457
Cliap. ^, n-S, 2.
I CHRONIQUES.
ans lorsqu'il la prit; elle lui enfanta '-Fils de Caleb", frère de Jerach-
Segub. "Scgub engendra Jaïr, qui eut meel : Méscha, son premier-né, qui
fut père de Ziph, et les fds de Maré-
scha, père d'Hébron. ■'''Fils d'IIébron:
Koré, Thappuaclî, Rékeni et Schéma.
■"Schéma engendra Racham, père de
Jorkeam. Rékem engendra Schammaï.
■'^Fils de Schammaï : Maon ; et Maon,
vingt-trois villes dans le pays de Ga-
laad. "''Les Gueschuriens et les Sy-
riens leur prirent les bourgs de Jaïr
avec Kenath et les villes de son ressort,
soixante villes. Tous ceux-là étaient fils
de Makir, ]îère de Galaad. ^*Après la
mort de Iletsron à Caleb-Éphratha, ]ière de Beth-Tsur. "''Kpha, concubine
Abija, femme de Hetsron, lui enfanta
Aschcluir, père de Tekoa.
-''Les fils de Jerachmeel, premier-né
de Hetsron, furent : Ram, le premier-
né, Buna, Oren et Otsem, nés d'A-
chija. -Merachmcel eut une autre fem-
me nommée Athara, qui fut mère
d'Onam. — -"Les fds de Ram, premier-
né de Jerachmeel, furent : Maats, Ja-
min et Eker. — -''Les fils d'Onam
de Galeb, enfanta Haran, Motsa et Ga-
zez. Haran entendra Gazez. ''^Fils de
Jahdaï : Réguem, Jotham, Guéschan,
Péleth, Épha et Schaaph. ■"*Maaca,
concubine de Caleb, enfanta Schéber
et Tirchana. *^Elle enfanta encore
Schaaph, père de Madmanna, et Sche-
va, père de Macbéna et père de Gui-
bea. La fille de Caleb était Acsa.
^"Ceux-ci furent fils de Caleb : Scho-
furent : Schamma'i et Jada. Fils de bal, fils de Hur, premier-né d'Ephrata,
Schamma'i : Nadab et Abischur. '-''Le et père de Kirjath-Jearim ; ^'Salma,
nom de la femme d'Abischur était ])ère de Bethléhem ; Hareph, père de
Abichaïl, et elle lui enfanta Achban et Beth-Gader. ^-Les fils de Schobal, père
Molid. ™Fils de Nadab : Séled et Ap- de Kirjath-Jearim, furent : Haroé,
païm. Séled mourut sans fils. "Fils
d'Appaïm : Jischeï. Fils de Jischeï :
Schéschan. Fils de Schéschan : Achlaï.
— ^-Fils de Jada, frère de Schammaï :
Jéther et Jonathan. Jéther mourut sans
fils. ^^Fils de Jonathan : Péleth et
Zaza.
meel.
Hatsi-Hammenuhoth. ^^Les familles de
Kirjath-Jearim furent : les Jéthriens,
les Puthiens, les Schumathiens et les
Mischraïens ; de ces familles sont sor-
tis les Tsoreathiens et les Eschthao-
liens. "Fils de Salma : Bethléhem
Ce sont là les fils de Jerach- et les Nethophatiens, Athroth-Beth-
^^Schéschan n'eut point de Joab, Hatsi-Hammanachthi , les Tso-
fils, mais il eut des filles. Schéschan reïens ; '^^et les familles des scribes
avait un esclave égyptien nommé Jar- demeurant à Jaebets, les Thireathiens,
cha. ^'^Et Schéschan donna sa fille lés Schimeathiens et les Sucathiens.
pour femme à Jarcha, son esclave, à Ce sont les Kéniens, issus de Hamath,
qui elle enfanta Attaï. '^Attaï engen- père de la maison de Récab.
dra Nathan ; Nathan engendra Zabad ;
^'Zabad engendra Ephlal ; Ephlal en-
gendra Obed ; •'H)bed engendra Jéhu ;
Jéhu engendra Azaria ; '''Azaria engen-
Les descendants de David.
Chap. m. ' Voici les fils de David,
dra Halets ; Halets engendra Élasa ; qui lui naquirent à Hébron.
^''Elasa engendra Sismaï ; Sismaï en- Le premier-né, Amnon, d'Achinoam
gendra Schallum ; *'Schallum engen- de Jizreel; le second, Daniel, d'Abi-
dra Jekamja; Jekamja engendra Elis- gaïl de Carmel ; ^le troisième, Absa-
chama. lom, fils de Maaca, fille de Talmaï, roi
a. Les versets 42-49 et 50-55 présentent deux nouvelles lignées de descendants de Caleb; voy. la première
V. 18 et suiv.
458
I CHRONIOUES.
Chap. 3,3-4, 15.
de Gueschur; le quatrième, Adonija,
fils de Haggith ; ^le cinquième, Sche-
phatia, d'Abilhal ; le sixième, Jith-
ream, d'Egla, sa femme. ''Ces six lui
naquirent à Ilébron. Il régna là sept
ans et six mois, et il régna trente-trois
ans à Jérusalem.
^Voici ceux qui lui naquirent à Jé-
rusalem.
Schimea, Schobab, Nathan et Salo-
Dcsrcnddnts de Jiidn cl ilf Siinéon.
Chap. IV. 'Fils de Juda : Pérets,
Ilctsron, Carmi, Hur et Schobal.
-Reaja, fils de Schol)al, engendra
Jachath ; Jachath engendra Achumaï
et Laliad. Ce sont les familles des
Tsoreatlîiens.
^Voici les descendants du |ière d'E-
tham : Jizreel, Jischma et Jidbasch;
mon, quatre de Bath-Schua,fdled'Am- le nom de leur sœur était Hatselel-
miel ; ''Jibhar, Elischama, Eliphéleth, poni. ''Penuel était père de Guedor,
"Xoga, Né]>heg, Japhia, "Ii^lischama, et Ezer père de Huscha. Ce sont là
Eliada et Eliphéleth, neuf. les fils de Hur, premier-né d'Ephrata,
"Ce sont là tous les fils de David, père de Bethléhem.
outre les fils des concubines. Et Ta- ^\schchur, père de Tekoa, eut deux
mar était leur sœur. femmes, Ilélea et Naara. ^Naara lui
'"Fils de Salomon : Roboam. Abija, enfanta Achuzzam, llépher, Thémeni
son fds ; Asa, son fds ; Josajihat, son et Achaschthari : ce sont là les fds de
fds ; "Joram, son fils; Achazia, son Naara. "Fils de Hélea : Tséreth, Tso-
fils ; Joas, son fds ; '^Amatsia, son fds ; char et Ethnan.
Azaria, son fds; Jotham , son fils; ^'Kots engendra Anub et Ilatsobéba,
'^Achaz, son fils; Ezéchias, son fils; et les familles d'Acharchel, fils d'IIa-
Manassé, son fils; '*Amon, son fils; runi. ''Jaebets était plus considéré c[ue
Josias, son fils. ses frères; sa mère lui donna le nom
'^Fils de Josias, le premier-né, Jo- de Jaebets, en disant: C'est parce que
chanan; le second, Jojakim ; le troi- je l'ai enfanté avec douleur. '"Jaebets
sième, Sédécias ; le quatrième, Schal- invoqua le Dieu d'Israël, en disant :
lum. "'Fils de Jojakim : Jéconias, son Si tu me bénis et que tu étendes mes
fils; Sédécias, son fils. '"Fils de Jéco- limites, si ta main est avec moi, et si
nias : Assir, dont le fils fut Scheal- tu me préserves du malheur, en sorte
thiel, "*Malkiram, Pedaja, Schénatsar, que je ne sois pas dans la souffran-
Jekamia, Moschama et Nedabia. '"Fils ce!... Et Dieu accorda ce qu'il avait
de Pedaja : Zorobabel et Schimeï. Fils demandé.
de Zorobabel : Meschùllam et Hana- "Kelub, frère de Schucha, engen-
nia ; Schelomith, leur sœur; -"et Ha- dra Mechir, qui fut père d'Eschthon.
schuba, Ohel, Bérékia, Hasadia, Ju- '-Eschthon engendra la maison de
schab-Hésed, cinq. -'Fils de Hanania: Rapha, Paséach, et Thechinna, père
Pelathia et Esaïe ; les fils de Rephaja, de la ville de Nachasch. Ce sont là
les fils d'Arnan, les fils d'Abdias, les les hommes de Réca.
fils de Schecania. "Fils de Schecania : '^pils de Kenaz : Olhniel et Seraja.
Schemaeja. Fils de Schemaeja : Hat- Fils d'Othniel : Ilallialh. '■'Meono-
tusch, Jigueal, Bariach, Nearia et thaï engendra Ophra. Seraja engen-
Schaphath, six. -''Fils de Nearia : El- dra Joab, père de la vallée des ou-
vriers; car ils étaient ouvriers.
'^Fils de Galeb, fils de Je|)hunné :
Iru, l'Ma et Naam, et les fils d'Ela, et
Kenaz.
joénaï, Ezéchias et Azrikam , trois.
"Fils d'Eljoénaï : Hodavia, Eliaschib,
Pelaja, Akkub, Jochanan, Delaja et
Anani, sept.
459
Chap. 4, 16-5, Q.
I CHRONIQUES.
'"Fils de Jehalléleel : Ziph, Ziplia,
Thirja et Asareel.
"Fils d'Esdras : Jéther, Méied,
Epher et Jalon. La femme de Méred
enfanta Miriam, Schammaï, et Jisch-
hach, père d'Esclithemoa. '*Sa fem-
me, la Juive, enfanta Jéred, père de
Guedor, Hcber, père de Soco, et Jeku-
thie!, père de Zanoaeh. Ceux-là sont
les iils de Bitlija, fdle de Pharaon, que
Méred prit pour femme.
'"Fils de la femme d'Hodija, sœur
de Nachani : le père de Kehila, le Gar-
mien, et Eschthemoa, le Maacathien.
-"Fils de Simon : Amnon , Rinna,
Ben-Hanan et Thilon. Fils de Jischeï :
Zocheth et Ben-Zocheth.
-'Fils de Schéla, fds de Juda : Er,
père de Léca, Laeda, père de Maré-
scha, et les familles de la maison oii
Ton travaille le hyssus, de la maison
d'Aschbéa, --et Jokim, et les hommes
tie Cozéba, et Joas et Saraph , (pii
dominèrent sur Moab, et Jaschubi-
Léchem. Ces choses sont anciennes.
-■'C'étaient les potiers et les habitants
des plantations et des parcs;, ils de-
meuraient là près du roi et travail-
laient pour lui.
-''Fils de Siméon : Nemuel, Jamin,
Jarib, Zérach, Saiil. -^Fils de Saiil :
Schallum. Mibsam, son fils ; Mischma,
son (ils. -"Fils de Mischma : Ilam-
muel, son fils. Zaccur, son fils ; Schi-
meï, son fils. -'Schimeï eut seize fils
et six filles. Ses frères n'eurent pas
beaucoup de fils. Et toutes leurs fa-
milles ne se multiplièrent pas autant
que les fils de Juda. ^*lls habitaient
à Beer-Schéba, à Molada, à Hatsar-
Schual, -'•'à Bilha, à Etsem, à Tholad,
^H\ Bethuel, à Ilorma, à Tsiklag, -"à
Beth-Marcaboth, à Ilatsar-Susim, à
Bcth-Bireï et à Schaaraïm. Ce furent
là leurs villes jusqu'au règne de Da-
vid, et leurs villages, ^'lls avaient en-
core Ëlham, Ain, Rimmon, Thoken et
Aschan, cinq villes; '^et tous les vil-
lages aux environs de ces villes, jus-
qu'à Baal. Voilà leurs habitations et
leur ffénéaloffie.
"■•Meschobab; Jamlec ; Joscha, fils
d'Amatsia ; ''^ Joël ; Jéhu, fils de Joschi-
bia, fils de Seraja, Iils d'Asicl ; ^"El-
joénaï; Jaakoba; Jeschochaja; Asaja;
Adiel ; Jesimiel ; Benaja ; '''Ziza, fils de
Schipheï,filsd'Allon, filsde Jedaja, fils
de Schimri, fils de Schemaeja. ^^Ceux-
là, désignés par leurs noms, étaient
princes dans leurs familles, et leurs
maisons paternelles prirent un grand
accroissement, ^'^lls allèrent du côté
de Guedor jusqu'à l'orient de la val-
lée , afin de chercher des pâturages
])our leurs troupeaux. '"'Ils trouvèrent
de gras et bons pâturages, et un pays
vaste, tranquille et paisible, car ceux
qui l'habitaient auparavant descen-
daient de Cham. '"Ces hommes, ins-
crits par leurs noms, arrivèrent du
lenq)s d'Ezéchias, roi de Juda; ils at-
taquèrent leurs tentes et les Maonites
qui se trouvaient là, ils les dévouè-
rent par interdit jusqu'à ce jour, et
ils s'établirent à leur place, car il y
avait là des pâturages pour leurs trou-
]icaux.
■'-11 y eut aussi des fils de Siméon
qui allèrent à la montagne de Séir, au
nombre de cinq cents hommes. Ils
avaient à leur tête Pelathia, Nearia,
Rcphaja et Uziel, fils de Jischeï. *^Ils
battirent le reste des réchappes d'A-
malek, et ils s'établirent là jusqu'à ce
jour.
Descendants de liuben, de Gad et de Manassé.
Chnp. V. ' Fils de Ruben, premier-
né d'Israël. — Car il était le premier-
né; mais, parce qu'il souilla la couche
de son père, son droit d'aînesse fut
donné aux fils de Joseph, fils d'Israël;
toutefois Joseph ne dut pas être en-
registré dans les généalogies comme
premier-né. ^Juda fut, à la vérité,
460
I CHRONIQUES.
Chap. 5,3-0,2.
puissant parmi ses frères, et de lui
est issu un ])rince; mais le droit d'aî-
nesse est à Joseph.
^Fils de Ruben, premier-né d'Is-
raël : Hénoc, Fallu, lletsron et Carmi.
— *Fils de Joël : Schemaeja, son fils ;
Gog, son fils; Schimeï, son fils; ^Mi-
chéo, son fils; Reaja, son fils; Baal,
son fils; ^Bcéra, son fils, que Tilgath-
Pilnéser, roi d'Assyrie, emmena cap-
tif : il était prince des Rubénites.
— 'Frères de Beéra, d'après leurs
familles, tels qu'ils sont enregistrés
dans les généalogies selon leurs gé-
nérations : le premier, Jeïel ; Zacha-
rie ; ^Béla, fils d'Azaz, fils de Schéma,
fils de Joël. Bêla habitait à Aroër, et
jusqu'à Nebo et à Baal-Meon ; ^à l'o-
rient, il habitait jusqu'à l'entrée du
désert depuis le fleuve de l'Euphrate,
car leurs troupeaux étaient nombreux
dans le pays de Galaad. '"Du temps
de Saûl, ils firent la guerre aux llagaré-
niens, qui tombèrent entre leurs mains;
et ils habitèrent dans leurs tentes, sur
tout le côté oriental de Galaad.
" Les fils de Gad habitaient vis-à-
vis d'eux, dans le pays de Basan, jus-
qu'à Salca. '-Joël, le premier, Scha-
pham, le second, Jaenaï, et Schaphath,
en Basan. '^Leurs frères, d'après les
maisons de leurs pères : Micaël, Mes-
chidlam, Schéba, Joraï, Jaecan, Zia et
Eber, sept. '"'Voici les fils d'Abichaïl,
fils de lluri, fils de Jaroach, fils de Ga-
laad, fils de Micaël, fils de Jcschischaï,
fils de Jachdo, fils de Buz ; '^Achi, fils
d'Abdiel, fils de Guni, était chef des
maisons de leurs pères. '^Ils habitaient
en Galaad, en Basan, et dans les villes
de leur ressort, et dans toutes les ban-
lieues de Saron jusqu'à leurs extrémi-
tés. '"Ils furent tous enregistrés dans
les généalogies, du temps de Jotham,
roi de Juda, et du temps de Jéroboam,
roi d'Israël.
'"Les fils de Ruben, les Gadites et
la demi-tribu de Manassé, avaient de
vaillants hommes, portant le bouclier
et l'épée, tirant de l'arc, et exercés à
la guerre, au nombre de quarante-
quatre mille sept cent soixante, en
état d'aller à l'armée. ""Ils firent la
guerre aux Hagaréniens, à Jethur, à
Naphisch et à Nodab. -"Ils reçurent
du secours contre eux, et les Hagaré-
niens et tous ceux qui étaient avec eux
furent livrés entre leurs mains. Car,
pendant le combat, ils avaient crié à
Dieu, qui les exauça, parce qu'ils s'é-
taient confiés en lui. -' Ils prirent leurs
troupeaux, cinquante mille chameaux,
deux cent cinquante mille brebis, deux
mille ânes, et cent mille personnes ;
"car il y eut beaucoup de morts, parce
que le combat venait de Dieu. Et ils
s'établirent à leur place jusqu'au temps
où ils furent emmenés captifs.
-•''Les fils de la demi-tribu de Ma-
nassé habitaient dans le pays, depuis
Basan jusqu'à Baal-Hermon et à Senir,
et à la montagne d'IIermon; ils étaient
nombreux. -■'Voici les chefs des mai-
sons de leurs pères: Epher, Jischeï,
Eliel, Azriel , Jérémie, Ilodavia et
Jachdiel, vaillants hommes, gens de
renom , chefs des maisons de leurs
pères. ^^Mais ils péchèrent contre le
Dieu de leurs pères, et ils se prosti-
tuèrent après les dieux des peuples
du pays, que Dieu avait détruits de-
vant eux. -"Le Dieu d'Israël excita
l'esprit de Pul, roi d'Assyrie, et l'es-
prit de Tilgath-Pilnéser, roi d'Assvrie;
et Tilgath-Pilnéser emmena captifs
les Rubénites, les Gadites et la demi-
tribu de Manassé, et il les conduisit à
Chalach, à Chabor, à Ilara, et au fleuAc
de Gozan, où ils sont demeurés jus-
qu'à ce jour.
Descendants de Léi'i.
Chap. VI. 'Fils de Lévi : Gueis-
chom, Kehath et Merari. *Fils de Ke-
461
Chap. 6,3-50.
I CHRONIQUES.
hath : Amram , Jitsehar, Hébron et son fils; Uzza, son fils ; ™Schimea, son
Uziel. ''Fils crAmrani : Aaron et Moïse ; fils ; Hagguija, son fils ; Asaja, son fils,
et Marie. Fils d'Aaron : Nadab, Abihu, ^' Voici ceux que David établit pour
Eléazar et Ithamar. *Eléazar engendra la direction du chant dans la maison
Phinées; Phinées engendra Abischua; de l'Eternel, depuis que l'arche eut
^Abischua engendra Bukki ; Bukki en- un lieu de repos : ^'-ils remplirent les
gendra Uzzi ; ''Uzzi engendra Zerachja ; fonctions de chantres devant le taber-
Zerachja engendra Merajoth; 'Mera- nacle, devant la tente d'assignation,
joth engendra Amaria; Amariaengen- jusqu'à ce que Salomon eût bâti la
dra Achithub ; '^Achithub engendra maison de l'Eternel à Jérusalem, et ils
Tsadok ; Tsadok engendra Achimaats ; faisaient leur service d'après la règle
'Achimaats engendra Azaria; Azaria qui leur était prescrite. ^^ Voici ceux
engendra Jochanan ; '"Jochanan en- qui officiaient avec leurs fils. — D'en-
gendra Azaria, qui exerça le sacer- tre les fils des Kehathites : Héman, le
doce dans la maison que Salomon chantre, fils de Joël, fils de Samuel,
bâtit à Jérusalem; "Azaria engendra
Amaria ; Amaria engendra Achithub ;
'^Achithub engendra Tsadok ; Tsadok
engendra Schallum; '^Schallum en-
gendra Hilkija; Hilkija engendra Aza-
ria; "Azaria engendra Seraja; Seraja
engendra Jehotsadak. '^Jehotsadak
^'fils d'Elkana, fils de Jerocham, 'fils
d'Eliel, fils de Thoach, ^^fils deTsuph,
fils d'Elkana, fils de Machath, filsd'A-
masaï, ''fils d'Elkana, fils de Joël, fils
d'Azaria, fils deSophonie,"'filsdeTha-
chath, fils d'Assir, fils d'Ebjasaph, fils
de Koré, '^^fils de Jitsehar, fils de Ke-
s'en alla quand l'Eternel emmena en hath, fils de Lévi, fils d'Israël. — '^Son
captivité Juda et Jérusalem par Nebu-
cadnetsar.
*^Fils de Lévi : Guerschom, Kehath
et Merari. — '"Voici les noms des fils
de Guerschom : Libni et Schimeï. —
'"Fils de Kehath : Amram, Jitsehar,
Hébron et Uziel. — '''Fils de Merari :
Machli et Muschi. — Ce sont là les
familles de Lévi, selon leurs pères.
-"De Guerschom: Libni, son fils;
Jachatlî, son fils; Zimma, son fils;
^'Joach, son fils; Iddo, son fils; Zérach,
son fils; Jeathraï, son fils. — -Fils de
Kehath : Amminadab, son fils; Koré,
son fils; Assir, son fils; -'Elkana, son
frère Asaph, qui se tenait à sa droite,
Asaph, fils de Bérékia, fils de Schi-
mea, '"'fils de Micaël, fils de Baaséja,
fils de Malkija, «fils d'Ethni, fds de
Zérach, fils d'Adaja, ''-fils d'Ethan,
fils de Zimma, fils de Schimeï, "fils
de Jachatlî, fils de Guerschom, fils de
Lévi. — ■'''Fils de Merari, leurs frères,
à la gauche; Ethan, fils de Kischi, fils
d'Abdi, fils de Malluc, «fils de Has-
chabia, fils d'Amatsia, fils de Hilkija,
■"^fils d'Amtsi, fils de Bani, fils de Sché-
mer, "fils de Machli, fils de Muschi,
fils de Merari, fils de Lévi.
*** Leurs frères, les Lévites, étaient
fils; Ebjasaph, son fils; Assir, son fils; chargés de tout le service du taber-
^■'Thachath, son fils; Uriel, son fils; nacle, de la maison de Dieu. *'*'Aaron
Ozias, son fils; Saul, son fils. "-^Fils et ses fils offraient les sacrifices sur
d'Elkana : Amasaï et Achimoth; El- l'autel des holocaustes et l'encens sur
kana, son fils; -'Elkana-Tsophaï, son l'autel des parfums, ils remplissaient
fils; Nachath, son fils; -'Éliab, son toutes les fonctions dans le lieu très
fils; Jerocham, son fils; Elkana, son saint, et faisaient l'expiation pour
fils ; -*et les fils de Samuel, le premier- Israël, selon tout ce qu'avait ordonné
né Vaschni et Abija. — -"Fils de Me- Moïse, serviteur de Dieu,
rari : Machli; Libni, son fils; Schimeï, ^^ Voici les fils d'Aaron : Eléazar,
462
I CHRONIQUES.
Cliap. 6,r>i-7 ,3.
son fils; Phinécs, son fils; Ahischun,
son fils; '^'Bukki, son fils; Uzzi, son
fils; Zeraclîja, son fils ; ^"-Merajoth, son
iils; Aniaria, son fils; Achitluib, son
fils; ^^Tsadok, son fils; Achimaats,
son fils.
^* Voici leurs habitations, selon leurs
enclos, dans les limites (jui leur furent
assignées. Aux fils d'Aaron de la fa-
mille des Rehathites, indiqués les pre-
miers par le sort, ^^on donna llébron,
dans le pays de Juda, et la banlieue
([ui l'entoure; ^'^mais le territoire de
la ville et ses villages furent accordés
à Caleb, fils de Jcpluinné. ^'Aux fils
d'Aaron on donna la ville de refuge
Hébron, Libna et sa banlieue, Jatthir,
Eschthemoa et sa banlieue, '^'^Hilen et
sa banlieue, Debiretsa banlieue, ^^As-
chan et sa banlieue, Beth-Schémesch
et sa banlieue; ''"et de la tribu de Ben-
jamin, Guéba et sa banlieue, Allémeth
et sa banlieue, Anatlioth et sa ban-
lieue. Total de leurs villes : treize
villes, d'ajnès leurs familles. *'Les
autres fils de Kehath eurent par le sort
dix villes des familles de la tribu d'E-
phraïm, de la tribu de Dan et de la
demi-tribu de Manassé. *'^Les fils de
Guerschom , d'après leurs familles ,
eurent treize villes de la tribu d'issa-
car, de la tribu d'Aser, de la tribu de
Nephthali et de la tribu de Manassé
en Basan. ^''Les fils de Merari, d'après
leurs familles, eurent jiar le sort douze
villes de la tribu de Ruben, de la tribu
de Gad et de la tribu de Zabulon.
"Les enfants d'Israël donnèrent aux
Lévites les villes et leurs banlieues.
^Mls donnèrent par le sort, de la tribu
(les fils de Juda, de la tribu des fils de
Siméon et de la tribu des fils de Ben-
jamin , ces villes qu'ils désignèrent
nominativement. *^Et pour les autres
familles des fils de Kehath les villes
de leur territoire furent de la tribu
d'Ephraïm. '^" Ils leur donnèrent la ville
de refuge Sichem et sa banlieue, dans
la montagne d'Ephraïm, Guézer et sa
banlieue, '^''Jokmeam et sa banlieue,
Beth-Horon et sa banlieue, ^'Ajalon et
sa banlieue, et Gath-Rimmon et sa
banlieue; ^°et de la demi-tribu de Ma-
nassé, Aner et sa banlieue, et Bileam
et sa banlieue, pour la famille des
autres fils de Kehath.
'' Un donna aux fils de Guerschom :
de la famille de la demi-tribu de Ma-
nassé, Golan en Basan et sa banlieue,
et Aschtaroth et sa banlieue; '-delà
tribu d'issacar, Kédesch et sa banlieue,
Dobrath et sa banlieue. '^Ramoth et
sa banlieue, et Anem et sa banlieue ;
"''de la tribu d'Aser, Maschal et sa ban-
lieue; Abdon et sa banlieue, '^Hukok
et sa banlieue, et Rehob et sa banlieue;
"et de la tribu de Nephthali, Kédesch
en Galilée et sa banlieue, Ilammon et
sa banlieue, et Kirjathaïm et sa ban-
lieue.
"On donna au reste des Lévites, aux
fils de Merari : de la tribu de Zabulon,
Rimmono et sa banlieue, et Thabor et
sa banlieue ; "et de l'autre côté du
Jourdain, vis-à-vis de Jéricho, à l'orient
du Jourdain : de la tribu de Ruben,
Betser au désert et sa banlieue, Jahtsa
et sa banlieue, '^Kedémoth et sa ban-
lieue, et Méphaath et sajbanlieue; '^-et
de la tribu de Gad, Ramoth en Galaad
et sa banlieue, Mahanaïm et sa ban-
lieue, '^'Hesbon et sa banlieue, et Jae-
zer et sa banlieue.
Descendants d' fssacar, de Bcnjnmin. de IVep/i-
tliali, de Manassé, d' Epliraini et d'Aser.
Chap. VIL 'Fils d'issacar : Thohi,
Pua, Jaschub et Schimron, quatre.
-Fils de Tlujl.i : Uzzi, Rephaja, Jeriel,
Jachnuiï, Jibsam et Samuel, chefs des
maisons de leurs pères, de Thola,
vaillants hommes dans leurs généra-
tions; leur nombre, du temps de Da-
vid, était de vingt-deux mille six cents.
^Fils d'Uzzi : Jizrachja. Fils de Jiz-
rachja : Micaèl, Abdias, Joël, Jischija,
^;6:i
30
Chap. 7 ,u-79.
I CHRONIQUES.
en tout cinq chefs; *ils avaient avec Schuppim. Le nom de sa sœur était
eux, selon leurs générations, selon les Maaca. Le nom du second fds était
maisons de leurs pèies, trente -six Tselophchad ; et Tselophchad eut des
mille hommes de troupes armées pour fdles. '"Maaca, femme de Makir, en-
la guerre, car ils avaient beaucoup de
femmes et de fds. ^Leurs frères, d'a-
près toutes les familles d'Issacar, hom-
mes vaillants, formaient un total de
quatre-vingt-sept mille, enregistrés
dans les ffénéalogies.
fanta un fils, et l'appela du nom de
Péresch; le nom de son frère était
Sclîéresch, et ses fils étaient Ulam et
Rékem. ''Fils d'Ulam : Bedan. Ce sont
là les fils de Galaad, fils de Makir, fils
de Manassé. '*Sa sœur Hammoléketh
enfanta Ischhod, Abiézer et Machla.
*Fils de Benjamin: Bêla, Béker et '^Les fils de Schemida étaient : Achjan,
Jediaël, trois. 'Fils de Bêla: Etsbon, Sichem, Likchi et Aniam.
Uzzi, Uziel, Jerimoth et Iri, cinq chefs
des maisons de leurs pères, hommes
vaillants, et enregistrés dans les gé-
néalogies au nombre de vingt-deux
mille trente-quatre. — ^^Fils de Béker:
Zemira, Joasch , Éliézer, Eljoénaï,
-"Fils d'Éphraïm : Schutélach ; Bé-
red, son fils; Thachath, son fils; Elea-
da, son fils; Thachath, son fils ; -'Za-
bad, son fils; Schutélach, son fils;
Ezer et Elead. Les hommes de Gath,
Orari, Jerémoth, Abija, Anathoth et nés dans le pays, les tuèrent, parce
Alameth, tous ceux-là fils de Béker, qu'ils étaient descendus pour prendre
''et enregistrés dans les généalogies, leurs troupeaux. --Ephraïm, leur père,
selon leurs générations, comme chefs fut longtemps dans le deuil, et ses
des maisons de leurs pères, hommes frères vinrent pour le consoler. -'Puis
vaillants au nombre de vingt mille il alla vers sa femme, et elle conçut et
deux cents. — '"Fils de Jediaèl : Bil- enfanta un fils; il l'appela du nom de
han. Fils de Bilhan : Jeusch, Benja- Beria*, parce que le malheur étaitdans
min, Éhud, Kenaana, Zéthan, Tarsis sa maison. ^^11 eut pour fille Schééra,
et Achischachar, "tous ceux-là fils de qui bâtit Beth-Horon la basse etBeth-
Jediaël, chefs des maisons de leurs Iloron la haute, et Uzzen-Schééra. -^Ré-
pères, hommes vaillants au nombre phach, son fils, et Réscheph; Thélach,
de dix-sept mille deux cents, en état son fils; Thachan, son fils; -"Laedan,
de porter les armes et d'aller à la son fils; Ammihud, son fils; Elischa-
guerre. ma, son fils; -'Nun, son fils; Josué,
son fils, -'^lls avaient en propriété et
pour habitations Béthel et les villes
de son ressort; à l'orient, Naaran ; à
l'occident, Guézer et les Ailles de son
ressort, Sichem et les villes de son
ressort, jusqu'à Gaza et aux villes de
son ressort. -^Les fils de Manassé pos-
sédaient Beth-Schean et les villes de
son ressort, Thaanac et les villes de
son ressort, Meguiddo et les villes de
'-Schuppim et Iluppim, fils d'Ir;
Huschim, fils d'Acher".
"'Fils de Nephthali : Jahtsiel, Guni,
Jetser et Schallum, fils de Bilha.
'*Fils de Manassé : Asriel, qu'en-
fanta sa concubine syrienne ; elle en-
fanta Makir, père de Galaad. '^ Makir
prit une femme de Huppim et de son ressort, Dor et les villes de son
a. Les familles indiquées dans ce verset appartiennent peut-être à la tribu de Dan, qui n'est pas nommée
dans ces généalogies, non plus que celle de Zabulon. b. Beria dérive de deux mots qui signifient ilans le
•malheur.
464
I CHRONIQUES.
Chap. 7, 30-8, ',0.
ressort. Ce fut clans ces villes qu'habi-
tèrent les fils de Joseph, fils d'Israël.
^"Fils d'Aser : Jinina, Jischva, .lisch-
-\i et Beria ; et Sérach , leur sœur.
="Fils de Beria : lléber et Malkiel. Mal-
kiel fut père de Birzavith. ^'Et Héber
engendra .laphleth, Schomer et Ho-
tham, et Schua, leur sœur. — •'^Fils
de Japhleth : Pasac, Binihal et Ascli-
vath. Ce sont là les fils de .Japhleth.
— '■'Fils de Schamer : Achi, Roheg-a,
Ilubba et Arani. — '^Fils d'IIélem, son
frère : Tsophach, Jimna, Schélesch et
Amal. '^Fils de Tsophach : Suach ,
llarnépher, Schual, Béri, .Jimra, '''Bct-
ser, Ilod, Schanima, Schiischa, .Jith-
ran et Beéra. ^^Fiis de .Icthcr : Jc-
jihunné, Pispa et Ara. ^'Fils d'Ulla :
Arach, Hanniel et Ritsja. — ■'"Tous
ceux-là étaient fils d'Aser, chefs des
maisons de leurs pères, hommes d'é-
lite et vaillants, chefs des princes, en-
registrés au nombre de vingt-six mille
hommes, en état de porter les armes
et d'aller à la guerre.
Descendants de Benjamin habitant à Jérusalem.
Chap. VIII. 'Benjamin engendra
Bêla, son premier-né, Aschbel le se-
cond, Achrach le troisième, -Nocha le
cpiatrième , et Rapha le cinquième.
^Les fils lie Bêla furent : Addar, Guéra,
Abihud, ^Abischua, Naaman, Achoach,
^Guéra, Schephuphan et Huram.
^Voici les fils d'Echud, qui étaient
chefs de famille parmi les habitants
de Guéba, et qui les transportèrent à
Manachath: 'Naaman, Achija et Guéra.
Guéra, qui les transporta, engendra
Uzza et Achichud.
*Schacharaïm eut des enfants au
pays de Moab, après qu'il eut renvové
lluschim et Baara, ses femmes. '■'11 eut
de Hodesch, sa femme : Jobab, Tsibja,
Méscha, Malcani, '"Jeuts, Schocja et
Mirma. Ce sont là ses fils, chefs de
famille. "Il eut de lluschim : Abithub
et Elpaal. "-Fils d'Elpaal : Eber, Mis-
cheam, et Schémer, qui bâtit Ono, Lod
et les villes de son ressort.
'^ Beria et Schéma, qui étaient chefs
de famille parmi les habitants d'Aja-
lon, mirent en fuite les habitants de
Gath. '"'Achjo, Schaschak, Jerémoth,
'^Zebadja, Arad, Eder, '^Micaël, Jisch-
pha et .locha, étaient fils de Beria. —
''Zebadja, Meschullam, liizki, Héber,
'Mischmeraï, Jizlia et .Jobab, étaient
fils d'Elpaal. — 'Makim, Zicri, Zab-
di, ^"Éliénaï, Tsilthaï, Eliel, ^-'Adaja,
Beraja et Schimrath , étaient lils de
Scbimeï. — '-Jischpan, Eber, Eliel,
-■' Abdon , Zicri, Hanan , -■* Ilanania,
Elam, Anthothija, -Miphdeja et Pe-
nuel , étaient fils de Schaschak. —
— -^Schamscheraï, Schecharia, Atha-
lia, "Jaaréschia, Elija et Zicri, étaient
fils de Jerocham. — ^'Ce sont là des
chefs de famille, chefs selon leurs gé-
nérations. Ils habitaient à .Jérusalem.
-'Le père de Gabaon habitait à Ga-
baon , et le nom de sa femme était
Maaca. '^"Abdon , son fils premier-né,
puisTsur, Kis, Baal, Nadab, ^'Guedor,
Achjo, et Zéker. ^^iVIikloth engendra
Schimea. Ils habitaient aussi à. Jérusa-
lem près de leurs frères, avec leurs
frères. — ^'Ner engendra Kis ; Kis en-
gendra Saiil ; Saiil engendra Jonathan,
Malki-Schua , Abinadab et EschbaaI.
3*Fils de Jonathan : Merib-Baal. .Me-
rib-Baal ensfcndra Michée. ^^Fils de
Michée
Achaz.
Pithon, Mélec, Thaeréa et
■'^Achaz engendra Jehoadda ;
Jehoadda enQcndra Alémeth, .\zma-
veth et Zimri ; Zimri engendra Motsa ;
■''Motsa engendra Binea. Rapha, son
fils; Eleasa, son fils; Atsel, son fils;
■'''Atsel eut six fils, dont voici les noms :
Azrikam , Bocru , Ismaël, Schearia,
Abdias et Hanan. Tous ceux-là étaient
fils d'Atsel. — '"Fils d'Éschek, son
frère : Ulam, son premier-né, Jeusch
le second, et Eli])héleth le troisième.
''"Les fils d'Ulani fui-ent de vaillants
4G5
Chnp.O,i-r,. I CHRONIQUES.
hommes, tirant de l'arc; et ils eurent vaillants, occupés au service de la
beaucoup de fils et de petits-fils, cent maison de Dieu.
cinquante. '■'Des Lévites : Schemaeja, fils de
Tous ceux-là sont des fils de Benja- Haschub, fils d'Azrikam, fils de Has-
min. chabia, des fils de Merari ; '^Bakbak-
kar ; Iléresch ; Galal ; Matthania, fils
Habitants de Jérusalem après le rcloar «^'<-' Miellée, fils de Zicri, fils d'Asaph ;
de la captivité '^\bdias, fils de Schemaeja, fils de Ga-
lal, fils de Jeduthun ; Bérékia, fils d'A-
Cliap. IX. 'Tout Israël est enre- sa, fils d'Elkana, qui habitait dans les
gistré dans les généalogies et inscrit villages des Nethophathiens.
dans le livre des rois d'Israël. Et Juda "Et les portiers : Schallum, Akkub,
fut emmené captif à Babylone, à cause Thalmon, Achiman, et leurs frères;
de ses infidélités. -Les premiers habi- Schallum était le chef, '*et jusqu'à
tants, qui demeuraient dans leurs pos- présent il est à la porte du roi, à l'o-
sessions, dans leurs villes, étaient les rient. Ce sont là les portiers pour le
Israélites, les prêtres, les Lévites, et camp des fils de Lévi. '^Schallum, fils
les Néthiniens". de Koré, fils d'Ebiasaph, fils de Koré,
'A Jérusalem habitaient des fils de et ses frères de la maison de son père,
Juda, des fils de Benjamin, et des fils les Koréites, remplissaient les fonc-
d'EphraïmetdeManassé. — ''Des fils de tions de gardiens des seuils de la ten-
Pérets, fils de Juda : Utliaï, fils d'Am- te; leurs pères avaient gardé l'entrée
mihud, fils d'Omri, fils d'Imri, fils de du camp de l'Eternel, -"et Phinées,
Bani. ^Des Schilonites : Asaja, le pre- fils d'Eléazar, avait été autrefois leur
mier-né, etses fils. *Des filsde Zérach : chef, et l'Eternel était avec lui. ^'Za-
Jeuel, et ses frères, six cent quatre- charie, fils de Meschélémia, était por-
vingt-dix. — ^Des fils de Benjamin : tier à l'entrée de la tente d'assignation.
SaUu, fils de Meschullam, fils d'IIoda- "Ils étaient en tout deux cent douze,
via, fils d'Assenua ; '^Jibneja, fils de choisis pour portiers des seuils, et en-
Jcrocham ; Ela, fils d'Uzzi, fils de Mi- registres dans les généalogies d'après
cri; Meschullam, fils de Schephathia, leurs villages; David et Samuel le
fils de Reuel, fils de Jibnija; 'et leurs voyant les avaient établis dans leurs
frères, selon leurs générations, neuf fonctions. -^Eux et leurs enfants gar-
cent cinquante-six. Tous ces hommes daient les portes de la maison de
étaient chefs de famille dans les mai- l'Éternel, de la maison de la tente,
sons de leurs pères. ^''11 y avait des portiers aux quatre
'"Des prêtres : Jedaeja ; Jehoja- vents, à l'orient, à l'occident, au nord
rib ; Jakin ; "Azaria, fils de Ililkija, fils et au midi. "Leurs frères, qui demeu-
dc Meschullam, fils de Tsadok, fils raient dans leurs villages, devaient de
de Merajoth, fils d'Achithub, prince temps à autre venir auprès d'eux pen-
de la maison de Dieu ; '- Adaja, fils de dant sept jours. -''Car ces quatre chefs
Jerocham, fils de Paschhur, fils de des portiers, ces Lévites, étaient tou-
Malkija; Maesaï, fils d'Adiel, fils de jours en fonctions, et ils avaient en-
Jachzéra, fils de Meschullam, fils de core la surveillance des chambres et
Mcschillémith, fils d'Immer; '^et leurs des trésors de la maison de Dieu;
frères, chefs des maisons de leurs pè- -" ils passaient la nuit autour de la
rcs, mille sept cent soixante, hommes maison de Dieu, dont ils avaient la
n. Les 7\élhinicns. ceux qui claicnt chargés des fonctions subalternes dans le service du sanctuaire.
466
garde, et qu'ils devaient ouvrir cha-
que matin.
^^Quelques-uns des Lévites pre-
naient soin des ustensiles du service,
qu'ils rentraient en les comptant et
sortaient en les comptant. "'D'autres
veillaient sur les ustensiles, sur tous
les ustensiles du sanctuaire, et sur la
fleur de farine, le vin, l'huile, l'encens
et les aromates. ^"C'étaient des fils de
prêtres qui composaient les parfums
aromatiques. ^' Matthithia, l'un des Lé-
vites, premier-né de Schallum le Ivo-
réite, s'occupait des gâteaux cuits sur
la plaque. ^-Et quelques-uns de leurs
frères, parmi les Kehathites, étaient
chargés de préparer pour chaque sab-
bat les pains de proposition.
^^Ce sont là les chantres, chefs de
famille des Lévites , demeurant dans
les chambres, exempts des autres
fonctions parce qu'ils étaient à l'œuvre
jour et nuit. ^■'Ce sont là les chefs de
famille des Lévites, chefs selon leurs
I CURUMQUES. Clu,p.0,js-t0,8.
énérations. Ils haljitaient à Jérusa-
lem.
'^Le père de Gabaon, Jeïel, habitait
à Gabaon, et le nom de sa femme était
Maaca. ^''Abdon, son lils premier-né,
puis Tsur, Ris, Baal , Ner, Nadab,
■"Guedor, Achjo, Zacharie et Mikloth.
'"^Mikloth engendra Schimeam. Ils ha-
bitaient aussi à Jérusalem près de
leurs frères, avec leurs frères. — -^''Ner
engendra Kis ; Kis engendra Saûl ; Saûl
engendra .Jonathan, Malki-Schua, Abi-
nadab et Eschbaal. ■'"Fils de Jonathan :
Merib-Baal. Merib-Baal engendra Mi-
chée. -"Fils de Michée : Pithon, I\Iélec,
et Thachréa. ■'^Achaz engendra Jaera ;
Jaera engendra Alémeth, Azmaveth et
Zimri ; Zimri engendra Motsa ; ''^Motsa
engendra Binea. Rephaja, son fils;
Eleasa, son fils; Atsel, son fils. "Atsel
eut six fils, dont voici les noms : Azri-
kam, Bocru, Ismaël, Schearia, Abdias
et Hanan. Ce sont là les fils d'Atsel".
HISTOIRE ni; DAVID
{Chap. 10-29.)
Mort de Snûl.
Chap. X. 'Les Philistins livré- armes ne voulut pas, car il était saisi
rent bataille à Israël, et les hommes de crainte. Et Saul prit son épée, et
d'Israël prirent la fuite devant les se jeta dessus. ^Celui qui portait les
Philistins et tombèrent morts sur la armes de Saûl, le voyant mort, se jeta
montagne de Guilboa. -Les Philistins aussi sur son épée, et mourut. "Ainsi
poursuivirentSauletses fils, ettuèrent périrent Saiil et ses trois fils, et toute
Jonathan, Abinadab et Malki-Schua, sa maison périt en même temps. 'Tous
fils de Saiil. ^L'effort du combat porta ceux d'Israël qui étaient dans la vallée,
sur Saûl; les archers l'atteignirent et ayant vu qu'on avait fui et que Saûl et
le blessèrent. ■'Saûl dit alors à celui ses fils étaient morts, abandonnèrent
qui portait ses armes : Tire ton épée, leurs villes pour prendre aussi la fuite,
et perce-moi avec, de peur que ces in- Et les Philistins allèrent s'y établir,
circoncis ne viennent me faire subir '^Le lendemain, les Philistins vin-
leurs outrages. Celui cpii portait ses rent pour dépouiller les morts, et ils
a. Le fia(jmeut v. 3b-4i est une repioductiou de 8, M-38, avec quelques vuiiuutes.
467
Chap. 10,9-11,
18.
I CHRONIQUES.
trouvèrent Saiil et ses fils tombés sur
la montagne de Guilboa. 'Ils le dé-
])Ouillèrent, et emportèrent sa tête et
ses armes. Puis ils firent annoncer ces
bonnes nouvelles par tout le pays des
Philistins à leurs idoles et au peuple.
'"Ils mirent les armes de Saûl dans la
maison de leur dieu, et ils attachèrent
son crâne dans le temple de Dagon.
"Tout Jabès en Galaad ayant appris
tout ce que les Philistins avaient fait
à Saûl, '-tous les hommes vaillants se
levèrent, prirent le corps de Saûl et
ceux de ses fils, et les transportèrent
à Jabès. Ils enterrèrent leurs os sous
le térébinthe, à Jabès, et ils jeûnèrent
sept joui's.
'"•Saûl mourut, parce qu'il se rendit
coupable d'infidélité envers l'Eternel
dont il n'observa ])oint la parole, et
parce ([u'il interrogea et consulta ceux
qui évoquent les morts. '"'11 ne con-
sulta point l'Eternel ; aussi l'Eternel
lé fit mourir, et transféra la royauté à des principaux officiers. Il brandit sa
cité de David. ^David avait dit : Qui-
conque battra le premier les Jébusiens
sera chef et prince. Joab, fils de Tse-
ruja, monta le premier, et il devint
chef. ^ David s'établit dans la forte-
resse ; c'est pourquoi on l'appela cité
de David. *I1 fit tout autour de la ville
des constructions, depuis Millo et aux
environs ; et Joab répara le reste de la
ville. ^ David devenait de plus en plus
grand, et l'Eternel des armées était
avec lui.
Vaillants hommes de David.
'"Voici les chefs des vaillants hom-
mes qui étaient au service de David,
et qui l'aidèrent avec tout Israël à as-
surer sa domination , afin de l'établir
roi, selon la parole de l'Eternel au su-
jet d'Israël. "Voici, d'après leur nom-
bre, les vaillants hommes qui étaient
au service de David.
Jaschobcam, fils de Hacmoni, l'un
David, fils d'Isaï
Dai'id roi.
Chap. XI. 'Tout Israël s'assembla
auprès de David à Ilébron, en disant :
Voici, nous sommes tes os et ta chair.
-Autrefois déjà, même lorsque Saûl
était roi, c'était toi qui conduisais et
qui ramenais Israël. L'Eternel, ton
Dieu, t'a dit : Tu paîtras mon peuple
d'Israël, et tu seras le chef de mon
peuple d'Israël. ^Ainsi tous les anciens
d'Israël vinrent auprès du roi à Ilé-
bron, et David fit alliance avec eux à
Hébron, devant l'Eternel. Ils oignirent
David pour roi sur Israël, selon la pa-
role de l'Eternel, prononcée j)ar Sa-
muel.
■'David marcha avec tout Israël sur
Jérusalem, qui est Jebus. Là étaient
les Jébusiens, habitants du pays.^ Les
habitants de Jebus dirent à David : Tu
n'entreras point ici. Mais David s'em-
para de la fortei'esse de Sion : c'est la
lance sur trois cents hommes, qu'il fit
périr en une seule fois.
'-Après lui, Eléazar, fils de Dodo,
l'Achochite, l'un des trois guerriers.
'■'Il était avec David à Pas-Dammim,
où les Philistins s'étaient rassemblés
pour combattre. Il y avait là une pièce
de terre remplie d'orge; et le peuple
fuyait devant les Philistins. '"'Ils se
jdacèrent au milieu du champ, le pro-
tégèrent, et battirent les Philistins. Et
l'Eternel opéra une grande délivrance.
'^ Trois des trente chefs descendi-
rent auprès de David sur le rocher
dans la caverne d'Adullam, lorsque le
camp des Philistins était dressé dans
la vallée des Repha'im. '^ David était
alors dans la forteresse , et il y avait
un poste de Philistins à Bethléhem.
"David eut un désir, et il dit : Qui me
fera boire de l'eau de la citerne qui
est à la porte de Bethléhem ? '"Alors
les trois hommes passèrent au travers
du camp des Philistins, et puisèrent
468
I CHRONIQUES.
Chap. 11,10-13,1.
de l'eau de la citerne qui est à la porte
de Bethléhem. Ils l'apportèrent et la
présentèrent à David ; mais David ne
voulut pas la boire, et il la répandit
devant l'Eternel. "Il dit : Que mon
Dieu me garde de faire cela ! Boirais-
je le sang de ces hommes cpii sont
allés au péril de leur vie ? Car c'est
au péril de leur vie qu'ils l'ont ap-
portée. Et il ne voulut pas la boire.
Voilà ce que firent ces trois vaillants
hommes.
-"Abischaï , frère de Joab, était le
chef des trois. Il brandit sa lance sur
trois cents hommes, et les tua ; et il
eut du renom parmi les trois. ^'11 était
le plus considéré des trois de la se-
conde série, et il fut leur chef; mais il
n'égala pas les trois premiers.
^^Benaja, fds de .lehojada, fils d'un
homme de Kabtseel, rempli de valeur
et célèbre par ses exploits. Il frappa
les deux lions "de Moab. Il descendit
au milieu d'une citerne, où il frappa
un lion, un jour de neige. -"Il frappa
un Egyptien d'une stature de cinq cou-
dées et ayant à la main une lance com-
me une ensuble de tisserand ; il des-
cenditcontre lui avec un bâton, arracha
la lance de la main de l'Egyptien , et
s'en servit pour le tuer. ^*Voilà ce que
fit Benaja, fils de Jehojada ; et il eut
du renom parmi les trois vaillants
hommes. ^Ml était le plus considéré
des trente ; mais il n'égala pas les trois
premiers. David l'admit dans son con-
seil secret.
^^Hommes vaillants de l'armée :
Asaël, frère de ,Ioab.
Elchanan, fils de Dodo, de Bethlé-
hem.
^'Schammoth, d'Haror.
Hélets, de Palon.
'«Ira, fils d'Ikkesch, de Tekoa.
Abiézer, d'Anathoth.
"Sibbecaï, le Ihischatite.
Haï, d'Achoach.
' a. Lions, littéralement iions de Dieu.
""Maharaï, de Nethopha.
Iléled, fils de Baana, de Nethojiha.
"Ithaï, fils de Ribaï, de Guibea des
fils de Benjamin.
Benaja, de Pirathon.
"*Huraï, de Nachalé-Gaasch.
Abiel, d'Araba.
'■^Azmaveth, de Bacharum.
Éliachba, de Schaalbon.
■■^Bené-Haschem, de Guizon.
Jonathan, fils de Schagué, d'Harar.
"^Achiam, fils de Sacar, d'Harar.
Éliphal, fils d'Ur.
"*Hépher, de Mekéra.
Achija, de Palon.
•"Hetsro, de Carmel.
Naaraï, fils d'Ezbaï.
^Moël, frère de Nathan.
Mibchar, fils d'IIauri.
^"Tsélek, l'Ammonite.
Nachraï, de Béroth, qui portait les
armes de Joab, fils de Tseruja.
■"•Ira, de Jéther.
Gareb, de Jéther.
""Urie, le Héthien.
Zabad, fils d'Achlaï.
''-Adina, fils de Schiza, le Rubénite,
chef des Rubénites, et trente avec lui.
■"Hanan, fils de Maaca.
Josaphat, de Mithni.
''*Ozias, d'Aschtharoth.
Schama et Jehiel, fils de Hotham,
d'Aroër.
••^Jediaël, fils de Schimri.
Jocha, son frère, le Thitsite.
'^Éliel, de Machavim, Jeribaï et Jo-
schavia, fils d'Elnaam.
Jithma, le Moabite.
■"Éliel, Obed et Jaasiel-Metsobaja.
Guerriers (jui s atlaclièrent ii Da\'id pendant
la vie de Saiil.
Chap. XII. 'Voici ceux qui se ren-
dirent auprès de David k Tsiklag, lors-
qu'il était encore éloigné de la pré-
sence de Saul, fils de Ris. Ils faisaient
partie des vaillants hommes qui luiprê-
469
Chap. 12,7-^8.
I CHRONIQUES.
tèrent leur secours pendant la guerre, mais si c'est pour me tromper au pro-
-C'étaient des archers, lançant des fit de mes ennemis, quand je ne com-
pierres de la main droite et de la mets aucune violence, que le Dieu de
main gauche, et tirant des flèches nos pères le voie et qu'il fasse justice!
'^Amasaï, l'un des principaux officiers,
avec leur arc : ils étaient de Benja-
min, du nombre des frères de Saûl.
'Le chef Achiézer et Joas, fds de Sche-
maa, de Guibea ; Jeziel et Péleth, fds
d'Azmaveth ; Beraca ; Jéhu , d'Ana-
thoth ; ■'Jischmaeja, de Gabaon, vail-
lant parmi les trente et chef des trente ;
.Jérémie ; .Jachaziel ; Jochanan ; .Joza-
bad, de Guedéra ; ^Eluzaï; Jerimoth ;
Bealia ; Schemaria ; Schephathia , de
Haroph ; ^Elkana, Jischija, Azareel ,
Joézer et Jaschobeam, Koréites; 'Joé-
la et Zebadia, fds de Jerocham, de
Guedor.
*Parmi les Gadites, des hommes
vaillants partirent pour se rendre
auprès de David dans la forteresse
du désert, des soldats exercés à la
guerre , armés du bouclier et de la
lance, semblables à des lions, et aussi
prompts que des gazelles sur les mon-
tagnes. *Ezer, le chef; Abdias, le se-
cond; Eliab, le troisième; '"Misch-
manna , le quatrième ; Jérémie , le
cinquième; "Attaï, le sixième; Eliel,
le septième ; '* Jochanan, le huitième ;
Elzabad, le neuvième; '^ Jérémie, le
dixième; Macbannaï, le onzième.'* C'é-
taient des fds de Gad , chefs de l'ar-
mée ; un seul, le plus petit, pouvait
s'attaquer à cent hommes, et le plus
grand à mille. '^Voilà ceux qui pas-
sèrent le Jourdain au premier mois,
lorsqu'il débordait sur toutes ses ri-
ves , et qui mirent en fuite tous les
habitants des vallées , à l'orient et à
l'occident.
'^11 y eut aussi des fils de Benjamin
et de Juda qui se rendirent auprès de
David dans la forteresse. '"David sor-
tit au-devant d'eux, et leur adressa la
parole, en disant : Si vous venez à
moi dans de bonnes intentions pour
me secourir, mon cœur s'unira à vous ;
fut revêtu de l'esprit, et dit : Nous
sommes à toi, David, et avec toi, fils
d'Isaï ! Paix, paix à toi, et paix à ceux
qui te secourent, car ton Dieu t'a se-
couru ! Et David les accueillit, et les
plaça parmi les chefs de la troupe.
"Des hommes de Manassé se joi-
gnirent à David, lorsqu'il alla faire la
guerre à Saûl avec les Philistins. Mais
ils ne furent pas en aide aux Philis-
tins ; car, après s'être consultés, les
princes des Philistins renvoyèrent Da-
vid, en disant : Il passerait du côté
de son maître Said , au péril de nos
tètes. ^^ Quand il retourna à Tsiklag,
voici ceux de Manassé qui se joigni-
rent à lui : Adnach, Jozabad, Jediaël,
Micaël, Jozabad, Elihu et Tsilthaï,
chefs des milliers de Manassé. ^'Ils
prêtèrent leur secours à David pour
diriger la troupe, car ils étaient tous
de vaillants hommes , et ils furent
chefs dans l'armée. ^-Et de jour en
jour des gens arrivaient auprès de
David pour le secourir, jusqu'à ce
qu'il eût un grand camp, comme un
camp de Dieu.
Guerriers des douze tribus qui se rendirent
à Hébron pour établir Daiid roi.
^'Voici le nombre des hommes ar-
més pour la guerre qui se rendirent
auprès de David à Hébron, afin de lui
transférer la royauté de Saûl, selon
l'ordre de l'Eternel.
^-Tils de Juda, portant le bouclier
et la lance, six mille huit cents, ar-
més pour la guerre.
*^Des fils de Siméon, hommes vail-
lants à la guerre, sept mille cent.
^"Des fils de Lévi, quatre mille six
cents; "et Jehojada, prince d'Aaron,
et avec lui trois mille sept cents; ^*et
470
I CIIRONinUES.
Chnp. 12, 29-J3j to.
Tsadok, vaillant jeune homme, et la
maison de son père, vingt-deux chels.
-^Des fils de Benjamin, frères de
Saiil, trois mille; car jusqu'alors la
plus grande partie d'entre eux étaient
restés fidèles à la maison de Saiil.
'"Des fils d'Epliraïm, vingt mille
huit cents, hommes vaillants, gens de
renom , d'après les maisons de leurs
pères.
^'De la demi-tribu de Manassé, dix-
huit mille, qui furent nominativement
désignés pour aller établir roi David.
'"-Des fils d'issacar, ayant l'intelli-
gence des temps pour savoir ce que
devait faire Israël, deux cents chefs,
et tous leurs frères sous leurs ordres.
''De Zabulon, cinquante mille, en
état d'aller à l'armée, munis pour le
combat de toutes les armes de guerre,
et prêts à livrer bataille d'un cœur ré-
solu.
'■'De Nephthali, mille chefs, et avec
eux trente-sept mille, portant le bou-
clier et la lance.
'^Des Danites, armés pourja guerre,
vingt-huit mille six cents.
'^D'Aser, en état d'aller à l'armée et
prêts à combattre, quarante mille.
'^Et de l'autre côté du Jourdain, des
Rubénites, des Gadites, et de la demi-
tribu de Manassé, avec toutes les ar-
mes de guerre, cent vingt mille.
'*Tous ces hommes, erens de guerre,
prêts à combattre , arrivèrent à Ilé-
bron en sincérité de cœur pour éta-
blir David roi sur tout Israël. Et tout
le reste d'Israël était également una-
nime pour faire régner David. "Ils
furent là trois jours avec David, man-
geant et buvant, car leurs frères leur
avaient préparé des vivres. •'"Et même
ceux qui habitaient près d'eux jusqu'à
masses de figues sèches et de raisins
secs, du vin, de l'huile, des bœufs et
des brebis en abondance ; car Israël
était dans la joie.
Larclic déposée par David dans la maison
d' Obed-Edom.
Chap. XIII. 'David tint conseil
avec les chefs de milliers et de cen-
taines, avec tous les princes. -Et Da-
vid dit à toute l'assemblée d'Israël : Si
vous le trouvez bon, et si cela vient
de l'Eternel, notre Dieu, envoyons de
tous côtés vers nos frères qui restent
dans toutes les contrées d'Israël, et
aussi vers les prêtres et les Lévites
dans les villes où sont leurs banlieues,
afin (ju'ils se réunissent à nous, 'et
ramenons auprès de nous l'arche de
notre Dieu, car nous ne nous en som-
mes pas occupés du temps de Saùl.
''Toute l'assemblée décida de faire
ainsi, car la chose parut convenable à
tout le peuple.
^ David assembla tout Israël, depuis
le Shichor d'Egypte jusqu'à l'entrée
de Hamath, pour faire venir de Kir-
jath-Jearim l'arche de Dieu. ^Et Da-
vid, avec tout Israël, monta à Baala",
à Kirjath-Jearim, qui est à Juda, pour
faire monter de là l'arche de Dieu, de-
vant laquelle est invoqué le nom de
l'Eternel qui réside entre les chéru-
bins. "Ils miient sur un char neuf
l'arche de Dieu, qu'ils emportèrent de
la maison d'Abinadab : Uzza et Achjo
conduisaient le char. * David et tout
Israël dansaient devant Dieu de toute
leur force, en chantant, et en jouant
des harpes, des luths, des tambou-
rins, des cymbales et des trompettes.
"Lorsqu'ils furent arrivés à l'aire de
Kidon, Uzza étendit la main pour sai-
Issacar, à Zabulon et à Nephthali, ap- sir l'arche, parce que les bœufs la fai-
portaient des aliments sur des ânes, saient pencher. '"La colère de l'Eternel
sur des chameaux, sur des mulets et s'enllamma contre Uzza, et l'Éternel
sur des bœufs, des mets de farine, des le frajipa parce qu'il avait étendu la
a. Même ville que Kirjath-Jearim.
471
Chap. 43,11-15,9.
I CHRONIQUES.
main sur rarche. Uzza mourut là, de-
vant Dieu. "David fut irrité de ce que
l'Eternel avait frappé Uzza d'un tel
châtiment. Et ce lieu a été appelé jus-
qu'à ce jour Pérets-Uzza". '^ David eut
peur de Dieu en ce jour-là, et il dit :
Comment ferais -je entrer chez moi
l'arche de Dieu? '^ David ne retira pas
l'arche chez lui dans la cité de David,
et il la fit conduire dans la maison
d'Obed-Édom de Gath. "L'arche de
Dieu resta trois mois dans la maison
d'Obed-Edom, dans sa maison. Et l'E-
ternel bénit la maison d'Obed-Edom
et tout ce qui lui appartenait.
Victoires de Dai'id sur les Philistins.
Chap. XIV. 'Hiram, roi de Tyr,
envoya des messagers à David, et du
bois de cèdre, et des tailleurs de pier-
res et des charpentiers, pour lui bâtir
une maison. -David reconnut que l'E-
ternel l'affermissait comme roi d'Is-
raël, et que son royaume était haut
élevé, à cause de son peuple d'Israël.
^ David prit encore des femmes à
Jérusalem, et il engendra encore des
fils et des filles. ■'Voici les noms de
ceux qui lui naquirent à .lérusalem :
Schammua, Schobab, Nathan, Salo-
mon, ^Jibhar, Elischua, Elphéleth,
®Noga, Népheg, Japhia, "Elischama,
Beéliadia et Eliphéleth.
*Les Philistins apprirent que David
avait été oint pour roi sur tout Israël,
et ils montèrent tous à sa recherche.
David, qui en fut informé, sortit au-
devant d'eux. ^Les Philistins arrivè-
rent, et se répandirent dans la vallée
des Rephaïm. '"David consulta Dieu,
en disant : Monterai-je contre les Phi-
listins, et les livreras-tu entre mes
mains? Et l'Eternel lui dit : Monte, et
je les livrerai entre tes mains. "Ils
montèrent à Baal-Peratsim, où David
les battit. Puis il dit : Dieu a dispersé
mes ennemis par ma main , comme
des eaux qui s'écoulent. C'est pour-
quoi l'on a donné à ce lieu le nom de
Baal-Peratsim *. '"-Ils laissèrent là leurs
dieux qui furent brûlés au feu d'après
l'ordre de David.
'^Les Philistins se répandirent de
nouveau dans la vallée. ''David con-
sulta encore Dieu. Et Dieu lui dit : Tu
ne monteras pas après eux ; détourne-
toi d'eux, et tu arriveras sur eux vis-
à-vis des mûriers. '^ Quand tu enten-
dras un bruit de pas dans les cimes
des mûriers, alors tu sortiras pour
combattre, car c'est Dieu qui marche
devant toi pour battre l'armée des
Philistins. "'David fit ce que Dieu lui
avait ordonné, et l'armée des Philis-
tins fut battue depuis Gabaon jusqu'à
Guézer.
'"La renommée de David se répan-
dit dans tous les pays, et l'Eternel
le rendit redoutable à toutes les na-
tions.
L'arche transportée à Jérusalem. — Organisa-
tion du service divin. — Cantique.
Chap. XV. 'David se bâtit des
maisons dans la cité de David ; il pré-
para une place à l'arche de Dieu, et
dressa pour elle une tente.
-Alors David dit : L'arche de Dieu
ne doit être portée que par les Lévi-
tes, car l'Eternel les a choisis pour
porter l'arche de Dieu et pour en faire
le service à toujours. 'Et David assem-
bla tout Israël à Jérusalem pour faire
monter l'arche de l'Eternel à la place
qu'il lui avait préparée. ''David assem-
bla les fils d'Aaron et les Lévites : ^des
fils de Kehath,Uriel le chefet ses frères,
cent vingt; *des fils de Merari, Asaja
le chef et ses frères, deux cent vingt;
^des fils de Guerschom, Joël le chefet
ses frères, cent trente; 'des fils d'E-
litsaphan, Schemaeja le chef et ses
frères, deux cents; 'des fils d'IIébron,
Éliel le chef et ses frères, quatre-
a. Pérets-Vzza signifie brèche d'i'zza. h. Baal-Peratsim signifie lieu des rujitures.
472
I CHRONIQUES.
Chap. 15, m- 16, 5.
vingts; '"des fils d'Uziel, Amminadab
le chef et ses frères, cent doii/.e.
" David appela les prêtres Tsadok et
Abiathar, et les Lévites Uriel, Asaja,
Joël, Schemaeja, Eliel et Amminadab.
'-Il leur dit : Vous êtes les chefs de
famille des Lévites; sanctifiez-vous,
vous et vos frères, et faites monter à
la place que je lui ai préparée l'arche
de l'Eternel, du Dieu d'Israël. '^Parce
que vous n'y étiez pas la première
fois , l'Eternel , notre Dieu , nous a
frappés ; car nous ne l'avons pas cher-
ché selon la loi.
'■•Les prêtres et les Lévites se sanc-
tifièrent pour faire monter l'arche de
l'Eternel, du Dieu d'Israël. '^Les fils
des Lévites portèrent l'arche de Dieu
sur leurs épaules avec des barres,
comme Moïse l'avait ordonné d'après
la parole de l'Éternel. '"Et David dit
aux chefs des Lévites de disposer leurs
frères les chantres avec des instru-
che.-''Schebama, .losaphat, Nethaneel,
Amasaï, Zaeharie, Benaja et Eliézer,
les prêtres, sonnaient des trompettes
devant l'arche de Dieu. Obed-Edom et
Jechija étaient portiers de l'arche.
"David, les anciens d'Israël, et les
chefs de milliers, se mirent en route
pour faire monter l'arche de l'alliance
de l'Eternel depuis la maison d'Obed-
Edom , au milieu des réjouissances.
-''Ce fut avec l'assistance de Dieu que
les Lévites portèrent l'arche de l'al-
liance de l'Éternel; et l'on sacrifia
sept taureaux et sept béliers. -'David
était revêtu d'un manteau de byssus ;
il en était de même de tous les Lévites
qui portaient l'arche, des chantres, et
de Kenania, chef de musicjue parmi
les chantres; et David avait sur lui un
éphod de lin. '-*Tout Israël fit monter
l'arche de l'alliance de l'Éternel avec
des cris de joie, au son des clairons,
des trompettes et des cymbales, et en
ments de musique, des luths, des har- faisant retentir les luths et les harpes,
pes et des cymbales, qu'ils devaient
faire retentir de sons éclatants en si-
gne de réjouissance. '"Les Lévites dis-
posèrent Héman, fils de .loël ; parmi
ses frères, Asaph, fils de Bérékia; et
parmi les fils de Merari, leurs frères,
Ethan, fils de Kuschaja ; '^puis avec
eux leurs frères du second ordre Za-
eharie, Ben, Jaaziel, Schemiramoth,
Jehiel, Unni, Eliab, Benaja, .Maaséja,
Matthithia, Éliphelé et Miknéja, et
Obed-Edom et Jeïel les portiers. "Les
chantres Héman , Asaph et Éthan ,
avaient des cymbales d'airain, pour
les faire retentir. -"Zaeharie, Aziel ,
Schemiramoth, Jehiel, Unni, Éliab,
Maaséja et Benaja avaient des luths
sur alamoth ; *'et Matthithia, Éliphelé,
Miknéja, Obed-Édom, Jeïel et Azazia,
avaient des harpes à huit cordes, pour
conduire le chant. "Kenania, chef de
musique parmi les Lévites, dirigeait
la musique, car il était habile. -^Béré-
kia et Elkana étaient portiers de l'ar-
-'Comme l'arche de l'alliance de l'E-
ternel entrait dans la cité de David,
Mical, fille de Saûl, regardait par la
fenêtre, et voyant le roi David sauter et
danser, elle le méprisa dans son cœur.
Chap. XVI. 'Après qu'on eut
amené l'arche de Dieu, on la plaça au
milieu de la tente que David avait
dressée pour elle, et l'on offrit devant
Dieu des holocaustes et des sacrifices
d'actions de grâces. ^ Quand David eut
achevé d'offrir les holocaustes et les
sacrifices d'actions de grâces, il bénit
le peuple au nom de l'Eternel. ^Puis
il distribua à tous ceux d'Israël, hom-
mes et femmes, à chacun un pain, une
portion de viande et un gâteau de rai-
sins.
■•Il remit à des Lévites la charge de
faire le service devant l'arche de l'E-
ternel, d'invoquer, de louer et de cé-
lébrer l'Éternel, le Dieu d'Israël. 'C'é-
taient : Asaph, le chef; Zaeharie, le
second après lui, Jeïel, Schemira-
473
Chap. /^,fi-?6: I CHRONIQUES.
moth, Jehiel, Mattliithia, Éliab, Bena- des trompettes devant l'arche de l'al-
ja, Obed-Edom et Jeïel. Ils avaient liance de Dieu.
des instruments de musique, des luths 'Ce fut en ce jour que David chargea
et des harpes ; et Asaph faisait retentir pour la première fois Asaph et ses
les cymbales. "Les prêtres Benaja et frères de célébrer les louanges de l'É-
Jachaziel sonnaient continuellement ternel.
^Louez" l'Éternel, invoquez son nom !
Faites connaître parmi les peuples ses hauts faits !
''Chantez, chantez en son honneur!
Parlez de toutes ses merveilles !
'"Glorifiez-vous de son saint nom !
Que le cœur de ceux qui cherchent l'Éternel se réjouisse !
"Ayez recours à l'Éternel et à son appui,
Cherchez continuellement sa face !
'-Souvenez-vous des prodiges qu'il a faits,
De ses miracles et des jugements de sa bouche,
''Race d'Israël, son serviteur,
Enfants de Jacob, ses élus !
'■•L'Éternel est notre Dieu ;
. Ses jugements s'exercent sur toute la terre.
'M\appelez-vous à toujours son alliance.
Ses promesses pour mille générations,
'* L'alliance qu'il a traitée avec Abraham,
Et le serment qu'il a fait à Isaac ;
'"Il l'a érigée pour Jacob en loi.
Pour Israël en alliance éternelle,
'^Disant : Je te donnerai le pays de Canaan
Comme l'héritage qui vous est échu.
'^Ils étaient alors peu nombreux.
Très peu nombreux, et étrangers dans le pays,
^"Et ils allaient d'une nation h. l'autre
Et d'un royaume vers un autre peuple ;
^'Mais il ne permit à personne de les opprimer,
Et il châtia des rois à cause d'eux :
-^Ne touchez pas à mes oints.
Et ne faites pas de mal à mes prophètes !
^^iChantez à l'Éternel, vous tous habitants de la terre !
Annoncez de jour en jour son salut ;
"Racontez parmi les nations sa gloire,
Parmi tous les peuples ses merveilles !
^^Car l'Éternel est grand et très digne de louange.
Il est redoutable par-dessus tous les dieux ;
2«Car tous les dieux des peuples sont des idoles.
Et l'Éternel a fait les cieux.
a. Les diverses parties de ce cantique se retrouvent Ps. 105, 1-15; 96, 13; 107, 1; 106, 47-48.
474
I CHRONIQUES.
Chap. 16,T,-I7,i.
"La majesté et la splendeur sont dcAant sa face,
La force et la joie sont dans sa demeure.
**Familles des peuples, rendez à l'Eternel,
Rendez ii l'Eternel gloire et honneur !
-'Rendez à l'Eternel gloii'c pour son nom !
Apportez des offrandes et venez en sa présence,
Prosternez-vous devant l'Eternel avec de saints ornements !
^"Tremblez devant lui, vous tous habitants de la terre !
Le monde est affermi, il ne chancelle point.
^'Que les cieux se réjouissent, et que la terre soit dans 1
Que l'on dise parmi les nations : L'I^ternel rèyne !
^-Que la mer retentisse avec tout ce qu'elle contient !
Que la campagne s'égaie avec tout ce qu'elle renferme !
^^Que les arbres des forêts poussent des cris de joie
Devant l'Eternel ! Car il vient pour juger la terre.
^^ Louez l'Eternel, car il est bon.
Car sa miséricorde dure à toujours !
'''Dites : Sauve-nous, Dieu de notre salut.
Rassemble-nous, et retire-nous du milieu des nations.
Afin que nous célébrions ton saint nom
Et que nous mettions notre gloire à te louer !
'^Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Israël,
D'éternité en éternité !
Et que tout le peuple dise : Amen !
Louez l'Eternel !
'"David laissa là, devant l'arche de
l'alliance de l'Eternel, Asaph et ses
frères, afin qu'ils fussent continuelle-
ment de service devant l'arche, rem-
plissant leur tâche jour par jour. '"Il
laissa Obed-Edom et Ilosa avec leurs
frères, au nombre de soixante-huit,
Obed-Edom, fils de .leduthun, et Ilosa,
comme portiers.
'''Il établit le prêtre Tsadok et les
|irêlres, ses frères, devant le taberna-
cle de l'Eternel, sur le haut lieu ([ui
était à Gabaon, ^''pour qu'ils offrissent
continuellement à l'Eternel des holo-
caustes, matin et soir, sur l'autel des
holocaustes, et qu'ils accomplissent
tout ce qui est écrit dans la loi de l'I'j-
ternel, imposée ])ar l'Eternel à Israël.
"Auj)rès d'eux étaient lléman et .le-
duthun, et les autres cjui avaient été
choisis et désignés par leurs noms
])our louer l'Eternel. Car sa miséri-
corde dure à toujours. ''-Auprès d'eux
étaient Héman et Jeduthun, avec des
trompettes et des cymbales pour ceux
qui les faisaient retentir, et avec des
instruments pour les cantiques en
l'honneur de Dieu. Les fils de Jedu-
thun étaient portiers.
*'Tout le peuple s'en alla chacun
dans sa maison, et David s'en retourna
pour bénir sa maison.
David projetant de bâtir un temple; opposition
de Internet. — Promesses à la maison dr
David.
Clitt/). A 17/. ' Loiscpie David fut
établi clans sa maison, il dit à Nathan
le prophète : ^^>ici, j'hai)ite dans une
maison de cèdre, et l'arclie tie l'alliance
I/o
Chap. 17 , 2-2G.
I CHRONIQUES.
de l'Eternel est sous une tente. ^Na- et dans mon royaume, et son trône
than répondit à David : Fais tout ce sera pour toujours affermi,
que tu as dans le cœur, car Dieu est '^Nathan rapporta à David toutes
avec toi. ces paroles et toute cette vision. '^Et
^La nuit suivante, la parole de Dieu le roi David alla se présenter devant
fut adressée à Nathan : ■'Va dire à mon l'Eternel, et dit : Qui suis-je. Eternel
serviteur David : Ainsi parle l'Eter- Dieu, et quelle est ma maison, pour
nel : Ce ne sera pas toi qui me bâtiras que tu m'aies fait parvenir où je suis ?
une maison pour que j'en fasse ma '^C'est peu de chose à tes yeux, ô Dieu !
demeure. ^Car je n'ai point habité dans Tu parles de la maison de ton servi-
une maison depuis le jour où j'ai fait teur pour les temps avenir. Et tu dai-
monter Israël'' jusqu'à ce jour; mais gnes porter les regards sur moi à la
j'ai été de tente en tente et de demeure manière des hommes, toi qui es élevé,
en demeure. ^Partout où j'ai marché Eternel Dieu ! '^Que pourrait te dire
avec tout Israël, ai-je dit un mot à encore David sur la gloire accordée à
quelqu'un des juges d'Israël à qui j'a- ton serviteur ? Tu connais ton servi-
vais ordonné de paître mon peuple, teur. '^O Eternel ! c'est à cause de ton
ai-je dit : Pourquoi ne me bâtissez- serviteur, et selon ton cœur, que tu as
vous pas une maison de cèdre ? 'Main- fait toutes ces grandes choses, pour
tenant tu diras à mon serviteur David : les lui révéler. -"0 Eternel ! nul n'est
Ainsi parle l'Eternel des armées : Je semblable à toi, et il n'y a point d'au-
t'ai pris au pâturage, derrière les bre- tre Dieu que toi, d'après tout ce que
bis, pour que tu fusses chef de mon nous avons entendu de nos oreilles,
peuple d'Israël; ^j'ai été avec toi par- -'Est-il sur la terre une seule nation
tout où tu as marché, j'ai exterminé qui soit comme ton peuple d'Israël,
tous tes ennemis devant toi, et j'ai que Dieu est venu racheter pour en
rendu ton nom semblable au nom des former son peuple , pour te faire un
grands qui sont sur la terre ; *j'ai don- nom et pour accomplir des miracles
né une demeure à mon peuple d'Is- et des prodiges, en chassant des na-
raël, et je l'ai planté pour qu'il y soit tions devant ton peuple que tu as ra-
fîxé et ne soit plus agité, pour que les cheté d'Egypte ? "Tu as établi ton
méchants ne le détruisent plus comme peuple d'Israël, pour qu'il fût ton
auparavant '"et comme à l'époque où peuple à toujours; et toi. Eternel, tu
j'avais établi des juges sur mon peuple es devenu son Dieu. -^Maintenant, ô
d'Israël. J'ai humilié tous tes ennemis. Eternel ! que la parole que tu as pro-
Et je t'annonce que l'Eternel te bâtira noncée sur ton serviteur et sur sa
une maison. "Quand tes jours seront maison subsiste éternellement, et agis
accomplis et que tu iras auprès de tes selon ta parole ! -^Qu'elle subsiste,
pères, j'élèverai ta postérité après toi, afin que ton nom soit à jamais glorifié
l'un de tes fils, et j'affermirai son rè- et que l'on dise : L'Eternel des armées,
gne. *-Ge sera lui qui me bâtira une le Dieu d'Israël, est un Dieu pour Is-
maison, et j'affermirai pour toujours raël ! Et que la maison de David, ton
son trône. '*Je serai pour lui un père, serviteur, soit affermie devant toi !
et il sera pour moi un fils ; et je ne lui -^Car toi-même, ô mon Dieu, tu as ré-
retirerai point ma grâce, comme je l'ai vêlé à ton serviteur que tu lui bâtirais
retirée à celui qui t'a précédé. '""Je lé- une maison. C'est pourquoi ton servi-
tablirai pour toujours dans ma maison tcur a osé prier devant toi. -^Mainte-
a. Sous-entendu « hurs d Eg'vpte w.
476
I CHRONIQUES.
CItan. 17,r.-l0,u.
nant, ô Éternel ! tu es Dieu, et tu as
anuoncé cette grâce à ton serviteur.
"Veuille donc bénir la maison de ton
serviteur, afin qu'elle subsiste à tou-
jours devant toi ! Car ce que tu bénis,
ô Eternel ! est béni pour l'éternité.
victoires de Daiid sur les P/iilistins, les Moa-
bitcs, les Syriens, les Edomites. — Hauts
fonctionnaires de Da^'id.
Cliap. XVIII. 'Après cela, David
battit les Philistins et les humilia, et
il enleva de la main des Philistins Gath
et les villes de son ressort.
-Il battit les Moabites, et les Moa-
bites furent assujettis à David et lui
payèrent un tribut.
^David battit Iladarézer, roi de Tso-
ba, vers Hamatli, lorsqu'il alla établir
sa domination sur le fleuve de l'Eu-
phrate. ^ David lui prit mille chars,
sept mille cavaliers, et vingt mille
hommes de pied; il coupa les jarrets
à tous les chevaux de trait, et ne con-
serva que cent attelages.
^Les Syriens de Damas vinrent au
secours d'Hadarézer, roi de Tsoba, et
David battit vingt-deux mille Syriens.
"David mit des garnisons dans la Sy-
rie de Damas. Et les Syriens furent
assujettis à David, et lui payèrent un
tribut.
L'Eternel protégeait David partout
où il allait. "Et David prit les boucliers
d'or qu'avaient les serviteurs d'Hada-
rézer, et les apporta à Jérusalem. *Da-
vid prit encore une grande quantité
d'airain à Thibchath et à Cun, villes
d'Hadarézer. Salomon en fit la mer
d'airain, les colonnes et les ustensiles
d'aiiain.
^Thohu, roi de Ilamath, apprit que
David avait battu toute l'armée d'Ha-
darézer, roi de Tsoba, '"et il envoya
lladoram, son fils, vers le roi David,
pour le saluer, et pour le féliciter d'a-
voir attaqué Hadarézer et de l'avoir
O. Noms qui désignent proljalilemcnt dos gardes du
4
battu. Car Thohu était en guerre avec
iladarézer. Il envoya aussi toutes sor-
tes de vases d'or, d'argent et d'airain.
"Le roi David les consacra à l'Eter-
nel, avec l'argent et l'or qu'il avait pris
sur toutes les nations, sur Edom, sur
Moab, sur les fils d'Ammon, sur les
Philistins et sur Amalek.
'-Abischaï, fils de Tseruja, battit
dans la vallée du sel dix-huit mille
Edomites. '^11 mit des garnisons dans
Edom, et tout Edom fut assujetti à
David. L'Eternel protégeait David par-
tout où il allait.
'^David régna sur tout Israël, et il
faisait droit et justice à tout son peu-
]ile. '^.loab, fils de Tseruja, comman-
dait l'armée ; Josaphat, fils d'Achilud,
était archiviste ; '"Tsadok, fils d'.\-
chithub, et Abimélec, fils d'Abiathar,
étaient prêtres ; Schavscha était secré-
taire; "Benaja, fils de Jehojada, était
chef des Kéréthiensetdes Péléthiens";
et les fils de David étaient les pre-
miers auprès du roi.
Outrage fait par le roi des Ammonites au.v ser-
t'itcurs de David. — Guerre contre les Ammo-
nites et leurs alliés. — Prise de Rabba.
Chap. XIX. 'Après cela, Na-
chasch, roi des filsd'Amrnon, mourut,
et son fils régna à sa place. -David dit :
Je montrerai de la bienveillance à Ila-
nun, fils de Nachasch, car son père en
a montré à mon égard. Et David en-
voya des messagers pour le consoler
au sujet de son père. Lorsque les ser-
viteurs de David arrivèrent dans le
pays des fils d'Ammon auprès de Ha-
nun, pour le consoler, ^les chefs des
fils d'Ammon dirent à Hanun : Penses-
tu que ce soit pour honorer ton père
que David t'envoie des consolateurs ?
N'est-ce pas pour reconnaître la ville
et ])our la détruire, et pour explorer
le pays, que ses serviteurs sont venus
auprès de toi ? 'Alors Hanun saisit les
corps.
77
Chap. 19,5-20,'
I CHRONIQUES.
serviteurs de David, les fit raser, et fit avaient pris la fuite, ils s'enfuirent
couper leurs habits par le milieu jus- aussi devant Abischaï, frère de Joab,
qu'au haut des cuisses. Puis il les con- et rentrèrent dans la ville. Et Joab
gédia. ^David, que l'on vint informer revint à Jérusalem.
de ce qui était arrivé à ces hommes, "Les Syriens, voyant qu'ils avaient
envoya des gens à leur rencontre, car été battus par Israël, envoyèrent cher-
ils étaient dans une grande confusion; cher les Syriens qui étaient de l'autre
et le roi leur fit dire : Restez à Jéricho côté du fleuve ; et Schophach, chef de
jusqu'à ce que votre barbe ait repous- l'armée d'Hadarézer, était à leur tète.
se, et revenez ensuite. '"On l'annonça à David, qui assembla
^Les fils d'Ammon virent qu'ils s'é- tout Israël, passa le Jourdain, marcha
taient rendus odieux à David, et Hanun contre eux, et se prépara à les atta-
et les fils d'Ammon envoyèrent mille quer. David se rangea en bataille con-
talents d'argent pour prendre à leur tre les Syriens. '"Mais les Syriens,
solde des chars et des cavaliers chez après s'être battus avec lui, s'enfuirent
les Syriens de Mésopotamie et chez devant Israël. David leur tua les trou-
les Syriens de Maaca et de Tsoba. "Ils pes de sept mille chars et quarante
prirent à leur solde trente-deux mille mille hommes de pied, et il fit mourir
chars et le roi de Maaca avec son peu- Schophach, chef de l'armée. "Lesser-
ple, lesquels vinrent camper devant viteurs d'Hadarézer, se voyant battus
Médeba. Les fils d'Ammon se rassem- par Israël, firent la paix avec David et
blèrent de leurs villes, et marchèrent lui furent assujettis. Et les Syriens ne
au combat. *A cette nouvelle, David voulurent plus secourir les fils d'Am-
envoya contre eux Joab et toute l'ar- mon.
mee, les hommes vaillants. °Les fils
d'Ammon sortirent, et se rangèrent
en bataille à l'entrée de la ville ; les
rois qui étaient venus prirent position
séparément dans la campagne.
'"Joab vit qu'il avait à combattre
Chap. XX. 'L'année suivante, au
temps où les rois se mettaient en cam-
pagne, Joab, à la tête d'une forte ar-
mée , alla ravager le pays des fils
d'Ammon et assiéger Rabba. Mais Da-
vid resta à Jérusalem". Joab battit
par devant et par derrière. Il choisit Rabba et la détruisit. -David enleva la
alorssur toute l'élite d'Israël un corps, couronne de dessus la tète de son roi,
qu'il opposa aux Syriens; "et il plaça et la trouva du poids d'un talent d'or :
sous le commandement de son frère elle était garnie de pierres précieuses.
Abischaï le reste du peuple, pour faire On la mit sur la tète de David, qui em-
face aux fils d'Ammon. '-Il dit : Si les porta de la ville un très grand butin.
Syriens sont plus forts que moi, tu ^11 fit sortir les habitants, et il les mit
viendras à mon secours; et si les fils en, pièces avec des scies, des herses
d'Ammon sont plus forts que toi, j'irai de fer et des haches ; il traita de même
à ton secours. '-^Sois ferme, et mon- toutes les villes des fils d'Ammon.
trons du courage pour notre peuple David retourna à Jérusalem avec tout
et pour les villes de notre Dieu, et que le peuple.
l'Eternel fasse ce qui lui semblera
bon ! '*Joab, avec son peuple, s'a-
vança pour attaquer les Syriens, et ils
s'enfuirent devant lui. '^Et quand les
fils d'Ammon virent que les Syriens
a. Il se rendît à Rabba sur la fin du sièjje, II Sani. 1
Victoires sur les Philistins.
■'Après cela, il y eut une bataille à
Guézer avec les Philistins. Alors Sib-
becaï, le Iluschatite, tua Sippaï, l'un
!, 27-29.
478
I CIIROMOUES.
Cbap. W,->-21,n.
des enfants de Rapha. Et les Philis-
tins furent Inuniliés.
^11 y eut encore une bataille aA^ec les
Philistins. Et Elchanan, fils de Jaïr,
tua le frère de Goliath, Lachmi de
Gath, qui avait une lance dont le bois
était comme une ensuble de tisse-
rand.
*I1 y eut encore une bataille à Gath.
11 s'y trouva un homme de haute taille.
mis un grand péché en faisant cela!
Maintenant, daigne pardonner l'ini-
quité de ton serviteur, car j'ai complè-
tement agi en insensé !
"L'Eternel adressa ainsi la parole à
Gad, le voyant de David : '"Va dire à
David : Ainsi parle l'Eternel : Je te
]>ropose trois fléaux ; choisis-en un,
et je t'en frapperai. "Gad alla vers
David, et lui dit : Ainsi parle l'Etcr-
qui avait six doigts à chaque main et nel : '-Accepte, ou trois années de fa-
mine, ou trois mois pendant lesquels
tu seras détruit par tes adversaires et
atteint par Tépée de tes ennemis, ou
trois jours pendant lesquels l'épée de
l'Eternel et la peste seront dans le ])avs
et l'ange de l'Eternel poi'tera la des-
truction dans tout le territoire d'Is-
raël. Vois maintenant ce que je dois
à chaque pied, vingt-quatre en tout,
et qui était aussi issu de Rapha. 'Il
jeta un défi à Israël; et Jonathan, fils
de Schimea, frère de David, le tua.
*Ces hommes étaient des enfants de
Rajiha à Gath. Ils périrent parla main
de David et par la main de ses ser\ i-
teurs.
Dénombrement et peste.
Chnp. XXI. ' Satan se leva contre
Israël, et il excita David à faire le dé-
nondjrement d'Israël. -Et David dit à
Joab et aux chefs du peuple : Allez,
faites le dénombrement d'Israël, de-
puis Beer-Schéba jusqu'à Ijan, et rap-
portez-le-moi, afin que je sache à com-
bien il s'élève. 'Joab répondit : Que
l'Eternel rende son peuple cent fois
plus nombreux ! O roi mon seigneur,
ne sont-ils pas tous serviteurs de mon
seigneur? Mais pourquoi mon seigneur
deinande-t-il cela ? Pourquoi faire ainsi
pécher Israël? ^Le roi persista dans
l'ordre qu'il donnait à Joab. Et Joab
partit, et parcourut tout Israël ; puis
il revint à Jérusalem. ^Joab remit à
David le rôle du dénombrement du
])cuple : il y avait dans tout Israël
onze cent mille hommes tirant 1 épée,
et en Juda quatre cent soixante-dix
mille hommes tirant l'éjîée. Ml ne fit
point parmi eux le dénombrement de
Lévi et de Benjamin, car l'ordre du
roi lui paraissait une abomination.
'Cet ordre déplut à Dieu, qui frappa
Israël. '*Et David dit à Dieu : J'ai com-
répondre à celui qui m'envoie. ''David
répondit à Gad : Je suis dans une
g-rande angoisse ! Oh ! que je tombe
entre les mains de l'Eternel, car ses
compassions sont immenses ; mais que
je ne tombe pas entre les mains des
hommes !
'* L'Eternel envoya la peste en Is-
raël, et il tomba soixante-dix mille
hommes d'Israël. '^Dieu envoya un
ange à Jérusalem pour la détruire; et
comme il la détruisait, l'Eternel re-
garda et se repentit de ce mal, et il
dit à l'ange qvn détruisait: Assez ! Re-
tire maintenant ta main. L'ange de
l'Eternel se tenait près de l'aire d'Or-
nan, le Jébusien. '^ David leva les veux,
et vit l'ange de l'Eternel se tenant en-
tre la terre et le ciel et ayant à la main
son épée nue tournée contre Jérusa-
lem. Alors David et les anciens, cou-
verts de sacs, tombèrent sur leur vi-
sage. "Et David dit à Dieu : N'est-ce
pas moi qui ai ordonné le dénombre-
ment ilu peuple ? C'est moi (pii ai pé-
ché et qui ai fait le mal ; mais ces bre-
bis, qu'ont-elles fait? Eternel, mon
Dieu, que ta main soit donc sur moi
et sur la maison de mon père, et qu'elle
479
31
Chap. 21,18-22,9.
I CHRONIQUES.
ne fasse point une plaie parmi ton
peuple !
'"L'ange de l'Éternel dit à Gad de
parler à David, afin qu'il montât pour
élever un autel à rÉternel dans l'aire
d'Oman, le Jébusien. '"David monta,
selon la parole que Gad avait pronon-
cée au nom de l'Éternel. -"Oman se
retourna et vit l'ange, et ses quatre
fils se cachèrent avec lui : il foulait
alors du froment. ^'Lorsque David ar-
riva auprès d'Oman, Oman regarda,
et il aperçut David; puis il sortit de
l'aire, et se prosterna devant David,
le visage contre terre. --David dit à
Oman : Cède-moi l'emplacement de
l'aire pour que j'y bâtisse un autel à
l'Éternel ; cède-le-moi contre sa valeur
en argent, afin que la plaie se retire
pouvait pas aller devant cet autel pour
chercher Dieu, parce que l'épée de
l'ange de l'Éternel lui avait causé de
l'épouvante.
Chap. XXII . 'Et David dit: Ici
sera la maison de l'Eternel Dieu, et ici
sera l'autel des holocaustes pour Is-
raël.
Préparatifs de David pour la construction
du te/iip/e.
-David fit rassembler les étrangers
qui étaient dans le pays d'Israël, et il
chargea des tailleurs de pierres de
préparer des pierres de taille pour la
construction de la maison de Dieu. ^11
prépara aussi du fer en abondance
pour les clous des battants des portes
et pour les crampons, de l'airain en
de dessus le peuple. ^''Ornan répondit quantité telle qu'il n'était pas possible
à David : Prends-le, et que mon sei
gneur le roi fasse ce qui lui semblera
bon; vois, je donne les bœufs pour
l'holocauste, les chars pour le bois, et
le froment pour l'offrande, je donne
tout cela. -*Mais le roi David dit à Or-
nan : Non ! je veux l'acheter contre sa
valeur en argent, car je ne présenterai
point à l'Éternel ce qui est à toi, et je
de le peser, *et des bois de cèdre sans
nombre, car les Sidoniens et les Ty-
riens avaient amené à David des bois
de cèdre en abondance. ^ David disait :
Mon lils Salomon est jeune et d'un
âge faible, et la maison qui sera bâtie à
l'Eternel s'élèvera à un haut degré de
renommée et de gloire dans tous les
pays ; c'est pourquoi je veux faire pour
n'offrirai point un holocauste qui ne lui des préparatifs. Et David fit beau-
coup de préparatifs avant sa mort.
^David appela Salomon, son fils, et
lui ordonna de bâtir une maison à l'E-
ternel, le Dieu d'Israël.
"David dit à Salomon : Mon fils,
j'avais l'intention de bâtir une maison
au nom de l'Eternel, mon Dieu. "Mais
la parole de l'Éternel m'a été ainsi
adressée : Tu as versé beaucoup de
sang, et tu as fait de grandes guerres ;
tu ne bâtiras pas une maison à mon
nom, car tu as versé devant moi beau-
coup de sang sur la teri'e. "Voici, il te
naîtra un fils, qui sera un homme de
repos, et â qui je donnerai du repos
en le délivrant de tous ses ennemis
d'alentour ; car Salomon " sera son
me coûte rien. ^^Et David donna â Or-
nan six cents sicles d'or pour l'empla-
cement. -'David bâtit là un autel à
l'Éternel, et il offrit des holocaustes
et des sacrifices d'actions de grâces.
Il invoqua l'Éternel, et l'Éternel lui
répondit par le feu qui descendit du
ciel sur l'autel de l'holocauste.
-"Alors l'Éternel parla à l'ange, qui
remit son épée dans le fourreau.
-*A cette époque-là, David, voyant
que l'Éternel l'avait exaucé dans l'aire
d'Oman, le Jébusien, y offrait des sa-
crifices. '"Mais le tabernacle de l'Eter-
nel, construit par Moïse au désert, et
l'autel des holocaustes, étaient alors
sur le haut lieu de Gabaon. ^"David ne
a. Salomon dérive d'un mot qui signifie paix.
480
I CHROXIOUES.
Chap. 99,10-23,1'..
nom, et je ferai venir sur Israël la paix
et la tranquillité pendant sa vie. '"Ce
sera lui qui bâtira une maison à mon
nom. Il sera pour moi un fils, et je se-
rai pour lui un père; et j'affermirai
pour toujours le trône de son royaume
en Israël.
"Maintenant, mon fils, que l'Eter-
nel soit avec toi, afin que tu prospères
et que tu bâtisses la maison de l'Eter-
nel, ton Dieu, comme il l'a déclaré à
ton égard ! '-Veuille seulement l'Eter-
nel t'accorder de la sagesse et de l'in-
telligence, et te faire régner sur Israël
dans l'observation de la loi de l'Eter-
nel, ton Dieu ! '^Alors tu prospéreras,
si tu as soin de mettre en pratique les
lois et les ordonnances que l'Eternel
a prescrites à Moïse pour Israël. For-
tifie-toi et prends courage, ne crains
point et ne t'effraie point. ''' Voici, par
mes efforts, j'ai préparé pour la mai-
son de l'Eternel cent mille talents
d'or, un million de talents d'argent,
et une quantité d'airain et de fer qu'il
n'est pas possible de peser, car il y
en a en abondance; j'ai aussi préparé
du bois et des pierres, et tu en ajoute-
ras encore. '^Tu as auprès de toi un
grand nombre d'ouvriers, des tailleurs
de pierres, et des charpentiers, et des
hommes habiles dans toute espèce
d'ouvrages. '^L'or, l'argent, l'airain et
le fer, sont sans nombre. Lève-toi et
agis, et que l'Eternel soit avec loi !
'"David ordonna à tous les chefs
d'Israël de venir en aide à Salomon,
son fils. '**L'Eternel, votre Dieu, n'est-
il pas avec vous, et ne vous a-t-il pas
donné du repos de tous côtés ? Car il
a livré entre mes mains les habitants
du pays, et le pays est assujetti devant
l'Eternel et devant son peuple. '"Appli-
quez maintenant votre cœur et votre
âme à chercher l'Éternel, votre Dieu ;
levez-vous, et bâtissez le sanctuaire
de l'Eternel Dieu, afin d'amener l'ar-
che de l'alliance de l'Eternel et les
ustensiles consacrés à Dieu dans la
maison qui sera bâtie au nom de l'E-
ternel.
Les Lévites, leur dénombrement et leurs
fonctions.
Chap. XXIII. 'David, âgé et ras-
sasié de jours, établit Salomon, son
fils, roi sur Israël.
-Il assembla tous les chefs d'Israël,
les prêtres et les Lévites. ^On fit le
dénombrement des Lévites , depuis
l'âge de trente ans et au-dessus ; comp-
tés par tête et par homme, ils se trou-
vèrent au nombre de trente-huit mille.
■•Et David dit : Qu'il y en ait vingt-
quatre mille pour veiller aux offices
de la maison de l'Eternel, six mille
comme magistrats et juges, ^quatre
mille comme portiers, et quatre mille
chargés de louer l'Eternel avec les
instruments que j'ai faits pour le célé-
brer.
^ David les divisa en classes d'après
les fils de Lévi, Guerschon, Kehath et
Merari.
'Des Guerschonites: Laedan et Schi-
meï. — ^Fils de Laedan : le chef Jehiel,
Zétham et Joël, trois. "Fils de Schi-
meï : Schelomith, Ilaziel et Haran,
trois. Ce sont là les chefs des maisons
paternelles de la famille de Laedan.
— '"Fils de Schimeï : Jachath, Zina,
Jeusch et Beria. Ce sont là les quatre
fils de Schimeï. "Jachath était le chef,
et Zina le second ; Jeusch et Beria
n'eurent pas beaucoup de fils, et ils
formèrent une seule maison paternelle
dans le dénombrement.
'-Fils de Kehath : Amram, Jitsehar,
Hébron et Uziel, quatre. — '"Filsd'Ani-
ram : Aaron et Moïse. Aaron fut mis à
part pour être sanctifié comme très
saint, lui et ses fils à perpéluité, pour
offrir les parfums devant l'Eternel,
pour faire son service, et jiour bénir à
toujours en son nom. '■'Mais les fils de
Moïse, homme de Dieu, furent comptés
/i8l
Chap.
2S, 15-9 i, 10.
I CHRONIQUES.
dans la tribu de Lévi. ''Fils de Moïse :
Guerscliom et Éliézer. '"Fils de Giier-
schom : Schebuol, le chef. "Et les fils
d'Eliézer furent : Rechabia, le chef;
Eliézer n'eut pas d'autre fils, mais les
fils de Rechabia furent très nombreux.
— '^Fils de Jitsehar : Schelomith, le
chef. — '^Fils d'Hébron : Jerija, le
chef; Amaria, le second; Jachaziel, le
troisième ; et Jekameam, le quatrième.
— -"Fils d'Uziel : Michée, le chef; et
Jischija, le second.
-'Fils de Merari : Machli et Muschi.
— Fils de Machli : Eléazar et Kis.
^^Eléazar mourut, sans avoir de fils;
mais il eut des filles, que prirent pour
femmes les fils de Kis, leurs frères. — •
2» Fils de Muschi : Machli, Éder et Je-
rémoth, trois.
^■'Ce sont là les fils de Lévi, selon
leurs maisons paternelles, les chefs
des maisons paternelles , d'après le
dénombrement cju'on en fit en comp-
tant les noms jiar tète. Ils étaient em-
ployés au service de la maison de l'I*]-
ternel, depuis l'âge de vingt ans et
au-dessus. -^Car David dit : L'Eternel,
le Dieu d'Israël, a donné du repos à
son peuple, et il habitera pour tou-
jours à .Jérusalem ; -"et les Lévites
n'auront plus à porter le tabernacle et
tous les ustensiles jiour son service.
^'Ce fut d'après les derniers ordres de
David qu'eut lieu le dénombrement
des fils de Lévi depuis l'âge de vingt
ans et au-dessus. -^Placés auprès des
fils d'Aaron pour le service de la mai-
son de l'Eternel, ils avaient à prendre
soin des parvis et des chambres, de
la purification de toutes les choses
saintes, des ouvrages concernant le
service de la maison de Dieu, -^des
pains de proposition, de la fleur de
farine pour les offrandes, des galettes
sans IcA^ain, des gâteaux cuits sur la
plaque et des gâteaux frits, de toutes
les mesures de capacité et de lon-
gueur ; -^"ils avaient à se présenter
chaque matin et chaque soir, afin de
louer et de célébrer l'Éternel, ^'et à
offrir continuellement devant l'Eter-
nel tous les holocaustes à l'Eternel,
aux sabbats, aux nouvelles lunes et
aux fêtes, selon le nombre et les usa-
ges prescrits. ^- Ils donnaient leurs
soins à la tente d'assignation, au sanc-
tuaire, et aux fils d'Aaron, leurs frè-
res, pour le service de la maison de
l'Éternel.
Les prêtres distribués en fini;t-r/iiatre classes.
Les chefs des classes des Lévites.
Chap. XXIV. 'Voici les classes
des fils d'Aaron. Filsd'iVaron : Nadab,
Abihu, Éléazar et Ithamar. -Nadab et
Abihu moururent avant leur père, sans
avoir de fils; et Éléazar et Ithamar
remplirent les fonctions du sacerdoce.
^ David divisa les fils d'Aaron en les
classant pour le service qu'ils avaient
à faire; Tsadok appartenait aux des-
cendants d'Eléazar, et Achimélec aux
descendants d'Ithamar. ''Il se trouva
parmi les fils d'Eléazar plus de chefs
que parmi les fils d'Ithamar, et on en
fit la division ; les fils d'Eléazar avaient
seize chefs de maisons paternelles, et
les fils d'Ithamar huit chefs de maisons
paternelles. '^On les classa par le sort,
les uns avec les autres , car les chefs
du sanctiuiire et les chefs de Dieu
étaient des fils d'Eléazar et des fils
d'Ithamar. "Schemae-a, fils de Netha-
neel, le secrétaire, de la tribu de Lé-
A'i , les inscrivit devant le roi et les
princes, devant Tsadok, le prêtre, et
Achimélec, fils d'Abiathar, et devant
les chefs des maisons paternelles des
prêtres et des Lévites. On tira au sort
une maison paternelle pour Eléazar,
et on en tira une autre pour Ithamar.
'Le premier sort échut à Jehojarib ;
le second, à Jedaeja; ^le troisième, à
Harim ; le quatrième, à Seorim ; 'le
cinquième, à Malkija ; le sixième, à
Mijamin ; "*Ie septième, à Ilakkots ; le
482
I CHRONIQUES.
Chap. SI 11-20,12.
huitième, à Abija ; "le neuvième, à Jo-
sué ; le dixième, à Schecania ; '-le on-
zième, à Eliascliib ; le douzième, à
Jakim ; '^le treizième, à Iluppa ; le qua-
torzième, à Jésfhébeab; 'Me ({uinziè-
mc, à Bilga ; le seizième, à Immer ; '"'le
dix-septième, à Ilézir; le dix-huitième,
Les c/niiifrrs ilislrihiiés en l'iiif^t-i/iiiifrc classes.
Chu p. A Al. 'David et les chefs
de l'armée mirent à part pour le ser-
vice ceux des fils d'Asaph, d'IIéman
et de Jeduthun, qui prophétisaient en
saccompagnant de la harpe, du luth
à flappitsets ; '"le dix-neuvième, à Pe- et des cymbales. Et voici le nombre
thachja ; le vingtième, à Ezéchie
de ceux qui avaient des fonctions à
remplir.
• -Des fils d'Asaph : Zaccur, Joseph,
Nethania et Aschareéla, fils d'Asa|)h,
sous la direction d'Asaph, qui prophé-
tisait suivant les ordres du roi. ^De
vingt et unième, à .Iakin ; le vingt-deu-
xième, à Gamul ; "*le vingt-troisième,
à Delaja ; le vingt-quatrième, à Maa-
zia.
'"C'est ainsi qu'ils furent classés
pour leur service, afin qu'ils entrassent Jeduthun, les fils de Jeduthun : Gue-
dans la maison de l'Eternel en se con- dalia, Tseri, Esaïe, Ilaschabia, Matthi-
formant à la règle établie par Aaron, thia et Schimeï, six, sous la direction
leur père, d'après les ordres que lui de leur j)ère Jeduthun, qui prophéti-
avait donnés l'Eternel, le Dieu d'is- sait avec la harpe pour louer et cé-
raèl.
-"Voici les chefs du reste des Lévi-
tes. ^ Des fils d'Amram : Schubaël ;
des fils de Schubaël : Jechdia ; -'de
Hechabia, des fils de Rechabia : le
chef Jischija. --Des Jitseharites : Sche-
lébrer l'Eternel. MJ'lIénian , les fils
d'IIéman : Bukkija, Matthania , Uziel,
Schebuel, Jerinioth, Ilanania, Ilanani,
Eliatha, Guiddalthi , Romamthi-Ezer,
Joschbekascha, Mallothi, Ilothir, Ma-
chazioth, Hous fils d'IIéman, qui était
lomoth ; des fils de Schelomoth : Ja- voyant du roi pour révéler les paroles
chath. -''Eils d'IIébron : Jerija, Amaria de Dieu et pour exalter sa puissance ;
le second, Jachaziel le troisième. Je- Dieu avait donné à Héman quatorze
kameam le quatrième. -■'Fils d'Uziel : fils et trois filles.
Michée ; des fils de Michée : Schamir; *Tous ceux-là étaient sous la direc-
^^frère de Michée : Jischija ; des fils de tion de leurs pères pour le chant de la
Jischija: Zacharie. — -"Fils de Mera- maison de l'Eternel, et avaient des
ri : Machli et Muschi, et les fils de cymbales, des luths et des harpes pour
Jaazija, son fils. -'Fils de Merari, de le service de la maison de Dieu. Asapiî,
Jaazia, son fils: Schoham, Zaccur et Jeduthun et Héman, recevaient les
Ibri. -'*De Machli : Eléazar, (pii n'eut
point de fils ; -"de Kis, les fils de Ris :
Jerachmeel. ^"Fils de Muschi : Machli,
Eder et Jerimoth.
Ce sont là les fils de Lévi, selon
leurs maisons paternelles. ''Eux aussi,
comme leurs frères, les fils d'Aaron,
ils tirèrent au sort devant le roi Da-
vid, Tsadok et Achimélec, et les chefs
ordres du roi. "Ils étaient au nombre
de deux cent quatre-vingt-huit, y com-
])ris leurs frères exercés au chant de
l'Eternel, tous ceux qui étaient habi-
les. *Ils tirèrent au sort pour leurs
fonctions, petits et grands, maîtres et
disciples.
"Le premier sort échut pour Asaph,
à Joseph; le second, à Guedalia, lui,
des maisons paternelles des prêtres ses frères et ses fils, douze ; '"le troi-
et des Lévites. Il en fut ainsi pour sième, à Zaccur, ses fils et ses frères,
chaquechef de maison comme pour le douze; "le quatrième, à Jitseri, ses
moindre de ses frères. fils et ses frères, douze ; '-le cinquiè-
483
Chap. 23, 13-20,
10.
I CHRONIQUES.
me, à Nethania, ses fils et ses frères,
douze ; '^le sixième, à Bukkija, ses fils
et ses frères, douze; '•'le septième, à
Jesareéla, ses fils et ses frères, douze;
'^le huitième, à Ésaïe, ses fils et ses
frères, douze; '^le neuvième, à Mat-
thania , ses fils et ses frères , douze ;
'^le dixième, à Schimeï, ses fils et ses
frères, douze ; 'Me onzième, à Azarcel,
ses fils et ses frères, douze ; ''■'le dou-
zième, à Haschabia, ses fils et ses frè-
res, douze ; -"le treizième, à Scliubaël,
ses fils et ses frères, douze; ^'le qua-
torzième, à Matthithia, ses fils et ses
frères, douze; "le quinzième, à Jeré-
motlî, ses fils et ses frères, douze ; -^le
seizième, à Ilanania, ses fils et ses
frères, douze; -Me dix-septième, à
Joschbekascha, ses fils et ses frères,
douze ; -Me dix-huitième, à Hanani, ses
fils et ses frères, douze ; -Me dix-neu-
vième, à Mallothi, ses fils et ses frères,
douze; "le vingtième, à Elijatha, ses
fils et ses frères, douze; -Me vingt et
unième, à Hothir, ses fils et ses frères,
douze; -^le vingt-deuxième, à Guid-
dalthi, ses fils et ses frères, douze;
^"le vingt-troisième, à Machazioth, ses
fils et ses frères, douze; ^' le vingt-
quatrième, à Romamthi-Ezer, ses fils
et ses frères, douze.
Les portiers du temple. — Autres emplois
des Léi'ites.
Chap. XXVI. 'Voici les classes
des portiers.
Des Koréites : Meschélémia, fils de
Koré, d'entre les fils d'Asaph. -Fils de
Meschélémia : Zacharie , le premier-
né, Jediaël le second, Zebadia le troi-
sième, Jathniel le quatrième, 'Elam le
cinquième, Jochanan le sixième, El-
joénai le septième. ■'Fils d'Obed-Edom:
Schemaeja, le premier-né, Jozabad le
second, Joach le troisième, Sacar le
quatrième, Nethaneel le cinquième,
'Ammiel le sixième, Issacar le septiè-
me, Peulthaï le huitième; car Dieu
l'avait béni. ^A Schemaeja, son fils,
naquirent des fils qui dominèrent dans
la maison de leur père, car ils étaient
de vaillants hommes ; 'fils de Sche-
maeja : Othni, Rephaël, Obed, Elza-
bad et ses frères, hommes vaillants,
ElihuetSemaeja. ^Tous ceux-là étaient
des fils d'Obed-Edom ; eux, leurs fils
et leurs frères, étaient des hommes
pleins de vigueur et de force pour le
service, soixante-deux d'Obed-Edom.
"Les fils et les frères de Meschélémia,
hommes vaillants, étaient au nombre
de dix-huit. — '"Des fils de Merari :
Hosa, qui avait pour fils : Schimri, le
chef, établi chef par son père , quoi-
qu'il ne fût pas le premier-né, "Hilki-
ja le second , Thebalia le troisième,
Zacharie le quatrième. Tous les fils et
les frères de Hosa étaient au nombre
de treize.
*-A ces classes de portiers, aux chefs
de ces hommes et à leurs frères, fut
remise la garde pour le service de la
maison de l'Eternel. ''Mis tirèrent au
sort pour chaque porte, petits et
grands , selon leurs maisons pater-
nelles.
'*Le sort échut à Schélémia pour le
côté de l'orient. On tira au sort pour
Zacharie, son fils, qui était un sage
conseiller, et le côté du septentrion
lui échut par le sort. '^Le côté du midi
échut à Obed-Edom, et la maison des
magasins à ses fils. '^Le côté de l'oc-
cident échut à Schuppim et à Hosa,
avec la porte Schalléketh, sur le che-
min montant : une garde était vis-à-
vis de l'autre. '"Il y avait à l'orient six
Lévites , au nord quatre par jour, au
midi quatre par jour, et quatre aux
magasins en deux places différentes ;
'*du côté du faubourg, à l'occident,
quatre vers le chemin , deux vers le
faubourg.
'"Ce sont là les classes des portiers,
d'entre les fils des Koréites et d'entre
les fils de Merari.
484
I CIIROMOUES.
Clinp.2G,m-27,s.
-"L'un des Lévites, Achija, avait lin-
tendance des trésors de la maison de
Dieu et des trésors des choses saintes.
-'Parmi les fils de Laedan, les fils des
nelles, et l'on trouva parmi eux de
vaillants hommes à Jaezer en Galaad.
'-Les frères de Jerija, hommes vail-
lants, étaient au nombre de deux mille
Guerschonites issus de Laedan, chefs sept cents chefs de maisons paternel-
dcs maisons paternelles de Laedan le les. Le roi David les établit sur les
Guerschonite, c'étaient Jelîiéli, -*et les Rubénites, sur les Gadites et sur la
fils de Jehiéli, Zétham et Joël, son demi-tribu de Manassé pour toutes les
frère, qui gardaient les trésors de la affaires de Dieu et pour les affaires du
maison de l'Eternel. -'Parmi les Am- roi.
ramites, les Jitseharites, les Ilébro-
nites et les Uziélites, -'c'était Sche-
buel, fils de Guerschom, fils de Moïse,
qui était intendant des trésors. ^^ Parmi
ses frères issus d'Eliézer, dont le fils
fut Uechabia, dont le fils fut Esaïe,
dont le fils fut Joram, dont le fils fut
Zicri, dont le fils fut Schelomith, -^c'é-
taient Schelomith et ses frères qui
gardaient tous les trésors des choses
Les chefs de l armée. — Autres fonctionnaires
de Daiid.
Chap. XXVII. 'Enfants d'Israël
selon leur nombre, chefs de maisons
paternelles, chefs de milliers et de
centaines, et officiers au service du roi
pour tout ce qui concernait les divi-
sions, leur arrivée et leur départ, mois
par mois , pendant tous les mois de
saintes qu'avaient consacrées le roi l'année, chaquedivisionétantdevingt-
David, les chefs des maisons pater- quatre mille hommes.
nelles, les chefs de milliers et de cen-
taines, et les chefs de l'armée : -'c'é-
tait sur le butin pris à la guerre qu'ils
les avaient consacrées pour l'entretien
de la maison de l'Eternel. -'^Tout ce
qui avait été consacré par Samuel, le
voyant, par Saûl, fils de Kis, par Ab-
ner, fils de A'er, par Joab, fils de Tse-
ruja , toutes les choses consacrées
-A la tète de la première division,
pour le premier mois, était Jascho-
beam, fils de Zabdiel; et il avait une
division de vingt- quatre mille hom-
mes. 'Il était des fils de Pérets, et il
commandait tous les chefs des troupes
du premier mois.
■•A la tète de la division du second
mois était Dodaï, l'Achochite ; Mikloth
étaient sous la garde de Schelomith et était l'un des chefs de sa division ; et
de ses frères. il avait une division de vingt-quatre
^"Parmi les Jitseharites, Kenania et mille hommes,
ses frères étaient employés pour les '^Le chef de la troisième division,
affaires extérieures, comme magistrats pour le troisième mois, était Benaja,
et juges en Israël. '"Parmi les llébro- fils du prêtre Jehojada, chef; et il avait
nites, Haschabia et ses frères, hommes une division de vingt-quatre mille
vaillants, au nombre de mille sept hommes. '^Ce Benaja était un héros
cents, avaient la surveillance d'Israël, parmi les trente et à la tête des trente ;
de l'autre côté du Jourdain, à l'occi- et Ammizadab, son fils, était l'un des
dent, pour toutes les affaires de l'E- chefs de sa division,
ternel et pour le service du roi. "En "Le quatrième, pour le quatrième
ce qui concerne les Hébronites, dont mois, était Asaël , frère de Joab, et,
Jerija était le chef, on fit, la quaran- après lui, Zebadia, son fils; et il avait
tième année du règne de David, des une division de vingt-quatre mille
recherches à leur égard d'après leurs hommes,
généalogies et leurs maisons pater- 'Le cinquième, pour le cinquième
485
Chap. 27,0-28,1.
I CHRONIQUES.
mois, était le chef Schamehuth, le Jiz- Dan : Azareel, fils de Jerocham. Ce
rachite ; et il avait une division de sont là les chefs des tribus d'Israël,
vingt-quatre mille hommes. -'David ne fit point le dénombre-
"Le sixième, pour le sixième mois, ment de ceux d'Israël qui étaient âgés
était Ira, fds d'Ikkesch, le Tekoïte; et de vingt ans et au-dessous, car l'Eter-
il avait une division de vingt-quatre nel avait promis de multiplier Israël
mille hommes. comme les étoiles du ciel. "Joab, fils
'"Le septième, pour le septième de Tseruja, avait commencé le dénom-
mois, était Ilélets, le Pelonite, des (ils brement, mais il ne l'acheva pas, l'E-
d'E))hraïm ; et il avait une division de ternel s'étant irrité contre Israël, à
vingt-quatre mille hommes. cause de ce dénombrement, qui ne fut
"Le huitième, pour le huitième |)oint porté parmi ceux des Chroni-
mois, était Sibbecaï, le Iluschatite, de ques du roi David,
la famille des Zérachites ; et il avait -^Azmaveth, fils d'Adiel, était pré-
une division de vingt-quatre mille
hommes.
'-Le neuvième, pour le neuvième
mois, était Abiézer, d'Anathoth, des
Benjamites ; et il avait une division de
vinet-cruatre mille hommes.
|)osé sur les trésors du roi ; Jonathan,
iils d'Ozias, sur les provisions dans les
champs, les villes, les villages et les
tours; -"Ezri, fils de Relub, sur les
ouvriers de la campagne, qui culti-
vaient la terre; -"Schimeï, de Rama,
'"Le dixième, pour le dixième mois, sur les vignes; Zabdi, de Schepham,
était Maharaï, de Nethopha, de la fa-
mille des Zérachites ; et il avait une
division de vingt-quatre mille hom-
mes.
'* Le onzième , pour le onzième
sur les provisions de vin dans les vi-
gnes ; -"Baal-Hanan, de Guéder, sur
les oliviers et les sycomores dans
la plaine; Joasch, sur les provisions
d'huile; -''Schithraï, de Saron, sur les
mois, était Benaja, de Pirathon, des bœufs qui paissaient en Saron; Scha-
fils d'Ephraïm ; et il avait une divi-
sion de vingt-quatre mille hommes.
'^Le douzième, pour le douzième
mois, était Ileldaï, de Nethopha, de la
famille d'Othniel ; et il avait une divi-
sion de vingt-c[uatre mille hommes.
'* Voici les chefs des tribus d'Israël.
Chef des Rubénites : Eliézer, fils de
Zicri ; des Siméonites : Schephathia,
fils de Maaca ; "des Lévites : llascha-
phath, fils d'Adlaï, sur les bœufs dans
les vallées ; ^"Obil, l'Ismaélite, sur les
chameaux; Jechdia, de Méronoth, sur
les ànesses ; "'Jaziz, l'IIagarénien, sur
les brebis. Tous ceux-là étaient inten-
dants des biens du roi David.
"-Jonathan, oncle de David, était
conseiller, homme de sens et de sa-
voir ; Jehiel, fils de Hacmoni, était au-
près des fils du roi ; ""Achitophel était
armée
du
roi.
bia, fils de Kemuel ; de la famille conseiller du roi; Huschaï, l'Arkien,
d'Aaron : Tsadok ; '^de Juda : Elihu, était ami du roi; "^après Achito])hel,
des frères de David ; d'Issacar : Omri, Jehojada, fils de Benaja, et Abiathar,
fils de Micaël; '"de Zabulon : Jische- furent conseillers; Joab était chef de
maeja, fils d'Abdias ; de Nephthali :
Jerimoth, fils d'Azriel ; -"des fils d'E-
phraïm : Hosée, fils d'Azazia; de la
demi-tribu de Manassé : Joël, fils de
Pedaja ; *'de la demi-tribu de Manassé
en Galaad : Jiddo, fils de Zacharie; de
ih
coiniiiandations de Datiil à Salomoii
pour la construction du tciiijdc.
Chap. XXVIII. 'David convoqua
à Jérusalem tous les chefs d'Israël, les
Benjamin : Jaasiel, fils d'Abner; --de chefs des tribus, les chefs des divi-
48G
I CHUONIOUES.
Chnp. 58,>
>-w.
sions au service du roi, les chefs de
milliers et les chefs de centaines, ceux
qui étaient en charge sur tous les
biens et les troupeaux du roi et au-
près de ses fils, les eunu(pies, les hé-
ros et tous les honmies vaillants. -Le
roi David se leva sur ses pieds, et dit :
Ecoutez-moi, mes frères et mon peu-
il se laissera trouver par toi; mais si
tu l'abandonnes, il te rejettera pour
toujours. '"Considère maintenant que
l'Eternel t'a choisi, afin (pie tu bâtisses
une maison qui serve de sanctuaire.
Fortifie-toi et agis.
"David donna à Salomon, son fils,
le modèle du portique et des bàti-
ple ! J'avais l'intention de bâtir une ments, des chambres du trésor, des
maison de repos pour l'arche de l'ai- chambres hautes, des chambres inté-
liance de l'Eternel et pour le marche- rieures, et de la chambre du propitia-
pied de notre Dieu, et je me préparais toire. '-Il lui donna le ])lan de tout ce
à bâtir. '^Mais Dieu m'a dit : Tu ne bà- qu'il avait dans l'esprit touchant les
tiras pas une maison à mon nom, car ])arvis de la maison de l'Eternel, et
tu es un homme de guci're et tu as toutes les chambres à l'entour pour
versé du sang. ■*L'Eternel, le Dieu les trésors de la maison de Dieu et les
d'Israël, m'a choisi dans toute la mai- trésors du sanctuaire; '^et touchant
son de mon père, pour que je fusse les classes des prêtres et des Lévites,
roi d'Israël à toujours ; car il a choisi tout ce qui concernait le service de la
.luda |)(jur chef, il a choisi la maison
de mon père dans la maison de Juda,
et parmi les fils de mon père c'est moi
fpi il a voulu faire régner sur tout Is-
raël. ^Entre tous mes fds — car l'Eter-
nel m'a donné beaucouji de fils — il a
choisi mon fils Salomon pour le faire
maison de l'Eternel, et tous les usten-
siles pour le service de la maison de
l'Eternel. '■'Il lui donna le modèle des
ustensiles d'or, avec le poids de ce qui
devait être d'or, pour tous les usten-
siles de chaque service ; et le modèle
de tous les ustensiles d'argent, avec
asseoir sur le trône du royaume de le poids, pour tous les ustensiles de
l'Eternel, sur Israël. *I1 m'a dit : Salo- chaque service. '^11 donna le poids des
mon, ton fds, bâtira ma maison et mes chandeliers d'or et de leurs lampes
parvis; car je l'ai choisi pour mon fils, d'or, avec le poids de chacfue chaade-
et je serai pour lui un père. 'J'affer- lier et de ses lampes; et le poids des
mirai pour toujours son royaume, s'il chandeliers d'argent, avec le jioids de
reste attaché comme aujourd'hui à la chaque chandelier et de ses lampes,
pratique de mes commandements et selon l'usage de chaque chandelier,
de mes ordonnances. * Maintenant, aux "Ml lui donna l'or au poids pour les ta-
yeux de tout Israël, de l'assemblée de blés des pains de proposition, pour
l'Eternel, et en présence de notre Dieu chaque table; et de l'argent pour les
qui vous entend, observez et prenez à tables d'argent. '"Il lui donna le mo-
canir tous les commandements de l'E- dèles des fourchettes, des bassins et
ternel, votre Dieu, afin que vous pos- des calices d'or pur; le modèle des
sédiezce bon pays et que vous le lais- coupes d'or, avec le poids de chaque
siez en héritage à vos fils après vous â coupe, et des coupes d'argent, avec le
perpétuité. "Et toi, Salomon, mon fils, poids de chaque coupe; '*et le modèle
connais le Dieu de ton père, et sers-le de l'autel des parfums en or épuré,
d'un cœur dévoué et d'une âme bien avec le poids. Il lui donna encore le
disposée, car l'Eternel sonde tous les modèle du char, des chérubins d'or
cœurs et pénètre tous les desseins et (|ui étendent leurs ailes et couvrent
toutes les pensées. Si tu le cherches, l'archederalliancede l'Éternel. '"C'est
487
Chap.28,20-29,ro.
I GHRONIOUES.
par un écrit de sa main, dit David,
que l'Eternel m'a donné l'intelligence
de tout cela, de tous les ouvrages de
ce modèle.
^"David dit à Salomon, son fds : For-
tifie-toi, prends courage et agis; ne
crains point, et ne t'effraie point. Car
l'Eternel Dieu , mon Dieu , sera avec
toi ; il ne te délaissera point, il ne t'a-
bandonnera point, jusqu'à ce que tout
l'ouvrage pour le service de la maison
de l'Eternel soit achevé. '-'Voici les
classes des prêtres et des Lévites pour
tout le service de la maison de Dieu ;
et voici ]irès de toi, pour toute l'œu-
vre, tous les hommes bien disposés et
ce qui doit être d'or, et l'argent pour
ce qui doit être d'argent, et pour tous
les travaux qu'exécuteront les ou-
vriers. Qui veut encore présenter vo-
lontairement aujourd'hui ses offran-
des à l'Eternel ?
''Les chefs des maisons paternelles,
les chefs des tribus d'Israël, les chefs
de milliers et de centaines, et les in-
tendants du roi, firent volontairement
des offrandes. "Ils donnèrent pour le
service de la maison de Dieu cinq mille
talents d'or, dix mille dariques, dix
mille talents d'argent, dix-huit mille
talents d'airain, et cent mille talents
de fer. ^Ceuxqui possédaient des pier-
habiles dans toute espèce d'ouvrages, res les livrèrent pour le trésor de la
et les chefs et tout le peuple dociles à
tous tes ordres.
O/frandcs i'olontaircs pour le temple. — Prière
(le Dcnicl. — .S'a mort.
Chap. XXIX. ' Le roi David dit à
toute l'assemblée : Mon fils Salomon,
le seul cpie Dieu ait choisi, est jeune
et d'un âge faible, et l'ouvrage est con-
maison de l'Éternel entre les mains de
Jehiel, le Guerschonite. ^Le peuple se
réjouit de leurs offrandes volontaires,
car c'était avec un cœur bien disposé
(pi'ils les faisaient à l'Eternel; et le
roi David en eut aussi une grande joie.
'"David bénit l'Eternel en présence
de toute l'assemblée. 11 dit : Béni sois-
tu, d'éternité en éternité. Eternel, Dieu
sidérable, car ce palais n'est pas pour de notre père Israël! "A toi, Eternel,
un homme, mais il est pour l'Éternel
Dieu. -J'ai mis toutes mes forces à
préparer pour la maison de mon Dieu
de l'or ]>our ce qui doit être d'or, de
1 ;irgent j)our ce qui doit être d'argent,
de l'airain pour ce qui doit être d'ai-
rain, du fer pour ce qui doit être de
fer, et du bois pour ce qui doit être de
bois, des pierres d'onyx et des pierres
à enchâsser, des pierres brillantes et
de diverses couleurs, toutes sortes de
pierres précieuses, et du marbre blanc
en quantité. 'De plus, dans mon atta-
chement pour la maison de mon Dieu,
je donne à la maison de mon Dieu l'or
et l'argent que je possède en propre,
outre tout ce que j'ai préparé pour la
maison du sanctuaire : ''trois mille ta-
lents d'or, d'or d'Ophir, et sept mille
talents d'argent éjmré, pour en revê-
tir les parois des bâtiments, ''l'or pour
la m agni fi-
la grandeur, la force et
cence, l'éternité et la gloire, car tout
ce qui est au ciel et sur la terre t'ap-
partient; à toi, Eternel, le règne, car
tu t'élèves souverainement au-des-
sus de tout! '-C'est de toi que vien-
nent la richesse et la gloire, c'est toi
qui domines sur tout, c'est dans ta
main que sont la force et la puissance,
et c'est ta main qui a le pouvoir d'a-
grandir et d'affermir toutes choses.
'"'Maintenant, ô notre Dieu, nous te
louons, et nous célébrons ton nom
glorieux. '*Car qui suis-je et qui est
mon peuple, que nous puissions te
faire volontairement ces offrandes ?
Tout vient de toi, et nous recevons de
ta main ce que nous t'offrons. '^Nous
sommes devant toi des étrangers et
des habitants, comme tous nos pères ;
nos jours sur la terre sont comme
488
I CHRONIQUES.
Chap.'iQ, 16-30.
l'ombre, et il n'y a point d'espéranee.
'^Eternel, notre Dieu, c est de ta main
(|ue viennent toutes ces richesses que
nous avons préparées pour te bâtir
une maison, à toi, à ton saint nom, et
c'est à toi que tout appartient. '"Je
sais , ô mon Dieu , que tu sondes le
cœur, et que tu aimes la droiture ;
aussi je t'ai tait toutes ces offrandes
volontaires dans la droiture de mon
cœur, et j'ai vu maintenant avec joie
ton peuple qui se trouve ici t'offrir
volontairement ses dons. '^Eternel,
Dieu d'Abraham, disaac et d'Israël,
nos pères, maintiens à toujours dans
le canir de ton peuple ces disposi-
tions et ces pensées, et aflermis son
ca^ur en toi : ''Donne à mon fils Salo-
mon un cœur dévoué à l'observation
de tes commandements , de tes pré-
ceptes et de tes lois, afin qu'il mette
en ])ratique toutes ces choses, et qu'il
bâtisse le palais pour lequel j'ai fait
des préparatifs.
-"David dit à toute l'assemblée : Bé-
nissez l'Eternel, votre Dieu! Et toute
l'assemblée bénit l'Eternel , le Dieu
de leurs pères. Ils s'inclinèrent et se
prosternèrent devant l'Eternel et de-
vant le roi. "-'Le lendemain de ce jour,
ils offrirent en sacrifice et en holo-
causte à l'Eternel mille taureaux, mille
béliers, et mille agneaux, avec les li-
bations ordinaires, et d'autres sacrifi-
ces en grand nombre pour tout Israël.
^^Ils mangèrent et burent ce jour-là
devant l'Eternel avec une grande joie,
ils proclamèrent roi pour la seconde
fois Salomon, fils de David, ils l'oi-
gnirent devant l'Eternel comme chef,
et ils oignirent Tsadok comme prêtre.
-^Salomon s'assit sur le trône de l'E-
ternel, comme roi à la place de David,
son père. Il prospéra, et tout Israël
lui obéit. -*Tous les chefs et les héros,
et même tous les fils du roi David, se
soumirent au roi Salomon. "L'Eternel
éleva au plus haut degré Salomon sous
les yeux de tout Israël, et il rendit son
règne plus éclatant que ne fut celui
d'aucun roi d'Israël avant lui.
-"David, fils d'isaï, régna sur tout
Israël. -"Le temps qu'il régna sur Is-
raël fut de quarante ans : à Hébron il
régna sept ans, et à Jérusalem il ré-
gna trente-trois ans. '-''Il mourut dans
une heureuse vieillesse, rassasié de
jours, de richesse et de gloire. Et Sa-
lomon, son fils, régna à sa place.
-'•'Les actions du roi David, les pre-
mières et les dernières , sont écrites
dans le livre de Samuel le voyant,
dans le livre de Nathan le prophète,
et dans le livre de Gad le prophète,
^"avec tout son règne et, tous ses ex-
ploits, et ce qui s'est passé de son
temps, soit en Israël, soit dans tous
les royaumes des autres pays.
LE SECOND LIVRE
DES CHRONIQUES
HISTOIRE DE SALOTIION
{Chap. 1-9.)
Salomon roi. — Dieu lui accordant la sagesse et la gloire.
CJiap. I. 'Salomon, fils de David, plisse, puisque tu m'as fait régner sur
s'affermit dans son règne; l'Eternel, un peuple nombreux comme la pous-
son Dieu, fut avec lui, et l'éleva à un sière de la terre! '"Accorde-moi donc
haut degré. de la sagesse et de l'intelligence, afin
-Salomon donna des ordres à tout que je sache me conduire à la tète de
Israël, aux chefs de milliers et de cen- ce peuple ! Car cpii pourrait juger ton
taines, aux juges, aux princes de tout peuple, ce peuple si grand?
Israël, aux chefs des maisons pater- "Dieu dit à Salomon : Puisque c'est
nclles ; ^et Salomon se rendit avec là ce qui est dans ton cœur, puisque
toute l'assemblée au haut lieu qui était tu ne demandes ni des richesses, ni
à Gabaon. Là se trouvait la tente d'as- des biens, ni de la gloii-e, ni la mort
signation de Dieu, faite dans le désert de tes ennemis, ni même une longue
par Moïse, serviteurdel'Eternel ;''mais vie, et que tu demandes pour toi de la
l'arche de Dieu avait été transportée sagesse et de l'intelligence afin de ju-
par David de Kirjath-Jearim à la place ger mon peuple sur lequel je t'ai fait
qu'il lui avait préparée, car il avait
dressé pour elle une tente à Jérusa
régner, '"-la sagesse et l'intelligence
te sont accordées. Je te donnerai, en
outre, des richesses, des biens et de
la gloire, comme n'en a jamais eu au-
cun roi avant toi et comme n'en aura
aucun après toi.
Salomon revint à Jérusalem, après
lem. ^Là se trouvait aussi, devant le
tabernacle de l'Eternel, l'autel d'ai-
rain qu'avait fait Betsaleel, fils d'Uri,
fils de Ilur. Salomon et l'assemblée
cherchèrent l'Eternel. '^Et ce fut là,
sur l'autel d'airain qui était devant la avoir quitté le haut lieu qui était àGa-
tente d'assignation, que Salomon of- baon et la tente d'assignation. Et il
frit à l'Eternel mille holocaustes. régna sur Israël.
'Pendant la nuit. Dieu apparut à '■'Salomon rassembla des chars et
Salomon et lui dit : Demande ce que de la cavalerie ; il avait quatorze cents
tu veux que je te donne. "^Salomon ré- chars et douze mille cavaliers, qu'il
pondit à Dieu : Tu as traité David, plaça dans les villes où il tenait ses
mon père, avec une grande bienveil- chars et à Jérusalem près du roi. '^Le
lance, et tu m'as fait régner à sa j)lace. roi rendit l'argent et l'or aussi com-
"Maintenant, Eternel Dieu, que ta pro- muns à Jérusalem que les pierres, et
messe à David, mon père, s'accom- les cèdres aussi communs que les sy-
490
II CHRONIQUES.
Chap. Lic-S,
m.
comores qui croissent dans la plaine, connaissant la sculpture, afin qu'il tra-
"'C'était (le rÉgypte que Salomon ti- vaille avec les hommes habiles (pii
rait ses chevaux; une caravane de sont auprès de moi en Juda et à Jéru-
marchands du roi les allait chercher salem et que David, mon père, a choi-
par troupes à un prix fixe; "on fai- sis. *Envoie-moi aussi du Liban des
sait monter et sortir d'Egypte un char bois de cèdre, de cyprès et de sandal ;
car je sais que tes serviteurs s enten-
dent à couper les bois du Liban. Voici,
mes serviteurs seront avec les tiens.
"Que l'on me prépare du bois en abon-
dance, car la maison que je vais bâtir
sera grande et magnifique. '"Je don-
nerai à tes serviteurs qui couperont,
qui abattront les bois, vingt mille cors
' Salomon ordonna que de froment foulé, vingt mille cors d'or-
pour SIX cents sicles d argent, et un
cheval pour cent cinquante sicles. Ils
en amenaient de même avec eux pour
tous les rois des lléthiens et pour les
rois de Syrie.
Préparalifs tic Srihniion pour la construction
du temple.
Chap. IL
l'on bâtît une maison au nom de l'E-
ternel et une maison royale pour lui.
-Salomon compta soixante-dix mille
hommes pour ]K)i-ter les fardeaux, qua-
tre-vingt mille pour tailler les pieri'es
dans la montagne, et trois mille six
cents pour les surveiller.
ge, vingt mille baths de vin, et vingt
mille baths d'huile.
"lluram, roi de Tyr, répondit dans
une lettre qu'il envova à Salomon :
C'est ]>arce que l'Eternel aime son
peuple (pi'il ta établi roi sur eux. '"-llu-
ram dit encore : Béni soit l'Eternel,
'Salomon envoya dire à Huram, roi le Dieu d'Israël, qui a fait les cieux et
de Tyr : Fais pour moi comme tu as la terre, de ce qu'il a donné au roi
fait pour David, mon père, à qui tu as David un fils sage, prudent et intelli-
envové des cèdres afin qu'il se bâtît gent, qui va bâtir une maison à l'Eter-
iiiie maison d'habitation. 'Voici, j'é- nel et une maison royale pour lui ! '".le
lève une maison au nom de l'Eternel, t'envoie donc un homme habile et in-
mon Dieu, pour la lui consacrer, pour telligent, IIuram-Abi, '*fils d'une fem-
brùler devant lui le parfum odorifé- me d'entre les filles de Dan, et d'un
rant, pour présenter continuellement père Tyrien. Il est habile pour les ou-
ïes pains de proposition, et pour offrir vrages en or, en argent, en airain et
les holocaustes du matin et du soir, en fer, en pierre et en bois, en étoffes
des sabbats, des nouvelles lunes, et teintes en pourpre et en bleu, en
des fêtes de l'Éternel, notre Dieu, sui- étoffes de byssus et de carmin, et pour
vaut une loi perpétuelle pour Israël, toute espèce de sculptures et d'objets
^La maison que je vais bâtir doit être d'art qu'on lui donne à exécuter. Il
grande, car notre Dieu est plus grand travaillera avec tes hommes habiles et
que tous les dieux. ^Mais qui a le pou- avec les hommes habiles de mon sei-
voir de lui bâtir une maison, puisque gneur David, ton père. '^Maintenant,
les cieux et les cieux des cieux ne peu- que mon seigneur envoie à ses servi-
vent le contenir? Et qui suis-je pour teurs le froment, l'orge, l'huile et !e
lui bâtir une maison, si ce n'est pour vin, dont il a parlé. '*Et nous, nous
hiire brider des parfums devant lui? couperons des bois du Liban autant
"Envoie-moi donc un homme habile que tu en auras besoin; nous te les
jiour les ouvrages en or, en argent, en ex]:)édierons par mer en radeaux jus-
airain et en fer, en étoIFes teintes en qu'à Ja])ho, et tu les feras monter à
[)ourpre, en cramoisi et en bleu, et Jérusalem.
491
Chap. 2, .
4,3.
II CIIRONIOUES.
' ' Salomon compta tous les étrangers
qui étaient clans le pays d'Israël, et
dont le dénombrement avait été fait
par David, son père. On en trouva
cent cinquante-trois mille six cents.
**Et il en prit soixante-dix mille pour
porter les fardeaux, quatre-vingt mille
pour tailler les pierres dans la mon-
tagne, et trois mille six cents pour
surveiller et faire travailler le peuple.
Construction du temple.
Chap. III. 'Salomon commença à
bâtir la maison de l'Eternel à Jérusa-
lem, sur la montagne de Morija qui
avait été indiquée à David, son père,
dans le lieu préparé par David sur
l'aire d'Oman, le Jébusien. -11 com-
mença à bâtir le second jour du second
mois de la quatrième année de son
règne.
^Voici sur quels fondements Salo-
mon bâtit la maison de Dieu. La lon-
gueur en coudées de l'ancienne me-
sure était de soixante coudées, et la
largeur de vingt coudées. ■'Le portique
sur le devant avait vingt coudées de
longueur répondant à la largeur de la
maison, et cent vingt de hauteur; Sa-
lomon le couvrit intérieurement d'or
pur.
'Il revêtit de bois de cyprès la
grande maison, la couvrit d'or pur, et
y fit sculpter des palmes et des chaî-
nettes. *I1 couvrit la maison de pierres
précieuses comme ornement; et l'or
était de l'or de Parvaïm. ^11 couvrit
d'or la maison, les poutres, les seuils,
les parois et les battants des portes,
et il fit sculpter des chérubins sur les
parois.
•^Il fit la maison du lieu très saint;
elle avait vingt coudées de longueur
répondant à la largeur de la maison,
et vingt coudées de largeur. Il la cou-
vrit d'or pur, pour une valeur de six
cents talents; 'et le poids de l'or pour
les clous montait à cinquante sicles.
Il couvrit aussi d'or les chambres hau-
tes.
'"Il fit dans la maison du lieu très
saint deux chérubins sculptés, et on
les couvrit d'or. " Les ailes des chéru-
bins avaient vingt coudées de lon-
gueur. L'aile du premier, longue de
cinq coudées, touchait au mur de la
maison ; et l'autre aile, longue de cinq
coudées, touchait à l'aile du second
chérubin. '-L'aile du second chérubin,
longue de cinq coudées, touchait au
mur de la maison; et l'autre aile, lon-
gue de cinq coudées, joignait l'aile du
premier chérubin. '^Les ailes de ces
chérubins, déployées, avaient vingt
coudées. Ils étaient debout sur leurs
pieds, la face tournée vers la maison.
'"•Il fit le voile bleu, pourpre et cra-
moisi, et de byssus, et il y représenta
des chérubins.
Les deux colonnes d'airain, l'autel d'airain, la
mer d'airain, les bassins, et les divers usten-
siles pour le temple.
'Ml fit devant la maison deux co-
lonnes de trente-cinq coudées de hau-
teur, avec un chapiteau de cinq cou-
dées sur leur sommet. '* Il fit des
chaînettes comme celles qui étaient
dans le sanctuaire, et les plaça sur le
sommet des colonnes, et il fit cent
grenades qu'il mit dans les chaînettes.
'"Il dressa les colonnes sur le devant
du temple, l'une à droite et l'autre à
gauche; il nomma celle de droite Ja-
kin, et celle de gauche Boaz.
Chap. IV. '11 fit un autel d'airain,
long de vingt coudées, large de vingt
coudées, et haut de dix coudées.
-Il fit la mer de fonte. Elle avait dix
coudées d'un bord à l'autre, une forme
entièrement ronde, cinq coudées de
hauteur, et une circonférence que me-
surait un cordon de trente coudées.
^Des figures de bœufs l'entouraient
au-dessous de son bord, dix par cou-
dée, faisant tout le tour de la mer; les
492
II CIIROXIOUES.
Chap. 4,i-5j5.
bœufs, disposés surdeux rangs, étaient
fondus avec elle en une seule pièce.
*Elle était posée sur douze bœufs, dont
trois tournés vers le nord, trois tour-
nés vers l'occident, trois tournés vers
le midi, et trois tournés vers l'orient;
la mer était sur eux, et toute la partie
postérieure de leur corps était en de-
dans. ^Son épaisseur était d'un palme;
et son bord, semblable au bord d'une
coupe, était façonné en fleur de lis.
Elle pouvait contenir trois mille baths.
*I1 fit dix bassins, et il en plaça cinq
à droite et cinq à gauche, pour qu'ils
servissent aux purifications : on y la-
vait les diverses parties des holocaus-
tes. La mer était destinée aux ablu-
tions des prêtres.
'Il fit dix chandeliers d'or, selon
l'ordonnance qui les concernait, et il
les plaça dans le temple, cinq adroite
et cinq à gauche.
*I1 fit dix tables, et il les ])laça dans
le temple, cinq à droite et cinq à gau-
che.
Il fit cent coupes d'or.
'Il fit le parvis des prêtres, et le
grand parvis avec ses portes dont il
couvrit d'airain les battants.
'"Il plaça la mer du côté droit, au
sud-est.
"Huram fit les cendriers, les pelles
et les coupes.
Ainsi Huram acheva l'ouvrage que
le roi Salomon lui fit faire pour la mai-
son de Dieu : '-deux colonnes, avec
les deux chapiteaux et leurs bour-
relets sur le sommet des colonnes;
les deux treillis, pour couvrir les
deux bourrelets des chapiteaux sur le
sommet des colonnes ; *^les quatre
cents grenades pour les deux treillis,
deux rangées de grenades par treillis,
pour couvrir les deux bourrelets des
chapiteaux sur le sommet des colon-
nes ; '*les dix bases, et les dix bassins
sur les bases; '^la mer, et les douze
bœufs sous elle; "'les cendriers, les
pelles et les fourchettes. Tous ces us-
tensiles que le roi Salomon fit faire à
Huram-Abi pour la maison de l'Eter-
nel étaient d'airain poli. '"Le roi les
fit fondre dans la plaine du Jourdain,
dans un sol argileux, entre Succoth et
Tseréda. '"Salomon fit tous ces usten-
siles en si grande quantité que l'on ne
vérifia pas le poids de l'airain.
'\Salomon fit encore tous les autres
ustensiles pour la maison de Dieu :
l'autel d'or; les tables sur lesquelles
on mettait les pains de pro])osition ;
-"les chandeliers et leurs lampes d'or
]3ur, qu'on devait allumer selon l'or-
donnance devant le sanctuaire, -'les
fleurs, les lampes et les mouchettes
d'or, d'or très pur; -*les couteaux, les
coupes, les tasses et les brasiers d'or
pur; et les battants d'or pour la porte
de l'intérieur de la maison à l'entrée
du lieu très saint, et pour la porte de
la maison à l'entrée du temple.
Chap. V. 'Ainsi fut achevé tout
l'ouvrage que Salomon fit pour la mai-
son de l'Eternel. Puis il apporta l'ar-
gent, l'or et tous les ustensiles, que
David, son père, avait consacrés, et il
les mit dans les trésors de la maison
de Dieu.
Dédicace du temple. — Prière de Salomon.
Apparition de Dieu à Salomon.
^Alors Salomon assembla à Jérusa-
lem les anciens d'Israël et tous les
chefs des tribus, les chefs de famille
des enfants d'Israël, pour transporter
de la cité de David, qui est Sion, l'ar-
che de l'alliance de l'Eternel.
^Tous les hommes d'Israël se réu-
nirent auprès du roi pour la fête, qui
se célébra le septième mois.
■•Lorsque tous les anciens d'Israël
furent arrivés, les Lévites portèrent
1 arche. ^Ils transportèrent l'arche, la
tente d'assignation, et tous les usten-
siles sacrés qui étaient dans la tente:
ce furent les prêtres et les Lévites qui
493
Chap. 5,6-6,13.
II CHRONIQUES.
les transportèrent. * Le roi Salomon et Chap. VI. 'Alors Salomon dit
toute l'assemblée d'Israël convoquée L'Eternel veut habiter dans l'obscu-
auprès de lui se tinrent devant l'arche.
Ils sacrifièrent des brebis et des bœufs,
qui ne purent être ni comptés, ni nom-
bres à cause de leur multitude. 'Les
prêtres portèrent l'arche de l'alliance
rite ! -Et moi, j'ai bâti une maison qui
sera ta demeure, un lieu où tu réside-
ras éternellement !
•'Le roi tourna son visage, et bénit
toute l'assemblée d'Israël; et toute
de l'Éternel à sa place, dans le sanc- l'assemblée d'Israël était debout. ■'Et
tuaire de la maison, dans le lieu très il dit: Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Is-
saint, sous les ailes des chérubins, raël, qui a parlé de sa bouche à David,
''Les chérubins avaient les ailes éten- mon père, et c{ui accomj^lit par sa
dues sur la place de l'arche, et ils cou- jouissance ce qu'il avait déclaré en
vraient l'arche et ses barres par-des- disant : ^Depuis le jour où j'ai fait sor-
sus. ^On avait donné aux barres une tir mon peuple du pays d'Egypte, je
longueur telle que leurs extrémités se n'ai point choisi de ville parmi toutes
voyaient à distance de l'arche devant les tribus d'Israël pour qu'il y fût bâti
le sanctuaire, mais ne se voyaient une maison où résidât mon nom, et je
])oint du dehors. L'arche a été là jus- n'ai point choisi d'homme pour cju'il
f[u'à ce jour. '-Il n'y avait dans l'arche fût chef de mon ]ieu|)le d'Israël ; '^mais
c|ue les deux tables que Moïse y jilaca j'ai choisi Jérusalem pour que mon
en Horeb, lorsque l'Eternel fit alliance nom y résidât, et j'ai choisi David pour
avec les enfants d'Israël, à leur sortie qu'il régnât sur mon peuple d'Israël !
d'Egy])te. "David, mon père, avait l'intention de
"Au moment où les jirêtres sorti- bâtir une maison au nom de l'Eternel,
rent du lieu saint, — car tous les prê- le Dieu d'Israël. *Et l'Eternel dit à
très présents s'étaient sanctifiés sans David, mon ])ère : Puisque tu as eu
observer l'ordre des classes, '-et tous l'intention de bâtir une maison à mon
lesLévitesquiétaientchantres, Asaph, nom, tu as bien fait d'avoir eu cette
Héman, Jeduthun, leurs fils et leurs intention. "Seulement, ce ne sera pas
frères, revêtus de byssus, se tenaient toi qui bâtiras la maison; mais ce sera
à l'orient de l'autel avec des cymbales,
des luths et des harpes, et avaient au-
près d'eux cent vingt ])rêtres sonnant
I
des trompettes.
et lorsque ceux
ton fils, sorti de tes entrailles, qui
bâtira la maison à mon nom. '"L'Eter-
nel a accompli la jiarole qu'il avait
prononcée. Je me suis élevé à la place
qui sonnaient des trompettes et ceux de David, mon père, et je me suis assis
qui chantaient, s'unissant d'un même sur le trône d'Israël, comme l'avait
accord pour célébrer et pour louer annoncé l'Eternel, et j'ai bâti la mai-
l'Eternel, firent retentir les trompet- son au nom de l'Eternel, le Dieu d'Is-
tes, les cymbales et les autres instru- raël. "J'y ai placé l'arche où est l'al-
ments, et célébrèrent l'Eternel par ces liance de l'Eternel, l'alliance qu'il a
paroles : Car il est bon, car sa miséri- faite avec les enfants d'Israël.
corde dure à toujours ! en ce moment,
la maison, la maison de l'Éternel fut
remplie d'une nuée. "Les prêtres ne
purent pas y rester pour faire le ser-
vice, à cause de la nuée; car la gloire
'^Salomon se plaça devant l'autel de
l'Éternel, en face de toute l'assemblée
d'Israël, et il étendit ses mains. '^Car
Salomon avait fait une tribune d'ai-
rain, et l'avait mise au milieu du par-
de l'Éternel remplissait la maison de vis; elle était longue de cinq coudées,
Dieu. large de cinq coudées, et haute de
494
II CHRONIQUES
trois coudées; il s'y plaça, se mit à
Chap. G, i'i-3t.
genoux en face de toute l'assemblée
d'Israël, et étendit ses mains vers le
ciel. Et il dit :
'*0 Eternel, Dieu d'Israël! Il n'y a
point de Dieu semblable à toi, dans
les cieux et sur la terre : tu gardes
l'alliance et la miséricorde envers tes
serviteurs qui marchent en ta j)résence
de tout leur cœur ! '^Ainsi tu as tenu
parole à ton serviteur David, mon
père ; et ce que tu as déclaré de ta
devant ton autel, dans cette maison,
— -*écoutc-le des cieux, agis, et juge
tes serviteurs ; condamne le coupable,
et fais retomber sa conduite sur sa
tête; rends justice à l'innocent, et
traite-le selon son innocence !
-■•Quand ton peuple d'Israël sera
battu par l'ennemi, pour avoir péché
contre toi ; s'ils reviennent à toi et
rendent gloire à ton nom, s'ils t'adres-
sent des prières et des supplications
dans cette maison, — ^'^ exauce-les des
bouche, tu l'accomplis en ce jour par cieux, pardonne le péché de ton peu-
ta puissance. '"Maintenant, Eternel, pie d'Israël, et ramène-les dans le pays
Dieu d'Israël, observe la promesse que que tu as donné à eux et à leurs pères !
tu as faite à David, mon père, en di-
sant : Tu ne manqueras jamais devant
moi d'un successeur assis sur le trône
d'Israël, pourvu que tes fils prennent
garde à leur voie et qu'ils marchent
dans ma loi comme tu as marché en
ma présence. "Qu'elle s'accomplisse
donc. Eternel, Dieu d'Israël, la pro-
messe que tu as faite à ton serviteur
David !
'*Mais quoi ! Dieu habiterait-il véri-
tablement avec l'homme sur la terre ?
Voici, les cieux et les cieux des cieux
ne peuventte contenir: combien moins
cette maison que j'ai bâtie! ''Toute-
fois, Eternel mon Dieu, sois attentif à
la prière de ton serviteur et à sa sup-
plication; écoute le cri et la prière
que t'adresse ton serviteur. ^"Que tes
yeux soient jour et nuit ouverts sur
cette maison, sur le lieu dont tu as dit
-"Quand le ciel sera fermé et qu'il
n'y aura point de pluie, à cause de
leurs péchés contre toi; s'ils prient
dans ce lieu et rendent gloire à ton
nom, et s'ils se détournent de leurs
péchés, parce que tu les auras châtiés,
— "exauce-les des cieux, pardonne
le péché de tes serviteurs et de ton
peuple d'Israël, à qui tu enseigneras
la bonne voie dans laquelle ils doivent
marcher, et fais venir la pluie sur la
terre que tu as donnée pour héritage
à ton peuple !
-*Quand la famine, la peste, la rouille
et la nielle", les sauterelles d'une es-
pèce ou d'une autre*, seront dans le
pays, quand l'ennemi assiégera ton
peuple dans son pays, dans ses portes'',
quand il y aura des fléaux ou des ma-
ladies quelconques; -'si un homme,
si tout ton peuple d'Israël fait enten-
quelàserait ton nom ! Écoute la prière dre des prières et des supplications,
que ton serviteur fait en ce lieu, et que chacun reconnaisse sa plaie et
*" Daigne exaucer les supplications de sa douleur et étende les mains vers
ton serviteur et de ton peuple d'Israël, cette maison, — -'"exauce-le des cieux,
lorsqu'ils prieront en ce lieu ! Exauce du lieu de ta demeure, et pardonne;
du lieu de ta demeure, des cieux, rends à chacun selon ses voies, toi qui
exauce et pardonne !
^*Si quelqu'un pèche contre son pro-
chain et qu'on lui impose un serment
pour le faire jurer, et s'il vient jurer
a. yii'//e. ni;il;idi(' di-s i)laMtcs, qui en fait lancr la verdure,
r.aulerclles. c. Ses poi tfx, ses villes.
connais le coeur de chacun, car seul
tu connais le cœur des enfants des
hommes, "et ils te craindront pour
marcher dans tes voies tout le temps
b. llëb. iarbe et le hasilf doux espèces de
495
32
Chap. 6,3-2-7,1.
II CHRONIQUES.
qu'ils vivront dans le pays que tu as
donné à nos pères !
^* Quand l'étranger, qui n'est pas de
ton peuple d'Israël, viendra d'un pays
lointain, à cause de ton grand nom,
de ta main forte et de ton bras étendu,
quand il viendra prier dans cette mai-
son, — ^'exauce-le des cieux, du lieu
de ta demeure, et accorde à cet étran-
ger tout ce qu'il te demandera, afin
que tous les peuples de la terre con-
naissent ton nom pour te craindre,
comme ton peuple d'Israël, et sachent
que ton nom est invoqué sur cette mai-
son que j'ai bâtie !
^^Quand ton peuple sortira pour
combattre ses ennemis, en suivant la
voie que tu lui auras prescrite ; s'ils
t'adressent des prières, les regards
tournés vers cette ville que tu as choi-
sie et vers la maison que j'ai bâtie en
ton nom, — ^''exauce des cieux leurs
prières et leurs supplications, et fais-
leur droit !
^* Quand ils pécheront contre toi,
car il n'y a point d'homme qui ne pè-
che, quand tu seras irrité contre eux
et que tu les livreras à l'ennemi, qui
les emmènera captifs dans un pays
lointain ou rapproché; ^'s'ils rentrent
en eux-mêmes dans le pays où ils se-
ront captifs, s'ils reviennent à toi et
t'adressent des supplications dans le
pays de leur captivité, et qu'ils di-
sent : Nous avons péché, nous avons
commis des iniquités, nous avons fait
le mal! ^''s'ils reviennent à toi de tout
leur cœur et de toute leur âme, dans
le pays de leur captivité où ils ont été
emmenés captifs, s'ils t'adressent des
prières, les regards tournés vers leur
pays que tu as donné à leurs pères,
vers la ville que tu as choisie et vers
la maison que j'ai bâtie à ton nom, —
*'exauce des cieux, du lieu de ta de-
meure, leurs prières et leurs suppli-
cations, et fais-leur droit ; pardonne à grâces, parce que l'autel d'airain qu'a
ton peuple ses péchés contre toi ! vait fait Salomon ne pouvait contenir
*"' Maintenant, ô mon Dieu, que tes
yeux soient ouverts, et que tes oreilles
soient attentives à la prière faite en ce
lieu! ■"Maintenant, Eternel Dieu, lève-
toi, viens à ton lieu de repos, toi et
l'arche de ta majesté ! Que tes prêtres,
Eternel Dieu, soient revêtus de salut,
et que tes bien-aimés jouissent du
bonheur! ■'-Eternel Dieu, ne repousse
pas ton oint, souviens-toi des grâces
accordées à David, ton serviteur !
Chap. VIL 'Lorsque Salomon eut
achevé de prier, le feu descendit du
ciel et consuma l'holocauste et les
sacrifices , et la gloire de l'Eternel
remplit la maison. -Les prêtres ne
pouvaient entrer dans la maison de
l'Eternel, car la gloire de l'Éternel
remplissait la maison de l'Eternel.
'Tous les enfants d'Israël virent des-
cendre le feu et la gloire de l'Eternel
sur la maison ; ils s'inclinèrent le vi-
sage contre terre sur le pavé, se pros-
ternèrent, et louèrent l'Eternel, en di-
sant : Car il est bon, car sa miséricorde
dure à toujours !
■'Le roi et tout le peuple offrirent
des sacrifices devant l'Eternel. ^Le
roi Salomon immola vingt-deux mille
bœufs et cent vingt mille brebis. Ainsi
le roi et tout le peuple firent la dédi-
cace de la maison de Dieu. *Les prê-
tres se tenaient à leur poste , et les
Lévites aussi avec les instruments
faits en l'honneur de l'Eternel par le
roi David pour le chant des louanges
de l'Eternel, lorsque David les char-
gea de célébrer l'Eternel en disant :
Car sa miséricorde dure à toujours !
Les prêtres sonnaient des trom -
pettes vis-à-vis d'eux. Et tout Israël
était là.
'Salomon consacra le milieu du par-
vis, qui est devant la maison de l'Eter-
nel ; car il offrit là les holocaustes et
les graisses des sacrifices d'actions de
496
II CHRONIQUES.
Chap. 7,8-8, 7.
les holocaustes , les offrandes et les
graisses.
*Salomon célébra la fête en ce temps-
là pendant sept jours, et tout Israël
avec lui ; une grande multitude était
venue depuis les environs de Hamath
sant : Tu ne manqueras jamais d'un
successeur qui règne en Israël. "^Mais
si vous vous détournez, si vous aban-
donnez mes lois et mes commande-
ments que je vous ai prescrits, et si
vous allez servir d'autres dieux et vous
jusqu'au torrent d'Egypte. 'Le hui- jirosterner devant eux, -"je vous arra-
tième jour, ils eurent une assemblée
solennelle; car ils firent la dédicace
de l'autel pendant sept jours, et la
fête pendant sept jours. "^Le vingt-
troisième jour du septième mois, Sa-
lomon renvoya dans ses tentes le peu-
ple joyeux et content pour le bien que
l'Eternel avait fait à David, à Salomon,
et à Israël, son jieuple.
cherai de mon pays que je vous ai
donné, je rejetterai loin de moi cette
maison que j'ai consacrée à mon nom,
et j'en ferai un sujet de sarcasme et
de raillerie parmi tous les peuples.
-'Et si haut placée qu'ait été cette
maison, quiconque passera près d'elle
sera dans l'étonnement, et dira : Pour-
quoi l'Eternel a-t-il ainsi traité ce pays
"Lorsque Salomon eut achevé la et cette maison? "Et l'on répondra
maison de l'Eternel et la maison du
roi, et qu'il eut réussi dans tout ce
qu'il s'était proposé de faire dans la
maison de l'Eternel et dans la maison
du roi, '-rÉterncl aj>parut à Salomon
pendant la nuit, et lui dit : J'exauce ta
])rière, et je choisis ce lieu comme la
maison où l'on devra m'offrir des sa-
crifices. "Quand je fermerai le ciel et
qu'il n'y aura point de pluie, quand
j'ordonnerai aux sauterelles de consu-
mer le pays, quand j'enverrai la peste
parmi mon peuple; '*si mon peuple
sur qui est invoqué mon nom s'humi-
lie, prie, et cherche ma face, et s'il se
détourne de ses mauvaises A'oies, —
je l'exaucerai des cieux, je lui pardon-
nerai son péché, et je guérirai son
pays. ''Mes yeux seront ouverts dé-
sormais, et mes oreilles seront atten-
tives à la prière faite en ce lieu. '^Main-
tenant, je choisis et je sanctifie cette
maison pour que mon nom y réside à
jamais, et j'aurai toujours là mes yeux
et mon cœur. "Et toi, si tu marches
en ma présence comme a marché Da-
vid, ton père, faisant tout ce que je
t'ai commandé, et si tu observes mes
lois et mes ordonnances, "*j'affermirai
le trône de ton royaume, comme je
l'ai promis à David, ton père, en di-
Parce qu'ils ont abandonné l'Éternel,
le Dieu de leurs pères, qui les a fait
sortir du pays d'Egypte, parce qu'ils
se sont attachés à d'autres dieux, se
sont prosternés devant eux et les ont
servis; voilà pourquoi il a fait venir
sur eux tous ces maux.
filles bâties par Salomon. -
à Opliir.
Navires envoyés
Au bout de vingt
Chap. y III.
ans, pendant lesquels Salomon bâtit
la maison de l'Eternel et sa propre
maison, -il reconstruisit les villes que
lui donna Huram et y établit des en-
fants d'Israël. ^Salomon marcha con-
tre Hamath, vers Tsoba, et s'en em-
para. ■'Il bâtit Thadmor au désert, et
toutes les villes servant de magasins
en Hamath. 'Il bâtit Beth-Horon la
haute et Beth-Horon la basse, villes
fortes, ayant des murs, des portes et
des barres; ''Baalath, et toutes les
villes servant de magasins et lui ap-
partenant, toutes les villes pour les
chars, les villes pour la cavalerie, et
tout ce qu'il plut à Salomon de bâtir
à Jérusalem, au Liban, et dans tout le
pays dont il était le souverain. 'Tout
le peuple qui était resté des Iléthiens,
des Amoréens, des Phéréziens, des
497
Chap. 8,8-0,1.
II CHRONIQUES.
Iléviens et des Jébusiens , ne faisant
point partie d'Israël, ^'leurs descen-
dants qui étaient restés après eux dans
le pays et que les enfants d'Israël n'a-
de l'Éternel fut fondée et jusqu'à ce-
lui où elle fut terminée. La maison de
l'Eternel fut donc achevée.
''Salomon partit alors pour Etsjon-
vaient pas détruits, Salomon les leva Guéber et pour Élotli, sur les bords
comme gens de corvée, ce qu'ils ont de la mer, dans le pays d'Édo
Et
Huram lui envoya par ses sei'viteurs
des navires et des serviteurs connais-
sant la mer. Ils allèrent avec les ser-
viteurs de Salomon à Ophir, et ils y
prirent quatre cent cinquante talents
d'or, qu'ils apportèrent au roi Salo-
mon.
La reine de Séba à Jérusalem. — Richesses
de Salomon. — .S'a mort.
Chap. IX. 'La reine de Séba ap-
prit la renommée de Salomon, et elle
vint à .Jérusalem pour l'éprouver par
des énigmes. Elle avait une suite fort
nombreuse, et des chameaux portant
des aromates, de l'or en grande quan-
tité et des pierres précieuses. Elle se
rendit auprès de Salomon, et elle lui
dit tout ce qu'elle avait dans le cœur.
-Salomon répondit à toutes ses ques-
tions, et il n'y eut rien que Salomon
ne sût lui expliquer.
•^La reine de Séba vit la sagesse de
Salomon, et la maison qu'il avait bâ-
tie, 'et les mets de sa table, et la de-
meure de ses serviteurs, et les fonc-
tions et les vêtements de ceux qui le
servaient, et ses échansons et leurs
vid, son père, les classes des prêtres vêtements, et les degrés par lesquels
selon leur office, les Lévites selon leur on montait à la maison de l'Eternel,
charge consistant à célébrer l'Éternel Hors d'elle-même, ''elle dit au roi :
et à faire jour par jour le service en C'était donc vrai ce que j'ai appris
présence des prêtres, et les portiers dans mon pays au sujet de ta position
distribués à chaque porte d'après leurs et de ta sagesse! ^Je ne croyais pas
classes ; car ainsi l'avait ordonné Da- ce qu'on en disait, avant d'être venue
vid, homme de Dieu. '^On ne s'écarta et d'avoir vu de mes yeux. Et voici,
point de l'ordre du roi pour les pré- on ne m'a pas raconté la moitié de la
très et les Lévites, ni pour aucune grandeur de ta sagesse. Tu surpasses
chose, ni pour ce qui concernait les ce que la renommée m'a fait connaî-
trésors. tre. ''Heureux tes gens, heureux tes
'"Ainsi fut dirigée toute l'œuvre de serviteurs, qui sont continuellement
Salomon, jusqu'au jour où la maison devant toi et qui entendent ta sagesse !
498
été jusqu'à ce jour. "Salomon n'em-
ploya comme esclave pour ses travaux
aucun des enfants d'Israël ; car ils
étaient des hommes de guerre, ses
chefs, ses officiers, les commandants
de ses chars et de sa cavalerie. '"Les
chefs placés par le roi Salomon à la
tète du peuple, et chargés de le sur-
veiller, étaient au nombre de deux
cent cinquante.
"Salomon fit monter la fille de Pha-
raon de la cité de David dans la mai-
son qu'il lui avait bâtie ; car il dit : Ma
femme n'habitera pas dans la maison
de David, roi d'Israël, parce que les
lieux où est entrée l'arche de l'Éternel
sont saints.
'-Alors Salomon offrit des holocaus-
• tes à l'Éternel sur l'autel de l'Éternel,
qu'il avait construit devant le porti-
que. "Il offrait ce qui était prescrit
par Moïse pour chaque jour, pour les
sabbats, pour les nouvelles lunes, et
pour les fêtes, trois fois l'année, â la
fête des pains sans levain , â la fête
des semaines, et à la fête des taber-
nacles. '''Il établit dans leurs fonc-
tions, telles que les avait réglées Da-
II CHHOMOUES.
Chap. 0,8-10.
^Béni soit rÉteincl, ton Dieu, qui t'a
accordé la faveur de te placer sur son
trône comme roi pour TEternel, ton
Dieu ! C'est parce que ton Dieu aime
Israël et veut le faire subsister à tou-
jours, qu'il t'a établi roi sur lui pour
que tu fasses droit et justice.
^Elle donna au roi cent vingt talents
d'or, une très grande quantité d'aroma-
tes, et des pierres précieuses. Il n'y eut
]ilus d'aromates tels que ceux donnés
au roi Salomon par la reine de Scba.
'"Les serviteurs de Iluram et les
serviteurs de Salomon , qui apportè-
rent de l'or d'Ophir, amenèrent aussi
du bois de sandal et des pierres pré-
cieuses. "Le roi fit avec le bois de
sandal des escaliers pour la maison
de l'Eternel et pour la maison du roi,
et des harpes et des luths pour les
chantres. On n'en avait j)as vu de
semblable auparavant dans le pays de
Juda.
'-Le roi Salomon donna à la reine
de Séba tout ce qu'elle désira, ce
quelle demanda, plus quelle n'avait
apporté au roi. Puis elle s'en retourna
et alla dans son pays, elle et ses ser-
viteurs.
''Le poids de l'or qui arrivait cha-
que année à Salomon était de six cent
soixante -six talents d'or, '*outre ce
qu'il retirait des négociants et des
marchepied d'or attenant au trône ; il y
avait des bras de chaque côté du siège ;
deux lions étaient près des bras, '"et
douze lions sur les six degrés de part
et d'autre. Il ne s'est rien fait de pa-
reil pour aucun royaume. '-"Toutes les
coupes du roi Salomon étaient d'or,
et toute la vaisselle de la maison de
la foret du Liban était d'or pur. Rien
n'était d'argent: on n'en faisait aucun
cas du temps de Salomon. *'Car le
roi avait des navires de Tarsis na> i-
guant avec les serviteurs de Huram ;
et tous les trois ans arrivaient les na-
vires de Tarsis, apportant de l'or et
de l'argent, de l'ivoire, des singes et
des paons.
"Le roi Salomon fut plus grand que
tous les rois de la terre par les richesses
et par la sagesse. -'Tous les rois de la
terre cherchaient à voir Salomon, pour
entendre la sagesse que Dieu avait
mise dans son cœur. -^Et chacun d'eux
apportait son présent, des objets d'ar-
gent et des objets d'or, des vêtements,
des armes, des aromates, des chevaux
et des mulets ; et il en était ainsi cha-
(jue année. -^Salomon avait quatre
mille crèches pour les chevaux desti-
nés à ses chars, et douze mille cava-
liers qu'il plaça dans les villes où il
tenait ses chars et à Jérusalem près
du roi. -*11 dominait sur tous les rois.
marchands qui en apportaient, de tous depuis le fleuve" jusqu'au pays des
les rois d'Arabie et des gouverneurs Philistins et jusqu'à la frontière d'É-
gyj^te. -'Le roi rendit l'argent aussi
du pays qui apportaient de l'or et de
l'argent à Salomon.
'^Le roi Salomon fit deux cents
grands boucliers d'or battu, pour cha-
cun desquels il employa six cents si-
cles d'or battu, '^et trois cents autres
boucliers d'or battu, pour chacun des-
quels il employa trois cents sicles
d'or; et le roi les mit dans la maison
de la forêt du Liban. ''Le roi fit un
grand trône d'ivoire, et le couvrit d'or
pur. "*Ce trône avait six degrés, et un
a. L'Euphrate.
lomniun a Jérusalem que les pierres,
et les cèdres aussi nombreux que les
sycomores qui croissent dans la plai-
ne. -"C'était de l'Egypte et de tous les
pays que l'on tirait des chevaux pour
Salomon.
-"Le reste des actions de Salomon,
les premières et les dernières, cela
n'est-il pas écrit dans le livre de Na-
than le prophète, dans la prophétie
d'Achija de Silo, et dans les révéla-
499
Chap. 9,30-10,1
II CHRONIQUES.
lions de Jéedo le prophète sur Jéro- mon se coucha avec ses pères, et on
boam, fils de Nebath? l'enterra dans la ville de David, son
^"Salomon régna quarante ans à père. Et Roboam, son fds, régna à sa
Jérusalem sur tout Israël. ^'Puis Salo- place.
HISTOIRE DU ROYAUME DE JUDA, DEPUIS LE SCHISME .lUSQU A LA CAPTIVITE
{Chap. 10-36.
Dii'ision du royaume : Roboam roi de Juda, Jéroboam roi d'Israël.
Chap. X. 'Roboam se rendit à Si-
chem, car tout Israël était venu à Si-
chem pour le faire roi.
'^Lorsque Jéroboam, fils de Nebath,
eut des nouvelles, il était en Egypte,
où il s'était enfui loin du roi Salomon,
et il revint d'Egypte. ^On l'envoya ap-
peler. Alors Jéroboam et tout Israël
vinrent à Roboam et lui parlèrent
ainsi : ''Ton père a rendu notre joug-
dur; maintenant allège cette rude ser-
vitude et le joug pesant que nous a
imposé ton père. Et nous te servirons.
^11 leur dit : Revenez vers moi dans
trois jours. Et le peuple s'en alla.
^Le roi Roboam consulta les vieil-
lards c]ui avaient été auprès de Salo-
mon, son père, pendant sa vie, et il
dit : Que conseillez-vous de répondre
à ce peuple ? 'Et voici ce qu'ils lui di-
rent : Si tu es bon envers ce peuple,
si tu les reçois favorablement, et si tu
leur parles avec bienveillance, ils se-
ront pour toujours tes serviteurs. *Mais
Roboam laissa le conseil que lui don-
naient les vieillards, et il consulta les
jeunes gens qui avaient grandi avec
lui et qui l'entouraient. ''Il leur dit :
Que conseillez-vous de répondre à ce
peuple qui me tient ce langage : Allège
le joug que nous a imposé ton père ?
'"Et voici ce que lui dirent les jeunes
gens qui avaient grandi avec lui : Tu
parleras ainsi à ce peuple qui t'a tenu
a. Espèce de verge ou de fouet garni de pointes.
ce langage : Ton père a rendu notre
joug pesant, et toi, allège-le-nous ! tu
leur parleras ainsi : Mon petit doigt
est plus gros que les reins de mon
père. "Maintenant, mon père vous a
chargés d'un joug pesant, et moi je
vous le rendrai plus pesant ; mon père
vous a châtiés avec des fouets, et moi
je vous châtierai avec des scorpions".
'-Jéroboam et tout le peu])le vinrent
à Roboam le troisième jour, suivant ce
qu'avait dit le roi : Revenez vers moi
dans trois jours. Le roi leur répondit
durement. '^Le roi Roboam laissa le
conseil des vieillards, "et leur parla
ainsi d'après le conseil des jeunes
gens : Mon père a rendu votre joug
pesant, et moi je le rendrai plus pe-
sant; mon père vous a châtiés avec
des fouets, et moi je vous châtierai
avec des scorpions. '^Ainsi le roi n'é-
couta point le peuple ; car cela fut di-
rigé par Dieu, en vue de l'accomplis-
sement de la parole que l'Éternel avait
dite par Achija de Silo à Jéroboam,
fils de Nebath.
'^Lorsque tout Israël vit que le roi
ne l'écoutait pas, le peuple répondit
au roi : Quelle part avons-nous avec
David ? Nous n'avons point d'héritage
avec le fils d'Isaï ! A tes tentes, Israël !
Maintenant, pourvois à ta maison, Da-
vid ! Et tout Israël s'en alla dans ses
tentes. ''Les enfants d'Israël qui habi-
500
II CHRONIOUES.
Chap. IO,iH-I2,^.
taient les villes de Jiida furent les
seuls sur qui régna Rohoam. '"Aloi'S
le roi Roboam envoya Iladoram, qui
était préposé sur les impôts. Mais Ha-
doram fut lapidé par les enfants d'Is-
raël, et il mourut. Et le roi Roboam se
hâta de monter sur un char, pour s'en-
fuir à Jérusalem. ""C'est ainsi qu'Is-
raël s'est détaché de la maison de
David jusqu'à ce jour.
Précautions de Roboam pour s' affermir dans son
royaume. — Idolâtrie. — hn'asion de Sclii-
scliak, roi d' Egypte. — Mort de Roboam.
Chop. XI. 'Roboam, arrivé à Jé-
rusalem, rassembla la maison de Juda
ctde Benjamin, centquatre-vingt mille
hommes d'élite propres à la guerre,
pour qu'ils combattissent contre Is-
raël afin de le ramener sous la domi-
nation de Roboam. -Mais la parole de
l'Eternel fut ainsi adressée à Sche-
maeja, homme de Dieu : ^Parle à Ro-
boam, fils de Salomon, roi de Juda, et
à tout Israël en Juda et en Benjamin.
Et dis-leur : •'Ainsi parle l'Eternel :
Ne montez point, et ne faites pas la
guerre à vos frères ! Que chacun de
vous retourne dans sa maison, car
c'est de par moi que cette chose est
arrivée. Ils obéirent aux paroles de
l'Eternel, et ils s'en retournèrent, re-
nonçant à marcher contre Jéroboam.
'Roboam demeura à Jérusalem, et il
bâtit des villes fortes en Juda. ^11 bâtit
Rethléhem, Étham , Tekoa , "Beth-
Tsur, Soco, Adullam, *Gath, Maré-
scha, Ziph, ^\doraïm, Lakis, Azéka,
'"Tsorea, Ajalon et Hébron, qui étaient
en Juda et en Benjamin, et il en fit des
villes fortes. "Il les fortifia, et y éta-
blit des commandants, et des magasins
de vivres, d'huile et de vin. *^I1 mit
dans chacune de ces villes des bou-
cliers et des lances, et il les rendit
très fortes. Juda et Benjamin étaient à
lui.
"Les prêtres et les Lévites qui se
trouvaient dans tout Israël quittèrent
leurs demeures pour se rendre aiq)rès
de lui ; '*car les Lévites abandonnèrent
leurs banlieues et leurs propriétés et
vinrent en Juda et à Jérusalem, parce
que Jéroboam et ses fils les empêchè-
rent de remplir leurs fonctions comme
prêtres de l'Eternel. *' Jéroboam éta-
blit des prêtres pour les hauts lieux,
pour les boucs, et pour les veaux qu'il
avait faits. '^Ceux de toutes les tribus
d'Israël qui avaient à cœur de cher-
cher l'Eternel, le Dieu d'Israël, sui-
virent les Lévites à Jérusalem pour
sacrifier à l'Eternel, le Dieu de leurs
pères. '^Ils donnèrent ainsi de la force
au royaume de Juda, et affermirent
Roboam , fils de Salomon , pendant
trois ans ; car ils marchèrent pendant
trois ans dans la voie de David et de
Salomon.
'* Roboam prit pour femme Maha-
lath, fille de Jerimoth, fils de David et
d'Abichaïl, fille d'Éliab, fils d'Isaï.
"Elle lui enfanta des fils : Jeusch,
Schemaria et Zaham. -"Après elle, il
prit Maaca, fille d'Absalom. Elle lui
enfanta Abija, Attaï, Ziza et Schelo-
mith. -'Roboam aimait Maaca, fille
d'Absalom, plus que toutes ses fem-
mes et ses concubines ; Car il eut dix-
huit femmes et soixante concubines,
et il engendra ving-t-huit fils et soixante
fi
illes.
«Rob
)oam aonna le premier rano-
pre
à Abija, fils de Maaca, et l'établit chef
]iarmi ses frères, car il voulait le faire
roi. -'Il agit avec habileté en disper-
sant tous ses fils dans toutes les con-
trées de Juda et de Benjamin , dans
toutes les villes fortes; il leur fournit
des vivres en abondance, et demanda
pour eux une multitude de femmes.
CJutp. XII. 'Lorsque Roboam se
fut affermi dans son royaume et qu'il
eut acquis de la force, il abandonna la
loi de l'Eternel, et tout Israël l'aban-
donna avec lui.
*La
cm
qu
ième année du règne de
oOl
Chop. 12,3-13,1.
II CHRONIQUES.
Roboam , Schischak, roi d'Egypte,
monta contre Jérusalem, parce qu'ils
avaient péché contre l'Eternel. ^11 avait
mille deux cents chars et soixante
mille cavaliers ; et il vint d'Egypte
avec lui un peuple innombrable, des
Libyens, des Sukkiens et des Ethio-
piens. ■'Il prit les villes fortes qui aj)-
partenaient à Juda, et arriva jusf|u'à
Jérusalem.
^Alors Schemaeja, le prophète, se
rendit auprès de Roboam et des chefs
de Juda qui s'étaient retirés dans Jé-
"Le roi Roboam s'affermit dans Jé-
rusalem et régna. Il avait quarante et
un ans lorsqu'il devint roi, et il ré-
gna dix-sept ans à Jérusalem, la ville
que l'Eternel avait choisie sur toutes
les tribus d'Israël pour y mettre son
nom. Sa mère s'appelait Naama, l'Am-
monite. '■'Il fit le mal, parce qu'il
n'appliqua pas son cœur à chercher
riiternel.
'^Les actions de Roboam, les pre-
mières et les dernières, ne sont-elles
pas écrites dans les livres de Sche-
rusalem à l'approche de Schischak, et maeja le prophète et d'Iddo le pro-
il leur dit : Ainsi parle l'Eternel : Vous
m'avez abandonné ; je aous abandonne
aussi, et je vous livre entre les mains
de Schischak. ^Les chefs d'Israël et le
roi s'humilièrent et dirent : L'Eternel
est juste ! 'Et quand l'Eternel vit qu'ils
s'humiliaient, la parole de l'Eterne
fut ainsi adressée à Schemaeja : Ils se
sont humiliés, je ne les détruirai pas,
je ne tarderai pas à les secourir, et ma
colère ne se répandra pas sur Jérusa-
lem par Schischak ; *mais ils lui seront
assujettis, et ils sauront ce que c'est
que me servir ou servir les royaumes
des autres pays.
'Schischak, roi d'Egypte, monta
contre Jérusalem. Il prit les trésors de
la maison de l'Eternel et les trésors
phète, parmi les registres généalogi-
ques ?
Il y eut toujours guerre entre Ro-
boam et Jéroboam.
'^Roboam se coucha avec ses pères,
et il fut enterré dans la ville de David.
1 Et Abija, son fds, régna à sa place.
Abija, roi de Juda, — Guerre contre Jéroboam,
roi d Israël.
C/iap. XIII. ' La dix-huitième an-
née du règne de Jéroboam, Abija ré-
gna sur Juda. -Il régna trois ans à Jé-
rusalem. Sa mère s'appelait Micaja,
fille d'Uriel, de Guibea.
Il y eut guerre entre Abija et Jéro-
boam. ^Abija engagea les hostilités
avec une armée de vaillants guerriers,
de la maison du roi, il prit tout. Il prit quatre cent mille hommes d'élite; et
Jéroboam se rangea en bataille contre
lui avec huit cent mille hommes d'é-
lite, vaillants guerriers.
■•Du haut du mont Tsemaraïm, qui
fait partie de la montagne d'Ephraïm,
'Toutes les fois que le roi allait à la Abija se leva et dit : Ecoutez-moi, Jé-
les boucliers d'or que Salomon avait
faits. '"Le roi Roboam fit à leur place
des boucliers d'airain, et il les remit
aux soins des chefs des coureurs, qui
entrée de la maison du roi.
gardaient
maison de l'Eternel, les coureurs ve-
naient et les portaient ; puis ils les
rapportaient dans la chambre des cou-
reurs.
'^Comme Roboam s'était humilié,
l'Eternel détourna de lui sa colère et
ne le détruisit pas entièrement. Et il
y avait encore de bonnes choses en
Juda.
roboam, et tout Israël ! ^Ne devez-
vous pas savoir que l'Eternel, le Dieu
d'Israël, a donné pour toujours à Da-
vid la royauté sur Israël, à lui et à ses
fils, par une alliance inviolable ? ^Mais
Jéroboam, fils de Nebath, serviteur
de Salomon, fils de David, s'est levé
et s'est révolté contre son maître. 'Des
gens de rien, des hommes pervers, se
502
II CHRONIQUES.
Chap. 13, 8- là, 5.
sont rassemblés auprès de lui et Font rÉtcrnel frappa Jéroboam et tout Is-
emporté sur Roboam, fils de Salomon. raël devant Abija et Juda. "^Les en-
Roboam était jeune et craintif, et il fants d'Israël s'enfuirent devant Juda,
manqua de force devant eux. * Et main- et Dieu les livra entre ses mains. ''Abi-
tenant, vous pensez triomjjber du ja et son peuple leur firent éprouver
royaume de l'Eternel, qui est entre une grande défaite, et cinq cent mille
les mains des fils de David ; et vous hommes d'élite tombèrent morts par-
ètes une multitude nombreuse, et vous mi ceux d'Israël. '*Les enfants d'Israël
avez avec vous les veaux d'or que Je- furent humiliés en ce temps, et les en-
roboam vous a faits pour dieux. ^N'a- fants de Juda remportèrent la victoire,
vez-vous pas repoussé les prêtres de parce qu'ils s'étaient appuyés sur l'E-
l'Eternel, les fils d'Aaron et les Lévi- ternel, le Dieu de leurs pères. '^Abija
tes, et ne vous ètes-vous pas fait des poursuivit Jéroboam et lui prit des
prêtres, comme les peuples des au- villes, Béthel et les villes de son res-
tres pays ? Quiconque venait avec un
jeune taureau et sept béliers, afin d'ê-
tre consacré, devenait prêtre de ce
qui n'est point Dieu. '"Mais ])our nous,
l'Eternel est notre Dieu, et nous ne
sort, Jeschana et les villes de son res-
sort, et Ephron et les villes de son
ressort. ^"Jéroboam n'eut plus de force
du temps d'Abija ; et l'Eternel le frap-
pa, et il mourut. '-'Mais Abija devint
lavons point abandonné, les prêtres puissant; il eut quatorze femmes, et
au service de l'Eternel sont fils d'Aa- engendra vingt-deux fils et seize filles,
ron, et les Lévites remplissent leurs --Le reste des actions d'Abija, ce
fonctions. "Nous offrons chaque ma- qu'il a fait et ce qu'il a dit, cela est écrit
tin et chaque soir des holocaustes à dans les mémoires du prophète Iddo.
l'Eternel, nous brûlons le parfum odo- "Abija se coucha avec ses pères, et
riférant, nous mettons les pains de on l'enterra dans la ville de David. Et
proposition sur la table pure, et nous Asa, son fils, régna à sa ]>lace. De son
allumons chaque soir le chandelier temps, le pays fut en repos pendant
d'or et ses lampes ; car nous observons dix ans.
les commandements de l'Eternel, no-
tre Dieu. Et vous, vous l'avez aban- ■^"'' '■"' ^'^ •^"^"- - '''^"'''•'^ '■""• ^^''•'''''
diKir • • TN- . .. et les Ethiopiens.
onne. '-Voici, Dieu et ses prêtres
sont avec nous, à notre tête, et nous Chap. XIV. 'Asa fit ce qui est bien
avons les trompettes retentissantes et droit aux yeux de l'Eternel, son
pour les faire résonner contre vous. Dieu. *I1 fit disparaître les autels de
Enfants d'Israël ! ne faites pas la guerre l'étranger et les hauts lieux, il brisa
à l'Eternel, le Dieu de vos pères, car les statues et abattit les idoles. ^11 or-
vous n'auriez aucun succès. donna à Juda de rechercher l'Eternel,
'•'Jéroboam les prit par derrière au le Dieu de ses pères, et de pratiquer
moyen d'une embuscade, et ses trou- la loi et les commandements. ''11 fit
pes étaient en face de Juda qui avait disparaître de toutes les villes de Juda
l'embuscade par derrière. '*Ceux de les hauts lieux et les statues consa-
Juda s'étant retournés eurent à com- crées au soleil. Et le royaume fut en
battre devant et derrière. Ils crièrent repos devant lui.
à l'Eternel, et les prêtres sonnèrent ^11 bâtit des villes fortes en Juda;
des trompettes. '^Les hommes de Juda car le pays fut tranquille et il n'y eut
poussèrent un cri de guerre; et, au pas de guerre contre lui pendant ces
cri de guerre des hommes de Juda, années-là, parce que l'Eternel lui don-
503
Cliap. l^,<j-lo,V2.
II CHRONIQUES.
na du repos. *I1 dit à Juda : Bâtissons ^^'^ '^" ''<"" Asa pour la destruction
ces villes, et entourons-les de murs, de l idolâtrie.
de tours, de portes et de barres; le Chap. XV. 'L'esprit de Dieu fut
pays est encore devant nous, car nous sur Azaria, fils d'Oded, -et Azaria alla
avons recherché l'Eternel, notre Dieu, au-devant d'Asa et lui dit: Écoutez-
nous l'avons recherché, et il nous a moi, Asa, et tout Juda et Benjamin !
donné du repos de tous côtés. Ils bâti- L'Éternel est avec vous quand vous
rent donc, et réussirent. êtes avec lui ; si vous le cherchez, vous
^Asa avait une armée de trois cent le trouverez; mais si vous l'abandon-
mille hommes de Juda, portant le bou- nez, il vous abandonnera. 'Pendant
clier et la lance, et de deux cent qua- longtemps il n'y a eu pour Israël ni
tre-vingt mille de Benjamin, portant vrai Dieu, ni prêtre qui enseignât, ni
le bouclier et tirant de l'arc, tous vail- loi. *Mais au sein de leur détresse ils.
lants hommes. sont retournés à l'Éternel , le Dieu
^Zérach, l'Éthiopien, sortit contre d'Israël, ils l'ont cherché, et ils l'ont
eux avec une armée d'un million
d'hommes et trois cents chars, et il
s'avança jusqu'à Maréscha. ^Asa mar-
cha au-devant de lui, et ils se rangè-
rent en bataille dans la vallée de Tse-
trouvé. ^Dans ces temps-là, point de
sécurité pour ceux qui allaient et ve-
naient, car il y avait de grands trou-
bles pai'mi tous les habitants du pays;
^on se heurtait peuple contre peuple,.
])hata, près de Maréscha. '"Asa invoqua ville contre ville, parce que Dieu les
agitait par toutes sortes d'angoisses.
^Vous donc, fortifiez-vous, et ne lais-
sez pas vos mains s'affaiblir, car il y
aura un salaire pour vos œuvres.
'^Après avoir entendu ces paroles et
l'Eternel, son Dieu, et dit : Eternel
toi seul peux venir en aide au faible
comme au fort : viens à notre aide,
Éternel, notre Dieu ! car c'est sur toi
que nous nous appuyons, et nous som-
mes venus en ton nom contre cette la prophétie d'Oded le prophète", Asa
multitude. Éternel, tu es notre Dieu : se fortifia et fit disparaître les abomi-
que ce ne soit pas l'homme qui l'em- nations de tout le pays de Juda et de
porte sur toi! "L'Éternel frappa les Benjamin et des villes qu'il avait pri-
Ethiopiens devant Asa et devant Juda, ses dans la montagne d'Éphraïm, et
et les Éthiopiens prirent la fuite. '-Asa il restaura l'autel de l'Éternel qui était
et le peuple qui était avec lui les ])our- devant le portique de l'Éternel. 'Il
suivirent jusqu'à Guérar, et les Ethio- rassembla tout Juda et Benjamin, et
piens tombèrent sans pouvoir sauver ceux d'Éphraïm, de Manassé et de Si-
leur vie, car ils furent détruits par l'É- méon, qui habitaient parmi eux, car
ternel et par son armée. Asa et son un grand nombre de gens d'Israël se
jjeuple firent un très grand butin ; '•''ils joignirent à lui lorsqu'ils virent que
frappèrent toutes les villes des envi- l'Eternel, son Dieu, était avec lui. '"Ils
rons de Guérar, car la terreur de l'E- s'assemblèrent à Jérusalem le troi-
ternel s'était emparée d'elles, et ils sième mois de la quinzième année du
pillèrent toutes les villes, dont les règne d'Asa. "Ce jour-là, ils sacrifié-
dépouilles furent considérables. '''Ils rent à l'Eternel, sur le butin qu'ils
frappèi'ent aussi les tentes des trou- avaient amené, sept cents bœufs et
peaux, et ils emmenèrent une grande sept mille brebis. '-Ils prirent l'enga-
quantité de brebis et de chameaux, gement de chercher l'Eternel, le Dieu
Puis ils retournèrent à Jérusalem. de leurs pères, de tout leur cœur et
«. Le père iioinmé à la place du lils, voy. v. 1.
504
II CHRONIQUES.
Chap. 15, 13- 16, V,
de toute leur âme; '''et quieonque ne
chercherait pas rEternel, le Dieu d'Is-
raël, devait être mis à mort, petit ou
grand, homme ou femme. '■'Ils jurè-
rent fidélité à l'Eternel à voix haute,
avec des cris de joie, et au son des
trompettes et des cors; '^tout Juda se
réjouit de ce serment, car ils avaient
juré de tout leur coeur, ils avaient
cherché l'Eternel de plein gré, et ils
l'avaient trouvé, et l'Eternel leur
donna du repos de tous côtés.
'^Le roi Asa enleva même à Maaca,
sa mère, la dignité de reine, parce
qu'elle avait fait une idole pour As-
tarté. Asa abattit son idole, qu'il ré-
duisit en poussière , et la brûla au
torrent de Cédron. "Mais les hauts
lieux ne disparurent point d'Israël ,
quoique le cœur d'Asa fût en entier à
l'Eternel pendant toute sa vie. '41 mit
dans la maison de Dieu les choses
consacrées par son père et par lui-
même, de l'argent, de l'or et des vases.
"Il n'y eut point de guerre jusqu'à
la trente-cinquième année du
d'Asa.
rcffue
Faute que commet Asa en s'aUiant avec le roi
de Syrie contre le roi d'Israël.
Chap. XYI. 'La trente -sixième
année du règne d'Asa, Baescha, roi
d'Israël, monta contre Juda; et il bâtit
Rama, pour empêcher ceux d'Asa, roi
de Juda, de sortir et d'entrer. -Asa
sortit de l'argent et de l'or des trésors
de la maison de l'Éternel et de la mai-
son du roi, et il envoya des messa-
gers vers Ben-IIadad, roi de Syrie, qui
habitait à Damas. Il lui fit dire : 'Qu'il
y ait une alliance entre moi et toi,
comme il y en eut une entre mon père
et ton père. Voici, je t'envoie de l'ar-
armée contre les villes d'Israël, et ils
frappèrent Ijjon, Dan, Abel-Maïm, et
tous les magasins des villes de Neph-
thali. ^Lorsque Baescha l'apprit, il
cessa de bâtir Rama et interrompit
ses travaux. *Le roi Asa occupa tout
Juda à emporter les pierres et le bois
que Baescha employait à la construc-
tion de Rama, et il s'en servit pour
bâtir Guéba et Mitspa.
'Dans cetemps-là, Hanani , le voyant,
alla auprès d'Asa, roi de Juda, et lui
dit : Parce que tu t'es appuyé sur le
roi de Syrie et que tu ne t'es pas ap-
puyé sur l'Eternel, ton Dieu, l'armée
du roi de Syrie s'est échappée de tes
mains. *Les Ethiopiens et les Libyens
ne formaient-ils pas une grande armée,
avec des chars et une multitude de
cavaliers ? Et cependant l'Eternel les
a livrés entre tes mains, parce que tu
t'étais appuyé sur lui. 'Car l'Éternel
étend ses regards sur toute la terre,
pour soutenir ceux dont le cœur est
tout entier à lui. Tu as agi en insensé
dans cette affaire, car dès à présent tu
auras des guerres.
'"Asa fut irrité contre le voyant, et
il le fit mettre en prison parce qu'il
était en colère contre lui. Et dans le
même temps Asa opprima aussi quel-
ques-uns du peuple.
"Les actions d'Asa, les premières
et les dernières, sont écrites dans le
livre des rois de Juda et d'Israël. '-La
trente-neuvième année de son rèarne,
Asa eut les pieds malades au point
d'éprouver de grandes souffrances ;
même pendant sa maladie, il ne cher-
cha pas l'Eternel, mais il consulta les
médecins.
"Asa se coucha avec ses pères, et
il mourut la quarante et unième an-
née de son règne ; '■'on l'enterra ilans
gent et de l'or. Va, romps ton alliance le sépulcre qu'il s'était creusé dans
avec Baescha, roi d'Israël, afin qu'il la ville de David. On le coucha sur
■ loigne de moi. *Ben-Hadad écouta un lit qu'on avait garni d'aromates et
s éloigne
le roi Asa ; il envoya les chefs de son de parfums préparés selon l'art du
505
Chap. 17,1-18,1
II CHRONIQUES.
parfumeur, et Ton en brûla en son
honneur une quantité très considé-
rable.
Josaphat, roi de Juda. — Piété et prospérité.
Chap. XVII. 'Josaphat, son fils,
régna à sa place.
Il se fortifia contre Israël : -il mit
des troupes dans toutes les villes for-
tes de Juda, et des garnisons dans le
pays de Juda et dans les villes d'E-
phraïm dont Asa, son père, s'était
emparé.
^L'Éternel fut avec Josaphat, parce
qu'il marcha dans les premières voies
de David, son père, et qu'il ne recher-
cha point les Baals; ''car il eut recours
au Dieu de son père, et il suivit ses
commandements, sans imiter ce que
faisait Israël. ^L'Eternel affermit la
royauté entre les mains de Josaphat,
à qui tout Juda apportait des pré-
sents, et qui eut en abondance des ri-
chesses et de la gloire. ^Son cœur
grandit dans les voies de l'Eternel, et
il fit encore disparaître de Juda les
hauts lieux et les idoles.
'La troisième année de son règne,
il chargea ses chefs Ben-IIaïl, Abdias,
Zacharie, Nethaneel etMichée, d'aller
enseigner dans les villes de Juda. '*I1
envoya avec euxles Lévites Schemaeja,
Nethania, Zebadia, Asaël, Schemira-
moth, Jonathan, Adonija, Tobija et
Tob-Adonija, Lévites, et les prêtres
Elischama et Joram. "Ils enseignèrent
dans Juda, ayant avec eux le livre de
la loi de l'Éternel. Ils parcoururent
toutes les villes de Juda, et ils ensei-
gnèrent parmi le peuple.
'"La terreur de l'Éternel s'empara
de tous les royaumes des pays qui en-
vironnaient Juda, et ils ne firent point
la guerre à Josaphat. "Des Philistins
apportèrent à Josaphat des présents
et un tribut en argent; et les Arabes
lui amenèrent aussi du bétail, sept
mille sept cents béliers et sept mille
sept cents boucs. '-Josaphat s'élevait
au plus haut degré de grandeur. Il
bâtit en Juda des châteaux et des villes
pour servir de magasins. **II fit exécu-
ter beaucoup de travaux dans les vil-
les de Juda, et il avait à Jérusalem de
vaillants hommes pour soldats.
'*Voici leur dénombrement, selon É
les maisons de leurs pères.
De Juda, chefs de milliers : Adna,
le chef, avec trois cent mille vaillants
hommes; '^et à ses côtés, Jochanan,
le chef, avec deux cent quatre-vingt
mille hommes; '^et à ses côtés, Ama-
sia, fils de Zicri, qui s'était volontai-
rement consacré à l'Eternel, avec deux
cent mille vaillants hommes.
"De Benjamin : Eliada, vaillant
homme, avec deux cent mille hommes
armés de l'arc et du bouclier; '*et à ,
ses côtés, Zozabad, avec cent quatre-
vingt mille hommes armés pour la
guerre.
'"Tels sont ceux qui étaient au ser-
vice du roi, outre ceux que le roi avait
])lacés dans toutes les villes fortes de
Juda.
Expédition d Aclinb et de .losnplint contre les
Syriens ; Acliab blessé morlellcinent. — L'al-
liance de Josaphat avec Achah blâmée par le
prophète Jéliu. • ••■ '
Chap. XVIII. 'Josaphat eut en
abondance des richesses et de la gloi-
re, et il s'allia par mariage avec Achab".
-Au bout de quelques années, il des-
cendit auprès d'Achab à Samarie; et
Achab tua pour lui et pour le peuple
qui était avec lui un grand nombre de
brebis et de bœufs, et il le sollicita de
monter à Ramoth en Galaad. ^Achab,
roi d'Israël, dit à Josaphat, roi de
Juda : Veux-tu venir avec moi à Ra-
moth en Galaad ? Josaphat lui répon-
a. Son filb Joram prit pour femme Athalie, fille d'Achab, voy. 21, 6.
506
II CURONIOUES.
Chap. 18, k-.
2fi.
dit : Moi comme toi, et mon peuple
comme ton peuple, nous irons l'atta-
quer ^vec toi.
*Puis Josaphat dit au roi d'Israël :
Consulte maintenant, je te prie, la pa-
role de l'Eternel. 'Le roi d'Israël as-
le roi lui dit : Michée, irons-nous atta-
quer Ramoth en Galaad, ou dois-je y
renoncer ? Il répondit : Montez ! vous
aurez du succès, et ils seront livrés
entre vos mains. ''Et le roi lui dit :
Combien de fois me faudra-t-il te faire
sembla les prophètes, au nombre de jurer de ne me dire que la vérité au
quatre cents, et leur dit : Irons-nous
attaquer Ramoth en Galaad, ou dois-
je y renoncer ? Et ils répondirent :
Monte , et Dieu la livrera entre les
mains du roi. 'Mais Josaphat dit : N'y
a-t-il plus ici aucun prophète de l'E-
ternel, par qui nous puissions le con-
sulter ? 'Le roi d'Israël répondit à Jo-
saphat : Il y a encore un homme par
nom de l'Eternel ? '^Michée répondit :
Je vois tout Israël dispersé sur les
montagnes , comme des brebis qui
n'ont point de berger; et l'Éternel
dit : Ces gens n'ont point de maître,
que chacun retourne en paix dans sa
maison
''Le roi d'Israël dit à Josaphat : Ne
te l'ai-je pas dit ? Il ne prophétise sur
qui l'on pourrait consulter l'Éternel ; moi rien de bon, il ne prophétise que
mais je le hais, car il ne me prophé- du mal.
tise rien de bon, il ne prophétise ja-
mais que du mal : c'est Michée, fils de
Jimla. Et Josaphat dit : Que le roi ne
parle pas ainsi ! ''Alors le roi d'Israël
appela un eunuque, et dit : Fais venir
de suite Michée, fds de Jimla.
^Le roi d'Israël et Josaphat, roi de
Juda , étaient assis chacun sur son
trône, revêtus de leurs habits royaux;
ils étaient assis dans la place à l'en-
trée de la porte de Samarie. Et tous
les prophètes prophétisaient devant
eux. '"Sédécias, fils de Renaana, s'é-
tait fait des cornes de fer, et il dit :
Ainsi parle l'Eternel : Avec ces cor-
nes, tu frapperas les Syriens jusqu'à
les détruire. "Et tous les prophètes
prophétisèrent de même, en disant :
Monte à Ramoth en Galaad ! tu auras
du succès, et l'Eternel la livrera entre
les mains du roi.
'-Le messager qui était allé appeler
Michée lui parla ainsi : Voici, les pro-
phètes d'un commun accord prophé-
tisent du bien au roi; que ta parole
soit donc comme la parole de chacun
d'eux ! annonce du bien ! '•''Michée ré-
pondit : L'Éternel est vivant ! j'annon-
cerai ce que dira mon Dieu.
'■* Lorsqu'il fut arrivé auprès du roi.
'*Et Michée dit : Ecoutez donc la
parole de l'Éternel ! J'ai vu l'Éternel
assis sur son trône, et toute l'armée
des cieux se tenant à sa droite et à sa
gauche. '^Et l'Éternel dit : Qui séduira
Achab, roi d'Israël, pour qu'il monte
à Ramoth en Galaad et qu'il y périsse ?
Ils répondirent l'un d'une manière,
l'autre d'une autre. ^^Et un esprit vint
se présenter devant l'Éternel, et dit :
Moi, je le séduirai. L'Éternel lui dit :
Comment ? ^' Je sortirai, répondit-il,
et je serai un esprit de mensonge dans
la bouche de tous ses prophètes. L'É-
ternel dit : Tu le séduiras, et tu en
viendras à bout; sors, et fais ainsi.
"Et maintenant, voici, l'Éternel amis
un esprit de mensonge dans la bouche
de tes prophètes qui sont là. Et l'Éter-
nel a prononcé du mal contre toi.
-^Alors Sédécias, fils de Kenaana,
s'étant approché, frappa Michée sur
la joue, et dit : Par quel chemin l'es-
jirit de l'Eternel est-il sorti de moi
pour te parler ? -'Michée répondit : Tu
le verras au jour où tairas de chambre
en chambre pour te cacher, "Le roi
d'Israël dit : Prenez Michée, et emme-
nez-le vers Amon, chef de la ville, et
vers Joas, fils du roi. "-^Vous direz :
i07
Chap. 18,27-/9,11.
II CHRONIQUES.
Réformes dans l'administration de la justice.
^Josaphat resta à Jérusalem.
Ainsi parle le roi : Mettez cet homme
en prison, et nourrissez-le du pain et
de l'eau d'affliction, jusqu'à ce que je
revienne en paix. -'Et Michée dit : Si Puis il fit encore une tournée parmi
tu reviens en paix, rÉternel n'a point le peuple, depuis Beer-Schéba jusqu'à
parlé par moi. Il dit encore : Vous la montagne d'Ephraïm, et il les ra-
tons, peuples, entendez ! mena à l'Eternel, le Dieu de leurs
'*Le roi d'Israël cl Josaphat, roi de pères. ^11 établit des juges dans toutes
Juda, montèrent à Ramotli en Galaad. les villes fortes du pays de Juda, dans
-^Le roi d'Israël dit à Josaphat: Je chaque ville. *Et il ditaux juges : Pre-
veux me déguiser pour aller au com- nez garde à ce que vous ferez, car ce
bat; mais toi, revêts-toi de tes habits, n'est pas pour les hommes que vous
Et le roi d'Israël se déguisa, et ils prononcerez des jugements; c'est pour
allèrent au combat. l'Eternel, qui sera près de vous quand
^"Le roi de Syrie avait donné cet vous les prononcerez. "Maintenant,
ordre aux chefs de ses chars : Vous
n'attaquerez ni petit ni grand, mais
vous attaquerez seulement le roi d'Is-
que la crainte de l'Eternel soit sur
vous; veillez sur vos actes, car il n'y
a chez l'Eternel, notre Dieu, ni ini-
raël. ^' Quand les chefs des chars aper- quité, ni égards pour l'apparence des
curent Josaphat, ils dirent: C'est le personnes, ni acceptation de présents,
roi d'Israël. Et ils l'entourèrent pour '^Quand on fut de retour à Jérusa-
l'attaquer. Josaphat poussa un cri, et lem, Josaphat y établit aussi, pour les
l'Eternel le secourut, et Dieu les écarta jugements de l'Eternel et pour les
de lui. ^^Les chefs des chars, voyant contestations, des Lévites, des prê-
que ce n'était pas le roi d'Israël, s'é- très, et des chefs de maisons pater-
loignèrent de lui. ^^Alors un homme nelles d'Israël. 'Et voici les ordres
tira de son arc au hasard, et frappa le qu'il leur donna : Vous agirez de la
roi d'Israël au défaut de la cuirasse, manière suivante dans la crainte de
Le roi dit à celui qui dirigeait son l'Eternel, avec fidélité et avec inté-
char : Tourne, et fais-moi sortir du grité de cœur. '"Dans toute contesta-
champ de bataille, car je suis blessé, tion qui vous sera soumise par vos
'■'Le combat devint acharné ce jour-là. frères, établis dans leurs villes, rela-
Le roi d'Israël fut retenu dans son tivement à un meurtre, à une loi, à un
char, en face des Syriens, jusqu'au commandement, à des préceptes et à
soir, et il mourut vers le coucher du des ordonnances, vous les éclairerez,
soleil. afin qu'ils ne se rendent pas coupables
Chap. XIX. 'Josaphat, roi de Juda, envers l'Eternel, et que sa colère n'é-
revint en paix dans sa maison à Jéru- date pas sur vous et sur vos frères,
salem. C'est ainsi que vous agirez, et vous ne
-Jéhu, fds de Hanani, le prophète, serez point coupables. "Et voici, vous
alla au-devant de lui. Et il dit au roi avez à votre tête Amaria, le grand
Josaphat : Doit-on secourir le mé- prêtre, pour toutes les affaires de l'E-
chant, et aimes-tu ceux qui haïssent ternel, et Zebadia, fils d'Ismaël, chef
l'Éternel ? A cause de cela, l'Éternel de la maison de Juda, pour toutes les
est irrité contre toi. 'Mais il s'est trouve affaires du roi; et vous avez devant
de bonnes choses en toi, car tu as fait vous des Lévites comme magistrats,
disparaître du pays les idoles, et tu as Fortifiez-vous et agissez, et que l'E-
appliqué ton cœur à chercher Dieu. ternel soit avec celui qui fera le bien !
II CHRONIOUES.
Chap.W.i-m.
victoire de Josapliat sur les Moabilcs et les Aninwniles. — Fin de son règne.
Chap. XX. 'Après cela, les fils de de ton héritage dont tu nous a mis en
Moab et les fils d'Amnion,et avec eux possession. '*0 notre Dieu, n'exerce-
des Maonites, marchèrent contre Jo- ras-tu pas tes jugements sur eux? Car
saphat pour lui faire la guerre. -On nous sommes sans force devant cette
vint en informer Josaphat, en disant : multitude nombreuse qui s'avance
Une multitude nombreuse s'avance contre nous, et nous ne savons que
contre toi depuis l'autre côté de la faire, mais nos yeux sont sur toi.
mer, depuis la Syrie, et ils sont à '^Tout Juda se tenait debout devant
Hatsatson-Thamar, qui est En-Guédi. l'Éternel, avec leurs petits enfants,
•■'Dans sa frayeur, Josaphat se disposa leurs femmes et leurs fils. '*Alors l'es-
à chercher l'Éternel, et il publia un prit de rÉternel saisit au milieu de
jeune pour tout Juda. ""Juda s'assem- l'assemblée Jachaziel, fils de Zacha-
bla pour invoquer l'Éternel, et l'on rie, fils de Benaja, fils de Jeïel, fils de
vint de toutes les villes de Juda pour Matthania, Lévite, d'entre les fils d'A-
chercher l'Éternel. saph. ''Et Jachaziel dit : Soyez atten-
Mosaphat se présenta au milieu de tifs, tout Juda et habitants de Jérusa-
l'asscmblée de .Juda et de Jérusalem, lem, et toi, roi Josaphat! Ainsi vous
dans la maison de l'Éternel, devant le parle l'Eternel : Ne craignez point et
nouveau parvis. ^Et il dit : Éternel, ne vous effrayez point devant cette
Dieu de nos pères, n'es -tu pas Dieu multitude nombreuse, car ce ne sera
dans les cieux, et n'est-ce pas toi qui pas vous qui combattrez, ce sera Dieu,
domines sur tous les royaumes des '^Demain, descendez contre eux; ils
nations? N'est-ce pas toi qui as en vont monter par la colline de Tsits, et
main la force et la puissance, et à qui vous les trouverez à l'extrémité de la
nul ne peut résister?'N'est-cepas toi, vallée, en face du désert de Jeruel.
ô notre Dieu, qui as chassé les habi- ''Vous n'aurez point à combattre en
tants de ce pays devant ton peuple cette afi'aire : présentez-vous, tenez-
d'Israël, et qui l'as donné pour tou- vous là, et vous verrez la délivrance
jours à la postérité d'Abraham qui que l'Éternel vous accordera. Juda et
t'aimait? ^Ils l'ont habité, et ils t'y Jérusalem, ne craignez point et ne
ont bâti un sanctuaire pour ton nom, vous effrayez point ; demain, sortez à
en disant : ^S'il nous survient quel- leur rencontre, et l'Eternel sera avec
que calamité, l'épée, le jugement, la
peste ou la famine, nous nous présen-
terons devant cette maison et devant
toi, car ton nom est dans cette mai-
son, nous crierons à toi du sein de
notre détresse , et tu exauceras et tu
sauveras! '"Maintenant voici, les fils
d'Ammon et de Moab et coix de la
montagne de Séir, chez lesquels tu
n'as pas permis à Israël d'entrer quand
il venait du pays d'Egypte, — car il
s'est détourné d'eux et ne les a pas
détruits, — "les voici qui nous rê-
vons !
'^Josaphat s'inclina le visage contre
terre, et tout Juda et les habitants de
Jérusalem tombèrent devant l'Eternel
pour se prosterner en sa présence.
'^Les Lévites d'entre les fils des Ke-
hathites et d'entre les fils des Ko-
réites se levèrent pour célébrer d'une
voix forte et haute l'Eternel, le Dieu
d'Israël.
^'Le lendemain, ils se mirent en
marche de grand matin pour le dé-
sert de Tekoa. A leur départ, Josa-
compensent en venant nous chasser phat se présenta et dit : Ecoutez-moi,
50y
Chnp. 30,01-21,,.
II CIIRONIOUES.
Juda et habitants de Jérusalem ! Con- au son des luths , des harpes et des
fîez-vous en l'Eternel, votre Dieu, et trompettes.
vous serez affermis; confiez-vous en -^La terreur de l'Eternel s'empara
ses prophètes, etvous réussirez. -'Puis, de tous les royaumes des autres pays,
d'accord avec le peuple, il nomma des lorsqu'ils apprirent que l'Eternel avait
chantres qui, revêtus d'ornements sa- combattu contre les ennemis d'Israël.
crés, et marchant devant l'armée, ce- ^"Et le royaume de Josaphat fut tran-
lébraient l'Éternel et disaient : Louez quille, et son Dieu lui donna du repos
l'Eternel, car sa miséricorde dure à de tous côtés.
toujours! ''Josaphat régna sur Juda. Il avait
-^Au moment où l'on commençait trente-cinq ans lorsqu'il devint roi, et il
les chants et les louanges, l'Eternel régna vingt-cinq ans à Jérusalem. Sa
plaça une embuscade contre les fils mères'appelaitAzuba,filIedeSchilchi.
d'Ammon et de Moab et ceux de la ^'11 marcha dans la voie de son père
montagne de Séir, qui étaient venus Asa, et ne s'en détourna point, faisant
contre Juda. Et ils furent battus. -^Les ce qui est droit aux yeux de l'Eternel,
fils d'Ammon et de Moab se jetèrent ^'Seulement, les hauts lieux ne dispa-
sur les habitants de la montagne de rurent point, et le peuple n'avait point
Séir pour les dévouer par interdit et encore le cœur fermement attaché au
les exterminer; et quand ils en eu- Dieu de ses pères,
rent fini avec les habitant de Séir, ils '^''Le reste des actions de Josaphat,
s'aidèrent les uns les autres à se dé- les premières et les dernières, cela est
truire. écrit dans les mémoires de Jéhu, fils
^* Lorsque Juda fut arrivé sur la hau- de Hanani, lesquels sont insérés dans
teur d'où l'on aperçoit le désert, ils le livre des rois d'Israël,
regardèrent du côté de la multitude, '^ Après cela, Josaphat, roi de Juda,
et voici, c'étaient des cadavres éten- s'associa avec le roi d'Israël, Achazia,
dus à terre, et personne n'avait échap- dont la conduite était impie. '*I1 s'as-
pé. *^ Josaphat et son peuple allèrent socia avec lui pour construire des
prendre leurs dépouilles; ils trouvé- navires destinés à aller à Tarsis, et
rent parmi les cadavres d'abondantes ils firent les navires à Etsjon-Guéber.
richesses et des objets précieux, et ils '''Alors Eliézer, fils de Dodava, de
en enlevèrent tant qu'ils ne purent Maréscha, prophétisa contre Josaphat,
tout emporter. Ils mirent trois jours et dit : Parce que tu t'es associé avec
au pillage du butin, car il était consi-
dérable. '^Le quatrième jour, ils s'as-
semblèrent dans la vallée de Beraca,
où ils bénirent l'Eternel; c'est pour-
Achazia, l'Éternel détruit ton œuvre.
Et les navires furent brisés, et ne pu-
rent aller à Tarsis.
Chop. XXI. 'Josaphat se coucha
quoi ils appelèrent ce lieu vallée de avec ses pères, et il fut enterré avec
Beraca", nom qui lui est resté jusqu'à ses pères dans la ville de David. Et
ce jour. "Tous les hommes de Juda et Joram, son fils, régna à sa place,
de Jérusalem, ayant à leur tète Josa-
phat, partirent joyeux pour retourner
à Jérusalem , car l'Éternel les avait
remplis de joie en les délivrant de
leurs ennemis. -*Ils entrèrent à Jéru-
salem et dans la maison de l'Éternel,
a. Beraca sicrnific beiirdictfon-
Joram. roi de Juda. — Invasion des Philistins
et des Arabes.
-Joram avait des frères, fils de Jo-
saphat : Azaria, Jehiel, Zacharie, Aza-
ria, Micaël et Schephathia, tous fils
II CIIRON'IOUES.
Chajy. 31,3-32.0.
de Josapliat, roi d'Israël. -'Leur père as entraîné à la prostitution Juda et
leur avait donné des présents consi- les habitants de Jérusalem, comme l'a
dérables en argent, en or, et en objets fait la maison d'Achab à l'égard d'Is-
])récieux , avec des villes fortes en raël ; et parce que tu as fait mourir
Juda; mais il laissa le royaume à Jo- tes frères, meilleurs que toi, la maison
ram, jiarce qu'il était le premier-né. même de ton père; — '''voici, l'Eter-
U^orsque Joram eut pris possession nel frappera ton peuple d'une grande
du royaume de son père et qu'il se plaie, tes fils, tes femmes, et tout ce
fut fortifié, il fit mourir par l'épée qui t'appartient; '^et toi, il te frap-
tous ses frères et quelques-uns aussi pera d'une maladie violente, d'une
des chefs d'Israël. maladie d'entrailles, qui augmentera
^Joram avait trente-deux ans lors- de jour en jour jusqu'à ce que tes en-
qu'il devint roi, et il régna huit ans à trailles sortent par la force du mal.
Jérusalem. '*Et l'Eternel excita contre Joram
Ml marcha dans la voie des rois l'esprit des Philistins et des Arabes
d'Israël , comme avait fait la maison qui sont dans le voisinage des Ethio-
d'Achab, car il avait pour femme une piens. ''Ils montèrent contre Juda, y
fille d'Achab, et il fit ce qui est mal firent une invasion, pillèrent toutes
aux yeux de l'Eternel. ''Mais l'Eternel les richesses qui se trouvaient dans la
ne voulut point détruire la maison de maison du roi, et emmenèrent ses fils
David, à cause de l'alliance qu'il avait et ses femmes, de sorte qu'il ne lui
traitée avec David et de la promesse resta d'autre fils que Joachaz*, le plus
qu'il avait faite de lui donner toujours jeune de ses fils. "*Après tout cela,
une lampe", à lui et à ses fils. l'Eternel le frappa d'une maladie d'en-
*Deson temps, Edoni se révolta con- trailles, qui était sans remède ; '"elle
trc l'autorité de Juda, et se donna un augmenta de jour en jour, et sur la fin
'•'Joram partit avec ses chefs et de la seconde année les entrailles de
roi
tous ses chars; s'étant leA'é de nuit, il Joram sortirent par la force de son
battit les Edomites qui l'entouraient mal. Il mourut dans de violentes souf-
et les chefs des chars. '"La rébellion frances; et son peuple ne brûla point
d'Édom contre l'autorité de Juda a de parfums en son honneur, comme il
duré jusqu'à ce jour. Libna se révolta l'avait fait pour ses pères*',
dans le même temps contre son auto- -"Il avait trente-deux ans lorsqu'il
rite, parce qu'il avait abandonné l'E- devint roi, et il régna huit ans à Jéru-
ternel, le Dieu de ses pères. salem. Il s'en alla sans être regretté,
"Joram fit même des hauts lieux et on l'enterra dans la ville de David,
dans les montagnes de Juda; il poussa mais non dans les sépulcres des rois,
les habitants de Jérusalem à la prosti-
, .. . •! ' 1 • -4. I 1 (iii 1 • • t Ac/iazia, roi de Juda.
tution, et il séduisit Jucia. 'Ml lui vint
un écrit du prophète Elie, disant : Chap. XXII. 'Les habitants de Jé-
Ainsi parle l'Eternel, le Dieu de Da- rusalcm firent régner à sa place Acha-
vid, ton père : Parce que tu n as pas zia, son plus jeune fils; car la troupe
marché dans les voies de Josaphat, venue au camp avec les Arabes avait
ton ])ère, et dans les voies d'Asa, roi tué tous les plus âgés. Ainsi régna
de Juda, '''mais que tu as marché dans Achazia, fils de Joram, roi de Juda.
la voie des rois d'Israël ; parce que tu -Achazia avait quarante -deux ans"'
c. Voy. IG, 11. '/. Diins le second
a. Un successeur au trAne. b. Joachaz, noniinê Ai-îiazia, 22, i
livre des Kois, 8, ie, on lit « vin^jt-deux ans >j.
511
;i:t •
Chap. 22,3-^8,8.
II CHRONIQUES.
lorsqu'il devint roi, et il régna un an de Juda. "Mais Joschabeath, fdle du
à Jérusalem. Sa mère s'appelait Atha- roi, prit Joas, fils d'Achazia, et l'en-
lie, fille» d'Omri. leva du milieu des fils du roi, quand
^11 marcha dans les voies de la mai- on les fit mourir : elle le mit avec sa
son d'Achab, car sa mère lui donnait nourrice dans la chambre des lits,
des conseils impies. •*I1 fit ce qui est Ainsi Joschabeath, fille du roi Joram,
mal aux yeux de l'Eternel, comme la femme du prêtre Jehojada, et sœur
maison d'Achab, où il eut après la d'Achazia, le déroba aux regards d'A-
mort de son père des conseillers pour thalie, qui ne le fit point mourir. ''Il
sa perte. resta six ans caché avec eux dans la
^Entraîné par leur conseil, il alla maison de Dieu. Et c'était Athalie qui
avec Joram, fils d'Achab, roi d'Israël, régnait dans le pays.
à la guerre contre Ilazaël, roi de Sy- Chap. XXIII. 'La septième année,
rie, à Ramoth en Galaad. Et les Sy- Jehojada s'anima de courage, et traita
riens blessèrent Joram. ^Joram s'en alliance avec les chefs de centaines
retourna pour se faire guérir à Jiz- Azaria, fils de Jerocham, Ismaël, fils
réel des blessures que les Syriens lui de Jochanan, Azaria, fils d'Obed, Maa-
avaient faites à Rama, lorsqu'il se bat- séja, fils d'Adaja, et Elischaphath, fils
tait contre Hazaël, roi de Syrie. Aza- de Zicri. -Ils parcoururent Juda, et
ria*, fils de Joram, roi de Juda, des- ils rassemblèrent les Lévites de toutes
cendit pour voir Joram, fils d'Achab, les villes de Juda et les chefs de fa-
à Jizreel, parce qu'il était malade. mille d'Israël; et ils vinrent à Jérusa-
"Par la volonté de Dieu, ce fut pour lem. ■'Toute l'assemblée traita alliance
sa ruine qu'Achazia se rendit auprès avec le roi dans la maison de Dieu. Et
de Joram. Lorsqu'il fut arrivé, il soi- Jehojada leur dit : Voici, le fils du roi
tit avec Joram pour aller au-devant de régnera, comme l'Eternel l'a déclaré
Jéhu, fils de Nimschi, que l'Eternel à l'égard des fils de David. ■'Voici ce
avait oint pour exterminer la maison que vous ferez. Le tiers qui parmi vous
d'Achab. ^Et comme Jéhu faisait jus- entre en service le jour du sabbat,
tice de la maison d'Achab, il trouva prêtres et Lévites", fera la garde des
les chefs de Juda et les fils des frères seuils, ^un autre tiers se tiendra dans
d'Achazia, qui étaient au service d'A- la maison du roi, et un tiers à la porte
chazia, et il les tua. 'Il chercha Acha- de Jesod. Tout le peuple sera dans les
zia,eton lesaisitdansSamarieoùils'é- parvis de la maison de l'Eternel. 'Que
tait caché. On l'amena auprès de Jéhu, personne n'entre dans la maison de
et on le fit mourir. Puis ils l'enterré- l'Eternel, excepté les prêtres et les
rent, car ils disaient : C'est le fils de Lévites de service : ils entreront, car
Josaphat, qui cherchait l'Eternel de ils sont saints. Et tout le peuple fera
tout son cœur. Et il ne resta personne la garde de l'Eternel. 'Les Lévites en-
"de la maison d'Achazia qui fût en état toureront le roi de toutes parts, cha-
de régner. cun les armes à la main, et l'on don-
Athalie, reine de Juda. — Détrônée et mise
à mort.
'"Athalie, mère d'Achazia, voyant
liera la mort à quiconque entrera dans
la maison ; vous serez près du roi
quand il entrera et quand il sortira.
*Les Lévites et tout Juda exécutè-
que son fils était mort, se leva et fit rent tous les ordres qu'avait don-
périr toute la race royale de la maison nés le prêtre Jehojada. Ils prirent
a. Pelite-fiUc. b. Achazia.
5lî
II CHRONIQUES.
Chap.2S,9-2i,5.
chacun leurs gens, ceux qui entraient ils brisèrent ses autels et ses images,
en service et ceux qui sortaient de et ils tuèrent devant les autels Mat-
service le jour du sabbat; car le pré- than, prêtre de Baal. '^Jehojada remit
tre Jehojada n'avait exempté aucune les fonctions de la maison de l'Eter-
des divisions. ^Le prêtre Jehojada re- nel entre les mains des prêtres, des
mit aux chefs de centaines les lances Lévites, que David avait distribués
et les boucliers, grands et petits, qui dans la maison de l'Eternel pour qu'ils
provenaient du roi David, et qui se offrissent des holocaustes à l'Eternel,
trouvaient dans la maison de Dieu, comme il est écrit dans la loi de Moïse,
'"Il fit entourer le roi en plaçant tout au milieu des réjouissances et des
le peuple, chacun les armes à la main, chants, d'après les ordonnances de
depuis le côté droit jusqu'au côté gau- David. '^11 plaça les portiers aux portes
che de la maison, près de l'autel et de la maison de l'Eternel, afin qu'il
près de la maison. "On fit avancer le n'entrât aucune personne souillée de
fils du roi, on mit sur lui le diadème quelque manière que ce fût. -"11 prit
et le témoignage, et on l'établit roi. les chefs de centaines, les hommes
Et Jehojada et ses fils l'oignirent, et considérés, ceux qui avaient autorité
parmi le peuple, et tout le peuple du
pays, et il fit descendre le roi de la
maison de l'Eternel. Ils entrèrent dans
la maison du roi par la porte supé-
rieure, et ils firent asseoir le roi sur le
trône royal. -'Tout le peuple du pays
se réjouissait, et la ville était tran-
quille. On avait fait mourir Athalie
par l'épée.
Joas, roi de Jiida. — Le temple réparé. — Re-
tour à l'idolâtrie; Zacharie, pis du grand
prêtre, lapidé par ordre du roi. — Invasion
des Syriens. — Joas assassiné.
Chap. XXIV. 'Joas avait sept ans
lorsqu'il devint roi, et il régna qua-
mée, leur dit : Faites-la sortir en de- rante ans à Jérusalem. Sa mère s'ap-
hors des rangs, et que l'on tue par pelait Tsibja, de Beer-Schéba.
l'épée quiconque la suivra. Car le pré- -Joas fit ce qui est droit aux yeux de
tre avait dit : Ne la mettez pas à mort l'Eternel ])endant toute la vie du prè-
dans la maison de l'Eternel. ""On lui tre Jehojada. 'Jehojada prit pour Joas
fit place, et elle se rendit à la maison deux femmes, et Joas engendra des
du roi par l'entrée de la porte des che- fils et des filles.
vaux : c'est là qu'ils lui donnèrent la ''Après cela, Joas eut la pensée de
mort. réparer la maison de l'Eternel. ^11 as-
'^Jehojada traita entre lui, tout le sembla les prêtres et les Lévites, et
peuple et le roi, une alliance par la- leur dit : Allez par les villes de Juda,
quelle ils devaient être le peuple de et vous recueillerez dans tout Israël
l'Eternel. ''Tout le peuple entra dans de l'argent, chaque année, ])nur répa-
la maison de Baal, et ils la démolirent ; rer la maison de votre Dieu ; et mettez
a. La lui.
ils dirent : Vive le roi !
'-Athalie entendit le bruit du peuple
accourant et célébrant le roi, et elle
vint vers le peuple à la maison de l'E-
ternel. ''Elle regarda. Et voici, le roi
se tenait sur son estrade à l'entrée ;
les chefs et les trompettes étaient près
du roi ; tout le peuple du pays était
dans la joie, et l'on sonnait des trom-
|)ettes , et les chantres avec les ins-
truments de musique dirigeaient les
chants de louanges. Athalie déchira
ses vêtements, et dit : Conspiration !
conspiration ! '* Alors le prêtre Jeho-
jada, faisant approcher les chefs de
centaines, qui étaient à la tête de l'ar-
513
Chap. 2i,o-:>i.
II CHRONIQUES.
à cette affaire de l'empressement. Mais
les Lévites ne se hâtèrent point. ''Le
roi appela Jeliojacla, le grand prêtre,
et lui dit : Pourquoi n'as-tu pas veillé
à ce que les Lévites apportassent de
Juda et de Jérusalem l'impôt ordonné
par Moïse, serviteur de l'Eternel, et
mis sur l'assemblée d'Israël pour la
tente du témoignage? 'Car l'impie
Athalie et ses fds ont ravagé la maison
de Dieu et fait servir pour les BaaIs
toutes les choses consacrées à la mai-
son de l'Eternel.
^Alors le roi ordonna qu'on fît un
coffre, et qu'on le plaçât à la porte de
la maison de l'Eternel, en dehors. "Et
l'on publia dans Juda et dans Jérusa-
lem qu'on apportât à l'Eternel l'impôt
mis par Moïse, serviteur de l'Eternel,
sur Israël dans le désert. '"Tous les
chefs et tout le peuple s'en réjouirent,
et l'on apporta et jeta dans le coffre
tout ce qu'on avait à payer. " Quand
c'était le moment où les Lévites,
voyant qu'il y avait beaucoup d'argent
dans le coffre, devaient le livrer aux
inspecteurs royaux, le secrétaire du
roi et le commissaire du grand prêtre
venaient vider le coffre ; ils le pre-
naient et le remettaient à sa place ; ils
faisaient ainsi journellement, et ils re-
cueillirent de l'argent en abondance.
'-Le roi et Jehojada le donnaient à
ceux qui étaient chargés de faire exé-
cuter l'ouvrage dans la maison de l'E-
ternel, et qui prenaient à gage des
tailleurs de pierres et des charpentiers
pour réparer la maison de l'Eternel,
et aussi des ouvriers en fer et en ai-
rain pour réparer la maison de l'Eter-
nel. '^Ceux qui étaient chargés de l'ou-
vrage travaillèrent, et les réparations
s'exécutèrent par leurs soins; ils re-
mirent en état la maison de Dieu et
la consolidèrent. '^Lorsqu'ils eurent
achevé, ils apportèrent devant le roi
et devant Jehojada le reste de l'argent ;
et l'on en fit des ustensiles pour la
maison de l'Eternel, des ustensiles
])our le service et pour les holocaustes,
des coupes, et d'autres ustensiles d'or
et d'argent. Et, pendant toute la vie
de Jehojada, on offrit continuellement
des holocaustes dans la maison de
l'Éternel.
'^Jehojada mourut, âgé et rassasié
de jours ; il avait à sa mort cent trente
ans. '*0n l'enterra dans la ville de
David avec les rois, parce qu'il avait
fait du bien en Israël, et à l'égard de
Dieu et de sa maison.
"Après la mort de Jehojada, les
chefs de Juda vinrent se prosterner
devant le roi. Alors le roi les écouta.
"*Et ils abandonnèrent la maison de
l'Eternel, le Dieu de leurs pères, et ils
servirent les Astartés et les idoles. La
colère de l'Eternel fut sur Juda et sur
Jérusalem, parce qu'ils s'étaient ainsi
rendus coupables. '^L'Eternel envoya
parmi eux des prophètes pour les ra-
mener à lui, mais ils n'écoutèrent point
les avertissements qu'ils en reçurent.
'-"Zacharie, fds du prêtre Jehojada, fut
revêtu de l'esprit de Dieu ; il se pré-
senta devant le peuple, et lui dit :
Ainsi parle Dieu : Pourquoi transgres-
sez-vous les commandements de l'E-
ternel ? Vous ne prospérerez point ;
car vous avez abandonné l'Eternel, et
il vous abandonnera. "-'Et ils conspi-
rèrent contre lui, et le lapidèrent par
ordre du roi, dans le parvis de la mai-
son de l'Eternel. -^Le roi Joas ne se
souvint pas de la bienveillance qu'a-
vait eue pour lui Jehojada, père de Za-
charie, et il fit périr son fils. Zacharie
dit en mourant : Que l'Eternel voie, et
qu'il fasse justice !
^*Quand l'année fut révolue, l'armée
des Syriens monta contre Joas, et vint
en Juda et à Jérusalem. Ils tuèrent
parmi le peuple tous les chefs du peu-
ple, et ils envoyèrent au roi de Damas
tout leur butin. -''L'armée des Syriens
arriva avec un petit nombre d'hom-
.14
II CIIROiMQUES.
Chap. 2i,r.-25,t',
mes ; et cependant rÉternel livra en-
tre leurs mains une armée très considé-
rable, parce qu'ils avaient abandonné
l'Éternel, le Dieu de leurs pères. Et
les Syriens firent justice de Joas.
-^Lorsqu'ils se furent éloignés de lui,
après l'avoir laissé dans de grandes
souffrances, ses serviteurs conspirè-
rent contre lui à cause du sang des fils
du prêtre Jehojada; ils le tuèrent sur
son lit, et il mourut. On l'enterra dans
la ville de David, mais on ne l'enterra
pas dans les sépulcres des rois. -* Voici
ceux qui conspirèrent contre lui : Za-
bad, fils de Schinieath, femme Am-
monite, et .Jozabad, fils de Schimrith,
femme Moabite.
-'Pour ce qui concerne ses fils, le
grand nombre de prophéties dont il
fut l'objet, et les réparations faites à
la maison de Dieu, cela est écrit dans
les mémoires sur le livre des rois.
Amatsia, son fils, régna à sa place.
Amatsia, roi de Juda. — Victoire sur les lido-
iiiites. — Guerre funeste avec Joas, roi d Is-
raël. Conspiration contre Amatsia; sa
mort.
Chap. XXV. 'Amatsia devint roi à
l'âge de vingt-cinq ans, et il régna
vingt-neuf ans à Jérusalem. Sa mère
s'appelait Joaddan, de Jérusalem.
-Il fit ce qui est droit aux yeux de
l'Eternel, mais avec un cœur qui n'é-
tait pas entièrement dévoué. 'Lorsque
la royauté fut affermie entre ses mains,
il fit périr ses serviteurs qui avaient
tué le roi son père. ■'Mais il ne fit pas
mourir leurs fils, car il agit selon ce
qui est écrit dans la loi, dans le livre
de Moïse, où l'Eternel donne ce com-
mandement : On ne fera point mourir
les pères pour les enfants, et l'on ne
fera point mourir les enfants pour les
pères; mais on fera mourir chacun
pour son péché.
^Amatsia rassembla les hommes de
Juda et les plaça d'après les maisons
]>aternelles, les chefs de milliers et les
chefs de centaines, pour tout Juda et
Benjamin ; il en fit le dénombrement
depuis l'âge de vingt ans et au-dessus,
et il trouva trois cent mille hommes
d'élite, en état de porter les armes,
maniant la lance et le bouclier. Ml prit
encore à sa solde dans Israël cent
mille vaillants hommes pour cent ta-
lents d'argent.
'Un homme de Dieu vint auprès de
lui, et dit : O roi, qu'une armée d'Is-
raël ne marche point avec toi, car l'E-
ternel n'est pas avec Israël, et avec
tous ces fils d'Ephraïm. *Si tu vas avec
eux, quand même tu ferais au combat
des actes de vaillance. Dieu te fera
tomber devant l'ennemi, car Dieu a le
jiouvoir d'aider et de faire tomber.
''Amatsia dit à l'homme de Dieu : Et
comment agir à l'égard des cent ta-
lents que j'ai donnés à la troupe d'Is-
raël ? L'homme de Dieu répondit :
L Eternel peut te donner bien plus que
cela. '"Alors Amatsia sépara la troupe
qui lui était venue d'Ephraïm, afin cpie
ces gens retournassent chez eux. Mais
ils furent très irrités contre Juda, et
ils s'en allèrent chez eux avec une ar-
dente colère.
"Amatsia prit courage, et conduisit
son peuple. Il alla dans la vallée du
sel, et il battit dix mille hommes des
lils de Séir. '-Et les fils de Juda en sai-
sirent dix mille vivants, qu'ils menè-
rent au sommet d'un rocher, d'où ils
les précipitèrent; et tous furent écra-
sés.
'^Cependant, les gens de la troupe,
qu'Amatsia avait renvoyés pour qu'ils
n'allassent pas à la guerre avec lui,
firent une invasion dans les villes de
Juda depuis Samarie jusqu'à Beth-
Iloron, y tuèrent tr(.>is mille jjerson-
nes , et enlevèrent de nombreuses
dépouilles.
'^Lorsque Amatsia futile retour après
la défaite des Edomites, il fit venir les
515
Chap. 25, ib-20, 8.
II CHRONIQUES.
dieux des fils de Séir, et se les établit de Dieu, chez Obed-Edom, et les tré-
pour dieux; il se prosterna devant eux, sors de la maison du roi; il prit aussi
et leur offrit des parfums. '^ Alors la
colère de rÉternel s'enflamma contre
Amatsia, et il envoya vers lui un pro-
phète, qui lui dit : Pourquoi as-tu re-
cherché les dieux de ce peuple, quand
ils n'ont pu délivrer leur peuple de ta
main ? '^ Comme il parlait, Amatsia lui
dit : Est-ce que nous t'avons fait con-
seiller du roi ? Retire-toi ! Pourquoi
veux-tu qu'on te frappe ? Le prophète
se retira, en disant : Je sais que Dieu
des otages, et il retourna à Samarie.
-^Amatsia, fils de Joas, roi de Juda,
vécut quinze ans après la mort de
Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël.
-^Le reste des actions d'Amatsia, les
premières et les dernières, cela n'est-
il pas écrit dans le livre des rois de
Juda et d'Israël ?
-'Depuis qu' Amatsia se fut détourné
de l'Eternel, il se forma contre lui une
conspiration à Jérusalem, et il s'enfuit
a résolu de te détruire, parce que tu as à Lakis ; mais on le poursuivit à Lakis,
fait cela et que tu n'as pas écouté mon
conseil.
''Après s'être consulté, Amatsia, roi
de Juda, envoya dire à Joas, fils de
Joachaz, fils de Jéhu, roi d'Israël :
Viens, voyons-nous en face ! 'Œt Joas,
roi d'Israël, fit dire à Amatsia, roi de
Juda : L'épine du Liban envoya dire
au cèdre du Liban : Donne ta fille pour
femme à mon fils ! Et les bêtes sau-
vages qui sont au Liban passèrent et
foulèrent l'épine. '^Tu as battu les
Edomites, penses-tu, et ton cœur s'é-
lève pour te glorifier. Reste mainte-
nant chez toi. Pourquoi t'engager dans
une malheureuse entreprise, qui amè-
nerait ta ruine et celle de Juda ? -"Mais
Amatsia ne l'écouta pas, car Dieu avait
résolu de les livrer entre les mains de
l'ennemi, parce qu'ils avaient recher-
ché les dieux d'Edom. -'Et Joas, roi
d'Israël, monta; et ils se virent en face,
lui et Amatsia, roi de Juda, à Beth-
Schémesch, qui est à Juda. --Juda fut
battu par Israël, et chacun s'enfuit
dans sa tente. -^Joas, roi d'Israël, prit
à Beth-Schémesch Amatsia, roi de Ju-
da, fils de Joas, fils de Joachaz. Il l'em-
mena à Jérusalem, et il fit une brèche
de quatre cents coudées dans la mu-
raille de Jérusalem, depuis la porte
d'Ephraïm jusqu'à la porte de l'angrle.
où on le fit mourir. -^On le transporta
sur des chevaux, et on l'enterra avec
ses pères dans la ville de Juda.
Ozias, roi de Juda. — Prospérité et force. —
Acte de profanation dans le temple. — Ozias
frappé de la lèpre.
Chap. XXVI. 'Tout le peuple de
Juda prit Ozias, âgé de seize ans, et
l'établit roi à la place de son père
Amatsia. ^ Ozias rebâtit Eloth et la fit
rentrer sous la puissance de Juda,
après que le roi fut couché avec ses
pères.
^Ozias avait seize ans lorsqu'il de-
vint roi, et il régna cinquante-deux
ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait
Jecolia, de Jérusalem.
*I1 fit ce qui est droit aux yeux de
l'Eternel , entièrement comme avait
fait Amatsia, son père. ^11 s'appliqua à
rechercher Dieu pendant la vie de Za-
charie, qui avait l'intelligence des vi-
sions de Dieu ; et dans le temps où il
rechercha l'Eternel, Dieu le fit pros-
pérer.
^11 se mit en guerre contre les Phi-
listins; et il abattit les murs de Gath,
les murs de Jabné, et les murs d'As-
dod , et construisit des villes dans le
territoire d'Asdod, et parmi les Philis-
tins. 'Dieu l'aida contre les Philistins,
'Il prit tout l'or et l'argent et tous les contre les Arabes qui habitaient à Gur-
vases qui se trouvaient dans la maison Baal, et contre les Maonites. *Les Am-
516
II CHRONIQUES.
Chap.26,9-27.i.
monites faisaient des présents à Ozias ;
et sa renommée s'étendit jusqu'aux
frontières de l'Egypte, car il devint
très puissant. 'Ozias bâtit des tours à
Jérusalem sur la porte de l'angle, sur
la porte de la vallée, et sur l'angle, et
il les fortifia. '"Il bâtit des tours dans
le désert, et il creusa beaucoup de ci-
ternes, parce qu'il avait de nombreux
troupeaux dans les vallées et dans la
plaine, et des laboureurs et des vigne-
rons dans les montagnes et au Garmel,
cari! aimait l'agriculture. "Ozias avait
une armée de soldats qui allaient à la
guerre par bandes, comptées d'après
le dénombrement qu'en firent le se-
crétaire Jeïel et le commissaire Maa-
séja, et placées sous les ordres de
Ilanania, l'un des chefs du roi. '*Le
nombre total des chefs de maisons
paternelles, des vaillants guerriers,
était de deux mille six cents. '^Ils com-
mandaient à une armée de trois cent
sept mille cinq cents soldats capables
de soutenir le roi contre l'ennemi.
'*Ozias leur procura pour toute l'ar-
mée des boucliers, des lances, des cas-
ques, des cuirasses, des arcs et des
frondes. '^11 fit faire à Jérusalem des
machines inventées par un ingénieur,
et destinées à être placées sur les tours
et sur les angles, pour lancer des flè-
ches et de grosses pierres. Sa renom-
mée s'étendit au loin, car il fut mer-
veilleusement soutenu jusqu'à ce qu'il
devint puissant.
'*Mais lorsqu'il fut puissant, son
cœur s'éleva pour le perdre. Il pécha
contre l'Eternel, son Dieu : il entra
dans le temple de l'Eternel, pour brû-
ler des parfums sur l'autel des par-
fums. '"Le prêtre Azaria entra après
lui, avec quatre-vingts prêtres de l'E-
ternel, hommes courageux, '*qui s'op-
posèrent au roi Ozias et lui dirent : Tu
n'as pas le droit, Ozias, d'offrir des
])arfums à l'Éternel ! Ce droit appar-
tient aux prêtres, fils d'Aaron, qui ont
été consacrés pour les offrir. Sors du
sanctuaire, car tu commets un péché !
Et cela ne tournera pas à ton honneur
devant l'Eternel Dieu. "La colère s'em-
para d'Ozias, qui tenait un encensoir
à la main. Et comme il s'irritait contre
les prêtres, la lèpre éclata sur son
front, en présence des prêtres, dans
la maison de l'Eternel, près de l'autel
des parfums. ^'Le grand prêtre Azaria
et tous les prêtres portèrent les regards
sur lui, et voici, il avait la lèpre au
front. Ils le mirent précipitamment
dehors, et lui-même se hâta de sortir,
parce que l'Eternel l'avait frappé.*' Le
roi Ozias fut lépreux jusqu'au jour de
sa mort, et il demeura dans une mai-
son écartée comme lépreux, car il fut
exclu de la maison de l'Eternel. Et
Jotham, son fils, était à la tête de la
maison du roi et jugeait le peuple du
pays.
"Le reste des actions d'Ozias, les
premières et les dernières, a été écrit
par Esaïe, fils d'Amots, le prophète.
-^ Ozias se coucha avec ses pères, et
on l'enterra avec ses pères dans le
champ de la sépulture des rois, car
on disait : Il est lépreux. Et Jotham,
son fils, régna à sa place.
Jotham, roi de Jiida.
Chap. XXVII. ' Jotham avaitvingt-
cinq ans lorsqu'il devint roi, et il ré-
gna seize ans à Jérusalem. Sa mère
s'appelait Jeruscha, fille de Tsadok.
-Il fit ce qui est droit aux yeux de
l'Eternel, entièrement comme avait
fait Ozias, son père. Seulement, il
n'entra point dans le temple de l'E-
ternel. Toutefois, le peuple se cor-
rompait encore.
■^Jotham bâtit la porte supérieure de
la maison de l'Eternel, et il fit beau-
coup de constructions sur les murs de
la colline. ■'Il bâtit des villes dans la
montagne de Juda, et des châteaux et
des tours dans les bois.
517
Chnp.27,r>-28.iô.
II CHRONIQUES.
^11 fut en guerre avec le roi des fils d'Ephraïm, tua Maaséja, fils du roi,
d'Ammon, et il l'emporta sur eux. Les Azrikam, chef de la maison royale, et
fils d'Ammon lui donnèrent cette an-
née-là cent talents d'argent, dix mille
cors de froment, et dix mille d'orge ;
et ils lui en payèrent autant la seconde
année et la troisième. ^Jotham devint
puissant, parce qu'il affermit ses voies
devant l'Eternel, son Dieu.
'Le reste des actions de Jotham, tou-
Elkana, le second après le roi. *Les
enfants d'Israël firent parmi leurs frè-
res deux cent mille prisonniers, fem-
mes, fils et filles, et ils leur prirent
beaucoup de butin qu'ils emmenèrent
à Samarie.
'Il y avait là un prophète de l'Eter-
nel, nommé Oded. Il alla au-devant
tes ses guerres, et tout ce qu'il a fait, de l'armée qui revenait à Samarie, et
cela est écrit dans le livre des rois d'Is-
raël et de Juda. **I1 avait vingt-cinq ans
lorsqu'il devint roi, et il régna seize
ans à Jérusalem.
'Jotham se coucha avec ses pères,
et on l'enterra dans la ville de David.
Et Achaz, son fils, régna à sa place.
Ac/iaz, roi de Juda. — Idolâtrie et désastres.
Chap. XXVIII. ' Achaz avait vingt
ans lorsqu'il devint roi, et il régna
seize ans à Jérusalem.
Il ne fit point ce qui est droit aux
yeux de l'Eternel, comme avait fait
David, son père. *I1 marcha dans les
voies des rois d'Israël ; et même il fit
des images en fonte pour les Baals,''il
brûla des parfums dans la vallée des
fils de Hinnom, et il fit passer ses fils
par le feu, suivant les abominations des
il leur dit : C'est dans sa colère contre
Juda que l'Eternel, le Dieu de vos pè-
res, les a livrés entre vos mains, et
vous les avez tués avec une fureur qui
est montée jusqu'aux cieux. '"Et vous
pensez maintenant faire des enfants
de Juda et de Jérusalem vos serviteurs
et vos servantes ! Mais vous, n'êtes-
vous pas coupables envers l'Eternel,
votre Dieu? "Ecoutez- moi donc, et
renvoyez ces captifs que vous avez
faits parmi vos frères ; car la colère
ardente de l'Eternel est sur vous.
'-Quelques-uns d'entre les chefs des
fils d'Ephraïm, Azaria, fils de Jocha-
nan, Bérékia, fils de Meschillémoth,
Ezéchias, fils de Schallum, et Amasa,
fils de Iladlaï, s'élevèrent contre ceux
qui revenaient de l'armée, ''et leur di-
rent : 'V^ous ne ferez point entrer ici
nations que l'Éternel avait chassées ces captifs; car, pour nous rendre cou-
pables envers l'Eternel, vous voulez
ajouter à nos péchés et à nos fautes.
Nous sommes déjà bien coupables, et
la colère ardente de l'Eternel est sur
Israël.
'*Les soldats abandonnèrent les cap-
tifs et le butin devant les chefs et de-
vant toute l'assemblée. '*Et les hom-
mes dont les noms viennent d'être
mentionnés se levèrent et prirent les
captifs ; ils employèrent le butin à vê-
tir tous ceux qui étaient nus, ils leur
donnèrent des habits et des chaussu-
res, ils les firent manger et boire, ils les
oignirent, ils conduisirent sur des ânes
tous ceux qui étaient fatigués, et ils les
devant les enfants d'Israël. ''Il offrait
des sacrifices et des parfums sur les
hauts lieux, sur les collines et sous
tout arbre vert.
'^L'Eternel, son Dieu, le livra entre
les mains du roi de Syrie ; et les Sy-
riens le battirent, et lui firent un
grand nombre de prisonniers qu'ils
emmenèrent à Damas. Il fut aussi li-
vré entre les mains du roi d'Israël,
qui lui fit éprouver une grande dé-
faite. ^Pékach, fils de Remalia, tua
dans un seul jour en Juda cent vingt
mille hommes, tous ^'aillants, parce
qu'ils avaient abandonné l'Eternel, le
Dieu de leurs pères. 'Zicri, guerrier
518
II CHUOMOUES.
Chap.S8,w-W,n.
menèrent à Jéricho, la ville des pal-
miers, auprès de leurs frères. Puis ils
retournèrent à Samarie.
**En ce temps-là, le roi Achaz en-
voya demander du secours aux rois
d'Assyrie. '"Les Edomites vinrent en-
core, battirent Juda, et emmenèrent
des captifs. "*Les Philistins firent une
invasion dans les villes de la plaine et
du midi de Juda; ils prirent Beth-
Schémesch, Ajalon, Guedéroth, Soco
et les villes de son ressort, Thimna et
les villes de son ressort, Guimzo et les
villes de son ressort, et ils s'y établi-
rent. "Car FEternel humilia Juda, à
cause d'Achaz, roi d'Israël, qui avait
jeté le désordre dans Juda et commis
des péchés contre l'Eternel. -"Tilgath-
Pilnéser, roi d'Assvrie, vint contre lui,
le traita en ennemi, et ne le soutint
pas. -'Car Achaz dépouilla la maison
de l'Eternel, la maison du roi et celle
des chefs, pour faire des présents au
roi d'Assyrie : ce qui ne lui fut d'au-
cun secours.
"Pendant qu'il était dans la dé-
tresse, il continuait à pécher contre
l'Éternel, lui, le roi Achaz. -^11 sacrifia
aux dieux de Damas qui l'avaient frap-
pé, et il dit : Puisque les dieux des
rois de Syrie leur viennent en aide, je
leur sacrifierai pour qu'ils me secou-
rent. Mais ils furent l'occasion de sa
chute et de celle de tout Israël. -^Achaz
rassembla les ustensiles de la maison
de Dieu, et il mit en pièces les usten-
siles de la maison de Dieu. Il ferma
les portes de la maison de l'Eternel,
il se fit des autels à tous les coins de
Jérusalem, -''et il établit des hauts
lieux dans chacune des villes de Juda
pour offrir des parfums à d'autres
dieux. Il irrita ainsi l'Eternel, le Dieu
de ses pères.
-'Le reste de ses actions et toutes
ses voies , les premières et les der-
nières, cela est écrit dans le livre des
rois de Juda et d'Israël.
-"Achaz se coucha avec ses pères,
et on l'enterra dans la ville de Jérusa-
lem, car on ne le mit point dans les
sépulcres des rois d'Israël. Et Ezé-
chias, son fils, régna à sa place.
Ezéchias, roi de Juda. — Le temple purifié
et le culte rétabli.
Chap. XXIX. 'Ezéchias devint roi
à l'âge de vingt-cinq ans, et il régna
vingt-neuf ans à Jérusalem. Sa mère
s'appelait Abija, fille de Zacharie.
-il fit ce qui est droit aux yeux de
l'Eternel, entièrement comme avait
fait David, son père.
^La première année de son règne,
au premier mois, il ouvrit les portes
de la maison de l'Eternel, et il les ré-
]iara. Ml fit venir les prêtres et les Lé-
vites, qu'il assembla dans la place
orientale, ^et il leur dit : Ecoutez-moi,
Lévites! Maintenant sanctifiez-vous,
sanctifiez la maison de l'Eternel, le
Dieu de vos pères , et mettez ce qui
est impur hors du sanctuaire. *Car
nos pères ont péché, ils ont fait ce
qui est mal aux yeux de l'Eternel, no-
tre Dieu, ils l'ont abandonné, ils ont
détourné leurs regards du tabernacle
de l'Eternel et lui ont tourné le dos.
'Ils ont même fermé les portes du
portique et éteint les lampes , et ils
n'ont offert au Dieu d'Israël ni parfums
ni holocaustes dans le sanctuaire.
'^Aussi la colère de l'Eternel a été
sur Juda et sur Jérusalem, et il les a
livrés au trouble, à la désolation et à
la moquerie, comme vous le voyez de
vos yeux. "Et voici, à cause de cela
nos pères sont tombés par l'épée, et
nos fils, nos filles et nos femmes, sont
en captivité. '"J'ai donc l'intention de
faire alliance avec l'Eternel, le Dieu
d'Israël, pour que son ardente colère
se détourne de nous. "Maintenant,
mes fils, cessez d'être négligents ; car
vous avez été choisis par l'Eternel
pour vous tenir à son service devant
519
Chap.20,n-3t.
II CHRONIQUES.
lui, pour être ses serviteurs, et pour
lui olfrir des parfums.
'*Et les Lévites se levèrent : Ma-
chath, fils d'Amasaï, Joël, fds d'Aza-
ria, des fils des Kehathites ; et des fds
des Merarites, Kis, fds d'Abdi, Aza-
ria, fils de Jehalléleel ; et des Guer-
schonites, Joach, fds de Zimma, Eden,
fdsde Joach ; '''et des fds d'Elitsaphan,
Schimri et Jeïel ; et des fds d'Asaph,
Zacharie et Matthania ; '^et des fds
d'IIéman , Jeliiel et Schimeï ; et des
fils de Jeduthun, Schemaeja et Uzziel.
'^Is réunirent leurs frères, et, après
s'être sanctifiés, ils vinrent pour pu-
rifier la maison de l'Eternel, selon
l'ordre du roi et d'après les paroles
de l'Eternel. ''Les prêtres entrèrent
dans l'intérieur de la maison de l'E-
ternel, pour la purifier; ils sortirent
toutes les impuretés qu'ils trouvèrent
dans le temple de l'Eternel et les mi-
rent dans le parvis de la maison de
l'Eternel, où les Lévites les reçurent
pour les emporter dehors au torrent
de Cédron. "Ils commencèrent ces
purifications le premier jour du pre-
mier mois; le huitième jour du mois,
ils entrèrent dans le portique de l'E-
ternel, et ils mirent huit jours à puri-
fier la maison de l'Eternel ; le seizième
jour du premier mois, ils avaient
achevé.
'*Ils se rendirent ensuite chez le
roi Ezéchias, et dirent : Nous avons
purifié toute la maison de l'Eternel,
l'autel des holocaustes et tous ses
ustensiles, et la table des pains de
proposition et tous ses ustensiles.
'"Nous avons remis en état et purifié
tous les ustensiles que le roi Achaz
avait profanés pendant son règne, lors
de ses transgressions : ils sont devant
l'autel de l'Eternel.
-"Le roi Ezéchias se leva de bon
matin, assembla les chefs de la ville,
et monta à la maison de l'Éternel.
-'Ils offrirent sept taureaux, sept bé-
liers, sept agneaux et sept boucs, en
sacrifice d'expiation pour le royaume,
pour le sanctuaire, et pour Juda. Le
roi ordonna aux prêtres, fils d'Aaron,
de les offrir sur l'autel de l'Eternel.
"Les prêtres égorgèrent les bœufs, et
reçurent le sang, qu'ils répandirent
sur l'autel; ils égorgèrent les béliers,
et répandirent le sang sur l'autel ; ils
égorgèrent les agneaux et répandirent
le sang sur l'autel. -'On amena ensuite
les boucs expiatoires devant le roi et
devant l'assemblée, qui posèrent leurs
mains sur eux. -*Les prêtres les égor-
gèrent, et répandirent leur sang au
pied de l'autel en expiation pour les
péchés de tout Israël ; car c'était pour
tout Israël que le roi avait ordonné
l'holocauste et le sacrifice d'expiation.
-^11 fit placer les Lévites dans la mai-
son de l'Eternel avec des cymbales,
des luths et des harpes, selon l'ordre
de David, de Gad le voyant du roi, et
de Nathan le prophète ; car c'était un
ordre de l'Eternel, transmis par ses
prophètes. *'*Les Lévites prirent place
avec les instruments de David, et les
prêtres avec les trompettes. ^^ Ezé-
chias ordonna d'offrir l'holocauste sur
l'autel; et au moment où commença
l'holocauste, commença aussi le chant
de l'Eternel, au son des trompettes
et avec accompagnement des instru-
ments de David, roi d'Israël. '-*Toute
l'assemblée se prosterna, on chanta le
cantique, et l'on sonna des trompet-
tes, le tout jusqu'à ce que l'holocauste
fût achevé. *^Et quand on eut achevé
d'offrir l'holocauste, le roi et tous ceux
fjui étaient avec lui fléchirent le ge-
nou et se prosternèrent. '"Puis le roi
Ezéchias et les chefs dirent aux Lévi-
tes de célébrer l'Eternel avec les pa-
roles de David et du prophète Asaph ;
et ils le célébrèrent avec des trans-
ports de joie, et ils s'inclinèrent et se
prosternèrent.
"Ezéchias prit alors la parole, et
620
II CHRONIQUES.
C;>np.29,3-i-S0,
13.
dit : Maintenant que vous vous êtes
consacrés à rÉternel, approchez-vous,
amenez des victimes et offrez des sa-
crifices d'actions de grâces à la mai-
son de l'Éternel. Et l'assemblée amena
des Aictimes et offrit des sacrifices
d'actions de grâces, et tous ceux dont
le cœur était bien disposé offrirent des
holocaustes. ^-Le nombre des holo-
caustes offerts par l'assemblée fut de
soixante-dix bœufs, cent béliers, et
deux cents agneaux ; toutes ces victi-
mes furent immolées en holocauste
à l'Eternel. "^Et l'on consacra encore
six cents bœufs et trois mille brebis.
^^Mais les prêtres étaient en petit nom-
bre, cl ils ne purent dépouiller tous
les holocaustes; leurs frères, les Lé-
vites, les aidèrent jusqu'à ce que l'ou-
vrage fût fini, et jusqu'à ce que les
autres prêtres se fussent sanctifiés ,
car les Lévites avaient eu plus à cœur
de se sanctifier que les prêtres. ''^Il y
avait d'ailleurs beaucoup d'holocaus-
tes , avec les graisses des sacrifices
d'actions de grâces, et avec les liba-
tions des holocaustes.
Ainsi fut rétabli le service de la mai-
son de l'Eternel. '^Ezéchias et tout
le peuple se réjouirent de ce que Dieu
avait bien disposé le peuple, car la
chose se fit subitement.
Célébration solennelle de la Pâque
sous Ezcc/iias.
Chap. XXX. 'Ezéchias envoj'ades
messagers dans tout Israël et Juda, et
il écrivit aussi des letti-es à Ephraïm
et à Manassé, pour qu'ils vinssent à la
maison de l'Eternel à Jérusalem célé-
brer la Pàque en l'honneur de l'Eter-
nel, le Dieu d'Israël. -Le roi, ses chefs,
et toute l'assemblée, avaient tenu con-
seil à Jérusalem, afin que la Pàque fût
célébrée au second mois; ^car on ne
pouvait la faire en son temps, parce
que les prêtres ne s'étaient pas sanc-
tifiés en assez grand nombre et que le
peuple n'était pas rassemblé à Jérusa-
lem. 'La chose ayant eu l'approbation
du roi et de toute l'assemblée, ^ils dé-
cidèrent de faire une publication dans
tout Israël, depuis Beer-Schéba jus-
qu'à Dan, pour que l'on vint à Jérusa-
lem célébrer la Pàque en l'honneur de
l'Eternel, le Dieu d'Israël. Car elle
n'était plus célébrée par la multitude
comme il est écrit.
°Les coureurs allèrent avec les let-
tres du roi et de ses chefs dans tout
Israël et Juda. Et d'après l'ordre du
roi, ils dirent : Enfants d'Israël, reve-
nez à l'Eternel, le Dieu d'Abraham,
d'isaac et d'Israël, afin qu'il revienne
à vous, reste échappé de la main des
rois d'Assyrie. 'Ne soyez pas comme
vos pères et comme vos frères, qui ont
péché contre l'Eternel, le Dieu de leurs
pères, et qu'il a livrés à la désolation,
comme vous le voyez. ''Ne raidissez
donc pas votre cou, comme vos pères ;
donnez la main à l'Eternel , venez à son
sanctuaire qu'il a sanctifié pour tou-
jours, et servez l'Eternel, votre Dieu,
pour que sa colère ardente se détourne
de vous. 'Si vous revenez à l'Eternel,
vos frères et vos fils trouveront misé-
ricorde auprès de ceux qui les ont em-
menés captifs, et ils reviendront dans
ce pays ; car l'Eternel, votre Dieu, est
compatissant et miséricordieux, et il
ne détournera pas sa face de vous, si
vous revenez à lui. '"Les coureurs al-
lèrent ainsi de ville en ville dans le
pays d'Ephraïm et de Manassé, et jus-
qu'à Zabulon. Mais on se riait et l'on
se moquait d'eux. "Cependant quel-
ques hommes d'Aser, de Manassé et
de Zabulon, s'humilièrent et vinrent
à Jérusalem. '-Dans Juda aussi la main
de Dieu se déploya pour leur donner
un même cœur et leur faire exécuter
l'ordre du roi et des chefs, selon la
parole de l'Eternel.
'^Un peuple nombreux se réunit à
Jérusalem pour célébrer la fête des
!l
Chap. SO,i'i-Sl,i
II CHRONIQUES.
pains sans levain au second mois : ce louant l'Éternel, le Dieu de leurs pè-
fut une immense assemblée. '■'Ils se res.
levèrent, et ils firent disparaître les -'Toute l'assemblée fut d'avis de
autels sur lesquels on sacrifiait dans célébrer sept autres jours. Et ils célé-
Jérusalem et tous ceux sur lesquels brèrent joyeusement ces sept jours ;
on offrait des parfums, et ils les jeté- -^car Ezéchias, roi de Juda, avaitdonné
rent dans le torrent de Gédron. '^Ils à l'assemblée mille taureaux et sept
immolèrent ensuite la Pàque le qua- mille brebis, et les chefs lui donnèrent
torzième jour du second mois. Les mille taureaux et dix mille brebis, et
prêtres et les Lévites, saisis de confu- des prêtres en grand nombre s'étaient
sion, s'étaient sanctifiés, et ils offri- sanctifiés. -^Toute l'assemblée de Ju-
rent des holocaustes dans la maison da, et les prêtres et les Lévites, et
del'Eternel. "^Ilsoccupaientleur place tout le peuple venu d'Israël, et les
ordinaire, conformément à la loi de étrangers venus du pays d'Israël ou
Moïse, homme de Dieu; et les prêtres établis en Juda, se livrèrent à la joie,
répandaient le sang, qu'ils recevaient -'^11 y eut à Jérusalem de grandes ré-
de la main des Lévites. ''Comme il y jouissances; et depuis le temps de
avait dans l'assemblée beaucou|> de Salomon, fils de David, roi d'Israël,
gens qui ne s'étaient pas sanctifiés, rien de semblable n'avait eu lieu dans
les Lévites se chargèrent d'immoler Jérusalem. "Les prêtres et les Lévites
les victimes de la Pàque pour tous se levèrent et bénirent le peuple; et
ceux qui n'étaient pas purs, afin de leur voix fut entendue, et leur prière
les consacrer à l'Eternel. "*Car une parvint jusqu'aux cieux , jusqu'à la
grande partie du peuple, beaucoup de sainte demeure de l'Eternel,
ceux d'Ephraïm, de Manassé, d'Issa-
car et de Zabulon, ne s'étaient pas
purifiés, et ils mangèrent la Pàque
sans se conformer à ce qui est écrit.
MaisÉzéchias pria pour eux, en disant:
Dispositions prises par lizécliids pour régulari-
ser les fonctions et les recenus des prêtres et
des Léi'ites.
CJiap. XXXI. 'Lorsque tout cela
Veuille l'Eternel, qui est bon, ])ar- fut terminé, tous ceux d'Israël qui
donner "à tous ceux qui ont appliqué étaient présents partirent pour les
leur cœur à chercher Dieu, l'Eternel,
le Dieu de leurs pères , quoiqu'ils
n'aient pas pratiqué la sainte purifi-
cation ! -"L'Eternel exauça Ezéchias,
et il pardonna au peuple. '-'Ainsi les
enfants d'Israël qui se trouvèrent à
villes de Juda, et ils brisèrent les sta-
tues, abattirent les idoles, et renver-
sèrent entièrement les hauts lieux et
les autels dans tout Juda et Benjamin
et dans Ephraïm et Manassé. Puis tous
les enfants d'Israël retournèrent dans
Jérusalem célébrèrent la fête des pains leurs villes, chacun dans sa propriété,
sans levain, pendant sept jours, avec -Ezéchias rétablit les classes des
une grande joie ; et chaque jour, les prêtres et des Lévites d'après leurs
Lévites et les prêtres louaient l'Eter- divisions, chacun selon ses fonctions,
nel avec les instruments qui retentis- prêtres et Lévites, pour les holocaus-
saient en son honneur. --Ezéchias parla tes et les sacrifices d'actions de grâces,
au cœur de tous les Lévites, qui mon- pour le service, pour les chants et les
traient une grande intelligence pour louanges, aux portes du camp de l'E-
le service de l'Eternel. Ils mangèrent ternel. 'Le roi donna une portion de
les victimes pendant sept jours, offrant ses biens pour les holocaustes, pour
des sacrifices d'actions de grâces, et les holocaustes du matin et du soir, et
522
II CHRONIQUES.
Chap. Sl,k-32, 1.
pour les holocaustes des sabbats, des
nouvelles lunes et des fêtes, eoninie
il est écrit dans la loi de l'Eternel.
*Et il dit au peuple, aux habitants de
Jérusalem, de donner la portion des
jn-ètres et des Lévites, afin qu'ils ob-
servassent fidèlement la loi de l'Eter-
nel. ^Lorsque la chose fut répandue,
les enfants d'Israël donnèrent en abon-
dance les prémices du blé, du moût,
de l'huile, du miel, et de tous les pro-
duits des champs ; ils apportèrent
aussi en abondance la dîme de tout.
^De même, les enfants d'Israël et de
Juda qui demeuraient dans les villes
de Juda donnèrent la dîme du gros et
du menu bétail, et la dîme des choses
saintes qui étaient consacrées à l'Eter-
nel, leur Dieu, et dont on fit plusieurs
tas. "On commença à former les tas
au troisième mois, et l'on acheva au
septième mois. *Ezéchias et les chefs
vinrent voir les tas, et ils bénirent
l'Eternel et son peuple d'Israël. 'Et
Ezéchias interrogea les prêtres et les
Lévites au sujet de ces tas. '"Alors le
grand prêtre Azaria, de la maison de
Tsadok, lui répondit : Depuis qu'on a
commencé d'apporter les offrandes
dans la maison de l'Eternel , nous
avons mangé, nous nous sommes ras-
sasiés , et nous en avons beaucoup
laissé, car l'Eternel a béni son peuple ;
et voici la grande quantité qu'il y a de
reste.
" Ezéchias donna l'ordre de prépa-
rer des chambres dans la maison de
l'Eternel; et on les prépara. '-On y
apporta fidèlement les offrandes, la
dîme, et les choses saintes. Le Lévite
Conania en eut l'intendance, et son
frère Schimeï était en second. '^Je-
hiel , Azazia , Nachath , Asaël , Jeri-
moth, Jozabad, Eliel, Jismakia, Ma-
chath et Benaja, étaient employés
sous la direction de Conania et de son
frère Schimeï, d'après l'ordre du roi
Ezéchias, et d'Azaria, chef de la mai-
son de Dieu. '^Le Lévite Koré, fils de
Jimna, portier de l'orient, avait l'in-
tendance des dons volontaires faits à
Dieu, pour distribuer ce qui était pré-
senté à l'Eternel par élévation et les
choses très saintes. 'M)ans les villes
sacerdotales, Eden, Minjamin, Josué,
Schemaeja , Amaria et Schecania ,
étaient placés sous sa direction pour
faire fidèlement les distrijjutions à
leurs frères, grands et petits, selon
leurs divisions : "'aux mâles enregis-
trés depuis l'âge de trois ans et au-
dessus ; à tous ceux qui entraient jour-
nellement dans la maison de l'Eternel
pour faire leur service selon leurs
fonctions et selon leurs divisions ;
''aux prêtres enregistrés d'après leurs
maisons paternelles, et aux Lévites
de vingt ans et au-dessus, selon leurs
fonctions et selon leurs divisions; '*à
ceux de toute l'assemblée enregistrés
avec tous leurs petits enfants, leurs
femmes, leurs fils et leurs filles, car
ils se consacraient fidèlement au ser-
vice du sanctuaire. ''Et pour les fils
d'Aaron, les prêtres, qui demeuraient
â la campagne dans les banlieues de
leurs villes, il y avait dans chaque
ville des hommes désignés par leurs
noms pour distribuer les portions à
tous les mâles des prêtres et à tous
les Lévites enregistrés.
*" Voilà ce que fit Ezéchias dans tout
Juda; il fit ce qui est bien, ce qui est
droit, ce qiii est vrai, devant l'Eternel,
son Dieu. -'11 agit de tout son cœur et
il réussit dans tout ce qu'il entreprit,
en recherchant son Dieu, pour le ser-
A'ice de la maison de Dieu, pour la loi
et pour les commandements.
Invasion de Sanr/iêrib, roi d Assyrie,
et destruction de son armée.
Chap. XXXII. 'Après ces choses
et ces actes de fidélité, parut Sanché-
rib, roi d'Assyrie, qui pénétra en Juda,
et assiégea les villes fortes, dans l'in-
523
Chap. S2,'i-u.
II CHRONIQUES.
tention de s'en emparer. ^Ézéchias, chias, qui a fait disparaître les hauts
voyant que Sanchérib était venu et lieux et les autels de l'Eternel, et qui
qu'il se proposait d'attaquer Jérusa-
lem, ^tint conseil avec ses chefs et ses
hommes vaillants, afin de boucher les
sources d'eau qui étaient hors de la
ville; et ils furent de son avis. *Une
foule de gens se rassemblèrent, et ils
bouchèrent toutes les sources et le
ruisseau qui coule au milieu de la con-
trée. Pourquoi, disaient-ils, les rois
d'Assyrie trouveraient-ils à leur arri-
vée des eaux en abondance ? ^ Ézéchias
prit courage ; il reconstruisit la mu-
raille qui était en ruine et l'éleva jus-
qu'aux tours, bâtit un autre mur en
dehors, fortifia Millo dans la cité de
David, et prépara une quantité d'ar-
mes et de boucliers. *11 donna des
chefs militaires au peuple, et les réu-
nit auprès de lui sur la place de la
porte de la ville. S'adressant à leur
cœur, il dit : 'P^ortifiez-vous et ayez
du courage ! Ne craignez point et ne
soyez point effrayés devant le roi d'As-
syrie et devant toute la multitude qui
a donné cet ordre à Juda et à Jérusa-
lem : Vous vous prosternerez devant
un seul autel, et vous y offrirez les
parfums? '^Ne savez-vous pas ce que
nous avons fait, moi et mes pères, à
tous les peuples des autres pays ? Les
dieux des nations de ces pays ont-ils
pu délivrer leurs pays de ma main ?
'■"Parmi tous les dieux de ces nations
que mes pères ont exterminées, quel
est celui qui a pu délivrer son peuple
de ma main , pour que votre Dieu
puisse vous délivrer de ma main ?
'^Qu'Ezéchias ne vous séduise donc
point et qu'il ne vous abuse point ainsi;
ne vous fiez pas à lui ! Car aucun dieu
d'aucune nation ni d'aucun royaume
n'a pu délivrer son peuple de ma main
et de la main de mes pères : combien
moins votre Dieu vous délivrera-t-il
de ma main !
'^Les serviteurs de Sanchérib par-
lèrent encore contre l'Eternel Dieu,
et contre Ezéchias, son serviteur. '^Et
est avec lui ; car avec nous il y a plus il envoya une lettre insultante pour
qu'avec lui. *Avec lui est un bras de
chair, et avec nous l'Eternel, notre
Dieu, qui nous aidera et qui combattra
pour nous. Le peuple eut confiance
dans les paroles d'Ezéchias, roi de
Juda.
^Après cela, Sanchérib, roi d'Assy-
rie, envoya ses serviteurs à Jérusalem,
l'Eternel, le Dieu d'Israël, en s'expri-
mant ainsi contre lui : De même que
les dieux des nations des autres pays
n'ont pu délivrer leur peuple de ma
main, de même le Dieu d'Ezéchias ne
délivrera pas son peuple de ma main.
**Les serviteurs de Sanchérib crièrent
à haute voix en langue judaïque, afin
pendant qu'il était devant Lakis avec de jeter l'effroi et l'épouvante parmi
toutes ses forces; il les envoya vers le peuple de Jérusalem qui était sur
Ezéchias, roi de Juda, et vers tous
ceux de Juda qui étaient à Jérusalem,
pour leur dire : '"Ainsi parle Sanché-
rib, roi d'Assyrie : Sur quoi repose
votre confiance, pour que vous restiez
à Jérusalem dans la détresse ? " Ezé-
chias ne vous abuse-t-il pas pour vous
livrer à la mort par la famine et par la
soif, quand il dit : L'Eternel, notre
Dieu, nous sauvera de la main du roi
d'Assyrie? '-N'est-ce pas lui, Ezé-
la muraille, et de pouvoir ainsi s'em-
parer de la ville. '^Ils parlèrent du
Dieu de Jérusalem comme des dieux
des peuples de la terre, ouvrages de
mains d'homme.
-"Le roi Ezéchias et le prophète
Ésaïe, fils d'Amots, se mirent à prier
à ce sujet, et ils crièrent au ciel.
-'Alors l'Eternel envoya un ange,
qui extermina dans le camp du roi
d'Assyrie tous les vaillants hommes,
524
II CIIRONIOUES.
Chap.S2,'2i-S3,i.
les princes et les chefs. Et le roi con-
fus retourna dans son pays. II entra
dans la maison de son dieu, et là ceux
qui étaient sortis de ses entrailles le
Dieu l'abandonna pour l'éprouver afin
de connaître tout ce qui était dans son
cœur.
^-Le reste des actions d'Ezéchias, et
firent tomber par l'épce. "Ainsi l'É- ses œuvres de piété, cela est écrit dans
la vision du prophète Esaïe, fils d'A-
mots, dans le livre des rois de Juda et
d'Israël.
'^ Ezéchias se coucha avec ses pères,
et on l'enterra dans le lieu le plus
élevé des sépulcres des fils de David ;
tout Juda et les habitants de Jérusa-
lem lui rendirent honneur à sa mort.
Et Manassé, son fils, régna à sa place.
ternel sauva Ezéchias et les habitants
de Jérusalem de la main de Sanchérib,
roi d'Assyrie, et de la main de tous,
et il les protégea contre ceux qui les
entouraient. -'Beaucoup de gens ap-
portèrent dans Jérusalem des offran-
des à l'Eternel, et de riches présents
à Ezéchias, roi de Juda, qui depuis
lors fut élevé aux yeux de toutes les
nations.
-*En ce temps-là, Ezéchias fut ma-
lade à la mort. Il fit une prière à l'E-
ternel ; et l'Eternel lui adressa la pa-
role, et lui accorda un prodige. -^Mais
Ezéchias ne répondit point au bienfait
qu'il avait reçu, car son cœur s'éleva ;
et la colère de l'Eternel fut sur lui et
sur Juda et Jérusalem. -''Alors Ezé-
chias, du sein de son orgueil, s'humi-
lia avec les habitants de Jérusalem, et
la colère de l'Eternel ne vint pas sur
eux pendant la vie d'Ezéchias.
*' Ezéchias eut beaucoup de riches-
ses et de gloire. Il se fit des trésors
d'argent, d'or, de pierres précieuses,
d'aromates, de boucliers, et de tous
les objets qu'on peut désirer; **des
magasins pour les produits en blé, en
moût et en huile, des crèches pour
toute espèce de bétail, et des étables
pour les troupeaux. -^11 se bâtit des
villes, et il eut en abondance des trou-
peaux de menu et de gros bétail ; car
Dieu lui avait donné des biens consi-
dérables. '"Ce fut aussi lui, Ezéchias,
qui boucha l'issue supérieure des eaux
de Guihon, et les conduisit en bas vers
l'occident de la cité de David. Ezé-
chias réussit dans toutes ses entre-
prises. "Cependant, lorsque les chefs
de Babylone envoyèrent des messa-
gers auprès de lui pour s'informer du
prodige qui avait eu lieu dans le pays.
Manassé et Arnon, rois de Juda.
Chap. XXXIII. ' Manassé avait
douze ans lorsqu'il devint roi, et il
régna cinquante-cinq ans à Jérusalem.
-Il fit ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel, selon les abominations des
nations que l'Eternel avait chassées
devant les enfants d'Israël. 'Il rebâtit
les hauts lieux qu'Ezéchias, son père,
avait renversés, il éleva des autels aux
Baals, il fit des idoles d'Astarté, et il
se prosterna devant toute l'armée des
cieux et la servit. ''II bâtit des autels
dans la maison de l'Eternel, quoique
l'Eternel eût dit : C'est dans Jérusa-
lem que sera mon nom à perpétuité.
^11 bâtit des autels à toute l'armée des
cieux dans les deux parvis de la mai-
son de l'Eternel. ^11 fit passer ses fils
par le feu dans la vallée des fils de
Hinnom; il observait les nuages et les
serpents pour en tirer des pronostics,
il s'adonnait à la magie, et il établit
des gens qui évoquaient les esprits et
qui prédisaient l'avenir. II fit de plus
en plus ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel, afin de l'irriter. 'Il plaça
l'image taillée de l'idole qu'il avait
faite dans la maison de Dieu, de la-
quelle Dieu avait dit à David et à Sa-
lomon, son fils : C'est dans cette mai-
son, et c'est dans Jérusalem que j'ai
choisie parmi toutes les tribus d'Israël,
525
Çhap. 33,8-34,3.
II CHRONIQUES.
que je veux à toujours placer mon sa prière à son Dieu, et les paroles des
nom. *Je ne ferai plus sortir Israël du prophètes qui lui parlèrent au nom de
pays que j'ai destiné à vos pères, l'Eternel, le Dieu d'Israël, cela est
pourvu seulement qu'ils aient soin de écrit dans les actes des rois d'Israël,
mettre en pratique tout ce que je leur '■'Sa prière et la manière dont Dieu
ai commandé, selon toute la loi, les l'exauça, ses péchés et ses infidélités,
préceptes et les ordonnances , près- les places où il bâtit les hauts lieux et
crits par Moïse. 'Mais Manassé fut dressa des idoles et des images tail-
cause que Juda et les habitants de Je- lées avant de s'être humilié, cela est
rusalem s'égarèrent et firent le mal écrit dans le livre de Hozaï.
plus que les nations que l'Eternel avait -"Manassé se coucha avec ses pères,
détruites devant les enfants d'Israël, et on l'enterra dans sa maison. Et
'"L'Éternel parla à Manassé et à son Amon, son fils, régna à sa place,
peuple, et ils n'y firent point attention.
"Alors l'Eternel fit venir contre eux -'Amon avait vingt-deux ans lors-
les chefs de l'armée du roi d'Assyrie, qu'il devint roi, et il régna deux ans à
qui saisirent Manassé et le mirent dans Jérusalem.
les fers; ils le lièrent avec des chaînes --Il fit ce qui est mal aux yeux de
d'airain, et le menèrent à Babylone. l'Eternel, comme avait fait Manassé,
'^Lorsqu'il fut dans la détresse, il im- son père ; il sacrifia à toutes les images
plora l'Eternel, son Dieu, et il s'hu- taillées qu'avait faites Manassé, son
milia profondément devant le Dieu de père, et il les servit ; -^et il ne s'humi-
ses pères. '^11 lui adressa ses prières ; lia pas devant l'Eternel, comme s'était
et l'Eternel, se laissant fléchir, exauça humilié Manassé, son père, car lui,
ses sup]ilications, et le ramena à Jéru- Amon, se rendit de plus en plus cou-
pable. -'Ses serviteurs conspirèrent
contre lui, et le firent mourir dans sa
maison. -^Mais le peuple du pays frappa
tous ceux qui avaient conspiré contre
le roi Amon ; et le peuple du pays éta-
salem dans son royaume. Et Manassé
reconnut que l'Eternel est Dieu.
'*Après cela, il bâtit en dehors de la
ville de David, à l'occident, vers Gui-
hon dans la vallée, un mur qui se pro-
longeait jusqu'à la porte des poissons blit roi Josias, son fils, à sa place,
et dont il entoura la colline, et il l'éleva
à une grande hauteur ; il mit aussi des
chefs militaires dans toutes les villes
fortes de Juda.
'^11 fit disparaître de la maison de
l'Eternel les dieux étrangers et l'idole,
et il renversa tous les autels qu'il avait trente et un ans à Jérusalem,
bâtis sur la montagne de la maison de -Il fit ce qui est droit aux yeux de
l'Éternel et à Jérusalem ; et il les jeta l'Éternel, et il marcha dans les voies
hors de la ville. '"Il rétablit l'autel de de David, son père; il ne s'en détourna
l'Éternel et y offrit des sacrifices d'ac- ni à droite ni à gauche,
tions de grâces et de reconnaissance, ^La huitième année de son règne,
et il ordonna à Juda de servir l'Éter- comme il était encore jeune, il com-
nel, le Dieu d'Israël. ''Le peuple sa- mença à rechercher le Dieu de David,
crifiait bien encore sur les hauts lieux, son père; et la douzième année, il
mais seulement à l'Éternel, son Dieu, commença à purifier Juda et Jérusalem
'"Le reste des actions de Manassé, des hauts lieux, des idoles, des images
Josias, roi de Juda. — Son zèle contre l'idolâ-
trie. — Le lii're de la loi troin'é dans le
temple.
Chap. XXXIV. 'Josias avait huit
ans lorsqu'il devint roi, et il régna
526
II CHRONIQUES.
Chap. S4,i4-Qi.
taillées et des images en fonte. ■'On rie et Meschullam, d'entre les fds des
renversa devant lui les autels des Kehathites ; tous ceux des Lévites qui
Baals, et il abattit les statues consa- étaient habiles musiciens "surveil-
crées au soleil qui étaient dessus ; il laient les manœuvres et dirigeaient
brisa les idoles, les images taillées et tous les ouvriers occupés aux divers
les images en fonte, et les réduisit en travaux ; il y avait encore d'autres Lé-
poussière, et il répandit la poussière vites secrétaires, commissaires et por-
sur les sépulcres de ceux qui leur tiers.
avaient sacrifié; ^et il brûla les osse- '■'Au moment où l'on sortit l'argent
ments des prêtres sur leurs autels, qui avait été apporté dans la maison
C'est ainsi qu'il purifia Juda et Jéru- de l'Eternel, le prêtre Hilkija trouva
s.dem. ^Dans les villes de Manassé, le livre de la loi de l'Eternel, donnée
d'Eplira'im, de Siméon, et même de par Mo'ise. '\\lors Hilkija prit la parole
Nephthali, partout au milieu de leurs et dit à Schaphan, le secrétaire : J'ai
ruines, 'il renversa les autels, il mit trouvé le livre de la loi dans la maison
en pièces les idoles et les images tail- de l'Eternel. Et Hilkija donna le livre
lées et les réduisit en poussière, et il à Schaphan. '^Schaphan apporta le li-
abattit toutes les statues consacrées vre au roi, et lui rendit aussi compte,
au soleil dans tout le pays d'Israël, en disant : Tes serviteurs ont fait tout
Puis il retourna à Jérusalem. ce qui leur a été commandé ; '^ils ont
''La dix-huitième année de son rè- amassé l'argent qui se trouvait dans la
gne, après qu'il eut purifié le pays et maison de l'Eternel, et l'ont remis en-
la maison, il envoya Schaphan, fils tre les mains des inspecteurs et des
d'Atsalia, Maaséja, chef de la ville, et ouvriers. '^Schaphan, le secrétaire,
Joach, fils de Joachaz, l'archiviste, dit encore au roi : Le prêtre Hilkija
pour réparer la maison de l'Eternel,
son Dieu. "Ils se rendirent auprès du
grand prêtre Hilkija, et on livra l'ar-
gent qui avait été apporté dans la
m'a donné un livre. Et Schajihan le lut
devant le roi.
'"Lorsque le roi entendit les paroles
de la loi, il déchira ses vêtements. '-"Et
maison de Dieu, et que les Lévites le roi donna cet ordre à Hilkija, à Achi-
gardiens du seuil avaient recueilli de kam, fils de Schaphan, à Abdon, fils*
Manassé et d'Ephra'im et de tout le de Michée, à Schaphan, le secrétaire,
reste d'Israël, et de tout Juda et Ben- et à Asaja, serviteur du roi : '-'Allez,
jamin et des habitants de Jérusalem, consultez l'Éternel pour moi et pour
'"On le remit entre les mains de ceux ce qui reste en Israël et en Juda, au
qui étaient chargés de faire exécuter sujet des paroles de ce livre qu'on a
l'ouvrage dans la maison de l'Eternel, trouvé; car grande est la colère de
Et ils l'employèrent pour ceux qui tra- l'Eternel, qui s'est répandue sur nous,
vaillaient aux réparations de la maison parce que nos pères n'ont point ob-
de l'Eternel, "pour les charpentiers et serve la parole de l'Eternel et n'ont
les maçons, pour les achats de pierres ])oint mis en pratique tout ce qui est
de taille et de bois destiné aux poutres écrit dans ce livre,
et à la charpente des bâtiments qu'a- "Hilkija et ceux qu'avait désignés
valent détruits les rois de Juda. '-Ces le roi allèrent auprès de la prophétesse
hommes agirent avec probité dans leur llulda, femme de Schallum, fils de
travail. Ils étaient placés sous Tins- Thokehatli, fils de Hasra, gardien des
pection de Jachath et Abdias, Lévites vêtements. Elle habitait à Jérusalem,
d'entre les fils de Merari, et de Zacha- dans l'aulre quartier de la ville. Apres
527
34
Chap. S4-,'i3-3o,i.
II CHRONIQUES.
qu ils eurent exprimé ce qu ils avaient
à lui dire, -^elle leur répondit : Ainsi
parle l'Eternel, le Dieu d'Israël : Dites
à l'homme qui vous a envoyés vers
moi : ^*Ainsi parle l'Eternel : Voici, je
vais faire venir des malheurs sur ce
lieu et sur ses habitants, toutes les
liance, écrites dans ce livre. ^^Et il fît
entrer dans l'alliance tous ceux qui se
trouvaient à Jérusalem et en Benja-
min ; et les habitants de Jérusalem
agirent selon l'alliance de Dieu, du
Dieu de leurs pères.
^^Josias fit disparaître toutes les
malédictions écrites dans le livre qu'on abominations de tous les pays appar-
a lu devant le roi de Juda. -^Parce tenant aux enfants d'Israël, et il obli-
cju'ils m'ont abandonné et qu'ils ont gea tous ceux qui se trouvaient en
offert des parfums à d'autres dieux, Israël à servir l'Eternel , leur Dieu,
afin de m'irriter par tous les ouvrages Pendant toute sa vie, ils ne se détour-
nèrent point de l'Eternel, le Dieu de
leurs pères.
Célébration solennelle de la Pdquc sons Josias.
— Josias tué par les archers de Néco, roi
Chap. A'A'A'F. 'Josias célébra la
a été touché, parce que tu t'es humilié Pàque en l'honneur de l'Eternel à Jé-
devant Dieu en entendant ses paroles rusalem, et l'on immola la Pàque le
contre ce lieu et contre ses habitants, quatorzième jour du premier mois,
parce que tu t'es humilié devant moi, -Il établit les prêtres dans leurs fonc-
parce que tu as déchiré tes vêtements tions, et les encouragea au service de
et que tu as pleuré devant moi, moi la maison de l'Eternel. 'Il dit aux Lé-
de leurs mains, ma colère s est répan-
due sur ce lieu, et elle ne s'éteindra
point. -^Mais vous direz au roi de Juda
qui vous a envoyés pour consulter
l'Eternel : Ainsi parle l'Éternel, le
Dieu d'Israël, au sujet des paroles que
tu as entendues : -'Parce que ton cœur
aussi, j'ai entendu, dit l'Eternel.
-** Voici, je te recueillerai auprès de
tes pères , tu seras recueilli en paix
dans ton sépulcre, et tes yeux ne ver-
ront pas tous les malheurs que je ferai
vites qui enseignaient tout Israël et
qui étaient consacrés à l'Eternel : Pla-
cez l'arche sainte dans la maison qu'a
bâtie Salomon, fils de David, roi d'Is-
raël ; vous n'avez plus à la porter sur
•venir sur ce lieu et sur ses habitants, l'épaule. Servez maintenant l'Eternel,
Ils rapportèrent au roi cette réponse.
-''Le roi fit assembler tous les an-
ciens de Juda et de Jérusalem. '"Puis
il monta à la maison de l'Eternel, avec
tous les hommes de Juda et les habi-
votre Dieu, et son peuple d'Israël.
*Tenez-vous prêts, selon vos maisons
paternelles, selon vos divisions, com-
me l'ont réglé par écrit David, roi
d'Israël, et Salomon, son fils; ^occu-
tants de Jérusalem, les prêtres et les pezvos places dans le sanctuaire, d'a-
Lévites, et tout le peuple, depuis le près les différentes maisons paternel-
plus grand jusqu'au plus petit. Il lut les de vos frères les fils du peuple, et
devant eux toutes les paroles du livre d'après la classification des maisons
de l'alliance, qu'on avait trouvé dans paternelles des Lévites. ^Immolez la
la maison de l'Eternel. "Le roi se te- Pàque, sanctifiez-vous, et préparez-la
nait sur son estrade, et il traita alliance pour vos frères, en vous conformant
devant l'Eternel, s'engageant à suivre à la parole de l'Eternel prononcée par
l'Eternel, et à observer ses ordonnan- Moïse.
ces, ses préceptes et ses lois, de tout "Josias donna aux gens du peuple,
son cœur et de toute son àme, afin de à tous ceux qui se trouvaient là, des
mettre en pratique les paroles de l'ai- agneaux et des chevreaux au nombre
528
II CHROMOUES.
CJiap. S 5, 8-75.
de trente mille, le tout pour la Pfupie,
et trois mille ijœuls ; eela fut pris sur
les biens du roi. ''Ses chefs firent de
bon gré un présent au peuple, aux
prêtres et aux Lévites. Ililkija, Zacha-
rie et .Jehiel, princes de la maison de
Dieu, donnèrent aux prêtres pour la
Pàque deux mille six cents agneaux et
trois cents bœufs. 'Conania, Sche-
maeja et Nethaneel, ses frères, Has-
chabia, Jeïel et Jozabad, chefs des Lé-
vites, donnèrent aux Lévites pour la
Pàrpie cinq mille agneaux et cinq cents
bœufs.
'"Le service s'organisa, et les prê-
tres et les Lévites occupèrent leur
place, selon leurs divisions, d'après
Fortlre du roi. " Ils immolèrent la Pà-
que ; les piètres lépandirent le sang
(pi'ils recevaient de la main des Lévi-
tes, et les Lévites dépouillèrent les
victimes. '"-Ils mirent à part les holo-
caustes pour les donner aux différentes
maisons paternelles des gens tlu peu-
ple, afin (ju'ils les offrissent à l'Eter-
nel, comme il est écrit dans le livre de
Moïse ; et de même pour les bœufs.
'•'Ils firent cuire la Pàque au feu, selon
l'ordonnance, et ils firent cuire les
choses saintes dans des chaudières,
des chaudrons et des poêles ; et ils
s'empressèrent de les distribuer à tout
le peuple. '"'Ensuite ils jiréparèrent ce
(pii était pour eux et pour les prêtres,
car les prêtres, fils d'.Varon, furent
occupés jusfju'à la nuit à offrir les ho-
locaustes et les graisses; c'est pour-
(juoi les Lévites préparèrent pour
eux et pour les prêtres, fils d'Aaron.
'Ma^s chantres, fils d'Asaph, étaient à
leur place, selon l'ordre de David,
d'Asaph, d'Héman, et de .leduthun le
voyant du roi, et les portiers étaient à
chaque porte ; ils n'eurent pas à se
détourner de leur office, car leurs frè-
res les Lévites préparèrent ce qui était
pour eux.
"^Ainsi fut organisé ce jour-là tout
le service de l'Eternel pour faire la
Pàque et pour offrir des holocaustes
sur l'autel de l'Eternel, d'après l'ordre
du roi Josias. '"Les enfants d'Israël
qui se trouvaient là célébrèrent la Pà-
que en ce temps et la fête des pains
sans levain pendant sept jours. "*Au-
cune Pàque pareille à celle-là n'avait
été célébrée en Israël depuis les jours
de Samuel le prophète ; et aucun des
rois d'Israël n'avait célébré une Pàque
pareille à celle que célébrèrent .Josias,
les prêtres et les Lévites, tout .Juda et
Israël qui s'y trouvaient, et les habi-
tants de Jérusalem. '"Ce fut la dix-
huitième année du règne de Josias
que cette Pàque fut célébrée.
-"Après tout cela, après (jue Josias
eut réparé la maison de l'Eternel,
Néco, roi d'Egypte, monta pour com-
battre à Carkemisch sur rEu])hrate. Jo-
sias marcha à sa rencontre ; "-' et Néco
lui envoya des messagers pour dire :
Qu'v a-t-il entre moi et toi, roi de Ju-
da ? Ce n'est pas contre toi que je viens
aujourd'hui ; c'est contre une maison
avec laquelle je suis en guerre. Et
Dieu m'a dit de me hâter. Ne t'oppose
pas à Dieu qui est avec moi, de peur
qu'il ne te détruise. --Mais Josias ne
se détourna point de lui, et il se dé-
guisa pour l'attaquer, sans écouter les
paroles de Néco, ([ui venaient de la
bouche de Dieu. Il s'avança pour com-
battre dans la vallée de Meguiddo.
-■'Les archers tirèrent sur le roi Josias,
et le roi dit à ses serviteurs : Empor-
tez-moi, car je suis gravement blessé.
"Ses serviteurs l'emportèrentdu char,
le mirent dans un second char qui était
à lui, et l'amenèrent à Jérusalem. Il
mourut, et fut enterré dans le sépul-
cre de ses pères. Tout Juda et Jérusa-
lem pleurèrent Josias. -Mérémit; fit
une complainte sur Josias ; tous les
chanteurs et toutes les chanteuses ont
parlé de Josias dans leurs complaintes
jusqu'à ce jour, et en ont établi lacou-
529
Chnp. 35,^6-86, 18.
II CHRONIQUES.
tiime en Israël. Ces chants sont écrits II fît ce qui est mal aux yeux de l'É-
dans les Complaintes. ternel.
-*Le reste des actions de Josias, et '"L'année suivante, le roi Nebucad-
ses œuvres de piété telles que les près- netsar le fît emmener à Babylone avec
crit la loi de l'Eternel, -^ses premières les ustensiles précieux de la maison de
et ses dernières actions, cela est écrit l'Eternel. Et il établit roi sur .Juda et
dans le livre des rois d'Israël et de sur Jérusalem Sédécias, frère de Jo-
Juda. jakin.
Joacliaz, Jojakirn, Jojakin, rois de Juda.
Chop. XXXVI. 'Le peuple du pays
prit Joachaz, fîls de Josias, et l'établit
roi à la place de son père à Jérusalem.
-Joachaz avait vingt-trois ans lors-
qu'il devint roi, et il régna trois mois
à Jérusalem.
^Le roi d'Egypte le destitua à Jéru-
salem, et frap])a le pays d'une contri-
bution de cent talents d'argent et d'un
talent d'or. ^Et le roi d'Egypte établit
roi sur Juda et sur Jérusalem Eliakim,
frère de Joachaz , et il changea son
nom en celui de Jojakim. Néco prit
son frère Joachaz, et l'emmena en
Egypte.
^Jojakim avait vingt-cinq ans lors-
qu'il devint roi, et il régna onze ans
à Jérusalem.
11 fît ce qui est mal aux yeux de l'E-
ternel, son Dieu.
^Nebucadnetsar, roi de Babylone,
monta contre lui, et le lia avec des
chaînes d'airain pour le conduire à
Babylone. 'Nebucadnetsar emporta à
Babylone des ustensiles de la maison
de l'Eternel, et il les mit dans son pa-
lais à Babylone.
*Le reste des actions de Jojakim, les
abominations qu'il commit, et ce qui
se trouvait en lui, cela est écrit dans
le livre des rois d'Israël et de Juda. Et
Jojakin, son fîls, régna à sa place.
"Jojakin avait huit ans" lorsqu'il de-
vint roi, et il régna trois mois et dix
jours à Jérusalem.
fl. Dans le second livre des Rois, 24, 8, on lit : « dix
Sédécias, dernier roi de Juda. — Jérusalem
détruite par ISebucadnetsar, roi de Babylone,
et les habitants emmenés en captivité.
" Sédécias avait vingt et un ans lors-
qu'il devint roi, et il régna onze ans à
Jérusalem.
'-Il fît ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel, son Dieu; et il ne s'humilia
point devant Jérémie, le prophète,
qui lui parlait de la part de l'Eternel.
'^11 se révolta même contre le roi
Nebucadnetsar, qui l'avait fait jurer
par le nom de Dieu ; et il raidit son
cou et endurcit son cœur, au point de
ne pas retourner à l'Eternel, le Dieu
d'Israël. '''Tous les chefs des prêtres
et le peuple multiplièrent aussi les
transgressions, selon toutes les abo-
minations des nations ; et ils profanè-
rent la maison de l'Eternel, qu'il avait
sanctifiée à Jérusalem. "^L'Eternel, le
Dieu de leurs pères, donna de bonne
heure à ses envoyés la mission de les
avertir, car il voulait épargner son
peuple et sa propre demeure. '*Mais
ils se moquèrent des envoyés de Dieu,
ils méprisèrent ses paroles, et ils se
raillèrent de ses prophètes, jusqu'à
ce que la colère de l'Eternel contre
son peuple devînt sans remède.
'"Alors l'Eternel fît monter contre
eux le roi des Chaldéens, et tua par
l'épée leurs jeunes gens dans la mai-
son de leur sanctuaire ; il n'épargna ni
le jeune homme, ni la jeune fille, ni
le vieillard , ni l'homme aux cheveux
blancs, il livra tout entre ses mains.
"^Nebucadnetsar emporta à Babylone
-huit uns u.
530
II CHRONIQUES.
Chap. SO, t9-23.
tous les ustensiles de la maison de Taccomplissement de soixante et dix
Dieu, grands et petits, les trésors de ans.
la maison de l'Éternel, et les trésors -^La première année de Cyrus, roi
du roi et de ses chefs. '^Ils brûlèrent de Perse, afin que s'accomplît la pa-
la maison de Dieu, ils démolirent les rôle de l'Éternel prononcée par la bou-
murailles de Jérusalem, ils livrèrent che de Jérémie, l'Éternel réveilla l'es-
au feu tous ses palais et détruisirent prit de Cyrus, roi de Perse, qui fit
tous les objets précieux. -"Nebucad- faire de vive voix et par écrit cette
netsar emmena captifs à Babylone publication dans tout son royaume :
ceux qui échappèrent à l'épée ; et ils -'Ainsi parle Cyrus, roi de Perse :
lui furent assujettis, à lui et à ses fils, L'Éternel, le Dieu des cieux , m'a
jusqu'à la domination du royaume de donné tous les royaumes de la terre,
Perse, '-'afin que s'accomplît la parole et il m'a commandé de lui bâtir une
de l'Éternel prononcée par la bouche maison à Jérusalem en Juda. Qui d'cn-
de Jérémie ; jusqu'à ce que le pays eût tre vous est de son peuple ? Que l'E-
joui de ses sabbats, il se reposa tout terncl, son Dieu, soit avec lui, et qu'il
le temps qu'il fut dévasté , jusqu'à monte !
E SDR AS
Edit de Cyriis. — Retour de la captivité de Babylone.
Chap. I. ' La première année de
Cyriis, roi de Perse, afin que s'accom-
plît la parole de rÉternel prononcée
])ar la bouche de Jérémie, l'Eternel
réveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse,
cjui fit faire de vive voix et par écrit
cette publication dans tout son royau-
me : -Ainsi parle Cyrus, roi des Per-
ses : L'Eternel, le Dieu des cieux, m'a
donné tous les royaumes de la terre,
et il m'a commandé de lui bâtir une
maison à Jérusalem en Juda. ^Qui
d'entre vous est de son peu])le ? Que
son Dieu soit avec lui, et cju'il monte
à Jérusalem en Juda et bâtisse la mai-
son de l'Eternel , le Dieu d'Israël !
C'est le Dieu qui est à Jérusalem.
*Dans tout lieu où séjournent des res-
tes du peuple de l'Eternel, les gens du
lieu leur donneront de l'argent, de
l'or, des effets, et du bétail, avec des
offrandes volontaires pour la maison
du Dieu qui est à Jérusalem.
^Les chefs de famille de Juda et de
Benjamin, les prêtres et les Lévites,
tous ceux dont Dieu réveilla l'esprit
se levèrent pour aller bâtir la maison
de l'Eternel à Jérusalem. "Tous leurs
alentours leur donnèrent des objets
d'argent, de l'or, des effets, du bétail,
et des choses précieuses, outre toutes
les offrandes volontaires. "Le roi Cy-
rus rendit les ustensiles de la maison
de l'Eternel, que Nebucadnetsar avait
emportés de Jérusalem et placés dans
la maison de son dieu. ^ Cyrus, roi de
Perse, les fit sortir par Mithredath, le
trésorier, qui les remit à Scheschbat-
«. Ou Zurobabi'i.
sar", prince de Juda. "En voici le nom-
bre : trente bassins d'or, mille Jjassins
d'argent, vingt-neuf couteaux, '"trente
coupes d'or, quatre cent dix coupes
d'argent de second ordre, mille autres
ustensiles. "Tous les objets d'or et
d'argent étaient au nombre de cinq
mille quatre cents. Scheschbatsar em-
porta le tout de Babylone à Jérusalem,
au retour de la captivité.
Dénombrement des Israélites qui revinrent
au pays de Juda.
Chap. II. 'Voici ceux de la pro-
vince qui revinrent de l'exil, ceux c[ue
Nebucadnetsar, roi de Babylone, avait
emmenés captifs à Babylone, et qui
retournèrent à Jérusalem et en Juda,
chacun dans sa ville. -Ils partirent
avec Zorobabel, Josué, Néhémic, Se-
raja, Reélaja, Mardochée , Bilschan,
Mispar, Bigvaï, Rehum, Baana.
Nombre des hommes du peuple
d'Israël : ^les fils de Pareosch, deux
mille cent soixante-douze ; *les fils
de Sche])halhia, trois cent soixante-
douze; Mes fils d'Arach, sept cent
soixante-quinze; Mes fils de Pachath-
Moab, des fils de Josué et de Joab,
deux mille huit cent douze; 'les fils
d'Elam, mille deux cent cinquante-
(piatre; ^les fils de Zatthu, neuf cent
(juarante-cinq ; "les fils de Zaccaï, sept
cent soixante; '"les fils de Bani, six
cent quarante-deux; "les fils de Bé-
baï , SIX cent vingt-trois ;
les
fils
d'Azgad, mille deux cent vingt-deux;
"les filsd'Adonikam, six cent soixante-
532
ESDRAS.
Chap. S, li
-65.
es gens de
es gens
six; '■'les fils de Bigvaï, deux mille
einquante-six; '^les fils d'Adin, quatre
cent cinquante-quatre; '*les fds d'A-
ther, de la famille d'Ezéchias, quatre-
vingt-dix-huit ; ''les fils de Betsaï ,
trois cent vingt-trois ; '"les fils de Jora,
centdouze; "*les fils de Haschum,deux
cent vingt-trois; -"les fils de Guibhar,
([uatre-vingt-quinzc; -'les fils de Betli-
léhem, cent vingt-trois;
Netliopha, cinquante-six ; '"
dWnathoth, cent vingt-huit, '-'les fils
d'Azmaveth, quarante-deux; -Mes fils
de Kirjath-Arim, de Kephira et de
Beéroth, sept cent quarante-trois ; -""'les
lils de Rama et de Guéba, six cent
vingt et un ; ^' les gens de Micmas, cent
vingt-deux; -*les gens de Béthel et
d'Aï, deux cent vingt-trois; '-^les fils
de Nebo, cinquante-deux; ^"les fils de
Magbisch, cent cinquante-six; ^' les
fils de l'autre Elam, mille deux cent
cincjuante-quatre ; ^-les fils de Ilarim,
trois cent vingt; '^les fils de Lod, de
Iladid et d'Ono, sept cent vingt-cinq ;
"■'les fils de Jéricho, trois cent qua-
rante-cinq; 'Mes fils de Senaa, trois
mille six cent trente.
'^Prêtres : les fils de Jedaeja, delà
maison de Josué, neuf cent soixante-
treize; ''les fils d Immer, mille cin-
quante-deux; 'Mes fils de Paschhur,
mille deux cent quarante-sept; '"les
fds de Harim, mille dix-sept.
'"' Lévites : les fils de Josué et de
Kadmiel, des fils d'Hodavia, soixante-
quatorze.
*' Chantres : les fils d'Asaph, cent
vingt-huit.
■"^Fils des portiers : les fils de Schal-
lum, les fils d'Ather, les fils de Thal-
mon, les fils d'Akkub, les fils de 11a-
thitha, les fils de Schobaï, en tout
cent trente-neuf.
■"Néthiniens : les fils de Tsicha, les
fils de Hasupha, les fils de Thabbaoth,
^■'les fils de Kéros, les fils de Siaha,
! les fils de Padon, ""Mes fils de Lebana,
les fils de Ilagaba, les fils d'Akkub,
■'Mes fils de Hagab, les fils de Scham-
laï, les fils de Ilanan, *Mes fils de
Guiddel, les fils de Gachar, les fils de
Reaja, ^Mes fils de Retsin, les fils de
Nekoda, les fils de Gazzam, *Mes fils
d'Uzza, les fils de Paséach, les fils de
Bésaï, ^"les fils d'Asna, les fils de Me-
hunim, les fils de Nephusim, ^'les fils
de Bakbuk, les fils de Hakupha, les
fils de Harhur, =Mes fils de Batsluth,
les fils de Mehida, les fils de Ilarscha,
^'les fils de Barkos, les fils de Sisera,
les fils de Thamach, ^Mes fils de Net-
siach, les fils de llathipha.
^^Fils des serviteurs de Salomon :
les fils de Sothaï, les fils de Sophé-
reth, les fils de Peruda, ^"^les fils de
Jaala, les fils de Darkon, les fils de
Guiddel, "les fils de Schephathia, les
fils de Ilatthil, les fils de Pokéreth-
Ilatsebaïm, les fils d'Ami.
^" Total des Néthiniens etdesfils des
serviteurs de Salomon : trois cent
quatre-vingt-douze.
^"Voici ceux qui partirent de Thel-
Mélach, de Thel-Harscha, de Iverub-
Addan, et qui ne ]>urent pas faire
connaître leur maison j^aternelle et
leur race, pour prouver qu'ils étaient
d'Israël. '^''Les fils de Delaja, les fils de
Tobija, les fils de Nekoda, six cent
cinquante-deux. '"Et ])armi les fils des
prêtres: les fils de Ilabaja, les fils
d'Ilakkots, les fils de Barzillaï, qui
avait pris pour femme une des filles
de Barzillaï, le Galaadite, et fut appelé
de leur nom. ^Mls cherchèrent leurs
titres généalogiques, mais ils ne les
trouvèrent jioint. On les exclut au sa-
cerdoce, "'et le gouverneur leur dit de
ne pas manger des choses très saintes
juscpi'à ce qu'un prêtre eût consulté
l'urim et le thummim.
"L'assemblée tout entière était de
quarante-deux mille trois cent soixante
])ersonnes, "^sans compter leurs ser-
viteurs et leurs servantes au nombre
533
Chap. 2,66-3, 12.
ESDRAS.
de sept mille trois cent trente-sept, toutes les solennités consacrées à l'É-
Parmi eux se trouvaient deux cents ternel, et ceux de quiconque faisait
chantres et chanteuses. ^^Ils avaient des offrandes volontaires à l'Eternel,
sept cent trente-six chevaux, deux ^Dès le premier jour du septième
cent quarante-cinq mulets, "quatre mois, ils commencèrent à offrir à l'E-
cent trente-cinq chameaux, et six mille ternel des holocaustes. Cependant les
sept cent vingt ânes. fondements du temple de rÉternel
'^Plusieurs des chefs de famille, à n'étaient pas encore posés. ^ On donna
leur arrivée vers la maison de l'Eter- de l'argent aux tailleurs de pierres et
nel à Jérusalem, firent des offrandes aux charpentiers, et des vivres, des
volontaires pour la maison de Dieu, boissons et de l'huile aux Sidoniens et
afin qu'on la rétablît sur le lieu où elle aux Tyriens, pour qu'ils amenassent
avait été. *'Ils donnèrent au trésor de par mer jusqu'à Japho des bois de cè-
l'œuvre, selon leurs moyens, soixante dre du Liban, suivant l'autorisation
et un mille dariques d'or, cinq mille qu'on avait eue de Cyrus, roi de Perse,
mines d'argent, et cent tuniques sa- *La seconde année depuis leur arri-
cerdotales. vée à la maison de Dieu à Jérusalem,
™Les prêtres et les Lévites, les gens au second mois, Zorobabel, fils de
du peuple, les chantres, les portiers, Schealthiel, Josué, fils de Jotsadak,
et les Néthiniens , s'établirent dans avec le reste de leurs frères les prêtres
leurs villes. Tout Israël habita dans et les Lévites, et tous ceux qui étaient
ses VI
lies.
L'autel des liolocaustes rétabli. — • Les fonde-
ments du temple posés.
Chap. III. 'Le septième mois ar-
riva , et les enfants d'Israël étaient
dans leurs villes. Alors le peuple s'as-
sembla comme un seul homme à Jé-
rusalem.
revenus de la captivité à Jérusalem,
se mirent à l'œuvre et chargèrent les
Lévites de vingt ans et au-dessus de
surveiller les travaux de la maison de
l'Eternel. ^Et Josué, avec ses fils et
ses frères, Kadmiel, avec ses fils, fils
de Juda, les fils de Hénadad, avec
leurs fils et leurs frères les Lévites,
se préparèrent tous ensemble à sur-
^Josué, fils de Jotsadak, avec ses veiller ceux qui travaillaient à la mai-
frères les prêtres, et Zorobabel, fils son de Dieu.
de Schealthiel, avec ses frères, se le- '"Lorsque les ouvriers posèrent les
vèrent et bâtirent l'autel du Dieu d'Is- fondements du temple de l'Eternel,
raël, pour y offrir des holocaustes, on fit assister les prêtres en costume,
selon ce qui est écrit dans la loi de avec les trompettes, et les Lévites,
Moïse, homme de Dieu. ''Ils rétabli- fils d'Asaph, avec les cymbales, afin
rent l'autel sur ses fondements, quoi- qu'ils célébrassent l'Éternel, d'après
qu'ils eussent à craindre les peuples les ordonnances de David, roi d'Is-
du pays, et ils y offrirent des holo- raël. "Ils chantaient, célébrant et
caustes à l'Éternel, les holocaustes du louant l'Éternel par ces paroles : Car
matin et du soir. ''Ils célébrèrent la il est bon, car sa miséricorde pour
fête des tabernacles, comme il est Israël dure à toujours ! Et tout le peu-
écrit, et ils offrirent jour par jour des pie poussait de grands cris de joie en
holocaustes, selon le nombre ordonné célébrant l'Eternel, parce qu'on posait
pour chaque jour. ''Après cela, ils offri- les fondements de la maison de l'Eter-
rent l'holocauste perpétuel, les ho- nel. '-Mais plusieurs des prêtres et
locaustes des nouvelles lunes et de des Lévites, et des chefs de famille
534
ESDRAS.
Chap. 3, 13-4, n.
âgés, qui avaient vu la première mai-
son, pleuraient à grand bruit pentlant
qu'on posait sous leurs yeux les fon-
dements de cette maison. Beaucoup
d'autres faisaient éclater leur joie ])ar
des cris, ''en sorte qu'on ne pouvait
distinguer le bruit des cris de joie
d'avec le bruit des pleurs parmi le peu-
ple, car le peuple poussait de grands
cris dont le son s'entendait au loin.
La conslriidion du temple interrompue.
Chap. IV. 'Les ennemis de Juda
et de Benjamin apprirent que les fils
de la captivité bâtissaient un tem]ile
à l'Eternel, le Dieu d'Israël. *lls vin-
rent auprès de Zorobabel et des chefs
de famille, et leur dirent : Nous bâti-
rons avec vous; car, comme vous,
nous invoquons votre Dieu, et nous lui
olTrons des sacrifices depuis le temps
d'Esar- Haddon , roi d'Assyrie, qui
nous a fait monter ici. 'Mais Zoroba-
bel, Josué, et les autres chefs des fa-
milles d'Israël, leur répondirent : Ce
n'est pas à vous et à nous de bâtir la
maison de notre Dieu; nous la bâti-
rons nous seuls à l'Eternel, le Dieu
d'Israël, comme nous l'a ordonné le
roi Cyrus, roi de Perse.
*Alors les gens du pays découra-
gèrent le peuple de Juda ; ils l'intimi-
dèrent j)our l'empêcher de bâtir, ^et
ils gagnèrent à prix d'argent des con-
seillers pour faire échouer son entre-
prise. Il en fut ainsi pendant toute la
vie de Cyrus, roi de Perse, etjusqu'au
règne de Darius, roi de Perse.
^Sous le règne d'Assuérus, au com-
mencement de son règne, ils écrivi-
rent une accusation contre les habi-
tants de Juda et de Jérusalem.
'Et du temps d'Artaxerxès , Bisch-
lam, Mithredath, Thabeel, et le reste
de leurs collègues, écrivirent à Ar-
taxerxès, roi de Perse. La lettre fut
transcrite en caractères araméens et
traduite en araméen.
"Rehum, gouverneur, et Schim-
schaï, secrétaire, écrivirent au roi Ar-
taxerxès la lettre suivante concernant
Jérusalem :
^Rehuni, gouverneur, Sc/ii//i.sr/i(iï,
secrétaire, et le reste de leurs collègues,
ceuxdeDiti, d' Arpharsathac , de Tliar-
pel, d'Apharas, d'Erec, de Babylone,
de Suse, de Déha, d'Elani, '"^Z les au-
tres peuples que le grand et illustre
Osnappar a transportés et établis dans
la ville de Samarie et autres lieu.v de
ce côté du fleuve, etc.
"C'est ici la copie de la lettre qu'ils
envoyèrent au roi Artaxerxès :
Tes serviteurs, les gens de ce côté ilu
fleuve, etc.
'- Que le roi sache que les Juifs par-
tis de chez toi et arrivés parmi nous à
Jérusalem rebâtissent la ville lebelle
et méchante, en relèvent les murs et en
restaurent les fondements. ^^Que le roi
sache donc que, si cette ville est rebâ-
tie et si ses murs sont relevés, ils ne
paieront ni tribut, ni impôt, ni droit
de passage, et que le trésor royal en
souffrira. ^*0r, comme nous mangeons
le sel du palais et qu'il ne nous parait
pas convenable de voir mépriser le roi,
nous envoyons au roi ces informations.
^^ Qu'on fasse des recherches dans le
livre des mémoires de tes pères ; et tu
trouveras et verras dans le livre des
/némoires que cette ville est une ville
lebelle, funeste au.r rois et au.r pro-
vinces, et qu'on s'y est livré à la révolte
dès les temps anciens. C'est pourquoi
cette ville a été détruite. ^^Nous faisons
savoir au roi que, si cette ville est re-
bâtie et si ses murs sont relevés, par
cela même tu n'auras plus de />osses-
sions de ce côté du fleuve.
''Réponse envoyée par le roi à Re-
hum, gouverneur, à Schimschaï, se-
crétaire, et au reste de leurs collègues,
demeurant à Samarie et autres lieux
de l'autre côté du fleuve :
Salut, etc.
i35
Chap. 4, in-5,i'i.
ESDRAS.
'^Zrt lettre que vous nous avez en-
voyèe a été lue exactement devant moi.
^^J'ai donné ordre de faire des recher-
ches ; et l'on a trouvé que dès les temps
anciens cette ville s'est soulevée contre
les rois, et qu'on s'y est livré à la sédi-
tion et à la révolte. -''Il y eut à Jérusa-
lem des rois puissants, maîtres de tout
le pays de l'autre côté du fleuve, et
auxquels on payait tribut, impôt, et
droit de passage. -^En conséquence ,
ordonnez de faire cesser les travau.r
de ces gens, afin que cette ville ne se
rebâtisse point avant une autorisation
de ma part. " Gardez-vous de mettre
en cela de la négligence, de peur que
le mal n'augmente au préjudice des
rois.
-^Aussitôt que la copie de la lettre
du roi Artaxerxès eut été lue devant
Rehum, Schimschaï, le secrétaire, et
leurs collègues, ils allèrent en hâte à
Jérusalem vers les Juifs, et firent ces-
ser leurs travaux par violence et par
force. -■'Alors s'arrêta l'ouvrage de la
maison de Dieu à Jérusalem, et il fut
interrompu jusqu'à la seconde année
du règne de Darius, roi de Perse.
La construction du temple reprise.
Chap. V. 'Aggée, le prophète, et
Zacharie, fîlsd'Iddo, le prophète, pro-
phétisèrent aux Juifs qui étaient en
Juda et à Jérusalem, au nom du Dieu
d'Israël. -Alors Zorobabel, fds de
Schealthiel, et Josué, fds de Jotsadak,
se levèrent et commencèrent à bâtir
la maison de Dieu à Jérusalem. Et avec
eux étaient les prophètes de Dieu, qui
les assistaient.
'Dans ce même temps, Thathnaï,
gouverneur de ce côté du fleuve ,
Schethar-Boznaï, et leurs collègues,
vinrent auprès d'eux et leur parlèrent
ainsi : Qui vous a donné l'autorisation
de bâtir cette maison et de relever ces
truisent cet édifice?^ Mais l'œil de Dieu
veillait sur les anciens des Juifs. Et on
laissa continuer les travaux pendant
l'envoi d'un rapport à Darius et jus-
qu'à la réception d'une lettre sur cet
objet.
^ Copie de la lettre envoyée au roi
Darius par Thathnaï, gouverneur de
ce côté du fleuve, Schethar-Boznaï, et
leurs collègues d'Apharsac , demeu-
rant de ce côté du fleuve. 'Ils lui
adressèrent un rapport ainsi conçu :
Au roi Darius, salut !
^Que le roi sache que nous sommes
allés dans la province de Juda, à la
ntaison du grand, Dieu. Elle se cons-
truit en pierres de taille, et le bois se
pose dans les murs; le travail mar-
che rapidement et réussit entre leurs
mains. ^lYous avons interrogé les an-
ciens, et nous leur avons ainsi parlé :
Qui vous a donné l'autorisation de bâ-
tir cette maison et de relever ces murs?
^^ Nous leur avons aussi demandé leurs
noms pour te les faire connaître , et
nous avons mis par écrit les noms des
hommes qui sont à leur tête. " Voici la
réponse qu'ils nous ont faite : Nous
sommes les serviteurs du Dieu des
deux et de la terre, et nous rebâtis-
sons la maison qui avait été construite
il y a bien des années ; un grand roi
d'Israël l'avait bâtie et achevée. ^^Mais
après que nos pères eurent irrité le
Dieu des deux, il les livra entre les
mains de Nebucadnetsar, roi de Ba-
bijlone, le Chaldéen, qui détruisit cette
maison et emmena le peuple captif à
Babylone. ^'^Toutefois, la première an-
née de Cyrus, roi de Babylone, le roi
Cl/rus donna l'ordre de rebâtir cette
maison de Dieu. ^'^ Et même le roi Cy-
rus ôta du temple de Babylone les us-
tensiles d'or et d'argent de la maison
de Dieu, que Nebucadnetsar avait en-
levés du temple de Jérusalem et trans-
murs? ''Ils leur dirent encore : Quels portés dans le temple de Babylone; il
sont les noms des hommes qui cons- les fit remettre au nommé Schesch-
536
ESDRAS.
Chap. O, ifi-6, 15.
ha tsar, qu'il clahlil i^oiH'cmciir, '^r/ // qui demeurez de Vautre côté du fleuve,
lui dit : Pre/id.s ces ustensiles, va les tenez-vous loin de ce lieu. 'Laissez
déposer dans le temple de Jérusalem, continuer les travaux de cette maison,
et que la maison de Dieu soit rebâtie de Dieu; que le gouverneur des Juifs
sur le lieu oie elle était. '^Ce Schesch- et les anciens des Juifs la rebâtissent
batsar est donc venu, et il a j)osé les sur l'emplacement qu'elle occupait,
fondements de la maison de Dieu à ^Voici l'ordre que Je donne touchant
Jéi'usalem ; dej)uis lo/-s Jusqu'éi pré- ce que vous aurez à faire à l'égard rie
sent elle se construit, et elle n'est pas ces anciens des Juifs pour la construc-
achevée. tion de cette maison de Dieu : les frais,
^'Maintenant, si le roi le trouve bon, pris sur les biens du roi provenant des
que l'on fasse des recherches dans la tributs de l'autre côté du fleuve, seront
maison des trésors du roi à Babi/lone, exactement payés à ces hommes, afin
pour voir s'il y a eu de la part du roi qu'il n'y ait pas d'interruption. '^ Les
Cyrus un ordre donné pour la cons- choses nécessaires pour les holocaus-
tes du Dieu des cieu.r, jeunes tau-
reau.i', bélieis et agneau.r, froment,
sel, vin et huile, seront livrées, sur leur
demande, au.v prêtres de Jérusalem,
Jour par Jour et sans manquer, ^'^afin
Chap. T'/. 'Alors le roi Darius qu'ils offrent des sacrifices de bonne
donna ordre de faire des recherches odeur au Dieu des cieu.r et qu'ils prient
dans la maison des archives où l'on pour la vie du roi et de ses fils. ^^ Et
déposait les trésors à Babylone. -Et voici l'ordre que Je donne touchant
Ton trouva à Achmetha, cajiitale de la quiconque transgressera cette parole :
jirovince de Médie, un rouleau sur le- on (irradiera de sa maison une pièce
quel était écrit le mémoire suivant : de bois, on la dressera pou/- qu'il >/
— ^La première année du roi Cyrus, soit attaché, et l'on fera de sa maison
le roi Cyrus a donné cet ordre au sujet un tas d'immondices. ^-Que le Dieu
de la maison de Dieu à Jérusalem : Que qui fait résider en ce lieu son nom ren-
ia maison soit rebâtie , pour être un verse tout roi et tout peuple qui éten-
lieu où l'on offre des sacrifices, et draient la main pour transgiesser ma
qu'elle ait de solides fondements. Elle parole, pour détruire cette /naiso// de
aura soixante coudées de hauteur. Dieu à Jéiusalem ! Moi Darius, fui
t/iiction de cette maison de Dieu à Jé-
rusalem. Puis, que le roi nous trans-
mette sa volonté sur cet objet.
Edit de Darius. — Dédicace du temple.
soixante coudées de largeur, 'trois
rangées de pierres de taille et une
rangée de bois neuf. Les frais seront
donné cet ordre. Qu'il soit ponctuelle-
ment e.vécuté.
'^Thathnaï, gouverneur de ce côté
payés par la maison du roi. ^De ])lus, du fleuve, Schethar-Boznaï, et leurs
les ustensiles d'or et d'argent de la collègues, se conformèrent ponctuel-
maison de Dieu, (|ue Nebucadnetsar lement à cet ordre que leur envoya le
avait enlevés du temjde de Jéi'usalcm l'oi Daiius. '"'Et les anciens des Juifs
et transportés à Babylone, sei'onl ren- bàlii'ent avec succès, selon les ]5ro-
dus, transportés au temple de Jérusa- phéties d'Aggée, le prophète, et de
lem à la place où ils étaient, et dépo- Zacharie, fils d'Iddo ; ils bâtirent et
ses dans la maison de Dieu. — achevèrent, d'après l'ordi-e du Dieu
^Maintenant, Thathnaï, gouverneur d'Israël, et d'après l'ordre de Cyrus,
de l'autre côté du fleuve, Schcthar- de Darius, et d'Artaxerxès, roi de
Boznaï, et vos collègues d'Apharsac, Perse. '^La maison fut achevée le troi-
537
Chap. 6,iG-7,n. ESDRAS.
sième jour du mois d'Adar , dans la bylone : c'était un scribe versé dans
sixième année du règne du roi Da- la loi de Moïse, donnée par rÉternel,
rius. le Dieu d'Israël. Et comme la main de
'"Les enfants d'Israël, les prêtres et l'Eternel, son Dieu, était sur lui, le
les Lévites, et le reste des fds de la roi lui accorda tout ce qu'il avait de-
captivité, firent avec joie la dédicace mandé. "Plusieurs des enfants d'Is-
de cette maison de Dieu. "Ils offri- racl, des prêtres et des Lévites, des
rent, pour la dédicace de cette maison chantres, des portiers, et des Néthi-
de Dieu, cent taureaux, deux cents bé- niens, vinrent aussi à Jérusalem, la
liers, quatre cents agneaux, et, comme septième année du roi Artaxerxès.
victimes expiatoires pour tout Israël, "^Esdras arriva à Jérusalem au cin-
douze boucs, d'après le nombre des quième mois de la septième année du
tribus d'Israël. '''Ils établirent les pré- roi ; ^il était parti de Babylone le prê-
tres selon leurs classes et les Lévites mier jourdu premier mois, et il arriva
selon leurs divisions pour le service à Jérusalem le premier jour du cin-
de Dieu à Jérusalem, comme il est quième mois, la bonne main de son
écrit dans le livre de Moïse. Dieu étant sur lui. '"Car Esdras avait
'^Les fils de la captivité célébrèrent appliqué son cœur à étudier et à met-
la Pâque le quatorzième jour du pre- tre en pratique la loi de l'Eternel, et
mier mois. ^"Les prêtres et les Lévi- à enseigner au milieu d'Israël les lois
tes s'étaient purifiés de concert, tous et les ordonnances,
étaient purs ; ils immolèrent la Pàque "Voici la copie de la lettre donnée
pour tous les fils de la captivité, pour par le roi Artaxerxès à Esdras, prêtre
leurs frères les prêtres, et pour eux- et scribe, enseignant les commande-
mêmes. -'Les enfants d'Israël revenus ments et les lois de l'Eternel concer-
de la captivité mangèrent la Pàque, nant Israël :
avec tous ceux qui s'étaient éloignés ^^Arta.rer.rès, roi des i-ois, à Esdras,
de l'impureté des nations du pays et prêtre et scribe, versé dans la loi du
qui se joignirent à eux pour chercher Dieu des cieux, etc.
l'Éternel, le Dieu d'Israël. "Ils celé- ^^J'ai donné ordre de laisser aller
brèrent avec joie pendant sept jours la tous ceux du peuple d'Israël, de ses
fête des pains sans levain, car l'Éternel prêtres et de ses Lévites, qui se trouvent
les avait réjouis en disposant le roi dans mon royaume, et qui sont dispo-
d'Assyrie à les soutenir dans l'œuvre ses à partir avec toi pour Jérusalem.
de la maison de Dieu, du Dieu d'Is- ^'^ Tu es envoyé par le roi et ses sept con-
raël. ■ seillers pour inspecter Juda et Jérusa-
lem, d'après la loi de ton Dieu, laquelle
ArrUéc ci l-sdras à .lérusalem. ^,^,^ ^^^^^.^ f^^ mains, 'V^ pour porter
Chap. VIL 'Après ces choses, sous l'argent et l'or que le roi et ses conseil-
le règne d'Artaxerxès, roi de Perse, lers ont généreusement offerts au Dieu
vint p]sdras, fils de Seraja, fils d'Aza- d'Israël, dont la demeure est à Jéru-
ria, fils de Ililkija, Hils de Schallum, salem, ^Hout l'argent et Vor que tu
fils de Tsadok, fils d'Achithub, "fils trouveras dans toute la province de
d'Amaria, fils d'Azaria, fils de Mera- Babylone, et les dons volontaires faits
joth, Mils de Zerachja, fils d'Uzzi, fils par le peuple et les prêtres pour la mai-
de Bukki, ^fils d'Abischua, fils de Phi- son de leur Dieu à Jérusalem. "En
nées, fils d'Eléazar, fils d'Aaron, le conséquence, tu auras soin d'acheter
grand prêtre. "^Cet Esdras vint de Ba- avec cet argent des taurcau.x, des bé-
538
ESDRAS.
Cliap. 7,18-8,.
liers, des agneaux, et ce qui est néces-
saire pour les offrandes et les libations,
et tu les o/l'riras sur l'autel de la mai-
son de votre Dieu à Jérusalem. ''^ ]'o//.s
ferez avec le reste de l'argent et de l'or
ce que vous jugerez bon de faire, toi et
tes frères, en vous conformant à la vo-
lonté de votre Pieu. ^^Dépose devant le
Dieu de Jérusalem les ustensiles qui te
sont remis jjour le, service de la maison
de ton Dieu. -" Tu tireras de la maison
des trésors du roi ce qu'il faudra pour
les autres dépenses que tu auras à faire
concernant la maison de ton Dieu.
"-'Moi, le roi Arta.ier.rès, je donne
l'ordre à tous les trésoriers de l'autre
côté du fleuve de livrer e.vactemeiit à
Esdras, prêtre et scribe, versé dans
la loi du Dieu des cieu.x, tout ce qu'il
vous demandera, "-"-jusqu'à cent talents
d'argent, cent cors de froment, cent
bat lis (le vin, cent bat h s d'huile, et du
sel à discrétion. -UJue tout ce qui est
ordonné par le Dieu des cieu.r se fasse
ponctuellement pour la maison du Dieu
des cieu.r, afin que sa colère ne soit/>as
sur le royaume, sur le roi et sur ses fils.
-*Nous vous faisons savoir qu 'il ne peut
être levé ni tribut, ni impôt, ni droit de
passage , sur aucun des j)rétres, des
Lévites, des chantres, des portiers, des
Xéthinie/is, et des serviteurs de cette
maison (te Dieu.
^^Et toi, Esdras, selon la sagesse de
Dieu que tu possèdes, établis des Juges
et des magistrats qui rendent la justice
il tout le peuj)le de l'autre côté du fleuve,
il tous ceux qui connaissent les lois de
ton Dieu ; et fais-les connaître à ceux
qui ne les connaissent pus.
-^Quiconque n'observera pas ponc-
tuellement la loi de ton Dieu et la loi
du roi sera condamné à la mort, au
bannissement, à une amende, ou ii la
prison.
"Béni soit l'Eternel, le Dieu de nos
pères, qui a disposé le cœur du roi à
Jérusalem, -^et qui m'a rendu l'objet
de la bienveillance du roi, de ses con-
seillers, et de tous ses puissants chefs !
I<\>rtifié par la main de l'Éternel, mon
Dieu, qui était sur moi, j'ai rassemblé
les chefs d'Israël, afin qu'ils partissent
avec moi.
Les compa>f:nons ci Esdras.
Chap. VIII. 'Voici les chefs de
famille et les généalogies de ceux qui
montèrent avec moi de Babylone, sous
le règne du roi Artaxerxès.
*Des fils de Phinées, Guerschom ;
des fils d'Ithamar, Daniel; des fils de
David, Hatthusch; ''des fils de Sche-
cania, des fils de Pareosch, Zacharie,
et avec lui cent cinquante mâles enre-
gistrés ; ■*des fils de Pachat-Moab, El-
joénaï, fils de Zerachja, et avec lui
deux cents mâles ;^ des fils de Scheca-
nia, le fils de Jachaziel, et avec lui
trois cents mâles; "des fils d'Adin,
Ebed, fils de Jonathan, et avec lui
cinquante mâles; ^des fils d'Elam,
Esaïe, fils d'Athalia, et avec lui soixan-
te-dix mâles; *des fils de Schephathia,
Zebadia, fils de Micaël, et avec lui
quatre-vingts mâles; *des fils de Joab,
Abdias, fils de Jehiel, et avec lui deux
cent dix-huit mâles ; "des fils de Sche-
lomith, le fils de Josiphia, et avec lui
cent soixante mâles; "des fils de Bé-
baï , Zacharie , fils de Bèbaï , et avec
lui vingt-huit mâles ; '"-des fils d'Azgad,
Jochanan, fils d'IIakkathan, et avec lui
cent dix mâles; '^des fils d'Adonikam,
les derniers, dont voici les noms : Eli-
jdiéleth, Jeïel et Schemaeja, et avec
eux soixante mâles; '■'des fils de Big-
vai, Uthaï et Zabbud, et avec eux
soixante-dix mâles.
'"'Je les rassemblai près du fleuve
([ui coule vers Ahava, et nous campâ-
mes là trois jours. Je dirigeai mon at-
tention sur le peuple et sur les prê-
tres, et je ne trouvai \h. aucun des fils
glorifier ainsi la maison de l'Eternel à de Lévi. "'Alors je fis appeler les (diefs
539
Chap. 8, 11-30.
ESDRAS.
Eliézer, Ariel, Schemaeja, Elnathan,
Jaiib, Elnathan, Nathan, Zacharie et
MeschuUam, et les docteurs Jojarib et
Elnathan. '"Je les envoyai vers le chef
Iddo, demeurant à Casiphia, et je mis
dans leur bouche ce qu'ils devaient
dire à Iddo et à ses frères les Néthi-
niens qui étaient à Casiphia, afin qu'ils
nous amenassent des serviteurs pour
la maison de notre Dieu. '^Et, comme
la bonne main de notre Dieu était sur
nous, ils nous amenèrent Schérébia,
homme de sens, d'entre les fils de
Machli, fils de Lévi , fils d'Israël, et
avec lui ses fils et ses frères, au nom-
bre de dix-huit; ""Ilaschabia, et avec
lui Esaïe, d'entre les fils de Merari,
ses frères et leurs fils, au nombre de
vingt; -"et d'entre les Néthiniens, que
David et les chefs avaient mis au ser-
vice des Lévites , deux cent ving-t
Néthiniens , tous désignés par leurs
noms.
-'Là, près du fleuve d'Ahava, je pu-
bliai un jeune d'humiliation devant
notre Dieu, afin d'implorer de lui un
heureux voyage pour nous, ]iour nos
enfants, et pour tout ce qui nous
appartenait. --J'aurais eu honte de
demander au roi une escorte et des
cavaliers pour nous protéger contre
l'ennemi pendant la route, car noiis
avions dit au roi : La main de notre
Dieu est pour leur bien sur tous ceux
qui le cherchent, mais sa force et sa tout ayant été vérifié, soit pour le no
ustensiles d'argent pour cent talents,
cent talents d'or, -"vingt coupes d'or
valant mille dariques, et deux vases
d'un bel airain poli, aussi précieux
que l'or. -*Puis je leur dis : Vous êtes
consacrés à l'Eternel ; ces ustensiles
sont des choses saintes, et cet argent
et cet or sont une offrande volontaire
à l'Eternel , le Dieu de vos pères.
-^ Soyez vigilants, et prenez cela sous
votre garde, jusqu'à ce que vous le
pesiez devant les chefs des prêtres et
les Lévites, et devant les chefs de fa-
mille d'Israël, à Jérusalem, dans les
chambres de la maison de l'Eternel.
^"Et les prêtres et les Lévites reçurent
au poids l'argent, l'or et les ustensi-
les, pour les porter à Jérusalem, dans
la maison de notre Dieu.
^'Nous partîmes du fleuve d'Ahava
pour nous rendre à Jérusalem, le dou-
zième jour du premier mois. La main
de notre Dieu fut sur nous et nous
préserva des attaques de l'ennemi et
de toute embûche pendant la route.
^-Nous arrivâmes à Jérusalem, et nous
nous y reposâmes trois jours. ^^Le
quatrième jour, nous j^esàmes dans la
maison de notre Dieu l'argent, l'or, et
les ustensiles, que nous remîmes à
Merémoth, fils d'Urie, le prêtre; il y
avait avec lui Eléazar, fils de Phinées,
et avec eux les Lévites Jozabad, fils de
Josué, et Noadia, fils de Binnuï. ^'Le
m-
colère sont sur tous ceux qui l'aban-
donnent. -•'C'est à cause de cela que
nous jeûnâmes et que nous invoquâ-
mes notre Dieu. Et il nous exauça.
-'Je choisis douze chefs des prêtres,
Schérébia, Haschabia, et dix de leurs
frères. -■'Je pesai devant eux l'argent,
l'or, et les ustensiles, donnés en offran-
de pour la maison de notre Dieu par
le roi, ses conseillers et ses chefs, et
par tous ceux d'Israël qu'on avait trou-
vés. -^Je remis entre leurs mains six
cent cinquante talents d'argent, des
bre, soit pour le poids, on mit alors
par écrit le poids du tout.
^^Les fils de la captivité, revenus de
l'exil, offrirent en holocauste au Dieu
d'Israël douze taureaux pour tout Is-
raël, quatre-vingt-seize béliers , soixan-
te-dix-sept agneaux, et douze boucs
comme victimes expiatoires, le tout
en holocauste à l'Eternel. ''Ils trans-
mirent les ordres du roi aux satrapes
du roi et aux gouverneurs de ce côté
du fleuve, lesc[uels honorèrent le peu-
ple et la maison de Dieu.
540
ESDRAS.
Chap. 0, 1-15.
Désoliition et prière d JSsdras ù /'occasion de mariages aicc des femmes étrangères.
Chap. IX. 'Après que cela fut ter- accordant un abri dans son saint lieu,
miné, les chefs s'approchèrent de moi, afin d'éclaircir nos yeux et de nous
en disant : Le peuple d'Israël, les prè- donner un peu dévie au milieu de nô-
tres et les Lévites, ne se sont point se- tre servitude. 'Car nous sommes es-
paj-és des peuples de ces pays, et ils claves; mais Dieu ne nous a pas aban-
imitent leurs abominations, celles des donnés dans notre servitude. Il nous
Cananéens, des Iléthiens, des Phérc- a rendus les objets de la bienveillance
ziens, des Jébusiens, des Ammonites, des rois de Perse, pour nous conserver
des Moabites, des Egy|)tiens et des la vie afin que nous pussions bâtir la
Amoréens. -Car ils ont pris de leurs maison de notre Dieu et en relever les*
filles jiour eux et pour leurs fils, et ont ruines, et pour nous donner une re-
mêlé la race sainte avec les peuples traite en Juda et à Jérusalem. '".\Iain-
de ces pays ; et les chefs et les magis- tenant, que dirons-nous après cela,
tratsont été les premiers à commettre ô notre Dieu? Car nous avons aban-
ce péché. donné tes commandements, "que tu
^Lorsque j'entendis cela, je déchirai nous avais prescrits par tes serviteurs
mes vêtements et mon manteau, je les prophètes, en disant : Le pays dans
m'arrachai les cheveux de la tête et lequel vous entrez pour le posséder
les poils de la barbe, et je m'assis dé- est un pays souillé par les im])urctés
sole. •'Auprès de moi s'assemblèrent des peuples de ces contrées, par les
tous ceux que faisaient trembler les abominationsdontils l'ontremplid'un
paroles du Dieu d'Israël, à cause du bout à l'autre avec leurs impuretés;
])éché des fils de la captivité ; et moi, '-ne donnez donc point vos filles à
je restai assis et désolé, jusqu'à lof- leurs fils et ne prenez point leurs lilles
frande du soir. ^Puis au moment de ])our vos fils, et n'ayez jamais souci ni
l'offrande du soir, je me levai du sein de leur prospérité ni de leur bien-être,
de mon humiliation, avec mes vête- et ainsi vous deviendrez forts, vous
ments et mon manteau déchirés, je mangerez les meilleures productions
tombai à genoux, j'étendis les mains du pays, et vous le laisserez pour tou-
vers l'Eternel, mon Dieu, ''et je dis : jours en héritage à vos fils. '^Après
Mon Dieu, je suis dans la confusion, tout ce qui nous est arrivé à cause des
et j'ai honte, ô mon Dieu, de lever ma mauvaises actions et des grandes fau-
face vers toi; car nos ini([uités se sont tes que nous avons commises, quoi-
multipliées par-dessus nos têtes, et que tu ne nous aies pas, o notre Dieu,
nos fautes ont atteint jusqu'aux cieux. punis en pioportion de nos ini(}uités,
'Depuis les jours de nos pères nous et maintenant que tu nous as conservé
avons été grandement cou]Kibles jus- ces réchappes, ''recommencerions-
qu'à ce jour; et c'est à cause de nos nous à violer tes commandements et
iniquités que nous avons été livrés, à nous allier avec ces peuples abonii-
nous, nos rois et nos prêtres, aux nablcs? Ta colère n'éclaterait-ellc ])as
mains des rois étrangers, à ré])ée, à encore contre nous jusqu'à nous dé-
la captivité, au pillage, et à la honte truire, sans laisser ni reste ni réchap-
qui couvre aujourd'hui notre visage, pés ? '^Eternel, Dieu d'Israël, tu es
"Et cependant l'Eternel, notre Dieu, juste, car nous sommes aujourd'hui
vient de nous faire grâce en nous lais- un reste de réchappes. Nous voici de-
sant quehiues réchappes et en nous vaut toi lonime des coupables, et nous
541
Chap. 10,1-18
ESDRAS.
ne saunons ainsi subsister devant ta
face.
Rern'oi des femmes étrangères.
Chap. X. 'Pendant qu'Esdras,
pleurant et prosterné devant la mai-
son de Dieu, faisait cette prière et
cette confession , il s'était rassemblé
auprès de lui une foule très nom-
breuse de gens d'Israël, hommes, fem-
mes et enfants, et le peuple répandait
d'abondantes larmes.
^Alors Schecania, fds de Jeliiel, d'en-
tre les fds d'Elam, prit la parole et dit
à Esdras : Nous avons péché contre
notre Dieu, en nous alliant à des fem-
mes étrangères qui appartiennent aux
peuples du pays. Mais Israël ne reste
pas pour cela sans espérance. ^Faisons
maintenant une alliance avec notre
Dieu pour le renvoi de toutes ces fem-
mes et de leurs enfants , selon l'avis
de mon seigneur et de ceux qui trem-
blent devant les commandements de
notre Dieu. Et que l'on agisse d'après
la loi. ^Lève-toi, car cette affaire te re-
garde. Nous serons avec toi. Prends
courage et agis.
^Esdras se leva, et il fit jurer aux
chefs des prêtres, des Lévites, et de
tout Israël, de faire ce qui venait d'être
dit. Et ils le jurèrent. ^Puis Esdras se
retira de devant la maison de Dieu, et
il alla dans la chambre de Jochanan,
fils d'Eliaschib; (juand il y fut entré,
il ne mangea point de pain et il ne but
point d'eau, parce qu'il était dans la
désolation à cause du péché des fils
de la captivité.
'On publia dans Juda et à Jérusalem
que tous les fils de la captivité eussent
à se réunir à Jérusalem, ^et que, d'a-
près l'avis des chefs et des anciens,
quiconque n'y serait pas rendu dans
trois jours aurait tous ses biens con-
fisqués et serait lui-même exclu de
l'assemblée des fils de la captivité.
n'ous les hommes de Juda et de
Benjamin se rassemblèrent à Jérusa-
lem dans les trois jours. C'était le
vingtième jour du neuvième mois.
Tout le peuple se tenait sur la place
de la maison de Dieu , tremblant à
cause de la circonstance et par suite
de la pluie. '"Esdras, le prêtre, se leva
et leur dit : Vous avez péché en vous
alliant à des femmes étrangères, et
vous avez rendu Israël encore plus
covqjable. "Confessez maintenant vo-
tre faute à l'Éternel, le Dieu de vos
pères , et faites sa volonté ! Séparez-
vous des peuples du pays et des fem-
mes étrangères.
'-Toute l'assemblée répondit d'une
voix haute : A nous de faire comme tu
l'as dit. '^Mais le peuple est nombreux,
le temps est à la pluie, et il n'est pas
possible de rester dehors; d'ailleurs,
ce n'est pas l'œuvre d'un jour ou deux,
car il y en a beaucoup parmi nous qui
ont péché dans cette affaire. '*Que nos
chefs restent donc pour toute l'assem-
blée ; et tous ceux qui dans nos villes
se sont alliés à des femmes étrangères
viendront à des époques fixes, avec les
anciens et les juges de chaque ville,
jusqu'à ce que l'ardente colère de no-
tre Dieu se soit détournée de nous au
sujet de cette affaire.
'^Jonathan, fils d'Asaël, et Jachzia,
fils de Thikva, appuyés par Meschul-
lam et par le Lévite Schabthaï, furent
les seuls à combattre cet avis, '^au-
quel se conformèrent les fils de la cap-
tivité. On choisit Esdras, le prêtre, et
des chefs de famille selon leurs mai-
sons paternelles, tous désignés par
leurs noms; et ils siégèrent le premier
jour du dixième mois pour s'occuper
de la chose. ''Le premier jour du pre-
mier mois, ils en finirent avec tous les
hommes qui s'étaient alliés à des fem-
mes étrangères.
'^Parmi les fils de prêtres, il s'en
trouva qui s'étaient alliés à des fem-
mes étrangères : des fils de Josué, fils
ESDRAS.
Chap. 10, lo-ii.
de Jotsadak, et de ses frères, Maaséja,
Eliézer, Jarib et Guedalia, '^qui s'en-
gagèrent, en donnant la main, à ren-
voyer leurs femmes et à offrir un bélier
en sacrifice de culpabilité ; -"des fils
d'Imnier, Hanani et Zebadia ; -' des fils
de Harim, Maaséja, Elie, Schemaeja,
Jehiel et Ozias ; -"-des fils de Paschhur,
Eljoénaï, Maaséja, Ismaël, Nethaneel,
Jozabad et Eleasa.
-^ Parmi les Lévites : Jozabad, Schi-
Zabbaï et Athlaï; ^'des fils de Bani,
Meschullam, Malluc, Adaja, Jaschub,
Scheal et Ramoth; ^"des fils de Pa-
chath-Moab, Adna, Relal, Benaja,
Maaséja, Matthania, Betsaleel, Binnuï
et Manassé ; ''des fils de Ilarim, Elié-
zer, Jischija. Malkija, Schemaeja, Si-
méon, '"Benjamin, Malluc et Schema-
ria; ''des fils de Haschum, Matthnaï,
Matthattha, Zabad , Elijihéleth, Jeré-
maï, Manassé et Schimeï; '"des fils de
meï,Kélajaou Ivelitha,Pethachja, Juda Bani, Maadaï, Amram, Uel, ''Benaja,
et Eliézer.
** Parmi les chantres : Eliaschib.
Parmi les portiers : Schallum, Thé-
lem et Uri.
-^ Parmi ceux d'Israël : des fils de
Pareosch, Uamia, Jizzija, Malkija, Mi-
jamin, Éléazar, Malkija et Benaja;
'^des fils d'Elam, Matthania, Zacharie,
Bédia, Keluhu, '"Vania, Merémoth,
Eliaschib, '^Matthania, Matthnaï, Jaa-
saï, '^Bani, Binnuï, Schimeï, '^Sché-
léniia, Nathan, Adaja, "Macnadbaï,
Schaschaï, Scharaï, '"Azareel, Schélé-
mia , Schemaria, ''-Schallum, Amaria
et Joseph; *'des fils de Nebo, Jeïel ,
Matthithia, Zabad, Zebina, Jaddaï,
Jehiel, Abdi, Jerémoth et Elie; *'des Joël et Benaja.
fils de Zatthu, Eljoénaï, Eliaschib, "Tous ceux-là avaient pris des fem-
Matthania, Jerémoth, Zabad et Aziza; mes étrangères, et plusieurs en avaient
^Mes fils de Bébaï, Jochanan, Hanania, eu des enfanta.
35 *
NEHEMIE
Prière de Né/iémie pour les enfants d'Israël.
Chap. I. ' Paroles de Néhémie, fils parole que tu donnas ordre à Moïse,
de Hacalia. ton serviteur, de prononcer : Lorsque
Au mois de Risleu, la vingtième an- vous pécherez, je vous disperserai
née", comme jetais à Suse, dans la parmi les peuples; ^mais si vous re-
capitale, -Hanani, lun de mes frères, venez à moi, et si vous observez mes
et quelques hommes arrivèrent de commandements et les mettez en pra-
Juda. Je les questionnai au sujet des tique, alors quand vous seriez exilés
Juifs réchappes, qui étaient restés de à l'extrémité du ciel*, de là je vous
la captivité, et au sujet de Jérusalem, rassemblerai et je vous ramènerai dans
'Ils me répondirent : Ceux qui sont le lieu que j'ai choisi pour y faire rési-
restés de la captivité sont là dans la der mon nom. '"Ils sont tes serviteurs
province, au comble du malheur et de et ton peuple, que tu as rachetés par
l'opprobre; les murailles de Jérusalem ta grande puissance et par ta main
sont en ruines, et ses portes sont con- forte. "Ah! Seigneur, que ton oreille
sumées par le feu. soit attentive à la prière de ton servi-
■•Lorsque j'entendis ces choses, je teur, et à la prière de tes serviteurs
m'assis, je pleurai, et je fus plusieurs qui veulent craindre ton nom! Donne
jours dans la désolation. Je jeûnai et aujourd'hui du succès à ton serviteur,
et fais-lui trouver grâce devant cet
I
je priai devant le Dieu des cieux, *et
je dis :
O Eternel, Dieu des cieux. Dieu
grand et redoutable, toi qui gardes
ton alliance et qui fais miséricorde à
ceux qui t'aiment et qui observent tes
homme :
J'étais alors échanson du roi.
Néhémie à Jérusalem.
Chap. II. 'Au mois de Nisan, la
commandements ! ^Que ton oreille soit vingtième année du roi Artaxerxès,
attentive et que tes yeux soient ou- comme le vin était devant lui, je pris
verts : écoute la prière que ton servi- le vin et je l'offris au roi. Jamais je
teur t'adresse en ce moment, jour et n'avais paru triste en sa présence. *Le
nuit, pour tes serviteurs les enfants roi me dit : Pourquoi as-tu mauvais
d'Israël, en confessant les péchés des visage? Tu n'es pourtant pas malade;
enfants d'Israël, nos péchés contre ce ne peut être qu'un chagrin de cœur,
toi; car moi et la maison de mon père. Je fus saisi d'une grande crainte, 'et
nous avons péché. 'Nous t'avons of- je répondis au roi : Que le roi vive
fensé, et nous n'avons point observé éternellement! Comment n'aurais-je
les commandements, les lois et les or- pas mauvais visage, lorsque la ville
donnances, que tu prescrivis à Moïse, où sont les sépulcres de mes jières est
ton serviteur. * Souviens-toi de cette détruite et que ses portes sont consu-
a. Du règne d'Artaxerxès, voy. *2, I. b. C'est-à-dire, du monde.
544
NEHEMIE.
Chap. 2,11-3,2.
mées par le feu? *Et le roi me dit :
Que demandes-tu ? Je priai le Dieu des
cieux, ^et je répondis au roi : Si le roi
le trouve bon, et si ton serviteur lui
est agréable, envoie-moi en Juda, vers
la ville des sépulcres de mes pères,
pour que je la rebâtisse. *Le roi, au-
près duquel la reine était assise, me
dit alors : Combien ton voyage dure-
ra-t-il, et quand seras-tu de retour? 11
plut au roi de me laisser partir, et je
lui fixai un temps. 'Puis je dis au roi :
Si le roi le trouve bon, qu'on me don-
ne des lettres pour les gouverneurs de
l'autre coté du ileuve, afin qu'ils me
laissent passer et entrer en .luda, "et
une lettre pour Asajjh, garde forestier
du roi, afin qu'il me fournisse du bois
de charpente pour les portes de la
citadelle près de la maison, pour la
muraille de la ville, et pour la maison
que j'occuperai. Le roi me donna ces
lettres, car la bonne main de mon Dieu
était sur moi.
'Je me rendis auprès des gouver-
neurs de l'autre côté du fleuve, et je
leur remis les lettres du roi, qui m'a-
vait fait accompagner par des chefs
de l'armée et par des cavaliers. '"San-
ballat, le Horonite, et Tobija, le ser-
viteur Ammonite, l'ayant appris, eu-
rent un grand déplaisir de ce qu'il
venait un homme pour chercher le
bien des enfants d'Israël.
"J'arrivai à Jérusalem, et j'y passai
trois jours. '-Après quoi, je me levai
pendant la nuit avec quelques hom-
mes, sans avoir dit à pei'sonne ce que
mon Dieu m'avait mis au cœur de faire
pour Jérusalem. 11 n'y avait avec moi
d'autre bête de somme que ma propre
monture. ''Je sortis de nuit par la
porte de la vallée, et je me dirigeai
contre la source du dragon et vers la
porte du fumier, considérant les mu-
railles en ruines de Jérusalem et réflé-
chissant à ses portes consumées par
le feu. '^Je passai près de la {)orte de
la source et de l'étang du roi, et il n'y
avait point de place par où put passer
la bête qui était sous moi. '^Je montai
de nuit par le torrent, et je considérai
encoie la muraille. Puis je rentrai par
la porte de la vallée, et je fus ainsi de
retour.
'^Les magistrats ignoraient où j'étais
allé, et ce que je faisais. Jusqu'à ce
moment, je n'avais rien dit aux Juifs,
ni aux prêtres, ni aux grands, ni aux
magistrats, ni à aucun de ceux qui
s'occupaient des affaires. '"Je leur dis
alors : V^ous vovez le malheureux état
où nous sommes ! Jérusalem est dé-
truite, et ses portes sont consumées
par le feu ! Venez, rebâtissons la mu-
raille de Jérusalem, et nous ne serons
plus dans l'opprobre. '*Et je leur ra-
contai comment la bonne main de mon
Dieu avait été sur moi, et quelles pa-
roles le roi m'avait adressées. Ils di-
rent : Levons-nous, et bâtissons ! Et
ils se fortifièrent dans cette bonne
résolution.
"Sanballat, le Horonite, Tobija, le
serviteur Ammonite , et Guéschem ,
l'Arabe, en ayant été informés, se mo-
quèrent de nous et nous méprisèrent.
Ils dirent : Que faites-vous là ? Vous
révoltez-vous contre le roi? -"Et je
leur fis cette réponse : Le Dieu des
cieux nous donnera le succès. Nous,
ses serviteurs, nous nous lèverons et
nous bâtirons; mais vous, vous n'avez
ni part, ni droit, ni souvenir dans Jé-
rusalem.
Réparation des murailles de Jérusalem.
Chap. III. 'Eliaschib, le grand
jirêtre, se leva avec ses frères les prê-
tres, et ils bâtirent la porte des bre-
bis. Ils la consacrèrent et en posèrent
les battants; ils la consacrèrent, de-
puis la tour de Méa jusqu'à la tour de
llananeel. -A côté d'Eliaschib bâtirent
les hommes de Jéricho; à côté de lui
bâtit aussi Zaccur, fils d'Imri.
545
Chap. 3,3-1^.
NEHEMIE.
^Les fils de Senaa bâtirent la porte porte du fumier. Il la bâtit, et en posa
des poissons. Ils la couvrirent, et en les battants, les verrous et les barres,
jîosèrent les battants, les verrous et '^Schallnn, fils de Col-Mozé, chef
les barres. ^A côté d'eux travailla aux du district de Mitspa, répara la porte
réparations Merémoth, fils d'Urie, fils de la source. Il la bâtit, la couvrit, et
dllakkots; à côté d'eux travailla Me-
schullam, fils de Bérékia, fils de Me-
schézabeel ; à côté d'eux travailla Tsa-
dok , fils de Baana ; ^à côté d'eux
travaillèrent les Tekoïtes , dont les
])rincipaux ne se soumirent pas au
service de leur seigneur.
'Jojada, fils de Paséach, et Me-
en posa les battants, les verrous et les
barres. Il fit de plus le mur de l'étang
de Siloé, près du jardin du roi, jus-
qu'aux degrés qui descendent de la
cité de David.
""Après lui Néhémie, fils d'Azbuk,
chef de la moitié du district de Beth-
Tsur, travailla aux réparations jusque
schuUam, fils de Besodia, réparèrent vis-à-vis des sépulcres de David, jus-
la vieille porte. Ils la couvrirent, et
en posèrent les battants, les verrous
et les barres. ''A côté d'eux travail-
lèrent Melatia, le Gabaonite, Jadon,
le Méronothite, et les hommes de Ga-
qu a 1 étang qui avait été construit, et
jusqu'à la maison des héros. ''Après
lui travaillèrent les Lévites, Rehum,
fils de Bani, et à côté de lui travailla
pour son district Haschabia, chef de
baon et de Mitspa, ressortissant au la moitié du district de Keïla. *^Après
lui travaillèrent leurs frères, Bavvaï,
fils de Hénadad, chef de la moitié du
district de Keïla; "*et à côté de lui
Ezer, fils de Josué, chef de Mitspa,
répara une autre portion de la mu-
siège du gouverneur de ce côté du
fleuve; **à côté d'eux travailla Uzziel,
fils de Ilarhaja, d'entre les orfèvres,
et à côté de lui travailla Ilanania ,
d'entre les parfumeurs.
Ils laissèrent Jérusalem jusqu'à la raille A'is-à-vis de la montée de l'arse-
muraille large.
nal, a
angle.
^A côté d'eux travailla aux répara- -"Après lui Baruc, fils de Zabbaï,,
tions Repliaja, fils de Hur, chef de la répara avec ardeur une autre portion
moitié du district de Jérusalem. '"A depuis l'angle jusqu'à la porte de la
côté d'eux travailla vis-à-vis de sa maison d'Éliaschib, le grand prêtre,
maison Jedaja, fils de Ilarumaph, et à -'Après lui Merémoth, fils d'Urie, fils-
côté de lui travailla Hattusch, fils de d'Hakkots, répara une autre portion
Ilaschabnia. "Une autre portion de la depuis la porte de la maison d'Elia-
muraille et la tour des fours furent schib jusqu'à l'extrémité de la maison
réparées par Malkija, fils de Harim, et d'Éliaschib. "Après lui travaillèrent
par Haschub, fils de Pachath-Moab. les prêtres des environs de Jérusalem.
'-A côté d'eux travailla, avec ses filles,
Schallum, fils d'IIallochesch, chef de
la moitié du district de Jérusalem.
'^Ilanun et les habitants de Zanoach
-^Après eux Benjamin et Ilaschub tra-
vaillèrent vis-à-vis de leur maison.
Après eux Azaria, fils de Maaséja, fils
d'Anania, travailla à côté de sa mai-
réparèrent la porte de la vallée. Ils la son. '"Après lui Binnuï, fils de Iléna-
bàtirent, et en posèrent les battants, dad, répara une autre portion depuis
les verrous et les barres. Ils firent de la maison d'Azaria jusqu'à l'angle et
plus mille coudées de mur jusqu'à la jusqu'au coin.
porte du fumier. -^Palal, fils d'Uzaï, travailla vis-à-
'■•Malkija, fils de Récab, chef du vis de l'angle et de la tour supérieure
district de Beth-IIakkérem, répara la qui fait saillie en avant de la maison
546
NEHEMIE.
Chnp. 3, 20-4, 15.
du roi ])rcs de la covir de la prison.
Après lui travailla Pedaja, fils de Pa-
reosoh. "Les Néthiniens demeurant
sur la colline travaillèrent jusque vis-
à-vis de la porte des eaux, à Torient,
et de la tour en saillie. -'Après eux les
Tekoïtes réparèrent une autre portion
vis-à-vis de la grande tour en saillie
jusqu'au mur de la colline.
"Au-dessus de la porte des chevaux,
les prêtres travaillèrent chacun devant
sa maison. -"Après eux Tsadok, fils
d'immer, travailla devant sa maison.
Après lui travailla Schemaeja, fils de
Schecania , gardien de la porte de
l'orient. ^" Après eux Ilanania, fils de
Schélémia, et Hanun, le sixième fils
de Tsalaph, réparèrent une autre j)or-
lion de la muraille. Après eux Me-
schullam, fils de Bérékia, travailla vis-
à-vis de sa chambre.
''Après lui Malkija, d'entre les orfè-
vres, travailla juscpiaux maisons des
Néthiniens et des marchands, vis-à-
vis de la porte de Aliplikad, et jusqu'à
la chambre haute du coin. ■'"'Les orfè-
vres et les marchands travaillèrent
entre la chambre haute du coin et la
porte lies brebis.
Les travaux pnursiiii'is, malgré les obstacles
que suscitent les ennemis des Juifs.
Chtip. IV. ' Lorsque Sanballat ap-
prit que nous rebâtissions la muraille,
il fut en colère et très irrité. 11 se mo-
qua des Juifs, -et dit devant ses frères
et devant les soldats de Samarie : A
(puji travaillent ces Juifs impuissants?
Les laissera-t-on faire ? Sacrifieront-
ils? \'ont-ils achever? Retlonneront-
ils vie à des pierres ensevelies sous
(les monceaux de poussière et consu-
mées par le teu ? 'Tobija, l'Ammonite,
était à côté de lui, et il dit : Qu'ils
bâtissent seulement ! Si un renard
s'élance, il renversera leur muraille
de |)ierres.
■•Ecoute, o notre Dieu, comme nous
sommes méprisés ! Fais retomber leurs
insultes sur leur tète, et livre-les au
pillage sur une terre où ils soient cap-
tifs. ^Ne pardonne pas leur iniquité,
et que leur péché ne soit pas elTacé de
devant toi; car ils ont offensé ceux
(|ui bâtissent.
''Nous rebâtîmes la muraille, qui fut
partout achevée jusqu'à la moitié de
sa hauteur. Et le peuple prit à cœur
ce travail.
"Mais Sanballat, Tobija, les .Vrabes,
les Ammonites et les Asdodiens, fu-
rent très irrités en apprenant que la
réparation des murs avançait et que
les brèches commençaient à se fer-
mer, ^lls se liguèrent tous ensemble
pour venir attaquer Jérusalem et lui
causer du dommage.
''Nous priâmes notre Dieu, et nous
établîmes une garde jour et nuit pour
nous défendre contre leurs atta([ues.
'"Cependant Juda disait : Les forces
manquent à ceux qui portent les far-
deaux, et les décombres sont consi-
dérables; nous ne pourrons pas bâtir
la muraille. " Et nos ennemis disaient :
Ils ne sauront et ne verront rien jus-
qu'à ce que nous arrivions au milieu
d'eux; nous les tuerons, et nous fe-
rons ainsi cesser l'ouvrage. '-Or les
Juifs (|ui habitaient près d'eux vinrent
dix fois nous avertir, de tous les lieux
tl'où ils Se rendaient vers nous. '■'C'est
jiourquoi je plaçai, dans les enfonce-
ments derrière la muraille et sur des
terrains secs, le peuple par familles,
tous avec leurs épées, leurs lances et
leurs arcs. '*Je regardai, et m'étant
levé, je dis aux grands, aux magistrats,
et au reste du peuple : Ne les craignez
pas ! Souvenez -vous du Seigneur,
grand et redoutable , et condjattez
pour vos frères, pour vos fils et vos
filles, pour vos femmes et pour vos
maisons !
'^Lorsque nos ennemis apprirent
que nous étions avertis, Dieu anéantit
Chap.
i, 10-
■J, 13.
NEHEMIE.
leur projet, et nous retournâmes tous maisons, pour avoir du blé pendant
à la muraille, chacun à son ouvrage, la famine. ■*D'autres disaient : Nous
"Depuis ce jour, la moitié de mes avons emprunté de l'argent sur nos
serviteurs travaillait, et l'autre moitié champs et nos vignes pour le tribut
était armée de lances, de boucliers, du roi. ^Et pourtant notre chair est
d'arcs et de cuirasses. Les chefs étaient comme la chair de nos frères, nos en-
derrière toute la maison de Juda. fants sont comme leurs ■ enfants; et
"Ceux c|ui bâtissaient la muraille, et voici, nous soumettons à la servitude
ceux c[ui portaient ou chargeaient les nos fds et nos fdles, et plusieurs de
fardeaux, travaillaient d'une main et nos fdles y sont déjà réduites; nous
tenaient une arme de l'autre; "^chacun sommes sans force, et nos champs et
d'eux, en travaillant, avait son épée
ceinte autour des reins. Celui qui son-
nait de la trompette se tenait près de
moi. "Je dis aux grands, aux magis-
nos vignes sont à d'autres.
'Je fus très irrité lorsque j'entendis
leurs plaintes et ces paroles-là. "Je
résolus de faire des réprimandes aux
trats, et au reste du peuple : L'ouvrage grands et aux magistrats, et je leur
est considérable et étendu, et nous dis : Quoi ! vous prêtez à intérêt à vos
sommes dispersés sur la muraille , frères ! Et je rassemblai autour d'eux
éloignés les uns des autres. -"Au son une grande foule, "et je leur dis : Nous
de la trompette, rassemblez-vous au- avons racheté selon notre pouvoir nos
près de nous, vers le lieu d'où vous frères les Juifs vendus aux nations; et
l'entendrez; notre Dieu combattra vous vendriez vous-mêmes vos frères,
pour nous. -' C'est ainsi que nous pour- et c'est à nous qu'ils seraient vendus 1
suivions l'ouvrage, la moitié d'entre Ils se turent, ne trouvant rien à répon-
nous la lance à la main depuis le lever dre. "Puis je dis : Ce que vous faites
de l'aurore jusqu'à l'appaiition des n'est pas bien. Ne devriez-vous pas
étoiles. "Dans ce même temps, je dis marcher dans la crainte de notre Dieu,
encore au peuple : Que chacun passe pour n'être ]ias insultés par les nations
la nuit dans Jérusalem avec son servi- nos ennemies? "Moi aussi, et mes
teur : faisons la garde pendant la nuit, frères et mes serviteurs, nous leur
et travaillons pendant le jour. -'Et avons prêté de l'argent et du blé.
nous ne quittions point nos vêtements, Abandonnons ce qu'ils nous doivent !
ni moi, ni mes frères, ni mes servi
teurs, ni les hommes de garde qui me
suivaient ; chacun n'avait que ses ar-
mes et de l'eau.
Plaintes du peuple contre la cupidité des grands ;
intervention et dcsintéresseiucnt de Néhéiiiie.
"Rendez-leur donc aujourd'hui leurs
champs, leurs vignes, leurs oliviers et
leurs maisons, et le centième de l'ar-
gent, du blé, du moût et de l'huile,
que vous avez exigé d'eux comme in-
térêt. '-Ils répondirent : Nous les ren-
drons, et nous ne leur demanderons
Chap. y. 'Il s'éleva de la part des rien, nous ferons ce que tu dis. Alors
gens du peuple et de leurs femmes de j'appelai les prêtres, devant lesquels
grandes plaintes contre leurs frères je les fis jurer de tenir parole. ''Et je
les Juifs. -Les uns disaient : Nous, nos secouai mon manteau, en disant : Que
fds et nos fdles, nous sommes nom- Dieu secoue de la même manière hors
breux; qu'on nous donne du blé, afin de sa maison et de ses biens tout
que nous mangions et que nous vi- homme qui n'aura point tenu parole,
vions. 'D'autres disaient : Nous enga- et qu'ainsi cet homme soit secoué et
geons nos champs, nos vignes, et nos laissé à vide ! Toute l'assemblée dit :
548
NEHEMIE.
Chap. 5, i'i-6,ii.
dre ; le travail serait interrompu pen-
dant que je le quitterais pour aller vers
vous. ''Ils m'adressèrent quatre fois la
même demande, et je leur fis la même
réponse. ^Sanballat m'envoya ce mes-
sage une cinquième fois par son ser-
viteur, qui tenait à la main une lettre
ouverte. 'Il y était écrit : Le bruit se
répand parmi les nations et Gaschmu
affirme cjue toi et les Juifs vous pensez
à vous révolter, et que c'est dans ce
but que tu rebâtis la muraille. Tu A^as,
dit-on, devenir leur roi, 'tu as même
établi des propliètes pour te procla-
mer à Jérusalem roi de Juda. Et main-
tenant, ces choses arriveront à la
connaissance du roi. Viens donc, et
consultons-nous ensemble. *Je fis ré-
pondre à Sanballat : Ce que tu dis là
n'est pas ; c'est toi cjui l'inventes !
°Tous ces gens voulaient nous effrayer,
et ils se disaient : Ils perdront cou-
rage, et l'œuvre ne se fera pas.
Maintenant, ô Dieu, fortifie-moi !
'"Je me rendis chez Schemaeja, fils
de Delaja, fils de Mehétabeel. Il s'était
enfermé, et il dit : Allons ensemble
dans la maison de Dieu, au milieu du
travaux étaient à la charge de ce peu- . temple, et fermons les portes du tem-
Amen ! On célébra 1 Eternel. Et le
peuple tint parole.
'*Dès le jour où le roi m'établit leur
gouverneur dans le pays de Juda,
depuis la vingtième année jusqu'à la
trente-deuxième année du roi Arta-
xerxès, pendant douze ans, ni moi ni
mes frères n'avons vécu des revenus
du gouverneur. '^Avant moi, les pre-
miers gouverneurs accablaient le peu-
ple, et recevaient dç lui du pain et du
vin, outre quarante sicles d'argent ;
leurs serviteurs mêmes opprimaient
le peuple. Je n'ai point agi de la sorte,
par crainte de Dieu. ''Bien plus, j'ai
travaillé à la réparation de cette mu-
raille, et nous n'avons acheté aucun
champ, et mes serviteurs tous ensem-
ble étaient à l'ouvrage. '"J'avais à ma
table cent cinquante hommes, Juifs et
magistrats, outre ceux qui venaient
à nous des nations d'alentour. '*0n
m'apprêtait chaque jour un bœuf, six
moutons choisis, et des oiseaux; et
tous les dix jours on préparait en
abondance tout le vin nécessaire. Mal-
gré cela, je n'ai point réclamé les re-
venus du gouverneur, parce que les
pie.
'^Souviens - toi favorablement de
moi, ô mon Dieu, à cause de tout ce
que j'ai fait pour ce peuple !
A'oufeaii.r obstacles surmontés par Nclicmie.
Chap. 17. 'Je n'avais pas encore
posé les battants des portes, lorsque
Sanballat, Tobija, Guéschem, l'Arabe,
et nos autres ennemis, apprirent que
j'avais rebâti la muraille et qu'il n'y
restait plus de brèche. -Alors Sanbal-
lat et Guéschem m'envoyèrent dire :
Viens, et ayons ensemble une entre-
vue dans les villages de la vallée d'O-
no. Ils avaient médité de me faire du
mal. 'Je leur envoyai des messagers,
avec cette réponse : J'ai un grand ou-
vrage à exécuter, et je ne puis descen-
ple ; car ils viennent pour te tuer, et
c'est pendant la nuit qu'ils viendront
pour te tuer. "Je répondis : Un homme
comme moi prendre la fuite ! Et quel
homme tel que moi pourrait entrer
dans le temple et vivre ? Je n'entrerai
point. '-Et je reconnus que ce n'était
pas Dieu qui l'envoyait. Mais il pro-
phétisa ainsi sur moi, parce que San-
ballat et Tobija lui avaient donné de
l'argent. "En le gagnant ainsi, ils es-
péraient que j'aurais peur, et que je
suivrais ses avis et commettrais un
péché ; et ils auraient profité de cette
atteinte à ma réputation pour me cou-
vrir d'opprobre.
'* Souviens-toi, ô mon Dieu, de To-
bija et de Sanballat, et de leurs œu-
vres ! Souviens-toi aussi de Noadia, la
549
Chap. 6, i.-,-7, 35.
NEHEMIE.
prophétesse, et des autres prophètes gique de ceux qui étaient montés les
en
qui cherchaient à m'effrayer !
'^La muraille fut achevée le vino't
cinquième jour du mois d'Elu
cinquante-deux jours. '* Lorsque tous
nos ennemis l'apprirent, toutes les na-
tions qui étaient autour de nous furent
dans la crainte ; elles éprouvèrent une
grande humiliation , et reconnurent
que l'œuvre s'était accomplie par la
volonté de notre Dieu.
"Dans ce temps-là, il y avait aussi
des grands de Juda qui adressaient
fréquemment des lettres à Tobija et
qui en recevaient de lui. "^ Car plusieurs
en Juda étaient liés à lui par serment,
parce qu'il était gendre de Schecania,
fds d'Arach, et que son fils Jochanan
avait pris la fdle de Meschullam, fils
de Bérékia. '"Ils disaient même du
bien de lui en ma présence, et ils lui
rapportaient mes paroles. Tobija en-
voyait des lettres pour m'effrayer.
Dénombrement des Israélites qui revinrent (in
fiii/s de Juda sous la conduite de Zorobabcl.
Chap. VII. 'Lorsque la muraille
fut rebâtie et que j'eus posé les bat-
tants des portes, on établit dans leurs
fonctions les portiers, les chantres et
les Lévites. -Je donnai mes ordres à
Ilanani, mon frère, et à Hanania, chef
de la citadelle de Jérusalem, homme
supérieur au grand nombre par sa
fidélité et par sa crainte de Dieu. ''Je
leur dis : Les portes de Jérusalem ne
s'ouvriront pas avant que la chaleur
du soleil soit venue, et l'on fermera
lés battants aux verrous en votre pré-
sence ; les habitants de Jérusalem fe-
ront la garde, chacun à son poste de-
vant sa maison. * La ville était spacieuse
et grande, mais peu peuplée, et les
maisons n'étaient pas bâties.
^Mon Dieu me mit au cœur d'assem-
bler les grands, les magistrats, et le
peuple, pour en faire le dénombre-
ment. Je trouvai un registre généalo-
premiers, et j y vis écrit ce qui suit.
''Voici ceux de la province qui re-
vinrent de l'exil, ceux que Nebucad-
netsar, roi de Babylone, avait emmenés
captifs, et qui retournèrent à Jérusa-
lem et en Juda, chacun dans sa ville.
'Ils partirent avec Zorobabel, Josué,
Néhémie, Azaria, Raamia, Nachama-
ni, Mardochée, Bilschan, Mispéreth,
Bigvaï, Nehum, Baana.
Nombre des hommes du peuple d'Is-
raël : "^les fils de Pareosch, deux mille
cent soixante-douze ; 'les fils de Sche-
phathia, trois cent soixante-douze;
'"les fils d'Arach, six cent cinquante-
deux ; "les fils de Pachath-Moab, des
fils de Josué et de Joab, deux mille
huit cent dix-huit; '-les fils d'Elam,
milledeux cent cinquante-quatre ; '^les
fils de Zatthu, huit cent quarante-cinq ;
'•'les fils de Zaccaï, sept cent soixante ;
"'les fils de Binnuï, six cent quarante-
huit ; '"les fils de Bébaï, six cent vingt-
huit ; '"les filsd'Azgad, deux mille trois
cent vingt-deux; '^les filsd'Adonikam,
six cent soixante-sept; ''les fils de
Bigvaï, deux mille soixante-sept; ^"les
fils d'Adin, six cent cinquante-cinq;
-'les fils d'Ather, de la famille d'Ezé-
chias, quatre-vingt-dix-huit; ^-les fils
de Ilaschum, trois cent vingt-huit;
-^les fils de Betsaï, trois cent vingt-
quatre ; -'les fils de Hariph, cent douze ;
-^les fils de Gabaon , quatre-vingt-
quinze ; ^"les gens de Bethléhem et de
Netopha, cent quatre-vingt-huit; -'les
gens d'Anathoth, cent vingt-huit ; -*les
gens de Beth-Azmaveth, quarante-
deux; -'les gens de Rirjath-Jearim, de
Kephira et de Beéroth, sept cent qua-
rante-trois ; ''les gens de Rama et de
Guéba, six cent vingt et un ; " les gens
de Micmas, cent vingt-deux ; '-les gens
de Béthel et d'Aï, cent vingt-trois;
''les gens de l'autre Nebo, cinquante-
deux; 'Mes fils de l'autre Elam, mille
deux cent cinquante-quatre; '^les fils
550
NEHEMIE.
Chap. 7,36-13.
de Ilarim, trois cent vingt; ""les fils
de Jéricho, trois cent quarante-cinq;
^'les fils de Lod, de Iladid et d'Ono,
sept cent vingt et un ; •''^les fils de Se-
naa, trois mille neuf cent trente.
'"Prèti'cs : les lils de Jedaeja, de la
maison de Josué, neuf cent soixante-
treize ; ■'"les fils d'Immer, mille cin-
f|uantc-deux ; "les fils île Paschlinr,
mille deux cent (juarante-sept ;'-les fils
de Ilarim, mille dix-sept.
■••'Lévites : les fils de Josué et de
Kadmiel, des fils d'Hodva, soixante-
fpiatorze.
"Chantres : les fils d'Asa|)h, cent
<piarante-huit.
*^Portiers : les fils de Schallum, les
fils d'Ather, les fils de Thalnion, les
fils d'Alckub, les fils de llalhitha, les
fils de Schobaï, cent trente-huit.
•'"Néthiniens : les fils de Tsicha, les
fils de llasupha, les fils de Thabbaoth,
''les fils de Kéros, les fils de Sia, les
fils de Padon, *'*les fils de Lebana, les
fils de Hagaba, les fils de Salmaï, *'les
fils de llauan, les fils de Guiddel, les
fils de Gachar, ^"les fils de Reaja, les
fils de Retsin, les fils de Nekoda, ''les
fils de Gazzam, les fils d'Uzza, les fils
de Paséach, "'les fils de Bésaï, les fils
de Mehunim, les fils de Nephischsim,
^Mes fils de Bakbuk, les fils de Ilaku-
|ilia, les fils de llarhur, '''les fils de
Hatsiith, les fils de Mehida, les fils de
liarscha, 'Mes fils de Barkos, les fils
de Sisera, les fils de Thamach, "^les
lils de Netsiach, les fils de Hathipha.
"Fils des serviteurs de Salomon :
les fils de Sothaï, les fils de Sophéreth,
les fils de Perida, 'Mes fils de Jaala, les
fils de Darkon, les fils de Guiddel, 'Mes
fils de Schephathia, les fils de Ilatthil,
les fils de Pokéretli-Ilatsebaïm, les fils
d Anion.
^''Total des Néthiniens et des fils des
serviteurs de Salomon : trois cent qua-
tre-vingt-douze.
"Voici ceux ([ui partirent de Thel-
Mélach, de Thel-Harscha, de Kerub-
Addon, et d'Immer, et qui ne purent
pas faire connaître leur maison pater-
nelle et leur race, ]iour ]:)rouver qu'ils
étaient d'Israël. ^-Les fils de Delaja,
les fils de Tobija, les fils de Nekoda,
six cent quarante-deux. *^Et parmi les
])rètres : les fils de Hobaja , les fils
d'IIakkots, les fils de Barzillaï, qui
avait pris pour femme une des filles de
Barzillaï, leGalaadite, et futaj^pelé de
leur nom. "Ils cherchèrent leurs titres
généalogiques, mais ils ne les trouvè-
rent point. On les exclut du sacerdoce,
"'et le gouverneur leur dit de ne pas
manger des choses très saintes jus-
qu'à ce qu'un prêtre eut consulté l'u-
rim et le thummim.
°^ L'assemblée tout entière était de
quarante-deux mille trois cent soixante
personnes, ^' sans compter leurs servi-
teurs et leurs servantes au nombre de
sept mille trois cent trente-sept. Par-
mi eux se trouvaient deux cent qua-
rante-cinq chantres et chanteuses. "Mis
avaient sept cent trente-six chevaux,
deux cent quarante-cinq mulets, "'-'qua-
tre cent trente-cinq chameaux, et six
mille sept cent vingt ânes.
'"Plusieurs des chefs de famille firent
des dons pour l'œuvre. Le gouverneur
donna au trésor mille dariques d'or,
cinquante coupes, cinq cent trente tu-
niques sacerdotales. ''Les chefs de fa-
mille donnèrent au trésor de l'œuvie
vingt mille dariques d'or et deux mille
deux cents mines d'argent. '-Le reste
du peuple donna vingt mille dariques
d'or, deux mille mines d'argent, et
soixante-sej)t tuniques sacerdotales.
'^Les prêtres et les Lévites, les por-
tiers, les chantres, les gens du peu-
ple, les Néthiniens, et tout Israël, s'é-
tablirent dans leurs villes.
Lecture solcniteltc de lu loi. — Célébration
de la j'éle des tabernacles.
Le septième mois arriva, et les
551
Chap. 8, i-n.
NEHEMIE.
enfants d'Israël étaient dans leurs tout le peuple : Ce jour est consacré à
villes. l'Eternel, votre Dieu; ne soyez pas
Chop. VIII. 'Alors tout le peuple dans la désolation et dans les larmes !
s'assembla comme un seul homme sur Car tout le peuple pleurait en enten-
la place qui est devant la porte des dant les paroles de la loi-'^Ils leur di-
eaux. Ils dirent à Esdras, le scribe, rent : Allez, mangez des viandes gras-
d'apporter le livre de la loi de Moïse, ses et buvez des liqueurs douces, et
prescrite par l'Eternel à Israël. -Et le envoyez des portions à ceux qui n'ont
prêtre Esdras apporta la loi devant rien de préparé, car ce jour est consa-
l'assemblée composée d'hommes et de cré à notre Seigneur; ne vous affligez
femmes et de tous ceux qui étaient ca- pas, car la joie de l'Eternel sera votre
pables de l'entendre. C'était le pre- force. "Les Lévites calmaient tout le
mier jour du septième mois. peuple, en disant : Taisez-vous, car
^Esdras lut dans le livre depuis le ce jour est saint ; ne vous affligez pas !
matin jusqu'au milieu du jour, sur la '*Et tout le peuple s'en alla pourman-
place qui est devant la porte des eaux, ger et boire, pour envoyer des por-
en présence des hommes et des fem- tions, et pour se livrer à de grandes
mes et de ceux qui étaient capables de réjouissances. Car ils avaient compris
l'entendre. Tout le peuple fut attentif les paroles qu'on leur avait expli-
à la lecture du livre de la loi. ^Esdras, quées.
le scribe, était placé sur une estrade '^Le second jour, les chefs de fa-
de bois, dressée à cette occasion. Au- mille de tout le peuple, les prêtres
près de lui, à sa droite, se tenaient et les Lévites, s'assemblèrent aujirès
Matthithia, Schéma, Anaja, Urie, Ilil- d'Esdras, le scribe, pour entendre
kija etMaaséja, et à sa gauche, Pedaja, l'explication des paroles de la loi. '''Et
Mischaël, Malkija, Haschum, Hasch- ils trouvèrent écrit dans la loi que
baddana,Zacharieet,Meschullam. ^Es- l'Eternel avait prescrite par Moïse,
dras ouvrit le livre à la vue de tout le que les enfants d'Israël devaient ha-
peuple, car il était élevé au-dessus de biter sous des tentes pendant la fête
tout le peuple; et lorsqu'il l'eut ou- du septième mois, '^et proclamer cette
vert, tout le peuple se tint en place, publication dans toutes leurs villes et
^Esdras bénit l'Eternel, le grand Dieu, à Jérusalem : Allez chercher à la mon-
et tout le peuple répondit, en levant tagne des rameaux d'olivier, des ra-
ies mains : Amen ! amen ! Et ils s'in- meaux d'olivier sauvage, des rameaux
clinèrent et se prosternèrent devant de myrte, des rameaux de palmier, et
l'Eternel, le visage contre terre. Uo- des rameaux d'arbres touffus, pour
sué, Bani, Schérébia, Jamin, Akkub,
Schabbethaï, Hodija, Maaséja, Kelitha,
Azaria, Jozabad, Hanan, Pelaja, et les
Lévites, expliquaient la loi au peuple,
et chacun restait à sa place. *Ils li-
faire des tentes, comme il est écrit.
'^\lors le peuple alla chercher des ra-
meaux, et ils se firent des tentes sur
le toit de leurs maisons, dans leurs
cours, dans les parvis de la maison de
saient distinctement dans le livre de Dieu, sur la place de la porte des eaux
la loi de Dieu, et ils en donnaient le et sur la place de la porte d'Ephraïm.
sens pour faire comprendre ce qu'ils '^Toute l'assemblée de ceux qui étaient
avaient lu. revenus de la captivité fit des tentes,
^Néhémie, le gouverneur, Esdras, et ils habitèrent sous ces tentes. De-
le prêtre et le scribe, et les Lévites puis le temps de Josué, fils de Nun,
qui enseignaient le peuple, dirent à jusqu'à ce jour, les enfants d'Israël
5â2
NEHEMIE.
Chnp. 8, 18-9,11.
n'avaient rien fait de pareil. Et il y eut
de très grandes réjouissances.
"On lut dans le livre de la loi de
Dieu chaque jour, dejiuis le jjremier
jour jus(ju'au dernier. On célébra la
fête pendant sept jours, et il y eut une
assemblée solennelle le huitième jour,
comme cela est ordonné.
Jeûne et confession des pécliés du peuple.
Chap. IX. 'Le vingt -quatrième
jour du même mois, les enfants d'Is-
raël s'assemblèrent, revêtus de sacs et
couverts de poussière, pour la célé-
bration d'un jeune. -Ceux qui étaient
de la race d'Israël, s'étant séparés de
tous les étrangers, se présentèrent et
confessèrent leurs péchés et les ini-
cjuités de leurs pères. 'Lorsqu'ils fu-
rent placés, on lut dans le livre de la
loi de l'Eternel, leur Dieu, jiendant un
quart de la journée ; et pendant un au-
tre quart, ils confessèrent leurs pé-
chés et se prosternèrent devant l'Eter-
nel, leur Dieu.
■'Josué, Bani, Kadmiel, Schebania,
Bunni, Schérébia , Bani et Kenani,
montèrent sur l'estrade des Lévites et
crièrent à hante Aoix vers l'Eternel,
leur Dieu. ^Et les Lévites Josué, Kad-
miel, Bani, Ilaschabnia, Schérébia,
Hodija, Schebania et Pethachja, di-
rent :
Levez-vous, bénissez l'Eternel, vo-
tre Dieu, d'éternité en éternité !
Que l'on bénisse ton nom glorieux,
qui est au-dessus de toute bénédiction
et de toute louange !
^C'est toi. Eternel, toi seul, qui as
fait les cieux, les cieux des cieux et
toute leur armée, la terre et tout ce
qui est sur elle, les mers et tout ce
qu elles renferment. Tu donnes la vie
à toutes ces choses , et l'armée des
cieux se prosterne devant toi. 'C'est
toi. Eternel Dieu, qui as choisi Abram,
qui l'as fait sortir d'Ur en Chaldée, et
qui lui as donné le nom d'Abraham.
*Tu trouvas son cœur fidèle devant toi,
tu fis alliance avec lui, et tu promis de
donner à sa postérité le pays des Ca-
nanéens, des Iléthiens, des Amoréens,
des Plîéréziens, des Jébusiens et des
Guirgasiens. Et tu as tenu ta parole,
car tu es juste.
"Tu vis l'affliction de nos pères en
Egypte, et tu entendis leurs cris vers
la mer Rouge. '"Tu opéras des mira-
cles et des prodiges contre Pharaon,
contre tous ses serviteurs et contre
tout le peuple de son pays, parce que
tu savais avec quelle méchanceté ils
avaient traité nos pères, et tu fis pa-
raître ta gloire comme elle parait au-
jourd'hui. "Tu fendis la mer devant
eux, et ils jiassèrent à sec au milieu
de la mer ; mais tu précipitas dans
l'abîme, comme une pierre au fond
des eaux, ceux cpii marchaient à leur
poursuite. '-Tu les guidas le jour par
une colonne de nuée, et la nuit par
une colonne de feu qui les éclairait
dans le chemin qu'ils avaient à suivre.
"Tu descendis sur la montagne de Si-
naï, tu leur parlas du haut des cieux,
et tu leur donnas des ordonnances
justes, des lois de vérité, des précep-
tes et des commandements excellents.
'^Tu leur fis connaître ton saint sab-
bat, et tu leur prescrivis par Moïse,
ton serviteur, des commandements,
des préceptes et une loi. '^Tu leur
donnas, du haut des cieux, du pain
quand ils avaient faim, et tu fis sortir
de l'eau du rocher quand ils avaient
soif. Et tu leur dis d'entrer en posses-
sion du pays que tu avais juré de leur
donner.
'^Mais nos pères se livrèrent à l'or-
gueil et raidirent leur cou. Ils n'écou-
tèrent point tes commandements, ''ils
refusèrent d'obéir, et ils mirent en
oubli les merveilles que tu avais faites
en leur faveur. Ils raidirent leur cou ;
et, dans leur rébellion, ils se donnè-
rent un chef pour retourner à leur ser-
553
Chop. 9,18-33.
NEHEMIE.
vitude. Mais toi, tu es un Dieu prêt à se révoltèrent contre toi. Ils jetèrent
pardonner, compatissant et miséri- ta loi derrière leur dos, ils tuèrent tes
cordieux , lent à la colère et riche en prophètes qui les conjuraient de reve-
bonté, et tu ne les abandonnas pas, nir à toi, et ils se livrèrent envers toi
"^ même quand ils se firent un veau en à de grands outrages. -''Alors tu les
fonte et dirent : Voici ton Dieu qui t'a abandonnas entre les mains de leurs
fait sortir d'Egypte, et qu'ils se livré- ennemis, qui les opprimèrent. Mais,
rent envers toi à de grands outrages, au temps de leur détresse^ ils crièrent
'^Dans ton immense miséricorde, tu à toi; et toi, tu les entendis du haut
ne les abandonnas pas au désert, et la des cieux, et, dans ta grande miséri-
colonne de nuée ne cessa point de les corde, tu leur donnas des libérateurs
guider le jour dans leur chemin, ni la qui les sauvèrent de la main de leurs
colonne de feu de les éclairer la nuit ennemis. -^Quand ils eurent du repos,
dans le chemin qu'ils avaient à suivre, ils recommencèrent à faire le mal de-
-"Tu leur donnas ton bon esprit pour vaut toi. Alors tu les abandonnas entre
les rendre sages, tu ne refusas point les mains de leurs ennemis, qui les
ta manne à leur bouche, et tu leur dominèrent. Mais, de nouveau, ils
fournis de l'eau pour leur soif. -'Peu- crièrent à toi ; et toi, tu les entendis
dant quarante ans, tu pourvus à leur
entretien dans le désert, et ils ne man-
quèrent de rien ; leurs vêtements ne
s'usèrent point , et leurs pieds ne
du haut des cieux, et, dans ta grande
miséricorde, tu les délivras maintes
fois. -'Tu les conjuras de revenir à ta
loi ; et ils persévérèrent dans l'orgueil,
s'enflèrent point. --Tu leur livras des ils n'écoutèrent point tes commande-
royaumes et des peuples, dont tu par- nients, ils péchèrent contre tes or-
tageas entre eux les contrées, et ils donnances qui font vivre celui qui les
possédèrent le pays de Sihon, roi de met en praticjue, ils eurent une épaule
Hesbon, et le pays d'Og, roi de Basan. rebelle ", ils raidirent leur cou, et ils
-■*Tu multiplias leurs fils comme les n'obéirent point. ^"Tu les supportas de
étoiles des cieux, et tu les fis entrer nombreuses années, tu leur donnas
dans le pays dont tu avais dit à leurs des avertissements par ton esprit, par
pères qu'ils prendraient possession, tes prophètes ; et ils ne prêtèrent point
-■'Et leurs fils entrèrent et prirent pos- l'oreille. Alors tu les livras entre les
session du pays; tu humilias devant mains des peuples étrangers. '"Mais,
eux les habitants du pays, les Cana- dans ta grande miséricorde, tu ne les
néens, et tu les livras entre leurs anéantis pas, et tu ne les abandonnas
mains, avec leurs rois et les peuples pas, car tu es un Dieu compatissant et
du pays, pour qu'ils les traitassent à miséricordieux.
leur gré. "Ils devinrent maîtres de -'-Et maintenant, ô notre Dieu, Dieu
villes fortifiées et de terres fertiles; grand, puissant et redoutable, toi cjui
ils possédèrent des maisons remplies gardes ton alliance et f|ui exerces la
de toutes sortes de biens, des citernes miséricorde, ne regarde pas comme
creusées, des vignes, des oliviers, et peu de chose toutes les souffrances
des arbres fruitiers en abondance; ils que nous avons éprouvées, nous, nos
mangèrent, ils se rassasièrent, ils s'en- rois, nos chefs, nos prêtres, nos pro-
graissèrent, et ils vécurent dans les ])hètes, nos pères et tout ton peuple,
délices par ta grande bonté. depuis le temps des rois d'Assyrie
^^Néanmoins, ils se soulevèrent et jusqu'à ce jour. ^^Tu as été juste dans
a. Us ne voulurent pas se soumettre à ton joug.
554
NEHEMIE.
Chap. 9 ,j'i-l0,3\.
tout ce qui nous est arrivé, car tu t'es
montré flilèle, et nous avons fait le
mal. ^•'Nos rois, nos chefs, nos prêtres
et nos pères, n'ont point observé ta
loi, et ils n'ont été attentifs ni à
tes commandements ni aux avertisse-
ments que tu Jeur adressais. ^^ Pendant
qu'ils étaient les maîtres, au milieu
des Lienfaits nombreux que tu leur
accordais, dans le pays vaste et fertile
que tu leur avais livré, ils ne t'ont
point -servi et ils ne se sont point dé-
tournés de leurs œuvres mauvaises.
Et aujourd'hui, nous voici esclaves!
'"Nous voici esclaves sur la terre que
tu as donnée à nos pères, pour qu'ils
jouissent de ses fruits et de ses biens !
■'"Elle multiplie ses produits ]>our les
rois -auxquels tu nous tis assujettis, à
cause de nos péchés ; ils dominent à
leur gré sur nos corps et sur notre
bétail, et nous sommes dans une
grande angoisse !
Renouvellement de l'alliance. — Résolutions
pour l'entretien du culte.
'*Pour tout cela, nous contractâmes
une alliance, que nous mîmes par
écrit ; et nos chefs, nos Lévites et nos
prêtres, y apposèrent leur sceau.
Chap. X. 'Voici ceux qui apposè-
rent leur sceau.
Néhémie, le gouverneur, fils de Ha-
calia.
Sédécias, -Seraja, Azaria, Jérémie,
^Paschhur, Amaria, Malkija,'*Hattusch,
Schebania,Malluc,^Harim,Merémoth,
Abdias, * Daniel, Guinnethon, Baruc,
^Meschullam, Abija, Mijaniin, ^Maazia,
Bilgaï, Schemaeja, prêtres.
'Lévites : Josué, fils d'Azania, Bin-
nuï, des fils de Hénadad, Kadmiel, '"et
leurs frères, Schebania, Hodija, Keli-
tha, Pelaja, Hanan, "Michée, Rehob,
liaschabia, '-Zaccur, Schérêbia, Sche-
bania, ''^Hodija, Bani, Beninu.
'*Chefs du peuple : Pareosch, Pa-
chath-Moab,Elam,Zatthu,Bani,'^Bun-
ni, Azgad , Bébaï, '"Adonija, Bigvaï,
Adin, '"Ather, Ezéchias, Azzur, ''*Ho-
dija, Haschum, Betsaï, '^Hariph, Ana-
thoth, Nébaï, -"Magpiasch, Meschul-
lam , Hézir, -'Meschézabeel , Tsad(,k,
Jaddua.-'Pelathia, Hanan, Anaja, -^Ho-
sée, Hanania, Haschub, -''Hallochesch,
Pilcha, Schobek, -^Rehum, Haschabna,
Maaséja, -^\chija, Hanan, Anan, "Mal-
luc, Harim, Baana.
-*Le reste du peiqjle, les prêtres,
les Lévites, les portiers, les chantres,
les Néthiniens, et tous ceux qui s'é-
taient séparés des peuples étrangers
pour suivre la loi de Dieu, leurs fem-
mes, leurs fils et leurs filles, tous ceux
qui étaient capables de connaissance
et d'intelligence,-^ se joignirent à leurs
frères les plus considérables d'entre
eux. Ils promirent avec serment et ju-
rèrent de marcher dans la loi de Dieu
donnée par Moïse, serviteur de Dieu,
d'observer et de mettre en pratique
tous les commandements de l'Eternel,
notre Seigneur, ses ordonnances et
ses lois. '"Nous promîmes de ne pas
donner nos filles aux peuples du pavs
et de ne pas prendre leurs filles pour
nos fils; "de ne rien acheter, le jour
du sabbat et les jours de fête, des
peuples du pays qui apporteraient à
vendre, le jour du sabbat, des mar-
chandises ou denrées quelconques ;
et de faire relâche la septième année,
en n'exigeant le paiement d'aucune
dette.
'-Nous nous imposâmes aussi des
ordonnances qui nous obligeaient à
donner un tiers de sicle par année
pour le service de la maison de notre
Dieu, "pour les pains de proposition,
pour l'offrande perpétuelle, ])our l'ho-
locauste perpétuel des sabbats , des
nouvelles lunes et des fêtes, pour les
choses consacrées, pour les sacrifices
d'expiation en faveur d'Israël, et pour
tout ce qui se fait dans la maison de
notre Dieu. '*Nous tirâmes au sort.
55.=
Chap. 10,35-11.
16.
NEHEMIE.
prêtres, Lévites et peuple, au sujet qui consentirent volontairement à ré-
du bois qu'on devait chaque année sider à Jérusalem.
apporter en offrande à la maison de ^Voici les chefs de la province qui
notre Dieu, selon nos maisons pater- s'établirent à Jérusalem. Dans les vil-
nelles, à des époques fixes, pour qu'il les de Juda, chacun s'établit dans sa
fût brûlé sur l'autel de l'Eternel, notre propriété, dans sa ville, Israël, les
Dieu, comme il est écrit dans la loi. prêtres et les Lévites, les Néthiniens,
^^Nous résolûmes d'apporter chaque et les fils des serviteurs de Salomon.
année à la maison de l'Eternel les pré- ''A Jérusalem s'établirent des fils de
mices de notre sol et les prémices de Juda et des fils de Benjamin. — Des
tous les fruits de tous les arbres ; ^''d'a- fils de Juda : Athaja, fils d'Ozias, fils
mener à la maison de notre Dieu, aux deZacharie, fils d'Amaria, fils de Sche-
prêtresqui font le service dans la mai- phathia, fils de Mahalaleel, des fils de
sonde notre Dieu, les premiers-nés de Pérets, ^et Maaséja, fils de Baruc, fils
nos fils et de notre bétail, comme il de Col-Hozé, fils de Ilazaja, fils d'Ada-
est écrit dans la loi, les premiers-nés ja, fils de Jojarib, fils de Zacharie, fils
de nos bœufs et de nos brebis; '^d'ap- de Schiloni. ^Total des fils de Pérets
porter aux prêtres, dans les chambres qui s'établirent à Jérusalem : quatre
de la maison de notre Dieu, les pré- cent soixante-huit hommes vaillants,
mices de notre pâte et nos offrandes, — 'Voici les fils de Benjamin : Sallu,
des fruits de tous les arbres, du moût fils de Meschullam, fils deJoëd, fils de
et de l'huile; et de livrer la dîme de Pedaja, fils de Kolaja, fils de Maaséja,
notre sol aux Lévites qui doivent la fils d'ithiel, fils d'Esaïe, *et après lui,
prendre eux-mêoies dans toutes les Gabbaï et Sallaï, neuf cent vingt-huit,
villes situées sur les terres que nous ^Joël, fils de Zicri, était leur chef; et
cultivons. ^*Le prêtre, fils d'Aaron, Juda, fils de Senua, était le second
sera avec les Lévites quand ils lève-
ront la dîme ; et les Lévites apporte-
ront la dîme de la dîme à la maison de
notre Dieu, dans les chambres de la
chef de la ville.
'"Des prêtres : Jadaeja, fils de Joja-
rib, Jakin, "Seraja, fils de Ililkija, fils
de Meschullam, fils de Tsadok, fils de
maison du trésor. '^Car les enfants Merajoth, fils d'Achithub, prince de la
d'Israël et les fils de Lévi apporteront maison de Dieu, '-et leurs frères occu-
dans ces chambres les offrandes de pés au service de la maison, huit cent
blé, de moût et d'huile; là sont les vingt-deux; Adaja, fils de Jerocham,
ustensiles du sanctuaire, et se tiennent fils de Pelalia, fils d'Amtsi, fils de Za-
les prêtres qui font le service, les por- charie, fils de Paschhur, fils de Malki-
tiers et les chantres. C'est ainsi que ja, '^et ses frères, chefs des maisons
nous résolûmes de ne pas abandonner paternelles, deux cent quarante-deux;
la maison de notre Dieu. et Amaschsaï, fils d'Azareel, fils d'Ach-
, ' :i ■ zaï, fils de Meschillémoth, fils d'Im-
Répartition des nouveaux liabitants entre Jéru- nier '''et leurs frères vailHntS lîOm-
saleiii et le reste du territoire. . ■ .1 -^ ^/ 1 i- 1 pi 1
mes, cent vingt-nuit. Zabdiel, lus de
Chap. XI. 'Les chefs du peuple Guedolim, était leur chef,
s'établirent à Jérusalem. Le reste du '^Des Lévites : Schemaeja, fils de
peuple tira au sort, pour qu'un sur dix Haschub, fils d'Azrikam, fils de Has-
vînt habiter Jérusalem, la ville sainte, chabia, fils de Bunni, '^Schabbethaï et
et que les autres demeurassent dans Jozabad , chargés des affaires exté-
les villes. ^Le peuple bénit tous ceux rieures de la maison de Dieu, et fai-
556
NEHEMIE.
Chap. Il,n-i2.73.
sant partie des chefs des Lévites; dans les lieux de son ressort, ^-à Ana-
'"Matthania, fils de Michée, (ils de thoth, à Nob, à Ilanania, '^à Ilatsor,
Zabdi, fils d'Asaph, le chef qui enton- à Rama, à Guitthaïm, ^*à Hadid, à Tse
nait la louange à la prière, et Bakbu- boïni, à Neballath, ^à Lod et à Ono,
kia, le second parmi ses frères, et Ab- la vallée des ouvriers. ^^11 y eut des
da, fils de Srhammua, fils de Galal, Lévites qui se joignirent à Benjamin,
fils de Jeduthun. "*Total des Lévites quoique appartenant aux divisions de
dans la ville sainte : deux cent quatre- Juda.
leurs frères, gardiens des portes.
Dénombrement des prêtres et des Lévites.
Chap. XII. 'Voici les prêtres et
les Lévites qui revinrent avec Zoroba-
vmgt-quatre.
''Et les portiers : Akkub, Thalmon,
et
cent soixante-douze.
-"Le reste d'Israël, les prêtres, les bel, fils de Schealthiel, et avec Josué
Lévites, s'établirent dans toutes les Seraja, Jérémie, Esdras, *Amaria, Mal-
villes de Juda, chacun dans sa pro- lue, Hattusch , 'Schecania, Rehum,
priété. .Merémoth, ^Iddo, Guinnethoï, Abija,
-'Les Néthiniens s'établirent sur la ^Mijamin, Maadia, Bilga, ^Schemaeja,
colline, et ils avaient pour chefs Tsi- .lojarib, Jedaeja,'Sallu, Amok, llilkija,
cha et Guischpa. -"-Le chef des Lévites Jedaeja. Ce furent là les chefs des prê-
à Jérusalem était Uzzi, fils de Bani, très et de leurs frères, au temps de
fils de Haschabia, fils de Matthania, Josué. — ^Lévites : Josué, Binnuï,
fils de Michée, d'entre les fils d'Asaph, Kadmiel, Schérébia, Juda, Matthania,
les chantres chargés des offices de la qui dirigeait avec ses frères le chant
maison de Dieu ; -'car il y avait un or- des louanges ; 'Bakbukia et Unni, qui
dre du roi concernant les chantres, et
un salaire fixe leur était accordé pour
chaque jour. -*Pethachja, fils de Me-
schézabeel, des fils de Zérach, fils de
Juda, était commissaire du roi pour
toutes les affaires du peuple.
"Dans les villages et leurs territoi-
res, des fils de Juda s'établirent à Rir-
jath-.\rba et dans les lieux de son res-
remplissaient leurs fonctions auprès
de leurs frères.
'"Josué engendra Jojakim, Jojakim
engendra Eliaschib, Eliaschib engen-
dra Jojada, "Jojada engendra Jona-
than, et Jonathan engendra Jaddua.
'-Voici, au temps de Jojakim, quels
étaient les prêtres, chefs de famille :
pour Seraja , .Meraja ; pour Jéréniie,
sort, à Dibon et dans les lieux de son Hanania; '^pour Esdras, Meschullam;
ressort, à Jekabtseel et dans les villa- pour Amaria, Jochanan ; '*pour Me-
ges de son ressort, -^à Jéschua, à Mo- luki, Jonathan; pour Schebania, Jo-
lada, à Beth-Paleth, *'à Hatsar-Schual, seph ; '^pour Harim, Adna; pour Me-
à Beer-Schéba et dans les lieux de son rajoth, Helkaï; '^pour Iddo, Zacharic;
ressort, -*à Tsiklag, à Mecona et dans pour Guinnethon, Meschullam; '"pour
les lieux de son ressort, -'à En-Rim- Abija, Zicri ; pour Minjamin et Moadia,
mon, à Tsorea, àJarmuth,'''à Zanoach,
à Adullam, et dans les villages de leur
ressort, à Lakis et dans son territoire,
à Azéka et dans les lieux de son res-
Pilthaï; '*pour Bilga, Schammua;pour
Scheniaeja, Jonathan; '^pour Jojarib,
Mattlmaï; pour Jedaeja, Uzzi; -"pour
Sallaï,Kallaï; pour Amok, Eber;-'pour
sort. Ils s'établirent depuis Beer-Sché- Hilkija, Haschabia; pour Jedaeja, Ne-
ba jusqu'à la vallée de Hinnom. "Les thanecl.
fils de Benjamin s'établirent, depuis "Au temps d'Éliaschib, de Jojada,
Guéba, à Micmasch, à Ajja, à Béthel et de Jochanan et de Jaddua, les Lévites,
o;>/
Chap. 'I2.,i3-',
NEIIEMIE.
chefs de famille, et les prêtres, furent
inscrits sous le règne de Darius, le
Perse. -^Les fils de Lévi, chefs de fa-
mille, furent inscrits dans le livre des
Chroniques jusqu'au temps de Jocha-
nan, fils d'Eliaschib. "Les chefs des
Lévites, Haschabia, Schérébia, et Jo-
sué, fils de Kadmiel, et leurs frères
avec eux, les uns vis-à-vis des autres,
étaient chargés de célébrer et de louer
l'Eternel, selon l'ordre de David, hom-
me de Dieu. -^Matthania, Bakbukia,
Abdias, Meschullam, Thalmon et Ak-
kub, portiers, faisaient la garde aux
seuils des portes. -"Ils vivaient au
temps de Jojakim, fds de Josué, fdsde
Jotsadak, et au temps de Néhémie, le
gouverneur, et d'Esdras, le prêtre et
le scribe.
Dédicace des murailles de Jériisulciii. — Jléla-
blissement des revenus des pre'tres et des Lé-
i'ites.
-'Lors de la dédicace des murailles
de .Jérusalem , on appela les Lévites
de tous les lieux qu'ils habitaient et
on les fit venir à Jérusalem, afin de cé-
lébrer la dédicace et la fête par des
louanges et par des chants , au son
avec des trompettes, Zacharie, fils de
Jonathan, fils de Schemaeja, fils de
Matthania, fils de Michée, fils de Zac-
cur, fils d'Asaph, '''et ses frères, Sche-
maeja, Azareel, Milalaï, Guilalaï, Maaï,
Nethaneel, Juda et Hanani, avec les
instruments de musique de David,
homme de Dieu. Esdras, le scribe,
était à leur tête. ^'A la porte de la
source, ils montèrent vis-à-vis d'eux
les degrés de la cité de David par la
montée de la muraille, au-dessus de
la maison de David, juscju'à la porte
des eaux, vers l'orient. '"^Le second
chœur se mit en marche à l'opposite.
J'étais derrière lui avec l'autre moitié
du peuple, sur la muraille. Passant
au-dessus de la tour des fours, on alla
jusqu'à la muraille large ; ^'puis au-
dessus de la porte d'Ephraïm, de la
vieille porte, de la porte des poissons,
de la tour de Hananeel et de la tour de
Méa, jusqu'à la porte des brebis. Et
Ton s'arrêta à la porte de la prison.
■'"Les deux choeurs s'arrêtèrent dans
la maison de Dieu ; et nous fîmes de
même, moi et les magistrats qui étaient
avec moi, ^'et les prêtres Eliakim,
Maaséja, Minjamin, Michée, Eljoénaï,
des cymbales, des luths et des harpes. Zacharie, Hanania, avec des trompet-
tes, **et Maaséja, Schemaeja, Eléazar,
Uzzi, Jochanan, Malkija, Elam et Ezer.
Les chantres se firent entendre, diri-
gés par Jizrachja.
"On offrit ce jour-là de nombreux
sacrifices, et on se livra aux réjouis-
sances, car Dieu avait donné au peu-
ple un grand sujet de joie. Les femmes
et les enfants se réjouirent aussi, et
IjBS cris de joie de Jérusalem furent en-
tendus au loin.
■•^En ce jour, on établit des hommes
ayant la surveillance des chambres qui
servaient de magasins pour les offran-
des, les prémices et les dîmes, et on
les chargea d'y recueillir du territoire
des villes les portions assignées par
la loi aux prêtres et aux Lévites. Car
^*Les fils des chantres se rassemblè-
rent des environs de Jérusalem, des
villages des Nethophatiens, -'de Beth-
Guilgal, et du territoire de Guéba et
d'Azmaveth; car les chantres s'étaient
bâti des villages aux alentours de Jé-
rusalem. '"Les prêtres et les Lévites
se purifièrent, et ils purifièrent le peu-
ple, les portes et la muraille.
^'Je fis monter sur la muraille les
chefs de Juda, et je formai deux grands
chœurs. Le premier se mit en mar-
che du côté droit sur la muraille,
vers la porte du fumier. ^■'Derrière ce
chœur, marchaient Hosée et la moitié
des chefs de Juda, ^'Azaria, Esdras,
Meschullam, ^''Juda, Benjamin, Sche-
maeja et Jérémie; ^^des fils de prêtres
558
NEHEMIK.
Chap. 13,'.:.-lS,iG.
.lutla se réjouissait de ce que les prè- 'j'obtins du roi la permission de reve-
trcs et les Lévites étaient à leur poste, nir à Jérusalem, et je m'aperçus du
■•^observant tout ce qui concernait le mal qu'avait fait Eliaschih, en dispo-
service de Dieu et des purifications, sant une chambre ])our Tobija dans
Les chantres et les portiers remplis-
saient aussi leurs l'onctions, selon l'or-
dre de David et de Salomon, son fils ;
''"car autrefois, du temps de David et
d'Asaph, il y avait des chefs de chan-
les parvis de la maison de Dieu. *J'en
éprouvai un Aif dé[)laisir, et je jetai
hors de la chambre tous les objets qui
ap]iartenaient à Tobija ; "j'ordonnai
qu'on purifiât les chambres, et j'y re-
tres et des chants de louanges et d'ac- plaçai les ustensiles de la maison de
tious de grâces en l'honneur de Dieu. Dieu, les offrandes et l'encens. '.
"Tout Israël, au temps de Zorobabel '"J'appris aussi que les portions des
et de N'éhémie, donna les portions des Lévites n'avaient point été livrées, et
chantres et des portiers, jour par jour ; que les Lévites et les chantres chargés
on donna aux Lévites les choses con- du service s'étaient enfuis chacun dans
sacrées, et les Lévites donnèrent aux son territoire. "Je fis des réprimandes
fils d'Aaron les choses consacrées. aux magistrats, et je dis : Pourquoi la
maison de Dieu a-t-elle été abandon-
Zcle de ^'él,cmic contre les transgrcsscirs née ? Et je rassemblai les Lévites et
^ '^ " "'■ les chantres, et je les remis â leur
Chap. XIIl. 'Dans ce temps, on poste. '-Alors tout Juda apporta dans
lut en présence du peuple dans le li- les magasins la dime du blé, du moût
vre de Moïse, et l'on y trouva écrit et de l'huile. '*Je confiai la surveillance
que l'Ammonite et le Moabite ne de- des magasins à Schélémia, le prêtre»
vraient jamais entrer dans l'assemblée à Tsadok, le scribe, et à Pedaja, l'un
de Dieu, -parce qu'ils n'étaient pas des Lévites, etje leur adjoignis Hanan,
venus au-devant des enfants d'Israël fils de Zaccur, fils de Matthania, car
avec du pain et de l'eau, et parce qu'ils ils avaient la réputation d'être fidèles,
avaient appelé contre eux à ]:)rix d'ar- Ils furent chargés de faire les distri-
genl Balaam pour qu'il les maudît; butions à leurs frères,
mais notre Dieu changea la malédic- '* Souviens-toi de moi, ô mon Dieu,
tion en bénédiction. ^Lorsqu'on eut à cause de cela, et n'oublie pas mes
entendu la loi, on sépara d'Israël tous actes de piété à l'égard de la maison
les étrangers. de mon Dieu et des choses qui doivent
*Avant cela, le prêtre Eliaschib, éta- être observées !
bli dans les chambres de la maison de '^A cette époque, je vis en Juda des
notre Dieu, et parent de Tobija, ^avait hommes fouler au pressoir pendant le
disposé pour lui une grande chambre sabbat, rentrer des gerbes, charger
où l'on mettait auparavant les offran- sur des ânes même du vin, des raisins
des, l'encens, lesustensiles, ladîmedu et des figues, et toutes sortes de cho-
blé, du moût et de l'huile, ce qui était ses, et les amener à Jérusalem le jour
ordonné pour les Lévites, les chantres du sabbat ; et je leur donnai des aver-
et les portiers, et ce qui était prélevé tissements le jour où ils vendaient
|)our les prêtres. ''Je n'étais point à leurs denrées. '"Il y avait aussi des
Jérusalem cpiand tout cela eut lieu, Tyriens établis à Jérusalem, cpii ap-
car j'étais retourné auprès du roi la jxntaient du poisson et toutes sortes
trente-deuxième année d'Artaxerxès, de marchandises, et qui les vendaient
roi de Babylone. A la fin de l'année, aux fils de Juda le jour du sabbat et
oo\
35
Chap. 13, n-
■31.
NEHEMIE.
dans Jérusalem. ''Je fis des répriman-
des aux grands de Juda, et je leur dis :
Que signifie cette mauvaise action que
vous faites, en profanant le jour du
sabbat? '^N'est-ce pas ainsi qu'ont agi
vos pères, et n'est-ce pas à cause de
cela que notre Dieu a fait venir tous
ces malheurs sur nous et sur cette
ville? Et vous, vous attirez de nouveau
sa colère contre Israël, en profanant
le sabbat! '^Puis j'ordonnai qu'on fer-
mât les portes de Jérusalem avant le
sabbat, dès qu'elles seraient dans l'om-
bre, et qu'on ne les ouvrît qu'après le
sabbat. Et je plaçai quelques-uns de
mes serviteurs aux portes, pour em-
pêcher l'entrée des fardeaux le jour
du sabbat. -"Alors les marchands et
les vendeurs de toutes sortes de cho-
ses passèrent une ou deux fois la nuit
hors de Jérusalem. -*Je les avertis, en
leur disant : Pourquoi passez-vous la
nuit devant la muraille? Si vous le
faites encore, je mettrai la main sur
vous. Dès ce moment, ils ne vinrent
plus pendant le sabbat. "J'ordonnai
aussi aux Lévites de se purifier et de
venir garder les portes pour sanctifier
le jour du sabbat.
Souviens-toi de moi, ô mon Dieu, à
cause de cela, et protège-moi selon ta
grande miséricorde !
-^A cette même époque, je vis des
Juifs qui avaient pris des femmes As-
dodiennes. Ammonites, Moahites-'^La
moitié de leurs fils parlaient l'asdo-
xlien, et ne savaient pas parler le juif;
ils ne connaissaient que la langue de
tel ou tel peuple. -^Je leur fis des ré-
primandes, et je les maudis ; j en frap-
pai quelques-uns, je leur arrachai les
cheveux, et je les fis jurer au nom de
Dieu, en disant : Vous ne donnerez
pas vos filles à leurs fils , et vous ne
prendrez leurs filles ni pour vos fils
ni pour vous. -"N'est-ce pas en cela
qu'a péché Salomon, roi d'Israël ? Il
n'y avait point de roi semblable à
lui parmi la multitude des nations, il
était aimé de son Dieu, et Dieu l'avait
établi roi sur tout Israël ; néanmoins,
les femmes étrangères l'entraînèrent
aussi dans le péché. -'Faut-il donc ap-
prendre à votre sujet que vous com-
mettez un aussi grand crime et que
vous péchez contre notre Dieu en pre-
nant des femmes étrangères?
-''Un des fils de Jojada, fils d'Élia-
schib, le grand prêtre, était gendre de
Sanballat, le Horonite. Je le chassai
loin de moi.
'-"Souviens-toi d'eux, ô mon Dieu,
car ils ont souillé le sacerdoce et l'al-
liance contractée par les prêtres et les
Lévites.
^"Je les purifiai de tout étranger, et
je remis en vigueur ce que devaient
observer les prêtres et les Lévites,
chacun dans sa fonction, ^'et ce qui
concernait l'offrande du bois aux épo-
ques fixées de même que les prémi-
ces.
Souviens-toi favorablement de moi,
ô mon Dieu !
ESTHER
Festin d'Assuérus. — Désobéissance et disgrâce de la reine l'ast/ii.
Chap. I. 'C'était du temps d'As- '"Le septième jour, comme le cœur
suérus, de cet Assuérus qui régnait du roi était réjoui ])ar le vin, il ordon-
depuis l'Inde jusqu'en Ethiopie sur na à Mehuman, Biztha, Harbona, Big-
cent vingt-sept provinces; 'et le roi tha, Abagtha, Zéthar et Carcas, les
Assuérus était alors assis sur son trône sept eunuques qui servaient devant le
royal à Suse, dans la capitale. ^La troi- roi Assuérus, "d'amener en sa pré-
sième année de son règne, il fit un sence la reine Vasthi, avec la couron-
festin à tous ses princes et à ses ser- ne royale, pour montrer sa beauté aux
vitcurs ; les commandants de l'armée peuples et aux grands, car elle était
des Perses et des Mèdes, les grands et belle de figure. '-Mais la reine Vasthi
les chefs des provinces furent réunis refusa de venir, quand elle reçut par
en sa présence. ''Il montra la splen- les eunuques l'ordre du roi. Et le roi
tlide richesse de son royaume et l'é- fut très irrité, il fut enflammé de co-
clatante magnificence de sa grandeur 1ère.
]icndantnombredejours, pendantcent '^Alors le roi s'adressa aux sages qui
quatre-vingts jours, avaient la connaissance des temps. Car
''Lorsque ces jours furent écoulés, ainsi se traitaient les affaires du roi, de-
Ic roi fit pour tout le penjjlc (pii se vanttousceuxquiconnaissaientleslois
trouvait à Suse, la caj^italc, depuis le et le droit. '''11 avait auprès de lui Car-
plus grand jusqu'au plus petit, un fes- schena, Schéthar, Admatha, Tarsis,
tin qui dura sept jours, dans la cour Mérès, Marsena, Memucan, sept prin-
du jardin de la maison royale. ^Des ces de Perse et de Médie, qui voyaient
tentures blanches, vertes et bleues, la face du roi et qui occupaient le pre-
étaient attachées par des cordons de mier rang dans le royaume. 'H^uelle
l)yssus et de pourpre à des anneaux loi, dit-il, faut-il appliquer à la reine
d'argent et à des colonnes de marbre. Vasthi, pour n'avoir point exécuté ce
Des lits d'or et d'argent reposaient sur que le roi Assuérus lui a ordonné par
un pavé de porphyre, de marbre, de les eunuques ? '^Memucan répondit
nacre et de pierres noires. ^On servait devant le roi et les princes : Ce n'est
à boire dans des vases d'or, de diffé- pas seulement à l'égard du roi que la
rentes esjDèces, et il y avait abondance reine Vasthi a mal agi; c'est aussi en-
de vin royal, grâce à la libéralité du vers tous les princes et tous les peu-
roi. "^Mais on ne forçait personne à pies qui sont dans toutes les provinces
boire, car le roi avait ordonné à tous du roi Assuérus. ''Car l'action de la
les gens de sa maison de se conformer reine parviendra à la connaissance de
à la volonté de chacun. toutes les femmes, et les portera à mé-
^La reine Vasthi fit aussi un festin priser leurs maris ; elles diront : Le
pour les femmes dans la maison royale roi Assuérus avait ordonné qu'on ame-
du roi Assuérus. nàt en sa présence la reine ^'asthi, et
5(51
Chap. I, is-2, 12.
ESTHER.
elle n'y est pas allée. '*Et dès ce jour, nécessaires pour leur toilette ; ''et que
les princesses de Perse et de Médie la jeune fille qui plaira au roi devienne
qui auront appris l'action de la reine • reine à la place de Vasthi. Cet avis eut
la rapporteront à tous les chefs du l'approbation du roi, et il fit ainsi,
roi; de là beaucoup de mépris et de ^11 y avait dans Suse, la capitale, un
colère. '^Si le roi le trouve bon, qu'on Juif nommé Mardochée, fils de Jaïr,
publie de sa part et qu'on inscrive fils de Schimeï, fils de Kis, homme de
paruîi les lois des Perses et des Mè- Benjamin, Spii avait été emmené de
des, avec défense de la transgresser, Jérusalem parmi les captifs déportés
une ordonnance royale d'après la- avec Jeconia*, roi de Juda, par Nebu-
quelle Vasthi ne paraîtra plus devant cadnetsar, roi de Babylone. ^11 élevait
le roi Assuérus et le roi donnera la Hadassa, c[ui est Esther, fille de son
dignité de reine à une autre qui soit oncle; car elle n'avait ni père ni mère,
meilleure qu'elle. -"L'édit du roi sera La jeune fille était belle de taille et
connu dans tout son royaume, cjuel- belle de figure. A la mort de son père
que grand qu'il soit, et toutes les fem-
mes rendront honneur à leurs maris,
depuis le plus grand jusc[u'au plus
petit.
et de sa mère, Mardochée l'avait adop-
tée pour fille.
^Lorsqu'on eut publié l'ordre du
roi et son édit, et qu'un grand nombre
Esther choisie pour reine. — Conspiration
contre le roi, découverte par Mardochée.
-'Cet avis fut approuvé du roi et des de jeunes filles furent rassemblées à
princes, et le roi agit d'après la parole Suse, la capitale, sous la surveillance
de Memucan. -Il envoya des lettres à d'Hégaï, Esther fut aussi prise et con-
toutes les provinces du royaume, à duite dans la maison du roi, sous la
chaque province selon son écriture et surveillance d'Hégaï, gardien des fem-
à chaque peuple selon sa langue ; elles mes. "La jeune fille lui plut, et trouva
portaient que tout homme devait être grâce devant lui; il s'empressa de lui
le maître dans sa maison, et qu'il par- fournir les choses nécessaires pour sa
lerait la langue de son peuple. toilette et pour sa subsistance , lui
donna sept jeunes filles choisies dans
la maison du roi, et la plaça avec ses
jeunes filles dans le meilleur apparto-
Chap. II. 'Après ces choses, lors- ment de la maison des femmes. '"Es-
quc la colère du roi Assuérus se fut ther ne fit connaître ni son peuple ni
calmée, il pensa à Vasthi, à ce qu'elle sa naissance, car Mardochée lui avait
avait fait, et à la décision qui avait été défendu d'en parler. " Et chacjue jour
prise à son sujet. -Alors ceux qui Mardochée allait et venait devant la
servaient le roi dirent : Qu'on cher- cour de la maison des femmes, pour
che 230ur le roi des jeunes filles, vier- savoir comment se portait Esther et
ges et belles de figure; ^que le roi comment on la traitait,
établisse dans toutes les provinces de '-Chaque jeune fille allait à son tour
son royaume des commissaires char- vers le roi Assuérus, après avoir em-
gés de rassembler toutes les jeunes ployé douze mois à s'acquitter de ce
filles, vierges et belles de figure, à quiétaitprcscrit aux femmes; pendant
Suse, la capitale, dans la maison des ce temps, elles prenaient soin de leur
femmes, sous la surveillance d'Hé- toilette, six mois avec de l'huile de
gué", eunuque du roi et gardien des myrrhe, et six mois avec des aromates
femmes, c[ui leur donnera les choses et des parfums en usage parmi les
n. llcî^iic, ou Jlci^ai. v. s. b. Jt-conia. un Jojahtn. Il Hois 24, 8.
5(Î2
ESTHER.
Clïap. 2. 13-3,
femmes. '^ C'est ainsi que chaque jeune
fille allait vers le roi; et, quand elle
passait de la maison des femmes dans
la maison du roi, on lui laissait pien-
dre avec elle tout ce qu'elle voulait.
'■'Elle y allait le soir; et le lendemain
matin, elle passait dans la seconde
maison des femmes, sous la surveil-
lance de Schaaschgaz, eunuque du roi
et gardien des concubines. Elle ne
retournait plus vers le roi, à moins
que le roi n'en eût le désir et qu'elle
ne fût appelée par son nom.
'^Lorsque son tour d'aller vers le
roi fut arrivé, Esther, fille d'Abicliaïl,
oncle de Mardochée qui l'avait adop-
tée ])Our fille, ne demanda que ce qui
fut désigné par Hégaï, eunuc|ue du roi
et "ardien des femmes. Esther trou-
vait gi'àce aux yeux de tous ceux ([ui
la voyaient. '"Esther fut conduite au-
près du roi Assuérus, dans sa maison
rovale, le dixième mois, qui est le
mois de Tébeth, la septième année de
son règne. '"Le roi aima Esther plus
que toutes les autres femmes, et elle
obtint grâce et faveur devant lui |)lus
cjue toutes les autres jeunes filles. Il
mit la couronne royale sur sa tète, et
la fit reine à la place de Yasthi. '*^Le
roi donna un grand festin à tous ses
princes et à ses serviteurs, un festin
en l'honneur d'Esther; il accorda du
repos aux provinces, et fit des pré-
sents avec une libéralité royale.
'"Ija seconde fois qu'on assembla
les jeunes filles, Mardochée était assis
à la porte du roi. -"Esther n'avait fait
connaître ni sa naissance ni son peu-
ple, car Mardochée le lui avait défen-
du, et elle suivait les ordres de Mar-
sur le roi Assuérus. "Mardochée eut
connaissance de la chose et en informa
la reine Esther, qui la redit au roi de
la part de Mardochée. -'Le fait ayant
été vérifié et trouvé exact, les deux
eunuques furent pendus à un bois. Et
cela fut écrit dans le livre des Chro-
niques en présence du roi.
Uainan, favori du roi. — JÀlit de mort
contre les Juifs.
C/ui/j. III. 'Après ces choses, le
roi Assuérus fit monter au pouvoir
Haman , fils d'IIammedatha , l'Aga-
guite; il l'éleva en dignité et plaça
son sic'ge au-dessus de ceux de tous
les chefs qui étaient auprès de lui.
-Tous les serviteurs du roi, cpii se te-
naient à la porte du roi, iléchissaient
le genou et se prosternaient devant
Haman, car tel était l'ordre du roi à
son égard. Mais Mardochée ne lléchis-
sait point le genou et ne se proster-
nait j)oint. 'Et les serviteurs du roi,
cpii se tenaient à la porte du roi, dirent
à Mardochée : Pourcpioi transgresses-
tu l'ordre du roi? ^Comme ils le lui
répétaient chacjue jour et qu'il ne les
écoutait ])as, ils en firent rapport à
Haman, pour voir si Mardochée jier-
sisterait dans sa résolution ; car il leur
avait dit qu'il était Juif. ^Et Haman
vit que Mardochée ne fléchissait |)oint
le genou et ne se prosternait point de-
vant lui. Il fut rempli de fureur ; hnais
il dédaigna de porter la main sur Mar-
dochée seul, car on lui avait dit de
quel peuple était Mardochée , et il
voulut détruire le peuj)le de Mardo-
chée, tous les Juifs qui se trouvaient
dochée aussi fidèlement c[u'à l'époque dans tout le royaume d'Assuérus.
où elle était sous sa tutelle. -' Dans ce
même temps, comme Mardochée était
assis à la porte du roi, Bigthan etThé-
resch, deux eunuques du roi, gardes
du seuil, cédèrent à un mouvement
d'irritation et voulurent porter la main
"Au premier mois, qui est le mois de
Nisan, la douzième année du roi As-
suérus, on jeta le pur, c'est-à-dire le
sort, devant Haman, pour chacpu'jour
et pour chaque mois, juscpi'au dou-
zième mois, qui est le mois d'Adar.
i63
Chap. 3,s-4, 11.
ESTHER.
''Alors Haman dit au roi Assuérus :
Il y a clans toutes les provinces de ton
royaume un peuple dispersé et à part
parmi les peuples, ayant des lois diffé-
rentes de celles de tous les peujiles et
n'observant point les lois du roi. Il
n'est pas dans l'intérêt du roi de le
laisser en l'epos. "Si le roi le trouve
Consternation et jeûne parmi les Juifs.
Chap. IV. 'Mardochée, ayant ap-
pris tout ce qui se passait, déchira ses
vêtements, s'enveloppa d'un sac et se
couvrit de cendre. Puis il alla au mi-
lieu de la ville en poussant avec force
des cris amers, -et se rendit jusqu'à
bon, qu'on écrive l'ordre de les faire la porte du roi, dont l'entrée était in-
périr; et je pèserai dix mille talents
d'argent entre les mains des fonction-
naires, pour qu'on les ]iorte dans le
trésor du roi.
"*Le roi ôta son anneau de la main,
et le remit à Haman, fds d'Hamme-
datha, l'Agaguite, ennemi des Juifs.
"Et le roi dit à Haman : L'argent t'est
donné, et ce peuple aussi; fais-en ce
que tu voudras.
'-Les secrétaires du roi furent appe-
lés le treizième jour du jii-emier mois,
et l'on écrivit, suivant tout ce qui fut
ordonné par Haman, aux satrapes du
roi, aux gouverneurs de chaque pro-
vince et aux chefs de chaque peuple,
à chaque province selon son écriture
et à chaque peuple selon sa langue.
Ce fut au nom du roi Assuérus que
l'on écrivit, et on scella avec l'anneau
du roi. "Les lettres furent envoyées par
terdite à toute personne revêtue d'un
sac. ^Dans chaque province, partout
où arrivaient l'ordre du roi et son édit,
il y eut une grande désolation parmi
les Juifs; ils jeûnaient, pleuraient et
se lamentaient, et beaucoup se cou-
chaient sur le sac et la cendre.
*Les servantes d'Esther et ses eunu-
ques vinrent lui annoncer cela, et la
reine fut très effrayée. Elle envoya des
vêtements à Mardochée pour le cou-
vrir et lui faire ôter son sac, mais il ne
les accepta pas. ^\Iors Esther appela
Hathac, l'un des eunuques que le roi
avait placés auprès d'elle, et elle le
chargea d'aller demander à Mardo-
chée ce que c'était et d'où cela venait.
* Hathac se rendit vers Mardochée sur
la place de la ville, devant la porte du
roi. ^Et Mardochée lui raconta tout ce
qui lui était arrivé, et lui indiqua la
les courriers dans toutes les provinces somme d'argent qu'Harnan avait pro-
du roi, pour qu'on détruisît, qu'on
tuât et qu'on fît périr tous les Juifs,
jeunes et vieux, petits enfants et fem-
mes, en un seul jour, le treizième du
douzième mois, qui est le mois d'Adar,
et pour que leurs biens fussent livrés
au pillage. ''Ces lettres renfermaient
une copie de ledit qui devait être pu-
blié dans chaque jn'ovince, et invi-
taient tous les peuples à se tenir prêts
]iour ce jour-là. '^Les courriers parti-
rent en toute hâte, d'après l'ordre du
roi.
mis de livrer au trésor du roi en retour
du massacre des Juifs. *11 lui donna
aussi une copie de l'édit publié dans
Suse en vue de leur destruction, afin
qu'il le montrât à Esther et lui fît tout
connaître; et il ordonna qu'Esther se
rendît chez le roi pour lui demander
grâce et l'implorer en faveur de son
peuple. "Hathac vint rapporter à Es-
ther les paroles de Mardochée.
'"Esther chargea Hathac d'aller dire
à Mardochée : " Tous les serviteurs du
roi et le peuple des provinces du roi
L'édit fut aussi publié dans Suse, savent qu'il existe une loi portant
la capitale ; et tandis que le roi et Ha- peine de mort contre quiconcpie, hom-
man étaient à boire, la ville de Suse me ou femme, entre chez le roi, dans
était dans la consternation. la cour intérieure, sans avoir été ap-
5^4
ESTHER.
Chnp. 4,12-6,1.
pelé; celui-là seul a la vie sauve, à qui
le roi tend le sceptre d'or. Et moi, je
n'ai point été appelée auprès du roi
depuis trente jours.
*- Lorsque les paroles d'Esther eu-
rent été rapportées à Mardochée,
"Mardochée fit répondre à Esther : Ne
t'imagine pas que tu échapperas seule
d'entre tous les Juifs, parce que tu es
dans la maison du roi; '*car, si tu te
tais maintenant, le secours et la déli-
vrance surgiront d'autre part pour les
suite chercher Haman, comme le dé-
sire Esther.
Le roi se rendit avec Haman au fes-
tin qu'avait préparé Esther. ^Et pen-
dant qu'on buvait le vin, le roi dit à
Esther: Quelle est ta demande? Elle te
sera accordée. Que désires-tu? Quand
ce serait la moitié du royaume, tu l'ob-
tiendras. 'Esther répondit : Voici ce
que je demande et ce que je désire. "Si
j'ai trouvé grâce aux yeux du roi, et
s'il plaît au roi d'accorder ma demande
Juifs, et toi et la maison de ton père et de satisfaire mon désir, que le roi
vous périrez. Et qui sait si ce n'est pas
pour un temps comme celui-ci que tu
es parvenue à la royauté ?
'^Esther envoya dire à Mardochée :
*^Va, rassemble tous les Juifs qui se
trouvent à Suse, et jeûnez pour moi,
sans manger ni boire pendant trois
jours, ni la nuit ni le jour. Moi aussi, je
jeûnerai de même avec mes servantes,
puis j'entrerai chez le roi, malgré la
loi; et si je dois périr, je périrai.
'^ Mardochée s'en alla, et fit tout ce
qu'Esther lui avait ordonné.
Démarche d'Esther auprès du roi. — Hamnn
cherchant à faire périr Mardochée.
Chap. V. 'Le troisième jour, Es-
ther mit ses vêtements royaux et se
présenta dans la cour intérieure de la
maison du roi, devant la maison du
roi. Le roi était assis sur son trône
royal dans la maison royale, en face
de l'entrée de la maison. -Lorsque le
roi vit la reine Esther debout dans la
cour, elle trouva grâce à ses yeux ; et
vienne avec Haman au festin que je
leur préparerai, et demain je donne-
rai réponse au roi selon son ordre.
^ Haman sortit ce jour-là, joyeux et
le cœur content. Mais lorsqu'il vit, à
la porte du roi, Mardochée qui ne se
levait ni ne se remuait devant lui, il
fut rempli de colère contre Mardo-
chée. '"11 sut néanmoins se contenir,
et il alla chez lui. Puis il envoya cher-
cher ses amis et Zéresch, sa femme.
"Haman leur parla de la magnificence
de ses richesses, du nombre de ses
fils, de tout ce qu'avait fait le roi pour
l'élever en dignité, et du rang qu'il
lui avait donné au-dessus des chefs et
des serviteurs du roi. '^Et il ajouta :
Je suis même le seul que la reine Es-
ther ait admis avec le roi au festin
qu'elle a fait, et je suis encore invité
pour demain chez elle avec le roi.
''Mais tout cela n'est d'aucun prix
pour moi aussi longtemps que je ver-
rai Mardochée, le Juif, assis à la porte
du roi. '^Zéresch, sa femme, et tous
le roi tendit à Esther le sceptre d'or ses amis lui dirent: Qu'on prépare un
qu'il tenait à la main. Esther s'appro
cha, et toucha le bout du sceptre. 'Le
roi lui dit : Qu'as-tu, reine Esther, et
que demandes-tu ? Quand ce serait la
moitié du royaume, elle te serait don-
née. * Esther répondit : Si le roi le
trouve bon, que le roi vienne aujour-
d'hui avec Haman au festin que je lui
ai préparé. ^Et le roi dit : Allez de
bois haut de cintpiante coudées, et
demain matin demande au roi qu'on v
pende Mardochée; puis tu iras joyeux
au festin avec le roi. Cet avis plut à
Haman, et il fit préparer le bois.
Honneurs accordes à Mardochée, et humiliation
d Haman.
Chap. VI. 'Cette nuit-là, le roi
565
Chap. G, i-J , 7.
ESTHER.
ne put pas dormir, et il se fit apporter ''Mardochéc retourna à la porte du
le livre des annales, les Chroniques, roi, et Ilaman se rendit en hâte chez
On les lut devant le roi, -et Ton trouva lui, désolé et la tète voilée. *^Haman
écrit ce que Mardochée avait révélé raconta à Zéresch, sa femme, et à tous
au sujet de Bigthan et de Théresch, ses amis, tout ce qui lui était arrivé,
les deux eunuques du roi, gardes du Et ses sages, et Zéresch, sa femme,
seuil, qui avaient voulu porter la main lui dirent: Si ^lardochée, devant le-
sur le roi Assuérus. ''Le roi dit : Quelle quel tu as commencé de tomber, est
marque de distinction et d'honneur de la race des Juifs, tu ne pourras rien
Mardochée a-t-il reçue pour cela ? 11 contre lui, mais tu tomberas devant
n'a rien reçu, ré])ondirent ceux qui
servaient le roi. ''Alors le roi dit : Qui
est dans la cour ? — Haman était venu
dans la cour extérieure de la maison
du roi, pour demander au roi de faire
pendre Mardochée au bois qu'il avait
préparé pour lui. — ''Les serviteurs
du roi lui répondirent : C'est Ilaman
qui se tient dans la cour. Et le roi dit:
Ou'il entre.
lui. "Gomme ils lui parlaient encore,
les eunuques du roi arrivèrent et con-
duisirent aussitôt Ilaman au festin
(ju'Esther avait préparé.
Hamnn dénoncé par Estlier et mis à mort.
Cliap. VII. 'Le roi et Ilaman allè-
rent au festin chez la reine Esther.
-Ce second jour, le roi dit encore à
Esther, pendant qu'on buvait le vin :
^Haman entra, et le roi lui dit : Que Quelle est ta demande, reine Esther?
faut-il faire pour un homme que le roi Elle te sera accordée. Que désires-tu?
veut honorer? Ilaman se dit en lui- Quand ce serait la moitié du royaume,
même : Quel autre cjue moi le roi tu l'obtiendras. ^La reine Esther ré-
voudrait-il honorer? "Et Haman ré- pondit : Si j'ai trouvé grâce à tes yeux,
pondit au roi : Pour un homme que le ù roi, et si le roi le trouve bon, ac-
roi veut honorer, ''il faut prendre le corde-moi la vie, voilà ma demande,
vêtement royal dont le roi se couvre
et le cheval que le roi monte et sur la
tèteduquel se pose unecouronne rova-
le, ^remettre le vêtement et le cheval à
l'un des principaux chefs du roi, puis
revêtir l'homme que le roi veut hono-
rer, le promener à cheval à travers la
place de la ville, et crier devant lui :
C'est ainsi c[ue l'on fait à l'homme que
le roi veut honorer ! '"Le roi dit à Ha-
ct sauve mon peuple, voilà mon désir !
■'Car nous sommes vendus, moi et mon
peuple, pour être détruits, égorgés,
anéantis. Encore si nous étions ven-
dus pour devenir esclaves et servan-
tes, je me tairais, mais l'ennemi ne
saurait compenser le dommage fait
au roi.
^Le roi Assuérus prit la parole et
dit à la reine Esther : Qui est-il et
man : Prends de suite le vêtement et où est-il celui qui se propose d'agir
le cheval, comme tu l'as dit, et fais ainsi? ^Esther répondit : L'oppres-
ainsi pour Mardochée, le Juif, qui est seur, l'ennemi, c'est Haman, ce mé-
assis à la porte du roi; ne néglige rien chant-là! Haman fut saisi de terreur
de tout ce que tu as mentionné. "Et en présence du roi et de la reine. "Et
Haman prit le vêtement et le cheval, le roi, dans sa colère, se leva et quitta
il revêtit Mardochée, il le promena à le festin, pour aller dans le jardin du
cheval à travers la place de la ville, et palais. Haman resta pour demander
il cria devant lui : C'est ainsi que l'on grâce de la vie à la reine Esther, car il
fait à l'homme que le roi veut hono- voyait bien que sa perte était arrêtée
rer
dans l'csj
566
ri
t du
roi.
ESTIIER.
Chap. / ,8-8, l'i
^Lorsque le roi revint du jardin du
jialais dans la salle du festin, il vit
llanian qui s'était précij)ité vers le lit
sur lequel était Esthei', et il dit : Se-
rait-ce encore pour l'aire violence à la
reine, chez moi, dans le palais?
Dès que cette parole tut sortie de
la bouche du roi, on voila le visage
dllanian. ^Et Ilarbona, l'un des eunu-
([ues, dit en présence du roi : Voici,
le bois préparé par Haman pour Mar-
dochée, qui a parlé pour le bien du
roi, est dressé dans la maison d'Ila-
man, à une hauteur de cinquante cou-
dées. Le roi dit : Qu'on y pende Ha-
man ! '"Et l'on pendit Ilaman au bois
qu'il avait préparé pour Mardochée.
Et la colère du roi s'apaisa.
Edit en faveur des Juifs.
C/ui/j. ] III. 'lui ce même jour,
le roi Assuérus donna à la reine Es-
tlier la maison d'IIaman, l'ennemi des
Juifs; et Mardochée parut devant le
roi, car Esther avait fait connaître la
parenté qui l'unissait à elle. -Le roi
ôta son anneau, qu'il avait repris à
Haman, et le donna à IMardochée ; Es-
ther, de son côté, établit Mardochée
sur la maison d'Haman.
^Puis Esther parla de nouveau en
présence du roi. Elle se jeta à ses
pieds, elle pleura, elle le supplia d'em-
pêcher les effets de la méchanceté
d'Haman, l'Agaguite, et la réussite de
ses projets contre les Juifs. •'Le roi
tendit le sceptre d'or à Esther, qui se
releva et resta debout ilevant le roi.
^EUe dit alors : Si Le roi le trouve bon
et si j'ai trouvé grâce devant lui, si la
chose paraît convenable au roi et si je
suis agréable à ses yeux, qu'on écrive
pour révoquer les lettres conçues par
Haman, fils d'Hammedatha, l'Aga-
guite, et écrites par lui dans le but de
faire périr les Juifs f|ui sont dans tou-
tes les provinces du roi. "Car comment
pourrais-je voir le malheur (jui attein-
drait mon ])euple, et comment pour-
rais-je voir la destruction de ma race?
^Le roi Assuérus dit à la reine Esther
et au Juif Mardochée : Voici, j'ai don-
né à Esther la maison d'Haman, et il
a été pendu au bois pour avoir étendu
la main contre les Juifs. ^Ecrivez donc
en faveur des Juifs comme il vous
plaira, au nom du roi, et scellez avec
l'anneau du roi ; car une lettre écrite
au nom du roi et scellée avec l'an-
neau du roi ne peut être révoquée.
"Les secrétaires du roi furent appe-
lés en ce temps, le \ ingt-troisième
jour du troisième mois, qui est le
mois de Sivan, et l'on écrivit, suivant
tout ce qui fut ordonné par Mardo-
chée, aux Juifs, aux satrapes, aux
gouNcrneurs et aux chefs des cent
vingt-sept provinces situées de l'Inde
à l'Ethiopie, à chaque province selon
son écriture, à chaque jieuple selon sa
langue, et aux Juifs selon leur écriture
et selon leur langue. '"On écrivit au
nom du roi Assuérus, et l'on scella
avec l'anneau du roi. On envoya les
lettres par des courriers, ayant pour
montures des chevaux et des mulets
nés de juments. "Par ces lettres, le
roi donnait aux Juifs, en quelque ville
cju'ils fussent, la permission de se ras-
sembler et de défendre leur vie, de
détruire, de tuer et de faire périr, avec
leurs petits enfants et leurs femmes,
tous ceux de chaque peuple et de cha-
que province qui prendraient les ar-
mes pour les attaquer, et de livrer
leurs biens au pillage, '-et cela en un
seul jour, dans toutes les ])rovinces
du roi Assuérus, le treizième du dou-
zième mois, qui est le mois d'Adar.
'^Ces lettres renfermaient une copie
de ledit qui devait être publié dans
chaque province, et informaient tous
les peuples que les Juifs se tiendraient
prêts pour ce jour-là à se venger de
leurs ennemis. '■'Les courriers, mon-
tés sur des chevaux et des mulets,
5g:
Chap. 8:, 15-9, 18.
ESTHER.
partirent aussitôt et en toute hâte ,
d'après l'ordre du roi.
L'édit fut aussi publié dans Suse, la
capitale.
'^Mardochée sortit de chez le roi,
avec un vêtement royal bleu et blanc,
une grande couronne d'or, et un man-
teau de byssus et de pourpre. La ville
de Suse poussait des cris et se réjouis-
sait. ""Il n'y avait pour les Juifs que
bonheur et joie, allégresse et gloire.
'"Dans chaque province et dans cha-
que ville, partout où arrivaient l'ordre
du roi et son édit, il y eut parmi les
Juifs de la joie et de l'allégresse, des
festins et des fêtes. Et beaucoup de
gens d'entre les peuples du pays se
firent Juifs, car la crainte des Juifs les
avait saisis.
Vengeance des Juifs. — Fête des Piirim.
Chap. IX. 'Au douzième mois, qui
est le mois d'Adar, le treizième jour
du mois, jour où devaient s'exécuter
l'ordre et ledit du roi, et où les enne-
mis des Juifs avaient espéré dominer
sur eux, ce fut le contraire qui arriva,
et les Juifs dominèrent sur leurs enne-
mis. -Les Juifs se rassemblèrent dans
leurs villes, dans toutes les provinces
tiles. "Dans Suse, la capitale, les Juifs
tuèrent et firent périr cinq cents hom-
mes, 'et ils égorgèrent Parschandatha,
Dalphon, Aspatha, ^Poratha, Adalia,
Aridatha, 'Parmaschtha, Arizaï, Ari-
daï et Vajezatha, '"les dix fils d'Ha-
man, fils d'Hammedatha, l'ennemi des
Juifs. Mais ils ne mirent pas la main
au pillage.
"Ce jour-là, le nombre de ceux qui
avaient été tués dans Suse, la capitale,
parvint à la connaissance du roi. '-Et
le roi dit à la reine Esther : Les Juifs
ont tué et fait périr dans Suse, la ca-
pitale, cinq cents hommes et les dix
fils d'IIaman; qu'auront-ils fait dans
le reste des provinces du roi ?... Quelle
est ta demande ? Elle te sera accordée.
Que désires-tu encore ? Tu l'obtien-
dras. '^Esther répondit: Si le roi le
trouve bon, qu'il soit permis aux Juifs
qui sont à Suse d'agir encore demain
selon le décret d'aujourd'hui, et que
l'on pende au bois les dix fils d'Haman.
"Et le roi ordonna de faire ainsi. L'é-
dit fut publié dans Suse. On pendit
les dix fils d'Haman ; '^et les Juifs qui
se trouvaient à Suse se rassemblèrent
de nouveau le quatorzième jour du
mois d'Adar et tuèrent dans Suse trois
la main au pillage.
du roi Assuérus, pour mettre la main cents hommes. Mais ils ne mirent pas
sur ceux qui cherchaient leur perte ;
et personne ne put leur résister, car
la crainte qu'on avait d'eux s'était em-
parée de tous les peuples. ^Ettous les
chefs des provinces, les satrapes, les
gouverneurs , les fonctionnaires du
roi, soutinrent les Juifs, à cause de
l'effroi que leur inspirait Mardochée.
*Car Mardochée était puissant dans la
maison du roi, et sa renommée se ré-
pandait dans toutes les provinces,
parce qu'il devenait de plus en plus
puissant.
'"Les autres Juifs qui étaient dans
les provinces du roi se rassemblèrent
et défendirent leur vie; ils se procu-
rèrent du repos en se délivrant de
leurs ennemis, et ils tuèrent soixante-
quinze mille de ceux qui leur étaient
hostiles. Mais ils ne mirent pas la main
au pillage.
'' Ces choses arrivèrent le treizième
jour du mois d'Adar. Les Juifs se re-
posèrent le quatorzième , et ils en
firent un jour de festin et de joie.
^Les Juifs frappèrent à coups d'épée '^Ceux qui se trouvaient à Suse, s'é-
tous leurs ennemis, ils les tuèrent et tant rassemblés le treizième jour et
les firent périr; ils traitèrent comme le quatorzième jour, se reposèrent le
il leur plut ceux qui leur étaient hos- quinzième, et ils en firent un jour de
568
ESTIIER.
Cliap. 9, 10-10,3.
festin et de joie. ''C'est pourquoi les
Juifs de la campagne, qui habitent des
villes sans murailles, font du quator-
zième jour du mois d'Adar un jour de
joie, de festin et de fête, où l'on s'en-
voie des portions les uns aux autres.
-"Mardochée écrivit ces choses, et
il envoya des lettres à tous les Juifs
qui étaient dans toutes les provinces
du roi Assuérus , auprès et au loin.
-' Il leur prescrivait de célébrer chaque
année le quatorzième jour et le quin-
zième jour du mois d'Adar "comme
les jours où ils avaient obtenu du re-
pos en se délivrant de leurs ennemis,
de célébrer le mois où leur tristesse
avait été changée en joie et leur déso-
lation en jour de fête, et de faire de
ces jours des jours de festin et de joie
où l'on s'envoie des portions les uns
aux autres et où l'on distribue tles
dons aux indigents. "Les Juifs s'en-
gagèrent à faire ce qu'ils avaient déjà
commencé et ce que Mardochée leur
écrivit. -*Car Haman, fils d'Ilamme-
datha, l'Agaguite, ennemi de tous les
Juifs, avait formé le projet de les faire
périr, et il avait jeté le pur, c'est-à-
dire le sort, afin de les tuer et de les
détruire; -^mais Estlier s'étant pré-
sentée devant le roi, le roi ordonna
par écrit de faire retomber sur la tête
d'Haman le méchant projet qu'il avait
formé contre les Juifs, et de le pendre
au bois, lui et ses fils. -^C'est pour-
quoi on appela ces jours Puiim, du
nom de j)ur.
D'après tout le contenu de cette
lettre, d'après ce qu'ils avaient eux-
mêmes vu et ce qui leur était arrivé,
-'les Juifs prirent pour eux, pour leur
postérité, et pour tous ceux qui s'at-
tacheraient à eux, la résolution et l'en-
gagement irrévocables de célébrer
chaque année ces deux jours, selon
le mode jjrcscrit et au temps fixé.
-''Ces jours devaient être rappelés et
célébrés de génération en génération,
dans chaque famille, dans chaque pro-
vince et dans chaque ville ; et ces jours
de Purim ne devaient jamais être abo-
lis au milieu des Juifs, ni le souvenir
s'en effacer parmi leurs descendants.
^^La reine Esther, fille d'Abichaïl,
et le Juif Mardochée écrivirent d'une
manière pressante une seconde fois
pour confirmer la lettre sur les Purim.
■■"'On envoya des lettres à tous les
Juifs, dans les cent vingt-sept pro-
vinces du roi Assuérus. Elles conte-
naientdes paroles de paix et de fidélité,
"pour prescrire ces jours de Purim
au temps fixé, comme le Juif Mardo-
chée et la reine Esther les avaient éta-
blis pour eux, et comme ils les avaient
établis pour eux-mêmes et pour leur
postérité, à l'occasion de leur jeûne
et de leurs cris. ^-Ainsi l'ordre d'Es-
ther confirma l'institution des Purim,
et cela fut écrit dans le livre.
Eloge de Mardocliéc.
Cliap. X. 'Le roi Assuérus imposa
un tribut au pays et aux îles de la mer.
-Tous les faits concernant sa puis-
sance et ses exploits, et les détails
sur la grandeur à laquelle le roi éleva
Mardochée, ne sont-ils pas écrits dans
le livre des Chroniques des rois des
Mèdesetdes Perses ? ^Car le Juif Mar-
dochée était le premier après le roi
Assuérus ; considéré parmi les Juifs et
aimé de la multitude de ses frères, il
rechercha le bien de son peuple et
parla ])our le bonheur de toute sa race.
LES
LIVRES POETIQIES
JOB, PSAUMES, PROVERBES,
ECCi.ÉSIASTE, GANTIOUE DES CAA'TIOUES
JOB
Job clnris I nih'crsité.
Visite de trois a/nis.
Chap. I. 'Il y avait dans le pays '"Ne l'as-tu pas protégé, lui, sa mai-
d'Uts" un homme qui s'appelait Job. son, et tout ce qui est à lui? Tu as
Et cet homme était intègre et droit; béni l'œuvre de ses mains, et ses trou-
il craignait Dieu, et se détournait du peaux couvrent le pays. "Mais étends
mal. ta main, touche à tout ce qui lui ap-
-II lui naquit sept fils et trois filles, partient, et je suis sur qu'il te maudit
'Il possédait sept mille brebis, trois en face. '-L'Éternel dit à Satan : Voici,
mille chameaux, cinq cents paires de tout ce qui lui appartient, je te le
bœufs, cinq cents ânesses, et un très livre; seulement, ne porte pas la main
sur lui.
Et Satan se retira de devant la face
de l'Eternel.
''Un jour que les fils et les filles de
.Job mangeaient et buvaient du vin
dans la maison de leui
arriva auprès de Job un messager
grand nombre de serviteurs. Et cet
homme était le jdus considérable de
tous les fils de l'Orient*.
*Ses fds allaient les uns chez les
autres et donnaient tour à tour un
festin, et ils invitaient leurs trois sœurs
à manger et à boire avec eux. '^Et arriva auprès de Job un messager qui
quand les jours de festin étaient pas- dit : Les bœufs labouraient et les ànes-
sés. Job appelait et sanctifiait ses fils, ses paissaient à côté d'eux; '^des Sa-
puis il se levait de bon matin et offrait béens se sont jetés dessus, les ont
pour chacun d'eux un holocauste; car enlevés, et ont passé les serviteurs au
Job disait : Peut-être mes fils ont-ils fil de l'épée. Et je me suis échappé
péché et ont-ils offensé Dieu dans leur moi seul, pour t'en apporter la nou-
cœur. C'est ainsi que Job avait coutu- velle.
me d'agir. '^11 parlait encore, lorsqu'un autre
*0r, les fils de Dieu'' vinrent un jour vint et dit : Le feu de 13ieu est tombé
se présenter devant l'Eternel, et Sa- du ciel, a embrasé les brebis et les
tan vint aussi au milieu d'eux. 'L'Eter- serviteurs, et les a consumés. Et je me
nel dit à Satan : D'où viens-tu ? Et Sa- suis échappé moi seul, [)our t'en ap-
tan répondit à l'Eternel : De parcourir porter la nouvelle.
la terre et de m'y promener. "L'Eter-
nel dit à Satan : As-tu remarqué mon
serviteur Job ? Il n'y a personne com-
me lui sur la terre; c'est un homme
intègre et droit, craignant Dieu, et se
détournant du mal. ^Et Satan réjion-
dit à l'Eternel : Est-ce d'une manièie
désintéressée que Job craint Dieu ?
''11 parlait encore, lorsqu un autre
vint et dit : Des Chaldéens, formés en
trois bandes, se sont jetés sur les cha-
meaux, les ont enlevés, et ont passé
les serviteurs au fil de l'épée. Et je
me suis échappé moi seul, pour t'en
apporter la nouvelle.
'Ml |)arlait encore, l()i'S(]u'un aulie
a. Le luiys ilit^. iui nord do rAr:il)ie DésiTlc. /». Les fiUilc l'Oitcni, lialjiUmt;
de la PjilestîrH*. c. f.es fils de Oicu. les esprits célestes.
des li'iljus arabes à 1 urienl
571
Chap. 1, 10-3,5.
JOB.
vint et dit : Tes fils et tes filles man-
geaient et buvaient du vin dans la
maison de leur frère aîné; ''et voici,
un grand vent est venu de l'autre côté
du désert, et a frappé contre les qua-
tre coins de la maison ; elle s'est écrou-
lée sur les jeunes gens, et ils sont
morts. Et je me suis écliapjié moi seul,
pour t'en apporter la nouvelle.
• -"Alors Job se leva, déchira son man-
teau, et se rasa la tète ; puis, se jetant
parterre, il se prosterna, ^'et dit: Je
suis sorti nu du sein de ma mère, et
nu je retournerai dans le sein de la
terre. L'Eternel a donné, et l'Eternel
a ôté; que le nom de l'Eternel soit
béni !
--En tout cela, Job ne pécha point
et n'attribua rien d'injuste à Dieu.
Chap. IL ' Or, les fils de Dieu vin-
rent un jour se présenter devant l'E-
ternel, et Satan vint aussi au milieu
d'eux se présenter devant l'Eternel.
^L'Eternel dit à Satan : D'où viens-tu ?
Et Satan répondit à l'Eternel : De par-
courir la terre et de m'y promener.
^L'Éternel dit à Satan : As-tu remar-
qué mon serviteur Job ? Il n'y a per-
sonne comme lui sur la terre; c'est
un homme intègre et droit, craignant
Dieu, et se détournant du mal. Il de-
meure ferme dans son intégrité, et tu
m'excites à le perdre sans motif. ""Et
Satan répondit à l'Eternel : Peau pour
peau ! tout ce que possède un homme,
il le donne pour sa vie. '^Mais étends
ta main, touche à ses os et à sa chair,
et je suis sûr qu'il te maudit en face.
^L'Éternel dit à Satan : Voici, je te le
livre : seulement, épargne sa vie.
^Et Satan se retira de devant la face
de l'Eternel.
Puis il frappa Job d'un ulcère malin,
depuis la plante du pied jusqu'au som-
met de la tête. ^Et Job jjrit un tesson
pour se gratter et s'assit sur la cendre.
'Sa femme lui dit : Tu demeures ferme
dans ton intégrité ! Maudis Dieu, et
meurs! '"Mais Job lui répondit: Tu
])arles comme une femme insensée.
Quoi ! nous recevons de Dieu le bien,
et nous ne recevrions pas aussi le mal !
En tout cela, Job ne pécha point
par ses lèvres.
"Trois amis de Job, Eliphaz de
Théman, Bildad de Schuach, et Tso-
phar de Naama , apprirent tous les
malheurs qui lui étaient arrivés. Ils
se concertèrent et partirent de chez
eux, pour aller le jilaindre et le con-
soler. '-Ayant de loin porté les regards
sur lui, ils ne le reconnurent pas, et
ils élevèrent la voix et pleurèrent. Ils
déchirèrent leurs manteaux, et ils je-
tèrent de la poussière en l'air au-des-
sus de leur tête. '''Et ils se tinrent
assis à terre auprès de lui sept jours
et sept nuits, sans lui dire une parole,
car ils voyaient combien sa douleur
était grande.
Plaintes de Job.
X bouche et maudit le jour de sa nais-
Chap, ni. 'Après cela. Job ouvrit 1
sance. ^11 prit la parole et dit :
'Périsse le jour où je suis né.
Et la nuit qui dit : Un enfant mâle est conçu !
■'Ce jour ! qu'il se change en ténèbres,
Que Dieu n'en ait point souci dans le ciel.
Et que la lumière ne rayonne plus sur lui !
^Que l'obscurité et l'ombre de la mort s'en emparent.
Que des nuées établissent leur demeure au-dessus de lui,
l']t que de noirs phénomènes l'épouvantent !
JOB. Chap. S,6-v;.
^ Cette nuit ! que les ténèbres en fassent leur proie,
Qu'elle disparaisse de l'année,
Ou'elle ne soit plus comptée parmi les mois !
"Oue cette nuit devienne stérile,
Que l'allégresse en soit bannie !
^Qu'elle soit maudite ]iar ceux qui maudissent les jours".
Par ceux qui savent exciter le léviathan* !
"Que les étoiles de son crépuscule s'obscurcissent.
Qu'elle attende en vain la lumière,
Et qu'elle ne voie point les paupières de l'aurore !
'"Car elle n'a pas fermé le sein qui me conçut.
Ni dérobé la souffrance à mes regards.
"Pourquoi ne suis-je pas mort dans le ventre de ma mère }
Pourquoi n'ai-je pas expiré au sortir de ses entrailles ?
'-Pourquoi ai-je trouvé des genoux pour me recevoir.
Et des mamelles pour m'allaiter ?
''"Je serais couché mainteiumt, je serais tranquille.
Je dormirais, je reposerais,
'*Avec les rois et les grands de la terre,
Qui se bâtirent des mausolées,
'^Avec les princes c[ui avaient de l'or,
Et qui remplirent d'argent leurs demeures.
"^Ou je n'existerais pas, je serais comme un avorton caché.
Comme des enfants fjui n'ont pas vu la lumière.
''Là'' ne s'agitent joins les méchants.
Et là se reposent ceux qui sont fatigués et sans force;
"*Les captifs sont tous en paix.
Ils n'entendent pas la voix de l'oppresseur;
'"Le petit et le grand sont là.
Et l'esclave n'est ])lus soumis à son maître.
^"Pourquoi donnc-t-il"' la lumière à celui cjui souffre.
Et la vie à ceux c[ui ont l'amertume dans l'àme,
-'Qui espèrent en vain la mort.
Et cjui la convoitent plus qu'un trésor,
--Qui seraient transportés de joie
Et saisis d'allégresse, s'ils trouvaient le tombeau!*
-^A l'homme qui ne sait où aller.
Et que Dieu cerne de toutes parts .'
-*Mes soupirs sont nui nourriture.
Et mes cris se répandent comme l'eau.
-^Ge cjue je crains, c'est ce qui m'arrive;
Ce fjue je redoute, c'est ce qui m'atteint.
'-^Je n'ai ni tranquillité, ni paix, ni repos.
Et le trouble s'est emparé de moi.
a. Magiciens ou enchanteurs, qui attiraient, sur certains jours des calamités et des dêsaslres. b. Le Ici'ia-
tliaii. ninnstre marin, spécialement le crocodile, 'lO, jo. elc. Au liguri-, ce mnl désijj^ne une puiss;
voy. Esaïe 27, i. c. Dans le séjour des morts. tl . Dieu.
57:{
I^IIIHMIII
Chap.i.i-n. JOB.
Discours cl' Eliphaz à Job.
Chap. IV. ' Eliphaz de Théman prit la parole et dit :
^Si nous osons ouvrir la bouche, en seras-tu peiné ?
Mais qui pourrait garder le silence ?
'Voici, tu as souvent enseigné les autres,
Tu as fortifié les mains languissantes,
■*Tes paroles ont relevé ceux qui chancelaient,
Tu as affermi les genoux qui pliaient.
^Et maintenant cju'il s'agit de toi, tu faiblis !
Maintenant que tu es atteint, tu te troubles !
^Ta crainte de Dieu n'est-elle pas ton soutien ?
Ton espérance, n'est-ce pas ton intégrité ?
'Cherche dans ton souvenir : quel est l'innocent qui a péri ?
Quels sont les justes qui ont été exterminés ?
**Pour moi, je l'ai vu, ceux qui labourent l'inicjuité
Et c[ui sèment l'injustice en moissonnent les fruits;
^Ils périssent par le souffle de Dieu,
Ils sont consumés par le vent de sa colère.
'"Le rugissement des lions prend fin,
Les dents des lionceaux sont brisées;
"Le lion périt faute de proie.
Et les petits de la lionne se dispersent.
'^Une parole est arrivée furtivement jusqu'à moi.
Et mon oreille en a recueilli les sons légers.
'^Au moment où les visions de la nuit agitent la pensée,
Quand les hommes sont livrés à un profond sommeil,
'■•Je fus saisi de fraveur et d'épouvante.
Et tous mes os tremblèrent.
'HJn esprit passa près de moi
Tous mes cheveux se hérissèrent
'^Une figure d'un aspect inconnu était devant mes yeux.
Et j'entendis une voix qui murmurait doucement :
'"L'homme serait-il juste devant Dieu ?
Serait-il pur devant celui qui l'a fait ?
'*Si Dieu n'a pas confiance en ses serviteurs",
S'il trouve de la folie chez ses anges,
'^^ Combien plus chez ceux qui habitent des maisons d'argile,
Qui tirent leur origine de la poussière,
Et qui peuvent être écrasés comme un vermisseau !
^°Du matin au soir ils sont brisés.
Ils périssent pour toujours, et nul n'y prend garde;
^' Le fil de leur vie est coupé.
Ils meurent, et ils n'ont pas acquis la sagesse.
a. Ses serifiUiirs, les esprits célestes.
574
JOB. Chap.5,i-Qi.
Chap. V. 'Crie maintenant ! Qui te répondra ?
Auquel des saints" t'adresseras-tu ?
-L'insensé périt dans sa colère,
Le fou meurt dans ses emportements.
^J'ai vu l'insensé jirendre l'aeine ;
Puis soudain j'ai maudit sa demeure.
■'Plus de prospérité pour ses fils,
Ils sont foulés à la porte*, et personne qui les délivre.
^Sa moisson est dévorée par des affamés,
Qui viennent l'enlever jusque dans les épines,
Et ses biens sont engloutis par des hommes altérés.
*Le malheur ne sort pas de la poussière,
Et la souffrance ne germe pas du sol;
^L'homme naît pour souflVir,
Comme l'étincelle'" pour voler.
"^Pour moi, j'aurais recours à Dieu,
Et c'est à Dieu que j'exposerais ma cause.
'Il fait des choses grandes et insondables,
Des merveilles sans nombre;
'"Il répand la pluie sur la terre.
Et envoie l'eau sur les campagnes;
"Il relève les humbles,
Et délivre les affligés;
'-Il anéantit les projets des hommes rusés.
Et leurs mains ne peuvent les accomplir :
"Il prend les sages dans leur propre ruse.
Et les desseins des hommes artificieux sont renversés :
'■'Ils rencontrent les ténèbres au milieu du joui-.
Ils tâtonnent en plein midi comme dans la nuit.
'^Ainsi Dieu protège le faible contre leurs menaces.
Et le sauve de la main des puissants ;
'^Et l'espérance soutient le malheureux,
Mais l'iniquité ferme la bouche.
'"Heureux l'homme que Dieu châtie !
Ne méprise pas la correction du Tout-Puissant.
'"Il fait la plaie, et il la bande;
Il blesse, et sa main guérit.
"Six fois il te délivrera de l'angoisse,
Et sept fois le mal ne t'atteindra pas.
■"Il te sauvera de la mort pendant la famine.
Et des coups du glaive pendant la guerre.
^'Tu seras à l'abri du fléau de la langue.
Tu seras sans crainte quand viendra la dévastation.
a. Des saints, îles anges. b. C'était ù la porte des villes que se rendait la justice. c L'etinceile, hébr.
les fils de la flamme.
575
■Chap. 5,oj2-6,i5. JOB.
°^Tu te riras de la dévastation comme de la famine,
Et tu n'auras pas à redouter les bêtes de la terre ;
-^Gar tu feras alliance avec les pierres des champs,
Et les bêtes de la terre seront en paix avec toi.
-^Tu jouiras du bonheur sous ta tente,
Tu retrouveras tes troupeaux au complet,
'^'^Tu verras ta postérité s'accroître,
Et tes rejetons se multiplier comme l'herbe des champs.
-"Tu entreras au sépulcre dans la vieillesse,
Comme on emporte une gerbe en son temps.
^^ Voilà ce que nous avons reconnu, voilà ce qui est;
A toi d'entendre et de mettre à profit.
Réponse de Job à Eliphaz.
Chap. VI. 'Job prit la parole et dit :
-Oh ! s'il était possible de peser ma douleur.
Et si toutes mes calamités étaient sur la balance,
''Elles seraient plus pesantes que le sable de la mer :
Voilà pourquoi mes paroles A-ont jusqu'à la folie !
*Car les flèches du Tout-Puissant m'ont percé.
Et mon àme en suce le venin ;
Les terreurs de Dieu se i-angent en bataille contre moi.
^L'àne sauvage crie-t-il auprès de l'herbe tendre ?
Le bœuf mugit-il auprès de son fourrage ?
"Peut-on manger ce qui est fade et sans sel ?
Y a-t-il de la saveur dans le blanc d'un œuf ?
'Ce que je voudrais ne pas toucher.
C'est là ma nourriture, si dégoûtante soit-elle !
o
^Puisse mon vœu s'accomplir.
Et Dieu veuille réaliser mon espérance !
^Qu'il plaise à Dieu de m'écraser.
Qu'il étende sa main et qu'il m'achève !
'"11 me restera du moins une consolation.
Une joie dans les maux dont il m'accable :
Jamais je n'ai transgressé les ordres du Saint.
"Pourquoi espérer quand je n'ai plus de force ?
Pourquoi attendre quand ma fin est certaine ?
'-Ma force est-elle une force de pierre ?
Mon corps est-il d'airain ?
'•'Ne suis-je pas sans ressource,
Et le salut n'est-il pas loin de moi ?
'''Celui qui souffre a droit à la compassion de son ami.
Même quand il abandonnerait la crainte du Tout-Puissant.
'^Mes frères sont perfides comme un torrent,
576
JOB. Cluip. 6,16-7,1.
Comme le lit des torrents qui disparaissent.
"^Les olaeons en troublent le eours,
La neige s'y précipite ;
''\'iennent les chaleurs, et ils tarissent,
Les l'eux du soleil, et leur lit demeure à sec.
"*Les caravanes se détournent de leur chemin,
S'enfoncent dans le désert, et ])érissent.
"Les caravanes de Théma fixent le regard,
Les voyageurs de Séba sont |)leins d'espoir;
^"Ils sont honteux d'avoir eu confiance.
Ils restent confondus quand ils arrivent.
'-'Ainsi, ^■<)us êtes comme si ^^)us n'existiez ])as ;
Vous voyez mon angoisse, et vous en avez horreur !
"^-Vous ai-je dit : Donnez-moi cpiehpie chose,
Faites en ma faveur des présents avec vos biens.
-^Délivrez-moi de la main de l'ennemi.
Rachetez-moi de la main des méchants?
-'Instruisi'z-moi, et je me taiiai;
Faites-moi conqjrendre en (pioi j'ai péclié-
^^Que les paroles vraies s(uil persuasixes !
Mais que prouvent vos remontrances ?
^^Voulez-vous donc blâmer ce (pie j'ai dit.
Et ne voir que du vent dans les discours d un désespère !
^"Vous accablez un or|ihelin,
Vous persécutez Aotre ami.
-'^Regardez-moi, je vous prie !
Vous mentirais-je en face ?
'-"Revenez, ne soyez pas injustes;
Revenez, et reconnaissez mon innocence.
^"Y a-t-il de l'iniquité sur ma langue,
Et ma bouche ne discerne-t-elle pas le mal ?
Cliap. y II. 'Le sort de l'homme sur la tei're est celui d'un soldat,
Et ses jours sont ceux d'un mercenaire.
'-Comme l'esclave sou])ire ajirès l'ombre,
Comme l'ouvi-ier attend son salaire,
^Ainsi j'ai |)our ])artage des mois de doideur.
J'ai |)our mon lot des nuits de souffrance.
*Je me couche, et je dis : Quand me lèverai-je ? quand finira la
Et je suis rassasié d'agitations jusqu'au point du jour. [nuit ?
^Mon corps se couvre de vers et d'une croûte terreuse,
Ma ])eau se crevasse et se dissout.
*Mes jours sont plus rapides (juc la navette du tisserand,
Ils s'évanouissent : plus tres|)érance !
"Souviens-toi" que ma vie est un souiïlc !
a. Sous-ciil. (' ù Dieu ! »
577
Chap. 7,8-8,0. JOB.
Mes yeux ne reverront pas le bonheur.
'^L'œil ([ui me regarde ne me regardera plus;
Ton œil nie cherchera, et je ne serai plus. ■
^ Comme la nuée se dissipe et s'en va,
Celui qui descend au séjour des morts ne remontera pas;
'"Il ne reviendra plus dans sa maison.
Et le lieu qu'il habitait ne le connaîtra plus.
" C'est pourquoi je ne retiendrai point ma bouche,
Je jiarlerai dans l'angoisse de mon cœur,
Je me j^laindrai dans l'amertume de mon âme.
'-Suis-je une mer, ou un monstre marin.
Pour que tu établisses des gardes autour de moi }
''Quand je dis : Mon lit me soulagera,
Ma couche calmera mes douleurs, — •
'''C'est alors que tu m'effraies |)ar des songes.
Que tu m'épouvantes par des visions.
'^Ah ! je voudrais être étranglé !
Je voudrais la mort plutôt que ces os !
'"Je les méprise !... je ne vivrai jjas toujours...
Laisse-moi, car ma vie n'est qu'un souffle.
'"Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en fasses tant de cas.
Pour que tu daignes ])rendre garde à lui,
"'Pour que tu le visites tous les matins,
Pour que tu l'éprouves à tous les instants ?
'"Quand cesseras-tu d'avoir le regard sur moi ?
Quand me laisseras-tu le temps d'a\ aler ma salive ?
-"Si j'ai péché, qu'ai-je pu te faire, gardien des hommes ?
Pourquoi me mettre en butte à tes traits ?
Pourquoi me rendre à charge à moi-même ?
'-'Que ne pardonnes-tu mon ])éché,
Et (pie n'oublies-tu mon iniquité ?
Car je vais me coucher dans la poussière ;
Tu me chercheras, et je ne serai plus.
Discours de Bildncl à Job.
(Inij). y m. 'Bildad de Scliuach prit la ])arole et dit :
-Jusques à quand veux-tu discourir de la sorte,
Et les ])aroles de ta bouche seront-elles un vent im|)étueux ?
'Dieu renverserait-il le droit ?
Le Tout-Puissant renverserait-il la justice ?
''Si tes fils ont péché contre lui,
Il les a livrés à leur péché.
"'Mais toi, si tu as recours à Dieu,
Si tu implores le Tout-Puissant;
"Si tu es juste et droit,
Cerlainemenl alors il veillera sur toi,
578
JOB. Chap. 8,1-9,5.
Et rendra le bonheur à ton innocente demeure;
"Ton ancienne prospérité semblera peu de chose,
Celle qui t'est réservée sera bien plus grande.
^Interroge ceux des générations passées,
Sois attentif à l'expérience de leurs jaères. —
'^Car nous sommes d'hier, et nous ne savons rien,
Nos jours sur la terre ne sont qu'une ombre. —
'"Ils t'instruiront, ils te parleront,
, Ils tireront de leur cœur ces sentences :
"Le jonc croît-il sans marais ?
Le roseau croit-il sans humidité ?
'-Encore vert et sans (pi'on le coupe,
11 sèche plus vite cjue toutes les herbes.
'^Ainsi arrive-t-il à tous ceux qui oublient Dieu,
Et l'espérance de l'impie périra.
'■'Son assurance est brisée.
Son soutien est une toile d'araignée.
'^11 s'appuie sur sa maison, et elle n'est pas ferme;
Il s'y cramponne, et elle ne résiste jias.
'^Dans toute sa vigueur en plein soleil.
Il étend ses rameaux sur son jardin,
'"Il entrelace ses racines ])armi les pierres.
Il pénètre jusque dans les murailles;
"*L'arrache-t-on du lieu qu'il occupe.
Ce lieu le renie : Je ne t'ai point connu !
'^'elies sont les délices que ses voies lui ]5rocurent.
Puis sur le même sol d'autres s'élèvent après lui. —
-"Non, Dieu ne rejette point l'homme intègre.
Et il ne protège point les méchants.
^'11 remplira ta bouche de cris de joie.
Et tes lèvres de chants d'allégresse.
"Tes ennemis seront couverts de honte;
La tente des méchants disjiaraîtra.
Réponse de Job à Bildad.
Chap. IX. 'Job prit la parole et dit :
-Je sais bien qu'il en est ainsi !
Comment l'homme serait-il juste devant Dieu ?
'S'il voulait contester avec lui.
Sur mille choses il ne pourrait répondre à une seule.
*X lui la sagesse et la toute-puissance :
Qui lui résisterait impunément ?
^11 transporte soudain les montagnes.
Il les renverse dans sa colère.
579
Chap. 'J,6-ii. JOB.
*I1 secoue la terre sur sa base,
Et ses coloiiues sont ébranlées.
'Il commande au soleil, et le soleil ne parait pas;
Il met un sceau sur les étoiles.
^'Seul, il étend les cieux.
Il marche sur les hauteurs de la mer.
'■"11 a créé la Grande Ourse, TOrion et les Pléiades,
Et les étoiles des régions australes '^.
'"11 fait des choses grandes et insondables.
Des merveilles sans nombre.
"Voici, il passe près de moi, et je ne le vois j)as.
Il s'en va, et je ne l'aperçois jjas.
'-S'il enlève, qui s'y opposera ?
Qui lui dira : Que fais-tu ?
'^Dieu ne retire point sa colère;
Sous lui s'inclinent les appuis de rorgueil.
'^Et moi, comment lui ré])ondre ^
Quelles paroles choisir ?
"'Quand je serais juste, je ne répondrais pas;
Je ne puis qu'implorer mon juge.
'*Et quand il m'exaucerait, si je l'invoque,
Je ne croirais j^as qu'il eût écouté ma voix,
'"Lui qui m'assaille comme par une tenq)éte.
Qui multiplie sans raison mes blessures,
'*Qui ne me laisse pas respirer,
Qui me rassasie d'amertume.
'^Recourir à la force ! Il est tout-puissant.
A la justice ! Qui me fera comparaître ?
-"Suis-je juste, ma bouche me condamnera;
Suis-je innocent, il me déclarera coupable.
^'Innocent ! Je le suis ; mais je ne tiens pas à la vie.
Je méprise mon existence.
^^Qu'im])orte après tout ? Car, j'ose le dire,
Il détruit l'innocent comme le coupable.
-'Si du moins le fléau donnait soudain la moit !...
Mais il se rit des épreuves de l'innocent.
^*La terre est livrée aux mains de l'impie;
Il voile la face des juges.
Si ce n'est pas lui, qui est-ce donc ?
-''Mes jours sont plus rajiides qu'un courrier ;
Ils fuient sans avoir vu le bonheur;
*^Ils passent comme les navires de jonc.
Comme l'aigle qui fond sur sa proie.
"Si je dis : Je veux oublier mes souffrances,
a. Hébreu : et les chambres du midi.
580
JOB. Chap. U, 26-10,1:}.
Laisser ma tristessf.\ re|)reiulre coiirage,
-*Je suis ollrayé de toutes mes douleurs,
Je sais que tu ue uie tiendras pas poui' iunocent.
'-'■'Je serai juyé coupable;
Pourquoi me latit^uer en \ ain ?
""Quand je me laverais dans la nei^e,
Quand je j^uiifierais mes mains avec tlu savon,
""Tu me jilongerais dans la lange.
Et mes vêtements m'auraient en horreur.
•'-Il n'est pas un homme comme moi, pour ([ue je lui réi)onde.
Pour que nous allions ensemble en justice.
■"Il n'y a pas entre nous d'arbilic,
Qui pose sa main sur nous deux.
^■'Qu'il retire sa verge de dessus moi,
Que ses terreurs ne me troublent plus ;
^^ Alors je parlerai, et je ne le craindrai pas.
Aulreineul, je ne suis point à moi-nu'me.
Chap. A. ' Mon àme est dégoûtée de la vie !
Je donnerai cours à ma |)lainte,
Je parlerai dans l'amertume tle mon àme.
-Je dis à Dieu : Ne me condamne |ias !
Fais-moi savoir pourtjuoi tu \\\v prends à partie !
^Te parait-il bien de maltraiter,
De repousser l'ouvrage de tes mains,
Et de faire briller ta faveur sur le conseil des méchants ?
•'As-tu des yeux de chair,
Vois-tu comme voit un homme .'
^Tes jours sont-ils comme les jours de l'homme,
Et tes années comme ses années,
^Pour que tu recherches mon ini(piité,
Pour que tu t'enquières de mon péché,
"Sachant bien que je ne suis pas coupable.
Et que nul ne peut me délivrer de ta main ?
*Tes mains m'ont formé, elles m'ont créé.
Elles m'ont fait tout entier — VA tu me détruirais !
"SouN iens-loi (|ue tu m'as façonné comme de l'argile;
Voudrais-tu tie nouveau me réduire en poussière ?
'"Ne m'as-lu pas coulé comme tlu hiit ^
Ne m'as-tu pas caillé comme du frouuige .'
"Tu m'as revêtu de peau et de chair,
Tu m'as tissé d'os et de nerfs ;
'^Tu m'as accordé ta grâce avec la vie.
Tu m'as conservé par tes soins et sous ta garde.
""Voici néanmoins ce que tu cachais dans ton cœur.
Voici, je le sais, ce que tu as résolu en toi-mcme.
581
Chap. I0,ik-ll,u. JOB.
"Si je pèche, tu m'observes,
Tu ne pardonnes ])as mon iniquité.
'^Suis-je coupable, malheur à moi !
Suis-je innocent, je n'ose lever la tête.
Rassasié de honte et absorbé dans ma misère.
*'Et si j'ose la lever, tu me poursuis comme un lion,
Tu me frappes encore par des prodiges,
'"Tu m'opposes de nouveaux témoins.
Tu multiplies tes fureurs contre moi.
Tu m'assailles d'une succession de calamités.
'^Pourquoi m'as-tu fait soi'tir du sein de ma mère ?
Je serais mort, et aucun œil ne m'aurait vu;
"Je serais comme si je n'eusse pas existé.
Et j'aurais passé du ventre de ma mère au sé])ulcre.
-"Mes jours ne sont-ils pas en petit nombre ? Qu'il me laisse.
Qu'il se retire de moi, et que je respire un peu,
'^'Avant que je m'en aille, pour ne plus revenir,
Dans le pays des ténèbres et de l'ombre de la mort,
--Pays d'une obscurité profonde,
Où régnent l'ombre de la mort et la confusion,
l']t où la lumière est semblable aux ténèbres.
Discours de Tsop/iar à Job.
Chap. XI. 'Tsophar de Naama prit la parole et dit :
-Cette multitude de paroles ne trouvera-t-elle point de réponse
Et suffira-t-il d'être un discoureur pour avoir raison ?
^Tes vains propos feront-ils taire les gens ?
Te moqueras-tu, sans que personne te confonde ?
*Tu dis : Ma manière de voir est juste,
Et je suis pur à tes yeux. —
^Oh ! si Dieu voulait ])arler.
S'il ouvrait les lèvres pour te répondre,
'^Et s'il te révélait les secrets de sa sagesse.
De son immense sagesse.
Tu verrais alors qu'il ne te traite pas selon ton iniquité.
'Prétends-tu sonder les pensées de Dieu,
Parvenir à la connaissance parfaite du Tout-Puissant ?
^Elle est aussi haute que les cieux : que feras-tu ?
Plus profonde que le séjour des morts : (|ue sauras-tu ?
'La mesure en est plus longue que la terre.
Elle est plus large que la mer.
'"S'il passe, s'il saisit.
S'il traîne à son tribunal, qui s'y opposera ?
" Car il connaît les vicieux.
Il voit facilement les coupables.
582
JOB. Chap. 11,12-12,11.
'-L'homme, au contraire, a rintelligence d un lou.
Il est né comme le petit d'un âne sauvage.
'^Pour toi, dirige ton cœur vers Dieu,
Etends vers lui tes mains,
'•'Eloigne-toi de l'iniquité.
Et ne laisse pas habiter l'injustice sous ta tente,
'^Alors tu lèveras ton front sans tache.
Tu seras ferme et sans crainte;
'^Tu oublieras tes souffrances,
Tu t'en souviendras comme des eaux écoulées.
''Tes jours auront plus d'éclat que le soleil à son midi,
Tes ténèbres seront comme la lumière du matin,
"*Tu seras plein de confiance, et ton attente ne sera pas vaine;
Tu regarderas autour de toi, et tu reposeras en sûreté.
'"Tu te coucheras sans que personne te trouble,
Et plusieurs caresseront ton visage.
-"Mais les yeux des méchants seront consumés;
Pour eux point de refuge ;
La mort, voilà leur espérance !
Réponse de Job à Tsop/iar.
C/iûjj. XII. 'Job prit la parole et dit :
"On dirait, en vérité, que le genre humain c'est vous.
Et qu'avec vous doit mourir la sagesse.
^J'ai tout aussi bien que vous de 1 intelligence, moi.
Je ne vous suis point inférieur;
Et qui ne sait les choses que vous dites ?
*Je suis pour mes amis un objet de raillerie.
Quand j'implore le secours de Dieu ;
Le juste, l'innocent, un objet de raillerie !
^Au malheur le mépris ! c'est la devise des heureux;
A celui dont le pied chancelle est réservé le mépris.
^11 y a ])aix sous la tente des ])illards.
Sécurité pour ceux qui oflénsent Dieu,
Pour quiconcj[ue se fait un dieu de sa force.
'Interroge les bêtes, elles t'instruiront,
Les oiseaux du ciel, ils te l'apprendront ;
"Parle à la terre, elle t'instruira;
Et les poissons de la mer te le raconteront.
^Qui ne reconnaît chez eux la preuve
Que la main de l'Eternel a fait toutes choses ?
'"Il tient dans sa main l'ànie de tout ce cpii a it,
Le souille de toute chair d'homme.
"L'oreille ne discerne-t-elle pas les paroles.
Comme le palais savoure les aliments ?
583
Chap. l'2,ii-lS,s. JOB.
'-Dans les vieillards se trouve la sagesse,
Et dans une longue vie rintelligence.
'^En Dieu résident la sagesse et la jniissance;
Le conseil et l'intelligence lui aj)|)artiennent.
'*Ce qu'il renverse ne sera point rebâti,
Celui qu'il enferme ne sera point délivré.
'^11 retient les eaux et tout se dessèche;
Il les lâche, et la terre en est dévastée.
"^11 possède la force et la jirudence;
Il maîtrise celui qui s'égare ou fait égarer les autres.
''Il emmène t'aptifs les conseillers;
Il trouble la raison des juges.
'^11 délie la ceinture des rois,
Il met une corde autour de leurs reins.
''-'Il emmène captifs les prêtres;
Il fait tomber les puissants.
-"Il ôte la parole à ceux qui ont de l'assurance.
Il prive de jugement les vieillards.
-'Il verse le mépris sur les grands;
Il relâche la ceinture des forts.
"Il met à découvert ce qui est caché dans les ténèbres,
Il produit à la lumière l'ombre de la mort.
-^11 donne de l'accroissement aux nations, et il les anéantit,
Il les étend au loin, et il les ramène dans leurs limites.
"-■'Il enlève l'intelligence aux chefs des peu])les,
•Il les fait errer dans des déserts sans chemin ;
^HIs tâtonnent dans les ténèbres, et ne voient pas clair;
Il les fait errer comme des gens ivres.
Chap. XIII. 'Voici, mon œil a vu tout cela,
Mon oreille l'a entendu et y a pris garde.
'^Ge que vous savez, je le sais aussi,
Je ne vous suis point inférieur.
^Mais je veux parler au Tout-Puissant,
Je veux plaider ma cause devant Dieu;
■•Car vous, vous n'imaginez que des faussetés.
Vous êtes tous des médecins de néant.
^Oue n'avez-vous e-ardé le silence ?
Vous auriez passé pour avoir de la sagesse.
^Ecoutez, je vous prie, ma défense.
Et soyez attentifs à la réplique de mes lèvres.
^Direz-vous en faveur de Dieu ce cpii est injuste.
Et pour le soutenir alléguerez-\ ous des faussetés ?
* Voulez-vous avoir égard à sa ])ersonne ?
Voulez-vous plaider pour Dieu ?
'^S'il vous sonde, vous approuvera-t-il 7
584
JOB. Chnp. lS,io-U,i.
Ou le troniperez-vous comme on trompe un homme ?
'"Certainement il vous condamnera,
Si vous n'agissez en secret que par égard pour sa personne.
"Sa majesté ne vous épouvantera-t-elle pas ?
Sa terreur ne tombera-t-elle pas sur vous ?
'""Vos sentences sont des sentences de cendre,
Vos retranchements sont des retranchements de boue.
'^Taisez-vous, laissez-moi, je veux parler !
Il m'en arrivera ce qu'il pourra.
'^Pourquoi saisirais-je ma chair entre les dents" ?
J'exposerai plutôt ma vie.
'^Voici, il me tuera; je n'ai rien à espérer*;
Mais devant lui je défendrai ma conduite.
'^Cela même peut servir à mon salut.
Car un impie n'ose paraître en sa présence.
''Ecoutez, écoutez mes paroles.
Prêtez l'oreille à ce que je vais dire.
'''Me voici prêt à plaider ma cause;
Je sais que j'ai raison.
'^Quelqu'un disputera-t-il contre moi ^
Alors je me tais, et je veux mourir.
-"Seulement, accorde-moi deux choses.
Et je ne me cacherai pas loin de ta face :
-'Retire ta main de dessus moi.
Et que tes terreurs ne me troublent plus.
"Puis appelle, et je répondrai.
Ou si je parle, réponds-moi !
-•'Quel est le nombre de mes iniquités et de mes péchés ?
Fais-moi connaître mes transgressions et mes péchés.
-^Pourquoi caches-tu ton visage.
Et me prends-tu pour ton ennemi ?
"Veux-tu fra]iper une feuille agitée ?
Veux-tu poursuivre une paille desséchée ?
-^Pourquoi m'inlliger d'amères souffrances.
Me punir pour des fautes de jeunesse ?
"Pourquoi mettre mes pieds dans les ceps,
Surveiller tous mes mouvements.
Tracer une limite à mes pas,
^■^ Quand mon corps tombe en pourriture.
Comme un vêtement que dévore la teigne .'
Chap. XIV. ' L'homme né de la femme !
<i. CiitniMi' uni- priiie à l'ctonii', ;iinsi (jiu> fall un animal sanvag-p. En d'autres termes : Pourquoi aiirais-J9
suuoi do mon existence ? J'aime niiiMix parler librement, quoi qu'il arrive, au riscjue d'exposer ma vie.
b. D'accord avec ce qui précède, et confirmé par ce qui suit jusqu'à la fin du chap. l'i.
58.>
Chap. l4,--n JOB.
Sa vie est courte, sans cesse agitée.
-Il naît, il est coupé, comme une fleur;
Il luit et disparait comme une ombre.
■'Et c'est sur lui que tu as l'œil ouvert !
Et tu me fais aller en justice avec toi !
^Comment d'un être souillé sortira-t-il un homme pur ?
II n'en peut sortir aucun.
^Si ses jours sont fixés, si tu as compté ses mois.
Si tu en as marqué le terme qu'il ne saurait franchir,
* Détourne de lui les regards, et donne-lui du relâche,
Pour qu'il ait au moins la joie du mercenaire à la fin de sa journée.
'Un arbre a de l'espérance :
Quand on le coupe, il repousse,
Il produit encore des rejetons;
''Quand sa racine a vieilli dans la terre.
Quand son tronc meurt dans la poussière,
'■•11 reverdit à l'approche de l'eau,
Il pousse des branches comme une jeune plante.
'"Mais l'homme meurt, et il perd sa force;
L'homme expire, et où est-il ?
"Les eaux des lacs s'évanouissent,
Les fleuves tarissent et se dessèchent ;
'-Ainsi l'homme se couche et ne se relèvera plus.
Il ne se réveillera pas tant que les cieux subsisteront,
11 ne sortira pas de son sommeil.
'■'Oh ! si tu voulais me cacher dans le séjour des morts.
M'y tenir à couvert jusqu'à ce que ta colère fût jiassée.
Et me fixer un terme auquel tu te souviendrais de moi !
'■•Si l'homme une lois mort pouvait revivre.
J'aurais de l'espoir tout le temps de mes souffrances,
Jusqu'à ce que mon état vînt à changer.
"^Tu appellerais alors, et je te répondrais,
Tu languirais après l'ouvrage de tes mains.
"'Mais aujourd'hui tu comptes mes pas,
Tu as l'œil sur mes péchés ;
"Mes transgressions sont scellées en un faisceau,
Et tu imagines des iniquités à ma charge.
'*La montagne s'écroule et périt;
Le rocher disparaît de sa place.
'^La pierre est broyée par les eaux.
Et la terre emportée par leur courant;
Ainsi tu détruis l'espérance de l'homme.
-"Tu es sans cesse à l'assaillir, et il s'en va;
Tu le défigures, puis tu le renvoies.
*'Que ses fils soient honorés, il n'en sait rien;
586
JOB. Chap. 14,^-15,10.
Qu'ils soient thins rabaisseniont, il ri<i;'nore.
--C'est pour lui seul qu'il éj)rouve de la douleur en son eorps.
C'est pour lui seul qu'il ressent de la tristesse en son àme.
Seconil discours di'Mpliaz a Job.
Chnp. XV. 'Eliphaz de Thénian |irit la parole et dit :
-Le sage répond-il ])ar un vain savoir ?
Se gonfle-t-il la poitrine du vent d'orient ?
^Est-ce par d'inutiles propos qu'il se défend ?
Est-ce par des discours qui ne servent à rien ■
■•Toi, tu détruis même la crainte de Dieu,
Tu anéantis tout mouvement de piété devant Dieu.
^Ton inifpiité dirige ta bouche,
Et tu prends le langage des hommes rusés.
''Ce n'est pas moi, c'est ta bouche qui te condamne.
Ce sont tes lèvres qui déposent contre toi.
"Es-tu né le premier des hommes ?
As-tu été enfanté avant les collines ?
'^As-tu reçu les confidences de Dieu ?
As-tu dérobé la sagesse à ton profit ?
'■•Que sais-tu que nous ne sachions pas ?
Quelle connaissance as-tu que nous n'ayons pas ?
'"Il y a parmi nous des cheveux blancs, des vieillards,
Plus riches de jours que ton père.
"Tiens-tu pour peu de chose les consolations de Dieu,
Et les paroles qui doucement se font entendre à toi ?...
'-Où ton cœur t'entraîne-t-il.
Et que signifie ce roulement de tes yeux ?
'^Quoi ! c'est contre Dieu que tu tournes ta colère
Et que ta bouche exhale de pareils discours !
'*Qu'est-ce que l'homme, pour qu'il soit pur ?
Celui qui est né de la femme peut-il être juste ?
'^Si Dieu n'a pas confiance en ses saints",
Si les cieux" ne sont pas purs devant lui,
'^Combien moins l'être abominable et pervers,
L'homme qui boit l'iniquité comme l'eau !
"Je vais te parler, écoute-moi !
Je raconterai ce que j'ai vu,
"*Ce que les sages ont fait connaître,
Ce qu'ils ont révélé, l'ayant appris de leurs pères.
""A eux seuls appartenait le pays.
Et parmi eux nul étranger n'était encore venu. —
:. 5'cï saints, ses anges; les deux, les esprits célestes. Vov. 'i, 18; 5, I.
.587
Chnp. lo,,n-lG,'.. JOB.
-**Le méchant passe dans l'angoisse tous les jours de sa vie,
Toutes les années qui sont le partage de l'impie.
-' La voix de la terreur retentit à ses oreilles :
Au sein de la paix, le dévastateur va fondre sur lui,
-■-Il n'espère pas échapper aux ténèbres'',
Il voit l'épée qui le menace ;
-'Il court çà et là pour cliercher du pain.
Il sait que le jour des ténèbres l'attend.
-"•La détresse et l'angoisse l'épouvantent,
Elles l'assaillent comme un roi prêt à combattre,
-^Car il a levé la main contre Dieu,
Il a bravé le Tout-Puissant,
■-"Il a eu l'audace de courir à lui
Sous le dos épais de ses boucliers.
-'Il avait le visage couvert de graisse.
Les lianes chargés d endjoiq)()int ;
-^Et il habite des villes détruites.
Des maisons abandonnées.
Sur le point de tomber en ruines.
^^11 ne s'enrichira plus, sa fortune ne se relèvera pas.
Sa prospérité ne s'étendra plus sur la terre.
^"11 ne pourra se dérober aux ténèbres,
La liamme consumera ses rejetons.
Et Dieu le fera périr par le soufile de sa bouche.
''S'il a confiance dans le mal, il se trompe.
Car le mal sera sa récompense.
'-Elle arrivera avant le terme de ses jours.
Et son rameau ne verdira plus.
"Il sera comme une vigne dépouillée de ses fruits encore verts,
Comme un olivier dont on a fait tomber les fleurs.
■"La maison de l'impie deviendra stérile.
Et le feu dévorera la tente de l'homme corrompu.
•'^11 conçoit le mal et il enfante le mal.
Il mûrit dans son sein des fruits qui le trompent. —
Réponse de Job à Ellp/iaz.
Chap. AT/. '.Job prit la parole et dit :
-J'ai souvent entendu pareilles choses;
Vous êtes tous des consolateurs fâcheux.
•'Quand finiront ces discours en l'air ?
Pourquoi cette irritation dans tes réponses ?
*Moi aussi, je jiourrais parler comme vous,
Si vous étiez à ma place :
Je vous accablerais de paroles.
Je secouerais sur vous la tète,
a. Aux ténèbres, nu d:uiger.
588
JOB. Chap. 16,^0-17,1.
^Je vous fortifierais de la bouche,
Je remuerais les lèvres pour vous soulager.
^Si je parle, mes souffrances ne seront point calmées,
Si je me tais, en quoi seront-elles moindres ?
'Maintenant, hélas ! il m'a épuisé...
Tu as ravagé toute ma maison ;
^Tu m'as saisi, pour témoigner contre moi ;
Ma maigreur se lève, et m'accuse en face.
"Il me déchire et me j)oursuit dans sa fureur,
Il grince les dents contre moi,
Il m'attaque et me perce de son regard.
'"Ils ouvrent la bouche pour me dévorer.
Ils m'insultent et me frappent les joues.
Ils s'acharnent tous après moi.
"Dieu me livre à la merci des impies.
Il me précipite entre les mains des méchants.
'-J'étais tranquille, et il m'a secoué.
Il m'a saisi par la nuque et m'a brisé,
Il a tiré sur moi comme à un but.
'•'Ses traits m'environnent de toutes parts;
Il me perce les reins sans pitié.
Il ré]:)and ma bile sur la terre.
'*I1 me fait brèche sur brèche.
Il fond sur moi comme un guerrier.
'^J'ai cousu un sac sur ma |)edu;
J'ai roulé ma tête dans la p-oussière.
'^Les pleurs ont altéré mon visage;
L'ombre de la mort est sur mes paupières.
''Je n'ai pourtant commis aucune violence.
Et ma prière fut toujours pure.
'^O terre, ne couvre point mon sang,
Et que mes cris prennent librement leur essor" !
"'Déjà maintenant, mon témoin est dans le ciel,
Mon témoin est dans les lieux élevés.
-"Mes amis se jouent de moi ;
C'est Dieu que j'implore avec larmes.
^'Puisse-t-il donner à l'homme* raison contre Dieu,
Et au (ils de l'homme* contre ses amis !
"Car le nombre de mes années touche à son terme.
Et je m'en irai par un sentier d'où je ne reviendrai pas.
Cliap. XVII. 'Mon souffle se perd,
Mes jours s'éteignent.
Le sépulcre m'attenil.
a. Le »;uif^ que n'aljsorljnit jjfiinl la lerro était c<iiisidi'T(' roinme celui d'un innocent aysiissiné, i-l ce sniij^ criai!
Dieu puur eu obtenir ven(jeance. b. Lliomme. le fils ilc l' liammc ; c'est ainsi r]ue Job se désijjne Ini-nième.
r)89 38 *
Chap. 17,2-18,6. JOB.
^Je suis environné de moqueurs,
Et mon œil doit contempler leurs insultes.
^Sois auprès de toi-même ma caution;
Autrement, qui répondrait pour moi ?
■*Car tu as fermé leur cœur à l'intelligence ;
Aussi ne les laisseras-tu pas triompher.
^()n invite ses amis au partage du butin,
Et l'on a des enfants dont les yeux se consument.
^11 m'a rendu la fable des peuples.
Et ma personne est un objet de mépris.
"Mon œil est obscurci jiar la douleur;
Tous mes membres sont comme une ombre.
*Les hommes droits en sont stupéfaits,
Et l'innocent se soulève contre l'imjiie.
"Le juste néanmoins demeure ferme dans sa voie.
Celui qui a les mains pures se fortifie de plus en plus.
'"Mais vous tous, revenez à vos mêmes discours,
Et je ne trouverai pas un sage parmi vous.
•'Quoi ! mes jours sont passés, mes projets sont anéantis,
Les projets qui remplissaient mon cœur...
'-Et ils prétendent que la nuit c'est le jour,
(^ue la lumière est proche quand les ténèbres sont là !
'^ C'est le séjour des morts que j'attends pour demeure,
C'est dans les ténèbres que je dresserai ma couche;
'Me crie à la fosse : Tu es mon père !
Et aux vers : Vous êtes ma mère et ma sœur !
'^Mon espérance, où donc est-elle ?
Mon espérance, qui peut la voir ?
'^Elle descendra vers les portes du séjour des morts.
Quand nous irons ensemble" reposer dans la poussière.
Second discours de Bildad à Job.
Chap. XVIIJ. 'Bildad de Schuach prit la parole et dit :
-Quand mettrez-vous un terme à ces discours ?
Avez de l'intelligence, puis nous parlerons.
^Pourquoi sommes-nous regardés comme des bêtes .'
Pourquoi ne sommes-nous à vos yeux que des brutes ?
''O toi qui te déchires dans ta fureur.
Faut-il. à cause de toi, que la terre devienne déserte ?
Faut-il que les rochers disparaissent de leur place .'
^La lumière du méchant s'éteindra.
Et la flamme qui en jaillit cessera de briller.
''La lumière s'obscurcira sous sa tente,
a. Xous irons cnsfiuble. mon espérance et niui.
590
JOB. Chap. 18,1-19, ■
Et sa lampe au-dessus de lui s'éteindra.
'Ses pas assurés seront à l'étroit;
Malgré ses efforts, il tombera.
*Car il met les pieds sur un fdet,
Il marche dans les mailles,
'■•Il est saisi au piège par le talon,
Et le filet s'empare de lui ;
'"Le cordeau est caché dans la terre.
Et la trappe est sur son sentier.
"Des terreurs Tassiègent, l'entourent.
Le poursuivent par derrière.
'-La faim consume ses forces,
La misère est à ses côtés.
'^Les parties de sa peau sont l'une après l'autre dévorées,
Ses membres sont dévorés par le premier-né de la mort.
'■'Il est arraché de sa tente où il se croyait en sûreté.
Il se traîne vers le loi des épouvantements.
'^Nul des siens n'habite sa tente.
Le soufre est répandu sur sa demeure.
'^En bas, ses racines se dessèchent;
En haut, ses branches sont coupées.
'"Sa mémoire disparaît de la terre,
Son nom n'est plus sur la face des champs.
"*I1 est poussé de la lumière dan: les ténèbres,
Il est chassé du monde.
'"Il ne laisse ni descendants ni postérité parmi son peuple.
Ni survivant dans les lieux qu'il habitait.
-"Les générations à venir seront étonnées de sa ruine.
Et la génération présente sera saisie d'effroi.
-'Point d'autre destinée pour le méchant.
Point d'autre sort pour qui ne connaît pas I3ieu !
Réponse de Job il IJildad.
Chap. XIX. 'Job prit la jKirole et dit :
^Jusques à quand affligerez-vous mon àme,
Et m'écraserez-vous de vos discours ?
^ Voilà dix fois que vous m'outragez;
N'avez-vous pas honte de m'étourdir ainsi ;'
*Si réellement j'ai péché.
Seul j'en suis responsable.
''Pensez-vous me traiter avec hauteur ?
Pensez-vous démontrer (jue je suis coupable ?
^Sachez alors que c'est Dieu «p'.i me p(jinsuil,
Et qui m'enveloppe de son filet.
"Voici, je cric à la violence, et nul ne réponii ;
J'implore justice, et j)oinl de justice !
Chap. i9,8-^J8. JOB.
*I1 m'a fermé toute issue, et je ne puis passer;
Il a répandu des ténèbres sur mes sentiers.
^11 m'a dépouillé de ma gloire,
Il a enlevé la couronne de ma tête.
'"Il m'a brisé de toutes parts, et je m'en vais;
Il a arraché mon espérance comme un arbre.
"Il s'est enflammé de colère contre moi.
Il m'a traité comme l'un de ses ennemis.
'"Ses troupes se sont de concert mises en marche,
Elles se sont frayé leur chemin jusqu'à moi,
Elles se sont campées autour de ma tente.
'•^11 a éloigné de moi mes frères.
Et mes amis se sont détournés de moi ;
'*Je suis abandonné de mes proches.
Je suis oublié de mes intimes.
'^Je suis un étranger pour mes serviteurs et mes servantes.
Je ne suis plus à leurs yeux qu'un inconnu.
'^J'appelle mon serviteur, et il ne répond pas;
Je le supplie de ma bouche, et c'est en vain.
''Mon humeur est à charge à ma femme.
Et ma plainte aux fils de mes enti'ailles.
'^Je suis méprisé même par des enfants;
Si je me lève, je reçois leurs insultes.
"Ceux que j'avais pour confidents m'ont en horreur,
Ceux que j'aimais se sont tournés contre moi.
-"Mes os sont attachés à ma peau et à ma chair ;
Il ne me reste que la peau des dents.
*'Ayez pitié, ayez pitié de moi, vous mes amis !
Car la main de Dieu m'a fra])pé.
^-Pourquoi me poursuivre comme Dieu me poursuit ?
Pourquoi vous montrer insatiables de ma chair ?
-^Oh ! je voudrais que mes paroles fussent écrites,
Qu'elles fussent écrites dans un livre;
-Me voudrais qu'avec un burin de fer et avec du plomb"
Elles fussent pour toujours gravées dans le roc...
"Mais je sais que mon vengeur est vivant,
Et qu'il se lèvera le dernier sur la terre.
^^Quand ma peau sera détruite, il se lèvera;
Quand je n'aurai plus de chair, je verrai Dieu.
"Je le verrai, et il me sera favorable ;
Mes yeux le verront, et non ceux d'un autre ;
Mon âme languit d'attente au dedans de moi.
-*Vous direz alors : Pourquoi le poursuivions-nous ?
Car la justice de ma cause sera reconnue.
a. Le plomb, coulé duns les lettres sculptées, était destiné à les rendre plus visibles.
592
JOB. Chap. 10.0,-20,:
29/
'Craignez pour vous le glaive :
Les châtiments par le glaive sont terribles !
Et sachez qu il y a un jugement.
Second discours de Tsopliar à Job.
Chop. XX. 'Tsophar tle Naama prit la parole et dit :
-Mes pensées me forcent à répondre,
Et mon agitation ne peut se contenir.
'J'ai entendu des reproches cjui m'outragent ;
Le souffle de mon intelligence donnera la réplique.
■•Ne sais-tu pas que, de tout temps,
Depuis que l'homme a été placé sur la terre,
^Le triomphe des méchants a été court.
Et la joie de l'impie momentanée ?
"Quand il s'élèverait juscju'aux cieux,
Et que sa tète toucherait aux nues,
"11 périra pour toujours comme son ordure.
Et ceux fjui le voyaient diront : Où est-il ?
*I1 s'envolera comme un songe, et on ne le trouvera plus;
Il disparaîtra comme une vision nocturne;
^L'œil cjui le regardait ne le regardera plus,
Le lieu qu'il habitait ne l'apercevra plus.
'"Ses fils seront assaillis par les pauvres,
Et ses mains restitueront ce qu'il a pris par violence.
"La vigueur de la jeunesse, qui remplissait ses membres,
Aura sa couche avec lui dans la poussière.
'-Le mal était doux à sa bouche,
Il le cachait sous sa langue,
'^11 le savourait sans l'abandonner.
Il le retenait au milieu de son palais ;
'''Mais sa nourriture se transformera dans ses entrailles,
Elle deviendra dans son corps un venin d'aspic.
'Ml a englouti des richesses, il les vomira;
Dieu les chassera de son ventre.
'Ml a sucé du Acnin d'aspic,
La langue de la vipère le tuera.
'"11 ne reposera plus ses regards sur les ruisseaux.
Sur les torrents, sur les fleuves de miel et de lait.
'Ml rendra ce qu'il a gagné, et n'en profitera plus ;
Il restituera tout ce qu'il a pris, et n'en jouira plus.
"*Car il a opprimé, délaissé les pauvres,
, Il a ruiné des maisons et ne les a pas rétablies.
-"Son avidité n'a point connu de bornes ;
Mais il ne sauvera pas ce qu'il avait de plus cher.
-'Rien n'échappait à sa voracité ;
593
Clmp.W,rj-SI,n. JOB.
Mais son bien-être ne durera pas.
--Au milieu de l'ahondanee il sera dans la détresse ;
J^a main de tous les misérables se lèvera sur lui.
-•'Et voici, pour lui remplir le ventre,
Dieu enverra sur lui le feu de sa colère,
Et le rassasiera par une pluie de traits.
-*S'il échappe aux armes de fer,
L'arc d'airain le transpercera.
'-^11 arrache de son corps le trait.
Oui étincelle au sortir de ses entrailles,
Et il est en proie aux terreurs de la mort.
-^Toutes les calamités sont réservées à ses trésors ;
Il sera consumé par un feu que n'allumera point l'homme,
Et ce qui restera dans sa tente en deviendra la pâture.
"Les cieux dévoileront son inicpiité,
Et la terre s'élèvera contre lui.
-*Les revenus de sa maison seront emportés.
Ils disparaîtront au jour de la colère de Dieu.
-'^Telle est la part que Dieu réserve au méchant.
Tel est l'héritage que Dieu lui destine.
Iiépoiisc tic Joh h 'l'svpliar.
Chap. XXI. '.Job prit la parole et dit :
-Ecoutez, écoutez mes paroles,
Donnez-moi seulement cette consolation.
'Laissez-moi parler, je vous prie ;
Et, quand j'aurai parlé, tu pourras te moquer.
''Est-ce contre un homme que se dirige ma plainte ?
Et pourquoi mon âme ne serait-elle pas impatiente ?
'^Regardez-moi, soyez étonnés,
Et mettez la main sur la bouche.
''Quand j'y pense, cela m'épouvante,
Et un tremblement saisit mon corps.
"Pourquoi les méchants vivent-ils ?
Pourquoi les voit-on vieillir et accroître leur force ?
"^Leur postérité s'affermit avec eux et en leur présence,
Leurs rejetons prospèrent sous leurs yeux.
''Dans leurs maisons règne la [)aix, sans mélange de crainte,
La verge de Dieu ne vient pas les frapper.
'"Leurs taureaux sont vigoureux et téconds,
Leurs génisses conçoivent et n'avortent point.
"Ils laissent courir leurs enfants comme des brebis.
Et les enfants prennent leurs ébats.
'-Ils chantent au son du tambourin et de la harpe,
Ils se réjouissent au son du chalumeau.
JOB. Chap. S 1,13-33.
'•''Ils jiasseiit leMirs joins dans le !)(>nluMir,
Et ils descendent en un instant au séjour des morts.
'*Ils disaient pourtant à Dieu : Retire-toi de nous ;
Nous ne voulons pas connaître tes voies.
'^Ouest-ce que le Tout-Puissant, pour (jue nous le servions ?
Que gagnerons-nous à lui adresser nos prières ?
'^Quoi donc ! ne sont-ils pas en possession du honheur ? —
Loin de moi le conseil des méchants ! —
''Mais ari-ive-t-il souvent (pie leui' lampe s'éteigne,
Oue la misère tonde sur eux.
Que Dieu leur distribue leur part dans sa colère,
'* Qu'ils soient comme la paille emportée par le vent.
Comme la balle enlevée par le tourbillon .'
'^Est-ce pour les lils ijue Dieu réserve le cliàtiment du père ?
Mais c'est lui que Dieu ilevrait punir, pour (pi'il le sente;
-"C'est lui fpii devrait contempler sa propre ruine.
C'est lui f[ui devrait boire la colère du Tout-Puissant.
-'Car, que lui importe sa maison après lui.
Quand le nombre de ses mois est achevé ?
^*Est-ce à Dieu (pion donnera O.e la science,
A lui qui gouverne les esprits célestes ?
"I^'un meurt au sein du bien-être.
De la paix et du bonheur,
-•*Les flancs chargés de graisse
Et la moelle des os remplie de sève;
'-^L'autre meurt, l'amertume dans l'âme,
Sans avoir joui d'aucun bien.
*''Et tous deux se couchent dans la poussière.
Tous deux deviennent la pâture des vers.
"Je sais bien quelles sont vos pensées,
Quels jugements iniques vous portez sur moi.
■-''^'ous dites : Où est la mais(jn de riiomme puissant ?
Où est la tente qu'habitaient les impies ?
-"Mais quoi ! n'avez-vous point interrogé les voyageurs,
Et voulez-vous méconnaître ce (jn'ils prouvent ?
^"Au jour du malheur, le méchant est épargné ;
An jour de la colère, il échappe.
■"Qui lui reproche vn face sa conduite ?
Qui lui rentl ce qu'il a tait ?
^*I1 est porté dans un sépulcre,
Et il veille encore sur sa tombe.
•"Les mottes de la vallée lui sont légères;
I']t tous après lui suivront la même voie.
Comme une multitude l'a déjà suivie.
59.5
Chap. 2l.3k-22,'ii. JOB.
^* Pourquoi donc m'oflVir de vaines consolations ?
Ce qui reste de vos réponses n'est que perfidie.
Troisième discours d' hllipliaz à Job.
Chap. XXII. 'Éliphaz de Thénian prit la parole et dit :
-Un homme peut-il être utile à Dieu ?
Non; le sage n'est utile qu'à lui-même.
^Si tu es juste, est-ce à l'avantage du Tout-Puissant ?
Si tu es intègre dans tes voies, qu'y gagne-t-il ?
*Est-ce par crainte de toi qu'il te châtie.
Qu'il entre en jugement avec toi ?
^Ta méchanceté n'est-elle pas grande ?
Tes iniquités ne sont-elles pas infinies ?
^Tu enlevais sans motif des gages à tes frères,
Tu privais de leurs vêtements ceux qui étaient nus;
'Tu ne donnais point d'eau à l'homme altéré,
Tu refusais du pain à l'homme affamé.
^Le pays était au plus fort,
Va le puissant s'y établissait.
"Tu renvoyais les veuves à vide ;
Les bras des orphelins étaient brisés.
'"C'est pour cela que tu es entouré de pièges,
Et que la terreur t'a saisi tout à coup.
"Ne vois-tu donc pas ces ténèbres,
Ces eaux débordées qui t'envahissent ?
'^Dieu n'est-il pas en haut dans les cieux ?
Regarde le sommet des étoiles, comme il est élevé !
'■'Et tu dis : Qu'est-ce que Dieu sait ?
Peut-il juger à travers l'obscurité ?
'■'Les nuées l'enveloppent, et il ne voit rien ;
Il ne parcourt que la voûte des cieux.
'^Eh quoi ! tu voudrais prendre l'ancienne route
Qu'ont suivie les hommes d'iniquité ?
'^Ils ont été emportés avant le temps.
Ils ont eu la durée d'un torrent qui s'écoule.
"Ils disaient à Dieu : Retire-toi de nous ;
Que peut faire pour nous le Tout-Puissant ?
'*Dieu cependant avait rempli de biens leurs maisons.
Loin de moi le conseil des méchants ! —
'^Les justes, témoins de leur chute, se réjouiront,
Et l'innocent se moquera d'eux :
-"Voilà nos adversaires anéantis !
Voilà leurs richesses dévorées par le feu !
^'Attache-toi donc à Dieu, et tu auras la paix ;
596
JOB. Chap.'2'2,r2-'2S,
Tu jouiras ainsi du honlieur.
--Reçois de sa bouche instruction,
Et mets dans ton cœur ses paroles.
-■''Tu seras rétabli, si tu reviens au Tout-Puissant,
Si tu éloignes l'iniquité de ta tente.
-■'Jette l'or dans la poussière,
L'or d'Ophir parmi les cailloux des torrents;
"Et le Tout-Puissant sera ton or,
Ton argent, ta richesse.
^^\lors tu feras du Tout-Puissant tes délices.
Tu élèveras vers Dieu ta face :
-'Tu le prieras, et il t'exaucera,
Et tu accompliras tes vœux.
"A tes résolutions répondra le succès;
Sur tes sentiers brillera la lumière.
-'■'Vienne l'humiliation, tu prieras pour ton relèvement;
Dieu secourt celui dont le regard est abattu.
'"Il délivrera même le coupable.
Qui devra son salut à la pureté de tes mains.
Réponse de Job a Eliphaz.
Chap. XXIII. 'Job prit la parole et dit :
-.Maintenant encore ma plainte est une révolte.
Mais la souffrance étouffe mes soupirs.
■^Oh ! si je savais où le trouver.
Si je pouvais arriver jusqu'à son trône,
'Je plaiderais ma cause devant lui.
Je remplirais ma bouche d'arguments,
^e connaîtrais ce cju'il peut avoir à répondre,
Je verrais ce qu'il peut avoir à me dii'e.
•^Emploierait-il toute sa force à me combattre ?
Ne daignerait-il pas au moins m'écouter ?
'Ce serait un homme droit (pii plaiderait avec lui,
Et je serais pour toujours absous par mon juge.
"Mais, si je vais à l'orient, il n'y est pas ;
Si je vais à l'occident, je ne le trouve pas ;
"Est-il occupé au nord, je ne puis le voir;
Se cache-t-il au midi, je ne puis le découvrir.
'"Il sait néanmoins quelle voie j'ai suivie ;
Et, s'il m'éprouvait, je sortirais \)nv comme l'or.
"Mon [)ied s'est attaché à ses pas ;
J'ai gardé sa voie, et je ne m'en suis point détourné.
'-Je n'ai pas al)andonné les commandements de ses lè\res ;
J'ai fait |)lier ma volonté aux paroles de sa bouche.
"Mais sa résolution est arrêtée : qui s'y opposera ?
Ce que son àme désire, il l'exécute.
597
13.
Chap.2S,i^-2i.io. JOB.
'Ml accomplira donc ses desseins à mon égard,
Et il en concevra bien d'autres encore.
'^Voilà pourquoi sa présence m'épouvante ;
Quand j'y pense, j'ai peur de lui.
'^Dieu a brisé mon courage,
Le Tout-Puissant m'a rempli d'effroi.
"Car ce ne sont pas les ténèbres qui m'anéantissent,
Ce n'est pas l'obscurité dont je suis couvert.
Chap. XXIV. ' Pourquoi le Tout-Puissant ne met-il pas des temps en réserve,
Et pourquoi ceux qui le connaissent ne voient-ils pas ses jours" .'*
-On déplace les bornes,
On vole des troupeaux, et on les fait paitre ;
■'On enlève l'àne de l'orphelin.
On prend pour gage le bœuf de la veuve;
^On repousse du chemin les indigents.
On force tous les malheureux du pays à se cacher.
^Et voici, comme les ânes sauvages du désert.
Ils sortent le matin pour chercher de la nourriture,
Ils n'ont que le désert ])our trouver le pain de leurs enfants ;
Mis coupent le fourrage qui reste dans les champs.
Ils grappillent dans la vigne de l'impie ;
"Ils passent la nuit dans la nudité, sans vêlement.
Sans couverture contre le froid ;
*Ils sont percés par la pluie tles montagnes.
Et ils embrassent les rochers comme unique refuge.
'On arrache l'orphelin à la mamelle.
On prend des gages sur le pauvre.
'"Ils vont tout nus, sans vêtement.
Ils sont affamés, et ils portent les gerbes,
"Dans les enclos de l'impie ils font de l'huile,
Ils foulent le pressoir, et ils ont soif;
'-Dans les villes s'exhalent les soupirs des mourants,
L'àme des blessés jette des cris...
Et Dieu ne prend pas garde à ces infamies !
"D'autres sont ennemis de la lumière,
Ils n'en connaissent pas les voies.
Ils n'en pratiquent pas les sentiers.
'^L'assassin se lève au point du jour.
Tue le pauvre et l'indigent.
Et il dérobe pendant la nuit.
'^L'oeil de l'adultère é|)ie le crépuscule;
Personne ne me verra, dit-il.
Et il met un voile sur sa figui'e.
'*La nuit ils forcent les maisons.
Le jour ils se tiennent enfermés ;
fl. Sfn jours, les jours où il exécute ses ju^eiiiciits.
JOB. Chap. n,n-26,3.
Ils ne connaissent pas la lumière.
''Pour eux, le matin c'est l'ombre de la mort,
Ils en éprouvent toutes les terreurs.
'*Eh quoi ! l'impie est d'un poids léger sur la face des eaux,
Il n'a sur la terre qu'une part maudite,
Il ne prend jamais le chemin des vignes ! [neige,
'^Commc la sécheresse et la chaleur absorbent les eaux de la
Ainsi le séjour des morts engloutit ceux qui pèchent !
^"Quoi ! le sein maternel l'oublie,
Les vers en font leurs délices,
On ne se souvient plus de lui !
L'impie est brisé comme un arbre,
-'Lui fjui dépouille la femme stérile et sans enfants.
Lui qui ne répand aucun bienfait sur la veuve !...
^*Non ! Dieu par sa force prolonge les jours des violents,
Et les voilà debout quand ils désespéraient de la vie;
-'Il leur donne de la sécurité et de la confiance,
Il a les regards sur leurs voies.
-^Ils se sont élevés; et en un instant ils ne sont plus,
Ils tombent, ils meurent comme tous les hommes,
Ils sont coupés comme la tète des épis.
-^S'il n'en est pas ainsi, qui me démentira,
Qui réduira mes paroles à néant ?
Troisiciue tlisconrs i/c Hi/ilatl à Job.
Ch(ij). AA 1'. 'l^ildad de Schuach prit la parole et dit :
-La puissance et la terreur appai'tiennent à Dieu, •
Il fait régner la paix dans ses hautes régions.
'Ses armées ne sont-ellos pas innombrables ?
Sur qui sa lumière ne se lève-t-elle pas ?
■* Gomment l'homme serait-il juste devant Dieu ?
Comment celui qui est né de la femme serait-ii pui- !'
^Voici, la lune même n'est ])as brillante,
Et les étoiles ne sont jias jiures à ses yeux ;
"Combien moins l'homme qui n'est (ju'un ver.
Le fils de l'homme qui n'est (ju'un vermisseau
I
Réponse de Job n Bildnd.
Chap. XXVI. 'Job prit la parole et dit :
-Comme tu sais bien venir en aide à la faiblesse !
Comme tu prêtes secours au bias sans force !
'Quels bons C(Misei!s tu donnes à celui qui mancpie d'intelligence!
.^9<.)
Chap.26,-,-'27,s. JOB.
Quelle abondance de sagesse tu fais paraître !
•*A qui s'adressent tes paroles ?
Et qui est-ce qui t'inspire ?
^Devant Dieu les ombres tremblent
Au-dessous des eaux et de leurs habitants ;
* Devant lui le séjour des morts est nu,
L'abîme n'a point de voile.
^11 étend le septentrion sur le vide,
11 suspend la terre sur le néant.
'*11 renferme les eaux dans ses nuages.
Et les nuages n'éclatent pas sous leur poids.
^11 couvre la face de son trône,
11 répand sur lui sa nuée.
'"11 a tracé un cercle à la surface des eaux.
Comme limite entre la lumière et les ténèbres.
"Les colonnes du ciel s'ébranlent.
Et s'étonnent à sa menace.
'-Par sa force il soulève la mer,
Par son intelligence il en brise l'ormieil.
'^Son souffle donne au ciel la sérénité.
Sa main transperce le serpent fuyard".
'''Ce sont là les bords de ses voies.
C'est le bruit léger qui nous en parvient ;
Mais qui entendra le tonnerre de sa puissance* ?
Dernière réponse de Job à ses trois amis.
Chap. XXVII. 'Job prit de nouveau la parole sous forme sentencieuse et dit :
^Dieu qui me refuse justice est vivant !
Le Tout-Puissant qui remplit mon âme d'amertume est vivant !
"Aussi longtemps que j'aurai ma respiration.
Et que le souffle de Dieu sera dans mes narines,
*Mes lèAres ne prononceront rien d'injuste,
Ma langue ne dira rien de faux.
^Loin de moi la pensée de vous donner raison !
Jusqu'à mon dernier soupir je défendrai mon innocence;
^Je tiens à me justifier, et je ne fail)lirai [)as ;
Mon cœur ne me fait de reproche sur aucun de mes jours.
"Que mon ennemi soit comme le méchant,
Et mon adversaire comme l'impie !
'^ Quelle espérance reste-t-il à l'impie.
Quand Dieu coupe le fil de sa vie.
Quand il lui retire son âme ?
a. Coiislellution du di-infon, ù liiijiu'lle un utlribuait le pouvoir d'obscurcir le ciel. b. Qui aura l'intelli-
gence de ses voies prol'ondes et mystérieuses .■'
600
JOB. Chnp. 27.^-38. G.
^Est-ce fjue Dieu écoute ses eris,
Quand ranyoisse vient rassaillir ?
'"Fait-il du Tout-Puissant ses délices ?
Adresse-t-il en tout temps ses ])rières à Dieu ?
"Je vous enseignerai les voies de Dieu,
Je ne vous cacherai pas les desseins du Tout-Puissant.
'-Mais vous les connaissez, et vous êtes d'accord ;
Pourquoi donc vous laisser aller à de vaines pensées ?
''Voici la part que Dieu réserve au méchant.
L'héritage que le Tout-Puissant destine à l'impie.
'■•S'il a des fds en grand nombre, c'est pour le glaive,
Et ses rejetons manquent de pain ;
'^Geux qui échappent sont enterrés par la peste.
Et leurs veuves ne les ])leurent pas.
'^S'il amasse l'argent comme la poussière.
S'il entasse les vêtements comme la boue,
'"C'est lui qui entasse, mais c'est le juste qui se revêt,
C'est l'homme intègre qui a l'argent en partage.
'*Sa maison est comme celle que bâtit la teigne.
Comme la cabane que fait un gardien.
'■'11 se couche riche, et il meurt dépouillé;
Il ouvre les yeux, et tout a disparu.
-"Les terreurs le surprennent comme des eaux;
Un tourbillon l'enlève au milieu de la nuit.
-'Le vent d'orient l'emporte, et il s'en va ;
Il l'arrache violemment de sa demeure.
-^Dieu lance sans pitié des traits contre lui.
Et le méchant voudrait fuir ])our les éviter.
-'On bat des mains à sa chute.
Et on le siffle à son départ.
Chap. XXVIII. 'Il y a pour l'argent une mine d'où on le fait sortir,
Et pour l'or un lieu d'où on l'extrait pour l'affiner ;
*Le fer se tire de la |)oussière.
Et la pierre se fond pour produire l'airain.
'L'homme fait cesser les ténèbres" ;
Il explore, jusque dans les endroits les plus profonds,
Les pierres cachées dans l'obscurité et dans l'ombre de la mort.
■'Il creuse un puits loin des lieux habités ;
Ses pieds ne lui sont plus en aide,
Et il est suspendu, balancé, loin des humains*.
^La terre, d'où sort le pain,
Est bouleversée dans ses entrailles comme par le feu.
*Ses pierres contiennent du saphir.
Et l'on y trouve de la poudi'e d'or.
a. Au moyen do la lain[)e, dont se servent les mineurs. b. Description de la jjositiuii des travailleurs,
suspendus par des cordes.
GOl
Chap. 28,---is. JOB.
'L'oiseau de proie n'en connaît pas le sentier,
L'œil du vautour ne l'a point aperçu ;
^Les plus fiers animaux ne l'ont point foulé,
Le lion n'y a jamais passé.
'L'homme porte sa main sur le roc.
Il renverse les montagnes depuis la racine ;
"Il ouvre des tranchées dans les rochers.
Et son œil contemple tout ce qu'il y a de précieux ;
"Il arrête l'écoulement des eaux,
Et il produit à la lumière ce qui est caché.
'-Mais la sagesse, où se trouve-t-elle ?
Où est la demeure de l'intelligence ?
''L'homme n'en connaît point le prix ;
Elle ne se trouve ])as dans la terre des vivants.
'''L'abime dit : Elle n'est point en moi ;
Et la mer dit : Elle n'est point avec moi.
'^Elle ne se donne pas contre de l'or pur,
Elle ne s'achète pas au poids de l'argent ;
"^EUe ne se pèse pas contre l'or d'Ophir,
Ni contre le précieux onyx, ni contre le saphir ;
"Elle ne peut se comparer à l'or ni au verre.
Elle ne peut s'échanger pour un vase d'or (in.
"*Le corail et le cristal ne sont rien auprès d'elle
La sagesse vaut plus que les perles.
""La topaze d'Ethioj^ie n'est point son égale,
Et l'or pur n'entre pas en balance avec elle.
-°D'où vient donc la sagesse ?
o
Où est la demeure de l'intellig-ence ?
^'EUe est cachée aux yeux de tout vivant,
Elle est cachée aux oiseaux du ciel.
-^ Le gouffre et la mort disent :
Nous en avons entendu parler.
-'C'est Dieu qui en sait le chemin.
C'est lui qui en connaît la demeure ;
-*Car il voit jusqu'aux extrémités de la terre.
Il aperçoit tout sous les cieux.
^^Quand il régla le poids du vent,
Et qu'il fixa la mesure des eaux,
-'^ Quand il donna des lois à la pluie.
Et qu'il traça la route de l'éclair et du tonnerre,
-"Alors il vit la sagesse et la manifesta,
II en posa les fondements et la mit à l'épreuve.
-*Puis il dit à l'homme :
Voici, la crainte du Seigneur, c'est la sagesse;
S'éloigner du mal, c'est l'intelligence.
G02
JOB. Chnp.'29,i--ï2.
Monologue de Job : son niicicnnc prospérité, ses soiijj'ritnccs acIueUcs. son innocence.
Chap. AAYA'. 'Job ))rit de nouveau la ])arole sous forme sentencieuse et ilit :
-Oh ! que ne puis-je être. comme aux mois du passé,
Comme aux jours où Dieu me gardait,
'Quand sa lampe brillait sur ma tête,
Et que sa lumière me «suidait dans les ténèbres !
■•Oue ne suis-je comme aux jours de ma vigueur,
Où Dieu veillait en ami sur ma tente,
^ Quand le l'out-Puissant était encore avec moi.
Et que mes enfants m entouraient ;
^ Quand mes pieds se baignaient dans la crème.
Et que le rocher répandait jirès de moi des ruisseaux d'huile !
"Si je sortais pour aller à la porte de la ville.
Et si je me faisais préparer un siège dans la place,
^Les jeunes gens se retiraient à mon a|)proche.
Les vieillards se levaient et se tenaient debout.
'■'Les princes arrêtaient leurs discours,
Et mettaient la main sur leur bouche ;
'"La voix des chefs se taisait.
Et leur langue s'attachait à leur palais.
" L'oreille qui m'entendait me disait heureux.
L'œil qui me vovait me rendait témoignage ;
'-Car je sauvais le pauvre qui im|)lorait du secours,
Et l'orphelin qui manquait d'appui.
''La bénédiction du malheureux venait sur moi ;
Je remplissais de joie le cœur de la veuve.
'••Je me revêtais de la justice et je lui servais de vêtement,
J'avais ma droiture pour manteau et pour turban.
'U'étais l'œil de l'aveugle.
Et le pied du boiteux.
"J'étais le père des misérables.
J'examinais la cause de l'inconnu ;
''Je brisais la mâchoire de l'injuste.
Et j'arrachais de ses 'dents la proie.
'*Alors je disais : Je mourrai dans mon nid.
Mes jours seront abondants comme le sable ;
"L'eau pénétrera dans mes racines,
La rosée passera la nuit sur mes branches;
30
Ma gloire reverdira sans cesse,
Et mon arc rajeunira dans ma main.
-'On m'écoulait et l'on restait dans l'attente.
On gardait le silence devant mes conseils.
"Après mes discours, nul ne répliquait,
Et ma parole était pour tous une bienfaisante rosée ;
603
Chap.29,-i3-30,ii. JOB.
-^Ils comptaient sur moi comme sur la pluie,
Ils ouvraient la bouche comme pour une pluie du printemps".
"Je leur souriais quand ils perdaient courage,
Et Ton ne ]>ouvait chasser la sérénité de mon front.
-^J'aimais à aller vers eux, et je m'asseyais à leur tête ;
J étais comme un roi au milieu d'une troupe.
Comme un consolateur auprès des affligés.
Chap. A'A'.V. ' Et maintenant !... je suis la risée de plus jeunes que moi,
De ceux dont je dédaignais de mettre les pères
Parmi les chiens de mon troupeau.
-Mais à quoi me servirait la force de leurs mains .''
Ils sont incapables d'atteindre la vieillesse.
■^Desséchés par la misère et la faim,
Ils fuient dans les lieux arides.
Depuis longtemps abandonnés et déserts ;
■*Ils arrachent près des arbrisseaux les herbes sauvages.
Et ils n'ont pour pain que la racine des genêts.
^On les chasse du milieu des hommes.
On crie après eux comme après des voleurs.
''Ils habitent dans d'affreuses vallées.
Dans les cavernes de la terre et dans les rochers ;
"Ils hurlent parmi les buissons.
Ils se rassemblent sous les ronces.
* Etres vils et mé])risés.
On les repousse du pays.
^Et maintenant, je suis l'objet de leurs chansons.
Je suis en butte à leurs propos.
'"Ils ont horreur de moi, ils se détournent.
Ils me crachent au visage.
"Ils n'ont plus de retenue et ils m'humilient,
Ils rejettent tout frein devant moi.
**Ges misérables se lèvent à ma droite et me poussent les pieds,
Ils se fraient contre moi des sentiers pour ma ruine ;
*^Ils détruisent mon propre sentier et travaillent à ma perte,
Eux à qui personne ne viendrait en aide ;
"Ils arrivent comme par une large brèche,
Ils se précipitent sous les craquements.
'^Les terreurs m'assiègent ;
Ma gloire est emportée comme par le vent.
Mon bonheur a passé comme un nuage.
"Et maintenant, mon àme s'épanche en mon sein.
Les jours de la souffrance m'ont saisi.
''La nuit me perce et m'arrache les os,
La douleur qui me ronge ne se donne aucun repos.
fl. On de l'arrièro-saison, en mars et avril.
604
JOB. Chap. 30.is-3l,i.
"Par la violence du mal mon vêtement jjerd sa forme".
Il se colle à mon corps comme ma tunitjue.
''Dieu m'a jeté clans la boue,
Et je ressemble à la poussière et à la cendre.
-"Je crie vers toi, et tu ne me réponds pas ;
Je me tiens debout, et tu me lances ton regard.
-'Tu deviens cruel contre moi,
Tu me combats avec la force de ta main.
'-'Tu me soulèves, tu me fais voler au-dessus du vent.
Et tu m'anéantis au hi iiit de la tempête.
'-'Car, je le sais, tu me mènes à la mort,
Au rendez-vous de tous les vivants.
^*Mais celui qui va périr n'étend-il pas les mains ?
Celui cjui est dans le malheur n'implore-t-il pas du secours ?
-^N'avais-je pas des larmes pour Tinfortuné ?
Mon cœur n'avait-il pas pitié de l'indigent ?
'^^J'attendais le bonheur, et le malheur est arrivé;
J'espérais la lumière, et les ténèbres sont venues.
-'Mes entrailles bouillonnent sans relâche.
Les jours de la calamité m'ont surpris.
-"Je marche noirci, mais non par le soleil;
Je me lève en pleine assemblée, et je crie.
'-"Je suis devenu le frère des chacals,
Le compagnon des autruches*.
^"Ma peau noircit et tombe,
Mes os brûlent et se dessèchent.
^'Ma harpe n'est plus qu'un instrument de deuil.
Et mon chalumeau ne peut rendre que des sons plaintifs.
Chop. XXXI. 'J'avais fait im pacte aA^ec mes yeux,
Et je n'aurais pas arrêté mes regards sur une vierge.
-Quelle part Dieu m'eût-il réservée d'en haut ?
Quel héritage le Tout-Puissant m'eût-il envoyé des cieux ?
•'La ruine n'est-elle pas pour le méchant.
Et le malheur pour ceux qui commettent l'iniquité ?
*Dieu n'a-t-il pas connu mes voies ?
N'a-t-il pas compté tous mes pas ?
^Si j'ai marché dans le mensonge.
Si mon pied a couru vers la fraude,
*(^ue Dieu me jièse dans des balances justes.
Et il reconnaîtra mon intégrité !
"Si mon pas s'est détourné tlu droit chemin.
Si mon cœur a suivi mes yeux,
u. \x vùtiMiienl de dessus, ou manteau, loriiiiiit par sou «uiplrur dos replis ondoyants sur di's ineiubros
Siiins ft vigoureux; la tunique, ou vêtement de dessous, était serrée autour du eorps par une ceinture.
h. Les chm-als. les autruches, animaux qui poussent des cris plaintifs.
60:j
3:)
Chap. 81,8-28. JOB.
Si quelque souillure s'est attachée à mes mains,
'^Que je sème et qu'un autre moissonne,
Et que mes rejetons soient déracinés !
^Si mon cœur a été séduit par une femme,
Si j'ai fait le guet à la porte de mon prochain,
'"Que ma femme tourne la meule pour un autre",
Et que d'autres la déshonorent !
" Car c'est un crime,
Un forfait que punissent les juges ;
'-C'est un feu qui dévore jusqu'à la ruine.
Et qui aurait détruit toute ma richesse.
"Si j'ai méprisé le droit de mon serviteur ou de ma servante,
Lorsqu'ils étaient en contestation avec moi,
'■•Qu'ai-je à faire, quand Dieu se lève ?
Qu'ai-je à répondre, quand il châtie ? [créé ?
'^ Celui qui m'a créé dans le ventre de ma mère ne l'a-t-il pas
Le même Dieu ne nous a-t-il pas formés dans le sein maternel ?
'^Si j'ai refusé aux pauvres ce qu'ils demandaient.
Si j'ai fait languir les yeux de la veuve,
'^Si j'ai mangé seul mon pain.
Sans que l'orphelin en ait eu sa part,
'*Moi qui l'ai dès ma jeunesse élevé comme un père.
Moi qui dès ma naissance ai soutenu la veuve ;
'"Si j'ai vu le malheureux manquer de vêtements.
L'indigent n'avoir point de couverture,
-"Sans que ses reins m'aient béni,
Sans qu'il ait été réchauffé par la toison de mes agneaux,
*'Si j'ai levé la main contre l'orphelin,
Parce que je me sentais un appui dans les juges ;
*^Que mon épaule se détache de sa jointure,
Que mon bras tombe et qu'il se brise !
^'Car les châtiments de Dieu m'épouvantent.
Et je ne puis rien devant sa majesté.
^*Si j'ai mis dans l'or ma confiance.
Si j'ai dit à l'or : Tu es mon espoir ;
-^Si je me suis réjoui de la grandeur de mes biens,
De la quantité des richesses que j'avais acquises,
*^Si j'ai regardé le soleil quand il brillait,
La lune quand elle s'avançait majestueuse,
*'Et si mon cœur s'est laissé séduire en secret.
Si ma main s'est portée sur ma bouche*;
**C'est encore un crime que doivent punir les juges.
Et j'aurais renié le Dieu d'en haut !
fl. C'est-à-dire, devienne la servante d'nn autre. b. Pour jeter un baiser en signe d'amour ou d'adoration.
606
JOB. Chap. 31,29-32,6.
*^Si j'ai été joyeux du malheur de mon ennemi,
Si j'ai sauté d'allégresse quand les revers l'ont atteint,
'"Moi qui n'ai pas permis à ma langue de pécher,
De demander sa mort avec imprécation ;
''Si les gens de ma tente ne disaient pas :
Où est celui qui n'a pas été rassasié de sa viande ?
'-Si l'étranger passait la nuit dehors.
Si je n'ouvrais jias ma jiorte au voyageur;
"Si, comme les hommes, j'ai caché mes transgressions,
Et renfermé mes iniquités dans mon sein,
'••Parce que j'avais peur de la multitude.
Parce que je craignais le mépris des familles.
Me tenant à l'écart et n'osant franchir ma porte... — -
'^Oh ! qui me fera trouver quelqu'un qui m'écoute ?
Voilà ma défense toute signée :
Que le Tout-Puissant me réponde !
Qui me donnera la plainte écrite par mon adversaire ?
'*Je porterai son écrit sur mon épaule,
Je l'attacherai sur mon front comme une couronne ;
'"Je lui rendrai compte de tous mes pas.
Je m'approcherai de lui comme un prince. —
"*Si ma terre crie contre moi,
Et que ses sillons versent des larmes ;
"Si j'en ai mangé le produit sans l'avoir payée,
Et que j'aie attristé l'àme de ses anciens maîtres ;
*''Qu'il y croisse des épines au lieu de froment.
Et de l'ivraie au lieu d'orge !
Fin des paroles de Joh.
Discours d Eliliu.
Chap. XXXII. *Ces trois hommes moins ils condamnaient Joh. ^Comme
cessèrent de répondre à Job, parce ils étaient plus âgés que lui, Elihu
qu'il se regardait comme juste. avait attendu jusqu'à ce moment pour
*Alors s'enflamma de colère Elihu, parler à Job. ^Mais, voyant qu'il n'y
fils de Barakeel de Buz", de la famille avait plus de réponse dans la bouche
de Ram. Sa colère s'enflamma contre de ces trois hommes, Elihu s'en-
Job, [larce qu'il se disait juste tlevant flamma de colère.
Dieu. 'Et sa colère s'enflamma contre
ses trois amis, parce qu'ils ne trou- ^¥X Elihu, fds de Barakeel de Buz,
valent rien à répondre et que néan- prit la ])arolc et dit :
Je suis jeune, et vous êtes des vieillards ;
C'est pourquoi j'ai craint, j'ai redouté
De vous faire connaître mon sentiment.
a. Buz. contrée de l'Arabie Déserte, voisine de celle d'Uts.
607
Chap. 32,i-S3,e. JOB.
'Je disais en moi-même : Les jours parleront,
Le grand nombre des années enseignera la sagesse.
^Mais en réalité, dans l'homme, c'est l'esprit,
Le soiitOe du Tout-Puissant, qui donne l'intelligence;
'Ce n'est pas l'âge qui procure la sagesse,
Ce n'est pas la vieillesse qui rend capable de juger.
'"Voilà pourquoi je dis : Ecoute !
Moi aussi, j'exposerai ma pensée.
"J'ai attendu la fin de vos discours.
J'ai suivi vos raisonnements.
Votre examen des paroles de Job.
'-Je vous ai donné toute mon attention;
Et voici, aucun de vous ne l'a convaincu.
Aucun n'a réfuté ses paroles.
'■'Ne dites pas cependant : En lui nous avons trouvé la sagesse;
C'est Dieu qui peut le confondre, ce n'est pas un homme !
'^11 ne s'est pas adressé directement à moi :
Aussi lui répondrai-je tout autrement que vous.
'^Ils ont peur, ils ne répondent plus !
Ils ont la parole coupée !
'^J'ai attendu qu'ils eussent fini leurs discours,
Qu'ils s'arrêtassent et ne sussent que répliquer.
'"A mon tour, je veux répondre aussi.
Je veux dire aussi ce que je pense.
'*Car je suis plein de paroles.
L'esprit me presse au dedans de moi ;
"Mon intérieur est comme un vin qui n'a ])as d'issue.
Comme des outres neuves qui vont éclater.
^"Je parlerai pour respirer à l'aise,
J'ouvrirai mes lèvres et je répondrai.
-'Je n'aurai point égard à l'apparence.
Et je ne flatterai personne ;
"Car je ne sais pas flatter :
Mon créateur m'enlèverait bien vite.
Chap. XXXIII. 'Maintenant donc. Job, écoute mes discours,
Prête l'oreille à toutes mes paroles !
-Voici, j'ouvre la bouche.
Ma langue se remue dans mon palais.
'C'est avec droiture de cœur que je vais parler,
C'est la vérité pure qu'exprimeront mes lèvres :
^ L'esprit de Dieu m'a créé.
Et le souffle du Tout-Puissant m'anime.
, ^Si tu le peux, réponds-moi,
\'^v Défends ta cause, tiens-toi prêt !
^Devant Dieu je suis ton semblable,
608
JOB. Chap.SS,i-T,.
J'ai été comme toi formé de la l)Oue ;
"Ainsi mes terreurs ne te troubleront pas,
Et mon poids ne saurait t'accabler.
*Mais tu as dit à mes oreilles,
Et j'ai entendu le son de tes paroles :
*Jesuis pur, je suis sans péché,
Je suis net, il n'y a point en moi d'iniquité.
'"Et Dieu trouve contre moi des motifs de haine,
Il me traite comme son ennemi ;
"Il met mes pieds dans les ceps,
Il surveille tous mes mouvements. —
'*Je te répondrai qu'en cela tu n'as pas raison,
Car Dieu est plus grand que l'homme.
'■''Veux-tu donc disputer avec lui.
Parce qu'il ne rend aucun compte de ses actes ?
'^Dieu i^arle cependant, tantcH d'une manière.
Tantôt d'une autre, et l'on n'y prend point garde.
'^11 parle par des songes, par des visions nocturnes.
Quand les hommes sont livrés à un profond sommeil.
Quand ils sont endormis sur leur couche.
'"Alors il leur donne des avertissements
Et met le sceau à ses instructions,
'"Afin de détourner l'homme du mal
Et de le préserver de l'orgueil,
'*Afin de garantir son àme de la fosse
Et sa vie des coups du glaive.
"Par la douleur aussi l'homme est repris sur sa couche.
Quand une lutte continue vient agiter ses os.
*" Alors il prend en dégoût le pain,
Même les aliments les plus exquis;
-' Sa chair se consume et dis])araît.
Ses os qu'on ne voyait pas sont mis à nu;
"Son àme s'approche de la fosse.
Et sa vie des messagers de la mort.
-'iMais s'il se trouve pour lui un ange intercesseur,
Un d'entre les mille
Qui annoncent à l'homme la voie qu'il doit suivre,
-^Dieu a compassion de lui et dit à l'ange :
Délivre-le, afin cju'il ne descende ])as dans la fosse ;
J'ai trouvé une rançon !
-Mît sa chair a plus de fraîcheur cpiau premier âge,
Il revient aux jours de sa jeunesse.
-"Il adresse à Dieu sa prière; et Dieu lui est propice.
Lui laisse voir sa face avec joie.
Et lui rend son innocence.
-"Il chante devant les hommes el dit :
tSUU
Chap. 33,^8-84,15. JOB.
J'ai péché, j'ai violé la justice,
Et je n'ai pas été puni comme je le méritais;
-•^Dieu a délivré mon àme pour qu'elle n'entrât pas dans la fosse,
Et ma vie s'épanouit à la lumière ! — -
-^Voilà tout ce que Dieu fait.
Deux fois, trois fois, avec l'homme,
^"Pour ramener son âme de la fosse.
Pour l'éclairer de la lumière des vivants.
^'Sois attentif. Job, écoute-moi !
Tais-toi, et je parlerai !
^'Si tu as quelque chose à dire, réponds-moi !
Parle, car je voudrais te donner raison.
^''Si tu n'as rien à dire, écoute-moi !
Tais-toi, et je t'enseignerai la sagesse.
Chap. AX\7T: 'Élihu reprit et dit :
^Sages, écoutez mes discours !
Vous qui êtes intelligents, prêtez-moi l'oreille !
^Gar l'oreille discerne les paroles.
Comme le palais savoure les aliments.
^Choisissons ce qui est juste.
Voyons entre nous ce qui est bon.
^Job dit : Je suis innocent.
Et Dieu me refuse justice ;
^J'ai raison, et je passe pour menteur;
Ma plaie est douloureuse, et je suis sans péché. —
^Y a-t-il un homme semblable à Job,
Buvant la raillerie comme l'eau,
•* Marchant en société de ceux qui font le mal.
Cheminant de pair avec les impies ?
'Car il a dit : Il est inutile à l'homme
De mettre son plaisir en Dieu.
'"Ecoutez-moi donc, hommes de sens !
Loin de Dieu l'injustice,
Loin du Tout-Puissant l'iniquité !
"Il rend à l'homme selon ses œuvres.
Il rétribue chacun selon ses voies.
'*Non certes, Dieu ne commet pas l'iniquité ;
Le Tout-Puissant ne viole pas la justice.
'^Qui l'a chargé de gouverner la terre ?
Qui a confié l'univers à ses soins ?
"S'il ne pensait qu'à lui-même.
S'il retirait à lui son esprit et son souffle,
'^Toute chair périrait soudain.
Et l'homme rentrerait dans la poussière.
610
JOB. Chajj. 34,16-37.
'"Si tu as de rintelligencc, écoute ceci,
Prête l'oreille au son de mes paroles !
''Un ennemi de la justice régnerait-il ?
Et condamneras-tu le juste, le puissant,
'^Qui proclame la méchanceté des rois
Et l'iniquité des princes,
'H^ui n'a point égard à l'apparence des grands
Et ne distingue pas le riche du pauvre.
Parce que tous sont l'ouvrage de ses mains ?
-"En un instant, ils perdent la vie ;
Au milieu de la nuit, un jieuple chancelle et jiérit;
Le puissant disparaît, sans la main d'aucun homme.
*'Car Dieu voit la conduite de tous,
Il a les regards sur les pas de chacun.
^^11 n'y a ni ténèbres ni ombre de la mort.
Où puissent se cacher ceux qui commettent l'iniquité.
**Dieu n'a pas besoin d'observer longtemps.
Pour qu'un homme entre en jugement avec lui;
-■•Il brise les grands sans information.
Et il en met d'autres à leur place ;
-^Car il connaît leurs œuvres.
Il les renverse de nuit, et ils sont écrasés ;
**11 les frappe comme des impies,
A la face de tous les regards.
-'En se détournant de lui.
En abandonnant toutes ses voies,
-'Ils ont fait monter à Dieu le cri du pauvre.
Ils l'ont rendu attentif au cri des malheureux.
^^S'il donne le repos, qui répandra le trouble ?
S'il cache sa face, qui pourra le voir ?
Il traite à l'égal soit une nation, soit un homme,
^"Afin que l'impie ne domine plus.
Et qu'il ne soit plus un piège pour le peuple.
^'Car a-t-il jamais dit à Dieu :
J'ai été châtié, je ne pécherai plus ;
'-Montre-moi ce que je ne vois pas ;
Si j'ai commis des injustices, je n'en commettrai plus ?
^'Est-ce d'après toi que Dieu rendra la justice ?
C'est toi qui rejettes, qui choisis, mais non pas moi.
Ce que tu sais, dis-le donc !
'■•Les hommes de sens seront de mon avis.
Le sage qui m'écoute pensera comme moi.
'^Job parle sans intelligence,
Et ses discours manquent de raison.
'M^u'il continue donc à être éprouvé,
Puisqu'il répond comme font les méchants !
'■'Car il ajoute à ses fautes de nouveaux péchés ;
611
Chap.S5,i-S0,k. JOB.
Il bat des mains au milieu de nous,
Il multiplie ses paroles contre Dieu.
Chop. .YA'A'T'. 'Élihu reprit et dit :
^Imagines-tu avoir raison,
Penses-tu te justifier devant Dieu,
^ Quand tu dis : Que me sert-il.
Que me revient-il de ne pas pécher ?
''C'est à toi que je vais répondre,
Et à tes amis en même temps.
^Considère les cieux, et regarde !
Vois les nuées, comme elles sont au-dessus de toi !
*Si tu pèches, quel tort lui causes-tu ?
Et quand tes péchés se multiplient, que lui fais-tu ?
'Si tu es juste, que lui donnes-tu ?
Que reçoit-il de ta main ?
''Ta méchanceté ne ])eut nuire qu'à ton semblable.
Ta justice n'est utile qu'au fils de l'homme.
*0n crie contre la multitude des oppresseurs.
On se plaint de la violence d'un grand nombre ;
'"Mais nul ne dit : Où est Dieu, mon créateur.
Qui inspire des chants d'allégresse pendant la nuit",
"Qui nous instruit plus que les bétes de la terre.
Et nous donne l'intelligence plus qu'aux oiseaux du ciel ?
'^On a beau crier alors, Dieu ne répond ])as,
A cause de l'orgueil des méchants.
'^ C'est en vain que l'on crie, Dieu n'écoute pas.
Le Tout-Puissant n'y a point égard.
'■•Bien que tu dises que tu ne le vois pas.
Ta cause est devant lui : attends-le !
'^Mais, parce que sa colère ne sévit point encore,
Ce n'est pas à dire qu'il ait peu souci du crime.
'^ Ainsi Job ouvre vainement la bouche,
Il multiplie les paroles sans intelligence.
Chap. A'AA'TY. 'Elihu continua et dit :
^Attends un peu, et je vais poursuivre.
Car j'ai des paroles encore pour la cause de Dieu.
^Je prendrai mes raisons de haut,
Et je prouverai la justice de mon créateur.
■'Sois-en sur, mes discours ne sont pas des mensonges,
Mes sentiments devant toi sont sincères.
rt. Vt'nJani la nuit, c'est-à-dire : au milieu de l'adversité.
G12
JOB. CluiJ). '30,:>-25.
^Dieu est puissant, niais il ne rejette personne;
Il est puissant par la forée de son intelligence.
^11 ne laisse pas vivre le méchant,
Et il fait droit aux malheureux.
'Il ne détourne pas les yeux de dessus les justes.
Il les place sur le trône avec les rois,
1! les y fait asseoir pour toujours, afin qu'ils soient élevés.
""Viennent-ils à tomher dans les chaînes".
Sont-ils pris dans les liens de l'adversité,
^11 leur dénonce leurs œuvres.
Leurs transg'ressions, leur orgueil ;
*"I1 les avertit pour leur instruction,
Il les exhorte à se détourner de l'iniquité.
"S'ils écoutent et se soumettent.
Us achèvent leurs jours dans le honheur,
Leurs années dans la joie.
'"-S'ils n'écoutent pas, ils périssent par le glaive,
Ils expirent dans leur aveuglement.
'^Les impies se livrent à la colère.
Ils ne crient pas à Dieu quand il les enchaîne ;
'''Ils perdent la vie dans leur jeunesse.
Ils meurent comme les débauchés.
'^Mais Dieu sauve le malheureux dans sa misère,
Et c'est par la souffrance qu'il l'avertit.
'*I1 te retirera aussi de la détresse.
Pour te mettre au large, en pleine liberté.
Et ta table sera chargée de mets succulents.
'"Mais si tu défends ta cause comme un impie.
Le châtiment est inséparable de ta cause.
'*Que l'irritation ne t'entraîne pas à la moquerie, ,
Et que la grandeur de la rançon ne te fasse pas dévier.
"Tes cris suffiraient-ils pour te sortir d'angoisse.
Et même toutes les forces que tu pourrais déployer ?
-"Ne soupire pas après la nuit.
Qui enlève les peuples de leur place.
-'Garde-toi de te livrer au mal.
Car la souffrance t'y dispose.
--Dieu est grand par sa puissance ;
Qui saurait enseigner comme lui?
"Qui lui prescrit ses voies ?
Qui ose dire : Tu fais mal?
-■'Souviens-toi d'exalter ses œuvres.
Que célèbrent tous les hommes.
-^Tout homme les conteni|)le,
Chacun les \()il de loin.
a. Dam tes chaînes, dans le malheur.
613
Chap. S6, '26-37, 15. JOB.
-^Dieu est grand, mais sa grandeur nous échappe,
Le nombre de ses années est impénétrable.
-'Il attire à lui les gouttes d'eau.
Il les réduit en vapeur et forme la pluie ;
'-''Les nuages la laissent couler.
Ils la répandent sur la ioule des hommes.
-^Et qui comprendra le déchirement de la nuée,
Le fracas de sa tente ?
^"Voici, il étend autour de lui sa lumière,
Et il se cache jusque dans les profondeurs de la mer.
•■^'Par ces moyens il juge les peuples.
Et il donne la nourriture avec abondance.
^-11 prend la lumière dans sa main,
11 la dirige sur ses adversaires.
■"Il s'annonce par un grondement;
Les troupeaux pressentent son approche.
Chap. XXXVII. 'Mon cœur est tout tremblant,
Il bondit hors de sa place.
-Écoutez, écoutez le frémissement de sa voix,
Le grondement qui sort de sa bouche !
''Il le fait rouler dans toute l'étendue des cieux.
Et son éclair brille jiiscju'aux extrémités de la terre.
'Puis éclate un rugissement : il tonne de sa voix majestueuse;
Il ne retient plus l'éclair, dès que sa voix retentit.
^Dieu tonne avec sa voix d'une manière merveilleuse;
Il fait de grandes choses que nous ne comprenons pas.
^ 11 dit à la neige : Tombe sur la terre !
Il le dit à la pluie, même aux plus fortes pluies.
'Il met un sceau sur la main de tous les hommes.
Afin que tous se reconnaissent comme ses créatures.
^L'animal sauvage se retire dans une caverne.
Et se couche dans sa tanière.
'L'ouragan vient du midi.
Et le froid, des vents du nord.
'"Par son souffle Dieu produit la glace.
Il réduit l'espace où se répandaient les eaux.
" Il charge de vapeurs les nuages.
Il les disperse étincclants ;
'-Leurs évolutions varient selon ses desseins,
Pour l'accomplissement de tout ce qu'il leur ordonne.
Sur la face de la terre habitée ;
'^G'est comme une verge dont il frap])e sa terre.
Ou comme un signe de son amour, qu'il les fait apparaître.
'Mob, sois attentif à ces choses !
Considère encore les merveilles de Dieu !
'^Sais-tu comment Dieu les dirige,
Et fait briller son nuage étincelant?
614
JOB. Chnp. 87,16-88.12.
'* Comprends-tu le balancement des nuées,
Les merveilles de celui dont la science est parfaite?
'"Sais-tu pourquoi tes vêtements sont chauds,
Quand la terre se repose par le vent du midi?
'* Peux-tu comme lui étendre les cieux.
Aussi solides qu'un miroir de fonte?
"Fais-nous connaître ce que nous devons lui dire ;
Nousijommes trop ignorants pour nous adresser à lui.
-"Lui annoncera-t-on que je parlerai?
Mais quel est l'homme qui désire sa perte?
'-'On ne peut fixer le soleil qui resplendit dans les cieux,
Lorsqu'un vent passe et en ramène la pureté ;
"Le septentrion le rend éclatant comme l'or.
Oh ! que la majesté de Dieu est redoutable !
-'Nous ne saurions parvenir jusqu'au Tout-Puissant,
Grand par la force,
Par la justice, par le droit souverain :
Il ne répond pas !
-*C'est pourquoi les hommes doivent le craindre;
Il ne porte les regards sur aucun sage.
Réponse de lElerncl à Job.
Chap. XXXVIII. ' L'Éternel répondit à Job du milieu de la tempête et dit :
-Qui est celui qui obscurcit mes desseins
Par des discours sans intelligence?
■^Ceins tes reins comme un vaillant homme;
Je t'interrogerai, et tu m'instruiras.
*0ù étais-tu quand je fondais la terre ?
Dis-le, si tu as de l'intelligence.
^Qui en a fixé les dimensions, le sais-tu?
Ou qui a étendu sur elle le cordeau ?
''Sur quoi ses bases sont-elles appuyées?
Ou qui en a posé la pierre angulaire, ;
"Alors que les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse,
Et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ?
'*Qui a fermé la mer avec des portes.
Quand elle s'élança du sein maternel ;
"Quand je fis de la nuée son vêtement.
Et de l'obscurité ses langes ;
'"Quand je lui imposai ma loi,
Et que je lui mis des barrières et des portes ;
"Quand je dis : Tu viendras jusqu'ici, tu n'iras pas au delà;
Ici s'arrêtera l'orjïueil de tes flots?
O"
'-Depuis que tu existes, as-tu commandé au matin?
As-tu montré sa place à l'aurore,
615
Chap. 38, 13-3-2. JOB.
'^Pour qu'elle saisisse les extrémités de la terre,
Et que les méchants en soient secoués" ;
'^Pourque la terre se transforme comme l'argile qui reçoit une
Et qu'elle soit parée comme d'un vêtement* ; [empreinte,
'^Pour que les méchants soient privés de leur lumière^,
Et que le bras qui se lève soit brisé ?
*"As-tu pénétré jusqu'aux sources de la mer ?
T'es-tu promené dans les profondeurs de l'abîme?
''Les portes de la mort t'ont-elles été ouvertes?
As-tu vu les portes de l'ombre de la mort ?
'*As-tu embrassé du regard l'étendue de la terre ?
Parle, si tu sais toutes ces choses.
"Où est le chemin qui conduit au séjour de la lumière?
Et les ténèbres, où ont-elles leur demeure?
-"Peux-tu les saisir à leur limite.
Et connaître les sentiers de leur habitation?
-'Tu le sais, car alors'' tu étais né,
Et le nombre de tes jours est grand !
*- Es-tu parvenu jusqu'aux amas de neige ?
As-tu vu les dépôts de grêle,
-■\)ue je tiens en réserve pour les temps de détresse.
Pour les jours de guerre et de bataille ?
^*Par quel chemin la lumière se divise-t-elle.
Et le vent d'orient se répand-il sur la terre ?
-^Qui a ouA^ert un passage à la pluie.
Et tracé la route de l'éclair et du tonnerre,
'-^Pour que la pluie tombe sur une terre sans habitants.
Sur un désert où il n'y a point d'hommes ;
-'Pour qu'elle abreuve les lieux solitaires et arides.
Et qu'elle fasse germer et sortir l'herbe ?
-*La pluie a-t-elle un père?
Qui fait naître les gouttes de la rosée?
'-^Du sein de qui sort la glace.
Et qui enfante le frimas du ciel,
^"Pour que les eaux se cachent comme une pierre,
Et que la surface de l'abîme soit enchaînée ?
^'Noues-tu les liens des Pléiades,
Ou détaches-tu les cordages de l'Orion"?
^-Fais-tu paraître en leur temps les signes du zodiaque.
Et conduis-tu la Grande Ourse avec ses petits/?
n. La terre est représentée eomme un tapis, que secoue l'aurore pour mettre en fuite les méchants. b. Pen-
dant l'obscurité de la nuit, la terre est sans l'orme; mais la lumière du jour rend visibles les objets, qui en
deviennent comme le vêtement. c. La lumicre îles méchants, les ténèbres, qui favorisent leur audace. d. .■ilois.
quand une demeure fut assignée à la lumière et aux ténèbres. c. Est-ce loi qui maintiens à leur distance res-
pective les étoiles qui forment la constellation des Pléiades et celle de l'Orion ? f. Ses petits, les étoiles qui
forment la queue de la Grande Ourse.
616
JOB. Cliap. 3(S,33-S9,i5.
'^Connais-tu les lois du ciel?
Hègles-tu son pouvoir sur la terre ?
'*Elèves-tu la voix jusqu'aux nuées,
Pour appeler à toi des torrents d'eaux?
^^ Lances-tu les éclairs? partent-ils?
Te disent-ils : Nous voici?
''Qui a mis la sagesse dans le cœur,
Ou qui a donné l'intelligence à l'esprit?
''(^ui peut avec sagesse compter les nuages.
Et verser les outres des cieux,
'^Pour fpie la poussière se mette à ruisseler,
Et que les mottes de terre se collent ensemble ?
Chop. XXXIX. 'Chasses-tu la proie pour la lionne,
Et ajjaises-tu la faim des lionceaux,
-Ouand ils sont couchés dans leur tanière.
Quand ils sont en embuscade dans leur repaire?
"Qui prépare au corbeau sa pâture,
'Quand ses petits crient vers Dieu,
Quand ils sont errants et affamés ?
*Sais-tu quand les chèvres sauvages font leurs petits?
Observes-tu les biches cjuand elles mettent bas?
^Comptes-tu les mois pendant lesquels elles portent.
Et connais-tu l'époque où elles enfantent?
'Elles se courbent, laissent écliapper leur progéniture.
Et sont délivrées de leurs douleurs.
'Leurs petits prennent de la vigueur et grandissent en plein air.
Ils s'éloignent et ne reviennent plus auprès d'elles.
*Qui met en liberté l'àne sauvage.
Et l'affranchit de tout lien ?
'J'ai fait du désert son habitation,
De la terre salée sa demeure.
'"Il se rit du tumulte des villes.
Il n'entend pas les cris d'un maître.
"II parcourt les montagnes pour trouver sa pâture.
Il est à la recherche de tout ce qui est vert.
'-Le buffle veut-il être à ton service?
Passe-t-il la nuit vers ta crèche ?
"L'attaches-tu par une corde pour qu'il trace un sillon?
Va-t-il après toi briser les mottes des vallées?
'*Te reposes-tu sur lui, parce que sa force est grande?
Lui abandonnes-tu le soin de tes travaux?
'^Te lies-tu à lui pour la rentrée de ta récolte?
Est-ce lui qui doit l'amasser dans ton aire ?
617
Chap. 89,16-35. JOB.
"'L'aile de raulruche se déploie joyeuse ;
On dirait l'aile, le plumage de la cigogne ".
"Mais l'autruche abandonne ses œufs à la terre,
Et les fait chauffer sur la poussière ;
'*ElIe oublie que le pied peut les écraser.
Qu'une bête des champs peut les fouler. [elle;
*'Elle est dure envers ses petits comme s'ils n'étaient point à
Elle ne s'inquiète pas de l'inutilité de son enfantement.
-"Car Dieu lui a refusé la sagesse.
Il ne lui a pas donné l'intelligence en partage.
-'Quand elle se lève et prend sa course,
Elle se rit du cheval et de son cavalier.
--Est-ce toi qui donnes la vigueur au cheval,
Et qui revêts son cou d'une crinière flottante ?
-^Le fais-tu bondir comme la sauterelle?
Son fier hennissement répand la terreur.
^^11 creuse le sol et se réjouit de sa force,
Il s'élance au-devant des armes ;
^^11 se rit de la crainte, il n'a pas peur.
Il ne recule pas en face de l'épée.
-"Sur lui retentit le carquois.
Brillent la lance et le javelot.
-'Bouillonnant d'ardeur, il dévore la terre.
Il ne peut se contenir au bruit de la trompette.
-•* Quand la trompette sonne, il dit : En avant !
Et de loin il flaire la bataille,
La voix tonnante des chefs et les cris de guerre.
O'
-"Est-ce par ton intelligence que l'épervier prend son vol.
Et qu'il étend ses ailes vers le midi ?
'"Est-ce par ton ordre que l'aigle s'élève,
Et qu'il place son nid sur les hauteurs ?
''C'est dans les rochers qu'il habite, qu'il a sa demeure,
Sur la cime des rochers, sur le sommet des monts.
'-De là il épie sa proie.
Il plonge au loin les regards.
"Ses petits boivent le sang;
Et là où sont des cadavres, l'aigle se trouve.
'*L'Eternel, s'adressant à Job, dit :
'^ Celui qui dis]iute contre le Tout-Puissant est-il convaincu ?
Celui qui conteste avec Dieu a-t-il une réplique à faire ?
a. La cigojfue, semblable à l'autruche pur le plumage, en diffèi-e spécialement sous le rapport de la ten-
dresse pour ses petits.
618
JOB. Chap. S9,jo-i0,io.
'^Job répondit à l'Éternel et dit :
^"Voici, je suis trop peu de chose ; que te répli(pierais-je :'
Je mets la main sur ma bouche.
'''J'ai parlé une fois, je ne répondrai plus;
Deux fois, je n'ajouterai rien.
Chap. XL. 'L'Eternel répondit à Job du milieu de la tempête et dit :
^Ceins tes reins comme un vaillant homme;
Je t'interrogerai, et tu m'instruiras.
^Anéantiras-tu jusqu'à ma justice ?
Me condamneras-tu pour te donner droit?
■*As-tu un bras comme celui de Dieu,
Une voix tonnante comme la sienne ?
^Orne-toi de magnificence et de grandeur.
Revêts-toi de splendeur et de gloire !
Tlépands les flots de ta colère.
Et d'un regard abaisse les hautains !
^D'un regard humilie les hautains,
Ecrase sur place les méchants,
* Cache-les tous ensemble dans la poussière,
Enferme leur front dans les ténèbres !
'Alors je rends hommage
A la puissance de ta droite.
'"Voici l'hippopotame, à qui j'ai donné la vie comme à toi !
11 mange de l'herbe comme le bœuf.
"Le voici ! Sa force est dans ses reins,
Et sa vigueur dans les muscles de son ventre ;
'-11 plie sa queue aussi ferme qu'un cèdre ;
Les nerfs de ses cuisses sont entrelacés ;
'^Ses os sont des tubes d'airain.
Ses membres sont comme des barres de fer.
'"•Il est la première des œuvres de Dieu ;
Celui qui l'a fait l'a pourvu d'un glai\'e ".
'^11 trouve sa pâture dans les montagnes,
Où se jouent toutes les bêtes des champs.
'Ml se couche sous les lotus.
Au milieu des roseaux et des marécages ;
*'Les lotus le couvrent de leur ombre.
Les saules du torrent l'environnent.
'*Que le fleuve vienne à débor^-ler, il ne s'enfuit pas :
Que le Jourdain * se précipite dans sa gueule, il reste calme.
'^Est-ce à force ouverte (ju'on pourra le saisir?
Est-ce au moyen de filets qu'on lui percera le nez?
a. D un i^laive, soit d't'normes dents ou défenses. b. Le Ji'urdain, expression qui doit s entendre d'une
rivière (luekonquc ; car il n'y a pas d hippopotame dans le Joiirdiun.
619
Chap. 40,^-41,11,. JOB.
-"Prendras-tu le crocodile à riiameçon ?
Saisiras-tu sa langue avec une corde ?
^'Mettras-tu un jonc dans ses narines ?
Lui perceras-tu la mâchoire avec un crochet ?
"Te pressera-t-il de supplications ?
Te parlera-t-il d'une voix douce ?
*^Fera-t-il une alliance avec toi,
Pour devenir à toujours ton esclave ?
-■' Joueras-tu avec lui comme avec un oiseau ?
L'attacheras-tu pour amuser tes jeunes fdles ?
^^Les pêcheurs" en trafiquent-ils ?
Le partagent-ils entre les marchands ?
*^ Couvriras-tu sa peau de dards,
Et sa tète de harpons ?
-'Dresse ta main contre lui.
Et tu ne t'aviseras plus de l'attaquer.
"-"Voici, on est trompé dans son attente ;
A son seul aspect n'est-on |)as terrassé ?
Cliap. XLT. 'Nul n'est assez hardi pour l'exciter;
Qui donc me résisterait en face ?
^De qui suis-je le débiteur? Je le paierai.
Sous le ciel tout m'a])partient.
*Je veux encore parler de ses membres.
Et de sa force, et de la beauté de sa structure.
"•Qui soulèvera son vêtement?
Qui pénétrera entre ses mâchoires ?
M^)ui ouvrira les portes de sa gueule?
Autour de ses dents habite la terreur.
*Ses magnifiques et puissants boucliers*
Sont unis ensemble comme par un sceau ;
'Ils se serrent l'un contre l'autre,
Et l'air ne passerait pas entre eux ;
*Ce sont des frères qui s'embrassent,
Se saisissent, demeurent inséparables.
''Ses éternucments font briller la lumière;
Ses yeux sont comme les paupières de l'aurore.
'"Des flammes jaillissent de sa bouche,
Des étincelles de feu s'en échappent.
"Une fumée sort de ses narines.
Comme d'un vase qui bout, d'une chaudière ardente.
'-Son souffle allume les charbons,
Sa gueule lance la flamme.
'•^La force a son cou pour demeure,
Et l'effroi bondit au-devant de lui.
"Ses parties charnues tiennent ensemble.
Fondues sur lui, inébranlables.
a. Les pêcheurti, hôb. /es associés, b. Bouclier>-j écailles.
620
JOB. Chap. 41,15-42, s.
'^Son cœur est dur comme la pierre,
Dur comme la meule inférieure.
'^ Quand il se lève, les plus vaillants ont peur.
Et l'épouvante les fait enfuir.
"C'est en vain qu'on l'attaque avec l'épée ;
La lance, le javelot, la cuirasse, ne servent à rien.
"*I1 regarde le fer comme de la paille,
L'airain comme du bois pourri.
''La flèche" ne le met pas en fuite.
Les pierres de la fronde sont pour lui du chaume.
-"11 ne voit dans la massue qu'un brin de paille.
Il rit au sifflement des dards.
-' Sous son ventre sont des pointes aiguës :
On dirait une herse qu'il étend sur le limon.
^*11 fait bouillir le fond de la mer comme une chaudière.
Il l'agite comme un vase rempli de parfums.
-^11 laisse après lui un sentier lumineux;
L'abîme prend la chevelure d'un vieillard.
-••Sur la terre nul n'est son maître ;
11 a été créé pour ne rien craindre.
*^I1 regarde avec dédain tout ce qui est élevé.
Il est le roi des plus fiers animaux.
Hiiniilialion et rejtciitir de Job.
Chap. XLII. 'Job répondit à l'Eternel et dit :
^Je reconnais que tu peux tout.
Et que rien ne s'oppose à tes pensées. —
^Quel est celui qui a la folie d'obscurcir mes desseins * ? —
Oui, j'ai parlé, sans les comprendre.
De merveilles qui me dépassent et que je ne conçois pas. —
*Ecoute-moi, et je parlerai ;
Je t'interrogerai, et tu m'instruiras''. —
^Mon oreille avait entendu parler de toi ;
Mais maintenant mon œil t'a vu.
^C'est pourquoi je me condamne et je me repens.
Sur la poussière et sur la cendre.
Retour de Job à la prospérité.
'Après que l'Eternel eut adressé ces Job. ** Prenez maintenant sept taureaux
paroles à Job, il dit à Eliphaz de Thé- et sept béliers, allez auprès de mon
nian : Ma colère est enflammée contre serviteur Job, et offrez pour vous un
loi et contre tes deux amis, parce que holocauste. Job, mon serviteur, priera
vous n'avez pas parlé de moi avec pour vous, et c'est jjar égard pour lui
droiture, comme l'a fait mon serviteur seul que je ne vous traiterai pas selon
tt. La fîi'che, héb. le /ils de l'arc. b. Paroles de rKteniel, répétées par Job, qui s'en fait l'appliealinn ; voy.
iliap. :Î8. c. Autres paroles de rÉtcrnel.
6-21
'lO
Chap. 4S,9-n.
JOB.
votre folie ; car vous n'avez pas parlé
de moi avec droiture, comme l'a tait
mon serviteur Job.
''Eliphaz de Théman, Bildad de
Schuach, et Tsophar de Naama, allè-
rent et firent comme l'Eternel leur
avait dit ; et l'Éternel eut égard à la
prière de Job.
'"L'Eternel rétablit Job dans son
premier état, quand Job eut prié pour
ses amis; et l'Eternel lui accorda le
double de tout ce qu'il avait possédé.
"Les frères, les sœurs, et les an-
ciens amis de Job, vinrent tous le visi-
ter, et ils mangèrent avec lui dans sa
maison. Ils le jjlaignirent et le conso-
lèrent de tous les malheurs que l'Eter-
nel avait fait venir sur lui, et chacun
lui donna un kesita" et un anneau d'or.
'-Pendant ses dernières années, Job
reçut de FEteruel plus de bénédictions
qu'il n'en avait reçu dans les pre-
mières. Il posséda quatorze mille bre-
bis, six mille chameaux, mille paires
de bœufs, et mille ànesses. '*I1 eut
sept fils et trois filles : '*il donna à la
première le nom de Jemima, à la se-
conde celui de Ketsia, et à la troisième
celui de Kéren-Happuc. '^11 n'y avait
pas dans tout le pays d'aussi belles
femmes que les filles de Job. Leur
père leur accorda une part d'héritage
parmi leurs frères.
"^Job vécut après cela cent quarante
ans, et il vit ses fils et les fils de ses
fils jusqu'à la quatrième génération.
Et Job mourut âgé et rassasié de
jours.
Kesila, morceau d'or ou d'argent, servant de monnaie.
LES PSAUMES
LIVRE PREMIER
Psaume 1.
'Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants.
Oui ne s'arrête pas sur la voie des pécheurs,
Et qui ne s'assied pas en compagnie des moqueurs,
-Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l'Eternel,
Et qui la médite jour et nuit !
^11 est comme un arbre planté près d'un courant d'eau.
Oui donne son fruit en sa saison,
Et dont le feuillage ne se flétrit point :
Tout ce qu'il fait lui réussit.
""Il n'en est pas ainsi des méchants :
Ils sont comme la ])aille cpie le vent dissipe.
^ C'est pourquoi les méchants ne résistent pas au jour du jugement,
Ni les pécheurs dans l'assemblée des justes ;
*Car l'Eternel connaît la voie des justes,
Et la voie des pécheurs mène à la ruine.
Psaume 2.
'Pourquoi ce tumulte parmi les nations,
Ces vaines pensées parmi les peuples ?
-Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils
Et les princes se liguent-ils avec eux
Contre l'Eternel et contre son oint? —
'Brisons leurs liens,
Délivrons-nous de leurs chaînes ! —
^Celui qui siège dans les cicux rit.
Le Seigneur se moque d'eux.
^Puis il leur parle dans sa colère,
11 les épouvante dans sa fureur :
^C'est moi qui ai oint mon roi
Sur Sion, ma montagne sainte !
'Je publierai le décret;
L'Eternel m'a dit : Tu es mon fds !
Je t'ai engendré aujourd'hui.
623
Ps. 2,8-4,3. PSAUMES.
*Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage,
Les extrémités de la terre pour possession ;
^Tu les briseras avec une verge de fer,
Tu les briseras comme le vase d'un potier.
'"Et maintenant, rois, conduisez-vous avec sagesse !
Juges de la terre, recevez instruction !
"Servez l'Eternel avec crainte.
Et réjouissez-vous avec tremblement.
'-Baisez le fils, de peur qu'il ne s'irrite.
Et que vous ne périssiez dans votre voie,
Car sa colère est prompte à s'enflammer.
Heureux tous ceux qui se confient en lui !
Psaume 3.
'Psaume de David. A l'occasion de sa fuite devant Absalom, son fils.
"0 Eternel, que mes ennemis sont nombreux !
Quelle multitude se lève contre moi ! .
'Combien qui disent à mon sujet :
Plus de salut pour lui auprès de Dieu ! — Pause.
■•Mais toi, ô Eternel ! tu es mon bouclier,
Tu es ma gloire, et tu relèves ma tète.
'^De ma voix je crie à l'Eternel,
Et il me répond de sa montagne sainte. — Pause.
'Je me couche, et je m'endors ;
Je me réveille, car l'Eternel est mon soutien.
'Je ne crains pas les myriades de peuples.
Qui m'assiègent de toutes parts.
*Lève-toi Eternel ! sauve-moi, mon Dieu !
Car tu frappes à la joue tous mes ennemis.
Tu brises les dents des méchants.
'Le salut est auprès de l'Eternel :
Que ta bénédiction soit sur Ion peuple ! — Pause.
Psaume 4.
'Au chef des chantres. Avec instruments à cordes. Psaume de David.
-Quand je crie, réponds-moi. Dieu de ma justice !
Quand je suis dans la détresse, sauve-moi !
Aie pitié de moi, écoute ma prière !
'Fils des hommes, jusques à quand ma gloire sera-t-elle outragée
Jusques à quand aimerez-vous la vanité,
Chercherez-vous le mensonge ? — Pause.
624
PSAUMES. Ps.4,i-5,i2.
^Sachez que l'Éternel s'est choisi un homme pieux;
L'Éternel entend, quand je crie à lui.
^Tremblez, et ne péchez point;
Parlez en vos cœurs sur votre couche, jjuis taisez-vous. — Pause.
^Offrez des sacrifices de justice ",
Et confiez-vous à l'Eternel.
"Plusieurs disent : Qui nous fera voir le bonheur?
Fais lever sur nous la lumière de ta face, ô Eternel !
•^Tu mets dans mon cœur plus de joie qu'ils n'en ont
Quand abondent leur froment et leur moût.
'*Je me couche et je m'endors en paix,
Car toi seul, ô Éternel ! tu me donnes la sécurité dans ma demeure.
Psaume 5.
'Au chef des chantres. Avec les flûtes. Psaume de David.
* Prête l'oreille à mes paroles, ô Eternel !
Ecoute mes gémissements !
^Sois attentif à mes cris, mon roi et mon Dieu !
C'est à toi que j'adresse ma prière.
•
••Éternel ! le matin tu entends ma voix ;
Le matin je me tourne vers toi, et je regarde.
^Gar tu n'es point un Dieu qui prenne plaisir au mal ;
Le méchant n'a pas sa demeure auprès de toi.
"Les insensés ne subsistent pas devant tes yeux;
Tu hais tous ceux qui commettent l'iniquité.
"Tu fais périr les menteurs ;
L'Éternel abhorre les hommes de sang et de fraude.
''Mais moi, par ta grande miséricorde, je vais à ta maison,
Je me prosterne dans ton saint temple avec crainte.
"Éternel ! conduis-moi dans ta justice, à cause de mes ennemis,
Aplanis ta voie sous mes pas.
'"Car il n'y a point de sincérité dans leur bouche ;
Leur cœur est rempli de malice.
Leur gosier est un sépulcre ouvert,
Et ils ont sur la langue des paroles flatteuses.
"Frappe-les comme des coupables, ô Dieu !
Que leurs desseins amènent leur chute !
Précipite-les au milieu de leurs péchés sans nombre !
Car ils se révoltent contre toi.
'-Alors tous ceux qui se confient en toi se réjouiront.
Ils auront de l'allégresse à toujours, et tu les protégeras ;
Tu seras un sujet de joie
Pour ceux qui aiment ton nom.
a. Seluii Icb ui'dunnuiiccs de lu lui.
625
Ps. 5,13-7,1. PSAUMES.
'''Car tu bénis le juste, ô Éternel !
ce comme d
Psaume 6.
Tu lentourcs de ta grâce comme d'un bouclier.
'Au chef des chantres. Avec instruments à cordes. Sur la harpe à huit cordes
Psaume de David.
-Eternel ! ne me punis pas dans ta colère,
Et ne me châtie pas dans ta fureur.
•''Aie pitié de moi, Eternel ! car je suis sans force ;
Guéris-moi, Eternel ! car mes os sont tremblants.
*Mon âme est toute troublée ;
Et toi, Eternel ! juscpies à quand ?...
^Reviens, Eternel ! délivre mon âme;
Sauve-moi, à cause de ta miséricorde.
^Car celui qui meurt n'a plus ton souvenir;
Qui te louera dans le séjour des morts ?
"Je m'épuise à force de gémir;
Chaque nuit ma couche est baignée de mes larmes.
Mon lit est arrosé de mes pleurs.
*J'ai,le visage usé par le chagrin ;
Tous ceux (pii me persécutent le font vieillir.
''Eloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal !
Car l'Eternel entend la voix de mes larmes ;
'"L'Eternel exauce mes supplications,
L'Eternel accueille ma prière.
"Tous mes ennemis sont confondus, saisis d'épouvante;
Ils reculent, soudain couverts de honte.
Psau/iir 7.
'Complainte de David-. Chantée à l'Eternel, au sujet de Cusch, Benjamite.
"Eternel, mou Dieu ! je cherche en toi mon refuge;
Sauve-moi de tous mes persécuteurs, et délivre-moi,
•'Afin qu'il ne me déchire pas, comme un lion
Qui dévore sans que personne vienne au secours.
■*Eterncl, mon Dieu ! si j'ai fait cela.
S'il y a de rini(:[uité dans mes mains,
^Si j'ai rendu le mal à celui qui était paisible envers moi.
Si j'ai dépouillé celui qui m'opprimait sans cause,
^Que l'ennemi me poursuive et m'atteigne.
Qu'il foule à terre ma vie.
Et (pi'il couche ma gloire dans la poussière ! — Pause.
^Lève-toi, ô Eternel ! dans ta colère.
Lève-toi contre la fureur de mes adversaires, , ,
626
PSAUMES. Ps. 7,s-8,8.
Réveille-toi |)our me secourir, ordonne un jugement !
'Que l'assemblée des peuples t'environne !
Monte au-dessus d'elle vers les lieux élevés !
"L'Eternel juge les peuples :
Rends-moi justice, ô Eternel !
Selon mon droit et selon mon innocence !
Il)
Mets un terme à la malice des méchants.
Et affermis le juste,
Toi qui sondes les cœurs et les reins. Dieu juste !
"Mon houclier est en Dieu,
Qui sauve ceux dont le cœur est droit.
'^Dieu est un juste juge,
Dieu s'irrite en tout temps.
''Si le méchant ne se conA'ertit pas, il aiguise son glaive,
11 bande son arc, et il vise ;
'^11 dirige sur lui des traits meurtriers,
Il rend ses flèches brûlantes.
'^ Voici, le méchant j)répare le mal.
Il conçoit l'iniquité, et il enfante le néant.
'*11 ouvre une fosse, il la creuse.
Et il tombe dans la fosse qu'il a faite.
"Son iniquité retombe sur sa tête.
Et sa violence redescend sur son front.
'^Je louerai l'Éternel à cause de sa justice.
Je chanterai le nom de lEternel, du Très-Haut.
Psaume 8.
'Au chef des chantres. Sur la guitthith. Psaume de David.
-Eternel, notre Seigneur!
Q)ue ton nom est magnifique sur toute la terre !
Ta majesté s'élève au-dessus des cieux.
^Par la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle
Tu as fondé ta gloire, ]>oiir confondre tes adversaires,
Pour im.poser silence à l'ennemi et au vindicatif.
■•Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains,
La lune et les étoiles que tu as créées :
^Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui ?
Et le fils de l'homme, pour que tu prennes garde à lui ?
''Tu l'as fait de peu inférieur à Dieu,
Et tu l'as couronné de gloire et de magnificence.
'Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains,
Tu as tout mis sous ses pieds,
*Les brebis comme les bœufs,
627
Ps. 8,9-9.c. PSAUMES.
Et les animaux des champs,
^Les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,
Tout ce qui parcourt les sentiers des mers.
'"Eternel, notre Seigneur !
Que ton nom est magnifique sur toute la terre !
Psaume 9.
'Au chef des chantres. Sur « Meurs pour le fds. » Psaume de David.
*Je louerai l'Eternel de tout mon cœur.
Je raconterai toutes tes merveilles.
^Je ferai de toi le sujet de ma joie et de mon allégresse,
Je chanterai ton nom. Dieu Très-Haut !
*Mes ennemis reculent,
Ils chancellent, ils périssent devant ta face.
^Car tu soutiens mon droit et ma cause,
Tu sièges sur ton trône en juste juge.
*Tu châties les nations, tu détruis le méchant.
Tu effaces leur nom pour toujours et à perpétuité.
"Plus d'ennemis ! des ruines éternelles !
Des villes que tu as renversées !
Leur souvenir est anéanti.
^L'Eternel règne à jamais,
Il a dressé son trône pour le jugement;
'Il juge le monde avec justice,
Il juge les peuples avec droiture.
'"L'Eternel est un refuge pour l'opprimé,
Un refuge au temps de la détresse.
"Ceux qui connaissent ton nom se confient en toi.
Car tu n'abandonnes pas ceux qui te cherchent, ô Éternel !
'* Chantez à l'Eternel, qui réside en Sion,
Publiez parmi les peuples ses hauts faits !
"Car il venge le sang et se souvient des malheureux,
Il n'oublie pas leurs cris.
'^Aie pitié de moi. Eternel !
Vois la misère où me réduisent mes ennemis.
Enlève-moi des portes de la mort,
'^Afin que je publie toutes tes louanges,
Dans les portes de la fille de Sion,
Et que je me réjouisse de ton salut.
'*Les nations tombent dans la fosse qu'elles ont faite.
Leur pied se prend au filet qu'elles ont caché.
''L'Éternel se montre, il fait justice,
628
PSAUMES. Ps.9,is-t0,ik.
Il enlace le méchant dans l'œuvre de ses mains.
— Jeu d'instruments Pause.
'*Les méchants se tournent vers le séjour des morts,
Toutes les nations qui oublient Dieu.
'^Gar le malheureux n'est point oublié à jamais,
L'espérance des misérables ne périt pas à toujours.
^'Lève-toi, ô Eternel ! Que l'homme ne triomphe pas !
Que les nations soient jugées devant ta face !
*' Frappe-les d'épouvante, ô Eternel !
Que les peuples sachent qu'ils sont des hommes ! — Pause.
Psaume 10.
'Pourquoi, ô Eternel ! te tiens-tu éloigné ?
Pourquoi te caches-tu au temps de la détresse ?
-Le méchant dans son orgueil poursuit les malheureux,
Ils sont victimes des trames qu'il a conçues.
•''Car le méchant se glorifie de sa convoitise.
Et le ravisseur outrage, méprise l'Eternel.
■•Le méchant dit avec arrogance : Il ne punit pas !
Il n'y a point de Dieu ! — • Voilà toutes ses pensées.
''Ses voies réussissent en tout temps ;
Tes jugements sont trop élevés ])our l'atteindre.
Il souffle contre tous ses adversaires.
*11 dit en son cœur : Je ne chancelle pas.
Je suis pour toujours à l'abri du uialheur !
"Sa bouche est pleine de malédictions, de tromperies et de fraudes;
Il y a sous sa langue de la malice et de l'iniquité.
''Il se tient en embuscade |)rès des villages,
Il assassine l'innocent dans des lieux écartés ;
Ses yeux épient le malheureux.
'Il est aux aguets dans sa retraite, comme le lion dans sa tanière,
Il est aux aguets pour surprendre le malheureux ;
Il le surprend et l'attire dans son filet.
'"Il se courbe, il se baisse.
Et les misérables tombent dans ses griffes.
"Il dit en son cœur : Dieu oublie !
Il cache sa face, il ne regarde jamais !
*' Lève-toi, Éternel ! ô Dieu, lève ta main !
N'oublie pas les malheureux !
"Pourquoi le méchant méprise-t-il Dieu ?
Pourquoi dit-il en son cœur: Tu ne punis pas ?
'■•Tu regardes cependant, car tu vois la peine et la souffrance,
Pour prendre en main leur cause ;
C'est à toi que s'abandonne le malheureux,
C'est toi qui viens en aide à l'orphelin.
629
Ps. 10, 15-12, fu PSAUMES.
'^ Brise le bras du méchant,
Punis ses iniquités, et qu'il disparaisse à tes yeux !
'* L'Eternel est roi à toujours et à perpétuité ;
Les nations sont exterminées de son pays.
''Tu entends les vœux de ceux qui soullrent, ô Eternel !
Tu affermis leur cœur ; tu prêtes l'oreille
**Pour rendre justice à l'orphelin et à l'opprimé,
Afin que l'homme tiré de la terre cesse d'inspirer l'efiVoi.
Psaume 11.
'Au chef des chantres. De David. •
C'est en l'Eternel que je cherche un refuge.
Comment pouvez-vous me dire :
Fuis dans vos montagnes, comme un oiseau ?
'Car voici, les méchants bandent l'arc,
Ils ajustent leur flèche sur la corde,
Pour tirer dans l'ondjre sur ceux dont le cœur est droit.
^Quand les fondements sont renversés,
Le juste, que ferait-il ? —
''L'Éternel est dans son saint temple,
L'Eternel a son trône dans les cieux ;
Ses yeux regardent.
Ses paupières sondent les fils de l'homme.
^L'Eternel sonde le juste ;
Il hait le méchant et celui qui se plaît à la violence.
^11 fait pleuvoir sur les méchants
Des charbons, du feu et du soufre ;
Un vent brûlant, c'est le calice qu'ils ont en partage.
" Car l'Eternel est juste, il aime la justice ;
Les hommes droits contemplent sa face.
Psaume 12.
'Au chef des chantres. Sur la harpe à huit cordes. Psaume de David.
'^Sauve, Eternel ! car les hommes pieux s'en vont.
Les fidèles disparaissent parmi les fils de l'homme.
■''On se dit des faussetés les uns aux autres.
On a sur les lèvres des choses flatteuses,
On parle avec un cœur double.
''Que l'Éternel extermine toutes les lèvres flatteuses,
La langue qui discourt avec arrogance,
^Ceux qui disent : Nous sommes puissants par notre langue,
Nous avons nos lèvres avec nous ;
Qui serait notre maître ? —
630
PSAUMES. Ps. IS.a-li,:.
•"Parce que les malheureux sont opprimés et que les pauvres gémissent,
Maintenant, dit l'Eternel, je me lève,
J'apporte le salut à ceux contre qui l'on soutOe. —
'Les paroles Je l'Eternel sont des paroles pures.
Un argent é])rou\é sur terre au creuset.
Et sej)t fois épuré.
*Toi, Eternel ! tu les garderas,
Tu les préserveras de cette race à jamais.
^Les méchants se jiromènent de toutes parts.
Quand la bassesse règne parmi les lils de l'homme.
Psaume J3.
'Au chef des chantres. Psaume de David.
^Jusques à quand. Eternel ! m'oublieras-tu sans cesse ?
Jusques à quand me cacheras-tu ta face ?
"Jusques à quand aurai-je des soucis dans mon àme.
Et chaque jour des chagrins dans mon cœur ?
Jusques à quand mon ennemi s'élèvera-t-il contre moi ?
* Regarde, réponds-moi. Eternel, mon Dieu !
Donne à mes yeux la clarté.
Afin que je ne m'endorme pas du sommeil de la mort,
^Afln que mon ennemi ne dise pas : Je l'ai vaincu !
Et que mes adversaires ne se réjouissent pas, si je chancelle.
*Moi, j'ai confiance en ta bonté,
J'ai de l'allégresse dans le cœur, à cause de ton salut;
Je chante à l'Eternel, car il m'a fait du bien.
Psaume J4.
'Au chef des chantres. De David.
L'insensé dit en son cœur : Il n'y a point de Dieu !
Ils se sont corrompus, ils ont commis des actions abominables ;
II n'en est aucun (pii fasse le bien.
-L'Eternel, du haut des cieux, regarde les fîls de l'homme.
Pour voir s'il y a quelqu'un qui soit intelligent.
Qui cherche Dieu.
^Tous sont égarés, tous sont per\ertis ;
Il n'en est aucun qui fasse le bien,
Pas même un seul.
••Tous ceux (|ui commettent l'inicpiité ont-ils perdu le sens ?
Ils dévorent mon peuple, ils le prennent |)our nourriture;
Ils n'in\0(pient point l'I^lenu'I.
^C'est alors cpiils treuiljlciont d'e|)ou\ ante.
Quand Dieu paraîtra au milieu de la race juste.
631
Ps. U, 6-/6,0. PSAUMES.
* Jetez l'opprobre sur l'espérance du malheureux...
L'Éternel est son refuge.
"Oh ! qui fera partir de Sion la délivrance d'Israël ?
Quand l'Eternel ramènera les captifs de son peuple.
Jacob sera dans l'allégresse, Israël se réjouira.
Psaume 15.
'Psaume de David.
O Éternel ! qui séjournera dans ta tente ?
Qui demeurera sur ta montagne sainte ? —
*Celui qui marche dans l'intégrité, qui pratique la justice
Et qui dit la vérité selon son cœur.
^11 ne calomnie point avec sa langue,
Il ne fait point de mal à son semblable.
Et il ne jette point l'opprobre sur son prochain.
*I1 regarde avec dédain celui qui est méprisable,
Mais il honore ceux qui craignent l'Eternel ;
Il ne se rétracte point, s'il fait un serment à son préjudice.
^11 n'exige point d'intérêt de son argent.
Et il n'accepte point de don contre l'innocent.
Celui qui se conduit ainsi ne chancelle jamais.
Psaume 16.
' Hymne de David.
Garde-moi, ô Dieu ! car je cherche en toi mon refuge.
-Je dis à l'Éternel : Tu es mon Seigneur,
Tu es mon souverain bien !
'Les saints qui sont dans le pays.
Les hommes pieux sont l'objet de toute mon affection.
••On multiplie les idoles, on court après les dieux étrangers :
Je ne répands pas leurs libations de sang,
Je ne mets pas leurs noms sur mes lèvres.
^L'Éternel est mon partage et mon calice;
C'est toi qui m'assures mon lot ;
*Un héritage délicieux m'est échu,
Une belle possession m'est accordée.
"Je bénis l'Éternel, mon conseiller;
La nuit même mon cœur m'exhorte.
*J'ai constamment l'Éternel sous mes yeux ;
Quand il est à ma droite, je ne chancelle pas.
"Aussi mon cœur est dans la joie, mon esprit dans l'allégresse,
Et mon corps repose en sécurité.
632
PSAUMES. Ps. 10,10-18.1.
'"Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts,
Tu ne permettras pas que celui qui t'aime voie la fosse.
"Tu me feras connaître le sentier de la vie ;
Il y a d'abondantes joies devant ta face,
Des délices éternelles à ta droite.
Psaume 17.
'Prière de David.
Eternel ! écoute la droiture, sois attentif à mes cris.
Prête l'oreille à ma prière faite avec des lèvres sans tromperie !
-Que ma justice paraisse devant ta face,
Que tes yeux contemplent mon intégrité !
'Si tu sondes mon cœur, si tu le visites la nuit.
Si tu m'éprouves, tu ne trouveras rien :
Ma pensée n'est pas autre que ce qui sort de ma bouche.
^A la vue des actions des hommes, fidèle à la parole de tes lèvres,
Je me tiens en garde contre la voie des violents;
'^Mes pas sont fermes dans tes sentiers.
Mes pieds ne chancellent point.
*Je t'invoque, car tu m'exauces, o Dieu !
Incline vers moi ton oreille, écoute ma parole !
'Signale ta bonté, toi qui sauves ceux qui cherchent un refuge.
Et qui par ta droite les délivres de leurs adversaires !
^'Garde-moi comme la prunelle de l'œil;
Protège-moi, à l'ombre de tes ailes,
'•'Contre les méchants qui me persécutent,
Contre mes ennemis acharnés qui m'enveloppent.
'"Ils ferment leurs entrailles.
Ils ont à la bouche des paroles hautaines.
"Ils sont sur nos pas, déjà ils nous entourent,
Ils nous épient pour nous terrasser.
''On dirait un lion avide de déchirer.
Un lionceau aux aguets dans son repaire.
'^ Lève-toi, Eternel, marche à sa rencontre, renverse-le !
Délivre-moi du méchant par ton glaive !
'''Délivre-moi des hommes par ta main. Eternel, des hommes de ce
Leur part est dans la vie, [monde !
Et tu remplis leur ventre de tes biens ;
Leurs enfants sont rassasiés.
Et ils laissent leur superflu à leurs petits-enfants.
'^Pour moi, dans mon innocence, je verrai ta face;
Dès le réveil, je me rassasierai de Ion image.
PsKiinw JS.
'Au chef des chantres. Du serviteur de l'Eternel, de David, qui adressa à
(533
Ps. 18,2-n. PSAUMES.
rÉterncl les paroles de ce cantique, lors(|ue l'Eternel l'eut délivré de la main
de tous ses ennemis et de la main de Saul. -Il dit :
Je t'aime, ô Eternel, ma force !
^Eternel, mon rocher, ma forteresse, mon libérateur!
Mon Dieu, mon rocher, où je trouve un abri !
Mon bouclier, la force qui me sauve, ma haute retraite !
*Je m'écrie : Loué soit l'Eternel!
Et je suis délivré de mes ennemis.
^Lcs liens de la mort m'avaient environné.
Et les torrents de la destruction m'avaient épouvanté ;
*Les liens du sépulcre m'avaient entouré.
Les fdets de la mort m'avaient surpris.
'Dans ma détresse, j'ai invoqué l'Eternel,
J'ai crié à mon Dieu;
De son palais, il a entendu ma voix.
Et mon cri est parvenu devant lui à ses oreilles.
^La terre fut ébranlée et trembla.
Les fondements des montagnes frémirent,
Et ils furent ébranlés, parce qu'il était irrité.
'Il s'élevait de la fumée dans ses narines.
Et un feu dévorant sortait de sa bouche :
Il en jaillissait des charbons embrasés.
'"Il abaissa les cieux, et il descendit :
II y avait une épaisse nuée sous ses pieds.
" II était monté sur un chérubin, et il volait,
Il planait sur les ailes du vent.
'^11 faisait des ténèbres sa retraite, sa tente autour de lui,
II était enveloppé des eaux obscures et de sombres nuages.
"De la splendeur qui le précédait s'échappaient les nuées.
Lançant de la ffrèle et des charbons de feu.
&'
"L'Éternel tonna dans les cieux,
Le Très-Haut fit retentir sa voix.
Avec la grêle et les charbons de feu.
'^11 lança ses flèches et dispersa mes ennemis".
Il multiplia les coups de la foudre et les mit en déroute.
"*Le lit des eaux apparut.
Les fondements du monde furent découverts,
Par ta menace, ô Éternel !
Par le bruit du souflle de tes narines.
''Il étendit sa main d'en haut, il me saisit,
II me retira des grandes eaux;
a. Disperan mes fimemis. héb. les dispersa^ comp. v. 4.
634
PSAUMES. Ps. 18,18-37.
'*I1 me délivra de mon adversaire puissant,
De mes ennemis qui étaient plus forts que moi.
"Ils m'avaient surpris au jour de ma détresse;
Mais l'Eternel fut mon ajipui.
-"Il m'a mis au larye.
Il m'a sauvé, parce qu'il m'aime.
-'L'Eternel m'a traité selon ma droiture,
Il m'a rendu selon la pureté de mes mains ;
**Car j'ai observé les voies de l'Eternel,
Et je n'ai point été coiq)able envers mon Dieu.
'"Toutes ses ordonnances ont été devant moi.
Et je ne me suis point écarté de ses lois.
-■•J'ai été sans reproche envers lui.
Et je me suis tenu en garde contre mon ini([uité,
-^Aussi l'Eternel m'a rendu selon ma droiture.
Selon la pureté de mes mains devant ses yeux.
*'Avec celui qui est bon tu te montres bon.
Avec l'homme droit tu agis selon la droiture,
"Avec celui qui est pur tu te montres pur,
Et avec le pervers tu agis selon sa perversité.
*^Tu sauves le peuple qui s'humilie,
Et tu abaisses les regards hautains.
^^Oui, tu fais briller ma lumière;
L'Eternel, mon Dieu, éclaire mes ténèbres.
^"Avec toi je me précipite sur une troupe en armes.
Avec mon Dieu je franchis une muraille.
^'Les voies de Dieu sont parfaites,
La parole de l'Eternel est éprouvée ;
Il est un bouclier pour tous ceux qui se confient en lui.
'*Car qui est Dieu, si ce n'est l'Eternel?
Et qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu?
''C'est Dieu qui me ceint de force,
Et qui me conduit dans la voie droite.
'*I1 rend mes pieds semblables à ceux des biches,
Et il me place sur mes lieux élevés.
"^11 exerce mes mains au combat.
Et mes bras tendent l'arc d'airain.
'H'u me donnes le bouclier de ton salut,
Ta droite me soutient,
Et je deviens grand par ta bonté.
''Tu élargis le chemin sous mes pas,
Et mes pieds ne chancellent point.
g;?.-)
Ps. i8,38-i9,6. PSAUMES.
^*Je poursuis mes ennemis, je les atteins,
Et je ne reviens pas avant de les avoir anéantis.
''Je les brise, et ils ne peuvent se relever;
Ils tombent sous mes pieds.
^"Tu me ceins de force pour le combat.
Tu fais plier sous moi mes adversaires.
■"Tu fais tourner le dos à mes ennemis devant moi.
Et j'extermine ceux qui me haïssent.
'-Ils crient, et personne pour les sauver !
Ils crient à l'Eternel, et il ne leur répond pas !
*'Je les broie comme la poussière qu'emporte le vent,
Je les foule comme la boue des rues.
**Tu me délivres des dissensions du peuple ;
Tu me mets à la tête des nations ;
Un peuple c{ue je ne connaissais pas m'est asservi.
••^lls m'obéissent au premier ordre,
Les fils de l'étranger me flattent ;
■•^Les fils de l'étranger sont en défaillance.
Ils tremblent hors de leurs forleresses.
*'Vive l'Eternel, et béni soit mon rocher!
Que le Dieu de mon salut soit exalté,
■•^Le Dieu qui est mon vengeur.
Qui m'assujettit les peuples,
*'Qui me délivre de mes ennemis !
Tu m'élèves au-dessus de mes adversaires.
Tu me sauves de l'homme violent.
^"G'est pourquoi je te louerai parmi les nations, ô Eternel!
Et je chanterai à la gloire de ton nom.
^'11 accorde de grandes délivrances à son roi,
Et il fait miséricorde à son oint,
A David, et à sa postérité, pour toujours.
Psaume 19.
'Au chef des chantres. Psaume de David.
^Les cieux racontent la gloire de Dieu,
Et l'étendue manifeste l'œuvre de ses mains.
'Le jour en instruit un autre jour,
La nuit en donne connaissance à une autre nuit.
''Ce n'est pas un langage, ce ne sont pas des paroles
Dont le son ne soit point entendu :
^Leur retentissement parcourt toute la terre,
Leurs accents vont aux extrémités du monde.
Où il a dressé une tente pour le soleil.
*Et le soleil, semblable à un époux qui sort de sa chambre,
636
PSAUMES. Ps. iO.i-W,
10.
S'élance dans la carrière avec la joie d'un héros ;
"Il se lève à une extrémité des cieux,
Et achève sa course à l'autre extrémité :
Rien ne se dérobe à sa chaleur.
La loi de l'Éternel est parfaite, elle restaure l'âme ;
Le témoignage de l'Éternel est véritable, il rend sage l'ignorant.
'Les ordonnances de l'Eternel sont droites, elles réjouissent le cœur;
Les commandements de l'Eternel sont purs, ils éclairent les yeux.
'"La crainte de l'Éternel est pure, elle subsiste à toujours ;
Les jugements de l'Eternel sont vrais, ils sont tous justes.
"Ils sont plus précieux cpie l'or, que beaucoup d'or fin ;
Ils sont plus doux que le miel, que celui c[ui coule des rayons.
'*Ton serviteur aussi en reçoit instruction ;
Pour qui les observe la récompense est grande.
''Qui connaît ses égarements?
Pardonne-moi ceux c[ue j'ignore.
"Préserve aussi ton serviteur des orgueilleux ;
Qu'ils ne dominent point sur moi !
Alors je serai intègre, innocent de grands péchés.
"* Reçois favorablement les paroles de ma bouche
Et les sentiments de mon cœur,
0 Éternel, mon rocher et mon libérateur!
Psaume 20.
'Au chef des chantres. Psaume de David.
-Que l'Éternel t'exauce au jour de la détresse,
Que le nom du Dieu de Jacob te protège !
'Que du sanctuaire il t'envoie du secours.
Que de Sion il te soutienne !
^Qu'il se souvienne de toutes tes offrandes.
Et qu'il agrée tes holocaustes ! — Pause.
^ Qu'il te donne ce que ton cœur désire.
Et c{u'il accomplisse tous tes desseins !
^Nous nous réjouirons de ton salut,
Nous lèverons l'étendard au nom de notre Dieu ;
L'Éternel exaucera tous tes vœux.
"Je sais déjà que l'Éternel sauve son oint;
Il l'exaucera des cieux, de sa sainte demeure.
Par le secours puissant de sa droite.
* Ceux-ci s'appuient sur leurs chars, ceux-là sur leurs chevaux ;
Nous, nous invoquons le nom de l'Éternel, notre Dieu.
'Eux, ils plient, et ils tombent;
Nous, nous tenons ferme, et restons debout.
'"Éternel, sauve le roi !
Qu'il nous exauce, quand nous l'invoquons !
637 41 «
Ps. 21.1-22,6. PSAUMES.
Psaume 21.
'Au chef des chantres. Psaume de David.
-Eternel ! le roi se réjouit de ta protection puissante.
Oh ! comme ton secours le remplit d'allégresse !
'Tu lui as donné ce que désirait son cœur.
Et tu n'as pas refusé ce que demandaient ses lèvres. — Pause.
■'Car tu l'as prévenu par les bénédictions de ta grâce,
Tu as mis sur sa tète une couronne d'or pur.
^11 te demandait la vie, tu la lui as donnée,
Une vie longue pour toujours et à perpétuité.
*Sa gloire est grande à cause de ton secours ;
Tu places sur lui l'éclat et la magnificence.
'Tu le rends à jamais un objet de bénédictions,
Tu le combles de joie devant ta face.
''Le roi se confie en l'Eternel ;
Et, par la bonté du Très-Haut, il ne chancelle pas.
'Ta main trouvera tous tes ennemis,
Ta droite trouvera ceux qui te haïssent.
'"Tu les rendras tels qu'une fournaise ardente,
Le jour où tu te montreras ;
L'Eternel les anéantira dans sa colère,
Et le feu les dévorera.
"Tu feras disparaître leur postérité de la terre.
Et leur race du milieu des fils de l'homme.
'-Ils ont projeté du mal contre toi,
Ils ont conçu de mauvais desseins, mais ils seront impuissants.
'^Car tu leur feras tourner le dos,
Et avec ton arc tu tireras sur eux.
'*Lève-toi, Eternel, avec ta force !
Nous voulons chanter, célébrer ta puissance.
Psaume 22.
'Au chef des chantres. Sur « Biche de l'aurore ». Psaume de David.
*Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m'as-tu abandonné,
Et t'éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes?
'Mon Dieu ! je crie le jour, et tu ne réponds pas ;
La nuit, et je n'ai point de repos.
* Pourtant tu es le Saint,
Tu sièges au milieu des louanges d'Israël.
^En toi se confiaient nos pères ;
Ils se confiaient, et tu les délivrais.
*Ils criaient à toi, et ils étaient sauvés ;
Ils se confiaient en toi, et ils n'étaient point confus.
638
I
PSAUMES. Ps. 22,'-^.
26.
'Et moi, je suis un ver et non un homme,
L'opprobre des hommes et le méprisé tlu peuple.
*Tous ceux qui me voient se moquent de moi,
Ils ouvrent la bouche, secouent la tète :
"Recommande-toi à l'Eternel! L'Eternel le sauvera,
11 le délivrera, puisqu'il l'aime ! —
'"Oui, tu m'as fait sortir du sein maternel,
Tu m'as mis en sûreté sur les mamelles de ma mère;
"Dès le sein maternel j'ai été sous ta garde.
Dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu.
'-Ne t'éloigne pas de moi quand la détresse est proche,
Quand personne ne vient à mon secours !
'^De nombreux taureaux sont autour de moi,
Des taureaux de Basan m'environnent.
'^Ils ouvrent contre moi leur gueule.
Semblables au lion t[ui déchire et rugit.
'^Je suis comme de l'eau qui s'écoule",
Et tous mes os se séparent ;
Mon cœur est comme de la cire.
Il se fond dans mes entrailles.
"^Ma force se dessèche comme l'argile.
Et ma langue s'attache à mon palais ;
Tu me réduis à la poussière de la mort.
"Car des chiens m'environnent,
Une bande de scélérats rôdent autour de moi.
Comme un lion, pour saisir mes mains et mes pieds.
'*Je pourrais compter tous mes os.
Eux, ils observent, ils me regardent;
"'Ils se partagent mes vêlements.
Ils tirent au sort ma tunique.
-"Et toi. Eternel, ne t'éloigne pas !
Toi qui es ma force, viens en hâte à mon secours !
-'Protège mon âme contre le glaive.
Ma vie contre le pouvoir des chiens !
^-Sauve-moi de la gueule du lion.
Délivre-moi des cornes du bufile !
-^Je publierai ton nom parmi mes frères,
Je te célébrerai au milieu de l'assemblée.
**Vous qui craignez l'Eternel, louez-le !
Vous tous, postérité de .Jacob, glorifiez-le !
Tremblez devant lui, vous tous, postérité d'Israël !
-^Car il n'a ni mépris ni dédain pour les peines du misérable.
Et il ne lui cache point sa face ;
Mais il l'écoute quand il crie à lui.
-'^Tu seras dans la grande assemblée l'objet de mes louanges;
a. Mes forces m'ubuiidonnent.
639
Ps. 22, 27-94, 3. PSAUMES.
J'accomplirai mes vœux en présence de ceux qui te craignent.
-'Les malheureux mangeront et se rassasieront,
Ceux qui cherchent rÉternel le célébreront.
Que votre cœur vive à toujours ! [vers lui ;
-^Toutes les extrémités de la terre penseront à TEternel et se tourneront
Toutes les familles des nations se prosterneront devant ta face.
-^Car à rÉternel appartient le règne :
Il domine sur les nations.
^"Tous les puissants de la terre mangeront et se prosterneront aussi ;
Devant lui s'inclineront tous ceux qui descendent dans la poussière,
Ceux qui ne peuvent conserver leur vie.
■■"La postérité le servira;
On parlera du Seigneur à la génération future.
^- Quand elle viendra, elle annoncera sa justice,
Elle annoncera son œuvre au peuple nouveau-né.
Psaume 23.
'Cantique de David.
L'Eternel est mon berger : je ne manquerai de rien.
-Il me fait reposer dans de verts pâturages.
Il me dirige près des eaux paisibles.
^11 restaure mon àme.
Il me conduit dans les sentiers de la justice,
A cause de son nom.
■* Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort,
Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi :
Ta houlette et ton bâton me rassurent.
^Tu dresses devant moi une table,
En face de mes adversaires ;
Tu oins d'huile ma tète.
Et ma coupe déborde.
'Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront
Tous les jours de ma vie,
Et j'habiterai dans la maison de l'Eternel
Jusqu'à la fin de mes jours.
Psaume 2i.
'Psaume de David.
A l'Éternel la terre et ce qu'elle renferme.
Le monde et ceux cjui l'habitent !
^Car il l'a fondée sur les mers,
Et affermie sur les fleuves.
'Qui pourra monter à la montagne de l'Eternel ?
Qui s'élèvera jusqu'à son lieu saint ? —
640
PSAUMES. Ps.24,',-25.9.
a
'Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur;
Celui qui ne livre pas son ànie au mensonge,
Et qui ne jure pas pour tromper.
'^Il obtiendra la bénédiction de l'Eternel,
La miséricorde du Dieu de son salut.
"Voilà le partage de la génération qui l'invocjue,
De ceux qui cherchent ta face, de Jacob ! — Pause.
'Portes, élevez vos linteaux;
Elevez-vous, portes éternelles !
Que le roi de gloire fasse son entrée ! —
*Oui est ce roi de gloire ? —
L'Eternel fort et puissant,.
L'Eternel puissant dans les combals.
^Portes, élevez vos linteaux;
Élevez-les, portes éternelles !
Que le roi de gloire fasse son entrée ! —
'"Oui donc est ce roi de gloire ? —
L'Éternel des armées
- Pau SI
Psaume 25.
Voilà le roi de gloire ! — Pause
'De David.
Éternel ! j'élève à toi mon àme.
-Mon Dieu ! en toi je me confie : que je ne sois pas couvert de honte !
Que mes ennemis ne se réjouissent pas à mon sujet !
^Tous ceux qui espèrent en toi ne seront point confondus;
Ceux-là seront confondus qui sont infidèles sans cause.
■•Éternel ! fais-moi connaître tes voies.
Enseigne-moi tes sentiers.
''Conduis-moi dans ta vérité, et instruis-moi;
Car tu es le Dieu de mon salut,
Tu es toujours mon espérance.
'* Éternel ! souviens-toi de ta miséricorde et de ta bonté ;
Car elles sont éternelles.
'Ne te souviens pas des fautes de ma jeunesse ni de mes transgressions ;
Souviens-toi de moi selon ta miséricorde,
A cause de ta bonté, ô Éternel !
^L'Eternel est bon et droit :
C'est pourquoi il montre aux pécheurs la voie.
'■•Il conduit les humbles dans la justice,
Il enseigne aux humbles sa voie.
04 1
Ps. 25,10-26,0. PSAUMES.
'"Tous les sentiers de rÉtcrnel sont miséricorde et fidélité,
Pour ceux qui gardent son alliance et ses commandements.
"C'est à cause de ton nom, o Eternel !
Que tu pardonneras mon iniquité, car elle est grande.
'-Quel est l'homme qui craint l'Eternel ?
L Eternel lui montre la voie qu'il doit choisir.
"Son àme reposera dans le bonheur,
Et sa postérité possédera le pays.
'*L'amitié de l'Eternel est pour ceux qui le craignent.
Et son alliance leur donne instruction.
'^.Je tourne constamment les yeux vers l'Eternel,
Car il fera sortir mes pieds du filet.
"^Regarde-moi et aie ]>itié de moi,
Car je suis abandonné et malheureux.
'"Les angoisses de mon cœur augmentent;
Tire-moi de ma détresse.
'^Vois ma misère et ma peine.
Et pardonne tous mes péchés.
"Vois combien mes ennemis sont nombreux.
Et de quelle haine violente ils me poursuivent.
^"Garde mon àme et sauve-moi !
Que je ne sois pas confus.
Quand je cherche auprès de toi mon refuge !
'-'Que l'innocence et la droiture me protègent.
Quand je mets en toi mon espérance !
"O Dieu ! délivre Israël
De toutes ses détresses !
Psaume 26.
'De David.
Rends-moi justice. Eternel ! car je marche dans l'intégrité,
Je me confie en l'Eternel, je ne chancelle pas.
-Sonde-moi, Eternel ! éprouve-moi.
Fais passer au creuset mes reins et mon cœur;
'Car ta grâce est devant mes yeux.
Et je marche dans ta vérité.
^Je ne m'assieds pas avec les hommes faux,
ii ne vais pas avec les gens dissimulés ;
^Jehais l'assemblée de ceux qui font le mal,
Je ne m'assieds pas avec les méchants.
'Je lave mes mains dans l'innocence.
Et je vais autour de ton autel, ù Eternel !
642
PSAUMES. Ps. 20,1-27,0.
'Pour éclater en actions de grâces.
Et raconter toutes tes merveilles.
*'I']terneI ! j'aime le séjour tie ta maison,
Le lieu où ta gloire habite.
"N'enlève pas mon âme avec les pécheurs,
Ma vie avec les hommes de sang,
'"Dont les mains sont criminelles
Et la droite pleine de présents !
"Moi, je marche dans l'intégrité ;
Délivre-moi et aie pitié de m<ji !
'-Mon pied est ferme dans la droiture :
Je bénirai l'Eternel dans les assemblées.
Psaume 27.
'De David.
L'Eternel est ma lumière et mon salut :
De ([ui aurais-je crainte ?
L'Eternel est le soutien de ma vie :
De qui aurais-je peur ?
-Quand des méchants s'avancent contre moi,
Pour dévorer ma chair,
Ce sont mes persécuteurs et mes ennemis
Qui chancellent et tombent.
^Si une armée se campait contre moi,
Mon cœur n'aurait aucune crainte ;
Si une guerre s'élevait contre moi,
.le serais malgré cela plein de confiance.
^Je demande à l'Eternel une chose, que je désire arderiiment :
Je voudrais habiter toute ma vie dans la maison de l'Eternel,
Pour contempler la magnificence de l'Eternel
Et pour admirer son temple.
^Car il me protégera dans son tabernacle au jour du malheur,
11 me cachera sous l'abri de sa tente ;
11 m'élèvera sur un rocher.
^Et déjà ma tète s'élève sur mes ennemis qui m'entourent;
.J'offrirai des sacrifices dans sa tente, au son de la trompette;
.Je chanterai, je célébrerai l'Eternel.
"Eternel ! écoute ma voix, je t'invoque :
Aie pitié de moi et exauce-moi !
•^Mon cœur dit de ta part : Cherchez ma face !
Je cherche ta face, ô Eternel !
'Ne me cache point ta face,
Ne repousse pas avec colère ton serviteur !
Tu es mon secours, ne me laisse pas, ne m'abandonne pas,
643
Ps. 27,10-20,1. PSAUMES.
Dieu de mon salut ! ■■'•:.',
'"Car mon père et ma mère m'abandonnent,
Mais rÉternel me recueillera.
"Éternel ! enseigne-moi ta voie,
Conduis-moi dans le sentier de la droiture,
A cause de mes ennemis.
'-Ne me livre pas au bon plaisir de mes adversaires.
Car il s'élève contre moi de faux témoins
Et des gens qui ne respirent cjue la violence.
'•^Oh ! si je n'étais pas sûr de voir la bonté de l'Eternel
Sur la terre des vivants !...
'* Espère en l'Eternel !
Fortifie-toi et cjue ton cœur s'affermisse !
Espère en l'Eternel !
Psaume 2S.
* De David.
Eternel ! c'est à toi que je crie.
Mon rocher! ne reste pas sourd à ma voix.
De peur que, si tu t'éloignes sans me répondre.
Je ne sois semblable à ceux qui descendent dans la fosse.
-Ecoute la voix de mes supplications, quand je crie à toi.
Quand j'élève mes mains vers ton sanctuaire.
^Ne m'emporte pas avec les méchants et les hommes iniques.
Qui parlent de paix à leur prochain et qui ont la malice dans le cœur.
*Rends-leur selon leurs œuvres et selon la malice de leurs actions,
Rends-leur selon l'ouvrage de leurs mains ;
Donne-leur le salaire qu'ils méritent.
^Car ils ne sont pas attentifs aux œuvres de l'Eternel,
A l'ouvrage de ses mains.
Qu'il les renverse et ne les relève point !
^Béni soit l'Eternel !
Car il exauce la voix de mes supplications.
"L'Eternel est ma force et mon bouclier;
En lui mon cœur se confie, et je suis secouru ;
J'ai de l'allégresse dans le cœur.
Et je le loue par mes chants.
^L'Éternel est la force de son peuple.
Il est le rocher des délivrances de son oint.
'Sauve ton peuple et bénis ton héritage ! ■ ■
Sois leur berger et leur soutien pour toujours !
Psaume 29.
'Psaume de David.
Fils de Dieu, rendez à l'Eternel,
PSAUMES. Ps. 29,:-SO,o.
Rendez à rÉternel gloire et honneur!
-Rendez à rÉternel gloire pour son nom !
Prosternez-vous devant l'Eternel avec des ornements sacrés !
^La voix de l'Eternel retentit sur les eaux,
Le Dieu de gloire fait gronder le tonnerre ;
L'Eternel est sur les grandes eaux.
''La voix de l'Eternel est puissante,
La voix de l'Eternel est majestueuse,
^La voix de l'Éternel brise les cèdres ;
L'Éternel brise les cèdres du Liban,
"11 les fait bondir comme des veaux,
Et le Liban et le Sirion" comme de jeunes buftles.
'La voix de l'Éternel fait jaillir des flammes de feu.
*La voix de l'Éternel fait trembler le désert;
L'Éternel fait trembler le désert de Kadès.
"La voix de l'Éternel fait enfanter les biches,
Elle dépouille les forêts.
Dans son palais tout s'écrie : Gloire !
'"L'Éternel était sur son trône lors du déluge;
L'Eternel sur son trône règne éternellement.
"L'Éternel donne la force à son peuple ;
L'Eternel bénit son peuple et le rend heureux.
Psaume 30.
'Psaume. Cantique pour la dédicace de la maison. De David.
-Je t'exalte, ô Éternel, car tu m'as relevé.
Tu n'as pas voulu que mes ennemis se réjouissent à mon sujet.
•^Éternel, mon Dieu!
J'ai crié à toi, et tu m'as guéri.
'Éternel ! tu as fait remonter mon âme du séjour des morts,
Tu m'as fait revivre loin de ceux qui descendent dans la fosse.
^Chantez à l'Éternel, vous qui l'aimez.
Célébrez par vos louanges sa sainteté !
"Car sa colère dure un instant.
Mais sa grâce toute la vie ;
Le soir arrivent les pleurs.
Et le matin l'allégresse.
'Je disais dans ma sécurité :
Je ne chancellerai jamais !
'^Eternel! par ta grâce tu avais aflenni ma montagne —
Tu cachas ta face, et je fus troublé.
'^Éternel ! j'ai crié à toi.
J'ai imploré l'Eternel :
fi. Le Slrion. le mont Uermon.
G45
Ps. 30,10-31,1'.. PSAUMES.
'"(lue gagnes-tu à verser mon sang,
A me faire descendre dans la fosse ?
La poussière a-t-elle pour toi des louanges?
Raconte-t-elle ta fidélité ?
"Ecoute, Eternel, aie pitié de moi !
Eternel, secours-moi ! —
'-Et tu as changé mes lamentations en allégresse,
Tu as délié mon sac", et tu m'as ceint de joie,
''Afin que mon cœur te chante et ne soit pas muet.
Eternel, mon Dieu ! je te louerai toujours.
Psaume SI.
'Au chef des chantres. Psaume de David.
^Eternel ! je cherche en toi mon refuge :
Que jamais je ne sois confondu !
Délivre-moi dans ta justice !
'Incline vers moi ton oreille, hàte-toi de me secourir!
Sois pour moi un rocher protecteur, une forteresse,
Où je trouve mon salut !
*Car tu es mon rocher, ma forteresse ;
Et à cause de ton nom tu me conduiras, tu me dirigreras.
^Tu me feras sortir du filet qu'ils m'ont tendu ;
Car tu es mon protecteur.
'.Je remets mon esprit entre tes mains ;
Tu me délivreras, Eternel, Dieu de vérité!
^Je hais ceux qui s'attachent à de vaines idoles.
Et je me confie en l'Eternel.
*Je serai par ta grâce dans l'allégresse et dans la joie ;
Car tu vois ma misère, tu sais les angoisses de mon âme,
'Et tu ne me livreras pas aux mains de l'ennemi,
Tu mettras mes pieds au large.
'"Aie pitié de moi. Eternel! car je suis dans la détresse;
J'ai le visage, l'âme et le corps usés par le chagrin.
"Ma vie se consume dans la douleur.
Et mes années dans les soupirs ;
Ma force est épuisée à cause de mon iniquité.
Et mes os dépérissent.
''Tous mes adversaires m'ont rendu un objet d'opprobre.
De grand opprobre pour mes voisins, et de terreur pour mes amis ;
Ceux qui me voient dehors s'enfuient loin de moi.
"Je suis oublié des cœurs comme un mort.
Je suis comme un vase brisé.
'■*J'apprends les mauvais propos de plusieurs.
L'épouvante qui règne à l'entour,
a. Sac. vêtement de deuil.
646
PSAUMES. Ps.Sl.i-.-32.i.
Quand ils se concertent ensemble contre moi :
Ils complotent de m'ôter la vie.
'^Mais en toi je me confie, ô Éternel!
Je dis : Tu es mon Dieu !
'"Mes destinées sont dans ta main ;
Délivre-moi de mes ennemis et de mes persécuteurs!
'"Fais luire ta face sur ton serviteur,
Sauve-moi par ta grâce !
"^Eternel, que je ne sois pas confondu quand je t'invoque.
Que les méchants soient confondus,
Qu'ils descendent en silence au séjour des morts !
'"Qu'elles deviennent muettes les lèvres menteuses,
Qui parlent avec audace contre le juste,
Avec arrogance et dédain !
-"Oh! combien est grande ta bonté.
Que tu tiens en réserve pour ceux qui te craignent.
Que tu témoignes à ceux qui cherchent en toi leur refuge,
A la vue des fils de l'homme !
-'Tu les protèges sous l'abri de ta face contre ceux qui les persécutent,
Tu les protèges dans ta tente contre les langues qui les attaquent.
"Béni soit l'Eternel !
Car il a signalé sa grâce envers moi.
Comme si j'eusse été dans une ville forte.
-''.Je disais dans ma précipitation :
Je suis chassé loin de ton regard !
Mais tu as entendu la voix de mes supplications,
Quand j'ai crié veis toi.
-^Aimez l'Eternel, vous qui avez de la piété !
L'Eternel garde les fidèles.
Et il punit sévèrement les orgueilleux.
-^Fortifiez-vous et que votre cœur s'affermisse.
Vous tous qui espérez en l'Eternel !
Psdume 32.
'De David. Cantique.
Heureux celui à qui la transgression est remise,
A qui le péché est pardonné !
-Heureux l'homme à qui l'Eternel n'impute pas l'iniquité,
Et dans l'esprit ducpiel il n'y a point de fraude !
^Tant que je me suis tu, mes os se consumaient.
Je gémissais toute la journée;
*Car nuit et jour ta main s'appesantissait sur moi.
Ma vigueur n'était plus ([ue sécheresse, comme celle de lété. — Pause.
6'i7
Ps. 32,5-33,12. PSAUMES.
^Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité ;
J'ai dit : J'avouerai mes transgressions à TElternel !
Et tu as effacé la peine de mon péché. — Pause.
^Qu'ainsi tout homme pieux te prie au temps convenable !
Si de grandes eaux débordent, elles ne l'atteindront nullement.
'Tu es un asile pour moi, tu me garantis de la détresse,
Tu m'entoures de chants de délivrance. — Pause.
^Je t'instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre ;
Je te conseillerai, j'aurai le l'egard sur toi. '■.»;(!••■
''Ne soyez pas comme un cheval ou un mulet sans intelligence;
On les bride avec un frein et un mors, dont on les pare.
Afin qu'ils ne s'approchent point de toi. —
*" Beaucoup de douleurs sont la part du méchant.
Mais celui qui se confie en l'Eternel est environné de sa grâce.
"Justes, réjouissez-vous en l'Eternel et soyez dans l'allégresse!
Poussez des cris de joie, vous tous qui êtes droits de cœurl
Psaume 33.
'Justes, réjouissez-vous en l'Eternel!
La louange sied aux hommes droits.
-Célébrez l'Eternel avec la harpe.
Célébrez-le sur le luth à dix cordes.
^Chantez-lui un cantique nouveau !
Faites retentir vos instruments et vos voix !
*Car la parole de l'Eternel est droite.
Et toutes ses œuvres s'accomplissent avec fidélité ;
^11 aime la justice et la droiture ;
La bonté de l'Eternel remplit la terre.
*Les cieux ont été faits par la parole de l'Eternel,
Et toute leur armée par le souffle de sa bouche.
'Il amoncelle en un tas les eaux de la mer,
Il met dans des réservoirs les abîmes.
*Que toute la terre craigne l'Eternel !
Que tous les habitants du monde tremblent devant lui !
^Car il dit, et la chose arrive;
Il ordonne, et elle existe.
'"L'Eternel renverse les desseins des nations.
Il anéantit les projets des peuples ;
"Les desseins de l'Eternel subsistent à toujours.
Et les projets de son cœur, de génération en génération.
'-Heureuse la nation dont l'Éternel est le Dieu !
Heureux le peuple qu'il choisit pour son héritage !
648
PSAUMES. Ps. 83,13-34, n.
'■'L'Éternel regarde du haut des cieux,
Il voit tous les (ils de riiomnie ;
'•'Du lieu de sa demeure il observe
Tous les habitants de la terre,
'^Lui qui forme leur cœur à tous,
Qui est attentif à toutes leurs actions.
161
''Ce n'est pas une grande armée f[ui sauve le roi,
Ce n'est pas une grande force qui délivre le héros ;
'"Le cheval est impuissant pour assurer le salut.
Et toute sa vigueur ne donne pas la délivrance.
'"*Voici, l'œil de l'Eternel est sur ceux qui le craignent.
Sur ceux qui espèrent en sa bonté,
'"Afin d'arracher leur âme à la mort
Et de les faire vivre au milieu de la famine.
-"Notre àme espère en l'Eternel ;
Il est notre secours et notre bouclier.
-'Car notre cœur met en lui sa joie,
Car nous avons confiance en son saint nom.
"Eternel ! que ta grâce soit sur nous,
Comme nous espérons en toi !
Psaume 3i.
'De David. Lorsqu'il contrefit l'insensé en présence d'Abimélec, et qu'il s'en
alla chassé par lui.
'-.Je bénirai l'Eternel en tout temps ;
Sa louange sera toujours dans ma bouche.
^Que mon àme se glorifie en l'Eternel !
Que les malheureux écoutent et se réjouissent !
"•Exaltez avec moi l'Eternel !
Célébrons tous son nom !
^.l'ai cherché l'Eternel, et il m'a répondu;
Il m'a délivré de toutes mes frayeurs.
^Quand on tourne vers lui les regards, on est rayonnant de joie.
Et le visage ne se couvre pas de honte.
'Quand un malheureux crie, l'Eternel entend.
Et il le sauve de toutes ses détresses.
*L'ange de l'Eternel campe autour de ceux qui le craignent,
Et il les arrache au danger.
"Sentez et voyez combien l'Eternel est bon !
Heureux l'homme qui cherche en lui son refuge !
'"Craignez l'Eternel, vous ses saints !
Car rien ne manque à ceux qui le craignent.
"Les lionceaux éprouvent la disette et la faim,
649
Ps. Si, 11-85, s. PSAUMES.
Mais ceux qui cherchent l'Éternel ne sont privés d'aucun bien.
'-Venez, mes fils, écoutez-moi !
Je vous enseignerai la crainte de l'Eternel.
'^Quel est l'homme qui aime la vie,
Qui désire la prolonger pour jouir du bonheur ?
'^Préserve ta langue du mal,
Et tes lèvres des paroles trompeuses ;
'^Eloigne-toi du mal, et fais le bien ;
Recherche et poursuis la paix.
'"Les yeux de l'Eternel sont sur les justes,
Et ses oreilles sont attentives à leurs cris.
'"L'Eternel tourne sa face contre les méchants.
Pour retrancher de la terre leur souvenir.
"'Quand les justes crient, l'Éternel entend.
Et il les délivre de toutes leurs détresses;
'^L'Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé,
Et il sauve ceux qui ont l'esprit dans l'abattement.
^"Le malheur atteint souvent le juste.
Mais l'Éternel l'en délivre toujours.
-' Il garde tous ses os,
Aucun d'eux n'est brisé.
"Le malheur tue le méchant.
Et les ennemis du juste sont châtiés.
-'L'Éternel délivre l'âme de ses serviteurs.
Et tous ceux qui l'ont pour refuge échappent au châtiment.
Psaume 35.
1 De David.
Éternel ! défends-moi contre mes adversaires,
Combats ceux qui me combattent !
-Saisis le petit et le grand bouclier,
Et lève-toi pour me secourir !
'Brandis la lance et le javelot contre mes persécuteurs !
Dis à mon âme : Je suis ton salut !
* Qu'ils soient honteux et confus ceux qui en veulent à ma vie
( Hiils reculent et rugissent ceux qui méditent ma perte !
M^u'ils soient comme la balle emportée par le vent,
Et (pie l'ange de l'Éternel les chasse !
*(^)ue leur route soit ténébreuse et glissante,
Et que l'ange de l'Éternel les poursuive !
"Car sans cause ils m'ont tendu leur filet sur une fosse,
Sans cause ils l'ont creusée pour m'ôter la vie.
*Que la ruine les atteigne à l'improviste.
Qu'ils soient pris dans le filet qu'ils ont tendu,
650
PSAUMES. Ps. 35,0-21.
Qu'ils V tombent et périssent !
''Et mon àme aura de la joie en l'Eternel,
De l'allégresse en son salut.
'"Tous mes os diront : Eternel ! f[ui peut, comme toi,
Délivrer le malheureux d'un plus fort (jue lui.
Le malheureux et le pauvre de celui qui le dépouille ?
"De faux témoins se lèvent :
Ils m'interrogent sur ce que j'ignore.
'*Ils me rendent le mal pour le Lion :
Mon àme est dans l'abandon.
'■'Et moi, quand ils étaient malades, je levètais un sac,
J'humiliais mon àme par le jeûne.
Je priais la tète ])enchée sur mon sein.
'''Comme pour un ami, pour un frère, je me traînais lentemcnl. ;
Comme pour le deuil dune mère, je me courbais avec tristesse.
'*Puis, quand je chancelle, ils se réjouissent et s'assemblent.
Ils s'assemblent à mon insu pour m'outrager.
Ils me déchirent sans relâche;
'*Avec les impies, les parasites moqueurs,
Ils grincent les dents contre moi.
''Seigneur ! jusques à quand le verras-tu ?
Protège mon àme contre leurs embûches.
Ma vie contre les lionceaux !
"'Je te louerai dans la grande assemblée.
Je te célébrerai au milieu d'un peuple nombreux.
[sujet,
''Que ceux (jui sont à tort mes ennemis ne se réjouissent pas à mon
Que ceux qui me haïssent sans cause ne m'insultent pas du regard !
^"Car ils tiennent un langage qui n'est point celui de la paix,
Ils méditent la tromperie contre les gens tranquilles du |)ays.
-'Ils ouvrent contre moi leur bouche,
Ils disent : Ah ! ah ! nos yeux regardent ! —
^-Eternel, tu le vois ! ne reste pas en silence !
Seigneur, ne t'éloigne pas de moi !
^"Réveille-toi, réveille-toi pour me faire justice !
Mon Dieu et mon Seigneur, défends ma cause !
-■•Juge-moi selon ta justice. Eternel, mon Dieu !
Et qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet !
*^Qu'ils ne disent pas dans leur cœur : Ah ! voilà ce que nous voulions .
Qu'ils ne disent |)as : Nous l'avons englouti !
-*Que tous ensemble ils soient honteux et confus
Ceux qui se réjouissent de mon malheur ! '
Qu'ils revêtent l'ignominie et l'opprobre
Ceux qui s'élèvent contre moi !
'"Qu'ils aient de l'allégresse et de la joie
Ceux qui prennent plaisir à mon innocence,
Et que sans cesse ils disent : Exalté soit l'Eternel,
651
Ps. 35, 2S-37, ',. PSAUMES.
Qui veut la paix de son serviteur !
-''Et ma langue célébrera ta justice,
Elle dira tous les jours ta louange.
Psaume 36.
'Au chef des chantres. Du serviteur de l'Eternel, de David.
^La parole impie du méchant est au fond de mon cœur;
La crainte de Dieu n'est pas devant ses yeux.
'Car il se flatte à ses propres yeux.
Pour consommer son iniquité, pour assouvir sa haine.
■*Les paroles de sa bouche sont fausses et trompeuses;
Il renonce à agir avec sagesse, à faire le bien.
^11 médite l'injustice sur sa couche,
Il se tient sur une voie qui n'est pas bonne;
Il ne repousse pas le mal.
^Éternel ! ta bonté atteint jusqu'aux cieux.
Ta fidélité jusqu'aux nues.
'Ta justice est comme les montagnes de Dieu ",
Tes jugements sont comme le grand abîme.
Eternel ! tu soutiens les hommes et les bêtes.
* Combien est précieuse ta bonté, ô Dieu !
A l'ombre de tes ailes les fils de l'homme cherchent un refuge.
^Ils se rassasient de l'abondance de ta maison.
Et tu les abreuves au torrent de tes délices.
'"Car auprès de toi est la source de la vie ;
Par ta lumière nous voyons la lumière.
"Etends ta bonté sur ceux qui te connaissent.
Et ta justice sur ceux dont le cœur est droit !
'^Que le pied de l'orgueil ne m'atteigne pas,
Et que la main des méchants ne me fasse pas fuir !
'•''Déjà tombent ceux qui commettent l'iniquité;
Ils sont renversés, et ils ne peuvent se relever.
Psaume 37.
'De David.
Ne t'irrite pas contre les méchants,
N'envie pas ceux qui font le mal.
"Car ils sont fauchés aussi vite que l'herbe,
Et ils se flétrissent comme le gazon vert.
^Confie-toi en l'Éternel, et pratique le bien ;
Aie le pays pour demeure et la fidélité pour pâture.
''Fais de l'Éternel tes délices,
a. Les plus hautes inontagries.
652
PSAUMES. Ps. S7,5-n.
Et il te donnera ce que ton cœur désire.
^Recommande ton sort à l'Eternel,
Mets en lui ta confiance, et il agira.
''11 fera paraître ta justice comme la lumière,
Et ton droit comme le soleil à son midi.
'Garde le silence devant l'Eternel, et espère en lui;
Ne t'irrite pas contre celui qui réussit dans ses voies.
Contre l'homme qui vient à l)out de ses mauvais desseins.
^Laisse la colère, abandonne la fureur;
Ne t'irrite pas, ce serait mal faire.
'Car les méchants seront retranchés.
Et ceux qui espèrent en l'Eternel posséderont le pays.
'"Encore un peu de temps, et le méchant n'est plus;
Tu regardes le lieu où il était, et il a disparu.
"Les misérables possèdent le pays.
Et ils jouissent abondamment de la paix.
'"Le méchant forme des projets contre le jusie.
Et il grince les dents contre lui.
'^Le Seigneur se rit du méchant.
Car il voit que son jour arrive.
'M.es méchants tirent le glaive,
Ils bandent leur arc,
Pour faire tomber le malheureux et l'indioent.
Pour égorger ceux dont la voie est droite.
'^Leur glaive entre dans leur propre cœur.
Et leurs arcs se brisent.
'^Mieux vaut le peu du juste
Que l'abondance de beaucoup de méchants ;
"Car les bras des méchants seront brisés,
Mais l'Eternel soutient les justes.
'^L'Eternel connaît les jours des hommes intègres.
Et leur héritage dure à jamais.
'^Ils ne sont pas confondus au temps du malheur.
Et ils sont rassasiés aux jours de la famine.
^''Mais les méchants périssent.
Et les ennemis de l'Eternel, comme les plus beaux pâturages:
Ils s'évanouissent, ils s'évanouissent en fumée.
^'Le méchant emprunte, et il ne rend pas;
65.3 '.2 *
Ps.S7,ii-3i, PSAUMES.
Le juste est compatissant, et il donne.
-"Car ceux que bénit TEternel possèdent le pays,
Et ceux qu'il maudit sont retranchés.
^^L'Eternel affermit les pas de l'homme °,
Et il prend plaisir à sa voie ;
-■•S'il tombe, il n'est pas terrassé.
Car l'Eternel lui prend la main.
'-^J'ai été jeune, j'ai vieilli ;
Et je n'ai point vu le juste abandonné,
Ni sa postérité mendiant son pain.
^^Toujours il est compatissant, et il prête;
Et sa postérité est bénie.
^'Détourne-toi du mal, fais le bien.
Et possède à jamais ta demeure.
*^Car l'Eternel aime la justice.
Et il n'abandonne pas ses fidèles ;
Ils sont toujours sous sa garde.
Mais la postérité des méchants est retranchée.
-'Les justes posséderont le pays,
Et ils y demeureront à jamais.
'"La bouche du juste annonce la sagesse.
Et sa langue proclame la justice.
''La loi de son Dieu est dans son cœur ;
Ses pas ne chancellent point.
^'^Le méchant épie le juste.
Et il cherche à le faire mourir.
'"L'Eternel ne le laisse pas entre ses mains,
Et il ne le condamne pas quand il est en jugement.
'■'Espère en l'Eternel, garde sa voie.
Et il t'élèvera pour que tu possèdes le pays ;
Tu verras les méchants retranchés.
'^J'ai vu le méchant dans toute sa puissance ;
11 s'étendait comme un arbre verdoyant.
'*I1 a passé, et voici, il n'est plus ;
Je le cherche, et il ne se trouve plus.
'"Observe celui qui est intègre, et regarde celui qui est droit;
Car il y a une postérité pour l'homme de paix.
c De Ihonime de bien.
654
PSAUMES. Ps. 87,38-38,
^^Mais les rebelles sont tous anéantis,
La postérité des méchants est retranchée.
'"Le salut des justes vient de l'Eternel ;
Il est leur protecteur au temps de la détresse.
^"L'Eternel les secourt et les délivre ;
Il les délivre des méchants et les sauve,
Parce qu'ils cherchent en lui leur refuge.
Psaume 38.
'Psaume de David. Pour souvenir.
^Eternel ! ne me punis pas dans ta colère.
Et ne me châtie pas dans ta fureur.
'Car tes flèches m'ont atteint,
Et ta main s'est appesantie sur moi.
*I1 n'y a rien de sain dans ma chair à cause de ta colère,
Il n'y a plus de vigueur dans mes os à cause de mon péché.
^Car mes iniquités s'élèvent au-dessus de ma tête ;
Comme un lourd fardeau, elles sont trop pesantes pour moi.
^Mes plaies sont infectes et purulentes.
Par l'effet de ma folie.
'Je suis courbé, abattu au dernier point;
Tout le jour je marche dans la tristesse,
*Car un mal brûlant dévore mes entrailles.
Et il n'y a rien de sain dans ma chair.
Me suis sans force, entièrement brisé;
Le trouble de mon cœur m'arrache des gémissements.
'"Seigneur ! tous mes désirs sont devant toi.
Et mes soupirs ne te sont point cachés.
".Mon cœur est agité, ma force m'abandonne.
Et la lumière de mes yeux n'est plus même avec moi.
''Mes amis et mes connaissances s'éloignent de ma plaie,
Et mes proches se tiennent à l'écart.
"Ceux cjui en veulent à ma vie tendent leurs pièges ;
Ceux qui cherchent mon malheur disent des méchancetés,
Et méditent tout le jour des tromperies.
'■•Et moi, je suis comme un sourd, je n'entends pas ;
Je suis comme un muet, qui n'ouvre pas la bouche.
'^Je suis comme un homme qui n'entend pas,
Et dans la bouche duquel il n'y a point de réplique.
'"Eternel ! c'est en toi que j'espère ;
Tu répondras, Seigneur, mon Dieu !
"Car je dis : Ne permets pas qu'ils se réjouissent à mon sujet,
Qu'ils s'élèvent contre moi, si> mon pied chancelle !
'"Car je suis près de tomber,
655
m.
Ps. 38,19-39,1^. PSAUMES.
Et ma douleur est toujours devant moi.
''Car je reconnais mon iniquité,
Je suis dans la crainte à cause de mon péché.
^'Et mes ennemis sont pleins de vie, pleins de force ;
Ceux qui me haïssent sans cause sont nombreux.
-'Ils me rendent le mal pour le bien ;
Ils sont mes adversaires, parce que je recherche le bien.
*'^Ne m'abandonne pas. Eternel !
Mon Dieu, ne t'éloigne pas de moi !
-'Viens en hâte à mon secours.
Seigneur, mon salut !
Psaume 39.
'Au chef des chantres. A Jeduthun. Psaume de David.
-Je disais : Je veillerai sur mes voies.
De peur de pécher par ma langue ;
Je mettrai un frein à ma bouche,
Tant que le méchant sera devant moi.
'Je suis resté muet, dans le silence ;
Je me suis tu, quoique malheureux ;
Et ma douleur n'était pas moins vive.
"•Mon cœur brûlait au dedans de moi.
Un feu intérieur me consumait,
Et la parole est venue sur ma langue.
^Eternel ! dis-moi quel est le terme de ma vie.
Quelle est la mesure de mes jours ;
Que je sache combien je suis fragile.
^ Voici, tu as donné à mes jours la largeur de la main,
Et ma vie est comme un rien devant toi.
Oui, tout homme debout n'est qu'un souffle. — Pause.
^Oui, l'homme se promène comme une ombre,
Il s'agite vainement ;
Il amasse, et il ne sait qui recueillera.
^Maintenant, Seigneur, que puis-je espérer?
En toi est mon espérance.
'Délivre-moi de toutes mes transgressions !
Ne me rends pas l'opprobre de l'insensé !
'"Je reste muet, je n'ouvre pas la bouche.
Car c'est toi qui agis.
"Détourne de moi tes coups !
Je succombe sous les attaques de ta main.
'-Tu châties l'homme en le punissant de son iniquité,
Tu détruis comme la teigne ce*qu'il a de plus cher.
Oui, tout homme est un souffle. — Pause.
656
PSAUMES. Ps.S9. 13-40,
'^Écoute ma prière, Eternel, et prête Toreille à mes cris !
Ne sois pas insensible à mes larmes !
Car je suis un étranger chez toi.
Un habitant, comme tous mes pères.
'^Détourne de moi le regard, et laisse-moi respirer,
Avant que je m'en aille et que je ne sois plus !
Psaume W.
*Au chef des chantres. De David. Psaume.
^J'avais mis en l'Eternel mon espérance ;
Et il s'est incliné vers moi, il a écouté mes cris.
^11 m'a retiré de la fosse de destruction.
Du fond de la boue ;
Et il a dressé mes pieds sur le roc.
Il a affermi mes pas.
*I1 a mis dans ma bouche un cantique nouveau,
Une louange à notre Dieu ;
Beaucoup l'ont vu, et ont eu de la crainte.
Et ils se sont confiés en l'Eternel.
^Heureux l'homme qui place en l'Eternel sa confiance.
Et qui ne se tourne pas vers les hautains et les menteurs !
*Tu as multiplié, Eternel, mon Dieu !
Tes merveilles et tes desseins en notre faveur :
Nul n'est comparable à toi ;
Je voudrais les publier et les proclamer.
Mais leur nombre est trop grand pour que je les raconte.
"Tu ne désires ni sacrifice ni oifrande.
Tu m'as ouvert les oreilles ;
Tu ne demandes ni holocauste ni victime expiatoire.
*Alors je dis : Voici, je viens
Avec le rouleau du livre écrit pour moi.
^Je veux faire ta volonté, mon Dieu !
Et ta loi est au fond de mon cœur.
'"J'annonce la justice dans la grande assemblée !
Voici, je ne ferme ])as mes lèvres.
Éternel, tu le sais !
"Je ne retiens pas dans mon cœur ta justice,
Je publie ta vérité et ton salut;
Je ne cache pas ta bonté et ta fidélité
Dans la grande assemblée.
'-Toi, Eternel ! tu ne me refuseras pas tes compassions ;
Ta bonté et ta fidélité me garderont toujours.
'^Car des maux sans nombre m'environnent;
Les châtiments de mes iniquités m'atteignent,
Et je ne puis en supporter la vue ;
657
13.
Ps.AO,i^-iLii. PSAUMES.
Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête,
Et mon courage m'abandonne.
'"'Veuille me délivrer, ô Eternel !
Eternel, viens en hâte à mon secours !
'^Que tous ensemble ils soient honteux et confus
Ceux qui en veulent à ma vie pour l'enlever !
Qu'ils reculent et rougissent
Ceux qui désirent ma perte !
'* Qu'ils soient dans la stupeur par l'effet de leur honte
Ceux qui me disent : Ah ! ah !
''Que tous ceux qui te cherchent
Soient dans l'allégresse et se réjouissent en toi !
Que ceux qui aiment ton salut
Disent sans cesse : Exalté soit l'Éternel !
'^Moi, je suis pauvre et indigent;
Mais le Seigneur pense à moi.
Tu es mon aide et mon libérateur :
Mon Dieu, ne tarde pas !
Psaume kl-
'Au chef des chantres. Psaume de David.
-Heureux celui qui s'intéresse au pauvre !
Au jour du malheur rÉternel le délivre ;
^L'Eternel le garde et lui conserve la vie.
Il est heureux sur la terre,
Et tu ne le livres pas au bon plaisir de ses ennemis,
^L'Eternel le soutient sur son lit de douleur;
Tu le soulages dans toutes ses maladies.
^Je dis : Eternel, aie pitié de moi !
Guéris mon âme ! car j'ai péché contre toi.
^Mes ennemis disent méchamment de moi :
Quand mourra-t-il ? quand périra son nom ?
"Si quelqu'un vient me voir, il prend un langage faux,
Il recueille des sujets de médire ;
11 s'en va, et il parle au dehors.
*Tous mes ennemis chuchotent entre eux contre moi ;
Ils pensent que mon malheur causera ma ruine :
'Il est dangereusement atteint,
Le voilà couché, il ne se relèvera pas !
'"Celui-là même avec qui j'étais en paix,
Qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain.
Lève le talon contre moi.
"Toi, Eternel, aie pitié de moi et rétablis-moi !
Et je leur rendrai ce (pii leur est dû.
G58
PSAUMES. Ps. 41, 12-42, a-
'-Je connaîtrai que tu m'aimes,
Si mon ennemi ne triomphe pas de moi.
"Tu m'as soutenu à cause de mon intégrité,
Et tu m'as jilacé pour toujours en ta présence.
'■•béni soit l'éternel, le dieu d'iSRAJîL, d'éternité en éternité ! AMEN
AMEN
c I
livre DEUXIEME
Psaume 42.
'Au chef des chantres. Cantique des fds de Koré.
"Comme une biche soupire après des courants d'eau.
Ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu !
^]\Ion àme a soif de Dieu, du Dieu vivant :
Quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ?
■•Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit,
Pendant qu'on me dit sans cesse : Où est ton Dieu ?
^Je me rappelle avec effusion de cœur
Quand je marchais entouré de la foule,
Et que je m'avançais à sa tête vers la maison de Dieu,
Au milieu des cris de joie et des actions de grâces
D'une multitude en fête.
* Pourquoi t'abats-tu, mon àme, et gémis-tu au dedans de moi ?
Espère en Dieu, car je le louerai encore;
Il est mon salut et mon Dieu.
'Mon Dieu ! mon àme est abattue au dedans de moi :
Aussi c'est à toi que je pense, depuis le pays du .Jourdain,
Depuis l'Hermon, depuis la montagne de Mitsear.
*Un flot appelle un autre flot au bruit de tes ondées"^;
Toutes tes vagues et tous tes Ilots passent sur moi.
'Le jour, l'Eternel m'accordait sa grâce;
La nuit, je chantais ses louanges.
J'adressais une prière au Dieu de ma vie.
'"Je dis à Dieu, mon rocher : Pourquoi m'oublies-tu?
Pourquoi dois-je marcher dans la tristesse,
Sous l'oppression de l'ennemi ?
"Mes os se brisent quand mes persécuteurs m'outragent.
En me disant sans cesse : Où est ton Dieu ?
'-Pourquoi t'abats-tu, mon àme, et gémis-tu au dedans de moi?
Espère en Dieu, car je le louerai encore;
Il est mon salut et mon Dieu.
a. Iinaçe du malheur, auquel succède bientôt un autre malheur.
659
Ps. 43,1-44,1',. PSAUMES.
Psaume 43.
'Rends-moi justice, ô Dieu, défends ma cause contre une nation infidèle !
Délivre-moi des hommes de fraude et d'iniquité !
"Toi, mon Dieu protecteur, pourquoi me repousses-tu ?
Pourquoi dois-je marcher dans la tristesse.
Sous l'oppression de l'ennemi ?
'Envoie ta lumière et ta fidélité ! Qu'elles me guident,
Qu'elles me conduisent à ta montagne sainte et à tes demeureS^!
^J'irai vers l'autel de Dieu, de Dieu, ma joie et mon allégresse.
Et je te célébrerai sur la harpe, ô Dieu, mon Dieu !
''Pourquoi t'abats-tu, mon àme, et gémis-tu au dedans de moi ?
Espère en Dieu, car je le louerai encore;
Il est mon salut et mon Dieu.
Psaume 44.
'Au chef des chantres. Des fils de Koré. Cantique.
^O Dieu ! nous avons entendu de nos oreilles.
Nos pères nous ont raconté
Les œuvres que tu as accomplies de leur temps,
Aux jours d'autrefois.
"'De ta main tu as chassé des nations pour les établir.
Tu as frappé des peuples pour les étendre.
■•Car ce n'est point par leur épée qu'ils se sont emparés du pays,
Ce n'est point leur bras qui les a sauvés ;
Mais c'est ta droite, c'est ton bras, c'est la lumière de ta face,
Parce que tu les aimais.
^O Dieu ! tu es mon roi :
Ordonne la délivrance de Jacob !
*Avec toi nous renversons nos ennemis.
Avec ton nom nous écrasons nos adversaires.
'Car ce n'est pas en mon arc que je me confie,
Ce n'est pas mon épée qui me sauvera ;
*Mais c'est toi qui nous délivres de nos ennemis,
Et qui confonds ceux qui nous haïssent.
"Nous nous glorifions en Dieu chaque jour.
Et nous célébrerons à jamais ton nom. — Pause.
'"Cependant tu nous repousses, tu nous couvres de honte,
Tu ne sors plus avec nos armées ;
"Tu nous fais reculer devant l'ennemi.
Et ceux qui nous haïssent enlèvent nos dépouilles.
'-Tu nous livres comme des brebis à dévorer,
Tu nous disperses parmi les nations.
''Tu vends ton peuple pour rien.
Tu ne l'estimes pas à une grande valeur.
'*Tu fais de nous un objet d'opprobre pour nos voisins,
660
PSAUMES. Ps. 44, IÔ-45, c.
De moquerie et de risée pour ceux qui nous entourent ;
'^Tu fais de nous un objet de sartasme parmi les nations,
Et de hochements de tête parmi les ])euples.
'*Ma honte est toujours deA'ant moi,
Et hi confusion couvre mon visage,
'"A la voix de celui qui m'insulte et m'outrage,
A la vue de l'ennemi et du vindicatif.
"*Tout cela nous arrive, sans que nous t'ayons oublié.
Sans que nous ayons ^ iolé Ion alliance :
"'Notre cœur ne s'est j)oint détourné.
Nos pas ne se sont point éloignés de ton sentier,
-"Pour que tu nous écrases dans la demeure des chacals,
Et que tu nous couvres de l'ombre de la mort.
-'Si nous avions oublié le nom de notre Dieu,
Et étendu nos mains vers un dieu étranger,
--Dieu ne le saurait-il pas,
Lui qui connaît les secrets du cœur?
-■'Mais c'est à cause de toi qu'on nous égorge tous les jours,
Qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.
**Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu. Seigneur?
Réveille-toi ! ne nous repousse pas à jamais !
-^Pourquoi caches-tu ta face ?
Pourquoi oublies-tu notre misère et notre oppression ?
"-^Car notre àme est abattue dans la poussière,
Notre corps est attaché à* la terre.
-'Lève-toi, pour nous secourir !
Délivre-nous à cause de ta bonté !
Psaume 45.
'Au chef des chantres. Sur les lis. Des fils de Koré. Cantique. Chant d'amour.
^Des paroles pleines de charme bouillonnent dans mon cœur.
Je dis : Mon œuvre est pour le roi !
Que ma langue soit comme la plume d'un habile écrivain !
^Tu es le plus beau des fils de l'homme,
La grâce est répandue sur tes lèvres :
C'est pourquoi Dieu t'a béni pour toujours.
''Vaillant guerrier, ceins ton épée, —
Ma parure et ta gloire,
^Oui, ta gloire ! — Sois vainqueur, monte sur ton char.
Défends la vérité, la douceur et la justice,
Et que ta droite se signale |)ar de merveilleux exploits !
HY^s ilèches sont aiguës ;
Des peuples tomberont sous toi ;
Elles perceront le cœur des ennemis du roi.
661
Ps. 45,1-^^6,8. PSAUMES. " .
"Dieu a établi ton trône pour toujours ;
Le sceptre de ton règne est un sceptre d'équité.
*Tu aimes la justice, et tu hais la méchanceté :
C'est pourquoi Dieu, ton Dieu t'a oint
D'une huile de joie, par privilège sur tes collègues ".
^La myrrhe, l'aloès et la casse parfument tous tes vêtements ;
Dans les palais d'ivoire les instruments à cordes te réjouissent.
'"Des fdles de roi sont parmi tes bien-aimées ;
La reine est à ta droite, parée d'or d'Ojihir.
"Ecoute, ma fdle, vois, et prête l'oreille;
Oublie ton peuple et la maison de ton père.
'"-Le roi porte ses désirs sur ta beauté :
Puisqu'il est ton Seigneur, rends-lui tes hommages.
*^Et, avec des présents, la fdle de Tyr,
Les plus riches du peuple rechercheront ta faveur.
'^Toute resplendissante est la fdle du roi dans l'intérieur du palais ;
Elle porte un vêtement tissu d'or.
'^Elle est présentée au roi, vêtue de ses habits brodés,
Et suivie des jeunes filles ses compagnes, qui sont amenées auprès de toi ;
'*0n les introduit au milieu des réjouissances et de l'allégresse,
Elles entrent dans le palais du roi.
'^Tes enfants prendront la place de tes pères;
Tu les établiras princes dans tout le pays.
'Me rappellerai ton nom dans tous les âges :
Aussi les peuples te loueront éternellement et à jamais.
Psaume -'t6.
'Au chef des chantres. Des fds de Koré. Sur alamoth. Cantique.
^Dieu est pour nous un refuge et un appui.
Un secours qui ne manque jamais dans la détresse.
'C'est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre est boule-
Et que les montagnes chancellent au cœur des mers, [versée,
■•Quand les flots de la mer mugissent, écument.
Se soulèvent jusqu'à faire trembler les montagnes. — Pause.
^11 est un fleuve dont les courants réjouissent la cité de Dieu,
Le sanctuaire des demeures du Très-Haut.
"Dieu est au milieu d'elle : elle n'est point ébranlée;
Dieu la secourt dès l'aube du matin,
"Des nations s'agitent, des royaumes s'ébranlent;
Il fait entendre sa voix : la terre se fond d'épouvante.
^L'Eternel des armées est avec nous.
Le Dieu de Jacob est pour nous une haute retraite. — Pause.
a. Tes collègues, les autres rois.
662
PSAUMES. Ps. 46,9-48.6.
^Venez, contemplez les œuvres de rÉternelj
Les ravages qu'il a opérés sur la terre !
'"C'est lui qui a fait cesser les combats jusqu'au bout de la terre ;
Il a brisé l'arc, et il a rompu la lance,
Il a consumé par le feu les chars de guerre. —
"Arrêtez, et sachez que je suis Dieu :
Je domine sur les nations, je domine sur la terre. —
'-L'Eternel des armées est avec nous,
Le Dieu de Jacob est pour nous une haute retraite. — Pause.
Psaume 47.
'Au chef des chantres. Des fils de Koré. Psaume.
-Vous tous, peuples, battez des mains !
Poussez vers Dieu des cris de joie !
^Car l'Eternel, le Très-Haut, est redoutable,
Il est un grand roi sur toute la terre.
*I1 nous assujettit des peuples,
11 met des nations sous nos pieds ;
^11 nous choisit notre héritage,
La gloire de Jacob qu'il aime. — Pause.
*Dieu monte au milieu des cris de triomphe,
L'Eternel s'avance au son de la trompette.
"Chantez à Dieu, chantez !
Chantez à notre roi, chantez !
*Car Dieu est roi de toute la terre ;
Chantez un cantique !
'Dieu règne sur les nations.
Dieu a pour siège son saint trône.
'"Les princes des peuples se réunissent
Au peuple du Dieu d'Abraham ;
Car à Dieu sont les boucliers ° de la terre :
Il est souverainement élevé.
Psaume 4S.
'Cantique. Psaume des fds de Koré.
-L'Eternel est grand, il est l'objet de toutes les louanges.
Dans la ville de notre Dieu, sur sa montagne sainte.
•'Belle est la colline, joie de toute la terre, la montagne de Sion ;
Le côté septentrional, c'est la ville du grand roi.
""Dieu, dans ses palais, est connu pour une haute retraite.
'^Car voici, les rois s'étaient concertés :
Ils n'ont fait que passer ensemble,
'^lls ont regardé, tout stupéfaits,
a. Les bouciiers, les puissauts, les princes.
663
Ps. 48,1-49,10. PSAUMES.
Ils ont eu peur, et ont pris la fuite.
'Là un tremblement les a saisis,
Comme la douleur d'une femme qui accouche.
*Ils ont été chassés comme par le vent d'orient,
Qui brise les navires de Tarsis.
^Ce que nous avions entendu dire, nous l'avons vu
Dans la ville de l'Eternel des armées.
Dans la ville de notre Dieu :
Dieu la fera subsister à toujours. — Pause.
"O Dieu, nous pensons à ta bonté !
Au milieu de ton temple.
"Comme ton nom, ô Dieu !
Ta louange retentit jusqu'aux extrémités de la terre ;
Ta droite est pleine de justice :
'^La montagne de Sion se réjouit.
Les filles de Juda sont dans l'allégresse,
A cause de tes jugements.
'^Parcourez Sion, parcourez-en l'enceinte,
Com|)tez ses tours,
'^Observez son rempart.
Examinez ses palais,
Pour le raconter à la génération future.
'^ Voilà le Dieu qui est notre Dieu éternellement et à jamais;
Il sera notre guide jusqu'à la mort.
Psaume 49.
'Au chef des chantres. Des fils de Koré. Psaume.
"Ecoutez ceci, vous tous peuples.
Prêtez l'oreille, vous tous habitants du monde,
^Petits et grands,
Riches et pauvres !
''Ma bouche va faire entendre des paroles sages.
Et mon cœur a des pensées pleines de sens.
^Je prête l'oreille aux sentences qui me sont inspirées.
J'ouvre mon chant au son de la harpe.
^Pourquoi craindrais-je aux jours du malheur.
Lorsque l'iniquité de mes adversaires m'enveloppe ?
'Ils ont confiance en leurs biens.
Et se glorifient de leur grande richesse.
*Ils ne peuvent se racheter l'un l'autre,
Ni donner à Dieu le prix du rachat.
^Le rachat de leur àme est cher,
Et n'aura jamais lieu ;
'"Ils ne vivront pas toujours,
664
PSAUMES. Ps. 49, 11-50, 7.
Ils n'éviteront pas la vue de la fosse.
"Car ils la verront : les sages meurent,
L'insensé et le stupide périssent également,
Et ils laissent à d'autres leurs biens.
'-Ils s'imaginent que leurs maisons seront éternelles,
Oue leurs demeures subsisteront d'âge en âge,
Eux dont les noms sont honorés sur la terre.
'^Mais l'homme qui est en honneur n'a point de durée.
Il est semblable aux bêtes que l'on égorge.
'*Telle est leur voie, leur folie,
Et ceux qui les suivent se plaisent à leurs discours. — Pause.
''Comme un troupeau, ils sont mis dans le séjour des morts,
La mort en fait sa pâture,
Et bientôt les hommes droits les foulent aux pieds.
Leur beauté s'évanouit, le séjour des morts est leur demeure.
'^Mais Dieu sauvera mon àme du séjour des morts,
Car il me prendra sous sa protection. — Pause.
'^Ne sois pas dans la crainte parce qu'un homme s'enrichit.
Parce cjue les trésors de sa maison se multiplient ;
"'Car il n'emporte rien en mourant.
Ses trésors ne descendent point après lui,
'^11 aura beau s'estimer heureux pendant sa vie.
On aura beau te louer des jouissances que tu te donnes,
'-"Tu iras néanmoins au séjour de tes pères.
Qui jamais ne reverront la lumière.
-'L'homme qui est en honneur, et qui n'a pas d'intelligence.
Est semblable aux bêtes que l'on égorge.
Psaume 50.
Psaume d'Asaph.
Dieu, Dieu, l'Eternel, parle, et convoque la terre,
Depuis le soleil levant jusqu'au soleil couchant.
-De Sion, beauté parfaite.
Dieu resplendit.
'Il vient, notre Dieu, il ne reste pas en silence ;
Devant lui est un feu dévorant.
Autour de lui une violente tempête.
*II crie vers les cieux en haut.
Et vers la terre, pour juger son peuple :
'Rassemblez-moi mes fidèles.
Qui ont fait alliance avec moi par le sacrifice ! —
^Et les cieux ])ublieront sa justice,
Car c'est Dieu qui est juge. — Pause.
"Écoute, mon peuple ! et je parlerai;
665
Ps.50,s-5Li. PSAUMES.
Israël ! et je t'avertirai.
Je suis Dieu, ton Dieu.
'^Ce n'est pas pour tes sacrifices que je te fais des reproches :
Tes holocaustes sont constamment devant moi.
'Je ne prendrai pas un taureau dans ta maison,
Ni des boucs dans tes bergeries.
'"Car tous les animaux des forêts sont à moi,
Toutes les bêtes des montagnes par milliers ;
''Je connais tous les oiseaux des montagnes,
Et tout ce qui se meut dans les champs m'appartient.
'^Si j'avais faim, je ne te le dirais pas.
Car le monde est à moi et tout ce qu'il renferme.
'■''Est-ce que je mange la chair des taureaux ?
Est-ce que je bois le sang des boucs ?
'■* Offre pour sacrifice à Dieu des actions de grâces,
Et accomplis tes vœux envers le Très-Haut.
'^Et invoque-moi au jour de la détresse ;
Je te délivrerai, et tu me glorifieras.
'^Et Dieu dit au méchant :
Quoi donc ! tu énumères mes lois.
Et tu as mon alliance à la bouche,
'"Toi qui hais les avis,
Et qui jettes mes paroles derrière toi !
"^Si tu vois un voleur, tu te plais avec lui,
Et ta part est avec les adultères.
''Tu livres ta bouche au mal.
Et ta langue est un tissu de tromperies.
^"Tu t'assieds, et tu parles contre ton frère.
Tu diffames le fils de ta mère.
-'Voilà ce que tu as fait, et je me suis tu.
Tu t'es imaginé que je te ressemblais ;
Mais je vais te reprendre, et tout mettre sous tes yeux.
"Prenez-y donc garde, vous qui oubliez Dieu,
De peur que je ne déchire, sans que personne délivre.
^•' Celui qui offre pour sacrifice des actions de grâces me glorifie,
Et â celui qui veille sur sa voie
Je ferai voir le salut de Dieu.
Psaume 5i.
'Au chef des chantres. Psaume de David. -Lorsque Nathan le prophète vint
à lui, après que David fut allé vers Bath-Schéba.
'0 Dieu ! aie pitié de moi dans ta bonté ;
Selon ta grande miséricorde, efface mes transgressions;
* Lave-moi complètement de mon iniquité,
Et purifie-moi de mon péché.
666
PSAUMES. Ps. 51.5-52,0.
^Car je reconnais mes transgressions,
Et mon péché est constamment devant moi.
^J'ai péché contre toi seul.
Et j'ai fait ce qui est mal à tes yeux.
En sorte que tu seras juste clans ta sentence,
Sans reproche dans ton jugement.
'Voici, je suis né dans l'iniquité.
Et ma mère m'a conçu dans le péché.
*Mais tu veux que la vérité soit au lond du cœur :
Fais donc pénétrer la sagesse au dedans de moi !
^Purifie-moi avec Thysope", et je serai pur;
Lave-moi, et je serai plus blanc que la neige.
'"Annonce-moi l'allégresse et la joie,
Et les os que tu as brisés se réjouiront.
"Détourne ton regard de mes péchés.
Efface toutes mes iniquités.
'-0 Dieu ! crée en moi un cœur pur.
Renouvelle en moi un esprit bien disposé.
''Ne me rejette pas loin de ta face,
Ne me retire pas ton esprit saint.
'■'Rends-moi la joie de ton salut.
Et qu'un esprit de bonne volonté me soutienne !
'^J'enseignerai tes voies à ceux qui les transgressent.
Et les pécheurs reviendront à toi.
"'O Dieu, Dieu de mon salut ! délivre-moi du sang versé,
Et ma langue célébrera ta miséricorde.
''Seigneur! ouvre mes lèvres.
Et ma bouche publiera ta louange.
"*Si tu eusses voulu des sacrifices, je t'en aurais offert ;
Mais tu ne prends point plaisir aux holocaustes.
"Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un esprit brisé.
0 Dieu ! tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit.
-"Répands par ta grâce tes bienfaits sur Sion,
Bâtis les murs de Jérusalem !
^' Alors tu agréeras des sacrifices de justice*.
Des holocaustes et des victimes tout entières ;
Alors on offrira des taureaux sur ton autel.
Psaume 52.
'Au chef des chantres. Cantique de David. ^A l'occasion du rapport que
Doëg, l'Edomite, vint faire à Saiil, en lui disant : David s'est rendu dans la
maison d'Achiniclcc.
a. Allusion :ui mude do purifiratiori employé à l'égard des lépreux : on faisait sur eux des aspersions avec
une branche d'hysope, trempée dans le sang d'un passereau. b. Selon les ordonnances de la loi.
6G7
Ps. 52, 3-5S, 1. PSAUMES.
^Pourquoi te glorifîes-tu de ta méchanceté, tyran ?
La bonté de Dieu subsiste toujours.
*Ta langue n'invente que malice,
Comme un rasoir affilé, fourbe que tu es !
^Tu aimes le mal plutôt que le bien.
Le mensonge plutôt que la droiture ; — Pause.
*Tu aimes toutes les paroles de destruction,
Langue trompeuse !
'Aussi Dieu t'abattra pour toujours,
11 te saisira et t'enlèvera de ta tente ;
11 te déracinera de la terre des vivants. — Pause.
*Les justes le verront, et auront de la crainte,
Et ils feront de lui le sujet de leurs moqueries :
'* Voilà l'homme qui ne prenait point Dieu ])our protecteur,
Mais qui se confiait en ses grandes richesses.
Et qui triomphait dans sa malice !
'"Et moi, je suis dans la maison de Dieu comme un olivier verdoyant.
Je me confie dans la bonté de Dieu, éternellement et à jamais.
"Je te louerai toujours, parce que tu as agi ;
Et je veux espérer en ton nom, parce qu'il est favorable,
En présence de tes fidèles.
Psaume 53.
'Au chef des chantres. Sur la flûte. Cantique de David.
* L'insensé dit en son cœur : Il n'y a point de Dieu !
Ils se sont corrompus, ils ont commis des iniquités abominables ;
11 n'en est aucun qui fasse le bien.
^Dieu, du haut des cieux, regarde les fils de l'homme,
Pour voir s'il y a quelqu'un qui soit intelligent,
Qui cherche Dieu.
■•Tous sont égarés, tous sont pervertis ;
11 n'en est aucun qui fasse le bien.
Pas même un seul.
^Ceux qui commettent l'iniquité ont-ils perdu le sens ?
Ils dévorent mon peuple, ils le prennent pour nourriture ;
Ils n'invoquent point Dieu.
^Alors ils trembleront d'épouvante,
Sans qu'il y ait sujet d'épouvante ;
Dieu dispersera les os de ceux qui campent contre toi ;
Tu les confondras, car Dieu les a rejetés.
'Oh ! qui fera partir de Sion la délivrance d'Israël '^
Quand Dieu ramènera les captifs de son peuple,
Jacob sera dans l'allégresse, Israël se réjouira.
6G8
PSAUMES. Ps. 54,1-55,11.
Psaume 54.
'Au chef des chantres. Avec instruments à cordes. Cantique de David.
-Lorsque les Ziphiens vinrent dire à Saul : David n'est-il pas caché parmi
'O Dieu ! sauve-moi par ton nom,
Et rends-moi justice par ta puissance !
■•O Dieu ! écoute ma prière,
Prête l'oreille aux paroles de ma bouche !
^Car des étrangers se sont levés contre moi,
Des hommes violents en veulent à ma vie ;
Ils ne portent pas leurs pensées sur Dieu. — Pause.
* Voici, Dieu est mon secours.
Le Seigneur est le soutien de mon âme.
'Le mal retombera sur mes adversaires;
Anéantis-les, dans ta fidélité !
'.Je t'offrirai de bon cœur des sacrifices ;
Je louerai ton nom, ô Eternel ! car il est favorable,
'Car il me délivre de toute détresse,
Et mes yeux se réjouissent à la vue de mes ennemis.
Psaume 55.
'Au chef des chantres. Avec instruments à cordes. Cantique de David.
-0 Dieu ! prête l'oreille à ma prière.
Et ne te dérobe pas à mes supplications !
^Ecoute-moi, et réponds-moi !
J'erre çà et là dans mon chagrin et je m'agite,
*A cause de la voix de l'ennemi et de l'oppression du méchant ;
Car ils font tomber sur moi le malheur,
Et me poursuivent avec colère.
^Mon cœur tremble au dedans de moi.
Et les terreurs de la mort me surprennent;
^La crainte et l'épouvante m'assaillent.
Et le frisson m'enveloppe.
'Je dis : Oh ! si j'avais les ailes de la colombe,
Je m'envolerais, et je trouverais le repos ;
^'Voici, je fuirais bien loin,
J'irais séjourner au désert; — Pause.
"Je m'échapperais en toute hâte,
Plus rapide que le vent impétueux, que la tempête.
'"Réduis à néant, Seigneur, divise leurs langues !
Car je vois dans la ville la violence et les querelles;
" Elles en font jour et nuit le tour sur les murs ;
L'iniquité et la malice sont dans son sein ;
6G9 43 •
Ps. 55, 12-56, 5. PSAUMES.
'"La méchanceté est au milieu d'elle,
Et la fraude et la tromperie ne quittent point ses places.
'^Ce n'est pas un ennemi qui m'outrage, je le supporterais;
Ce n'est pas mon adversaire qui s'élève contre moi,
Je me cacherais devant lui.
'■* C'est toi, que j'estimais mon égal.
Toi, mon confident et mon ami !
'^Ensemble nous vivions dans une douce intimité,
Nous allions avec la foule à la maison de Dieu !
'*Que la mort les surprenne.
Qu'ils descendent vivants au séjour des morts !
Car la méchanceté est dans leur demeure, au milieu d'eux.
''Et moi, je crie à Dieu,
Et l'Eternel me sauvera.
'■ Le soir, le matin, et à midi, je soupire et je gémis,
Et il entendra ma voix.
'^11 me délivrera de leur approche et me rendra la paix,
Car ils sont nombreux contre moi.
-"Dieu entendra, et il les humiliera.
Lui qui de toute éternité est assis sur son trône ; — Pause.
Car il n'y a point en eux de changement,
Et ils ne craignent point Dieu.
-'Il" porte la main sur ceux qui étaient en paix avec lui,
Il viole son alliance ;
--Sa bouche est plus douce que la crème,
Mais la guerre est dans son cœur ;
Ses paroles sont plus onctueuses que l'huile,
Mais ce sont des épées nues.
^^ Remets ton sort à l'Eternel, et il te soutiendra.
Il ne laissera jamais chanceler le juste.
-■'Et toi, ô Dieu ! tu les feras descendre au fond de la fosse;
Les hommes de sang et de fraude
N'atteindront pas la moitié de leurs jours.
C'est en toi que je me confie.
Psaume 56.
'Au chef des chantres. Sur « Colombe des térébinthes lointains ». Hymne
de David. Lorsque les Philistins le saisirent à Gath.
-Aie pitié de moi, ô Dieu ! car des hommes me harcèlent,
Tout le jour ils me font la guerre, ils me tourmentent.
^Tout le jour mes adversaires me harcèlent ;
Ils sont nombreux, ils me font la guerre comme des hautains.
^Quand je suis dans la crainte.
En toi je me confie.
^Jc me glorifierai en Dieu, en sa parole;
tt. IL relui dont il est parlé au verset 14.
670
PSAUMES. Ps. 56,0-57,1.
Je me confie en Dieu, je ne crains rien :
Que peuvent me faire des hommes?
*Sans cesse ils portent atteinte à mes droits,
Ils n'ont à mon égard que de mauvaises pensées.
'Ils complotent, ils épient, ils observent mes traces,
Parce qu'ils en veulent à ma vie.
*C'est par l'iniquité qu'ils espèrent échapper :
Dans ta colère, ô Dieu, précipite les peuples!
"Tu comptes les pas de ma vie errante;
Recueille mes larmes dans ton outre :
Ne sont-elles pas inscrites dans ton livre?
'"Mes ennemis reculent, au jour où je crie ;
Je sais que Dieu est pour moi.
"Je me glorifierai en Dieu, en sa parole ;
Je me glorifierai en l'Eternel, en sa parole ;
'-Je me confie en Dieu, je ne crains rien :
Que peuvent me faire des hommes ?
'^0 Dieu ! je dois accomplir les vœux que je t'ai faits ;
Je t'offrirai des actions de grâces.
'^Car tu as délivré mon âme de la mort,
Tu as garanti mes pieds de la chute.
Afin que je marche devant Dieu, à la lumière des vivants.
Psaume 57.
'Au chef des chantres. « Ne détruis pas. » Hymne de David. Lorsqu'il se
réfugia dans la caverne, poursuivi par Saiil.
*Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi !
Car en toi mon àme cherche un refuge ;
Je cherche un refuge à l'ombre de tes ailes,
Jusqu'à ce que les calamités soient passées.
^Je crie au Dieu Très-Haut,
Au Dieu qui agit en ma faveur.
■'Il m'enverra du ciel le salut,
Tandis que mon persécuteur se répand en outrages ; — Pause.
Dieu euA^erra sa bonté et sa fidélité.
^Mon àme est parmi des lions ;
Je suis couché au milieu de gens qui vomissent la flamme,
Au milieu d'hommes qui ont pour dents la lance et les flèches.
Et dont la langue est un glaive tranchant.
* Elève-toi sur les cieux, ô Dieu !
Que ta gloire soit sur toute la terre !
'Ils avaient tendu un filet sous mes pas :
Mon àme se courbait ;
071
Ps. 57,8-59,3. PSAUMES.
Ils avaient creusé une fosse devant moi :
Ils y sont tombés. — Pause.
^Mon cœur est affermi, ô Dieu ! mon cœur est affermi ;
Je chanterai, je ferai retentir mes instruments.
'Réveille-toi, mon âme ! réveillez-vous, mon luth et ma harpe!
Je réveillerai l'aurore.
'"Je te louerai parmi les peuples, Seigneur !
Je te chanterai parmi les nations.
"Car ta bonté atteint jusqu'aux cieux.
Et ta fidélité jusqu'aux nues.
'-Elève-toi sur les cieux, ô Dieu !
Que ta gloire soit sur toute la terre !
Psaume 5S.
*Au chef des chantres. « Ne détruis pas. » Hymne de David.
-Est-ce donc en vous taisant que vous rendez la justice !
Est-ce ainsi que vous jugez avec droiture, fds de l'homme ?
•■'Loin de là ! dans le cœur, vous consommez des iniquités ;
Dans le pays, c'est la violence de vos mains que vous placez sur la balance.
''Les méchants sont pervertis dès le sein maternel.
Les menteurs s'égarent au sortir du ventre de leur mère.
^Ils ont un venin pareil au venin d'un serpent.
D'un aspic sourd qui ferme son oreille,
^Qui n'entend pas la voix des enchanteurs.
Du magicien le plus habile.
'O Dieu, brise-leur les dents dans la bouche !
Éternel, arrache les mâchoires des lionceaux !
^Qu'ils se dissipent comme des eaux qui s'écoulent!
Qu'ils ne lancent que des traits émoussés !
'Qu'ils périssent en se fondant, comme un limaçon ;
Sans voir le soleil, comme l'avorton d'une femme !
'"Avant que vos chaudières sentent l'épine.
Verte ou enflammée, le tourbillon l'emportera.
"Le juste sera dans la joie, à la vue de la vengeance ;
Il baignera ses pieds dans le sang des méchants.
'"-Et les hommes diront : Oui, il est une récompense pour le juste ;
Oui, il est un Dieu qui juge sur la terre.
Psaiinie 59.
'Au chef des chantres. « Ne détruis pas. » Hymne de David. Lorsque Saûl
envoya cerner la maison, pour le faire mourir.
-Mon Dieu ! délivre-moi de mes ennemis,
Protège-moi contre mes adversaires !
^Délivre-moi des malfaiteurs,
672
PSAUMES. Ps. 59,^.-00,3.
Et sauve-moi des hommes de sang !
*Car voici, ils sont aux aguets pour m'ùter la vie;
Des hommes violents complotent contre moi,
Sans que je sois coupable, sans que j'aie péché, ô Eternel !
'^Malgré mon innocence, ils courent, ils se préparent :
Réveille-toi, viens à ma rencontre, et regarde !
^Toi, Éternel, Dieu des armées, Dieu d'Israël,
Lève-toi, pour châtier toutes les nations !
N'aie pitié d'aucun de ces méchants infidèles ! — Pause.
"Ils reviennent chaque soir, ils hurlent comme des chiens,
Ils font le tour de la ville.
n'oici, de leur bouche ils font jaillir le mal,
Des glaives sont sur leurs lèvres ;
Car, qui est-ce qui entend"?
*Et toi. Eternel, tu te ris d'eux.
Tu te moques de toutes les nations.
'"Quelle que soit leur force, c'est en toi que j'espère,
Car Dieu est ma haute retraite.
"Mon Dieu vient au-devant de moi dans sa bonté,
Dieu me fait contempler avec joie ceux qui me persécutent.
'-Ne les tue pas, de peur que mon peuple ne l'oublie;
Fais-les errer par ta puissance, et précipite-les.
Seigneur, notre bouclier !
'^Leur bouche pèche à chaque parole de leurs lèvres :
Qu'ils soient pris dans leur propre orgueil !
Ils ne profèrent que malédictions et mensonges.
'*Détruis-les, dans ta fureur, détruis-les, et qu'ils ne soient plus !
Qu'ils sachent que Dieu règne sur Jacob,
Jusqu'aux extrémités de la terre ! — Pause.
'^Ils reviennent chaque soir, ils hurlent comme des chiens,
Ils font le tour de la ville.
'"Ils errent çà et là, cherchant leur nourriture,
Et ils passent la nuit sans être rassasiés.
"Et moi, je chanterai ta force ;
Dès le matin, je célébrerai ta bonté.
Car tu es pour moi une haute retraite.
Un refuge au jour de ma détresse.
'*0 ma force ! c'est toi que je célébrerai,
Car Dieu, mon Dieu tout bon, est ma haute retraite.
Psaume f'iO.
'Au chef des chantres. Sur le lis lyrique. Ihmne de David, pour enseigner.
^Lorsqu'il fit la guerre aux Syriens de Mésopotamie et aux Syriens de Tsoba,
et que Joab revint et battit dans la vallée du sel douze mille Edomites.
a. Qui est-ce r^ui enieiul ? disent les méchants.
673
Ps. 60,3-61,0. PSAUMES.
•^O Dieu ! tu nous as repoussés, dispersés,
Tu t'es irrité : relève-nous !
*Tu as ébranlé la terre, tu l'as déchirée :
Répare ses brèches, car elle chancelle !
^Tu as fait voir à ton peuple des choses dures.
Tu nous as abreuvés d'un vin d'étourdissement.
*Tu as donné à ceux qui te craignent une bannière.
Pour qu'elle s'élève à cause de la vérité. — Pause.
^Afin que tes bien-aimés soient délivrés,
Sauve par ta droite, et exauce-nous !
*Dieu a dit dans sa sainteté : Je triompherai,
Je partagerai Sichem, je mesurerai la vallée de Succotli ;
'A moi Galaad, à moi Manassé ;
Ejihraïm est le rempart de ma tête,
Et Juda, mon sceptre ;
'"Moab est le bassin où je me lave ;
Je jette mon soulier sur Edoni ;
Pays des Philistins, pousse à mon sujet des cris de joie !
"Qui me mènera dans la ville forte ?
Qui me conduit à Edom ?
'-N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous as repoussés,
Et qui ne sortais plus, ô Dieu, avec nos armées ?
'•'Donne-nous du secours contre la détresse !
Le secours de l'homme n'est que vanité.
'*Avec Dieu, nous ferons des exploits ;
11 écrasera nos ennemis.
Psaume 01.
'Au chef des chantres. Sur instruments à cordes. De David.
-O Dieu ! écoute mes cris.
Sois attentif à ma jirière !
^Du bout de la terre je crie à toi, le cœur abattu ;
Conduis-moi sur le rocher que je ne puis atteindre !
■'Car tu es pour moi un refuge.
Une tour forte, en face de l'ennemi.
^Je voudrais séjourner éternellement dans ta tente.
Me réfugier à l'abri de tes ailes. — Pause.
"Car toi, ô Dieu ! tu exauces mes vœux.
Tu me donnes l'héritage de ceux qui craignent ton nom.
"Ajoute des jours aux jours du roi ;
Que ses années se prolongent à jamais !
*Ou'il reste sur le trône éternellement devant Dieu !
Fais que ta bonté et ta fidélité veillent sur lui !
'Alors je chanterai sans cesse ton nom.
En accomplissant chaque jour mes vœux.
674
PSAUMES. Ps.62,i-63,i
Psaume 62.
'Au chef des chantres. D'après Jeduthun. Psaume de David.
"Oui, c'est en Dieu que mon âme se confie;
De lui vient mon salut.
^Oui, c'est lui qui est mon rocher et mon salut;
Ma haute retraite : je ne chancellerai guère.
■•Jusques à quand vous jetterez-vous sur un homme,
Chercherez-vous tous à l'abattre,
Comme une muraille qui penche.
Comme une clôture qu'on renverse ?
^Ils conspirent j)our le précipiter de son poste élevé ;
Ils prennent plaisir au mensonge ;
Ils bénissent de leur bouche,
Et ils maudissent dans leur cœur. — Pause.
*Oui, mon àme, confie-toi en Dieu !
Car de lui vient mon espérance.
"Oui, c'est lui qui est mon rocher et mon salut;
Ma haute retraite : je ne chancellerai pas.
*Sur Dieu reposent mon salut et ma gloire ;
Le rocher de ma force, mon refuge, est en Dieu.
^En tout temps, peuples, confiez-vous en lui.
Répandez vos cœurs en sa présence !
Dieu est notre refuge. — Pause.
"*Oui, vanité les fils de l'homme.
Mensonge les fils de l'homme !
Dans une balance ils monteraient
Tous ensemble, plus légers qu'un souffle.
"Ne vous confiez pas dans la violence,
Et ne mettez pas un vain espoir dans la rapine ;
Quand les richesses s'accroissent.
N'y attachez pas votre cœur.
'-Dieu a parlé une fois ;
Deux fois j'ai entendu ceci :
C'est que la force est à Dieu.
'*A toi aussi, Seigneur ! la bonté ;
Car tu rends à chacun selon ses œuvnïs
Psaume 63.
'Psaume de David. Lorsqu'il était dans le désert de Juda.
-O Dieu ! tu es mon Dieu, je te cherche;
Mon àme a soif de toi, mon corps soupire après toi.
Dans une terre aride, desséchée, sans eau.
'Ainsi je te contemple dans le sanctuaire,
G7.5
Ps.63,'.-6A,ii. PSAUMES.
Pour voir ta puissance et ta gloire.
''Car ta bonté vaut mieux que la vie :
Mes lèvres célèbrent tes louanges.
*Je te bénirai donc toute ma vie,
J'élèverai mes mains en ton nom.
*Mon âme sera rassasiée comme de mets gras et succulents,
Et, avec des cris de joie sur les lèvres, ma bouche te célébrera.
'Lorsque je pense à toi sur ma couche.
Je médite sur toi pendant les veilles de la nuit.
*Car tu es mon secours.
Et je suis clans l'allégresse à l'ombre de tes ailes.
" Mon âme est attachée à toi ;
Ta droite me soutient.
'"Mais ceux qui cherchent à m'ôter la vie
Iront dans les profondeurs de la terre ;
"Ils seront livrés au glaive.
Ils seront la proie des chacals.
'^Et le roi se réjouira en Dieu ;
Quiconque jure par lui s'en glorifiera.
Car la bouche des menteurs sera fermée.
Psnitntc 6k.
'Au chef des chantres. Psaume de David.
*0 Dieu, écoute ma voix, cjuand je gémis !
Protège ma vie contre l'ennemi que je crains !
^Garantis-moi des complots des méchants.
De la troupe bruyante des hommes iniques !
*Ils aiguisent leur langue comme un glaive.
Ils lancent comme des traits leurs paroles amères,
^Pour tirer en cachette sur l'innocent ;
Ils tirent sur lui à l'improviste, et n'ont aucune crainte.
*Ils se fortifient dans leur méchanceté :
Ils se concertent pour tendre des pièges.
Ils disent : Qui les verra ?
Mis méditent des crimes : Nous voici prêts, le plan est conçu
La pensée intime, le cœur de chacun est un abîme.
*Dieu lance contre eux ses traits :
Soudain les voilà frappés.
^Leur langue a causé leur chute ;
Tous ceux cjui les voient secouent la tête.
'"Tous les hommes sont saisis de crainte,
Ils publient ce que Dieu fait.
Et prennent garde à son œuvre.
"Le juste se réjouit en l'Éternel et cherche en lui son refuge,
Tous ceux qui ont le cœur droit se glorifient.
676
PSAUMES. Ps. 60, 1-66, 4.
Psaume 65.
'Au chef des chantres. Psaume de David. Cantique.
-Avec confiance, ô Dieu ! on te louera dans Sion,
Et Ton accomplira les vœux qu'on t'a faits.
^O toi, qui écoutes la prière !
Tous les hommes viendront à tui.
■•Les iniquités m'accablent :
Tu pardonneras nos transgressions.
^Heureux celui que tu choisis et que tu admets en ta présence,
Pour qu'il habite dans tes parvis !
Nous nous rassasierons du bonheur de ta maison,
De la sainteté de ton temple.
^Dans ta bonté, tu nous exauces par des jirodiges. Dieu de notre salut,
Espoir de toutes les extrémités lointaines de la terre et de la mer !
"Il affermit les montagnes par sa force,
11 est ceint de puissance ;
"11 apaise le mugissement des mers, le mugissement de leurs flots.
Et le tumulte des peuples.
^Ceux qui habitent aux extrémités du monde s'effraient de tes prodiges ;
Tu remplis d'allégresse l'orient et l'occident.
'"Tu visites la terre et tu lui donnes l'abondance.
Tu la combles de richesses ;
Le ruisseau de Dieu est plein d'eau ;
Tu prépares le blé, quand tu la fertilises ainsi.
"En arrosant ses sillons, en aplanissant ses mottes.
Tu la détrempes par des pluies, tu bénis son germe.
'-Tu couronnes l'année de tes biens.
Et tes pas versent l'abondance ;
'^Les plaines du désert sont abreuvées.
Et les collines sont ceintes d'allégresse ;
'^Les pâturages se couvrent de brebis,
Et les vallées se revêtent de froment.
Les cris de joie et les chants retentissent.
Psaume 66-
'Au chef des chantres. Cantique. Psaume.
Poussez vers Dieu des cris de joie.
Vous tous, habitants de la terre !
-Chantez la gloire de son nom.
Célébrez sa gloire par vos louanges !
^Dites à Dieu : Que tes oeuvres sont redoutables !
A cause de la grandeur de ta force, tes ennemis te flattent.
*Toute la terre se prosterne devant toi et chante en ton honneur;
Ps. 66, 5-67, -2. PSAUMES.
Elle chante ton nom. — Pause. •
^Venez et contemplez les œuvres de Dieu !
Il est redoutable quand il agit sur les fils de l'homme.
*I1 changea la mer en une terre sèche,
On traversa le fleuve à pied :
Alors nous nous réjouîmes en lui.
'Il domine éternellement par sa puissance,
Ses yeux observent les nations :
Que les rebelles ne s'élèvent pas ! — Pause.
^^ Peuples, bénissez notre Dieu,
Faites retentir sa louange !
'Il a conservé la vie à notre âme,
Et il n'a pas permis que notre pied chancelât.
'"Car tu nous as éprouvés, ô Dieu !
Tu nous as fait passer au creuset comme l'argent.
"Tu nous as amenés dans le filet.
Tu as mis sur nos reins un pesant fardeau,
'-Tu as fait monter des hommes sur nos têtes ;
Nous avons passé par le feu et par l'eau.
Mais tu nous en as tirés pour nous donner l'abondance.
"J'irai dans ta maison avec des holocaustes,
J'accomplirai mes vœux envers toi :
'^Pour eux mes lèvres se sont ouvertes.
Et ma bouche les a prononcés dans ma détresse.
'^Je t'oflVirai des brebis grasses en holocauste,
Avec la graisse des béliers ;
Je sacrifierai des brebis avec des boucs. — Pause.
"'Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu, et je raconterai
Ce qu'il a fait à mon âme.
'^J'ai crié à lui de ma bouche.
Et la louange a été sur ma langue.
'"Si j'avais conçu l'iniquité dans mon cœur,
Le Seigneur ne m'aurait pas exaucé.
''■'Mais Dieu m'a exaucé.
Il a été attentif à la voix de ma prière.
-"Béni soit Dieu,
Qui n'a pas rejeté ma prière,
Et qui ne m'a pas retiré sa bonté !
Psaume 67.
'Au chef des chantres. Avec instruments à cordes. Psaume. Cantique.
*Que Dieu ait pitié de nous et qu'il nous bénisse,
Qu'il fasse luire sur nous sa face, — Pause.
678
PSAUMES. Ps. 67,3-68,
^Afin que l'on connaisse sur la terre ta voie,
Et parmi toutes les nations ton salut !
*Les peui)les te louent, ô Dieu !
Tous les peuples te louent.
^Les nations se réjouissent et sont dans l'allégresse;
Car tu juges les peuples avec droiture,
Et tu conduis les nations sur la terre. — Pause.
*Les peuples te louent, ô Dieu !
Tous les peuples te louent.
'La terre donne ses jiroduits ;
Dieu, notre Dieu, nous bénit.
"Dieu nous bénit.
Et toutes les extrémités de la terre le craignent.
Psaume 68.
'Au chef des chantres. De David. Psaume. Cantique.
-Dieu se lève, ses ennemis se dispersent.
Et ses adversaires fuient devant sa face.
^Comme la fumée se dissipe, tu les dissipes;
Comme la cire se fond au feu.
Les méchants disparaissent devant Dieu.
■•Mais les justes se réjouissent, ils triomphent devant Dieu,
Ils ont des transports d'allégresse.
^Chantez à Dieu, célébrez son nom !
Frayez le chemin à celui qui s'avance à travers les plaines !
L'Eternel est son nom : réjouissez-vous devant lui !
*Le père des orphelins, le défenseur des veuves,
C'est Dieu dans sa demeure sainte.
'Dieu donne une famille à ceux qui étaient abandonnés,
Il délivre les captifs et les rend heureux ;
Les rebelles seuls habitent des lieux arides.
'O Dieu ! quand tu sortis à la tête de ton peuple,
Quand tu marchais dans le désert, — Pause.
"La terre trembla, les cieux se fondirent devant Dieu,
Le Sinaï s'ébranla devant Dieu, le Dieu d'Israël.
'"Tu fis tomber une ])luie bienfaisante, ô Dieu !
Tu fortifias ton héritage épuisé.
"Ton peuple établit sa demeure dans le pays,
Que par ta bonté, ù Dieu ! tu avais préparé pour les malheureux.
'-Le Seigneur dit une parole,
Et des femmes proclament en foule la victoire : —
'^Les rois des armées fuient, fuient,
(i79
13.
Ps. 68,1^-31. PSAUMES.
Et celle qui reste à la maison partage le butin.
'•'Tandis que vous reposez au milieu des étables,
Les ailes de la colombe sont couvertes d'argent, ■
Et son plumage est d'un jaune d'or. ■ —
'^Lorsque le Tout-Puissant dispersa les rois dans le pays,
La terre devint blanche comme la neige du Tsalmon.
'^Montagnes de Dieu, montagnes de Basan,
Montagnes aux cimes nombreuses, montagnes de Basan,
''Pourquoi, montagnes aux cimes nombreuses, avez-vous de l'envie
Contre la montagne que Dieu a voulue pour résidence ?
L'Eternel n'en fera pas moins sa demeure à perpétuité.
"^Les chars de l'Éternel se comptent par vingt mille.
Par milliers et par milliers ;
Le Seigneur est au milieu d'eux, le Sinaï est dans le sanctuaire.
'*Tu es monté sur la hauteur, tu as emmené des captifs.
Tu as pris en don des hommes ;
Les rebelles habiteront aussi près de l'Eternel Dieu.
-"Béni soit le Seigneur chaque jour!
Quand on nous accable. Dieu nous délivre. — Pause.
-'Dieu est pour nous le Dieu des délivrances,
Et ri<]ternel, le Seigneur, peut nous garantir de la mort.
-■-Oui, Dieu brisera la tête de ses ennemis,
Le sommet de la tète de ceux qui vivent dans le péché.
-*Le Seigneur dit : Je les ramènerai de Basan,
Je les ramènerai du fond de la mer,
-^Afin que tu plonges ton pied dans le sang.
Et que la langue de tes chiens ait sa part des ennemis.
-^Ils voient ta marche, ô Dieu !
La marche de mon Dieu, de mon roi, dans le sanctuaire.
-^En tète vont les chanteurs, puis ceux qui jouent des instruments,
Au milieu de jeunes fdles battant du tambourin.
-'Bénissez Dieu dans les assemblées.
Bénissez le Seigneur, descendants d'Israël !
-*Là, sont Benjamin, le plus jeune, qui domine sur eux.
Les chefs de Juda et leur troupe.
Les chefs de Zabulon, les chefs de Nephthali.
°^Ton Dieu ordonne que tu sois puissant ;
Affermis, ô Dieu, ce que tu as fait pour nous !
''"De ton temple tu règnes sur Jérusalem ;
Les rois t'apporteront des présents.
3' Epouvante l'animal des roseaux",
La troupe des taureaux* avec les veaux'' des peuples.
Qui se prosternent avec des pièces d'argenf^ !
a. Le crocodile, symbole de l'Egypte. b. Des grands, des puissants. c. La multitude, qui suit les chefs.
ci. Pour payer des tributs.
680
I
PSAUM ES. Ps. 68, 32-69, a.
Disperse les peuples qui prennent plaisir à combattre !
^*Des grands viennent de l'Egypte ;
L'Ethiopie accourt, les mains tendues vers Dieu.
^^ Royaumes de la terre, chantez à Dieu,
Célébrez le Seigneur ! — Pause.
'^Chantez à celui qui s'avance dans les cieux, les cieux éternels!
Voici, il fait entendre sa voix, sa voix puissante.
'^Rendez gloire à Dieu !
Sa majesté est sur Israël, et sa force dans les cieux.
^•^De ton sanctuaire, ô Dieu ! tu es redoutable.
Le Dieu d'Israël donne à son peuple la force et la puissance.
Béni soit Dieu !
Psau/ne 69.
'Au chef des chantres. Sur les lis. De David.
* Sauve-moi, ô Dieu !
Car les eaux menacent ma Aie.
^J'enfonce dans la boue, sans pouvoir me tenir;
Je suis tombé dans un gouffre, et les eaux m'inondent.
■•Je m'épuise à crier, mon gosier se dessèche.
Mes yeux se consument, tandis que je regarde vers mon Dieu.
^Ils sont plus nombreux que les cheveux do ma tète
Ceux qui me haïssent sans cause ;
Ils sont puissants ceux qui veulent me perdre,
Qui sont à tort mes ennemis.
Ce que je n'ai pas dérobé, il faut que je le restitue.
*0 Dieu ! tu connais ma folie.
Et mes fautes ne te sont point cachées.
'Que ceux qui espèrent en toi ne soient pas confus à cause de moi.
Seigneur, Eternel des armées!
Que ceux qui te cherchent ne soient pas dans la honte à cause de moi.
Dieu d'Israël !
*Car c'est pour toi que je porte l'opprobre.
Que la honte couvre mon visage ;
'Je suis devenu un étranger pour mes frères,
Un inconnu pour les fils de ma mère.
'"Car le zèle de ta maison me dévore,
Et les outrages de ceux qui t insultent tombent sur moi.
"Je verse des larmes et je jeûne.
Et c'est ce qui m'attire l'opprobre ;
'^Je prends un sac pour vêtement.
Et je suis l'objet de leurs sarcasmes.
'^Ceux qui sont assis à la porte parlent de moi.
Et les buveurs de liqueurs fojtes me mettent en chansons.
681
Ps.69,ik-3',. PSAUMES.
'*Mais je t'adresse ma prière, ô Eternel !
Que ce soit le temps favorable, ô Dieu, par ta grande bonté !
Réponds-moi, en m'assurant ton secours !
'^Retire-moi de la boue, et que je n'enfonce plus !
Que je sois délivré de mes ennemis et du gouffre !
'^Que les flots ne m'inondent plus,
Que Tabime ne m'engloutisse pas.
Et que la fosse ne se ferme pas sur moi !
'"Exauce-moi, Eternel ! car ta bonté est immense.
Dans tes grandes compassions, tourne vers moi les regards,
"*Et ne cache pas ta face à ton serviteur !
Puisque je suis dans la détresse, hàte-toi de m'exaucer !
"Approche-toi de mon âme, délivre-la!
Sauve-moi, à cause de mes ennemis !
-"Tu connais mon opprobre, ma honte, mon ignominie;
Tous mes adversaires sont devant toi.
-'L'opprobre me brise le cœur, et je suis malade;
J'attends de la pitié, mais en vain,
Des consolateurs, et je n'en trouve aucun.
*^Ils mettent du fiel dans ma nourriture,
Et, pour apaiser ma soif, ils m'abreuvent de vinaigre.
-'Que leur table soit pour eux un piège,
Et un filet au sein de leur sécurité !
-"•Que leurs yeux s'obscurcissent et ne voient plus.
Et fais continuellement chanceler leurs reins !
-^Répands sur eux ta colère.
Et que ton ardente fureur les atteigne !
-*Que leur demeure soit dévastée.
Qu'il n'y ait plus d'habitants dans leurs tentes !
"Car ils persécutent celui que tu frappes.
Ils racontent les souffrances de ceux que tu blesses.
^^Ajoute des iniquités à leurs iniquités.
Et qu'ils n'aient point part à ta miséricorde !
-"Qu'ils soient effacés du livre de vie,
Et qu'ils ne soient point inscrits avec les justes !
'"Moi, je suis malheureux et souffrant :
O Dieu, que ton secours me relève !
^'Je célébrerai le nom de Dieu par des cantiques,
Je l'exalterai par des louanges.
^-Cela est agréable à l'Eternel, plus qu'un taureau
Avec des cornes et des sabots.
''Les malheureux le voient et se réjouissent;
Vous qui cherchez Dieu, que votre cœur vive !
'*Car l'Eternel écoute les pauvres,
Et il ne méprise point ses captifs.
682
PSAUMES. Ps. 69,35-71,9.
^^Que les eieux et la terre le célèbrent,
Les mers et tout ce qui s'y meut !
^*Car Dieu sauvera Sion, et bâtira les villes de Juda ;
On s'y établira, et l'on en prendra possession ;
^'La postérité de ses serviteurs en fera son héritage,
Et ceux qui aiment son nom y auront leur demeure.
Psaume 70-
'Au chef des chantres. De David. Pour souvenir.
-0 Dieu, hàte-toi de me délivrer!
Éternel, hàte-toi de me secourir!
^Qu'ils soient honteux et confus ceux qui en veulent à ma vie !
Qu'ils reculent et rougissent ceux qui désirent ma perte !
■'Qu'ils retournent en arrière par l'effet de leur honte
Ceux qui disent : Ah ! ah !
^Que tous ceux qui te cherchent
Soient dans l'allégresse et se réjouissent en toi !
Que ceux qui aiment ton salut
Disent sans cesse : Exalté soit Dieu !
'Moi, je suis pauvre et indigent :
O Dieu, hàte-toi en ma faveur!
Tu es mon aide et mon libérateur :
Eternel, ne tarde pas !
Psaume 11.
'Éternel ! je cherche en toi mon refuge :
Que jamais je ne sois confondu !
'Dans ta justice, sauve-moi et délivre-moi !
Incline vers moi ton oreille, et secours-moi !
^Sois pour moi un rocher qui me serve d'asile.
Où je puisse toujours me retirer !
Tu as résolu de me sauver.
Car tu es mon rocher et ma forteresse.
^Mon Dieu, délivre-moi de la main du méchant,
De la main de l'homme inique et violent !
^Car tu es mon espérance. Seigneur Eternel!
En toi je me confie dès ma jeunesse.
'Dès le ventre de ma mère je m'appuie sur toi ;
C'est toi qui m'as fait sortir du sein maternel ;
Tu es sans cesse l'objet de mes louanges.
■'Je suis pour plusieurs comme un prodige,
Et toi, tu es mon puissant refuge.
*Que ma bouche soit remplie de tes louang-es.
Que chaque jour elle te glorifie !
°Ne me rejette pas au temps de la vieillesse ;
Quand mes forces s'en vont, ne m'abandonne pas!
683
Ps. 71,10-72,5. PSAUMES.
'"Car mes ennemis parlent de moi,
Et ceux qui guettent ma vie se consultent entre eux,
"Disant : Dieu l'abandonne ;
Poursuivez, saisissez-le; il n'y a personne pour le déliA'rer.
'-0 Dieu, ne t'éloigne pas de moi !
Mon Dieu, viens en hâte à mon secours !
'^Qu'ils soient confus, anéantis, ceux qui en veulent à ma vie !
Qu'ils soient couverts déboute et d'opprobre ceux qui cherchent ma perte I
'•'Et moi, j'espérerai toujours,
Je te louerai de plus en plus.
'^Ma bouche publiera ta justice, ton salut, chaque jour,
Car j'ignore quelles en sont les bornes.
'^Je dirai tes œuvres puissantes, Seigneur Eternel !
Je rappellerai ta justice, la tienne seule.
"O Dieu ! tu m'as instruit dès ma jeunesse,
Et jusqu'à présent j'annonce tes merveilles.
'^Ne m'abandonne pas, ô Dieu ! même dans la blanche vieillesse,
Afin que j'annonce ta force à la génération présente,
Ta puissance à la génération future !
'"Ta justice, ô Dieu ! atteint jusqu'au ciel;
Tu as accompli de grandes choses : ô Dieu ! qui est semblable à toi ?
^"Tu nous as fait éprouver bien des détresses et des malheurs ;
Mais tu nous redonneras la \\e.
Tu nous feras remonter des abîmes de la terre.
"-' Relève ma grandeur.
Console-moi de nouveau !
-"^Et je te louerai au son du luth, je chanterai ta fidélité, mon Dieu,
Je te célébrerai avec la harpe. Saint d'Israël !
*'En te célébrant, j'aurai la joie sur les lèvres,
La joie dans mon âme que tu as délivrée ;
-'*Ma langue chaque jour publiera ta justice.
Car ceux qui cherchent ma perte sont honteux et confus.
Psaume 72.
'De Salomon.
O Dieu, donne tes jugements au roi.
Et ta justice au fils du roi !
-Il jugera ton peuple avec justice,
Et tes malheureux avec équité.
'Les montagnes porteront la paix pour le peuple,
Et les collines aussi, par l'elïet de ta justice.
*I1 fera droit aux malheureux du peuple,
Il sauvera les enfants du pauvre,
Et il écrasera l'oppresseur.
''On te craindra, tant qiie subsistera le soleil.
Tant que ])araîtra la lune, de génération en génération.
PSAUM ES. Ps. 72. 6-73. i.
*II sera comme une pluie qui tombe sur un terrain fauché,
Comme des ondées qui arrosent la campagne.
"En ses jours le juste fleurira.
Et la paix sera grande jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de lune.
•*11 dominera d'une mer à l'autre,
Et du fleuve aux extrémités de la terre.
"Devant lui, les habitants du désert fléchiront le genou,
Et ses ennemis lécheront la poussière.
'"Les rois de Tarsis et des îles paieront des tributs,
Les rois de Séba et de Saba offriront des présents.
"Tous les rois se prosterneront devant lui,
Toutes les nations le serviront.
'"-Car il délivrera le pauvre qui crie.
Et le malheureux qui n'a point d'aide.
'^11 aura pitié du misérable et de l'indigent,
Et il sauvera la vie des pauvres ;
'*11 les affranchira de l'oppression et de la violence,
Et leur sang aura du prix à ses yeux.
'^Ils vivront, et lui donneront de l'or de Séba ;
Ils prieront pour lui sans cesse, ils le béniront chaque jour.
'"Les blés abonderont dans le pays, au sommet des montagnes.
Et leurs épis s'agiteront comme les arbres du Liban ;
Les hommes fleuriront dans les villes comme l'herbe de la terre.
'"Son nom subsistera toujours.
Aussi longtemps que le soleil son nom se perpétuera ;
Par lui on se bénira mutuellement.
Et toutes les nations le diront heureux.
'BÉNI SOIT L ETERNEL DIEU, LE DIEU D ISRAËL,
SEUL FAIT DES PRODIGES !
*BÉNI SOIT A JAMAIS SON NOM GLORIEUX !
DIT REMP
AMEN ! AMEN !
'Fin des prières de David, fils d'Isaï.
QUE TOUTE LA TERRE SOIT REMPLIE DE SA GLOIRE !
LIVRE TROISIEME.
Psaume 73-
•Psaume d'Asaph.
Oui, Dieu est bon pour Isiaél,
Pour ceux ([ui ont le cœur pur.
685
Ps. 7S,i-v-.. PSAUMES.
-Toutefois, mon pied allait fléchir,
Mes pas étaient sur le point de glisser ;
^Car je portais envie aux insensés,
En voyant le bonheur des méchants.
■*Rien ne les tourmente jusqu'à leur mort.
Et leur corps est chargé d'embonpoint ;
^Ils n'ont aucune part aux soulfrances humaines,
Ils ne sont point frappés comme le reste des hommes.
^Aussi l'orgueil leur sert de collier,
La violence est le vêtement qui les enveloppe ;
"L'iniquité sort de leurs entrailles.
Les pensées de leur cœur se font jour.
"^Ils raillent, et parlent méchamment d'opprimer;
Ils profèrent des discours hautains,
'Ils élèvent leur bouche jusqu'aux cieux,
Et leur langue se promène sur la terre.
"*Voilà pourquoi son peuple se tourne de leur côté,
Il avale l'eau abondamment,
"Et il dit : Comment Dieu saurait-il.
Comment le Très-Haut connaîtrait-il ? —
'-Ainsi sont les méchants :
Toujours heureux, ils accroissent leurs richesses.
'^C'est donc en vain que j'ai purifié mon cœur,
Et que j'ai lavé mes mains dans l'innocence :
'"•Chaque jour je suis frappé.
Tous les matins mon chiàtiment est là.
'^Si je disais : Je veux parler comme eux,
Voici, je trahirais la race de tes enfants.
'^Quand j'ai réfléchi là-dessus pour m'éclairer,
La difficulté fut grande à mes yeux,
'"Jusqu'à ce que j'eusse pénétré dans les sanctuaires de Dieu,
Et que j'eusse pris garde au sort final des méchants.
'*Oui, tu les places sur des voies glissantes,
Tu les fais tomber et les mets en ruines.
'^Eh quoi ! en un instant les voilà détruits!
Ils sont enlevés, anéantis par une fin soudaine !
-"Comme un songe au réveil.
Seigneur, à ton réveil, tu repousses leur image.
-' Lorsque mon cœur s'aigrissait.
Et que je me sentais percé dans les entrailles,
^-J'étais stupide et sans intelligence.
J'étais à ton égard comme les bêtes.
'^^ Cependant je suis toujours avec toi.
Tu m'as saisi la main droite ;
-*Tu me conduiras par ton conseil,
686
PSAUMES. Ps. 73,25-74,16.
Puis tu me recevras clans la gloire.
*^Quel autre ai-je au ciel que toi ?
Et sur la terre je ne prends plaisii' qu'en toi.
-*Ma chair et mon cœur peuvent se consumer :
Dieu sera toujours le rocher de mon cœur et mon partage.
-'Car voici, ceux qui s'éloignent de toi périssent;
Tu anéantis tous ceux qui te sont infidèles.
-*Pour moi, m'approcher de Dieu, c'est mon bien:
Je place mon refuge dans le Seigneur, l'Eternel,
Afin de raconter toutes tes œuvres.
Psaume 74.
'Cantique d'Asaph.
Pourquoi, ô Dieu ! rejettes-tu pour toujours?
Pourquoi t'irrites-tu contre le troupeau de ton pâturage ?
* Souviens-toi de ton peuple que tu as acquis autrefois,
Que tu as racheté comme la tribu de ton héritage !
Souviens-toi de la montagne de Sion, où tu faisais ta résidence;
^ Porte tes pas vers ces lieux constamment dévastés !
L'ennemi a tout ravagé dans le sanctuaire.
*Tes adversaires ont rugi au milieu de ton temple;
Ils ont établi pour signes leurs signes.
^On les a vus, pareils à celui qui lève
La cognée dans une épaisse forêt ;
^Et bientôt ils ont brisé toutes les sculptures,
A coups de haches et de marteaux.
'Ils ont mis le feu à ton sanctuaire ;
Ils ont abattu, profané la demoire de ton nom.
41s disaient en leur cœur : Traitons-les tous avec violence !
Ils ont brûlé dans le pays tous les lieux saints.
^Nous ne voyons plus nos signes ;
Il n'y a plus de prophète.
Et personne parmi nous qui sache jusques à quand...
"Jusques à quand, ô Dieu ! l'oppresseur outragera-t-il,
L'ennemi méprisera-t-il sans cesse ton nom ?
"Pourquoi retires-tu ta main et ta droite ?
Sors-la de ton sein ! détruis !
'-Dieu est mon roi dès les temps anciens.
Lui qui opère des délivrances au milieu de la terre.
'^Tu as fendu la mer par ta puissance,
Tu as brisé les têtes des monstres sur les eaux ;
'■•Tu as écrasé la tète du crocodile,
Tu l'as donné pour nourriture au peuple du désert.
'^Tu as fait jaillir des sources et des torrents.
Tu as mis à sec des fleuves qui ne tarissent point.
'*A toi est le jour, à toi est la nuit ;
687
Ps. 74,11-75,11. PSAUMES.
Tu as créé la lumière et le soleil.
"Tu as fixé toutes les limites de la terre,
Tu as établi l'été et l'hiver.
'* Souviens-toi que l'ennemi outrage l'Eternel,
Et qu'un peuple insensé méprise ton nom !
''Ne livre pas aux bêtes l'àme de ta tourterelle,
ÎV oublie pas à toujours la vie de tes malheureux !
-"Aie égard à l'alliance !
Car les lieux sombres du pays sont pleins de repaires de brigands.
-'Que l'opprimé ne retourne pas confus!
Que le malheureux et le pauvre célèbrent ton nom !
"Lève-toi, ô Dieu ! défends ta cause !
Souviens-toi des outrages que te fait chaque jour l'insensé !
-^N'oublie pas les clameurs de tes adversaires.
Le tumulte sans cesse croissant de ceux qui s'élèvent contre toi !
Psaume 75.
'Au chef des chantres. « Ne détruis pas. » Psaume d'Asaj)h. Cantique.
-Nous te louons, ô Dieu ! nous te louons;
Ton nom est dans nos bouches ;
Nous publions tes merveilles. —
*Au temps que j'aurai fixé,
Je jugerai avec droiture.
^La terre tremble avec tous ceux qui l'habitent :
Moi, j'affermis ses colonnes. — Pause.
^Je dis à ceux qui se glorifient : Ne vous glorifiez pas !
Et aux méchants : N'élevez pas la tête" !
^N'élevez pas si haut votre tête.
Ne parlez pas avec tant d'arrogance !
'Car ce n'est ni de l'orient, ni de l'occident.
Ni du désert, que vient l'élévation.
'*Mais Dieu est celui qui juge :
Il abaisse l'un, et il élève l'autre.
''Il y a dans la main de l'Eternel une coupe.
Où fermente un vin pleiji de mélange.
Et il en verse :
Tous les méchants de la terre sucent, boivent jusqu'à la lie.
'".Te publierai ces choses à jamais ;
Je chanterai en l'honneur du Dieu de Jacob. —
"Et j'abattrai toutes les forces* des méchants;
Les forces du juste seront élevées.
a. La tète. Iié4>. la corne. b. Les forces, héb. tes cornes.
688
PSAUMES. Ps. 70,1-77,6.
Psaume 70.
'Auchefcleschantrcïs. Avec inslruinents à cordes. Psaume d'Asaph. Cantique.
-Dieu est connu en Juda,
Son nom est grand en Israël.
^Sa tente est à Salem",
Et sa demeure à Sion.
■*C'est là qu'il a brisé les flèches*,
Le bouclier, l'épée, et les armes de guerre. — Pause.
^Tu es plus majestueux, plus puissant
Que les montagnes des ravisseurs.
"Ils ont été dépouillés ces héros pleins de courage,
Ils se sont endormis de leur dernier sommeil ;
Ils n'ont pas su se défendre tous ces vaillants hommes.
"A ta menace. Dieu de Jacob !
Ils se sont endormis, cavaliers et chevaux.
'*Tu es redoutable, ô toi !
Qui peut te résister, quand ta colère éclate ?
"Du haut des cieux tu as proclamé la sentence;
La terre effrayée s'est tenue tranepiille,
'"Lorscfue Dieu s'est levé pour faire justice.
Pour sauver tous les malheureux de la terre. — Pause.
"L'homme te célèbre même dans sa fureur.
Quand tu te revêts de tout ton courroux.
'-Faites des vœux à l'Eternel, votre Dieu, et accomplissez-les !
Que tous ceux qui l'environnent apportent des dons au Dieu terrible !
'*I1 abat l'orgueil des princes.
Il est redoutable aux rois de la terre.
Psaume 77.
'Au chef des chantres. D'après Jedulhun. Psaume d'Asaph.
^Ma voix s'élève à Dieu, et je crie ;
Ma voix s'élève à Dieu, et il m'écoutcra.
^Au jour de ma détresse, je cherche le Seigneur;
La nuit, mes mains sont étendues sans se lasser;
Mon àme refuse toute consolation.
■'Je me souviens de Dieu, et je géiuis ;
Je médite, et mon esprit est abattu. — Pause.
^Tu tiens mes paupières en éveil ;
Et, dans mon trouble, je ne puis parler.
"Je pense aux jours anciens,
a. Salem. Jérusalem. b. Les flèches, héb. les flammes de l'are.
G8y
Ps.77,i-78,i. PSAUMES.
Aux années d'autrefois.
"Je pense à mes cantiques pendant la nuit,
Je fais des réflexions au dedans de mon cœur,
Et mon esprit médite.
^Le Seigneur rejettera-t-il pour toujours?
Ne sera-t-il plus favorable ?
'Sa bonté est-elle à jamais épuisée?
Sa parole est-elle anéantie pour l'éternité ?
"Dieu a-t-il oublié d'avoir compassion ?
A-t-il, dans sa colère, retiré sa miséricorde ? — Pause.
"Je dis : Ce qui fait ma souffrance.
C'est que la droite du Très-Haut n'est plus la même...
*-Je rappellerai les œuvres de l'Eternel,
Car je me souviens de tes merveilles d'autrefois;
''Je parlerai de toutes tes œuvres,
Je raconterai tes hauts faits.
'*0 Dieu ! tes voies sont saintes ;
Quel dieu est grand comme Dieu ?
'^Tu es le Dieu qui fait des prodiges ;
Tu as manifesté parmi les peuples ta puissance.
'^Par ton bras tu as délivré ton peuple,
Les fils de Jacob et de Josepli. — Pause.
'^Les eaux t'ont vu, ô Dieu !
Les eaux t'ont vu, elles ont tremblé ;
Les abîmes se sont émus.
"*Les nuages versèrent de l'eau par torrents,
Le tonnerre retentit dans les nues,
Et tes flèches volèrent de toutes ]>arts.
'"Ton tonnerre éclata dans le tourbillon,
Les éclairs illuminèrent le monde ;
La terre s'émut et trembla.
-"Tu te frayas un chemin par la mer,
Un sentier par les grandes eaux,
Et tes traces ne furent plus reconnues.
-'Tu as conduit ton peuple comme un troupeau,
Par la main de Moïse et d'Aaron.
Psaume 78.
'Cantique d'Asapli.
Mon peuple, écoute mes instructions !
Prêtez l'oreille aux paroles de ma bouche !
-J'ouvre la bouche par des sentences,
Je publie la sagesse des temps anciens.
690
PSAUMES. Ps. 78, 3-20.
"Ce que nous avons entendu, ce que nous savons,
Ce que nos pères nous ont raconté,
*Nous ne le cacherons point à leurs enfants ;
Nous dirons à la génération future les louanges de FEternel,
Et sa puissance, et les prodiges qu'il a opérés.
Ml a établi un témoignage en Jacob,
Il a mis une loi en Israël,
Et il a ordonné à nos pères de renseigner à leurs enfants,
'^Pour qu'elle fût connue de la génération future,
Des enfants qui naîtraient.
Et que, de\enus grands, ils en parlassent à leurs enfants,
'Afin qu'ils missent en Dieu leur confiance.
Qu'ils n'oubliassent pas les œuvres de Dieu,
Et qu'ils observassent ses commandements,
'*Afin qu'ils ne fussent pas, comme leurs pères,
Une race indocile et rebelle.
Une race dont le cœur n'était pas ferme.
Et dont l'esprit n'était pas fidèle à Dieu.
°Les fils d'E]ihraïm, armés et tirant de l'arc.
Tournèrent le dos le jour du combat.
'"Ils ne gardèrent point l'alliance de Dieu,
Et ils refusèrent de marcher selon sa loi.
"Ils mirent en oubli ses œuvres.
Ses merveilles qu'il leur aA'ait fait voir.
'-Devant leurs pères il avait fait des prodiges.
Au pays d'Egypte, dans les campagnes de Tsoan.
'^11 fendit la mer et leur ouvrit un passage.
Il fit dresser les eaux comme une muraille.
'■•Il les conduisit le jour par la nuée.
Et toute la nuit par un feu éclatant.
'Ml fendit des rochers dans le désert.
Et il donna à boire comme des flots abondants ;
'^Du rocher il fit jaillir des sources,
Et couler des eaux comme des fleuves.
''Mais ils continuèrent à pécher contre lui,
A se révoker contre le Très-Haut dans le désert.
'Mis tentèrent Dieu dans leur cœur.
En demandant de la nourriture selon leur désir.
'Mis parlèrent contre Dieu,
Ils dirent : Dieu pourrait-il
Dresser une table dans le désert ?
-"Voici, il a frappé le rocher, et des eaux ont coulé,
Et des torrents se sont répandus ;
Pourra-t-il aussi donner du pain,
691
Ps.78,-n-w. PSAUMES.
Ou fournir de la viande à son peuple ?
-'L'Éternel entendit, et il fut irrité ; J
Un feu s'alluma contre Jacob, '
Et la colère s'éleva contre Israël,
"Parce qu'ils ne crurent pas en Dieu,
Parce qu'ils n'eurent pas confiance dans son secours.
-^11 commanda aux nuages d'en haut.
Et il ouvrit les portes des cieux ;
-■*11 fit pleuvoir sur eux la manne pour nourriture,
11 leur donna le blé du ciel.
"Ils mangèrent tous le pain des grands,
11 leur envoya de la nourriture à satiété.
-"11 fit souffler dans les cieux le vent d'orient,
Et il amena par sa puissance le vent du midi ;
-"Il fit pleuvoir sur eux la viande comme de la poussière,
Et comme le sable des mers les oiseaux ailés ;
-"Il les fit tomber au milieu de leur camp.
Tout autour de leurs demeures.
-'^lls mangèrent et se rassasièrent abondamment :
Dieu leur donna ce qu'ils avaient désiré.
^"Ils n'avaient pas satisfait leur désir.
Ils avaient encore leur nourriture dans la bouche,
■"Lorsque la colère de Dieu s'éleva contre eux;
Il frappa de mort les plus vigoureux.
Il abattit les jeunes hommes d'Israël.
'-Malgré tout cela, ils continuèrent à pécher,
Et ne crurent point à ses prodiges.
•'■41 consuma leurs jours par la vanité,
Et leurs années par une fin soudaine.
'■'Quand il les frappait de mort, ils le cherchaient.
Ils revenaient et se tournaient vers Dieu ;
•'41s se souvenaient que Dieu était leur rocher,
Que le Dieu Très-Haut était leur libérateur.
'"Mais ils le trompaient de la bouche.
Et ils lui mentaient de la langue ;
'^Leur cœur n'était pas ferme envers lui.
Et ils n'étaient pas fidèles à son alliance.
•"'Toutefois, dans sa miséricorde, il pardonne l'iniquité et ne détruit pas;
Il retient souvent sa colère et ne se livre pas à toute sa fureur.
•''•'Il se souvint qu'ils n'étaient que chair.
Un souffle qui s'en va et ne revient pas.
^"Que de fois ils se révoltèrent contre lui dans le désert !
Que de fois ils l'irritèrent dans la solitude !
692
PSAUMES. Ps. 78,'d-i
■60.
"Ils ne cessèrent de tenter Dieu,
Et de provoquer le Saint d'Israël.
*-IIs ne se souvinrent pas de sa [)uissance,
Du jour où il les délivra de l'ennemi,
■'^Des miracles (|u'il accomplit en Egyi^te,
Et de ses prodiges dans les campagnes de Tsoan.
"Il chanoea leurs fleuves" en sangf.
Et ils ne purent en boire les eaux.
*^I1 envoya contre eux des mouches venimeuses c|ui les dévorèrent.
Et des grenouilles qui les détruisirent.
^"11 livra leurs récoltes aux sauterelles,
Le produit de leur travail aux sauterelles.
■''H fit périr leurs vignes jiar la grêle,
Et leurs svcomores par la gelée.
^''Il abandonna leur bétail à la grêle,
Et leurs troupeaux au feu du ciel.
*'I1 lança contre eux son ardente colère,
La fureur, la rage et la détresse.
Une troupe de messagers de malheurs.
^"11 donna libre cours à sa colère.
Il ne sauva pas leur àme de la mort.
Il livra leur vie à la mortalité ;
*'I1 frappa tous les premiers-nés en Egypte,
Les prémices de la force sous les tentes de Chani *.
^-11 fit partit' son peuple comme des brebis.
Il les conduisit comme un troupeau dans le désert.
*'I1 les dirigea sûrement, pour qu'ils fussent sans crainte.
Et la mer couvrit leurs ennemis.
^^11 les amena vers sa frontière sainte.
Vers cette montagne que sa droite a acquise.
"Il chassa devant eux les nations.
Leur distribua le pays en héritage.
Et fit habiter dans leurs tentes les tribus d'Israël.
^^Mais ils tentèrent le Dieu Très-Haut et se révoltèrent contre lui.
Et ils n'observèrent point ses ordonnances.
"Ils s'éloignèrent et furent infidèles, comme leurs pères,
Ils tournèrent, comme un arc trompeur.
^*Ils l'irritèrent par leurs hauts lieux.
Et ils excitèrent sa jalousie par leurs idoles.
^"Dieu entendit, et il fut irrité ;
Il repoussa fortement Israël.
*"I1 abandonna la demeure de Silo,
La tente où il habitait parmi les hommes ;
«. Leurs fleiwes, les fleuves des E|jyptieus, b. t'ham, imiii donné à 1 l'^^j'vpti'.
693
Ps. 78,61-70,6. PSAUMES.
01
'Il livra S3 gloire" à la ca])tivité,
Et sa majesté" entre les mains de rennemi.
*^I1 mit son peuple à la merci du glaive,
Et il s'india'na contre son héritage.
''■'Le feu dévora ses jeunes hommes,
Et ses vierges ne furent pas célébrées ;
^■'Ses prêtres tombèrent par l'épée.
Et ses veuves ne pleurèrent pas.
^^Le Seigneur s'éveilla comme celui qui a dormi,
Comme un héros qu'a subjugué le vin.
''Ml frappa ses adversaires en fuite.
Il les couvrit d'un opprobre éternel.
""Cependant il rejeta la tente de Joseph,
Et il ne choisit point la tribu d'Ephraïm ;
"Ml préféra la tribu de Juda,
La montagne de Sion qu'il aimait.
"^Et il bâtit son sanctuaire comme les lieux élevés,
Comme la terre qu'il a fondée pour toujours.
""Il choisit David, son serviteur.
Et il le tira des bergeries ;
"'Il le prit derrière les brebis qui allaitent.
Pour lui faire paître .lacob, son peuple.
Et Israël, son héritage.
"-Et David les dirigea avec un cœur intègre.
Et les conduisit avec des mains intelligentes.
Psaume 79-
'Psaume d'Asaph.
O Dieu ! les nations ont envahi ton héritage.
Elles ont profané ton saint temple.
Elles ont fait de Jérusalem un monceau de pierres.
-Elles ont livré les cadavres de tes serviteuis
En pâture aux oiseaux du ciel,
La chair de tes fidèles aux bêtes de la terre ;
^Elles ont versé leur sang comme de l'eau
Tout autour de Jérusalem,
Et il n'y a eu personne pour les enterrer.
'Nous sommes devenus un objet d'opprobre pour nos voisins,
De moquerie et de risée pour ceux qui nous entourent.
^Jusques à quand. Eternel ! t'irriteras-tu sans cesse.
Et ta colère s'embrasera-t-elle comme le feu ?
"Répands ta fureur sur les nations qui ne te connaissent pas.
Et sur les royaumes qui n'invoquent pas ton nom !
a. Sa gioire, sa majestc. l'arche qui fut prise par les Philistins.
694
PSAUMES. Ps. 79,1-80,11.
'Car on a dévoré Jacob,
Et ravagé sa demeure.
*Ne te souviens plus de nos iniquités passées !
Que tes compassions viennent en hâte au-devant de nous!
Car nous sommes bien malheureux.
'Secours-nous, Dieu de notre salut, pour la gloire de ton nom !
Délivre-nous, et pardonne nos péchés, à cause de ton nom !
'"Pourquoi les nations diraient-elles : Où est leur Dieu?
Qu'on sache, en notre présence, parmi les nations.
Que tu venges le sang de tes serviteurs, le sang répandu !
"Que les gémissements des captifs parviennent jusqu'à toi !
Par ton bras puissant sauve ceux qui vont périr" !
'-Rends à nos voisins sept fois dans leur sein
Les outrages qu'ils t'ont faits. Seigneur !
"Et nous, ton peuple, le troupeau de ton pâturage.
Nous te célébrerons éternellement;
De génération en génération nous publierons tes louanges.
Psaume SO.
'Au chef des chantres. Sur les lis lyriques. D'Asaph. Psaume.
"Prête l'oreille, berger d'Israël,
Toi qui conduis Joseph comme un troupeau !
Parais dans ta splendeur.
Toi qui es assis sur les chérubins !
^Devant Éphraïm, Benjamin et Manassé, réveille ta force,
Et viens à notre secours !
■'O Dieu, relève-nous !
Fais briller ta face, et nous serons sauvés !
^Eternel, Dieu des armées !
Juscjues à quand t'irriteras-tu contre la prière de ton peuple ?
^Tu les nourris d'un pain de larmes,
Tu les abreuves de larmes à pleine mesure.
'Tu fais de nous un objet de discorde pour nos voisins.
Et nos ennemis se raillent de nous.
'^Dieu des armées, relève-nous!
Fais briller ta face, et nous serons sauvés !
'Tu avais arraché de l'Iîgyi^te une vigne ;
Tu as chassé des nations, et tu l'as plantée.
'"Tu as fait place devant elle :
Elle a jeté des racines et rempli la terre ;
"Les montagnes étaient couvertes de son oml)re.
Et ses rameaux étaient comme des cèdres de Dieu ;
a. Ceux qui font jwrir, héb. {es fils tle la mort.
6U5
Ps. 80, 12-8 Lu. PSAUMES.
'-Elle étendait ses branches jusqu'à la mer,
Et ses rejetons jusqu'au fleuve.
'"Pourquoi as-tu rompu ses clôtures,
En sorte que tous les passants la dépouillent ?
'■'Le sanglier de la forêt la ronge.
Et les bêtes des champs en font leur pâture.
"^Dieu des armées, reviens donc !
Regarde du haut des cieux, et vois ! considère cette vigne !
'^Protège ce que ta droite a planté.
Et le fils que tu t'es choisi !...
"Elle est brûlée par le feu, elle est coupée!
Ils périssent devant ta face menaçante.
'"Que ta main soit sur l'homme de ta droite,
Sur le fils de l'homme que tu t'es choisi !
"Et nous ne nous éloignerons plus de toi.
Fais-nous revivre, et nous invoquerons ton nom.
-"Eternel, Dieu des armées, relève-nous !
Fais briller ta face, et nous serons sauvés !
Psaume 81.
'Au chef des chantres. Sur la guitthith. D'Asaph.
^Chantez avec allégresse à Dieu, notre force !
Poussez des cris de joie vers le Dieu de Jacob !
^Entonnez des cantiques, faites résonner le tambourin,
La harpe mélodieuse et le luth !
^Sonnez de la trompette à la nouvelle lune,
A la pleine lune, au jour de notre fête !
^Car c'est une loi pour Israël,
Une ordonnance du Dieu de Jacob.
^11 en fit un statut pour Joseph,
Quand il marcha contre le pays d'Egypte...
J'entends une voix qui m'est inconnue : —
"J'ai déchargé son épaule du fardeau,
Et ses mains ont lâché la corbeille.
"Tu as crié dans la détresse, et je t'ai délivré ;
Je t'ai répondu dans la retraite du tonnerre ;
Je t'ai éprouvé près des eaux de Meriba. — Pause.
"Ecoute, mon peuple ! et je t'avertirai ;
Israël, puisses-tu m'écouter!
'"Qu'il n'y ait au milieu de toi point de dieu étranger!
Ne te prosterne pas devant des dieux étrangers !
"Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai fait monter du pays d'Egypte;
Ouvre ta bouche, et je la remplirai.
'^Mais mon peuple n'a point écouté ma voix,
Israël ne m'a point obéi.
696
PSAUMES. Ps. 81,^3-83,1
"Alors je les ai livrés aux penchants de leur cœur,
Et ils ont suivi leurs propres conseils.
"Oh ! si mon peuple m'écoutait.
Si Israël marchait dans mes voies !
'^En un instant je confondrais leurs ennemis,
Je tournerais ma main contre leurs adversaires;
"Ceux qui haïssent l'Eternel le flatteraient.
Et le bonheur d'Israël durerait toujours ;
'"Je le nourrirais du meilleur froment.
Et je le rassasierais du miel du rocher.
Psaume 82.
' Psaume d'Asaph.
Dieu se tient dans l'assemblée de Dieu ;
Il juge au milieu des dieux. —
^Jusques à quand jugerez-vous avec iniquité.
Et aurez-vous égard à la personne des méchants ? — Pause.
^Rendez justice au faible et à l'orphelin,
Faites droit au malheureux et au pauvre,
''Sauvez le misérable et l'indigent.
Délivrez-les de la main des méchants.
^Ils n'ont ni savoir ni intelligence,
Ils marchent dans les ténèbres ;
Tous les fondements de la terre sont ébranlés.
'J'avais dit: Vous êtes des dieux.
Vous êtes tous des fds du Très-Haut.
^Cependant vous mourrez comme des hommes.
Vous tomberez comme un prince quelconque. — ■
^Lève-toi, ô Dieu, juge la terre !
Car toutes les nations t'appartiennent.
Psduiiit' S3.
'Cantique. Psaume d'Asaph.
-O Dieu, ne reste pas dans le silence !
Ne te tais pas, et ne te repose pas, ù Dieu !
'Car voici, tes ennemis s'agitent.
Ceux qui te haïssent lèvent la tête.
*Ils forment contre ton peuple des projets pleins de ruse,
Et ils délibèrent contre ceux que tu protèges.
^Venez, disent-ils, exterminons-les du milieu des nations.
Et qu'on ne se souvienne plus du nom d'Israël!
''Ils se concertent tous d'un même cœur,
G97
Ps.83,i-8i,i. PSAUMES.
Ils font une alliance contre toi ;
''Les tentes d'Edom et les Ismaélites,
Moab et les Hagaréniens,
^Guebal, Ammon, Anialek,
Les Philistins avec les habitants de Tyr ;
''L'Assyrie aussi se joint à eux,
Elle prête son bras aux enfants de Lot. — Pause.
'"Traite-les comme Madian,
Comme Sisera, comme Jabin au torrent de Kison !
"Ils ont été détruits à En-Dor,
Ils sont devenus du fumier pour la terre.
'-Traite leurs chefs comme Orcb et Zeeb,
Et tous leurs princes comme Zébacli et Tsalmunna!
"Car ils disent : Emparons-nous
Des demeures de Dieu !
'*Mon Dieu ! rends-les semblables au tourbillon.
Au chaume qu'emporte le vent,
'^Au feu qui brûle la forêt,
A la flamme qui embrase les montagnes !
'^Poursuis-les ainsi de ta tempête.
Et fais-les trembler par ton ouragan !'
"Couvre leur face d'ignominie,
Afin qu'ils cherchent ton nom, ô Eternel !
'M^u'ils soient confus et épouvantés pour toujours.
Qu'ils soient honteux et qu'ils périssent !
'"Qu'ils sachent que toi seul, dont le nom est l'Eternel,
Tu es le Très-Haut sur toute la terre !
Psaume Sa.
*Au chef des chantres. Sur la guitthith. Des fds de Koré. Psaume.
^Que tes demeures sont aimables,
Eternel des armées !
•'Mon àme soupire et languit après les parvis de l'Eternel,
Mon cœur et ma chair poussent des cris vers le Dieu vivant.
*Le passereau même trouve une maison.
Et l'hirondelle un nid où elle dépose ses petits...
Tes autels", Éternel des armées!
Mon roi et mon Dieu !
^Heureux ceux qui habitent ta maison !
Ils peuvent te célébrer encore. — Pause.
^Heureux ceux qui placent en toi leur appui !
Ils trouvent dans leur cœur des chemins tout tracés.
'Lorsqu'ils traversent la vallée de Baca*^
a. Fais-moi trouver tes autels. 6. Ou l'aîlfe des pleurs.
698
PSAUMES. Ps. 84,8-85,13.
Ils la transforment en un lieu plein de sources,
Et la pluie la couvre aussi de bénédictions.
''Leur force augmente pendant la marche,
Et ils se présentent devant Dieu à Sion.
"Eternel, Dieu des armées, écoute ma prière !
Prête Toreille, Dieu de Jacob ! — Pause.
'"Toi qui es notre bouclier, vois, ô Dieu !
Et regarde la face de ton oint !
"Mieux vaut un jour dans tes parvis que mille ailleurs ;
Je préfère me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu,
Plutôt que d'habiter sous les tentes de la méchanceté.
'"-Car l'Eternel Dieu est un soleil et un bouclier,
L'Eternel donne la grâce et la gloire,
Il ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l'intégrité.
'^Eternel des armées !
Heureux l'homme qui se confie en toi !
Psaume 85.
'Au chef des chantres. Des fils de Koré. Psaume.
^Tu as été favorable à ton pays, ô Eternel !
Tu as ramené les captifs de Jacob ;
^Tu as pardonné l'iniquité de ton peuple.
Tu as couvert tous ses péchés ; — Pause.
■•Tu as retiré toute ta fureur.
Tu es revenu de l'ardeur de ta colère.
^Rétablis-nous, Dieu de notre salut!
Cesse ton indignation contre nous !
'T'irriteras-tu contre nous à jamais?
Prolongeras-tu ta colère éternellement?
'Ne nous rendras-tu pas à la vie,
Afin que ton peuple se réjouisse en toi ?
"Eternel ! fais-nous voir ta bonté,
Et accorde-nous ton salut !
'J'écouterai ce que dit Dieu, l'Eternel ;
Car il parle de paix à son peuple et à ses fidèles.
Pourvu qu'ils ne retombent pas dans la folie.
'"Oui, son sahit est près de ceux qui le craignent,
Afin (|ue la gloii'c habite dans notre pavs.
"La bonté et la fidélité se rencontrent,
La justice et la paix s'embrassent ;
'-La fidélité germe de la terre.
Et la justice regarde du haut des cicux.
'^L'Eternel aussi accordera le bonheur.
Et notre terre donnera ses fruits.
699
Ps.85,n-80,ii. PSAUMES.
"La justice marchera devant lui,
Va imprimera ses pas sur le chemin.
Psaume 86-
'Prière de David. j
Eternel, prête l'oreille, exauce-moi!
Car je suis malheureux et indigent.
-Garde mon àme, car je suis pieux!
Mon Dieu, sauve ton serviteur qui se confie en toi!
^Aie pitié de moi. Seigneur!
Car je crie à toi tout le jour.
''Réjouis l'ànie de ton serviteur.
Car à toi. Seigneur, j'élève mon àme.
^Gar tu es bon, Seigneur, tu pardonnes.
Tu es plein d'amour pour tous ceux qui t'invoquent.
^Eternel, prête l'oreille à ma prière,
Sois attentif à la voix de mes supplications !
Me t'invoque au jour de ma détresse,
(^ar tu m'exauces.
"Nul n'est comme toi parmi les dieux. Seigneur,
Et rien ne ressemble à tes œuvres.
'•'Toutes les nations que tu as faites viendront
Se prosterner devant ta face. Seigneur,
Va rendre gloire à ton nom.
'"Car tu es grand, et tu opères des prodiges ;
Toi seul, tu es Dieu.
*' Enseigne-moi tes voies, ô Eternel !
Je marcherai dans ta fidélité.
Dispose mon cœur à la crainte de ton nom.
'-.le te louerai de tout mon cœur, Seigneur, mon Dieu !
Et je glorifierai ton nom à perpétuité.
''Car ta bonté est grande envers moi.
Et tu délivres mon àme du séjour prol'ond des morts.
'■•O Dieu ! des orgueilleux se sont levés contre moi,
Une troupe d'hommes violents en veulent à ma vie ;
Ils ne portent pas leurs pensées sur toi.
'^Mais toi. Seigneur, tu es un Dieu miséricordieux et compatissant,
Lent à la colère, riche en bonté et en fidélité;
""'Tourne vers moi les regards et aie pitié de moi.
Donne la force à ton serviteur,
Va sauve le fils de ta servante !
'"Opère un signe en ma faveur !
()ue mes ennemis le voient et soient confus !
Car tu me secours et tu me consoles, ô Éternel !
700
PSAUMES. Ps. 87.1-88,10.
Psaume 87.
'Des fils de Koré. Psaume. Cantique.
Elle est fondée sur les montagnes saintes.
^L'Éternel aime les portes de Sion
Plus que toutes les demeures de Jacob.
^Des choses glorieuses ont été dites sur toi,
Ville de Dieu ! — Pause.
■•Je proclame l'Egypte et Bahylone parmi ceux qui me connaissent ;
Voici, le pays des Philistins, Tyr, avec l'Ethiopie :
C'est dans Sion qu'ils sont nés. —
^Et de Sion il est dit : Tous y sont nés.
Et c'est le Très-Haut qui l'affermit.
'L'Eternel compte en inscrivant les peuples :
C'est là qu'ils sont nés. — Pause.
'Et ceux qui chantent et ceux qui dansent s'écrient :
Toutes mes sources sont en toi.
Psaume 88.
'Cantique. Psaume des fils de Koré. Au chef des chantres. Pour chanter sur
la flûte. Cantique d'Héman, l'Ezrachite.
-Eternel, Dieu de mon salut !
Je crie jour et nuit devant toi.
^Que ma prière parvienne en ta présence !
Prête l'oreille à mes supplications !
"•Car mon âme est rassasiée de maux.
Et ma vie s'approche du séjour des morts.
^Je suis mis au rang de ceux qui descendent dans la fosse.
Je suis comme un homme qui n'a plus de force.
*Je suis étendu parmi les morts.
Semblable à ceux qui sont tués et couchés dans le sépulcre.
A ceux dont tu n'as plus le souvenir.
Et qui sont séparés de ta main.
'Tu m'as jeté dans une fosse profonde.
Dans les ténèbres, dans les abîmes.
"Ta fureur s'appesantit sur moi.
Et tu m'accables de tous tes flots. — Pause.
^Tu as éloigné de moi mes amis.
Tu m'as rendu pour eux un objet d'horreur ;
Je suis enfermé et je ne pviis sortir.
'"Mes yeux se consument dans la souffrance;
Je t'invoque tous les jours, ô Eternel !
J'étends vers toi les mains. ,
701
Ps. 88,11-80,12. PSAUMES.
"Est-ce pour les morts que tu fais des miracles?
Les morts se lèvent-ils pour te louer? — Pause.
'^Parle-t-on de ta bonté dans le sépulcre,
De ta fidélité dans l'abime ?
'^Tes prodiges sont-ils connus dans les ténèbres,
Et ta justice dans la terre de l'oubli ?
'■'0 Éternel ! j'implore ton secours,
Et le matin ma prière s'élève à toi.
'^Pourquoi, Eternel, repousses-tu mon àme ?
Pourquoi me caches-tu ta face?
'^Je suis malheureux et moribond dès ma jeunesse,
Je suis chargé de tes terreurs, je suis troublé.
'"Tes fureurs passent sur moi.
Tes terreurs m'anéantissent ;
'^Elles m'environnent tout le jour comme des eaux,
Elles m'enveloppent toutes à la fois.
'"Tu as éloigné de moi amis et compagnons ;
Mes intimes ont disparu.
Psaume S9.
'Cantique d'Ethan, l'Ezrachite.
*Je chanterai toujours les bontés de l'Eternel ;
Ma bouche fera connaître à jamais ta fidélité.
^Car je dis : La bonté a des fondements éternels ;
Tu établis ta fidélité dans les cieux. —
■•J'ai fait alliance avec mon élu ;
Voici ce que j'ai juré à David, mon serviteur :
^J'affermirai ta postérité pour toujours,
Et j'établirai ton trône à perpétuité. — Pause.
^Les cieux célèbrent tes merveilles, ô Eternel !
Et ta fidélité dans l'assemblée des saints".
"Car qui, dans le ciel, peut se comparer à l'Eternel?
Qui est semblable à toi parmi les fils de Dieu" ?
^Dieu est terrible dans la grande assemblée des saints,
Il est redoutable pour tous ceux qui l'entourent.
"Eternel, Dieu des armées! qui est comme toi puissant, ô Eternel?
Ta fidélité t'environne.
'"Tu domptes l'orgueil de la mer ;
Quand ses flots se soulèvent, tu les apaises.
"Tu écrasas l'Egypte comme un cadavre.
Tu dispersas tes ennemis par la puissance de ton bras,
'^ C'est à toi qu'appartiennent les cieux et la terre,
(L, Saints, fils de Dieu, les esprits célestes.
702
PSAUMES. Ps. 89, 13-33.
C'est toi qui as fondé le monde et ce qu'il renferme.
'^Tu as créé le nord et le midi ;
Le Thabor et l'Hermon se réjouissent à ton nom.
'■•Ton bras est puissant,
Ta main forte, ta droite élevée.
'^La justice et l'équité sont la base de ton trône,
La bonté et la fidélité sont devant ta face.
** Heureux le peuple qui connaît le son de la trompette;
Il marche à la clarté de ta face, o Eternel !
'"11 se réjouit sans cesse de ton nom.
Et il se glorifie de ta justice.
'**Car tu es la gloire de sa puissance ;
C'est ta faveur qui relève notre force".
'^Car l'Eternel est notre bouclier,
Le Saint d'Israël est notre roi.
^"Alors tu parlas dans une vision à ton bien-aimé,
Et tu dis : J'ai prêté mon secours à un héros.
J'ai élevé du milieu du peuple un jeune homme;
^'J'ai trouvé David, mon serviteur,
Je l'ai oint de mon huile sainte.
"Ma main le soutiendra.
Et mon bras le fortifiera.
-'L'ennemi ne le surprendra pas.
Et le méchant ne l'opprimera point;
-*J'écraserai devant lui ses adversaires.
Et je frapperai ceux (jui le haïssent.
"Ma fidélité et ma bonté seront avec lui.
Et sa force s'élèvera par mon nom.
*^Je mettrai sa main sur la mer.
Et sa droite sur les fleuves.
-'Lui, il m'invocjuera : Tu es mon père,
Mon Dieu et le rocher de mon salut !
-*'Et moi, je ferai de lui le premier-né.
Le plus élevé des rois de la terre.
*"Je lui conserverai toujours ma bonté,
Et mon alliance lui sera fidèle ;
'"Je rendrai sa postérité éternelle.
Et son trône comme les jours des cieux.
'*Si ses fils abandonnent ma loi
Et ne marchent pas selon ses ordonnances,
'^ S'ils violent mes préceptes
Et n'observent pas mes commandements,
"•'Je punirai de la verge leurs transgressions,
a. jVûtrc force, héb. autre corne.
703
Ps. 89.3>.-53. PSAUMES.
Et par des coups leurs iniquités ;
**Mais je ne lui retirerai point ma bonté
Et je ne trahirai pas ma fidélité,
"^.le ne violerai point mon alliance
Et je ne changerai pas ce qui est sorti de mes lèvres.
■'^J'ai juré une fois par ma sainteté :
Mentirai-je à David ?
'"Sa postérité subsistera toujours ;
Son trône sera devant moi comme le soleil,
^^Comme la lune il aura une éternelle durée.
Le témoin qui est dans le ciel est fidèle. — Pause.
^'Et pourtant, tu as rejeté, tu as repoussé !
Tu t'es irrité contre ton oint !
■"•Tu as dédaigné l'alliance avec ton serviteur ;
Tu as abattu, profané sa couronne.
^'Tu as détruit toutes ses murailles.
Tu as mis en ruines ses forteresses.
*-Tous les passants le dépouillent ;
Il est un objet d'opprobre pour ses voisins.
''Tu as élevé la droite de ses adversaires.
Tu as réjoui tous ses ennemis ;
"Tu as fait reculer le tranchant de son glaive.
Et tu ne l'as pas soutenu dans le combat.
"Tu as mis un terme à sa splendeur.
Et tu as jeté son trône à terre ;
"•^Tu as abrégé les jours de sa jeunesse.
Tu l'as couvert de honte. — Pause.
"Jusques à cjuand, Eternel ! te cacheras-tu sans cesse,
Et ta fureur s'embrasera-t-elle comme le feu ?
■** Rappelle-toi ce qu'est la durée de ma vie.
Et pour quel néant tu as créé tous les fils de l'homme.
^'■•Y a-t-il un homme cjui puisse vivre et ne pas voir la mort.
Oui puisse sauver son âme du séjour des morts ? — Pause.
''"Où sont, Seigneur! tes bontés premières.
Que tu juras à David dans ta fidélité ?
^'Souviens-toi, Seigneur ! de l'opprobre de tes serviteurs.
Souviens-toi que je porte en mon sein tous les peuples nombreux
^* Souviens-toi des outrages de tes ennemis, ô Eternel !
De leurs outrages contre les pas de ton oint.
^^BÉKl SOIT A JAMAIS l'ÉTERN'EL !
^'1
704
PSAUMES. Ps. 90,1-11.
LIVRE QUATRIEME
Psaume 90.
'Prière de Moïse, homme de Dieu.
Seigneur ! tu as été pour nous un refuge,
De génération en génération.
-Avant que les montagnes fussent nées,
Et que tu eusses créé la terre et le inonde,
D'éternité en éternité tu es Dieu.
'Tu fais rentrer les hommes chuis la poussière.
Et tu dis : Fils de l'homme, retournez !
*Car mille ans sont, à tes yeux,
Comme le jour d'hier, quand il n'est plus.
Et comme une veille de la nuit.
^Tu les emportes, semblables à un songe,
Qui, le matin, passe comme l'herbe :
^Elle fleurit le matin, et elle passe.
On la coupe le soir, et elle sèche.
'Nous sommes consumés par ta colère.
Et ta fureur nous épouvante.
''Tu mets devant toi nos iniquités,
Et à la lumière de ta face nos fautes cachées.
^Tous nos jours disparaissent par ton courroux ;
Nous voyons nos années s'évanouir comme un son.
'"Les jours de nos années s'élèvent à soixante et dix ans.
Et, pour les plus robustes, à quatre-vingts ans ;
Et l'orgueil qu'ils en tirent n'est que peine et misère.
Car il passe vite, et nous nous envolons.
"Qui prend garde à la force de ta colère.
Et à ton courroux, selon la crainte qui t'est due ?
'-Enseigne-nous à bien compter nos jours.
Afin que nous appliquions notre cœur à la sagesse.
"Reviens, Eternel! Jusques à ([uand...?
Aie pitié de tes serviteurs !
'''Rassasie-nous chaque matin de ta bonté.
Et nous serons toute notre vie dans la joie et l'allégresse.
'^Réjouis-nous autant de jours que tu nous as humiliés,
Autant d'années que nous avons vu le malheur.
"Que ton œuvre se manifeste à tes serviteurs.
Et ta gloire sur leurs enfants !
"Que la grâce de l'Eternel, notre Dieu, soiL sur nous!
705
Ps. 91.1-92.3. PSAUMES.
Affermis l'ouvrage de nos mains,
Oui, affermis l'ouvrage de nos mains !
Psaume 91.
* Celui qui demeure sous l'abri du Très-Haut
Repose à l'ombre dvi Tout-Puissant.
^Je dis à l'Eternel : Mon refuge et ma forteresse,
Mon Dieu en qui je me confie !
^Car c'est lui qui te délivre du filet de l'oiseleur,
De la peste et de ses ravages.
*11 te couvrira de ses plumes,
Et tu trouveras un refuge sous ses ailes ;
Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse.
^Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit.
Ni la flèche qui vole de jour,
^Ni la peste qui marche dans les ténèbres,
Ni la contagion cjui frappe en plein midi.
"Que mille tombent à ton côté.
Et dix mille à ta droite.
Tu ne seras pas atteint ;
'^De tes yeux seulement tu regarderas,
Et tu verras la rétribution des méchants.
'Car tu es mon refuge, ô Eternel !
Tu fais du Très-Haut ta retraite.
'"Aucun malheur ne t'arrivera.
Aucun fléau n'approchera de ta tente.
"Car il ordonnera à ses anges
De te garder dans toutes tes voies ;
'-Ils te porteront sur les mains.
De peur que ton pied ne heurte contre une pierre.
'^Tu marcheras sur le lion et sur l'aspic.
Tu fouleras le lionceau et le dragon. —
'* Puisqu'il m'aime, je le délivrerai ;
Je le protégerai, puisqu'il connaît mon nom
'Ml m'invoquera, et je lui répondrai;
Je serai avec lui dans la détresse.
Je le délivrerai et je le glorifierai.
'^Je le rassasierai de longs jours.
Et je lui ferai voir mon salut.
Psaume 92.
'Psaume. Cantique pour le jour du sabbat.
-Il est beau de louer l'Eternel,
Et de célébrer ton nom, ô Très-Haut!
^D'annoncer le matin ta bonté.
Et ta fidélité pendant les nuits,
706
PSAUMES. Ps.92,u-9S,5.
*Sur rinstrument à dix cordes et sur le luth.
Aux sons de la harpe.
^Tu me réjouis par tes œuvres, ô Eternel !
Et je chante avec allégresse l'ouvrage de tes mains.
*Que tes œuvres sont grandes, ô Eternel !
Que tes pensées sont profondes !
^L'homme stupide n'y connaît rien,
Et l'insensé n'y prend point garde.
^Si les méchants croissent comme l'herbe,
Si tous ceux qui font le mal fleurissent,
C'est pour être anéantis à jamais.
«Mais toi, tu es le Très-Haut,
A perpétuité, ô Eternel !
'"Car voici, tes ennemis, ô Eternel !
Car voici, tes ennemis périssent;
Tous ceux qui font le mal sont dispersés.
"Et tu me donnes la force du buffle";
Je suis arrosé avec une huile fraîche.
'-Mon œil se plaît à contempler mes ennemis.
Et mon oreille à entendre mes méchants adversaires.
"Les justes croissent comme le palmier.
Ils s'élèvent comme le cèdre du Liban.
'*Plantés dans la maison de l'Eternel,
Ils prospèrent dans les parvis de notre Dieu ;
'^Ils portent encore des fruits dans la vieillesse,
Ils sont pleins de sève et verdoyants,
'*Pour faire connaître que l'Eternel est juste.
Il est mon rocher, et il n'y a point en lui d'iniquité.
Psaume 93.
'L'Eternel règne, il est revêtu de majesté,
L'Eternel est revêtu, il est ceint de force.
Aussi le monde est ferme, il ne chancelle pas.
"Ton trône est établi dès les temps anciens ;
Tu existes de toute éternité.
'Les fleuves élèvent, ô Eternel !
Les fleuves élèvent leur voix,
Les fleuves élèvent leurs ondes retentissantes.
"'Plus que la voix des grandes, des puissantes eaux,
Des flots impétueux de la mer,
L'Eternel est puissant dans les lieux célestes.
^Tes témoignages sont entièi'ement véritables ;
La sainteté convient à ta maison,
0 Eternel ! pour toute la durée des temps.
a. Héb. tu éièi'es ma corne comme celle <ht btt/pe.
707
Ps. 94, i-21. PSAUMES.
Psaume 9i.
'Dieu des vengeances, Éternel !
Dieu des vengeances, parais !
^Lève-toi, juge de la terre !
Rends aux superbes selon leurs œuvres !
•'Jusques à quand les méchants, ô Eternel !
Jusques à quand les méchants triompheront-ils ?
*Ils discourent, ils parlent avec arrogance;
Tous ceux qui font le mal se glorifient.
^Eternel ! ils écrasent ton peuple,
Ils oppriment ton héritage ;
*Ils égorgent la veuve et l'étranger,
Ils assassinent les orphelins.
'Et ils disent : L'Eternel ne regarde pas.
Le Dieu de Jacob ne fait pas attention !
'* Prenez-y garde, hommes stupides !
Insensés, quand serez-vous sages?
^ Celui qui a planté l'oreille n'entendrait-il ])as ?
Celui qui a formé l'œil ne verrait-il pas ?
'"Celui qui châtie les nations ne punirait-il point,
Lui qui donne à l'homme l'intelligence ?
"L'Eternel connaît les pensées de l'homme,
11 sait qu'elles sont vaines.
'-Heureux l'homme que tu châties, ô Eternel !
Et que tu instruis par ta loi,
"Pour le calmer aux jours du malheur.
Jusqu'à ce que la fosse soit creusée pour le méchant !
'■•Car l'Eternel ne délaisse pas son peuple,
11 n'abandonne pas son héritage;
"^Car le jugement sera conforme à la justice.
Et tous ceux dont le cœur est droit l'approuveront.
'*Qui se lèvera pour moi contre les méchants ?
Qui me soutiendra contre ceux qui font le mal ?
'"Si l'Eternel n'était pas mon secours.
Mon âme serait bien vite dans la demeure du silence.
'*Quand je dis : Mon pied chancelle!
Ta bonté, ù Eternel ! me sert d'appui.
'^Quand les pensées s'agitent en foule au dedans de moi,
Tes consolations réjouissent mon âme.
^"Les méchants te feraient-ils siéger sur leur trône.
Eux qui forment des desseins iniques en dépit de la loi ?
-'Ils se rassemblent contre la vie du juste,
708
PSAUMES. Ps. U-lTj-90,i
Et ils condamnent le sang innocent.
"Mais l'Eternel est ma retraite,
Mon Dieu est le rocher de mon refuge.
-^11 fera retomber sur eux leur iniquité,
Il les anéantira par leur méchanceté ;
L'Eternel, notre f^ieu, les anéantira.
Psounie 95.
'Venez, chantons avec allégresse à l'Eternel !
Poussons des cris de joie vers le rocher de notre salut.
-Allons au-devant de lui avec des louanges.
Faisons retentir des cantiques en son honneur !
'Car l'Eternel est un grand Dieu,
Il est un grand roi au-dessus de tous les dieux.
*I1 tient dans sa main les profondeurs de la terre,
Et les sommets des montagnes sont à lui.
^La mer est à lui, c'est lui qui l'a faite;
La terre aussi, ses mains l'ont formée.
n^enez, prosternons-nous et humilions-nous,
Fléchissons le genou devant l'Eternel, notre créateur !
'Car il est notre Dieu,
Et nous sommes le peuple de son pâturage,
Le troupeau que sa main conduit...
Oh ! si vous pouviez écouter aujourd'hui sa voix ! —
^N'endurcissez pas votre cœur, comme à Meriba,
Comme à la journée de Massa, dans le désert,
'Où vos pères me tentèrent,
M'éprouvèrent, quoiqu'ils vissent mes œuvres.
'"Pendant quarante ans j'eus cette race en dégoût.
Et je dis : C'est un peuple dont le cœur est égaré ;
Ils ne connaissent |>as mes voies.
"Aussi je jurai dans ma colère :
Ils n'entreront pas dans mon re])os !
Psaume 96.
'Chantez à l'Eternel un cantique nouveau !
Chantez à l'Eternel, vous tous habitants de la terre !
-Chantez à l'Eternel, bénissez son nom,
Annoncez de jour en jour son salut !
^Racontez parmi les nations sa gloire,
Parmi tous les peuples ses merveilles !
"•Car l'Eternel est grand et très digne de louange.
Il est redoutable par-dessus tous les dieux ;
'^Car tous les dieux des peuples sont des idoles.
Et l'Eternel a fait les cieux.
''La splendeur et la magnificence sont devant sa face,
La gloire et la majesté sont dans son sanctuaire.
709
Ps. 96,1-97,11. PSAUMES.
^Familles des peuples, rendez à l'Eternel,
Rendez à l'Eternel gloire et honneur !
^Rendez à l'Eternel gloire pour son nom !
Apportez des offrandes, et entrez dans ses parvis !
''Prosternez-vous devant l'Eternel avec des ornements sacrés.
Tremblez devant lui, vous tous habitants de la terre !
'"Dites parmi les nations : L'Eternel règne;
Aussi le monde est ferme, il ne chancelle pas ;
L'Eternel juge les peuples avec droiture.
"Que les cieux se réjouissent, et que la terre soit dans l'allégresse.
Que la mer retentisse avec tout ce qu'elle contient,
'-Que la campagne s'égaie avec tout ce cju'elle renferme,
Que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie,
'^Devant l'Éternel ! Car il vient,
Car il vient pour juger la terre ;
Il jugera le monde avec justice.
Et les peuples selon sa fidélité.
P sa unie 97.
'L'Eternel règne : que la terre soit dans l'allégresse.
Que les îles nombreuses se réjouissent !
-Les nuages et l'obscurité l'environnent,
La justice et l'équité sont la base de son trône.
^Le feu marche devant lui.
Et embrase à l'entour ses adversaires.
*Ses éclairs illuminent le monde,
La terre le voit et tremble ;
^Les montagnes se fondent comme la cire devant l'Eternel,
Devant le Seigneur de toute la terre.
*Les cieux publient sa justice,
Et tous les peuples voient sa gloire.
'Ils sont confus tous ceux qui servent les images,
Qui se font gloire des idoles.
Tous les dieux se prosternent devant lui.
*Sion l'entend et se réjouit.
Les filles de Juda sont dans l'allégresse,
A cause de tes jugements, ô Eternel !
^Car toi. Éternel ! tu es le Très-Haut sur toute la terre.
Tu es souverainement élevé au-dessus de tous les dieux.
'"Vous qui aimez l'Eternel, haïssez le mal !
Il garde les âmes de ses fidèles,
Il les délivre de la main des méchants.
"La lumière est semée pour le juste,
Et la joie pour ceux dont le cœur est droit.
710
PSAUMES. Ps.97,n-99,i.
'-Justes, réjouissez-vous en l'Eternel,
Et célébrez par vos louanges sa sainteté !
Psaume 98.
Psaume.
'Chantez à l'Eternel un cantique nouveau !
Car il a fait des prodiges.
Sa droite et son bras saint lui sont venus en aide.
-L'Eternel a manifesté son salut.
Il a révélé sa justice aux yeux des nations.
^11 s'est souvenu de sa bonté et de sa fidélité envers la maison d'Israël ;
Toutes les extrémités de la terre ont vu le salut de notre Dieu.
^Poussez vers l'Eternel des cris de joie,
Vous tous, habitants de la terre !
Faites éclater votre allégresse, et chantez !
^Chantez à l'Eternel avec la harpe ;
Avec la harpe chantez des cantiques !
^Avec les trompettes et au son du cor.
Poussez des cris de joie devant le roi, l'Eternel !
"Que la mer retentisse avec tout ce qu'elle contient.
Que le monde et ceux qui l'habitent éclatent d'allégresse,
^Que les fleuves battent des mains.
Que toutes les montagnes poussent des cris de joie,
'Devant l'Eternel ! Car il vient pour juger la terre ;
Il jugera le monde avec justice.
Et les peuples avec équité.
Psaume 99.
'L'Eternel règne : les peuples tremblent;
11 est assis sur les chérubins : la terre chancelle.
-L'Eternel est grand dans Sion,
Il est élevé au-dessus de tous les peuples.
'Qu'on célèbre ton nom grand et redoutable !
Il est saint !
^ Qu'on célèbre la force du roi qui aime la justice!
Tu affermis la droiture.
Tu exerces en Jacob la justice et l'équité.
^Exaltez l'Éternel, notre Dieu,
Et prosternez-vous devant son marchepied !
Il est saint !
* Moïse et Aaron parmi ses prêtres.
Et Samuel parmi ceux qui invoquaient son nom.
Invoquèrent l'Eternel, et il les exauça.
'Il leur parla dans la colonne de nuée;
711
Ps. 99,8-101,8. PSAUMES.
Ils observèrent ses commandements
Et la loi qu'il leur donna.
^Eternel, notre Dieu, tu les exauças,
Tu fus pour eux un Dieu qui pardonne.
Mais tu les as punis de leurs fautes.
^Exaltez l'Eternel, notre Dieu,
Et prosternez-vous sur sa montagne sainte !
Car il est saint, l'Éternel, notre Dieu !
Psaume 100.
* Psaume de louange.
Poussez vers l'Éternel des cris de joie,
Vous tous, habitants de la terre !
-Servez l'Eternel avec joie.
Venez avec allégresse en sa présence !
'Sachez que l'Eternel est Dieu !
C'est lui qui nous a faits, et nous lui appartenons ;
Nous sommes son peuple, et le troiqieau de son pâturage. ■
■•Entrez dans ses portes avec des louanges.
Dans ses parvis avec des cantiques !
Célébrez-le, bénissez son nom !
^Car l'Éternel est bon; sa bonté dure toujours,
Et sa fidélité de génération en génération.
Psaume 101.
'De David. Psaume.
.Je chanterai la bonté et la justice ;
C'est à toi. Eternel ! que je chanterai.
^Je prendrai garde à la voie droite. —
Quand viendras-tu à moi ? —
.Je marcherai dans l'intégrité de mon cœur.
Au milieu de ma maison.
'Je ne mettrai rien de mauvais devant mes yeux ;
■Je hais la conduite des pécheurs ;
Elle ne s'attachera point à moi.
•*Le cœur pervers s'éloignera de moi ;
.Je ne veux pas connaître le méchant.
^Celui qui calomnie en secret son prochain, je l'anéantirai ;
Celui qui a des regards hautains et un cœur enflé, je ne le supporterai pas.
M'aurai les yeux sur les fidèles du pays.
Pour qu'ils demeurent aujjrès de moi ;
Celui qui marche dans une voie intègre sera mon serviteur.
'Celui qui se livre à la fraude n'habitera pas dans ma maison ;
Celui qui dit des mensonges ne subsistera pas en ma présence.
'^Chaque matin j'anéantirai tous les méchants du pays.
Afin d'exterminer de la ville de l'Éternel
Tous ceux qui commettent l'iniquité.
712
PSAUMES. Ps. 102,1-71.
Psaume 102.
'Prière d'un malheureux, lorsqu'il est abattu et qu'il répand sa plainte de-
vant l'Eternel.
* Eternel, écoute ma prière.
Et que mon cri parvienne jusqu'à toi !
'Ne me cache pas ta face au jour de ma détresse !
Incline vers moi ton oreille quand je crie !
Hàte-toi de m'exaucer !
■•Car mes jours s'évanouissent en fumée,
Et mes os sont enflammés comme un tison.
'^Mon cœur est frappé et se dessèche comme l'herbe ;
J'oublie même de manger mon pain.
'Mes gémissements sont tels
Que mes os s'attachent à ma chair.
"Je ressemble au pélican du désert,
Je suis comme le chat-huant des ruines ;
*Je n'ai plus de sommeil, et je suis
Comme l'oiseau solitaire sur un toit.
'Chaque jour mes ennemis m'outragent.
Et c'est par moi que jurent mes adversaires en fureur.
'"Je mange la poussière au lieu de pain.
Et je mêle des larmes à ma boisson,
"A cause de ta colère et de ta fureur ;
Car tu m'as soulevé et jeté au loin.
'-Mes jours sont comme l'ombre à son déclin.
Et je me dessèche comme l'herbe.
'•'Mais toi. Eternel ! tu règnes à perpétuité.
Et ta mémoire dure de génération en génération.
'■'Tu te lèveras, tu auras pitié de Sion ;
Car le temps d'avoir pitié d'elle.
Le temps fixé est à son terme ;
'^Car tes serviteurs en aiment les pierres,
Ils en chérissent la poussière.
'^Alors les nations craindront le nom de l'Eternel,
Et tous les rois de la terre ta gloire.
''Oui, l'Eternel rebâtira Sion,
Il se montrera dans sa gloire.
'^11 est attentif à la prière du misérable.
Il ne dédaigne |)as sa prière.
'^Que cela soit écrit pour la génération future.
Et que le peuple qui sera créé célèbre l'jîltcrnel !
-"Car il regarde du lieu élevé de sa sainteté ;
Du haut des cieux l'Eternel regarde sur la terre,
'^'Pour écouter les gémissements des captifs,
713
Ps. 102,^^-103,11. PSAUMES.
Pour délivrer ceux qui vont périr",
--Afin qu'ils publient dans Sion le nom de l'Eternel,
Et ses louanges dans Jérusalem,
^•■'Quand tous les peuples s'assembleront,
Et tous les royaumes, pour servir l'Eternel.
-*11 a brisé ma force dans la route.
Il a abrégé mes jours.
-^Je dis : Mon Dieu, ne m'enlève pas au milieu de mes jours,
Toi, dont les années durent éternellement!
-"^Tu as anciennement fondé la terre.
Et les cieux sont l'ouvrage de tes mains.
o
-'Ils périront, mais tu subsisteras;
Ils s'useront tous comme un vêtement;
Tu les changeras comme un habit, et ils seront changés.
-*Mais toi, tu restes le même,
Et tes années ne finiront point.
-'Les fils de tes serviteurs habiteront leur pays.
Et leur postérité s'affermira devant toi.
Psaume 103.
'De David.
Mon âme, bénis l'Eternel!
Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom!
-Mon âme, bénis l'Eternel,
Et n'oublie aucun de ses bienfaits !
'C'est lui qui pardonne toutes tes iniquités.
Qui guérit toutes tes maladies ;
•'C'est lui qui délivre ta vie de la fosse,
Qui te couronne de bonté et de miséricorde ;
^C'est lui qui rassasie de biens ta vieillesse,
Qui te fait rajeunir comme l'aigle.
^L'Eternel fait justice.
Il fait droit à tous les opprimés.
'Il a manifesté ses voies à Moïse,
Ses œuvres aux enfants d'Israël.
*L'Eternel est miséricordieux et compatissant,
Lent à la colère et riche en bonté ;
'Il ne conteste pas sans cesse.
Il ne garde pas sa colère à toujours ;
*°I1 ne nous traite pas selon nos péchés,
Il ne nous punit pas selon nos iniquités.
"Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre,
Autant sa bonté est grande pour ceux qui le craignent ;
a. Ceux qui vont périr, héb. les fils de ta mort.
714
PSAUMES. Ps. 103.12-104,0.
'-Autant l'orient est éloigné de l'occitlent,
Autant il éloigne de nous nos transgressions.
'^ Comme un père a compassion de ses enfants,
L'Eternel a compassion de ceux qui le craignent.
'■•Car il sait de quoi nous sommes formés,
Il se souvient que nous sommes poussière.
'Mj'homme ! ses jours sont comme l'herbe.
Il ileurit comme la ileur des champs.
'"Lorsqu'un vent passe sur elle, elle n'est plus.
Et le lieu qu'elle occupait ne la reconnaît plus.
''Mais la bonté de l'Eternel dure à jamais pour ceux qui le craignent,
Et sa miséricorde pour les enfants de leurs enfants,
'^Pour ceux qui gardent son alliance.
Et se souviennent de ses commandements, afin de les accomplir.
'^ L'Éternel a établi son trône dans les cieux,
Et son règne domine sur toutes choses.
-"Bénissez l'Eternel, vous ses anges.
Qui êtes puissants en force, et qui exécutez ses ordres.
En obéissant à la voix de sa parole !
-'Bénissez l'Eternel, vous toutes ses armées.
Qui êtes ses serviteurs, et qui faites sa volonté !
"Bénissez l'Eternel, vous toutes ses œuvres.
Dans tous les lieux de sa domination 1
Mon àme, bénis l'Eternel !
Psaume 10 -i-
'Mon àme, bénis l'Eternel !
Eternel, mon Dieu, tu es infiniment grand !
Tu es revêtu d'éclat et de magnificence !
^11 s'enveloppe de lumière comme d'un manteau;
Il étend les cieux comme un pavillon.
'Il forme avec les eaux le faîte de sa demeure,
Il prend les nuées pour son char,
Il s'avance sur les ailes du vent.
"•Il fait des vents ses messagers.
Des flammes de feu ses serviteurs.
^U a établi la terre sur ses fondements.
Elle ne sera jamais ébranlée.
"Tu l'avais couverte de l'abîme comme d'un vêtement.
Les eaux s'arrêtaient sur les montagnes ;
"Elles ont fui devant ta menace.
Elles se sont précipitées à la voix de ton tonnerre.
M^es montagnes se sont élevées, des vallées se sont abaissées,
Au Heu que tu leur avais fixé.
"Tu as posé une limite (juc les eaux ne tloivent point franchir,
715
Ps.JOl 10-29. PSAUMES.
Afin qu'elles ne reviennent plus couvrir la terre.
'"11 conduit les sources dans des torrents,
(hii coulent entre les montagnes.
"Elles abreuvent tous les animaux des champs;
Les ânes sauvages y étanchent leur soif.
'-Les oiseaux du ciel habitent sur leurs bords,
Et font résonner leur voix parmi les rameaux.
'^De sa haute demeure, il arrose les montagnes;
La terre est rassasiée du fruit de tes œuvres.
'"•Il fait germer l'herbe pour le bétail.
Et les plantes pour les besoins de l'homme,
Afin que la terre produise de la nourriture,
'^Le vin qui réjouit le cœur de l'homme.
Et fait plus que l'huile resplendir son visage.
Et le pain qui soutient le cœur de l'homme.
'^Les arbres de l'Eternel se rassasient.
Les cèdres du Liban, qu'il a plantés.
'"C'est là que les oiseaux font leurs nids ;
La cigogne a sa demeure dans les cyprès,
'*Les montagnes élevées sont pour les boucs sauvages.
Les rochers servent de retraite aux lapins.
'^11 a fait la lune pour marquer les temps;
Le soleil sait quand il doit se coucher.
-"Tu amènes les ténèbres, et il est nuit :
Alors tous les animaux des forêts sont en mouvement ;
'-'Les lionceaux rugissent après la proie,
Et demandent à Dieu leur nourriture.
"Le soleil se lève : ils se retirent.
Et se couchent dans leurs tanières.
-^L'homme sort pour se rendre à son ouvrage.
Et à son travail, jusqu'au soir.
-*Que tes œuvres sont en grand nombre, ô Eternel !
Tu les as toutes faites avec sagesse.
La terre est remplie de tes biens.
-^Voici la grande et vaste mer.
Là se meuvent sans nombre
Des animaux petits et grands ;
-^Là se promènent les navires.
Va ce léviathan" que tu as formé pour se jouer dans les flots.
-'Tous ces animaux espèrent en toi,
Pour que tu leur donnes la nourriture en son temps.
-*'Tu la leur donnes, et ils la recueillent ;
Tu ouvres ta main, et ils se rassasient de biens.
-"Tu caches ta face : ils sont tremblants ;
a. Lét'iatlinii. nionslrc inai'in eu giinéral.
716
PSAUMES. Ps. 1(M.M-I0r),iu.
Tu leur retires le souffle : ils expirent,
Et retournent dans leur poussière.
■■"'Tu envoies ton souffle : ils sont créés,
Et tu renouvelles la face de la terre.
■"Que la gloire de l'Eternel subsiste à Jamais !
Que l'Eternel se réjouisse de ses œuvres !
3-^11 regarde la terre, et elle tremble,
Il touche les montagnes, et elles sont fumantes.
^'Je chanterai l'Eternel tant que je vivrai.
Je célébrerai mon Dieu tant que j'existerai.
^*Que mes jiaroles lui soient agréables !
Je veux me réjouir en l'Elcrnel.
'^Que les pécheurs disparaissent de la terre,
Et que les méchants ne soient ]ilus !
Mon àme, bénis l'Eternel !
Louez l'Eternel !
Psaume 105.
'Louez l'Eternel, invoquez son nom !
Faites connaître parmi les j^euples ses hauts faits !
^Chantez, chantez en son honneur!
Parlez de toutes ses merveilles !
^Glorifiez-vous de son saint nom !
Que le cœur de ceux qui cherchent l'Eternel se réjouisse !
*Ayez recours à l'Eternel et à son appui.
Cherchez continuellement sa face !
^Souvenez-vous des prodiges qu'il a faits.
De ses miracles et des jugements de sa bouche,
* Postérité d'Abraham, son serviteur.
Enfants de Jacob, ses élus !
^L'Eternel est notre Dieu ;
Ses jugements s'exercent sur toute la terre.
*I1 se rappelle à toujours son alliance.
Ses promesses pour mille générations,
'L'alliance qu'il a traitée avec Abraham,
Et le serment qu'il a fait à Isaac ;
'"11 l'a érigée pour Jacob en loi.
Pour Israël en alliance éternelle,
"Disant : Je te donnerai le pavs de Canaan
Comme héritage (jui vous est échu.
'-Ils étaient alors peu nombreux.
Très peu nombreux, et étrangers dans le pays,
"'Et ils allaient d'une nation à l'autre
Et d'un royaume vers un autre peuple ;
'*Mais il ne permit à personne de les opprimer,
717 4f, •
Ps.i05, 15-36. PSAUMES.
Et il châtia des rois à cause d'eux :
'^Ne touchez pas à mes oints,
Et ne faites pas de mal à mes prophètes !
'"Il appela sur le pays la famine,
Il coupa tout moyen de subsistance".
"Il envoya devant eux un homme :
Joseph fut vendu comme esclave.
'*0n serra ses pieds dans des liens,
On le mit aux fers, '
"Jusqu'au temps où arriva ce qu'il avait annoncé,
Et où la parole de l'Eternel l'éprouva.
-"Le roi fit ôter ses liens,
Le dominateur des peuples le délivra.
^'11 l'établit seigneur sur sa maison.
Et gouverneur de tous ses biens,
--Afin qu'il pût à son gré enchaîner ses princes.
Et qu'il enseignât la sagesse à ses anciens.
-^Alors Israël vint en Egypte,
Et Jacob séjourna dans le pays de Cham*.
-■'Il rendit son peuple très fécond.
Et plus puissant que ses adversaires.
^^11 changea leur cœur, au point qu'ils haïrent son peuple
Et qu'ils traitèrent ses serviteurs avec perfidie.
-*I1 envoya Moïse, son serviteur,
Et Aaron, qu'il avait choisi.
"Ils accomplirent par son pouvoir des prodiges au milieu d'eux,
Ils firent des miracles dans le pays de Cham.
^*I1 envoya des ténèbres et amena l'obscurité,
Et ils ne furent pas rebelles à sa parole.
*^I1 changea leurs eaux en sang.
Et fit périr leurs poissons.
^"Le pays fourmilla de grenouilles.
Jusque dans les chambres de leurs rois.
"Il dit, et parurent les mouches venimeuses,
Les poux sur tout leur territoire.
'*II leur donna pour pluie de la grêle.
Des flammes de feu dans leur pays.
^^11 frappa leurs vignes et leurs figuiers,
Et brisa les arbres de leur contrée.
^^11 dit, et parurent les sauterelles.
Des sauterelles sans nombre,
^^Qui dévorèrent toute l'herbe du pays.
Qui dévorèrent les fruits de leurs champs.
^°I1 frappa tous les premiers-nés dans leur pays.
Toutes les prémices de leur force.
a. Hoh. (/ brisa tout bâton de pain. b. Cham, nom donnù à l'EgYptc.
• 718
PSAUMES. Ps. J Où, :ji-J 00,10.
"'"Il fît sortir son peuple" avec de l'argent et de 1 Or,
Et nul ne chancela parmi ses tribus.
■"'Les Egy|3ticns se réjouirent de leur départ,
Car la terreur ([u'ils avaient d eux les saisissait.
^''Il étendit la nuée pour les comrir.
Et le feu pour éclairer la nuit.
■'"A leur demande, il lit venir des cailles,
Et il les rassasia du pain du ciel.
"Il ouvrit le rocher, et des eaux coulèrent ;
Elles se répandirent comme un fleuve dans les lieux arides.
■'-Car il se souvint de sa parole sainte.
Et d'Abraham, son serviteur.
■•^Il (it sortir son |)euple dans l'allégresse,
Ses élus au milieu des cris de joie.
■'■'Il leur donna les terres des nations.
Et ils possédèrent le fruit du travail des peuples,
■'^Afm qu'ils gardassent ses ordonnances.
Et qu'ils observassent ses lois.
Louez l'Eternel !
Psaume 106.
'Louez l'Eternel !
Louez l'Eternel, car il est bon.
Car sa miséricorde dure à toujours !
-Qui dira les hauts faits de l'Eternel ?
Qui publiera toute sa louange ?
^Heureux ceux qui observent la loi,
(Jui praticjuent la justice en tout temps !
■•Eternel, souviens-toi de moi dans ta bienveillance pour ton peuple!
Souviens-toi de moi en lui accordant ton secours,
^Afin que je voie le bonheur de tes élus,
Que je me réjouisse de la joie de ton peuple,
Et que je me glorifie avec ton héritage !
*Nous avons péché comme nos pères,
Nous avons commis l'iniquité, nous avons fait le mal.
'Nos pères en Egypte ne furent pas attentifs à tes miracles.
Ils ne se rappelèrent pas la multitude de tes grâces,
Ils furent rebelles près de la mer, près de la mer Rouge.
*Mais il les sauva à cause de son nom.
Pour manifester sa puissance.
"Il menaça la mer Rouge et elle se dessécha;
Et il les fit marcher à travers les abîmes comme dans un désert.
'"Il les sauva de la main de celui qui les haïssait.
Il les délivra de la main de l'ennemi.
il. 6vn jit'uj/ii\ héb. les
719
Ps. 106, 11-31. PSAUMES.
"Les eaux couvrirent leurs adversaires :
II n'en resta pas un seul.
'-Et ils crurent à ses paroles,
Ils chantèrent ses louanges,
'■■'Mais ils oublièrent bientôt ses oeuvres.
Ils n'attendirent pas l'exécution de ses desseins.
"Ils furent saisis de convoitise dans le désert,
Et ils tentèrent Dieu dans la solitude.
'^11 leur accorda ce qu'ils demandaient;
Puis il envoya le dépérissement dans leur corps.
'"Ils se montrèrent, dans le camp, jaloux contre Moïse,
Contre Aaron, le saint de l'Eternel.
''La terre s'ouvrit et engloutit Dathan,
Et elle se referma sur la troupe d'Abiram ;
'^Le feu embrasa leur troupe,
La flamme consuma les méchants.
'"Ils firent un veau en Horeb,
Ils se prosternèrent devant une image de fonte,
-''Ils échangèrent leur gloire
Contre la figure d'un bœuf qui mange l'herbe.
'-'Ils oublièrent Dieu, leur sauveur.
Qui avait fait de grandes choses en Egypte,
-^Des miracles dans le pays de Cham,
Des prodiges sur la mer Rouge.
-^Et il parla de les exterminer ;
Mais Moïse, son élu, se tint à la brèche devant lui.
Pour détourner sa fureur et l'empêcher de les détruire.
^*IIs méprisèrent le pays des délices ;
Ils ne crurent pas à la parole de l'Eternel,
-=Ils murmurèrent dans leurs tentes.
Ils n'obéirent point à sa voix,
-"Et il leva la main pour jurer
De les faire tomber dans le désert,
^'De faire tomber leur postérité parmi les nations,
Et de les disperser au milieu des pays.
-'*Ils s'attachèrent à Baal-Peor,
Et mangèrent des victimes sacrifiées aux morts.
-''Ils irritèrent l'Éternel par leurs actions.
Et une plaie fit irruption parmi eux.
^"Phinées se leva pour intervenir.
Et la plaie s'arrêta ;
^'Cela lui fut imputé à justice.
De génération en génération pour toujours.
720
PSAUMES. Ps. 106,^'-'^.
^-Ils irritèrent. rÉterncl près des eaux de Meriha ;
Et Moïse fut puni à cause d'eux,
^^Car ils aigriront son esprit,
Et il s'exprima légèrement des lèvres.
^*Ils ne détruisirent point les peuples
Que l'Eternel leur avait ordonné de détruire.
^Mls se mêlèrent avec les nations.
Et ils apprirent leurs œuvres.
'^Ils servirent leurs idoles,
Qui furent pour eux un piège ;
'Mis sacrifièrent leurs fils
Et leurs filles aux idoles,
^*Ils répandirent le sang innocent,
Le sang de leurs fils et de leurs fdles,
Qu'ils sacrifièrent aux idoles de Canaan,
Et le pays fut profané par des meurtres.
^^Ils se souillèrent par leurs œuvres,
Ils se prostituèrent par leurs actions.
^"La colère de l'Eternel s'enflamma contre son peuple,
Et il prit en horreur son héritage.
*'I1 les livra entre les mains des nations;
Ceux qui les haïssaient dominèrent sur eux,
''"Leurs ennemis les opprimèrent.
Et ils furent humiliés sous leur puissance.
■•^ Plusieurs fois il les délivra;
Mais ils se montrèrent rebelles dans leurs desseins,
Et ils devinrent malheureux par leur iniquité.
^^11 vit leur détresse.
Lorsqu'il entendit leurs supplications.
*^I1 se souvint en leur faveur de son alliance ;
Il eut pitié selon sa grande bonté,
^'^Et il excita pour eux la compassion
De tous ceux qui les retenaient captifs.
*' Sauve-nous, Eternel, notre Dieu!
Et rassemble-nous du milieu des nations,
Afin que nous célébrions ton saint nom.
Et que nous mettions notre gloire à te louer !
■''^BÉNI SOIT l'éternel, LE DIEU d'iSHAËL,
d'éternité EN ÉTERNITÉ !
ET QUE TOUT LE PEUPLE DISE : AMEN !
LOUEZ l'éternel !
721
Ps. 107,1-20. PSAUMES.
L I V U E CINQUIEME.
Psaume 107.
'Louez l'Eternel, car il est bon,
Car sa miséricorde dure à toujours !
-Qu'ainsi disent les rachetés de l'Eternel,
Ceux qu'il a délivrés de la main de l'ennemi,
*Et qu'il a rassemblés de tous les pays.
De l'orient et de l'occident, du nord et de la mer !
•'Ils erraient dans le désert, ils marchaient dans la solitude,
Sans trouver une ville où ils pussent habiter.
^Ils souffraient de la faim et de la soif;
Leur âme était languissante.
'^Dans leur détresse, ils crièrent à l'Eternel,
Et il les délivra de leurs angoisses ;
"Il les conduisit par le droit chemin,
Pour qu'ils arrivassent dans une ville habitable.
'^Qu'ils louent l'Eternel pour sa bonté.
Et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme !
"Car il a satisfait l'àme altérée,
II a comblé de biens l'àme affamée.
"Ceux qui avaient pour demeure les ténèbres et l'ombre de la mort
Vivaient captifs dans la misère et dans les chaînes,
"Parce qu'ils s'étaient révoltés contre les paroles de Dieu,
Parce qu'ils avaient méprisé le conseil du Très-Haut.
'^11 humilia leur cœur par la souffrance ;
Ils succombèrent, et personne ne les secourut.
'^Dans leur détresse, ils crièrent à l'Eternel,
Et il les délivra de leurs angoisses ;
'^11 les fit sortir des ténèbres et de l'ombre de la mort,
Et il rompit leurs liens.
'^Qu'ils louent l'Eternel pour sa bonté.
Et ]30ur ses merveilles en faveur des fils de l'homme !
'^Car il a brisé les portes d'airain.
Il a rompu les verrous de fer.
'"Les insensés, par leur conduite coupable
Et par leurs inicjuités, s'étaient rendus malheureux.
"*Leur âme avait en horreur toute nourriture,
Et ils touchaient aux portes de la mort.
"Dans leur détresse, ils crièrent à l'Eternel,
Et il les délivra de leurs angoisses;
-''Il envoya sa parole et les guérit.
Il les fit échapper de la fosse.
722
PSAUMES. Ps. I07,2i-'a.
*' Qu'ils louent l'Eternel pour sa honte,
Et pour ses merveilles en faveur des fils de riionime !
^^Qu'ils offrent des sacrifices d'actions de grâces,
Et qu'ils publient ses œuvres avec des cris de joie !
-^Ceux qui étaient descendus sur la nier dans des navires,
Et qui travaillaient sur les grandes eaux,
-''Ceux-là virent les œuvres de l'Eternel
Et ses merveilles au milieu de l'abîme.
-^11 dit, et il fit souffler la tempête,
Qui souleva les flots de la mer.
-^lls montaient vers les cieux, ils descendaient dans l'abîme;
Leur âme était éperdue en face du danger ;
-'Saisis de vertige, ils chancelaient comme un homme ivre,
Et toute leur habileté était anéantie.
'-^Dans leur détresse, ils crièrent à l'Eternel,
Et il les délivra de leurs angoisses ;
"-"11 arrêta la tempête, ramena le calme.
Et les ondes se turent.
^"Ils se réjouirent de ce qu'elles s'étaient apaisées,
Et rEtcrncl les conduisit au port désiré.
^'Qu'ils louent l'Eternel pour sa bonté.
Et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme !
^-Qu'ils l'exaltent dans l'assemblée du peuple.
Et qu'ils le célèbrent dans la réunion des anciens !
''^11 change les fleuves en désert.
Et les sources d'eaux en terre desséchée,
^*Le pays fertile en pays salé,
A cause de la méchanceté de ses habitants.
•''^ll change le désert en étang,
Et la terre aride en sources d'eaux,
^''Et il y établit ceux qui sont affamés.
Ils fondent une ville pour l'habiter ;
^"lls ensemencent des champs, plantent des vignes,
Et ils en recueillent les produits.
^*I1 les bénit, et ils deviennent très nombreux,
Et il ne diminue point leur bétail.
•'"Sont-ils amoindris et humiliés
Par l'oppression, le malheur et la souffrance ;
^°Verse-t-il le mépris sur les grands,
Les fait-il errer dans des déserts sans chemin,
"11 relève l'indigent et le délivre de la misère,
11 multiplie les familles comme des troupeaux.
•'-Les hommes droits le voient et se réjouissent.
Mais toute iniquité ferme la bouche.
^•^Que celui qui est sage prenne garde à ces choses.
Et qu'il soit attentif aux bontés de l'Eternel.
72.-5
Ps. 108, 1-109, ,5. PSAUMES.
Psaume 108.
'Cantique. Psaume de David.
-Mon cœur est affermi, ô Dieu !
Je chanterai, je ferai retentir mes instruments : c'est ma gloire I
"Réveillez-vous, mon luth et ma harpe !
Je réveillerai l'aurore.
*Je te louerai parmi les peuples. Eternel !
Je te chanterai parmi les nations.
^Car ta bonté s'élève au-dessus des cieux.
Et ta fidélité jusqu'aux nues.
*Elève-toi sur les cieux, ô Dieu !
Et que ta gloire soit sur toute la terre !
^Afin que tes bien-aimés soient délivrés.
Sauve par ta droite, et exauce-nous !
^Dieu a dit dans sa sainteté : Je triompherai.
Je partagerai Sichem, je mesurerai la vallée de Succoth;
^A moi Galaad, à moi Manassé ;
Ephraïm est le rempart de ma tête,
Et Juda, mon sceptre ;
'"Moab est le bassin où je me lave ;
Je jette mon soulier sur Edom ;
Je pousse des cris de joie sur le pays des Philistins ! —
''Qui me mènera dans la ville forte ?
Qui me conduit à Edom ?
''N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous as repoussés,
Et qui ne sortais plus, ô Dieu, avec nos armées ?
'* Donne-nous du secours contre la détresse !
Le secours de l'homme n'est que vanité.
*^Avec Dieu, nous ferons des exploits;
11 écrasera nos ennemis.
Psaume 109.
'Au chef des chantres. De David. Psaume.
Dieu de ma louange, ne te tais point !
-Car ils ouvrent contre moi une bouche méchante et trompeuse.
Ils me parlent avec une langue mensongère,
'Ils m'environnent de discours haineux.
Et ils me font la guerre sans cause.
^Tandis que je les aime, ils sont mes adversaires;
Mais moi je recours à la prière.
'^Ils me rendent le mal pour le bien,
Et de la haine pour mon amour.
724
PSAUMES. " Ps. I00,6-2s.
'Place-le sous l'autorité d'un méchant,
Et qu'un accusateur se tienne à sa droite !
"(Juand on le jugera, qu'il soit déclaré coupable,
Et que sa prière passe pour un péché !
*Oue ses jours soient peu nombreux,
Qu'un autre prenne sa charge !
^Que ses enfants deviennent orphelins,
Et sa femme veuve !
'"Que ses enfants soient vagabonds et qu'ils mendient,
Qu'ils cherchent du pain loin de leur demeure en ruines !
"Que le créancier s'empare de tout ce qui est à lui.
Et que les étrangers pillent le fruit de son travail !
'-Que nul ne conserve pour lui de l'alfection !
Et que personne n'ait pitié de ses orphelins !
'^Que ses descendants soient exterminés,
Et que leur nom s'éteigne dans la génération suivante !
'^Que l'iniquité de ses pères reste en souvenir devant l'Eternel,
Et que le péché de sa mère ne soit point effacé !
'^Qu'ils soient toujours présents devant l'Eternel,
Et qu'il retranche de la terre leur mémoire,
'* Parce cpi'il ne s'est pas souvenu d'exercer la miséricorde,
Parce qu'il a persécuté le malheureux et l'indigent.
Jusqu'à faire mourir l'homme au cœur brisé !
"11 aimait la malédiction : qu'elle tombe sur lui !
Il ne se plaisait pas à la bénédiction : qu'elle s'éloigne de lui !
'* Qu'il revête la malédiction comme son vêtement.
Qu'elle pénètre comme de l'eau dans son intérieur.
Comme de l'huile dans ses os !
''••Qu'elle lui serve de vêtement pour se couvrir.
De ceinture dont il soit toujours ceint !
-"Tel soit, de la part de l'Eternel, le salaire de mes ennemis,
Et de ceux qui parlent méchamment de moi !
-'Et toi. Eternel, Seigneur ! agis en ma faveur à cause de ton nor
Car ta bonté est grande ; délivre-moi !
--Je suis malheureux et indigent.
Et mon cœur est blessé au dedans de moi.
-'Je m'en vais comme l'ombre à son déclin.
Je suis chassé comme la sauterelle.
-■•Mes genoux sont affaiblis par le jeûne.
Et mon corps est épuisé de maigreur.
-'Je suis pour eux un objet d'opprobre ;
Ils me regardent, et secouent la tête.
-^Secours-moi, Eternel, mon Uieu !
Sauve-moi par ta bonté !
-'Et qu'ils sachent {|ue c'est ta main.
Que c'est toi Eternel, <jui l'as fait !
^^S'ils maudissent, toi tu béniras;
725
Ps. 109,29-111,0. PSAUMES.
S'ils se lèvent, ils seront confus.
Et ton serviteur se réjouira.
'^Que mes adversaires revêtent l'ignominie,
Qu'ils se couvrent de leur honte comme d'un manteau !
^"Je louerai de ma bouche hautement l'Eternel,
Je le célébrerai au milieu de la multitude ;
''Car il se tient à la droite du pauvre.
Pour le délivrer de ceux qui le condamnent.
Psaume 110.
'De David. Psaume.
Parole de l'Eternel à mon Seigneur :
Assieds-toi à ma droite,
.Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. —
-L'Éternel étendra de Sion le sceptre de ta puissance :
Domine au milieu de tes ennemis !
'Ton peuple est plein d'ardeur, quand tu rassembles ton armée ;
Avec des ornements sacrés, du sein de l'aurore
Ta jeunesse vient à toi comme une rosée.
*L'Eternel l'a juré, et il ne s'en repentira point :
Tu es prêtre pour toujours,
A la manière de Melchisédek. — •
^Le Seigneur, à ta droite.
Brise des rois au jour de sa colère.
^11 exerce la justice parmi les nations : tout est plein de cadavres ;
Il brise des têtes sur toute l'étendue du pays.
"11 boit au torrent pendant la marche :
C'est pourquoi il relève la tête.
P sou nie m.
*Louez l'Eternel !
Je louerai l'Eternel de tout mon cœur.
Dans la réunion des hommes droits et dans l'assemblée.
-Les œuvres de l'Eternel sont grandes.
Recherchées par tous ceux qui les aiment.
'Son œuvre n'est que splendeur et magnificence.
Et sa justice subsiste à jamais.
*I1 a laissé la mémoire de ses prodiges,
L'Eternel miséricordieux et compatissant.
^11 a donné de la nourriture à ceux qui le craignent ;
Il se souvient toujours de son alliance.
Ml a manifesté à son peuple la puissance de ses œuvres,
En lui livrant l'héritage des nations.
72G
PSAUMES. Ps. U 1,1-1 IS,',.
^Les œuvres de ses mains sont fidélité et justice;
Toutes ses ordonnances sont véritables,
^\l'f'ermies pour l'éternité,
Faites avec fidélité et droiture.
°I1 a envové la délivrance à son peuple.
Il a établi jiour toujours son alliance ;
Son nom est saint et redoutable.
'"La crainte de l'Eternel est le commencement de la sagesse ;
Tous ceux qui l'observent ont une raison saine.
Sa gloire subsiste à jamais.
Psdiimc 112.
'Louez l'Eternel !
Heureux l'homme qui craint l'Eternel,
Qui trouve un grand plaisir à ses commandements.
-Sa postérité sera puissante sur la terre,
La génération des hommes drf)its sera bénie.
'Il a dans sa maison bien-être et richesse.
Et sa justice subsiste à jamais.
*La lumière se lève dans les ténèbres pour les hommes droits,
Pour celui qui est miséricordieux, compatissant et juste.
^Heureux l'homme qui exerce la miséricorde et qui prête.
Qui règle ses actions d'après la justice!
^Car il ne chancelle jamais ;
La mémoire du juste dure toujours.
"Il ne craint point les mauvaises nouvelles ;
Son cœur est ferme, confiant en l'Eternel.
''Son cœur est affermi; il n'a point de crainte,
.Jusqu'à ce qu'il mette son plaisir à regarder ses adversaires.
"Il fait des largesses, il donne aux indigents;
Sa justice subsiste à jamais ;
Sa tète" s'élève avec gloire.
'"Le méchant le voit et s'irrite,
Il grince les dents et se consume.
Les désirs des méchants périssent.
Psaume 113.
Louez l'Eternel !
Serviteurs de l'Éternel, louez.
Louez le nom de l'Eternel !
-Que le nom de l'Eternel soit béni.
Dès maintenant et à jamais !
"Du lever du soleil juscpi'à son couchant,
Que le nom de l'Eternel soit célébré !
''L'Eternel est élevé au-dessus de toutes les nations,
a. Sa tète. hûb. sa camt'.
727
Ps. 118,5-115,5. PSAUMES.
Sa ffloire est au-dessus des cieux.
o"
^Qui est semblable à l'Éternel, notre Dieu ?
Il a sa demeure en haut ;
^11 abaisse les regards
Sur les cieux et sur la terre.
"De la poussière il retire le pauvre,
Du fumier il relève l'indigent,
''Pour les faire asseoir avec les grands.
Avec les grands de son peuple.
"11 donne une maison à celle qui était stérile,
Il en fait une mère joyeuse au milieu de ses enfants.
Louez l'Eternel !
Psaume lli.
'Quand Israël sortit d'Egypte,
Quand la maison de Jacob s'éloigna d'un peuple barbare,
-Juda devint son sanctuaire,
Israël fut son domaine.
^La mer le vit et s'enfuit.
Le Jourdain retourna en arrière ;
■*Les montagnes sautèrent comme des béliers.
Les collines comme des agneaux.
^Qu'as-tu, mer, pour t'enfuir,
Jourdain, pour retourner en arrière ?
^Qu'avez-vous, montagnes, pour sauter comme des béliers,
Et vous, collines, comme des agneaux ?
'Tremble devant le Seigneur, ù terre !
Devant le Dieu de Jacob,
*Qui change le rocher en étang.
Le roc en source d'eaux.
Psaume 115.
'Non pas à nous. Éternel, non pas à nous,
Mais à ton nom donne gloire,
A cause de ta bonté, à cause de ta fidélité !
-Pourquoi les nations diraient-elles :
Où donc est leur Dieu ?
^ Notre Dieu est au ciel.
Il fait tout ce qu'il veut.
■•Leurs idoles sont de l'argent et de l'or,
Elles sont l'ouvrage de la main des hommes.
^EUes ont une bouche et ne parlent [)oint,
728
PSAUMES. Ps. il5,c-116,5.
Elles ont des yeux et ne voient point,
''Elles ont des oreilles et n'entendent jioint,
Elles ont un nez et ne sentent point,
'Elles ont des mains et ne touchent point,
Des pieds et ne marchent point.
Elles ne produisent aucun son dans leur "-osier.
*Ils leur ressemblent, ceux qui les fabriquent,
Tous ceux qui se confient eu elles.
^Israël, confie-toi en l'Eternel !
Il est leur secours et leur bouclier.
'"Maison d'Aaron, confie-toi en rÉternel!
Il est leur secours et leur bouclier.
"Vous qui craignez l'iîternel, confiez-vous en l'Eternel !
Il est leur secours et leur bouclier.
'-L'Eternel se souvient de nous : il bénira.
Il bénira la maison tl'Israël,
Il bénira la maison d'Aaron,
''Il bénira ceux qui craignent l'Eternel,
Les petits et les grands ;
'•'L'Eternel vous multipliera ses faveurs,
A vous et à vos enfants.
'^ Soyez bénis par l'Eternel,
Oui a fait les cieux et la terre !
'*Les cieux sont les cieux de l'Eternel,
Mais il a donné la terre aux fils de l'homme.
'"Ce ne sont pas les morts qui célèbrent l'Eternel,
Ce n'est aucun de ceux qui descendent dans le lieu du silence;
'*Mais nous, nous bénirons l'Eternel,
Dès maintenant et à jamais.
Louez l'Eternel !
Psaume 116.
'Je me réjouis de ce que l'Eternel entend
Ma voix, mes supplications.
-Car il a penché son oreille vers moi ;
Et je l'invoquerai toute ma vie.
^Les liens de la mort m'avaient environné.
Et les angoisses du sépulcre m'avaient saisi ;
J'étais en proie à la détresse et à la douleur.
■'Mais j'invoquai le nom de l'Eternel :
O Eternel, sauve mon âme!
^L'Eternel est miséricordieux et juste.
Notre Dieu est plein de compassion ;
729
Ps. lI6,o-U8,'2. PSAUMES.
'L'Eternel garde les simples ;
J'étais malheureux, et il m'a sau\'é.
'Mon àme, retourne à ton repos,
Car l'Eternel t'a fait du bien.
*Oui, tu as délivré mon àme de la mort,
Mes yeux des larmes,
Mes pieds de la chute.
^Je marcherai devant l'Eternel,
Sur la terre des vivants.
'"J'avais confiance, lorsque je disais :
Je suis bien malheureux !
"Je disais dans mon angoisse :
Tout homme est trompeur.
'-Gomment rendrai-je à l'Eternel
Tous ses bienfaits envers moi ?
"J'élèverai la coupe des délivrances,
Et j'invoquerai le nom de l'Eternel;
'^J'accomplirai mes vœux envers l'Eternel,
En présence de tout son peuple.
'^Elle a du prix aux yeux de l'Eternel
La mort de ceux qui l'aiment,
"'Ecoute-moi, ô Eternel ! car je suis ton serviteur,
Ton serviteur, fils de ta servante.
Tu as détaché mes liens.
'"Je t'offrirai un sacrifice d'actions de grâces,
Et j'invoquerai le nom de l'Eternel ;
'''J'accomplirai mes vœux envers l'Eternel,
En présence de tout son peuple,
'"Dans les parvis de la maison de l'Eternel,
Au milieu de toi, Jérusalem !
Louez l'Eternel 1
Psaume 117.
'Louez l'Eternel, vous toutes les nations,
Célébrez-le, vous tous les peuples !
-Car sa bonté pour nous est grande,
Et sa fidélité dure à toujours.
Louez l'Éternel !
Psaume 118.
'Louez l'Eternel, car il est bon.
Car sa miséricorde dure à toujours !
^Qu'Israël dise ;
Car sa miséricorde dure à toujours !
730
PSAUMES. Ps. JI8,3-Q3.
•'Que la maison d'Aaron dise :
Car sa miséricorde dure à toujours !
*Oue ceux qui craignent ri"]ternel disent :
Car sa miséricorde dure à toujours !
^Du sein de la détresse j'ai invoqué l'Eternel
L'Eternel m'a exaucé, m'a mis au large.
* L'Éternel est pour moi, je ne crains rien :
Que peuvent me taire des hommes ?
"L'Eternel est mon secours.
Et je me réjouis à la vue de mes ennemis.
** Mieux vaut chercher un refuge en l'Eternel
Que de se confier à l'homme ;
'Mieux vaut chercher un refuge en l'Eternel
Due de se confier aux grands.
^o^
&'
'"Toutes les nations m'environnaient :
Au nom de l'Éternel, je les taille en pièces.
"Elles m'environnaient, m'enveloppaient :
Au nom de l'Éternel, je les taille en pièces.
'-Elles m'environnaient comme des abeilles :
Elles s'éteignent comme un feu d'épines ;
Au nom de l'Éternel, je les taille en pièces.
'^Tu me poussais pour me faire tomber;
Mais l'Éternel m'a secouru.
'^L'Éternel est ma force et le sujet de mes louanges ;
C'est lui qui m'a sauvé.
'^Des cris de triomphe et de salut s'élèvent dans les tentes des justes
La droite de l'Eternel manifeste sa puissance !
'^La droite de l'Éternel est élevée !
La droite de l'Éternel manifeste sa puissance !
''Je ne mourrai pas, je vivrai.
Et je raconterai les œuvres de l'Eternel.
'*L'Éternel m'a châtié.
Mais il ne m'a pas livré à la mort.
''■'Ouvrez-moi les portes de la justice :
J'entrerai, je louerai l'Eternel.
-"Voici la porte de 1 Eternel :
C'est par elle qu'entrent les justes.
*'Je te loue, parce que tu m'as exaucé.
Parce cjue tu m'as sauvé.
"La pierre qu'ont rejetée ceux cpii bâtissaient
Est devenue la principale de l'angle.
-^C'est de l'Éternel que cela est venu ;
C'est un prodige à nos yeux.
731
Ps. il8, A-ilO, 15. PSAUMES.
-*G'est ici la journée que l'Eternel a faite :
Qu'elle soit pour nous un sujet d'allégresse et de joie !
-^0 Eternel, accorde le salut!
0 Éternel, donne la ])rospérité !
-^Béni soit celui qui Aient au nom de l'Eternel !
Nous vous bénissons de la maison de l'Eternel .
-'L'Eternel est Dieu, et il nous éclaire.
Attachez la victime avec des liens.
Amenez-la jusqu'aux cornes de l'autel !
*^Tu es mon Dieu, et je te louerai ;
Mon Dieu ! je t'exalterai.
-^ Louez l'Eternel, car il est bon.
Car sa miséricorde dure à toujours !
Psaume il9.
'Heureux ceux qui sont intègres dans leur voie,
( hii marchent selon la loi de l'Eternel !
-Heureux ceux (jui gardent ses préceptes,
Qui le cherchent de tout leur cœur,
^Qui ne commettent point d'iniquité,
El qui marchent dans ses voies !
■'Tu as prescrit tes ordonnances,
Pour qu'on les observe avec soin.
^Puissent mes actions être bien réglées,
Afin que je garde tes statuts !
^Alors je ne rougirai point,
A la vue de tous tes commandements.
'Je te louerai dans la droiture de mon cœur,
En apprenant les lois de ta justice.
^Je veux garder tes statuts :
Ne m'abandonne pas entièrement !
'Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier?
En se dirigeant d'après ta parole.
'"Je te cherche de tout mon cœur :
Ne me laisse pas égarer loin de tes commandements !
"Je serre ta parole dans mon cœur,
Afin de ne pas pécher contre toi.
'-Béni sois-tu, ô Eternel !
Enseigne-moi tes statuts !
'^De mes lèvres j'énumère
Toutes les sentences de ta bouche.
'^Je me réjouis en suivant tes ])réce])tes.
Comme si je possédais tous les trésors.
'^Je médite tes ordonnances.
J'ai tes sentiers sous les yeux.
732
PSAUMES. Ps. ti9, 16-38.
'Me fais mes délices de tes statuts,
Je n'oublie point ta parole.
'"Fais du bien à ton serviteur, pour que je vive
Et que j'observe ta parole !
''^Ouvre mes yeux, pour que je contemple
Les merveilles de ta loi !
"Je suis un étranger sur la terre :
Ne me cache pas tes commandements !
-"Mon àme est brisée par le désir
Qui toujours la porte vers tes lois.
-'Tu menaces les orgueilleux, ces maudits,
Qui s'égarent loin de tes commandements.
"Décharge-moi de l'opprobre et du mépris !
Car j'observe tes préceptes.
-■MJes princes ont beau s'asseoir et parler contre moi,
Ton serviteur médite tes statuts.
-*Tes préceptes font mes délices,
Ce sont mes conseillers.
-^Mon àme est attachée à la poussière :
Rends-moi la vie selon ta parole !
"Je raconte mes voies, et tu m'exauces :
Enseigne-moi tes statuts !
-'Fais-moi comprendre la voie de tes ordonnances.
Et je méditerai sur tes merveilles !
-*Mon àme pleure de chagrin :
Relève-moi selon ta parole !
-^Eloigne de moi la voie du mensonge.
Et accorde-moi la grâce de suivre ta loi !
^^ Je choisis la voie de la vérité,
Je place tes lois sous mes yeux.
^'Je m'attache à tes préceptes :
Eternel, ne me rends point confus !
^-Je cours dans la voie de tes commandements,
Car tu élargis mon cœur.
*^Enseigne-moi, Éternel, la voie de tes statuts.
Pour que je la retienne jusqu'à la fin !
^■"Donne-moi l'intelligence, pour que je garde ta loi
Et que je l'observe de tout mon cœur !
^^Conduis-moi dans le sentier de tes commandements !
Car je l'aime.
''Incline mon cœur vers tes préceptes,
Et non vers le gain !
^"Détourne mes yeux de la vue des choses vaines,
Fais-moi vivre dans ta voie !
iplis envers Ion serviteui- ta promesse,
733 47 *
Ps. 119,39-60. PSAUMES.
Qui est pour ceux qui te craignent !
^^ Eloigne de moi l'opprobre que je redoute !
Car tes jugements sont pleins de bonté.
'"'Voici, je désire pratiquer tes ordonnances :
Fais-moi vivre dans ta justice !
■"Eternel, que ta miséricorde vienne sur moi,
Ton salut selon ta promesse !
■'-Et je pourrai répontlre à celui qui moutrage.
Car je me confie en ta parole.
••^N'ôte pas entièrement de ma bouche la parole de la vérité !
Car j'espère en tes jugements.
■'■'Je garderai ta loi constamment,
A toujours et à perpétuité.
^'^Je marcherai au large.
Car je recherche tes ordonnances.
**Je parlerai de tes préceptes devant les rois,
Et je ne rougirai point.
■"Je fais mes délices de tes commandements,
Je les aime.
^^Je lève mes mains vers tes commandements que j'aime,
Et je veux méditer tes statuts.
■•^Souviens-toi de ta promesse à ton serviteur.
Puisque tu m'as donné l'espérance !
""C'est ma consolation dans ma misère,
Car ta promesse me rend la vie.
'^'Des orgueilleux me chargent de railleries ;
Je ne m'écarte point de ta loi.
^-Je pense à tes jugements d'autrefois, ô Eternel !
Et je me console.
^^Une colère ardente me saisit à la vue des méchants
Qui abandonnent ta loi.
^■•Tes statuts sont le sujet de mes cantiques.
Dans la maison où je suis étranger.
^^La nuit je me rappelle ton nom, ô Eternel !
Et je garde ta loi.
^^ C'est là ce qui m'est propre.
Car j'observe tes ordonnances.
^'Ma part, ô Eternel ! je le dis.
C'est de garder tes paroles.
"*Je t'implore de tout mon cœur :
Aie pitié de moi, selon ta promesse !
^^Je réfléchis à mes voies.
Et je dirige mes pieds vers tes préceptes.
^'Je me hâte, je ne diffère point
D'observer tes commandements;
734
PSAUMES. Ps. IJ9,oi-S3.
61
Les pièges des méchants m'environnent ;
Je n'oublie point ta loi.
"Au milieu de la nuit je me lève pour te louer,
A cause des jugements de ta justice.
^■'Je suis l'ami de tous ceux qui te craignent,
Et de ceux qui gardent tes ordonnances.
"La terre, ô Eternel ! est pleine de ta bonté ;
Enseiyne-moi tes statuts !
'O'
*^Tu fais du bien à ton serviteur,
O Eternel ! selon ta promesse. rr,-,i<
^''Enseigne-moi le bon sens et l'intelligence !
Car je crois à tes commandements.
"'Avant d'avoir été humilié, je m'égarais ;
Maintenant j'observe ta parole.
*''Tu es bon et bienfaisant ;
Enseigne-moi tes statuts !
*^Des orgueilleux imaginent contre moi des faussetés;
Moi, je garde de tout mon cœur tes ordonnances.
'"Leur cœur est insensible comme la graisse ;
Moi, je fais mes délices de ta loi.
"'Il m'est bon d'être humilié.
Afin que j'apprenne tes statuts.
"-Mieux vaut pour moi la loi de ta bouche
<^ue mille objets d'or et d'argent.
"'Tes mains m'ont créé, elles m'ont formé ;
Donne-moi l'intelligence, pour que j'apprenne tes commandements !
"*Ceux qui te craignent me voient et se réjouissent.
Car j'espère en tes promesses.
'Me sais, ô Eternel ! que tes jugements sont justes ;
C'est par fidélité que tu m'as humilié.
"*Que ta bonté soit ma consolation,
Comme tu l'as promis à ton serviteur !
"'Que tes compassions viennent sur moi, pour que je vive !
Car ta loi fait mes délices.
'^Qu'ils soient confondus les orgueilleux qui m'oppriment sans cause!
Moi, je médite sur tes ordonnances.
""Qu'ils reviennent à moi ceux qui te craignent,
Et ceux qui connaissent tes préceptes !
"Que mon cœur soit sincère dans tes statuts.
Afin que je ne sois pas couvert de honte !
*' Mon âme languit après ton salut ;
J'espère en ta promesse.
"-Mes yeux languissent après ta promesse;
Je dis : Quand me consoleras-tu ?
^•'Car je suis comme une outre dans la fumée ;
735
Ps. 119,s>.-w5. PSAUMES.
Je n'oublie point tes statuts.
^''Quel est le nombre des jours de ton serviteur ?
•Quand feras-tu justice de ceux qui me persécutent ?
*^Des orgueilleux creusent des fosses devant moi ;
Ils n'agissent point selon ta loi.
''•'Tous tes commandements ne sont que fidélité ;
Ils me persécutent sans cause : secours-moi !
^'Ils ont failli me terrasser et m'anéantir ;
Et moi, je n'abandonne point tes ordonnances.
*** Rends-moi la vie selon ta bonté,
Afin que j'observe les préceptes de ta bouche !
^^X toujours, ô Eternel !
Ta parole subsiste dans les cieux.
'■"•De génération en génération ta fidélité subsiste;
Tu as fondé la terre, et elle demeure ferme.
^' C'est d'après tes lois que tout subsiste aujourd'hui,
Car toutes choses te sont assujetties.
^-Si ta loi n'eût fait mes délices,
J'eusse alors péri dans ma misère.
'^'Je n'oublierai jamais tes ordonnances,
Car c'est par elles que tu me rends la vie.
®*Je suis à toi : sauve-moi !
Car je recherche tes ordonnances.
"^Des méchants m'attendent pour me faire périr;
Je suis attentif à tes préceptes.
"^Je vois des bornes à tout ce qui est partait :
' Tes commandements n'ont point de limite.
'^Combien j'aime ta loi !
Elle est tout le jour l'objet de ma méditation.
"*Tes commandements me rendent plus sage que mes ennemis,
Car je les ai toujours avec moi.
^'^Je suis plus instruit que tous mes maîtres.
Car tes préceptes sont l'objet de ma méditation.
'""J'ai plus d'intelligence que les vieillards.
Car j'observe tes ordonnances.
"'Je retiens mon pied loin de tout mauvais chemin,
Afin de garder ta parole.
'"-Je ne m'écarte pas de tes lois,
Car c'est toi qui m'enseignes.
'"^Que tes paroles sont douces à mon palais.
Plus que le miel à ma bouche !
'"''Par tes ordonnances je deviens intelligent.
Aussi je hais toute voie de mensonge.
"^Ta parole est une lampe à mes pieds.
Et une lumière sur mon sentier.
73,6
PSAUMES. Ps. 119, m-m.
'"^Je jure, et je le tiendrai,
D'observer les lois île ta justice.
'"'Je suis bien humilié :
Eternel, rends-moi la vie selon ta parole !
'"^^grée, ô Eternel ! les sentiments que ma bouche exprime,
Et enseigne-moi tes lois !
'"'Ma vie est continuellement exposée.
Et je n'oublie point ta loi.
""Des méchants me tendent des pièges.
Et je ne m'égare pas loin de tes ordonnances.
'"Tes préceptes sont ])t)ur toujours mon héritage.
Car ils sont la joie de mon cœur.
"* J'incline mon cœur à pratiquer tes statuts.
Toujours, jusqu'à la fin.
"'Me hais les hommes indécis.
Et j'aime ta loi.
"■•Tu es mon asile et mon bouclier;
J'espère en ta promesse.
"^Eloignez-vous de moi, méchants.
Afin que j'observe les commandements de mon Dieu !
"^Soutiens-moi selon ta promesse, afin que je vive,
Et ne me rends point confus dans mon espérance !
"'Sois mon appui, pour que je sois sauvé.
Et que je m'occupe sans cesse de tes statuts !
'"'Tu méprises tous ceux qui s'écartent de tes statuts.
Car leur tromperie est sans effet.
""Tu enlèves comme de l'écume tous les méchants de la terre;
C'est pourquoi j'aime tes préceptes.
'-"Ma chair frissonne de l'effroi que tu m'inspires.
Et je crains tes jugements.
'-'J'observe la loi et la justice :
Ne m'abandonne pas à mes oppresseurs !
'--Prends sous ta garantie le bien de ton serviteur.
Ne me laisse pas opprimer par des orgueilleux!
'-^Mes yeux languissent après ton salut,
lît après la promesse de ta justice.
'-*Agis envers ton serviteur selon ta bonté.
Et enseigne-moi tes statuts !
'"Je suis ton serviteur : donne-moi l'intelligence,
Pour que je connaisse tes préceptes !
''-'*I1 est temps que l'Eternel agisse :
Ils transgressent ta loi.
'"C'est pourquoi j'aime tes commandements,
Plus que l'or et que l'oi- fin ;
'-*C'ost pourquoi je trouve justes toutes tes ordonnances,
Je hais toute voie de mensonge.
o
737
Ps.H9,m-m. PSAUMES.
'^'Tes préceptes sont admirables :
Aussi mon àme les observe.
'■'"La révélation de tes paroles éclaire,
Elle donne de l'intelligence aux simples.
'"J'ouvre la bouche et je soupire,
Car je suis avide de tes commandements.
'^-Tourne vers moi ta face, et aie pitié de moi.
Selon ta coutume à l'égard de ceux qui aiment ton nom !
'^^Affermis mes pas dans ta ])arole,
Et ne laisse aucune iniquité dominer sur moi !
'^^Délivre-moi de l'oppression des hommes.
Afin que je garde tes ordonnances !
"'^Fais luire ta face sur ton serviteur,
Et enseigne-moi tes statuts !
""Mes yeux répandent des torrents d'eaux,
Parce qu'on n'observe point ta loi.
'■''Tu es juste, ô Eternel !
Et tes jugements sont équitables;
'^''Tu fondes tes préceptes sur la justice
Et sur la plus grande fidélité.
'^"Mon zèle me consume.
Parce que mes adversaires oublient tes paroles.
""Ta parole est entièrement éprouvée,
Et ton serviteur l'aime.
'■"Je suis petit et méprisé;
Je n'oublie point tes ordonnances.
"-Ta justice est une justice éternelle,
Et ta loi est la vérité.
'"La détresse et l'angoisse m'atteignent;
Tes commandements font mes délices.
'''^Tes préceptes sont éternellement justes .
Donne-moi l'intelligence, pour que je vive
I
"^Je t'invoque de tout mon cœur : exauce-moi, Eternel,
Afin que je garde tes statuts !
'*"Je t'invoque : sauve-moi,
Afin que j'observe tes jjréceptes !
'"Je devance l'aurore et je crie ;
J'espère en tes promesses.
'■**'Je devance les veilles et j'ouvre les yeux.
Pour méditer ta parole.
'■''■'Ecoute ma voix selon ta bonté !
Rends-moi la vie selon ton jugement !
'^"Ils s'approchent ceux qui poursuivent le crime,
Ils s'éloignent de ta loi.
'^'Tu es proche, ô Eternel !
Et tous tes commandements sont la vérité.
738
PSAUMES. Ps. IW.mi-m.
'^^Dès longtemps je sais par tes préceptes
Que tu les as établis pour toujours.
'^•*Vois ma misère, et délivre-moi !
Car je n'oublie point ta loi.
'^^ Défends ma cause, et rachète-moi ;
Rends-moi la vie selon ta promesse !
""^Le salut est loin des méchants.
Car ils ne recherchent pas tes statuts.
'^^Tes compassions sont grandes, ô Eternel !
Rends-moi la vie selon tes jugements !
'^"Mes persécuteurs et mes adversaires sont nombreux ;
Je ne m'écarte point de tes préceptes.
'^*Je vois avec dégoût des traîtres.
Oui n'observent pas ta parole.
'^^Considère que j'aime tes ordonnances :
Eternel, rends-moi la vie selon ta bonté !
'^"Le iondement de ta parole est la vérité,
Et toutes les lois de ta justice sont éternelles.
'"Des princes me persécutent sans cause ;
Mais mon cœur ne tremble qu'à tes paroles.
'*-Je me réjouis de ta parole.
Comme celui qui trouve un grand butin.
'^^Je hais, je déteste le mensonge;
J'aime ta loi.
'"■'Sept fois le jour je te célèbre,
A cause des lois de ta justice.
'*'^I1 y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta loi.
Et il ne leur arrive aucun malheur.
'^'J'espère en ton salut, ô Eternel !
Et je jiratique tes commandements.
'"Mon àme observe tes préceptes,
Et je les aime beaucoup.
i6sjc garde tes ordonnances et tes préceptes.
Car toutes mes voies sont devant toi.
'*'Que mon cri parvienne jusqu'à toi, ô Eternel !
Donne-moi l'intelligence, selon ta promesse !
'""Oue ma supplication arrive jusqu'à toi !
Délivre-moi, selon ta promesse !
'"'Que mes lèvres publient ta louange !
Car tu m'enseignes tes statuts.
'"Que ma langue chante ta parole !
Car tous tes commandements sont justes.
'"■'Que ta main me soit en aide !
Car j'ai choisi tes ordonnances.
'"•'Je soupire après ton salut, ù Eternel !
7:39
Ps. Iiy,nG-l'2l,8. PSAUMES.
Et ta loi fait mes délices.
'"^Oue mon àme vive et qu'elle te loue !
Et que tes jugements me soutiennent !
"^Je suis errant comme une brebis perdue : chercbe ton serviteur,
Car je n'oublie point tes commandements.
Psaume 120.
'Cantique des degrés.
Dans ma détresse, c'est à l'Eternel
Que je crie, et il m'exauce.
-Éternel, délivre mon àme de la lèvre mensongère,
De la langue trompeuse !
8Que te donne, que te rapporte
Une langue trompeuse ?
■'Les traits aigus du guerrier,
Avec les charbons ardents du genêt.
'^Malheureux que je suis de séjourner à Méschec,
D'habiter parmi les tentes de Kédar !
''Assez longtemps mon àme a demeuré
Auprès de ceux qui haïssent la paix.
Me suis pour la paix ; mais dès que je parle,
Ils sont pour la guerre,
Psaume 121.
* Cantique des degrés.
Je lève mes yeux vers les montagnes.
D'où me viendra le secours ?
*Le secours me vient de l'Eternel,
Oui a fait les cieux et la terre.
*I1 ne permettra point que ton pied chancelle;
Celui qui te garde ne sommeillera point.
''Voici, il ne sommeille ni ne dort.
Celui qui garde Israël.
^L'Éternel est celui qui te garde,
L'Eternel est ton ombre à ta main droite.
"Pendant le jour le soleil ne te frappera point,
Ni la lune pendant la nuit.
"L'Éternel te gardera de tout mal,
11 gardera ton àme ;
'* L'Éternel gardera ton départ et ton arrivée,
Dès maintenant et à jamais.
740
PSAUMES. Ps. J2S.i-J24,3.
Psaume 122.
'Cantique des degrés. De David.
.Je suis dans la joie quand on me dit :
Allons à la maison de l'Eternel !
^Nos pieds s'arrêtent
Dans tes portes, Jérusalem !
'Jérusalem, tu es btàtie
Comme une ville dont les parties sont liées ensemble.
^C'est là que montent les tribus, les tribus de l'Eternel,
Selon la loi d'Israël,
Pour louer le nom de l'Eternel.
^Car là sont les trônes pour la justice,
Les trônes de la maison de David.
^Demandez la paix de Jérusalem.
Que ceux ([ui t'aiment jouissent du repos !
'Que la paix soit dans tes murs,
Et la trancpiillité dans tes palais !
*A cause de mes frères et de mes amis.
Je désire la paix dans ton sein ;
°A cause de la maison de l'Eternel, notre Dieu,
Je fais des vœux pour ton bonheur.
Psaume 123.
'Canlicpie des degrés.
Je lève mes yeux vers toi,
Qui sièges dans les cieux.
-Voici, comme les yeux des serviteurs sont fixés sur la main de leuis
Et les yeux de la servante sur la main de sa maîtresse, [maîtres.
Ainsi nos yeux se tournent vers l'Eternel, notre Dieu,
Jusqu'à ce qu'il ait pitié de nous.
'Aie pitié de nous, Eternel, aie pitié de nous !
Car nous sommes assez rassasiés de mépris ;
* Notre àme est assez rassasiée
Des moqueries des orgueilleux, du mépris des hautains.
Psaume 12 i.
'Cantique des degrés. De David.
Sans l'Eternel c[ui nous protégea, —
Qu'Israël le dise ! —
-Sans l'Eternel qui nous protégea,
Quanil les hommes s'élevèrent contre nous,
■'Ils nous auraient engloutis tout vivants,
741
Ps. I2i, ',-120, G. PSAUMES.
Quand leur colère s'enflamma contre nous ;
'' Alors les eaux nous auraient submergés,
Les torrents auraient passé sur notre àme ;
^\lors auraient passé sur notre àme
Les flots impétueux.
^Béni soit l'Eternel,
Qui ne nous a pas livrés en proie à leurs dents !
'Notre àme s'est échappée comme l'oiseau du fdet des oiseleurs;
Le filet s'est rompu, et nous nous sommes échappés.
*Notre secours est dans le nom de l'Éternel,
Qui a fait les cieux et la terre.
Psaume 125.
'Cantique des degrés.
Ceux qui se confient en l'Eternel
Sont comme la montagne de Sion : elle ne chancelle point,
Elle est affermie pour toujours.
-Des montagnes entourent Jérusalem ;
Ainsi l'Eternel entoure son peuple.
Dès maintenant et à jamais.
^Car le sceptre de la méchanceté ne restera pas sur le lot des justes,
Afin que les justes ne tendent pas les mains vers l'iniquité.
''Eternel, répands tes bienfaits sur les bons
Et sur ceux dont le cœur est droit !
''Mais ceux qui s'engagent dans des voies détournées,
Que l'Eternel les détruise avec ceux qui font le mal !
Que la paix soit sur Israël !
Psaume 126.
'Cantique des degrés.
Quand l'Eternel ramena les captifs de Sion,
Nous étions comme ceux qui font un rêve.
-Alors notre bouche était remplie de cris de joie.
Et notre langue de chants d'allégresse ;
Alors on disait parmi les nations :
L'Éternel a fait pour eux de grandes choses !
^L'Éternel a fait pour nous de grandes choses;
Nous sommes dans la joie.
^Eternel, ramène nos cajitifs,
Comme des ruisseaux dans le midi !
^Ceux qui sèment avec larmes
Moissonneront avec chants d'allégresse.
* Celui qui marche en pleurant, quand il porte la semence.
Revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes.
742
PSAUMES. Ps. 127, 1-129. i.
Psaume 121 .
'Cantique des degrés. De Salomon.
Si l'Eternel ne bâtit la maison,
Ceux qui la bâtissent travaillent en vain ;
Si l'Eternel ne garde la ville,
Celui qui la garde veille en vain.
-En vain vous levez-vous matin, vous couchez-vous tard,
Et mangez-vous le pain de douleur;
Il en donne autant à ses bien-aimés pendant leur sommeil.
^ Voici, des fds sont un héritage de l'Eternel,
Le fruit des entrailles est une récompense.
■'Comme les flèches dans la main d'un guerrier.
Ainsi sont les lils de la jeunesse.
^Heureux l'homme qui en a rempli son carquois !
Ils ne seront pas confus.
Quand ils parleront avec des ennemis à la porte".
Psaume 128.
'Cantique des degrés.
Heureux tout homme qui craint l'Eternel,
Qui marche dans ses voies !
-Tu jouis alors du travail de tes mains.
Tu es heureux, tu prospères.
^Ta femme est comme une vigne féconde
Dans l'intérieur de ta maison ;
Tes fds sont comme des plants d'olivier,
Autour de ta table.
■•C'est ainsi qu'est béni
L'homme qui craint l'Eternel.
^L'Eternel te bénira de Sion,
Et tu verras le bonheur de Jérusalem
Tous les jours de ta vie ;
^Tu verras les fds de tes fds.
Que la paix soit sur Israël !
Psaume 129.
'Cantique des degrés.
Ils m'ont assez opprimé dès ma jeunesse, —
Qu'Israël le dise ! —
-Ils m'ont assez opprimé dès ma jeunesse,
Mais ils ne m'ont pas vaincu.
a. A la parle; la justice se rendait à la poite des villes.
743
Ps. 129,3-131,2. PSAUMES.
^Des laboureurs ont labouré mon dos,
Ils y ont tracé de longs sillons.
* L'Éternel est juste :
Il a coupé les cordes des méchants.
^Qu'ils soient confondus et qu'ils reculent
Tous ceux qui haïssent Sion !
"Qu'ils soient comme l'herbe des toits,
Oui sèche avant qu'on l'arrache !
"Le moissonneur n'en i-emplit point sa main.
Celui qui lie les gerbes n'en charge point son bras,
**Et les passants ne disent point :
(^ue la bénédiction de l'Eternel soit sur vous !
Nous vous bénissons au nom de l'Eternel !
Psaume 130.
'Cantique des degrés.
Du fond de l'abîme je t'invoque, ô Éternel 1
-Seigneur, écoute ma voix !
Que tes oreilles soient attentives
A la voix de mes supplications !
^Si tu gardais le souvenir des iniquités. Éternel,
Seigneur, qui jîourrait subsister?
*\Iais le pardon se trouve auprès de toi,
Aiin qu'on te craigne.
^J'espère en l'Eternel, mon àme espère.
Et j'attends sa promesse.
*Mon àme compte sur le Seigneur,
Plus que les gardes ne comptent sur le matin,
(hie les gardes ne comptent sur le matin.
"Israël, mets ton espoir en l'Eternel !
Car la miséricorde est auprès de l'Eternel,
Et il multiplie les délivrances.
'^ C'est lui qui rachètera Israël
De toutes ses iniquités.
Psaume 131.
'Cantique des degrés. De David.
Éternel ! je n'ai ni un cœur qui s'enfle, ni des regards hautains;
Je ne m'occupe pas de choses trop grandes et trop relevées pour moi.
^Loin de là, j'ai l'àme calme et tranquille,
Comme un enfant sevré c[ui est auprès de sa mère ;
J'ai l'àme comme un enfant sevré,
744
PSAUMES. Ps. 13 J, 3-132, n.
^Israël, mets ton espoir en rÉternel,
Dès maintenant et à jamais !
Psaume 132.
'Cantique des degrés.
Eternel, souviens-toi de David,
De toutes ses peines !
-Il jura à l'Eternel,
11 fit ce vœu au puissant de Jacob :
■'Je n'entrerai pas dans la tente où j'habite,
Je ne monterai pas sur le lit où je repose,
^Je ne donnerai ni sommeil à mes yeux.
Ni assoupissement à mes paupières,
^Jusqu'à ce que j'aie trouvé un lieu pour l'Eternel,
Une demeure pour le puissant de Jacob. —
* Voici, nous en entendîmes parler à Ephrata,
Nous la" trouvâmes dans les champs de Jaar...
'Allons à sa demeure.
Prosternons-nous devant son marchepied !...
''Lève-toi, Eternel, viens à ton lieu de repos,
Toi et l'arche de ta majesté !
^Que tes prêtres soient revêtus de justice.
Et que tes fidèles poussent des cris de joie !
"*A cause de David, ton serviteur.
Ne repousse pas ton oint ! —
"L'Eternel a juré la vérité à David,
Il n'en reviendra pas :
Je mettrai sur ton trône un fruit de tes entrailles;
'-Si tes fils observent mon alliance
Et mes préceptes que je leur enseigne,
Leurs fils aussi pour toujours
Seront assis sur ton trône. —
'•'Oui, l'Eternel a choisi Sion,
Il l'a désirée pour sa demeure :
'■•C'est mon lieu de repos à toujours ;
J'y habiterai, car je l'ai désirée.
'^Je bénirai sa nourriture.
Je rassasierai de pain ses indigents ;
'"Je revêtirai de salut ses prêtres.
Et ses fidèles pousseront des cris de joie.
"Là j'élèverai la puissance de David*,
Je préparerai une lampe à mon oint,
a. La. l'art-he qui fut ti-aiisportée par David, de Kirjalh-Joariin à Jérusalem. b. Héh. je ferai pousser une
conte à David.
745
Ps. lS^.is-lS5,s. .PSAUMES.
'*Je revêtirai de honte ses ennemis,
Et sur lui brillera sa couronne.
. Psaume 133.
'Cantique des degrés. De David.
Voici, oh ! qu'il est agréable, qu'il est doux
Pour des frères de demeurer ensemble !
^C'est comme l'huile précieuse qui, répandue sur la tète,
Descend sur la barbe, sur la barbe d'Aaron,
Qui descend sur le bord de ses vêtements.
'C'est comme la rosée de l'Ilermon,
Qui descend sur les montagnes de Sion ;
Car c'est là que l'Eternel envoie la bénédiction,
La vie, pour l'éternité.
Psaume 13^i.
'Cantique des degrés.
Voici, bénissez l'Éternel, vous tous serviteurs de l'Eternel,
Qui vous tenez dans la maison de l'Eternel pendant les nuits !
"Elevez vos mains vers le sanctuaire.
Et bénissez l'Eternel !
^Que l'Eternel te bénisse de Sion,
Lui qui a fait les cieux et la terre !
Psaume 135-
^ Louez l'Eternel !
Louez le nom de l'Eternel,
Louez-le, serviteurs de l'Eternel,
-Qui vous tenez dans la maison de l'Eternel,
Dans les parvis de la maison de notre Dieu !
'Louez l'Eternel! car l'Eternel est bon.
Chantez à son nom ! car il est favorable.
■'Car l'Eternel s'est choisi Jacob,
Israël, pourtju'il lui a|)partînt.
^Je sais que l'Eternel est grand.
Et que notre Seigneur est au-dessus de tous les dieux.
*Tout ce que l'Eternel veut, il le fait.
Dans les cieux et sur la terre.
Dans les mers et dans tous les abîmes.
'11 fait monter les nuages des extrémités de la terre.
Il produit les éclairs et la pluie,
II tire le vent de ses trésors,
*I1 frappa les premiers-nés de l'Egypte,
Depuis les hommes Jusqu'aux animaux.
,746
PSAUMES. /',s. l-lj,,-lSO,i.
'Il envoya des signes et des miracles au milieu de toi, Egypte !
Contre Pharaon et contre tous ses serviteurs.
'"Il frappa des nations nombreuses,
Et tua des rois jouissants,
"Sihon, roi des Amoréens,
Oii', roi de Basan,
Et tous les rois de Canaan ;
'■'Et il donna leur pays en héritage,
En héritage à Israël, son peuple.
'^Eternel ! ton nom subsiste à toujours.
Eternel ! ta mémoire dure de génération en génération.
"Car l'Eternel jugera son peuple.
Et il aura pitié de ses serviteurs.
'^Les idoles des nations sont de l'argent et de For,
Elles sont l'ouvrage de la main des hommes.
'^Elles ont une bouche et ne jiarlent point.
Elles ont des yeux et ne voient point,
"Elles ont des oreilles et n'entendent point.
Elles n'ont point de souffle dans leur bouche.
'*Ils leur ressemblent ceux qui les fabriquent,
Tous ceux qui se confient en elles.
'^Maison d'Israël, bénissez l'Eternel !
Maison d'Aaron, bénissez l'Eternel !
^"Maison de Lévi, bénissez l'Eternel !
Vous qui craignez l'Eternel, bénissez l'Eternel !
-MJue de Sion l'on bénisse rÉternel,
Qui habite à Jérusalem !
Louez l'Eternel !
Psaume 136-
'Louez l'Eternel, car il est bon.
Car sa miséricorde dure à toujours !
^Louez le Dieu des dieux,
Car sa miséricorde dure à toujours !
'Louez lé Seigneur des seigneurs.
Car sa miséricorde dure à toujours !
■'Celui qui seul fait de grands prodiges,
Car sa miséricorde dure à toujours !
^Celui qui a fait les cieux avec intelligence,
Car sa miséricorde dure à toujours !
*Celui qui a étendu la terre sur les eaux,
Car sa miséricorde dure à toujours !
"Celui qui a fait les grands luminaires,
Car sa miséricortic dure à toujours !
747
Ps. 186,8-137,3. PSAUMES.
*Le soleil pour présider au jour,
Car sa miséricorde dure à toujours !
'La lune et les étoiles pour présider à la nuit,
Car sa miséricorde dure à toujours !
'"Celui qui frappa les Egyptiens dans leurs premiers-nés,
Car sa miséricorde dure à toujours !
"Et fit sortir Israël du milieu d'eux,
Car sa miséricorde dure à toujours !
'-A main forte et à bras étendu,
Car sa miséricorde dure à toujours !
'^ Celui qui coupa en deux la mer Rouge,
Car sa miséricorde dure à toujours !
'*Qui fit passer Israël au milieu d'elle,
Car sa miséricorde dure à toujours !
'^Et précipita Pharaon et son armée dans la mer Rouge,
Car sa miséricorde dure à toujours !
'^Celui qui conduisit son peuple dans le désert.
Car sa miséricorde dure à toujours !
'"Celui qui frappa de grands rois,
Car sa miséricorde dure à toujours !
'*Qui tua des rois jjuissants.
Car sa miséricorde dure à toujours !
'^Sihon, roi des Amoréens,
Car sa miséricorde dure à toujours !
-"EtOg, roi de Basan,
Car sa miséricorde dure à toujours !
-'Et donna leur pays en héritage.
Car sa miséricorde dure à toujours !
^*En héritage à Israël, son serviteur.
Car sa miséricorde dure à toujours !
^^Celui qui se souvint de nous quand nous étions humiliés,
Car sa miséricorde dure à toujours !
^*Et nous délivra de nos oppresseurs,
Car sa miséricorde dure à toujours !
'-''Celui qui donne la nourriture à toute chair,
Car sa miséricorde dure à toujours !
-^ Louez le Dieu des cieux,
Car sa miséricorde dure à toujours !
Psaume 137.
' Sur les bords des fleuves de Babylone,
Nous étions assis et nous pleurions,
En nous souvenant de Sion.
-Aux saules de la contrée.
Nous avions susj^endu nos harpes.
■^Là, nos vainqueurs nous demandaient des chants.
Et nos oppresseurs de la joie :
748
PSAUMES. Ps. 137, '<-I'39, /
Chantez-nous quelques-uns des cantiques de Sion ! —
''Comment chanterions-nous les cantiques de l'Eternel
Sur une terre étrangère ?
^Si je t'oublie, Jérusalem,
Que ma droite m'oublie !
*Que ma langue s'attache à mon palais,
Si je ne me souviens de toi,
Si je ne fais de Jérusalem
Le principal sujet de ma joie !
'Éternel, souviens-toi des enfants d'Edom,
Qui, dans la journée de Jérusalem,
Disaient : Rasez, rasez
Jusqu'à ses fondements !
*Fille de Babylone, la dévastée,
Heureux qui te rend la pareille.
Le mal que tu nous as fait !
"Heureux qui saisit tes enfants,
Et les écrase sur le roc !
Psaume J38.
'De David.
Je te célèbre de tout mon cœur,
Je chante tes louanges en la présence de Dieu.
'Je me prosterne dans ton saint temple,
Et je célèbre ton nom, à cause de ta bonté et de ta fidélité.
Car ta renommée s'est accrue par l'accomplissement de tes promesse;^
^Le jour où je t'ai invoqué, tu m'as exaucé.
Tu m'as rassuré, tu as fortifié mon àme.
"•Tous les rois de la terre te loueront, ô Eternel !
En entendant les paroles de ta bouche ;
^Ils célébreront les voies de l'Eternel,
Car la gloire de l'Eternel est grande.
° L'Eternel est élevé : il voit les humbles,
Et il reconnaît de loin les orgueilleux.
"(Juand je marche au milieu de la détresse, tu me rends la vie.
Tu étends ta main sur la colère de mes ennemis,
Et ta droite me sauve.
*L'Eternel agira en ma faveur.
Eternel, ta bonté dure toujours,
N'aband(uine pas les œuvres de tes mains !
Psaume 139.
'Au chef des chantres. De David. Psaume.
749 '»" *
Ps. 139, 2-n. PSAUMES.
Eternel ! tu me sondes et tu me connais,
*Tu sais quand je m'assieds et quand je me lève,
Tu pénètres de loin ma pensée ;
^Tu sais quand je marche et quand je me couche,
Et tu pénètres toutes mes voies.
■'Car la parole n'est pas sur ma langue,
Que déjà, ô Eternel ! tu la connais entièrement.
^Tu m'entoures par derrière et par devant.
Et tu mets ta main sur moi.
^Une science aussi merveilleuse est au-dessus de ma portée,
Elle est trop élevée pour que je puisse la saisir.
'Où irais-je loin de ton esprit,
Et où fuirais-je loin de ta face ?
*Si je monte aux cieux, tu y es ;
Si je me couche au séjour des morts, t'y voilà.
^Si je prends les ailes de l'aurore,
Et que j'aille habiter à l'extrémité de la mer,
'"Là aussi ta main me conduira,
Et ta droite me saisira.
"Si je dis : Au moins les ténèbres me couvriront, —
La nuit devient lumière autour de moi ;
'-Même les ténèbres ne sont pas obscures pour toi,
La nuit brille comme le jour.
Et les ténèbres comme la lumière.
''C'est toi qui as formé mes reins,
Qui m'as tissé dans le sein de ma mère.
"Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse.
Tes œuvres sont admirables.
Et mon àme le reconnaît bien.
'^Mon corps n'était point caché devant toi.
Lorsque j'ai été fait dans un lieu secret,
Tissé dans les profondeurs de la terre.
'^Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient ;
Et sur ton livre étaient tous inscrits
Les jours cjui m'étaient destinés,
Avant cju'aucun d'eux existât.
"Que tes pensées, ô Dieu, me semblent impénétrables !
Que le nombre en est grand !
'*Si je les compte, elles sont plus nombreuses que les grains de sable.
Je m'éveille, et je suis encore avec toi.
'^O Dieu, puisses-tu faire mourir le méchant !
Hommes de sang, éloignez-vous de moi !
-"Ils parlent de toi d'une manière criminelle.
Ils prennent ton nom pour mentir, eux tes ennemis !
^'Eternel, n'aurais-je pas de la haine pour ceux qui te haïssent,
750
PSAUMES. Ps. 139,^-141,1.
Du dégoût pour ceux qui s'élèvent contre toi ?
"Je les hais d'une parfaite haine ;
Ils sont pour moi des ennemis.
'^Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur!
R]irouve-moi, et connais mes pensées !
"-* Regarde si je suis sur une mauvaise voie,
Et conduis-moi sur la voie de l'éternité !
Psaume IW.
'Au chef des chantres. Psaume de David.
^Éternel, délivre-moi des hommes méchants!
Préserve-moi des hommes violents,
'Qui méditent de mauvais desseins dans leur cœur,
Et sont toujours prêts à faire la guerre !
■•Ils aiguisent leur langue comme un serpent.
Ils ont sous leurs lèvres un venin d'aspic. — Pause.
^Éternel, garantis-moi des mains du méchant!
Préserve-moi des hommes violents,
(^ui méditent de me faire tomber !
V
^Des orgueilleux me tendent un piège et des filets.
Ils placent des rets le long du chemin.
Ils me dressent des embûches. — Pause.
^Je dis à l'Eternel : Tu es mon Dieu !
Eternel, prête l'oreille à la voix de mes supplications !
* Eternel, Seigneur, force de mon salut !
Tu couvres ma tête au jour du combat.
^Eternel, n'accomplis pas les désirs du méchant.
Ne laisse pas réussir ses projets, de peur qu'il ne s'en glorifie ! — Pause.
'"Que sur la tête de ceux qui m'environnent
Retombe l'iniquité de leurs lèvres !
" Que des charbons ardents soient jetés sur eux !
Qu'il les précipite dans le feu,
Dans des abîmes, d'où ils ne se relèvent plus !
'^L'homme dont la langue est fausse ne s'affermit jias sur la terre;
Et l'homme violent, le malheur l'entraîne à sa perte.
'■'Je sais que l'Eternel fait droit au misérable,
Justice aux indigents.
'■•Oui, les justes célébreront ton nom.
Les hommes droits habiteront devant ta face.
Psaume lil.
'Psaume de David.
Eternel, je t'invoque : viens en hâte auprès de moi !
75i
Ps. JU,--/i2,7. PSAUMES.
Prête l'oreille à ma voix, quand je t'invoque !
-Que ma prière soit devant ta face comme l'encens,
Et l'élévation de mes mains comme l'offrande du soir !
■'Eternel, mets une garde à ma Louche,
Veille sur la porte de mes lèvres !
■*N'entraîne ])as mon cœur à des choses mauvaises,
A des actions coupables avec les hommes cjui font le mal,
Et cpie je ne prenne aucune part à leurs festins !
^Que le juste me frappe, c'est une faveur;
Qu'il me châtie, c'est de l'huile sur ma tète :
Ma tête ne se détournera pas ;
Mais de nouveau ma prière s'élèvera contre leur méchanceté.
^Que leurs juges soient précipités le long des rochers,
Et l'on écoutera mes paroles, car elles sont agréables.
'Comme quand on laboure et qu'on fend la terre.
Ainsi nos os sont dispersés à l'entrée du séjour des morts.
*C'est vers toi. Eternel, Seigneur ! que se tournent mes yeux,
C'est auprès de toi que je cherche un refuge :
N'abandonne pas mon âme !
** Garantis-moi du piège qu'ils me tendent.
Et des embûches de ceux (pii font le mal !
'"Que les méchants tombent dans leurs filets.
Et que j'échappe en même temps !
Psaume Ji2.
'Cantique de David. Lorsr[u'il était dans la caverne. Prière.
-De ma voix je crie à l'Eternel,
De ma voix j'implore l'Eternel.
'Je répands ma plainte devant lui.
Je lui raconte ma détresse.
* Quand mon esprit est abattu au dedans de moi,
Toi, tu connais mon sentier.
Sur la route où je marche
Ils m'ont tendu un piège.
'Jette les yeux à droite, et regarde!
Personne ne me reconnaît.
Tout refuge est perdu pour moi.
Nul ne prend souci de mon âme.
* Eternel ! c'est à toi que je crie.
Je dis : Tu es mon refuge.
Mon partage sur la terre des vivants.
' Sois attentif à mes cris !
Car je suis bien malheureux.
Délivre-moi de ceux qui me poursuivent!
752
PSAUMES. .Ps. 142,8-1 Vt,i.
Car ils sont plus forts que moi.
*Tire mon àme de sa prison,
Afin que je célèbre ton nom !
Les justes viendront ni'entourer,
Quand tu m'auras fait du bien.
Psaume ^43.
* Psaume de David.
Eternel, écoute ma ])rière, prête Toreille à mes supplications!
E.\auce-moi dans ta fidélité, dans ta justice!
-N'entre pas en jugement avec ton serviteur!
Car aucun vivant n'est juste devant toi.
^L'ennemi poursuit mon àme.
Il foule à terre ma vie ;
Il me fait habiter dans les ténèbres.
Comme ceux qui sont morts depuis lonotemps.
''Mon esprit est abattu au dedans de moi.
Mon cœur est troublé dans mon sein.
^.le me souviens des jours d'autrefois.
Je médite sur toutes tes œuvres.
Je réfléchis sur l'ouvrage de tes mains.
*J'étends mes mains vers toi ;
Mon âme soupire après toi, comme une terre desséchée. — Pause.
"Hàte-toi de m'exaucer, ô Eternel !
Mon esprit se consume.
Ne me cache jjas ta face !
Je serais semblable à ceux qui descendent dans la fosse.
^Fais-moi dès le matin entendre ta bonté!
Car je me confie en toi.
Fais-moi connaître le chemin où je dois marcher!
Car j'élève à toi mon àme.
'^Délivre-moi de mes ennemis, ô Eternel!
Auprès de toi je cherche un refuge.
'° Enseigne-moi à faire ta volonté !
Car tu es mon Dieu.
Que ton bon esprit me conduise sur la voie droite !
"A cause de ton nom. Éternel, rends-moi la vie !
Dans ta justice, retire mon àme de la détresse !
'-Dans ta bonté, anéantis mes ennemis.
Et fais périr tous les oppresseurs de mon àme!
Car je suis ton serviteur.
Psaume J4i.
'De David.
Béni soit l'Eternel, mon rocher,
753
Ps. iU, 2-145, 1. PSAUMES.
Qui exerce mes mains au combat,
Mes doigts à la bataille,
-Mon bienfaiteur et ma forteresse,
Ma haute retraite et mon libérateur,
Mon bouclier, celui qui est mon refuge,
Qui m'assujettit mon peuple !
^Eternel, qu'est-ce que l'homme, pour que tu le connaisses?
Le fils de l'homme, pour que tu prennes garde à lui?
^L'homme est semblable à un souffle.
Ses jours sont comme l'ombre qui passe.
^Eternel, abaisse tes cieux, et descends !
Touche les montagnes, et qu'elles soient fumantes!
'Fais briller les éclairs, et disperse mes ennemis!
Lance tes flèches, et mets-les en déroute !
'Etends tes mains d'en haut ;
Délivre-moi et sauve-moi des grandes eaux.
De la main des fils de l'étranger,
*Dont la bouche profère la fausseté,
Et dont la droite est une droite mensongère.
^O Dieu ! je te chanterai un cantique nouveau,
Je te célébrerai sur le luth à dix corties.
'"Toi, qui donnes le salut aux rois.
Qui sauvas du glaive meurtrier David, ton serviteur,
"Délivre-moi et sauve-moi de la main des fils de l'étranger,
Dont la bouche profère la fausseté,
Et dont la droite est une droite mensongère !...
'-Nos fils sont comme des plantes.
Qui croissent dans leur jeunesse ;
Nos filles comme les colonnes sculptées,
Qui font l'ornement des palais.
"Nos greniers sont pleins.
Regorgeant de toute espèce de provisions ;
Nos troupeaux se multiplient par milliers, par dix milliers.
Dans nos campagnes ;
'^Nos génisses sont fécondes ;
Point de désastre, point de captivité,
Point de cris dans nos rues !
'^Heureux le peuple pour qui il en est ainsi !
Heureux le peuple dont l'Eternel est le Dieu !
Psaume là5.
'Louange. De David.
Je t'exalterai, ô mon Dieu, mon roi !
Et je bénirai ton nom à toujours et à perpétuité.
754
PSAUMES. Ps. 145, 2-146, :
* Chaque jour je te bénirai,
Et je célébrerai ton nom à toujours et à perpétuité.
'L'Eternel est grand et très cligne de louange,
Et sa grandeur est insondable.
'Que chaque génération célèbre tes œuvres,
Et publie tes liants faits!
^Je dirai la splendeur glorieuse de ta majesté ;
Je chanterai tes merveilles.
^On parlera de ta puissance redoutable.
Et je raconterai ta grandeur.
'Qu'on proclame le souvenir de ton immense bonté.
Et qu'on célèbre ta justice !
^L'Eternel est miséricordieux et compatissant,
Lent à la colère et plein de bonté.
'L'Eternel est bon envers tous.
Et ses compassions s'étendent sur toutes ses œuvres.
'"Toutes tes œuvres te loueront, ô Eternel !
Et tes fidèles te béniront.
"Ils diront la gloire de ton règne.
Et ils proclameront ta puissance,
'-Pour faire connaître aux fils de l'homme ta puissance
Et la sj^lendeur glorieuse de ton règne.
'^Ton règne est un règne de tous les siècles,
Et ta domination subsiste dans tous les âges.
'*L'Eternel soutient tous ceux qui tombent.
Et il redresse tous ceux qui sont courbés.
'^Les yeux de tous espèrent en toi.
Et tu leur donnes la nourriture en son temps.
'^Tu ouvres ta main,
Et tu rassasies à souhait tout ce qui a vie.
"L'Eternel est juste dans toutes ses voies.
Et miséricordieux dans toutes ses œuvres.
'^L'Eternel est près de tous ceux qui l'invoquent ,
De tous ceux qui l'invoquent avec sincérité ;
''-'Il accomplit les désirs de ceux qui le craignent.
Il entend leur cri et il les sauve.
^''L'Eternel garde tous ceux qui l'aiment.
Et il détruit tous les méchants.
-'Que ma bouche publie la louange de l'Eternel,
Et que toute chair bénisse son saint nom,
A toujours et à perpétuité !
Psaume l'iO.
'Louez l'Eternel !
755
Ps. lie, 2-147,8. PSAUMES.
Mon âme, loue l'Eternel!
-Je louerai l'Eternel tant que je vivrai,
Je célébrerai mon Dieu tant que j'existerai.
^Ne vous confiez pas aux grands.
Aux fils de l'homme qui ne peuvent sauver.
*Leur souffle s'en va, ils rentrent dans la terre,
Et ce même jour leurs desseins périssent.
^Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob,
Qui met son espoir en l'Eternel, son Dieu !
*I1 a fait les cieux et la terre,
La mer et tout ce qui s'y trouve.
Il garde la fidélité à toujours.
"Il fait tlroit aux op|)rimés ;
Il donne du pain aux affamés;
L'Eternel délivre les captifs ;
''L'Eternel ouvre les yeux des aveugles ;
L'Eternel redresse ceux qui sont courbés ;
L'Eternel aime les justes.
'L'Éternel protège les étrangers.
Il soutient l'orphelin et la veuve.
Mais il renverse la voie des méchants.
'"L'Eternel règne éternellement;
Ton Dieu, ô Sion ! subsiste d'âge en âge 1
Louez l'Éternel !
Psaume ià7.
'Louez l'Éternel!
Car il est beau de célébrer notre Dieu,
Car il est doux, il est bienséant de le louer.
^L'Éternel rebâtit Jérusalem,
Il rassemble les exilés d'Israël ;
*I1 guérit ceux qui ont le cœur brisé,
Et il panse leurs blessures.
*I1 compte le nombre des étoiles,
Il leur donne à toutes des noms.
^ Notre Seigneur est grand, puissant par sa force,
Son intelligence n'a point de limite.
^L'Éternel soutient les malheureux.
Il abaisse les méchants jusqu'à terre.
'Chantez à l'Éternel avec actions de grâces,
Célébrez notre Dieu avec la harpe !
* Il couvre les cieux de nuages.
Il prépare la pluie pour la terre ;
756
PSAUMES. Ps. 147,9-148,1.
Il fait germer l'herbe sur les montagnes.
'Il dunne la nourriture au bétail,
Aux petits du corbeau quand ils crient.
'°Ce n'est pas dans la vigueur du cheval qu'il se complaît.
Ce n'est pas dans les jambes" de l'homme qu'il met son plaisir;
"L'Eternel aime ceux qui le craignent,
Ceux qui espèrent en sa bonté.
'^Jérusalem, célèbre l'Eternel !
Sion, loue ton Dieu !
'^Car il affermit les barres de tes portes,
Il bénit tes iils au milieu de toi ;
'^11 rend la paix à ton territoire.
Il te rassasie du meilleur froment.
'^11 envoie ses ordres sur la terre :
Sa parole court avec vitesse.
"'11 donne la neige comme de la laine,
Il répand la gelée blanche comme de la cendre;
''11 lance sa glace par morceaux;
Qui peut résister devant son froid ?
'*11 envoie sa parole, et il les fond ;
Il fait souffler son vent, et les eaux coulent.
''Il révèle sa parole à Jacob,
Ses lois et ses ordonnances à Israël ;
-"11 n'a ])as agi de même pour toutes les nations,
Et elles ne connaissent point ses ordonnances.
Louez l'Elternel !
Psaume liS.
'Louez rÉternel 1
Louez l'Eternel du haut des cieux
Louez-le dans les lieux élevés !
-Louez-le, vous tous ses anges 1
Louez-le, vous toutes ses armées !
^Louez-le, soleil et lune !
Louez-le, vous toutes, étoiles lumineuses !
^Louez-le, cieux des cieux.
Et vous eaux, qui êtes au-dessus des cieux !
''Qu'ils louent le nom de l'Eternel !
Car il a commandé, et ils ont été créés.
^11 les a affermis pour toujours et à perpétuité ;
Il a donné des lois, et il ne les violera point.
^ Louez l'Eternel du bas de la terre.
Monstres marins, et vous tous abîmes,
a. Les /a:fihes, coiisidéi-i'es comino sirj^e de la force cl de hi rapidité à la cour.se.
757
Ps. 14-8,8-150,1. PSAUMES.
*Feu et grêle, neige et brouillards,
Vents impétueux, qui exécutez ses ordres,
^Montagnes et toutes les collines.
Arbres fruitiers et tous les cèdres,
'"Animaux et tout le bétail,
Reptiles et oiseaux ailés,
" Rois de la terre et tous les peuples.
Princes et tous les juges de la terre,
'-Jeunes hommes et jeunes filles,
Vieillards et enfants !
'•'Qu'ils louent le nom de rÉterucl !
Car son nom seul est élevé ;
Sa majesté est au-dessus de la terre et des cieux.
'■•Il a relevé la force " de son peuple :
Sujet de louange pour tous ses fidèles,
Pour les enfants d'Israël, du peuple cpii est près de lui.
Louez l'Eternel !
Psaiiiuc l'id.
']>ouez l'Eternel !
Chantez à l'Eternel un cantique nouveau !
Chantez ses louanges dans l'assemblée des fidèles !
-Qu'Israël se réjouisse en celui qui l'a créé !
Que les fils de Sion soient dans l'allégresse à cause de leur roi !
•'Qu'ils louent son nom avec des danses,
(^)u'ils le célèbrent avec le tambourin et la harpe !
'Car l'Eternel prend plaisir à son peuple.
Il o-lorifie les malheureux en les sauvant.
^Que les fidèles triomphent dans la gloire,
(Qu'ils poussent des cris de joie sur leur couche !
"Que les louanges de Dieu soient dans leur bouche,
Et le glaive à deux tranchants dans leur main,
'Pour exercer la vengeance sur les nations,
Pour châtier les peuples,
''Pour lier leurs rois avec des chaînes
Et leurs grands avec des ceps de fer,
''Pour exécuter contre eux le jugement qui est écrit !
C'est une gloire pour tous ses fidèles.
Louez l'Eternel !
Psaume 150.
'Louez l'Éternel !
Louez Dieu dans son sanctuaire !
u, Iai force, héb. la corne.
758
PSAUMES. Ps. 150.i-6.
Louez-le dans rétendue où éclate sa puissance !
-Louez-le pour ses hauts faits !
Louez-le selon l'immensité de sa grandeur !
^Louez-le au son de la tromjiette!
Louez-le avec le luth et la harpe !
*Louez-le avec le tambourin et avec des danses !
Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau !
^Louez-le avec les cymbales sonores !
Louez-le avec les cymbales retentissantes !
^Que tout ce qui respire loue l'Eternel !
Louez l'Eternel !
LES PROVERBES
Chap. I. 'Proverbes de Salomon, fils de David,
Roi d'Israël,
-Pour connaître la sagesse et l'instruction,
Pour comprendre les paroles de l'intelligence ;
^Pour recevoir des leçons de bon sens,
De justice, d'équité et de droiture ;
''Pour donner aux simples du discernement.
Au jeune homme de la connaissance et de la rétlexion.
^Que le sage écoute, et il augmentera son savoir,
Et celui qui est intelligent acquerra de l'habileté,
*Pour saisir le sens d'un proverbe ou d'une énigme.
Des paroles des sages et de leurs sentences.
'La crainte de l'Eternel est le commencement de la science;
Les insensés méprisent la sagesse et l'instruction.
^Ecoute, mon fils, l'instiuction de ton ])ère,
Et ne rejette pas l'enseignement de ta mère ;
^Car c'est une couronne de grâce pour ta tête.
Et une parure pour ton cou.
'"Mon fils, si des pécheurs vevdent te séduire.
Ne te laisse pas gagner.
"S'ils disent : Viens avec nousldressonsdes embûches, versons dusang.
Tendons des pièges à celui qui se repose en vain sur son innocence,
'"-Engloutissons-les tout vifs, comme le séjour tles morts.
Et tout entiers, comme ceux qui descendent dans la fosse ;
'^Nous trouverons toute sorte de biens précieux,
Nous remplirons de butin nos maisons ;
'''Tu auras ta part avec nous,
Il n'y aura qu'une bourse ])our nous tous ! —
'^Mon fils, ne te mets pas en chemin avec eux.
Détourne ton pied de leur sentier ;
"'Car leurs pieds courent au mal,
Et ils ont hâte de répandre le sang.
'"Mais en vain jettc-t-on le filet
Devant les yeux de tout ce qui a des ailes ;
'*Et eux, c'est contre leur propre sang qu'ils dressent des embûches.
C'est à leur âme qu'ils tendent des pièges.
'^Ainsi arrive-t-il à tout homme avide de gain ;
760
PROVERBES. Chap. l.^.o-2,s.
La cupidité cause la perte de ceux qui s'y livrent.
-"La sagesse crie dans les rues,
Elle élève sa voix dans les places ;
-'Elle crie à l'entrée des lieux hruyants;
Aux portes, dans la ville, elle fait entendre ses paroles :
"Jusques à quand, stupides, aimerez-vous la stupidité,'
.Jusques à quand les moqueurs se ]>lairont-ils à la moquerie.
Et les insensés haïront-ils la science?
-^Tournez-vous pour écouter mes réprimandes !
A'oici, je répandrai sur vous mon esprit.
Je vous ferai connaîti'c mes ])aroles —
-* Puisque j'ap|)elle et que vous résistez.
Puisque j'étends ma main et que personne n'y prend garde,
-^Puisque vous rejetez tous mes conseils,
Et que vous n'aimez pas mes réprimandes,
-*Moi aussi, je rirai quand vous serez dans le malluMir,
Je me moc[uerai cjuand la terreur vous saisira,
"Quand la terreur vous saisira comme une tempête.
Et que le malheur vous enveloppera comme un tourbillon.
Quand la détresse et l'angoisse fondront sur vous.
-"Alors ils ni'ap|iolleront, et je ne répondrai pas;
Ils me chercheront, et ils ne me trouveront pas.
-s Parce qu'ils ont haï la science,
Et qu'ils n'ont pas choisi la crainte de l'Eternel,
■'"Parce qu'ils n'ont point aimé mes conseils.
Et qu'ils ont dédaigné toutes mes réprimandes,
^' Ils se nourriront du fruit de leur voie.
Et ils se rassasieront de leurs projires conseils.
^^Car la résistance des stupiiles les tue,
Et la sécurité des insensés les perd ;
''Mais celui (\\n m'écoute rejîosera avec assurance,
Il vivra tranquille et sans craindre aucun mal.
Chap. II. 'Mon fils, si tu reçois mes paroles,
Et si tu gardes avec toi mes préceptes,
*Si tu rends ton oreille attentive à la sagesse.
Et si tu inclines ton cœur à l'intelligence ;
'Oui, si tu appelles la sagesse.
Et si tu élèves ta voix vers l'intelligence,
*Si tu la cherches comme l'argent.
Si tu la poursuis comme un trésor,
^Alors tu comprendras la crainte de l'Eternel,
Et tu trouveras la connaissance de Dieu.
*Car l'Eternel donne la sagesse ;
De sa bouche sortent la connaissance et l'intelligence ;
'Il tient en réserve le salut pour les hommes droits,
Un bouclier pour ceux qui marchent dans l'intégrité,
*En protégeant les sentiers de la justice
761
Chap. 2,0-3,0. PROVERBES.
Et en gardant la voie de ses fidèles.
^Alors tu comprendras la justice, réquitc,
La droiture, toutes les routes qui mènent au bien.
'"Car la sagesse viendra dans ton cœur.
Et la connaissance fera les délices de ton âme ;
"La réflexion veillera sur toi,
L'intelligence te gardera,
'-Pour te délivrer de la voie du mal.
De riiomme qui tient des discours pervers,
''De ceux qui abandonnent les sentiers de la droiture
Afin de marcher dans des chemins ténébreux,
'*Qui trouvent de la jouissance à faire le mal,
Qui mettent leur plaisir dans la perversité,
'^Qui suivent des sentiers détournés,
Et qui prennent des routes tortueuses ;
'"'Pour te délivrer de la femme étrangère,
De l'étrangère qui emploie des paroles doucereuses,
"Qui abandonne l'ami de sa jeunesse.
Et qui oublie l'alliance de son Dieu ;
"*Gar sa maison penche vers la mort.
Et sa route mène chez les morts :
'"Aucun de ceux qui vont à elle ne revient,
Et ne retrouve les sentiers de la vie.
^"Tu marcheras ainsi dans la voie des gens de bien,
Tu garderas les sentiers des justes.
-'Car les hommes droits habiteront le pays,
Les hommes intègres y resteront ;
"Mais les méchants seront retranchés du pays,
Les infidèles en seront aiTachés.
Chap. III. 'Mon fils, n'oublie pas mes enseignements.
Et que ton cœur garde mes préceptes ;
-Car ils prolongeront les jours et les années de ta vie.
Et ils augmenteront ta paix.
•*Que la bonté et la fidélité ne t'abandonnent pas ;
Lie-les à ton cou, écris-les sur la table de ton cœur.
''Tu acquerras ainsi de la grâce et une raison saine,
Aux yeux de Dieu et des hommes.
^Confie-toi en l'Eternel de tout ton cœur.
Et ne t'appuie pas sur ta sagesse ;
^Reconnais-le dans toutes tes voies.
Et il aplanira tes sentiers.
"Ne sois point sage à tes propres yeux.
Crains l'Eternel, et détourne-toi du mal :
*Ge sera la santé pour tes muscles.
Et un rafraîchissement pour tes os.
'Honore l'Eternel avec tes biens.
Et avec les prémices de tout ton revenu :
762
PROVERBES. Chap. 3, 10-30.
"Alors tes greniers seront remplis d'abondance.
Et tes cuves regorgeront de moût.
-o^
"Mon fds, ne méprise pas la correction de rÉternel,
Et ne t'effraie point de ses châtiments ;
'*Car l'Eternel châtie celui qu'il aime,
Comme un père l'enfant qu'il chérit.
'^ Heureux l'homme qui a trouve la sagesse.
Et l'homme qui possède l'intelligence !
'■'Car le gain qu'elle procure est préférable à celui de l'argent,
Et le iirofit qu'on en tire vaut mieux que l'or ;
'^EUe est plus précieuse que les perles,
Elle a plus de valeur que tous les objets de prix.
'^Dans sa droite est une longue vie ;
Dans sa gauche, la richesse et la gloire.
"Ses voies sont des voies agréables,
Et tous ses sentiers sont paisibles.
"*Elle est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent,
Et ceux qui la possèdent sont heureux.
'^C'est par la sagesse que l'Éternel a fondé la terre,
C'est par l'intelligence qu'il a affermi les cieux ;
*" C'est par sa science f[ue les abîmes se sont ouverts,
Et que les nuages distillent la rosée.
-'Mon fds, que ces enseignements ne s'éloignent pas de tes yeux.
Garde la sagesse et la réflexion :
"Elles seront la vie de ton âme.
Et l'ornement de ton cou.
-^Alors tu marcheras avec assurance dans ton chemin,
Et ton pied ne heurtera pas.
-*Si tu te couches, tu seras sans crainte ;
Et quand tu seras couché, ton sommeil sera doux.
-''Ne redoute ni une terreur soudaine.
Ni une attaque de la part des méchants ;
-^Car l'Eternel sera ton assurance,
Et il préservera ton pied de toute embûche.
"Ne refuse pas un bienfait à celui cpii y a droit,
Quand tu as le pouvoir de l'accorder.
**Ne dis pas à ton prochain : Va et reviens,
Demain je donnerai ! quand tu as de quoi donner.
*'Ne médite pas le mal contre ton prochain.
Lorsqu'il demeure tranquillement près de toi.
'"Ne conteste pas sans motif avec quelqu'un,
Lorsqu'il ne t'a point fait de mal.
763
Chap. S, 31-4, is. PROVERBES.
^'Nc porte pas envie à Thomme violent,
Et ne choisis aucune de ses voies.
""-Car l'Éternel a en horreur les hommes pervers,
Mais il est un ami pour les hommes droits ;
*^La malédiction de l'Eternel est dans la maison du méchant,
Mais il bénit la demeure des justes ;
^*l\ se moque des moqueurs,
Mais il fait grâce aux humbles;
'^Les sages hériteront la gloire.
Mais les insensés ont la honte en partage.
Chap. IV. 'Ecoutez, mes fils, l'instruction d'un père.
Et soyez attentifs, pour connaître la sagesse;
-Car je vous donne de bons conseils :
Ne rejetez pas mon enseignement.
^J'étais un fils pour mon père.
Un fils tendre et unicpie auprès de lua mère.
^11 m'instruisait alors, et il me disait :
Que ton cœur retienne mes paroles ;
Observe mes préceptes, et tu vivras.
^Acquiers la sagesse, acquiers l'intelligence;
N'oublie pas les paroles de ma bouche, et ne t'en détourne pas.
'^Ne l'abandonne pas, et elle te gardera;
Aime-la, et elle te protégera.
"Voici le commencement de la sagesse : Acquiers la sagesse,
Et avec tout ce que tu possèdes acquiers l'intelligence.
** Exalte-la, et elle t'élèvera ;
Elle fera ta gloire, si tu l'embrasses ;
'Elle mettra sur ta tête une couronne de grâce,
Elle t'ornera d'un magnifique diadème.
'"Ecoute, mon fils, et reçois mes paroles ;
Et les années de ta vie se multiplieront.
"Je te montre la voie de la sas-esse,
o
Je te conduis dans les sentiers de la droiture.
'-Si tu marches, ton pas ne sera point gêné ;
Et si tu cours, tu ne chancelleras point.
'^ Retiens l'instruction, ne t'en dessaisis pas ;
Garde-la, car elle est ta vie.
'*N'entre pas dans le sentier des méchants,
Et ne marche pas dans la voie des hommes mauvais.
'^Evite-la, n'y passe point;
Détourne-t'en, et passe outre.
'^Car ils ne dormiraient pas s'ils n'avaient fait le mal.
Le sommeil leur serait ravi s'ils n'avaient fait tomber personne ;
'"Car c'est le pain de la méchanceté qu'ils mangent.
C'est le vin de la violence qu'ils boivent.
'^Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante,
764
PROVERBES. Chap. 4,i9-5,i3.
Dont Téclat va croissant jusqu'au milieu du jour.
'^La voie des méchants est comme les ténèbres ;
Ils n'aperçoivent pas ce qui les fera tomber.
-"Mon fils, sois attentif à mes paroles,
Prête l'oreille à mes discours.
-'Qu'ils ne s'éloignent pas de tes yeux;
Garde-les dans le fond de ton cœur ;
-*Car c'est la vie pour ceux qui les trouvent,
C'est la santé pour tout leur corps.
"^ Garde ton cœur plus que toute autre chose.
Car de lui viennent les sources de la vie.
-^Ecarte de ta bouche la fausseté.
Éloigne de tes lèvres les détours.
-^Que tes yeux regardent en face.
Et que tes paupières se dirigent devant toi.
^'Considère le chemin par où tu passes.
Et que toutes tes voies soient bien réglées ;
^'N'incline ni à droite ni à gauche,
Et détourne ton pied du mal.
'Mon fils, sois attentif à ma sagesse,
Prête l'oreille à mon intelligence,
"Afin que tu conserves la réflexion,
Et que tes lèvres gardent la connaissance.
^Car les lèvres de l'étrangère distillent le miel.
Et son palais est plus doux que l'huile ;
■•Mais à la fin elle est amère comme l'absinthe,
Aiguë comme un glaive à deux tranchants.
^Ses pieds descendent vers la mort.
Ses pas atteignent le séjour des morts.
^Afin de ne pas considérer le chemin de la vie.
Elle est errante dans ses voies, elle ne sait où elle va.
"Et maintenant, mes fils, écoutez-moi.
Et ne vous écartez pas des paroles de ma bouche.
*Eloigne-toi du chemin qui conduit chez elle.
Et ne t'approche pas de la porte de sa maison,
'De peur que tu ne livres ta vigueur à d'autres.
Et tes années à un homme cruel ;
'"De peur que des étrangei's ne se rassasient de ton bien,
Et du produit de ton travail dans la maison d'autrui ;
"De peur que tu ne gémisses, près de ta fin.
Quand ta chair et ton corps se consumeront,
'■-l']t que tu ne dises : Comment donc ai-je pu haïr la corrcclion,
Et comment mon cœur a-t-il dédaigné la réprimande ?
'^Comment ai-je pu ne j>as écouter la voix de mes maîtres.
Ne pas prêter l'oreille à ceux ((ui m'iiisliuisaient ?
765 ''« *
Chap. 5,iu-6,ii. PROVERBES.
'^Peu s'en est fallu que je n'aie éjirouvé tous les malheurs
Au milieu du peuple et de l'assemblée.
'^Bois les eaux de ta citerne,
Les eaux qui sortent de ton puits.
"Tes sources doivent-elles se répandre au dehors ?
Tes ruisseaux doivent-ils couler sur les places ]>ubliques ?
'"Qu'ils soient pour toi seul,
Et non pour des étrangers avec toi.
"*Que ta source soit bénie.
Et fais ta joie de la femme de ta jeunesse,
'* Biche des amours, gazelle pleine de grâce :
Sois en tout temps enivré de ses charmes.
Sans cesse épris de son amour.
-"Et pourquoi, mon fds, serais-tu épris d'une étrangère,
Et embrasserais-tu le sein d'une inconnue ?
-'Car les voies de l'homme sont devant les yeux de l'Eternel,
Qui observe tous ses sentiers.
"Le méchant est pris dans ses propres iniquités.
Il est saisi par les liens de son péché.
-'Il mourra faute d'instruction.
Il chancellera par l'excès de sa folie.
Chop. VI. 'Mon fds, si tu as cautionné ton prochain.
Si tu t'es engagé pour autrui,
-Si tu es enlacé par les paroles de ta bouche,
Si tu es pris par les paroles de ta bouche,
'Fais donc ceci, mon fds, dégage-toi.
Puisque tu es tombé au pouvoir de ton prochain ;
Va, prosterne-toi, et fais des instances auprès de lui ;
■'Ne donne ni sommeil à tes yeux,
Ni assoupissement à tes paupières ;
^Dégage-toi comme la gazelle de la main du chasseur,
Comme l'oiseau de la main de l'oiseleur.
* Va vers la fourmi, paresseux ;
Considère ses voies, et deviens sage.
'Elle n'a ni chef.
Ni inspecteur, ni maître ;
*Elle prépare en été sa nourriture.
Elle amasse pendant la moisson de quoi manger.
^Paresseux, jusques à quand seras-tu couché ?
Quand te lèveras-tu de ton sommeil ?
'"Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement,
Un peu croiser les mains pour dormir !...
"Et la pauvreté te surprendra, comme un rôdeur.
Et la disette, comme un homme en armes.
766
I
PROVERBES. Chap. 0,vi-33.
'-L'homme pervers, l'homme inique,
Marche hi fausseté dans la bouche ;
''Il cligne les yeux, parle du pied,
Fait des signes avec les doigts ;
'■'La perversité est dans son cœur,
11 médite le mal en tout temps,
11 excite des c|uerelles.
'^Aussi sa ruine arrivera-t-elle subitement;
Il sera brisé tout d'un coup, et sans remède.
'*I1 y a six choses que hait l'Eternel,
Et même sept qu'il a en horreur :
'^Les yeux hautains, la langue menteuse.
Les mains qui répandent le sang innocent,
'*Le cœur qui médite des projets iniques,
Les pieds qui se hâtent de courir au mal,
"Le faux témoin qui dit des mensonges.
Et celui qui excite des querelles entre frères.
-"Mon fils, garde les préceptes de ton père.
Et ne rejette pas l'enseignement de ta mère.
'^'Lie-les constamment sur ton cœur.
Attache-les à ton cou.
"Ils te dirigeront dans ta marche,
Ils te garderont sur ta couche.
Ils te parleront à ton réveil.
-'Car le précepte est une lampe, et l'enseignement une lumière.
Et les avertissements de la correction sont le chemin de la vie :
-*Ils te préserveront de la femme corrompue.
De la langue doucereuse de l'étrangère.
-^Ne la convoite pas dans ton cœur jiour sa beauté.
Et ne te laisse pas séduire par ses ])aupières.
**Car pour la femme prostituée on se réduit à un morceau de pain.
Et la femme mariée tend un ])iège à la vie précieuse.
^"Quelqu'un mettra-t-il du feu dans son sein,
Sans que ses vêtements s'enilamment ?
^^Quelqu'un marchera-t-il sur des charbons ardents.
Sans que ses pieds soient brûlés?
-'Ml en est de même pour celui qui va vers la femme de son prochain :
Quiconque la touche ne restera pas impuni.
•'"On ne tient pas pour innocent le voleur qui dérobe
Pour satisfaire son appétit, quand il a faim ;
"Si on le trouve, il fera une restitution au septuple,
Il donnera tout ce qu'il a dans sa maison.
•'- Mais celui qui commet adultère avec une femme est dépourvu de sens.
Celui qui veut se perdre agit de la sorte ;
'•'Il n'aura que plaie et ignominie,
Et son opprobre ne s'effacera point.
7G7
Chap. 6,3'.-7,n. PROVERBES.
'■'Car la jalousie met un homme en fureur,
Et il est sans pitié au jour de la vengeance ;
'^11 n'a égard à aucune rançon,
Et il est inflexible, quand même tu multiplierais les dons.
Chap. VII. 'Mon fds, retiens mes paroles,
Et garde avec toi mes préceptes.
-Observe mes préceptes, et tu vivras ;
Garde mes enseignements comme la prunelle de tes yeux.
■'Lie-les sur tes doigts.
Ecris-les sur la table de ton cœur.
''Dis à la sagesse : Tu es ma sœur !
Et appelle l'intelligence ton amie,
^Pour qu'elles te préservent de la femme étrangère.
De l'étrangère qui emploie des paroles doucereuses.
"J'étais à la fenêtre de ma maison.
Et je regardais à travers mon treillis.
'J'aperçus parmi les stupides.
Je remarquai parmi les jeunes gens un garçon dépourvu de sens.
^11 passait dans la rue, près de l'angle où se tenait une de ces étran-
Et il se dirigeait lentement du côté de sa demeure : [gères,
"C'était au crépuscule, pendant la soirée.
Au milieu de la nuit et de l'obscurité.
'"Et voici, il fut abordé par une femme
Ayant la mise d'une prostituée et la ruse dans le cœur.
" Elle était bruyante et rétive ;
Ses pieds ne restaient point dans sa maison ;
'"-Tantôt dans la rue, tantôt sur les places,
Et près de tous les angles, elle était aux aguets.
"Elle le saisit et l'embrassa,
Et d'un air effronté lui dit :
'■'Je devais un sacrifice d'actions de grâces,
Aujourd'hui j'ai accompli mes vœux.
'^C'est pourquoi je suis sortie au-devant de toi
Pour te chercher, et je t'ai trouvé.
'"J'ai orné mon lit de couvertures,
De tapis de fd d'Egypte ;
'"J'ai parfumé ma couche
De myrrhe, d'aloès et de cinnamome.
'^Viens, enivrons-nous d'amour jusqu'au matin,
Livrons-nous joyeusement à la volupté.
'"Car mon mari n'est pas à la maison.
Il est parti pour un voyage lointain ;
-"Il a pris avec lui le sac de l'argent.
11 ne reviendra à la maison qu'à la nou>clle lune.
-'Elle le séduisit à force de paroles.
Elle l'entraîna par ses lèvres doucereuses.
7G8
i
PROVERBES. Chap. 7,'n-8,i5.
"Il se mit tout à coup à la suivre,
Comme le bœuf qui va à la boucherie,
Comme un fou qu'on lie pour le châtier,
"Jusqu'à ce qu'une flèche lui perce le foie.
Comme l'oiseau qui se précipite dans le filet,
Sans savoir que c'est au prix de sa vie.
-''Et maintenant, mes fils, écoutez-moi.
Et soyez attentifs aux paroles de ma bouche.
-^Que ton cœur ne se détourne pas vers les voies d'une telle femme,
Ne t'égare pas dans ses sentiers.
-^Car elle a fait tomber beaucoup de victimes.
Et ils sont nombreux tous ceux qu'elle a lues.
-'Sa maison, c'est le chemin tlu séjour des morts ;
Il descend vers les demeures de la mort.
Chap. VIII. 'La sagesse ne crie-t-elle pas ?
L'intelligence n'élève-t-elle pas sa voix ?
-C'est au sommet des hauteurs près de la route,
C'est à la croisée des chemins qu'elle se place ;
'A côté des portes, à l'entrée de la ville,
A l'intérieur des portes, elle fait entendre ses cris :
^Hommes, c'est à vous que je crie.
Et ma voix s'adresse aux fils de l'homme.
^Stupides, apprenez le discernement;
Insensés, apprenez l'intelligence.
^Ecoutez, car j'ai de grandes choses à dire.
Et mes lèvres s'ouvrent pour enseigner ce fjui est droit.
"Car ma bouche proclame la vérité.
Et mes lèvres ont en horreur le mensonge ;
"^Toutes les paroles de ma bouche sont justes.
Elles n'ont rien de faux ni de détourné ;
'Toutes sont claires pour celui qui est intelligent.
Et droites pour ceux qui ont trouvé la science.
'"Préférez mes instructions à l'argent,
Et la science à l'or le plus précieux ;
"Car la sagesse vaut mieux ijue les perles.
Elle a plus de valeur que tous les objets de prix.
'-Moi, la sagesse, j'ai pour demeure le discernement,
Et je possède la science de la réflexion.
'■''La crainte de l'Eternel, c'est la haine du mal ;
L'arrogance et l'orgueil, la voie du mal.
Et la bouche perverse, voilà ce que je hais.
'■•Le conseil et le succès m'ajipartiennent ;
Je suis l'intelligence, la force est à moi.
'^Par moi les rois régnent.
Et les princes ordonnent ce qui est juste ;
769
Chap. 8,iù-3B. PROVERBES.
'^Par moi "■ouvorncnt les chefs,
Les grands, tous les juges de la terre.
''J'aime ceux qui m'aiment,
Et ceux qui me cherchent me trouvent.
''^Avec moi sont la richesse et la gloire,
Les biens durables et la justice.
''■•Mon fruit est meilleur que l'or, que l'or pur.
Et mon produit est préférable à l'argent.
-"Je marche dans le chemin de la justice,
Au milieu des sentiers de la droiture,
'-'Pour donner des biens à ceux qui m'aiment,
Et pour remplir leurs trésors.
"L'Eternel m'a créée la première de ses œuvres,
Avant ses œuvres les plus anciennes.
-•''J'ai été établie depuis l'éternité,
Dès le commencement, avant l'origine de la terre.
-•'Je fus enfantée quand il n'y avait point d'abîmes,
Point de sources chargées d'eaux ;
"-^Avant cjue les montagnes fussent affermies.
Avant que les collines, existassent, je fus enfantée ;
-"Il n'avait encore fait ni la terre, ni les campagnes.
Ni le premier atome de la poussière du monde.
-'Lorsqu'il disposa les cieux, j'étais là ;
Lorsqu'il traça un cercle à la surface de l'abîme,
-^Lorsqu'il fixa les nuages en haut.
Et que les sources de l'abîme jaillirent avec force,
-^Lorsqu'il donna une limite à la mer,
Pour que les eaux n'en franchissent pas les bords.
Lorsqu'il posa les fondements de la terre,
™ J'étais à l'œuvre auprès de lui,
Et je faisais tous les jours ses délices,
Jouant sans cesse en sa présence,
'' Jouant sur le globe de sa terre.
Et trouvant mon bonheur parmi les fils de l'homme.
'-Et maintenant, mes fils, écoutez-moi,
Et heureux ceux qui observent mes voies !
'^ Ecoutez l'instruction, pour devenir sages,
Ne la rejetez pas.
■^'Heureux l'homme qui m'écoute,
Qui veille chaque jour à mes portes.
Et c[ui en garde les poteaux !
'^Car celui qui me trouve a trouvé la vie.
Et il obtient la faveur de l'Eternel.
■'"Mais celui qui pèche contre moi nuit à son âme ;
Tous ceux qui me haïssent aiment la mort.
770
PROVERBES. Cliap. 9, ,-lO, .
Chap. IX. 'La sagesse a bâti sa maison.
Elle a taillé ses sept colonnes.
^Elle a égorgé ses victimes, mêlé son vin,
Et dressé sa table.
^Elle a envoyé ses servantes, elle crie
Sur le sommet des hauteurs de la ville :
^Que celui qui est stupide entre ici !
Elle dit à ceux qui sont dépourvus de sens :
'\'enez, mangez de mon pain.
Et buvez du vin (|ue jai mêlé ;
'Quittez la stupidité, et vous vivrez,
Et marchez dans la voie de rintellioence !
'O^
"Celui qui reprend le moqueur s'attire le dédain.
Et celui qui corrige le méchant reçoit un outrage.
"Ne rej)rends pas le moqueur, de crainte qu'il ne te haïsse;
Reprends le sage, et il t'aimera.
''Donne au sage, et il deviendra plus sage ;
Instruis le juste, et il augmentera son savoir.
"Le commencement de la sagesse, c'est la crainte de l'P^ternei
Et la science des saints, c'est l'intelligence.
"C'est par moi que tes jours se multiplieront.
Et que les années de ta vie s'augmenteront.
'-Si tu es sage, tu es sage pour toi ;
Si tu es moqueur, tu en porteras seul la peine.
'^La folie est une femme bruyante,
Stupide et ne sachant rien.
'^Elle s'assied à l'entrée de sa maison,
Sur un siège, dans les hauteurs de la ville,
'^Pour crier aux passants.
Qui vont droit leur chemin :
"^Que celui qui est stupide entre ici !
Elle dit à celui qui est dépourvu de sens :
''Les eaux dérobées sont douces.
Et le pain du mystère est agréable !
'"Et il ne sait pas que là sont les morts.
Et que ses invités sont dans les vallées du séjour des morts.
Proverbes de Snlomon".
C/inp. X. 'Un fds sage fait la joie d'un père.
Et un fils insensé le chagrin de sa mère.
*Les trésors de la méchanceté ne profitent pas.
Mais la justice délivre de la mort.
'L'Eternel ne laisse pas le juste souffrir de la faim,
a. Ce titre, impi-iiné en plus gros cai-actèrus, est dans le texte hébreu.
771
Chap. 10,M-B. PROVERBES.
Mais il repousse l'avidité des méchants.
* Celui qui agit d'une main lâche s'appauvrit,
Mais la main des diligents enrichit.
''Celui qui amasse pendant l'été est un iils prudent,
Celui qui dort pendant la moisson est un fils qui fait honte.
*I1 y a des bénédictions sur la tète du juste.
Mais la violence couvre la bouche des méchants.
"La mémoire du juste est en bénédiction.
Mais le nom des méchants tombe en pourriture.
^Celui qui est sage de cœur reçoit les préceptes,
Mais celui qui est insensé des lèvres court à sa perte.
^ Celui qui marche dans l'intégrité marche avec assurance,
Mais celui qui prend des voies tortueuses sera découvert.
'"Celui qui cligne les yeux est une cause de chagrin,
Et celui qui est insensé des lèvres court à sa perte.
"La bouche du juste est une source de vie.
Mais la violence couvre la bouche des méchants.
'^La haine excite des querelles,
Mais l'amour couvre toutes les fautes.
'^Sur les lèvres de l'homme intelligent se trouve la sagesse,
Mais la verge est pour le dos de celui qui est dépourvu de sens.
'*Les sages tiennent la science en réserve.
Mais la bouche de l'insensé est une ruine prochaine.
'^La fortune est pour le riche une ville forte ;
La ruine des misérables, c'est leur pauvreté.
'"L'œuvre du juste est pour la vie.
Le gain du méchant est pour le péché.
"Celui qui se souvient de la correction prend le chemin de la vie,
Mais celui qui oublie la réprimande s'égare.
'^Celui qui dissimule la haine a des lèvres menteuses,
Et celui qui répand la calomnie est un insensé.
"'Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher.
Mais celui qui retient ses lèvres est un homme prudent.
772
PROVERBES. Chap. lO.Jo-U,
^"La langue du juste est un argent de choix ;
Le cœur des méchants est peu de chose.
*'Les lèvres du juste dirigent beaucoup d'hommes,
Et les insensés meurent par défaut de raison.
'^C'est la bénédiction de l'Eternel qui enrichit,
Et il ne la fait suivre d'aucun chagrin.
*^ Commettre le crime paraît un jeu à l'insensé,
Mais la sagesse appartient à l'homme intelligent.
-*Ce que redoute le méchant, c'est ce qui lui arrive;
Et ce que désirent les justes leur est accordé.
^^ Comme passe le tourbillon, ainsi disparaît le méchant;
Mais le juste a des fondements éternels.
-^Ce que le vinaigre est aux dents et la fumée aux yeux,
Tel est le paresseux pour celui qui l'envoie.
^^La crainte de l'Eternel augmente les jours.
Mais les années des méchants sont abrégées.
-*L'attente des justes n'est que joie.
Mais l'espérance des méchants périra.
-"La voie de l'Éternel est un rempart pour l'intégrité.
Mais elle est une ruine pour ceux qui font le mal.
^"Le juste ne chancellera jamais,
Mais les méchants n'habiteront pas le pays.
^'La bouche du juste produit la sagesse.
Mais la langue perverse sera retranchée.
"*Les lèvres du juste connaissent la grâce.
Et la bouche des méchants la perversité.
Chap, XI. 'La balance fausse est en horreur à l'Eternel,
Mais le poids juste lui est agréable.
-Quand vient l'orgueil, vient aussi l'ignominie;
Mais la sagesse est avec les humbles.
^L'intégrité des hommes droits les dirige.
Mais les détours des perfides causent leur ruine.
*Au jour de la colère, la richesse ne sert de rien ;
773
Ckap. 11,5-03. PROVERBES.
Mais la justice délivre de la mort.
^La justice de riiomiiie intègre aplanit sa voie,
Mais le méchant tombe par sa méchanceté.
*La justice des hommes droits les délivre,
Mais les méchants sont pris par leur malice.
^A la mort du méchant, son espoir périt,
Et l'attente des hommes iniques est anéantie.
•^Le juste est délivré de la détresse.
Et le méchant prend sa place.
'Par sa bouche l'impie perd son prochain,
Mais les justes sont délivrés par la science.
'"Quand les justes sont heureux, la ville est dans la joie ;
Et quand les méchants périssent, on pousse des cris d'allégresse.
"La ville s'élève par la bénédiction des hommes droits.
Mais elle est renversée par la bouche des méchants.
'* Celui qui méprise son prochain est dépourvu de sens.
Mais l'homme qui a de l'intelligence se tait.
''Celui qui répand la calomnie dévoile les secrets.
Mais celui qui a l'esprit fidèle les garde.
'* Quand la prudence fait défaut, le peuple tombe ;
Et le salut est dans le grand nombre des conseillers.
'^ Celui qui cautionne autrui s'en trouve mal.
Mais celui qui craint de s'engager est en sécurité.
'^Une femme qui a de la grâce obtient la gloire.
Et ceux qui ont de la force obtiennent la richesse.
'"L'homme bon fait du bien à son âme.
Mais l'homme cruel trouble sa propre chair.
'*Le méchant fait un gain trompeur.
Mais celui qui sème la justice a un salaire véritable.
"Ainsi la justice conduit à la vie.
Mais celui qui poursuit le mal trouve la mort.
-"Ceux qui ont le cœur pervers sont en abomination à l'Eternel,
Mais ceux dont la voie est intègre lui sont agréables.
-'Certes", le méchant ne restera pas impuni.
Mais la postérité des justes sera sauvée.
"Un anneau d'or au nez d'un pourceau,
C'est une femme belle et dépourvue de sens.
-'Le désir des justes, c'est seulement le bien ;
a. Certes, hcb. main sur main.
774
PIU)VKRBES. Cliap. il,r.-13,8.
L'attente des méchants, c'est la fureur.
"Tel, (|ui donne libéralement, devient ])Ius riche;
Et tel, qui épargne à l'excès, ne fait que s'appauvrir.
-^L'àme bienfaisante sera rassasiée,
El celui qui arrose sera lui-même arrosé.
-''Celui (pii retient le blé est maudit du ])euple.
Mais la bénédiction est sur la tête de celui qui le vend.
-'Celui ([ui recherche le bien s'attire de la faveur.
Mais celui qui poursuit le mal en est atteint.
-*Celui qui se confie dans ses richesses tombera,
Mais les justes verdiront comme le feuillage.
'-"Celui qui trouble sa maison héritera du vent,
Va l'insensé sera l'esclave de l'homme sage.
'"Le fruit du juste est un arbre de vie,
Et le sage s'empare des âmes.
''Voici, le juste reçoit sur la terre une rétribution;
Combien plus le méchant et le pécheur !
Chap. XII. 'Celui qui aime la correction aime la science;
Celui qui hait la réprimande est stupide.
-L'homme de bien obtient la faveur de l'Eternel,
Mais l'Eternel condamne celui qui est plein de malice.
'L'homme ne s'affermit pas par la méchanceté,
Mais la racine des justes ne sera point ébranlée.
*Une femme vertueuse est la couronne de son mari,
Mais celle qui fait honte est comme la carie dans ses os.
^Les pensées des justes ne sont qu'équité ;
Les desseins des méchants ne sont que fraude.
"Les paroles des méchants sont des embûches pour verser le sang,
Mais la bouche des hommes droits est une délivrance.
'Renversés, les méchants ne sont plus ;
Et la maison des justes reste debout.
"*Un homme est estimé en raison de son intelligence,
Et celui (jui a le cœur pervers est l'objet du mépris.
775
' Chap. 12,9-2^. PROVERBES.
^ Mieux vaut être d'une condition humble et avoir un serviteur
Que de faire le glorieux et de manquer de pain.
'"Le juste prend soin de son bétail,
Mais les entrailles des méchants sont cruelles.
"Celui qui cultive son champ est rassasié de pain,
Mais celui qui poursuit des choses vaines est dépourvu de sens.
'^Le méchant convoite ce que prennent les méchants,
Mais la racine des justes donne du fruit.
'■'11 y a dans le péché des lèvres un piège pernicieux.
Mais le juste se tire de la détresse.
'*Par le fruit de la bouche on est rassasié de biens,
Et chacun reçoit selon l'œuvre de ses mains.
'^La voie de l'insensé est droite à ses yeux.
Mais celui qui écoute les conseils est sage.
'^L'insensé laisse voir à l'instant sa colère,
Mais celui qui cache un outrage est un homme prudent.
''Celui qui dit la vérité proclame la justice,
Et le faux témoin la tromperie.
"*Tel, qui parle légèrement, blesse comme un glaive ;
Mais la langue des sages apporte la guérison.
'"La lèvre véridique est affermie pour toujours,
Mais la langue fausse ne subsiste qu'un instant.
-"La tromperie est dans le cœur de ceux qui méditent le mal.
Mais la joie est pour ceux qui conseillent la paix.
-'Aucun malheur n'arrive au juste.
Mais les méchants sont accablés de maux.
"Les lèvres fausses sont en horreur à l'Eternel,
Mais ceux qui agissent avec vérité lui sont agréables.
-^L'homme prudent cache sa science,
Mais le cœur des insensés proclame la folie.
-■•La main des diligents dominera.
Mais la main lâche sera tributaire.
'^^L'inquiétude dans le cœur de l'homme l'abat,
776
PROVERBES. Chap. 12,x-13,i3.
Mais une bonne parole le réjouit.
^*Le juste montre à son ami la bonne voie,
Mais la voie des méchants les égare.
*"Le paresseux ne rôtit pas son gibier ;
Mais le précieux trésor d'un homme, c'est l'activité.
**La vie est dans le sentier de la justice,
La moi-t n'est pas dans le chemin (pielle trace.
Chap. XIII. 'Un fils sage écoute l'instruction de son père,
Mais le moqueur n'écoute pas la réprimande.
-Par le fruit de la bouche on jouit du bien ;
Mais ce que désirent les perfides, c'est la violence.
'Celui qui veille sur sa bouche garde son àme ;
Celui qui ouvre de grandes lèvres court à sa perte.
^L'àme du paresseux a des désirs, qu'il ne peut satisfaire ;
Mais l'àme des hommes diligents sera rassasiée.
^Le juste hait les paroles mensongères ;
Le méchant se rend odieux et se couvre de honte.
*La justice garde celui dont la voie est intègre,
Mais la méchanceté cause la ruine du pécheur.
"Tel fait le riche et n'a rien du tout.
Tel fait le pauvre et a de grands biens.
*La richesse d'un homme sert de rançon pour sa vie,
Mais le pauvre n'écoute pas la réprimande.
'La lumière des justes est joyeuse,
Mais la lampe des méchants s'éteint.
'"C'est seulement par orgueil qu'on excite des querelles,
Mais la sagesse est avec ceux qui écoutent les conseils.
"La richesse mal acquise diminue.
Mais celui qui amasse peu à peu l'augmente.
'-Un espoir différé rend le cœur malade.
Mais un désir accompli est un arbre tic vie.
'^Celui qui méprise la parole se perd,
777
Chap. IS, 1,-14,'.. PROVERBES.
Mais celui qui craint le précepte est récompensé.
'■'L'enseignement du sage est une source de vie,
Pour détourner des pièges de la mort.
'^Une raison saine a pour fruit la grâce,
Mais la voie des perfides est rude.
'*Tout homme prudent agit avec connaissance,
Mais l'insensé fait étalage de folie.
''Un envoyé méchant tombe dans le malheur,
Mais un messager fidèle apporte la guérison.
"'La pauvreté et la honte sont le partage de celui qui rejette la correction,
Mais celui qui a égard à la ré])rimande est honoré.
'^Un désir accompli est doux à l'âme.
Mais s'éloigner du mal fait horreur aux insensés.
-"Celui qui fréquente les sages devient sage.
Mais celui qui se plaît avec les insensés s'en trouve mal.
-' Le malheur poursuit ceux qui pèchent.
Mais le bonheur récompense les justes.
"L'homme de bien a pour héritiers les enfants de ses enfants,
Mais les richesses du pécheur sont réservées pour le juste.
-'Le champ que défriche le pauvre donne une nourriture abondante.
Mais tel périt par défaut de justice.
^■•Celui qui ménage sa verge hait son fils.
Mais celui qui l'aime cherche à le corriger.
-^Le juste mange et satisfait son appétit,
Mais le ventre des méchants éprouve la disette.
Chap. XIV. 'La femme sage bâtit sa maison.
Et la femme insensée la renverse de ses propres mains.
-Celui qui marche dans la droiture craint l'Eternel,
Mais celui qui prend des voies tortueuses le méprise.
■''Dans la bouche de l'insensé est une verge pour son orgueil.
Mais les lèvres des sages les e-ardent.
■•S'il n'y a pas de bœufs, la crèche est vide ;
778
PROVERBES. Chap. Il 5-20.
C'est à la vigueur des bœufs qu'on tloit l'abonclance des revenus.
'"V.n témoin fidèle ne ment pas,
Mais un faux témoin dit des mensonges.
^Le moqueur cherche la sagesse et ne la trouve pas,
Mais pour l'homme intelligent la science est chose facile.
"Eloigne-toi de l'insensé ;
Ce n'est pas sur ses lèvres que tu aperçois la science.
*La sagesse de l'homme prudent, c'est l'intelligence de sa voie ;
La folie des insensés, c'est la tromperie.
'Les insensés se font un jeu du péché.
Mais parmi les hommes droits se trouve la bienveillance.
'"Le cœur connaît ses propres chagrins,
Et un étranger ne saurait partager sa joie.
"La maison des méchants sera détruite,
Mais la tente des hommes droits fleurira.
'^Telle voie paraît droite à un homme.
Mais son issue c'est la voie de la mort.
'^Au milieu même du rire le cœur peut être affligé,
Et la joie peut finir par la détresse.
'■•Celui dont le cœur s'égare se rassasie de ses voies.
Et l'homme de bien se rassasie de ce qui est en lui.
'^L'homme simple croit tout ce qu'on dit,
Mais l'homme prudent est attentif à ses pas.
'^Le sage a de la retenue et se détourne du mal,
Mais l'insensé est arrogant et plein de sécurité.
''Celui qui est prompt à la colère fait des sottises,
Et l'homme plein de malice s'attire la haine.
"*Les simples ont en partage la folie.
Et les hommes prudents se font de la science une couronne.
'"Les mauvais s'inclinent devant les bons,
Et les méchants aux portes du juste.
^'Le pauvre est odieux même à son ami,
779
Chap. li, n-l5. 1. PROVERBES.
Mais les amis du riche sont nombreux.
^' Celui qui méprise son prochain commet un péché,
Mais heureux celui qui a pitié des misérables !
^^Ceux qui méditent le mal ne s'égarent-ils pas ?
Mais ceux qui méditent le bien agissent avec bonté et fidélité.
*^Tout travail procure l'abondance,
Mais les paroles en l'air ne mènent qu'à la disette.
-■•La richesse est une couronne pour les sages;
La folie des insensés est toujours de la folie.
-^Le témoin véridique délivre des âmes,
Mais le trompeur dit des mensonges.
^^ Celui qui craint l'Eternel possède un appui ferme,
Et ses enfants ont un refuge auprès de lui.
^"La crainte de l'Éternel est une source de vie,
Pour détourner des pièges de la mort.
'-^Ouand le peujdc est nombreux, c'est la gloire d'un roi ;
Quand le peuple manque, c'est la ruine du prince.
-''Celui qui est lent à la colère a une grande intelligence,
Mais celui qui est prompt à s'emporter proclame sa folie.
•'"Un cœur calme est la vie du corps.
Mais l'envie est la carie des os.
'' Opprimer le pauvre, c'est outrager celui qui l'a fait.
Mais avoir pitié de l'indigent, c'est l'honorer.
'-Le méchant est renversé par sa méchanceté,
Mais le juste trouve un refuge même en sa mort.
^^Dans un cœur intelligent repose la sagesse.
Mais au milieu des insensés elle se montre à découvert.
'■'La justice élève une nation.
Mais le péché est la honte des peuples.
'^La faveur du roi est pour le serviteur prudent.
Et sa colère pour celui qui fait honte.
Cliap. XV. 'Une réponse douce calme la fureur,
780
PROVERBES. Chap. l5,-2-n.
Mais une parole dure excite la colère.
-La langue des sages rend la science aimable,
Et la bouche des insensés répand la folie.
*Les yeux de l'Eternel sont en tout lieu,
Observant les méchants et les bons.
*La langue douce est un arbre de vie.
Mais la langue perverse brise Tàme.
^L'insensé dédaigne l'instruction de son père,
Mais celui qui a égard à la réprimande agit avec prudence.
*11 V a grande abondance dans la maison du juste.
Mais il y a du trouble dans les profits du méchant.
"Les lèvres des sages répandent la science,
Mais le cœur des insensés n'est pas droit.
*Le sacrifice des méchants est en horreur à l'Eternel.
Mais la prière des hommes droits lui est agréable.
'La voie du méchant est en horreur à l'Eternel,
Mais il aime celui qui poursuit la justice.
'"Une correction sévère menace celui qui abandonne le sentier" :
Celui qui hait la réprimande mourra.
"Le séjour des morts et l'abîme sont devant l'Eternel ;
Combien plus les cœurs des fils de l'homme !
'-Le moqueur n'aime pas qu'on le reprenne.
Il ne va point vers les sages.
'^Un cœur joyeux rend le visage serein ;
Mais quand le cœur est triste, l'esprit est abattu.
'*Un cœur intelligent cherche la science,
Mais la bouche des insensés se plaît à la folie.
'^Tous les jours du malheureux sont mauvais.
Mais le cœur content est un festin perpétuel.
"^Mieux vaut peu, avec la crainte de l'Eternel,
Ouun grand trésor, avec le trouble.
'"Mieux vaut de l'herbe pour nourriture, là où règne l'amour.
Qu'un bœuf engraissé, si la haine est là.
ff. I.f sentier, sous-entendu : de la droiture.
781 50 •
Chap. 15,18-33. PROVERBES.
"Un homme violent excite des querelles,
Mais celui qui est lent à la colère apaise les disputes.
''Le chemin du paresseux est comme une haie d'épines,
Mais le sentier des hommes droits est aplani.
-"Un fds sage fait la joie de son père,
Et un homme insensé méprise sa mère.
-'La folie est une joie pour celui qui est dépourvu de sens.
Mais un homme intelligent va le droit chemin.
^•^Les projets échouent, faute d'une assemblée qui délibère;
Mais ils réussissent quand il y a de nombreux conseillers.
*^0n éprouve de la joie à donner une réponse de sa bouche;
Et combien est agréable une parole dite à propos !
**Pour le sage, le sentier de la vie mène en haut,
Afin qu'il se détourne du séjour des morts qui est en bas.
^^L'Eternel renverse la maison des orgueilleux,
Mais il affermit les bornes de la veuve.
-'Les pensées mauvaises sont en horreur à l'Eternel,
Mais les paroles agréables sont pures à ses yeux.
*' Celui qui est avide de gain trouble sa maison.
Mais celui qui hait les présents vivra.
^*Le cœur du juste médite pour répondre,
Mais la bouche des méchants répand des méchancetés.
-'L'Eternel s'éloigne des méchants,
Mais il écoute la prière des justes.
'"Ce qui plaît aux yeux réjouit le cœur;
Une bonne nouvelle fortifie les membres.
^'L'oreille attentive aux réprimandes qui mènent à la vie
Fait son séjour au milieu des sages.
^- Celui qui rejette la correction méprise son àme.
Mais celui qui écoute la réprimande acquiert l'intelligence.
^'La crainte de l'Eternel enseigne la sagesse.
Et l'humilité précède la gloire.
782
PROVERBES. Chap. 16,1-
Chnp. XVI. 'Les projets que forme le cœur dépendent de l'homme,
Mais la réponse que donne la bouche vient de 1 Eternel.
^Toutes les voies de l'homme sont pures à ses yeux;
Mais celui qui pèse les esprits, c'est l'Eternel.
'Recommande à l'Eternel tes œuvres,
Et tes projets réussiront.
*L'Eternel a tout fait pour un but,
Même le méchant pour le jour du malheur.
^Tout cœur hautain est en abomination à l'Eternel ;
Certes", il ne restera pas impuni.
'Par la bonté et la fidélité on expie l'iniquité.
Et par la crainte de l'Eternel on se détourne du mal.
'Quand l'Eternel approuve les voies d'un homme.
Il dispose favorablement à son égard même ses ennemis.
*Mieux vaut peu, avec la justice,
Que de grands revenus, avec l'injustice.
'Le cœur de l'homme médite sa voie.
Mais c'est l'Eternel qui dirige ses pas.
"Des oracles sont sur les lèvres du roi :
Sa bouche ne doit pas être infidèle quand il juge.
"Le poids et la balance justes sont à l'Eternel ;
Tous les poids du sac sont son ouvrage.
'*Les rois ont horreur de faire le mal,
Car c'est par la justice que le trône s'affermit.
''Les lèvres justes gagnent la faveur des rois.
Et ils aiment celui qui parle avec droiture.
'*La fureur du roi est un messager de mort,
Et un homme sage doit l'apaiser.
'^La sérénité du visage du roi donne la vie,
Et sa faveur est comme une pluie du printemps*.
'^Combien acquérir la sagesse vaut mieux que l'or !
Combien acquérir l'intelligence est préférable à l'argent !
o. Certes, héli. main sur main. b. Ou de rarricre-saisoii, cii iiiuis et uviil.
783
Chap. I6,n-:f>. PROVERBES.
''Le chemin des hommes droits, c'est d'éviter le mal ,
Celui qui garde son ànie veille sur sa voie.
"L'arrogance précède la ruine,
Et l'orgueil précède la chute.
''Mieux vaut être humble avec les humbles
Que de partager le butin avec les orgueilleux.
-"Celui qui réfléchit sur les choses trouve le bonheur,
Et celui qui se confie en l'Eternel est heureux.
-'Celui qui est sage de cœur est appelé intelligent,
Et la douceur des lèvres augmente le savoir.
*- La sagesse est une source de vie pour celui qui la possède ;
Et le châtiment des insensés, c'est leur folie.
*'Celui qui est sage de cœur manifeste la sagesse par sa bouche.
Et l'accroissement de son savoir paraît sur ses lèvres.
-■'Les paroles agréables sont un rayon de miel,
Douces pour l'àme et salutaires pour le corps.
-^Telle voie paraît droite à un homme.
Mais son issue c'est la voie de la mort.
-''Celui qui travaille travaille pour lui.
Car sa bouche l'y excite.
*' L'homme pervers prépare le malheur.
Et il y a sur ses lèvres comme un feu ardent.
-'* L'homme pervers excite des querelles.
Et le rapporteur divise les amis.
-"L'homme violent séduit son prochain.
Et le fait marcher dans une voie qui n'est pas bonne.
™Celui qui ferme les yeux pour se livrer à des pensées perverses.
Celui qui se mord les lèvres, a déjà consommé le mal.
" Les cheveux blancs sont une couronne d'honneur;
C'est dans le chemin de la justice qu'on la trouve.
^- Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu'un héros.
Et celui qui est maître de lui-même que celui qui prend des villes.
784
PROVERBES. Chap. 10, 33-17, tô.
'•■'On jette le sort dans le pan de la robe,
Mais toute décision vient de l'Eternel.
Chop. XVII. 'Mieux vaut un morceau de pain sec, avec la paix,
(Hiune maison pleine de viandes, avec des querelles.
-Un serviteur prudent domine sur le fils qui fait honte.
Et il aura part à riiéritage au milieu des frères.
'Le creuset est pour Targent, et le fourneau pour Tor ;
Mais celui qui éprouve les cœurs, c'est l'Eternel.
■'Le méchant est attentif à la lèvre inique.
Le menteur ijrète l'oreille à la langue pernicieuse.
^Gelui qui se moque du pauvre outrage celui qui l'a fait ;
Celui qui se réjouit d'un malheur ne restera pas impuni.
^Les enfants des enfants sont la couronne des vieillards,
Et les pères sont la gloire de leurs enfants.
"Les paroles distinguées ne conviennent pas à un insensé ;
Combien moins à un noble les paroles mensongères !
*Les présents sont une pierre précieuse aux yeux de qui en reçoit;
De quelque côté qu'ils se tournent, ils ont du succès.
^Celui qui couvre une faute cherche l'amour,
Et celui qui la rappelle dans ses discours divise les amis.
'"Une réprimande fait plus d'impression sur l'homme intelligent
Que cent coups sur l'insensé.
"Le méchant ne cherche que révolte.
Mais un messager cruel sera envoyé conti'e lui.
'-Rencontre une ourse privée de ses petits.
Plutôt qu'un insensé pendant sa folie.
'•'De celui c]ui rend le mal pour le bien
Le mal ne quittera point la maison.
'^Commencer une querelle, c'est ouviir une digue;
Avant (jue la dispute s'anime, retire-toi.
'^Celui qui absout le coupable et celui ([ui condamne le juste
Sont tous deux en abomination à l'Eternel.
785
Chap. 17,16-18.3. PROVERBES.
'*A quoi sert l'argent dans la main de l'insensé?
A acheter la sagesse ?... Mais il n'a point de sens.
'"L'ami aime en tout temps,
Et dans le malheur il se montre un frère.
'^L'homme dépourvu de sens prend des engagements,
Il cautionne son prochain.
'"Celui qui aime les querelles aime le péché ;
Celui qui élève sa porte cherche la ruine.
^"Un cœur faux ne trouve pas le bonheur.
Et celui dont la langue est perverse tombe dans le malheur.
-'Celui qui donne naissance à un insensé aura du chagrin ;
Le père d'un fou ne peut pas se réjouir.
"Un cœur joyeux est un bon remède,
Mais un esprit abattu dessèche les os.
^^Le méchant accepte en secret des présents.
Pour pervertir les voies de la justice.
-''La sagesse est en face de l'homme intelligent.
Mais les yeux de l'insensé sont à l'extrémité de la terre.
-^Un fds insensé fait le chagrin de son père,
Et l'amertume de celle qui l'a enfanté.
-*I1 n'est pas bon de condamner le juste à une amende.
Ni de frapper les nobles à cause de leur droiture.
^'Celui qui retient ses paroles connaît la science,
Et celui qui a l'esprit calme est un homme intelligent.
**L'insensé même, quand il se tait, passe pour sage;
Celui qui ferme ses lèvres est un homme intelligent.
Chap. XVIII. 'Celui qui se tient à l'écart cherche ce qui lui plaît,
Il s'irrite contre tout ce qui est sage.
"Ce n'est pas à l'intelligence que l'insensé prend plaisir,
C'est à la manifestation de ses pensées.
^Quand vient le méchant, vient aussi le mépris ;
Et avec la honte, vient l'opprobre.
786
PROVERBES. Chap. l8,k-io.
*Les paroles de la bouche d'un homme sont des eaux profondes ;
La source de hi sagesse est un torrent qui jaillit.
*I1 n'est pas bon d'avoir égard à la personne du méchant.
Pour faire tort au juste dans le jugement.
*Les lèvres de l'insensé se mêlent aux querelles,
Et sa bouche provoque les coups.
'La bouche de l'insensé cause sa ruine,
Et ses lèvres sont un piège pour son àme.
'Les paroles du rapporteur s(.)nt comme des friandises,
Elles descendent jusqu'au fond des entrailles.
'Celui qui se relâche dans son tra\ail
Est frère de celui qui détruit.
'"Le nom de l'Eternel est une tour forte;
Le juste s'y réfugie, et se trouve en sûreté.
"La fortune est ])our le riche une ville forte ;
Dans son imagination, c'est une haute muraille.
''Avant la ruine, le cœur de l'homme s'élève ;
Mais l'humilité jirécède la gloire.
"Celui qui répond avant d'avoir écouté
Fait un acte de folie et s'attire la confusion.
'*L'esprit de l'homme le soutient dans la maladie ;
espr
Mais l'esprit abattu, aui le relèvera ?
'^Un cœur intelligent acquiert la science.
Et l'oreille des saffes cherche la science.
■»"
'^Les présents d'un homme lui élargissent la voie,
Et lui donnent accès auprès des grands.
''Le jjremier (jui [)aile dans sa cause paraît juste ;
Vient sa partie adverse, et on lexamine.
'^Le sort fait cesser les contestations.
Et décide entre les puissants.
"Des frères sont plus intraitables qu'une ville forte,
Et leurs querelles sont comme les verrous d'un palais.
787
CJiap. l8,-M-'I0,n. PROVERBES.
^"G'est du fruit de sa bouche que l'homme rassasie son corps,
C'est du produit de ses lèvres qu'il se rassasie.
-' La mort et la vie sont au pouvoir de la langue ;
Quiconque l'aime en mangera les fruits.
^^Celui qui trouve une femme trouve le bonheur;
C'est une grâce qu'il obtient de l'Eternel.
-^Le pauvre parle en sup]:)liant,
Et le riche répond avec dureté.
-■•Celui qui a beaucoup d'amis les a pour son malheur,
Mais il est tel ami plus attaché qu'un frère.
Cluip. XIX. *Mieux vaut le pauvre cpii marche dans son intégrité,
Que l'homme qui a des lèvres perverses et qui est un insensé.
-Le manque de science n'est bon pour personne,
Et celui qui précipite ses pas tombe dans le péché.
^La folie de l'homme pervertit sa voie.
Et c'est contre l'Eternel que son cœur s'irrite.
*La richesse procure un grand nombre d'amis,
Mais le pauvre est séparé de son ami.
^Le faux témoin ne restera pas impuni.
Et celui qui dit des mensonges n'échappera pas.
^Beaucoup de gens flattent l'homme généreux.
Et tous sont les amis de celui qui fait des présents.
"Tous les frères du pauvre le haïssent;
Combien plus ses amis s'éloignent-ils de lui !
Il leur adresse des paroles suppliantes, mais ils disparaissent.
* Celui qui acquiert du sens aime son àme ;
Celui qui garde l'intelligence trouve le bonheur.
'Le faux témoin ne restera pas impuni,
Et celui (jui dit des mensonges périra.
'"11 ne sied pas à un insensé de vivre dans les délices ;
Combien moins à un esclave de dominer sur des j)rinces !
"L'homme qui a de la sagesse est lent à la colère,
r les
788
Et il met sa gloire à oublier les offenses
PROVERBES. Chnp. I9.n-r,.
'^La colère du roi est comme le rugissement d'un lion,
Et sa faveur est comme la rosée sur l'herbe.
'^Un fils insensé est une calamité pour son père,
Et les querelles d'une femme sont une gouttière sans fin.
**0n peut hériter de ses pères une maison et des richesses,
Mais une femme intelligente est un don de l'Eternel.
'^La paresse fait tomber dans l'assoupissement,
Et l'âme nonchalante éprouve la faim.
'^ Celui qui garde ce qui est commandé garde son à me ;
Celui qui ne veille pas sur sa voie mourra.
'"Celui qui a pitié du pauvre prête à l'Eternel,
Qui lui rendra selon son œuvre.
'^Châtie ton fds, car il y a encore de l'espérance;
Mais né désire point de le faire mourir.
'"Celui que la colère emporte doit en subir la peine ;
Car si tu le libères, tu devras y revenir.
^''Ecoute les conseils, et reçois l'instruction.
Afin que tu sois sage dans la suite de ta vie.
-'11 y a dans le cœur de l'homme beaucoup de projets.
Mais c'est le dessein de l'Eternel qui s'accomplit.
^■^Ce qui fait le charme d'un homme, c'est sa bonté ;
Et mieux vaut un pauvre qu'un menteur.
^^La crainte de l'Eternel mène à la vie.
Et l'on passe la nuit rassasié, sans être visité par le malheur.
-*Le paresseux plonge sa main dans le plat.
Et il ne la ramène pas à sa bouche.
-^Frappe le moqueur, et le sot deviendra sage;
Reprends l'homme intelligent, et il comprendra la science.
*'^Celui qui ruine son père et qui met en fuite sa mère
Est un fils qui fait honte et qui fait rougir.
"Cesse, mon fils, d'écouter l'instruction.
Si c'est pour t'éloigner des paroles de la science.
789
Chap. 10,^8-20,1'.. PROVERBES.
-^Un témoin pervers se moque de la justice,
Et la bouche des méchants dévore l'iniquité.
-''Les châtiments sont ])rêts pour les moqueurs,
Et les coups pour le dos des insensés.
Chap. XX. 'Le vin est moqueur, les boissons fortes sont tumultueuses;
Quiconque en fait excès n'est pas sage.
^La terreur qu'inspire le roi est comme le rugissement d'un lion ;
Celui qui l'irrite pèche contre lui-même.
•^G'est une gloire pour l'homme de s'abstenir des querelles,
Mais tout insensé se livre à l'emportement.
*A cause du froid, le paresseux ne laboure pas ;
A la moisson, il voudrait récolter, mais il n'y a rien.
^Les desseins dans le cœur de l'homme sont des eaux profondes.
Mais l'homme intelligent sait y puiser.
"Beaucoup de gens proclament leur bonté ;
Mais un homme fidèle, qui le trouvera ?
'Le juste marche dans son intégrité ;
Heureux ses enfants après lui !
*Le roi assis sur le trône de la justice
Dissipe tout mal par son regard.
^Qui dira : J'ai purifié mon cœur.
Je suis net de mon péché ?
'"Deux sortes de poids, deux sortes d'épha,
Sont l'un et l'autre en abomination à l'Eternel.
"L'enfant laisse déjà voir par ses actions
Si sa conduite sera pure et droite.
'^L'oreille qui entend, et l'œil qui voit.
C'est l'Éternel qui les a faits l'un et l'autre.
'^N'aime pas le sommeil, de peur que tu ne deviennes jîauvre ;
Ouvre les yeux, tu seras rassasié de pain.
'■•Mauvais ! mauvais ! dit l'acheteur;
Et en s'en allant, il se félicite.
790
PROVERBES. Chap. 20.i5-3o.
''Il y a de l'or et beaucoup de perles ;
Mais les lèvres savantes sont un objet précieux.
'^Prends son vêtement, car il a cautionné autrui ;
Exige de lui des gages, à cause des étrangers.
"he pain du mensonge est doux à Ibomme,
Et plus tard sa bouche est remplie de gravier.
'*Les projets s'affermissent par le conseil ;
Fais la guerre avec prudence.
''Celui qui répand la calomnie dévoile les secrets ;
Ne te mêle pas avec celui qui ouvre ses lèvi-es.
-"Si quelqu'un maudit son père et sa mère,
Sa lampe s'éteindra au milieu des ténèbres.
-'Un héritage promptement acquis dès l'origine
Ne sera pas béni quand viendra la fin.
--Ne dis pas : .Je rendrai le mal.
Espère en l'Eternel, et il te délivrera.
^^ L'Eternel a en horreur deux sortes de poids.
Et la balance fausse n'est pas une chose bonne.
-^C'est l'Eternel qui dirige les pas de l'homme,
Mais l'homme peut-il comprendre sa voie ?
-^ C'est un piège pour l'homme que de prendre à la légère un engage-
Et de ne réfléchir qu'après avoir fait un vœu. [ment sacré,
-^Un roi sage dissipe les méchants.
Et fait passer sur eux la roue.
-'Le souffle de l'homme est une lampe de rÉternel ;
Il pénètre jusqu'au fond des entrailles.
'"La bonté et la fidélité gardent le roi.
Et il soutient son trône par la bonté.
-''La force est la gloire des jeunes gens.
Et les cheveux blancs sont l'ornement des vieillards.
^"Les ])laies d'une blessui'e sont un remède pour le méchant;
De même les coups qui pénètrent jusqu'au fond des entrailles.
791
Chnp. 21,1-16. PROVERBES.
CJiap. XXI. ' Le cœur du roi est un courant d'eau dans la main de l'Eternel ;
Il l'incline partout où il veut.
^Toutes les voies de l'homme sont droites à ses yeux;
Mais celui qui pèse les cœurs, c'est l'Eternel.
*La pratique de la justice et de l'équité,
Voilà ce que l'Eternel préfère aux sacrifices.
*Des regards hautains et un cœur qui s'enfle,
Cette lampe des méchants, ce n'est que péché.
''Les projets de l'homme diligent ne mènent qu'à l'abondance,
Mais celui qui agit avec précipitation n'arrive qu'à la disette.
^Des trésors acquis par une langue mensongère
Sont une vanité fugitive et l'avant-coureur de la mort.
'La violence des méchants les emporte,
Parce qu'ils refusent de faire ce qui est juste.
*Le coupable suit des voies détournées,
Mais l'innocent agit avec droiture.
"Mieux vaut habiter à l'angle d'un toit,
Que de partager la demeure d'une femme querelleuse.
'"L'âme du méchant désire le mal ;
Son ami ne trouve pas grâce à ses yeux.
''Quand on châtie le moqueur, le sot devient sage;
El (piand on instruit le sage, il accueille la science.
'"-Le juste considère la maison du méchant;
L'Eternel précipite les méchants dans le malheur.
'^Celui qui ferme son oreille au cri du pauvre
Criera lui-même et n'aura point de réponse.
'■•Un don fait en secret apaise la colère.
Et un présent fait en cachette calme une fureur violente.
'^C'cst une joie pour le juste de praticpier la justice,
Mais la ruine est pour ceux qui font le mal.
"'L'homme qui s'écarte du chemin de la sagesse
Reposera dans l'assemblée des morts.
792
PROVERBES. Chap. 21. n- 99, .,.
'"Celui qui aime la joie reste dans l'iniligence ;
Celui qui aime le vin et l'huile ne s'enrichit pas.
'*Le méchant sert de rançon pour le juste,
Et le perfide |)()ur les hommes thoits.
'"Mieux vaut habiter dans une terre déserte,
Qu'avec une femme (pierellcusc cl iriitable.
-"De précieux trésors et de l'huile sont dans la demeure du sage ;
Mais riiomnie insensé les engloutit.
'-'Celui ([ui j)oursuit la justice et la bonté
Trouve la vie, la justice et la gloire.
**Le sage monte dans la ville des héros.
Et il abat la force qui lui donnait de l'assurance.
^'Celui qui veille sur sa bouche et sur sa langue
Préserve son àme des angoisses.
-* L'orgueilleux, le hautain s'a|ipel!e un moqueur;
11 ag'it avec la fureur de l'arroeance.
-'Les désirs du paresseux le tuent.
Parce que ses mains refusent de travailler;
-'^Tout le jour il éprouve des désirs ;
Mais le juste donne sans parcimonie.
-'Le sacrifice des méchants est quelque chose d'abominable;
Combien plus quand ils l'ofïrent avec des pensées criminelles !
-''Le témoin menteur périra.
Mais l'homme qui écoute parlera toujours.
^'^Le méchant prend un air effronté.
Mais l'homme droit affermit sa voie.
•'"11 n'y a ni sagesse, ni intelligence.
Ni conseil, en face de l'Eternel.
^'Le cheval est équipé pour le jour de la bataille.
Mais la délivrance appartient à l'Eternel.
Chap. XXIf. 'La réputation est préférable à de grandes richesses.
Et hi grâce vaut mieux que l'argent et que l'or.
-Le riche et le pauvre se rencontrent;
793
Chap. 22,3-11. PROVERBES.
C'est l'Eternel qui les a faits l'un et l'autre.
•^L'homme prudent voit le mal et se cache,
Mais les simples avancent et sont punis.
*Le fruit de l'humilité, de la crainte de l'Eternel,
C'est la richesse, la gloire et la vie.
^Des épines, des pièges sont sur la voie de l'homme pervers ;
Celui qui garde son àme s'en éloigne.
* Instruis l'enfant selon la voie qu'il doit suivre ;
Et quand il sera vieux, il ne s'en détournera pas.
"Le riche domine sur les pauvres.
Et celui qui emprunte est l'esclave de celui qui prête.
*Celui qui sème l'iniquité moissonne l'iniquité,
Et la verge de sa fureur disparaît.
'L'homme dont le regard est bienveillant sera béni.
Parce qu'il donne de son pain au pauvre.
'"Chasse le moqueur, et la querelle prendra fin ;
Les disputes et les outrages cesseront.
"Celui qui aime la pureté du cœur.
Et qui a la grâce sur les lèvres, a le roi pour ami.
*^Les yeux de l'Eternel gardent la science,
Mais il confond les paroles du perfide.
"Le paresseux dit : Il y a un lion dehors !
Je serai tué dans les rues !
'■'La bouche des étrangères est une fosse profonde;
Celui contre qui l'Eternel est irrité y tombera.
'^La folie est attachée au cœur de l'enfant;
La verge de la correction l'éloisynera de lui.
'^Opprimer le pauvre pour augmenter son bien,
C'est donner au riche pour n'arriver qu'à la disette.
"Prête l'oreille, et écoute les paroles des sages ;
Applique ton ca^ur à ma science.
794
PROVERRES. Chap. 22,i8-2S,i.
'*Car il est bon que tu les gardes au dedans de toi,
Et qu'elles soient toutes présentes sur tes lèvres.
'^Afin que ta coniianee re|)ose sur l'Eternel,
Je veux t'instruire aujourd'luii, oui toi.
-"N'ai-je pas déjà jiour loi mis par écrit
Des conseils et des réflexions,
^'Pour t'enseigner des choses sûres, des paroles vraies.
Afin que tu répondes jKir des paroles vraies à celui qui t'envoie ?
**Ne dépouille jjas le pauvre, parce qu'il est pauvre,
Et n'opprime pas le malheureux à la porte;
**Car l'Eternel défendra leur cause.
Et il ùtera la vie à ceux cpii les auront dépouillés.
^■'Ne fréquente pas l'homme colère,
Ne va pas avec l'homme violent,
-'^De peur que tu ne t'habitues à ses sentiers.
Et qu'ils ne deviennent un piège pour ton àme.
**Ne sois pas parmi ceux qui prennent des engagements.
Parmi ceux qui cautionnent pour des dettes ;
-'Si tu n'as pas de quoi payer,
Pourc|uoi voudrais-tu qu'on enlevât ton lit de dessous toi.''
-^Ne déplace pas la borne ancienne.
Que tes pères ont posée.
'^Si tu vois un homme habile dans son ouvrage.
Il se tient auprès des rois ;
11 ne se tient pas auprès des gens obscurs.
Chap. XXIII. *Si tu es à table avec un grand,
Fais attention à ce qui est devant toi ;
-Mets un couteau à ta s'orge,
Si tu as trop d'avidité.
'Ne convoite pas ses friandises :
C'est un aliment trompeur.
*Ne te tourmente pas pour t'enrichir.
N'y applique pas ton intelligence.
^Veux-tu poursuivre du regard ce qui va disparaître?
Car la richesse se fait des ailes.
Et comme l'aigle, elle prend le vol vers les cieux.
*Ne mange pas le pain de celui dont le regard est malveillant,
Et ne convoite pas ses friandises ;
"Car il est tel que sont les pensées dans son àme.
Mange et bois, te dira-t-il ;
Chap. 23,8-2c. PROVERBES.
Mais son cœur n'est point avec toi.
^Tu vomiras le morceau que tu as mangé,
Et tu auras perdu tes propos agréables.
"Ne parle pas aux oreilles de l'insensé,
Car il méprise la sagesse de tes discours.
'"Ne déplace pas la borne ancienne.
Et n'entre pas dans le champ des orphelins ;
"Car leur vengeur est puissant :
11 défendra leur cause contre toi.
''Ouvre ton cœur à l'instruction,
Et tes oreilles aux paroles de la science.
'^N'épargne pas la correction à l'enfant;
Si tu le frappes de la verge, il ne mourra point.
'^En le frappant de la verge.
Tu délivres son àme du séjour des morts.
'^Mon fils, si ton cœur est sage.
Mon cœur à moi sera dans la joie ;
'*Mes entrailles seront émues d'allégresse.
Quand tes lèvres diront ce qui est droit.
'"Que ton cœur n'envie point les pécheurs.
Mais qu'il ait toujours la crainte de l'Eternel ;
'*Car il est un avenir,
Et ton espérance ne sera pas anéantie.
''•* Ecoute, mon fds, et sois sage ;
Dirige ton cœur dans la voie droite..
^"Ne sois pas parmi les buveurs de vin.
Parmi ceux qui font excès des viandes :
-'Car l'ivrogne et celui qui se livre à des excès s'appauvrissent.
Et l'assoupissement fait porter des haillons.
-^Ecoute ton père, lui qui t'a engendré.
Et ne méprise pas ta mère, quand elle est devenue vieille.
"Acquiers la vérité, et ne la vends jias,
La sagesse, l'instruction et l'intelligence.
-**Le père du juste est dans l'allégresse.
Celui qui donne naissance à un sage en aura de la joie.
-^Que ton père et ta mère se réjouissent.
Que celle qui t'a enfanté soit dans l'allégresse !
^"Mon fils, donne-moi ton cœur,
796
PROVERBES. Chap. 'JH.t,-^,'.
Et que tes yeux se plaisent dans mes voies,
-"Car la prostituée est une fosse profonde,
Et l'étrangère un puits étroit.
-^Elle dresse des embûches comme un brigand.
Et elle augmente parmi les hommes le nombre des ])erfides.
^"Pour (jui les ah.' ])()ur (|tii les Iiélas ?
Pour qui les disputes? pour cpii les plaintes?
Pour qui les blessures sans raison ? pour qui les yeux rouges?
^"Pour ceux qui s'attardent auprès du vin,
Pour ceux qui vont déguster du vin mêlé.
^' Ne regarde pas le vin qui parait d'un beau rouge,
(^)ui fait des perles dans la coupe.
Et qui coule aisément.
''-Il finit par mordre comme un serpent,
Et par piquer comme un basilic.
^'Tes yeux se porteront sur des étrangères.
Et ton cœur parlera d'une manière perverse.
^^Tu seras comme un homme couché au milieu de la mer,
Comme un homme couché sur le sommet d'un màt :
^^On m'a frappé,... je n'ai point de mal!...
On m'a battu,... je ne sens rien !...
Quand me réveillerai-je ?... J'en veux encore !
CJiap. XXIV. 'Ne porte pas envie aux hommes méchants.
Et ne désire pas d'être avec eux ;
-Car leur cœur médite la ruine,
Et leurs lèvres parlent d'initpiité.
^C'est par la sagesse qu'une maison s'élève.
Et par l'intelligence qu'elle s'affermit;
■•C'est par la science que les chambres se remplissent
J)e tous les biens précieux et agréables.
^Un homme sage est plein de force.
Et celui qui a de la science affermit sa vigueur;
*Car tu feras la guerre avec prudence.
Et le salut est dans le grand nombre des conseillers.
"La sagesse est trop élevée pour l'insensé ;
Il n'ouvrira pas la bouche à la porte.
*Celui qui médite de faire le mal
S'appelle un homme plein de malice.
"La pensée de la folie n'est que péché,
l'it le moqueur est en abomination parmi les hommes.
797 51 •
Chap.M,iû-Q6. PROVERBES.
'"Si tu faiblis au jour de la détresse,
Ta force n'est que détresse.
"Délivre ceux qu'on traîne à la mort,
Ceux qu'on va égorger, sauve-les !
'-Si tu dis : Ah ! nous ne savions pas !...
Celui qui pèse les cœurs ne le voit-il pas ?
Celui qui veille sur ton àme ne le connaît-il pas?
Et ne rendra-t-il pas à chacun selon ses oeuvres ?
'^Mon fds, mange du miel, car il est bon ;
Un rayon de miel sera doux à ton palais.
'■"De même, connais la sagesse pour ton àme;
Si tu la trouves, il est un avenir,
Et ton espérance ne sera pas anéantie.
'^Ne tends pas méchamment des embûches à la demeure du juste,
Et ne dévaste pas le lieu où il repose ;
'^Car sept fois le juste tombe, et il se relève.
Mais les méchants sont précipités dans le malheur.
'^Ne te réjouis pas de la chute de ton ennemi,
Et que ton cœur ne soit pas dans l'allégresse quand il chancelle,
'^De peur que l'Eternel ne le voie, que cela ne lui déplaise.
Et qu'il ne détourne de lui sa colère.
'^Ne t'irrite pas à cause de ceux qui font le mal.
Ne porte pas envie aux méchants ;
^"Car il n'y a point d'avenir pour celui qui fait le mal,
La lampe des méchants s'éteint.
^'Mon fils, crains l'Éternel et le roi ;
Ne te mêle pas avec les hommes remuants ;
"*Car soudain leur ruine surgira.
Et qui connaît les châtiments des uns et des autres ?
-^ Voici encore ce qui vient des sages.
Il n'est pas bon, dans les jugements, d'avoir égard aux personnes.
^*Celui qui dit au méchant : Tu es juste !
Les peuples le maudissent, les nations le maudissent.
-^Mais ceux qui le châtient s'en trouvent bien.
Et le bonheur vient sur eux comme une bénédiction.
-^11 baise les lèvres
Celui qui répond des paroles justes. '|
798
PRO^'ERnES. Chap. U,T,-25,
10.
"Soigne tes afiaii-es au dehors,
Mets ton champ en état.
Puis tu bâtiras ta maison.
*"'Ne témoigne pas à la légère contre ton prochain;
Voudrais-tu tromper par tes lèvres?
-^Ne dis pas : Je lui ferai comme il m'a fait,
Je rendrai à chacun selon ses œuvres.
'"J'ai passé près du champ d'un paresseux.
Et près de la vigne d'un homme dépourvu de sens,
''Et voici, les épines y croissaient partout.
Les ronces en couvraient la face.
Et le mur de pierres était écroulé.
'-J'ai regardé attentivement.
Et j'ai tiré instruction de ce que j'ai vu.
"Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement,
Un peu croiser les mains pour dormir !...
'*Et la pauvreté te surprendra, comme un rôdeur,
Et la disette, comme un homme en armes.
Chap. XXV. ' Voici encore des Proverbes de Salomon, recueillis par les gens
d'Ezéchias, roi de Jiida.
^La gloire de Dieu, c'est de cacher les choses ;
La gloire des rois, c'est de sonder les choses.
'Les cieux dans leur hauteur, la terre dans sa profondeur,
Et le cœur des rois, sont impénétrables.
*Ote de l'argent les scories.
Et il en sortira un vase pour le fondeur.
*Ote le méchant de devant le roi,
Et son trône s'affermira par la justice.
*Ne t'élève pas devant le roi.
Et ne prends pas la place des grands ;
"Car il vaut mieux qu'on te dise : Monte ici !
Que si l'on t'abaisse devant le prince que tes yeux voient.
*Ne te hâte pas d'entrer en contestation.
De peur qu'à la fin tu ne saches que faire,
Lorsque ton prochain t'aura outragé.
'Défends ta cause contre ton prochain,
Mais ne révèle pas le secret d'un autre,
'De peur (ju'en l'apprenant il ne te couvre de honte,
799
fOI
Chap.25,n-%. PROVERBES.
Et que ta mauvaise renommée ne s'efface pas.
"Comme des pommes d'or sur des ciselures d'argent.
Ainsi est une parole dite à propos.
'-Comme un anneau d'or et une parure d'or fin,
Ainsi pour une oreille docile est le sage qui réprimande.
'^ Comme la fraîcheur de la neige au temps de la moisson,
Ainsi est un messager fidèle pour celui qui l'envoie ;
Il restaure l'âme de son maître.
"Comme des nuages et du vent sans ]>Iuie,
Ainsi est un homme se glorifiant à tort de ses libéralités.
*^Par la lenteur à la colère on fléchit un prince,
Et une langue douce peut briser des os.
'^Si tu trouves du miel, n'en mange que ce qui te suffit,
De peur que tu n'en sois rassasié et que tu ne le vomisses.
'^Mets rarement le pied dans la maison de ton prochain,
De peur qu'il ne soit rassasié de toi et qu'il ne te haïsse.
'*Comme une massue, une épée et une flèche aiguë,
Ainsi est un homme qui porte un faux témoignage contre son prochain.
'^ Comme une dent cassée et un pied qui chancelle,
Ainsi est la confiance en un perfide au jour de la détresse.
-"Oter son vêtement dans un jour froid.
Répandre du vinaigre sur du nitre.
C'est dire des chansons à un cœur attristé.
'-'Si ton ennemi a faim, donne-lui du jtain à manger;
S'il a soif, donne-lui de l'eau à boire.
^"Car ce sont des charbons ardents que tu amasses sur sa tête.
Et riîlternel te récompensera.
'•^he vent du nord enfante la pluie.
Et la langue mystérieuse un visage irrité.
-''Mieux vaut habiter à l'angle d'un toit,
Que de partager la demeui'e d'une femme querelleuse.
-^ Comme de l'eau fraîche pour une personne fatiguée.
Ainsi est une bonne nouvelle venant d'une terre lointaine.
^^Comme une fontaine troublée et une source corrompue,
800
. PROVERBES. Chai). 25, 21-26. r,.
Ainsi est le juste qui chancelle devant le méchant.
-'Il n'est pas bon de manger beaucoup de miel,
Mais rechercher la gloire des autres est un honneur.
^*Comme une ville forcée et sans murailles,
Ainsi est l'homme qui n'est pas maître de lui-même.
Chop. A'A'17. 'Comme la neige en été, et la pluie ])endant la moisson.
Ainsi la gloire ne convient pas à un insensé.
-Comme l'oiseau s'échappe, comme l'hirondelle s'envole.
Ainsi la malédiction sans cause n'a point d'effet.
''Le fouet est pour le cheval, le mors pour l'àne,
Et la verge pour le dos des insensés.
■'Ne réponds pas à l'insensé selon sa folie.
De peur que tu ne lui ressembles toi-même.
= Réponds à l'insensé selon sa folie.
Afin qu'il ne se regarde pas comme sage.
''11 se coupe les pieds, il boit l'injustice,
Celui qui donne des messages à un insensé.
"Comme les jambes du boiteux sont faibles,
Ainsi est une sentence dans la bouche des insensés.
*C'est attacher une pierre à la fronde,
Que d'accorder des honneurs à un insensé.
'Comme une épine qui se dresse dans la main d'un homme ivre,
Ainsi est une sentence dans la bouche des insensés.
'"Comme un archer qui blesse tout le monde.
Ainsi est celui qui prend à gage les insensés et les premiers venus.
"Comme un chien qui retourne à ce qu'il a vomi.
Ainsi est un insensé qui revient à sa folie.
'-Si tu vois un homme (pii se croit sage.
Il y a plus à espérer d'un insensé que de lui.
'^Le paresseux dit : Il y a un lion sur le chemin,
11 y a un lion dans les rues !
'*La porte tourne sur ses gonds,
El le paresseux sur son lit.
801
Chap.26,iô-27,ô. PROVERBES.
'^Le ])aresseux plonge sa main dans le plat,
Et il trouve pénible de la ramener à sa bouche.
'*Le paresseux se croit plus sage
Que sept hommes cpii répondent avec bon sens.
'^ Comme celui qui saisit un chien par les oreilles,
Ainsi est un passant cpii s'irrite pour une querelle où il n'a que faire.
'^Comme un furieux qui lance des llammes.
Des flèches et la mort,
'^Ainsi est un homme qui trompe son prochain,
Et qui dit : N'était-ce pas pour plaisanter ?
-"Faute de bois, le feu s'éteint;
Et c{uand il n'y a point de rapporteur, la querelle s'apaise.
-'Le charbon jM-oduit un brasier, et le bois du feu ;
Ainsi un homme querelleur échauffe une dispute.
-^Les paroles du rapporteur sont comme des friandises.
Elles descendent jusqu'au fond des entrailles.
^' Comme des scories d'argent appliquées sur un vase de terre,
Ainsi sont des lèvres brûlantes et un cœur mauvais.
-^Par ses lèvres celui qui hait se déguise.
Et il met au dedans de lui la tromperie.
-^Lorsqu'il prend une voix douce, ne le crois pas,
Car il y a sept abominations dans son cœur.
^^S'il cache sa haine sous la dissimulation,
Sa méchanceté se révélera dans l'assemblée.
-"Celui qui creuse une fosse y tombe.
Et la pierre revient sur celui qui la roule.
^^La langue fausse hait ceux qu'elle écrase,
Et la bouche flatteuse prépare la ruine.
Chap. A'A'T //. 'Ne te vante pas du lendemain.
Car tu ne sais pas ce qu'un jour peut enfanter.
^Qu'un autre te loue, et non ta bouche,
Un étranger, et non tes lèvres.
^La pierre est pesante et le sable est lourd.
Mais l'humeur de l'insensé pèse plus que l'un et l'autre.
■'La fureur est cruelle et la colère impétueuse.
Mais qui résistera devant la jalousie ?
^Mieux vaut une réprimande ouverte
Qu'une amitié cachée.
802
PROVERBES. Chap.27,6-n.
*Lcs blessures d'un ami prouvent sa fidélité,
Mais les baisers d'un ennemi sont trompeurs.
'Celui qui est rassasié foule aux pieds le rayon de miel,
Mais celui qui a faim trouve doux tout ce qui est amer.
* Gomme l'oiseau qui erre loin de son nid.
Ainsi est l'homme qui erre loin de son lieu.
^L huile et les parfums réjouissent le cœur,
Et les conseils affectueux d'un ami sont doux.
'"N'abandonne pas ton ami et l'ami de ton père,
Et n'entre pas dans la maison de ton frère au jour de ta détresse ;
Mieux vaut un voisin proche qu'un frère éloigné.
"Mon fils, sois sage, et réjouis mon cœur,
Et je pourrai répondre à celui qui m'outrage.
'* L'homme prudent voit le mal et se cache ;
Les simples avancent et sont punis.
'^Prends son vêtement, car il a cautionné autrui ;
Exige de lui des gages, à cause des étrangers.
'*Si l'on bénit son prochain à haute voix et de grand matin,
Cela est envisagé comme une malédiction.
'^Une gouttière continue dans un jour de pluie
Et une femme querelleuse sont choses semblables.
'^Gelui qui la retient retient le vent,
Et sa main saisit de l'huile.
"Comme le fer aiguise le fer.
Ainsi un homme excite la colère d'un homme.
'* Celui qui soigne un figuier en mangera le fruit.
Et celui qui garde son maître sera honoré.
"Comme dans l'eau le visage répond au visage,
Ainsi le cœur de l'homme répond au cœur de l'homme.
-"Le séjour des morts et l'abîme sont insatiables ;
De même les yeux de l'homme sont insatiables.
-'Le creuset est pour l'argent, et le fourneau pour l'or;
Mais un homme est jugé d'après sa renommée.
803
Chap. 27, 22-^28,11. PROVERBES.
"Quand tu pilerais l'insensé clans un mortier,
Au milieu des grains avec le pilon,
Sa folie ne se séparerait pas de lui.
-•''Connais bien chacune de tes brebis.
Donne tes soins à tes troupeaux ;
-^Car la richesse ne dure pas toujours,
Ni une couronne éternellement.
"Le foin s'enlève, la verdure paraît.
Et les herbes des montagnes sont recueillies.
-"Les agneaux sont pour te vêtir.
Et les boucs pour payer le champ ;
-'Le lait des chèvres suffit à ta nourriture, à celle de ta maison.
Et à l'entretien de tes servantes.
Cliap. XXVIII. 'Le méchant prend la fuite sans qu'on le poursuive.
Le juste a de l'assurance comme un jeune lion.
^Quand un pays est en révolte, les chefs sont nombreux;
Mais avec un homme qui a de l'intelligence et de la science.
Le règne se prolonge.
^Un homme pauvre c[ui oppi'ime les misérables
Est une pluie violente (|ui fait manquer le pain.
■•Ceux qui abandonnent la loi louent le méchant.
Mais ceux qui observent la loi s'irritent contre lui.
^Les hommes livrés au mal ne comprennent pas ce qui est juste.
Mais ceux qui cherchent l'Eternel compreniient tout.
''.Mieux vaut le pauvre qui marche dans son intégrité.
Que celui qui a des voies tortueuses et qui est riche.
'Celui qui observe la loi est un fils intelligent.
Mais celui qui fréquente les débauchés fait honte à son père.
*Celui qui augmente ses biens par l'intérêt et l'usure
Les amasse pour celui qui a pitié des pauvres.
'Si quelqu'un détourne l'oreille pour ne pas écouter la loi.
Sa prière même est une abomination.
'"Celui qui égare les hommes droits dans la mauvaise voie
Tombe dans la fosse qu'il a creusée ;
Mais les hommes intègres héritent le bonheur.
" L'homme riche se croit sage ;
804
PROVERBES. C7u,p. 28, 12-26.
Mais le pauvre qui est intelligent le sonde.
'^Quand les justes triomphent, c'est une grande gloire;
Quand les méchants s'élèvent, chacun se cache.
'^Celui (jui cache ses transgressions ne prospère point.
Mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricortle.
'■Tleureux rhomnie qui est continuellement dans la crainte !
Mais celui ([ui endurcit sou cœur toinhe dans le malheur.
'^Comme un lion rugissant et un (nirs allamé,
Ainsi est le méchant qui domine sur un peuple pauvre.
'^Un prince sans intelligence mulliplie les actes d'oppression.
Mais celui qui est ennemi de la cupidité prolonge ses jours.
'"Un homme chargé du sang d'un autre
Fuit jusqu'à la fosse : qu'on ne l'arrête pas !
'^Celui qui marche dans l'intégrité trouve le salut,
Mais celui qui suit deux voies tortueuses tombe dans l'une d'elles.
'^ Celui qui cultive son champ est rassasié de pain,
Mais celui qui poursuit des choses vaines est rassasié de pauvreté.
^"Un homme fidèle est comblé de bénédictions.
Mais celui qui a hâte de s'enrichir ne reste pas impuni.
^'11 n'est pas bon d'avoir égard aux ])ersonnes.
Et pour un morceau de pain un homme se livre au péché.
*-Un homme envieux a hâte de s'enrichir.
Et il ne sait pas que la disette viendra sur lui.
-'Celui (pii reprcnil les autres trouve ensuite plus de Faveur
Oue celui dont la langue est flatteuse.
^*Celui qui vole son père et sa mère,
I']t ([ui dit : Ce n'est pas un péché !
Est le comjiagnon du destructeur.
-^L'orgueilleux excite les querelles.
Mais celui qui se confie en l'Eternel est rassasié.
■-'Celui qui a confiance dans son |)ropre cœur est un insensé,
Mais celui qui marche dans la sagesse sera sauvé.
80;
Chap. S8, 21-29, ». PROVERBES.
-'Celui qui donne au pauvre n'éprouve pas la disette,
Mais celui qui ferme les yeux est chargé de malédictions.
-* Quand les méchants s'élèvent, chacun se cache ;
Et quand ils périssent, les justes se multiplient.
Chap. XXIX. 'Un homme qui mérite d'être repris, et qui raidit le cou,
Sera brisé subitement et sans remède.
-Quand les justes se multiplient, le peuple est dans la joie;
Quand le méchant domine, le peuple gémit.
'Un homme qui aime la sagesse réjouit son père.
Mais celui qui fréquente des prostituées dissipe son bien.
■•Un roi affermit le pays par la justice,
Mais celui qui reçoit des présents le ruine.
'^Un homme qui flatte son prochain
Tend un fdet sous ses pas.
**I1 y a un piège dans le péché de l'homme méchant.
Mais le juste triomphe et se réjouit.
"Le juste connaît la cause des pauvres,
Mais le méchant ne comprend pas la science.
*Les moqueurs soufflent le feu dans la ville,
Mais les sages calment la colère.
°Si un homme sage conteste avec un insensé.
Il aura beau se fâcher ou rire, la paix n'aura pas lieu.
'"Les hommes de sang haïssent l'homme intègre,
Mais les hommes droits protègent sa vie.
"L'insensé met en dehors toute sa passion,
Mais le sage la contient.
*^ Quand celui qui domine a égard aux paroles mensongères.
Tous ses serviteurs sont des méchants.
"Le pauvre et l'oppresseur se rencontrent;
C'est l'Éternel qui éclaire les yeux de l'un et de l'autre.
'''Un roi qui juge fidèlement les pauvres
Aura son trône affermi pour toujours.
806
PROVERBES. Chap. 29, ts-SO, 4.
'^La verge et la correction donnent la sagesse,
Mais l'enfant livré à lui-même fait honte à sa mère.
'^Quand les méchants se multi]ilient, le péché s'accroît;
Mais les justes contempleront leur chute.
"Châtie ton fds, et il te donnera du repos,
Et il procurera des délices à ton âme.
"* Quand il n'y a pas de révélation, le peuple est sans frein ;
Heureux s'il observe la loi !
"Ce n'est pas par des paroles qu'on châtie un esclave ;
Quand même il comprend, il n'obéit pas.
^''Si tu vois un homme irréfléchi dans ses paroles.
Il y a plus à espérer d'un insensé que de lui.
-'Le serviteur qu'on traite mollement dès l'enfance
Finit par se croire un fils.
"Un homme colère excite des querelles.
Et un furieux commet beaucoup de péchés.
^^L'orgucil d'un homme l'abaisse.
Mais celui qui est humjjle d'esprit obtient la gloire.
-*Celui qui partage avec un voleur est ennemi de son âme ;
Il entend la malédiction, et il ne déclare rien.
-^La crainte des hommes tend un piège.
Mais celui qui se confie en l'Eternel est protégé.
-^Beaucoup de gens recherchent la faveur de celui qui domine.
Mais c'est l'Eternel qui fait droit à chacun.
-"L'homme inique est en abomination aux justes.
Et celui dont la voie est droite est en abomination aux méchants.
Paroles d'Agur, fils de Jaké.
Chap. XXX. 'Sentences prononcées par cet homme pour Ithicl, pour
Ithiel et pour Ucal.
"Certes, je suis plus stupide que personne.
Et je n'ai pas l'intelligence d'un homme ;
^Je n'ai pas appris la sagesse.
Et je ne connais pas la science des saints.
*Qui est monté aux cieux, et qui en est descendu?
807
Chap. SO,.>n. PROVERBES.
()ui a recueilli le vent clans ses mains?
Qui a serré les eaux dans son vêtement ?
Qui a fait paraître les extrémités de la terre ?
Quel est son nom, et quel est le nom de son fils?
Le sais-tu ?
''Toute parole de Dieu est éprouvée.
Il est un bouclier pour ceux qui cherchent en lui un refug-e.
.''N'ajoute rien à ses paroles,
De peur qu'il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur.
"Je te demande deux choses :
Ne me les refuse pas, avant que je meure !
^Eloigne de moi la fausseté et la parole mensongère;
Ne me donne ni pauvreté, ni richesse.
Accorde-moi le pain qui m'est nécessaire,
'De peur que, dans l'abondance, je ne te renie
Et ne dise : Qui est l'Eternel ?
Ou que, dans la ]:)auvreté, je ne dérobe
Et ne m'attaque au nom de mon Dieu.
'"Ne calomnie pas un serviteur auprès de son maître,
De peur qu'il ne te maudisse et que tu ne te rendes coupable.
"Il est une race qui maudit son père.
Et qui ne bénit point sa mère.
'-Il est une race qui se croit pure.
Et qui n'est jias lavée de sa souillure.
'^11 est une race dont les yeux sont hautains.
Et les paupières élevées.
"Il est une race dont les dents sont des glaives
Et les mâchoires des couteaux.
Pour dévorer les malheureux sur la terre
Et les indigents parmi les hommes.
'^La sangsue" a deux filles : Donne ! donne !
Trois choses sont insatiables,
Quatre ne disent jamais : Assez !
'^Le séjour des morts, la femme stérile,
La terre qui n'est pas rassasiée d'eau.
Et le feu, qui ne dit jamais : Assez !
"L'œil qui se moque d'un père
Et qui dédaigne l'obéissance envers une mère.
Les corbeaux du torrent le perceront.
Et les petits de l'aigle le mangeront.
a. La sangsue, héb. aluka.
808
PROVERBES. Chap. 30, ii-31, s.
'*II V a trois choses qui sont au-dessus de ma ])ortée,
Même quatre que je ne puis comprendre :
'^La trace de l'aigle dans les cieux,
La trace du serpent sur le rocher,
La trace du navire au milieu de la mer,
Et la trace de l'homme chez la jeune femme.
^"Telle est la voie de la femme adultère :
Elle mange, et s'essuie la bouche.
Puis elle dit : Je n'ai point fait de mal.
-'Trois choses font trembler la terre.
Et il en est quatre qu'elle ne peut supporter :
^*Un esclave qui vient à régner,
Un insensé qui est rassasié de pain,
-'Une femme dédaignée qui se marie,
Et une servante qui hérite de sa maîtresse.
^■'Il y a sur la terre quatre animaux petits,
Et cependant des plus sages :
*^Les fourmis, peuple sans force.
Préparent en été leur nourriture ;
-''Les lapins, peuple sans puissance.
Placent leur demeure dans les rochers ;
"Les sauterelles n'ont point de roi,
Et elles sortent toutes par divisions ;
^''Le lézard saisit avec les mains,
Et se trouve dans les palais des rois.
-^11 y en a trois qui ont une belle allure.
Et quatre qui ont une belle démarche :
'"Le lion, le héros des animaux.
Ne reculant devant qui que ce soit;
"Le cheval tout équipé ; ou le bouc ;
Et le roi à qui ])crsonne ne résiste.
'*Si l'orgueil te pousse à des actes de folie.
Et si tu as de mauvaises pensées, mets la main sur la bouche :
''Car la pression du lait produit de la crème,
La pression du nez produit du sang.
Et la pression de la colère produit des querelles.
Chap. XXXI. ^Paroles du roi Lemitel.
Sentences par lesquelles sa mère l'instruisit.
-Ouc te dirai-je, mon fds ? (jue te dirai-je, lils de mes eiilraillcs ?
Que te dirai-je, mon fils, objet de mes vœux ?
'Ne livre pas ta ligueur aux femmes,
Et tes voies à celles qui perdent les rois.
809
Chap. 31, '.-25. PROVERBES.
■•Ce n'est point aux rois, Lemuel,
Ce n'est point aux rois de boire du vin,
Ni aux princes de rechercher des liqueurs fortes,
^De peur qu'en buvant ils n'oublient la loi,
Et ne méconnaissent les droits de tous les malheureux.
^Donnez des liqueurs fortes à celui qui périt,
Et du vin à celui qui a l'amertume dans l'àme ;
"Qu'il boive et oublie sa pauvreté.
Et qu'il ne se souvienne plus de ses peines.
* Ouvre ta bouche pour le muet.
Pour la cause de tous les délaissés.
^Ouvre ta bouche, juge avec justice,
Et défends le malheureux et l'indigent.
'"Qui peut trouver une femme vertueuse?
Elle a bien plus de valeur que les perles.
"Le cœur de son mari a confiance en elle,
Et les produits ne lui feront pas défaut.
'-Elle lui fait du bien, et non du mal,
Tous les jours de sa vie.
'^Elle se procure de la laine et du lin.
Et travaille d'une main joyeuse.
'■"Elle est comme un navire marchand,
Elle amène son pain de loin.
'n']llc se lève lorsqu'il est encore nuit.
Et elle donne la nourriture à sa maison
Et la tâche à ses servantes.
"'Elle pense à un champ, et elle l'acquiert;
Du fruit de son travail elle plante une vigne.
'"Elle ceint de force ses reins.
Et elle affermit ses bras.
'*EIle sent que ce qu'elle gagne est bon ;
Sa lampe ne s'éteint jjoint pentlant la nuit.
''•'Elle met la main à la quenouille.
Et ses doigts tiennent le fuseau.
-"Elle tend la main au malheureux.
Elle tend la main à l'indigent.
-' Elle ne craint pas la neige pour sa maison,
Car toute sa maison est vêtue de cramoisi.
^-Elle se fait des couvertures,
Elle a des vêtements de fin lin et de pourpre.
^'Son mari est considéré aux j^ortes.
Lorsqu'il siège avec les anciens du pays.
-■'Elle fait des chemises, et les vend.
Et elle livre des ceintures au marchand.
-Mîlle est revêtue de force et de gloire,
810
PROVERBES. Chap. 31,26-31.
Et elle se rit de Favenir.
-^EUe ouvre la bouche avec sagesse,
Et des instructions aimables sont sur sa langue.
-'Elle veille sur ce qui se passe dans sa maison,
Et elle ne mange pas le pain de paresse.
^^Ses fils se lèvent, et la disent heureuse;
Son mari se lève, et lui donne des louanges :
^^Plusieurs filles ont une conduite vertueuse;
Mais toi, tu les surpasses toutes.
'"La grâce est trompeuse, et la beauté est vaine ;
La femme qui craint l'Eternel est celle qui sera louée.
^'Récompensez-la du fruit de son travail,
Et qu'aux portes ses œuvres la louent.
L'ECCLESIASTE
CJiap. I. ^Paroles de l'Ecclésiaste, fils de David, roi de Jérusalem.
^Vanité des vanités, dit rEcclé- manque ne peut être compté. '"J'ai dit
siaste, vanité des vanités, tout est en mon cœur : Voici, j"ai grandi et
vanité. surpassé en sagesse tous ceux qui ont
^Quel avantage revient-il à l'homme dominé avant moi sur Jérusalem, et
de toute la peine qu'il se donne sous mon cœur a vu beaucou|> de sagesse
le soleil? *Une génération s'en va, et de science. ''J'ai appliqué mon cœur
une autre vient, et la terre subsiste à connaître la sagesse, et à connaître
toujours. ^Le soleil se lève, le soleil la sottise et la folie; j'ai compris que
se couche'; il soupire après le lieu cela aussi c'est la poursuite du vent,
d'où il se lève de nouveau. "Le vent '^Car avec beaucoup de sagesse on a
se dirige vers le midi, tourne vers le beaucoup de chagrin, et celui qui aug-
nord ; puis il tourne encore, et reprend mente sa science augmente sa douleur,
les mêmes circuits. 'Tous les ileuves
vont à la mer, et la mer n'est point Chap. II. 'J'ai dit en mon cœur :
remplie; ils continuent à aller vers le Allons! je t'éprouverai jiar la joie, et
lieu où ils se dirigent. "^Toutes choses tu goûteras le bonheur. Et voici, c'est
sont en travail au delà de ce qu'on encore là une vanité. -J'ai dit du rire :
peut dire; VœW ne se rassasie pas de Insensé! et de la joie : A quoi sert-
Aoir, et l'oreille ne se lasse pas d'en- elle? ''Je résolus en mon cœur de li-
tendre. 'Ce cjui a été, c'est ce qui sera, vrer ma chair au vin, tandis que mon
et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera; cœur me conduirait avec sagesse, et
il n'y a rien de nouveau sous le soleil, de m'attacher à la folie jusqu'à ce que
'"S'il est une chose dont on dise : je visse ce qu'il est bon pour les fds
Vois ceci, c'est nouveau ! cette chose de l'homme de faire sous les cieux
existait déjà dans les siècles qui nous pendant le nombre des jours de leur
ont ]3récédés. "On ne se souvient pas vie. 'J'exécutai de grands ouvrages :
de ce qui est ancien; et ce c|ui arrivera je me bâtis des maisons ; je me plan-
dans la suite ne laissera pas desouve- tai des vignes; ^je me fis des jardins
nir chez ceux qui vivront plus tard. et des vergers, et j'y plantai des ar-
'-Moi, l'Ecclésiaste, j'ai été roi d'Is- bres à fruit de toute espèce; "je me
raël à Jérusalem. '''J'ai appli(pié mon créai des étangs, pour arroser la forêt
cœur à rechercher et à sonder par la où croissaient les arbres. "J'achetai
sagesse tout ce qui se fait sous les des serviteurs et des servantes, et j'eus
cieux : c'est là une occupation péni- leurs enfants nés dans la maison; je
ble, à laquelle Dieu soumet les fils de possédai des troupeaux de bœufs et de
l'homme. '■'J'ai vu tout ce qui se fait brebis, plus que tous ceux qui étaient
sous le soleil; et voici, tout est va- avant moi dans Jérusalem. *Je m'a-
nité et ])oursuite du vent. '^Ce qui est massai de l'argent et de l'or, et les
courbé ne peut se redresser, et ce qui richesses des rois et des provinces.
812
ECCLESIASTE.
Chap. 3.0-8,1.
Je me procurai des chanteurs et des
chanteuses, et les délices des fds de
l'homme, des femmes en grand nom-
bre. ^Jc devins grand, plus grand que
tous ceux qui étaient avant moi dans
Jérusalem. Et même ma sagesse de-
meura avec moi. '"Tout ce que mes
yeux avaient désiré, je ne les en ai
point privés ; je n'ai refusé à mon cœur
aucune joie ; car mon cœur prenait
plaisir à tout mon travail , et c'est la
part qui m'en est revenue. "Puis," j'ai
considéré tous les ouvrages que mes
mains avaient faits, et la peine que j'a-
vais prise à les exécuter; et voici, tout
est vanité et poursuite du vent, et il
n'y a aucun avantage à tirer de ce
qu'on fait sous le soleil.
'-Alors j'ai tourné mes regards vers
la sagesse, et vers la sottise et la folie.
— Car que fera l'homme qui succédera
au roi? Ce qu'on a déjà fait. — '^Etj'ai
vu que la sagesse a de l'avantage sur
la folie, comme la lumière a de l'avan-
tage sur les ténèbres; '^le sage a ses
yeux à la tète, et l'insensé marche dans
les ténèbres. Mais j'ai reconnu aussi
qu'ils ont l'un et l'autre un même sort.
'^Et j'ai dit en mon canir : J'aurai le
même sort que l'insensé ; pourquoi
donc ai-je été plus sage ? Et j'ai dit en
mon cœur que c'est encore là une va-
nité. '*Car la mémoire du sage n'est
désespoir, à cause de tout le travail
que j'ai fait sous le soleil. -'Car tel
homme a travaillé avec sagesse et
science et avec succès, et il laisse le
produit de son travail à un homme
qui ne s'en est point occupé. C'est en-
core là une vanité et un grand mal.
--Que revient-il, en effet, à l'homme
de tout son travail et de la préoccupa-
tion de son cœur, objet de ses fatigues
sous le soleil ?-^Tous ses jours ne sont
que douleur, et son partage n'est que
chagrin ; même la nuit son cœur ne
repose pas. C'est encore là une vanité.
-•'Il n'y a de bonheur pour l'homme
qu'à iliangeret à boire, et à faire jouir
son âme du bien-être, au milieu de
son travail ; mais j'ai vu que cela aussi
vient de la main de Dieu. -M^ui, en
effet, peut manger et jouir, si ce n'est
moi? '-''Car il donne à l'homme qui lui
est agréable la sagesse, la science et
la joie ; mais il donne au pécheur le
soin de recueillir et d'amasser, afin de
donner à celui qui est agréable à Dieu.
C'est encore là une vanité et la pour-
suite du vent.
Cliap. III. 'Il y a un temps pour
tout, un temps pour toute chose sous
les cieux : -un temps poiir naître, et
un temps pour mourir; un temps pour
planter, et un temps pour arracher ce
pas plus éternelle que celle de lin- qui a été planté ; ^un temps pour tuer,
sensé, puisque déjà les jours qui sui-
vent, tout est oublié. Eh quoi ! le sage
meurt aussi bien que l'insensé! "Et
j'ai haï la vie, car ce qui se fait sous le
soleil m'a déplu, car tout est vanité et
poursuite du vent. '*J'ai haï tout le
travail que j'ai fait sous le soleil, et
dont je dois laisser la jouissance à
l'homme qui me succédera. '^Et qui
sait s'il sera sage ou insensé ? Cepen-
dant il sera maître de tout mon travail,
de tout le fruit de ma sagesse sous le
soleil. C'est encore là une vanité. ^"Et
j'en suis venu à livier mon cœur au
et un temps pour guérir; un temps
pour abattre, et un temj)s pour bâtir;
■•un temps pour pleurer, et un temps
pour rire; un temps pour se lamenter,
et un temps pour danser; ^un temps
pour lancer des pierres, et un temps
pour ramasser des pierres ; un temps
pour embrasser, et un temps pour
s'éloigner des embrassements ; "'un
temps pour chercher, et un temps
pour perdre ; un temps pour garder,
et un temps pour jeter; 'un temps
pour déchirer, et un temps pour cou-
dre ; un temps pour se taire, et un
813
Chap. S,s-A,i'i.
EGCLESIASTE.
se réjouir de ses œuvres : c'est là sa
part. Car qui le fera jouir de ce qui
sera après lui ?
Chap. ÏV. 'J'ai considéré ensuite
toutes les oppressions qui se commet-
tent sous le soleil ; et voici, les oppri-
més sont dans les larmes, et personne
qui les console ! ils sont en butte à la
violence de leurs oppresseurs, et per-
sonne qui les console! -Et j'ai trouvé
les morts qui sont déjà morts plus
heureux que les vivants qui sont en-
core vivants, ^ct plus heureux que les
uns et les autres celui qui n'a point
encore existé et qui n'a pas vu les
mauvaises actions qui se commettent
sous le soleil.
''J'ai vu que tout travail et toute ha-
bileté dans le travail n'est que jalousie
temps pour parler; ^un temps pour
aimer, et un temps pour haïr ; un temps
pour laguerre, et un temps pour la paix.
'Quel avantage celui qui travaille re-
tire-t-il de sa peine? "*J'ai vu à quelle
occupation Dieu soumet les fils de
l'homme. " Il fait toute chose belle en
son temps ; même il a mis dans leur
cœur la pensée de l'éternité, bien que
l'homme ne puisse pas saisir l'œuvre
que Dieu fait, du commencement jus-
qu'à la fin. '-J'ai reconnu qu'il n'y a
de bonheur pour eux qu'à se réjouir
et à se donner du bien-être pendant
leur vie; "mais que, si un homme
mange et boit et jouit du bien-être au
milieu de tout son travail, c'est là un
don de Dieu. '''J'ai reconnu que tout
ce que Dieu fait durera toujours, qu'il
n'y a rien à y ajouter et rien à en re-
trancher, et que Dieu agit ainsi afin de l'homme à l'égard de son prochain,
qu'on le craigne. '^Ce qui est a déjà
été, et ce qui sera a déjà été, et Dieu
ramène ce qui est passé.
'*J'ai encore vu sous le soleil qu'au
lieu établi pour juger il y a de la
méchanceté, et qu'au lieu établi pour
la justice il y a de la méchanceté.
"J'ai dit en mon cœur : Dieu jugera
le juste et le méchant; car il y a là
un temps pour toute chose et pour
toute œuvre. '*J'ai dit en mon cœur,
au sujet des fils de l'homme, que Dieu
les éprouverait, et qu'eux-mêmes ver-
raient qu'ils ne sont que des bêtes.
"Car le sort des fils de l'homme et
celui de la bête est pour eux un même
sort; comme meurt l'un, ainsi meurt
l'autre, ils ont tous un même souftle,
et la supériorité de l'homme sur la
bête est nulle; car tout est vanité.
-"Tout va dans un même lieu ; tout a été
C'est encoi'e là une vanité et la pour-
suite du vent.
^L'insensé se croise les mains, et
mange sa propre chair. ^ Mieux vaut
une main pleine avec repos, que les
deux mains pleines avec travail et
poursuite du vent.
'J'ai considéré une autre vanité sous
le soleil, n'el homme est seul et sans
personne qui lui tienne de près, il n'a
ni fils ni frère, et pourtant son travail
n'a point de fin et ses yeux ne sont ja-
mais rassasiés de richesses. Pour qui
donc est-ce que je travaille, et que je
prive mon âme de jouissances? C'est
encore là une vanité et une chose
mauvaise.
"Deux valent mieux qu'un, parce
qu'ils retirent un bon salaire de leur
travail. '"Car, s'ils tombent, l'un re-
lève son compagnon ; mais malheur à
fait de la poussière, et tout retourne celui qui est seul et qui tombe, sans
à la poussière. *'Qui sait si le souffle avoir un second pour le relever! "De
des fds de l'homme monte en haut, même, si deux couchent ensemble, ils
et si le souffle de la bête descend en auront chaud ; mais celui qui est seul,
bas dans la terre ? -- Et j'ai vu qu'il n'y comment aura-t-il chaud ? '"- Et si quel-
a rien de mieux pour l'homme que de qu'un est plus fort qu'un seul, les deux
814
ECCLESIASTE.
Chap. i, 13-5, 18.
peuvent lui résister ; et la corde à trois
fils ne se rompt pas facilement.
'^Mieux vaut un enfant pauvre et
sage qu'un roi vieux et insensé qui ne
sait plus écouter les avis ; '*car il peut
sortir de prison pour régner, et même
être né pauvre dans son royaume.
'^J'ai vu tous les vivants qui marchent
sous le soleil entourer l'enfant qui de-
vait succéder au roi et régner à sa
place. "11 n'y avait point de fin à tout
ve peuj^le, à tous ceux à la tête des-
(juels il était. Et toutefois, ceux qui
viendront après ne se réjouiront pas à
son sujet. Car c'est encore là une va-
nité et la poursuite du vent.
"Prends garde à ton j)ied, lorsque
lu entres dans la maison de Dieu, et
approche-toi pour écouter, plutôt que
pour offrir le sacrifice des insensés ;
car ils ne savent pas qu'ils font mal.
Chap. y. ' Ne te presse pas d'ou-
vrir la bouche, et (pie ton cœur ne se
hâte jias d'exjirimer une parole devant
Dieu; car Dieu est au ciel, et toi sur
la terre : que tes paroles soient donc
])eu nombreuses. -Car, si les songes
naissent de la multitude des occupa-
tions, la voix de l'insensé se fait en-
tendre dans la multitude des paroles.
^Lorsfpie tu as fait un vœu à Dieu,
ne tarde pas à l'accomplir, car il n'aime
pas les insensés : accomplis le vœu
que tu as fait. •'Mieux vaut pour toi
ne point faire de vœu, que d'en faire
un et de ne pas l'accomplir. ^Ne per-
mets ])as à ta bouche de faire pécher
ta chair, et ne dis pas en présence de
l'envoyé" que c'est une inadvertance.
Pourquoi Dieu s'irriterait-il de tes pa-
roles, et détruirait-il l'ouvrage de tes
mains? '^Car, s'il y a des vanités dans
la multitude des songes, il y en a aussi
dans beaucou])de paroles ; c'est pour-
<pioi, crains Dieu.
'Si tu vois dans une province le pau-
<i . L'ent'iye, 1 envoyé de Dieu, le prêtre.
vre opprimé et la violation du droit et
de la justice, ne t'en étonne point;
car un homme élevé est placé sous la
surveillance d'un autre plus élevé, et
au-dessus d'eux il en est de plus éle-
vés encore. **Un avantage pour le pays
à tous égards, c'est un roi honoré du
pays-
H^elui qui aime l'argent n'est pas
rassasié par l'argent, et celui qui aime
les richesses n'en ])rofite pas. C'est
encore là une vanité. '"Quand le bien
abonde , ceux qui le mangent abon-
dent ; et quel avantage en revient-il à
son possesseur, sinon qu'il le voit de
ses yeux? "Le sommeil du travailleur
est doux, qu'il ait peu ou beaucoup à
manger; mais le rassasiement du ri-
che ne le laisse pas dormir.
'*I1 est un mal grave que j'ai vu sous
le soleil : des richesses conservées,
pour son malheur, jiar celui qui les
possède. ''Ces richesses se perdent
par quelque événement fâcheux ; il a
engendré un fils, et il ne reste rien
entre ses mains. "Comme il est sorti
du ventre de sa mère, il s'en retourne
nu ainsi qu'il était venu, et pour son
travail il n'emporte rien qu'il puisse
prendre dans sa main. '^C'est encore
là un mal grave. Il s'en va comme
il était venu ; et quel avantage lui re-
vient-il d'avoir travaillé ])our du vent?
"'De plus, toute sa vie il mange dans
les ténèbres, et il a beaucoup de cha-
grin, de maux et d'irritation.
"\'oici ce que j'ai vu : c'est pour
l'homme une chose bonne et belle de
manger et de boire, et de jouir du
bien-être au milieu de tout le travail
qu'il fait sous le soleil, ])endant le
nombre des jours de vie que Dieu lui
a donnés ; car c'est là sa part. 'SMais,
si Dieu a donné à un homme des ri-
chesses et des biens, s'il l'a rendu
maître d'en manger, d'en prendre sa
part, et de se réjouir au milieu de son
8H
Chnp. 5, 19-7, 15
ECGLESIASTE.
travail, c'est là un don de Dieu. ''^Car
il ne se souviendra pas beaucoup des
jours de sa vie, parce que Dieu répand
la joie dans son cœur.
Chap. TY. ' Il est un mal que j'ai
vu sous le soleil , et qui est fréquent
parmi les hommes. -11 y a tel homme
à qui Dieu a donné des richesses, des
biens, et de la gloire, et qui ne man-
que pour son âme de rien de ce qu'il
désire , mais que Dieu ne laisse pas
maître d'en jouir, car c'est un étran-
ger qui en jouira. C'est là une vanité
et un mal grave. ^ Quand un homme
aurait cent fds, vivrait un grand nom-
dire à l'homme ce qui sera après lui
sous le soleil ?
Chap. VII. 'Une bonne réputation
vaut mieux que le bon parfum, et le
jour de la mort que le jour de la nais-
sance. "Mieux vaut aller dans une mai-
son de deuil que d'aller dans une
maison de festin ; car c'est là la fin de
tout homme, et celui qui vit prend la
chose à cœur. ^Mieux vaut le chagrin
que le rire ; car avec un visage triste
le cœur peut être content. ^Le cœur
des sages est dans la maison de deuil,
et le cœur des insensés dans la mai-
son de joie. ^Mieux vaut entendre la
bre d'années, et que les jours de ses réprimande du sage c[ue d'entendre le
années se multiplieraient, si son âme
ne s'est point rassasiée de bonheur,
et si de plus il n'a point de sépulture,
je dis qu'un avorton est plus heureux
que lui. *Car il est venu en vain, il
s'en va dans les ténèbres, et son nom
reste couvert de ténèbres ; ^il n'a point
A'u, il n'a point connu le soleil ; il a
plus • de repos que cet homme. ^Et
quand celui-ci vivrait deux fois mille
ans, sans jouir du bonheur, tout ne
va-t-il pas dans un même lieu
chant des insensés. *Car comme le
bruit des épines sous la chaudière,
ainsi est le rire des insensés. C'est
encore là une vanité. "L'ojipression
rend insensé le sage, et les présents
corrompent le cœur.
'^Mieuxvaut la fin d'une chose que
son commencement; mieux vaut un
esprit patient qu'un esprit hautain.
^Ne te hâte pas en ton esprit de t'irri-
ter, car l'irritation repose dans le sein
des insensés. '"Ne dis pas : D'où vient
'Tout le travail de l'homme est pour que les jours passés étaient meilleurs
sa bouche, et cependant ses désirs ne
sont jamais satisfaits. ^Car quel avan-
tage
le sage a-t-il
sur 1 insensé.'' quel
avantage a le malheureux qui sait se
conduire en présence des vivants ?^Ce
que les yeux voient est préférable à
l'agitation des désirs : c'est encore là
une vanité et la poursuite du vent.
"Ce qui existe a déjà été appelé par
son nom ; et l'on sait que celui qui est
homme ne peut contester avec un
plus fort que lui. "S'il y a beaucoup
de choses, il y a beaucoup de vanités :
(juel avantage en revient-il à l'homme ?
'-Car qui sait ce qui est bon pour
l'homme dans la vie, pendant le nom-
que ceux-ci ? Car ce n'est point par sa-
gesse que tu demandes cela. "La sa-
gesse vaut autant qu'un héritage, et
même ])lus pour ceux qui voient le so-
leil. '-Car à l'ombre de la sagesse on
est abrité comme à l'ombre de l'ar-
gent ; mais un avantage de la science,
c'est que la sagesse fait vivre ceux qui
la possèdent. '^Regarde l'œuvre de
Dieu : qui pourra redresser ce qu'il a
courbé ? '*Au jour du bonheur, sois
heureux, et au jour du malheur, rétlé-
cliis : Dieu a fait l'un comme l'autre,
afin que riionime ne découvre en rien
ce qui sera après lui.
'U'ai vu tout cela pendant les jours
bre des jours de sa vie de vanité, qu'il de ma vanité. H y a tel juste qui périt
passe comme une ombre? Et qui peut dans sa justice, et il y a tel méchant
816
qui prolonge son existence dans sa
niéelianccté. '^Ne sois pas juste à l'ex-
cès, et ne te montre pas trop sage :
pourquoi te détruirais-tu ? '"Ne sois
pas méchant à l'excès, et ne sois pas
insensé : pourquoi mourrais-tu avant
ton temps ? "'Il est bon que tu retien-
nes ceci, et que tu ne négliges point
cela ; car celui qui craint Dieu échappe
à toutes ces choses. '^La sagesse rend
le sage plus fort que dix chefs qui sont
dans une ville. -"Non, il n'y a sur la
terre point d'homme juste qui fasse le
bien et qui ne pèche jamais. -'Ne fais
donc pas attention à toutes les paroles
(pion dit, de peur que tu n'entendes
ton serviteur te maudire; --car ton
cœur a senti bien des fois que tu as
toi-même maudit les autres.
-■'J'ai éprouvé tout cela par la sa-
gesse. J'ai dit : Je serai sage. Et la
sagesse est restée loin de moi. -*Ce qui
est loin, ce <jui est profond, profond,
([ui peut l'atteindre ? ^^Je me suis ap-
plicpié dans mon cœur à connaître, à
sonder, et à chercher la sagesse et la
raison des choses, et à connaître la
folie de la méchanceté et la stupidité
de la sottise. -* Et j'ai trouvé plus amère
(|ue la mort la femme dont le cœur est
un piège et un fdet, et dont les mains
sont des liens; celui qui est agréable
à Dieu lui échappe, mais le pécheur
est piis par elle. -"Voici ce que j'ai
trouvé, dit l'Ecclésiaste, en exami-
nant les choses une à une pour en sai-
sir la raison ; ^^voici ce que mon àme
cherche encore, et que je n'ai point
trouvé. J'ai trouvé un homme entre
mille ; mais je n'ai pas trouvé une
femmeentre elles toutes. -^Seulement,
voici ce cpie j'ai trouvé, c'est (|ue Dieu
a fait les hommes droits ; mais ils ont
cherché beaucoup de détours.
Cliiip. y m. 'Oui est comme le
sage, et qui connaît l'explication des
ECCLESIASTE. Chnp. 7,u.-S,n.
briller son visage, et la sévérité de sa
choses ? La sagesse d'un homme fait
face est changée.
*Je te dis : Observe les ordres du
roi, et cela à cause du serment fait à
Dieu. ^Ne te hâte pas de t'éloigncr de
lui, et ne persiste pas dans une chose
mauvaise : car il peut faire tout ce ([ui
lui plaît, ■'parce que la parole du roi
est puissante ; et qui lui dira : Que
fais-tu ?^ Celui qui observe le comman-
dement ne connaît point de chose mau-
vaise, et le cœur du sage connaît le
temps et le jugement. ''Car il y a pour
toute chose un temps et un jugement,
quand le malheur accable l'homme.
".Mais il ne sait point ce qui arrivera,
et qui lui dira comment cela arrivera ?
"L'homme n'est pas maître de son
souille pour pouvoir le retenir, et il
n'a aucune puissance sur le jour de la
mort ; il n'y a point de délivrance
dans ce combat, et la méchanceté ne
saurait sauver les méchants.
'•'J'ai vu tout cela, et j'ai appli(|ué
mon cœur à tout ce qui se fait sous le
soleil. 11 y a un temps où Ihomme do-
mine sur l'homme pour le rendre mal-
heureux. '"Alors j'ai vu des méchants
recevoir la sépulture et entrer dans
leur repos, et ceux qui. avaient agi
avec droiture s'en aller loin du lieu
saint et être oubliés dans la ville. C'est
encore là une vanité. " Pai'ce qu'une
sentence contre les mauvaises actions
ne s'exécute pas promptement, le cœmr
des fils de l'homme se rem])lit en eux
du désir de faire le mal. '^Cependant,
(|uoique le pécheur fasse cent fois le
mal et qu'il y persévère longtemps, je
sais aussi que le bonheur est pour
ceux qui craignent Dieu, parce (ju'ils
ont de la crainte devant lui. '''Mais le
bonheur n'est pas pour le méchant, et
il ne prolongera point ses jours, pas
plus que l'ombre, parce qu'il n'a |)as
de la crainte devant Dieu.
'■'Il est une vanité <pii a lieu sur la
leire : c'est (ju'il y a des justes au.\-
817
Chap. 8, 15-9, 16.
;ls il a
ECCLESIASTE.
quels 11 arrive selon l'œuvre des mé-
chants, et des méchants auxquels il
arrive selon l'œuvre des justes. Je dis
que c'est encore là une vanité. '^J'ai
donc loué la joie, parce qu'il n'y a de
bonheur pour l'homme sous le soleil
qu'à manger et à boire et à se réjouir ;
c'est là ce qui doit l'accompagner au
milieu de son travail, pendant les jours temps Dieu prend plaisir à ce c{ue tu
de vie que Dieu lui donne sous le soleil, fais. *Qu'en tout temps tes vêtements
'^Lorsque j'ai appliqué mon cœur à soient blancs, et que l'huile ne man-
que point sur ta tête. Mouis de la vie
avec la femme que tu aimes, pendant
tous les jours de ta vie de vanité, que
savent rien, et il n'y a pour eux plus
de salaire, puisque leur mémoire est
oubliée. ^Et leur amour, et leur haine,
et leur envie, ont déjà péri ; et ils n'au-
ront plus jamais aucune part à tout ce
qui se fait sous le soleil.
'Va, mange avec joie ton pain, et
bois gaiement ton vin ; car dès long-
connaître la sagesse et à considérer
]es choses qui se passent sur la terre,
— car les yeux de l'homme ne goûtent
le sommeil ni jour ni nuit, — *'j'îii '^u
toute l'œuvre de Dieu, j'ai vu que
l'homme ne peut pas trouver ce qui se
fait sous le soleil ; il a beau se fatiguer
à chercher, il ne trouve pas ; et même
si le sage veut connaître, il ne peut
pas trouver.
Chap. IX. 'Oui, j'ai appliqué mon
cœur à tout cela, j'ai fait de tout cela
l'objet de mon examen, et j'ai vu que
les justes et les sages, et leurs travaux,
sont dans la main de Dieu, et l'amour
aussi bien que la haine ; les hommes
ne savent rien : tout est devant eux.
-Tout arrive également à tous : même
sort pour le juste et pour le méchant,
pour celui qui est bon et pur et pour
celui (jui est impur, pour celui qui sa-
crifie et pour celui qui ne sacrifie pas ;
il en est du bon comme du pécheur,
de celui qui jure comme de celui f[ui
craint de jurer. ''Ceci est un mal [)arnii
tout ce qui se fait sous le soleil, c'est
qu'il y a pour tous un même sort ; aussi
le cœur des fils de l'homme est plein
de méchanceté, et la folie est dans
leur cœur pendant leur vie; après
quoi, ils vont chez les morts. Car, qui
est excepté? ^Pour tous ceux qui vi-
vent il y a de l'espérance ; et même un
chien vivant vaut mieux qu'un lion
mort. ^Les vivants, en effet, savent
qu'ils mourront; mais les morts ne
Dieu t'a donnés sous le soleil, pendant
tous les jours de ta vanité ; car c'est ta
part dans la vie, au milieu de ton tra-
vail que tu fais sous le soleil. '"Tout
ce que ta main trouve à faire avec ta
force, fais-le ; car il n'y a ni œuvre, ni
pensée, ni science, ni sagesse, dans le
séjour des morts, où tu vas.
"J'ai encore vu sous le soleil que la
course n'est point aux agiles ni la
guerre aux vaillants, ni le pain aux
sages, ni la richesse aux intelligents,
ni la faveur aux savants; car tout dé-
pend pour eux du temps et des cir-
constances. '-L'homme ne connaît pas
non plus son heure, pareil aux pois-
sons qui sont pris au filet fatal, et aux
oiseaux qui sont pris au piège ; comme
eux, les fils de l'homme sont enlacés
au temps du malheur, lorsqu'il tombe
sur eux tout à coup.
'■'J'ai aussi vu sous le soleil ce trait
d'une sagesse (jui m'a paru grande.
'■'Il y avait une petite ville, avec peu
d'hommes dans son sein ; un roi puis-
sant marcha sur elle, l'investit, et éleva
contre elle de grands forts. '^11 s'y
trouvait un homme pauvre et sage,
(jui sauva la ville par sa sagesse. Et
personne ne s'est souvenu de cet hom-
me pauvre.
'^Et j'ai dit : La sagesse vaut mieux
que la force. Cependant la sagesse du
818
ECCLESIASTE.
Chap. 0,11-11,1.
pauvre est méprisée, et ses paroles ne
sont ]>as écoutées. "Les paroles des
sages tranquillement écoutées valent
mieux que les cris de celui qui domine
parmi les insensés. "'La sagesse vaut
mieux que les instruments de guerre ;
mais un seul pécheur détruit beaucoup
de bien.
Chap. X. 'Les mouches moites
infectent et font fermenter riiuile du
parfumeur; un peu de folie Femporte
sur la sagesse et sur la gloire. -Le
cœur du sage est à sa droite, et le cœur
de l'insensé à sa gauche, -^(^uand l'in-
sensé marche dans un chemin, le sens
lui manque, et il dit de chacun : Voilà
un fou ! ■'Si l'esprit de celui qui do-
mine s'élève contre toi, ne quitte point
ta place ; car le calme prévient de
grands jiéchés.
= 11 est un mal que j'ai vu sous le so-
leil, comme une erreur provenant de
celui qui gouverne : *la folie occupe
des postes très élevés, et des riches
sont assis dans l'abaissement. '.J'ai vu
des esclaves sur des chevaux, et des
princes mai'chant sur terre comme des
esclaves.
''Celui qui creuse une fosse y tom-
bera, et celui qui renverse une muraille
sera mordu par un serpent. 'Celui qui
remue des pierres en sera blessé, et
celui qui fend du bois en éprouvera
du danger. '"S'il a émoussé le fer, et
s'il n'en a pas aiguisé le tranchant, il
devra redoubler de force ; mais la sa-
gesse a l'avantage du succès.
"Si le serpent mord faute d'enchan-
tement, il n'j' a point d'avantage pour
l'enchanteur".
'-Les paroles de la bouche du sage
sont pleines de grâce ; mais les lèvres
de l'insensé causent sa perte. '^Le
commencement des pai-olesdesa bou-
che est folie, et la fin de son discours
est une méchante folie. '^L'insensé
multiplie les paroles. L'homme ne sait
point ce qui arrivera, et qui lui dira ce
qui sera après lui ? '^Le travail de l'in-
sensé le fatigue, parce qu'il ne sait pas
aller à la ville.
'* Malheur à toi, pays, dont le roi est
un enfant, et dont les princes man-
gent dès le matin ! ''Heureux toi, pays,
dont le roi est de race illustre, et dont
les princes mangent au temps conve-
nable, pour soutenir leurs forces, et
non pour se livrera la boisson ! '"Quand
les mains sont paresseuses, la char-
pente s'affaisse ; et quand les mains
sont lâches, la maison a des gouttières.
"On fait des repas pour se divertir, le
vin rend la vie joyeuse, et l'argent ré-
pond à tout.
-"Ne maudis pas le roi, même dans
ta pensée, et ne maudis pas le riche
dans la chambre où tu couches ; car
l'oiseau du ciel emporterait ta voix,
l'animal ailé publierait tes paroles.
Chap. XI. 'Jette ton pain sur la
face des eaux, car avec le temps tu le
retrouA'eras ; -donnes-en une part à
sept et même à huit, car tu ne sais pas
quel malheur peut arriver sur la terre.
^Quand les nuages sont piciiisdc |)luie,
ils la répandent sur la terre; et si un
arbre tombe, au midi ou au nord, il
reste à la place où il est tombé. ''Celui
qui observe le vent ne sèmera point,
et celui qui regarde les nuages ne
moissonnera point. 'Comme tu ne sais
])as quel est le chemin du vent, ni com-
ment se forment les os dans le ventre
de la femme enceinte, tu ne connais
pas non plus l'œuvre de Dieu qui fait
tout. *Dès le matin sème ta semence
et le soir ne laisse pas reposer ta
main ; car tu ne sais pointée qui réus-
sira, ceci ou cela, ou si l'un et l'autre
sont également bons.
"La lumière est douce, et il est
agréable aux yeux de voir le soleil.
a. J.' enchanteur, hêb. celui qui [inssètle une langue.
819
Chap. n,s-l2,
16.
ECCLESIASTE.
*Si donc un homme vit beaucoup d'an-
nées, qu'il se réjouisse pendant toutes
ces années, et qu'il pense aux jours de
ténèbres qui seront nombreux ; tout
ce qui arrivera est vanité.
Chap. XII. 'Jeune homme, ré-
jouis-toi dans ta jeunesse, livre ton
cœur à la joie pendant les jours de ta
jeunesse , marche dans les voies de
ton cœur et selon les regards de tes
yeux; mais sache f[ue pour tout cela
Dieu t'appellera en jugement. -Bannis
de ton cœur le chagrin, et éloigne le
mal de ton corps; car la jeunesse et
l'aurore sont vanité. ^Mais souviens-
toi de ton créateur pendant les jours
de ta jeunesse, avant que les jours
mauvais arrivent et que les années
s'approchent où lu diras : Je n'y ]:)rends
point de plaisir; *avant que s'obscur-
cissent le soleil et la lumière, la lune
et les étoiles, et que les nuages revien-
nent après la pluie, Hemps où les gar-
diens de la maison tremblent, où les
hommes forts se coUrbcnt, où celles
qui moulent s'arrêtent parce qu'elles
sont diminuées, où ceux qui regar-
dent par les fenêtres sont obscurcis,
''où les deux battants de la porte se
ferment sur la rue quand s'abaisse le
bruit de la meule, où l'on se lève au
chant de l'oiseau, où s'affaiblissent
toutes les filles du chant, 'où l'on re-
doute ce qui est élevé, où l'on a des
terreurs en chemin, où l'amandier
fleurit, où la sauterelle devient pe-
sante, et où la câpre n'a plus d'effet,
car l'homme s'en va vers sa demeure
éternelle, et les pleureurs parcourent
les rues; ''avant que le cordon d'ar-
gent se détache , que le vase d'or se
brise, que le seau se rompe sur la
source, et que la roue se casse sur la
citerne; '■'avant que la poussière re-
tourne à la terre, comme elle y était,
et que l'esprit retourne à Dieu qui l'a
donné.
'"Vanité des vanités, dit l'Ecclé-
siaste, tout est vanité.
"Outre que l'Ecclésiastefutun sage,
il a encore enseigné la science au peu-
ple, et il a examiné, sondé, mis en
ordre un grand nombre de sentences.
'"-LEcclésiasle s'est efforcé de trouver
des paroles agréables; et ce qui a été
écrit avec droiture, ce sont des paroles
de vérité. '''Les paroles des sages sont
comme des aiguillons ; et rassemblées
en un recueil elles sont comme des
clous plantés, données par un seul
maître. '''Du reste, mon fds, tire ins-
truction de ces choses; on ne finirait
pas, si l'on voulait faire un grand nom-
bre de livres, et beaucoup d'étude est
une fatigue pour le corps.
'^Écoutons la fin du discours : crains
Dieu et observe ses commandements.
C'est là ce que doit tout homme. '^Car
Dieu amènera toute œuvre en juge-
ment, au sujet de tout ce qui est caché,
soit bien, soit mal.
LE CANTIQUE DES CANTIQUES
Chap.I. ^Cantique des cantiques, de Salomon.
-Qu'il me baise des baisers de sa bouche !
Car ton amour vaut mieux que le vin,
'Tes parfums ont une odeur suave ;
Ton nom est un parfum qui se répand ;
C'est pourquoi les jeunes filles t'aiment.
■•Entraîne-moi après toi ! nous courrons !
Le roi m'introduit dans ses appartements.
Nous nous égaierons, nous nous réjouirons à cause de toi ;
Nous célébrerons ton amour plus que le vin.
C'est avec raison que l'on t'aiuic.
''Je suis noire, mais je suis belle, fdles de Jérusalem,
Comme les tentes de Kédar, comme les pavillons de Salomon.
"Ne prenez pas garde à mon teint noir :
C'est le soleil qui m'a brûlée.
Les fds de ma mère se sont irrités contre moi,
Ils m'ont faite gardienne des vignes.
^Ja vigne, à moi, je ne l'ai pas gardée.
"Dis-moi, ô toi que mon cœur aime.
Où tu fais paître tes brebis,
Où tu les fais reposer à midi ;
Car pourquoi serais-je comme une égarée
Près des troupeaux de tes compagnons ? —
*Si tu ne le sais pas, ô la plus belle des femmes.
Sors sur les traces des brebis.
Et fais paître tes chevreaux
Près des demeures des bergers. —
"A ma jument qu'on attelle aux chars de Pharaon
Je te compare, ô mon amie.
'"Tes joues sont belles au milieu des colliers,
Ton cou est beau au milieu des rangées de perles.
"Nous te ferons des colliers d'or,
Avec des points d'argent. —
'-Tandis que le roi est dans son entourage.
Mon nard exhale son parfum.
'"'Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe.
Qui repose entre mes seins.
'■•Mon bien-aimé est pour moi une grappe de troène
Des vignes d'En-Guédi.
821
Chap. 1,1^-2,1'.. CANTIQUE DES CANTIQUES.
'^Que tu es belle, mon amie, que tu es belle !
Tes yeux sont des colombes. —
''Que tu es beau, mon bien-aimé, que tu es aimable !
Notre lit, c'est la verdure. —
''Les solives de nos maisons sont des cèdres.
Nos lambris sont des cyprès. — -
Chap. II. '.Je suis un narcisse de Saron,
Un lis des vallées. —
^ Comme un lis au milieu des épines,
Telle est mon amie parmi les jeunes fdles. —
^Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt.
Tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes.
J'ai désiré m'asseoir à son ombre.
Et son fruit est doux à mon palais.
''Il m'a fait entrer dans la maison du vin ;
Et la bannière qu'il déploie sur moi, c'est l'amour.
^Soutenez-moi avec des gâteaux de raisins.
Fortifiez-moi avec des pommes ;
.Car je suis malade d'amour.
'*Que sa main gauche soit sous ma tête.
Et que sa droite m'embrasse ! —
"Je vous en conjure, filles de Jérusalem,
Par les gazelles et les biches des champs.
Ne réveillez pas, ne réveillez pas l'amour,
Avant qu'elle le veuille. —
* C'est la voix de mon bien-aimé !
Le voici, il vient.
Sautant sur les montagnes.
Bondissant sur les collines.
'Mon bien-aimé est semblable à la gazelle
Ou au faon des biches.
Le voici, il est derrière notre mur,
Il regarde par la fenêtre,
Il regarde par le treillis.
'"Mon bien-aimé parle et me dit :
Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens !
"Car voici, l'hiver est passé ;
La pluie a cessé, elle s'en est allée.
'-Les fleurs paraissent sur la terre.
Le temps de chanter est arrivé,
Et la voix de la tourterelle se fait entendre dans nos campagnes.
'"Le figuier embaume ses fruits.
Et les vignes en fleur exhalent leur parfum.
Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens !
'■'Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher,
Qui te caches dans les parois escarpées.
Fais-moi voir ta figure.
822
CANTIQUE DES CANTIQUES. Chap. 2,ir>-3,
Fais-moi entendre ta voix ;
Car ta voix est douée, et ta figure est agréable.
'^Prenez-nous les renards,
Les petits renards qui ravagent les vignes ;
Car nos vignes sont en fleur.
'^Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui ;
Il fait paître son troupeau parmi les lis.
'"Avant (pie le jour se rafraîchisse,
Et que les ombres fuient,
Reviens !... sois semblable, mon bien-ainié,
A la gazelle ou au faon des biches.
Sur les montagnes rpii nous séparent.
Chap. III. 'Sur ma couche, pendant les nuits.
J'ai cherché celui que mon cœur aime ;
Je l'ai cherché, et je ne l'ai point trouvé...
-Je me lèverai, et je ferai le tour de la ville.
Dans les rues et sur les places ;
Je chercherai celui que mon coMir aime...
Je l'ai cherché, et je ne l'ai point trouvé.
^Les gardes f[ui font la ronde dans la ville m'ont rencontrée :
Avez-vous vu celui que mon cœur aime ?
*A peine les avais-je passés.
Que j'ai trouvé celui que mon cœur aime ;
Je l'ai saisi, et je ne l'ai point lâché
Jusc[u'à ce que je l'aie amené dans la maison de ma mère.
Dans la chambre de celle cpii m'a conçue. —
^Je vous en conjure, filles de Jérusalem,
Par les gazelles et les biches des champs.
Ne réveillez pas, ne réveillez pas l'amour.
Avant qu'elle le veuille. —
"Qui est celle qui monte du désert.
Comme des colonnes de fumée,
Au milieu des vapeurs de myrrhe et d'encens
Et de tous les aromates des marchanils ? — ■
'Voici la litière de Salomon,
Et autour d'elle soixante vaillants hommes.
Des plus vaillants d'Israël.
''Tous sont armés de l'épée.
Sont exercés au combat ;
Chacun porte l'épée sur sa hanche.
En vue des alarmes nocturnes.
'Le roi Salomon s'est fait une litière
De bois du Liban.
'"11 en a fait les colonnes d'argent.
Le dossier d or.
Le siège de pourpre ;
Au milieu est une broderie, œuvre d'amour
823
10.
Chap.S,n-i,n. CANTIQUE DES CANTIQUES.
Des filles de Jérusalem.
"Sortez, filles de Sion, regardez
Le roi Salomon,
Avec la couronne dont sa mère l'a couronné
Le jour de ses fiançailles,
Le jour de la joie de son cœur. —
Chap. I\ . 'Que tu es belle, mon amie, que tu es belle !
Tes yeux sont des colombes,
Derrière ton voile.
Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres.
Suspendues aux lianes de la montagne de Galaad.
-Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues,
Qui remontent de l'abreuvoir ;
Toutes portent des jumeaux,
Aucune d'elles n'est stérile.
^Tes lèvres sont comme un fil cramoisi,
Et ta bouche est charmante ;
Ta joue est comme une moitié de grenade.
Derrière ton voile.
''Ton cou est comme la tour de David,
Bâtie pour être un arsenal;
MiUe boucliers y sont suspendus.
Tous les boucliers des héros.
^Tes deux seins sont comme deux faons,
Comme les jumeaux d'une gazelle.
Qui paissent au milieu des lis.
'* Avant que le jour se rafraîchisse,
Et que les ombres fuient.
J'irai ta la montagne de la myrrhe
Et à la colline de l'encens.
"Tu es toute belle, mon amie.
Et il n'y a point en toi de défaut.
* Viens avec moi du Liban, ma fiancée,
Viens avec moi du Liban !
Regarde du sommet de l'Amana,
Du sommet du Senir et de l'Ilermon,
Des tanières des lions.
Des montagnes des léopards.
'■"Tu me ravis le cœur, ma sœur, ma fiancée.
Tu me ravis le cœur par l'un de tes regards,
Par l'un des colliers de ton cou.
'"Que de charmes dans ton amour, ma sœur, ma fiancée !
Comme ton amour vaut mieux que le vin.
Et combien tes parfums sont plus suaves que tous les aromates
"Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée;
11 y a sous ta langue du miel et du lait.
Et l'odeur de tes vêtements est comme l'odeur du Liban.
'^Tu es un jardin fermé, ma sœur, ma fiancée,
824
CANTIQUE DES CANTIQUES. Chap. 4,u-5.i
Une source fermée, une fontaine scellée.
''Tes jets forment un jardin, où sont des grenadiers,
Avec les fruits les plus excellents.
Les troènes avec le narJ ;
'■•Le nard et le safran, le roseau aromatique et le cinnamomc,
Avec tous les arbres (|ui donnent l'encens;
La myrrhe et Taloès,
Avec tous les principaux aromates ;
'^Une fontaine des jardins.
Une source d'eaux vives.
Des ruisseaux du Liban.
'^Lève-toi, aquilon ! viens, autan !
Soufflez sur mon jardin, et que les parfums s'en exhalent ! —
Que mon bien-aimé entre dans son jardin.
Et qu'il mange de ses fruits excellents ! —
Chap. V. 'J'entre dans mon jardin, ma sœur, ma fiancée;
Je cueille ma mvrrhe avec mes aromates.
Je mange mon rayon de miel avec mon miel.
Je bois mon vin avec mon lait... —
Mangez, amis, buvez, enivrez-vous d'amour ! —
^J'étais endormie, mais mon cœur veillait...
C'est la voix de mon bien-aimé, qui frappe : —
Ouvre-moi, ma sœur, mon amie.
Ma colombe, ma parfaite !
Car ma tête est couverte de rosée.
Mes boucles sont pleines des gouttes de la nuit. —
'J'ai ôté ma tunique ; comment la rcmettrais-je ?
J'ai lavé mes pieds ; comment les salirais-je?
^Mon bien-aimé a passé la main pai' la fenêtre,
Et mes entrailles se sont émues pour lui.
^Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé ;
Et de mes mains a dégoutté la myrrhe,
De mes doigts, la myrrhe répandue
Sur la poignée du verrou.
^J'ai ouvert à mon bien-aimé;
Mais mon bien-aimé s'en était allé, il avait disparu.
J'étais hors de moi, quand il me ])arlait.
Je l'ai cherché, et je ne l'ai point trouvé ;
Je l'ai appelé, et il ne m'a point répondu.
'Les gardes qui font la ronde dans la ville m'ont rencontrée ;
Ils m'ont frappée, ils m'ont blessée ;
Ils m'ont enlevé mon voile, les gardes des murs.
*Je vous en conjure, filles de Jérusalem,
Si vous trouvez mon bien-aimé.
Que lui direz-vous ?...
Que je suis malade d'amour. —
'■'Qu'a ton bien-aimé de plus qu'un autre,
825
Chap. 5,iij-0.6. CANTIQUE DES CANTIQUES.
O la plus belle des femmes?
Qu'a ton bien-aimé de plus qu'un autre,
Pour que tu nous conjures ainsi ? —
'"Mon bien-aimé est blanc et vermeil ;
Il se distingue entre dix mille.
" Sa tête est de l'or pur ;
Ses boucles sont flottantes,
Noires comme le corbeau.
'^Ses yeux sont comme des colombes au bord des ruisseaux,
Se baignant dans le lait,
Reposant au sein de l'abondance.
'^Ses joues sont comme un parterre d'aromates.
Une couche de plantes odorantes ;
Ses lèvres sont des lis.
D'où découle la myrrhe.
'■'Ses mains sont des anneaux d'or.
Garnis de chrysolithes ;
Son corps est de l'ivoire poli,
Couvert de saphirs ;
'^Ses jambes sont des colonnes de marbre blanc,
Posées sur des bases d'or ])ur.
Son aspect est comme le Liban,
Distingué comme les cèdres.
''Son palais n'est que douceur,
Et toute sa pei'sonne est pleine de charme.
Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami.
Filles de Jérusalem ! —
CItap. 17. 'Où est allé ton bien-aimé,
O la plus belle des femmes?
De quel côté ton bien-aimé s'est-il dirigé?
Nous le chercherons avec toi. —
^Mon bien-aimé est descendu à son jardin,
Au parterre d'aromates.
Pour faire paître son troupeau dans les jardins,
l'^t pour cueillir des lis.
'Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ;
Il fait paître son troupeau parmi les lis. —
*Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa^^
Agréable comme Jérusalem,
. Mais terrible comme des troupes sous leurs bannières.
^Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent.
Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres,
Suspendues aux flancs de Galaad.
n"es dents sont comme un troupeau de brebis,
Qui remontent de l'abreuvoir;
Toutes portent des jumeaux,
G. Thirtsa. capitale du royaume d'Israël, avant que ce iùt Sauiiirie.
826
CANTIQUE DES CANTIQUES. Chap. 6,--7,o.
Aucune d'elles n'est stérile,
"Ta joue est comme une moitié de grenade,
Derrière ton voile...
*I1 y a soixante reines, f|uatre-vingts concubines,
Et des jeunes filles sans nombre.
^ Une seule est ma colombe, ma parfaite;
Elle est l'unique de sa mère,
La préférée de celle qui lui donna le jour.
Les jeunes filles la voient, et la disent heureuse ;
Les reines et les concubines aussi, et elles la louent. —
'"Qui est celle cjui apparaît comme l'aurore.
Belle comme la lune, pure comme le soleil,
Mais terrible comme des troujies sous leurs bannières? —
"Je suis descendu au jardin des noyers,
Pour voir la verdure de la vallée.
Pour voir si la vigne pousse,
Si les grenadiers fleurissent.
'-Je ne sais, mais mon désir m'a rendu semblable
Aux chars de mon noble ])euple.
Chap. VII. 'Reviens, reviens, Sulamithe !
Reviens, reviens, afin que nous te regardions. —
Qu'avez-vous à regarder la Sulamithe
Comme une danse de deux chœurs ? —
-Que tes pieds sont beaux dans ta chaussure, fille de prince !
Les contours de ta hanche sont comme des colliers,
Œuvre des mains d'un artiste.
^Ton sein est une coupe arrondie,
Où le vin parfumé ne mancpie pas;
Ton corps est un tas de froment.
Entouré de lis.
*Tes deux seins sont comme deux faons.
Gomme les jumeaux d'une gazelle.
^Ton cou est comme une tour d'ivoire ;
Tes yeux sont comme les étangs de llesbon.
Près de la porte de Bath-Rabbim ;
Ton nez est comme la tour du Liban,
Qui regarde du côté de Damas.
n^a tête est élevée comme le Carmel,
Et les cheveux de ta tète sont comme la pourpre ;
Un roi est enchaîné par des boucles !
'Que tu es belle, que tu es agréable,
O mon amour, au milieu des délices !
*Ta taille ressemble au palmier.
Et tes seins à des grappes.
'Je me dis : Je monterai sur le palmier.
J'en saisirai les rameaux!
Que tes seins soient comme les grappes de la vigne,
Le jiarfum de ton souffle comme celui des pommes,
827
Chap.7,io-8.s. CANTIQUE DES CANTIQUES.
'"Et ta bouche comme un vin excellent,... — ■
Qui coule aisément pour mon bien-aimé,
Et glisse sur les lèvres de ceux qui s'endorment !
''Je suis à mon bien-aimé,
Et ses désirs se portent vers moi.
'^Viens, mon bien-aimé, sortons dans les champs,
Demeurons dans les villages !
'^Dès le matin nous irons aux vignes.
Nous verrons si la vigne pousse, si la fleur s'ouvre.
Si les grenadiers fleurissent.
Là je te donnerai mon amour.
'*Les mandragores répandent leur parfum,
Et nous avons à nos portes tous les meilleurs fruits,
Nouveaux et anciens :
Mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi.
Cliap. YIII. 'Oh ! que n'es-tu mon frère,
Allaité des mamelles de ma mère !
Je te rencontrerais dehors, je t'embrasserais,
l']t l'on ne me mépriserait pas.
^Je veux te conduire, t'amener à la maison de ma mère ;
Tu me donneras tes instructions,
Et je te ferai boire du vin parfumé,
Du moût de mes grenades.
^Oue sa main ffauche soit sous ma tète,
Et que sa droite m'embrasse ! — ■
Me vous en conjure, fdles de Jérusalem,
Ne réveillez pas, ne réveillez pas l'amour.
Avant qu'elle le veuille. —
^Qui est celle qui monte du désert,
Appuyée sur son bien-aimé? —
Je t'ai réveillée sous le pommier ;
Là ta mère t'a enfantée.
C'est là qu'elle t'a enfantée, qu'elle t'a donné le jour, —
^Mets-moi comme un sceau sur ton cœur.
Comme un sceau sur ton bras ;
Car l'amour est fort comme la mort,
La jalousie est inflexible comme le séjour des morts;
Ses ardeurs sont des ardeurs de feu,
Une flamme de l'Eternel.
'Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour,
Et les fleuves ne le submergeraient pas ;
Quand un homme offrirait tous les biens de sa maison contre l'amour
Il ne s'attirerait que le mépris. —
^Nous avons une ])ctite sœur.
Qui n'a point encore de mamelles ;
Que ferons-nous de notre sa-ur,
828
CANTIQUE DES CANTIQUES Chap. 8. o-n
Le jour où on la recherchera ?
^Sï elle est un mur,
Nous bâtirons sur elle des créneaux d'argent ;
Si elle est une porte,
Nous la fermerons avec une jilanche de cèdre. —
'"Je suis un mur,
Et mes seins sont comme des tours ;
J'ai été à ses yeux comme celle qui trouve la paix.
"Salomon avait une vigne à Baal-Ilamon ;
Il remit la vigne à des gardiens ;
Chacun apportait pour son fruit mille sicles d'argent.
'-Ma vigne, qui est à moi, je la garde.
A toi, Salomon, les mille sicles.
Et deux cents à ceux qui gardent le fruit ! —
'^Habitante des jardins !
Des amis prêtent l'oreille à ta voix.
Daigne me la faire entendre ! —
'■•Fuis, mon bien-aimé !
Sois semblable à la gazelle ou au faon des biches,
Sur les montagnes des aromates !
ii
LES PROPHETES
ESAÏE, JEREMIE, LAMENTATIONS, EZEGIIIEL, DANIEL,
OSÉE, JOËL, AMOS, ABDIAS, JONAS, MICHÉE, NAHUM, HABAKUK,
SOPHONIE, AGGÉE, ZAGHARIE, MALACHIE.
ESAÏE
Chap. I. ^Prophétie d'Ësaïe, fils d'Amots, sur Juda et Jérusnlem, au temps
d'Ozias, de Jotham, d'Achaz, d'Ezéchias, rois de Juda.
-Cieiix, écoutez! terre, prête l'oreille!
Car l'Eternel parle.
J'ai nourri et élevé des enfants,
Mais ils se sont révoltés contre moi.
^Le bœut connaît son possesseur,
Et l'àne la crèche de son maître :
Israël ne connaît rien,
Mon peuple n'a point d'intelligence.
''Malheur à la nation pécheresse, au peuple chargé d'iniquités,
A la race des méchants, aux enfants corrompus !
Ils ont abandonné l'Éternel, ils ont méprisé le Saint d'Israël,
Ils se sont retirés en arrière...
^Quels châtiments nouveaux vous infliger.
Quand vous multipliez vos révoltes ?
La tète entière est malade,
Et tout le cœur est souffrant.
*De la plante du pied jusqu'à la tète, rien n'est en bon état :
Ce ne sont que blessures, contusions et plaies vives.
Qui n'ont été ni pansées, ni bandées.
Ni adoucies par l'huile.
'Votre pays est dévasté.
Vos villes sont consumées par le feu ;
Des étrangers dévorent vos campagnes sous vos yeux.
Ils ravagent et détruisent, comme des barbares.
^Et la fille de Sion est restée
Comme une cabane dans une vigne.
Comme une hutte dans un champ de concombres,
Comme une ville épargnée.
"Si l'Éternel des armées
Ne nous eût conservé un faible reste,
Nous serions comme Sodome,
Nous ressemblerions à Gomorrhe.
'"Ecoutez la parole de l'Eternel, chefs de Sodome !
Prête l'oreille à la loi de notre Dieu, peuple de Gomorrhe !
"Qu'ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices ? dit l'Éternel.
Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux ;
831
Chap. /,ff-26. ÉSAIE.
Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs.
'-Quand vous venez vous présenter devant moi,
Qui vous demande de souiller mes parvis ?
'^Cessez d'apporter de vaines offrandes :
J'ai en horreur l'encens.
Les nouvelles lunes", les sabbats et les assemblées,
Je ne puis voir le crime s'associer aux solennités.
'*Mon àme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ;
Elles me sont à charge;
Je suis las de les supporter.
'^ Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux ;
Quand vous multipliez les prières, je n'écoute pas :
Vos mains sont pleines de sang.
"^Lavez-vous, purifiez-vous,
Otez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions ;
Cessez de faire le mal.
'"Apprenez à faire le bien, recherchez la justice,
Protégez l'opprimé ;
Faites droit à l'orphelin.
Défendez la veuve.
'^Venez et plaidons ! dit l'Eternel. [neige ;
Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la
S'ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine.
''-•Si vous avez de la bonne volonté et si vous êtes dociles,
Vous mangerez les meilleures productions du pays ;
-"Mais si vous résistez et si vous êtes rebelles.
Vous serez dévorés par le glaive.
Car la bouche de l'Eternel a parlé.
^'Quoi donc ! la cité fidèle est devenue une prostituée !
Elle était remplie d'équité, la justice y habitait,
Et maintenant il y a des assassins !
--Ton argent s'est changé en scories.
Ton vin a été coupé d'eau.
-^Tes chefs sont rebelles et complices des voleurs.
Tous aiment les présents et courent après les récompenses ;
Ils ne font pas droit à l'orphelin.
Et la cause de la veuve ne vient pas jusqu'à eux.
-^ C'est pourquoi voici ce que dit le Seigneur, l'Eternel des armées.
Le Fort d'Israël :
Ah ! je tirerai satisfaction de mes adversaires.
Et je me vengerai de mes ennemis.
-^Je porterai ma main sur toi.
Je fondrai tes scories, comme avec de la potasse.
Et j'enlèverai toutes tes parcelles de plomb.
-*Je rétablirai tes juges tels qu'ils étaient autrefois,
Et tes conseillers tels qu'ils étaient au commencement.
rt. On solctinisait par des sacrifices l'apparition des nouvelles lunes.
8â2
ÉSAIE. Chap. 1,21-2,1.
Après cela, on t'appellera ville de la justice,
Cité fidèle.
"Sion sera sauvée par la droiture,
Et ceux qui s'y convertiront seront sauvés par la justice.
-^Mais la ruine atteindra tous les rebelles et les pécheurs.
Et ceux qui abandonnent l'Eternel périront.
-^On aura honte à cause des térébinthes" auxquels vous prenez plaisir,
Et vous rougirez à cause des jardins dont vous faites vos délices;
^"Car vous serez comme un térébinthe au feuillage flétri.
Comme un jardin qui n'a pas d'eau.
'' L'homme fort sera comme de l'étoupe.
Et son œuvre comme une étincelle ;
Ils brûleront l'un et l'autre ensemble,
Et il n'y aura personne pour éteindre.
Chap. IL ' Prophétie d'Èsaïe, fils d'Arnots, sur Juda et Jérusalem.
^11 arrivera, dans la suite des temps.
Que la montagne de la maison de l'Eternel
Sera fondée sur le sommet des montagnes.
Qu'elle s'élèvera par-dessus les collines,
Et que toutes les nations y afflueront.
^Des peuples s'y rendront en foule, et diront :
Venez, et montons à la montagne de l'Eternel,
A la maison du Dieu de Jacob,
Afin qu'il nous enseigne ses voies.
Et que nous marchions dans ses sentiers.
Car de Sion sortira la loi,
Et de Jérusalem la parole de l'Eternel.
*I1 sera le juge des nations.
L'arbitre d'un grand nombre de peuples.
De leurs glaives ils forgeront des hoyaux.
Et de leurs lances des serpes :
Une nation ne tirera plus l'épée contre une autre.
Et l'on n'apprendra plus la guerre.
^Maison de Jacob,
Venez, et marchons à la lumière de l'Eternel !
^Car tu as abandonné ton peuple, la maison de Jacob,
Parce qu'ils sont pleins de l'Orient*,
Et adonnés à la magie comme les Philistins,
Et parce qu'ils s'allient aux fils des étrangers.
"Le pays est rempli d'argent et d'or.
Et il y a des trésors sans fin ;
Le pays est rempli de chevaux,
fl. C'était dans des bocages de lérébinthes ou do chênes qu'on avait coutume de placer les idoles pour leur
rendre un culte. b. De l Orient, des superstitions idolâtres de l'Orient.
833
Chap. 2,s-S,i. ÉSAIE.
Et il y a des chars sans nombre.
^Le pays est rempli d'idoles ;
Ils se prosternent devant TouAa-age de leurs mains,
Devant ce que leurs doigts ont fabriqué.
^Les petits seront abattus, et les grands seront abaissés:
Tu ne leur pardonneras point.
'"Entre dans les rochers.
Et cache-toi dans la poussière.
Pour éviter la terreur de rÉternel
Et l'éclat de sa majesté.
'' ''L'homme au regard hautain sera abaissé,
Et l'orgueilleux sera humilié :
L'Eternel seul sera élevé ce jour-là.
'-Car il y a un jour pour l'Eternel des armées
Contre tout homme orgueilleux et hautain.
Contre quiconque s'élève, afin qu'il soit abaissé ;
'■ Contre tous les cèdres du Liban, hauts et élevés,
Et contre tous les chênes de Basan ;
' Contre toutes les hautes montagnes,
Et contre toutes les collines élevées ;
'^Contre toutes les hautes tours.
Et contre toutes les murailles fortifiées,
"Contre tous les navires de Tarsis,
Et contre tout ce cjui plaît à la vue.
''L'homme orgueilleux sera humilié.
Et le hautain sera abaissé :
L'Eternel seul sera élevé ce jour-là.
'* Toutes les idoles disparaîtront.
'"On entrera dans les cavernes des rochers
Et dans les profondeurs de la poussière.
Pour éviter la terreur de l'Eternel et l'éclat de sa majesté,
Quand il se lèvera pour effrayer la terre.
-"En ce jour, les hommes jetteront
Leurs idoles d'argent et leurs idoles d'or.
Qu'ils s'étaient faites pour les adorer,
' Aux rats et aux chauves-souris ;
-' Et ils entreront dans les fentes des rochers
. . »^ Et dans les creux des pierres,
Pour éviter la terreur de TEtei-nel et l'éclat de sa majesté,
Quand il se lèvera pour effrayer la terre.
'■'-Cessez de vous confier en l'homme,
Dans les narines duquel il n'y a qu'un souffle :
Car de quelle valeur est-il .''
Chap. III. 'Le Seigneur, l'Éternel des armées,
Va ùter de Jérusalem et de Juda
Tout appui et toute ressource,
834
ÉSAIE. Chap. 3,2-16.
Toute ressource de pain
Et toute ressource d'eau,
-Le héros et l'homme de guerre,
Le juge et le prophète, le devin et l'ancien,
^Le chef de cinquante et le magistrat,
Le conseiller, l'artisan distingué et l'habile enchanteur.
^Je leur donnerai des jeunes gens pour chefs,
Et des enfants domineront sur eux.
^11 y aura réciprocité d'oppression parmi le peuple;
L'un opj)rimera l'autre, chacun son prochain;
Le jeune homme attaquera le vieillard.
Et l'homme de rien celui qui est honoré.
''On ira jusqu'à saisir son frère dans la maison paternelle :
Tu as un habit, sois notre chef!
Prends ces ruines sous ta main ! —
'Ce jour-là même il répondra : Je ne saurais être un médecin.
Et dans ma maison il n'y a ni pain ni vêtement;
Ne m'établissez pas chef du peuple ! - —
^Jérusalem chancelle.
Et Juda s'écroule.
Parce que leurs paroles et leurs œuvres sont contre l'Éternel,
Bravant les regards de sa majesté.
^L'aspect de leur visage témoigne contre eux.
Et, comme Sodome, ils publient leur crime, sans dissimuler.
Malheur à leur âme !
Car ils se préparent des maux.
'"Dites que le juste prospérera.
Car il jouira du fruit de ses œuvres.
"Malheur au méchant ! il sera dans l'infortune.
Car il recueillera le produit de ses mains.
'-Mon peuple a pour o])|iresseurs des entants,
Et des femmes dominent sur lui ;
Mon peuple, ceux qui te conduisent t'égarent.
Et ils corrompent la voie dans laquelle tu marches.
'^L'Eternel se présente pour plaider,
Il est debout pour juger les peuples.
'*L'Eternel entre en jugement
Avec les anciens de son |ieuple et avec ses chefs :
Vous avez brouté la vigne !
La dépouille du pauvre est dans vos maisons !
'^De quel droit foulez-vous mon peuple.
Et écrasez-vous la face des pauvres ?
Dit le Seigneur, l'Eternel des armées.
"L'Éternel dit: Parce que les filles de Sion sont orgueilleuses,
Et qu'elles marchent le cou tendu
Et les regards effrontés,
835
Chap. 3,n-â,6. ÉSAIE.
Parce qu'elles vont à petits pas,
Et qu'elles font résonner les boucles de leurs pieds,
"Le Seigneur rendra chauve le sommet de la tête des filles de Sion,
L'Eternel découvrira leur nudité.
'*En ce jour, le Seigneur ôtera les boucles qui servent d'ornement à
Et les fdets" et les croissants* ; [leurs pieds,
'^Les pendants d'oreilles, les bracelets et les voiles ;
-"Les diadèmes, les chaînettes des pieds et les ceintures,
Les boîtes de senteur et les amulettes ;
-'Les bagues et les anneaux du nez ;
-■-Les vêtements précieux et les larges tuniques,
Les manteaux et les gibecières ;
-'Les miroirs et les chemises fines,
Les turbans et les surtouts légers.
°*Au lieu de parfum, il y aura de l'infection ;
Au lieu de ceinture, une corde;
Au lieu de cheveux bouclés, une tête chauve ;
Au lieu de large manteau, un sac étroit ;
Une marque flétrissante, au lieu de beauté.
-^Tes hommes tomberont sous le glaive.
Et tes héros dans le combat.
-"Les portes de Sion gémiront et seront dans le deuil ;
Dé])Ouillée, elle s'assiéra par terre.
Chap. lY. ' Et sept femmes saisiront en ce jour un seul homme, et diront:
Nous mangerons notre pain,
Et nous nous vêtirons de nos habits ;
Fais-nous seulement porter ton nom !
Enlève notre opprobre !
^En ce temps-là, le germe de l'Eternel
Aura de la magnificence et de la gloire,
Et le fruit du pays aura de l'éclat et de la beauté
Pour les réchappes d'Israël.
'Et les restes de Sion, les restes de Jérusalem,
Seront appelés saints.
Quiconque à Jérusalem sera inscrit parmi les vivants,
*Après que le Seigneur aura lavé les ordures des filles de Sion,
Et purifié Jérusalem du sang qui est au milieu d'elle,
Par le souffle de la justice et par le souffle de la destruction.
^L'Éternel établira, sur toute l'étendue de la montagne de Sion
Et sur ses lieux d'assemblées,
Une nuée fumante pendant le jour.
Et un feu de flammes éclatantes pendant la nuit ;
Car tout ce qui est glorieux sera mis à couvert.
*I1 y aura un abri pour donner de l'ombre contre la chaleur du jour.
Pour servir de refuge et d'asile contre l'orage et la pluie.
a. Les filets, ornements de tête, destinés à retenir les iheveiix. b. Les croissants, ou petites lunes, bijoux
que l'on portait autour du cou.
836
ÉSAIE. Chap.5,i-n.
La vigne de l Kternel .
Chap. y. 'Je chanterai à mon bien-aimé
Le cantique de mon bien-aimé sur sa viyiie.
Mon bien-aimé avait une vigne,
Sur un coteau fertile.
-Il en remua le sol, ôta les pierres, et y mit un plant délicieux;
Il bâtit une tour au milieu d'elle.
Et il y creusa aussi une cuve.
Puis il espéra qu'elle produirait de bons raisins,
Mais elle en a produit de mauvais.
^Maintenant donc, habitants de Jérusalem et hommes de Juda,
Soyez juges entre moi et ma vigne !
*Qu'y avait-il encore à faire à ma vigne,
Que je n'aie pas fait pour elle ?
Pourquoi, quand j'ai espéré qu'elle produirait de bons raisins,
En a-t-elle produit de mauvais ?
^ Je vous dirai maintenant
Ce que je vais faire à ma vigne.
J'en arracherai la haie, pour qu'elle soit broutée;
J'en abattrai la clôture, pour qu'elle soit foulée aux pieds.
*Je la réduirai en ruine ; elle ne sera plus taillée, ni cultivée ;
Les ronces et les épines y croîtront ;
Et je donnerai mes ordres aux nuées,
Afin qu'elles ne laissent plus tomber la pluie sur elle.
'La vigne de l'Eternel des armées, c'est la maison d'Israël,
Et les hommes de Juda, c'est le plant qu'il chérissait.
Il avait espéré de la droiture, et voici du sang versé !
De la justice, et voici des cris de détresse !
^Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison.
Et qui joignent champ à chamj).
Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace.
Et qu'ils habitent " seuls au milieu du pays !
^Voici ce que m'a révélé l'Éternel des armées :
Certainement, ces maisons nombreuses seront dévastées.
Ces grandes et belles maisons n'auront plus d'habitants.
'"Même dix arpents de vigne iie |)r()duiront ([u'un bath *,
Et un homer de semence ne proiluira ([u un éplia'.
"Malheur à ceux qui de bon matin
Courent après les boissons enivrantes.
Et qui bien avant dans la nuit
Sont échauffés par le vin ! [tins ;
'-La harpe et le luth, le tambourin, la flûte et le vin, animent leurs fes-
o. Qu'ils Itahitciit. hcb. /jue vous habitiez. b. In hat/i. mesure pour les liquides. c. Un éplia, mesure
cinr les solides; dix éphas luisaioiit un lionicr. — Ainsi on ne devait moissonner que la di\i;Mne partie de ce
837
I
qu un aurait semé
Chap. 5,13-21. ÉSAIE.
Mais ils ne prennent point garde à l'œuvre de lEternel,
Et ils ne voient point le travail de ses mains.
'^G'est pourquoi mon peuple sera soudain emmené captif;
Sa noblesse mourra de faim,
Et sa multitude sera desséchée par la soif.
'* C'est pourquoi le séjour des morts ouvre sa bouche,
Elargit sa gueule outre mesure ;
Alors descendent la magnificence et la richesse de Sion,
Et sa foule bruyante et joyeuse.
'^Les petits seront abattus, les grands seront humiliés,
Et les regards des hautains seront abaissés.
"L'Eternel des armées sera élevé par le jugement,
Et le Dieu saint sera sanctifié par la justice.
*'Des brebis paîtront comme sur leur pâturage.
Et des étrangers dévoreront les possessions ruinées des riches.
"'Malheur à ceux qui tirent l'iniquité avec les cordes du vice,
Et le péché comme avec les traits d'un char,
'''Et c[ui disent : Qu'il hâte, qu'il accélère son œuvre.
Afin que nous la voyions !
Que le décret du Saint d'Israël arrive et s'exécute.
Afin cjue nous le connaissions !
-"Malheur à ceux cjui appellent le mal bien, et le bien mal.
Qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres,
Qui changent l'amertume en douceur, et la douceur en amertume !
-'Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux.
Et qui se croient intelligents !
^"-Malheur à ceux qui ont de la bravoure pour boire du vin.
Et de la vaillance pour mêler des liqueurs fortes ;
''^Qui justifient le coupable pour un présent.
Et enlèvent aux innocents leurs droits !
-''C'est pourquoi, comme une langue de feu dévore le chaume,
Et comme la flamme consume l'herbe sèche,
Ainsi leur racine sera comme de la pourriture.
Et leur fleur se dissipera comme de la ])oussière ;
Car ils ont dédaigné la loi de ri']ternel des armées.
Et ils ont méprisé la parole du Saint d'Israël.
^^C'est pourquoi la colère de l'Éternel s'enflamme contre son peuple.
Il étend sa main sur lui, et il le frapj^e;
Les montagnes s'ébranlent;
Et les cadavres sont comme des balayures au milieu des rues.
Malgré tout cela, sa colère ne s'apaise point.
Et sa main est encore étendue.
*'I1 élève une bannière pour les peuples lointains.
Et il en siffle un des extrémités de la terre :
Et voici, il arrive avec promptitude et légèreté.
^'Nul n'est fatigué, nul ne chancelle de lassitude,
838
ÉSAIE. Chap. 5,^8-6,11.
Personne ne sommeille, ni ne dort;
Aucun n'a la ceinture de ses reins détachée,
Ni la courroie de ses souliers rompue.
-"^Ses flèches sont aiguës,
Et tous ses arcs tendus ;
Les sabots de ses chevaux ressemblent à des cailloux,
Et les roues de ses chars à un tourbillon.
-'Son rugissement est comme celui d'une lionne ;
Il rugit comme des lionceaux, il gronde, et saisit la proie.
Il l'emporte, et personne ne vient au secours.
^"En ce jour, il y aura près de lui un mugissement.
Comme celui d'une tempête sur mer;
En regardant la terre, on ne verra que ténèbres.
Avec des alternatives d'angoisse et d'espérance;
Au ciel, l'obscurité régnera.
Consécration d Jîsaïc au iiiinistcrc de prophétie.
Chap. VI. 'L'année de la mort du sait, et la maison se remplit de f"u-
roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur mée.
un trône très élevé, et les pans de sa ^Alors jedis: Malheur à moi ! je suis
robe remplissaient le temple. -Des se- perdu, car je suis un homme dont les
raphins se tenaient au-dessus de lui ; lèvres sont impures, j habite au milieu
ils avaient chacun six ailes : deux dont d'un peuple dont les lèvi-es sont im-
ils se couvraient la face, deux dont ils pures, et mes yeux ont vu le Roi, l'E-
sc couvraient les pieds, et deux dont ternel des armées. "Mais l'un des séra-
ils se servaient pour voler. ^Ils criaient phins vola vers moi, tenant à la main
l'un à l'autre, et disaient : Saint, saint, une pierre ardente, qu'il avait prise
saint est rÉtcrnel des armées! toute sur l'autel avec des pincettes. "Il en
la terre est pleine de sa gloire ! ^Les toucha ma bouche, et dit : Ceci a tou-
portcs furent ébranlées dans leurs ché tes lèvres ; ton iniquité est enle-
fondements par la voix qui retentis- vée, et ton péché est expié.
'J'entendis la voix du Seigneur, disant :
Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous ?
Je répondis : Me voici, envoie-moi.
'Il dit alors : Va, et dis à ce peuple :
Vous entendrez, et vous ne comjirendrez point ;
Vous verrez, et vous ne saisirez point.
'"Rends insensible le cœur de ce peuple,
Endurcis ses oreilles, et bouche-lui les yeux,
Pour qu'il ne voie point de ses yeux, n'entende point de ses oreilles.
Ne comprenne point de son cœur.
Ne se convertisse point et ne soit point guéri.
"Je dis : Jusques à quand, Seigneur?
Et il répondit : Jusqu'à ce que les villes soient dévastées
Et privées d'habitants ;
Jusqu'à ce qu'il n'y ait personne dans les maisons.
Et que le pays soit ravagé |)ar la solitude ;
839
Chap. 6,1-2-7,1',. ÉSAIE.
'-Jusqu'à ce que rÉteniel ait éloigné les hommes,
Et que le pays devienne un immense désert,
"Et s'il y reste encore un dixième des habitants,
Ils seront à leur tour anéantis.
Mais, comme le térébinthe et le chêne
Conservent leur tronc quand ils sont abattus.
Une sainte postérité renaîtra de ce peuple.
Prophétie contre Israël et la Syrie. Menaces contre Juda.
Chap. VII. 'Il arriva, du temps Et le cœur d'Achaz et le cœur de son
d'Achaz, fds de Jotham , fils d'Ozias, peuple furent agités, comme les ar-
roi de Juda, que Retsin, roi de Syrie, bres de la forêt sont agités par lèvent,
monta avec Pékach, fds de Remalia, ^Alors TEternel dit à Esaïe : Va à la
roi d'Israël, contre Jérusalem, pour rencontre d'Achaz, toi et Schear-Jas-
l'assiéger ; mais il ne put l'assiéger. chub ", ton fils , vers l'extrémité de
-On vint dire à la maison de David : l'aqueduc de l'étang supérieur, sur la
Les Syriens sont campés en Ephraïm. route du champ du foulon. "'Et dis-lui :
Sois tranquille, ne crains rien,
Et que ton cœur ne s'alarme pas.
Devant ces deux bouts de tisons fumants.
Devant la colère de Retsin et de la Syrie, et du fils de Remalia,
^De ce que la Syrie médite du mal contre toi.
De ce qu'Ephraïm et le fils de Remalia disent :
^Montons contre Juda, assiégeons la ville.
Et battons-la en brèche.
Et proclamons-y pour roi le fils de Tabeel.
'Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Gela n'arrivera pas, cela n'aura pas lieu.
*Car Damas est la tête de la Syrie,
Et Retsin est la tête de Damas
(Encore soixante-cinq ans,
Ephraïm ne sera plus un peuple).
^La Samarie est la tête d'E]ihraïm,
Et le fils de Remalia est la tête de la Samarie.
Si vous ne croyez pas,
Vous ne subsisterez pas.
'"L'Éternel parla de nouveau à Achaz, et lui dit : "Demande en ta faveur un
signe à l'Éternel, ton Dieu; demande-le, soit dans les lieux bas, soit dans les
lieux élevés. '^Achaz répondit: Je ne demanderai rien, je ne tenterai pas l'Eter-
nel. '^Esaïe dit alors :
Écoutez donc, maison de David !
Est-ce trop peu pour vous de lasser la patience des hommes,
Que vous lassiez encore celle de mon Dieu ?
''' C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe,
a. Schear-Jaschub signifie te reste se eoiicertira.
840
ÉSAIE. Chap. 7,15-8,3.
Voici, la jeune femme deviendra enceinte, elle enfantera un fds,
Et elle lui donnera le nom d'Emmanuel ".
'^11 mangera de la crème et du miel.
Jusqu'à ce qu'il sache rejeter le mal et choisir le bien.
"^Mais avant que l'enfant sache rejeter le mal et choisir le Lieu,
Le pays, dont tu crains les deux rois, sera abandonné.
"L'Eternel fera venir sur toi,
Sur ton peuple et sur la maison de ton père,
Des jours tels qu'il n'y en a point eu
Depuis le jour où Ephraïm s'est séparé de Juda :
Le roi d'Assyrie.
'*En ce jour-là, l'Eternel sifflera les mouches
Qui sont à l'extrémité des canaux de l'Egypte,
Et les abeilles qui sont au pays d'Assyrie ;
'"Elles viendront, et se poseront toutes dans les vallons désolés,
Et dans les fentes des rochers.
Sur tous les buissons.
Et sur tous les pâturages.
-"En ce jour-là, le Seigneur rasera, avec un rasoir pris à louage
Au delà du fleuve,
Avec le roi d'Assyrie,
La tête et le poil des pieds ;
Il enlèvera aussi la barbe.
'-' En ce jour-là.
Chacun entretiendra une jeune vache et deux brebis,
-^Et il y aura une telle abondance de lait
Qu'on mangera de la crème,
Car c'est de crème et de miel que se nourriront
Tous ceux qui seront restés dans le pays.
'-'En ce jour-là.
Tout lieu qui contiendra mille ceps de vigne.
Valant mille sicles d'argent.
Sera livré aux ronces et aux épines ;
^■'On y entrera avec les flèches et avec l'arc,
Car tout le pays ne sera que ronces et épines.
-^Et toutes les montagnes que l'on cultivait avec la bêche
Ne seront plus fréquentées, par crainte des ronces et des épines :
On y lâchera le bœuf, et la brebis en foulera le sol.
Ruine des royaumes de Syrie et d'Israël. Temps messianique.
Chap. VIII. 'L'Éternel me dit: -Je pris avec moi des témoins di-
Prends une grande table*, et écris gnes de foi, le prêtre Urie, et Zacha-
dessus, d'une manière intelligible: rie, fils de Bérékia. 'Je m'étais appro-
Qu'on se hâte de piller, qu'on se pré- ché de la prophétesse ; elle conçut, et
cipite sur le butin. elle enfanta un fds. L'Eternel me dit :
a. Emmanuel sif^nifie Dieii arec nnun. h. Table, ou talilette de bois, de pierre ou de métal, sur hmuelle
on écrivait avec un burin. e. Hôb. avee un burin ti homme.
Chap. 8,'>-i8. ÉSAIE.
Donne-lui pour nom Maher-Schalal- richesses de Damas et le butin de Sa-
Chasch-Baz". ''Car, avant que Tentant marie.
sache dire : Mon père! ma mère! on ^L'Éternel me parla encore, et me
emportera devant le roi d'Assyrie les dit :
* Parce que ce peuple a méprisé les eaux de Siloé qui coulent doucement
Et qu'il s'est réjoui au sujet de Retsin et du fds de Remalia,
'Voici, le Seigneur va faire monter contre eux
Les puissantes et grandes eaux du fleuve* .
(Le roi d'Assyrie et toute sa gloire) ;
Il s'élèvera partout au-dessus de son lit,
Et il se répandra sur toutes ses rives ;
*I1 pénétrera dans Juda, il débordera et inondera,
Il atteindra jusqu'au cou.
Le déploiement de ses ailes
Remplira l'étendue de ton pays, ô Emmanuel !
'Poussez des cris de guerre, peuples ! et vous serez brisés ;
Prêtez l'oreille, vous tous qui habitez au loin!
Préparez-vous au combat, et vous serez brisés ;
Préparez-vous au combat, et vous serez brisés.
'"Formez des projets, et ils seront anéantis ;
Donnez des ordres, et ils seront sans effet :
Car Dieu est avec nous.
"Ainsi m'a parlé l'Eternel, quand sa main me saisit.
Et qu'il m'avertit de ne pas marcher dans la voie de ce peuple :
'^N'appelez pas conjuration tout ce que ce peuple appelle conjuration;
Ne craignez pas ce qu'il craint, et ne soyez pas effrayés.
'^Car l'Eternel des armées que vous devez sanctifier.
C'est lui que vous devez craindre et redouter.
'^Et il sera un sanctuaire.
Mais aussi une pierre d'achoppement,
Un rocher de scandale pour les deux maisons d'Israël,
Un filet et un piège
Pour les habitants de Jérusalem.
'''Plusieurs trébucheront;
Ils tomberont et se briseront,
Ils seront enlacés et pris.
"'Enveloppe cet oracle,
Scelle cette révélation, avec l'aide de mes disciples. —
'"J'espère en rÉternel,
Qui cache sa face à la maison de Jacob ;
Je place en lui ma confiance.
"*Voici, moi et les enfants que l'Eternel m'a donnés,
Nous sommes des signes et des présages en Israël,
De la part de l'Eternel des armées,
n. Nom qui signifie qu'on se hâte de piller, qu'on se précipite sur le butin; voy. v. 1. h. L'Etiphrate.
842
ÉSAIE. Chap. 8,10-9,0.
Qui habite sur la montagne de Sion.
"Si l'on vous dit :
Consultez ceux qui év<)(|uent les morts et ceux qui ])rédisent l'avenir.
Qui poussent des sifilements et des soupirs,
Répondez : Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu ?
S'adressera-t-il aux morts en faveur des vivants ?
^"A la loi et au témoignage !
Si l'on ne ])arle pas ainsi,
Il n'y aura point traurore pour le ]:)euple.
-'11 sera errant dans le pays, accablé et afiamé;
Et, quand il aura taim, il s'irritera,
Maudira son roi et son Dieu,
Et tournera les yeux en haut ;
'--Puis il regardera vers la terre.
Et voici, il n'y aura que détresse, obscurité et de sombres angoisses :
Il sera repoussé dans d'épaisses ténèbres.
-''Mais les ténèbres ne régneront ])as toujours
Sur la terre où il y a maintenant des angoisses :
Si les temps passés ont couvert d'opprobre
Le pays de Zabulon et le pays de Nephthali,
Les temps à venir couvriront de gloire
La contrée voisine de la mer", au delà du Jourdain,
Le territoire des Gentils.
Chap. IX. 'Le peuple qui marchait dans les ténèbres
^'oit une grande lumière ;
Sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de la mort
Une lumière resplendit.
^Tu rends le peuple nombreux.
Tu lui accordes de grandes joies ;
Il se réjouit devant toi, comme on se réjouit à la moisson.
Comme on pousse des cris d'allégresse au partage du butin.
•''Car le joug qui pesait sur lui,
Le bâton qui frappait son dos,
La verge de celui qui l'opprimait,
Tu les brises, comme à la journée de Madian.
•"Car toute chaussure qu'on porte dans la mêlée,
Et tout vêtement guerrier roulé dans le sang.
Seront livrés aux flammes.
Pour être dévorés par le feu.
^Car un enfant nous est né, un fds nous est donné.
Et la domination reposera sur son épaule ;
On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant,
Père éternel, Prince de la ])aix.
* Donner à l'empire de l'accroissement.
Et une paix sans fin au trône de David et à son royaume,
L'affermir et le soutenir par le droit et par la justice,
a. La mer de Galilée.
C ha p. 9,1-20. ÉSAIE.
Dès maintenant et à toujours :
Voilà ce que fera le zèle de l'Eternel des armées.
Menaces contre le royaume d' Israël.
'Le Seigneur envoie une parole à Jacob :
Elle tombe sur Israël.
*Tout le peuple en aura connaissance,
Ephraïm et les habitants de Samarie,
Qui disent avec orgueil et fierté :
^ Des briques sont tombées,
Nous bâtirons en pierres de taille ;
Des sycomores ont été coupés,
Nous les remplacerons par des cèdres.
'"L'Eternel élèvera contre eux les ennemis de Retsin"
Et il armera leurs ennemis,
"Les Syriens à l'orient, les Philistins à l'occident;
Et ils dévoreront Israël à pleine bouche.
Malgré tout cela, sa colère ne s'apaise point.
Et sa main est encore étendue.
'^Le peuple ne revient pas à celui qui le frappe.
Et il ne cherche pas rÉternel des armées.
*^Aussi l'Eternel arrachera d'Israël la tête et la queue,
La branche de palmier et le roseau.
En un seul jour.
'■*(L'ancien et le magistrat, c'est la tête.
Et le prophète qui enseigne le mensonge, c'est la queue.)
'^Ceux qui conduisent ce peuple l'égarent.
Et ceux qui se laissent conduire se perdent.
'^C'est pourquoi le Seigneur ne saurait se réjouir de leurs jeunes hommes,
Ni avoir pitié de leurs orphelins et de leurs veuves ;
Car tous sont des impies et des méchants.
Et toutes les bouches profèrent des infamies.
Malgré tout cela, sa colère ne s'apaise point.
Et sa main est encore étendue.
"Car la méchanceté consume comme un feu.
Qui dévore ronces et épines ;
Il embrase l'épaisseur de la forêt.
D'où s'élèvent des colonnes de fumée.
"'Par la colère de l'Eternel des armées le pays est embrasé.
Et le peuple est comme la proie du feu ;
Nul n'épargne son frère.
'^On pille à droite, et l'on a faim ; ^
On dévore à gauche, et l'on n'est pas rassasié ;
Chacun dévore la chair de son bras.
^''Manassé dévore Ephraïm, Ephraïm Manassé,
a. Los Assyriens.
844
ÉSAIE. Chap. 10.1-13.
Et ensemble ils fondent sur Jmla.
Malgré tout cela, sa colère ne s'apaise point,
Et sa main est encore étendue.
Chap. X. 'Malheur à ceux qui prononcent des ordonnances iniques,
Et à ceux qui transcrivent des arrêts injustes,
-Pour refuser justice aux pauvres,
Et ravir leur droit aux malheureux de mon peuple,
Pour faire des veuves leur proie.
Et des orphelins leur butin !
^Que ferez-vous au jour du châtiment,
Et de la ruine qui du lointain fondra sur vous ?
Vers qui fuirez-vous, pour avoir du secours,
Et où laisserez-vous votre gloire ?
*Les uns seront courbés parmi les captifs.
Les autres tomberont parmi les morts.
Malgré tout cela, sa colère ne s'apaise point,
Et sa main est encore étendue.
L' Assyrien liumilié. Temps messianique.
^Malheur à l'Assyrien, verge de ma colère !
La verge dans sa main, c'est l'instrument de ma fureur.
"^Je l'ai lâché contre une nation impie".
Je l'ai fait marcher contre le peuple de mon courroux
Pour qu'il se livre au pillage et fasse du butin,
Pour qu'il le foule aux pieds comme la boue des rues.
"Mais il n'en juge pas ainsi.
Et ce n'est pas là la pensée de son cœur ;
II ne songe qu'à détruire.
Qu'à exterminer les nations en foule.
«Car il dit :
Mes princes ne sont-ils pas autant de rois ?
^N'en a-t-il pas été de Calno comme de Carkemisch?
N'en a-t-il pas été de Hamath comme d'Arpad ?
N'en a-t-il pas été de Samarie comme de Damas?
'"De même que ma main a atteint les royaumes des idoles.
Où il y avait plus d'images qu'à Jérusalem et à Samarie,
"Ce que j'ai fait à Samarie et à ses idoles.
Ne le ferai-je pas à Jérusalem et à ses images ?
'-Mais, quand le Seigneur aura accompli toute son œuvre
Sur la montagne de Sion et à Jérusalem,
Je punirai le roi d'Assyrie pour le fruit de son cœur orgueilleux.
Et pour l'arrogance de ses regards hautains.
'^Car il dit : C'est par la force de ma main que j'ai agi.
C'est par ma sagesse, car je suis intelligent;
J'ai reculé les limites des peuples, et pillé leurs trésors,
a. Le royaume d Israël, dont la capitale Samarie- avait clé déjà détruite.
845
Chap. I0,ik-i6. ÉSAIE.
Et, comme un héros, j'ai renversé ceux qui siégeaient sur des trônes;
'*J'ai mis la main sur les richesses des peuples, comme sur un nid,
Et, comme on ramasse des œufs abandonnés,
J'ai ramassé toute la terre :
Nul n'a remué l'aile,
Ni ouvert le bec, ni poussé un cri. —
'^La hache se glorifie-t-elle envers celui qui s'en sert?
Ou la scie est-elle arrogante envers celui qui la manie?
Comme si la verge faisait mouvoir celui qui la lève,
Comme si le bâton soulevait celui qui n'est pas du bois !
"^C'est pourquoi le Seigneur, le Seigneur des armées, enverra
Le dépérissement parmi ses robustes guerriers ;
Et, sous sa magnificence, éclatera un embrasement,
Comme l'embrasement d'un feu.
'"La lumière d'Israël deviendra un feu.
Et son Saint une flamme.
Qui consumera et dévorera ses épines et ses ronces.
En un seul jour;
'*Qui consumera, corps et âme,
La magnificence de sa forêt et de ses campagnes.
Il en sera comme d'un malade, qui tombe en défaillance.
"Le reste des arbres de sa forêt pourra être compté.
Et un enfant en écrirait le nombre.
-"En ce jour-là,
Le reste d'Israël et les réchappes de la maison de Jacob,
Cesseront de s'a]>puyer sur celui qui les frappait ;
Ils s'appuieront avec confiance sur l'Eternel, le Saint d'Israël.
'-'Le reste reviendra, le reste de Jacob,
Au Dieu puissant.
'--Quand ton peuple, ô Israël, serait comme le sable de la mer.
Un reste seulement reviendra ;
La destruction est résolue, elle fera déborder la justice.
-■^Et cette destruction qui a été résolue.
Le Seigneur, l'Eternel des armées, l'accomplira dans tout le pays.
'-^Cependant, ainsi parle le Seigneur, l'Eternel des armées :
O mon peuple, qui habites en Sion, ne crains pas l'Assyrien!
Il te frappe de la verge.
Et il lève son bâton sur toi, comme faisaient les Egyptiens.
-^Mais, encore un peu de temps,
Et le châtiment cessera.
Puis ma colère se tournera contre lui pour l'anéantir.
-"L'Eternel des armées agitera le fouet contre lui.
Comme il frappa Madian au rocher d'Oreb ;
Et, de même qu'il leva son bâton sur la mer.
Il le lèvera encore, comme en Egypte.
846
I
ÉSAIE. Chap. 10,^,1-11,1.
-"En ce jour, son fardeau sera ôté de dessus ton épaule,
Et son joug de dessus ton cou ;
Et la graisse fera éclater le joug.
-^11 marche sur Ajjath, traverse Migron,
Laisse ses bagages à Micmasch.
*'Ils passent le défilé,
Ils couchent à Guéba ;
Rama tremble,
Guibea de Saiil prend la fuite.
'"Fais éclater ta voix, fille de Gallim !
Prends garde, Laïs ! malheur à toi, Anathoth !
''Madména se disperse.
Les habitants de Guébim sont en fuite.
^-Encore un jour de halte à Nob,
Et il menace de sa main la montagne de la fille de Sion,
La colline de Jérusalem.
^'Voici, le Seigneur, l'Eternel des armées,
Brise les rameaux avec violence :
Les plus grands sont coupés,
Les plus élevés sont abattus.
^''11 renverse avec le fer les taillis de la forêt,
Et le Liban tombe sous le Puissant.
Chap. XI. 'Puis un rameau sortira du tronc dlsaï".
Et un rejeton naîtra de ses racines.
-L'Esprit de l'Eternel reposera sur lui :
Esprit de sagesse et d'intelligence,
Esprit de conseil et de force.
Esprit de connaissance et de crainte de l'Eternel.
'11 respirera la crainte de l'Eternel ;
11 ne jugera point sur l'apparence,
11 ne prononcera point sur un ouï-dire.
*Mais il jugera les pauvres avec équité.
Et il prononcera avec droiture sur les malheureux de la terre ;
Il frappera la terre* de sa parole comme d'une verge.
Et du souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant.
'La justice sera la ceinture de ses flancs,
Et la fidélité la ceinture de ses reins.
*Le loup habitera avec l'agneau.
Et la panthère se couchera avec le chevreau ;
Le veau, le lionceau, et le bétail qu'on engraisse, seront ensemble,
Et un petit enfant les conduira.
"La vache et l'ourse auront un même pâturage,
Leurs petits un même gîte ;
a. Uai, père de David. b. La terre, c'est-à-dire : les méchanls de la Ici'rc.
847
Chap. i 1,8-12,2. ÉSAIE.
Et le lion, comme le bœuf, mangera de la paille.
*Le nourrisson s'ébattra sur l'antre de la vipère,
Et l'enfant sevré mettra sa main dans la caverne du basilic.
^11 ne se fera ni tort ni dommage
Sur toute ma montagne sainte ;
Car la terre sera remplie de la connaissance de l'Eternel,
Comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent.
'"En ce jour, le rejeton d'Isaï
Sera là comme une bannière pour les peuples ;
Les nations se tourneront vers lui,
Et la gloire sera sa demeure.
"Dans ce même temps, le Seigneur étendra une seconde fois sa main,
Pour racheter le reste de son peuple,
Dispersé en Assyrie et en Egypte,
A Pathros et en Ethiopie,
A Elam, à Schinear et à Ilamath,
Et dans les îles de la mer.
'^11 élèvera une bannière pour les nations,
Il rassemblera les exilés d'Israël,
Et il recueillera les dispersés de Juda,
Des quatre extrémités de la terre.
'^La jalousie d'Ephraïm disparaîtra.
Et ses ennemis en Juda seront anéantis ;
Éphraïm ne sera plus jaloux de Juda,
Et Juda ne sera plus hostile à Ephraïm.
"Ils voleront sur l'épaule des Philistins à l'occident.
Ils pillei'ont ensemble les fds de l'Orient ;
Edom et Moab seront la proie de leurs mains.
Et les fils d'Ammon leur seront assujettis.
'^L'Eternel desséchera la langue de la mer d'Egypte,
Et il lèvera sa main sur le fleuve", en soufflant avec violence :
Il le partagera en sept canaux,
Et on le traversera avec des souliers.
'^Et il y aura une route pour le reste de son peuple.
Qui sera échappé de l'Assyrie,
Comme il y en eut une pour Israël,
Le jour où il sortit du paj's d'Egypte.
Chap. XII. 'Tu diras en ce jour-là :
Je te loue, ô Eternel !
Car tu as été irrité contre moi.
Ta colère s'est apaisée, et tu m'as consolé.
, ^Voici, Dieu est ma délivrance.
Je serai plein de confiance, et je ne craindrai rien ;
Car l'Eternel, l'Éternel est ma force et le sujet de mes louanges ;
C'est lui qui m'a sauvé.
fl. L'Euphrate,
848
ÉSAIE. Chap. l2,3-i3,it.
^Vous puiserez de Feau avec joie
Aux sources du salut,
''Et vous direz en ce jour-là :
Louez rÉterncl, invoquez son nom,
Publiez ses œuvres jiarmi les peuples.
Rappelez la grandeur de son nom !
^Célébrez l'Eternel, car il a fait des choses magnifiques :
Qu'elles soient connues par toute la terre !
^Pousse des cris de joie et d'allégresse, habitant de Sion !
Car il est grand au milieu de toi le Saint d'Israël.
Chap. XIII. ' Oracle sur Dabylonc, révélé à Esaïc, fils d'Aniols.
*Sur une montagne nue dressez une bannière,
Elevez la voix vers eux**,
Faites des signes avec la main,
Et qu'ils franchissent les portes des tyrans !
^J'ai donné des ordres à ma sainte milice.
J'ai appelé les héros de ma colère.
Ceux qui se réjouissent de ma grandeur.
''On entend une rumeur sur les montagnes,
Comme celle d'un peuple noml)reux ;
On entend un tumulte de royaumes, de nations rassemblées :
L'Eternel des armées passe en revue l'armée qui va combattre.
^Ils viennent d'un pays lointain.
De l'extrémité des cieux :
L'Éternel et les instruments de sa colère
Vont détruire toute la contrée.
^Gémissez, car le joug de l'Éternel est proche :
Il vient comme un ravage du Tout-Puissant.
'C'est pourquoi toutes les mains s'alfaiblissent, •
Et tout cœur d'homme est abattu.
*Ils* sont frappés d'épouvante ;
Les spasmes et les douleurs les saisissent ;
Ils se tordent comme une femme en travail ;
Ils se regardent les uns les autres avec stupeur ;
Leurs visages sont enflammés.
^ Voici, le jour de l'Éternel arrive.
Jour cruel, jour de colère et d'ardente fureur.
Qui réduira la terre en solitude.
Et en exterminera les pécheurs.
'"Car les étoiles des cieux et leurs astres
Ne feront plus briller leur lumière.
Le soleil s'obscurcira dès son lever,
, Et la lune ne fera plus luire sa clarté.
"Je punirai le monde pour sa malice,
a. Eux, les Mèdes, nommés au v. n. b. Ih, les Babyloniens,
849
Chap. l3,i2-U,-2. ÉSAIE.
Et les méchants jjour leurs iniquités ;
Je ferai cesser l'orgueil des hautains,
Et j'abattrai l'arrogance des tyrans.
'-Je rendrai les hommes plus rares c[ue l'or fin,
Je les rendrai plus rares que l'or d'Ophir.
'•'C'est pourquoi j'ébranlerai les cieux,
Et la terre sera secouée sur sa base.
Par la colère de l'Eternel des armées.
Au jour de son ardente fureur.
'*Alors, comme une gazelle effarouchée.
Comme un troupeau sans berger.
Chacun se tournera vers son peuple.
Chacun fuira vers son pays ;
'^Tous ceux qu'on trouvera seront percés,
Et tous ceux qu'on saisira tomberont par l'épée.
'^Leurs enfants seront écrasés sous leurs yeux.
Leurs maisons seront pillées, et leurs femmes violées.
'"Voici, j'excite contre eux les Mèdes,
Qui ne font point cas de l'argent.
Et qui ne convoitent point l'or.
'^De leurs arcs ils abattront les jeunes gens,
Et ils seront sans pitié pour le fruit des entrailles :
Leur œil n'épargnera point les enfants.
'^Et Babylone, l'ornement des royaumes,
La fière parure des Chaldéens,
Sera comme Sodome et Gomorrhe, que Dieu détruisit.
-"Elle ne sera plus jamais habitée.
Elle ne sera plus jamais peuplée ;
L'Arabe n'y dressera point sa tente.
Et les bergers n'y parqueront point leurs troupeaux.
-'Les animaux du désert y prendront leur gîte,
Les hiboux rempliront ses maisons.
Les autruches en feront leur demeure.
Et les boucs y sauteront.
^^Les chacals hurleront dans ses palais.
Et les chiens sauvages dans ses maisons de plaisance.
Son temps est près d'arriver.
Et ses jours ne se prolongeront pas.
Chap. XIV. 'Car l'Eternel aura pitié de Jacob,
Il choisira encore Israël,
Et il les l'établira dans leur pays ;
Les étrangers se joindront à eux.
Et ils s'uniront à la maison de Jacob.
-Les peuples les prendront, et les ramèneront à leur demeure,
Et la maison d'Israël les possédera dans le pays de l'Eternel,
Comme serviteurs et comme servantes ;
850
ÉSAIE. Chap. 11,3-16.
Ils retiendront captifs ceux qui les avaient faits captifs,
Et ils domineront sur leurs oppresseurs.
'Et quand l'Eternel t'aura donné du repos,
Après tes fatigues et tes agitations.
Et après la dure servitude qui te fut imposée,
^Alors tu prononceras ce chant sur le roi de Babylone,
Et tu diras :
Eh cjuoi ! le tyran n'est plus !
L'oppression a cessé !
^L'Eternel a brisé le bâton des méchants,
La A^erge des dominateurs.
^Celui qui dans sa fureur frappait les peuples,
Par des coups sans relâche,
Celui qui dans sa colère subjuguait les nations.
Est poursuivi sans ménagement.
"Toute la terre jouit du repos et de la paix ;
On éclate en chants d'allégresse.
*Les cyprès même, les cèdres du Liban, se réjouissent de ta chute :
Depuis que tu es tombé personne ne monte pour nous abattre.
'Le séjour des morts s'émeut jusque dans ses profondeurs.
Pour t'accueillir à ton arrivée ;
Il réveille devant toi les ombres, tous les grands de la terre,
Il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations.
'"Tous prennent la parole poui' te diie :
Toi aussi, tu es sans force comme nous.
Tu es devenu semblable à nous !
"Ta magnificence est descendue dans le séjour des morts,
Avec le son de tes luths ;
Sous toi est une couche de vers,
Et les vers sont ta couverture.
'-Te voilà tombé du ciel.
Astre brillant, fils de l'aurore !
Tu es abattu à terre,
Toi, le vainqueur des nations !
'*Tu disais en ton cœur : Je monterai au ciel,
J'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu ;
Je m'assiérai sur la montagne de l'assemblée,
A l'extrémité du septentrion ;
'■'Je monterai sur le sommet des nues,
Je serai semblable au Très-Haut.
"'Mais tu as été précipité dans le séjour des morts.
Dans les profondeurs de la fosse.
'^Ceux qui te voient fixent sur toi leurs regards.
Ils te considèrent attentivement :
Est-ce là cet homme ({ui faisait trembler la terre,
851
Chap. 'U, 11-30. ÉSAIE.
Qui ébranlait les royaumes,
''Qui réduisait le monde en désert,
Qui ravageait les villes.
Et ne relâchait point ses prisonniers?
**Tous les rois des nations, oui tous,
Reposent avec honneur, chacun dans son tombeau.
'^Mais toi, tu as été jeté loin de ton sépulcre,
Comme un rameau qu'on dédaigne.
Comme une dépouille de gens tués à coups d'épée.
Et précipités sur les pierres d'une fosse.
Comme un cadavre foulé aux pieds.
-"Tu n'es pas réuni à eux dans le sépulcre.
Car tu as détruit ton pays, tu as fait périr ton peuple :
On ne parlera plus jamais de la race des méchants.
^'Préparez le massacre des fils,
A cause de l'iniquité de leurs pères !
Qu'ils ne se relèvent pas pour conquérir la terre,
Et remplir le monde d'ennemis ! — -
-^Je me lèverai contre eux,
Dit l'Eternel des armées ;
J'anéantirai le nom et la trace de Babylone,
Ses descendants et sa postérité, dit rÉternel.
-'J'en ferai le gîte du hérisson et un marécage,
Et je la balaierai avec le balai de la destruction,
Dit l'Eternel des armées.
-■'L'Eternel des armées l'a juré, en disant :
Oui, ce que j'ai décidé arrivera.
Ce que j'ai résolu s'accomplira.
-^Je briserai l'Assyrien dans mon pays,
Je le foulerai aux pieds sur mes montagnes ;
Et son joug leur sera ôté,
Et son fardeau sera ôté de leurs épaules.
-"Voilà la résolution prise contre toute la terre.
Voilà la main étendue sur toutes les nations.
^''L'Éternel des armées a jiris cette résolution : qui s'y opposera?
Sa main est étendue : qui la détournera :
0
Oracle contre les P/iilislins.
^'^ L'année de la mort du roi Achaz, cet oracle fut prononcé :
"Ne te réjouis pas, pays des Philistins,
De ce que la verge qui te frappait est brisée !
Car de la racine du serpent sortira un basilic.
Et son fruit sera un dragon volant.
'"Alors les plus pauvres pourront paître.
Et les malheureux reposer en sécurité ;
Mais je ferai mourir ta racine par la faim,
852
Es AIE. Chnp. 44.31-16.2.
Et ce qui restera de toi sera tué.
^' Porte, gémis ! ville, lamente-toi !
Tremble, pays tout entier des Philistins !
Car du nord vient une fumée,
Et les rangs de l'ennemi sont serrés. —
^-Et que répondra-t-on aux envoyés du peuple ? —
Que l'Éternel a fondé Sion,
Et que les malheureux de son peuple y trouvent un refuge.
Chap. XV. ' Oracle sur Moab.
La nuit même où elle est ravagée, Ar-Moab est détruite !
La nuit même où elle est ravagée, Kir-Moab est détruite !...
^On monte au temple et à Dibon,
Sur les hauts lieux, pour pleurer;
Moab est en lamentations, sur Nebo et sur Médeba :
Toutes les têtes sont rasées.
Toutes les barbes sont coupées.
*Dans les rues, ils sont couverts de sacs,
Sur les toits et dans les places,
Tout gémit et fond en larmes.
■*Hesbon et Elealé poussent des cris.
On entend leur voix jusqu'à Jahats ;
Même les guerriers de Moab se lamentent.
Ils ont l'effroi dans l'àme.
^Mon cœur gémit sur Moab,
Dont les fugitifs se sauvent jusqu'à Tsoar,
Jusqu'à Églatli-Schelischija ;
Car ils font, en pleurant, la montée de Luchith,
Et ils jettent des cris de détresse sur le chemin de Choronaïm ;
^Car les eaux de Nimrim sont ravagées,
L'herbe est desséchée, le gazon est détruit,
La verdure a disparu.
'C'est pourquoi ils ramassent ce qui leur reste,
Et ils transportent leurs biens au delà du torrent des saules.
^Car les cris environnent les frontières de Moab ;
Ses lamentations retentissent jusqu'à Eglaïm,
Ses lamentations retentissent jusqu'à Beer-Elim.
'Les eaux de Dimon sont pleines de sang,
Et j'enverrai sur Dimon de nouveaux malheurs,
Un lion contre les réchappes de Moab,
Contre le reste du ])ays.
Chap. XVI. 'Envoyez les agneaux au souverain du pays.
Envoyez-les de Séla, par le désert,
A la montagne de la fille de Sion.
*Tel un oiseau fugitif, telle une nichée effarouchée,
Telles seront les fdles de Moab, au passage de l'Arnon. —
853
Chap. 16,3-17,% ÉSAIE.
'Donne conseil, fais justice,
Couvre-nous en plein midi de ton ombre comme de la nuit,
Cache ceux cjue l'on poursuit.
Ne trahis pas le fugitif!
^Laisse séjourner chez toi les exilés de Moab,
Sois pour eux un refuge contre le dévastateur !
Car l'oppression cessera, la dévastation finira.
Celui qui foule le pays disparaîtra.
^Et le trône s'affermira par la clémence ;
Et l'on y verra siéger fidèlement, dans la maison de David,
Un juge ami du droit et zélé pour la justice. —
^Nous entendons l'orgueil du superbe Moab,
Sa fierté et sa hauteur, son arrogance et ses vains discours.
'C'est pourquoi Moab gémit sur Moab, tout gémit ;
Vous soupirez sur les ruines de Kir-Haréseth,
Profondément abattus.
^Caries campagnes de Hesbon languissent*;
Les maîtres des nations ont brisé les ceps de la vigne de Sibnia
Qui s'étendaient jusqu'à Jaezer, c{ui erraient dans le désert :
Les rameaux se prolongeaient, et allaient au delà de la mer.
'Aussi je pleure sur la vigne de Sibma, comme sur Jaezer ;
Je vous arrose de mes larmes, Hesbon, Élealé !
Car sur votre récolte et sur votre moisson
Est venu fondre un cri de guerre.
'"La joie et l'allégresse ont disparu des campagnes ;
Dans les vignes, plus de chants, plus de réjouissances !
Le vendangeur ne foule plus le vin dans les cuves ;
J'ai fait cesser les cris de joie.
"Aussi mes entrailles frémissent sur Moab, comme une harpe,
Et mon cœur sur Kir-jlarès.
'^On voit Moab, qui se fatigue sur les hauts lieux ;
Il entre dans son sanctuaire pour prier, et il ne peut rien obtenir.
''Telle est la parole que l'Eternel a prononcée dès longtemps sur Moab.
'■'Et maintenant l'Eternel parle, et dit :
Dans trois ans, comme les années d'un mercenaire,
La gloire de Moab sera l'objet du mépris,
Avec toute cette grande multitude ;
Et ce qui restera sera peu de chose, presque rien.
Chap. XVIl. ^Oracle sur Damas.
Voici, Damas ne sera plus une ville,
Elle ne sera qu'un monceau de ruines.
^Les villes d'Aroër sont abandonnées,
Elles sont livrées aux troupeaux ;
Ils s'y couchent, et personne ne les effraie.
854
ÉSAIE. Chap. 17,3-1
•^C'en est fait de la forteresse d'Ephraïm,
l']t du royaume de Damas, et du reste de la Syrie :
II en sera comme de la gloire des enfants d'Israël,
Dit l'Éternel des armées.
^En ce jour, la gloire de Jacob sera affaiblie.
Et la graisse de sa chair s'évanouira.
^11 en sera comme quand le moissonneur récolte les blés.
Et que son bras coupe les épis ;
Comme quand on ramasse les épis,
Dans la vallée de Rephaïm.
"Il en restera un giaj)pillage, comme quand on secoue Tolivier,
Deux, trois olives, au haut de la cime,
Quatre, cinq, dans ses branches à fruits.
Dit l'Éternel, le Dieu d'Israël.
'En ce jour, l'homme regardera vers son créateur.
Et ses yeux se tourfieront vers le Saint d'Israël ;
''Il ne regardera plus vers les autels,
Ouvrage de ses mains.
Et il ne contemplera plus ce que ses doigts ont fabriqué,
Les idoles d'Astarté et les statues du soleil.
"En ce jour, ses villes fortes seront
Comme des débris dans la forêt et sur la cime des montagnes,
Abandonnés devant les enfants d'Israël :
Et ce sera un désert.
'"Car tu as oublié le Dieu de ton salut.
Tu ne t'es pas souvenu du rocher de ton refuge.
Aussi tu as fait des plantations d'agrément.
Tu as planté des ceps étrangers ;
"Lorque tu les plantas, tu les entouras d'une haie,
Et bientôt tu les fis venir en fleurs.
Mais la récolte a fui, au moment de la jouissance :
Et la douleur est sans remède.
*-0h ! quelle rumeur de peuples nombreux !
Ils mugissent comme mugit la mer.
Quel tumulte de nations !
Elles grondent comme grondent les eaux puissantes.
"Les nations grondent comme grondent les grandes eaux....
II les menace, et elles fuient au loin,
Chassées comme la balle des montagnes au souille du vent.
Comme la poussière par un tourbillon.
'^Quand vient le soir, voici, c'est une ruine soudaine ;
Avant le matin, ils ne sont j^lus !
Voilà le ]>artage de ceux cpii nous dépouillent,
Le sort île ceux qui nous pillent.
roù
Chap. lS.i-19,'.. ÉSAIE.
Chap. XVIII. 'Terre, où retentit le cliquetis des armes,
Au delà des fleuves de TEthiopie !
*Toi qui envoies sur mer des messagers,
Dans des navires de jonc voguant à la surface des eaux !
Allez, messagers rapides, vers la nation forte et vigoureuse.
Vers ce peuple redoutable depuis qu'il existe,
Nation puissante et qui écrase tout.
Et dont le pays est coupé par des fleuves.
"Vous tous, habitants du monde, habitants de la terre,
Voyez la bannière qui se dresse sur les montagnes.
Ecoutez la trompette qui sonne !
■'Car ainsi m'a parlé l'Eternel :
Je regarde tranquillement de ma demeure,
Par la chaleur brillante de la lumière.
Et par la vapeur de la rosée, au temps de la chaude moisson.
^Mais avant la moisson, quand la pousse est achevée,
Quand la fleur devient un raisin qui mûrit.
Il coupe les sarments avec des serpes.
Il enlève, il tranche les ceps —
'^Ils'' seront tous abandonnés aux oiseaux de proie des montagnes
Et aux bêtes de la terre ;
Les oiseaux de proie passeront l'été sur leurs cadavres.
Et les bêtes de la terre y passeront l'hiver.
'En ce temps-là, des offrandes seront apportées à l'Eternel des armées.
Par le peuple fort et vigoureux,
Par le peuple redoutable depuis qu'il existe.
Nation puissante et qui écrase tout.
Et dont le pays est coupé par des fleuves ;
Elles seront apportées là où réside le nom de l'Eternel des armées,
Sur la montagne de Sion.
Chap. XIX. ^Oracle sur V Egypte.
Voici, l'Eternel est monté sur une nuée rapide, il vient en Egypte ;
Et les idoles de l'Egypte tremblent devant lui.
Et le cœur des Egyptiens tombe en défaillance.
-J'armerai l'Égyptien contre l'Egyptien,
Et l'on se battra frère contre frère, ami contre ami.
Ville contre ville, royaume contre royaume.
■'L'esprit de l'Egypte disparaîtra du milieu d'elle,
Et j'anéantirai son conseil ;
On consultera les idoles et les enchanteurs.
Ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l'avenir.
■•Et je livrerai l'Egypte entre les mains d'un maître sévère ;
Un roi cruel dominera sur eux,
Dit le Seigneur, l'Eternel des armées.
a. Les Assyriens.
856
ÉSAIE. Chap. 19,5-19.
'Les eaux de la mer'' tariront,
Le fleuve deviendra sec et aride,
'Les rivières seront infectes,
Les canaux de l'Egypte seront bas et desséchés,
Les joncs et les roseaux se flétriront.
'Ce ne sera que nudité le long du fleuve, à l'embouchure du fleuve;
Tout ce qui aura été semé près du fleuve se desséchera,
Se réduira en poussière et périra.
*Lcs pêcheurs gémiront,
Tous ceux qui jettent l'hameçon dans le fleuve se lamenteront,
Et ceux qui étendent des fdets sur les eaux seront désolés.
^Ceux qui travaillent le lin peigné
Et qui tissent des étofTes blanches seront confus.
'"Les soutiens du pays seront dans l'abattement,
Tous les mercenaires auront l'àme attristée.
"Les princes de Tsoan ne sont que des insensés.
Les sages conseillers de Pharaon forment un conseil stupide.
Comment osez-vous dire à Pharaon :
Je suis fds des sages, fils des anciens rois ?
'-Où sont-ils donc tes sages ?
Qu'ils te fassent des révélations.
Et qu'on apprenne ce que l'Eternel des armées a résolu contre l'Egypte.
'•''Les princes de Tsoan sont fous,
Les princes de Noph sont dans l'illusion.
Les chefs des tribus égarent l'Egypte ;
'*L'Éternel a répandu au milieu d'elle un esprit de vertige,
Pour qu'ils fassent chanceler les Egyptiens dans tous leurs actes,
Comme un homme ivre chancelle en vomissant.
''Et l'Egypte sera hors d'état de faire
Ce que font la tète et la queue,
La branche de palmier et le roseau *.
'^En ce jour, l'Egypte sera comme des femmes :
Elle tremblera et aura peur.
En voyant s'agiter la main de l'Eternel des armées.
Quand il la lèvera contre elle.
"Et le pays de Juda sera pour l'Egypte un objet d'effroi :
Dès qu'on lui en parlera, elle sera dans l'épouvante,
A cause de la résolution prise contre elle par l'Éternel des armées.
'^En ce temps-là, il y aura cinq villes au pays d'Egypte,
Qui parleront la hingue de Canaan,
Et qui jureront par l'Eternel des armées :
L'une d'elles sera appelée ville de la délivrance.
'^En ce même temps, il y aura un autel à l'Eternel
Au milieu du pays d'Egypte,
a. Le Nil, comme tous les grands fleuves, est (Hiel([uefois appelé ilu nom de mer. b. Image di'jù employée
9,13, et qui exprime. iei l'état d'impuissance ou l'Egypte sera réduite.
857
Chap. 19, 70-21, Q. ÉSAIE.
Et sur la frontière un monument à l'Eternel.
-"Ce sera pour l'Eternel des armées un signe et un témoignage
Dans le pays d'Egypte;
Ils crieront à l'Eternel à cause des oppresseurs,
Et il leur enverra un sauveur et un défenseur pour les délivrer.
-'Et l'Eternel sera connu des Égyptiens,
Et les Egyptiens connaîtront l'Eternel en ce jour-là;
Ils feront des sacrifices et des offrandes.
Ils feront des vœux à l'Eternel et les accompliront.
--Ainsi l'Elternel frappera les Egyptiens,
Il les frappera, mais il les guérira;
Et ils se convertiront à l'Eternel,
Qui les exaucera et les guérira.
-^En ce même tcm])s, il y aura une route d'Egypte en Assyrie :
Les Assyriens iront en Egypte, et les Egyptiens en Assyrie,
Et les Egyptiens avec les Assyriens serviront l'Eternel.
-"'En ce même temps, Israël sera, lui troisième.
Uni à l'Egypte et à l'Assyrie,
Et ces pays seront l'objet d'une bénédiction.
-^L'Eternel des armées les bénira, en disant :
Bénis soient l'Egyjjte, mon peuple.
Et l'Assyrie, œuvre de mes mains.
Et Israël, mon héritage !
Les Egyptiens et les litliiopiens captifs du roi d'Assyrie.
Chap. XX. 'L'année OÙ Thartlian, thiopie captifs et exilés les jeunes
envoyé par Sargon, roi d'Assyrie, vint hommes et les vieillards, nus et dé-
assiéger Asdod et s'en empara, -en ce chaussés, et le dos découvert, à la
temps-là l'Eternel adressa la parole à honte de l'Egvpte.
Esaïe, fils d'Amots, et lui dit : Va, dé- ^Alors on " sera dans l'effroi et dans
tache le sac de tes reins et ôte tes sou- la confusion, à cause de l'Ethiopie en
liers de tes pieds. Il fit ainsi,' marcha cpii l'on avait mis sa confiance, et de
nu et déchaussé. l'Egypte dont on se glorifiait. '^Et les
•'Et l'Eternel dit : De même que habitants de cette côte diront en ce
mon serviteur Esaïe marche nu et dé- jour : Voilà ce qu'est devenu l'objet
chaussé, ce qui sera dans trois ans un de notre attente, sur lequel nous avions
signe et un présage pour l'Egypte et compté pour être secourus, pour être
pour l'Ethiopie, ''de même le roi d'As- délivrés du roi d'Assyrie ! Comment
Syrie emmènera de l'Egypte et de l'É- échapperons-nous ?
Chap. XXI. * Oracle sur le désert de la mer *.
Comme s'avance l'ouragan du midi,
II'' vient du désert, du pays redoutable.
-Une vision terrible m'a été révélée.
a. On. les Israélites, qui oomptiiient sur l'nppui de l'Egypte cl de 1 Ethiopie. b. Manitre de désigner Ba-
bvlone, située dans une vaste plaine et entourée des eaux de 1 Eupluale. v. Il, l'ennemi.
858
ÉSAIE. Chap. 21,3-1!..
L'oppresseur opprime, le dévastateur dévaste. — ■
Monte, Elam " ! Assiège, Médie !
Je fais cesser tous les soupirs. —
^C'est pourquoi mes reins sont remplis d'angoisses ;
Des douleurs me saisissent,
Comme les douleurs d'une femme en travail ;
Les spasmes m'empêchent d'entendre.
Le tremblement m'empêche de voir.
■•Mon cœur est troublé,
La terreur s'empare de moi ;
La nuit de mes plaisirs devient une nuit d'épouvante.
^On dresse la table, la garde veille, on mange, on boit...
Debout, princes ! oignez le bouclier !
*Car ainsi m'a parlé le Seigneur :
Va, place la sentinelle ;
Qu'elle annonce ce qu'elle verra. —
'Elle vit de la cavalerie, des cavaliers deux à deux,
Des cavaliers sur des ânes, des cavaliers sur des chameaux ;
Et elle était attentive, très attentive.
^Puis elle s'écria, comme un lion :
Seigneur, je me tiens sur la tour toute la journée.
Et je suis à mon poste toutes les nuits ;
'■'Et voici, il vient de la cavalerie, des cavaliers deux à deux !
Elle prit encore la parole, et dit :
Elle est tombée, elle est tombée, Babylone,
Et toutes les images de ses dieux sont brisées par terre ! —
'"0 mon peuple, qui as été battu comme du grain dans mon aire !
Ce que j'ai appris de l'Eternel des armées. Dieu d'Israël,
Je vous l'ai annoncé.
" Oracle sur Dama.
On me crie de Séir :
Sentinelle, que dis-tu de la nuit?
Sentinelle, que dis-tu de la nuit ?
'-La sentinelle répond :
Le matin vient, et la nuit aussi.
Si vous voulez interroger, interros-ez ;
Convertissez-vous, et revenez.
^^ Oracle sur l'Arabie.
Vous passerez la nuit dans les broussailles de l'Arabie,
Caravanes de Dedan !
'^Portez de l'eau à ceux qui ont soif;
Les habitants du pays de Théma
Portent du pain aux fugitifs.
a. ElatH, la Perse.
859 55 •
Chap. 2 1,15-23, i3. ES AIE.
'^Car ils fuient devant les épées,
Devant l'épée nue, devant Tare tendu,
Devant un combat acharné.
"^Car ainsi m'a parlé le Seigneur :
Encore une année, comme les années d'un mercenaire,
Et c'en est fait de toute la gloire de Kédar.
'^11 ne restera qu'un petit nombre des vaillants archers, fils de Kédar,
Car l'Eternel, le Dieu d'Israël, l'a déclaré.
Chap. XXII. ' Oi^acle su?^ la vallée des visions ".
Qu'as-tu donc, que tout ton peu])Ie monte sur les toits ?
^Ville bruyante, pleine de tumulte.
Cité joyeuse !
Tes morts ne périront pas par l'épée.
Ils ne mourront pas en combattant.
^Tous tes chefs fuient ensemble.
Ils sont faits prisonniers par les archers ;
Tous tes habitants deviennent à la fois captifs.
Tandis qu'ils prennent au loin la fuite.
•'C'est pourquoi je dis : Détournez de moi les regards.
Laissez-moi pleurer amèrement;
N'insistez pas pour me consoler
Du désastre de la fille de mon peuple.
^Car c'est un jour de trouble, d'écrasement et de confusion,
Envoyé par le Seigneur, l'Éternel des armées.
Dans la vallée des visions.
On démolit les murailles,
Et les cris de détresse retentissent vers la montagne.
'Elam porte le carquois;
Des chars de combattants, des cavaliers, s'avancent;
Kir met à nu le bouclier.
'Tes plus belles vallées sont remplies de chars,
Et les cavaliers se rangent en bataille à tes portes.
^Les derniers retranchements de Juda sont forcés*,
Et en ce jour tu visites les armures de la maison de la forêt.
^Vous regardez les brèches nombreuses faites à la ville de David,
Et vous retenez les eaux de l'étang inférieur.
'"Vous comptez les maisons de Jérusalem,
Et vous les abattez, pour fortifier la muraille.
"Vous faites un réservoir entre les deux murs.
Pour les eaux de l'ancien étang,
Mais vous ne regardez pas vers celui qui a voulu ces choses.
Vous ne voyez pas celui qui les a préparées de loin.
'-Le Seigneur, l'Eternel des armées, vous appelle en ce jour
A pleurer et à vous frapper la poitrine,
A vous raser la tête et à ceindre le sac.
'^Et voici de la gaîté et de la joie !
<j. Jérusalem. b. Héb. La coureriure de Juda est decowciie.
8G0
I
Es AIE. Chap.23,i'.-2S,i.
On égorge des bœufs et l'on tue des brel)is,
On mange de la viande et Ton boit du vin :
Mangeons et buvons, car demain nous mourrons ! —
'■'L'Eternel des armées me l'a révélé :
Non, ce crime ne vous sera point pardonné que vous ne sovez morts,
Dit le Seigneur, l'Eternel des armées.
'^Ainsi parle !e Seigneur, FEterncl des armées :
Va vers ce courtisan.
Vers Schebna, gouverneur du palais :
**Qu'y a-t-il à toi ici, et ([ui as-tu ici,
One tu creuses ici un sépulcre ?
Il se creuse un sépulcre sur la hauteur,
11 se taille une demeure ilans le roc !
"Voici, l'Eternel te lancera d'un jet vigoureux;
II t'enveloppera comme une pelote,
"*I1 te fera rouler, rouler comme une balle,
Sur une terre spacieuse ;
Là tu mourras, là seront tes chars magni(i<pies,
O toi, l'opprobre de la maison de tcjn maître !
'^'Je te chasserai de ton poste,
L'Eternel t'arrachera de ta place.
-"En ce jour-là,
J'appellerai mon serviteur Eliakim, fds de Ililkija;
-'Je le revêtirai de ta tunique, je le ceindrai de ta ceinture,
Et je remettrai ton pouvoir entre ses mains ;
Il sera un père pour les habitants de Jérusalem
Et pour la maison de Juda.
--Je mettrai sur son épaule la clé de la maison de Davitl :
Quand il ouvrira, nul ne fermera;
Quand il fermera, nul n'ouvrira.
-^Je l'enfoncerai comme un clou dans un lieu sur,
Et il sera un siège de gloire pour la maison de son père.
-■•Il sera le soutien de toute la gloire de la maison de son père,
Des rejetons nobles et ignobles.
De tous les petits ustensiles.
Des bassins comme des vases.
-^En ce jour, dit l'Eternel des armées.
Le clou enfoncé dans un lieu sûr sera enlevé,
Il sera abattu et tombera.
Et le fardeau qui était sur lui sera détruit,
Car l'Eternel a parlé.
Chap. XXIII. < Oracle sur Tijr.
Lamentez-vous, navires de Tarsis !
Car elle est détruite : plus de maisons ! plus d'entrée !
861
Chap. 2S,o-ic. ÉSAIE.
C'est du pays de Kittim que la nouvelle leur en est venue.
-Sovez muets d'effroi, haliitants de la côte,
Que remplissaient les marchands de Sidon, parcourant la mer !
^A travers les vastes eaux, le blé du Nil,
La moisson du fleuve, était pour elle un revenu ;
Elle était le marché des nations. ■. ;,; ,:
*Sois confuse, Sidon !
Car ainsi parle la mer, la forteresse de la mer" :
Je n'ai point eu de douleurs, je n'ai point enfanté.
Je n'ai point nourri de jeunes gens, ni élevé de jeunes fdles*.
= Quand les Egyptiens sauront la nouvelle.
Ils trembleront en apprenant la chute de Tyr.
^Passez à Tarsis,
Lamentez-vous, habitants de la côte !
'Est-ce là votre ville joyeuse ?
Elle avait une origine antique.
Et ses pieds la mènent séjourner au loin.
*Qui a pris cette résolution contre Tvr, la dispensatrice des couronnes,
Elle dont les marchands étaient des princes.
Dont les commerçants étaient les plus riches de la terre ?
"C'est l'Eternel des armées qui a pris cette résolution.
Pour blesser l'orgueil de tout ce c[ui brille.
Pour humilier tous les grands de la terre.
'"Parcours librement ton pays, pareille au Nil,
Fille de Tarsis ! Plus de joug'' !
"L'Eternel a étendu sa main sur la mer;
Il a fait trembler les royaumes ;
Il a ordonné la destruction des forteresses de Canaan*^.
'-1I a dit : Tu ne te livreras plus à la joie,
Vierge déshonorée, fdle de Sidon !
Lève-toi, passe au pays de Kittim'" !
Même là, il n'y aura pas de repos pour toi.
'^Vois les Chaldéens, qui n'étaient pas un peuple.
Ces habitants du désert, jiour qui l'Assyrien a fondé un pays;
Ils élèvent des tours, ils renversent les palais de Tyr,
Ils les mettent en ruines.
'*Lamentez-vous, navires de Tarsis !
Car votre forteresse est détruite !
'^En ce temps-là, Tyr tombera dans l'oubli soixante et dix ans.
Ce que dure la vie d'un roi.
Au bout de soixante et dix ans, il en sera de Tyr
Comme de la prostituée dont parle la chanson : — .
'^Prends la harpe, parcours la ville,
a. Tyr, principale ville des Phéniciens, en partie construite sur une île. b. Privée maintenant d'enfants^
c'est comme si je n'en avais point mis au monde. c, Tyr exerçait sur ses colonies un enipii'e despotique.
Avec sa chute, Tarsis en Espagne, l'une d'elles, devient libre et indépendante. d. Il faut entendre ici par
Canaan seulement le littoral de la Phénicie. e. Appurtemuit aux Phéniciens, dans l'ile de Chypre.
862
ÉSAIE. Chap. '23,11-34,1%
Prostituée qu'on oublie !
Joue bien, répète tes chants,
Pour qu'on se souvienne de toi ! — -
'"Au bout de soixante et dix ans, rÉternel visitera Tyr,
Et elle retournera à son salaire impur;
Elle se prostituera à tous les royaumes de la terre,
Sur la face du monde.
'"Mais son gain et son salaire impur seront consacrés à rÉternel,
Ils ne seront ni entassés ni conservés ;
Car son gain fournira pour ceux qui habitent devant l'Eternel
Une nourriture abondante et des vêtements magnifiques.
Le pays de Juda rai'agr, Babi/lonc détruite, et Jérusalem restaurée..
Chap. A'AYF. 'Voici, l'Éternel dévaste le pays et le rend désert,
Il en bouleverse la face et en disperse les habitants.
-Et il en est du prêtre comme du peuple.
Du maître comme du serviteur.
De la maîtresse comme de la servante,
Du vendeur comme de l'acheteur.
Du prêteur comme de remjjrunteur.
Du créancier comme du débiteur.
'Le pays est dévasté, livré au pillage;
Car rÉternel Ta décrété.
■•Le pays est triste, épuisé ;
Les habitants sont abattus, languissants ;
Les chefs du peuple sont sans force.
^Le pays était profané par ses habitants;
Car ils transgressaient les lois, violaient les ordonnances,
Ils rompaient l'alliance éternelle.
''C'est pourquoi la malédiction dévore le pays.
Et ses habitants portent la jieine de leurs crimes ;
C'est pourquoi les habitants du pays sont consumés.
Et il n'en reste qu'un petit nombre.
'Le moût est triste, la vigne est flétrie ;
Tous ceux qui avaient le cœur joyeux soupirent.
*La joie des tambourins a cessé,
La gaîté bruyante a pris fin,
La joie de la harpe a cessé.
'■"On ne boit plus de vin en chantant;
Les liqueurs fortes sont amères au buveur.
'"La ville déserte est en ruines ;
Toutes les maisons sont fermées, on n'y entre plus.
"On crie dans les rues, parce que le vin manque ;
Toute réjouissance a disparu.
L'allégresse est bannie du |)ays.
'-La dévastation est restée dans la ville,
Et les portes abattues sont en ruines.
8G:5
Chap. 34,13-25,'.. ÉSAIE.
'^Car il en est dans le pays, au milieu des peuples,
Comme quand on secoue l'olivier,
Comme quand on grappille après la vendange.
'•'Ils" élèvent leur voix, ils poussent des cris d'allégresse;
Des boi'ds de la mer, ils célèbrent la majesté de l'Eternel.
'^Glorifiez donc l'Eternel dans les lieux où brille la lumière, ■
Le nom de l'Eternel, Dieu d'Israël, dans les îles de la mer ! —
'"De l'extrémité de la terre nous entendons chanter : Gloire au juste !
Mais moi je dis : Je suis perdu ! je suis perdu ! malheur à moi !
Les pillards pillent, et les pillards s'acharnent au pillage.
'"La terreur, la fosse, et le filet.
Sont sur toi, habitant du ]>ays !
'^Celui qui fuit devant les cris de terreur tombe dans la fosse.
Et celui qui remonte de la fosse se prend au lilet,
Car les écluses d'en haut s'ouvrent, ■! vui i
Et les fondements de la terre sont ébranlés.
"'La terre est déchirée,
La terre se brise,
La terre chancelle.
-"La terre chancelle comme un homme ivre.
Elle vacille comme une cabane ;
Sou péché pèse sur elle.
Elle tombe, et ne se relève plus.
-'En ce temps-là, l'Eternel châtiera dans le ciel l'armée d'eu haut,
Et sur la terre les rois de la terre.
^-Ils seront assemblés captifs dans une prison.
Ils seront enfermés dans des cachots.
Et, après un grand nombre de jours, ils seront châtiés.
-■^La lune sera couverte de honte,
Et le soleil de confusion ;
Car l'Eternel des armées régnera
Sur la montagne de Sion et à Jérusalem,
Resplendissant de gloire en présence de ses anciens.
Chaj). A'.YT^ 'O Eternel! tu es mon Dieu;
Je t'exalterai, je célébrerai ton nom.
Car tu as fait des choses merveilleuses;
Tes desseins conçus à l'avance se sont fidèlement accomplis.
-Car tu as réduit la ville* en un monceau de pierres,
La cité forte en un tas de ruines ;
La forteresse des barbares est détruite,
Jamais elle ne sera rebâtie.
^ C'est pourquoi les peuples puissants te glorifient.
Les villes des nations puissantes te craignent.
■•Tu as été un refuge pour le faible,
a. Ih^ les i-estes dispersés d'Israël. b. Babylone.
ÉSAIE. Chnp.^5,i-26,'..
Un refuge pour le malheureux dans la détresse,
Un abri contre la tempête,
Un ombrage contre la chaleur;
Car le souffle des tyrans
Est comme l'ouragan ([ui frappe une muraille.
^ Comme tu domptes la chaleur dans une terre brûlante.
Tu as dompte le tumulte des barbares ;
Comme la chaleur est étouffée par roml)re d'un nuage,
Ainsi ont été étouffés les chants de triomphe des tyrans.
^L'Eternel des armées prépare à tous les peuples, sur cette montagne,
Un festin de mets succulents,
Un festin de vins vieux,
De mets succulents, pleins de moelle,
De vins vieux, clarifiés.
'Et, sur cette montagne, il anéantit le voile qui voile tous les peuples,
La couverture qui couvre toutes les nations ;
'^ll anéantit la mort jiour toujours;
Le Seigneur, l'Eternel, essuie les larmes de tous les visages.
Il fait disparaître de toute la terre l'opprobre de son peuple ;
Car l'Eternel a parlé.
'-'f]n ce jour l'on dira :
A'oici, c'est notre Dieu, en qui nous avons confiance.
Et c'est lui qui nous sauve ;
C'est l'Eternel, en qui nous avons confiance ;
Soyons dans l'allégresse, et réjouissons-nous de son salut !
"Car la main de l'Eternel repose sur cette montagne ;
Et Moab est foulé sur place.
Comme la paille est foulée dans une mare à fumier.
"Au milieu de cette mare, il étend ses mains,
Comme le nageur les étend pour nager;
Mais l'Eternel abat son orgueil.
Et déjoue l'artifice de ses mains.
'-Il renverse, il précipite les fortifications élevées de tes murs.
Il les fait crouler à terre, jusque dans la poussière.
Chap. XXVI. 'En ce jour, on chantera ce cantique dans le pays de Juda :
Nous avons une ville forte" ;
Il nous donne le salut pour murailles et pour rempart.
-Ouvrez les portes,
Laissez entrer la nation juste et fidèle.
■'A celui qui est ferme dans ses sentiments
Tu assures la paix, la paix.
Parce qu'il se confie en toi.
•'Confiez-vous en l'Eternel à perpétuité.
Car l'Eternel, l'Eternel est le rocher des siècles.
a. Jérusalem.
865
Chap. 20,5-10. ÉSAIE.
^11 a renversé ceux qui habitaient les hauteurs,
Il a abaissé la ville superbe" ;
Il l'a abaissée jusqu'à terre,
Il lui a fait toucher la poussière.
*Elle est foulée aux pieds,
Aux pieds des pauvres, sous les pas des misérables.
"Le chemin du juste est la droiture;
Toi qui es juste, tu aplanis le sentier du juste.
*Aussi nous t'attendons, ô Éternel ! sur la voie de tes jugements ;
Notre àme soupire après ton nom et après ton souvenir.
'-'Mon àme te désire pendant la nuit.
Et mon esprit te cherche au dedans de moi ;
Car, lorsque tes jugements s'exercent sur la terre.
Les habitants du monde apprennent la justice.
'"Si l'on fait grâce au méchant, il n'apprend pas la justice,
Il se livre au mal dans le pays de la droiture.
Et il n'a point égard à la majesté de Dieu.
"Eternel, ta main est puissante:
Ils ne ra]3ercoivent pas.
Ils verront ton zèle pour le peuple, et ils en seront confus;
Le feu consumera tes ennemis.
'-Eternel, tu nous donnes la paix;
Car tout ce que nous faisons.
C'est toi qui l'accomplis pour nous.
'^Eternel, notre Dieu, d'autres maîtres que toi ont dominé sur nous;
Mais c'est grâce à toi seul que nous invoquons ton nom.
'■'Ceux qui sont morts ne revivront pas,
Des ombres ne se relèveront pas ;
Car tu les as châtiés, tu les as anéantis.
Et tu en as détruit tout souvenir.
'^Multiplie le peuple, ô Eternel !
Multiplie le peuple, manifeste ta gloire ;
Recule toutes les limites du pays.
"Eternel, ils t'ont cherché, quand ils étaient dans la détresse ;
Ils se sont répandus en prières, quand tu les as châtiés.
''Comme une femme enceinte, sur le point d'accoucher.
Se tord et crie au milieu de ses douleurs.
Ainsi avons-nous été, loin de ta face, ô Eternel !
"*Nous avons conçu, nous avons éprouvé des douleurs,
Et, quand nous enfantons, ce n'est que du vent :
Le pays n'est pas sauvé.
Et ses habitants ne sont pas nés.
'^Que tes morts revivent !
Que mes cadavres se relèA^ent !
a. Babylone.
866
ÉSAIE. Chap.20.vj-27,n.
Réveillez-vous et tressaillez de joie, habitants de la poussière !
Car ta rosée est une rosée vivifiante,
Et la terre redonnera le jour aux ombres.
-"Va, mon peuple, entre dans ta chambre,
Et ferme la porte derrière toi ;
Cache-toi pour quelques instants,
Jusqu'à ce que la colère soit passée.
-'Car voici, l'Eternel sort de sa demeure,
Pour punir les crimes des habitants de la terre ;
Et la terre mettra le sang à nu.
Elle ne couvrira plus les meurtres.
Chap. XXVII. ' En ce jour, l'Eternel frappera de sa dure, grande et forte épée,
Le léviathan", serpent fuvard.
Le léviathan, serpent tortueux;
Et il tuera le monstre qui est dans la mer.
-En ce jour-là.
Chantez un cantique sur la vigne.
^Moi, l'Eternel, j'en suis le gardien,
Je l'arrose à chaque instant ;
De peur qu'on ne l'attaque.
Nuit et jour je la garde.
''Il n'y a point en moi de colère ;
Mais si je trouve à combattre des ronces et des épines.
Je marcherai contre elles, je les consumerai toutes ensemble,
'^A moins qu'on ne me prenne pour refuge,
Qu'on ne fasse la paix avec moi.
Qu'on ne fasse la paix avec moi.
^Dans les temps à venir, Jacob prendra racine,
Israël poussera des fleurs et des rejetons.
Et il remplira le monde de ses fruits.
"L'Eternel l'a-t-il frappé comme il a frappé ceux qui le frappaient?
L'a-t-il tué comme il a tué ceux qui le tuaient ?
*C'est avec mesure que tu l'as châtié par l'exil.
En l'emportant par le souffle impétueux du vent d'orient.
^Ainsi le crime de Jacob a été expié.
Et voici le fruit du pardon de son péché :
L'Eternel a rendu toutes les pierres des autels
Pareilles à des pierres de chaux réduites en poussière ;
Les idoles d'Astarté et les statues du soleil ne se relèveront plus.
'"Car la ville forte est solitaire,
C'est une demeure délaissée et abandonnée comme le désert ;
Là pâture le veau, il s'y couche, et broute les branches.
"Quand les rameaux sèchent, on les brise ;
a. Le léviathan, luoiislre muiin ; au ligurt', une puissance ennemie, ici Babylone.
867
, Chap. 37, 12-38, s. ÉSAIE.
Des femmes viennent, pour les brûler.
C'était un jieuple sans intelligence :
Aussi celui qui l'a fait n'a point eu pitié de lui,
Celui qui l'a formé ne lui a point fait grâce.
'-En ce temps-là,
L'Eternel secouera des fruits.
Depuis le cours du fleuve" jusqu'au torrent d'Egvjite ;
Et vous serez ramassés un à un, enfants d'Israël !
'^En ce jour, on sonnera de la grande trompette,
Et alors reviendront ceux qui étaient exilés au pays d'Assyrie
Ou fugitifs au pays d'Egypte ;
Et ils se prosterneront devant l'Eternel,
Sur la montagne sainte, à Jérusalem.
Les ennemis du dedans et ceux du dehors.
Chap. XXVIII. 'Malheur à la couronne superbe* des ivrognes d'Ephraïm,
A la ileur fanée, qui fait l'éclat de sa parure.
Sur la cime de la fertile vallée de ceux ([ui s'enivrent !
-Voici venir, de par le Seigneur, un homme fort et puissanf.
Gomme un orage de grêle, un ouragan destructeur.
Comme une tempête qui précijiite des torrents d'eaux :
Il la fait tomber en terre avec violence.
^Elle sera foulée aux pieds,
La couronne superbe des ivrognes d'E]:)hraïm ;
■'Et la fleur fanée, qui fait l'éclat de sa parure,
Sur la cime de la fertile vallée.
Sera comme une figue hâtive qu'on aperçoit avant la récolte,
Et qui, à peine dans la main, est aussitôt avalée.
''En ce jour, l'Eternel des armées sera
Une couronne éclatante et une parure magnifique
Pour le reste de son peuple'', ■.'■ '<]{■..
'*Un esprit de justice pour celui cjui est assis au siège de la justice,
Et une force pour ceux qui l'epoussent l'ennemi jusqu'à ses portes.
"Mais eux'' aussi, ils chancellent dans le vin,
Et les boissons fortes leur donnent des vertiges ;
Prêtres et prophètes chancellent dans les boissons fortes,
Ils sont absorbés par le vin.
Ils ont des vertiges à cause des boissons fortes ;
Ils chancellent en prophétisant.
Ils vacillent en rendant la justice.
^Toutes les tables sont pleines de vomissements, d'ordures ;
Il n'y a plus de places. — ; • ; ,
a. L'Euphrate. h. Samarie, située sur une émînénce et entourée de collines. c. Le roi d'Assyrie, Salma-
iiasar. d. Jérusalem et le royaume de Juda. e. Les habitants de Juda.
868
ÉSAIE. Chnp.28,9-n.
'A qui veut-on enseigner la sagesse ?
A qui veut-on donner des leçons ?
Est-ce à des enfants qui viennent d'être sevrés,
Qui viennent de quitter la mamelle ?
'"Car c'est préce])tc sur précepte, précejite sur précepte,
Règle sur règle, règle sur règle.
Un peu ici, un peu là. —
"Hé bien ! c'est ])ar des hommes aux lèvres balbutiantes
Et au langage barbare "
Que l'Eternel j)arlera à ce peu|)le.
'-Il lui disait : Voici le repos.
Laissez reposer celui qui est fatigué ;
Voici le lieu du repos !
Mais ils n'ont point voulu écouter.
''Et ]>our eux la ])arole de rj']ternel sera
Précepte sur ])récepte, précepte sur précepte.
Règle sur règle, règle sur règle.
Un peu ici, un peu là,
Afin qu'en marchant ils tombent à la renverse et se brisent.
Afin qu'ils soient enlacés et pris.
'■'Ecoutez donc la parole de l'Eternel, mocpieurs,
^'ous qui dominez sur ce peu])îe de Jérusalem !
'^Vous dites : Nous avons fait une alliance avec la mort.
Nous avons fait un ]Kicte avec le séjour des morts ;
Quand le fléau débordé passera, il ne nous atteindra pas.
Car nous avons la fausseté pour refuge et le mensonge pour abri.
'^C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Voici, j'ai mis pour fondement en Sion une ])ierre.
Une ])ierre éprouvée, une pierre angulaire de prix, solidement posée ;
Celui (pii la jn-endra pour appui n'aura point hâte de fuir.
'"Je ferai de la tiroiture une règle.
Et de la justice un niveau ;
Et la grêle emportera le refuge de la fausseté,
Et les eaux inonderont l'abri du mensonge.
''^Votre alliance avec la mort sera détruite.
Votre pacte avec le séjour des morts ne subsistera pas ;
Quand le fléau débordé passera.
Vous serez ]>ar lui foulés aux pieds.
'"Chaque fois qu'il passera, il vous saisira ;
Car il passera tous les matins, le jour et la nuit,
Et son bruit seul donnera l'épouvante.
-"Le lit sera trop court pour s'y étendre.
Et la couverture trop étroite pour s'en envelopper.
-'Car l'Eternel se lèvera comme à la montagne de Peratsim,
Il s'irritera comme dans la vallée de Gabaon,
Pour laire son a'u\ re, son œuvre étrange,
a. Les .assyriens.
869
Chap. 28,72-29,5. ÉSAIE.
Pour exécuter son travail, son travail inouï.
'--Maintenant, ne vous livrez point à la moquerie.
De peur que aos liens ne soient resserrés ;
Car la destruction de tout le pays est résolue.
Je l'ai appris du Seigneur, de l'Eternel des armées.
-"Prêtez l'oreille, et écoutez ma voix !
Soyez attentifs, et écoutez ma parole !
"Celui qui laboure pour semer laboure-t-il toujours?
Ouvre-t-il et brise-t-il toujours son terrain ?
-^N'est-ce pas après en avoir aplani la surface
Qu'il répand de la nielle" et sème du cumin ;
Qu'il met le froment par rangées,
L'orge à une place marquée.
Et l'épeautre sur les bords ?
-^Son Dieu lui a enseigné la marche à suivre.
Il lui a donné ses instructions.
-'On ne foule pas la nielle avec le traîneau.
Et la roue du chariot ne passe pas sur le cumin ;
Mais on bat la nielle avec le bâton,
Et le cumin avec la verge.
'-'*0n bat le blé.
Mais on ne le bat pas toujours ;
On y pousse la roue du chariot et les chevaux.
Mais on ne l'écrase pas.
-"Cela aussi vient de l'Eternel des armées ;
Admirable est son conseil, et grande est sa sagesse.
Chap. XXIX. ' Malheur à Ariel, à Ariel * !
Cité dont David fit sa demeure !
Ajoutez année à année.
Laissez les fêtes accomplir leur cycle.
^Puis j'assiégerai Ariel ;
Il y aura des plaintes et des gémissements ;
Et la ville sera pour moi comme un Ariel.
'Je t'investirai de toutes parts.
Je te cernerai par des postes armés,
J'élèverai contre toi des retranchements.
•'Tu seras abaissée, ta parole viendra de terre,
Et les sons en seront étouffés par la poussière ;
Ta voix sortira de terre comme celle d'un spectre,
Et c'est de la poussière que tu murmureras tes discours.
^La multitude de tes ennemis sera comme une fine poussière,
Cette multitude de guerriers sera comme la balle qui vole,
a. Ne pas conlondre la nielle ou nigelle, plante, avec la nielle, maladie des grains. b. Ariel, Jérusalem,
de deux mots <jui signifient lion de Dieu, ou autel de Dieu.
870
ÉSAIE. Chap.20,G-i6.
Et cela tout à coup, en un instant.
^C'est de rÉternel des armées que viendra le châtiment,
Avec des tonnerres, des tremblements de terre et un bruit formidable,
Avec l'ouragan et la tempête,
Et avec la flamme d'un feu dévorant.
"Et, comme il en est d'un songe, d'une vision nocturne.
Ainsi en sera-t-il de la nuillitudc des nations qui combattront Ariel,
De tous ceux qui l'attaqueront, elle et sa forteresse,
Et c[ui la serreront de près.
fComme celui qui a faim rêve qu'il mange,
Puis s'éveille, l'estomac vide.
Et comme celui qui a soif rêve qu'il boit.
Puis s'éveille, épuisé et languissant ;
Ainsi en sera-t-il de la multitude des nations.
Qui viendront attaquer la montagne de Sion.
^Soyez stupéfaits et étonnés !
Fermez les yeux et devenez aveugles !
Ils sont ivres, mais ce n'est pas de vin ;
Ils chancellent, mais ce n'est pas l'effet des liqueurs fortes.
'"Car l'Eternel a répandu sur vous un esprit d'assoupissement;
Il a fermé A'OS yeux (les prophètes).
Il a voilé vos tètes (les voyants).
"Toute la révélation est pour vous comme les mots d'un livre cacheté.
Que l'on donne à un homme qui sait lire, en disant :
Lis donc cela !
Et qui répond : -Je ne le puis.
Car il est cacheté ;
'-Ou comme un livre que l'on donne
A un homme qui ne sait pas lire, en disant :
Lis donc cela !
Et qui répond : Je ne sais pas lire.
'MjC Seigneur dit : Quand ce peuple s'approche de moi.
Il m'honore de la bouche et des lèvres ;
Mais son cœur est éloigné de moi.
Et la crainte qu'il a de moi
N'est qu'un précepte de tradition humaine.
"C'est pourquoi je frapperai encore ce peuple
, Par des prodiges et des miracles ;
Et la sagesse de ses sages périra.
Et l'intelligence de ses hommes intelligents disparaîtra.
'^Mailieur à ceux qui cachent leurs desseins.
Pour les dérober à l'Eternel,
Qui font leurs œuvres dans les ténèbres,
Et qui disent : Qui nous voit et qui nous connaît?
'^Quelle perversité est la vôtre !
Le potier doit-il être considéré comme de l'argile.
Pour (pie l'ouvrage dise de l'ouvrier : Il ne m'a point fait?
871'
Chap. 29,11-80,6. ÉSAIE.
Pour que le vase dise du potier : Il n'a point d'intelligence ?
'"Encore un peu de temps,
Et le Liban se changera en verger,
Et le verger sera considéré comme une forêt.
'^En ce jour-là, les sourds entendront les paroles du livre;
Et, délivrés de l'obscurité et des ténèbres,
Les yeux des aveugles verront.
'"Les malheureux se réjouiront de plus en plus en l'Eternel,
Et les pauvres feront du Saint d'Israël le sujet de leur allégresse.
-"Car le violent ne sera plus, le moqueur aura fini,
Et tous ceux qui veillaient pour l'iniquité seront exterminés,
'-'Ceux qui condamnaient les autres en justice.
Tendaient des pièges à qui défendait sa cause à la porte,
Et violaient par la fraude les droits de l'innocent.
-^ C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel à la maison de Jacob,
Lui qui a racheté Abraham :
Maintenant Jacob ne rougira plus.
Maintenant son visage ne pâlira plus.
-^Car, lorsque ses enfants verront au milieu d'eux l'œuvre de mes mains,
Ils sanctifieront mon nom ;
Ils sanctifieront le Saint de Jacob,
Et ils craindront le Dieu d'Israël;
-*Ceux dont l'esprit s'égarait acquerront de l'intelligence.
Et ceux qui murmuraient recevront instruction.
Chap. XXX. 'Malheur, dit l'Éternel, aux enfants rebelles,
Qui prennent des résolutions sans moi.
Et qui font des alliances sans ma volonté.
Pour accumuler péché sur péché !
-Qui descendent en Egypte sans me consulter.
Pour se réfugier sous la protection de Pharaon,
Et chercher un abri sous l'ombre de l'Egypte !
^La protection de Pharaon sera pour vous une honte,
Et l'abri sous l'ombre de l'Egypte une ignominie.
*Déjà ses princes" sont à Tsoan,
Et ses envoyés ont atteint Hanès.
5 Tous seront confus au sujet d'un peuple qui ne leur sera point utile,
Ni pour les secourir, ni pour les aider.
Mais qui fera leur honte et leur opprobre.
^Les bêtes de somme sont chargées pour le midi ;
A travers une contrée de détresse et d'angoisse,
D'où viennent la lionne et le lion,
La vipère et le dragon volant.
Ils portent à dos d'ànes leurs richesses.
Et sur la bosse des chameaux leurs trésors,
a. Ses princes^ les princes de Juda.
872
ÉSAIE. Chap.SO.i-n.
A un peuple qui ne leur sera point utile.
"Car le secours de l'Egypte n'est que vanité et néant ;
C'est pourquoi j'appelle cela du bruit qui n'aboutit à rien.
''Va maintenant, écris ces choses devant eux sur une table".
Et grave-les dans un livre,
Afin qu'elles subsistent dans les temps à venir.
Eternellement et à perpétuité.
'■•Car c'est un peuple rebelle.
Ce sont des enfants menteurs,
Des enfants qui ne veulent point écouter la loi de l'Eternel,
'"Qui disent aux voyants : Ne voyez pas !
Et aux prophètes : Ne nous prophétisez pas des vérités,
Dites-nous des choses flatteuses,
Prophétisez des chimères !
"Détournez-vous du chemin.
Ecartez-vous du sentier,
Eloignez de notre présence le Saint d'Israël !
'-C'est pourquoi ainsi parle le Saint d'Israël :
Puisque vous rejetez cette parole,
Que vous vous confiez dans la violence et dans les détours
Et c[ue vous les prenez pour appuis,
"Ce crime sera pour, vous
Comme une partie crevassée qui menace ruine
Et fait saillie dans un mur élevé.
Dont l'écroulement arrive tout à coup, en un instant:
'^11 se brise comme se brise un vase de terre.
Que l'on casse sans ménagement,
Et dont les débris ne laissent pas un morceau
Pour prendre du feu au foyer.
Ou pour puiser de l'eau à la citerne.
"'Car ainsi a parlé le Seigneur, l'Eternel, le Saint d'Israël :
C'est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut.
C'est dans le calme et la confiance que sera votre force.
Mais vous ne l'avez pas voulu !
'^ Vous avez dit : Non ! nous prendrons la course à cheval ! —
C'est pourquoi vous fuirez à la course. — -
Nous monterons des coursiers légers ! —
C'est pourquoi ceux qui vous poursuivront seront légers.
'"Mille fuiront à la menace d'un seul.
Et, à la menace de cinq, vous fuirez.
Jusqu'à ce que vous restiez
Comme un signal au sommet de la montagne,
Comme un étendard sur la colline.
a. Table, uu Uiblelte; voy. 8, i.
873
Çhap. 80,18-29. ÉSAIE.
'** Cependant l'Éternel désire vous faire grâce,
Et il se lèvera pour vous faire miséricorde ;
Car rÉternel est un Dieu juste :
Heureux tous ceux qui espèrent en lui !
'^Oui, peuple de Sion, habitant de Jérusalem,
Tu ne pleureras plus !
Il te fera grâce, quand tu crieras ;
Dès qu'il aura entendu, il t'exaucera.
^**Le Seigneur vous donnera du pain dans l'angoisse,
Et de l'eau dans la détresse ;
Ceux qui t'instruisent ne se cacheront plus.
Mais tes yeux verront ceux qui t'instruisent.
-'Tes oreilles entendront derrière toi la voix qui dira :
Voici le chemin, marchez-y !
Car vous iriez à droite, ou vous iriez â gauche.
"Vous tiendrez pour souillés l'argent qui recouvre vos idoles.
Et l'or dont elles sont revêtues ;
Tu en disperseras les débris comme une impureté :
Hors d'ici ! leur diras-tu.
^'Alors il répandra la pluie sur la semence que tu auras mise en terre,
Et le \)inn que produira la terre sera savoureux et nourrissant ;
En ce même temps, tes troupeaux paîtront dans de vastes pâturages.
-'Les bœufs et les ânes, qui labourent la terre.
Mangeront un fourrage salé,
Qu'on aura vanné avec la pelle et le van.
-^ Sur. toute haute montagne et sur toute colline élevée,
Il y aura des ruisseaux, des courants d'eau,
Au Jour du grand carnage,
A la chute des tours.
■-''La kunière de la lune sera comme la lumière du soleil.
Et la lumière du soleil sera sept fois plus grande
(Comme la lumière de sept jours).
Lorsque l'Eternel bandera la blessure de son peuple,
Et qu'il guérira la plaie de ses coups.
-'Voici, le nom de l'Éternel vient de loin ;
Sa colère est ardente, c'est un violent incendie;
Ses lèvres sont pleines de fureur.
Et sa langue est comme un feu dévorant ;
-''Son souffle est comme un torrent débordé qui atteint jusqu'au cou,
Pour cribler les nations avec le crible de la destruction,
p]t comme un mors trompeur
Entre les màchoii'es des peuples.
-"Vous chanterez comme la nuit où l'on célèbre la fêtC,
Vous aurez le cœur joyeux comme celui qui marche au son de la flûte,
Pour aller à la montagne de l'Eternel, vers le rocher d'Israël.
a. La fcie. Pàque.
874
ÉSAIE. Chap. 80,30-31,1.
^"Et rÉternel fera retentir sa voix majestueuse,
Il montrera son bras prêt à frapper,
Dans l'ardeur de sa colère.
Au milieu de la flamme d'un feu dévorant,
De l'inondation, de la tempête et des jiierres de grêle.
^'A la voix de l'Eternel, l'Assyrien tremblera ;
L'Eternel le frappera de sa verge.
^-A chaque coup de la verge qui lui est destinée.
Et que l'Eternel fera tomber sur lui,
On entendra les tambourins et les harpes ;
L'Eternel combattra contre lui à main levée.
^^Depuis longtemps un bûcher est préparé.
Il est préparé pour le roi.
Il est profond, il est vaste;
Son bûcher, c'est du feu et du bois en abondance ;
Le souffle de l'Eternel l'enflamme, comme un torrent de soufre.
Chap. AA'AY. 'Malheur à ceux qui descendent en Egypte pour avoir du se-
Qui s'appuient sur des chevaux, [cours.
Et se fient à la multitude des chars et à la force des cavaliers,
Mais qui ne regardent pas vers le Saint d'Israël,
Et ne recherchent pas l'Eternel !
-Lui aussi, cependant, il est sage, il fait venir le malheur.
Et ne retire point ses paroles ;
11 s'élève contre la maison des méchants.
Et contre le secours de ceux qui commettent l'iniijuité.
"L'Egvptien est homme et non dieu ;
Ses chevaux sont chair et non esprit.
Quand l'Eternel étendra sa main.
Le protecteur chancellera, le protégé tombera.
Et tous ensemble ils jiériront.
■'Car ainsi m'a parlé l'Eternel :
Comme le lion, comme le lionceau rugit sur sa proie.
Et, malgré tous les bergers rassemblés contre lui.
Ne se laisse ni effrayer par leur voix.
Ni intimider par leur nombre ;
De même l'Eternel des armées descendra
Pour combattre sur la montagne de Sion et sur sa colline.
^ Comme des oiseaux déploient les ailes sur leur couvée.
Ainsi l'Eternel des armées étendra sa protection sur Jérusalem ;
Il protégera et délivrera,
11 épargnera et sauvera.
^Revenez à celui dont on s'est profondément détourné.
Enfants d'Israël !
'En ce jour, chacun rejettera ses idoles d'argent et ses idoles d'or,
875 5G .
Chap.Sl,8-S2,ii. ÉSAIE.
Que vous vous êtes fabriquées de vos mains criminelles.
^Et l'Assyrien tombera sous un glaive qui n'est pas celui d'un homme,
Et un glaive qui n'est pas celui d'un homme le dévorera;
II s'enfuira devant le glaive,
Et ses jeunes guerriers seront asservis.
'Dans son effroi, il franchira sa forteresse,
Et ses chefs trembleront devant la bannière,
Dit l'Eternel, qui a son feu dans Sion
Et sa fournaise dans Jérusalem.
Chap. XXXn. 'Alors le roi régnera selon la justice.
Et les princes gouverneront avec droiture.
^Chacun sera comme un abri contre le vent,
Et un refuge contre la temjicte,
Comme des courants d'eau dans un lieu desséché,
Comme l'ombre d'un grand rocher dans une terre altérée.
^Les yeux de ceux qui voient ne seront plus bouchés,
Et les oreilles de ceux qui entendent seront attentives.
■•Le cœur des hommes légers sera intelligent pour comprendre,
Et la langue de ceux qui balbutient parlera vite et nettement.
^On ne donnera plus à l'insensé le nom de noble.
Ni au fourbe celui de magnanime.
*Car l'insensé profère des folies,
Et son cœur s'adonne au mal.
Pour commettre l'impiété,
Et dire des faussetés contre l'Eternel,
Pour laisser à vide l'àme de celui qui a faim.
Et enlever le breuvage de celui qui a soif.
"Les armes du fourbe sont pernicieuses ;
Il forme de coupables desseins.
Pour perdre les malheureux par des paroles mensongères,
Même quand la cause du pauvre est juste.
*Mais celui qui est noble forme de nobles desseins,
Et il persévère dans ses nobles desseins.
'Femmes insouciantes.
Levez-vous, écoutez ma voix !
Filles indolentes.
Prêtez l'oreille à ma parole !
'"Dans un an et quelques jours,
Vous tremblerez, indolentes ;
Car c'en est fait de la vendange,
La récolte n'arrivera pas.
"Soyez dans l'effroi, insouciantes !
Tremblez, indolentes !
Déshabillez-vous, mettez-vous à nu
Et ceignez vos reins ° !
a. Sous-entendu de sacs, en signe de deuil et de tristesse.
876
ÉSAIE. Chap. 32,1^-33,5.
'-On se frappe le sein,
Ail souvenir de la beauté des champs
Et de la fécondité des vignes.
'■'Sur la terre de mon peuple
Croissent les épines et les ronces,
Même dans toutes les maisons de plaisance
De la cité joyeuse.
'*Le jialais est abandonné,
La ville bruyante est délaissée ;
La colline et la tour serviront à jamais de cavernes ;
Les ânes sauvages y joueront, les troupeaux y paîtront.
'^Jusqu'à ce que l'esprit soit répandu d'en haut sur nous,
Et que le désert se change en verger.
Et que le verger soit considéré comme une forêt.
'^Alors la droiture habitera dans le désert,
Et la justice aura sa demeure dans le verger.
'"L'œuvre de la justice sera la paix.
Et le fruit de la justice le repos et la sécurité pour toujours.
"'Mon peuple demeurera dans le séjour de la paix,
Dans des habitations sûres.
Dans des asiles tranquilles.
'^Mais la forêt" sera précipitée sous la grêle.
Et la ville profondément abaissée.
-"Heureux vous qui partout semez le long des eaux,
Et qui laissez sans entraves le pied du bœuf et de l'âne !
Chap. XXXIII. 'Malheur à toi qui ravages, et qui n'as pas été ravagé !
Qui pilles, et qu'on n'a pas encore pillé !
Quand tu auras fini de ravager, tu seras ravagé ;
Quand tu auras achevé de piller, on te pillera.
-Eternel, aie pitié de nous !
Nous espérons en toi.
Sois notre aide chaque matin.
Et notre délivrance au temps de la détresse !
^ Quand ta voix retentit.
Les peuples fuient ;
Quand tu te lèves,
Les nations se dispersent.
''On moissonne votre butin.
Comme moissonne la sauterelle :
On se précipite dessus,
Comme se précipitent les sauterelles.
'^ L'Eternel est élevé,
Car il habite en haut ;
Il remplit Sion
a. La, forêt, 1 eimcmi (les Assyriens).
877
Chap. S3,6-!6. ÉSAIE.
De droiture et de justice.
*Tes jours seront en sûreté ;
La sagesse et rintelligence sont une source de salut ;
La crainte de rÉternel,
C'est là le trésor de Sion.
'Voici, les héros
Poussent des cris au dehors ;
Les messagers de paix
Pleurent amèrement.
^Les routes sont désertes;
On ne passe plus dans les chemins.
Il" a rompu Talliance, il méprise les villes,
Il n"a lie respect pour j^ersonne.
-'Le pays est dans le deuil, dans la tristesse;
Le Liban est confus, languissant ;
Le Saron est comme un désert ;
Le Basan et le Carmel secouent leur feuillage.
'".Maintenant je me lèverai,
Dit rÉternel,
Maintenant je serai exalté.
Maintenant je serai élevé.
"Vous avez conçu du foin.
Vous enfanterez de la paille ;
Votre souffle.
C'est un feu c{ui vous consumera
'"-Les peuples seront
Des fournaises de chaux.
Des épines cou]K''es
Qui brûlent dans le feu.
'•''Vous qui êtes loin, écoutez ce cpie j'ai fait !
Et vous qui êtes près, sachez quelle est ma puissance !
'■'Les pécheurs sont effrayés dans Sion,
Un tremblement saisit les impies :
(^ui de nous pourra rester aupi'ès d'un feu dévorant ?
Qui de nous pourra rester auprès de flammes éternelles ? — •
'^Celui qui marche dans la justice,
Et qui parle selon la droiture,
Qui méprise un gain acquis par extorsion,
Qui secoue les mains pour ne pas accepter un présent,
Qui ferme l'oreille pour ne pas entendre des propos sanguinaires,
Et qui se bande les yeux pour ne pas voir le mal,
'"Celui-là habitera dans des lieux élevés ;
Des rochers fortifiés seront sa retraite ;
Du pain lui sera donné.
De l'eau lui sera assurée.
a. //. Sanchérib, qui avait promis de retirer ses troupes, moyennant un tribut, yoy, U Rois 18, li.
878
ÉSAIE. Chap.3S,n-34.i.
"Tes yeux verront le roi clans sa magnificence,
Ils contempleront le pays clans toute son étendue.
"■Ton cœur se souviendi-a de la teiueur :
Où est le secrétaire, où est le trésorier?
Où est celui cjui inspectait les tours" ?
"^Tu ne verras plus le pcujiie audacieux,
Le peuple au langage obscur cpfon n'entend pas,
A la langue barbare cju'on ne comprend pas.
-'* Regarde Sion, la cité de nos fêtes !
Tes yeux verront Jérusalem, séjour trancpiille.
Tente qui ne sera plus transportée.
Dont les jiieux ne seront jamais enlevés.
Et dont les cordages ne seront point détacbés.
-'C'est là vraiment que l'Éteinel est magnific[ue pour nous:
Il nous tient lieu de fleuves, cle\astcs ri^■ières,
Où ne ]:)énètrent point de na\ircs à rames,
El c|ue ne traverse aucun grand vaisseau.
"Car l'Eternel est notre juge,
L'Eternel est notre législateur,
L'Eternel est notre l'oi :
C'est lui qui nous sauve.
-^Tes cordages sont relâchés ;
Ils ne serrent plus le ])ied du niàt et ne tendent plus les voiles.
Alors on partage la dépouille d un immense butin;
Les boiteux même prennent part au pillage :
-^ Aucun habitant ne dit : .Je suis malade !
Le peuple de Jérusalem reçoit le pardon de ses inicjuités.
Ruine cl'h'doiii cl retour d Israël.
Chap. A.YA7F. 'Approchez, nations, |)our entendre !
Peuples, soyez attentifs !
Oue la terre écoute, elle et ce (pii la remplit.
Le monde et tout ce cju'il produit !
-Car la colère de l'Eternel va fondre sur toutes les nations,
Et sa fureur sur toute leur armée :
Il les voue à l'extermination.
Il les livre au carnage.
■'Leurs morts sont jetés.
Leurs cadavres exhalent la puanteur,
]"]t les montagnes se fondent dans leur sang.
••Toute l'armée des cieux se dissout;
Les cieux sont roulés comme un livre.
Et toute leur armée tombe,
Comme tombe la feuille de la vigne,
Comme tombe celle du figuier.
11. Allusion aux cnipliiyés de l'armée ennemie, qui pressuraient le peuple par leurs exaelions sur le territoire
envahi.
879
Chap. Sâ,5-n. ÉSAIE.
'Mon épée s'est enivrée dans les cieux;
Voici, elle va descendre sur Edom,
Sur le peuple que j'ai voué à l'extermination, pour le châtier.
•'L'épée de l'Eternel est pleine de sang, couverte de graisse,
Du sang des agneaux et des boucs,
De la graisse des reins des béliers ;
Car il y a des victimes de l'Eternel à Botsra,
Et un grand carnage dans le pays dEdom.
'Les buffles tombent avec eux,
Et les bœufs avec les taureaux ;
La terre s'abreuve de sang.
Et le sol est imprégné de graisse.
^Car c'est un jour de vengeance pour l'Eternel,
Une année de représailles pour la cause de Sion.
^Les torrents d'Edom seront changés en poix.
Et sa poussière en soufre ;
Et sa terre sera comme de la poix qui brûle.
'"Elle ne s'éteindra ni jour ni nuit,
La fumée s'en élèvera éternellement;
D'âge en âge elle sera désolée,
A tout jamais personne n'y passera.
"Le pélican et le hérisson la posséderont,
La chouette et le corbeau l'habiteront.
On y étendra le cordeau de la désolation,
Et le niveau de la destruction.
'^11 n'y aura plus de grands pour proclamer un roi,
;•■ Tous ses princes seront anéantis,
i ;■ ''Les épines croîtront dans ses palais.
Les ronces et les chardons dans ses forteresses.
Ce sera la demeure des chacals.
Le repaire des autruches ;
'^Les animaux du désert y rencontreront les chiens sauvages,
Et les boucs s'y apjjelleront les uns les autres ;
Là le spectre de la nuit aura sa demeure,
I ■ Et trouvera son lieu de repos ;
''Là le serpent fera son nid, déposera ses œufs.
Les couvera, et recueillera ses petits à son ombre;
Là se rassembleront tous les vautours.
'"Consultez le livre de l'Eternel, et lisez !
Aucun d'eux ne fera défaut,
Ni l'un ni l'autre ne manqueront;
Car sa bouche l'a ordonné.
C'est son esprit qui les rassemblera.
"II a jeté pour eux le sort.
Et sa main leur a partagé cette terre au cordeau,
Ils la posséderont toujours.
Ils l'habiteront d'âge en âge.
880
ÉSAIE. Chop. 85,1-86.7.
Chop. .V.VA'T'. 'Le désert et le pays aride se réjouiront;
La solitude s'égaiera, et fleurira comme un narcisse,
-Elle se couvrira de fleurs, et tressaillira de joie,
Avec chants d'allégresse et cris de triomphe ;
La gloire du Liban lui sera donnée,
La magnificence du Carmel et de Saron.
Ils verront la gloire de l'Éternel,
La magnificence de notre Dieu.
^Fortifiez les mains languissantes,
Et affermissez les genoux cjui chancellent;
''Dites à ceux qui ont le cœur troublé :
Prenez courage, ne craignez point ;
Voici votre Dieu, la vengeance viendra,
La rétribution de Dieu ;
Il viendra lui-même, et vous sauvera.
^Alors s'ouvriront les veux des aveugles.
S'ouvriront les oreilles des sourds ;
"Alors le boiteux sautera comme un cerf,
Et la langue du muet éclatera de joie.
Car des eaux jailliront dans le désert,
Et des ruisseaux dans la solitude ;
"Le mirage" se chansera en étanff
o o o
Et la terre desséchée en sources d'eaux;
Dans le repaire qui servait do gîte aux chacals.
Croîtront des roseaux et des joncs.
*11 y aura là un chemin frayé, une route,
Ouon appellera la voie sainte ;
Nul impur n'y passera ; elle sera pour eux seuls ;
Ceux c[ui la suivront, même les insensés, ne pourront s'égarer.
'Sur cette route, point de lion ;
Nulle bête féroce ne la prendra,
Nulle ne s'y rencontrera;
Les délivrés y marcheront.
'"Les rachetés de l'Eternel retourneront.
Ils iront à Sion avec chants de triomphe.
Et une joie éternelle couronnera leur tète.
L'allégresse et la joie s'approcheront,
La douleur et les gémissements s'enfuiront.
Sancliérib marche contre Jérusalem ; son armée détruite.
Chap. XXXVI. 'La quatorzième le roi d'Assyrie envoya de Lakis à Jé-
année du roi Ezéchias, Sancliérib, roi rusalem, vers le roi Ezéchias , Rab-
d'Assyrie, monta contre toutes les vil- schaké avec une puissante armée. Jlab-
les fortes de Juda et s'en empara. -Et schaké s'arrêta à l'aqueduc de l'étang
a. Le mirage est un phénomène qui s'observe dans les plaines sablonneuses de l'Orient. Au plus fort de la
chaleur, le voyageur, qui plonge son regard sur le désert, croit apercevoir une surface d'eau, ayant l'appa-
rence d'un étang ou d'un lac.
881
Chap.S6,3-S7,-. ÉSAIE.
supérieur, sur le chemin du champ du pour manger leurs excréments et pour
foulon.
^Alors Éliakim, fds de Hilkija, chef
de la maison du roi, se rendit auprès
de lui, avec Schebna, le secrétaire, et
Joach, fds d'Asaph, l'archiviste.
^Rabschaké leur dit : Dites à Ezé-
chias : Ainsi parle le grand roi, le roi
d'Assyrie : Quelle est cette confiance,
sur laquelle tu t'appuies ? ^ Je te le dis,
ce ne sont que des paroles en l'air : il
faut pour la guerre de la prudence et livrée entre les mains du roi d'Assy-
boire leur urine avec vous ?
'•'Puis Rabschaké s'avança et cria
de toute sa force en langue judaïque :
Ecoutez les paroles du grand roi, du
roi d'Assyrie ! '■'Ainsi parle le roi :
Qu'Ezéchias ne vous abuse point, car
il ne pourra vous délivrer. '^Qu'Ezé-
chias ne vous amène point à vous con-
fier en l'Eternel, en disant : L'Eternel
nous délivrera, cette ville ne sera pas
de la force. En qui donc as-tu placé ta
confiance, pour t'être révolté contre
moi? * Voici, tu l'as placée dans l'E-
gypte, tu as pris pour soutien ce ro-
seau cassé , qui pénètre et perce la
main de quiconque s'appuie dessus :
tel est Pharaon, roi d'Egypte, pour
tous ceux qui se confient en lui. "Peut-
être me diras-tu : C'est en l'Éternel,
notre Dieu, que nous nous confions.
Mais n'est-ce pas lui dont Ezéchias a
fait disparaître les hauts lieux et les
autels, en disant à Juda et à Jérusa-
rie. "^N'écoutez point Ezéchias ; car
ainsi parle le roi d'Assyrie : Faites la
paix avec moi, rendez-vous à moi, et
chacun de vous mangera de sa vigne
et de son figuier, et chacun boira de
l'eau de sa citerne, "jusqu'à ce que je
vienne, et que je vous emmène dans
un pays comme le vôtre, dans un pays
de blé et de vin, un pays de pain et de
vignes. '** Qu'Ezéchias ne vous séduise
point, en disant : L'Eternel nous déli-
vrera. Les dieux des nations ont-ils
délivré chacun son ]:)ays de la main du
lem : Vous vous prosternerez devant roi d'Assyrie? '"Où sont les dieux de
cet autel? * Maintenant, fais une con-
vention avec mon maître, le roi d'As-
syrie, et je te donnerai deux mille
chevaux, si tu peux fournir des cava-
liers pour les monter. 'Comment re-
pousserais-tu un seul chef d'entre les
moindres serviteurs de mon maître? Tu
mets ta confiance dans l'Egypte pour
les chars et pour les cavaliers. '"D'ail-
leurs, est-ce sans la volonté de l'Eter-
nel c|ue je suis monté contre ce pays,
pour le détruire? L'Eternel m'a dit :
Monte contre ce pays, et détruis-le.
"Eliakim, Schebna et Joach dirent à
Rabschaké : Parle à tes serviteurs en
araméen, car nous le comprenons ; et
ne nous parle pas en langue judaïque,
aux oreilles du peuple qui est sur la
muraille. '^Rabschaké répondit: Est-ce
à ton maître et à toi que mon maître
m'a envoyé dire ces paroles? N'est-ce
pas à ces hommes assis sur la muraille
Ilamath et d'Arpad ? où sont les dieux
de Sepharvaïm ? Ont-ils délivré Sama-
riede ma main ?-" Parmi tous les dieux
de ces pays, quels sont ceux qui ont
délivré leur pays de ma main , pour
que l'Eternel délivre Jérusalem de ma
main ?
-'Mais ils se turent, et ne lui répon-
dirent pas un mot ; car le roi avait
donné cet ordre : Vous ne lui répon-
drez pas. ^^Et Eliakim, fils de Hilkija,
chef de la maison du roi, Schebna, le
secrétaire, et Joach, fils d'Asaph, l'ar-
chiviste, vinrent auprès d'Ezéchias,
les vêtements déchirés, et lui rappor-
tèrent les paroles de Rabschaké.
Chap. XXXVII. 'Lorsque le roi
Ezéchias eut entendu cela, il déchira
ses vêtements, se couvrit d'un sac, et
alla dans la maison de l'Eternel. °I1
envoya Eliakim, chef de la maison du
roi, Schebna, le secrétaire, et les plus
882
ESAIE.
Chap. 37,3-2.
23.
anciens des prêtres, couverts de sacs,
vers Esaïe, le prophète, fds d'Aniots.
^Et ils lui dirent : Ainsi parle Ezé-
chias : Ce jour est un jour d'angoisse,
de châtiment et d'opprobre ; car les
enfants sont près de sortir du sein
maternel , et il n'y a point de force
pour l'enfantement. *Peut-ètre l'Eter-
nel, ton Dieu, a-t-il entendu les paro-
les de Rabschaké, que le roi d'Assyrie,
son maître, a envoyé pour insidter au
Dieu vivant, et peut-être l'Eternel, ton
Dieu, exercera-t-il ses châtiments â
cause des paroles qu'il a entendues.
Fais donc monter une prière pour le
reste qui subsiste encore.
^Les serviteurs du roi Ezéchias al-
lèrent donc auprès d'Esaïe. ^Et Esaïe
leur dit : Voici ce que vous direz â
votre maître : Ainsi parle l'Eternel :
Ne t'effraie point des paroles f{uc tu
as entendues et par lesquelles m'ont
outragé les serviteurs du roi d'Assy-
rie. "Je vais mettre en lui un esprit tel
que, sur une nouvelle qu'il recevra, il
retournera dans son pays ; et je le fe-
rai tomber par l'épée dans son pays.
*Rabschaké, s'étant retiré, trouva
le roi d'Assyrie qui attaquait Libna,
car il avait appris son départ de Lakis.
'Alors le roi d'Assyrie reçut une nou-
velle au sujet de Tirhaka, roi d'Ethio-
pie ; on lui dit : Il s'est mis en marche
pour te faire la guerre. Dès cpi'il eut
entendu cela, il envoya des messagers
à Ezéchias, en disant : '"Vous parlerez
ainsi â Ezéchias, roi de Juda : Que ton
i3ieu, auquel tu te confies, ne t'abuse
])oint en disant : Jérusalem ne sera
pas livrée entre les mains du roi d'As-
syrie. "Voici, tu as appris ce qu'ont
fait les rois d'Assyrie à tous les pays,
et comment ils les ont détruits ; et toi,
tu serais délivré! '-Les dieux des na-
tions que mes pères ont détruites les
ont-ils délivrées, Gozan, Charan, Ret-
seph, et les fils d'Eden cpii sont à Te-
lassar? '^Où sont le roi de Hamath, le
roi d'Arpad, et le roi de la ville de Se-
pliarvaïm, d'Héna et d'Ivva ?
'* Ezéchias prit la lettre de la main
des messagers, et la lut. Puis il monta
à la maison de l'Eternel, et la déploya
devant l'Eternel, '^àqui il adressa cette
prière : '^Eternel des armées, Dieu d'Is-
raël, assis sur les chérubins ! C'est toi
qui es le seul Dieu de tous les royau-
mes de la terre, c'est toi qui as fait les
cieux et la terre. ''Eternel, incline ton
oreille, et écoute! Éternel, ouvre tes
yeux, et regard'e ! Entends toutes les
paroles que Sanchérib a envoyées pour
insulter au Dieu vivant! 'Ml est vrai,
ô Eternel ! cpie les rois d'Assyrie ont
ravagé tous les pays et leur propre
pays, "et qu'ils ont jeté leurs dieux
dans le feu ; mais ce n'étaient point
des dieux, c'étaient des ouvrages de
mains d'homme, du bois et de la pier-
re ; et ils les ont anéantis. -"Mainte-
nant, Eternel, notre Dieu, délivre-nous
de la main de Sanchérib, et que tous
les royaumes de la terre sachent que
toi seul es l'Eternel !
'-'Alors Esaïe, fils d'Amots, envoA'a
dire à Ezéchias : Ainsi parle l'Éternel,
le Dieu d'Israël : J'ai entendu la prière
que tu m'as adressée au sujet de San-
chérib, roi d'Assvrie. --Voici la parole
c[ue l'Éternel a prononcée contre lui :
Elle te méprise, elle se moque de toi,
La vierge, fille de Sion ;
Elle hoche la tète après toi,
La fille de Jérusalem.
-■^Qui as-tu insulté et outragé?
Contre cjui as-tu élevé la voix ?
Tu as porté tes yeux en haut
883
Chap.S7,2k-35. ÉSAIE.
Sur le Saint d'Israël.
-^Par tes serviteurs tu as insulté le Seigneur,
Et tu as dit :
Avec la multitude de mes chars,
J'ai gravi le sommet des montagnes.
Les extrémités du Liban ;
Je couperai les plus élevés de ses cèdres,
Les plus beaux de ses cyprès.
Et j'atteindrai sa dernière cime.
Sa forêt semblable à un verger ;
-^J'ai ouvert des sources, et j'en ai bu les eaux,
Et je tarirai avec la plante de mes pieds
Tous les fleuves de l'Egypte.
^"N'as-tu pas appris que j'ai préparé ces choses de loin,
Et que je les ai résolues dès les temps anciens ?
Maintenant j'ai permis qu'elles s'accomplissent.
Et que tu réduisisses des villes fortes en monceaux de ruines.
-'Leurs habitants sont impuissants,
Epouvantés et confus ;
Ils sont comme l'herbe des champs et la tendre verdure,
Comme le gazon des toits
Et le blé qui sèche avant la formation de sa tige.
-^Mais je sais quand tu t'assieds, quand tu sors et quand tu entres,
Et cjuand tu es furieux contre moi.
-s Parce que tu es furieux contre moi.
Et f[ue ton arrogance est montée à mes oreilles.
Je mettrai ma boucle à tes narines et mon mors entre tes lèvres,
Et je te ferai retourner par le chemin par lequel tu es venu.
'"Que ceci soit un signe pour toi" : ce qui sera resté poussera encore des
On a mangé une année le produit du racines par-dessous, et portera du fruit
grain tombé, et une seconde année ce par-dessus. ^-Car de Jérusalem il sor-
qui croît de soi-même; mais la troi- tira un reste, et de la montagne de Sion
sième année, vous sèmerez, vous mois- des réchappes. Voilà ce (jue fera le zèle
sonnerez, vous planterez des vignes, de l'Eternel des armées,
et vous en mangerez le fruit. '''Ce qui ''C'est pourquoi ainsi parle l'Eter-
aura été sauvé de la maison de Juda, nel sur le roi d'Assyrie :
Il n'entrera point dans cette ville.
Il n'y lancera point de traits.
Il ne lui présentera point de boucliers.
Et il n'élèvera point de retranchements contre elle.
'''Il s'en retournera par le chemin par lec[uei il est venu.
Et il n'entrera point dans cette ville, dit l'Eternel.
'^Je protégerai cette ville pour la sauver,
A cause de moi, et à cause de David, mon serviteur.
a. Toi, Ezéchias, voy. v. 21.
884
ÉSAIE. Chnp. S7, 36-38, 15.
•■'^I/angc de l'Eternel sortit, et frap- le mur, et fit cette prière à l'Eternel :
pa dans le camp des Assyriens cent 'O Eternel! souviens-toi que j'ai mar-
quatre-vingt-cinq mille hommes. Et ché devant ta face avec fidélité et in-
(piand on se leva le matin, voici, c'c- tégrilé de cœur, et que j'ai fait ce qui
taient tous des corps morts. est bien à tes yeux! Et Ezéchias ré-
"AlorsSanchérib, roi d'Assyrie, leva pandit d'abondantes larmes,
son camp, partit et s'en retourna; et •'Puis la parole de l'Eternel fut adres-
il resta à Ninive. ^*0r, comme il était sée à Esaïe, en ces mots : ^Va, et dis
prpsterné dans la maison de Nisroc, à Ezéchias : Ainsi parle l'Eternel, le
son dieu, Adrammélec et Scharetser, Dieu de David, ton père: J'ai entendu
ses fils, le frappèrent avec l'épée, et ta prière, j'ai vu tes larmes. Voici, j'a-
s'cnfuirent au pays d'Ararat. Et Esar- j(niterai à tes jours quinze années. ^Je
Haddon, son fils, régna à sa place. te délivrerai, toi et cette ville, de la
main du roi d'Assyrie; je protégerai
Maladie cl guérison dÉzéchlas. Cette ville. 'Et voici, de la part de l'E-
ternel, le signe auquel tu connaîtras
Chap. XXXVIII. 'En ce temps-là, que l'Eternel accomplira la parole qu'il
Ezéchias fut malade à la mort. Le pro- a i^rononcée : ^Je ferai reculer de dix
pliète Esaïe, fils d'Amots, A'int auprès ilegrés en arrière avec le soleil l'om-
dc lui, et lui dit : Ainsi parle l'Eter- bre des degrés qui est descendue sur
nel : Donne tes ordres à ta maison, les degrés d'Achaz. Et le soleil recula
car tu vas mourir, et tu ne vivras plus, de dix degrés sur les degrés où il était
"Ezéchias tourna son visage contre descendu.
'^Cantique d'Ezcchids, roi de Jiida, sur su maladie et sur son rétablissement.
'"Je disais : Quand mes jours sont en repos, je dois m'en aller
Aux portes du séjour des morts.
Je suis privé du reste de mes années !
"Je disais : Je ne verrai plus l'Eternel,
L'Eternel, sur la terre des vivants ;
Je ne verrai plus aucun homme
Parmi les habitants du monde !
'"Ma demeure est enlevée et transportée loin de moi,
Gomme une tente de berger;
Je sens le fil de ma vie coupé comme par un tisserand,
Oui me retrancherait de sa trame.
Du jour à la nuit tu m'auras achevé !
'■'Je me suis contenu jusqu'au matin ;
Comme un lion, il brisait tous mes os.
Du jour à la nuit tu m'auras achevé !
'■'Je poussais des cris comme une hirondelle en voltigeant,
Je gémissais comme la colombe ;
Mes yeux s'élevaient languissants vers le ciel :
O Eternel ! je suis dans l'angoisse, secours-moi !
'^Que dirai-je? Il m'a répondu, et il m'a exaucé.
Je marcherai humblement jusqu'au terme de mes années.
Après avoir été ainsi aflligé.
885
Chap. S 8,10-40,2.
ESAIE.
'^Seigneur, c'est par tes bontés qu'on jouit de la vie,
C'est par elles que je respire encore ;
Tu me rétablis, tu me rends à la vie.
'"Voici, mes souffrances mêmes sont devenues mon salut ;
Tu as pris plaisir à retirer mon à me de la fosse du néant,
Car tu as jeté derrière toi tous mes péchés.
"*Ce n'est pas le séjour des morts qui te loue.
Ce n'est pas la mort qui te célèbre ;
Ceux qui sont descendus dans la fosse n'espèrent plus en ta fidélité.
'•'Le vivant, le vivant, c'est celui-là qui te loue.
Comme moi aujourd'hui ;
Le j)ère fait connaître à ses enfants ta fidélité.
-"L'Eternel m'a sauvé !
Nous ferons résonner les cordes de nos instruments.
Tous les jours de notre vie.
Dans la maison de l'Eternel.
-'Ésaïe avait dit : Qu'on apporte une
masse de figues, et qu'on les étende
sur l'ulcère; et Ezéchias vivra. "Et
Ezéchias avait dit : A quel signe con-
naîtrai-je que je monterai à la maison
de l'Éternel?
Ambassade babylonienne auprès d' lizécliias.
Chap. XXXIX. 'En ce même
temps, Merodac-Baladan, fils de Ba-
ladan , roi de Babylone, envoya une
lettre et un jirésent à Ezéchias, parce
qu'il avait appris sa maladie et son
rétablissement. ^Ezéchias en eut de la
joie, et il montra aux envoyés le lieu
où étaient ses choses de prix, l'argent
et l'or, les aromates et l'huile pré-
cieuse, tout son arsenal, et tout ce
qui se trouvait dans ses trésors : il
n'y eut rien qu'Ezéchias ne leur fît
voir dans sa maison et dans tous ses
domaines.
^Ésaîe, le prophète, vint ensuite
auprès du roi Ezéchias, et lui dit :
Qu'ont dit ces gens-là, et d'où sont-ils
venus vers toi ? Ezéchias répondit :
Ils sont venus vers moi d'un pays
éloigné, de Babvlone. ■'Esaïe dit en-
core : Qu'ont-ils vu dans ta maison ?
Ezéchias répondit : Ils ont vu tout ce
(pii est dans ma maison : il n'y a rien
dans mes trésors que je ne leur aie
fait voir. ^Alors Esaïe dit à Ezéchias :
Ecoute la parole de l'Eternel des ar-
mées ! ^Voici, les teni|)s viendront où
l'on emportera à Babylone tout ce qui
est dans ta maison et ce que tes pères
ont amassé jusqu'à ce jour ; il n'en
restera rien, dit l'Eternel. 'Et l'on
prendra de tes fils, qui seront sortis
de toi, que tu auras engendrés, pour
en faire des eunuques dans le palais
du roi de Babylone. '^Ezéchias répon-
dit à Esaïe : La parole de l'Eternel,
que tu as prononcée, est bonne ; car,
ajouta-t-il, il y aura jsaix et sécurité
pendant ma vie.
La déliiTance jjroiuisc au peuple d' Israël.
Chap. XL. ' Consolez, consolez mon peuple.
Dit votre Dieu.
* Parlez au cœur de Jérusalem, et criez-lui
886
ÉSAIE. Chap. 40,3-iï.
Que sa servitude est finie,
Que son iniquité est expiée,
Qu'elle a reçu de la main de l'Eternel
Au double de tous ses péchés.
^Une voix crie :
Préparez au désert le chemin de l'Eternel,
Aplanissez dans les lieux arides
Une route pour notre Dieu.
■'Que toute vallée soit exhaussée.
Que toute montagne et toute colline soient abaissées !
Que les coteaux se changent en plaines.
Et les défilés étroits en vallons !
^\lors la gloire de l'Eternel sera révélée,
Et au même instant toute chair verra
Que la bouche de l'Eternel a parlé.
*Une voix dit : Crie ! —
Et il " répond : (^ue crierai-je ? —
Toute chair est comme l'herbe,
Et tout son éclat comme la fleur des champs.
^L'herbe sèche, la fleur tombe.
Quand le vent de l'Eternel souffle dessus :
Certainement le peuple est comme l'herbe.
'^L'herbe sèche, la fleur tombe ;
Mais la parole de notre Dieu subsiste éternellement.
'Monte sur une haute montagne,
Sion, pour publier la bonne nouvelle ;
Elève avec force ta voix,
Jérusalem, pour publier la bonne nouvelle ;
Élève ta voix, ne crains point,
Dis aux villes de Juda : Voici votre Dieu !
'"Voici, le Seigneur, l'Éternel vient avec puissance,
Et de son bras il commande ;
Voici, le salaire est avec lui,
Et les rétributions le précèdent.
"Comme un berger, il paîtra son troupeau,
Il prendra les agneaux dans ses bras.
Et les portera dans son sein ;
11 conduira les brebis ([ui allaitent.
La puissance de Dieu et le néant des créatures.
'-Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main.
Pris les dimensions des cieux avec la paume.
Et ramassé la poussière de la terre dans un tiers de mesure ?
Qui a pesé les montagnes au crochet,
fl. //. le prophète.
887
Chap. 40,13-27. ÉSAIE.
Et les collines à la balance ?
'^Qui a sondé Tespiit de rÉternel,
Et qui l'a éclairé de ses conseils ?
**Avec qui a-t-il délibéré, pour en recevoir de l'instruction?
Qui lui a appris le sentier de la justice ?
Qui lui a enseigné la sagesse,
Et fait connaître le chemin de l'intelligence ?
'^Voici, les nations sont" comme une goutte d'un seau,
Elles sont comme de la poussière sur une balance ;
Voici, les îles sont comme une fine poussière cjui s'envole.
'^Le Liban ne suffit pas pour le feu.
Et ses animaux ne suffisent pas pour l'holocauste*.
'"Toutes les nations sont devant lui comme un rien,
Elles ne sont pour lui que néant et vanité.
'*A qui voulez-vous comparer Dieu ?
Et quelle image ferez-vous son égale ?
*^G'est un ouvrier qui fond l'idole,
Et c'est un orfèvre qui la couvre d'or.
Et y soude des chaînettes d'argent.
^^ Celui que la pauvreté oblige à donner peu
Choisit un bois qui résiste à la vermoulure ;
Il se procure un ouvrier capable.
Pour faire une idole qui ne branle pas.
-' Ne le savez-vous pas ? ne l'avez-vous pas appris ?
Ne vous l'a-t-on pas fait connaître dès le commencement ?
N'avez-vous jamais réfléchi à la fondation de la terre ?
--C'est lui qui est assis au-dessus du cercle de la terre.
Et ceux qui l'habitent sont comme des sauterelles ;
Il étend les cieux comme une étoffe légère.
Il les déploie comme une tente, pour en faire sa demeure.
-^C'est lui qui réduit les princes au néant,
Et qui fait des juges de la terre une vanité ;
^*Ils ne sont pas même plantés, pas même semés,
Leur tronc n'a pas même de racine en terre :
11 souffle sur eux, et ils se dessèchent.
Et un tourbillon les emporte comme le chaume.
"A qui me comparerez-vous, pour que je lui ressemble ?
Dit le Saint.
-* Levez vos yeux en haut, et regardez !
Qui a créé ces choses ?
Qui fait marcher en ordre leur armée ?
11 les appelle toutes par leur nom ;
Par son grand pouvoir et par sa force puissante,
Il n'en est pas une qui fasse défaut.
"Pourquoi dis-tu, Jacob,
«. Sous-eiitendu : devant l'Éternel. b. Pour un holocauste digne de l'Éternel.
888
ÉSAIE. Chap.40,-is-41,9:
Pourquoi dis-tu, Israël :
Ma destinée est cachée devant rEternel,
Mon droit passe inaperçu devant mon Dieu ?
-*Ne le sais-tu pas ? ne l'as-tu pas appris ?
C'est le Dieu d'éternité, l'Eternel,
Qui a créé les extrémités de la terre ;
II ne se fatigue point, il ne se lasse point;
On ne peut sonder son intelligence.
-"Il donne de la force à celui qui est fatigué.
Et il augmente la vigueur de celui c{ui tombe en défaillance.
•'"Les adolescents se fatiguent et se lassent.
Et les jeunes hommes chancellent ;
^'Mais ceux qui se confient en l'Eternel renouvellent leur force.
Ils prennent le a'oI comme les aigles ;
Ils courent, et ne se lassent point,
Ils marchent, et ne se fatiguent point.
Israël doit mettre sn confiance en IJîtcrncl.
Chap. XLI. 'Iles, faites silence pour m'écouter 1
Que les peuples raniment leur force.
Qu'ils avancent, et qu'ils ])arlent !
Approchons pour plaider ensemble.
-Qui a suscité de l'orient
Celui que le salut appelle à sa suite ?
Qui lui a livré les nations et assujetti des rois ?
Qui a réduit leur glaive en poussière,
Et leur arc en un chaume qui s'envole ?
'Il s'est mis à leur poursuite, il a parcouru avec bonheur
Un chemin que son pied n'avait jamais foulé.
^Qui a fait et exécuté ces choses ?
C'est celui qui a appelé les générations dès le commencement,
Moi, l'Eternel, le premier »
Et le même jusqu'aux derniers âges.
^Les îles le voient, et sont dans la crainte,
Les extrémités de la terre tremblent :
Ils s'approchent, ils viennent.
*Ils s'aident l'un l'autre,
Et chacun dit à son frère : Courage !
"Le sculpteur encourage le fondeur;
Celui qui polit au marteau encourage celui qui frappe sur l'enclume;
Il dit de la soudure : Elle est bonne !
Et il fixe l'idole avec des clous, pour qu'elle ne branle pas.
^Mais toi, Israël, mon serviteur,
Jacob, que j'ai choisi.
Race d'Abraham que j'ai aimé !
'Toi, que j'ai pris aux extrémités de la terre,
Et que j'ai appelé d'une contrée lointaine,
889
Chap.41,io-io. ÉSAIE.
A qui j'ai dit : Tu es mon serviteur,
Je te choisis, et ne te rejette point !
'"Ne crains rien, car je suis avec toi ;
Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu ;
Je te fortifie, je viens à ton secours.
Je te soutiens de ma droite triomphante.
"Voici, ils seront confondus, ils seront couverts de honte,
Tous ceux qui sont irrités contre toi ;
Ils seront réduits à rien, ils périront,
Ceux qui disputent contre toi.
'-Tu les chercheras, et ne les trouveras plus,
Ceux qui te suscitaient querelle ;
Ils seront réduits à rien, réduits au néant,
Ceux qui te faisaient la guerre.
'•'Car je suis l'Eternel, ton Dieu,
Oui fortifie ta droite,
Qui te dis : Ne crains rien.
Je viens à ton secours.
'*Ne crains rien, vermisseau de Jacob,
Faible reste d'Israël ;
Je viens à ton secours, dit l'Eternel,
Et le Saint d'Israël est ton sauveur.
'^Voici, je fais de toi un traîneau aigu, tout neuf.
Garni de pointes ;
Tu écraseras, tu broieras les montagnes.
Et tu rendras les collines" semblables à de la balle.
'^Tu les vanneras, et le vent les emportera.
Et un tourbillon les dispersera.
Mais loi, tu te réjouiras en l'Eternel,
Tu mettras ta gloire dans le Saint d'Israël.
'"Les malheureux et les indigents cherchent de l'eau, et il n'y en a
Leur langue est desséchée par la soif. [point;
Moi, l'Eternel, je les exaucerai;
Moi, le Dieu d'Israël, je ne les abandonnerai pas.
"*Je ferai jaillir des fleuves sur les collines,
Et des sources au milieu des vallées;
Je changerai le désert en étang.
Et la terre aride en courants d'eau;
'Me mettrai dans le désert le cèdre, l'acacia.
Le myrte et l'olivier ;
Je mettrai dans les lieux stériles
Le cyprès, l'orme et le buis, tous ensemble;
-"Afin qu'ils voient, qu'ils sachent,
Qu'ils observent et considèrent
Que la main de l'Eternel a fait ces choses,
Que le Saint d'Israël en est l'auteur.
a. Les mo7itagnes et les collines ropréscnlent ici les ennemis d'Israël, dont l'anéantissement est figuré par la
trituration au moyen d'un traîneau garni de pointes.
890
ÉSAIE. C/iap. 41,-1-42,5.
-' Plaidez votre cause,
Dit l'Éternel;
Produisez vos moyens de défense.
Dit le roi de Jacob.
"Qu'ils les produisent, et qu'ils nous déclarent
Ce qui doit arriver.
Quelles sont les prédictions que jadis vous avez faites ?
Dites-le, pour que nous y prenions garde,
Et que nous en reconnaissions l'accomplissement;
Ou bien, annoncez-nous l'avenir.
^' Dites ce qui arrivera plus tard.
Pour que nous sachions si vous êtes des dieux ;
Faites seulement quelque chose de bien ou de mal.
Pour que nous le voyions et le regardions ensemble.
-'' Voici, vous n'êtes rien,
Et votre œuvre est le néant ;
C'est une abomination que de se complaire en vous.
-Me l'ai suscité du septentrion, et il est venu ;
De l'orient, il invoque mon nom ;
Il foule les puissants comme de la boue.
Comme de l'argile que foule un potier.
-^Qui l'a annoncé dès le commencement, pour que nous le sachions,
Et longtemps d'avance, pour que nous disions : C'est vrai ?
Nul ne l'a annoncé, nul ne l'a prédit.
Et personne n'a entendu vos paroles.
"C'est moi le premier qui ai dit à Sion : Les voici, les voici !
Et à Jérusalem : J'envoie un messager de bonnes nouvelles !
^Me regarde, et il n'y a personne,
Personne parmi eux qui prophétise.
Et qui puisse répondre, si je l'interroge.
-^ Voici, ils ne sont tous que vanité.
Leurs œuvres ne sont que néant.
Leurs idoles ne sont qu'un vain souffle.
Le serviteur de l /ùernel.
Chap. XLIl. 'Voici mon serviteur, que je soutiendrai,
Mon élu, en qui mon âme prend plaisir.
J'ai mis mon esprit sur lui ;
Il annoncera la justice aux nations.
-Il ne criera point, il n'élèvera point la voix,
Et ne la fera point entendre dans les rues.
'Il ne brisera point le roseau cassé.
Et il n'éteindra point la mèche qui brûle encore ;
Il annoncera la justice selon la vérité.
■•Il ne se découragera point et ne se relâchera point.
Jusqu'à ce qu'il ait établi la justice sur la terre.
Et que les îles espèrent en sa loi.
'Ainsi parle Dieu, l'Éternel,
891 5: •
Chap.i2.6-ii. ÉSAIE.
Qui a créé les cieux et qui les a déployés,
Qui a étendu la terre et ses productions,
Qui a donné la respiration à ceux qui la peuplent.
Et le souffle à ceux qui y marchent.
^Moi, l'Eternel, je t'ai appelé pour le salut,
Et je te prendrai par la main,
Je te garderai, et je t'établirai pour traiter alliance avec le peuple,
Pour être la lumière des nations,
'Pour ouvrir les yeux des aveugles.
Pour faire sortir de prison le captif.
Et de leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres.
^Je suis l'Eternel, c'est là mon nom ;
Et je ne donnerai pas ma gloire à un autre.
Ni mon honneur aux idoles.
^ Voici, les premières choses se sont accomplies,
Et je vous en annonce de nouvelles ;
Avant qu'elles arrivent, je vous les prédis.
'"Chantez à l'Eternel un cantique nouveau.
Chantez ses louanges aux extrémités de la terre.
Vous qui voguez sur la mer et vous qui la peuplez,
Iles et habitants des îles !
*'Que le désert et ses villes élèvent la voix !
Que les villages occupés par Kédar élèvent la voix !
Que les habitants des rochers tressaillent d'allégresse !
Que du sommet des montagnes retentissent des cris de joie !
'-Qu'on rende gloire à l'Eternel,
Et que dans les îles on publie ses louanges !
'■'L'Eternel s'avance comme un héros.
Il excite son ardeur comme un homme de guerre ;
Il élève la voix, il jette des cris.
Il manifeste sa force contre ses ennemis.
'■*J'ai longtemps gardé le silence,
Je me suis tu, je me suis contenu ;
Je crierai comme une femme en travail.
Je serai haletant et je soufflerai tout à la fois.
'^Je ravagerai montagnes et collines.
Et j'en dessécherai toute la verdure ;
Je changerai les fleuves en terre ferme.
Et je mettrai les étangs à sec.
'"Je ferai marcher les aveugles sur un chemin qu'ils ne connaissent pas,
Je les conduirai par des sentiers qu'ils ignorent ;
Je changerai devant eux les ténèbres en lumière.
Et les endroits tortueux en plaine :
Voilà ce que je ferai, et je ne les abandonnerai point.
"Ils reculeront, ils seront confus,
Ceux qui se confient aux idoles taillées,
Ceux qui disent aux idoles de fonte :
892
i
ÉSAIE. Chap. 42, 18-43, r..
Vous êtes nos dieux !
'* Sourds, écoutez !
Aveugles, regardez et voyez !
"Qui est aveugle sinon mon serviteur,
Et sourd comme mon messager que j'envoie?
Qui est aveugle comme l'ami de Dieu,
Aveugle comme le serviteur de l'Eternel ?
'^"Tu as vu beaucoup de choses, mais tu n'y as point pris garde ;
On a ouvert les oreilles, mais on n'a point entendu.
-'L'Eternel a voulu, pour le bonheur d'Israël,
Publier une loi grande et magnifique.
-*Et c'est un peuple pillé et dépouillé !
On les a tous enchaînés dans des cavernes.
Plongés dans des cachots ;
Ils ont été mis au pillage, et personne qui les délivre !
Dépouillés, et personne qui dise : Restitue !
-'Qui parmi vous prêtera l'oreille à ces choses ?
Qui voudra s'y rendre attentif et écouter à l'avenir?
-''Qui a livré Jacob au pillage,
Et Israël aux pillards ?
N'est-ce pas l'Eternel ?
Nous avons péché contre lui.
Ils n'ont point voulu marcher dans ses voies.
Et ils n'ont point écouté sa loi.
-^Aussi a-t-il versé sur Israël l'ardeur de sa colère
Et la violence de la guerre ;
La guerre l'a embrasé de toutes parts, et il n'a point compris ;
Elle l'a consumé, et il n'y a point pris garde.
C'est V Eternel seul qui rachète Israël.
Chap. XLIII. 'Ainsi parle maintenant l'Eternel qui t'a créé, ô Jacob !
Celui qui t'a formé, ô Israël !
Ne crains rien, car je te rachète,
Je t'appelle par ton nom : tu es à moi !
-Si tu traverses les eaux, je serai avec toi;
Et les fleuves, ils ne te submergeront point;
Si tu marches dans le feu, tu ne te brûleras pas,
Et la flamme ne t'embrasera pas.
'Car je suis l'Éternel, ton Dieu,
Le Saint d'Israël, ton sauveur;
Je donne l'Egypte pour ta rançon,
L'Ethiopie et Saba à ta place.
■•Parce que tu as du prix à mes yeux.
Parce que tu es honoré et que je t'aime.
Je donne des hommes à ta place,
Et des peuples pour ta vie.
^Ne crains rien, car je suis avec toi ;
893
Chap.i3.ù-n. ÉSAIE.
Je ramènerai de l'orient ta race,
Et je te rassemblerai de l'occident.
•^Je dirai au septentrion : Donne !
Et au midi : Ne retiens point !
Fais venir mes fils des pays lointains,
Et mes filles de l'extrémité de la terre,
'Tous ceux qui s'appellent de mon nom.
Et que j'ai créés pour ma gloire,
Que j'ai formés et que j'ai faits.
* Qu'on fasse sortir le peuple aveugle, qui a des veux,
Et les sourds, qui ont des oreilles.
'Que toutes les nations se rassemblent,
Et que les peuples se réunissent.
Qui d'entre eux a annoncé ces choses ?
Lesquels nous ont fait entendre les premières prédictions ?
Qu'ils produisent leurs témoins et établissent leur droit ;
Qu'on écoute et qu'on dise : C'est vrai !
"Vous êtes mes témoins, dit l'Eternel,
Vous, et mon serviteur que j'ai choisi,
Afin que vous le sachiez,
Que vous me croyiez et compreniez que c'est moi :
Avant moi il n'a point été formé de Dieu,
Et après moi il n'y en aura point.
"C'est moi, moi qui suis l'Éternel,
Et hors moi il n'y a point de sauveur.
'-C'est moi qui ai annoncé, sauvé, prédit,
Ce n'est point parmi vous un dieu étranger;
Vous êtes mes témoins, dit l'Eternel,
C'est moi qui suis Dieu.
'"Je le suis dès le commencement,
Et nul ne délivre de ma main ;
J'agirai : qui s'y opposera ?
'^Ainsi parle l'Eternel,
Votre rédempteur, le Saint d'Israël :
A cause de vous, j'envoie l'ennemi contre Babylone,
Et je fais descendre tous les fuyards.
Même les Chaldéens, sur les navires dont ils tiraient gloire.
'^Je suis l'Eternel, votre Saint,
Le créateur d'Israël, votre roi.
'^-Vinsi parle l'Eternel,
Qui fraya dans la mer un chemin.
Et dans les eaux puissantes un sentier,
"Qui mit en campagne des chars et des chevaux.
Une armée et de vaillants guerriers.
Soudain couchés ensemble, pour ne plus se relever,
Anéantis, éteints comme une mèche :
894
ÉSAIE. Chap.iS,î8-U,',.
'^Ne pensez plus aux événements passés,
Et ne considérez plus ce qui est ancien.
''Voici, je vais faire une chose nouvelle, sur le point d'arriver :
Ne la connaîtrez-vous pas ?
Je mettrai un chemin dans le désert,
Et des fleuves dans la solitude.
-"Les bêtes des champs me glorifieront,
Les chacals et les autruches.
Parce que j'aurai mis des eaux dans le désert,
Des fleuves dans la solitude.
Pour abreuver mon peuple, mon élu.
*'Le peuple que je me suis formé
Publiera mes louanges.
-*Et tu ne m'as pas invoqué, ô Jacob !
Car tu t'es lassé de moi, ô Israël !
-^Tu ne m'as pas offert tes brebis en holocauste,
Et tu ne m'as pas honoré par tes sacrifices ;
Je ne t'ai point tourmenté pour des offrandes.
Et je ne t'ai point fatigué pour de l'encens.
-■•Tu n'as pas à prix d'argent acheté pour moi des aromates.
Et tu ne m'as pas rassasié de la graisse de tes sacrifices ;
Mais tu m'as tourmenté par tes péchés.
Tu m'as fatigué par tes iniquités.
-^C'est moi, moi qui efface tes transgressions pour l'amour de moi.
Et je ne me souviendrai plus de tes péchés.
-^Réveille ma mémoire, plaidons ensemble.
Parle toi-même, pour te justifier.
"Ton premier père a péché.
Et tes interprètes se sont rebellés contre moi.
-*G'est pourquoi j'ai traité en profanes les chefs du sanctuaire,
J'ai livré Jacob à la destruction,
Et Israël aux outrages.
L' Eternel et les idoles; envoi de Cyrus.
Chap. XLIV. 'Ecoute maintenant, ô Jacob, mon serviteur!
O Israël, que j'ai choisi !
-Ainsi parle l'Eternel, qui t'a fait.
Et qui t'a formé dès ta naissance,
Celui qui est ton soutien :
Ne crains rien, mon serviteur Jacob,
Mon Israël, que j'ai choisi.
^Gar je répandrai des eaux sur le sol altéré.
Et des ruisseaux sur la terre desséchée ;
Je répandrai mon esprit sur ta race.
Et ma bénédiction sur tes rejetons.
■•Ils pousseront comme au milieu de l'herbe.
Comme les saules près des courants d'eau.
895
Chap. U,5-i'.. ÉSAIE.
^Celui-ci dira : Je suis à l'Eternel ;
Celui-là se réclamera du nom de Jacob ;
Cet autre écrira de sa main : à l'Eternel !
Et prononcera avec amour le nom d'Israël.
^Ainsi parle l'Éternel, roi d'Israël et son rédempteur,
L'Eternel des armées :
Je suis le premier et je suis le dernier.
Et hors moi il n'y a point de Dieu.
^Qui a, comme moi, fait des prédictions
(Qu'il le déclare et me le prouve !),
Depuis que j'ai fondé le peuple ancien ?
Qu'ils annoncent l'avenir et ce qui doit arriver !
*N'ayez pas peur, et ne tremblez pas ;
Ne te l'ai-je pas dès longtemps annoncé et déclaré ?
Vous êtes mes témoins :
Y a-t-il un autre Dieu que moi ?
Il n'y a pas d'autre rocher, je n'en connais point.
^Ceux qui fabriquent des idoles ne sont tous que vanité,
Et leurs plus belles œuvres ne servent à rien ;
Elles le témoignent elles-mêmes :
Elles n'ont ni la vue, ni l'intelligence.
Afin qu'ils soient dans la confusion.
"Qui est-ce qui fabrique un dieu, ou fond une idole.
Pour n'en retirer aucune utilité" ?
"Voici, tous ceux qui y travaillent seront confondus,
Et les ouvriers ne sont que des hommes ;
Qu'ils se réunissent tous, qu'ils se présentent.
Et tous ensemble ils seront tremblants et couverts de honte.
'-Le forgeron fait une hache,
Il travaille avec le charbon.
Et il la façonne à coups de marteau ;
Il la forge d'un bras vigoureux;
Mais a-t-il faim, le voilà sans force ;
Ne boit-il pas d'eau, le voilà épuisé.
'^Le charpentier étend le cordeau,
Fait un tracé au crayon.
Façonne le bois avec un couteau.
Et marque ses dimensions avec le compas;
Et il produit une figure d'homme.
Une belle forme humaine.
Pour qu'elle habite dans une maison.
'^11 se coupe des cèdres.
Il prend des rouvres et des chênes.
Et fait un choix parmi les arbres de la forêt;
Il plante des pins,
a. Réponse sous-entcndue : les insensés. Yoy. v. 11.
896
Es AIE. Chap.44,i5-r,
Et la pluie les fait croître.
'^Ces arbres servent à l'homme pour brûler,
Il en prend et il se chaufTe.
Il y met aussi le feu pour cuire du pain ;
Et il en fait également un dieu, qu'il adore.
Il en fait une idole, devant laquelle il se prosterne.
'^11 brûle au feu la moitié de son bois,
Avec cette moitié il cuit de la viande.
Il apprête un rôti, et se rassasie ;
Il se chauffe aussi, et dit : Ha ! ha !
Je me chauffe, je vois la flamme !
'"Et avec le reste il fait un dieu, son idole.
Il se prosterne devant elle, il l'adore, il l'invoque.
Et s'écrie : Sauve-moi !
Car tu es mon dieu !
'*lls n'ont ni intelligence, ni entendement.
Car on leur a fermé les yeux pour qu'ils ne voient point,
Et le cœur pour qu'ils ne comprennent point.
''Il ne rentre pas en lui-même,
Et il n'a ni l'intelligence, ni le bon sens de dire :
J'en ai brûlé une moitié au feu.
J'ai cuit du pain sur les charljons,
J'ai rôti de la viande et je l'ai mangée ;
Et avec le reste je ferais une abomination !
Je me prosternerais devant un morceau de bois !
-"11 se repaît de cendres.
Son cœur abusé l'égaré.
Et il ne sauvera point son àme, et ne dira point :
N'est-ce pas du mensonge que j'ai dans ma main ?
-'Souviens-toi de ces choses, ô Jacob !
O Israël ! car tu es mon serviteur;
Je t'ai formé, tu es mon serviteur;
Israël, je ne t'oublierai pas.
--J'efface tes transgressions comme un nuage.
Et tes péchés comme une nuée ;
Reviens à moi,
Car je t'ai racheté.
-•'Cieux, réjouissez-vous ! car l'Eternel a agi ;
Profondeurs de la terre, retentissez d'allégresse !
Montagnes, éclatez en cris de joie !
Vous aussi forêts, avec tous vos arbres !
Car l'Eternel a racheté Jacob,
Il a manifesté sa gloire en Israël.
"Ainsi parle l'Eternel, ton rédempteur,
Celui qui t'a formé dès ta naissance :
Moi, l'Eternel, j'ai fait toutes choses,
897
Chap. 44,25-45,8. ES AIE.
Seul j'ai déployé les cieux,
Seul j'ai étendu la terre.
^^J'anéantis les signes des prophètes de mensonge,
Et je proclame insensés les devins;
Je fais reculer les sages,
Et je tourne leur science en folie.
^"Je confirme la parole de mon serviteur,
Et j'accomplis ce que prédisent mes envoyés;
Je dis de Jérusalem : Elle sera habitée,
Et des villes de Juda : Elles seront rebâties;
Et je relèverai leurs ruines.
'"Je dis à l'abîme : Dessèche-toi,
Je tarirai tes fleuves.
-*Je dis de Cyrus : Il est mon berger,
Et il accomplira toute ma volonté ;
Il dira de Jérusalem : Qu'elle soit rebâtie !
Et du temple : Qu'il soit fondé !
Chap. XLV. 'Ainsi parle l'Eternel à son oint, à Cyrus,
Qu'il tient par la main,
Pour terrasser les nations devant lui,
Et pour relâcher la ceinture des rois,
Pour lui ouvrir les portes.
Afin qu'elles ne soient plus fermées :
-Je marcherai devant toi,
J'aplanirai les chemins montueux,
Je romprai les portes d'airain.
Et je briserai les verrous de fer.
^Je te donnerai des trésors cachés,
Des richesses enfouies.
Afin que tu saches
Que je suis l'Éternel qui t'appelle par ton nom.
Le Dieu d'Israël.
■'Pour l'amour de mon serviteur Jacob
Et d'Israël mon élu.
Je t'ai appelé par ton nom.
Je t'ai parlé avec bienveillance, avant que tu me connusses.
^Je suis l'Eternel, et il n'y en a point d'autre.
Hors moi il n'y a point de Dieu ;
Je t'ai ceint, avant que tu me connusses.
^C'est afin que l'on sache, du soleil levant au soleil couchant,
Que hors moi il n'y a point de Dieu :
Je suis l'Eternel, et il n'y en a point d'autre.
'Je forme la lumière, et je crée les ténèbres.
Je donne la prospérité, et je crée l'adversité;
Moi, l'Éternel, je fais toutes ces choses.
*Que les cieux répandent d'en haut
Et que les nuées laissent couler la justice !
898
ESAIE. Chap. â5,9-i9.
Que la terre s'ouvre, que le salut y fructifie,
Et qu'il en sorte à la fois la délivrance !
Moi, l'Eternel, je crée ces choses.
'■'Malheur à qui conteste avec son créateur !
— Vase parmi des vases de terre ! —
L'argile dit-elle à celui (jui la façonne : Que fais-tu ?
Et ton œuvre : Il n'a point de mains ?
'"Malheur à qui dit à son père : Pourc[uoi m'as-tu engendré ?
Et à sa mère : Pourquoi m'as-tu enfanté ?
"Ainsi parle l'Eternel, le Saint d'Israël, et son créateur :
Veut-on me questionner sur l'avenir,
Me donner des ordres sur mes enfants et sur l'œuvre de mes mains ?
'-C'est moi qui ai fait la terre.
Et qui sur elle ai créé Ihonimc ;
C'est moi, ce sont mes mains qui ont déployé les cieux.
Et c'est moi qui ai disposé toute leur armée.
"C'est moi qui ai suscité Cyrus dans ma justice,
Et j'aplanirai toutes ses voies ;
Il rebâtira ma ville, et libérera mes captifs,
Sans rançon ni présents.
Dit l'Eternel des armées.
'••Ainsi parle l'Eternel :
Les gains de l'Egypte et les profits de l'Ethiopie,
Et ceux des Sabéens à la taille élevée.
Passeront chez toi et seront à toi ;
Ces peuples marcheront à ta suite,
Ils passeront enchaînés,
Ils se prosterneront devant toi, et te diront en suppliants :
C'est auprès de toi seulement que se trouve Dieu,
Et il n'y a point d'autre Dieu que lui.
'^.Mais tu es un Dieu qui te caches,
Dieu d'Israël, sauveur!
'"Ils sont tous honteux et confus,
Ils s'en vont tous avec ignominie,
Les fabricateurs d'idoles.
'"C'est par l'Eternel qu'Israël obtient le salut.
Un salut éternel ;
Vous ne serez ni honteux ni confus.
Jusque dans l'éternité.
"*Car ainsi parle l'Eternel,
Le créateur des cieux, le seul Dieu,
Qui a formé la terre, qui l'a faite et qui Ta affermie,
Qui l'a créée pour qu'elle ne fut pas déserte,
Qui l'a formée pour qu'elle fût habitée :
Je suis l'Eternel, et il n'y en a ])oint d'autre.
'^Je n'ai point parlé en cachette,
899
Chap. 45,20-40,5. ÉSAIE.
Dans un lieu ténébreux de la terre ;
Je n'ai point dit à la postérité de Jacob :
Cherchez-moi vainement !
Moi, rÉternel, je dis ce qui est vrai,
Je proclame ce qui est droit.
^"Assemblez-vous et venez, approchez ensemble.
Réchappes des nations !
Ils n'ont point d'intelligence ceux qui portent leur idole de bois,
Et qui invoquent un dieu incapable de sauver.
^'Déclarez-le, et faites-les venir !
Qu'ils prennent conseil les uns des autres !
Qui a prédit ces choses dès le commencement.
Et depuis longtemps les a annoncées ?
N'est-ce pas moi, l'Eternel ?
Il n'y a point d'autre Dieu que moi,
Je suis le seul Dieu juste et qui sauve.
"Tournez-vous vers moi, et vous serez sauvés.
Vous tous qui êtes aux extrémités de la terre !
Car je suis Dieu, et il n'y en a point d'autre.
^^Je le jure par moi-même,
La vérité sort de ma bouche et ma parole ne sera point révoquée :
Tout genou fléchira devant moi.
Toute langue jurera par moi.
^*En l'Eternel seul, me dira-t-on, résident la justice et la force;
A lui viendront, pour être confondus.
Tous ceux qui étaient irrités contre lui.
*^Par l'Eternel seront justifiés et glorifiés
Tous les descendants d'Israël.
Chap. XLVI. 'Bel s'écroule, Nebo« tombe ;
On met leurs idoles sur des animaux, sur des bêtes ;
Vous les portiez, et les voilà chargées.
Devenues un fardeau pour l'animal fatigué !
^Ils sont tombés, ils se sont écroulés ensemble.
Ils ne peuvent sauver le fardeau.
Et ils s'en vont eux-mêmes en captivité.
^Ecoutez-moi, maison de Jacob,
Et vous tous, restes de la maison d'Israël,
Vous que j'ai pris à ma charge dès votre origine.
Que j'ai portés dès votre naissance !
^Jusqu'à votre vieillesse je serai le même.
Jusqu'à votre vieillesse je vous soutiendrai ;
Je l'ai fait, et je veux encore vous porter,
Vous soutenir et vous sauver.
^A qui me comparerez-vous, pour le faire mon égal ?
A qui me ferez-vous ressembler, pour que nous soyons semblables ">
il. Bel et Nebo, divinités des Babyloniens.
900
ÉSAIE. Chap. 46,6-47,5.
•^IIs versent l'or de leur bourse,
Et pèsent l'argent à la balance ;
Ils paient un orfèvre, pour qu'il en fasse un dieu,
Et ils adorent et se prosternent.
^Ils le portent, ils le chargent sur l'épaule,
Ils le mettent en place, et il y reste ;
Il ne bouge pas de sa place ;
Puis on crie vers lui, mais il ne répond pas,
Il ne sauve pas de la détresse.
*Souvenez-vous de ces choses, et soyez des hommes !
Pécheurs, rentrez en vous-mêmes !
"Souvenez-vous de ce qui s'est passé dès les temps anciens;
Car je suis Dieu, et il n'y en a point d'autre,
Je suis Dieu, et nul n'est semblable à moi.
'"J'annonce dès le commencement ce c|ui doit arriver.
Et longtemps d'avance ce cjui n'est pas encore accompli ;
Je dis : Mes arrêts subsisteront,
Et j'exécuterai toute ma volonté.
"C'est moi qui appelle de l'orient un oiseau de proie.
D'une terre lointaine un homme pour accomplir mes desseins,
Je l'ai dit, et je le réaliserai ;
Je l'ai conçu, et je l'exécuterai.
'-Ecoutez-moi, gens endurcis de cœur.
Ennemis de la droiture !
'^Je fais approcher ma justice : elle n'est pas loin ;
Et mon salut : il ne tardera pas.
Je mettrai le salut en Sion,
Et ma gloire sur Israël.
Babylone abaissée.
Chap. XLVII. 'Descends, et assieds-toi dans la poussière.
Vierge, fille de Babylone !
Assieds-toi à terre, sans trône.
Fille des Chaldéens !
On ne t'appellera plus délicate et voluptueuse.
-Prends les meules, et mouds de la farine ;
Ote ton voile, relève les pans de ta robe,
Découvre tes jambes, traverse les fleuves !
'Ta nudité sera découverte.
Et ta honte sera vue.
J'exercerai ma vengeance.
Je n'épargnerai personne. ■ — ■
*Notre rédempteur, c'est celui qui s'appelle l'Éternel des armées,
C'est le Saint d'Israël. —
^Assieds-toi en silence, et va dans les ténèbres,
Fille des Chaldéens !
On ne t'appellera plus la souveraine des royaumes.
901
Chap. 47,6-15. ÉSAIE.
^J'étais irrité contre mon peuple,
J'avais profané mon héritage,
Et je les avais livrés entre tes mains :
Tu n'as pas eu pour eux de la compassion,
Tu as durement appesanti ton joug sur le vieillard.
'Tu disais : A toujours je serai souveraine!
Tu n'as point mis dans ton esprit,
Tu n'as point songé que cela prendrait fin.
'Ecoute maintenant ceci, voluptueuse,
Qui t'assieds avec assurance.
Et qui dis en ton cœur :
Moi, et rien que moi !
Je ne serai jamais veuve.
Et je ne serai jamais privée d'enfants !
'Ces deux choses t'arriveront subitement, au mémo jour,
La privation d'enfants et le veuvage ;
Elles fondront en plein sur toi.
Malgré la multitude de tes sortilèges.
Malgré le grand nombre de tes enchantements.
"*Tu avais confiance dans ta méchanceté,
Tu disais : Personne ne me voit !
Ta sagesse et ta science t'ont séduite.
Et tu disais en ton cœur :
Moi, et rien que moi !
"Le malheur viendra sur toi.
Sans que tu en voies l'aurore ;
La calamité tombera sur toi,
Sans que tu puisses la conjurer;
Et la ruine fondra sur toi tout à coup,
A l'improviste.
** Reste donc au milieu de tes enchantements
Et de la multitude de tes sortilèges,
Auxquels tu as consacré ton travail dès ta jeunesse;
Peut-être pourras-tu en tirer profit,
Peut-être deviendras-tu redoutable.
"Tu t'es fatiguée à force de consulter :
Qu'ils se lèvent donc et qu'ils te sauvent.
Ceux qui connaissent le ciel,
Qui observent les astres.
Qui annoncent, d'après les nouvelles lunes.
Ce cjui doit t'arriver !
'*Voici, ils sont comme de la paille, le feu les consume.
Ils ne sauveront pas leur vie des flammes :
Ce ne sera pas du charbon dont on se chauffe.
Ni un feu auprès duquel on s'assied.
'^Tel sera le sort de ceux que tu te fatiguais à consulter.
Et ceux avec qui tu as trafiqué dès ta jeunesse
902 , ^
ÉSAIE. C hop. 48.1-13.
Se disperseront chacun de son côté :
Il n'y aura personne qui vienne à ton secours.
Les anciennes et les noin'cUes prédictions.
Chap. XLVIII. 'Ecoutez ceci, maison de Jacob,
Vous qui portez le nom d'Israël,
Et qui êtes sortis des eaux de Juda ;
Vous qui jurez par le nom de l'Eternel,
Et qui invoquez le Dieu d'Israël,
Mais sans vérité ni droiture !
-Car ils prennent leur nom île la ville sainte,
Et ils s'appuient sur le Dieu d'Israël,
Dont le nom est l'Eternel des armées.
^Dès longtemps j'ai fait les premières prédictions.
Elles sont sorties de ma bouche, et je les ai publiées :
Soudain j'ai agi, et elles se sont accomplies.
*Sachant que tu es endurci,
Que ton cou est une barre de fer,
Et que tu as un front d'airain,
^Je t'ai annoncé dès longtemps ces choses,
Je te les ai déclarées avant qu'elles arrivassent.
Afin que tu ne disses pas : C'est mon idole qui les a faites,
C'est mon image taillée ou mon image en fonte qui les a ordonnées.
*Tu entends ! Considère tout cela !
Et vous, ne l'avouerez-vous pas?...
Maintenant, je t'annonce des choses nouvelles,
Cachées, inconnues de toi.
"Elles se produisent à présent, et n'appartiennent point au passé ;
Jusqu'à leur avènement tu n'en avais aucune connaissance.
Afin que tu ne disses pas : Voici, je le savais.
*Tu n'en as rien appris, tu n'en as rien su.
Et jadis ton oreille n'en a point été frappée :
Car je savais que tu serais infidèle,
Et que dès ta naissance tu fus appelé rebelle.
"A cause de mon nom, je suspends ma colère ;
A cause de ma gloire, je me contiens envers toi,
Pour ne pas t'exterminer.
'"Je t'ai mis au creuset, mais non pour retirer de l'argent;
Je t'ai éprouvé dans la fournaise de l'adversité.
"C'est pour l'amour de moi, pour l'amour de moi, que je veux agir;
Car comment mon nom serait-il profané ?
Je ne donnerai pas ma gloire à un autre.
*- Ecoute-moi, Jacob !
Et toi, Israël, que j'ai appelé !
C'est moi, moi qui suis le premier,
C'est aussi moi qui suis le dernier.
"Ma main a fondé la terre,
903
Chap.48,i',-49,i. ÉSAIE.
Et ma droite a étendu les cieux :
Je les appelle, et aussitôt ils se présentent.
'''Vous tous, assemblez-vous, et écoutez !
Qui d'entre eux a annoncé ces choses ?
Celui que l'Eternel aime exécutera sa volonté contre Babylone,
Et son bras s'appesantira sur les Chaldéens.
"*Moi, moi, j'ai parlé, et je l'ai appelé;
Je l'ai fait venir, et son œuvre réussira.
'"Approchez-vous de moi, et écoutez !
Dès le commencement, je n'ai point parlé en cachette,
Dès l'origine de ces choses, j'ai été là.
Et maintenant, le Seigneur, l'Eternel m'a envoyé avec son esprit.
''Ainsi parle l'Éternel, ton rédempteur.
Le Saint d'Israël :
Moi, l'Eternel, ton Dieu, je t'instruis pour ton bien.
Je te conduis dans la voie que tu dois suivre.
"'Oh ! si tu étais attentif à mes commandements !
Ton bien-être serait comme un fleuve.
Et ton bonheur comme les flots de la mer ;
"Ta postérité serait comme le sable.
Et les fruits de tes entrailles comme les grains de sable;
Ton nom ne serait point effacé, anéanti devant moi.
-"Sortez de Babylone, fuyez du milieu des Chaldéens !
Avec une voix d'allégresse annoncez-le, publiez-le,
Faites-le savoir jusqu'à l'extrémité de la terre.
Dites : L'Eternel a racheté son serviteur Jacob !
'-'Et ils n'auront jnis soif dans les déserts où il les conduira :
Il fera jaillir pour eux l'eau du rocher,
Il fendra le rocher.
Et l'eau coulera.
-*I1 n'y a point de paix pour les méchants, dit l'Éternel.
Le serviteur de l Eternel, lumière des nations.
Cliap. XLIX. 'Iles, écoutez-moi!
Peuples lointains, soyez attentifs !
L'Eternel m'a appelé dès ma naissance,
11 m'a nommé dès ma sortie des entrailles maternelles.
^11 a rendu ma bouche semblable à un glaive tranchant,
Il m'a couvert de l'ombre de sa main ;
Il a fait de moi une flèche aiguë,
Il m'a caché dans son carquois.
■''Et il m'a dit : Tu es mon serviteur,
Israël en qui je me glorifierai.
•'Et moi j'ai dit : C'est en vain que j'ai travaillé.
C'est pour le vide et le néant que j'ai consumé ma force ;
Mais mon droit est auprès de l'Éternel,
904
ÉSAIE. Chap. 49.5-ti.
Et ma récompense auprès de mon Dieu.
^Maintenant, rÉternel parle,
Lui qui m'a formé dès ma naissance pour être son serviteur.
Pour ramener à lui Jacob,
Et Israël encore dispersé;
Car je suis honoré aux yeux de l'Eternel,
Et mon Dieu est ma force.
^11 dit : C'est peu que tu sois mon serviteur,
Pour relever les tribus de Jacob,
Et pour ramener les restes d'Israël :
Je t'établis pour être la lumière des nations.
Pour porter mon salut jusqu'aux extrémités de la terre.
"Ainsi parle l'Eternel, le rédempteur, le Saint d'Israël,
A celui qu'on méprise, qui est en horreur au peuple,
A l'esclave des puissants :
Des rois le verront, et ils se lèveront,
Des princes, et ils se prosterneront,
A cause de l'Eternel, qui est fidèle,
Du Saint d'Israël, qui t'a choisi.
Le rétablissement d'Israël.
^Vinsi parle l'Eternel :
Au temps de la grâce, je t'exaucerai,
Et au jour du salut je te secourrai ;
Je te garderai, et je t'établirai pour traiter alliance avec le peuple,
Pour relever le pays,
Et pour distribuer les héritages désolés ;
'Pour dire aux captifs : Sortez !
Et à ceux qui sont dans les ténèbres : Paraissez !
Ils paîtront sur les chemins,
Et ils trouveront des pâturages sur tous les coteaux.
'"Ils n'auront pas faim et ils n'auront pas soif;
Le mirage et le soleil ne les feront point souffrir ;
Car celui qui a pitié d'eux sera leur guide.
Et il les conduira vers des sources d'eaux.
"Je changerai toutes mes montagnes en chemins.
Et mes routes seront frayées.
'■Les voici, ils viennent de loin,
Les uns du septentrion et de l'occident.
Les autres du pays de Sinim.
''Cieux, réjouissez-vous!
Terre, sois dans l'allégresse !
Montagnes, éclatez en cris de joie !
Car l'Eternel console son peuple,
Il a pitié de ses malheureux.
'*Sion disait : L'Éternel m'abandonne,
905
Le Seigneur m'oublie !
Chap. 49,15-26. ÉSAIE.
'^Unc femme oublie-t-elle l'enfant qu'elle allaite?
N'a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles ?
Quand elle l'oublierait,
Moi je ne t'oublierais point.
'^Voici, je t'ai gravée sur mes mains ;
Tes murs sont toujours devant mes yeux.
'^Tes fils accourent ;
Ceux qui t'avaient détruite et ravagée
Sortiront du milieu de toi.
*** Porte tes yeux alentour, et regarde :
Tous ils s'assemblent, ils viennent vers toi.
Je suis vivant! dit l'Eternel,
Tu les revêtiras tous comme une parure,
Tu t'en ceindras comme une fiancée.
'^Dans tes places ravagées et désertes.
Dans ton pays ruiné,
Tes habitants seront désormais à l'étroit ;
Et ceux qui te dévoraient s'éloigneront.
-"Ils répéteront à tes oreilles.
Ces fils dont tu fus privée :
L'espace est trop étroit pour moi ;
Fais-moi de la place, pour cjue je puisse m'ctablir.
^*Et tu diras en ton cœur : Qui me les a engendrés ?
Car j'étais sans enfants, j'étais stérile.
J'étais exilée, répudiée : qui les a élevés?
J'étais restée seule : ceux-ci, où étaient-ils?
--Ainsi a parlé le Seigneur, l'Eternel :
Voici : Je lèverai ma main vers les nations.
Je dresserai ma bannière vers les peuples ;
Et ils ramèneront tes fils entre leurs bras.
Ils porteront tes filles sur les épaules.
*'Des rois seront tes nourriciers, et leurs princesses tes nourrices;
Ils se prosterneront devant toi la face contre terre.
Et ils lécheront la poussière de tes pieds.
Et tu sauras que je suis l'Eternel,
Et que ceux qui espèrent en moi ne seront point confus.
^'Le butin du puissant lui sera-t-il enlevé ?
Et la capture faite sur le juste échappera-t-elle? —
-^Oui, dit l'Éternel, la capture du puissant lui sera enlevée,
Et le butin du tyran lui échappera ;
Je combattrai tes ennemis,
Et je sauverai tes fils.
**Je ferai manger à tes oppresseurs leur propre chair ;
Ils s'enivreront de leur sang comme du moût ;
Et toute chair saura que je suis l'Eternel, ton sauveur.
Ton rédempteur, le puissant de Jacob.
906
ÉSAIE. Cliap. 50,1-u.
Le seri'ileiir de /'Eternel outragé et secouru.
L. 'Ainsi parle l'Eternel :
Où est la lettre de divorce, par laquelle j'ai répudié votre mère?
Ou bien, auquel de mes créanciers vous ai-je vendus ?
Voici, c'est à cause de vos iniquités que vous avez été vendus.
Et c'est à cause de vos péchés que votre mère a été répudiée.
*Je suis venu : pourquoi n'y avait-il personne ?
J'ai appelé : pourquoi personne n'a-t-il répondu ?
Ma main est-elle trop courte ])our racheter?
N'ai-je pas assez de force pour délivrer ?
Par ma menace, je dessèche la mer,
Je réduis les fleuves en désert ;
Leurs poissons se corrompent, faute d'eau.
Et ils périssent de soif.
*Je revêts les cieux d'obscurité.
Et je fais d'un sac leur couverture.
■"Le Seigneur, l'Eternel m'a donné une langue exercée,
Pour que je sache soutenir par la parole celui qui est abattu ;
Il éveille, chaque matin, il éveille mon oreille,
Pour que j'écoute comme écoutent des disciples.
^Le Seigneur, l'Éternel m'a ouvert l'oreille.
Et je n'ai point résisté.
Je ne me suis point retiré en arrière.
*J'ai livré mon dos à ceux qui me frappaient,
Et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe ;
Je n'ai pas dérobé mon visage
Aux ignominies et aux crachats.
'Mais le Seigneur, l'Eternel m'a secouru ;
C'est pourquoi je n'ai point été déshonoré,
C'est pourquoi j'ai rendu mon visage semblable à un caillou,
Sachant que je ne serais point confondu.
* Celui qui me justifie est proche :
Qui disputera contre moi ?
Comparaissons ensemble !
Qui est mon adversaire ?
Qu'il s'avance vers moi !
^Voici, le Seigneur, l'Eternel me secourra :
Qui me condamnera ?
Voici, ils tomberont tous en lambeaux comme un vêtement,
La teigne les dévorera.
'"Quiconque parmi vous craint l'Eternel,
Qu'il écoute la voix de son serviteur !
Quiconque marche dans l'obscurité et manque de lumière.
Qu'il se confie dans le nom de l'Eternel,
Et qu'il s'appuie sur son Dieu !
"Voici, vous tous qui allumez un feu,
907 58 *
Chap. 51,1-9. ÉSAIE.
Et qui êtes armés de torches,
Allez au milieu de votre feu et de vos torches enflammées !
C'est par ma main que ces choses vous arriveront ;
Vous vous coucherez dans la douleur.
La délivrance et le retour.
Chap. LI. 'Ecoutez-moi, vous qui poursuivez la justice.
Qui cherchez l'Éternel !
Portez les regaixls sur le rocher d'où vous avez été taillés,
Sur le creux de la fosse d'où vous avez été tirés.
^Portez les regards sur Abraham votre père,
Et sur Sara qui vous a enfantés ;
Car lui seul je l'ai appelé,
Je l'ai béni et multiplié.
^Ainsi l'Éternel a pitié de Sion,
Il a pitié de toutes ses ruines ;
Il rendra son désert semblable à un Éden,
Et sa terre aride à un jardin de l'Eternel.
La joie et l'allégresse se trouveront au milieu d'elle,
Les actions de grâces et le chant des cantiques.
■•Mon peuple, sois attentif!
Ma nation, prête-moi l'oreille !
Car la loi sortira de moi.
Et j'établirai ma loi pour être la lumière des peuples.
^Ma justice est proche, mon salut va paraître.
Et mes bras jugeront les peuples ;
Les îles espéreront en moi,
Elles se confieront en mon bras.
* Levez les yeux vers le ciel, et regardez en bas sur la terre !
Car les cieux s'évanouiront comme une fumée,
La terre tombera en lambeaux comme un vêtement,
Et ses habitants périront comme des mouches ;
Mais mon salut durera éternellement.
Et ma justice n'aura point de fin.
'Écoutez-moi, vous qui connaissez la justice,
Peuple, qui as ma loi dans ton cœur !
Ne craignez pas l'opprobre des hommes,
Et ne tremblez pas devant leurs outrages,
*Car la teigne les dévorera comme un vêtement.
Et la gerce les rongera comme de la laine ;
Mais ma justice durera éternellement.
Et mon salut s'étendra d'âge en âge.
^Réveille-toi, réveille-toi ! revêts-toi de force, bras de l'Éternel
Réveille-toi, comme aux jours d'autrefois,
Dans les anciens âges !
908
ÉSAIE. Chap. 51,10-71.
N'est-ce pas toi qui abattis l'Egypte,
Qui transperças le monstre i*
'"N'est-ce pas toi qui mis à sec la mer,
Les eaux du grand abîme,
Qui frayas dans les profondeurs de la mer
Un chemin pour le passage des rachetés ?
"Ainsi les rachetés de l'Eternel retourneront.
Ils iront à Sion avec chants de trionqihe.
Et une joie éternelle couronnera leur tète ;
L'allégresse et la joie s'approcheront,
La douleur et les gémissements s'enfuiront.
'-C'est moi, c'est moi qui vous console.
Qui es-tu, pour avoir peur de l'homme mortel,
Et du fils de l'homme, pareil à l'herbe ?
'•'Et tu oublierais l'Eternel, qui t'a fait,
Qui a étendu les cieux et fondé la terre !
Et tu tremblerais incessamment tout le jour
Devant la colère de l'oppresseur.
Parce qu'il cherche à détruire !
Où donc est la colère de l'oppresseur ?
'^Bientôt celui qui est courbé sous les fers sera délivré ;
Il ne mourra pas dans la fosse.
Et son pain ne lui manquera pas.
'^Je suis l'Eternel, ton Dieu,
Qui soulève la mer et fais mugir ses (lots.
L'Eternel des armées est son nom.
'*Je mets mes paroles dans ta bouche.
Et je te couvre de l'ombre de ma main,
Pour étendre de nouveaux cieux et fonder une nouvelle terre.
Et pour dire à Sion : Tu es mon peuple !
'^Réveille-toi, réveille-toi ! lève-toi, Jérusalem,
Qui as bu de la main de l'Eternel la coupe de sa colère.
Qui as bu, sucé jusqu'à la lie la coupe d'étourdissement !
'*I1 n'y en a aucun pour la conduire
De tous les fils qu'elle a enfantés,
11 n'y en a aucun pour la prendre par la main
De tous les fils qu'elle a élevés.
'^Ces deux choses te sont arrivées :
— Qui te plaindra ? —
Le ravage et la ruine, la famine et l'épée.
— Qui suis-je pour te consoler ? — •
-"Tes fils en défaillance gisaient à tous les coins de rues.
Comme le cerf dans un filet.
Chargés de la colère de l'Éternel,
Des menaces de ton Dieu.
'-'C'est pourquoi, écoute ceci, malheureuse,
Ivre, mais non de vin !
909
Chap. 51,22-52,9. ÉSAIE.
-'Ainsi parle ton Seigneur, rÉternel,
Ton Dieu, qui défend son peuple :
Voici, je prends de ta main la coupe d'étourdissenient,
La coupe de ma colère ;
Tu ne la boiras plus !
-^Je la mettrai dans la main de tes oppresseurs,
Qui te disaient : Courbe-toi, et nous passerons !
Tu faisais alors de ton dos comme une terre,
Comme une rue pour les passants.
Chap. LII. 'Rcveille-toi ! réveille-toi ! revêts ta parure, Sion !
Revêts tes habits de fête, Jérusalem, ville sainte !
Car il n'entrera plus chez toi ni incirconcis ni impur.
-Secoue ta poussière, lève-toi.
Mets-toi sur ton séant, Jérusalem !
Détache les liens de ton cou,
Captive, fdle de Sion !
'Car ainsi parle l'Eternel :
C'est gratuitement que vous avez été vendus,
Et ce n'est pas à prix d'argent que vous serez rachetés.
*Car ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Jadis mon peuple descendit en Egypte, pour y séjourner;
Puis l'Assyrien l'opprima sans cause.
^Et maintenant, qu'ai-je à faire, dit l'Eternel,
Quand mon peuple a été gratuitement enlevé ?
Ses tyrans poussent des cris, dit l'Eternel,
Et toute la durée du jour mon nom est outragé.
* C'est pourquoi mon peuple connaîtra mon nom ;
C'est pourquoi il saura, en ce jour.
Que c'est moi qui parle : me voici !
'Qu'ils sont beaux sur les montagnes
Les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles,
Qui publie la paix !
De celui c|ui apporte de bonnes nouvelles,
Qui publie le salut !
De celui qui dit à Sion :
Ton Dieu règne !
'^La voix de tes sentinelles retentit;
Elles élèvent la voix,
Elles poussent ensemble des cris d'allégresse,
Car de leurs propres yeux elles voient
Que l'Eternel ramène Sion" !
^Eclatez ensemble en cris de joie,
Ruines de Jérusalem !
Car l'Eternel console son peuple,
Il rachète Jérusalem.
a. C est-ù-dire, les captifs.
910
u
ÉSAIE. Chap. 52,M-5S,r,.
'"L'Eternel découvre le bras de sa sainteté,
Aux yeux de toutes les nations ;
Et toutes les extrémités de la terre verront
Le salut de notre Dieu.
"Partez, partez, sortez de là !
Ne touchez rien d'impur !
Sortez du milieu d'elle" !
Purifiez-vous, vous qui portez les vases de l'Eternel !
'*Ne sortez pas avec précipitation.
Ne partez pas en fuyant* ;
Car l'Eternel ira devant vous,
Et le Dieu d'Israël fermera votre marche.
La personne et l'œuvre du serviteur de V Eternel.
'^ Voici, mon serviteur prospérera;
11 montera, il s'élèvera, il s'élèvera bien haut.
'*De même qu'il a été" pour plusieurs un sujet d'effroi,
— Tant son visage était défiguré.
Tant son aspect différait de celui des fils de l'homme, —
'^De même il sera pour beaucoup de peuples un sujet de joio ;
Devant lui des rois fermeront la bouche ;
Car ils verront ce qui ne leur avait point été raconté,
Ils apprendront ce qu'ils n'avaient point entendu.
Chap. LUI. ' Qui a cru à ce que nous avons annoncé .■'
Oui a reconnu le bras de l'Eternel ?
*I1 s'est élevé devant lui comme une faible plante.
Comme un rejeton qui sort d'une terre desséchée ;
Il n'avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards,
Et son aspect n'avait rien pour nous plaire.
'Méprisé et abandonné des hommes.
Homme de douleur et habitué à la souffrance.
Semblable à celui dont on détourne le visage.
Nous l'avons dédaigné, nous n'avons fait de lui aucun cas.
■•Cependant, il a porté nos souffrances,
Il s'est chargé de nos douleurs ;
Et nous l'avons considéré comme puni.
Frappé de Dieu, et humilié.
^Mais il était blessé pour nos péchés.
Brisé pour nos iniquités ;
Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui.
Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.
'Nous étions tous errants comme des brebis.
Chacun suivait sa propre voie ;
Et l'Eternel l'a frap])é pour l'iniquité de nous tous.
a. Welle, de Babylone. b. Comme cela eut lieu à la sortie d'Egypte, Exode 12, il. c. Il a clè, héb. tu
as été,
OU
Chap. 53,i-5i,B. ÉSAIE.
^11 a été maltraité et opprimé,
Et il n'a point ouvert la bouche,
Semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie,
A une brebis muette devant ceux qui la tondent ;
11 n'a point ouvert la bouche.
'^ll a été enlevé par l'angoisse et le châtiment;
Et parmi ceux de sa génération, qui a cru
Qu'il était retranché de la terre des vivants
Et frappé pour les péchés de mon peuple ?
'On a mis son sépulcre parmi les méchants.
Son tombeau parmi les orgueilleux,
Quoiqu'il n'eût point commis de violence
Et qu'il n'y eût point eu de fraude dans sa bouche.
'"11 a plu à l'Éternel de le briser par la souffrance
Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché,
Il verra une postérité et prolongera ses jours ;
Et l'œuvre de l'Eternel prospérera entre ses mains.
"Délivré des tourments de son âme, il rassasiera ses regards ;
Par sa sagesse mon serviteur juste justifiera beaucoup d'hommes,
Et il se chargera de leurs iniquités.
'-C'est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands;
Il partagera le butin avec les puissants,
Parce qu'il s'est livré lui-même à la mort.
Et qu'il a été mis au nombre des malfaiteurs.
Parce qu'il a porté les péchés de beaucoup d'hommes,
Et qu'il a intercédé pour les coupables.
Le bonlieiir qui attend Israël.
Chap. LIV. 'Réjouis-toi, stérile, toi qui n'enfantes plus !
Fais éclater ton allégresse et ta joie, toi qui n'as plus de douleurs !
Car les fils de la délaissée seront plus nombreux
Que les fils de celle qui est mariée, dit l'Eternel.
^Elargis l'espace de ta tente ;
Qu'on déploie les couvertures de ta demeure :
Ne retiens pas !
Allonge tes cordages,
Et affermis tes pieux !
^Car tu te répandras à droite et à gauche ;
Ta postérité envahira des nations,
Et peuplera des villes désertes.
*Ne crains pas, car tu ne seras point confondue.
Ne rougis pas, car tu ne seras pas déshonorée ;
Mais tu oublieras la honte de ta jeunesse,
Et tu ne te souviendras plus de l'opprobre de ton veuvage.
^Car ton créateur est ton époux :
L'Eternel des armées est son nom ;
Et ton rédempteur est le Saint d'Israël :
Il se nomme Dieu de toute la terre ;
912
ÉSAIE. Chap. 5 4, 6-5 5, i.
"Car rÉternel te rappelle comme une femme délaissée et au cœur attristé,
Comme une épouse de la jeunesse, qui a été répudiée, dit ton Dieu.
'Quelques instants je t'avais abandonnée,
Mais avec une grande affection je t'accueillerai ;
^Dans un instant de colère, je t'avais un moment dérobé ma face.
Mais avec un amour éternel j'aurai compassion de toi,
Dit ton rédempteur, l'Eternel.
'Il en sera pour moi comme des eaux de Noé :
J'avais juré que les eaux de Noé ne se répandraient plus sur la terre ;
Je jure de même de ne plus m'irriter contre toi
Et de ne plus te menacer.
'"Quand les montagnes s'éloigneraient,
Quand les collines chancelleraient,
Mon amour ne s'éloignera point de toi.
Et mon alliance de paix ne chancellera point.
Dit 1 Eternel, qui a compassion de toi.
"Malheureuse, battue de la tempête, et que nul ne console !
\'oici, je garnirai tes pierres d'antimoine.
Et je te donnerai des fondements de saphir ;
'-Je ferai tes créneaux de rubis.
Tes portes d'escarboucles.
Et toute ton enceinte de pierres précieuses.
'■'Tous tes fils seront disciples de l'Eternel,
Et grande sera la postérité de tes fils.
'^Tu seras affermie par la justice ;
Bannis l'inquiétude, car tu n'as rien à craindre.
Et la frayeur, car elle n'approchera pas de toi.
'^Si l'on forme des complots, cela ne viendra pas de moi;
Quiconque se liguera contre toi tombera sous ton pouvoir.
'^ Voici, j'ai créé l'ouvrier qui souffle le charbon au feu.
Et qui fabrique une arme par son travail ;
Mais j'ai créé aussi le destructeur pour la briser.
'^Toute arme forgée contre toi sera sans effet ;
Et toute langue qui s'élèvera en justice contre toi.
Tu la condamneras.
Tel est l'héritage des serviteurs de l'Éternel,
Tel est le sàlut qui leur viendra de moi.
Dit l'Éternel.
Tous les peuples appelés.
Chap. LV. 'Vous tous qui avez soif, venez aux eaux,
Même celui qui n'a pas d'argent !
Venez, achetez et mangez.
Venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer !
* Pourquoi pesez-vous de l'argent pour ce qui ne nourrit pas ?
Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas ?
Ecoutez-moi donc, et vous mangerez ce qui est bon,
913
Chap. 55,3-56,^. ÉSAIE.
Et votre àme se délectera de mets succulents.
^Prêtez Toreille, et venez à moi,
Ecoutez, et votre âme vivra :
Je traiterai avec vous une alliance éternelle.
Pour rendre durables mes faveurs envers David.
^Voici, je l'ai établi comme témoin auprès des peuples,
Comme chef et dominateur des peuples.
^Voici, tu appelleras des nations que tu ne connais pas.
Et les nations qui ne te connaissent pas accourront vers toi,
A cause de l'Eternel, ton Dieu,
Du Saint d'Israël, qui te glorifie.
^Cherchez l'Eternel, pendant qu'il se trouve;
Invoquez-le, tandis qu'il est près.
'Que le méchant abandonne sa voie.
Et l'homme d'iniquité ses pensées ;
Qu'il retourne à l'Éternel, qui aura pitié de lui,
A notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner.
*Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
Et vos voies ne sont pas mes voies,
Dit l'Éternel.
''Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre.
Autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies,
Et mes pensées au-dessus de vos pensées.
'"Comme la pluie et la neige descendent des cieux.
Et n'y retournent pas
Sans avoir arrosé, fécondé la terre, et fait germer les plantes,
Sans avoir donné de la semence au semeur
Et du pain à celui qui mange,
"Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche :
Elle ne retourne point à moi sans effet.
Sans avoir exécuté ma A'olonté
Et accompli mes desseins.
'-Oui, vous sortirez avec joie.
Et vous serez conduits en paix ;
Les montagnes et les collines éclateront d'allégresse devant vous,
Et tous les arbres de la campagne battront des mains.
''Au lieu de l'épine s'élèvera le cyprès,
Au lieu de la ronce croîtra le myrte ;
Et ce sera pour l'Éternel une gloire,
Un monument perpétuel, impérissable.
Chap. LVI. 'Ainsi parle l'Éternel :
Observez ce qui est droit, et pratiquez ce qui est juste;
Car mon salut ne tardera pas à venir,
Et ma justice à se manifester.
^Heureux l'homme qui fait cela,
914
ÉSAIE. Chap. 56,3-57.7.
Et le fils de l'homme qui v demeure ferme,
Gardant le sabbat, pour ne point le profaner,
Et veillant sur sa main, pour ne commettre aucun mal !
'Que l'étranger qui s'attache à l'Éternel ne dise pas :
L'Eternel me séparera de son peuple !
Et que l'eunuque ne dise pas :
Voici, je suis un arbre sec !
*Car ainsi parle l'Eternel :
Aux eunuques qui garderont mes sabbats,
Qui choisiront ce qui m'est agréable,
Et qui persévéreront dans mon alliance,
^Je donnerai dans ma maison et dans mes murs une place et un nom,
Préférables à des fils et à des filles ;
Je leur donnerai un nom éternel.
Qui ne périra pas.
^Et les étrangers qui s'attacheront à l'Eternel pour le servir.
Pour aimer le nom de l'Eternel,
Pour être ses serviteurs.
Tous ceux qui garderont le sabbat, pour ne point le profaner.
Et qui persévéreront dans mon alliance,
'Je les amènerai sur ma montagne sainte,
Et je les réjouirai dans ma maison de prière ;
Leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel ;
Car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples.
*Le Seigneur, l'Eternel parle.
Lui qui rassemble les exilés d'Israël :
Je réunirai d'autres peuples à lui, aux siens déjà rassemblés.
Reproches et consolations.
^Vous toutes, bêtes des champs.
Venez pour manger, vous toutes, bêtes de la forêt!
"Ses gardiens" sont tous aveugles, sans intelligence ;
Ils sont tous des chiens muets, incapables d'aboyer ;
Ils ont des rêveries, se tiennent couchés.
Aiment à sommeiller.
"Et ce sont des chiens voraces, insatiables ;
Ce sont des bergers qui ne savent rien comprendre ;
Tous suivent leur propre voie,
Chacun selon son intérêt, jusqu'au dernier: —
'■-Venez, je vais chercher du vin,
Et nous boirons des liqueurs fortes !
Nous en ferons autant demain.
Et beaucoup plus encore ! —
Chap. LVII. 'Le juste périt, et nul n'y prend garde ;
Les gens de bien sont enlevés, et nul ne fait attention
Que c'est par suite de la malice que le juste est enlevé.
^11 entrera dans la paix,
«. Sfs gardiens, les jjardieiis d'ibl-aul, les principaux de la nation.
915
Chap. 57,3-15. ÉSAIE.
Il reposera sur sa couche,
Celui qui aura suivi le droit chemin.
^Mais vous, approchez ici, fils de l'enchanteresse,
Race de Tadultère et de la prostituée !
^De qui vous moquez-vous?
Contre qui ouvrez-vous une large bouche
Et tirez-vous la langue ?
N'êtes-vous pas des enfants de péché,
Une race de mensonge,
^S'échauffant près des térébinthes.
Sous tout arbre vert,
Égorgeant les enfants dans les vallées,
Sous des fentes de rochers ?
^ C'est dans les pierres polies des torrents qu'est ton partage.
Voilà, voilà ton lot ;
C'est à elles que tu verses des libations.
Que tu fais des offrandes :
Puis-je être insensible à cela?
'C'est sur une montagne haute et élevée que tu dresses ta couche ;
C'est aussi là que tu montes pour offrir des sacrifices.
*Tu mets ton souvenir derrière la porte et les poteaux ;
Car, loin de moi, tu lèves la couverture et tu montes.
Tu élargis ta couche, et tu traites alliance avec eux.
Tu aimes leur commerce, tu choisis une place.
^Tu vas auprès du roi avec de l'huile.
Tu multiplies tes aromates.
Tu envoies au loin tes messagers.
Tu t'abaisses jusqu'au séjour des morts.
'"A force de marcher tu te fatigues.
Et tu ne dis pas : J'y renonce !
Tu trouves encore de la vigueur dans ta main :
Aussi n'es-tu pas dans l'abattement.
"Et qui redoutais-tu, qui craignais-tu, pour être infidèle,
Pour ne pas te souvenir, te soucier de moi ?
Est-ce que je ne garde pas le silence, et depuis longtemps?
C'est pourquoi tu ne me crains pas.
**Je vais publier ta droiture.
Et tes œuvres ne te profiteront pas.
'^ Quand tu crieras, la foule de tes idoles te délivrera-t-elle ?
Le vent les emportera toutes, un souffle les enlèvera.
Mais celui qui se confie en moi héritera le pays.
Et jjossédera ma montagne sainte.
'*0n dira : Frayez, frayez, préparez le chemin.
Enlevez tout obstacle du chemin de mon peuple !
'^Car ainsi parle le Très-Haut,
! Dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint :
916
ÉSAIE. Chap. 57,16-58.5.
J'habite dans les lieux élevés et clans la sainteté;
Mais je suis avec l'homme contrit et humilié,
Afin de ranimer les esprits humiliés,
Afin de ranimer les cœurs contrits.
"Je ne veux pas contester à toujours.
Ni garder une éternelle colère,
Quand devant moi tombent en défaillance les esprits.
Les âmes que j'ai faites.
"A cause de son avidité coupable, je me suis irrité et je l'ai frappé.
Je me suis caché dans mon indignation ;
Et le rebelle a suivi le chemin de son cœur.
'''J'ai vu ses voies.
Et je le guérirai ;
Je lui servirai de guide.
Et je le consolerai, lui et ceux qui pleurent avec lui.
"*Jc mettrai la louange sur les lèvres.
Paix, paix à celui qui est loin et à celui qui est près ! dit l'Eternel.
Je les guérirai.
-"Mais les méchants sont comme la mer agitée,
Qui ne peut se calmer,
Et dont les eaux soulèvent la vase et le limon.
-'11 n'y a point de paix pour les méchants, dit mon Dieu.
Le vrai jeûne.
Chap. LVIII. 'Crie à plein gosier, ne te retiens pas.
Elève ta voix comme une trompette.
Et annonce à mon peuple ses iniquités,
A la maison de Jacob ses péchés !
-Tous les jours ils me cherchent.
Ils veulent connaître mes voies ;
Comme une nation qui aurait pratiqué la justice
Et n'aurait pas abandonné la loi de son Dieu,
Ils me demandent des arrêts de justice.
Ils désirent l'approche de Dieu. —
'Que nous sert de jeûner, si tu ne le vois pas ?
De mortifier notre âme, si tu n'y as point égard ? —
Voici, le jour de votre jeûne, vous vous livrez à vos penchants,
Et vous traitez durement tous vos mercenaires.
■•Voici, vous jeûnez pour disputer et vous quereller.
Pour frapper méchamment du poing ;
Vous ne jeûnez pas comme le veut ce jour.
Pour que votre voix soit entendue en haut.
^Est-ce là le jeûne auquel je prends plaisir,
Un jour où l'homme humilie son âme ?
Courber la tète comme un jonc.
Et se coucher sur le sac et la cendre.
Est-ce là ce que tu appelleras un jeûne,
Un jour agréable à l'Eternel ?
\ 917
Chap. 58,c-59,^. ÉSAIE.
^Voici le jeune auquel je prends plaisir :
Détache les chaînes de la méchanceté,
Dénoue les liens de la servitude,
Renvoie libres les opprimés,
Et que Ton rompe toute espèce de joug ;
'Partage ton pain avec celui qui a faim,
Et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile;
Si tu vois un homme nu, couvrc-lc.
Et ne te détourne pas de ton semblable.
*Alors ta lumière poindra comme l'aurore,
Et ta guérison germera promptement ;
Ta justice marchera devant toi,
Et la gloire de l'Eternel t'accompagnera.
''Alors tu appelleras, et l'Eternel répondra;
Tu crieras, et il dira : Me voici !
Si tu éloignes du milieu de toi le joug.
Les gestes menaçants et les discours injurieux,
'"Si tu donnes ta propre subsistance à celui qui a faim,
Si tu rassasies l'àme indigente.
Ta lumière se lèvera sur l'obscurité,
Et tes ténèbres seront comme le midi.
"L'Eternel sera toujours ton guide,
Il rassasiera ton àme dans les lieux arides.
Et il redonnera de la vigueur à tes membres ;
Tu seras comme un jardin arrosé.
Comme une source dont les eaux ne tarissent pas.
'-Les tiens rebâtiront sur d'anciennes ruines.
Tu relèveras des fondements antiques ;
On t'appellera réparateur des brèches.
Celui qui restaure les chemins, qui rend le pays habitable.
'^Si tu retiens ton pied pendant le sabbat.
Pour ne pas faire ta volonté en mon saint jour,
Si tu fais du sabbat tes délices.
Pour sanctifier l'Eternel en le glorifiant.
Et si tu l'honores en ne suivant point tes voies.
En ne te livrant pas à tes penchants et à de vains discours,
'''Alors tu mettras ton plaisir en l'Eternel,
Et je te ferai monter sur les hauteurs du pays.
Je te ferai jouir de l'héritage de Jacob, ton père ;
Car la bouche de l'Eternel a parlé.
Les crimes du peuple.
Chap. LIX. 'Non, la main de l'Eternel n'est pas trop courte pour sauver,
Ni son oreille trop dure pour entendre.
"Mais ce sont vos crimes qui mettent une séparation
Entre vous et votre Dieu ;
Ce sont vos péchés qui vous cachent sa face
918
ÉSAIE. Chap. 59,3-ii
Et rempêchent de vous écouter.
'Car vos mains sont souillées de sang,
Et vos doigts de crimes ;
Vos lèvres profèrent le mensonge,
Votre langue fait entendre l'iniquité.
*Nul ne se plaint avec justice,
Nul ne ]ilaide avec droiture ;
Ils s'appuient sur des choses vaines et disent des faussetés,
Ils conçoivent le mal et enfantent le crime.
^Ils couvent des œufs de basilic,
Et ils tissent des toiles d'araignée.
Celui qui mange de leurs œufs meurt;
Et, si l'on en brise un, il sort une vipère.
^Leurs toiles ne servent point à faire un vêtement.
Et ils ne peuvent se couvrir de leur ouvrage ;
Leurs œuvres sont des œuvres d'iniquité.
Et les actes de violence sont dans leurs mains.
"Leurs pieds courent au mal.
Et ils ont hâte de répandre le sang innocent;
Leurs pensées sont des pensées d'iniquité,
Le ravage et la ruine sont sur leur route.
*lls ne connaissent pas le chemin de la paix,
Et il n'y a point de justice dans leurs voies ;
Ils prennent des sentiers détournés :
Quiconque y marche ne connaît point la paix. —
^ C'est pourquoi l'arrêt de délivrance est loin de nous.
Et le salut ne nous atteint pas ;
Nous attendons la lumière, et voici les ténèbres,
La clarté, et nous marchons dans l'obscurité.
'"Nous tâtonnons comme des aveugles le long d'un mur.
Nous tâtonnons comme ceux qui n'ont point d'yeux ;
Nous chancelons à midi comme de nuit.
Au milieu de l'abondance nous ressemblons à des morts.
"Nous grondons tous comme des ours.
Nous gémissons comme des colombes ;
Nous attendons la délivrance, et elle n'est pas là,
Le salut, et il est loin de nous.
'-Car nos transgressions sont nombreuses devant toi.
Et nos péchés témoignent contre nous ;
Nos transgressions sont avec nous.
Et nous connaissons nos crimes.
''Nous avons été coupables et infidèles envers l'Eternel,
Nous avons abandonné notre Dieu ;
Nous avons proféré la violence et la révolte.
Conçu et médité dans le cœur des jjaroles de mensonge;
'■•Et la délivrance s'est retirée,
Et le salut se tient éloigné ;
919
Chap. 50. 15-60, k. ÉSAIE.
Car la vérité trébuche sur la place publique,
Et la droiture ne peut approcher.
'^La vérité a disparu,
Et celui qui s'éloigne du mal est dépouillé. —
L'Éternel voit, d'un regard indigné,
Qu'il n'y a plus de droiture.
'^11 voit qu'il n'y a pas un homme.
Il s'étonne de ce que personne n'intercède ;
Alors son bras lui vient en aide,
Et sa justice lui sert d'appui.
"Il se revêt de la justice comme d'une cuirasse.
Et il met sur sa tête le casque du salut ;
Il prend la vengeance pour vêtement,
Et il se couvre de la jalousie comme d'un manteau.
'^11 rendra à chacun selon ses œuvres,
La fureur à ses adversaires,
La pareille à ses ennemis ;
II rendra la pareille aux îles.
'^On craindra le nom de l'Éternel depuis l'occident.
Et sa gloire depuis le soleil levant ;
Quand l'ennemi viendra comme un fleuve.
L'esprit de l'Éternel le mettra en fuite.
^"Un rédempteur viendra pour Sion,
Pour ceux de Jacob qui se convertiront de leurs péchés.
Dit l'Éternel.
-'Voici mon alliance avec eux, dit l'Eternel :
Mon esprit, qui repose sur toi.
Et mes paroles, que j'ai mises dans ta bouche.
Ne se retireront point de ta bouche, ni de la bouche de tes enfants,
Ni de la bouche des enfants de tes enfants.
Dit l'Éternel, dès maintenant et à jamais.
Jérusalem restaurée.
Chap. LX. 'Lève-toi, sois éclairée, car ta lumière arrive.
Et la gloire de l'Éternel se lève sur toi.
-Voici, les ténèbres couvrent la terre.
Et l'obscurité les peuples ;
Mais sur toi l'Éternel se lève.
Sur toi sa gloire apparaît.
^Des nations marchent à ta lumière.
Et des rois à la clarté de tes rayons.
* Porte tes yeux alentour, et regarde :
Tous ils s'assemblent, ils viennent vers toi ;
Tes fds arrivent de loin.
Et tes fdles sont portées sur les bras.
920
ÉSAIE. Chap. 60, 5-16.
^Tu tressailliras alors et tu te réjouiras,
Et ton cœur bondira et se dilatera,
Quand les richesses de la mer se tourneront vers toi.
Quand les trésors des nations viendront à toi.
'Tu seras couverte d'une foule de chameaux,
De dromadaires de Madian et d'Epha ;
Ils viendront tous de Séba ;
Ils porteront de l'or et de l'encens.
Et j^ublieront les louanges de l'Eternel.
'Les troupeaux de Kédar se réuniront tous chez toi ;
Les béliers de Nebajoth seront à*ton service ;
Ils monteront sur mon autel et me seront agréables,
Et je glorifierai la maison de ma gloire.
''Qui sont ceux-là qui volent comme des nuées.
Comme des colombes vers leur colombier ?
*Car les îles espèrent en moi,
Et les navires de Tarsis sont en tête.
Pour ramener de loin tes enfants.
Avec leur argent et leur or,
A cause du nom de l'Eternel, ton Dieu,
Du Saint d'Israël qui te glorifie.
'"Les fils de l'étranger rebâtiront tes murs.
Et leurs rois seront tes serviteurs ;
Car je t'ai frappée dans ma colère.
Mais dans ma miséricorde j'ai pitié de toi.
"Tes portes seront toujours ouvertes.
Elles ne seront fermées ni jour ni nuit,
Afin de laisser entrer chez toi les trésors des nations,
Et leurs rois avec leur suite.
'-Car la nation et le royaume qui ne te serviront pas périront,
Ces nations-là seront exterminées.
'^La gloire du Liban viendra chez toi,
Le cyprès, l'orme et le buis, tous ensemble.
Pour orner le lieu de mon sanctuaire.
Et je glorifierai la place où reposent mes pieds.
'■•Les fils de tes oppresseurs viendront s'humilier devant toi.
Et tous ceux qui te méprisaient se prosterneront à tes pieds ;
Ils t'appelleront ville de l'Eternel,
Sion du Saint d'Israël.
'^Au lieu que tu étais délaissée et haïe,
Et que personne ne te parcourait.
Je ferai de toi un ornement pour toujours,
Un sujet de joie de génération en génération.
'*Tu suceras le lait des nations.
Tu suceras la mamelle des rois ;
Et tu sauras que je suis l'Eternel, ton sauveur.
Ton rédempteur, le puissant de Jacob.
921
Chap. 60,11-61,5. ÉSAIE.
'"Au lieu de l'airain je ferai venir de l'or,
Au lieu du fer je ferai venir de l'argent,
Au lieu du bois, de l'airain.
Et au lieu des pierres, du fer ;
Je ferai régner sur toi la paix.
Et dominer la justice.
'^On n'entendra plus parler de violence dans ton pays.
Ni de ravage et de ruine dans ton territoire,
Tu donneras à tes murs le nom de salut.
Et à tes portes celui de gloire.
"Ce ne sera plus le soleil qui te servira de lumière pendant le jour.
Ni la lune qui t'éclairera de sa lueur ;
Mais rÉterncl sera ta lumière à toujours,
Ton Dieu sera ta gloire.
-"Ton soleil ne se couchera plus,
Et ta lune ne s'obscurcira plus ;
Car l'Eternel sera ta lumière à toujours.
Et les jours de ton deuil seront passes.
^'11 n'y aura plus que des justes parmi ton peuple,
Ils posséderont à toujours le pays ;
C'est le rejeton que j'ai planté, l'œuvre de mes mains
Pour servir à ma gloire.
"Le plus petit deviendra un millier.
Et le moindre une nation puissante.
Moi, l'Eternel, je hâterai ces choses en leur temps.
Le salut proclamé.
Chap. LXI. * L'esprit du Seigneur, l'Eternel, est sur moi ;
Car l'Eternel m'a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux.
Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé.
Pour proclamer aux captifs la liberté.
Et aux prisonniers la délivrance ;
-Pour publier une année de grâce de l'Eternel,
Et un jour de vengeance de notre Dieu ;
Pour consoler tous les affligés ;
^Pour accorder aux affligés de Sion,
Pour leur donner un diadème au lieu de la cendre,
Une huile de joie au lieu du deuil,
Un vêtement de louange au lieu d'un esprit abattu.
Afin qu'on les appelle des térébinthes de la justice.
Une plantation de l'Éternel, pour servir à sa gloire.
*Ils rebâtiront sur d'anciennes ruines,
Ils relèveront d'antiques décombres,
Ils renouvelleront des villes ravagées,
Dévastées depuis longtemps.
^Des étrangers seront là et feront paître vos troupeaux,
922
ÉSAIE. Chap. 61,6-62. i
Des fils de l'étranger seront vos lal)ourenrs et vos vignerons.
^Mais vous, on vous appellera prêtres de l'Eternel,
On vous nommera serviteurs de notre Dieu ;
Vous mangerez les richesses des nations,
Et vous vous glorifierez de leur gloire.
^Au lieu de votre opprobre, vous aurez une j)ortion double ;
Au lieu de l'ignominie, ils seront joyeux de leur part ;
Ils posséderont ainsi le doid)le dans leur pays.
Et leur joie sera éternelle.
•"Car moi, l'Eternel, jainie la justice.
Je hais la rapine avec l'iniquité ;
Je leur donnerai fidèlement leur récompense,
Et je traiterai avec eux une alliance éternelle.
'Leur race sera connue parmi les nations.
Et leur postérité parmi les peuples ;
Tous ceux qui les vei'ront reconnaîtront
Qu'ils sont une race bénie de l'Eternel.
'"Je me réjouirai en l'Eternel,
Mon àme sera ravie d'allégresse en mon Dieu :
Car il m'a revêtu des vêtements du salut,
Il m'a couvert du manteau de la délivrance.
Gomme le fiancé s'orne d'un diadème,
Comme la fiancée se pare de ses joyaux.
"Car, comme la terre fait éclore son germe.
Et comme un jardin t'ait pousser ses semences.
Ainsi le Seigneur, l'Eternel, fera germer le salut et la gloire,
En présence de toutes les nations.
Instances pour la i'cniic du salut.
Chap. LXII. 'Pour l'amour de Sion je ne me tairai point.
Pour l'amour de Jérusalem je ne prendrai point de repos,
Jusqu à ce que son salut [paraisse, comme l'aurore,
Et sa délivrance, comme un flambeau qui s'allume.
-Alors les nations verront ton salut.
Et tous les rois ta gloire ;
Et l'on t'appellera d'un nom nouveau.
Que la bouche de l'Eternel déterminera.
^Tu seras une couronne éclatante dans la main de l'Eternel,
Un turban royal dans la main de ton Dieu.
■"On ne te nommera plus délaissée.
On ne nommera plus ta terre désolation ;
Mais on t'appellera mon plaisir en elle,
Et l'on appellera ta terre épouse ;
Car l'Eternel met son plaisir en toi.
Et la terre aura un époux.
^Comme un jeune homme s'unit à une vierge,
Ainsi tes fils s'uniront à toi ;
923 59 '
Chap. 62,6-68,^. ÉSAIE.
Et comme la fiancée fait la joie de son fiancé,
Ainsi tu feras la joie de ton Dieu.
^Sur tes murs, Jérusalem, j'ai placé des gardes ;
Ils ne se tairont ni jour ni nuit.
Vous qui rappelez le souvenir de l'Eternel,
Point de repos pour vous !
'Et ne lui laissez aucun relâche.
Jusqu'à ce qu'il rétablisse Jérusalem
Et la rende glorieuse sur la terre.
*L'Eternel l'a juré par sa droite et par son bras puissant :
Je ne donnerai plus ton blé pour nourriture à tes ennemis,
Et les fils de l'étranger ne boiront plus ton vin,
Produit de tes labeurs ;
^Mais ceux qvù auront amassé le blé le mangeront
Et loueront l'Eternel,
Et ceux qui auront récolté le vin le boiront.
Dans les parvis de mon sanctuaire.
'"Franchissez, franchissez les portes!
Préparez un chemin pour le peuple !
Frayez, frayez la route, ôtez les pierres !
Elevez une bannière vers les peuples !
"Voici ce que l'Eternel proclame aux extrémités de la terre :
Dites à la fille de Sion :
Voici, ton sauveur arrive ;
Voici, le salaire est avec lui,
Et les rétributions le précèdent.
'-On les appellera peuple saint, rachetés de l'Eternel;
Et toi, on t'appellera recherchée, ville non délaissée.
Un jour de veni^cnnce.
Chap. LXIII. 'Quel est ce guerrier qui vient d'Edom,
De Botsra, en vêtements rouges,
En habits éclatants.
Et se redressant avec fierté dans la plénitude de sa force ? —
C'est moi, qui ai promis le salut.
Qui ai le pouvoir de délivrer. —
-Pourquoi tes habits sont-ils rouges.
Et tes vêtements comme les vêtements de celui qui foule dans la cuve ?-
'J'ai été seul à fouler au pressoir.
Et nul homme d'entre les peuples n'était avec moi ;
Je les ai foulés dans ma colère.
Je les ai écrasés dans ma fureur;
Leur sang a jailli sur mes vêtements,
Et j'ai souillé tous mes habits.
*Carunjourde vengeance était dans mon cœur,
Et l'année de mes rachetés est venue.
924
1
ÉSAIR. Chap. 63,^-16.
'^ic regardais, et jHTSonne pour m'aider;
J'étais étonné, et personne pour nie soutenir;
Alors mon bras m'a été en aide,
Et ma fureur m'a servi d'appui.
''J'ai foulé des peuples dans ma eolère,
Je les ai rendus ivres dans ma fureur,
Et j'ai répandu leur sang sur la terre.
Prière du peuple.
'Je publierai les grâces de l'Eternel, les louanges de l'Eternel,
D'a]irès tout ce que l'Eternel a fait pour nous ;
Je dirai sa grande bonté envers la maison d'Israël,
Qu'il a traitée selon ses compassions et la richesse de son amour.
"Il avait dit : Certainement ils sont mon peuple,
Des enfants qui ne seront pas infidèles !
Et il a été pour eux un sauveur.
^Dans toutes leurs détresses ils n'ont pas été sans secours,
Et l'ange qui est devant sa face les a sauvés ;
Il les a lui-même rachetés, dans son amour et sa miséricorde,
Et constamment il les a soutenus et ])ortés, aux anciens jours.
'"Mais ils ont été rebelles, ils ont attristé son esj)rit saint ;
Et il est devenu leur ennemi, il a condjattu contre eux.
"Alors son peuple se souvint des anciens jours de Moïse.
Où est celui qui les fit monter de la mer.
Avec le berger de son troupeau ?
Où est celui qui mettait au milieu d'eux son esprit saint ;
'-Qui dirigea la droite de Moïse,
Par son bras glorieux ;
Qui fendit les eaux devant eux,
Pour se faire un nom éternel ; ' .
'^Qui les dirigea au travers des flots.
Comme un coursier dans le désert,
Sans qu'ils bronchassent?
'■'Comme la bète qui descend dans la vallée.
L'esprit de l'Eternel les a menés au repos.
C'est ainsi que tu as conduit ton peuple.
Pour te faire un nom glorieux.
e>
'Mlegarde du ciel, et vois.
De ta demeure sainte et glorieuse :
Où sont ton zèle et ta puissance?
Le frémissement de tes entrailles et tes compassions
Ne se font plus sentir envers moi.
'n"'u es cependant notre père,
Car Abraham ne nous connaît pas,
Et Israël ignore qui nous sommes ;
C'est toi, Eternel, (|ui es notre [)ère,
925
Chap. 6S,n-04,n. ÉSAIE.
Qui, dès réternité, t'appelles notre sauveur.
''Pounjuoi, ô Eternel, nous fais-tu errer loin de tes voies,
Et endurcis-tu notre cœur contre ta crainte? \
Reviens, pour l'amour de tes serviteurs,
Des tribus de ton héritage !
"*Ton peuple saint n'a possédé le pays que peu de temps ;
Nos ennemis ont foulé ton sanctuaire.
'^Nous sommes depuis longtemps comme un peuple (jue tu ne gouver-
Et qui n'est point appelé de ton nom... [nés \>àii.
Oh ! si tu déchirais les cieux, et si tu descendais,
Les montagnes s'ébranleraient devant toi,
Cliap. LXIV. 'Comme s'allume un feu de bois sec.
Comme s'évapore l'eau cjui bouillonne ;
Tes ennemis connaîtraient ton nom.
Et les nations trembleraient devant toi.
-Lorsque tu fis des prodiges que nous n'attendions pas.
Tu descendis, et les montagnes s'ébranlèrent devant toi.
■Maniais on n'a appris ni entendu dire.
Et jamais l'œil n'a vu c[u'un autre dieu que toi
Fît de telles choses pour ceux qui se confient en lui.
'Tu vas au-devant de celui c|ui pratique avec joie la justice.
De ceux qui marchent dans tes voies et se souviennent de toi.
Mais tu as été irrité, parce que nous avons péché ;
Et nous en souffrons longtemps jusqu'à ce que nous soyons sauvés.
^Nous sommes tous comme des im])urs,
Et toute notre justice est comme un vêtement souillé ;
Nous sommes tous flétris comme une feuille,
Et nos crimes nous emportent comme le vent.
^11 n'y a personne qui invoque ton nom,
Qui se réveille pour s'attacher à toi :
Aussi nous as-tu caché ta face,
Et nous laisses-tu périr par l'effet de nos crimes.
"Cependant, ô Eternel, tu es notre père ;
Nous sommes l'argile, et c'est toi cjui nous as formés
Nous sommes tous l'ouvrage de tes mains.
^Ne t'irrite ])as à l'extrême, ô Eternel,
Et ne te souviens pas à toujours du crime ;
Regarde donc, nous sommes tous ton peuple.
'••Tes villes saintes sont un désert;
Sion est un désert,
Jérusalem une solitude.
'"Notre maison sainte et glorieuse.
Où nos pères célébraient tes louanges.
Est devenue la proie des flammes ;
Tout ce que nous avions de précieux a été dévasté.
"Après cela, ô Éternel, te contiendras-tu?
926
ÉSAIE. Chap. 6-1, /-/?.
Est-ce que tu te tairas, et nous affligeras à l'excès?
Les rétribiilions de i Eternel.
Chap. IjXV. 'J'ai exaucé ceux qui ne demandai entrien,
Je me suis laissé trou\er par ceux qui ne me cherchaient pas ;
J'ai dit : Me voici, me voici!
A une nation qui ne s'appelait pas de mon nom.
-J'ai tendu mes mains tous les jours vers un peuple rebelle,
(^ui marche dans une voie mauvaise,
Au gré de ses pensées ;
^Vers un peuple qui ne cesse de m'irriter en face,
Sacrifiant dans les jardins.
Et l)rùlant de l'encens sur les l)ri([ues :
■•Qui fait des sépulcres sa demeure,
Et passe la nuit dans les cavernes.
Mangeant de la chair de porc.
Et ayant dans ses vases des mets impurs;
^Oui dit : Retire-toi,
Ne m'approche pas, car je suis saint!...
De pareilles choses, c'est une fumée dans mes narines",
C'est un feu qui brûle toujours.
"Voici ce que j'ai résolu par devers moi :
Loin de me taire, je leur ferai porter la peine.
Oui, je leur ferai porter la peine
'De vos crimes, dit l'Eternel, et des crimes de vos pères.
Qui ont bridé de l'encens sur les montagnes,
Et qui m'ont outragé sur les collines ;
Je leur mesurerai le salaire de leurs actions passées.
*Ainsi parle l'Eternel :
Quand il se trouve du jus dans une grappe.
On dit : Ne la détruis pas,
Car il y a là une bénédiction !
J'agirai de même, pour l'amour de mes serviteurs.
Afin de ne pas tout détruire.
'Je ferai sortir de Jacob une postérité,
Et de Juda un héritier de mes montagnes ;
Mes élus posséderont le pays.
Et mes serviteurs y habiteront.
'"Le Saron servira île pâturage au menu bétail,
Et la A'allée d'Acor servira de gîte au gros bétail.
Pour mon peuple qui m'aura cherché.
"Mais vous, qui abandonnez l'Eternel,
Qui oubliez ma montagne sainte.
Qui dressez une table pour Gad,
Et remplissez une coupe pour Mcni '',
'-Je vous destine au glaive,
a. Kigure servant à exprimer la colère divine. b. Cad et .l/cHf. idoles dont les noms ne se trouvent «jii ieî.
927
Chap. 65,13-oj,. ÉSAIÈ.
Et vous fléchirez tous le genou, pour être égorgés ;
Car j'ai appelé, et vous n'avez point répondu,
J'ai parlé, et vous n'avez point écouté :
Mais vous avez fait ce qui est mal à mes yeux,
Et vous avez choisi ce qui me déplaît.
'^C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Voici, mes serviteurs mangeront, et vous aurez faim ;
Voici, mes serviteurs boiront, et vous aurez soif;
Voici, mes serviteurs se réjouiront, et vous serez confondus;
'■* Voici, mes serviteurs chanteront dans la joie de leur cœur;
Mais vous, vous crierez dans la douleur de votre àme.
Et vous vous lamenterez dans l'abattement de votre esprit.
'^Vous laisserez votre nom en iuiprécation à mes élus ;
Le Seigneur, l'Éternel vous fera mourir.
Et il donnera à ses serviteurs un autre nom.
'^ Celui qui voudra être béni dans le pays
Voudra l'être par le Dieu de vérité.
Et celui qui jurera dans le pays
Jurera par le Dieu de vérité ;
Car les anciennes souffrances seront oubliées,
Elles seront cachées à mes yeux.
'^Car je vais créer de nouveaux cieux
Et une nouvelle terre ;
On ne se rappellera plus les choses passées,
Elles ne reviendront plus à l'esprit.
"'Réjouissez-vous plutôt et soyez à toujours dans l'allégresse,
A cause de ce que je vais créer ;
Car je vais créer Jérusalem pour l'allégresse.
Et son peuple pour la joie.
'■•Je ferai de Jérusalem mon allégresse.
Et de mon peuple ma joie ;
On n'y entendra plus
Le bruit des pleurs et le bruit des cris.
-"Il n'y aura plus ni enfants ni vieillards.
Qui n'accomplissent leurs jours ;
Car celui qui mourra à cent ans sera jeune,
Et le pécheur âgé de cent ans sera maudit.
*'Ils bâtiront des maisons, et les habiteront;
Ils planteront des vignes, et en mangeront le fruit.
"Ils ne bâtiront ])as des maisons pour qu'un autre les habite.
Ils ne planteront pas des vignes pour qu'un autre en mange le fruit;
Car les jours de mon peuple seront comme les jours des arbres.
Et mes élus jouiront de l'œuvre de leurs mains.
-"'Ils ne travailleront pas en vain,
Et ils n'auront pas des enfants pour les voir jiérir ;
Car ils formeront une race bénie de l'Eternel,
Et leurs enfants seront avec eux.
^*' Avant qu'ils m'invoquent, je répondrai ;
928
ÉSAIE. Chap. 65,r.-66,-
Avant qu'ils aient cessé de parler, j'exaucerai.
-^Le loup et l'agneau paîtront ensemble,
Le lion, comme le bœuf, mangera de la paille.
Et le serpent aura la poussière pour nourriture.
Il ne se fera ni tort ni dommage
Sur toute ma montagne sainte,
Dit l'Éternel.
Chap. LXVI. 'Ainsi parle l'Éternel :
Le ciel est mon trône.
Et la terre mon marchepied.
Quelle maison pourriez-vous me bâtir.
Et quel lieu me donneriez-vous pour demeure ?
-Toutes ces choses, ma main les a faites,
Et toutes ont reçu l'existence, dit l'Eternel.
Voici sur qui je porterai mes regards :
Sur celui qui souffre et qui a l'esprit abattu,
Sur celui qui craint ma parole.
'Celui qui immole un bœuf, ou tuerait un homme.
Celui qui sacrifie un agneau, ou romprait la nuque à un chien.
Celui qui présente une offrande, ou répandrait du sang de porc,
Celui qui brûle de l'encens, ou adorerait des idoles.
Tous ceux-là se complaisent dans leurs voies.
Et leur àme trouve du plaisir dans leurs abominations.
■•Moi aussi, je me complairai dans leur infortune,
Et je ferai venir sur eux ce qui cause leur effroi,
Parce que j'ai appelé, et qu'ils n'ont point répondu.
Parce que j'ai parlé, et qu'ils n'ont point écouté ;
Mais ils ont fait ce qui est mal à mes yeux,
Et ils ont choisi ce qui me déplaît.
^Écoutez la parole de l'Éternel,
Vous qui craignez sa parole.
Voici ce que disent vos frères
Qui vous haïssent et vous repoussent,
A cause de mon nom :
Que l'Éternel montre sa gloire,
Et que nous voyions votre joie ! —
Mais ils seront confondus.
*Une voix éclatante sort de la ville,
Une voix sort du temple.
C'est la voix de l'Éternel,
Qui paie à ses ennemis leur salaire.
'Avant d'éprouver les douleurs.
Elle a enfanté ;
Avant que les souffrances lui vinssent,
929
Qkap. 66,8-18. ÉSAIE.
Elle a donné la naissance à un fils.
^Qui a jamais entendu pareille chose ?
Qui a jamais vu rien de semblable ?
Un pays peut-il naître en un jour ?
Une nation est-elle enfantée d'un seul coup ?
A peine en travail, Sion a enfanté ses fils !
^Ouvrirais-je le sein maternel,
Pour ne pas laisser enfanter ? dit l'Eternel ;
Moi, qui fais naître,
Empècherais-je d'enfanter? dit ton Dieu.
'"Réjouissez-vous avec Jérusalem,
Faites d'elle le sujet de votre allégresse,
Vous tous qui l'aimez ;
Tressaillez avec elle de joie,
Vous tous qui menez deuil sur elle ;
"Afin que vous soyez nourris et rassasiés
Du lait de ses consolations,
Afin que vous savouriez avec bonheur
La plénitude de sa gloire.
'^Car ainsi parle l'Eternel :
Voici, je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve.
Et la gloire des nations comme un torrent débordé,
Et vous serez allaités ;
Vous serez portés sur les bras,
Et caressés sur les genoux.
''Comme un homme que sa mère console,
Ainsi je vous consolerai ;
Vous serez consolés dans Jérusalem.
'•'Vous le verrez, et votre cœur sera dans la joie,
Et vos os reprendront de la vigueur, comme l'herbe ;
L'Éternel manifestera sa puissance envers ses serviteurs,
Mais il fera sentir sa colère à ses ennemis.
'^Car voici, l'Eternel arrive dans un feu,
Et ses chars sont comme un tourbillon ;
Il convertit sa colère en un brasier,
Et ses menaces en flammes de feu.
'^C'est par le feu cjue l'Fjteinel exerce ses jugements,
C'est par son glaive qu'il châtie toute chair;
Et ceux que tuera l'Eternel seront en grand nombre.
"Ceux qui se sanctifient et se purifient dans les jardins,
Au milieu desquels ils vont un à un,
Qui mangent de la chair de porc.
Des choses abominables et des souris.
Tous ceux-là périront, dit l'Eternel.
'Me connais leurs œuvres et leurs pensées.
Le temps est venu de rassembler toutes les nations
930
ÉSAIK. Clwp. 00,!9-v..
Et toutes les langues ;
Elles viendront et verront ma g-loire.
'"■le mettrai un signe parmi elles,
Et j'enverrai leurs réehap|îés vers les nations,
A Tarsis, à Pul et à Lnd, ([iii tirent de l'arc,
A Tubal et à Javan,
Aux îles lointaines,
Qui jamais n'ont entendu parler de moi.
Et fpii n'ont pas vu ma gloire ;
Et ils pul)lieront ma gloire j^armi les nations.
-"Ils amèneront tous vos frères du milieu de toutes les nations,
En olf'rande à l'Eternel,
Sur des chevaux, des chars et des litières,
Sur des mulets et des dromadaires,
A ma montayne sainte,
A Jérusalem, dit l'Eternel,
Comme les enfants d'Israël apportent leur offrande.
Dans un vase pur,
A la maison de l'Eternel.
'-'Et je prendrai aussi j^armi eux
Des prêtres, des Lévites, dit rt]ternel.
■--Car comme les nouveaux cieux
Et la nouvelle terre que je vais créer
Subsisteront devant moi, dit l'Eternel,
Ainsi subsisteront votre postérité et votre nom.
-'A chaque nouvelle lune et à chaque sabbat.
Toute chair viendra se prosterner devant moi, dit l'Eternel.
-■•Et quand on sortira, on verra
Les cadavres des hommes qui se sont rebellés contre moi ;
Car leur ver ne mourra jioint, et leur feu ne s'éteindra point;
Et ils seront pour toute chair un objet d'horreur.
JEREMIE
Chap. I. ^Paroles de Jérémie, fils de Hilkija, fiin des prêtres d'Anathoth,
dans le pays de Benjamin.
-La parole de rÉternel lui fut adres- branche d'amandier". ''Et l'Éternel
sée au temps de Josias, fils d'Amon, me dit : Tu as bien vu; car je veille
roi de Juda, la treizième année de son sur ma parole, pour l'exécuter,
règne, ^et au temps de Jojakim, fils de '^La parole de l'Eternel me fut
.Josias, roi de .Juda, jusqu'à la fin de la adressée une seconde fois, en ces
onzième année de Sédécias, fils de Jo- mots : Que vois-tu ? Je répondis : Je
sias, roi de Juda, jusqu'à l'époque où vois une chaudière bouillante, du côté
Jérusalem fut emmenée en captivité, du septentrion. '■*Et l'Eternel me dit :
au cinc^uième mois. C'est du septentrion que la calamité
*La parole de l'Éternel me fut adres- se répandra sur tous les habitants du
sée, en ces mots : '^Avant que je t'eusse pays. "^Car voici, je vais appeler tous
formé dans le ventre de ta mère, je te les peuples des royaumes du scpten-
connaissais, et avant que tu fusses trion, dit l'Éternel; ils viendront, et
sorti de son sein, je t'avais consacré, placeront chacun leur siège à l'en-
je t'avais établi prophète des nations, trée des portes de Jérusalem, contre
^Je répondis : Ah ! Seigneur Éternel ! ses murailles tout alentour, et contre
voici, je ne sais point parler, car je toutes les villes de Juda. '"Je pronon-
suis un enfant. "Et l'Éternel me dit : cerai mes jugements contre eux*, à
Ne dis pas : Je suis un enfant. Car tu cause de toute leur méchanceté, parce
iras vers tous ceux auprès de qui je qu'ils m'ont abandonné et ont offert
t'enverrai, et tu diras tout ce que je de l'encens à d'autres dieux, et parce
t'ordonnerai. ^Ne les crains point: car qu'ils se sont prosternés devant l'ou-
je suis avec toi pour te délivrer, dit vrage de leurs mains. '"Et toi, ceins
l'Éternel. "Puis l'Éternel étendit sa tes reins, lève-toi, et dis-leur tout ce
main, et toucha ma bouche ; et l'Éter- que je t'ordonnerai. Ne tremble pas
nel me dit : Voici, je mets mes paroles en leur présence, de peur que je ne te
dans ta bouche. '"Regarde, je t'établis fasse trembler devant eux. 'Woici, je
aujourd'hui sur les nations et sur les t'établis en ce jour sur tout le pays
royaumes, pour que tu arraches et que comme une ville forte, une colonne
tu abattes, pour que tu ruines et que de fer et un mur d'airain, contre les
tu détruises, pour que tu bâtisses et rois de Juda, contre ses chefs, contre
que tu plantes. ses prêtres, et contre le peuple du
"La parole de l'Éternel me fut pays. '"Ils te feront la guerre, mais ils
adressée, en ces mots : Que vois-tu, ne te vaincront pas; car je suis avec
Jérémie ? Je répondis : Je vois une toi pour te délivrer, dit l'Eternel.
a. Symbole de la vigilance et de l'activité. C est au milieu du sommeil de Ihiver que l'amandier pousse eti
se couvre de fleurs. b. Eux, les habitants du pays, les Israélites.
932
JÉRÉMIE. Chap. 2.1-17.
Reproches au peuple d'Israël.
C/ia/). II. ' La parole de rÉternel me fut adressée, en ces mots :
"Va, et crie aux oreilles de Jérusalem :
Ainsi parle l'Eternel :
Je me souviens de ton amour lorsque tu étais jeune,
De ton aflection lorsque tu étais fiancée.
Quand tu me suivais au désert.
Dans une terre inculte.
^Israël était consacré à rÉternel,
Il était les prémices de son revenu ;
Tous ceux qui en mangeaient se rendaient coupables
Et le malheur fondait sur eux, dit l'Eternel.
''Ecoutez la parole de l'Eternel, maison de Jacob,
Et vous toutes, familles de la maison d'Israël !
^Ainsi parle l'Eternel :
Quelle iniquité vos pères ont-ils trouvée en moi,
Pour s'éloigner de moi.
Et pour aller après des choses de néant et n'être eux-mêmes que néant?
*Ils n'ont pas dit : Où est l'Eternel,
Qui nous a fait monter du jjays d'Egypte,
Qui nous a conduits dans le désert,
I^ans une terre aride et pleine de fosses.
Dans une terre où régnent la sécheresse et l'ombre de la' mort.
Dans une terre par où personne ne passe.
Et où n'habite aucun homme ?
'Je vous ai fait venir dans un pavs semblable à un verger.
Pour que vous en mangiez les fruits et les meilleures productions ;
Mais vous êtes venus, et vous avez souillé mon pavs.
Et vous avez fait de mon héritage une abomination.
"^Les prêtres n'ont pas dit : Où est l'Eternel ?
Les dépositaires de la loi ne m'ont pas connu.
Les pasteurs m'ont été infidèles,
Les pro]>hètes ont prophétisé par Baal,
Et sont allés après ceux qui ne sont d'aucun secours.
^C'est pourquoi je veux encore contester avec vous, dit l'Eternc!,
Je veux contester avec les enfants de vos enfants.
'"Passez aux îles de Kittim, et regardez !
Envoyez à Kédar, observez bien,
Et regardez s'il y a rien de semblable !
"Y a-t-il une nation qui change ses dieux.
Quoiqu'ils ne soient pas des Dieux?
Et mon peuple a changé sa gloire contre ce qui n'est d'aucun secours!
'-Cieux, soyez étonnés de cela ;
Frémissez d'épouvante et d'horreur! dit l'I^ternel.
933
Chnp.S,i3-v.. JEREMIE.
'•'Car mon peuple a commis un double péché.
Ils m'ont abandonné, moi qui suis une source d'eau vive,
Pour se creuser des citernes, des citernes crevassées,
Qui ne retiennent pas l'eau.
'^Israël est-il un esclave acheté, ou né dans la maison?
Pourquoi donc devient-il une proie ?
'^Contre lui les lionceaux rugissent, poussent leurs cris.
Et ils ravagent son pays ;
Ses villes sont brûlées, il n'y a plus d'habitants.
''Même les entants de Noph et de Tachpanès
Te briseront le sommet de la tête.
'"Cela ne t'arrive-t-il pas.
Parce que tu as abandonné l'Eternel, ton Dieu,
Lorsqu'il te dirigeait dans la bonne voie ?
'^Et maintenant, qu'as-tu à faire d'aller en Egypte,
Pour boire l'eau du Nil?
Qu'as-tu à faire d'aller en Assyrie,
Pour boire l'eau cUi fleuve " ?
'"Ta méchanceté te châtiera, et ton infidélité te punira.
Tu sauras et tu verras que c'est une chose mauvaise et amère
D'abandonner l'Éternel, ton Dieu,
Et de n'avoir de moi aucune crainte.
Dit le Seigneur, l'Eternel des armées.
^"Tu as dès longtemps brisé ton joug,
Rompu tes liens.
Et tu as dit : Je ne veux plus être dans la servitude !
Mais sur toute colline élevée
Et sous tout arbre vert
Tu t'es courbée comme une prostituée.
■-'.le t'avais plantée comme une vigne excellente
Et du meilleur plant ;
Comment as-tu changé.
Dégénéré en une vigne étrangère ?
"Quand tu te laverais avec du nitre,
Qiuind tu emploierais beaucoup de potasse,
Ton ini([uité resterait marc[uée devant moi,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
-'Comment dii'ais-tu : .le ne me suis point souillée,
.)e ne suis point allée après les Baals ?
Regarde tes pas dans la vallée.
Reconnais ce que tu as fait.
Dromadaire à la course légère et vagabonde !
-■'Anesse sauvage, habituée au désert.
Haletante dans l'ardeur de sa passion,
a. De l'Euphrate.
934
JÉRÉMIE. C lui]). 3,^5-36.
Qui l'empêchera de satisfaire son désir?
Tous ceux qui la cherchent n'ont pas à se fatiguer;
Ils la trouvent pendant son mois.
^^Ne t'expose pas à avoir les pieds nus,
Ne dessèche pas ton gosier !
Mais tu dis : C'est en vain, non !
Car j'aime les dieux cti'angers, je veux aller a])rcs eux.
-^Comme un voleur est confus lorsqu'il est surpris.
Ainsi seront confus ceux de la maison d'Israël,
Eux, leurs rois, leurs chefs,
Leurs ]irctres et leurs prophètes.
-"Ils disent au bois : Tu es mon père !
Et à la pierre : Tu m'as donné la vie !
Car ils me tournent le dos, ils ne me regardent jias.
Et quand ils sont dans le malheur, ils disent :
Lève-toi, sauve-nous !
-*0ù donc sont tes dieux que tu t'es faits?
Qu'ils se lèvent, s'ils peuvent te sauver au temps du malheur !
Car tu as autant de dieux que de villes, o Juda !
-^Pourquoi contesteriez-vous avec moi?
Vous m'avez tous été infidèles, dit l'Eternel.
'"En vain ai-je frappé vos enfants ;
Ils n'ont point eu égard à la correction ;
Votre glaive a dévoré vos prophètes,
Comme un lion destructeur.
'' Hommes de cette génération, considérez la parole de l'Eternel !
Ai-je été ])our Israël un désert.
Ou un pays d'épaisses ténèbres?
Pourquoi mon peuj^le dit-il : Nous sommes libres.
Nous ne voulons jias retourner à toi ?
'-La jeune fdle oublie-t-clle ses ornements,
La fiancée sa ceinture ?
Et mon peuple m'a oublié
De]:)uis des jours sans nombre.
''Comme tu es habile dans tes voies pour chercher ce que lu aimes !
C'est même au crime que tu les exerces.
''Jusque sur les pans de ton habit se trouve
Le sang de ])auvres innocents.
Que tu n'as pas surpris faisant effraction.
'■"Malgré cela, tu dis : Oui, je suis innocente!
Certainement sa colère s'est détournée de moi !
Voici, je vais contester avec toi.
Parce que tu dis : Je n'ai jioint péché.
'^Pourtpioi tant d'empressement à changer ton chemiu !'
C'est de l'Egypte que viendra ta honte,
935
Chap. 2,31-3,13. JÉRÉMIE.
Comme elle est venue de l'Assyrie.
^"De là aussi tu sortiras, les mains sur la tète ;
Car l'Eternel rejette ceux en qui tu te confies,
Et tu ne réussiras pas auprès d'eux.
Chap. III. 'Il dit : Lorsqu'un homme répudie sa femme,
Qu'elle le quitte et devient la femme d'un autre,
Cet homme retourne-t-il encore vers elle?
Le pays même ne serait-il pas souillé ?
Et toi, tu t'es prostituée à de nombreux amants,
Et tu reviendrais à moi ! dit l'Eternel.
-Lève tes yeux vers les hauteurs, et regarde !
Où ne t'es-tu pas prostituée !
Tu te tenais sur les chemins, comme l'Arabe dans le désert,
Et tu as souillé le pays par tes prostitutions et par ta méchanceté.
^Aussi les pluies ont-elles été retenues.
Et la pluie du printemps a-t-elle manqué ;
Mais tu as eu le front d'une femme prostituée,
Tu n'as pas voulu avoir honte.
^Maintenant, n'est-ce pas? tu cries vers moi : Mon père!
Tu as été l'ami de ma jeunesse !
^Gardera-t-il à toujours sa colère?
La conservera-t-il à jamais ?
Et voici, tu as dit, tu as fait des choses criminelles, tu les as consommées.
Exhortations à In repentance.
^L'Eternel me dit, au temps du roi sa lettre de divorce, j'ai vu que la per-
Josias : As-tu vu ce qu'a fait l'infidèle fide Juda, sa sœur, n'a point eu de
Israël? Elle est allée sur toute monta- crainte, et qu'elle est allée se prosti-
gne élevée et sous tout arbre vert, et tuer pareillement. 'Par sa criante im-
là elle s'est prostituée. 'Je disais : pudicité Israël a souillé le pays, elle
Après avoir fait toutes ces choses, elle a commis adultère avec la pierre et
reviendra à moi. Mais elle n'est pas le bois. '"Malgré tout cela, la perfide
revenue. Et sa sœur, la perfide Juda, Juda, sa sœur, n'est pas revenue à moi
en a été témoin. ^Quoique j'eusse ré- de tout son cœur; c'est avec fausseté
pudié l'infidèle Israël à cause de tous qu'elle l'a fait, dit l'Eternel,
ses adultères, et que je lui eusse donné
"L'Eternel me dit : L'infidèle Israël paraît innocente
En comparaison de la perfide Juda.
'■-Va, crie ces paroles vers le septentrion, et dis :
Reviens, infidèle Israël ! dit l'Eternel.
Je ne jetterai jias sur vous un regard sévère ;
Car je suis miséricordieux, dit l'Eternel,
Je ne garde pas ma colère à toujours.
'•* Reconnais seulement ton iniquité.
Reconnais que tu as été infidèle à l'Eternel, ton Dieu,
Que tu as dirigé çà et là tes pas vers les dieux étrangers,
936
JÉRÉMIE. Chap. 3, /i-:
25.
Sous tout arbre vert,
Et que tu n'as pas écouté ma voix, dit l'Eternel.
"Revenez, enfants rebelles, dit l'Eternel ;
Car je suis votre maître.
Je vous prendrai, un d'une ville, deux d'une famille.
Et je vous ramènerai dans Sion.
'^Je vous donnerai des bergers selon mon cœur.
Et ils vous paîtront avec intelligence et avec sagesse.
'^Lorsque vous aurez multiplié et fructifié dans le pays.
En ces jours-là, dit l'Eternel,
On ne parlera plus de l'arche de l'alliance de l'Eternel ;
Elle ne viendra plus à. la pensée ;
On ne se la ra[)pellera plus, on ne s'apercevra plus de son absence.
Et l'on n'en fera point une autre.
''En ce temps-là, on appellera .Jérusalem le trône de l'Eternel ;
Toutes les nations s'assembleront à .Jérusalem, au nom de l'Eternel,
Et elles ne suivront plus les penchants de leur mauvais cœur.
'*En ces jours,
La maison de Juda marchera avec la maison d'Israël ;
Elles viendront ensemble du pays du septentrion
Au pays dont j'ai donné la possession à vos pères.
'"Je disais : Comment te mettrai-je parmi mes enfants,
Et te donnerai-je un pays de délices.
Un héritage, le plus bel ornement des nations .''
Je disais : Tu m'appelleras : Mon père !
Et tu ne te détourneras pas de moi.
-"Mais, comme une femme est infidèle à son amant.
Ainsi vous m'avez été infidèles, maison d'Israël,
Dit l'Eternel.
-' Une voix se fait entendre sur les lieux élevés.
Ce sont les pleurs, les supplications des enfants d'Israël,
Car ils ont perverti leur voie.
Ils ont oublié l'Eternel, leur Dieu.
^'-Revenez, enfants rebelles.
Je pardonnerai vos infidélités. —
Nous voici, nous allons à toi.
Car tu es l'Eternel, notre Dieu.
-'Oui, le bruit qui vient des collines et des montagnes n'est que men-
Oui, c'est en l'Eternel, notre Dieu, (pi'ost le salut d'Israël. [songe ;
-■•Les idoles ont dévoré le produit du travail de nos pères,
Dès notre jeunesse.
Leurs brebis et leurs bœufs, leurs fils et leurs filles.
"-^Nous avons notre honte pour couche.
Et notre ignominie pour couverture ;
Car nous avons péché contre l'Eternel, notre Dieu,
937
Chap.i,i-n. JÉRÉMIE.
Nous et nos pères, dès notre jeunesse jusqu'à ce jour,
Et nous n'avons pas écouté la voix de l'Eternel, notre Dieu. —
Chap. IV. 'Israël, si tu reviens, si tu reviens à moi, dit l'Eternel,
Si tu ôtes tes abominations de devant moi.
Tu ne seras plus errant.
^Si tu jures : L'Eternel est vivant !
Avec vérité, avec droiture et avec justice,
Alors les nations seront bénies en lui.
Et se glorifieront en lui.
'Car ainsi parle l'Eternel aux hommes de Juda et de Jérusalem
Défrichez-vous un champ nouveau.
Et ne semez pas parmi les épines.
*Circoncisez-vous pour l'Eternel, circoncisez vos cœurs.
Hommes de Juda et habitants de Jérusalem,
De peur que ma colère n'éclate comme un feu,
Et ne s'enflamme, sans qu'on puisse l'éteindre,
A cause de la méchanceté de vos actions.
Une invasion étrangère.
^Annoncez en Juda, publiez à Jérusalem,
Et dites : Sonnez de la trompette dans le pays !
Criez à pleine voix, et dites :
Rassemblez-vous, et allons dans les villes fortes !
'^Elevez une bannière vers Sion,
Fuyez, ne vous arrêtez pas !
Car je fais venir du septentrion le malheur
Et un grand désastre.
'Le lion s'élance de son taillis.
Le destructeur des nations est en marche, il a quitté son lieu,
Pour ravager ton pays ;
Tes villes seront ruinées, il n'y aura plus d'habitants.
"C'est pourquoi couvrez-vous de sacs, pleurez et gémissez;
Car la colère ardente de l'Éternel ne se détourne pas de nous.
"En ce jour-là, dit l'Eternel,
Le roi et les chefs perdront courage.
Les prêtres seront étonnés.
Et les prophètes stupéfaits.
'"Je dis : Ah ! Seigneur Eternel !
Tu as donc trompé ce peuple et Jérusalem, en disant :
\'^ous aurez la paix !
Et cependant l'épée menace leur vie.
" En ce temps-là, il sera dit à ce peuple et à Jérusalem :
Un vent brûlant soufile des lieux élevés du désert
Sur le chemin de la fille de mon peuple,
Non pour vanner ni pour nettoyer le grain.
938
JÉRÉMIE. Chap.A,n-2s.
'-C'est un vent impétueux qui vient de là jusqu'à moi.
Maintenant, je prononcerai leur sentence.
'■''Voici, le destructeur s'avance comme les nuées ;
Ses chars sont comme un tourbillon,
Ses chevaux sont plus légers cjue les aigles. —
Malheur à nous, car nous sommes détruits ! —
'^Purifie ton cœur du mal, Jérusalem,
Afin que tu sois sauvée !
Jusques à quand garderas-tu dans ton cœur tes pensées ini([ues ?
'^Car une voix qui part de Dan annonce la calamité.
Elle la publie depuis la montagne d'Ephraïm.
'^Dites-le aux nations, faites-le connaître à Jérusalem :
Des assiégeants viennent d'une terre lointaine ;
Ils poussent des cris contre les villes de Juda.
''Comme ceux qui gardent un champ, ils entourent Jérusalem,
Car elle s'est révoltée contre moi, dit l'Eternel.
'^C'est là le produit de tes voies et de tes actions,
C'est là le produit de ta méchanceté ;
Certes, cela est amer, cela pénètre jusqu'à ton cœur.
'^Mes entrailles ! mes entrailles ! je souffre au dedans de mon cœur.
Le cœur me bat, je ne puis me taire;
Car tu entends, mon àme, le son de la trompette.
Le cri de guerre.
-"On annonce ruine sur ruine.
Car tout le pays est ravagé ;
Mes tentes sont ravagées tout à coup,
Mes pavillons en un instant.
-'Jusques à quand verrai-je la bannière.
Et entendrai-je le son de la trompette ? — -
"Certainement mon peuple est fou, il ne me connaît pas;
Ce sont des enfants insensés, dépourvus d'intelligence;
Ils sont habiles pour faire le mal,
Mais il» ne savent pas faire le bien. —
*^Je regarde la terre, et voici, elle est informe et vide ;
Les cieux, et leur lumière a disparu.
-^Je regarde les montagnes, et voici, elles sont ébranlées ;
Et toutes les collines chancellent.
-^Je regarde, et voici, il n'y a point d'homme ;
Et tous les oiseau.x des cieux ont pris la fuite.
"Je regarde, et voici, le Carmel est un désert;
Et toutes ses villes sont détruites, devant l'Eternel,
Devant son ardente colère.
*"Car ainsi parle l'Eternel :
Tout le pays sera dévasté ;
Mais je ne ferai pas une entière destruction.
"A cause de cela, le pays est en deuil,
939 Gu •
Chap. i, 29-5,1. JÉRÉMIE.
Et les cieux en haut sont obscurcis ;
Car je l'ai dit, je l'ai résolu,
Et je ne m'en repens pas, je ne me rétracterai pas.
-'Au bruit des cavaliers et des archers, toutes les villes sont en fuite;
On entre dans les bois, on monte sur les rochers;
Toutes les villes sont abandonnées, il n'y a plus d'habitants.
^"Et toi, dévastée, que vas-tu faire ?
Tu te revêtiras de cramoisi, tu te pareras d'ornements d'or.
Tu mettras du fard à tes yeux ;
Mais c'est en vain que tu t'embelliras ;
Tes amants te méprisent,
Ils en veulent à ta vie.
^' Car j'entends des cris comme ceux d'une femme en travail,
Des cris d'angoisse comme dans un premier enfantement.
C'est la voix de la fdle de Sion ; elle soupire, elle étend les mains :
Malheureuse que je suis ! je succombe sous les meurtriers !
Cliap. y. 'Parcourez les rues de .Jérusalem,
Regardez, informez-vous, cherchez dans les places,
S'il s'y trouve un homme, s'il y en a un
Qui pratique la justice, qui s'attache à la vérité,
Et je pardonne à Jérusalem.
*Même quand ils disent : L'Eternel est vivant !
C'est faussement qu'ils jurent.
'Eternel, tes yeux n'aperçoivent-ils pas la vérité ?
Tu les frappes, et ils ne sentent rien ;
Tu les consumes, et ils ne veulent pas recevoir instruction ;
Ils prennent un visage plus dur que le roc.
Ils refusent de se convertir.
*Je disais : Ce ne sont que les petits ;
Ils agissent en insensés, parce qu'ils ne connaissent pas la voie de l'Eter-
La loi de leur Dieu. [nel,
^J'irai vers les grands, et je leur parlerai ;
Car eux, ils connaissent la voie de l'Eternel, ,
La loi de leur Dieu ;
Mais ils ont tous aussi brisé le joug,
Rompu les liens.
'^C'est pourquoi le lion de la forêt les tue,
Le loup du désert les détruit, i
La panthère est aux aguets devant leurs villes ; j
Tous ceux qui en sortiront seront déchirés ;
Car leurs transgressions sont nombreuses,
Leurs infidélités sont multipliées.
"Pourquoi te pardonncrais-je ?
Tes enfants m'ont abandonné.
Et ils jurent par des dieux qui n'existent pas.
J'ai reçu leurs serments, et ils se livrent à l'adultère,
940
JÉRÉMIE. Chap. 5,s-2t.
Ils sont en foule dans la maison de la prostituée.
* Semblables à des chevaux bien nourris, qui courent çà et là,
Ils hennissent chacun après la femme de son prochain.
^Ne chàtierais-je pas ces choses-là, dit l'Éternel,
Ne me vengerais-je pas d'une pareille nation ?
'"Montez sur ses murailles, et abattez,
Mais ne détruisez pas entièrement !
Enlevez ses ceps.
Qui n'appartiennent point à l'Eternel !
"Car la maison d'Israël et la maison de Juda m'ont été infidèles,
Dit l'Éternel.
'-Ils renient l'Éternel, ils disent : Il n'existe pas!
Et le malheur ne viendra pas sur nous,
Nous ne verrons ni l'épée ni la famine.
'^Les prophètes ne sont que du vent.
Et personne ne parle en eux.
Qu'il leur soit fait ainsi !
"C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel, le Dieu des armées :
Parce que vous avez dit cela.
Voici, je veux que ma parole dans ta bouche soit du feu.
Et ce peuple du bois, et que ce feu les consume.
'^Voici, je fais venir de loin une nation contre vous, maison d'Israël,
Dit l'Éternel ;
C'est une nation forte, c'est une nation ancienne.
Une nation dont tu ne connais pas la langue.
Et dont tu ne comprendras point les paroles.
'*Son carquois est comme un sépulcre ouvert;
Ils sont tous des héros.
"Elle dévorera ta moisson et ton pain.
Elle dévorera tes fils et tes filles.
Elle dévorera tes brebis et tes bœufs.
Elle dévorera ta vigne et ton figuier ;
Elle détruira par l'épée tes villes fortes dans lescjuelles tu te confies.
'^Mais en ces jours, dit l'Eternel,
Je ne vous détruirai pas entièrement.
'^Si vous dites alors :
Pourquoi l'Eternel, notre Dieu, nous fait-il tout cela?
Tu leur répondras : Comme vous m'avez abandonné,
Et que vous avez servi des dieux étrangers dans votre pays,
Ainsi vous servirez des étrangers dans un pays qui n'est pas le A'ôtre.
-"Annoncez ceci à la maison de Jacob,
Publiez-le en Juda, et dites :
-'Ecoutez ceci, peuple insensé, et qui n'as point de cœur!
Ils ont des yeux et ne voient point.
Ils ont des oreilles et n'entendent point.
941
Chap.5,'n-6,k. JÉUÉMIE.
"Ne me craindrez-vous pas, dit rÉternel,
Ne tremblerez-vous pas devant moi ?
C'est moi qui ai donné à la mer le sable pour limite,
_ Limite éternelle qu'elle ne doit pas franchir;
Ses flots s'agitent, mais ils sont impuissants ;
Ils mugissent, mais ils ne la franchissent pas.
^"Ce peuple a un cœur indocile et rebelle ;
Ils se révoltent, et s'en vont.
-*Ils ne disent pas dans leur cœur :
Craignons l'Eternel, notre Dieu,
Qui donne la pluie en son temps,
La pluie de la première et de l'arrière-saison,
Et qui nous réserve les semaines destinées à la moisson.
^^G'est à cause de vos iniquités que ces dispensations n'ont pas lieu,
Ce sont vos péchés qui vous privent de ces biens.
-^Car il se trouve parmi mon peuple des méchants ;
Ils épient comme l'oiseleur qui dresse des pièges.
Ils tendent des filets, et prennent des hommes.
^^ Gomme une cage est remplie d'oiseaux,
Leurs maisons sont remplies de fraude ;
C'est ainsi qu'ils deviennent puissants et riches.
-*lls s'engraissent, ils sont brillants d'embonpoint;
Ils dépassent toute mesure dans le mal.
Ils ne défendent pas la cause, la cause de l'orphelin, et ils prospèrent;
Ils ne font pas droit aux indigents.
'"Ne chàtierais-je pas ces choses-là, dit l'Eternel,
Ne me vengerais-je pas d'une pareille nation ?
''"Des choses horribles, abominables,
Se font dans le pays.
^'Les prophètes prophétisent avec fausseté,
Les prêtres dominent sous leur conduite,
Et mon ])euj)le prend plaisir à cela.
Que ferez-vous à la fin ?
Chap. VI. 'Fuyez, enfants de Benjamin, du milieu de Jérusalem,
Sonnez de la trompette à Tekoa,
Elevez un signal à Beth-IIakkérem !
Car on voit venir du septentrion le malheur
Et un grand désastre.
-La belle et la délicate,
Je la détruis, la fille de Sion !
^Vers elle marchent des bergers avec leurs troupeaux.
Ils dressent des tentes autour d'elle, ■ ■
Ils broutent chacun sa part. —
* Préparez-vous à l'attaquer !
Allons ! montons en plein midi !...
Malheureusement pour nous, le jour baisse,
942
JÉRÉMIE. Chap. 6,r.-i5.
Les ombres du soir s'allongent.
WUons ! montons de nuit !
Détruisons ses palais ! —
^Car ainsi parle l'Eternel des armées :
Abattez les arbres,
Elevez des terrasses contre Jérusalem !
C'est la ville qui doit être châtiée ;
Il n'y a qu'oppression au milieu d'elle.
"Comme un ])uits fait jaillir ses eaux,
Ainsi elle fait jaillir sa méilianceté ;
Il n'est bruit en son sein cpie de violence et de ruine ;
Sans cesse à mes regards s'oÛ'rent la douleur et les plaies.
* Reçois instruction, Jérusalem,
De peur que je ne m'éloigne de toi.
Que je ne fasse de toi un désert,
Un pays inhabité !
'Ainsi parle l'Eternel des armées :
On grappillera comme une vigne les restes d'Israël.
Portes-y de nouveau la main,
Comme le vendangeur sur les ceps.
'"A qui m'adresser, et qui prendre à témoin pour qu'on écoute ?
Voici, leur oreille est incirconcise,
Et ils sont incapables d'être attentifs;
Voici, la parole de l'Eternel est pour eux un opprobre.
Ils n'y trouvent aucun plaisir.
"Je suis plein de la fureur de l'Eternel, je ne puis la contenir.
Répands-la sur l'enfant dans la rue.
Et sur les assemblées des jeunes gens.
Car l'homme et la femme seront ])ris.
Le vieillard et celui qui est chargé de jours.
'-Leurs maisons passeront à d'autres,
Les champs et les femmes aussi.
Quand j'étendrai ma main sur les habitants du pays,
Dit l'Éternel.
'^'Car depuis le plus petit jusqu'au plus grand,
Tous sont avides de gain ;
Depuis le prophète jusqu'au prêtre.
Tous usent de tromperie.
'*Ils pansent à la légère la plaie de la fdlc de mon peuple :
Paix! paix! disent-ils.
Et il n'y a point de paix.
*^Ils seront confus, car ils commettent des abominations;
Ils ne rougissent pas, ils ne connaissent pas la honte;
C'est pourquoi ils tomberont avec ceux qui tombent.
Ils seront renversés quand je les châtierai,
Dit l'Éternel.
943
Cliap. (hm-T,. JÉRÉMIE.
'"Ainsi parle rÉteriiel :
Placez-Aous sur les chemins, regardez,
]"]t demandez quels sont les anciens sentiers,
Quelle est la bonne voie ; marclicz-y,
Et vous trouverez le repos de vos âmes !
Mais ils réjwndent : Nous n'y marcherons pas.
'"J'ai mis près de vous des sentinelles :
Soyez attentifs au son de la trompette !
Mais ils répondent : Nous n'y serons pas attentifs.
'* C'est ]>ourquoi écoutez, nations !
Sachez ce qui leur arrivera, assemblée des peuples !
"Ecoute, terre!
Voici, je fais venir sur ce peuple le malheur.
Fruit de ses pensées ;
Car ils n'ont point été attentifs à mes paroles,
Ils ont méprisé ma loi.
-"Qu'ai-je besoin de l'encens qui vient de Séba,
Du roseau aromatique d'un pays lointain ?
Vos holocaustes ne me plaisent point.
Et vos sacrifices ne me sont ])oint agréables.
-'C'est pourquoi ainsi ])arle l'Eternel :
Voici, je mettrai devant ce peuple des pierres d'achoppement,
Contre lesquelles se heurteront ensemble pères et fils.
Voisins et amis, et ils périront.
"Ainsi parle l'Eternel :
Voici, un peuple vient du ])ays du septentrion,
Une grande nation se lève des extrémités de la terre.
-'Ils j)ortent l'arc et le javelot ;
Ils sont cruels, sans miséricorde;
Leur voix mugit comme la mer ;
Ils sont montés sur des chevaux.
Prêts à combattre comme un seul homme,
Contre toi, fille de Sion !
^*Au bruit de leur approche,
Nos mains s'affaiblissent.
L'angoisse nous saisit.
Comme la douleur d'une femme qui accouche.
-^Ne sortez pas dans les champs.
N'allez pas sur les chemins ;
Car là est le glaive de l'ennemi.
Et l'épouvante règne à l'entour !
'-'*Fillc de mon peuple, couvre-toi d'un sac et roule-toi dans la cendre,
Prends le deuil comme pour un fils unitjue.
Verse des larmes, des larmes amères !
Car le dévastateur vient sur nous à l'improviste.
^'Je t'avais établi en observation parmi mon peuple,
944
JÉRÉMIE. Cluip. 6, -js-ï. 11.
Comme une forteresse,
Pour que tu connusses et sondasses leur voie.
-*Ils sont tous des rebelles, des calomniateurs,
De l'airain et du fer ;
Ils sont tous corrompus.
-"Le soufflet est brûlant,
Le plomb est consumé par le feu ;
C'est en vain qu'on épure,
Les scories ne se détachent pas.
^"On les appelle de l'argent méprisable,
Car l'Eternel les a rejetés.
Censures et menaces,
Chap. VII. 'La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Eternel,
en ces mots :
-Place-toi à la porte de la maison de l'Eternel,
Et là publie cette parole,
Et dis : Ecoutez la parole de l'Eternel,
Vous tous, hommes de Juda, qui entrez par ces portes.
Pour vous prosterner devant l'Eternel !
^Ainsi parle l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël :
Réformez vos voies et vos œuvres.
Et je vous laisserai demeurer dans ce lieu.
■•Ne vous livrez pas à des espérances trompeuses, en disant :
C'est ici le temple de l'Eternel, le temple de l'Eternel,
Le temple de l'Eternel !
'^Si vous réformez vos voies et vos œuvres.
Si vous pratiquez la justice envers les uns et les autres,
*Si vous n'opprimez pas l'étranger, l'orphelin et la veuve,
Si vous ne répandez pas en ce lieu le sang innocent.
Et si vous n'allez pas après d'autres dieux, pour votre malheur,
'Alors je vous laisserai demeurer dans ce lieu.
Dans le pays que jai donné à vos pères,
D'éternité en éternité.
*Mais voici, vous vous livrez à des espérances trompeuses,
Qui ne servent à rien.
^Quoi! dérober, tuer, commettre des adultères.
Jurer faussement, offrir de l'encens à Baal,
Aller après d'autres dieux que vous ne connaissez pas !...
'"Puis vous venez vous présenter devant moi.
Dans cette maison sur laquelle mon nom est invoqué.
Et vous dites : Nous sommes délivrés !...
Et c'est afin de commettre toutes ces abominations !
"Est-elle à vos yeux une caverne de voleurs.
Cette maison sur laquelle mon nom est invoqué?
Je le vois moi-même, dit l'Eternel.
945
Chap. 7,12-23. JÉRÉMIE.
'-Allez donc au lieu qui m'était consacré à Silo,
Où j'avais fait autrefois résider mon nom.
Et voyez comment je l'ai traité,
A cause de la méchanceté démon peuple d'Israël.
"Et maintenant, puisque vous avez commis toutes ces actions,
Dit l'Eternel,
Puisque je vous ai parlé dès le matin et que vous n'avez pas écouté,
Puisque je vous ai appelés et que vous n'avez pas répondu,
'^Je traiterai la maison sur lac[uelle mon nom est invoqué.
Sur laquelle vous faites reposer votre confiance,
Et le lieu que j'ai donné à vous et à vos pères.
De la même manière que j'ai traité Silo;
'^Et je vous rejetterai loin de ma face.
Comme j'ai rejeté tous vos frères.
Toute la postérité d'Ephraïm.
'"Et toi, n'intercède pas en faveur de ce peuple.
N'élève pour eux ni supplications ni prières.
Ne fais pas des instances auprès de moi ;
Car je ne t'écouterai pas.
"Ne vois-tu pas ce qu'ils font dans les villes de Juda
Et dans les rues de Jérusalem ?
"*Les enfants ramassent du bois,
Les pères allument le feu.
Et les femmes pétrissent la pâte.
Pour préparer des gâteaux à la reine du ciel.
Et pour faire des libations à d'autres dieux.
Afin de m'irriter.
'''Est-ce moi qu'ils irritent ? dit l'Eternel ;
N'est-ce pas eux-mêmes,
A leur propre confusion ?
^"C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel :
Voici, ma colère et ma fureur se répandent sur ce lieu.
Sur les hommes et sur les bêtes.
Sur les arbres des champs et sur les fruits de la terre ;
Elle brûlera, et ne s'éteindra point.
*' Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël :
• Ajoutez vos holocaustes à vos sacrifices.
Et mangez-en la chair !
^-Car je n'ai point parlé avec vos pères et je ne leur ai donné aucun
Le jour où je les ai fait sortir du pays d'Egypte, [ordre.
Au sujet des holocaustes et des sacrifices.
*^Mais voici l'ordre que je leur ai donné :
Écoutez ma voix.
Et je serai votre Dieu,
Et vous serez mon peuple ;
Marchez dans toutes les voies que je vous prescris,
94G
JÉRÉMIE. Chnp.7,r,-8,'î.
Afin que vous soyez heureux.
-■'l']t ils n'ont point écouté, ils n'ont point jnèté l'oreille ;
Ils ont suivi les conseils, les penchants de leur mauvais cœur,
Ils ont été en arrière et non en avant.
"Depuis le jour où vos j^cres sont sortis du ]iays d'I']gypte,
Jusqu'à ce jour,
Je vous ai envoyé tous mes serviteurs, les prophètes.
Je les ai envoyés chaque jour, dès le matin.
^^Mais ils ne m'ont point écouté, ils n'ont point prêté l'oreille;
Ils ont raidi leur cou.
Ils ont fait le mal plus que leurs pères.
-'Si tu leur dis toutes ces choses, ils ne t'écouteront pas;
Si tu cries vers eux, ils ne te répondront pas.
**Alors dis-leur :
C'est ici la nation qui n'écoute pas la voix de l'Eternel, son Dieu,
Et qui ne veut pas recevoir instruction ;
La vérité a disparu, elle s'est retirée de leur bouche.
-^Coupe ta chevelure, et jette-la au loin ;
Monte sur les hauteurs, et prononce une complainte 1
Car l'Eternel rejette
Et repousse la génération qui a provoqué sa fureur.
^"Car les enfants de Juda ont fait ce qui est mal à mes yeux,
Dit l'Éternel ;
Ils ont ]:)lacé leurs abominations"
Dans la maison sur laquelle mon nom est invoqué,
Afin de la souiller.
'' Ils ont l)àti des hauts lieux à To]dicth* dans la vallée de Ben-Hinnom"^
Pour brûler au feu leurs fils et leurs filles :
Ce que je n'avais point ordonné,
Ce qui ne m'était point venu à la "pensée.
^^C'est pourquoi voici, les jours viennent, dit l'Eternel,
Où l'on ne dira plus Topheth et la vallée de Ben-Hinnom,
Mais où l'on dira la vallée du carnage ;
Et l'on enterrera les morts à Topheth par défaut de place.
^^Les cadavres de ce peuple seront la pâture
Des oiseaux du ciel et des bêtes de la terre ;
Et il n'y aura personne pour les troubler.
^■•Je ferai cesser dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem
Les cris de réjouissance et les cris d'allégresse.
Les chants du fiancé et les chants de la fiancée ;
Car le pays sera un désert.
Cliap. VIII. ' En ce temps-là, dit chefs, les os des prêtres, les os des
l'Eternel, on tirera de leurs sépulcres prophètes, et les os des habitants de
les os des rois de Juda, les os de ses Jérusalem. -On les étendra devant le
a. /.CUIS ahorninations. leurs idoles. b. Toplieili, lieu oii l'on reudail un culte à Moloc. c. De lien-IIin-
imni. ou (ht fils tiv I/iiiiioni.
947
Chap.8.3-ir.. JÉRÉMIE.
soleil, devant la lune, et devant toute point, et ils seront comme du fumier
l'armée des cieux, qu'ils ont aimés, sur la terre. 'La mort sera préférable
qu'ils ont servis, qu'ils ont suivis, à la vie pour tous ceux qui resteront
qu'ils ont recherchés, et devant les- de cette race méchante, dans tous les
quels ils se sont prosternés; on ne les lieux où je les aurai chassés, dit l'E-
recueillera point, on ne les enterrera ternel des armées.
*Dis-leur : Ainsi parle l'Eternel :
Est-ce que l'on tombe, sans se relever?
Ou se détourne-t-on, sans revenir?
^Pourquoi donc ce peuple de .Jérusalem s'abandonne-t-il
A de perpétuels égarements ?
Ils persistent dans la tromperie,
Ils refusent de se convertir.
''Je suis attentif, et j'écoute :
Ils ne parlent pas comme ils devraient;
Aucun ne se i-epent de sa méchanceté.
Et ne dit : Qu'ai-je fait ?
Tous reprennent leur course.
Comme un cheval qui s'élance au combat.
"Même la cigogne connaît dans les cieux sa saison;
La tourterelle, l'hirondelle et la grue,
Observent le temps de leur arrivée;
Mais mon peuple ne connaît pas la loi de l'Eternel.
''Comment pouvez-vous dire : Nous sommes sages,
La loi de l'Eternel est avec nous ?
C'est bien en vain que s'est mise à l'œuvre
La plume mensongère des scribes.
'Les sages sont confondus,
Ils sont consternés, ils sont pris ;
\'oici, ils ont méprisé la parole de l'Eternel,
Et quelle sagesse ont-ils ?
'"C'est pourquoi je donnerai leurs femmes à d'autres.
Et leurs champs à ceux qui les déposséderont.
Car depuis le plus petit jusqu'au plus grand,
Tous sont avides de gain ;
Depuis le prophète jusqu'au prêtre.
Tous usent de tromperie.
"Ils pansent à la légère la plaie de la fdle de mon peuple :
Paix ! paix ! disent-ils.
Et il n'y a point de paix.
'-Ils seront confus, car ils commettent des abominations ;
Ils ne rougissent pas, ils ne connaissent pas la honte ;
C'est pourquoi ils tomberont avec ceux qui tombent,
Ils seront renversés quand je les châtierai.
Dit l'Éternel.
''Je veux en finir avec eux, dit l'Eternel ;
948
JÉRÉMIE. Chop. 8,n-9,3.
Il n'y aura plus de raisins à la vigne,
Plus de ligues au figuier,
Et les feuilles se flétriront ;
Ce que je leur avais donné leur échappera. —
"Pourquoi restons-nous assis ?
Rassemblez-vous, et allons dans les villes fortes.
Pour y périr !
Car l'Eternel, notre Dieu, nous destine à la mort,
11 nous fait boire des eaux empoisonnées.
Parce que nous avons péché contre l'Eternel.
'^Nous espérions la paix, et il n'arrive rien d'heureux;
Un temps de guérison, et voici la terreur ! —
'"Le hennissement de ses chevaux se fait entendre du côté de Dan,
Et au bruit de leur hennissement toute la terre tremble ;
Ils viennent, ils dévorent le pays et ce qu'il renferme,
La ville et ceux qui l'habitent.
'"Car j'envoie parmi vous des serpents, des basilics.
Contre lesquels il n'y a point d'enchantement;
Ils vous mordront, dit l'Eternel.
'*Je voudrais scjulager ma douleur;
Mon cœur souffre au dedans de moi.
""Voici, les cris de la fille de mon peuple
Retentissent sur la terre lointaine :
L'Eternel n'est-il plus à Sion ?
N'a-t-elle plus son roi au milieu d'elle ? —
Pourquoi m'ont-ils irrité par leurs images taillées.
Par des idoles étrangères ? —
^''La moisson est passée, l'été est fini.
Et nous ne sommes pas sauvés ! —
-'Je suis brisé par la douleur de la fille de mon peuple,
Je suis dans la tristesse, l'épouvante me saisit.
"N'y a-t-il j)oint de baume en Galaad ?
N'y a-t-il point de médecin ?
Pourquoi donc la guérison de la fille de mon peuple ne s'opère-t-elle pas ?
Cliap. IX. 'Oh ! si ma tête était remplie d'eau.
Si mes yeux étaient une source de larmes,
Je pleurerais jour et nuit
Les morts de la fille de mon peuple !
-Oh ! si j'avais au désert une cabane de voyageurs.
J'abandonnerais mon peuple, je m'en éloignerais !
Car ce sont tous des adultères.
C'est une troupe de perfides.
■'Ils ont la langue tendue comme un arc et lancent le mensonge ;
Ce n'est pas par la vérité qu'ils sont puissants dans le pays ;
Car ils vont de méchanceté en luécliaiiceté,
949
Chap.9,k-w. JÉRÉMIE.
Et ils ne me connaissent pas, dit rEterncl.
■'Que chacun se tienne en garde contre son ami,
Et qu'on ne se fie à aucun de ses frères ;
Car tout frère cherche à tromper,
Et tout ami répand des calomnies.
^Ils se jouent les uns des autres.
Et ne disent point la vérité ;
Ils exercent leur langue à mentir,
Ils s'étudient à faire le mal.
^Ta demeure est au sein de la fausseté ;
C'est par fausseté qu'ils refusent de me connaître,
Dit l'Eternel.
"C'est pourquoi ainsi parle l'Eternel des armées :
Voici, je les sonderai, je les éprouverai.
Car comment agir à l'égard de la fdle de mon peuple ?
*Leur langue est un trait meurtrier,
Ils ne disent que des mensonges ;
De la bouche ils parlent de j^aix à leur prochain.
Et au fond du cœur ils lui dressent des pièges.
^Ne les chàtierais-je pas pour ces choses-là, dit l'Eternel,
Ne me vcngerais-je pas d'une pareille nation ?
10 I
'Sur les montagnes je veux pleurer et gémir.
Sur les plaines du désert je prononce une complainte ;
Car elles sont brûlées, personne n'y passe,
On n'y entend plus la voix des troupeaux ;
Les oiseaux du ciel et les bêtes ont pris la fuite, ont dis|>aru. —
"Je ferai de Jérusalem un monceau de ruines, un repaire de chacals,
Et je réduirai les villes de Juda en un désert sans habitants. —
'-Où est l'homme sage, qui comprenne ces choses ?
Qu'il le dise celui à qui la bouche de l'Eternel a parlé !
Pourquoi le pays est-il détruit, ... f,
Brûlé comme un désert où personne ne passe ?
'^L'Eternel dit : C'est parce qu'ils ont abandonné ma loi.
Que j'avais mise devant eux ;
Parce qu'ils n'ont point écouté ma voix.
Et qu'ils ne l'ont point suivie ;
"Parce qu'ils ont suivi les ])enchants de leur cœur.
Et qu'ils sont allés après les Baals,
Comme leurs pères le leur ont ap|)ris.
'^C'est pourquoi ainsi parle l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël :
Voici, je vais nourrir ce peuple d'absinthe.
Et je lui ferai boire des eaux empoisonnées.
"'Je les disperserai jiarmi des nations
Que n'ont connues ni eux ni leurs pères.
Et j'enverrai derrière eux l'épée.
Jusqu'à ce que je les aie exterminés.
950
JEHÉMIE. Chap. 0,11-10,1.
'^Ainsi parle l'Eternel des armées :
Cherchez, appelez les pleureuses, et qu'elles viennent !
Envoyez vers les femmes habiles, et qu'elles viennent !
'^Qu'elles se hâtent de dire sur nous une complainte !
Et que les larmes tombent de nos yeux.
Que l'eau coule de nos [)aupières !
'^Car des cris lamentables se font entendre de Sion:
Eh quoi ! nous sommes détruits !
Nous sommes couverts de honte !
Il nous faut abandonner le pays !
On a renversé nos demeures ! —
-"Femmes, écoutez la parole de l'Eternel,
Et que votre oreille saisisse ce que dit sa bouche !
Apprenez à vos fdles des chants lugubres.
Enseignez-vous des complaintes les unes aux autres !
-'Car la mort est montée par nos fenêtres.
Elle a pénétré dans nos palais ;
Elle extermine les enfants dans la rue.
Les jeunes gens sur les places.
^^Dis : Ainsi parle l'Eternel :
Les cadavres des hommes tomberont
Comme du fumier sur les champs,
Comme tombe derrière le moissonneur une gerbe
Que personne ne ramasse.
-^ Ainsi parle l'Eternel :
Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse.
Que le fort ne se glorifie pas de sa force.
Que le riche ne se glorifie pas de sa richesse.
-*Mais que celui qui veut se glorifier se glorifie
D'avoir de l'intelligence et de me connaître.
De savoir que je suis l'Eternel,
Qui exerce la bonté, le droit et la justice, sur la terre ;
Car c'est à cela que je prends plaisir, dit l'Eternel.
-^Voici, les jours viennent, dit l'Eternel,
Où je châtierai tous les circoncis qui ne le sont pas de cœur,
-^L'Egypte, Juda, Edom, les enfants d'Ammon, Moab,
Tous ceux qui se rasent les coins de la barbe",
Ceux qui habitent dans le désert ;
Car toutes les nations sont incirconcises.
Et toute la maison d'Israël a le cœur incirconcis.
Les idoles et l'Eternel.
Chap. X. 'Ecoutez la parole que l'Eternel vous adresse.
Maison d'Israël !
«. Tous ceux qui se coupent en rond l'extrémité de la chevelure et de la barbe, pratique usitée chez les
Arabes, et interdite aux Israélites, Lévitique 19, 27.
951
Chap. 10, 2-i5. JÉREMIE.
-Ainsi parle rÉternel :
N'imitez pas la voie des nations,
Et ne craignez pas les signes du ciel,
Parce que les nations les craignent.
'Car les coutumes des peuples ne sont que vanité.
On coupe le bois dans la forêt ;
La main de l'ouvrier le travaille avec la hache;
''On l'embellit avec de l'argent et de l'or.
On le fixe avec des clous et des marteaux,
Pour qu'il ne branle pas.
^Ges dieux sont comme une colonne massive, et ils ne parlent point;
On les porte, parce c[u'ils ne peuvent marcher.
Ne les craignez pas, car ils ne sauraient faire aucun mal,
Et ils sont incapables de faire du bien.
"Nul n'est semblable à toi, ô Eternel !
Tu es grand, et ton nom est grand par ta puissance.
'Qui ne te craindrait, roi des nations ?
C'est à toi que la crainte est due ;
Car, parmi tous les sages des nations et dans tous leurs royaumes.
Nul n'est semblable à toi.
'*Tous ensemble, ils sont stupides et insensés ;
Leur science n'est que vanité, c'est du bois !
"On apporte de Tarsis des lames d'argent, et d'Uphaz de l'or.
L'ouvrier et la main de l'orfèvre les mettent en œuvre ;
Les vêtements de ces dieux sont d'étoffes teintes en bleu et en pourpre.
Tous sont l'ouvraare d'habiles artisans.
'"Mais l'Eternel est un Dieu de vérité,
Il est un Dieu vivant et un roi éternel ;
La terre tremble devant sa colère,
Et les nations ne supportent pas sa fureur.
"Vous leur parlerez ainsi :
Les dieux qui n'ont point fait les cieux et la terre
Disparaîtront de la terre et de dessous les cieux.
'■-Il a créé la terre par sa puissance,
Il a fondé le monde par sa sagesse.
Il a étendu les cieux par son intelligence.
'^A sa voix, les eaux mugissent dans les cieux ;
Il fait monter les nuages des extrémités de la terre,
Il produit les éclairs et la pluie,
II tire le vent de ses trésors.
'*Tout homme devient stupide par sa science.
Tout orfèvre est honteux de son image taillée ;
Car ses idoles ne sont que mensonge,
II n'y a point en elles de souffle,
'^ Elles sont une chose de néant, une œuvre de tromperie ;
Elles périront, quand viendra le châtiment.
952
JÉRÉMIE. Chap. I0,iù-ll,:.
'* Celui qui est la part de Jacob n'est pas comme elles ;
Car c'est lui qui a tout formé,
Et Israël est la tribu de son héritage.
L'Eternel des armées est son nom.
L approche du chnlimcnt.
"Emporte du pays ce qui t'appartient,
Toi qui es assise dans la détresse !
'*Gar ainsi parle l'Eternel :
Voici, cette fois je vais lancer au loin les habitants du pays ;
Je vais les serrer de près, afin qu'on les atteigne. —
"Malheur à moi ! je suis brisée !
Ma plaie est douloureuse !
Mais je dis : C'est une calamité qui m'arrive,
Je la supporterai !
-"Ma tente est détruite,
Tous mes cordages sont rompus ;
Mes fils m'ont quittée, ils ne sont plus;
Je n'ai personne qui dresse de nouveau ma tente,
Qui relève mes pavillons. —
-'Les bergers ont été stupides,
Ils n'ont pas cherché l'Eternel ;
C'est pour cela qu'ils n'ont point prospéré,
Et que tous leurs troupeaux se dispersent.
"Voici, une rumeur se fait entendre ;
C'est un grand tumulte qui vient du septentrion,
Pour réduire les villes de Juda en un désert,
En un repaire de chacals. —
-'Je le sais, ô Eternel !
La voie de l'homme n'est pas en son pouvoir;
Ce n'est pas à l'homme, quand il marche,
A diriger ses pas.
-■'Chàtie-moi, ô Éternel ! mais avec équité.
Et non dans ta colère, de peur que tu ne m'anéantisses.
-'^ Répands ta fureur sur les nations qui ne te connaissent pas.
Et sur les peuples qui n'invoquent pas ton nom !
Car ils dévorent Jacob, ils le dévorent, ils le consument.
Ils ravagent sa demeure.
L'alliance violée.
Chap. XI. 'La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de ri-]ternel, en
ces mois :
-Écoutez les paroles de cette alliance,
Et parlez aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem !
^Dis-leur : Ainsi parle l'Eternel, le Dieu d Israël :
Maudit soit l'homme qui n'écoute point les paroles de celte alliance,
''Que j'ai prescrite à \()s pères,
953
Chap. 11,5-1',. JÉRÉMIE.
Le jour où je les ai fait sortir du pays d'Egypte,
De la fournaise de fer, en disant :
Écoutez ma voix, et faites tout ce que je vous ordonnerai ;
Alors vous serez mon peuple,
Je serai votre Dieu,
^Et j'accomplirai le serment que j'ai fait à vos pères.
De leur donner un pays où coulent le lait et le miel,
Comme vous le voyez aujourd'hui. —
Et je répondis : Amen, Eternel !
'^L'Éternel me dit :
Publie toutes ces paroles dans les villes de Juda
Et dans les rues de Jérusalem, en disant :
Ecoutez les paroles de cette alliance.
Et mettez-les en pratique !
'Car j'ai averti vos pères.
Depuis le jour où je les ai fait monter du pays d'Egypte
Jusqu'à ce jour,
Je les ai avertis tous les matins, en disant :
Ecoutez ma voix !
*Mais ils n'ont pas écouté, ils n'ont pas prêté l'oreille,
Ils ont suivi chacun les penchants de leur mauvais cœur;
Alors j'ai accompli sur eux toutes les paroles de cette alliance,
Que je leur avais ordonné d'observer et qu'ils n'ont point observée.
^L'Éternel me dit:
Il y a une conjuration entre les hommes de Juda
Et les habitants de Jérusalem.
'"Ils sont retournés aux iniquités de leurs premiers pères,
Qui ont refusé d'écouter mes paroles.
Et ils sont allés après d'autres dieux, pour les servir.
La maison d'Israël et la maison de Juda ont violé mon alliance,
Que j'avais faite avec leurs pères.
"C'est pourquoi ainsi parle l'Eternel :
Voici, je vais faire venir sur eux des malheurs
Dont ils ne pourront se délivrer.
Ils crieront vers moi.
Et je ne les écouterai pas.
'-Les villes de Juda et les habitants de Jérusalem
Iront invoquer les dieux auxquels ils offrent de l'encens.
Mais ils ne les sauveront pas au temps de leur malheur.
'^Car tu as autant de dieux que de villes, ô Juda !
Et autant Jérusalem a de rues,
Autant vous avez dressé d'autels aux idoles.
D'autels pour offrir de l'encens à Baal...
'■•Et toi, n'intercède pas en faveur de ce peuple,
N'élève pour eux ni supplications ni prières ;
Car je ne les écouterai pas,
954
JÉRÉMIE. Chap. H,i:,-i2.i.
Quand ils m'invoqueront à cause de leur malheur.
''Que ferait mon bien-aimé dans ma maison ?
Il s'y commet une foule de crimes.
La chair sacrée disparaîtra devant toi.
Quand tu fais le mal, c'est alors que tu triomphes !
'"Olivier verdoyant, remarquable par la beauté de son fruit,
Tel est le nom que t'avait donné rp]ternel ;
Au bruit d'un grand fracas, il l'embrase par le feu,
Et ses rameaux sont brisés.
''L'Eternel des armées, qui t'a planté,
Appelle sur toi le malheur,
A cause de la méchanceté de la maison d'Israël et de la maison de Juda,
Qui ont agi pour m'irriter, en offrant de l'encens à Baal.
Complot contre Jérémie.
'^L'Eternel m'en a informé, et je l'ai su ;
Alors tu m'as fait voir leurs œuvres.
'^J'étais comme un agneau familier qu'on mène à la boucherie,
Et j'ignorais les mauvais desseins qu'ils méditaient contre moi :
Détruisons l'arbre avec son fruit !
Retranchons-le de la terre des vivants.
Et qu'on ne se souvienne plus de son nom ! —
'"Mais l'Eternel des armées est un juste juge,
Qui sonde les reins et les cœurs.
Je verrai ta vengeance s'exercer contre eux.
Car c'est à toi que je confie ma cause.
^' C'est pourquoi ainsi parle l'Eternel contre les gens d'Anathoth,
Qui en veulent à ta vie, et qui disent :
Ne prophétise pas au nom de l'Eternel,
Ou tu mourras de notre main !
--C'est ])ourquoi ainsi parle l'Eternel des armées :
Voici, je vais les châtier;
Les jeunes hommes mourront par l'épée.
Leurs fils et leurs filles mourront par la famine.
-^Aucun d'eux n'échappera ;
Car je ferai venir le malheur sur les gens d'Anathoth,
L'année où je les châtierai.
Chap. XII. 'Tu es trop juste, Eternel, pour que je conteste avec toi;
Je veux néanmoins l'adresser la parole sur tes jugements :
Pourquoi la voie des méchants est-elle prospère ?
Pourquoi tous les perfides vivent-ils en paix ?
*Tu les as plantés, ils ont pris racine,
Ils croissent, ils portent du fruit;
Tu es près de leur bouche,
Mais loin de leur cœur.
955 ei •
Chap. 12.3-ii. JÉRÉMIE.
^Et toi, Eternel, tu me connais,
Tu me vois, tu sondes mon cœur qui est avec toi.
Enlève-les comme des brebis qu'on doit égorger,
Et prépare-les pour le jour du carnage !
^Jusques à quand le pays sera-t-il dans le deuil.
Et l'herbe de tous les champs sera-t-elle desséchée ?
A cause de la méchanceté des habitants.
Les bêtes et les oiseaux périssent.
Car ils disent : Il ne verra pas notre fin. —
^Si tu cours avec des piétons et qu'ils te fatiguent,
Comment pourras-tu lutter avec des chevaux ?
Et si tu ne te crois en sûreté que dans une contrée paisible,
Que feras-tu sur les rives orgueilleuses du Jourdain ?
^Car tes frères eux-mêmes et la maison de ton père te trahissent,
Ils crient eux-mêmes à pleine voix derrière toi.
Ne les crois pas, quand ils te diront des paroles amicales.
Le pays i-avagé ; prophétie sur ses dévastateurs.
'J'ai abandonné ma maison,
J'ai délaissé mon héritage.
J'ai livré l'objet de mon amour" aux mains de ses ennemis.
^Mon héritage a été pour moi comme uu lion dans la forêt,
Il a poussé contre moi ses rugissements ;
C'est pourquoi je l'ai pris en haine.
^Mon héritage a été pour moi un oiseau de proie, une hyène;
Aussi les oiseaux de proie viendront de tous côtés contre lui.
Allez, rassemblez tous les animaux des champs,
Faites-les venir pour qu'ils le dévorent !
'"Des bergers nombreux ravagent ma vigne.
Ils foulent mon champ ;
Ils réduisent le champ de mes délices
En un désert, en une solitude.
"Ils le réduisent en un désert;
Il est en deuil, il est désolé devant moi.
Tout le pays est ravagé.
Car nul n'y' prend garde.
'-Sur tous les lieux élevés du désert arrivent les dévastateurs,
Car le glaive de l'Éternel dévore le pays d'un bout à l'autre ;
Il n'y a de paix pour aucun homme.
'^Ils ont semé du froment, et ils moissonnent des épines.
Ils se sont fatigués sans profit.
Ayez honte de ce que vous récoltez.
Par suite de la colère ardente de l'Eternel.
'*Ainsi parle l'Eternel sur tous mes méchants voisins.
Qui attaquent l'héritage que j'ai donné à mon peuple d'Israël :
Voici, je les arracherai de leur pays,
a. Mon peuple.
956
JÉRÉMIE. Chap. l2,iô-lS,i2.
Et j'arracherai la maison de Juda du milieu d'eux.
'^Mais après que je les aurai arrachés,
J'aurai de nouveau compassion d'eux.
Et je les ramènerai chacun dans son héritage,
Chacun dans son pays.
"Et s'ils apprennent les voies de mon peuple,
S'ils jurent par mon nom, en disant : L'Eternel est vivant !
Comme ils ont enseigné à mon peuple à jurer par Baal,
Alors ils jouiront du bonheur au milieu de mon peuple.
"Mais s'ils n'écoutent rien.
Je détruirai une telle nation.
Je la détruirai, je la ferai périr, dit lEternel.
La captivité prédite, sous l'emblème d une ceinture de lin.
Chap. XIII. 'Ainsi m'a parlé l'E- cachai près de l'Euphrate, comme l'E-
ternel : Va, achète-toi une ceinture ternel me l'avait ordonné. "Plusieurs
de lin, et mets-la sur tes reins; mais jours après, l'Eternel me dit: Lève-
ne la trempe pas dans l'eau. -J'ache- toi, va vers l'Euphrate, et là, prends
tai la ceinture, selon la parole de l'E- la ceinture que je t'avais ordonné d'y
ternel, et je la mis sur mes reins. cacher. "J'allai vers l'Euphrate, je
'La parole de l'Eternel me fut adres- fouillai, et je pris la ceinture dans le
sée une seconde fois, en ces mots: lieu où je l'avais cachée; mais voici,
'' Prends la ceinture que tu as achetée, la ceinture était gâtée, elle n'était plus
et qui est sur tes reins; lève-toi, va bonne à rien.
vers l'Euphrate, et là, cache-la dans "^La parole de l'Eternel me fut adres-
la fente d'un rocher. ^J'allai, et je la sée, en ces mots :
"Ainsi parle l'Eternel :
C'est ainsi que je détruirai l'orgueil de Juda
Et l'orgueil immense de Jérusalem.
'°Ce méchant peuple, qui refuse d'écouter mes paroles,
Qui suit les penchants de son cœur.
Et qui va après d'autres dieux,
Pour les servir et se prosterner dcA'ant eux.
Qu'il devienne comme cette ceinture.
Qui n'est plus bonne à rien !
"Car comme on attache la ceinture aux reins d'un homme,
Ainsi je m'étais attaché toute la maison d'Israël
Et toute la maison de Juda, dit l'Eternel,
Afin qu'elles fussent mon peuple.
Mon nom, ma louange, et ma gloire.
Mais ils ne m'ont point écouté.
'*Tu leur diras cette parole :
Ainsi parle l'Eternel, le Dieu d'Israël:
Tous les vases seront remplis de vin.
Et ils te diront : Ne savons-nous pas
Que tous les vases seront remplis' de vin ?
957
Chap. 13.i3-i3. JÉRÉMIE.
'^Alors dis-leur : Ainsi parle l'Eternel :
Voici, je remplirai tous les habitants de ce pays,
Les rois qui sont assis sur le trône de David,
Les prêtres, les prophètes, et tous les habitants de Jérusalem,
Je les remplirai d'ivresse.
'*Je les briserai les uns contre les autres,
Les pères et les fils ensemble, dit l'Éternel ;
Je n'épargnerai pas, je n'aurai point de pitié, point de miséricorde.
Rien ne m'empêchera de les détruire.
'^Ecoutez et prêtez l'oreille !
Ne soyez point orgueilleux !
Car l'Eternel parle.
'^Rendez gloire à l'Eternel, votre Dieu,
Avant qu'il fasse venir les ténèbres.
Avant que vos pieds heurtent contre les montagnes de la nuit ;
Vous attendrez la lumière,
Et il la changera en ombre de la mort.
Il la réduira en obscurité profonde.
"Si vous n'écoutez pas.
Je jileurerai en secret, à cause de votre orgueil ;
Mes yeux fondront en larmes.
Parce que le troupeau de l'Eternel sera emmené captif.
'^Dis au roi et à la reine :
Asseyez-vous à terre !
Car il est tombé de vos têtes,
Le diadème qui vous servait d'ornement.
'•'Les villes du midi sont fermées,
Il n'y a personne pour ouvrir;
Tout Juda est emmené captif.
Il est emmené tout entier captif.
-"Lève tes yeux et regarde
Ceux qui viennent du septentrion.
Où est le troupeau qui t'avait été donné.
Le troupeau qui faisait ta gloire ?
^'Que diras-tu de ce qu'il te châtie ?
C'est toi-même qui leur as appris à te traiter en maîtres.
Les douleurs ne te saisiront-elles pas.
Comme elles saisissent une femme en travail?
"Si tu dis en ton cœur:
Pourquoi cela m'arrive-t-il ?
C'est à cause de la multitude de tes iniquités
Que les pans de tes habits sont relevés,
Et que tes talons sont violemment mis à nu.
^^Un Éthiopien peut-il changer sa peau.
Et un léopard ses taches ?
958
JÉRÉMIE. Chap. l3,%-U,o.
De même, pourriez-vous faire le l)ien.
Vous qui êtes accoutumés à faire le mal ?
-*Je les disperserai, comme la paille emportée
Par le vent du désert.
-H'^oilà ton sort, la part que je te mesure,
Dit l'Éternel,
Parce que tu m'as oublié,
Et que tu as mis ta confiance dans le mensonge.
-Me relèverai tes pans jusque sur ton visage,
Afin qu'on voie ta honte.
-'J'ai vu tes adultères et tes hennissements.
Tes criminelles prostitutions sur les collines et dans les champs,
J'ai vu tes abominations.
Malheur à toi, Jérusalem !
Jusques à quand tarderas-tu à te purifier?
Chap. XIV. ^La parole qui fut adressée à Je ré mie par l'Eternel, à l'occasion
de la sécheresse.
-Juda est dans le deuil.
Ses villes sont désolées, tristes, abattues,
Et les cris de Jérusalem s'élèvent.
■'Les grands envoient les petits chercher de l'eau.
Et les petits vont aux citernes, ne trouvent point d'eau.
Et retournent avec leurs vases vides ;
Confus et honteux, ils se couvrent la tète.
*La terre est saisie d'épouvante.
Parce qu'il ne tombe point de pluie dans le pays.
Et les laboureurs confus se couvrent la tète.
^Mème la biche dans la campagne
Met bas et abandonne sa portée.
Parce qu'il n'y a point de verdure.
'*Les ânes sauvages se tiennent sur les lieux élevés.
Aspirant l'air comme des serpents ;
Leurs yeux languissent, parce qu'il n'y a point d'herbe.
"Si nos iniquités témoignent contre nous,
Agis à cause de ton nom, ô Eternel !
Car nos infidélités sont nombreuses,
Nous avons péché contre toi.
*Toi qui es l'espérance d'Israël,
Son sauveur au temps de la détresse.
Pourquoi serais-tu comme un étranger dans le pavs,
Comme un voyageur (jui y entre pour passer la nuit ?
'Pourquoi serais-tu comme un homme stupéfait.
Comme un héros incapable de nous secourir?
Tu es pourtant au milieu de nous, ô Eternel,
Et ton nom est invoqué sur nous :
Ne nous abandonne pas !
Chap. lâ,io-i9. JÉRÉMIE.
'"Voici ce que TÉternel dit de ce peuple :
Ils aiment à courir çà et là,
Ils ne savent retenir leurs pieds ;
L'Eternel n'a point d'attachement pour eux,
Il se souvient maintenant de leurs crimes,
Et il châtie leurs péchés.
"Et l'Éternel me dit :
N'intercède pas en faveur de ce peuple.
'-S'ils jeûnent, je n'écouterai pas leurs supplications;
S'ils offrent des holocaustes et des offrandes, je ne les agréerai pas;
Car je veux les détruire par l'épée, par la famine et par la peste.
'^Je répondis : Ah ! Seigneur Eternel !
Voici, les prophètes leur disent :
Vous ne verrez point d'épée,
Vous n'aurez point de famine ;
Mais je vous donnerai dans ce lieu une paix assurée.
'^ Et l'Éternel me dit :
C'est le mensonge que prophétisent en mon nom les prophètes;
Je ne les ai point envoyés, je ne leur ai point donné d'ordre.
Je ne leur ai point parlé ;
Ce sont des visions mensongères, de vaines prédictions.
Des tromperies de leur cœur, qu'ils vous prophétisent.
'^ C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel
Sur les prophètes qui prophétisent en mon nom.
Sans que je les aie envoyés.
Et qui disent : Il n'y aura dans ce pays ni épée ni famine :
Ces prophètes périront par l'épée et par la famine.
'"Et ceux à qui ils prophétisent
Seront étendus dans les rues de Jérusalem,
Par la famine et par l'épée ;
Il n'y aura personne pour leur donner la sépulture.
Ni à eux, ni à leurs femmes, ni à leurs fils, ni à leurs filles;
Je répandrai sur eux leur méchanceté.
"Dis-leur cette parole :
Les larmes coulent de mes yeux nuit et jour.
Et elles ne s'arrêtent pas ;
Car la vierge, fille de mon peuple, a été frappée d'un grand coup.
D'une plaie très douloureuse.
"'Si je vais dans les champs, voici des hommes que le glaive a percés ;
Si j'entre dans la ville, voici des êtres que consume la faim ;
Le prophète même et le prêtre parcourent le pays.
Sans savoir où ils vont.
"As-tu donc rejeté Juda,
Et ton âme a-t-elle pris Sion en horreur?
Pourquoi nous frappes-tu.
Sans qu'il y ait pour nous de guérison ?
Nous espérions la paix, et il n'arrive rien d'heureux,
960
JÉRÉMIE. Chap. ii,Qo-i5,9.
Un temps de guérison, et voici la terreur !
-"Eternel, nous reconnaissons notre méchanceté, l'iniquité de nos pères ;
Car nous avons péché contre toi.
-'A cause de ton nom, ne méprise pas.
Ne déshonore pas le trône de ta gloire !
N'oublie pas, ne romps pas ton alliance avec nous !
*^ Parmi les idoles des nations, en est-il qui fassent pleuvoir?
Ou est-ce le ciel qui donne la pluie ?
N'est-ce pas toi. Eternel, notre Dieu ?
Nous espérons en toi,
Car c'est toi qui as fait toutes ces choses.
Chap. XV. ' L'Éternel me dit :
Quand Moïse et Samuel se présenteraient devant moi,
Je ne serais pas favorable à ce peuple.
Chasse-le loin de ma face, qu'il s'en aille !
-Et s'ils te disent : Où irons-nous ?
Tu leur répondras : Ainsi parle l'Eternel :
A la mort ceux qui sont pour la mort,
A l'épée ceux cjui sont pour l'épée,
A la faniine ceux qui sont pour la famine,
A la captivité ceux qui sont pour la captivité !
^J'enverrai contre eux quatre espèces de fléaux, dit l'Eternel,
L'épée pour les tuer.
Les chiens pour les traîner.
Les oiseaux du ciel et les bêtes de la terre
Pour les dévorer et les détruire.
*Je les rendrai un objet d'effroi pour tous les royaumes de la terre,
A cause de Manassé, fds d'Ezéchias, roi de Juda,
Et de tout ce qu'il a fait dans Jérusalem.
^Qui aura pitié de toi, Jérusalem,
Qui te plaindra ?
Qui ira s'informer de ton état ?
*Tu m'as abandonné, dit l'Eternel, tu es allée en arrière;
Mais j'étends ma main sur toi, et je te détruis.
Je suis las d'avoir compassion.
"Je les vanne avec le vent aux portes du pays ;
Je prive d'enfants, je fais périr mon peuple.
Qui ne s'est pas détourné de ses voies.
*Ses veuves sont plus nombreuses que les grains de sable de la mer;
J'amène sur eux, sur la mère du jeune homme.
Le dévastateur en plein midi ;
Je fais soudain tomber sur elle l'angoisse et la terreur.
^ Celle qui avait enfanté sept fds est désolée.
Elle rend l'àme ;
Son soleil se couche quand il est encore jour;
Elle est confuse, couverte de honte.
961
Chap. 15,10-ii. JÉRÉMIE.
Ceux qui restent, je les livre à l'épée, devant leurs ennemis,
Dit l'Éternel.
'"Malheur à moi, ma mère, de ce que tu m'as fait naître
Homme de dispute et de querelle pour tout le pays !
Je n'emprunte ni ne prête,
Et cependant tous me maudissent.
"L'Éternel dit :
Certes, tu auras un avenir heureux ;
Certes, je forcerai l'ennemi à t'adresser ses supplications.
Au temps du malheur et au temps de la détresse.
*^Le fer brisera-t-il le fer du septentrion et l'airain ?
"Je livre gratuitement au pillage tes biens et tes trésors,
A cause de tous tes péchés, sur tout ton territoire.
'■'Je te fais passer avec ton ennemi dans un pays que tu ne connais pas,
Car le feu de ma colère s'est allumé.
Il brûle sur vous.
'^Tu sais tout, ô Eternel, souviens-toi de moi, ne m'oublie pas,
Venge-moi de mes persécuteurs !
Ne m'enlève pas, tandis que tu te montres lent à la colère !
Sache que je supporte l'opprobre à cause de toi.
'*J'ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées ;
Tes paroles ont fait la joie et l'allégresse de mon cœur ;
Car ton nom est invoqué sur moi.
Éternel, Dieu des armées !
'"Je ne me suis point assis dans l'assemblée des moqueurs, afin de m'y
Mais à cause de ta puissance, je me suis assis solitaire, [réjouir;
Car tu me remplissais de fureur.
"* Pourquoi ma souffrance est-elle continuelle?
Pourquoi ma plaie est-elle douloureuse, et ne veut-elle pas se guérir ?
Serais-tu pour moi comme une source trompeuse.
Comme une eau dont on n'est pas sûr ?
''C'est pourquoi ainsi parle l'Eternel :
Si tu te rattaches à moi, je te répondrai, et tu te tiendras devant moi ;
Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche.
C'est à eux de revenir à toi.
Mais ce n'est pas à toi de retourner vers eux.
^"Je te rendrai pour ce peuple comme une forte muraille d'airain ;
Ils te feront la guerre, mais ils ne te vaincront pas ;
Car je serai avec toi pour te sauver et te délivrer,
Dit l'Éternel.
^'Je te délivrerai de la main des méchants.
Je te sauverai de la main des violents.
962
JÉRÉMIE. Chnp. 16,1-1-2.
Fléaux et capti\ilé.
Chap. XVI. 'La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
*Tu ne prendras point de femme.
Et tu n'auras dans ee lieu ni fils ni lilles.
'Car ainsi parle l'Eternel sur les fds et les fdles
Qui naîtront en ce lieu,
Sur leurs mères qui les auront enfantés.
Et sur leurs pères qui les auront engendrés dans ce pays :
*Ils mourront consumés par la maladie;
On ne leur donnera ni larmes ni sépulture;
Ils seront comme du fumier sur la terre ;
Ils périront par l'épée et par la famine ;
Et leurs cadavres serviront de pâture
Aux oiseaux du ciel et aux hètes de la terre.
'Car ainsi parle l'Eternel :
N'entre pas dans une maison de deuil.
N'y va pas pleurer, te lamenter avec eux ;
Car j'ai retiré à ce peuple ma paix, dit l'Eternel,
Ma bonté et ma miséricorde.
^Grands et petits mourront dans ce pavs ;
On ne leur donnera point de sépulture ;
On ne les pleurera point.
On ne se fera point d'incisions.
Et l'on ne se rasera pas pour eux.
"On ne rompra pas le pain dans le deuil
Pour consoler quelqu'un au sujet d'un mort.
Et l'on n'offrira pas la coupe de consolation
Pour un père ou pour une mère.
"•N'entre pas non plus dans une maison de festin,
Pour t'asseoir avec eux,
Pour manger et pour boire.
^Car ainsi parle l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël :
Voici, je ferai cesser dans ce lieu, sous vos yeux et de vos jours.
Les cris de réjouissance et les cris d'allégresse.
Les chants du fiancé et les chants de la fiancée.
'"Lorsque tu annonceras à ce peuple toutes ces choses.
Ils te diront :
Pourquoi l'Eternel nous menace-t-il de tous ces grands malheurs?
Quelle est notre iniquité?
Quel péché avons-nous commis contre l'Eternel, notre Dieu ?
"Alors tu leur répondras : Vos pères m'ont abandonné, dit l'Eternel,
Ils sont allés après d'autres dieux.
Ils les ont servis et se sont ])rosternés devant eux ;
Ils m'ont abandonné, et n'ont point observé ma loi.
'*Et vous, vous avez fait le mal plus encore que vos pères ;
963
Chap. 16.13-17,3. JÉRÉMIE,
Et voici, vous suivez chacun les penchants de votre mauvais coeur,
Pour ne point m'écouter.
'^Je vous transporterai de ce pays
Dans un pays que vous n'avez point connu,
Ni vous, ni vos pères ;
Et là, vous servirez les autres dieux jour et nuit.
Car je ne vous accorderai point de grâce.
'^G'est pourquoi voici, les jours viennent, dit l'Eternel,
Où l'on ne dira plus : L'Eternel est vivant.
Lui qui a fait monter du pays d'Egypte les enfants d'Israël !
'^Mais on dira : L'Eternel est vivant.
Lui qui a fait monter les enfants d'Israël du pays du septentrion
Et de tous les pays où il les avait chassés !
Je les ramènerai dans leur })ays,
Que j'avais donné à leurs pères.
[cheront ;
'^Voici, j'envoie une multitude de pêcheurs, dit l'Eternel, et ils les pè-
Et après cela j'enverrai une multitude de chasseurs, et ils les chasseront
De toutes les montagnes et de toutes les collines.
Et des fentes des rochers.
"Car mes yeux sont attentifs à toutes leurs voies.
Elles ne sont point cachées devant ma face.
Et leur iniquité ne se dérobe point à mes regards.
"*Je leur donnerai d'abord le double salaire de leur iniquité et de leur
Parce qu'ils ont profané mon pays, [péché,
Parce qu'ils ont rempli mon héritage
Des cadavres de leurs idoles et de leurs abominations.
'^Eternel, ma force et mon appui, mon refuge au jour de la détresse !
Les nations viendront à toi des extrémités de la terre.
Et elles diront : Nos pères n'ont hérité que le mensonge,
De vaines idoles, qui ne servent à rien.
-"L'homme peut-il se faire des dieux,
Qui ne sont pas des dieux ? —
'-'C'est pourquoi voici, je leur fais connaître cette fois.
Je leur fais connaître ma puissance et ma force;
Et ils sauront que mon nom est l'Eternel.
Chap. XVII. 'Le péché de Juda est écrit avec un burin de fer.
Avec une pointe de diamant ;
Il est gravé sur la table de leur cœur.
Et sur les cornes de vos autels.
"Comme ils pensent à leurs enfants, ainsi pensent-ils à leurs autels
Et à leurs idoles d'Astarté près des arbres verts.
Sur les collines élevées.
^Jc livre au pillage ma montagne et ses champs, tes biens, tous tes
Et tes hauts lieux, à cause de tes péchés, sur tout ton territoire, [trésors,
964
JÉRÉMIE. Chap. i7.k-is.
*Tu perdras par ta faute l'héritage que je t'avais donné ;
Je t'asservirai à ton ennemi dans un pays que tu ne connais pas ;
Car vous avez allumé le feu de ma colère,
Et il brûlera toujours.
^Ainsi parle l'Éternel :
Maudit soit l'homme qui se confie dans l'homme,
Qui prend la chair pour son appui,
Et qui détourne son cœur de l'Eternel !
^11 est comme un misérable dans le désert.
Et il ne voit point arriver le bonheur ;
Il habite les lieux brûlés du désert,
Une terre salée et sans habitants.
'Béni soit l'homme qui se confie dans l'Eternel,
Et dont l'Eternel est l'espérance !
*I1 est comme un arbre planté près des eaux.
Et qui étend ses racines vers le courant;
Il n'aperçoit point la chaleur quand elle vient,
Et son feuillage reste vert ;
Dans l'année de la sécheresse, il n'a point de crainte.
Et il ne cesse de porter du fruit.
'Le cœur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant :
Qui peut le connaître ?
'"Moi, l'Éternel, j'éprouve le cœur, je sonde les reins.
Pour rendre à chacun selon ses voies.
Selon le fruit de ses œuvres.
"Comme une perdrix qui couve des œufs qu'elle n'a point pondus.
Tel est celui qui acquiert des richesses injustement ;
Au milieu de ses jours il doit les quitter,
Et à la fin il n'est qu'un insensé.
'^11 est un trône de gloire, élevé dès le commencement.
C'est le lieu de notre sanctuaire.
'■'Toi qui es l'espérance d'Israël, ô Éternel !
Tous ceux qui t'abandonnent seront confondus. —
Ceux qui se détournent de moi seront inscrits sur la terre.
Car ils abandonnent la source d'eau vive, l'Eternel.
'"•Guéris-moi, Éternel, et je serai guéri ;
Sauve-moi, et je serai sauvé;
Car tu es ma gloire.
'^Voici, ils me disent :
Où est la parole de l'Éternel .•'
Qu'elle s'accomplisse donc !
"'Et moi, pour t'obéir, je n'ai pas refusé d'être pasteur;
Je n'ai pas non plus désiré le jour du malheur, tu le sais ;
Ce qui est sorti de mes lèvres a été découvert devant toi.
965
Chap. i7,ii-'ii. JÉRÉMIE.
"Ne sois pas pour moi un sujet d'effroi.
Toi, mon refuge au jour du malheur !
'*Oue mes persécuteurs soient confus, et que je ne sois pas confus ;
Qu'ils tremblent, et que je ne tremble pas, moi !
Fais Acnir sur eux le jour du malheur,
Frappe-les d'une double plaie !
La sanctification du sabbat.
'"Ainsi m'a parlé l'Éternel : Va, et de Jérusalem. -"Tu leur diras : Écoutez
tiens-toi à la porte des enfants du peu- la parole de l'Éternel, rois de Juda, et
pie, par laquelle entrent et sortent tout .luda, et vous tous habitants de
les rois de Juda, et à toutes les portes Jérusalem, qui entrez par ces portes !
^' Ainsi parle l'Éternel :
Prenez garde à vos âmes ;
Ne portez point de fardeau le jour du sabbat,
Et n'en introduisez point par les portes de Jérusalem.
-*Ne sortez de vos maisons aucun fardeau le jour du sabbat,
Et ne faites aucun ouvrage ;
Mais sani'tifiez le jour du sabbat,
Comme je l'ai ordonné à vos pères.
-■'Ils n'ont pas écouté, ils n'ont pas prêté l'oreille;
Ils ont raidi leur cou,
Pour ne point écouter et ne point recevoir instruction.
-^Si vous m'écoutez, dit l'Éternel,
Si vous n'introduisez point de fardeau
Par les portes de cette ville le jour du sabbat.
Si vous sanctifiez le jour du sabbat.
Et ne faites aucun ouvrage ce jour-là,
-''Alors entreront par les portes de cette ville
Les rois et les princes assis sur le trône de David,
Montés sur des chars et sur des chevaux,
Eux et leurs princes, les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem,
Et cette ville sera habitée à toujours.
-^On viendra des villes de Juda et des environs de Jérusalem,
Du pays de Benjamin, de la vallée.
De la montagne et du midi,
Pour amener des holocaustes et des victimes,
Pour apporter des offrandes et de l'encens,
Et pour offrir des sacrifices d'actions de grâces dans la maison de l'Eter-
-' Mais si vous n'écoutez pas quand je vous ordonne [nel.
De sanctifier le jour du sabbat.
De ne porter aucun fardeau.
De ne point en introduire par les portes de Jérusalem le jour du sabbat,
Alors j'allumerai un feu aux portes de la ville.
Et il dévorera les palais de Jérusalem et ne s'éteindra point.
966
JÉRÉMIE. Chap. 18,1-13.
Le vase du potier et Vimpênitence du peuple.
Chap. XVIII. 'La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Eter-
nel, en ces mots :
^Lève-toi, et descends dans la maison du potier;
Là, je te ferai entendre mes paroles.
^Je descendis dans la maison du potier,
Et voici, il travaillait sur un tour.
*Le vase qu'il faisait ne réussit pas.
Comme il arrive à l'argile dans la main du potier;
11 en refit un autre vase,
Tel cpi'il trouva bon de le faire.
^Et la parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
^Ne ]niis-je pas agir envers vous comme ce potier, maison d'Israël ?
Dit l'Éternel.
Voici, comme l'argile est dans la main du potier,
Ainsi vous êtes dans ma main, maison d'Israël !
"Soudain je parle, sur une nation, sur un royaume.
D'arracher, d'abattre et de détruire ;
*Mais si cette nation, sur laquelle j'ai parlé, revient de sa méchanceté,
Je me repens du mal que j'avais pensé lui faire.
^Et soudain je parle, sur une nation, sur un royaume,
De bâtir et de planter ;
'"Mais si cette nation fait ce qui est mal à mes yeux.
Et n'écoute pas ma voix.
Je me repens du bien que j'avais eu l'intention de lui faire.
"Parle maintenant aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem,
Ainsi parle l'Éternel : [et dis :
Voici, je prépare contre vous un malheur,
Je médite un projet contre vous.
Revenez chacun de votre mauvaise voie,
Réformez vos voies et vos œuvres !
'-Mais ils disent : C'est en vain !
Car nous suivions nos pensées,
Nous agirons chacun selon les penchants de notre mauvais cœur.
"C'est pourquoi ainsi parle l'Eternel :
Interrogez les nations !
Qui a jamais entendu pareilles choses ?
La vierge d'Israël a commis d'horribles excès.
'■'La neige du Liban abandonne-t-elle le rocher des champs ?
Ou voit-on tarir les eaux qui viennent de loin, fraîches et courantes ?
'^Cependant mon peuple m'a oublié, il offre de l'encens à des idoles ;
Il a été conduit à chanceler dans ses voies, à quitter les anciens sentiers,
967
Chap. 18, 16-19, k. JÉRÉMIE.
Pour suivre des sentiers, des chemins non frayés.
'^Ils ont fait de leur pays un objet de désolation, d'éternelle moquerie ;
Tous ceux qui y passent sont stupéfaits et secouent la tète.
'"Pareil au vent d'orient, je les disperserai devant l'ennemi ;
Je leur tournerai le dos, je ne les regarderai pas au jour de leur détresse.
'*Et ils ont dit :
Venez, complotons contre Jérémie !
Car la loi ne périra pas faute de prêtres,
Ni le conseil faute de sages, ni la parole faute de prophètes.
Venez, tuons-le avec la langue,
Ne prenons pas garde à tous ses discours !
'^Écoute-moi, Eternel !
Et entends la voix de mes adversaires !
^"Le mal sera-t-il rendu pour le bien ?
Car ils ont creusé une fosse pour m'ôter la vie.
Souviens-t'en, je me suis tenu devant toi.
Afin de parler en leur faveur.
Et de détourner d'eux ta colère.
^' C'est pourquoi livre leurs enfants à la famine,
Précipite-les par le glaive ;
Que leurs femmes soient privées d'enfants et deviennent veuves.
Et que leurs maris soient enlevés par la peste ;
Que leurs jeunes gens soient frappés par l'épée dans le combat !
-^ Qu'on entende des cris sortir de leurs maisons.
Quand soudain tu feras fondre sur eux des bandes armées !
Car ils ont creusé une fosse pour me prendre,
Ils ont tendu des filets sous mes pieds.
-^Et toi. Éternel, tu connais tous leurs complots pour me faire mourir;
Ne pardonne pas leur iniquité.
N'efface pas leur péché de devant toi !
Qu'ils soient renversés en ta présence !
Agis contre eux au temps de ta colère !
I.e vase brisé et la ruine de Jérusalem. lîmprisonnement de Jérémie.
Chap. XIX. 'Ainsi a parlé l'Éter- nom ", qui est à l'entrée de la porte de
nel : Va, achète d'un potier un vase la poterie ; et là, fu publieras les pa-
de terre, et prends avec toi des anciens rôles que je te dirai. ^ Tu diras : Ecou-
du peuple et des anciens des prêtres, tez la parole de l'Éternel, roisde Juda,
'Rends-toi dans la vallée de Ben-Hin- et vous habitants de Jérusalem !
Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël :
Voici, je vais faire venir sur ce lieu un malheur
Qui étourdira les oreilles de quiconque en entendra parler.
*lls m'ont abandonné, ils ont profané ce lieu,
Ils y ont offert de l'encens à d'autres dieux
a. De Ben-Ulnnom. ou du fils de Ilinnom.
968
JÉRÉMIE. Chap. 10,5-20.7.
Que ne connaissaient ni eux, ni leurs pères, ni les rois de Juda,
Et ils ont rempli ce lieu de sang innocent;
^lls ont bâti des hauts lieux à Baal,
Pour brûler leurs enfants au feu en holocaustes à Baal :
Ce que je n'avais ni ordonné ni prescrit.
Ce qui ne m'était point venu à la pensée.
^C'est pourquoi voici, les jours viennent, dit l'Eternel,
Où ce lieu ne sera plus appelé Toj)heth et vallée de Ben-Hinnom,
Mais où on l'appellera vallée du carnage.
"J'anéantirai dans ce lieu le conseil de Juda et de Jérusalem ; .
Je les ferai tomber par l'épée devant leurs ennemis
Et par la main de ceux qui en veulent à leur vie ;
Je donnerai leurs cadavres en pâture
Aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre.
*Je ferai de cette ville un objet de désolation et de moquerie;
Tous ceux qui passeront près d'elle
Seront dans l'étonnement et siffleront sur toutes ses plaies.
'■'Je leur ferai manger la chair de leurs fils et la chair de leurs filles,
Et les uns mangeront la chair des autres,
Au milieu de l'angoisse et de la détresse
Où les réduiront leurs ennemis
Et ceux qui en veulent à leur vie.
'"Tu briseras ensuite le vase, sous les yeux des hommes qui seront allés
avec toi. "Et tu leur diras :
Ainsi parle l'Eternel des armées :
C'est ainsi que je briserai ce peuple et cette ville.
Comme on brise un vase de potier.
Sans qu'il puisse être rétabli.
Et l'on enterrera les morts à Topheth par défaut de place pour enterrer.
'"C'est ainsi que je ferai à ce lieu, dit l'Eternel, et à ses habitants.
Et je rendrai cette ville semblable à Topheth.
''Les maisons de Jérusalem et les maisons des rois de Juda
Seront impures comme le lieu de To[)helh,
Toutes les maisons sur les toits desquelles on offrait de l'encens
A toute l'armée des cieux,
Et on faisait des libations à d'autres dieux.
'■•Jérémie revint de Topheth, où l'E- qu'ils ont raidi leur cou, pour ne point
ternel l'avait envoyé prophétiser. Puis écouter mes paroles,
il se tint dans le parvis de la maison Chap. XX. 'Paschhur, fils d'Im-
de l'Eternel, et il dit à tout le peuple : mer, prêtre et inspecteur en chef dans
'^Ainsi parle l'Eternel des armées, le la maison de l'Éternel, entendit Jéré-
Dieu d'Israël : Voici, je vais faire ve- mie qui prophétisait ces choses. -Et
nir sur cette ville et sur toutes les Paschhur frappa Jéréniie, le prophète,
villes qui dépendent d'elle tous les et le mit dans la prison (|ui était à la
malheurs que je lui ai prédits, parce porte supérieure de Benjamin, dans
9G9
Chap. 20,3-13. JÉRÉMIE.
la maison de l'Eternel. ''Mais le len- toutes les richesses de cette ville,
demain, Paschhur fit sortir Jérémie tout le produit de son travail, tout ce
de prison. Et Jérémie lui dit : Ce n'est qu'elle a de précieux, je livrerai tous
pas le nom de Paschhur" que l'Eter- les trésors des rois de Juda entre les
nel te donne, c'est celui de Magor- mains de leurs ennemis, qui les pil-
Missabib*. ^Car ainsi parle l'Eternel : leront, les enlèveront et les transpor-
Voici, je te livrerai à la terreur, toi et teront à Babylone. ^Et toi, Paschhur,
tous tes amis; ils tomberont par lé- et tous ceux qui demeurent dans ta
pée de leurs ennemis, et tes yeux le maison, vous irez en captivité; tu
A^erront. ^.Je livrerai aussi tout Juda iras à Babylone, et là tu mourras,
entre les mains du roi de Babylone, et là tu seras enterré, toi et tous tes
qui les emmènera captifs à Babylone amis auxquels tu as prophétisé le men-
ât les frappera de l'épée. Je livrerai songe.
Plaintes du prophète.
'Tu m'as persuadé, Eternel, et je me suis laissé persuader;
Tu m'as saisi, tu m'as vaincu.
Et je suis chaque jour un objet de raillerie.
Tout le monde se moque de moi.
^Car toutes les fois que je parle, il faut que je crie.
Que je crie à la violence et à l'oppression !
Et la parole de l'Éternel est pour moi
Un sujet d'opprobre et de risée chaque jour.
^Si je dis : Je ne ferai plus mention de lui.
Je ne parlerai plus en son nom.
Il y a dans mon cœur comme un feu dévorant
Qui est renfermé dans mes os.
Je m'efforce de le contenir, et je ne le puis.
'"Car j'apprends les mauvais propos de plusieurs,
L'épouvante qui règne à l'entour :
Accusez-le, et nous l'accuserons !
Tous ceux qui étaient en paix avec moi
Observent si je chancelle :
Peut-être se laissera-t-il surprendre,
Et nous serons maîtres de lui,
Nous tirerons vengeance de lui !
"Mais l'Éternel est avec moi comme un héros puissant;
C'est pourquoi mes persécuteurs chancellent et n'auront pas le dessus :
Ils seront remplis de confusion pour n'avoir pas réussi :
Ce sera une honte éternelle qui ne s'oubliera pas.
'-L'Éternel des armées éprouve le juste.
Il pénètre les reins et les cœurs.
Je verrai ta vengeance s'exercer contre eux.
Car c'est à toi que je confie ma cause.
"Chantez à l'Éternel, louez l'Éternel !
Car il délivre l'âme du malheureux de la main des méchants.
a. Paschhur peut dériver de deux mots qui signifient sécurité tout autour. b. Magor-.Missabib signifie ter-
reur tout autour.
970
JEREMIE.
Chap..20,i'.-21,i2.,
'*Maudit soit le jour où je suis né !
Que le jour où ma mère m'a enfanté
Ne soit pas béni !
'^Maudit soit l'homme qui porta cette nouvelle à mon père :
Il test né un enfant mâle,
Et qui le combla de joie !
"'Oue cet homme soit comme les villes
Que l'Eternel a détruites sans miséricorde !
Qu'il entende des gémissements le matin,
Et des cris de guerre à midi !
'"Que ne m'a-t-on fait mourir dans le sein de ma mère!
Que ne m'a-t-elle servi de tombeau !
Que n'est-elle restée éternellement enceinte !
'^Pourquoi suis-jc sorti du sem maternel
Pour voir la souffrance et la douleur.
Et pour consumer mes jours dans la honte ?
Propliétie sur la prise de Jérusalem par Nebucadnetsar.
Chap. XXL 'La parole qui fut Juda, ses serviteurs, le peuple, et ceux
adressée à Jérémie de la part de l'E- qui dans cette ville échapperont à la
ternel, lorsque le roi Sédécias lui en- peste, à l'épée et à la famine, je les
voya Paschlîur, fds de Malkija, et So- livrerai entre les mains de Nebucad-
plîonie, fds de Maaséja, le prêtre, pour netsar, roi de Babylone , entre les
lui dire : -Consulte pour nous l'Eter- mains de leurs ennemis, entre les
nel ; car Nebucadnetsar, roi de Baby- mains de ceux qui en veulent à leur
lone, nous fait la guerre; peut-être vie ; et Nebucadnetsar les fraj)pera du
l'Eternel fera-t-il en notre faveur quel- tranchant de l'épée, il ne les épar-
gnera pas, il n'aura point de pitié,
point de compassion.
"Tu diras à ce peuple : Ainsi parle
l'Eternel : Voici, je mets devant vous
le chemin de la vie et le chemin de la
({u'un de ses miracles, afin qu'il s'é-
loigne de nous.
'Jérémie leur répondit : Vous direz
à Sédécias : ^Ainsi parle l'Eternel, le
Dieu d'Israël : Voici, je vais détourner
les armes de guerre qui sont dans vos mort. ^Celui qui restera dans cette
mains, et avec lesquelles vous com- ville mourra par l'épée, par la famine
battez en dehors des murailles le roi ou par la peste; mais celui qui sor-
de Habylone et les Chaldéens qui vous tira pour se rendre aux Chaldéens qui
assiègent, et je les rassemblerai au vous assiègent aura la vie sauve, et
milieu de cette ville. ^Puis je combat- sa vie sera son butin. '"Car je dirige
trai contre vous, la main étendue et mes regards contre cette ville pour
le bras fort, avec colère, avec fureur, faire du mal et non du bien, dit l'Eter-
avec une grande irritation. *.Je frap- nel ; elle sera livrée entre les mains du
perai les habitants de cette ville, les roi de Babylone, qui la brûlera par le
hommes et les bêles; ils mourront feu.
d'une peste affreuse. "Après cela, dit "Et tu diras à la maison du roi de
l'Eternel, je livrerai Sédécias, roi de Juda : Ecoutez la parole de l'Eternel 1
'^Maison de David ! Ainsi parle l'Eternel :
Rendez la justice dès le matin,
971 62»
Chap. SI, 13-22, n. JÉRÉMIE.
Et délivrez l'opprimé des mains de l'oppresseur,
De peur que ma colère n'éclate comme un feu,
Et ne s'enflamme, sans qu'on puisse l'éteindre,
A cause de la méchanceté de vos actions.
'^Voici, j'en veux à toi,
Ville assise dans la vallée, sur le rocher de la plaine,
Dit l'Éternel,
A vous qui dites : Qui descendra contre nous ?
Qui entrera dans nos demeures ?
'"'Je vous châtierai selon le fruit de vos œuvres, dit l'Eternel ;
Je mettrai le feu à votre forêt".
Et il en dévorera tous les alentours.
Contre ta maison royale de Juda.
Chap. XXII. 'Ainsi parle l'Eter- veuve; n'usez pas de violence, et ne
nel : Descends dans la maison du roi répandez point de sang innocent dans
de Juda, et là prononce cette parole, ce lieu. ^Car si vous agissez selon cette
*Tu diras : Ecoute la parole de l'Eter- parole, les rois assis sur le trône de
nel, roi de Juda, qui es assis sur le David entreront par les portes de cette
trône de David, toi, tes serviteurs, et maison, montés sur des chars et sur
ton peuple, qui entrez par ces portes ! des chevaux, eux, leurs serviteurs et
^Ainsi parle l'Eternel : Pratitjuez la leur peuple. ^Mais si vous n'écoutez
justice et l'équité ; délivrez l'opprimé pas ces paroles, je le jure par moi-
des mains de l'oppresseur; ne mal- même, dit l'Eternel, cette maison de-
traitez pas l'étranger, l'orphelin et la viendra une ruine.
^Car ainsi parle l'Eternel sur la maison du roi de Juda :
Tu es pour moi comme Galaad, comme le sommet du Liban ;
Mais certes, je ferai de toi un désert.
Une ville sans habitants.
"Je prépare contre toi des destructeurs.
Chacun avec ses armes ;
Ils abattront tes plus beaux cèdres.
Et les jetteront au feu.
TJes nations nombreuses passeront près de cette ville.
Et elles se diront l'une à l'autre :
Pourquoi l'Eternel a-t-il ainsi traité cette grande ville ?
''Et l'on répondra : Parce qu'ils ont abandonné
L'alliance de l'Eternel, leur Dieu,
Parce qu'ils se sont prosternés devant d'autres dieux et les ont servis.
'"Ne pleurez point celui qui est mort*,
Et ne vous lamentez pas sur lui ;
Pleurez, pleurez celui qui s'en va",
Car il ne reviendra plus.
Il ne reverra plus le pays de sa naissance.
"Car ainsi parle l'Eternel sur Schallum'', fds de Josias, roi de Juda,
a. Votre forêt, héb. sa forêt. Jérusalem, dont les édifices sont comparés aux arbres d une forêt. b. Le roi
Josias. c. Joachaz, fils de Josias, eniiueuc captif en Egypte. d. Hfhallum, ou Joachaz.
972
JÉRÉMIE. Chap.Sa, 12-^3.
Qui régnait à la place de Josias, son père,
Et qui est sorti de ce lieu :
11 n'y reviendra plus ;
'-Mais il mourra dans le lieu où on Tcmmène captif,
Et il ne verra plus ce pays.
'^Malheur à celui qui bâtit sa maison par l'injustice.
Et ses chambres par l'iniquité ;
Qui fait travailler son prochain sans le payer.
Sans lui donner son salaire ;
'■•Qui dit : Je me bâtirai une maison vaste.
Et des chamljres spacieuses ;
Et qui s'y fait percer des fenêtres,
La lambrisse de cèdre,
Et la peint en couleur rouge !
'^Est-ce que tu règnes, parce que tu as de la passion pour le cèdre ?
Ton père ne mangeait-il pas, ne buvait-il pas ?
Mais il pratiquait la justice et l'équité,
Et il fut heureux ;
'Ml jugeait la cause du pauvre et de l'indigent.
Et il fut heureux.
N'est-ce pas là me connaître ? dit ri'^ternel.
'^Mais tu n'as des yeux et un cœur
Que pour te livrer à la cu]>idité,
Pour répandre le sang innocent,
Et pour exercer l'oppression et la violence.
'^C'est pourquoi ainsi parle l'Eternel sur Jojakim, fds de Josias, roi de
On ne le pleurera pas, en disant : [Juda ;
Hélas, mon frère ! hélas, ma sœur !
On ne le pleurera pas, en disant :
Hélas, seigneur ! hélas, sa majesté !
'^11 aura la sépulture d'un âne,
Il sera traîné et jeté hors des portes de Jérusalem.
-"Monte sur le Liban, et crie !
Elève ta voix sur le Basan !
Crie du haut d'Abarim !
Car tous ceux cpii t'aimaient sont brisés.
-'Je t'ai parlé dans le temps de ta prospérité;
Tu disais : Je n'écouterai pas.
C'est ainsi que tu as agi dès ta jeunesse ;
Tu n'as pas écouté ma voix.
**Tous tes pasteurs seront la pâture du vent.
Et ceux qui t'aiment iront en captivité ;
C'est alors que tu seras dans la honte, dans la confusion,
A cause de toute ta méchanceté.
^'Toi qui habites sur le Liban,
973
CImp. 32,2^-23,'.. JÉRÉMIE.
Qui as ton nid dans les cèdres,
Combien tu gémiras quand les douleurs t'atteindront,
Douleurs semblables à celles d'une femme en travail !
*^Je suis vivant ! dit l'Eternel,
Quand Jeconia", fils de Jojakim, roi de Juda, serait
Un anneau à ma main droite.
Je t'arracherais de là.
*^Je te livrerai entre les mains de ceux qui en veulent à ta vie,
Entre les mains de ceux devant qui tu trembles,
Entre les mains de Nebucadnetsar, roi de Babylone,
Entre les mains des Chaldéens.
*^Je te jetterai, toi et ta mère qui t'a enfanté.
Dans un autre pays oii vous n'êtes pas nés.
Et là vous mourrez ;
"Mais dans le pays où ils auront le désir de retourner
Ils ne retournei'ont pas.
**Est-il donc un vase méprisé, brisé, ce Jeconia ?
Est-il un objet auquel on n'attache aucun prix ?
Pourquoi sont-ils jetés, lui et sa postérité.
Lancés dans un pays qu'ils ne connaissent pas ? —
-"Terre, terre, terre,
Ecoute la parole de l'Eternel !
^^ Ainsi parle l'Eternel :
Inscrivez cet homme comme privé d'enfants,
Comme un homme dont les jours ne seront pas prospères ;
Car nul de ses descendants ne réussira
A s'asseoir sur le trône de David
Et à régner sur Juda.
Chap. XXIII. 'Malheur aux pasteurs qui détruisent et dispersent
Le troupeau de mon pâturage! dit l'Eternel.
*C'est pourquoi ainsi parle l'Eternel, le Dieu d'Israël,
Sur les pasteurs qui paissent mon peuple :
Vous avez dispersé mes brebis, vous les avez chassées.
Vous n'en avez pas pris soin ;
Voici, je vous châtierai à cause de la méchanceté de vos actions,
Dit l'Éternel.
*Et je rassemblerai le reste de mes brebis
De tous les pays où je les ai chassées ;
Je les ramènerai dans leur pâturage ;
Elles seront fécondes et multiplieront.
*J'établirai sur elles des pasteurs qui les paîtront ;
Elles n'auront plus de crainte, plus de terreur,
Et il n'en manquera aucune, dit l'Eternel.
a. Jeconia, ou Jojakin.
974
I
JÉRÉMIE. Clmp. 23,^-15.
n'oici, les jours viennent, dit l'Eternel,
Où je susciterai à David un germe juste ;
Il régnera en roi et prospérera,
Il pratiquera la justice et l'équité dans le pays.
^En son temps, Juda sera sauvé,
Israël aura la sécurité dans sa demeure ;
Et voici le nom dont on l'appellera :
L'Eternel notre justice.
"C'est pourquoi voici, les jours viennent, dit l'Éternel,
Où l'on ne dira plus : L'Eternel est vivant.
Lui qui a fait monter du pays d'Egypte les enfants d'Israël !
■^Mais on dira : L'Eternel est vivant,
Lui qui a fait monter et qui a ramené
La postérité de la maison d'Israël du pays du septentrion
Et de tous les pays où je les avais chassés !
Et ils habiteront dans leur pays.
^Sitr les prophètes.
Mon cœur est brisé au dedans de moi,
Tous mes os tremblent ;
Je suis comme un homme ivre.
Comme un homme pris de vin,
A cause de l'Eternel et à cause de ses paroles saintes.
'"Car le pays est rempli d'adultères ;
Le pays est en deuil à cause de la malédiction ;
Les plaines du désert sont desséchées.
Ils courent au mal.
Ils n'ont de la force que pour l'iniquité.
"Prophètes et prêtres sont corrompus ;
Même dans ma maison j'ai trouvé leur méchanceté,
Dit l'Éternel.
'-C'est pourquoi leur chemin sera glissant et ténébreux.
Ils seront poussés et ils tomberont ;
Car je ferai venir sur eux le malheur,
L'année où je les châtierai, dit l'Éternel.
'^Dans les prophètes de Samarie j'ai vu de l'extravagance.
Ils ont prophétisé par Baal,
Us ont égaré mon peuple d'Israël.
'"•Mais dans les prophètes de Jérusalem j'ai vu des choses horribles ;
Ils sont adultères, ils marchent dans le mensonge;
Ils fortifient les mains des méchants.
Afin qu'aucun ne revienne de sa méchanceté ;
Ils sont tous à mes yeux comme Sodome,
Et les habitants de Jérusalem comme Gomorrhe.
'^ C'est pourquoi ainsi parle l'Eternel des armées sur les prophètes :
Voici, je vais les nourrir d'absinthe.
Et je leur ferai boire des eaux empoisonnées ;
Chap. 28,16-30. JÉRÉMIE.
Car c'est par les prophètes de Jérusalem
Que rinipiété s'est répandue dans tout le pays.
"^Ainsi parle l'Eternel des armées :
N'écoutez pas les paroles des prophètes qui vous prophétisent !
Ils vous entraînent à des choses de néant ;
Ils disent les visions de leur cœur,
Et non ce qui vient de la bouche de l'Eternel.
''Ils disent à ceux qui me méprisent :
L'Eternel a dit : Vous aurez la paix ;
Et ils disent à tous ceux qui suivent les penchants de leur cœur :
Il ne vous arrivera aucun mal.
'*Qui donc a assisté au conseil de l'Eternel
Pour voir, pour écouter sa parole ?
Qui a prêté l'oreille à sa parole, qui l'a entendue?
'^Voici, la tempête de l'Eternel, la fureur éclate,
L'orage se précipite.
Il fond sur la tête des méchants.
-"La colère de l'Eternel ne se calmera pas.
Jusqu'à ce qu'il ait accompli, exécuté les desseins de son cœur.
Vous le comprendrez dans la suite des temps.
-'Je n'ai point envoyé ces prophètes, et ils ont couru ;
Je ne leur ai point parlé, et ils ont prophétisé.
-^ S'ils avaient assisté à mon conseil.
Ils auraient dû faire entendre mes paroles à mon peuple,
Et les faire revenir de leur mauvaise voie,
De la méchanceté de leurs actions.
-^Ne suis-je un Dieu que de près, dit l'Eternel,
Et ne suis-je pas aussi un Dieu de loin ?
-''Quelqu'un se tiendra-t-il dans un lieu caché.
Sans que je le voie? dit l'Eternel.
Ne remplis-je pas, moi, les cieux et la terre? dit l'Eternel.
-^J'ai entendu ce que disent les prophètes
Qui prophétisent en mon nom le mensonge, disant :
J'ai eu un songe! j'ai eu un songe !
-'Jusques à quand ces prophètes veulent-ils prophétiser le mensonge,
Prophétiser la tromperie de leur cœur?
-'Ils pensent faire oublier mon nom à mon peuple
Par les songes que chacun d'eux raconte à son prochain.
Comme leurs pères ont oublié mon nom pour Baal.
■-*Que le prophète qui a eu un songe raconte ce songe.
Et que celui qui a entendu ma parole rapporte fidèlement ma parole.
Pourquoi mêler la paille au froment? dit l'Eternel.
-"Ma parole n'est-elle |)as comme un feu, dit l'Eternel,
Et comme un marteau qui brise le roc ?
^"C'est pourquoi voici, dit l'Éternel, j'en veux aux prophètes
Qui se dérobent mes paroles l'un à l'autre.
976
JÉRÉMIE. Chap. 2-3,31-24.3.
"Voici, dit rÉterncl. j'en veux aux prophètes
Qui prennent leur propre parole et la donnent pour ma parole.
'-Voici, dit l'Éternel, j'en veux à ceux qui prophétisent des songes faux.
Oui les racontent, et qui égarent mon peuple
Par leurs mensonges et par leur témérité ;
Je ne les ai point envoyés, je ne leur ai point donné d'ordre.
Et ils ne sont d'aucune utilité à ce peuple, dit l'Eternel.
''Si ce peuple, ou un prophète, ou un prêtre te demande :
Quelle est la menace de l'Eternel ?
Tu leur diras quelle est cette menace :
Je vous rejetterai, dit l'Eternel,
'*Et le prophète, le prêtre, ou celui du peuple
Qui dira : Menace de l'Eternel,
Je le châtierai, lui et sa maison.
'^Vous direz, chacun à son prochain, chacun à son frère :
Qu'a répondu l'Éternel ?
Qu'a dit l'Éternel?
'"Mais vous ne direz plus : Menace de l'Éternel,
Car la parole de chacun sera pour lui une menace ;
Vous tordez les paroles du Dieu vivant.
De l'Eternel des armées, notre Dieu.
''Tu diras au prophète :
Que t'a répondu l'Éternel ?
Qu'"a dit l'Éternel?
'*Et si vous dites encore : Menace de l'Éternel,
Alors ainsi parle l'Éternel :
Parce que vous dites ce mot : Menace de l'Eternel,
Quoique j aie envoyé vers vous povii' dire ;
Vous ne direz pas : Menace de l'Éternel,
"'A cause de cela voici, je vous oublierai,
Et je vous rejetterai, vous et la ville
Que j'avais donnée à vous et à vos pères,
Je vous rejetterai loin de ma face ;
"•"Je mettrai sur vous un opprobre éternel
Et une honte éternelle.
Qui ne s'oublieront pas.
Les (leur paniers de figues et l'avenir du peuple.
Chap. XXIV. 'L'Éternel me fit paniers contenait de très bonnes fi-
voir deux paniers de figues posés de- gués, comme les figues de la première
vaut. le temple de l'Eternel, après que récolte, et l'autre panier de très mau-
Nebucadnetsar, roi de Babylone, eut vaises figues, qu'on ne pouvait man-
emmené de Jérusalem et conduit à ger à cause de leur mauvaise qualité.
Babvione Jeconia", fils de Jojakim, roi 'L'Éternel me dit : Que vois-tu, Jéré-
de Juda, les chefs de Juda, les char- mie ? Je répondis : Des figues. I^es
pentiers et les serruriers. 'L'un des bonnes figues sont très bonnes, et les
a. Jeconia. ou Jojakin.
977
Chap. 24, '.-25, 13.
JEREMIE.
mauvaises sont très mauvaises et ne
peuvent être mangées à cause de leur
mauvaise qualité. :, , ji
■•La parole de l'Eternel me fut adres-
sée, en ces mots : ^Ainsi parle l'Eter-
nel, le Dieu d'Israël : Comme tu dis-
tingues ces bonnes figues, ainsi je
distinguerai, pour leur être favorable.
sias, fils d'Amon, roi de Juda, il y a
vingt-trois ans que la parole de l'Eter-
nel m'a été adressée; je vous ai parlé,
je vous ai parlé dès le matin, et vous
n'avez pas écouté. •'L'Eternel vous a
envoyé tous ses serviteurs, les pro-
phètes, il les a envoyés dès le matin;
et vous n'avez pas écouté, vous n'avez
les captifs de Juda, que j'ai envoyés pas prêté l'oreille pour écouter. ^Ils
de ce lieu dans le pays des Chaldéens
*Je les regarderai d'un œil favorable,
et je les ramènerai dans ce pays ; je
les établirai et ne les détruirai plus,
je les planterai et ne les arracherai
plus. 'Je leur donnerai un cœur pour
qu'ils connaissent que je suis l'Eter-
nel ; ils seront mon peuple, et je serai
leur Dieu , s'ils reviennent à moi de
tout leur cœur. *Et comme les mau-
vaises figues qui ne peuvent être man-
gées à cause de leur mauvaise qualité,
dit l'Eternel, ainsi ferai -je devenir
Sédécias, roi de Juda, ses chefs, et le
reste de Jérusalem, ceux qui sont res-
tés dans ce pays et ceux qui habitent
ont dit : Revenez chacun de votre
mauvaise voie et de la méchanceté de
vos actions, et vous resterez dans le
pays que j'ai donné à vous et à vos
pères, d'éternité en éternité; ^n'allez
pas après d'autres dieux, pour les ser-
vir et pourvous prosterner devanteux,
ne m'irritez pas par l'ouvrage de vos
mains, et je ne vous ferai aucun mal.
"Mais vous ne m'avez pas écouté, dit
l'Eternel, afin de m'irriter par l'ou-
vrage de vos mains, pour votre mal-
heur. * C'est pourquoi ainsi parle l'É-
ternel des armées : Parce que vous
n'avez point écouté mes paroles, 'j'en-
verrai chercher tous les peuples du
dans le pays d'Egypte. ''Je les rendrai septentrion, dit l'Eternel, et j'enverrai
un objet d'effroi, de malheur, pour
tous les royaumes de la terre, un sujet
d'opprobre, de sarcasme, de raillerie,
et de malédiction, dans tous les lieux
où je les chasserai. '"J'enverrai parmi
eux l'épée, la famine et la peste, jus-
auprès de Nebucadnetsar, roi de Ba-
bylone, mon serviteur; je le ferai ve-
nir contre ce pays et contre ses habi-
tants, et contre toutes ces nations à
l'entour, afin de les dévouer par in-
terdit, et d'en faire un objet de déso-
qu'à ce qu'ils aient disparu du pays lation et de moquerie, des ruines éter-
quej avais donné à eux et à leurs pères, nelles. "Je ferai cesser parmi eux les
cris de réjouissance et les cris d'allé-
gresse, les chants du fiancé et les
chants de la fiancée , le bruit de la
meule et la lumière de la lampe. "Tout
ce pays deviendra une ruine, un dé-
sert, et ces nations seront asservies
au roi de Babylone pendant soixante
et dix ans.
'-Mais lorsque ces soixante et dix
Les soixante et di.v années de captivité.
Babylone et toutes les nations châtiées.
Chap. XXV. 'La parole qui fut
adressée à Jérémie sur tout le peuple
de Juda, la quatrième année de Joja-
kim , fils de Josias, roi de Juda, —
c'était la première année de Nebucad-
netsar, roi de Babylone, — -parole ans seront accomplis, je châtierai le
que Jérémie prononça devant tout le roi de Babylone et cette nation, dit
jieuple de Juda et devant tous les ha- l'Eternel, à cause de leurs iniquités ; je
bitants de Jérusalem, en disant : punirai le pays des Chaldéens, et j'en
^Depuis la treizième année de Jo- ferai des ruines éternelles. '^Je ferai
978
JÉRÉMIE. Chap.25.t'.-o8.
venir sur ce pays toutes les choses que des nations puissantes et de grands
j'ai annoncées sur lui, tout ce qui est rois les asserviront, eux aussi, et je
écrit dans ce livre, ce que Jérémie a leur rendrai selon leurs œuvres et se-
pr()]>hétisé sur toutes les nations. '■'Car Ion l'ouvrage de leurs mains.
'^Car ainsi m'a parlé l'Eternel, le Dieu d'Israël :
Prends de ma main cette coupe remplie du vin de ma colère,
Et fais-la boire à toutes les nations
Vers lesquelles je t'enverrai.
'Mis boiront, et ils chancelleront et seront comme fous,
A la vue du glaive que j'enverrai au milieu d'eux.
'"Et je pris la coupe de la main de l'Eternel,
Et je la fis boire à toutes les nations
Vers lesquelles l'Eternel m'envoyait :
"'A Jérusalem et aux villes de Juda,
A ses rois et à ses chefs.
Pour en faire une ruine.
Un objet de désolation, de moquerie et de malédiction.
Comme cela se voit aujourd'hui ;
''A Pharaon, roi d'Egypte,
A ses serviteurs, à ses chefs, et à tout son peuple;
-"A toute l'Arabie, à tous les rois du pays d'Uts,
A tous les rois du pays des Philistins,
A Askalon, à Gaza, à Ekron, et à ce qui reste d'Asdod ;
'-'A Edom, à Moab, et aux enfants d'Ammon ;
**A tous les rois de Tyr, à tous les rois de Sidon,
Et aux rois des îles qui sont au delà de la mer ;
-^A Dedan, à Théma, à Buz,
Et à tous ceux qui se rasent les coins de la barbe ;
^*A tous les rois d'Arabie,
Et à tous les rois des Arabes qui habitent dans le désert;
-^A tous les rois de Zimri,
A tous les rois d'Elam,
Et à tous les rois de Médie ;
-"A tous les rois du septentrion.
Proches ou éloignés.
Aux uns et aux autres,
Et à tous les royaumes du monde
Qui sont sur la face de la terre.
Et le roi de Schéschac ° boira après eux.
*'Tu leur diras :
Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël :
Buvez, enivrez-vous, et vomissez.
Et tombez sans vous relever,
A la vue du glaive que j'enverrai au milieu de vous !
-*Et s'ils refusent de prendre de ta main la coupe pour boire,
a. Schéschac, Babylone ; comp. 51,41.
979
Chap.25,^-S6,i. JÉRÉMIE.
Dis-leur : Ainsi parle l'Eternel des armées : Vous boirez !
^^Car voici, dans la ville sur laquelle mon nom est invoqué
Je commence à faire du mal ;
Et vous, vous resteriez impunis !
Vous ne resterez pas impunis;
Car j'appellerai le glaive sur tous les habitants de la terre.
Dit l'Eternel des armées.
•'"Et toi, tu leur prophétiseras toutes ces choses.
Et tu leur diras : L'Eternel rugira d'en haut;
De sa demeure sainte il fera retentir sa voix ;
Il rugira contre le lieu de sa résidence ;
Il poussera des cris, comme ceux qui foulent au pressoir,
Contre tous les habitants de la terre.
^'Le bi'uit parvient jusqu'à l'extrémité de la terre ;
Car l'Eternel est en dispute avec les nations.
Il entre en jugement contre toute chair ;
Il livre les méchants au glaive, dit l'Eternel.
^- Ainsi parle l'Éternel des armées :
Voici, la calamité va de nation en nation.
Et une grande tempête s'élève des extrémités de la terre.
■'•'Ceux que tuera l'Eternel en ce jour seront étendus
D'un bout à l'autre de la terre ;
Ils ne seront ni pleures, ni recueillis, ni enterrés.
Ils seront comme du fumier sur la terre.
^■•Gémissez, pasteurs, et criez !
Roulez-vous dans la cendre, conducteurs de troupeaux !
Car les jours sont venus où vous allez être égorgés.
Je vous briserai, et vous tomberez comme un vase de prix.
^^Plus de refuge pour les pasteurs !
Plus de salut pour les conducteurs de troupeaux !
'^On entend les cris des pasteurs.
Les gémissements des conducteurs de troupeaux;
Car l'Eternel ravage leur pâturage.
•''Les habitations paisibles sont détruites
Par la colère ardente de l'Eternel.
^^11 a abandonné sa demeure comme un lionceau sa tanière ;
Car leur pays est réduit en désert
Par la fureur du destructeur
Et par son ardente colère.
Prophétie sur la destruction de Jérusalem et du temple. Jérémie en danger de mort.
Chap. XXVI. 'Au commencement -Ainsi parle l'Eternel : Tiens-toi
du règne de Jojakim, fils de Josias, dans le parvis de la maison de l'Eter-
roi de Juda, cette parole fut pronon- nel, et dis à ceux qui de toutes les
cée de la part de l'Eternel, en ces villes de Juda viennent se prosterner
mots : dans la maison de l'Eternel toutes les
980
JERKMIE.
Clin p. 26,3-n.
paroles que je t'ordonne de leur dire ; rent à l'entrée de la porte neuve de la
n'en retranche pas un mot. 'Peut-être maison de l'Eternel. "Alors les prê-
écouteront-ils, et reviendront-ils clia- très et les prophètes parlèrent ainsi
cun de leur mauvaise voie ; alors je aux chefs et à tout le peuple : Cet
me repentirai du mal que j'avais pensé homme mérite la mort; car il a pro-
leur faire à cause de la méchanceté de phétisé contre cette ville, comme vous
leurs actions. ''Tu leur diras : Ainsi l'avez entendu de vos oreilles.
parle l'Eternel : Si vous ne m'écoutez
pas quand je vous ordonne de suivre
ma loi que j'ai mise devant vous, ''d'é-
couter les paroles de mes serviteurs,
les prophètes, que je vous envoie, que
je vous ai envoyés dès le matin, et que
vous n'avez pas écoutés, * alors je trai-
'-Jérémie dit à tous les chefs et à
tout le peuple : L'Eternel m'a envoyé
])our prophétiser contre cette maison
et contre cette ville toutes les choses
que vous avez entendues. "Mainte-
nant réformez vos voies et vos œuvres,
écoutez la voix de l'Eternel , votre
terai cette maison comme Silo, et je Dieu, et l'Eternel se repentira du mal
qu'il a prononcé contre vous. '■'Pour
moi, me voici entre vos mains; trai-
tez-moi comme il vous semblera bon et
juste. '^Seulement sachez que, si vous
me faites mourir, vous vous chargez du
sanff innocent, vous, cette ville et ses
ferai de cette ville un objet de malé-
diction pour toutes les nations de la
terre.
'Les prêtres, les prophètes, et tout
le peuple, entendirent .Jérémie pro-
noncer ces paroles dans la maison de
l'Eternel. ''Et comme Jérémie achevait
habitants; car l'Eternel m'a véritable-
de dire tout ce que l'Eternel lui avait mentenvoyé vers vous pour prononcer
ordonné de dire à tout le peuple, les à vos oreilles toutes ces paroles,
prêtres, les prophètes, et tout le peu- '"Les chefs et tout le peuple dirent
pie, se saisirent de lui, en disant : Tu aux prêtres et aux prophètes : Cet
mourras! ^Pourquoi prophétises-tu au homme ne mérite point la mort; car
nom de l'Eternel, en disant : Cette c'est au nom de l'Eternel, notre Dieu,
maison sera comme Silo, et cette ville ([u'il nous a parlé. '"Et quelques-uns
seradévastée, privée d'habitants? Tout des anciens du pays se levèrent, ctdi-
le peuple s'attroupa autour de .Jérémie rent à toute l'assemblée du peuple :
dans la maison de l'Eternel. '"Lorsque '^Michée, de Moréscheth, prophétisait
les chefs de Juda eurent appris ces du temps d'Ezéchias, roi de Juda, et
choses, ils montèrent de la maison du il disait à tcnit le peuple de Juda :
roi à la maison de l'Eternel, et s'assi- Ainsi |)arle l'P^ternel des armées :
Sion sera labourée comme un champ,
Jérusalem deviendra un monceau de ])ierres,
Et la montagne de la maison une haute forêt".
"Ezéchias, roi de Juda, et tout Juda -"11 y eut* aussi un homme qui pro-
l'ont-ils fait niourir ? Ezéchias ne crai- phétis.;\it au nom de l'Eternel, Urie, fils
gnit-il pas l'Eternel? n'implora-t-il pas de Schemaeja, de Kirjath-Jearim. 11
l'Eternel ? Alors l'Eternel se repentit prophétisa contre cette ville et contre
du mal qu'il avait prononcé contre ce pays entièrement les mêmes choses
eux. Et nous, nous chargerions notre que Jérémie. -'Le roi Jojakim, tous ses
' ' vaillants hommes, et tous ses chefs.
âme d'un si grand crime !
a. Voy. Micb. i, 13. b. Les v. io à 23 n'upiiuitierineiit pas
une époque postéi'ieui'e.
lu discours des anciens; ils
rapportent à
981
Chap. 26, i2-27, 16.
JEREMIE.
entendirent ses paroles, et le roi cher-
cha à le faire mourir. Urie, qui en fut
informé, eut peur, prit la fuite, et alla
en Egypte. '--Le roi Jojakim envoya
des gens en Egypte, Elnathan, fds
d'Acbor, et des gens avec lui en
Egypte. -'Ils firent sortir d'P^gvpte
Urie et l'amenèrent au roi Jojakim,
qui le fit mourir par l'épée et jeta son
cadaA're sur les sépulcres des enfants
du peuple.
-''Cependant la main d'Achikam, fils
deSchaphan, fut avec .Jérémie, et em-
pêcha qu'il ne fiit livré au peuple
pour être mis à mort.
La soumission au roi de Babylone conseillée
par Jérémie.
Chap. XXVII. 'Au commencement
du règne de Jojakim", fils de Josias,
roi de Juda, cette parole fut adressée
à Jérémie de la part de l'Eternel, en
ces mots :
-Ainsi m'a parlé l'Eternel : Fais-toi
des liens et des jougs, et mets-les sur
ton cou. 'Envoie-les au roi d'Edom,
au roi de Moab, au roi des enfants
d'Ammon, au roi de Tyr et au roi de
Sidon, par les envoyés qui sont venus
à Jérusalem auprès de Sédécias, roi
de Juda, *et à qui tu donneras mes
ordres pour leurs maîtres, en disant :
Ainsi parle l'Éternel des armées, le
Dieu d'Israël : Voici ce que vous direz
à vos maîtres : ^C'est moi qui ai fait la
terre, les hommes et les animaux qui
sont sur la terre, par ma grande puis-
sance et par mon bras étendu, et je
donne la terre à qui cela me plaît.
* Maintenant je livre tous ces pays en-
tre les mains de Nebucadnetsar, roi
de Babylone, mon serviteur; je lui
donne aussi les animaux des champs,
pour qu'ils lui soient assujettis. 'Tou-
tes les nations lui seront soumises, à
lui, à son fils, et au fils de son fils,
a. Jojakltn; ce qui suit montre qu'il s'agît du règne
eri'eur de copiste.
jusqu'à ce c[ue le temps de son pays
arrive, et que des nations puissantes
et de grands rois l'asservissent. ^Si
une nation, si un royaume ne se sou-
met pas ta lui, à Nebucadnetsar, roi de
Babylone, et ne livre pas son cou au
joug du roi de Bab-vdone, je châtierai
cette nation par l'épée, par la famine et
par la peste, dit l'Eternel, jusqu'à ce
que je l'aie anéantie par sa main. '-"Et
vous, n'écoutez pas vos prophètes, vos
devins, vos songeurs, vos astrologues,
vos magiciens, qui vous disent : Vous
ne serez point asservis au roi de Ba-
bylone ! '"Car c'est le mensonge qu'ils
vous prophétisent, afin que vous soyez
éloignés de votre pays, afin que je
vous chasse et que vous périssiez.
"Mais la nation qui pliera son cou
sous le joug du roi de Babylone, et qui
lui sera soumise, je la laisserai dans
son pays, dit l'Eternel, pour qu'elle le
cultive et qu'elle y demeure.
'-J'ai dit entièrement les mêmes
choses à Sédécias, roi de Juda : Pliez
votre cou sous le joug du roi de Baby-
lone, soumettez-vous à lui et à son
peuple, et vous vivrez. "Pourquoi
mourriez-vous, toi et ton peuple, par
l'épée, par la famine et par la peste,
comme l'Eternel l'a prononcé sur la
nation qui ne se soumettra pas au roi
de Babylone ? '^N'écoutez pas les pa-
roles des prophètes qui vous disent :
Vous ne serez point asservis au roi de
Babylone ! Car c'est le mensonge qu'ils
vous prophétisent. '^Je ne les ai point
envoyés, dit l'Eternel, et ils prophéti-
sent le mensonge en mon nom, afin
que je vous chasse et que vous péris-
siez, vous et les prophètes qui vous
prophétisent.
'^J'ai dit aux j^rètres et à tout ce
peuple : Ainsi parle l'Eternel : N'écou-
tez pas les ])aroles de vos prophètes
qui vous prophétisent, disant : Voici,
de Sédécias. voy. v. 3, 1-2, -20; peut-être y a-t-il une
982
JEREMIE.
Chap. 27.11-28,1',.
les ustensiles de la maison de l'Eter- Babylone, a enlevésdece lieu, et qu'il
nel seront bientôt rapportés de Baby- a emportés à Babylone. ^Et je ferai
lone ! Garc'est le mensonge qu'ils vous revenir dans ce lieu, dit l'Eternel, Je-
prophétisent. "Ne les écoutez pas, conia, fils de Jojakim, roi de Juda, et
soumettez-vous au roi de Babylone, tous les captifs de Juda, qui sont allés
et vous vivrez. Pourquoi cette ville à Babylone ; car je briserai le joug du
deviendrait-elle une ruine ?'*S"ils sont roi de Babylone.
prophètes et si la parole de l'Eternel Uérémie, le prophète, répondit à
est avec eux, qu'ils intercèdent auprès Ilanania, le prophète, en présence des
de l'Eternel des armées pour que les prêtres et de tout le peuple cjui se
ustensiles qui restent dans la maison tenaient dans la maison de l'Eternel
de l'Eternel, dans la maison du roi de ''Jérémie, le prophète, dit : Amen!
Juda, et dans Jérusalem, ne s'en ail- que l'Eternel fasse ainsi ! que l'Ëter-
lent point à Babylone. ''•'Car ainsi parle nel accomplisse les paroles que tu as
l'Eternel des armées au sujet des co- prophétisées, et qu'il fasse revenir de
lonnes, de la mer", des bases, et des Babylone en ce lieu les ustensiles de
autres ustensiles qui sont restés dans la maison de l'Eternel et tous les cap-
cette ville, -"qui n'ont pas été enlevés tifs ! 'Seulement écoute cette parole,
par Nebucadnetsar, roi de Babylone, que je prononce à tes oreilles et aux
lorsqu'il emmena captifs de Jérusalem oreilles de tout le peuple : *Les pro-
à Babylone Jeconia*, fds de Jojakim, phètesqui ont paru avant moi et avant
roi de Juda, et tous les grands de Juda toi, dès les temps anciens, ont pro-
etde Jérusalem ; -'ainsi parle l'Éternel phétisé contre des pays puissants et
des armées, le Dieu d'Israël, au sujet de grands royaumes la guerre, le mal-
des ustensiles c|ui restent dans la mai- heur et la peste ; ^mais si un prophète
son de l'Eternel, dans la maison du prophétise la paix, c'est par l'accom-
roi de Juda, et dans Jérusalem: "Ils plissement de ce qu'il prophétise qu'il
seront emportés à Babylone, et ils y sera reconnu comme véritablement
resteront jusqu'au jour où je les cher- envoyé |)ar l'Eternel.
cherai, dit l'Eternel, où je les ferai re-
monter et revenir dans ce lieu.
'"Alors Ilanania, le prophète, enleva
le joug de dessus le cou de Jérémie,
Lettre de Jérémie contre le faii.r propliète
Hanania.
Chap. XXVIII.
année, au commencement du règne de
le prophète, et il le brisa. "Et Ilana-
nia dit en présence de tout le peuple :
Ainsi parle l'Eternel : C'est ainsi que,
T^ans la même dans deux années, je briserai de des-
sus le cou de toutes les nations le joug
Sédécias, roi de Juda, le cinquième de Nebucadnetsar, roi de Babylone.
mois de la quatrième année, Ilanania, Et Jérémie, le prophète, s'en alla,
fds d'Azzur, prophète, de Gabaon, me '-Après cjue Ilanania, le prophète,
dit dans la maison de l'Eternel, en eut brisé le joug de dessus le cou
présence des prêtres et de tout le peu- de Jérémie, le prophète, la parole de
pie : -Ainsi parle l'Eternel des armées, l'Eternel fut adressée à Jérémie, en
le Dieu d'Israël : Je brise le joug du ces mots: '^Va, et dis à Ilanania :
roi de Babylone ! ^Encore deux an- Ainsi parle l'Eternel : Tu as brisé un
nées, et je fais revenir dans ce lieu joug de bois, et tu auras à sa ]dace un
tous les ustensiles de la maison de joug de fer. '■'Car ainsi parle l'Eternel
l'Eternel, que Nebucadnetsar, roi de des armées, le Dieu d'Israël : Je mets
a. La mer, la iner d'airain, vaste cuve servant aux ablutions, b. Jccunia, ou Jojakin.
983
C/mp. 28,15-39,18.
JEREMIE.
un joug de fer sur le cou de toutes ces
nations, pour qu'elles soient asser-
vies à Nebucadnetsar, roi de Baby-
lone, et elles lui seront asservies ;
je lui donne aussi les animaux des
champs.
*^Et Jérémie, le prophète, dit à Ha-
nania, le prophète : Ecoute, Hanania !
L'Éternel ne t'a point envoyé, et tu
inspires à ce peuple une fausse con-
fiance. '^ C'est pourquoi ainsi parle
l'Éternel : Voici, je te chasse de la
terre; tu mourras cette année : cartes
paroles sont une révolte contre l'Eter-
nel. '"Et Hanania, le prophète, mourut
cette année-là, dans le septième mois.
Lettre aux captifs.
Chap. XXIX. 'Voici le contenu de
la lettre que Jérémie, le prophète, en-
voya de Jérusalem au reste des an-
ciens en captivité, aux prêtres, aux
prophètes, et à tout le peuple, que
Nebucadnetsar avait emmenés captifs
de Jérusalem à Babylone, ^après que
le roi Jeconia, la reine, les eunuques,
les chefs de Juda et de Jérusalem, les
charpentiers et les serruriers, furent
sortis de Jérusalem. 'Il la remit à
Éleasa, fds de Schaphan, et à Guema-
ria, fds de Hilkija, envoyés à Baby-
lone par Sédécias, roi de Juda, auprès
de Nebucadnetsar, roi de Babylone.
Elle était ainsi conçue :
■'Ainsi parle l'Eternel des armées,
le Dieu d'Israël, à tous les captifs que
j'ai emmenés de Jérusalem à Baby-
lone : ^Bâtissez des maisons, et habi-
tez-les ; plantez des jardins, et man-
gez-en les fruits. '^Prenez des femmes,
et engendrez des fils et des filles;
prenez des femmes pour vos fils, et
donnez des maris à vos filles, afin
et priez l'Éternel en sa faveur, parce
que votre bonheur dépend du sien.
*Car ainsi parle l'Eternel des ar-
mées, le Dieu d'Israël : Ne vous laissez
pas tromper par vos prophètes qui
sont au milieu de vous, et par vos de-
vins, n'écoutez pas vos songeurs dont
vous provoquez les songes ! "Car c'est
le mensonge qu'ils vous prophétisent
en mon nom. Je ne les ai point en-
voyés, dit l'Éternel. '"Mais voici ce que
dit l'Eternel : Dès que soixante et dix
ans seront écoulés pour Babylone, je
me souviendrai de vous, et j'accom-
plirai à votre égard ma bonne parole,
en vous ramenant dans ce lieu. "Car
je connais les projets que j'ai formés
sur vous, dit l'Éternel, projets de paix
et non de malheur, afin de vous don-
ner un avenir et de l'espérance. 'Wous
m'invoquerez, et vous partirez; vous
me prierez, et je vous exaucerai. '^Vous
me chercherez, et vous me trouverez,
si vous me cherchez de tout votre
cœur. '""Je me laisserai trouver par
vous, dit l'Éternel, et je ramènerai
vos captifs; je vous rassemblerai de
toutes les nations et de tous les lieux
où je vous ai chassés, dit l'Éternel, et
je vous ramènerai dans le lieu d'où je
vous ai fait aller en captivité.
'^Cependant vous dites: Dieu nous
a suscité des prophètes à Babylone !
'"Ainsi parle l'Éternel sur le roi qui
occupe le trône de David, sur tout le
peuple qui habite cette ville, sur vos
frères qui ne sont point allés avec
vous en captivité; '"ainsi parle l'Éter-
nel des armées : Voici , j'enverrai
parmi eux l'épée, la famine et la peste,
et je les rendrai semblables à des
figues affreuses qui ne peuvent être
mangées à cause de leur mauvaise
qualité. '*Je les poursuivrai par l'épée,
qu'elles enfantent des fils et des filles; par la famine et par la peste, je les
multipliez là où vous êtes, et ne dimi- rendrai un objet d'effroi pour tous les
nuez pas. 'Recherchez le bien de la royaumes de la terre, un sujet de ma-
ville où je vous ai menés en captivité, lédiction, de désolation, de moquerie
984
JEREMIE.
Chap. 29,19-80,6.
et d'opprobre, parmi toutes les nations en prison et dans les fers. -'Mainte-
où je les chasserai, ''parce qu'ils n'ont nant, pourquoi ne réprimes-tu pas Jéré-
pas écouté mes paroles, dit l'Eternel, mie d'Anathoth, qui prophétise parmi
eux à qui j'ai envoyé mes serviteurs, vous, ^*qui nous a même envoyé dire
les prophètes, à qui je les ai envoyés à Babylone : Elle sera longue, la cap-
dès le matin; et ils n'ont pas écouté", tivité; bâtissez des maisons, et habi-
dit l'Eternel. tez-les ; plantez des jardins, et man-
-"Mais vous, écoutez la parole de gez-en les fruits! — '-"Soj)honie, le
l'Eternel, vous tous captifs, que j'ai prêtre, lut cette lettre en présence de
envoyés de Jérusalem à Babylone ! Jérémie, le prophète. — ^"Et la pa-
^'Ainsi parle l'Eternel des armées, rôle de l'Eternel fut adressée à Jéré-
le Dieu d'Israël, sur Achab, fils de mie, en ces mots: ''Fais dire à tous
Kolaja, et sur Sédécias, fds de Maa- les captifs: Ainsi parle l'Eternel sur
séja, qui vous prophétisent le men- Schemaeja, Néchéhimite : Parce que
songe en mon nom : 'Voici, je les livre Schemaeja vous prophétise, sans que
entre les mains de Nebucadnetsar, roi je l'aie envoyé, et qu'il vous inspire
de Babylone; et il les fera mourir sous une fausse confiance, '-voici ce que
vos yeux. *^ On se servira d'eux comme dit l'Eternel : Je châtierai Schemaeja,
d'un sujet de malédiction, parmi tous Néchélamite, et sa postérité; nul des
les captifs de Juda qui sont à Baby- siens n'habitera au milieu de ce peu-
lone; on dira : Que 1 Eternel te traite pie, et il ne verra pas le bien que je
comme Sédécias et comme Achab, que ferai à mon peuple, dit l'Eternel; car
le roi de Babylone a fait rôtir au feu ! ses paroles sont une révolte contre
-'Et cela arrivera parce qu'ils ont com-
mis une infamie en Israël, se livrant à
l'adultère avec les femmes de leur
prochain, et parce qu'ils ont dit des
mensonges en mon nom, quand je ne
'Éternel.
Le retour de In captivité et le rétablissement
d'Isrnrl.
Chap. A^A.Y. ' La parole qui fut
leur avais point donné d'ordre. Je le adressée à Jérémie de la part de l'É-
sais, et j'en suis témoin, dit l'Eternel, ternel, en ces mots :
-*Tu diras à Schemaeja, Néchéla- -Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Is-
mite : -^Ainsi parle l'Eternel des ar- raël : Ecris dans un livre toutes les
mées, le Dieu d'Israël: Tu as envoyé paroles que je t'ai dites. 'Voici, les
en ton nom à tout le peuple de Jéru- jours viennent, dit l'Éternel, où je
salem, à Sophonie, fils de Maaséja, le ramènerai les captifs de mon peuple
prêtre, et à tous les prêtres, une lettre d'Israël et de Juda, dit l'Eternel; je
ainsi conçue : -^L'Eternel t'a établi les ramènerai dans le pays que j'ai
prêtre à la place de Jehojada, le pré- donné à leurs pères, et ils le possê-
tre, afin qu'il y ait dans la maison de deront.
l'Eternel des inspecteurs pour surveil- ''Ce sont ici les paroles (pie l'Eter-
1er tout homme qui est fou et se donne nel a prononcées sur Israël et sur
pour prophète, et afin que tu le mettes Juda.
^Ainsi parle l'Éternel :
Nous entendons des cris d'effroi ;
C'est l'épouvante, ce n'est pas la paix.
^Informez-vous, et regardez si un mâle enfante !
a. Ils H ont pas ct-uutf. héb. cous iiai>€z pas ticouté.
985
Chap.30,i-n. JÉRÉMIE.
Pourquoi vois-je tous les hommes les mains sur leurs reins,
Comme une femme en travail ?
Pourquoi tous les visages sont-ils devenus pâles ?
"Malheur ! car ce jour est grand ;
Il n'y en a point eu de semblable.
C'est un temps d'angoisse pour Jacob ;
Mais il en sera délivré.
^En ce jour-là, dit l'Eternel des armées,
Je briserai son joug de dessus ton cou.
Je romprai tes liens,
Et des étrangers ne t'assujettiront plus.
'Ils serviront l'Eternel, leur Dieu,
Et David, leur roi, que je leur susciterai.
'°Et toi, mon serviteur Jacob, ne crains pas, dit l'Eternel ;
Ne t'effraie pas, Israël !
Car je te délivrerai de la terre lointaine.
Je délivrerai ta postérité du pays où elle est captive ;
Jacob reviendra, il jouira du repos et de la tranquillité.
Et il n'y aura personne pour le troubler.
" Car je suis avec toi, dit l'Éternel, pour te délivrer ;
J'anéantirai toutes les nations parmi lesquelles je t'ai dispersé.
Mais toi, je ne t'anéantirai pas ;
Je te châtierai avec équité.
Je ne puis pas te laisser impuni.
'^Ainsi parle rÉternel :
Ta blessure est grave,
Ta plaie est douloureuse.
'^Nul ne défend ta cause, pour bander ta plaie;
Tu n'as ni remède, ni moyen de guérison.
'■'Tous ceux qui t'aimaient t'oublient.
Aucun ne prend souci de toi ;
Car je t'ai frappée comme frappe un ennemi,
Je t'ai châtiée avec violence,
A cause de la multitude de tes iniquités
Du grand nombre de tes péchés.
'^Pourquoi te plaindre de ta blessure.
De la douleur que cause ton mal ?
C'est à cause de la multitude de tes iniquités.
Du grand nombre de tes péchés.
Que je t'ai fait souffrir ces choses.
'"Cependant, tous ceux qui te dévorent seront dévorés,
Et tous tes ennemis, tous, iront en captivité ;
Ceux qui te dépouillent seront dépouillés,
Et j'abandonnerai au pillage tous ceux qui te pillent.
'"Mais je te guérirai, je panserai tes plaies,
Dit l'Eternel.
Car ils t'appellent la repoussée,
986
1
J É RÉ M I E . Chap . 30, is-SI, a.
Cette Sion dont nul ne prend souci.
'^Ainsi parle l'Eternel :
Voici, je ramène les captifs des tentes de Jacob,
J'ai compassion de ses demeures ;
La ville sera rebâtie sur ses ruines,
Le palais sera rétabli comme il était.
'"Du milieu d'eux s'élèveront des actions de grâces
Et des cris de réjouissance ;
Je les multiplierai, et ils ne diminueront pas;
Je les honorerai, et ils ne seront pas méprisés.
-"Ses fils seront comme autrefois.
Son assemblée subsistera devant moi,
Et je châtierai tous ses oppresseurs.
'-' Son chef sera tiré de son sein,
Son dominateur sortira du milieu de lui ;
Je le ferai approcher, et il viendra vers moi ;
Car qui oserait de lui-même s'approcher de moi ?
Dit l'Éternel.
"Vous serez mon peuple,
Et je serai votre Dieu.
-^ Voici, la tempête de l'Éternel, la fureur éclate.
L'orage se précipite.
Il fond sur la tête des méchants.
-^La colère ardente de l'Éternel ne se calmera pas.
Jusqu'à ce qu'il ait accompli, exécuté les desseins de son cœur.
Vous le comprendrez dans la suite des temps.
Chap. XXXI. 'En ce temps-là, dit l'Éternel,
Je serai le Dieu de toutes les familles d'Israël,
Et ils seront mon peuple.
-Ainsi parle l'Eternel :
Il a trouvé grâce dans le désert
Le peuple de ceux qui ont échappé au glaive ;
Israël marche vers son lieu de repos.
'De loin l'Éternel se montre à moi :
Je t'aime d'un amour éternel ;
C'est pourquoi je te conserve ma bonté.
Me te rétablirai encore, et tu seras rétablie.
Vierge d'Israël !
Tu auras encore tes tambourins pour parure.
Et tu sortiras au milieu des danses joyeuses.
^Tu planteras encore des vignes sur les montagnes de Samarie ;
Les planteurs planteront, et cueilleront les fruits.
'Car le jour vient où les gardes crieront sur la montagne d'Éphraim :
Levez-vous, montons à Sion, vers l'Éternel, notre Dieu !
987
fiit
Chap.31,i-m. JÉRÉMIE.
'Car ainsi parle rEternel :
Poussez des cris de joie sur Jacob,
Eclatez d'allégresse à la tête des nations !
Elevez vos voix, chantez des louanges, et dites :
Éternel, délivre ton peuple, le reste d'Israël !
^Voici, je les ramène du pays du septentrion,
Je les rassemble des extrémités de la terre ;
Parmi eux sont l'aveugle et le boiteux,
La femme enceinte et celle en travail ;
C'est une grande multitude, qui revient ici.
"Ils viennent en pleurant, et je les conduis au milieu de leurs supplica-
Je les mène vers des torrents d'eau, [tions ;
Par un chemin uni où ils ne chancellent pas ;
Car je suis un père pour Israël,
Et Ephraïm est mon premier-né.
'"Nations, écoutez la parole de l'Eternel,
Et publiez-la dans les îles lointaines !
Dites : Celui qui a dispersé Israël le rassemblera.
Et il le gardera comme le berger garde son troupeau.
"Car l'Éternel rachète Jacob,
Il le délivre de la main d'un plus fort que lui.
*'^Ils viendront, et pousseront des cris de joie sur les hauteurs de Sion ;
Ils accourront vers les biens de l'Eternel,
Le blé, le moût, l'huile.
Les brebis et les bœufs ;
Leur àme sera comme un jardin arrosé.
Et ils ne seront plus dans la soulfrance.
'^Alors les jeunes fdlcs se réjouiront à la danse,
Les jeunes hommes et les vieillards se réjouiront aussi ;
Je changerai leur deuil en allégresse, et je les consolerai ;
Je leur donnerai de la joie après leurs chagrins.
'^Je rassasierai de graisse" l'àme des prêtres,
Et mon peuple se rassasiera de mes biens, dit l'Éternel.
'^ Ainsi parle l'Éternel :
On entend des cris à Rama*,
Des lamentations, des larmes amères ;
Rachel pleure ses enfants ;
Elle refuse d'être consolée sur ses enfants,
Car ils ne sont plus.
"^Ainsi ])arle l'Éternel :
Retiens tes pleurs.
Retiens les larmes de tes yeux;
Car il y aura un salaire pour tes œuvres, dit l'Éternel ;
Ils reviendront du pays de l'ennemi.
rt. De graisse, de la graisse des victimes qu'on offrira abondamment en sacrifice. b. C'est par le chemin
de Rama que les Israélites furent emmenés captifs. Racket est une personnification du peuple.
988
JÉRÉMIE. Chap.3l,n-i9.
'^11 y a de l'espérance pour ton avenir, dit l'Eternel ;
Tes entants reviendront dans leur territoire.
'M'entends Ephraïm qui se lamente :
Tu m'as châtié, et j'ai été châtié
Comme un veau qui n'est pas dompté ;
Fais-moi revenir, et je reviendrai,
Car tu es l'Eternel, mon Dieu.
'^Après m'ètre détourné, j'éprouve du repentir;
Et après avoir reconnu mes fautes, je frappe sur ma cuisse;
Je suis honteux et confus,
Car je porte l'opprobre de ma jeunesse. —
-"Ephraïm est-il donc pour moi un (ils chéri.
Un enfant qui fait mes délices?
Car plus je parle de lui, plus encore son souvenir est en moi ;
Aussi mes entrailles sont émues en sa faveur :
J'aurai pitié de lui, dit l'Eternel. —
^'Dresse des signes, place des poteaux,
Prends garde à la route, au chemin que tu as suivi...
Reviens, vierge d'Israël,
Reviens dans ces villes cpii sont à toi !
"Jusques à quand seras-tu errante.
Fille égarée?
Car l'Eternel crée une chose nouvelle sur la terre :
La femme recherchera l'homme.
-^ Ainsi parle l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël :
Voici encore ce que l'on dira dans le pays de Juda et dans ses villes.
Quand j'aurai ramené leurs captifs:
Que l'Eternel te bénisse, demeure de la justice,
Montagne sainte !
^*Là s'établiront Juda et toutes ses villes,
Les laboureurs et ceux cjui conduisent les troupeaux.
^''Car je rafraîchirai l'âme altérée.
Et je rassasierai toute âme languissante.
-^Là-dessus je me suis réveillé, et j'ai regardé;
Mon sommeil m'avait été agréable.
-'Voici, les jours viennent, dit l'Eternel,
Où j'ensemencerai la maison d'Israël et la maison de Juda
D'une semence d'hommes et d'une semence de bêtes.
-'^Et comme j'ai veillé sur eux
Pour arracher, abattre, détruire, ruiner et faire du mal.
Ainsi je veillerai sur eux pour bâtir et pour planter,
Dit l'Eternel.
-^En ces jours-là, on ne dira plus :
Les pères ont mangé des raisins verts,
989
Chap. SI,3o-w. JÉRÉMIE.
Et les dents des enfants en ont été agacées".
^"Mais chacun mourra pour sa propre iniquité ;
Tout homme qui mangera des raisins verts,
Ses dents en seront agacées.
^'Voici, les jours viennent, dit l'Eternel, ;■;, <.:;'
Où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda
Une alliance nouvelle,
^-Non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères,
Le jour où je les saisis par la main
Pour les faire sortir du pays d'Egypte,
Alliance qu'ils ont violée.
Quoique je fusse leur maître, dit l'Eternel.
'^Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël,
Après ces jours-là, dit l'Eternel :
Je mettrai ma loi au dedans d'eux,
Je l'écrirai dans leur cœur ;
Et je serai leur Dieu,
Et ils seront mon peujile.
^'Celui-ci n'enseignera plus son prochain.
Ni celui-là son frère, en disant :
Connaissez l'Eternel !
Car tous me connaîtront,
Depuis le plus petit jusqu'au plus grand, dit l'Eternel ;
Car je pardonnerai leur iniquité.
Et je ne me souviendrai plus de leur péché.
■^^\insi parle l'Eternel, qui a fait le soleil pour éclairer le jour.
Qui a destiné la lune et les étoiles à éclairer la nuit.
Qui soulève la mer et fait mugir ses flots,
Lui dont le nom est l'Eternel des armées :
'"Si ces lois viennent à cesser devant moi, dit l'Eternel,
La race d'Israël aussi cessera pour toujours d'être une nation devant moi.
''Ainsi parle l'Éternel : Si les cieux en haut peuvent être mesurés.
Si les fondements de la terre en bas peuvent être sondés.
Alors je rejetterai toute la race d'Israël,
A cause de tout ce qu'ils ont fait, dit l'Eternel.
^^Voici, les jours viennent, dit l'Eternel,
Où la ville sera rebâtie à l'honneur de l'Eternel,
Depuis la tour de Ilananeel jusqu'à la porte de l'angle.
''■'Le cordeau s'étendra encore vis-à-vis,
Jusqu'à la colline de Gareb,
Et fera un circuit du côté de Goath.
■'"Toute la vallée des cadavres et de la cendre,
Et tous les champs jusqu'au torrent de Cédron,
Jusqu'à l'angle de la porte des chevaux à l'orient,
Seront consacrés à l'Eternel,
Et ne seront plus à jamais ni renversés ni détruits.
a. Les enfants ont subi les conséquences des fautes de leurs pères.
990
JEREMIE.
Chap. S ''2, 1-19. j
La ruine procliainc de Jérusalem et le retour des captifs.
Chap. XXXII. 'La parole qui fut est à Anathoth, dans le pays de Ben-
adressée à Jcrémie de la part de l'E- janiin, car tu as le droit d'héritage et
ternel, la dixième année de Sédécias, de rachat, achète-le! Je reconnus que
roi de Juda. — C'était la dix-huitième c'était la parole de l'Eternel. ^J'ache-
année de Nebucadnetsar.
-L'armée du roi de Babylone assié-
geait alors Jérusalem ; et .lérémie, le
prophète, était enfermé dans la cour
de la prison qui était dans la maison
ilu roi de Juda. ^Sédécias, roi de Juda,
lavait fait enfermer, et lui avait dit :
Pourquoi prophétises-tu, en disant
tai de Hanameel, fils de mon oncle, le
champ qui est à Anathoth, et je lui
j)esai l'argent, dix-sept sicles d'ar-
gent. '"J'écrivis un contrat, que je ca-
chetai, je pris des témoins, et je pesai
l'argent dans une balani-e. "Je pris
ensuite le contrat d'acquisition, celui
qui était cacheté, conformément à
Ainsi parle rp]ternel : Voici, je livre la loi et aux usages, et celui qui était
cette ville entre les mains du roi de ouvert; '-et je remis le contrat d'ac-
Babylone, et il la prendra ; ^Sédécias, quisition à Baruc, fils de Nérija, filsde
i<ji de Juda, n'échappera pas aux Chai- Machséja, en présence de Hanameel,
déens, mais il sera livré entre les mains iils de mon oncle, en présence des té-
du roi de Babylone, il lui parlei'a bou- moins qui avaient signé le contrat d'ac-
che à bouche, et ses yeux verront ses quisition, et en présence de tous les
yeux; Me roi de Babylone emmènera Juifs qui se trouvaient dans la cour
Sédécias à Babylone, où il restera jus- de la prison. ''Et je donnai devant
(pi'à ce que je me souvienne de lui, eux cet ordre à Baruc: "Ainsi parle
dit l'Eternel ; si vous vous battez con- l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël :
tre les Chaldéens, vous n'aurez point Prends ces écrits, ce contrat d'ac-
dc succès? quisition, celui qui est cacheté et
Mérémie dit : La parole de l'Eternel celui qui est ouvert, et mets-les dans
m'a été adressée, en ces mots : 'Voici, un vase de terre, afin qu'ils se con-
Hanameel, fils de ton oncle Schallum, servent longtemps. '^Car ainsi parle
va venir auprès de toi pour te dire : l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël :
Achète mon champ qui est à Anathoth .
car tu as le droit de rachat pour l'ac-
(piérir. '*Et Hanameel, fils de mon on-
cle, vint auprès de moi, selon la parole
de l'Eternel, dans la cour de la prison,
On achètera encore des maisons ,
des champs et des vignes, dans ce
pays.
'"Après que j'eus remis le contrat
d'acquisition à Baruc, fils de Nérija,
et il me dit : Achète mon champ, qui j'adressai cette prière à rÉternel
'"Ah ! Seigneur Eternel,
Voici, tu as fait les cieux et la terre
Par ta grande puissance et par ton bras étendu :
Rien n'est étonnant de ta ]>art.
""Tu fais miséricorde jusqu'à la millième génération,
Et tu punis l'iniquité des pères dans le sein de leurs enfants après eux.
Tu es le Dieu grand, le puissant,
Dont le nom est l'Eternel des armées.
'^Tu es grand en conseil et puissant en action ;
Tu as les yeux ouverts sur toutes les voies des enfants des hommes,
99 1
Chap. 82,20-^. JÉRÉMIE.
Pour rendre à chacun selon ses voies,
Selon le fruit de ses œuvres.
*"Tu as fait des miracles et des prodiges dans le pays d'Egypte jusqu'à
Et en Israël et parmi les hommes, [ce jour.
Et tu t'es fait un nom comme il l'est aujourd'hui.
^*Tu as fait sortir du pays d'Egypte ton peuple d'Israël, "
Avec des miracles et des prodiges, à main forte et à bras étendu.
Et avec une grande terreur.
-^Tu leur as donné ce pays.
Que tu avais juré à leurs pères de leur donner.
Pays où coulent le lait et le miel.
-'Ils sont venus, et ils en ont pris possession.
Mais ils n'ont point obéi à ta voix.
Ils n'ont point observé ta loi.
Ils n'ont pas fait tout ce que tu leur avais ordonné de faire.
Et c'est alors que tu as fait fondre sur eux tous ces malheurs !
^■'Voici, les terrasses s'élèvent contre la ville et la menacent ;
La ville sera livrée entre les mains des Chaldéens qui l'attaquent.
Vaincue par l'épée, par la famine et par la peste.
Ce que tu as dit est arrivé, et tu le vois.
^^Néanmoins, Seigneur Eternel, tu m'as dit :
Achète un champ pour de l'argent, prends des témoins...
Et la ville est livrée entre les mains des Chaldéens !
26
La parole de l'Éternel fut adressée à Jérémie, en ces mots :
"Voici, je suis l'Eternel, le Dieu de toute chair.
Y a-t-il rien qui soit étonnant de ma part?
^^ C'est pourquoi ainsi parle l'Eternel :
Voici, je livre cette ville entre les mains des Chaldéens,
Et entre les mains de Nebucadnetsar, roi de Babylone,
Et il la prendra.
-''Les Chaldéens qui attaquent cette ville vont entrer.
Ils y mettront le feu, et ils la brûleront,
Avec les maisons sur les toits desquelles on a offert de l'encens à Baal
Et fait des libations à d'autres dieux.
Afin de m'irriter.
'"Car les enfants d'Israël et les enfants de Juda
N'ont fait, dès leur jeunesse, que ce qui est mal à mes yeux ;
Les enfants d'Israël n'ont fait que m'irriter
Par l'œuvre de leurs mains, dit lEtcrnel.
"Car cette ville excite ma colère et ma fureur.
Depuis le jour où on l'a bâtie jusqu'à ce jour ;
Aussi je veux l'ôter de devant ma face,
'^A cause de tout le mal que les enfants d'Israël et les enfants de Juda
Ont fait pour m'irriter.
Eux, leurs rois, leurs chefs, leurs prêtres et leurs prophètes.
Les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem.
992
JÉRÉMIE. Chap. S2,33-'^.
''Ils m'ont tourné le dos, ils ne m'ont pas regardé ;
On les a enseignés, on les a enseignés dès le matin ;
Mais ils n'ont pas écouté pour recevoir instruction.
'*Ils ont placé leurs abominations"
Dans la maison sur laquelle mon nom est invoqué,
Afin de la souiller.
35 Ils ont bâti des hauts lieux à Baal dans la vallée de Ben-Hinnom*,
Pour faire passer à Moloc leurs fils et leurs filles :
Ce que je ne leur avais point ordonné ;
Et il ne m'était point venu à la pensée
Qu'ils commettraient de telles horreurs
Pour faire pécher Juda.
'''Et maintenant, ainsi parle l'Eternel, le Dieu d'Israël,
Sur cette ville dont vous dites :
Elle sera livrée entre les mains du roi de Babylone,
Vaincue par l'épée, par la famine et par la peste :
'"^'oici, je les rassemblerai de tous les pays où je les ai chassés.
Dans ma colère, dans ma fureur, et dans ma grande irritation ;
Je les ramènerai dans ce lieu,
Et je les y ferai habiter en sûreté.
""Ils seront mon peuple,
Et je serai leur Dieu.
"^Je leur donnerai un même cœur et une même voie.
Afin qu'ils me craignent toujours.
Pour leur bonheur et celui de leurs enfants après eux.
■""Je traiterai avec eux une alliance éternelle.
Je ne me détournerai plus d'eux.
Je leur ferai du bien,
Et je mettrai ma crainte dans leur cœur.
Afin qu'ils ne s'éloignent pas de moi.
"Je prendrai plaisir à leur faire du bien.
Et je les planterai véritablement dans ce pays.
De tout mon cœur et de toute mon âme.
''-Car ainsi parle l'Eternel :
De même que j'ai fait venir sur ce peuple tous ces grand malheurs,
De même je ferai venir sur eux tout le bien que je leur promets.
^'On achètera des champs dans ce pays
Dont vous dites : C'est un désert, sans hommes ni bêtes.
Il est livré entre les mains des Chaldéens.
*''0n achètera des champs pour de l'argent.
On écrira des contrats, on les cachètera, on prendra des témoins,
Dans le pays de Benjamin et aux environs de Jérusalem,
Dans les villes de Juda, dans les villes de la montagne,
Dans les villes de la plaine et dans les villes du midi ;
Car je ramènerai leurs captifs, dit rÉterncl.
a. Leurs abominations^ leurs idoles. b. De Bcn~Hinnom, ou du fils de IJÎrinom.
993
Chap. 33.1-12. JÉRÉMIE.
Chap. XXXIII. 'La parole de rÉternel fut adressée àJérémie une seconde
fois, en ces mots, pendant qu'il était encore enfermé dans la cour de la prison:
^Ainsi parle l'Eternel, qui fait ces choses,
L'Eternel, qui les conçoit et les exécute,
Lui, dont le nom est l'Eternel :
•''Invoque-moi, et je te répondrai;
Je t'annoncerai de grandes choses, des choses cachées.
Que tu ne connais pas.
••Car ainsi parle l'Eternel, le Dieu d'Israël,
Sur les maisons de cette ville
Et sur les maisons des rois de Juda,
Qui seront abattues par les terrasses et par l'épée,
^Quand on s'avancera pour combattre les Chaldéens,
Et qu'elles seront remplies des cadavres des hommes
Que je frapperai dans ma colère et dans ma fureur.
Et à cause de la méchanceté desquels je cacherai ma face à cette ville :
'Voici, je lui donnerai la guérison et la santé, je les guérirai,
Et je leur ouvrirai une source abondante de paix et de fidélité.
"Je ramènerai les captifs de Juda et les captifs d'Israël,
Et je les rétablirai comme autrefois.
^Je les purifierai de toutes les iniquités qu'ils ont commises contre moi.
Je leur pardonnerai toutes les iniquités par lesquelles ils m'ont offensé.
Par lesquelles ils se sont révoltés contre moi.
'•*Gette ville sera pour moi un sujet de joie, de louange et de gloire.
Parmi toutes les nations de la terre,
Qui apprendront tout le bien que je leur ferai ;
Elles seront étonnées et émues de tout le bonheur
Et de toute la prospérité que je leur accorderai.
'"Ainsi parle l'Eternel :
On entendra encore dans ce lieu
Dont vous dites : Il est désert, il n'y a plus d'hommes, plus de bêtes ; •
On entendra dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem,
Dévastées, privées d'hommes, d'habitants, de bêtes,
"Les cris de réjouissance et les cris d'allégresse,
Les chants du fiancé et les chants de la fiancée,
La voix de ceux qui disent :
Louez l'Eternel des armées,
Car l'Eternel est bon, car sa miséricorde dure à toujours !
La voix de ceux qui offrent des sacrifices d'actions de grâces
Dans la maison de l'Eternel.
Car je ramènerai les captifs du pays, je les rétablirai comme autrefois,
Dit l'Éternel.
'-Ainsi parle l'Eternel des armées :
11 y aura encore dans ce lieu
994
JÉRÉMIE. Chap.SS,i3--i',.
Qui est désert, sans hommes ni bêtes,
Et dans toutes ses villes,
Il y aura des demeures pour les bergers
Faisant reposer leurs troupeaux.
'■^Dans les villes de la montagne, dans les villes de la plaine.
Dans les villes du midi.
Dans le pays de Benjamin et aux environs de Jérusalem,
Et dans les villes de Juda,
Les brebis passeront encore sous la main de celui qui les compte.
Dit rÉternel.
'*Voici, les jours A^iennent, dit l'Eternel,
Où j'accomplirai la bonne parole
Que j'ai dite sur la maison d'Israël et sur la maison de Juda.
'^En ces jours et en ce temps-là.
Je ferai éclore à David un germe de justice ;
Il pratiquera la justice et l'équité dans le pays.
'*En ces jours-là, Juda sera sauvé,
Jérusalem aura la sécurité dans sa demeure;
Et voici comment on l'appellera :
L'Eternel notre justice.
''Car ainsi parle l'Eternel :
David ne manquera jamais d'un successeur
Assis sur le trône de la maison d'Israël ; ,
•'Les prêtres, les Lévites, ne manqueront jamais devant moi de succes-
Pour offrir des holocaustes, brûler de l'encens avec les offrandes, [seurs
Et faire des sacrifices tous les jours.
''La parole de l'Eternel fut adressée à Jérémie, en ces mots :
-"Ainsi parle l'Eternel :
Si vous pouvez rompie mon alliance avec le jour
Et mon alliance avec la nuit.
En sorte que le jour et la nuit ne soient plus en leur temps,
^' Alors aussi mon alliance sera rompue avec David, mon serviteur.
En sorte qu'il n'aura point de fils régnant sur son trône.
Et mon alliance avec les Lévites, les prêtres, qui font mon service.
^^De même qu'on ne peut compter l'armée des cieux,
Ni mesurer le sable de la mer,
De même je multiplierai la postérité de David, mon serviteur,
Et les Lévites qui font mon service.
-'La parole de l'Eternel fut adressée à Jérémie, en ces mots :
^*N'as-tu ])as remarqué ce que disent ces gens :
Les deux familles que l'Eternel avait choisies, il les a rejetées?
Ainsi ils méprisent mon peuple.
Au point de ne plus le regarder comme une nation.
995
Chap . SS, 25-34, 15. J É RÉM I E .
^'^Ainsi parle l'Eternel :
Si je n'ai pas fait mon alliance avec le jour et avec la nuit,
Si je n'ai pas établi les lois des cieux et de la terre,
-"Alors aussi je rejetterai la postérité de Jacob et de David, mon servi-
Et je ne prendrai plus dans sa postérité ceux qui domineront [teur,
Sur les descendants d'Abraham, d'Isaac et de Jacob.
Car je ramènerai leurs captifs, et j'aurai pitié d'eux.
Prophétie sur le sort de Sédécias. — Menaces à l'occasion de l'asservissement
des esclaves affranchis. i('!'.'.i,'i i
Chap. A'A'AYF. 'La parole qui fut ^La parole qui fut adressée à Jéré-
adressée à Jérémie de la part de l'E- mie de la part de l'Éternel, après que
ternel, en ces mots, lorsque Nebucad- le roi Sédécias eut fait un pacte avec
netsar, roi de Babylone, avec toute tout le peuple de Jérusalem, pour pu-
son armée, et tous les royaumes des blier la liberté, 'afin que chacun ren-
pays sous sa domination, et tous les voyàt libres son esclave et sa servante,
peuples, faisaient la guerre à Jérusa- l'Hébreu et la femme de l'Hébreu, et
lem et à toutes les villes qui en dépen- que personne ne tînt plus dans la ser-
daient : vitude le Juif, son frère. "Tous les
-Ainsi parle l'Eternel, le Dieu d'Is- chefs et tout le peuple, qui étaient en-
raël : Va, et dis à Sédécias, roi de Juda, très dans le ])acte, s'engagèrent à ren-
dis-lui : Ainsi parle l'Eternel : Voici, voyer libres chacun son esclave et sa
je livre cette ville entre les mains du servante, afin de ne plus les tenir dans
roi de Babylone, et il la brûlera par le la servitude ; ils obéirent, et les ren-
feu. ■'Et toi, tu n'échapperas pas à ses voyèrent. "Mais ensuite ils changè-
mains, mais tu seras pris et livré en- rent d'avis; ils reprirent les esclaves
tre ses mains, tes yeux verront les et les servantes qu'ils avaient affran-
yeux du roi de Babylone, et il te par- chis, et les forcèrent à redevenir es-
lera bouche à bouche, et tu iras à Ba- claves et servantes.
bylone. ''Seulement écoute la parole '-Alors la parole de l'Eternel fut
de l'Eternel, Sédécias, roi de Juda! adressée à Jérémie de la part de l'Eter-
Ainsi parle l'Eternel sur toi : Tu ne nel, en ces mots : '^Ainsi parle l'Eter-
mourras point par réjaée. ^Tu mour- nel, le Dieu d'Israël : J'ai fait une al-
ras en paix ; et comme on a brûlé des liance avec vos pères, le jour où je les
parfums pour tes pères, les anciens ai fait sortir du pays d'Egypte, de la
rois qui t'ont précédé, ainsi on en brû- maison de servitude ; et je leur ai dit :
lera pour toi, et l'on te pleurera, en '■'Au bout de sept ans, chacun devons
disant : Hélas, seigneur ! Car j'ai pro- renverra libre son frère hébreu qui se
nonce cette parole, dit l'Eternel. vend à lui; il te servira six années,
"Jérémie, le prophète, dit toutes ces puis tu le renverras libre de chez toi.
paroles à Sédécias, roi de Juda, à Je- Mais vos pères ne m'ont point écouté,
rusalem. "Et l'armée du roi de Baby- ils n'ont point prêté l'oreille. '^Vous,
lone combattait contre Jérusalem et vous aviez fait aujourd'hui un retour
contre toutes les autres villes de Juda, sur vous-mêmes, vous aviez fait ce qui
contre Lakis et Azéka, car c'étaient est droit à mes yeux, en publiant la li-
des villes fortes qui restaient parmi berté chacun pour son prochain, vous
les villes de Juda. aviez fait un pacte devant moi, dans
996
JEREMIE.
Chap. 3i, 16-33, 11.
la maison sur laquelle mon nom est adressée à. Jérémie tle la part de l'Eter-
invoqué. "'Mais vous êtes revenus en nel, au temps de Jojakim, fils de Jo-
arrière, et vous avez profané mon nom ; sias, roi de Juda, en ces mots
vous avez repris chacun les esclaves
et les servantes que vous aviez affran-
chis, rendus à eux-mêmes, et vous les
avez forcés à redevenir vos esclaves et
vos servantes.
''C'est pourquoi ainsi parle TEter-
-Va à la maison des Récabites", et
parle-leur; tu les conduiras à la mai-
son de l'Eternel, dans une des cham-
bres, et tu leur offriras du vin à boire.
^Je pris Jaazania, fils de Jérémie, fils
de Habazinia, ses frères, tous ses fils,
nel : Vous ne m'avez point obéi, en et toute la maison des Récabites, ^et
publiant la liberté chacun pour son je les conduisis à la maison de l'Eter-
frère, cliacunpour son prochain. Voici, nel, dans la chambre des fils de Ha-
je publie contre vous, dit l'Eternel, la nan, fils de Jigdalia, homme de Dieu,
liberté de l'épée, de la peste et de la près de la chambre des chefs, au-des-
famine, et je vous rendrai un objet sus de la chambre de Maaséja, fils de
d'effroi pour tous les royaumes de la Schallum, garde du seuil. ^Je mis de-
terre. '''Je livrerai les hommes qui ont vaut les fils de la maison des Récabites
A'iolé mon alliance, qui n'ont pas ob- des coupes pleines de vin, et des cali-
servé les conditions du pacte qu'ils ces, et je leur dis : Buvez du vin !
avaient fait devant moi, en coupant un ^Mais ils répondirent : Nous ne buvons
veau en deux et en passant entre ses pas de vin; carJonadab, fils de Récab,
morceaux; '^je livrerai les chefs de notre père, nous a donné cet ordre :
Juda et les chefs de Jérusalem, les eu- Vous ne boirez jamais de vin, ni vous,
nuques, les prêtres, et tout le peuple ni vos fils; 'et vous ne bâtirez point de
du pays, qui ont passé entre les mor- maisons, vous ne sèmerez aucune se-
ceaux du veau ; ^"je les livrerai entre mence, vous ne planterez point de vi-
les mains de leurs ennemis, entre les gnes et vous n'en posséderez point;
mains de ceux qui en veulent à leur mais vous habiterez sous des tentes
vie, et leurs cadavres serviront de pà- toute votre vie, afin que vous viviez
ture aux oiseaux du ciel et aux bêtes longtemps dans le pays où vous êtes
de la terre. -'Je livrerai Sédécias, roi étrangers. ^Nous obéissons à tout ce
de Juda, et ses chefs, entre les mains que nous a prescrit Jonadab, fils de
de leurs ennemis, entre les mains de Récab, notre père : nous ne buvons
ceux qui en veulent à leur vie, entre pas de vin pendant toute notre vie,
les mains de l'armée du roi de Baby- nous, nos femmes, nos fils et nos fil-
lone, qui s'est éloignée de vous. ^*Voi- les; ''nous ne bâtissons point de mai-
ci, je donnerai mes ordres, dit l'Etcr- sons pour nos demeures, et nous ne
nel, et je les ramènerai contre cette possédons ni vignes, ni champs, ni
ville; ils l'attaqueront, ils la pren- terres ensemencées; '"nous habitons
dront, et la brûleront par le feu. Et je sous des tentes, et nous suivons et
ferai des villes de Juda un désert sans
habitants
Les Récabites.
pratiquons tout ce que nous a prescrit
Jonadab, notre père. "Lorsque Nebu-
cadnetsar, roi de Babylone, est monté
contre ce pays, nous avons dit : Allons,
retirons-nous à Jérusalem, loin de l'ar-
Chap. XXXV. 'La parole qui fut niée des Chaldéens et de l'armée de
a. DesceiKlants d'uni,' tribu luuilade du pays de Madiaii, voy. II Kuis 10, ir.. Us habitaiojil probablement clans
les parties désertes du pays de Juda, et s étaient retirés à Jérusalem au momejit du danf,'er.
997
Chap. 35, n-S6, 9.
JEREMIE.
Syrie. C'est ainsi que nous habitons à quera jamais de descendants qui se
Jérusalem. tiennent en ma présence.
'-Alors la parole de l'Eternel fut
adressée à .lérémie, en ces mots :
'■'Ainsi parle l'Eternel des armées, le
Dieu d'Israël : Va, et dis aux hommes
de Juda et aux habitants de Jérusa-
Le livre des prophéties de Jérihnie brûlé
par le roi Jojakiin.
Chap. A'A'A'T /. 'La quatrième an-
née de Jojakim, fds de Josias, roi de
lem : Ne recevrez- vous pas instruction, Juda, cette parole fut adressée à Jéré-
pour obéir à mes paroles? dit l'Éter- mie de la part de l'Eternel, en ces
nel. '■'On a observé les paroles de Jo- mots :
nadab, fils de Récab, qui a ordonné à -Prends un livre", et tu y écriras
ses fils de ne pas boire du vin, et ils toutes les paroles que je t'ai dites sur
n'enont |)oint bu jusqu'àce jour, parce Israël et sur Juda, et sur toutes les
qu'ils ont obéi à l'ordre de leur père, nations, depuis le jour où je t'ai parlé,
Et moi, je vous ai parlé, je vous ai au temps de Josias, jusqu'à ce jour.
parlé dès le matin, et vous ne m avez
pas écouté. '^Je vous ai envoyé tous
mes serviteurs, les prophètes, je les
ai envoyés dès le matin , pour vous
'Ouand la maison de Juda entendra
tout le mal que je pense lui faire, peut-
être reviendront- ils chacun de leur
mauvaise voie ; alors je pardonnerai
dire : Revenez chacun de votre mau- leur inicjuité et leur péché,
vaise voie, amendez vos actions, n'ai- ■'Jérémie appela Baruc, fils de Né-
lez pas après d'autres dieux pour les rija ; et Baruc écrivit dans un livre,
servir, et vous resterez dans le pays sous la dictée de Jérémie, toutes les
que j'ai donné à vous et à vos pères, paroles que l'Eternel avait dites à Jé-
Mais vous n'avez pas prêté l'oreille, rémie. ^' Puis Jérémie donna cet ordre
vous ne m'avez ])as écouté. '^Oui, les à Baruc : Je suis retenu, et je ne peux
fils de Jonadab, fils de Récab, obser- pas aller à la maison de l'Eternel. *Tu
vent l'ordre que leur a donné leur iras toi-même, et tu liras dans le livre
père, et ce ]>euple ne m'écoute pas ! que tu as écrit sous ma dictée les pa-
"C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel, rôles de l'Eternel, aux oreilles du peu-
le Dieu des armées, le Dieu d'Israël : ])le, dans la maison de l'Eternel, le
Voici, je vais faire venir sur Juda et jour du jeune; tu les liras aussi aux
sur tous les habitants de Jérusalem oreilles de tous ceux de Juda ([ui se-
tous les malheurs que j'ai annoncés ront venus de leurs villes. "Peut-être
sur eux, parce que je leur ai parlé et l'Eternel écoutera-t-il leurs supjilica-
c[u'ils n'ont pas écouté, parce que je tions, et reviendront -ils chacun de
les ai appelés et qu'ils n'ont pas ré- leur mauvaise voie ; car grande est la
pondu. colère, la fureur dont l'Eternel a me-
"*Et Jérémie dit à la maison des Ré- nacé ce peuple. "^Baruc, fils de Nérija,
cabites : Ainsi ])arle l'Éternel des ar- fit tout ce que lui avait ordonné Jéré-
mées, le Dieu d'Israël : Parce cfue vous mie, le pro])hète, et lut dans le livre
avez obéi aux ordres de Jonadab, votre les paroles de l'Eternel, dans la mai-
père, parce que vous avez observé tous son de l'Eternel,
ses commandements et fait tout ce qu'il "La cinquième année de Jojakim,
vous a prescrit ; '"à cause de cela, ainsi
jiarle l'Eternel des armées, le Dieu d'Is-
raël : Jonadab, fils de Récab, ne man-
a. Un lirrf, héb. urt rouleau de livre.
fils de Josias, roi de Juda, le neuvième
mois, on publia un jeune devant l'E-
ternel pour tout le peuple de Jé-
998
JÉRÉMIE.
Chap. 30, 10-30.
rusalem et pour tout le peuple venu
des villes de Juda à Jérusalem. '"Et
Baruc lut dans le livre les paroles de
Jéréniie, aux oreilles de tout le peu-
ple, dans la maison de l'Eternel, dans
la thambre de Guenuuia, (ils de Scha-
])han, le secrétaire, dans le parvis su-
périeur, à l'entrée de la porte neuve
de la maison de l'Eternel. "Michée,
fils de Guemaria, fils de Schaphan,
avant entendu toutes les paroles de
l'Eternel contenues dans le livre, '-des-
cendit à la maison du roi, dans la cham-
bre du secrétaire, où étaient assis tous
les chefs, Elischama, le secrétaire, De-
laja, fils de Schemaeja, Elnathan, fds
d'Acbor, Guemaria, fils de Schaphan,
Sédécias, fds de Ilanania, et tous les
autres chefs. '^Et Michée leur rapporta
toutes les paroles qu'il avait enten-
dues, lorsque Baruc lisait dans le li-
vre, aux oreilles du peuple.
'■'Alors tous les chefs envoyèrent
vers Baruc Jehudi , fds de Nethania ,
fds de Schélémia, fils de Cuschi, pour
lui dire : Prends en main le livre dans
lequel tu as lu, aux oreilles du peuple,
et viens ! Baruc, fils de Nérija, prit en
main le livre , et se rendit auprès
d'eux. '^Ils lui dirent : Assieds-toi, et
lis -le à nos oreilles. Et Baruc lut à
leurs oreilles. *^Lorsc[u'ils eurent en-
tendu toutes les paroles, ils se regar-
dèrent avec efïroi les uns les autres,
et ils dirent à Baruc : Nous rapporte-
rons au roi toutes ces paroles. "Ils
firent encore à Baruc cette question :
Dis-nous comment tu as écrit toutes
ces paroles sous sa dictée. '''Baruc leur
répondit : Il m'a dicté de sa bouche
toutes ces paroles, et je les ai écrites
dans ce livre avec de l'encre. ''Les
chefs dirent à Baruc : Va, cache-toi,
ainsi que Jérémie, et que personne ne
sache oi'i vous êtes.
^''Ils allèrent ensuite vers le roi dans
la cour, laissant le livre dans la cham-
bre d'Elischama, le secrétaire, et ils
en rapportèrent toutes les paroles aux
oreilles du roi. -'Le roi envoya Jehudi
pour jjrendre le livre. Jehudi le prit
dans la chambre d'Elischama, le se-
crétaire, et il le lut aux oreilles du
roi et aux oreilles de tous les chefs
qui étaient auprès du roi. "--Le roi était
assis dans la maison d'hiver, — c'était
au neuvième mois, — et un brasier
était allumé devant lui. -'Lorsque Je-
hudi eut lu trois ou quatre feuilles, le
roi coupa le livre avec le canif du se-
crétaire, et le jeta dans le feu du bra-
sier, où il fut entièrement consumé.
-^Le roi et tous ses serviteurs, qui
entendirent toutes ces paroles, ne fu-
rent point effrayés et ne déchirèrent
point leurs vêtements. ^^ Elnathan, De-
laja et Guemaria, avaient fait des ins-
tances auprès du roi pour qu'il ne brû-
lât pas le livre ; mais il ne les écouta
pas. '^*Le roi ordonna à Jerachmeel, fils
du roi", à Seraja, fils d'Azriel, et à
Schélémia, fils d'Abdeel, de saisir Ba-
ruc, le secrétaire, et Jérémie, le pro-
phète. Mais l'Eternel les cacha.
-'La parole de l'Éternel fut adressée
à Jérémie, en ces mots, après que le
roi eut brûlé le livre contenant les pa-
roles que Baruc avait écrites sous la
dictée de Jérémie :
-^Prends de nouveau un autre li-
vre , et tu y écriras toutes les paro-
les* qui étaient dans le premier livre
qu'a Ijrûlé Jojakim, roi de Juda. -'Et
sur Jojakim, roi de Juda, tu diras :
Ainsi parle l'Éternel : Tu as brûlé
ce livre, en disant : Pourquoi y as-
tu écrit ces paroles : Le roi de Ba-
bylone viendra, il détruira ce ])ays, et
il en fera disparaître les hommes et
les bêtes ? ''"C'est pourquoi ainsi parle
l'Éternel sur Jojakim, roi de Juda :
Aucun des siens ne sera assis sur le
a. Fi/s du roi, c'est-à-dire, membre de la famille royale. A. Toutes les paroles, héb. toutes les premières
paroles.
999
Chnp. S 6, 31-87,10.
JEREMIE.
trône de David, et son cadavre sera secourir, retourne dans son pays, en
exposé à la chaleur pendant le jour et Egypte ; *etles Chaldéens reviendront,
au froid pendant la nuit. ^'Je le châ-
tierai, lui, sa postérité, et ses servi-
teurs, à cause de leur iniquité; et je
ferai venir sur eux, sur les habitants
de Jérusalem et sur les hommes de
ils attaqueront cette ville, ils la pren-
dront, et la brûleront par le feu. ^Ainsi
parle l'Eternel : Ne vous faites pas il-
lusion, en disant : Les Chaldéens s'en
iront loin de nous ! Car ils ne s'en
Juda tous les malheurs dont je les ai iront pas. '"Et même quand vous bat-
menacés, sans qu'ils aient voulu m'é- triez toute l'armée des Chaldéens qui
coûter. vous font la guerre, quand il ne reste-
^-Jérémie prit un autre livre, et le rait d'eux que des hommes blessés,
donna à Baruc, fdsde Nérija, le secré- ils se relèveraient chacun dans sa ten-
taire. Baruc y écrivit, sous la dictée te, et brûleraient cette ville par le feu.
de Jérémie, toutes les paroles du livre "Pendantquel'arméedes Chaldéens
s'était éloignée de Jérusalem, à cause
de l'armée de Pharaon, '-Jérémie vou-
lut sortir de Jérusalem, pour aller dans
le pays de Benjamin et s'échapper du
milieu du peuple. "Lorsqu'il fut à la
porte de Benjamin, le commandant de
la garde, nommé Jireija, fds de Sché-
qu'avait brûlé au feu Jojakim, roi de
Juda. Beaucoup d'autres paroles sem-
blables y furent encore ajoutées.
Jérémie en prison.
Chap. XXXYII. ' Sédécias , fds de
Josias, régna à la place de Jeconia",
fds de Jojakim, et fut établi roi dans lémia, fds de Hanania, se trouvait là,
le pays de Juda par Nebucadnetsar , et il saisit Jérémie, le prophète, en
roi de Babylone. ^Ni lui, ni ses servi- disant : Tu passes aux Chaldéens !
teurs, ni le peuple du pays, n'écouté- '''Jérémie répondit : C'est faux! je ne
rent les paroles que l'Éternel prononça passe pas aux Chaldéens. Mais Jireija
par Jérémie, le prophète. ne l'écouta point ; il arrêta Jérémie, et
'Le roi Sédécias envoya Jucal, fds le conduisit devant les chefs. '^Les
de Schélémia, et Sophonie, fils de chefs, irrités contre Jérémie, le frap-
Maaséja, le prêtre, vers Jérémie, le pèrent, et le mirent en prison dans la
prophète, pour lui dire : Intercède en maison de Jonathan, le secrétaire; car
notre faveur auprès de l'Eternel, no- ils en avaient fait une prison. '^Ce fut
tre Dieu. ainsi que Jérémie entra dans la pri-
''Or Jérémie allait et venait parmi son et dans les cachots, où il resta
le peuple ; on ne l'avait pas encore mis longtemps.
en prison. ^L'armée de Pharaon était "Le roi Sédécias l'envoya chercher,
sortie d'Egypte; et les Chaldéens, qui et l'interrogea secrètement dans sa
assiégeaient Jérusalem, ayant appris maison. Il dit : Y a-t-il une parole de
vcette nouvelle, s'étaient retirés de Je- la part de l'Eternel? Jérémie répon-
rusalem. dit : Oui. Et il ajouta : Tu seras livré
^Alors la parole de l'Éternel fut entre les mains du roi de Babylone.
adressée à Jérémie, le prophète, en '^Jérémie dit encore au roi Sédécias :
ces mots : 'Ainsi parle l'Éternel, le En quoi ai-je péché contre toi, contre
Dieu d'Israël : Vous direz au roi de tesserviteurs,etcontrecepeuple, pour
Juda, qui vous a envoyés vers moi que vous m'ayez mis en prison? "'Et
pour me consulter : Voici, l'armée de où sont vos prophètes qui vous pro-
Pharaon,quiélaiten marche pourvous phétisaient, en disant : Le roi de Ba-
a. Jeioiiia, ou Jojakiii.
1000
JEREMIE.
Chap. 37,20-38,11.
bylone ne viendra pas contre vous, ni "Ebcd-Mélec, l'Éthiopien, eunuque
contre ce pays? '^"Maintenant, écoute, qui était dans la maison du roi, apprit
je te prie, ô roi, mon seigneur, et que qu'on avait mis Jérémie dans la ci-
mes supplications soient favorable- terne. Le roi était assis à la porte de
ment reçues devant toi! Ne me ren- Benjamin. '^Ebed-Mélec sortit de la
voie pas dans la maison de Jona- maison du roi, et parla ainsi au roi :
than, le secrétaire, de peur que je ^O roi, mon seigneur, ces hommes ont
n'y meure! -'Le roi Sédécias ordonna mal agi en traitant de la sorte Jérémie,
qu'on gardât Jérémie dans la cour de le prophète, en le jetant dans la ci-
la prison, et qu'on lui donnât chaque terne ; il mourra de faim là où il est,
jour un pain de la rue des boulangers, car il n'y a plus de pain dans la ville,
jusqu'à ce que tout le pain de la ville '"Le roi donna cet ordre à Ebed-Mé-
fut consommé. Ainsi Jérémie demeura lec, l'Ethiopien : Prends ici trente
hommes avec toi, et tu retireras de
la citerne Jérémie, le prophète, avant
qu'il meure. "Ebed-Mélec prit avec
dans la cour de la prison
Jérémie dans une citerne
Chap. XXXVIII. 'Schephathia,
fds de Matthan , Guedalia , fils de
Paschhur, Jucal, fils de Schélémia, et
lui les hommes, et se rendit à la mai-
son du roi, dans un lieu au-dessous
du trésor; il en sortit des lambeaux
Paschhur, fils de Malkija, entendirent usés et de vieux haillons, et les des-
les paroles que Jérémie adressait à cendit à Jérémie dans la citerne, avec
tout le peuple, en disant : -Ainsi parle des cordes. '-Ebed-Mélec, l'Ethiopien,
l'Éternel : Celui qui restera dans cette dit à Jérémie : Mets ces lambeaux usés
ville mourra par lépée, par la famine et ces haillons sous tes aisselles, sous
ou par la peste; mais celui qui sortira les cordes. Et Jérémie fit ainsi, '^lls
pour se rendre aux Chaldéens aura la tirèrent Jérémie avec les cordes, et le
vie sauve, sa vie sera son butin, et il firent monter hors de la citerne. Jé-
vivra. ^Ainsi parle l'Éternel : Cette rémie resta dans la cour de la prison,
ville sera livrée à l'armée du roi de '*Le roi Sédécias envoya chercher
Babylone, qui la prendra. Jérémie, le prophète, et le fit venir
■•Et les chefs dirent au roi : Que cet auprès de lui dans la troisième entrée
homme soit mis à mort! car il décou- de la maison de l'Eternel. VA le roi dit
rage les hommes de guerre qui restent à Jérémie : J'ai une chose à te deman-
dans cette ville, et tout le peuple, en der ; ne me cache rien. '^Jérémie ré-
leur tenant de pareils discours ; cet pondit à Sédécias : Si je te la dis, ne
homme ne cherche pas le bien de ce me feras-tu pas mourir? Et si je te
peuple, il ne veut que son malheur, donne un conseil, tu ne m'écouteras
^Le roi Sédécias répondit : Voici, il pas. '"Le roi Sédécias jura secrètement
est entre vos mains ; car le roi ne peut à Jérémie, en disant : L'Eternel est
rien contre vous. ^Alors ils prirent Je- vivant, lui qui nous a donné la vie ! je
rémie, et le jetèrent dans la citerne ne te ferai pas mourir, et je ne te li-
de Malkija, fils du roi", laquelle se vrerai pas entre les mains de ces hom-
trouvait dans la cour de la [)rison ; ils mes qui en veulent à ta vie. '"Jérémie
descendirent Jérémie avec des cordes, dit alors à Sédécias : Ainsi parle l'E-
II n'y avait point d'eau dans la citerne, tcrnel, le Dieu des armées, le Dieu
mais il y avait de lu boue ; et Jérémie d'Israël : Si tu vas te rendre aux chefs
enfonça dans la boue. du roi de Babylone, tu auras la vie
a. FiU du roi, c'est-ù-dire, iucuil)ru Je la famille royale.
1001
Chap. S8, 18-89,10.
JEREMIE.
sauve, et cette ville ne sera pas biùlée
par le feu ; tu vivras, toi et ta maison.
"*Mais si tu ne té rends pas aux chefs
du roi de Babylone, cette ville sera li-
vrée entre les mains des Ghaldéens,
qui la brûleront par le feu ; et toi, tu
n'échapperas pas à leurs mains. '^Le
roi Sédécias dit à Jérémie : Je crains
les Juifs qui ont passé aux Ghaldéens ;
je crains qu'on ne me livre entre leurs
mains, et qu'ils ne m'outragent. -"Jé-
rémie répondit : On ne te livrera pas.
Ecoute la voix de l'Eternel dans ce
que je te dis; tu t'en trouveras bien,
et tu auras la vie sauve. -'Mais si tu
refuses de sortir, voici ce que l'Eter-
nel m'a révélé : "Toutes les femmes
(jui restent dans la maison du roi de
Juda seront menées aux chefs du roi
de Babylone, et elles diront : Tu as
été trompé, dominé, par ceux qui t'an-
nonçaient la paix ; et c{uand tes pieds
sont enfoncés dans la boue, ils se re-
tirent. -^Toutes tes femmes et tes en-
fants seront menés aux Ghaldéens ; et
toi, tu n'échapperas pas à leurs mains,
tu seras saisi par la main du roi de Ba-
bylone, et cette ville sera brûlée par
le feu. -■'Sédécias dit à Jérémie : Que
personne ne sache rien de ces dis-
cours, et tu ne mourras pas. -^Si les
chefs a})prennent que je t'ai ])arlé, et
s'ils viennent te dire : Rapporte-nous
ce que tu as dit au roi, et ce que le roi
t'a dit, ne nous cache rien, et nous ne
te ferons pas mourir, — • **tu leur re-
prise de Jérusalem.
Chap. -Y.VA7A'. ' Lorsque Jérusa-
lem fut prise, — la neuvième année
de Sédécias, roi de Juda, le dixième
mois, Nebucadnetsar, roi de Baby-
lone , vint avec toute son armée de-
vant Jéiusalem, et en fit le siège; *la
onzième année de Sédécias, le neu-
vième jour du quatrième mois, la brè-
che fut faite à la ville, — ^tous les
chefs du roi de Babylone s'avancèrent,
et occupèrent la porte du milieu : Ner-
gal-Scharetser, Samgar-Nebu, Sarse-
kim, chef des eunuques, Nergal-Scha-
retser, chef des mages, et tous les
autres chefs du roi de Babylone. ^Dès
que Sédécias, roi de Juda, et tous les
gens de guerre les eurent vus, ils s'en-
fuirent, et sortirent de la ville pendant
la nuit par le chemin du jardin du roi,
par la porte entre les deux murs, et ils
prirent le chemin de la plaine. ^Mais
l'armée des Ghaldéens les poursuivit,
et atteignit Sédécias dans les plaines
de Jéricho. Ils le prirent, et le firent
monter vers Nebucadnetsar, roi de Ba-
bylone, à Ribla, dans le pays de Ila-
math ; et il prononça contre lui une
sentence. *Le roi de Babylone fit égoi'-
ger à Ribla les fds de Sédécias en sa
présence ; le roi de Babylone fit aussi
égorger tous les grands de Juda. 'Puis
il fit crever les yeux à Sédécias, et le
fit lier avec des chaînes d'airain, pour
l'emmener à Babylone. "* Les Ghaldéens
pondras : J'ai supplié le roi de ne pas brûlèrent par le feu la maison du roi
et les maisons du peuple, et ils démo-
lirent les murailles de Jérusalem. '*Ne-
buzaradan, chef des gardes, emmena
captifs à Babylone ceux du peuple qui
étaient demeurés dans la ville, ceux
qui s'étaient rendus à lui, et le reste
du peuple. '"Mais Nebuzaradan, chef
des gardes, laissa dans le pays de Juda
quelques-uns des plus pauvres du |)eu-
]ile, ceux qui n'avaient rien ; et il leur
donna alors des vignes et des champs.
me renvoyer dans la maison de Jona-
than, de peur que je n'y meure.
-"Tous les chefs vinrent auprès de
Jérémie et le questionnèrent. Il leur
répondit entièrement comme le roi
l'avait ordonné. Ils gardèrent alors le
silence et se retirèrent, car la chose
ne s'était pas répandue.
-"* Jérémie resta dans la cour de la
prison jusqu'au jour de la prise de Jé-
rusalem.
1002
JEREMIE.
Cluip. 39, îi-40,w.
"Nebucadnctsar, roi de Babylone,
avait donné cet ordre au sujet de Jé-
réniie par Nebuzaradan, chef des gar-
des : '-Prends-le, et veille sur lui ; ne
lui fais aucun mal, mais agis à son
égard comme il te dira. '^Nebuzara-
dan, chef des gardes, Nebuschazban,
chef des eunu(|uos, Nergal-Scharetser,
chef des mages, et tous les chefs du
roi de Babylone, '^envoyèrent cher-
cher Jérémie dans la cour de la prison,
et ils le remirent à Guedalia, fils d'A-
chikam, fils de Schaphan, pour qu'il
fût conduit dans sa maison. Et il resta
au milieu du peuple.
'^La parole de l'Eternel fut adressée
à Jérémie en ces mots, pendant qu'il
était enfermé dans la cour de la pi'i-
son : '*Va, jiarle à Ebed-.Mélec, l'E-
thiopien, et dis-lui : Ainsi parle l'Éter-
nel des armées , le Dieu d'Israël :
Voici, je vais faire venir sur cette ville
les choses que j'ai annoncées pour le
mal et non pour le bien ; elles arrive-
ront en ce jour devant toi. '"Mais en
ce jour je te délivrerai, dit l'Éternel,
et tu ne seras pas livré entre les mains
des hommes que tu crains. '''Je te sau-
verai, et tu ne tomberas pas sous l'é-
péché contre l'Éternel et que vous
n'avez pas écouté sa voix. ''Maintenant
voici, je te délivre aujourd'hui des
chaînes que tu as aux mains; si tu
veux venir avec moi à Babylone, viens,
j'aurai soin de toi; si cela te déplaît
de venir avec moi à Babylone, ne viens
pas; regarde, tout le pays est devant
toi, va où il te semblera bon et conve-
nable d'aller. ^Et comme il tardait à
répondre: Retourne, ajouta-t-il, vers
Guedalia, fils d'Achikani, fils de Scha-
phan, que le roi de Babylone a établi
sur les villes de Juda, et reste avec
lui parmi le peuple; ou bien, va par-
tout où il te conviendra d'aller. Le
chef des gardes lui donna des vivres
et des présents, et le congédia. *Jéré-
mie alla vers Guedalia, fils d'Achikani,
à Mitspa, et il resta avec lui parmi le
peuple qui était demeuré dans le pays.
'Lorsque tous les chefs des troupes
qui étaient dans les campagnes eurent
appris, eux et leurs hommes, que le
roi de Baljylone avait établi gouver-
neur du ])ays Guedalia, lils d'Achikani,
et qu'il lui avait confié les hommes,
les femmes, les enfants, et ceux des
pauvres du pays qu'on n'avait pas em-
pée; ta vie sera ton butin, parce que tu menés captifs à Babylone, *ils se ren-
as eu confiance en moi, dit l'Éternel.
Jérémie en liberté. Guedalia goin'eriieiir
du pal/ s de Juda.
Cliap. XL. 'La parole qui fut
adressée à Jérémie de la part de l'É-
dirent auprès de Guedalia à Mitspa,
savoir Ismaël, fils de Nethania, Jocha-
nan et Jonathan, fils de Raréach, Se-
raja, fils de Thanhumeth, les fils d'É-
phaï de Nethopha, et Jezania, fils du
Maacatite, eux et leurs hommes. "Gue-
ternel, après que Nebuzaradan, chef dalia, fils d'Achikani, fils de Schaphan,
des gardes, l'eut renvoyé de Rama ;
(pumd il le fit chercher, Jérémie était
lié de chaînes parmi tous les captifs
de Jérusalem et de Juila, qu'on emme-
nait à Babylone.
-Le chef des gardes envoya cher-
cher Jérémie, et lui dit : L'Éternel, ton
Dieu, a annoncé ces malheurs contre
ce lieu; -U'Eternel a fait venir et a exé-
cuté ce qu'il avait dit, et ces choses
vous sont arrivées parce c[ue vous avez
leur jura, à eux et à leurs hommes, en
disant: Ne craignez pas de servir les
Chaldéens; demeurez dans le pays,
servez le roi de Babylone, et vous
vous en trouverez bien. '"Voici, je
reste à Mitspa, pour être présent de-
vant les Chaldéens qui viendront vers
nous ; et vous, faites la récolte du vin,
des fruits d'été et de l'huile, mettez-
les dans vos vases, et demeurez dans
vos villes (|ue vous occupez.
loua 64 *
Chap. 40,ii-4J,ii.
"Tous les Juifs qui étaient au pays
de Moab, chez les Ammonites, au pays
d'Edom, et dans tous les pays, appri-
rent que le roi de Babylone avait laissé
un reste dans Juda, et qu'il leur avait
donné pour gouverneur Guedalia, fds
d'Achikam, fds de Schaphan. '-Et tous
les Juifs revinrent de tous les lieux où
ils étaient dispersés, ils se rendirent
JERÉMIE..
déens qui se trouvaient là, les gens
de guerre.
^Le second jour après l'assassinat
de Guedalia, tandis que personne n'en
savait rien, ^il arriva de Sichem, de
Silo et de Samarie, quatre-vingts hom-
mes, qui avaient la barbe rasée et les
vêtements déchirés, et qui s'étaient
fait des incisions ; ils portaient des
dans le pays de Juda vers Guedalia à offrandes et de l'encens, pour les pré-
Mitspa, et ils firent une abondante ré- senter à la maison de l'Eternel. *Is-
colte de vin et de fruits d'été. maël, fils de Nethania, sortit de Mitspa
'^Jochanan, fils de Ivaréach, et tous au-devant d'eux; il marchait en pleu-
les chefs des troupes qui étaient dans rant. Lorsqu'il les rencontra, il leur
les campagnes, vinrent auprès de Gue- dit : Venez vers Guedalia, fils d'Achi-
dalia à Mitspa, '•'et lui dirent : Sais-tu
que Baalis, roi des Ammonites, a
chargé Ismaël, fils de Nethania, de
t'ôter la vie ? Mais Guedalia, fils d'A-
chikam, ne les crut point. '^Et Jocha-
nan, fils de Karéach, dit secrètement
à Guedalia à Mitspa : Permets que
j'aille tuer Ismaël, fils de Nethania.
Personne ne le saura. Pourquoi t'ôte-
rail-il la vie ? pourquoi tous ceux de
Juda rassemblés auprès de toi se dis-
])erseraient-ils, et le reste de Juda
périrait-il ? "^Guedalia, fils d'Achikam,
kam. 'Et quand ils furent au milieu
de la ville, Ismaël, fils de Nethania,
les égorgea et les jeta dans la citerne,
avec l'aide des gens qui l'accompa-
gnaient. ^ Mais il se trouva parmi eux
dix hommes, qui dirent à Ismaël: Ne
nous fais pasmourir, carnousavonsdes
provisions cachées dans les champs,
du froment, de l'orge, de l'huile et du
miel. Alors il les épargna, et ne les fit
pas mourir avec leurs frères. 'La ci-
terne dans laquelle Ismaël jeta tous
les cadavres des hommes qu'il tua
répondit à Jochanan, fils de Karéach : près de Guedalia est celle qu'avait
Ne fais pas cela; car ce que tu dis sur construite le roi Asa, lorsqu'il crai-
gnait Baescha, roi d'Israël; c'est cette
citerne qu'Ismaël, fils de Nethania,
remplit de cadavres. '"Ismaël fit pri-
Ismaël est faux
Assassinat de Guedalia
Chap. XLI. 'Au septième mois,
Ismaël, fils de Nethania, fils d'Eli-
schama, de la race royale, vint avec des
grands du roi et dix hommes auprès
de Guedalia, fils d'Achikam, à Mitspa.
Là, ils mangèrent ensemble à Mitsjja.
"Alors Ismaël, fils de Nethania, se
leva avec les dix hommes dont il était
accompagné, et ils frappèrent avec
l'épée Guedalia, fils d'Achikam, fils
de Schaphan ; il fit ainsi mourir celui
sonniers tous ceux qui restaient a
Mitspa, les filles du roi et tous ceux
du ])euple qui y demeuraient, et que
Nebuzaradan, chef des gardes, avait
confiés à Guedalia, fils d'Achikam ;
Ismaël, fils de Nethania, les emmena
captifs, et partit j)our passer chez les
Ammonites.
"Jochanan, fils de Ivaréach, et tous
les chefs des troupes qui étaient avec
lui, furent informés de tout le mal
que le roi de Babylone avait établi qu'avait fait Ismaël, fils de Nethania.
gouverneur du pays. ^Ismaël tua en- '-Ils prirent tous les hommes, et se
core tous les Juifs qui étaient auprès mirent en marche pour attaquer Is-
de Guedalia à Mitspa, et les Chai- maël, fils de Nethania. Ils le trouvè-
1004
JEREMIE.
Chap. 41, 13-43,
le.
rent près des grandes eaux de Gabaon.
"Quand tout le peuple qui était avec
Isniaël vit .lochanan, fils de Karéach,
et tous les chefs des troupes avec lui,
il en eut de la joie; '■'et tout le peuple 1
votre Dieu, selon votre demande; et
je vous ferai connaître, sans rien vous
cacher, tout ce que rÉterncl vous ré-
pondra. ^Et ils dirent à Jérémie : Que
qu Ismaël avait emmené de Mitspa se
retourna, et vint se joindre à Jocha-
nan, fils de Karéach. '^Mais Ismaël,
fils de Nethania, se sauva avec huit
hommes devant Jochanan, et alla chez
les Ammonites. '^Jochanan, fds de
Karéach, et tous les chefs des troupes
qui étaient avec lui, |)rirent tout le
reste du j^euple, et le délivrèrent des
mains d'Ismaël, fils deNethania, lors-
(pi'il l'emmenait de Mitspa, après avoir
tué Guedalia, fils d'Achikam. Hommes
de guerre, femmes, enfants, eunu-
ques, Jochanan les ramena depuis Ga-
baon. "Ils se mirent en marche, et
s'arrêtèrent à l'hôtellerie de Kimham
près de Bethléhem, pour se retirer
ensuite en Egypte, "^loin des Chal-
déens dont ils avaient peur, parce
qu'Ismaël, fds de Nethania, avait tué
Guedalia, fds d'Achikam, que le roi
de Babylone avait établi gouverneur
du pays.
Jérémie s'opposant aii.i- Juifs qui veulent
se retirer en Egypte.
Chap. XLII. 'Tous les chefs des
troupes, Jochanan, fils de Karéach,
Jezania, fds d'Hosée, et tout le peu-
|)le, depuis le plus petit jusqu'au plus
grand, s'avancèrent, ^et dirent à Jéré-
mie, le prophète : Que nos supplica-
tions soient favorablement reçues de-
vant toi ! Intercède en notre faveur
auprès de l'Eternel, ton Dieu, en fa-
veur de tous ceux qui restent, car nous
étions beaucoup, et nous restons en
petit nombre , comme tes yeux le
voient; ^et que l'Eternel, ton Dieu,
nous montre le chemin que nous de-
vons suivre, et ce (|ue nous avons à
faire ! ■'Jérémie, le projjhèle, leur dit :
J'entends ; voici, je vais prier l'Eternel,
Eternel soit contre nous un témoin
véritable et fidèle, si nous ne faisons
pas tout ce que l'Eternel, ton Dieu, te
chargera de nous dire ! *Que ce soit
du bien ou du mal, nous obéirons à la
voix de l'Eternel, notre Dieu, vers qui
nous t'envoyons, afin que nous soyons
heureux, si nous obéissons à la voix
de l'Eternel, notre Dieu.
"Dix jours après, la parole de l'Eter-
nel fut adressée à Jérémie. *Et Jéré-
mie appela Jochanan, fils de Karéach,
tous les chefs des troupes qui étaient
avec lui, et tout le peuple, de])uis le
])lus petit jus(|u'au plus grand. ''Il leur
dit : Ainsi parle l'Eternel , le Dieu
d'Israël, vers qui vous m'avez envoyé,
])our que je lui présente vos supplica-
tions : '"Si vous restez dans ce pavs,
je vous y établirai et je ne vous détrui-
rai pas, je vous planterai et je ne vous
arracherai pas; car je me rejiens du
mal que je vous ai fait. "Ne craignez
pas le roi de Babylone, dont vous
avez j)eur ; ne le craignez pas, dit l'E-
ternel, car je suis avec vous pour vous
sauver et vous délivrer de sa main;
'^je lui inspirerai de la compassion
pour vous, et il aura pitié de vous, et
il vous laissera demeurer dans votre
pays. '^Mais si vous n'obéissez pas à
la voix de l'Eternel, votre Dieu, '^etsi
vous dites : Nous ne resterons pas dans
ce pays, non, nous irons au pays d'E-
gypte, où nous ne verrons point de
guerre, où nous n'entendrons pas le
son de la trompette, où nous ne man-
querons pas de pain, et c'est là que
nous habiterons, — '^alors écoutez la
parole tle lEterncl, restes de Jutla !
Ainsi parle l'Eternel des armées, le
Dieu d'Israël : Si vous tournez le vi-
sage pour aller en Egypte, si vous y
allez demeurer, '^l'épée que vous re-
1005
Chap. i2,ii-iS.n.
JEREMIE.
doutez vous atteindra là au pays d'p]-
gypte, la famine que vous craignez
s'attachera à vous là en Egypte, et
vous y mourrez. '■'Tous ceux qui tour-
neront le visage pour aller en Egypte,
afin d'y demeurer, mourront par l'é-
pée, par la famine ou par la peste, et
nul n'échappera, ne fuira, devant les
malheurs que je ferai venir sur eux.
'*Car ainsi parle l'Éternel des armées,
le Dieu d'Israël : De même que ma
colère et ma fureur se sont répandues
sur les habitants de Jérusalem, de
même ma fureur se répandra sur vous,
si vous allez en Egypte; vous serez un
sujet d'exécration, d'épouvante, de
malédiction et d'opprobre, et vous ne
verrez plus ce lieu. '^Restes de Juda,
l'Eternel vous dit : N'allez pas en
Egypte ! sachez que je vous le défends
aujourd'hui. -"Vous vous trompez
vous-mêmes, car vous m'avez envoyé
vers l'Eternel, votre Dieu, en disant:
Intercède en notre faveur auprès de
l'Éternel, notre Dieu, fais-nous con-
naître tout ce que l'Eternel , notre
Dieu, dira, et nous le ferons. -'Je vous
l'ai déclaré aujourd'hui; mais vous
n'écoutez pas la voix de l'Eternel, vo-
tre I^ieu, ni tout ce qu'il m'a chargé
de vous dire. ^-Sachez maintenant que
vous mourrez par l'épée, par la famine
ou par la peste, dans le lieu où vous
voulez aller pour y demeurer.
Jérémie entraîné en Egypte.
Chap. XLIII. 'Lorsque Jérémie
eut achevé de dire à tout le peuple
toutes les paroles de l'Éternel, leur
Dieu, toutes ces paroles que l'Eternel,
leur Dieu, l'avait chargé de leur dire,
^Azaria, fds d'Hosée, Jochanan, fdsde
Karéach, et tous ces hommes orgueil-
leux, dirent à Jérémie : Tu dis un men-
songe; l'Eternel ne t'a point chargé
de nous dire : N'allez pas en Egypte
pour y demeurer. ^Mais c'est Baruc,
fils de Nérija, qui t'excite contre nous,
afin de nous livrer entre les mains des
Chaldéens, pour qu'ils nous fassent
mourir ou nous emmènent captifs à
Babylone. '' Jochanan, fils de Karéach,
tous les chefs des troupes, et tout le
])euple, n'obéirent point à la voix de
l'Eternel, qui leur ordonnait de rester
dans le pays de Juda. ^Et Jochanan,
fils de Karéach, et tous les chefs des
troupes, prirent tous les restes de
Juda, qui, après avoir été dispersés
parmi toutes les nations, étaient reve-
nus ])our habiter le pays de Juda, Mes
hommes, les femmes, les enfants, les
filles du roi, et toutes les personnes
que Nebuzaradan, chef des gardes,
avait laissées avec Guedalia, fils d'A-
chikam, fils de Schaphan, et aussi
Jérémie, le prophète, et Baruc, fils de
Nérija. "Ils allèrent au ])ays d'Egypte,
car ils n'obéirent pas à la voix de l'E-
ternel, et ils arrivèrent à Taclipanès.
Prophétie sur la conquête de l Egypte
par Nebucadnetsar.
*La parole de l'Éternel fut adressée
à Jérémie, à Tachpanès, en ces mots :
"Prends dans ta main de grandes
pierres, et cache-les, en présence des
Juifs, dans l'argile du four à briques,
qui est à l'entrée de la maison de Pha-
raon à Tachpanès. '"Et tu diras aux
Juifs : Ainsi parle l'Éternel des ar-
mées, le Dieu d'Israël : Voici, j'enver-
rai chercher Nebucadnetsar, roi de
Babylone, mon serviteur, et je place-
rai son ti'ùne sur ces pierres que j'ai
cachées, et il étendra son tapis sur
elles. " Il viendra, et il frappera le
pays d'Egypte : à la mort ceux qui sont
pour la mort, à la captivité ceux qui
sont pour la captivité, à l'épée ceux
qui sont pour l'épée ! '^Je mettrai le
feu aux maisons des dieux de l'Egypte;
Nebucadnetsar les brûlera, il emmè-
nera captives les idoles, il s'envelop-
pera du pays d'Egypte comme le ber-
ger s'enveloppe de son vêtement, et
lOOG
i
JEREMIE.
Chap. iS,i3-i4,ii.
il sortira de là en paix. "Il brisera les et d'opprobre parmi toutes les nations
statues de Beth-Schémesch" au pays de la terre ? 'Avez-vous oublié les cri-
d'l']gypte, et il brûlera par le feu les mes de vos pères, les crimes des rois
maisons des dieux de l'Egypte. de Juda, les crimes de leurs femmes,
vos crimes et les crimes de vos fem-
Censurcs contre les Juifs retirés en J-.gypte. ^^^^^^ commis dans le pays de Juda Ct
Chap. XLIV. 'La parole qui fut dans les rues de Jérusalem ? '"Ils ne se
adressée à Jérémie sur tous les Juifs sont point humiliés jusqu'à ce jour,
demeurant au pays d'Egypte, demeu- ils n'ont j^oint eu de crainte, ils n'ont
rant à Migdol, à Tachpancs, à Noph point suivi ma loi et mes commande-
et au pays de Pathros, en ces m'ots : ments, que j'ai mis devant vous et de-
^Ainsi parle l'Eternel des armées, vaut vos pères. "C'est pourquoi ainsi
le Dieu d'Israël : Vous avez vu tous les parle l'Eternel des armées, le Dieu
malheurs que j'ai fait venir sur Jéru- d'Israël : Voici, je tourne ma face con-
salem et sur toutes les villes de Juda : tre vous pour faire du mal, et pour
voici, elles ne sont plus aujourd'hui exterminer tout Juda. '-Je prendrai
que des ruines, et il n'y a plus d'habi- les restes de Juda qui ont tourné le
tants, 'à cause de la méchanceté avec visage pour aller au pays d'Egypte,
laquelle ils ont agi pour m'irriter, afin d'y demeurer ; ils seront tous con-
çu allant encenser et servir d'autres sûmes, ils tomberont dans le pays
dieux, inconnus à eux, à vous et à vos d'Egypte ; ils seront consumés ])ar
pères. ■'Je vous ai envoyé tous mes l'épée, par la famine, depuis le plus
serviteurs, les prophètes, je les ai en- petit jusqu'au plus grand ; ils ])ériront
voyés dès le matin, pour vous dire: par l'épée et par la famine; et ils se-
Ne faites pas ces abominations, que je ront un sujet d'exécration, d'épou-
hais. ^Mais ils n'ont pas écouté, ils vante, de malédiction et d'opprobre,
n'ont pas prêté l'oreille, ils ne sont ''Je châtierai ceux qui demeurent au
pas revenus de leur méchanceté, et pays d'Egypte, comme j'ai châtié Jé-
ils n'ont pas cessé d'offrir de l'encens rusalem, par l'épée, par la famine et
à d'autres dieux. ^Ma colère et ma fu- ])ar la peste. '*Nul n'échappera, ne
reur se sont répandues, et ont embrasé fuira, parmi les restes de Juda qui
les villes de Juda et les rues de Jéru- sont venus ]>our demeurer au ])ays
salem, qui ne sont plus que des rui- d'Egypte, avec l'intention de retour-
nes et un désert, comme on le voit ner dans le pays de Juda où ils ont le
aujourd'hui. 'Maintenant ainsi parle désir de retourner s'établir ; car ils n'y
l'Eternel, le Dieu des armées, le Dieu retourneront pas, sinon quelques ré-
d'Israël : Pourcjuoi vous faites-vous à
vous-mêmes un si grand mal, que de
faire exterminer du milieu de Juda
hommes, femmes, enfants et nourris-
cliappes.
'"Tous les hommes qui savaient que
leurs femmes offraient de l'encens à
d'autres dieux, toutes les femmes qui
sons, en sorte qu'il n'y ait plus de vous se trouvaient là en grand nombre, et
aucun reste ? ^Pourquoi m'irritez-vous tout le peuple qui demeurait au pays
par les œuvres de vos mains, en offrant d'Egypte, â Palhros, répondirent ainsi
de l'encens aux autres dieux du pays à Jérémie : '*Nous ne t'obéirons en
d'Egypte, où vous êtes venus pour y rien de ce que tu nous as dit au nom
demeurer, afin de vous faire extermi- de ri*]lernel. ''Mais nous voulons agir
ner et d'être un objet de malédiction couuue l'a déclaré notre bouche, offrir
a. Ou maison ilu solt-il. ville ;iiiti-ciiif:it Mppulce On ou Uclinpolis.
1007
Chap. 44,m-40ji.
JEREMIE.
de l'encens à la reine du ciel, et lui
faire des libations, comme nous l'avons
fait, nous et nos pères, nos rois et nos
chefs, dans les villes de Juda et dans
les rues de Jérusalem. Alors nous
avions du pain pour nous rassasier,
nous étions heureux, et nous n'éprou-
vions point de malheur. '*Et depuis
cjue nous avons cessé d'offrir de l'en-
cens à la reine du ciel et de lui faire
des libations, nous avons manqué de
tout, et nous avons été consumés par
l'épée et par la famine... '^D'ailleurs",
lors(pie nous offrons de l'encens à la
reine du ciel et que nous lui faisons
des libations, est-ce sans la volonté
de nos maris que nous lui préparons
des gâteaux pour l'honorer et que nous
lui faisons des libations ?
'-"Jérémie dit alors à tout le peuple,
aux hommes, aux femmes, à tous ceux
qui lui avaient fait cette réponse :
-' L'Eternel ne s'est-il pas rappelé, n'a-
t-il pas eu à la pensée l'encens que
vous avez brûlé dans les villes de Juda
et dans les rues de Jérusalem, vous et
vos pères, vos rois et vos chefs, et le
peuple du pays ? --L'Éternel n'a pas pu
le supporter davantage , à cause de la
méchanceté de vos actions, à cause
des abominations que vous avez com-
mises ; et votre pays est devenu une
ruine, un désert, un objet de malédic-
tion, comme on le voit aujourd'hui.
^'C'est parce que vous avez brûlé de
l'encens et péché contre l'Éternel,
])arce que vous n'avez pas écouté la
voix de l'Eternel, et que vous n'avez
pas observé sa loi, ses ordonnances et
ses préceptes, c'est pour cela que ces
malheurs vous sont arrivés, comme on
le voit aujourd'hui.
^^Jérémie dit encore à tout le peu-
ple et à toutes les femmes : Écoutez
la parole de l'Éternel, vous tous de
Juda, qui êtes au pays d'Egypte !
*^ Ainsi parle l'Eternel des armées, le
a. Ce soiil ici les femmes qui prennent lu parole.
Dieu d'Israël : Vous et vos femmes,
vous avez déclaré de vos bouches et
exécuté de vos mains ce que vous di-
tes : Nous voulons accomplir les vœux
que nous avons faits, offrir de l'encens
à la reine du ciel, et lui faire des liba-
tions. Maintenant que vous avez ac-
compli vos vœux, exécuté vos promes-
ses, -^écoutez la parole de l'Éternel,
vous tous de Juda, qui demeurez au
pays d'Egypte ! Voici, je le jure par
mon grand nom, dit l'Éternel, mon
nom ne sera plus iuA-oqué par la bou-
che d'aucun homme de Juda, et dans
tout le pays d'Egypte aucun ne dira :
Le Seigneur, l'Éternel est vivant !
-'Voici, je veillerai sur eux pour faire
du mal et non du bien ; et tous les
hommes de Juda qui sont dans le pays
d'Egypte seront consumés par l'épée
et par la famine, jusqu'à ce qu'ils
soient anéantis. -*Ceux, en petit nom-
bre, qui échapperont à l'épée retour-
neront du pays il'Egypte au pays de
Juda. Mais tout le reste de Juda, tous
ceux qui sont venus au pays d'Egypte
pour y demeurer sauront si ce sera ma
parole ou la leur qui s'accomplira.
^"Et voici, dit l'Eternel, un signe au-
quel vous connaîtrez que je vous châ-
tierai dans ce lieu, afin que vous sa-
chiez que mes paroles s'accompliront
sur vous pour votre malheur. ^"Ainsi
parle l'Eternel : Voici, je livrerai Pha-
raon Hophra, roi d'Egypte, entre les
mains de ses ennemis, entre les mains
de ceux qui en veulent à sa vie, comme
j'ai livré Sédécias, roi de Juda, entre
les mains de Nebucadnetsar, roi de
Babylone, son ennemi, cjui en voulait
à sa vie.
A Bariic.
Chap. XL]. 'La parole que Jéré-
mie, le prophète, adressa à Baruc, fds
de Nérija, lorsqu'il écrivit dans un li-
vre ces paroles, sous la dictée de Jé-
1008
JÉRÉMIE. C/iap. 45,2-46,10.
rémie, la quatrième année de Jojakim, ce que j'ai bâti, je le détruirai ; ce que
fils de .losias, roi de Juda. Il dit : j'ai planté, je l'arracherai, savoir tout
-Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Is- ce pays. 'Et toi, rechercherais-tu de
raël, sur toi, Baruc : ^'u dis : Malheur grandes choses ? Ne les recherche pas !
à moi! car l'Éternel ajoute le chagrin Car voici, je vais faire venir le mal-
à ma douleur; je m'épuise en soupi- heur sur toute chair, dit l'Eternel; et
rant, et je ne trouve point de repos, je te donnerai ta vie pour butin, dans
••Dis-lui : Ainsi parle l'Eternel : Voici, tous les lieux ovi tu iras.
Chop. XL VI. ' La parole de l'Éternel r/iii fui adressée à Jérèmic, le prophète,
sur les Nations.
■Sur l'Egypte. Sur l'armée de Pharaon Neco, roi d'Egypte, qui était près
du fleuve de l'Euphrate, à Carkemisch, et qui fut battue par Nebucadnetsar,
roi de Babylone, la quatrième année de Jojakim, fils de Josias, roi de Juda ".
'Préparez le petit et le grand bouclier,
Et marchez au combat !
*Attelez les chevaux,
Montez, cavaliers !
Paraissez avec vos casques,
Polissez vos lances.
Revêtez la cuirasse !...
H^ue vois-je ? Ils ont peur, ils reculent;
Leurs vaillants hommes sont battus ;
Ils fuient sans se retourner...
L'épouvante est de toutes parts, dit l'Eternel.
*Que le plus léger ne trtfuve aucun salut dans la fuite.
Que le plus vaillant n'échappe pas !
Au septentrion, sur les rives de l'Euphrate,
Ils chancellent, ils tombent.
'Qui est celui qui s'avance comme le Nil,
Et dont les eaux sont agitées comme les torrents ?
'^C'est l'Egypte. Elle s'avance comme le Nil,
Et ses eaux sont agitées comme les torrents.
Elle dit : Je monterai, je couvrirai la terre.
Je détruirai les villes et leurs habitants.
'Montez, chevaux! précipitez-vous, chars!
Qu'ils se montrent, les vaillants hommes.
Ceux d'Ethiopie et de Puth qui portent le bouclier.
Et ceux de Lud qui manient et tendent l'arc !
'"Ce jour est au Seigneur, à l'Eternel des armées ;
C'est un jour de vengeance, où il se venge de ses ennemis.
L'épée dévore, elle se rassasie,
Elle s'enivre de leur sang.
a. Voy note sur Esaïe 1, 1.
1009
Chap.i6,n--i3. JÉRÉMIE.
Car il y a des victimes du Seigneur, de l'Eternel des armées,
Au pays du septentrion, sur les rives de TEuphrate.
"Monte en Galaad, prends du baume,
Vierge, fille de l'Egypte !
En vain tu multiplies les remèdes,
Il n'y a point de guérison pour toi.
'^Les nations apprennent ta honte,
Et tes cris remplissent la terre,
Car les guerriers chancellent l'un sur l'autre.
Ils tombent tous ensemble.
""^ La parole q ai fut adressée par l'Eternel à Jérémie, le prophète, sur l'arrh'ée
de Nebucadnetsar, roi de Bahylone, qui voulait frapper le pays d'Egypte.
'■'Annoncez-le en Egypte,
Publiez-le à Migdol,
Publiez-le à Noph et à Tachpanès !
Dites : Lève-toi, prépare-toi.
Car l'épée dévore autour do toi !
''Pourquoi tes vaillants hommes sont-ils emportés ?
Ils ne tiennent pas ferme, car l'Eternel les renverse.
"^ Il en fait chanceler un grand nombre ;
Ils tombent l'un sur l'autre, et ils disent :
Allons, retournons vers notre peuple.
Dans notre pays natal.
Loin du glaive destructeur !
"Là, on s'écrie : Pharaon, roi d'Egypte,
Ce n'est qu'un bruit; il a laissé passer le moment.
'Me suis vivant ! dit le roi, •
Dont l'Eternel des armées est le nom.
Comme le Thabor parmi les montagnes.
Comme le Carmel qui s'avance dans la mer, il viendra.
'•'Fais ton bagage pour la captivité.
Habitante, fille de l'Egypte !
Car Noph deviendra un désert.
Elle sera ravagée, elle n'aura plus d'habitants.
^"L'Egypte est une très belle génisse
Le destructeur vient du septentrion, il arrive
-'Ses mercenaires aussi sont au milieu d'elle comme des veaux en-
Et eux aussi, ils tournent le dos, ils fuient tous sans résister. [graissés.
Car le jour de leur malheur fond sur eux, , ■
Le temps de leur châtiment.
"Sa voix se fait entendre comme celle du serpent;
Car ils s'avancent avec une armée,
Ils marchent contre elle avec des haches,
Pai"eils à des bûcherons.
-41s abattent sa forêt, dit l'Eternel,
Bien qu'elle soit impénétrable;
1010
JÉRÉMIE. Chap.46,-2i-47,5.
Car ils sont plus nombreux que les sauterelles,
On ne pourrait les compter.
-■•La fille de l'Kgypte est confuse,
Elle est livrée entre les mains du peuple du septentrion.
-''LEtcrnel des armées, le Dieu d'Israël, dit :
Voici, je vais châtier Amon de No",
Pharaon, l'Egypte, ses dieux et ses rois,
Pharaon et ceux qui se confient en lui.
-Me les livrerai entre les mains de ceux qui en veulent à leur vie.
Entre les mains de Nebucadnetsar, roi de Babylone,
Et entre les mains de ses serviteurs ;
Et après cela, l'Egypte sera habitée comme aux jours d'autrefois,
Dit l'Eternel.
-'Et toi, mon serviteur Jacob, ne crains pas ;
Ne t'eflVaie pas, Israël !
Car je te délivrerai de la terre lointaine.
Je délivrerai ta postérité du pays où elle est captiA^e ;
Jacob reviendra, il jouira du repos et de la tranquillité.
Et il n'y aura pci'sonne pour le troubler.
-*Toi, mon serviteur Jacob, ne crains pas ! dit l'Eternel ;
Car je suis avec toi.
J'anéantirai toutes les nations parmi lesquelles je t'ai dispersé,
Mais toi, je ne t'anéantirai pas ;
Je te châtierai avec équité.
Je ne puis pas te laisser impuni.
Chap. XL 1 II. ' La parole de L Eternel qui fut adressée à Jérèmie, le prophète,
sur les Philistins, avant que Pharaon frappât Gaza.
*Ainsi parle l'Eternel :
Voici, des eaux s'élèvent du septentrion.
Elles sont comme un torrent qui déborde ;
Elles inondent le pays et ce qu'il contient.
Les villes et leurs habitants.
Les hommes poussent des cris.
Tous les habitants du jiavs se lamentent,
^A cause du retentissement des sabots de ses puissants chevaux.
Du bruit de ses chars et du fracas des roues ;
Les pères ne se tournent pas vers leurs enfants.
Tant les mains sont afi'aiblies,
■'Parce que le jour arrive où seront détruits tous les Philistins,
Exterminés tous ceux qui servaient encore d'auxiliaires à Tvr et â Sidon ;
Car l'Eternel va détruire les Philistins,
Les restes de l'ile de Cai)htor.
^Gaza est devenue chauve,
Askalon est dans le silence, le reste de leur plaine aussi.
Jusques à quand te feras-tu des incisions ? —
a. Amon, divinité égyptienne: .Vo. Thèbes.
1011
Chap. 47,6-48,12. JÉRÉMIE.
^\h ! épée de l'Eternel, quand te reposeras-tu ?
Rentre dans ton fourreau.
Arrête, et sois tranquille ! — •
"Comment te reposerais-tu ?
L'Eternel lui donne ses ordres,
C'est contre Askalon et la côte de la mer qu'il la dirige.
Chap.XLVIII. 'SurMoab.
Ainsi parle l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël :
Malheur à Nebo, car elle est ravagée !
Kirjathaïm est confuse, elle est prise ;
Misgab est confuse, elle est brisée.
-Elle n'est plus, la gloire de Moab ;
A llesbon, on médite sa perte :
Allons, exterminons-le du milieu des nations !
Toi aussi, Madmen, tu seras détruite ;
L'épée marche derrière toi.
'Des cris partent de Choronaïm ;
C'est un ravage, c'est une grande détresse.
*Moab est brisé!
Les petits font entendre leurs cris.
^Car on répand des pleurs à la montée de Luchith,
Et des cris de détresse retentissent à la descente de Choronaïm.
* Fuyez, sauvez votre vie.
Et soyez comme un misérable dans le désert ! :• :ii
'Car, parce que tu t'es confié dans tes œuvres et dans tes trésors.
Toi aussi, tu seras pris.
Et Kemosch" s'en ira en captivité.
Avec ses prêtres et avec ses chefs.
"Le dévastateur entrera dans chaque ville,
Et aucune ville n'échappera ;
La vallée périra et la plaine sera détruite.
Comme l'Eternel l'a dit.
Donnez des ailes à Moab,
Et qu'il parte au vol !
Ses villes seront réduites en désert,
Elles n'auront plus d'habitants.
'"Maudit soit celui qui fait avec négligence l'œuvre de l'Eternel,
Maudit soit celui qui éloigne son épée du carnage !
"Moab était trancjuille depuis sa jeunesse,
Il reposait sur sa lie,
Il n'était jias vidé d'un vase dans un autre,
Et il n'allait pas en captivité.
Aussi son goût lui est resté.
Et son odeur ne s'est pas changée.
'-C'est pourquoi voici, les jours viennent, dit l'Eternel,
a. Kemosc/i, divinité des Moubites.
1012
^
JÉRÉMIE. Chap.4S,i3-ui.
Où je lui enverrai des gens qui le transvaseront ;
Ils videront ses vases,
Et feront sauter ses outres.
''Moab aura honte de Kemosch,
Comme la maison d'Israël a eu honte
De Béthel", qui la remplissait de confiance.
'^Comment pouvez-vous dire : Nous sommes de vaillants hommes,
Des soldats prêts à combattre ?
'"^oab est ravagé, ses villes montent en fumée,
L'élite de. sa jeunesse est égorgée.
Dit le roi, dont l'Eternel des armées est le nom.
'"La ruine de Moab est près d'arriver.
Son malheur vient on "rande hâte.
"Lamerrtez-vous sur lui, vous tous qui l'environnez.
Vous tous qui connaissez son nom !
Dites : Comment ce sceptre puissant a-t-il été brisé,
Ce bâton majestueux?
'^Descends du séjour de la gloire, assieds-toi sur la terre desséchée,
Habitante, lillc de Dibon !
Car le dévastateur de Moab monte contre toi,
11 détruit tes fortei"esses.
"*Tiens-toi sur le chemin, et regarde, habitante d'Aroër* !
Interroge le fuyard, le réchappé.
Demande : Qu'est-il arrivé? —
-"Moab est confus, car il est brisé.
Poussez des gémissements et des cris !
Publiez sur l'Arnon
Que Moab est ravagé !
-'Le châtiment est venu sur le pays de la plaine,
Sur Holon, sur Jahats, sur Méphaath,
"Sur Dibon, sur Nebo, sur Beth-Diblathaïm,
-■'Sur Kirjathaïm, sur Beth-Gamul, sur Beth-Meon,
-*Sur Kerijoth, sur Botsra,
Sur toutes les villes du pavs de Moab,
Eloignées et proches.
-^La force" de Moab est abattue,
Et son bras est brisé.
Dit l'Éternel.
-"Enivrez-le, car il s'est élevé contre l'Eternel!
Que Moab se roule dans son vomissement,
Et qu'il devienne aussi un objet de raillerie !
-'Israël n'a-t-il pas été pour toi un objet de raillerie?
Avait-il donc été surpris parmi les voleurs,
a. Détlicl, où Jcrolxjaiii a\iiit iilacc un VL'ati d'nr. h, An)i-'r, ville des Ammonites sur la frontière de Moab.
r. La forcer hcb. /« cnritc.
iO!3
Chap.i8,is-w. JÉRÉMIE.
Pour que tu ne parles de lui qu'en secouant la tête?
-* Abandonnez les villes, et demeurez dans les rochers,
Habitants de Moab !
Soyez comme les colombes,
Qui font leur nid sur le flanc des cavernes !
-^Nous connaissons l'orgueil du superbe Moab,
Sa hauteur, sa fierté, son arrogance, et son cœur altier.
^"Je connais, dit l'Eternel, sa présomption et ses A'ains discours,
Et ses œuvres de néant.
^* C'est pourquoi je gémis sur Moab,
Je gémis sur tout Moab ;
On soupire pour les gens de Kir-Hérès.
'-Vigne de Sibma, je pleure sur toi plus que sur Jaezer ;
Tes rameaux allaient au delà de la mer.
Ils s'étendaient jusqu'à la mer de Jaezer;
Le dévastateur s'est jeté sur ta récolte et sur ta vendange.
'*La joie et l'allégresse ont disparu des campagnes
Et du pays de Moab ;
J'ai fait tarir le vin dans les cuves ;
On ne foule plus gaîment au pressoir;
Il y a des cris de guerre, et non des cris de joie.
'■•Les cris de llesbon retentissent jusqu'à Elealé,
Et ils font entendre leur voix jusqu'à Jahats,
Depuis Tsoar jusqu'à Choronaïm,
Jusqu'à Eglath-Schelischija ;
Car les eaux de Nimrim sont aussi ravagées.
^^Je veux en finir dans Moab, dit l'Elernel,
Avec celui qui monte sur les hauts lieux.
Et qui offre de l'encens à son dieu.
^'*Aussi mon cœur gémit comme une flûte sur Moab,
Mon cœur gémit comme une flûte sur les gens de Kir-Hérès,
Parce que tous les biens (ju'ils ont amassés sont perdus.
''Car toutes les tètes sont rasées,
Toutes les barbes sont coupées ;
Sur toutes les mains il y a des incisions.
Et sur les reins des sacs.
'^Sur tous les toits de Moab et dans ses places.
Ce ne sont que lamentations,
Parce que j'ai brisé Moab comme un vase qui n'a pas de prix,
Dit l'Éternel.
'^ Comme il est brisé ! Poussez des gémissements !
Comme Moab tourne honteusement le dos !
Moab devient un objet de raillerie et d'effroi
Pour tous ceux qui l'environnent.
^''Car ainsi parle l'Eternel :
1014
JÉRÉMIE. Chap. 4S,',i-â0.i.
Voici, il" vole comme l'aigle,
Et il étend ses ailes sur Moah.
•"Kerijoth est prise,
Les forteresses sont emportées.
Et le cœur des héros de Moab est en ce jour
Comme le cœur d'une femme en travail.
*-Moab sera exterminé, il cessera d'être un peuple,
Car il s'est élevé contre l'Eternel.
••^La terreur, la fosse, et le (ilet,
Sont sur toi, habitant de Moab !
Dit l'Éternel.
^*Celui qui fuit devant la terreur tombe dans la fosse,
Et celui qui remonte de la fosse se prend au filet ;
Car je fais venir sur lui, sur Moab,
L'année de son châtiment, dit l'Eternel.
''^A l'ombre de Hesbon les fuyards s'arrêtent épuisés ;
Mais il soit un feu de Hesbon,
Une llamme du milieu de Sihon ;
Elle dévore les lianes de Moab,
Et le sommet de la tète des fils du tumulte.
•»8Malheur à toi, Moab!
Le peuple de Kemosch est perdu !
Car tes fds sont emmenés captifs,
Et tes fdlcs captives.
"Mais je ramènerai les captifs de Moab, dans la suite des temps.
Dit l'Éternel.
Tel est le jugement sur Moab.
Chap. XLIX. ^ Sur les enfants d'Aninion.
Ainsi parle l'Eternel :
Israël n'a-t-il ]:)oint de fils?
N'a-t-il point d'héritier?
Pourquoi Malcom * possède-t-il Gad,
Et son peuple habite-t-il ses villes ?
-C'est pourquoi voici, les jours viennent, dit l'Eternel,
Où je ferai retentir le cri de guerre contre Rabbath des enfants d'Animon ;
Elle deviendra un monceau de ruines,
Et les villes de son ressort seront consumées jiar le teu ;
Alors Israël chassera ceux qui l'avaient chassé, dit l'Eternel.
^Pousse des gémissements, Hesbon, car Aï est ravagée!
Poussez des cris, fdles de Rabba, revètez-vous de sacs.
Lamentez-vous, et courez çà et là le long des murailles !
Car Malcom s'en va en captivité.
Avec ses prêtres et avec ses chefs.
'Pourquoi te glorifies-tu de tes vallées?
Ta vallée se fond, fille rebelle,
a II. l ennemi. b. Malcuni, ou Mileuni, diviiiiti' dos Ammonites.
Chap. 40,5-10. JÉRÉMIE.
Qui te confiais clans tes trésors :
Qui viendra contre moi?
= Voici, je fais venir sur toi la terreur,
Dit le Seigneur, l'Eternel des armées.
Elle viendra de tous tes alentours ;
Chacun de vous sera chassé devant soi.
Et nul ne ralliera les fuyards.
•^Mais après cela, je ramènerai les captifs des enfants d'Ammon,
Dit rÉternel.
''Sur Edom.
Ainsi parle l'Eternel des armées :
N'y a-t-il plus de sagesse dans Théman?
La prudence a-t-elle disparu chez les hommes intelligents ?
Leur sagesse s'est-elle évanouie ?
^Fuyez, tournez le dos, retirez-vous dans les cavernes,
Habitants de Dedan !
Car je fais venir le malheur sur Esaii",
Le temps de son châtiment.
'Si des vendangeurs viennent chez toi.
Ne laissent-ils rien à grappiller ?
Si des voleurs viennent de nuit,
Ils ne dévastent que ce qu'ils peuvent.
'"Mais moi, je dépouillerai Esau,
Je découvrirai ses retraites,
Il ne pourra se cacher ;
Ses enfants, ses frères, ses voisins, périront,
Et il ne sera plus.
"Laisse tes orphelins, je les ferai vivre.
Et que tes veuves se co'hfient en moi !
''^Car ainsi parle l'Eternel :
Voici, ceux qui ne devaient pas boire la coupe la boiront ;
Et toi, tu resterais impuni !
Tu ne resteras pas impuni.
Tu la boiras.
'^Car je le jure par moi-même, dit l'Eternel,
Botsra sera un objet de désolation, d'opprobre.
De dévastation et de malédiction,
Et toutes ses villes deviendront des ruines éternelles.
'*J'ai appris de l'Eternel une nouvelle.
Et un messager a été envoyé parmi les nations :
Assemblez-vous, et marchez contre elle !
Levez-vous pour la guerre !
'^Car voici, je te rendrai petit parmi les nations,
Méprisé parmi les hommes.
'^Ta présomption, l'orgueil de ton cœur t'a égaré,
a. Esaii. ou Edom, père du& Edomites ou Iduinéons.
lOIG
JÉRÉMIE. Chai). 40,11-21.
Toi qui habiles le creux des rochers,
Et qui occupes le souimet des collines.
Quand tu placerais ton nid aussi haut que celui de l'aigle,
Je t'en précipiterai, dit l'Eternel.
"Edom sera un objet de désolation ;
Tous ceux qui passeront près de lui
Seront dans l'étonnement et sitileront sur toutes ses plaies.
"*Comme Sodonieet Gomorrhect les villesvoisines, qui furent détruites,
Dit l'Éternel,
Il ne sera plus habité,
Il ne sera le séjour d'aucun homme...
''•'Voici, tel qu'un lion, il monte des rives orgueilleuses du Jourdain
Contre la demeure forte ;
Soudain j'en ferai fuir Édom,
Et j'établirai sur elle celui que j'ai choisi.
Car qui est semblable à moi? qui me donnera des ordres?
Et quel est le chef qui me résistera ?
^''C'est pourquoi écoutez la résolution que l'Eternel a prise contre Edom,
Et les desseins qu'il a conçus contre les habitants de Thénian !
Certainement on les traînera comme de faibles brebis.
Certainement on ravagera leur demeure.
-'Au bruit de leur chute, la terre tremble ;
Leur cri se fait entendre jusqu'à la mer Rouge...
-^Voici, comme l'aigle il s'avance, il vole,
Il étend ses ailes sur Botsra,
Et le cœur des héros d'Edom est en ce jour
Comme le cœur d'une femme en travail.
^^Sur Damas.
Hamath et Arpad sont confuses.
Car elles ont appris une mauvaise nouvelle, elles tremblent;
C'est une mer en tourmente.
Qui ne peut se calmer.
-■•Damas est défaillante, elle se tourne pour fuir,
Et l'effroi s'empare d'elle ;
L'angoisse et les douleurs la saisissent,
Comme une femme en travail. —
"Ah ! elle n'est pas abandonnée la ville glorieuse,
La ville qui fait ma joie ! —
-*^C'cst pourquoi ses jeunes gens tomberont dans les rues,
Et tous ses hommes de guerre périront en ce jour,
Dit l'Eternel des armées.
"Je mettrai le feu aux murs de Damas,
Et il dévorera les 2:)alais de 13en-Iladad".
û. Beu-Uadath nom du roi de Syrie.
1017
Chap. 49,28-50,0. JÉRÉMIE.
'*^Sur Kcdar et les royaumes de Hatsor", que battit Nebucadnetsar,
roi de Babylone.
Ainsi parle l'Eternel :
Levez-vous, montez contre Kédar,
Et détruisez les fils de l'Orient !
-'*0n pi'endra leurs tentes et leurs troupeaux,
On enlèvera leurs pavillons, tous leurs bagages et leurs chameaux.
Et l'on jettera de toutes parts contre eux des cris d'épouvante.
^"Fuyez, fuyez de toutes vos forces, cherchez à l'écart une demeure.
Habitants de Hatsor ! dit l'Éternel ;
Car Nebucadnetsar, roi de Babylone, a pris une résolution contre vous,
Il a conçu un projet contre vous.
^'Levez-vous, montez contre une nation tranquille.
En sécurité dans sa demeure, dit l'Éternel ;
Elle n'a ni portes, ni barres,
Elle habite solitaire.
'"Leurs chameaux seront au pillage.
Et la multitude de leurs troupeaux sera une proie;
Je les disperserai à tous les vents, ceux qui se rasent les coins de la barbe'''.
Et je ferai venir leur ruine de tous les côtés, dit l'Éternel.
'^ Hatsor sera le repaire des chacals, un désert pour toujours ;
Personne n'y habitera, aucun homme n'y séjournera.
'^'^ La parole de V Eternel, qui fut adressée à Jércmie, le prophète, sur Elam'',
au coniniencenient du règne de Sédécias, roi de Juda, en ces mots :
'^ Ainsi parle l'Éternel des armées :
Voici, je vais briser l'arc d'Élam,
Sa principale force.
•"^Je ferai venir sur Élam quatre vents des quatre extrémités du ciel,
Je les disperserai par tous ces vents,
Et il n'y aura pas une nation
Où n'arrivent des fugitifs d'Elam.
•"Je ferai trembler les habitants d'Elam devant leurs ennemis
Et devant ceux qui en veident à leur vie,
J'amènerai sur eux des malheurs,
Mon ardente colère, dit l'Eternel,
Et je les poursuivrai par l'épée.
Jusqu'à ce que je les aie anéantis.
'*Je placerai mon trône dans Elam,
Et j'en détruirai le roi et les chefs.
Dit l'Éternel.
''^Mais dans la suite des temps, je ramènerai les captifs d'Élam,
Dit rÉternel.
Chap. L. ^ La parole que l'Eternel prononça su/- Babylone, su/- le pays des
Chaldèens, par Jéré//iie, le prophète.
-Annoncez-le parmi les nations, publiez-le, élevez une bannière !
a. Kédar, Hatsor, cuutrces de l'.Vrabie. b. Voy. la note sur 9, 26. c. Elam, la Perse.
1018
JÉRÉMIE. Chap. 50,3~v,.
Publiez-le, ne cachez rien !
Dites : Babylone est prise ! Bel est confondu, Merodac" est brisé !
Ses idoles sont confondues, ses idoles sont brisées !
'Car une nation monte contre elle du septentrion,
Elle réduira son pays en désert,
Il n'y aura plus d'habitants ;
Hommes et bêtes fuient, s'en vont.
*En ces jours, en ce temps-là, dit l'Eternel,
Les enfants d'Israël et les enfants de Juda reviendront ensemble ;
Ils marcheront en pleurant,
Et ils chercheront l'Eternel, leur Dieu.
^IIs s'informeront du chemin de Sion,
Ils tourneront vers elle leurs regards :
Venez, attachez-vous à l'Eternel,
Par une alliance éternelle qui ne soit jamais oubliée !
*Mon peuple était un troupeau de brebis perdues ;
Leurs bergers les égaraient, les faisaient errer par les montagnes ;
Elles allaient des montagnes sur les collines.
Oubliant leur bercail.
"Tous ceux qui les trouvaient les dévoraient.
Et leurs ennemis disaient : Nous ne sommes point coupables.
Puisqu'ils ont péché contre l'Eternel, la demeure de la justice,
Contre l'Eternel, l'espérance de leurs pèi'es.
^Fuyez de Babylone, sortez du pays des Chaldéens,
Et soyez comme des boucs à la tète du troupeau !
^Car voici, je vais susciter et faire monter contre Babylone
Une multitude de grandes nations du pays du septentrion ;
Elles se rangeront en bataille contre elle, et s'en empareront ;
Leurs flèches sont comme un habile guerrier,
Qui ne revient pas à vide.
'"Et la Chaldée sera livrée au pillage ;
Tous ceux ([ui la pilleront seront rassasiés, dit l'Eternel.
"Oui, so3'ez dans la joie, dans l'allégresse,
Vous qui avez pillé mon héritage !
Oui, bondissez comme une génisse dans l'herbe.
Hennissez comme des chevaux fougueux !
'-Votre mère est couverte de confusion.
Celle qui vous a enfantés rougit de honte ;
Voici, elle est la dernière des nations.
C'est un désert, une terre sèche et aride.
'^A cause de la colère de l'Eternel, elle ne sera plus habitée.
Elle ne sera plus qu'une solitude.
Tous ceux qui passeront près de Babylone
Seront dans l'étonnement et siffleront sur toutes ses plaies.
'■•Rangez-vous en bataille autour de Babylone, vous tous archers !
Tirez contre elle, n'épargnez pas les flèches !
a. Bel et Merodai-, (li\iiiitt}s des Babj-loniens.
1019 65'
Chap. 50,15-26. JÉRÉMIE.
Car elle a péché contre rÉternel.
'^Poussez de tous côtés contre elle un cri de guerre !
Elle tend les mains ;
Ses fondements s'écroulent;
Ses murs sont renversés.
Car c'est la vengeance de rÉternel.
Vengez-vous sur elle !
Faites-lui comme elle a fait !
'"Exterminez de Babylone celui qui sème.
Et celui qui manie la faucille au temps de la moisson !
Devant le glaive destructeur,
Que chacun se tourne vers son peuple,
Que chacun fuie vers son pays.
'"Israël est une brebis égarée, que les lions ont chassée;
Le roi d'Assyrie l'a dévorée le premier ;
Et ce dernier lui a brisé les os,
Nebucadnetsar, roi de Babylone.
"'C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël
Voici, je châtierai le roi de Babylone et son pays.
Comme j'ai châtié le roi d'Assyrie.
'^Je ramènerai Israël dans sa demeure;
11 aura ses pâturages du Carmel et du Basan,
Et son âme se rassasiera sur la montagne d'Ephraïm et dans Galaad.
-"En ces jours, en ce temps-là, dit l'Eternel,
On cherchera l'iniquité d'Israël, et elle n'existera plus.
Le péché de Juda, et il ne se trouvera plus ;
Car je pardonnerai au reste que j'aurai laissé.
-'Monte contre le pays doublement rebelle,
Contre ses habitants, et chàtie-les !
Poursuis, massacre, extermine-les ! dit l'Eternel.
Exécute entièrement mes ordres !
-*Des cris de guerre retentissent dans le pays.
Et le désastre est grand.
-^Eh quoi ! il est rompu, brisé, le marteau de toute la terre!
Babylone est détruite au milieu des nations !
-^Je t'ai tendu un piège, et tu as été prise, Babylone,
A l'improviste;
Tu as été atteinte, saisie,
Parce que tu as lutté contre l'Éternel.
^'^ L'Éternel a ouvert son arsenal,
Et il en a tiré les armes de sa colère ;
Car c'est là une œuvre du Seigneur, de l'Éternel des armées,
Dans le pays des Chaldéens.
-"Pénétrez de toutes parts dans Babylone, ouvrez ses greniers.
Faites-y des monceaux comme des tas de gerbes.
Et détruisez-la !
Qu'il ne reste plus rien d'elle !
1020
JÉRÉMIE. Chnp. 50,t,-3o.
-"Tuez tous ses taureaux, qu'on les égorge !
Malheur à eux ! car leur jour est arrivé,
Le temps de leur châtiment.
-''Ecoutez les cris des fuyardes, de ceux qui se sauvent du pays de Baby-
Pour annoncer dans Sion la vengeance de l'Eternel, notre Dieu, [lone
La vengeance de son temple !
-"Appelez contre Babylone les archers, vous tous qui maniez l'arc!
Campez autour d'elle, que personne n'échappe,
Rendez-lui selon ses œuvres.
Faites-lui entièrement comme elle a fait!
Car elle s'est élevée avec fierté contre l'Eternel,
Contre le Saint d'Israël.
^"C'est ])ourquoi ses jeunes gens tomberont dans les rues.
Et tous ses hommes de guerre périront en ce jour.
Dit r Éternel.
^' Voici, j'en veux à toi, orgueilleuse !
Dit le Seigneur, l'Eternel des armées ;
Car ton jour est arrivé,
Le temps de ton châtiment.
•'-L'orgueilleuse chancelleia et tombera.
Et j^ersonne ne la relèvera ;
Je mettrai le feu à ses villes,
Et il en dévorera tous les alentours.
•'•'Ainsi parle l'Eternel des armées :
Les enfants disraèl et les enfants de Juda sont ensemble opprimés;
Tous ceux c|ui les ont emmenés captifs les retiennent,
Et refusent de les relâcher.
^■'Mais leur vengeur est puissant.
Lui dont lEternel des armées est le nom;
Il défendra leur cause.
Afin de donner le repos au [)ays,
Et de faire trembler les habitants de Babylone.
^^L'épée contre les Chaldéens ! dit l'Eternel,
Contre les habitants de Babylone, ses chefs et ses sages ! [insensés !
'^L'épée contre les prophètes de mensonge ! qu'ils soient comme des
L'épée contre ses vaillants hommes ! qu'ils soient consternés !
^"L'épée contre ses chevaux et ses chars !
Contre les gens de toute es])èce ipii sont au milieu d'elle !
(Ju ils deviennent semblables à des femmes !
L'épée contre ses trésors ! (piils soient pillés !
^''La sécheresse contre ses eaux ! (ju'elles tarissent !
Car c'est un pays d'idoles ;
Ils sont fous de leurs idoles.
^"C'est pourquoi les animaux du désert s'y établiront avec les chacals,
Et les autruches y feront leur demeure ;
Elle ne sera plus jamais habitée,
Elle ne sera plus jamais peuplée.
1021
Chap. 50, '.0-51, 5. JÉRÉMIE .
■"•Comme Sodome et Gomorrhe, et les villes voisines, que Dieu détruisit,
Dit l'Éternel,
Elle ne sera plus habitée,
Elle ne sera le séjour d'aucun homme.
■"Voici, un peuple vient du septentrion,
Une grande nation et des rois puissants
Se lèvent des extrémités de la terre.
^-Ils portent l'arc et le javelot ;
Ils sont cruels, sans miséricorde ;
Leur voix mugit comme la mer ;
Ils sont montés sur des chevaux.
Prêts à combattre comme un seul homme.
Contre toi, fdle de Babylone !
■•'Le roi de Babvlone apprend la nouvelle.
Et ses mains s'alîaiblissent.
L'angoisse le saisit.
Comme la douleur d'une femme qui accouche —
■'■'Voici, tel qu'un lion, il monte des rives orgueilleuses du .Jourdain
Contre la demeure forte ;
Soudain je les en chasserai.
Et j'établirai sur elle celui que j'ai choisi.
Car qui est semblable à moi ? qui me donnera des ordres ?
Et quel est le chef qui me résistera ?
■'^C'est pourquoi écoutez la résolution que l'Eternel a prise contre Ba-
Et les desseins qu'il a conçus contre le pays des Chaidécns ! [bylone,
Certainement on les traînera comme de faibles brebis.
Certainement on ravagera leur demeure.
■'**Au bruit de la prise de Babylone la terre tremble.
Et un cri se fait entendre parmi les nations.
C/ir/p. LI. 'Ainsi parle l'Eternel :
Voici, je fais lever contre Babylone,
Et contre les habitants de la Chaldée",
Un vent destructeur.
^J'envoie contre Babylone des vanneurs qui la vanneront,
Qui videront son pays ;
Ils fondront de toutes parts sur elle,
Au jour du malheur.
•'Qu'on tende l'arc contre celui qui tend son arc.
Contre celui qvd est fier dans sa cuirasse !
N'épargnez pas ses jeunes hommes !
Exterminez toute son armée !
* Qu'ils tombent blessés à mort dans le pays des Ghaldéens,
Percés de coups dans les rues de Babylone !
^Car Israël et Juda ne sont ])oint abandonnés de leur Dieu,
De l'Eternel des armées,
a. Héb. les habttaiils du cœur de mes adrersatres.
105-2
JÉRÉMIE. Chap. 5t,f,-m^
Et le |)ays des Chalcléens est rempli de crimes
Contre le Saint d'Israël.
"Fuyez de Babylone, et que chacun sauve sa vie,
De peur que vous ne ])érissiez dans sa ruine !
Car c'est un temps de vengeance pour l'Eternel;
Il va lui rendre selon ses œuvres.
'Babylone était dans la main de l'Eternel une coupe d'or,
Qui enivrait toute la terre ;
Les nations ont bu de son vin :
C'est pourquoi les nations ont été comme en délire.
''Soudain Babylone tombe, elle est brisée !
Gémissez sur elle, jirenoz du baume pour sa plaie :
Peut-être guérira-t-elle. —
'^Nous avons voulu guérir Babylone, mais elle n'a pas guéri.
Abandonnons-la, et allons chacun dans notre pays;
Car son châtiment atteint jusqu'aux cieux,
Et s'élève jusqu'aux nues. —
'"L'Eternel manifeste la justice de notre cause ;
Venez, et racontons dans Sion
L'œuvre de l'Eternel, notre Dieu. —
"Aiguisez les flèches, saisissez les boucliers !
L'Eternel a excité l'esprit des rois de Médie,
Parce qu il veut détruire Babylone ;
Car c'est la vengeance de l'Eternel,
La vengeance de son temple.
'^Elevez une bannière contre les murs de Babylone!
Fortifiez les postes, placez des gardes, dressez des embuscades !
Car l'Eternel a pris une résolution.
Et il exécute ce qu'il a prononcé contre les habitants de Babvlone.
'^Toi qui habites près des grandes eaux,
Et qui as d'immenses trésors.
Ta fin est venue, ta cupitlité est à son terme !
'•'L'Eternel des armées l'a juré par lui-même :
Oui, je te remplirai d'hommes comme de sauterelles,
Et ils pousseront contre toi des cris de guerre.
'^11 a créé la terre par sa puissance,
Il a fondé le monde par sa sagesse.
Il a étendu les cieux par son intelligence.
""A sa voix, les eaux mugissent dans les cieux ;
Il fait monter les nuages des extrémités de la terre,
Il produit les éclairs et la pluie.
Il lire le vent de ses trésors.
'"Tout homme devient stupide par sa science,
Tout orfèvre est honteux de son image taillée ;
Car ses idoles ne sont que mensonge.
Il n'y a point en elles de souffle.
"* Elles sont une chose de néant, une œuvre de tromperie;
1023
Chap. 51,10-31. JÉRÉMIE.
Elles périront, quand viendra le châtiment.
''Celui qui est la part de Jacob n'est pas comme elles ;
Car c'est lui qui a tout formé.
Et Israël est la tribu de son héritage.
L'Eternel des armées est son nom.
-''Tu as été pour moi un marteau, im instrument de guerre,
j'ai brisé par toi des nations.
Par toi j'ai détruit des royaumes.
-'Par toi j'ai brisé le cheval et son cavalier;
Par toi j'ai brisé le char et celui qui était dessus.
*-Par toi j'ai brisé l'homme et la femme ;
Par toi j'ai brisé le vieillard et l'enfant ;
Par toi j'ai brisé le jeune homme et la jeune fille.
-^Par toi j'ai brisé le berger et son troupeau ;
Par toi j'ai brisé le laboureur et ses bœufs ;
Par toi j'ai brisé les gouverneurs et les chefs.
-''.Je rendrai à Babylone et à tous les habitants de la Chaldée
Tout le mal qu'ils ont fait à vSion sous vos yeux,
Dit l'Éternel.
-^Voici, j'en veux à toi, montagne de destruction, dit l'Eternel,
A toi qui détruisais toute la terre !
J'étendrai ma main sur toi.
Je te roulerai du haut des rochers,
Et je ferai de toi une montagne embrasée.
^'"'On ne tirera de toi ni pierres angulaires, ni pierres pour fondements ;
Car tu seras à jamais une ruine, dit l'Eternel
-'Elevez une bannière dans le pays !
Sonnez de la trompette parmi les nations !
Préparez les nations contre elle.
Appelez contre elle les royaumes d'Ararat, de Minni et d'Aschkenaz !
Etablissez contre elle des chefs !
Faites avancer des chevaux comme des sauterelles hérissées !
-* Préparez contre elle les nations, les rois de Médie,
Ses gouverneurs et tous ses chefs.
Et tout le pays sous leur domination !
^''La terre s'ébranle, elle tremble ;
Car le dessein de l'Eternel contre Babylone s'accom|)lit ;
Il va faire du pays de Babylone un désert sans habitants.
^"Les guerriers de Babylone cessent de combattre.
Ils se tiennent dans les forteresses ;
Leur force est épuisée, ils sont comme des femmes.
On met le feu aux habitations,
On brise les barres.
^'Les courriers se rencontrent,
Les messagers se croisent.
Pour annoncer au roi de Babylone
1024
JÉRÉMIE. Chap. 5/. 32-45.
Que sa ville est prise par tous les côtés,
^-Que les passages sont envahis,
Les marais embrasés par le feu.
Et les hommes de guerre consternés.
^'Car ainsi parle l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël :
La fille de Babylone est comme une aire dans le temps où on la foule ;
Encore un instant, et le moment de la moisson sera venu pour elle.
^^Xebucadnetsar, roi de Babylone, m'a dévorée, m'a détruite;
11 a fait de moi un vase vide ;
Tel qu'un dragon, il m'a engloutie.
Il a rempli son ventre de ce que j'avais de précieux;
Il m'a chassée.
^^Que la violence envers moi et ma chair déchirée retombent sur Baby-
Dit l'habitante de Sion. lone !
Que mon sang retombe sur les habitants de la Chaldée !
Dit Jérusalem. —
^^ C'est pourquoi ainsi parle l'Eternel :
Voici, je défendrai ta cause.
Je te vengerai !
Je mettrai à sec la mer de Babylone,
Et je ferai tarir sa source.
^"Babylone sera un monceau de ruines, un repaire de chacals.
Un objet de désolation et de moquerie;
Il n'y aura plus d'habitants.
^^Ils rugiront ensemble comme des lions.
Ils pousseront des cris comme des lionceaux.
^^Quand ils seront échauffés, je les ferai boire.
Et je les enivrerai, pour qu'ils se livrent à la gaîté,
Puis s'endorment d'un sommeil éternel, et ne se réveillent plus.
Dit l'Éternel. •■.'■
''"Je les ferai descendre comme des agneaux à la tuerie.
Comme des béliers et des boucs.
"Eh quoi ! Schéschac'" est prise !
Celle dont la gloire remplissait toute la terre est conquise !
Eh quoi ! Babylone est détruite au milieu des nations !
*-La mer est montée sur Babvlone :
Babylone a été couverte par la multitude de ses flots.
"Ses villes sont ravagées,
La terre est aride et déserte ;
C'est un jiays où ])ersonne n'habite,
Où ne passe aucun homme.
^*Je châtierai Bel à Babylone,
J'arracherai de sa bouche ce qu'il a englouti.
Et les nations n'afflueront plus vers lui.
La muraille même de Babylone est tombée !
^^ Sortez du milieu d'elle, mon jjeuple,
a. Schésc/iac, Babylone; voy. 25, -26.
1025
Chap. 51.'.6-58. JÉRÉMIE.
Et que chacun sauve sa vie,
En échappant à la colère ardente de TEternel !
■•^Que votre cœur ne se trouble point, et ne vous effrayez pas
Des bruits qui se répandront dans le pays ;
Car cette année surviendra un bruit,
Et l'année suivante un autre bruit,
La violence régnera dans le pays.
Et un dominateur s'élèvera contre un autre dominateur.
''"C'est pourquoi voici, les jours viennent
Où je châtierai les idoles de Babylone,
Et tout son pays sera couvert de honte ;
Tous ses morts tomberont au milieu d'elle.
^''Sur Babylone retentiront les cris de joie des cieux et de la terre,
Et de tout ce qu'ils renferment ;
Car du septentrion les dévastateurs fondront sur elle,
Dit l'Éternel.
'"Babylone aussi tombera, ô morts d'Israël,
Comme elle a fait tomber les morts de tout le pays.
^"Vous qui avez échappé au glaive, partez, ne tardez pas !
De la terre lointaine, pensez à l'Eternel,
Et (pie Jérusalem soit présente à vos cœurs ! —
^'Nous étions confus, quand nous entendions l'insulte;
La honte couvrait nos visages.
Quand des étrangers sont venus
Dans le sanctuaire de la maison de l'Eternel. —
^'C'est pourquoi voici, les jours viennent, dit l'Eternel,
Où je châtierai ses idoles;
Et dans tout son pays les blessés gémiront.
^^Quand Babylone s'élèverait jusqu'aux cieux.
Quand elle rendrait inaccessibles ses hautes forteresses.
J'enverrai contre elle les dévastateurs, dit l'Eternel —
^^Des cris s'échappent de Babylone,
Et le désastre est grand dans le pays des Chaldéens.
^'Car l'Eternel ravage Babylone,
Il en fait cesser les cris retentissants ;
Les flots des dévastateurs mugissent comme de grandes eaux.
Dont le bruit tumultueux se fait entendre.
^*Oui, le dévastateur fond sur elle, sur Babylone;
Les guerriers de Babylone sont pris.
Leurs arcs sont brisés.
Car l'Éternel est un Dieu qui rend à chacun selon ses œuvres.
Qui paie à chacun son salaire.
^'J'enivrerai ses princes et ses sages.
Ses gouverneurs, ses chefs et ses guerriers ;
Ils s'endormiront d'un sommeil éternel, et ne se réveilleront plus.
Dit le roi, dont l'Éternel des armées est le nom.
^^Ainsi parle l'Eternel des armées :
1026
JÉHÉMIE. Chap. 51, 59-52, v..
Les larges murailles de Bahylonc seront renversées,
Ses hautes portes seront brûlées par le feu ;
Ainsi les peuples auront travaillé en vain,
Les nations se seront fatiguées |)our le feu.
^'Ordre donné par Jérémie, le pro- Sédécias, le dixième jour du dixième
phète, à Seraja, fils de Nérija, fils de mois, Nebucadnetsar, roideBabylone,
Machséja, lorsqu'il se rendit à Baby- vint avec toute son armée contre Jé-
lone avec Sédécias, roi de Juda, la rusalem ; ils campèrent devant elle, et
(juatrième année du règne de Sédé- élevèrent des retranchements tout au-
cias. Or, Seraja était ])remier cliam- tour. '^La ville fut assiégée jusqu'à la
bellan. '"Jérémie écrivit dans un livre onzième année du roi Sédécias.
tous les malheurs qui devaient arriver *Le neuvième jour du quatrième
à Babylone, toutes ces paroles qui sont mois, la famine était forte dans la
écrites sur Babylone. *' Jérémie dit à ville, et il n'y avait pas de pain pour
Seraja : Lorsque tu seras arrivé à Ba- le peuple du pays. 'Alors la brèche
bylone , tu auras soin de lire toutes fut faite à la ville ; et tous les gens de
ces paroles, ^-et tu diras : Eternel, guerre s'enfuirent, et sortirent de la
c'est toi qui as déclaré que ce lieu se- ville pendant la nuit par le chemin de
rait détruit, et qu'il ne serait plus ha- la porte entre les deux murs près du
bité ni par les hommes ni par les jardin du roi, tandis que les Chaldéens
bêtes, mais qu'il deviendrait un désert environnaient la ville. Les fuyards pri-
pour toujours. ''Et quand tu auras rent le chemin de la plaine. ''Mais l'ar-
achevé la lecture de ce livre, tu yatta- niée des Chaldéens poursuivit le roi,
cheras une pierre, et tu le jetteras et ils atteignirent Sédécias dans les
dans l'Euphrate, "et tu diras : Ainsi plaines de Jéricho ; et toute son armée
Babylone sera submergée, elle ne se se dispersa loin de lui. ^Ils saisirent
relèvera pas des malheurs que j'amè- le roi, et le firent monter vers le roi
nerai sur elle ; ils tomberont épuisés, de Babylone à Bibla, dans le pays de
Hamath ; et il prononça contre lui une
Jusqu'ici sont les paroles de Je- sentence. '"Le roi de Babylone fit égor-
rémie. ger les fils de Sédécias en sa présence ;
il fit aussi égorger tous les chefs de
Siège et prise de Jériisa lem .
Juda à Ribla. "Puis il fit crever les
yeux à Sédécias, et le fit lier avec des
Chap. LU. 'Sédécias avait vingt chaînes d'airain; le roi de Babylone
et un ans lorsqu'il devint roi, et il ré- l'emmena à Babylone, et il le tint en
gna onze ans à Jérusalem. Sa mère prison jusqu'au jour de sa mort,
s'appelait Hamuthal, fille de Jérémie, '-Le dixième jour du cinquième
de Libna. mois, —c'était la dix-neuvième année
-Il fit ce qui est mal aux yeux de du règne de Nebucadnetsar, roi de Ba-
l'Eternel, entièrement comme avait bylone, — Nebuzaradan, chef des gar-
fait Jojakim. -'Et cela arriva à cause des, au service du roi de Babylone,
de la colère de l'Eternel contre Jéru- vint à Jérusalem. ''Il brûla la maison
salem et contre Juda, qu'il voulait re- de l'Eternel, la maison du roi, et tou-
jeter de devant sa face. Et Sédécias se tes les maisons île Jérusalem ; il livra
révolta contre le roi de Babylone. au feu toutes les maisons de quel-
*La neuvième année du règne de que importance. '■'Toute l'armée des
1027
Cliap. 52, 15-3',.
JEREMIE.
Chaldéens, qui était avec le chef des -'Le chef des gardes prit Seraja, le
gardes, démolit toutes les murailles grand prêtre, Sophonie, le second prê-
formant l'enceinte de Jérusalem. tre, et les trois gardiens du seuil. -^Et
'^Nebuzaradan , chef des gardes,
dans la ville il prit un eunuque qui
emmena captifs une partie des plus avait sous son commandement les gens
pauvres du peuple, ceux du peuple de guerre, sept hommes qui faisaient
qui étaient demeurés dans la ville, partie des conseillers du roi et qui fu-
ceux qui s'étaient rendus au roi de rent trouvés dans la ville, le secrétaire
Babylone, et le reste de la multitude, du chef de l'armée qui était chargé
'"Cependant Nebuzaradan , chef des d'enrôler le peupledu pays, etsoixante
gardes, laissa comme vignerons et hommes du peuple du pays qui se
comme laboureurs quelques-uns des trouvèrent dans la ville. ^"Nebuzara-
])lus pauvres du pays. dan, chef des gardes, les prit, et les
'"Les Chaldéens brisèrent les colon- conduisit A'ers le roi de Babylone à
nés d'airain qui étaient dans la maison Ribla. -^Le roi de Babylone les frappa
de l'Eternel, les bases, la mer d'airain et les fit mourir à Ribla, dans le pays
qui était dans la maison de l'Eternel, de llamath.
et ils en emportèrent tout l'airain à ^'^ Ainsi Juda fut emmené captif loin
Bab3'lone. '''Ils prirent les cendriers, de son pays. Voici le peuple que Ne-
les pelles, les couteaux, les coupes, bucadnetsar emmena en ca])tivité : la
les tasses, et tous les ustensiles d'ai- septième année, trois mille vingt-trois
rain avec lesquels on faisait le service. Juifs; -^la dix-huitième année de Ne-
*^Le chef des gardes prit encore les bucadnetsar, il emmena de Jérusalem
bassins, les brasiers, les coupes, les huit cent trente-deux personnes; ^"la
cendriers, les chandeliers, les tasses vingt -troisième année de Nebucad-
et les calices, ce qui était d'or et ce netsar, Nebuzaradan, chef des gardes,
qui était d'argent. '-"Les deux colon- emmena septcentquarante-cinq Juifs;
nés, la mer, et les douze bœufs d'ai- en tout quatre mille six cents per-
l'ain qui servaient de base, et que le sonnes,
roi Salomon avait faits jiour la maison
de l'Éternel, tous ces ustensiles d'ai- '"La trente -septième année de la
rain avaient un poids inconnu. -'La captivité de Jojakin, roi de Juda, le
hauteur de l'une des colonnes était vingt -cinquième jour du douzième
de dix-huit coudées, et un cordon de
douze coudées l'entourait ; elle était
creuse, et son épaisseur avait quatre
doigts; *^il y avait au-dessus un cha-
piteau d'airain, et la hauteur d'un cha-
mois, Evil-Merodac, roi de Babylone,
dans la première année de son règne,
•releva la tète "de Jojakin, roi de Juda,
et le fit sortir de prison. ^"-11 lui parla
avec bonté, et il mit son trône au-des-
piteau était de cinq coudées ; autour sus du trône des rois qui étaient avec
du chapiteau il y avait un treillis et lui à Babylone. -"Il lui fit changer ses
des grenades, le tout d'airain; il en vêtements de prison, et Jojakin man-
était de môme pour la seconde colonne gea toujours à sa table tout le temps
avec des grenades. -^11 y avait quatre- de sa vie. '"Le roi de Babylone pour-
vingt-seize grenades de chaque côté, vut constamment à son entretien jour—
et toutes les grenades autour du treil- nalier juscpi'au jour de sa mort, tout
lis étaient au nombre de cent. le lemijs de sa vie.
Fit >
son élai tlhuiniliation.
1028
LES LAMENTATIONS DE JEREMIE
Les nialliciirs de Jériisitlc
■riisiiicnt.
Chap. I . ' Eh quoi ! elle est assise solitaire cette ville si peuplée !
Elle est semblable à une veuve !
Grande entre les nations, souveraine parmi les états,
Elle est réduite à la servitude !
-Elle ])leure durant la nuit, et ses joues sont couvertes de larmes ;
De tous ceux qui l'aimaient nul ne la console ;
Tous ses amis lui sont devenus infidèles.
Ils sont devenus ses ennemis.
Muda est en exil, victime de l'oppression et d'une grande servitude ;
Il habite au milieu des nations.
Et il n'y trouve point de repos ;
Tous ses persécuteurs l'ont surpris dans l'angoisse.
■•Les chemins de Sion sont dans le deuil, car on ne va plus aux fêtes ;
Toutes ses portes sont désertes.
Ses prêtres gémissent.
Ses vierges sont affligées, et elle est remplie d'amertume
^Ses o]ipresseurs triomphent, ses ennemis sont en paix;
Car l'Eternel l'a humiliée,
A cause de la multitude de ses péchés ;
Ses enfants ont marché captifs devant l'oppresseur.
*La fille de Sion a perdu toute sa gloire ;
Ses chefs sont comme des cerfs
Qui ne trouxent point de pâture,
Et <pii fuient sans force devant celui qui les chasse.
'Aux jours de sa détresse et de sa misère, Jérusalem s'est souvenue
De tous les biens dès longtemps son partage,
Quand son jieuple est tombé sans secours sous la main de l'oppresseur;
Ses ennemis l'ont vue, et ils ont ri de sa chute.
''Jérusalem a multiplié ses péchés.
C'est pourquoi elle est un objet d'aversion ;
Tous ceux cpii l'honoraient la méprisent, en voyant sa nudité ;
Elle-même soupire, et détourne la face.
1029
Chnp. 1,0-18. LAMENTATIONS DE JÉREMIE.
^La souillure était dans les pans de sa robe, et elle ne songeait pas à
Elle est tombée d'une manière étonnante, et nul ne la console. — [sa fin ;
Vois ma misère, ô Eternel !
Quelle arrogance chez l'ennemi ! —
'"L'oppresseur a étendu la main
Sur tout ce qu'elle avait de précieux.
Elle a vu pénétrer dans son sanctuaire les nations
Auxquelles tu avais détendu d'entrer dans ton assemblée.
"Tout son peuple soupire, il cherche du pain ;
Ils ont donné leurs choses précieuses pour de la nourriture,
Afin de ranimer leur vie. —
Vois, Eternel, legarde comme je suis avilie!
*^Je m'adresse à vous, à vous tous qui passez ici !
Regardez et voyez s'il est une douleur pareille à ma douleur,
A celle dont j'ai été frappée !
L'Éternel m'a affligée au jour de son ardente colère.
"D'en haut il a lancé dans mes os un feu qui les dévore ;
11 a tendu un filet sous mes pieds,
Il m'a fait tomber en arrière ;
11 m'a jetée dans la désolation, dans une langueur de tous les jours.
"Sa main a lié le joug de mes iniquités ;
Elles se sont entrelacées, appliquées sur mon cou;
II a brisé ma force ;
Le Seigneur m'a livrée à des mains auxquelles je ne puis résister.
'^Le Seigneur a terrassé tous mes guerriers au milieu de moi ;
Il a rassemblé contre moi une armée.
Pour détruire mes jeunes hommes ;
Le Seigneur a foulé au pressoir la vierge, fille de Juda.
"C'est pour cela que je jdeure, que mes yeux fondent en larmes;
Car il s'est éloigné de moi celui qui me consolerait.
Qui ranimerait ma vie.
Mes fils sont dans la désolation, parce que l'ennemi a triomphé. —
'"Sion a étendu les mains,.
Et personne ne l'a consolée ;
L'Éternel a envoyé contre Jacob les ennemis d'alentour;
Jérusalem a été un objet d'horreur au milieu d'eux. — -
'"L Eternel est juste.
Car j'ai été rebelle à ses ordres.
Écoutez, vous tous peuples, et voyez ma douleur!
1030
LAMENTATIONS DE JÉRÉMIE. Chap. 1.10-2, i.
Mes vierges et mes jeunes hommes sont allés en captivité.
'•'J'ai appelé mes amis, et ils m'ont trompée.
Mes prêtres et mes anciens ont expiré clans la ville :
Ils cherchaient de la nourriture,
Afin de ranimer leur vie.
-"Eternel, regarde ma détresse! Mes entrailles bouillonnent.
Mon cœur est bouleversé au dedans de moi.
Car j'ai été rebelle.
Au dehors l'épée a fait ses ravages, au dedans la mort.
-'On a entendu mes soupirs, et personne ne m'a consolée ;
Tous mes ennemis ont appris mon malheur.
Ils se sont réjouis de ce que tu l'as causé ;
Tu amèneras, tu publieras le jour où ils seront comme moi.
--Que toute leur méchanceté vienne devant toi,
Et traite-les comme tu m'as traitée,
A cause de toutes mes transgressions !
Car mes soupirs sont nombreux, et mon cœur est soufTrant.
La ruine de Jériisnlein.
Chap. IL ' Eh quoi ! le Seigneur, dans sa colère, a couvert de nuages la fille
Il a précipité du ciel sur la terre la magnificence d'Israël ! [de Sion !
Il ne s'est pas souvenu de son marchepied.
Au jour de sa colère !
-Le Seigneur a détruit sans pitié toutes les demeures de Jacob ;
Il a, dans sa fureur, renversé les forteresses de la fîlle de Juda,
Il les a fait rouler à terre ;
Il a profané le royaume et ses chefs.
^11 a, dans son ardente colère, abattu toute la force" d'Israël ;
Il a retiré sa droite en présence de l'ennemi ;
Il a allumé dans Jacob des flammes de feu,
Qui dévorent de tous côtés.
Ml a tendu son arc comme un ennemi ;
Sa droite s'est dressée comme celle d'un assaillant;
Il a tait périr tout ce qui plaisait aux regards ;
Il a répandu sa fureur comme un feu sur la tente de la fdle de Sion.
^Le Seigneur a été comme un ennemi ;
Il a dévoré Israël, il a dévoré tous ses palais, •
Il a détruit ses forteresses ;
Il a rempli la fille de Juda de plaintes et de gémissements.
c. /.« force, ht'b. /<t fut ne,
10.31
Chap. 2,6-15. LAMENTATIONS DE JEREMIE.
*II a dévasté sa tente comme un jardin,
Il a détruit le lieu de son assemblée ;
L'Éternel a fait oublier en Sion les fêtes et le sabbat,
Et, dans sa violente colère, il a rejeté le roi et le prêtre.
"Le Seigneur a dédaigné son autel, repoussé son sanctuaire ;
Il a livré entre les mains de l'ennemi les murs des palais de Sion ;
Les cris ont retenti dans la maison de l'Eternel,
Comme en un, jour de fête.
** L'Éternel avait résolu de détruire les murs de la fille de Sion;
Il a tendu le cordeau, il n'a pas retiré sa main sans les avoir anéantis ;
Il a plongé dans le deuil rempart et murailles.
Qui n'offrent plus ensemble qu'une triste ruine.
^Ses portes sont enfoncées dans la terre;
Il en a détruit, rompu les barres.
Son roi et ses chefs sont parmi les nations ; il n'y a plus de loi ;
Même les prophètes ne reçoivent aucune vision de l'Eternel.
'."Les anciens de la fille de Sion sont assis à terre, ils sont muets ;
Ils ont couvert leur tête de poussière.
Ils se sont revêtus de sacs ;
Les vierges de Jérusalem laissent retomber leur tète vers la terre.
"Mes yeux se consument dans les larmes, mes entrailles bouillonnent,
Ma bile se répand sur la terre,
A cause du désastre de la fille de mon peuple,
Des enfants et des nourrissons en défaillance dans les rues de la ville.
'-Ils disaient à leurs mères :
Où y a-t-il du blé et du vin ?
Et ils tombaient comme des blessés dans les rues de la ville,
Ils rendaient l'àme sur le sein de leurs mères.
'■'Ouc dois-je te dire ? à quoi te comparer, fille de Jérusalem ?
(Jui trouver de semblable à toi, et quelle consolation te donner,
Vierge, fille de Sion ?
Car ta plaie est grande comme la mer : qui pourra te guérir?
'*Tes prophètes ont eu pour toi des visions vaines et fausses ;
Ils n'ont pas mis à nu ton iniquité,
Afin de détourner de toi la captivité ;
Ils t'ont donné des oracles mensongers et trompeurs.
'^Tous les passants battent des mains sur toi.
Ils sifllcnt, ils secouent la tête contre la fille de Jérusalem :
Est-ce là cette ville qu'on appelait une beauté parfaite,
1032
LAMENTATIONS DE JÉRÉMIE. Chap. '2,K-S.k.
La joie de toute la terre ?
'^Tous tes ennemis ouvrent la bouche contre toi,
Ils sifflent, ils grincent des dents,
Ils disent : Nous l'avons engloutie !
C'est bien le jour que nous attendions, nous l'avons atteint, nous le voyons !
'"L'Eternel a exécuté ce qu'il avait résolu.
Il a accompli la parole qu'il avait dès longtemps arrêtée,
Il a détruit sans pitié ; ; iis.ni;; ■
Il a fait de toi la joie de l'ennemi, il a relevé la force de tes oppresseurs.
'*Leur cœur crie vers le Seigneur
Mur de la fdle de Sion, répands jour et nuit des torrents de larmes !
Ne te donne aucun relâche.
Et que ton œil" n'ait point de repos !
'"Lève-toi, pousse des gémissements à l'entrée des veilles de la nuit !
Répands ton cœur comme de leau, en présence du Seigneur !
Lève tes mains vers lui jjour la vie de tes enfants,
Qui meurent de faim aux coins de toutes les rues !
^''Vois, Eternel, regarde cjui tu as ainsi traité !
Fallait-il que des femmes dévorassent le fruit de leurs entrailles,
Les petits enfants objets de leur tendresse ?
Que prêtres et prophètes fussent massacrés dans le sanctuaire du Seigneur ?
-'Les enfants et les vieillards sont couchés par terre dans les rues ;
Mes vierges et mes jeunes hommes sont tombés par l'épée;
Tu as tué, au jour de ta colère.
Tu as égorgé sans pitié.
[de fête.
-^Tu as appelé de toutes parts sur moi l'épouvante, comme à un jour
Au jour de la colère de l'Eternel, il n'y a eu ni réchappé ni survivant.
Ceux que j'avais soignés et élevés,
Mon ennemi les a consumés.
Souffrances et consolations.
Chap. III. 'Je suis 1 homme qui a vu la misère
Sous la verge de sa fureur.
-Il m'a conduit, mené dans les ténèbres.
Et non dans la lumière.
^Contre moi il tourne et retourne sa main
Tout le jour.
■'Il a fait dépérir ma chair et ma peau,
Il a brisé mes os.
a. Ton œil, héb. la fille de tua atl, la iirimulle.
1033
Chap.8,5--i5. LAMENTATIONS DE JÉRÉMIE.
Ml a bâti autour de moi,
11 m'a environné de poison et de douleur.
"Il me fait habiter dans les ténèbres,
Comme ceux qui sont morts dès longtemps.
"Il m'a entouré d'un mur, pour que je ne sorte pas;
11 m'a donné de pesantes chaînes.
■^J'ai beau crier et implorer du secours,
Il ne laisse pas accès à ma prière.
'Ml a fermé mon chemin avec des pierres de taille.
Il a détruit mes sentiers.
'"Il a été pour moi un ours en embuscade.
Un lion dans un lieu caché.
''Il a détourné mes voies, il m'a déchiré.
Il m'a jeté dans la désolation.
'-Il a tendu son arc, et il m'a placé
Gomme un but pour sa flèche.
'^11 a fait entrer dans mes reins
Les traits de son carquois.
'^Je suis pour tout mon peuple un objet de raillerie,
Chaque jour l'objet de leurs chansons.
'Ml m'a rassasié d'amertume.
Il m'a enivré d'absinthe.
'Ml a brisé mes dents avec des cailloux.
Il m'a couvert de cendre.
"Tu m'as enlevé la paix ;
Je ne connais plus le bonheur.
'*Et j'ai dit : Ma force est perdue.
Je n'ai plus d'espérance en l'Eternel !
'^ Quand je pense à ma détresse et à ma misère,
A l'absinthe et au poison ;
-"Quand mon àme s'en souvient.
Elle est abattue au dedans de moi.
*' Voici ce que je veux repasser en mon cœur,
Ce f[ui me donnera de l'espérance.
^^Les bontés de l'Eternel ne sont pas épuisées,
Ses compassions ne sont pas à leur terme.
-^ Elles se renouvellent chaque matin.
Oh ! que ta fidélité est grande !
'-'L'Éternel est mon partage, dit mon àme;
C'est pour([uoi je veux espérer en lui.
^^L'Éternel a de la bonté pour qui espère en lui, i
i
LAMENTATIONS DE JÉRÉMIE. Chap. 3,%-ki.
Pour Tànie qui le cherche.
-''II est bon d'attendre en silence
Le secours de l'Eternel.
"II est bon pour l'homme
De porter le joug dans sa jeunesse.
-*II se tiendra solitaire et silencieux,
Parce que l'Éternel le lui impose ;
-"II mettra sa bouche dans la poussière,
Sans perdre toute espérance ;
^"11 présentera la joue à celui qui le frappe,
II se rassasiera d'opprobres.
"' Car le Seigneur
Ne rejette pas à toujours.
'■Mais, lorsqu'il afflige,
II a compassion selon sa grande miséricorde,
''Car ce n'est pas volontiers qu'il humilie
Et qu'il afflige les enfants des hommes.
'"' Quand on foule aux pieds
Tous les captifs du pays,
'^ Quand on viole la justice humaine
A la face du Très-Haut,
■''H^)uand on fait tort à autrui dans sa cause,
Le Seigneur ne le voit-il j^as ?
''Qui dira qu'une chose arrive.
Sans que le Seigneur l'ait ordonnée ?
"*N'est-ce pas de la volonté du Très-Haut que viennent
Les maux et les biens ?
"Pourquoi l'homme vivant se plaindrait-il ?
Que chacun se plaigne de ses propres péchés.
■'"Recherchons nos voies et les sondons.
Et retournons à l'Eternel ;
*' Elevons nos cœurs et nos mains
Vers Dieu qui est au ciel :
''-Nous avons péché, nous avons été rebelles !
Tu n'as point pardonné !
■"Tu t'es caché dans ta colère, et tu nous as poursuivis;
Tu as tué sans miséricorde ;
"Tu t'es enveloppé d'un nuage.
Pour fermer accès à la prière.
*"'Tu nous as rendus un objet de mépris et de dédain
Au milieu des peuples.
1035
UG
Chnp.S,'.e-66. LAMENTATIONS DE JÉRÉMIE.
^^Ils ouvrent la bouche contre nous,
Tous ceux qui sont nos ennemis.
■''Notre partage a été la terreur et la fosse,
Le ravage et la ruine.
''*^Des torrents d'eau coulent de mes yeux,
A cause de la ruine de la fdle de mon peuple.
^'Mon œil fond en larmes, sans repos.
Sans relâche,
^"Jusqu'à ce que l'Eternel regarde et voie
Du haut des cieux ;
^' Mon œil me fait souffrir,
A cause de toutes les fdles de ma ville.
'^-IIs m'ont donné la chasse comme à un oiseau.
Ceux qui sont à tort mes ennemis.
^^ Ils ont voulu anéantir ma vie dans une fosse.
Et ils ont jeté des pierres sur moi.
"Les eaux ont inondé ma tète;
Je disais : Je suis perdu !
^'^J'ai invoqué ton nom, ô Eternel,
Du fond de la fosse.
^^Tu as entendu ma voix :
Ne ferme pas l'oreille à mes soupirs, à mes cris !
^'Au jour où je t'ai invoqué, tu t'es approché.
Tu as dit : Ne crains pas !
^* Seigneur, tu as défendu la cause de mon âme,
Tu as racheté ma vie.
^'Eternel, tu as vu ce qu'on m'a fait souffrir :
Rends-moi justice !
^''Tu as vu toutes leurs vengeances.
Tous leurs complots contre moi.
•"Eternel, tu as entendu leurs outrages.
Tous leurs complots contre moi,
^*Les discours de mes adversaires, et les projets
Qu'ils formaient chaque jour contre moi.
•^^Regarde quand ils sont assis et quand ils se lèvent :
Je suis l'objet de leurs chansons.
^■'Tu leur donneras un salaire, ô Eternel,
Selon l'œuvre de leurs mains ;
^^Tu les livreras à l'endurcissement de leur cœur,
A ta malédiction contre eux ;
^^Tu les poursuivras dans ta colère, et tu les extermineras
De dessous les cieux, ô Eternel !
1036
LAMENTATIONS DE JÉRÉMIE. Chap. i,i-io.
Lamentations sur le sort du peuple.
Chap. IV. 'Eh quoi ! l'or a perdu son éclat !
L'or pur est altéré !
Les pierres du sanctuaire sont dispersées
Aux coins de toutes les rues !
-Les nobles fils de Sion,
Estimés à l'égal de l'or pur,
Sont regardés, hélas ! comme des vases de terre
Ouvrage des mains du potier !
'Les chacals mêmes présentent la mamelle,
Et allaitent leurs petits ;
Mais la fille de mon peuple est devenue cruelle,
Comme les autruches du désert.
*La langue du nourrisson s'attache à son palais,
Desséchée par la soif;
Les enfants demandent du pain,
Et personne ne leur en donne.
^Ceux qui se nourrissaient de mets délicats
Périssent dans les rues ;
Ceux qui étaient élevés dans la pourpre
Embrassent les fumiers.
^Le châtiment de la fille de mon peuple est plus grand
Que celui de Sodome,
Détruite en un instant.
Sans que personne ait porté la main sur elle.
"Ses princes étaient plus éclatants que la neige.
Plus blancs que le lait ;
Ils avaient le teint plus vermeil que le corail ;
Leur figure était comme le saphir.
*'Leur aspect est plus sombre que le noir;
On ne les reconnaît ])as dans les rues ;
Ils ont la peau collée sur les os,
Sèche comme du bois.
''Ceux qui périssent par l'épée sont plus heureux
Que ceux qui périssent par la faim.
Qui tombent exténués.
Privés du fruit des champs.
'"Les femmes, malgré leur tendresse,
1037
Chnp.i, 11-19. LAMENTATIONS DE JÉRÉMIE.
Font cuire leurs enfants ;
Ils leur servent de nourriture,
Au milieu du désastre de la fille de mon peuple.
"L'Eternel a épuisé sa fureur,
Il a répandu son ardente colère ;
Il a allumé dans Sion un feu
Qui en dévore les fondements.
'-Les rois de la terre n'auraient pas cru,
Aucun des habitants du monde n'aurait cru
Que l'adversaire, que l'ennemi entrerait
Dans les portes de Jérusalem.
''Voilà le fruit des péchés de ses prophètes,
Des iniquités de ses prêtres,
Qui ont répandu dans son sein
Le sang des justes !
'■•Ils erraient en aveugles dans les rues.
Souillés de sang ;
On ne pouvait
Toucher leurs vêtements.
'^Eloignez-vous, impurs ! leur criait-on.
Eloignez-vous, éloignez-vous, ne nous touchez pas !
Ils sont en fuite, ils errent çà et là ;
On dit parmi les nations : Ils n'auront plus leur demeure !
'^L'Eternel les a dispersés dans sa colère,
Il ne tourne plus les regards vers eux ;
On n'a eu ni respect pour les prêtres,
Ni pitié pour les vieillards.
"Nos yeux se consumaient encore,
Et nous attendions vainement du secours ;
Nos regards se portaient avec espérance
Vers une nation qui ne nous a pas délivrés.
"*0n é])iait nos pas.
Pour nous empêcher d'aller sur nos places ;
Notre fin s'a]i]irochait, nos jours étaient accomplis...
Notre fin est arrivée !
'^Nos persécuteurs étaient plus légers
Que les aigles du ciel ;
Ils nous ont poursuivis sur les montagnes.
Ils nous ont dressé des embûches dans le désert.
1038
LAMENTATIONS DE JÉRÉMIE. Chap. /f,w-5,
-"Celui qui nous faisait respirer, l'oint de rÉtcrnel,
A été pris dans leurs fosses,
Lui de qui nous disions :
Nous vivrons sous son ombre parmi les nations.
-'Réjouis-toi, tressaille d'allégresse, fille d'Edom,
Habitante du pays d'Uts !
Vers toi aussi passera la coupe ;
Tu t'enivreras, et tu seras mise à nu.
"Fille de Sion, ton iniquité est expiée;
Il ne t'enverra plus en captivité.
Fille d'Edom, il châtiera ton iniquité,
II mettra tes péchés à découvert.
Mau.r actuels et doiiloiireu.r soin'enirs.
Chap. y. 'Souviens-toi, Eternel, de ce qui nous est arrivé!
Regarde, vois notre op|)robre !
-Notre héritage a passé à des étrangers.
Nos maisons à des inconnus.
^Nous sommes orphelins, sans père ;
Nos mères sont comme des veuves.
••Nous buvons notre eau à prix d'argent.
Nous payons notre bois.
^Nous sommes jioursuivis, le joug sur le cou ;
Nous sommes épuisés, nous n'avons point de repos.
*Nous avons tendu la main vers l'Egypte, vers l'Assyrie,
Pour nous rassasier de pain.
"Nos pères ont péché, ils ne sont plus.
Et c'est nous qui portons la peine de leurs iniquités.
'*Des esclaves dominent sur nous.
Et personne ne nous délivre de leurs mains.
^Nous cherchons notre pain au péril de notre vie,
Devant l'épée du désert.
'"Notre peau est brûlante comme un four.
Par l'ardeur de la faim.
"Ils ont déshonoré les femmes dans Sion,
Les vierges dans les villes de Juda.
'-Des chefs ont été pendus par leurs mains;
La personne des vieillards n'a pas été respectée.
'^ Les jeunes hommes ont porté la meule.
Les enfants chancelaient sous des fardeaux de bois.
'•'Les vieillards ne vont plus à la porte.
Les jeunes hommes ont cessé leurs chants.
'^La joie a disparu de nos cœurs.
Le deuil a remplacé nos danses.
'"La couronne de notre tète est tombée!
1039
M.
Chap.5,ii--i-i. LAMENTATIONS DE JEREMIE.
Malheur à nous, parce que nous avons péché !
''Si notre cœur est souffrant,
Si nos yeux sont obscurcis,
"* C'est que la montagne de Sion est ravagée.
C'est que les renards s'y promènent.
'^Toi, Eternel, tu règnes à jamais ;
Ton trône subsiste de génération en génération.
'-"Pourquoi nous oublierais-tu pour toujours.
Nous abandonnerais-tu pour de longues années?
'-'Fais-nous revenir vers toi, ô Eternel, et nous reviendrons !
Donne-nous encore des jours comme ceux d'autrefois !
"Nous aurais-tu entièrement rejetés,
Et t'irriterais-tu contre nous jusqu'à l'excès ?
EZECHIEL
Vocation d' f'zécliicl.
Chnp. I. 'La trentième année, le
cinquième jour du quatrième mois,
comme j'étais parmi les captifs du
fleuve du Kebar", les cieux s'ouvri-
rent, et j'eus des visions divines. -Le
cinquième jour du mois, — - c'était la
cinquième année de la captivité du
roi Jojakin, — ^la parole de l'Eternel
fut adressée à Ezécliiel, fds de Buzi,
le prêtre, dans le pays des Ghaldéens,
près du fleuve du Kebar; et c'est là
([ue la main de l'Eternel fut sur lui.
*Je regardai, et voici, il vint du
septentrion un vent impétueux, une
grosse nuée, et une gerbe de feu, qui
répandait de tous côtés une lumière
éclatante, au centre de laquelle bril-
lait comme de l'airain poli, sortant du
milieu du feu. ^Au centre encore, ap-
paraissaicntquatre animaux, dont l'as-
pect avait une ressemblance humaine.
''Chacun d'eux avait quatre faces, et
chacun avait quatre ailes. 'Leurs pieds
étaient droits, et la plante de leurs
pieds était comme celle du pied d'un
veau, et ils étincelaient comme de
l'airain poli. *Ils avaient des mains
d'homme sous les ailes à leurs qua-
tre côtés; et tous les quatre avaient
leurs faces et leurs ailes. 'Leurs ailes
étaient jointes l'une à l'autre; ils ne
se tournaient point en marchant, mais
chacun marchait droit devant soi.
'"Quant à la figure de leurs faces, ils
avaient tous une face d'homme, tous
quatre une face de lion à droite, tous
quatre une face de bœuf à gauche, et
tous quatre une face d'aigle. " Leurs fa-
rt. h'eOar, apiïelé aussi Chaboi- ou Chuboras ; voy, H
ces et leurs ailes étaient séparées par le
haut; deux de leurs ailes étaient join-
tes l'une à l'autre, et deux couvraient
leurs corps. ''Chacun marchait droit
devant soi ; ils allaient où l'esprit les
poussait à aller, et ils ne se tournaient
point dans leur marche. '""L'aspect de
ces animaux ressemblait à des char-
bons de feu ardents, c'était comme
l'aspect des flambeaux, et ce feu cir-
culait entre les animaux; il jetait une
lumière éclatante, et il en sortait des
éclairs. '''Et les animaux couraient et
revenaient comme la foudre.
'^Je regardais ces animaux; et voici,
il y avait une roue sur la terre, près
des animaux, devant leurs quatre fa-
ces. "A leur aspect et à leur structure,
ces roues semblaient être en chryso-
lithe, et toutes les quatre avaient la
même forme ; leur aspect et leur struc-
ture étaient tels que chaque roue pa-
raissait être au milieu d'une autre
roue. '"En cheminant, elles allaient
de leurs quatre côtés , et elles ne se
tournaient point dans leur marche.
"*Elles avaient une circonférence et
une hauteur effrayantes, et à leur cir-
conférence les quatre roues étaient
remplies d'yeux tout autour. "Quand
les animaux marchaient, les roues
cheminaient à côté d'eux ; et quand
les animaux s'élevaient de terre, les
roues s'élevaient aussi. -"Ils allaient
où l'esprit les poussait à aller; et les
roues s'élevaient avec eux, car l'cs-
])rit des animaux était dans les roues.
-'Quand ils marchaient, elles mar-
Rois 17, 6.
1041
Chap. l, ■22-3, II.
EZECHIEL.
chaient ; quand ils s'arrêtaient, elles
s'arrêtaient ; quand ils s'élevaient de
terre, les roues s'élevaient avec eux,
car l'esprit des animaux était dans les
roues.
^*Au-dessus des têtes des animaux,
il y avait comme un ciel de cristal res-
plendissant, qui s'étendait sur leurs
têtes dans le haut. -''Sous ce ciel, leurs
ailes étaient droites l'une contre l'au-
tre, et ils en avaient chacun deux
qui les couvraient, chacun deux qui
couvraient leurs corps. -■'.l'entendis le
bruit de leurs ailes, quand ils mar-
chaient, pareil au bruit do grosses
eaux, ou à la voix du Tout-Puissant ;
c'était un bruit tumultueux, comme
celui d'une armée ; quand ils s'arrê-
taient, ils laissaient tomber leurs ailes.
^^Et il se faisait un bruit qui partait du
me fit tenir sur mes pieds ; et j'enten-
dis celui qui me parlait.
^11 me dit : Fils de l'homme, je t'en-
voie vers les enfants d'Israël, vers ces
peuples rebelles, qui se sont révoltés
contre moi ; eux et leurs pères ont pé-
ché contre moi, jusqu'au jour même
où nous sommes. ''Ce sont des enfants
à la face impudente et au cœur en-
durci ; je t'envoie vers eux, et tu leur
diras : Ainsi parle le Seigneur, l'Eter-
nel. ^Qu'ils écoutent, ou qu'ils n'écou-
tent pas, — car c'est une famille de
rebelles, — ils sauront qu'un prophète
est au milieu d'eux. ^Ët toi, fils de
l'homme, ne les crains pas et ne crains
pas leurs discours, quoique tu aies au-
près de toi des ronces et des épines,
et que tu habites avec des scorpions ;
ne crains pas leurs discours et ne t'ef-
ciel étendu sur leurs têtes, lorsqu'ils fraie pas de leurs visages, quoiqu'ils
soient une famille de rebelles. 'Tu
leur diras mes paroles, qu'ils écoutent
s'arrêtaient et laissaient tomber leui
ailes.
'-'^Au-dessus du ciel qui était sur
leurs têtes , il y avait quelque chose
de semblable à une pierre de saphir,
en forme de trône ; et sur cette forme
de trône, apparaissait comme une fi-
gure d'homme placé dessus en haut.
"Je vis encore comme de l'airain poli,
comme du feu, au dedans duquel était
cet homme, et qui rayonnait tout au-
tour ; depuis la forme de ses reins jus-
qu'en haut, et depuis la forme de ses
reins jusqu'en bas, je vis comme du
feu, et comme une lumière éclatante,
dont il était environné. ^*Tel l'aspect
de l'arc qui est dans la nue en un jour
de pluie, ainsi était l'aspect de cette
lumière éclatante, qui l'entourait : c'é-
tait une image de la gloire de l'Eter-
nel. A cette vue, je tombai sur ma
face, et j'entendis la voix de quelqu'un
qui parlait.
Chap. II. 'Il me dit : Fils de
l'homme, tiens-toi sur tes pieds, et je
te parlerai. -Dès qu'il m'eut adressé
ces mots, l'esprit entra dans moi et
ou qu'ils n'écoutent pas, car ce sont
des rebelles. *Et toi, fils de l'homme,
écoute ce que je vais te dire! Ne sois
pas rebelle, comme cette famille de
rebelles ! Ouvre ta bouche, et mange
ce que je te donnerai !
'Je regardai, et voici, une main
était étendue vers moi, et elle tenait
un livre en rouleau. '"Il le déploya
devant moi, et il était écrit en dedans
et en dehors; des lamentations, des
plaintes et des gémissements y étaient
écrits.
Chap. III. 'Il me dit : Fils de
l'homme, mange ce que tu trouves,
mange ce rouleau , et va , parle à la
maison
d'I
sraei
* J'ouvris la bouche, et il me fit man-
ger ce rouleau.
•^11 me dit : Fils de l'homme, nour-
ris ton ventre et remplis tes entrailles
de ce rouleau que je te donne !
Je le mangeai, et il fut dans ma bou-
che doux comme du miel.
■*I1 me dit : Fils de l'homme, va vers
1042
EZECHIEL.
Chnp. 3,^-01.
la maison d'Israël, et dis-leur mes pa-
roles ! ^ Car ce n'est point vers un peu-
ple ayant un langage obscur, une lan-
gue inintelligible, que tu es envoyé ;
c'est à la maison d'Israël. ^Ce n'est
point vers de nombreux peuples ayant
un langage obscur, une langue inin-
telligible, dont tu ne comprends pas
les discours. Si je t'envoyais vers eux,
ils t'écouteraient. ' Mais la maison d'Is-
raël ne voudra pas t'écouter, parce
qu'elle ne veut pas m'écouter; car
toute la maison d'Israël a le front dur
et le cœur endurci. ** Voici, j'endur-
cirai ta face, pour que tu l'opposes
à leur face; j'endurcirai ton front,
pour que tu l'opposes à leur front. 'Je
rendrai ton front comme un diamant,
plus dur que le roc. Ne les crains pas,
quoiqu'ils soient une famille de re-
belles.
'"Il médit : Fils de l'homme, reçois
dans ton cœur et écoute de tes oreilles
toutes les paroles que je te dirai ! "Va
vers les captifs, vers les enfants de
ton peuple ; tu leur parleras, et, qu'ils
écoutent ou qu'ils n'écoutent pas, tu
leur diras : Ainsi parle le Seigneur,
l'Eternel.
sentinelle sur la maison d'Israël. Tu
écouteras la parole qui sortira de ma
bouche, et tu les avertiras de ma part.
'"Quand je dirai au méchant : Tu mour-,
ras ! si tu ne l'avertis pas, si tu ne par-
les pas })Our détourner le méchant de
sa mauvaise voie et pour lui sauver la
vie, ce méchant mourra dans son ini-
quité, et je te redemanderai son sang.
''Mais si tu avertis le méchant, et qu'il
ne se détourne pas de sa méchanceté
et de sa mauvaise voie, il mourra dans
son iniquité, et toi tu sauveras ton
àme. -"Si un juste se détourne de sa
justice et fait ce qui est mal, je met-
trai un piège devant lui, et il mourra ;
parce que tu ne l'as pas averti, il
mourra dans son péché, on ne parlera
plus de la justice qu'il a pratiquée, et
je te redemanderai son sang. -' Mais si
tu avertis le juste de ne pas pécher, et
c|u'il ne pèche pas, il vivra, parce qu'il
s'est laissé avertir, et toi tu sauveras
ton àme.
"-"-Là encore la main de l'Eternel fut
sur moi, et il me dit : Lève-toi, va dans
la vallée, et là je te parlerai. -'Je me
levai, et j'allai dans la vallée ; et voici,
la gloire de l'Eternel y apparut, telle
'-Et l'esprit m'enleva, et j'entendis que je l'avais vue près du fleuve du
Rebar. Alors je tombai sur ma face.
-* L'esprit entra dans moi, et me fit te-
nir sur mes pieds. Et l'Eternel me
parla et me dit : Va t'enfermer dans ta
maison. '-^Fils de l'homme, voici, on
mettra sur toi des cordes, avec les-
quelles on te liera, afin que tu n'ailles
derrière moi le bruit d'un grand tu
multe : Bénie soit la gloire de l'Eter-
nel, du lieu de sa demeure ! '^J'enten-
dis le bruit des ailes des animaux,
frappant l'une contre l'autre, le bruit
des roues auprès d'eux, et le bruit
d'un grand tumulte. '^L'esprit m'en-
leva et m'emporta. J'allais irrité et fu- pas au milieu d'eux. -* J'attacherai ta
rieux, et la main de l'Éternel agissait
sur moi avec puissance. '^J'arrivai à
Thel-Abib, vers les exilés qui demeu-
raient j)rès du fleuve du Kebar, et
dans le lieu où ils se trouvaient; là je
restai sept jours, stupéfait au milieu
d'eux.
'^\u bout de sept jours, la parole de
l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
''Fils de l'homme, je t'établis comme
langue à ton palais, pour que tu sois
muet et que tu ne puisses ])as les re-
prendre, car c'est une famille de re-
belles. -'Alais quand je te parlerai,
j'ouvrirai ta bouche, pour que tu leur
dises : Ainsi parle le Seigneur, l'Eter-
nel. Que celui qui voudra écouter
écoute, et que celui qui ne voudra pas
n'écoute pas, car c'est une famille de
rebelles.
1043
Chap. 4,1-5,1
EZECHIEL.
Prophétie sur la destruction de Jérusalem.
Chap. IV. ' Et toi, fils de riiomme, ge, que tu feras cuire en leur présence
prends une brique, place -la devant avec des excréments humains. '^Et
toi, et tu y traceras une ville, Jérusa- l'Eternel dit : C'est ainsi que les en-
lem. -Représente-la en état de siège, fants d'Israël mangeront leur pain
forme des retranchements, élève con- souillé, parmi les nations vers les-
tre elle des tei-rasses, environne-la quelles je les chasserai,
d'un camp, dresse contre elle des bé- '*Je dis : Ah ! Seigneur Eternel,
liers tout autour. ^Prends une poêle voici, mon àme n'a point été souillée;
de fer, et mets-la comme un mur de depuis ma jeunesse jusqu'à présent,
fer entre toi et la ville ; dirige ta face je n'ai pas mangé d'une bête morte ou
contre elle, et elle sera assiégée, et tu déchirée, et aucune chair impure n'est
l'assiégeras. Que ce soit là un signe entrée dans ma bouche. '^11 merépon-
pour la maison d'Israël ! dit : Voici, je te donne des excréments
''Puis couche-toi sur le côté gauche, de bœuf au lieud'excrémentshumains,
mets-y l'iniquité de la maison d'Is- et tu feras ton pain dessus. '^11 me dit
raël, et tu porteras leur iniquité au- encore : Fils de l'homme, je vais bri-
tant de jours que tu seras couché sur ser le bâton du pain " à Jérusalem ; ils
ce côté. ^Je te compterai un nombre mangeront du pain au poids et avec
de jours égal à celui des années de angoisse, et ils boiront de l'eau à la
leur iniquité, trois cent quatre-vingt- mesure et avec épouvante. ''Ils man-
dix jours ; tu porteras ainsi l'iniquité queront de pain et d'eau, ils seront
de la maison d'Israël. ''Quand tu auras stupéfaits les uns et les autres, et
achevé ces jours, couche-toi sur le frappésde langueurpour leur iniquité.
Chap. y. 'Et toi, fils de l'homme,
prends un instrument tranchant, un
rasoir de barbier; prends-le, et passe-
le sur ta tète et sur ta barbe. Prends
côté droit, et tu porteras l'iniquité de
la maison de Juda pendant quarante
jours ; je t'impose un jour pour chaque
année. "ïu tourneras ta face et ton
bras nu vers Jérusalem assiégée, et tu ensuite une balance à peser, et partage
prophétiseras contre elle. ^ Et voici, je les cheveux. -Brûles-en un tiers dans
mettrai des cordes sur toi, afin que tu le feu, au milieu de la ville, lorsque
ne puisses pas te tourner d'un côté les jours du siège seront accomplis ;
sur l'autre, jusqu'à ce que tu aies ac- prends-en un tiers, et frappe-le avec
compli les jours de ton siège. 'Prends le rasoir tout autour de la ville ; dis-
du froment, de l'orge, des fèves, des perses-en un tiers au vent, et je tirerai
lentilles, du millet et de l'épeautre, l'épée derrière eux. 'Tu en prendras
mets-les dans un vase, et fais-en du une petite quantité, que tu serreras
pain autant de jours que tu seras cou- dans les bords de ton vêtement. ''Et
ché sur le côté; tu en mangeras pen- de ceux-là tu en prendras encore quel-
dant trois cent quatre-vingt-dix jours, ques-uns, que tu jetteras au feu et que
'"La nourriture que tu mangeras sera tu brûleras dans le feu. De là sortira
du poids de vingt sicles par jour; tu
en mangeras de temps à autre. "L'eau
un feu contre toute la maison d'Israël.
Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
que tu boiras aura la mesure d'un C'est là cette Jérusalem que j'avais
sixième de hin ; tu boiras de temps à placée au milieu des nations et des
pays d'alentour. *Elle a violé mes lois
autre. '*Tu mangeras des gâteaux d'or-
o. C'est-à-dire j'enverrai la famine.
1044
ÉZÉCHIEL. Chap. 5,1-6.5.
et mes ordonnances, et s'est rendue tants mourra de la peste et sera consu-
plus coupable que les nations et les mé par la famine au milieu de toi; un
pays d'alentour; car elle a méprisé tiers tombera par l'épée autour de toi;
mes lois, elle n'a pas suivi mesordon- et j'en disperserai un tiers à tous les
nances. 'C'est pourquoi ainsi parle le vents, et je tirerai l'épée derrière eux.
Seigneur, l'Eternel : Parce que vous '^J'assouvirai ainsi ma colère, je fe-
avez été plus rebelles que les nations rai rejjoser ma fureur sur eux, je me
qui vous entourent, jîarce que vous donnerai satisfaction ; et ils sauront
n'avez pas suivi mes ordonnances et que moi, l'Éternel, j'ai parlé dans ma
pratiqué mes lois, et que vous n'avez colère, en répandant sur eux ma fu-
pas agi selon les lois des nations qui reur. '''Je ferai de toi un désert, un su-
vous entourent ; — *à cause de cela, jet d'opprobre parmi les nations qui
ainsi parle le Seigneur, l'Eternel : t'entourent, aux yeux de tous les pas-
Voici, j'en veux à toi, et j'exécuterai sants. '^Tu seras un sujet d'opprobre
au milieu de toi mes jugements sous et de honte, un exemple et un objet
les yeux des nations. ^A cause de tou- d'effroi pour les nations qui t'entou-
tes tes abominations, je te ferai ce que rent, quand j'exécuterai contre toi mes
je n'ai point encore fait, ce que je ne jugements, avec colère, avec fureur,
ferai jamais. '"C'est pourquoi des pères et par des châtiments rigoureux, —
mangeront leurs enfants au milieu de c'est moi , l'Eternel , qui parle , — •
toi, et des enfants mangeront leurs '"(juand je lancerai sur eux les flèches
pères ; j'exercerai mes jugements con- pernicieuses de la famine, qui donnent
tre toi, et je disperserai à tous les la mort, et que j'enverrai pour vous
vents tout ce qui restera de toi. "C'est détruire; car j'ajouterai la famine à
pourquoi, je suis vivant! dit le Sei- vos maux, je briserai pour vous le bà-
gneur, l'Eternel, parce que tu as souillé ton du pain. "J'enverrai contre vous
mon sanctuaire par toutes tes idoles la famine et les bêtes féroces, qui te
et toutes tes abominations, moi aussi priveront d'enfants ; la peste et le sang
je retirerai mon œil, et mon œil sera passeront au milieu de toi; je ferai
sans pitié, moi aussi je n'aurai point venir l'épée sur toi. C'est moi, l'Eter-
de miséricorde. '-Un tiers de tes habi- nel, ([ui parle.
Prophétie contre le ]>ci)js ci Israël.
Chap. 17. 'La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
-Fils de l'homme, tourne ta face vers les montagnes d'Israël,
Et prophétise contre elles ! •
'Tu diras : Montagnes d'Israël,
Ecoutez la parole du Seigneur, de l'Eternel !
Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel,
Aux montagnes et aux collines, aux ravins et aux vallées :
^'oici, je fais venir l'épée contre vous.
Et je détruirai vos hauts lieux.
^Vos autels seront dévastés.
Vos statues du soleil seront brisées.
Et je ferai tomber vos morts devant vos idoles.
^Je mettrai les cadavres des enfants d'Israël devant leurs idoles,
Et je disperserai vos ossements autour de vos autels.
1045
Chap. 6.G-7,Q. ÉZÉGHIEL.
* Partout où vous habitez, vos villes seront ruinées,
Et vos hauts lieux dévastés ;
Vos autels seront délaissés et abandonnés,
Vos idoles seront brisées et disparaîtront,
Vos statues du soleil seront abattues.
Et vos ouvrages anéantis.
'Les morts tomberont au milieu de vous.
Et vous saurez que je suis l'Eternel.
"Mais je laisserai quelques restes d'entre vous,
Qui échapperont à l'épée parmi les nations,
Lorsque vous serez dispersés en divers pays.
'Vos réchappes se souviendront de moi
Parmi les nations où ils seront captifs,
Parce que j'aurai brisé leur cœur adultère et infidèle.
Et leurs yeux qui se sont prostitués après leurs idoles ;
Ils se prendront eux-mêmes en dégoût,
A cause des infamies qu'ils ont commises,
A cause de toutes leurs abominations.
^''Et ils sauront que je suis l'Eternel,
Et que ce n'est pas en vain que je les ai menacés
De leur envoyer tous ces maux.
"Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Frappe de la main, frappe du pied, et dis : Hélas !
Sur toutes les méchantes abominations de la maison d'Israël,
Qui tombera par l'épée, par la famine et par la peste.
''^ Celui qui sera loin mourra de la peste.
Celui qui sera près tombera par l'épée.
Celui qui restera et sera assiégé périra par la famine.
J'assouvirai ainsi ma fureur sur eux.
'^ Et vous saurez que je suis l'Eternel,
Quand leurs morts seront au milieu de leurs idoles.
Autour de leurs autels.
Sur toute colline élevée, sur tous les sommets des montagnes,
Sous tout arbre vert, sous tout chêne touffu,
Là où ils offraient des parfums d'une agréable odeur
A toutes leurs itloles.
'*J'étendrai ma main contre eux.
Et je rendrai le pays plus solitaire et plus désolé
Que le désert de Dibla,
Partout où ils habitent.
Et ils sauront que je suis l'Eternel.
Chap. VIL 'La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
-Et toi, fds de l'homme, ainsi parle le Seigneur, l'Eternel,
Sur le pays d'Israël : Voici la fin !
La fin vient sur les quatre extrémités du pays !
1046
I
ÉZÉCHIEL. Chap. 7.3-iô.
^Maintenant la fin vient sur toi ;
J'enverrai ma colère contre toi,
Je te jugerai selon tes voies,
Je te chargerai de toutes tes abominations.
■•Mon œil sera pour toi sans pitié.
Et je n'aurai point de miséricorde ;
Mais je te chargerai de tes voies,
Et tes abominations seront au milieu de toi.
Et vous saurez que je suis l'Eternel.
^Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Un malheur, un malheur unique ! voici, il vient !
^La fin vient, la fin vient, elle se réveille contre toi !
Voici, elle vient !
'Ton tour arrive, habitant du pays !
Le temps vient, le jour approche, jour de trouble,
Et plus de cris de joie dans les montagnes !
''Maintenant je vais bientôt répandre ma fureur sur toi,
Assouvir sur toi ma colère ;
Je te jugerai selon tes voies.
Je te chargerai de toutes tes abominations.
^Mon œil sera sans pitié.
Et je n'aurai point de miséricorde ;
Je te chargerai de tes voies.
Et tes abominations seront au milieu de toi.
Et vous saurez que je suis l'Eternel, celui qui frappe.
'"Voici le jour ! voici, il vient !
Le tour arrive !
La verge fleurit !
L'orgueil s'épanouit !
*'La violence s'élève, pour servir de verge à la méchanceté :
Plus rien d'eux, de leur foule bruyante, de leur multitude!
On ne se lamente pas sur eux !
'^Le temps vient, le jour approche !
Que l'acheteur ne se réjouisse pas,
Que le vendeur ne s'afflige pas !
Car la colère éclate contre toute leur multitude.
"Non, le vendeur ne recouvrera pas ce qu'il a vendu,
Fùl-il encore parmi les vivants ;
Car la prophétie contre toute leur multitude ne sera pas révoquée,
Et à cause de son iniquité nul ne conservera sa vie.
"On sonne de la trompette, tout est prêt,
Mais personne ne marche au combat ;
Car ma fureur éclate contre toute leur multitude.
'^L'épée au dehors, la peste et la famine au dedans!
Celui qui est aux champs mourra par l'épée.
Chap. 7,16-71. ÉZÉGHIEL.
Celui qui est dans la ville sera dévoré par la famine et par la peste.
'* Leurs fuyards s'échappent,
Ils sont sur les montagnes, comme les colombes des vallées,
Tous gémissant,
Chacun sur son iniquité.
''Toutes les mains sont affaiblies.
Tous les genoux se fondent en eau.
"'Ils se ceignent de sacs.
Et la terreur les enveloppe ;
Tous les visages sont confus.
Toutes les tètes sont rasées.
'"Ils jetteront leur argent dans les rues.
Et leur or sera pour eux un objet d'horreur ;
Leur argent et leur or ne pourront les sauver,
Au jour de la fureur de l'Eternel ;
Ils ne pourront ni rassasier leur àme,
Ni remplir leurs entrailles ;
Car c'est ce qui les a fait tomber dans leur iniquité.
-"Ils étaient fiers de leur magnifique parure,
Et ils en ont fabri([ué les images de leurs abominations, de leurs idoles.
C'est pourquoi je la rendrai pour eux un objet d'horreur ;
*'Jc la donnerai en pillage aux mains des étrangers,
Et comme butin aux impies de la terre,
Afin qu'ils la profanent.
--Je détournerai d'eux ma face.
Et l'on souillera mon sanctuaire,
Des furieux y pénétreront, et le profaneront.
^'Prépare les chaînes !
Car le pays est rempli de meurtres,
La ville est pleine de violence.
"Je ferai venir les plus méchants des peuples.
Pour qu'ils s'emparent de leurs maisons ;
Je mettrai fin à l'orgueil des puissants,
Et leurs sanctuaires seront profanés.
-^La ruine vient !
Ils cherchent le salut, et point de salut !
-*I1 arrive malheur sur malheur,
Un bruit succède à un bruit;
Ils demandent des visions aux prophètes ;
Les prêtres ne connaissent plus la loi.
Les anciens n'ont plus de conseils.
-'Le roi se désole, le prince s'épouvante.
Les mains du peuple du pays sont tremblantes.
Je les traiterai selon leurs voies.
Je les jugerai comme ils le méritent,
Et ils sauront que je suis l'Eternel.
1048
EZECIIIEL.
Chap. 8,1-0,1.
Jpriis/ilcni coupable et mcnncéc.
Chap. VIII. 'La sixième année, la maison d'Israël, peintes sur la mu-
le cinquième jour du sixième mois, raille tout autour. "Soixante et dix
comme jetais assis dans ma maison, hommes des anciens de la maison d'Is-
et que les anciens de Juda étaient raël, au milieu desquels était Jaazania,
assis devant moi, la main du Seigneur, fils de Schaphan, se tenaient devant
de rÉternel, tomba sur moi. ces idoles, chacun l'encensoir à la
'Je regardai, et voici, c'était une main, et il s'élevait une épaisse nuée
figure ayant l'aspect d'un homme ; de- d'encens. '*Et il me dit : Fils de l'hom-
puis ses reins en bas, c'était du feu, me, vois-tu ce cjue font dans les ténè-
et depuis ses reins en haut, c'était bres les anciens de la maison d'Israël,
quelque chose d éclatant, comme de chacun dans sa chambre pleine de
l'airain poli. ^11 étendit une forme de figures? Car ils disent: L'Eternel ne
main, et me saisit par les cheveux de nous voit pas, l'Eternel a abandonné
la tète. L'esprit m'enleva entre la terre le pays. '^Et il me dit: Tu verras en-
et le ciel, et me transporta, dans des core d'autres grandes abominations,
visions divines, à Jérusalem, à l'en- qu'ils commettent,
trée de la porte intérieure, du côté du '^Et il me conduisit à l'entrée de la
septentrion, où était l'idole de la ja- porte de la maison de l'Eternel, du
lousie, qui excite la jalousie de l'Eter- côté du septentrion. Et voici, il y avait
nel. ■'Et voici, la gloire du Dieu d'Is- là des femmes assises, qui pleuraient
raël était là, telle que je l'avais vue Thammuz". 'Mit il me dit: Vois-tu,
en vision dans la vallée. fils de l'homme ? Tu verras encore
^11 me dit : Fils de l'homme, lève d'autres abominations plus grandes
les yeux du côté du septentrion ! Je que celles-là.
levai les yeux du côté du septentrion; '*Et il me conduisit dans le parvis
et voici, cette idole de la jalousie était intérieur de la maison de l'Eternel,
au septentrion de la porte de l'au- Et voici, à l'entrée du temple de l'E-
tel , à l'entrée. ^Et il me dit : Fils ternel, entre le portique et l'autel, il
de l'homme, vois-tu ce qu'ils font, les y avait environ vingt-cinq hommes,
grandes abominations que commet tournant le dos au tenij^le de l'Eternel
a maison d'Israël, pour que je et
ICI
m'éloigne de mon sanctuaire ? Mais tu
verras encore d'autres grandes abomi-
nations.
'Alors il me conduisit à l'entrée du
le visage vers l'orient; et ils se
prosternaient à l'orient devant le so-
leil. ''Et il me dit: Vois-tu, fils de
l'homme ? Est-ce trop peu pour la
maison de Juda de commettre les abo-
parvis. Je regardai, et voici, il y avait minationsqu'ilscommettent ici? Faut-
un trou dans le mur. *Et il me dit : il encore qu'ils remplissent le pays de
Fils de l'homme, perce la muraille ! violence, et qu'ils ne cessent de m'ir-
Je perçai la muraille, et voici, il y riter ? Voici, ils approchent le rameau
avait une porte. ^Et il me dit : Entre, de leur nez*. '*Moi aussi, j'agirai avec
et vois les méchantes abominations fureur; mon œil sera sans ])itié, et je
qu'ils commettent ici ! '"J'entrai, et je n'aurai point de miséricorde; quand
regardai; et voici, il y avait toutes ils crieront à voix haute à mes oreilles,
sortes de figures de reptiles et de bêtes je ne les écouterai pas.
abominables, et toutes les idoles de Chap. IX. 'Puis il cria tl'une voix
a. T/tammuz, di\iiiitc des Phciiiciens et des Syriens. i. Allusion à un usajje idolâtre.
1049
Chap. 9,-2-iO,
10.
EZECHIEL.
forte à mes oreilles : Approchez ,
vous qui devez châtier la ville, chacun
son instrument de destruction à la
main !
-Et voici, six hommes arrivèrent
par le chemin de la porte supérieure
du côté du septentrion, chacun son
instrument de destruction à la main.
Il y avait au milieu d'eux un homme
vêtu de lin, et portant une écritoire à
la ceinture. Ils vinrent se placer près
de l'autel d'airain. 'La gloire du Dieu
d'Israël s'éleva du chérubin sur lequel
elle était, et se dirigea vers le seuil de
la maison; et il appela l'homme vêtu
de lin, et portant une écritoire à la
ceinture. ^L'Eternel lui dit: Passe au
milieu de la ville, au milieu de Jéru-
salem, et fais une marque sur le front
des hommes qui soupirent et qui gé-
missent à cause de toutes les abomi-
nations qui s'y commettent. ^Et, à
mes oreilles, il dit aux autres : Passez
après lui dans la ville, et frappez ; que
votre œil soit sans pitié, et n'ayez
point de miséricorde ! n\iez, détrui-
sez les vieillards, les jeunes hommes,
les vierges, les enfants et les femmes;
mais n'approchez pas de quiconque
aura sur lui la marque; et commencez
par mon sanctuaire ! Ils commencè-
rent par les anciens qui étaient devant
la maison. ^11 leur dit : Souillez la
point de miséricorde ; je ferai retom-
ber leurs œuvres sur leur tête.
"Et voici, l'homme vêtu de lin, et
portant une écritoire à la ceinture,
rendit cette réponse : J'ai fait ce que
tu m'as ordonné.
Chap. X. 'Je regardai, et voici,
sur le ciel qui était au-dessus de la
tête des chérubins, il y avait comme
. une pierre de saphir ; on voyait au-
dessus d'eux quelcjue chose de sem-
blable à une forme de trône. ^Et l'E-
ternel dit à l'homme vêtu de lin : Va
entre les roues sous les chérubins,
remplis tes mains de charbons ardents
que tu prendras entre les chérubins,
et répands-les sur la ville ! Et il y alla
devant mes yeux.
'Les chérubins étaient à la droite
de la maison, quand l'homme alla, et
la nuée remplit le parvis intérieur.
*La gloire de l'Eternel s'éleva de des-
sus les chérubins, et se dirigea vers
le seuil de la maison ; la maison fut
remplie de la nuée, et le parvis fut
rempli de la splendeur de la gloire de
l'Eternel. ^Le bruit des ailes des ché-
rubins se fit entendre jusqu'au parvis
extérieur, pareil à la voix du Dieu tout-
puissant lorsqu'il parle.
^Ainsi l'Eternel donna cet ordre à
l'homme vêtu de lin : Prends du feu
entre les roues, entre les chérubins!
maison, et remplissez de morts les Et cet homme alla se placer près des
parvis
Sortez!... Ils sortirent, et
ils frappèrent dans la ville.
^Comme ils frappaient, et que je
restais encore, je tombai sur ma face,
et je m'écriai : Ah ! Seigneur Eternel,
détruiras-tu tout ce qui reste d'Israël,
en répandant ta fureur sur Jérusalem ?
*I1 me répondit : L'inicjuité de la mai-
son d'Israël et de Juda est o-rande.
roues. 'Alors un chérubin étendit la
main entre les chérubins vers le feu
qui était entre les chérubins; il en
prit, et le mit dans les mains de
l'homme vêtu de lin. Et cet homme le
prit, et sortit. *0n voyait aux chéru-
bins une forme de main d'homme sous
leurs ailes.
Me regardai, et voici, il y avait
excessive; le pays est rempli de meur- quatre roues près des chérubins, une
très, la ville est pleine d'injustice, car roue près de chaque chérubin ; et ces
ils disent : L'Eterael a abandonné le roues avaient l'aspect d'une pierre de
pays, l'Eternel ne voit rien. '"Moi chrysolithe. '"A leur aspect, toutes les
aussi, je serai sans pitié, et je n'aurai quatre avaient la même forme; chaque
1050
ÉZÉGHIEL. C/iap. W,ii-ll,9.
roue paraissait être au milieu dune accompagnés des roues. Ils s'arrêtè-
autre roue. "En cheminant, elles al- rent à l'entrée de la porte de la maison
laient de leurs quatre côtés, et elles de l'Eternel Acrs l'orient; et la gloire
ne se tournaient point dans leur mar- du Dieu d'Israël étaitsureux, en haut.
che; mais elles allaient dans la direc- -"C'étaient les animaux que j'avais vus
tion de la tète, sans se tourner dans sous le Dieu d'Israël près du fleuve
leur marche. '*Tout le corps des ché- du Kebar, et je reconnus que c'étaient
rubins, leur dos, leurs mains, et leurs des chérubins. -'Chacun avait quatre
ailes, étaient remplis d'yeux, aussi faces, chacun avait quatre ailes, et une
bien que les roues tout autour, les forme de main d'homme était sous
quatre roues. '^J'entendis qu'on appe- leurs ailes. *-Leurs faces étaient sem-
lait les roues tourbillon. '^Chacun blables à celles que j'avais vues près
avait quatre faces; la face du premier du fleuve du Kebar; c'était le même
était une face de chérubin, la face du aspect, c'était eux-mêmes. Chacun
second une face d'homme, celle du marchait droit devant soi.
troisième une face de lion, et celle du Chap. XI. 'L'esprit m'enleva, et
quatrième une face d'aigle. '^Et les me transporta à la porte orientale de
chérubins s'élevèrent. C'étaient les la maison de l'Eternel, à celle qui re-
animaux que j'avais vus près du fleuve garde l'orient. Et voici, à l'entrée de
du Kebar. '^Quand les chérubins mar- la porte, il y avait vingt-cinq hommes;
chaient, les roues cheminaient à côté et je vis au milieu d'eux Jaazania, fils
d'eux; et quand les chérubins dé- d'Azzur, et Pelathia, fils de Benaja,
ployaient leurs ailes pour s'élever de chefs du peuple. *Et l'Eternel me dit :
terre, les roues aussi ne se détour- Fils de l'homme, ce sont les hommes
naient point deux. '"Quand ils s'arrè- qui méditent l'iniquité, et qui donnent
taient, elles s'arrêtaient, et quand ils de mauvais conseils dans cette ville,
s'élevaient, elles s'élevaient avec eux. *lls disent: Ce n'est pas le moment de
car l'esprit des animaux était en elles, bâtir des maisons ; la ville est la chau-
"*La gloire de l'Eternel se retira du dière, et nous sommes la viande. ^C'cst
seuil de la maison, et se plaça sur les pourquoi prophétise contre eux, pro-
chérubins. "Les chérubins déployé- phétise, fils de l'homme !
rent leurs ailes, et s'élevèrent de terre ^\lors l'esprit de l'Eternel tomba
sous mes yeux quand ils partirent, sur moi. Et il me dit :
Dis : Ainsi parle l'Eternel :
Vous parlez de la sorte, maison d'Israël !
Et ce qui vous monte à la pensée, je le sais.
'Vous avez multiplié les meurtres dans cette ville.
Vous avez rempli les rues de cadavres.
'C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Vos morts que vous avez étendus au milieu d'elle.
C'est la viande, et elle c'est la chaudière;
Mais vous, on vous en fera sortir.
''Vous avez peur de l'épée.
Et je ferai venir sur vous l'épée,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
'Je vous ferai sortir du milieu d'elle.
Je vous livrei'ai entre les mains des étrangers.
lOJl
c"
Chap. 11,10-%. ÉZÉCHIEL.
Et j'exercerai contre vous mes jugements.
'"Vous tomberez par Tépée,
Je vous jugerai sur la frontière d'Israël,
Et vous saurez que je suis l'Éternel.
" La ville ne sera pas pour vous une chaudière,
Et vous ne serez pas la viande au milieu d'elle :
C'est sur la frontière d'Israël que je vous jugerai.
'-Et vous saurez que je suis l'Eternel,
Dont vous n'avez pas suivi les ordonnances
Et pratiqué les lois ;
Mais vous avez agi selon les lois des nations qui vous entourent.
''Comme je prophétisais, Pelathia, fils de Benaja, mourut. Je tombai sur ma
face, et je m'écriai à haute voix : Ah ! Seigneur Eternel, anéantiras-tu ce qui
reste d'Israël ?
'*Et la parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
"^Fils de l'homme, ce sont tes frères, tes frères.
Ceux de ta parenté, et la maison d'Israël tout entière,
A qui les habitants de Jérusalem disent :
Restez loin de l'Eternel,
Le pays nous a été donné en propriété.
'^ C'est pourquoi tu diras : Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Si je les tiens éloignés parmi les nations.
Si je les ai dispersés en divers pays.
Je serai pour eux quelque temps un asile
Dans les pays où ils sont venus.
'"C'est pourquoi tu diras : Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel:
Je vous rassemblerai du milieu des peuples,
Je vous recueillerai des pays où vous êtes dispersés,
Et je vous donnerai la terre d'Israël.
"^C'est là qu'ils iront,
Et ils en ôteront toutes les idoles et toutes les abominations. ;
'^Je leur donnerai un même cœur,
Et je mettrai en vous un esprit nouveau ;
J'ôterai de leur corps le cœur de pierre,
Et je leur donnerai un cœur de chair,
-"Afin qu'ils suivent mes ordonnances.
Et qu'ils observent et pratiquent mes lois ;
Et ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu.
-' Mais pour ceux dont le cœur se plaît à leurs idoles et à leurs abomi-
Je ferai retomber leurs œuvres sur leur tête, [nations,
Dit le Seigneur, l'Éternel.
*-Les chérubins déployèrent leurs du milieu de la ville, et elle se plaça
ailes, accom|)agnés des roues; et la sur la montagne qui est à l'orient de
gloire du Dieu d'Israël était sur eux, la ville. -* L'esprit m'enleva, et me
en haut. -'La gloire de l'Eternel s'éleva transporta en Chaldée auprès des cap-
1052
EZÉCIIIEL. Chnp. H.r.-l'2,m.
tifs, en vision par l'esprit de Dieu ; et toi, pars le soir, en leur présence, '^
la vision que j'avais eue disparut au- comme ]iartcnt des exilés. ^Sous leurs
dessus de moi. "Je dis aux captifs tou- yeux, tu perceras la muraille, et tu
tes les paroles de l'Eternel, qu'il m'a- sortiras tes effets par là. "Sous leurs
vait révélées. yeux, tu les mettras sur ton épaule,
tu les sortiras pendant l'obscurité, tu
La captivité de Sédécias, cl la dispersion t^ Couvriras le visage, et tu ne regar-
du peuple. deras pas la terre ; car je veux que tu
sois un signe pour la maison d'Israël.
Chap.XIL 'La parole de l'Éternel "Je fis ce qui m'avait été ordonné :
me fut adressée, en ces mots : je sortis de jour mes effets comme des
-Fils de l'homme, tu habites au mi- effets de voyage, le soir je perçai la
lieu d'une famille de rebelles, qui ont muraille avec la main, et je les sortis
des yeux pour voir et qui ne voient pendant l'obscurité et les mis sur mon
point, des oreilles pour entendre et épaule, en leur présence,
qui n'entendent point; car c'est une *Le matin, la parole de l'Eternel me
famille de rebelles. ^Et toi, fils de fut adressée, en ces mots :
l'homme, prépare tes effets de voyage, ^Fils de l'homme, la maison d'Is-
et pars de jour, sous leurs yeux! Pars, raél, cette famille de rebelles, ne t'a-
en leur jirésence, du lieu où tu es pour t-elle pas dit : Que fais-tu ? '"Dis-leur :
un autre lieu : peut-être verront-ils Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel : Cet
cju'ils sont une famille de rebelles, oracle concerne le prince qui est à Jé-
*Sors tes effets comme des effets de rusalem, et toute la maison d'Israël
voyage, de jour sous leurs yeux; et qui s'y trouve.
"Dis : Je suis ])our vous un signe.
Ce que j'ai fait, c'est ce qui leur sera fait :
Ils iront en exil, en captivité.
'-Le prince qui est au milieu d'eux
Mettra son bagage sur l'épaule pendant l'obscurité et partira ;
On ])ercera la muraille pour le faire sortir ;
Il se couvrira le visage,
Pour que ses yeux ne regardent jias la terre.
'^J'étendrai mon rets sur lui,
Et il sera pris dans mon filet;
Je l'emmènerai à Babylone, dans le pays des Ghaldéens ;
Mais il ne le verra pas, et il v mourra.
'*Tous ceux qui l'entourent et lui sont en aide.
Et toutes ses troupes, je les disperserai à tous les vents.
Et je tirerai l'épée derrière eux.
'^Et ils sauront que je suis l'Eternel,
(Juand je les répandrai parmi les nations,
Quand je les disperserai en divers pays.
"*Mais je laisserai d'eux quehpies hommes,
Qui écha|)peronl à ré])ée, à la famine et à la peste,
Afin qu'ils racontent toutes leurs abominations
Parmi les nations où ils iront.
Et ils sauront que je suis l'Éternel.
1033
Cliap. 12, 11-28. ÉZÉCHIEL.
'"La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
'*Fils de l'homme, tu mangeras ton pain avec tremblement,
Tu boiras ton eau avec inquiétude et angoisse.
'^Dis au peuple du pays :
Ainsi parle le Seigneur, rEternel,
Sur les habitants de Jérusalem dans la terre d'Israël !
Ils mangeront leur pain avec angoisse.
Et ils boiront leur eau avec épouvante ;
Car leur pays sera dépouillé de tout ce qu'il contient,
A cause de la violence de tous ceux qui l'habitent.
-"Les villes peuplées seront détruites.
Et le pays sera ravagé.
Et vous saurez que je suis l'Eternel.
-'La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
^^Fils de l'homme, que signifient ces discours moqueurs,
Que vous tenez dans le pays d'Israël :
Les jours se prolongent,
Et toutes les visions restent sans effet?
-'C'est pourquoi dis-leur :
Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
je ferai cesser ces discours moqueurs ;
On ne les tiendra plus en Israël.
Dis-leur, au contraire :
Les jours approchent.
Et toutes les visions s'accompliront.
-*Car il n'y aura plus de visions vaines.
Ni d'oracles trompeurs.
Au milieu de la maison d'Israël.
-^Car moi, l'Eternel, je parlerai ;
Ce que je dirai s'accomplira.
Et ne sera plus différé ;
Oui, de vos jours, famille de rebelles,
Je prononcerai une parole, et je l'accomplirai,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
-'La parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots :
"Fils de l'homme, voici, la maison d'Israël dit :
Les visions qu'il a ne sont pas près de s'accomplir;
Il prophétise pour des temps éloignés.
^* C'est pourquoi dis-leur :
Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Il n'y aura plus de délai dans l'accomplissement de mes paroles;
La parole que je prononcerai s'accomplira,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
1054
ÉZÉCIIIEL. Chap. lS,i-,3.
Contre les faux prophètes.
Chap. XIII. ' La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
-Fils de l'homme, prophétise contre les prophètes d'Israël qui prophé-
Et dis à ceux qui prophétisent selon leur propre cœur : [tisent,
Ecoutez la parole de l'Eternel !
^ Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Malheur aux prophètes insensés,
Qui suivent leur propre esprit et qui ne voient rien !
■•Tels des renards au milieu des ruines,
Tels sont tes prophètes, ô Israël !
^Vous n'êtes pas montés devant les brèches,
Vous n'avez pas entouré d'un mur la maison d'Israël,
Pour demeurer fermes dans le comiiat,
Au jour de l'Eternel.
"Leurs visions sont vaines, et leurs oracles menteurs;
Ils disent : L'Eternel a dit !
Et l'Eternel ne les a point envoyés ;
Et ils font espérer que leur parole s'accomplira.
^Les visions que vous avez ne sont-elles pas vaines.
Et les oracles que vous prononcez ne sont-ils pas menteurs ?
Vous dites : L'Eternel a dit !
Et je n'ai point parlé.
*C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Parce que a^ous dites des choses vaines.
Et que vos visions sont des mensonges,
Voici, j'en veux à vous,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
°Ma main sera contre les prophètes,
Dont les visions sont vaines et les oracles menteurs ;
Ils ne feront point partie de l'assemblée de mon peuple,
Ils ne seront pas inscrits clans le livre de la maison d'Israël,
Et ils n'entreront pas dans le pays d'Israël.
Et vous saurez que je suis le Seigneur, l'Eternel.
'"Ces choses arriveront parce qu'ils égarent mon peuple,
En disant : Paix! quand il n'y a point de paix.
Et mon peuple bâtit une muraille.
Et eux ils la couvrent île plâtre.
"Dis à ceux qui la couvrent de plâtre qu'elle s'écroulera ;
Une pluie violente surviendra ;
Et vous, pierres de grêle, vous tomberez.
Et la tempête éclatera.
'-Et voici, la muraille s'écroule !
Ne vous dira-t-on pas :
Où est le plâtre dont vous l'avez couverte ?
'^C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
1055
Chap. IS, n--3. ÉZÉCIIIEL.
Je ferai, dans ma fureur, éclater la tempête ;
Il surviendra, dans ma colère, une pluie violente ;
Et des |)ierres de grêle tomberont avec fureur pour détruire.
'■•J'abattrai la muraille que vous avez couverte de plâtre.
Je lui ferai toucher la terre, et ses fondements seront mis à nu ;
Elle s'écroulera, et vous périrez au milieu de ses ruines,
Et vous saurez que je suis l'Eternel.
'^'assouvirai ainsi ma fureur contre la muraille.
Et contre ceux qui l'ont couverte de plâtre ;
Et je vous dii'ai : Plus de muraille !
Et c'en est fait de ceux qui la replâtraient,
'*Dcs prophètes d'Israël qui prophétisent sur Jérusalem,
Et qui ont sur elle des visions de paix.
Quand il n'y a point de paix !
Dit le Seigneur, l'Eternel.
"Et toi, fds de l'homme, porte tes regards sur les filles de ton peuple
Oui prophétisent selon leur j^ropre cœur.
Et prophétise contre elles !
**Tu diras : Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Malheur à celles qui fabriquent des coussinets pour toutes les aisselles,
Et qui font des voiles pour la tête des gens de toute taille.
Afin de surprendre les âmes !
Pensez-vous surprendre les âmes de mon peuple.
Et conserver vos propres âmes?
''Vous me déshonorez auprès de mon peu])lc
Pour des poignées d'orge et des morceaux de |)ain,
En tuant des âmes qui ne doivent pas mourir,
Et en faisant vivre des âmes c[ui ne doivent pas vivre.
Trompant ainsi mon peuple qui écoute le mensonge.
-"C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Voici, j'en veux à vos coussinets
Par lesquels vous surprenez les âmes, afin qu'elles s'envolent.
Et je les arracherai de vos bras ;
Et je délivrerai les âmes
Que vous cherchez à surprendre, afin qu'elles s'envolent.
-'J'arracherai aussi vos voiles.
Et je délivrerai de vos mains mon peuple ;
Ils ne serviront plus de piège entre vos mains.
Et vous saurez que je suis l'Eternel.
--Parce que vous affligez le cœur du juste par des mensonges,
Quand moi-même je ne l'ai point attristé.
Et parce que vous fortifiez les mains du méchant
Pour l'empêcher de quitter sa mauvaise voie et pour le faire vivre,
-^Vous n'aurez plus de vaines visions.
Et vous ne prononcerez plus d'oracles ;
Je délivrerai de vos mains mon peuple.
Et vous saurez que je suis l'Eternel. ,
1056
EZECHIEL.
Chap. lA.i-w.
Contre ceux qui s'attachent aux idoles et qui consultent l Eternel.
Chap. XIV. 'Quelques-uns des la peine de leur iniquité; la peine du
anciens d'Israël vinrent auprès de prophète sera comme la peine de ce-
moi, et s'assirent devant moi. -Et la lui cpii consulte, "afin que la maison
parole de l'Eternel me tut adressée,
en ces mots :
^Fils de l'homme, ces gens-là por-
tent leurs idoles dans leur cœur, et
ils attachent les regards sur ce qui les
a fait tomber dans l'iniquité. Me lais-
serai-je consulter par eux?*C'est pour-
quoi parle -leur, et dis -leur : Ainsi
parle le Seigneur, l'Eternel : Tout
homme de la maison d'Israël qui porte
ses idoles dans son cœur, et qui attache
d'Israël ne s'égare plus loin de moi,
et qu'elle ne se souille plus par toutes
ses transgressions. Alors ils seront
mon peuple, et je serai leur Dieu, dit
le Seigneur, l'Eternel.
Justice des châtiments de l'Eternel.
'-La parole de l'Eternel me fut adres-
sée, en ces mots :
'Fils de l'homme, lorsqu'un pays
les regards sur ce qui l'a fait tomber pécherait contre moi en se livrant à
dans son iniquité, — s'il vient s'adres-
ser au prophète, — moi, l'Eternel, je
lui répondrai, malgré la multitude de
ses idoles, '^afin de saisir dans leur
propre cœur ceux de la maison d'Is-
raël qui se sont éloignés de moi avec
l'infidélité, et que j'étendrais ma main
sur lui, — si je brisais pour lui le bâ-
ton du pain , si je lui envoyais la fa-
mine, si j'en exterminais les hommes
et les bêtes, '"'et qu'il y eût au milieu
de lui ces trois hommes, Noé, Daniel
toutes leurs idoles. ''C'est pourquoi dis et Job, ils sauveraient leur àme par
à la maison d'Israël : Ainsi parle le leur justice, dit le Seigneur, l'Eternel.
Seigneur, l'Eternel : Revenez, et dé- '^Sije faisais parcourir le pays par des
tournez-vous de vos idoles, détournez bêtes féroces qui le dépeupleraient,
les regards de toutes vos abomina- s'il devenait un désert où personne
tions ! 'Car tout homme de la maison ne passerait à cause de ces bctes, "'et
d'Israël, ou des étrangers séjournant qu'il y eût au milieu de lui ces trois
en Israël, qui s'est éloigné de moi, hommes, je suis vivant! dit le Sei-
qui porte ses idoles dans son cœur, et gneur, l'Eternel, ils ne sauveraient ni
qui attache les regards sur ce qui l'a fils ni filles, eux seuls seraient sauvés,
fait tomber dans son iniquité, — s'il et le pays deviendrait un désert. ''Ou
vient s'adresser au prophète pour me si j'amenais l'épée contre ce pays, si
consulter par lui, — moi, l'Eternel, je je disais : Que l'épée parcoure le pays !
lui répondrai par moi. *Je tournerai si j'en exterminais les hommes et les
ma face contre cet homme, je ferai de bêtes, '*et qu'il y eût au milieu de lui
lui un signe et u.n sujet de sarcasme, ces trois hommes, je suis vivant! dit
et je l'exterminerai du milieu de mon le Seigneur, l'Eternel, ils ne sauve-
peuple. Et vous saurez que je suis l'E- raient ni fils ni filles, mais eux seuls
terncl. seraient sauvés. "^Ou si j'envoyais la
"Si le prophète se laisse séduire, peste dans ce pays, si je répandais
s'il prononce une parole, c'est moi, contre lui ma fureur par la mortalité,
l'Eternel, qui aurai séduit ce pro- pour en exterminer les hommes et les
phète ; j'étendrai ma main contre lui, bêtes, -"et qu'il y eût au milieu de lui
et je le détruirai du milieu de mon Noé, Daniel et Job, je suis vivant! dit
2)euplc d'Israël. '"Ils porteront ainsi le Seigneur, l'Eternel, ils ne sauve-
1057
Chap. U,'n-16,5. ÉZÉGHIEL.
raient ni fils ni filles, mais ils sauve- ront auprès de vous ; vous verrez leur
raient leur àme par leur justice. conduite et leurs actions, et vous vous
-'Oui, ainsi parle le Seigneur, TE- consolerez du malheur que je fais ve-
ternel : Quoique j'envoie contre Jéru- nir sur Jérusalem, de tout ce que je
salem mes quatre châtiments terribles, fais venir sur elle. -'Ils vous console-
Tépée, la famine, les bètes féroces et ront, quand vous verrez leur conduite
la peste, pour en exterminer les hom- et leurs actions ; et vous reconnaîtrez
mes et les bêtes, ^^il vaura néanmoins que ce n'est pas sans raison que je fais
un reste qui échappera, qui en sortira, tout ce que je lui fais, dit le Seigneur,
des fils et des filles. Voici, ils arrive- rÉternel.
Les habitants de Jérusalem comparés au bois do la vigne.
Chap. XV. 'La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
^Fils de l'homme, le bois de la vigne qu'a-t-il de plus que tout autre bois,
Le sarment qui est parmi les arbres de la forêt ?
'Prend-on de ce bois pour fabriquer un ouvrage ?
En tire-t-on une cheville pour y suspendre un objet quelconque ?
■'Voici, on le met au feu pour le consumer;
Le feu en consume les deux bouts, et le milieu brûle :
Sera-t-il bon à quelque chose ?
^Voici, lorsqu'il était entier, on n'en faisait aucun ouvrage;
Combien moins, lorsque le feu l'a consumé et qu'il est brûlé.
En ]30urra-t-on faire quelque ouvrage?
'^ C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Comme le bois de la vigne parmi les arbres de la forêt.
Ce bois que je livre au feu pour le consumer,
Ainsi je livrerai les habitants de Jérusalem.
^Je tournerai ma face contre eux ;
Ils sont sortis du feu, et le feu les consumera.
Et vous saurez que je suis l'Eternel,
Quand je tournerai ma face contre eux.
*Je ferai du pays un désert.
Parce qu'ils ont été infidèles,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
.Jérusalem sous l'emblème d'une femme prostituée.
Chap. XVI. 'La parole de l'Éter- sance, au jour où tu naquis, ton nom-
nel me fut adressée, en ces mots : bril n'a pas été coupé, tu n'as pas été
^Fils de l'homme, fais connaître à lavée dans l'eau pour être purifiée, tu
Jérusalem ses abominations ! n'as pas été frottée avec du sel, tu n'as
'Tu diras : Ainsi parle le Seigneur, pas été enveloppée dans des langes.
l'Éternel, à Jérusalem : Par ton ori- *Nul n'a porté sur toi un regard de pi-
gine et ta naissance tu es du pays de tié pour te faire une seule de ces cho-
Canaan ; ton père était un Amoréen, ses, par compassion pour toi ; mais tu
et ta mère une Iléthienne. ''A ta nais- as été jetée dans les champs, le jour
1058
EZECHIEL.
Chap. 16, 6-09.
(le ta naissance, parce qu'on avait hor-
reur de toi.
"Je passai près de toi, je t'aperçus
baignée dans ton sang, et je te dis :
^'is dans ton sang ! je te dis : Vis dans
ton sang ! 'Je t'ai multipliée par
dix milliers, comme les herbes des
champs. Et tu pris de l'accroissement,
tu grandis, tu devins d'une beauté
parfaite ; tes seins se formèrent, ta
chevelure se développa. Mais tu étais
nue, entièrement nue. *Je passai près
de toi, je te regardai, et voici, ton
temps était là, le temps des amours.
J'étendis sur toi le pan de ma robe, je
couvris ta nudité, je te jurai fidélité,
je fis alliance avec toi, dit le Seigneur,
FEterncI, et tu fus à moi.
^Je te lavai dans l'eau, je fis dispa-
raître le sang qui était sur toi, et je
t'oignis avec de l'huile. '"Je te donnai
des vêtements brodés, et une chaus-
sure de ]:)eaux teintes en bleu ; je te
ceignis de fin lin, et je te couvris de soie.
"Je te parai d'ornements : je mis des
bracelets à tes mains, un collier à ton
cou, '-je mis un anneau à ton nez, des
pendants à tes oreilles , et une cou-
ronne magnifique sur ta tête. "Ainsi
tu fus parée dor et d'argent, et tu fus
vêtue (.le fin lin, de soie et d'étoffes
brodées. La ileur de farine, le miel et
l'huile, furent ta nourriture. Tu étais
as pris ta magnifique parure d'or et
d'argent, que je t'avais donnée, et tu
en as fait des simulacres d'hommes,
auxquels tu t'es prostituée '*Tu as
pris tes vêtements brodés, tu les en as
couverts, et tu as ofl'ert à ces simula-
cres mon huile et mon encens. ''Le
pain que je t'avais donné, la Heur de
farine, l'huile et le miel, dont je te
nourrissais, tu leur as offert ces cho-
ses comme des parfums d'une odeur
agréable. Voilà ce qui est arrivé, dit
le Seigneur, l'Eternel.
^''Tu as pris tes fils et tes filles, que
tu m'avais enfantés, et tu les leur as
sacrifiés pour qu'ils leur servissen,
d'aliment : n'était-ce pas assez de tes
prostitutions ?-'Tu as égorgé mes fils,
et tu les as donnés, en les faisant passer
par le feu en leur honneur. -* Au milieu
de toutes tes abominations et de tes
prostitutions, tu ne t'es pas souvenue
du temps de ta jeunesse, lorsque tu
étais nue, entièrement nue, et baignée
dans ton sang.
-^Après toutes tes méchantes ac-
tions, — malheur, malheur à toi ! dit
le Seigneur, l'Eternel, — ^''tu t'es bâti
des maisons de prostitution, tu t'es
fait des hauts lieux dans toutes les
places ; "à l'entrée de chaque chemin
tu as construit tes hauts lieux, tu as
déshonoré ta beauté, tu t'es livrée à
d'une beauté accomplie, digne de la tous les passants, tu as multiplié tes
prostitutions. *^Tu t'es prostituée aux
Egyptiens, tes voisins au corps vi-
goureux, et tu as multiplié tes pros-
titutions pour m'irriter. *' Et voici, j'ai
étendu ma main contre toi, j'ai di-
minué la part que je t'avais assignée,
je t'ai livrée à la volonté de tes enne-
mies, les filles des Philistins, qui ont
rougi de ta conduite criminelle. -'Tu
t'es prostituée aux Assyriens, parce
que tu n'étais pas rassasiée ; tu t'es
prostituée à eux, et tu n'as pas encore
été rassasiée. -'Tu as multiplié les
prostitutions avec le pays de Canaan
royauté. '■'Et ta renommée se répan-
dit parmi les nations, à cause de ta
beauté ; car elle était parfaite, grâce à
l'éclat dont je t'avais ornée, dit le Sei-
gneur, l'Eternel.
'^Mais tu t'es confiée dans ta beauté,
et tu t'es prostituée, à la faveur de ton
nom ; tu as prodigué tes prostitutions
à tous les passants, tu t'es livrée à eux.
'"Tu as pris de tes vêtements, tu t'es
fait des hauts lieux que tu as garnis
d'étoffes de toutes couleurs, et tu t'y
es prostituée : rien de semblable n'é-
tait arrivé et n'arrivera jamais. "Tu
1059
Chap. 16,30-51.
EZECHIEL.
et jusqu'en Chaldée, et avec cela tu toi, ils te lapideront et te perceront à
n'as pas encore été rassasiée. ^"Quelle coups d'épée ; "ils brûleront tes mai-
faiblesse de cœur tu as eue, dit le Sei- sons par le feu, et ils feront justice de
gneur, l'Eternel, en faisant toutes ces toi, aux yeux d'une multitude de fem-
choses, qui sont l'œuvre d'une maî- mes. Je ferai cesser ainsi ton impudi-
tresse prostituée ! ^'Lorsque tu bâtis- cité, et tu ne donneras plus de salaire,
sais tes maisons de prostitution à l'en- ''-J'assouvirai ma colère contre toi, et
trée de chaque chemin, lorsque tu tu ne seras plus l'objet de ma jalousie ;
faisais tes hauts lieux dans toutes les je m'apaiserai, je ne serai plus irrité,
places, tu n'as pas même été comme ^^Parce que tu ne t'es pas souvenue du
la prostituée qui réclame un salaire; temps de ta jeunesse, parce que tu
^-tu as été la femme adultère, qui re- m'as provoqué par toutes ces choses,
çoit des étrangers au lieu de son mari, voici, je ferai retomber ta conduite sur
^^A toutes les prostituées on paie un
salaire; mais toi, tu as fait des dons
à tous tes amants, tu les as gagnés par
des présents, afin de les attirer à toi
de toutes parts dans tes prostitutions.
^■'Tu as été le contraire des autres
prostituées, parce qu'on ne te recher-
chait pas ; et en donnant un salaire au
lieu d'en recevoir un, tu as été le con-
traire des autres.
ta tête, dit le Seigneur, l'Eternel, et tu
ne commettras plus le crime avec tou-
tes tes abominations.
"Voici, tous ceux qui disent des
proverbes t'appliqueront ce proverbe :
Telle mère, telle fille ! «Tu es la fille
de ta mère, qui a repoussé son mari et
ses enfants ; tu es la sœur de tes sœurs,
(|ui ont repoussé leurs maris et leurs
enfants. Votre mère était une Hé-
^^G'est pourquoi, prostituée, écoute thienne, et votre père un Amoréen.
la parole de l'Eternel ! '^Ainsi parle le ■'^Ta grande sœur, qui demeure à ta
Seigneur, l'Eternel : Parce que tes gauche, c'est Samarie avec ses filles;
trésors ont été dissipés, et que ta nu- et ta petite sœur, qui demeure à ta
droite, c'est Sodome avec ses filles.
"Tu n'as pas seulement marché dans
leurs voies, commis les mêmes abo-
minations, c'était trop peu; tu as été
plus corrompue qu'elles dans toutes
tes voies. ■**'Je suis vivant ! dit le Sei-
gneur, l'Eternel, Sodome, ta sœur, et
dite a été découverte dans tes prosti-
tutions avec tes amants et avec toutes
tes abominables idoles, et à cause du
sang de tes enfants que tu leur as don-
nés, ^' voici, je rassemblerai tous tes
amants avec lesquels tu te plaisais,
tous ceux que tu as aimés et tous ceux
que tu as haïs, je les rassemblerai de ses filles n'ont pas fait ce que vous
toutes parts contre toi, je leur décou- avez fait, toi et tes filles. '''Voici quel
vrirai ta nudité, et ils verront toute ta a été le crime de Sodome, ta sœur,
nudité. ^'^Je te jugerai comme on juge Elle avait de l'orgueil, elle vivait dans
les femmes adultères et celles qui ré- l'abondance et dans une insouciante
pandent le sang, et je ferai de toi une sécurité, elle et ses filles, et elle ne
victime sanglante de la fureur et de la soutenait pas la main du malheureux
et de l'indigent. ^"Elles sont devenues
hautaines, et elles ont commis des
jalousie. ^'Je te livrerai entre leurs
mains ; ils abattront tes maisons de
prostitution et détruiront tes hauts
lieux ; ils te dépouilleront de tes vête-
ments, prendront ta magnifique pa-
abominations devant moi. Je les ai fait
disparaître, quand j'ai vu cela. ^'Sa-
marie n'a pas commis la moitié de tes
rure, et te laisseront nue, entièrement péchés ; tes abominations ont été plus
nue. ''"Ils amèneront la foule contre nombreuses que les siennes, et tu as
1060
EZECHIEL.
Cliap. IG.-û-ll , n.
justifié tes sœurs par toutes les abo-
minations que tu as faites. ^-Toi qui
condamnais tes sœurs, supjjorte ton
opprobre, à cause de tes péchés par
lesquels tu t'es rendue plus abomina-
ble qu'elles, et qui les font jxuaître
Piinitioj) de Sédécias rebelle ein'ers le roi
de Bnbylone.
Chap. XYII. ' La parole de l'Éter-
nel me tut adressée, en ces mots :
-Fils de l'homme, propose une énig-
me, dis une parabole à lamaison d'Is-
plus justes que toi; sois confuse, et raël ! ^Tudiras: Ainsi parle le Seigneur,
supporte ton opprobre, puisque tu as l'Eternel : Un grand aigle, aux longues
justifié tes sœurs. ^'Je ramènerai leurs
captifs, les captifs de Sodome et de
ses filles, les captifs de Samarie et de
ses filles, et tes captifs au milieu des
leurs, ^^afin que tu subisses ton oppro-
bre, et que tu rougisses de tout ce que
tu as fait, en étant pour elles un sujet
de consolation. ^^Tes sœurs, Sodome
et ses filles reviendront à leur premier
état, Samarie et ses filles reviendront
à leur premier état ; et toi et tes filles.
ailes, aux ailes déployées, couvert de
plumes de toutes couleurs, vint sur le
Liban, et enleva la cime d'un cèdre.
"•Il arracha le plus élevé de ses ra-
meaux, l'emporta dans un pays de
commerce, et le déposa dans une ville
de marchands. ^Et il prit un rejeton
du pays, et le plaça dans un sol fer-
tile ; il le mit près d'une eau abon-
dante, et le planta comme un saule.
'Ce rejeton poussa, et devint un cep
vous reviendrez à votre premier état, de vigne étendu, mais de peu d'éléva
'^^Ne discourais-tu pas sur ta sœur So-
dome, dans le temps de ton orgueil,
^" avant que ta méchanceté fût mise à
nu, lorsque tuas reçu les outrages des
filles de la Syrie et de tous ses alen-
tours, des filles des Philistins, qui te
méprisaient de tous côtés ! ^*Tu por-
tes tes crimes et tes abominations, dit
l'Éternel.
^^Car ainsi parle le Seigneur, l'Eter-
nel : J'agirai envers toi comme tu as
agi, toi qui as méprisé le serment en
rompant l'alliance. ^'Mais je me sou-
viendrai de mon alliance avec toi au
tem])sde ta jeunesse, et j'établirai avec
toi une alliance éternelle. "'Tu te sou-
viendras de ta conduite, et tu en auras
honte, quand tu recevras tes sœurs,
les grandes et les petites; je te les
donnerai pour filles, mais non en vertu
(le ton alliance. ""^J'établirai mon al-
liance avec toi, et tu sauras que je suis
l'Eternel, "^afin que tu te souviennes
du passé et (pie tu rougisses, afin que
tu n'ouvres plus la bouche et que tu
sois confuse, quand je te pardonnerai
tout ce que tu as fait, dit le Seigneur,
l'Éternel.
tion ; ses rameaux étaient tournés vers
l'aigle, et ses racines étaient sous lui ;
il devint un cep de vigne, donna des
jets, et produisit des branches.
'11 y avait un autre aigle, grand, aux
longues ailes, au plumage épais. Et
voici, du parterre où elle était plantée,
cette vigne étendit avec avidité ses
racines de son côté et dirigea ses ra-
meaux vers lui, afin (|u'il l'arrosât.-
''Elle était plantée dans un bon terrain,
près d'une eau abondante, de manière
à produire des branches et à porter du
fruit, à devenir une vigne magnifique.
'Dis : Ainsi parle le Seigneur, l'Eter-
nel : Prospérera-t-elle ? Le premier
aigle n'arrachera-t-il pas ses racines,
n'enlèvera-t-il pas son fruit, afin qu'elle
se dessèche, afin que toutes les feuilles
qu'elle a poussées se dessèchent? Et
il ne faudra ni beaucoup de force ni un
peuple nombreux pour la séparer de
ses racines. '"Voici, elle est plantée :
prospérera-t-elle? Si le vent d'orient
la touche, ne séchera-t-elle pas ? Elle
séchera sur le parterre où elle a poussé.
"La parole de l'Eternel me fut adres-
sée, en ces mots : '^Dis à la maison
1061
Chap. 17, 13- 18, s.
EZECHIEL.
rebelle : Ne savez-vous pas ce que ce- J'enlèverai, moi, la cime d'un grand
la signifie ? Dis : Voici, le roi de Baby- cèdre, et je la placerai; j'arracherai
lone est allé à Jérusalem, il en a pris du sommet de ses branches un tendre
le roi et les chefs, et les a emmenés rameau, et je le planterai sur une mon-
avec lui à Babylone. '-^11 a choisi un tagne haute et élevée. -'Je le planterai
membre de la race royale, a traité al- sur une haute montagne d'Israël; il
liance avec lui, et lui a fait prêter ser- produira des branches et portera du
ment, et il a emmené les grands du fruit, il deviendra un cèdre magnifique,
pays, '''afin que le royaume fût tenu Les oiseaux de toute espèce repose-
dans l'abaissement, sans pouvoir s'é- ront sous lui, tout ce qui a des ailes
lever, et qu'il gardât son alliance en y reposera sous l'ombre de ses rameaux,
demeurant fidèle. '^Mais il s'est ré- -■*Et tous les arbres des champs sau-
volté contre lui, en envoyant ses mes- ront que moi, l'Eternel, j'ai abaissé
sagers en Egypte, pour qu'elle lui l'arbre qui s'élevait et élevé l'arbre
donnât des chevaux et un grand nom- qui était abaissé, que j'ai desséché
bre d'hommes. Celui qui a fait de telles l'arbre vert et fait verdir l'arbre sec.
choses réussira-t-il, échappera-t-il ? Il Moi, l'Eternel, j'ai parlé, et j'agirai,
a rompu l'alliance, et il échapperait!
Les rétributions dii'ines.
Chap. XVIII. 'La parole de l'É-
ternel me fut adressée, en ces mots :
^Pourquoi dites-vous ce proverbe
dans le pays d'Israël : Les pères ont
'*Je suis vivant ! dit le Seiffueur. lE-
ternel, c'est dans le pays du roi qui l'a
fait régner, envers qui il a violé son
serment et dont il a rompu l'alliance,
c'est près de lui, au milieu de Baby-
lone, qu'il mourra. '"Pharaon n'ira pas mangé des raisins verts, et les dents
avec une grande armée et un peu- des enfants en ont été agacées"? 'Je
pie nombreux le secourir pendant la suis vivant ! dit le Seigneur, l'Eternel,
guerre, lorsqu'on élèvera des terrasses vous n'aurez plus lieu de dire ce pro-
et qu'on fera des retranchements pour
exterminer une multitude d'âmes. "Il
a méprisé le serment, il a rompu l'al-
liance ; il avait donné sa main, et il
a fait tout cela; il n'échappera pas!
'^C'est ])ourquoi ainsi parle le Sei-
gneur, l'Eternel : Je suis vivant ! c'est
le serment fait en mon nom qu'il a
méprisé, c'est mon alliance qu'il a
verbe en Israël. ''Voici, toutes les
âmes sont à moi ; l'âme du fils comme
l'âme du père, l'une et l'autre sont à
moi; l'âme qui pèche, c'est celle qui
mourra.
^L'homme qui est juste, qui pratique
la droiture et la justice, *qui ne mange
pas sur les montagnes et ne lève pas
les yeux vers les idoles de la maison
rompue. Je ferai retomber cela sur sa d'Israël, qui ne déshonore pas la fem-
tête. -"J'étendrai mon rets sur lui, et me de son prochain et ne s'approche
il sera pris dans mon filet ; je l'emmè- pas d'une femme pendant son impu-
nerai à Babvlone, et là je plaiderai reté, "qui n'opprime personne, qui
avec lui sur sa j^erfidie à mon égard, rend au débiteur son gage, qui ne
-'Tous les fuyards de toutes ses trou- commet point de rapines, qui donne
pes tomberont par l'épée, et ceux qui son pain à celui ([ui a faim et couvre
resteront seront dispersés à tous les d'un vêtement celui (pii est nu, *qui
vents. Et vous saurez que moi, l'Eter- ne prête pas à intérêt et ne tire point
nel, j'ai parlé. d'usure, qui détourne sa main de l'ini-
"Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel : quilé et juge selon la vérité entre un
a. Les enfants ont subi les conséquences des fautes de leurs pères.
1062
EZECHIEL.
Chap. 18,0-31.
homme et un autre, 'qui suit mes lois
et observe mes ordonnanees en agis-
sant avec fidélité, — celui-là est juste,
il vivra, dit le Seigneur, l'Eternel.
'"S'il a un fils qui soit violent, qui
répande le sang, ou qui commette
quelque chose de semblable; "si ce
lils n'imite en rien la conduite de son
|)ère, s'il mange sur les montagnes,
s'il déshonore la femme de son pro-
chain, '-s'il ojiprime le malheureux et
l'indigent, s'il commet des rapines,
s'il ne rentl pas le gage, s'il lève les
yeux vers les idoles et fait des abomi-
nations, '^s'il prête à intérêt et tire
une usure, — ce fils-là vivrait ! Il ne
vivra pas; il a commis toutes ces abo-
minations; qu'il meure ! que son sang
retombe sur lui !
'•'Mais si un homme a un fils qui
voie tous les péchés que commet son
père, qui les voie et n'agisse pas de la
même manière; '^si ce fils ne mange
pas sur les montagnes et ne lève pas
les yeux vers les idoles de la maison
d'Israël, s'il ne déshonore pas la femme
de son prochain, '*s'il n'opprime per-
sonne, s'il ne prend point de gage,
s'il ne commet point de rapines, s'il
donne son ])ain à celui qui a faim et
couvre d'un vêtement celui qui est nu,
'''s'il détourne sa main de l'iniquité,
s'il n'exige ni intérêt ni usure, s'il
observe mes ordonnances et suit mes
lois, — - celui-là ne mourra pas pour l'i-
niquité de son père ; il vivra. '*C'est son
|)ère, qui a été un oppresseur, qui a
commis des rapines envers les autres,
qui a fait au milieu de son peuple ce
qui n'est pas bien, c'est lui qui mourra
pour son iniquité.
''■'^'ous dites : Pourquoi le fils ne
porte-t-il pas l'iniquité de son père ?
C'est que le fils a agi selon la droiture
et la justice, c'est qu'il a observé et
mis en pratique toutes mes lois; il
vivra. -"L'àme qui pèche, c'est celle
qui mourra. Le fils ne portera pas l'ini-
quité de son père, et le père ne por-
tera pas I iniquité de son lils. La
justice du juste sera sur lui, et la mé-
chanceté du méchant sera sur lui. -'Si
le méchant revient de tous les péchés
qu'il a commis, s il observe toutes mes
lois et pratique la droiture et la justice,
il vivra, il ne mourra pas. --Toutes les
transgressions qu'il a commises se-
ront oubliées; il vivra, à cause delà
justice qu'il a pratiquée. -*Ce que je
désire, est-ce que le méchant meure?
dit le Seigneur, l'Eternel. N'est-ce pas
(|u"il change de conduite et qu'il vive ?
-^Si le juste se détourne de sa justice
et commet l'iniquité, s'il imite toutes
les abominations du méchant, vivra-
t-il ? Toute sa justice sera oubliée,
parce qu'il s'est livré à l'iniquité et
au péché; à cause de cela, il mourra.
-^Vous dites : La voie du Seigneur
n'est pas droite. Ecoutez donc, maison
d'Israël ! Est-ce ma voie qui n'est pas
droite ? Ne sont-ce pas plutôt vos
voies c[ui ne sont pas droites? -''Si le
juste se détourne de sa justice et com-
met l'iniquité, et meurt pour cela, il
meurt à cause de l'iniquité qu'il a
commise. -'Si le méchant revient de
sa méchanceté et pratique la droiture
et la justice, il fera vivre son àme.
"S'il ouvre les yeux et se détourne de
toutes les transgressions qu'il a com-
mises, il vivra, il ne mourra pas.
-'La maison d'Israël dit : La voie du
Seigneur n'est pas droite. Est-ce ma
voie qui n'est pas droite, maison d'Is-
raël ? Ne sont-ce pas plutôt vos voies
qui ne sont pas droites ? ^"G'est pour-
quoi je vous jugerai chacun selon ses
voies, maison dlsraël, dit le Seigneui",
l'Eternel. Revenez et détournez-vous
de toutes vos transgressions, afin que
l'iniquité ne cause pas votre ruine.
" Rejetez loin de vous toutes les trans-
gressions par lesquelles vous avez pé-
ché ; faites-vous un cœur nouveau et
un esprit nouveau. Pourquoi mourriez-
1063
Chap. 18. 31-19, n. ÉZÉCHIEL.
vous, maison cF Israël ? '-Car je ne dé- dit le Seigneur, l'Eternel. Convertis-
sire pas la mort de celui qui meurt, sez-vous donc, et vivez !
Complainte sur les princes d'Israël.
Chap. XIX. 'Et toi, prononce une complainte sur les princes d'Israël, et
dis :
^Ta mère, qu'était-ce ? Une lionne.
Elle était couchée parmi les lions.
C'est au milieu des lionceaux
Qu'elle a élevé ses petits.
'Elle éleva l'un de ses petits,
Qui devint un jeune lion.
Et qui apprit à déchirer sa proie ;
Il dévora des hommes.
■'Les nations entendirent parler de lui.
Et il fut ])ris dans leur fosse ;
Elles mirent une boucle à ses narines et l'emmenèrent
Dans le pa3'S d'Egypte.
^ Quand la lionne vit qu'elle attendait en vain,
Qu'elle était trompée dans son espérance.
Elle prit un autre de ses petits.
Et en fit un jeune lion.
"Il marcha parmi les lions.
Il devint un jeune lion.
Et il apprit à déchirer sa proie ;
Il dévora des hommes.
"Il força leurs palais,
Et détruisit leurs villes ;
Le pays, tout ce qui s'y trouvait, fut ravagé,
Au bruit de ses rugissements.
** Contre lui se rangèrent les nations
D'alentour, des provinces ;
Elles tendirent sur lui leur rets,
Et il fut pris dans leur fosse.
''Elles mirent une boucle à ses narines, le placèrent dans une cage.
Et l'emmenèrent auprès du roi de Babylone ;
Puis elles le conduisirent dans une forteresse.
Afin qu'on n'entendit plus sa voix sur les montagnes d'Israël.
'"Ta mère était, comme toi, semblable à une vigne,
Plantée près des eaux.
Elle était féconde et chargée de branches,
A cause de l'abondance des eaux.
" Elle avait de vigoureux rameaux pour des sceptres de souverains ;
Par son élévation elle dominait les branches touffues ;
Elle attirait les regards par sa hauteur,
Et par la multitude de ses rameaux.
'^Mais elle a été arrachée avec fureur et jetée par terre ;
1064
ÉZÉCIIIEL. Chap. 10, is-W, ir,.
Le vent d'orient a desséché son fruit;
Ses rameaux vigoureux ont été rompus et desséchés ;
Le feu les a dévorés.
'■'Et maintenant elle est jdantée dans le désert,
Dans une terre sèche et aride.
'*Le teu est sorti de ses branches,
Et a dévoré son fruit ;
Elle n'a plus de rameau vigoureux
Pour un sceptre de souverain.
C est là une complainte, et cela servira de complainte.
Censures et promesses.
Chap. XX. 'La septième année, nèrent point les idoles de l'Egypte,
le dixième jour du cinquième mois, J'eus la pensée de répandre ma fureur
(pieUpies-uns des anciens d'Israël vin- sur eux, d éj)uiser contre eux ma co-
rent pour consulter l'Eternel, et s'as- 1ère, au milieu du pays d'Egypte,
sirent devant moi. -Et la parole de 'Néanmoins j'ai agi par égard jiour
l'Eternel me fut adressée, en ces mots : mon nom, afin qu'il ne fût pas profané
^Fils de l'homme, parle aux anciens aux yeux des nations parmi lesquelles
d'Israël, et dis-leur: Ainsi parle le ils se trouvaient, et aux yeux desquel-
Seigneur, l'Eternel : Est-ce pour me les je m'étais fait connaître à eux,
consulter que vous êtes venus ? Je suis pour les faire sortir du pays d'l']gypte.
vivant ! je ne me laisserai pas consul- '"Et je les fis sortir du pays d'Egypte,
ter par vous, dit le Seigneur, l'Eternel, et je les conduisis dans le désert. "Je
''\^eux-tu les juger, \eux-tu les juger, leur donnai mes lois et leur fis con-
fils de l'homme? Fais-leur connaître naître mes ordonnances, que l'homme
les abominations de leurs pères ! doit mettre en pratique, afin de vivre
^Tu leur diras : Ainsi parle le Sei- par elles. '-Je leur donnai aussi mes
gneur, l'Eternel : Le jour où j'ai choisi sabbats comme un signe entre moi et
Israël, j'ai levé ma main vers la posté- eux, pour qu'ils connussent que je suis
rite de la maison de Jacob, et je me l'Eternel qui les sanctifie.'
suis fait connaître à eux dans le pays '^Et la maison d'Israël se révolta
d'Égyj)te; j'ai levé ina main vers eux, contre moi dans le désert. Ils ne sui-
en disant: Je suis l'Eternel, votre virent ])oint mes lois, et ils rejetèrent
Dieu. ^En ce jour-là, j'ai levé ma main mes ordonnances, que l'homme doit
vers eux, pour les faire passer du pays mettre en pratique, afin de vivre par
d'Egypte dans un pays que j'avais elles, et ils profanèrent à l'excès mes
cherché pour eux, pays où coulent le sabbats. J'eus la pensée de répandre
lait et le miel, le plus beau de tous les sur eux ma fureur dans le désert, pour
pays. "Je leur dis : Rejetez chacun les les anéantir. '^Néanmoins j'ai agi par
abominations qui attirent vos regards, égard |)()ur mon nom, afin qu'il ne fût
et ne vous souillez pas par les idoles pas profané aux yeux des nations en
le l'Egypte ! Je suis l'Eternel, votre présence desquelles je les avais fait
Dieu. sortir d'Egypte. "^Dans le désert, je
''Et ils se révoltèrent contre moi, et levai ma main vers eux, pour ne ]nis
ils ne voulurent pas m'écouter. Aucun les conduire dans le pays que je leur
ne rejeta les abominations qui atti- avais destiné, pays où coulent le lait
raient ses regards, et ils n'abandon- et le miel, le plus beau de tous les
I0G5
a
Cliap'. 20, 16-36.
EZECHIEL.
pays, '^et cela parce qu'ils rejetèrent -"C'est pourquoi parle à la maison
mes ordonnances et ne suivirent point d'Israël, fils de l'homme, et dis-leur:
mes lois, et parce qu'ils profanèrent Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
mes sabbats, car leur cœur ne s'éloi- Vos pères m'ont encore outragé, en
gna pas de leurs idoles. ''Mais j'eus se montrant infidèles à mon égard.
j)our eux un regard de pitié et je ne -^Je les ai conduits dans le pays que
les détruisis pas, je ne les exterminai j'avais juré de leur donner, et ils ont
pas dans le désert. '"Je dis à leurs fils jeté les yeux sur toute colline élevée
dans le désert : Ne suivez pas les pré- et sur tout arbre touffu; là ils ont fait
ce])tes de vos pères, n'observez pas
leurs coutumes, et ne vous souillez
pas par leurs idoles ! '^Je suis l'Eter-
nel, votre Dieu. Suivez mes préceptes,
observez mes ordonnances, et mettez-
les en pratique. ^"Sanctifiez mes sab-
leurs sacrifices, ils ont présenté leurs
offrandes qui m'irritaient, ils ont brûlé
leurs parfums d'une agréable odeur,
et ils ont répandu leurs libations. ^^Je
leur dis : Qu'est-ce que ces hauts lieux
où vous vous rendez ? Et le nom de
bats, et qu'ils soient entre moi et vous hauts lieux leur a été donné jusqu'à
un signe auquel on connaisse que je ce jour.
suis l'Eternel, votre Dieu. ^''G'est pourquoi dis à la maison
"-'Et les fils se révoltèrent contre d'Israël : Ainsi parle le Seigneur, l'E-
moi. Ils ne suivirent point mes pré- ternel : Ne vous souillez-vous pas à
ceptes, ils n'observèrent point et n'exé- la manière de vos pères, et ne vous
entèrent point mes ordonnances, que prostituez-vous pas après leurs abo-
l'homme doit mettre en pratique, afin minations?^' En présentant vos offran-
de vivre par elles, et ils profanèrent des, en faisant ])asser vos enfants par
mes sabbats. J'eus la pensée de ré- le feu, vous vous souillez encore au-
])anclre sur eux ma fureur, d'épuiser jourd'hui par toutes vos idoles. Et
contre eux ma colère dans le désert, moi, je me laisserais consulter par
--Néanmoins j'ai retiré ma main, et vous, maison d'Israël ! Je suis vivant !
j'ai agi par égard j)our mon nom, afin dit le Seigneur, l'Eternel, je ne me
qu'il ne fût pas profané aux yeux des laisserai pas consulter par vous. ^*0n
nations en présence desquelles je les ne verra pas s'accomplir ce que vous
avais fait sortir d'Egypte. -'Dans le imaginez, quand vous dites : Nous
désert, je levai encore ma main vers voulons être comme les nations, com-
eux, pour les disperser parmi les na- me les familles des autres pays, nous
tions et les répandre en divers pays, voulons servir le bois et la pierre. ^''Je
^^parce qu'ils ne mirent pas en prati- suis vivant! dit le Seigneur, l'Eternel,
que mes ordonnances, parce qu'ils je régnerai sur vous, à main forte et à
rejetèrent mes préceptes, profanèrent bras étendu, et en répandant ma fu-
mes sabbats, et tournèrent leurs yeux reur. '■'Je vous ferai sortir du milieu
vers les idoles de leurs pères. -^Je des peuples, et je vous rassemblerai
leur donnai aussi des préceptes qui des pays où vous êtes dispersés, à
n'étaient pas bons, et des ordonnan- main forte et à bras étendu, et en ré-
ces par lesquelles ils ne pouvaient pandant ma fureur. '^Je vous amène-
A'ivre. -^Je les souillai parleurs offran- rai dans le désert des peuples, et là je
des, quand ils faisaient passer par le vous jugerai face à face. '"Comme je
feu tous leurs premiers-nés ; je voulus suis entré en jugement avec vos pères
ainsi les punir, et leur faire connaître dans le désert du pays d'Egypte, ainsi
que je suis l'Eternel. j'entrerai en jugement avec vous, dit
1066
EZEGHIEL.
Chap. 20,^-21,1.
le Seigneur, l'Éternel. ^' Je vous ferai cevrai comme un parfum d'une agréa-
passer sous la verge, et je vous met- ble odeur, quand je vous aurai fait
trai dans les liens de l'alliance. ^*Je sortir du milieu des peuples, et ras-
séparerai de vous les rchelles et ceux semblés des pays où vous êtes dis-
qui me sont infidèles ; je les tirerai du perses ; et je serai sanctifié par vous
pays où ils sont étrangers, mais ils aux yeux des nations. ""-Et vous sau-
n'iront pas au pays d'Israël. Et vous rez que je suis l'Eternel, quand je
saurez que je suis l'Eternel. vous ramènerai dans le pays d'Israël,
^'Et vous, maison d'Israël, ainsi dans le pays que j'avais juré de
parle le Seigneur, l'Eternel : Allez donner à vos pères. "Là vous vous
servir chacun vos idoles ! Mais après souviendrez de votre conduite et de
cela, vous m'écouterez, et vous ne toutes vos actions par lesquelles vous
profanerez plus mon saint nom par vous êtes souillés; vous vous prendrez
vos offrandes et par vos idoles. "Car vous-mêmes en dégoût, à cause de
sur ma montagne sainte, sur la haute toutes les infamies que vous avez
montagne d'Israël, dit le Seigneur, commises. '''Et vous saurez que je
l'Eternel, là toute la maison d'Israël, suis l'Eternel, quand j'agirai avec
tous ceux qui seront dans le pays me vous par égard pour mon nom, et
serviront ; là je les recevrai favorable- nullement d'après votre conduite
ment, je rechercherai vos offrandes, mauvaise et vos actions corrompues,
les prémices de vos dons, et tout ce ô maison d'Israël! dit le Seigneur,
que vous me consacrerez. ^' Je vous re- l'Éternel.
Contre Jérusalem et contre les Ammonites.
Chap. X\I. 'La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
-Fils de l'homme, tourne ta face vers le midi,
Et parle contre le midi !
Prophétise contre la forêt des champs du midi !
^Tu diras à la forêt du midi :
Ecoute la parole de l'Eternel !
Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel :
Je vais allumer un feu au dedans de toi.
Et il dévorera tout arbre vert et tout arbre sec ;
La flamme ardente ne s'éteindra point.
Et tout visage en sera brûlé.
Du midi au septentrion.
*Et t(jute chair verra
Que moi, l'Eternel, je l'ai allumé.
Il ne s'éteindra point.
^Je dis : Ah ! Seigneur Eternel ! Ils disent de moi : N'est-ce pas un faiseur
de paraboles ?
'Et la parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots :
^Fils de l'homme, tourne ta face vers Jérusalem,
Et parle contre les lieux saints !
1067
es
Chap.21,8-is. ÉZÉCHIEL.
Prophétise contre le pays d'Israël !
*Tu diras au pays d'Israël :
Ainsi parle l'Eternel :
Voici, j'en veux à toi,
Je tirerai mon épée de son fourreau,
Et j'exterminerai du milieu de toi le juste et le méchant.
*Parce que je veux exterminer du milieu de toi le juste et le
Mon épée sortira de son fourreau, [méchant,
Pour frapper toute chair.
Du midi au septentrion.
'"Et toute chair saura
Que moi, l'Eternel, j'ai tiré mon épée de son fourreau.
Elle n'y rentrera plus.
"Et toi, fds de l'homme, gémis !
Les reins brisés et l'amertume dans l'àme,
Gémis sous leurs regards !
'-Et s'ils te disent : Pourquoi gémis-tu?
Tu répondras : Parce qu'il arrive une nouvelle...
Tous les cœurs s'alarmeront,
Toutes les mains deviendront faibles,
Tous les esprits seront abattus.
Tous les genoux se fondront en eau...
Voici, elle arrive, elle est là !
Dit le Seigneur, l'Eternel.
'•^La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
'*Fils de l'homme, prophétise, et dis :
Ainsi parle l'Eternel.
Dis : L'épée ! l'épée !
Elle est aiguisée, elle est polie.
'= C'est pour massacrer qu'elle est aiguisée,
C'est pour étincelef qu'elle est polie...
Nous réjouirons-nous?
Le sceptre de mon fds méprise tout bois...
"^On l'a donnée à polir,
Pour que la main la saisisse;
Elle est aiguisée, l'épée, elle est polie.
Pour armer la main de celui c[ui massacre.
''Crie et gémis, fds de l'homme !
Car elle est tirée contre mon peuple,
Contre tous les princes d'Israël ;
Ils sont livrés à l'épée avec mon peuple.
Frappe donc sur ta cuisse !
'^Oui, l'épreuve sera faite ;
Et que sera-ce, si ce sceptre qui méprise tout est anéanti ?
Dit le Seigneur, l'Eternel.
1068
EZECIIIEL.
Chap. SI.10-:
30.
"Et toi, fils de l'homme, prophétise,
Et frappe des mains !
Et que les coups de l'épée soient doublés, soient triplés !
C'est l'épée du carnage, l'épée du grand carnage,
L'épée qui doit les poursuivre.
-"Pour jeter l'efiroi dans les cœurs.
Pour multiplier les victimes,
A toutes leurs portes je les menacerai de l'épée.
Ah ! elle est faite pour étinceler,
Elle est aiguisée pour massacrer.
■-'Rassemble tes forces, tourne-toi à droite!
Place-toi, tourne-toi à gauche!
Dirige de tous côtés ton tranchant!
"Et moi aussi, je frapperai des mains,
Et j'assouvirai ma fureur.
C'est moi, l'Eternel, qui parle.
-' La parole de l'Éternel me fut adres-
sée, en ces mots :
-■'Fils de l'homme, trace deux che-
mins pour servir de passage à l'épée
du roi de Babylone ; tous les deux doi-
vent sortir du même pays ; marque un
signe, marque-le à l'entrée du chemin
manifestant vos péchés dans toutes
vos actions ; parce que vous en rappe-
lez le souvenir, vous serez saisis par
sa main.
^"Et toi, profane, méchant, prince
d'Israël, dont le jour arrive au temps
où l'iniquité est à son terme! ""ainsi
qui conduit à une ville. -^Tu traceras parle le Seigneur, l'Eternel : La tiare
l'un des chemins, pour que l'épée ar- sera ôtée, le diadème sera enlevé,
rive à Rabbath, ville des enfants d'Am- Les choses vont changer. Ce qui est
mon, et l'autre, pour qu'elle arrive en abaissé sera élevé, et ce qui est élevé
Juda, à Jérusalem, ville fortifiée. -*Car sera abaissé. ^^J'en ferai une ruine,
le roi de Babylone se tient au carre- une ruine, une ruine. Mais cela n'aura
four, à l'entrée des deux chemins, lieu qu'cà la venue de celui à qui ap-
pour tirer des présages ; il secoue les partient le jugement et à qui je le re-
flèches, il interroge les théraphim, il mettrai.
examine le foie. -'Le sort, qui est dans ^^Ettoi, fils de l'homme, prophétise,
sa droite, désigne Jérusalem, où l'on et dis : Ainsi parle le Seigneur, l'Eter-
devra dresser des béliers, comman- nel, sur les enfants d'Ammon et sur
der le carnage, et pousser des cris de leur opjirobre. Dis : L'épée, l'épée est
guerre ; on dressera des béliers con- tirée, elle est polie, pour massacrer,
tre les portes, on élèvera des terras- pour dévorer, pour étinceler! ^■'Au mi-
ses, on formera des retranchements, lieu de tes visions vaines et de tes
^*Ils ne voient là que de vaines divina- oracles menteurs, elle te fera tomber
tions, eux qui ont fait des serments. parmi les cadavres des méchants, dont
Mais lui, il se souvient de leur iniquité, le jour arrive au temps où l'iniquité
en sorte c[u'ils seront pris. est à son terme. ^^Remets ton épée
^'C'est pourquoi ainsi parle le Sei- dans le fourreau. Je te jugerai dans le
gneur, l'Eternel : Parce que vous rap- lieu où tu as été créé, dans le pays de
pelez le souvenir de votre iniquité, en ta naissance. ^'Je répandrai sur toi
mettant à nu vos transgressions, en ma colère, je soufflerai contre toi avec
10G9
Chap.ii^l.3--23,T.
EZECHIEL.
le feu de ma fureur, et je te livrerai
entre les mains d'hommes qui dévo-
rent, qui ne travaillent qu'à détruire.
''Tu seras consumé par le feu; ton
sang coulera au milieu du pays ; on ne
se souviendra plus de toi. Car moi,
l'Eternel, j'ai parlé.
Les crimes de Jérusalem.
Chap. XXII. 'La parole de l'Éter-
nel me fut adressée, en ces mots :
*Et toi, fils de l'homme, jugeras-tu,
jugeras-tu la ville sanguinaire? Fais-
lui connaître toutes ses abominations !
''Tu diras : Ainsi parle le Seigneur,
l'Eternel : Ville qui répands le sang
au milieu de toi, pour que ton jour
arrive, et qui te fais des idoles pour
te souiller! ■'Tu es coupable à cause
du sang que tu as répandu, et tu t'es
souillée par les idoles que tu as faites.
Tu as ainsi avancé tes jours, et tu es
parvenue au terme de tes années. C'est
.pourquoi je te rends un objet d'op-
probre pour les nations et de moque-
rie pour tous les pays. ^Geux qui sont
près et ceux qui sont au loin se mo-
queront de toi, qui es souillée de ré-
putation et pleine de trouble.
^ Voici, au dedans de toi, tous les
princes d'Israël usent de leur force
pour répandre le sang; "au dedans de
toi, l'on méprise père et mère, on
maltraite l'étranger, on opprime l'or-
phelin et la veuve. *Tu dédaignes mes
sanctuaires, tu profanes mes sabbats.
^11 y a chez toi des calomniateurs
pour répandre le sang; chez toi, l'on
mange sur les montagnes ; on com-
met le crime dans ton sein. '"Au mi-
lieu de toi, on découvre la nudité du
père; au milieu de toi, on fait vio-
lence à la femme pendant son impu-
reté. "Au milieu de toi, chacun se li-
vre à des abominations avec la femme
de son prochain, chacun se souille par
l'inceste avec sa belle -fille, chacun
déshonoi'e sa sœur, fille de son père.
'-Chez toi, l'on reçoit des présents
pour répandre le sang ; tu exiges un
intérêt et une usure, tu dépouilles ton
prochain par la violence, et moi, tu
m'oublies, dit le Seigneur, l'Eternel.
'■'Voici, je frappe des mains à cause
de la cupidité que tu as eue, et du
sang qui a été répandu au milieu de
toi. '■'Ton cœur sera-t-il ferme, tes
mains auront- elles de la force dans
les jours où j'agirai contre toi? Moi,
l'Eternel, j'ai parlé, et j'agirai. '^Je te
disperserai parmi les nations, je te
répandrai en divers pays, et je ferai
disparaître ton impureté du milieu de
toi. "^Tu seras souillée par toi-même
aux yeux des nations, et tu sauras que
je suis l'Eternel.
"La parole de l'Eternel me fut adres-
sée, en ces mots :
'^Fils de l'homme, la maison d'Is-
raël est devenue pour moi comme des
scories; ils sont tous de l'airain, de
l'étain, du fer, du plomb, dans le
creuset; ce sont des scories d'argent.
'^ C'est pourquoi ainsi parle le Sei-
gneur, l'Eternel : Parce que vous êtes
tous devenus comme des scories, voici,
je vous rassemblerai au milieu de Jé-
rusalem. -"Comme on rassemble l'ar-
gent, l'airain, le fer, le plomb et l'é-
tain, dans le creuset, et qu'on souffle
le feu pour les fondre, ainsi je vous
rassemblerai dans ma colère et dans
ma fureur, et je vous mettrai au creu-
set pour vous fondre. '^'Je vous ras-
semblerai, et je soufflerai contre vous
avec le feu de ma fureur; et vous se-
rez fondus au milieu de Jérusalem.
'^'- Comme l'argent fond dans le creu-
set, ainsi vous serez fondus au milieu
d'elle. Et vous saurez que moi, l'Eter-
nel, j'ai répandu ma fureur sur voas.
-'La parole de l'Eternel me fut adres-
sée, en ces mots :
-"Tils de l'homme, dis à Jérusalem :
Tu es une terre qui n'est pas purifiée,
qui n'est pas arrosée de pluie au jour
1070
ÉZÉCHIEL. Chap. 23. 2r,-2S, s.
de la colore. "Ses prophètes conspi- ]>liètes ont pour eux des enduits de
rent dans son sein ; comme un lion plâtre, de vaines visions, des oracles
rugissant qui déchire sa proie, ils dé- menteurs; ils disent : Ainsi parle le
vorent les âmes, ils s'emparent des Seigneur, rEternel ! Et l'Eternel ne
richesses et des choses précieuses, leur a point parlé. -^Le peuple du
ils multiplient les veuves au milieu pays se livre à la violence, commet
d'elle. **Ses prêtres violent ma loi et des rapines, opprime le malheureux
profanent mes sanctuaires, ils ne dis- et l'indigent, foule l'étranger contre
tinguent pas ce qui est saint de ce qui toute justice. -^"Je cherche parmi eux
est profane, ils ne font pas connaître un homme qui élève un mur, qui se
la différence entre ce qui est im- tienne à la brèche devant moi en fa-
pur et ce qui est pur, ils détournent veur du pays, afin que je ne le dé-
les yeux de mes sabbats, et je suis truisepas; mais je n'en trouve point,
profané au milieu d'eux. -'Ses chefs ''Je répandrai sur eux ma fureur, je
sont dans son sein comme des loups les consumerai par le feu de ma co-
qui déchirent leur proie; ils répan- 1ère, je ferai retomber leurs œuvres
dent le sang, perdent les âmes, pour sur leur tête, dit le Seigneur, l'Eter-
assouvir leur cupidité. -*Et ses pro- nel.
Les cleii.r sœurs prostituées, Samarie et Jérusalem.
Chap. XXIII. 'La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
*Fils de l'homme, il y avait deux femmes,
Filles d'une même mère.
^Elles se sont prostituées en Egvpte,
Elles se sont prostituées dans leur jeunesse ;
Là leurs mamelles ont été pressées,
Là leur sein virginal a été touché.
••L'aînée s'appelait Ohola,
Et sa sœur Oholiba ;
Elles étaient à moi.
Et elles ont enfanté des fds et des fdles.
Ohola, c'est Samarie;
Oholiba, c'est Jérusalem.
^Ohola me fut infidèle;
Elle s'enflamma pour ses amants,
Les Assyriens ses voisins,
*Vêtus d'étoffes teintes en bleu,
Gouverneurs et chefs.
Tous jeunes et charmants,
Cavaliers montés sur des chevaux.
"Elle s'est prostituée à eux,
A toute l'élite des enfants de l'Assyrie ;
Elle s'est souillée avec tous ceux ])our lesquels elle s'était cnflam-
Elle s'est souillée avec toutes leurs idoles. [mée,
*Elle n'a pas renoncé à ses prostitutions d'Egypte :
Car ils avaient couché avec elle dans sa jeunesse,
1071
Chap.23,9-n. ÉZÉCHIEL.
Ils avaient touché son sein virginal.
Et ils avaient répandu sur elle leurs prostitutions.
^ C'est pourquoi je Tai livrée entre les mains de ses amants,
Entre les mains des enfants de l'Assyrie,
Pour lesquels elle s'était enflammée.
'"Ils ont découvert sa nudité.
Ils ont pris ses fds et ses fdles.
Ils l'ont fait périr elle-même avec l'épée ;
Elle a été en renom parmi les femmes,
Après les jugements exercés sur elle.
"Sa sœur Oholiba vit cela.
Et fut plus déréglée qu'elle dans sa passion ;
Ses prostitutions dépassèrent celles de sa sœur.
'-Elle s'enflamma pour les enfants de l'Assyrie,
Gouverneurs et chefs, ses voisins.
Vêtus magnifiquement.
Cavaliers montés sur des chevaux.
Tous jeunes et charmants.
'^Je vis qu'elle s'était souillée,
Que l'une et l'autre avaient suivi la même voie.
'^Elle alla même plus loin dans ses prostitutions.
Elle aperçut contre les murailles des peintures d'hommes.
Des images de Chaldéens peints en couleur rouge,
'^Avec des ceintures autour des reins,
Avec des turbans de couleurs variées flottants sur la tète.
Tous ayant l'apparence de chefs,
Et figurant des enfants de Babylone,
De la Chaldée, leur patrie;
'^EUe s'enflamma pour eux, au premier regard,
Et leur envoya des messagers en Chaldée.
''Et les enfants de Babylone se rendirent auprès d'elle.
Pour partager le lit des amours.
Et ils la souillèrent par leurs prostitutions.
Elle s'est souillée avec eux,
Puis son cœur s'est détaché d'eux.
'^Elle a mis à nu son impudicité.
Elle a découvert sa nudité ;
Et mon cœur s'est détaché d'elle.
Comme mon cœur s'était détaché de sa sœur.
'^Elle a multiplié ses prostitutions,
En pensant aux jours de sa jeunesse,
Lorsqu'elle se prostituait au pays d'Egypte.
-"Elle s'est enflammée pour des impudiques.
Dont la chair était comme celle des ânes.
Et l'api^roche comme celle des chevaux.
'' Tu t'es souvenue des crimes de ta jeunesse.
Lorsque les Egyptiens pressaient tes mamelles,
1072
EZECHIEL. Chap.^S,n-Ji.
A cause de ton sein viro-inal.
o
"C'est pourquoi, Oholiba, ainsi parle le Seigneur, rÉternel :
Voici, j'excite contre toi tes amants,
Ceux dont ton cœur s'est détaché.
Et je les amène de toutes parts contre toi.
-^Les enfants de Babylone et tous les Chaldéens,
Nol)les, princes et seigneurs,
Et tous les enfants de l'Assyrie avec eux,
Jeunes et charmants.
Tous gouverneurs et chefs.
Chefs illustres.
Tous montés sur des chevaux.
-'Ils marchent contre toi avec des armes, des chars et des roues.
Et une multitude de peuples ;
Avec le grand et le petit bouclier, avec les casques,
Ils s'avancent de toutes parts contre toi.
Je leur remets le jugement.
Et ils te jugeront selon leurs lois.
-''Je répands ma colère sur toi,
Et ils te traiteront avec fureur.
Ils te couperont le nez et les oreilles,
Et ce qui reste de toi tombera par l'épée ;
Ils ]^rendront tes fds et tes fdles.
Et ce qui reste de toi sera dévoré par le feu.
^^Ils te dépouilleront de tes vêtements.
Et ils enlèveront les ornements dont tu te pares-
-' Je mettrai fin à tes crimes
Et à tes prostitutions du pays d'Egypte ;
Tu ne porteras plus tes regards vers eux,
Tu ne penseras plus à l'Egvpte.
-'*Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel :
Voici, je te livre entre les mains de ceux que tu hais.
Entre les mains de ceux dont ton cœur s'est détaché.
-^Ils te traiteront avec haine ;
Ils enlèveront toutes tes richesses.
Et te laisseront nue, entièrement nue ;
La honte de tes impudicités sera découverte,
De tes crimes et de tes prostitutions.
^••Ces choses t'arriveront,
Parce que tu t'es prostituée après les nations.
Parce que tu t'es souillée par leurs idoles.
^'Tu as marché dans la voie de ta sœur,
Et je mets sa coupe dans ta main.
^-Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Tu boiras la coupe de ta sœur.
Tu la boiras large et profonde ;
Elle te rendra un objet de risée et de moquerie»;
1073
Chap. 2S,33-v>. ÉZÉGHIEL.
Elle contient beaucoup.
^'Tu seras remplie d'ivresse et de douleur ;
C'est la coupe de désolation et de destruction,
La coupe de ta sœur Samarie.
^*Tu la boiras, tu la videi'as,
Tu la briseras en morceaux,
Et tu te déchireras le sein.
Car j'ai parlé,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
^^ C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Parce que tu m'as oublié.
Parce que tu m'as rejeté derrière ton dos.
Porte donc aussi la peine de tes crimes et de tes prostitutions.
^* L'Eternel me dit :
Fils de l'homme, jugeras-tu Ohola et Oholiba ?
Déclare-leur leurs abominations !
^' Elles se sont livrées à l'adultère, et il y a du sang à leurs mains;
Elles ont commis adultère avec leurs idoles ;
Et les enfants qu'elles m'avaient enfantés.
Elles les ont fait passer par le feu
Pour qu'ils leur servissent d'aliment.
^^ Voici encore ce qu'elles m'ont fait :
Elles ont souillé mon sanctuaire dans le même jour.
Et elles ont profané mes sabbats.
•''^ Elles ont immolé leurs enfants à leurs idoles.
Et elles sont allées le même jour dans mon sanctuaire,
Pour le profaner.
C'est là ce qu'elles ont fait dans ma maison.
■"'Et même elles ont fait chercher des hommes venant de loin,
Elles leur ont envoyé des messagers, et voici, ils sont venus.
Pour eux tu t'es lavée, tu as mis du fard à tes yeux,
' Tu t'es parée de tes ornements ;
■"Tu t'es assise sur un lit magnifique.
Devant lequel une table était dressée.
Et tu as placé sur cette table mon encens et mon huile.
■•-On entendait les cris d'une multitude joyeuse ;
Et parmi cette foule d'hommes
On a fait venir du désert des Sabéens,
Qui ont mis des bracelets aux mains des deux sœurs
Et de superbes couronnes sur leurs têtes.
*^Je dis alors au sujet de celle qui a vieilli dans l'adultère :
Continuera-t-elle maintenant ses prostitutions, et viendra-t-on à elle?
"Et l'on est venu vers elle comme l'on va chez une prostituée ;
C'est ainsi qu'on est allé vers Ohola et Oholiba,
Ces femmes criminelles.
*^Mais des hoçimes justes les jugeront,
1074
EZECIIIEL.
Chap.2S.i6-U.iG.
Comme on juge les femmes adultères,
Comme on juge celles qui répandent le sang ;
Car elles sont adultères, et il v a du sano' à leurs mains.
*^Car ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Je ferai monter contre elles une multitude,
Et je les livrerai à la terreur et au pillage.
"Cette multitude les lapidera,
Et les abattra à coups d'cpée;
On tuera leurs fds et leurs filles.
On brûlera leurs maisons par le feu.
■""Je ferai cesser ainsi le crime dans le pays;
Toutes les femmes recevront instruction.
Et ne commettront pas de crime comme le vôtre.
■"•On fera retomber votre crime sur vous,
Et vous porterez les péchés de vos idoles.
Et vous saurez que je suis le Seigneur, l'Eternel.
La ruine de Jérusalem.
"C'est pourquoi ainsi parle le Sei-
gneur, l'Eternel : Malheur à la ville
sanguinaire ! Moi aussi je veux faire
un grand bûcher. '"Entasse le bois.
Clinp. XXIV. 'La neuvièmeannée, j'ai répandu son sang sur le roc nu,
le dixième jour du dixième mois, la pour qu'il ne fût i)as couvert,
parole de l'Eternel me fut adressée,
en ces mots :
*Fils de l'homme, mets par écrit la
date de ce jour, de ce jour-ci ! Le roi
de Babylone s'approche de Jérusalem allume le feu, cuis bien la chair, assai-
en ce jour même. ^Propose une para- sonne-la, et que les os soient brûlés,
bole à la famille de rebelles, et dis- "Puis mets la chaudière vide sur les
leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Eter- charbons, afin qu'elle s'échauffe, que
nel : Place , place la chaudière , et son airain devienne brûlant, que sa
verses-y de l'eau. ''Mets-y les mor- souillure se fonde au dedans, et que
ceaux, tous les bons morceaux, la sa rouille se consume. '-Les efforts
cuisse, lépaule; remplis-la des meil- sont inutiles, la rouille dont elle est
leurs os. ^Choisis dans le troupeau, jîleine ne se détache pas; la rouille ne
et entasse du bois sous la chaudière ;
fais bouillir à gros bouillons, et que
les os qui sont dedans cuisent aussi.
'C'est pourquoi ainsi parle le Sei-
gneur, l'Eternel : Malheur à la ville
sanguinaire, chaudière pleine derouil-
s'en ira que par le feu. '^Le crime est
dans ta souillure; parce que j'ai voulu
te purifier et que tu n'es pas devenue
pure, tu ne seras plus purifiée de ta
souillure jusqu'à ce que j'aie assouvi
sur toi ma fureur. '^Moi, l'Eternel,
le, et dont la rouille ne se détache j'ai parlé; cela arrivera, et je l'exécu-
pas ! Tires-en les morceaux les uns teral ; je ne reculerai pas, et je n'aurai
après les autres, sans recourir au sort, ni pitié ni repentir. On te jugera selon
'Car le sang qu'elle a versé est au mi- ta conduite et selon tes actions, dit le
lieu d'elle; elle l'a mis sur le roc nu, Seigneur, l'Eternel.
elle ne l'a pas répandu sur la terre '^La parole de l'Eternel me fut
{)()ur le couvrir de poussière. '*Afin de adressée, en ces mots :
montrer ma fureur, afin de me venger, ''Fils de l'homme, voici, je t'enlève
1075
Chap.2i.r,-^5,6.
EZECHIEL.
par une mort soudaine ce qui fait les
délices de tes yeux. Tu ne te lamen-
teras point, tu ne pleureras point, et
tes larmes ne couleront pas. '"Soupire
en silence, ne prends pas le deuil des
morts, attache ton turban, mets ta
chaussure à tes j^ieds, ne te couvre
pas la barbe, et ne mange pas le pain
des autres.
'^J'avais parlé au peuple le matin,
et ma femme mourut le soir. Le len-
demain matin, je fis ce qui m'avait été
ordonné. ''^Le peuple me dit : Ne nous
expliqueras-tu pas ce que signifie pour
nous ce que tu fais ? '-°Je leur répon-
dis : La parole de l'Eternel m'a été
adressée, en ces mots : '-'Dis à la mai-
son d'Israël : Ainsi parle le Seigneur,
l'Eternel : Voici, je vais profaner mon
sanctuaire, l'orgueil de votre force,
les délices de vos yeux, l'objet de
votre amour; et vos fils et vos filles
que vous avez laissés tomberont par
l'épée. ^-Vous ferez alors comme j'ai
fait. Vous ne vous couvrirez pas la
barbe, vous ne mangerez pas le pain
des autres, -^vous aurez vos turbans
sur la tête et aos chaussures aux pieds,
vous ne vous lamenterez pas et vous
ne pleurerez pas ; mais vous serez
frappés de langueur pour vos iniqui-
tés, et vous gémirez entre vous. ^"'Ezé-
chiel sera pour vous un signe. Vous
ferez entièrement comme il a fait. Et
quand ces choses arriveront, vous
saurez que je suis le Seigneur, l'Eter-
nel.
-'^Et toi, fils de l'homme, le jour où
je leur enlèverai ce qui fait leur force,
leur joie et leur gloire, les délices de
leurs yeux et l'objet de leur amour,
leurs fils et leurs filles, -^ce jour-là un
fuyard viendra vers toi pour l'annon-
cer à tes oreilles. -^En ce jour, ta bou-
che s'ouvrira avec le fuyard, et tu par-
leras, tu ne seras plus muet; tu seras
pour eux un signe, et ils sauront que
je suis l'Eternel.
Propliétic contre les Ainiuonitcs, tes Moabitcs, les Edoinites, et les Philistins.
Chap. A.Vl^. 'La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
-Fils de l'homme, tourne ta face vers les enfants d'Ammon,
Et prophétise contre eux !
■'Tu diras aux enfants d'Ammon :
Ecoutez la parole du Seigneur, de l'Eternel !
Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Parce que tu as dit : Ah ! ah !
Sur mon sanctuaire qui était jirofané.
Sur la terre d'Israël qui était dévastée.
Et sur la maison de Juda qui allait en captivité,
■'Voici, je te donne en possession aux fils de l'Orient;
Ils établiront au milieu de toi leurs enclos.
Et ils y ])laceront leurs demeures ;
Ils mangeront tes fruits.
Ils boiront ton lait.
'^Je ferai de Rabba un parc pour les chameaux.
Et du pays des enfants d'Ammon un bercail pour les brebis.
Et vous saurez que je suis l'Eternel.
*Car ainsi parle le Seigneur, l'I'^ternel :
1076
ÉZÉCIIIEL. Chap.So.i-m.
Parce que tu as l)attu des mains
Et frappé du pied,
Parce que tu t'es réjoui dédaigneusement et du fond de Fàme
Au sujet de la terre d'Israël,
"\'oici, j'étends ma main sur toi.
Et je te livre en proie aux nations ;
Je t'extermine du milieu des jieuples.
Je te retranche du nombre des pays,
Je te détruis.
Et tu sauras que je suis l'Eternel.
'Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Parce que Moab et Séir ont dit :
Voici, la maison de Juda est comme toutes les nations !
"A cause de cela, voici, j'ouvre le territoire" de Moab
Du côté des villes, de ses villes frontières.
L'ornement du jiays, Beth-Jeschimoth,
Baal-Meon et Kirjathaïm,
'"Je l'ouvre aux fils de l'Orient
Qui marchent contre les enfants d'Ammon,
Et je le leur donne en possession,
Afin que les enfants d'Ammon ne soient plus comptés parmi les na-
" J'exercerai mes jugements contre Moab. [tions.
Et ils sauront que je suis l'Eternel.
'^Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Parce qu'Edom s'est livré à la vengeance
Envers la maison de Juda,
Parce qu'il s'est rendu coupable
Et s'est vengé d'elle,
'■'Ainsi parle le Seigneur, l'h^ternel :
J'étends ma main sur Edom,
J'en extermine les hommes et les bêtes.
J'en fais un désert, tle Théman à Dedan ;
Ils tomberont par l'épée.
'^J'exercerai ma vengeance sur Edom
Par la main de mon peuple d'Israël ;
Il traitera Edom selon ma colère et ma fureur;
Et ils reconnaîtront ma vengeance,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
'^\insi parle le Seigneur, l'Eternel :
Parce que les Philistins se sont livrés à la vengeance.
Parce (pi'ils se sont vengés dédaigneusement et ilu fond de l'àme.
Voulant tout détruire, dans leur haine éternelle,
'"Ainsi parle le Seigneur, l'I'^teruel :
Voici, j'étends ma main sur les Philistins,
a. Le terrilQÎrf. hcb. /c cûéc.
1077
Chap. 25. 11-26, t'.. ÉZÉCHIEL.
J'extermine les Kéréthiens,
Et je détruis ce qui reste sur la côte de la mer.
"J'exercerai sur eux de grandes vengeances,
En les châtiant avec fureur.
Et ils sauront que je suis l'Eternel,
Quand j'exercerai sur eux ma vengeance.
Prophéties contre Tyr et Sidon.
Chap. XXYI. 'La onzième année, le premier jour du mois, la parole de
l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
^Fils de l'homme, parce que Tyr a dit sur Jérusalem : Ah ! ah !
Elle est brisée, la porte des peuples !
On se tourne vers moi,
Je me remplirai, elle est déserte !
^A cause de cela, ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Voici, j'en veux à toi, Tj'r !
Je ferai monter contre toi des nations nombreuses.
Comme la mer fait monter ses flots.
'' Elles détruiront les murs de Tyr,
Elles abattront ses tours.
Et j'en raclerai la poussière ;
Je ferai d'elle un rocher nu ;
^Elle sera dans la mer un lieu où l'on étendra les filets;
Car j'ai parlé, dit le Seigneur, l'Eternel.
Elle sera la proie des nations.
*Ses filles" sur son territoire
Seront tuées par l'épée.
Et ils sauront que je suis l'Eternel.
'Car ainsi parle le Seigneur, l'Eter- on entre dans une A'ille conquise. "Il
nel : Voici, j'amène du septentrion foulera toutes tes rues avec les sabots
contre Tyr Nebucadnetsar, roi de Ba- de ses chevaux, il tuera ton peuple
bylone, le roi des rois, avec des che- avec l'épée, et les monuments de ton
vaux, des chars, des cavaliers, et une orgueil tomberont à terre. '-On enlè-
grande multitude de peuples. '^Il tuera vera tes richesses, on pillera tes mar-
par l'épée tes filles sur ton territoire ; chandises, on abattra tes murs, on
il fera contre toi des retranchements, renversera tes maisons de plaisance,
il élèvera contre toi des terrasses, et et l'on jettera au milieu des eaux tes
il dressera contre toi le bouclier. 'Il pierres, ton bois, et ta poussière. '^Je
dirigera les cou])s de son bélier con- ferai cesser le bruit de tes chants, et
tre tes murs, et il renversera tes tours l'on n'entendra plus le son de tes har-
avec ses machines. '"La multitude de pes. '*Je ferai de toi un rocher nu; tu
ses chevaux te couvrira de poussière ; seras un lieu où l'on étendra les filets;
tes murs trembleront au bruit des ca- tu ne seras plus rebâtie. Car moi, l'E-
valiers, des roues et des chars, lors- ternel, j'ai parlé, dit le Seigneur, l'É-
qu'il entrera dans tes portes comme ternel.
a. .Se.s filles, les villes de son ressort.
1078
ÉZÉCHIEL. Chap. 26,15-27.5.
'^Ainsi parle à Tyr le Seigneur, l'Eternel :
Au bruit de ta chute,
Quand les mourants gémissent.
Quand le carnage est dans ton sein.
Les îles tremblent.
'*Tous les princes de la mer descendent de leurs trônes,
Ils ôtent leurs manteaux.
Et quittent leurs vêtements brodés ;
Ils s'enveloppent de frayeur, et s'asseyent sur la terre;
A chaque instant l'épouvante les saisit.
Et ils sont consternés à cause de toi.
"Ils prononcent sur toi une complainte, et te disent :
Eh quoi! tu es détruite.
Toi que peuplaient ceux cjui parcourent les mers,
Ville célèbre, qui étais puissante sur la mer!
Elle est détruite avec ses habitants,
Qui inspiraient la terreur à tous ceux d'alentour !
'^Maintenant les îles tremblent au jour de ta chute,
Les îles de la mer sont épouvantées de ta lin.
''Car ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Quand je ferai de toi une ville déserte.
Comme les villes c|ui n'ont point d'habitants,
Quand je ferai monter contre toi l'abîme,
Et que les grandes eaux te couvriront,
-"Je te précipiterai avec ceux qui sont descendus dans la fosse.
Vers le peuple d'autrefois,
Je te placerai dans les profondeurs de la terre,
Dans les solitudes éternelles.
Près de ceux qui sont descendus dans la fosse,
Afin que tu ne sois plus habitée ;
Et je réserverai la gloire pour le pays des vivants.
*' Je te réduirai au néant, et tu ne seras plus ;
On te cherchera, et l'on ne te trouvera plus jamais,
Dit le Seigneur, l'Éternel.
Chap. XXVII. 'La parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots
"Et toi, fils de l'homme.
Prononce sur Tyr une complainte !
^Tu diras à Tyr : O toi qui es assise au bord de la mer.
Et qui trafiques avec les peuples d'un grand nombre d'îles !
Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Tyr, tu disais : Je suis parfaite en beauté!
*Ton territoire est au cœur des mers ;
Ceux qui t'ont bâtie t'ont rendue parfaite en beauté.
^Avec des cyprès de Senir ils ont fait tous tes lambris;
1079
Chap. 27,6-18. ÉZÉCHIEL.
Ils ont pris des cèdres du Liban pour t'élever un mât;
^Ils ont fabriqué tes rames avec des cbènes de Basan,
Et tes bancs avec de l'ivoire travaillé dans du buis,
Et apporté des îles de Rittim. J
"Le fin lin d'Egypte avec des broderies "
Te servait de voiles et de pavillon ;
Des étoffes teintes en bleu et en pourpre des îles d'Elischa
Formaient tes tentures.
'^Les habitants de Sidon et d'Arvad étaient tes rameurs,
Et les plus experts du milieu de toi, ô Tyr, étaient tes pilotes.
'Les anciens de Guebal et ses ouvriers habiles étaient chez toi,
Pour réparer tes fissures ;
Tous les navires de la mer et leurs mariniers étaient chez toi.
Pour faire l'échange de tes marchandises.
'"Ceux de Perse, de Lud et de Puth, servaient dans ton armée,
C'étaient des hommes de guerre ;
Ils suspendaient chez toi le bouclier et le casque.
Ils te donnaient de la splendeur.
"Les enfants d'Arvad et tes guerriers garnissaient tes murs,
Et de vaillants hommes occupaient tes tours ;
Ils suspendaient leurs boucliers à tous tes murs, ,
Ils rendaient ta beauté parfaite. f
''Ceux de Tarsis trafiquaient avec toi,
A cause de tous les biens que tu avais en abondance ;
D'argent, de fer, d'étain et de plomb,
Ils pourvoyaient tes marchés.
'■'Javan, Tubal et Méschec trafiquaient avec toi ;
Ils donnaient des esclaves" et des ustensiles d'airain,
En échange de tes marchandises.
'"'Ceux de la maison de Togarma
Pourvoyaient tes marchés de chevaux, de cavaliers et de mulets.
'^Les enfants de Dedan trafiquaient avec toi ;
Le commerce de beaucoup d'îles passait par tes mains ;
On te payait avec des cornes d'ivoire et de l'ébène.
'*La Syrie trafiquait avec toi,
A cause du grand nombre de tes produits ;
D'escarboucles, de pourpre, de broderie,
De byssus, de corail et de rubis.
Elle pourvoyait tes marchés.
'^Juda et le pays d'Israël trafiquaient avec toi;
Ils donnaient le froment de iMinnith,
La pâtisserie, le miel, l'huile et le baume.
En échange de tes marchandises.
'^ Damas trafiquait avec toi,
A cause du grand nombre de tes produits,
a. Des esciaves, héb. des tintes t/7tonimes.
1080
ÉZÉCIIIEL. Chai>.27,m-ai.
A cause de tous les biens que tu avais en abondance ;
Elle te fournissait du vin de Helbon et de la laine blanche.
"•Vedan et Javan, depuis Uzal,
Pourvoyaient tes marchés ;
Le fer travaillé, la casse et le roseau aromatique,
Étaient échangés avec toi.
^"Dedan trafiquait avec toi
En couvertures pour s'asseoir à cheval.
-'L'Arabie et tous les princes de Kédar trafiquaient avec toi,
Et faisaient le commerce en agneaux, en béliers et en boucs.
*^Les marchands de Séba et de Raema trafiquaient avec toi ;
De tous les meilleurs aromates.
De toute espèce de pierres précieuses et d'or.
Ils pourvoyaient tes marchés.
-^Charan, Canné et Eden,
Les marchands de Séba, d'Assyrie, de Kilmad,
Trafiquaient avec toi ;
-■'Ils trafiquaient avec toi en belles marchandises,
En manteaux teints en bleu, en broderies,
En riches étoffes contenues dans des coffres
Attachés avec des cordes, faits en bois de cèdre.
Et amenés sur tes marchés.
-^Les navires de Tarsis naviguaient pour ton commerce;
Tu étais au comble de la richesse et de la gloire,
Au cœur des mers.
-*Tes rameurs t'ont fait voguer sur les grandes eaux:
Un vent d'orient t'a brisée au cœur des mers.
-'Tes richesses, tes marchés et tes marchandises.
Tes mariniers et tes pilotes.
Ceux qui réparent tes fissures
Et ceux qui s'occupent de ton commerce.
Tous tes hommes de guerre qui sont chez toi.
Et toute la multitude qui est au milieu de toi
Tomberont dans le cœur des mers.
Au jour de ta chute.
'**Aux cris de tes pilotes.
Les plages d'alentour trembleront ;
'-^Et tous ceux qui manient la rame descendront de leurs navires.
Les mariniers, tous les pilotes de la mer.
Ils se tiendront sur la terre ;
■^"Ils feront entendre leurs voix sur toi.
Et i^ousseront des cris amers ;
Ils jetteront de la poussière sur leurs têtes,
Et se rouleront dans la cendre ;
''Ils se raseront la tète à cause de toi.
Ils se revêtiront de sacs,
I-]l ils pleureront sur loi dans l'amertume de leur âme,
1081
Chap. 27, 32-28. 9. ÉZÉGIIIEL.
Avec vine vive affliction.
^^Dans leur douleur, ils diront une complainte sur toi,
Ils se lamenteront sur toi :
Qui était comme Tyr,
Comme cette ville détruite au milieu de la mer?
'•'Quand tes produits sortaient des mers,
Tu rassasiais un grand nombre de peuples ;
Par l'abondance de tes biens et de tes marchandises,
Tu enrichissais les rois de la terre.
■'^Et quand tu as été brisée par les mers.
Quand tu as disparu dans les profondeurs des eaux,
Tes marchandises et toute ta multitude
Sont tombées avec toi.
•'^Tous les habitants des îles sont dans la stupeur à cause de toi,
Leurs rois sont saisis d'épouvante.
Leur visage est bouleversé.
^*Les marchands parmi les peuples sifflent sur toi ;
Tu es réduite au néant, tu ne seras plus à jamais !
Chap. XXVIII. 'La parole de lÉternel me fut adressée, en ces mots
-Fils de l'homme, dis au prince de Tyr :
Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Ton cœur s'est élevé, et tu as dit : Je suis Dieu,
Je suis assis sur le siège de Dieu, au sein des mers !
Toi, tu es homme et non Dieu,
Et tu prends ta volonté pour la volonté de Dieu.
^Voici, tu es plus sage que Daniel,
Rien de secret n'est caché pour toi ;
■*Par ta sagesse et par ton intelligence
Tu t'es acquis des richesses.
Tu as amassé de l'or et de l'argent
Dans tes trésors ;
^Par ta grande sagesse et par ton commerce
Tu as accru tes richesses.
Et par tes richesses ton cœur s'est élevé.
^ C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Parce que tu prends ta volonté pour la volonté de Dieu,
'Voici, je ferai venir contre toi des étrangers,
Les plus violents d'entre les peuples ;
Ils tireront l'épée contre ton éclatante sagesse,
Et ils souilleront ta beauté.
*Ils te précipiteront dans la fosse,
Et tu mourras comme ceux qui tombent percés de coups.
Au milieu des mers.
''En face de ton meurtrier, diras-tu : Je suis Dieu ?
Tu seras homme et non Dieu
1082
ÉZÉCHIEL. Chap.98.io-Qi.
Sous la main de celui qui te tuera.
'"Tu mourras de la mort des incirconcis,
Par la main des étrangers.
Car moi, j'ai parlé,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
"La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
'"Fils de l'homme,
Prononce une complainte sur le roi de Tyr !
Tu lui diras : Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Tu mettais le sceau à la perfection,
Tu étais plein de sagesse, parfait en beauté.
'^Tu étais en Eden, le jardin de Dieu ;
Tu étais couvert de toute espèce de pierres précieuses,
De sardoine, de topaze, de diamant.
De chrysolithe, d'onyx, de jaspe.
De saphir, d'escarboucle, d'émeraude, et d'or;
Tes tambourins et tes flûtes étaient à ton service,
Préparés pour le jour où tu fus créé.
'^Tu étais un chérubin protecteur, aux ailes déployées;
Je t'avais placé et tu étais sur la sainte montagne de Dieu ;
Tu marchais au milieu des ])ierres étincelantes.
'^Tu as été intègre dans tes >'oies,
Depuis le jour où tu fus créé
Jusqu'à celui où l'iniquité a été trouvée chez toi.
'"Par la grandeur de ton commerce
Tu as été rempli de violence, et tu as péché ;
Je te précipite de la montagne de Dieu,
Et je te fais disparaître, chérubin protecteur.
Du milieu des pierres étincelantes.
'"Ton cœur s'est élevé à cause de ta beauté,
Tu as corrompu ta sagesse par ton éclat;
Je te jette par terre.
Je te livre en spectacle aux rois.
'*Par la multitude de tes iniquités.
Par l'injustice de ton commerce.
Tu as profané tes sanctuaires ;
Je fais sortir du milieu de toi un feu qui te dévore.
Je te réduis en cendre sur la terre,
Aux yeux de tous ceux qui te regardent.
'^Tous ceux qui te connaissent parmi les peuples
Sont dans la stupeur à cause de toi ;
Tu es réduit au néant, tu ne seras plus à jamais !
^'La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
-'Fils de l'homme, tourne ta face vers Sidon,
1083
6'J
Chap. 28, ^-29, 6. ÉZÉCHIEL.
Et prophétise contre elle !
**Tu diras ; Ainsi parle le Seigneur, TEternel :
Voici, j'en veux à toi, Sidon !
Je serai glorifié au milieu de toi ;
Et ils sauront que je suis TEternel,
Quand j'exercerai mes jugements contre elle.
Quand je manifesterai ma sainteté au milieu d'elle.
-•■'J'enverrai la peste dans son sein,
Je ferai couler le sang dans ses rues ;
Les morts tomberont au milieu d'elle
Par l'épée qui de toutes parts viendra la frapper.
Et ils sauront que je suis l'Eternel.
-''Alors elle ne sera plus pour la maison d'Israël
Une épine qui blesse, une ronce déchirante,
Parmi tous ceux qui l'entourent et qui la méprisent.
Et ils sauront que je suis le Seigneur, l'Eternel,
^^Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel : ront en sécurité, et ils bâtiront des
Lorsque je rassemblerai la maison maisons et planteront des vignes ; ils
d'Israël du milieu des peuples où elle y habiteront en sécurité, quand j'exer-
est dispersée, je manifesterai en elle cerai mes jugements contre tous ceux
ma sainteté aux yeux des nations, et qui les entourent et qui les méprisent,
ils habiteront leur pays que j'ai donné Et ils sauront que je suis l'Eternel,
à mon serviteur Jacob. **Ils y habite- leur Dieu.
Propliêties contre V Egypte.
Chap. A'.Y/,Y. 'La dixième année, le douzième jour du dixième mois, la pa-
role de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
^Fils de l'homme, tourne ta face vers Pharaon, roi d'Egypte,
Et prophétise contre lui et contre toute l'Egypte !
^Parle, et tu diras : Ainsi parle le Seigneur, rÉternel :
Voici, j'en veux à toi, Pharaon, roi d'Egypte,
Grand crocodile, qui te couches au milieu de tes fleuves,
Et qui dis : Mon fleuve est à moi, c'est moi qui l'ai fait !
*Je mettrai une boucle à tes mâchoires.
J'attacherai à tes écailles les poissons de tes fleuves.
Et je te tirerai du milieu de tes fleuves.
Avec tous les poissons qui s'y trouvent
Et qui seront attachés à tes écailles.
^Je te jetterai dans le désert.
Toi et tous les poissons de tes fleuves.
Tu tomberas sur la face des champs.
Tu ne seras ni relevé ni ramassé ;
Aux bêtes de la terre et aux oiseaux du ciel
Je te donnerai pour pâture.
^Et tous les habitants de l'Egypte sauront que je suis l'Eternel,
. Parce qu'ils ont été un soutien de roseau pour la maison d'Israël.
1084
ÉZÉCHIEL. Chap.29,i-io.
'Lorsqu'ils t'ont pris dans la main, tu t'es rompu,
Et tu leur as déchiré toute l'épaule ;
Lorsqu'ils se sont appuyés sur toi, tu t'es brisé,
Et tu as rendu leurs reins immobiles.
* C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Voici, je ferai venir contre toi l'épée,
Et j'exterminerai du milieu de toi les hommes et les bêtes.
"Le pays d'Egypte deviendra une solitude et un désert.
Et ils sauront que je suis l'Eternel,
Parce qu'il a dit : Le fleuve est à moi, c'est moi qui l'ai fait !
'"C'est pourquoi voici, j'en veux à toi et à tes fleuves.
Et je ferai du pays d'Egypte un désert et une solitude.
Depuis Migdol jusqu'à Syène et aux frontières de l'Ethiopie.
"Nul pied d'homme n'y passera.
Nul pied d'animal n'y passera,
Et il restera quarante ans sans être habité.
'-Je ferai du pays d'Egypte une solitude entre les pays dévastés.
Et ses villes seront désertes entre les villes désertes,
Pendant quarante ans.
Je répandrai les Egyptiens parmi les nations,
Je les disperserai en divers pays.
'^ Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Au bout de quarante ans je rassemblerai les Egyptiens
Du milieu des peuples où ils auront été dispersés.
'*Je ramènerai les captifs de l'Egypte,
Je les ramènerai dans le pays de Pathros,
Dans le pays de leur origine.
Et là ils formeront un faible royaume.
'^Ce sera le moindre des royaumes.
Et il ne s'élèvera plus au-dessus des nations.
Je les diminuerai, afin qu'ils ne dominent pas sur les nations.
'*Ce royaume ne sera plus pour la maison d'Israël un sujet decon-
II lui rappellera son iniquité, quand elle se tournait vers eux. [fiance;
Et ils sauront que je suis le Seigneur, l'Eternel.
"La vingt-septième année, le premier jour du premier mois, la parole de
lEternel me fut adressée, en ces mots :
'*Fils de l'homme, Nebucadnetsar, roi de Babylone,
A fait faire à son armée un service pénible contre Tyr ;
Toutes les têtes sont chauves, toutes les épaules sont écorchées ;
Et il n'a retiré de Tyr aucun salaire, ni lui, ni son armée,
Pour le service qu'il a fait contre elle.
"C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
1085
Chap. 29. w-30. w. ÉZÉCHIEL.
Voici, je donne à Nebucadnetsar, roi de Babylone,
Le pays d'Egypte ;
Il en emportera les richesses,
Il en prendra les dépouilles,
Il en pillera le butin ;
Ce sera un salaire pour son armée.
^"Pour prix du service qu'il a fait contre Tyr,
Je lui donne le pays d'Egypte;
Car ils ont travaillé pour moi.
Dit le Seigneur, l'Eternel.
^' En ce jour-là, je donnerai de la force " à la maison d'Israël,
Et je t'ouvrirai la bouche au milieu d'eux.
Et ils sauront que je suis l'Eternel.
Chap. XXX. 'La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
^Fils de l'homme, prophétise, et dis :
Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Gémissez !... Malheureux jour !
^Car le jour approche, le jour de l'Eternel approche.
Jour ténébreux : ce sera le temps des nations.
■'L'épée fondra sur l'Egypte,
Et l'épouvante sera dans l'Ethiopie,
Quand les morts tomberont en Egvpte,
Quand on enlèvera ses richesses.
Et que ses fondements seront renversés.
^L'Ethiopie, Puth, Lud, toute l'Arabie, Cub,
Et les lils du pays allié.
Tomberont avec eux par l'épée.
'^Ainsi parle l'Eternel :
Ils tomberont les soutiens de l'Egypte,
Et l'orgueil de sa force périra ;
De Migdol à Syène ils tomberont ])ar l'épée,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
'Ils seront dévastés entre les pays dévastés.
Et ses villes seront entre les villes désertes.
^Et ils sauront que je suis l'Eternel,
Quand je mettrai le feu dans l'Egypte,
Et que tous ses soutiens seront brisés.
"En ce jour-là, des messagers iront de ma part sur des navires
Troubler l'Ethiopie dans sa sécurité ;
Et l'épouvante sera parmi eux au jour de l'Egypte,
Car voici, ces choses arrivent!
'"Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Je ferai disparaître la multitude de l'Egypte,
a. lléb. je ferai pousser une corne.
1086
ÉZÉCIIIEL. Chnp. 30,11-^2.
Par la main de Nebucadnetsar, roi de Babylone.
"Lui et son peuple avec lui,
Le plus violent d'entre les peuples,
Seront envoyés pour détruire le pays ;
Ils tireront l'épée contre l'Egypte,
Et rempliront le pays de morts.
'-Je mettrai les canaux à sec,
Je livrerai le pays entre les mains des méchants ;
Je ravagerai le pays et ce qu'il renferme, par la main des étrangers.
Moi, l'Eternel, j'ai parlé.
'■■'Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
J'anéantirai les idoles.
Et j'oterai de Noph les vains simulacres;
Il n'y aura plus de prince du pays d'Egypte,
Et je répandrai la terreur dans le pavs d'Egypte.
'*Je dévasterai Pathros,
Je mettrai le feu à Tsoan,
Et j'exercerai mes jugements sur No.
'^Je répandrai ma fureur sur Sin, la forteresse de l'Egypte,
Et j'exterminerai la multitude de No.
'Me mettrai le feu dans l'Egypte;
Sin sera saisie d'angoisse.
No sera ouverte par la brèche,
Et Noph conquise en plein jour par les ennemis.
''Les jeunes hommes d'On et de Pi-Béseth tomberont par l'épée,
Et ces villes iront en captivité.
'*A Tachpanès le jour s'obscurcira,
Quand j'y briserai le joug de l'Egypte,
Et que l'orgueil de sa force y prendra fin ;
Un nuage couvrira Tachpanès,
Et ses fdles" iront en captivité.
"J'exercerai mes jugements sur l'Egypte,
Et ils sauront que je suis l'Eternel.
-°La onzième année, le septième jour du premier mois, la parole de l'Éternel
me fut adressée, en ces mots :
-'Fils de l'homme, j'ai rompu le bras de Pharaon, roi d'Egypte ;
Et voici, on ne l'a point pansé pour le guérir.
On ne l'a point enveloppé d'un bandage
Pour le lier et le rafi'ermir,
Alin (pi'il puisse manier l'épée.
"C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Voici, j'en veux à Pharaon, roi d'Egypte,
Et je lui romprai les bras,
a. Ses fil/esj les villes de son ressort.
1087
Chap. SO, 23-31, io. ÉZÉCHIEL.
Celui qui est en bon état et celui qui est cassé,
Et je ferai tomber l'épée de sa main.
'''Je répandrai les Egyptiens parmi les nations,
Je les disperserai en divers pays.
^■•Je fortifierai les bras du roi de Babylone,
Et je mettrai mon épée dans sa main ;
Je romprai les bras de Pharaon,
Et il gémira devant lui comme gémissent les mourants.
^^Je fortifierai, les bras du roi de Babylone,
Et les bras de Pharaon tomberont.
Et ils sauront que je suis l'Eternel,
Quand je mettrai mon épée dans la main du roi de Babylone,
Et qu'il la tournera contre le pays d'Egypte.
-Me répandrai les Egyptiens parmi les nations,
Je les disperserai en divers pays.
Et ils sauront que je suis l'Eternel.
Chap. -VA'AY. 'La onzième année, le premier jour du troisième mois, la
parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
"Fils de l'homme, dis à Pharaon, roi d'Egypte, et à sa multitude :
A qui ressembles-tu dans ta grandeur?
'Voici, l'Assyrie était un cèdre du Liban ;
Ses branches étaient belles.
Son feuillage était touffu, sa tige élevée.
Et sa cime s'élançait au milieu d'épais rameaux.
^Les eaux l'avaient fait croître.
L'abîme l'avait fait pousser en hauteur;
Des fleuves coulaient autour du lieu où il était planté.
Et envoyaient leurs canaux à tous les arbres des champs.
^C'est pourquoi sa tige s'élevait au-dessus de tous les arbres des champs,
Ses branches avaient multiplié, ses rameaux s'étendaient,
Par l'abondance des eaux qui l'avaient fait pousser. ■ ' -
^Tous les oiseaux du ciel nichaient dans ses branches.
Toutes les bêtes des champs faisaient leurs petits sous ses rameaux.
Et de nombreuses nations habitaient toutes à son ombre.
"11 était beau par sa grandeur, par l'étendue de ses branches.
Car ses racines plongeaient dans des eaux abondantes.
^Les cèdres du jardin de Dieu ne le surpassaient point.
Les cyprès n'égalaient point ses branches.
Et les platanes n'étaient point comme ses rameaux;
Aucun arbre du jardin de Dieu ne lui était comparable en beauté.
Me l'avais embelli par la multitude de ses branches.
Et tous les arbres d'Eden, dans le jardin de Dieu, lui portaient envie.
'"C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Parce qu'il avait une tige élevée,
1088
ÉZÉCniEL. Chap.Sl,n-82.-i.
Parce qu'il lançait sa cime au milieu d'épais rameaux,
Et que son cœur était fier de sa hauteur,
"Je l'ai livré entre les mains du héros des nations,
Qui le traitera selon sa méchanceté ; je l'ai chassé.
'-Des étrangers, les plus violents des peuples, l'ont abattu et rejeté;
Ses branches sont tombées dans les montagnes et dans toutes les vallées.
Ses rameaux se sont brisés dans tous les ravins du pays ;
Va tous les peuples de la terre se sont retirés de son ombre,
I']t l'ont abandonné.
'^Sur ses débris sont venus se poser tous les oiseaux du ciel,
Et toutes les bêtes des champs ont fait leur gîte parmi ses rameaux,
"Afin que tous les arbres près des eaux n'élèvent plus leur tige.
Et qu'ils ne lancent plus leur cime au milieu d'épais rameaux,
Afin que tous les chênes arrosés d'eau ne gardent plus leur hauteur ;
Car tous sont livrés à la mort, aux profondeurs de la terre.
Parmi les enfants des hommes.
Avec ceux qui descendent dans la fosse.
'^Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Le jour où il est descendu dans le séjour des morts.
J'ai répandu le deuil, j'ai couvert l'abîme à cause de lui.
Et j'en ai retenu les fleuves ;
Les grandes eaux ont été arrêtées ;
J'ai rendu le Liban triste à cause de lui.
Et tous les arbres des champs ont été desséchés.
"'Par le bruit de sa chute j'ai fait trembler les nations.
Quand je l'ai précipité dans le séjour des morts,
Avec ceux qui descendent dans la fosse ;
Tous les arbres d'Eden ont été consolés dans les profondeurs de la terre,
Les plus beaux et les meilleurs du Liban,
Tous arrosés par les eaux.
''Eux aussi sont descendus avec lui dans le séjour des morts.
Vers ceux qui ont péri par l'épée ;
Ils étaient son bras et ils habitaient à son ombre ])armi les nations.
'*A qui ressembles-tu ainsi en gloire et en grandeur
Parmi les arbres d'Eden?
Tu seras précipité avec les arbres d'Eden
Dans les profondeurs de la terre,
Tu seras couché au milieu des incirconcis.
Avec ceux qui ont péri par l'épée.
Voilà Pharaon et toute sa multitude !
Dit le Seigneur, l'Éternel.
Clutp. XXXII. 'La douzième année, le premier jour du douzième mois, la
parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots :
^Fils de l'homme-
1089
Çhap. 32,3-1^. ÉZÉGHIEL.
Prononce une complainte sur Pharaon, roi d'Egypte !
Tu lui diras : Tu ressemblais à un lionceau parmi les nations ;
Tu étais comme un crocodile dans les mers,
Tu t'élançais dans tes fleuves,
Tu troublais les eaux avec tes pieds,
Tu agitais leurs flots.
^Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
J'étendrai sur toi mon rets.
Dans une foule nombreuse de jjeuples,
Et ils te tireront dans mon fdet.
''Je te laisserai à terre.
Je te jetterai sur la face des champs ;
Je ferai reposer sur toi tous les oiseaux du ciel,
Et je rassasierai de toi les bêtes de toute la terre.
^Je mettrai ta chair sur les montagnes,
Et je remplirai les vallées de tes débris ;
^J'arroserai de ton sang le pays où tu nages.
Jusqu'aux montagnes,
Et les ravins seront remplis de toi.
"Quand je t'éteindrai, je voilerai les cieux
Et j'obscurcirai leurs étoiles.
Je couvrirai le soleil de nuages,
Et la lune ne donnera plus sa lumière.
*J'obscurcirai à cause de toi tous les luminaires des cieux,
Et je répandrai les ténèbres sur ton pays.
Dit le Seigneur, l'Eternel.
''J'affligerai le cœur de beaucoup de peuples.
Quand j'annoncerai ta ruine parmi les nations
A des pays que tu ne connaissais pas.
'°Je frapperai de stupeur beaucoup de peuples à cause de toi,
Et leurs rois seront saisis d'épouvante à cause de toi.
Quand j'agiterai mon épée devant leur face ;
Ils trembleront à tout instant chacun pour sa vie.
Au jour de ta chute.
"Car ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
L'épée du roi de Babylone fondra sur toi.
'-Je ferai tomber ta multitude par l'épée de vaillants hommes.
Tous les plus violents d'entre les peuples ;
Ils anéantiront l'orgueil de l'Egypte,
Et toute sa multitude sera détruite.
'^Je ferai périr tout son bétail près des grandes eaux;
Le pied de l'homme ne les troublera plus,
Le sabot des animaux ne les troublera plus,
'*Alors je calmerai ses eaux.
Et je ferai couler ses fleuves comme l'huile,
Dit le Seigneur, l'Éternel.
1090
ÉZÉCHIEL. Chap.S^,a-To
'^Quand je ferai du pays d'Egypte une solitude,
Et que le pays sera dépouillé de tout ce qu'il contient,
Quand je frapperai tous ceux qui l'habitent,
Ils sauront que je suis l'Eternel.
16/
'C'est là une complainte, et on la dira ;
Les filles des nations diront cette complainte ;
Elles la prononceront sur l'Egypte et sur toute sa multitude,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
'"La douzième année, le quinzième jour du mois, la parole de l'Éternel me
fut adressée, en ces mots :
"Fils de l'homme.
Lamente-toi sur la multitude d'Egypte, et précipite-la.
Elle et les filles des nations puissantes,
Dans les profondeurs de la terre.
Avec ceux qui descendent dans la fosse !
"Qui surpasses-tu en beauté ?
Descends, et couche-toi avec les incirconcis !
-"Ils tomberont au milieu de ceux qui sont morts par l'épée.
Le glaive est donné :
Entraînez l'Egypte et toute sa multitude !
"Les puissants héros lui adresseront la parole
Au sein du séjour des morts,
Avec ceux qui étaient ses soutiens.
Ils sont descendus, ils sont couchés les incirconcis.
Tués par l'épée.
"*Là est l'Assyrien, avec toute sa multitude,
Et ses sépulcres sont autour de lui ;
Tous sont morts, sont tombés par l'épée.
-'Ses sé]:)uleres sont dans les profondeurs de la fosse,
Et sa multitude est autour de son sépulcre;
Tous sont morts, sont tombés par l'épée;
Eux qui répandaient la terreur dans le pavs des vivants.
"Là est Elam, avec toute sa multitude.
Autour est son sépulcre ;
Tovis sont morts, sont tombés par l'épée;
Ils sont descendus incinoncis dans les profondeurs de la terre.
Eux f|ui répandaient la terreur clans le ])ays des Aivants,
Et ils ont jîorté leur ignominie vers ceux (pii descendenl dans la fosse.
-^On a fait sa couche parmi les morts avec toute sa multitude.
Et ses sé])idcres sont autour de lui ;
Tous ces incirconcis sont morts par l'éjiée.
Car ils répandaient la terreur dans le pays des vivants,
1091
Chap. 82,26-33,6. ÉZÉCHIEL.
Et ils ont porté leur ignominie vers ceux qui descendent dans la fosse ;
Ils ont été placés parmi les morts.
-•'Là sont Méschec, Tubal, et toute leur multitude,
Et leurs sépulcres sont autour d'eux ;
Tous ces incirconcis sont morts par l'épée,
Car ils répandaient la terreur dans le pays des vivants.
-"Ils ne sont pas couchés avec les héros
Ceux qui sont tombés d'entre les incirconcis ;
Ils sont descendus au séjour des morts avec leurs armes de guerre,
Ils ont mis leurs épées sous leurs têtes.
Et leurs iniquités ont été sur leurs ossements;
Car ils étaient la terreur des héros dans le pays des vivants.
-^Toi aussi, tu seras brisé au milieu des incirconcis.
Tu seras couché avec ceux qui sont morts par l'épée.
^^Là sont Edom, ses rois et tous ses princes.
Qui, malgré leur vaillance, ont été placés
Avec ceux qui sont morts par l'épée ;
Ils sont couchés avec les incirconcis.
Avec ceux qui descendent dans la fosse.
^"Là sont tous les princes du septentrion, et tous les Sidoniens,
Qui sont descendus vers les morts.
Confus, malgré la terreur qu'insjoirait leur vaillance;
Ces incirconcis sont couchés avec ceux qui sont morts par l'épée,
Et ils ont porté leur ignominie vers ceux qui descendent dans la fosse.
^'Pharaon les verra.
Et il se consolera au sujet de toute sa multitude.
Des siens qui sont morts par l'épée et de toute son armée.
Dit le Seigneur, l'Eternel.
^-Car je répandrai ma terreur dans le pays des vivants;
Et ils seront couchés au milieu des incirconcis,
Avec ceux qui sont morts par l'épée.
Pharaon et toute sa multitude,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
Devoirs des propliètes.
Chap. XXXIII. 'La parole de l'E- et avertit le peuple; *et si celui qui
ternel me fut adressée, en ces mots : entend le son de la trompette ne se
-Fils de l'homme, parle aux enfants laisse pas avertir, et que l'épée vienne
de ton peuple, et dis-leur : Lorsque le surprendre, son sang sera sur sa
je fais venir l'épée sur un pays, et que tête. H\ a entendu le son de la trom-
le peuple du pays prend dans son sein pette, et il ne s'est pas laissé avertir,
un homme et l'établit comme senti- son sang sera sur lui; s'il se laisse
nelle, — 'si cet homme voit venir l'é- avertir, il sauvera son âme. ^Si la sen-
pée sur le pays, sonne de la trompette, tinelle voit venir l'épée, et ne sonne
1092
EZECHIEL.
Chap. 83,1-71.
pas de là trompette ; si le peuple n'est tice, '^s'il rend le gage, s'il restitue ce
])as averti, et que Fépée vienne enle-
ver à (jueltpi'un la vie, celui-ci périra
à cause de son iniquité, mais je rede-
manderai son san"' à la sentinelle.
"Et toi, fils de riiomme, je t'ai éta-
bli comme sentinelle sur la maison
d'Israël. Tu dois écouter la parole qui
qu'il a ravi, s il suit les préceptes qui
donnent la vie, sans commettre l'ini-
quité, il vivra, il ne mourra pas. *^Tous
les péchés qu'il a commis seront ou-
bliés; il pratique la droiture et la jus-
tice, il vivra.
'"Les enfants de ton peuple disent ;
sort de ma bouche, et les avertir de La voie du Seigneur n'est pas droite,
ma part. * Quand je dis au méchant: C'est leur voie qui n'est pas droite.
Méchant, tu mourras ! si tu ne parles "Si le juste se détourne de sa justice
pas pour détourner le méchant de et commet l'iniquité, il mourra à cause
sa voie, ce méchant mourra dans son de cela. ''■'Si le méchant revient de sa
iniquité, et je te redemanderai son méchanceté et pratique la droiture et
sang. 'Mais si tu avertis le méchant la justice, il vivra à cause de cela,
pour le détourner de sa voie, et qu'il -"Vous dites : La voie du Seigneur
ne s'en détourne pas, il mourra dans n'est pas droite. Je vous jugerai cha-
son iniquité, et toi tu sauveras ton cun selon ses voies, maison d'Israël !
âme.
'«Et toi, fils de l'homme, dis à la A ioccasioa de la prise de Jérusalem.
maison d'Israël : Vous dites : Nos ^'La douzième année, le cinquième
transgressions et nos péchés sont sur jour du dixième mois de notre capti-
nous, et c'est à cause d'eux que nous vite, un homme qui s'était échajipé
sommes frappés de langueur; com- de .Jérusalem vint à moi et dit: La
ment pourrions-nous vivre? "Dis-leur: ville a été prise ! --La main de l'Eter-
Je suis vivant ! dit le Seigneur, l'Eter- nel avait été sur moi le soir avant
nel, ce que je désire, ce n'est pas que l'arrivée du fugitif, et l'Eternel m'avait
le méchant meure, c'est qu'il change ouvert la bouche lorsqu'il vint auprès
de conduite et qu'il vive. Revenez, de moi le matin. Ma bouche était ou
revenez de votre mauvaise voie; et verte, et je n'étais plus muet. -^Alors
pourquoi mourriez-vous, maison d'Is- la parole de l'Eternel me fut adressée,
raël ? en ces mots :
'-Et toi, fils de l'homme, dis aux ^''Fils de l'homme, ceux qui habitent
enfants de ton peuple: La justice du ces ruines dans le pavs d'Israël disent ■
juste ne le sauvera pas au jour de sa Abraham était seul, et il a hérité le
transgression; et le méchant ne tom- pays; à nous, qui sommes nombreux,
bera pas par sa méchanceté le jour où lepaysest donné en possession. -^G'est
il s'en détournera, de même que le pourquoi dis-leur : Ainsi parle le Sei-
juste ne pourra pas vivre par sa justice gneur, l'Eternel: Vous mangez vos
au jour de sa transgression. '^Lorsque aliments avec du sang", vous levez les
je dis au juste qu'il vivra, — s'il se yeux vers vos idoles, vous répandez
confie dans sa justice et commet l'ini- le sang. Et vous posséderiez le pays !
-"Vous vous appuyez sur votre épéc,
vous commettez des abominations.
quité, toute sa justice sera oubliée, et
il mourra à cause de l'iniquité qu'il a
commise. '*Lorsque je dis au méchant :
Tu mourras ! — s'il l'cvient de son pé-
chacun de vous déshonore la femme
de son procliain. Et vous posséderiez
ché et pratique la droiture et la jus- le pays ! -M)is-leur : Ainsi p;irle le Sci-
o. Contrairement à la loi, Lév. 19, iC : « Vous ne mangerez rien avec du sang. »
1093
Chap. 33, 28-34, 12.
EZECIIIËL.
gneur, rÉternel : Je suis vivant ! ceux
qui sont parmi les ruines tomberont
par l'épée; ceux qui sont dans les
champs, j'en ferai la pâture des bêtes;
et ceux qui sont dans les forts et dans
les cavernes mourront par la peste.
^*Je réduirai le pays en solitude et en
désert; l'orgueil de sa force prendra
fin; les montagnes d'Israël seront dé-
solées, personne n'y passera. -'Et ils
sauront que je suis l'Éternel, quand
je réduirai le pays en solitude et en
désert, à cause de toutes les abomina-
tions qu'ils ont commises.
•■'"Et toi, fils de l'homme, les enfants
de ton peuple s'entretiennent de toi
près des murs et aux portes des mai-
sons, et ils se disent l'un à l'autre,
chacun à son frère: Venez donc, et
écoutez quelle est la parole qui est
procédée de l'Eternel ! ^'Et ils se ren-
dent en foule auprès de toi, et mon
peuple s'assied devant toi ; ils écou-
tent tes paroles, mais ils ne les met-
tent point en pratique, car leur bouche
en fait un sujet de moquerie, et leur
cœur se livre à la cupidité. ''-Voici,
tu es pour eux comme un chanteur
agréable, possédant une belle voix, et
habile dans la musique. Ils écoutent
tes paroles, mais ils ne les mettent
point en pratique. *' Quand ces choses
arriveront, — et voici, elles arrivent !
— ils sauront qu'il y avait un prophète
au milieu d'eux.
Contre les chefs d'Israël. Promesses au peuple.
C/iajj. XXXIV. 'La parole de l'É-
ternel me fut adressée, en ces mots :
-Fils de l'homme, prophétise con-
tre les pasteurs d'Israël"! Prophétise,
et dis-leur, aux pasteurs : Ainsi parle
le Seigneur, l'Eternel : Malheur aux
pasteurs d'Israël , qui se paissaient
eux-mêmes ! Les pasteurs ne devaient-
ils pas paître le troupeau ? ^Vous avez
a Les chefs d'Israël.
mangé la graisse, vous vous êtes vêtus
avec la laine, vous avez tué ce qui
était gras, vous n'avez point fait paître
les brebis. *Vous n'avez pas fortifié
celles qui étaient faibles, guéri celle
qui était malade, pansé celle qui était
blessée; vous n'avez jias ramené celle
qui s'égarait, cherché celle qui était
perdue; mais vous les avez dominées
avec violence et avec dureté. ^EUes
se sont dispersées, parce qu'elles n'a-
vaient point de pasteur; elles sont
devenues la proie de toutes les bêtes
des champs, elles se sont dispersées.
'^Mon troupeau est errant sur toutes
les montagnes et sur toutes les colli-
nes élevées, mon troupeau est dis-
persé sur toute la face du pays ; nul
n'en prend souci, nul ne le cherche.
"C'est pourquoi, pasteurs, écoutez
la parole de l'Eternel ! * Je suis vivant !
dit le Seigneur, l'Éternel, parce que
mes brebis sont au pillage et qu'elles
sont devenues la proie de toutes les
bêtes des champs, faute de pasteur,
parce que mes pasteurs ne prenaient
aucun souci de mes brebis, cpi'ils se
paissaient eux-mêmes, et ne faisaient
point paître mes brebis, — '*à cause
de cela, pasteurs, écoutez la parole
de l'Eternel ! '"Ainsi parle le Seigneur,
l'Eternel : Voici, j'en veux aux pas-
teurs ! Je reprendrai mes brebis d'en-
tre leurs mains, je ne les laisserai
plus jiaître mes brebis, et ils ne se
paîtront plus eux-mêmes ; je délivrerai
mes brebis de leur bouche, et elles ne
seront plus pour eux une proie. "Car
ainsi parle le Seigneur, l'Éternel :
Voici, j'aurai soin moi-même de mes
brebis, et j'en ferai la revue. '^Comme
un pasteur inspecte son troupeau
quand il est au milieu de ses brebis
éparses, ainsi je ferai la revue de mes
brebis, et je les recueillerai de tous
les lieux où elles ont été dispersées
au jour des nuages et de l'obscurité.
1094
EZECHIEL. C/iap.3li3-3o,3.
"Je les retirerai d'entre les peuples, qu'elles ne soient |)lus au pillage, et
je les rassemblerai des diverses con- je jugerai entre brebis et brebis. --'J'é-
trées, et je les ramènerai dans leur tablirai sur elles un seul pasteur, qui
|xiys; je les ferai paitre sur les mun- les fera paître, mon serviteur David;
tagnes d'Israël, le long des ruisseaux, il les fera j)aître, il sera leur pasteur,
et dans tous les lieux habités du pays. -^Moi, l'Eternel, je serai leur Dieu, et
'^Je les ferai paître dans un bon j)àtu- mon serviteur David sera prince au
rage, et leur demeure sera sur les milieu d'elles. Moi, l'Éternel, j'ai
montagnes élevées d'Israël; là elles parlé. -^Je traiterai avec elles une al-
reposeront dans un agréable asile, et liance de paix, et je ferai disparaître
elles auront de gras pâturages sur les du pays les animaux sauvages; elles
montagnes d'Israël. '^ C'est moi qui habiteront en sécurité dans le désert,
ferai paître mes brebis, c'est moi qui et dormiront au milieu des forêts. -Me
les ferai reposer, dit le Seigneur, ferai d'elles et des environs de ma
l'Eternel. 'Me chercherai celle qui colline un sujet de bénédiction ; j'en-
était perdue, je ramènerai celle qui verrai la pluie en son temps, et ce
était égarée, je panserai celle qui est sera une pluie de bénédiction. -"L'ar-
blessée, et je fortifierai celle qui est bre des champs donnera son fruit, et
malade. Mais je détruirai celles qui la tei-re donnera ses productions. Elles
sont grasses et vigoureuses. Je veux seront en sécurité dans leur pays ; et
les paître avec justice. elles sauront que je suis l'Eternel,
''Et vous, mes brebis, ainsi parle quand je briserai les liens de leur
le Seigneur, l'Eternel : Voici, je juge- joug, et que je les délivrerai de la main
rai entre brebis et brebis, entre bé- de ceux qui les asservissaient. -*Elles
liers et boucs. '^Est-ce trop peu pour ne seront plus au pillage parmi les
vous de paître dans le bon pâturage, nations, les bêtes de la terre ne les
pour que vous fouliez de vos pieds le dévoreront ])lus, elles habiteront en
reste de votre pâturage ? de boire une sécurité, et il n'y aura personne pour
eau limpide, pour que vous troubliez les troubler. -M'établirai pour elles
le reste avec vos pieds ? ''■^ Et mes bre- une jjlantation qui aura du renom;
bis doivent paître ce que vos pieds elles ne seront plus consumées par la
ont foulé, et boire ce que vos pieds faim dans le pays, et elles ne porte-
ont troublé ! ront plus l'opprobre des nations. ^"Et
-"C'est pourquoi ainsi leur parle le elles sauront que moi, l'Eternel, leur
Seigneur, l'Eternel : Voici, je jugerai Dieu, je suis avec elles, et qu'elles
entre la brebis grasse et la brebis sont mon peuple, elles, la maison
maigre. -'Parce que vous avez heurté d'Israël, dit le Seigneur, l'Éternel,
avec le côté et avec l'épaule, et frappé ^'Vous, mes brebis, brebis de mon
de vos cornes toutes les brebis faibles, pâturage, vous êtes des hommes ; moi,
jusqu'à ce que vous les ayez chassées, je suis votre Dieu, dit le Seigneur,
--je porterai secours à mes brebis, afin l'Eternel.
Propliétic contre les lùloiiiiles.
Chfip. XXW. 'La ])arole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots:
-Fils de l'homme, tourne ta face vers la montagne de Séir,
Et jirophétise contre elle !
^Tu lui diras : Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel :
1095
Chap. 85,^-15. ÉZÉCHIEL.
Voici, j'en veux à toi, montagne de Séir !
J'étends ma main sur toi,
Et je fais de toi une solitude et un désert.
*Je mettrai tes villes en ruines.
Tu deviendras une solitude,
Et tu sauras que je suis l'Eternel.
'^ Parce que tu avais une haine éternelle,
Parce que tu as précipité par le glaive les enfants d'Israël,
Au jour de leur détresse,
Au temps où l'iniquité était à son terme,
^Je suis vivant ! dit le Seigneur, l'Eternel,
Je te mettrai à sang, et le sang te poursuivra ;
Puisque tu n'as pas haï le sang.
Le sang te poursuivra.
'Je ferai de la montagne de Séir une solitude et un désert.
Et j'en exterminerai les allants et les venants.
'Je remplirai de morts ses montagnes ;
Sur tes collines, dans tes vallées, dans tous tes ravins.
Tomberont ceux qui seront frappés par l'épée.
'Je ferai de toi des solitudes éternelles,
Tes villes ne seront plus habitées,
Et vous saurez que je suis l'Eternel.
"Parce que tu as dit : Les deux nations, les deux pays" seront à moi.
Et nous en prendrons possession.
Quand même l'Éternel était là,
"Je suis vivant ! dit le Seigneur, l'Eternel,
J'agirai avec la colère et la fureur
Que tu as montrées, dans ta haine contre eux;
Et je me ferai connaître au milieu d'eux,
Quand je te jugerai.
'-Tu sauras que moi, l'Éternel,
J'ai entendu tous les outrages
Que tu as proférés contre les montagnes d'Israël,
En disant : Elles sont dévastées,
Elles nous sont livrées comme une proie.
''Vous vous êtes élevés contre moi par vos discours,
Vous avez multiplié vos paroles contre moi :
J'ai entendu.
"Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel :
Lorsque tout le pays sera dans la joie,
Je ferai de toi une solitude.
'^A cause de la joie que tu as éprouvée
Parce que l'héritage de la maison d'Israël était dévasté.
Je te traiterai de la même manière ;
Tu deviendras une solitude, montagne de Séir,
■a. Israël et Juda.
1096
i
ÉZÉCHIEL. Chap.S6,i-n.
Toi, et Edom tout entier.
Et ils sauront que je suis rEternel.
Le rétablissement d'Israël.
Chap. XXXVI. 'Et toi, fils de l'homme, prophétise sur les montagnes d'Is-
Tu diras : Montagnes d'Israël, écoutez la parole de l'Eternel ! [raël !
-Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Parce que l'ennemi a dit sur vous : Ah ! ah !
Ces hauteurs éternelles sont devenues notre propriété !
^Prophétise et dis : Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Oui, parce qu'on a voulu de toutes parts vous dévaster et vous engloutir.
Pour que vous tussiez la propriété des autres nations.
Parce que vous avez été l'objet des discours et des propos des peuples,
^Montagnes d'Israël, écoutez la parole du Seigneur, de l'Eternel !
Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel,
Aux montagnes et aux collines.
Aux ruisseaux et aux vallées.
Aux ruines désertes et aux villes abandonnées,
Qui ont servi de proie et de risée
Aux autres nations d alentour ;
^ Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Oui, dans le feu de ma jalousie.
Je parle contre les autres nations et contre Edom tout entier.
Qui se sont donné mon pays en propriété.
Avec toute la joie de leur cœur et le mépris de leur âme.
Afin d'en piller les jiroduits.
^ C'est pourquoi prophétise sur le pays d'Israël,
Dis aux montagnes et aux collines,
Aux ruisseaux et aux vallées :
Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Voici, je parle dans ma jalousie et dans ma fureur.
Parce que vous portez l'ignominie des nations.
'C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Je lève ma main !
Ce sont les nations qui vous entourent
Qui porteront elles-mêmes leur ignominie.
*Et vous, montagnes d'Israël, vous pousserez vos rameaux,
Et vous porterez vos fruits pour mon peuple d'Israël ;
Car ces choses sont près d'arriver.
'Voici, je vous serai favorable.
Je me tournerai vers vous.
Et vous serez cultivées et ensemencées.
'"Je mettrai sur vous des hommes en grand nombre,
La maison d'Israël tout entière ;
Les villes seront habitées.
Et l'on rebâtira sur les ruines.
"Je multiplierai sur vous les hommes et les animaux;
1097
Chap.36,ii-3o. ÉZÉCHIEL.
Ils multiplieront et seront féconds ;
Je veux que vous soyez habitées comme auparavant,
Et je vous ferai plus de bien qu'autrefois ;
Et vous saurez que je suis l'Eternel.
'-Je ferai marcher sur vous des hommes, mon peuple d'Israël,
Et ils te posséderont;
Tu seras leur héritage,
Et tu ne les détruiras plus.
"Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Parce qu'on vous dit : Tu as dévoré des hommes.
Tu as détruit ta pro])ro nation,
'*A cause de cela tu ne dévoreras plus d'hommes,
Tu ne détruiras ])lus ta nation,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
'^Je ne te ferai plus entendre les outrages des nations.
Et tu ne porteras plus l'opprobre des peuples ;
Tu ne détruiras plus ta nation,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
"La parole de l'Eternel me fut vous avez profané parmi les nations
adressée, en ces mots : où vous êtes allés. -^Je sanctifierai mon
"Fils de l'homme, ceux de la mai- grand nom, qui a été profané parmi
son d'Israël, quand ils habitaient leur les nations, que vous avez profané au
])ays, l'ont souillé par leur conduite milieu d'elles. Et les nations sauront
et par leurs œuvres ; leur conduite a que je suis l'Eternel, dit le Seigneur,
été devant moi comme la souillure l'Eternel, cjuand je serai sanctifié par
d'une femme pendant son impureté, vous sous leurs yeux. -■'Je vous retire-
'''Alors j'ai répandu ma fureur sur eux, rai d'entre les nations, je vous rassem-
à cause du sang qu'ils avaient versé blerai de tous les pays, et je vous ra-
dans le pays, et des idoles dont ils mènerai dans votre pays. ^^ Je répandrai
l'avaient souillé. "Je les ai dispersés sur vous une eau pure, et vous serez
])armi les nations, et ils ont été répan- purifiés ; je vous purifierai de toutes
dus en divers pays ; je les ai jugés se- vos souillures et de toutes vos idoles,
lonleurconduiteetselon leursœuvres. -''Je vous donnerai un cœur nouveau,
^"Ils sont arrivés chez les nations où et je mettrai en vous un esprit nou-
ils allaient, et ils ont profané mon veau; j'ôterai de votre corps le cœur
saint nom, en sorte qu'on disait d'eux : de pierre, et je vous donnerai un cœur
C'est le peuple de l'Eternel, c'est de de chair. -'Je mettrai mon esprit en
son pays qu'ils sont sortis. -'Et j'ai vous, et je ferai que vous suiviez mes
voulu sauver l'honneur de mon saint ordonnances, et que vous observiez et
nom, que ])rofanait la maison d'Israël pratiquiez mes lois. -^Vous habiterez
parmi les nations où elle est allée. le pays que j'ai donné à vos pères ;
*" C'est pourquoi dis à la maison vous serez mon peuple, et je serai
d'Israël : Ainsi parle le Seigneur, l'E- votre Dieu. '-'^Je vous délivrerai de
ternel : Ce n'est pas à cause de vous toutes vos souillures. J'appellerai le
que j'agis de la sorte, maison d'Israël ; blé, et je le multiplierai; je ne vous
c'est à cause de mon saint nom que enverrai plus la famine. '"Je niulti-
1098
EZECIIIEL.
Cliap. 36,31-37,
plierai le fiait des arbres et le produit
des champs, afin que vous n'ayez plus
l'opprobre de la famine parmi les na-
tions. ^'Alors vous vous souviendrez
de votre conduite qui était mauvaise,
et de vos actions qui n'étaient pas
bonnes ; vous vous prendrez vous-
mêmes en dégoût, à cause de vos ini-
quités et de vos abominations. ^^Ce
n'est ])as à cause de vous que j'agis de
la sorte, dit le Seigneur, l'Eternel, sa-
chez-le ! Ayez honte et rougissez de
votre conduite, maison d'Israël !
^^-Vinsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Le jour où je vous purifierai de toutes
vos ini<]uités, je peuplerai les villes,
et les ruines seront relcA^ées ; '*la terre
dévastée sera cultivée, tandis qu'elle
était déserte aux yeux de tous les pas-
sants ; '^et l'on dira : Cette terre dévas-
tée est devenue comme un jardin
d'Édcn ; et ces villes ruinées, désertes
et abattues, sont fortifiées et habitées.
^"Et les nations qui resteront autour
de vous sauront que moi, l'Eternel,
j'ai rebâti ce qui était abattu, et planté
ce qui était dévasté. Moi, l'Eternel,
j'ai parlé, et j'agirai.
^'Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Voici encore sur quoi je me laisserai
fléchir par la maison d'Israël, voici ce
que je ferai pour eux : je multiplierai
les hommes comme un troupeau. '"^Les
villes en ruines seront remplies de
troupeaux d'hommes, pareils aux trou-
peaux consacrés, aux troupeaux qu'on
amène à Jérusalem pendant ses fêtes
solennelles. Et ils sauront que je suis
l'Eternel.
fort nombreux, à la surface de la val-
lée, et ils étaient comjjlètement secs.
Le retour en Israël, et In réunion des deux
royaumes.
Chap. XXXVII. ' La main de l'É-
ternel fut sur moi, et l'Eternel me
transporta en es|)rit, et me déposa
dans le milieu d'une vallée remplie
d'ossements. -11 me fit passer auprès
tl eux, tout autour ; et voici, ils étaient
'Il me dit : Fils de l'homme, ces os
pourront-ils revivre ? Je répondis :
Seigneur Eternel, tu le sais.
■•Il me dit : Prophétise sur ces os, et
dis-leur : Ossements desséchés, écou-
tez la parole de l'Eternel ! ^Ainsi parle
le Seigneur, l'Eternel, à ces os : Voici,
je vais faire entrer en vous un esprit,
et vous vivrez ; ^je vous donnerai des
nerfs, je ferai croître sur vous de la
chair, je vous couvrirai de peau, je
mettrai en vous un esprit, et vous vi-
vrez. Et vous saurez que je suis l'Eter-
nel. "Je prophétisai, selon l'ordre que
j'avais reçu. Et comme je prophétisais,
il y eut un bruit, et voici, il se fit un
mouvement, et les os s'approchèrent
les uns des autres. *Je regardai, et
voici, il leur vint des nerfs, la chair
crût, et la peau les couvrit par-dessus ;
mais il n'y avait point en eux d'esprit.
''11 me dit : Prophétise, et parle à
l'esprit ! prophétise, fils de l'homme,
et dis à l'esprit : Ainsi parle le Sei-
gneur, l'Eternel : Esprit, viens des
quatre vents, souffle sur ces morts, et
qu'ils revivent ! '"Je prophétisai, selon
l'ordre qu'il m'avait donné. Et l'esprit
entra en eux, et ils reprirent vie, et
ils se tinrent sur leurs pieds : c'était
une armée nombreuse, très nom-
breuse.
"Il médit: Fils de l'homme, ces os,
c'est toute la maison d'Israël. Voici,
ils disent : Nos os sont desséchés,
notre espérance est détruite, nous
sommes perdus! '-Prophétise donc, et
dis-leur : Ainsi parle le Seigneur, l'E-
ternel : Voici, j'ouvrirai vos sépulcres,
je vous ferai sortir de vos sépulcres,
ù mon peuple, et je vous ramènerai
dans le pays d'Israël. '^Et vous saurez
que je suis l'Eternel, lorsque j'ouvri-
rai vos sépulcres, et que je vous ferai
sortir de vos sépulcres, ô mon peuple !
'*Je mettrai mon esprit en vous, et
1099 70 •
Chap. S7 , 15-38, i.
EZECHIEL.
vous vivrez ; je vous rétablirai dans blerai de toutes parts, et je les ramè-
votre pays, et vous saurez que moi, nerai dans leur pays. ^^Je ferai d'eux
l'Eternel, j'ai parlé et agi, dit l'Eter- une seule nation dans le pays, dans
nel. les montagnes d'Israël ; ils auront tous
un même roi, ils ne formeront plus
*^La parole de l'Eternel me fut adres- deux nations, et ne seront plus divisés
sée, en ces mots : en deux royaumes. -^Ils ne se souille-
'^Et toi, fils de l'homme, prends ront plus par leurs idoles, par leurs
une pièce de bois, et écris dessus : abominations, et par toutes leurs trans-
Pour Juda, et pour les enfants d'is- gressions ; je les retirerai de tous les
raël qui lui sont associés. Prends une lieux qu'ils ont habités et où ils ont
autre pièce de bois, et écris dessus : péché, et je les purifierai ; ils seront
Pour Joseph, bois d'Ephraïm, et de mon peuple, et je serai leur Dieu. *" Mon
toute la maison d'Israël qui lui est serviteur David sera leur roi, et ils au-
associée. *' Rapproche -les l'une de ront tous un seul pasteur. Ils suivront
l'autre pour en former une seule mes ordonnances, ils observeront mes
pièce, en sorte qu'elles soient unies lois et les mettront en pratique. -^Ils
dans ta main. '*Et lorsque les enfants habiteront le pays que j'ai donné à
de ton peuple te diront : Ne nous mon serviteur Jacob, et qu'ont habité
expliqueras-tu pas ce que cela signi- vos pères ; ils y habiteront, eux, leurs
fie? ''■'réponds-leur : Ainsi parle le Sei- enfants, et les enfants de leurs enfants,
gneur, rÉternel : Voici, je prendrai à perpétuité; et mon serviteur David
le bois de Joseph qui est dans la main sera leur prince pour toujours. -*Je
d'Ephraïm, et les tribus d'Israël qui traiterai avec eux une alliance de paix,
lui sont associées ; je les joindrai au et il y aura une alliance éternelle avec
bois de Juda, et j'en formerai un seul eux; je les établirai, je les multiplie-
bois, en sorte qu'ils ne soient qu'un rai, et je placerai mon sanctuaire au
dans ma main. *°Les bois sur lesquels
tu écriras seront dans ta main, sous
leurs yeux.
^'Et tu leur diras : Ainsi parle le
Seigneur, l'Eternel : Voici, je pren-
drai les enfants d'Israël du milieu des
nations où ils sont allés, je les rassem-
milieu d'eux pour toujours. -'Ma de-
meure sera parmi eux; je serai leur
Dieu, et ils seront mon peuple. -*Et
les nations sauront que je suis l'Eter-
nel, qui sanctifie Israël, lorsque mon
sanctuaire sera pour toujours au milieu
d'eux.
Propliétie contre Gog.
Chap. XXXVIII. 'La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots
^Fils de l'homme, tourne ta face vers Gog, au pays de Magog,
Vers lé prince de Rosch, de Méschec et de Tubal,
Et prophétise contre lui !
^Tu diras : Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Voici, j'en veux à toi, Gog,
Prince de Rosch, de Méschec et de Tubal !
*Je t'entraînerai, et je mettrai une boucle à tes mâchoires ;
Je te ferai sortir, toi et toute ton armée,
Chevaux et cavaliers,
Tous vêtus magnifiquement,
1100
ÉZÉGIIIEL. Chap.S8,i-ii.
Troupe nombreuse portant le grand et le petit bouclier,
Tous maniant l'épée ;
^Et avec eux ceux de Perse, d'Ethiopie et de Puth,
Tous portant le bouclier et le casque ;
*Gomcr et toutes ses troupes,
La maison de Togarma,
A l'extrémité du septentrion.
Et toutes ses troupes,
Peuples nombreux qui sont avec toi.
^Prépare-toi, tiens-toi prêt.
Toi, et toute ta multitude assemblée autour de toi !
Sois leur chef!
*Après bien des jours, tu seras à leur tête ;
Dans la suite des années, tu marcheras contre le pays
Dont les habitants, échappés à l'épée,
Auront été rassemblés d'entre plusieurs peuples
Sur les montagnes d'Israël longtemps désertes;
Retirés du milieu des peuples,
Ils seront tous en sécurité dans leurs demeures.
'Tu monteras, tu t'avanceras comme une tempête.
Tu seras comme une nuée qui va couvrir le pays.
Toi et toutes tes troupes, et les nombreux peuples avec toi.
•"Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel :
En ce jour-là, des pensées s'élèveront dans ton cœur,
Et tu formeras de mauvais desseins.
"Tu diras : Je monterai contre un pays ouvert.
Je fondrai sur des hommes tranquilles.
En sécurité dans leurs demeures.
Tous dans des habitations sans murailles.
Et n'ayant ni verrous ni portes ;
'-J'irai faire du butin et me livrer au pillage.
Porter la main sur des ruines maintenant habitées,
Sur un peuple recueilli du milieu des nations.
Ayant des troupeaux et des propriétés,
Et occupant les lieux élevés du pays.
''Séba et Dedan, les marchands de Tarsis,
Et tous leurs lionceaux, te diront :
Viens-tu pour faire du butin ?
Est-ce pour piller que tu as rassemblé ta multitude,
Pour emporter de l'argent et de l'or.
Pour prendre des trou])eaux et des biens,
Pour faire un grand butin ?
"C'est pourquoi prophétise, fils de l'homme, et dis à Gog :
Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel :
Oui, le jour où mon peuple d'Israël vivra en sécurité.
Tu le sauras.
1101
Chap. 38,15-39,'.. ÉZÉCHIEL.
'^Alors tu partiras de ton pays, des extrémités du septentrion,
Toi et de nombreux peuples avec toi,
Tous montés sur des chevaux.
Une grande multitude, une armée puissante.
'^Tu t'avanceras contre mon peuple d'Israël,
Comme une nuée qui va couvrir le pays.
Dans la suite des jours, je te ferai marcher contre mon pays,
Afin que les nations me connaissent.
Quand je serai sanctifié par toi sous leurs yeux, ô Gog !
''Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Est-ce toi de qui j'ai parlé jadis
Par mes serviteurs les prophètes d'Israël, .
Qui ont prophétisé alors, pendant des années,
Que je t'amènerais contre eux ?
'**En ce jour-là, le jour où Gog marchera contre la terre d'Israël,
Dit le Seigneur, l'Eternel,
La fureur me montera dans les narines.
'"Je le déclare, dans ma jalousie et dans le feu de ma colère,
En ce jour-là, il y aura un grand tumulte
Dans le pays d'Israël.
-"Les poissons de la mer et les oiseaux du ciel trembleront devant moi,
Et les bêtes des champs et tous les reptiles qui rampent sur la terre,
Et tous les hommes qui sont à la surface de la terre ;
Les montagnes seront renversées.
Les parois des rochers s'écrouleront.
Et toutes les murailles tomberont par terre.
-'J'appellerai l'épée contre lui sur toutes mes montagnes.
Dît le Seigneur, l'Eternel ;
L'épée de chacun se tournera contre son frère.
-^J'exercerai mes jugements contre lui par la peste et par le sang.
Par une pluie violente et par des pierres de grêle ;
Je ferai pleuvoir le feu et le soufre sur lui et sur ses troupes,
Et sur les peuples nombreux qui seront avec lui.
-^Je manifesterai ma grandeur et ma sainteté.
Je me ferai connaître aux yeux de la multitude des nations.
Et elles sauront que je suis l'Eternel.
Cliap. XXXIX. 'Et toi, fils de l'homme, prophétise contre Gog!
Tu diras : Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Voici, j'en veux à toi, Gog,
Prince de Rosch, de Méschec et de Tubal !
-Je t'entraînerai, je te conduirai.
Je te ferai monter des extrémités du septentrion.
Et je t'amènerai sur les montagnes d'Israël.
^J'abattrai ton arc de ta main gauche,
Et je ferai tomber tes flèches de ta main droite.
••Tu tomberas sur les montagnes d'Israël,
1102
ÉZÉCHIEL. Chap. S9, 5-ii.
Toi et toutes tes troupes,
Et les peuples qui seront avec toi.;
Aux oiseaux de proie, à tout ce qui a des ailes,
Et aux bêtes des champs je te donnerai pour pâture.
^Tu tomberas sur la face de la terre.
Car jai parlé, dit le Seigneur, rÉternel.
^J'enverrai le feu dans Magog,
Et parmi ceux qui habitent en sécurité les îles ;
Et ils sauront que je suis l'Eternel.
'Je ferai connaître mon saint nom au milieu de mon peuple d'Israël,
Et je ne laisserai plus profaner mon saint nom ;
Et les nations sauront que je suis l'Eternel,
Le Saint en Israël.
^Voici, ces choses viennent, elles arrivent.
Dit le Seigneur, l'Eternel ;
C'est le jour dont j'ai parlé.
'Alors les habitants des villes d'Israël sortiront,
Ils brûleront et livreront aux flammes les armes.
Les petits et les grands boucliers,
Les arcs et les flèches,
Les piques et les lances ;
Ils en feront du feu pendant sept ans.
'"Ils ne prendront point de bois dans les champs.
Et ils n'en couperont point dans les forêts.
Car c'est avec les armes qu'ils feront du feu.
Ils dépouilleront ceux qui les ont dépouillés,
Ils pilleront ceux qui les ont pillés.
Dit le Seigneur, l'Eternel.
"En ce jour-là.
Je donnerai à Gog un lieu qui lui servira de sépulcre en Israël,
La vallée des voyageurs, à l'orient de la mer ;
Ce sépulcre fermera le passage aux voyageurs.
C'est là qu'on enterrera Gog et toute sa multitude.
Et on appellera cette vallée la vallée de la multitude de Gog.
'-La maison d'Israël les enterrera.
Afin de purifier le pays ;
Et cela durera sept mois.
"Tout le peuple du pays les enterrera,
Et il en aura du renom,
Le jour où je serai glorifié.
Dit le Seigneur, l'Eternel.
'*Ils choisiront des hommes qui seront sans cesse à parcourir le pays.
Et qui enterreront, avec l'aide des voyageurs.
Les corps restés à la surface de la terre ;
Ils purifieront le pays.
Et ils seront à la recherche pendant sept mois entiers.
1103
Chap.S9,i5-%. ÉZÉGHIEL.
'^Ils parcourront le pays;
Et quand l'un d'eux verra les ossements d'un homme,
Il mettra près de là un signe,
Jusqu'à ce que les fossoyeurs l'enterrent
Dans la vallée de la multitude de Gog.
'^11 y aura aussi une ville appelée Hamona".
C'est ainsi qu'on purifiera le pays.
"Et toi, fils de l'homme, ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Dis aux oiseaux, à tout ce qui a des ailes,
Et à toutes les bêtes des champs :
Réunissez-vous, venez, rassemblez-vous de toutes parts,
Pour le sacrifice où j'immole pour vous des victimes.
Grand sacrifice sur les montagnes d'Israël !
Vous mangerez de la chair, et vous boirez du sang.
'*Vous mangerez la chair des héros,
Et vous boirez le sang des princes de la terre,
Béliers, agneaux, boucs,
Taureaux engraissés sur le Basan.
''Vous mangerez de la graisse jusqu'à vous en rassasier,
Et vous boirez du sang jusqu'à vous enivrer,
A ce festin de victimes que j'immolerai pour vous.
-"Vous vous rassasierez à ma table de la chair des chevaux et des cava-
De la chair des héros et de tous les hommes de guerre, [liers,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
-'Je manifesterai ma gloire parmi les nations ;
Et toutes les nations verront les jugements que j'exercerai,
Et les châtiments dont ma main les frappera.
-*La maison d'Israël saura que je suis l'Eternel, son Dieu,
Dès ce jour et à l'avenir.
^^Et les nations sauront que c'est à cause de ses iniquités
Que la maison d'Israël a été conduite en captivité,
A cause de ses infidélités envers moi ;
Aussi je leur ai caché ma face.
Et je les ai livrés entre les mains de leurs ennemis.
Afin qu'ils périssent tous par l'épée.
-^Je les ai traités selon leurs souillures et leurs transgressions.
Et je leur ai caché ma face.
-^ C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel :
Maintenant je ramènerai les captifs de Jacob,
J'aurai pitié de toute la maison d'Israël,
Et je serai jaloux de mon saint nom.
-^ Alors ils oublieront leur opprobre.
Et toutes les infidélités qu'ils ont commises envers moi.
Lorsqu'ils habitaient en sécurité leur pays,
G. Uamona dérive d'un mot qui signifie multitude.
1104
ÉZÉCHIEL. Chap 39,21-40. is.
Et qu'il n'y avait personne pour les troubler.
-'Quand je les ramènerai d'entre les peuples,
Quand je les rassemblerai du pays de leurs ennemis,
Je serai sanctifié ])ar eux aux yeux de beaucoup de nations,
-*Et ils sauront que je suis l'Eternel, leur Dieu,
Qui les avait emmenés captifs parmi les nations.
Et qui les rassemble dans leur pays ;
Je ne laisserai chez elles aucun d'eux,
•'Et je ne leur cacherai plus ma face.
Car je répandrai mon esprit sur la maison d'Israël,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
Lti nouvelle Jérusalem, vision.
Chap. XL. 'La vingt-cinquième de la porte, qui avait une canne en lar-
année de notre captivité, au commen- geur, et l'autre seuil, qui avait une
cément de l'année, le dixième jour du canne en largeur. 'Chaque chambre
mois, quatorze ans après la ruine de était longue d'une canne, et large d'une
la ville, en ce même jour, la main de canne. 11 y avait entre les chambres
l'Eternel fut sur moi, et il me trans- un espace de cinq coudées. Le seuil
porta dans le pays d'Israël. -11 m'y de la porte, près du vestibule de la
transporta, dans des visions divines, porte, à l'intérieur, avait une canne,
et me déposa sur une montagne très *11 mesura le vestibule de la porte, à
élevée, où se trouvait au midi comme l'intérieur; il avait une canne. 'Il me-
une ville construite. 'Il me conduisit sura le vestibule de la porte; il avait
là ; et voici, il y avait un homme dont huit coudées, et ses poteaux en avaient
l'aspect était comme l'aspect de l'ai- deux; le vestibule de la porte était en
rain ; il avait dans la main un cordeau dedans. '"Les chambres de la porte
de lin et une canne pour mesurer, et orientale étaient au nombre de trois
il se tenait à la porte. ''Cet homme me d'un côté et de trois de l'autre ; toutes
dit : Fils de l'homme, regarde de tes les trois avaient la même mesure, et
yeux, et écoute de tes oreilles ! Appli- les poteaux de chaque côté avaient
que ton attention à toutes les choses aussi la même mesure. "Il mesura la
queje te montrerai, car tu as été amené largeur de l'ouverture de la porte, qui
ici, afin que je te les montre. Fais con- était de dix coudées, et la hauteur de
naître à la maison d'Israël tout ce cpie la porte, qui était de treize coudées,
tu verras. '-Il y avait devant les chambres un
Woici, un mur extérieur entourait espace d'une coudée de côté et d'au-
la maison de tous côtés. Dans la main tre ; chaque chambre avait six coudées
de l'homme était une canne de six d'un côté, et six coudées de l'autre,
coudées pour mesurer, chaque cou- "Il mesura la porte depuis le toit d'une
dée ayant un palme de plus que la chambre jusqu'au toit de l'autre; il y
coudée ordinaire. Il mesura la largeur avait une largeur de vingt-cinq cou-
du mur, qui était d'une canne, et la dées entre les deux ouvertures oppo-
hauteur, qui était d'une canne. sées. '■'Il compta soixantecoudées pour
*I1 alla vers la porte orientale, et il les poteaux, près desquels était une
en monta les degrés. Il mesura le seuil cour, autour de la porte. '^L'espace
1105
Chap. 40, 16-39.
EZECHIEL.
entre la porte d'entrée et le vestibule
de la porte intérieure était de cin-
quante coudées. '"Il y avait des fenê-
tres grillées aux chambres et à leurs
poteaux à l'intérieur de la porte tout
autour; il y avait aussi des fenêtres
dans les vestibules tout autour inté-
rieurement; des palmes étaient sculp-
tées sur les poteaux.
"Il me conduisit dans le parvis ex-
térieur, où se trouvaient des chambres
et un pavé tout autour ; il y avait trente
chambres sur ce pavé. '*Le pavé était
au côté des portes, et répondait à la
longueur des portes : c'était le pavé
inférieur. '^11 mesura la largeur depuis
la porte d'en bas jusqu'au parvis in-
térieur en dehors ; il y avait cent cou-
dées, à l'orient et au septentrion.
-"Il mesura la longueur et la lareeur
de la porte septentrionale du parvis
extérieur. '-'Ses chambres, au nombre
de trois d'un côté et de trois de l'au-
tre, ses poteaux et ses vestibules,
avaient la même mesure que la pre-
mière porte , cinquante coudées en
longueur et vingt-cinq coudées en lar-
geur. "Ses fenêtres, son vestibule,
ses palmes, avaient la même mesure
que la porte orientale ; on y montait
par sept degrés, devant lesquels était
son vestibule. -^11 y avait une porte
au parvis intérieur, vis-à-vis de la porte
septentrionale et vis-à-vis de la porte
orientale ; il mesura d'une porte à l'au-
tre cent coudées.
-*I1 me conduisit du côté du midi,
où se trouvait la porte méridionale. Il
en mesura les poteaux et les vesti-
bules, qui avaient la même mesure.
-^ Cette porte et ses vestibules avaient
des fenêtres tout autour, comme les
autres fenêtres, cinquante coutlées en
longueur et vingt-cinq coudées en
largeur. -"On y montait par sept de-
grés, devant lesquels était son vesti
intérieur avait une porte du côté du
midi ; il mesura d'une porte à l'autre
au midi cent coudées.
-*II me conduisit dans le parvis in-
térieur, par la porte du midi. Il me-
sura la porte du midi, qui avait la
même mesure. -''Ses chambres, ses po-
teaux et ses vestibules , avaient la
même mesure. Cette porte et ses ves-
tibules avaient des fenêtres tout au-
tour, cinquante coudées en longueur
et vingt-cinq coudées en largeur. ''"Il
y avait tout autour des A^estibules de
vingt-cinq coudées de longueur et de
cinq de largeur. ^'Les vestibules de la
porte aboutissaient au parvis exté-
rieur; il y avait des palmes sur ses
poteaux, et huit degrés pour y monter.
'-Il me conduisit dans le parvis in-
térieur, par l'entrée orientale. Il me-
sura la porte, qui a^ait la même me-
sure. ''Ses chambres, ses poteaux et
ses vestibules, avaient la même me-
sure. Cette porte et ses vestibules
avaient des fenêtres tout autour, cin-
quante coudées en longueur et vingt-
cinq coudées en largeur. '*Ses vesti-
bules aboutissaientau parvis extérieur;
il y avait de chaque côté des palmes
sur ses poteaux, et huit degrés pour
y monter.
'^11 me conduisit vers la porte sep-
tentrionale. Il la mesura, et trouva la
même mesure, '"ainsi qu'à ses cham-
bres, à ses ]X)teauxetà ses vestibules;
elle avait des fenêtres tout autour;
cinquante coudées en lon^rueur et
vingt-cinq coudées en 1
argeur,
'Ses
vestibules aboutissaient au parvis ex-
térieur; il y avait de chaque côté des
palmes sur ses poteaux, et huit degrés
pour y monter.
"^11 y avait une chambre qui s'ou-
vrait vers les poteaux des portes, et
où l'on devait laver les holocaustes.
'^Dans le vestibule de la porte se trou-
bule ; il y avait de chaque côté des vaient de chaque côté deux tables,
palmes sur ses poteaux. '-'Le parvis sur lesquelles on devait égorger l'ho-
1106
EZECHIKL.
Cil a p. 40, ■lû-i/.s.
locauste pour le sarrifice crcxpiation de Tautre. ''•'Le vestibule avait une
et pour le sacrifice de culpabilité. ''"A longueur de vingt coudées et une lar-
l'un des côtés extérieurs par où Ton geur de onze coudées; on y montait
par des degrés. Il v avait des colonnes
près des poteaux, l'une d'un côté, et
l'autre de l'autre.
montait, à l'entrée de la porte septen-
trionale, il y avait deux tables; et à
l'autre côté, vers le vestibule de la
porte, il y avait deux tables. '"Il se
trouvait ainsi, aux côtés de la porte,
quatre tables dune part et quatre ta-
bles de l'autre, en tout luiit tables.
sur
lesquelles on devait égorger les
victimes. ''-Il y avait encore pour les
Clinp. XLI. ' Il me conduisit dans
le temple. Il mesura les poteaux; il y
avait six coudées de largeur d'un côté,
et six coudées de largeur de l'autre,
larareur de la tente. -La lartycur de la
holocaustes quatre tables en pierres porte était de dix coudées ; il y avait
de taille, longues d'une coudée et de- cinq coudées d'un côté de la porte, et
mie, larges d'une coudée et demie, et cinq coudées de l'autre. Il mesura la
hautes d'une coudée; on devait mettre longueur du temple, quarante cou-
sur ces tables les instruments avec dées, et la largeur, vingt coudées,
lesquels on égorgeait les victimes ^Puis il entra dans l'intérieur. Il me-
pour les holocaustes et pour les au- sura les poteaux de la porte, deux cou-
tres sacrifices. ■''Des rebords de quatre dées, la porte, six coudées, et la lar-
doigts étaient adaptés à la maison tout geur de la porte, sept coudées. ''Il
autour; et la chair des sacrifices de- mesura une long-ueur de vingt cou-
vait être mise sur les tables. dées, et une largeur de vingt coudées,
■•^En dehors de la porte intérieure sur le devant du temple; et il me dit :
il y avait des chambres pour les clian- C'est ici le lieu très saint,
très, dans le parvis intérieur: l'une ^11 mesura le mur de la maison, six
était à côté de la porte septentrionale coudées, et la largeur des chambres
et avait la face au midi, l'autre était à latérales tout autour de la maison,
côté de la porte orientale et avait la quatre coudées. "Les chambres laté-
face au septentrion. ''=11 me dit : Cette raies étaient les unes à. côté des au-
chambre, dont la face est au midi, est très, au nombre de trente, et il y avait
pour les prêtres qui ont la garde de la trois étages; elles entraient dans un
maison ; *"et la chambre, dont la face mur construit pour ces chambres tout
est au septentrion, est pour les pré- autour de la maison, elles y étaient
très qui ont la garde de l'autel. Ce appuyées, sans entrer dans le mur
sont les fils de Tsadok, qui, parmi les même de la maison. 'Les chambres
fils de Lévi, s'approchent de l'Eternel occupaient plus d'espace, à mesure
qu'elles s'élevaient, et l'on allait en
tournant; car on montait autour de la
maison par un escalier tournant. Il y
avait ainsi plus d'espace dans le haut
de la maison, et l'on montait de l'é-
pour le servir.
■•"Il mesura le parvis, qui avait cent
coudées de longueur et cent coudées
de largeur, en carré. L'autel était de-
vant la maison.
**I1 me conduisit dans le vestibule
de la maison. Il mesura les poteaux
du vestibule, et trouva cinq coudées
d'un côté et cinq coudées de l'autre.
La largeur de la porte était de trois
tage inférieur à l'étage supérieur par
celui du milieu.
*Je considérai la hauteur autour de
la maison. Les chambres latérales, à
partir de leur fondement, avaient une
coudées d'un côté et de trois coudées canne pleine, six grandes coudées.
1107
Chap. /iJ,a-i3,7.
EZECHIEL.
'Le mur extérieur des chambres laté-
rales avait une épaisseur de cinq cou-
dées. L'espace libre entre les cham-
bres latérales de la maison '"et les
chambres autour de la maison, avait
une largeur de vingt coudées, tout
autour. "L'entrée des chambres laté-
rales donnait sur l'espace libre, une
entrée au septentrion, et une entrée
au midi ; et la largeur de l'espace libre
était de cinq coudées tout autour.
'-Le bâtiment qui était devant la
place vide, du côté de l'occident, avait
une largeur de soixante et dix coudées,
un mur de cinq coudées d'épaisseur
tout autour, et une longueur de qua-
tre-vingt-dix coudées. '-^11 mesura la
maison, qui avait cent coudées de lon-
gueur. La place vide, le bâtiment et
ses murs , avaient une longueur de
cent coudées. '''La largeur de la face
de la maison et de la place vide, du
côté de l'orient, était de cent coudées.
'^11 mesura la longueur du bâtiment
devant la place vide, sur le derrière,
et ses galeries de chaque côté : il y
avait cent coudées.
"'Le temple intérieur, les vestibules
extérieurs, les seuils, les fenêtres gril-
lées, les galeries du pourtour aux trois
étages, en face des seuils, étaient re-
couverts de bois tout autour. Depuis
le sol jusqu'aux fenêtres fermées, "jus-
qu'au-dessus de la porte, le dedans de
la maison, le dehors, toute la muraille
du pourtour, â l'intérieur et à l'exté-
rieur, tout était d'après la mesure, '*et
orné de chérubins et de palmes. Il y
avait une palme entre deux chérubins.
'^Chaque chérubin avait deux visages,
une face d'homme tournée d'un côté
vers la palme, et une face de lion tour-
née de l'autre côté vers l'autre palme;
il en était ainsi tout autour de la mai-
son. -"Depuis le sol jusqu'au-dessus
de la porte, il y avait des chérubins et
des palmes, et aussi sur la muraille du
temple. -'Les poteaux du temple étaient
1
carrés, et la face du sanctuaire avait
le même aspect.
^^ L'autel était de bois, haut de trois
coudées, et long de deux coudées. Ses
angles, ses pieds, et ses côtés étaient
de bois. L'homme me dit : C'est ici la
table qui est devant l'Eternel. *'Le
temple et le sanctuaire avaient deux
portes. -^11 y avait aux portes deux
battants, qui tous deux tournaient sur
les portes , deux battants pour une
porte et deux pour l'autre. -^Des ché-
rubins et des palmes étaient sculptés
sur les portes du temple, comme sur
les murs. Un entablement en bois était
sur le front du vestibule en dehors.
-"Il y avait des fenêtres fermées, et il
y avait des palmes de part et d'autre,
ainsi qu'aux côtés du vestibule, aux
chambres latérales de la maison, et
aux entablements.
Chap. XLII. 'Il me fit sortir vers
le parvis extérieur du côté du septen-
trion, et il me conduisit aux chambres
qui étaient vis-à-vis de la place vide
et vis-à-vis du bâtiment, au septen-
trion. ^Sur la face, où se trouvait la
porte septentrionale, il y avait une
longueur de cent coudées ; et la lar-
geur était de cinquante coudées. * C'é-
tait vis-à-vis des vingt coudées du par-
vis intérieur, et vis-à-vis du pavé du
parvis extérieur, là où se trouvaient les
galeries des trois étages. ''Devant les
chambres, il y avait une allée large de
dix coudées, et une voie d'une coudée ;
leurs portes donnaient au septentrion.
^Les chambres supérieures étaient plus
étroites que les inférieures et que cel-
les du milieu du bâtiment, parce que
les galeries leur ôtaient de la place.
"Il y avait trois étages, mais il n'y avait
point de colonnes, comme les colon-
nes des parvis ; c'est pourquoi, à par-
tir du sol, les chambres du haut étaient
plus étroites que celles du bas et du
milieu. ^Le mur extérieur parallèle aux
108
EZECHIEL.
Chap. 43.S-43.S.
chamliics, du côté du parvis extérieur,
devant les chambres, avait cinqiiante
coudées de longueur ; *car la longueur
des chambres du côté du parvis cxté-
l'ieur était de cinquante coudées. Mais
sur la face du temple il y avait cent
coudées. 'Au bas de ces chambres
était l'entrée de l'orient, quand on y
venait du j^arvis extérieur.
'"Il y avait encore des chambres sur
la largeur du mur du parvis du côté
de l'orient, vis-à-vis de la place vide
etvis-à-vis du bâtiment. "Devantelles,
il y avait une allée, comme devant les
chambres qui étaient du côté du sep-
tentrion. La longueur et la largeur
étaient les mêmes; leurs issues, leur
disposition et leurs portes étaient sem-
blables. '-Il en était de même pour les
portes des chambres du côté du midi.
Il y avait une porte à la tête de l'allée,
de l'allée qui se trouvait droit devant
trion avec la canne qui servait de me-
sure, et il y avait tout autour cinq
cents cannes. "11 mesura le côté du
midi avec la canne qui servait de me-
sure, et il y avait cinq cents cannes.
'^11 se tourna du côté de l'occident, et
mesura cinq cents cannes avec la canne
qui servait de mesure. '"Il mesura des
quatre côtés le mur formant l'enceinte
de la maison ; la longueur était de cincj
cents cannes, et la largeur de cinq
cents cannes ; ce mur marquait la sé-
paration entre le saint et le profane.
Chap. XLIII. 'Il me conduisit à la
porte, à la porte qui était du côté de
l'orient. -Et voici, la gloire du Dieu
d'Israël s'avançait de l'orient. Sa voix
était pareille au bruit des grandes
eaux, et la terre resplendissait de sa
gloire. ^ Cette vision était semblable à
celle que j'avais eue lorsque j'étais
le mur du côté de l'orient, par où l'on venu pour détruire la ville; et ces vi
y entrait. '^11 me dit: Les chambres sions étaient semblables à celle que
du septentrion et les chambres du j'avais eue près du fleuve du Kebar.
midi, qui sont devant la place vide, Et je tombai sur ma face,
ce sont les chambres saintes, où les *La gloire de l'Eternel entra dans la
prêtres qui s'approchent de l'Eternel maison par la porte qui était du côté
mangeront les choses très saintes; ils de l'orient. ^Alors l'esprit m'enleva et
y déposeront les choses très saintes, me transporta dans le parvis intérieur.
les offrandes, les victimes présentées
dans les sacrifices d'expiation et de
culpabilité; carie lieu estsaint. '*Quand
les prêtres seront entrés, ils ne sorti-
ront pas du sanctuaire pour aller dans
le parvis extérieur, mais ils dépose-
ront là les vêtements avec lesquels ils
font le service, car ces vêtements sont
saints; ils en mettront d'autres pour
s'approcher du peuple.
'^Lorsqu'il eut achevé de mesurer
la maison intérieure, il me fit sortir
par la porte qui était du côté de l'o-
rient, et il mesura l'enceinte tout au-
tour. "^11 mesura le côté de l'orient
avec la canne qui servait de mesure,
et il y avait tout autour cinq cents
cannes. ''Il mesura le côté du septen-
Et voici, la gloire de l'Éternel re
m-
plissait la maison. "J'entendis quel-
qu'un qui me parlait depuis la maison,
et un homme se tenait près de moi.
"Il me dit : Fils de l'homme, c'est
ici le lieu de mon trône, le lieu où je
poserai la plante de mes pieds; j'y
habiterai éternellement au milieu des
enfants d'Israël. La maison d'Israël et
ses rois ne souilleront plus- mon saint
nom par leurs prostitutions et par les
cadavres de leurs rois sur leurs hauts
lieux. ''Ils mettaient leur seuil près de
mon seuil, leurs poteaux près de mes
poteaux, et il n'y avait qu'un mur en-
tre moi et eux; ils ont ainsi souillé
mon saint nom par les abominations
qu'ils ont commises; c'est pourcpioi
1109
Chap. 43,0-44,2.
EZECniEL.
je les ai consumés dans ma colère.
^Maintenant ils éloigneront de moi
leurs prostitutions et les cadavres de
leurs rois, et j'habiterai éternellement
au milieu d'eux.
'"Toi, fds de l'homme, montre ce
temple à la maison d'Israël; qu'ils en
mesurent le plan, et qu'ils rougissent
de leurs iniquités. "S'ils rougissent
de toute leur conduite, fais-leur con-
naître la forme de cette maison, sa
disposition, ses issues et ses entrées,
tous ses dessins et toutes ses ordon-
nances, tous ses dessins et toutes ses
lois ; mets-en la description sous leurs
yeux, afin qu'ils gardent tous ses des-
sins et toutes ses ordonnances, et
qu'ils s'y conforment dans l'exécution.
'"Telle est la loi de la maison. Sur le
sommet de la montagne, tout l'espace
qu'elle doit occuper est très saint.
Voilà donc la loi de la maison.
"Voici les mesures de l'autel, d'a-
près les coudées dont chacune était
d'un palme plus longue que la coudée
ordinaire. La base avait une coudée
de hauteur, et une coudée de largeur;
et le rebord oui terminait son contour
avait un empan de largeur; c'était le
support de l'autel. '■'Depuis la base
sur le sol jusqu'à l'encadrement infé-
rieur il y avait deux coudées, et une
coudée de largeur; et depuis le petit
jusqu'au grand encadrement il y avait
quatre coudées, et une coudée de
largeur. '^L'autel avait quatre cou-
dées ; et quatre cornes s'élevaient de
l'autel. '^L'autel avait douze coudées
de longueur, douze coudées de lar-
geur, et formait un carré par ses qua-
tre côtés. '"L'encadrement avait qua-
torze coudées de longueur sur quatorze
coudées de largeur à ses quatre côtés;
le rebord qui terminait son contour
avait une demi-coudée; la base avait
une coudée tout autour, et les degrés
étaient tournés vers l'orient.
"*11 me dit : Fils de l'homme, ainsi
parle le Seigneur, l'Éternel : Voici les
lois au sujet de l'autel, pour le jour
où on le construira, afin d'y offrir les
holocaustes et d'y répandre le sang.
'^Tu donneras aux prêtres, aux Lévi-
tes, qui sont de la postérité de Tsadok
et qui s'approchent de moi pour me
servir, dit le Seigneur, l'Eternel, un
jeune taureau pour le sacrifice d'ex-
piation. -"Tu prendras de son sang, et
tu en mettras sur les quatre cornes de
l'autel, sur les quatre angles de l'en-
cadrement, et sur le rebord qui l'en-
toure ; tu jîurifieras ainsi l'autel et tu
en feras l'expiation. '-'Tu prendras le
taureau expiatoire, et on le brûlera
dans un lieu réservé de la maison, en
dehors du sanctuaire. --Le second
jour, tu offriras en expiation un bouc
sans défaut; on purifiera ainsi l'autel,
comme on l'aura purifié avec le tau-
reau. -'Quand tu auras achevé la puri-
fication, tu offriras un jeune taureau
sans défaut, et un bélier du troupeau
sans défaut. -''Tu les offriras devant
l'Eternel; les prêtres jetteront du sel
sur eux, et les offriront en holocauste
à l'Éternel. "Pendant sept jours, tu
sacrifieras chaque jour un bouc comme
victime expiatoire; on sacrifiera aussi
un jeune taureau et un bélier du trou-
peau, l'un et l'autre sans défaut. -^Pen-
dant sept jours, on fera l'expiation et
la purification de l'autel, on le consa-
crera. -'Lorsque ces jours seront ac-
complis, dès le huitième jour et à
l'avenir les prêtres offriront sur l'autel
vos holocaustes et vos sacrifices d'ac-
tions de grâces. Et je vous serai favo-
rable, dit le Seigneur, l'Éternel.
Chop. XLIV. ' 11 me ramena vers
la porte extérieure du sanctuaire, du
côté de l'orient. Mais elle était fermée.
-Et l'Eternel me dit : Cette porte sera
fermée, elle ne s'ouvrira point, et per-
sonne n'y passera; car l'Éternel, le
Dieu d'Israël, est entré par là. Elle
illO
EZECHIEL.
Chap. 4 i, 3-^1.
restera fernire. ^Pour ce qui concerne
le prince, le prince pourra s'y asseoir,
pour manger le pain devant l'Eternel ;
il entrera par le chemin du vestibule
de la porte, et il sortira par le même
chemin.
■•Il me conduisit vers la porte du
septentrion, devant la maison. Je re-
gardai, et voici, la irloire de l'Eternel
remplissait la maison de l'Eternel. Et
je tombai sur ma face. ^L'Eternel me
dit : Fils de l'homme, sois attentif, et
regarde de tes yeux ! Ecoute de tes
oreilles tout ce cjue je te dirai au sujet
de toutes les ordonnances de la mai-
son de l'Eternel et de toutes ses lois ;
considère attentivement l'entrée de la
maison et toutes les issues du sanc-
tuaire. "Tu diras aux rebelles, à la
maison d'Israël : Ainsi parle le Sei-
gneur, l'Eternel : Assez de toutes vos
abominations, maison d'Israël ! "Vous
avez introduit dans mon sanctuaire
des étrangers incirconcis de cœur et
incirconcis de chair, pour jH'ofaner ma
maison ; vous avez olfert mon pain, la
ffraisse et le sansr à toutes vos abomi-
nations, vous avez rompu mon al-
liance. ^Vous n'avez pas fait le service
de mon sanctuaire, mais vous les avez
mis à votre place pour faire le service
dans mon sanctuaire.
"Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Aucun étranger, incirconcis de cœur
et incirconcis de chair, n'entrera dans
mon sanctuaire, aucun des étrangers
qui seront au milieu des enfants d'Is-
raël. '"De plus, les Lévites qui se sont
éloignés de moi, quand Israël s'éga-
rait et se détournait de moi pour sui-
vre ses idoles , porteront la peine de
leur iniquité. "Ils seront dans mon
sanctuaire comme serviteurs, ils au-
ront la garde des portes de la maison
et feront le service de la maison ; ils
égorgeront pour le peuple les victimes
destinées aux holocaustes et aux au-
tres sacrifices, et ils se tiendront de-
vant lui pour être à son service. '-Par-
ce qu'ils l'ont servi devant ses idoles,
et qu'ils ont fait tomber dans le péché
la maison d'Israël, je lève ma main
sur eux, dit le Seigneur, l'Eternel,
pour qu'ils portent la peine de leur
iniquité. "'Ils ne s'approcheront pas
de moi pour être à mon service dans
le sacerdoce, ils ne s'approcheront
pas de mes sanctuaires, de mes lieux
très saints; ils porteront la peine de
leur ignominie et des abominations
qu'ils ont commises. '''Je leur donne-
rai la garde de la maison, et ils en fe-
ront tout le service et tout ce qui doit
s'y faire.
'^Mais les prêtres, les Lévites, fils
de Tsadok, qui ont fait le service de
mon sanctuaire , quand les enfants
d'Israël s'égaraient loin de moi, ceux-
là s'approcheront de moi pour me ser-
vir, et se tiendront devant moi pour
m'offrir la graisse et le sang, dit le
Seigneur, l'Eternel. '"Ils entreront
dans mon sanctuaire, ils s'approche-
ront de ma table pour me servir, ils
seront à mon service. ''Lorsqu'ils
franchiront les portes du jjarvis inté-
rieur, ils revêtiront des habits de lin ;
ils n'auront sur eux rien qui soit en
laine, quand ils feront le service aux
portes du parvis intérieur et dans la
maison. '"Ils auront des tiares de lin
sur la tête, et des caleçons de lin sur
leurs reins ; ils ne se ceindront point
de manière à exciter la sueur. "^Lors-
qu'ils sortiront pour aller dans le par-
vis extérieur, dans le parvis extérieur
vers le peuple , ils ôteront les vête-
ments avec lesquels ils font le service,
et les déposeront dans les chambres
du sanctuaire ; ils en mettront d'au-
tres, afin de ne pas sanctifier le peuple
par leurs vêtements. -"Ils ne se rase-
ront pas la tête, et ne laisseront pas
non plus croître leurs cheveux ; mais
ils devront couper leur chevelure.
^' Aucun prêtre ne boira du vin, lors-
IMl
Chap. ai, 22-45,9.
EZECHIEL.
qu'il entrera clans le parvis intérieur.
"-Ils ne prendront pour femme ni une
veuve, ni une femme répudiée, mais
ils prendront des vierges de la race de
la maison d'Israël; ils pourront aussi
prendre la veuve d'un prêtre. -^Ils en-
seigneront à mon peuple à distinguer
ce qui est saint de ce qui est profane,
ils lui feront connaître la différence
entre ce qui est impur et ce qui est
pur. ^''Ils seront juges dans les contes-
tations, et ils jugeront d'après mes
lois. Ils observeront aussi mes lois et
mes ordonnances dans toutes mes fê-
tes, et ils sanctifieront mes sabbats.
-'Un prêtre n'ira pas vers un mort, de
peur de se rendre impur; il ne pourra
se rendre impur que pour un père,
pour une mère, pour un fils, pour une
fille, pour un frère, et pour une sœur
qui n'était pas mariée. ^^Après sa pu-
rification, on lui comptera sept jours.
*"Le jour où il entrera dans le sanc-
tuaire, dans le parvis intérieur, pour
faire le service dans le sanctuaire, il
offrira son sacrifice d'expiation, dit le
Seigneur, l'Eternel.
^''Voici l'héritage qu'ils auront :
c'est moi qui serai leur héritage. Vous
ne leur donnerez point de possession
en Israël : je serai leur possession.
^'Ils se nourriront des offrandes, des
sacrifices d'expiation et de culpabi-
lité ; et tout ce qui sera dévoué par in-
terdit en Israël sera pour eux. ^"Les
pays, longue de vingt-cinq mille can-
nes et large de dix mille ; elle sera
sainte dans toute son étendue. *De
cette portion vous prendrez pour le
sanctuaire cinq cents cannes sur cinq
cents en carré, et cinquante coudées
pour un espace libre tout autour. 'Sur
cette étendue de vingt-cinq mille en
longueur et dix mille en largeur, tu
mesureras un emplacement pour le
sanctuaire, \)0\\v le lieu très saint.
''C'est la portion sainte du pays : elle
appartiendra aux prêtres qui font le
service du sanctuaire, qui s'appro-
chent de l'Eternel pour le servir ; c'est
là que seront leurs maisons, et ce sera
un sanctuaire pour le sanctuaire.
''Vingt-cinq mille cannes en lon-
gueur et dix mille en largeur for-
meront la propriété des Lévites, ser-
viteurs de Iri maison , avec vingt
chambres.
* Comme propriété de la ville vous
destinerez cinq mille cannes en lar-
geur et vingt-cinq mille en longueur,
parallèlement à la portion sainte pré-
levée ; ce sera pour toute la maison
d'Israël.
'Pour le prince vous réserverez un
espace aux deux côtés de la portion
sainte et de la propriété de la ville, le
long de la portion sainte et le long de
la propriété de la ville, au côté de
l'occident vers l'occident et au côté
de l'orient vers l'orient, sur une Ion-
prémices de tous les fruits, et toutes gueur parallèle à l'une des parts, de-
î „.. , . . 1 !• ■■ 3_ 11- _-J_.i- 'A 1_
les offrandes que vous présenterez par
élévation, appartiendront aux prêtres ;
vous donnerez aux prêtres les prémi-
ces de votre pâte, afin que la bénédic-
tion repose sur votre maison. ^'Les
prêtres ne mangeront d'aucun oiseau
et d'aucun animal mort ou déchiré.
Chap. XLV. 'Lorsque vous parta-
puis la limite de l'occident jusqu'à la
limite de l'orient. ^Ce sera sa terre, sa
propriété en Israël ; et mes princes
n'opprimeront plus mon peujjle, mais
ils laisseront le pays à la maison d'Is-
raël, selon ses tribus.
"Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Assez, princes d'Israël ! cessez la vio-
lence et les rapines, pratiquez ladroi-
gerez le pays en héritage par le sort, ture et la justice, délivrez mon peuple
vous prélèverez comme une sainte de vos exactions, dit le Seigneur, l'E-
offrande pour l'Eternel une portion du ternel.
1112
EZECHIEL,
Chap. A5, 10-46, ■
leur mesure sera réglée
près le honier. '-Le sicle sera de vingt
guéras. La mine aura chez vous vingt
sicles, vingt-cinq sicles, quinze sicles.
'"Ayez des balances justes, un épha ^'Le quatorzième jour du premier
juste, et un bath juste. " L'épha et le mois, vous aurez la Pàque. La fête du-
bath auront la même mesure : le bath rera sept jours ; on mangera des pains
contiendra la dixième partie d'un ho- sans levain. "Le prince offrira ce jour-
mer, et Fépha la dixième partie d'un là, pour lui et pour tout le peuple du
homer; leur mesure sera réglée d'à- pays, un taureau en sacrifice d'expia-
tion. -^Pendant les sept jours de la
fête, il offrira en holocauste à l'Eter-
nel sept taureaux et sept béliers sans
défaut, chacun des sept jours, et un
bouc en sacrifice d'expiation, chaque
jour. -■'11 y joindra l'offrande d'un épha
pour chaque taureau et d'un épha ])Our
chaque bélier, avec un hin d'huile par
épha.
"Le quinzième jour du septième
mois, à la fête, il offrira pendant sept
jours les mêmes sacrifices d'expiation,
les mêmes holocaustes, et la même
offrande avec l'huile.
Chap. XLVI. 'Ainsi parle le Sei-
gneur, l'Eternel : La porte du parvis
intérieur, du côté de l'orient, restera
fermée les six jours ouvriers ; mais
elle sera ouverte le jour du sabbat,
elle sera aussi ouverte le jour de la
nouvelle lune. ^Le prince entrera par
le chemin du vestibule de la porte ex-
térieure , et se tiendra près des po-
teaux de la porte ; les prêtres offriront
son holocauste et ses sacrifices d'ac-
tions de grâces ; il se prosternera sur
le seuil de la porte, puis il sortira, et
la porte ne sera pas fermée avant le
soir. ^Le peuple du pays se proster-
nera devant l'Eternel à l'entrée de
cette porte, aux jours de sabbat et aux
nouvelles lunes.
■•L'holocauste que le prince offrira
à l'Eternel, le jour du sabbat, sera de
six agneaux sans défaut et d'un bélier
'^Voici l'offrande que vous prélève-
rez : la sixième partie d'un épha sur
un homer de froment, et la sixième
partie d'un épha sur un homer d'or-
ge. '■'Ce que vous devrez pour l'huile,
pour un bath d'huile, sera la dixième
jnirtie d'un bath sur un cor, qui est
égal à un homer de dix baths , car
dix baths font un homer. '^Une bre-
bis sur un troupeau de deux cents
dans les gras pâturages d'Israël sera
donnée pour l'offrande , l'holocauste
et le sacrifice d'actions de grâces,
afin de servir de victime expiatoire,
dit le Seigneur, l'Eternel. '^Tout le
peuple du pays devra prélever cette
offrande pour le prince d'Israël. "Le
prince sera chargé des holocaustes,
des offrandes et des libations, aux fê-
tes, aux nouvelles lunes, aux sabbats,
à toutes les solennités de la maison
d'Israël ; il offrira le sacrifice expia-
toire, l'offrande, l'holocauste, et le
sacrifice d'actions de grâces, en expia-
tion pour la maison d'Israël.
'^Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Le premier jour du premier mois, tu
prendras un jeune taureau sans défaut,
et tu feras l'expiation du sanctuaire.
'^Le prêtre prendra du sang de la vic-
time expiatoire, et il en mettra sur les
poteaux de la maison, sur les quatre
angles de l'encadrement de l'autel, et
sur les poteaux de la porte du parvis
intérieur. -"Tu feras de même le sep-
tième jour du mois, pour ceux qui pè-
chent involontairement ou par impru-
dence ; vous purifierez ainsi la maison.
sans défaut; ^et son offrande, d'un
épha pour le bélier, et de ce qu'il vou-
dra pour les agneaux, avec un hin
d'huile par épha. *Le jour de la nou-
velle lune, il offrira un jeune taureau
sans défaut, six agneaux et un bélier
qui seront sans défaut; 'et son offrande
1113
Chap. 46,8-47,1.
EZECHIEL.
sera d'un épha pour le taureau, d'un
épha pour le bélier, et de ce qu'il vou-
dra pour les agneaux, avec un hin
d'huile par épha.
^Lorsque le ])rince entrera, il entre-
ra par le chemin du vestibule de la
porte, et il sortira par le même che-
min. ''Mais lorsque le peuple du pays
se présentera devant l'Éternel, aux
solennités, celui qui entrera jDar la
porte septentrionale pour se proster-
ner sortira par la porte méridionale,
et celui qui entrera par la ])orte méri-
dionale sortira par la porte septentrio-
nale ; on ne devra pas s'en retourner
par la porte par laquelle on sera entré,
mais on sortira par celle qui lui est
opposée. '"Le prince entrera parmi
eux quand ils entreront, et sortira
quanti ils sortiront.
"Aux fêtes et aux solennités, l'of-
frande sera d'un épha pour le taureau,
d'un épha pour le bélier, et de ce qu'il
voudra pour les agneaux, avec un hin
d'huile par épha. '-Si le prince offre à
l'Eternel un holocauste volontaire ou
un sacrifice volontaire d'actions de
grâces, on lui ouvrira la porte qui est
du côté de l'orient, et il offrira son ho-
locauste et son sacrifice d'actions de
grâces comme il doit le faire le jour
du sabbat; puis il sortira, et l'on fer-
mera la porte après qu'il sera sorti.
'^Tu offriras chaque jour en holo-
causte à l'Éternel un agneau d'un an,
sans défaut ; tu l'offriras tous les ma-
tins. '■'Tu y joindras pour offrande,
tous les matins, un sixième d'épha, et
le tiers d'un hin d'huile pour pétrir la
farine. C'est l'offrande à l'Eternel, une
loi perpétuelle, pour toujours. '^On
offrira, tous les matins, l'agneau et
l'offrande avec l'huile , comme holo-
causte perpétuel.
"'Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel :
Si le prince fait à l'un de ses fds un
a. Lannée de la liberté, ou du jubilé, voy. Lév. 25.
don pris sur son héritage, ce don ap-
partiendra à ses fils, ce sera leur pro-
priété comme héritage. ''Mais s'il fait
à l'un de ses serviteurs un don pris
sur son héritage, ce don lui appartien-
dra jusqu'à l'année de la liberté", puis
il retournera au prince ; ses fils seuls
posséderont ce qu'il leur donnera de
son héritage. "^Le prince ne prendra
rien de l'héritage du peuple, il ne le
dépouillera pas de ses possessions ;
ce qu'il donnera en héritage à ses fils,
il le prendra sur ce qu'il possède, afin
que nul parmi mon peuple ne soit
éloigné de sa possession.
'Ml me conduisit, par l'entrée qui
était à côté de la porte, dans les cham-
bres saintes destinées aux prêtres,
vers le septentrion. Et voici, il y
avait un lieu dans le fond, du côté de
l'occident. -°I1 me dit : C'est le lieu où
les prêtres feront cuire la chair des
sacrifices de culpabilité et d'expiation,
et où ils feront cuire les offrandes,
pour éviter de les porter dans le par-
vis extérieur et de sanctifier le peuple.
-'II me conduisit ensuite dans le par-
vis extérieur, et me fit passer vers les
quatre angles du parvis. Et voici, il y
avait une cour à chacun des angles du
parvis. ^^Aux quatre angles du parvis
il y avait des cours voûtées, longues
de cjuarante coudées et larges de tren-
te ; toutes les quatre avaient la même
mesure, dans les angles. -^Un mur les
entourait toutes les quatre, et des
foyers étaient pratiqués au bas du mur
tout autour. ^''11 me dit : Ce sont les
cuisines, où les serviteurs de la mai-
son feront cuire la chair des sacrifices
offerts par le peuple.
Chap. XLVII. 'II me ramena vers
la porte de la maison. Et voici, de
l'eau sortait sous le seuil de la mai-
son, à l'orient, car la face de la mai-
1114
EZECHIEL.
Chap. 47,2-23.
son était à l'orient; l'eau descendait
sous le côté droit de la maison , au
midi de l'autel. *I1 me conduisit par
le chemin de la porte septentrionale,
et il me fit faire le tour par dehors jus-
qu'à l'extérieur de la porte orientale.
Et voici, l'eau coulait du côté droit.
^Lorsque l'homme s'avança vers l'o-
rient, il avait dans la main un ccK'deau,
et il mesura mille coudées; il me fit
traverser l'eau, et j'avais de l'eau jus-
cfu'aux chevilles. ''11 mesura encore
mille coudées, et me fit traverser l'eau,
et j'avais de l'eau jusqu'aux genoux.
Il mesura encore mille coudées, et me
fit traverser, et j'avais de l'eau jus-
qu'aux reins. ^11 mesura encore mille
coudées ; c'était un torrent que je ne
pouvais traverser, car l'eau était si
profonde qu'il fallait y nager ; c'était
un torrent qu'on ne pouvait traverser.
*I1 me dit : As-tu vu, fils de l'hom-
me ? Et il me ramena au bord du tor-
rent. 'Quand il m'eut ramené, voici,
il y avait sur le bord du torrent beau-
coup d'arbres de chaque côté. ''Il me
dit : Cette eau coulera vers le district
oriental, descendra dans la plaine, et
entrera dans la mer; lorsqu'elle se
sera jetée dans la mer, les eaux de la
mer deviendront saines. "Tout être vi-
vant qui se meut vivra partout où le
torrent coulera, et il y aura une grande
quantité de poissons ; car là où cette
eau arrivera, les eaux deviendront
saines, et tout vivra partout où par-
viendra le torrent. '"Des pêcheurs se
tiendront sur ses bords ; depuis En-
Guédi jusqu'à En-Eglaïm, on étendra
les filets ; il y aura des poissons de di-
verses espèces, comme les poissons
de la grande mer, et ils seront très
nombreux. "Ses marais et ses fosses
ne seront point assainis, ils seront
abandonnés au sel. '-Sur le torrent,
sur ses bords de chaque côté, croîtront
toutes sortes d'arbres fruitiers. Leur
feuillage ne se flétrira point, et leurs
11
fruits n'auront point de fin, ils mûri-
ront tous les mois, parce que les eaux
sortiront du sanctuaire. Leurs fruits
serviront de nourriture, et leurs feuil-
les de remède
'^ Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
Voici les limites du pays que vous
distribuerez en héritage aux douze
tribus d'Israël. Joseph aura deux parts.
'^Vous en aurez ■ la possession l'un
comme l'autre; car j'ai juré, la main
levée, de le donner à vos pères. Ce
pays vous tombera donc en partage.
'Woici les limites du pays. Du côté
septentrional, depuis la grande mer,
le chemin de Hethlon jusqu'à Tsedad,
'^Ilamath, Bérotha, Sibraïm, entre la
frontière de Damas et la frontière de
Hamath, Ilatzer- Hatthicon , vers la
frontière de Havran ; '"ainsi la limite
sera, depuis la mer, Hatsar-Enon, la
frontière de Damas, Tsaphon au nord,
et la frontière de Hamath : ce sera le
côté septentrional. "'Le côté oriental
sera le Jourdain, entre Havran, Damas
et Galaad, et le pays d'Israël; vous
mesurerez dejiuis la limite septentrio-
nale jusqu'à la mer orientale : ce sera
le côté oriental. "Le côté méridional,
au midi, ira depuis Thamar jusqu'aux
eaux de Meriba à Kadès, jusqu'au
torrent vers la grande mer : ce sera le
côté méridional. ^"Le côté occidental
sera la grande mer, depuis la limite
jusque vis-à-vis de Hamath : ce sera
le côté occidental.
^'Vous jiartagerez ce pays entre
vous, selon les tribus d'Israël. ^-Vous
le diviserez en héritage par le sort
pour vous et pour les étrangers qtii
séjourneront au milieu de vous, qui
engendreront des enfants au milieu
de vous; vous les regarderez comme
indigènes ])armi les enfants d'Israël ;
ils partageront au sort l'héritage avec
vous parmi les tribus d'Israël. *'Vous
donnerez à l'étranger son héritage
15 -1 •
Chap. 4<y, i-22.
EZEGHIEL.
dans la tribu où il séjournera, dit le
Seigneur, l'Eternel.
Chap. XLVIII. 'Voici les noms
des tribus. Depuis l'extrémité septen-
trionale, le long du chemin de Heth-
lon à Hamath, Hatsar-Enon, la fron-
tière de Damas au nord vers Ilamath,
de l'orient à l'occident : Dan , une
tribu. -Sur la limite de Dan, de l'o-
rient à l'occident: Aser, une tribu.
•■'Sur la limite d'Aser, de l'orient à
l'occident: Nephthali, une tribu. ''Sur
largeur, vingt-cinq mille pour toute la
lonarueur et dix mille
-&"-,"• - — - pou
'■'Ils n'en pourront rien vendre
a largeur.
ni
échanger; et les prémices du pays ne
seront point aliénées, car elles sont
consacrées à l'Eternel.
'^Les cinq mille cannes qui reste-
ront en largeur sur les vingt-cinq
mille seront destinées à la ville, pour
les habitations et la banlieue; et la
ville sera au milieu. '^En voici les me-
sures : du côté septentrional quatre
la limite de Nephthali, de l'orient à mille cinq cents, du côté méridional
l'occident: Manassé, une tribu. ''Sur
la limite de Manassé, de l'orient à
l'occident: Ephraïm, une tribu. ^Sur
la limite d'Ephraïm, de l'orient à l'oc-
cident : Ruben, une tribu. 'Sur la li-
mite de Ruben, de l'orient à l'occi-
dent : Juda, une tribu. ;i : . :'■:
*Sur la frontière de Juda, de l'o-
rient à l'occident, sera la portion que
vous prélèverez, large de vingt-cinq
mille cannes et longue comme l'une
des parts de l'orient à l'occident; et
le sanctuaire sera au milieu. ^La por-
tion que vous prélèverez pour l'Éter-
nel aura vingt-cinq mille cannes de
longueur et dix mille de largeur. '"C'est
aux prêtres cjuappartiendra cette por-
tion sainte : vingt-cinq mille cannes
au septentrion, dix mille en largeur à
l'occident, dix mille en largeur à l'o-
rient, et vingt-cinq mille en longueur
au midi; et le sanctuaire de l'Eternel
sera au milieu. " Elle appartiendra aux
quatre mille cinq cents, du côté orien-
tal quatre mille cinq cents, et du côté
occidental quatre mille cinq cents.
''La ville aura une banlieue de deux
cent cinquante au nord, de deux cent
cinquante au midi, de deux cent cin-
quante à l'orient, et de deux cent cin-
quante à l'occident. '^Le reste sur la
longueur, parallèlement à la portion
sainte, dix mille à l'orient et dix mille
à l'occident, parallèlement à la portion
sainte, formera les revenus destinés à
l'entretien de ceux qui travailleront
pour la ville. '^Le sol en sera cultivé
par ceux de toutes les tribus d'Israël
qui travailleront pour la ville.
-"Toute la portion prélevée sera de
vingt-cinq mille cannes en longueur
sur vingt-cinq mille en largeur; vous
en séparerez un carré pour la pro-
priété de la ville.
-'Ce qui restera sera pour le prince,
aux deux côtés de lu portion sainte et
prêtres consacrés, aux fds de Tsadok, de la propriété de la ville, le long des
cjui ont fait le service de mon sanc-
tuaire, qui ne se sont point égarés,
lorsque les enfants d'Israël s'égaraient
comme s'égaraient les Lévites. '*Elle
leur appartiendra comme portion très
sainte, prélevée sur la portion du pays
qui aura été prélevée, à côté de la li-
mite des Lévites.
"Les Lévites auront, parallèlement
à la limite des prêtres, vingt-cinq mille
cannes en longueur et dix mille en
vingt-cinq mille cannes de la portion
sainte jusqu'à la limite de l'orient, et
à l'occident le long des vingt-cinq
mille cannes vers la limite de l'occi-
dent, parallèlement aux parts. C'est
là ce qui appartiendra au prince; et la
portion sainte et le sanctuaire de la
maison seront au milieu. *-Ainsi ce
qui appartiendra au prince sera l'es-
pace compris depuis la propriété des
Lévites et depuis la propriété de la
1116
EZEGHIEL.
Chnp. ^8.
13-35.
ville; ce qui sera entre la limite de
Juda et la limite de Benjamin appar-
tiendra au prince.
■^\'oici les autres tribus. De l'orient
à roccidcnt : Benjamin, une tribu.
-■'Sur la limite de Benjamin, de l'o-
rient à l'occident: Siméon, une tribu.
-^Sur la limite de Siméon, de l'orient
à l'occident: Issacar, une tribu. -"Sur
la limite d'Issacar, de l'orienta l'occi-
dent: Zabulon, une tribu. -'Sur la li-
mite de Zabulon, de l'orient à l'occi-
dent: Gad, une tribu. **Sur la limite
de Gad, du côté méridional, au midi,
la frontière ira depuis Thamar jus-
qu'aux eaux de Meriba à Kadès, jus-
qu'au torrent vers la grande mer.
'-^Tel est le pays que vous diviserez
en héritage par le sort pour les tribus
d'Israël, et telles sont leurs parts, dit
le Seigneur, l'Éternel.
■^"Voici les issues de la ville. Du
côté septentrional quatre mille cinq
cents cannes, '"et les portes de la ville
d'après les noms des tribus d'Israël,
trois portes au nord : la porte de Ru-
ben, une, la porte de Juda, une, la
porte de Lévi, une. '-Du côté oriental
quatre mille cinq cents cannes, et trois
portes: la porte de Josejdi, une, la
porte de Benjamin, une, la porte de
l)an, une. ''Du côté méridional quatre
mille cinq cents cannes, et trois por-
tes : la porte de Siméon, une, la porte
d'Issacar, une, la porte de Zabidon,
une. '*Du côté occidental quatre mille
cinq cents cannes, et trois portes : la'
porte de Gad, une, la porte d'Aser,
une, la porte de Nephthali, une. '^Cir-
cuit : dix-huit mille cannes. Et, dès ce
jour, le nom de la ville sera : l'Eternel
est ici.
DANIEL
Daniel à Babylone.
Chap. I. 'La troisième année du
règne de Jojakim, roi de Juda, Nebu-
cadnetsar, roi de Babylone, marcha
contre Jérusalem, et l'assiégea. -Le
Seigneur livra entre ses mains Joja-
kim, roi de Juda, et une partie des
ustensiles de la maison de Dieu. Nebu-
cadnetsar emporta les ustensiles au
pays de Schinear, dans la maison de
son dieu, il les mit dans la maison du
trésor de son dieu.
'Le roi donna l'ordre à Aschpenaz,
chef de ses eunuques, d'amener quel-
ques-uns des enfants d'Israël de race
royale ou de famille noble, ^de jeunes
garçons sans défaut corporel, beaux
de figure, doués de sagesse, d'intelli-
gence et d'instruction, capables de
servir dans le palais du roi, et à qui
l'on enseignerait les lettres et la lan-
gue des Chaldéens. ^Le roi leur assi-
gna pour chaque jour une portion des
mets de sa table et du vin dont il bu-
vait, voulant les élever pendant trois
années, au bout desquelles ils seraient
au service du roi. ''11 y avait parmi eux,
d'entre les enfants de Juda, Daniel,
Hanania, Mischaël et Azaria. 'Le chef
des eunuques leur donna des noms, à
Daniel celui de Beltschatsar, à Hana-
nia celui de Schadrac, à Mischaël ce-
lui de Méschac, et à Azaria celui d'A-
bcd-Nego.
*Daniel résolut de ne pas se souiller
par les mets du roi et par le vin dont
le roi buvait, et il pria le chef des eu-
nuques de ne pas l'obliger à se souil-
ler. "Dieu fit trouver à Daniel faveur
et grâce devant le chef des eunuques.
'"Le chef des eunuques dit à Daniel :
Je crains mon seigneur le roi, qui a
fixé ce que vous devez manger et
boire ; car pourquoi verrait-il votre
visage plus abattu que celui des jeunes
gens de votre âge ? Vous exposeriez
ma tête auprès du roi. "Alors Daniel
dit à l'intendant à qui le chef des eu-
nuques avait remis la surveillance de
Daniel, de Hanania, de Mischaël et
d'Azaria : '-Eprouve tes serviteurs
pendant dix jours, et qu'on nous donne
des légumes à manger et de l'eau à
boire; '^tu regarderas ensuite notre
visage et celui des jeunes gens qui
mangent les mets du roi, et tu agiras
avec tes serviteurs d'après ce que tu
auras vu. '■'Il leur accorda ce qu'ils
demandaient, et les éprouva pendant
dix jours. '^Au bout de dix jours, ils
avaient meilleur visage et plus d'em-
bonpoint que tous les jeunes gens qui
mangeaient les mets du roi. '*L'inten-
dant emportait les mets et le vin qui
leur étaient destinés, et il leur donnait
des légumes.
'"Dieu accorda à ces quatre jeunes J
gens de la science, de l'intelligence 1
dans toutes les lettres, et de la sa-
gesse ; et Daniel expliquait toutes les
visions et tous les songes. '*Au terme
fixé par le roi pour qu'on les lui ame-
nât, le chef des eunuques les présenta
à Nebucadnetsar. ''Le roi s'entretint
avec eux; et, parmi tous ces jeunes
gens, il ne s'en trouva aucun comme
Daniel, Hanania, Mischaël et Azaria.
1U8
DANIEL.
Chap. l,w-2,'ii.
Ils furent donc admis au service du
roi. -"Sur tous les objets qui récla-
maient de la
telliffence, et sur
et de l'in-
esquels le roi les
interrogeait, il les trouvait dix fois
supérieurs à tous les magiciens et as-
trologues qui étaient dans tout son
rovaume. -'Ainsi fut Daniel jusqu'à la
première année du roi Gyrus.
La statue, songe de ycbucadnetsnr e.rpliqué
par Daniel.
Chap. II. 'La seconde année du
règne de Nebucadnetsar, Nebucad-
netsar eut des songes. 11 avait l'esprit
agité, et ne pouvait dormir. ^Le roi fit
appeler les magiciens, les astrologues,
les enchanteurs et les Chaldéens, pour
qu ils lui dissent ses songes. Ils vinrent,
et se présentèrent devant le roi. ^Le
roi leur dit : J'ai eu un songe ; mon
esprit est agité, et je voudrais connaî-
tre ce songe. ''Les Chakiéens répon-
dirent au roi en langue arampenne :
O roi, vis éternellement ! dis le songe
à tes serviteurs, et nous en donnerons
l'explication. ^Le roi reprit la parole
et dit aux Chaldéens : La chose m'a
échappé ; si vous ne me faites connaî-
tre le songe et son explication, vous
serez mis en pièces, et vos maisons
seront réduites en un tas d'immondi-
ces. *Mais si vous me dites le songe et
son explication, vous recevrez de moi
des dons et des présents, et de grands
honneurs. C'est pourquoi dites-moi le
songe et son explication. "Ils répon-
dirent pour la seconde fois : Que le
roi dise le songe à ses serviteurs, et
nous en donnerons l'explication. *Le
roi reprit la parole et dit : Je m'aper-
çois, en vérité, que vous voulez gagner
du temps, parce que vous voyez que
la chose m'a échappé. ^Si donc vous
ne me faites pas connaître le songe, la
même sentence vous enveloppera tous;
vous voulez vous préparer à me dire
des mensonges et des faussetés, en
11
attendant que les temps soient chan-
gés. C'est pourcjuoi dites-moi le songe,
et je saurai si vous êtes capables de
m'en donner l'explication. '"Les Chal-
déens répondirent au roi : Il n'est
personne sur la terre qui puisse dire
ce que demande le roi; aussi jamais
roi, quelque grand et puissant qu'il
ait été, n'a exigé une pareille chose
d'aucun magicien, astrologue ou Chal-
déen. "Ce que le roi demande est
difficile; il n'y a personne qui puisse
le dire au roi, excepté les dieux, dont
la demeure n'est pas parmi les hom-
mes.
'^Là-dessus le roi se mit en colère,
et s'irrita violemment. Il ordonna
qu'on fît périr tous les sages de Baby-
lone. '^La sentence fut publiée, les
sages étaient mis à mort, et l'on cher-
chait Daniel et ses compagnons pour
les faire périr. '^Alors Daniel s'adressa
d'une manière prudente et sensée à
Arjoc, chef des gardes du roi, qui était
sorti pour mettre à mort les sages de
Babylone. '^11 prit la parole et dit à
Arjoc, commandant du roi : Pourquoi
la sentence du roi est-elle si sévère .-*
Arjoc exposa la chose à Daniel. '^Et
Daniel se rendit vers le roi, et le pria
de lui accorder du temps pour donner
au roi l'explication. '"Ensuite Daniel
alla dans sa maison, et il instruisit de
cette affaire Hanania, Mischaël et Aza-
ria, ses compagnons, '*les engageant
à implorer la miséricorde du Dieu des
cieux, afin qu'on ne fît pas périr Da-
niel et ses compagnons avec le reste
des sages de Babylone.
'"Alors le secret fut révélé à Daniel
dans une vision pendant la nuit. Et
Daniel bénit le Dieu des cieux. -"Da-
niel prit la parole et dit: Béni soit le
nom de Dieu, d'éternité en éternité!
A lui appartiennent la sagesse et la
force. -'G est lui qui change les temps
et les circonstances, qui renverse et
qui établit les rois, qui donne la sa-
li)
Chap. 2, 22-'i3.
DANIEL.
ffesse aux saffes et la science a ceux
qui ont de lintelligence. -'Il révèle ce
qui est j^rofond et caché, il connaît ce
qui est dans les ténèbres, et la lumière
demeure avec lui. -'Dieu de mes pères,
je te glorifie et je te loue de ce que tu
m'as donné la sagesse et la force, et de
ce que tu m'as fait connaître ce que
nous t'avons demandé, de ce que tu
nous as révélé le secret du roi.
^^Après cela, Daniel se rendit auprès
d'Arjoc, à qui le roi avait ordonné de
faire périr les sages de Babylone ; il
alla, et lui parla ainsi : Ne fais pas pé-
rir les sages de Babylone ! Conduis-
moi devant le roi, et je donnerai au
roi l'explication.
-^Arjoc conduisit promptement Da-
niel devant le roi, et lui parla ainsi :
J'ai trouvé parmi les captifs de Juda
un homme qui donnera lexplication
au roi. ^^Le roi prit la parole et dit à
Daniel, qu'on nommait Beltschatsar :
Es-tu capable de me faire connaître le
songe que j'ai eu et son explication ?
^'Daniel répondit en présence du roi
et dit : Ce que le roi demande est un
secret que les sages, les astrologues,
les magiciens et les devins, ne sont
pas capables de découvrir au roi.
^''Mais il y a dans les cieux un Dieu
qui révèle les secrets, et qui a fait
connaître au roi Nebucadnetsar ce qui
arrivera dans la suite des temps. Voici
ton songe et les visions que tu as eues
sur ta couche. -''Sur ta couche, ô roi,
il t'est monté des pensées touchant
ce qui sera après ce temps-ci ; et celui
qui révèle les secrets ta fait connaître
ce qui arrivera. '"Si ce secret ma été
révélé, ce n'est point qu'il y ait en moi
une sagesse supérieure à celle de tous
les vivants; mais c'est afin que l'ex-
plication soit donnée au roi, et que tu
connaisses les pensées de ton cœur.
"O roi, tu regardais, et tu voyais
une grande statue; cette statue était
immense, et d'une splendeur extraor-
dinaire; elle était debout devant toi,
et son aspect était terrible. '-La tête
de cette statue était d'or pur; sa poi-
trine et ses bras étaient d'argent; son
ventre et ses cuisses étaient d'airain;
"ses jambes, de fer; ses pieds, en
partie de fer et en partie d'argile. **Tu
regardais, lorsqu'une pierre se déta-
cha sans le secours d'aucune main,
frappa les pieds de fer et d'argile de
la statue, et les mit en pièces. ''Alors
le fer, l'argile, l'airain, l'argent et l'or,
furent brisés ensemble, et devinrent
comme la balle qui s'échappe d'une
aire en été; le vent les emporta, et
nulle trace n'en fut retrouvée. Mais la
pierre, qui avait frappé la statue, de-
vint une grande montagne, et remplit
toute la terre.
"^ Voilà le songe. Nous en donne-
rons l'explication devant le roi.
''O roi, tu es le roi des rois, car le
Dieu des cieux t'a donné l'empire, la
puissa;ice, la force et la gloire; '^il a
remis entre tes mains, en quelque lieu
qu'ils habitent, les enfants des hom-
mes, les bêtes des champs et les oi-
seaux du ciel, et il ta fait dominer
sur eux tous : c'est toi qui es la tête
d'or. '"Après toi, il s'élèvera un autre
royaume, moindre que le tien ; puis
un troisième royaume, qui sera d'ai-
rain, et qui dominera sur toute la
terre. ^"11 y aura un quatrième royau-
me, fort comme du fer ; de même que
le fer brise et rompt tout, il brisera et
rompra tout, comme le fer qui met
tout en pièces. "Et comme tu as vul
les pieds et les orteils en partie d'ar-
gile de potier et en partie de fer, ce
royaume sera divisé ; mais il y aura en
lui quelque chose de la force du fer,
parce que tu as vu le fer mêlé avec
l'argile. "'-Et comme les doigts des
pieds étaient en partie de fer et en
partie d'argile, ce royaume sera en
partie fort et en partie fragile. *'Tu as
vu le fermêlé avec l'argile, parcequ'ils
1120
DANIEL.
Chap. 2,!i!i-3,m.
se mêleront par des alliances humai-
nes; mais ils ne seront point unis l'un
à l'autre, de même que le fer ne s'al-
lie point avec l'argile. ■'^Dans le temjis
de ces rois, le Dieu des cicux suscitera
un royaume qui ne sera jamais dé-
truit, et qui ne passera point sous la
domination d'un autre peuple; il lu'i-
sera et anéantira tous ces royaumes-là,
et lui-même subsistera éternellement.
■'''C'est ce qu'indique la pierre que tu
as vue se détacher de la montagne
sans le secours d'aucune main, et qui
a brisé le fer, l'airain, l'argile, l'ar-
gent et l'or. Le grand Dieu a fait con-
naître au roi ce qui doit arriver après
cela. Le songe est véritable, et son
explication est certaine.
•"'Alors le roi Nebucadnetsar tomba
sur sa face et se prosterna devant Da-
niel, et il ordonna qu'on lui offrît des
sacrifices et des parfums. '''Le roi
adressa la parole à Daniel et dit : En
vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux
et le Seigneur des rois, et il révèle les
secrets, puisque tu as pu découvrir ce
secret. ^''Ensuite le roi éleva Daniel,
et lui fit de nombreux et riches pré-
sents ; il lui donna le commandement
de toute la province de Babylone, et
l'établit chef suprême de tous les sa-
ges de Babylone. ■'^Daniel pria le roi
de remettre l'intendance de la pro-
vince de Babylone à Schadrac, Mé-
schac et Abed-Nego. Et Daniel était à
la cour" du roi.
Les trois compagnons de Daniel
dans la fournaise.
Chap. III. 'Le roi Nebucadnetsar
fit une statue d'or, haute de soixante
coudées et large de six coudées. 11 la
dressa dans la vallée de Dura, dans la
province de Babylone. *Le roi Nebu-
cadnetsar fit convoquer les satrapes,
les intendants et les gouverneurs, les
grands juges, les trésoriers, les juris-
a. A ta cour, chald. rt la porte. b. .iccusèreiïi It
consultes, les juges, et tous les ma-
gistrats des provinces, pour qu'ils se
rendissent à la dédicace de la statue
qu'avait élevée le roi Nebucadnetsar.
'Alors les satrapes, les intendants et
les gouverneurs, les grands juges, les
trésoriers, lesjurisconsultes, lesjuges,
et tous les magistrats des provinces,
s'assemblèrent pour la dédicace de la
statue qu'avait élevée le roi Nebucad-
netsar. Ils se placèrent devant la sta-
tue qu'avait élevée Nebucadnetsar. ''Un
héraut cria à haute voix : Voici ce
qu'on vous ordonne, peuples, nations,
hommes de toutes langues ! 'Au mo-
ment où vous entendrez le son de la
trompette, du chalumeau, de la gui-
tare, de la sambuque, du psaltérion,
de la cornemuse, et de toutes sortes
d'instruments de musique, vous vous
prosternerez et vous adorerez la sta-
tue d'or qu'a élevée le roi Nebucad-
netsar. ^Quiconque ne se prosternera
pas et n'adorera pas sera jeté à l'ins-
tant même au milieu d'une fournaise
ardente. "C'est pourquoi, au moment
où tous les peuples entendirent le son
de la trompette, du chalumeau, de la
guitare, de la sambuque, du psalté-
rion, et de toutes sortes.d'instruments
de musique, tous les peuples, les na-
tions, les hommes de toutes langues
se prosternèrent et adorèrent la sta-
tue d'or qu'avait élevée le roi Nebu-
cadnetsar.
''A cette occasion, et dans le même
temps, quelques Chaldéens s'appro-
chèrent et accusèrent les Juifs*. ^Ils
prirent la parole et dirent au roi Ne-
bucadnetsar : O roi, vis éternelle-
ment! '"Tu as donné un ordre d'a-
près lequel tous ceux qui entendraient
le son de la trompette, du chalumeau,
de la guitare, de la sambuque, du
psaltérion, de la cornemuse, et de
toutes sortes d'instruments, devraient
se prosterner et adorer la statue d'or,
Juifs, chald. wani^irent les morceaux tics Juifs.
121
Chap. S, 11-2
28.
DANIEL.
"et d'après lequel quiconque ne se
prosternerait pas et n'adorerait pas
serait jeté au milieu d'une fournaise
ardente. '-Or, il y a des Juifs à qui
tu as remis l'intendance de la pro-
vince de Babylone, Schadrac, Méschac
et Abed-Nego, hommes qui ne tien-
nent aucun compte de toi, ô roi; ils
ne servent pas tes dieux, et ils n'ado-
rent point la statue d'or que tu as
élevée.
"Alors Nebucadnetsar, irrité et fu-
rieux, donna l'ordre qu'on amenât
Schadrac, Méschac et Abed-Nego. Et
ces hommes furent amenés devant le
roi. "Nebucadnetsar prit la parole et
leur dit : Est-ce de propos délibéré,
Schadrac, Méschac et Abed-Nego, que
vous ne servez pas mes dieux, et que
vous n'adorez pas la statue d'or que
j'ai élevée? '^Maintenant tenez-vous
prêts , et au moment où vous enten-
drez le son de la trompette, du cha-
lumeau, de la guitare, de la sambuque,
du psaltérion, de la cornemuse, et de
toutes sortes d'instruments, vous vous
prosternerez et vous adorerez la sta-
tue que j'ai faite; si vous ne l'adorez
pas, vous serez jetés à l'instant même
au milieu d'une fournaise ardente. Et
quel est le dieu qui vous délivrera de
ma main ?
''Schadrac, Méschac et Abed-Nego
répliquèrent au roi Nebucadnetsar :
Nous n'avons pas besoin de te répon-
dre là-dessus. "Voici, notre Dieu que
nous servons peut nous délivrer de la
fournaise ardente, et il nous délivrera
de ta main, ô roi. "*Sinon, sache, ô roi,
que nous ne servirons pas tes dieux,
et que nous n'adorerons pas la statue
d'or que tu as élevée.
'^Sur quoi Nebucadnetsar fut rem-
pli de fureur, et il changea de visage
en tournant ses regards contre Scha-
drac, Méschac et Abed-Nego. Il reprit
la parole et ordonna de chauffer la
fournaise sept fois plus qu'il ne con-
venait de la chauffer. -"Puis il com-
manda à quelques-uns des plus vigou-
reux soldats de son armée de lier
Schadrac, Méschac et Abed-Nego, et
de les jeter dans la fournaise ardente.
^'Ces hommes furent liés avec leurs
caleçons, leurs tuniques, leurs man-
teaux et leurs autres vêtements, et je-
tés au milieu de la fournaise ardente.
"Comme l'ordre du roi était sévère,
et que la fournaise était extraordinai-
rement chauffée, la flamme tua les
hommes qui y avaient jeté Schadrac,
Méschac et Abed-Nego. -^Etces trois
hommes, Schadrac, Méschac et Abed-
Nego, tombèrent liés au milieu de la
fournaise ardente.
^''Alors le roi Nebucadnetsar fut ef-
frayé, et se leva précipitamment. Il
prit la parole, et dit à ses conseillers :
N'avons-nous pas jeté au milieu du feu
trois hommes liés? Ils répondirent au
roi : Certainement, ô roi ! -^11 reprit et
dit : Eh bien, je vois quatre hommes
sans liens, qui marchent au milieu du
feu, et qui n'ont point de mal; et la
figure du quatrième ressemble à celle
d'un fils des dieux. -* Ensuite Nebu-
cadnetsar s'approcha de l'entrée de
la fournaise ardente, et prenant la
parole, il dit : Schadrac, Méschac et
Abed-Nego, serviteurs du Dieu su-
prême, sortez et venez! Et Schadrac,
Méschac et Abed-Nego, sortirent du
milieu du feu.
-"Les satrapes, les intendants, les
gouverneurs, et les conseillers du roi
s'assemblèrent ; ils virent que le feu
n'avait eu aucun pouvoir sur le corps
de ces hommes, que les cheveux de
leur tête n'avaient pas été brûlés, que
leurs caleçons n'étaient point endom-
magés, et que l'odeur du feu ne les
avait pas atteints . -^ Nebucadnetsar prit
la parole et dit : Béni soit le Dieu de
Schadrac, de Méschac et d' Abed-Nego,
lequel a envoyé son ange et délivré
ses serviteurs qui ont eu confiance en
1122
DANIEL.
Chap. S, 20-4,18.
lui, et qui ont violé l'ordre du roi et
livré leurs corps plutôt que de servir
et d'adorer aucun autre dieu que leur
Dieu ! '-''Voici maintenant l'ordre que
je donne : tout homme, à quelque ])eu-
ple, nation ou langue qu'il appar-
tienne , qui parlera mal du Dieu de
Schadrac,' de Méschac et d'Abed-
Nego, sera mis en pièces, et sa mai-
son sera réduite en un tas d'immon-
dices, parce qu'il n'y a aucun autre
dieu qui puisse délivrer comme lui.
•'"Après cela, le roi fit prospérer Scha-
drac, Méschac et Abed-Nego, dans la
province de Babylone.
Le s'rand arbre, sonne de Nebucadnetsar
expliqué par Daniel.
Chap. IV. 'Nebucadnetsar, roi, à
tous les peuples , aux nations , aux
hommes de toutes langues, qui habi-
tent sur toute la terre. Que la paix
vous soit donnée avec abondance !
*I1 m'a semblé bon de faire connaî-
tre les signes et les prodiges que le
Dieu suprême a opérés à mon égard.
^Que ses signes sont grands! que ses
prodiges sont puissants ! Son règne
est un règne éternel , et sa domina-
tion subsiste de génération en fféné-
ration.
*Moi Nebucadnetsar, je vivais tran-
quille dans ma maison , et heureux
dans mon palais. ^J'ai eu un songe,
qui m'a effrayé; les pensées dont j'é-
tais poursuivi sur ma couche et les
visions de mon esprit me remplis-
saient d'épouvante. ^J'ordonnai qu'on
fit venir devant moi tous les sages de
Babylone, afin qu'ils me donnassent
l'explication du songe. 'Alors vinrent
les magiciens, les astrologues, les
Chaldéens et les devins. Je leur dis le
songe, et ils ne m'en donnèrent point
l'explication. ''En dernier lieu, se
présenta devant moi Daniel, nommé
Beltschatsar d'après le nom de mon
dieu, et qui a en lui l'esprit des dieux
saints. Je lui dis le songe : — "Belt-
schatsar, chef des magiciens, qui as
en toi, je le sais, l'esprit des dieux
saints, et pour qui aucun secret n'est
difficile, donne-moi l'explication des
visions que j'ai eues en songe. '"Voici
les visions de mon esprit, pendant que
j'étais sur ma couche. Je regardais, et
voici, il y avait au milieu de la terre
un arbre d'une grande hauteur. "Cet
arbre était devenu grand et fort, sa
cime s'élevait jusqu'aux cieux, et on
le voyait des extrémités de toute la
terre. '^Son feuillage était beau, et ses
fruits abondants ; il portait de la nour-
riture pour tous ; les bêtes des champs
s'abritaient sous son ombre, les oi-
seaux du ciel faisaient leur demeure
parmi ses branches , et tout être vi-
vant tirait de lui sa nourriture. "Dans
les visions de mon esprit, que j'avais
sur ma couche, je regardais, et voici,
un de ceux qui veillent et qui sont
saints descendit des cieux. '•'Il cria
avec force et parla ainsi : Abattez l'ar-
bre, et coupez ses branches ; secouez
le feuillage, et dispersez les fruits;
que les bêtes fuient de dessous, et les
oiseaux du milieu de ses branches !
'^Mais laissez en terre le tronc où se
trouvent les racines, et liez-le avec
des chaînes de fer et d'airain, parmi
l'herbe des champs. Qu'il soit trempé
de la rosée du ciel, et qu'il ait, comme
les bêtes, l'herbe de la terre pour par-
tage. "Son cœur d'homme lui sera
ôté, et un cœur de bête lui sera donné ;
et sept temps passeront sur lui. ''Cette
sentence est un décret de ceux qui
veillent, cette résolution est un ordre
des saints, afin que les vivants sa-
chent que le Très-Haut domine sur le
règne des hommes, qu'il le donne à
qui il lui plaît, et qu'il y élève le plus
vil des hommes. '"Voilà le songe que
j'ai eu, moi, le roi Nebucadnetsar. Toi,
Beltschatsar, donnes-en l'explication,
puisque tous les sages de mon royaume
123
Chap. 4, 19-35.
DANIEL.
se trouvent les racines de l'arbre si-
gnifie que ton royaume te restera
quand tu reconnaîtras que celui qui
domine est dans les cieux. "C'est
pourquoi , ô roi , puisse mon conseil
te plaire! rachète tes péchés par des
bienfaits et tes iniquités par la com-
passion envers les malheureux, et ton
bonheur pourra se prolonger.
^^ Toutes ces choses se sont accom-
plies sur le roi Nebucadnetsar. ^'Au
bout de douze mois, comme il se pro-
menait dans le palais royal à Baby-
lone, ^"le roi prit la parole et dit :
N'est-ce pas ici Babylone la grande,
que j'ai bâtie, comme résidence royale.
ne peuvent me la donner; toi, tu le
peux, car tu as en toi l'esprit des dieux
saints. —
''Alors Daniel, nommé Beltschat-
sar, fut un moment stupéfait, et ses
pensées le troublaient. Le roi reprit
et dit : Beltschatsar, que le songe et
l'explication ne te troublent pas ! Et
Beltschatsar répondit : Mon seigneur,
que le songe soit pour tes ennemis, et
son explication pour tes adversaires !
^'L'arbre que tu as vu, qui était de-
venu grand et fort, dont la cime s'é-
levait jusqu'aux cieux, et qu'on voyait
de tous les points de la terre; ''cet
arbre, dont le feuillage était beau et
les fruits abondants, qui portait de la par la puissance de ma force et pour
nourriture pour tous, sous lequel s'a-
britaient les bêtes des champs, et
parmi les branches duquel les oiseaux
du ciel faisaient leur demeure, ^^c'est
toi, ô roi, fjui es devenu grand et fort,
dont la grandeur s'est accrue et s'est
la gloire
de ma magnificence ? '' La
élevée jusqu'aux cieux, et dont la do-
mination s'étend jusqu'aux extrémités
de la terre. -^Le roi a vu l'un de ceux
qui veillent et qui sont saints descen-
dre des cieux et dire : Abattez l'arbre,
et détruisez-le ; mais laissez en terre
le tronc où se trouvent les racines, et
liez-le avec des chaînes de fer et d'ai-
rain, parmi l'herbe des champs; qu'il
soit trempé de la rosée du ciel, et que
son partage soit avec les bêtes des
champs, jusqu'à ce que sept temps
parole était encore dans la bouche du
roi, qu'une voix descendit du ciel :
Apprends, roi Nebucadnetsar, qu'on
va t'enlever le royaume. ^'On te chas-
sera du milieu des hommes, tu auras
ta demeure avec les bêtes des champs,
on te donnera comme aux bœufs de
l'herbe k manger, et sept temps pas-
seront sur toi , jusqu'à ce que tu sa-
ches c{ue le Très-Haut domine sur le
règne des hommes et qu'il le donne à
qui il lui plaît. ^'Au même instant la
parole s'accomplit sur Nebucadnetsar.
Il fut chassé du milieu des hommes,
il mangea de l'herbe comme les bœufs,
son corps fut trempé de la rosée du
ciel ; jusqu'à ce que ses cheveux crus- ■
soient passés sur lui. -*Voici l'explica- sent comme les plumes des aigles, et
tion , ô roi , voici le décret du Très-
Haut, qui s'accomplira sur mon sei-
gneurie roi. ^^ On te chassera du milieu
des hommes, tu auras ta demeure avec
les bêtes des champs, et l'on te don-
nera comme aux bœufs de l'herbe à
manger; tu seras trempé de la rosée
du ciel, et sept temps passeront sur
toi, jusqu'à ce que tu saches que le
Très- Haut domine sur le règne des
hommes et qu'il le donne à qui il lui
plaît. -^L'ordre de laisser le tronc où
ses onffles comme ceux des oiseaux.
'^Après le temps marqué, moi Ne- I
bucadnetsar, je levai les yeux vers le
ciel, et la raison me revint. J'ai béni
le Très-Haut, j'ai loué et glorifié celui
qui vit éternellement, celui dont la
domination est une domination éter-
nelle, et dont le règne subsiste de gé-
nération en génération. ^^Tous les ha-
bitants de la terre ne sont à ses yeux
que néant : il agit comme il lui plaît
avec l'armée des cieux et avec les ha-
M24
DANIEL.
Clin p. 4,ac-5,
m.
I>itants de la terre , et il n'y a per-
sonne qui résiste à sa main et qui lui
dise : Que fais-tu? '*En ce temps, la
laison me revint ; la gloire de mon
royaume, ma magnificence et ma
splendeur me furent rendues ; mes
conseillers et mes grands me rede-
niantlèrcnt ; je fus rétabli dans mon
royaume, et ma puissance ne fit que
s'accroître. ^"Maintenant, moi Nebu-
cadnetsar, je loue, j'exalte et je glori-
fie le roi des cieux, dont toutes les œu-
vres sont vraies et les voies justes, et
qui peut abaisser ceux qui marchent
avec orgueil.
Festin de Betschatsar et prise de Babylone.
Chap. V. 'Le roi Belschatsar don-
na un grand festin à ses grands au
nombre de mille, et il but du vin en
leur présence. -Belschatsar, animé par
le vin, fit apporter les vases d'or et
d'argent que son père Nebucadnetsar
avait enlevés du temple de Jérusalem,
afin que le roi et ses grands, ses fem-
mes et ses concubines, s'en servissent
l'explication sera revêtu de pourpre,
portera un collier d'or à son cou , et
aura la troisième place dans le gou-
vernement du royaume. *Tous les sa-
ges du roi entrèrent ; mais ils ne pu-
rent pas lire l'écriture et en donner au
roi l'explication. ^Sur quoi le roi Bel-
schatsar fut très effrayé, il changea de
couleur, et ses grands furent cons-
ternés.
'"La reine, à cause des paroles du
roi et de ses grands, entra dans la
salle du festin, et prit ainsi la parole :
O roi, vis éternellement ! Que tes pen-
sées ne te troublent pas, et que ton
visage ne change pas de couleur! "Il
y a dans ton royaume un homme qui a
en lui l'esprit des dieux saints ; et du
temps de ton père, on trouva chez lui
des lumières, de l'intelligence, et une
sagesse semblable à la sagesse des
dieux. Aussi le roi Nebucadnetsar, ton
père, le roi, ton père, l'établit chef
des magiciens, des astrologues, des
Chaldéens, des devins, '-parce qu'on
trouva chez lui, chez Daniel, nommé
pour boire. 'Alors on apporta les vases par le roi Beltschatsar, un esprit su-
d'or qui avaient été enlevés du temple,
de la maison de Dieu à Jérusalem ; et
le roi et ses grands, ses femmes et ses
concubines, s'en servirent pourboire.
*Ils burent du vin, et ils louèrent les
dieux d'or, d'argent, d'airain, de fer,
de bois et de pierre.
^En ce moment, apparurent les
doigts d'une main d'homme, et ils
écrivirent, en face du chandelier, sur
la chaux de la muraille du palais royal.
Le roi vit cette extrémité de main qui
écrivait. ^Alors le roi changea de cou-
leur, et ses pensées le troublèrent ; les
jointures de ses reins se relâchèrent,
et ses genoux se heurtèrent l'un contre
l'autre. "Le roi cria avec force qu'on fît
venir les astrologues, les Chaldéens et
les devins ; et le roi prit la parole et
dit aux sages de Babylone : Quiconque
lira cette écriture et m'en donnera
périeur, de la science et de l'intelli-
gence, la faculté d'interpréter les son-
ges, d'expliquer les énigmes, et de
résoudre les questions difficiles. Que
Daniel soit donc appelé, et il donnera
l'explication.
''Alors Daniel fut introduit devant
le roi. Le roi prit la parole et dit à Da-
niel : Es-tu ce Daniel, l'un des captifs
de Juda, que le roi, mon père, a ame-
nés de Juda ? '■'J'ai appris sur ton
compte que tu as en toi l'esprit des
dieux, et qu'on trouve chez toi des lu-
mières, de l'intelligence, et une sa-
gesse extraordinaire. '^On vient d'a-
mener devant moi les sages et les
astrologues, afin qu'ils lussent cette
écriture et m'en donnassent l'exjjjica-
tion ; mais ils n'ont pas pu donner
l'explication des mots, "^j'ai appris
que tu j)eux donner îles explications
U25
Chap. 5, 11-6, fi.
DANIEL.
et résoudre des questions difficiles; rien, et tu n'as pas glorifié le Dieu qui
maintenant, si tu peux lire cette écri- a dans sa main ton souffle et toutes
ture et m'en donner l'explication, tu tes voies. ^''C'est pourquoi il a envoyé
seras revêtu de pourpre, tu porteras cette extrémité de main qui a tracé
un collier d'or à ton cou, et tu auras la cette écriture. *= Voici l'écriture qui a
troisième place dans le gouvernement été tracée : Compté, compté, pesé, et
du royaume. divisé". -^Et voici l'explication de ces
'"Daniel répondit en présence du mots. Compté : Dieu a compté ton rè-
roi : Garde tes dons, et accorde à un gne, et y a mis fin. -'Pesé : Tu as été
autre tes présents ; je lirai néanmoins pesé dans la balance, et tu as été trou-
l'écriture au roi, et je lui en donnerai vé léger. -^Divisé : Ton royaume sera
l'explication. '*0 roi, le Dieu suprême divisé, et donné aux Mèdes et aux
avait donné à Nebucadnetsar, ton père, Perses.
l'empire, la grandeur, la gloire et la -'Aussitôt Belschatsar donna des or-
magnificence ; '"et à cause de la gran- dres, et l'on revêtit Daniel de pourpre,
deur qu'il lui avait donnée, tous les on lui mit au cou un collier d'or, et on
peuples, les nations, les hommes de publia qu'il aurait la troisième place
toutes langues étaient dans la crainte dans le gouvernement du royaume,
et tremblaient devant lui. Le roi fai- ^"Cette même nuit, Belschatsar, roi
sait mourir ceux qu'il voulait, et il des Chaldéens, fut tué. "' Et Darius, le
laissait la vie à ceux qu'il voulait; il Mède, s'empara du royaume, étant âgé
élevait ceux qu'il voulait, et il abais- de soixante-deux ans.
sait ceux qu'il voulait. -"Mais lorsque
1,1 . -.1 Daniel dans la fosse aux lions.
son cœur s éleva et que son esprit s en- '
durcit jusqu'à l'arrogance, il fut préci- Chap. VI. 'Darius trouva bon d'é-
pité de son trône royal et dépouillé tablir sur le royaume cent vingt satra-
de sa gloire ;*' il fut chassé du milieu pes, qui devaient être dans tout le
des enfants des hommes, son cœur royaume. -Il mit à leur tête trois chefs,
devint semblable à celui des bêtes, et au nombre desquels était Daniel, afin
sa demeure fut avec les ânes sauvages ; que ces satrapes leur rendissent comp-
on lui donna comme aux bœufs de te, et que le roi ne souffrît aucun dom-
l'herbe à manger, et son corps fut mage. 'Daniel surpassait les chefs et
trempé de la rosée du ciel, jusqu'à ce les satrapes, parce qu'il y avait en lui
qu'il reconnût que le Dieu suprême un esprit supérieur; et le roi pensait
domine sur le règne des hommes et à l'établir sur tout le royaume,
qu'il le donne à cjui il lui plaît. "Et -lAlors les chefs et les satrapes cher-
toi, Belschatsar, son fils, tu n'as pas chèrent une occasion d'accuser Da-
humilié ton cœur, quoique tu susses niel en ce qui concernait les affaires
toutes ces choses. -^Tu t'es élevé con- du royaume. Mais ils ne purent trou-
tre le Seigneur des cieux ; les vases de ver aucune occasion, ni aucune chose
sa maison ont été apportés devant toi, à reprendre, parce qu'il était fidèle,
et vous vous en êtes servis pour boire et qu'on n'apercevait chez lui ni faute,
du vin, toi et tes grands, tes femmes ni rien de mauvais. ^Et ces hommes
et tes concubines ; tuas loué les dieux dirent : Nous ne trouverons aucune
d'argent, d'or, d'airain, de fer, de bois occasion contre ce Daniel, à moins que
et de pierre, qui ne voient point, qui nous n'en trouvions une dans la loi de
n'entendent point, et qui ne savent son Dieu. «Puis ces chefs et ces satra-
a, Chald. vienv mené ihehel upliarsin.
1126
DANIEL.
Cliap. 0,'-i5.
pes se rendirent tumultueusement au-
près du roi, et lui parlèrent ainsi : Roi
Darius, vis éternellement ! "Tous les
chefs du royaume, les intendants, les
satrapes, les conseillers, et les gou-
verneurs sont d'avis qu'il soit publié
un édit royal, avec une défense sévère,
portant que quiconque dans l'espace
de trente jours adressera des prières à
quelque dieu ou à quelque homme,
excepté à toi, ô roi, sera jeté dans la
fosse aux lions. ^Maintenant, ô roi,
confirme la défense, et écris le décret,
afin qu'il soit irrévocable, selon la loi
des Mèdes et des Perses, qui est im-
muable.
"Là-dessus le roi Darius écrivit le
décret et la défense.
'"Lorsque Daniel sut que le décret
était écrit, il se retira dans sa maison,
où les fenêtres de la chambre supé-
rieure étaient ouvertes dans la direc-
tion de Jérusalem ; et trois fois le jour
il se mettait à genoux, il priait, et il
louait son Dieu , comme il le faisait
auparavant. "Alors ces hommes en-
trèrent tumultueusement, et ils trou-
vèrent Daniel qui priait et invoquait
son Dieu. '-Puis ils se présentèrent
devant le roi, et lui dirent au sujet de
la défense royale : N'as-tu pas écrit
une défense portant que quiconque
dans l'espace de trente jours adresse-
rait des prières à quelque dieu ou à
quelque homme, excepté à toi, ô roi,
serait jeté dans la fosse aux lions ? Le
roi répondit : La chose est certaine,
selon la loi des Mèdes et des Perses,
qui est immuable. "Ils prirent do nou-
veau la parole et dirent au roi : Da-
niel, l'un des captifs de Juda, n'a tenu
aucun compte de toi, ô roi, ni de la
défense que tu as écrite, et il fait sa
prière trois fois le jour.
'*Le roi fut très affligé, quand il en-
tendit cela ; il prit à cœur de délivrer
Daniel, et jusqu'au coucher du soleil
il s'efforça de le sauver. '^Mais ces
hommes insistèrent auprès du roi, et
lui dirent : Sache, ô roi, que la loi des
Mèdes et des Perses exige que toute
défense ou tout décret confirmé par le
roi soit irrévocable. '^Alors le roi don-
na l'ordre qu'on amenât Daniel, et
qu'on le jetât dans la fosse aux lions.
Le roi prit la parole et dit à Daniel :
Puisse ton Dieu, que tu sers avec per-
sévérance, te délivrer ! '"On apporta
une pierre, et on la mit sur l'ouverture
de la fosse ; le roi la scella de son an-
neau et de l'anneau de ses grands, afin
que rien ne fût changé à l'égard de
Daniel.
'''Le roi se rendit ensuite dans son
palais ; il passa la nuit à jeun, il ne fit
point venir de concubine auprès de
lui, et il ne put se livrer au sommeil.
'"Le roi se leva au point du jour, avec
l'aurore, et il alla précipitamment à la
fosse aux lions. ^''En s'approchant de
la fosse, il appela Daniel d'une voix
triste. Le roi prit la parole et dit à Da-
niel : Daniel, serviteur du Dieu vivant,
ton Dieu , que tu sers avec persévé-
rance, a-t-il pu te délivrer des lions?
-'Et Daniel dit au roi : Roi, vis éter-
nellement ! '--Mon Dieu a envoyé son
ange et fermé la gueule des lions, qui
ne m'ont fait aucun mal, parce que j'ai
été trouvé innocent devant lui ; et de-
vant toi non plus, ô roi, je n'ai rien
fait de mauvais. -'Alors le roi fut très
joyeux, et il ordonna qu'on fit sortir
Daniel de la fosse. Daniel fut retiré de
la fosse, et on ne trouva sur lui aucune
blessure, parce qu'il avaiteu confiance
en son Dieu. -^Le roi ordonna que ces
hommes qui avaient accusé Daniel
fussent amenés et jetés dans la fosse
aux lions, eux, leurs enfants et leurs
femmes ; et avant qu'ils fussent par-
venus au fond de la fosse, les lions les
saisirent et brisèrent tous leurs os.
-''Après cela, le roi Darius écrivit à
tous les pcu])les, à toutes les nations,
aux hommes de toutes langues, qui
il;
Chap. 6, 26-7, 15.
DANIEL.
habitaient sur toute la terre : Que la
paix vous soit donnée avec abondance !
^^J'ordonne que, dans toute l'étendue
de mon royaume, on ait de la crainte
et de la frayeur pour le Dieu de Da-
niel. Car il est le Dieu vivant, et il
subsiste éternellement; son royaume
ne sera jamais détruit, et sa domina-
tion durera jusqu'à la fin. ^'C'est lui
qui délivre et qui sauve, qui opère des
signes et des prodiges dans les cieux
et sur la terre. C'est lui qui a délivré
Daniel de la puissance des lions.
-* Daniel prospéra sous le règne de
Darius, et sous le règne de Gyrus, le
Perse.
Visions de Daniel.
Chap. Vil. 'La première année de
Belschatsar, roi de Babylone, Daniel
eut un songe et des visions de son es-
prit, pendant qu'il était sur sa couche.
Ensuite il écrivit le songe, et raconta
les principales choses.
^Daniel commença et dit : Je regar-
dais pendant ma A'ision nocturne, et
voici, les cjuatre vents des cieux firent
irruption sur la grande mer. 'Et qua-
tre grands animaux sortirent de la
mer, différents l'un de l'autre. *Le
premier était semblable à un lion, et
avait des ailes d'aigle; je regardais,
jusqu'au moment où ses ailes furent
arrachées ; il fut enlevé de terre et
mis debout sur ses pieds comme un
homme, et un cœur d'homme lui fut
donné. ^Et voici, un second animal
était semblable à un ours, et se tenait
sur un côté ; il avait trois côtes dans
la gueule entre les dents, et on lui di-
sait : Lève-toi, mange beaucoup de
chair. ^Après cela je regardais, et
voici, un autre était semblable à un
léopard, et avait sur le dos quatre ai-
les comme un oiseau ; cet animal avait
quatre têtes, et la domination lui fut
donnée. "Après cela je regardais pen-
dant mes visions nocturnes, et voici,
il y avait un quatrième animal, terri-
ble, épouvantable et extraordinaire-
ment fort; il avait de grandes dents
de fer, il mangeait, brisait, et il fou-
lait aux pieds ce qui restait; il était
différent de tous les animaux précé-
dents, et il avait dix cornes. ^Je con-
sidérais les cornes, et voici, une autre
petite corne sortit du milieu d'elles,
et trois des premières cornes furent
arrachées devant cette corne ; et voici,
elle avait des yeux comme des yeux
d'homme, et une bouche qui parlait
avec arrogance.
^Je regardais, pendant que l'on pla-
çait des trônes. Et l'ancien des jours
s'assit. Son vêtement était blanc com-
me la neige, et les cheveux de sa tète
étaient comme de la laine pure ; son
trône était comme des flammes de
feu, et les roues comme un feu ardent.
"Un fleuve de feu coulait et sortait de
devant lui. Mille milliers le servaient,
et dix mille millions se tenaient en sa
présence. Les juges s'assirent, et les
livres furent ouverts. "Je regardais
alors, à cause des paroles arrogantes
que prononçait la corne ; et tandis que
je regardais, l'animal fut tué, et son
corps fut anéanti, livré au feu pour
être brûlé. '-Les autres animaux furent
dépouillés de leur puissance, mais une
prolongation de vie leur fut accordée
jusqu'à un certain temps.
''Je regardais pendant mes visions
nocturnes, et voici, sur les nuées des
cieux arriva quelqu'un de semblable
à un fils de l'homme; il s'avança vers
l'ancien des jours, et on le fit appro-
cher de lui. '*0n lui donna la domina-
tion, la gloire et le règne ; et tous les
peuples, les nations, et les hommes
de toutes langues le servirent. Sa do-
mination est une domination éter-
nelle qui ne passera point, et son rè-
gne ne sera jamais détruit.
'^Moi Daniel, j'eus l'esprit troublé
1128
DAiMEL.
Chu p. 7 , 16-8,8.
au dedans de moi , et les visions de
ma tète m'eriiaycrent. '"Je m'appro-
chai de l'un de ceux qui étaient là, et
je lui demandai ce qu'il y avait de
vrai dans toutes ces choses. 11 me le
dit, et m'en donna l'explication : "Ces
quatre grands animaux, ce sont quatre
rois qui s'élèveront de la terre ; "*mais
les saints du Très-Haut recevront le
royaume, et ils posséderont le royau-
me éternellement, d'éternité en éter-
nité.
"Ensuite je désirai savoir la vérité
sur le quatrième animal, qui était
différent de tous les autres, extrême-
ment terrible, qui avait des dents de
fer et des ongles d'airain, qui man-
geait, brisait, et foulait aux pieds ce
qui restait; -"et sur les dix cornes
qu'il avait à la tête, et sur l'autre qui
était sortie et devant laquelle trois
étaient tombées, sur cette corne qui
avait des yeux, une bouche parlant
avec arrogance , et une plus grande
apparence que les autres. -'Je vis cette
corne faire la guerre aux saints, et
l'emporter sur eux, ^* jusqu'au moment
où l'ancien des jours vint donner droit
aux saints du Très-Haut, et le temps
arriva où les saints furent en posses-
sion du royaume.
^^11 me parla ainsi : Le quatrième
animal, c'est un quatrième royaume
qui existera sur la terre, différent de
tous les royaumes, et qui dévorera
toute la terre, la foulera et la brisera.
'Les dix cornes, ce sont dix rois qui
détruite et anéantie pour jamais. -"Le
règne, la domination, et la grandeur
de tous les royaumes qui sont sous les
cieux, seront donnés au peuple des
saints du Très-Haut. Son règne est un
règne éternel, et tous les dominateurs
le serviront et lui obéiront.
*'*Ici finirent les paroles. Moi Da-
niel, je fus extrêmement troublé par
mes pensées, je changeai de couleur,
et je conservai ces paroles dans mon
cœur.
Chop. yJII. 'La troisième année
du règne du roi Belschatsar, moi Da-
niel, j eus une vision, outre celle que
j'avais eue précédemment. -Lorsque
j'eus cette vision, il me sembla que j'é-
tais à Suse, la capitale, dans la pro-
vince d'Elam ; et pendant ma vision,
je me trouvais près du fleuve d'UIaï.
'Je levai les yeux, je regardai, et
voici, un bélier se tenait devant le
fleuve, et il avait des cornes; ces cor-
nes étaient hautes, mais l'une était
plus haute que l'autre, et elle s'éleva
la dernière. ■'Je vis le bélier qui frap-
pait de ses cornes à l'occident, au
septentrion et au midi; aucun ani-
mal ne pouvait lui résister, et il n'v
avait personne pour délivrer ses vic-
times; il faisait ce qu'il voulait, et il
devint puissant.
^ Comme je regardais attentivement,
voici, un bouc venait de l'occident, et
parcourait toute la terre à sa surface,
sans la toucher; ce bouc avait une
s'élèveront de ce royaume. Un autre grande corne entre les yeux. '^11 ar-
s'élèvera après eux, il sera différent riva jusqu'au bélier qui avait des cor-
des premiers, et il abaissera trois rois.
-^11 prononcera des paroles contre le
Très-Haut, il opprimera les saints du
Très-Haut, et il espérera changer les
temps et la loi ; et les saints seront
livrés entre ses mains pendant un
temps, des temps, et la moitié d'un
temps. "Puis viendra le jugement, et
on lui ôtera sa domination, qui sera
nés, et que j avais vu se tenant devant
le fleuve, et il courut sur lui dans
toute sa fureur. "Je le vis qui s'appro-
chait du bélier et s'irritait contre lui;
il frappa le bélier et lui brisa les deux
cornes, sans que le bélier eût la force
de lui résister; il le jeta par terre et
le foula, et il n'y eut personne pour
délivrer le bélier. ''Le bouc devint très
1129
Chap. 8,9-9,1».
DANIEL.
puissant; mais lorsqu'il fut puissant,
sa grande corne se brisa. Quatre gran-
des cornes s'élevèrent pour la rempla-
cer, aux quatre vents des cieux.
^De l'une d'elles sortit une petite
corne, qui s'agrandit beaucoup vers
le midi, vers l'orient, et vers le plus
beau des pays. '"Elle s'éleva jusqu'à
l'armée des cieux, elle fit tomber à
terre une partie de cette armée et des
étoiles, et elle les foula. "Elle s'éleva
jusqu'au chef de l'armée, lui enleva
le sacrifice perpétuel , et renversa le
lieu de son sanctuaire. '^L'armée fut
livrée avec le sacrifice perpétuel , à
cause du péché ; la corne jeta la vérité
par terre, et réussit dans ses entre-
prises. '^J'entendis parler un saint;
et un autre saint dit à celui qui par-
lait : Pendant combien de temps s'ac-
complira la vision sur le sacrifice
perpétuel et sur le péché dévastateur?
Jusques à quand le sanctuaire et l'ar-
mée seront-ils foulés? '^Et il me dit :
Deux mille trois cents soirs et matins ;
puis le sanctuaire sera purifié.
'^Tandis que moi, Daniel, j'avais
cette vision et que je cherchais à la
comprendre, voici, quelqu'un qui avait
l'apparence d'un homme se tenait de-
vant moi. "'Et j'entendis la voix d'un
homme au milieu de l'Ulaï ; il cria et
dit : Gabriel, explique-lui la vision.
'"Il vint alors près du lieu où j'étais;
et à son approche, je fus effrayé, et je
tombai sur ma face. Il me dit : Sois
attentif, fils de l'homme, car la vision
concerne un temps qui sera la fin.
'•'Gomme il me parlait, je restai frappé
détourdissement, la face contre terre.
11 me toucha, et me fit tenir debout à
la jdace où je me trouvais. '"Puis il
me dit : Je vais t'a])prendre ce qui ar-
rivera au terme de la colère, car il y a
un temjjs marqué pour la fin. ^"Le bé-
lier que tu as vu, et qui avait des cor-
nes, ce sont les rois des Mèdes et des
Perses. -'Le bouc, c'est le roi de Ja-
1
van. La grande corne entre ses yeux,
c'est le premier roi. --Les quatre cor-
nes qui se sont élevées pour rempla-
cer cette corne brisée, ce sont quatre
royaumes qui s'élèveront de cette na-
tion, mais qui n'auront pas autant de
force. -^A la fin de leur domination,
lorsque les pécheurs seront consumés,
il s'élèvera un roi impudent et artifi-
cieux. -^Sa puissance s'accroîtra, mais
non par sa propre force ; il fera d'in-
croyables ravages, il réussira dans
ses entreprises, il détruira les puis-
sants et le peuple des saints. ^^A cause
de sa prospérité et du succès de ses
ruses, il aura de l'arrogance dans le
cœur, il fera périr beaucoup d'hom-
mes qui vivaient paisiblement, et il
s'élèvera contre le chef des chefs ;
mais il sera brisé, sans l'effort d'au-
cune main. -''Et la vision des soirs et
des matins, dont il s'agit, est vérita-
ble. Pour toi, tiens secrète cette vi-
sion, car elle se rapporte à des temps
éloignés.
-'Moi Daniel, je fus plusieurs jours
languissant et malade; puis je me le-
vai, et je m'occupai des affaires du
roi. J'étais étonné de la vision, et per-
sonne n'en eut connaissance.
Chap. IX. 'La première année de
Darius, fils d'Assuérus, de la race des
Mèdes, lequel était devenu roi du
royaume des Chaldéens, 'la première
année de son règne, moi Daniel, je
vis par les livres qu'il devait s'écouler
soixante et dix ans pour les ruines de
Jérusalem, d'après le nombre des an-
nées dont l'Eternel avait parlé à Jéré-
mie, le prophète. ^Je tournai ma face
vers le Seigneur Dieu, afin de recou-
rir à la prière et aux supplications, en
jeûnant et en prenant le sac et la cen-
dre. ''Je priai l'Eternel, mon Dieu, et
je lui fis cette confession :
Seigneur, Dieu grand et redouta-
130
DANIEL.
Chap. 9.z-7i.
ble, toi qui j^aiiles ton alliance et qui
fais miséricorde à ceux qui t'aiuieiil
et qui observent tés commandements !
'Nous avons péché, nous avons com-
mis l'iniquité, nous avons été mé-
chants et rebelles, nous nous sommes
détournés de tes commandements et
de tes ordonnances. "Nous n'avons
pas écouté tes serviteurs, les prophè-
tes, qui ont parlé en ton nom à nos
rois, à nos chefs, à nos pères, et à
tout le peuple du pays. "A toi. Sei-
gneur, est la justice, et à nous la
confusion de face, en ce jour, aux
hommes de Juda, aux habitants de
Jérusalem, et à tout Israël, à ceux qui
sont près et à ceux qui sont loin, dans
tous les pays où tu les as chassés à
cause des infidélités dont ils se sont
rendus coupables envers toi. * Sei-
gneur, à nous la confusion de face, à
nos rois, à nos chefs, et à nos pères,
parce que nous avons péché contre
toi. 'Auprès du Seigneur, notre Dieu,
la miséricorde et le pardon, car nous
avons été rebelles envers lui. '"Nous
n'avons pas écouté la voix de l'Eter-
nel, notre Dieu, pour suivre ses lois
qu'il avait mises devant nous par ses
serviteurs, les prophètes. "Tout Israël
a transgressé ta loi, et s'est détourné
pour ne pas écouter ta voix. Alors se
sont répandues sur nous les malédic-
tions et les imprécations qui sont écri-
tes dans la loi de Moïse, serviteur de
Dieu , parce que nous avons péché
contre Dieu. '-Il a accompli les paro-
les qu'il avait prononcées contre nous
et contre nos chefs qui nous ont gou-
vernés, il a fait venir sur nous une
grande calamité, et il n'en est jamais
arrivé sous le ciel entier une sembla-
ble à celle qui est arrivée à Jérusalem.
'^Comme cela est écrit dans la loi de
Moïse, toute cette calamité est venue
sur nous; et nous n'avons pas imploré
l'Eternel, notre Dieu, nous ne nous
sommes pas détournés de nos iniqui-
tés, nous n'avons pas été attentifs à
ta vérité. "L'Eternel a veillé sur cette
calamité, et l'a fait venir sur nous ;
car l'Eternel, notre Dieu, est juste
dans toutes les choses qu'il a faites,
mais nous n'avons pas écouté sa voix.
''Et maintenant. Seigneur, notre Dieu,
toi (jui as fait sortir ton peuple du pays
d'Egypte par ta main puissante, et qui
t'es fait un nom comme il l'est aujour-
d'hui, nous avons péché, nous avons
commis l'iniquité. '^Seigneur, selon
ta grande miséricorde, que ta colère
et ta fureur se détournent de ta ville
de Jérusalem, de ta montagne sainte;
car, à cause de nos péchés et des ini-
quités de nos pères, Jérusalem et ton
|)euple sont en opprobre à tous ceux qui
nous entourent. '"Maintenant donc, ô
notre Dieu, écoute la prière et les sup-
])lications de ton serviteur, et, pour
l'amour du Seigneur, fais briller ta
face sur ton sanctuaire dévasté ! '*Mon
Dieu, prête l'oreille et écoute! ouvre
les yeux et regarde nos ruines, re-
garde la ville sur laquelle ton nom est
invoqué! Car ce n'est pas à cause de
notre justice que nous te présentons
nos supplications, c'est à cause de
tes grandes compassions. '"Seigneur,
écoute ! Seigneur, pardonne ! Sei-
gneur, sois attentif! agis et ne tarde
pas, par amour pour toi, ô mon Dieu !
Car ton nom est invoqué sur ta ville
et sur ton peuple.
^''Je parlais encore, je priais, je con-
fessais mon péché et le péché de mon
peuple d'Israël, et je présentais mes
supplications à l'Eternel, mon Dieu,
en faveur de la sainte montagne de
mon Dieu; *'je parlais encore dans
ma jjrière, quand l'homme, Gabiiel,
que j'avais vu précédemment dans
une vision, s'approcha de moi d'un
vol rapide, au moment de l'offVande
du soir. "Il m'instruisit, et s'entretint
avec moi. Il me dit : Daniel, je suis
venu maintenant pour ouvrir ton in-
1131
72 *
Chnp. 9,23-10,
DANIEL.
telligence. -'Lorsque tu as commencé
à prier, la parole est sortie, et je viens
pour te l'annoncer ; car tu es un bien-
aimé. Sois attentif à la parole, et com-
prends la vision ! -^Soixante et dix se-
maines ont été fixées sur ton peuple
et sur ta ville sainte, pour faire cesser
les transgressions et mettre fin aux
péchés, pour expier l'iniquité et ame-
ner la justice éternelle, pour sceller
la vision et le prophète, et pour oin-
dre le Saint des saints. *^Sache-le
donc, et comprends ! Depuis le mo-
ment où la parole a annoncé que Jé-
rusalem sera rebâtie jusqu'à celui où
un chef sera oint, il y a sept semai-
nes; dans soixante-deux semaines,
les places et les fossés seront réta-
blis , mais en des temps fâcheux.
^^Après les soixante-deux semaines,
un oint sera retranché, et il n'aura
pas de successeur. Le peuple d'un
chef qui viendra détruira la ville et le
sanctuaire, et sa fin arrivera comme
par une inondation ; il est arrêté que
les dévastations dureront jusqu'au ter-
me de la guerre. -'11 fera une solide
alliance avec plusieurs pendant une
semaine, et durant la moitié de la se-
maine il fera cesser le sacrifice et l'of-
frande ; le dévastateur commettra les
choses les plus abominables, jusqu'à
ce que la ruine et ce qui a été résolu
fondent sur le dévastateur.
Chap. X. ' La troisième année de
Cyrus, roi de Perse, une parole fut ré-
vélée à Daniel , qu'on nommait Belt-
schatsar. Cette parole, qui est vérita-
ble, annonce une grande calamité. Il
fut attentif à cette parole, et il eut
l'intelligence de la vision.
*En ce temps-là, moi Daniel, je fus
trois semaines dans le deuil. ^Je ne
mangeai aucun mets délicat, il n'en-
tra ni viande ni vin dans ma bouche,
■ a. lliddékel, le Tigre.
et je ne m'oignis point jusqu'à ce que
les trois semaines fussent accomplies.
■'Le vingt-quatrième jour du pre-
mier mois, j'étais au bord du grand
(leuve qui est Hiddékel". ^Je levai les
yeux, je regardai, et voici, il y avait
un homme vêtu de lin, et ayant sur
les reins une ceinture d'or d'Uphaz.
^Son corps était comme de chrysoli-
the, son visage brillait comme l'éclair,
ses yeux étaient comme des flammes
de feu, ses bras et ses pieds ressem-
blaient à de l'airain poli, et le son de
sa voix était comme le bruit d'une
multitude. 'Moi Daniel, je vis seul la
vision, et les hommes qui étaient avec
moi ne la virent point ; mais ils furent
saisis d'une grande frayeur, et ils pri-
rent la fuite pour se cacher. '^Je restai
seul, et je vis cette grande vision ; les
forces me manquèrent, mon visage
changea de couleur et fut décomposé,
et je perdis toute vigueur. ^J'entendis
le son de ses paroles ; et comme j'en-
tendais le son de ses paroles, je tom-
bai frappé d'étourdissement, la face
contre terre. '"Et voici, une main me
toucha, et secoua mes genoux et mes
mains. " Puis il me dit : Daniel, homme
bien-aimé, sois attentif aux paroles
que je vais te dire, et tiens-toi debout
à la place où tu es ; car je suis main-
tenant envoyé vers toi. Lorsqu'il m'eut
ainsi parlé, je me tins debout en trem-
blant.
'^11 me dit : Daniel, ne crains rien ;
cardes le premier jour où tu as eu à
cœur de comprendre, et de t'humilier
devant ton Dieu, tes paroles ont été
entendues, et c'est à cause de tes pa-
roles que je viens. ''Le chef du royau-
me de Perse m'a résisté vingt et un
jours; mais voici, Micaël, l'un des
principaux chefs, est venu à mon se-
cours, et je suis demeuré là auprès
des rois de Perse. '*Je viens mainte-
nant pour te faire connaître ce qui
1132
DANIRL.
CJtnp. 10,i:j-l 1,13.
doit arriver à ton peuple dans la suite
des temps; car la vision concerne en-
core ces temps là.
'^Tandis qu'il m'adressait ces pa-
roles, je dirigeai mes regards vers la
terre, et je gardai le silence. '^Et voici,
quelqu'un qui avait l'apparence des
fils de l'homme toucha mes lèvres.
J'ouvris la bouche, je parlai, et je dis
à celui qui se tenait devant moi : Mon
seigneur, la vision m'a rempli d'effroi,
et j'ai perdu toute vigueur. ''Com-
ment le serviteur de mon seigneur
pourrait- il parler à mon seigneur?
Maintenant les forces me manquent,
et je n'ai plus de souffle. '^Alors celui
qui avait l'apparence d'un homme me
toucha de nouveau, et me fortifia.
"Puis il me dit : Ne crains rien, hom-
me Lien-aimé , que la paix soit avec
toi! courage, courage! Et comme il
me parlait, je repris des forces, et je
dis : Que mon seigneur parle, car tu
m'as fortifié.
-"Il me dit : Sais -tu |)ourquoi je
suis venu vers toi ? Maintenant je m'en
retourne pour combattre le chef de la
Perse; et quand je partirai, voici, le
chef de Javan viendra. '-'Mais je veux
te faire connaître ce qui est écrit dans
le livre de la vérité. Personne ne
m'aide contre ceux-là, excepté Mi-
caél, votre chef.
Chop. XI. 'Et moi, la première
année de Darius, le Mède, j'étais au-
près de lui pour l'aider et le soutenir.
^Maintenant, je vais te faire connaître
la vérité.
Voici, il y aura encore trois rois en
Perse. Le quatrième amassera plus de
richesses que tous les autres ; et quand
il sera puissant par ses richesses, il
soulèvera tout contre le royaume de
Javan. 'Mais il s'élèvera un vaillant
roi, qui dominera avec une grande
puissance, et fera ce qu'il voudra. ■'Et
lorsqu'il se sera élevé, son royaume
se brisera et sera divisé vers les qua-
11
tre vents des cieux ; il n'appartiendra
])as à ses descendants , et il ne sera
pas aussi puissant qu'il était; car il
sera déchiré, et il passera à d'autres
qu'à eux.
''Le roi du midi deviendra fort. Mais
un de ses chefs sera plus fort que lui,
et dominera; sa domination sera puis-
sante.
*Au bout de quelques années ils
s'allieront, et la fille du roi du midi
viendra vers le roi du septentrion pour
rétablir la concorde. Mais elle ne con-
servera pas la force de son bras, et il
ne résistera pas, ni lui, ni son bras;
elle sera livrée avec ceux qui l'auront
amenée, avec son père et avec celui
qui aura été son soutien dans ce
tem])s-là.
^Un rejeton de ses racines s'élèvera
à sa place ; il viendra à l'armée, il en-
trera dans les forteresses du roi du
septentrion, il en disposera à son gré,
et il se rendra puissant. *I1 enlèvera
même et transportera en Egypte leurs
dieux et leurs images de fonte, et leurs
objets précieux d'argent et d'or. Puis
il restera quelques années éloigné du
roi du septentrion. "Et celui-ci mar-
chera contre le royaume du roi du
midi, et reviendra dans son pays.
'"Ses fils se mettront en campagne
et rassembleront une multitude nom-
breuse de troupes ; l'un d'eux s'avan-
cera , se répandra comme un tor-
rent, débordera, puis reviendra; et
ils pousseront les hostilités jusqu'à la
forteresse du roi du midi. "Le roi du
midi s'irritera, il sortira et attaquera
le roi du septentrion ; il soulèvera une
grande multitude, et les troupes du
roi du septentrion seront livrées en-
tre ses mains. '* Cette multitude sera
fière, et le cœur du roi s'enflera; il
fera tomber des milliers, mais il ne
triomphera pas. '^Gar le roi du sep-
tentrion reviendra et rassemblera une
multitude plus nombreuse que la pre-
33
Chap. ll,i't-33.
DANIEL.
mièrc ; au bout de quelque temps, de
quelques années, il se mettra en mar-
che avec une grande armée et de gran-
des richesses. '''En ce temps-là, plu-
sieurs s'élèveront contre le roi du
midi, et des hommes violents parmi
ton peuple se révolteront pour ac-
complir la vision, et ils succombe-
ront. "^Le roi du septentrion s'a-
vancera , il élèvera des terrasses , et
s'emparera des villes fortes. Les trou-
pes du midi et l'élite du roi ne résis-
teront pas, elles manqueront de force
pour résister. '^Celui qui marchera
contre lui fera ce qu'il voudra, et per-
sonne ne lui résistera ; il s'arrêtera
dans le plus beau des pays, extermi-
nant ce qui tombera sous sa main. ''Il
se proposera d'arriver avec toutes les
forces de son royaume, et de conclure
la paix avec le roi du midi ; il lui don-
nera sa fille pour femme, dans l'in-
tention d'amener sa ruine ; mais cela
n'aura pas lieu, et ne lui réussira pas.
'''Il tournera ses vues du côté des îles,
et il en prendra plusieurs; mais un
chef mettra fin à l'opprobre qu'il vou-
lait lui attirer, et le fera retomber sur
lui. '"Il se dirigera ensuite vers les
forteresses de son pays ; et il chan-
cellera, il tombera, et on ne le trou-
vera plus.
-"Celui qui le remplacera fera venir
un exacteur dans la plus belle partie
du royaume ; mais en quelques jours
il sera brisé, et ce ne sera ni par la
colère ni par la guerre.
^'Un homme méprisé prendra sa
place, sans être revêtu de la dignité
royale ; il paraîtra au milieu de la paix,
et s'emparera du royaume par l'intri-
gue. ^-Les troupes qui se répandront crifice perpétuel, et dresseront l'abo
trera, au sein de la paix, dans les lieux
les plus fertiles de la province; il fera
ce que n'avaient pas fait ses pères, ni
les pères de ses pères ; il distribuera
le butin, les dépouilles et les riches-
ses ; il formera des projets contre les
forteresses, et cela pendant un certain
temps. -^A la tête d'une grande armée,
il emploiera sa force et son ardeur
contre le roi du midi. Et le roi du mi-
di s'engagera dans la guerre avec une
armée nombreuse et très puissante;
mais il ne résistera pas, car on médi-
tera contre lui de mauvais desseins.
-*Ceux qui mangeront des mets de sa
table causeront sa perte ; ses troupes
se répandront comme un torrent, et
les morts tomberont en grand nom-
bre. -'Les deux rois chercheront en
leur cœur à faire le mal, et à la même
table ils parleront avec fausseté. Mais
cela ne réussira pas, car la fin n'arri-
vera qu'au temps marqué.
^^11 retournera dans son pays avec
de grandes richesses ; il sera dans son
cœur hostile à l'alliance sainte, il agi-
ra contre elle, puis retournera dans
son pays.
-"Aune époque fixée, il marchera de
nouveau contre le midi ; mais cette
dernière fois les choses ne se passe-
ront pas comme précédemment. ^"Des
navires de Rittim s'avanceront contre
lui ; découragé , il rebroussera. Puis
furieux contre l'alliance sainte, il ne
restera pas inactif; à son retour, il
portera ses regards sur ceux qui au-
ront abandonné l'alliance sainte. "Des
troupes se présenteront sur son or-
dre ; elles profaneront le sanctuaire,
la forteresse, elles feront cesser le sa-
comme un torrent seront submergées
devant lui, et anéanties, de même
qu'un chef de l'alliance. -^Après qu'on
se sera joint à lui, il usera de trompe-
rie ; il se mettra en marche, et il aura
le dessus avec peu de monde. *Ml eii-
1134
mination du dévastateur. ^-11 séduira
par des flatteries les traîtres de l'al-
liance. Mais ceux du peuple qui con-
naîtront leur Dieu agiront avec fer-
plus sages parmi eux
meté, ^'et les
donneront instruction à la multitude
DANIEL.
Chap. il,3.-iS,i:
Il en est ([ui succomberont ])our un
temps à l'épée et à la llamme, à la
captivité et au pillage. '*Dans le temps
où ils succomberont, ils seront un peu
secourus, et plusieurs se joindront à
eux j)ar hypocrisie. ''Quelques-uns
des hommes sages succomberont, afin
qu'ils soient épurés,. purifiés et blan-
chis, jusqu'au temps de la fin, car elle
n'arrivera qu'au temps marqué.
'^Le roi fera ce qu'il voudra; il s'é-
lèvera, il se glorifiera au-dessus de
tous les dieux, et il dira des choses
incroyables contre le Dieu des dieux ;
il pros])érera jusqu'à ce que la colère
soit consommée, car ce qui est arrêté
s'accomplira. ^'11
dieux de ses pères, ni à la divinité qui
fait les délices des femmes ; il n'aura
égard à aucun dieu, car il se glorifiera
au-dessus de tous. '^Toutefois il ho-
norera le dieu des forteresses sur son
piédestal ; à ce dieu que ne connais-
saient pas ses pères il rendra des hom-
mages avec de l'or et de l'argent, avec
des pierres et des objets de prix.
'^C'est avec le dieu étranger qu'il
agira contre les lieux fortifiés ; et il
comblera d'honneurs ceux qui le re-
connaîtront, il les fera dominer sur
plusieurs, il leur distribuera des ter-
res pour récompense.
^'Au temps de la fin, le roi du midi
se heurtera contre lui. Et le roi du
septentrion fondra sur lui comme une
tempête, avec des chars et des cava-
liers, et avec de nombreux navires;
il s'avancera dans les terres, se répan-
dra comme un torrent et débordera.
*'II entrera dans le plus beau des
jiays, et plusieurs succomberont; mais
Edom, Modj, et les principaux des
enfants d'Ammon seront tlélivrés de
sa main. ''-Il étendra sa main sur divers
pays, et le pays d'Egypte n'échappera
point. ^'Ml se rendra maître des trésors
d'or et d'argent, et de toutes les cho-
ses précieuses de l'Egypte ; les Li-
byens et les Ethiopiens seront à sa
suite. "Des nouvelles de l'orient et
du septentrion viendront l'effrayer,
et il partira avec une grande fuieur
pour détruire et exterminer des multi-
tudes. *'I1 dressera les tentes de son
palais entre les mers et la glorieuse et
sainte montagne. Puis il arrivera à
la fin, sans que personne lui soit en
aide.
Chap. XII. 'En ce temps-là, se lè-
vera Micaël, le grand chef, le défen-
seur des enfants de ton peuple ; et ce
sera une époque de détresse, telle qu'il
n'y en a point eu depuis que les na-
tions existent jusqu'à cette époqtie.
ni aux En ce temps-là, ceux de ton peuple
(|ui seront trouvés inscrits dans le li-
vre seront sauvés. -Plusieurs de ceux
qui dorment dans la poussière de la
terre se réveilleront, les uns pour la
vie éternelle, et les autres pour l'op-
probre, pour la honte éternelle. 'Ceux
<|ui auront été intelligents brilleront
comme la splendeur du ciel, et ceux
qui auront enseigné la justice à la
niultitutle brilleront comme les étoi-
les, à toujours et à perpétuité.
*Toi, Daniel, tiens secrètes ces pa-
roles, et scelle le livre jusqu'au temps
de la fin. Plusieurs alors le liront, et
la connaissance augmentera.
'^Et moi Daniel, je regardai, et voi-
ci, deux autres hommes se tenaii-nt
debout, l'un en deçà du bord du
fleuve, et l'autre au delà du bord du
fleuve. ^L'un d'eux dit à l'homme vêtu
de lin , qui se tenait au-dessus des
eaux du fleuve : Quand sera la fin de
ces prodiges ? 'Et j'entendis l'homme
vêtu de lin , qui se tenait au-dessus
des eaux du fleuve ; il leva vers les
cieux sa main droite et sa main gau-
che, et il jura par celui qui vit éter-
nellement que ce sera dans un temps,
des temps, et la moitié d'un temps,
et que toutes ces choses finiront quand
la force du peuple saint sera entière-
1135
Chop. 13,8-13. DANIEL.
ment brisée. *.J'entendis, mais je ne dront. "Depuis le temps où cessera le
compris pas; et je dis : Mon seigneur, sacrifice perpétuel, et où sera dressée
quelle sera l'issue de ces choses? 'Il l'abomination du dévastateur, il y au-
répondit : Va, Daniel, car ces paroles ra mille deux cent quatre-vingt-dix
seront tenues secrètes et scellées jus- jours. '-Heureux celui qui attendra,
qu'au temps de la fin. '"Plusieurs se- et qui arrivera jusqu'à mille trois cent
ront purifiés, blanchis et épurés; les trente-cinq jours ! '^Et toi, marche
méchants feront le mal, et aucun des vers ta fin ; tu tej-eposeras, et tu seras
méchants ne comprendra, mais ceux debout pour ton héritage à la fin des
qui auront de l'intelligence compren- jours
(,..:, !
OSEE
Idolâtrie et corruption ci Israël : c/ultintcnt et retour en grâce.
Chap. I. ' La ]iarole de l'Éternel
qui fut adressée à Osée, fils de Beéri,
au temps dOzias, de Jotham, d'Achaz,
d'Ezéchias, rois de Juda, et au temps
de Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël.
^La première fois que l'Eternel
adressa la parole à Osée, l'Eternel dit
à Osée : Va, prends une femme pros-
tituée et des enfants de prostitution ;
car le pays se prostitue, il abandonne
l'Éternel !
^11 alla, et il prit Gomer, fille de Di-
blaïm. Elle conçut, et lui enfanta un
fils. ■'Et l'Éternel lui dit : Appelle-le
du nom de Jizreel ; car encore un peu
de temps, et je châtierai la maison de
Jéhu pour le sang versé à Jizreel, je
mettrai fin au royaume de la maison
d'Israël. ^En ce jour-là, je briserai
l'arc d'Israël dans la vallée de Jizreel.
*Elle conçut de nouveau, et enfan-
ta une fille. Et l'Eternel dit à Osée :
Donne-lui le nom de Lo-Ruchama" ;
car je n'aurai plus pitié de la maison
d'Israël , je ne lui pardonnerai plus.
'Mais j'aurai pitié de la maison de Ju-
da ; je les sauverai par l'Eternel, leur
Dieu, et je ne les sauverai ni par l'arc,
ni par l'épée, ni par les combats, ni
par les chevaux, ni par les cavaliers.
*Elle sevra Lo-Ruchama ; puis elle
conçut, et enfanta un fils. 'Et l'Eter-
nel dit : Donne-lui le nom de Lo-Am-
mi *; car vous n'êtes pas mon peuple,
et je ne suis pas votre Dieu.
Chap. II. 'Cependant le nombre
des enfants d'Israël sera comme le sa-
ble de la mer, qui ne peut ni se mesu-
rer ni se compter ; et au lieu qu'on leur
disait : Vous n'êtes pas mon peuple !
on leur dira : Fils du Dieu vivant ! -Les
enfants de Juda et les enfants d'Israël
se rassembleront, se donneront un
chef, et sortiront du pays ; car grande
sera la journée de Jizreel. ''Dites à vos
frères : Ammi'^ ! et à vos sœurs : Ru-
chama'^ !
'' Plaidez, plaidez contre votre mère,
car elle n'est point ma femme, et je ne
suis point son mari ! Qu'elle ôte de sa
face ses prostitutions, et de son sein
ses adultères ! ^Sinon, je la dépouille
à nu, je la mets comme au jour de sa
naissance, je la rends semblable à un
désert, à une terre aride, et je la fais
mourir de soif; *et je n'aurai pas pitié
de ses enfants, car ce sont des enfants
de prostitution. "Leur mère s'est pros-
tituée, celle qui les a conçus s'est dé-
shonorée, car elle a dit : J'irai après
mes amants, qui me donnent mon pain
et mon eau, ma laine et mon lin, mon
huile et ma boisson. * C'est pourquoi
voici, je vais fermer son chemin avec
des épines et y élever un mur, afin
qu'elle ne trouve plus ses sentiers.
^Elle poursuivra ses amants, et ne les
atteindra pas; elle les cherchera, et
ne les trouvera pas. Puis elle dira :
J'irai, et je retournerai vers mon pre-
mier mari, car alors j'étais plus heu-
reuse que maintenant.
'"Elle n'a pas reconnu que c'était
a. Lo-Uuchama signifie celle dont on n'a pas pitié. h. Lo-.inuni signifie non mon peuple.
^niûe mon peuple. d. Hucltama signifie celle qui a obtenu miséricorde.
1137
c. Arnmi si-
Chap. 2, ii-ij 2.
OSEE.
moi qui lui donnais le blé, le moût et
riiuile ; et l'on a consacré au service
de Baal l'argent et l'or que je lui pro-
diguais. " C'est pourquoi je reprendrai
mon blé en son temps et mon moût
dans sa saison, et j'enlèverai ma laine
et mon lin qui devaient couvrir sa nu-
dité. '-Et maintenant je découvrirai sa
bonté aux yeux de ses amants, et nul
ne la délivrera de ma main. '^Je ferai
cesser toute sa joie, ses fêtes, ses nou-
velles lunes, ses sabbats et toutes ses
solennités. '*Je ravagerai ses vignes
et ses figuiers, dont elle disait : C'est
le salaire que m'ont donné mes amants !
Je les réduirai en une forêt, et les bê-
tes des champs les dévoreront. '^Je la
châtierai pour les jours où elle encen-
sait les Baals, où elle se parait de ses
anneaux et de ses colliers, allait après
ses amants, et m'oubliait, dit l'Eternel.
"C'est pourquoi voici, je veux l'at-
tirer et la conduire au désert, et je
parlerai à son cœur. '^Là, je lui don-
nerai ses vignes et la vallée d'Acor,
comme une porte d'espérance ; et là,
elle chantera comme au temps de sa
jeunesse, et comme au jour où elle re-
monta du pays d'Egypte. '^En ce jour-
là, dit l'Eternel, tu m'appelleras : Mon
mari ! et tu ne m'appelleras plus : Mon
maître ! '^J'ôterai de sa bouche les
noms des Baals, afin qu'on ne les men-
tionne plus par leurs noms. ^"En ce
jour-là, je traiterai pour eux une al-
liance avec les bêtes des champs, les
oiseaux du ciel et les reptiles de la
terre, je briserai dans le pays l'arc,
l'épée et la guerre, et je les ferai re-
poser avec sécurité. ^*Je serai ton fian-
cé pour toujours ; je serai ton fiancé
par la justice, la droiture, la grâce et
la miséricorde ; -je serai ton fiancé
par la fidélité, et tu reconnaîtras l'E-
ternel. -*En ce jour-là, j'exaucerai, dit
l'Eternel, j'exaucerai les cieux, et ils
exauceront la terre ; -*la terre exaucera
le blé, le moût et l'huile, et ils exau-
ceront Jizreel. "Je planterai pour moi
Lo-Ruchama dans le pays, et je lui fe-
rai miséricorde ; je dirai à Lo-Ammi :
Tu es mon peuple ! et il répondra :
Mon Dieu !
Chap. III. 'L'Eternel me dit : Va
encore, et aime une femme aimée d'un
amant, et adultère ; aime -la comme
l'Éternel aime les enfants d'Israël, qui
se tournent vers d'autres dieux et qui
aiment les gâteaux de raisins.
^Je l'achetai pour quinze siclesd'ar-
aent, un homer d'orge et un léthec
d'orge. •''Et je lui dis : Reste longtemps
pour moi, ne te livre pas à la prostitu-
tion, ne sois à aucun homme, et je se-
rai de même envers toi. ""Car les en-
fants d'Israël resteront longtemps sans
roi, sans chef, sans sacrifice, sans sta-
tue, sans éphod, et sans théraphim".
^Après cela, les enfants d'Israël re-
viendront ; ils chercheront l'Eternel,
leur Dieu , et David , leur roi ; et ils
tressailliront à la vue de l'Eternel et
de sa bonté, dans la suite des temps.
Les crimes d Israël et de Jiida : censures et menaces; e.vhortations à la repentance,
et promesses de l Eternel.
Chap. IV. 'Ecoutez la parole de l'Eternel, enfants d'Israël !
Car l'Eternel a un procès avec les habitants du pays,
Parce qu'il n'y a point de vérité, point de miséricorde.
Point de connaissance de Dieu dans le [)ays.
-II n'y a que parjures et mensonges.
Assassinats, vols et adultères;
On use de violence, on commet meurtre sur meurtre.
a. Idoles domestiques.
1138
OSÉE. Ckap. 4.U-15.
^C'est pourquoi le pays sera dans le deuil,
Tous ceux qui l'habitent seront languissants,
Et avec eux les bêtes des champs et les oiseaux du ciel ;
Même les poissons de la mer disparaîtront.
*Mais que nul ne conteste, que nul ne se livre aux reproches;
Car ton peuple est comme ceux qui disputent avec les prêtres.
^Tu tomberas de jour,
Le prophète avec toi tombera de nuit.
Et je détruirai ta mère.
^Mon peuple est détruit, parce qu'il lui manque la connaissance.
Puisque tu as rejeté la connaissance.
Je te rejetterai, et tu seras dépouillé de mon sacerdoce;
Puisque tu as oublié la loi de ton Dieu,
J'oid)lierai aussi tes enfants.
'Plus ils se sont multipliés, plus ils ont péché contre moi :
Je changerai leur gloire en ignominie.
*Ils se repaissent des péchés de mon peuple,
Ils sont avides de ses iniquités.
^11 en sera du prêtre comme du peuple;
Je le châtierai selon ses voies.
Je lui rendrai selon ses œuvres.
'"Ils mangeront sans se rassasier.
Ils se prostitueront sans multiplier.
Parce qu'ils ont abandonné l'Eternel et ses commandements.
"La prostitution, le vin et le moût, font perdre le sens.
'-Mon peuple consulte son bois,
Et c'est son bâton qui lui parle ;
Car l'esprit de prostitution égare.
Et ils se prostituent loin de leur Dieu.
''Ils sacrifient sur le sommet des montagnes,
Ils brûlent de l'encens sur les collines.
Sous les chênes, les peupliers, les térébinthes,
Dont l'ombrage est agréable.
C'est pourquoi vos filles se prostituent.
Et vos belles-filles sont adultères.
'*Je ne punirai pas vos filles parce qu'elles se prostituent.
Ni vos belles-filles parce qu'elles sont adultères.
Car eux-mêmes vont â l'écart avec des j)rostituées,
Et sacrifient avec des femmes débauchées.
Le peuple insensé court à sa perte.
'^Si tu te livres à la prostitution, ô Israël,
Que Juda ne se rende pas coupable ;
N'allez pas à Guilgal", ne montez pas à Beth-Aven*,
n. Guilgal, où l'uithe fut quelque temps, et qui di-vint plus tard un siège d idoh'itiie. h. Delh-Arrn. Bé-
Ihel, où Jéroboam avait placé un veau d"or.
1139
Chap. i,io-5,n. OSÉE.
Et ne jurez pas : L'Eternel est vivant !
'* Parce qu'Israël se révolte comme une génisse indomptable,
Maintenant l'Eternel le fera paître
Comme un agneau dans de vastes plaines.
''Ephraïm est attaché aux idoles : laisse-le !
'*A peine ont-ils cessé de boire
Qu'ils se livrent à la prostitution ;
Leurs chefs sont avides d'ignominie.
''Le vent les enveloppera de ses ailes,
Et ils auront honte de leurs sacrifices.
Chap. V. 'Écoutez ceci, prêtres !
Sois attentive, maison d'Israël !
Prête l'oreille, maison du roi ! ! •' ' ■
Car c'est à vous que le jugement s'adresse.
Parce que vous avez été un piège à Mitspa,
Et un fdet tendu sur le Thabor.
"Par leurs sacrifices, les infidèles s'enfoncent dans le crime.
Mais j'aurai des châtiments pour eux tous.
^Je connais Ephraïm,
Et Israël ne m'est point caché ;
Car maintenant, Ephraïm, tu t'es prostitué.
Et Israël s'est souillé.
■•Leurs œuvres ne leur permettent pas de revenir à leur Dieu,
Parce que l'esprit de prostitution est au milieu d'eux.
Et parce qu'ils ne connaissent pas l'Eternel.
^L'orgueil d'Israël témoigne contre lui ;
Israël et Ephraïm tombenjnt par leur iniquité ;
Avec eux aussi tombera Juda.
'Ils iront avec leurs breljis et leurs bœufs chercher l'Eternel,
Mais ils ne le trouveront point :
Il s'est retiré du milieu d'eux,
^lls ont été infidèles à l'Eternel,
Car ils ont engendré des enfants illégitimes ;
Maintenant un mois suffira pour les dévorer avec leurs biens.
*Sonnez de la trompette à Guibea,
Sonnez de la trompette à Rama !
Poussez des cris à Beth-Aven !
Derrière toi. Benjamin !
'Ephraïm sera dévasté au jour du châtiment;
J'annonce aux tribus d'Israël une chose certaine.
'"Les chefs de Juda sont comme ceux qui déplacent les bornes
Je répandrai sur eux ma colère comme un torrent.
"Ephraïm est opprimé, brisé par le jugement.
Car il a suivi les préceptes qui lui plaisaient.
'-Je serai comme une teigne pour Ephraïm
1140
OSÉE. Chnp. 5,i3-6',ii.
\V)mnie une carie pour la maison de Juda.
'^Éphraïm voit son mal, et Juda ses plaies ;
Éphraïm se rend en Assyrie, et s'adresse au roi Jareb;
Mais ce roi ne pourra ni vous guérir,
Ni porter remède à vos plaies.
'■•Je serai comme un lion pour Kphraïm,
Comme un lionceau j)our la maison de Juda;
Moi, moi, je déchirerai, puis je m'en irai,
J'emporterai, et nul n'enlèvera ma proie.
'^Je m'en irai, je reviendrai dans ma demeure.
Jusqu'à ce qu'ils s'avouent coupables et cherchent ma face.
Quand ils seront dans la détresse, ils auront recours à moi. —
Chap. VI. 'Venez, retournons à l'Eternel !
Car il a déchiré, mais il nous guérira ;
Il a frappé, mais il bandera nos plaies.
*I1 nous rendra la vie dans deux jours ;
Le troisième jour il nous relèvera,
Et nous vivrons devant lui.
^Connaissons, cherchons à connaître l'Eternel;
Sa venue est aussi certaine que celle de l'aurore.
Il viendra pour nous comme la pluie.
Comme la pluie du printemps" qui arrose la terre. —
*Que te ferai-je, Ephraïm ?
Que te ferai-je, Juda ?
Votre piété est comme la nuée du matin,
Comme la rosée qui bientôt se dissipe.
^G'est pourquoi je les frapperai par les prophètes.
Je les tuerai par les paroles de ma bouche,
Et mes jugements éclateront comme la lumière.
°Car j'aime la piété et non les sacrifices.
Et la connaissance de Dieu plus que les holocaustes.
'Ils ont, comme le vulgaire, transgressé l'alliance;
C'est alors qu'ils m'ont été infidèles.
^Galaad est une ville de malfaiteurs,
Elle porte des traces de sang.
"La troupe des prêtres est comme une bande en embuscade.
Commettant des assassinats sur le chemin de Sichem ;
Car ils se livrent au crime.
'"Dans la maison d'Israël j'ai vu des choses horribles :
Là Ephraïm se prostitue, Israël se souille.
"A toi aussi, Juda, une moisson est préparée.
Quand je ramènerai les captifs de mon peuple.
a. Ou de l'arrière-saison, eu mars et avril.
1141
Chap.7.i-v.. OSÉE.
Chap. VII. ' Lorsque je voulais guérir Israël,
L'iniquité d'Ephraïm et la méchanceté de Samarie se sont révélées,
Car ils ont agi frauduleusement;
Le voleur est arrivé, la bande s'est répandue au dehors.
-Ils ne se disent pas dans leur cœur
Que je me souviens de toute leur méchanceté;
Maintenant leurs œuvres les entourent.
Elles sont devant ma face.
'Ils réjouissent le roi par leur méchanceté,
Et les chefs par leurs mensonges.
*Ils sont tous adultères,
Semblables à un four chauffé par le boulanger:
Il cesse d'attiser le feu
Depuis qu'il a pétri la pâte jusqu'à ce qu'elle soit levée.
^Au jour de notre roi.
Les chefs se rendent malades par les excès du vin;
Le roi tend la main aux moqueurs.
^Ils appliquent aux embviches leur cœur pareil à un four ;
Toute la nuit dort leur boulanger,
Et au matin le four brûle comme un feu embrasé.
'Ils sont tous ardents comme un four.
Et ils dévorent leurs juges ;
Tous leurs rois tombent :
Aucun d'eux ne m'invoque.
*Ephraïm se mêle avec les peuples,
Ephraim est un gâteau qui n'a pas été retourné.
'■•Des étrangers consument sa force.
Et il ne s'en doute pas ;
La vieillesse s'empare de lui.
Et il ne s'en doute pas.
'"L'orgueil d'Israël témoigne contre lui ;
Ils ne reviennent pas à l'Eternel, leur Dieu,
Et ils ne le cherchent pas, malgré tout cela.
"Éphraïm est comme une colombe stupide, sans intelligence ;
Ils implorent ll^gypte, ils vont en Assyrie.
'-S'ils partent, j'étendrai sur eux mon lilet.
Je les précipiterai comme les oiseaux du ciel ;
Je les châtierai, comme ils en ont été avertis dans leur assemblée.
'^Malheur à eux, parce qu'ils me fuient !
Ruine sur eux, parce qu'ils me sont infidèles !
Je voudrais les sauver,
Mais ils disent contre moi des paroles mensongères.
'■•Ils ne crient pas vers moi dans leur cœur.
Mais ils se lamentent sur leur couche ;
Ils se rassemblent pour avoir du blé et du moût.
Et ils s'éloignent de moi.
1142
OSÉE. Cliap. 7,15-8,13.
'Mf les ai châtiés, j'ai fortifié leurs bras ;
Et ils méditent le mal contre moi.
"'Ce n'est pas au Très-Haut qu'ils retournent ;
Ils sont comme un arc trompeur.
Leurs chefs tomberont par l'épée,
A cause de l'insolence de leur langue.
C'est ce qui les rendra un objet de risée dans le pays d'Egypte.
Chop. VIII. 'Embouche la trompette !
L'ennemi fond" comme un aigle sur la maison de l'Eternel,
Parce cju'ils ont violé mon alliance,
Et transgressé ma loi.
*Ils crieront vers moi :
Mon Dieu, nous te connaissons, nous Israël ! —
'Israël a rejeté le bien ;
L'ennemi le poursuivra.
'Ils ont établi des rois sans mon ordre,
Et des chefs à mon insu ;
Ils ont fait des idoles avec leur argent et leur or;
C'est pourquoi ils seront anéantis.
^L'Eternel a rejeté" ton veau, Samarie !
Ma colère s'est enflammée contre eux.
Jusques à quand refuseront-ils de se purifier?
'Il vient d'Israël, un ouvrier l'a fabriqué.
Et ce n'est pas un Dieu ;
C'est pourcjuoi le veau de Samarie sera mis en pièces.
'Puisqu'ils ont semé du vent, ils moissonneront la tempête;
Ils n'auront pas un épi de blé ;
Ce qui poussera ne donnera point de farine.
Et s'il y en avait, des étrangers la dévoreraient.
* Israël est anéanti !
Ils sont maintenant parmi les nations.
Comme un vase qui n'a ])as de prix.
^Car ils sont allés en Assyrie,
Comme un âne sauvage (jui se tient à lécail ;
Epliraïm a fait des présents pour avoir tles amis.
'"Quand même ils font des présents painii les nations.
Je vais maintenant les rassembler.
Et bientôt ils soulfriront sous le fardeau du roi des princes.
■<'■) I i
"Ephi'aïm a multiplié les autels pour pécher.
Et ces autels l'ont fait tomber dans le péché.
'"Que j'écrive pour lui toutes les ordonnances de ma loi.
Elles sont regardées comme quelque clmse d'étranger.
''Ils immolent des victimes qu'ils molfrent,
a. L'ennemi /onil u est pas dans le texte hébreu, b. L'Éternel a rejeté, héb. il a rejeti .
1143
Çhap.8,ik-9.m. OSÉE.
Et ils en mangent la chair :
L'Eternel n'y prend point de plaisir.
Maintenant rÉternel se souvient de leur iniquité,
Et il punira leurs péchés :
Ils retourneront en Egypte.
'■•Israël a oublié celui qui l'a fait,
Et a bâti des palais.
Et Juda a multiplié les villes fortes ;
Mais j'enverrai le feu dans leurs villes,
Et il en dévorera les palais.
CJiap. IX. 'Israël, ne te livre pas à la joie, à l'allégresse, comme les peuples.
De ce que tu t'es prostitué en abandonnant l'Eternel,
De ce que tu as aimé un salaire impur dans toutes les aires à blé!
-L'aire et le j^ressoir ne les nourriront pas,
Et le moût leur fera défaut.
^IIs ne resteront pas dans le pays de l'Eternel ;
Ephraïm retournera en Egypte,
Et ils mangeront en Assyrie des aliments impurs.
*Ils ne feront pas à l'Eternel des libations de vin :
Elles ne lui seraient point agréables.
Leurs sacrifices seront pour eux comme un pain de deuil ;
Tous ceux qui en mangeront se rendront impurs ;
Car leur pain ne sera que pour eux.
Il n'entrera point dans la maison de l'Eternel,
""(^ue ferez-vous aux jours solennels,
Aux jours des fêtes de l'Eternel ?
^Gar voici, ils partent à cause de la dévastation;
L'Egypte les recueillera,
Moph " leur donnera des sépulcres ;
Ce qu'ils ont de précieux, leur argent, sera la proie des ronces,
Et les épines croîtront dans leurs tentes.
'Ils arrivent les jours du châtiment,
Ils arrivent les jours de la rétribution :
Israël va l'éprouver !
Le prophète est fou, l'homme inspiré a le délire,
A cause de la grandeur de tes iniquités et de tes rébellions.
* Ephraïm est une sentinelle contre mon Dieu ;
Le prophète est un fdet d'oiseleur sur toutes ses voies.
Un ennemi dans la maison de son Dieu.
^Ils sont plongés dans la corruption, comme aux jours de Guibea;
L'Eternel se souviendra de leur iniquité.
Il punira leurs péchés.
'"J'ai trouvé Israël comme des raisins dans le désert,
.J'ai vu vos pères comme les premiers fruits d'un figuier;
a. Mojj/if cl ailleurs Soj^/i^ Mcmphis.
1144
OSÉE. Chap.9,it-10,ô.
Mais ils sont allés vers Baal-Peor,
Ils se sont consacrés à l'infâme idole,
Et ils sont devenus abominables comme l'objet de leur amour.
"La gloire d'Ephraim s'envolera comme un oiseau :
Plus de naissance, plus de grossesse, plus de conception.
'-S'ils élèvent leurs enfants,
Je les en priverai avant qu'ils soient des hommes ;
Et malheur à eux, quand je les abandonnerai !
'^Ephraïm, aussi loin que portent mes regards du côté de Tyr,
Est planté dans un lieu agréable ;
Mais Epliraïm mènera ses enfants vers celui qui les tuera. —
'* Donne-leur, ô Eternel !... Que leur donneras-tu ?...
Donne-leur un sein qui avorte et des mamelles desséchées ! —
'^Toute leur méchanceté se montre à Guilgal ;
C'est là que je les ai pris en aversion.
A cause de la malice de leurs œuvres.
Je les chasserai de ma maison.
Je ne les aimerai plus ;
Tous leurs chefs sont des rebelles.
'^Ephraïm est frappé, sa racine est devenue sèche;
Ils ne porteront plus de fruit;
Et s'ils ont des enfants.
Je ferai périr les objets de leur tendresse. —
"Mon Dieu les rejettera, parce qu'ils ne l'ont pas 'écouté,
Et ils seront errants parmi les nations. —
Chap. X. 'Israël était une vigne féconde,
Qui rendait beaucoup de fruits.
Plus ses fruits étaient abondants,
Plus il a multiplié les autels ;
Plus son pays était prospère,
Plus il a embelli les statues.
-Leur cœur est partagé : ils vont en porter la peine.
L'Eternel renversera leurs autels, détruira leurs statues.
'Et bientôt ils diront : Nous n'avons point de roi.
Car nous n'avons pas craint l'Eternel ;
Et le roi, que pourrait-il faire pour nous?
*lls prononcent des paroles vaines, des serments faux,
Lorsqu'ils concluent une alliance :
Aussi le châtiment germera, comme une plante vénéneuse
Dans les sillons des champs.
^Les habitants de Samarie seront consternés au sujet des veaux de
Le peuple mènera deuil sur l'idole, [Beth-Aven ;
Et ses prêtres trembleront pour elle.
Pour sa gloire, qui va disparaître du milieu d'eux.
1145
Chap. 10,6-11.'.. OSÉE.
^Elle sera transportée en Assyrie,
Pour servir de présent au roi Jareb.
La conlusion saisira Ephraïm,
Et Israël aura honte de ses desseins.
"C'en est fait de Samarie, de son roi,
Comme de l'écume à la surface des eaux.
^Les hauts lieux de Beth-Aven", où Israël a péché, seront détruits;
Lépine et la ronce croîtront sur leurs autels.
Ils diront aux montagnes : Couvrez-nous !
Et aux collines : Tombez sur nous !
'Depuis les jours de Guibea tu as péché, Israël !
Là ils restèrent debout ;
La guerre contre les méchants ne les atteignit pas à Guibea.
'"Je les châtierai à mon gré,
Et des peuples s'assembleront contre eux,
Quand on les enchaînera pour leur double iniquité.
"Ephraïm est une génisse dressée, et qui aime à fouler le grain,
Mais je m'approcherai de son beau cou ;
J'attellerai Ephraïm, Juda labourera, Jacob hersera.
'-Semez selon la justice, moissonnez selon la miséricorde,
Défrichez-vous un champ nouveau !
Il est temps de chercher l'Eternel,
Jusqu'à ce qu'il vienne, et répande pour vous la justice.
"Vous avez cultivé le mal, moissonné l'iniquité,
Mangé le fruit du mensonge ;
Car tu as eu confiance dans ta voie.
Dans le nombre de tes vaillants hommes.
'*I1 s'élèvera un tumulte parmi ton peuple.
Et toutes tes forteresses seront détruites,
Comme fut détruite Schalman-Beth-Arbel,
Au jour de la guerre.
Où la mère fut écrasée avec les enfants.
'^Voilà ce que vous attirera Béthel,
A cause de votre extrême méchanceté.
Vienne l'aurore, et c'en est fait du roi d'Israël.
Chap. XI. 'Quand Israël était jeune, je l'aimais.
Et j'appelai mon fils hors d'Egypte.
-Mais ils se sont éloignés de ceux qui les appelaient;
Ils ont sacrifié aux Baals,
Et offert de l'encens aux idoles.
^C'est moi qui guidai les pas d'Ephraïm,
Le soutenant par ses bras ;
Et ils n'ont pas vu que je les guérissais.
■•Je les tirai avec des liens d'humanité, avec des cordages d'amour,
a. Belh-Aien, héb. Afen.
1146
OSÉE. Chap. 11,5-12,5.
Je fus pour eux comme celui qui aurait relâché le joug près de leur bouche,
Et je leur présentai de la nourriture.
^Ils ne retourneront pas au pays d'Egypte;
Mais r Assyrien sera leur roi,
Parce qu'ils ont refusé de revenir à moi.
^L'épée fondra sur leurs villes.
Anéantira, dévorera leurs soutiens,
A cause des desseins qu'ils ont eus.
'Mon peuple est enclin à s'éloigner de moi ;
On les rappelle vers le Très-Haut,
Mais aucun d'eux ne l'exalte.
'^Que ferai-je de toi, Ephraïm ?
Dois-je te livrer, Israël ?
Te traiterai-je comme Adma"?
Te rendrai-je semblable à Tscboïm " ?
Mon cœur s'agite au dedans de moi.
Toutes mes compassions sont émues.
^Je n'agirai pas selon mon ardente colère,
Je renonce à détruire Ephraïm ;
Car je suis Dieu, et non pas un homme.
Je suis le Saint au milieu de toi ;
Je ne viendrai pas avec colèi'e.
"'Ils suivront l'Eternel, qui rugira comme un lion.
Car il rugira, et les enfants accourront de la mer.
"Ils accourront de l'Egypte, comme un oiseau,
Et du pays d'Assyrie, comme une colombe.
Et je les ferai habiter dans leurs maisons, dit l'Eternel.
Chap. XII. 'Ephraïm m'entoure de mensonge,
Et la maison d Israël de tromperie;
Juda est encore sans frein vis-à-vis de Dieu,
Vis-à-vis du Saint fidèle.
-Ephraïm se repaît de vent, et poursuit le vent d'orient;
Chaque jour il multiplie le mensonge et la violence ;
Il fait alliance avec l'Assyrie,
Et on porte de l'huile en Egypte.
^L'Eternel est aussi en contestation avec Juda,
Et il punira Jacob pour sa conduite,
Il lui rendra selon ses œuvres.
■•Dans le sein maternel Jacob saisit son frère par le talon.
Et dans sa vigueur, il lutta avec Dieu.
^11 lutta avec l'ange, et il fut vainqueur,
Il pleura, et lui adressa des supplications.
a. .\ihna, Tsebotrii, \ illes enveloppées dans la destruction de Sudonic et de Goniorrhe.
1147 73'
Chap. 12,6-18,3. OSÉE.
Jacob l'avait trouvé à Béthel,
Et c'est là que Dieu nous a parlé.
^L'Eternel est le Dieu des armées;
Son nom est l'Eternel.
'Et toi, reviens à ton Dieu,
Garde la piété et la justice,
Et espère toujours en ton Dieu.
^Ephraïm est un marchand qui a dans sa main des balances fausses,
Il aime à tromper.
'Et Ephraïm dit : A la vérité, je me suis enrichi,
J'ai acquis de la fortune ;
Mais c'est entièrement le produit de mon travail ;
On ne trouvera chez moi aucune iniquité, rien qui soit un crime.
"Et moi, je suis l'Éternel, ton Dieu, dès le pays d'Egypte;
Je te ferai encore habiter sous des tentes, comme aux jours de fêtes.
"J'ai parlé aux prophètes,
J'ai multiplié les visions.
Et par les prophètes j'ai proposé des paraboles.
'-Si Galaad n'est que néant, ils seront certainement anéantis.
Ils sacrifient des bœufs dans Guilgal :
Aussi leurs autels seront comme des monceaux de pierres
Sur les sillons des champs.
*^Jacob s'enfuit au pays d'Aram,
Israël servit pour une femme,
Et pour une femme il garda les troupeaux.
'■'Par un prophète l'Éternel fit monter Israël hors d'Egypte,
Et par un prophète Israël fut gardé.
'^Éphraïm a irrité l'Éternel amèrement :
Son Seigneur rejettera sur lui le sang qu'il a répandu.
Il fera retomber sur lui la honte qui lui appartient.
Chap. XIII. 'Lorsque Ephraïm parlait, c'était une terreur :
Il s'élevait en Israël.
Mais il s'est rendu coupable par Baal, et il est mort.
-Maintenant ils continuent à pécher.
Ils se font avec leur argent des images en fonte,
Des idoles de leur invention ;
Toutes sont l'œuvre des artisans.
On dit à leur sujet :
Que ceux qui sacrifient baisent les veaux !
^C'est pourquoi ils seront comme la nuée du matin.
Comme la rosée qui bientôt se dissipe.
Comme la balle emportée par le vent hors de l'aire,
1148
OSÉE. Chap. IS,^-llt.
Comme la fumée qui soit d'une fenêtre.
■•Et moi, je suis rÉternel, ton Dieu, dès le pays d'Egypte.
Tu ne connais d'autre Dieu que moi,
Et il n'y a de sauveur que moi.
Me t'ai connu dans le désert,
Dans une terre aride.
*Ils se sont rassasiés dans leurs pâturages ;
Ils se sont rassasiés, et leur cœur s'est enllé ;
C'est pourquoi ils m'ont oublié.
'Je serai pour eu.x comme un lion ;
Comme une panthère, je les épierai sur la route.
*Je les attaquerai, comme une ourse à qui l'on a enlevé ses petits,
Et je déchirerai l'enveloppe de leur cœur ;
Je les dévorerai, comme une lionne;
Les bêtes des champs les mettront en pièces.
'Ce qui cause ta ruine, Israël,
C'est que tu as été contre moi, contre celui qui pouvait te secourir.
'"Où donc est ton roi ?
Qu'il te délivre dans toutes tes villes !
Où sont tes juges, au sujet desquels tu disais :
Donne-moi un roi et des princes ?
"Je t'ai donné un roi dans ma colère.
Je te l'ôterai dans ma fureur.
'-L'iniquité d'Éphraïm est gardée,
Son péché est mis en réserve.
'■'Les douleurs de celle qui enfante viendront pour lui :
C'est un enfant peu sage.
Qui, au terme voulu, ne sort pas du sein maternel.
'■•Je les rachèterai de la puissance du séjour des morts.
Je les délivrerai de la mort.
O mort, où est ta peste?
Séjour des morts, où est ta destruction?
Que le repentir se dérobe à mes regards !
'^Ephraïm a beau être fertile au milieu de ses frères.
Le vent d'orient viendra, le vent de l'Éternel s'élèvera du désert.
Desséchera ses sources, tarira ses fontaines.
On pillera le trésor de tous les objets précieux.
'^Samarie sera punie, parce qu'elle s'est révoltée contre son Dieu.
Ils tomberont par l'épée ;
Leurs petits enfants seront écrasés,
Et l'on fendra le ventre de leurs femmes enceintes.
Chnp. XIV. 'Israël, reviens à l'Éternel, ton Dieu,
1149
Chap. ii,i-^. OSÉE.
Car tu es tombé par ton iniquité.
^Apportez avec vous des paroles,
Et revenez à l'Eternel.
Dites-lui : Pardonne toutes les iniquités,
Et reçois-nous favorablement !
Nous t'offrirons, au lieu de taureaux, l'hommage de nos lèvres.
'L'Assyrien ne nous sauvera pas, nous ne monterons pas sur des chevaux",
Et nous ne dirons plus à l'ouvrage de nos mains : Notre Dieu !
Car c'est auprès de toi que l'orphelin trouve compassion. —
''Je réparerai leur infidélité.
J'aurai pour eux un amour sincère ;
Car ma colère s'est détournée d'eux.
^Je serai comme la rosée pour Israël,
Il fleurira comme le lis.
Et il poussera des racines comme le Liban.
''Ses rameaux s'étendront ;
Il aura la magnificence de l'olivier,
Et les parfums du Liban.
'Ils reviendront s'asseoir à son ombre.
Ils redonneront la vie au froment,
Et ils fleuriront comme la vigne ;
Ils auront la renommée du vin du Liban.
*Ephraïm, cju'ai-je à faire encore avec les idoles?
Je l'exaucerai, je le regarderai.
Je serai pour lui comme un cyprès verdoyant.
C'est de moi que tu recevras ton fruit. —
"Que celui qui est sage prenne garde à ces choses !
Que celui qui est intelligent les comprenne !
Car les voies de l'Eternel sont droites ;
Les justes y marcheront,
Mais les rebelles y tomberont.
JOËL
Une invasion de sauterelles. Ejlwrtation à ta repentnnce.
Chap. I. 'La parole de l'Eternel qui fut adressée à Joël, fils de Pethuel.
* Ecoutez ceci, vieillards !
Prêtez l'oreille, vous tous habitants du pays!
Rien de pareil est-il arrivé de votre temps,
a. t( Nous ne voulons plus compter sur Tappui de l'Egypte. » Conip. Ezéch. 17, 15.
1150
JOËL. Chap. 1,3-t
Ou du temps de vos pères?
'Racontez-le à vos enfants.
Et que vos enfants le racontent à leurs enfants,
Et leurs enfants à la génération qui suivra !
■•Ce qu'a laissé le gazam, la sauterelle" Ta dévoré;
Ce qu'a laissé la sauterelle, le jélek l'a dévoré ;
Ce qu'a laissé le jélek, le hasil l'a dévoré.
'RéA'^eillez-vous, ivrognes, et pleurez !
Vous tous, buveurs de vin, gémissez.
Parce que le moût vous est enlevé de la bouche !
"Car un peuple est venu fondre sur mon pays,
Puissant et innombrable.
Il a les dents d'un lion,
Les mâchoires d'une lionne.
^11 a dévasté ma vigne ;
Il a brisé mon figuier.
Il l'a dépouillé, abattu ;
Les rameaux de la vigne ont blanchi.
*Lamente-toi, comme la vierge qui se revêt d'un sac
Pour pleurer l'ami de sa jeunesse !
'Offrandes et libations disparaissent de la maison de l'Eternel.
Les prêtres, serviteurs de l'Eternel, sont dans le deuil.
'"Les champs sont ravagés,
La terre est attristée ;
Car les blés sont détruits,
Le moût est tari, l'huile est desséchée.
"Les laboureurs sont consternés, les vignerons gémissent,
A cause du froment et de l'orge,
Parce que la moisson des champs est perdue.
'-La vigne est confuse,
Le figuier languissant ;
Le grenadier, le palmier, le pommier,
Tous les arbres des champs sont flétris...
La joie a cessé parmi les lils de Ihomme !
'^Prêtres, ceignez-vous et pleurez!
Lamentez-vous, serviteurs de l'autel !
Venez, passez la nuit revêtus de sacs,
Serviteurs de mon Dieu !
Car offrandes et libations ont disparu de la maison de votre Dieu.
"Publiez un jeûne, une convocation solennelle!
Assemblez les vieillards, tous les habitants du pays,
Dans la maison île l'Eternel, votre Dieu,
Et criez à l'Eternel !
a. Ilcb. l arbé. Les trois autres noms, f^azain. jelfk. hasil. indiquent des espèces différentes de sauterelles.
1151
Chap. 1,15-2,1. JOËL.
'^Ah ! quel jour !
Car le jour de FEternel est proche :
Il vient comme un ravage du Tout-Puissant.
"^La nourriture n'est-elle pas enlevée sous nos yeux?
La joie et l'allégresse n'ont-elles pas disparu de la maison de notre Dieu?
*^La semence pourrit sous les mottes ;
Les greniers sont vides,
Les magasins sont en ruines,
Car il n'y a point de blé.
'^Comme les bêtes gémissent !
Les troupeaux de bœufs sont consternés,
Parce qu'ils sont sans pâturage ; k i
Et même les troupeaux de brebis sont en souffrance.
'^ C'est vers toi que je crie, ô Eternel !
Car le feu a dévoré les plaines du désert,
Et la flamme a brûlé tous les arbres des champs.
-"Les bêtes des champs crient aussi vers toi ;
Car les torrents sont à sec.
Et le feu a dévoré les plaines du désert.
Cliap. IL 'Sonnez de la trompette en Sion !
Faites-la retentir sur ma montagne sainte !
Que tous les habitants du pays tremblent !
Car le jour de l'Eternel vient, car il est proche, —
-Jour de ténèbres et d'obscurité.
Jour de nuées et de brouillards, —
Il vient comme l'aurore se répand sur les montagnes.
Voici un peuple nombreux et puissant.
Tel qu'il n'y en a jamais eu.
Et qu'il n'y en aura jamais dans la suite des âges.
^Devant lui est un feu dévorant,
Et derrière lui une flamme brûlante ;
Le pays était auparavant comme un jardin d'Eden,
Et depuis, c'est un désert affreux :
Rien ne lui échappe.
■•A les voir, on dirait des chevaux,
Et ils courent comme des cavaliers.
^A les entendre, on dirait un bruit de chars
Sur le sommet des montagnes où ils bondissent.
On dirait un pétillement de la flamme du feu,
Quand elle consume le chaume.
C'est comme une armée puissante,
Qui se prépare au combat. .i.f.,
•^Devant eux les peuples tremblent.
Tous les visages pâlissent.
'Ils s'élancent comme des guerriers.
Ils escaladent les murs comme des gens de guerre ;
Chacun va son chemin,
1152
JOËL. Chap.2,s-n.
Sans s'écarter tle sa route.
Mis ne se pressent point les uns les autres,
Chacun garde son rang;
Ils se précipitent au travers des traits,
Sans arrêter leur marche.
"Ils se répandent dans la ville,
Courent sur les murailles,
Montent sur les maisons.
Entrent par les fenêtres comme un voleur.
'"Devant eux la terre tremble.
Les cieux sont ébranlés,
Le soleil et la lune s'obscurcissent.
Et les étoiles retirent leur éclat.
"L'Eternel fait entendre sa voix devant son armée ;
Car son camp est immense.
Et l'exécuteur de sa parole est puissant;
Car le jour de l'Eternel est grand, il est terrible :
Qui pourra le soutenir?
'"Maintenant encore, dit l'Eternel,
Revenez à moi de tout votre cœur.
Avec des jeûnes, avec des pleurs et des lamentations !
'^ Déchirez \'30s cœurs et non vos vêtements.
Et revenez à l'Eternel, votre Dieu;
Car il est compatissant et miséricordieux.
Lent à la colère et riche en bonté.
Et il se repent des maux qu'il envoie.
'■•Qui sait s'il ne reviendra pas et ne se repentira pas,
Et s'il ne laissera pas après lui la bénédiction.
Des offrandes et des libations pour l'Eternel, votre Dieu?
'^Sonnez de la trompette en Sion !
Publiez un jeûne, une convocation solennelle !
'^Assemblez le peuple, formez une sainte réunion !
Assemblez les vieillards,
Assemblez les enfants.
Même les nourrissons à la mamelle !
Que l'époux sorte de sa demeure.
Et l'épouse de sa chambre !
"Qu'entre le portique et l'autel
Pleurent les prêtres.
Serviteurs de l'Eternel,
Et qu'ils disent : Eternel, épargne ton peuple !
Ne livre pas ton héritage à l'opprobre,
Aux railleries des nations !
Pourquoi dirait-on parmi les ])euples :
Où est leur Dieu?
1153
Chap.2,i8-w. JOËL.
Promesses.
'^L'Eternel est ému de jalousie pour son pays,
Et il épargne son peuple.
'^L'Eternel répond, il dit à son peuple :
Voici, je A'Ous enverrai du blé,
Du moût et de l'huile.
Et vous en serez rassasiés ;
Et je ne vous livrerai plus à l'opprobre parmi les nations.
-"J'éloignerai de vous l'ennemi du nord.
Je le chasserai vers une terre aride et déserte.
Son avant-garde dans la mer orientale,
Son arrière-garde dans la mer occidentale ;
Et son infection se répandra.
Sa puanteur s'élèvera dans les airs,
Parce qu'il a fait de grandes choses.
-'Terre, ne crains pas.
Sois dans l'allégresse et réjouis-toi,
Car l'Eternel fait de grandes choses !
--Bêtes des champs, ne craignez pas,
Car les plaines du désert reverdiront,
Car les arbres porteront leurs fruits,
Le figuier et la vigne donneront leurs richesses.
-^Etvous, enfants de Sion, soyez dans l'allégresse et réjouissez-vous
En l'Eternel, votre Dieu,
Car il vous donnera la pluie en son temps.
Il vous enverra la pluie de la première et de l'arrière-saison.
Comme autrefois.
-^Les aires se rempliront de blé.
Et les cuves regorgeront de moût et d'huile.
-^Je vous remplacerai les années
Qu'ont dévorées la sauterelle,
Le jélek, le hasil et le gazam,
Ma grande armée que j'avais envoyée contre vous.
-^Vous mangerez et vous vous rassasierez.
Et vous célébrerez le nom de l'Eternel, votre Dieu,
Qui aura fait pour vous des prodiges ;
Et mon peuple ne sera plus jamais dans la confusion.
-'Et vous saurez que je suis au milieu d'Israël,
Que je suis l'Éternel, votre Dieu, et qu'il n'y en a point d'autre;
Et mon peuple ne sera plus jamais dans la confusion.
^* Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair ;
Vos fds et vos filles prophétiseront,
Vos vieillards auront des songes,
Et vos jeunes gens des visions.
^^Même sur les serviteurs et sur les servantes,
1154
JOËL. Chap. 2, 30-3, to .
Dans ces jours-là, je répandrai mon esprit.
™Je ferai paraître des prodiges dans les cieux et sur la terre,
Du sang, du feu, et des colonnes de fumée; :
"'Le soleil se changera en ténèbres,
Et la lune en sang.
Avant l'arrivée du jour de l'Eternel,
De ce jour grand et terrible.
^-Alors quiconque invoquera le nom de l'Eternel sera sauvé,
Le salut sera sur la montagne de Sion et à Jérusalem,
Comme a dit l'Eternel,
Et parmi les réchappes que l'Eternel appellera.
Cliop. III. 'Car voici, en ces jours, en ce temps-là,
Quand je ramènerai les captifs de Juda et de Jérusalem,
^Je rassemblerai toutes les nations.
Et je les ferai descendre dans la vallée de Josaphat;
Là, j'entrerai en jugement avec elles.
Au sujet de mon peuple, d'Israël mon héritage,
Qu'elles ont dispersé parmi les nations.
Et au sujet de mon pays qu'elles se sont partagé.
'Ils ont tiré mon peuple au sort ;
Ils ont donné le jeune garçon jiour une prostituée,
Ils ont vendu la jeune fille pour du vin, et ils ont bu.
*Que me vovdez-vous, Tvr et Sidon,
Et vous tous, districts des Philistins ?
Voulez-vous tirer vengeance de moi ?
Si vous voulez vous venger.
Je ferai bien vite retomber votre vengeance sur vos têtes.
^ Vous avez pris mon argent et mon or ;
Et ce que j'avais de plus précieux et de plus beau.
Vous l'avez emporté dans vos temples.
*Vous avez vendu les enfants de Juda et de Jérusalem aux enfants de
Afin de les éloigner de leur territoire. [Javan,
'Voici, je les ferai revenir du lieu où vous les avez vendus.
Et je ferai retomber votre vengeance sur vos têtes.
*Je vendrai vos fils et vos filles aux enfants de Juda,
Et ils les vendront aux Sabéens, nation lointaine ;
Car l'Eternel a parlé.
"Publiez ces choses parmi les nations !
Préparez la guerre !
Réveillez les héros !
Qu'ils s'approchent, qu'ils montent.
Tous les hommes de ouerre !
'"De vos boyaux forgez des épées.
Et de vos serpes des lances !
Que le faible dise : Je suis fort !
1155
Chap. S.ii-n. JOËL.
" Hàtez-A'ous et venez, vous toutes, nations d'alentour.
Et rassemblez-vous !
Là, ô Eternel, fais descendre tes héros !
'-Que les nations se réveillent, et qu'elles montent
Vers la vallée de Josaphat !
Car là je siégerai pour juger toutes les nations d'alentour.
'^Saisissez la faucille.
Car la moisson est mûre !
Venez, foulez,
Car le pressoir est plein,
Les cuves regorQ'ent !
Car grande est leur méchanceté.
'*C'est une multitude, une multitude,
Dans la vallée du jugement;
Car le jour de l'Eternel est proche.
Dans la vallée du jugement.
'^Le soleil et la lune s'obscurcissent.
Et les étoiles retirent leur éclat.
"'De Sion rÉternel rugit.
De Jérusalem il fait entendre sa voix ;
Les cieux et la terre sont ébranlés.
Mais l'Eternel est un refuge pour son peuple, ~
Un abri pour les enfants d'Israël.
"Et vous saurez que je suis l'Eternel, votre Dieu,
Résidant à Sion, ma sainte montagne.
Jérusalem sera sainte.
Et les étrangers n'y passeront plus.
'*En ce temps-là, le moût ruissellera des montagnes.
Le lait coulera des collines.
Et il y aura de l'eau dans tous les torrents de Juda ;
Une source sortira aussi de la maison de l'Eternel,
Et arrosera la vallée de Sittim.
'^L'Egypte sera dévastée,
Edom sera réduit en désert,
A cause des violences contre les enfants de Juda,
Dont ils ont ré])andu le sang innocent dans leur pays.
'-"Mais Juda sera toujours habité.
Et Jérusalem, de génération en génération.
^'Je vengerai leur sang que je n'ai point encore vengé.
Et l'Éternel résidera dans Sion.
1156
AMOS
Contre Damas, Gaza. Tyr, lùloiii. Amiiwn, Moab ; contre Jiida et Israël.
Chnp. I. 'Paroles d'Amos, l'un des bergers de Tekoa, visions qu'il eut sur
Israël, au temps d'Ozias, roi de Juda, et au temps de Jéroboam, fils de Joas,
roi d'Israël, deux ans avant le tremblement de terre. -Il dit :
De Sion l'Eternel rugit,
De Jérusalem il foit entendre sa voix.
Les pâturages des bergers sont dans le deuil, ,
Et le sommet du Garmel est desséché.
^Ainsi parle l'Eternel :
A cause de trois crimes de Damas,
Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt.
Parce qu'ils ont foulé Galaad sous des traîneaux de fer.
■•J'enverrai le feu dans la maison de Hazaël,
Et il dévorera les palais de Ben-Iladad.
^Je briserai les verrous de Damas,
J'exterminerai de Bikath-Aven les habitants,
Et de Bcth-Eden celui qui tient le sccjître ;
Et le peuple de Syrie sera mené captif à Kir, dit l'Eternel.
^Ainsi parle l'Eternel:
A cause de trois crimes de Gaza,
Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt.
Parce qu'ils ont fait une foule de captifs pour les livrer à Edom.
"J'enverrai le feu dans les murs de Gaza,
Et il en dévorera les palais.
*'J'exterminerai d'Asdod les habitants.
Et d'Askalon celui qui tient le scej)tre ;
Je tournerai ma main contre Ekron,
Et le reste des Philistins périra, dit le Seigneur, l'Eternel.
'Ainsi parle l'Éternel :
A cause de trois crimes de Tyr,
Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt.
Parce qu'ils ont livré à Edom une foule de captifs
Sans se souvenir de l'alliance fraternelle.
'"J'enverrai le feu dans les murs de Tyr,
Et il en dévorera les palais.
"Ainsi parle l'Eternel :
H57
Chap. 1,17-2,1. AMOS.
A cause de trois crimes d'Edom,
Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt,
Parce qu'il a poursuivi ses frères avec l'cpée,
En étouffant sa compassion,
Parce que sa colère déchire toujours,
Et qu'il garde éternellement sa fureur.
'-J'enverrai le feu dans Théman,
Et il dévorera les palais de Botsra.
'^Ainsi parle l'Eternel :
A cause de trois crimes des enfants d'Ammon,
Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt,
Parce qu'ils ont fendu le ventre des femmes enceintes de Galaad,
Afin d'agrandir leur territoire.
'^J'allumerai le feu dans les murs de Rabba,
Et il en dévorera les palais.
Au milieu des cris de guerre au jour du combat,
Au milieu de l'ouragan au jour de la tempête;
'^Et leur roi s'en ira en captivité.
Lui, et ses chefs avec lui, dit l'Eternel.
Chap. II. 'Ainsi parle l'Eternel :
A cause de trois crimes de Moab,
Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt,
Parce qu'il a brûlé, calciné les os du roi d'Edom.
"J'enverrai le feu dans Moab,
Et il dévorera les palais de Kerijoth ;
Et Moab périra au milieu du tumulte.
Au milieu des cris de guerre et du bruit de la trompette.
■'J'exterminerai de son sein le juge.
Et je tuerai tous ses chefs avec lui, dit l'Eternel.
■•Ainsi parle l'Eternel :
A cause de trois crimes de Juda,
Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt.
Parce qu'ils ont méprisé la loi de l'Eternel
Et qu'ils n'ont pas gardé ses ordonnances,
Parce qu'ils ont été égarés par les idoles mensongères
Après lesquelles leurs pères ont marché.
^J'enverrai le feu dans Juda,
Et il dévorera les palais de Jérusalem.
^Ainsi parle l'Éternel :
A cause de trois crimes d'Israël,
Même de quatre, je ne révoque pas mon arrêt,
Parce qu'ils ont vendu le juste pour de l'argent.
Et le pauvre pour une paire de souliers.
"Ils aspirent à voir la poussière de la terre sur la tête des misérables,
1158
AMOS. Chap.3,8-S,5.
Et ils violent le droit des malheureux.
Le fils et le père vont vers la même fille,
Afin de profaner mon saint nom.
^Ils s'étendent près de chaque autel sur des vêtements pris en gage,
El ils boivent dans la maison de leurs dieux le vin de ceux qu'ils con-
'■'El pourtant j'ai détruit devant eux les Amoréens, [damnent.
Dont la hauteur égalait celle des cèdres.
Et la force celle des chênes ;
J'ai détruit leurs fruits en haut.
Et leurs racines en bas.
'"Et pourtant je vous ai fait monter du pays d'Egypte,
Et je vous ai conduits quarante ans dans le désert,
Pour vous mettre en possession du pays des Amoréens.
*'J'ai suscité parmi vos fils des prophètes,
Et parmi vos jeunes hommes des nazaréens.
N'en est-il pas ainsi, enfants d'Israël ? dit l'Éternel...
'-Et vous avez fait boire du vin aux nazaréens"?
Et aux prophètes vous avez donné cet ordre :
Ne prophétisez pas !
'■^ Voici, je vous écraserai.
Comme écrase un chariot rempli de gerbes.
'^ Celui qui est agile ne pourra fuir,
Celui qui a de la force ne pourra s'en servir,
Et l'homme vaillant ne sauvera pas sa vie ;
'^ Celui qui manie l'arc ne résistera pas,
Celui qui a les pieds légers n'échappera pas.
Et le cavalier ne sauvera pas sa vie ;
'*Le plus courageux des guerriers
S'enfuira nu dans ce jour-là, dit l'Eternel.
Reproches et menaces. [fantS d'Israël,
Chap. III. 'Ecoutez cette parole que l'Eternel prononce contre vous, en-
Contre toute la famille que j'ai fait monter du pays d'Egypte!
-Je vous ai choisis vous seuls parmi toutes les familles de la terre ;
C'est pourquoi je vous châtierai pour toutes vos iniquités.
'Deux hommes marchent-ils ensemble.
Sans en être convenus ?
■•Le lion rugit-il dans la forêt.
Sans avoir une proie ?
Le lionceau pousse-t-il des cris du fond de sa tanière,
Sans avoir fait une capture ?
^L'oiseau tombe-t-il dans le filet qui est à terre,
Sans qu'il y ait un piège ?
Le filet s'élève-t-il de terre.
Sans qu'il y ait rien de pris ?
a. Les nazaréens se consacraient à l'IUernel d'une manière particulière, faisant vœu pour un tenijis de lais-
ser croître leurs cheveux, de ne boire aucune liqueur fcrmcntée, etc. Voy. Nouib. 6, 1 et suiv.
1 159
Chap.S,G-i,3. AMOS.
^Sonne-t-on de la trompette dans une ville,
Sans que le peuple soit dans Tcpouvante ?
Arrive-t-il un malheur dans une ville,
Sans que l'Éternel en soit l'auteur ?
"Car le Seigneur, l'Eternel, ne fait rien,
Sans avoir révélé son secret à ses serviteurs les prophètes.
*Le lion rugit : qui ne serait effrayé ?
Le Seigneur, l'Eternel, parle : qui ne prophétiserait?
^Faites retentir votre voix dans les palais d'Asdod
Et dans les palais du pays d'Egypte,
Et dites : Rassemblez-vous sur les montagnes de Samarie,
Et voyez quelle immense confusion au milieu d'elle,
Quelles violences dans son sein !
'"Ils ne savent pas agir avec droiture, dit l'Eternel, .
Ils entassent dans leurs palais les produits de la violence et de la rapine.
"C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
L'ennemi investira le pays.
Il détruira ta force.
Et tes palais seront pillés.
'-Ainsi parle l'Éternel :
Comme le berger arrache de la gueule du lion
Deux jambes ou un bout d'oreille,
Ainsi se sauveront les enfants d'Israël qui sont assis dans Samarie
A l'angle d'un lit et sur des tapis de damas.
'^Écoutez, et déclarez ceci à la maison de Jacob !
Dit le Seigneur, l'Éternel, le Dieu des armées.
'••Le jour où je punirai Israël pour ses transgressions.
Je frapperai sur les autels de Bcthel ;
Les cornes de l'autel seront brisées.
Et tomberont à terre.
'^Je renverserai les maisons d'hiver et les maisons d'été;
Les palais d'ivoire périront,
Les maisons des grands disparaîtront, dit l'Eternel.
[gne de Samarie,
Chap. IV. 'Écoutez cette parole, génisses de Basan" qui êtes sur la monta-
Vous qui opprimez les misérables, qui écrasez les indigents.
Et qui dites à vos maris : Apportez, et buvons !
-Le Seigneur, l'Éternel, l'a juré par sa sainteté :
Voici, les jours viendront pour vous
Où l'on vous enlèvera avec des crochets,
Et votre postérité avec des hameçons ;
^Vous sortirez par les brèches, chacune devant soi,
Et vous serez jetées dans la forteresse, dit l'Éternel.
a. Génisses de Basan, femmes des grands d'Israël.
1160
AMOS. Chap.4..i-5,i.
*Allez à Béthel, et péchez !
Allez à Guilgai, et péchez davantage !
Offrez vos sacrifices chaque matin,
Et vos dîmes tous les trois jours ° !
^Faites vos sacrifices d'actions de grâces avec du levain* !
Proclamez, publiez vos offrandes volontaires !
Car c'est là ce que vous aimez, enfants d'Israël,
Dit le Seigneur, l'Eternel.
^Et moi, je vous ai envoyé la famine' dans toutes vos villes,
Le manque de pain dans toutes vos demeures.
Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi, dit l'Eternel.
"Et moi, je vous ai refusé la pluie,
Lorsqu'il y avait encore trois mois jusqu'à la moisson ;
J'ai fait pleuvoir sur une ville.
Et je n'ai pas fait pleuvoir sur une autre ville ;
Un champ a reçu la pluie,
Et un autre qui ne l'a pas reçue s'est desséché.
*Deux, trois villes sont allées vers une autre pour boire de l'eau.
Et elles n'ont point apaisé leur soif.
Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi, dit l'Eternel.
'•Je vous ai frappés par la rouille et par la nielle '';
Vos nombreux jardins, vos vignes, vos figuiers et vos oliviers
Ont été dévorés par les sauterelles.
Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi, dit l'Eternel.
'"J'ai envoyé parmi vous la peste, comme en Egypte ;
.)'ai tué vos jeunes gens par l'épée.
Et laissé prendre vos chevaux ;
J'ai fait monter à vos narines l'infection de votre camp.
Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi, dit l'Eternel.
"Je vous ai bouleversés.
Comme Sodome et Gomorrhe, que Dieu détruisit;
Et vous avez été comme un tison arraché de l'incendie.
Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi, dit l'Eternel
'-C'est pourquoi je te traiterai de la même manière, Israël ;
Et puisque je te traiterai de la même manière.
Prépare-toi à la rencontre de ton Dieu, ô Israël !
"Car voici celui qui a formé les montagnes et créé le vent.
Et qui fait connaître à l'homme ses pensées,
Celui qui change l'aurore en ténèbres.
Et qui marche sur les hauteurs de la terre :
Son nom est l'Éternel, le Dieu des armées.
Chap. V. 'Écoutez cette parole,
a. Ironie. La loi prescrivait les dimes Uus les trois ans, Deut. 1'», -28. h. Avec du Icfaln. re qui était dé-
fendu par la loi. Lév. 2, ii ; 7, 12. c. La famine, héb. la pureté des dents. d. La rumlle. la nielle, maladies
des blés.
llGi
Chap. 5,2-13. AMOS.
Cette complainte que je prononce sur vous,
Maison d'Israël !
^Elle est tombée, elle ne se relèvera plus,
La vierge d'Israël ;
Elle est covichée par terre,
Nul ne la relève.
'Car ainsi parle le Seigneur, l'Eternel :
La ville qui mettait en campagne mille hommes
N'en conservera que cent.
Et celle qui mettait en campagne cent hommes
N'en conservera que dix, pour la maison d'Israël.
''Car ainsi parle l'Eternel à la maison d'Israël :
Cherchez-moi, et vous vivrez !
'^Ne cherchez pas Béthel,
N'allez pas à Guilgal,
Ne passez pas à Beer-Schéba.
Car Guilgal sera captif".
Et Béthel anéanti.
^Cherchez l'Eternel, et vous vivrez !
Craignez qu'il ne saisisse comme un feu la maison de Joseph,
Et que ce feu ne la dévore, sans personne à Béthel pour l'éteindre,
'O vous qui changez le droit en absinthe.
Et qui foulez à terre la justice !
ni a créé les Pléiades et l'Orion,
Il change les ténèbres en aurore,
II obscurcit le jour pour en faire la nuit,
II appelle les eaux de la mer.
Et les répand à la surface de la terre :
L'Eternel est son nom.
m fait lever la ruine sur les puissants,
Et la ruine vient sur les forteresses.
'"Ils haïssent celui qui les reprend à la porte".
Et ils ont en horreur celui qui parle sincèrement.
"Aussi, parce que vous avez foulé le misérable.
Et que vous avez pris de lui du blé en présent.
Vous avez bâti des maisons en pierres de taille.
Mais vous ne les habiterez pas ;
Vous avez planté d'excellentes vignes,
Mais vous n'en boirez pas le vin.
'-Car, je le sais, vos crimes sont nombreux.
Vos péchés sont multipliés ;
Vous opprimez le juste, vous recevez des présents.
Et vous violez à la porte le droit des pauvres.
'Woilà pourquoi, en des temps comme ceux-ci, le sage se tait;
a. A la porte, à la poi'tc des villes, où siégeaient les juges.
AMOS. Chap. 5, ii-27.
Car ces temps sont mauvais.
'* Recherchez le bien et non le mal, afin que vous viviez,
Et qu'ainsi lEterncl, le Dieu des armées, soit avec vous,
Comme vous le dites.
'^Haïssez le mal et aimez le bien,
Faites i-égner à la porte la justice ;
Et peut-être l'Eternel, le Dieu des armées, aura pitié
Des restes de Joseph.
'^G'est pourquoi ainsi parle l'Eternel, le Dieu des armées, le Seigneur :
Dans toutes les places on se lamentera,
Dans toutes les rues on dira : Hélas ! hélas !
On appellera le laboureur au deuil.
Et aux lamentations ceux qui disent des complaintes.
'"Dans toutes les vignes on se lamentera.
Lorsque je passerai au milieu de toi, dit l'Eternel.
'^Malheur à ceux qui désirent le jour de l'Eternel !
Qu'attendez-vous du jour de l'Éternel ?
Il sera ténèbres et non lumière.
'^Vous serez comme un homme qui fuit devant un lion
Et que rencontre un ours.
Qui gagne sa demeure, appuie sa main sur la muraille,
Et que mord un serpent.
'-"Le jour de l'Eternel n'est-il pas ténèbres et non lumière ?
N'est-il pas obscur et sans éclat ?
-'Je hais, je méprise vos fêtes,
Je ne puis sentir vos assemblées.
--Quand vous me présentez des holocaustes et des offrandes,
Je n'y prends aucun plaisir;
Et les veaux engraissés que vous sacrifiez en actions de grâces.
Je ne les regarde pas.
-^Eloigne de moi le bruit de tes cantiques;
Je n'écoute pas le son de tes luths.
-^Mais que la droiture soit comme un courant d'eau,
Et la justice comme un torrent qui jamais ne tarit.
-^M'avez-vous fait des sacrifices et des ofTrandes
Pendant les quarante années du désert, maison d'Israël ?...
-^Emportez donc la tente de votre roi,
Le piédestal de vos idoles.
L'étoile de votre dieu
Que vous vous êtes fabriqué !
-"Et je vous emmènerai captifs au delà de Damas,
Dit l'Eternel, dont le nom est le Dieu des armées.
11G3
74 *
Chap. 6,i-ii. AMOS.
Chap. VI. 'Malheur à ceux qui vivent tranquilles dans Sion,
Et en sécurité sur la montagne de Samarie,
A ces grands de la première des nations,
Auprès desquels va la maison d'Israël !...
-Passez à Calné et voyez,
Allez de là jusqu'à Hamath la grande.
Et descendez à Gath chez les Philistins :
Ces villes sont-elles plus prospères que vos deux royaumes,
Et leur territoire est-il plus étendu que le vôtre ?...
^Vous croyez éloigné le jour du malheur,
Et vous faites approcher le règne de la violence.
^Ils reposent sur des lits d'ivoire,
Ils sont mollement étendus sur leurs couches;
Ils mangent les agneaux du troupeau,
Les veaux mis à l'engrais.
^IIs extravaguent au son du luth.
Ils se croient habiles comme David sur les instruments de musique.
^Ils boivent le vin dans de larges coupes.
Ils s'oignent avec la meilleure huile,
Et ils ne s'attristent pas sur la ruine de Joseph !
'C'est pourquoi ils seront emmenés à la tête des captifs ;
Et les cris de joie de ces voluptueux cesseront.
^Le Seigneur, l'Éternel, l'a juré par lui-même;
L'Eternel, le Dieu des armées, a dit :
J'ai en horreur l'orgueil de Jacob,
Et je hais ses palais ;
Je livrerai la ville et tout ce qu'elle renferme.
^Et s'il reste dix hommes dans une maison, ils mourront.
'"Lorsqu'un parent prendra un mort pour le brûler
Et qu'il enlèvera de la maison les ossements,
Il dira à celui qui est au fond de la maison :
Y a-t-il encore quelqu'un avec toi ?
Et cet homme répondra : Personne
Et l'autre dira : Silence !
Ce n'est pas le moment de prononcer le nom de l'Eternel.
"Car voici, l'Éternel ordonne :
Il fera tomber en ruines la grande maison.
Et en débris la petite maison.
'^Est-ce que les chevaux courent sur un rocher.
Est-ce qu'on y laboure avec des bœufs,
Pour que vous ayez changé la droiture en poison,
Et le fruit de la justice en absinthe ?
'•■'Vous vous réjouissez de ce qui n'est que néant,
Vous dites : N'est-ce pas par notre force
Que nous avons acquis de la puissance ?
'■•C'est pourquoi voici, je ferai lever contre vous, maison d'Israël,
1164
AMOS. Chop 7,1-13.
Dit l'Éternel, le Dieu des armées, une nation
Qui vous opprimera depuis l'entrée de Hamath
Jusqu'au torrent du désert.
visions sur la ruine d'Israël. Promesses.
Chap. VII. 'Le Seigneur, l'Eternel, m'envoya cette vision.
Voici, il formait des sauterelles,
Au moment où le regain commençait à croître ;
C'était le regain après la coupe du roi.
-Et comme elles dévoraient entièrement l'herbe de la terre,
Je dis : Seigneur Eternel, pardonne donc !
Comment Jacob subsistera-t-il ?
Car il est si faible !
^L'Eternel se repentit de cela.
Cela n'arrivera pas, dit l'Eternel.
^Le Seigneur, l'Eternel, m'envoya cette vision.
Voici, le Seigneur, l'Eternel, proclamait le châtiment par le feu ;
Et le feu dévorait le grand abîme
Et dévorait le champ.
^Je dis : Seigneur Eternel, arrête donc!
Comment Jacob subsistera-t-il?
Car il est si faible !
^L'Eternel se repentit de cela.
Cela non plus n'arrivera pas, dit le Seigneur, l'Eternel.
"Il m'envoya cette vision.
Voici, le Seigneur se tenait sur un mur tiré au cordeau,
Et il avait un niveau ° dans la main.
^L'Eternel me dit : Que vois-tu, Amos?
Je répondis : Un niveau.
Et le Seigneur dit : Je mettrai le niveau au milieu de mon peuple d'Israël,
Je ne lui pardonnerai plus ;
^Les hauts lieux d'Isaac seront ravagés;
Les sanctuaires d'Israël seront détruits,
Et je me lèverai contre la maison de Jéroboam avec l'épée.
'"Alors Amatsia, prêtre de Béthel, de son pays. ''Et Amatsia dit à Amos :
fit dire à Jéroboam, roi d'Israël : Amos Homme à visions, va-t'en, fuis dans
conspire contre toi au milieu de la mai- le pays de Juda ; manges-y ton pain,
son d'Israël; le pays ne peut supporter et là tu prophétiseras. '^Mais ne con-
toutes ses paroles. "Car voici ce que tinuepas à prophétiser à Béthel, car
dit Amos : Jéroboam mourra par l'é- c'est un sanctuaire du roi, et c'est une
pée, et Israël sera emmené captif loin maison royale.
a. Un nifeau, ou fil ù plomb, symbole de la destruction d'une ville ou d'un peuple; voy. II Rois 21, 13;
V.iiuc 34, 11.
1IG5
Chap.7,r.-8,ii. AMOS.
'*Amos répondit à Amatsia : Je ne pas contre Israël, et ne parle pas con-
suls ni prophète, ni fils de prophète; tre la maison d'Isaac! '"A cause de
mais je suis berger, et je cultive des cela, voici ce que dit l'Eternel : Ta
sycomores. *^L'Eternel m'a pris der- femme se prostituera dans la ville, tes
rière le troupeau, et l'Eternel m'a fils et tes filles tomberont par l'épée,
dit : Va, prophétise à mon peuple ton champ sera partagé au cordeau;
d'Israël. et toi, tu mourras sur une terre im-
'^Ecoute maintenant la parole de pure, et Israël sera emmené captif loin
l'Eternel, toi qui dis : Ne prophétise de son pays.
CJiap. VIII. 'Le Seigneur, l'Eternel, m'envoya cette vision.
Voici, c'était une corbeille de fruits.
-Il dit : Que vois-tu, Anios?
Je répondis : Une corbeille de fruits.
Et l'Eternel me dit : La fin est venue pour mon peuple d'Israël;
Je ne lui jjardonnerai plus.
^En ce jour-là, les chants du palais seront des gémissements,
Dit le Seigneur, l'Éternel ;
On jettera partout en silence une multitude de cadavres.
^Ecoutez ceci, vous cjui dévorez l'indigent,
Et qui ruinez les malheureux du pays !
'^A'ous dites : Quand la nouvelle lune sera-t-elle passée,
Afin que nous vendions du blé ?
Quand finira le sabbat, afin que nous ouvrions les greniers?
Nous diminuerons l'épha, nous augmenterons le prix",
Nous falsifierons les balances pour tromper;
*Puis nous achèterons les misérables pour de l'argent,
Et le pauvre pour une paire de souliers,
Et nous vendrons la criblure du froment. —
"L'Eternel l'a juré par la gloire de Jacob :
Je n'oublierai jamais aucune de leurs œuvres.
^Le pays, à cause d'elles, ne sera-t-il pas ébranlé,
Et tous ses habitants ne seront-ils ])as dans le deuil ?
Le pays montera tout entier comme le fleuve,
Il se soulèvera et s'affaissera comme le fleuve d'Egypte.
"En ce jour-là, dit le Seigneur, l'Eternel,
Je ferai coucher le soleil à midi,
Et j'obscurcirai la terre en plein jour ;
'"Je changerai vos fêtes en deuil,
Et tous vos chants en lamentations,
Je couvrirai de sacs tous les reins.
Et je rendrai chauves toutes les têtes ;
Je mettrai le pays dans le deuil comme pour un fils unique,
Et sa fin sera comme un jour d'amertume.
"^'oici, les jours AÏennent, dit le Seigneur, l'Eternel,
a. Le pris, héb. le sicle, le poids de l'argent ù donner en pnjement.
1166
AMOS. C/uip. 8,i2-9,s.
Où j'enverrai la famine dans le pays,
Non pas la disette du pain et la soif de l'eau,
Mais la faim et la soif d'entendre les paroles de l'Eternel.
'-Ils seront alors errants d'une mer à l'autre,
Du septentrion à l'orient,
Ils iront çà et là pour chercher la parole de l'Eternel,
Et ils ne la trouveront pas.
"En ce jour, les belles jeunes fdles et les jeunes hommes mourront de
'••Ils jurent par le péché de Samarie, [soif.
Et ils disent : Vive ton Dieu, Dan!
Vive la voie de Beer-Schéba !
Mais ils tomberont, et ne se relèveront plus.
Chap. IX. 'Je vis le Seigneur qui se tenait sur l'autel.
Et il dit : Frappe les chapiteaux et que les seuils s'ébranlent,
Et brise-les sur leurs tètes à tous !
Je ferai périr le reste par l'épée.
Aucun d'eux ne pourra se sauver en fuyant.
Aucun d'eux n'échappera.
-S'ils pénètrent dans le séjour des morts.
Ma main les en arrachera ;
S'ils montent aux cieux.
Je les en ferai descendre.
"S'ils se cachent au sommet du Carmel,
Je les y chercherai et je les saisirai ;
S'ils se dérobent à mes regards dans le fond de la mer,
Là j'ordonnerai au serpent de les mordre.
■'S'ils vont en captivité devant leurs ennemis,
Là j'ordonnerai à l'épée de les faire périr;
Je dirigerai contre eux mes regards
Pour faire du mal et non du bien.
^Le Seigneur, l'Eternel des armées, touche la terre, et elle tremble.
Et tous ses habitants sont dans le deuil ;
Elle monte tout entière comme le fleuve.
Et elle s'affaisse comme le fleuve d'Egypte.
^11 a bâti sa demeure dans les cieux,
Et fondé sa voûte sur la terre ;
Il appelle les eaux de la mer,
Et les répand à la surface de la terre :
L'Eternel est son nom.
^N'ètes-vous jias pour moi comme les enfants des Ethiopiens,
Enfants d'Israël? dit l'Eternel.
N'ai-je pas fait sortir Israël du pays d'Egypte,
Comme les Philistins de Caphtor et les Syriens de Kir?
''Voici, le Seigneur, l'Eternel, a les yeux sur le royaume coupable.
Je le détruirai de dessus la face de la terre ;
I1G7
Chnp. 0,0-15. AMOS.
Toutefois je ne détruirai pas entièrement la maison de Jacob,
Dit l'Éternel.
^Car voici, je donnerai mes ordres.
Et je secouerai la maison d'Israël parmi toutes les nations,
Gommé on secoue avec le crible.
Sans qu'il tombe à terre un seul grain.
'"Tous les pécheurs de mon peuple mourront par l'épée.
Ceux qui disent : Le malheur n'approchera pas, ne nous atteindra pas.
"En ce temps-là, je relèverai de sa chute la maison de David,
J'en réparerai les brèches, j'en redresserai les ruines.
Et je la rebâtirai comme elle était autrefois,
'-Afin qu'ils possèdent le reste d'Édom et toutes les nations
Sur lesquelles mon nom a été invoqué.
Dit l'Eternel, qui accomplira ces choses.
'•'Voici, les jours viennent, dit l'Eternel,
Où le laboureur suivra de près le moissonneur.
Et celui qui foule le raisin celui qui répand la semence,
Où le moût ruissellera des montagnes
Et coulera de toutes les collines.
'■•Je ramènerai les captifs de mon peuple d'Israël ;
Ils rebâtiront les villes dévastées et les habiteront,
Ils planteront des vignes et en boiront le vin.
Ils établiront des jardins et en mangeront les fruits.
'^Je les planterai dans leur pays,
¥a ils ne seront plus arrachés du paj'S que je leur ai donné,
Dit l'Eternel, ton Dieu.
ABDIAS
Chap. I. ^Prophétie d'Abdias.
Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel, sur Edom :
— Nous avons appris une nouvelle de la part de l'Eternel,
Et un messager a été envoyé parmi les nations :
Levez-vous, marchons contre Edom pour lui faire la guerre !
-Voici, je te rendrai petit parmi les nations,
Tu seras l'objet du plus grand mépris.
^L'orgueil de ton cœur t'a égaré,
Toi qui habites le creux des rochers,
Qui t'assieds sur les hauteurs.
Et qui dis en toi-même :
Qui me précipitera jusqu'à terre ?
1168
ABDIAS. Chap. /,4-fô.
^Quanti tu placerais ton nid aussi haut que celui de l'aigle,
Quand tu le placerais parmi les étoiles,
Je t'en précipiterai, dit l'Eternel.
^Si des voleurs, des pillards, viennent de nuit chez toi.
Comme te voilà dévasté !
Mais enlèvent-ils plus cju'ils ne peuvent?
Si des vendangeurs viennent chez toi,
Ne laissent-ils rien à grappiller?...
^\h ! comme Ésau est fouillé !
Comme ses trésors sont découverts !
"Tous tes alliés t'ont chassé jusqu'à la frontière.
Tes amis t'ont joué, t'ont dominé.
Ceux qui mangeaient ton pain t'ont dressé des pièges,
Et tu n'as pas su t'en apercevoir !
*N'est-ce pas en ce jour, dit l'Eternel,
Que je ferai disparaître d'Edom les sages.
Et de la montagne d'Esaù l'intelligence ?
'^Tes guerriers, ô Théman, seront dans l'épouvante,
Car tous ceux de la montagne d'Esaû périront dans le carnage.
'"A cause de ta violence contre ton frère Jacob,
Tu seras couvert de honte.
Et tu seras exterminé pour toujours.
''Le jour où tu te tenais en face de lui.
Le jour où des étrangers emmenaient captive son armée.
Où des étrangers entraient dans ses portes.
Et jetaient le sort sur Jérusalem,
Toi aussi tu étais comme l'un d'eux.
'-Ne repais pas ta vue du jour de ton frère, du jour de son malheur,
Ne te réjouis pas sur les enfants de Juda au jour de leur ruine.
Et n'ouvre pas une grande bouche au jour de la détresse !
"N'entre pas dans les portes de mon peuple au jour de sa ruine.
Ne repais jjas ta vue de son malheur au jour de sa ruine.
Et ne porte pas la main sur ses richesses au jour de sa ruine !
'"•Ne te tiens pas au carrefour pour exterminer ses fuyards.
Et ne livre pas ses réchappes au jour de la détresse !
'^Car le jour de l'Eternel est proche, pour toutes les nations ;
Il te sera fait comme tu as fait.
Tes œuvres retomberont sur ta tête.
'^Car comme vous avez bu sur ma montagne sainte,
Ainsi toutes les nations boiront sans cesse;
Elles boiront, elles avaleront.
Et elles seront comme si elles n'eussent jamais été.
"Mais le salut sera sur la montagne de Sion, elle sera sainte,
Et la maison de Jacob reprendra ses possessions.
'*La maison de Jacob sera un feu, et la maison de Joseph une flamme ;
Mais la maison d'Esaû sera du chaume,
1 IGO
Chap. 1,19-Qi.
ABDIAS.
Qu'elles allumeront et consumeront ;
Et il ne restera rien de la maison d'Esau,
Car l'Eternel a parlé.
'"Ceux du midi posséderont la montagne d'Esaû,
Et ceux de la plaine le pays des Philistins ;
Ils posséderont le territoire d'Ephraïm et celui de Samarie ;
Et Benjamin possédera Galaad.
^"Les captifs de cette armée des enfants d'Israël
Posséderont le pays occupé par les Cananéens jusqu'à Sarepta,
Et les captifs de Jérusalem qui sont à Sepharad
Posséderont les villes du midi.
^' Des libérateurs monteront sur la montagne de Sion,
Pour juger la montagne d'Esaû ;
Et à l'Eternel appartiendra le règne.
JONAS
Vocation de Jonas ; fuite et punition.
Chap. I. 'La parole de l'Eternel dément. ^Le pilote s'approcha de lui,
et lui dit : Pourquoi dors-tu ? Lève-
toi, invoque ton Dieu ! peut-être vou-
dra-t-il penser à nous, et nous ne pé-
rirons pas. 'Et ils se dirent l'un à
l'autre : Venez, et tirons au sort, pour
'Et Jonas se leva pour s'enfuir à savoir qui nous attire ce malheur. Ils
fut adressée à Jonas, fds d'Amitthaï,
en ces mots :
-Lève-toi, va à Ninive, la grande
ville, et crie contre elle ! car sa mé-
chanceté est montée jusqu'à moi.
Tarsis, loin de la face de l'Eternel.
Il descendit à Japho, et il trouva un
navire qui allait à Tarsis; il paya le
prix du transport, et s'embarqua pour
aller avec les passagers à Tarsis, loin
de la face de l'Eternel.
*Mais l'Éternel fit souffler sur la
mer un vent impétueux, et il s'éleva
tirèrent au sort, et le sort tomba sur
Jonas.
^Alors ils lui dirent : Dis-nous qui
nous attire ce malheur. Quelles sont
tes affaires, et d'où viens-tu ? Quel est
ton pays, et de quel peuple es-tu ? 'Il
leur répondit : Je suis Hébreu, et je
crains l'Eternel, le Dieu des cieux, qui
sur la mer une grande tempête. Le a fait la mer et la terre. '"Ces hommes
navire menaçait de faire naufrage, eurent une grande frayeur, et ils lui
^Les mariniers eurent peur, ilsimplo- dirent: Pourquoi as-tu fait cela? Car
rèrent chacun leur dieu, et ils jetèrent ces hommes savaient qu'il fuyait loin
dans la mer les objets qui étaient sur de la face de l'Eternel, parce qu'il le
le navire, afin de se le rendre plus leur avait déclaré. "Ils lui dirent:
léger. Jonas descendit au fond du na- Que te ferons-nous, pour que la mer
vire, se coucha, et s'endormit profon- se calme envers nous.'' Car la mer
1170
JONAS. Chap. J,ij-3,2.
était de plus en plus orageuse. '-Il prirent Jonas, et le jetèrent dans la
leur répondit: Prenez-moi, et jetez- mer. Et la fureur de la mer s'apaisa,
moi dans la mer, et la mer se calmera "Ces hommes turent saisis d'une
envers vous; car je sais que c'est moi grande crainte de l'Eternel, et ils of-
qui attire sur vous cette grande tem- frirent un sacrifice à l'Eternel, et firent
pête. des vœux.
13
Ces hommes ramaient pour ga-
gner la terre, mais ils ne le purent, Jonas dans le ^■entred- un poisson; prière
1 ' -i -1 i ■ et délivrance.
parce que la mer s agitait toujours
plus contre eux. '*Alors ils invoqué- Chap. II. 'L'Eternel fit venir un
rent l'Eternel, et dirent : 0 Eternel, grand poisson pour engloutir Jonas,
ne nous fais pas périr à cause de la et Jonas fut dans le ventre du poisson
vie de cet homme, et ne nous charge trois jours et trois nuits.
pas du sang innocent! Car toi, Eter- -Jonas, dans le ventre du poisson,
nel, tu fais ce que tu veux. '^Puis ils pria l'Éternel, son Dieu. ^11 dit:
Dans ma détresse, j'ai invoqué l'Eternel,
Et il m'a exaucé;
Du sein du séjour des morts j'ai crié,
Et tu as entendu ma voix.
"•Tu m'as jeté dans l'abîme, dans le cœur de la mer.
Et les courants d'eau m'ont environné ;
Toutes tes vagues et tous tes Ilots ont passé sur moi.
*Je disais : Je suis chassé loin de ton regard !
Mais je verrai encore ton saint temple.
^Les eaux m'ont couvert jusqu'à m'ôter la vie,
L'abîme m'a euA'eloppé,
Les roseaux ont entouré ma tète.
'Je suis descendu jusqu'aux racines des montagnes,
Les barres de la terre m'enfermaient pour toujours ;
Mais tu m'as fait remonter vivant de la fosse.
Éternel, mon Dieu !
* Quand mon àme était abattue au dedans de moi.
Je me suis souvenu de l'Éternel,
Et ma prière est parvenue jusqu'à toi,
Dans ton saint temple.
'Ceux qui s'attachent à de vaines idoles
9f
Eloignent d'eux la miséricorde.
'"Pour moi, je t'offrirai des sacrifices avec un cri d'actions de grâces,
J'accomplirai les vœux que j'ai faits :
Le salut vient de l'Eternel.
"L'Eternel parla au poisson, et le poisson vomit Jonas sur la terre.
Prédication de Jonas à Sinive ; repentance des IViniiitcs.
Chap. III. 'La parole de l'Éter- ^Lève-toi, va à Ninive, la grande
nel fut adressée à Jonas une seconde ville, et proclames-y la publication
fois, en ces mots : que je t'ordonne !
1171
Chop. 3,3-4, il.
JONAS.
*Et Jonas se leva, et alla à Ninive, core dans mon pays? C'est ce que je
selon la parole de rÉternel. Or Ninive voulais prévenir en fuyant à Tarsis.
était une très grande ville, de trois Car je savais que tu es un Dieu com-
jours de marche. ''Jonas fit d'abord pâtissant et miséricordieux, lent à la
dans la ville une journée de marche ; colère et riche en bonté, et qui te re-
il criait et disait: Encore quarante pens du mal. ^Maintenant, Eternel,
jours, et Ninive est détruite ! prends-moi donc la vie, car la mort
*Les gens de Ninive crurent à Dieu, m'est préférable à la vie.
ils publièrent un jeûne, et se revêti- ^L'Eternel répondit : Fais-tu bien
rent de sacs, depuis les plus grands det'irriter?
jusqu'aux plus petits. ^La chose par- ^Et Jonas sortit de la ville, et s'assit
vint au roi de Ninive; il se leva de son à l'orient de la ville. Là il se fit une
trône, ôta son manteau, se couvrit cabane, et s'y tint à l'ombre, jusqu'à
d'un sac, et s'assit sur la cendre. ^Et ce qu'il vît ce qui arriverait dans la
il fit faire dans Ninive cette publica- ville. ^L'Eternel Dieu fit croître un
tion, par ordre du roi et de ses grands : ricin, qui s'éleva au-dessus de Jonas,
Que les hommes et les bêtes, les bœufs pour donner de l'ombre sur sa tête
et les brebis, ne goûtent de rien, ne et pour lui ôter son irritation. Jonas
paissent point, et ne boivent point éprouva une grande joie à cause de ce
d'eau ! *Que les hommes et les bêtes ricin.
soient couverts de sacs, qu'ils crient "Mais le lendemain, à l'aurore. Dieu
à Dieu avec force, et qu'ils reviennent fit venir un ver qui piqua le ricin, et
tous de leur mauvaise voie et des actes le ricin sécha. *Au lever du soleil,
de violence dont leurs mains sont cou- Dieu fit souffler un vent chaud d'o-
pables ! ^Qui sait si Dieu ne reviendra rient, et le soleil frappa sur la tète de
pas et ne se repentira pas, et s'il ne Jonas, au point qu'il tomba en défail-
renoncera pas à son ardente colère, lance. Il demanda la mort, et dit: La
en sorte que nous ne périssions point ? mort m'est préférable à la vie.
"Dieu vit qu'ils agissaient ainsi et '■'Dieu dit à Jonas: Fais-tu bien de
qu'ils revenaient de leur mauvaise t'irriter à cause du ricin ? Il répondit :
voie. Alors Dieu se repentit du mal Je fais bien de m'irriter jusqu'à la
qu'il avait résolu de leur faire, et il ne mort. '"Et l'Eternel dit: Tu as pitié
le fit pas.
Mécontentement de Jonas, et reproclies
de l'Eternel.
Chap. IV. 'Cela déplut fort à Jo-
nas, et il fut irrité. -Il implora l'Eter-
nel, et il dit: Ah! Éternel, n'est-ce
pas ce que je disais quand j'étais en-
du ricin qui ne t'a coûté aucune peine
et que tu n'as pas fait croître, qui est
né dans une nuit et qui a péri dans
une nuit. "Et moi, je n'aurais pas pi-
tié de Ninive, la grande ville, dans
laquelle se trouvent plus de cent vingt
mille hommes qui ne savent pas dis-
tinguer leur droite de leur gauche, et
des animaux en grand nombre !
1172
MICHEE
Chap. I. ^ La parole de l'Éternel, qui fut adressée à Michée, de Moréscheth,
au temps de Jothain, d'Achaz, d'Ezéchias, rois de Juda. — Prophétie sur
Samarie et Jérusalem.
-Ecoutez, vous tous peuples !
Sois attentive, terre, et ce qui est en toi !
Que le Seigneur, l'Eternel, soit témoin contre vous,
Le Seigneur qui est dans le palais de sa sainteté !
'Car voici, l'Eternel sort de sa demeure.
Il descend, il marche sur les hauteurs de la terre.
*Sous lui les montagnes se fondent.
Les vallées s'entrouvrent.
Comme la cire devant le feu.
Comme l'eau qui coule sur une pente.
'^Et tout cela à cause du crime de .Jacob,
A cause des péchés de la maison d'Israël !
Quel est le crime de Jacob ? n'est-ce pas Samarie ?
Quels sont les hauts lieux de Juda ? n'est-ce pas Jérusalem ?...
*Je ferai de Samarie un monceau de pierres dans les champs,
Un lieu pour planter de la vigne ;
Je précipiterai ses pierres dans la vallée.
Je mettrai à nu ses fondements.
'Toutes ses images taillées seront brisées,
Tous ses salaires impurs seront bridés au feu.
Et je ravagerai toutes ses idoles :
Recueillies avec le salaire de la prostitution.
Elles deviendront un salaire de prostitution...
*C'est pourquoi je pleurerai, je me lamenterai.
Je marcherai déchaussé et nu.
Je pousserai des cris comme le chacal,
Et des gémissements comme l'autruche.
''Car sa plaie est douloureuse ;
Elle s'étend jusqu'à Juda,
Elle pénètre jusqu'à la porte de mon peuple.
Jusqu'à Jérusalem.
'"Ne l'annoncez point dans Gath,
Ne pleurez point dans Acco !
Je me roule dans la poussière à Bcth-Lcaphra.
"Passe, habitante de Schaphir, dans la nudité et la honte !
L'habitante de Tsaanan n'ose sortir.
Le deuil de Beth-Haëtsel vous prive de son abri.
il73
Chap. 1,10-9, e. MICIIÉE.
'-L'hahitante de Maroth tremble pour son salut.
Car le malheur est descendu de la part de TEterncl
Jusqu'à la porte de Jérusalem.
'^\ttelle les coursiers à ton char,
Habitante de Lakisch !
Tu as été" pour la fdle de Sion une première cause de péché,
Car en toi se sont trouvés les crimes d'Israël.
'*' C'est pourquoi tu renonceras à Moréschet-Gath ;
Les maisons d'Aczib seront une source trompeuse
Pour les rois d'Israël.
'^Je t'amènerai un nouveau maître, habitante de Marésclia;
La gloire d'Israël* s'en ira jusqu'à Adullam*^^.
'^Rase-toi, coupe ta chevelure,
A cause de tes enfants chéris !
Rends-toi chauve comme l'aigle,
Car ils s'en vont en captivité loin de toi !
Chap. II. 'Malheur à ceux qui méditent l'iniquité et qui forgent le mal
Sur leur couche !
Au point du jour ils l'exécutent,
Quand ils ont le pouvoir en main.
-Ils convoitent des champs, et ils s'en emparent,
Des maisons, et ils les enlèvent;
Ils portent leur violence sur l'homme et sur sa maison.
Sur l'homme et sur son héritage.
'C'est pourquoi ainsi parle l'Eternel :
Voici, je médite contre cette race un malheur;
Vous n'en préserverez pas vos cous,
Et vous ne marcherez pas la tête levée.
Car ces temps seront mauvais.
^En ce jour-là, on fera de vous un sujet de sarcasme,
On poussera des cris lamentables.
On dira : Nous sommes entièrement dévastés !
Il donne à d'autres la part de mon peuple !
Eh quoi ! il me l'enlève !
II distribue nos champs à l'ennemi !...
^C'est pourquoi tu n'auras personne
Qui étende le cordeau sur un lot.
Dans l'assemblée de l'Eternel. —
^Ne prophétisez pas ! disent-ils.
Qu'on ne prophétise pas de telles choses !
Les invectives n'ont point de fin ! —
o. Tu as été. héb. elle a été. b. La gloire d'Israël, l'élite, la noblesse d'Israël. c. Les versets i0-i6 ren-
crinent une série de jeux de mots, qu'il n'est pas possible de rendre dans une traduction, et qui résultent de
frupports entre le sens étymologique des noms de lieux et les idées exprimées dans le texte. — Betlt-Leaphra
nilie maison de poussière; Seha/ihir. belle; Tsaanan, sortie; Beth-Uaétsel. maison forte; Maroth. amertumes;
kisch. invincible; Moréscheth. Marescha. possession; Aczib, qui trompe; .Idullam. noblesse du peuple. Toutes
sig
Lakisch, invincible; Moréscheth. Marescha. p^
ces localités appartenaient au pays de Juda
1174
MIGIIÉE. Chap. 2,1-8,6.
"Oses-tu ])arler ainsi, maison de Jacob ?
L'Eternel est-il prompt à s'irriter ?
Est-ce là sa manière d'ayir?
Mes paroles ne sont-elles pas favorables
A celui qui marche avec droiture ?
^Depuis longtemps on traite mon peuple en ennemi,
Vous enlevez le manteau de dessus les vêtements
De ceux qui passent avec sécurité
En revenant de la guerre.
*Vous chassez de leurs maisons chéries les femmes de mon peuple,
Vous ôtez pour toujours ma parure ta leurs enfants.
'"Levez-vous, marchez ! car ce n'est point ici un lieu de repos ;
A cause de la souillure, il y aura des douleurs, des douleurs violentes.
"Si un homme court après le vent et débite des mensonges :
Je vais te prophétiser sur le vin, sur les boissons fortes !
Ce sera pour ce peuple un prophète.
'-Je te rassemblerai tout entier, ô Jacob !
Je rassemblerai les restes d'Israël,
Je les réunirai comme les brebis d'une bergerie.
Comme le troupeau dans son pâturage ;
Il y aura un grand bruit d liommes.
''Celui qui fera la brèche montera devant eux ;
Ils feront la brèche, franchiront la porte et en sortiront ;
Leur roi marchera devant eux,
Et l'Eternel sera à leur tète.
Censures et promesses.
Chap. III. 'Je dis : Ecoutez, chefs de Jacob,
Et princes de la maison d'Israël !
N'est-ce pas à vous à connaître la justice ?
-Vous haïssez le bien et aous aimez le mal ;
Vous leur arrachez la peau et la chair de dessus les os.
^Ils dévorent la chair de mon peuple,
Lui arrachent la peau,
Et lui brisent les os;
Ils le mettent en ])ièces comme ce qu'on cuit dans un pot.
Comme de la viande dans une chaudière.
*Alors ils crieront vers l'Eternel,
Mais il ne leur répondra pas ;
Il leur cachera sa face en ce temps-là.
Parce qu'ils ont fait de mauvaises actions.
^\insi parle l'Eternel sur les prophètes qui égarent mon peuple,
Oui annoncent la paix si leurs dents ont quelque chose à mordre,
Et qui publient la guerre si on ne leur met rien dans la bou(-lie :
'^A cause de cela, vous aurez la nuit..., et plus de visions !
A'ous aurez les ténèbres..., et plus d oracles !
1175
Chap.S,--i,k. MIGHÉE.
Le soleil se couchera sur ces prophètes,
Le jour s'obscurcira sur eux.
'Les voyants seront confus, les devins rougiront,
Tous se couvriront la barbe ;
Car Dieu ne répondra pas.
*Mais moi, je suis rempli de force, de l'esprit de l'Eternel,
Je suis rempli de justice et de vigueur.
Pour faire connaître à Jacob son crime,
Et à Israël son péché.
^Ecoutez donc ceci, chefs de la maison de Jacob,
Et princes de la maison d'Israël,
Vous qui avez en horreur la justice,
Et qui pervertissez tout ce qui est droit,
'"Vous qui bâtissez Sion avec le sang.
Et Jérusalem avec l'iniquité !
" Ses chefs jugent pour des présents.
Ses prêtres enseignent pour un salaire.
Et ses prophètes prédisent pour de l'argent;
Et ils osent s'appuyer sur rÉtcrnel, ils disent ;
L'Éternel n'est-il pas au milieu de nous ?
Le malheur ne nous atteindra pas.
'-C'est pourquoi, à cause de vous,
Sion sera labourée comme un champ,
Jérusalem deviendra un monceau de pierres,
Et la montagne du temple une sommité couverte de bois.
Chap. IV. ' Il arrivera, dans la suite des temps.
Que la montagne de la maison de l'Eternel
Sera fondée sur le sommet des montagnes,
Qu'elle s'élèvera par-dessus les collines.
Et que les peuples y afflueront.
^Des nations s'y rendront en foule, et diront :
Venez, et montons à la montagne de l'Eternel,
A la maison du Dieu de Jacob,
Afin qu'il nous enseigne ses voies.
Et que nous marchions dans ses sentiers.
Car de Sion sortira la loi,
Et de Jérusalem la parole de l'Eternel.
^11 sera le juge d'un grand nombre de peuples,
L'arbitre de nations puissantes, lointaines.
De leurs glaives ils forgeront des boyaux.
Et de leurs lances des serpes;
Une nation ne tirera plus l'épée contre une autre.
Et l'on n'apprendra plus la guerre.
Mis habiteront chacun sous sa vigne et sous son figuier,
Et il n'y aura personne pour les troubler ;
Car la bouche de l'Eternel des armées a parlé.
1176
MICIIÉE. Chap.i,5-5.Q.
^Tandis que tous les peu])les marchent, chacun au nom de son dieu,
Nous marcherons, nous, au nom de FEternel, notre Dieu,
A toujours et à perpétuité.
*En ce jour-h'i, dit l'Eternel, je recueillerai les boiteux,
Je rassemblerai ceux qui étaient chassés,
Ceux que j'avais maltraités.
'Des boiteux je ferai un reste,
De ceux qui étaient chassés une nation puissante ;
Et l'Eternel régnera sur eux, à la montagne de Sion,
Dès lors et pour toujours.
*Et toi, tour du troupeau, colline de la fille de Sion,
A toi viendra, à toi arrivera l'ancienne domination,
Le royaume de la fille de Jérusalem.
'Pourquoi maintenant pousses-tu des cris ?
N'as-tu point de roi, plus de conseiller.
Pour que la douleur te saisisse comme une femme qui accouche ?
'"Fille de Sion, souffre et gémis comme une femme qui accouche !
Car maintenant tu sortiras de la ville et tu habiteras dans les champs.
Et tu iras jusqu'à Babylone ;
Là tu seras délivrée.
C'est là que l'Eternel te rachètera de la main de tes ennemis.
"Maintenant plusieurs nations se sont rassemblées contre toi :
Qu'elle soit profanée, disent-elles.
Et que nos yeux se rassasient dans Sion !
'-Mais elles ne connaissent pas les pensées de l'Eternel,
Elles ne comprennent pas ses desseins.
Elles ignorent qu'il les a rassemblées comme des gerbes dans l'aire.
'■''Fille de Sion, lève-toi et foule !
Je te ferai une corne de fer et des ongles d'airain.
Et tu broieras des peuples nombreux;
Tu consacreras leurs biens à l'Eternel,
Leurs richesses au Seigneur de toute la terre.
"Maintenant, fille de troupes, rassemble tes troupes !
On nous assiège ;
Avec la verge on frappe sur la joue le juge d'Israël.
Chap. V. 'Et toi, Bethléhem Éphrata,
Petite entre les milliers de Juda,
De toi sortira pour moi
Celui qui dominera sur Israël,
Et dont l'origine remonte aux temps anciens,
Aux jours de l'éternité.
-C'est pourquoi il les livrera
Jusqu'au temps où enfantera celle qui doit enfanter.
Et le reste de ses frères
Reviendra auprès des enfants d'Israël.
1177
Chap. 5,3-0,2. MICHÉE.
^11 se présentera, et il gouvernera avec la force de rÉternel,
Avec la majesté du nom de l'Eternel, son Dieu :
Et ils auront une demeure assurée,
Car il sera glorifié jusqu'aux extrémités de la terre.
"'C'est lui qui ramènera la paix.
Lorsque l'Assyrien viendra dans notre pays.
Et qu'il pénétrera dans nos palais.
Nous ferons lever contre lui sept pasteurs
Et huit princes du peuple.
^Ils feront avec l'épée leur pâture du pays d'Assyrie,
Et du pays de Nimrod au dedans de ses portes.
Il nous délivrera ainsi de l'Assyrien,
Lorsqu'il viendra dans notre pays.
Et qu'il pénétrera sur notre teri'itoire.
^Le reste de Jacob sera au milieu tics peuples nombreux
Comme une rosée qui vient de l'Eternel,
Comme des gouttes d'eau sur l'herbe :
Elles ne comptent pas sur l'homme.
Elles ne dépendent pas des enfants des hommes.
"Le reste de Jacob sera parmi les nations,
Au milieu des peuples nombreux,
Comme un lion parmi les bêtes de la forêt.
Comme un lionceau parmi les troupeaux de brebis :
Lorsqu'il passe, il foule et déchire,
Et personne ne délivre.
^Que ta main se lève sur tes adversaires,
Et que tous tes ennemis soient exterminés !
^En ce jour-là, dit l'Eternel,
J'exterminerai du milieu de toi tes chevaux.
Et je détruirai tes chars ;
'"J'exterminerai les villes de ton pays,
Et je renverserai toutes tes forteresses ;
"J'exterminerai de ta main les enchantements,
Et tu n'auras plus de magiciens ;
'^J'exterminerai du milieu de toi tes idoles et tes statues.
Et tu ne te prosterneras plus devant l'ouvrage de tes mains ;
'^J'exterminerai du milieu de toi tes idoles d'Astarté,
Et je détruirai tes villes.
'■'J'exercerai ma vengeance avec colère, avec fureur, sur les nations
Qui n'ont pas écouté.
Procès de l'Éternel avec son peuple. La miséricorde de l'Eternel.
Chap. VI. 'Écoutez donc ce que dit l'Éternel :
Lève-toi, plaide devant les montagnes,
Et que les collines entendent ta voix !...
-Écoutez, montagnes, le procès de l'Éternel,
Et vous, solides fondements de la terre !
Ii78
MICllÉE. Chap. 0,3-tc.
Car l'Eternel a un procès avec son peuple,
Il veut plaider avec Israël. —
*Mon peuple, que t'ai-je fait?
Fin quoi t'ai-je fatigué ?
Réponds-moi !
^Car je t'ai fait monter du pays d'Egypte,
Je t'ai délivré de la maison de servitude,
Et j'ai envoyé devant toi Moïse, Aaron et Marie.
^Mon peuple, rappelle-toi ce que projetait Balak, roi de Moab,
Et ce que lui répondit Balaam, fils de Beor,
De Sittim à Guilgal,
Afin que tu reconnaisses les bienfaits de rÉternel. —
'Avec quoi me présenterai-je devant l'Eternel,
Pour m'humilier devant le Dieu Très-Haut?
Me présenterai-je avec des holocaustes,
Avec des veaux d'un an ?
"L'Eternel agréera-t-il des milliers de béliers.
Des myriades de torrents d'huile ?
Donnerai-je pour mes trangressions mon premier-né.
Pour le péché de mon àme le fruit de mes entrailles ? —
*0n t'a fait connaître, ô homme, ce qui est bien,
Et ce que l'Eternel demande de toi,
C'est que tu pratiques la justice,
Que tu aimes la miséricorde.
Et que tu marches humblement avec ton Dieu.
^La voix de l'Eternel crie à la ville.
Et celui qui est sage craindra ton nom.
Entendez la verge et celui qui l'envoie !
'"Y a-t-il encore dans la maison du méchant
Des trésors iniques.
Et un épha trop petit, objet de malédiction ?
"Est-on pur avec des balances fausses,
Et avec de faux poids dans le sac ?
'-Ses riches sont pleins de violence,
Ses habitants profèrent le mensonge.
Et leur langue n'est que tromperie dans leur bouche.
'^C'est pourquoi je te frapperai par la souffrance.
Je te ravagerai à cause de tes péchés.
'^Tu mangeras sans te rassasier.
Et la faim sera au dedans de toi;
Tu mettras en réserve et tu ne sauveras pas.
Et ce que tu sauveras, je le livrerai à l'épée.
'^Tu sèmeras, et tu ne moissonneras pas,
Tu presseras l'olive, et tu ne feras pas d'onctions avec l'huile.
Tu presseras le moût, et tu ne boiras pas le vin.
^*0n observe les coutumes d'Omri
Et toute la manière d'agir de la maison d'Achab,
II79 75»
Chap. 7,1-10. MICHÉE.
Et vous marchez d'après leurs conseils ;
C'est pourquoi je te livrerai à la destruction,
Je ferai de tes habitants un sujet de raillerie,
Et vous porterez l'opprobre de mon peuple.
Chap. VII. 'Malheur à moi ! car je suis comme à la récolte des fruits,
Comme au grappillage après la vendange :
Il n'y a point de grappes à manger,
Point de ces primeurs que mon âme désire.
-L'homme de bien a disparu du pays.
Et il n'y a plus de juste parmi les hommes ;
Ils sont tous en embuscade pour verser le sang.
Chacun tend un piège à son frère.
^ Leurs mains sont habiles à faire le mal :
Le prince a des exigences,
Le juge réclame un salaire.
Le grand manifeste son avidité.
Et ils font ainsi cause commune.
■'Le meilleur d'entre eux est comme une ronce.
Le plus droit pire qu'un buisson d'épines.
Le jour annoncé par tes prophètes, ton châtiment approche.
C'est alors qu'ils seront dans la confusion.
^Ne crois pas à un ami.
Ne te fie pas à un intime ;
Devant celle qui repose sur ton sein
Garde les portes de ta bouche.
*Car le fds outrage le père,
La fdle se soulève contre sa mère,
La belle-fdle contre sa belle-mère ;
Chacun a pour ennemis les gens de sa maison. —
'Pour moi, je regarderai vers l'Eternel,
Je mettrai mon espérance dans le Dieu de mon salut ;
Mon Dieu m'exaucera. '.■,•: , u ; i
*Ne te réjouis pas à mon sujet, mon ennemie !
Car si je suis tombée, je me relèverai ;
Si je suis assise dans les ténèbres,
L'Eternel sera ma lumière.
^Je supporterai la colère de l'Eternel,
Puisque j'ai péché contre lui.
Jusqu'à ce qu'il défende ma cause et me fasse droit ;
Il me conduira à la lumière.
Et je contemplerai sa justice.
'"Mon ennemie le verra et sera couverte de honte,
Elle qui me disait : Où est l'Eternel, ton Dieu?
Mes yeux se réjouiront à sa vue ;
Alors elle sera foulée aux pieds comme la boue des rues. —
1180
MICHÉE. Chap.7.n-20.
" Le jour où Ton rebâtira tes murs,
Ce jour-là tes limites seront reculées.
'-En ce jour, on viendra vers toi
De l'Assyrie et des villes d'Egypte,
De l'Egypte jusqu'au fleuve,
D'une mer à l'autre, et d'une montagne à l'autre.
"Le pays sera dévasté à cause de ses habitants,
A cause du fruit de leurs œuvres.
'■•Pais ton peuple avec ta houlette, le troupeau de ton héritage.
Qui habite solitaire dans la forêt au milieu du Carmel !
Qu'ils paissent sur le Basan et en Galaad,
Comme au jour d'autrefois. —
'^ Comme au jour où tu sortis du pays d'Egypte,
Je te ferai voir des prodiges. —
'"Les nations le verront, et seront confuses.
Avec toute leur puissance ;
Elles mettront la main sur la bouche,
Leurs oreilles seront assourdies.
"Elles lécheront la poussière, comme le serpent.
Comme les reptiles de la terre ;
Elles seront saisies de frayeur hors de leurs forteresses ;
Elles trembleront devant l'Eternel, notre Dieu,
Elles te craindront.
'*Quel Dieu est semblable à toi.
Qui pardonnes l'iniquité, qui oublies les péchés
Du reste de ton héritage ?
11 ne garde pas sa colère à toujours.
Car il prend plaisir à la miséricorde.
'"Il aura encore compassion de nous.
Il mettra sous ses pieds nos iniquités;
Tu jetteras au fond de la mer tous leurs péchés.
-"Tu témoigneras de la fidélité à Jacob,
De la bonté à Abraham,
Comme tu l'as juré à nos pères aux jours d'autrefois.
NAHUM
Ch/ip. I. ^Oracle sur Ninivc. Livre de la prophétie de Nahum, d'Elkosch.
^L'Eternel est un Dieu jaloux, il se venge ;
L'Éternel se venge, il est plein de fureur;
L'Eternel se venge de ses adversaires,
Il garde rancune à ses ennemis.
ILSl
Chap. 1,3-2.1. NAHUM.
^L'Eternel est lent à la colère, il est grand par sa force ;
Il ne laisse pas impuni.
L'Eternel marche dans la tempête, dans le tourbillon ;
Les nuées sont la poussière de ses pieds.
^11 menace la mer et la dessèche,
Il fait tarir tous les fleuves ;
Le Basan et le Garmel languissent,
La fleur du Liban se flétrit.
^Les montagnes s'ébranlent devant lui,
Et les collines se fondent ;
La terre se soulève devant sa face,
Le monde et tous ses habitants.
^Qui résistera devant sa fureur?
Qui tiendra contre son ardente colère ?
Sa fureur se répand comme le feu.
Et les rochers se brisent devant lui.
^L'Eternel est bon,
Il est un refuge au jour de la détresse ;
Il connaît ceux qui se confient en lui.
*Mais avec des flots qui débordei'ont
Il détruira la ville",
Et il poursuivra ses ennemis jusque dans les ténèbres.
'Que méditez-vous contre l'Eternel?
C'est lui qui détruit.
La détresse ne paraîtra jjas deux fois.
'"Car entrelacés comme des épines,
Et comme ivres de leur vin.
Ils seront consumés
Comme la paille sèche, entièrement.
"De toi* est sorti
Celui qui méditait le mal contre l'Eternel,
Celui qui avait de méchants desseins.
*^Ainsi parle l'Éternel : Quoique intacts et nombreux.
Ils seront moissonnés et disparaîtront.
Je A'eux t humilier.
Pour ne plus avoir à t'humilier...
'■'Je briserai maintenant son joug de dessus toi'',
Et je romprai tes liens...
'* Voici ce qu'a ordonné sur toi'' l'Eternel :
Tu n'auras plus de descendants qui portent ton nom ;
J'enlèverai de la maison de ton dieu les images taillées ou en fonte ;
Je préparerai ton sépulcre, car tu es trop léger.
Chap. II. 'Voici sur les montagnes
Les pieds du messager qui annonce la paix!
fl. La ville. Niiiive, héb. son lieu, b. De toi, de Ninive. c. De dessus toi. Juda. */. Sur toi. Assyrien.
1182
NAHUM. Chap. 2,2-ti.
Célèbre tes fêtes, Juda, accomplis tes voeux!
Car le méchant ne passera plus au milieu de toi,
II est entièrement exterminé...
-Le destructeur marche contre toi".
Garde la forteresse !
Veille sur la route ! affermis tes reins !
Recueille toute ta force !...
^Car rÉternel rétablit la gloire de Jacob
Et la gloire d'Israël,
Parce que les pillards les ont pillés
Et ont détruit leurs ceps...
■•Les boucliers de ses héros* sont rousres.
Les guerriers sont vêtus de pourpre ;
Avec le fer qui étincelle apparaissent les chars.
Au jour qu'il a fixé pour la bataille,
Et les lances sont agitées.
^Les chars s'élancent dans la campagne,
Se précipitent sur les places ;
A les voir, on dirait des flambeaux,
Ils courent comme des éclairs...
^11'' se souvient de ses vaillants hommes.
Mais ils chancellent dans leur marche ;
On se hâte vers les murs,
Et l'on se prépare à la défense...
'Les portes des fleuves sont ouvertes,
Et le palais s'écroule!...
^C'en est fait : elle'' est mise à nu, elle est emmenée ;
Ses servantes gémissent comme des colombes.
Et se frappent la poitrine.
'Ninive était jadis comme un réservoir plein d'eau...
Les voilà qui fuient...
Arrêtez ! arrêtez !...
.Mais nul ne se retourne...
'"Pillez l'argent! pillez l'or!
Il y a des trésors sans fin.
Des richesses en objets précieux de toute espèce.
"On pille, on dévaste, on ravage!
Et les cœurs sont abattus.
Les genoux chancellent,
Tous les reins souffrent.
Tous les visages pâlissent.
'-Qu'est devenu ce repaire de lions.
Ce pâturage des lionceaux.
Où se retiraient le lion, la lionne, le petit du lion,
a. Contre loi. Assyrien. b. De ses héros, des héros du destrurteur (vers. 2), de rennoiui lu.irohaiit contre
Ninivc (les Mèdcs). c. Il, le roi de .\inive. il. Elle, Ninive personnifiée, ou bien la reine.
1183
Chap. 2,13-8,10. NAHUM.
Sans qu'il y eût personne pour les troubler?
''Le lion déchirait pour ses petits,
Etranglait pour ses lionnes ;
Il remplissait de proie ses antres,
De dépouilles ses repaires.
'^Voici, j'en veux à toi, dit l'Eternel des armées ;
Je réduirai tes chars en fumée,
L'épée dévorera tes lionceaux.
J'arracherai du pays ta proie,
Et l'on n'entendra plus la voix de tes messagers.
Chap. III. 'Malheur à la ville sanguinaire.
Pleine de mensonge, pleine de violence.
Et qui ne cesse de se livrer à la rapine !...
-On entend le bruit du fouet.
Le bruit des roues,
Le galop des chevaux.
Le roulement des chars.
^Les cavaliers s'élancent, l'épée étincelle, la lance brille...
Une multitude de blessés!... une foule de cadavres!...
Des morts à l'infini !...
On tombe sur les morts !...
*G'est à cause des nombreuses prostitutions de la prostituée,
Pleine d'attraits, habile enchanteresse.
Qui vendait les nations par ses prostitutions
Et les peuples par ses enchantements.
^Voici, j'en veux à toi, dit l'Eternel des armées.
Je relèverai tes pans jusque sur ton visage.
Je montrerai ta nudité aux nations,
Et ta honte aux royaumes.
*Je jetterai sur toi des impuretés, je t'avilirai.
Et je te donnerai en spectacle.
'Tous ceux qui te verront fuiront loin de toi,
Et l'on dira : Ninive est détruite! Qui la plaindra?
Où te chercherai-je des consolateurs ?
*Es-tu meilleure que No-Amon ",
Qui était assise au milieu des fleuves.
Entourée par les eaux.
Ayant la mer pour rempart,
La mer pour murailles ?
* L'Ethiopie et les Egyptiens innombrables faisaient sa force,
Puth et les Libyens étaient ses auxiliaires*.
'"Et cependant elle est partie pour l'exil, elle s'en est allée captive;
Ses enfants ont été écrasés au coin de toutes les rues ;
On a jeté le sort sur ses nobles.
Et tous ses grands ont été chargés de chaînes.
a. No-Amon, Thèbes en Égjpte. h. Ses auxiliaires, héb. tes auxiliaires.
1184
NAHUM. Chap.S.n-
"Toi aussi, tu seras enivrée, tu te cacheras ;
Toi aussi, tu chercheras un refuge contre l'ennemi.
'^ Toutes tes forteresses
Sont des figuiers avec les primeurs ;
Quand on les secoue,
Elles tombent dans la bouche de qui veut les manger.
'^ Voici, ton peuple, ce sont des femmes au milieu de toi ;
Les portes de ton pays s'ouvrent à tes ennemis ;
Le feu consume tes verrous.
'^ Puise de l'eau pour le siège !
Répare tes forteresses !
Entre dans la boue, foule l'argile !
Rétablis le four à briques !
'^Là, le feu te dévorera,
L'épée t'exterminera.
Te dévorera comme des sauterelles.
Entasse-toi comme les sauterelles !
Entasse-toi comme les sauterelles !
'^Tes marchands, plus nombreux
Que les étoiles du ciel.
Sont comme la sauterelle qui ouvre les ailes et s'envole.
'"Tes princes sont comme les sauterelles.
Tes chefs comme une multitude de sauterelles,
Qui se posent sur les haies au temps de la froidure :
Le soleil paraît, elles s'envolent.
Et l'on ne connaît plus le lieu où elles étaient.
'*Tes pasteurs sommeillent, roi d'Assyrie,
Tes vaillants hommes reposent ;
Ton peuple est dispersé sur les montagnes,
Et nul ne le rassemble.
"Il n'y a point de remède à ta blessure.
Ta plaie est mortelle.
Tous ceux qui entendront parler de toi
Battront des mains sur toi ;
Car quel est celui que ta méchanceté n'a pas atteint ?
19.
HABAKUK
Chap. I. ^Oracle révélé à Habakuk, le prophète.
*Jusques à quand, ô Eternel ?... J'ai crié,
Et tu n'écoutes pas !
1185
Chap. i,3-m. HABAKUK.
J'ai crié vers toi à la violence,
Et tu ne secours pas !
^Pourquoi me fais-tu voir l'iniquité,
Et contemples-tu l'injustice ? ■;■] H.')l;rf.;T
Pourquoi 1 (oppression et la violence sont-elles devant moi ?
Il y a des querelles, et la discorde s'élève.,
*Aussi la loi n'a point de vie, ,1 . . . h ;.
La justice n"a point de force ;
Car le méchant triomphe du juste,
Et l'on rend des jugements iniques. —
^Jetez les yeux parmi les nations, regardez.
Et soyez saisis d'étonnenient, d'épouvante !
Car je vais faire en vos jours une œuvre.
Que vous ne croiriez pas si on la racontait.
^Voici, je vais susciter les Chaldéens,
Peuple furibond et impétueux.
Qui traverse de vastes étendues de pays.
Pour s'emparer de demeures (pii ne sont pas à lui.
"Il est terrible et formidable ;
De lui seul viennent son droit et sa grandeur.
*Ses chevaux sont plus rapides que les léopards.
Plus agiles que les loups du soir.
Et ses cavaliers s'avancent avec orgueil ;
Ses cavaliers arrivent de loin,
Us volent comme l'aigle qui fond sur sa proie.
^Tout ce peuple vient pour se livrer au pillage;
Ses regards avides se portent en avant.
Et il assemble des prisonniers comme du sable.
'"Il se moque des rois.
Et les princes font l'objet de ses railleries ;
Il se rit de toutes les forteresses.
Il amoncelle de la terre, et il les prend.
"Alors son ardeur redouble,
Il poursuit sa marche, et il se rend coupable.
Sa force à lui, voilà son dieu ! —
'* N'es-tu pas de toute éternité.
Éternel, mon Dieu, mon Saint?
Nous ne mourrons pas !
O Éternel, tu as établi ce peuple pour exercer tes jugements :
O mon rocher, tu l'as suscité pour infliger tes châtiments.
'^Tes yeux sont trop purs pour voir le mal.
Et tu ne peux pas regarder l'iniquité.
Pourquoi regarderais-tu les perfides, et te tairais-tu.
Quand le méchant dévore celui qui est plus juste que lui ?
"Traiterais-tu l'homme comme les poissons de la mer.
Comme le reptile qui n'a point de maître ?
1186
HABAKUK. Chap. l,i^-2,o.
'^11 les fait tous monter avec l'hameçon,
Il les attire dans son filet,
Il les assemble dans ses rets :
Aussi est-il dans la joie et dans l'allégresse.
"* C'est pourquoi il sacrifie à son filet,
Il offre de l'encens à ses rets ;
Car par eux sa portion est grasse,
Et sa nourriture succulente.
'" Videra-t-il pour cela son filet.
Et toujours égorgera-t-il sans pitié les nations ?
Chap. II. 'J'étais à mon poste.
Et je me tenais sur la tour ;
Je veillais, pour voir ce que l'Eternel me dirait.
Et ce que je répliquerais après ma plainte.
-L'Eternel m'adressa la parole, et il dit :
Ecris la prophétie :
Grave-la sur des tables.
Afin qu'on la lise couramment.
^Car c'est une prophétie dont le temps est déjà fixé.
Elle marche vers son terme, et elle ne mentira pas ;
Si elle tarde, attends-la.
Car elle s'accomplira, elle s'accomplira certainement.
*Voici, son àme s'est enflée, elle n'est pas droite en lui ;
Mais le juste vivra par sa fidélité.
^Pareil à celui qui est ivre et arrogant,
L'orgueilleux ne demeure pas tranquille;
Il élargit sa bouche comme le séjour des morts.
Il est insatiable comme la mort ;
Il attire à lui toutes les nations.
Il assemble auprès de lui tous les peuples.
*Ne sera-t-il pas pour tous un sujet de sarcasme,
De railleries et d'énigmes .■*
On dira :
Malheur à celui qui accumule ce qui n'est pas à lui !
Jusques à quand ?...
Malheur à celui qui augmente le fardeau de ses dettes !
'Tes créanciers ne se lèveront-ils pas soudain ?
Tes oppresseurs ne se réveilleront-ils pas ?
Et tu deviendras leur proie.
''Parce que tu as pillé beaucoup de nations,
Tout le reste des peuples te pillera;
Car tu as répandu le sang des hommes.
Tu as commis des violences dans le ])ays,
Contre la ville et tous ses habitants.
^Malheur à celui qui amasse pour sa maison des gains iniques,
1187
Chap. 2,10-8,2. HABAKUK.
Afin de placer son nid dans un lieu élevé,
Pour se garantir de la main du malheur !
'"C'est l'opprobre de ta maison que tu as résolu,
En détruisant des peuples nombreux.
Et c'est contre toi-même que tu as péché.
"Car la pierre crie du milieu de la muraille.
Et le bois qui lie la charpente lui répond.
'-Malheur à celui qui bâtit une ville avec le sang.
Qui fonde une ville avec l'iniquité !
'^Voici, quand l'Eternel des armées l'a résolu,
Les peuples travaillent pour le feu.
Les nations se fatiguent en vain.
'"•Car la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l'Éternel,
Comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent.
'^Malheur à celui qui fait boire son prochain,
A toi qui verses ton outre et qui l'enivres,
Afin de voir sa nudité !
**Tu seras rassasié de honte plus que de gloire ;
Bois aussi toi-même, et découvre-toi !
La coupe de la droite de l'Eternel se tournera vers toi.
Et l'ignominie souillera ta gloire.
'"Car les violences contre le Liban retomberont sur toi.
Et les ravages des bêtes t'effraieront,
Parce que tu as répandu le sang des hommes,
Et commis des violences dans le pays.
Contre la ville et tous ses habitants.
""A quoi sert une image taillée, pour qu'un ouvrier la taille ?
A quoi sert une image en fonte et qui enseigne le mensonge.
Pour que l'ouvrier qui l'a faite place en elle sa confiance.
Tandis qu'il fabrique des idoles muettes ?
'^Malheur à celui qui dit au bois : Lève-toi !
A une pierre muette : Réveille-toi !
Donncra-t-elle instruction ?
Voici, elle est garnie d'or et d'argent.
Mais il n'y a point en elle un esprit qui l'anime.
-"L'Eternel est dans son saint temple.
Que toute la terre fasse silence devant lui !
Chap. III. ^Prière de Habakuk, le prophète
{Sur le mode des complaintes).
-Éternel, j'ai entendu ce que tu as annoncé, je suis saisi de crainte.
Accomplis ton œuvre dans le cours des années, ô Eternel !
Dans le cours des années manifeste-la !
Mais dans ta colère souviens-toi de tes compassions !
1188
HABAKUK. Chap. 3.3-16.
'Dieu vient de Théman,
Le Saint vient de la montagne de Paran — Pause.
Sa majesté couvre les cieux,
Et sa gloire remplit la terre.
•■C'est comme l'éclat de la lumière ;
Des rayons partent de sa main ;
Là réside sa force.
^Devant lui marche la peste,
Et la peste est sur ses traces.
^11 s'arrête, et de l'œil il mesure la terre;
Il regarde, et il fait trembler les nations ;
Les montagnes éternelles se brisent.
Les collines antiques s'abaissent;
Les sentiers d'autrefois s'ouvrent devant lui.
'Je vois dans la détresse les tentes de l'Ethiopie,
Et les tentes du pays de Madian sont dans l'épouvante.
'L'Eternel est-il irrité contre les fleuves ?
Est-ce contre les fleuves que senllamme ta colère,
Contre la mer que se répand ta fureur,
Pour que tu sois monté sur tes chevaux.
Sur ton char de victoire ?
^Ton arc est mis à nu ;
Les malédictions sont les traits de ta parole — ■ Pause.
Tu fends la terre pour donner cours aux fleuves.
'"A ton aspect, les montagnes tremblent;
Des torrents d'eau se précipitent;
L'abîme fait entendre sa voix,
II lève ses mains en haut.
" Le soleil et la lune s'arrêtent dans leur demeure,
A la lumière de tes flèches qui partent,
A la clarté de ta lance qui brille.
'-Tu parcours la terre dans ta fureur.
Tu écrases les nations dans ta colère.
''Tu sors pour délivrer ton peuple.
Pour délivrer ton oint ;
Tu brises le faîte de la maison du méchant.
Tu la détruis de fond en comble. ^ Pause.
'■■Tu perces de tes traits la tête de ses chefs.
Qui se précipitent comme la tempête pour me disperser.
Poussant des cris de joie.
Comme s'ils dévoraient déjà le malheureux dans leur repaire.
'*Avec tes chevaux tu foules la mer,
La boue des grandes eaux.
'"J'ai entendu — Et mes entrailles sont émues.
A cette voix, mes lèvres frémissent.
Mes os se consument,
1189
Chap. 3, 11-10. HABARUK.
Et mes genoux chancellent :
En silence je dois attendre le jour de la détresse,
Le jour où l'oppresseur marchera contre le peuple.
'^Car le figuier ne fleurira pas,
La vigne ne produira rien.
Le fruit de l'olivier manquera,
Les champs ne donneront pas de nourriture ;
Les brebis disparaîtront du pâturage.
Et il n'y aura plus de bœufs dans les étables.
'^Toutefois, je veux me réjouir en l'Eternel,
Je veux me réjouir dans le Dieu de mon salut.
'^L'Eternel, le Seigneur, est ma force;
Il rend mes pieds semblables à ceux des biches,
Et il me fait marcher sur mes lieux élevés.
Au chef des chantres. Avec instruments à cordes.
SOPHONIE
Menaces contre Jutla et Jérusalem.
Chap. I. 'La parole de l'Éternel, (pii fut adressée à Sophonie, fils de Cus-
chi, fils de Guedalia, fils d'Amaria, fils d'Ézéchias, au temps de Josias, fils
d'Amon, roi de Juda.
-Je détruirai tout sur la face de la terre,
Dit l'Éternel.
'Je détruirai les hommes et les bêtes,
Les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,
Les objets de scandale et les méchants avec ;
J'exterminerai les hommes de la face de la terre,
Dit l'Éternel.
^J'étendrai ma main sur Juda,
Et sur tous les habitants de Jérusalem ;
J'exterminerai de ce lieu les restes de Baal,
Le nom de ses ministres et les prêtres avec,
^Ceux qui se prosternent sur les toits devant l'armée des cieux,
Ceux qui se prosternent en jurant par l'Eternel
Et en jurant par leur roi,
'Ceux qui se sont détournés de l'Eternel,
Et ceux qui ne cherchent pas l'Eternel,
Qui ne le consultent pas.
1190
SOPHONIE. Chap. 1,1-.
■18.
'Silence devant le Seigneur, l'Eternel !
Car le jour de l'Eternel est proche,
Car l'Eternel a préparé le sacrifice,
Il a choisi ses conviés.
*Au jour du sacrifice de l'Eternel,
Je châtierai les princes et les fils du roi.
Et tous ceux qui portent des vêtements étrangers.
^En ce jour-là, je châtierai tous ceux qui sautent par-dessus le seuil,
Ceux qui renij)lissent de violence et de fraude la maison de leur maître.
'"En ce jour-là, dit l'Eternel,
Il y aura des cris à la porte des poissons.
Des lamentations dans l'autre quartier de la ville,
Et un grand désastre sur les collines.
"Gémissez, habitants de Macthesch " !
Car tous ceux qui trafiquent* sont détruits.
Tous les hommes chargés d'argent sont exterminés.
'-En ce temps-là, je fouillerai Jérusalem avec des lampes.
Et je châtierai les hommes qui reposent sur leurs lies,
Et qui disent dans leur cci'ur : L'Eternel ne fait ni bien ni mal.
'^Leurs biens seront au pillage,
Et leurs maisons seront dévastées ;
Ils auront bâti des maisons, qu'ils n'habiteront plus.
Ils auront planté des Alignes, dont ils ne boiront plus le vin.
'••Le grand jour de l'Éternel est proche,
Il est proche, il arrive en toute hâte ;
Le jour de l'Eternel fait entendre sa voix,
Et le héros pousse des cris amers.
'^Ce jour est un jour de fureur,
Un jour de détresse et d'angoisse,
Un jour de ravage et de destruction.
Un jour de ténèbres et d'obscurité,
Un jour de nuées et de brouillards,
'^Un jour où retentiront la trompette et les cris de guerre
Contre les villes fortes et les tours élevées.
"Je mettrai les hommes dans la détresse.
Et ils marcheront comme des aveugles.
Parce qu'ils ont péché contre l'Eternel ;
Je répandrai leur sang comme de la poussière,
Et leur chair comme de l'ordure.
'*Ni leur argent ni leur or ne pourront les délivrer.
Au jour de la fureur de l'Éternel ;
Par le feu de sa jalousie tout le pays sera consumé ;
Car il détruira soudain tous les habitants du pays.
a. Macl/ffsc/i. mut (jui sij^nifip mortier. On croit t\n\\ s'unit ici d'un quartier de Jérusalem, ou d'une iix^alité
des enviruns. h. Ceux (/ni ira/i'/itenl. héb. /es Cananéens, ou /es marehantls.
1191
Chap. 2,1-13. SOPIIONIE.
Menaces contre les peuples étrangers.
Chap. II. 'Rentrez en vous-mêmes, examinez-vous,
Nation sans pudeur,
-Avant que le décret s'exécute
Et que ce jour passe comme la balle.
Avant que la colère ardente de l'Eternel fonde sur vous,
Avant que le jour de la colère de l'Eternel fonde sur vous !
^Cherchez l'Eternel, vous tous humbles du pays.
Qui pratiquez ses ordonnances !
Recherchez la justice, recherchez l'humilité !
Peut-être serez-vous épargnés au jour de la colère de l'Eternel.
*Car Gasa sera délaissée,
Askalon sera réduite en désert,
Asdod sera chassée en plein midi,
Ekron sera déracinée.
^Malheur aux habitants des côtes de la mer, à la nation des Kéréthiens!
L'Éternel a parlé contre toi, Canaan, pays des Philistins !
Je te détruirai, tu n'auras plus d'habitants.
*Les côtes de la mer seront des pâturages, des demeures pour les
Et des parcs pour les troupeaux. [bergers,
"Ces côtes seront pour les restes de la maison de Juda ;
C'est là qu'ils paîtront ;
Ils reposeront le soir dans les maisons d'Askalon ;
Car l'Eternel, leur Dieu, ne les oubliera pas.
Et il ramènera leurs captifs.
*J'ai entendu les injures de Moab
Et les outrages des enfants d'Ammon,
Quand ils insultaient mon peuple
Et s'élevaient avec arrogance contre ses frontières.
"C'est pourquoi, je suis vivant ! dit l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël,
Moab sera comme Sodome, et les enfants d'Ammon comme Gomorrhe,
Un lieu couvert de ronces, une mine de sel, un désert pour toujours ;
Le reste de mon peuple les pillera,
Le reste de ma nation les possédera.
'"Cela leur arrivera pour leur orgueil.
Parce qu'ils ont insulté et traité avec arrogance
Le peuple de l'Eternel des armées.
"L'Eternel sera terrible contre eux.
Car il anéantira tous les dieux de la terre ;
Et chacun se prosternera devant lui dans son pays.
Dans toutes les îles des nations.
'-Vous aussi. Ethiopiens,
Vous serez frappés par mon épée.
'^11 étendra sa main sur le septentrion,
1192
SOPHONIE. Chap. 3, II.-3, 8.
Il détruira l'Assyrie,
Et il fera de Ninive une solitude,
Une terre aride comme le désert.
'■•Des troupeaux se coucheront au milieu d'elle,
Des animaux de toute espèce ;
Le pélican et le hérisson
Habiteront parmi les chapiteaux de ses colonnes ;
Des cris retentiront aux fenêtres;
La dévastation sera sur le seuil,
Car les lambris de cèdre seront arrachés.
'=Voilà donc cette ville joyeuse,
Qui s'assied avec assurance,
Et qui dit en son cœur :
Moi, et rien que moi !
Eh quoi ! elle est en ruines,
C'est un repaire pour les bêles !
Tous ceux qui passeront près d'elle
Siffleront et agiteront la main.
Clidtinient de Jérusalem. Promesses.
Chap. III. 'Malheur à la ville rebelle et souillée,
A la ville pleine d'oppresseurs !
-Elle n'écoute aucune voix,
Elle n'a point égard à la correction.
Elle ne se confie pas en l'Eternel,
Elle ne s'approche pas de son Dieu.
'Ses chefs au milieu d'elle sont des lions rugissants;
Ses juges sont des loups du soir qui ne gardent rien pour le matin.
*Ses prophètes sont téméraires, infidèles;
Ses prêtres profanent les choses saintes, violent la loi.
'^L'Eternel est juste au milieu d'elle,
Il ne commet point d'iniquité ;
Chaque matin il produit à la lumière ses jugements,
Sans jamais y manquer;
Mais celui qui est inique ne connaît pas la honte.
*J'ai exterminé des nations ; leurs tours sont détruites ;
J'ai dévasté leurs rues, plus de passants !
Leurs villes sont ravagées, plus d'hommes, plus d'habitants!
'Je disais : Si du moins tu voulais me craindre,
Avoir égard à la correction,
Ta demeure ne serait pas détruite.
Tous les châtiments dont je t'ai menacée n'arriveraient pas ;
Mais ils se sont hâtés de pervertir toutes leurs actions.
^Attendez-moi donc, dit l'Éternel,
Au jour où je me lèverai pour le butin.
Car j'ai résolu de rassembler les nations,
De rassembler les royaumes,
1193
Chap.3,9-io. SOPIIONIE.
Pour répandre sur eux ma fureur,
Toute l'ardeur de ma colère ;
Car par le feu de ma jalousie tout le pays sera consumé.
^Alors je donnerai aux peuples des lèvres pures,
Afin qu'ils invoquent tous le nom de l'Eternel,
Pour le servir d'un commun accord".
'"D'au delà des fleuves de l'Ethiopie
Mes adorateurs, mes dispersés, m'apporteront des offrandes.
"En ce jour-là, tu n'auras plus à rougir de toutes tes actions
Par lesquelles tu as péché contre moi ;
Car alors j'ôterai du milieu de toi ceux qui triomphaient avec arrogance,
Et tu ne t'enorgueilliras plus sur ma montagne sainte.
'-Je laisserai au milieu de toi un peuple humble et petit.
Qui trouvera son refuge dans le nom de l'Eternel.
'^Les restes d'Israël ne commettront point d'iniquité,
Ils ne diront point de mensonges, ■ ■ :.
Et il ne se trouvera pas dans leur bouche une langue trompeuse;
Mais ils paîtront, ils se reposeront, et personne ne les troublera.
'^Pousse des cris de joie, fdle de Sion !
Pousse des cris d'allégresse, Israël !
Réjouis-toi et triomphe de tout ton cœur, fille de Jérusalem !
'^L'Eternel a détourné tes châtiments.
Il a éloigné ton ennemi ;
Le roi d'Israël, l'Eternel, est au milieu de toi ;
Tu n'as plus de malheur à éprouver.
"*En ce jour-là, on dira à Jérusalem : Ne crains rien !
Sion, que tes mains ne s'affaiblissent pas !
"L'Eternel, ton Dieu, est au milieu de toi, comme un héros qui sauve ;
11 fera de toi sa plus grande joie ;
Il gardera le silence dans son amour ;
Il aura pour toi des transports d'allégresse.
'"Je rassemblerai ceux qui sont dans la tristesse, loin des fêtes solen-
Ceux qui sont sortis de ton sein ; [nelles.
L'opprobre pèse sur eux.
"•Voici, en ce temps-là, j'agirai contre tous tes oppresseurs;
Je délivrerai les boiteux et je recueillerai ceux qui ont été chassés,
Je ferai d'eux un sujet de louange et de gloire
Dans tous les pays où ils sont en opprobre.
^"En ce temps-là, je vous ramènerai ;
En ce temps-là, je vous rassemblerai ;
Car je ferai de vous un sujet de gloire et de louange
Parmi tous les peuples de la terre.
Quand je ramènerai vos captifs sous vos yeux,
Dit l'Éternel.
a. Héb. d'un même dos j ila purterunt tous le joug de l'Eternel.
1194
AGGEE
lùr/iortalion à rebâtir le temple de Jérusalem.
Chop. I. 'La seconde année du *Ainsi parle l'Eternel des armées :
roi Darius, le premier jour du sixième Ce peuple dit : Le temps n'est pas
mois, la parole de l'Eternel fut adres- venu, le temps de rebâtir la maison
sée par Aggée, le prophète, à Zoroba- de l'Eternel.
bel, fds de Schealthiel, gouverneur de ^C'est pourquoi la parole de l'Éter-
Juda, et à Josué, fils de Jotsadak, le nel leur fut adressée par Aggée, le
grand prêtre, en ces mots : prophète, en ces mots :
* Est-ce le temps pour vous d'habiter vos demeures lambrissées,
Quand cette maison est détruite ?
^Ainsi parle maintenant l'Eternel des armées :
Considérez attentivement vos voies !
'Vous semez beaucoup, et vous recueillez peu.
Vous mangez, et vous n'êtes pas rassasiés,
Vous buvez, et vous n'êtes pas désaltérés.
Vous êtes vêtus, et vous n'avez pas chaud ;
Le salaire de celui qui est à gages tombe dans un sac percé.
'Ainsi parle l'Eternel des armées :
Considérez attentivement vos voies !
'Montez sur la montagne, apportez du bois.
Et bâtissez la maison :
J'en aurai de la joie, et je serai glorifié.
Dit l'Éternel.
^Vous comptiez sur beaucoup, et voici, vous avez eu peu;
Vous l'avez rentré chez vous, mais j'ai soufflé dessus.
Pourquoi? dit l'Eternel des armées.
A cause de ma maison, qui est détruite,
Tandis que vous vous empressez chacun pour sa maison.
'"C'est pourquoi les cieux vous ont refusé la rosée.
Et la terre a refusé ses produits.
"J'ai appelé la sécheresse sur le pays, sur les montagnes.
Sur le blé, sur le moût, sur l'huile,
Sur ce que la terre peut rapporter.
Sur les hommes et sur les bêtes,
Et sur tout le travail tles mains.
'-Zorobabel, fds de Scheallliiel, Jo- la voix de l'Eternel, leur Dieu, et les
sué, fils de Jotsadak, le grand prêtre, paroles d'Aggée, le prophète, selon
et tout le reste du peuple, entendirent la mission que lui avait donnée l'Eter-
1195 70»
Chap. 1,13-2,11. AGGÉE.
nel, leur Dieu. Et le peuple fut saisi jour du sixième mois, la seconde an-
de crainte devant rÉternel. '^Aggée, née du roi Darius.
envoyé de l'Eternel, dit au peuple,
d'après l'ordre de l'Eternel : Je suis xa gloire du second temple.
avec vous, dit l'Eternel.
'••L'Eternel réveilla l'esprit de Zo- Chap. II. ' Le vingt et unième jour
robabel, fils de Schealthiel, gouver- du septième mois, la parole de l'Eter-
neur de Juda, et l'esprit de Josué, fils nel se révéla par Aggée, le prophète,
de Jotsadak , le grand prêtre, et l'es- en ces mots :
prit de tout le reste du peuple. Ils -Parle à Zorobabel, fils de Scheal-
vinrent, et ils se mirent à l'œuvre thiel, gouverneur de Juda, à Josué,
dans la maison de l'Eternel des ar- fils de Jotsadak, le grand prêtre, et au
mées, leur Dieu, 'Me vingt-quatrième reste du peuple, et dis-leur :
'Quel est parmi vous le survivant
Qui ait vu cette maison dans sa gloire première ?
Et comment la voyez-vous maintenant ?
Telle qu'elle est, ne parait-elle pas comme rien à vos yeux ?
^Maintenant fortifie-toi, Zorobabel ! dit l'Eternel.
Fortifie-toi, Josué, fils de Jotsadak, grand prêtre !
Fortifie-toi, peuple entier du pays ! dit l'Eternel.
Et travaillez !
Car je suis avec vous.
Dit l'Eternel des armées.
^Je reste fidèle à l'alliance que j'ai faite avec vous
Quand vous sortîtes de l'Egypte,
Et mon esprit est au milieu de vous :
Ne craignez pas !
^Car ainsi parle l'Eternel des armées :
Encore un peu de temps,
Et j'ébranlerai les cieux et la terre,
La mer et le sec ;
"J'ébranlerai toutes les nations ;
Les trésors de toutes les nations viendront.
Et je remplirai de gloire cette maison.
Dit l'Eternel des armées.
^L'argent est à moi, et l'or est à moi.
Dit l'Eternel des armées.
"La gloire de cette dernière maison sera plus grande
Que celle de la première.
Dit l'Eternel des armées ;
Et c'est dans ce lieu que je donnerai la paix.
Dit l'Éternel des armées.
Bénédiction promise.
'"Le vingt-quatrième jour du neu- vêla par Aggée, le prophète, en ces
vième mois, la seconde année de Da- mots :
rius, la parole de l'Éternel se ré- "Ainsi parle l'Eternel des armées :
1196
AGGÉE. Chap. S,i--i3.
Propose aux piètres cette question Les prêtres répondirent: Non! ''Et
sur la loi : '-Si quelqu'un porte dans Aggée dit: Si quelqu'un souillé par le
le pan de son vêtement de la chair contact d'un cadavre touche toutes
consacrée, et qu'il touche avec son ces choses, seront-elles souillées ? Les
vêtement du pain, des mets, du vin, prêtres répondirent : Elles seront
de l'huile, ou un aliment quelconque, souillées. '■'Alors Aggée, reprenant la
ces choses seront-elles sanctifiées ? parole, dit :
Tel est ce peuple, telle est cette nation devant moi, dit l'Eternel,
Telles sont toutes les œuvres de leurs mains;
Ce qu'ils m'olïrent là est souillé.
'^Considérez donc attentivement
Ce cjui s'est passé jusqu'à ce jour,
Avant qu'on eût mis pierre sur pierre au temple de l'Eternel !
'^Alors, quand on venait à un tas de vingt mesures,
Il n'y en avait que dix ;
Quand on venait à la cuve pour puiser cinquante mesures.
Il n'y en avait que vingt.
'"Je vous ai frappés par la rouille et par la nielle, et par la grêle;
J'ai frappé tout le travail de vos mains.
Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi, dit l'Eternel.
'* Considérez attentivement
Ce qui s'est passé jusqu'à ce jour,
Jusqu'au vingt-quatrième jour du neuvième mois.
Depuis le jour où le temple de l'Eternel a été fondé,
Considérez-le attentivement !
''Y avait-il encore de la semence dans les greniers ?
Même la vigne, le figuier, le grenadier et l'olivier.
N'ont rien rapporté.
Mais dès ce jour je répandrai ma bénédiction.
Destruction des ennemis, et élévation de Zorobabel.
-"La parole de l'Eternel fut adressée pour la seconde fois à Aggée, le vingt-
<piatrième jour du mois, en ces mots :
-' Parle à Zorobabel, gouverneur de Juda, et dis :
J'ébranlerai les cieux et la terre ;
--Je renverserai le trône des royaumes,
Je détruirai la force des royaumes des nations.
Je renverserai les chars et ceux qui les montent ;
Les chevaux et leurs cavaliers seront abattus,
L'un |)ar l'épée de l'autre.
"En ce jour-là, dit l'Eternel des armées.
Je te prendrai, Zorobabel, fils de Schealthiel,
Mon serviteur, dit l'Elcrnel,
Et je te garderai comme un sceau ;
Car je t'ai choisi, dit l'Eternel des armées.
!!07
ZACHARIE
Ejc/iortation à la repeninner.
Chap. I. 'Le huitième mois, la
seconde année de Darius, la parole de
rÉternel fut adressée à Zacharie, fils
de Bérékia, fds d'Iddo, le prophète,
en ces mots :
"L'Eternel a été très irrité contre
vos pères. ^Dis-leur donc : Ainsi parle
l'Eternel des armées : Revenez à moi,
dit l'Eternel des armées, et je revien-
drai à vous, dit l'Eternel des armées.
■•Ne soyez pas comme vos pères, aux-
quels s'adressaient les premiers pro-
phètes, en disant : Ainsi parle l'Eter-
nel des armées : Détournez-vous de
vos mauvaises voies, de vos mauvaises
actions ! Mais ils n'écoutèrent pas, ils
ne firent pas attention à moi, dit l'E-
ternel. ^Vos pères, où sont-ils ? et les
prophètes pouvaient-ils vivre éternel-
lement ? * Cependant mes paroles et
les ordres que j'avais donnés à mes
serviteurs, les prophètes, n'ont-ils pas
atteint vos pères ? Ils se sont retour-
nés, et ils ont dit : L'Eternel des ar-
mées nous a traités comme il avait
résolu de le faire selon nos voies et
nos actions.
visions.
'Le vingt-cjuatrième jour du on-
zième mois, qui est le mois de Sche-
bat, la seconde année de Darius, la
parole de l'Eternel fut adressée à Za-
charie, fils de Bérékia, fils d'Iddo, le
prophète, en ces mots :
*Je regardai pendant la nuit, et
voici, un homme était monté sur un
cheval roux, et se tenait parmi des
myrtes dans un lieu ombragé ; il y
avait derrière lui des chevaux roux,
fauves, et blancs. ^Je dis : Qui sont
ces chevaux, mon seigneur? Et l'an-
ge qui parlait avec moi me dit : Je
te ferai voir qui sont ces chevaux.
'"L'homme qui se tenait parmi les
myrtes prit la parole et dit : Ce sont
ceux que l'Eternel a envoyés pour
parcourir la terre. "Et ils s'adressè-
rent à l'ange de l'Éternel, qui se te-
nait parmi les myrtes, et ils dirent :
Nous avons parcouru la terre, et voici,
toute la terre est en repos et tran-
quille. '^Alors l'ange de l'Eternel prit
la parole et dit : Eternel des armées,
jusques à quand n'auras-tu pas com-
passion de Jérusalem et des villes de
Juda, contre lesquelles tu es irrité
depuis soixante et dix ans ? '^ L'Eternel
répondit par de bonnes paroles, par
des paroles de consolation, à l'ange
qui parlait avec moi.
'"'Et l'ange qui parlait avec moi me
dit : Crie, et dis : Ainsi parle l'Eternel
des armées : Je suis ému d'une grande
jalousie pour Jérusalem et pour Sion,
'^et je suis saisi d'une grande irrita-
tion contre les nations orgueilleuses ;
car je n'étais que peu irrité, mais elles
ont contribué au mal. '"C'est pourquoi
ainsi parle l'Eternel : Je reviens à Jé-
rusalem avec compassion; ma maison
y sera rebâtie, et le cordeau sera
étendu sur Jérusalem. '"Crie de nou-
veau, et dis : Ainsi parle l'Éternel des
armées : Mes villes auront encore des
biens en abondance; l'Éternel conso-
lera encore Sion, il choisira encore
Jérusalem.
1198
ZACHARIE.
Cliap. 1, 18- S,
'^Je levai les veux cl je regardai, et
voici, il y avait quatre cornes. 'Me dis
à l'ange qui parlait avec moi : Qu'est-
ce que ces cornes? Et il me dit: Ce
sont les cornes qui ont dispersé Juda,
Israël et Jérusalem.
-"L'Eternel me fit voir quatre for-
gerons. -'Je dis : Que viennent-ils
faire ? Et il dit : Ce sont les cornes qui
ont dispersé Juda, tellement que nul
ne lève la tête; et ces forgerons sont
venus pour les effrayer, et pour abat-
tre les cornes des nations qui ont levé
la corne contre le pays de Juda, alin
d'en disperser les habitants.
Chnp. IL 'Je levai les yeux et je
regardai, et voici, il y avait un homme
tenant dans la main un cordeau pour
mesurer. -Je dis : Où vas-tu ? Et il me
dit : Je vais mesurer Jérusalem, pour
voir de quelle largeur et de quelle
longueur elle doit être. 'Et voici,
l'ange qui parlait avec moi s'avança,
et un autre ange vint à sa rencontre.
••Il lui dit: Cours, parle à ce jeune
homme, et dis : Jérusalem sera une
ville ouverte, à cause de la multitude
d'hommes et de bêtes qui seront au
milieu d'elle; ^je serai pour elle, dit
l'Eternel, une muraille de feu tout
autour, et je serai glorifié au milieu
d'elle.
* Fuyez, fuyez du pays du septentrion !
Dit l'Éternel.
Car je vous ai dispersés aux quatre vents des cieux.
Dit l'Éternel.
"Sauve-toi, Sion,
Toi qui habites chez la fille de Babylone !
^Car ainsi parle l'Eternel des armées :
Après cela, viendra la gloire !
Il m'a envoyé vers les nations qui vous ont dépouillés ;
Car celui qui vous touche touche la prunelle de son œil.
'Voici, je lève ma main contre elles.
Et elles seront la proie de ceux qui leur étaient asservis.
Et vous saurez que l'Eternel des armées m'a envoyé.
'"Pousse des cris d'allégresse et réjouis-toi,
Fille de Sion !
Car voici, je viens, et j'habiterai au milieu de toi,
Dit l'Éternel.
"Beaucoup de nations s'attacheront à l'Eternel en ce jour-là.
Et deviendront mon peuple ;
J'habiterai au milieu de toi.
Et tu sauras que I Eternel des armées m'a envoyé vers toi.
'^L'Eternel possédera Juda comme sa part
Dans la terre sainte.
Et il choisira encore Jérusalem.
'^Que toute chair fasse silence devant l'Eternel !
Car il s'est réveillé de sa demeure sainte.
Chap. III. 'Il me fit voir Josué, de l'Éternel, et Satan qui se tenait à
le grand prêtre, debout devant l'ange sa droite pour l'accuser. *L'Eterncl
1199
Cliap. 8,3-5,1.
ZACHARIE.
dit à Satan : Que rKtcrnel te réprime, 'et il y a près de lui deux oliviers, l'un
Satan ! que l'Eternel te réprime, lui à la droite du vase, et l'autre à sa
qui a choisi Jérusalem ! N'est-ce pas gauche. ""Et reprenant la parole, je
là un tison arraché du feu ? 'Or Josué dis à l'ange qui parlait avec moi : Que
était couvert de vêtements sales, et il signifient ces choses, mon seigneur?
setenaitdeboutdevantl'ange. ■'L'ange, ^L'ange qui parlait avec moi me ré-
prenant la parole, dit à ceux qui étaient pondit: Ne sais-tu pas ce que signi-
devant lui: Otez-lui les vêtements fient ces choses? Je dis: Non, mon
sales ! Puis il dit à Josué : Vois, je seigneur. '^ Alors il reprit et me dit :
t'enlève ton iniquité, et je te revêts C'est ici la parole que l'Eternel adresse
d'habits de fête. ^Je dis : Qu'on mette à Zorobahel : Ce n'est ni par la puis-
sur sa tête un turban pur ! Et ils mi- sance ni par la force, mais c'est par
rent un turban pur sur sa tête, et ils mon esprit, dit l'Eternel des armées,
lui mirent des vêtements. L'ange de ^Qui es-tu, grande montagne, devant
l'Éternel était là. Zorobahel ? Tu seras aplanie. Il posera
"L'ange de l'Eternel fit à Josué cette la pierre principale au milieu des ac-
déclaration : "Ainsi parle l'Éternel des clamations : Grâce, grâce pour elle !
armées : Si tu marches dans mes voies ^La parole de l'Éternel me fut adres-
et si tu observes mes ordres, tu juge- sée, en ces mots : ''Les mains de Zoro-
ras ma maison et tu garderas mes babel ont fondé cette maison, et ses
parvis, et je te donnerai libre accès mains l'achèveront ; et tu sauras que
jiarmi ceux qui sont ici. '^Écoutedonc, l'Eternel des armées m'a envoyé vers
Josué, grand prêtre, toi et tes compa- vous. '"Car ceux qui méprisaient le
gnons qui sont assis devant toi ! — jour des faibles commencements se
car ce sont des hommes qui serviront réjouiront en voyant le niveau dans la
de signes. — Voici, je ferai venir mon main de Zorobahel. Ces sept sont les
serviteur, le germe. ^Car voici, pour yeux de l'Éternel, qui parcourent toute
ce qui est de la pierre que j'ai placée la terre.
devant Josué, il y a sept yeux sur cette "Je pris la parole et je lui dis : Que
seule pierre; voici, je graverai moi- signifient ces deux oliviers, à la droite
même ce qui doit y être gravé, dit du chandelier et à sa gauche ? '-Je pris
l'Éternel des armées; et j'enlèverai une seconde fois la parole, et je lui
l'iniquité de ce pays, en un jour. '"En dis : Que signifient les deux rameaux
ce jour-là, dit l'Éternel des armées, d'olivier, qui sont près des deux con-
vous vous inviterez les uns les autres
sous la vigne et sous le figuier.
Chap. IV. 'L'ange qui parlait
avec moi revint, et il me réveilla
comme un homme que l'on réveille
de son sommeil. -Il me dit : Que vois-
tu ? Je répondis : Je regarde, et voici,
il y a un chandelier tout d'or, sur-
monté d'un A'ase et portant sept lam-
pes, avec sept conduits pour les lam
duits d'or d'où découle l'or'*?'"' Il mere-
jjondit : Ne sais-tu pas ce qu'ils signi-
fient ? Je dis : Non, mon seigneur. '""Et
il dit : Ce sont les deux oints *, qui se
tiennent devant le Seigneur de toute
la terre.
Chap. V. 'Je levai de nouveau les
yeux et je regardai, et voici, il y avait
un rouleau qui volait. *11 me dit : Que
vois-tu ? Je répondis : Je vois un rou-
pes qui sont au sommet du chandelier; leau qui vole; il a vingt coudées de
a. L'or, l'huile dorée. b. Les deuj: oints, héb. les deux fils de l'huile.
1200
ZACHARIE.
Chap. 5, 3-6,
longueur, et dix coudées de largeur, l'ange qui parlait avec moi : Qu'est-ce,
'Et il me dit : C'est la malédiction qui mon seigneur? 'L'ange me répondit :
se répand sur tout le pays ; car selon Ce sont les quatre vents des cieux, qui
elle tout voleur sera chassé d'ici, et
selon elle tout parjure sera chassé
d'ici. *Je la répands , dit l'Eternel des
armées, afin qu'elle entre dans la mai-
son du voleur et de celui qui jure
sortent du lieu où ils se tenaient de-
vant le Seigneur de toute la terre. ''Les
chevaux noirs attelés à l'un des chars
se dirigent vers le pays du septen-
trion, et les blancs vont après eux;
faussement en mon nom, afin qu'elle les tachetés se dirigent vers le pays
y établisse sa demeure, et qu'elle la du midi. 'Les rouges sortent et de-
consume avec le Lois et les pierres. mandent à aller parcourir la terre.
L'ange leur dit : Allez, parcourez la
terre ! Et ils parcoururent la terre. *I1
'L'ange qui parlait avec moi s'avan- m'appela, et il me dit : Vois, ceux qui
ça, et il me dit : Lève les yeux, et re- se dirigent vers le pays du septentrion
garde ce qui sort là. 'Je répondis :
Qu'est-ce ? Et il dit : C'est l'épha qui
sort. Il ajouta : C'est leur iniquité dans
tout le pays. 'Et voici, une masse de
plomb s'éleva, et il y avait une femme
assise au milieu de l'épha. *I1 dit :
font reposer ma colère sur le pays du
septentrion.
'La parole de l'Éternel me fut adres-
sée, en ces mots :
'"Tu recevras les dons des captifs.
C'est l'iniquité. Et il la repoussa dans Ileldaï, Tobija et Jedaeja, et tu iras
l'épha, et il jeta sur l'ouverture la toi-même ce jour-là, tu iras dans la
masse de plomb. maison de Josias, fils de Sophonie, où
^Je levai les yeux et je regardai, et ils se sont rendus en arrivant de Ba-
voici, deux femmes parurent. Le vent bylone. "Tu prendras de l'argent et
soufflait dans leurs ailes : elles avaient de l'or, et tu en feras des couronnes,
des ailes comme celles de la cigogne, que tu mettras sur la tète de Josué,
Elles enlevèrent l'épha entre la terre fils de Jotsadak, le grand prêtre. '-Tu
et le ciel. '"Je dis à l'ange qui parlait lui diras : Ainsi parle l'Eternel des
avec moi : Où emportent-elles l'épha ? armées : Voici, un homme, dont le
" II me répondit : Elles vont lui bâtir nom est germe, germera dans son
une maison dans le pays de Schinear; lieu, et bâtira le temple de l'Éternel,
et quand elle sera prête, il sera déposé 'Ml bâtira le temple de l'Eternel; il
là dans son lieu. portera les insignes de la majesté; il
s'assiéra et dominera sur son trône, il
sera prêtre sur son trône, et une par-
Chap. VI. 'Je levai de nouveau les faite union " régnera entre l'un et l'au-
yeux et je regardai, et voici, quatre tre. '•'Les louronnes seront pour Hé-
chars sortaient d'entre deux monta- lem, Tobija et Jedaeja, et pour Hen,
gnes ; et les montagnes étaient des lils de Sophonie, un souvenir dans le
montagnes d'airain. -Au premier char temple de l'Éternel. "Ceux qui sont
il y avait des chevaux roux, au second éloignés viendront et travailleront au
char des chevaux noirs, 'au troisième temple de l'Éternel; et vous saurez
char des chevaux blancs, et au qua- que l'Éternel des armées m'a envoyé
trième char des chevaux tachetés, vers vous. Cela arrivera, si vous écou-
rouges. ■'Je pris la parole et je dis à tez la voix de l'Éternel, votre Dieu.
rt. l'ric parfaite union, hr'b. //// conseil île ftaix.
1201
Chap. 7 , 1-8, 7.
ZACHARIE.
Les jeûnes. Bénédictions.
Chap. VIL 'La quatrième année tout le peuple du pays et aux prêtres :
du roi Darius, la parole de l'Eternel Quand vous avez jeûné et pleuré au
fut adressée à Zacharie, le quatrième cinquième et au septième mois *, et
jour du neuvième mois, qui est le mois cela depuis soixante et dix ans, est-ce
deKisleu. pour moi que vous avez jeûné ?*Et
"On avait envoyé à la maison de quand vous mangez et buvez, n'est-ce
Dieu Scharetser et Réguem-Mélec avec pas vous qui mangez et vous qui bu-
ses gens pour implorer l'Eternel, ^et vez ? 'Ne connaissez-vous pas les pa-
pour dire aux prêtres de la maison de rôles qu'a proclamées l'Eternel par
l'Eternel des armées et aux prophètes: les premiers prophètes, lorsque Jéru-
Faut-il que je pleure au cinquième salem était habitée et tranquille avec
mois" et que je fasse abstinence, ses villes à l'entour, et que le midi et
comme je l'ai fait tant d'années ? la plaine étaient habités ?
*La parole de l'Eternel des armées '^La parole de l'Éternel fut adressée
me fut adressée, en ces mots : ^Dis à à Zacharie, en ces mots :
^Ainsi parlait l'Eternel des armées :
Rendez véritablement la justice.
Et ayez l'un pour l'autre de la bonté et de la miséricorde.
'"N'opprimez pas la veuve et l'orphelin, l'étranger et le pauvre,
Et ne méditez pas l'un contre l'autre le mal dans vos cœurs.
"Mais ils refusèrent d'être attentifs,
ils eurent l'épaule rebelle, et ils en-
durcirent leurs oreilles pour ne pas
entendre. '-Ils rendirent leur cœur dur
comme le diamant, pour ne pas écou-
ter la loi et les paroles que l'Eternel
des armées leur adressait par son es-
prit, par les premiers prophètes. Ainsi
l'Eternel des armées s'enflamma d'une
grande colère. "Quand il appelait, ils
n'ont pas écouté : aussi n'ai-je pas
écouté, quand ils ont appelé, dit l'E-
ternel des armées. '''Je les ai dispersés
parmi toutes les nations, qu'ils ne
connaissaient pas ; le pays a été dé-
vasté derrière eux, il n'y a plus eu ni
allants ni venants ; et d'un pays de dé-
lices ils ont fait un désert.
Chap. VIII. ' La parole de l'Éter-
nel des armées se révéla, en ces mots :
^Ainsi parle l'Eternel des armées :
a. Au cinquième mois, dans lequel le temple fut brûlé,
nat de Guedalia, gouverneur du pays de Juda, aprèie la
Je suis ému pour Sion d'une grande
jalousie, et je suis saisi pour elle d'une
grande fureur.
^Ainsi parle l'Eternel : Je retourne
à Sion, et je veux habiter au milieu
de Jérusalem. Jérusalem sera appelée
ville fidèle, et la montagne de l'Eter-
nel des armées montagne sainte.
^Ainsi parle l'Éternel des armées :
Des vieillards et des femmes âgées
s'assiéront encore dans les rues de
Jérusalem, chacun le bâton à la main,
à cause du grand nombre de leurs
jours. ^Les rues de la ville seront rem-
plies de jeunes garçons et de jeunes
filles, jouant dans les rues.
^Ainsi parle l'Eternel des armées :
Si la chose paraît étonnante aux yeux
du reste de ce peuple en ces jours-là,
sera-t-elle de même étonnante à mes
yeux ? dit l'Eternel des armées.
'Ainsi parle l'Éternel des armées :
b. Au septième mois, dans lequel eut lieu l'assassi-
prise de Jérusalem, voy. Jér. 41, *2.
1202
ZACHARIE. Chap. 8.8-0,0.
Voici, je délivre mon peuple du pays '^ainsi je reviens en arrière et j'ai ré-
de l'orient et du pays du soleil cou- solu en ces jours de taire du bien à
chant. 'Je les ramènerai, et ils habite- Jérusalem et à la maison de Juda. Ne
ront au milieu de Jérusalem; ils se- craignez pas! '^Voici ce que vous de-
ront mon peuple, et je serai leur Dieu vez faire : dites la vérité chacun à son
avec vérité et droiture. jirochain ; jugez dans vos portes selon
'Ainsi parle l'Eternel des armées : la vérité et en vue de la paix; "que
Fortifiez vos mains, vous qui entendez nul en son cœur ne pense le mal con-
aujourd'hui ces paroles de la bouche tre son prochain , et n'aimez pas le
des prophètes qui parurent au temps faux serment, car ce sont là toutes
où fut fondée la maison de l'Eternel choses que je hais, dit l'Eternel,
des armées, où le temple allait être "^La parole de l'Eternel des armées
bâti. '"Car avant ce temps, le travail me fut adressée, en ces mots :
de l'homme ne recevait pas sa récom- '"Ainsi parle l'Eternel des armées :
pense, et le salaire des bêtes était nul ; Le jeûne du quatrième mois, le jeûne
il n'y avait point de paix pour ceux du cinquième, le jeûne du septième et
qui entraient et sortaient, à cause de le jeûne du dixième se changeront
i ennemi, et je lâchais tous les hom- ]>our la maison de Juda en jours
mes les uns contre les autres. "Main- d'allégresse et de joie, en fêtes de ré-
tenant je ne suis pas pour le reste de jouissance. Mais aimez la vérité et la
ce peuple comme j'étais dans le temps paix.
passé, dit l'Eternel des armées. '-Car -"Ainsi parle l'Eternel des armées :
les semailles prospéreront, la vigne 11 viendra encore des peuples et des
rendra son fruit, la terre donnera ses habitants d'un grand nombre de vil-
produits, et les cieux enverront leur les. -'Les habitants d'une ville iront à
rosée ; je ferai jouir de toutes ces cho l'autre, en disant : Allons implorer
ses le reste de ce peuple. '^De même l'Éternel et chercher l'Eternel des ar-
que vous avez été en malédiction par- niées ! Nous irons aussi ! -'Et beau-
mi les nations, maison de Juda et coup de peuples et de nombreuses
maison d'Israël, de même je vous sau- nations viendront chercher l'Eternel
verai, et vous serez en bénédiction, des armées à Jérusalem et implorer
Ne craignez pas, et que vos mains se l'Eternel,
fortifient! -^Ainsi parle l'Eternel des armées :
'*Car ainsi parle l'Eternel des ar- En ces jours-là, dix hommes de toutes
mées : Comme j'ai eu la pensée de les langues des nations saisiront un
vous faire du mal lorsque vos pères Juif par le pan de son vêtement, et di-
mirritaient, dit l'Eternel des armées, ront : Nous irons avec vous, car nous
et que je ne m'en suis jîoint repenti, avons appris que Dieu est avec vous.
Les nations vaincues. Jérusalem sauvée. Le règne de l'Eternel.
Chap. IX. 'Oracle, parole de l'Eternel sur le pays de Hadrac ;
Elle s'arrête sur Damas,
Car l'Eternel a l'œil sur les hommes
Comme sur toutes les tribus d'Israël ;
-Elle s'arrête aussi sur Hamath, à la frontière de Damas,
Sur Tyr et Sidon, malgré toute leur sagesse.
1203
Chap. 0,3-1'.. ZAGHARIE.
^Tyr s'est bâti une forteresse;
Elle a amassé l'argent comme la poussière,
Et l'or comme la boue des rues.
^Voici, le Seigneur s'en emparera,
Il précipitera sa puissance dans la mer.
Et elle sera consumée par le feu.
^Askalon le verra, et elle sera dans la crainte;
Gaza aussi, et un violent tremblement la saisira;
Ekron aussi, car son espoir sera confondu.
Le roi disparaîtra de Gaza,
Et Askalon ne sera plus habitée.
'L'étranger s'établira dans Asdod,
Et j'abattrai l'orgueil des Philistins.
'J'ôterai le sang de sa bouche.
Et les abominations d'entre ses dents ;
Lui aussi restera pour notre Dieu ;
Il sera comme un chef en Juda,
Et Ekron sera comme les Jébusiens.
^Je camperai autour de ma maison pour la défendre contre une armée,
Contre les allants et les venants.
Et l'oppresseur ne passera plus près d'eux ;
Car maintenant mes yeux sont fixés sur elle.
'Sois transportée d'allégresse, fdle de Sion !
Pousse des cris de joie, fdle de Jérusalem !
Voici, ton roi vient à toi ;
Il est juste et victorieux,
11 est humble et monté sur un àne.
Sur un àne, le jictit d'une ànesse.
'"Je détruirai les chars d'Ephraïm,
Et les chevaux de Jérusalem ;
Et les arcs de guerre seront anéantis.
Il annoncera la paix aux nations.
Et il dominera d'une mer à l'autre.
Depuis le fleuve jusqu'aux extrémités de la terre.
"Et pour toi, à cause de ton alliance scellée par le sang,
Je retirerai tes captifs de la fosse où il n'y a pas d'eau.
'-Retournez à la forteresse, captifs pleins d'espérance !
Aujourd'hui encore je le déclare.
Je te rendrai le double.
'^Car je bande Juda comme un arc.
Je m'arme d'Ephraïm comme d'un arc.
Et je soulèverai tes enfants, ô Sion,
Contre tes enfants, ô Javan !
Je te rendrai pareille à l'épée d'un vaillant homme.
"L'Eternel au-dessus d'eux apparaîtra,
Et sa flèche partira comme l'éclair ;
1204
ZACHARIE. Chap. 0,1,-10.8.
Le Seigneur, l'Eternel, sonnera de la trompette,
Il s'avancera dans loiiragan du midi.
"L'Eternel des armées les protégera ;
Ils dévoreront, ils vaincront les pierres de la fronde" ;
Ils boiront, ils seront bruyants comme pris de vin ;
Ils seront pleins comme une coupe.
Comme les coins de l'autel*.
"^L'Eternel, leur Dieu, les sauvera en ce jour-là,
Comme le troupeau de son peuj)le ;
Car ils sont les pierres d'un diadème,
Qui brilleront dans son pays.
'"Oh ! quelle prospérité pour eux ! quelle beauté !
Le froment fera croître les jeunes hommes,
Et le moût les jeunes filles.
Chap. X. 'Demandez à l'Eternel la pluie, la pluie du printemps"^ !
L'Eternel produira des éclairs.
Et il vous enverra une abondante pluie.
Il donnera à chacun de l'herbe dans son champ.
-Car les théraphim'' ont des paroles de néant,
Les devins prophétisent des faussetés,
Les songes mentent et consolent par la vanité.
C'est pourquoi ils sont errants comme un troupeau,
Ils sont malheureux parce qu'il n'y a point de pasteur.
^Ma colère s'est enflammée contre les pasteurs,
Et je châtierai les boucs ;
Car l'Eternel des armées visite son troupeau, la maison de Juda,
Et il en fera comme son cheval de gloire dans la bataille,
""De lui sortira l'angle, de lui le cloy", de lui l'arc de guerre;
De lui sortiront tous les chefs ensemble.
^lls seront comme des héros foulant dans la bataille la boue des rues;
Ils combattront, parce que l'Eternel sera avec eux;
Et ceux qui seront montés sur des chevaux seront couverts de honte.
*Je fortifierai la maison de Juda,
Et je délivrerai la maison de Joseph ;
Je les ramènerai, car j'ai compassion d'eux.
Et ils seront comme si je ne les avais pas rejetés ;
Car je suis l'Eternel, leur Dieu, et je les exaucerai.
"Ephraïm sera comme un héros;
Leur cœur aura la joie que donne le vin ;
Leurs fils le verront et seront dans l'allégresse,
Leur cœur se réjouira en l'Éternel.
''Je les sifflerai et les rassemblerai, car je les rachète,
a. Les pierres tle la fronde, les enneniis. b. Les coins de /'autel, où l'on répandait les libations. c. Ou
de raiTière-suison, en mars et avril. d. Les therapliim, idoles domestiques, e. L'angle, le clou termes
figurés désig^nani les t'hefs.
1205
Chap. 10,9-11, m. ZACHARIE.
Et ils multiplieront comme ils multipliaient.
^Je les disperserai parmi les peuples,
Et au loin ils se souviendront de moi ;
Ils vivront avec leurs enfants, et ils reviendront
'"Je les ramènerai du pays d'Egypte,
Et je les rassemblerai de l'Assyrie ;
Je les ferai venir au pays de Galaad et au Liban,
Et l'espace ne leur suffira pas.
"Il passera la mer de détresse, il frappera les Ilots de la mer.
Et toutes les profondeurs du fleuve seront desséchées ;
L'orgueil de l'Assyrie sera abattu.
Et le sceptre de l'Egypte disparaîtra.
'^Je les fortifierai par l'Eternel,
Et ils marcheront en son nom,
Dit l'Éternel.
Chap. XI. 'Liban, ouvre tes portes,
Et que le feu dévore tes cèdres !
-Gémis, cyprès, car le cèdre est tombé,
Ceux qui s'élevaient sont détruits !
Gémissez, chênes de Basan,
Car la forêt inaccessible est renversée !
^Les bergers poussent des cris lamentables,
Parce que leur magnificence est détruite;
Les lionceaux rugissent.
Parce que l'orgueil du Jourdain est abattu.
*Ainsi parle l'Eternel, mon Dieu :
Pais les brebis destinées à la boucherie !
^Ceux qui les achètent les égorgent impunément;
Celui qui les vend dit :
Béni soit l'Éternel, car je m'enrichis!
Et leurs pasteurs ne les épargnent pas.
*Car je n'ai plus de pitié pour les habitants du pays.
Dit l'Éternel ;
Et voici, je livre les hommes
Aux mains les uns des autres et aux mains de leur roi ;
Ils ravageront le pays.
Et je ne délivrerai pas de leurs mains.
'Alors je me mis à paître les brebis âme avait aussi pour moi du dégoût,
destinées à la boucherie, assurément ^Et je dis : Je ne vous paîtrai plus!
les plus misérables du troupeau. Je Que celle qui va mourir meure, que
pris deux houlettes : j'appelai l'une celle qui va périr périsse, et que cel-
grâce, et j'appelai l'autre union. Et je les qui restent se dévorent les unes
fis paître les brebis. ^J'exterminai les les autres. '"Je pris ma houlette grâce,
trois pasteurs en un mois; mon âme et je la brisai, pour rompre mon al-
était impatiente à leur sujet, et leur liance que j'avais traitée avec tous les
1206
ZACIIARIE. Chap. Il,n-12,8.
peuples. "Elle fut rompue ce jour-là ; je brisai ma seconde houlette union,
et les malheureuses brebis, qui pri- pour rompre la fraternité entre Juda
rent garde à moi, reconnurent ainsi et Israël.
que c'était la parole de l'Eternel. '-Je '^L'Eternel me dit : Prends encore
leur dis : Si vous le trouvez bon, l'équipage d'un pasteur insensé! '^Car
donnez-moi mon salaire; sinon, ne voici, je susciterai dans le pays un
le donnez pas. Et ils pesèrent pour ])asteur qui n'aura pas souci des bre-
mon salaire trente sicles d'argent, bis qui périssent; il n'ira pas à la re-
'^L'Eterncl me dit : Jette-le au potier, cherche des plus jeunes, il ne guérira
ce prix magnifique auquel ils m'ont jias les blessées , il ne soignera pas
estimé ! Et je pris les trente sicles les saines ; mais il dévorera la chair
d'argent, et je les jetai dans la maison des plus grasses, et il déchirera jus-
de l'Eternel, pour le potier. '^Puis qu'aux cornes de leurs pieds.
"Malheur au pasteur de néant, qui abandonne ses brebis!
Que l'épée fonde sur son bras et sur son oeil droit!
Que son bras se dessèche,
Et que son œil droit s'éteigne !
Chai). XII. ' Uracle, parole de l'Eternel sur Israël.
Ainsi parle l'Eternel, qui a étendu les cieux et fondé la terre.
Et qui a formé l'esprit de l'homme au dedans de lui :
^Voici, je ferai de Jérusalem une coupe d'étourdissement
Pour tous les peuples d'alentour.
Et aussi pour Juda dans le siège de Jérusalem.
^En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les
Tous ceux qui la soulèveront seront meurtris; [peuples;
Et toutes les nations de la terre s'assembleront contre elle.
^En ce jour-là, dit l'Éternel,
Je frapperai d'étourdissement tous les chevaux.
Et de délire ceux qui les monteront;
Mais j'aurai les yeux ouverts sur la maison de Juda,
Quand je frapperai d'aveuglement tous les chevaux des peuples.
^Les chefs de Juda diront en leur cœur :
Les habitants de Jérusalem sont notre force.
Par l'Éternel des armées, leur Dieu.
^En ce jour-là, je ferai des chefs de Juda
Comme un foyer ardent parmi du bois,
Comme une torche enflammée parmi des gerbes;
Ils dévoreront à droite et à gauche tous les peuples d'alentour,
Et Jérusalem restera à sa place, à Jérusalem.
'L'Eternel sauvera d'abord les tentes de Juda,
Afin que la gloire de la maison de David,
La gloire des habitants de Jérusalem ne s'élève pas au-dessus de Juda.
'En ce jour-là, l'Eternel protégera les habitants de Jérusalem,
Et le faible parmi eux sera dans ce jour comme David ;
La maison de David sera comme Dieu,
1207
Chnp. 13,0-18,8. ZACIIARIE.
Comme l'ange de l'Eternel devant eux.
"En ce jour-là,
Je m'efforcerai de détruire toutes les nations
Qui viendront contre Jérusalem.
'"Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de
Un esprit de grâce et de supplication, [Jérusalem
Et ils tourneront les regards vers moi, celui qu'ils ont percé.
Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique,
Ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né.
"En ce jour-là, le deuil sera grand à Jérusalem,
Comme le deuil d'Hadadrimmon dans la vallée de Meguiddon.
'-Le pays sera dans le deuil, chaque famille séparément :
La famille de la maison de David séparément, et les femmes à part;
La famille de la maison de Nathan séparément, et les femmes à part;
''La famille de la maison de Lévi séparément, et les femmes à part;
La famille de Schimeï séparément, et les femmes à part;
'^Toutes les autres familles, chaque famille séparément,
¥a les femmes à part.
CJiop. XIII. 'En ce jour-là, une source sera ouverte
Pour la maison de David et les habitants de Jérusalem,
Pour le péché et pour l'imjiureté.
-En ce jour-là, dit l'Eternel des armées.
J'exterminerai du pays les noms des idoles,
Afin qu'on ne s'en souvienne plus ;
J'ôterai aussi du pays les prophètes et l'esprit d'impureté.
''Si quelqu'un prophétise encore,
Son père et sa mère, qui l'ont engendré, lui diront :
Tu ne vivras pas, car tu dis des mensonges au nom de r!^]ternel !
Et son père et sa mère, qui l'ont engendré, le transperceront
Quand il prophétisera.
*En ce jour-là, les prophètes rougiront de leurs visions
Quand ils pro|)hétiseront,
Et ils ne revêtiront plus un manteau de poil pour mentir.
^Chacun d'eux dira : Je ne suis pas prophète.
Je suis laboureur.
Car on m'a acheté dès ma jeunesse.
'Et si on lui demande :
D'oii viennent ces blessures que tu as aux mains ?
Il répondra :
C'est dans la maison de ceux qui m'aimaient que je les ai reçues.
'Epée, lève-toi sur mon pasteur
Et sur l'homme qui est mon compagnon!
Dit l'Eternel des armées.
Frappe le pasteur, et que les brebis se dispersent !
Et je tournerai ma main vers les faibles.
''Dans tout le pays, dit Dîternel,
1208
ZACllAHIE. Chap. 13.<j-là,u.
Les deux tiers seront exterminés, périront,
Et l'autre tiers restera.
'Je mettrai ce tiers dans le feu,
Et je le purifierai comme on purifie l'argent.
Je l'éprouverai comme on éprouve l'or.
11 invoquera mon nom, et je l'exaucerai;
Je dirai : C'est mon peuple !
Et il dira : L'Eternel est mon Dieu !
Chap. XIV. 'Voici, le jour de l'Eternel arrive,
Et tes dépouilles seront partagées au milieu de toi.
'Je rassemblerai toutes les nations jiour qu'elles attaquent Jérusalem ;
La ville sera prise, les maisons seront pillées, et les femmes violées;
La moitié de la ville ira en captivité,
Mais le reste du peuple ne sera pas exterminé de la ville.
^L'Eternel paraîtra, et il combattra ces nations,
Comme il combat au jour de la bataille.
■"Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des oliviers.
Qui est vis-à-A'is de Jérusalem, du côté de l'orient;
La montagne des oliviers se fendra par le milieu, à l'orient et à l'occident.
Et il se formera une très grande vallée :
Une moitié de la montagne reculera vers le septentrion,
Et une moitié vers le midi.
^Vous fuirez alors dans la vallée de mes montagnes.
Car la vallée des montagnes s'étendra juscpi'à Atzel ;
Vous fuirez comme vous avez fui de\ant le tremblement de terre,
Au temps d'Ozias, roi de Juda.
Et l'Eternel, mon Dieu, viendia, et tous ses saints avec lui.
*En ce jour-là, il n'y aura point de lumière ;
Il y aura du froid et de la glace.
'Ce sera un jour unique, connu de l'I'^ternel,
Et qui ne sera ni jour ni nuit ;
Mais vers le soir la lumière paraîtra.
'^En ce jour-là, des eaux vives sortiront de Jérusalem,
Et couleront moitié vers la mer orientale.
Moitié vers la mer occidentale ;
Il en sera ainsi été et hiver.
^L'Eternel sera roi de toute la terre;
En ce jour-là, l'Eternel sera le seul Eternel,
Et son nom sera le seul nom.
'"Tout le pays deviendra comme la plaine, de Guéba à Rimmon,
Au midi de Jérusalem ;
Et Jérusalem sera élevée et restera à sa place,
Depuis la porte de Benjamin juscpi'au lieu de la première porte,
Jusqu'à la porte des angles,
Et depuis la tour de Ilanancel jusqu'aux pressoirs du roi.
"On habitera dans son sein, et il ii'v aura phis d'interdit;
1209
Chap. li,K-n. ZAGHARIE.
Jérusalem sera en sécurité.
'-Voici la plaie dont l'Éternel frappera tous les peuples
Qui auront combattu contre Jérusalem :
Leur chair tombera en pourriture tandis qu'ils seront sur leurs pieds,
Leurs yeux tomberont en pourriture dans leurs orbites,
Et leur langue tombera en pourriture dans leur bouche.
*^En ce jour-là, l'Éternel produira un grand trouble parmi eux;
L'un saisira la main de l'autre.
Et ils lèveront la main les uns sur les autres.
*''Juda combattra aussi dans Jérusalem,
Et l'on amassera les richesses de toutes les nations d'alentour,
L'or, l'argent, et des vêtements en très grand nombre.
'^La plaie frappera de même les chevaux.
Les mulets, les chameaux, les ânes,
Et toutes les bêtes qui seront dans ces camps :
Cette plaie sera semblable à l'autre.
'^Tous ceux qui resteront de toutes les nations
Venues contre Jérusalem
Monteront chaque année
Pour se prosterner devant le roi, l'Éternel des armées,
Et pour célébrer la fête des tabernacles.
'"S'il y a des familles de la terre qui ne montent pas à Jérusalem
Pour se prosterner devant le roi, l'Éternel des armées,
La pluie ne tombera pas sur elles.
'*Si la famille d'Egypte ne monte pas, si elle ne vient pas,
La pluie ne tombera pas sur elle ;
Elle sera frappée de la plaie dont l'Eternel frappera les nations
Qui ne monteront pas pour célébrer la fête des tabernacles.
"Ce sera le châtiment de l'Egypte,
Le châtiment de toutes les nations
Qui ne monteront pas pour célébrer la fête des tabernacles.
^°En ce jour-là, il sera écrit sur les clochettes des chevaux :
Sainteté à l'Éternel !
Et les chaudières dans la maison de l'Eternel
Seront comme les coupes devant l'autel.
^' Toute chaudière à Jérusalem et dans Juda
Sera consacrée à l'Éternel des armées ;
Tous ceux qui offriront des sacrifices viendront
Et s'en serviront pour cuire les viandes ;
Et il n'y aura plus de marchands dans la maison de l'Éternel des armées.
En ce jour-là.
1210
MALACIIfE
Cliap. I. ^Oracle, parole de l'Éternel à Israël par Malachie.
-Je vous ai aimés, dit l'Eternel.
Et vous dites : En quoi nous as-tu aimés?
Esaii n'est-il pas frère de Jacob? dit l'Eternel.
Cependant j'ai aimé Jacob,
^Et j'ai eu de la haine pour Esaù,
J'ai fait de ses montagnes une solitude.
J'ai livré son héritage aux chacals du désert.
^Si Edom dit : Nous sommes détruits,
Nous relèverons les ruines !
Ainsi parle l'Eternel des armées :
Qu'ils bâtissent, je renverserai.
Et on les appellera pays de la méchanceté.
Peuple contre lequel l'Eternel est irrité pour toujours.
^Vos yeux le verront,
Et vous direz : Grand est l'Eternel
Par delà les frontières d'Israël !
"Un fils honore son j^ère, et un serviteur son maître.
Si je suis père, où est l'honneur qui m'est dû?
Si je suis maître, où est la crainte qu'on a de moi?
Dit l'Eternel des armées à vous, prêtres.
Qui méprisez mon nom.
Et qui dites : En quoi avons-nous méprisé ton nom?
"Vous offrez sur mon autel des aliments impurs.
Et vous dites : En quoi t'avons-nous profané ?
C'est en disant : La table de l'Eternel est méprisable !
''Quand vous offrez en sacrifice une bête aveugle, n'est-ce pas mal?
Quand vous en offrez une boiteuse ou infirme, n'est-ce pas mal ?
Offre-la donc à ton gouverneur !
Te recevra-t-il bien, te fera-t-il bon accueil?
Dit l'Eternel des armées.
"Priez Dieu maintenant, pour qu'il ait pitié de nous!
C'est de vous que cela vient :
Vous recevra-t-il favorablement?
Dit l'Eternel des armées.
'"Lequel de vous fermera les portes,
Pour que vous n'allumiez pas en vain le feu sur mon autel?
Je ne prends aucun plaisir en vous, dit l'Eternel des armées,
El les offrandes de votre main ne me sont ])oint agréables.
1-211
77
Chnp. f.ii-S.9 MALACHIR.
"Car depuis le lever du soleil jusqu'à son couchant,
Mon nom est grand parmi les nations,
Et en tout lieu on brûle de l'encens en l'honneur de mon nom
Et l'on présente des offrandes pures ;
Car grand est mon nom parmi les nations,
Dit l'Eternel des armées
'-Mais vous, vous le profanez,
En disant : La table de l'Eternel est souillée.
Et ce qu'elle rapporte est un aliment méprisable
'^Vous dites : Quelle fatigue ! et vous le dédaignez.
Dit l'Eternel des armées ;
Et cependant vous amenez ce qui est dérobé, boiteux ou infirme.
Et ce sont les offrandes que vous faites !
Puis-je les agréer de vos mains? dit l'Eternel.
'"'Maudit soit le trompeur qui a dans son troupeau un mâle,
Et qui voue et sacrifie au Seigneur une bête chétive !
Car je suis un grand roi, dit l'Eternel des armées,
Et mon nom est redoutable parmi les nations.
Chap. II. 'Maintenant, à vous cet ordre, prêtres !
*Si vous n'écoutez pas, si vous ne ])renez pas à cœur
De donner gloire à mon nom, dit l'Eternel des armées,
J'enverrai parmi vous la malédiction, et je maudirai vos bénédictions;
Oui, je les maudirai, parce que vous ne l'avez pas à cœur.
^Voici, je détruirai vos semences.
Et je vous jetterai des excréments au visage.
Les excréments des victimes que vous sacrifiez,
Et on vous emportera avec eux.
*Vous saurez alors que je vous ai adressé cet ordre.
Afin que mon alliance avec Lévi subsiste,
Dit l'Éternel des armées.
^Mon alliance avec lui était une alliance de vie et de paix.
Ce que je lui accordai pour qu'il me craignît;
Et il a eu pour moi de la crainte.
Il a tremblé devant mon nom.
"La loi de la vérité était dans sa bouche.
Et l'iniquité ne s'est point trouvée sur ses lèvres ;
Il a marché avec moi dans la paix et dans la droiture,
Et il a détourné du mal beaucoup d'hommes.
'Car les lèvres du prêtre doivent garder la science.
Et c'est à sa bouche qu'on demande la loi.
Parce qu'il est un envoyé de l'Éternel des armées.
*Mais vous, vous vous êtes écartés de la voie.
Vous avez fait de la loi une occasion de chute pour plusieurs.
Vous avez violé l'alliance de Lévi,
Dit l'Éternel des armées.
"Et moi, je vous rendrai méprisables et vils
Aux yeux de tout le peuple,
1212
MALACHIE. Chap. 3, w-S, i.
Parce que vous n'avez pas o-aidé mes voies,
Et que vous avez éganl à Tapparcnce des personnes
Quand vous interprétez la loi.
Conlrc les nuiria^es cn'ec des femmes étrangères.
'"N'avons-nous |ias tous un seul père?
N'est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés?
Pourquoi donc sommes-nous infidèles l'un envers l'autre.
En profanant lalliance île nos pères ?
".luda s'est uK^ntré infidèle,
Et une abomination a été commise en Israël et à Jérusalem ;
Car , luda a ]irofané ce qui est consacré à l'Eternel, ce qu'aime l'Eternel,
Il s'est uni à la (illc d'un dieu étranger.
'-L'Eternel retranchera l'homme qui fait cela, celui qui veille et qui
Il le retranchera des tentes de Jacob, [répond".
Et il retranchera celui qui présente une offrande
A l'Eternel des armées.
'^Voici encore ce que vous faites :
Vous couvrez de larmes l'autel de l'Eternel,
De pleurs et de gémissements.
En sorte cpi il n'a plus égard aux offrandes
Et qu'il ne peut rien agréer de vos mains.
"Et vous dites : Pourquoi?...
Parce que l'Eternel a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse,
A laquelle tu es infidèle.
Bien qu'elle soit ta compagne et la femme de ton alliance.
'^Nul n'a fait cela, avec un reste de bon sens.
Un seul* l'a fait, et pourquoi ?
Parce qu'il cherchait la postérité que Dieu lui avait promise.
Prenez donc garde en votre esprit.
Et qu'aucun ne soit infidèle à la femme de sa jeunesse !
'^Car je hais la répudiation,
Dit l'Éternel, le Dieu d'Israël,
Et celui qui couvre de violence son vêtement, i
Dit l'Flternel des armées.
Prenez donc garde en votre esprit,
Et ne soyez pas infidèles !
La rétribution dicine.
"Vous fatiguez l'Eternel par vos paroles.
Et vous dites : En quoi l'avons-nous fatigué?
C'est en disant : Quiconque fait le mal est bon aux yeux de l'Eternel,
i-]t c'est en lui qu'il prend plaisir!
Ou bien : Où est le Dieu de la justice?
Cha/j. III. 'Voici, j'enverrai mon messager;
Il préparera le chemin devant moi.
a. Locution proverbiale pouvant signiiier « tout être vivant ». b. L'n seul. Abraham.
1213
Chap.S,o-K. MALACHIE.
Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez ;
Et le messager de l'alliance que vous désirez, voici, il vient.
Dit rÉternel des armées.
-Qui pourra soutenir le jour de sa venue?
Qui restera debout quand il paraîtra ?
Car il sera comme le feu du fondeur.
Comme la potasse des foulons.
■''Il s'assiéra, fondra et purifiera l'argent;
Il purifiera les fds de Lévi,
Il les épurera comme on épure l'or et l'argent,
Et ils présenteront à l'Eternel des offrandes avec justice.
■•Alors l'offrande de Juda et de Jérusalem sera agréable à l'Eternel,
Comme aux anciens jours, comme aux années d'autrefois.
^Je m'apjirocherai de vous pour le jugement.
Et je me hâterai de témoigner contre les enchanteurs et les adultères.
Contre ceux qui jurent faussement.
Contre ceux qui retiennent le salaire du mercenaire.
Qui oppriment la veuve et l'orphelin,
Qui font tort à l'étranger, et ne me craignent pas.
Dit l'Eternel des armées.
T.ar je suis l'Eternel, je ne change pas ;
Et vous, enfants de Jacob, vous n'avez pas été consumés.
'Depuis le temps de vos pères, vous vous êtes écartés de mes ordon-
Vous ne les avez point observées. [nances.
Revenez à moi, et je reviendrai à vous,
Dit l'Eternel des armées.
Et vous dites : En quoi devons-nous revenir?
^Un homme trompe-t-il Dieu ? Car vous me trompez.
Et vous dites : En quoi t'avons-nous trompé ?
Dans les dîmes et les offrandes.
"Vous êtes frappés par la malédiction,
Et vous me trompez,
La nation tout entière !
'"Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes.
Afin qu'il y ait de la nourriture dans ma maison ;
Mettez-moi de la sorte à l'épreuve.
Dit l'Éternel des armées.
Et vous verrez si je n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux,
Si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance.
"Pour vous je menacerai celui qui dévore".
Et il ne vous détruira pas les fruits de la terre.
Et la vigne ne sera pas stérile dans vos campagnes.
Dit l'Eternel des armées.
'-Toutes les nations vous diront heureux.
Car vous serez un pays de délices,
Dit l'Eternel des armées.
£2. L'insecte, la sauterelle.
1214
MALACIIIE. Chap. 3. ,3-4, o.
'•''Vos paroles sont rudes contre moi, dit rÉternel.
Et vous dites : Ouavons-nous dit contre toi ?
'•'Vous avez dit : C'est en vain que l'on sert Dieu ;
Ou 'avons-nous gagné à observer ses préceptes,
Et à marcher avec tristesse
A cause de l'Eternel des armées?
'^Maintenant nous estimons heureux les hautains ;
Oui, les méchants prospèrent;
Oui, ils tentent Dieu, et ils échappent !
"Alors ceux qui craignent l'Eternel se parlèrent l'un à l'autre-,
L'Eternel fut attentif, et il écouta ;
Et un livre de souvenir fut écrit devant lui
Pour ceux qui craignent l'Eternel
Et qui honorent son nom.
''Ils seront à moi, dit l'Eternel des armées,
Ils m'appartiendront, au jour que je |)répare;
J'aurai compassion d'eux.
Comme un homme a compassion de son fils qui le sert.
"*Et vous verrez de nouveau la différence
Entre le juste et le méchant,
Entre celui qui sert Dieu
Et celui qui ne le sert pas.
Chnp. IV. 'Car voici, le jour vient.
Ardent comme une fournaise.
Tous les hautains et tous les méchants seront comme du chaume ;
Le jour qui vient les embrasera,
Dit l'Eternel des armées,
Il ne leur laissera ni racine ni rameau.
"Mais pour vous, cjui craignez mon nom, se lèvera
Le soleil de la justice.
Et la guérison sera sous ses ailes ;
Vous sortirez, et vous sauterez comme les veaux dune étable
^Et vous foulerez les méchants.
Car ils seront comme de la cendre
Sous la plante de vos pieds.
Au jour que je prépare.
Dit l'Eternel des armées.
''Souvenez-vous de la loi de Moïse, mon serviteur.
Auquel j'ai prescrit en Horeb, pour tout Israël,
Des préceptes et des ordonnances.
^Voici, je vous enverrai Elie, le prophète.
Avant que le jour de l'Eternel arrive,
Cejour giand et redoutable.
*II ramènera le cœur des pères à leurs enfants.
Et le cœur des enfants à leurs pères.
De peur que je ne vienne frapper le pays d'interdit.
I2ir)
FIN DE L ANCIEN TESTAMENT.
HISTOIEE ABRÉGÉE DES JUIFS
PENDANT L'INTERVALLE COMPRIS ENTRE L'ANCIEN
ET LE NOUVEAU TESTAMENT
A l'époque de Néhémie, vécut le dernier des prophètes,
Malachie. Il annonça les temps de la nouvelle alliance et la
venue de celui qui devait préparer les voies au Seigneur (440 av.
J.-C).
Les Israélites, ordinairement désignés sous le nom de Juifs
depuis le retour de la captivité, continuèrent à èive soumis aux
rois de Perse, longtemps encore après Esdras et Néhémie. Cette
période de leur histoire nous est peu connue. Mais il paraît qu'ils
étaient plutôt protégés que traités en ennemis : ils jouissaient
d'une entière liberté de culte, et se gouvernaient avec assez
d'indépendance. On exigeait seulement qu'ils payassent quelques
tributs, et reconnussent la souveraineté des rois de Perse.
IL
Les Perses étant en guerre avec les Grecs, Alexandre le
Grand, roi de Macédoine, défit complètement les armées de Darius,
et mit fin au vaste empire persan (331 av. J.-C). Il marcha
victorieux sur Gaza, pour se rendre en Egypte, et il allait s'em-
parer de Jérusalem et de toute la contrée.
A l'api^roche d'Alexandre, les habitants de Jérusalem con-
sternés invoquèrent l'Eternel, et offrirent des sacrifices dans le
sanctuaire. Puis, le grand prêtre, revêtu de ses ornements, et
accomi)agné de tous les prêtres, sortit de la ville, pour aller à la
rencontre d'Alexandre. Frappé d'im spectacle aussi imjiosant, le
vainqueur de l'Asie s'inclina respectueusement devant le gi-and
1217 78»
HISTOIRE DES JUIFS.
prêtre. Il fit son entrée dans Jériisalem, visita le temple, et y
offrit nn sacrifice suivant les ordonnances mosaïques. Les Juifs
obtinrent de lui la faveur d'être exemptés de tout impôt pendant
l'année sabbatique, et la liberté de vivre d'après leurs lois et
coutumes.
C'est ainsi qiie les Juifs, soumis aux Perses depuis plus de
deiix siècles, passèrent, sans secousse violente, sous la domination
macédonienne.
Après avoir laissé la Syrie et la Palestine aux soins d'un
gouverneur, Alexandx-e fit la conquête de l'Egypte, et y fonda la
ville d'Alexandrie, où s'établirent dès lors un grand nombre de
Juifs. II promena ses armes triomphantes par toute l'Asie, jusque
dans les Indes, et il mourut l'an 323.
III.
Après la mort d'Alexandre le Grand, ses généraux, établis
comme gouverneurs dans les différentes portions de l'empire, ne
tardèrent pas à se constituer indépendants et à se combattre les
uns les autres.
Par suite, la Palestine, gouvernée d'abord par Laomédon de
Mytilène, tomba, l'an 320, au pouvoir de Ptolémée, fils de Lagus,
qui régnait en Egypte. Dès ce moment, et pendant plus de 150
ans, elle fut soxunise tantôt aux rois d'Egypte, tantôt aux rois de
SjTie. Les Juifs eurent ainsi à souffi'ir des divisions et des
guerres de leurs puissants voisins. Toutefois, il y eut pour eux
de longs intervalles de paix; et leurs maîtres, loin de leur faire
sentir le joug, les traitaient avec faveur ; en particulier, quelques-
uns des Ptolémée et Antioclms le Grand leur accordèrent divers
privilèges. Ce fut seulement à dater de l'an 169, qu'Antiochus
Épiphane, roi de S} rie, les persécuta d'une manière cruelle.
Pendant cette période, une quantité considérable de Juifs
s'établirent en Syrie, en Egypte, en Médie, et dans toutes les
contrées de l'Asie conquises par Alexandre, où la langue grecque
s'était répandue.
Antiochus Épiphane était monté sur le trône de Syrie l'an 175.
Pendant six années, il ne commit aucun acte de nature à inquiéter
les Juifs, placés aloi's sous sa domination.
ci Tout à coup, au sein même de Jérusalem, deux frères, Jason
et Ménélaiis, se disputent à mains armées la dignité de grand
prêtre. A cette nouvelle, Antiochus s'imagine que les Juifs veu-
lent se révolter contre sa propre autorité. . Il part à la tête d'une
armée,, entre dans Jérusalem, massacre un grand nombre d'habit-
1218
HISTOIRE DES JUIFS.
ants, et en fait vendre d'antres comme esclaves. Puis, il pénètre
dans le sanctuaire, d'où il enlève les vases d'or et d'argent, avec
les trésors qui s'y trouvent (l'an 169).
Deux années plus tard, Antiochus, arrêté au milieu d'iîne
expédition militaire contre l'Egypte par des ambassadeurs romains
qui lui ordonnent de rebrousser chemin, toui^na sa fureur contre
les Juifs, et fit partir pour Jérusalem son général Apollonius avec
un corps de 22,000 hommes. Apollonius feignit des intentions
pacifiques ; mais, lorsqu'il fut dans la ville, il saisit le premier jour
de sabbat pour lancer ses soldats sur le peuple, avec ordre d'égor-
ger tous ceux qu'ils rencontreraient. Les maisons furent livrées
au feu et au pillage, les femmes et les enfants furent réduits à la
servitude, et des flots de sang coulèrent dans Jérusalem. Le
reste des habitants prit la fuite, et la désolation régna dans la ville
sainte.
Antiochiis ne parvit point encore satisfait : il expédia des
ordres de la dernière rigueur. Les superstitions du paganisme
furent imposées à tous ses sujets sans distinction ; et les Juifs
durent cesser leurs sabbats, leurs holocaustes et leurs fêtes. Une
statue de Jupiter Olympien fut érigée dans le temple de Jérusalem,
et un prêtre grec y fut envoyé pour ofirir des sacrifices aux idoles.
Les livres de la Loi furent détruits ; et la peine de mort fut pro-
noncée contre quiconque en posséderait une copie, se livrerait aux
pratiques de la religion mosaïque, ou refuserait de prendre part
aux cérémonies païennes.
Ainsi, le culte de l'Eternel demeura interrompu. . . Beaucoup
de Juifs abandonnèrent alors le vrai Dieu. Ceux qui restèrent
fidèles furent contraints à se réfugier dans les cavernes et les
déserts, ou exposés à souffrir la mort connue martyrs.
IV.
Au plus fort des cruautés d' Antiochus, le prêtre Mattathias et
ses cinq fils, Jean, Simon, Juda, Éléazar et Jonathan, résolurent
de demeurer fidèles à leur Dieu et de résister ouvertement aux
ordres inqjies de ce roi sanguinaire. Ils donnèrent ainsi le signal
d'une guerre qui eut pour résultat l'afiranchissement complet de
la nation juive, après vingt-cinq ans de luttes. — Les membres de
cette famille, qui combattit avec tant d'héroïsme pour la délivrance
du i^euple, furent appelés Asmmiéens, du nom d'un des ancêtres
de Mattathias, et plus tard Macclmbées, d'un surnom que i)ortait
Juda, le plus vaillant de ses fils.
Mattathias avait quitté Jérusalem, pour s'établir à Modin,
bourg situé sur une montagne, dans les environs de la ville de
1219
HISTOIRE DES JUIFS.
Lydde. Or, des envoyés du roi Antiochus vinrent à Modin, dans
le but de forcer les Juifs qui y demeuraient à sacrifier aux idoles.
Mattathias leur dit : Quand toutes les nations dépendantes du roi
renonceraient à leur religion pour obéir à ses ordres, moi, mes fils
et mes frères, nous serons fidèles à l'alliance de nos pères ; à Dieu
ne plaise que nous abandonnions jamais la loi de l'Éternel et ses
commandements ! A peine a-t-il prononcé ces mots, qu'il voit un
Juif s'avancer vers l'autel pour sacrifier aux faux dieux. Il se
précipite sur lui, le tue, et renverse l'autel. Puis il appelle à lui
tous ceux qui ont encore du zèle pour la religion de leurs pères,
et il s'enfuit avec ses fils dans les montagnes de Juda, où les plus
pieux d'entre ses compatriotes ne tardèrent pas à les rejoindre.
Mattathias se trouva bientôt à la tête d'ime petite armée, avec
laquelle il parcourut le pays, et détruisit les autels. Mais, au bout
de peu de mois, cet intrépide vieillard sentit sa fin approclier ; il
adressa ses dernières exhortations à ses fils, et remit le commande-
ment de sa troupe à Juda Macchabée (l'an 166).
Juda Macchabée fit des prodiges de valeur. Il battit succes-
sivement plusieurs armées sj'riennes, et se rendit maître de
Jérusalem, à l'exception de la citadelle, qui resta occupée par une
garnison d' Antiochus. Il purifia le temple, choisit des prêtres
sans reproches, et fit démolir l'autel qui avait servi au culte des
faux dieux (l'an 164). Antiochus, ayant appris la défaite de ses
troupes et les succès de Juda, tomba malade, et mourut après
d'horribles souff"rances et de cuisants remords. La lutte avec les
armées syriennes continua sous ses successeurs. Juda Macchabée
périt glorieusement dans un combat, où il fut éci'asé jjar le nombre
(l'an 161).
Son frère Jonathan, qui le remplaça, se montra digne de lui
par sa bravoure et son patriotisme. Tantôt au milieu des camps,
il animait de son exemple les défenseurs d'Israël ; tantôt à Jéru-
salem, il déployait son activité pour la reconstruction de la ville
et des rempai'ts. Jonathan reçut encore la dignité de grand prêtre
(l'an 153), et il hâta l'indépendance du peuple, jusqu'au moment
de son assassinat par un nommé Tryphon, prétendant à la couronne
de Syrie (l'an 143).
Des cinq fils de Mattathias, il ne restait plus que Simon :
Eléazar et Jean étaient morts précédemment, les armes à la main.
Simon, déjà célèbre par ses exploits militaires, prit le commande-
ment suprême, et vint à bout d'assurer la pleine liberté et indé-
pendance de ses compatriotes. Le roi de Syrie, Démétrius, le
reconnut grand prêtre et chef de la nation juive, lui abandonna
toutes les forteresses de la Judée, et n'exigea de sa part aucim
tribut ni impôt. C'était l'année 142 avant Jésus-Christ. Dès cette
1220
HISTOIRE DES JUIFS.
époque, le peuple d'Israël commença une nouvelle ère, et inscrivit
en tête de ses registres et de ses actes publics :
La première année de Simon, grand prèlre, chef du peuple, et
général des Juifs.
Simon répara les forteresses du pays, et étendit les limites de
ses états, par la conquête du port de Joppé et de quelques autres
lieux. La garnison syrienne, qui se trouvait encore dans la
citadelle de Jérusalem, demanda à capituler ; et la citadelle fut
rasée. A diverses reprises, une alliance avait été faite avec les
Romains : cette alliance fut solennellement renouvelée. Enfin,
l'an 140, le peuple décerna à Simon le titre de ^wince, outre la
dignité de grand prêtre. Sous son gouvernement, les Juifs joui-
rent de la paix et du bonheur ; on les vit cultiver tranquillement
leurs terres, et, comme dans les plus beaux jours d'Israël, chacun
se reposait à l'ombre de sa vigne et de son figuier ; la justice était
observée envers tous, et le culte de l'Eternel rétabli dans toute sa
gloire. Soudain un événement douloureux répandit la conster-
nation dans le pays, Simon fut lâchement assassiné j^ar son gendre
Ptolémée, pendant une visite qu'il lui fit à Jéricho (l'an 134) ; sa
femme et deux de ses enfants, qui l'avaient accompagné, subirent
le même sort.
Jean Hyrcan, l'im des fils de Simon Macchabée, succéda à son
père, en qualité de prince des Juifs et grand prêtre. Il réussit
à soumettre les Samaritains, et à détruire leur temple de Garizim.
Il fit aussi la conquête de l'Idumée, qui devint une province juive,
et dont les habitants embrassèrent la religion de Moïse. Jean
Hyrcan était un homme juste et vertueux ; il sut se faire aimer du
peuple, et mourut après avoir exercé le pouvoir pendant trente
années, jusqu'à l'an 105 avant Jésus-Christ.
L'héritier du trône de Jean Hyrcan fut d'abord son fils
Aristobule, qui changea son titre de prince en celui de rai, et
qui termina bientôt son existence dans de sombres angoisses.
Il avait été le meurtrier de sa mère et de l'un de ses frères. Son
règne ne dm-a qu'un an. — Après lui, Alexandre Jannée, autre fils
de Jean Hyrcan, fut roi des Juifs pendant vingt-sept ans. C'était
un prince guerrier et cruel ; il fit de nombreuses expéditions
contre les peuples voisins, et il eut à lutter contre la guerre civile
en Judée. Il succomba, âgé de quarante-neuf ans, à une
maladie, suite de l'intempérance, à laquelle il se livra sur la fin
de sa vie (l'an 78).
La veuve d'Alexandre Jannée, Alexandra, occupa le trône,
à la mort de son mari. Elle avait deux fils, dont l'aîné, Hyrcan,
1221
HISTOIRE DES JUIFS.
fut nommé grand prêtre, et le cadet, Arisïobulb, commandant des
troupes. Le premier était d'une nature faible et indolente, et le
second d'un esprit entreprenant et ambitieux. Quand leur mère
eut cessé de vivre, les deux frères se disputèrent la couronne ;
Hyrcan était soutenu par un nommé Antipater, Iduméen de
naissance ; mais Aristobule, plvis belliqueux, s'empara violemment
du pouvoir.
.■ En ce temps-là. Pompée, général romain, conduisit une armée
contre le roi d'Arménie. A son passage à Damas, il fut pris par
Hyrcan et Aristobule pour arbitre de leurs querelles. Aristobule,
mécontent de la manière dont il fut accueilli, lit mine de résistance.
Alors Pompée le somma de lui livrer toutes les forteresses de
la Judée, et marcha sur Jérusalem, qui soutint un siège de quel-
ques mois, et finit par succomber, au milieu du carnage d'une
multitude de Juifs (l'an 63). Pompée pénétra, avec sa suite, dans
le sanctuaire. Cependant, il ne toucha à aucun des ustensiles
sacrés, ni au trésor du temple, et il ordonna de continuer les
sacrifices. Il fit démolir les murailles de Jérusalem, laissa Hyrcan
en possession du souverain sacerdoce, lui donna le titre d'ethnarque
ou chef du peuple, et rendit les Juifs tributaires des Romains.
Ainsi l'ère de complète indépendance de la nation juive, sous
les Macchabées, ne dura pas plus de quatre-vingts ans.
VI.
Le faible Hyrcan continua à gouverner la Judée, aux con-
ditions imposées par les Romains. Mais au fond, c'était son
favori, l'Iduméen Antipater, qui était le véritable maître, par son
influence et par son talent à intriguer. Le contre-coup des
guerres civiles des Romains, et les tentatives du frère et des
neveux d'Hyrcan poiir usurper le pouvoir à Jérusalem, mirent
le pays en état continuel d'agitation, et amenèrent une invasion
des Parthes, qui traînèrent en captivité le malheureux Hyrcan
(l'an 39).
Aussitôt HÉRODE, fils d'Antipater, se rendit à Rome, pour
exposer les événements de Judée au triumvir Antoine, dont
il était le protégé. Le sénat romain nomma Hérode roi de Judée,
et le fit couronner au Capitole. Toutefois, comme Jérusalem
était restée, depuis le départ des Parthes, en la possession
d'Antigonus, neveu d'Hyrcan, Hérode dut en entreprendre le
siège, avec le secours des Romains, Ce fut seulement deux ans
plus tard qu'il put s'en emparer; et Antoine fit décapiter
Antigonus, le dernier des princes macchabéens. — C'est donc de
l'an 37 avant Jésus-Christ que date le règne eflectif d'Hérode,
qui fut surnommé le Grand.
1222
HISTOIRE DES JUIFS.
Ce monarque fut un tyran. Il fit couler le sang d'une foule de
victimes, au nombre desquelles il faut compter les plus proches
membres de sa famille. Pour gagner la faveur des Juifs, à qui
il n'insj)irait que de l'eftioi par ses cruautés, il fit construire
à Jérusalem un temple magnifiqvie, en remplacement de celui
qu'on avait élevé au retour de la captivité de Babylone. Puis,
se souillant encore par une multitude de crimes, il termina sa vie,
en proie à des maux atroces et poursuivi par les terreurs de sa
conscience.
Peu de temps avant la mort d'Hérode, naquit à Betliléhem,
selon la prédiction des prophètes, JÉSUS-CHRIST NOTRE
SEIGNEUR, le seul nom qui ait été donné aux hommes par
lequel ils puissent être sauvés.
FIN
1223
LA
SAINTE BIBLE
NOUVEAU TESTAMENT
TRADUCTION NOUVELLE D'APRÈS LE TEXTE GREC
PAR
LOUIS SEGOND
DOCTEUR EN THEOLOGIE
PARIS
BAEBEY, 32 RUE DE LUXEMBOURG
1909
i-A. C
1, i:&. k: i k f I. ^
7 } ^- '.J
''"VA'iU k
.) ii.L.Li. / ..î U /
i AJ.' '
TABLE
DES
LIVRES DU NOUVEAU TESTAMENT
Évangile selon Matthieu
Évangile selon Marc .
Évangile selon Luc
Évangile selon Jean .
Actes des apôtres
Épître de Paul aux Romains
Première épître de Paul aux Corinthiens
Seconde épître de Paiil aux Corinthiens
Épître de Paul aux Galates
Épître de Paul aux Épliésiens .
Épître de Paul aux Philippiens .
Épître de Paul aux Colossiens .
Première épître de Paul aux Thcssaloniciens
Seconde épître de Paul aux Thessaloniciens
Première épître de Paul à Timothée
Seconde épître de Paul à Timothée
Épître de Paul à Tite .
Épître de Paul à Philémon
Épître aux Hébreux .
Épître de Jacques
Première épître de Pierre .
Seconde épître de Pierre .
Première épître de Jean
Seconde épître de Jean
Troisième épître de Jean .
Épître de Jude ....
Apocalypse de Jean .
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AVAi\T-PllOP08 DU TRADUCTEUR
I
Cette version du Nouveau Testament complète une œuvre entreprise il y
a seize ans, et dont le premier résultat a été la traduction de l'Ancien Testa-
ment d'après le texte hébreu, imprimée à Genève et publiée en 1874*.
Les principes suivis par le traducteur ne diffèrent à aucun égard de ceux
qui sont exjjosés dans l'Avant-propos, placé en tête de l'Ancien Testa-
ment : il serait superflu de les répéter ici. Nous renvoyons au même
document poiir l'esquisse historique des versions de la Bible. Ajoutons
seulement que le Nouveau Testament, en particulier, a été, ces dernières
années, l'objet de travaux remarquables, dont la valeur ne saurait en
aucune façon être amoindrie par la présente publication.
Mais, pour les hommes distingués qui ont accompli ces travaux, une
question préalable s'est imposée, comme à nous, et n'a pas reçu par tous
la même solution. Tel d'entre eux a pris pour guide unique, dans le
choix d'un texte grec, le plus ancien des manuscrits connus ; d'autres se
sont rattachés entièrement ou à peu près à ce qu'on appelle le texte reçu;
d'autres ont tenu comiDte de l'ensemble des manuscrits et des variantes
qui s'y trouvent, et ils ont estimé pouvoir se permettre de conformer leiu*
traduction à celles de ces variantes qui leur paraissaient les plus autorisées.
Ceux qui ont suivi cette dernière marche, en rapport avec le mouvement
scientifique de notre époque, ont été facilités par les études spéciales faites
siu' tous les manuscrits de quelque importance et par les éditions critiques
qu'ont publiées des savants de premier ordre.
Quelques développements sont nécessaires.
Il n'en est pas du Noiiveau Testament comme de l'Ancien. Le texte
hébreu de celui-ci ne nous est parvenu que sous une seule forme,
déterminée par des docteiirs juifs appelés massorètes, lesquels ont réussi
à faire disparaître tous les anciens manuscrits utilisés pour leur travail,
et à établir l'uniformité dans les copies postérieures (dont aucune ne
remonte au delà du onzième siècle) et dans les éditions imprimées. Le
texte grec du Nouveau Testament, au contraire, a été conservé dans
des centaines de copies, qui vont du quatrième au quinzième siècle, et
' La Sainte Biblk. Ancien Testament, traduction nouvelle, d'après le texte hébreu, par Louis
Segond, docteur en théologie. Genève, 1874, 2 vol. in-S".
AVANT-PROPOS.
(}ui, sous une première apparence de confusion, laissent percer des traces
de plus ou moins de parenté, de plus ou moins d'indépendance, si on les
compare les luies aux autres.
Il y avait là jjour qui était tenté de se mettre à la poursuite du texte
})rimitif une ample moisson de matériaux. Mais aussi quel labeur ! quelles
difficultés! quelles impossibilités! Plus d'autographes, plus de copies
immédiates ; seulement des copistes de copistes, avec leurs imperfections
et leurs erreurs ; et, pour les redresser, des hommes également faillibles,
incapables d'arriver à des résultats complets, dégagés de toute incertitude.
Il faudrait, en effet, connaître et étudier à fond tous les manuscrits
existants, les comparer entre eux, en constater les divergences ou varimites,
poser des règles sûres pour guider dans leur choix, appliquer ces règles en
procédant pratiquement au triage, et, pour couronnement de l'œuvre,
produire une édition pai'faite, fruit de toutes ces conditions réunies. Qui
est, qui sera jamais suffisant ? — N'imi)orte : ce qu'un savant ne saurait
atteindre à lui seul, d'autres peuvent l'essayer et lui venir en aide ; ce
qu'une génération ne saurait accomplir, d'autres peuvent s'efforcer de le
faire et se rapprocher du but. Et si nos Réformateurs, avec leurs
]>rincipes sur l'infaillibilité absolue des Ecritures, se sont peu préoccupés
du soin de découvrir des variantes, il s'est trouvé plus tard des personnes
douées de ces qualités que réclament au plus haut degré des études
patientes et de longue haleine. La carrière une fois ouverte, beaucoup
s'y sont jetés avec ardeur, et les recherches ont été se multipliant jusqu'à
nos jours. En 1707, l'Anglais Mill, après un immense labeur, constatait
déjà l'existence de trente mille variantes pour le Nouveau Testament.
Bien des noms célèbres méritei'aient d'être cités à côté du sien, jusqu'à
ceux de Lachmann, de Tregelles, et de Tischendorf, qui, associant leurs
travaux aux travaux de leurs devanciers, ont imprimé chacun des éditions
critiques, dans le but de ramener le texte grec, sinon à son état primitif,
du moins à une pureté relative. C'est ainsi que, prenant naissance il y a
deux siècles, l'histoire et la critique du texte sont devenues une science,
dont les résultats considérables ne sauraient être envisagés avec indif-
férence par les traducteurs des Livres Saints. A la vérité, tout n'est pas
à l'abri de contestations et de doutes, tous les maniiscrits ne sont pas
encore coUationnés, ni même sans doute découverts : le plus important
à certains égards, celui du Sinaï, ne l'est que depuis vingt ans. Mais, s'il
reste des progrès à faire dans la science dont nous parlons, comme dans
toute autre science, ce n'est point un motif pour ne pas apprécier et utiliser
les progrès réalises. . ■ .,,.
II
Reportons-nous maintenant à l'époque oîi, pour la première fois, on vit
paraître imprimé un texte grec du Nouveau: Testament. C'était en 1516,
bien avant le moiivement scientifique dont nous avons rapidement décrit
les phases et la portée, et néanmoins, chose à remarquer, quatre-vingts
ans après l'invention de l'imprimerie par Gutenberg à Mayence, alors que
l'art typographique avait déjà reproduit la Bible en hébreu, en latin, etc.
Donc en 1516, Érasme, de, Rotterdam, fit imprimer à Bâle un Nouveau
Testament grec. On se servit à cet eflet de deux manuscrits du treizième
et du quinzième siècle, qiii se trouvaient à la bibliothèque de Bâle, et d'une
vi
AVANT-PROPOS.
copie de l' Apocalypse également récente, qu'on parvint à se i^rociirer ailleiu's.
Les éditions qui suivirent, sauf des corrections typographiques, ne fiu'ent
guère modifiées ; dans la quatrième, Erasme introduisit quelques variantes,
tirées de la Bible polyglotte du cardinal Ximènes, publiée en 1520. Paru-
rent ensuite les éditions de Robert Etienne à Paris, de Théodore de Bèze, et
des Elzévirs célèbres imprimeurs hollandais. Toutes ces éditions. i>our le
fond, émanent de celles d'Érasme et en diflêrent peu. La première édition
elzévirienne date de 1624, et n'a pas de préface ; mais, en tête d'une noii-
velle édition de 1633, les éditeurs placent un avant-propos, oii il est dit au
lecteur : ' Maintenant vous avez un tcrte reçu de tons, dans lequel nous ne
donnons rien de changé ni de corrompu etc.' Cette hardiesse eut un plein
succès; l'expression texte reçu est restée, et ce texte a fait force de loi pendant
cent cinquante ans, même jusqu'aujourd'hui po\ir ceux qui ignorent les
travaux critiques des temps modernes ou qui s'en défient sans examen.
Il ne nous a pas été possible de fermer les yeux à la lumière, et, dans
l'état actuel de la science, de partir de ce texte pour une nouvelle version
du Nouveau Testament. Que faire ?
Au lieu du texte reçu, nous aurions pu suivre le manuscrit du Vatican ou
celui du Sinaï, qui partagent le privilège de la plus grande ancienneté
(milieu du quatrième siècle). Et, comme il existe déjà une excellente tra-
duction du Vatican, — auquel manquent malheiu-eusement les Epîtres à
Timothée, à Tite, à Philémon, la fin de celle aux Hébreux, et l'Apocalypse,
— nous aurions arrêté notre choix sur le manuscrit du Sinaï, non encore
traduit, et qui se\il renferme le Nouveaii Testament dans son entier. De
cette manière, laissant de côté tous les autres documents et faisant abstrac-
tion de notre jugement personnel, nous aurions mis à couvert notre propre
responsabilité. Mais nous n'avons pii nous résigner à perdre le bénéfice
de tant de découvertes précieuses, de tant de travaux consciencieusement
exécutés, et à ne tenir aucun compte des résultats positifs acquis par la
science moderne. Plutôt que de nous fixer à un texte unique, notoirement
défectueux, quelle qu'en soit la valeiu", nous avons préféré mettre à profit
l'ensemble des ressources propres à nous faire obtenir l'expression la plus
approximative du texte primitif. Il est vrai que cette marche entraîne avec
elle quelque responsabilité. Mais une telle responsabilité ne saurait être
légèrement taxée d'arbitraire dans le mauvais sens du mot, car il y a pour
qui le veut des moyens de contrôle, et l'arbitraire proprement dit n'aurait
ici rien à gagner. Au surplus, quand on prend la responsabilité d'inter-
préter la pensée des auteiirs sacrés, comme le fait indispensablement tout
traducteur, on a bien le droit d'adopter entre plusieurs variantes celles qui
ont en leur faveur le plus d'autorités, et de repousser celles qui ne sont dues
peut-être qu'à l'inadvertance d'un copiste. Du reste, comme on va le voir,
la tâche n'est ni aussi difficile ni aussi périlleuse qu'on le supposerait tout
d'abord.
Il est généralement admis que les plus anciens manuscrits sont ceux qui
offrent le plus de garanties, les altérations se multipliant dans les copies de
siècle en siècle. Or, en ne dépassant pas le dixième siècle, on ne compte
guèx'e que cinquante manuscrits, dont aiicun n'est complet, excepté celui
du Sinaï, et dont plusieurs ne contiennent que quelques versets o\\ des
fragments plus ou moins longs. Cela réduit singidièrcment le travail de
comparaison. Ce n'est pas tout. Il n'est plus même besoin d'aller
étiidier les plus étendus et les pi-incipaux de ces manuscrits à Rome, à
Pétersbourg, à Londres, à Cambridge, ou à Paris : tous ont été reproduits
AVANT-PROPOS.— REMARQUES.
avec soin par la typographie, et celui qui s'y intéresse peut les consulter
dans son propre cabinet. Enfin, les grandes éditions critiques de Lach-
mann, de Tregelles, et de Tiscliendorf, tout en donnant un texte épuré
selon les lumières de leurs auteurs, font accompagner ce texte des
variantes ajDpartenant aux divers manuscrits, en sorte que le traducteur
peut aisément y opérer des modifications toutes les fois qu'il n'accepte
pas les choix pour lesquels son guide a cru devoir se décider.
En conséquence, nous avons pris pour base de notre version la dernière
édition de Tiscliendorf, dite octava critica major, terminée en 1872.
Certes, elle ne saurait afiirmer la prétention d'une reconstitution exacte
du texte primitif, sans aucune cliance d'incertitude, ce qui jamais n'ar-
rivera ; mais tout homme compétent n'éprouvera pas la moindre hésitation
à lui assigner une supériorité prononcée sur le texte reçu. Disons encore
que nous n'avons point abdiqué notre droit de discuter les variantes
admises par Tiscliendorf, et d'incliner en plus d'un cas du côté où les
autorités nous semblaient mieux établies.
Après tout, que nul de nos lecteurs ne s'épouvante à propos de la
diversité des manuscrits et de la multiplicité des variantes qu'on y ren-
contre. Nous déclarons hautement, avec tous les hommes versés dans ces
matières, que les variantes du Nouveau Testament, si nombreuses soient-
elles, ne sont aucunement de nature à altérer en rien la vérité et les faits
évangéliques. La plupart, en eflfet, portent tantôt sur l'orthographe et sur
des détails de grammaire ou de syntaxe qui n'ont pas d'influence sensible
dans une traduction, tantôt sur la substitution d'un synonyme à un autre,
sur l'addition ou la suppression d'une particule, d'un mot de peu de
valeur, etc. ; les variantes qui ont plus d'importance sont en très faible
quantité relative. S'il y a là de quoi rassurer les esprits inquiets, nous ne
voudrions pas cependant qu'on en vînt jusqu'à l'indifférence ou au blâme
en face de légitimes efforts pour se raiDprocher le plus possible de la
pureté primitive du texte sacré. Tout chrétien, au contraire, doit les
suivre avec intérêt, et s'en réjouir.
Pour ce qui concerne l'œuvre elle-même de la traduction que nous
soumettons au public religieux, nous n'avons pas autre chose à dire sinon
que nous l'avons accomplie sous le regard de Dieu, avec les forces qu'il
nous a données. A Lui, s'il le juge convenable, d'en faire un instrument
de bénédiction pour les disciples de son Fils. A Dieu seul soient la
gloire, la miséricorde et la grâce par Jésus-Christ notre Sauveur!
Genève, 22 octobre 1879.
LOUIS SEGOND
REMAEQUES
1. Les passages entre crochets [ ] appartiennent au texte reçu; ils ont été conservés sous cette forme
par égard pour l'opinion traditionnelle, mais ils sont omis par les meilleures autorités critiques.
2. Les notes, au nombre d'environ sept cents, roulent sur des points relatifs à la géographie,
à l'histoire, à l'archéologie, à l'étyraologie, sans toucher aux questions dogmatiques ou théologiques.
"Un index des principales se trouve à la fin du volume.
3. Les citations de l'Ancien Testament sont reproduites telles qu'on les lit dans notre version
de l'A. T., toutes les fois que les termes du grec correspondent exactement à ceux de l'hébreu.
Un index de ces citations se trouve à la fin du volume.
NOUVEAU TESTAMENT
EVANGILE SELON MATTHIEU
Généalogie de Jésus-CIirist,
1 Généalog:ie de Jésus-Christ,
fils de David, fils d'Abraliam.
2 Abraham engendra Isaac ;
Isaac engendra Jacob ; Jacob
engendra Jiida et ses frères ;
3 Juda engencb'a de Thamar
Phares et Zara ; Phares en-
gendra Esroni ; Esrom engendra
4 Arani ; Arani engendra Aniina-
dab ; Aniinadab engendra Naas-
son ; Naasson engendra Salmon ;
5 Salnion engendra Boaz de Ea-
hab; Boaz engendra Obed de
(5 Euth; Obed engendra Isaï; Isaï
engendra le roi David.
Le roi David engendra Salomon
7 de la femme d Urie ; Salomon
engendra Eoboani; Eoboam en-
gendra Abia ; Abia engendra Asa ;
8 Asa engendra Josaphat ; Josa-
pliat engendra Joram ; Joram
9 engendra Ozias ; Ozias engendra
Joatham ; Joatham engendra
Achaz ; Achaz engendra Ézé-
10 chias ; Ézéchias engendra Ma-
uassé; Manassé engendra Amon;
11 Amon engendra Josias ; Josias
engendra Jéchonias et ses frères,
au temps de la déportation à
Babylone.
12 Après la déportation à Baby-
lone, Jéchonias engendra Sala-
thiel ; Salathiel engendra Zo-
lorobabel; Zorobabel engendra
Abiud; Abiud engendra Éliakim ;
14 Eliakim engendra Azor; Azor
engendra Sadok ; Hadok engen-
dra Achim ; Achim engendra
15 Éliud ; Éliud engendra Eléazar ;
Éléazar engendra Matthan ; Mat-
than engendra Jacob; Jacob 16
engendra Joseph, lépoux de
Marie, de laquelle est né Jésus,
qui est appelé Christ '.
Il y a donc en tout quatorze 17
générations depuis Abraham
jusqu'à David, quatorze généra-
tions depuis David jusqu'à la
déjîortation à Babylone, et qua-
torze générations depuis la dé-
portation à Babvlone jusqu'au
Christ.
Naissance de Jésus-Christ.
Voici de quelle manière arriva 18
la naissance de Jésus-Christ.
Marie, sa mère, ayant été
fiancée à Joseph, se trouva en-
ceinte par la vertu du Saint-
Esprit, avant qu'ils eiissent habité
ensemble. Joseph, son époux, 19
qui était un honnne de bien et
qui ne voulait pas la diffamer, se
projîosa de rompre secrètement
avec elle. Comme il y pensait, 20
voici, un ange du Seigneur lui
apparut en songe, et dit : Josejih,
fils de David, ne crains pas de
prendre avec toi Marie, ta femme,
car l'enfant quelle a conçu vient
du Saint-Esprit ; elle enfantera 21
un fils, et tu lui donneras le nom
de Jésus ■ ; car il sauvera son
peuple de ses péchés.
Tout cela arriva afin que s'ac- 22
complît ce que le Seigneur avait
annoncé par le prophète : Voici, 23
la vierge sera enceinte, elle en-
' Christ signifie Oint, en héb. Messie, nom
donné parmi les Juifs au libérateur promis.
'" Jésus dérive d'un mot héb. r^ui signifie
sauver, délivrer.
B
Chap. 1, V. 23.
MATTHIEU.
Chap. 2, v. 18.
fantera lui fils, et on lui donnera
le nom cVEmmanuel, — ce qui
signifie Dieu avec nous.
24 Josei>li s'étant réveillé fit ce
que l'ange du Seigneur lui avait
ordonné, et il prit sa femme avec
25 lui. Mais il ne la connut point,
jiisqu'à ce qu'elle eût enfanté un
fils, auquel il donna le nom de
Jésus.
Enfance de Jésus-Christ.— Les mages à Beth-
léhem. — Hérode. — Fuite de Joseph en
Egypte. — Massacre des enfants de Bethlé-
hem. — Mort d'Hérode. — Retour de Jo-
seph, et son établissement à Nazareth.
O Jésus étant né à Betliléhem en
Judée, au temps du roi Hérode \
voici, des mages ^ d'Orient arri-
2 vèrent à Jérusalem, et dirent :
Où est le roi des Juifs, qui vient
de naître? car nous avons vu
son étoile en Orient, et nous
sommes venus pour l'adorer.
3 Le roi Hérode, ayant ajjpris
cela, fut troublé, et tout Jéru-
4 salem avec lui. Il assembla tous
les chefs des prêtres et les
scribes^ du peuple, et il s'informa
d'eux où devait naître le Christ.
5 Ils lui dirent : A Betliléhem en
Judée ; car voici ce qui a été
G écrit par le prophète : Et toi,
Bethléhem, terre de Juda, tu
n'es certes pas la moindre entre
les principales villes de Juda,
car de toi sortira un chef qui
7 paîtra Israël, mon peuple. Alors
Hérode fit appeler en secret les
mages, et s'enquit soigneusement
auprès d'eux du temps où l'étoile
S était apparue. Puis il les en-
voya à Bethléhem, en disant:
' Hérode, surnommé " le Grand," gouvernait
la Palestine alors soumise aux Romains ; il
avait reçu du sénat le titre de " roi des Juifs."
- Des mages, prêtres chez les Mèdes, les
Perses et les Chaldéens ; ils se livraient à
l'observation des astres, et pratiquaient l'art
de la divination.
' Les scribes, ou docteurs chargés spéciale-
ment d'enseigner et d'expliquer la loi au peu-
ple ; ils avaient encore d'autres fonctions.
Allez, et prenez des informa-
tions exactes sur le petit enfant ;
quand vous l'aurez troiivé, faites-
le-moi savoir, afin que j'aille aussi
moi-même l'adorer.
Après avoir entendu le roi, ils 9
partirent. Et voici, l'étoile qu'ils
avaient vue en Orient marcha
devant eux, et, arrivée au-dessus
du lieu où était le petit enfant,
elle s'arrêta. Quand ils aper- 10
curent l'étoile, ils furent saisis
d'une très grande joie. Ils en- 1 1
trèrent dans la maison, virent le
petit enfant avec Marie, sa mère,
se prosternèrent et l'adorèrent ;
ils ouvrirent ensuite leurs tré-
sors, et lui offrirent en présent
de l'or, de l'encens et de la
myrrhe. Puis, divinement avertis 12
en songe de ne pas retourner
vers Hérode, ils regagnèrent leur
pays par un autre chemin.
Lorsqu'ils furent partis, voici, 13
un ange du Seigneur apparut en
songe à Joseph, et dit : Lève-toi,
prends le petit enfant et sa mère,
fuis en Egypte, et restes-y jusqu'à
ce que je te parle ; car Hérode
cherchera le petit enfant pour le
faire périr. Joseph se leva, prit 14
de nuit le petit enfant et sa mère,
et se retira en Egypte. Il y resta 15
jusqu'à la mort d'Hérode, afin
que s'acconqjlît ce que le Sei-
gneur avait annoncé par le pro-
phète : J'ai api)elé mon fils hors
d'Egypte.
Alors Hérode, voyant qu'il 16
avait été joué par les mages, se
mit dans une grande colère, et il
envoya tuer tous les enfants de
deux ans et au-dessous, qui
étaient à Bethléhem et dans tout
son territoire, selon la date dont
il s'était soigneusement enquis
auprès des mages. Alors s'ac- 17
complit ce qui avait été annoncé
par Jérémie, le prophète : On a 18
entendu des cris à Rama, des
pleurs et de grandes lamenta-
Chap. 2, V. 18.
MATTHIEU.
Chap. 3, v. 15.
tions : Rachel pleure ses enfants,
et n'a pas voiilii être consolée,
parce qu'ils ne sont ])his.
19 Quand Hérode fut mort, voici,
un ange du Seigneur apparut en
20 songe à Josej)!!, en Egypte, et
dit : Lève-toi, prends le petit en-
fant et sa mère, et va dans le
pays d'Israël, car ceux qui en
voxdaient à la vie du petit enfant
21 sont morts. Josei^h se leva, prit
le petit enfant et sa mère, et
22 alla dans le pays d'Israël. Mais,
ayant appris ([u'Arcliélaûs ^ ré-
gnait sur la Judée à la place
d'Hérode, son père, il craignit
de s'y rendre ; et, divinement
averti en songe, il se retira dans
23 le territoire de la Galilée ", et
vint demeiirer dans une ville
appelée Nazareth ^ afin que s'ac-
complît ce qui avait été annoncé
jmr les prophètes: Il sera appelé
Nazaréen.
Prédication de Jean-Baptiste. — Baptême de
Jésus-Christ.
Q En ce temps-là, parut Jean-
Baptiste, prêchant dans le désert
2 de Judée *. Il disait : Repentez-
vous, car le royaiune des cieux
3 est proche. Jean est celui qui
avait été annoncé par Esaïe, le
prophète, lorsqu'il dit : C'est ici
la voix de celui qui crie dans le
désert : Préparez le chemin du
Seigneur, aplanissez ses sentiers.
4 Jean avait un vêtement de
poils de chameau, et une cein-
^ Arcliélaus avait eu la Judée, la Samarie
et ridumée, comme part de succession dans
les provinces gouvernées par son père ; cruel
comme lui, il fut, dix ans plus tard, exilé à
Vienne dans les Gaules par le sénat romain.
■ Galilée, échue en partage, avec le titre de
tétrarque, à Hérode Antipas, l'un des autres
fils d'Hérode le Grand.
^ Nazareth, au centre montagneux de la
Galilée, ville qui n'est pas mentionnée dans
l'Aucieu Testament.
* Le désert de Judée, partie plus ou moins
stérile du territoire de Juda, s'étendant à l'est
jusqu'à la mer ilorte et aux environs du
Jourdain.
ture de cuir autour des reins.
Il se nourrissait de sauterelles et
de miel sauvage. Les habitants 5
de Jérusalem, de toute la Judée
et de tout le pays des environs
du Jourdain, se rendaient auprès
de lui ; et, confessant leurs (i
péchés, ils se faisaient baptiser
par lui dans le fleuve du Jour-
dain.
Mais, voyant venir à son bap- 7
tême beaucoup de pharisiens ^ et
de sadducéens", il leur dit: Eaces
de vipères, qui vous a ajipris à
fuir la colère à venir? Pro- S
duisez donc du fruit digne de la
repentance, et ne prétendez pas i)
dire en vous-mêmes: Nous avons
Abraham pour père! Car je vous
déclare que de ces j^ierres Dieu
peut susciter des enfants à Abra-
ham. Déjà la cognée est mise à lu
la racine des arbres : tout arbre
donc qui ne produit pas de bon
fruit sera coupé et jeté au feu.
Moi, je vous ba^^tise d'eau, pour 11
vous amener à la repentance ;
mais celui qui vient après moi
est i^lus puissant que moi, et je
ne suis pas digne de porter ses
souliers. Lui, il vous baptisera
du Saint-Esprit et de feu. Il a 12
son van à la main ; il nettoiera
son aire, et il amassera son blé
dans le grenier, mais il brûlera
la paille dans un feu qui ne
s'éteint point.
Alors Jésiis vint de la Galilée 13
au Jourdain vers Jean, pour être
baptisé i)ar lui. Mais Jean s'y 14
opposait, en disant : C'est moi
qui ai besoin dêtre ba])tisé i)ar
toi, et tu viens à moi \ Jésus lui 1.5
' Pluirisiens, parti religieux et jwlitique
d'une grande influence; très attachés aux cou-
tumes et aux traditions juives, mais cachant
leurs vices sous les dehors de la dévotion.
■^ Sadducéens, parti opposé à celui des
pharisiens et moins nombreux ; rejetant les
traditions, ne croyant ni aux anges ni à une
vie future, mais professant des principes d'une
moralité sévère.
Ohap. 3, V. 15.
MATTHIEU.
ChAP. 4, V. 21.
répondit : Laisse faire inainte-
iiaiit, car il est convenable que
novis accomplissions ainsi tont ce
qui est juste. Et Jean ne hii
16 résista plus. Dès que Jésus eut
été baptisé, il sortit de Veaw. Et
voici, les cieux s'ouvrirent à lui,
et il vit l'Esi^rit de Dieu descen-
dre comme une colombe et venir
17 sur lui. Et voici, une voix fit
entendre des cieux ces paroles :
Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
eu qui j'ai mis toute mon af-
fection.
Teutatiou de Jésus-Chi-ist.
^ Alors Jésus fut enmiené par
l'Esprit dans le désert, pour être
•I tenté par le diable. Après aAoir
jeûné quarante jours et quarante
o nuits, il eut faim. Le tentateur,
s'étant approché, lui dit : Si tu
es Fils de Dieii, ordomie que
ces jjierres deviennent des pains.
4 Jésus répondit : Il est écrit :
L'homme ne vivra pas de pain
seulement, mais de toute parole
qui sort de la bouche de Dieu.
o Le diable le transporta dans
la ville sainte \ le plaça sur le
(> haut du temple, et lui dit : Si tu
es Fils de Dieu, jette-toi en bas ;
car il est écrit: Il donnera des
ordres à ses anges à ton sujet ;
et ils te i^orteront sur les mains,
de peur que ton pied ne heurte
7 contre une pierre. Jésus lui
dit : Il est aussi écrit : Tu ne
tenteras point le Seigneur, ton
Dieu.
5 Le diable le transporta encore
sur une montagne très élevée,
lui montra tous les royaumes du
i» monde et leur gloire, et lui dit :
Je te donnerai toutes ces choses,
si tu te prosternes et m'adores,
1 0 Jésus lui dit : Retire-toi, Satan !
Car il est écrit: Tu adoreras le
' La ville sainte, Jérusalem, déjà ainsi
nommée Esaie xltiii. 2 ; lu. 1 ; Dan. ix.
24; Néh. XI. 1.
Seigneiu*, ton Dieu, et tu le ser-
viras lui seul.
Alors le diable le laissa. Et 11
voici, des anges vinrent auprès
de Jésus, et le servirent.
Jésus à Capeniaum. — Conimencemeut de son
ministère, et vocation de quatre disci]Dles.
Jésus, ayant appris que Jean 12
avait été mis en prison \ se retira
dans la Galilée. Il quitta Naza- 13
retli, et vint demeurer à Caper-
namn^, située près de la mer^
dans le territoire de Zabulon et
de Nephthali, afin que saccom- 14
plît ce qui avait été annoncé par
Ésaïe, le prophète : Le peuple 15
de Zabulon et de Nephthali, de
la contrée voisine de la mer, du
pays au delà du Jourdain, et de
la Galilée des Gentils*, ce peuple, 16
assis dans les ténèbres, a vu une
grande lumière; et sur ceux qui
étaient assis dans la région et
l'ombre de la mort la lumière
s'est levée.
Dès ce moment Jésus com- 17
mença à prêcher, et à dire : Re-
pentez-vous, car le royaume des
cieux est proche.
Comme il marchait le long de 18
la mer de Galilée, il vit deux
frères, Simon, appelé Pieri'e, et
André, son frère, qui jetaient un
filet dans la mer ; car ils étaient
pêcheurs. Il leur dit : Suivez- 19
moi, et je vous ferai pêcheurs
d'hommes. Aussitôt, ils laissé- 20
rent les filets, et le suivirent. De 2 1
là étant allé plus loin, il vit deux
autres frères, Jacques, fils de
' Par ordre d'Hérode Antipas ; voy. les
motifs de cet emijrisonnemeut, xiv. 1, et suiv.
■ Capeniaum, ou Capharnaum, au nord-
ouest du lac de Tibériade, ville très florissante
au temps de J.-C; non mentioimée dans l'Ane.
Test. ; aujourd'hui, les ruines de Tell Hum.
^ La mer de Galilée, appelée encore lac de
Génésareth, ou mer de Tibériade.
* La Galilée des Gentils, ou des païens,
district au nord sur les confins de la Phénicie,
ainsi nommée parce qu'elle était habitée en
grande jiartie par des étrangers.
ChAP. 4, V. 21.
MATTHIEU.
Zébédée, et Jean, son frère, qui
étaient dans xnie barque avec
Zébédée, leiir porc, et qui ré-
l^araient leurs filets. Il les ap-
22 i)ela, et aussitôt, ils laissèrent la
bar<jue et leur père, et le suiA'i-
rent.
23 Jésus parcourait toiite la Gali-
lée, enseignant dans les syna-
gogues ', prêchant la bonne nou-
velle du royaume, et guérissant
toute maladie et toute infirmité
24 parmi le peuple. Sa renonnnée
se répandit dans toute la Syrie,
et on lui amenait tous ceux qui
soTiiiraient de maladies et de
douleurs de divers genres, des
démoniaques, des lunaticiues, des
paralytiques ; et il les guérissait.
2r> Une grande foule le suivit, de la
Galilée, de la Décapole^ de Jé-
rusalem, de la Judée, et d'au
delà du Jourdain.
Sermon sur la montagne. — Les béatitudes.
5 Voyant la foule, Jésus monta
sur la montagne ^ ; et, ai)rès qu'il
se fut assis, ses disciples . s'ap-
2 proclièrent de lui. Puis, ayant
ouvert la bouche, il les enseigna,
et dit :
:i Heureux les i)auvres en esprit,
car le royainne des cieux est à
' eux !
4 Heureux les affligés, car ils
sei'ont consolés !
5 Heureux ceux qui sont doux,
car ils hériteront la terre !
<■> Heureux ceux qui ont faim et
soif de la justice, car ils seront
rassasies
Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde !
' Les si/nagogues, édifices religieux, où les
Juifs se réunissaient les sabbats et les jours
de fêtes, pour entendre la lecture et l'explica-
tion des livres de l'Ancien Testament, et
pour adresser en commun leurs prières à Dieu.
" La Décapolf, district, de dix villes, au sud
et à l'est de la mer de (îalilée, avec une
population en grande partie païenne.
' La montayne, l'une des hauteurs ou col-
lines à quelque distance des bords du lac.
Chap. 5, V. 19.
Hevneux ceux q\ii ont le cœur s
pur, car ils verront Dieu !
Heureux les pacifiques, car ils !)
seront api)elés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont per- lo
sécutés pour la JTistice, car le
royaume des cieux est à eux!
Heiu-eux serez- vous, lorsqu'on ! 1
vous outragera, qu'on vous persé-
cutera et qu'on dira faussement
de vous toute sorte de mal, à
cause de inoi. Réjouissez-vous 12
et soyez dans l'allégresse, parce
que votre récompense sera grande
dans les cieux ; car c'est ainsi
qu'on a persécuté les prophètes
qui ont été avant vous.
Sermon sur la montagne (suite). — Les dis-
ciples sel de la terre et lumière du monde.
— L'accomplissement de la loi et des pro-
phètes.
A'ous êtes le sel de la terre, lo
Mais si le sel perd sa saveur,
avec qtioi la lui rendra-t-on ? Il
ne sert i)his qu'à être jeté dehors,
et foulé aux pieds par les hom-
mes. Vous êtes la lumière du 14
monde. Une ville située sm-
une montagne ne peut être
cacliée : et on n'allume pas une 1.5
lanq^e pour la mettre sous le
boisseau, mais on la met sur le
chandelier, et elle éclaire tous
ceux <pii sont dans la maison.
Que votre lumière luise ainsi KJ
devant les honnnes, afin qu'ils
voient vos bonnes œuvres, et
qu ils glorifient votre Pèi'e qui
est dans les cieux.
Ne croyez pas que je sois venu 1 7
poTir abolir la loi ou les pio-
phètes ; je suis venu non pour
les abolir, mais pour les accom-
plir. Gar, je vous le dis en is
vérité, tant que le ciel et la terre
ne passeront point, il ne disiui-
raîtra pas de la loi mi seul iota '
ou un seul tiait de lettre, jus(pi"à
ce que tout soit arrivé. Gelui 1!>
' Un iota, la plus petite lettre de l'alphabet
grec, corresp. à un i.
Chap. 5, V. 19.
MATTHIEU.
Chap. 5, v. 37.
donc qui transgressera rnn de
ces plus petits commandements,
et qui de la sorte enseignera
aux hommes à les transgresser,
sera appelé le plus petit dans le
rojaume des cieux; mais celui
qui les observera, et qui en-
seignera à les observer, celui-là
sera aj^pelé grand dans le roy-
20 aume des cieux. Car, je vous
le dis, si votre justice ne sur-
passe celle des scribes et des
pliarisiens, vous n'entrerez point
dans le royaume des cieux.
21 Vous avez appris qu'il a été
dit aux anciens : Tu no tueras
point ; celui qui tuera mérite
22 d'être puni par les juges. Mais
moi, je vous dis que quiconque
se met en colère contre son frère
mérite d'être puni par les juges ;
que celui qui dira à son frère :
liaca ' ! mérite d'être puni par
le sanhédi'in " ; et que celui qui
lui dira : Insensé ! mérite d'être
puni par le feu de la géhenne ^.
23 Si donc tu présentes ton offrande
à l'autel, et que là tu te soiivi-
ennes que ton frère a quelque
24 chose contre toi, laisse là ton
offrande devant l'autel, et va
d'abord te réconcilier avec ton
frère ; puis, viens présenter ton
25 offrande. Accorde-toi prompte-
ment avec ton adversaire, pen-
dant que tu es en chemin avec
lui, de peur qu'il ne te livre au
juge, que le juge ne te livre à
l'officier de justice, et que tu ne
26 sois mis en prison. Je te le dis
' Raca, terme injurieux, qui signifie pro-
bablement stupide.
^ Le sanhédrin, tribunal suprême des Juifs,
composé de 71 membres pris parmi les chefs
des prêtres, les anciens, et les scribes.
^ La géhenne, mot formé de l'héb. gê-Hin-
nom, ou vallée de Hinnom, au sud de Jérusa-
lem. C'est là que les Israélites infidèles
avaient jadis sacrifié des enfants à Moloc,
divinité des Moabites. Ce lieu fut plus tard
en exécration parmi les Juifs, et il sert dans
le Nouv. Test, à désigner l'enfer ou les tour-
ments après la mort.
en vérité, tu ne sortiras pas de
là, que tu n'aies payé le dernier
quadrant \
Vous avez appris qu'il a été 27
dit : Tu ne commettras point
d'adultère. Mais moi, je ^ous 28
dis que quiconque regarde une
femme pour la convoiter a déjà
commis adultère avec elle dans
son cœur. Si ton œil droit est 29
pour toi une occasion de chute,
arrache-le et jette-le loin de toi ;
car il est avantageux pour toi
qii'un seul de tes membres pé-
risse, et que ton corps entier ne
soit pas jeté dans la géhenne.
Et si ta main droite est pour toi 30
une occasion de chute, coupe-la
et jette-la loin de toi ; car il est
avantageux poiir toi qu'un seul
de tes membres périsse, et que
ton corps entier n'aille pas dans
la géhenne.
Il a été dit : Que celui qui ré- 31
pudie sa femme lui donne une
lettre de divorce. Mais moi, je 32
vous dis que celui qui répudie
sa femme, sauf pour cause d'in-
fidélité, l'expose à devenir adul-
tère, et que celui qui épouse
ime femme répudiée commet
adultère.
Vous avez encore appris qu'il 33
a été dit aux anciens : Tu ne te
parjureras point, mais tu t'ac-
quitteras envers le Seigneur de
ce que tu as déclaré par serment.
Mais moi, je vous dis de ne jurer 34
aucunement, ni par le ciel, parce
que c'est le trône de Dieu ; ni 35
par la terre, parce que c'est son
marcheiîied ; ni par Jérusalem,
l^arce qiie c'est la ville du grand
roi. Ne jure pas non plus par 36
ta tête, car tu ne peux rendre
blanc ou noir un seul clieveu.
Que votre parole soit oui, oui, 37
non, non ; ce qu'on y ajoute vient
du malin.
' Quadrant, ou quart du sou romain, qui
valait à peu près six centimes.
6
Chap. 5, V. 38.
38 Vous avez appris qu'il a été
dit : Œil pour œil, et dent pour
8!) dent. Mais moi, je vous dis de
ne pas résister au méchant. Si
quelqu'un te frappe sur la joue
droite, présente-lui aussi l'autre.
40 Si quelqu'un veut plaider contre
toi, et prendre ta tunique, laisse-
41 lui encore ton manteau. Si
quelqu'un te force à faire un
mille \ fais-en deux avec lui.
42 Donne à celui qui te demande,
et ne te détourne pas de celui
qui veut emprunter do toi.
48 Vous avez appris qu'il a été
dit : Tu aimeras ton prochain,
44 et tu haïras ton ennemi. Mais
moi, je vous dis : Aimez vos en-
nemis, [bénissez ceux qui vous
maudissent, faites du bien à
ceux qui vous haïssent,] et priez
pour ceux [qui vous maltraitent
45 et] qui vous persécutent, afin
que vous soyez fils de votre
Père qui est dans les cieux ; car
il fait lever son soleil sur les
méchants et sur les bons, et il
foit pleuvoir sur les justes et sin*
46 les injustes. Si vous aimez ceux
qui vous aiment, quelle récom-
pense méritez-vous ? Les publi-
cains ^ aussi n'agissent-ils pas de
47 même ? Et si vous saluez seule-
ment vos frères, que faites-vous
d'extraordinaire ? Les païens
aussi n'agissent-ils pas de même ?
48 Soyez donc pai'faits, comme votre
Père céleste est parfait.
Sermon sur la montagne (suite). — Préceptes
sur: — l'aumône, — la prière, — le pardon des
offenses, — le jeûne, — les trésors sur la terre
et dans le ciel, — l'impossibilité de servir
deux maîtres, — les soucis et les inquiétudes.
Q Gardez-vous de pratiquer votre
justice devant les hommes, pour
' Un mille, mesure itinéraire des Romains,
mille pas soit environ 1500 mètres.
' Fuhlicains, ou péagers, chargés par le
gouvernement romain de j)ercevoir les impôts
et les droits de douane ; classe de gens mé-
prisés parmi les Juifs.
MATTHIEU.
être
Chap. G, v. 13.
en être vus ; autrement, vous
n'aurez point de récompense
auprès de votre Père qui est
dans les cieux.
Lors donc que tu fais l'au- 2
mône, ne sonne pas de la trom-
pette devant toi, comme font les
hypocrites dans les synagogues et
dans les rues, afin d'être glorifiés
par les hommes. Je vous le dis
en vérité, ils reçoivent leur ré-
compense. Mais quand tu fais 3
l'aumône, que ta main gauche ne
sache pas ce que fiiit ta droite,
afin que ton aumône soit secrète ; 4
et ton Père, qui voit dans le
secret, te récompensera.
Lorsque vous 2)ricz, ne soyez 5
pas comme les hypocrites, qui
aiment à prier debout dans les
synagogues et aux coins des
rues, pour être vus des hommes.
Je vous le dis en vérité, ils re-
çoivent leur récomi^ense. Mais H
qi;and tu pries, entre dans ta
chambre, ferme ta porto, et prie
ton Père en secret ; et ton Père,
qui vçit dans le secret, te récom-
pensera.
En priant, ne multipliez pas 7
de vaines paroles, connue les
païens, qui s'imaginent qu'à force
de paroles ils seront exaucés.
Ne leur ressemblez pas ; car 8
votre Père sait de quoi vous
avez besoin, avant que vous le
lui demandiez. Voici donc com- 9
ment vous devez prier :
Notre Père qui es aux cieux !
Que ton nom soit sanctifié ; que 10
ton règne vienne ; que ta volonté
soit faite sur la terre comme au
ciel. Donne-nous aujourd'hui 11
notre pain quotidien ; pardonne- 12
nous nos offenses, comme nous
pardonnons à ceux qui nous ont
ofiensés ' ; ne nous induis jîas en 13
tentation, mais délivre-nous du
' Plus littéralement : Remets-nous nos
dettes, comme nous les avons remises à nos
débiteurs.
Chap. 6, V. 13.
MATTHIEU.
Chap. 7, v. 2.
mal. [Car c'est à toi qu'appar-
tiennent, dans tous les siècles, le
règne, la puissance et la gloire.
Amen !]
14 Si vous pardonnez aux hommes
leurs offenses, votre Père céleste
15 vous pardonnera aussi; mais si
vous ne pardonnez pas avix
hommes, votre Père ne vous
pardonnera pas non plus vos
offenses.
1 6 Lorsque vous jeûnez, ne prenez
pas un air triste, comme les hypo-
crites, qui se défigurent le visage,
2>our montrer aux hommes qu'ils
jeûnent. Je vous le dis en vé-
rité, ils reçoivent leur récom-
17 pense. Mais quand tu jeûnes,
parfume ta tête et lave ton visage,
18 afin de ne pas montrer aux hom-
mes que tu jeûnes, mais à ton
Père en secret ; et ton Père, qui
voit dans le secret, te récom-
pensera.
19 Ne vous amassez pas des tré-
sors sur la terre, où la teigne
et la rouille détruisent, et où les
voleurs percent et dérobent;
20 mais amassez-vous des trésors
dans le ciel, où la teigne et la
rouille ne détruisent point, et
où les voleurs ne percent ni
21 ne dérobent. Car là où est ton
trésor, là aussi sera ton cœur.
22 L'oeil est la lampe du corps.
Si ton ceil est en bon état, tout
23 ton corjis sera éclairé ; mais si
ton œil est en maiivais état, tout
ton corps sera dans les ténèbres.
Si donc la lumière qui est en
toi est ténèbres, combien seront
grandes ces ténèbres !
24 Nul ne peut servir deux
maîtres. Car, ou il haïra l'un,
et aimera l'autre ; ou il s'at-
tachera à l'un, et méprisera
l'autre. Vous ne pouvez servir
Dieu et Mamon \
25 C'est pourquoi je vous dis :
' Mamon, mot araméeii qui .signifie la
richesse, ici personnifiée connue une divinité.
Ne vous inquiétez pas pour votre
vie de ce que vous mangerez, ni
pour votre corps de quoi vous
serez vêtus. La vie n'est-elle
pas plus que la nourriture, et le
corps plus que le vêtement?
Regardez les oiseaux du ciel : 2(i
ils ne sèment ni ne moissonnent,
et ils n'amassent rien dans des
greniers ; et votre Père céleste
les nourrit. Ne valez-vous pas
beaucoup plus qu'eux ? Qui de 27
vous, par ses inquiétudes, peut
ajouter une coudée ^ à sa taille ?
Et pourquoi vous inquiéter au 28
siijet du vêtement ? Considérez
comment croissent les lis des
champs : ils ne travaillent ni ne
filent ; cependant je vous dis que 29
Salomon même, dans toute sa
gloire, n'a pas été vêtu comme
l'un d'eux. Si Dieu revêt ainsi 'àO
l'herbe des champs, qui existe
aiijourd'hui et qui demain sera
jetée au four, ne vous vêtira-t-il
pas à plus forte raison, gens de
peu de foi ? Ne vous inquiétez 31
donc point, et ne dites pas : Que
mangerons-nous ? que boirons-
nous? de quoi serons-nous vêtus?
Car toutes ces choses, ce sont les 32
païens qui les recherchent. Votre
Père céleste sait que vous en
avez besoin. Cherchez première- 33
ment le royaume de Dieu et sa
justice ; et toutes ces choses vous
seront données par-dessus. Ne 34
vous inquiétez donc pas du lende-
main ; car le lendemain ain-a
soin de lui-même. A chaque jour
suffit sa ijeine.
Sermon sur la montagne (fin). — Préceptes
divers: — les jugements téméraires, — la
paille et la poutre, — les choses saintes
données aux chiens, — la persévérance dans
la prière, — la porte étroite, — les faux pro-
phètes,— la maison bâtie sur le roc.
Ne jugez point, afin que voiis #
ne soyez point jugés. Car on 2
vous jugera comme vous aurez
^ Une coudée, environ 48 centimètres.
8
Chap. 7, V. 2.
MATTHIEU.
Chap. 7, v. 27.
jug;é, et l'on vous mesurera avec
la mesure dont vous vous serez
3 servis. Pounjuoi vois-tu la paille
qiii est dans l'œil de ton frère, et
n'aperçois-tu pas la poutre qui
4 est dans ton œil ? Ou comment
peux-tu dire à ton frère : Laisse-
moi ôter une paille de ton œil,
toi qui as une poutre dans le
5 tien ? Hypocrite, ôte première-
ment la poutre de ton œil. et
alors tu veri-as comment ôter la
paille de l'œil de ton frère.
(5 Ne donnez pas les choses
saintes aux chiens, et ne jetez pas
vos perles devant les pourceaux,
de peiir qu'ils ne les foulent aux
pieds, ne se retournent et ne
vous déchirent.
7 Demandez, et l'on vous don-
nera ; cherchez, et vous trou-
verez ; frappez, et l'on vous
8 ouvrira. Car quiconque de-
mande reçoit, celui qui cherche
trouve, et l'on ouvre à celui qui
9 frappe. Lequel de vous don-
nera mie pierre à son fils, s'il hii
10 demande du pain? Ou, s'il de-
mande un poisson, lui donnera-
Il t-il im serpent? Si donc, mé-
chants comme vous l'êtes, vous
savez donner de bonnes choses
à vos enfants, à combien plus
forte raison votre Père qui est
dans les cieux donnera-t-il de
bonnes choses à ceux qui les lui
demandent.
Tout ce que vous voulez que
les hommes fassent povir vous,
faites-le de même pour eux ;
car c'est la loi et les prophètes.
Entrez par la porte étroite.
Car la porte large et le chemin
spacieux mènent à la perdition,
et il y en a beaucoup qui entrent
14 par là. Mais la porte étroite et
le chemin étroit mènent à la
\ie, et il y en a ])eu qui les
trouvent.
15 Gardez-vous des faux })ro-
phètes. Ils viennent à vous en
12
13
vêtements de brebis \ mais au
dedans ce sont des loups ravis-
sants. Vous les reconnaîtrez à 10
leurs fruits. Cueille-t-on des
raisins sur des épines, ou des
figues sur des chardons ? Tout 1 7
bon arbre porte de bons fruits,
mais le mauvais arbre porte de
mauvais fruits. Un bon arbre ne 18
peut porter de mauvais fruits, ni
un mauvais arbre porter de bons
fruits. Tout arbre qui ne porte 19
pas de bons finiits est coupé et
jeté au feu. C'est donc à leurs 20
fruits que vous les reconnaîtrez.
Ce n'est pas quiconque me 21
dit : Seigneur, Seigneur ! qui
entrera dans le royaume des
cieux, mais c'est celui qui fait la
volonté de mon Père qui est
dans les cieux. Plusieurs me 22
diront en ce jour-là : Seigneur,
Seignem-, n'avons-nous pas pro-
})hétisé en ton nom ? n'avons-
nous pas chassé des démons en
ton nom ? et n'avons-nous pas
fait beaucoiq) de mii'acles en ton
nom ? Alors je leur dirai ou- 23
vertement : Je ne vous ai jamais
connus, retirez-vous de moi, vous
qui commettez l'iniquité.
C'est pourquoi, quiconque en- 24
tend ces paroles que je dis, et
les met en pratique, sera sem-
blable à un homme prudent qui
a bâti sa maison sur le roc. La 25
phiie est tombée, les torrents
sont venus, les vents ont soufflé
et se sont jetés contre cette mai-
son : elle n'est point tombée,
parce qu'elle était fondée sur le
roc. Mais quiconque entend 26
ces paroles que je dis, et ne les
met pas en pratiqiio, sera sem-
blable à un lionmie insensé qui
a bâti sa maison sur le sable. La 27
pluie est tombée, les torrents
sont venus, les vents ont soufflé
et ont battu cette maison : elle
' Sous une apparence de douceur.
9 B 3
Chap. 7, V. 27.
MATTHIEU.
Chap. 8, v. 22.
est tombée, et sa ruine a été
grande.
28 Après que Jésus eut achevé
ces discours, la foule fut frappée
29 de sa doctrine ; car il enseignait
comme ayant autorité, et non
pas comme les scribes.
Guérison d'un lépreux, — du serviteur d'un
centenier, — de la belle-mère de Pierre, —
et de jilusieurs malades.
Q Lorsque Jésus fut descendu
de la montagne, une grande foule
2 le suivit. Et voici, un lépreux
s'étant approché se prosterna
devant lui, et dit: Seigneur, si
tu le veux, tu peux me rendre
3 pur. Jésus étendit la main, le
toucha, et dit: Je le veux, sois pur.
Aussitôt il fut purifié de sa lèpre.
4 Puis Jésus lui dit : Garde-toi
d'en parler à personne ; mais va
te montrer au prêtre, et présente
l'offrande que Moïse a prescrite,
afin que cela leur serve de té-
moignage \
5 Comme Jésus entrait dans
Capernaum, un centenier- l'a-
6 borda d'un ton suppliant, et dit:
Seigneur, mon serviteur est
couché à la maison, atteint de
paralysie et souffrant beaucoup.
7 Jésus lui dit : J'irai, et je le
8 guérirai. Le centenier répondit :
Seigneur, je ne suis pas digne
que tu. entres sous mon toit ;
mais dis seulement un mot, et
9 mon serviteur sera guéri. Car,
moi qui suis soumis à des supé-
rieui's, j'ai des soldats sous mes
ordres ; et je dis à l'un : Va ! et
il va ; à l'autre : Viens ! et il
vient ; et à mon servitem* : Fais
10 cela ! et il le fait. Après l'avoir
entendu, Jésus fut dans l'éton-
nement, et il dit à ceux qui le
suivaient : Je vous le dis en vé-
' Voy. la loi de Moïse sur la lèpre, Lév.
XIV. 2, et suiv.
^ Centenier, ou centurion, officier romain
qui avait cent hommes sous ses ordres.
rite, même en Israël ^ je n'ai pas
trouvé une aussi grande foi. Or, 11
je vous déclare que plusieurs
viendront de l'orient et de l'oc-
cident, et seront à table avec
Abraham, Isaac et Jacob, dans
le royaimie des cieux. Mais les 12
fils du royaimie seront jetés dans
les ténèbres du dehors, où il y
aura des pleurs et des grince-
ments de dents. Puis Jésus dit 13
au centenier : Va, qu'il te soit
fait selon ta foi. Et à l'heure
même le serviteiir fut guéri.
Jésus se rendit ensuite à la 14
maison de Pierre, dont il vit la
belle-mère couchée et ayant la
fièvre. Il toucha sa main, et la 15
fièvre la quitta ; puis elle se
leva, et le servit.
Le soir, on amena auprès de 16
Jésus plusieurs démoniaques. Il
chassa les esprits par sa parole,
et il guérit tous les malades,
afin que s'accomplît ce qui avait 17
été annoncé par Ésaïe, le pro-
phète : Il a pris nos infirmités,
et il s'est chargé de nos mala-
dies.
Comment suivre Jésus. — Tempête apaisée. —
Jésus sur le territoire des Gadaréniens ;
deux démoniaques guéris.
Jésus, voyant mie grande foule 18
autour de lui, donna l'ordre de
passer à l'autre bord. Un scribe 19
s'approcha, et lui dit : Maître, je
te suivrai partout où tu iras.
Jésus lui répondit : Les renards 20
ont des tanières, et les oiseaux
du ciel ont des nids; mais le
Fils de l'homme n'a pas où re-
poser sa tête. Un autre, d'entre 21
les disciples, lui dit : Seigneur,
permets-moi d'aller d'abord en-
sevelir mon père. Mais Jésus 22
lui répondit : Suis-moi, et laisse
les morts ensevelir leurs morts.
' -Ê'/i Israël, parmi les Israélites, le peuple
de Dieu ; le centenier était païen.
10
Chap. 8, V. 23
MATTHIEU.
Çhap. 9, V. 12.
23 II monta dans la barqvie, et
24 ses disciples le suivirent. Et
voici, il s'éleva snr la nier luie
.si grande tempête que la barque
était couverte par les flots. Et
25 lui, il dormait. Les disciples
sétant approchés le réveillèrent,
et dirent : Seigneur, sauve, nous
26 périssons ! Il leur dit : Pourcpioi
avez-vous pe\u', gens de peu de
foi ? Alors il se leva, menaça les
vents et la mer, et il y eut im
27 grand calme. Ces honunes fu-
rent saisis d'étoimement : Quel
est celui-ci, disaient-ils, à qui
obéissent même les vents et la
mer?
28 Lorsqu'il fut à l'autre bord,
dans le pays des Gadaréniens \
deux démoniaques, sortant des
sépulcres, vinrent au-devant de
lui. Ils étaient si furieux que
personne n'osait passer par là.
29 Et voici, ils s'écrièrent : Qu'y
a-t-il entre nous et toi, Fils de
Dieu ? Es-tu venu ici pour nous
30 tourmenter avant le temps ? Il y
avait loin d'eux un grand trou-
jjeau de pourceaux qui pais-
31 saient. Les démons dirent à Jé-
sus d'un ton suppliant: Si tu nous
chasses, envoie-nous dans ce trou-
32 peau de pourceaux. Il leur dit :
Allez ! Ils sortirent, et entrèrent
dans les poiu'ceaux. Et voici,
tout le troupeau se précii^ita des
pentes escarpées dans la mer, et
33 ils périrent dans les eaux. Ceux
qui les faisaient paître s'enfiii-
rent, et allèrent dans la ville
raconter tout ce qui s'était passé
et ce qiii était arrivé aux dé-
34 moniaques. Alors toute la ville
sortit à la rencontre de Jésus ;
et, dès (]u"ils le virent, ils le
supplièrent de (|uitter leur terri-
toire.
9
' Gadaréniens, ainsi nommés de la ville de
Gadai-a, capitale de la Pérée, au sud-est de la
mer de Galilée.
Guérison d'un jjaralytique. — Vocation de
Mattliieu. — Question des disciples de Jean-
Baptiste sur le jeûne. — Eésurrection de la
fille de Jaii'us, et guérison d'une femme
malade depuis douze ans. — Diverses guéri-
sons.
Jésus, étant monté dans mie
barque, traversa la mer, et alla
dans sa ville '. Et voici, on lui 2
amena un paralytique couché sur
un lit. Jésus, vovant leur foi.
dit au paralyti(|ue : Prends cou-
rage, mon enfant, tes péchés sont
pardonnes. Sur quoi, quelqxies 3
scribes dirent au dedans d'eux :
Cet homme blasphème. Et Jésus, 4
connaissant leurs pensées, dit:
Pour(|uoi avez-vous de mauvaises
pensées dans vos cœurs? Car, 5
lequel est le plus aisé, de dire:
Tes péchés sont pardonnes, o\\
de dire : Lève-toi, et marche? Or, (i
afin que vous sachiez que le Fils
de l'homme a sur la terre le pou-
voir de pardonner les péchés :
Lève-toi, dit-il au paralytique,
prends ton lit, et va dans ta
maison. Et il se leva, et s'en 7
alla dans sa maison. Quand la S
foule vit cela, elle fut saisie de
crainte, et elle glorifia Dieu, qui
a donné aux hommes un tel
pouvoir.
De là étant allé plus loin, iJ
Jésus vit un homme assis au lieu
des péages, et qui s'appelait
Matthieu. Il lui dit : Suis-moi.
Cet homme se leva, et le suivit.
Comme Jésus était à table
dans la maison, voici, beaucou})
de publicains et de gens de mau-
vaise vie vinrent se mettre à
table avec lui et avec ses disci-
ples. Les lîharisiens virent cela, 1 1
et ils dirent à ses disciples :
Pourqiioi votre maître mange-t-
il avec les publicains et les gens
de mauvaise vie ? Ce que Jésus 1 2
ayant entendu, il dit : Ce ne sont
10
I ' Dans sa ville, Capernaum, voy. iv. 13.
11 B 4
ChAP. 9, V. 12.
]>us ceux qui se portent bien qui
ont besoin de médecin, mais les
13 malades. Allez, et apprenez ce
que signifie : Je prends plaisir à
la miséricorde, et non aux sacri-
fices. Car je ne suis pas venu
appeler des justes, mais des pé-
cheurs.
14 Alors les disciples de Jean
vinrent auprès de Jésus, et di-
rent : Pourquoi nous et les pha-
risiens jevinons-nous, tandis que
tes disciples ne jevment point?
15 Jésus leur répondit : Les amis
de l'époux peuvent-ils s aftliger
pendant que l'époux est avec
eux ? Les jours viendront ovi
l'époux leur sera enlevé, et alors
10 ils jeimeront. Personne ne met
une pièce de drap neuf îi un
vieil habit ; car elle emporterait
xme partie de l'habit, et la dé-
17 chirure serait pire. On ne met
pas non })lus du vin nouveau
dans de vieilles outres ; autre-
ment, les outres se rompent, le
vin se répand, et les outres sont
perdues ; mais on met le vin
nouveau dans des outres neuves,
et le vin et les outres se con-
servent.
18 Tandis qu'il leur adressait ces
paroles, voici, un chef ^ arriva, se
prosterna devant lui, et dit : Ma
fille est morte il y a un instant ;
mais viens, impose-lui les mains,
19 et elle vivra. Jésus se leva, et
le suivit avec ses disciples.
20 Et voici, une femme atteinte
d'ime perte de sang depuis douze
ans s'approcha par derrière, et
toucha le bord de son vêtement.
21 Car elle disait en elle-même : Si
je puis seulement toucher son
22 vêtement, je serai guérie. Jésus
se retourna, et dit, en la voyant :
Prends courage, ma fille, ta foi
' Un chef, un chef de synagogue, nommé
.Tairus, d'après les récits parallèles de Marc et
de Luc.
MATTHIEU.
t'a
Chap. 9, V. 36.
Et cette femme fut
guérie à l'heure même.
Lorsque Jésus fut arrivé à la 23
maison du chef, et qu'il vit les
joueurs de flûte et la fovde bruy-
ante, il leur dit : lie tirez-vous ; 24
car la jeune fille n'est pas morte,
mais elle dort. Et ils se mo-
quaient do lui. Quand la foule 25
eut été renvoyée, il entra, prit la
main de la jeune fille, et la jeune
fille se leva. Le bi'uit s'en répan- 26
dit dans toute la contrée.
Étant parti de là, Jésus fut 27
sui\ i par deux aveugles, qui cri-
aient : Aie pitié de nous. Fils de
David ^ ! Lorsqu'il fut arrivé à 28
la maison, les aveugles s'appro-
chèrent de lui, et Jésus leur dit :
Croyez-vous que je puisse faire
cela ^ ? Oui, Seigneur, lui répon-
dirent-ils. Alors il leiir toucha 29
les yeux, en disant : Qu'il vous
soit fait selon votre foi. Et leurs 30
yeux s'ouvrirent. Jésus leur fit
cette recommandation sévère :
Prenez garde que personne ne
le sache. Mais, dès qu'ils furent 31
sortis, ils réi^andirent sa renom-
mée dans tout le pays.
Comme ils s'en allaient, voici, 32
on amena à Jésiis un démoni-
aque niTiet. Le démon ayant été 33
chassé, le muet parla. Et la
foule étonnée disait : Jamais pa-
reille chose ne s'est vue en Is-
raël. Mais les pliarisiens dirent : 34
C'est i)ar le prince des démons
qu'il chasse les démons.
Mission des douze apôtres.
Jésus parcourait toutes les 35
villes et les villages, enseignant
dans les synagogues, prêchant
la bonne nouvelle du royaume,
et guérissant toute maladie et
toTite infirmité.
Voyant la foide, il fut ému 36
' Fils de David, expression désignant le
Messie.
^ Cela, ce que vous désirez. -
12
Chai'. 9, V. 56.
(le coiiipassioii pour elle, parce
({n'ello était languissante et abat-
tue, comme des brebis (jni n'ont
37 point de berger. Alors il dit
à ses disciples : La moisson est
grande, mais il y a peu d'ouvriers.
38 Priez donc le maître de la mois-
son d'envoyer des ouvriers dans
sa moisson.
"1 Q Puis, ayant appelé ses douze
disciples, il leur donna le pou-
voir de chasser les esprits im-
purs, et de guérir toute maladie
et toute infirmité.
2 Voici les noms des douze
apôtres.
Le premier, Simon ajjpelé
Pierre, et André, son frère ;
Jacques, fils de Zébédée, et
3 Jean, son frère ; Philippe, et
Barthélémy ' ; Thomas, et Mat-
thieu, le publicain ; Jacques, fils
4 d' Alphée, et Lebbée " ; Simon
le Cananite ', et Judas l'Iscariot^,
celui qui livra Jésiis.
5 Tels sont les douze que Jésus
envoya, après leur avoir donné
les instructions suivantes :
N'allez pas vers les païens, et
n'entrez pas dans les villes des
6 Samaritains ^ ; allez plutôt vers
les brebis perdues de la maison
7 d'Israël. Pendant votre route,
prêchez, et dites : Le royaume
8 des cieux est proche. Guérissez
les malades,ressuscitez les morts,
purifiez les lépreux, chassez les
' BartMlemy, probablement le même qui est
appelé Nailianaël Jean i. 46 ; xxi. 2.
^ Lehbie, appelé aussi Tliaddée et Jiule.
^ Le Cananite, d'un mot araméeu qui signi-
fie zélé, zélateur. Dans Luc vi. 15, et Act.
I. 13, Simon est appelé le zélote, terme grec
qui a le même sens. L'apôtre, ainsi désigné,
paraît avoir été du nombre de ces Juifs ardents
pour la conservation des traditions religieuses
et nationales, et qui étaient connus sous le
jiom de " zélateurs."
■' IJIscariot, ou homme de Karivth, ville de
Judée.
■' Samaritains, en hostilité avec les Juifs
du reste de la Palestine ; leur pays était situé
entre la Galilée et la Judée.
MATTHIEU.
Chap, 10, V. 21.
démons. Vous avez reçu gra-
tuitement, donnez gratuitement.
Ne prenez ni or, ni argent, ni !)
nu)nnaie \ dans vos ceintiu-es ; ni 10
sac pour le voyage, ni deux tu-
niipies, ni souliers, ni bâton ; car
l'ouvrier mérite sa nourriture.
Dans quekpie ville ou village 1 1
que vous entriez, informez-vous
s'il s'y trouve quelque homme
honorable, et demeurez chez lui
jusfpi'à ce (pie vous partiez. En 12
entrant dans la maison, saluez-
la ; et, si la maison en est digne, 13
que votre j)aix " vienne sur elle ;
mais si elle n'en est pas digne,
que votre paix retoxirne à vous.
Lorstpi'on ne vous recevra pas 14
et qu'on n'écoutera pas vos pa-
roles, sortez de cette maison ou
de cette ville et secouez la pous-
sière de vos pieds. Je vous le 15
dis en vérité : au jour du juge-
ment, le i)ays de Sodome et de
Gomorrhe sera traité moins ri-
goureusement que cette ville-là.
Voici, je vous envoie connue 10
des brebis au milieu des loups.
Soyez donc priulents connue les
serpents, et simjdes comme les
colombes. Mettez-vous en garde 17
contre les honnnes ; car ils vous
livreront aux tribunaux, et ils
vous battront de verges dans
lem-s synagogues; vous serez 18
menés, à cause de moi, devant
des goviverneurs et devant des
rois, pour sei'vir de témoignage
à eux et aux païens. Mais, quand lit
on vous livrera, ne vous inquié-
tez ni de la manière dont vous
parlerez ni de ce que vous direz:
ce que vous aurez à dire vous
sera donné à l'heure même ; car 20
ce n'est pas vous (pii i)arlerez,
c'est l'Esprit de votre Père qui
parlera en ^ous.
Le frère livrera son frère à la 21
' Si monnaie, grec ni ciiirre.
- " Que la paix soit avec vous ! " Telle était
la formule ordinaire de salutation.
13
CHxVP. 10, V. 21
MATTHIEU.
Chap. 11, V. 2.
mort, et le père son enfant ; les
enfants se soulèveront contre
leurs parents, et les feront moix-
22 rir. Vous serez haïs de tous, à
cause de mon nom ; mais celui
qui persévérera jusqiià la fin sera
23 sauvé. Quand on vous persécu-
tera dans une ville, fuyez dans
une autre. Je vous le dis en
vérité, vous n'aurez pas achevé de
]mrcourir les villes d'Israël, que
le Fils de l'homme sera venu.
24 Le disciple n'est pas plus que
le maître, ni le serviteur plus
25 que son seigneur. 11 suffit au
disciple d'être traité comme son
maître, et au serviteur comme
son seigneur. S'ils ont ajjpelé
le maître de la maison Béelzé-
bul \ à combien phis forte raison
appelleront-ils ainsi les gens de
26 sa maison. Ne les craignez donc
point ; car il n'y a rien de caché
qui ne doive être découvert, ni
de secret qui ne doive être con-
27 nu. Ce que je vous dis dans les
ténèbres, dites-le en plein jour ;
et ce qui vous est dit à l'oreille,
28 prêchez-le sur les toits. Ne crai-
gnez pas ceux qui tuent le corps
et qui ne peuvent tuer l'âme ;
craignez plutôt celui qui peut
faire périr l'âme et le corps dans
29 la géhenne. Ne vend-on pas
deux passereaux pour un sou ?
Cependant, il n'en tombe pas un
à terre sans la volonté de votre
30 Père. Et même les cheveux de
votre tête sont tous comptés.
31 Ne craignez donc point : vous
valez plus que beaucoup de pas-
sereaux.
32 C'est pourquoi, quiconque me
confessera devant les hommes,
je le confesserai aussi devant
mon Père qui est dans les cieux ;
33 mais quiconque me reniera de-
vant les hommes, je le renierai
' Béelzébuî, le prince des démons, Satan,
voy. XII. 24, 26.
aussi devant mon Père qui est
dans les cieux.
Ne croyez pas que je sois venii 34
apporter la paix sur la terre ; je
ne suis pas venu apporter la
paix, mais l'épée. Car je suis 35
^enu mettre la division entre
l'homme et son père, entre la
fille et sa mère, entre la belle-
fille et sa belle-mère ; et l'homme 36
aura pour ennemis les gens de sa
maison. Celui qui aime son père 37
ou sa mère plus que moi n'est
pas digne de moi, et celui qui
aime son fils ou sa fille plus que
moi n'est pas digne de moi ; celui 38
qui ne prend pas sa croix, et ne
me suit pas, n'est pas digue de
moi. Cehii qui conservera sa 39
vie la perdra, et celui qui perdra
sa vie à cause de moi la retrou-
vera.
Celui qui vous reçoit me re- 40
çoit, et cehii qui me reçoit reçoit
celui qui m'a envoyé. Celui qui 41
reçoit un prophète en qualité de
prophète recevra une récom-
pense de prophète, et celui qui
reçoit un juste en qualité de
juste recevra une récompense
de juste. Et quiconque donnera 42
seulement un verre d'eau froide
à l'im de ces petits parce qu'il .
est mon disciple, je vous le dis
en vérité, il ne perdra point sa
récompense.
Lorsque Jésus eut achevé de 11
donner ses instructions à ses
douze disciples, il pai'tit de là,
pour enseigner et prêcher dans
les villes du pays.
Message de Jean-Baptiste auprès de Jésus. —
Témoignage sur Jeau-Bajitiste. — Reproches
aux villes impénitentes. — Les choses ré-
vélées aux enfants. — Aller à Jésus et ac-
cepter son joug.
Jean, ayant entendu parler 2
dans sa prison ^ des œuvres du
Christ, lui fit dire par ses dis-
Dans sa lyrison, voy. iv. 12.
14
Chap. 11, V. 2.
MATTHIEU.
3 eiples : Es-tu celui qui doit venir.
ou devons-nous en attendre lui
4 autre ? Jésus leur répondit :
Allez rapporter à Jean ce ([ue
vous entendez et ce que vous
5 voyez : les aveugles voient, les
boiteux marchent, les lépreiix
sont pui'ifiés, les sourds enten-
dent, les morts ressuscitent, et
la bonne nouvelle est annoncée
6 aux pauvres. Heureux celui
pour qui je ne serai pas une
occasion de chute !
7 Comme ils s'en allaient, Jésus
se mit à dire à la foule, au sujet
de Jean : Qu'êtes-vous allés voir
au désert ? im roseau agité par
S le vent ? Mais, qu'êtes-vous
allés voir ? un homme vêtu
d'habits précieux ^ ? Voici, ceux
qui portent des habits précieux
sont dans les maisons des rois.
9 Qu'êtes-vous donc allés voir?
un prophète? Oui, vous dis-je,
10 et plus qu'un prophète. Car
c'est celui dont il est écrit :
Voici, j'envoie mon messager
devant ta face, pour préparer
11 ton chemin devant toi. Je vous
le dis en vérité, parmi ceux qui
sont nés de femmes, il n'en a
point paru de plus grand que
Jean-Baptiste. Cependant, le
plus petit dans le royaume des
cieux est plus grand que lui.
12 Depuis le temps de Jean-Baptiste
jusqu'à présent, le royaume des
cieux est forcé, et ce sont les
13 violents qui s'en emparent. Car
tous les i^rophètes et la loi ont
14 prophétisé jusqu'à Jean ; et, si
vous voulez le comprendre, c'est
lui qui est l'Élie qui devait venir'.
15 Que celui qui a des oreilles pour
entendre entende.
lt> A qui comparerai-je cette gé-
' Précieux, gi-ec doux, tendres, délicats : sur
le vêtement de J.-Bapt. voy. m. 4.
" Les Juifs, prenant à la lettre Mal. iv. 5,
croyaient que le Messie aurait pour précur-
seur le prophète P^lie, reveiui sur la terre.
Chap. 11, v. 25.
nération ? Elle ressemble à des
enfents assis dans des places
publiques, et qui, s'adressant à
d'autres enfonts, disent: Nous 17
vous avons joué de la flûte, et
vous n'avez pas dansé : nous
avons chanté des complaintes, et
vous ne vous êtes pas lamentés.
Car Jean est venu, ne mangeant 18
ni ne buvant, et ils disent : 11 a
un démon. Le Fils de l'homme 19
est venu, mangeant et biivant, et
ils disent: C'est un mangeur et
un buveur, un ami des publicains
mauvaise vie.
et des gens de
Mais la sagesse a été justifiée
par ses enfants.
Alors il se mit à faire des 20
reproches aux \-illes dans les-
quelles avaient eu lieu la pliqiart
de ses miracles, parce qu'elles
ne s'étaient pas repenties. Mal- 21
heur à toi, Chorazin ! malheur à
toi, Bethsaïda ' ! car, si les mira-
cles qui ont été faits au milieu
de vous avaient été faits dans
Tyr et dans Sidon ^ il y a long-
temps qu'elles se seraient re-
penties, en iDrenant le sac et la
cendre. C'est pourquoi je vous 22
le dis : au jour du jugement,
Tyr et Sidon seront traitées
moins rigoureusement que vous.
Et toi, Capernaum, qui as été 23
élevée jusqu'au ciel, tu seras
abaissée jusqu'au séjour des
morts; car, si les miracles qui
ont été faits au milieu de toi
avaient été faits dans Sodome,
elle subsisterait encore aujour-
d'hui. C'est pourquoi je vous 24
le dis : au jour du jugement, le
l^ays de Sodome sera traité
moins rigoureusement que toi.
En ce temps-là, Jésus prit la 25
parole, et dit : Je te loue, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
' Chorazin, Bethsaïda, villes sur les bords
de la mer de Galilée.
" Tyr, Sidon, principales villes de la Phc-
nicie, où l'on adorait Baal et Astarté.
15
Chap. 11, V. 25.
MATTHIEU.
Chap. 12, v. 18.
(le ce que tu as caché ces choses
aux sages et aux intelligents, et
de ce que tu les as révélées aux
26 enfants. Oui, Père, je te loue
de ce que tu l'as voulu ainsi.
27 Toutes choses m'ont été données
par mon Père, et personne ne
connaît le Fils, si ce n'est le
Père ; personne non plus ne
connaît le Père, si ce n'est le
Fils et celui à qui le Fils veut le
révéler.
28 Venez à moi, vous tous qui
êtes fatigiiés et chargés, et je
29 vous donnerai du repos. Prenez
mon joug sur vous et recevez
mes instructions, car je suis
doux et luunble de cœur ; et
vous trouverez du repos poxu'
30 vos âmes. Car mon joug est
doux, et mon fardeau léger.
Les épis de blé et le sabbat. — L'homme qui a
la main sèche. — Le démoniaque aveugle et
muet. — Attaque des pharisiens et réponse
de Jésus. — Le péché contre le Saint-Esprit.
— Un miracle refusé. — La mère et les frères
de Jésus.
10 En ce temps-là, Jésus traversa
des champs de blé un jour de
sabbat. Ses discijîles, qui avaient
faim, se mirent à arracher des
2 épis et à manger \ Les pha-
risiens, voyant cela, lui dirent :
Voici, tes disciples font ce qu'il
n'est pas permis de faire pendant
3 le sabbat^. Mais Jésus leur ré-
pondit : N'avez-vous pas lu ce
que fit David, lorsqu'il eut faim,
lui et ceux qui étaient avec lui ;
4 comment il entra dans la maison
de Dieu, et mangea les pains de
proposition, qu'il ne lui était
pas permis de manger, non plus
qu'à ceux qui étaient avec lui, et
' Cela était permis par la loi de Moïse :
" Si tu entres dans les blés de ton jirochain, tu
pourras cueillir des épis avec la main." Deut.
XXIII. 25.
" Tout travail était interdit le jour du sab-
bat. Les j)harisiens, exagérant la portée de
cette défense, virent un acte blâmable dans
ce qu'avaient fait les disciples.
qui étaient réservés avix prêtres
seuls ^ ? Ou, n'avez-vous pas lu 5
dans la loi que, les jours de
sabbat, les prêtres violent le
sabbat dans le temple ^ sans se
rendre coupables ? Or, je vous 6
le dis, il y a ici quelque chose
de i)lus grand que le temple.
Si vous saviez ce que signifie : 7
Je prends plaisir à la miséri-
corde, et non aux sacrifices, vous
n'auriez pas condamné des inno-
cents. Car le Fils de l'homme 8
est maître du sabbat.
Etant parti de là, Jésus entra 9
dans la synagogue. Et voici, il 10
s'y trouvait im homme qui avait
la main sèche. Ils demandèrent
à Jésus : Est-il permis de faire
vme guérison les jours de sabbat?
C'était afin de pouvoir l'accuser.
Il leur répondit : Lequel d'entre 11
vous, s'il n'a qu'une brebis et
qu'elle tombe dans une fosse le
jour du sabbat, ne la saisira pour
l'en retirer? Combien un homme 12
ne vaut-il pas plus qu'une brebis!
Il est donc permis de faire du
bien les jours de sabbat. Alors 13
il dit à l'homme : Étends ta
main. Il létendit, et elle devint
saine comme l'autre.
Les i)harisiens sortirent, et ils 14
se consultèrent sur les moyens
de le faire périr. Mais Jésus, 15
l'ayant su, s'éloigna de ce lieu.
Une grande foule le suivit. Il
guérit tous les malades, et il leur 1(5
recommanda sévèrement de ne
pas le faire connaître, afin que 17
s'accomplît ce qui avait été an-
noncé par Esaïe, le prophète :
Voici mon serviteur que j'ai 18
choisi, mon bien-aimé en qui
mon âme a pris plaisir. Je
' Voy. le trait historique 1 Sam. xxi. 1-6,
et la loi sur les jsains de proposition Lév.
xxiv. 5-9.
" En ce sens qu'ils offrent des sacrifices le
jour du sabbat (Nomb. xxviii. 9-10), ce
qui pourrait être aussi envisagé comme un
travail.
16
Chap. 12, V. 18
MATTHIEU.
Chap. 12, \. 42.
mettrai mon Esprit sur lui, et
il annoncera la justice aux na-
19 tiens. Il ne contestera point, il
ne criera point, et ])ersonne
n'entendra sa voix dans les rues.
20 II ne brisera point le roseau
cassé, et il n'éteindra point le
Imnignon qui fume encore, jus-
qu'à ce qu'il ait fait trionqjher la
21 justice. Et les nations espére-
ront en son nom.
22 Alors on lui amena un dé-
moniaque aveugle et muet, et il
le guérit, de sorte que le muet
23 parlait et voyait. Toute la foule
étonnée disait : N'est-ce point là
24 le Fils de David ? Les phari-
siens, ayant entendu cela, dirent:
Cet homme ne chasse les démons
que par Béelzébul, i)rince des
25 démons. Comme Jésus connais-
sait leurs pensées, il leur dit :
Tout royaume divisé contre lui-
même est dévasté, et toute ville
ou maison divisée conti*e elle-
26 même ne peut sid:)sister. Si
Satan chasse Satan, il est divisé
contre lui-même; comment donc
27 son royaume subsistera-t-il? Et
si moi, je chasse les démons
par Béelzébul, vos fils par qui
les chassent-ils ? C'est pour-
quoi ils seront eux-mêmes vos
28 juges. Mais, si c'est par l'Esprit
de Dieu que je chasse les dé-
mons, le royaume de Dieu est
29 donc venu vers vous. Ou, com-
ment quelqu'un peut-il entrer
dans la maison d'un homme fort
et piller ses biens, sans avoir
auparavant lié cet homme fort ?
Alors seulement il pillei'a sa
30 maison. Celui qui n'est pas avec
moi est contre moi, et celui ([ui
n'assemble pas avec moi disperse.
31 C'est i)ourquoi je vous dis :
Tout i)éché et tout blasi)hème
sera pardonné aux hommes, mais
le blasphème contre l'Esprit ne
32 sera i^oint pardonné. Quicon-
que parlera contre le Fils de
l'homme, il lui sera pardonné ;
mais quiconque parlera contre
le Saint-Es])rit, il ne lui sera
jjardonné ni dans ce siècle ni
dans le siècle à venir. Dites 33
que l'arbre est bon et que son
fruit est bon, ou dites que l'arbre
est mauvais et que son fruit est
mauvais ; car on coimaît l'arbre
par le fruit. Ilaces de vipères, 34
comment pourriez-vous dù-e de
])onnes choses, méchants connue
vous l'êtes ? Car c'est de l'abon-
dance du cœur que la bouche
parle. L'homme bon tire de 35
bonnes choses de son bon trésor,
et l'homme méchant tire de
mauvaises choses de son mau-
vais trésor. Je vous le dis : au 36
jour du jugement, les hommes
rendront compte de toute parole
vaine (pi'ils auront proférée.
Car, par tes paroles tu seras 37
justifié, et par tes paroles tu
seras condamné.
Alors quelques-uns des scribes 38
et des pharisiens prirent la pa-
role, et dirent : Maître, nous
voudrions te voir faire un mi-
racle. Il leur répondit : Une 39
génération méchante et adultère
demande nn miracle; il ne lui
sera domié d'autre miracle qvie
celui du prophète Jonas. Car, 40
de même que Jonas fut trois
jours et trois nuits dans le ventile
d'un grand poisson, de même le
Fils de l'honnne sera trois jours
et trois nuits dans le sein de la
terre. Les honnnes de Ninive 41
se lèveront, au jour du juge-
ment, avec cette génération et
la condanmeront, parce qu'ils se
repentirent à la prédication de
Jonas ; et voici, il y a ici ])his
que Jonas. La reine du Midi 42
se lèvera, au jour du jugement,
avec cette génération et la con-
danuiera, parce qu'elle vint des
extrémités de la terre pour
entendre la
de Salo-
17
Chap. 12, V. 42.
MATTHIEU.
Chap. 13, v. 17.
mon ^ ; et voici, il y a ici plus
que Salomon.
43 Lorsque Tesprit im])ur est
sorti d'un lioninie, il va dans des
lieux arides, chercliant du re-
pos, et il n'en trouve point.
44 Alors il dit: Je retournerai dans
ma maison d'où je suis soi'ti ;
et. quand il arrive, il la trouve
45 vide, balayée et ornée. Il s'en
va, et il prend avec lui sept
autres esprits plus méchants que
lui ; ils entrent dans la maison,
s'y établissent, et la dernière
condition de cet homme est pire
que la première. 11 en sera de
même pour cette génération mé-
chante.
4() Comme Jésus s'adressait en-
core à la foule, voici, sa mère
et ses frères, qui étaient dehors,
47 cherchèrent à lui parler. Quel-
qu'un lui dit : A^oici, ta mère et
tes frères sont dehors, et ils
48 cherchent à te parler. Mais
Jésus répondit à celui qui le
lui disait : Qui est ma mère, et
49 qui sont mes frères ? Puis,
étendant la main siir ses disci-
ples, il dit: Voici ma mère et
50 mes frères. Car, quiconque fait
la volonté de mon Père qui est
dans les cieux, celui-là est mon
frère, ma sœur, et ma mère.
Paraboles du semeur, — de l'ivraie, — du grain
, de sénevé, — du levain,^-du trésor .caché, —
de la perle, — du filet.
13
Ce même jour, Jésus sortit
de la maison, et s'assit au bord
2 de la mer. Une grande foule
s'étant assemblée auprès de lui,
il monta dans une barque, et il
s'assit. Toute la foule se tenait
3 sur le rivage. 11 leur parla en
paraboles sur beaucoiqj de
choses, et il dit :
Un semeur sortit pour semer.
4 Comme il semait, une partie de
' Voy. 1 Rois X. 1-13.
la semence tomba le long du
chemin: les oiseaux vinrent, et
la mangèrent. Une atitre partie 5
tomba dans les endroits pier-
reux, où elle n'avait pas beau-
coup de terre : elle leva aussitôt,
parce qu'elle ne trouva pas un
sol profond; mais, quand le 0
soleil parut, elle fut brûlée et
sécha, faute de racines. Une 7
aiitre partie tomba parmi les
épines : les épines montèrent,
et l'étoufïèrent. Une autre par- 8
tie tomba dans la bonne terre :
elle donna du fruit, un grain
cent, un autre soixante, un autre
trente. Que celui qui a des 9
oreilles pour entendre entende.
Les disciples s'ai^prochèrent, 10
et lui dirent : Pourquoi leur
parles-tu en paraboles? Jésus 11
leur répondit : Parce qu'il vous
a été donné de connaître les
mystères du royaume des cieux, •
et que cela ne leur a pas été
donné. Car on donnera à celui 12
qui a, et il sera dans l'abon-
dance, mais à celui qui n'a pas
on ôtera même ce qu'il a. C'est 13
pourquoi je leur parle en para-
boles, parce qu'en voyant ils ne
voient point, et (juen entendant
ils n'entendent ni ne compren-
nent. Et pour eux s'accomplit 14
cette prophétie d'Ésaïe : Vous
entendrez de vos oreilles, et
vous ne comprendrez point ;
vous regarderez de vos yeux,
et vous ne verrez point. Car le 15
coeiu' de ce peiqole est devenu
insensible ; ils ont cndiu'ci leurs
oreilles, et ils ont fermé leurs
yeux, de peur qu'ils ne voient
de leurs yeux, qu'ils n'entendent
de leurs oreilles, qu'ils ne com-
prennent de leur cœm-, qu'ils ne
se convertissent, et que je ne
les guérisse. Mais heureux sont 16
vos yeux, parce qu'ils voient, et
vos oreilles, parce qu'elles en-
tendent! Je vous le dis en vérité, 17
18
Chap. 13, V. 17.
MATTHIEU.
Chap. 13, v. 37.
beaucoup de prophètes et de
justes ont désiré voir ce que
vous voyez, et ne l'ont pas vu,
entendre ce que vous entendez,
et ne l'ont pas entendu.
18 Vous donc, écoutez ce que
signifie la parabole dxi semeur.
19 Lorsqu'un homme écoute la
parole du royaume et ne la com-
prend pas, le malin vient et
enlève ce qui a été semé dans
son cœur : cet honnne est celui
qui a reçu la semence le long
20 du chemin. Celui q\ii a reçu
la semence dans les endi-oits
pieiTCux, c'est celui qui entend
la parole et la reçoit aussitôt
21 avec joie ; mais il n'a pas de
racine en lui-même, il manque
de persistance, et, dès que sm*-
vient une tribxilatîon ou ime
Ijersécution à cause de la parole,
il j trouve une occasion de chute.
22 Celui qui a reçu la semence
parmi les épines, c'est celui qui
entend la parole, mais en qui
les soucis du siècle et la séduc-
tion des richesses étouffent cette
parole, et la rendent infructu-
23 euse. Celui qui a reçu la se-
mence dans la bonne terre, c'est
celui qui entend la parole et la
comprend ; il porte du fruit, et
un grain en donne cent, un autre
soixante, un autre trente.
24 11 leur proposa ime axTtre
parabole, et il dit : Le royaume
des cieux est semblable à un
homme qui a semé une bonne
25 semence dans son champ \ Mais,
pendant que les gens dormaient,
son ennemi vint, sema de l'ivraie
2(5 parmi le blé, et s'en alla. Lors-
que l'herbe eut poussé et donné
du fruit, l'ivraie parut aussi.
27 Les serviteurs du maître de la
maison vinrent lui dire : Sei-
gneur, n'as-tu pas semé une bonne
' C'est-à-dire : " Il en est du royaume des
cieux comme d'un cliamp dans lequel un
homme ;i seuié une bonne semence."
senience dans ton champ? U'où
vient donc qu'il y a de l'ivraie?
11 leur répondit : C'est un en- 28
nemi qiti a fait cela. Et les
serviteurs lui dirent : Veux-tu
que nous allions l'arracher?
Non, dit-il, de peiu- qu'en ar- 2!»
radiant l'ivraie, vous ne déraci-
niez en même tenq)s le blé.
Laissez croître ensemble l'un oO
et l'autre jusqu'à la moisson, et,
à l'époqiie de la moisson, je dirai
aux moissonneurs : Arrachez
d'abord l'ivraie, et liez-la en
gerbes pour la briller, mais a-
niassez le blé dans mon grenier.
11 \e\\r proposa une autre 31
parabole, et il dit : Le royaume
des cieux est semblable à un
grain de sénevé ^ qu'un homme
a pris et semé dans son champ.
C'est la plus petite de toutes 32
les semences ; mais, quand il a
poussé, il est plus grand que
les légumes et devient un ar-
bre, de sorte que les oiseaux du
ciel viennent habiter dans ses
branches.
11 leur dit cette autre para- 33
bole : Le royaume des cieux est
semblable à du levain qu'une
femme a pris et mis dans trois
mesures de farine, pour faire
le^'er toute la pâte.
Jésus dit à la foule toutes ces 34
choses en paraboles, et il ne lui
parlait point sans parabole, afin 35
que s'accomplît ce qui avait été
annoncé par le prophète : J'ou-
vrirai ma bouche en paraboles,
je publierai des choses cachées
depuis la création du monde.
Alors il renvoya la foule, et 36
entra dans la maison. Ses dis-
ciples s'iq)})rochèrent de lui, et
dirent : Explique-noiis la jiara-
bolo de l'ivraie du chanq). 11 37
répoiulit : Celui qui sème la
bonne semence, c'est le Fils de
De sénevé, ou de moutarde.
19
Chap. 13, V. 37.
38 riiomine ; le eliump, c'est le
inonde ; la bonne semence, ce
sont les fils du royanine; l'ivraie,
89 ce sont les fils du malin; l'en-
nemi qui l'a semée, c'est le
diable ; la moisson, c'est la fin
du monde ; les inoissonneiu'S,
40 ce sont les anges. Or, comme
on arrache l'ivraie et qu'on la
jette au feu, il en sera de même
41 à la fin du monde. Le Fils de
l'homme enverra ses anges, qui
arracheront de son royaume tous
les scandales et ceux qui com-
42 mettent l'iniquité ; et ils les jet-
teront dans la fournaise ardente,
où il y aura des pleurs et des
43 grincements de dents. Alors
les justes resplendiront connue
le soleil dans le royaume de leur
Père. Que celui qui a des
oreilles pour entendre entende.
44 Le royaume des cieux est
encore semblable à un trésor
caché dans un champ. L'homme
qui l'a trouvé le cache ; et, dans
sa joie, il va vendre tout ce qu'il
a, et achète ce champ.
45 Le royaume des cieux est en-
core semblable à un marchand
qui cherche de belles perles.
46 II a trouvé une perle de grand
prix; et il est allé vendre tout
ce qu'il avait, et l'a achetée.
47 Le royaume des cieux est
encore semblable à mi filet jeté
dans la mer et ramassant des
48 poissons de toute espèce. Quand
il est renqjli, les pêcheurs le
tirent ; et, après s'être assis sur
le rivage, ils mettent dans des
vases ce qui est bon, et ils jet-
49 tent ce qui est mauvais. Il en
sera de même à la fin du monde.
Les anges viendront séparer les
50 méchants d'avec les justes, et
ils les jetteront dans la fournaise
ardente, oii il y aura des pleurs
et des grincements de dents.
51 Avez-vous conqjris toutes ces
choses ? — Oui, répondirent-ils.
MATTHIEU.
Chap. 14, v. 4.
Et il leur dit : C'est pourquoi, 52
tout scribe instruit de ce qui
regarde le royaume des cieux
est semblable à un maître de
maison qui tire de son trésor des
choses nouvelles et des choses
anciennes.
Jésus à Nazaretli. — Incrédulité des habitants.
Lorsque Jésus eut .achevé ces 53
paraboles, il partit de là. S'étant 54
rendu dans sa patrie \ il en-
seignait dans la synagogue, de
sorte que ceux q\ii l'entendirent
étaient étonnés et disaient: D'où
lui viennent cette sagesse et ces
miracles ? N'est-ce pas le fils du 55
charpentier? n'est-ce pas Marie
qui est sa mère ? Jacques, Jo-
seph, Simon et Jude, ne sont-
ils pas ses frères? et ses sœurs 56
ne sont-elles pas toutes parmi
nous? D'où lui viennent donc
toutes ces choses? Et il était 57
pour eux une occasion de chute.
Mais Jésus leur dit : Un pro-
phète n'est méprisé que dans sa
patrie et dans sa maison. Et il 58
ne fit pas beaucoiqD de miracles
dans ce lieu, à cause de leur in-
crédulité.
llort de Jean-Baptiste. — Multiplication des
pains. — Jésus marchant sur les eaux. —
Guérisons à Génésareth.
En ce temps-là, Hérode le ^^
tétrarque ", ayant entendu par-
ler de Jésus, dit à ses serviteurs: 2
C'est Jean-Bai)tiste ! Il est res-
suscité des morts, et c'est pour
cela qu'il se fait par lui des mi-
racles.
Car Hérode, qui avait fait 3
arrêter Jean, l'avait lié et mis
en prison", à cause d'Hérodias,
femme de Philippe, son frère,
parce que Jean lui disait : 11 4
ne t'est pas permis de l'avoir
' Bans sa patrie, à Nazareth.
^ Hérode le tétrarque, Hérode Antipas, l'un
des fils d'Hérode le Grand, voy. ii. 22.
' Voy. IV. 12.
20
Chap. 14, y. 4.
MATTHIEU.
Chap. 14, v. 33.
5 J)Olll"
femme. Il voulait le faire
mourir, mais il craifiuait la foule,
parce qu'elle regardait Jean
6 comme un prophète. Or, lors-
qu'on célébra l'anniversaire de
la naissance d'Hérode, la fille
d'Hérodias dansa au milieu des
7 convives, et plut à Hérode, de
sorte qu'il promit avec serment
de lui donner ce qxi'elle de-
8 manderait. A l'instigation de sa
mère, elle dit : Donne-moi ici,
sur un plat, la tête de Jean-
9 Baptiste. Le roi fut attristé ;
mais, à cause de ses serments
et des convives, il commanda
10 qu'on la hii donnât, et il envoya
décapiter Jean dans la prison.
11 Sa tète fut apportée sur un plat,
et donnée à la jeune fille, qui
12 la porta à sa mère. Les disci-
ples do Jean vinrent prendre
son corps, et l'ensevelirent. Et
ils allèrent l'annoncer à Jésus.
13 A cette nouvelle, Jéstis partit
de là dans une barque, pour se
retirer à l'écart dans lui lieu
désert ; et la foule, l'ayant su,
le suivit à pied depuis les villes.
14 Quand il sortit, il vit \me grande
foule, et fut ému de compassion
pour elle, et il guérit les ma-
lades.
15 Le soir étant venu, les dis-
ciples s'approchèrent de l^^i, et
dirent : Ce lieu est désort, et
l'heure est déjà avancée ; ren-
voie la foule, afin qu'elle aille
dans les villages, pour s'acheter
16 des vivres. Jésus leiir répondit :
Ils n'ont pas besoin de s'en
aller ; donnez-leur voiTS-mômes
17 à manger. Mais ils lui dirent:
Nous n'avons ici que cinq pains
18 et deux poissons. Et il dit :
19 Apportez-les-moi. Il fit asseoir
la foule sur l'herbe, prit les
cinq pains et les deux poissons,
et, levant les yeux vers le ciel,
il rendit grâces. Puis, il rompit
les pains, et les donna aux dis-
ciples, qui les distribuèrent à
la foule. Tous mangèrent et 20
furent rassasiés, et l'on emporta
douze corbeilles pleines des
morceaux qui restaient. Ceux 21
qui avaient mangé étaient en-
viron cinq mille honnnes, sans
les femmes et les enfants.
Aussitôt après, il obligea les 22
disciples à monter dans la bar-
que et à passer avant lui de
l'autre côté, ])endant qu'il ren-
verrait la foule. Quand il l'eut 23
renvoyée, il monta sur la mon-
tagne, i)our prier à l'écart; et,
comme le soir était venu, il était
là seul.
La barque, déjà au milieu de 24
la mer, était battue par les flots ;
car le vent était contraire. A la 25
quatrième veille de la nuit'.
Jésus alla vers eux, marchant
sur la mer. Quand les disciples 26
le virent marcher sxir la mer, ils
furent troublés, et dirent : C'est
un fantôme! Et, dans leur
frayeur, ils potissèrent des cris.
Jésus leur dit aussitôt: Rassurez- 27
vous, c'est moi ; n'ayez pas peur !
Pierre lui répondit : Seigneur. 28
si c'est toi, ordomie que j'aille
vers toi sur les eaux. Et il dit : 29
Viens ! Pierre sortit de la barque,
et marcha sur les eaux, pour
aller vers Jésus. Mais, voyant 30
que le vent était fort, il eut
peiir ; et, comme il commençait
à enfoncer, il s'écria : Seigneur,
sauve-moi ! Aussitôt Jésus éten- 31
dit la main, le saisit, et lui dit :
Honmie de peu de foi, pourquoi
as-tu douté ? Et ils montèrent 32
dans la barque, et le vent cessa.
Ceux qui étaient dans la bar- 33
que vinrent se prosterner devant
' Vers trois heures du matiu, d'après l'usage
des Romains qui divisaient la nuit en quatre
veilles, chacune d'environ trois heures, à par-
tir du coucher du soleil. Les anciens Israél-
ites n'admettaient que trois veilles, chacune
de quatre heures (Ex. xii. 24; Jug. vu. 19).
21
Chap. 14, V. 33.
MATTHIEU
Chap. 15, v. 24.
Jésus, et dirent : Tu. es véritable-
ment le Fils de Dieu.
34 Après avoir traversé la nier,
ils vinrent dans le pays de Gé-
35 nésareth \ Les gens de ce lieu,
ayant reconnu Jésus, envoyèrent
des messagers dans tous les
environs, et on lui amena tous
36 les malades. Ils le prièrent de
leur permettre seulement de
toucher le bord de son vêtement.
Et tous ceux qui le touchèrent
furent guéris.
Les pharisiens et la tradition.
15
Alors des scribes et des
pharisiens vinrent de Jérusa-
lem auprès de Jésus, et dirent:
2 Pourquoi tes disciples transgres-
sent-ils la tradition" des anciens ?
Car ils ne se lavent pas les mains,
quand ils prennent leurs repas.
3 II leur répondit : Et vous, pour-
quoi transgressez-vous le com-
mandement de Dieu par votre
4 tradition ? Car Dieu a dit :
Honore ton père et ta mère ; et :
Celui qui maudira son père ou
5 sa mère sera puni de mort. Mais
vous, vous dites : Celui qui dira
à son père ou à sa mère : Ce
dont j'aurais pu t'assister est
vme offrande à Dieu, n'est pas
tenvi d'honorer son père ou sa
6 mère. Vous annulez ainsi la
parole de Dieu par votre tra-
7 dition. Hypocrites, Ésaïe a bien
prophétisé sur vous, quand il a
8 dit : Ce peuple m'honore des
lèvres, mais son cœur est éloigné
9 de moi. C'est en vain qu'ils
m'honorent, en donnant des pré-
ceptes qui sont des commande-
ments d'hommes.
10 S'adressant ensuite à la foule,
' Gênêsareth, territoire aux alentours de
la mer de Galilée, nommée aussi lac de Gênê-
sareth.
^ La tradition, jiréceptes et observances,
ajoutés à la loi de Moïse, et transmis d'âge
en âge parmi les Israélites.
il lui dit : Écoutez, et compre-
nez. Ce n'est pas ce qui entre 11
dans la bouche qui souille
l'homme ; mais ce qui sort de
la bouche, c'est ce qui souille
l'homme.
Alors ses disciples s'approche- 12
rent, et lui dirent : Sais-tu que
les pharisiens ont été scandalisés
des paroles qu'ils ont entendîtes?
Il répondit : Toute plante que 13
n'a pas plantée mon Père céleste
sera déracinée. Laissez-les : ce 14
sont des aveugles qui conduisent
des aveugles ; si un aveugle con-
duit un aveugle, ils tomberont
tous deitx dans une fosse,
Pierre, prenant la parole, lui 15
dit: Explique-nous cette para-
bole. Et Jésus dit: Vous aussi, 16
êtes-vous encore sans intelli-
gence ? Ne comprenez-vous pas 17
que tout ce qui entre dans la
bouche A'a dans le ventre, puis
est jeté dans les lieux secrets?
Mais ce qui sort de la bouche 18
vient du cœur, et c'est ce qui
souille l'homme. Car c'est du 19
cœur que viennent les mauvaises
pensées, les meurtres, les adul-
tères, les impudicités, les vols.
ca-
qui 20
mais manger
les faux témoignages, les
lomnies. Voilà les choses
souillent l'homme
sans s'être lavé les mains, cela ne
souille point l'homme.
Jésus sur le territoire de Tyr et de Sidon. —
La femme cananéenne.
Jésus, étant parti de là, se 21
retira dans le territoire de Tyr
et de Sidon. Et voici, une femme 22
cananéenne, qui venait de ces
contrées, lui cria: Aie pitié de
moi. Seigneur, Fils de David !
Ma fille est cruellement tour-
mentée par le démon. Il ne lui 23
répondit pas un mot, et ses
disciiiles s'approchèrent, et lui
dirent avec instance: Renvoie-la,
car elle crie derrière nous. Il 24
22
Chap. 15, V. 24.
MATTHIEU.
Chap. 16, v. 8.
répondit : Je liai été envoyé
qu'aux brebis i^erducs de la
25 maison d'Israël. Mais elle vint
se prosterner devant lui, disant :
2fi Seigneur, seeours-nioi ! 11 ré-
pondit : 11 n'est pas bien de
prendre le pain des enfants, et
de le jeter aux petits cliiens.
27 Oui, Seigneur, dit-elle, mais les
petits chiens mangent les miettes
qui tombent de la table de leurs
28 maîtres. Alors Jésus lui dit :
Femme, ta foi est grande ; qu'il
te soit fait comme tu désires.
Et, à l'heure même, sa fille fut
guérie.
Jésus de retour vers la mer de Galilée. —
Nombreuses guérisons.— Seconde multipli-
cation des jiains. — Un signe du ciel de-
mandé par les pharisiens et les sadducéens.
• — Le levain des jibarisiens.
29 Jésus quitta ces lieux, et^ vint
près de la mer de Galilée. Etant
monté sur la montagne, il s'y
30 assit. Alors s'approcha de lui
ime grande foule, ayant avec elle
des boiteux, des aveugles, des
muets, des estropiés, et beaucoup
d'autres malades. On les mit
31 à ses pieds, et il les guérit ; en
sorte que la foule était dans
l'admiration de voir que les
muets parlaient, que les estropiés
étaient guéris, que les boiteux
marchaient, que les aveugles
voyaient; et elle glorifiait le
Dieu d'Israël.
32 Jésus, ayant appelé ses disci-
ples, dit : Je suis ému de com-
l^assion pour cette foule ; car
voilà trois jours qu'ils sont près
de moi, et ils n'ont rien à manger.
Je ne veux pas les renvoyer à
jeun, de peur que les forces ne
33 leur manquent en chemin. Les
disciples lui dirent : Comment
nous procurer dans ce lieu désert
assez de i)ains pour rassasier
34 ime si grande foule ? Jésus leur
demanda : Combien avez-vous
de pains? Sept, répondirent-ils.
et quelques petits poissons.
Alors il fit asseoir la foule par 35
terre, prit les sept pains et les 36
poissons, et, après avoir rendu
grâces, il les rompit, et les donna
à ses disciples, qui les distribuè-
rent à la foule. Tous mangèrent 37
et furent rassasiés, et Ton em-
porta sept corbeilles pleines des
morceaux qui restaient. Ceux 3S
(jui avaient mangé étaient quatre
mille hommes, sans les femmes
et les enfants.
Ensuite, il renvoya la foule, 39
monta dans la barque, et se
rendit dans la contrée de Maga-
dan '.
Les pharisiens et les saddu- 1 A
céens abordèrent Jésus, et,
pour l'éprouver, lui demandèrent
de leur faire voir un signe venant
du ciel. Jésus leur répondit : 2
[Le soir, vous dites : Il fera beau,
car le ciel est rouge ; et le matin : 3
Il y aura de l'orage aujourd'hui,
car le ciel est d'mi rouge sombre.
H^i^ocrites, vous savez discerner
l'aspect du ciel, et vous ne
])ouvez discerner les signes des
temps.] Une génération mé- 4
chante et adultère demande un
miracle ; il ne lui sera donné
d'autre miracle que celui de
Jouas.
Puis il les quitta, et s'en alla.
Les disciples, en passant à 5
l'autre bord, avaient oublié de
prendre des pains. Jésus leur <?
dit : Gardez-vous avec soin du
levain des i^harisiens et des
sadducéens. Les disciples rai- 7
sonnaient en eux-mêmes, et di-
saient : C'est parce que nous
n'avons pas pris des pains. Jésus, 8
l'ayant connu, dit : Pourquoi
raisonnez-vous en vous-mêmes,
gens de peu de foi, sur ce que
vous n'avez pas iJris des pains?
' Jfaffcidan, lieu
même que Magdala,
Galilée.
inconnu, peut-être
à l'ouest de la mer
le
de
23
Chap. 16, V. 9.
MATTHIEU.
Chap. 1T, v. i.
9 Êtes-vous encore sans intelli-
gence, et ne vous rappelez-vous
plus les cinq pains des cinq mille
hommes et combien de corbeilles
10 vous avez emportées, ni les sept
pains des quatre mille hommes
et combien de corbeilles vous
11 avez emportées? Comment ne
comprenez-vous pas que ce n'est
pas au sujet de j)ains que je
vous ai dit: Gardez-vous du
levain des j^harisiens et des sad-
12 ducéens? Alors ils comprirent
que ce n'était pas du levain du
pain qu'il avait dit de se garder,
mais de l'enseignement des pha-
risiens et des sadducéens.
Jésus sur le territoire de Césarée de Philipjse.
— Opinions diverses sur le Christ. — Con-
fession de Pierre. — Jésus annonce ses
soirffrances et sa mort. — Comment suivre
Jésus.
13 Jésus, étant arrivé dans le ter-
ritoire de Césarée de Philippe',
demanda à ses disciples : Qui
dit-on que je suis, moi, le Fils
14 de l'homme ? Ils répondirent :
Les uns disent que tu es Jean-
Baptiste ; les autres. Elle ; les
autres, Jérémie, ou l'un des
15 prophètes. Et vous, leur dit-il,
qui dites-vous que je suis?
16 Simon Pierre répondit : Tu es
le Christ, le Fils du Dieu vivant.
17 Jésus, reprenant la parole, lui
dit : Tu es heureux, Simon, fils
de Jonas ; car ce ne sont pas la
chair et le sang qui t'ont révélé
cela, mais c'est mon Père qui est
18 dans les cieux. Et moi, je te dis
que tu es Pierre, et que sur cette
pierre je bâtirai mon Eglise, et
que les portes du séjour des
morts ne prévaudront point
19 contre elle. Je te donnerai les
clefs du royaume des cieux : ce
' Césarée de Pldlippe, ville ainsi nommée
par le tétrarque Philippe, fils d'Hérode le
Grand ; elle s'appelait auparavant Panéas, et
était située près des sources du Jourdain, au
nord-est de la Palestine.
que tiT lieras sur la terre sera lié
clans les cieux, et ce que tvt
délieras sur la terre sera délié
dans les cieux. Alors il recom- 20
manda aux disciples de ne dire
à personne qu'il était le Christ.
Dès lors Jésus commença à 21
faire connaître à ses disciples
qu'il fallait qu'il allât à Jéru-
salem, qu'il souffrît beaucoup
de la part des anciens, des chefs
des prêti'es et des scribes, qu'il
fût mis à mort, et qu'il ressuscitât
le troisième jour. Pierre, l'ayant 22
pris à part, se mit à le reprendre,
et dit : A Dieu ne plaise, Sei-
gneiu' ! Cela ne t'arrivera pas.
Mais Jésus, se retournant, dit à 23
Pierre : Arrière de moi, Satan !
tu m'es en scandale ; car tu ne
conçois pas les choses de Dieu,
tu n'as que des pensées hu-
maines.
Alors Jésus dit à ses disciples : 24
Si quelqu'un veut venir après
moi, qu'il renonce à lui-même,
qu'il se charge de sa croix, et
qu'il me suive. Car celui qui 25
voudra sauver sa vie la perdra,
mais celui qui la perdra à cause
de moi la trouvera. Et que ser- 26
virait-il à un homme de gagner
tout le monde, s'il perdait son
âme ? ou, que donnerait un
homme en échange de son âme ?
Car le Fils de l'homme doit venir 27
dans la gloire de son Père, avec
ses anges ; et alors il rendra
à chacun selon ses œuvres. Je 28
vous le dis en vérité, quelques-
ims de ceux qui sont ici ne
mourront point, qu'ils n'aient vu
le Fils de l'homme venir dans
son règne.
Jésus sur une , haute moutagne : la trans-
figuration.— Elle déjà venu. — Guérison
d'un lunatique. — Jésus annonce sa mort et
sa résurrection.
Six jours après, Jésus prit "J^^
avec lui Pierre, Jacques, et
Jean, son frère, et il les conduisit
24
Chap. 17, V. I.
MATTHIEU.
CuAP. 17, V. 25.
ù l'écai-t sur une haute montagne.
2 II fut transfigviré devant eux ;
son visage resplendit connue le
soleil, et ses vêtements devinrent
3 blancs comme la lumière. Et
voici. Moïse et Elle leur appa-
rurent, s'entretenant avec lui.
4 Pierre, prenant la parole, dit à
Jésus : Seigneur, il est bon que
nous soyons ici ; si tu le veux, je
dresserai ici trois tentes, une
poiir toi. une pour Moïse, et une
5 pour Elle. Comme il parlait
encore, une nuée lumineuse les
couvrit. Et voici, une voix fit
entendre de la nuée ces paroles :
Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui j"ai mis toute mon afîec-
6 tion : écoutez-le ! Lorsqu'ils
entendirent cette voix, les disci-
})les tombèrent sur leur face, et
furent saisis d'une grande fray-
7 eur. Mais Jésus, s'approcliant,
les toucha, et dit : Levez-vous,
8 n ayez pas peur
! Ils levèrent
les yeux, et ne virent que Jésus
seul.
9 Comme ils descendaient de la
montagne, Jésus leur donna cet
ordre : Ne parlez à personne de
cette vision, jusqu'à ce que le
Fils de l'homme soit ressuscité
des morts.
10 Les disciples lui firent cette
question : Pourqxioi donc les
scril)es disent-ils qu'Elie doit
11 venir pi-emièrement? Il répon-
dit : Il est vrai qu'Elie doit venir,
12 et rétablir toutes choses. Mais
je vous dis qu'Elie est déjà venu,
qu'ils ne l'ont pas reconnu, et
(ju'ils l'ont traité comme ils ont
voulu. De même le Fils de
l'homme souffrira de leur part.
13 Les disciples comprirent alors
qu'il leur parlait de Jean-Bap-
tiste.
14 Lorsqu'ils furent arrivés ])rès
de la foule, un liomme vint se
1 T) jeter à genoux devant Jésus, et
dit : Seigneur, aie pitié de nion
fils, qui est huiatiqiie, et qui
soufire cruellement ; il tombe
souvent dans le feu, et souvent
dans leau. Je l'ai amené à tes Ifi
disciples, et ils n'ont pas pu le
guérir. Race incrédule et per- 1 7
verse, répondit Jésus, jusques à
quand serai-je avec vous ? jus-
ques à quand vous su])porterai-
je? Amenez-le-moi ici. Jésus 18
menaça le démon, qui sortit de
lui, et l'enfant fut guéri à l'heure
même.
Alors les discii^les s'appro- 19
chèrent de Jésiis, et lui dirent
en particulier : Pourquoi n'avons-
nous pu chasser ce démon ? C'est 20
à cause de votre incrédulité, leur
dit Jésus. Je vous le dis en
vérité, si vous aviez de la foi
connue un grain de sénevé, vous
diriez à cette montagne : Trans-
porte-toi d'ici là, et elle se trans-
porterait ; rien ne voiis serait
impossible. [Mais cette sorte 21
de démon ne sort que par la
prière et par le jeïïne.]
Pendant qu'ils parcoiiraient la 22
Galilée, Jésus leur dit : Le Fils
de l'homme doit être livré entre
les mains des hommes ; ils le 23
feront mourir, et le troisième
jour il ressuscitera. Ils furent
profondément attristés.
Jésus de retour à Capernaum. — Il j'aie le
trilnit. — Le plus grand dans le royaume
des cieux. — Les scandales. — La brebis
égarée. — Le pardon des ofFeuses. — Parabole
du serviteur impitoyable.
Lorsqu'ils arrivèrent à Caper- 24
naum, ceux qui percevaient les
deux drachmes ' s'adressèrent à
Pierre, et lui dirent : Votre maî-
tre ne paie-t-il pas les deux
drachmes? Oui, dit-il. Et quand 25
il fut entré dans la maison, Jésus
' Les deux, drachmes, équivalant à uu demi-
sicle, impôt que devait payer pour reutretien
du culte tout Israélite .âgé de plus de vingt
ans, voy. Ex. xxx. 13. La drachme, mon-
naie grecque, valait environ 70 centimes.
2.5
Chap. 17, V. 25
MATTHIEU.
Chap. 18, v. 19.
le prévint, et dit : Que t'en sem-
ble, Simon? Les rois de la
terre, de qui perçoivent-ils des
tributs ou des impôts ? de leurs
26 fils, ou des étrangers ? Il lui dit :
Des étrangers. Et Jésus lui
répondit: Les fils en sont donc
27 exempts. Mais, pour ne pas les
scandaliser, va à la mer, jette
l'hameçon, et tire le premier
poisson qui viendra ; ouvre-lui
la bouche, et tu trouveras un
statère \ Prends-le, et donne-le-
leur pour moi et pour toi.
1 Q En ce moment, les disciples
s'approchèrent de Jésus, et di-
rent : Qui donc est le plus grand
2 dans le royaume des deux ? Jé-
sus, ayant api:)elé un petit enliint,
3 le plaça au milieu d'eux, et dit :
Je vous le dis en vérité, si vous
ne vous convertissez et si vous
ne devenez comme les petits en-
fants, vous n'entrerez pas dans
4 le royaume des cieux. C'est
pourquoi, quiconque se rendra
humble comme ce petit enfant
sera le plus grand dans le roy-
5 aume des cieux. Et quiconque
reçoit en mon nom un petit en-
fant, comme celui-ci, me reçoit
6 moi-même. Mais, si quelqu'un
scandalisait un de ces petits qui
croient en moi, il vaudrait mieux
pour lui qu'on suspendît à son
cou une meule de moulin, et
qu'on le jetât au fond de la mer.
7 Malheur au monde, à cause
des scandales ! Car il est néces-
saii-e qu'il arrive des scandales ;
mais malheur à l'honuue jîar qui
S le scandale arrive! Si ta main ou
ton pied est pour toi une occasion
de chute, coupe-les et jette-les
loin de toi ; mieux vaut pour toi
entrer dans la vie boiteux ou
manchot, que d'avoir deux pieds
ou deux mains et d'être jeté dans
9 le feu éternel. Et si ton œil est
' Un statère, pièce d'argent de la valeur de
quatre drachmes.
l^our toi une occasion de chute,
arrache-le et jette-le loin de toi ;
mieux vaut pour toi entrer dans
la vie, n'ayant qu'un œil, que
d'avoir deux yeux et d'être jeté
dans le feu de la géhenne.
Gardez-vous de mépriser un 10
seul de ces petits ; car je vous dis
que leurs anges dans les cieux
voient continuellement la face
de mon Père qui est dans les
cieux. [Car le Fils de l'homme 11
est venu sauver ce qui était
perdu.]
Que vous en semble ? Si un 12
homme a cent bi^ebis, et que
l'une d'elles s'égare, ne laisse-t-
il pas les quatre-vingt-dix-neuf
autres sur les montagnes, pour
aller chercher celle qui s'est éga-
l'ée ? Et, s'il la trouve, je vous le 13
dis en vérité, elle lui cause plus
de joie que les quatre-vingt-dix-
neuf qui ne se sont pas égarées.
De même, ce n'est pas la volonté 14
de votre Père qui est dans les
cieux qu'il se perde un seul de
ces petits.
Si ton fi'ère a péché contre toi, 15
va et reprends-le entre toi et lui
seul. S'il t'écoute, tu as gagné
ton frère. Mais, s'il ne t'écoute 16
pas, prends avec toi une ou deux
personnes, afin que toute raffaire
se règle sur la déclaration de
deux ou de trois témoins \ S'il 17
refuse de les écouter, dis-le
à l'Église ; et s'il refuse aussi
d'écouter l'Église, qu'il soit pour
toi connue lui païen et un publi-
cain. Je votis le dis en vérité, 18
tout ce que vous lierez sur la
terre sera lié dans le ciel, et tout
ce que vous délierez sur la terre
sera délié dans le ciel.
Je vous dis encore que, si deux 19
d'entre vous s'accordent sur la
terre pour demander une chose
quelconque, elle leur sera accor-
' Conformément à ce qui est prescrit
Deut. XIX. 15.
26
Chap. 18, V. 19.
MATTHIEU.
Chap. 19, y. 8.
déc par mon Père qui est dans
20 les cieux. Car là où deux ou
trois sont assemblés en mon nom,
je suis au milieu d'eux.
21 Alors Pierre s'approcha de
lui. et dit : Seigneur, combien de
fois pardonnerai-jo à mon frère,
lorsqu'il péchera contre moi?
22 Sera-ce jusqu'à sept fois ? Jésus
lui dit : Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à septante
fois sept fois.
23 C'est pourquoi, le royaume
des cieux est semblable à un roi
qui voulut taire rendre compte à
24 ses serviteurs \ Quand il se mit
à compter, on lui en amena un
qui devait dix mille talents ".
25 Comme il n'avait pas de quoi
payer, son maître ordonna qu'il
fût vendu, lui, sa femme, ses en-
fants, et tout ce qu'il avait, et
2 G que la dette fût acquittée. Le
serviteur, se jetant à terre, se
prosterna devant lui, et dit : Sei-
gneur, aie patience envers moi, et
27 je te paierai tout. Ému de com-
passion, le maître de ce serviteur
le laissa aller, et lui remit la
28 dette. Après qu'il fut sorti, ce
serviteur rencontra im de ses
compagnons qiii lui devait cent
deniers ^ Il le saisit et lui serra
la goi'ge, en disant : Paie ce que
29 tu me dois. Son compagnon, se
jetant à terre, lui dit d'un ton
suppliant : Aie patience envers
30 moi, et je te paierai. Mais
l'autre no voiilut pas, et il alla le
jeter en prison, jusqu'à ce qu'il
31 eût payé ce qu'il devait. Ses
compagnons, ayant vu ce qui
était arrivé, furent profondément
' C'est-à-dire : " Il en est du royaume des
cieux comme de ce qui arriva lorsqu'un roi
voulut, etc."
■ Talents, poids d'arr;cnt ou d'or, dont la
valeur est variable selon les pays et les
époques. Le talent d'argent peut s'estimer à
environ 5000 francs au temps de J.-C.
^Deniers, monnaie romaine; un denier
équivalait à une drachme, environ 70 cent.
attristés, et ils allèrent raconter
à leur maître tout ce qui s'était
passé. Alors le maître lit appeler 32
ce serviteur, et lui dit: Mé-
chant serviteur, je t'avais remis
en entier ta dette, parce que tu
m'en avais supplié ; ne devais- 33
tu pas aussi avoir i)itié de ton
comi^agnon, comme j'ai eu pitié
de toi ? Et son maître irrité le 34
livra aux bourreaux, jusqu'à ce
qu'il eût payé tout ce qii'il devait.
C'est ainsi que mon Père céleste 35
vous traitera, si chacun de vous
ne i^ardonne à son frère de tout
son cœur.
Jésus sur le territoire de la Judée. — Le
divorce et le célibat. — Les petits enfants. —
Le jeune homme riche. — L'héritage de la
vie éternelle. — Parabole des ouvriers loués
à différentes heures. — Jésus annonce sa
mort et sa résurrection. — Demande des
fils de Zébcdée. — Deux aveugles guéris à
Jéricho.
Lorsque Jésus eut achevé 1 Q
ces discours, il quitta la Gali-
lée, et alla dans le territoire de
la Judée, au delà du Jourdain.
Une grande foule le suivit, et là 2
il guérit les malades.
Les pharisiens l'abordèrent, et 3
dirent, pour l'éi^rouver : Est-il
permis à un homme de répudier
sa femme pour i;n luotif quel-
conque ? Il répondit : N'avez- 4
vous pas lu que le ci'éateur, au
commencement, fit l'honmie et
la femme \ et qu'il dit : C'est 5
pourquoi l'iiomme quittera son
père et sa mère, et s'attachera
à sa femme, et les deux devien-
dront une seule chair ? Ainsi ils 6
ne sont plus deiix, mais ils sont
ime seule chair. Que l'homme
donc ne sépare pas ce que Dieu
a joint. PourqTioi donc, lui di- 7
rent-ils. Moïse a-t-il prescrit de
donner à la fennue une lettre
de divorce et de la répxidier? Il 8
leur répondit: C'est à cause de la
' Littéralement : " les fit mâle et femelle."
Ohap. 19, \ . 8.
MATTHIEU.
Ohap. 20, v. i.
dureté de votre cœur que Moïse
vt>us a permis de réj)udier vos !
femmes ; au commencement, il
!» n'eu était pas ainsi. Mais je vous
dis que celui qui répudie sa
femme, sauf pour infidélité, et
(jui en épouse une autre, commet
adultère, et que celui qui épouse
ime femme répudiée commet
adultère.
10 Ses disciples lui dirent: Si
telle est la condition de l'homme
à l'égard de la femme, il n'est
11 pas avantageux de se marier. Il
leur répondit : Tous ne com-
prennent pas cette parole, mais
seulement ceux à qiii cela est
12 donné. Car il y a des eunuques
qui le sont dès le ventre de leur
mère ; il y en a qui le sont de-
venus par les honmies ; et il y
en a q\ii se sont rendus tels eux-
mêmes, à cause du royaume des
cieux. Que celui qui peut com-
prendi'e comprenne.
13 Alors on lui amena des petits
enfants, afin qu'il leur imposât
les mains et priât pour eux.
Mais les disciples les repoussè-
1 4 rent. Et Jésus dit : Laissez les
petits enfants, et ne les empê-
chez pas de venir à moi ; car le
royaume des cieux est pour ceux
15 qiii leur ressemblent. Il leur
imposa les mains, et il partit
de là.
1 fi Et voici, un homme s'approcha,
et dit à Jésus : Maître, que dois-
je faire de bon pour avoir la vie
17 éternelle? Il lui répondit: Pour-
quoi m'interroges-tu sur ce qui
est bon ? Un seul est le bon.
Si tu veux entrer dans la vie,
observe les commandements.
18 Lesquels? lui dit-il. Et Jésus
répondit : Tu ne tueras point ; tu
]ie conunettras point d'adultère ;
tu ne déroberas point ; tu ne
diras point de faux témoignage ;
li> lionore ton jDère et ta mère ; et :
Tu aimeras ton prochain comme
toi-même. Le jcime liomme lui 20
dit : J'ai observé toutes ces
choses ; que me manque-t-il en-
core? Jésus lui dit : Si tu veux 21
être parfait, va, vends ce que tu
possèdes, donne-le aux pauvres,
et tu aiiras un trésor dans le ciel.
Puis viens, et suis-moi. Après 22
avoir entendu ces paroles, le
jeune homme s'en alla tout triste ;
car il avait de grands biens.
Jésus dit à ses disciples : Je vous 23
le dis en vérité, un riche entrera
difficilement dans le royaume
des cieux. Je vous le dis encore, 24
il est plus facile à un chameau
de passer i^ar le trou d'une
aiguille qu'à un riche d'entrer
dans le royaume de Dieu. Les 25
disciples, ayant entendu cela,
furent très étonnés, et dirent :
Qui jieut donc être sauvé ? Jésus 2 fi
les regarda, et leur dit : Cela est
impossible aux hommes, mais
tout est possible à Dieu.
Pierre, prenant alors la parole, 27
lui dit : Voici, nous avons tout
quitté, et noiis t'avons suivi ;
qu'en sera-t-il j^our nous ? Jésus 28
leur répondit : Je vous le dis en
vérité, quand le Fils de l'homme,
au renouvellement de toutes
choses, sera assis sur le trône
de sa gloire, vous qxii m'avez
suivi, vous serez de même assis
sur douze trônes, et vous juge-
rez les douze tribus d'Israël. Et 29
quiconque aura quitté, à cause
de mon nom, ses frères, ou ses
sœurs, ou son père, ou sa mère,
ou sa femme, ou ses enfants, ou
ses terres, ou ses maisons, re-
cevra le centui:)le. et héritera la
vie éternelle. Plusieurs des 30
derniers seront les premiers, et
plusieurs des premiers seront
les derniers.
Car le i-oyaiune des cieux 20
est semblable à un maître de
maison qui sortit dès le matin,
afin de louer des ouvriers pour
28
Ohap. 20, V. I.
MATTHIEl
'1 sa vigne. 11 convint avec eux
d'un denier par jour, et il les
3 envova à sa vitiiie. Il sortit vers
la troisième heure ', et il en vit
daiitres qui étaient sur la place
4 sans rien faire. Il leur dit :
Allez axissi à ma vigne, et je vous
donnerai ce qui sera raisonnable.
5 Et ils y allèrent. Il sortit de
nouveau vers la sixième heure
et vers la neuvième, et il fit de
6 même. Etant sorti vers la
onzième heiire, il en trouva
d'autres qui étaieiit sur la place,
et il leur dit : Pourquoi vous
tenez-vous ici toute la journée
7 sans rien faire? Ils lui répon-
dirent : C'est que personne ne
nous a loués. Allez aussi à ma
8 vigne, leur dit-il. Quand le soir
fut venu, le maître de la vigne
dit à son intendant : Api)elle les
ouvriers, et paie-leur le salaire,
en allant des derniers aux pre-
9 miers. Ceux de la onzième
heure vinrent, et recurent chacun
10 un denier. Les i^remiers vinrent
ensuite, croyant recevoir davan-
tage ; mais ils reçurent aussi
11 chacun un denier. En le rece-
vant, ils murmurèrent contre le
12 maître de la nraison, et dirent:
Ces derniers n'ont travaillé
qu'une heure, et tu les traites à
l'égal de nous, qui avons supporté
la fatigue du jour et la chaleur.
1.3 11 répondit à l'un d'eiix: Mon
ami, je ne te fais pas tort ; n'es-
tu pas convenu avec moi d'un
14 denier? Prends ce qui te re-
vient, et va-t'en. Je vetix donner
à ce dernier autant (ju'à toi.
15 Ne m'est-il pas permis de faire
de mon bien ce que je veiix?
Ou vois-tu de mauvais œil (pie
16 je sois bon? Ainsi les derniers
seront les premiers, et les pre-
miers seront les derniers.
17 Pendant qiie Jésiis montait à
' Vers neuf heures du matiu ; voy. note sur
XIV. 25.
Chap. 20, V. 30
Jérusalem, il ])rit à part les
douze disciples, et il leur dit en
chemin : Yoici, noiis montons à
Jérusalem, et le Fils de Ihonnne
sera livré aux chefs des prêtres
et aux scribes. Ils le condamne-
ront à mort, et ils le livreront
aux païens, pour qu'ils se mo-
quent de lui. le battent de verges,
et le crucifient ; et le troisième
jour il ressuscitera.
Alors la mère des fils de
Zébédée s'approcha de Jésus, et
se prosterna, pour lui faire une
demande. Il lui dit : Que veux-
tu? Ordoilne, lui dit-elle, que
mes deux fils, que voici, soient
assis, dans ton royaiune, l'iui à
ta droite et l'autre à ta gauche.
Jésiis répondit : A' ous ne savez
ce que vous demandez. Pouvez-
vous boire la coupe que je dois
boire ? Nous le pouvons, dirent-
ils. Et il leur répondit : Il est
vrai que vous boirez ma coupe ;
mais pour ce qui est d'êti'e assis
à ma droite et à ma gauche, cela
ne dépend pas de moi, et ne
sera donné qu'à ceux à qui mon
Père l'a réservé. Les dix, ayant
entendu cela, furent indignés con-
tre les deux frères. Jésus les ap-
pela, et dit : Vous savez que les
chefs des nations les.tyrannisent,
et que les grands les dominent.
Il n'en sera pas de même au mi-
lieu de vous. Mais tpiiconqiie
veut être grand parmi vous, qu'il
soit votre ser^-iteur; et quiconque
veut être le premier parmi vous,
qu'il soit votre esclave. C'est ainsi
que le Fils de Ihonnne est venu,
non pour être servi, mais pour
servir et donner sa vie connue
la rançon de jîlusieurs.
Lorsqu'ils sortirent de Jéricho,
une grande foule suivit Jésus.
Et voici, deux aveugles, assis au
bord dii chemin, entendirent que
Jésus passait, et crièrent : Aie
])itié de nous. Seigneur, Fils de
29
18
19
20
21
22
23
24
25
26
28
29
30
Chap. 20, V. 30
MATTHIEU.
Chap. 21, y. 19.
31 David ! La foule les reprenait,
pour les faire taire ; mais ils
crièi-ent plus fort: Aie pitié de
nous, Seigneur, Fils de David !
32 Jésus s'arrêta, les appela, et dit :
Qvie voulez-vous que je vous
33 fasse ? Ils lui dirent : Seigneur,
34 que nos yeux s'ouvrent. Emu
de compassion, Jésus toucha
leurs yeux ; et aussitôt ils recou-
vrèrent la vue, et le suivirent.
Entrée de Jésus à Jérusalem. — Les vendeurs
chassés du temple. — Irritation des prêtres,
et louanges des enfants.
Q1 Lorsqu'ils approchèrent de
Jérusalem, et qu'ils furent
arrivés à Bethphagé, vei\s la
montagne des oliviers, Jésus
2 envoya deux disciples, en leur
disant : Allez au village qui est
devant vous ; vous trouverez
aiissitôt une ânesse attachée, et
un ânon avec elle ; détachez-les,
3 et amenez-les-moi. Si quelqu'un
voTis dit quelque chose, vous
répondrez : Le Seigneur en a
besoin. Et à l'instant il les
laissei'a aller.
4 Or, ceci arriva, afin que s'ac-
complit ce qui avait été annoncé
5 par le jjrophète : Dites à la fille
de Sion : Voici, ton roi vient à
toi, plein de douceur, et monté
sur im âne, sur un ânon, le petit
d'une ânesse.
6 Les disciples allèrent, et firent
ce que Jésus leur avait ordonné.
7 Ils amenèrent l'ânesse et l'ânon,
mirent sur eux leurs vêtements,
8 et le firent asseoir dessus. La
plupart des gens de la foule
étendirent leurs vêtements sur
le chemin ; d'autres coupèrent
des branches d'arbres, et en
9 jonchèrent la route. Ceux qui
précédaient et ceux qui suivaient
Jésus criaient : Hosanna au Fils
de David ' ! Béni soit celui qui
' " Sois j)ropice au Fils de David ! " Ho-
sanna, mot qui dérive de l'héb. et signifie
littéralement Saum, de grâce !
vient au nom du Seigneur !
Hosanna dans les lieux très
hauts !
Lorsqu'il entra dans Jéru- 10
salem, toute la ville fut émue,
et l'on disait : Qui est celui-ci ?
La foide répondait: C'est Jésus, 11
le prophète, de Nazareth en
Galilée.
Jésus entra dans le temple de 12
Dieu. Il chassa tous ceux qui
vendaient et qui achetaient dans
le temple ; il renversa les tables
des changeurs, et les sièges des
vendeurs de pigeons '. Et il leur 13
dit : Il est écrit : Ma maison sera
appelée xme maison de j^rière.
Mais vous, vous en faites une
caverne de voleurs.
Des aveugles et des boiteux 14
s'approchèrent de lui dans le
temple. Et il les guérit.
Mais les chefs des prêtres et 15
les scribes furent indignés, à la
vue des miracles qu'il faisait, et
des enfants qui criaient dans le
temple : Hosanna au Fils de
David ! Ils lui dirent : Entends- 16
tu ce qu'ils disent? Oui, leur
répondit Jésus. N'avez-vovis ja-
mais lu ces paroles: Tu as tiré
des louanges de la bouche des
enfants et de ceux qui sont à la
mamelle ?
Et, les ayant laissés, il sortit 17
de la ville pour aller à Béthanie,
où il passa la nuit.
Le figuier maudit. — La puissance de la foi.
■ — L'autorité de Jésus. — Parabole des deux
fils. — Parabole des vignerons. — La pierre
de l'angle. — Parabole des noces.
Le matin, en retournant à la 18
ville, il eut faim. Voyant un 19
figuier sur le chemin, il s'en
approcha ; mais il n'y trouva que
des feuilles, et il lui dit: Que
jamais fruit ne naisse de toi !
Et à l'instant le figuier sécha.
' Pigeons, employés pour les sacrifices dans
certains cas déterminés par la loi de Moïse.
30
Chap. 21, V. 20.
MATTHIEU.
Chap. 21, v. 41
20 Les disciples, qui virent cela,
furent étonnés, et dirent : Com-
ment ce figuier est-il devenu sec
21 en un instant? Jésus leur ré-
pondit : Je vous le dis en vérité,
si vous aviez de la foi et que
vous no doiitiez point, non seule-
ment vous feriez ce qui a été
fait à ce figuier, mais qiiand vous
diriez à cette montagne : Ote-toi
de là et jette-toi dans la mer,
22 cela se ferait. Toiit ce que vous
demanderez avec foi parla prière,
vous le recevrez.
23 Jésus se rendit dans le temple,
et, pendant qu'il enseignait, les
chefs des prêtres et les anciens
du peuple vinrent lui dire : Par
quelle autorité fois-tu ces choses,
et qui t'a donné cette autorité ?
24 Jésus leur répondit : Je vous
adresserai aussi une question ;
et, si vous m'y répondez, je vous
dirai par quelle autorité je fais
25 ces choses. Le baptême de
Jean, d'oîi venait-il? du ciel, ou
des hommes ? Mais ils raison-
nèrent ainsi entre eux : Si nous
répondons : Du ciel, il nous
dira : Pourquoi donc n'avez-vous
20 i^as cru en lui ? Et si nous ré-
pondons : Des hommes, nous
avons à craindre la foule, car
tous tiennent Jean pour \m
27 prophète. Alors ils répondirent
à Jésus : Nous ne savons. Et il
leur dit, à son tour : Moi non
plus, je ne vous dirai pas par
quelle autorité je fais ces choses.
28 Que vous en semble ? Un
homme avait deux fils ; et, s'a-
dressant au premier, il dit : Mon
enfant, va travailler aujourd'hui
2i) dans ma vigne. Il répondit : Je
ne veux i)as. Ensuite, il se
30 repentit, et il alla, ^adressant
à l'autre, il dit la même chose.
Et ce fils réjjondit : Je veux
bien, seigneur. Et il n'alla pas.
31 Lequel des deux a fait la volonté
du père ? Ils répondirent : Le
premier. Et Jésus leur dit : Je
vous le dis en vérité, les publi-
cains et les prostituées vous
devanceront dans le royaume de
Dieu. Car Jean est venu à vous 32
dans la voie de la justice, et vous
n'avez pas cru en lui. Mais les
publicains et les prostituées ont
cru en lui ; et vous, qui avez
vu cela, vous ne vous êtes pas
ensuite rei^entis poxw croire en
lui..
Ecoutez une autre parabole. 33
Il y avait un homme, maître de
maison, qui planta une vigne.
Il l'entoura d'une haie, y creusa
un pressoir \ et bâtit une tour ~ ;
puis il l'aff'erma à des vignerons,
et quitta le pays. Lorsque le 34
temps de la récolte fut arrivé, il
envoya ses serviteurs vers les
vignerons, pour recevoir le pro-
duit de sa vigne. Les vignerons, 35
s'étant saisis de ses serviteurs,
battirent l'un, tuèrent l'autre, et
lapidèrent le troisième. Il en- 36
voya encore d'autres serviteurs,
en plus grand nombre que les
premiers ; et les vignerons les
traitèrent de la même manière.
Enfin, il envoya vers eux son 37
fils, en disant : Ils auront du
respect pour mon fils. Mais, 38
quand les vignerons virent le
fils, ils dirent entre eux : Voici
l'héritier ; venez, tuons-le, et
emparons-nous de son héritage.
Et ils se saisirent de lui, le 39
jetèrent hors de la vigne, et le
tuèrent. Maintenant, lorsque le 40
maître de la vigne viendra, que
fera-t-il à ces vignerons ?
Ils lui répondirent: Il fera 41
périr misérablement ces misé-
rables, et il aftermera la vigne
à d'autres vignerons, qui lui en
' Un pressoir, formé de deux cuves, l'une
dans laquelle on foulait le raisin, l'autre des-
tinée à recevoir le liquide.
^ Une tour, d'ov'i la surveillance s'exerçait
sur la vigne par des gardiens.
31
Chap. 21, V. 41.
MATTHIEU.
Chap. 22, v. 21
donneront le produit au temps
de la récolte.
42 Jésus leur dit : N'avez-vous
jamais lu dans les Écritures :
La pierre qu'ont rejetée ceux qui
bâtissaient est devenue la princi-
pale de langle; c'est du Seigneur
que cela est venu, et c'est un
43 prodige à nos yeux ? C'est pour-
(pioi, je vous le dis, le royaume
de Dieu vous sera enlevé, et sei'a
donné à une nation qui en rendra
44 les fruits. Celui qui tombera
sur cette pierre s'y brisera, et
celui sur qui elle tombera sera
écrasé.
45 Après avoir entendu ses para-
boles, les chefs des prêtres et
les pharisiens comprirent que
c'était d'eux que Jésus parlait,
46 et ils cherchaient à se saisir de
lui ; mais ils craignaient la foule,
parce qu'elle le tenait pour un
prophète.
22 Jésus, prenant la parole,
leur parla de nouveau en
paraboles, et il dit :
2 Le royaume des cieux est
semblable à un roi qui tit des
3 noces pour son fils. Il envoya
ses sei'viteurs appeler ceux qui
étaient invités aux noces ; mais
4 ils ne voulurent pas venir. Il
envoya encore d'autres ser^^-
teurs, en disant : Dites aux con-
viés : Voici, j'ai préparé mon
festin ; mes bœufs et mes bêtes
grasses sont tués, tout est prêt,
5 venez aux noces. Mais, sans
s'inquiéter de l'invitation, ils s'en
allèrent, celui-ci à son champ,
(î celui-là à son trafic ; et les autres
se saisirent des serviteurs, les
7 outragèrent et les tuèrent. Le
roi fut irrité; il envoya ses
troupes, fit périr ces meurtriers,
8 et brûla leur ville. Alors il dit
à ses serviteurs : Les noces sont
prêtes ; mais les conviés n'en !
9 étaient pas dignes. Allez donc
dans les carrefours, et appelez j
aux noces tous ceux que vous
trouverez. Ces serviteurs allé- 10
rent dans les chemins, rassemblè-
rent tous ceux qu'ils trouvèrent,
méchants et bons, et la salle des
noces fut pleine de convives.
Le roi entra pour voir ceux qui 11
étaient à table, et il aperçut là
un homme qui n'avait pas revêtu
un habit de noces. Il lui dit: 12
Mon ami, comment es-tu entré
ici, sans avoir un habit de noces ?
Cet homme garda le silence.
Alors le roi dit aux serviteurs: 13
Liez-lui les pieds et les mains,
et jetez-le dans les ténèbres du
dehors, où il y aura des pleurs
et des grincements de dents.
Car il y a beaucouj) d'appelés, 14
mais peu d'élus.
Questions captieuses proposées à Jésus sur : —
le tribut il César, — la résurrection, — le plus
grand commandement. — De qui le Christ
est-il fils ?
Alors les pharisiens allèrent 15
se consulter siir les moyens de
surprendre Jésus par ses propres
paroles.
Ils envoyèrent auprès de lui 10
leurs disciples avec les héro-
diens \ qui dirent : Maître, nous
savons que tu es vrai, et que
tu enseignes la voie de Dieu se-
lon la vérité, sans t'inquiéter de
personne, car tu ne regardes pas
à l'aijparence des hommes. Dis- 17
nous donc ce qu'il t'en semble :
est-il permis, ou non, de payer le
tribut à César ^? Jésus, connais- 18
saut leur méchanceté, répondit :
Pourquoi me tentez-vous, hypo-
crites ? Montrez-moi la monnaie lit
avec laquelle on paie le tribut.
Et ils lui présentèrent un denier.
Il leur demanda : De qui sont 20
cette effigie et cette inscription ?
De César, lui répondirent-ils. 21
' Ilérodiens, partisans dévoués de la dy-
nastie des Hérode.
- Tribut imposé par les Eomains, sous la
dépendance desquels se trouvaient les Juifs.
32
Chap. 22, V. 21.
MATTHIEU.
Chap. 23, v. 5.
Alors il lexir dit : Eeiidez donc
à César ce qui est à César, et à
22 Dicii ce qui est à Dieu. Éton-
nés de ce (|u'ils entendaient, ils
le quittèrent, et s'en allèrent.
2o Le même jour, les sadducéens,
(|ui disent (jfu'il n'y a point do
résurrection, vinrent auprès de
Jésus, et lui tirent cette question:
24 Maître, Moïse a dit : 8i quel-
qu'un meurt sans enfants, son
frère épousera sa veuve, et sus-
citera une postérité à son frère.
25 Or, il y avait parmi nous sept
frères. Le premier se maria, et
mourut ; et, conmie il n'avait pas
d'enfants, il laissa sa femme à
2() son frère. Il en fut de même
du second, puis du troisième,
27 jusqu'au septième. Après eux
28 tous, la fennne mouriit aussi. A
la résurrection, duquel des sept
sera-t-elle donc la femme? Car
29 tous l'ont eue. Jésus leur ré-
pondit : VoTis êtes dans l'erreur,
parce qiie vous ne comprenez ni
les Ecritures, ni la ]uiissance de
30 Dieu. Car, à la résurrection, les
hommes ne prendront point de
fenunes, ni les femmes de maris,
mais ils seront comme les anges
31 de Dieu dans le ciel. Pour ce
qui est de la résurrection des
morts, n'avez-vous pas lu ce que
32 Dieu vous a dit : Je suis le Dieu
d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et
le Dieu de Jacob ? Dieu n'est
pas Dieu des morts, mais des
33 vivants. La foule, qui écoutait,
fut frai^pée de l'enseignement de
Jésus.
34 Les pharisiens, ayant appris
qu'il avait réduit au silence les
35 sadducéens, se rassemblèrent, et
l'un d'eux, docteur de la loi, lui
fit cette question, pour l'éprou-
36 ver : Maître, quel est le plus
grand commandement de la loi ?
37 Jésus lui répondit : Tu aimeras
le Seigneur, ton Dieu, de tout
ton cccur, de toute ton âme, et
de toute ta i^ensée. C'est le 38
premier et le plus grand com-
mandement. Et voici le se- 39
cond, cpii hii est semblable : Tu
aimeras ton prochain comme toi-
même. De ces deux conunande- 40
ments dépendent toute la loi et
les prophètes.
Cîonnne les pharisiens étaient 41
assemblés, Jésus les interrogea,
en disant : Que pensez-vous du 42
fîhrist? De qui est-il fils? Ils
lui rép(»ndirent : De David. Et 43
Jésus leur dit: Comment donc
David, animé par rEsi)rit, l'ap-
pelle-t-il Seigneur, lorsqu'il dit :
Le Seigneur a dit à mon Sei- 44
gncTU" : Assieds-toi à ma droite,
jusqu'à ce que je fîisse de tes
ennemis ton marchepied? Si 45
donc David ra})pelle Seigneur,
comment est-il son fils? Nul ne 46
put lui réjjondre un mot. Et,
depuis ce jour, personne n'osa
l^lus lui proposer des questions.
Les scribes et. les pharisiens censurés jjar
Jésus. — Crimes et cliâtiment de Jérusalem.
Alors Jésus, i)arlant à la 23
foule et à ses disciples, dit : 2
Les scribes et les pharisiens
sont assis dans la chaire de
Moïse. Faites donc et observez 3
toitt ce qu'ils vous disent ; mais
n'agissez pas selon leurs œuvres.
Car ils disent, et ne font pas.
Ils lient des fardeaux i^esants et 4
difficiles à porter, et les mettent
sur les épaules des hommes,
mais ils ne veulent pas les re-
muer du doigt. Ils font toutes 5
letirs actions pour être vus des
honmies. Ainsi, ils portent de
larges phylactères \ et ils ont de
longues franges^ à leurs vête-
' Phylactères, bandes de parchemin, sur les-
quelles étaient écrits des passades du Penta-
teuque, et que l'on portait sur le front et au
bi'as gauche. Voj'. Deut. vi. 8.
" FraïKjes, prescrites aux Israélites par la
loi de Jloïse, comme témoignage de fidélité
aux commandements de rÉteruel. Voy.Nomb.
XV. 37, et suiv.
33
Chap.
6 ments ;
23, V. 5.
MATTHIEU.
Chap. 23, v. 28.
; ils aiment la liremière
place clans les festins, et les
premiers sièges clans les syna-
7 gognes ; ils aiment à être salués
clans les j^laces publiques, et à
être appelés par les hommes
8 Rabbi, Rabbi \ Mais vous, ne
vous faites iDas appeler Rabbi;
car un seul est votre Maître, et
t) vous êtes tous frères. Et n'ap-
pelez personne sur la terre votre
père ; car un seul est votre Père,
10 celui qui est clans les cieux. Ne
vous faites pas appeler direc-
teurs ; car un seul est votre
11 Directeur, le Christ. Le jjIus
grand parmi vous sera votre ser-
12 viteur. Quiconque s'élèvera sera
abaissé, et cpiiconque s abaissera
sera élevé.
13 Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites ! parce cpio
vous fermez aux hommes le roy-
aume des cieux ; vous n'y entrez
pas vous-mêmes, et vous n'y lais-
sez pas entrer ceux qui veulent
entrer.
14 [Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites ! i^arce c^ue
vous dévorez les maisons des
veuves, et cpie vous faites pour
l'apparence de longues prières ;
à cause de cela, vous serez jugés
plus sévèrement.]
15 Malheur à vous, scribes et
pharisiens hyiDocrites ! parce que
vous courez la mer et la terre
pour faire un prosélyte ; et,
cpiand il l'est devenu, vous en
faites un fils de la géhenne deux
fois plus que vous.
16 Malheur à vous, conducteurs
aveugles! cpii dites: Siquek|u'un
jure par le temple, ce n'est rien ;
mais, si quelqu'un jure par l'or
17 du temi^le, il est engagé. In-
sensés et aveugles ! lecpiel est le
jilus grand, l'or, ou le temple qui
18 sanctifie l'or? Si cpiek|u'un, dites-
' Rabbi, mot araméeu (j^ui signifie maître,
docteur.
vous encore, jure par l'autel, ce
n'est rien ; mais, si quelcpi'un
jure par l'offrande qui est sur
l'autel, il est engagé. Aveugles !
lequel est le plus grand, l'of-
frande, ou l'autel cjTii sanctifie
l'ofià-ande ? Celui qui jure par
l'autel jure par l'autel et par tout
ce qui est dessus ; celui cpii jure
par le temple jure par le temple
et j)ar cehii c|ui l'habite ; et celui
cpii jure i)ar le ciel jure par le
trône de Dieu et i:>ar celui qui y
est assis.
Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites ! parce que
vous payez la dîme de la menthe,
de l'aneth et du cumin \ et cpie
vous laissez ce cpii est plus im-
poi-fant clans la loi, la justice, la
miséricorde et la fidélité : c'est
là ce qu'il fallait prati(][uer, sans
négliger les autres choses. Con-
ducteurs aveugles ! cpii coulez
le moucheron ^ et cpii avalez le
chameau.
Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites ! parce que
vous nettoyez le dehors de la
coupe et du plat, et qu'au de-
dans ils sont pleins de rapine
et d'intempérance. Pharisien
aveugle ! nettoie premièrement
l'intérieur de la coupe et du
plat, afin que l'extérieur aussi
devienne net.
Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites ! parce cpie
vous ressemblez à des séjjulcres
blanchis, qui paraissent beaux
au dehors, et cjui, au dedans,
sont pleins d'ossements de morts
et de toute espèce d'impuretés.
Vous de même, au dehors, vous
' Herbes de peu de valeur. Tout Israélite
devait jsrélever sur ses récoltes un dixième
en faveur des Lévites, Lév. xxvii. 30. Les
pharisiens, dans leur rigorisme exagéré, ap-
pliquaient cette prescription aux jn'oduits les
plus insignifiants.
^ Qui filtrez votre boisson, crainte d'avaler
un moucheron.
It)
20
21
22
23
24
25
2(5
28
34
Chap. 23, V. 28.
MATTHIEU.
Chap. 24, v. 14.
paraissez justes aux lioinmes,
mais, au dedans, vous êtes ])leins
dliyjxïerisic et d"ini(juité.
29 IMalheur à vous, seril)es et
pharisiens hypoerites ! parée que
vous bâtissez les tombeaux des
prophètes et ornez les sépulcres
30 des justes, et (|ue vous dites : Si
nous avions vécu du tem2)s de
nos pères, nous ne nous sciions
pas joints à eux jiour répandre
31 le sang- des propliètes. Vous té-
moignez ainsi contre vous-mêmes
(pie vous êtes les tils de ceux
32 qui ont tué les j)ro2)hètes. Com-
blez donc la mesure de vos pères.
o.'î Serpents, race de vipères ! com-
ment écha])pcrez-vous au châti-
34 ment de la géhemie ? C'est pour-
quoi, voici, je vous envoie des
proiîhètes, des sages et des
scribes. Vous tuerez et cruci-
fierez les uns, vous battrez de
verges les autres dans vos syna-
gogues, et vous les persécuterez
35 de ville en ville, afin que re-
tombe STU' vous tout le sang
innocent répandu sur la terre,
depuis le sang d'Abel le juste
jusqu'au sang de Zacharie\
fils de Barachie, (jue vous
avez tiié entre le temple et
3(5 l'autel. Je vous le dis en vérité,
tout cela retombera sur cette
37
génération.
Jérusalem, Jérusalem, qui tues
les prophètes et qui lapides ceux
(pii te sont envoyés, combien de
fois ai-je voulu rassembler tes
enfants, comme une poule ras-
semble ses poussins sous ses
ailes, et vous ne l'avez pas voulu !
38 Voici, votre maison vous sera
39 laissée déserte ; car, je vous le
dis, vous ne me verrez plus dé-
sormais, jusqu'à ce que vous
disiez : Béni soit celui qui vient
au nom du Heiiiiieur !
' ZacJiarie, tué p;ir
voy. 2 Chr. xxiv. 20.
l'ordre du roi Joas,
La destruction de Jérusalem et l'avèiiemeut
du Fils de l'homme. — Exhortation à la
vi.uilance.
Connue Jésus s'en allait, au 0.4
sortir du temple, ses disciples
sappi'oclièrent ])()ur lui en faire
remarcpier les constructions.
Mais il leur dit : Voyez-vous 2
tout cela ? Je vous le dis en
vérité, il ne restera pas ici i)ierre
sur pierre qiti ne soit renversée.
Il s'assit sur la montagne des .'!
oliviers. Et les disci})les vinrent
en ])articulier lui faire cette
(juestion : Dis-nous, quand cela
arrivera-t-il, et quel sera le signe
de ton avènement et de la fin du
monde "?
Jésus leiir répondit : Prenez 4
garde (}ue personne ne vous sé-
duise. Car plusieurs vieiulroiit ,5
soTis mon iu)m, disant : ( !'est moi
qui suis le Christ. Et. ils sédui-
ront l)eaucoup de gens. Vous (5
entendrez parler de guerres et
de bruits de guerres : gardez-
vous d'être troublés, car il faut
({ue ces choses arrivent. Mais
ce ne sera pas encore la fin. Une 7
nation s'élèvera contre une na-
tion, et un royaume contre im
royaume, et il y aura, en divers
lieux, des fannnes et des trem-
blements de terre. Tout cela S
ne sei'a que le commencement
des douleurs. Alors on vous !)
livrera aux tourments, et l'on
vous fera mourir ; et vous serez
haïs de toutes les nations, à
cause de mon nom. Alors aussi ]()
plusieurs succond)eront, et ils se
trahiront, se haïroiit les uns les
autres. Plusieurs faux prophè- 11
tes s'élèveront, et ils séduiront
beaucoup de gens. Et, parce 12
(|ue l'iniqiiité se sera accrue, la
charité du ])lus grand nond>ie
se refroidira. Mais celui <pii 13
persévérera juscju'à la fin sera
sauvé. Cette bonne nouvelle du 1 4
royaume sera prêchée dans le
35 c 2
Chap. 24, V. 14. MATTHIEU
monde entier, ]jonr servir de
témoignage à toutes
Alors viendra la fin
Chap. 24, v. 40.
témoignage à toutes les nations
15 C'est pourquoi, lorsque vous
verrez Fabomination de la dé-
solation, dont a parlé le pro-
2)liote Daniel \ établie en lieu
saint, — que celui qui lit com-
16 prenne, — alors, que ceiix qui
seront en Jiidée fuient dans les
17 montagnes; que celui qui sera
sur le toit^ ne descende pas
l^our prendre ce qui est dans
18 sa maison; et que celui qui sera
dans les champs ne retourne
pas en arrière pour prendre ses
11» vêtements. Mallieiir aux fem-
mes qui seront enceintes et à
celles qui allaiteront en ces
20 jours-là ! Priez pour que votre
fuite n'arrive pas en hiver, ni un
21 jour de sabbat. Car alors, la
détresse sera si grande qu'il n'y
en a point eu de pareille depuis
le commencement du monde
jusqu'à présent, et qu'il n'y en
22 aura jamais. Et, si ces jours
n'étaient abrégés, personne ne
serait sau^é ; mais, à cause des
élus, ces jours seront abrégés.
2o Si quelqu'un vous dit alors :
Le Christ est ici, ou : Il est là,
24 ne le croyez pas. Car il s'élè-
vera de faux Christs et de faux
prophètes ; ils feront de grands
prodiges et des miracles, au
jîoint de séduire, s'il était pos-
25 sible, même les élus. Voici, je
26 vous l'ai annoncé d'aA'ance. Si
donc on vous dit : Voici, il est
dans le désert, n'y allez pas ;
voici, il est dans les chambres,
27 ne le croyez pas. Car, comme
l'éclair part de l'orient et se
montre jusqu'en occident, ainsi
sera l'avènement du Fils de
^ Comp. Dan. ix. 27 ; xi. 31 ; xii. 11. Comp.
aussi parall. Luc xxi. 20, et suiv.
'^ Le toit, construit en plate-forme, d'où
l'on peut descendre sans pénétrer dans les
appartements.
l'homme. En quelque lieu que 28
soit le cadavre, là s'assembleront
les aigles.
Aussitôt ajjrès ces jours de 29
détresse, le soleil s'obscurcira,
la lune ne donnera plus sa
lumière, les étoiles tomberont
du ciel, et les puissances des
cieux seront ébranlées. Alors 30
le signe du Fils de l'homme
paraîtra dans le ciel, toiites les
tribiis de la terre se lamente-
ront, et elles verront le Fils de
l'homme venant sur les nuées
du ciel avec puissance et une
grande gloire. Il enverra ses 31
anges avec la trompette retentis-
sante, et ils rassembleront ses
élus des quatre vents, depuis
une extrémité des cieux jusqu'à
l'autre. Instruisez-vous par une 32
comparaison tirée du figuier.
Dès que ses branches devien-
nent tendres, et que les feuilles
I)oussent, vous connaissez que
l'été est proche. De même, 33
quand vous verrez toutes ces
choses, sachez que le Fils de
l'homme est proche, à la porte.
Je vous le dis en vérité, cette 34
génération ne passera point, que
tout cela n'arrive. Le ciel et 35
la terre passeront, mais mes
paroles ne passeront point.
Pour ce qui est du jour et 36
de l'heure, iDersonne ne le sait,
ni les anges des cieux, ni le
Fils, mais le Père seul. Ce qui 37
arriva du temps de Noé arrivera
de même à l'avènement du Fils
de l'homme. Car, dans les jours 38
qui précédèrent le déluge, les
hommes mangeaient et buvaient,
se mariaient et mariaient leurs
enfants, jusqu'au jour oii Noé
entra dans l'arche ; et ils ne se 39
doutèrent de rien, jusqu'à ce
que le déluge vînt et les em-
portât tous : il en sera de même
à l'avènement du Fils de l'hom-
me. Alors, de deux hommes 40
36
Chap. 24, V. 40.
MATTHIEU.
Chap. 25, v. 21.
(jui (seront dans un clianij), l'un
41 sera pris et laiitre laissé ; de
deux femmes qui moudront à la
meule, l'une sera i)rise et l'autre
42 laissée. Veillez doue, puisque
vous ne savez pas (piel jour
4o votre Seigneur viendra. Saeliez-
le bien, si le maître de la maison
savait à quelle veille ' de la iiuit
le voleur doit venir, il veillerait
et ne laisserait pas i)ercer sa
44 maison. C'est pourquoi, vous
aussi, tenez-vous prêts, car le
Fils de l'homme viendra à l'heure
où vous n'y penserez pas.
45 Quel est donc le serviteur
fidèle et prudent, que son maître
a établi sur ses gens, pour leur
donner la nourriture au temps
46 convenable ? Heureux ce ser-
viteur, (pie son maître, à son
arrivée, trouvera faisant ainsi !
47 Je vous le dis en vérité, il
l'établira sur tous ses biens.
48 Mais, si c'est un méchant ser-
viteur, qui dise en lui-même :
4!» Mon maître tarde à venir, s'il
se met à battre ses com]>aguons,
s'il mange et boit avec les ivro-
.50 gnes, le maître de ce serviteur
viendra le jour où il ne s'y
attend pas et à l'heure qu'il ne
51 connaît pas, il le mettra en
pièces, et lui donnera sa part
avec les hypocrites : c'est là
qu'il y aui'a des i)leurs et des
de dents.
grincements
l^arabole des dix vierges,
talents. — Jugement des
Fils de l'homme.
— Parabole des
nations pai" le
25
Aloi's le royaume des cieux
sera semblable à dix vierges
(jui, ayant pris leurs lampes.
allèrent à la
2 l'époux. Cinq
étaient folles,
o Les folles, en
rencontre de
d'entre elles
et cinq sages.
prenant leurs
lampes, ne prirent point d'huile
4 avec elles ; mais les sages pri-
' Veille, voy. note sur xiv. 25.
rent, avec leurs lampes, de l'huile
dans des vases. Comme l'époux
tardait, toutes s'assoupirent et
s'endormirent. Au milieu de la
nuit, on cria : Voici l'époux,
allez à sa rencontre ! Alors
toutes ces vierges se réveillè-
rent,eti)réparèrent leurs lampes.
Les folles dirent aux sages :
Donnez-nous de votre huile, car
nos lampes s'éteignent. Les
sages répondirent : Non ; il n'y
en aurait })as assez pour nous
et pour vous ; allez plutôt chez
ceux qui en vendent, et achetez-
en pour vous. Pendant qu'elles
allaient en acheter, l'époux ar-
riva ; celles qui étaient prêtes
entrèrent a^ec lui dans la salle
des noces, et la porte fut fermée.
Plus tard, les autres vierges
vinrent, et dirent: Seigneur,
Seigneur, ouvre-nous. Mais il
répondit : Je vous le dis en
vérité, je ne vous connais pas.
Veillez donc, puisque vous ne
savez ni le jour, ni l'heure.
Il en sera comme d'un homme
qui, partant pour un voyage,
appela ses serviteurs, et leur
remit ses biens. Il donna cinq
talents à l'un, deux à l'autre, et
un au troisième, à chacun selon
sa capacité, et il partit aussitôt.
Celui qui avait reçu les cinq
talents s'en alla, les fit valoir,
et il gagna cinq autres talents.
De même, celui qui avait reçu
les deux talents en gagna deux
Kl
autres. Celui qui n en
reçu qu'un alla faire un
avait
creux
dans la terre, et cacha l'argent
de son maître. Longtemps après,
le maître de ces serviteurs re-
vint, et leur fit rendre comj)te.
( 'elui qui avait reçu les cinq
talents s'approcha, en appor-
tant cinq autres talents, et il
dit : Seigneur, tu mas remis
ciiK| talents; voici, j'en ai gagné
ciiuj autres. Son maître lui dit :
11
12
i:\
14
15
k;
17
is
1!»
20
21
•à'-,
ChxVP. 25, V. 21.
MATTHIEU.
Chap. 25, y. 45.
C'est bien, bon et fidèle servi-
tenr ; tu as été fidèle en peu de
chose, je te confierai beaiicoup ;
entre dans la joie de ton maître.
22 Celui qui avait reçu les deux
talents s'approcha aussi, et il
<lit: Seigneur, tu m'as remis
deux talents ; voici, j'en ai gagné
23 deux autres. Son maître lui dit :
C'est bien, bon et fidèle servi-
teur ; tu as été fidèle en peit de
chose, je te confierai beaucoiip ;
entre dans la joie de ton maître.
24 C!elui qui n'avait reçu qu'un
talent s'approcha ensuite, et il
dit : Seigneur, je savais que tu
es un homme dur, qui mois-
sonnes où tii n'as pas semé, et
qui amasses où tu n'as pas
25 vanné ; j'ai eu peur, et je suis
allé cacher ton talent dans la
terre ; voici, prends ce qui est
2fi à toi. Son maître lui répondit :
Serviteur méchant et paresseux,
tu savais que je moissonne où je
n'ai pas semé, et qxie j'amasse
27 où je n'ai pas vanné ; il te fallait
donc remettre mon argent aux
banquiers, et, à mon retom-,
j'aurais retiré ce qui est à moi
2S avec un intérêt. Otez-lui donc
le talent, et donnez-le à celui
29 qui a les dix talents. Car on
donnera à celui qui a, et il sera
dans l'abondance, mais à celui
qui n'a pas on ôtera même ce
.SO qu'il a. Et le serviteur inutile,
jetez-le dans les ténèbres du
dehoi's, où il y aura des pleurs
et des grincements de dents.
31 Lorsque le Fils de l'homme
viendx'a dans sa gloire, avec tous
les anges, il s'assiéra sur le trône
32 de sa gloire. Toutes les nations
seront assemblées devant lui.
Il séparera les uns d'avec les
autres, comme le berger sépare
:î3 les brebis d'avec les boucs ; et
il mettra les brebis à sa droite,
:U et les boucs à sa gauche. Alors
le roi dira à ceiTX qui seront à
sa droite : Venez, vous qui êtes
bénis de mon Père : prenez pos-
session du royaume qui vous a
été préparé dès la fondation du
monde. Car j'ai exi faim, et vous 35
m'avez donné à manger ; j'ai eu
soif, et vous m'avez donné à
boire ; j'étais étranger, et vous
m'avez recueilli ; j'étais nu, et 36
vous m'avez vêtu ; j'étais ma-
lade, et vous m'avez visité; j'étais
en prison, et vous êtes venus
vers moi. Les justes lui répon- 37
dront : Seigneur, quand t'avons-
nous vu avoir faim, et t'avons-
nous donné à manger ; ou avoir
soif, et tavons-nous donné à
boire ? Quand t'a^ons-nous vu 38
étranger, et t'avons-nous re-
cueilli ; ou nu, et t'avons-nous
vêtu? Quand t'avons-nous vu 39
malade, ou en prison, et som-
mes-nous allés vers toi? Et le 40
roi leur répondra : Je vous le
dis en vérité, toutes les fois que
vous avez fait ces choses à l'un
de ces plus petits de mes frères,
c'est à moi que vous les avez
faites. Ensuite il dira à ceux 41
qui sei"ont à sa gauche : Retirez-
vous de moi, maudits ; allez
dans le feu éternel qui a été
préparé pour le diable et pour
ses anges. Car j'ai eu faim, et 42
vous ne m'avez pas donné à
manger ; j'ai eu soif, et vous ne
m'avez pas donné à boire; j'étais 43
étranger, et vous ne m'avez pas
recueilli; j'étais nu, et vous ne
m'avez pas vêtu ; j'étais malade
et en prison, et vous ne m'avez
pas visité. Ils répondront aussi : 44
Seigneur, quand t'avons-nous vu
ayant faim, ou ayant soif, ou
étranger, ou nu, ou malade, ou
en ])rison. et ne t'avons-nous pas
assisté ? Et il leiu- répondra : Je 45
vous le dis en vérité, toutes les
fois que vous n'avez pas fait ces
choses à l'un de ces plus petits,
c'est à moi que vous ne les avez
38
Chap. 25, V. 45.
MATTHIEU.
Oh A p. 2G, V.
25
46 pas fixités. Et ceux-ci iront au
châtiment éternel, mais les justes
à la vie éternelle.
Histoire de la passion. — Complot contre Jésus.
— Parfum répandu sur sa tête à Bétliauie. —
Trahison de Judas. — Célébration de la
Pâque et institution de la sainte cène. —
Gethsémané. — Arrestation de Jésus.
OQ Lorsque Jésus eut aclievé
tous ces discours, il dit à ses
2 disci])les : Vous savez que la
PiUiue a lieu dans deux jours,
et que le Fils de l'honuue sera
livré pour être crucifié.
H Alors les chefs des prêtres et
les anciens du peuple se réuni-
rent dans la cour ^ du gi-and
4 prêtre, appelé Caïplie ; et ils
délibérèrent siu- les moyens
d'arrêter Jésus par ruse, et de
.5 le faire momir. Mais ils dirent :
Que ce ne soit pas pendant la
fête, afin quil n'y ait pas de
tmiiulte parmi le peuple.
(i Comme Jésus était à Béthanie,
dans la maison de Simon le
7 lépreux, une femme s'approcha
de lui, tenant un vase d'albâtre,
fpii renfermait un parfum de
j^rand prix ; et, pendant qu'il
était à table, elle répandit le
5 parfum sur sa tête. Les dis-
ciples, voyant cela, s'indignè-
rent, et dirent : A quoi bon
!> cette perte? On aurait pu vendre
ce parfum très cher, et en don-
1<» ner le prix aux pauvres. Jésus,
s'en étant aperçu, leur dit :
Pourquoi fiiites-vous de la peine
à cette fennne ? Elle a foit une
1 1 bonne action à mon égard ; car
vous avez toujours des pauvres
avec vous, mais vous ne m'aurez
12 pas toujours. En répandant ce
|)arfum sur mon corps, elle l'a
i;^> fait pour ma sépidture. Je vous
le dis en vérité, partout où cette
' La cour, espace intérieur entouré des
apjuirtemeuts, l'une des parties les plus im-
portantes et les plus soignées des maisons des
grands en Orient.
l)onne nouvelle sera prêchée,
dans le monde entier, on racon-
tera aussi en mémoire de cette
femme ce qu'elle a fait.
Alors l'im des douze, appelé 14
Judas Iscariot, alla vers les chefs
des prêtres, et dit: Que voulez- 15
vous me donner, et je vous le
livrerai? Et ils lui payèrent
trente pièces d'argent \ Depuis IG
ce moment, il cherchait une
occasion favorable pour livrer
Jé.sus.
Le premier jour des pains sans 17
levain", les disciples s'adressè-
rent à Jésus, pour lui dire : Où
veux -tu que nous te préparions
le relias de la Pâque ^? Il ré- 18
pondit : Allez à la ville chez un
tel, et vous lui direz : Le maître
dit : Mon temps est proche ; je
ferai chez toi la Pâque avec
mes discijjles. Les disciples 19
firent ce que Jésus leur avait
ordonné, et ils préparèrent la
Pâque.
Le soir étant venu, il se mit à 20
tal)le avec les douze. Pendant 21
qu'ils mangeaient, il dit : Je vous
le dis en vérité, l'un de vous me
livrera. Ils furent profondément 22
attristés, et cliacmi se mit à lui
dire : Est-ce moi, Seigneur ? Il 23
ré])ondit : Celui qui a mis avec
moi la main dans le plat, c'est
celui qui me livrera. Le Fils de 24
l'iiomme s'en va, selon ce qui
est écrit de lui. Mais malheur
à riionnne par qui le Fils de
Ihonnne est livré ! Mieux vau-
drait pour cet homme qu'il ne
fût pas né. Judas, qui le livrait, 25
prit la parole et dit : Est-ce moi,
' Probablement trente sicles de la monnaie
juive, voy. notes sur xvil. 24, 27.
■ La Pâque était aussi appelée fête des
pains sans lemin, à cause de la défense de
inanner du pain levé pendant les sept jours de
sa durée. Yoy. Ex. xil.
' La fête s'ouvrait par un repas, pour lequel
un agneau d'un an et sans défaut devait être
immolé dans chaque famille. Voy. Ex. xil.
39
Chap. 26, V. 25.
Rabbi ^ ? Jésus Ivii répondit
l'as dit.
26 Pendant qu'ils mangeaient, Jé-
sus prit du pain ; et, après avoir
rendu grâces, il le rompit, et le
donna aux disciples, en disant :
Prenez, mangez, ceci est mon
27 corps. Il prit ensuite une coupe ;
et, après avoir rendu grâces, il
la leur donna, en disant : Buvez-
28 en tous ; car ceci est mon sang,
le sang de l'alliance, qui est ré-
pandu pour plusieurs, poiir la
29 rémission des i^échés. Je vous
le dis, je ne boirai plus désor-
mais de ce fruit de la vigne,
jusqii'au jour où j'en boirai
du nouveau avec vous dans le
royaume de mon Père,
30 Après avoir chanté les can-
tiques ", ils se rendirent à la
montagne des oliviers.
31 Alors Jésus leur dit : Je serai
pour vous tous, cette nuit, une
occasion de chute ; car il est
écrit : Je frapperai le berger, et
les brebis du troupeau seront
32 dispersées. Mais, après que je
serai ressuscité, je vous précé-
33 derai en Galilée. Pierre, pre-
nant la parole, lui dit : Quand tu
serais pour tous une occasion de
chiite, tu ne le seras jamais pour
34 moi. Jésus lui dit : Je te le dis
en vérité, cette nuit même, avant
que le coq chante, tu me renie-
35 ras trois fois, Pierre lui répon-
dit : Quand il me faudrait mou-
rir avec toi, je ne te renierai
pas. Et tous les disciples dirent
la môme chose.
36 Là-dessus, Jésus alla avec eux
dans un lieu appelé Gethsémané^,
et il dit aux disciples : Asseyez-
vous ici, pendant que je ni'éloi-
37 gnerai pour prier. Il prît avec
' Rabbi, voy. note sur xxill. 7.
'' Au repas de la Pâque, on cliantait les
Ps. CXIII-CXVIII.
" Gethsémané dérive de deux mots héb. qui
signifient pressoir à huile.
MATTHIEU
Tu
Chap. 26, v. 50.
lui Pierre et les deux fils de Zébé-
dée, et il commença à éprouver
de la tristesse et des angoisses.
Il leur dit alors : Mon âme est 38
triste jusqu'à la mort; restez
ici, et veillez avec moi. Puis, 39
ayant fait quelques pas en avant,
il se jeta sur sa face, et pria ainsi :
Mon Père, s'il est possible, que
cette coupe s'éloigne de moi !
Toutefois, non pas ce que je
veux, mais ce que tu veux. Et 40
il vint vers les disciples, qu'il
trouva endormis, et il dit à
Pierre : Vous n'avez donc pu
veiller une heure avec moi ! Veil- 41
lez et priez, afin que vous ne
tombiez pas dans la tentation ;
l'esprit est bien disi)osé, mais la
chair est faible. Il s'éloigna une 42
seconde fois, et pria ainsi : Mon
Père, s'il n'est pas possible que
cette coupe s'éloigne, sans que
je la boive, que ta volonté soit
faite ! Il revint, et les trouva en- 43
core endormis ; car leurs yeux
étaient appesantis. Il les quitta, 44
et, s'éloignant, il fit une troisième
fois la même j^rièro. Puis il alla 45
vers ses disciples, et leur dit :
Dormez maintenant, et reposez-
vous ! Voici, l'heure est proche,
et le Fils de l'homme est livré
aux mains des pécheurs. Levez- 4(5
vous, allons ; voici, celui (pii me
livre s'approche.
Comme il parlait encore, voici, 47
Judas arriva, et avec lui une
foule nombreuse armée d'épées
et de bâtons, envoyée par les
chefs des prêtres et par les an-
ciens du peujDle, Celui qui le 48
livrait leur avait donné ce signe :
Celui que je baiserai, c'est lui ;
saisissez-le. Aussitôt, s'appro- 49
chant de Jésus, il dit : Salut,
Rabbi ! Et il le baisa. Jésus lui 50
dit : Mon ami, poui-quoi es-tu
ici ? Alors ces gens s'avancèrent,
mirent les mains sur Jésus, et le
saisirent.
40
Oh A p. 26, V. 51.
MATTHIEU.
Chap. 26, V. 75.
51 Et voici, vin de ceux qui étaient
avec Jésus étendit la main, et
tira son épée ; il frapi)a le servi-
teur dii grand prêtre, et lui em-
52 portii l'oreille. Alors Jésus lui
dit : Remets ton éi)ée à sa place ;
car tous ceux qui ])rendront 1 epée
5:i périront par lépée. Penses-tu
que je ne puisse pas invoquer
mon Père, qui me donnerait à
l'instant plus de douze légions
54 d'anges? Comment donc s'ac-
compliraient les Écritures, d'a-
près lesqiielles il doit en. . être
ainsi? 'î n'.î
55 En ce moment, Jésus dit à la
foule : Vous êtes venus, comme
après un brigand, avec des épées
et des bâtons, pour vous emparer
de moi. Jetais tous les jours
assis parmi vous, enseignant dans
le temple, et vous ne m'avez pas
5(5 saisi. Mais tout cela est arrivé,
afin que les écrits des prophètes
fussent accomplis.
Alors tous les discii)les l'aban-
donnèrent, et prirent la fuite.
Jésus devant le sanhédrin présidé par C'aiphe.
— Condamnation. — Reniement de Pierre. —
Repentir et suicide de Judas.
57 Ceux qui avaient saisi Jésus
l'enmienèrent chez le gTand
prêtre Caiphe, 011 les scribes
et les anciens étaieiit assemblés.
58 Pierre le suivit de loin jusqu'à
la cour du grand prêtre, y entra,
et s'assit avec les serviteurs, pour
voir connnent cela finirait.
59 Les chefs des prêtres et tout
le sanhédrin^ cherchaient quel-
que faux témoignage contre Jé-
sxis, suffisant pour le faire moiirir.
00 Mais ils n'en trouvèrent point,
quoique plusieurs faux témoins
se fussent présentés. Enfin, il
(51 en vint deux, (pii dirent ; Celui-
ci a dit : Je puis détriiire le
temple de Dieu, et le rebâtir en
' Le sanhédrin, voy. note sur v. 22.
trois jours. Le grand prêtre se (52
leva, et lui dit: Ne réponds-tu
rien à ce que ces hommes dé])o-
sent contre toi ? Jésus garda 63
le silence. Et le grand prêtre,
prenant la parole, lui dit : Je
t'adjure, jiar le Dieu vivant, de
noiis dire si tu es le Christ, le
Fils de Dieu. Jésus lui ré- 64
pondit: Tu l'as dit. De jîlus,
je vous le déclare, vous verrez
désormais le Fils de l'homme
assis à la droite do la puissance
de Dieu, et venant siir les nuées
du ciel. Alors le grand prêtre 65
déchira ses vêtements, disant :
Il a blasphémé ! Qu'avons-nous
encore besoin de témoins?
Voici, vous venez d'entendre
son blasphème. Que vous en
semble ? Ils répondirent : Il 6()
mérite la mort. Là-dessus, ils 67
lui crachèrent au visage, et lui
donnèrent des coups de poing et
des soufflets, en disant : Christ, 68
devine qui ta frappé.
Cependant, Pierre était assis 69
dehors dans la cour. Une ser-
vante s'approcha de lui, et dit :
Toi aussi, tu étais avec Jésus le
Galiléen. Mais il le nia devant 70
tous, disant : Je ne sais ce que
tu veux dire. Comme il se di- 71
rigeait vers la porte, une autre
servante le vit, et dit à ceux qui
se troiivaient là: Celui-ci était
atissi avec Jésus de Nazareth.
Il le nia de nouveau, avec ser- 72
ment : Je ne connais pas cet
homme. Peu après, ceux qui 7:5
étaient là, s'étant api)rochés,
dirent à PieiTC : Certainement
tu es aiissi do ces gens-là, car
ton langage^ te fait reconnaître.
Alors il se mit à faire des impré- 74
cations et à jurer : Je no connais
pas cet honmie. Aussitôt le coq
chanta. Et Pierre se souvint de 75
la parole que Jésus avait dite :
' Ton langage, ton accent galiléen.
41 0 3
Chap. 26, V. 75.
MATTHIEU.
Chap. 27, v. 24.
Avant que le coq pliante, tu nie ! j.^^^ ^^^.^^^^ j^-^^^^^ gouverneur romain,
renieras trois fois. Et étant
sorti, il pleura amèrement.
OfT Dos que le matin fut venu,
tous les chefs des prêtres
et les anciens cki peuple tin-
rent conseil contre Jésus, pour
2 le faire mourir. Après l'avoir
lié, ils reinmenèrent, et le livré
Sentence de mort confirmée. — Outrages
des soldats.
Jésus comparut devant le gou- 11
verneur. Le gouverneur l'inter-
rogea, en ces termes : Es-tu le roi
des Juifs ? Jésus lui répondit :
Tu le dis. Mais il ne répondit 12
rien aux accusations des chefs
reiit à Ponce Pilate, le gouver- 1 des prêtres et des anciens. Alors 1 :3
Pilate lui dit : N'entends-tu pas
de combien de choses ils t'accu-
voyant qu'il était condamné, se | sent? Et Jésus ne lui donna de 14
repentit, et rapporta les trente \ réponse sur aucune parole, ce qui
neur .
3 Alors Judas, qui l'avait livré.
pièces d'argent aux chefs des
4 prêtres et aux anciens, en disant:
J'ai péché, en livrant le sang
innocent. Ils répondirent : Que
nous importe ? Cela te regarde.
5 Judas jeta les pièces d'argent
dans le temple, se retira, et alla
6 se pendre. Les chefs des prêtres
les ramassèrent, et dirent: Il
n'est pas permis de les mettre
dans le trésor sacrée puisque
7 c'est le prix du sang. Et, après
en avoir délibéré, ils achetèrent
avec cet argent le champ du
potier, pour la sépulture des
8 étrangers. C'est pourquoi ce
champ a été appelé champ du
9 sang, jusqu'à ce jour. Alors
s'accomplit ce qui avait été
annoncé par Jérémie, le jiro-
phète: Ils ont pris les trente
pièces d'argent, la valeur de
celui qui a été estimé, qu'on a
estimé de la part des enfants
10 d'Israël ; et ils les ont données
pour le champ du potier, comme
le Seigneur me l'avait ordonné.
' Ponce Pilate gouvernait alors la Judée
de la part des Romains, avec le titre de pro-
curateur. Le sanhédrin ne pouvait pas faire
exécuter une sentence capitale sans son auto-
risation. Pilate, dont la résidence ordinaire
était à Césarée, se trouvait en ce moment k
Jérusalem, probablement à cause de la fête
de Pâque.
^ Le trésor sacré, renfermant les dons et
contributions pour l'entretien du culte.
étonna beaucoup le gouverneur.
A chaque fête, le gouverneur 1.5
avait coutume de relâcher un
prisonnier, celui que demandait
la foule. Ils avaient alors un Kî
prisonnier fameux, nommé Bar-
abbas. Comme ils étaient as- 17
semblés, Pilate leur dit : Lequel
voulez-vous que je vous relâche,
Barabbas, ou Jésus, qu'on ap-
pelle Christ? Car il savait que 18
c'était par envie qu'ils avaient
livré Jésus. — Pendant qu'il était 1!>
assis sur le tribunal, sa femme
lui fit dire: Qu'il n'y ait rien
entre toi et ce juste ; car au-
jourd'hui j'ai beaucoup souffert
en songe à cause de lui. — Les 20
chefs des prêtres et les anciens
persuadèrent à la foule de de-
mander Barabbas, et de faire
périr Jésus. Le gouverneur, 21
prenant la parole, leur dit :
Lequel des deux voulez-vous
que je vous relâche? Ils ré-
pondirent : Barabbas. Pilate 22
leur dit: Que ferai-je donc de
Jésus, qu'on appelle Christ?
Tous répondirent : Qu'il soit
crucifié ! Le gouverneur dit : 23
Mais quel mal a-t-il fait ? Et ils
crièrent encore plus fort: Qu'il
soit crucifié ! Pilate, voyant 24
qu'il ne gagnait rien, mais que
le tumulte augmentait, j)rit de
l'eau, se lava les mains en pré-
sence de la foule, et dit : Je suis
42
Oh A p. 27, V. 24.
MATTHIEU.
Chap. 27, V. 49.
25
26
27
28
29
innocent du sanji,' de ce juste, paitnj^èrent .ses vêtements, en
Cela vous l'eyarde. Et tout le tirant au sort, [afin que s'acconi-
l)euple répondit : Que son sang- plît ce qui avait été annoncé par
30
31
retombe sur nous et sur nos
enfants !
Alors Pilate leur relâcha Bar-
abl)as; et. ajjrès avoir fait battre
de verges Jésus, il le livra pour
être crucifié.
Les soldats du gouverneur
conduisirent Jésus dans le i)ré-
toii'e \ et ils assemblèrent autour
de lui toute la cohorte ~. Ils
lui ôtèrent ses vêtements, et le
couvrirent d'un manteau d'écar-
late^. Ils tressèrent ime cou-
ronne d'épines, quïls posèrent
sur sa tête, et ils lui mirent un
roseau dans la main droite; i)Tiis,
sagenouillant deAant lui, ils le
raillaient, en disant: Salut, roi
des Juifs ! Et ils crachaient
contre lui, prenaient le roseau,
et frappaient siir sa tête. Après
s'être ainsi moqués de lui, ils
lui ôtèrent le manteau, lui re-
mirent ses vêtements, et l'em-
menèrent pour le criicifier.
32
33
34
35
Jésus crucifié.
Lorsqiiils sortirent, ils
ren-
contrèrent un homme de
rêne*, aj^ijelé Simon, et ils le
forcèrent à porter la croix de
Jésus. Arrivés au lieu nonnné
Golgotha, ce qui signifie lieu du
crâne, ils lui donnèrent à boire
du vin mêlé de fiel ^ ; mais,
quand il l'eut goxité, il ne voulut
pas boire.
Après l'avoir crucifié, ils se
■" Le prétoire, nom par lequel ou désignait
la l'ésidence officielle du gouverneur.
" La coUm-tf, ou dixième jjartie d'une légion,
soit environ 4 ou 500 hommes.
' Ifun manteau iTicarlate, tel que les chefs
militaires avaient coutume d'en porter.
■* ('i/rène, capitale de la Libye supérieure,
sur la côte d'Afrique. Là, comme en beau-
coup d'autres contrées, se trouvait une colonie
de Juifs, dont Simon a dû faire pai'tie.
■"' Boisson dift'érente de celle offerte une se-
conde fois à Jésus, V. 48.
le prophète : Ils se sont partagé
mes vêtements, et ils ont tiré au
sort ma tunique.] Puis ils s'assi- 3(1
rent, et le gardèrent.
Pour indiquer le sujet de sa 37
condamnation, on écrivit au-
dessus de sa tête : Celui-ci est
Jésiis, le roi des Juifs.
Avec lui furent crucifiés deux 3S
brigands, l'un à sa droite, et
l'autre à sa gauche.
Les passants l'injuriaient, et 3!»
secouaient la tête, en disant : 4(»
Toi (jui détruis le temple, et qui
le rebâtis en trois jours, sauve-
toi toi-même ! Si tu es le Fils
de Dieu, descends de la croix !
Les chefs des prêtres, avec les 41
scribes et les anciens, se mo-
quaient aussi de lui, et disaient :
Il a sauvé les autres, et il ne 42
peut se sauver lui-même ! S'il
est roi d'Israël, qu'il descende
de la croix, et }ious croirons en
lui. Il s'est confié en Dieu ; 43
que Dieu le délivre maintenant,
s'il l'aime. Car il a dit : Je suis
Fils de Dieu. Les brigands, 44
crucifiés avec lui, l'iilsultaiejit
de la même manière.
Depuis la sixième heure jus- 45
qu'à la neuvième \ il y eut des
ténèbres sur toute la terre. Et 4(>
vers la neuvième heure, Jésus
s'écria d'une voix forte : Eli,
Eli, lama sabachthani ? c'est-à-
dire : Mon Dieu, mon Dieu,
pourquoi m'as-tu abandonné ?
Quehpies-uns de ceux qui étai- 47
eut là, l'ayant entendu, dirent :
Il appelle Élie. Et aussitôt 48
l'un d'eux courut prendre une
é})onge, qu'il rcmi)lit de vinaigre,
et, l'ayant fixée à un roseau, il
lui donna à boire. Mais les 4J)
autres disaient : Laisse, voyons
si Élie viendra le sauver.
' De midi à trois heures.
43
C 4
Chap. 27, V. 50.
MATTHIEU.
Chap. 28, V. 6.
50
ni
54
5(5
58
59
(iO
Jésus poussa de nouveau un
grand cri, et rendit l'esprit.
Et voici, le voile ^ dxi temple
se déchira en deux, depuis le
liaut jusqu'en bas, la terre treni-
1)la, les rochers se fendirent, les
sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs
corps des saints qui étaient morts
ressuscitèrent. Étant sortis des
sépulcres, après la résurrection
de Jésus, ils entrèrent dans la
ville sainte, et apparurent à un
grand nombre de personnes.
Le centenier et ceux qui étaient
avec lui pour garder Jésus, ayant
^'u le tremblement de terre et
ce qui venait d'arriver, furent
saisis d'une grande frayeur, et
dirent : Assurément, cet homme
était Fils de Dieu.
Il y avait là plusieurs femmes
qui regardaient de loin, et qui
avaient accompagné Jésus depuis
la Galilée, pour le servir. Parmi
elles étaient Marie de Magdala",
Marie, mère de Jacques et de
Joses, et la mère des iils de
Zébédée.
Le corps de Jésus mis dans un sépulcre. — ■
La garde aui^rès du sépulcre.
Le soir étant venu, arriva
lui homme riche d'Arimathée ^,
nommé Joseph, lequel était
aussi disciple de Jésus. Il se
rendit vers Pilate, et demanda
le corps de Jésus. Et Pilate
ordonna de le remettre. Joseph
prit le corps, l'enveloppa d'un
linceul blanc, et le déposa dans
un sépulcre neuf, qu'il s'était
fait tailler dans le roc. Puis
il roula une grande pierre
a
^ Le voile, rideau qui séparait le lieu saint
du lieu très saint.
" Marie de Magdala ; cette Marie est ainsi
nommée, probablement parce qu'elle était
originaire de JNIagdala, bourg de la CTalilée,
aux environs du lac.
■'■ Arimathée, ville qu'on croit être la même
que Rama ou Eamathaïm, dans la montagne
d'Ephraïm.
l'entrée du sépulcre, et il s'en
alla. Marie de Magdala et 61
l'autre Marie étaient là, assises
vis-à-vis du sépulcre.
Le lendemain, qui était le 62
jour après la préparation \ les
chefs des prêtres et les phari-
siens allèrent ensemble auprès
de Pilate, et dirent : Seigneur, 63
nous noiTS souvenons que cet
imposteur a dit, quand il vivait
encore : Après trois jours je res-
susciterai. Ordonne donc que 64
le sépiilcre soit gardé jusqxt'au
troisième jour, afin que ses
disciples ne viennent pas dé-
rober le corps, et dire au peuple :
Il est ressuscité des morts.
Cette dernière imjjosture serait
l^ire que la première. Pilate 65
leur dit : Vous avez une garde ;
allez, gardez-le, comme vous
l'entendrez. Ils s'en allèrent, 66
et s'assurèrent du sépulcre au
moyen de la garde, après avoir
scellé la pierre.
Résurrection de Jésus-ClirLst.
Après le sabbat, à l'aube du 28
premier jour de la semaine,
Marie de Magdala et l'autre
Marie allèrent voir le sépulcre.
Et voici, il y eut im grand 2
tremblement de terre ; car un
ange du Seigneur descendit du
ciel, vint rouler la pierre, et
s'assit dessus. Son asi^ect était 3
comme l'éclair, et son vêtement
blanc comme la neige. Les 4
gardes tremblèrent de peur, et
devinrent comme morts. Mais 5
l'ange prit la parole, et dit aux
femmes : Pour vous, ne craignez
pas ; car je sais que vous cher-
chez Jésus qui a été crucifié.
Il n'est point ici; il est ressuscité, 6
comme il l'avait dit. Venez,
' La préparation, terme par lequel on
désignait le jour qui jirécédait chaque sab-
bat, soit le vendredi. Le lendemain était
par conséquent le jour même du sabbat.
44
Chap. 28, V. 6. MATTHIEU
voyez le lien oii il était, couché,
MARC.
Ohap. 1, V.
9-
7 et allez pronipteinent dire à ses
disciples qu'il est ressuscité des
morts. Et voici, il vous précède
en Galilée : c'est lu que vous le
verrez. Voici, je vous Fai dit.
8 Elles se hâtèrent de sortir du sé-
pulcre, avec crainte et avec une
grande joie, et elles coururent
porter la nouvelle aux discii)les.
9 Et voici, Jésus vint à leur
rencontre, et dit : Salut ! Elles
s'ai)procliôrent i)our saisir ses
jjieds, et elles se prosternèrent
10 devant lui. Alors Jésus leur
dit : Ne craignez jjas ; allez dire
à mes frères de se rendre en
Galilée : c'est là quïls me ver-
ront.
11 Pendant qu'elles étaient en
chemin, quelques honnnes de la
garde entrèrent dans la ville,
et annoncèrent aux chefs des
prêtres tout ce qui était arrivé.
12 Ceux-ci, après s'être assemblés
avec les anciens et avoir tenu
conseil, donnèrent aux soldats
une forte somme d'argent, en 1.3
disant : Dites : Ses discij)les sont
venus de nuit le dérober, pen-
dant (pie nous dormions. Et 14
si le gouverneur l'apprend, nous
l'aijaiserons, et nous vous tire-
rons de peine. Les soldats 15
prirent l'argent, et suivirent les
instructions qui leur furent don-
nées. Et ce bruit s'est répandu
parmi les Juifs, jusqu'à ce joiu-.
Les onze disciples allèrent en IC
Galilée, sur la montagne que
Jésus leur avait désignée. Quand 17
ils le virent, ils se prosternèrent
devant lui. Mais quelques-uns
eurent des doutes. Jésus, s'étant is
approché, leur parla ainsi : Tout
pouvoir m'a été donné dans le ciel
et sur la terre. Allez, instruisez 1!)
toutes les nations, baptisez-les
au nom du Père, du Fils et du
Saint-Esprit, et enseignez-leur à 20
observer tout ce que je vous ai
prescrit. Et voici, je suis avec
vous tous les jours, jusqu'à la
fil! du monde.
EVANGILE SELON MARC
Prédication de Jeaii-Baptisfo. — Baptême et
tentation de Jésus-Christ.
I ronnnencement de l'Evangile
de Jésus-Christ, Fils de Dieu.
2 Selon ce qui est écrit dans
Esaïe, le i)rophète : Voici, j'en-
voie devant toi mon inessager,
3 ((ui préparera ton chemin ; c'est
la voix de celui (pii crie dans le
désert : Pré])arez le chemin du
Seigneur, aplanissez ses sentiers,
4 - Jean i)arut, baptisant dans le
désert, et i)rèc]iant le baptême
de repentance. ]iour la rémission
5 des péchés. Tout le i)ays de
Judée et tous les habitants de
Jérusalem se rendaient auprès
de lui ; et, confessant leurs
I péchés, ils se faisaient baptiser
par lui dans le fleuve du Jour-
dain.
Jean avait un vêtement de (!
])oils do chameau, et une cein-
ture do cuir autour des reins.
Il se nourrissait de sauterelles
et de miel sauvage. Il prêchait, 7
disant : Il vient après moi celui
qui est plus puissant que moi,
et je ne siiis jîas digne de délier,
en me baissant, la courroie de
ses soidiers. Moi, je vous ai S
baptisés d'eau ; lui, il vous bap-
tisera du Saint-Esi)rit.
En ce tem])s-là. Jésus vint de i)
Nazareth en Galilée, et il fut bap-
tisé par Jean dans le Jourdain.
.5
Chap. 1, V. lO
MARC.
Chap. 1, v. 38.
10 Axi moment où il sortait de
l'eau, il vit les cieux s'ouvrir,
et l'Esprit descendre sur hii
11 comme une colombe. Et une
voix fit entendre des cieux ces
paroles : Tu es mon Fils bien-
aimé, en qui j'ai mis toute mon
afïection.
12 Aussitôt, l'Esprit poussa Jésus
13 dans le désert, oîi il passa qua-
rante jours, tenté par Satan. Il
était avec les bêtes sauvages, et
les anges le servaient.
Coinmencemeut du ministère de Jésus-Christ.
— Vocation de quatre disciples. — Jésus à
Capernaum. — Enseignement dans la syna-
gogue.— Gruérison d'un démoniaque, — de la
belle-mère de Pierre, — et de plusieurs ma-
lades.— Jésus en divers lieux de la Galilée.
— Guérison d'un lépreux.
14 Après que Jean eut été mis en
prison, Jésus alla dans la Galilée,
prêchant la bonne nouvelle du
15 royaume de Dieu. Il disait :
Le temps est accompli, et le
royaiime de Dieu est proche.
Repentez-vous, et croyez à la
bonne noiivelle.
l(j Comme il passait le long de
la mer de Galilée, il vit Simon
et André, frère de Simon, qui
jetaient un filet dans la mer;
17 car ils étaient pêcheurs. Jésus
leur dit : Suivez-moi, et je vous
18 ferai pêcheurs d'hommes. Aussi-
tôt, ils laissèrent leurs filets, et
19 le suivirent. Étant allé un peu
plus loin, il vit Jacques, fils de
Zébédée, et Jean, son frère, qui
étaient dans une barque et répa-
20 raient les filets. Aussitôt, il les
appela ; et, laissant leur père
Zébédée dans la barque avec les
ouvriers, ils le suivirent.
21 Ils se rendirent à Capernaum.
Et, le jour du sabbat, Jésus
entra d'abord dans la synagogue,
22 et il enseigna. Ils étaient frappés
de sa doctrine ; car il enseignait
comme ayant autorité, et non
pas comme les scribes.
Il
gogue
se trouva dans leur syna- 23
lui homme qui avait un
esprit impur, et qui s'écria : Qu'y 24
a-t-il entre nous et toi, Jésus de
Nazareth? Tu es venu pour
nous perdre. Je sais qui tu
es : le Saint de Dieu. Jésus le 25
menaça, disant : Tais-toi, et sors
de cet homme. Et l'esprit impur 2()
sortit de cet homnae, en l'agitant
avec violence, et en poussant un
grand cri. Tous furent saisis 27
de stupeur, de sorte qu'ils se
demandaient les uns aux autres :
Qu'est-ce que ceci? Une nou-
velle doctrine avec autorité ! Il
commande même aux esprits
inqjurs, et ils lui obéissent ! Et 28
sa renommée se répandit aussitôt
dans tous les lieux environnants
de la Galilée.
En sortant de la synagogue, 29
ils se rendirent avec Jacques et
Jean à la maison de Simon et
d'André. La belle-mère de 30
Simon était couchée, ayant la
fièvre : et on ne tarda pas à
parler d'elle à Jésus. S'étant 31
approché, il la fit lever, en lui
prenant la main, et à l'instant la
fièvre la quitta. Puis elle les
servit.
Le soir, après le coucher
soleil, on lui amena tous
malades et les démoniaques,
toute la ville était rassemblée
devant sa porte. Il guérit beau-
coiq) de gens qui avaient diverses
maladies; il chassa aussi beau-
coup de démons, et il ne per-
mettait pas aux démons de parler,
Ijarce qu'ils le connaissaient.
Vers le matin, pendant qu'il 35
faisait encore très sombre, il se
leva, et sortit pbin- aller dans lui
lieu désert, où il pria. Simon 36
et ceux qui étaient avec lui se
mirent à sa recherche ; et, quand 37
ils l'eurent trouvé, ils lui dirent :
Tous te cherchent. Il leur ré- 38
pondit : Allons ailleurs, dans les
du
les
Et
32
33
34
46
Chap. 1, V.
38.
MARC.
Chap. 2, v. 16.
bourgades voisines, afin que j'y
prêclie aussi ; car c'est pour cela
Mi> que je siiis sorti. Et il alla
prêcher dans les synagogues, par
toute la Galilée, et il chassa les
dénions.
4(1 Un léjDreux vint à lui ; et, se
jetant à genoux, il lui dit d'un
ton suppliant : Si tu le veux, tu
41 peux me rendre pur. Jésus,
ému de compassion, étendit la
main, le toucha, et dit : Je le
42 veux, sois piu'. Aussitôt la lèpre
4'3 le quitta, et il fut purifié. Jésus
le renvoya sur-le-champ, avec de
44 sévères recommandations, et lui
dit: Garde-toi de rien dire à
persomie ; mais va te montrer
au prêtre, et offre ijour ta purifi-
cation ce que Moïse a prescrit,
afin que cela leur serve de
45 témoignage. Mais cet homme,
s'en étant allé, se mit à publier
hautement la chose et à la
divulguer, de sorte que Jésus
ne pouvait plus entrer publique-
ment dans une ville. Il se tenait
dehors, dans des lieux déserts,
et l'on venait à lui de toutes
parts.
Jésus de retour à Capernaum. — Guérison d'un
jjaralytique. — Vocation de Lévi (Matthieu).
— Question des disciples de .Jean-Baptiste
sur le jeûne.
0 Quelques jours après, Jésus
revint à Capernaum. On apprit
2 qu'il était à la maison, et il
s'assembla un si grand nombre
de personnes que l'espace devant
la lîorte ne pouvait plus les
contenir. Il leur annonçait* la
parole.
3 Des gens vinrent à lui, ame-
nant un i)aralytique jiorté par
4 (piatre hommes. Comme ils ne
pouvaient l'aborder, à cause de
la foule, ils découvi-ircnt le toit
de la maison où il était, et ils
descendirent par cette ouverture
le lit sur lequel le i^aralytique
était couché. Jésus, voyant leur 5
foi, dit au paralytique : Mon
enfant, tes j^échés sont par-
donnés. Il y avait là quelques 6
scribes, qui étaient assis, et qui
se disaient au dedans d'eux :
Conunent cet homme parle-t-il 7
ainsi ? Il blasphème. Qui i)eut
pardonner les péchés, si ce n'est
Dieu seul ? Jésus, ayant aussitôt 8
connu par son esprit ce qu'ils
pensaient nw dedans d'eux, leur
dit : Pourquoi avcz-vous de telles
pensées dans vos cœurs? Le- 9
quel est le i)lus aisé, de dire au
paralytique : Tes péchés sont
pardonnes, ou de dire : Lève-toi,
prends ton lit, et marche? Or, 10
afin que vous sachiez que le Fils
de l'homme a sur la terre le
pouvoir de pardonner les péchés:
Je te l'ordonne, dit-il au j^ara- 11
lytique, lève-toi, prends ton lit,
et va dans ta maison. Et, à 12
l'instant, il se leva, juit son lit,
et sortit en i^résence de tout le
monde, de sorte qu'ils étaient
tous dans l'étonnement et glo-
rifiaient Dieu, disant: Nous
n'avons jamais rien vu de pareil.
Jésus sortit de nouveau du lo
côté de la mer. Toute la foule
venait à lui, et il l'enseignait.
En passant, il vit Lévi\ fils 14
d'Ali)hée, assis au lieii des
péages. Il lui dit : Suis-moi.
Lé^i se leva, et le suivit.
Comme Jésus était à table 15
dans la maison de Lévi, beau-
coup de i)ublicains et de gens
de mauvaise vie se mirent aussi
à table avec lui et avec ses disci-
ples ; car ils étaient nombreux,
et l'avaient suivi. Les scribes 16
et les pharisiens, le Aoyant man-
ger avec les publicains et les
gens de mauvaise vie, dirent à
ses disciples : Pourquoi mange-
t-il et boit-il avec les publicains
^ Lévi, le même q^ue Matthieu, comp. Matth.
IX. a
Chap. 2, V. i6.
MARC.
Chap. 3, v. 8.
17 et les gens de mauvaise vie? Ce
que Jésus ayant entendu, il leur
dit : Ce ne sont pas ceux qui
se portent bien qui ont besoin
de médecin, mais les malades.
Je ne suis pas venu appeler des
justes, mais des pécheurs.
18 Les disciples de Jean et les
pharisiens jeûnaient. Ils vinrent
dire à Jésus : Pourquoi les
disciples de Jean et ceux des
pharisiens jeûnent-ils, tandis que
tes disciples ne jeûnent lioint?
19 Jésus leur répondit : Les amis
de l'époux peuvent-ils jeûner
l^endant que l'époux est avec
eux? Aussi longtemps qu'ils
ont avec eux l'époux, ils ne
20 peuvent jeûner. Les jours vien-
dront où l'époux leur sera enlevé,
et alors ils jeûneront en ce jour-
21 là. Personne ne coud une pièce
de drap neuf à im vieil habit;
aTitrement, la pièce de draj) neuf
emporterait luie partie du vieux,
22 et la déchirure serait pire. Et
personne ne met du vin nouveau
dans de vieilles outres ; autre-
ment, le vin fait rompre les
outres, et le vin et les outres
sont perdus ; mais il faut mettre
le vin nouveau dans des outres
neuves.
Les épis de blé et le sabbat. — L'homme qui a
la main sèche. — Choix des douze apôtres. —
Attaque des scribes et réponse de Jésus. —
Le péché contre le Saint-Esprit. — La mère
et les frères de Jésus.
23 II arriva, mi jour de sabbat,
que Jésus traversa des champs
de blé. Ses disciples, chemin
faisant, se mirent à arracher des
24 épis. Les pharisiens lui dirent :
Voici, pourquoi font-ils ce qui
n'est pas permis pendant le
25 sabbat ^ ? Jésus leur répondit :
N'avez-vous jamais lu ce que fit
David, lorsqu'il fut dans la né-
cessité et qu'il eut faim, lui et
■ Yoy. notes sur Matth. xii. 1 et 2.
ceux qui étaient avec lui ; com- 2(5
ment il entra dans la maison de
Dieu, du temps du grand prêtre
Abiathar, et mangea les pains de
proposition, quil n'est permis
qu'aux prêtres de manger, et en
donna même à ceux qui étaient
avec lui ^ ! Puis il leur dit : Le 27
sabbat a été fait pour Fhonmie.
et non Thoinme pour le sabbat,
de sorte que le Fils de l'honnue 2 s
est maître môme du sabbat.
Jésus entra de nouveau dans Q
la synagogue. Il s'y trouvait un
homme qui avait la main sèche.
Ils observaient Jésus, pour voir 2
s'il le guérirait le jour du sab-
bat : c'était afin de pouvoir l'ac-
ciiser. Et Jésus dit à l'homme 3
qui avait la main sèche : Lève-
toi, là au milieu. Puis il leur 4
dit : Est-il permis, le jour du
sabbat, de faire du bien ou de
faire du mal, de sauver mie per-
sonne ovi de la tuer? Mais ils
gardèrent le silence. Alors, 5
promenant ses regards sur eux
avec indignation, et en même
temps affligé de l'endurcisse-
ment de leur cœur, il dit à
l'homme : Etends ta main. Il
retendit, et sa main fut guérie.
Les pharisiens sortirent, et fi
aussitôt ils se consultèrent avec
les hérodiens^ sur les moyens
de le faire périr.
Jésus se retira vers la mer 7
avec ses disciples. Une grande
multitude le suivit de la Galilée,
de la Judée, de Jérusalem, de S
l'Idumée ^ et d'au delà du Jour-
dain ; ceux des environs de Tyr
et de Sidon*, ayant appris tout
' Voy. note sur INIatth. xn. 4.
- Voy. note sur ]\Iatth, xxii. 16.
' Idumée, ou pays d'Édom, au sud-onest
de la mer Morte. Les habitants, soumis par
les Macchabées, avaient été contraints d'em-
brasser le judaïsme. Héi-ode le Grand était
Iduméen.
* Vov. note sur Matth. xi. 2L
48
Chap. 3, V. 8.
MARC.
Chap. 4, v. 2.
f>'uén!ssait
gens, tous ceux
des maladies se
ce qu'il faisait, vinrent aussi à
9 lui en grand nombre. Il chargea
ses disciples de tenir toujours à
sa disposition une petite barque,
afin de ne pas être pressé par la
10 foule. Car, comme il
beaucoup de jiens, tous
t[ui avaient
jetaient sur lui i)om- le toucher.
11 Les esprits impurs, (juand ils le
Aboyaient, se prosternaient dcA ant
lui, et s'écriaient : Tu es le Fils
12 de Dieu. Mais il leur recom-
mandait très sévèrement de ne
pas le faire connaître.
13 II monta ensuite svu" la mon-
tagne ; il appela ceux qu'il
voulut, et ils vinrent aui)rès de
14 lui. Il en établit douze, pour
les avoir avec lui, et pour les
15 envojer prêcher avec le pou-
voir de chasser les démons.
16 C'étaient:
Simon, qu'il nomma Pierre ;
17 Jacques, fils de Zébédée, et
Jean, frère de Jacques, aux-
quels il donna le nom de Bo-
anergès, qui signifie fils du
18 tonnerre ; André ; Philipi^e ;
Barthélémy; Matthieu; Thomas;
Jacques, fils dAli)hée ; Thad-
19 dée ; Simon le Cananite ; et
Judas Iscariot, celui qui livra
Jésus \
20 Ils se rendirent à la maison,
et la foule s'assembla de nou-
veau, en sorte qu'ils ne pou-
vaient pas même prendi'e leiir
repas.
21 Les parents de Jésus, ayant
appris ce qui se jiassait, vinrent
pour se saisir de lui ; car ils
disaient : Il est hors de sens.
22 Et les scribes, qui étaient des-
cendus de Jérusalem, dirent :
Il est possédé de Béelzébul ;
c'est par le prince des démons
23 qu'il chasse les démons. Jésus
les appela, et leur dit sous forme
Voy. les notes sur Matth. x. 2-
de paraboles : Comment Satan
peut-il chasser Satan? Si un 24
royaume est divisé contre lui-
même, ce royaiune ne peut sub-
sister ; et si une maison est 25
divisée contre elle-même, cette
maison ne peut subsister. Si 2fi
donc Satan se révolte contre
lui-même, il est divisé, et il ne
peut subsister, mais c'en est fait
de lui. Personne ne peut en- 27
trer dans la maison d'un honnne
fort et piller ses biens, sans
avoir auparavant lié cet honmie
fort ; alors il pillera sa maison.
Je vous le dis en vérité, tous les 28
péchés seront pardonnes aux
fils des hommes, et les blas-
phèmes qu'ils auront proférés ;
mais quiconque blasf»hémera 29
contre le Saint-Esprit n'obti-
endra jamais de jjardon : il est
coupable d'un péché éternel.
Jésus parla ainsi, parce cpi'ils 30
disaient : Il est possédé d'un
esjjrit impur.
Survinrent sa mère et ses 31
frères, qui, se tenant dehors,
l'envoyèrent appeler. La foule
était assise autour de lui, et 32
on lui dit: Voici, ta mèi'e et
tes frères sont dehors et te de-
mandent. Et il répondit : Qui 33
est ma mère, et qui sont mes
frères? Puis, jetant les regards 34
sur ceux (]ui étaient assis toiit au-
tour de lui: Voici, dit-il, ma mère
et mes frères. Car, quiconcpie 35
fait la volonté de Dieu, celui-là
est mon frère, ma sœur, et ma
mère.
Paraboles du
semeur, — Je la semence, — du
srrain de sénevé.
Jésus se mit de nouveau à
enseigner au bord de la mer.
Une grande foule s'étant assem-
blée auprès de lui, il monta et
s'assit dans une barque, sur la
mer. Toute la
tcri'e sur le riva:
foule était a
e. 11 leur en-
49
Chap. 4, V. 2.
MARC.
Chap. 4, v. 29.
seigna beaucoii}) do choses en
paraboles, et il leur dit dans son
enseignement :
3 Écoutez. Un senienr sortit
4 pour semer. Connne il semait,
nne partie do la semence tomba
le long du chemin : les oiseaux
5 vinrent, et la mangèrent. Une
antre partie tomba dans un
endroit pierreux, où elle n'avait
pas beaucoup do terre : elle leva
aussitôt, parce qu'elle ne trouva
6 pas un sol profond; mais, quand
le soleil parut, elle fut briilée et
7 sécha, faute de racines. Une
autre partie tomba parmi les
épines : les épines montèrent, et
l'étoufïcrent, et elle ne donna
8 point de fruit. Une autre partie
tomba dans la bonne terre : elle
donna du finiit qui montait et
croissait, et elle rai)i)orta trente.
9 soixante, et cent pour un. Puis
il dit : Que celui qui a des oreil-
les pour entendre entende.
10 Lorsqu'il fut en particulier,
ceux qui l'entouraient avec les
douze l'interrogèrent sur les
11 paraboles. Il leur dit: C'est
à vous qu'a été donné le mys-
tère du royaume de Dieu ; mais
pour ceux qui sont dehors tout
12 se passe en paraboles, afin qu'en
voyant ils voient et n'aperçoivent
point, et qu'en entendant ils en-
tendent et ne comprennent point,
de peur qu'ils ne se convertis-
sent, et que les i)échés no leur
13 soient pardonnes. Il leur dit
encore : Vous ne comprenez pas
cette parabole ? Conmiont donc
comprendrez - vous toutes les
paraboles ?
14 Le semeur sème la parole.
15 Les uns sont le long du chemin,
où la parole est semée ; quand
ils l'ont entendue, aussitôt Satan
vient et enlève la parole qui a été
10 semée en eux. Les autres, pareil-
lement, reçoivent la semence
dans les endroits pierreux ;
quand ils entendent la parole,
ils la reçoivent d'abord avec
joie ; mais ils n'ont pas de 17
racine en eux-mêmes, ils man-
quent de persistance, et, dès
que survient une tribulation ou
une persécution à cause do la
parole, ils y trouvent ime occasion
de chute. D'autres reçoivent 18
la semence parmi les épines;
ce sont ceux qui entendent la
parole, mais en qui les soucis du 19
siècle, la séduction des richesses
et l'invasion des autres con-
voitises, étouffent la parole, et la
rendent infructueuse. D'autres 20
reçoivent la semence dans la
bonne terre ; ce sont ceux qui
entendent la parole, la reçoi-
vent, et portent dii fruit, trente,
soixante, et cent pour im.
Il leur dit encore : Apporte- 21
t-on la lampe i>otu- la mettre
sous le boisseau, oii sous le lit ?
N'est-ce pas pour la mettre sur
le chandelier ? Car il n'est rien 22
de caché qui ne doive être dé-
couvert, rien de secret qui ne
doive être mis au jour. Si quel- 23
qu'un a des oreilles pour en-
tendre, qu'il entende.
Il leur dit encore : Prenez 24
garde à ce que vous entendez.
On vous mesurera avec la
mesure dont vous vous serez
servis, et on y ajoutera jjour
vous. Car on donnera à celui 25
qui a; mais à celui qui n'a pas
on ôtera même ce qu'il a.
Il dit encore : Il en est du 26
royaume de Dieu comme quand
un homme jette de la semence
en terre ; qu'il dorme ou qu'il 27
veille, nuit et jour, la semence
germe et croît, sans qii'il sache
comment. La terre produit 28
d'elle-même, d'abord l'herbe,
l^uis l'épi, i^uis le grain tout
formé dans l'épi ; et, dès que 29
le fi'uit est mûr, on y met la
faucille, car la moisson est là.
50
Chap. 4, V. 30.
MARC.
Chap. 5, v. 14.
30
Il dit encore : A quoi coni- ' Ils arrivèrent à l'antre bord g
parerons-nous le royaume de [ de la mer, dans le pays des Ga-
Dieu, ou par quelle parabole
31 le représenterons-nous? Il est
semblable à im grain de sénevé,
qui, lorsqu'on le sème en terre,
est la plus petite de toutes les
semences qui sont sur la terre ;
32 mais, lorsqu'il a été semé, il
monte, devient plus grand que
tous les légumes, et pousse de
grandes branches, en sorte que
les oiseaux du ciel peuvent
habiter sous son ombre.
33 C'est par beaucoup de para-
boles de ce geui'e qu'il leur
annonçait la parole, selon qu'ils
étaient capables de l'entendre.
34 II ne leur parlait jîoint sans
parabole ; mais, en jmrticulier,
il expliquait tout à ses disci-
ples.
Tempête apaisée.— Jésus sur le temtoire des
Gadaréniens ; un démoniaque guéri.
35 Ce même jour, sur le soiï",
Jésiis leur dit : Passons à
36 l'autre bord. Après avoir ren-
voyé la foide, ils l'emmenèrent
dans la barque où il se trouvait ;
il y avait aussi d'autres barques
37 avec lui. Il s'éleva un grand
tourbillon, et les flots se jetaient
dans la barque, au point qu'elle
38 se remplissait déjà. Et lui, il
dormait à la poupe sur le cous-
sin. Ils le réveillèrent, et lui
dirent : Maître, ne t'inquiètes-tu
pas de ce que nous périssons ?
39 S'étant réveillé, il menaça le
vent, et dit à la mer : Silence !
tais-toi ! Et le vent cessa, et il
40 y eut un grand calme. Puis il
leur dit : Pourquoi avez-vous
ainsi peur ? Comment ii'avez-
41 vous point de foi ? Ils furent
saisis d'mie grande frayeur, et
ils se dirent les uns aux autres :
Quel est donc celui-ci, à qui
obéissent même le vent et la
mer ?
daréniens \ Aussitôt que Jésus 2
fut hors de la barque, il vint au-
devant de lui lui homme, sortant
des sépulcres, et possédé d'un
esprit impur. Cet homme avait 3
sa demeure dans les sé])ulcres",
et personne ne pou\ait plus le
lier, même avec une chaîne. Car 4
souvent il avait eu les fers aux
pieds et avait été lié de chaînes,
mais il avait rompu les chaînes
et brisé les fers, et liersonne
n'avait la force de le donij^ter.
Il était sans cesse, nuit et jour, 5
dans les sépulcres et sur les
montagnes, criant, et se meur-
trissant avec des pierres. Ayant (5
vu Jésus de loin, il accourut, se
prosterna devant lui, et s'écria 7
d'une voix forte : Qu'y a-t-il
entre moi et toi, Jésus, Fils dii
Dieu Très-Haut ? Je t'en con-
jure au nom de Dieu, ne me
tourmente pas. Car Jésus lui 8
disait : Sors de cet homme,
esprit impur. Et il lui demanda: 9
Quel est ton nom ? Légion est
mon nom, lui répondit-il, car
nous sommes plusieurs. Et illO
le priait instanunent de ne pas
les envoyer hors du pays. Il y 11
avait là, vers la montagne, un
grand troupeau de pourceaux
qui lîaissaient. Et les démons 12
dirent à Jésus d'un ton sup-
pliant : Envoie-nous dans ces
pourceaucs^, afin que nous en-
trions en eux. Il le leur permit.
Et les esprits impurs sortirent, 13
entrèrent dans les pourceaux,
et le troupeau se i)récii)ita des
pentes escarpées dans la mer:
il y en avait euA'iron deux mille,
et ils se noyèrent dans la mer.
Ceux qui les faisaient paître 14
' Voy. note sur Matth. viii. 28.
^ Les sépulcres, cavernes fonuées naturelle-
ment dans le roc, ou taillées artificiellement.
51
Çhap. 5, V. 14.
MAKC.
Chap. 5, V. 40.
s'enfuii'eiit, et répandirent la
nouvelle dans la ville et dans
les eanipagnes. Les gens al-
lèrent voir ee qui était arrivé, plutôt en empirant. Ayant en-
15 Ils vinrent auprès de Jésus, et ils ! tendu parler de Jésus, elle vint
virent le démoniaque, celui qui dans la foule par derrière, et
l)ensé tout ce qu'elle possédait,
et elle n'avait éprouvé aucun
soulagement, mais était allée
avait eu la légion, assis, vêtu, et
dans son bon sens ; et ils furent
](■) saisis de frayeur. f'eux qui
avaient vu ce qui s'était passé
leur racontèrent ce qui était
arrivé au démoniaque et aux
17 pourceaux. Alors ils se mirent
à supplier Jésus de quitter leur
territoire.
18 Comme il montait dans la
barque, celui qui avait été dé-
moniaque lui demanda la per-
li) mission de rester avec lui. Jésus
ne le lui permit pas, mais il lui
dit : Va dans ta maison, vers les
tiens, et raconte-leur tout ce que
le Seigneur t'a fait, et comment
20 il a eu pitié de toi. Il s'en
alla, et se mit à publier dans la
Décapole' tout ce que Jésus avait
fait pour hii. Et tous furent
dans l'étonnement.
Késurrectiou de la fille tle Jaïrus, et guérisoii
d'une femme malade depuis douze ans.
21 Jésus dans la barque regagna
l'autre rive, où une grande foule
s'assembla près de lui. Il était
22 au bord de la mer. Alors vint
im des chefs de la synagogue,
nommé Jaïrus, qui, l'ayant aper-
23 çu, se jeta à ses pieds, et lui
adressa cette instante 2^i"i^^''"<^ •
Ma jjetite fille est à l'extrémité ;
viens, impose-lui les mains, afin
qu'elle soit sauvée et qu'elle
24 vive. Jésus s'en alla avec lui.
Et une grande foule le suivait
et le pressait.
25 Or, il y avait une fenmie at-
teinte d'une perte de sang depuis
26 douze ans. Elle avait beaucoup
souffert entre les mains de jjlu-
sieurs médecins, elle avait dé-
27
28
29
30
Voy. note sur Mattb. iv. 25.
31
32
toucha son vêtement. Car elle
disait : Si je puis seulement
toucher ses vêtements, je serai
guérie. Au même instant la
perte de sang s'arrêta, et elle
sentit dans son corps qu'elle
était guérie de son mal. Jésus
connut aussitôt en lui-même
qu'une force était sortie de lui ;
et, se retournant au milieu de
la foule, il dit: Qui a touché
mes vêtements ? Ses disciples
lui dirent : Tu vois la foule qui
te presse, et tu dis : Qui m'a
touché ? Et il regardait autour
de lui, pour voir celle qui avait
fait cela. La femme, effrayée 33
et tremblante, sachant ce qui
s'était passé en elle, vint se jeter
à ses pieds, et lui dit toute la
vérité. Mais Jésus lui dit: Ma 34
fille, ta foi t'a sauvée ; \a. en
paix, et sois guérie de ton mal.
Comme il parlait encore, sur- 35
vinrent de chez le chef de la syna-
gogue des gens qui dirent : Ta
fille est morte ; pourquoi impor-
tuner davantage le maître ? Mais 30
Jésus, sans tenir compte de ces
paroles, dit au chef de la syna-
gogue:
Ne crains pas, crois
seulement. Et il ne permit à
personne de l'accompagner, si
ce n'est à Pierre, à Jacques, et
à Jean, frère de Jacques. Ils
arrivèrent à la maison du chef
de la synagogue, oii Jésus vit
une foule bruyante et des gens
qui pleuraient et poussaient de
grands cris. Il entra, et leur
dit : Pourquoi fiiites-vous du
bruit, et pourquoi pleurez-vous ?
L'enfant n'est ])as morte, mais
elle dort. Et ils se moquaient
de lui. Alors, ayant fait sortir
37
38
39
40
52
Chap. 5, y. 40.
MAHG
Chap. G, v. 17.
tout le monde, il prit avec lui | il ooinuiença à les envoyer deux
le père et la mère de l'enfant, et à deux, en leur donnant pouvoir
ceux qui l'aVaient accompagné,
et il entra là où était Tentant.
41 II la saisit par la main, et lui
dit: Talitha koimii, ce qui si-
gnitie : Jeune fille, lève-toi, je te
42 le dis. Aussitôt la jeune fille se
leva, et se mit à marcher; car
elle avait douze ans. Et ils
furent dans un grand étonne-
43 ment. Jésus leur adressa de
fortes recommandations, pour
que personne ne sût la chose ;
et il dit qu'on donnât à manger à
la jeune fille.
Jésus à Nazareth. — Incrédulité des lialiitauts.
Q Jésus partit de là. et se rendit
dans sa patrie \ Ses disciples
le suivirent.
2 Quand le sabbat fut venu, il
se mit à enseigner dans la syna-
gogue. Beaucoup de gens qui
l'entendirent étaient étonnés et
disaient: D'où lui viennent ces
choses ? Quelle est cette sagesse
qui lui a été donnée, et comment
de tels miracles se font-ils par
3 ses mains ? N'est-ce pas le
charpentier, le fils de Marie, le
frère de Jacques, de Joseph, de
Jude et de Simon ? et ses sœurs
ne sont-elles pas ici parmi nous?
Et il était pour eux une occasion
de chute.
4 Mais Jésus leur dit : Un pro-
phète n'est méprisé que dans
sa patrie, parmi ses parents, et
5 dans sa maison. Il ne put faire
là aucun miracle, si ce n'est
qu'il imposa les mains à quelques
6 malades et les guérit. Et il
s'étonnait de leur incrédulité.
Mission des douze apôtres.
Jésus parcourait les villages
d'alentour, en enseignant.
7 Alors il appela les douze, et
' Bans sa patrie, à Nazareth.
sur les esprits impurs. Il leur S
prescrivit de ne rien prendre
pour le voyage, si ce n'est un
bâton ; de n'avoir ni sac, ni pain,
ni monnaie dans la ceinture ; de i»
chausser des sandales, et de ne
pas revêtir deux tuni(pies.
Puis il leixr dit : Dans quelque 10
maison que vous entiiez, restez-y
jusqu'à ce que vous partiez de
ce lieu. Et, s'il y a quelque 11
part des gens qui ne vous re-
çoivent ni ne vous écoutent,
retirez-vous de là, et secouez
la poussière de vos pieds, afin
que cela leur serve de témoi-
gnage. [Je vous le dis en vérité :
au jour du jugement, Sodome
et Gomorrhe seront traitées
moins rigotireiisement que cette
ville-là.]
Ils partirent, et ils prêchèrent 12
la repentance. Ils chassaient 13
beaucoup de démons, et ils
oignaient d'huile beaucouj) de
malades et les guérissaient.
Mort de Jean-Bajotiste. — Multiplication des
pains. — Jésus marchant sur les eaux. — ■
Guérisons à Génésareth.
Le roi ^Hérode entendit par- 14
1er de Jésus, dont le nom était
devenu célèbre, et il dit : Jean-
Baptiste est ressitscité des morts,
et c'est pour cela qu'il se fait
par lui des miracles. D'autres 15
disaient: C'est Élie. Et d'autres
disaient: C'est un prophète,
comme l'un des prophètes".
Mais Hérode, en apprenant cela, 10
disait: Ce Jean que j'ai fait
décapiter, c'est lui qui est res-
suscité.
Car Hérode lui-même avait 17
fait arrêter Jean, et l'avait fait
' Le roi, dénomination populaire d'Hérode
Antipas, tétrarqtie de la Galilée. Comp. Mattli.
XIV. 1.
" Semblable à l'vm des anciens prophètes.
53
Chap. 6, V. 17.
MARC.
Chap. 6, v. 41.
lier en prison, à cause d'Héro-
dias, femme de Pliilippe, son
frère, j^arce qu'il l'avait épousée,
18 et que Jean lui disait : Il ne t'est
pas permis d'avoir la femme
19 de ton frère. Hérodias était
irritée contre Jean, et voulait
le faire mourir. Mais elle ne
20 le pouvait ; car Hérode crai-
gnait Jean, le connaissant pour
un homme juste et saint ; il
le protégeait, agissait souvent
d'après ses avis, et lécoutait
avec plaisir.
21 Cependant, im jour propice^
arriva, lorsqu'Hérode, à l'anni-
versaire de sa naissance, donna
\\n festin à ses grands, aux chefs
militaires et aux principaiix de
22 la Galilée. La fille d'Hérodias
entra dans la salle ; elle dansa,
et plut à Hérode et à ses con-
vives. Le roi dit à la jeune
fille : Demande-moi ce que tu
voudras, et je te le donnerai.
23 II ajouta avec serment : Ce que
tu voudras, je te le donnerai,
fût-ce la moitié de mon royaume.
24 Étant sortie, elle dit à sa mère :
Que demanderai-je ? Et sa mère
répondit : La tête de Jean-Bap-
25 tiste. Elle s'empressa de rentrer
aussitôt vers le roi, et lui fit
cette demande : Je veux que
tu me donnes à l'instant, sur
un plat, la tête de Jean-Baptiste.
26 Le roi fut attristé; mais, à cai;se
de ses serments et des convives,
il ne voulut pas lui faire un
27 refus. Il envoya siu'-le-champ
un garde, avec ordre d'apporter
28 la tête de Jean-Baptiste. Le
garde alla décapiter Jean dans
la prison, et apporta la tête sur
un plat. Il la donna à la jeune
fille, et la jeune fille la donna à
29 sa mère. Les disciples de Jean,
ayant appris cela, vinrent pren-
' Propice aux intentions coupables d'Hé-
rodias.
dre son corps, et le mirent dans
un sépulcre.
Les apôtres, s'étant rassem- oO
blés auprès de Jésus, lui racon-
tèrent tout ce qu'ils avaient fait
et tout ce qu'ils avaient enseigné.
Jésus leur dit : Venez à l'écart 31
dans un lieu désert, et reposez-
vous un peu. Car il y avait
beaucoup d'allants et de venants,
et ils n'avaient jîas même le
temps de manger. Ils partirent 32
donc dans une barque, pour
aller à l'écart dans un lieu dé-
sert. Beaucoup de gens les 33
virent s'en aller et les reconnu-
rent, et de toutes les villes on
accoiirut à pied et on les de-
vança au lieu où ils se rendaient.
Quand il sortit de la barque, 34
Jésus vit une grande foule, et
fut ému de compassion pour
elle, parce qu'elle était comme
des brebis qui n'ont point de
berger ; et il se mit à leur en-
seigner beaucoiq) de choses.
Comme l'hein^e était déjà 3.5
avancée, ses disciples s'appro-
chèrent de lui, et dirent : Ce
lieu est désert, et l'heure est
déjà avancée ; reuA oie-les, afin 36
qu'ils aillent dans les campagnes
et dans les villages des environs,
pom- s'acheter de quoi manger,
Jésus levir réj^ondit : Donnez- 37
leur vous-mêmes à manger.
Mais ils lui dirent: Irions-nous
acheter des pains pour deux
cents deniers, et leur donne-
rions-nous à manger ? Et il 38
leur dit: Combien avez-vous
de pains? Allez voir. Ils s'en
assurèrent, et réj^ondirent: Cinq,
et deux poissons. Alors il leur 39
commanda de les faire tous
asseoir par groupes sur l'herbe
verte, et ils s'assirent par ran- 40
gées de cent et de cinquante.
Il prit les cinq pains et les 41
deux poissons, et, levant les
yeux vers le ciel, il rendit
54
Chap. 6, V. 41,
MARC.
Chap. 7, v. 8.
gTâces. Puis, il rompit les
pains, et les donna anx dis-
ciples, afin qu'ils les distribiias-
sent à la fonle. Il partagea
aussi les denx poissons entre
42 tons. Tons mangèrent et tnrent
43 rassasiés, et Ion emporta donze
corbeilles pleines de morceaux
de pain et de ce qni restait
44 des i)oissons. Cenx qni avaient
mangé les pains étaient cinq
mille hommes.
45 Aussitôt après, il obligea ses
disciples à monter dans la
barqne et à passer avant Ini de
l'antre côté, vers Bethsaïda\
pendant qne Ini-même renver-
46 rait la foule. Quand il l'eut
renvoyée, il s'en alla sur la
montagne, pour prier.
47 Le soir étant venu, la barque
était au milieu de la mer, et
48 Jésus était seul à terre. Il vit
qu'ils avaient beaucoup de peine
à ramer ; car le vent leur était
contraire. A la quatrième veille
de la nuit^ environ, il alla vers
eux, marchant sur la mer, et il
49 voulait les dépasser. Quand ils
le virent marcher sur la mer,
ils crurent qne c'était nn fan-
tôme, et ils poussèrent des cris ;
50 car ils le voyaient tous, et ils
étaient troublés. Aussitôt Jésus
leur jjarla, et leiu* dit: Kas-
surez-vous, c'est moi, n'ayez pas
51 peur! Puis il monta vers exix
dans la barque, et le vent cessa.
Ils furent en eux-mêmes tout
stupéfaits et remplis d'étonne-
52 ment ; car ils n'avaient pas com-
pris le miracle des pains, i)arce
que leur cumv était endiu-ci.
53 Après avoir traversé la mer,
ils vinrent dans le pays de
Génésareth, et ils abordèrent.
54 Qiuind ils furent sortis de la
barque, les gens, ayant aussitôt
' Bethsaida, sur la rive occidentale du lac,
dans la contrée de Génésareth, voy. v. 53.
'" Voy. note sur Matth. xiv. 25.
reco]mu Jésus, parcom-nrent 55
tous les environs, et l'on se mit
à apporter les malades sur des
lits, partout où l'on apprenait
qu'il était. En quelque lieu 56
qu'il arrivât, dans les villages,
dans les villes ou dans les cam-
pagnes, on mettait les malades
sur les places publiques, et on
le i)riait de leur permettre seule-
ment de toucher le bord de son
vêtement. Et tous ceux qui le
touchaient étaient guéris.
Les pharisiens et la tradition.
Les pharisiens et quelques '7
scribes, venits de Jérusalem,
s'assemblèrent auprès de Jésus.
Ils virent quelques-uns de ses 2
discijjles prendre lem-s repas
avec des mains impures, c'est-
à-dire, non lavées. — Or, les pha- 3
risiens et tous les Juifs ne man-
gent i)as sans s'être lavé plusieurs
fois les mains, conformément
à la tradition des anciens ; et, 4
quand ils reviennent de la
place publique, ils ne man-
gent qu'après s'être purifiés. Ils
ont encore beaucoup d'autres
observances traditionnelles, com-
me le lavage des coupes, des
cruches et des vases d'airain.
— Et les pharisiens et les scribes 5
lui demandèrent : Pourquoi tes
disciples ne suivent-ils pas la
tradition^ des anciens, mais
Ijrennont-ils leurs repas avec
des mains impures? Jésus leur (î
répondit : Hypocrites, Esaïe a
bien prophétisé siu' vous, ainsi
qu'il est écrit : Ce peuple m'ho-
nore des lèvres, mais son cœur
est éloigné de moi. C'est en 7
vain qu'ils m'honorent, en don-
nant des préceptes qui sont
des commandements d'honnnes.
Vous abandonnez le commande- 8
ment de Dieu, et vous observez
La tradition, voy. note sur Matth. xv. 2.
55
Chap. 7, V. 8.
MARC.
CIhap. 7, V. 33.
9 la tradition des hommes. Il
leur dit encore : Vons anéantis-
sez fort bien le commandement
de Dien, pour garder votre tra-
it» dition. Car Moïse a dit: Ho-
nore ton père et ta mère ; et :
Celui qui maudira son père ou
sa mère sera puni de mort.
1 1 Mais vous, vous dites : Si un
homme dit à son père ou à sa
mère : Ce dont j'aurais pu t'as-
sister est corban, cest-à-dire,
12 une offrande à Dieu, vous ne
le laissez plus rien faire jiour
son père ou pour sa mère,
13 annulant ainsi la parole de Dieu
par votre tradition, que vous
avez établie. Et vous faites
beaucoup d'autres choses sem-
blables.
14 Ensuite, s'adrcssant de nou-
veau à la foule, il lui dit :
Écoutez-moi tous, et comprenez.
15 II n'est hors de l'homme rien
qui, entrant en lui, puisse le
souiller ; mais ce qui sort de
l'homme, c'est ce qui le souille.
16 [Si quelqu'un a des oreilles pour
entendre, qu'il entende.]
17 LorsqiT'il fut entré dans la
maison, loin de la foule, ses
disciples l'interrogèrent sur
18 cette parabole. Il leur dit:
Vous aussi, êtes-vous donc sans
intelligence ? Ne comprenez-
vous pas que rien de ce qui du
dehors entre dans l'homme ne
19 peut le souiller? Car cela
n'entre pas dans son cœur, mais
dans son ventre, j^^iis s'en va
dans les lieux secrets, qui puri-
20 fient tous les aliments. Il dit en-
core : Ce qui sort de l'homme,
c'est ce qui souille l'homme.
21 Car c'est du dedans, c'est du
cœxir des hommes, que sortent
les mauvaises pensées, les adul-
tères, les impudicités, les meur-
22 très, les vols, les cupidités, les
méchancetés, la fraude, le dé-
règlement, le regard envieux.
la calomnie, l'orgueil, la folie.
Toutes ces choses mauvaises 23
sortent du dedans, et souillent
riionune.
Jésus sur le territoire de Tyr et de Sidon. —
La femme cananéenne.
Jésus, étant parti de là, s'en 24
alla dans le territoire de Tyr et
de Sidon. Il entra dans une
maison, désirant que personne
ne le sût; mais il ne put rester
caché. Car ime femme, dont la 25
fille était possédée d'un esprit
impur, entendit parler de lui,
et vint se jeter à ses pieds.
Cette femme était grecque, syro- 26
phénicienne d'origine. Elle le
l^ria de chasser le démon hors
de sa fille. Jésus lui dit: Laisse 27
d'abord les enfants se rassasier;
car il n'est pas bien de prendre
le pain des enfants, et de le
jeter aux petits chiens. Oui, 28
Seigneur, lui répondit-elle, mais
les petits chiens, sous la table,
mangent les miettes des enfants.
Alors il hii dit : A cause de 29
cette parole, va, le démon est
sorti de ta fille. Et, quand elle 30
rentra dans sa maison, elle
trouva l'enfant couchée sur le
lit, le démon étant sorti.
Jésus de retour vers la nier de Galilée.—;
Guérison d'un soui-d-muet. — Seconde mul-
tiplication des pains. — Un signe du ciel
demandé jsar les pharisiens. — Le levain
des pharisiens.
Jésiis quitta le territoire de 31
Tyr, et revint par Sidon vers la
mer de Galilée, en traversant le
pays de la Décapole \
On lui amena un sourd, qui 32
avait de la difficulté à parler,
et on le pria de lui imposer
les mains. Il le prit à part loin 33
de la foule, lui mit les doigts
dans les oreilles, et lui toucha
la langue avec sa propre salive ;
' La Dkaiwle. voy. note sur Matth. iv. 25.
)6
Chap. 7, V. 34
MARC.
34 puis, lovant lus yeux au ciel, il
soupira, et dit: Ephpliatha,
35 c'est-à-dire, ouvre-toi. Aussi-
tôt ses oreilles s'ouvrirent, sa
langue se délia, et il parla très
36 bien. Jésus leur recommanda
de n'en parler à personne ; mais
plus il le leiu- recommanda, j^lus
37 ils le publièrent. Ils étaient
dans le plus grand étonne-
ment, et disaient: Il fait tout
à merveille ; même il fait en-
tendre les sourds, et parler les
muets.
Q En ces joiirs-là, une foule
nombreuse s'étant de nouveau
réiuiie et n'ayant pas de quoi
manger, Jésus appela les dis-
2 ciples, et leur dit : Je suis
ému de compassion pour cette
foule ; car voilà trois jours
qu'ils sont près de moi, et ils
3 n'ont rien à manger. Si je
les renvoie chez eux à jeun,
les forces leur manqueront
en chemin; car quelques-
uns d'entre eux sont venus de
4 loin. Ses discii^les lui répon-
dirent : Comment pourrait-on
les rassasier de pains, ici, dans
5 ini lieu désert ? Jésus leur
demanda : Combien avez-vous
de pains? Sept, répondirent-
6 ils. Alors il fit asseoir la foule
par terre, prit les sept pains,
et, ajîrès avoir rendu grâces,
il les romi)it, et les donna à
ses disciples, pour les dis-
tribuer; et ils les distribuè-
7 rent à la foule. Ils avaient
encore quelques petits pois-
sons, et Jésus, ayant rendu
grâces, les fit aussi distri-
8 buer. Ils mangèrent et fu-
rent rassasiés, et l'on emporta
sept corbeilles pleines des mor-
9 ceaux tpii restaient. Ils étaient
environ quatre mille. Ensuite,
Jésus les renvoya.
10 Aussitôt il monta dans la
barque avec ses disciples, et se
Chap. 8, v. 21.
la contrée de Dal-
rendit dans
manutha '.
Les lîharisiens survinrent, se 11
mirent à discuter avec Jésus,
et, pour réi)rouver, lui deman-
dèrent un signe venant du ciel.
Jésus, soupirant au fond de son 12
cœur, dit : Pourquoi cette géné-
ration demande-t-elle un signe?
Je vous le dis en vérité, il ne
sera point donné de signe à
cette génération.
Puis il les quitta, et remonta 13
dans la barque, jjour passer à
l'autre bord.
Les disciples avaient oublié 14
de i)rendre des pains ; ils n'en
avaient quun seul avec eux
dans la barque. Jésus leur fit 1.5
cette recommandation : Gardez-
vous avec soin du levain des
pharisiens, et du levain d'Hé-
rode. Les disciples raisonnaient 16
entre eux, et disaient : C'est
parce que nous n'avons pas dos
pains. Jésus, l'ayant connu, 17
leur dit : Pourquoi raisonnez-
vous sur ce que vous n'avez
pas des pains ? Etes-vous encore
sans intelligence, et ne com-
prenez-vous pas? Avez-vous le
cœur endurci? Ayant des yeux, 18
ne voyez-vous pas? Ayant des
oreilles, n'entendez-vous pas ?
Et navez-vous point do mé-
moire? Quand j'ai rompu les 19
cinq pains pour les cinq mille
hommes, combien de corbeilles
pleines de morceaux avez-vous
emportées ? Douze, lui ré-
pondirent-ils. Et qiumd j'ai 20
romi)u les sept pains pour les
quatre mille hommes, combien
de corbeilles pleines de mor-
ceaux avez-vous emportées ?
Sept, réi)ondirent-ils. Et il 21
leur dit : Ne comi^renez-vous
pas encore ?
' Dalmanutlui, loc;ilité
parall. Mattli. xv. 39.
lucounue ; corup.
ChAP. 8, V. 22.
MARC.
Chap. 9, V. 5.
Guérisou d'uu aveugle à Betlisaïda. — Jésus
sur le territoire de Césarée de Philipj^e. —
Opinions diverses sur le Christ. — Confession
de Pierre. — Jésus annonce ses souffrances
et sa mort. — Comment suivre Jésus.
22 Ils se rendirent à Betli-
saïda; et on amena vers Jésns
nu aveugle, qu'on le pria de
23 toucher. Il prit l'aveugle par
la main, et le conduisit hors du
village ; puis il lui mit de la
salive sur les yeux, lui imposa
les mains, et lui demanda s'il
24 voyait cpielque chose. Il re-
garda, et dit : Je vois les
hommes, car je les vois marcher,
25 semblables à des arbres. Jésus
lui mit de nouveau les mains
sur les yeux ; et, quand l'aveu-
gle regarda, il fut guéri, et vit
26 tout distinctement. Alors Jésus
le renvoya dans sa maison, en
disant : N'entre pas au village.
27 Jésus s'en alla, avec ses dis-
ciples, dans les villages de Cé-
sarée de Philippe \ et il leur fit
en chemin cette question : Qui
28 dit-on ([ue je suis ? Ils ré-
pondirent : Jean-Baptiste ; les
autres, Élie ; les autres, l'im
29 des prophètes. Et vous, leur
demanda-t-il, qui dites-vous que
je suis ? Pien'e lui répondit :
30 Tu es le Christ. Jésus leur
recomuranda sévèrement de ne
dire cela de lui à personne.
31 Alors il commença à leur
apprendre qu'il fallait que le
Fils de l'homme souffrît beau-
coup, qu'il fût rejeté par les
anciens, par les chefs des prêtres
et par les scribes, qu'il fût mis
à mort, et qu'il ressuscitât trois
32 jours après. Il leur dit ces
choses ouvertement. Et Pierre,
l'ayant pris à part, se mit à le
33 reprendre. Mais Jésus, se re-
tournant et regardant ses dis-
' Césarée de Phihp;pe, voy. note sur Mattb.
XVI. 13.
ciples. réprimanda Pierre, et
dit : Arrière de moi, Satan ! car
tu ne conçois pas les choses de
Dieu, tu n'as que des pensées
hinnaines.
Puis, ayant appelé la foule 34
avec ses disciples, il leur dit :
Si quelqu'un veut venir après
moi, qu'il renonce à lui-même,
qu'il se charge de sa croix, et
qu'il me suive. Car celui qui 35
voudra sauver sa vie la perdra,
mais celui qiii la perdra à cause
de moi et de la bonne nouvelle
la sauvera. Et que sert-il à un 36
homme de gagner tout le monde,
s'il perd son âme? que donne- 37
rait un homme en échange de
son âme ? Cai' quiconque aura 38
honte de moi et de mes paroles
au milieu de cette génération
adidtère et pécheresse, le Fils
de l'honmie aura aussi honte de
lui, quand il viendra dans la
gloire de son Père, avec les
saints anges. Il leur dit encore: Q
Je A'ous .le dis en vérité, quel-
ques-uns de ceux (pii sont ici
ne mourront point, qu'ils n'aient
\\\ le royaume de Dieu venir avec
puissance.
Jésus sur une Jiaute montagne : la trans-
figuration.— Elie déjà venu. — Guérisou d'un
démoniaque. — Jésus annonce sa mort et sa
résurrection.
Six jours après, Jésus prit 2
avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et il les conduisit seuls à l'écart
sur une haute montagne. Il fut
transfiguré devant eux; ses vête- 3
ments devinrent resiilendissants,
et d'ime telle blancheiu' qu'il
n'est jîas de foulon sur la terre
qui imisse blancliir ainsi. Élie 4
et Moïse leur ap]>arurent, s'en-
tretenant avec Jésus. Pierre. 5
prenant la parole, dit à Jésus:
Eabbi \ il est bon qiie nous
' Ruhhi, mot araméen qui signifie maître,
docteur.
58
Chap. 9, V. 5.
MARC.
Chap. 9, v. 32.
soyons ici ; dressons trois tentes,
une i)onr toi, une 2><>wr Moïse,
6 et une pour Élie. Car il ne
savait que dire, TefiTroi les ayant
7 saisis. Une nuée vint les couvrir,
et de la nuée sortit une voix:
Celui-ci est mon Fils bien-aimé :
8 écoutez-le ! Aussitôt les dis-
ciples regardèrent tout autour,
et ils ne virent que Jésus seul
avec eux.
9 Comme ils descendaient de la
montagne, Jésus leur recom-
manda de ne dire à personne
ce qu'ils avaient vu, jusqu'à ce
que le Fils de l'homme fût res-
10 suscité des morts. Ils retinrent
cette parole, se demandant entre
eux ce que c'est que ressusciter
des morts.
11 Les disciples lui firent cette
question : PourqTioi les scribes
disent-ils qu'il faut qu'Élie vienne
12 premièrement? Il leur répon-
dit : Elie viendra premièrement,
et rétablira toutes choses. Et
pourquoi est-il écrit du Fils de
l'homme qu'il doit souffrir beau-
13 coup et être méprisé ? Mais je
vous dis qu'Élie est venu, et
qu'ils l'ont traité comme ils ont
voulu, selon qu'il est écrit de lui.
14 Lorsqu'ils^ furent arrivés près
des disciples, ils virent autour
d'eux une grande foule, et des
scribes qui discutaient avec eux.
15 Dès qTie la foule vit Jésus, elle
fut surprise, et on accourut pour
1(5 le saluer. Il leur demanda : Sur
quoi disciitez-vous avec eux?
17 Et un homme de la foule lui
répondit: Maître, j'amène auprès
de toi mon fils, qui est possédé
18 d'un esjjrit muet. En quelque
lieu qu'il le saisisse, il le jette
par terre; l'enfant écume, grince
des dents, et devient tout raide.
J'ai prié tes disciples de chasser
l'esprit, et ils n'ont pas pu.
Race incrédule, leur dit Jésus,
jus(pies à (puind serai-je avec
vous? jusques à quand vous
supporterai-je ? Amenez-le-moi.
On le lui amena. Et aussitôt
que l'enfant vit Jésus, l'esprit
l'agita avec violence; il tomba
par terre, et se roulait en
écinnant. Jésus demanda au
père: Combien y a-t-il de temps
qiie cela lui ai'rive ? Depuis son
enfance, répondit-il. Et souvent
l'esprit l'a jeté dans le feu et
dans l'eau, pour le faire périr.
Mais, si tu peux quelque chose,
viens à notre secours, aie com-
passion de nous. Jésus lui dit :
Si tu peux! . . . Tout est possible
à celui qui croit. Aussitôt le
père de l'enfant s'écria : Je
crois ! viens au secours de mon
incrédulité ! Jésus, voyant ac-
courir la foule, menaça l'esprit
impur, et lui dit : Esprit muet
et sourd, je te l'ordonne, sors de
cet enfant, et n'y rentre plus.
Et il sortit, en poussant des cris,
et en l'agitant avec une grande
violence. L'enfant devint comme
mort, de sorte que plusieiirs
disaient qu'il était mort. Mais
Jésus, l'ayant pris par la main, le
fit lever. Et il se tint debout.
Quand Jésus fut entré dans
la maison, ses disciples lui de-
mandèrent en particidier: Pour-
quoi n'avons-nous pu chasser cet
esprit ? Il leur dit : Cîette esi^èce-
là ne peut sortir que par la prière.
Ils partirent de là, et tra-
versèrent la Galilée. Jésus ne
voulait pas qu'on le sût. Car
il enseignait ses disciples, et il
leur dit : Le Fils de l'homme
sera livré entre les mains des
hommes; ils le feront motmr,
et, trois jours ai)rès qii'il aura
été mis à mort, il ressuscitera.
Mais les disciples ne compre-
naient pas cette parole, et ils
77s, Pierre, Jacques et Jean.
19
20
21
99
23
24
25
26
28
29
30
31
32
craignaient de l'interroger.
59
Chap. 9, V. 33.
MARC.
Chap. 10, v. 5.
Jésus de retour à Caperuaum. — Qui est le
pkis grand '? — Les scandales.
33 Ils arriA-èrent à Capernauni.
Lorsqu'il fut dans la maison,
Jésus leur demanda: Sur quoi
34 raisonniez-vous en chemin? Mais
ils gardèrent le silence, car en
chemin ils avaient discuté entre
eux pour savoir qui était le plus
35 grand. Alors il s'assit, appela
les douze, et leur dit: Si quel-
qu'un veut être le premier, il
sera le dernier de tous et le
36 serviteur de tous. Et il prit un
petit enfant, le plaça au milieu
d'eux, et, l'ayant embrassé, il
37 leur dit : Quiconque reçoit en
mon nom un de ces petits en-
fants me reçoit moi-même ; et
quiconque me reçoit reçoit non
pas moi, mais celui qui m'a
envoyé.
38 Jean lui dit : Maître, nous
avons vu un homme qui chasse
des démons en ton nom ; et
nous l'en avons empêché, parce
39 qu'il ne nous suit pas. Ne l'en
empêchez pas, répondit Jésus;
car il n'est personne qui, faisant
un miracle en mon nom, puisse
aussitôt après parler mal de
40 moi. Qui n'est pas contre
41 nous est pour nous. Et qui-
conque vous donnera à boire
un verre d'eau en mon nom,
parce que vous appartenez à
Christ, je vous le dis en vérité,
il ne perdra point sa récom-
pense.
42 Mais, si quelqu'un scandalisait
im de ces petits qui croient, il
vaiidrait mieux pour lui qu'on
mît autour de son cou une
meule de moulin, et qu'on le
jetât dans la, mer.
43 Si ta main est pour toi ime
occasion de chute, coupe-la ;
mieux vaut pour toi entrer
manchot dans la vie, que d'avoir
les deux mains et d'aller dans
j la géhenne \ dans le feu qui ne
I s'éteint point, [là où leur ver 44
ne mem't point, et où le feu ne
I s'éteint point.] Si ton pied est 45
pom* toi une occasion de chute,
coupe-le ; mieux vaut pour toi
entrer boitevix dans la vie, que
d'avoir les deirx pieds et d'être
jeté dans la géhenne, dans le
feu qui ne s'éteint point, [là où 46
leur ver ne meurt point, et où
le feu ne s'éteint point.] Et si 47
ton œil est pour toi une occa-
sion de chute, arrache-le; mieux
vaut pour toi entrer dans le
royaume de Dieu, n'ayant qu'un
œil, que d'avoir deux yeux et
d'être jeté dans la géhenne, où 48
leur ver ne mem-t point, et où
le feu ne s'éteint point. Car 49
tout homme sera salé de feu.
Le sel est une bonne chose ; 50
mais si le sel devient sans
saveur, avec quoi l'assaisonne-
rez-vous ? Ayez du sel en vous- 51
mêmes, et soyez en paix les uns
avec les autres.
Jésus sur le territoire de la Judée. — Le
divorce. — Les j^etits enfants. — Le jeune
homme riche. — L'héritage de la vie éter-
nelle.— Jésus annonce sa mort et sa résur-
rection.— Demande des fils de Zébédée. —
L'aveugle Bartimée guéri à Jéricho.
Jésus, étant parti de là, se 1 Q
rendit dans le territoire de la
Judée, au delà du Jourdain.
La fovde s'assembla de nouveau
près de lui, et, selon sa coutume,
il se mit encore à l'enseigner.
Les pharisiens l'abordèrent ; 2
et, pour l'éi^rouver, ils lui de-
mandèrent s'il est permis à un
homme de répudier sa femme.
Il leur répondit : Que vous a 3
prescrit Moïse? Moïse, dirent- 4
ils, a permis d'écrire une lettre
de divorce et de répudier. Et 5
Jésus leur dit : C'est à cause
de la dureté de votre cœur que
La géhenne, voy. note sur Mattb. v. 22.
60
CiiAP. 10, V. 5.
MARC.
Chap. 10, V. 32.
Moïse vous a donné ce précepte.
6 Mais au commencement de la
création, Dieu tit l'honnue et la
7 femme ; c'est pourquoi l'homme
quittera son père et sa mère,
8 et s'attachera à sa femme, et les
deux deviendront mie seule
chair. Ainsi ils ne sont plus
deux, mais ils sont une seide
y chair. Que l'homme donc ne
sépare ims ce que Dieu a joint.
10 Lorsqu'ils furent dans la mai-
son, les disciples l'interrogèrent
11 encore là-dessus. Il leur dit:
Celui qui répudie sa femme, et
qui en épouse une autre, commet
12 adultère à son égard ; et si une
femme quitte son mari, et en
épouse un autre, elle coiumet
adidtère.
13 On lui amena des petits en-
fants, afin qu'il les toTichât. Mais
les disciples repoiissèrent ceiix
14 qui les amenaient. Jésus, voyant
cela, fut indigné, et leur dit:
Laissez venir à moi les petits
enfants, et ne les en empêchez
pas ; car le royamne de Dieu est
pour ceux qui leur ressemblent.
15 Je vous le dis en vérité, quicon-
que ne recevra pas le royaume
de Dieu comme un petit enfant
16 n'y entrera point. Puis il les
embrassa, et les bénit, en leur
imposant les mams.
17 Comme Jésus se mettait en
chemin, un homme accom-ut, et,
se jetant à genoux devant lui :
Bon maître, lui demanda-t-il,
que dois-je faire pour hériter la
18 vie éternelle ? Jésus lui dit :
Pourquoi m'api^elles-tu bon ? Il
19 n'y a de bon que Dieu seul. Tu
connais les commandements: Tu
ne commettras point d'adultère ;
tu ne tueras jîoint ; tu ne déro-
beras point ; tu ne diras point
de faux témoignage ; tu ne feras
tort à personne; honore ton père
20 et ta mère. Il lui répondit :
Maître, j'ai observé toutes ces
choses dès ma jeunesse. Jésus. 21
l'ayant regardé, l'aima, et lui
dit: Il te manque mie chose; va,
vends tout ce que tu as, donne-le
aux pauvres, et tu auras un trésor
dans le ciel. Puis viens, et suis-
moi. Mais,aifligé de cette parole, 22
cet homme s'en alla tout triste ;
car il avait de grands biens.
Jésus, regardant autour de lui, 23
dit à ses disciples : Qu'il sera
difficile à ceux qui ont des
richesses d'entrer dans le roy-
aume de Dieu ! Les disciples 24
furent étonnés de ce que Jésus
parlait ainsi. Et, reprenant, il
leur dit : Mes enfants, qu'il est
difficile à ceux qui se confient
dans les richesses d'entrer dans
le royaume de Dieu ! Il est plus 25
facile à un chameau de passer
par le trou d'mie aiguille qu'à
un riche d'entrerdans le royaume
de Dieu. Les disciples fm^ent 26
encore plus étonnés, et ils se
dirent les uns aux autres : Et
qui peut être sauvé? Jésus les 27
regarda, et dit : Cela est im-
possible aux hommes, mais non
à Dieu ; car tout est possible à
Dieu.
Pierre se mit à lui dire: Yoici, 28
nous avons tout quitté, et nous
t'avons suivi. Jésus répondit : 29
Je vous le dis en vérité, il n'est
personne qui, ayant quitté, à
cause de moi et à cause de la
bonne nouvelle, sa maison, ou
ses frères, ou ses soeurs, ou son
père, ou sa mère, ou ses enfants,
ou ses terres, ne reçoive au 30
centuple, présentement dans ce
siècle-ci, des maisons, des frères,
des sœurs, des mères, des en-
fants, et des terres, avec des
persécutions, et, dans le siècle à
venir, la vie éternelle. Plusieurs 31
des derniers seront les premiers,
et plusieurs des premiers seront
les derniers.
Ils étaient en chemin, pour 32
61
Chap. 10, V. 32.
MARC.
Chap. 11, v. 2.
raonter à Jérusalem, et Jésus
allait devant eux. Les disciples
étaient troublés, et le suivaient
avec crainte. Et Jésus prit de
nouveau les douze auprès de
lui, et commença à leur dire ce
33 qui devait lui arriver : Voici,
nous montons à Jérusalem, et le
Fils de riiomme sera livré aux
chefs des prêtres et aux scribes.
Ils le condamneront à mort, et
34 ils le livreront aux i)aïens, qui
se moqueront de lui, le battront
de verges, cracheront sur lui, et
le feront mourir ; et, trois jours
après, il ressuscitera.
35 Les fils de Zébédée, Jacques
et Jean, s'approchèrent de Jésus,
et lui dirent : Maître, nous
voudrions que tu tisses pour
nous ce que nous te demanderons.
30 II leur cîit: Que voulez-vous que
37 je fasse pour vous ? Accorde-
nous, lui dirent-ils, d'être assis
l'iui à ta droite et l'autre à ta
gauche, quand tu seras dans ta
Jésus leur •réi)ondit :
Vovis ne savez ce que vous
demandez. Pouvez-vous boire
la coiq^e que je dois boire, ou
être baptisés du baptême dont
39 je dois être baptisé ? Nous le
pouvons, dirent-ils. Et Jésus
leur réi^ondit: Il est vrai (pie
vous boirez la coupe que je dois
boire, et que vous serez baptisés
du baptême dont je dois être
40 baptisé ; mais pour ce qui est
d'être assis à ma droite ou à ma
gauche, cela ne dépend pas de
moi, et ne sera donné qu'à ceux
41 à cj[ui cela est réservé. Les dix,
ayant entendu cela, commencè-
rent à s'indigner contre Jacques
42 et Jean. Jésus les appela, et
leur dit: Vous savez que ceux
(pi'on regarde comme les chefs
des nations les tyraimisent, et
que les grands les dominent.
43 II n'en est pas de même au
milieu de vous. Mais quiconque
38 gloire.
veut être grand parmi vous sera
votre serviteur ; et quiconque 44
veut être le premier parmi vous
sera l'esclave de tous. Car le 45
Fils de l'homme est venu, non
poiu" être servi, mais pour servir
et donner sa vie comme la rançon
de plusieurs.
Ils arrivèrent à Jéricho. Et, 4(5
lorsque Jésus en sortit, avec ses
disciples et une assez grande
foule, le fils de Timée, Bartiniée,
mendiant aveugle, était assis au
bord du chemin. Il entendit 47
que c'était Jésus de Nazareth,
et il se mit à crier: Fils de
David, Jésus, aie pitié de moi !
Plusieurs le reprenaient, pour 48
le faire taire ; mais il criait
beaucouj) plus fort : Fils de
David, aie pitié de moi ! Jésus 49
s'arrêta, et dit : Appelez-le. Ils
appelèrent l'aveugle, en lui di-
sant : Prends courage, lève-toi,
il t'appelle. L'aveugle jeta son 50
manteau, et vint en sautant vers
Jésus. Jésus, prenant la parole, 51
lui dit : Que veux-tu que je te
fasse? Ilabboimi^, lui répondit
l'aveugle, que je recouvre la vue.
Et Jésus lui dit : Va, ta foi 52
t'a sauvé. Aussitôt il recouvra
la vue, et suivit Jésus dans le
chemin.
Entrée de Jésus à Jérusalem. — Le figuier
maudit, — Les vendeurs chassés du temple.
— Irritation des prêtres.
Lorsqu'ils approchèrent de ^J
Jérusalem, et qu'ils furent près
de Bethphagé et de Béthanie,
vers la montagne des oliviers,
Jésus envoya deux de ses disci-
l)les, en leur disant : Allez au 2
village qui est devant vous ; dès
que vous y serez entrés, vous
tiouverez un ânon attaché, sur
lequel aucun homme ne s'est
encore assis ; détachez-le, et
' Kahhouni, c'est-à-dire, nwn maître.
62
ChAP. 11, Y. 2.
3 amenez-le. Bi tjuclqu'vni vouh*
dit: Pourquoi faites-vous cela?
répondez: Le Seigneur en a
besoin. Et à Tinstant il le lais-
sera venir ici.
4 Les discii)les, étant allés,
trouvèrent 1 anon attaché dehors
près d'inie porte, au contour du
chemin, et ils le détachèrent.
5 Quekiues-uns de ceux qui étaient
là leur dirent : Que faites-vous ?
pourcjuoi détachez-vous cet ânon?
(i Ils répondirent comme Jésus
lavait dit. Et on les laissa aller.
7 Ils amenèrent à Jésus l'ânon,
sur lequel ils jetèrent leurs
vêtements, et Jésus s'assit dessus.
8 Beaucoup de gens étendirent
leurs vêtements sur le chemin,
et d'autres des branches qu'ils
y coupèrent dans les champs. Ceux
qui précédaient et ceux qiii
suivaient Jésus criaient : Ho-
sannaM Béni soit celui (jui vient
10 au nom du Seigneiu- ! Béni soit
le règne qui vient, le règne de
David, notre père! Hosanna dans
les lieux très hauts !
11 Jésus entra à Jérusalem, dims
le temple. Quand il eut tout
considéré, comme il était déjà
tard, il s'en alla à Béthanie avec
les douze.
12 Le lendemain, après qu'ils
furent soi'tis de Béthanie, Jésus
13 eiit faim. Apercevant de loin
un tiguier (jui avait des feuilles,
il alla voir s'il y trouverait
quelque chose ; et, s'en étant
approché, il ne trouva que des
feuilles, car ce n'était pas la
14 saison des figues. Prenant alors
la parole, il lui dit : Que jamais
personne ne mange de ton fruit!
Et ses disci))les l'entendirent.
15 Ils arrivèrent à Jérusalem, et
Jésus entra dans le temple. Il se
mit à chasser ceux (pii vendaient
et (jui achetaient dans le temple;
MARC. Chap. II, v. 26.
il renversa les tables des chan-
geurs, et les sièges des vendeiu's
16
17
Hosanna, voy. note sur !Mattli. xxi. 9.
de ingcons ' ; et il ne laissa per-
sonne transporter aucun objet
à travers le temple. Et il en-
seignait et disait : N'est-il pas
écrit : Ma maison sera appelée
vme maison de prière poiu' toutes
les nations ? Mais vous, vous en
avez fait une caverne de voleurs.
Les chefs des prêtres et les 18
scribes, l'ayant entendu, cher-
chèrent les moyens de le faire
périr; car ils le craignaient, parce
({ue toute la foule était frappée
de sa doctrine.
Quand le soir fut venu, Jésus li)
sortit de la ville.
La 23iiissance de la foi. — L'autorité de Jésus.
— Parabole des vignerous. — La pierre de ■
l'angle.
Le matin, en passant, les dis-
ciples virent le figuier séché
jusqu'aux racines. Pierre, se
rappelant ce qui s'était passé,
dit à Jésus : Eabbi, regarde, le
figuier que tu as maudit a séché.
Jésus prit la parole, et leur dit :
Ayez foi en Dieu. Je vous le
dis en vérité, si quelqu'iui dit à
cette montagne : Ote-toi de là
et jette-toi dans la nier, et s'il
ne doute point en son cœur,
mais croit que ce (pi'il dit arri-
vera,il le verra s'accomplir. C'est
pourquoi je vous dis : Tout ce
que vous demanderez en priant,
croyez que vous le recevrez, et
voiis le verrez s'accomplir. Et,
lorsque vous êtes debout faisant
votre prière, si vous avez quelque
chose contre quclqu'mi, pardon-
nez, afin que votre Père (jui est
dans les cicux vous pardonne
atissi vos offenses. [Mais si vous 26
ne pardomiez ])as. votre Père
cieux ne vous
non i)lus vos
20
21
22
23
24
9 .ri
qui est dans les
pardonnera j)as
offenses.]
Pigeons, voy. note sur Mattb. xxi. 12.
(53
Chap. 11, V. 27.
MARC.
Chap. 12, v. 16.
27 Ils se rendirent de nouveau
à Jérusalem, et, pendant que
Jésus se promenait dans le
temple, les chefs des prêtres, les
scribes et les anciens, vinrent à
28 lui, et lui dirent : Par quelle
autorité fais-tu ces choses, et
qui t'a donné l'autorité de les
29 faire ? Jésus leur répondit : Je
vous adresserai aussi une ques-
tion ; répondez-moi, et je vous
dirai par quelle autorité je fais
30 ces choses. Le baptême de Jean
venait-il du ciel, ou des hommes?
31 Eépondez-moi. Mais ils rai-
sonnèrent ainsi entre eux : Si
nous répondons : Du ciel, il
dira: Pourqiioi donc n'avez-vous
32 pas cru en lui ? Et si nous ré-
pondons : Des hommes .... Ils
craignaient le peuple, car tous
tenaient réellement Jean pour
33 im prophète. Alors ils répon-
dirent à Jésus : Nous ne savons.
Et Jésus leur dit: Moi non plus,
je ne vous dirai pas par quelle
autorité je fais ces choses.
12 Jé'^ii'^ ^^ i"it ensuite à leur
parler en paraboles.
Un liomnie planta une vigne.
Il l'entoura d'une haie, creusa
un pressoir \ et bâtit une tour ^ ;
puis il l'atïei'ma à des vignerons,
2 et quitta le pays. Au temps de
la récolte, il envoya un serviteur
vers les vignerons, pour recevoir
d'eux une part du produit de la
3 vigne. S'étant saisis de lui, ils
le battirent, et le renvoyèrent à
4 vide. Il envoya de nouveau vers
eux un autre serviteur ; ils le
frappèrent à la tête, et l'outragè-
5 rent. Il en envoya rm troisième,
qu'ils tuèrent ; puis plusieurs
autres, qu'ils battirent ou tuè-
6 rent. Il avait encore un fils
bien-aimé ; il l'envoya vers eux
le dernier, en disant : Ils auront
^ Un pressoir, une tour, voy. notes sur
Matth. XXI. 33.
du respect pour uîon fils. Mais 7
ces vignerons dirent entre eux:
Voici l'héritier; venez, tuons-le,
et l'héritage sera à nous. Et ils 8
se saisirent de lui, le tuèrent, et
le jetèrent hors de la vigne.
Maintenant, que fera le maître 9
de la vigne? Il viendra, fei-a périr
les vignerons, et il donnera la
vigne à d'autres.
N'avez-vous pas lu cette parole 10
de l'Ecriture : La pierre qu'ont
rejetée ceux qui bâtissaient est
devenue la principale de l'angle ;
c'est du Seigneur que cela est 11
venu, et c'est un prodige à nos
yeux ?
Ils cherchaient à se saisir de 12
lui, mais ils craignaient la foule.
Ils avaient compris que c'était
pour eux qvie Jésus avait dit
cette parabole. Et ils le quittè-
rent, et s'en allèrent.
Questions captieuses proposées à Jésus sur: —
le tribut à César, — la résurrection, — le
plus grand commandement. — De qui le
Christ est-il fils ? — Les scribes censurés
par Jésus. — La pauvre veuve.
Ils envoyèrent auprès de Jésus 13
quelques-uns des pharisiens et
des hérodiens \ afin de le sur-
prendre par ses propres paroles.
Et ils vinrent lui dire: Maîti"e, 14
nous savons que tu es vrai, et
que tu ne t'inquiètes de per-
sonne ; car tu ne regardes pas à
l'apparence des hommes, et tu
enseignes la voie de Dieu selon
la vérité. Est-il i^ermis, ou non,
de payer le tribut à César ? De-
vons-nous payer, ou ne pas payer?
Jésus, connaissant leur hypocri- 15
sic, leur répondit : Pourquoi me
tentez-vous ? Apportez-moi mi
denier, afin que je le voie. Ils 16
en apportèrent un ; et Jésus
leur demanda: De qui sont cette
effigie et cette inscription? De
16.
Hérodiens, voy. note sur Matth. xxii.
64
Chap. 12, V. i6.
MARC.
Chap. 12, v. 40.
17 César, lui répondirent-ils. Alors Jésus répondit: Voici le ])re- 29
il leur dit : Rendez à César ce
qui est à César, et à Dieu ce qui
est à Dieu. Et ils furent à son
égard dans Tétonnenient.
18 Les sadducéens, qui disent
qu'il n'y a point de résurrection,
vinrent aiqjrès de Jésus, et lui
lotirent cette question: Maître,
voici ce que Moïse nous a pres-
crit : 8i le frère de quelqu'un
meurt, et laisse une fennno, sans
avoir d'enfants, son frère épou-
sera sa veuve, et suscitera une
20 postérité à son frère. Or, il y
avait sept frères. Le premier
se maria, et mouriit, sans laisser
21 de postérité. Le second i^rit la
veuve pour femme, et mourut,
sans laisser de i^ostérité. Il en
22 fut de même du troisième, et
aucun des sept ne laissa de pos-
téi'ité. Après eux tous, la fenmie
23 mourut aussi. A la résurrection,
duquel d'entre eux sera-t-elle la
fennne ? Car les sept l'ont eue
24 pour femme. Jésus leur répon-
dit : N'êtes-vous pas dans l'er-
reur, parce que^ vous ne com-
prenez ni les Ecritures, ni la
25 puissance de Die\i ? Car, à
la résurrection des morts, les
hommes ne prendront point de
fenmies, ni les femmes de maris,
mais ils seront comme les anges
26 dans les cieux. Pour ce qui est
de la résurrection des morts,
n'avez-vous pas lu, dans le livre
de Moïse, ce que Dieu lui dit
dans le buisson : Je suis le Dieii
d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et
27 le Dieu de Jacob? Dieu n'est
pas Dieu des morts, mais des
vivants
dans l'erreur.
28 Un des scribes, qui les avait
entendus discuter, voyant que
Jésus avait bien répondu aux
sadducéens, s'approcha, et lui
demanda : Quel est le premier
de tous les commandements?
Vous êtes grandement
mier : Ecoute, Israël, le Sei-
gneur, notre Dieu, est l'unique
Seigneur ; et : Tu aimeras le 30
Seigneur, ton Dieu, de tout ton
cœur, de toute ton âme, de toute
ta pensée, et de toute ta force.
Voici le second : Tu aimeras ton 31
prochain connue toi-même. Il
n'y a pas d'autre commandement
plus grand que ceux-là. Le scribe 32
lui dit : Bien, maître ; tu as dit
avec vérité que Dieu est unique,
et qu'il n'y en a point d'autre
que lui, et que l'aimer de tout 33
son cœur, de toute sa pensée, de
toute son âme, et de toute sa
force, et aimer son prochain
comme soi-même, c'est plus que
tous les holocaustes et tous les
sacrifices. Jésus, voyant qu'il 34
avait répondu sagement, lui dit :
Tu n'es pas loin du royaume de
Dieu. Et personne n'osa plus lui
proposer des questions.
Jésus, continuant à enseigner 35
dans le temple, dit : Comment
les scribes disent-ils q\^e le
Christ est fils de David ? David 3(i
lui-même, animé par l'Esprit-
Saint, a dit : Le Seigneur a dit
à mon Seigneur : Assieds-toi à
ma droite, jusqu'à ce que je
fasse de tes einicniis ton marche-
jjied. David lui-même l'appelle 37
Seigneur ; connnent donc est-il
son fils? Et une grande foule
l'écoutait avec plaisir.
Il leur disait dans son en- 38
seignement : Gardez-vous des
scribes, qui aiment à se pro-
mener en robes longues, et à
être salués dans les places
l)ubli(pies ; qui recherchent les 39
premiers sièges dans les syna-
gogues, et les premières places
dans les festins ; qui dévorent 40
les maisons des veuves, et qui
font ))our l'apparence de longues
prières. Ils seront jugés plus
sévèrement.
65
T)
Chap. 12, Y. 41.
MARC.
Chap. 13, v. 19.
41 Jésus, s'étant assis vis-à-vis du
tronc, regardait comment la foule
y mettait de l'argent. Plusieurs
42 riches mettaient beaucoup. Il
vint aussi une pauvre veuve, et
elle y mit deux petites pièces \
43 faisant un quart de sou^ Alors
Jésus, s'adressant à ses discii>les,
leur dit: Je vous le dis en vérité,
cette pauvre veuve a donné jîlus
qu'aucun de ceux qui ont mis
44 dans le tronc ; car tous ont mis
de leur superflu, mais elle a mis
de son nécessaire, tout ce qu'elle
possédait, tout ce qu'elle avait
pour vivre.
La destruction de Jérusalem et l'avènemeut
du Fils de riiomme. — Exhortation à la
vigilance.
1 Q Lorsque Jésus sortit du tem-
ple, un de ses disciples lui dit:
Maître, regarde, quelles pierres,
2 et quelles constructions ! Jésus
lui répondit: Vois-tu ces grandes
constructions ? Il ne restera pas
pierre sur pierre qui ne soit ren-
versée.
;{ Il s'assit s\ir la montagne des
oliviers, en face du temple. Et
Pierre, Jacques, Jean et André,
lui firent eu particulier cette
4 question : Dis-nous, quand cela
arrivera-t-il, et à quel signe
connaîtra-t-on que toutes ces
choses vont s'accomplir?
5 Jésus se mit alors à leur dire:
Prenez garde que personne ne
6 vous séduise. Car plusieurs vien-
dront sous mon nom, disant :
C'est moi. Et ils séduiront
7 beaucoup de gens. Quand vous
entendrez parler de guerres et
de bruits de guerres, ne soyez
pas troublés, car il faut que ces
choses arrivent. Mais ce ne sera
8 pas encore la fin. Une nation
s'élèvera contre une nation, et
^ Grec deux lepton ; le lej)ton était la plus
petite pièce de monnaie.
" Ou qvAidrant, voy. note sur Matth. v. 26.
un royaume contre un royaume;
il y aura des tremblements de
terre en divers lieux, il y aura
des famines. Ce ne sera que le
commencement des douleurs.
Prenez garde à vous-mêmes. 9
On vous livrera aux tribunaux,
et vous serez battus de verges
dans les synagogues ; vous com-
paraîtrez devant des gouverneurs
et dcA'ant des rois, à cause de
moi, pour leur servir de témoi-
gnage. Il faut premièrement 10
que la bonne nouvelle soit prê-
chée à toutes les nations. Quand 11
on vous enunènera pour vous
livrer, ne vous inquiétez pas
d'avance de ce que vous aurez
à dire, mais dites ce qui vous
sera donné à l'heure même ; car
ce n'est pas vous qui parlerez,
mais l'Esprit-Saint. Le frère 12
livrera son frère à la mort, et le
père son enfant; les enfants se
soulèveront contre leurs parents,
et les feront moimr. Vous serez 13
haïs de tous, à cause de mon
nom, mais celui qui persévérera
jusqu'à la fin sera sauvé.
Lorsque vous verrez l'abomi- 14
nation de la désolation établie
là où elle ne doit pas être, — que
celui qui lit comprenne, — alors,
que ceux qui seront en Judée
fuient dans les montagnes ; que 15
celui qui sera sur le toif^ ne
descende pas et n'entre pas pour
prendre quelque chose dans sa
maison ; et que celui qui sera 16
dans les champs ne retourne
pas en arrière pour prendre ses
vêtements. Malheur aux femmes 17
qui seront enceintes et à celles
qui allaiteront en ces jours-
là ! Priez pour que ces choses 18
n'arrivent pas en hiver. Car 19
la détresse, en ces jours, sera
telle qu'il n'y en a point eu de
' Le toit, construit en plate-forme, d'où l'on
peut descendre sans pénétrer dans les ap-
partements.
66
Chap. 13, V. 19.
MARC.
CiiAP. 14, V. 7.
20
21
')>>
24
25
26
28
semblable depuis le coiiunciiee-
ment du monde, (pie Dieu a
créé, jusqu'à présent, et qu'il n'y
en aiu'a jamais. Et, si le Sei-
gneur n'avait abrégé ces jours,
I^ersonne ne serait sauvé ; mais
il les a abrégés, à cause des
élus qu'il a choisis. Si quelqu'un
vous dit alors : Le C'hrist est ici,
ou : Il est là, ne le croyez pas.
Car il s'élèvera de faux Christs
et de faux prophètes ; ils feront
des prodiges et des miracles
pour séduire les élus, s'il était
possible. Soyez sur vos gardes :
je vous ai tout annoncé d avance.
Mais dans ces jours, après
cette détresse, le soleil s'obscur-
cira, la lune ne donnera plus sa
lumière, les étoiles tomberont
du ciel, et les puissances qui
sont dans les cieiix seront ébran-
lées. Alors on verra le Fils de
riiomme venant sur les nuées
avec ime grande puissance et
avec gloire. Alors il enverra les
anges, et il rassemblera les élus
des quatre vents, de l'extrémité
de la terre jusqu'à l'extrémité
du ciel. Instruisez-vous par une
comparaison tirée dir figuier.
voyage, laisse sa maison, remet
l'autorité à ses serviteurs, indi-
(pie à chacim sa tâche, et ordonne
au portier de veiller. Veillez 35
donc, car vous ne savez (piand
viendra le maître de la maison,
ou le soir, ou au milieu de la
nuit, ou au chant du coq, ou le
matin ; craignez qu'il ne vous 36
trouve endormis, à son arrivée
sondaine. Ce (pie je vous dis, 37
je le dis à tous: Veillez.
Histoire de la passiou. — Complot contre
Jésus. — Parfum répandu sur sa tête à
Béthanie. — Trahison de Judas. — Célébra-
tion de la Pâque et institution de la
sainte cène.- - Gethsémané. — Arrestation de
Jésus.
La fête de Pâque et des pains 1 ^
sans levain ^ devait avoir lien
deiix jours après. Les chefs des
prêtres et les scribes cherchaient
les moyens d'arrêter Jésus p-dv
ruse, et de le faire mourir. Car 2
ils disaient : Que ce ne soit i>as
pendant la fête, afin qu'il n'y ait
pas de tnnudte i)iuini le peuple.
Comme Jésus était à Béthanie, 3
dans la maison de Simon le
lépreux, luie femme entra, pen-
dant (pi il se trouvait à table.
29
Dès (i[ue ses branches deviennent Elle tenait un vase d'albâtre, qui
tendres, et que les fenilles pons- renfermait un parfum de nard
sent, vous connaissez qne l'été j pur de grand prix ; et, ayant
31
32
33
34
est proche. De même, quand
vous verrez ces choses arriver,
sachez que le Fils de l'homme
est proche, à la porte. Je vous
le dis en vérité, cette génération
ne passera point, (pie tont cela
n'arrive. Le ciel et la terre
passeront, mais mes paroles ne
passeront point.
Pour ce rpii est du jour ou de
l'heure, personne ne le sait, ni
les anges dans le ciel, ni le Fils,
mais le Père seul.
Prenez garde, veillez et priez ;
car vous ne savez (piand ce temps
viendra. Il en sera comme d'un
homme (pii, partant pour un
rompu le vase, elle répandit le
])arfum sur la tête de Jésus.
Quel(ines-uns exprimèrent entre 4
eux leur indignation: A quoi
bon perdre ce pai'lum? On aurait 5
pu le vendre jjIus de trois cents
deniers, et les donner aux pau-
vres. Et ils s'irritaient contre
cette femme. Mais Jésus dit : 6
Laissez-la. Pour(pioi lui faites-
vous de la peine? Elle a fait
une bonne action à mon égard;
car vous avez toujours des 7
pauvres avec vous, et vous pour-
rez leur faire du bien (juand
67
Voy. note sur ilattli. xxvi. 17.
D 2
Chap. 14, V. 7.
MARC.
Aous voudrez, mais vous ne
8 m'aurez pas toujours. Elle a
fait ce qu'elle a pu ; elle a
d'avance eiiibaunié mon corps
9 poiir la sépulture. Je vous le
dis en vérité, partout oti la bonne
nouvelle sera prêcliée, dans le
monde entier, on racontera aussi
en mémoire de cette femme ce
qu'elle a fait.
10 Judas Iscariot, l'un des douze,
alla vers les chefs des prêti'es,
11 afin de leur livrer Jésus. Après
l'avoir entendu, ils fvirent dans
la joie, et promirent de lui donner
de l'argent. Et Judas cherchait
une occasion favorable pour le
livrer.
12 Le premier jour des pains
sans levain, où l'on immolait la
Pâque\ les disciples de Jésus
lui dirent : Où veux-tu que nous
allions te préparer la Pâque ?
13 Et il envoya deux de ses disci-
ples, et leur dit: Allez à la ville;
vous rencontrerez im homme
portant une cruche d'eau, suivez-
14 le. Quelque part qu'il entre,
dites au maître de la maison :
Le maître dit : Où est le lieu où
je mangerai la Pâque avec mes
15 disciples? Et il vous montrera
une grande chambre haute, meu-
blée et toute prête : c'est là que
vous nous préparerez la Pâtiue.
10 Les disciples partirent, arrivèrent
à la ville, et trouvèrent les choses
comme il le leur avait dit ; et ils
préparèrent la Pâque.
17 Le soir étant venu, il arriva
18 avec les douze. Pendant qu'ils
étaient à table et qu'ils mange-
aient, Jésus dit: Je vous le dis en
vérité, l'un de vous, qui mange
19 avec moi, me livrera. Ils com-
mencèrent à s'attrister, et à lui
dire, l'un après l'autre : Est-ce
20 moi ? Il leur réj^ondit : C'est
l'un des douze, qui met avec
La Pâque, l'agneau pascal.
Chap. 14, v.
plat.
33
Le 21
moi la main dans le
Fils de l'homme s'en va, selon
ce qui est écrit de lui. Mais
malheur à l'honune par qui le
Fils de l'homme est livré! Mieux
vaudrait i)our cet homme qu'il
ne fût pas né.
Pendant qu'ils mangeaient, 22
Jésus ])rit du pain ; et, après
avoir rendu grâces, il le rompit,
et le leur donna, en disant :
Prenez, ceci est mon corps. Il 23
l)rit ensuite une coupe ; et, après
avoir rendu grâces, il la leur
donna, et ils en burent tous. Et 24.
il leur dit : Ceci est mon sang,
le sang de l'alliance, qui est
répandii pour i)lusieurs. Je vous 25
le dis en vérité, je ne boirai
plus jamais du fruit de la vigne,
jusqu'au jour oii j'en boirai du
nouveau dans le royaume de
Dieu.
Après avoir chanté les can- 26
tiques \ ils se rendirent à la
montagne des oliviers.
Jésus leur dit: Vous succom- 27
berez tous ; car il est écrit : Je
frapperai le berger, et les brebis
seront dispersées. Mais, après 28
que je serai ressuscité, je vous
précéderai en Galilée. Pierre 29
lui dit : Quand tous succom-
beraient, je ne succomberai pas.
Et JésTis lui dit : Je te le dis en 30
vérité, toi, aujourd'hui, cette nuit
même, avant que le coq chante
deux fois, tu me renieras trois
fois. Mais Pierre reprit plus 31
fortement : Quand il me faudrait
mourir avec toi, je ne te renierai
pas. Et tous diront la même
chose.
Ils allèrent ensuite dans un 32
lieu appelé Gethsémané -, et Jé-
sus dit à ses disciples : Asseyez-
vous ici, pendant que je prierai.
Il prit avec lui Pierre, Jacques 33
Voy. note sur Matth. xxyi. 30.
Voj'. note sur Matth. xxvi. 36.
68
Chap. 14, V. 33. MARC.
et Jean, et il conunciica ù
éprouver de la fi-ayeur et tles
34 angoisses. Il leur dit : Mon âme
est triste jusqu'à la mort; restez
35 ici, et veillez. Puis, ayant fait
quelques jjas en avant, il se jeta
contre terre, et pria (pie, s'il
était jiossible, cette heure s'éloi-
36 gnât de lui. Il disait : Abba \
Père, toutes choses te sont i^ossi-
bles, éloigne de moi cette coupe!
Toutefois, non pas ce que je
37 veux, mais ce que tu veux. Et
il vint vers les disciples, qu'il
trouva endormis, et il dit à
Pierre: Simon, tu dors! Tu n'as
38 pu veiller mic heure ! Veillez et
priez, afin que vous ne tombiez
pas dans la tentation ; l'esprit
est bien disposé, mais la chair
39 est faible. Il s'éloigna de nou-
40 veau, et fit la même prière. Il
revint, et les trouva encore en-
dormis; car leurs yeux étaient
appesantis. Ils ne surent que
41 lui répondre. Il revint pour la
troisième fois, et leur dit : Dor-
mez maintenant, et reposez-vous!
C'est assez ! L'heure est venue ;
voici, le Fils de l'homme est
livré aux mains des pécheurs.
42 Levez-vous, allons ; voici, celui
qui me livre s'approche.
43 Et aussitôt, connue il parlait
encore, arriva Judas, l'un des
douze, et avec lui ime foule
armée d'épées et de bâtons,
envoyée par les chefs des prê-
tres, par les scril)es et par les
44 anciens. Celui qui le livrait leur
avait donné ce signe : Celui que
je baiserai, c'est lui ; saisissez-le,
45 et emmenez-le sûrement. Dès
(|u'il fut arrivé, il s'approcha de
Jésus, disant : Rabbi ! Et il le
46 baisa. Alors ces gens mirent les
mains sur Jésus, et le saisirent.
47 Un de ceux qui étaient là,
tirant l'épée, frappa le serviteur
Abba, mot araméeu qui signi&e jpirc.
Chap. 14, v. 60.
dvi grand prêtre, et lui emporta
l'oreille.
Jésus, prenant la parole, leur 48
dit : Vous êtes venus, connue
après un brigand, avec des épées
et des bâtons, pour vous emparer-
de moi. J'étais tous les jours 4!»
parmi vous, enseignant dans le
temple, et vous ne m'avez pas
saisi. Mais, c'est afin que les
Ecritures soient accomplies.
Alors tous ' l'abandonnèrent, 50
et prirent la fuite.
Un jeune homme le suivait, 51
n'ayant sur le corps qu'un vête-
ment de nuit. On se saisit de
lui ; mais il lâcha son vêtement, 5'i
et se sauva tout nu.
Jésus devant le saiihédriu présidé par Caiplie.
— Condamnation. — Reniement de Pierre.
Us ennnenèrent Jésus chez le 53
grand prêtre, où s'assemblèrent
tous les chefs des prêtres, les
anciens et les scribes. Pierre le 54
suivit de loin, jusque dans 1 inté-
rieur de la cour du grand prêtre;
il s'assit avec les serviteurs, et il
se chauffait près du feu.
Les chefs des ijrêtres et tout 55
le sanhédrin " cherchaient un
témoignage contre Jésus, pour
le faire mourir, et ils n'en
trouvaient i)oint ; car plusieurs 56
rendaient de faux témoignages
contre lui, mais les témoignages
ne s'accordaient pas. Quelques- 57
uns se levèrent, et portèrent ini
faux témoignage contre lui, di-
sant: Nous l'avons entendu dire: 58
Je détruirai ce temple fait de
main d'honnne, et en trois jours
j'en bâtirai im autre qxii ne
sera pas fait de main d homme.
Même sur ce point-là leiu- té- 59
moignage ne s'accordait pas.
Alors le grand prêtre, se levant 60
au uïilieu de l'assemblée, inter-
rogea Jésus, et dit : Ne réjjonds-
' Tous, sous-entendu : les disciples.
'" Le sanhédrin, voy. note sur Mattli. v.
22.
69
Chap. 14, V. 60.
MARC.
Chap. 15, v. 15.
tu lien à te que ces lioinmes
(il déposent contre toi? Jésus garda
le silence, et ne répondit rien.
Le grand prêtre l'interrogea de
nouveau, et lui dit : Es-tu le
Christ, le Fils du Dieu béni?
(^2 Jésus répondit : Je le suis. Et
vous verrez le Fils de l'homme
assis à la droite de la pixissance
de Dieu, et venant sur les nuées
()3 du ciel. Alors le grand prêtre
déchira ses vêtements, et dit :
Quavons-nous encore besoin de
64 témoins? Vous avez entendu le
blasphème. Que vous en semble?
Tous le condamnèrent conmie
65 méritant la mort. Et quelques-
v..ns se mirent à cracher sur lui,
à lui voiler le visage, et à le
frapper à coups de poing', en lui
disant : Devine ! Et les servi-
teurs le reçurent en lui donnant
des soufflets.
(>0 Pendant que Pierre était en
bas dans la cour, il vint une des
(i7 servantes du grand i^rètre. Voy-
ant Pierre qui se chauffait, elle
le regarda, et lui dit : Toi aussi,
tu étais avec Jésus de Nazareth.
68 II le nia, disant : Je ne sais pas,
je ne comprends pas ce que tu
veux dire. Puis il sortit pour
aller dans le vestibule. Et le coq
fil) chanta. La servante, l'ayant vu,
se mit de nouveau à dire à ceux
qui étaient présents : Celui-ci
70 est de ces gens-là. Et il le nia
de nouveau. Peu après, ceux
qui étaient présents dirent encore
à Pierre : Certainement tu es de
ces gens-là, car tu es Galiléen.
71 Alors il commença à faire des
imprécations et à jurer: Je ne
connais pas cet lionnne dont
72 vous pai-lez. Aiissitôt, pour la
seconde fois, le coq chanta. Et
Pierre se souvint de la parole
que Jésus lui avait dite : Avant
que le coq chante deux fois, tu
me renieras trois fois. Et il se
mit à pleurer.
Jésus devant Pilate, gouverneur romain. —
Sentence de mort confirmée. — Outrages
des soldats.
Dès le matin, les chefs des 1g
prêtres tinrent conseil avec les
anciens et les scribes, et tout le
sanhédrin. Après avoir lié Jésus,
ils l'emmenèrent, et le livrèrent
à Pilate '.
Pilate l'interrogea : Es-tu le 2
roi des Juifs? Jésus lui répon-
dit : Tu le dis. Les chefs des 3
prêtres portèrent contre lui plu-
sieurs accusations. Pilate Tinter- 4
rogea de nouveau : Ne réponds-
tu rien ? Vois de combien de
choses ils t'accusent. Et Jésus 5
ne fit plus aucune réponse, ce
qui étonna Pilate.
A chaque fête, il relâchait un 6
prisonnier, celui que demandait
la foule. 11 y avait en prison un 7
nommé lîarabbas avec ses com-
plices, pour un meurtre qu'ils
avaient commis dans vme sé-
dition. La foule, étant montée ^ 8
se mit à demander ce qu'il avait
coutume do leur accorder. Pi- 9
late leur répondit: Voidez-vous
que je vous relâche le roi des
Juifs? Car il savait qxie c'était 10
par envie que les chefs des
prêtres l'avaient livré. Mais les 11
chefs des prêtres excitèrent la
foule, afin que Pilate leur relâ-
chât plutôt Barabbas. Pilate, 12
reprenant la parole, leur dit:
Que voulez-vous donc que je
fasse de celui que vous appelez
le roi des Juifs? Ils crièrent de 13
nouveau: Crucifie-le! Pilate leur 14
dit : Quel mal a-t-il fait ? Et ils
crièrent encore plus fort: Cru-
cifie-le ! Pilate, voulant satisfaire 15
la foule, leur relâcha Barabbas ;
et, après avoir fait battre de
^ Filate, \oy. note sur ]\Iatth. xxvii. 2.
■ F.tant montée ; le palais de Pilate était
dans la partie supérieure de la ville, sur la
colline de Sion.
70
Chap. 15, V.
15. MARC
il ie livra pour
Chap. 15, v. 41.
16
17
verges Jésii.^,
être crucitié.
Les soldats conchxisirent Jésus
daus l'intérieur de la cour, c'est-
à-dire, dans le prétoire \ et ils
assemblèrent toute la cohorte \
Ils le revêtirent de pourpre ', et
posèrent sur sa tête une couronne
d'épines, qu'ils avaient tressée.
18 Puis ils se mirent à le saluer:
19 Salut, roi des Juifs ! Et ils lui
frap])aient la tête avec un roseau,
crachaient siu' lui, et, fléchissant
les genoux, ils se prosternaient
20 devant lui. Après s'être ainsi
niocpiés de lui, ils lui ôtèrent la
poiu'pre, lui remirent ses vête-
ments, et l'emmenèrent povir le
crucifier.
Jésus crucifié.
21
Ils forcèrent à porter la croix
de Jésus un passant qui revenait
des champs, Simon de Cyrène ",
père d'Alexandre et de Rufus ;
22 et ils conduisirent Jésus au lieu
nommé Golgotha, ce qui signifie
23 lieu du crâne. Ils lui donnèrent
à boire du vin mêlé de myrrhe,
mais il ne le prit j^as.
24 Ils le crucifièrent, et se par-
tagèrent ses vêtements, en tirant
au sort pour savoir ce que chacun
25 aurait. C'était latroisièmelleure^
quand ils le crucifièrent.
L'inscription indiquant le sujet
de sa condamnation jjortait ces
mots : Le roi des Juifs.
Ils crucifièrent avec lui deux
brigands, l'un à sa droite, et
28 l'autre à sa gauche. [Ainsi fut
accompli ce que dit l'Écritiire :
Il a été mis au nombre des mal-
faiteurs.]
Les passants l'injuriaient, et
secouaient la tête, en disant :
Hé ! toi qui détruis le temjjle,
et qui le rebâtis en trois jours,
' Voy. notes sur Matth. xxvii. 27, 28.
^ Voy. note sur Matth. xxvii. 32.
' Neuf heures du matin.
26
27
29
33
sauve-toi toi-même, en descen- 30
dant de la croix ! Les chefs des 31
prêtres aussi, avec les scribes,
se moquaient entre eux, et di-
saient: Il a sauvé les autres, et
il ne peut se sauver lui-même !
Que le Christ, le roi d'Israël, 32
descende maintenant de la croix,
afin que nous voyions et que
nous croyions ! Ceux qui étaient
crucifiés avec lui l'insultaient
aussi.
La sixième heure ^ étant venue,
il y eut des ténèbres sur toute hi
teiTe, jusqu'à la neuvième heure.
Et à la neuvième heure, Jésus
s'écria d'une voix forte : Éloï,
Éloï, lama sabachthani ? ce qui
signifie : Mon Dieu, mon Dieu,
pourquoi m'as-tu al)andonné ?
Quelques-ims de ceux qui é- 35
talent là, l'ayant entendu, dirent :
Voici, il appelle Élie. Et l'un 3G
d'eux courut remplir une éponge
de vinaigre, et, l'ayant fixée à un
roseau, il lui donna à boire, en
disant : Laissez, voyons si Élie
viendra le descendi-e.
Mais Jésus, ayant poussé im 37
grand cri, expira.
Le voile' du temple se déchira 38
en deux, depuis le haut jusqu'en
Le centenier, qui était en face 39
de Jésus, voyant qu'il avait expiré
de la sorte, dit: Assurément, cet
honnne était Fils de Dieu.
Il y avait aussi des femmes 40
qui regardaient de loin. Parmi
elles étaient Marie de Magdala^,
Marie, mère de Jacques le
mineur et de Joses, et Salomé *,
qui le suivaient et le servaient 41
lorsqu'il était en Galilée, et
plusieurs autres qui étaient
montées avec lui à Jérusalem.
' Midi.
' Le voile, voy. note sur Matth. xxvii. 51.
' Marie de Maijdala, voy. note sur Matth.
XXVII. 5fi.
■* tSalomê, mère de Jacques et de Jean, les
fils de Zébédée.
■1
Chap. 15, y. 42.
MARC.
Chap. 16, v. 20.
Le corps de Jésus mis dans im séi^ulcre.
42 Le soir étant venu, — comme
c'était la préparation \ c'est-à-
43 dire, la veille du sabbat, — arriva
Joseph d'Arimathée, conseiller
de distinction, qui lui-même
attendait aussi le royaiune de
Dieu. 11 osa se rendre vers
Pilate, pour demander le corps
44 de Jésus. Pilate s'étonna qu'il
fût mort sitôt, fit venir le
centenier, et lui demanda s'il
45 était déjà mort. S'en étant assuré
par le centenier, il donna le corps
46 à Joseph. Et Joseph, ayant
acheté un linceul, descendit Jé-
sus de la croix, l'enveloppa du
linceul, et le déposa dans lui
sépulcre taillé dans le roc. Piiis
il roula une pierre à l'entrée du
47 sépulcre. Marie de Magdala, et
Marie, mère de Joses, regar-
daient où on le mettait.
Résurrection et ascension de Jésus-Christ.
1 A Lorsque le sabbat fut passé,
Marie do Magdala, Marie, mère
de Jacques, et Salomé, ache-
tèrent des aromates, afin d'aller'
2 embaumer Jésus. Le i^remier
jour de la semaine, elles se
rendirent au sépulcre, de grand
matin, conmic le soleil venait de
3 se lever. Elles disaient entre
elles: Qui nous roulera la pierre
4 loin de l'entrée du sépulcre? Et,
levant les yeux, elles aperçurent
que la pierre, qui était ti'ès
5 grande, avait été roulée. Elles
entrèrent dans le sépulcre, virent
un jeune homme assis à droite,
vêtu d'ime robe blanche, et elles
6 furent épouvantées. 11 leur dit:
Ne vous épouvantez pas ; vous
cherchez Jésiis de Nazareth, qui
a été crucifié ; il est ressuscité,
il n'est point ici; voici le lieu où
7 on l'avait mis. Mais allez dire à
ses disciples et à Pierre qu'il
' La 2>réparation, voy. note sur Matth.
xxvn. 62.
VOUS précède en Galilée : c'est
là que VOUS le verrez, comme il
VOUS l'a dit. Elles sortirent du 8
sépulcre et s'enfuirent. La pein-
et le trouble les avaient saisies ;
et elles ne dirent rien à personne,
à cause de leur etfroi.
[Jésus, étant ressuscité le ma- 9
tin du premier jour de la semaine,
apparut d'abord à Marie de Mag-
dala, de laquelle il avait chassé
sept démons. Elle alla en porter 10
la nouvelle à ceux qui avaient
été avec lui, et qui s'affligeaient
et pleuraient. Quand ils enten- 11
dirent qu'il vivait,et qvi'elle l'avait
vu, ils ne le crurent point.
Après cela, il apparut, sous 12
une autre forme, à deux d'entre
eux qui étaient en chemin pour
aller dans les champs. Ils re- 13
vinrent l'annoncer aux autres,
qui ne les crm'ent pas non plvis.
Enfin, il apparut aux onze, 14
pendant cpi'ils étaient à table ;
et il leur reprocha leur incré-
dulité et la dureté de leur cœur,
l^arce qu'ils n'avaient pas cru
ceux qui l'avaient vu ressuscité.
Puis il leur dit: Allez par tout 15
le monde, et prêchez la bonne
nouvelle à toute créature. Celui 1 <i
qui croira et qui sera baptisé
sera sauvé, mais celui qui ne
croira pas sera condanmé. Voici 1 7
les miracles qui accompagneront
ceux qui aiaront cru : en mon
nom, ils chasseront les démons;
ilsparlerontdenouvelleslangues;
ils saisiront des seri^ents ; s'ils 1 S
boivent quelque breuvage mortel,
il ne leur fera point de mal ; ils
imposeront les mains aux mala-
des, et les malades seront guéris.
Le Seigneur, après leur avoir 19
parlé, fut enlevé au ciel, et il
s'assit à la droite de Dieu. Et 20
ils s'en allèrent prêcher partout.
Le Seigneiir travaillait avec eux,
et confirmait la parole par les
miracles qui l'accompagnaient.]
72
EYAXGILE SELON LUC
Introduction.
1 Plusieurs ayant entrepris de
composer \m récit des événe-
ments qui se sont accomplis
2 ijarmi nous, suivant ce que nous
ont transmis ceux qui ont été
des témoins oculaires dès le
commencement et sont devenus
3 des ministres de la parole, il
m'a aussi semblé bon, après avoir
fait des recherclies exactes sur
toutes ces choses depuis leur
origine, de te les exposer par
écrit d'une manière suivie, ex-
4 cellent Théophile \ afin que tu
reconnaisses la certitude des en-
seignements que tu as reçus.
Prédiction de la naissance de Jean-Baptiste
et de celle de Jésus-Christ. — Visite de
]\Iarie à Elisabeth. — Cantique de Jlarie.
5 Du temps d'Hérode^, roi de
Judée, il y avait un prêtre,
nommé Zacharie, de la classe^
d'Abia ; sa femme était d'entre
les filles d'Aaron, et s'appelait
6 Elisabeth. Tous deux étaient
justes devant Dieu, observant
d'une manière irréprochable tous
les conunandements et toutes les
7 ordonnances du Seigneur. Ils
n'avaient point d'enfants, parce
qu'Elisabeth était stérile ; et ils
étaient l'un et l'autre avancés en
âge.
8 Or, pendant qu'il s'acquittait
de ses fonctions devant Dieu.
9 selon le tour de sa classe, il fut
' ThéopJàle, à qui Luc dédie son Évangile
et le livre des Actes, est un personnage qui
nous est entièrement inconnu.
" Hêrode, voy. note sur !Matth. ii. 1.
' De la classe ; les prêtres étaient distri-
bués en 24 classes, qui remplissaient les
fonctions du culte à tour de rôle.
appelé par le sort, d'après la
règle du sacerdoce, à entrer dans
le temple ' du Seigneur pour
offrir le parfum. Toute la mul- 10
titude du peuple était dehors en
prière, à Iheure du parfum.
Alors un ange du Seigneur 11
apparut à Zacharie, et se tint
debout à droite de l'autel des
parfums. Zacharie fut troublé 12
en le voyant, et la frayeur s'em-
para de lui. Mais l'ange lui 13
dit : Ne crains point, Zacharie ;
car ta prière a été exaucée. Ta
femme Elisabeth tenfantera un
fils, et tu lui donneras le nom
do Jean. Il sera pour toi un 14
sujet de joie et d'allégresse, et
plusieurs se réjouiront de sa
naissance. Car il sera grand 15
devant le Seigneur. Il ne boira
ni vin, ni liqueur enivrante, et il
sera renjpli de l'Esprit-Saint dès
le sein do sa mère ; il ramènera 16
plusieurs des fils d'Israël au
Seigneur, leur Dieu; il marchera 17
devant Dieu avec l'esprit et la
puissance d'Élie, pour ramener
les cœiu'S des pères vers les
enfants, et les rebelles à la
sagesse des justes, afin de pré-
parer au Seigneur lui penj^le
bien disposé. Zacharie dit à 18
l'ange: A quoi reconnaîtrai-je
cela'? C!ar je suis vieux, et
ma femme est avancée en âge.
L'ange lui répondit : Je suis 19
Gabriel, je me tiens devant Dieu;
j'ai été envoyé pour te parler, et
pour t'annoncer cette l)onne
nouvelle. Et voici, tu seras 20
' Le temple, la jiartie dite le lieu saint, où
les prêtres seuls pouvaient entrer, et oi'i se
trouvait l'autel des parfums.
" Comment serai-je assuré de ce que tu
dis V
! I) 3
Chap. 1, V. 20.
LUC.
Chap. 1, y. 51,
muet, et tu ne pourras parler
jusqu'au jour où ces choses
arriveront, parce que tu n'as pas
cru à mes i^aroles, qui s'accom-
pliront en leur temps.
21 Cependant, le peuple attendait
Zacharie, s'étonnant de ce qu'il
restait si longtemps dans le
22 temple. Quand il sortit, il ne
put leur parler, et ils comprirent
qu'il avait eu une vision dans le
temple; il leur faisait des signes,
et il resta muet.
23 Lorsque ses jours de service
furent écoulés, il s'en alla chez
24 lui. Quelque temps après, Eli-
sabeth, sa femme, devint en-
ceinte. Elle se cacha pendant
25 cinq mois, disant : C'est la grâce
que le Seigneur m'a faite, quand
il a jeté les yeux sur moi pour
ôter mon opprobre parmi les
hommes.
26 Au sixième mois, l'ange Ga-
briel fut envoyé par Dieu dans
une ville de Galilée, apjielée
27 Nazareth \ auprès d'une vierge
fiancée à un homme de la maison
de David, nommé Joseph. Le
nom de la vierge était Marie.
28 L'ange entra chez elle, et dit :
Salut, toi à qui une grâce a été
faite ; le Seigneur est avec toi.
29 Troublée par cette parole, Marie
se demanda ce que pouvait
signifier une telle salutation.
30 L'ange lui dit : Ne crains point,
Marie ; car tu as trouvé grâce
31 devant Dieu. Et voici, tu de-
viendras enceinte, et tu en-
fanteras un fils, et tu lui don-
32 neras le nom de Jésus. Il sera
grand et sera appelé Fils du
Très-Haut, et le Seigneur Dieu
lui donnera le trône de David,
33 son père. Il régnera sur la mai-
son de Jacob éternellement, et
son règne n'aura point de fin.
34 Marie dit à l'ange : Comment
Nazareth, voy. note sur ilattJi. ii. 23.
cela se fera-t-il, puisque je ne
connais point d'homme? L'ange 35
lui répondit : Le Saint-Esprit
viendra sur toi, et la puissance
du Très-Haut te couvrira de son
ombre. C'est i)ourq\ioi le saint
enfant qui naîtra de toi sera
appelé Fils de Dieu. Voici, Éli- 36
sabeth, ta parente, a conçu, elle
aussi, un fils en sa A'ieillesse, et
celle qui était appelée stérile est
dans son sixième mois. Car rien 37
n'est impossible à Dieu. Marie 3,8
dit : Je suis la servante du Sei-
gncTir ; qu'il me soit fait selon ta
parole ! Et l'ange la quitta.
Dans ce même temps, Marie 39
se leva, et s'en alla en hâte vers
les montagnes, dans une ville de
Juda. Elle entra dans la niai- 40
son de Zacharie, et salua Elisa-
beth. Dès qu'Elisabeth entendit 41
la sahitation de Marie, son enfant
tressaillit dans son sein, et elle
fut remplie du Saint-Esprit. Elle 42
s'écria d'une voix forte : Tu es
bénie entre les femmes, et le
fruit de ton sem est béni.
Comment m'est-il accordé que 43
la mère de mon Seigneur vienne
auprès de moi? Car voici, aussitôt 44
que la voix de ta salutation a
frappé mon oreille, l'enfant a
tressailli d'allégresse dans mon
sein. Heureuse celle qui a cru, 45
parce qiie les choses qui lui ont
été dites de la part du Seigneur
auront leur accomplissement.
Et Marie dit : 46
Mon âme exalte le Seigneur,
et mon esprit se réjouit en Dieu, 47
mon Sauveur, parce qu'il a jeté 48
les yeux sur la bassesse de sa
servante. Car voici, désormais
toutes les générations me diront
bienheureuse, parce que le Tout- 49
Puissant a fait pour moi de
grandes choses. Son nom est
saint, et sa miséricorde s'étend 50
d'âge en âge svir ceux qui le
craignent. Il a déployé la force 51
74
Chap. 1, V. 51.
LUC.
Chap. 2, v. i.
(le son bras: il a dispersé ceux
(|ui sivaieiit dans le cœur des
rj2 pensées orgueilleuses. Il a
renversé les j)nissants de leurs
trônes, et il a élevé les limnbles.
53 II a rassasié de biens les afîamés,
et il a renvoyé les riches à vide.
.54 II a secouru Israël, son serviteur,
et il s'est souvenu de sa.misé-
.55 ricorde, — comme il l'avait dit à
nos pères, — envers Abraham et
sa postérité pour toujours.
5(3 ]Marie demeura avec Elisabeth
environ trois mois, l'uis, elle
retourna chez elle.
Naissance de Jean-Baptiste. — Cantique de
Zacharie.
57 Le temps où Elisabeth devait
accoiicher arriva, et elle enfanta
58 un fils. Ses voisins et ses parents
apprirent que le Seigneur a^iit
fait éclater envers elle sa miséri-
corde, et ils se réjouirent avec
59 elle. Le huitième jour, ils vinrent
pour circoncire l'enfant, et ils
l'appelaient Zacharie, du nom de
GO son père. Mais sa mère prit la
parole, et dit: Non, il sera appelé
(31 Jean. Ils lui dirent : Il n'y a
dans ta parenté personne qui
<)'2 soit appelé de ce nom. Et ils
firent des signes à son père pour
savoir comment il voulait qu'on
(>3 rappelât. Zacharie demanda des
tablettes, et il écrivit: Jean est
son nom. Et tous furent dans
(34 l'étonnement. Au mônïe instant,
sa boiiche s'ouvrit, sa langue se
délia, et il parlait, bénissant
(iS Dieu. La crainte s'empara de
to\is les habitants d'alentour, et,
dans toutes les montagnes de la
Judée, on s'entretenait de ces
(3(3 choses. Tous ceux qui les ap-
l)rirent les gardèrent dans leur
cœur, en disant : Que sei-a donc
cet enfant? Et la main du Sei-
gneur était avec lui.
(37 Zacharie, son père, fut rempli
du Sai)it-Esprit, et il i)ro23hétisa,
en ces mots :
Béni soit le Seigneur, le Dieu (58
d'Israël, de ce qu'il a visité et
racheté son jjeuple, et nous a (3!»
suscité un puissant Sauveur '
dans la maison do David, son
serviteiu-, connue il l'avait an- 70
nonce par la bouche de ses
saints prophètes des temps an-
ciens,— im Sauveur^ qui nous 71
délivrera de nos ennemis et de
la main de tous ceux qui nous
haïssent ! Béni soit le Seigneur 72
de ce qu'il daigne ainsi manifester
sa miséricorde envers nos pères,
et se souvenir de sa sainte alli-
ance, selon le serment par lequel 7.3
il avait juré à Abraliam, notre
père, de nous permettre, après 74
que nous serions délivrés de la
main de nos ennemis, de le
servir sans crainte, en marchant 75
devant lui dans la sainteté et
dans la justice, tous les jours de
notre vie! Et toi, petit enfant, 7(i
tu seras appelé prophète du
Très-Haut. C'ar tu marcheras
devant la face du Seigneiu-, pour
préparer ses voies, afin de donner 77
à son pexiple la connaissance du
salut par le pardon de ses pécliés,
grâce aux entrailles de la misé- 78
ricorde de notre Dieu, en vertu
de laquelle le soleil levant nous
a visités d'en haut, pour éclairer 7!)
ceux qui sont assis dans les
ténèbres et dans l'ombre de la
mort, pour diriger nos pas dans
le chemin de la paix.
Or, l'enfant croissait, et se for- 80
tihait en esprit. Et il demeura
dans les déserts, jusqu'au jour où
il se présenta devant Israël.
Naissance de Jc-sus-Cln-ist. — Les bergers
de Bethléhem.
En ce temps-là, parut un édit O
de César Auguste, ordonnant un
' Grec une corne de salut.
' Grec uii salut.
I) 4
Chap. 2, V. I.
LUC.
Chap. 2, v.
27.
recensement de toute la terre.
2 Ce premier recensement eut lieu
pendant que Quirinius était gou-
3 verneur de Syrie. Tous allaient
se faii'e inscrire, chacun dans sa
ville.
4 Joseph aussi monta de la Gali-
lée, de la ville de Nazareth, pour
se rendre en Judée, dans la ville
de David apj^elée Bethléhem,
parce quïl était de la maison et
5 de la famille de David, afin de
se faire inscrire avec Marie, sa
fiancée, qui était enceinte.
(i Pendant qu'ils étaient là, le
temps où Maiie devait accoucher
7 arriva, et elle enfanta son fils
premier-né. Elle l'emmaillotta,
et le coucha dans une crèche,
parce qu'il n'y a^ait pas de place
pour eux dans l'hôtellerie.
8 II y avait, dans cette même
contrée, des bergers qui pas-
saient dans les champs les veilles
de la nuit pour garder leurs
9 troupeaux. Et voici, un ange
du Seigneur leur apparut, et la
gloire du Seigneur resplendit
sur eux. Ils furent saisis d'une
10 grande frayeur. Mais l'ange
leur dit : Ne craignez point; car
je vous annonce une bonne nou-
velle, qui sei-a pour tout le peuple
11 le sujet d'une grande joie : c'est
qu'aujourd'hui, dans la ville de
David, il vous est né un Sauveur,
qui est le Christ, le Seigneur.
12 Et voici à quel signe vous le
reconnaîtrez : vous trouverez un
enfant emmaillotté et couché
dans une crèche.
13 Et soudain il se joignit à l'ange
une midtitude de l'armée céleste,
14 louant Dieu et disant: Gloire à
Dieu dans les lieux très hauts,
et paix sur la terre parmi les
hommes qu'il agrée !
15 Lorsque les anges les eurent
quittés pour retourner au ciel,
les bergers se dii-ent les uns aux
autres : Allons- jusqu'à Beth-
léhem, et voyons ce qui est
arrivé, ce que le Seigneur nous
a tait connaître. Ils y allèrent 16
en hâte, et ils trouvèrent Marie
et Joseph, et le petit enfant
couché dans la crèche. Après 17
l'avoir vu, ils racontèrent ce qui
leur avait été dit au siijet de ce
petit .enfant. Tous ceux qui les 18
entendirent furent dans l'éton-
nement de ce que leur disaient
les bergers. Marie gardait toutes 19
ces choses, et les repassait dans ■
son cœur. Et les bergers s'en 20
retournèrent, glorifiant et louant
Dieu pour tout ce qu'ils avaient
entendu et vu, et qui était con-
forme à ce qui leur avait été
annoncé.
Jésus présenté au Seigneur dans le temple de
Jérusalem. — Cantique de Siméon. — Anne
la iirophétesse. — Retour à Nazaretli.
Le huitième jour, auquel l'en- 21
faut devait être circoncis, étant
arrivé, on lui donna le nom de
Jésiis, nom qu'avait indiqué
l'ange avant qu'il fût conçu dans
le sein de sa mère. Et, quand 22
les jours de leur purification
furent accomplis, selon la loi de
Moïse, Joseph et Marie le portè-
rent à Jérusalem, pour le pré-
senter au Seigneur, — suivant ce 23
qui est écrit dans la loi du
Seigneur : Tout mâle premier-
né sera consaci'é au Seigneur, —
et pour offrir en sacrifice deux 24
toui'terelles ou deux jeunes pi-
geons, connue cela est prescrit
dans la loi du Seigneur.
Et voici, il y avait à Jérusalem 25
un homme appelé Siméon. Cet
homme était juste et pieux, il
attendait la consolation d'Israël,
et l'Esprit-Saint était sur lui.
Il avait été divinement averti 26
par le Saint-Esjjrit qu'il ne moiu'-
rait point avant d'avoir vu le
Christ du Seigneur. Il vint au 27
temple, poussé par l'Esprit. Et,
76
Chap. 2, V. 27.
LUC.
Chap. 3, v. i.
coimiic les parents apportiiieiit
le petit entant Jésus, pour ac-
complir à son égard ce (]n"ordon-
28 nait la loi, il le reçut dans ses
bras, bénit Uieu, et <lit :
29 Maintenant, Seigneur, tu laisses
ton servitevu- s'en aller en paix,
30 selon ta parole. Car mes yeux
31 ont vu ton salut, salut que tu as
préparé devant tous les peu])lès,
32 lumière pour éclairer les nations,
et gloire d'Isi'aël, ton peuple.
33 Son père et sa mère étaient
dans 1 adminitiou des choses
34 qu'on disait de lui. Siméon les
bénit, et dit à Marie, sa mère :
Cet enfant est destiné à amener
la clnite et le relèvement de
plusieurs eu Israël, et à devenir
un signe cpii provoquei'a la con-
35 tradiction, et à toi-même une
épée te transpercera l'âme, afin
que les pensées de beaucoup de
eœtirs soient dévoilées.
36 II y avait ausi^i une prophé-
tesse. Aime, fille de Phanuel, de
la tribu d'Aser. Elle était fort
avancée en âge, et elle avait
vécu sept ans avec son mari
37 depuis sa virginité. Restée veuve,
et âgée do quatre-vingt-quatre
ans, elle ne quittait pas le tem-
ple, et elle servait Dieu nuit et
jour dans le jeûne et dans la
38 prière. Étant survenue, elle
aussi, à cette même heure, elle
loua Dieu, et elle ])arlait de Jé-
sus à tous ceux qui attendaient
la délivrance de Jérusalem.
39 Lorsqu'ils em-cnt acconq)li
tout ce qu'ordonnait la loi du
Seigneur, Joseph et Marie re-
tournèrent en Galilée, à Naza-
reth, leur ville.
40 Or, l'enfant croissait, et se
fortifiait. Il était rem])li de
sagesse, et la grâce de Dieu
était sur lui.
Jésus dans le temjjle à 1 Age de douze ans.
41 Les parents de Jésus allaient
chaque année à Jérusalem, à la
fête de l'âcjue.
Lorscpi'il fut âgé de douze
ans, ils y montèrent, selon la
coutume aii temps de la fête.
Puis, (juand les jours furent
écoulés, et (piils s'en 'retournè-
rent. Feulant Jésus resta à Jé-
rusalem. Son père et sa mère
ne s'en aperçurent pas. Croyant
qu'il était avec leurs compagnons
de voyage, ils firent une journée
de chemin, et le chorchèrent
parmi leurs parents et leurs
connaissances. Mais, ne l'ayant
pas trouvé, ils retournèrent à
Jérusalem pour le chercher. Au
bout de trois jours, ils le trou-
vèrent dans le tcnq)lo, assis au
milieu des docteurs, les écoutant
et les interrogeant. Tous ceux
qui l'entendaient étaient frappés
de son intelligence et de ses
réponses. Quand ses parents le
virent, ils furent saisis d'étonne-
ment, et sa mère lui dit: Mon
enfant, pourquoi as-tu agi de la
sorte avec nous ? Voici, ton père
et moi, nous te cherchions avec
angoisse. Il leur dit : Pourqiioi
me cherchiez-vous ? Ne saviez-
vous pas qu'il faut que je m'oc-
cupe des affaires de mon Père ?
Mais ils ne comprirent pas ce
qu'il leur disait. l'uis il des-
cendit avec eux pour aller à
Nazareth, et il leur était soumis.
Sa mère gardait toutes ces choses
dans son cœur.
Et Jésus croissait en sagesse,
en stature, et en grâce, devant
Dieu et devant les hommes.
Prédication de Jean-Baptiste. — BaiJtênie de
Jésus-Christ.
La quinzième année du règne
de Tibère César, — lorsque Ponce
Piliite^ était gouverneur de la
' l'once Pilate, voy. note sur Jlattli.
XXVII. 2.
42
43
44
4G
47
48
49
50
ôl
Chap. 3, Y. I.
LUC.
Chap. 3, v. 22.
Judée, Hérode ^ tétrarque de la
(Galilée, son frère Philippe - té-
trarque de riturée et dti terri-
toire de la Traclionite ", Lysauias
2 tétrarque de TAbilène *, et du
temps des grands prêtres Anne
et Caïphe\ — la parole de Dieu
fut adressée à Jean, fils de
Zaeharie, dans le désert ^
3 Et il alla dans tout le pays des
environs du Jourdain, prêchant
le baptême de repentance, pour
4 la rémission des péchés, selon ce
qui est écrit dans le livre des
paroles d'Ésaïe, le prophète :
C'est la voix de celui qui crie
dans le désert : Prépai-ez le
chemin du Seigneur, aplanissez
5 ses sentiers. Toute vallée sera
comblée, toute montagne et
toute colline seront abaissées ;
ce qui est tortueux sera redressé,
et les chemins raboteux seront
0 aplanis. Et toute chair verra le
salut de Dieu.
7 II disait donc à ceux qui ve-
naient en foule poxu" être baptisés
par lui : Races de vipères, qui
vous a appris à fuir la colère à
8 venir? Produisez donc des fruits
dignes de la rei)entance, et ne
vous mettez pas à dire en vous-
mêmes : Nous avons Abraham
pour père ! Car je vous déclare
que de ces pierres Dieu peut
' susciter des enfants à Abraham.
9 Déjà même la cognée est mise à
la racine des arbres : tout arbre
donc qui ne produit pas de bon
friiit sera coupé et jeté au feu.
10 La foide l'interrogeait, disant :
11 Que devons-nous donc faire? Il
' Hérode Autii^as, voy. note sur Matth.
II. 22.
^ Philippe, voy. note sur !Matth. xvi. 13.
"' Iturée et Trachmiite, au sud-est du Liban.
■* Abilhie, au ])\qA de l'Anti-Liban, non
loin de Damas.
^ Anne et Ck'iphe furent successivement
en charge ; au temps dont il s'agit, Caïplie,
gendre d'Anne, était le titulaire officiel.
* Le désert, voy. note sur ]Mattli. m. 1.
leur répondit : Que celui qui a
deux tuniques partage avec cehii
qui n'en a point, et que celui
qui a de qiToi manger agisse de
même.
Il vint aussi des publicains pour 1 2
être baptisés, et ils lui dirent :
Maître, que devons-nous faire ?
Il leur répondit : N'exigez l'ien 13
au delà de ce qui vous a été
ordonné.
Des soldats aussi lui demandé- 14
rent : Et nous, que devons-nous
faire ? Il leur répondit : Ne
connnettez ni extorsion ni fraude
envers personne, et contentez-
vous de votre solde.
Comme le peuple était dans 1.5
l'attente, et que tous se deman-
daient en CTix-mêmes si Jean
n'était jDas le Christ, il leur dit IG
à tous : Moi, je vous baptise
d'eau ; mais il vient celui qui est
plus puissant que moi, et je ne
suis pas digne de délier la cour-
roie de ses souliers. Lui, il vous
baptisera du Saint-Esprit et de
feu. Il a son van à la main ; il 1 7
nettoiera son aire, et il amassera
le blé dans son grenier, mais il
brûlera la paille dans un feu qui
ne s'éteint point.
C'est ainsi que Jean annonçait 18
la bonne nouvelle au peuple,
en lui adressant encore beau-
coup d'autres exhortations. Mais, 19
ayant repris Hérode le tétrarque
au sujet d'Hérodias, femme de
son frère, et au sujet de toutes
les mauvaises actions qu'il avait
commises, Hérode ajouta à tous 20
ses crimes celui d'enfermer Jean
dans la prison '.
Tout le peiq^le se faisant bap- 21
tiser, Jésus fut aussi baptisé ; et,
pendant qu'il priait, le ciel s'ou-
vrit, et le Samt-Esprit descendit 22
sur lui sousime forme corporelle,
comme une colombe. Et une voix
' Voy. Matth. XIV. 1, et suiv.
78
Chap. 3, y. 22.
LUC.
Chap. 4, v. i6.
fit entendre du ciel ces paroles :
Tu es mon Fils bien-aimé ; en
toi j'ai mis toute mon affection.
Généalogie de Jésus-Christ.
23 Jésus avait environ trente ans
lorsqu'il commença son minis-
tère \ étant, comme on le croy-
ait, fils de Josej^h, fils d'Héli,
24 fils de Matthat, fils de Lévi, fils
de Melclii, fils de Jannaï, fils de
25 Joseph, fils de Mattatliias, fils
d'Amos, fils de Nahum, fils d'Esli,
26 fils de Naggaï, fils de Maath, fils
de Mattatliias, fils de Sémeï, fils
27 de Josecli, fils de Joda, fils de
Joanan, fils de Rhésa, fils de
Zorobabel, fils de Salathiel, fils
2cS de Néri, fils de Melchi, fils
d'Addi, fils de Kosam, fils d'El-
2ît madani, fils d'Er, fils de Jésus,
fils d'Éliézer, fils de Jorim, fils
30 de Matthat, fils de Lévi, fils de
Siméon, fils de Juda, fils de
Joseph, fils de Jonain, fils d'Éli-
31 akim,fils de Méléa, fils de Menna,
fils de Mattatha, fils de Nathan,
32 fils de David, fils d'Isaï, fils de
Jobed, fils de Booz, fils de
33 Salmon, fils de Naasson, fils
d'Aminadab, fils d'Aram, fils
d'Esram, fils de Phares, fils de
34 Juda. fils de Jacob, fils d'Isaac,
fils d'Abraham, fils de Thara, fils
35 de Nachor. fils de Seruch, fils de
Ragau, fils de Phalek, fils d'Éber,
3fi fils de Sala, fils de Kainam, fils
d'Arphaxad, fils de Sem, fils de
37 Noé, fils de Lamech, fils de
Mathusala, fils d'Enoch, fils de
Jared, fils de Maléléel, fils de
38 Kaïnan, fils d'Énos, fils de Seth,
fils d'Adam, fils de Dieu.
Tentation de Jésus-Clirist.
/^ Jésus, rempli du Saint-Esi^rit,
revint du Jourdain, et il fut
conduit par l'Esprit dans le
' tSon ministère ;
le text« grec.
ces mots ne sont pas dans
désert, où il fut tenté par le 2
diable i)endant quarante jours.
Il ne mangea rien durant ces
jours-là, et, après qu'ils furent
écoidés, il eut faim. Le diable 3
lui dit: Si tu es Fils de Dieu,
ordoinie à cette pierre qu'elle
devienne du pain. Jésus lui 4
réjîondit : Il est écrit : L'homme
ne vivra pas de pain seulement.
Le diable, l'ayant emmené, lui 5
montra en un instant tous les
royaumes de la terre, et lui dit : 6
Je te donnerai toute cette puis-
sance, et la gloire de ces roy-
aumes ; car elle m'a été donnée,
et je la donne à qui je veux.
Si donc tu te prosternes devant 7
moi, elle sera toute à toi. Jésus 8
lui répondit : Il est écrit : Tu
adoreras le Seigneur, ton Dieu,
et tu le serviras lui seiil.
Le diable le conduisit encore 9
à Jérusalem, le plaça sur le haut
du temple, et lui dit : Si tu es
Fils de Dieu, jette-toi d'ici en
bas ; car il est écrit : Il donnera 1 0
des ordres à ses anges à ton
sujet, afin (ju'ils te gardent ; et ils 11
te porteront sur les mains, de
peur que ton pied ne heurte
contre une pierre. Jésus lui 12
répondit : Il est dit : Tu ne
tenteras point le Seigneur, ton
Dieu.
Après l'avoir tenté de toutes 13
ces manières, le diable s'éloigna
de lui jusqu'à un moment favor-
able.
Ministère de Jésus en Galilée. — Prédication
à Nazareth. — Hostilité des habitants.
Jésus, revêtu de la i:)uissance 14
de l'Esprit, retourna en Galilée,
et sa renommée se répandit dans
toiit le pays d'alentour. Il ensci- 1 5
gnait dans les synagogues, et il
était glorifié par tous.
Il se rendit à Nazareth, où il 16
avait été élevé, et, selon sa cou-
tmne. il entra dans la synagogue
Chap. 4, Y. i6.
LUC.
Chap. 4, v. 38.
le jour du sabbat. Il se leva
17 pour faire la lecture \ et on lui
remit le livre du prophète Ésaïe.
L'ayant déroulé", il trouva l'en-
18 droit où il était écrit : L'Esprit
du Seigneur est sur moi, parce
qu'il m'a oint pour amioncer une
bonne nouvelle aux pauvres; il
m'a envoyé [pour guérir ceux
19 qui ont le cœur brisé,] pour
proclamer aux captifs la déli-
vrance, et aux aveugles le re-
couvrement de la vue, pour
renvoyer libres les opprimés,
pour publier une année de grâce
du Seigneur.
20 Ensuite, il roula le livre, le
remit au serviteur, et s'assit.
Tous ceux qui se trouvaient
dans la synagogue avaient les
regards fixés sur lui.
21 Alors il commença à leur dire:
Aujourd'liui cette parole de
l'Écriture, que vous venez d'en-
22 tendre, est accomplie. Et tous
lui rendaient témoignage ; ils
étaient étonnés des paroles de
grâce qui sortaient de sa bouche,
et ils disaient: N'est-ce pas le
23 fils de Joseph ? Jésus leur dit :
Sans doute vous m'appliquerez
ce proverbe : Médecin, guéris-toi
toi-même; et vous me direz: Fais
ici, dans ta patrie, tout ce que
nous avons appris que tu as fait
24 à Capernaum. Mais, ajouta-t-il,
je vous le dis en vérité, aucun
prophète n'est bien reçu dans sa
25 patrie. Je vous le dis en vérité :
il y avait plusieurs veuves en
Israël du temps d'Elie, lorsque
le ciel fut fermé trois ans et six
mois et qu'il y eut une grande
26 famine sur toute la terre ; et
cependant Elle ne fut envoyé
' La lecture de l'Ane. Test., faite par l'un
des assistants, constituait une partie essen-
tielle du culte céléliré dans les synagogues.
Voy. note sur Matth. iv. 23.
'^ L'ayant déroulé ; les anciens manuscrits
des Juifs avaient la forme de rouleaux.
vers aucune d'elles, si ce n'est
vers une femme veuve, à Sarej^ta,
dans le pays de Sidon. Il y avait 27
aussi plusieurs lépreux en Israël
du temps d'Elisée, le prophète ;
et cependant aucun d'eux ne fut
])urilîé, si ce n'est Naaman le
Syrien.
Ils furent tous remplis de 28
colère dans la synagogue, lors-
qu'ils entendirent ces choses.
Et s'étant levés, ils le chassèrent 29
de la ville, et le menèrent jus-
qu'au sommet de la montagne
sur laquelle lein- ville était bâtie,
afin de le précipiter en bas.
Mais Jésus, passant au milieu 30
d'eux, poursuivit son chemin.
Jésus à Capernaum. — Enseignement dans la
synagogue. — Guérison d'un démoniaque, —
de la belle-mère de Pierre, — et de j^lusieurs
malades. — Jésus en divers lieux de la
Galilée.
Il descendit à Capernaum, 31
ville de la Galilée ; et il en-
seignait, le jour du sabbat. On 32
était frappé de sa doctrine ; car
il parlait avec autorité.
Il se trouva dans la synagogue 33
un homme qui avait un esj^rit de
démon impur, et qui s'éci'ia d'une
voix forte : Ah ! qu'y a-t-il entre 34
nous et toi, Jésus de Nazareth?
Tu es venu pour nous perdre.
Je sais qui tu es : le Saint de
Dieu. Jésus le menaça, disant : 35
Tais-toi, et sors de cet homme.
Et le démon le jeta au milieu de
l'assemblée, et sortit de lui, sans
lui fiiire aucim mal. Tous furent 36
saisis de stupeur, et ils se disaient
les uns aux autres : Quelle est
cette parole? Il commande avec
autorité et puissance aux esprits
impiu's, et ils sortent ! Et sa 37
renonunée se répandit dans tous
les lieux d'alentour.
En sortant de la synagogue, :'>8
il se rendit à la maison de Si-
mon. La belle-mère de Simon
avait une violente fièvre, et ils le
80
Chap. 4, ^ . 38.
LUC.
Chap. 5, v. 17.
39 prièrent en «a faveur. S'étant
penché sur elle, il menaça la
fièvre, et la fièvre la quitta.
A l'instant elle se leva, et les
servit.
40 Ajjrès le coucher du soleil,
tous ceux qui avaient des ma-
lades atteints de diverses mala-
dies les lui amenèrent. Il imi^osa
les mains à chacun d'eux, et il
41 les guérit. Des démons aussi
sortirent de beaucoup de per-
sonnes, en criant et en disant :
Tvi es le Fils de Dieu. Mais il
les menaçait et ne leur permettait
pas de parler, parce qu'ils savaient
qu'il était le Christ.
42 Dès que le jour parut, il sortit
et alla dans un lieu désert. Une
foule de gens se mirent à sa
recherche, et arrivèrent jusqu'à
lui ; ils voulaient le retenir, afin
43 qu'il ne les (juittât point. Mais
il leur dit: Il faut aussi que
j'annonce aux autres villes la
bomie nouvelle du royaume de
Dieu ; car c'est pour cela que
44 j'ai été envoyé. Et il prêchait
dans les synagogues de la Ga-
lilée.
Pêche miraculeuse. — Vocation de trois dis-
ciples.— Guérison d'un lépreux, — d'un para-
lytique.— Vocation de Lévi (Matthieu). —
Question sur le jeûne.
Q Connue Jésus se trouvait au-
près du lac de Génésareth, et
que la fo\de se pressait autour
de lui poiir entendre la parole
2 de Dieu, il vit au bord du lac
deux barques, d'où les pêcheurs
étaient descendus pour laver
3 leurs filets. Il monta dans l'une
de ces barques, qui était à Simon,
et il le i)ria de s'éloigner un peu
de terre. Puis, s'étant assis, il
enseigna la fotde de la barque.
4 Lorsqu'il eut cessé de parler,
il dit à Simon: Avance en j^leine
eau, et jetez vos filets pour
5 pêcher. Simon lui répondit :
Maître, nous avons travaillé
toute la nuit, sans rien ])rendre ;
mais, sur ta parole, je jetterai le
filet. L'ayant jeté, ils prirent 6
une grande quantité de i^oissons,
et leur filet se rompait. Us firent 7
signe à leurs comi^agnons qui
étaient dans l'autre Ijarcpie de
venir les aider. Ils vinrent, et
ils remplirent les deux barques,
au ])oint qu'elles enfonçaient.
Quand il vit cela, Simon Pierre 8
tomba aux genoux de Jésus, et
dit : Seigneur, retire-toi de moi,
parce que je suis un homme
pécheur. Car l'épouvante l'avait 9
saisi, lui et tous ceux qui étaient
avec lui, à caiise de la liêche
(lu'ils avaient faite. Il en était 10
de même de Jacques et de Jean,
fils de Zébédée, les associés de
Simon. Alors Jésus dit à Simon :
Ne crains point ; désormais tu
seras pêcheur d'hommes. Et, 11
ayant ramené les barques à terre,
ils laissèrent tout, et le suivi-
reiit.
Jésus était dans une des villes^; 12
et voici. Tin homme couvert de
lèpre, l'ayant vu, tomba sur sa
face* et lui fit cette prière : Sei-
gnciir, si tu le veux, tu peux me
rendre pur. Jésus étendit la 13
main, le toucha, et dit : Je le
veux, sois pur. Aussitôt la lèpre
le quitta. Puis il lui ordonna 14
de n'en parler à personne. Mais,
dit-il, va te montrer au ])rêtre,
et offre pour ta j)urification ce
que Moïse a prescrit, afin que
cela leur serve de témoignage.
Sa renonmiée se répandait de 15
plus en plus, et les gens veuiiient
eu foule pour l'entendre et pour
être guéris de leiu's maladies.
Et lui, il se retii'ait dans les 16
déserts, et jjriait.
Un jour Jésus enseignait. Il 17
y avait là des pharisiens et des
docteiu's de la loi, venus de tous
Sous-entendu : de la Galilée.
81
Chap. 5, V. 17.
LUC.
Chap. 6, v. i.
les villages de la Galilée, de la
Judée et de Jérusalem ; et la
puissance dw Seigneur se mani-
18 festait par des guérisons. Et
voici, des gens, portant sur im
lit un homme qui était para-
lytique, cherchaient à le faire
entrer et à le placer sous ses
19 regards. Comme ils ne savaient
par où l'introduire, à cause de
la foule, ils montèrent sur le
toit, et ils le descendirent par
une ouverture \ avec son lit, au
milieu de l'assemblée, devant
20 Jésus. Voyant leur foi, Jésus
dit : Homme, tes péchés te sont
21 i)ardonnés. Les scribes et les
pliarisiens se mirent à raisonner
et à dire : Qui est celui-ci, qui
profère des blasi^hèmes? Qui
peut pardonner les péchés, si ce
22 n'est Dieu seul? Jésus, con-
naissant leurs pensées, prit la
parole et leur dit : Quelles i3en-
sées avez-vous dans vos cœurs?
23 Lequel est le plus aisé, de dire :
Tes péchés te sont pardonnes,
ou de dire : Lève-toi, et marche?
24 Or, afin que vous sachiez que le
Fils de l'homme a sur la terre
le poxivoir de imrdonner les pé-
chés : Je te l'ordonne, dit-il au
paralytique, lève-toi, prends ton
25 lit, et va dans ta maison. Et,
à l'instant, il se leva en leur
présence, prit le lit sur lequel il
était couché, et s'en alla dans sa
26 maison, glorifiant Dieu. Tous é-
taient dans rétonnement,et glori-
fiaient Dieu ; remplis de crainte,
ils disaient: Nous avons vu au-
jourd'hui des choses étranges.
27 Après cela, Jésus sortit, et il vit
un publicain, nommé Lévi ^, assis
au lieu des péages.. Il lui dit :
28 Suis-moi. Et, laissant tout, il se
leva, et le suivit.
' Par une ouverture, grec par les tuiles.
Comj). Marc il. 4.
' Lévi, le même que Matthieu. Comj^.
Matth. IX. 9.
Lévi lui donna un grand festin 29
dans sa maison, et beaucouj:) de
2)ublicains et d'autres jjersonnes
étaient à table avec eux. Ijcs 30
pharisiens et les scribes mur-
murèrent, et dirent à ses dis-
ciples : Pourquoi mangez-vous
et buvez-vous avec les publicains
et les gens de mauvaise ^'ie ?
Jésus, prenant la parole, leur 31
dit : C^e ne sont pas ceux qvii
se portent bien qui ont besoin
de médecin, mais les malades.
Je ne suis j^as venu appeler 32
à la repentance des justes, mais
des pécheiu's.
Ils lui dirent : Les disciples 33
de Jean, comme ceux des pha-
risiens, jeûnent fréqi;emment et
font des prières, tandis que les
tiens mangent et boivent. Il 34
leur réj^ondit: Pouvez-vous faire
jeiuier les amis de l'époux,
pendant que l'époux est avec
eux? Les jours viendront où 35
l'époux leur sera enlevé, alors
ils jeûneront en ces jours-là.
Il leur dit aussi une parabole : 36
Personne ne déchire d'un habit
neuf un morceau pour le mettre
à un vieil habit ; autrement, il
déchire l'habit neuf, et le mor-
ceau qu'il en a pris n'assortit
pas au vieux. Et personne ne 37
met du vin nouveau dans de
vieilles outres ; autrement, le
vin nouveau fait rompre les
outres, il se répand, et les outres
sont perdues; mais il faut mettre 38
le vin nouveau dans des outres
neuves. Et personne, après 39
avoir bu du vin vieux, ne veut
du nouveau, car il dit : Le vieux
est bon.
Les épis de blé et le sabbat. — L'homme qui a
la mp,in sèche. — Choix des douze apôtres.
Il arriva, un jour de sabbat Q
appelé second - premier \ que
' Second-premier, terme dont ou ignore le
sens précis.
82
Chap. 6, V. I.
LUC.
Chap. G, v. 23.
Jésiis travers!! des champs de
blé. Ses disciples arrachèrent
des épis, et les iiiaiigèrent, après
les avoir froissés dans leurs
2 mains. Quelques pharisiens leur
dirent : Pourquoi faites-vous ce
qu'il n'est jms permis de faire
3 pendant le sabbat ^ ? Jésus leur
répondit : N'avez-vous pas lu ce
qiie fit David, lorsqu'il eut faim,
lui et ceux qui étaient avec lui ;
4 comment il entra dans la maison
de Dieu, prit les pains de pro-
liosition, en mangea, et en donna
à ceux qui étaient avec lui, bien
qu'il ne soit permis qu'aiix prê-
5 très de les manger " ? Et il leur
dit : Le Fils de l'honnne est
maître même dii sabbat.
6 II arriva, un autre jour de
sabbat, que Jésus entra dans
la synagogue, et qu'il enseignait.
Il s'y trouvait un homme, dont
7 la main droite était sèche. Les
scribes et les pharisiens obser-
vaient Jésus, pour voir s'il ferait
une guérison le jour du sabbat :
c'était afin d'avoir sujet de l'ac-
8 cuser. Mais il connaissait leurs
pensées, et il dit à l'homme qui
avait la main sèche : Lève-toi,
et tiens-toi là au milieu. Il se
9 leva, et se tint debout. Et Jésus
leur dit : Je vous demande s'il
est permis, le jour du sabbat,
de faire du bien ou de faire
du mal, de sauver ime personne
10 ou de la tuer. Alors, prome-
nant ses regards^ sur eux tous,
il dit à l'honnne: Etends ta main.
Il le fit, et sa main fxit guérie.
11 Ils furent remplis de fureur,
et ils se consultèrent sur ce
qu'ils feraient à Jésus.
12 En ce tenq)s-là, Jésus se rendit
sur la montagne pour ])rier, et
il passa toute la nuit à prier
' Voyez note sur Matth. xii. 1 et 2.
" Voyez le trait liistorique 1 Sam. xxi.
1-6, et la loi sur les pains tle proposition
Lév. XXIV. 5-9.
Dieu. Quand le joxir parut, il 1.3
ai)pela ses disciples, et il en
choisit douze, auxquels il donna
le nom d'apôtres:
Bimon, qu'il nomma Pierre; 14
André, son frère; Jacques; Jean;
Philil^pe; Barthélémy; Matthieu; 15
Thomas; Jacques, fils d'Alphée;
Sin)on, appelé le zélote; Jude, 16
fils de Jacques ; et Judas Isca-
riot, qui devint traître \
Il descendit avec eux, et s'ar- 17
rêta dans une plaine, où se
trouvaient une foule de ses dis-
cij^les, et une multitude de
pexiple de totito la Judée, de
Jérusalem, et de la contrée
maritime de Tyr et de Sidon.
Ils étaient venus pour l'enten-
dre, et pour être guéris de leurs
maladies. Ceux qui étaient toitr- 18
mentes par des esprits impurs
étaient guéris. Et toxite la foule 19
cherchait à le toucher, parce
qu'une force sortait de lui et
les guérissait tous.
Sermon sur la montagne. — Les béatitudes. —
Préceptes divers; — l'amour des ennemis ; —
les jugements téméi'aifes ; — la paille et la
poutre ; — l'arbre et son fruit ; — la maison
bâtie sur le roc.
Alors Jésus, levant les yeux 20
sur ses disciples, dit :
Heureux vous qui êtes pau-
vres, car le royaume de Dieu
est à vous !
Heureux vous qui avez faim 21
maintenant, car vous serez ras-
sasiés !
Hem-eux vous qui jdeurez
maintenant, car vous serez dans
la joie!
Heureux screz-vous, lorsque 22
les hommes vous haïront, lors-
qu'on vous chassera, vous ou-
tragera, et qu'on rejettei'a votre
nom connue infâme, à cause
du Fils de l'homme ! Eéjouis- 23
sez-vous en ce jour-là et tres-
Vov. notes sur Matth. x. 2-4.
83
ChAP. ij, V. 23.
LUC.
Chap. 6, V. 45.
saillez d'allégresse, parce que
votre récompense sera grande
dans le ciel ; car c'est ainsi que
leurs pères traitaient les pro-
phètes.
24 Mais, malhevir à vous, riches,
car vous avez votre consolation!
25 Malheur à vous qui êtes ras-
sasiés, car vous aurez faim !
Malheur à vous qui l'iez main-
tenant, car vous serez dans le
deuil et dans les larmes !
26 Malheur, lorsque tous les
hommes diront du bien de vous,
car c'est ainsi qu'agissaient leurs
pères à l'égard des faux pro-
phètes !
27 Mais je vous dis à vous qui
îu'écoutez : Aimez vos ennemis,
faites du bien à ceux qui vous
28 haïssent, bénissez ceux qui vous
maudissent, priez pour ceux qui
29 vous maltraitent. Si quelqu'un
te frappe sur une joue, présente-
lui aussi l'autre. Si quelqu'un
prend ton manteau, ne l'em-
pêche pas de prendre encore
30 ta tunique. Donne à quiconque
te demande, et ne réclame pas
ton bien à celui qui s'en empare.
31 Ce que vous voulez que les
hommes fassent pour vous,faites-
32 le de même pour eux. Si vous
aimez ceux qui vous aiment,
quel gré vous en saura-t-on ?
Les pécheurs aussi aiment ceux
33 qui les aiment. Si vous faites
du bien à ceux qui vous font
du bien, quel gré vous en
saui'a-t-on? Les pécheurs aussi
de même. Et si vous
prêtez à ceux de qui vous es-
pérez recevoir, quel gré vous
en saura-t-on? Les pécheurs
aussi prêtent aux pécheurs, afin
35 de recevoir la pareille. Mais
aimez vos ennemis, faites du
bien, et prêtez sans rien espérer.
Et votre récompense sei'a grande,
et vous serez fils dxi Très-Haut,
car il est bon pour les ingrats
34 agissent
et pour les méchants. Soyez 30
donc miséricordievix, comme
votre Père est miséricordieux.
Ne jugez point, et vous no 37
serez point jugés; ne condamnez
point, et vous ne serez j^oint
condamnés ; absolvez, et vous
serez absous. Donnez, et il 38
vous sera donné : on versera
dans votre sein ^ luie bonne
mesure, serrée, secouée et qui
déborde; car on vous mesurera
avec la mesure dont vous vous
serez servis.
Il leur dit aussi cette para- 39
bole : Un aveugle peut-il con-
duire un aveugle ? Ne tombe-
ront-ils pas tous deux dans une
fosse ?
Le disciple n'est pas j^lns que 40
le maître ; mais tout disciple ac-
compli sera connue son maître.
Pourquoi vois-tu la paille qui 41
est dans l'œil de ton frère, et
n'ai^erçois-tu pas la poutre qui
est dans ton œil ? Ou comment 42
peux-tu dire à ton frère : Frère,
laisse-moi ôter la paille qui est
dans ton œil, toi qui ne vois
pas la poutre qui est dans le
tien ? Hypocrite, ôte première-
ment la poutre de ton œil, et
alors tu verras comment ôter
la paille qui est dans l'œil de
ton frère.
Ce n'est pas un bon arbre 43
qui porte du mauvais fruit, ni
un mauvais arbre qui porte du
bon fruit. Car chaque arbre se 44
connaît à son fruit. On ne
cueille pas des figues sur des
épines, et l'on ne vendange pas
des raisins sur des ronces.
L'homme bon tire de bonnes 45
choses du bon trésor de son
cœur, et le méchant tire de
mauvaises choses de son mauvais
' Dans votre sein, dans les plis formés par
le vêtement au-dessus de la ceinture. Ici
langage figuré.
84
Chap. g, V. 45.
LUC.
trésor: car c'est de laboiulance
du cœur que la boiiche parle.
46 PoTuquoi m'appelez-vous Sei-
gneur, Seigneur! et ne faites-
47 vous i^as ce que je dis? Je
^()us montrerai à qui est sem-
blable tout homme qui vient à
moi, entend mes paroles, et les
48 met en pratiqiTC. Il est sem-
blable à un homme qui, bâtissant
une maison, a creusé, creusé
bien avant, et a j^osé le fonde-
ment sur le roc. Une inonda-
tion est venue, et le torrent s'est
jeté contre cette maison, sans
pouvoir l'ébranler, parce qu'elle
49 était bien bâtie. Mais celui qui
entend, et ne met pas en pra-
tique, est semblable à mi homme
qui a bâti une maison sur la
terre, sans fondement. Le tor-
rent s'est jeté contre elle: aussi-
tôt elle est tombée, et la ruine
de cette maison a été grande.
Guérison du serviteur d'uu centenier. —
Eésurrection du fils de la veuve de
Nain. — Message de Jean-Baptiste auprès
de Jésus. — -Témoignage sur Jean-Baptiste.
— La pécheresse pardonnée.
ces
^7 Après avoir achevé tous
discours devant le peuple qui
l'écoutait, Jésus entra dans Ca-
pernaum.
2 Un centenier^ avait un ser-
viteur auquel il était très attaché,
et qui se trouvait malade, sur
3 le point de mourir. Ayant en-
tendu parler de Jésus, il lui
envoya quelques anciens des
Juifs, pour le prier de venir
4 guérir son serviteur. Ils arrivè-
rent auprès de Jésus, et lui
adressèrent d'instantes suppli-
cations, disant : Il mérite que
5 tu lui accordes cela: car il aime
notre nation, et c'est lui qui a
6 bâti notre synagogue. Jésus,
étant allé avec eux, n'était guère
de la maison, quand le
éloigné
Chap. 7, v. 17.
envoya des amis jjour
Seigneur, ne prends
Centenier, voy. note sur Matth. viii. 5.
centenier
lui dire :
pas tant de peine ; car je i\e suis
pas digne que tu entres sous
mon toit. C'est aussi pour cela 7
que je ne me suis pas cru digne
d'aller en personne vers toi.
Mais dis un mot, et mon ser-
viteur sera guéri. Car, moi qui 8
suis soumis à des supérieurs,
j'ai des soldats sous mes ordres;
et je dis à l'un : Ya ! et il va ;
à l'autre: Viens! et il vient: et
à mon serviteur: Fais cela! et
il le fait. Lorsque Jésus en- 0
tendit ces j^aroles, il admira le
centenier. et, se tournant vers
la foule qui le suivait, il dit :
Je vous le dis, môme en Israël '
je n'ai pas trouvé une aussi
grande foi. De retoiu- à la 10
maison, les gens envoyés })ar
le centenier trouvèrent guéri le
serviteiu" cpii avait été malade.
Le jour suivant, Jésus alla 11
dans une ville appelée Nain ^
plusieiirs de ses discijDles et
une grande foule faisaient route
avec lui. Lorsqu'il fut près de 12
la porte de la ville, voici, on
portait en terre un mort, fils -
unique de sa mère qui était
veuve ; et il y avait avec elle
beaucoup de gens de la ville.
Le Seigneur, l'ayant vue, fut 13
éniTi de compassion j^our elle,
et lui dit: Ne pleure pas! Il 14
s'approcha, et toucha le cercueil.
Ceux qui le portaient s'arrôtè-
rent. Il dit : Jeune homme, je
te le dis, lève-toi ! Et le mort 15
s'assit, et se mit à parler. Jésus
le rendit à sa mère. Tous fu- IG
rent saisis de crainte, et ils
glorifièrent Dieu, disant : Un
grand prophète a paru parmi
nous, et Dieu a visité son peu-
ple. Cette parole sur Jésus se 17
En Israël, voy. note sur Jlattli. vin. 10.
Xaiii, non loin de Nazareth.
85
Chap. 7, V. 17.
LUC.
Chap. T, v. 39.
répandit dans tonte la Judée et
dans tout le pays d'alentour.
18 Jeaniifut informé de toutes ces
19 choses par ses disciples. Il en
appela deux, et les envoya vers
Jésus, pour lui dire: Es-tu celui
qui doit venir, ou devons-nous
20 en attendre un autre ? Arrivés
auprès de Jésus, ils dirent: Jean-
Baptiste nous a envoyés vers toi,
pour dire : Es-tu celui qui doit
venir, ou devons-nous en atten-
21 dre un autre? A l'heure même,
Jésus guérit plusieurs personnes
de maladies, d'infirmités, et
d'esprits malins, et il rendit la
22 vue à plusieurs aveu^gles. Puis
il leur répondit: Allez rapporter
à Jean ce que vous avez vu et
entendu: les aveugles voient, les
boiteux marchent, les lépreux
sont purifiés, les sourds enten-
dent, les morts ressuscitent, la
bonne nouvelle est annoncée aux
23 pauvres. Heureux celui pour
qui je ne serai pas lUie occasion
de chute !
24 Lorsque les envoyés de Jean
furent partis, Jésus se mit à dire
à la foule, au sujet de Jean :
^ Qu'êtes-vous allés voir au dé-
sert? un roseau agité par le
25 vent ? Mais, qu'êtes-vous allés
voir ? un homme vêtu d'habits
l^récieux ^ ? Voici, ceux qui por-
tent des habits magnifiques, et
qui vivent dans les délices, sont
2() dans les maisons des rois. Quêtes-
vous donc allés voir? im pro-
phète? Oui, vous dis-je, et plus
27 qu'un prophète. C'est celui dont
il est écrit : Voici, j'envoie mon
messager devant ta face, i^our
préparer ton chemin devant toi.
28 Je vous le dis, parmi ceux qui
sont nés de femmes, il n'est point
de plus grand prophète que Jean.
Cependant, le plus petit dans le
royaume de Dieu est plus grand
' Frécietix, voy. note sur ilatth. xi. 8.
que lui. Et tout le peu])le qui 29
l'a entendti et même les publi-
cains ont justifié Dieu, en se
faisant baptiser du baptême de
Jean ; mais les pharisiens et les 30
docteurs de la loi, en ne se
faisant pas baptiser par hii, ont
rendu nul à leur égard le dessein
de Dieu.
A qui donc comj)arerai-je les 31
hommes de cette génération, et
à qui ressemblent-ils? Ils res- 32
semblent aux enfants assis dans
la place publique, et qui, se
parlant les uns aux autres, disent:
Nous vous avons joué de la flûte,
et vous n'avez pas dansé ; nous
vous avons chanté des com-
plaintes, et vous n'avez pas
pleuré. Car Jean-Baptiste est 33
venu, ne mangeant pas de pain
et ne buvant pas de vin, et vous
dites : Il a im démon. Le Fils 34
de l'homme est venu, mangeant
et buvant, et vous dites : C'est
un mangeur et un buveur, un
ami des publicains et des gens
de mauvaise vie. Mais la sa- 35
gesse a été justifiée par tous ses
enfants.
Un pharisien pria Jésus de 36
manger avec lui. Jésus entra
dans la maison du pharisien, et
se mit à table. Et voici, une 37
femme pécheresse qui se trouvait
dans la ville, ayant su qu'il était
à table dans la maison du phari-
sien, apporta un vase d'albâtre
plein de parfum, et se tint 38
derrière, aux pieds de Jésus.
Elle pleurait; et bientôt elle
les mouilla de ses larmes, puis
les essuya avec ses cheveux \ les
baisa, et les oignit de parfum.
Le pharisien qui l'avait invité, 39
voyant cela, dit en lui-même.: Si
cet honnne était prophète, il
connaîtrait qui et de quelle
espèce est la femme qui le
Grec avec les cheveux de sa tête.
86
Chap. 7, V. 39.
LUC.
Chap. S, v. 13.
touche, il connaîtrait que c'est
40 une iJécheresse. Jésus prit la
parole, et lui dit : Simon, j'ai
quelque chose à te dire. — Mai-
41 tre, parle, répondit-il. — Un cré-
ancier avait deux débiteurs: l'un
devait cmq cents deniers, et
42 l'autre cinquante. Comme ils
n'avaient ]ias de quoi payer, il
leur remit à tous deux leur dette.
43 Lequel l'aimera le plus ? Simon
répondit: Celui, je pense, auquel
il a le plus remis. Jésus lui dit:
44 Tu as bien jiigé. Puis, se tour-
nant vers la femme, il dit à
Simon : Vois-tu cette femme ?
Je suis entré dans ta maison, et
tu ne m'as j^oint donné d'eau
pour laver mes pieds ; mais elle,
elle les a moiiillés de ses larmes,
et les a essuyés avec ses cheveux.
45 Tu ne m'as point donné de baiser;
mais elle, depuis que je suis
entré, elle n'a point cessé de me
46 baiser les pieds. Tu n'as point
versé d'huile sur ma tête ; mais
elle, elle a versé d\i parfum sur
47 mes pieds. C'est poiirquoi, je
te le dis, ses nombreux péchés
ont été pardonnes ; car elle a
beaucoup aimé. Mais celui à
qui on pardonne peu aime peu.
48 Et il dit à la femme: Tes péchés
49 sont pardonnes. Ceux qui étaient
à table avec lui se mirent à dire
en eux-mêmes : Qui est celui-ci,
qiii pardonne même les péchés?
50 Mais Jésus dit à la femme : Ta
foi t'a sauvée, va en paix.
Parabole du semeui'. — La mèi'e et les
frères de Jésus.
8
Ensuite, Jésus alla de ville en
ville et de village en village,
prêchant et annonçant la bonne
nouvelle du royaume de Dieu.
2 Les douze étaient avec lui, et
quelques femmes qui avaient été
guéries d'esprits malins et de
maladies: Marie, dite de Mag-
dala \ de laquelle étaient sortis
sept démons, Jeanne, femme de 3
Cliuza, intendant d'Hérode, Su-
sanne, et plusieurs autres, qui
l'assistaient de leurs biens.
Une grande foule s'étant as- 4
semblée, et des gens étant venus
de diverses villes auprès de lui,
il dit cette j^arabole :
Un semeur sortit pour semer 5
sa semence. Comme il semait,
une partie de la semence tomba
le long du chemin : elle fut
foulée aux pieds, et les oiseaux
du ciel la mangèrent. Une autre 0
partie tomba sur le roc : cpiand
elle fut levée, elle sécha, ])arce
qii'elle n'avait point d'humidité.
Une autre partie tomba au milieii 7
des épines : les épines crûrent
avec elle, et l'étouffèrent. Une s
autre partie tomba dans la bonne
terre : quand elle fut levée, elle
donna du fruit au centuple.
Après avoir ainsi parlé, Jésus
dit à haute voix : Que celui qui
a des oi'eilles jjour entendre en-
tende.
Ses disciples lui demandèrent 9
ce que signifiait cette parabole.
Il répondit: Il vous a été donné 10
de connaître les mystères du
royaume de Dieu ; mais pour
les autres, cela leur est dit en
paraboles, afin qu'en voyant ils
ne voient point, et qu'on enten- ,
dant ils ne comi^rennent point.
Voici ce que signifie cette 11
parabole : La semence, c'est la
parole de Dieu. Ceux qui sont 12
le long du chemin, ce sont ceux
qui entendent ; puis le diable
vient, et enlève de leur ctmir la
parole, de peur qu'ils ne croient
et soient sauvés. Ceux qui sont 13
sur le roc, ce sont ceux qui,
lorsqu'ils entendent la parole, la
reçoivent avec joie ; mais ils n'ont
point de racine, ils croient pour
Voy. note sur Matth. xxvii. 56.
87
Chap. 8, V. 13.
LUC.
Chap. 8, v. 33.
un temps, et ils succombent an
14 moment de la tentation. Ce qui
est tombé parmi les épines, ce
sont ceux qui, ayant entendu la
parole, s'en vont, et la laissent
étoufier par les soucis, les ri-
chesses et les plaisii's de la vie, et
ils ne portent point de fruit qui
15 vienne à maturité. Ce qui est
tombé dans la bonne terre, ce
sont ceux qui, ayant entendu la
parole avec un cœur honnête et
bon, la retiennent, et portent du
fruit avec persévérance.
16 Personne, après avoir allumé
une lampe, ne la couvre d'un
vase, ou ne la met sous un lit ;
mais il la met sur un chandelier,
afin que ceux qui entrent voient
17 la lumière. Car il n'est rien de
caché qui ne doive être décoiivert,
rien de secret qui ne doive être
18 connu et mis au jour. Prenez
donc garde à la manière dont
vous écoutez ; car on donnera à
celui qui a, mais à celui qui n'a
pas on ôtera même ce qu'il croit
avoir.
19 La mère et les frères de Jésus
vinrent le trouver ; mais ils ne
purent l'aborder, à cause de la
20 îbule. On lui dit : Ta mère et
tes frères sont dehors, et ils
21 désirent te voir. Mais il répon-
dit: Ma mère et mes frères, ce
,sont ceux qui écoutent la parole
de Dieu, et qui la mettent en
pratique.
Tempête apaisée. — Jésus sur le territoire des
Gadaréniens; un démoniaque guéri.
"22 Un jour, Jésus monta dans
une barque avec ses disciples.
Il leur dit : Passons de l'autre
côté du lac. Et ils partirent.
23 Pendant qu'ils naviguaient, Jé-
sus s'endormit. Un tourbillon
fondit sur le lac, la barque se
remplissait d'eau, et ils étaient
24 en péril. Ils s'approchèrent et
le réveillèrent, en disant: Maître, |
maître, nous iDérissons ! S'étant
réveillé, il menaça le vent et les
flots, qui s'apaisèrent, et le calme
revint. Puis il leur dit : Où est 25
votre foi? Saisis de frayeur et
d'étonnement, ils se dirent les
vms aux autres: Quel est donc
celui-ci, qui commande même
au vent et à l'eau, et à qui ils
obéissent ?
Ils abordèrent dans le pays 26
des Gadaréniens \ qui est vis-à-
vis de la Galilée. Lorsque Je- 27
sus fut descendu à terre, il vint
au-devant de lui un homme de
la ville, qui depuis longtemps
était possédé de plusieurs dé-
mons. Cet homme ne portait
point de vêtement, et avait sa
demeure non dans luie maison,
mais dans les séjjulcres ". Ayant 28
vu Jésus, il poussa un cri, se
jeta devant lui, et dit d'une voix
forte : Qu'y a-t-il entre moi et
toi, Jésus, Fils du Dieu Très-
Haut? Je t'en suj^plie, ne me
tourmente pas. Car Jésus com- 29
mandait à l'esprit impur de sortir
de cet homme, dont il s'était
emiDaré depuis longtemps; on le
gardait lié de chaînes et les fers
aux pieds, mais il rompait les
liens, et il était entraîné jjar le
démon dans les déserts. Jésus 30
lui demanda: Quel est ton nom?
Légion, répondit-il. Car plu-
sieurs démons étaient entrés en
lui. Et ils priaient instamment 31
Jésiis de ne pas leur ordonner
d'aller dans l'abîme. Il y avait 32
là, dans la montagne, un grand
troupeau de pourceaux qui
paissaient. Et les démons sup-
plièrent Jésus de leur permettre
d'entrer dans ces pourceaux. Il
le leur permit. Les démons 33
sortirent de cet homme, entrè-
rent dans les pourceaux, et le
' Yoy. note sur Matth. vin. 28.
' Voy. note sur Marc v. 3.
88
Chap. 8, V. 33.
LUC.
Chap. 9, v. i.
troupeau .se préeipita des pe)ites
escarpées dans le lae. et se noya.
34 Ceux qui les faisaient paître,
voyant ce qui était arrivé, s'en-
fuirent, et répandirent la nou-
velle dans la ville et dans les
35 campagnes. Les geiis allèrent
voir ce qui était arrivé. Ils
vinrent auprès de Jésus, et
ils trouvèrent Ihonnne do qui
étaient sortis les dénions, assis à
ses pieds, vêtu, et dans son bon
sens ; et ils furent saisis de fray-
36 eur. Ceux qui avaient vti ce qui
sétait passé leur racontèrent
conuuent le démoniaque avait
37 été guéri. Tous les liabitants
du pays des Gadaréniens priè-
rent Jésus de s'éloigner d'eux,
car ils étaient saisis d'une grande
crainte.
Jésus monta dans la barque,
38 et s'en retourna. L'honnne de
qui étaient sortis les dénions
lui demandait la permission de
rester avec lui. Mais Jésus le
39 renvoya, en disant : Retourne
dans ta maison, et raconte tout
ce que Dieu t'a fait. Il s'en alla,
et publia par toute la ville tout
ce que Jésus avait fait pour lui.
Késurrectiou de la fille de .Jairus, et guérison
d'une femme malade depuis douze ans.
40 A son retour, Jésus fut reçvi
par la foule, car tous l'atten-
41 daient. Et voici, il vint un
homme, nommé Jaïrus, qui était
chef de la synagogue. Il se jeta
à ses pieds, et le sup2)lia d'entrer
42 dans sa maison, parce qu'il avait
une fille unique d'environ douze
ans, ([ui se mourait. Pendant
que Jésus y allait, il était pressé
par la foule.
43 Or, il y avait une femme at-
teinte d'une perte de sang depuis
douze ans, et qui avait dépensé
tout son bien pour les médecins,
sans qu'aucun eût pu la guérir.
44 Elle s'approcha par derrière, et
toucha le bord du vêtement de
Jésus. Au même instant la
Inerte de sang s'arrêta. Et Jésus 4.5
dit: Qui m'a touché? Comme
tous s'en défendaient, Pierre et
ceux qui étaient avec lui dirent:
Maître, la foule t'entoure et te
presse, et tu dis : Qui m'a
touché? Mais Jésus répondit: 4(5
Quelqu'un m'a touché, car j"ai
connu qu'une force était sortie
de moi. La femme, se voyant 47
découverte, vint toute trem-
blante se jeter à ses pieds, et
déclara devant tout le peuple
pourquoi elle l'avait touché, et
comment elle avait été guérie à
l'instant. Jésus lui dit : Ma fille, 48
ta foi ta sauvée : va en paix.
Comme il parlait encore, sur- 49
vint de chez le chef de la syna-
gogue quelqu'un disant : Ta fille
est morte ; n'importune pas le
maître. Mais Jésus, ayant en- 50
tendu cela, dit au chef de la
synagogue : Ne crains pas, crois
seulement, et elle sera sauvée.
Lorsqu'il fut arrivé à la maison, 51
il ne permit à personne d'entrer
avec lui, si ce n'est à Pierre, à
Jean et à Jacques, et au père
et à la mère de l'enfant. Tous 52
pleuraient et se lamentaient sur
elle. Alors Jésus dit: Ne pleu-
rez pas ; elle n'est pas morte,
mais elle dort. Et ils se nio- 53
quaient de lui, sachant qu'elle
était morte. Mais il la saisit 54
par la main, et dit d'une voix
forte: Enfant, lève-toi. L'e.sprit 55
revint en elle, et à linstant elle
se leva ; et Jésus ordonna qu'on
lui donnât à manger. Les ])a- 56
rents de la jeune fille furent
dans rétonnement, et il leur
recommanda de ne dire à per-
sonne ce (jui était arrivé.
Mission des douze apôtres.
Jésus, ayant assemblé les
douze, leur donna force et
9
89
Chap. 9, V,
I.
tous
LUC.
Chap. 9, v. 23
pouvoir sur tous les démons,
avec la puissance de guérir les
2 maladies. Il les envoya prêcher
le royaume de Dieu, et guérir
3 les malades. Ne prenez rien
pour le voyage, leur dit-il, ni
bâton, ni s.ac, ni pain, ni argent,
et n'ayez pas deux tuniques.
4 Dans quelque maison que vous
entriez, restez-y ; et c'est de là
5 que vous partirez. Et, si les
gens ne vous reçoivent pas,
sortez de cette ville, et secouez
la poussière de vos pieds, en
6 témoignage contre eux. Ils par-
tirent, et ils allèrent de village
en villao'e, annonçant la bonne
nouvelle et opérant partout des
guérisons.
Hérode lie sachant que penser de Jésus. —
Multiplication des pains. — Opinions di-
verses sur le Christ. — Confession de
Pierre. — Jésus annonce ses souffrances et
sa mort.— Comment suivre Jésus.
7 Hérode le tëtrarque ^ entendit
parler de tout ce qui se passait,
et il ne savait que penser. Car
les uns disaient que Jean était
8 ressuscité des morts ; d'autres,
qu'Élie était apparu; et d'autres,
qu'un des anciens prophètes
9 était ressuscité. Mais Hérode
disait: J'ai fait décapiter Jean";
qui donc est celui-ci, dont j'en-
tends dire de telles choses ? Et
il cherchait à le voir.
10 Les apôtres, étant de retour,
racontèrent à Jésus tout ce qu'ils
avaient fait. Il les prit avec lui,
et se retira à l'écart, du côté
d'une ville appelée Bethsaïda.
11 Les foules, l'ayant su, le sui-
virent. Jésus les accueillit, et
leur parla du royaume de Dieu ;
il guérit aussi ceux qui avaient
12
guérit
besoin d'être guéris.
XIV
Comme le iour commençait
Hérode le tétrarque, voy. notes sur Matth.
V. 3-12, et Marc vi.
1, et II. 23.
- Yo}'. Matth,
17-29.
13
14
à baisser, les douze s'api)ro-
chèrent, et lui dirent : Renvoie
la foule, afin qu'elle aille dans
les villages et dans les cam-
pagnes des environs, pour se
loger et pour trouver des vivres ;
car nous sommes ici dans un
lieu désert. Jésus leur dit :
Donnez - leur vous - mêmes à
manger. Mais ils répondirent :
Nous n'avons que cinq pains
et deux poissons, à moins que
nous n'allions nous-mêmes ache-
ter des vivres pour tout ce
peuple. Or, il y avait environ
cinq mille hommes. Jésus dit
à ses disciples : Faites-les asseoir
par rangées de cinquante. Ils 1,5
firent ainsi, ils les firent tous
asseoir. Jésus prit les cinq IG
pains et les deux poissons, et,
levant les yeux vers le ciel, il
les bénit. Puis, il les rompit,
et les donna aux disciples, afin
qu'ils les distribuassent à la
foule. Tous mangèrent et fu-
rent rassasiés, et l'on emporta
douze corbeilles pleines des
morceaux qui restaient.
Un jour que Jésus priait à
l'écart, ayant avec lui ses dis-
ciples, il leur fit cette question:
Qui dit-on que je suis? Ils ré-
liondirent : Jean-Bajjtiste ; les
autres, Élic ; les autres, qu'un
des anciens prophètes est res-
suscité. Et vous, leur demanda-
t-il, qui dites-vous que je suis?
Pierre répondit: Le Christ de
Dieu. Jésus leur recommanda 21
sévèrement de ne le dire à
personne.
Il ajouta qu'il fallait que le 22
Fils de rhomme souffrît beau-
coup, qu'il fût rejeté par les
anciens, par les chefs des prêtres
et par les scribes, qu'il fût mis
à mort, et qu'il ressuscitât le
troisième jour.
Puis il dit à tous : Si quel- 23
qu'un veut venir après moi. qu'il
17
18
It)
20
90
Chap. 0, V. 23.
LUC.
Chap.
9, V.
46.
renonce à hii-niènie, qu'il se
charge chaque jonr de sa croix,
24 et qxi'il me suive. Car celui
qui Aoudra sauver sa vie la
l^erdra, mais celui qui la perdra
25 à cause de moi la sauvera. Et
que servii'ait-il à un homme de
gagner tout le monde, s'il se
détruisait ou se perdait lui-
26 même ? Car quiconque am\a
honte de moi et de mes paroles,
le Fils de l'homme aura honte
de lui, quand il viendra dans
sa gloire, et dans celle du Père
27 et des saints anges. Je vous le
dis en vérité, quelques-uns de
ceux qui sont ici ne mourront
point, qu'ils n'aient vu le roy-
aume de Diexi.
Jésus sur une montagne : la transfigura-
tion.— Guérison d'un démoniaque. — Jésus
annonce sa mort et sa résurrection. — Qui
est le plus grand '?
28 Environ huit jours après qu'il
eut dit ces paroles, Jésus j^rit
avec lui Pierre, Jean et Jacques,
et il monta sur la montagne
29 pour prier. Pendant qu'il priait,
l'aspect de son visage changea,
et son vêtement devint d'une
30 éclatante blancheiir. Et voici,
deux hommes s'entretenaient
avec lui: c'étaient Moïse et Élie.
31 qui, apparaissant dans la gloire,
parlaient de son départ^ qu'il
allait accomplir à Jérusalem.
32 Pierre et ses compagnons étaient
appesantis par le sommeil ; mais,
s'étant réveillés, ils virent la
gloire de Jésus et les deux
hommes qui étaient avec lui.
33 Au moment où ces honmies se
séparaient de Jésus. Pierre lui
dit : Maître, il est bon que nous
soyons ici; dressons trois tentes,
une pour toi. une pour Moïse,
et une pour Elie. Il ne savait
34 ce qu'il disait. Connue il par-
De son départ, de sa fin prochaine.
lait ainsi, une nuéo vint les
couvrir; et les disciples furent
saisis de frayeiir, en les voyant
entrer dans la nuée. Et de la 35
nuée sortit une voix, qui dit:
Celui-ci est mon Fils élu : écou-
tez-le! Quand la Aoix se fit en- 36
tendre, Jésus se trouva seul.
Les disciples gardèrent le silence,
et ils ne racontèrent à personne,
en ce temps-là, rien de ce qu'ils
avaient vu.
Le lendemain, lorsqu'ils furent 37
descendus de la montagne, une
grande foule vint au-devant de
Jésus. Et voici, du milieu de 38
la foule un homme s'écria :
Maître, je t'en prie, porte les
regards sur mon fils, car c'est
mon fils imique. Un esi^rit le 39
saisit, et aussitôt il pousse des
cris ; et l'esprit l'agite avec
violence, le fait écmuer, et a de
la peine à se retirer de lui, après
l'avoir tout brisé. J'ai prié tes 40
disciples de le chasser, et ils
n'ont pas pii. Race incrédule 41
et perverse, répondit Jésus, jus-
ques à quand serai-je avec vous,
et vous supporterai-je ? Amène
ici ton fils. Comme il appro- 42
chait, le démon le jeta par
terre, et l'agita avec violence.
Mais Jésus menaça l'esi^rit im-
jîur, guérit l'enfant, et le rendit
à son père. Et tous furent 43
frappés de la grandeur de Dieu.
Tandis que chacun était dans
l'adnjiration de tout ce que
faisait Jésus, il dit à ses dis-
cii)les : Pour vous, écoutez bien 44
ceci : Le Fils de l'homme doit
être livré entre les mains des
hommes. Mais les disciples ne 45
conq)renaient pas cette jjarole ;
elle était voilée pour eux, afin
(ju'ils n'en eussent pas le sens ;
et ils craignaient de
l'interroger
a ce sujet.
Or, une pensée leur vint dans
l'esprit, savoir lequel d'entre
46
91
Chap. 9, V. 46. LUC.
47 eux était le plus grand. Jésus,
voyant la pensée de leur cœur,
prit un petit enfant, le plaça
48 près de lui, et leur dit : Qui-
conque reçoit eu mon nom ce
petit entant me reçoit moi-
même ; et quiconque me reçoit
reçoit celui qui m'a envoyé. Car
celui qui est le plus petit parmi
vous tous, c'est celui-là qui est
grand.
49 Jean prit la parole, et dit :
Maître, nous avons vu un homme
(pli chasse des démons en ton
nom; et nous l'en avons em-
pêché, parce qu'il ne nous suit
50 pas. Ne l'en enq^êchez pas, lui
réf)ondit Jésus ; car, qui n'est
pas contre vous est avec vous.
Chap. 10, v. 8.
Jésus se rendant à Jérusalem. — Un bourg des
Samaritains. — Comment suivre Jésus.
51
Lorsque le temps où il devait
être enlevé du monde approcha,
Jésus prit la résolution de se
52 rendre à Jérusalem. Il envoya
devant lui des messagers, qui
se mirent en roxite et entrèrent
dans un bourg des Samaritains,
pour lui préparer un logement.
53 Mais on ne le reçut pas, parce
qu'il se dirigeait sur Jérusalem \
54 Les disciples Jacques et Jean,
voyant cela, dirent : Seigneur,
veux-tu que nous commandions
que le feu descende du ciel et
55 les consume ? Jésus se tourna
vers eux, et les réprimanda,
disant : Vous ne savez de quel
56 es]3rit vous êtes animés. [Car
le Fils de l'homme est venu,
non pour perdre les âmes des
hommes, mais i)our les sauver.]
Et ils allèrent dans un autre
bourg.
57 Pendant qu'ils étaient en che-
min, un homme lui dit: Sei-
gneur, je te suivrai partout où
' Cette conduite iuliospitalière s'explique
par l'inimitié réciproque des Samaritains et
des Juifs.
tu iras. Jésus lui répondit: 58
Les renards ont des tanières,
et les oiseaux du ciel ont des
nids ; mais le Fils de l'homme
n'a pas où reposer sa tête. Il 59
dit à un autre : Suis-moi. Et
il répondit : Seignevu', permets-
moi d'aller d'abord ensevelir
mon père. Mais Jésus lui dit: 60
Laisse les morts ensevelir leurs
morts ; et toi, va annoncer le
royaume de Dieu. Un autre 61
dit: Je te suivrai. Seigneur,
mais permets-moi d'aller d'abord
prendre congé de ceux de ma
maison. Jésus lui répondit : 62
Quiconque met la main à la
charrue, et regarde en arrière,
n'est pas propre au royaume de
Dieu.
Mission de soixante-dix disciples. — Reproches
aux villes impénitentes. — Retour des dis-
ciples.— Les choses révélées aux enfants.
Après cela, le Seigneur dé- 1 Q
signa encore soixante-dix au-
tres disciples, et il les envoya
deux à deux devant lui dans
toutes les villes et dans tous
les lieux où lui-même devait
aller. Il leur dit : La moisson 2
est grande, mais il y a peu
d'ouvriers. Priez donc le maître
de la moisson d'envoyer des
ouvriers dans sa moisson. Par- 3
tez ; voici, je vous envoie comme
des agneaux au milieu des loups.
Ne portez ni bourse, ni sac, ni 4
souliers, et ne saluez personne
en chemin. Dans quelque mai- 5
soji que vous entriez, dites d'a-
bord : Que la paix soit sur cette
maison ! Et s'il se trouve là 6
un enfant de paix, votre paix
reposera sur lui ; sinon, elle
reviendra à vous. Demeurez 7
dans cette maison-là, mangeant
et buvant ce qu'on aura; car
l'ouvrier mérite son salaire.
N'allez pas de maison en maison.
Dans (pielque ville que vous 8
92
Chap. 10, V. 8.
LUC.
Chap. 10, v. 30.
entriez, et où l'on vous recevra,
mangez ce qui ^ous sera pré-
9 sente, guérissez les malades qui
s'y trouveront, et dites-leur : Le
royaume de Dieu s'est ai>proclié
10 de vous. Mais dans quelque
ville que vous entriez, et oîi
Ton ne vous recevra ]jas, allez
11 dans ses rues, et dites: Nous
secouons contre vous la pous-
sière môme de votre ville, qui
s'est attachée à nos pieds ; sa-
chez ceiiendant que le royaume
12 de Dieu s'est ai^i^roché. Je
vous dis qu'en ce joiu-' Sodome
sera traitée moins rigoureuse-
ment que cette ville-là.
13 Malheur à toi, C'horazin ^ !
malheur à toi, Bethsaïda ! car,
si les miracles qui ont été faits
au milieu de vous avaient été
faits dans Tyr et dans Hidon,
il y a longtemps qu'elles se
seraient repenties, en prenant
14 le sac et la cendre. C'est poiir-
quoi, au jour du jugement, Tyr
et Sidon seront traitées moins
15 rigoureusement que vous. Et
toi, Capornaum, qui as été élevée
jusqu'au ciel, tu seras abaissée
jusqu'au séjour des morts.
16 Celui qui vous écoute m'é-
coute, et celui qui vous rejette
me rejette ; et celui qui me
rejette rejette celui qui m'a
envoyé.
17 Les soixante -dix revinrent
avec joie, disant : Seigneur, les
démons mêmes noiis sont soumis
18 en ton nom. Jésus leur dit :
Je voyais Satan tomber du ciel
10 comme iin éclair. Voici, je vous
ai donné le pouvoir de marcher
sur les serpents et les scorpions,
et sur toute la puissance de
l'ennemi; et rien ne pourra vous
20 nuire. Cependant, no vous ré-
' JC'ii ce jour, au jour du jugement, d'après
parall. Miiith. x. 15.
- Chorazin, etc., voy. notes sur INIattb.
XI. 21.
jouissez pas do ce que les esprits
vous sont soumis ; mais réjouis-
sez-vous de ce que vos noms
sont écrits dans les cieux.
En ce moment même, l'Esi^rit- 21
Saint le fit tressaillir de joie,
et il dit : Je te loue. Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
de ce que tu as caché ces choses
aux sages et aux intelligents,
et de ce que tu les as révélées
aux enfants. Oui, Père, je te loue
de ce que tu l'as voulu ainsi.
Toutes choses m'ont été données 22
par mon Père, et personne ne
connaît qui est le Fils, si ce
n'est le Père, ni qui est le Père,
si ce n'est le Fils et celui à qui
le Fils veut le révéler. Et, se 23
tournant vers les disciples, il
leur dit en particulier: HeurcTix
les yeux qui voient ce que vous
voyez ! C-ar je vous dis que 24
beaucoup de proiîhètes et de rois
ont désiré voir ce que vous
voyez, et ne l'ont pas vu, en-
tendre ce que vous entendez,
et ne l'ont pas entendu.
Parabole du Samaritain. — Marthe et Marie.
Un docteur de la loi se leva, 25
et dit à Jésus, pour l'éprouver:
Maître, que dois-je faire pour
hériter la vie éternelle? Jésus 26
lui dit: Qu'est-il écrit dans la
loi ? Qu'y lis-tu ? Il répondit : 27
Tu aimeras le Seigneur, ton
Dieu, de toiit ton cœur, de toute
ton âme, de toute ta foi'ce, et
de toute ta pensée ; et ton
prochain comme toi-même. Tu 28
as bien répondu, lui dit Jésus;
fais cela, et i\\ vivras. Mais lui, 29
voidarit se justifier, dit à Jésus :
Et(iui est mon prochain? Jésus 30
rei)rit la jîarole, et dit : I^n
homme descendait do Jérusalem
à Jéricho. Il tomba au milieu
des brigands, qui le dépouillè-
rent, le chargèrent do coups,
et s'en allèrent, le laissant à
93
Chap. 10, V. 30.
LUC.
Chap. 11, v. 13.
31 demi mort. Un prêtre, qui par
hasard descendait par le môme
chemin, ayant vu cet honnne,
32 passa outre. Un Lévite, qui
arriva aussi dans ce lieu, l'ayant
33 vu, jjassa outre. Mais un Sa-
maritain, qui voyageait, étant
venu là, fut ému de compassion,
34 lorsqu'il le vit. Il s'api^rocha,
et banda ses plaies, en y versant
de l'huile et du vin; puis il le
mit sur sa propre monture, le
conduisit à une hôtellerie, et
35 prit soin de lui. Le lendemain,
il tira deux deniers, les donna
à riiôte, et dit : Aie soin de lui,
et ce que tu dépenseras de plus,
je te le rendrai à mon retour.
36 Lequel de ces trois te semble
avoir été le prochain de celui
qui était tombé au milieu des
37 brigands? C'est celui qui a
exercé la miséricorde envers lui,
répondit le docteur de la loi.
Et Jésus lui dit : Va, et toi fais
de même.
38 Comme Jésus était en chemin
avec ses disciples, il entra dans
un village, et une femme, nom-
mée Marthe, le reçut dans sa
39 maison. Elle avait une sœur,
nommée Marie, qui, s'étant assise
aux pieds du Seigneur, écoutait
40 sa parole. Marthe, occultée à
divers soins domestiques, sur-
vint et dit: Seigneur, cela ne
te fait-il rien que ma sœur me
laisse seule pour servir ? Dis-lui
41 donc de m'aider. Le Seigneu.r
lui répondit: Marthe, Mai'the,
tu t'inquiètes et tu t'agites jjour
42 beaucoup de choses. Une seule
chose est nécessaire. Marie a
choisi la bonne part, qui ne lui
sera point ôtée.
La prière : oniisou dominicale. — La persévé-
rance dans la prière.
]_2^ Jésus priait un jour en un
certain lieu. Lorsqu'il eut
achevé, im de ses disciples lui
dit : Seigneur, enseigne-nous à
prier, connue Jean l'a enseigné
à ses disciples. Il leur dit : 2
Quand vous priez, dites :
Père! Que ton nom soit sanc-
tifié ; que ton règne vienne.
Donne-nous chaque jour notre 3
pain quotidien ; pardonne-nous 4
nos péchés, car nous aussi nous
pardonnons à quiconque nous
offense ; et ne nous induis pas
en tentation \
Il leur dit encore : Si l'un 5
de vous a un ami, et qu'il aille
le trouver au milieu de la nuit
pour lui dire : Ami, prête-moi
•trois pains, car un de mes amis 6
est arrivé de voyage chez moi,
et je n'ai rien à lui offrir, et si, 7
de l'intérieur de sa maison, cet
ami lui répond: Ne m'importune
pas, la porte est déjà fermée,
mes enfants et moi nous sommes
au lit, je ne puis me lever pour
te donner des pains, — je vous 8
le dis, quand même il ne se
lèverait pas pour les lui donner
parce que c'est son ami, il se
lèverait à cause de son impor-
tunité et lui donnerait tout ce
dont il a besoin. Et moi, je 9
vous dis : Demandez, et l'on
vous donnera ; cherchez, et vous
trouverez ; frappez, et l'on vous
ouvrira. Car quiconque demande 10
reçoit, celui qui cherche trouve,
et l'on ouvre à celui qui frappe.
Quel est parmi vous le père qui 11
donnera une pierre à son fils,
s'il lui demande du pain? Oti,
s'il demande un poisson, lui
donnera-t-il un serpent au lieu
d'un ijoisson? Ou, s'il demande 12
un œuf, lui donnera-t-il un scor-
pion? Si donc, méchants comme 13
vous l'êtes, vous savez donner
de bonnes choses à vos enfants,
à combien plus forte raison le
' Comp. l'oraison dominicale plus complète
dans Matth. v. 9-13.
94
Chap. 11, V.
Père céleste
Saint-Esprit
demandent.
13, LUC.
donnera-t-il le
Chap. 11, v. 34.
à ceux qni le lui
Guérison d'un démoniaque muet. — Réponse
de Jésus à ses advei'saires. — Un miracle
refusé. — Les scribes et les pharisiens cen-
surés.
14 Jésus cliassa un démon, qui
était muet. Lorsque le démon
fut sorti, le muet parla, et la
15 foule fut dans l'admiration. Mais
quelques-uns dirent : C'est par
Béelzébul, le prince des démons,
16 qu'il cliasse les démons. Et
d'autres, pour l'éprouver, lui
demandèrent \m signe venant
17 du ciel. Comme Jésus connais-
sait leurs pensées, il leur dit :
Tout royaume divisé contre lui-
même est dévasté, et une maison
18 s'écroule sur une autre. Si
donc Satan est divisé contre lui-
même, comment son royaume
subsistera-t-il, puisque vous dites
que je chasse les démons par
1!) Béelzébul? Et si moi, je chasse
les démons par Béelzébul, vos
fils par qui les chassent-ils ?
C'est pourquoi ils seront eux-
20 mêmes vos juges. Mais, si c'est
par le doigt de Dieu que je
chasse les démons, le royaume
de Dieu est donc venu vers
21 vous. Lorsqu'un homme fort
et bien armé garde sa maison,
ce qu'il possède est en sûreté.
22 Mais, si un plus fort que lui
survient et le domi)te, il lui
enlève toutes les armes dans
lesc[uelles il se confiait, et il
23 distribue ses dépouilles. Celui
qui n'est pas avec moi est contre
moi, et celui qui n'assemble pas
avec moi disperse.
24 Lorsque l'esprit impur est
sorti d'un homme, il va dans
des lieux arides, pour chercher
du repos. N'en trouvant point,
il dit : Je retournerai dans ma
25 maison d'où je suis sorti ; et,
quand il arrive, il la trouve
balayée et ornée. Alors il s'en 26
va, et il i^rend sept autres esprits
plus méchants que lui ; ils en-
trent dans la maison, s'y établis-
sent, et la dernière condition
de cet homme est pire que la
première.
Tandis que Jésus pîirlait ainsi, 27
une femme, élevant la voix du
milieu de la foule, lui dit :
Heureux le sein qui t'a porté !
heureuses les mamelles qui t'ont
allaité! Et il réj)ondit: Heureux 28
plutôt ceux (]ui écoutent la pa-
role de Dieu, et qui la gardent !
Comme la foule allait en 29
augmentant, il se mit à dire :
Cette génération est une géné-
ration méchante ; elle demande
Tin miracle ; il ne lui sera donné
d'autre miracle que celui de
Jonas. Car, de même que Jonas 30
fut un signe ])our les Ninivites,
de même le Fils de l'homme
en sera un pour cette généra-
tion. La reine du Midi se le- 31
vera, au jour du jugement, avec
les hommes de cette génération
et les condamnera, parce quelle
vint des extrémités de la terre
pour entoidre la sagesse de
Salomon ^ ; et voici, il y a ici
plus que Salomon. Les hommes 32
de Ninive se lèveront, au jour
du jugement, avec cette géné-
ration et la condamneront, parce
qu'ils se re])entirent à la prédi-
cation de Jonas ; et voici, il y
a ici plus que Jonas.
Personne n'allume nue lampe 33
pour la mettre dans mi lieu
caché ou sous le boisseau, mais
on la met s\ir le cluindelier, afin
que ceux qui entrent voient la
lumière. Ton œil est la lampe 34
de ton corps. Lorsque ton œil
est en bon état, tout ton corps
est éclairé ; mais lorsque ton
œil est en mauvais état, ton
Voy. 1 Eoisx. 1-18.
95
Chap. 11, V. 34
garde
LUC
les ténèbres,
que la hi-
Chap. 12, V. I
coriîs est dans
35 Prends donc
mière qui est en toi ne soit
36 ténèbres. Si donc tout ton
corps est éclairé, n'ayant au-
cune partie dans les ténèbres, il
sera entièrement éclairé, comme
lorsque la lampe t'éclaire de sa
lumière.
37 Pendant que Jésus parlait, im
l^harisien le pria de dîner chez
lui. Il entra, et se mit à table.
38 Le pharisien vit avec étonne-
ment qu'il ne s'était pas lavé
39 avant le repas. Mais le Sei-
gneur lui dit : Vous, pharisiens,
vous nettoyez le dehors de la
coupe et du plat, et votre in-
térieur est plein de rapine et
40 de méchanceté. Insensés ! celui
qui a fait le dehors n'a-t-il pas
41 fait aussi le dedans? Donnez
plutôt en aumônes ce qui est
dedans \ et voici, toutes choses
seront pures pour vous.
42 Mais malheur à vous, phari-
siens ! parce que vous payez la
dîme de la menthe, de la rue,
et de toutes les herbes ", et que
vous laissez la justice et l'amour
de Dieu: c'est là ce qu'il fallait
pratiquer, sans négliger les au-
tres choses.
43 Malheur à vous, pharisiens !
parce que vous aimez les pre-
miers sièges dans les synagogues,
et les salutations dans les places
publiques.
44 Malheur à vous! parce que
vous êtes comme les sépidcres
qui ne paraissent pas, et sur les-
quels on marche sans le savoir.
45 Un des docteurs de la loi
prit la parole, et lui dit : Maître,
en parlant de la sorte, c'est aussi
46 nous que tu outrages. Et Jésus
réjîondit : Malheur à vous aussi,
docteurs de la loi! parce que
Ce qui est dedans, dans la coupe et le
plat.
Voy. note sur Matth. xjaii. 23.
vous chargez les
fardeaux difficiles
que vous ne touchez
hommes de
à porter, et
pas vous-
mêmes de l'un de vos doigts.
Malheur à vous ! parce que 47
vous bâtissez les tombeaux des
l^rophètes, que vos pères ont
tués. Tous rendez donc témoi- 48
gnage aux œuvres de vos pères,
et voiis les approiivez ; car eux,
ils ont tué les prophètes, et
vous, vous bâtissez leurs tom-
beaux. Cî'est pourquoi la sa- 49
gesse de Dieu a dit : Je leur
enverrai des prophètes et des
apôtres; ils tueront les uns et
persécuteront les aiitres, afin 50
qu'il soit demandé compte à
cette génération du sang de tous
les prophètes qui a été réjiandu
depuis la création du monde,
depuis le sang d'Abel jusqu'au 51
sang de Zacharie \ tué entre
l'autel et le temi^le ; oui, je vous
le dis. il en sera demandé compte
à cette génération.
Malheur à vous, docteurs de 52
la loi ! parce que vous avez enlevé
la clef de la science ; vous n'êtes
pas entrés vous-mêmes, et vous
avez empêché d'entrer ceux qui
le voulaient.
Quand il fut sorti de là, les 53
scribes et les pharisiens com-
mencèrent à s'irriter vivement,
et à le faire parler sur beaucouji
de choses, lui tendant des pièges, 54
pour surprendre quelque parole
sortie de sa boTiche.
Instructions de Jésus sur : — l'hypocrisie, —
la crainte des hommes, — le blasphème
contre le Saint-Esjirit, — l'avarice, — la con-
fiance dans les richesses (parabole de
l'homme riche), — les inquiétudes, — l'au-
mône,— la vigilance, — les signes des temps,
— la réconciliation.
Sur ces entrefaites, les gens ]_2
s'étant rassemblés par milliers",
' Zacharie, tué par l'ordre du roi Joas, voy.
2 Chr. XXIV. 20.
^ Milliers, grec myria'les.
96
Chap. 12, V. I.
LUC.
Chap. 12, v. 27.
ail point de se fouler les uns les
autres, Jésus se mit à dire à ses
disciples: Avant tout, gardez-
vous du levain des pharisiens,
'2 qui est riiyijocrisie. Il n'y a
rien de caché qui ne doive être
découvert, ni de secret qui ne
3 doive être connu. C'est ixaiixpioi
tout ce que vous aurez dit dans
les ténèbres sera entendu dans
la lumière, et ce que vous aurez
dit à l'oreille dans les chambres
4 sera prêché sur les toits. Je vous
dis à vous, qui êtes mes amis :
Ne craignez pas ceux qui tuent
le corps et qui, ai)rès cela, ne
5 peuvent rien faire de plus. Je
vous montrerai (jui vous devez
craindre. Craignez celui qui,
après avoir tué, a le })oiivoir de
jeter dans la géhenne ; oui, je
vous le dis, c'est lui que vous
6 devez craindre. Ne vend-on jms
cinq i^assereaiix pour deux sous?
Cependant, pas un d'eux n'est
7 oublié devant Dieu. Et même
les cheveux de votre tête sont
tous comptés. Ne craignez donc
l^oint: vous valez j)lus que beau-
coup de passereaux.
S Je vous le dis, quiconque me
confessera devant les hommes,
le Fils de l'homme le confessera
aussi devant les anges de Dieu ;
9 mais celui ({iii me reniera devant
les hommes sera renié devant
les anges de Dieu.
10 Et quiconque jîarlera contre
le Fils de l'homme, il lui sera
pardonné ; mais à celui qui blas-
phémera contre le Saint-Esijrit
il ne sera point pardonné.
1 1 Quaiid on vous mènera devant
les synagogues, les magistrats et
les autorités, ne vous inquiétez
pas de la manière dont vous
vous défendrez ni de ce que
12 vous direz ; car le Saint-Esprit
vous enseignera à l'heure même
ce qu'il faudra dire.
i;5 Quehpi'un dit à Jésus, du
milieu de la foule : Maître, dis à
mon frère de partager avec moi
notre héritage. Jésus lui répon-
dit : () Ivonune, qui m"a établi
pour être votre juge, ou pour
taire vos ])artages ? Puis il leur
dit : Gardez- vous avec soin de
toute avarice ; car la vie d'un
homme ne dépend pas de ses
biens, fût-il dans l'abondance.
Et il leur dit cette jjarabole :
Les terres d'un homme riche
avaient beaucoup rapporté. Et
il raisonnait en lui-même, disant:
Que ferai-je ? car je n'ai pas de
]Jace ])our serrer ma récolte.
Voici, dit-il, ce que je ferai :
j'abattrai mes greniers, j'en
bâtirai de plus grands, j'y amas-
serai toute ma récolte et tous
mes biens ; et je dirai à mon
âme : Mou âme, tu as beaucoup
de biens en réserve pour plu-
sieurs années; repose-toi, mange,
bois, et te réjouis. Mais Dieu
lui dit: Insensé! cette nuit même
ton âme te sera redemandée ; et
ce que tu as préparé, pour qui
sera-t-il ? Il en est ainsi de celui
qui amasse des trésors pour
lui-même, et qui n'est pas riche
pour Dieu.
Jésus dit ensuite à ses disci-
ples : C'est ])ourqiioi je vous
dis : Ne vous inquiétez pas pour
votre vie de ce que vous man-
gerez, ni pour votre corps de
quoi v<^)us serez vêtus. La vie
est plus que la nourriture, et
le cor])s plus que le vêtement.
Considérez les corbeaux : ils ne
sèment ni ne moissonnent, ils
n'ont ni cellier ni grenier ; et
Dieu les nourrit. Combien ne
valez-vous pas plus que les
oiseaux ! Qui de vous, par ses
in((uiétudes, peut ajouter une
coudée à sa taille ? Si donc vous
ne i)ouvez ])as môme la moindre
chose, pouropioi vous inquié-
tez-vous du reste? Considérez
14
15
16
17
18
19
20
21
99
23
24
26
Chap, 12, V. 27.
LUC.
Chap. 12, v. 52.
comment croissent les lis : ils ne
travaillent ni ne filent ; ce])endant
je vous dis qne Salomon même,
dans tonte sa gloire, n"a ]ias été
28 vêtu comme l'un d'eux. Si Dieu
revêt ainsi l'herbe qui est au-
jourd'hui dans les champs et qui
demain sera jetée au toiu-, à
combien plus forte raison ne ;
vous vêtira-t-il pas, gens de i)eu ;
29 de foi ? Et vous, ne chercliez
pas ce que vous mangerez et ce
que vous boirez, et ne soyez pas
30 inquiets. Car toutes ces choses,
ce sont les païens du monde qui
les recherchent. Votre Père sait
31 que vous en avez besoin, f 'her-
chez plutôt le royaume de Dieu ;
et toutes ces choses vous seront
données par-dessus.
32 Ne crains point, i)etit trou-
peaii ; car votre Père a trouvé
bon de vous donner le royaume.
33 Vendez ce que vous possédez,
et donnez-le en aumônes. Faites-
vous des bourses qui ne s'usent
l^oint, un trésor inépuisable dans
les cieux, où le voleur n'ap])roche
point, et 011 la teigne ne détruit
34 point. Car là où est votre trésor,
là aussi sera votre cœur.
35 Que vos reins soient ceints, et
36 vos lampes allumées. Et vous,
soyez semblables à des hounnes
qui attendent que leur maître
revienne des noces, afin de lui
ouvrir dès qu'il arrivera et frap-
37 pera. Heureux ces serviteurs
que le maître, à son arrivée,
trouvera veillant ! Je vous le dis
en vérité, il se ceindra, les fera
mettre à table, et s'approchera
38 pour les servir. Qu'il arrive à
la deuxième oti à la troisième
veille \ heureux ces serviteurs,
39 s'il les trouve veillant ! Sachez-le
bien, si le maître de la maison
savait à quelle heure le voleur
doit venir, il veillerait et ne
laisserait pas percer sa maison.
Vous aussi, tenez -vous prêts, 40
car le Fils de l'homme viendra
à l'heure où vous n'y penserez
pas.
Pierre lui dit : Seigneur, est-ce 41
à nous, ou à tous, que tu adresses
cette parabole ? Et le Seigneur 42
dit : Quel est donc l'économe
fidèle et prudent, que le maître
établira sur ses gens, pour leur
donner la nourriture ^ au temps
convenable? Heureux ce ser- 43
viteur, que son niaîti'e, à son
ari'ivée, trouvera faisant ainsi !
Je vous le dis en vérité, il 44
l'établira sur toTis ses biens.
Mais, si ce serviteur dit en lui- 45
môme: Mon maître tarde à venir,
s'il se met à battre les serviteuis
et les servantes, à manger, à
boire et à s'enivrer, le maître de 46
ce serviteur viendra le jour où
il ne s'y attend pas et à l'heure
qu'il ne connaît pas, il le mettra
en pièces, et lui donnera sa part
avec les infidèles. Le serviteur 47
qui, ayant connu la volonté de
son maître, n'a rien préparé et
n'a pas agi selon sa volonté, sera
battu d'tm grand nombre de
coups. Mais celui qui, ne l'ayant 48
pas connue, a fait des choses
dignes de châtiment, sera battu
de peu de coiqjs. On demandera
beaucoup à qui l'on a beaucoup
donné, et on exigera davantage
de celui à qui l'on a beaucoup
confié.
Je suis venu jeter iin feu sur 49
la terre, et combien je voudrais
qu'il fût déjà allumé ! Il est 50
un baptême dont je dois être
baptisé, et combien il me tarde
qu'il soit accompli ! Pensez-vous 51
que je sois venu apporter la paix
sur la terre ? Non, vous dis-je,
mais la division. Car désormais, 52
cinq dans ime maison seront
Veille, voy. note sur Matth. xiv. 25.
La nourrilure, grec la mesure de blé.
98
Chap. 12, V. 52.
LUC.
Chap. 13, v. 16.
5 4
55
divisés trois contre deux, et deux
53 contre trois ; le père sera diA isé
contre le fils et le fils contre le
l)ère, la mère contre la fille et la
fille contre la mère, la belle-mère
contre la belle-fille et la belle-
fille contre la belle-mère.
11 dit encore anx fonles: Qnand
\ons voyez un nuage se lever à
l'occident, vous dites aussitôt :
La pluie vient. Et il arrive ainsi.
Et quand vous voyez soufHer
le vent du midi, vous dites :
Il fera chaud. Et cela arrive.
5(i Hypocrites! vous savez discerner
l'aspect de la terre et du ciel ;
comment ne discernez- vous i)as
ce temps-ci ?
57 Et i)ourquoi ne discernez-vous
pas de vous-mêmes ce qui est
5S juste ? Lorsque tu vas avec ton
adversaire devant le magistrat,
tâche en chemin de te dégager
de lui, de peur ([u'il ne te traîne
devant le juge, ({ue le juge ne te
livre à l'officier de justice, et
que celui-ci ne te mette en prison.
59 Je te le dis, tu ne sortiras pas
de là, que tu n'aies payé jusqu'à
la dernière pite'.
GalOéens massacrés par Pilate.
du figuier stérile.
-Paiabole
2_3 ^'^ ^^ même temps, quelques
personnes parlèrent à Jésus
des Galiléens dont Pilate avait
mêlé le sang avec celui de
2 leurs sacrifices. Il leur répondit :
Croyez-vous que ces Galiléens
fussent de plus grands i)écheurs
que tous les autres (lialiléens,
parce (ju'ils ont souffert de la
3 sorte? Non,je vousledis. Mais
si vous ne vous repentez, vous
4 périrez tous également. Ou bien,
ces dix-huit personnes, sur qui
est tombée la tour de 8iloé "
et qu'elle a tuées, croj'ez-vous
' Pite, grec lepton, ]a plus petite iiièce de
monnaie.
■ SUoé. source au sud de Jérusalem.
qu'elles fussent plus coupables
(jue tous les autres habitants de
Jériisalem ? Non, je vous le dis. 5
jMîiis si vous ne vous rejjentez,
A ous périrez tous également.
Il tlit aussi cette parabole : Un (!
honune avait un figuier, planté
dans sa vigne. Il vint pour y
chercher du fruit, et il n'en
trouva i)oint. Alors il dit au 7
vigneron : Voilà trois ans que
je viens chercher du fruit à ce
figuier, et je n'en trouve point.
Coupe-le: pourquoi occiqjc-t-il
la teri'e inutilement? Le vigneron s
lui ré})(>ndit : Seigneur, laisse-le
encoie cette aimée ; je creuserai
tout autour, et j'y mettrai du
fumier. Peut-être à l'avenir !)
donnera-t-il du fruit; sinon, tu
le couperas.
Guérisou d'une femme le jour du sabbat. —
Paraboles du grain de sénevé, — du levain.
Jésus enseignait dans une des 1 0
synagogues, le joiu" du sabbat.
Et voici, il y avait là une fenune ] 1
j)Ossédée d'un esprit qui la ren-
dait infirme depuis dix-huit ans;
elle était courbée, et ne pouvait
avK'unement se redresser. Lors- 1 2
qu'il la vit, Jésus lui adressa la
parole, et lui dit : Fenune, tu es
délivrée de ton infirmité. Et il ] •">
lui imposa les mains. A l'instant,
elle se redressa, et glorifia Dieu.
Mais le chef de la synagogue. 14
indigné de ce que Jésus avait
opéré cette guérison un jour dt;
sabbat, dit à la foule : Il y a six
jours pour travailler; venez donc
vous faire guérir ces jours-là,
et non pas le jour du sabbat.
Hyi)ocrites ! lui répondit le Sei- J 5
gneur, est-ce que chacun de
vous, le jour du Siibbat, ne
détache pas de la crèche son
bœuf ou son âne, pour le mener
boire? Et cette fennne, qui est 1<;
une fille d'Abraham, et que Satan
tenait liée depuis dix-huit ans,
99 K 2
Chap. 13, V. i6.
LUC.
Chap. 14, y. 3.
ne fallait-il pas la délivrer de
cette chaîne le jour du sabbat?
17 Taudis qu'il parlait ainsi, tous
ses adversaires étaient confus,
et la foule se réjouissait de
toutes les choses merveilleuses
qu'il faisait.
18 II dit encore: A quoi le roy-
aume de Dieu est-il semblable,
li» et à quoi le comparerai-je ? Il
est semblable à un grain de
sénevé ^ qu'un homme a pris et
jeté dans son jardin ; il pousse,
devient iiu arbre, et les oi-
seaux du ciel habitent clans ses
branches.
20 II dit encore: A quoi com-
parerai-je le royaume de Dieu ?
21 II est semblable à du levain
qu'une femme a pris et mis dans
trois mesures de farine, pour
faire lever toute la pâte.
La porte étroite. — Hostilité d'Hérode. —
Crimes et châtiment de Jérus:ilem.
22 Jésus traversait les villes et
les villages, enseignant, et faisant
route vers Jérusalem.
2o Quelqu'un lui dit : Seigneur,
n'y a-t-il que peu de gens qui
24 soient sauvés ? Il leur répondit :
Eii'orcez-vous d'entrer par la
porte étroite. Car, je vous le
dis, beaucoup chercheront à
entrer, et ne le poiirront pas.
25 Quand le maître de la maison se
sera levé et aura fermé la porte,
et que vous, étant dehors, vous
commencerez à frapper à la
porte, en disant : Seigneur, Sei-
gneur, ouvre-nous! il vous ré-
pondra : Je ne sais d'où vous
26 êtes. Alors vous vous mettrez
à dire : Nous avons mangé et bu
devant toi, et tu as enseigné dans
27 nos rues. Et il répondra: Je
vous le dis, je ne sais d'où vous
êtes ; retirez-vous de moi, vous
28 tous, ouvriers d'iniquité. C^'est
De sénevé, ou de moutarde.
là qu'il y aura des i)leurs et des
grincements de dents, quand
vous verrez Abraham, Isaac et
Jacob, et tous les prophètes,
dans le royaume de Dieu, et
que vous serez jetés dehors. Il 29
en viendra de l'orient et de
l'occident, du nord et du midi;
et ils se mettront à table dans le
royaiune de Dieu. Et voici, les 30
deniiers seront les premiers, et
les premiers seront les deniiers.
Ce môme jour, quelques plia- 31
risiens vinrent lui dire : Va-t'en,
pars d'ici, car Hérode veut te
tuer. Il leur répondit : Allez, 32
et dites à ce renard : A^oici, je
chasse les dénions et je fais
des guérisons aujourd'hui et
demain, et le troisième jour
j'aurai fini. Mais il faut que 33
je marche aujourd'hui, demain,
et le jour suivant ; car il ne
convient pas qu'un prophète
périsse hors de Jérusalem.
Jérusalem, Jérusalem, qui tues 34
les prophètes et qui lapides
ceux qui te sont envoyés, com-
bien de fois ai-je voulu ras-
sembler tes enfants, comme une
poule rassemble sa couvée sous
ses ailes, et vous ne l'avez pas
voulu! Voici, votre maison vous 35
sera laissée; mais, je vous le dis,
vous ne me verrez plus, jusqu'à
ce que a ous disiez : Béni soit
celui qui vient au nom du Sei-
Jésus à table dans la maison d'un pharisien.
— Guérison d'un hydropique le jour du
sabbat.- — Instructions sur l'humilité, — sur
la bienfaisance. — Parabole des conviés.
Jésus étant entré, un jour 1 ^
de sabbat, dans la maison de
l'un des chefs des pharisiens,
pour prendre un repas, les pha-
risiens l'observaient. Et voici, 2
un homme hydropique était de-
vant lui. Jésus prit la parole, 3
et dit aux docteurs de la loi et
100
Chap. 14, y. 3.
LUC.
Chap. 14. v. 26.
aux p]uuisien«: Est-il i)ermis.
ou non, de faire une guérison
4 le jour du sabbat ? Ils gardè-
rent le silence. Alors Jésus
avança la main sur cet honnne,
5 le guérit, et le renvoya. Puis
il leur dit : Lequel de vous, si
son fils ou son bœuf tombe dans
un puits, ne l'en retirera pas
() aussitôt, le jour dii sabbat ? Et
ils ne purent rien répondre à
cela.
7 II adressa ensuite une jiara-
bole aux conviés, en voyant
([u'ils choisissaient les premières
S places ; et il leiu- dit : Lorsque
tu seras invité par quelqu'un
à des noces, ne te mets pas à
la première place, de peur (pi'il
n'y ait parmi les invités une
personne plus considérable que
9 toi. et que celui qui vous a
invités l'un et l'autre ne vienne
te dire : Cède la place à cette
personne-là. T\\ aurais alors la
honte d'aller occuper la dernière
10 place. Mais, lorsque tu seras
invité, va te mettre à la dernière
Ijlace, afin que, quand celui qui
t'a invité viendra, il te dise :
Mon ami, monte plus haiit. Alors
cela te fera honneur devant tous
ceux qui seront à table avec
11 toi. Car quiconque s'élève sera
abaissé, et quiconque s'abaisse
sera élevé.
12 II dit aussi à celui (pii l'avait
invité : Lorsque tu donnes à
dîner ou à souper, n'invite pas
tes amis, ni tes frères, ni tes
parents, ni des voisins riches,
de peur qu'ils ne tinvitent à
leur tour et qu'on ne te rende
13 la pareille. Mais, lorsque tu
donnes un festin, invite des
pauvres, des estropiés, des boi-
14 teux, des aveugles. Et tu seras
heureux de ce qu'ils ne peuvent
pas te rendre la j)areille ; car
elle te sera rendue, à la résur-
rection des justes.
Un de ceux (jui étaient à table, 15
après avoir entendu ces paroles,
dit à Jésus : Heurevix celui qui
prendra son ie])as dans le roy-
aume de Dieu! Et Jésus lui 16
répondit : LTn homme donna un
grand souper, et il invita beaii-
cou]) de gens. A l'heure du 17
souper, il envoya son serviteur
dire aux conviés : Venez, car
tout est déjà prêt. Mais tous IS
unanimement se mirent à s'ex-
cuser. Le premier lui dit: J'ai
acheté un champ, et je suis
obligé daller le voir ; excuse-
moi, je te prie. LTn autre dit : 1 !•
J'ai acheté cinq paires de bœufs,
et je vais les essayer; excuse-
moi, je te prie. Un autre dit : 20
Je viens de me marier, et c'est
pourquoi je ne puis aller. Le 21
serviteur, de retour, rapporta
ces choses à son maître. Alors
le maître de la maison irrité
dit à son serviteur: Vapronqjte-
ment dans les places et dans
les rues de la ville, et amène
ici les i^auvres, les estropiés, les
aveugles et les boiteux. Le 22
servitem* ^ dit : Maître, ce que
tu as ordonné a été fait, et il
y a encore de la place. Et le 23
maître dit au serviteur: Va
dans les chemins et le long des
haies, et ceux que tu trouveras"
co}itrains-les d'entrer, afin que
ma maison soit remplie. Car, 24
je vous le dis, aucim de ces
honnncs qui avaient été invités
ne goûtera de mon souper.
Conditions à remplir pour être disciple de
Jésus.
De grandes foules faisaient 25
route avec Jésus. Il se re-
tourna, et leur dit :
8i quclquini vient à moi, et 2(5
s'il ne hait pas son père, sa
' ] 1 faut sous-entendre : étant revenu.
- Ceux ijue tic trmnvras n'est pas dans le
texte.
101
Chap. 14, V. 26.
LUC.
Chap. 15, v. 16
mère, sa femme, ses enfants, ses
frères et ses sœnrs, et même
sa propre vie, il ne peut être
27 mon disciple. Et quiconque ne
porte pas sa croix, et ne me suit
pas, ne peut être mon disciple.
28 Car, lequel de vous, s"il veut
bâtir une tour, ne s'assied d'a-
bord pour calculer la dépense
et voir s'il a de quoi la terminer,
2}t de peur qu'après avoir posé les
fondements, il ne puisse Tache-
ver, et que tous ceux qui le
Acrront ne se mettent à le rail-
30 1er, en disant : Cet homme a
commencé à bâtir, et il n'a pu
achever ?
31 Ou quel roi, s'il va faire la
guerre à un autre roi, ne s'assied
d'abord poiu" examiner s'il ijcut,
avec dix mille hommes, marcher
à la rencontre de celui qui vient
32 l'attaquer avec vingt mille ? S'il
ne le peut, tandis que cet autre
roi est encore loin, il lui envoie
une ambassade pour demander
la paix.
33 Ainsi donc, quiconque d'entre
vous ne renonce pas à tout ce
qu'il possède ne peut être mon
disciple.
34 Le sel est une bonne chose ;
mais si le sel perd sa saveur,
avec quoi l'assaisonnera-t-on ?
35 II n'est bon ni j)our la terre,
ni pour le fumier; on le jette
dehors. Que celui qui a des
oreilles pour entendre entende.
Paraboles de la brebis égarée, — de la dracbme
perdue, — de l'enfant prodigue.
15 Ions les publicains et les
gens de maiivaise vie s'appro-
chaient de Jésus pour l'entendre.
2 Et les pharisiens et les scribes
mui-muraient, disant: Cet homme
accueille des g-ens de mauvaise
vie, et mange avec eux.
3 Mais il leiu- dit cette para-
4 bole : Quel honnne d'entre vous.
s'il a cent brebis, et qu'il en
perde une, ne laisse les quatre-
vingt-dix-neuf autres dans le
désert, pour aller après celle
qui est perdue, jusqu'à ce qu'il
la troiive? Lorsqu'il l'a trouvée, 5
il la met avec joie sur ses
épaules, et, de retour à la maison, 6
il appelle ses amis et ses voisins,
et leur dit : Réjouissez-vous avec
moi, car j'ai trouvé ma brebis
qui était perdue. De même, je 7
vous le dis, il y aura plus de
joie dans le ciel pour un seul
pécheur qui se repent, que i^our
quatre-vingt-dix-neuf justes qui
n'ont pas besoin de repentance.
Ou quelle femme, si elle a 8
dix drachmes \ et qu'elle en
perde une, n'allume une lampe,
ne balaie la maison, et ne cherche
avec soin, jus(|u'à ce qu'elle la
trouve ? Lorsqu'elle l'a trouvée, 9
elle appelle ses amies et ses
voisines, et dit : Eéjouissez-
vous avec moi, car j'ai trouvé
la drachme que j'avais perdue.
De même, je vous le dis, il y 10
a de la joie devant les anges de
Dieii i)our un seul pécheur qui
se repent.
Il dit encore: Un honnne avait II
deux fils. Le plus jeune dit à 12
son père : Mon père, donne-moi
la part de bien qui doit me
revenir. Et le père leur par-
tagea son bien. Peu de jours 13
après, le plus jeune fils, ayant
tout ramassé, partit pour un
pays éloigné, où il dissipa son
bien, en vivant dans la débauche.
Lorsqu'il eut tout dépensé, une 14
grande famine survint dans ce
pays, et il commença à se trouver
dans le besoin. Il alla se mettre 15
au service d'un des habitants
du pays, qui l'envoya dans ses
champs garder les pourceaux.
Il aurait bien voulu se rassasier 16
Drachmes, voy. note sur Mattli. xvii. 24.
102
Chap. 15, V. i6.
des carouges ' que mangeaient
les pourceaux, mais personne
17 ne lui en donnait. Étant rentré
en lui-même, il dit : Combien
de mercenaires chez mon père
ont du pain en abondance, et
18 moi ici je meurs de faim! Je
me lèverai, j'irai vers mon père,
et je lui dirai: Mon père, j'ai
péché contre le ciel et contre
19 toi, je ne suis j^lus digne d'être
appelé ton fils; traite-moi comme
20 l'un de tes mercenaires. Et il
se leva, et alla vers son père.
Comme il était encore loin, son
père le vit et fut ému de com-
passion, il courut se jeter à son
21 cou et le baisa. Le fils lui dit:
Mon père, j'ai péché contre le
ciel et contre toi, je ne suis
plus digne d'être appelé ton
22 fils. Mais le père dit à ses
serviteurs : Apportez la plus
belle robe, et l'en revêtez; met-
tez-lui un anneau au doigt, et
23 des souliei-s aux pieds. Amenez
le veau gras, et tuez-le. Man-
24 geons, et i-éjouissons-nous ; car
mon fils que voici était mort,
et il est revenu à la vie ; il était
perdu, et il est retrouvé. Et
ils commencèrent à se réjouir.
2.") Or, le fils aîné était dans les
champs. Lorsqu'il revint et ap-
procha de la maison, il entendit
2fi la musique et les danses. Il
appela un des serviteurs, et lui
27 demanda ce que c'était. Ce
serviteur lui dit : Ton frère est
de retour, et ton père a tué le
veau gras, parce qu'il l'a re-
2*^ trouvé en bonne santé. Il se
mit en colère, et ne voulut pas
entrer. Son père sortit, et le
29 pria d'entrer. Mais il répondit
à son père : Voici, il y a tant
d'années que je te sers, sans
avoir jamais transgressé tes or-
' Carouges ou caroubes, fruit du caroubier ;
gousse longue et plate, contenant une pulpe
d'une saveur douceâtre.
LUC. Chap. 16, v. 7.
dres, et jamais tti ne m'as donné
un chevreau pour que je me
réjouisse avec mes amis. Et 30
(piand ton fils est arrivé, celui
qui a mangé ton bien avec des
prostituées, c'est pour lui que
tu ils tué le veau gras! Mon 31
enfant, lui dit le père, tu es
toiijours avec moi, et tout ce
que j'ai est à toi ; mais il fallait 32
bien s'égayer et se réjouir, parce
que ton frère que voici était
mort et qu'il est revenu à la
vie, parce qu'il était perdu et
qu'il est retrouvé.
Parabole de l'écouonie infidèle. — Reproches
aux yjharisiens. — Parabole du mauvais
liclie et du pauvre Lazare.
Jésus dit aussi à ses dis- "XjR
ciples : Un honnne riche avait
un économe, qui lui fut dénoncé
comme dissipant ses biens. Il 2
l'appela, et lui dit : Qu'est-ce
que j'entends dire de toi? Rends
comiîte de ton administration,
car tu ne pourras plus adminis-
trer mes biens. L'économe dit 3
en lui-même : Que ferai-je, puis-
que mon maître m'ôte l'adminis-
tration de ses biens ? Travailler
à la terre ? je ne le puis. Men-
dier? j'en ai honte. Je sais ce 4
que je ferai, po\ir qu'il y ait
des gens qui me reçoivent dans
leurs maisons, quand je serai
destitué de mon emploi. Et, 5
faisant venir chacini des débi-
teurs de son maîti-e, il dit au
premier : Combien dois-tu à mon
maître ? Cent mesures ^ d'huile, (5
répondit-il. Et il lui dit: Prends
ton billet, assieds-toi vite, et
éci'is cinquante. Il dit ensiiite 7
à un autre : Et toi, combien
dois-tu ? Cent mesiu-es^ de blé,
' Grec batlis; le batli, mesure pour les li-
quides, était de la contenance d'environ 20
Êtres.
° Grec cors ; le cor, mesure pour les solides,
était de la contenance d'environ 200 litres.
lo;
Chap. 16, V. 7.
LUC.
Chap, 16, v. 30.
9
10
11
répondit-il. Et il lui «Ut: l'ieiuls
ton billet, et écris quatre-vingts.
8 Le maître loua l'économe infi-
dèle de ce qu'il avait agi pru-
demment. Car les enfants de
ce siècle sont plus prudents à
l'égard de leurs semblables que
ne le sont les enfants de lu-
mière.
Et moi, je vous dis : Faites-
vous des amis avec les richesses
injustes, pour qu'ils vous re-
çoivent dans les tabernacles
éternels, quand elles viendront
à vous manquer. Celui qui est
fidèle dans les moindres choses
l'est aussi dans les grandes, et
celui qui est injuste dans les
moindres choses l'est aussi dans
les grandes. Si donc vous n'avez
pas été fidèles dans les richesses
injustes, qui vous confiera les
12 véritables? Et si vous n'avez
pas été fidèles dans ce qui est
à autrui, qui vous donnera ce
13 qui est à vous ? Nul serviteur
ne peut servir deiTX maîtres. | qu'il
Car, ou il haïra l'un, et aimera
l'autre ; ou il s'attachera à l'un,
et méi^risera l'autre. Vous ne
pouvez servir Dieu et Mamon'.
14 Les pharisiens, qui étaient
aA'ares, écoutaient aussi tout cela,
et ils se moquaient de lui.
15 Jésus leur dit : Vous, vous cher-
chez à paraître justes devant les
hommes, mais Dieu connaît vos
cœurs ; car ce qui est élevé
parmi les hommes est luie abo-
mination devant Dieu.
16 La loi et les proi:)hètes ont
subsisté jusqu'à Jean ; depuis
lors, le royaume de Dieu est
annoncé, et c'est par la violence
17 que tout homme y entre. Il
est plus facile que le ciel et la
terre passent, qu'il ne l'est qu'un
seul trait de lettre de la loi
vienne à tomber.
richesses
21
v>9
^ Mainon, les
Matth. VI. 24.
voy. note sur
Quiconque répudie sa fenmie 18
et en éiJouse une autre commet
adultère, et quiconque épouse
une fennne répudiée par son
mari commet adultère.
Il y avait un homme riche, 19
qui était vêtu de pourpre et
de fin lin, et qui chaque jour
menait joyeuse et brillante vie.
Un pauvre, nommé Lazare, était 20
couché à sa porte, couvert d'ul-
cères, et désireux de se rassasier
des miettes qui tombaient de
la table du riche ; au lieu de
cela, les chiens venaient encore
lécher ses ulcères. Le pauvre
mourut, et il fut porté par les
anges dans le sein d'Abraham,
Le riche mourut aussi, et il fut
enseveli. Dans le séjour des 23
morts, il leva les yeux; et, tandis
qu'il était en proie aux tour-
ments, il vit de loin Abraham
et Lazare dans son sein. Il 24
s'écria : Père Abraham, aie pitié
de moi, et envoie Lazare, pour
trempe le bout de son
dans l'eau et me rafraî-
chisse la langue ; car je souffre
cruellement dans cette flamme.
Abraham répondit : Mon enfant, 25
souviens-toi que tu as reçu tes
biens pendant ta vie, et que
Lazare a eu les maitx pendant
la sienne ; maintenant il est ici
consolé, et toi, tu souffres. D'ail-
leurs, il y a entre nous et vous
un grand abîme, afin que ceux
qui voudraient passer d'ici vers
vous, ou de là vers nous, ne
puissent le faire. Le riche dit :
Je te prie donc, père Abraham,
d'envoyer Lazare dans la maison
de mon père; car j'ai cinq frères. 28
C'est pour qu'il leur atteste ces
choses, afin qu'ils ne viennent
pas aussi dans ce lieu de tour-
ments. Abraham répondit : Us 29
ont Moïse et les proj^hètes ;
qu'ils les écoutent. Et il dit : 3(>
Non, père Abraham, mais si
104
doigt
26
z<
Chap. 1G, V. 30.
des morts
LUC
quelqu'un tles morts va Aers
31 eux, ils se reiJentiront. Et A-
braliam lui dit : S'ils n'écoutent
pas Moïse et les proj^liètes, ils
ne se laisseront pas persuader,
quand même quclqu'ini des morts
ressusciterait.
Paroles de Jésus sur : — les scandales, — le
pardon des ofl'euses, — la puissance de la foi,
— les serviteurs inutiles.
"i^Y Jésus dit à ses disciples : Il
est imi)ossible qu'il n'arrive
pas des scandales; mais malheur
2 à celui par qui ils arrivent ! Il
vaudrait mieux pour lui qu'on
mît à son cou mie pierre de
moulin, et qu'on le jetât dans
la mer, que s'il scandalisait un
3 de ces petits. Prenez garde à
vous-mêmes.
Si ton frère a péché, reprends-
le ; et, s'il se repent, pardonne-
4 lui. Et s'il a péché contre toi
sept fois dans un jour, et que
sept fois il revienne à toi, disant:
Je me repens, — tu lui pardon-
neras.
Les
apôtres dirent
6 Et le
Augmente-nous
Seigneur
au Sel-
la foi.
Si vous
aviez de la foi comme un grain
de sénevé, vous diriez à ce syco-
more : Déracine-toi, et jilante-
toi dans la mer ; et il vous
obéirait.
7 Qui de vous, ayant un servi-
teur qui laboure ou paît les
troupeaux, lui dira, quand il
revient des champs : Approche
8 vite, et mets-toi à table ? Ne
lui dira-t-il pas au contraire :
Prépare-moi à souper, ceins-toi,
et me sers, jusqu'à ce que j'aie
mangé et bu ; après cela, toi,
9 tu mangeras et boiras? Doit-il
de la reconnaissance à ce ser-
viteur, parce qu'il a fait ce
10 qui lui était ordonné ? Vous de
même, quand vous avez fait tout
ce qui vous a été ordonné, dites:
Chap. 17, v. 24.
Nous sommes des serviteurs inu-
tiles, nous avons fait ce que nous
devions faire.
Les dix lépreux.
Jésus, se rendant à Jérusalem, 11
passa entre la Samarie et la
Galilée. Conmie il entrait dans 12
un village, dix lépreux vinrent
à sa rencontre. Se tenant à
distance, ils élevèrent la voix,
et dirent: Jésus, maître, aie 13
Initié de nous! Dès qu'il les 14
eut vus il leur dit: Allez vous
montrer aux prêtres. Et, pen-
dant qu'ils y allaient, il arriva
qu'ils furent guéris. L'un d'eux, 15
se voyant guéri, revint sur ses
]ias, glorifiant Dieu à haute voix.
Il tomba sur sa face aux pieds 16
de Jésus, et lui rendit grâces.
C'était un Samaritain. Jésus, 17
prenant la j^arole, dit : Les dix
n'ont-ils pas été guéris ? Et les
neuf autres, oii sont-ils? Ne 18
s'est-il trouvé cjue cet étranger
pour revenir et donner gloire
à Dieu? Puis il lui dit: Lève- 19
toi, va ; ta foi t'a sauvé.
Le royaume de Dieu et l'avènement du Fils
de l'homme. — Exhortation à. la vigilance.
Les pharisiens demandèrent 20
à Jésus quand viendrait le roy-
aume de Dieu. Il leur répondit :
Le royaume de Dieu ne vient
pas de manière à frapper les
regards. On ne dira jîoint : Il 21
est ici, ou : Il est là. Car voici,
le royaiune de Dieu est au de-
dans de vous.
Et il dit aux disciples : Des 22
jours viendront où vous dési-
rerez de voir un des jours du
Fils de riiomme, et vous ne le
verrez point. On vous dira: Il 23
est ici, il est là. N'allez pas,
ne courez pas après. Car, comme 24
l'éclair resplendit et brille d'une
extrémité du ciel à l'autre, ainsi
sera le Fils de l'homme en son
5 E 3
Chap. 17, V. 24.
LUC.
Chap. 18, v. 14.
25 jour. Mais il faut auparavaiit
qu'il souffre beaucoup, et qu'il
soit rejeté par cette génération.
26 Ce qui arriva du temps de
Noé arrivera de même aux
27 jours du Fils de l'homme. Les
hommes mangeaient, buvaient,
se mariaient et mariaient leurs
enfants, jusqu'au jour où Noé
entra dans l'arche ; le dé-
luge vint, et les fit tous périr.
28 Ce qui arriva du temps de
Lot arrivera pareillement. Les
hommes mangeaient, buvaient,
achetaient, vendaient, plantaient,
29 bâtissaient; mais le jour où Lot
sortit de Sodome, une pluie de
feu et de soufre tomba du ciel,
30 et les fit tous périr. 11 en sera
de même le jour où le Fils de
l'homme paraîtra.
31 En ce jour-là, que celui qui
sera sur le toit', et qui aura
ses effets dans la maison, ne
descende pas pour les prendre;
et que celui qui sera dans les
champs ne retourne pas non
32 i^lus en arrière. Souvenez-vous
33 de la femme de Lot. Celui q\ii
cherchera à sauver sa vie la
l>erdra, et celui qui la perdra
34 la retrouvera. Je vous le dis,
en cette nuit-là, de deux per-
sonnes qui seront dans u],i même
lit, l'une sera prise et l'autre
35 laissée ; de deux femmes qui
moudront ensemble, l'une sera
36 prise et l'autre laissée. [De
deux hommes qui seront dans
un champ, l'un sera pris et
l'autre laissé.]
37 Les disciples lui dirent : Où
sera-ce, Seigneur ? Et il répon-
dit: Où sera le corps, là s'as-
sembleront les aigles.
Parabole du juge inique. — Parabole du
pliarisien et du publicain.
18 Jésus leur adressa une para-
bole, pour montrer qu'il faut
' Le toit, voy. note sur Matth. xxiv. 17.
toujours prier, et ne point se
relâcher. 11 dit : 11 y avait dans 2
une ville un jiige, qui ne crai-
gnait point Dieu et qui n'avait
d'égard pour personne. 11 y 3
avait aussi dans cette ville une
veuve, qui venait lui dire: Fais-
moi justice de ma partie adverse.
Pendant longtemps il refusa. 4
Mais ensuite il dit en lui-même :
Quoique je ne craigne point
Dieu et que je n'aie d'égard
l^our personne, néanmoins, parce 5
que cette veuve m'importune, je
lui ferai justice, afin qu'elle ne
vienne pas sans cesse me ronq^re
la tête. Le Seigneur ajouta : 6
Entendez ce que dit le juge
inique. Et Dieu ne fera-t-il jms 7
justice à ses élus, qui crient à
lui joiir et nuit, et tardera-t-il
à leur égard? Je vous le dis, S
il leur fera promptement justice.
Mais, quand le Fils de l'homme
viendra, trouvera-t-il la foi sur
la terre?
11 dit encore cette parabole, !>
en vue de certaines personnes
se persuadant qu'elles étaient
justes, et ne faisant aucun cas
des autres: Deux hommes mon- 10
tèrent au temple pour prier;
l'un était j^harisien, et l'autre
publicain. Le pharisien, debout, 11
priait ainsi en lui-même : O
Dieu, je te rends grâces de ce
que je ne suis pas comme le
reste des hommes, qui sont
ravisseurs, injustes, adultères,
ou même comme ce publicain;
je jeûne deux fois la semaine, 12
je donne la dîme de tous mes
revenus. Le publicain, se tenant 13
à distance, n'osait pas môme
lever les yeux au ciel; mais il
se frappait la poitrine, en disant:
O Dieu, sois aj)aisé envers moi,
qui suis un pécheur. Je vous 14
le dis, celui-ci descendit dans sa
maison justifié, plutôt que l'au-
tre. Car quiconque s'élève sera
106
Chap. 18,
abaissé, et
sera élevé.
V. 14.
celui
qui s'abaisse
Les petits enfants. — Le jeune homme ridie. —
L'héritage de la vie éternelle. — Jésus an-
nonce sa mort et sa résuri-ection. — Guérison
dun aveugle à Jéricho. — Le publieain
Zachée. — Parabole des mines.
15 On lui amena aussi les petits
enfants, afin qu'il les touchât.
Mais les discijjles, voyant cela,
1(3 les repoussèrent. Et Jésus les
api^ela, et dit: Laissez venir à
moi les petits enfants, et ne les
en euq)êcliez pas ; car le roy-
aume de Dieu est pour ceux qui
17 leiir ressemblent. Je vous le
dis en vérité, quiconque ne re-
cevra pas le royaume de Dieu
comme un petit enfant n'y en-
trera point.
IS Un chef interrogea Jésus,
et dit : Bon maître, que dois-je
faire jiour hériter la vie éternelle?
19 Jésus lui réi)ondit: Pourquoi
m'appelles-tu bon ? Il n'y a de
20 bon que Dieu seul. Tu connais
les conmiandements: Tu ne com-
mettras point d'adultère ; tu ne
tueras point ; tii ne déroberas
l)oint ; tu ne diras point de faux
témoignage ; honore ton père
21 et ta mère. J'ai, dit-il, observé
toutes ces choses dès ma jeu-
22 nesse. Jésus, ayant entendu
cela, lui dit: Il te manque encore
une chose : vends tout ce que
tu as, distribue-le aux pauvres,
et tu aui-as lui trésor dans les
cieux. Puis, viens, et suis-moi.
23 Lorsqii'il entendit ces paroles,
il devint tout triste ; car il était
24 très riche. Jésus, voyant <iu'il
était devenu tout triste, dit:
Qu'il sera difHcile à ceux qxii
ont des richesses d'entrer dans
25 le royaume de Dieu ! Car il
est plus facile à un chameau
de passer par le trou d'une
LUC. Chap. 18, v. 41.
aiguille qu'à un riche d'en-
trer dans le royaume de Dieu.
Ceux (|ui l'écoutaient dirent:
Et qui i)eut être sauvé ? Jésus
réi)ondit : Ce qui est impos-
sible aux hommes est possible
à Dieu.
Pierre dit alors: Voici, nous
avons tout quitté, et nous t'avons
suivi. Et Jésus leur dit : Je
vous le dis en vérité, il n'est
personne qui, ayant quitté, à
cause du royaume de Dieu, sa
maison, ou ses parents, ou ses
frères, oii sa fenmie, ou ses
enfants, ne reçoive beaucoup
lîlus dans ce siècle-ci, et, dans
le siècle à venir, la vie éter-
nelle.
Jésus prit les douze auprès
de lui, et leur dit : Voici, iu)us
montons à Jérusalem, et tout ce
qui a été écrit par les i)rophètes
au sujet du Fils de l'honnue
s'accomijlix-a. Car il sera livré
aux païens ; on se moquera de
lui, on l'outragera, on crachera
sur lui, et, après l'avoir battu
de verges, on le fera mourir ; et
le troisième jour il ressusci-
tera. Mais ils ne comprirent
rien à cela ; c'était pour eux
un langage caché, des i:)aroles
dont ils ne saisissaient pas le
sens.
Comme Jésus approchait de
Jéricho, un aveugle était assis
au bord du chemin, et mendiait.
Entendant la foule passer, il
demanda ce que c'était. On lui
dit : C'est Jésus de Nazareth qui
passe. Et il cria : Jésus, Fils de
Vu chef, peut-être de synagogue.
2(1
27
28
29
30
:!]
32
33
34
David, aie pitié de moi ! Ceux
qui marchaient devant le repre-
naient, i)our le faire taire ; mais
il criait beaucoup plus fort: Fils
de David, aie pitié de moi ! Jé-
sus, s'étant arrêté, ordonna qu On
le lui amenât ; et, quand il se
fut approché, il lui demanda :
Que veux-tu que je te fasse? 11
'!7
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î!)
40
41
107
E 4
Chap. 18, V. 41.
LUC.
Chap. 19, v. 27.
répondit: Seigneur, que je re-
42 couvre la vue. Et Jésus Ini
dit : Recouvre la vue ; ta foi t'a
43 sauvé. A l'instant il recouvra
la viTe, et suivit Jésus, en glo-
riiiant Dieu. Tout le peuple,
voyant cela, loua Dieu.
I Q Jésus, étant entré dans Jé-
2 riclio, traversait la ville. Et
voici, im homme riche, appelé
Zachée, chef des publicains,
3 cherchait à voir qui était Jésus ;
mais il ne pouvait j parvenir, à
cause de la foule, car il était de
4 petite taille. Il couiiit en avant,
et monta sur un sycomore pour
le voir, parce qu'il devait passer
5 i^ar là. Lorsque Jésus fut ar-
rivé à cet endroit, il leva les
yeux, et, l'ayant vu, il lui dit:
Zachée, hâte-toi de descendre;
car il faut que je demeure au-
6 jourdhui dans ta maison. Za-
chée se hâta de descendre, et
7 le reçut avec joie. Voyant cela,
tous miirmuraient, et disaient:
Il est allé loger chez un homme
8 pécheur. Mais Zachée, se te-
nant devant le Seigneur, lui dit :
Voici, Seigneur, je donne aux
pauvres la moitié de mes biens,
et, si j'ai fait tort de quelque
chose à quelqu'un, je lui rends
9 le quadruple. Jésus lui dit :
Le salut est entré aujourd'hui
dans cette maison, parce que
celui-ci est aussi un fils d'Abra-
10 liam. Car le Fils de Ihoimne
est venu chercher et sauver ce
qui était perdu.
II Ils écoutaient ces choses, et
Jésus ajouta une parabole, j^rce
qu'il était jjrès de Jérusalem, et
qu'on croyait qu'à l'instant le
royaume de Dieu allait paraître.
12 II dit donc:
Un homme de haute naissance
s'en alla dans un pays lointain,
pour se faire investir de l'auto-
rité royale, et revenir ensuite.
13 II appela dix de ses serviteurs.
leur donna dix mines \ et leur
dit : Faites-les valoir, jusqu'à ce
que je revienne. Mais ses con- 14
citoyens le haïssaient, et ils en-
voj'èrent une ambassade après
lui, pour dire : Nous ne voulons
pas que cet homme règne sur
nous. Lorsqu'il fut de retour, 15
après avoir été investi de l'au-
torité royale, il fit appeler auprès
de lui les serviteurs auxquels
il avait donné l'argent, afin de
connaître comment chacun l'a-
vait fait valoir. Le premier vint, 1&
et dit : Seigneur, ta mine a rap-
porté dix mines. Il lui dit: 17
C'est bien, bon serviteur ; parce
que tu as été fidèle en peu de
chose, reçois le gouvernement
de dix villes. Le second vint, 18
et dit : Seigneur, ta mine a pro-
duit cinq mines. Il lui dit: Toi, 19
sois établi sur cinq villes. Un 20
autre vint, et dit: Seigneur,
voici ta mine, que j'ai gardée
dans un linge ; car j'avais peur 21
de toi, parce que tu es un
honnne sévère ; tu jirends ce
que tu n'as jias déposé, et tu
moisson]ies ce que tu n'as jjas
semé. Il lui dit : Je te juge 22
sur tes paroles, méchant servi-
teur ; tu savais que je suis im
homme sévère, prenant ce que
je n'ai pas déposé, et moisson-
nant ce que je n'ai pas semé ;
])ourquoi donc n'as-tu pas mis 23
mon argent dans une banque,
afin qu'à mon retour je le reti-
rasse avec un intérêt? Puis' il 24
dit à ceux qui étaient là : Otez-
lui la mine, et donnez-la à celui
qTii
a les dix mines. Us lui 25
dirent : Seigneiir, il a dix mines.
— Je vous le dis, on donnera à 26
celui qui a, mais à celui qui n'a
pas on ôtera même ce qu'il a. Au 27
' Dix mines. La mine, luonuaie grecque,
valait ICO drachmes, environ 70 francs.
L'ancienne mine des Hébreux avait une
valeur jikis forte.
108
Chap. 19, V. 27.
LUC.
Chap. 20, v. 4.
reste, amenez ici mes ennemis,
qui n'ont i>as voulu que je
régnasse sur eux, et tuez-les en
ma présence.
28 Après avoir ainsi parlé, Jésus
marcha (levant la foule, pour
monter à Jérusalem.
Entrée de Jésus à Jérusalem. — Joie de la
foule et larmes de Jésus. — Les vendeurs
chassés du temple. — Irritation des prêtres.
29 Lorsqu'il approcha de Beth-
l)hagé et de Béthanie, vers la
iuontagne appelée montagne
des oliviers, Jésus envoya deux
30 de ses discijjles, en disant : Al-
lez au village qui est en face ;
qiiand vous y serez entrés, vous
trouverez un ânon attaché, sur
lequel aucitn homme ne s'est
jamais assis ; détachez-le, et
31 amenez-le. Si quelqu'un vous
demande : Pourquoi le détachez-
vous ? vous lui ré^jondrez : Le
Seigneur en a besoin.
32 Ceux qui étaient envoyés al-
lèrent, et trouvèrent les choses
comme Jésus leur avait dit.
33 Comme ils détachaient l'ânon.
ses maîtres leur dirent : Pour-
34 quoi détachez-vous l'ânon? Ils
répondirent: Le Seigneur en a
35 besoin. Et ils amenèrent à Jé-
sus l'ânon, sur lequel ils jetèrent
leurs vêtements, et firent monter
36 Jésus. Quand il fut en marche,
les gens étendirent leurs vête-
37 ments sur le chemin. Et lors-
que déjà il approchait de Jéru-
salem, vers la descente de la
montagne des oliviers, toute la
multitude des discii>les, saisie
de joie, se mit à louer Dieu à
haute voix pour tous les inira-
38 des (pi'ils avaient vus. Ils di-
saient : Béni soit le roi qui vient
au nom du Seigneur ! Paix dans
le ciel, et gloire dans les lieux
très hauts !
39 Quelques pharisiens, du mi-
lieu de la foule, dirent à Jésus :
Maître, reprends tes disciples.
Et il répondit : Je vous le dis, 40
s'ils se taisent, les pierres crie-
ront.
Comme il approchait de la 41
ville, Jésus, en la voyant, pleura
sur elle, et dit : Si toi aussi, au 42
moins en ce jour qui t'est donné,
tu connaissais les choses qui
appartiennent à ta paix ! Mais
maintenant elles sont cachées à
tes yeux. Il viendra sur toi des 43
jours, oii tes ennemis t'environ-
neront de tranchées, t'enferme-
ront, et te serreront de toutes
parts ; ils te détruiront, toi et 44
tes enfants au milieu de toi, et
ils ne laisseront pas en toi pierre
sur pierre, jjarce que tu n'as pas
connu le temps où tu as été
visitée.
Il entra dans le temple, et il 45
se mit à chasser ceux qui ven-
daient, leur disant: Il est écrit: 40
Ma maison sera une maison de
prière. Mais vous, vous en avez
tait une caverne de voleurs.
Il enseignait tous les jours 47
dans le temple. Et les chefs
des prêtres, les scribes, et les
princii)aux du peuple cher-
chaient à le faire jiérir ; mais ils 48
ne savaient comment s'y i)ren-
dre, car tout le peuple l'écoutait
avec admiration.
L'autorité de .Jésus. — Parabole des vignerons.
-La pierre de l'angle.
Un de ces jours-là, comme 20
Jésus enseignait le peuple
dans le temple et qu'il annon-
çait la bonne nouvelle, les chefs
des prêtres et les scribes, avec
les anciens, survinrent, et lui 2
dirent : Dis-nous, par quelle au-
torité fais-tu ces choses, ou qui
est celui (jui t'a donné cette
autorité ? Il leur réjjondit : Je 3
vous adresserai aussi mie (jues-
tion. Dites-moi, le baptême 4
de Jean venait-il du ciel, ou des
]09
Chap. 20, V. 4.
LUC.
Chap. 20, v. 29.
5 hommes? Mais ils raisonnèrent
ainsi entre eux : Si nous répon-
dons : Du ciel, il dira: Pourquoi
6 n avez-vous pas cru en lui ? Et
si nous réi^ondons: Des honnnes,
tout le peuple nous lapidera, car
il est persuadé que Jean était
7 un prophète. Alors ils répon-
dirent qu'ils ne savaient d"où il
8 venait. Et Jésus leur dit : Moi
non plus, je ne vous dirai pas
l^ar quelle autorité je fais ces
choses.
9 II se mit ensuite à dire au peu-
ple cette parabole : Un homme
2)lanta une vigne, l'afierma à des
vignerons, et quitta pour long-
10 tem])s le pays. Au temps de la
l'écolte, il envoya un sernteur
vers les vignerons, pour qu'ils
lui donnassent une part du pro-
diiit de la vigne. Les vignerons
le battirent, et le renvo}'èrent à
11 vide. Il envoya de nouveau un
autre serviteur ; ils le battirent,
l'outragèrent, et le renvoyèrent
12 à vide. Il en envoya encore un
troisième ; ils le blessèrent, et
13 le chassèrent. Le maître de la
vigne dit: Que ferai-je? J 'en-
verrai mon fils bien-ainié ; peut-
être, en le voyant, auront-ils
14 pour lui du respect. Mais,
quand les vignerons le virent,
ils raisonnèrent entre eux, et
dirent: Voici l'héritier; tuons-
le, afin que l'héritage soit à
15 nous. Et ils le jetèrent hors de
la vigne, et le tuèrent. Main-
tenant, que leur fera le maître
16 de la vigne? Il viendra, fera
périr ces vignerons, et il don-
nera la vigne à d'autres.
Lorsqu'ils eurent entendu cela,
ils dirent: A Dieu ne plaise!
17 Mais, jetant les regards sur eux,
Jésus dit: Que signifie donc ce
qui est écrit: La pierre qu'ont
rejetée ceux qui bâtissaient est
devenue la principale de l'angle?
18 Quiconque tombera sur cette ,
pierre s'y brisera, et celui sur
qui elle tombera sera écrasé.
Les chefs des prêtres et les 19
scribes cherchèrent à mettre les
mains sur lui à l'heure même,
mais ils craignirent. Us avaient
compris que c'était pour eux que
Jésus avait dit cette parabole.
Questions captieuses proposées à Jésus sur: —
le tribut à César, — la résurrection. — De
qui le Christ est-il fils V — Les scribes
censurés par Jésus. — La pauvre veuve.
Ils se mirent à observer Je- 20
sus ; et ils envoyèrent des gens
qui feignaient d'être justes, pour
lui tendre des pièges et saisir
de lui quelque parole, afin de
le livrer au magistrat et à l'au-
torité du gouverneur. Ces gens 21
lui firent cette question : Maître,
nous savons que tu parles et en-
seignes droitement, et que tu ne
regardes pas à l'apparence, mais
que tu enseignes la voie de Dieu
selon la vérité. Nous est-il per- 22
mis, ou non, de payer le tribut
à César? Jésus, apercevaut leur 23
ruse, leur répondit : Montrez- 24
moi un denier. De qui porte-
t-il l'effigie et l'inscription? De
César, répondirent-ils. Alors il 25
leur dit : Rendez donc à César
ce qui est à César, et à Dieu ce
qui est à Dieu. Us ne purent 26
rien reprendre dans ses paroles
devant le peuple ; mais, étonnés
de sa réponse, ils gardèrent le
silence.
Quelques-uns des sadducéens, 27
qui disent qu'il n'y a point de
résurrection, s'approchèrent, et
firent à Jésus cette question:
Maître, voici ce que Moïse nous 28
a prescrit: Si le frère de quel-
qu'un meurt, ayant une femme,
sans avoir d'enfants, son frère
épousera la femme, et suscitera
une postérité à son frère. Or, 29
il y avait sept frères. Le pre-
mier se maria, et mourut sans
110
Chap. 20, V. 29.
LUC.
Chap. 21, v. 11,
30 enfants. Le second et le troi-
sième épousèrent la veuve ; il
en fut de même des sept, qui
moururent, sans laisser d'en-
32 fants. Enfin, la femme mourut
3o aussi. A la résurrection, ducpiel
d'entre eux sera-t-elle donc la
femme? Car les sejît l'ont eue
34 pour femme. Jésus leur répon-
dit : Les enfants de ce siècle
2>rennent des femmes et des
35 maris ; mais ceux qui seront
trouvés dignes d'avoir part au
siècle à venir et à la résurrec-
tion des morts ne prendront ni
36 femmes ni maris. Car ils no
pourront plus mourir, parce
qu'ils seront semblables aux
anges, et qu'ils seront fils de
Dieu, étant fils de la résurrec-
37 tion. Que les morts ressusci-
tent, c'est ce qiie Moïse a fait
connaître quand, auprès du buis-
son, il appelle le Seigneur le Dieu
d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et
38 le Dieu de Jacob. Or, Dieu
n'est pas Dieu des morts, mais
des vivants ; car jjour lui tous
39 sont vivants. Quelques-uns des
scribes, iJrenant la parole, di-
rent: Maître, tu as bien parlé.
40 Et ils n'osaient plus lui fiiire
aucune question.
41 Jésus leur dit : Comment dit-
on que le Christ est fils de Da-
42 vid? David lui-même dit dans
le livre des Psaumes : Le Sei-
gneur a dit à mon Seigneur:
43 Assieds-toi à ma droite, jusqu'à
ce que je fasse de tes ennemis
44 ton marchepied. David donc
l'appelle Seigneur; comment est-
il son fils?
45 Tandis que tout le peuple l'é-
coutait, il dit à ses disciples :
4G Gardez-vous des scribes, qui
aiment à se promener en robes
longues, et à être salués dans
les places publiques ; qui re-
cherchent les premiers sièges
dans les synagogiies, et les pre-
mières places dans les festins ;
qui dévorent les maisons des 47
veuves, et qui font pour l'ap-
l^arence de longues prières. Ils
seront jugés jilus sévèrement.
Jésus, ayant levé les yeux, 01
vit les riches qui mettaient
leurs offrandes dans le tronc.
Il vit aussi une pauvre veuve, qui 2
y mettait deux petites pièces \
Et il dit : Je vous le dis en 3
vérité, cette pauvre veuve a mis
plus que tous les autres ; car 4
c'est de leiu- superflu que tous
ceux-là ont mis des offrandes
dans le tronc, mais elle a mis
de son nécessaire, tout ce qu'elle
avait pour vivre.
La destruction de Jérusalem et l'avènement
du Fils de l'homme. — Exhortation à la
vigilance.
Comme quelques-uns parlaient 5
des belles pierres et des offrandes
qui faisaient l'ornement du tem-
ple, Jésus dit : Les jours vien- 6
dront où, de ce que vous voyez,
il ne restera pas i^ierre sur j^ierre
qui ne soit renversée.
Ils lui demandèrent: Maître, 7
quand donc cela arrivera-t-il, et
à quel signe connaîtra-t-on que
ces choses vont arriver ?
Jésus répondit : Prenez garde 8
que vous ne soyez séduits. Car
plusieurs viendront sous mon
nom, disant: C'est moi, et le
temps approche. Ne les suivez
pas. Quand vous entendrez par- 9
1er de guerres et de soulève-
ments, ne soyez pas effrayés,
car il faut que ces choses ar-
rivent premièrement. Mais ce
ne sera pas sitôt la fin. Alors 10
il leur dit : Une nation s'élèvera
contre une nation, et un royaume
contre un rovaume ; il v aura de 1 1
grands
tremblements de terre,
Grec
42.
deux lepton, voy. note sur Marc
111
Chap. 21, V. II.
LUC.
Chap. 21, y. 37.
et, en divers lieux, des pestes
et des famines ; il y aura des
phénomènes terribles, et de
12 grands signes dans le ciel. Mais,
avant tout cela, on mettra les
mains sur vous, et Ion vous
persécutera ; on vous livrera
aux synagogues, on vous jettera
en i^rison, on vous mènera de-
vant des rois et devant des gou-
verneurs, à cause de mon nom.
13 Cela vous arrivera pour que vous
14 serviez de témoignage. Mettez-
vous donc dans Tesprit de ne
pas préméditer votre défense ;
15 car je vovis donnerai une bouche
et une sagesse à laquelle tous
vos advex'saires ne pourront ré-
16 sister ou contredire. Vous serez
livrés même j^ar vos parents, par
vos frères, par vos proches et
^ par vos amis, et ils feront mourir
17 plusieurs d'entre vous. Vous
serez haïs de tous, à cause de
18 mon nom. Mais il ne se perdra
pas un cheveu de votre tête;
1 9 par votre persévérance vous sau-
verez vos âmes.
20 Lorsque vous verrez Jérusa-
lem investie par des armées,
sachez alors que sa désolation
21 est proche. Alors, que ceux
qui seront en Judée fuient dans
les montagnes, que ceux qui
seront au milieu de Jérusalem
en sortent, et que ceux qui se-
ront dans les champs n'entrent
22 pas dans la ville. Car ce seront
des jours de vengeance, pour
l'accomplissement de tout ce qui
23 est écrit. Malheur aux femmes
qui seront enceintes et à celles
qui allaiteront en ces jours-là !
Car il y aura une grande détresse
dans le pays, et de la colère
24 conti'e ce peuple. Ils tombe-
ront sous le tranchant de l'épée,
ils seront emmenés captifs parmi
toutes les nations, et Jérusa-
lem sera foulée aux pieds par
les nations, jusqu'à ce que les
11
temps des nations soient ac-
conq)lis.
Il y aura des signes dans le 25
soleil, dans la lune et dans les
étoiles. Et sur la terre, il y
aura de l'angoisse chez les na-
tions qui ne sauront que faire,
au bruit de la mer et des flots,
les hommes rendant l'âme de 26
terreur dans l'attente de ce qui
survendra pour la terre ; car
les puissances des cieux seront
ébranlées. Alors on verra le 27
Fils de l'homme venant sur une
nuée avec puissanceetunegrande
gloire. Quand ces choses com- 28
menceront à arriver, redressez-
vous et levez vos têtes, parce
que votre délivrance ai^proche.
Et il leur dit une comparaison: 29
Voyez le figuier, et tous les
arbres. Dès qu'ils ont poussé, 30
vous connaissez de vous-mêmes,
en regardant, que déjà l'été est
proche. De même, quand vous 31
verrez ces choses arriver, sachez
qiie le royaume de Dieu est
IDroche. Je vous le dis en vé- 32
rite, cette génération ne passera
point, que tout cela n'arrive.
Le ciel et la terre passeront, 33
mais mes paroles ne passeront
point.
Prenez garde à vous-mêmes, 34
de crainte que vos cœurs ne
s'appesantissent j^ar les excès
du manger et du boire, et par
les soucis de la vie, et que ce
jour ne vienne sur vous à l'im-
proviste ; car il viendra comme 35
un filet sur tous ceirx qui habi-
tent sur la face de toute la terre.
Veillez donc et priez en tout 36
temps, afin que vous ayez la
force d'échapper à toutes ces
choses qui arriveront, et de
paraître debout devant le Fils
de l'homme.
Pendant le jour, Jésus ensei- 37
gnait dans le temple, et il allait
jjasser la nuit à la montagne
2
Chap. 21, V. 37.
LUC.
Chap. 22, v. 26.
appelée montagne des oliviers.
38 Et tout le peuple, dès le matin,
se rendait vers li;i dans le tem-
ple pour l'écouter.
Histoire de la pa?sion. — Complot coutre Jé-
sus.— Trahison de Judas. — Célébration de
la Pâque et institution de la sainte cène. —
Qui est le plus grand ? — Gethsémané. —
Arrestation de Jésus.
Q^ La fête des pains sans le-
vain \ appelée la Pâque, ap-
2 procliait. Les chefs des i^rêtres
et les scribes cherchaient les
moyens de faire mourir Jésus;
car ils craignaient le peuple.
3 Or, Satan entra dans Judas,
surnommé Iscariot^, qui était du
4 nombre des douze. Et Jiidas
alla s'entendre avec les chefs
des prêtres et les chefs des
gardes ^, sur la manière de le
5 leur livrer. Ils furent dans la
joie, et ils convinrent de lui
(3 donner de l'argent. Après s'être
engagé, il cherchait une occasion
favorable pour livrer Jésus à
linsu de la foule.
7 Le jour des pains sans le-
vain, où l'on devait immoler la
8 Pâque ^ arriva, et Jésus envoya
Pierre et Jean, en disant : Allez
nous préparer la Pâqtie, afin que
9 nous la mangions. Ils lui di-
rent: Oii veux-tu que nous la
1 0 préparions ? Il leur répondit :
Voici, quand vous serez entrés
dans la ville, vous rencontrerez
un homme portant une cruche
d'eau ; suivez-le dans la maison
11 où il entrera, et vous direz au
maître de la maison: Le maître
te dit : Où est le lieu où je
mangerai la Pâque avec mes
12 discii^les? Et il vous montrera
une grande chambre haute, meu-
' Voy. note sur Matth. xxvi. 17.
" Voy. note sur- Matth. x. 4.
' Des gardes, chargés de la police du tem-
ple, comp. V. 52.
* La Pâque, l'agneau pascal, voy. note sur
Matth. XXVI. 17.
blée : c'est là que vous prépare-
rez la PâqTie. Ils partirent, et 13
trouvèrent les choses comme il
le leur avait dit ; et ils préparè-
rent la Pâque.
Llieure étant venue, il se mît 14
à table, et les apôtres avec lui.
Il leur dit: J'ai désiré vivement 1.5
de manger cette Pâque avec
vous, avant de souffrir; car, je 1(5
vous le dis, je ne la mangerai
plus, jiisqu'à ce qu'elle soit
accomplie dans le royaume de
Dieu. Et, ayant pris une coupe 17
et rendu grâces, il dit : Prenez
cette coupe, et distribuez-la en-
tre vous; car, je vous le dis, 18
je ne boirai plus désormais du
fruit de la vigne, jusqu'à ce que
le royaume de Dieu soit venu.
Ensuite il prit du pain; et, 19
après avoir rendu grâces, il le
rompit, et le leur donna, en di-
sant : Ceci est mon corps, qui
est donné pour vous ; faites ceci
en mémoire de moi. Il prit de 20
même la coupe, a]jrès le souper,
et la leur donna, en disant :
Cette coupe est la nouvelle
alliance en mon sang, qui est
répandu poxtr vous.
Cependant voici, la main de 21
celui qui me livre est avec moi
à cette table. Le Fils de 22
l'homme s'en va, selon ce qui
est déterminé. Mais mallieur à
l'homme par qui il est livré ! Et 23
ils commencèrent à se demander
les uns aux autres qui était celui
d'entre eux qui ferait cela.
Il s'éleva aussi parmi les apô- 24
très une contestation : lequel
d'entre eux devait être estimé
le plus grand? Jésus leur dit: 25
Les rois des nations les maîtri-
sent, et ceux qui les dominent
sont appelés bienfaiteurs^ Qu'il 26
n'en soit i)as de même pour
' Bienfaiteurs, dénomination flatteuse ac-
cordée à des monarques qui souvent en
étaient peu dignes.
113
Chap. 22, V. 26.
LUC
ranci
Chap. 22, v. 53.
vous. Mais que le i^lus g,
parmi vous soit comme le plus
petit, et celui qui gouverne
27 comme celui qui sert. Car quel
est le plus grand, celui qui est à
table, ou celui qui sert? N'est-ce
l^as celui qui est à table? Et
moi, cependant, je suis au milieu
de vous comme celui qiii sert.
28 Vous, vous êtes demeurés avec
29 moi dans mes épreuves ; c'est
pourquoi je dispose du royaume
en votre faveur, comme mon
Père en a disposé en ma faveur,
30 afin que vous mangiez et buviez
à ma table dans mon royaume,
et que vous soyez assis sur des
trônes, pour juger les douze tri-
bus d'Israël.
31 Le Seigneur dit: Simon, Si-
mon, Satan vous a réclamés,
pour vous cribler comme le fro-
32 nient. Mais j'ai j^rié jjour toi,
afin que ta foi no défaille point ;
et toi, quand tu seras revenu,
33 affermis tes frères. Seigneur,
lui dit Pierre, je siiis prêt à aller
avec toi, et en prison et à la
34 mort. Et Jésus dit : Pierre, je
te le dis, le coq ne chantera pas
aujourd'luti que tu n'aies nié
trois fois de me connaître.
35 II leur dit encore : Quand je
vous ai envoyés sans bourse,
sans sac, et sans souliers, avez-
vous manqué de quelque chose ?
36 Ils répondirent : De rien. Et il
leur dit : Maintenant, au con-
traire, que celui qui a une bourse
la prenne, que cehii qui a un
sac le prenne également, et que
celui qui n'a j^oint d'épéc vende
son vêtement et achète une épée.
37 Car, je vovis le dis, il faut que
cette parole qui est écrite s'ac-
complisse en moi : Il a été mis
au nombre des malfaiteurs. Et
ce qui me concerne est sur le
38 point d'arriver. Ils dirent : Sei-
gneiir, voici deux épées. Et il
leur dit : Cela suffit.
Après être sorti, il alla, selon 39
sa coutume, à la montagne des
oliviers. Ses disciples le sui-
virent.
Lorsqu'il fut arrivé dans ce 40
lieu, il leiu- dit : Priez, afin que
vous ne tombiez pas dans la ten-
tation. Puis il s'éloigna d'eux 41
à la distance d'environ un jet de
pierre, et, s'étant mis à genoux,
il pria, disant : Père, si tu vou- 42
lais éloigner de moi cette coiqje!
Toiitefois, que ma volonté ne se
fasse pas, mais la tienne. Alors 43
un ange lui apparut du ciel,
pour le fortifier. Etant en ago- 44
nie, il priait plus instamment, et
sa sueur devint comme dos gru-
meaux de sang, qui tombaient
à teri-e. Après avoir prié, il 45
se leva, et vint vers les disci-
ples, qu'il trouva endormis de
tristesse, et il leur dit : Pour- 46
quoi dormez-voiis ? Levez-vous
et priez, afin que vous ne tombiez
pas dans la tentation.
Comme il parlait encore, voici, 47
une foule arriva ; et celui qxii
s'appelait Judas, l'un des douze,
marchait devant elle. Il s'ap-
procha de Jésxis, pour le baiser.
Et Jésus lui dit : Judas, c'est 48
par un baiser que tu livres le
Fils de l'homme !
Ceux qui étaient avec Jésus, 49
vojant ce qui allait arriver, di-
rent : Seigneur, frapperons-nous
de l'épée ? Et l'un d'eux frappa 50
le serviteur du grand prêtre,
et lui emporta l'oreille droite.
Mais Jésus, j^renant la parole, 51
dit : Laissez, arrêtez ! Et, ayant
touché l'oreille de cet homme, il
le guérit.
Jésus dit ensuite aux chefs 52
des prêtres, aux chefs des gardes
du temple, et aux anciens, qui
étaient venus contre lui : Vous
êtes venus, comme après un bri-
gand, avec des épées et des
îbâtons. J'étais tous les jours 53
114
CiiAP. 22, Y. 53.
LUC.
Chap. 23, V. 8.
avec vous dans le temple, et
vous navez pas mis la main
sur moi. Mais c'est ici votre
heure, et la puissance des ténè-
bres.
Eeuiement de Pierre. — Jésus devant le
sanliédriii jjrésidé par Caïphe. — Condam-
nation.
54 Après avoir saisi Jésus, ils
l'emmenèrent, et le conduisirent
dans la maison du grand prêtre.
Pierre suivait de loin.
55 Ils alhmièrent du feu un mi-
lieii de la coin-, et ils s'assirent.
56 Pierre s'assit parmi eux. Une
servante, qui le vit assis devant
le feu, fixa sur lui les regards,
et dit : Cet honune était aussi
57 avec lui. Mais il le nia, disant :
Femme, je ne le connais pas.
58 Peu après, un autre, l'ayant vu,
dit : Tu es aussi de ces gens-là.
Et Pierre dit : Homme, je n'en
59 suis pas. Environ une lieiu'c
plus tard, un autre insistait, di-
sant: Certainement cet honnnc
était aussi avec lui, car il est
(îO Galiléen. Pierre répondit :
Homme, je ne sais ce que tu
dis. Au même instant, connue
il parlait encore, le coq chanta.
61 Le Seigneur, s'étant retourné,
regarda Pierre. Et PieiTC se
souvint de la parole que le Sei-
gneur lui avait dite : Avant que
le coq chante aujourdhui, tu
62 me renieras trois fois. Et étant
sorti, il pleura amèrement.
63 Les hommes qui tenaient Jé-
sus se moquaient de lui, et le
64 frappaient. Ils lui voilèrent le
visage, et ils l'interrogeaient, en
disant : Devine qui t'a frappé.
65 Et ils proféraient contre lui
beaucoup d'autres injures.
6<; Qiiand le joiu* fut venu, le
collège des anciens du pénible,
les chefs des prêtres et les
scribes, s'assemblèrent, et firent
amener Jésus dans leur sanhé-
drin \ Ils dirent : Si tu es le 67
Christ, dis-le nous. Jésus leur
réj^ondit : Si je vous le dis, vous
ne le croirez pas ; et, si je vous 68
interroge, vous ne répondrez pas.
Désormais le Fils de l'homme 69
sera assis à la droite de la puis-
sance de Dieu. Tous dirent: 70
Tu es donc le Fils de Dieu ? Et
il leur répondit: Vous le dites,
je le suis. Alors ils dirent: 71
Qu'avons-nous encore besoin de
témoignage ? Nous l'avons en-
tendu nous-mêmes de sa bouche.
Jésus devant Pilate, gouverneur romain. —
Jésus devant Hérode. — Jésus renvoyé par
Hérode à Pilate. — Sentence de mort con-
firmée.
Ils se levèrent tous, et ils 23
conduisirent Jésus devant Pi-
late -.
Ils se mirent à l'accuser, di- 2
sant : Nous avons trouvé cet
homme excitant notre nation à
la révolte, empêchant de i)ayer
le tribiit à César, et se disant
lui-même Christ, roi. Pilate lin- 3
terrogea, en ces termes: Es-tu
le roi des Juifs"? Jésus lui ré-
pondit : Tu le dis.
Pilate dit aux chefs des prê- 4
très et à la foule : Je ne trouve
rien de coupable en cet honnne.
Mais ils insistèrent, et dirent : 5
Il soulève le peuple, en ensei-
gnant par toute la Judée, depuis
la Galilée, oii il a commencé,
jusqu'ici. Quand Pilate entcn- 6
dit parler de la Galilée, il de-
manda si cet homme était Gali-
léen ; et, ayant appris qu'il était 7
de la juridiction d'Hérode'*, il
le renvoya à Hérode, qui se
trouvait aussi à Jérusalem en
ces jours-là.
Lorsqu'Hérode vit Jésus, il en 8
' Sanhédrin, voy. note sur ^^lattli. v. 22.
- 2'ilate, voy. note sur Mattli. xxvii. 2.
" Hérode Antipas, tétrarque de Galilée,
voy. notes sur Matth. ii. 22, et xiv. 1.
ii;
Chap. 23, V. 8.
LUC.
Chap. 23, v. 35.
eut une grande joie ; car depuis
longtemps il désirait le voir, à
cause de ce qu'il avait entendu
dire de lui, et il espérait qu'il
le verrait faire quelque miracle.
9 II lui adressa beaucoup de ques-
tions ; mais Jésus ne lui répon-
10 dit rien. Les chefs des prêtres
et les scribes étaient là, et l'ac-
11 cusaient avec violence. Hérode,
avec ses gardes, le traita avec
mépris; et, après s'être moqué
de lui et l'avoir revêtu d'un
habit éclatant, il le renvoya à
12 Pilate. Ce joiu' même, Pilate et
Hérode devinrent amis, d'enne-
mis qu'ils étaient auparavant.
1 3 Pilate, ayant assemblé les chefs
des prêtres, les magistrats, et le
14 ijeuple, leur dit : Vous m'avez
amené cet homme comme ex-
citant le peuple à la révolte.
Et voici, je l'ai interrogé devant
vous, et je ne lai trouvé coupa-
ble d'aucune des choses dont
15 vous l'accusez ; ni Hérode non
plus, car il nous l'a renvoyé, et
voici, cet homme n'a rien fait
16 qui soit digne de mort. Je le
relâcherai donc, après l'avoir
châtié.
17 [A chaque fête, il était obligé
de leur relâcher un prisonnier.]
18 Ils s'éci'ièrent tous ensemble:
Fais mourir celui-ci, et relâche-
19 nous Barabbas. Cet homme
avait été mis en prison pour une
sédition qui avait eu lieu dans
la ville, et pour un meurtre.
20 Pilate leur parla de nouveau,
dans l'intention de relâcher Jé-
21 sus. Et ils crièrent: Crucifie,
22 crucifie-le ! Pilate leur dit pour
la troisième fois : Quel mal a-t-il
fait? Je n'ai rien trouvé en lui
qui mérite la mort. Je le re-
lâcherai dolic,après l'avoir châtié.
23 Mais ils insistèrent à grands cris,
demandant qu'il fût crucifié. Et
24 leurs cris l'emportèrent : Pilate
prononça que ce qu'ils deman- |
daient serait fait. Il relâcha celui 25
qui avait été mis en prison pour
sédition et pour mem^tre, et
(}u'ils réclamaient ; et il livra
Jésus à leur volonté.
Jésus crucifié.
Comme ils l'emmenaient, ils 26
prirent un certain Simon de Cy- "
rêne \ qui revenait des champs,
et ils le chargèrent de la croix,
jiour qu'il la portât derrière
Jésus.
Il était suivi d'une grande mul- 27
titude de peuple, et de femmes
qui se frappaient la j)oitrine et
se lamentaient sur lui. Jésus se 28
tourna vers elles, et dit : Filles
de Jérusalem, ne pleurez pas
sur moi ; mais pleurez sur vous,
et sur vos enfants. Car voici, 29
des jours viendront où l'on dira:
Heureuses les stériles, heureuses
les entrailles qui n'ont point en-
fanté, et les mamelles qui n'ont
l)oint allaité ! Alors ils se met- 30
tront à dire aux montagnes :
Tombez sur nous ! et aux col-
lines : Couvrez-nous ! Car, si 31
l'on fait ces choses au bois vert,
qu'arrivera-t-il au bois sec?
On conduisait en même temps 32
deux malfaiteurs, qx;i devaient
être mis à mort avec Jésus.
Lorsqu'ils furent arrivés au 33
lieu appelé Crâne", ils le cruci-
fièrent là, ainsi que les deux
malfaiteurs, l'im à droite, l'autre
à gauche. Jésus dit : Père, par- 34
donne-leur, car ils ne savent ce
qu'ils font. Ils se partagèrent ses
vêtements, en tirant au sort.
Le peuple se tenait là, et re- 35
gardait. Les magistrats se mo-
quaient de Jésus, disant : Il a
sauvé les autres ; qu'il se sauve
lui-même, s'il est le Christ, l'élu
' Cyrhie, voy. note sur ilatth. xxvn. 32.
' Crâne, en héb. Golyotlia, voy. Matth.
XXVII. 33, et Marc xv. 22. Vulg. le Cal-
vaire.
116
Chap. 23, V. 35.
LUC.
Chap. 24, v. 6.
36 de Dieu ! Les soldats aussi se
moquaient de lui ; s'apiiroehaut
et lui présentant du vinaigre,
37 ils disaient : Bi tu es le roi des
Juifs, sauve-toi toi-même !
38 II y avait au-dessus de lui
cette insci'iption : Celui-ci est le
roi des Juifs.
39 L'un des malfaiteurs crucifiés
l'injuriait, disant : N'es-tu pas le
Christ? Sauve-toi toi-même, et
40 sauve-nous ! Mais l'autre le re-
prenait, et disait : Ne crains-tu
pas Dieu, toi qui subis la même
41 condanmation ? Pour nous, c'est
justice, car nous recevons ce
qu'ont mérité nos crimes ; mais
celui-ci n"a rien fait de mal.
42 Et il dit à Jésus : Souviens-toi
de moi, quand tu viendras dans
43 ton règne. Jésus lui réj^ondit :
Je te le dis en vérité, aiijour-
cVhui tu seras avec moi dans le
l^aradis.
44 II était déjà environ la sixième
heure \ et il y eut des ténèbres
sur toute la terre, jusqu'à la
45 neuvième heure. Le soleil s'ob-
scurcit, et le voile " du temi^le se
déchira par le milieu.
46 Jésus s'écria d'une voix forte :
Père, je remets mon esprit entre
tes mains. Et, en disant ces
paroles, il expira.
47 Le centenier, voyant ce qui
était arrivé, glorifia Dieu, et dit:
Certainement, cet homme était
juste.
48 Et tous ceux qui assistaient
en foule à ce spectacle, après
avoir vu ce qui était arrivé, s'en
retournèrent, frappant leur poi-
49 trine. Tous ceux de la connais-
sance de Jésus, et les femmes
qui l'avaient accompagné depuis
la Galilée, se tenaient dans lé-
loignement et regardaient ce qui
se i^assait.
Midi.
Le voile, voy. note sur Matth. xxvii. 51.
Le corps de Jésus mis dans un sépulcre.
Il y avait un conseiller', nommé 50
Joseph, homme bon et juste, qui 51
n'avait point participé à la dé-
cision et aux actes des autres ;
il était d'Arimatliée, ville des
Juifs, et il attendait le royaume
de Dieu. Cet lionnne se rendit 52
vers Pilate, et demanda le corps
de Jésus. Il le descendit de la 53
croix, l'enveloppa d'un linceul,
et le déposa dans un sépidcre
taillé dans le roc, oîi personne
n'avait encore été mis. C'était 54
le jom* de la préparation ", et le
sabbat allait connnencer.
Les femmes qui étaient venues 55
de la Galilée avec Jésus accom-
Ijagnèrent Joseph, virent le sé-
pulcre et la manière dont le
corps de Jésus y fut déposé, et, 56
s'en étant retournées, elles i)ré-
parèrent des aromates et des
parfums. Puis elles se reposè-
rent le jour du sabbat, selon
la loi.
Eésurrection et ascension de Jésus-Christ.
Le premier jour de la se- 24
maine, elles se rendirent au
sépulcre, de grand matin, por-
tant les aromates qu'elles avaient
préparés. Elles virent qiie la 2
pierre avait été roulée de devant
le sépulcre; et, étant entrées, 3
elles ne trouvèrent pas le corps
du Seigneur Jésus. Comme 4
elles ne savaient que penser de
cela, voici, deux hommes leur
apparurent, en habits resplen-
dissants. Saisies de frayeiir, 5
elles baissèrent le visage contre
terre ; mais ils leiir dirent :
Pourquoi cherchez-vous parmi
les morts celui qui est vivant?
Il n'est point ici, mais il est 6
ressuscité. Souvenez-vous de
' Un conseiller, un membre du .sanhédrin.
' La jrréjparation, voy. note sur Jlatth.
XXVII. 62.
117
Chap. 24, V. 6.
LUC.
Chap. 24, y. 33.
quelle manière il vous a parlé,
lorsqu'il était encore en Galilée,
7 et qu'il disait : Il faut que le
Fils de riioinme soit livré entre
les mains des pécheurs, qu'il
soit crucifié, et qu'il ressviscite
8 le troisième jour. Et elles se
ressouvinrent des paroles de Jé-
sus.
9 A leur retour du sépulcre,
elles annoncèrent toutes ces
choses aux onze, et à tous les
10 autres. Celles qui dirent ces
choses aux apôtres étaient Marie
de Magdala, Jeanne, Marie, mère
de Jacques, et les autres qui
11 étaient avec elles. Ils tinrent
ces discours pour des rêveries,
et ils ne crurent pas ces femmes.
12 Mais Pierre se leva, et courut au
sépulcre. S'étant baissé, il ne
vit que les linges qui étaient à
terre ; piiis il s'en alla chez lui,
dans l'étonnement de ce qui
était arrivé.
13 Et voici, ce même jour, deux
disciples allaient à un village
nommé Emmaiis, éloigné de Jé-
14 rusalem de soixante stades^; et
ils s'entretenaient de tout ce qui
15 s'était passé. Pendant qu'ils par-
laient et discutaient, Jésus s'ap-
procha, et fit l'oute avec eux.
1 6 Mais levirs yeux n'étaient pas en
17 état de le reconnaître. Il leur
dit : De quoi vous entretenez-
vous en marchant, pour que
18 vous soyez tout tristes? L'un
d'eux, nommé Cléopas, lui ré-
pondit : Es-tu le seul qui, sé-
journant à Jérusalem, ne sache
pas ce qui y est arrivé ces jours-
19 ci?— Quoi? leur dit-il.— Et ils
lui répondirent : Ce qui est ar-
rivé au siijet de Jésus de Naza-
reth, qiii était un prophète puis-
sant en œuvres et en paroles
devant Dieu et devant tout le
20 peuple, et comment les chefs
magistrats
Soixante stades, environ onze kilomètres.
des prêtres et nos
l'ont livré pour le faire con-
damner à mort et l'ont crucifié.
Nous espérions qiie ce serait lui
qui délivrerait Israël : mais avec
tout cela, voici le troisième joiu*
que ces choses se sont passées.
Il est vrai que quelques femmes
d'entre nous nous ont fort éton-
nés : s'étant rendues de grand
matin au sépulcre et n'ayant
jjas trouvé son corps, elles sont
venues dire que des anges leur
sont apparus et ont annoncé
qu'il est vivant. Quelques-uns
de ceux qui étaient avec nous
sont allés au sépulcre, et ils ont
trouvé les choses comme les
femmes l'avaient dit ; mais lui,
ils ne l'ont point vu. Alors Jé-
sus leur dit : O hommes sans
intelligence, et dont le cœur est
lent à croire tout ce qu'ont dit
les jîrophètes ! Ne fallait-il jîas
que le Christ souffrit ces choses,
et qu'il entrât dans sa gloire ?
Et, commençant par Moïse et par
tous les prophètes, il leur ex-
pliqua dans toutes les Ecritures
ce qui le concernait. Lorsqu'ils
fiu'ent près du village où ils
allaient, il parut vouloir aller
plus loin. Mais ils le pressè-
rent, en disant : Reste avec nous,
car le soir approche, le jour est
sur son déclin. Et il entra, pour
rester avec eux. Pendant qu'il
était à table avec eux, il prit
le pain ; et, après avoir rendu
grâces, il le rompit, et le leur
donna. Alors leurs yeux s'ou-
vrirent, et ils le reconnurent;
mais il disparut de devant eux.
Et ils se dirent l'un à l'autre :
Notre cœur ne brûlait-il pas au
dedans de nous, lorsqu'il nous
parlait en chemin et nous ex-
pliquait les Écritures ? Se levant
à l'heure même, ils retournèrent
à Jérusalem, et ils trouvèrent
les onze, et ceux qui étaient
21
22
23
24
25
2(3
27
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29
30
31
32
33
118
Chap. 24, V. 33.
LUC— JEAN.
Chap, 1, v, 10.
34 avec eux, assemblés et disant :
Le Seif>neur est léelleiuent res-
suscité, et il est apj)ani à Simon.
35 Et ils racontèrent ce qui leur
était ari'ivé en chemin, et com-
ment ils l'avaient rcconnii au
moment où il rompit le i)ain.
36 Tandis qu'ils parlaient de la
sorte, lui-môme se présenta au
milieu deux, et leur dit : La
37 paix soit avec vous ! Saisis de
frayeur et d'épouvante, ils cru-
38 rent voir un esprit. Mais il leur
dit: Pourquoi êtes-vous troublés.
' et pourquoi pareilles pensées
s'élèvent-elles dans vos cœurs?
39 Voyez mes mains et mes pieds,
c'est bien moi ; toiicliez-moi et
voyez : un esprit n'a ni chair ni
os, comme vous voyez que j'ai,
40 Et en disant cela, il leur montra
41 ses mains et ses pieds. Comme,
dans leur joie, ils ne croyaient
point encore, et qu'ils étaient
dans l'étonnement, il leur dit:
Avez-vous ici quelque chose à
42 manger ? Ils lui présentèrent du
poisson rôti et un rayon de miel.
43 II en prit, et il mangea devant
eux.
44 Puis il leur dit: C'est là ce
que je vous disais, lorsque j'étais
encore avec vous, qu'il fallait
que s'accomplît tout ce qui est
écrit de moi dans la loi de Moïse,
dans les prophètes et dans les
psaumes. Alors il leur ouvrit 45
l'esprit, afin qu'ils comprissent
les Écritures. Et il leiu- dit: 46
Ainsi il est écrit que le Christ
souffrirait, et qu'il ressusciterait
des morts le troisième jour, et 47
que la repentance et le pardon
des péchés seraient prêches en
son nom à toutes les nations, à
commencer par Jéi'usalem. Vous 4S
êtes témoins de ces choses. Et 49
voici, j'enverrai sur vous ce que
mon Père a promis ; mais vous,
restez dans la ville, jusqu'à ce
que vous soyez revêtus de la
puissance d'en haut.
Il les conduisit jusque vers 50
Béthanie,et, ayant levé les mains,
il les bénit. Pendant qu'il les 51
bénissait, il se sépara d'eux, et
fut enlevé au ciel. Pour eux, 52
après l'avoir adoré, ils retour-
nèrent à Jérusalem, avec une
grande joie ; et ils étaient con- 53
tinnellement dans le temple,
louant et bénissant Dieu.
EVANGILE SELOjST JEAN
La Parole faite cliair.
1 Au commencement était la
Parole, et la Parole était avec
Dieu, et la Parole était Dieu.
2 Elle était au commencement
3 avec Dieu. Toutes choses ont
été faites par elle, et rien de ce
qui a été tait n'a été fait sans
4 elle. En elle était la vie, et la
vie était la lumière des honnncs.
5 La lumière hiit dans les ténè-
bres, et les ténèbres ne l'ont
point reçue.
Il y eut un homme, envoyé de 6
Dieu: son nom était Jean'. Il 7
vint pour servir de témoin, pour
rendre témoignage à la hunière,
afin que tous crussent par lui.
Il n'était pas la lumière, mais 8
il parut pour rendre témoignage
à la lumière. Cette lumièi-e 9
était la véritable lumière, qui,
en venant dans le monde, éclaire
tout homme. Elle était dans le 10
monde, et le monde a été fait
Jean, Jean-Baptiste.
119
Chap. 1, V. lO.
JEAN.
Chap. 1, v. 39.
j)ar elle, et le monde no Ta point
11 connue. Elle est venue chez les
siens, et les siens ne l'ont point
12 reçue. Mais à tous ceux qui l'ont
reçue, à ceux qui croient en son
nom, elle a donné le pouvoir de
13 devenir enfants de Dieu, lesquels
sont nés, non du sang, ni de la
volonté de la chair, ni de la volonté
de l'homme, mais de Dieu.
14 Et la Parole a été faite chair,
et elle a habité parmi nous,
pleine de grâce et de vérité ; et
nous avons contemplé sa gloire,
une gloire comme la gloire du
15 Fils unique venu du Père. — Jean
lui a rendu témoignage, et s'est
écrié : C'est celui dont j'ai dit :
Celui qui vient après moi m'a
précédé, car il était avant moi. —
16 Et nous avons toiis reçu de sa
plénitude, et grâce pour grâce ;
17 car la loi a été donnée i^ar
Moïse, la grâce et la vérité sont
18 venues par Jésus-Christ. Per-
sonne n'a jamais vu Dieu; le
Fils unique, qui est dans le sein
du Père, est celui qui l'a lait
connaître.
Témoignage de Jean-Baptiste.
19 Voici le témoignage de Jean,
lorsque les Juifs envoyèrent de
Jérusalem des prêtres et des
Lévites, pour lui demander: Toi.
20 qui es-tu ? Il déclara, et ne le
nia point, il déclara qu'il n'était
pas le Christ.
21 Et ils lui demandèrent : Quoi
donc ? es-tu Élie ? Et il dit : Je
ne le suis point. Es-tu le pro-
22 phète? Et il répondit: Non. Ils
lui dirent alors : Qui es-tu ? afin
que nous donnions une réponse
à ceux qui nous ont envoyés.
23 Que dis-tu de toi-même? Moi,
dit-il, je suis la voix de celui qui
crie dans le désert: Aplanissez
le chemin du Seigneur, comme
24 a dit Ésaïe, le i^rophètc. Ceux
qui avaient été envoyés étaient
des pharisiens. Ils lui firent 25
encore cette question : Pourqiioi
donc baptises-tu, si tu n'es pas
le Christ, ni Élie, ni le prophète?
Jean leur répondit : Moi, je bap- 26
tise d'eau, mais au milieu de
vous il y a quelqu'un que vous
ne connaissez pas, qui vient 27
après moi ; je ne suis pas digne
de délier la coiuToie de ses sou-
liers.
Ces choses se passèrent à 28
Bétlianie \ au delà du Jourdain,
où Jean baptisait.
Le lendemain, il vit Jésus ve- 29
nant à lui, et il dit : Voici l'a-
gneau de Dieu, qiii ôte le péché
du monde. C'est celui dont j'ai 30
dit : Après moi vient iin homme
qui m'a précédé, car il était
avant moi. Je no le connaissais 31
pas, mais c'est afin qu'il fût
manifesté à Israël que je suis
venu baptiser d'eau. — Jean ren- 32
dit ce témoignage : J'ai vu l'Es-
prit descendre du ciel comme
une colombe et s'arrêter sur
lui. — Je ne le connaissais pas, 33
mais celui qui m'a envoyé bap-
tiser d'eau, celui-là m'a dit : Ce-
lui sur qui tu verras l'Esprit
descendre et s'arrêter, c'est celui
qui baptise du Saint-Esprit. Et 34
j'ai vu, et j'ai rendu témoignage
qu'il est le Fils de Dieu.
Les premiers ditciples.
Le lendemain, Jean était en- 35
core là, avec deux de ses dis-
ciples ; et, ayant regardé Jésus 36
qui passait, ii dit: Voilà l'agneau
de Dieu. Les deux disciples 37
l'entendirent prononcer ces pa-
roles, et ils suivirent Jésus. Je- 38
sus se retom-na, et voyant qu'ils
le suivaient, il leiu' dit : Que 39
cherchez-vous? Ils lui répon-
dirent: Rabbi (ce qui signifie
' Béthanie, qu'il ne faut pas confondre avec
Béthanie près de Jérusalem. Dans quelques
manuscrits on lit Bétliabara.
120
Chap. 1, V. 39.
JEAN.
Chap. 2, v. 13.
40 Maître), où doineures-tu? Venez,
leiii" dit-il, et voyez. Ils allèrent,
et ils virent où il demeurait; et ils
restèrent auprès de lui ce jour-là.
C'était environ la dixième heure'.
41 André, frère de Simon Pierre,
était l'un des deux qui avaient
entendu les paroles de Jean, et
42 qui avaient suivi Jés\is. Ce fut
lui qui rencontra le i^remier son
frère Simon, et il lui dit: Nous
avons trouvé le Messie (ce qui
43 signifie Christ^). Et il le con-
duisit vers Jésus. Jésus, l'ayant
regardé, dit : Tu es Simon, fils
de Jouas ; tu seras appelé Cé-
phas (ce qui signifie Pierre).
44 Le lendemain, Jésus voulut se
rendre en Galilée, et il rencontra
Philii^pe. Il lui dit: Suis-moi.
45 Philippe était de Bethsaïda, de
la ville d'André et de Pierre.
46 Philippe rencontra Nathanaël ^
et lui dit: Nous avons trouvé
celui de qui Moïse a écrit dans
la loi et dont les prophètes ont
parlé, Jésus de Nazareth, fils de
47 Joseph. Nathanaël lui dit: Peut-
il venir de Nazareth quelque
chose de bon? Philippe hd ré-
48 pondit : Viens, et vois. Jésus,
A'oyant venir à lui Nathanaël, dit
de lui : Voici vraiment un Is-
raélite, dans lequel il n'y a point
49 de fraude. D'où me connais-tu?
lui dit Nathanaël. Jésus lui ré-
pondit: A^ant que Philippe t'ap-
pelât, quand tu étais sous le
50 figuier, je t'ai vu. Nathanaël
repartit et lui dit : Rabbi, tu es
le Fils de Dieu, tu es le roi
51 d'Israël. Jésiis lui répondit :
Parce que je t'ai dit que je t'ai
vu sous le figuier, tu crois ; tu
verras de i)lus grandes choses
52 que celles-ci. Et il lui dit : En
' Quatre heui'es après midi.
- Christ, ou Oint, voy. note sur Matth.
I. 16.
' Nathanaël, nommé BartliMeniy dans les
autres Evangiles, voy. Matth. x. 3.
vérité, en vérité, vous verrez
désormais le ciel ouvert et les
anges de Dieu monter et descen-
dre sur le Fils de l'homme.
l'remier miracle de .Jésus aux noces de Cana.
Trois jovirs après, il y eut des g
noces à Cana en Galilée. La
mère de Jésus était là, et Jésus 2
fut aussi invité aux noces avec
ses disciples. Le vin ayant man- 3
qiié, la mère de Jésus lui dit :
Ils n'ont plus de vin. Jésus lui 4
ré2)ondit: Femme, qu'y a-t-il
entre moi et toi? Mon heure
n'est pas encore venue. Sa mère 5
dit aux serviteurs : Faites ce
qu'il vous dira. Or, il y avait (3
là six vases de pierre, destinés
aux purifications des Juifs, et
contenant chacun deux ou trois
mesures. Jésus leur dit: Eem- 7
plissez d'eau ces vases. Et ils
les remplirent jusqu'au bord.
Piiisez maintenant, leur dit-il, 8
et i)ortez-en à l'ordonnateur du
repas. Et ils en portèrent.
Quand l'ordonnateur du repas 0
eut goûté l'eau changée en vin, —
ne sachant d'où venait ce vin,
tandis que les serviteurs qui
avaient puisé l'eau le savaient
bien,^ — il appela l'époux, et lui 10
dit: Tout homme sert d'abord
le bon vin, puis le moins bon
après qu'on s'est enivré ; toi, tu
as gardé le bo)i vin jusqu'à pré-
sent.
Tel fut, à Cana en Galilée, le 11
l)remier des miracles que fit
Jésus. Il manifesta sa gloire,
et ses disciples crurent en lui.
Après cela, il descendit à Ca- 12
pernavim, avec sa mère, ses frères
et ses disciiîles, et ils n'y de-
meurèrent que peu de jours.
Jésus à Jérusalem. — Les vendeurs chassés du
temple. — Le temple relevé en trois jours.—
Ce que pense Jésus de ceux qui croient en
son nom.
La Pâque des Juifs était proche, 13
121
Chap. 2, V. 13.
JEAX.
Chap. 3, v. 16.
et. Jésus monta à Jérusalem.
14 II trouva dans le temple les
vendeurs de bœufs, de brebis
et de pigeons, et les changeurs
15 assis. Ayant fait un fouet avec
des cordes, il les chassa tous du
temple, ainsi que les brebis et
les bœufs; il dispersa la mon-
naie des changeurs, et renversa
16 les tables; et il dit aux vendeurs
de pigeons : Otez cela d'ici, ne
faites pas de la maison de mon
17 Père mie maison de trafic. Ses
disciples se souvinrent qu'il est
écrit : Le zèle de ta maison me
dévore.
18 Les Juifs, prenant la parole,
lui dirent : Quel miracle nous
montres-tu, pour agir de la sorte?
19 Jésus leur répondit: Détruisez
ce temple, et en trois jours je le
20 relèverai. Les Juifs dirent: Il
a fallu quarante-six ans poiu-
bâtir ce temple, et toi, en trois
21 jours tu le relèveras! Mais il
parlait du temple de son corps.
22 C'est pourquoi, lorsqu'il fut res-
suscité des morts, ses discij)les
se souvinrent qu'il avait dit cela,
et ils crurent à l'Eci-iture et à la
parole que Jésus avait dite.
23 Pendant que Jésus était à
Jérusalem, à la fête de Pâque,
plusieurs crurent en sou nom.
voyant les miracles qu'il faisait.
24 Mais Jésus ne se fiait jîoint à
eux, parce qu'il les connaissait
25 tous, et parce qu'il n'avait pas
besoin qu'on lui rendît témoi-
gnage d'aucun homme; car il
savait lui-même ce qui était dans
l'homme.
Entretien de Jésus avec Nicodème.
Q II y avait parmi les pharisiens
im homme appelé Nicodème, qui
2 était un chef des Juifs \ Il vint
de nuit vers Jésus, et lui dit:
' Probablement un membre du sanhédrin,
comp. VIL 50.
Rabbi, nous savons que tu es un
docteur venu de Dieu ; car per-
sonne ne peut faire ces miracles
que tu fais, si Dieu n'est avec
lui. Jésus lui réi)ondit : En 3
vérité, en vérité, je te le dis, si
un homme ne naît de nouveau,
il ne peut voir le royaume de
Dieu. Nicodème lui dit ; Com- 4
ment im homme peut-il naître
quand il est vieux ? Peut-il ren-
trer dans le sein de sa mère et
naître ? Jésus répondit : En vé- 5
rite, en vérité, je te le dis, si un
honnne ne naît d'eau et d'Esprit,
il ne peut entrer dans le roy-
aume de Dieu. Ce qui est né 6
de la chair est chair, et ce qui
est né de l'Esprit est esprit. Ne 7
tétonne pas que je t'aie dit : Il
faut que vous naissiez de nou-
veau. Le vent souffle où il veut, 8
et tu en entends le bruit ; mais
tu ne sais d'où il vient, ni où
il va. Il eu est ainsi de tout
i homme qui est né de l'Esprit.
Nicodème lui dit: Comment cela 9
peut-il se faire? Jésus lui ré- 10
pondit: Tu es le doctevu" d'Is-
raël, et tune sais pas ces choses!
En vérité, en vérité, je te le dis, 11
nous disons ce que nous savons,
et nous rendons témoignage de
ce que nous avons vu ; et vous
ne recevez pas notre témoignage.
Si vous ne croyez pas quand je 12
vous ai parlé des choses ter-
restres, comment croirez-vous
quand je vous parlerai des cho-
ses célestes? Personne n'est 13
monté au ciel, si ce n'est celui
qui est descendu du ciel, le Fils
de l'homme qui est dans le ciel.
Et comme Moïse éleva le serpent' 14
dans le désert, il faut de même
que le Fils de l'homme soit
élevé, afin que quiconque croit 15
en lui ait la vie éternelle. Car 16
' Le serpent, le serpent d'airain, dont il est
parlé Nomb. xxi. 8-9.
122
Chap. 3, V. 16.
JEAN.
Chap. 4, ^ . 5.
Dieu a tant aimé le monde qu'il qui était avec toi an delà du
a donné son Fils imique, afin Jourdain, et à qui tu as rendu
que quiconque croit en lui ne j témoignage, voici, il baptise, et
périsse point, mais qu'il ait la j tous vont à lui. Jean répondit :
17 vie éternelle. Dieu, en effet, n'a j Un homme ne peut recevoir que
pas envoyé son Fils dans le ce qui hii a été donné du ciel,
inonde pour qu'il juge le monde, ; Vous-mêmes m'êtes témoins que
mais iDour que le monde soit j j'ai dit: Je ne suis pas le Christ.
18 sauvé par lui. Celui qui croit | mais j'ai été envoyé devant lui.
Celui à qui appartient l'épouse,
c'est l'époux ; mais l'ami de
en lui n'est point jugé ; mais
celui qui ne croit pas est déjà
jugé, parce qu'il n'a pas cru au l'époux, qui se tient là et qui
nom du Fils unique de Dieu, l'entend, éprouve une grande
19 Et ce jugement c'est que, la 1 joie à cause de la voix de l'é-
lumière étant venue dans le poux : aussi cette joie, qin est
monde, les hommes ont préféré la mienne, est parfaite. Il faut
les ténèbres à la lumière, parce qu'il croisse, et que je diminue
28
29
que leurs ceu\Tes étaient mau-
20 vaises. Car quiconque fait le
mal hait la lumière, et ne vient
point à la lumière, do peur que
ses œuvres ne soient dévoilées:
21 mais celui qui agit selon la vé-
rité vient à la lumière, afin que
ses œuvres soient manifestées,
parce qu'elles sont faites en
Dieu.
^1
Nouveau témoignage de Jean-Baptiste.
Après cela, Jésus, accompagné
de ses disciples, se rendit dans
la terre de Judée ; et là il de-
meurait avec eux, et il bap-
2:> tisait \ Jean aussi baptisait à
Énon, près de Salim", parce
qu'il y avait là beaucoup d'eau :
et on y venait pour être baptisé.
24 Car Jean n'avait jîas encore été
mis en prison ^.
2ô Or, il s'éleva de la part des
disciples de Jean une dispute
avec un Juif touchant la puri-
Celui qui vient d'en haut est
au-dessus de tous ; celui qui est
de la terre est de la terre, et
il parle comme étant de la terre.
Celui qui vient du ciel est au-
dessus de tous, il rend témoi-
gnage de ce qu'il a vu et en-
tendu, et personne ne reçoit son
témoignage. Celui qui a reçu
son témoignage a certifié que
DicTi est ^Tai ; car celui q\ie
Dieu a envoyé dit les paroles de
Dieu, parce que Dieu ne lui
donne pas l'Esprit avec mesure.
Le Père aime le Fils, et il a
remis toutes choses entre ses
mains. Celui qui croit au Fils
a la vie éternelle ; cehii qui ne
croit pas au Fils ne verra point
la vie, mais la colère de Dieu
demeure sur lui.
La Samaritaine.
Le Seigneur sut que les phari-
siens avaient appris qu'il faisait
30
;u
32
33
34
35
36
26 fication *. Ils vinrent trouver et baptisait plus de discij)les
Jean, et lui dirent : Eabbi. celui
' Il baptisait, non pas lui, mais ses disci-
ples sous sa direction, voy. iv. 2.
- Énon, Salim, localités dont la situation
n'est pas connue.
' Sur l'emprisonnement de Jean vov.
Matth. IT. 12, et xiv. 1, et suiv.
* La purification, le baptême.
que Jean. Toutefois Jésus ne
baptisait pas lui-même, mais
c'étaient ses disciples. Alors il
quitta la Judée, et retovu'ua eu
Galilée.
Comme il fallait qu'il })assât
par la Samarie, il arriva dans
une ville de Samarie, nommée
1 23
Chap. 4, V. 5.
JEAN.
Chap. 4, y. 32.
Sychar\ près du champ que
Jacob avait donné à Joseph, son
Jésiis lui dit : Tu as ou raison
de dire : Je n'ai point de mari.
(j fils. Là se trouvait le puits de Car tu as eu cinq maris, et celui 18
Jacob. Jésus, fatigué du voy
âge, était assis au bord clu
puits. C'était environ la sixième
heure ^.
7 Une femme de Samarie vint
puiser de l'eau. Jésus lui dit :
8 Donne-moi à boire. Car ses
disciples étaient allés à la ville
!) pour acheter des vivres. La
femme samaritaine lui dit: Com-
ment toi, qui es Juif, me de-
mandes-tu à boire, à moi qui
suis une fennne samaritaine? —
Les Juifs, en effet, n'ont pas de
relations avec les Samaritains^. —
1 0 Jésus lui répondit : Si tu con-
naissais le don de Dieu et qui
est celui qui te dit : Donne-moi
à boire ! tu lui aurais toi-même
demandé à boire, et il t'aurait
11 donné de l'eau vive. Seigneur,
lui dit la femme, tu n'as rien
pour puiser, et le puits est pro-
fond ; d'où aurais-tu donc cette
1 2 eau vive ? Es-tu plus grand que
notre père Jacob, qui nous a
donné ce puits, et qui en a bu
lui-même, ainsi que ses fils et
13 ses troui^eaux? Jésus lui ré-
pondit : Quiconque boit de cette
14 eau aura encore soif; mais celui
qui boira de l'eau que je lui
donnerai n'aura jamais soif, et
l'eau que je lui donnerai de-
viendra en lui une source d'eau
qui jaillira jusque dans la vie
15 éternelle. La femme lui dit:
Seigneur, donne-moi cette eau,
afin que je n'aie plus soif, et que
1(3 je ne vienne plus puiser ici. Va,
lui dit Jésus, appelle ton mari,
17 et viens ici. La femme ré-
pondit: Je n'ai point de mari.
' Sychar, dans l'Ane. Test. Sichem, aujour-
d'hui Naplouse, entre les monts Ebal et Ga-
rizim.
- Midi.
" Voy. Matth. x. 5, et Luc ix. .53.
que tu as maintenant n'est pas
ton mari. En cela tu as dit
vrai. Seigneur, lui dit la femme, 19
je vois que tu es prophète. Nos 20
pères ont adoré sur cette mon-
tagne ^ ; et vous dites, vous, que
le lieu où il faut adorer est à
Jérusalem. Femme, lui dit Je- 21
sus, crois-moi, l'heure vient où
ce ne sera ni sur cette montagne
ni à Jérusalem que vous adore-
rez le Père. Vous adorez ce 22
que vous ne connaissez pas ;
nous, nous adorons ce que nous
connaissons, car le salut vient
des Juifs. Mais l'heure vient, 23
et elle est déjà venue, où les
vrais adoratevirs adoreront le
Père en esprit et en vérité ; car
ce sont là les adorateurs que le
Père demande. Dieu est esprit, 24
et il faut que ceux cj[ui l'adorent
l'adorent en esprit et en vérité.
La fennne lui dit : Je sais que 25
le Messie doit venir (celui qu'on
appelle Christ) ; quand il sera
Aenvi, il nous annoncera toutes
choses. Jésus lui dit : Je le 2(3
suis, moi qui te parle.
Là-dessus, arrivèrent ses dis- 27
ciples, qui furent étonnés de ce
qu'il parlait avec une femme.
Toutefois aucun ne dit : Que de-
mandes-tu ? ou : De quoi parles-
tu avec elle ? Alors la femme, 28
ayant laissé sa cruche, s'en alla
dans la ville, et dit aux gens:
Venez voir un homme, qui m'a 29
dit tout ce que j'ai fait ; ne
serait-ce point le Christ ? Ils 30
sortirent de la ville, et ils vin-
rent vers lui.
Pendant ce temps, les disciples 31
le pressaient de manger, disant :
Eabbi, mange. Mais il leur dit : 32
' Sur le mont Garizim, où les Samaritains
avaient construit un temple à l'époque de
Néhémie.
124
Chap. 4, V. 32.
JEAN.
Chap. 5, v. 2.
J'ai à manger tiiio iiourritiiie
33 que vous ne connaissez pas. Les
disciples se disaient donc les
uns aux auti-es : Quelqu'un lui
34 aurait-il apporté à manger ? Jé-
sus leur dit : Ma nourriture est
de faire la volonté de celui (pii
m'a envoyé, et d'accomi^lir son
35 œuvre. Ne dites-vous pas qu'il
y a encore quatre mois juscjuà
la moisson? A'^oici, je vous le
dis, levez les yeux, et regardez
les champs qui déjà blanchissent
36 pour la moisson. Celui qui
moissonne reçoit un salaire, et
amasse des fruits pour la vie
éternelle, afin que celui qui sème
et celui qui moissonne se réjouis-
37 sent ensemble. Car en ceci ce
qu'on dit est vrai : Autre est
celui qui sème, et autre celui
38 qui moissonne. Je vous ai en-
voyés moissonner ce que vous
n'avez pas travaillé; d'autres ont
travaillé, et vous êtes entrés dans
leur travail.
39 Plusieurs Samaritains de cette
ville crurent en Jésus, à cause
de cette déclaration formelle de
la femme : Il m'a dit tout ce que
40 j'ai fait. Aussi, quand les Sa-
maritains vinrent le trouver, ils
le prièrent de rester auprès
d'eux. Et il resta là deux jours.
41 Un beaucoup plus grand nom-
bre crurent, à cause de sa pa-
42 rôle ; et ils disaient à la fenmie :
Ce n'est plus à cause de ce que
tu as dit que nous croyons:
car nous l'avons entendu nous-
mêmes, et nous savons qu'il est
vraiment le Sauveur du monde.
Retour de Jésus en Galilée. — Guérisou du
fils d'un officier du roi.
43 Après ces deux jours, Jésus
partit de là, pour se rendre en
44 Galilée : car il avait déclaré lui-
même qu'un prophète n'est pas
honoré dans sa propre patrie.
45 Lorsqxi'il arriva en Gnlilée, il
125
fut bien reçu des Galiléens, qui
avaient vu tout ce qu'il avait
fait à Jérusalem pendant la fête;
car eux aussi étaient allés à la
fête. Il retoiu'ua donc à Cana 4(5
en Galilée, où il avait changé
l'eau en vin.
Il y avait à Capernaum un
officier du roi\ dont le fils était
malade. Ayant appris que Jésus 47
était venu de Judée en Galilée,
il alla vers lui, et le pria de des-
cendre et de guérir son fils, qui
était près de mourir. Jésus lui 48
dit : Si vous ne voyez des mira-
cles et des prodiges, vous ne
croyez jjoint. L'officier du roi 4!»
lui dit : Seigneur, descends avant
que mon enfant meure. Va, lui 50
dit Jésus, ton fils vit. Et cet
homme crut à la parole que
Jésus lui avait dite, et il s'en
alla. Comme déjà il descendait. 51
ses serviteurs, venant à sa ren-
contre, lui apportèrent cette
nouvelle : Ton enfant vit. Il 52
lei;r demanda à quelle heure il
s'était trouvé mieux; et ils Ivii
dirent : Hier, à la septième
heure, la fièvre l'a quitté. Le 53
père reconnut que c'était à cette
heure-là que Jésus lui avait dit :
Ton fils vit. Et il crut, lui et
toiite sa maison.
Jésus fit encore ce second 54
miracle ", lorsqu'il fiit venu de
Judée en Galilée.
Jésus à Jérusalem. — Guérison d'un malade
à la piscine de Béthesda. — Accusations des
.Juifs, et réponses de Jésus.
Après cela, il y eut ime fête ^
des Juifs, et Jésus monta à Jé-
rusalem.
Or, à Jérusalem, près de In 2
' Du roi, Hérode Antipas, tétraïque do
Galilée, considéré comme revêtu d'une dignité
royale.
" Ce second miracle, en Galilée, celui de
Cana étant le premier ; Jésus eu avait fait
d'autres à Jérusalem.
Chap. 5, V. 2.
JEAN.
Chap. 5, v. 28.
porte des brebis \ il y a une
piscine qui s'api^elle en hé-
])reu Bétliesda^ et qui a cinq
3 ])ortiqucs. Hous ces portiques
étaient couchés en grand nombre
des malades, des aveugles, des
boiteux, des j^araljtiques. [qui
attendaient le mouvement de
4 reaxi ; car un ange descendait
de temps en ternies dans la
piscine, et agitait l'eau ; et celui
qui y descendait le premier
après que l'eau avait été agitée
était guéri, quelle que fût sa
maladie.]
5 Là se trouvait lui homme ma-
6 lade depuis trente-huit ans. Jé-
sus, l'ayant vu couché, et sachant
qu'il était déjà malade depuis
loiigtemps, lui dit : Veux-tu être
7 guéi'i ? Le malade lui répondit :
Seigneur, je n'ai personne pour
me jeter dans la piscine quand
l'eau est agitée, et, pendant que
j y vais, un autre descend avant
S moi. Lève-toi, lui dit Jésus,
i) prends ton lit, et marche. Aus-
sitôt cet homme fut guéri ; il
prit sou lit, et marcha.
10 C'était un jour de sabbat. Les
Juifs dirent donc à celui qui
avait été guéri : C'est le sabbat ;
il ne t'est pas permis d'emporter
1 1 ton lit. Il leur répondit : Celui
qui m'a guéri m'a dit : Prends
12 ton lit, et marche. Ils lui de-
mandèrent : Qui est l'honune
<pii t'a dit : Prends ton lit, et
1 .3 marche ? Mais celui qui avait été
guéri ne savait pas qui c'était ;
car Jésus avait disparu de la
14 foule qui était en ce lieu. De-
])uis, Jésus le trouva dans le
temple, et lui dit: Voici, tu as
été guéri ; ne pèche plus, de
peur qu'il ne t'arrive quelque
15 chose de pire. Cet homme s'en
alla, et annonça aux Juifs que
' Mentionnée Néh. m. 1, 32 ; xii. 39.
^ Béthesda signifie maison d^ miséricorde.
égal a
c'était Jésus qui l'avait guéri.
C'est pourquoi les Juifs pour- Kî
suivaient Jésus, parce qu'il fai-
sait ces choses le jour du sabbat.
3Iais Jésus leur répondit: Mon 17
Père agit jusqu'à i^résent ; moi
aussi, j'agis. A cause de cela, 18
les Juifs cherchaient encore plus
à le faire mourir, non seiilement
parce qu'il violait le sabbat, mais
parce qu'il appelait Dieu son
propre Père, se faisant lui-même
Dieu.
Jésus reprit donc la jjarole, et 19
leur dit : En vérité, en vérité, je
vous le dis, le Fils ne peut rien
faire de lui-même, il ne fait que ce
qu'il voit faire au Père; et tout ce
que le Père fait, le Fils aussi le
fait i>areillement. Car le Père 20
aime le Fils, et lui montre ce
qu'il fait ; et il lui montrera des
œuvres plus grandes que celles-
ci, afin que voias soyez dans
l'étonnement. Car, comme le 21
Père ressuscite les morts et
donne la vie, ainsi le Fils donne
la vie à qui il veut. Le Père ne 22
juge personne, mais il a remis
tout jugement au Fils, afin que 23
tous honorent le Fils comme ils
honorent le Père. Celui qui
nhonore pas le Fils n'honore
pas le Père qui l'a envoyé. En 24
vérité, en. vérité, je vous le dis,
celui qui écoute ma parole, et
qui croit à celui qui m'a envoyé,
a la vie éternelle et ne vient
l)oint en jugement, mais il est
passé de la mort à la vie. En 25
vérité, en vérité, je vous le dis,
l'heure vient, et elle est déjà
venue, oii les morts entendront
la voix du Fils de Dieu ; et ceux
qui l'auront entendue vivront.
Car, connue le Père a la vie en 20
lui-même, ainsi il a donné au
Fils d'avoir la vie en lui-même.
Et il lui a donné le pouvoir de 27
juger, parce qu'il est Fils de
l'homme. Ne vous étonnez pas 28
126
Chap. 5, V. 28.
29
30
32
33
34
35
3(3
3';
3 s
40
41
42
de cela ; car Theure vient où
tous ceux qui sont dans les sé-
})ulcres entendront sa voix, et en
sortiront. Ceux qui auront fait
le bien ressusciteront pour la
vie. mais ceux qui axiront fait le
mal ressusciteront i)Our le juge-
ment. Je ne puis rien faire de
moi-même : selon que j'entends,
je juge ; et mon jugement est
juste, i)arce que je ne cherche
pas ma volonté, mais la volonté
de celui qui m'a envoyé.
Si c'est moi qui rends témoi-
gnage de moi-même, mon témoi-
gn-age n'est pas vrai. Il y en a
un autre qui rend témoignage
de moi, et je sais que le témoi-
gnage qu'il rend de n>oi est vrai.
Vous avez envoyé vers Jean, et
il a rendu témoignage à la vé-
rité. Pour moi, ce n'est pas
d'un homme que je reçois le
témoignage ; mais je dis ceci,
afin que vous soyez sauvés. Jean
était la lani2:)e (pii brûle et qui
luit, et vous avez voulu aous
réjouir une heure à sa lumière.
Moi, j'ai un témoignage plus
grand que celui de Jean ; car
les œuvres que le Père m'a
donné d'accomiîlir, ces œuvres
mêmes que je fais, témoignent
de moi que c'est le Père qui m'a
envoj'é. Et le Père qui m'a
envoyé a rendu lui-môme témoi-
givage de moi. Vous n'avez ja-
mais entendu sa voix, vous n'avez
point vu sa face, et sa parole ne
demeure point en vous, parce
que vous ne ci'oyez pas à celui
qu'il a envoyé. Vous sondez
les Écritures, parce que vous
pensez avoir en elles la vie éter-
nelle : ce sont elles (jui rendent
témoignage de moi. Et vous ne
voulez pas venir à moi, ])our
avoir la vie !
Je ne tire pas ma gloire des
honunes. Mais je sais que vous
n'avez ])oint en vous l'amour de
JEAK Chap. 6, v. 9.
Dieu. Je suis venu au nom de 43
mon Père, et vous ne me recevez
pas ; si un autre vient en son
propre nom, vous le recevrez.
Comment pouvez-vous croire, 44
vous qui tirez votre gloire les
uns des autres, et qiii ne cher-
chez i)oint la gloire qui vient de
Dieu seul ? Ne jjensez pas que 45
moi je vous accuserai devant le
Père ; celui qui vous accuse,
c'est Moïse, en qui vous avez
mis votre espérance. Car si 40
vous croyiez Moïse, vous me
croiriez aussi, i)arce qu'il a écrit
de moi. Mais si vous ne croyez 47
pas à ses écrits, comment croi-
rez-vous à mes paroles ?
Jésus en Galilée. — Multiplication des jiains. —
Jésus marchant sur les eaux.
Après cela, Jésus s'en alla de Q
l'autre côté de la mer de Gali-
lée \ de Tibériade. Une grande 2
foule le suivait, parce qu'elle
voyait les miracles qu'il opérait
sur les malades. Jésus monta 3
sur la montagne, et là il s'assit
avec ses disciples.
Or, la Pâque était proche, la 4
fête des Juifs.
Ayant levé les yeux, et voyant 5
qu'une grande foule venait à lui,
Jésus dit à Philipj)e : Oii achète-
rons-nous des pains, pour que
ces gens aient à manger? Il di- 0
sait cela pour l'éprouver, car il
savait ce qu'il allait faire. Phi- 7
lippe lui répondit: Les pains
qu'on aurait poiu- deux cents
deniers" ne suffiraient pas po\n-
que chacun en reçût xm peu.
Un de ses disciples, André, frère S
de Simon Pierre, hii dit : Il y !)
a ici un jcinie garçon qui a ciiuf
pains d'orge et deux i)oissons ;
mais qu'est-ce que cela pour
■ La mer de Galilée, appelée aussi mer Je
Tibériade, ou lac de Génésareth.
- Deniers, voy. note sur Matth. xvin. 28.
127
Chap. 6, V. 9.
10 taiît de gens? Jésus dit: Faites-
les asseoir. Il y avait dans ce
lieu beaucoup d'herbe. Ils s'as-
sirent donc, au nombre d'en-
11 viron cinq mille hommes. Jésus
prit les i^ains, rendit grâces, et
les distribua à ceux qui étaient
assis ; il leur donna de même
des i)oissons, autant qu'ils en
12 voulurent. Lorsqu'ils furent
rassasiés, il dit à ses disci-
ples: Ramassez les morceaux qui
restent, afin que rien ne se perde.
13 Ils les ramassèrent donc, et ils
remplirent douze corbeilles avec
les morceaux qui restèrent des
cinq pains d'orge, après que tous
eurent mangé.
14 Ces gens, ayant vu le miracle
que Jésus avait fait, disaient :
Celui-ci est vraiment le pro-
phète qui doit venir dans le
15 monde. Et Jésus, sachant qu'ils
allaient venir l'enlever pour le
faire roi, se retira de nouveau
sur la montagne, lui seul.
16 Quand le soir fut venu, ses
disciples descendirent au bord
17 de la mer. Étant montés dans
une barque, ils traversaient la
mer pour se rendre à Caper-
naum. Il faisait déjà nuit, et
Jésus ne les avait pas encore
18 rejoints. Il soufflait un grand
vent, et la mer était agitée.
19 Après avoir ramé environ vingt-
cinq ou trente stades \ ils voient
Jésus marchant sur la mer et
s'approchant de la barque. Et
20 ils eurent peur. Mais Jésus
leur dit : C'est moi ; n'ayez pas
21 peur! Ils voulaient donc le pren-
dre dans la barque, et aussitôt
la barque aborda au lieu où ils
allaient.
Le pain de vie. — Abandon de quelques disci-
ples.— Confession de Pierre.
22 La foule qui était restée de
' A peu près cinq ou six kilomètres.
JEAN. Chap. 6, y. 33.
l'autre côté de la mer avait re-
marqué qu'il ne se trouvait là
qu'une seule barque, et que
Jésus n'était pas monté dans
cette barque avec ses disciples,
mais qu'ils étaient partis seuls.
Le lendemain, comme d'autres 23
barques étaient arrivées de Ti-
bériade près du lieu où ils
avaient mangé le pain après que
le Seigneur eut rendu grâces,
les gens de la foule, ayant vu 24
que ni Jésus ni ses disciples
n'étaient là, montèrent eux-
mêmes dans ces barques et al-
lèrent à Capernaum à la re-
cherche de Jésus. Et l'ayant 25
trouvé au delà de la mer, ils lui
dirent : Rabbi, qiiand es-tu venu
ici ? Jésus leur répondit : Eu 26
vérité, en vérité, je vous le dis,
vous me cherchez, non parce
que vous avez vu des miracles,
mais parce que vous avez
mangé des pains et que vous
avez été rassasiés. Travaillez, 27
non pour la nourriture qui périt,
mais pour celle qui subsiste pour
la vie éternelle, et que le Fils de
l'homme vous donnera ; car c'est
lui que le Père, que Dieu a
marqué de son sceau. Ils lui 28
dirent : Que devons-nous faire,
pour faire les œuvres de Dieu?
Jésus leur répondit: L'œuvre 29
de Dieu, c'est que vous croyiez
en celui qu'il a envoyé. Quel 30
miracle fais-tu donc, lui dirent-
ils, afin que nous le voyions, et
que nous croyions en toi? Que
fais-tu? Nos pères ont mangé 31
la manne dans le désert, selon
ce qui est écrit: Il leur donna
le pain du ciel à manger. Jésvis 32
leur dit : En vérité, en vérité, je
vous le dis. Moïse ne vous a pas
donné le pain du ciel, mais mon
Père vous donne le vi'ai jjain du
ciel ; car le i^ain de Dieu, c'est 33
celui qui descend dia ciel et qui
donne la vie au monde.
128
Chap. 6, V. 34.
JEAN.
Chap. 6, v. 63.
34 Ils lui dirent: Seigneur, donne-
nous toujours ce pain.
35 Jésus iein- dit : Je suis le pain
de vie. Celui qui vient à moi
n'aura jamais faim, et celui qui
croit en moi n'aiira jamais soif.
3(i Mais, je vous lai dit, vous m'avez
vu, et vous ne croyez j^oint.
37 Tout ce que le Père me donne
viendra à moi, et je ne mettrai
pas dehors celui qui vient à
38 moi ; car je suis descendu du
ciel pour faire, non ma volonté,
mais la volonté de celui qiii m'a
39 envoyé. Or, la volonté de celui
qui ma envoyé, c'est que je ne
perde rien de tout ce qu'il m'a
donné, mais que je le ressuscite
40 au dernier jour. La volonté de
mon Père, c'est que quiconque
voit le Fils et croit en lui ait la
■Nie éternelle ; et je le ressusci-
terai au dernier jour.
41 Les Ji;ifs murmuraient à son
sujet, parce qu'il avait dit : Je
suis le pain qui est descendu du
42 ciel. Et ils disaient : N'est-ce
pas là Jésus, le fils de Josej^h,
celui dont nous connaissons le
père et la mère? Comment donc
dit-il : Je suis descendu du ciel?
43 Jésus leur répondit : Ne mur-
44 murez pas entre vous. Nul ne
peut venir à moi, si le Père qui
m'a envoyé ne l'attire ; et je le
45 ressusciterai au dernier jour. Il
est écrit dans les proi:>liètes : Ils
seront tous enseignés de Dieu.
Ainsi quiconque a entendu le
Père et a reçu son enseignement
46 vient à moi. Ce n'est pas que
personne ait vu le Père, sinon
celui qui vient de Dieu ; celui-
47 là a vu le Père. En vérité, en
vérité, je vous le dis, celui qui
croit en moi a la vie éternelle.
48 Je suis le pain de vie. Vos
pères ont mangé la manne dans
le désert, et ils sont morts.
50 C'est ici le pain qui descend du
ciel, afin que celui qui en mange
ne meure point. Je suis le pain 51
vivant qui est descendu du ciel.
Si quelqu'mi mange de ce pain,
il vivra éternellement; et le pain
que je donnerai, c'est ma chair,
que je donnerai pour la vie du
monde.
Là-dessus, les Juifs dispu- 52
talent entre eux, disant: Com-
ment peut-il nous donner sa
chair à manger?
Jésus leur dit : En vérité, en 53
vérité, je vous le dis, si vous
ne mangez la chair du Fils de
l'homme, et si vous ne biivez
son sang, vous n'avez point la
vie en vous-mêmes. Celui qui 54
mange ma chair et qui boit mon
sang a la vie éternelle ; et je le
ressusciterai au dernier jour.
Car uv,\ chair est vraiment une 55
nourriture, et mon sang est vrai-
ment un breuvage. Celui qui 56
mange ma chair et qui boit mon
sang demeure en moi, et je de-
meure en lui. Comme le Père 57
qui est vivant m'a envoyé, et
que je vis par le Père, ainsi
celui qui me mange vivra par
moi. C'est ici le pain qui est 58
descendu du ciel. Il n'en est
pas comme de vos pères qui ont
mangé la manne, et qui sont
morts : celui qui mange ce pain
vivra éternellement.
Jésus dit ces choses dans la 59
synagogue, enseignant à Caj^er-
naum.
Plusieursdeses disciples, après 60
l'avoir entendu, dirent: Cette pa-
role est dure; qui pevit l'écouter?
Jésus, sachant en lui-môme que 61
ses discii)les murmuraient à ce
sujet, leur dit: Cela vous scan-
dalise-t-il ? Et si vous voyez le 62
Fils de Ihomine monter où il
était auparavant^?. . . C'est l'es- 63
l)rit qui vivifie ; la chair ne sert
de rien. Les paroles que je
' Plirase suspendue ; on peut sous-euteu-
dre : " que sera-ce alors ? "
129
F
Chap. 6, V. 63,
JEAN.
Chap. 7, v. 20.
vous ai dites sont esprit et vie.
G4 Mais il en est parmi vous quel-
ques-uns qui ne croient point.
Car Jésus savait dès le com-
mencement qui étaient ceux qui
ne croyaient point, et q\ù était
65 celui qui le livrerait. Et il
ajouta: C'est poiu-quoi je vous
ai dit que nul ne peut venir îi
moi, si cela ne lui a été donné
par le Père.
66 Dès ce moment, plusieurs de
ses disciples se retirèrent, et ils
n'allaient plus avec lui.
67 Jésus donc dit aux douze : Et
vous, ne voulez-vous pas aussi
68 vous en aller ? Simon Pierre lui
répondit: Seigneur, à qui ii'ions-
nous? Tu as les paroles de la
69 vie éternelle. Et nous avons
cru et nous avons connu que tu
es le Christ, le Saint de Dieu.
70 Jésus leur répondit : N'est-ce
pas moi qui vous ai choisis, vous
les douze? Et l'un de vous est
71 Tui démon! Il parlait de Judas
Iscariot, fils de Simon; car c'était
lui qui devait le livrer, lui, l'un
des douze.
Incrédulité des frères de Jésus.
*7 Après cela, Jésus parcourait
la Galilée, car il ne voulait pas
séjourner en Judée, parce que
les Juifs cherchaient à le faire
moui'ir.
2 Or, la fête des Juifs, la fête
des Tabernacles \ était proche.
3 Et ses frères lui dirent : Pars
d'ici, et va en Judée, afin que
tes disciples voient aussi les
4 œuvres que tu fais. Personne
n'agit en secret, lorsqu'il désire
Ijaraître: si tu fais ces choses,
montre-toi toi-même au monde.
5 Car ses frères non plus ne croy-
' La fête des Tabernacles, ainsi appelée des
tabernacles ou tentes, sous lesquelles on
vivait pendant une semaine, en souvenir du
séjour au désert. C'était aussi la fête des
récoltes.
aient pas en lui. Jésus leur 6
dit : Mon temps n'est pas en-
core venu, mais votre temps est
toujours prêt. Le monde ne 7
peut vovis haïr ; moi, il me hait,
parce que je rends de lui le
témoignage que ses œuvres sont
mauvaises. Montez, vous, à cette 8
fête ; pour moi, je n'y monte
point, parce que mon temps n'est
pas encore accompli. Après leur 9
avoir dit cela, il resta en Galilée.
Jésus à Jérusalem. — Son enseignement dans
le temple, à la fête des Tabernacles. —
Opinions diverses chez les Juifs. — Projets
d'arrestation.
Lorsque ses frères furent 10
montés à la fête, il y monta
aussi lui-même, non publique-
ment, mais en secret.
Les Juifs le cherchaient peu- 11
dant la fête, et disaient : Où est-
il? Il y avait dans la foule grande 12
rumeur à son sujet. Les uns di-
saient: C'est lui homme de bien.
D'autres disaient : Non, il égare
la multitude. Personne, toute- 13
fois, ne j^arlait librement de lui,
par crainte des Juifs.
Vers le milieu de la fête, 14
Jésus monta au temple. Et il
enseignait. Les Juifs s'éton- 15
naient, disant : Comment con-
naît-il les Écritures, lui qui n'a
point étudié? Jésus leur répon- 16
dit: Ma doctrine n'est pas de
moi, mais de celui qui m'a en-
voyé. Si quelqu'un veut faire 17
sa volonté, il connaîtra si ma
doctrine est de Dieu, ou si je
parle de mon chef. Celui qui 18
parle de son chef cherche sa
propre gloire ; mais celui qui
cherche la gloire de celui qui
l'a envoyé, celui-là est vrai, et
il n'y a point d'injustice en lui.
Moïse ne vous a-t-il pas donné 19
la loi ? Et nul de vous n'observe
la loi. Pourquoi cherchez-vous
à me faire mourir ? La foule ré- 20
pondit : Tu as un démon. Qui
130
Chap. 7, V. 20.
JEAN.
Chap. 7, v. 43
est-ce qui cherche à te faire
21 mourir? Jésus leur répondit:
J'ai fait une œuvre \ et vous eu
22 êtes tous étonnés. Moïse vous
a donné la, circoncision, — non
qu'elle vienne de Moïse, car elle
vient des patriarches, — et vous
circoncisez lui honnne le jour
23 du sal)bat. 8i ini homme reçoit
la circoncision le jour du sabbat,
atin que la loi " de Moïse ne soit
pas violée, 2)ourquoi vous irritez-
vous contre moi de ce que j'ai
guéri un homme tout entier le
24 jour du sabbat? Ne jugez pas
selon l'apparence, mais jugez
selon la justice.
25 Quelques habitants de Jéru-
salem disaient : N'est-ce pas là
celui qu'ils cherchent à faire
26 mourir? Et voici, il pai'le libre-
ment, et ils ne lui disent rien !
Est-ce que vraiment les chefs
auraient reconnu qu'il est le
27 Christ? Cependant celui-ci, nous
savons d'où il est; mais le Christ,
quand il viendra, personne ne
28 saura d'où il est. Et Jésus, en-
seignant dans le temple, s'écria :
Vous me connaissez, et vous
savez d'où je suis ! Je ne suis
pas venu de moi-même ; mais
celui qui m'a envoyé est vrai,
et vous ne le connaissez pas.
29 Moi, je le connais ; car je viens
de lui, et c'est lui qui m'a en-
30 voyé. Ils cherchaient donc à se
saisir de lui, et personne ne mit
la main sur lui, parce que son
heure n'était pas encore veniie.
31 Plusieurs parmi la foule cru-
rent en lui, et ils disaient: Le
Christ, quand il viendra, fera-t-il
plus do miracles que n'en a fait
32 celui-ci? Les pharisiens enten-
dirent la foule murmurant de
' Une œuvre, la guérison d'un malade le
jour du sabliat, v. 5 et. suiv.
'" La loi, (jui prescrivait la circoncision le
huitième jour après la naissance, sans excep-
tion pour le sabbat.
lui ces choses. Alors les chefs
des prêtres et les pharisiens en-
voyèrent des huissiers pour le
saisir.
Jésus dit: Je suis encore avec 33
vous pour un peu de temps, puis
je m'en vais vers celui qui m'a
envoyé. Vous me chercherez 34
et vous ne me trouverez jjas, et
vous ne pouvez venir où je serai.
Sur quoi les Juifs dirent entre 35
eux: Où ira-t-il, que nous ne
le trouverons pas? Ira-t-il parmi
ceiix qui sont dispersés chez les
Grecs ', et enseigne ra-t-il les
Grecs? Que signifie cette parole 3(3
qu'il a dite: Vous me chercherez
et vous ne me trouverez pas,
et vous ne ijouvez venir où je
serai ?
Le dernier jour, le grand jour' 37
de la fête, Jésus, se tenant de-
bout, s'écria: Si quelqu'un a
soif, qu'il vienne à moi, et qu'il
boive. Celui qui croit en moi, 38
des fleuves d'eau vive couleront
de son sein, connue dit l'Écri-
ture. Il dit cela de l'Esprit que 39
devaient recevoir ceux qui croi-
raient en lui ; car l'Esjjrit n'était
pas encore ^ parce que Jésus
n'avait pas encore été glorifié.
Des gens de la foule, ayant 40
entendu ces paroles, disaient:
Celui-ci est vraiment le pro-
phète. D'autres disaient: C'est 41
le Christ. Et d'autres disaient :
Est-ce bien de la Galilée que
doit A enir le Christ ? L'Écriture 42
ne dit-elle pas que c'est de la
postéiité de David, et du village
de Bethléhem oii était David,
que le Clnist doit venir? Il y 43
' Parmi ceux des Juifs qui sont dispersés
ail milieu des nations païennes.
" Après les sept jours consacrés à la fête
des Tabernacles, venait un huitième jour
tout spécialement solennel, voy. Lév. xxiii.
36 et suiv.
' C'est-à-dire, n'était ])as encoi-e répandu,
comme cela eut lieu après la glorification de
Jésus.
131
Chap. 7, V. 43.
JEAN.
Chap. 8, v. 19.
eut donc, à cause de lui, division
44 parmi la foule. Quelques-uns
d'entre eux voulaient le saisir,
mais personne ne mit la main
sur lui.
45 Ainsi les huissiers retournè-
rent vers les chefs des prêtres
et les pharisiens. Et ceux-ci
leur dirent : Poui'quoi ne Tavez-
4G vous pas amené ? Les huissiers
réi^ondirent : Jamais homme n'a
47 parlé comme cet homme. Les
pharisiens leur répliqiièrent :
Est-ce que vous aussi, vous avez
48 été séduits? Y a-t-il quelqu'un
des chefs ou des pharisiens qui
49 ait cru en lui ? Mais cette foule
qui ne connaît pas la loi, ce sont
50 des maudits! Nicodème, qui était
venii de nuit vers Jésus \ et qui
était l'un d'entre eux, leur dit :
51 Notre loi condamne-t-elle un
homme avant qu'on l'entende
et qu'on sache ce qu'il a fait?
52 Ils lui répondirent : Es-tu aussi
Galiléen ? Examine, et tu verras
que de la Galilée il ne sort point
de prophète.
[La femme adultère.]
53 [Et. chacim s'en retourna dans
sa maison.
O Jésus se rendit à la montagne
2 des oliviers. Mais, dès le matin,
il alla de nouveau dans le tem-
ple, et tout le peuple vint à lui.
S'étant assis, il les enseignait.
3 Alors les scribes et les jJiari-
siens amènent une femme sur-
prise en adultère ; et, la plaçant
4 au milieu du jjeuple, ils disent
à Jésus : Maître, cette fenune a
été surprise en flagrant délit
5 d'adultère. Moïse, dans la loi,
nous a ordonné de lapider de
telles femmes : toi donc, que
6 dis-tu? Ils disaient cela pour
l'éprouver, afin de pouvoir l'ac-
cuser. Mais Jésus, s'étant baissé,
Voyez m. 1 et suiv.
écrivait avec le doigt sur la terre.
Comme ils continuaient à l'in- 7
terroger, il se releva et leur dit :
Que celui de vous qui est sans
péché jette le premier la pierre
contre elle. Et s'étant de non- 8
veau baissé, il écrivait sur la
terre. Quand ils entendirent 9
cela, accusés par leur con-
science, ils se retirèrent un à un,
depuis les plus âgés jusqu'aux
derniers ; et Jésus resta seul
avec la femme qui était là au
milieu. Alors s'étant relevé, et 10
ne voyant plus que la femme,
Jésus lui dit : Femme, où sont
ceux qui t'accusaient ? Personne
ne t'a-t-il condanmée? Elle ré- 11
pondit : Non, Seigneur. Et Jé-
sus lui dit : Je ne te condamne
pas non plus ; ^a, et ne pèche
lilus.]
Discours de Jésus sur sa mission divine.
Jésus leur parla de nouveau, 12
et dit : Je suis la lumière du
monde; celui qui me suit ne mar-
chera pas dans les ténèbres, mais
il aura la lumière de la vie.
Là-dessus, les pharisiens lui 13
dirent: Tu rends témoignage de
toi-même ; ton témoignage n'est
pas vrai. Jésus leur répondit: 14
Quoique je rende témoignage
de moi-même, mon témoignage
est vrai, car je sais d'où je suis
venu et où je vais; mais vous,
vous ne savez d'où je viens ni
où je vais. Vous jugez selon la 15
chair ; moi, je ne juge personne.
Et si je juge, mon jugement est 16
vrai, car je ne suis pas seul ;
mais le Père qui m'a envoyé est
avec moi. Il est écrit dans votre 17
loi que le témoignage de deux
hommes est vrai ; je rends té- 18
moignage de moi-même, et le
Père qui m'a envoyé rend té-
moignage de moi. Ils lui dirent 19
donc: Où est ton Père? Jésus
répondit : Vous ne connaissez
132
Oh A p. 8, V. 19.
JEAN.
Chap. 8, V. 44.
20
ni moi, m mon Père. Si vous
me connaissiez;, vons connaîtriez
anssi mon Père.
Jésus (lit ces paroles, ensei-
gnant dans le temple, au lien
on était le trésor ' ; et personne
ne le saisit, parce que son heure
n'était pas encore venue.
Jésus leur dit encore : Je
m"en vais, et vous me cherche-
rez, et vous mourrez dans votre
péché ; vous ne pouvez venir où
22 je vais. Sur quoi les Juifs di-
21
parole, vous êtes vraiment mes
disciples ; vous connaîtrez la
véiité, et la vérité vous af-
franchira. Ils lui répondirent:
Nous sonnnes la postérité d'A-
braham, et nous ne fûmes ja-
mais esclaves de personne ;
comment dis-tu : Vous devien-
drez libi-es ? En vérité, en vérité,
je vous le dis, leur répliqua
Jésus, quiconque se livre au
péclié est esclave du péché. Or,
iesclave ne demeure i)as tou-
32
.34
rcnt: Se tnera-t-il lui-même, qu'il • jours dans la maison; le fils y de-
dit : Vous ne pouvez venu* ou
23 je vais? Et il leur dit: Vous
êtes d'en bas ; moi, je suis d'en
liant. Vous êtes de ce monde :
moi, je ne suis pas de ce monde.
24 C'est pourquoi je vous ai dit que
vous mourrez dans vos jîéchés ;
car si vous ne croyez j)as ce que
je suis, vous mourrez dans vos
25 péchés. Qui es-tu? lui dirent-
ils. Jésus leur répondit : Ce
que je vous dis dès le com-
26 mencement. J'ai beaucoup de
choses à dire de vous et à juger
en vous; mais celui qui m'a
envoyé est vrai, et ce que j'ai
entendu de lui, je le dis au
27 monde. Ils ne comprirent point
28 qu'il leur parlait du Père. Jé-
sus donc leur dit: Quand vous
aurez élevé le Fils de l'homme,
alors vous connaîtrez ce que je
suis, et que je ne fais rien de
moi-même, mais que je parle
selon ce que le Père m'a ensei-
29 gné. Celui qui m'a envoyé est
avec moi; il ne m'a pas laissé
seul, parce que je fais toujours
ce qui lui est agréable.
30 Comme Jésus parlait ainsi,
31 iJusicurs crurent en lui. Et il
dit aux Juifs qui avaient cru en
lui : Si vous demeurez dans ma
' Le trésor, où étaient recueillies les offran-
des et rétributions, destinées à l'entretien du
temple.
meiTre toujours. Si donc le Fils
vous aft'ranchit, vous serez réel-
lement libres. Je sais que vous
êtes la postérité d'Abraham ;
mais vous cherchez à me faire
I mourir, parce que ma parole ne
pénètre jias en vous. Je dis ce
que j'ai vu chez mon Père ; et
vous, vous faites ce que vous
avez vu chez votre père. Ils
lui répondirent : Notre père,
c'est Abraham. Jésus leur dit :
Si vous étiez enfants d'Abraham,
vons feriez les œuvres d'Abra-
ham. Mais maintenant vous
cherchez à me faire mourir,
moi * qui voiis ai dit la vérité
que j'ai entendue de Dieu. Cela,
Abraliam ne l'a point fait. Vous
faites les œuvres de votre père.
Ils lui dirent : Nous ne sommes
pas des enfiints illégitimes; nous
avons un seul Père, Dieu. Jésus
leur dit : Si Dieu était votre
Père, vous m'aimeriez, car c'est
de Dieu que je suis sorti et que
je viens ; je ne suis pas venu de
moi-même, mais c'est lui qui ma
envoyé. Pourquoi ne compre-
nez-vovis pas mon langage? Parce
que vous ne pouvez écouter ma
parole. Vous avez pour père le
diable, et vous voulez accomplir
les désirs de votre père. Il a
été meurtrier dès le commence-
3 G
39
40
41
42
-13
44
Jloi, grec moi un homme.
133
Chap. 8, V. 44.
JEAN.
Chap. 9, v. ii.
ment, et il ne se tient pas dans
la vérité, parce qu'il n'y a pas
de vérité eu lui. Lorsqu'il pro-
fère le mensonge, il parle de
son propre fonds; car il est men-
teur et le père du mensonge,
45 Et moi, parce que je dis la
vérité, vous ne me croyez pas.
46 Qui de \o\\s me convaincra de
péché ? Si je dis la vérité, pour-
qxioi ne me croyez-vous pas?
47 Celui qui est de Dieu écoute
les paroles de Dieu; vous n'é-
coutez pas, parce que vous n'êtes
pas de Dieu.
48 Les Juifs lui répondirent :
N'avons-nous pas raison de dire
que tu es un Samaritain \ et
49 que tu as un démon? Jésus ré-
pliqua : Je n'ai point de démon ;
mais j'honore mon Père, et vous
50 m'outragez. Je ne cherche point
ma gloire ; il en est un qui la
51 cherche et qui juge. En vérité,
en vérité, je vous le dis, si quel-
qu'un garde ma parole, il ne
52 verra jamais la mort. Main-
tenant, lui dirent les Juifs, nous
connaissons que tu as un démon.
Abraham est mort, les prophè-
tes aussi, et tu dis: Si quelqu'un
garde ma pai'ole, il ne verra'
53 jamais la mort. Es-tu plus grand
que notre père Abraham, qui est
mort? Les prophètes aussi sont
morts. Qui prétends-tu être?
54 Jésus répondit: Si je me glorifie
moi-même, ma gloire n'est rien.
C'est mon Père qui me glorifie,
lui que vous dites être votre
55 Dieu, et que vous ne connaissez
pas. Pour moi, je le connais ;
et, si je disais que je ne le con-
nais pas, je serais semblable à
vous, un menteur. Mais je le
connais, et je garde sa parole.
50 Abraham, votre i)ère, a tressailli
^ Un Samaritain; il y avait inimitié entre
les Juifs et les Samaritains, vo}'. iv. 9, et
Matth. X. 5 ; Luc ix. 53.
^ Il ne verra, grec il ne goûtera.
1
de joie de ce qu'il verrait mou
jour : il l'a vu, et il s'est réjoui.
Les Juifs lui dirent : Tu n'as 57
pas encore cinquante ans, et tu
as vu Abraham ! Jésus leur dit : 58
En vérité, en vérité, je vous le
dis, avant qu'Abraham fût, je
suis.
Là-dessus, ils prirent des pier- 59
res, pour les jeter contre lui ;
mais Jésus se cacha, et il sortit
du temple.
Guérisou d'un aveugle-né.
Jésus vit, en i^assant, un Q
homme aveugle de naissance.
Ses disciples lui firent cette 2
question : Rabbi, qui a péché,
cet honnne ou ses parents, pour
qu'il soit né aveugle? Jésus i-é- 3
pondit : Ce n'est pas que lui ou
ses parents aient péché ; mais ^
c'est afin que les oeuvres de Dieu
soient manifestées en lui. Il 4
faut que je fasse, tandis qu'il
est jour, les œuvres de celui qui
m'a envoyé ; la nuit vient, o\i
personne ne peut travailler. Peu- 5
dant que je suis dans le monde,
je suis la lumière du monde.
Après avoir dit cela, il cracha 6
à terre, et fit de la boue, avec sa
salive. Puis il appliqua cette
boue sur les yeux de l'aveugle, et 7
lui dit : Va, et lave-toi au réser-
voir de Siloé " (nom qui signifie
envoyé). Il y alla, se lava, et
s'en retourna voyant clair. Ses 8
voisins et ceux qui auparavant
l'avaient connu comme un men-
diant disaient : N'est-ce pas là
celui qui se tenait assis et qui
mendiait? Les ims disaient: 9
C'est lui. D'autres disaient :
Non, mais il lui ressemble. Et
lui-même disait: C'est moi. Ils 10
lui dirent donc : Comment tes
yeux ont-ils été ouverts? Il ré- 11
" Mais, sous-entendu " il est né aveugle."
" Siloé, source au sud de Jérusalem.
34
Chap. 9, V. II.
JEAN.
Chap. 9, v. 39.
pondit : Un homme appelé Jésus
a fait de la boue, a oint mes
yeux, et m'a dit : Va au réser-
voir de Siloé, et lave-toi. J'y suis
allé, je me suis lavé, et j'ai re-
12 couvre la vue. Ils lui dirent :
Où est cet homme? Il répondit:
Je ne sais.
i;'> Ils menèrent vers les phari-
siens celui qui avait été aveugle.
14 Or, c'était un joxir de sabbat que
Jésus avait fait de la boue, et
15 lui avait ouvert les yeux. De
nouveau, les pharisiens aussi lui
demandèrent comment il avait
recoiivré la vue. Et il leur dit :
Il a api)liqué de la boue sur mes
yeux, je me suis lavé, et je vois.
IG Sur quoi quelques-uns des pha-
risiens dirent : Cet homme ne
vient pas de Dieu, car il n'ob-
serve pas le sabbat. D'autres
dirent : Comment un honune pé-
cheur peut-il foire de tels mira-
cles ? Et il y eut division parmi
17 eux. Ils dirent encore à l'aveu-
gle : Toi, que dis-tu de lui, sur
ce qu'il t'a ouvert les yeux? Il
répondit : C'est un prophète.
18 Les Juifs ne crurent point
qu'il eût été aveugle et qu'il
eût recouvré la vue, jusqu'à ce
qu'ils eussent fait venir ses pa-
19 rents. Et ils les interrogèrent,
disant : Est-ce là votre fils, que
vous dites être né aveugle?
Comment donc voit-il mainte-
20 nant ? Ses parents répondirent :
Nous savons que c'est notre fils,
21 et qu'il est né aveugle; mais
comment il voit maintenant, ou
qui lui a ouvert les yeux, c'est
ce que nous ne savons. Inter-
rogez-le lui-même, il a de l'âge,
il parlera de ce qui le concerne.
22 Ses parents dirent cela parce
((u'ils craignaient les Juifs ; car
les Juifs étaient déjà convenus
que, si quelqu'vm reconnaissait
Jésus pour le Christ, il serait
23 exclu de la synagogue. C'est
pourquoi ses parents dirent : Il
a de l'âge, interrogez-le lui-
même.
Les pharisiens appelèrent une 24
seconde fois l'homme qui avait
été aveugle, et ils lui dirent:
Donne gloire à Dieu ; nous sa-
vons que cet homme est un
pécheur. Il répondit : S'il est 25
un pécheur, je ne sais ; je sais
une chose, c'est que j'étais aveu-
gle et que maintenant je vois.
Ils lui dirent : Que t'a-t-il fliit ? 26
Comment t'a-t-il ouvert les yeux?
Il leur répondit : Je vous l'ai 27
déjà dit, et vous n'avez pas
écouté ; pourquoi voulez-vous
l'entendre encore? Voulez- vous
aussi devenir ses disciples? Ils 28
l'injurièrent et dirent: C'est toi
qui es son disciple ; nous, nous
sommes disciples de Moïse. Nous 29
savons que Dieu a jjarlé à Moïse;
mais celui-ci, nous ne savons
d'où il est. Cet homme leiir 30
répondit : Il est étonnant que
vous ne sachiez d'où il est ; et
cependant il m'a ouvert les
yeux. Nous savons que Dieu 31
n'exauce point les pécheurs;
mais, si quelqu'un l'honore et
fait sa volonté, c'est celui-là
qu'il exauce. Jamais on n'a 32
entendu dire que quelqu'un ait
ouvert les yeux d'un aveugle-
né. Si cet homme ne venait 33
pas de Dieu, il ne pourrait rien
faire. Ils lui répondirent : Tu 34
es né tout entier dans le péché,
et tu nous enseignes ! Et ils le
chassèrent.
Jésus apprit qu'ils l'avaient 35
chassé ; et, l'ayant rencontré, il
lui dit : Crois-tu au Fils de
Dieu? Il répondit: Et qui est-il, 36
Seigneur, afin que je croie en
lui? Tu l'as vu, lui dit Jésus, 37
et celui qui te parle, c'est lui.
Et il dit : Je crois. Seigneur. 38
Et il se prosterna devant lui.
Puis Jésus dit : Je suis venu 39
135
Chap. 9, V. 39.
JEAN.
Chap. 10, v. 22.
dans ce monde pour un juge-
ment, pour que ceux qui ne
voient point voient, et que ceux
qui voient deviennent aveugles.
40 Quelques pharisiens qui étaient
avec lui, ayant entendu ces pa-
roles, lui dirent: Nous aussi,
41 sommes-nous aveugles? Jésus
leur répondit : Si vous étiez
aveugles, vous n'auriez pas de
péché. Mais maintenant vous
dites : Nous voyons. C'est pour
cela que votre péché subsiste.
Le bon bei'ffer.
10
En vérité, en vérité, je vous
le dis, celui qui n'entre pas
par la porte dans la bergerie,
mais qui y monte par ailleurs,
est un voleur et un brigand.
2 Mais celui qui entre par la porte
3 est le berger des brebis. Le
portier lui ouvre, et les brebis
entendent sa voix ; il appelle
par leur nom les brebis qui lui
appartiennent, et il les conduit
4 dehors. Lorsqu'il a fait sortir
ses propres brebis, il marche
devant elles ; et les brebis le
suivent, parce qu'elles connais-
5 sent sa voix. Elles ne suivront
point un étranger ; mais elles
fuiront loin de lui, parce qu'elles
ne connaissent pas la voix des
étrangers.
6 Jésus leur dit cette parabole,
mais ils ne comprirent pas de
quoi il leur parlait.
7 Jésus leur dit encore : En
vérité, en vérité, je vous le dis,
je suis la porte des brebis.
8 Tous ceux qui sont venus avant
moi sont des voleurs et des
brigands ; mais les brebis ne
9 les ont point écoutés. Je suis
la porte. Si quelqu'un entre
par moi, il sera sauvé ; il entrera
et il sortira, et il trouvei-a des
10 pâturages. Le voleur ne vient
que pour dérober, égorger et dé-
truire; moi, je suis venu afin
que les brebis aient la vie, et
qu'elles soient dans l'abondance.
Je suis le bon berger. Le 11
bon berger donne sa vie pour
ses brebis. Mais le mercenaire, 12
qui n'est pas le berger, et à qui
n'appartiennent pas les brebis,
voit venir le loup, abandonne
les brebis, et prend la fuite ; et
le loup les ravit et les disperse.
Le mercenaire s'enfuit, parce 13
qu'il est mercenaire, et qu'il ne
se met point en peine des bre-
bis. Je suis le bon berger. Je 14
connais mes brebis, et elles me
connaissent, comme le Père me 15
connaît et comme je connais le
Père ; et je donne ma vie poui*
mes brebis. J'ai encore d'autres 16
brebis, qui ne sont pas de cette
bergerie, et il faut que je les
amène ; elles entendront ma
voix, et il y aura un seul trou-
peau, un seul berger. Le Père 17
m'aime, parce que je donne ma
vie, afin de la reprendre. Per- 18
sonne ne me l'ôte, mais je la
donne de moi-même ; j'ai le
pouvoir de la donner, et j'ai le
pouvoir de la reprendre : tel
est l'ordre que j'ai reçu de mon
Père.
Il y eut de nouveau, à cause 19
de ces paroles, division parmi
les Juifs. Plusieurs d'entre eux 20
disaient: Il a un démon, il est
fou; poui'quoi l'écoutez-vous?
D'autres disaient : Ce ne sont 21
pas les paroles d'un démonia-
que; un démon peut-il ouvrir
les yeux des aveugles ?
Jésus à Jérusalem, pendant la fête de la
Dédicace. — Discours sur ses rapports avec
Dieu. — Nouvelles hostilités de la part des
Juifs. — Départ, et séjour dans la Pérée.
On célébrait à Jérusalem la 22
fête de la Dédicace.' C'était
' La fHe de la Dédicace, instituée par Juda
Macchabée et ses frères, en souvenir de la
purification du temple, qui avait été profané
par Antiochus Epiphane.
136
ChAP. 10, V. 22.
JEAN.
Chap. 11, V. 7.
26 gnage
23 l'hiver. Et Jésus se promenait
dans le temple, sous le portique
24 de Salomon. Les Juifs l'en-
tourèrent, et lui dirent : Jusques
H quand tiendras-tu notre esprit
en suspens? Si tu es le Christ,
dis-le-nous franchement.
25 Jésus leur répondit : Je vous
l'ai dit, et vous ne croyez pas.
Les œuvres que je fais au nom
de mon Père rendent témoi-
de moi. Mais vous ne
croyez pas, parce que vous n'êtes
27 pas de mes brebis. Mes brebis
entendent ma voix ; je les con-
28 nais, et elles me suivent. Je
leur donne la vie éternelle ; et
elles ne périront jamais, et per-
sonne ne les ravira de ma main.
29 Mon Père, qui me les a données,
est plus grand que tous ; et per-
sonne ne peut les ravir de la
30 main de mon Père. Moi et le
Père nous sommes un.
31 Alors les Juifs prirent de
nouveau^ des pierres, pour le
lapider.
32 Jésxis leur dit : Je vous ai fait
voir plusieurs bonnes œuvres
venant de mon Père : pour la-
33 quelle me lapidez-vous ? Les
Juifs lui répondirent : Ce n'est
point pour une bonne œuvre
que nous te lapidons, mais pour
un blasphème, et parce que toi,
qui es un homme, tu te fais
34 Dieu. Jésus leur répondit :
N'est-il pas écrit dans votre loi :
35 J'ai dit : Voiis êtes des dieux ?
Si elle a appelé dieux ceux à
qui la parole de Dieu a été
adressée, et si l'Écriture ne peut
36 être anéantie, celui que le Père
a sanctifié et envoyé dans le
monde, vous lui dites : Tu blas-
phèmes ! Et cela parce que j'ai
37 dit : Je suis le Fils de Dieu. Si
je ne fais pas les œuvres de mon
38 Père, ne me croyez pas. Mais
De nouveau, voy. vrii. 59.
si je les tais, quand même vous
ne me croiriez point, croyez à
ces œuvres, afin que vous sa-
chiez et reconnaissiez que le
Père est en moi et que je siiis
dans le Père.
Là-dessus, ils cherchèrent en- 39
core à le saisir ; mais il s'échap-
pa de leurs mains.
Jésus s'en alla de nouveau au 40
delà du Jourdain, dans le lieu
où Jean avait d'abord baptisé.
Et il y demeura. Beaucoup de 41
gens vinrent à lui, et ils disaient:
Jean n'a fait aucim miracle ;
mais tout ce que Jean a dit de
cet homme était vrai. Et, dans 42
ce lieu-là, plusieurs criu'ent en
lui.
Jésus retournant en Judée. — Résurrection
de Lazare à Béthanie. — Assemblée du
sanhédrin et décision contre Jésus. — Séjour
à Ephraïni.
11 y avait un homme malade, 11
Lazare, de Béthanie \ village de
Marie et de Marthe, sa sœur. —
C'était cette Marie qui oignit de 2
parfum le Seigneur et qui lui
essuya les pieds avec ses che-
veux ", et c'était son frère Lazare
qui était malade. — Les sœurs en- 3
voyèrent dii'e à Jésus : Seigneur,
voici, celui que tu aimes est ma-
lade. Après avoir entendu cela, 4
Jésus dit : Cette maladie n'est
point à la mort ; mais elle est
pour la gloire de Dieu, afin que
le Fils de 1 homme soit glorifié
par elle.
Or, Jésus aimait Marthe, et sa 5
sœur, et Lazare. Lors donc qu'il (i
eut appris que Lazare était ma-
lade, il resta deux jours encore
dans le lieu où il était ^, et il dit 7
' Bi'flianie, sur le versant oriental de la
montagne des oliviers, à quinze stades (v. 18)
de Jérusalem, soit environ trois kilomètres.
- Circonstance rapportée plus loin, xii. 3.
" Au delà du Jourdain, en Pérée, voy. x.
40; jusqu'à Béthanie, neuf ou dix heures de
marche.
137
F 3
Chap. 11, V. 7.
JEAN.
Chap. 11, v. 38.
ensuite aux disciples : Retour-
8 nous en Judée. Les disciples
lui dirent : Rabbi, les Juifs tout
récemment cherchaient à te la-
pider, et tu retournes en Judée!
9 Jésus répondit : N'y a-t-il pas
douze heures au jour ? Si quel-
qu'un marche pendant le jour,
il ne bronche point, parce qu'il
voit la lumière de ce monde ;
10 mais, si quelqu'un marche pen-
dant la nuit, il bronche, parce que
la lumière n'est pas en lui.
11 Après ces paroles, il leur dit:
Lazare, notre ami, dort ; mais je
12 vais le réveiller. Les disciples
lui dirent : Seigneur, s'il dort, il
13 sera guéri. Jésus avait parlé de
sa mort, mais ils crurent qu'il
parlait de l'assoupissement du
14 sommeil. Alors Jésus leur dit
ouvertement : Lazare est mort.
15 Et, à cause de vous, afin que
vous croyiez, je me réjouis de
ce que je n'étais pas là. Mais
16 allons vers lui. Sur quoi Thomas,
apiDclé Didyme, dit aux autres
disciples : Allons aussi, afin de
mourir avec lui \
17 Jésus, étant arrivé, trouva que
Lazare était déjà dei^uis quatre
18 jours dans le sépulcre. Et,
comme Béthanie était près de
Jérusalem, à quinze stades en-
19 viron, beaucoup de Juifs étaient
venus vers Marthe et Marie,
pour les consoler de la mort
de leur frère.
20 Lorsque Marthe api)rit que
Jésus arrivait, elle alla au-de-
vant de lui, tandis que Marie
se tenait assise à la maison.
21 Marthe dit à Jésus : Seigneur,
si tu eusses été ici, mon frère
22 ne serait pas mort. Mais, main-
tenant môme, je sais que tout
ce que tu demanderas à Dieu,
23 Dieu te l'accordera. Jésus hii
24 dit : Ton frère ressuscitera. Je
' Lui, Jésus.
sais, lui répondit Marthe, qu'il
ressuscitera à la résurrection,
au dernier jour. Jésus lui dit : 25
Je suis la résurrection et la vie.
Celui qui croit en moi vivra,
quand même il serait mort ; et 26
quiconque vit et croit en moi ne
mourra jamais. Crois-tu cela?
Elle lui dit : Oui, Seigneur, je 27
crois que tu es le Christ, le Fils
de Dieu, qui devait venir dans le
monde.
Ayant ainsi parlé, elle s'en 28
alla. Puis elle appela secrète-
ment Marie, sa sœur, et lui dit :
Le maître est ici, et il te de-
mande. Dès que Marie eut en- 29
tendu, elle se leva promptement,
et alla vers lui. Car Jésus 30
n'était pas encore entré dans le
village, mais il était dans le lieu
oii Marthe l'avait rencontré. Les 31
Juifs qui étaient avec Marie dans
la maison et qui la consolaient,
l'ayant vue se lever promptement
et sortir, la suivirent, disant:
Elle va au sépulcre, pour y
pleurer.
Lorsque Marie fut arrivée là 32
où était Jésus, et qu'elle le vit,
elle tomba à ses pieds, et lui
dit : Seigneur, si tu eusses été
ici, mon frère ne serait pas mort.
Jésus, la voyant pleurer, elle et 33
les Juifs qui étaient venus avec
elle, frémit en son esprit, et fut
toxit ému. Et il dit : Où l'avez-
vous mis? Seigneur, kii répon-
dirent-ils, viens et vois.
Jésus lîleura.
Sur quoi les Juifs dirent:
Voyez comme il l'aimait. Et
quelques-ims d'entre eux dirent:
Lui qui a ouvert les yeux de
l'aveugle, ne pouvait-il pas faire
aussi qiie cet homme ne mourût
point ?
Jésus, frémissant de nouveau 38
en lui-même, se rendit au sé-
pulcre. C'était une grotte, et
une pierre était placée dessus.
138
34
36
37
Chap. 11, V. 39.
39 Jésii8 dit : Otez la pierre. Mar-
tlie, la sœvir du iiioi't, lui dit :
Seigneur, il sent déjà, car il y
40 a quatre jours qu'il est là. Jésus
lui dit : Ne t'ai-je pas dit que, si
tu crois, tu verras la gloire de
41 Dieu? Ils ôtèrent donc la pierre.
Et Jésus leva les yeux en haut,
et dit : Père, je te rends grâces
42 de ce (jue tu mas exaucé. Pour
moi, je savais que tu m'exauces
toujours; mais j'ai parlé à cause
de la foule qui m'entoure, afin
qu'ils croient que c'est toi qui
43 m'as envoyé. Ayant dit cela, il
cria d'une voix forte : La/are,
44 sors ! Et le mort sortit, les pieds
et les mains liés de bandes, et
le visage enveloppé d'un linge.
Jésus leur dit : Déliez-le, et lais-
sez-le aller.
45 Phisieurs des Juifs qui étaient
venus vers Marie, et qui virent
ce que fit Jésus, crurent en lui.
46 Mais quelques-uns d'entre eux
allèrent trouver les pharisiens,
et leur dirent ce que Jésus avait
fait.
47 Alors les chefs des prêtres et
les pharisiens assemblèrent le
sanhédrin', et dirent: Qiie fe-
rons-nous? Car cet homme fait
48 beaucoup de miracles. Si nous
le laissons faire, tous croiront
en lui, et les Romains viendront
détruire et notre Aille " et notre
49 nation. L'un d'eux, Ca'iphe, qui
était grand prêtre cette année-
là, leur dit: Vous n'y entendez
50 rien ; vous ne réfléchissez pas
qu'il est de notre intérêt qu'un
seul honnne meure pour le peu-
ple, et <|ue la nation entière ne
51 périsse })as. Or, il ne dit pas
cela de lui-même ; mais, étant
grand prêtre cette année-là, il
I^rophétisa que Jésus devait
52 mourir pour la nation. Et ce
JEAN. Chap. 12, \. 5.
n'était pas pour la nation seule-
ment : c'était aussi afin de réunir
en mi seul corps les enfants de
Dieu disi)ersés.
Dès ce jour, ils délibérèrent sur 53
les moyens de le faire mourir.
C'est i)our(iuoi Jésus ne se mon- 54
tra plus ouvertement i^armi les
Juifs; mais il se retira dans la
contrée voisine du désert, dans
une ville ai^pelée Éphraïm ; et
là il demeurait avec ses disci-
ples.
Approche de la Pâque. — Jésus attendu à Jéiii-
salem. — Son arrivée à Béthanie. — Parlum
répandu sur ses pieds par ilarie. — Entrée
de Jésus à Jérusalem.
Le sanliêdrtn, voy. note sur ifatth. v. 22.
J7otre ville, grec notre lieu.
La Pâ(|ue des Juifs était 55
proche. Et beaucoup de gens
du pays montèrent à Jérusalem
avant la Pâque, pour se purifier.
Ils cherchaient Jésus, et ils se 56
disaient les uns aux autres dans
le temple : Que vous en semble?
Ne viendra-t-il pas à la fête ? Or, 57
les chefs des prêtres et les pha-
risiens avaient donné l'ordre que,
si quelqu'un savait où il était, il
le déclarât, afin qu'on se saisît
de lui.
Six jours avant la Pâqvie, 1 O
Jésus arriva à Béthanie, où
était Lazare, qu'il avait ressus-
cité des morts. Là, on lui fit 'J
un souper; Marthe servait, et
Lazare était un de ceux qui se
trouvaient à table avec lui.
Marie, ayant pris inie livre d'un 3
parfiim de nard pur de grand
l)rix, oignit les pieds de Jésus,
et les essuja aA ec ses cheveux ;
et la maison fut remplie de
l'odeur du j^arfum. Un de ses 4
disciples. Judas Iscariot, fils de
Simon, celui qui devait le livrer,
dit : Poin-quoi n'a-t-on pas vendu 5
ce parfum trois cents deniers \
pour les donner aux i)auvres?
139
Deniers, voy. note sur Mattb. xviii. 2H.
F 4
Chap. 12, V. 0.
JEAN.
0 II disait cela, non quil se mît
en peine des pauvres, mais parce
qu'il était voleur, et que, tenant
la bourse, il prenait ce qu'on y
7 mettait. Mais Jésus dit : Laisse-
la. Elle a gardé ce parfum pour
8 le jour de ma sépulture. Vous
avez toujours des pauvres avec
vous, mais vous ne m'aurez pas
toujours.
9 Une grande multitude de Juifs
apprirent que Jésus était à Bé-
thanie ; et ils y vinrent, non
pas seulement à cause de lui,
mais aussi pour voir Lazare,
qu'il avait ressuscité des morts.
10 Les chefs des prêtres délibérè-
rent de foire mourir aussi La-
11 zare, parce que beaucoup de
Juifs se retiraient d'eux à cause
de lui, et croyaient en Jésus.
12 Le lendemain, une foule nom-
breuse de gens venus à la fête,
ayant entendu dire que Jésus se
lo rendait à Jérusalem, prirent des
branches de palmiers, et allèrent
audevant de lui, en criant : Ho-
sannaM Béni soit celui qui vient
au nom du Seigneur, le roi d"Is-
14raël! Jésus trouva un ânon, et
s'assit dessus, selon ce qui est
15 écrit: Ne crains point, fille de
Sion ; voici, ton roi vient, assis
16 sur le petit d'une ânesse. Ses
disciples ne comprirent pas d'a-
bord ces choses ; mais, lorsque
Jésus eut été glorifié, ils se sou-
vinrent qu'elles étaient écrites
de lui, et qu'ils les avaient ac-
complies à son égard.
17 Tous ceux qui étaient avec
Jésus, quand il appela Lazare
du sépulcre et le ressuscita des
morts, lui rendaient témoignage;
18 et la foule vint au-devant de lui.
parce qu'elle avait appris qu'il
19 avait fait ce miracle. Les phari-
siens se dirent donc les uns aux
autres : Vous a oyez que vous ne
Hosanna signifie Sauve, de grâce !
gagnez rien ;
allé après lui
Chap. 12, v. 32.
voici, le monde est
Jésus jiarle de sa mort prochaine. — Incré-
dulité des Juifs.
Quelques Grecs, du nombre 20
de ceux qui étaient montés pour
adorer pendant la fête, s'adres- 21
sèrent à Philippe, de Bethsaida
en Galilée, et lui dirent avec
instance : Seigneur, nous vou-
drions voir Jésus. Philippe alla 22
le dire à André, puis André et
Philippe le dirent ti Jésus.
Jésus leur réjîondit : L'heure 23
est venue, où le Fils de l'homme
doit être glorifié. En vérité, en 24
vérité, je vous le dis, si le grain
de blé qiii est tombé en terre ne
meurt, il reste seul ; mais, s'il
meurt, il porte beaucoup de
fruit. Celui qui aime sa vie la 25
perdra, et celui qui hait sa vie
dans ce monde la conservera
pour la vie éternelle. Si quel- 26
qu'im me sert, qu'il me suive ;
et là où je suis, là aussi sera
mon serviteur. Si quelqu'un
me sert, le Père l'honorera.
Maintenant mon âme est trou- 27
blée. Et que dirai-je ? . . . Père,
délivre-moi de cette heure? . . .
Mais c'est pour cela que je suis
venu jusqu'à cette heure. Père, 28
glorifie ton nom !
Et ime voix vint du ciel : Je
l'ai glorifié, et je le glorifierai
encore.
La foule qui était là. et qui 29
avait entendu, disait que c'était
un tonnerre. D'autres disaient :
Un ange lui a parlé.
Jésus dit : Ce n'est pas à 30
cause de moi que cette voix
s'est fait entendre ; c'est à cause
de vous. Maintenant a lieu le 31
jugement de ce monde ; main-
tenant le prince de ce monde
sera jeté dehors. Et moi, quand 32
j'aurai été élevé de la terre, j'at-
tirerai tous les honnnes à moi. —
140
Chat. 12, v. 33.
JEAN.
Chap. 13, V. 6
33 En parlant ainsi, il indiqnait de
quelle mort il devait mourir. —
34 La foule lui répondit : Nous
avons appris par la loi que le
Christ demeiire éternellement ;
eonnnent doue dis-tu : Il faut
(pie le Fils de l'homme soit
élevé? Qui est ce Fils de
35 riionnne? Jésus leur dit: La
lumière est encore pour un peu
de temps au milieu de vous.
Marchez, pendant que vous avez
la lumière, afin que les ténèbres
ne voTXS surprennent point: celui
qui marche dans les ténèbres ne
oG sait où il va. Pendant que vous
avez la lumière, croyez en la
lumière, alin que vous soyez des
enfants de lumière.
Jésus dit ces choses, puis il
s'en alla, et se cacha loin d'eux.
37 Malgré tant de miracles ^ qu'il
avait faits en leur présence, ils
38 ne croyaient pas en lui, afin que
s'acconqjlît la parole qu'Ésaïe,
le i)rophète, a prononcée : Sei-
gneur, qui a cru à notre prédi-
cation? et à qui le bras dii Hei-
39 gneur a-t-il été révélé ? Aussi ne
pouvaient-ils croire, parce qu'É-
40 saïe a dit encore : Il a aveug-lé
leurs yeux, et il a endurci leur
cœur, de peur qu'ils ne voient
des yeux, qu'ils ne comprennent
du cœur, qu'ils ne se convertis-
sent, et (pie je ne les guérisse.
41 Ésaïe dit ces choses, lorsqu'il vit
sa gloire, et qii'il parla de lui.
42 Cependant, même parmi les
chefs, plusieurs crurent en lui ;
mais, à cause des pharisiens, ils
n'en faisaient pas l'aveu, dans la
crainte d'être exclus de la syna-
43 gogue. Car ils aimèrent la gloire
des hommes plus que la gloire
de Dievi.
44 Or, Jésus s'était écrié : Celui
qui croit en moi ci'oit non pas
' Jean n'en raconte que six dans son E-
vangile ; mais il est évidtnt qu'il ne les a jjas
tous mentionnés, comp. xx. 30.
en moi, mais on celui (pii ma
envoyé ; et celui qui me voit voit 45
celui qui m'a envoyé. Je suis 4()
venu comme une lumière dans
le monde, afin que quiconque
croit en moi ne demeure pas
dans les ténèbres. Si quelqu'un 47
entend mes paroles et ne les
garde point, ce n'est pas moi
qui le juge; car je suis venu
non poTir juger le monde, mais
poiu- sauver le monde. Celui 48
qui me rejette et qui ne
reçoit pas mes j^aroles a son
juge; la parole que j'ai annon-
cée, c'est elle qui le jugera
au dernier jour. Car je n'ai 4!)
l^oint parlé de moi-même ; mais
le Père, qui m'a envoyé, m'a
prescrit lui-même ce que je dois
dire et annoncer. Et je sais que 50
son commandement est la vie
éternelle. C'est pourquoi les
choses que je dis, je les dis
comme le Père me les a dites.
Célébration de la Pàque. — Jésus lave les
pieds de ses disciples. — La trahison de
Judas dévoilée.
Avant la fête de Pâque, Je- 1 Q
sus, sachant que son heure
était venue de passer de ce
monde au Père, et ayant aimé
les siens qui étaient dans le
monde, manifesta jusqu'à la fin
son amour pour eux.
Pendant le souper, lorsque le 2
diable avait déjà inspiré au cœur
de Judas Iscariot, fils de Simon,
le dessein de le livrer, Jésus, qui 3
savait que le Père avait remis
toutes choses entre ses mains,
qu'il était venu de Dieu, et qu'il
s'en allait à Dieu, se leva de 4
table, ôta ses vêtements, et prit
un linge, dont il se ceignit. En- 5
suite il versa de l'eau dans un
bassin, et il se mit à laver les
pieds des disciiJes, et à les
essuyer avec le linge dont il
était ceijit. Il vint donc à Si- (j
141
Chap. 13, V. 6.
JEAN.
Chap. 13, v.
Si-
mon Pierre ; et Pierre lui dit :
Toi, Seigneur, tu me laves les
7 pieds ! Jésus lui répondit : Ce
que je fais, tu ne le comprends
pas maintenant, mais tu le com-
8 prendras bientôt. Pierre lui dit:
Non, jamais tu ne me laveras les
pieds. Jésus lui répondit : Si
je ne te lave, tu n'auras point de
n part avec moi. Simon Pierre lui
dit: Seigneur, non seulement
les pieds, mais encore les mains
10 et la tête. Jésus lui dit: Celui
qui est lavé n'a besoin que de
laver ses pieds, pour être en-
tièrement pur ; et vous êtes
11 purs, mais non pas tous. Car
il connaissait celui qui le livrait;
c'est poui'quoi il dit: Vous n'êtes
pas tous purs.
12 Après qu'il leur eut lavé les
pieds, et qu'il eut pris ses vête-
ments, il se remit à table, et leur
dit : Comprenez-vous ce que je
13 vous ai fait? Vous m'appelez
Maître et Seigneur; et vous
14 dites bien, car je le suis. Si
donc je vous ai lavé les pieds,
moi, le Seigneur et le Maître,
vous devez aussi vous laver les
15 pieds les uns aux autres; car je
vous ai donné un exemple, afin
que vous fassiez comme je vous
IG ai fait. En vérité, en vérité, je
vous le dis, le serviteur i^est
pas plus grand que son sei-
gneur, ni l'apôti'e plus grand que
17 celui qui l'a envoyé. Si vous
savez ces choses, vous êtes heu-
reux, poiu'vn que vous les prati-
quiez.
18 Ce n'est pas de vous tous que
je parle ; je connais ceux que
j'ai choisis. Mais il faut que
l'Écriture s'accomplisse : Celui
qui mange avec moi le pain a
19 levé son talon contre moi. Dès
à présent je vous le dis, avant
que la chose arrive, afin que,
lorsqu'elle arrivera, vous croyiez
à ce que je suis.
1
En vérité, en vérité, je vous le 20
dis, celui qui reçoit celui que
j'aurai envoyé me reçoit, et celui
qui me reçoit reçoit celui qui
m'a envoyé.
Ayant ainsi parlé, Jésus fut 21
troublé en son esprit, et il dit
expressément : En vérité, en
vérité, je vous le dis, l'un de
vous me livrera. Les disciples 22
se regardaient les uns les autres,
ne sachant de qui il parlait. Un 23
des disciples, celui que Jésus
aimait, était couché sur le sein
de Jésus. Simon Pierre lui fit 24
signe de demander qui était
celui dont parlait Jésus. Et ce 25
disciple, s'étant penché sur la
poitrine de Jésus, lui dit : Sei-
gneur, qui est-ce ? Jésus répon-
dit: C'est celui à qui je don- 26
nerai le morceau trempé. Et,
ayant trempé le morceau, il le
donna à Judas Iscariot, fils de
Simon. Dès que le morceau fut 27
donné, Satan entra dans Judas.
Jésus lui dit : Ce que tu fais,
fais-le promptement. Mais au- 28
cun de ceux qui étaient à table
ne compi'it pourquoi il lui di-
sait cela ; car quelques-uns peu- 29
salent que, comme Judas avait
la bom-se, Jésus voulait lui dire :
Achète ce dont nous avons
besoin pour la fête, ou qu'il
lui commandait de donner quel-
que chose aux pauvres. Judas, 30
ayant pris le morceau, se hâta
de sortir. Il était nuit.
Derniers entretiens et discours de Jésus avec
ses disciples. — Questions des apôtres PieiTe,
Tliomas, Philiisiie, Jude. — Instructions,
consolations et promesses : l'amour fra-
ternel; l'envoi du Saint-Esprit; la paix de
Jésus ; le cep et les sarments ; la haine
du monde ; les persécutions ; la tristesse
changée en joie ; le revoir. Les adieux du
léjsart. — Foi des disciples.
Lorsque Judas fut sorti. Je- 31
sus dit :
Maintenant, le Fils de l'homme
42
Chap. 13, V. 31.
JEAK
Chap. 14, v. 19.
a été glorifié, et Dieu a été glori-
32 fié en lui. Si Dieu a été glorifié
en hii, Dieu aussi le glorifiera
en hii-même, et il le glorifiera
bientôt.
3o Mes petits enfants, je suis i^our
j)eu de temps encore avec vous.
Vous nie chercherez ; et, comme
j'ai dit aux Juifs : Vous ne poii-
vez venir où je vais, je vous le
34 dis atissi maintenant. Je vous
donne un commandement nou-
veau : Aimez-vous les uns les
autres, comme je vous ai aimés :
vous aussi, aimez-vous les uns
35 les autres. A ceci tous connaî-
tront que vous êtes mes dis-
ciples, si vous avez de l'amour
les mis pour les autres.
36 Simon Pierre lui dit : Sei-
gneur, où vas-tu? Jésus répon-
dit : Tu ne peux pas maintenant
me suivre où je vais, mais tu
37 me suivras plus tard. Seigneur,
lui dit Pierre, pourquoi ne jinis-
je pas te suivre maintenant? Je
38 donnerai ma vie pour toi. Jésus
répondit : Tu donneras ta vie
pour moi! En vérité, en vérité,
'je te le dis, le coq ne chantera
pas que tu ne maies renié trois
fois.
14 Q^^^ votre cœur ne se trou-
ille point. Croyez en Dieu, et
croyez en moi.
2 II y a plusieurs demeures
dans la maison de mon Père.
Si cela n'était pas, je vous l'au-
l'ais dit. Je vais vous préparer
3 une place. Et, lorsque je m'en
serai allé, et que je vous aurai
préparé une place, je reviendrai,
et je vous prendrai avec moi,
afin que là oii je suis vous y
4 soyez aussi. Vous savez oii je
Aais, et vous en savez le chemin.
T) Thomas lui dit: Seigneur,
nous ne savons où tu vas ; com-
ment pouvons-nous en savoir le
(! chemin ? Jésus lui dit : Je suis
le chemin, la véi'ité, et la vie.
143
Nul ne vient au Père que par
moi. Si vous me connaissiez,
vous connaîtriez aussi mon Père.
Et dès maintenant vous le con-
naissez, et vous l'avez vu.
Philippe lui dit: Seigneur,
montre-nous le Père, et cela
nous suffit. Jésus lui dit : Il
9
y a si longtemps que je suis
avec vous, et tu ne m'as pas
connu, Philippe ! Celui qui m'a
vu a vu le Père : comment dis-
tu: Montre-nous le Père? Ne 10
crois-tu pas que je suis dans
le Père, et que le Père est en
moi? Les paroles que je vous
dis, je ne les dis pas de moi-
même ; et le Père qui demeure
en moi, c'est lui qui fait les
œuvres. Croyez-moi, je suis 11
dans le Père, et le Père est en
moi ; croyez du moins à cause
de ces œuvres.
En vérité, en vérité, je vous le 12
dis, celui qui croit en moi fera
aussi les œuvres que je fais, et
il en fera de plus grandes, parce
que je m'en vais au Père ; et 13
tout ce que vous demanderez au
Père en mon nom, je le ferai,
afin que le Père soit glorifié
dans le Fils. Si vous demandez 14
quelque chose en mon nom, je
le ferai.
Si vous m'aimez, gardez mes 15
commandements. Et moi, je 16
prierai le Père, et il vous don-
nera un autre consolateur \ afin
qu'il demeure éternellement avec
vous, l'Esprit de vérité, que le 17
monde ne jieut recevoir, parce
qu'il ne le voit point et ne le
connaît point : mais vous, vous
le connaissez, car il demeure
avec vous, et il sera en vous.
Je ne vous laisserai pas orphe- 18
lins, je viendrai à vous. Encore 19
un peu de temps, et le monde
' Consolateur, grec 'paraclel, défenfeur,
aide, soutien.
Chap. 14, V. 19.
JEAN.
Chap. 15, v. 11.
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
ne me verra phis; mais vous,
vous me verrez, car je vis, et
vous vivrez atissi. En ce jour-
là, vous connaîtrez que je suis
en mon Père, que vous êtes en
moi, et que je suis en vous.
Celui qui a mes commande-
ments et qui les garde, c'est
celui qui m'aime ; et celui qui
m'aime sera aimé de mon Père,
je l'aimerai, et je me ferai con-
naître à lui.
Jude \ non j^as l'Iscariot, lui
dit : Seigneur, d'où vient que tu
te feras connaître à nous, et non
au monde ? Jésus lui répondit :
Si quelqu'un m'aime, il gardera
ma parole, et mon Père l'aimera;
nous viendrons à lui, et nous
ferons notre demeure chez lui.
Celui qui ne m'aime pas ne
garde point mes paroles. Et la
parole que vous entendez n'est
pas de moi, mais du Père qui
m'a envoyé.
Je vous ai dit ces choses
pendant que je demeure avec
vous. Mais le consolateur, l'Es-
prit-Saint, que le Père euAerra
en mon nom, vous enseignera
toutes choses, et vous rappellera
tout ce que je vous ai dit.
Je vous laisse la paix, je vous
donne ma paix. Je ne vous la
donne pas comme le monde la
donne. Que votre cœur ne se
trouble point, et ne s'alarme
point.
Vous avez entendu que je vous
ai dit : Je m'en vais, et je reviens
vers vous. Si vous m'aimiez,
vous vous réjouiriez de ce que
je vais au Père ; car le Père est
plus grand que moi. Et main-
tenant je vous ai dit ces choses,
avant qu'elles arrivent, afin que,
lorsqu'elles arriveront, vous croy-
iez. Je ne parlerai plus guère
' Jude ou Jitdas, appelé aussi Lebbée et
Thaddée, voy. Matth. x. 3, et ]Marc m. 18.
avec vous ; car le prince du
monde \ient. 11 ne peut rien
sur moi ; mais il faut que le 31
monde sache que j'aime le Père,
et que j'agis selon l'ordre que le
Père m'a donné.
Levez-vous, partons d'ici.
Je suis le vrai cep, et mon lo
Père est le vigneron. Tout 2
sarment qui est en moi et qui
ne porte pas de fruit, il le re-
tranche; et tout sarment qui
porte du fruit, il l'émonde, afin
qu'il porte encore plus de fruit.
Déjà vous êtes purs, à cause de 3
la parole que je vous ai an-
noncée. Demeurez en moi, et 4
je demeurerai en vous. Comme
le sarment ne peut de lui-même
porter du fruit, s'il ne demeure
attaché au cep, ainsi vous ne le
pouvez non plus, si vous ne de-
meurez en moi. Je suis le cep, 5
vous êtes les sarments. Celui
qui demeure en moi et en qui
je demeure porte beaucoup de
fruit, car sans moi vous ne pou-
vez rien faire. Si quelqu'un ne 6
demeure pas en moi," il est jeté
dehors, comme le sarment, et il
sèche ; puis on ramasse les sar-
ments, on les jette au feu, et ils
brûlent. Si vous demeurez en 7
moi, et que mes paroles de-
meurent en vous, demandez ce
que vous voudrez, et cela vous
sera accordé. Si vous portez 8
beaucoup de fruit, c'est ainsi
que mon Père sera glorifié, et
que vous serez mes disciples.
Comme le Père m'a aimé, je 9
vous ai aussi aimés. Demeurez
dans mon amour. Si voiis gar- 10
dez mes commandements, vous
demeurerez dans mon amour,
de même que j'ai gardé les com-
mandements de mon Père, et
que je demeure dans son amour.
Je vo\is ai dit ces choses, afin 11
que ma joie soit en vous, et que
votre joie soit parfaite.
144
ChAP. 15, V. 12.
JEAN.
Chap. 16, V. II.
12 C'est ici mon coimnandcinent:
Aimez-vous les uns les autres,
13 comme je vous ai aimés. Il n'y
a pas de plus grand amour que
de donner sa vie pour ses amis.
14 Vous êtes mes amis, si vous
laites ce que je vous commande.
15 Je ne vous appelle plus servi-
teurs, parce que le serviteur ne
sait pas ce que fait son maître ;
mais je vous ai api^elés amis,
parce que je vous ai fait con-
naître tout ce que jai appris de
16 mon Père. Ce n'est pas vous
qui m'avez choisi ; mais moi, je commencement
raient pas commis de péché ;
mais maintenant ils les ont vues,
et ils ont haï et moi et mon Père.
Mais cela est arrivé afin que 25
s'accomplît la jiarole qui est
écrite dans leur loi : Ils m'ont
haï sans cause.
Quand sera venu le consola- 2'6
teur, que je vous enverrai de la
part du Père, l'Esprit de vérité,
qui vient du Père, il rendra té-
moignage de moi; et vous aussi, 27
vous rendrez témoignage, i^arce
que vous êtes avec moi dès le
18
vous ai choisis, et je vous ai
établis, afin que vous alliez, et
que vous portiez du fruit, et que
votre fruit demeure, afin que ce
que vous demanderez au Père
en mon nom, il vous le donne.
Ce que je vous commande, c'est
de vous aimer les uns les au-
tres.
Si le monde vous hait, sachez
19 qu'il m'a haï avant vous. Si vous
étiez du monde, le monde aime-
rait ce qui est à lui ; mais parce
que vous n'êtes pas du monde,
et ({ue je vous ai choisis du
milieu du monde, à cause de
20 cela le inonde vous hait. Sou-
venez-vous de la parole que je
vous ai dite : Le serviteur n'est
l)as plus grand que son maître.
S'ils m'ont i^ersécuté, ils vous ] rempli votre cœur,
persécuteront aussi ; s'ils ont j je vous dis la vérité
gardé ma i^arole. ils garderont
21 aussi la vôtre. Mais ils vous
feront toutes ces choses à cause
de mon nom, parce qu'ils ne
connaissent pas celui qui m'a
22 envoyé. Si je n'étais pas venu
et que je ne leur eusse point
]»arlé, ils n'auraient pas commis
de i)éché ; mais maintenant ils
n'ont aucune excuse de leur
23 péché. Celui qui me hait hait la justice, parce que je vais au 10
24 aussi mon Père. Si je n'avais Père, et que vous ne me verrez
l^as fait parmi eux des œuvres plus ; le jugement, parce que le 1 1
que nul autre n'a faites, ils n'au- i prince de ce monde est jugé.
145
Je vous ai dit ces choses, "{Q
afin qu'elles ne soient pas pour
vous une occasion de chute. Ils 2
vous excluront des synagogues ;
et même l'heure vient où qui-
conque vous fera mourir croira
rendre un culte à Dieu. Et ils 3
agiront ainsi, parce qu'ils n'ont
connu ni le Père ni moi. Je 4
vous ai dit ces choses, afin que,
lorsque l'heure sera venue, vous
vous souveniez que je vous les
ai dites. Je ne vous en ai pas
parlé dès le commencement,
l)arce que j'étais avec vous.
Maintenant je m'en vais vers 5
celui qui m'a envoyé, et aucun
de vous ne me demande : Où
vas-tu ? Mais, parce que je vous 6
ai dit ces choses, la tristesse a
Cependant 7
il vous est
que je m'en aille,
car si je ne m'en vais pas, le
consolateur ne viendra pas vers
vous ; mais, si je m'en vais, je
vous l'enverrai. Et ([uand il S
sera venu, il convaincra le monde
en ce qui concerne le péché, la
justice, et le jugement : en ce i)
({ui concerne le péché, parce
qu'ils ne croient pas en moi ;
avantageux
ChAP. 16, V. 12.
12 J'ai encore beaucoup de cho-
ses à vous dire, mais vous ne
pouvez pas les porter mainte-
13 nant. Quand le consolateur sera
venu, l'Esprit de vérité, il vous
conduii'a dans tonte la vérité :
car il ne parlera j)as de lui-
même, mais il dira tout ce qu'il
aura entendu, et il vous an-
14 noncera les choses à venir. Il
me glorifiera, parce qu'il pren-
dra de ce qui est à moi, et vous
15 l'annoncera. Tout ce que le
Père a est à moi ; c'est pourquoi
j'ai dit qu'il prend de ce qui
est à moi, et qu'il vous l'annon-
cera.
16 Encore un peu de temps, et
vous ne me verrez plus ; et en-
core un peu de temps, et vous
me verrez, parce que je vais au
Père.
17 Là-dessus, quelques-uns de ses
disciples dirent entre eux : Que
signifie ce qu'il nous dit : En-
core un peu de temps, et vous
ne me A'errez plus ; et encore un
peu de temps, et vous me ver-
rez? et: Parce que je vais au
18 Pore? Ils disaient donc: Que
signifie ce qu'il dit : Encore un
peu de temps? Nous ne savons
de quoi il parle.
19 Jésus connut qu'ils voulaient
l'interroger, et il leur dit : Vous
vous questionnez les uns les
autres sur ce que j'ai dit : En-
core vm peu de temps, et vous
ne me verrez plus ; et encore un
peu de temps, et vous me ver-
20 rez. En vérité, en vérité, je
vous le dis, vous pleurerez et
vous voiis lamenterez, et le
monde se réjouira ; vous serez
dans la tristesse, mais votre
tristesse se changera en joie.
21 La femme, lorsqu'elle enfante,
éprouve do la tristesse, parce
que son heure est venue ; mais,
lorsqu'elle a donné le jour à
l'enfant, elle ne se souvient plus
JEAN. Chap. 16, V. 33.
de la souffrance, à cause de la
joie qu'elle a de ce qu'un homme
est né dans le monde. Vous 22
donc aussi, vous êtes maintenant
dans la tristesse ; mais je vous
reverrai, et votre cœur se ré-
jouira, et nul ne vous ravira
votre joie. En ce jour-là, vous 23
ne m'interrogerez plus sur rien.
En vérité, en vérité, je vous le
dis, ce que vous demanderez au
Père en mon nom, il vous le
donnera. Jusqu'à présent vous 24
n'avez rien demandé en mon
nom. Demandez, et vous re-
cevrez, afin que votre joie soit
parfaite.
Je vous ai dit ces choses en 25
paraboles. L'heure vient où je
ne vous parlerai plus eu j^ara-
boles, mais oii je vous parlerai
ouvertement du Père. En ce 26
jour, vous demanderez en mon
nom, et je ne vous dis pas que
je prierai le Père pour vous :
car le Père hii-même vous aime, 27
parce que vous m'avez aimé, et
que vous avez cru que je suis
sorti de Dieu. Je suis sorti du 28
Père, et je suis venu dans le
monde ; maintenant je quitte le
monde, et je vais au Père.
Ses disciples lui dirent : Voici, 29
maintenant tu parles ouverte-
ment, et tu n'emploies aucune
parabole. Maintenant nous sa- 30
vous que tu sais toutes choses,
et que tu n'as pas besoin que
personne t'interroge ; c'est pour-
quoi nous croyons que tu es
sorti de Dieu. Jésus leur ré- 31
pondit: Vous croyez mainte-
nant. Voici, l'heure vient, et 32
elle est déjà venue, où vous
serez dispersés chacun de son
côté, et où vous me laisserez
seul ; mais je ne suis pas seul,
car le Père est avec moi. Je 33
vous ai dit ces choses, afin que
vous ayez la paix en moi. Vous
aurez des tribulations dans le
146
Chap. 16, V. 33.
JEAN.
Chap. 1T, v. 26.
monde ; mais ijrenez courage,
jai vaincu le monde.
La prière sacerdotale.
"VT Après avoir ainsi parlé, Jésus
leva les yeux au ciel, et dit :
Père, rheure est venue ! Glo-
rifie ton Fils, afin que ton Fils
2 te glorifie, selon que tu lui as
donné pouvoir svir toute chair,
afin qu'il accorde la vie éternelle
à tous ceux que tu lui as donnés.
',\ Or, la vie éternelle, c'est qu'ils
te connaissent, toi le seul vrai
Dieu, et celui que tu as envoyé,
4 Jésus-Christ. Je t'ai glorifié sur
la terre, j'ai achevé l'œuvre que
5 tu m'as donné à faire. Et main-
tenant toi. Père, glorifie-moi
aujirès de toi-même de la gloire
que j'avais aiq^rès de toi avant
que le monde fût.
(> J'ai fait connaître ton nom aux
hommes que tii m'as donnés du
milieu du monde. Ils étaient
à toi, et tu me les as donnés ; et
7 ils ont gardé ta parole. Mainte-
nant ils ont connu que tout ce
que tu m'as donné vient de toi.
8 Car je leur ai donné les paroles
que tu m'as données ; et ils les
ont reçues, et ils ont vraiment
connu que je suis sorti de toi, et
ils ont cru que tu m'as envoyé.
î» C'est pour eux que je prie. Je
ne prie pas pour le monde, mais
pour ceux que tu m'as donnés,
1 0 parce qu'ils sont à toi ; — et tout
ce qui est à moi est à toi, et ce
(pii est à toi est à moi ; — et je
1 1 siiis glorifié en eux. Je ne suis
plus dans le monde, et ils sont
dans le monde, et je vais à toi.
Père saint, garde en ton nom ^
ceux que tu m'as donnés, afin
([u'ils soient im comme nous.
12 Lorsque j'étais avec eux dans le
monde, je les gardais en ton
nom\ J'ai gardé ceux que tu
' JSn ton nom, dans la connaissance de ton
nom, dans la fidélité à toi et à ta parole.
mas donnés, et aucun d'eiix ne
s'est perdu, sinon le fils de
perdition ', afin que l'Ecriture
fût accomplie. Et maintenant 13
je vais à toi, et je dis ces choses
dans le monde, afin qu'ils aient
en eux ma joie parfaite. Je leur 11
ai donné ta parole ; et le monde
les a haïs, parce qu'ils ne sont
pas du monde, connue moi je ne
suis pas du monde. Je ne te 15
prie pas de les ôter du monde,
mais de les i^i'éserver du mal.
Ils ne sont pas du monde, comme Kî
moi je ne suis pas du monde.
Sanctifie-les par ta vérité : ta 1 7
parole est la vérité. Comme tu lis
m'as envoyé dans le monde, je
les ai aussi envoyés dans le
monde. Et je me sanctifie moi- 19
même pour eux, afin qu'eux
aussi soient sanctifiés par la
vérité.
Ce n'est pas pour eux seule- 20
ment que je prie, mais encore
pour ceux qui croii'out en moi
par leur parole, afin que tous 21
soient xm, comme toi. Père, tu es
en moi, et comme je suis en toi,
afin qu'eux aussi soient \m en
nous, pour que le monde croie que
tu m'as envoyé. Je leur ai donné 22
la gloire que tu m'as donnée,
afin qu'ils soient un comme nous
sommes im, — moi en eux, et toi 23
en moi, — afin qu.'ils soient par-
faitement un, et que le monde
connaisse que tu m'as envoyé et
que tu les as aimés comme tu
m'as aimé. Père, je veux que 24
là où je suis ceux que tu m'as
donnés soient aussi avec moi,
afin qu'ils voient ma gloire, la
gloire que tu m'as donnée, parce
(jue tu m'as aimé avant la fonda-
tion du monde. Père juste, le 25
monde ne t'a point connu ; mais
moi je t'ai connu, et ceux-ci ont
connu que tu m'as envoyé. Je 26
Judas Iscariot.
147
Chap. 17, V. 26.
JEAN.
Chap. 18, y. 21.
leur ai foit connaître ton nom, et ' s'appelait Malchns. Jésus dit à 1 1
je le leur ferai connaître, afin Pierre : Remets ton épée clans
que l'amour dont tu m'as aimé le fourreau. Ne boirai-je pas la
soit en eux, et que je sois en
eux.
An-estation de Jésus.
18
Lorsqu'il eut dit ces choses,
Jésus alla avec ses disciples de
l'autre côté du torrent de Cé-
dron \ où se trouAait un jardin",
dans lequel il entra, lui et ses
disciples.
2 Judas, qui le livrait, con-
naissait ce lieu, parce que Jésus
et ses disciples s'y étaient sou-
3 vent réunis. Judas donc, ayant
pris la cohorte \ et des huissiers
(qu'envoyèrent les chefs des prê-
tres et les pharisiens, vint là
avec des lanternes et des flam-
beaux et des armes.
4 Jésus, sachant tout ce qui
devait lui arriver, s'avança, et
leur dit: Qui cherchez-vous?
5 Ils lui répondirent : Jésus de
Nazareth. Jésus leur dit : C'est
moi. Et Judas, qui le livrait,
G était avec eux. Lorsque Jésus
leur eut dit: C'est moi, ils re-
culèrent et tombèrent par terre.
7 II leur demanda de nouveau :
Qui cherchez-vous? Et ils dirent:
8 Jésus de Nazareth. Jésus ré-
i:)ondit : Je vous ai dit que c'est
moi. Si donc c'est moi que vous
cherchez, laissez aller ceux-ci.
9 II dit cela, afin que s'accomplît
la parole qu'il avait dite : Je n'ai
perdu aucun de ceux que tu m'as
donnés *.
10 Simon Pierre, qui avait inie
épée, la tira, frappa le serviteur
du grand prêtre, et lui coupa
l'oreille droite. Ce serviteur
' Cédron, entre Jérusalem et la montagne
des oliviers.
" Un jardin, Gethsémané, vo}-. Matth.
XXVI. 36.
' La cohorte, voy. note sur !Matth. xxvii.
27.
* Voy. XVII. 12.
1
coupe que le Père m'a donné à
boire ?
Jésus devant Anne et Caiplie. — Reniement
de Pierre.
La cohorte, le tribun \ et les 12
huissiers des Juifs, se saisirent
alors de Jésus, et le lièrent. Ils 13
l'emmenèrent d'abord chez Anne ;
car il était le beau-père de
Caïphe, qui était grand prêtre
cette année-là. Et Caïphe était 14
celui qui avait donné ce conseil
aux Juifs : Il est avantageux
qu'un seul homme meure i^our
le peuple ^
Simon Pierre, avec un autre 15
disciple, suivait Jésus. Ce disci-
ple était connu du grand prêtre,
et il entra avec Jésus dans la
cour^ du grand prêtre; mais 16
Pierre resta dehors près de la
porte. L'autre disciple, qui était
connu du grand prêtre, sortit,
parla à la portière, et fit entrer
Pierre. Alors la servante, la 17
portière, dit à Pierre : Toi aussi,
n'es-tu pas des disciples de cet
liomme? Il dit: Je n'eu suis point.
Les serviteurs et les huissiers, 18
qui étaient là, avaient allumé un
brasier, jjarce qu'il faisait froid,
et ils se chauffaient. Pierre se
tenait avec eux, et se chauffait.
Le grand prêtre interrogea 19
Jésus sur ses disciples et sur sa
doctrine. Jé.sus lui répondit: 20
J'ai parlé ouvertement au monde;
j'ai toujours enseigné dans la
synagogue et dans le temple, où
tous les Juifs s'assemblent, et je
n'ai rien dit en secret. Pourquoi 21
m'interroges-tu ? Interroge sur
' Le tribun, chef militaire, commandant, de
la cohorte.
- Voy. XI. 50.
'^ La cour, espace intérieur entouré des
appartements.
48
Chap. 18, V. 21.
JEAN.
Chap. 19, v. 4.
ce que je leur ai dit ceux qui
m'ont entendu ; voici, ceux-là
22 savent ce que j'ai dit. A ces
mots, un des luiissiers, qui se
trouvait là, donna un soufflet à
Jésus, en disant : Est-ce ainsi
que tu réponds au grand prêtre?
23 Jésus lui dit : !?i jai mal parlé,
fais voir ce que jai dit de mal ;
et si j'ai bien parlé, pourquoi me
frappes-tu ?
24 Anne l'envoya lié à Caïphe, le
grand prêtre.
25 Simon Pierre était là, et se
chauffait. On lui dit : Toi aussi,
n'es-tu pas de ses disciples? Il
le nia, et dit : Je n'en suis point.
2 G Un des serviteurs du gTand
prêtre, parent de celui à qui
Pierre avait coupé l'oreille, dit :
Ne t'ai-je pas vu avec lui dans le
27 jardin? Pierre le nia de nouveau.
Et aussitôt le coq chanta.
Jésus devant Pilate, gouverneur romain. —
Outrages des soldats. — Jésus livré aux
Juifs par Pilate.
28 Ils conduisirent Jésus de chez
Caïphe au prétoire ' : c'était le
matin. Ils n'entrèrent point
eux-mêmes dans le prétoire, afin
de ne pas se souiller, et de
29 pouvoir manger la Pâque. Pi-
late^ sortit donc pour aller à
etix, et il dit : Quelle accusation
portez-vous contre cet homme?
30 Ils lui répondirent : 81 ce n'était
pas un malfîiiteur, nous ne te
31 l'aurions pas livré. Sur quoi
Pilate leur dit : Prenez-le vous-
mêmes, et jugez-le selon votre
loi. Les Juifs lui dirent : Il ne
nous est pas permis de mettre
32 personne à mort. C'était afin
que s'accom])lît la parole que
Jésus avait dite, lorsqu'il indiqua
de quelle mort il devait mourir^.
27.
Alt prétoire, voy. note sur Mattli. xxvii.
" Pilate, voy. note sur Matth. xxvii. 2.
' Du supplice de la croix, en usage chez
les Romains ; voy. xii. 32-33.
Pilate rentra dans le prétoire, 33
a])pela Jésus, et lui dit: Es-tu
le roi des Juifs? Jésus ré^ïondit:
Est-ce de toi-même que tu dis 34
cela, ou d'autres te Tont-ils dit
de moi ? Pilate répondit : Moi, 35
suis-je Juif? Ta nation et les
chefs des prêtres t'ont livré à
moi: qu'as-tu fait? Mon royaume 36
n'est i^as de ce monde, répondit
Jésus. Si mon royaume était de
ce monde, mes serviteurs au-
raient combattu pour moi afin
que je ne fusse pas livré aux
Juifs ; mais maintenant mon
royaume n'est point d'ici-bas.
Pilate lui dit: Tu es donc roi? 37
Jésus répondit: Tu le dis, je
suis roi. Je suis né et je suis
venu dans le monde pour rendre
témoignage à la vérité. Qui-
conque est de la vérité écotite
ma voix. Pilate lui dit : Qu'est 38
ce que la vérité ?
Après avoir dit cela, il sortit de
nouveau pour aller vers les Juifs,
et il leur dit: Je ne trouve aucun
crime en lui. Mais, comme c'est 39
parmi vous une coutume que je
vous relâche quelqu'un à la fête
de Pâque, voulez-vous que je
vous relâche le roi des Juifs ?
Alors de nouveau tous s'écrie- 40
rent : Non pas lui, mais Ba-
rabbas. Or, Barabbas était un
brigand.
Alors Pilate prit Jésus, et le ]_Q
fit battre de verges.
Les soldats tressèrent une 2
coitronne d'épines, qu'ils posè-
rent sm" sa tête, et ils le revêti-
rent d'mi manteau de pourpre ^ ;
puis, s'api)rochant de lui, ils 3
disaient : Salut, roi des Juifs !
Et ils lui donnaient des souf-
flets.
Pilate sortit de nouveau, et 4
dit aux Juifs : Yoici, je vous
' D'un manteau de iiourfre, voy. note sur
Matth. XXVII. 28.
149
Chap. 19, V. 4.
JEAN.
Chap. 19, v. 25.
l'amène dehors, afin que voiis
sachiez que je ne trouve en kii
5 aucun crime. Jésus sortit, donc,
portant la couronne d'épines et
le manteau de povupre. Et Pi-
late leur dit : Voici l'homme.
G Lorsque les chefs des prêtres et
les huissiers le virent, ils s'écriè-
rent : Crucifie ! crucifie ! Pilate
leur dit : Prenez-le vous-mêmes,
et crucifiez-le ; car moi, je ne
trouve pomt de crime en lui.
7 Les Juifs lui répondirent: Nous
avons une loi'; et, selon notre
loi, il doit mourir, parce qu'il
s'est fait Fils de Dieu.
8 Quand Pilate entendit cette
9 parole, sa frayeur augmenta. Il
rentra dans le prétoire, et il dit
à Jésus: D'oii es-tu? Mais Jésus
ne lui donna point de réponse.
10 Pilate lui dit: Est-ce à moi que
tii ne parles pas ? Ne sais-tu pas
que j'ai le pouvoir de te crucifier,
et que j'ai le pouvoir de te
11 relâcher? Jésus répondit: Tu
n'aurais sur moi aucun pouvoir,
s'il ne t'avait été donné d'en
haut. C'est pourquoi celui qui
me livre à toi connnet un plus
grand péché.
12 Dès ce moment, Pilate cher-
chait à le relâcher. Mais les Juifs
criaient : Si tu le relâches, tu n'es
pas ami de César^. Quiconque se
fait roi se déclare contre César.
1 3 Pilate, ayant entendu ces paroles,
amena Jésus dehors ; et il s'assit
sur le tribunal, au lieu appelé le
Pavé^ et en hébreu Gabbatha*.
14 — C'était la préparation de la
' ï/jie loi, la loi sur les blasjjhémateiirs,
Lév. XXIV. 16.
' César, titre que portaient les empereurs
lomaius. C'était alors Tibère.
^ Le Pam, lieu situé hors du prétoire, et
dont le nom est vi'aisemblablement dû à un
genre particulier de pavé (peut-être en mo-
saïque) dont il était revêtu.
■" (rabbatlia, mot qui signifie tertre, émi-
■iience, et qui indique la nature de remplace-
ment ; ce n'est pas la traduction du terme
grec rendu par le Favé.
1
Pâque, et environ la sixième
heure \ — Pilate dit aux Juifs :
Voici V tre roi. Mais ils s'écrie- 15
rent : Ôte, ôte ^, crucifie-le ! Pi-
late leur dit : Crucifierai-je votre
roi? Les chefs des prêtres ré-
pondirent : Nous n'avons de roi
que César. Alors il le leur livra 1(J
pour être crucifié. Ils prirent
donc Jésus, et l'emmenèrent.
Jésus crucifié.
Jésus, portant sa croix, arriva 17
au lieu du crâne, qui se nomme
en hébreu Golgotha. C'est là 18
qu'il fut crucifié, et deux autres
avec lui, un de chaque côté, et
Jésus au milieu.
Pilate fit xme inscription, qu'il 1 9
plaça sur la croix, et qui était
ainsi conçue r" Jésus de Nazareth,
roi des Juifs. Beaucoup de Juifs 20
lurent cette inscription, parce
que le lieu où Jésus fut crucifié
était près de la ville : elle était
en hébreu, en grec et en latin.
Les chefs des prêtres des Juifs 21
dirent à Pilate: N'écris pas: Roi
des Juifs. Mais écris qu'il a dit:
Je suis roi des Juifs. Pilate 22
réjiondit: Ce que j'ai écrit, je
l'ai écrit.
Les soldats, après avoir cru- 23
cifié Jésus, prirent ses vêtements,
et ils en firent quatre parts, une
l)art pour chaque soldat. Ils
prirent aussi sa tunique, qui
était sans couture, d'un seul
tissu depuis le haut jusqu'en
bas. Et ils dirent entre eux: Ne 24
la déchirons pas, mais tirons au
sort à qui elle sera. Cela arriva
afin que s'accomplît cette jjarole
de l'Ecriture: lisse sont partagé
mes vêtements, et ils ont tiré au
sort ma tunique. Voilà ce que
firent les soldats.
Près de la croix de Jésus, se 25
tenaient sa mère et la sœur de sa
' Correspondant à midi, comp. Marc xv. 25.
" Ote, ôte du monde, fais mourir.
50
Chap. 19, V. 25.
JEAN.
Chap. 20, v. 7.
mère, Marie, feimiie de Clopas.
2tj et Marie de Magdala'. Jésus,
voyant sa mère, et auprès d'elle
le disci^ile qu'il aimait, dit à sa
mère : Femme, voilà tou fils.
27 Puis il dit au disciple : Voilà
ta mère. Et, dès ce uioment,
le disciple la prit chez lui.
28 Après cela, Jésus, qui savait
que tout était déjà consonuné,
dit, afin que l'Ecriture fût ac-
2!» complio : J'ai soif. Il y avait
là un vase plein de vinaigre.
Les soldats en remplirent une
éponge, et, l'aj^ant fixée à une
branche d'hysope, ils lapi^ro-
30 chèrent de sa bouche. Quand
Jésus eut pris le vinaigre, il dit:
Tout est accompli. Et, baissant
la tête, il rendit l'esprit.
La mort de Jésus constatée. — Son corps mis
(liiiis un sépulcre.
31
Dans la crainte que les corps
ne restassent sur la croix pendant
le sabbat, — car c'était la pré-
])aration, et ce joiu" de sabbat
était un grand jour, — les Juifs
demandèrent à Pilate qu'on
rompît les jambes aux crucifiés,
32 et qu'on les enlevât. Les soldats
vinrent donc, et ils ronq^irent les
jambes au premier, puis à l'autre
qxii avait été crucifié avec lui.
33 S'étant approchés de Jésus, et
le voyant déjà mort, ils ne lui
34 rompirent pas les jambes ; mais
un des soldats lui perça le côté
avec une lance, et aussitôt il
35 sortit dxi sang et de l'eau. Celui
qui l'a vu en a rendu témoignage,
et son témoignage est vrai ; et il
sait qu'il dit vrai, afin que vous
36 croyiez aussi. Ces choses sont
arrivées, afin que l'Écriture fût
accomplie: Auciui de ses os ne
37 sera brisé. Et ailleurs l'Écritiu-e
dit encore : Ils verront celui
qu'ils ont percé.
' MarÏK de Magdala, voy. note sur 5[:dtli.
XXVII. 55.
Après cela, Joseph d'Arima- 38
thée, qui était disciple de Jésus,
mais en secret par crainte des
Juifs, demanda à Pilate la per-
mission de prendre le corps de
Jésus. Et Pilate le permit. Il
vint donc, et prit le corps de
Jésus. Nicodème, qui aupara- 39
vaut était allé de nuit Acrs Jé-
sus ', vint aussi, apjjortant \w\
mélange d'environ cent livres de
myrrhe et d'aloès. Ils prirent 40
donc le corjîs de Jésus, et l'en-
veloppèrent do bandes, avec les
aromates, comme c'est la cou-
tume d'ensevelir chez les Juifs.
Or, il y avait un jardin dans le 41
liexi où Jésus avait été crucifié,
et dans le jardin un sépulcre
neuf, où personne encore n'avait
été mis. Ce fut là qu'ils déposé- 42
rent Jésus, à cause de la pré-
paration des Juifs, parce que le
séiîulcre était proche.
Résurrection de Jésus-Christ.
Le premier jour de la se- 20
maine, Marie de Magdala se
rendit au sépulcre dès le matin,
comme il faisait encore obscur ;
et elle vit que la pierre était
ôtée d\i sépiûcre. Elle courut 2
vers Simon Pierre et vers l'autre
disciple que Jésus aimait, et leur
dit : Ils ont enlevé du sépulcre
le Seigneur, et nous ne savons
où ils l'ont mis.
Pierre et l'autre disciple sorti- 3
rent, et allèrent au sépulcre. Ils 4
couraient tous deux ensemble.
Mais l'autre disciple courut plus
vite que Pierre, et arriva le pre-
niier au sépidcre ; s'étant baissé, 5
il vit les bandes qui étaient à
terre, cependant il n'entra pas.
Simon Pierre, qui le suivait, 6
arriva et entra dans le sépidcre;
il vit les bandes qui étaient à
terre, et le linge qu'on avait mis 7
Voy. m. 1 et suiv.
1.51
Chap. 20, V. 7.
JEAK
Chap. 20, y. 30.
sur la tête de Jésus, non pas
avec les bandes, mais plié dans
8 im lieu à part. Alors l'autre
disciple, qui était arrivé le pre-
mier au sépulcre, entra aussi ;
9 et il vit, et il crut. Car ils ne
comprenaient pas encore que,
selon l'Écriture, Jésus devait
10 ressusciter des morts. Et les
disciples s'en retournèrent chez
eux.
11 Cependant Marie se tenait
deliors près du sépulcre, et
pleurait. Comme elle pleurait,
elle se baissa pour regarder dans
12 le sépulcre; et elle vit deux
anges vêtus de blanc, assis à la
l^lace où avait été couché le
corps de Jésus, Fun à la tête,
13 l'autre aux pieds. Ils lui dirent:
Fenune, pourquoi pleiires-tu ?
Elle leur répondit : Parce qu'ils
ont enlevé mon Seigneur, et je
14 ne sais où ils l'ont mis. En
disant cela, elle se retourna, et
elle vit Jésus debout ; mais elle
ne savait pas que c'était Jésus.
15 Jésus lui dit: Femme, pourquoi
pleures-tu ? Qui cherches-tu ?
Elle, pensant que c'était le jar-
dinier, lui dit : Seigneur, si c'est
toi qui l'as emporté, dis-moi où
tu l'as mis, et je le prendrai.
1 fi Jésus lui dit: Marie! Elle se
retourna, et lui dit en hébreu :
Rabbouni ! c'est-à-dire, Maître !
17 Jésus lui dit: Ne me touche
pas; car je ne suis pas encore
monté vers mon Père. Mais va
trouver mes frères, et dis-leur
que je monte vers mon Père et
votre Père, vers mon Dieu et
18 votre Dieu. Marie de Mag-
dala alla annoncer aux disciples
qu'elle avait vu le Seigneur, et
qu'il lui avait dit ces choses.
10 Le soir de ce jour, qui était le
premier de la semaine, les portes
du lieu où se trouvaient les dis-
ciples étant fermées, à cause de
la crainte qu'ils avaient des Juifs,
Jésus vint, se présenta au milieu
d'eux, et leur dit : La paix soit
avec vous ! Et quand il eut dit
cela, il leur montra ses mains et
son côté. Les disciples furent
dans la joie en voyant le Sei-
gneur. Jésus leur dit de nou-
veau : La paix soit a^ec vous !
Comme le Père m'a envoyé, moi
aussi je vous envoie. Après ces
paroles, il souffla sur eux, et leur
dit : Recevez le Saint-Esprit.
Ceux à qui vous pardonnerez
les péchés, ils leur seront par-
domiés ; et ceux à qui vous les
retiendrez \ ils leur seront re-
tenus.
Thomas, appelé Did3^ne, l'un
des douze, n'était pas avec eux
lorsque Jésus vint. Les autres
disciples lui dirent donc : Nous
avons vu le Seigneur. Mais il
leur dit : Si je ne vois dans ses
mains la marque des clous, et si
je ne mets mon doigt dans la
marque des clous, et si je ne
mets ma main dans son côté, je
ne croirai point.
Huit jours après, les disciples
de Jésus étaient de nouveau dans
la maison, et Thomas se trouvait
avec eux. Jésus vint, les portes
étant fermées, se présenta au
milieu d'eux, et dit : La paix
soit avec vous ! Puis il dit à
Thomas: Avance ici ton doigt,
et regarde nies mains ; avance
aussi ta main, et mets-la dans
mon côté ; et ne sois pas in-
crédule, mais crois. Thomas lui
répondit : Mon Seigneur et mon
Dieu ! Jésus lui dit : Parce que
tu m'as vu, tu as cru. Heureux
ceux qui n'ont pas vu, et qui ont
20
21
22
23
24
25
20
28
29
cru
Conclusiou.
Jésus a fait encore, en pré-
sence de ses disciples, beaucoup
' Vous les retiendrez, vous ne les pardon-
nerez pas.
30
152
Chap. 20, \ . 30.
JEAN.
Chap. 21, v. 18.
d'autres miracles, i{m ne sont
31 pas éerits dans ce livre. Mais
ces choses ont été écrites, afin
que vous croyiez que JésTis est
le Cluist, le Fils de Dieu, et
qu'en croyant vous ayez la vie
en son nom.
Appendice : apparition de Jésus jirès de la
mer de Tiberiade.
01 Après cela, Jésus se montra
encore aux discijîles, sur les
bords de la mer de Tiberiade \
Et voici de quelle manière il se
monti'a.
2 Simon Pierre, Thomas, appelé
Didyme, Nathanaël ", de Cana en
Galilée, les fils de Zébédée, et
deux autres des disciples de
3 Jésus, étaient ensemble. Simon
Pierre leur dit: Je vais pêcher.
Ils lui dirent : Nous allons aussi
avec toi. Ils sortirent et mon-
tèrent dans une barque, et cette
4 nuit-là ils ne prirent rien. Le
matin étant venu, Jésus se trouva
sur le rivage ; mais les disciples
ne savaient pas que c'était Jésus.
5 Jésus leur dit : Enfants, n'avez-
vous rien à manger? Ils lui
6 répondirent : Non. Il leur dit :
Jetez le filet du côté droit de la
barque, et vous trouverez. Ils
le jetèrent donc, et ils ne pou-
vaient plus le retirer, à cause de
la grande quantité de poissons.
7 Alors le disciple qiie Jésus
aimait dit à Pierre : C'est le
Seigneur ! Et Simon Pierre, dès
qu'il eut entendu que c'était le
Seigneur, mit son vêtement et
que d'environ deux cents cou-
dées \
Lorsqu'ils furent descendus à 9
terre, ils virent là des charbons
iillumés, du poisson dessiis, et
du pain. Jésus leur dit: Ap- 10
portez des poissons que vous
venez de jDrendre. Simon Pierre 1 1
monta dans la barque, et tira à
terre le filet plein de cent
cinquante-trois grands poissons;
et quoiqu'il y en eût tant, le
filet ne se rompit point. Jésus 12
leur dit : Venez, mangez. Et
aucun des disciples n'osait lui
demander : Qui es-tu ? sachant
que c'était le Seigneur. Jésus 13
s'approcha, prit le pain, et leur
en donna; il fit de même du
poisson.
C'était déjà la troisième fois 14
que Jésus se montrait à ses dis-
ciples, depuis qu'il était ressus-
cité des morts.
Après qu'ils eurent mangé, 15
Jésus dit à Simon Pierre : Si-
mon, fils de Jonas, m'aimes- tu
plus que ne m'aiment ceux-ci?
Il lui répondit : Oui, Seigneur,
tu sais que je t'aime. Jésus lui
dit: Pais mes agneaux. Il lui 16
dit une seconde fois : Simon, fils
de Jonas, m'aimes-tu ? Pierre
lui répondit : Oui, Seigneur, tu
sais que je t'aime. Jésus lui
dit : Pais mes brebis. Il lui 17
dit poTir la troisième fois : Si-
mon, fils de Jonas, m'aimes-tu ?
Pierre fut attristé de ce qu'il
lui avait dit pour la troisième
fois : M'aimes-tu ? Et il lui ré-
pondit : Seigneur, tu sais toutes
choses, tu sais que je t'aime.
Jésus lui dit: Pais mes brebis.
sa ceinture, car il était nu, et se En vérité, en vérité, je te le dis, 18
8 jeta dans la mer. Les autres
disciples vinrent avec la barque,
tirant le filet ]Jein de poissons,
car ils n'étaient éloignés de terre
' La mer de Tiberiade, voy. note sur vi. 1.
^ NatJtanaël, voy. note sur i. 46.
quand tu étais plus jeune, tu te
ceignais toi-même, et tu allais où
tu voulais ; mais quand tu seras
vieux, tu étendras tes mains, et
Deux cents coudées, environ 95 mètres.
153
Chap. 31, V. i8.
JEAN— ACTES.
Chap. 1, v. ii.
un awtre te ceindra, et te mènera
19 où tu ne voudras pas. Il dit
cela, pour indiquer par quelle
mort Pierre glorifierait Dieu.
Et ayant ainsi parlé, il lui dit:
Suis-moi.
20 Pieri-e, s'étant retourné, vit
venir après eux le disciple que
Jésus aimait, celui qui, pendant
le souper, s'était penché sur la
poitrine de Jésus, et avait dit :
Seigneur, qui est celui qui te
21 livre? En le voyant, Pierre dit
à Jésus: Et celui-ci. Seigneur,
22 que lui arrivera-t-il ? Jésus lui
dit : Si je veux qu'il demeure
jusqu'à ce que je vienne, que
t'importe? Toi, suis-moi. Là- 23
dessus, le bruit courut parmi les
frères qtie ce disciple ne mour-
rait point. Cependant Jésus
n'avait pas dit à Pierre qu'il ne
mourrait point ; mais : Si je veux
qu'il demeure jusqu'à ce que je
vienne, que t'importe ?
C'est ce disciple qui rend té- 24
moignage de ces choses, et qui
les a écrites. Et nous savons que
son témoignage est vrai.
Jésus a fait encore beaucoup 25
d'aiitres choses; si on les écri-
vait en détail, je ne pense pas
que le monde même pût contenir
les livres qu'on écrirait.
ACTES DES APOTRES
Introduction. — Ascension de Jésus-Christ. —
Retour des apôtres à Jérusalem.
1 Théophile \ j'ai parlé, dans
mon premier livre", de tout ce
que Jésus a fait et enseigné dès
2 le commencement jusqu'au jour
où il fut enlevé au ciel, après
avoir donné ses ordres, par le
Saint-Esprit, axix apôtres qu'il
avait choisis.
3 Après qu'il eut souffert, il leur
apparut vivant, et leur en donna
plusieurs preuves, se montrant
à eux pendant quarante jours,
et i^arlant des choses qvii con-
cernent le royaume de Dieu.
4 Comme il se trouvait avec eux,
il leur recommanda de ne pas
s'éloigner de Jérusalem, mais
d'attendre ce que le Père avait
promis, ce que je vous ai an-
5 nonce, leur dit-il ; car Jean a
baptisé d'eau, mais vous, dans
peu de jours, vous serez baptisés
6 du Saint-Esprit. Alors les apô-
' Théophile, voy. note sur Luc i. 3.
^ Dans l'Evangile selon Luc.
très réunis lui demandèrent :
Seigneur, est-ce en ce temps
que tu rétabliras le royaume
d'Israël ? Il leur répondit : Ce 7
n'est pas à voiis de connaître les
temps ou les moments que le
Père a fixés de sa propre auto-
rité. Mais vous recevrez la 8
puissance du Saint-Esprit qui
viendra sur voiis, et vous serez
mes témoins à Jérusalem, dans
toute la Judée, dans la Samarie,
et jusqu'aux extrémités de la
terre.
Ai3rès avoir dit cela, il fut 9
élevé en leur présence, et une
nuée le déroba à leurs yeux.
Et comme ils avaient les regards 10
fixés vers le ciel, pendant qu'il
s'en allait, voici, deux hommes
vêtus de blanc leur apparurent,
et dirent: Hommes Galiléens, 11
pourquoi vous arrêtez-vous à
regarder au ciel ? Ce Jésus, qui
a été enlevé au ciel du milieu
de vous, viendra de la même
manière que vous l'avez vu allant
au ciel.
154
Chap. 1, V. 12.
ACTES.
Chap. 2, v. 7.
12 Alors ils retournèrent à Jéru-
salem, de la montagne appelée
des oliviers, qui est près de
Jérusalem, à la distance d'un
13 chemin de sabbat \ Quand ils
furent arrivés, ils montèrent
dans la chambre haute ^ où ils
se tenaient d'ordinaire; c'étaient
Pierre, Jean, Jacques, André,
Philippe, Thomas, Barthélémy,
Matthieii, Jacques, fils d'Alphée,
Simon le zélote ", et Jude, fils de
14 Jacques. Tous dun commun
accord persévéraient dans la
prière, avec les femmes, et
Marie, mère de Jésus, et avec
les frères de Jésus.
Jlatthias élu apôtre eu remplacement de
Judas.
15 En ces jours-là, Pierre se leva
au milieu des frères, le nombre
des personnes réunies étant d'en-
viron cent vingt. Et il dit :
16 Hommes frères, il fallait que
s'accomplît ce cpie le Saint-
Esprit, dans l'Ecriture, a annoncé
d'avance au sujet de Judas, qui
a été le guide de ceux qui ont
17 saisi Jésus. Il était compté ijarmi
nous, et il avait part au même
18 ministère. — Cet homme, ayant
acquis un champ avec le salaire
du crime, est tombé, s'est romi^u
par le milieu du corps, et toutes
ses entrailles se sont répandues.
19 La chose a été si connue de tous
les habitants de JérTisalem que
ce champ a été appelé dans leur
langue Hakeldama, c'est-à-dire,
20 champ du sang. — Or, il est écrit
dans le livre des Psaimies : Que
sa demeure devienne déserte, et
que personne ne l'habite ! et :
Qu'un autre prenne sa charge!
' Un cJie.mil> de sabbat, environ un kilomè-
tre, distance qu'il était permis de parcourir
un jour de sabbat, d'après les usages des
Juifs.
■^ Chambre haute, chambre située dans la
' partie supérieure d'une maison.
' Simon le zélote, voy. note sur Matth. x. 3.
Il
Il faut donc que, parmi ceitx qui 21
nous ont accompagnés tout le
temps que le Seigneur Jésus
a vécu avec nous, depuis le 22
baptême de Jean jusqu'au jour
où il a été enlevé du milieu de
nous, il y en ait un qui nous soit
associé connue témoin de sa ré-
surrection.
Ils en présentèrent deux : Jo- 23
seph appelé Barsabbas, sur-
nommé Justus, et Matthias.
Puis ils firent cette prière : Sei- 24
gneur, toi qui connais les cœurs
de tous, désigne lequel de ces
deux tu as choisi, afin qu'il ait 25
part à ce ministère et à cet
apostolat, que Judas a aban-
donné pour aller en son lieu.
Ils tirèrent au sort, et le sort 26
tomba sur Matthias, q\ii fut as-
socié aux onze aiiôtres.
Effusion du Saint-Esprit, le jour de la Pente-
côte.— Discours de Pierre, et conversion
de trois mille personnes. — Les premiers
chrétiens.
Le jour de la Pentecôte, ils O
étaient tous ensemble dans le
même lieu. Tout à couj) il vint 2
du ciel un bruit comme celui
d'un vent impétueux, et il rem-
plit toute la maison où ils
étaient assis. Des langues, sem- 3
blables à des langues de feu,
leur apparurent séparées les
unes des autres, et se j^osèrent
sur chacun d'eux. Et ils furent 4
tous remplis du Saint-Esprit, et
se mirent à parler en d'autres
langues, selon que l'Esprit leiu*
donnait de s'exprimer.
Or, il y avait en séjour à Jéru- 5
saleni des Juifs, hommes pieux,
de toutes les nations qui sont
sous le ciel. h\\ bi-uit qui eut G
lieu, la multitude accourut, et
elle fut confondue imrce que
chacun les entendait parler dans
sa propi'e langue. Ils étaient 7
tous dans l'étonnement et la
Chap. 2, V. 7.
ACTES.
iJHAP. 2, V. 31.
surprise, et ils se disaient, les
uns aux antres : Voici, ces gens
qui parlent ne sont-ils pas toiis
8 Galiléens? Et comment les en-
tendons-nous dans notre propre
langue à chacun, dans notre
9 langue maternelle ? Parthes,
Mèdes, Élaniites, ceux qui ha-
bitent la Mésopotamie, la Judée,
10 la Cappadoce, le Pont, l'Asie, la
Phrygie, la Pamphylie, l'Egypte,
le territoire de la Libye voisine
de Cyrène, et ceux qui sont
venus de Rome, Juifs et prosé-
1 1 lytes \ Cretois et Arabes, com-
ment les entendons-nous parler
dans nos langues des merveilles
12 de Dieu? Ils étaient tous dans
l'étonnement, et, ne sachant que
penser, ils se disaient les mis
aux autres : Que veut dii'e ceci ?
13 Mais d'autres se moquaient, et
disaient : Ils sont pleins de vin
doux.
14 Alors Pierre, se présentant
avec les onze, éleva la voix, et
leur parla en ces termes :
Hommes Juifs, et vous tous qui
séjournez à Jérusalem, sachez
ceci, et i^rêtez l'oreille à mes
15 paroles! Ces gens ne sont pas
ivres, comme vous le supposez,
car c'est la troisième heure du
16 jour". Mais c'est ici ce qiii a été
17 dit par le prophète Joël: Dans
les derniers jours, dit Dieu, je
répandrai de mon Esprit sur
toute chair ; vos fils et vos filles
prophétiseront, vos jeunes gens
aviront des visions, et vos vieil-
18 lards auront des songes. Oui,
sur mes serviteurs et sur mes
servantes, dans ces jours-là, je
répandrai de mon Esprit ; et ils
19 prophétiseront. Je ferai paraître
des prodiges en haut dans le ciel
et des miracles en bas sur la
' Prosélytes, terme par lequel ou désignait
les étrangers qui avaient adopté les croyances
des Juifs et les formes de leur culte.
' Neuf heures du matin.
terre, du sang, du feu, et une
vapeur de fumée; le soleil se
changera en ténèbres, et la lune
en sang, avant l'arrivée du jour
du Seigneur, de ce jour grand
et glorieux. Alors quiconque
invoquera le nom du Seigneur
sera sauvé.
Hommes Israélites, écoutez
ces paroles ! Jésus de Nazareth,
cet lionmie à qui Dieu a rendu
témoignage devant vous par les
miracles, les j)rodiges et les
signes qu'il a opérés par lui au
milieu de vous, comme vous le
savez vous-mêmes ; cet honmie,
livré selon le dessein arrêté et
selon la prescience de Dieu,
vous l'avez crucifié, vous l'avez
fait mourir par la main des
impies. Dieu l'a ressuscité, en
le délivrant des liens de la mort,
parce qu'il n'était pas possible
qu'il fût retenu par elle. Car
David dit de lui : Je voyais
constanmient le Seigneur devant
moi, parce qu'il est à ma droite,
afin que je ne sois point ébranlé.
Aussi mon cœur est dans la joie,
et ma langue dans l'allégresse ;
et même ma chair reposera avec
espérance, car tu n'abandonneras
pas mon âme dans le séjour des
morts, et tu ne permettras pas
que ton Saint voie la corruption.
Tu m'as fait connaître les sen-
tiers de la vie, tu me rempliras
de joie par ta présence.
Hommes frères, qu'il me soiit
permis de vous dire librement,
au sujet du patriarche David,
qu'il est mort, qu'il a été en-
seveli, et que son sépulcre existe
encore axijourd'hui parmi nous.
Comme il était prophète, et qu'il
savait que Dieu lui avait promis
avec serment de faire asseoir un
de ses descendants sur son trône,
c'est la résurrection du Christ
qu'il a prévue et annoncée, en
disant qu'il ne serait pas aban-
20
21
22
23
24
2.5
26
27
28
29
30
31
156
Chap. 2, V. 31.
ACTES.
Chap. 3, v. 9.
donné dans le séjour des morts ! de miracles par les apôtres,
et qne sa chair ne verrait pas la Tous ceux qui croyaient étaient 44
32 corruption. C'est ce Jésus, que | dans le même lieu, et ils avaient
Dieu a ressuscité ; nous en
33 sommes tous témoins. Elevé
par la droite ^ de Dieu, il a reçu
du Père le Saint-Esprit qui avait
été promis, et il l'a répandu,
comme vous le voyez et l'en-
34 tendez. Car David n'est point
monté au ciel, mais il dit lui-
même : Le Seigneur a dit à
mon Seigneur : Assieds-toi à ma
35 droite, jusqu'à ce que je lasse grâce auprès de tout le peuple
de tes ennemis ton marchepied
36 Que toute la maison d'Israël
sache donc avec certitude que
Dieu a fait Seigneur et Christ ce
Jésus que vous avez crucifié.
37 Après avoir entendu ce dis-
cours,ils eurent le cœur vivement
touché, et ils dirent à Pierre et
aux autres apôtres : Honnnes
frères, que ferons-nous?
38 Pierre leur dit : Kepentez-
vous, et que chacun de vous
soit baptisé au nom de Jésus-
Christ, pour le pardon de vos
péchés ; et vous recevrez le don
39 du Saint-Esprit. Car la promesse
est pour vous, pour vos enfants,
et pour tous ceux qui sont au
loin, en aussi grand nombre que
le Seigneur notre Dieu les ap-
40 pellera. Et, par phisieurs autres
paroles, il les conjura et les
exhorta, disant: Sauvez-vous de
cette génération perverse.
41 Ceux qui accueillirent le dis-
cours de Pierre furent baptisés ;
et, en ce jour-là, le nombre des
disciples s'augmenta d'environ
trois mille âmes.
42 Ils persévéraient dans la doc-
trine des apôtres, ils restaient
unis, rompaient le pain et pri-
43 aient avec assidiiité. La crainte
s'emparait de chacim, et il se
faisait beaucoup de prodiges et
tout en commun. Ils vendaient 45
leurs propriétés et leurs biens,
et ils en partageaient le produit
entre tous, selon les besoins de
chacun. Ils étaient chaque jour 46
tous ensemble assidus au temple,
ils rompaient le pain dans les
maisons, et prenaient leiir nour-
riture avec joie et simplicité de
cœur, louant Dieu, et trovivant 47
Et le Seigneur ajoutait chaque
jour à l'Église ceux qui étaient
sauvés.
(Tiiérison d'un boiteux. — Discours de Pierre
au peuple.
Pierre et Jean montaient en- Q
semble au temple, à l'heure de la
prière : c'était la neuvième heure\
Il y avait un homme boiteux 2
de naissance, qu'on portait et
qxi'on plaçait tous les jours
à la porte du temple ai)pelée
la Belle, pour qu'il demandât
l'aumône à ceux qui entrai-
ent dans le temple. Cet hom- B
me, voyant Pierre et Jean qui
allaient y entrer, leur de-
manda l'aumône. Pierre, de 4
même que Jean, fixa les yeux
sur lui, et dit : Eegarde-nous.
Et il les regarda, s'attendant à 5
recevoir d'eux quelque chose.
Alors Pierre lui dit : Je n'ai ni 6
argent, ni or ; mais ce que j'ai,
je te le donne : au nom de Jésus-
Christ de Nazareth, lève-toi et
marche. Et le prenant par la 7
main droite, il le fit lever. Au
môme instant, ses pieds et ses
chevilles devinrent fermes ; d'un 8
saut il fut debout, et il se mit à
marcher. Il entra avec eux dans
le temple, marchant, savitant, et
louant Dieu.
Tout le monde le vit marchant i)
Par la droite, par la puissance.
Trois heures après midi.
15^
Chap. 3, V. 9.
ACTES.
Chap. 4, v. 7.
10 et louant Dieu. Ils reconnurent
que c'était celui qui était assis à
la Belle porte du temple i^our
demander l'aumône, et ils furent
remplis d'étonnement et de sur-
prise au sujet de ce qui lui était
1 1 arrivé. Comme il ne quittait pas
Pierre et Jean, tout le peuple
étonné accourut vers eux, au
portique dit de Salomon,
12 Pierre, voyant cela, dit au
peuple :
Hommes Israélites, pourquoi
vous étonnez-vous de cela ?
Pourquoi avez-vous les regards
fixés sur nous, comme si c'était
par notre^ j^ropre puissance ou
par notre piété que nous eus-
sions fait marcher cet homme ?
13 Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et
de Jacob, le Dieu de nos pères, a
glorifié son serviteur Jésus, que
vous avez livré et renié devant
Pilate, qui était d'avis qu'on le
14 relâchât. Vous avez renié le
Saint et le Juste, et vous avez
demandé qu'on vous accordât la
15 grâce d'un meurtrier. Vous avez
fait mourir le Prince de la vie,
que Dieu a ressuscité des morts ;
16 novis en sommes témoins. C'est
par la foi en son nom que son
nom a l'affermi celui que vous
voyez et coimaissez ; c'est la foi
en lui qui a donné à cet homme
cette entière guérison, en pré-
sence de vous tous.
17 Et maintenant, frères, je sais
que vous avez agi par ignorance,
18 ainsi que vos chefs. Mais Dieu
a accompli de la sorte ce qu'il
avait annoncé d'avance par la
bouche de tous ses prophètes,
que son Christ devait souff'rir.
19 Repentez-vous donc et con-
vertissez-vous, pour que vos
l^échés soient eff"acés, afin que
des temps de rafraîchissement
viennent de la part du Seigneur,
20 et qu'il envoie celui qui vous a
21 été destiné, Jésus-Christ, que
le ciel doit recevoir jusqu'aux
temps du rétablissement de
toutes choses, dont Dieu a parlé
anciennement par la bouche de
ses saints j)rophètes. Moïse a 22
dit : Le Seigneur votre Dieu
vous suscitera d'entre vos frères
un prophète comme moi; vous
l'écouterez dans tout ce qu'il
vous dira, et quiconque n'écou- 23
tera pas ce prophète sera exter-
miné du milieu du peuple. Tous 24
les prophètes qui ont successive-
ment parlé, depuis Samuel, ont
aussi annoncé ces jours-là. Vous 25
êtes les fils des prophètes et de
l'alliance que Dieu a ti'aitée avec
nos pères, en disant à Abraham :
Toutes les famUles de la terre
seront bénies en ta postérité.
C'est à vous premièrement que 26
Dieu, ayant suscité son serviteur,
l'a envoyé pour vous bénir, en
détournant chacun de vous de
ses iniquités.
Pierre et Jean arrêtés, et traduits devant le
sanhédrin.
Tandis que Pierre et Jean <^
parlaient au peuple, survinrent
les prêtres, le commandant du
temple, et les sadducéens, mé- 2
contents de ce qu'ils enseignaient
le peuple, et annonçaient en la
personne de Jésus la résurrec-
tion des morts. Ils mirent les 3
mains sur eux, et ils les je-
tèrent en prison jusqu'au lende-
main ; car c'était déjà le soir.
Cependant, beaucoup de ceux 4
qui avaient entendu le discours
crurent, et le nombre des hommes
s'éleva à environ cinq mille.
Le lendemain, les chefs du 5
peuple, les anciens et les scribes,
s'assemblèrent à Jérusalem, avec 6
Anne, le grand j^rêtre, Caïphe,
Jean, Alexandre, et tous ceux
qui étaient de la l'ace des chefs
des prêtres. Ils firent placer au 7 ■
milieu d'eux Pierre et Jean, et
158
Chap. 4, V. 7. ACTES.
leur demandèrent : Par quel
pouvoir, ou au nom de qui avez-
vous fait cela ?
8 Alors Pierre, renipli du Saint-
Esprit, leur dit :
Chefs du peuple, et anciens
9 d'Israël, puisque nous sommes
interrogés aujourd'hui sur un
bienfait accordé à un homme
malade, afin que nous disions
10 comment il a été guéri, sachez-
le tous, et que tout le j^euple
d'Israël le sache ! C'est par le
nom de Jésus-Christ de Naza-
reth, que vous avez crucifié, et
que Dieu a ressuscité des morts,
c'est par lui que cet homme se
présente en pleine santé devant
11 vous. Jésus est la pierre que
vous avez rejetée en bâtissant,
et qui est devenue la principale
12 de l'angle. Il n'y a de salut en
aucun autre ; car il n'y a sous le
ciel aucun autre nom qui ait été
donné parmi les hommes, par
lequel nous devions être sauvés.
13 Lorsqu'ils virent l'assurance
<le Pierre et de Jean, ils furent
étonnés, sachant que c'étaient
des hommes du peuple sans in-
struction ; et ils les reconnurent
14 ])our avoir été avec Jésus. Mais
comme ils voyaient là près d'eux
l'homme qui avait été guéri, ils
15 n'avaient rien à répliquer. Ils
leur ordonnèrent de sortir du
sanhédrin, et ils délibéi'èrent
16 entre eux, disant: Que ferons-
nous à ces hommes ? Car, qu'un
miracle signalé ait été accompli
par eux, c'est ce qui est manifeste
I^our tous les habitants de Jéru-
salem, et nous ne pouvons pas
17 le nier. Mais, afin que la chose
ne se répande pas davantage
parmi le i)cui)le, défendons-leur
avec menaces de parler désormais
à qui que ce soit en ce nom-là.
18 Et les ayant appelés, ils leur
défendirent absolument déparier
et d'enseigner au nom de Jésiis.
Chap. 4, v. 31.
Pierre et Jean leur répondirent: 19
Jugez s'il est juste, devant Dieu,
de vous obéir plutôt qu'à Dieu ;
car nous ne pouvons pas ne pas 20
parler de ce que nous avons vu
et entendu. Ils leur firent des 21
menaces, et les relâchèrent, ne
sachant comment les punir, à
cause du peuple, parce que tous
glorifiaient Dieu de ce qui était
arrivé. Car l'homme qui avait 22
été l'objet de cette guérison mi-
raculeuse était âgé de plus de
quarante ans.
Après avoir été relâchés, ils 23
allèrent vers les leurs, et ra-
contèrent tout ce que les chefs
des prêtres et les anciens leur
avaient dit. Lorsqu'ils l'eurent 24
entendu, ils élevèrent à Dieu la
voix tous ensemble, et dirent :
Seigneur, toi qui as fait le ciel,
la terre, la mer, et tout ce qui
s'y trouve, c'est toi qui as dit 25
par la bouche de David, ton
serviteur : Poiu-quoi ce tumidte
parmi les nations, et ces vaines
pensées i^armi les peuples ? Les 26
rois de la terre se sont soulevés,
et les princes se sont ligués
contre le Seigneur et contre son
Oint. En effet, contre ton saint 27
serviteur Jésus, que tu as oint,
Hérode et Ponce Pilate se sont
ligués dans cette ville avec les
nations et avec les peuples d'Is-
raël, pour faire tout ce que ta 28
main et ton conseil avaient arrêté
d'avance. Et maintenant, Sei- 29
gneur, vois leurs menaces, et
donne à tes serviteurs d'annoncer
ta parole avec une pleine assu-
rance, en étendant ta main, pour 30
qu'il se fasse des guérisons, des-
miracles et des prodiges, par le
nom de ton saint serviteur Jésus,
Quand ils eurent prié, le lieu 31
où ils étaient assemblés trembla ;
ils furent tous remplis du Siiint-
Esprit, et ils annonçiuent la pa-
role de Dieu avec assurance.
159
Chap. 4, V. 32.
ACTES.
Chap. 5, v. 17.
Union et charité des croyants. — Ananias et
Saphira. — Succès croissants des apôtres.
32 La multitude de ceux qiii
avaient cru n'était qu'un cœur
et qu'une âme. Nul ne disait
que ses biens lui appartinssent
en propre, mais tout était com-
33 mun entre eux. Les apôtres
rendaient avec beaucoup de force
témoignage de la résurrection
du Seigneur Jésus. Et luie
grande grâce re^^osait sur eux
34 tous. Car il n'y avait parmi eux
aucun indigent : tous ceux qui
possédaient des champs ou des
maisons les vendaient, appor-
taient le prix de ce qu'ils avaient
35 vendu, et le déposaient aux pieds
des apôtres ; et l'on faisait des
distributions à chacun, selon
qu'il en avait besoin.
36 Joseph, surnommé par les
apôtres Bai'uabas, ce qvii signifie
fils d'exhortation, Lévite, origi-
37 naire de Chyi^re, vendit un champ
quïl possédait, apporta l'argent,
et le déposa aux pieds des
apôtres.
^ Mais un homme nommé Ana-
nias, avec Saphira sa femme,
2 vendit ime propriété, et retint
une partie du prix, sa femme le
sachant ; puis il apporta le reste,
et le déposa aux pieds des
3 apôtres. Pierre lui dit : Ana-
nias, pourquoi Satan a-t-il rempli
ton cœur, au point que tu mentes
au Saint-Esprit, et que tu aies
retenu une partie du prix du
4 champ ? S'il n'eût pas été vendu,
ne te restait-il pas ? Et, après
qu'il a été vendu, le prix n'était-il
pas à ta disposition ? Comment
as-tu pu mettre en ton cœur un
pareil dessein ? Ce n'est pas à
des hommes que txt as menti,
5 mais à Dieu. Ananias, enten-
dant ces paroles, tomba, et expira.
Une grande crainte saisit tous
ceux qui apprirent ces choses.
6 Les jeimes gens, s'étant levés, .
160
l'enveloppèrent, l'emportèrent,
et l'ensevelirent.
Environ trois heures plus tard, 7
sa fenmie entra, sans savoir ce
qui était arrivé. Pierre lui 8
adressa la parole : Dis-moi, est-
ce à un tel prix que vous avez
vendu le champ ? Oui, répondit-
elle, c'est à ce prix-là. Alors 9
Pierre lui dit : Comment vous
êtes-vous accordés pour tenter
l'Esprit du Seigneur? Voici,
ceux ^ qui ont enseveli ton mari
sont à la porte, et ils t'emporte-
ront. Au même instant, elle 10
tomba aux pieds de l'apôtre, et
expira. Les jeunes gens, étant
entrés, la trouvèrent morte ; ils
l'emportèrent, et l'ensevelirent
auprès de son mari. LTne grande 11
crainte s'emj^ara de toute l'as-
semblée, et de tous ceux qui
apjjrirent ces choses.
Beaucoup de miracles et de 12
prodiges se faisaient au milieu
du peuple par les mains des
apôtres. Ils se tenaient tous
ensemble au portique de Salo-
mon, et aucun des autres n'osait 13
se joindre à eux ; mais le peuple
les louait hautement. Le nombre 14
de ceux qui croyaient au Sei-
gneur, hommes et femmes, s'aug-
mentait de plus en plus: en sorte 15
qu'on api^ortait les malades dans
les rues et qu'on les plaçait sur
des lits et des couchettes, afin
que, lorsque Pierre passerait,
son ombre au moins couvrit
qiielqu'un d'eux. La multitude 16
accourait aussi des villes voisines
à Jérusalem, amenant des ma-
lades et des gens tourmentés
l^ar des esprits impurs ; et tous
étaient guéris.
Les apôtres jetés en prison, et miraculeuse-
ment délivrés; — arrêtés de nouveau, et
conduits devant le sanhédrin ; — battus de
verges, et relâchés d'après l'avis deGamaliel.
Cependant le grand prêtre et 17
' Oeux, grec les pieds de ceux.
Chap. 5, V. 17.
ACTES.
Chap. 5, v. 39.
tous ceux qui étaient avec lui,
savoir le parti des sadducéens,
se levèrent, remplis de jalousie,
18 mirent les mains sur les apôtres,
et les jetèrent dans la prison
19 pixblique. Mais un ange du
Seigneur, ayant ouvert i>endant
la nuit les portes de la prison,
20 les fit sortir, et leur dit : Allez,
tenez-vous dans le temple, et
annoncez au peuple toutes ces
21 paroles de vie. Ayant entendu
cela, ils entrèrent dès le matin
dans le temple, et se mirent à
enseigner.
Le grand prêtre et ceux qui
étaient avec lui étant survenus,
ils convoquèrent le sanhédrin et
tous les anciens des fils d'Is-
raël, et ils envoyèrent chercher
22 les apôtres à la prison. Les
huissiers, à leur arrivée, ne les
trouvèrent point dans la prison.
Ils s'en retournèrent, et firent
23 leur rapport, en disant : Noiis
avons trouvé la prison soigneuse-
ment fermée, et les gardes qui
étaient devant les lîoi'tes ; mais,
après avoir ouvert, nous n'avons
trouvé jîersonne dedans.
24 Lorsqiiils eurent entendu ces
paroles, le grand prêtre, le
commandant du temple, et les
chefs des prêtres, ne savaient
que penser des apôtres et des
25 suites de cette afiaire. Quel-
qu'xui vint leur dire : Voici, les
hommes que vous avez mis en
prison sont dans le temple, et
ils enseignent le peuple.
26 Alors le commandant partit
avec les huissiers, et les con-
duisit sans violence, car ils
avaient peur d'être lapidés par
27 le peuple. Après qu'ils les
eurent amenés en présence du
sanhédrin, le grand prêtre les
28 interrogea en ces termes : Ne
vous avons-nous pas défendu
expressément d'enseigner en ce
nom-là? Et voici, vous avez
rempli Jérusalem de votre en-
seignement, et vous voulez faire
retomber sur nous le sang de
cet homme !
Pierre et les apôtres répon- 29
dirent : Il faut obéir à Dieu
plutôt qu'aux hommes. Le Dieu 30
de nos pères a ressuscité Jésus,
que vous avez tué, en le pendant
au bois. Dieu l'a élevé par sa 31
droite^ comme Prince et Sauveur,
pour donner à Israël la repent-
ance et le pardon des péchés.
Nous sommes témoins de ces 32
choses, de même que le Saint-
Esprit, que Dieu a donné à ceux
qui lui obéissent.
Furieux de ces paroles, ils 33
voulaient les faire mourir. Mais 34
un 2)harisien, nommé Gamaliel,
docteur de la loi, estimé de
tout le peuple, se leva dans le
sanhédrin, et ordonna de faire
sortir un instant les apôtres.
Puis il leur dit : Hommes Is- 35
raélites, prenez garde à ce que
vous allez faire à l'égard de ces
gens. Car, il n'y a pas longtemps 36
que parut Theudas, qui se don-
nait pour quelque chose, et
auquel se rallièrent en^àron
quatre cents hommes: il fut
tué, et tous ceux qui l'avaient
suivi furent mis en déroute et
réduits à rien. Après lui, parut 37
Judas le Galiléen, à l'époque
du recensement, et il attira du
monde à son parti : il périt
aussi, et tous ceux qui l'avaient
suivi furent dispersés. Et main- 38
tenant, je vous le dis, ne vous
occupez plus de ces hommes,
et laissez -les aller. Si cette
entreprise ou cette œuvre vient
des hommes, elle se détruira ;
mais si elle vient de Dieu, vous 39
ne pourrez la détruire. Ne
courez pas le risque d'avoir
combattu contre Dieu.
' Par sa droite, par sa puissance, voy.
II. 33.
161
G
Chap. 5, V. 40.
ACTES.
Chap. 7, y. 2.
40 Ils se rangèrent à son avis.
Et ayant appelé les apôtres, ils
les firent battre de verges, ils
leur défendirent de parler au
nom de Jésus, et ils les re-
lâchèrent.
41 Les apôtres se retirèrent de
devant le sanliédrin, joyeux
d'avoir été jugés dignes de subir
des outrages pour le nom de
42 Jésus. Et chaque jour, dans le
temple et dans les maisons, ils
ne cessaient d'enseigner, et d'an-
noncer Jésus-Christ.
Institution des diacres.
Q En ce temps-là, le nombre
des disciples augmentant, les
Hellénistes^ murmurèrent con-
tre les Hébreux, parce que leurs
veuves étaient négligées dans
la distribution qui se faisait
2 chaque jour. Les douze con-
voquèrent la multitude des
disciples, et dirent : Il n'est
pas convenable que nous lais-
sions la parole" de Dieu pour
3 servir aux tables. C'est pour-
quoi, frères, choisissez parmi
vous sept hommes, de qui l'on
rende un bon témoignage, qui
soient pleins d'Esprit-Saint et
de sagesse, et que nous char-
4 gérons de cet emploi. Et nous,
nous continuerons à nous ap-
pliquer à la prière et au ministère
de la parole.
5 Cette proposition plut à toute
l'assemblée. Ils éhu-ent Etienne,
homme plein de foi et d'Esprit-
Saint, Philippe, Prochore, Ni-
canor. Timon, Parménas, et
Nicolas, prosélyte ^ d'Antioche.
6 Ils les présentèrent aux apôtres,
^ Les Hellénistes, Juifs ayant vécu hors de
Palestine, dans les pays où était parlée la
langue grecque. — Les Hébreux, Juifs de Pa-
lestine parlant l'idiome national, qui était
alors l'araméen, langue de la même famille
que le pur hébreu.
^ La parole, la prédication de la iiarole.
' Prosélyte, voy. note sur ii. 10.
qui, après avoir prié, leur im-
posèrent les mains.
Etienne accusé de blasphème, traduit devant
le sanhédrin, et lapidé par les Juifs.
La parole de Dieu se répan- 7
dait de i:)lus en plus, le nombre
des discii^les augmentait beau-
coup à Jérusalem, et une grande
foule de prêtres obéissaient à
la foi.
Etienne, plein de grâce et de 8
puissance, taisait des prodiges
et de grands miracles parmi le
peuple. Quelques membres de 9
la sjTiagogue dite des Affranchis \
de celle des Cîyrénéens et de
celle des Alexandrins, avec des
Juifs de Cilicie et d'Asie, se
mirent à discuter avec lui ; mais 10
ils ne purent résister à sa sa-
gesse et à l'Esprit jiar lequel
il parlait. Alors ils subornèrent 11
des hommes, qui dirent: Nous
l'avons entendu proférer des
paroles blasphématoires contre
Moïse et contre Dieu. Ils ému- 12
rent le peuple, les anciens et
les scribes, et, se jetant sur lui,
ils le saisirent, et l'emmenèrent
au sanhédrin. Ils j^roduisirent 13
de faux témoins, qui dirent :
Cet homme ne cesse de proférer
des i^aroles contre le lieu saint
et contre la loi ; car nous l'avons 14
entendu dire que Jésus, ce
Nazaréen, détruira ce lieu, et
changera les coutumes que Moïse
nous a données. .^ suyA-uf
Tous ceux qui siégeaient ah 15
sanhédrin ayant fixé les regards
sur Etienne, son visage leur |
parut comme celui d'un ange.
Le grand prêtre dit : Les ^
choses sont-elles ainsi?
Etienne répondit : 2
Hommes frères et pères,
' La synagogue des Affranchis, ainsi ap-
pelée ])arce qu'elle avait été fondée par des
.Tuifs faits prisonniers par les Romains, et
rendus ensuite à la liberté.
162
Chap. 7, V. 2.
ACTES.
Chap. 7, v. 25.
écoutez ! Le Dieu de gloire ap-
parut à notre père Abraham,
lorsqu'il était en Mésopotamie,
avant qu'il s'établît à Cîliarran ;
3 et il lui dit : Qiiitte ton pays
et ta famille, et va dans le
4 pays que je te montrerai. Il
sortit alors du pays des Chal-
déens, et s'établit à Charran,
jusqu'après la mort de son père.
De là, Dieu le fit passer dans
ce pays que vous habitez main-
5 tenant : il ne lui donna aucune
propriété en ce pays, pas même
de quoi poser le pied, mais il
promit de lui en donner la pos-
session, et à sa postérité après
lui, quoiqu'il n'eût point d'en-
6 faut. Dieu parla ainsi : Sa pos-
térité séjournera dans un pays
étranger; on la réduira en ser-
vitude et on la maltraitera
7 pendant quatre cents ans. Mais
la nation à laquelle ils auront
été asservis, c'est moi qui la
jugerai, dit Dieu. Après cela,
ils sortiront, et ils me serviront
8 dans ce lieu-ci. Puis Dieu donna
à Abraham l'alliance de la cir-
concision ; et ainsi, Abraham,
ayant engendré Isaac, le cir-
concit le huitième jour, Isaac
engendra et circoncit Jacob, et
Jacob les douze patriarches \
9 Les patriarches, jaloux de
Joseph, le vendirent pour être
10 emmené en Egypte. Mais Dieu
fut avec lui, et le délivra de
toutes ses tribulations ; il lui
donna de la sagesse et lui fit
trouver grâce devant Pharaon,
qui l'établit gouverneur d'E-
gypte et de toute sa maison.
11 II survint une famine dans
tout le pays d'Egjq^te, et dans
celui de Canaan. La détresse
était grande, et nos pères ne
trouvaient pas de quoi se nour-
12 rir. Jacob apprit qu'il y avait
Les douze fils de Jacob.
du blé en Egypte, et il y en-
voya nos pères une première
fois. Et la seconde fois, Joseph 13
fut reconnu par ses frères, et
Pharaon sut de quelle famille
il était. Puis Joseph envoya 14
chercher son père Jacob, et
toute sa famille, composée de
soixante et quinze personnes.
Jacob descendit en Egypte, où 15
il mourut, ainsi que nos pères ;
et ils furent transportés à Sichem, 16
et déposés dans le sépulcre
qu'Abraham avait acheté, à j^rix
d'argent, des fils d'Hémor, père
de Sichem.
Le temps approchait, où de- 17
vait s'accomplir la promesse
que Dieu avait faite à Abraham,
et le peuple^ s'accrut et se
multiplia en Egj^ite, jusqvi'à ce 18
que parut un autre roi, qui
n'avait pas connu Joseph. Ce 19
roi, usant d'artifice contre notre
race, maltraita nos pères, au
Ijoint de leur faire exposer leurs
enfants, jjour qu'ils ne vécussent
pas.
A cette époque, naquit Moïse, 20
qui était beau aux yexix de
Dieu. Il fut nourri trois mois
dans la maison de son père ;
et, quand il eut été exposé, la 21
fille de Pharaon le recueillit, et
l'éleva connue son fils. Moïse 22
fut instruit dans toute la sa-
gesse des Égyptiens \ et il était
puissant en paroles et en
œuvres.
Il avait quarante ans, lorsqu'il 23
lui vint dans le cœur de visiter
ses frères, les fils d'Israël. Il 24
en vit un qu'on outrageait, et,
prenant sa défense, il vengea
celui qui était maltraité, et frappa
l'Égyptien. Il pensait que ses 25
frères comprendraient que Dieu
leur accordait la délivrance par
' La sagesse des Égyptiens, les connais-
pances scientifiques que possédaient alors les
Egyptiens.
163
G 2
Chap. 7, V. 25.
ACTES.
Chap. 7, v. 49.
sa main ; mais ils ne comprirent
26 pas. Le jour suivant, il parut
au milieu d'eux comme ils se
battaient, et il les exhorta à la
paix : Hommes, dit-il, vous êtes
frères ; pourquoi vous maltraitez-
27 vous l'un l'autre? Mais celui
qui maltraitait son j)rocliain le
repoussa, en disant : Qui t'a
établi clief et juge sur nous?
28 Veux-tu me^ tuer, comme tu as
29 tué hier l'Égyptien ? A cette
parole, Moïse prit la fuite, et
il alla séjourner dans le pays
de Madian, où il engendra deux
fils.
30 Quarante ans plus tard, un
ange lui apparut, au désert de
la montagne de Sinaï, dans la
flamme d'un buisson en feu.
31 Moïse, voyant cela, fut étonné
de cette apparition ; et, comme
il s'approchait pour examiner,
la voLx du Seigneur se fit en-
32 tendre : Je suis le Dieu de tes
pères, le Dieu d'Abraham, d'I-
saac et de Jacob. Et Moïse,
tout tremblant, n'osait regarder.
33 Le Seigneur lui dit : Ote tes
souliers de tes pieds, car le
lieu sur lequel tu te tiens est
34 une terre sainte. J'ai vu la
souffrance de mon peuple qui
est en Egypte, j'ai entendu ses
gémissements, et je suis des-
cendu pour le délivrer. Mainte-
nant, va, je t'enverrai en Egypte.
35 Ce Moïse, qu'ils avaient renié,
en disant: Qui t'a établi chef
et juge? c'est lui que Dieu
envoya connue chef et comme
libérateur par la main de l'ange
qui lui était apparu dans le
36 buisson. ^ C'est lui qui les fit
sortir d'Egypte, en opérant des
prodiges et des miracles au pays
d'Egypte, au sein de la mer
Eouge, et au désert, jtendant
37 quarante ans. C'est ce Moïse
qui dit aux fils d'Israël: Dieu
vous suscitera d'entre vos frères
un prophète comme moi. C'est 38
lui qui, lors de l'assemblée au
désert, étant avec l'ange qui lui
parlait sur la montagne de Sinaï
et avec nos pères, reçut des
oracles vivants, poiir nous les
donner. Nos pères ne voulurent 39
pas lui obéir, ils le repoussèrent,
et ils tournèrent leurs cœurs
vers l'Egypte, en disant à Aaron:
Fais-nous des dieux qui mar- 40
chent devant nous ; car ce Moïse
qui nous a fait sortir du pays
d'Egypte, nous ne savons ce
qu'il est devenu. Et, en ces 41
jours-là, ils firent un veau, ils
oti'rirent un sacrifice à l'idole,
et se réjouirent de l'œuvre de
levirs mains. Alors Dieu se 42
détourna, et les livra au culte
de l'armée du ciel, selon qu'il
est écrit dans le livre des pro-
phètes : M'avez-vous offert des
victimes et des sacrifices pendant
quarante ans au désert, maison
d'Israël? . . . Vous avez porté 43
la tente de Moloch et l'étoile
de votre dieu Remphan, ces
images que vous avez faites j)our
les adorer ! Aussi vous trans-
porterai-je au delà de Babylone.
Nos pères avaient au désert 44
le tabernacle du témoignage,
comme l'avait ordonné celui qui
dit à Moïse de le faire d'après
le modèle qu'il avait vu. Et 45
nos pères, l'ayant reçu, l'intro-
duisirent, sous la conduite de
Josué, dans le pays qui était
possédé par les nations que
Dieu chassa devant eux, et il y
resta jusqu'aux jours de David. I
David trouva grâce devant Dieu, 46
et demanda d'élever une de-
meure pour le Dieu de Jacob ;
et ce fut Salomon qui lui bâtit 47
une maison. Mais le Très-Haut 48
n'habite pas dans ce qui est fait
de main d'homme, comme dit
le prophète : Le ciel est mon 49
trône, et la terre mon marche-
164
Chap. T, V. 49.
ACTES.
Chap. 8, v. 12.
pied. Quelle maison me bâti-
rez-vous, dit le Seigneur, on
quel sera le lieu de mon repos ?
50 N'est-ce pas ma main qui a fait
toutes ces choses ? . . .
51 Honnnes au cou raide, incir-
concis de cœur et d'oreilles !
vous vous opposez toujoui's au
Saint-Esprit. Ce que vos pères
52 ont été, vous l'êtes aussi. Le-
quel des prophètes -sos pères
n'ont-ils pas persécuté ? Ils ont
tué ceux qui annonçaient d'a-
vance la venue du Juste, que
vous avez livré maintenant, et
dont vous avez été les meurtriers,
53 vous qui avez reçu la loi d'après
des commandements d'anges, et
qui ne l'avez j^oint gardée ! . . .
54 En entendant ces paroles, ils
étaient furieux dans leurs cœurs,
et ils grinçaient des dents contre
55 lui. Mais Etienne, rempli dxi
Saint-Esprit, et fixant les regards
vers le ciel, vit la gloire de
Dieu et Jésus debout à la droite
56 de Dieu. Et il dit : Voici, je
vois les cieux ouverts, et le
Fils de l'homme debout à la
57 droite de Dieu. Ils poussèi'ent
alors de grands cris, eu se
bouchant les oreilles, et ils se
précii:)itèrent tous ensemble sur
58 lui, le traînèrent hors de la
ville, et le lapidèrent. Les té-
moins^ déposèrent leurs vête-
ments aux pieds d'un jeune
59 honnne nonimé Saul '. Et ils
lapidaient Etienne, qui i)riait
et disait : Seigneur Jésus, reçois
60 mon esi^rit ! Puis, s'étant mis
à genoux, il s'écria d'une voix
forte : Seigneur, ne leur impute
l)as ce péché ! Et, après ces
l)aroles, il mourut.
Q Saul avait ai)i)rouvé le meurtre
d'Etienne.
' Les témoins, eu qualité d'accusateurs, de-
vaient jeter les premières pierres, voy. Deut.
XVII. 7.
^ Saul, qui devint plus tard l'apôtre Paul.
Persécution à Jérusalem. — Dispersion des
disciples dans les contrées voisines. — Le
diacre Philippe prêchant le Christ dans
une ville de Samarie. — Simon le magicien,
— Pierre et Jean en Samarie.
Il y eut, ce jour-là, une grande
persécution contre l'Eglise de
Jérusalem ; et tous, excepté les
apôtres, se dispersèrent dans
les contrées de la Judée et de
la Samarie. Des hommes pieux 2
ensevelirent Etienne, et le pleu-
rèrent à grand bruit. Saul, de 3
son côté, ravageait l'Eglise ; pé-
nétrant dans les maisons, il en
arrachait honnnes et femmes, et
les faisait jeter en jjrison.
Ceux qui avaient été dispersés 4
allaient de lieu en lieu, an-
nonçant la bonne nouvelle de
la parole.
Philippe, étant descendu dans 5
une ville de la Samarie, y i^rêcha le
Christ. Les foules tout entières 6
étaient attentives à ce que disait
Philippe, lorsqu'elles apprirent
et virent les miracles qu'il faisait.
Car des esprits impurs sortirent 7
de plusieurs démoniaques, en
poussant de grands cris, et
beaucoup de paralytiques et de
boiteux furent guéris. Et il y 8
eut une grande joie dans cette
ville.
Il y avait auparavant dans la 9
ville un homme nonnné Simon,
qui, se donnant pour un per-
sonnage important, exerçait la
magie et jîrovoquait l'étonne-
ment du peuple de la Samarie.
Tous, deiîuis le plus petit jus- 10
qu'au plus grand, Fécoutaient
attentivement, et disaient: Celui-
ci est la puissance de Dieu,
celle qui s'appelle la grande.
Ils l'écoutaient attentivement, 11
parce qu'il les avait longtemps
étonnés par ses actes de magie.
Mais, quand ils eurent cru à 12
l'hilii^pe, qui leur annonçait les
choses concernant le royaume
165
ChAP. 8, V. 12.
ACTES.
Chap. 8, V. 37.
de Dieu et le iioiu de Jésus-
Christ, hommes et femmes se
13 firent baptiser. Simon lui-même
crut, et, après avoir été baptisé,
il ne quittait plus Philippe, et
il voyait avec étonnement les
miracles et les grands prodiges
qui s'oi^éraient.
14 Les apôtres, qui étaient à
Jérusalem, ayant appris que la
Samarie avait reçu la parole de
Dieu, y envoyèrent Pierre et
15 Jean. Ceux-ci, arrivés chez les
Samaritains, prièrent pour eux,
afin qu'ils reçussent le Saint-
16 Esprit. Car il n'était encore
descend!! sur aucun d'eux ; ils
avaient sevilement été baptisés
au nom du Seigneur Jésus.
17 Alors Pierre et Jean leur im-
posèrent les mains, et ils reçu-
rent le Saint-Esprit.
18 Lorsque Simon vit que le
Saint-Esprit était donné par l'im-
position des mains des apôtres,
19 il leur offi'it de l'argent, en
disant : Accordez-moi aussi ce
. pouvoir, afin que cehii à qui
j'imposerai les mains reçoive le
20 Saint-Esprit. Mais Pierre lui
dit : Q\ie ton argent périsse avec
toi, puisque tu as cru que le
don de Dieu s'acquérait à prix
21 d'argent ! Il n'y a poxw toi ni
part ni lot dans cette affaire, car
ton cœur n'est pas droit devant
22 Dieu. Rei^ens-toi donc de ta
méchanceté, et prie le Seigneur
pour que la pensée de ton cœur
te soit pardonnée, s'il est jJos-
23 sible ; car je vois que tu es dans
un fiel amer et dans les liens de
24 l'iniquité. Simon réj^ondit: Priez
vous-mêmes le Seigneur pour
moi, afin qu'il ne m'arrive rien
de ce que vous avez dit.
25 Après avoir rendu témoignage
à la parole du Seigneur, et ajjrès
l'avoir prêchée, Pierre et Jean
retournèrent à Jérusalem, eu an-
nonçant la bonne nouvelle dans
plusieurs villages des Samari-
tains.
Le diacre Philippe et l'eunuque éthiopien.
Un ange du Seigneur, s'adres- 26
sant à Philippe, lui dit : Lève-
toi, et va du côté du midi, sur le
chemin qvii descend de Jéru-
salem à Gaza, celui qui est
désert. Il se leva, et partit. Et
voici, un Ethiopien, un emiuque, 27
ministre de Candace, reine
d'Ethiopie, et surintendant de
tous ses trésors, venu à Jéru-
salem pour adorer, s'en retour- 28
nait, assis sur son char, et lisait
le prophète Ésaïe. L'Esprit dit 29
à Philippe : Avance, et approche-
toi de ce char. Philippe ac- 30
courut, et entendit l'Éthiopien
qui lisait le prophète Esaïe. Il
lui dit : Comprends-tu ce que
tu lis ? Il répondit : Comment 31
le pourrais-je, si quelqu'un ne
me guide ? Et il invita Philippe
à monter et à s'asseoir avec lui.
Le passage de l'Ecriture, qu'il 32
lisait, était celui-ci : Il a été
mené comme une brebis à la
boucherie ; et, comme un agneau
muet devant celui qui le tond,
il n'a point ouvert la bouche.
Lorsqu'il s'est abaissé, son juge- 33
ment a été consommé. Et ceux
de sa génération, qui les dé-
peindra? Car sa vie a été re-
tranchée de la tei-re. L'eunuque 34
dit à Philippe: Je te prie, de
qui le prophète parle-t-il ainsi?
Est-ce de lui-même, ou de quel-
que autre? Alors Philipjie, 35
ouvrant la bouche et commen-
çant par ce passage, lui annonça
Jésus.
Comme ils continuaient leur 36
chemin, ils rencontrèrent de
l'eau. Et l'eunuque dit : Voici
de l'eau ; qu'est-ce qui empêche
que je ne sois baptisé ? [Phi- 37
lippe dit : Si tu crois de tout ton
cœur, cela est possible. L'eu-
166
Chap. 8, V. 37.
ACTES.
Chap, 9, v. 17.
nuque répondit : Je crois que
Jésus-Christ est le Fils de Dieu.]
38 II fit arrêter le char ; Philippe
et l'euniique descendirent tous
deux dans leau, et Philipjie bap-
39 tisa l'eunuque. Quand ils furent
sortis de l'eau. l'Esprit du Sei-
gneur enleA'a Philipi^e, et l'eu-
nuque ne le vit plus. Tandis que
joyeux il poursuivait sa rovite,
40 Philippe se trouva dans Azot \
d'où il alla jusqu'à Césarée ", en
évangélisant toutes les villes par
lesquelles il passait.
Conversion de Saul.
Q Cependant Saul, respirant en-
core la menace et le meurtre
contre les disciples du Seigneur,
se rendit chez le grand prêtre,
2 et hii demanda des lettres pour
les synagogues de Damas, afin
que, s'il trouvait des partisans
de la nouvelle doctrine \ hom-
mes ou femmes, il les amenât
liés à Jérusalem.
3 Comme il était en chemin, et
qu'il approchait de Damas, tout
à coup une lumière venant du
4 ciel resplendit autour de lui. Il
tomba par terre, et il entendit
une voix qui lui disait : Saul,
Saul, pourquoi me persécutes-
5 tu ? Il répondit : Qui es-tu.
Seigneur? Et le Seigneur dit:
Je suis Jésus que tu persécutes.
[Il te serait dur de regimber
6 contre les aiguillons. Tremblant
et saisi d'effroi, il dit : Seigneur,
qu.e veux-tu que je fasse ? Et
le Seigneur lui dit :] Lève-toi,
entre dans la ville, et on te dira ce
7 que tu dois faire. Les hommes
qui l'accompagnaient demeu-
rèrent stupéfaits ; ils entendaient
' Azot, en hcb. Asdod, anciennement l'une
des cinq villes des Philistins.
" Césarée, sur la Méditerranée, siège du
gouvernement romain en Palestine. Ne pas
confondre avec Césarée de Philippe ; voy.
note sur Matth. xvi. 1 3.
'' De la nouvelle doctrine, grec de la voie.
K
bien la voix, mais ils ne voyaient
personne. Saul se releva de 8
terre, et, quoique ses yeux fus-
sent ouvex'ts, il ne voyait rien ;
on le prit par la main, et on le
conduisit à Damas, Il resta 9
trois jours sans voir, et il ne
mangea ni ne but.
Or, il y avait à Damas un dis- 10
ciple nommé Ananias. Le Sei-
gneur lui dit dans une vision :
Ananias! Il répondit : Me voici, 11
Seigneur! Et le Seigneur lui
dit : Lève-toi, va dans la rue
qu'on appelle la droite, et cher-
clie, dans la maison de Judas,
un nommé Saul de Tarse '. Car 12
il prie, et il a vu en vision un
homme du nom d'Ananias, qui
entrait, et qui lui imposait les
mains, afin qu'il recouvrât la vue.
Ananias répondit : Seigneur, j'ai 13
appris de plusieurs personnes
tous les maux que cet homme a
faits à tes saints" dans Jérusa-
lem ; et il a ici des pouvoirs, de 14
la part des chefs des j)rêtres,
pour lier tous ceux qui invoquent
ton nom. Mais le Seigneur lui 15
dit : Va, car cet homme est un
instrument que j'ai choisi, pour
porter mon nom devant les na-
tions \ devant les rois, et devant
les fils d'Israël; et je lui mon- 16
trerai tout ce qu'il doit souftrir
pour mon nom.
Ananias sortit; et, lorsqu'il 17
fut arrivé dans la maison, il im-
posa les mains à Saul, en disant:
Saul, mon frère, le Seigneur
Jésus, qui t'est apparu sur le
chemin par lequel tu venais, m'a
envoyé pour que tu recoiivres
la vue et que tu sois renq)li du
' Tarse, capitale de la Cilicie, province de
l'Asie mineure.
" l'es saints; c'est ici le premier passage
du Nouv. Test, où le terme de saints,
c'est-à-dire, consacrés à Dieu, est employé
pour désigner les disciples de Jésus, les
chrétiens.
^ Les nations, les peuples païens.
Chap. 9, V. 17.
ACTES.
Chap. 9, v. 39.
18 Saint-Esprit. Au même instant,
il tomba de ses yeux comme des
écailles, et il recouvra la vue. Il
19 se leva, et fut baptisé; et, après
qu'il eut pris de la nourritvu'e,
les forces lui revinrent.
Saul resta quelques jours avec
les disciples qui étaient à Da-
20 mas. Et aussitôt il prêcha dans
les synagogues que Jésus est le
21 Fils de Dieu. Tous ceux qui
l'entendaient étaient dans l'éton-
nement, et disaient: N'est-ce pas
celui qui persécutait à Jérusa-
lem ceux qui invoquent ce nom,
et n'est-il pas venu ici pour les
emmener liés devant les chefs
22 des prêtres ? Cependant Saul se
fortifiait de plus en plus, et il
confondait les Juifs qui habi-
taient Damas, démontrant qvie
Jésus est le Clmst.
23 Au bout d'un certain temps,
les Juifs se concertèrent pour
24 le tuer, et leur complot parvint
à la connaissance de Saul. On
gardait les portes jour et nuit,
25 afin de lui ôter la vie. Mais,
pendant ime nuit, les disciples
le prirent, et le descendirent par
la muraille, dans une corbeille.
26 Lorsqu'il se rendit à Jérusa-
lem, Saul tâcha de se mettre en
rapport avec les discij)les ; mais
tous le craignaient, ne croyant
27 pas qu'il fût un disciple. Alors
Barnabas, l'ayant pris avec lui,
le conduisit vers les apôtres, et
leur raconta comment sur le
chemin Saul avait vu le Sei-
gneur, qui lui avait parlé, et
comment à Damas il avait prêché
franchement au nom de Jésus.
28 II allait et venait avec eux
dans Jérusalem, et s'exprimait
en toute assurance au nom du
29 Seigneur. Il parlait aussi et
disputait avec les Hellénistes ^ ;
mais ceux-ci cherchaient à lui
' Les Hellénistes, voy. note sur vi. 1.
Ôter la vie. Les frères, l'ayant 30
su, l'emmenèrent à Césarée, et
le firent partir pour Tarse.
Pierre à Lydde et à Joppé : guérison du
paralytique Énée, et résurrection de
Tabitha.
L'Église était en paix dans 31
toute la Judée, la Galilée et la
Samarie, s'édifiant et marchant
dans la ci'ainte du Seigneur, et
elle s'accroissait par l'assistance
du Saint-Esprit.
Comme Pierre visitait tous les 32
saints, il descendit aussi vers
ceux qui demeuraient à Lydde.
Il y trouva un homme nommé 33
Énée, couché sur un lit depuis
huit ans, et paralytique. Pierre 34
lui dit: Énée, Jésus-Christ te
guérit; lève-toi, et arrange ton
lit. Et aussitôt il se leva. Tous 35
les habitants de Lydde et du
Saron ^ le virent, et ils se con-
vertirent au Seigneur.
Il y avait à Joppé ^ parmi les 36
disciples, une femme nommée
Tabitha, ce qui signifie Dorcas ^ :
elle faisait beaucoup de bonnes
œu\Tes et d'amnônes. Elle tomba 37
malade en ce temps-là, et mou-
rut. Après l'avoir lavée, on la
déposa dans une chambre haute.
Comme Lydde est près de Jojîpé, 38
les disciples, ayant appris qxte
Pierre s'y trouvait, envoyèrent
deux hommes vers lui, pour le
prier de venir chez eux sans
tarder. Pierre se leva, et partit 39
avec ces hommes. Lorsqu'il fut
ai-rivé, on le conduisit dans la
chambre haute. Toutes les
veuves l'entourèrent, en pleii-
rant, et lui montrèrent les tuni-
' Saron, plaine qui s'étend le long de la
Méditerranée, de Joppé au sud du mont
Carmel.
'^ Joppé, aujourd'hui Jaffa, port sur la
Méditerranée.
^ Dorcas, ou gazelle; c'est le mot grec cor-
resp. à l'araméen Tabitha.
68
Chap. 9, V. 39.
ACTES.
Chap, 10, y. 20.
ques et les vêtements que faisait
Doi'cas pendant qu'elle était avec
40 elles. Pierre fit sortir tout le
monde, se mit à genoux, et
pria ; puis, se tournant vers le
corps, il dit: Tabitha, lève-toi!
Elle ouvrit les yeux, et ayant vu
41 Pierre, elle s'assit. Il lui donna
la main, et la fit lever. Il appela
ensuite les saints et les veuves,
42 et la leur j^résenta vivante. Cela
fut connu de tout Joppé, et
beaucoup crurent au Seigneur.
43 Pierre demeura quelque temps
à Joppé, chez lui corroyeur
nommé Simon.
Le ceuteuiei- Corueille, premier païen converti
j)ar le ministère de l'apôtre Pierre. — Le
Saint-Esprit accordé k d'autres jaaiens. —
Pierre expliquant sa conduite devant les
chrétiens de Jérusalem.
1Q II y avait à Césarée un
homme nonmié Corneille, cen-
tenier^ dans la cohorte^ dite
2 italienne. Cet homme était
pieux et craignait Dieu, avec
toute sa maison ; il faisait beau-
coup d'aumônes au peuple, et
priait Dieu continuellement.
3 Vers la neuvième heure du
.jour% il vit clairement dans une
A ision un ange de Dieu qui entra
chez lui, et qui lui dit: Cor-
4 neille ! Les regards fixés sur
lui, et saisi d'eflroi, il répondit:
Qu'est-ce, Seigneur? Et l'ange
lui dit: Tes prières et tes au-
mônes sont montées devant
Dieu, et il s'en est souvenu.
5 Envoie maintenant des hommes
à Joi)pé, et fais venir Simon,
6 surnommé Pierre ; il est logé
chez un certain Simon, corro-
yeur, dont la maison est près
de la mer.
7 Dès que l'ange qui lui avait
parlé fut parti, Corneille appela
' Gentenier, ou centurion, ayant cent hom-
mes sous ses ordres.
■ Cohorte, composée de 400 ou 500 hommes.
^ Trois heures après midi.
deux de ses serviteurs, et un
soldat pieux d'entre ceux qui
étaient attachés à sa personne ;
et, ajîrès leur avoir tout raconté, 8
il les envoya à Joppé.
Le lendemain, connue ils é- 9
taient en route, et qu'ils appro-
chaient de la ville, Pierre monta
sur le toit', vers la sixième heure",
pour prier. Il avait faim, et il 10
voulut manger. Pendant qu'on
lui préparait à manger, il tomba
en extase. Il vit le ciel ouvert, 11
et un objet semblable à une
grande nappe attachée par les
quatre coins, qui descendait et
s'abaissait vers la terre, et où se 12
trouvaient tous les quadrupèdes
et les reptiles ^ de la terre et les
oiseaux du ciel. Et une voix 13
lui dit: Lève-toi, Pierre, tue et
mange. Mais Pierre dit: Non, 14
Seigneur, car je n'ai jamais rien
mangé de souillé et d'imijur.
Et poiu- la seconde fois la voix 15
se fit encore entendre à lui : Ce
que Dieu a déclaré pur, ne le
regarde pas comme souillé. Cela 16
arriva jusqu'à trois fois ; et aus-
sitôt après, l'objet fut retù'é dans
le ciel.
Tandis que Pierre ne savait 17
en lui-même que penser du,
sens de la vision qu'il avait eue,
voici, les hommes envoyés ]i-AY
Corneille, s'étant informés de
la maison de Simon, se pré- '
sentèrent à la porte, et de- 18
mandèrent à haute voix si
c'était là que logeait Simon, sur-
nommé Pierre.
Et comme Pierre était à ré- 19
fléchir sur la vision, l'Esprit lui
dit : Yoici, trois hommes te de-
mandent ; lève-toi, descends, et 20
pars avec eux sans hésiter, car
' Le toit, construit en plate-forme.
' ^fidi. _ ,
' Les reptiles, tei'me qui, dans l'Ecriture,
désigne tous les petits animaux par opposi-
tion aux grands.
169
G 3
Chap. 10, V. 20.
ACTES.
Chap, 10, v. 43.
c'est moi qui les ai envoyés.
21 Pierre donc descendit, et il dit
à ces hommes : Voici, je suis
celui que vous cherchez ; quel
est le motif qui vous amène?
22 Ils répondirent : Corneille, cen-
tenier, homme juste et craignant
Dieu, et de qui toute la nation
des Juifs rend un bon témoi-
gnage, a été divinement averti
par un saint ange de te faire
venir dans sa maison et d en-
23 tendre tes paroles. Pierre donc
les fit entrer, et les logea. Le
lendemain, il se leva, et partit
avec eux. Quelques-uns des
frères de Joppé laccompagnè-
i-ent.
24 Ils arrivèrent à Césarée le
jour suivant. Corneille les at-
tendait, et avait invité ses pa-
25 rents et ses amis intimes. Lors-
que Pierre entra, Corneille, qui
était allé au-devant de lui, tomba
à ses pieds et se prosterna.
26 Mais Pierre le releva, en disant :
Lève-toi; moi aussi, je suis un
27 homme. Et conversant avec lui,
il entra, et trouva beaucoup de
28 personnes réunies. Vous savez,
leur dit-il, qu'il est défendu à
un Juif de se lier avec un étran-
ger ou d'entrer chez lui ^ ; mais
Dieu m'a appris à ne regarder
aucun homme comme souillé et
29 impur. C'est pourquoi je n'ai
■ pas eu d'objection à venir, puis-
que vous m'avez appelé ; je vous
demande donc pour quel motif
vous m'avez envoyé chercher.
30 Corneille dit: Il y a quatre
jours, à cette heure-ci, je jeû-
nais, et je priais dans ma maison
à la neuvième heure ; et voici,
un homme vêtu d'un liabit écla-
tant se présenta devant moi, et
31 dit : Corneille, ta prière a été
' Cette défense ne se trouve pas formelle-
ment dans la loi de Moïse ; mais les Juifs
l'envisageaient comme devant en être une
conséquence.
exaucée, et Dieu sest souvenu
de tes aiunônes. Envoie donc 32
à Joppé, et fais venir Simon,
surnommé Pierre; il est logé
dans la maison de Simon, cor-
royeur, près de la mer; quand
il sera venu, il te parlera. Aus- 33
sitôt j'ai envoyé vers toi, et tu
as bien fait de venir. Mainte-
nant donc nous sommes tous
devant Dieu, ijour entendre tout
ce que Dieu t'a ordonné de nous
dire.
Alors Pierre, ouvrant la bouche, 34
dit : En vérité, je reconnais que
Dieu ne fait point accei^tion de
personnes, mais qu'en toute na- 35
tion celui qiii le craint et qui
l^ratique la justice lui est agré-
able. Il a envoyé la parole aux 36
fils d'Israël, en leur annonçant
la paix par Jésus-Christ, qui est
le Seigneur de tous. Vous savez 37
ce qui est arrivé dans toute la
Judée, après avoir commencé
en Galilée, à la suite du bap-
tême que Jean a prêché ; vous 38
savez comment Dieu a oint du
Saint-Esprit et de force Jésus
de Nazareth, qui allait de lieu
en lieu faisant du bien et gué-
rissant tous ceux qui étaient
sous l'empire du diable, car
Dieu était avec lui. Nous 39
sommes témoins de tout ce qu'il
a fait dans le pays des Juifs et
à Jérusalem. Ils l'ont tué, en
le pendant au bois. Dieu l'a 40
ressuscité le troisième jour, et
il a permis qu'il apparût, non 41
à tout le j^euple, mais aux té-
moins choisis d'avance par Dieu,
à nous qui avons mangé et bu
avec lui, après qu'il fut ressus-
cité des morts. Et Jésus nous 42
a ordonné de prêcher au peuple
et d'attester que c'est lui qui a
été établi par Dieu juge des
vivants et des morts. Tous les 43
prophètes rendent do lui le té-
moignage que quiconque croit
170
Chap. 10, V. 43.
ACTES.
Chap. 11, v. 19.
en lui reçoit par son nom le [ bouche. Et pour la seconde 9
pardon des 2>échés.
44 Comme Pierre prononçait en-
core ces mots, le Saint-Esi:)rit
descendit sur tous ceux qui
45 écoutaient la parole. Tous les
fidèles circoncis \ qui étaient
venus avec Pierre, furent éton-
nés de ce que le don du Saint-
Esprit était aussi répandu sur
46 les païens. Car ils les enten-
daient parler en langues et glo-
rifier Dieu.
47 Alors Pierre dit: Peut-on re-
fuser l'eau du baptême à ceux
qui ont reçu le Saint-Esprit aussi
48 bien que nous? Et il ordonna
qu'ils fussent baptisés au nom
du Seigneur, Sur quoi ils le
prièrent de rester quelques joiU'S
auprès d'eux.
11 Les apôtres et les frères qui
étaient dans la Judée apprirent
que les païens avaient aussi reçu
2 la parole de Dieu. Et lorsque
Pierre fut monté à Jérusalem,
les fidèles circoncis lui adres-
sèrent des reproches, en disant :
3 Tu es entré chez des incircon-
cis, et tu as mangé avec eux.
4 Pierre se mit à leur exposer
d'une manière suivie ce qui s'é-
5 tait passé. Il dit : J'étais dans
la ville de Joppé, et, pendant
que je priais, je tombai en
extase et j'eus une vision : un
objet, semblable à une grande
nappe attachée par les quatre
coins, descendait du ciel et vint
6 jusqu'à moi. Les regards fixés
sur cette nappe, j'examinai, et
je vis les quadrujîèdes de la
terre, les bêtes sauvages, les
reptiles, et les oiseaux du ciel.
7 Et j'entendis une voix qui me
disait : Lève-toi, Pierre, tue et
8 mange. Mais je dis : Non, Sei-
gneur, car jamais rien de souillé
et d'impur n'est entré dans ma
^ Les fidèles circoncis, les Juifs convertis
au christianisme.
fois la voix se fit entendre du
ciel: Ce que Dieu a déclaré
pur, ne le regarde pas comme
souillé. Cela arriva jusqu'à trois 10
fois; puis tout fut retiré dans
le ciel. Et voici, aussitôt trois 11
hommes envoyés de Césarée
vers moi se lU'ésentèrent devant
la porte de la maison où j'étais.
L'Esprit me dit de partir avec 12
eirx sans hésiter. Les six hommes
que voici m'accompagnèrent, et
nous entrâmes dans la maison de
Corneille '. Cet homme nous 13
raconta comment il avait vu
dans sa maison lange se j^ré-
sentant à lui et disant: Envoie
à Joppé, et fais venir Simon,
surnommé Pierre, qui te dira 14
des choses par lesquelles tu
seras sauvé, toi et toute ta mai-
son. Lorsque je me fus mis à 15
parler, le Saint-Esprit descendit
sur eux, comme siir nous au
commencement. Et je me sou- 16
vins de cette parole du Sei-
gneur : Jean a baptisé d'eau,
mais vous, vous serez baptisés
du Saint-Esprit. Or, puisque 17
Dieu leur a accordé le même
don qu'à nous, qui avons cru
au Seigneur Jésus-Christ, pou-
vais-je, moi, m'opposer à Dieu ?
Après avoir entendu cela, ils 18
se calmèrent, et ils glorifièrent
Dieu, en disant: Dieu a donc
accordé la repentance aussi aux
païens, afin qu'ils aient la vie.
Les chrétiens d'Antioche. — Barnahas et Saul
à Antioche. — Une famine jirédite par
Agabus.
Ceux qui avaient été dis- 19
perses par la persécutiçn, sur-
venue à l'occasion d'Etienne,
allèrent jusqu'en Phénicie, dans
l'île de Chypre, et à Antioche ^
' De Corneille, grec de Vlwmme.
" Antioche, alors la Tille la plus importante
de lAsie roraaiiie ; ancienne capitale de la
Syrie.
171
G 4
Chap. 11, V. 19.
ACTES.
Chap. 12, v. 10.
annonçant la parole seulement
20 aux Juifs. Il y eut cependant
pai'mi eux quelqvies honnnes de
Chypre et de Cyrène, qui, étant
venus à Antioche, s'adressèrent
aux Grecs, et leur annoncèrent le
21 Seigneur Jésus. La main du Sei-
gneur était aA'ec eux, et un grand
nombre de jDersonnes crurent et
se convertirent au Seigneur.
22 Le bruit en parvint aux oreilles
des membres de l'Eg-lise de Jé-
rusalem, et ils envoyèrent Bar-
23 nabas jusqu'à Antioche. Lors-
qu'il fut arrivé, et qu'il eut vu
la grâce de Dieu, il s'en réjouit,
et il les exhorta tous à rester
d'un cœur ferme attachés au Sei-
24 g-neur. Car c'était un homme
de bien, plein dEsprit-Saint et
de foi. Et une foule assez nom-
breuse se joignit au Seigneur.
25 Baruabas se rendit ensuite à
Tarse, pour chercher Saul ; et,
l'ayant trouvé, il l'amena à
26 Antioche. Pendant toute une
année, ils se réunirent aux
assemblées de l'Eglise, et ils
enseignèrent beaucoup de per-
sonnes. Ce fut à Antioche que,
pour la première fois, les disci-
ples furent appelés chrétiens.
27 En ce temps-là, des prophètes
descendirent de Jérusalem à
28 Antioche. L'un d'eux, nommé
Agabus, se leva, et annonça par
l'Esprit qu'il y aurait une grande
famine sur toute la terre. Elle
arriva, en effet, sous Claude '.
29 Les disciples résolurent d'en-
voyer, chacun selon ses moyens,
un secours aux frères qui habi-
30 talent la Judée. Ils le fii-ent
parvenir aitx anciens" par les
mains de Baruabas et de Saul.
' Claude, l'un des empereurs romains.
"^ Aux anciens ; c'est la première fois que
ce terme est employé en parlant de l'EgGse
chrétienne. Chez les Juifs, il désignait ceux
qui remplissaient certaines fonctions dans les
synagogues, et qui faisaient partie du sanhé-
drin.
Jacques mis à mort par Héi-ode. — Pierre
emprisonné et délivré. — Mort d'Hérode.
Vers le même temps, le roi 1 O
Hérode ^ se mit à maltraiter
quelques membres de l'Église,
et il fit mourir par l'épée Jac- 2
ques -, frère de Jean. Voyant 3
que cela était agréable aux Juifs,
il fit encore arrêter Pierre. —
C'était pendant les jours des
pains sans levain ^ — Après l'a- 4
voir saisi et jeté en prison, il
le mit sous la garde de quatre
escouades de quatre soldats cha-
cune, avec l'intention de le faire
comparaître devant le peuple
après la Pâque. Pierre donc 5
était gardé dans la prison ; et
rÉglise ne cessait d'adresser
pour lui des px'ières à Dieu.
La nuit qui précéda le joiir 6
où Hérode allait le faire com-
paraître, Pierre, lié de deux
chaînes, dormait entre deux sol-
dats ; et des sentinelles devant
la porte gardaient la prison. Et 7
voici, un ange du Seigneur sur-
vint, et une lumière brilla dans
la prison. L'ange réveilla Pierre,
en le frappant au côté, et en
disant : Lève-toi promptement !
Les chaînes tombèrent de ses
mains. Et l'ange lui dit : Mets 8
ta ceinture et tes sandales. Et
il fit ainsi. L'ange lui dit
encore : Envelopj)e-toi de ton
manteau, et suis-moi. Pierre 9
sortit, et le suivit, ne sachant
pas que ce qui se faisait par
l'ange fût réel, et s'imaginant
avoir une vision. Lorsqu'ils 10
eurent passé la première garde,
puis la seconde, ils arrivèrent
à la porte de fer qui mène à la
' Hérode, Hérode Agrippa I, petit-fils
d'Hérode le Grand, et neveu d'Hérode
Antipas.
' Jacques, fils de Zébédée, l'un des douze
apôtres.
' Les jours des pains sans levain, la semaine
de Pâque, voy. note sur Matth. xxvi. 17.
172
Chap. 12, V. lo.
ACTES.
Chap. 13, y. 3.
ville, et (iiii s'ouvrit d'clle-inême
devant exix ; ils sortirent, et s'a-
vancèrent dans nne rue. Aussi-
tôt l'ange quitta l'ierre.
11 Revenu à lui-même, Pierre
dit : Je vois maintenant d'une
manière certaine que le Sei-
gneiu" a envoyé son ange, et
qu'il m'a délivré de la main
d'Hérode et de tout ce que le
12 peuple juif attendait. Après
avoir réfléchi, il se dirigea vers
la maison de Marie, mère de
Jean, surnommé Marc, oii beau-
coup de i^ersonnes étaient ré-
13 unies et priaient. Il frappa à
la porte du vestibule, et une
servante, nommée Rhode, s'ap-
14 procha pour écoiiter. Elle re-
connut la voix de Pierre ; et,
dans sa joie, au lieu d'ouvrir,
elle courut annoncer que Pierre
15 était devant la jwrte. Ils lui
dirent: Tu es folle. Mais elle
affirma que la chose était ainsi.
16 Et ils dirent: C'est son ange. Ce-
pendant Pierre continuait à frap-
per. Ils ouvrirent, et furent éton-
17 nés de le voir. Pierre, leur ayant
de la main fait signe de se tau'e,
leur raconta connnent le Sei-
gneur l'avait tiré de la prison,
et il dit: Annoncez-le à Jacques'
et aux frères. Puis il sortit, et
s'en alla dans im autre lieu.
18 Quand il fit jour, les soldats
furent dans inie grande agita-
tion, pour savoir ce que Pierre
19 était devenu. Hérode, s'étant
mis à sa recherche et ne l'ajant
pas trouvé, interrogea les gardes,
et donna l'ordre de les mener au
supplice. Ensuite il descendit
de la Judée à Césarée, poiu" y
séjourner.
20 Hérode avait des dispositions
hostiles à l'égard des Tyricns et
des Sidoniens. Mais ils vinrent
le trouA'er d'un commun accord ;
' Jacques, différent do Jacques, frèi-e de
Jean, dout le martyre est mentionné v. 2.
r
gloire
rongé
et, après avoir gagné Blaste, son
chambellan, ils sollicitèrent la
paix, parce que leiu- pays tirait
sa subsistance de celui du roi.
A \\n jour fixé, Hérode, revêtu 21
de ses habits royaux, et assis
sur son trône \ les harangua
publiquement. Le peui^le s'é- 22
cria : Voix d'un dieu, et non
d'un homme ! Au même instant, 23
un ange du Seigneur le frappa,
parce qu'il n'avait pas donné
à Dieu. Et il expira,
des vers.
Cependant la parole de Dieu 24?
se répandait de plus en plus,
et le nombre des disciples aug-
mentait.
Barnabas et Saul, après s'être 25
acquittés de leur message ^ s'en
retournèrent de Jérusalem, em-
menant avec eux Jean, surnom-
mé IMarc.
Barnabas et Saul envoyés en mission par
l'Eglise d'Autioche. — L'ile de Cbj'pre : le
magicien Elymas et le 2'roconsul Sergius
Paulus. — Perge eu Pamphj'lie. — Antioche
de Pisidie : prédication de Paul. — Icône :
succès et persécutious. — Lystre : guérison
d'un impotent. — Derbe, et autres lieux. —
Retour à Antioche.
Il y avait dans l'Église d'An- ^Q
tioche des prophètes et des
docteurs : Barnabas, Siméon ap-
pelé Niger, Lucius de Cyrène,
Manahen, qui avait été élevé
avec Hérode le tétrarque ^, et
Saul. Pendant qu'ils servaient 2
le Seigneur dans leur ministère
et qu'ils jeûnaient, le Saint-Es-
prit dit : Mettez-moi à ])art Bar-
nabas et Saul pour l'œuvre à
laquelle je les ai api)elés. Alors, 3
après avoir jeûné et prié, ils leur
imposèrent les mains, et les lais-
sèrent partir.
' Son trône, ti-ilvuiie élevée dans l'amphi-
théâtre, où se célébraient des jeux en l'hon-
neur de l'empereur.
- Voy. XI. 29-30.
' Iférode le tétrarque, voy. note sur Matth.
XIV. 1.
Chap. 13, V. 4.
ACTES.
Chap. 13, v. 24
4 Barnabas et Saul, envoyés par
le Saint-Esprit, descendirent à
Sélevicie\ et de là ils s'embar-
quèrent pour l'île de Chypre.
5 Arrivés à Salamine ^ ils an-
noncèrent la parole de Dieu
dans les synagogues des Juifs.
Ils avaient Jean " pour aide.
6 Ayant ensuite traversé toute
l'île jusqu'à Paplios *, ils trouvè-
rent un certain magicien, faux
prophète jiiif, nommé Bar- Jésus,
7 qui était avec le proconsul Ser-
gius Paulus, homme intelligent.
Ce dernier fit appeler Barnabas
et Saul, et manifesta le désir
d'entendre la parole de Dieu.
8 Mais Élymas, le magicien, — car
c'est ce que signifie son nom, —
leur faisait opposition, cherchant
à détourner de la foi le procon-
9 sul. Alors Saul, appelé aussi
PauP, rempli du Saint-Esprit,
10 fixa les regards sur lui, et dit :
Homme plein de toute espèce
de ruse et de fraude, fils du
diable, ennemi de toute justice,
ne cesseras-tu point de perver-
tir les voies droites du Sei-
11 gneur? Maintenant voici, la main
du Seigneur est sur toi, tu seras
aveugle, et pour un temiDS tu ne
verras pas le soleil. Aussitôt
l'obscurité et les ténèbres tom-
bèrent sur lui, et il cherchait,
en tâtonnant, des personnes pour
12 le guider. Alors le proconsul,
voyant ce qui était arrivé, crut,
et demeura frappé de la doc-
trine du Seigneur.
13 Paxil et ses compagnons, s'é-
tant embarqués à Paphos, se
rendirent à Perge en Pamphy-
' Sêleucie, qui servait de port à Antioche.
^ Salamine, l'une des principales villes de
l'ile, sur la côte orientale.
^ Jean, surnommé Marc, xii. 12.
■* Paphos, à l'extrémité occidentale de l'ile.
" Paul, nom qui désormais paraîtra seul
dans le Nouv. Test., à l'exclusion de celui de
Saul.
lie '. Jean se sépara d'eux, et
retourna à Jérusalem.
De Perge ils poursuivirent 14
leur route, et arrivèrent à An-
tioche de Pisidie -. Étant entrés
dans la synagogue le jour du
sabbat, ils s'assirent. Après la 15
lecture ^ de la loi et des pi'o-
phètes, les chefs de la syna-
gogue leur envoyèrent dire :
Hommes frères, si vous avez
quelque exhortation à adresser
au peuple, parlez.
Paul se leva, et, ayant fait 16
signe de la main, il dit :
Hommes Israélites, et vous
qui craignez Dieu, écoutez ! Le 17
Dieu de ce peuple d'Israël a
choisi nos pères. Il mit ce
peuple en honnevir pendant son
séjour au pays d'Egypte, et il
l'en fit sortir par son bras
puissant. Il les nourrit près 18
de quarante ans dans le désert ;
et, ayant détruit sept nations au 19
pays de Canaan, il leur en ac-
corda le territoire comme pro-
priété. Après cela, durant quatre 20
cent cinquante ans environ, il
leur donna des juges, jusqu'au
prophète Samuel. Ils deman- 21
dèrent alors un roi. Et Dieu
leur donna, pendant quarante
ans, Saiil, fils do Kis, de la tribu
de Benjamin ; i)uis, l'ayant re- 22
jeté, il leur suscita pour roi
David, auquel il a rendu ce
témoignage : J'ai trouvé David,
fils d'Isaï, homme selon mon
cœur, qui accomplira toutes mes
volontés.
C'est de la postérité de David 23
que Dieu, selon sa promesse, a
suscité à Israël un Sauveur, qui
est Jésus. Avant sa venue, Jean 24
avait prêché le baptême de re-
' Pamphylie, province sur le littoral de
l'Asie mineure, vis-à-vis de l'ile de Chypre.
^ Pisidie, province voisine de la Pamphylie,
au nord.
' La lecture, voy. note sur Luc iv. 16.
174
Chap. 13, V. 24.
ACTES.
Chap. 13, v. 48.
pentance à tout le peuple d'Is-
25 raël. Et lorsque Jean achevait
sa course, il disait : Je ne suis
pas celui que vous pensez; mais
voici, après moi vient celui des
pieds duquel je ne suis pas digne
de délier les souliers.
26 Hommes frères, fils de la race
d'Abraliam, et vous qui craignez
Dieu, c'est à vous que cette
parole de salut a été envoyée.
27 Car les habitants de Jérusalem
et leurs chefs ont méconnu Jé-
sus, et, en le condamnant, ils ont
accompli les paroles des pro-
phètes qui se lisent chaque sab-
28 bat. Quoiqu'ils ne trouvassent
eu lui rien qui fût digne de mort,
ils ont demandé à Pilate de le
29 faire mourir. Et, après qu'ils
eurent accompli tout ce qui est
écrit de lui, ils le descendirent
de la croix et le déposèrent dans
30 un sépulcre. Mais Dieu l'a res-
31 suscité des morts. Il est apparu
pendant plusieurs jours à ceux
qui étaient montés avec lui de la
Galilée à Jérusalem, et qui sont
maintenant ses témoins auprès
du peuple.
32 Et nous, nous vous annonçons
que la promesse faite à nos pères,
33 Dieu l'a accomplie j)our nous
leurs enfants, en ressuscitant Jé-
sus, selon ce qui est écrit dans
le Psaume deuxième : Tu es
mon Fils, je t'ai engendré au-
34 jourd'hui. Qu'il l'ait ressuscité
des morts, de telle sorte qu'il ne
retournera pas à la corruption,
c'est ce qu'il a déclaré, en disant :
Je vous donnerai les grâces
saintes promises à David, ces
35 grâces qui sont assurées. C'est
pourquoi il dit encore ailleurs :
Tii ne permettras pas que ton
36 Saint voie la corruption. Or
Daydd, après avoir en son temps
servi au dessein de Dieu, est
mort, a été réuni à ses pères, et
37 a vu la corruption. Mais celui
que Dieu a ressuscité n'a pas vu
la corruption.
Sachez donc, hommes frères, 38
que c'est par lui que le pardon
des péchés vous est annoncé, et 39
que quiconque croit est justifié
par lui de toutes les choses dont
vous ne pouviez être justifiés
par la loi de Moïse. Ainsi 40
prenez garde qu'il ne vous arrive
ce qui est dit dans les prophètes:
Voyez, hommes dédaigneux, 41
soyez étonnés et disparaissez ;
car je vais faire en vos jours une
œuvre, une œuvre que vous ne
croiriez pas si on vous la racon-
tait.
Lorsqu'ils sortirent, ou les 42
pria de i:)arler le sabbat suivant
sur les mêmes choses ; et, à 43
l'issue de l'assemblée, beaucoup
de Juifs et de prosélytes pieux
suivirent Paul et Barnabas, qui
s'entretinrent avec eux, et les
exhortèrent à rester attachés à
la grâce de Dieu.
Le sabbat suivant, presque 44
toute la ville se rassembla pour
entendre la parole de Dieu. Les 45
Juifs, voyant la foule, furent
remplis de jalousie, et ils s'oj)-
posaient à ce que disait Paul, en
le contredisant et en l'injuriant.
Paul et Barnabas leur dirent 46
avec assurance: C'est à vous
premièrement que la parole de
Dieu devait être annoncée; mais,
puisque vous la repoussez, et que
vous vous jugez vous-mêmes in-
dignes de la vie éternelle, voici,
nous nous tournons vers les
païens. Car ainsi nous l'a or- 47
donné le Seigneur : Je t'ai établi
pour être la lumière des nations,
i:)Our porter le salut jvisqu'aux
extrémités de la terre.
Les païens se l'éjouirent, en 48
entendant cela, ils glorifièrent la
parole du Seigneur, et tous ceux
qui étaient destinés à la vie éter-
nelle crurent.
175
Chap. 13, V. 49.
ACTES.
Chap. 14, v. 19.
49 La parole du Seigneur se ré-
50 i^andait dans tout le pays. Mais
les Juifs excitèrent les femmes
dévotes de distinction, et les
principaux de la ville; ils pro-
voquèrent une persécution con-
ti*e Paul et Barnabas, et ils les
chassèrent de leur territoire.
51 Paul et Barnabas secouèrent
contre eux la poussière de leurs
52 pieds, et allèrent à Icône ', tandis
que les disciples étaient remplis
de joie et du Saint-Esprit.
1 <^ A Icône, Paul et Barnabas
entrèrent ensemble dans la
synagogue des Juifs, et ils par-
lèrent de telle manière qu'une
grande multitude de Juifs et de
2 Grecs ' crurent. Mais ceux des
Juifs qui ne crurent point ex-
citèrent et aigrirent les esprits
3 des païens contre les frères. Ils
restèrent cependant assez long-
temps à Icône, parlant avec as-
surance, appuyés sur le Seigneur,
qui rendait témoignage à la
parole de sa grâce et permettait
qu'il se fit j^ar leurs mains des
4 prodiges et des miracles. La
population de la ville se divisa :
les ims étaient pour les Juifs,
5 les autres pour les apôtres. Et
comme les païens et les Juifs, de
concert avec levirs chefs, se met-
taient en mouvement pour les
6 outrager et les lapider, Paul et
Barnabas, en ayant eu connais-
sance, se réfugièrent dans les
villes de la Lycaonie, à Lystre
et à Derbe, et dans la contrée
7 d'alentour. Et ils y annoncèrent
la bonne nouvelle.
8 A Lystre, se tenait assis un
homme impotent des pieds, boi-
teux de naissance, et qui n'avait
9 jamais marché. Il écoutait par-
ler Paul. Et Paul, fixant les re-
^ Icône, ville de la Lycaonie, à l'est de la
Pisidie, de même que Lystre et Derhe, men-
tionnées plus loin.
■^ De 6V(;cs,c'est-;i-dire, de païens ou gentils.
gards sur lui et voyant qu'il
avait la foi pour être guéri, dit 10
d'une voix forte : Lève-toi droit
sur tes pieds. Et il sauta et
marcha.
A la vue de ce que Paul avait 11
fait, la foule éleva la voix, et dit
en langue Ijcaonienne : Les dieux
sous une forme humaine sont
descendus vers nous. Ils ap- 12
pelaient Barnabas Jupiter, et
Paul Mercure, parce que c'était
lui qui portait la parole. Le 13
prêtre de Jupiter, qui était à
l'entrée de la ville \ amena des
taureaux avec des bandelettes
vers les portes, et voulait,
de même que la foule, offrir ,
im sacrifice. Les apôtres Bar- 14
nabas et Paul, ayant appris
cela, déchirèrent leurs vête*
ments, et se précipitèrent au
milieu de la foule, en s'écriant:
O hommes, poiu-quoi agissez- 15
vous de la sorte ? Nous aussi,
nous sommes des hommes de la
même nature que vous ; et nous
vous exhortons à renoncer à ces
choses vaines, poiir vous tourner
vers le Dieu vivant, qui a fait le
ciel, la terre, la mer, et tout ce
qui s'y trouve. Ce Dieu, dans 16
les âges passés, a laivssé toutes
les nations suivre leurs propres
voies, quoiqu'il n'ait cessé de 17
rendre témoignage de ce qu'il
est, en faisant du bien, en vous
dispensant du ciel les i^luies et
les saisons fertiles, en vous don-
nant la nourriture avec abon-
dance et en remplissant vos cœurs
de joie. A peine purent-ils, par 18
ces paroles, empêcher la foule
de leur offrir un sacrifice.
Alors survinrent d'Antioche 19
et d'Icône des Juifs qui gagnè-
rent la foule, et qui, après avoir
lapidé Paul, le traînèrent hors
de la Aille, pensant qu'il était
^ Qui était à Ventrée de la ville, dont le
temple était etc.
176
Chap. 14, V. 19.
ACTES.
Chap. 15, y. 12.
20 mort. Mais, les disciples rayant
entouré, il se leva, et entra dans
la ville.
Le lendemain, il partit pour
21 Derbe avec Barnabas. Quand
ils eurent évangélisé cette ville
et fait un certain nombre de dis-
ciples, ils retournèrent à Lystre,
22 à Icône et à Antioche \ fortifiant
l'esprit des disciples, les exhor-
tant à persévérer dans la foi, et
disant que c'est par beaucovip de
tribulations qu'il nous faut entrer
23 dans le royaume de Dieu. Ils
firent nommer des anciens dans
chaque Eglise, et, après avoir
prié et jeûné, ils les recomman-
dèrent au Seigneur, en qui ils
24 avaient cru. Traversant ensuite
la Pisidie, ils vinrent en Pam-
25 phylie, annoncèrent la parole à
Perge, et descendirent àAttalie'.
26 De là ils s'embarquèrent jjour
Antioche ^, d'où ils avaient été
recommandés à la grâce de Dieu
pour l'œuvre qu'ils venaient
.: d'accomplir.
27 Après leur arrivée, ils convo-
quèrent l'Église, et ils racon-
tèrent tout ce que Dieu avait fait
avec eux, et comment il avait
ouvert aux nations la porte de
28 la foi. Et ils demeurèrent assez
longtemps avec les discijjles.
Discussion dans l'Église d'Autioche relative-
ment à l'observation des lois cérémonielles
de Moïse par les païens qui embrassent le
christianisme. — Cojiférence et décisions de
l'Eglise de Jérusalem.
15 Quelques hommes, venus de
la Judée, enseignaient les
frères, en disant : Si vous n'êtes
circoncis, voiis ne pouvez être
2 sauvés. Paul et Barnabas eurent
avec eiTX un débat et une vive
discussion ; et les frères dé-
' Antioche de Visidie.
. " Altalie, sur la côte de Pamphylie.
■ " Antioche de Syrie, voy. xiii. 1 et suiv. et
note sur xi. 19.
cidèreiit que Paul et Barnabas,
et quelques-ims des leurs, mon-
teraient à Jérusalem vers les
apôtres et les anciens, pour
traiter cette question. Après 3
avoir été accompagnés par l'É-
glise, ils poursuivirent leur i-oute
à travers la Phénicie et la Sa-
marie, racontant la conversion
des païens, et ils causèrent ime
grande joie à tous les frères.
Arrivés à Jérusalem, ils furent 4
reçus par l'Église, les apôtres et
les anciens, et ils racontèrent
tout ce que Dieu avait fait avec
eux. Alors qitelques-uns du parti 5
des pharisiens, qui avaient cru,
se levèrent, en disant qu'il fallait
circoncire les païens et exiger
l'observation de la loi de Moïse.
Les apôtres et les anciens se 6
réunirent, pour examiner cette
affaire. Une grande discussion 7
s'étant engagée, Pierre se leva,
et leur dit:
Hommes frères, vous savez
que dès longtemps Dieu a fait
un choix parmi vous, afin qiie,
par ma bouche, les pai^ens en-
tendissent la parole de l'Évangile
et qu'ils crussent. Et Dieu, (pu 8
connaît les cœurs, leur a rendu
témoignage, en leur donnant le
Saint-Esprit comme à nous ; il 9
n'a fait aucune diftërence entre
nous et eux, ayant purifié leurs
cœurs par la foi. Maintenant 10
donc, pourqitoi tentez-vous Dieu,
en mettant sur le cou des disci-
])les un joug, que ni nos pères ni
nous n'avons pu porter? Mais 11
c'est par la grâce du Seigneur
Jésits que nous croyons être
sauvés, de la même manièrq
qu'eux. '■:
Toute l'assemblée garda le 12
silence, et l'on écouta Barnabas
et Paid, qtii racontèrent tous les
miracles et les prodiges que
Dieu avait faits par eux au
milieu des païens.
Chap. 15, v. 13.
ACTES.
Chap. 15, v. 36.
13 Loi'sqii'ils eurent cessé 'de
parler, Jacques prit la parole,
et dit :
14 Hommes frères, écoutez-moi !
Simon a raconté comment Dieu
a d'abord jeté les regards sur
les nations pour choisir du milieu
d'elles un peuple qui portât son
15 nom. Et avec cela s'accordent
les paroles des prophètes, selon
16 qu'il est écrit : Après cela, je
reviendrai, et je relèverai de sa
chute la tente de David, j'en ré-
parerai les ruines, et je la re-
17 dresserai, afin que le reste des
hommes cherche le Seigneur,
ainsi que toutes les nations sur
lesquelles mon nom est invoqué,
dit le Seigneur, qui fait ces
18 choses, et à qui elles sont con-
19 nues de toute éternité. C'est
pourquoi je suis d'avis qu'on ne
crée pas des difiicultés à ceux
des païens qui se convertissent
20 à Dieu, mais qvi'on leur écrive de
s'abstenir des souillures des
idoles S de l'impudicité, des ani-
21 maux étouftés et du sang-. Car,
depuis bien des générations.
Moïse a dans chaque ville des
gens qui le prêchent, puisqu'on
le lit tous les jours de sabbat
dans les synagogues, ; c!)..'
22 Alors il parut bon aux apôtres
et aux anciens, et à toute l'Eglise,
de choisir parmi eux et d'en-
voyer à Antioche, avec Paul et
Barnabas, Jude apj)elé Barsabas
et Silas, hommes considérés
23 entre les frères. Ils les chargè-
rent d'une lettre ainsi conçue :
Les apôtres, les anciens, et les
frères, aux frères d'entre les
païens, qui sont à Antioche, en
Syrie, et en Cilicie, salut !
24 Ayant appris que quelques
hommes partis de chez nous, et
auxquels nous n'avions donné
' Des souillures des idoles, des viandes sa-
crifiées aux idoles, voy. v. 29.
aucun ordre, vous ont troublés
par leurs discours et ont ébranlé
vos âmes, nous avons jugé à 25
propos, après nous être réunis
tous ensemble, de choisir des
délégués et de vous les envoyer
avec nos bien-aimés Barnabas et
Paul, ces hommes qui ont exposé 26
leur vie pour le nom de notre
Seigneur Jésus -Christ. Nous 27
avons donc envoyé Jude et
Silas, qui vous annonceront de
bouche les mêmes choses. Car 28
il a paru bon au Saint-Esprit et
à nous de ne vous imposer d'au-
tre charge que ce qui est néces-
saire, savoir, de vous abstenir 29
des AÏaudes sacrifiées aux idoles,
du sang, des animaux étouffés,
et de l'impudicité, choses contre
lesquelles vous ferez bien de
vous tenir en garde.
Adieu.
On les fit donc partir, et ils 30
allèrent à Antioche, où ils l'e-
mirent la lettre à la multitude
assemblée. Après l'avoir lue, les 31
frères furent réjouis et encou-
ragés. Jude et Silas, qui étaient 32
eux-mêmes prophètes, les ex-
hortèrent et les fortifièrent par
plusieurs discours. Au bout de 33
quelque temps, les frères les
laissèrent en paix retourner vers
ceux qui les avaient envoyés.
[Toutefois Silas trouva bon de 34
rester.]
Paul et Barnabas demeurèrent 35
à Antioche, enseignant et annon-
çant, avec plusieurs autres, la-
bonne nouvelle de la parole du
Seigneui".
Nouveau voyage missiouuaire de Paul,
accompagné de Silas. — Visite aux Eglises
d'Asie. — Timothée. — Vision de Paul à
Troas.
Quelques jours s'écoulèrent, 36
après lesquels Paul dit à Barna-
bas: Retournons visiter les frères
dans toutes les villes où nous
178
Chap. 15, V. 36.
ACTES.
Chap. 16, v. 15.
16
avons annoncé la parole du Sei-
gneur, pour voir en quel état ils
37 sont. Barnabas voulait emmener
aussi Jean, surnommé Marc ;
38 mais Paul jugea plus convenable
de ne pas prendre avec eux celui
qui les avait quittés depuis la
Pamphylie \ et qui ne les avait
point accompagnés dans leur
39 œuvre. Ce dissentiment fut as-
sez vif, pour être cause qu'ils se
séparèrent l'un de l'autre. Et
Barnabas, prenant Marc avec
lui, s'embarqua pour l'île de
Chypre.
40 Paul fit choix de Silas, et
partit, recommandé par les frères
à la grâce du Seigneur.
41 II parcourut la Syrie et la
Cilicie, fortifiant les Églises.
Il se rendit ensuite à Derbe,
et à Lystre. Et voici, il y avait
là un disciple nommé Timothée,
fils d'une femme juive fidèle et
2 d'un père grec. Les frères de
Lystre et d'Icône rendaient de
3 lui un bon témoignage. Paul
voulut l'emmener avec lui ; et,
l'ayant pris, il le circoncit, à
cause des Juifs qui étaient dans
ces lieux-là, car tous savaient
4 que son père était grec. En
passant par les villes, ils recom-
mandaient aux frères d'observer
les décisions des apôtres et des
5 anciens de Jérusalem. Les É-
glises se fortifiaient dans la foi,
et augmentaient en nombre de
jour en jour.
6 Ayant été empêchés par le
Saint-Esprit d'annoncer la parole
dans l'Asie ^, ils traversèi-ent la
Phrygie et le \iajs de Galatie ^.
7 Arrivés près de la Mysie *, ils se
' Voyez XIII. 13.
^ L'Asie doit s'entendre ici d'une province
spéciale, dont Ephèse était la capitale.
' Phrygie, Galatie, provinces dans la direc-
tion du nord.
■" Mysie, province à l'ouest, s'éteudant jus-
qu'à la mer Egée
disposaient à entrer enBithynie';
mais l'Esprit de Jésus ne le leur
permit pas. Ils franchirent alors 8
la Mysie, et descendirent àTroas".
Pendant la nuit, Paul eut une 9
vision : un Macédonien lui ap-
parut, et lui fit cette prière :
Passe en Macédoine, secours-
nous! Après cette vision de 10
Paul, nous cherchâmes aussitôt
à nous i-endre en Macédoine,
concluant que le Seigneur nous
appelait à y annoncer la bonne
nouvelle.
Départ pour la Macédoine. — Paul à Phi-
lippes: Lydie, marchande de pourpre; une
servante devineresse ; Paul et Silas em-
prisonnés ; le geôlier de Pbilippes ; les
prisonniers remis en liberté.
Etant partis de Troas, nous 11
fîmes voile directement vers la
Samothrace ^, et le lendemain
nous débarquâmes à Néapolis *.
De là nous allâmes à Philippes, 12
qui est la première ville d'un
district de Macédohie, et une
colonie \ Nous passâmes quel-
ques jours dans cette ville.
Le jour du sabbat, nous nous 13
rendîmes, hors de la porte, vers
une rivière, où nous pensions
que se trouvait un lieu de prière.
Nous nous assîmes, et nous par-
lâmes aux femmes qui étaient
réunies. L'une d'elles, nommée 14
Lydie, marchande de pourpre,
de la ville de Thyatire °, était une
femme craignant Dieu, et elle
écoutait. Le Seigneur lui ouvi'it
le cœur, pour qu'elle fût atten-
tive à ce que disait Paul. Lors- 15
qu'elle eut été baptisée, avec sa
' Bithynie, province au nord.
■ Troas, ville sur la côte de Mysie, non
loin de l'emplacement de l'ancienne Troie.
^ Samothrace, ile de la mer Egée.
■* Néapolis, ville faisant probablement alors
partie de la Thrace.
"' Une colonie, une colonie romaine, établie
par .Iules-César.
'' Thyatire, ville de la Lydie, province de
l'Asie mineure.
179
Çhap. 16, V. 15
ACTES.
Chap, 16, Y. 37.
famille, elle nous fit cette de-
niande : Si vous me jugez fidèle
au Seigneur, entrez dans ma
maison, et demeurez-y. Et elle
nous pressa par ses instances.
16 Comme nous allions au lieu
de prière, une servante qui avait
un esprit de Python, et qui, en
•■ devinant, procurait un grand
profit à ses maîtres, vint au-
17 devant de nous, et se mit à nous
suivre, Paul et nous. Elle criait :
Ces hommes sont les serviteurs
du Dieu Très-Haut, et ils nous
annoncent la voie du salut.
18 Elle fit cela pendant plusieurs
jours. Paiil fatigué se retourna,
et dit à l'esprit: Je t'ordonne,
au nom de Jésus-Christ, de sortir
d'elle. Et il sortit à l'heure
même.
19 Les maîtres de la servante,
voyant disparaître l'espoir de
leur gain, se saisirent de Paul
et de Silas, et les traînèrent sur
la place publique devant les
20 magistrats. Ils les présentèrent
aux préteurs, en disant: Ces
hommes troublent notre ^ille ;
21 ce sont des Juifs, qui annoncent
des continues qu'il ne nous est
permis ni de recevoir ni de
suivre, à nous qui sommes Ro-
22 mains. La foule se souleva
aussi contre eux, et les pi-éteurs,
ayant fait arracher leurs vête-
ments, ordonnèrent qu'on les
23 battît de verges. Après qu'on
les eut chargés de coups, ils les
jetèrent en prison, en recom-
mandant ail geôlier de les garder
24 sûrement. Le geôlier, ayant reçu
cet ordre, les jeta dans la prison
intéi'ieure, et leur mit les ceps
aux pieds.
25 Vers le milieu de la nuit,
Paul et Silas priaient et chan-
taient les louanges de Dieu, et
les prisonniers les entendaient.
26 Tout à coup il se fit un grand
tremblement de terre, en sorte
que les fondements de la prison
furent ébranlés ; au même ins-
tant, toute s les portes s'ouvrirent,
et les liens de tous les prison-
niers furent rompus. Le geôlier 27
se réveilla, et, lorsqu il vit les
portes de la prison ouvertes, il
tira son épée et allait se tuer,
pensant que les prisonniers
s'étaient enfuis. Mais Paul cria 28
d'iuie voix forte : Ne te fais
point de mal, nous sommes tous
ici. Alors le geôlier, ayant de- 29
mandé de la. lumière, entra pré*
cipitamment, et se jeta tout
tremblant aux pieds de Paul et
de Silas ; il les fit sortir, et dit : 30
Seigneurs, que fiuit-il que je
fesse i:)our être sauvé ? Paul et 31
Silas répondirent : Crois au Sei-
gneur Jésus, et tu seras sauvé,
toi et ta famille. Et ils lui an- 32
noncèrent la parole du Seigneur,
ainsi qu'à tous ceux qui étaient
dans sa maison. Il les prit avec 33
lui, à cette heure même de la
nuit, il lava leurs plaies, et aus-
sitôt il fut baptisé, lui et tous les
siens. Les ayant conduits dans 34
son logement, il leur servit à
manger, et il se réjouit avec toute
sa famille de ce qu'il avait cru
en Dieu.
Quand il fit jom-, les préteurs 35
envoyèrent les licteurs, pour dire
au geôlier : Relâche ces hommes.
Et le geôlier annonça la chose à 36
Paul : Les préteurs ont envoyé
dire qu'on vous relâchât ; main-
tenant donc sortez, et allez en
paix. Mais Paul dit aux lie- 37
teurs : Après nous avoir battus
de verges publiquement et sans
jugement nous qui sommes Ro-
mains', ils nous ont jetés en
pinson, et maintenant ils nous
font sortir secrètement ! Il n'en
' Les lois romaines défendaient de battre
de verges un citoyen romain. Paul tenait
ce droit de ses ancêtres, voy. xxii. 28 ; on
ignore ce qui concerne Silas.
18G
Chap. 16, V. 37.
ACTES.
Chap. 17, v. 18.
sera pas ainsi. Qu'ils viennent
eiix-niènics nous mettre en li-
38 berté. Les licteurs rapportèrent
ces paroles aux préteurs, qui
furent ett'rayés en apprenant
39 qu'ils étaient Romains. Ils vin-
rent les ai)aiser, et ils les mirent
en liberté, en les priant de quit-
40 ter la ville. Quand ils furent
sortis de la prison, ils entrèrent
chez Lydie, et, après avoir vu et
exhorté les frères, ils partirent.
Paul à Thessalonique et à Bérée.
17
Paul et Silas passèrent par
Amphipolis et Aiiollonie, et ils
arrivèrent à Thessalonique \ oii
les Juifs avaient une synagogue.
2 Paul y entra, selon sa coutume.
Pendant trois sabbats, il discuta
avec eux, d'après les Écritures,
3 expliquant et établissant que le
Christ devait souttrir et ressus-
citer des morts. Et Jésus que
je vous annonce, disait-il, c'est
4 lui qui est le Christ. Quelques-
uns d'entre eux furent persiaadés,
et se joignirent à Paul et à Silas,
ainsi qu'inie grande multitude
de Grecs craignant Dieu, et
beaucoup de femmes de qualité.
5 Mais les Juifs " jaloiTX prirent
avec eux quelques méchants
hommes de la populace, provo-
quèrent des attroupements, et
répandirent l'agitation dans la
ville. Ils se portèrent à la maison
de Jason^, et ils cherchèrent
Paul et Silas, pour les amener
6 vers le peuple. Ne les ayant
pas trouvés, ils traînèrent Jason
et quelques frères devant les
magistrats de la ville, en criant :
Ces gens qui out bouleversé le
' Thessalonique, port de mer, la ville la
plus importante de la Macédoine ; aujourd'hui
Saloniki.
- Les Juifs, ceux qui n'avaient pas cru,
formant la grande majorité.
^ Jason, Juif chez qui logeaient Paul et
Silas.
1
monde sont aussi venus ici, et
Jason les a reçus. Ils agissent 7
tous contre les édits de César,
disant qu'il y a un autre roi,
Jésus. Par ces paroles ils ému- 8
rent la foule et les magistrats,
qui ne laissèrent aller Jason et 9
les aittres qu'après avoir obtenu
d'eux une caution.
Aussitôt les frères firent partir 10
de nuit Paul et Silas pour Eérée'.
Lorsqu'ils furent arrivés, ils en-
trèrent dans la synagogue des
Juifs. Ces Juifs avaient des 11
sentiments plus nobles que ceux
de Thessalonique ; ils reçurent
la parole avec beavicoup d'eni-
pressement, et ils examinaient
chaque jour les Ecritures, poiu-
voir si ce qu'on leur disait était
exact. Plusieurs d'entre eux 12
crurent, ainsi que beaucoui) de
fenunes grecques de distinction,
et beaucoup d'hommes. Mais, 13
quand les Juifs de Thessalonique
surent que Paul annonçait aussi
à Bérée la jDarole de Dieu, ils
vinrent y agiter la foule. Alors 14
les frères tirent aitssitôt partir
Paul du côté de la mer; Silas et
Timothée restèrent à Bérée.
Paul à Athènes : discours à l'Aréopage.
Ceux qui accompagnaient Patil 15
le condtiisirent jusqu'à Athènes.
Puis ils s'en retournèrent,chargés
de transmettre à Silas et à Timo-
thée l'ordre de le rejoindre au
plus tôt.
Comme Paul les attendait à 16
Athènes, il sentait au dedans de
lui son esprit s'irriter, à la vue
de cette ville pleine d'idoles. Il 17
s'entretenait donc dans la syna-
gogue avec les Juifs et les hom-
mes craignant Dieii, et sur la
place publique chaque jour avec
ceux qu'il rencontrait. Quel- 18
ques philosophes épicuriens et
' Bérée, eu Macédoine, non loin de Thessa-
lonique.
81
Chap. 17, V. i8.
ACTES.
Chap. 18, v. 3.
stoïciens se mirent à parler avec
Itii. Et les uns disaient: Que
veut dire ce discoureur ? D'au-
tres, l'entendant annoncer Jésus
et la résiu'rection, disaient : Il
semble qu'il annonce des di-
19 vinités étrangères. Alors ils le
prirent, et le menèrent à l'Aréo-
page\ en disant: Pourrions-nous
savoir quelle est cette nouvelle
20 doctrine que tu enseignes ? Car
tu nous fais entendre des choses
étranges. Nous voudrions donc
savoir ce que cela peut être.
21 Or, tous les Athéniens et les
étrangers demeurant à Athènes
ne passaient leur temps qu'à dire
ou à écouter des nouvelles,
22 Paul, debout au milieu de
l'Aréopage, dit:
Hommes Athéniens, je vous
trouve à tovis égards extrême-
23 ment religieux. Car, en parcou-
rant votre ville et en considérant
les objets de votre dévotion, j'ai
même découvert un autel avec
cette inscription : Au dievi in-
comiu! Ce que vous révérez sans
le connaître, c'est ce que je vous
24 annonce. Le Dieu qui a fait le
monde et tout ce qui s'y trouve,
étant le Seigneur du ciel et de la
terre, n'habite point dans destem-
25 pies faits de mam d'homme; il n'est
point servi par des mains hiunaines,
comme s'il avait besoin de quel-
que chose, lui qui donne à tous
la vie, la respiration, et toutes
26 choses. Il a voulu qlie tous les
hommes, sortis d'un seul sang,
habitassent sur toute la surface
de la terre, ayant déterminé la
durée des temps et les bornes
27 de leur demeure ; il a voulu
qu'ils cherchassent le Seigneur,
et qu'ils s'eiForçassent de le
trouver en tâtonnant, bien qia'il
ne soit pas loin de chacun de
' Aréopage, i^lace consacrée au dieu Mars ;
il s'y trouvait un tribunal célèbre, qui portait
le même nom.
nous, car en lui nous avons la 28
vie, le mouvement, et l'être.
C'est ce qu'ont dit aussi quel-
ques-uns de vos poètes : De lui
nous sommes la race \ . . . Ainsi 29
donc, étant la race de Dieu,
nous ne devons pas croire que
la divinité soit semblable à de
l'or, à de l'argent, ou à de la
pierre, sculptés par l'art et l'in-
dustrie de l'homme. Dieu, sans 30
tenir compte des temps d'igno-
rance, annonce maintenant à tous
les hommes, en tous lieux, qu'ils
aient à se repentir, parce qu'il 31
a lixé un jour où il jugera
le monde selon la justice, par
l'honmie qu'il a désigné, ce dont
il a donné à tous une preuve
certaine en le ressuscitant des
morts. . . .
Lorsqu'ils entendirent parler 32
de résurrection des morts, les
uns se moquèrent, et les autres
dirent : Nous t'entendrons là-
dessus une autre fois. Ainsi 33
Paul se retira du milieu d'eux.
Quelques-ims néanmoins s'at- 34
tachèrent à lui et crurent, Denys
l'aréopagite, tme femme nommée
Damaris, et d'autres avec eux.
Paul à Corinthe : rencontre d'Aquilas et de
Priscille ; séjour d'un an et demi.
Après cela, Paul partit d'A- ]_Q
thènes, et se rendit à Corinthe.
Il y trouva un Juif nommé A- 2
cpiilas, originaire du Pont, ré-
cemment arrivé d'Italie avec
sa fenmie Priscille, parce que
Claude avait ordonné à tous les
Juifs de sortir de Rome ". Il se
lia avec eux ; et, comme il avait 3
le même métier, il demeura
chez eux et y travailla : ils
étaient faiseurs de tentes.
' Ce fragment de vers se lit dans le poète
Aratus, de Cilicie, vivant trois siècles avant
J.-C.
" Cette expulsion des Juifs par l'empereur
Claude arriva l'an 52 de l'ère chrétienne.
182
Chap. 18, V. 4.
ACTES.
Chap. 18, y. 24.
4 Paul discourait dans la syna-
gogue chaque sabbat, et il per-
suadait des Juifs et des Grecs.
5 Mais quand Silas et Timothée
furent arrivés de la Macédoine \
il se donna tout entier à la
parole, attestant aux Juifs que
6 Jésus était le Christ. Les Juifs
faisant alors de l'opposition et
se livrant à des injures, Paul
secoua ses vêtements, et leur
dit : Que votre sang retombe
sur votre tête ! J'en suis pur.
Dès maintenant, j'irai vers les
7 païens. Et sortant de là -, 11
entra chez un nommé Justus,
homme craignant Dieu, et dont
la maison était contiguë à la
8 synagogue. Cependant Crispus.
le chef de la svTiagogue, crut au
Seigneur avec toute sa famille.
Et plusieurs Corinthiens, qui
avaient entendu Paul, crurent
aussi, et furent baptisés.
9 Le Seigneur dit à Paul en
vision pendant la nuit: Ne crains
point ; mais parle, et ne te tais
10 point, car je suis avec toi, et
personne ne mettra la main sxir
toi pour te faire du mal ; parle,
car j'ai un peuple nombre iix dans
cette ville.
11 II y demeura un an et six
mois, enseignant pamii les Co-
rinthiens la parole de Dieu.
12 Du temps que Gallion était
proconsul de l'Achaïe, les Juifs
se soulevèrent unanimement con-
tre Paul, et le menèrent devant
13 le tribimal, en disant: Cet homme
excite les gens à servir Dieu
d'iuie manière contraire à la loi.
14 Paul allait ouvrir la bouche,
lorsque Gallion dit aux Juifs:
S'il s'agissait de quelque injus-
tice ou de qiielque méchante
action, je vous écouterais comme
15 de raison, ô Juifs ; mais, s'il
^ Comp. XVII. 15.
' Delà, de la synagogue.
s'agit de discussions siir une
parole, sm' des noms, et sur
votre loi, cela vous regarde : je
ne veux pas être juge de ces
choses. Et il les renvoya du 16
tribunal. Alors tous\ se saisis- 17
sant de Sosthène, le chef de la
synagogue, le battirent devant
le tribunal, sans que Gallion
s'en mît en peine.
Voj'age de Paul à Jérusalem, par Ephèse. —
Eetoiir à Antioche.
Paul resta encore assez long- 18
temps à Corinthe. Ensuite il
prit congé des frères, et s'em-
barqua pour la Syrie, avec Pris-
cille et Aquilas, après s'être fait
raser la tête à Cenchrées -, car il
avait fait un vœu.
Ils arrivèrent à Éphèse, et 19
Paul y laissa ses compagnons.
Étant entré dans la synagogue,
il s'entretint avec les Juifs, qui 20
le prièrent de prolonger son
séjour. Mais il n'y consentit
point, et il prit congé d'eux, en 21
disant: [Il fai;t absolument que
je célèbre la fête prochaine à
Jérusalem.] Je reviendrai vers
vous, si _ Dieu le veut. Et il
partit dÉphèse.
Etant débarqiié à Césarée, il 22
monta à Jérusalem ^, et, après
avoir salué l'Église, il descendit
à Antioche.
Départ d'Autioche pour les provinces d'Asie.
— Apollos à Éphèse et à Corinthe.
Lorsqu'il eut passé quelque 23
temps à Antioche, Paul se mit
en rovite, et parcourut succes-
sivement la Galatie et la Phrygie,
fortifiant tous les disciples.
Un Jiiif nommé Apollos, ori- 24
ginaire d'Alexandrie, homme élo-
(jucnt et versé dans les Écri-
>
' Tous, les Grecs.
' Cenchrées, port de Corinthe.
' A Jérusalem ; ces mots ne sont pas dans
le texte grec.
183
Chap. 18, Y. 24.
ACTES.
Chap. 19, v. 18.
25 tures, vint à Éplièse. Il était
instruit dans la voie du Sei-
gneur, et, fervent d'esprit, il
annonçait et enseignait avec
exactitude ce qui concerne Jé-
sus, bien qu'il ne connût que le
26 baptême de Jean. Il se mit à
parler librement dans la syna-
gogue. Aquilas et Priscille,
l'ayant entendu, le prirent avec
eux, et lui exposèrent plus ex-
actement la voie de Dieu.
27 Comme il voulait passer en
Achaïe, les frères l'y encouragè-
rent, et écrivirent aux disciples
de le bien recevoir. Quand il
fut arrivé, il se rendit, par la
grâce de Dieu, très utile à ceux
28 qui avaient cru ; car il réfutait
vivement les Juifs en public,
démontrant par les Ecritures
que Jésus est le Christ.
Paul à Ephèse : disciples de Jean-Baptiste :
enseignemeut et succès ; exorcistes juifs ;
émeute provoçiuée par l'orfèvre Démétrius.
1 Q Pendant qu'Apollos était à
Corinthe, Paul, après avoir
f)arcouru les hautes provinces de
l'Asie, arriva à Éphèse. Ayant
rencontré quelques disciples,
2 il leur dit : Avez-vous reçu le
' •; Saint-Esprit, quand vous avez
cru ? Ils lui répondirent : Nous
n'avons pas même entendu dii-e
3 qu'il y ait un Saint-Esprit. Il
dit : De quel baptême avez-vous
donc été baptisés? Et ils ré-
pondirent: Du baptême de Jean.
4 Alors Paul dit : Jean a baptisé
du baptême de repentance,
disant au peuple de croire en
celui qui venait après lui, c'est-
5 à-dire, en Jésus. Sur ces pa-
roles, ils furent baptisés au nom
6 du Seigneur Jésus. Loi"sque
Paul leur eut imposé les mains,
le Saint-Esprit vint sur eux, et
ils liarlèrent en langues et pro-
7 jjhétisèrent. Ils étaient en tout
environ douze hommes.
Ensuite Paul entra dans la 8
synagogue, où il parla librement.
Pendant trois mois, il discourut
sur les choses qui concernent
lé royaume de Dieu, s'efïbrçant
de persuader ceux qui lécou-
taient. Mais, comme quelques- 9
uns restaient endurcis et in-
crédules, décriant devant la
multitude la voie du Seigneur,
il se retira d'eux, sépara les dis-
ciples, et enseigna chaque jour
dans l'école d'un nommé Tyran-
nus. Cela dura deux ans, de 10
sorte que tous ceux qui habi-
taient l'Asie, Juifs et Grecs,
entendirent la parole du Sei-
gneur. Et Dieu faisait des mira- 11
clés extraordinaires i^ar les mains
de Paul, au jjoint qu'on appli- 12
quait sur les malades des linges
ou des mouchoirs qui avaient
touché son corps, et les maladies
les quittaient, et les esprits ma-
lins sortaient.
Quelques exorcistes^ juifs am- 13
bulants essayèrent d'invoquer
sur ceux qui avaient des esi^rits
malins le nom du Seigneur
Jésus, en disant : Je vous con-
jure par Jésus que Paul prêche !
Ceux qui faisaient cela étaient 14
sept fils de Scéva, grand prêtre
juif. L'esprit malin leur ré- 15
jiondit : Je connais Jésus, et je
sais qui est Paul ; mais vous,
qui êtes-vous? Et l'homme dans 16
lequel était l'esprit malin s'élança
sur eux, s'en rendit maître, et
les maltraita de telle sorte qu'ils
s'enfuirent de cette maison nus
et blessés. Cela fut connu de 17
tous les Juifs et de tous les
Grecs qui demeuraient à Ephèse,
et la crainte s'empara d'eux
tous, et le nom du Seigneur
Jésus était glorifié. Plusieurs 18
de ceux qui avaient cru vinrent
' Exorcistes, gens qui faisaient le métier
de chasser les démons, au moyen de certaines
pratiques et formules magiques.
18*
Chap. 19, V. i8
ACTES.
Chap. 19, v. 37.
confesser et déclarer ce qu'ils
19 avaient fait. Et un certain nom-
bre de ceux qui avaient exercé
les arts magiques, ayant apporté
leiirs livi'es, les brûlèrent devant
tout le monde : on en estima la
valeur à cinquante mille pièces
d'argent '.
20 C'est ainsi que la j^arole du
Seigneur croissait en puissance
et en force.
21 Après que ces choses se furent
passées, Paul forma le projet
d'aller à Jérusalem, en traver-
sant la Macédoine et l'Achaïe.
Quand j'aurai été là, se disait-il,
il faut aussi que je voie Rome.
22 11 envoya en Macédoine deux de
ses aides, Timothée et Éraste,
et il resta lui-même quelque
temps encore en Asie.
23 II survint, à cette éjjoque, un
grand trouble au sujet de la
24 voie du Seigneur. Un nommé
Démétrius, orfèvre, fabriquait
en argent des temples de Diane ^
et procurait à ses ouvriers un
25 gain considérable. 11 les ras-
sembla, avec ceux du même mé-
tier, et dit : O hommes, vous
savez que noti-e bien-être dépend
26 de cette industrie ; et vous voyez
et entendez que, non seulement
à Éphèse, mais dans presque
toute l'Asie, ce Paul a persuadé
et détourné une foule de gens,
en disant que les dieux iaits de
main d'homme ne sont pas des
27 dieux. Le danger qui en résulte,
ce n'est pas seulement que notre
industrie ne tombe en discrédit ;
c'est encore que le temple de
la grande déesse Diane ne soit
tenu pour rien, et même que
' Pièces d'argent, vraisemblablement des
drachmes, ce qui laisse supposer une somme
d'environ 40,000 francs.
' Des temples de Diane, petites figures ar-
tistiques représentant le fameux temple d'É-
phèse, consacré à la déesse Diane, et réputé
l'une des sept merveilles du monde.
la majesté de celle qui est ré-
vérée dans toute l'Asie et dans
le monde entier ne soit réduite
au néant.
Ces paroles les ayant remplis 28
de colère, ils se mirent à crier:
Grande est la Diane des Éphé-
siens !
Toute la ville fut dans la cou- 29
fusion. Ils se j^récipitèrent tous
ensemble au théâtre, entraînant
avec eux Gaïus et Aristarque,
Macédoniens, compagnons de
voyage de Paul. Paul voulait 30
se présenter devant le peuple,
mais les discijDles l'en empêchè-
rent ; quelques-uns même des 31
Asiarques \ qui étaient ses amis,
envoyèrent vers lui, pour l'en-
gager à ne pas se rendre au
théâtre. Les uns criaient d'une 32
manière, les autres d'une autre,
car le désordre régnait dans
l'assemblée, et la j^lupart ne sa-
vaient pas pourquoi ils s'étaient
réunis. Alors on fit sortir de 33
la foule Alexandre, que les
Juifs poussaient en avant; et
Alexandre, faisant signe de la
main, voulait parler^ au peuple.
Mais quand ils reconnurent qu'il 34
était Juif, tous d'une seule voix
crièrent pendant près de deux
heures: Grande est la Diane
des Éphésiens !
Cependant le secrétaire, ayant 35
apaisé la foule, dit: Hommes
Éphésiens, quel est celui qui
ignore que la ville d'Éphèse est
la gardienne du temple de la
grande Diane et de son simu-
lacre tombé du ciel ? Cela étant 36
incontestable, vous devez vous
calmer, et ne rien faire avec
préciiHtation. Car vous avez 37
amené ces hommes, qui ne sont
' Asiarques, magistrats dont la surveillance
s'exerçait sur les choses religieuses et sur les
jeux pul)lics.
- Parler, pour prendre la défense des
Juifs.
185
Ghap. 19, V. 37.
ACTES.
Chap. 20, V. 16.
coupables ni de s^acrilège, ni de
blasphème envers notre déesse.
38 Si donc Démétriiis et ses ou-
vriers ont à se plaindre de quel-
qu'un, il y a des jours d'audience
et des proconsuls ; qu'ils s'ap-
pellent en justice les uns les
39 autres. Et si vous avez en vue
d'autres objets, ils se régleront
dans une assemblée légale.
40 Nous risquons, en eifet, d'être
accusés de sédition pour ce qui
s'est passé aujourd'hui, puisqu'il
n'existe aucun motif qui nous
permette de justifier cet at-
troupement. Après ces paroles,
il congédia l'assemblée.
Paul en Macédoine et eu Grèce. — Départ
pour Jérusalem, par la Macédoine. — A
Troas: résurrection d'Eutj'chus.; — A Milet:
discours d'adieu aux anciens d'Ephèse. — A
Tyr : adieux aux disciples. — A Ptolémaïs.
— A Césarée : prédiction dAgabus. — Ar-
rivée à Jérusalem.
20 Lorsque le tumulte eut
cessé, Paul réunit les dis-
ciples, prit congé d'eux, et
partit pour aller en Macédoine.
2 II parcourut cette contrée, en
adressant aux disciples de nom-
3 breuses exhortations. Puis il se
rendit en Grèce, où il séjourna
trois mois.
Il était sur le point de s'em-
barquer jîour la Syrie, quand
les Juifs lui dressèrent des em-
bûches. Alors il se décida à
reprendre la route de la Macé-
4 doine. Il avait pour l'accom-
pagner jusqu'en Asie: Sopater
de Bérée, fils de Pyrrhus, Aris-
tarque et Second de Thessa-
lonique, Gaïus de Derbe, Timo-
thée, Tychique et Trophime.
5 Ceux-ci prirent les devants, et
6 nous attendirent à Troas. Pour
nous, ajjrès les jours des pains
sans levain', nous nous embar-
quâmes à Philii^pes, et, au bout
' Après la fête de Pâque, V03'. note sur
Matth. XXVI. 17.
de cinq jours, nous les rejoi-
gnîmes à Troas, où nous pas-
sâmes sept jours.
Le premier jour de la semaine, 7
nous étions réunis pour rompre
le pain. Paul, qui devait partir
le lendemain, s'entretenait avec
les disciples, et il prolongea son
discours jusqu'à minuit. Il y 8
avait beaucoup de lampes dans
la chambre haute où nous étions
assemblés. Or, un jeune homme 9
nommé Eutychus, qui était assis
sur la fenêtre, s'endormit pro-
fondément pendant le long dis-
cours de Paul ; entraîné par le
sommeil, il tomba du troisième
étage en bas, et il fut relevé
mort. Mais Paul, étant de- 10
scendu, se pencha sur lui et le
prit dans ses bras, en disant :
Ne vous troublez pas, car son
âme est en lui. Quand il fut 11
l'emonté, il rompit le pain et
mangea, et il parla longtemps
encore jusqu'au jour. Après
quoi il partit. Le jeune homme 12
fut ramené vivant, et ce fut le
sujet d'une grande consolation.
Pour nous, nous précédâmes 13
Paul sur le navire, et nous fîmes
voile pour Assos \ oii nous étions
convenus de le reprendre, parce
qu'il devait faire la route à pied.
Lorsqu'il nous eut rejoints à 14
Assos, nous le prîmes à bord,
et nous allâmes à Mytilène ".
De là, continuant par mer, nous 15
arrivâmes le lendemain vis-à-vis
de Chios^ Le jour suivant,
nous cinglâmes vers Samos^
et le jour d'après nous vînmes
à Milet*. Paul avait résolu de 16
' Assos, à une journée de marche de Troas,
sur la côte asiatique.
- Mytilène, capitale de l'ile de Lesbos, à
peu de distance du continent.
^ Ghios, Samos, iles de la mer Egée, en
face du continent. — Paul et ses compagnons
naviguaient entre les îles et la côte asiatique.
* Milet, capitale de l'Ionie, au sud
d'Ejibèse.
186
Chap. 20, V. i6.
ACTES.
Chap. 20, v. 38.
Éiîhèse les
LorsqiiïLs
lui, il leur
passer devant Éi^hèse sans s'y
arrêter, afin de ne pas perdre
de ternies en Asie; car il se
hâtait pour se trouver, si cela
lui était 2>ossible, à Jérusalem
le jour de la Pentecôte.
17 Cependant, de Milet Paul
envoya chercher à
18 anciens de l'Église,
furent arrivés vers
dit:
Vous savez de quelle manière,
depuis le premier jour où je
suis entré en Asie, je me suis
sans cesse conduit avec vous,
19 servant le Seigneur en toute
humilité, avec larmes, et au
milieu des épreuves que me
suscitaient les embûches des
20 Juifs. Vous savez que je n'ai
l'ien caché de ce qui vous était
utile, et que je n'ai pas craint
de vous prêcher et de vous
enseigner publiquement et dans
21 les maisons, annonçant aux Juifs
et aux Grecs la repentance en-
vers Dieu et la foi en notre
Seigneur Jésus-Christ.
22 Et maintenant voici, lié par
l'Esprit, je vais à Jérusalem, ne
sachant pas ce qui m'y arrivera ;
23 seulement, de ville en ville,
l'Esprit-Saint m'avertit que des
liens et des tribulations m'at-
24 tendent. Mais je n'en tiens nul
compte, et je ne fais pour moi-
même aucun cas de ma vie,
pourvu que j'accomplisse ma
course avec joie, et le ministère
que j'ai reçu du Seigneur Jésus,
d'annoncer la bonne nouvelle
de la grâce de Dieu.
25 Et maintenant voici, je sais
que vous ne verrez plvis mon
visage, vous tous parmi lesquels
j'ai séjourné en prêchant le roy-
26 aume de Dieu. C'est poui'quoi
je vous déclare aujourd'hui que
je suis pur du sang de vous
27 tous ; car je vous ai annoncé
tout le conseil de Dieu, sans
en rien cacher. Prenez donc 28
garde à vous-mêmes, et à tout
le troupeau sur lequel le Saint-
Esprit vous a établis évêques\
pour paître l'Église du Seigneur,
qu'il s'est acquise par son pro-
l)re sang. Je sais qu'il s'intro- 29
duira i^armi vous, après mon
départ, des loups cruels qui
n'épargneront pas le troupeau,
et qvi'il s'élèvera du milieu de 30
vous des hommes qui ensei-
gneront des choses pernicieuses,
pour entraîner les disciples
après eux. Veillez donc, vous 31
souvenant que, durant trois
années, je n'ai cessé nuit et jour
d'exhorter avec larmes chacun
de vous.
Et maintenant, je vous recom-
mande à Dieu et à la j^arole
de sa grâce, à celui qui peut
édifier et donner l'héritage avec
tous les sanctifiés. Je n'ai dé-
siré ni l'argent, ni l'or, ni les
vêtements de personne. Vous 34
savez vous-mêmes «que ces mains
ont poiuvu à mes besoins et
à ceux des personnes qui étaient
avec moi. Je vous ai montré 35
de toutes manières que c'est en
travaillant ainsi qu'il faut sou-
tenir les faibles, et se rappeler
les paroles du Seigneur, qui
a dit lui-même : Il y a plus de
bonheur à donner qu'à rece-
voir.
Après avoir ainsi parlé, il se 36
mit à genoux, et il pria avec
eux tous. Et tous fondirent en 37
larmes, et, se jetant au cou de
Paul, ils l'embrassèrent, affligés 38
surtout de ce qu'il avait dit
qii'ils ne verraient plus son
visage. Et ils l'accompagnèrent
jusqu'au navire.
32
33
' Jivêques, aucieus ou pasteurs, trois termes
équivalents, pour désigner les chefs des
communautés clirétieuues ; celui A'ivêques,
qui signifie littéralement surveillants, ne se
rencontre que cinq fois dans le Nouv. Test.
18^
Chap. 21, V. I.
ACTES.
Chap. 21, v. 19.
01 Nous nous embarquâmes,
après nous être séparés d'eux,
et nous allâmes directement à
Cos\ le lendemain à Khodes^
2 et de là à Patara^ Et ayant
trouvé un navire qui faisait la
traversée vers la Phénicie, nous
3 montâmes et partîmes. Quand
nous fûmes en vue de l'île de
Chypre, nous la laissâmes à
gauche, poursuivant notre route
du côté de la Syrie, et nous
abordâmes à Tyr*, où le bâti-
ment devait décharger sa car-
4 gaison. Nous trouvâmes les
disciples, et nous restâmes là
sept jours. Les disciples, pous-
sés i^ar l'Esprit, disaient à Paul
de ne pas monter à Jérusalem.
5 Mais, lorsque nous fûmes au
terme des sept jours, nous nous
acheminâmes pour partir, et
tous nous accompagnèrent avec
leurs femmes et leurs enfants
jusque hors de la ville. Nous
nous mîmes à genoux sur le
6 rivage, et no«s priâmes. Puis,
ayant pris congé les uns des
autres, nous montâmes sur le
navire, et ils retournèrent chez
eux.
7 Achevant notre navigation,
nous allâmes de Tyr à Ptole-
maïs^, où nous saluâmes les
frères, et passâmes un jour avec
eux.
8 Nous partîmes le lendemain,
et nous arrivâmes à Césarée *'.
Etant entrés dans la maison de
Philippe l'évangéliste, qui était
l'un des sept'', nous logeâmes
' Cos, petite ile, très rapprochée de la
côte d'Asie.
^ Rhodes, ca^sitale de l'île de même nom,
célèbre par son colosse, l'une des sept mer-
veilles du monde.
^ Patara, port sur le littoral asiatique,
dans la province de Lycie.
* Tyr, voy. note sur Matth. xi. 21.
■* Ptolemdis, aujourd'hui Saiut-Jean-
d'Acre, anciennement Acco.
* Césarée, voy. note sur vin. 40.
' Des sept, des sept diacres, voy. vi. 5.
chez lui. Il avait quatre filles 9
vierges, qui prophétisaient.
Comme nous étions là depuis LO
plusieurs jours, un prophète,
nommé Agabus\ descendit de
Judée, et vint nous trouver. Il 11
prit la ceinture de Paul, se lia
les pieds et les mains, et dit:
Voici ce que déclare le Saint-
Esprit : L'homme à qui appar-
tient cette ceinture, les Juifs le
lieront de la même manière à
Jérusalem, et le livreront entre
les mains des païens. Quand 12
nous entendîmes cela, nous et
ceux de l'endroit, nous priâmes
Paul de ne pas monter à Jéru-
salem. Alors il répondit : Que 13
faites-vous, en j^leurant et en
me bx'isant le cœur? Je suis
prêt, non seulement à être lié,
mais encore à mourir à Jéru-
salem pour le nom du Seigneur
Jésus. Comme il ne se laissait 14
pas persuader, nous n'insistâmes
pas, et nous dîmes : Que la
volonté du Seigneur se fasse !
Après ces jours-là, nous fîmes 15
nos préparatifs, et nous mon-
tâmes à Jérusalem. Quelques 16
disciples de Césarée vinrent
aussi avec nous, et nous con-
duisirent chez un nommé Mna-
son, de l'île de Chypre, ancien
disciple, chez qui nous devions
loger.
Paul à Jérusalem. — Entrée dans le temple
avec quatre Juifs aj'ant fait un voeu. —
Emeute provoquée par des Juifs d'Asie. —
Paul saisi et maltraité par le peuple. —
Intervention du tribun et des soldats ;
arrestation de Paul.
Lorsque nous arrivâmes à 17
Jérusalem, les frères nous reçu-
rent avec joie. Le lendemain, 18
Paul se rendit avec nous chez
Jacques, et tous les anciens
s'y réunirent. Après les avoir 19
salués, il raconta en détail ce
' Agabus, déjà mentionné xi. 28.
188
Chap. 21, V. 19.
ACTES.
Chap, 21, v. 37.
que Dieu avait fait au milieu
des païeUvS par son ministère.
20 Quand ils l'eurent entendu, ils
glorifièrent Dieu. Puis ils lui
dirent : Tu vois, frère, combien
de milliers ^ de Juifs ont cru,
et tous sont zélés poiu' la loi.
21 Or, ils ont appris que tu en-
seignes à tous les Juifs qui sont
parmi les païens à renoncer à
Moïse, leur disant de ne pas
circoncire les enfants et de ne
pas se conformer aux coutumes.
22 Que faire donc? Sans aucun
doute la multitude se rassem-
blera, car on saura que tu es
23 venu. C'est pourquoi fais ce
que nous allons te dire. Il y
a parmi nous quatre hommes
24 qui ont lait un vœu ; prends-
les avec toi, purifie-toi avec eux,
et pourvois à leur dépense ", afin
qu'ils se rasent la tête^. Et
ainsi tous sauront que ce qu'ils
ont entendu dire sur ton compte
est faux, mais que toi aussi tu
te conduis en observateur de
25 la loi. A l'égard des païens qui
ont cru, nous avons décidé et
nous leur avons écrit qu'ils eus-
sent à s'abstenir des viandes
sacrifiées aux idoles, du sang,
des animaux étouffés, et de
26 l'impudicité *. Alors Paul prit
ces hommes, se purifia, et entra
le lendemain dans le temple
avec eux, pour annoncer à quel
jour la 2^urification serait ac-
complie et l'ofii-ande présentée
pour chacun d'eux.
27 Sur la fin des sept jours, les
Juifs d'Asie, ayant vu Paul dans
le temple, soulevèrent toute la
foule, et mirent les mains sur
28 lui, en criant : Hommes Israé-
' Milliers, grec myriades.
^ Dépense, nécessitée par des sacrifices et
des offrandes. Voy. Nomb. vi.
' En signe de l'accomplissement des obliga-
tions et cérémonies prescrites par la loi.
* Comp. XV. 19-20, 28-29.
189
lites, au secours! Voici l'homme
qui prêche jjartout et à tout le
monde contre le peuple, contre
la loi et contre ce lieu ; il a
même introduit des Grecs dans
le temple, et a j^rofané ce saint
lieu. Car ils avaient vu aupara- 29
vant Trophime d'Éjjhèse avec lui
dans la ville, et ils crojaient que
Paul l'avait fait entrer dans le
temple.
Toute la ville fut émue, et le 30
peuple accourut de toutes parts.
Ils se saisirent de Paul, et le
traînèrent hors du temple, dont
les portes furent aussitôt fermées.
Comme ils cherchaient à le tuer, 31
le bruit vint au tribun ^ de la
cohorte que tout Jérusalem
était en confusion. A l'instant 32
il prit des soldats et des cen-
teniers, et courut à eux. Voyant
le tribun et les soldats, ils cessè-
rent de frapper Paul. Alors le 33
tribun s'approcha, se saisit de
lui, et le fit lier de deux chaînes.
Puis il demanda qui il était, et
ce qu'il avait fait. Mais dans la 34
foule les uns criaient d'une ma-
nière, les autres d'une autre ; ne
pouvant donc rien ajîprendre
de certain, à cause du tumulte,
il ordonna de le mener dans la
forteresse ^ Lorsque Paid fut 35
sur les degrés, il dut être porté
par les soldats, à cause de la
violence de la foule ; car la mul- 36
titude du peuple suivait, en
criant : Fais-le mourir !
Discours de Paul, debout sur les degrés de
la forteresse. — Nouveau tumulte. — Sur le
point d'être battu de verges, Paul se déclare
citoyen romain.
Au moment d'être introduit 37
' Tribun, chef militaire, commandant de
la cohorte.
'^ La forteresse Antonia, à l'angle nord-
ouest de l'enceinte du temple ; comme l'em-
placement dominait la terrasse du temple,
ou y arrivait par des marches ou degrés,
comp. V. 35. C'est là que la garnison romaine
était casemée.
Chap. 21, V. 37.
ACTES.
Chap. 22, v. 20,
dans la forteresse, Paul dit au
tribun : M'est-il permis de te
dire quelque chose ? Le tribun
38 répondit : Tu sais le grec ? Tu
n'es donc pas cet Égyptien qui
s'est révolté dernièi-emeut, et
qui a enunené dans le désert
39 quatre mille brigands ? Je suis
Juif, reprit Paul, de Tarse en
Cilicie, citoyen d'une ville qui
n'est pas sans importance. Per-
mets-moi, je te prie, de parler au
40 peuple. Le tribun le lui ayant
permis, Paul, debout sur les
degrés, fit signe de la main au
peuple. Un profond silence
s'établit, et Paul, parlant en
langue hébraïque, dit :
00 Hommes frères et pères,
écoutez ce que j'ai maintenant
à vous dire pour ma défense !
2 Lorsqu'ils entendirent qu'il
leur parlait en langue hébraïque,
ils redoublèrent de silence. Et
Paul dit :
3 Je suis Juif, né à Tarse en
Cilicie ; mais j'ai été élevé dans
cette ville-ci, et instruit aux pieds
de Gamaliel ' dans la connais-
sance exacte de la loi de nos
pères, étant plein de zèle pour
Dieu, comme vous l'êtes tous
4 aujourd'hui. J'ai persécuté à
mort cette doctrine, liant et met-
tant en prison hommesetfemmes.
5 Le grand prêtre et tout le collège
des anciens m'en sont témoins.
J'ai même reçu d'eux des lettres
pour les frères de Damas, où je
me rendis afin d'amener liés à
Jérusalem ceujx qui se trouvaient
là et de les faire punir ".
6 Comme j'étais en chemin, et
que j'approchais de Damas, tout
à coup, vers midi, une grande
lumière venant du ciel resplen-
7 dit autour de moi. Je tombai
par teiTc, et j'entendis une voix
' Gamaliel, l'un des plus célèbres docteurs
juifs; comp. v. 34.
^ Comp. IX. 1 et suiv.
190
qui me disait : Saul, Saul, pour-
quoi me persécutes-tu ? Je ré- 8
pondis : Qui es-tu. Seigneur ?
Et il me dit: Je suis Jésus de
Nazareth, que tu persécutes.
Ceux qui étaient avec moi virent 9
bien la lumière, mais ils n'enten-
dirent pas la voix de celui qui
parlait. Alors je dis: Que ferai- 10
je, Seigneur ? Et le Seigneur me
dit: Lève-toi, va à Damas, et là
on te dira tout ce que tu dois
faire. Comme je ne voyais rien, 11
à cause de l'éclat de cette lu-
mière, ceux qui étaient avec moi
me prirent par la main, et j'arrivai
à Damas.
Or, un nommé Ananias, homme 12
pieux selon la loi, et de qui tous
les Juifs demeurant à Damas
rendaient un bon témoignage,
vint se présenter à moi, et me 13
dit: Saul, mon libère, recouvre
la vue. Au même instant, je
recouvrai la vue et je le regardai.
Il dit : Le Dieu de nos pères t'a 14
destiné à connaître sa volonté, à
voir le Juste, et à entendre les
paroles de sa bouche ; car tu lui 15
serviras de témoin, auprès de
tous les hommes, des choses que
tu as vues et entendues. Et 16
maintenant, que tardes-tu? Lève-
toi, sois baptisé, et lavé de tes
péchés, en invoquant le nom du
Seigneur \
De retour à Jérusalem, comme 17
je priais dans le temple, je fus
ravi en extase, et je vis le Sei- 18
gneur " qui me disait : Hâte-toi,
et sors promptement de Jéru-
salem, parce qu'ils ne recevront
pas ton témoignage sur moi.
Et je dis : Seigneur, ils savent 19
eux-mêmes que je faisais mettre
en ptrison et battre de verges
dans les synagogues ceux qui
croyaient en toi, et que, lorsqu'on 20
Le nom du Seigneur, grec son nom.
Je vis le Seigneur, grec je le vis.
Chap. 22, V. 20.
ACTES.
Chap. 23, v. 10.
répandit le sang d'Etienne, ton
témoin, j'étais moi-niêmeprésent,
joignant mon approbation à celle
des autres, et gardant les vête-
ments de ceux qui le faisaient
21 mourir. Alors il me dit: Va,
je t'enverrai au loin vers les
nations \ . . .
22 Ils l'écoutèrent jusqu'à cette
parole. Mais alors ils élevèrent
la voix, disant : Ôte de la terre
un pareil homme ! Il n'est pas
23 digne de vivre. Et ils poussaient
des cris, jetaient leurs vêtements,
lançaient de la poussière en l'air.
24 Le tribun commanda de faire
entrer Paul dans la forteresse, et
de lui donner la question par le
fouet, afin de savoir pour quel
motif ils criaient ainsi contre lui.
25 Lorsqu'on l'eut exposé au fouet,
Paul dit au centenier qui était
présent : Vous est-il j^ermis de
battre de verges un citoyen ro-
main ^ qui n'est pas même con-
26 damné ? A ces mots, le centenier
alla vers le tribun pour l'avertir,
disant : Qiie vas-tu faii'e ? Cet
27 homme est Romain. Et le tribun,
étant venu, dit à Paul : Dis-moi,
es-tu Romain ? Oui, répondit-il.
28 Le tribun rej^rit : C est avec
beaucoup d'argent que j'ai acquis
ce droit de citoyen. Et moi, dit
Paul, je l'ai par ma naissance.
29 Aussitôt ceux qui devaient lui
donner la question se retirèrent,
et le tribun, voyant que Paul
était Romain, fut dans la crainte
jjarce qu'il l'avait fait lier.
Paul comparaissant devant le sanhédrin.
30 Le lendemain, voulant savoir
avec certitude de quoi les Juifs
l'accusaient, le tribun lui fit ôter
ses liens, et donna l'ordre aux
chefs des prêtres et à tout le
sanhédrin de se réunir ; puis,
' Les nations, les peuples païens.
^ Voy. note sur xvi. 37.
faisant descendre^ Paul, il le
plaça au milieu d'eux.
Paul, les regards fixés sur 23
le sanhédrin, dit : Honmies
frères, c'est en toute bonne con-
science que j'ai vécu jusqu'à ce
jour d'une manière conforme à la
loi de Dieu. . . .
Le grand prêtre Ananias or- 2
donna à ceux qui étaient i^rès de
lui de le frapper sur la bouche.
Alors Paul lui dit : Dieu te frap- 3
pera, muraille blanchie ! Tu es
assis pour me juger selon la loi,
et tu violes la loi en ordonnant
qu'on me frappe ! Ceux qui 4
étaient près de lui dirent : Tu
insultes le grand prêtre de Dieu!
Et Paul dit : Je ne savais pas, 5
frères, que ce fût le grand prêtre ;
car il est écrit : Tu ne par-
leras pas mal du chef de ton
peuple.
Paul, sachant qu'une partie de 6
l'assemblée était composée de
sadducéens et l'autre de phari-
siens, s'écria dans le sanhédrin :
Hommes frères,je suis pharisien,
fils de pharisiens : c'est à cause
de l'espérance et de la résurrec-
tion des morts que je suis mis
en jugement. Quand il eut dit 7
cela, il s'éleva une discussion
entre les pharisiens et les saddu-
céens, et l'assemblée se divisa.
Car les sadducéens disent qu'il 8
n'y a point de résurrection, ni
d'ange et d'esprit, tandis qvic les
pharisiens affirment les deux
choses. Il y eut une grande 9
clameur, et quelques scribes du
I^arti des pharisiens, s'étant levés,
engagèrent un vif débat, et di-
rent : Nous ne trouvons aucun
mal en cet homme ; peut-être un
esprit ou un ange lui a-t-il parlé.
Comme la discorde allait crois- 10
sant, le tribun, craignant que
' Faisant descendre de la forteresse, voy.
note sur xxi. 34.
191
Chap. 23, V. lo.
ACTES.
Chap. 23, v. 30.
Paul ne fût mis eu pièces par ces
geus, fit desceudre les soldats
pour l'enlever du milieu d'eux
et le conduire à la forteresse.
11 La nuit suivante, le Seigneur
apparut à Paul, et dit : Prends
courage ; car, de même que tu
as rendu témoignage de moi dans
Jérusalem, il faut aussi que tu
rendes témoignage dans Eome.
Complot des Juifs contre Paul. — Ordre de le
conduire à Césarée.
12 Quand le jour fut venu, les
Juifs formèrent un complot, et
firent des imprécations contre
eux-mêmes, en disantqu'ils s'abs-
tiendraient de manger et de boii'e
jusqu'à ce qu'ils eussent tué Paul.
13 Ceux qui formèrent ce complot
14 étaient plus de quarante, et ils
allèrent trouver les chefs des
prêtres et les anciens, auxquels
ils dirent : Nous nous sommes
engagés, avec des imprécations
contre nous-mêmes, à ne rien
manger jusqu'à ce que nous
15 ayons tué Paul. Vous donc,
maintenant, adressez-vous avec
le sanhédrin au tribun, pour qu'il
l'amène devant vous, comme si
vous vouliez examiner sa cause
plus exactement ; et nous, avant
qu'il approche, nous sommes
prêts à le tuer.
16 Lefilsdela sœur de Paul, ayant
eu connaissance du guet-apens,
alla dans la forteresse en informer
17 Paul. Paul appela l'un des cen-
teniers, et dit : Mène ce jeune
homme vers le tribun, car il a
quelque chose à lui rapporter.
18 Le centenier prit le jeune homme
avec lui, le conduisit vers le
tribun, et dit : Le prisonnier
Paul m'a appelé, et il m'a prié
de t'amener ce jeune homme, qui
19 a quelque chose à te dire. Le
tribun, prenant le jeune homme
par la main, et se retirant à l'é-
cart, lui demanda : Qu'as-tu à
m'annoncer ? Il répondit : Les 20
Juifs sont convenus de te prier
d'amener Paul demain devant le
sanhédrin, comme s'ils voulaient
s'enquérir de lui plus exacte-
ment. Ne les écovite pas, car 21
plus de quarante d'entre eux lui
dressent un guet-apens, et se
sont engagés, avec des impréca-
tions contre eux-mêmes, à ne
rien manger ni boire jusqu'à ce
qu'ils l'aient tué ; maintenant ils
sont prêts, et n'attendent que
ton consentement. Le tribun 22
renvoya le jeune homme, après
lui avoir recommandé de ne
parler à personne de ce rapport
qu'il lui avait fait.
Ensuite il appela deux des 23
centeniers, et dit : Tenez prêts,
dès la troisième heure de la
nuit S deux cents soldats, soix-
ante-dix cavaliers et deux cents
archers, pour aller jusqu'à Cé-
sarée. Qu'il y ait aussi des mon- 24
tures pour Paul, afin qu'on le
mène sain et sauf au gouverneur
Félix ^ Il écrivit une lettre ainsi 25
conçue :
Claude Lysias au très excel- 26
lent gouverneur Félix, salut !
Cet homme, dont les Juifs 27
s'étaient saisis, allait être tué par
eux, lorsque je survins avec des
soldats et le leur enlevai, ayant
appris qu'il était Romain. Vou- 28
lant connaître le motif pour le-
quel ils l'accusaient, je l'amenai
devant leur sanhédrin. J'ai 29
trouvé qu'il était accusé au sujet
de questions relatives à leur loi,
mais qu'il n'avait commis aucun
crime qui méritât la mort ou la
prison. Informé que les Juifs 30
lui dressaient des embûches, je
te l'ai aussitôt envoyé, en faisant
savoir à ses accusateurs qu'ils
' Neuf heures du soir.
^ Félix, nommé procurateur de la Judée
par l'empereur Claude, dont il avait été l'af-
franchi.
192
Chap. 23, V. 30. ACTES
i s'adresser eux-mêmes
Chap. 24, v. 17.
eussent
à toi.
Adievi.
31 Les soldats, selon l'ordre qu'ils
avaient reçu, prirent Paul, et le
conduisirent pendant la nuit à
32 Antipatris \ Le lendemain, lais-
sant les cavaliers poursuivre la
route avec lui, ils retournèrent
33 à la forteresse. Arrivés à Cé-
sarée, les caA'aliers remirent la
lettre au gouverneur, et lui pré-
34 sentèrent Paul. Le gouverneur,
après avoir lu la lettre, demanda
de quelle province était Pavd.
Ayant appris qu'il était de la
35 Cilicie : Je t'entendrai, dit-il,
quand tes accusateurs seront
venus. Et il ordonna qvi'on le
gardât dans le prétoire-d'Hérodc.
PaulàCésarée. — Accusation et défense devant
le gouverneur Félix. — Entretien de Paul
avec Félix et sa femme Drusille.
O^ Cinq jours après, arriva le
grand prêtre Ananias,avec des
anciens et un orateur nommé
Tertulle. Ils portèrent plainte
au gouverneur contre Paul.
2 Paul fut appelé, et Tertulle
se mit à l'acciiser, en ces termes:
3 Très excellent Félix, tu nous
fais jouir d'une paix profonde,
et cette nation possède de salu-
taires institutions dues à tes
soins prévoyants: c'est ce que
nous reconnaissons en tout et
partout avec une entière grati-
4 tude. Mais, pour ne pas te
retenir davantage, je te prie
d'écouter, dans ta bonté, ce que
nous avons à dire en peu de
5 mots. Nous avons trouvé cet
homme qui est une peste, qui
excite des divisions parmi tous
' Antipatris, sur la route de Jérusalem à
Césarée, dix heures de marche environ.
" Le prétoire, palais jadis construit et
habité par Hérode le Grand, et servant dès
lors de résidence au gouverneur ; voy. encore
note sur Matth. xxvii. 27.
les Juifs du monde, qui est chef
do la secte des Nazaréens, et qui
même a tenté de profaner le
temple. Et nous l'avons arrêté. 6
[Nous avons voulu le juger selon
notre loi ; mais le tribun Lysias, 7
étant survenu, l'a arraché de nos
mains avec une grande violence,
en ordonnant à ses accusateurs 8
de venir devant toi.] Tu pourras
toi-même, en l'interrogeant, ap-
pi-endre de lui tout ce dont nous
l'accusons.
Les Juifs se joignirent à l'ac- 9
cusation, soutenant que les choses
étaient ainsi.
Après que le gouverneur lui 10
eut fait signe de parler, Paul
répondit :
Sachant que, depuis j^lusieurs
années, tu es juge ^ de cette
nation, c'est avec confiance que
je prends la parole jjour défendre
ma cause. Il n'y a pas plus de 11
douze jours, tu peux t'en assurer,
que je suis monté à Jérusalem
pour adorer. On ne m'a trouvé 12
ni dans le temple, ni dans les
synagogues, ni dans la ville, dis-
putant avec quelqu'un, ou provo-
quant un rassemblement séditieux
de la foule. Et ils ne sauraient 13
prouver ce dont ils m'accusent
maintenant. Je t'avoue bien que 14
je sers le Dieu de mes pères
selon la voie qu'ils api)ellent
une secte, croyant tout ce qui
est écrit dans la loi et dans les
prophètes, et ayant en Dieu cette 15
espérance, comme ils l'ont eux-
mêmes, qu'il y aura i;ne résur-
rection des justes et des injustes.
C'est pourquoi je m'eflorce d'à- 16
voir constamment une conscience
sans reproche devant Dieu et
devant les honmies. Après une 17
absence de plusieurs années, je
suis venu pour faire des aumônes
' Tu es juge ; l'administration de la justice
était une des attributions les plus importantes
des gouverneurs romains.
193
H
Chap. 24, V. 17.
ACTES.
Chap. 25, v. 11,
à ma nation, et pour présenter
18 des offrandes. Sur ces entre-
faites, quelques Juifs d'Asie
m'ont trouvé purifié dans le
temple, sans attroupement ni
19 tumulte. C'était à eux de pa-
raître en ta i^résence et de se
porter accusateurs, s'ils avaient
20 quelque chose contre moi. Ou
bien, que ceux-ci déclarent de
quel crime ils m'ont trouvé coup-
able, lorsque j'ai comparu devant
21 le sanhédrin, à moins que ce ne
soit uniquement de ce cx-i que
j'ai fait entendre au milieu d'eux:
C'est à cause do la résurrection
des morts que je suis aujourd'hui
mis en jugement devant vous.
22 Félix, qui savait assez exacte-
ment ce qui concernait cette
doctrine, les ajourna, en disant :
Quand le tribun Lysias sera
venu, j'examinerai votre affaire.
23 Et il donna l'ordre au centenier
de garder Paul, en lui laissant
une certaine liberté, et en n'em-
pêchant aucun des siens do lui
rendre des services.
24 Quelques jours après, Félix
vint avec Drusille\ sa femme,
qui était Juive, et il fit apjDcler
Paul. Il l'entendit sur la foi en
25 Christ. Mais, comme Paul dis-
courait sur la justice, sur la tem-
pérance, et sur le jugement à
venir, Félix effrayé dit : Pour
le moment retire-toi; quand j'en
trouverai l'occasion, je te rap-
26 pellerai. Il espérait en même
temps que Paul lui donnerait de
l'argent ; aussi l'envoyait-il cher-
cher assez fréquemment, pour
s'entretenir avec lui.
Paul détenu deux ans à Césarée. — Com-
parution devant le gouverneur Festus,
successeur de Félix. — Appel à l'empereur
romain.
27 Deux ans s'écoulèrent ainsi, et
^ Drusille, fille du roi Hérode Agrippa I
comp. note sur xii. 1.
Félix eut pour successeur Por-
cins Festus \ Dans le désir de
plaire aux Juifs, Félix laissa Paul
en prison.
Festus, étant arrivé dans la OK
province, monta trois jours
après de Césarée à Jérusalem.
Les chefs des prêtres et les 2
principaux d'entre les Juifs lui
portèrent plainte contre Paul.
Ils firent des instances auprès
de lui, et, dans des vues hostiles, 3
lui demandèrent comme une fa-
veur qu'il le fîtvenir à Jérusalem.
Ils préj^araient un guet-apens,
pour le tuer en chemin. Festus 4
répondit que Paul était gardé à
Césarée, et que lui-même devait
partir sous peu. Que les princi- 5
paux d'entre vous descendent
avec moi, dit-il, et, s'il y a quel-
que chose de coupable en cet
honnne, qu'ils l'accusent.
Festus ne passa que huit à dix 6
jours parmi eux, i^uis il descen-
dit à Césarée.
Le lendemain, s'étant assis sur
son tribunal, il donna l'ordre
qu'on amenât Paul. Quand il 7
fut arrivé, les Juifs qui étaient
venus de Jérusalem l'entourè-
rent, et portèrent contre lui de
nombreuses et graves accusa-
tions, qu'ils n'étaient pas en état
de prouver. Paul entreprit sa 8
défense, en disant : Je n'ai rien
fait de coupable, ni contre la loi
des Juifs, ni contre le temple, ni
contre César. Festus, désirant 9
plaire aux Juifs, répondit à Paul:
Veux-tu monter à Jérusalem, et
y être jugé sur ces choses en ma
l^résence? Paul dit: C'est de- 10
vaut le tribunal de César que je
comparais, c'est là que je dois
être jugé. Je n'ai fait aucun
tort aux Juifs, comme tu le sais
fort bien. Si j'ai commis quel- 11
' Festus, nommé procurateur de la Judée
par l'empereur Néron.
194
Chap. 25, V. II.
que -injuistice, ou (quelque crime
liigne de mort, je ne refuse pas
de mourir ; mais, si les choses
dont ils m'accusent sont fausses,
personne n'a le droit de me livrer
à eux. J'en appelle à César.
12 Alors Festus, après avoir délibéré
avec le conseil, répondit : Tu en
as appelé à César; tu iras devant
César.
Le roi Agrippa eu visite à Césarée. — Discours
de Paul devaut Agrippa.— Son innocence
reconnue par Agrippa.
13 Quelques jours après, le roi
Agrippa' et Bérénice" arrivèrent
à Césarée, pour saluer Festus.
14 Comme ils passèrent là plusieurs
jours, Festus exposa au roi l'af-
faire de Paul, et dit : Félix a
laissé prisonnier un honmie,
15 contre lequel, lorsque j'étais à
Jérusalem, les chefs des prêtres
et les anciens des Juifs ont porté
plainte, en demandant sa con-
16 damnation. Je leur ai répondu
que ce n'est pas la coutume des
Romains de liArer un homme,
avant que linculiaé ait été mis
en présence de ses accusateurs,
et qu'il ait eu la faculté de se dé-
fendre sur les choses dont on
17 l'accuse. Ils sont donc venus
ici, et, sans différer, je m'assis le
lendemain sur mon tribunal, et
je donnai l'ordre qu'on amenât
18 cet honune. Les accusateurs,
s'étant présentés, ne lui imjDutè-
rent rien de ce que je supposais;
19 ils avaient avec lui des discus-
sions relatives à leur religion
particulière, et à un certain Jésus
qui est mort, et que Paul affir-
20 mait être vivant. Ne sachant
quel parti prendre dans ce débat,
' il3rij9pa,IIérodeAgrippaII,filsd'Hérode
Agrippa I, et arrière-petit-fils d'Hérode le
Grand ; il régnait sur un petit territoire au
nord-est de la Palestine.
^ Bérénice, sœur d'Agrippa (et de Drusille,
XXIV. 24); à cette époque, veuve d'un prince
syrien.
ACTES. Chap. 26, v. 2.
je lui demandai s'il voulait aller
à Jérusalem, et y être jugé sur
ces choses. Mais Paul en ayant 21
appelé, pour que sa cause fût
réservée à la connaissance de
l'empereur, j'ai ordonné qu'on
le gardât jusqu'à ce que je l'en-
voyasse à César.
Agrippa dit à Festus : Je vou- 22
drais aussi entendre cet homme.
Demain, répondit Festus, tu
l'entendras.
Le lendemain donc. Agrippa 23
et Bérénice vinrent en grande
pompe, et entrèrent dans le lieu
de l'audience avec les tribuns
et les i^rincipaux de la ville.
Sur l'ordre de Festiis, Paul fut
amené.
Alors Festus dît: Roi Agrippa, 24
et vous tous qui êtes présents
avec nous, vous voyez cet
homme au sujet duquel toute
la multitude des Juifs s'est a-
dressée à moi, soit à Jérusalem,
soit ici, en s'écriant qu'il ne de-
vait plus vivre. Pour moi, ayant 25
reconnu qu'il n'a rien fait qui
mérite la mort, et lui-même en
ayant appelé à l'empereur, j'ai
résolu de le faire partir. Je n'ai 26
rien de certain à écrire à l'em-
pereur ' sur son compte ; c'est
pourquoi je l'ai fait paraître
devant vous, et surtout devant
toi, roi Agrippa, afin de savoir
qu'écrire, après qu'il aura été
examiné. Car il me semble ab- 27
surde d'envoyer un prisonnier,
sans indiquer de quoi on l'ac-
cuse.
Agrippa dit à Paul : Il t'est 26
permis de parler pour ta dé-
fense.
Et Paul, ayant étendu la main,
se justifia en ces termes :
Je m'estime heiireux, roi A- 2
grippa, d'avoir aujourd'hui à me
justifier devant toi de toutes les
A l'empereur, grec aïo maître.
195
II 2
Chap. 26,
choses
par les
V. 2.
ACTES.
Chap. 26, v. 24.
dont je sviis accusé
Juifs, car tu connais
parfaitement leurs coutumes
et leurs discussions. Je te
prie donc de m'écouter avec
patience.
4 Ma vie, dès les premiers temps
de ma jeunesse, est connue de
tous les Juifs, puisqu'elle s'est
passée à Jérusalem, au milieu de
5 ma nation. Us savent dejDuis long-
temps, s'ils veulent le déclarer,
que j'ai vécu pharisien, selon la
secte la plus rigide de notre
6 religion. Et maintenant, je suis
mis en jugement parce que
j'espère l'accomplissement de la
promesse que Dieu a faite à nos
7 pères, et à laquelle aspirent nos
douze tribus qui servent Dieu
continuellement nuit et jour.
C'est pour cette espérance, ô roi,
que je suis accusé par des Juifs !
8 Quoi ! vous semble-t-il incroy-
able que Dieu ressuscite les
morts ?
9 Pour moi, j'avais cru devoir
agir vigoureusement contre le
nom de Jésus de Nazareth.
10 C'est ce que j'ai fait à Jéru-
salem. J'ai jeté en prison plu-
sieurs des saints, ayant reçu ce
pouvoir des chefs des prêtres,
et, quand on les mettait à mort,
je joignais mon suffrage à celui
11 des autres. Je les ai souvent
châtiés dans toutes les syna-
gogues, et je les forçais à blas-
phémer. Dans mes excès de
fureur contre eux, je les per-
sécutais même jusque dans les
12
villes étrangères.
C'est dans ce but que je me
rendis à Damas, avec l'autorisa-
tion et la iDermission des chefs
13 des prêtres. Vers le milieu du
jour, ô roi, je vis en chemin
resplendir autour de moi et de
mes compagnons une lumière
venant du ciel, et dont l'éclat
14 surpassait celui du soleil. Nous
tombâmes tous par terre, et
j'entendis une voix qui me disait
en langue hébraïque : Savd, Saul,
pourquoi me persécutes-tu? Il
te serait dur de regimber contre
les aiguillons. Je répondis : 15
Qui es-tu. Seigneur? Et le Sei-
gneur dit : Je suis Jésus que
tu persécutes. Mais lève-toi, et 16
tiens-toi sur tes pieds ; car je
te suis api^aru pour t'établir
ministre et témoin des choses
que tu as vues et de celles pour
lesquelles je t'apparaîtrai. Je 17
t'ai choisi dii milieu de ce peuple
et du milieu des païens, vers
qui je t'envoie, afin que tu leur 18
ouvres les yeux, pour qu'ils
passent des ténèbres à la lumièi'e
et de la puissance de Satan à
Dieu, pour qu'ils reçoivent, par
la foi en moi, le pardon des
péchés et l'héritage avec les
sanctifiés.
En conséquence, roi Agrippa, 19
je n'ai point résisté à la vision
céleste : à ceux de Damas d'à- 20
bord, i^uis à Jérusalem, dans
toute la Judée, et chez les
païens, j'ai prêché la rei^entance
et la conversion à Dieu, avec la
pratique d'œuvres dignes de la
repentance. Voilà pourquoi les 21
Juifs se sont saisis de moi dans
le temple, et ont tâché de me
faire périr. Mais, grâce au se- 22
cours de Dieu, j'ai subsisté
jusqu'à ce jour, rendant té-
moignage devant les petits et
les grands, sans m'écarter en
rien de ce que les prophètes et
Moïse ont déclaré devoir arriver,
savoir que le Christ souffrirait, 23
et que, ressuscité le premier
d'entre les morts, il annoncerait
la lumière au peuple et aux
nations \
Comme il parlait ainsi pour 24
' Au peuple
imïennes.
d'Israël et aux nations
196
Chap. 26, V. 24.
sa justification, Festus
haute voix : Tu es fou,
Ton ffi-and savoir te fait
ACTES.
Chap. 27, v. 12.
dit à
Paul !
j^ii^.ivi oi^.w.x ^v. ...X. dérai-
sonner.
25 Je ne suis point fou, très
excellent Festus, répliqua Paul ;
ce sont, au contraire, des paroles
de vérité et de bon sens que je
26 prononce. Le roi est instruit
de ces choses, et je lui en parle
librement ; car je suis persuadé
(|u"il n'en ignore aucinie, puis-
que ce n'est pas en cachette '
27 qu'elles se sont passées. Crois-
tu aux prophètes, roi Agrippa"?
... Je sais que t\\ j crois.
28 Et Agrippa dit à Paul : Tu vas
bientôt me persuader de devenir
29 chrétien. Paul répondit : Que
ce soit bientôt ou que ce soit
tard, plaise à Dieu que non
seulement toi, mais encore tous
ceux qui m'écoutent aujourd'hui,
vous deveniez tels cjue je suis,
à l'exception de ces liens !
30 Le roi, le gouverneur, Béré-
nice, et tous ceux qui étaient
31 assis avec- eux, se levèrent, et,
en se retirant, ils se disaient les
uns aux autres : Cet homme n'a
rien fait qui mérite la mort ou
32 la prison. Et Agrippa dit à
Festus : Cet homme pouvait être
relâché, s'il n'en eût pas appelé
à César.
Départ de Paul pour Eome.-
uaufrage.
-Navigation et
27 Lorsqu'il fut décidé que
nous nous embarquerions
pour l'Italie, on remit Paul et
quelques autres prisonniers à
un centenier de la cohorte
2 Auguste, nonnné Julius. Nous
montâmes sur lui navire d'Adra-
mytte ", qui devait côtoyer l'Asie,
et nous partîmes, ayant avec
' J^7i cachette, grec dans un coin.
' Adramytte, ville sur la cote de
dans l'Asie mineure.
Mvsi
nous Aristarque, Macédonien de
Thessalonique.
Le jour suivant, nous abor- 3
dames à Sidon ; et Julius, qui
traitait Paul avec bienveillance,
lui ijermit d'aller chez ses amis
et de recevoir leurs soins.
Partis de là, nous longeâmes 4
l'île de Chypre, parce que les
vents étaient contraires. Après 5
avoir traversé la mer qiù baigne
la Cilicie et la Pamphylie, nous
arrivâmes à Myra en Lycie. Et 'j
là, le centenier, ayant troi;vé un
navire d'Alexandrie qui allait
en Italie, nous y fit monter.
Pendant phisieurs jours nous 7
naviguâmes lentement, et ce ne
fut pas sans difficidté que nous
atteignîmes la haxiteur de C'nide\
où le venl ne nous permit pas
d'aborder. Nous passâmes au-
dessous de l'île de Crète ", du
côté de Salmone ^ Nous la 8
côtoyâmes avec j)eine, et nous
arrivâmes à un lieu nommé
Beaux-Ports, près duquel était
la ville de Lasée.
Un temps assez long s'était 9
écoulé, et la navigation devenait
dangereuse, car l'époque même
du jeûne* était déjà passée.
C'est poiu-quoi Paul avertit les 10
autres, en disant : O hommes,
je vois que la navigation ne se
fera pas sans péril et sans beau-
coup de donmiage, non seule-
ment lîour la cargaison et pour
le navire, mais encore pour nos
personnes. Le centenier écouta 11
le pilote et le patron du navire
plutôt que les paroles de Paul.
Et comme le port^ n'était pas 12
' Cnide, ville de l'Asie mineure, sur un
promontoire de même nom.
■ Crète, grande lie, aujourd'hui Candie.
' Salmone, promontoire à l'est de l'Ile de
Crète.
* Dii jeihie, ou jour des expiations, grande
fête des .Tuifs. dont l'époque correspond à la
fin de septembre, vers l'équinoxe d'automne.
Le port, Beaux-Ports, v. 8.
19';
Chap. 2T, V. 12.
ACTES.
Chap. 27, v. 33.
bon pour hiverner, la plupart
furent d'avis de le quitter pour
tâcher d'atteindre Phénix, port
de Crète qui regarde le sud-
ouest et le nord-ouest, afin d'y
passer l'hiver.
13 Un léger vent du sud vint
à souffler, et, se croyant maîtres
de leur dessein, ils levèrent
l'ancre et côtoyèrent de près
14 l'île de Crète. Mais bientôt un
vent impétueux, qu'on apj)elle
Euroclydon, se déchaîna sur
15 l'île. Le navire fut entraîné,
sans pouvoir lutter contre le
vent, et nous nous laissâmes
16 aller à la dérive. Nous pas-
sâmes au-dessous d'une petite
île nommée Clauda, et nous
eûmes de la peine à manœuvrer
17 la chaloupe ; après l'avoir hissée,
on se servit des moyens de
secours pour ceindre le navire \
et, dans la crainte do tomber
sur la Syrte^, on abaissa les
voiles. C'est ainsi qu'on se
laissa emi^orter par le vent.
18 Comme nous étions violemment
battus de la tempête, le lende-
main on jeta la cargaison à la
19 mer, et le troisième jour nous
y lançâmes de nos propres mains
20 les agrès du navire. Le soleil
et les étoiles ne parurent pas
pendant plusieurs jours, et la
tempête était si forte que nous
perdîmes enfin toute espérance
de nous sauver.
21 On n'avait pas mangé depuis
longtemps. Alors Paul, se tenant
au milieu d'eux, leu^r dit: O
hommes, il fallait m'écouter et
ne pas partir de Crète, afin
d'éviter ce péril et ce dommage.
22 Maintenant je vous exhorte à
pi'endre covirage ; car aucun de
' Au moj-en de câbles passés sous la quille
et autour des parois latérales du navire.
" La Syrte, ou les Syrtes, deux célèbres
bancs de sable sur la côte septentrionale de
rAfrique.
vous ne périra, et il n'y aura
de perte que celle du navire.
Un ange du Dieu à qui j'ap- 23
partions et que je sers m'est
apparu cette nuit, et m'a dit:
Paul, ne crains point ; il faut 24
que tu comparaisses devant
César, et voici. Dieu t'a donné
tous ceux qui naviguent avec
toi. C'est pourquoi, ô hommes, 25
rassurez-vous, car j'ai cette con-
fiance en Dieu qu'il en sera
comme il m'a été dit. Mais 26
nous devons échouer sur une
île.
La quatorzième nuit, tandis 27
que nous étions ballottés sur
l'Adriatique', les matelots, vers
le milieu de la nuit, eurent
l'idée qu'on approchait de quel-
que terre. Ayant jeté la sonde, 28
ils trouvèrent vingt brasses ; un
peu plus loin, ils la jetèrent de
nouveau, et trouvèrent quinze
brasses. Dans la crainte de 29
heurter contre des écueils, ils
jetèrent quatre ancres de la
poupe, et attendirent le jour
avec impatience.
Mais, comme les matelots 30
cherchaient à s'échapper du
navire, et mettaient la chaloupe
à la mer sous prétexte de porter
en avant des ancres de la proue,
Paul dit au centenier et aux 31
soldats : Si ces hommes ne
restent pas dans le navire, vous
ne pouvez être sauvés. Alors 32
les soldats coupèrent les cordes
de la chalouj^e, et la laissèrent
tomber.
Avant que le jour parût, Paul 33
exhorta tout le monde à prendre
de la nourriture, disant : C'est
aujourdhui le quatorzième jour
^ L'Adriatique; ce terme, dont la significa-
tion est aujourd'hui restreinte à ce qu'on
appelle le golfe Adriatique, s'appliquait
anciennement à toute la portion de la Mé-
diterranée comprise entre la Grèce et
l'Italie.
198
Chap. 27, V. 33.
ACTES.
Chap. 28, v. 10.
que vous êtes dans l'attente et
que vous persistez à vous ab-
34 stenir de manger. Je vous invite
donc à prendre de la nourriture,
car cela est nécessaire pour votre
salut, et il ne se perdra pas un
cheveu de la tête d'aucun de
35 vous. Ayant ainsi i)arlé, il prit
du pain, et, après avoir rendu
grâces à Dieu devant tous, il
le rompit, et se mit à manger.
36 Et tous, rejîrenant courage, man-
37 gèrent aussi. Nous étions, dans
le navire, deux cent soixante-
38 seize personnes en tout. Quand
ils eurent mangé suffisamment,
ils allégèrent le navire en jetant
le blé à la mer.
39 LorsqiTc le jour fut venu, ils
ne reconnurent point la terre ;
mais, ayant aperçu un golfe avec
une plage, ils résolurent d'y
pousser le navire, s'ils le pou-
40 valent. Ils délièrent les ancres
pour les laisser aller dans la
mer, et ils relâchèrent en même
temps les attaches des gouver-
nails ; puis ils mirent au vent
la voile d'artimon, et se dirigè-
41 rent vers le rivage. Mais ils
rencontrèrent une langue de
terre, où ils firent échouer le
navire ; et la proue, s'étant en-
gagée, resta immobile, tandis
que la poupe se brisa par la
violence des vagues.
42 Les soldats furent d'avis de
tuer les ijrisonniers, de peur que
quelqu'un d'eux ne s'échappât
43 à la nage. Mais le centenier,
qui voulait sauver Paul, les
empêcha d'exécuter ce dessein.
Il ordonna à ceux qui savaient
nager de se jeter les premiers
dans l'eau j^our gagner la terre,
44 et aux autres de se mettre sur
des planches ou sur des dé-
bris du navire. Et ainsi tous
parvinrent à terre sains et
saufs.
Trois mois dans l'île de Malte.^Arrivée à
Eome. — Ciaptivité et prédication de Paul
à Rome pendant deux ans.
Après nous être sauvés, OQ
nous reconnûmes que l'île
s'appelait Malte.
Les barbares nous témoigné- 2
rent une bienveillance peu
commune; ils allumèrent du
feu, et nous accueillirent tous
par une i^luie battante et par
le froid. Paul ayant ramassé 3
un tas de broussailles et l'ayant
mis au feu, une vipère en sortit
par l'effet de la chaleur et s'at-
tacha à sa main. Quand les 4
barbares virent l'animal siisj^endu
à sa main, ils se dirent les uns
aux autres : Assurément cet
homme est un meurtrier, puis-
que la Justice ^ n'a pas voulu
le laisser vivre, après qu'il a été
sauvé de la mer. Paul secoua 5
l'animal dans le feu, et ne
ressentit aucun mal. Ces gens 6
s'attendaient à le voir enfler ou
tomber mort subitement ; mais,
après avoir longtemps attendu,
voyant qu'il ne lui arrivait aucun
mal, ils changèrent d'avis et
dirent que c'était un dieu.
Il y avait, dans les environs, 7
des terres appartenant au j^i'iu-
cijjal personnage de l'île, nommé
Publius, qui nous reçut et nous
logea pendant trois jours de la
manière la j^lus amicale. Le 8
père de Publius était alors au
lit, malade de la fièvre et de la
dysenterie ; Paul, s'étant rendu
vers lui, pria, lui imposa les
mains, et le guérit. Là-dessus, 9
vinrent les autres malades de
l'île, et ils furent guéris. On 10
nous rendit de gTands honneurs,
et, à notre départ, on nous
fournit les choses dont nous
avions besoin.
' La Justice, mot par lequel il faut entendre
la personnification d'une divinité de la my-
tliologie païenne.
199
Chap. 28, V. II.
ACTES.
Chap. 28, v. 28.
1 1 Après un séjour de trois mois,
nous nous embarquâmes sur un
navire d'Alexandrie, qui avait
j)assé l'hiver dans l'île, et qui
portait pour enseigne les Dios-
12 cures'. Ayant abordé à Syra-
caise ", nous y restâmes trois
1 3 jours. De là, en suivant la
côte ^ nous atteignîmes Reggio * ;
et, le vent du midi s'étant levé
le lendemain, nous fîmes en
deux jours le trajet jusqu'à
14 Pouzzoles^ ofi nous trouvâmes
des frères qui nous prièrent de
passer sept jours avec eux. Et
c'est ainsi que nous allâmes" à
15 Rome. De Rome vinrent à notre
rencontre, jusqu'au Forum d'Ap-
pius' et aux Trois-Tavernes *,
les frères qui avaient entendu
parler de nous. Paul, en les
voyant, rendit grâces à Dieia.
et i^rit courage.
IG Lorsque nous fûmes arrivés à
Rome, on permit à Paul de
demeurer en son particulier,
avec un soldat qui le gardait.
17 Au bout de trois jours, Paul
convoqua les principavix des
Juifs ; et, quand ils furent ré-
unis, il leur adressa ces paroles :
Hommes frères, sans avoir rien
fait contre le peuple ni contre
les coutumes de nos pères, j'ai
été mis en prison à Jérusalem
et livré de là entre les mains
18 des Romains ^ Ajjrès m'avoir
interrogé, ils voulaient me re-
lâcher, parce qu'il n'y avait en
' Les Dioscures, les fils jumeaux de Jupiter,
Castor et Pollux.
' Syracuse, capitale de l'île de Sicile.
' La côte, la côte de Sicile.
■■ Reggio, à l'extrémité sud-ouest de l'Italie.
^ Pouzzoles, près de Naples.
'' Nous allâmes, à pied depuis Pouzzoles.
^ Forum d'Appius, ville aujourd'hui dé-
truite, à 64 kilom. de Rome.
' Trois-Tavernes, hôtellerie, à 49 kilom.
de Rome.
° C'est-à-dire, conduit à Césarée pour
comparaître devant le gouverneur romain,
voy. XXIII. 23 et suiv.
moi rien qui méritât la mort.
Mais les Juifs s'y opposèrent, 19
et j'ai été forcé d'en appeler
à César, n'ayant du reste aucun
dessein d'accuser ma nation.
Voilà pourqiioi j'ai demandé à 20
vous voir et à vous parler ; car
c'est à cause de l'espérance d'Is-
raël que je porte cette chaîne.
Ils lui répondirent : Nous 21
n'avons reçu de Judée auciine
lettre à ton sujet, et il n'est
venu aucun frère qui ait rapporté
ou dit du mal de toi. Mais nous 22
voudrions apprendre de toi ce
que tu penses, car nous savons
que cette secte rencontre par-
tout de l'opposition.
Ils lui fixèrent un jour, et 23
plusieurs vinrent le trouver dans
son logis. Paid leur annonça
le royaume de Dieu, en rendant
témoignage, et en cherchant, par
la loi de Moïse et par les
prophètes, à les persuader de ce
qui concerne Jésus. L'entretien
dura depuis le matin jusqu'au
soir. Les uns furent persuadés 24
par ce qu'il disait, et les autres
ne crurent point. Comme ils 25
se retiraient en désaccord, Paul
n'ajouta que ces mots : C'est
avec raison que le Saint-Esprit,
parlant à vos pères par le pro-
phète Esaïe, a dit : Va vers ce 2(5
peuple, et dis : Vous entendrez
de vos oreilles, et vous ne com-
prendrez point ; vous regarderez
de vos yeux, et vous ne verrez
point. Car le cœur de ce peuple 27
est devenu insensible ; ils ont
endurci leurs oreilles, et ils ont
fermé leurs yeux, de peur qu'ils
ne voient de leurs yeux, qu'ils
n'entendent de leurs oreilles,
qu'ils ne comprennent de leur
cœur, qu'ils ne se convertissent,
et que je ne les guérisse. Sachez 28
donc que ce salut de Dieu a
été envoyé aux païens, et qu'ils
l'écouteront.
200
Chap. 28, V. 29. ACTES.— ROMAINS. Chap. 1, v. 17.
29 [Lorsqu'il eut dit cela, les Juifs
s'en allèrent, discutant vivement
entre eux.]
30 Paul demeura deux ans entiers
dans une maison quil avait louée.
Il recevait tous ceux qui venaient
le voir, prêchant le royaume de 31
Dieu et enseignant ce qui con-
cerne le Seigneur Jésus-Christ,
en toute liberté et sans obstacle.
EPITRE DE PAUL
AUX ROMAINS
Adresse et salutation.
I Paul, serviteur de Jésus-Christ,
appelé à l'apostolat, mis à part
pour annoncer l'Evangile de
2 Dieu, — qui avait été promis au-
paravant de la part de Dieu par
ses prophètes dans les saintes
3 Écritures, et qui concerne son
Fils (né de la postérité de David,
4 selon la chair, et déclaré Fils
de Dieu d'une manière puissante,
selon l'Esi^rit de sainteté, par sa
résurrection d'entre les morts),
5 Jésus-Cluist notre Seigneur, par
qui nous avons reçu la grâce et
l'apostolat, pour amener en son
nom à l'obéissance de la foi tous
(5 les païens, parmi lesquels vous
êtes aussi, vous qui avez été
7 appelés par Jésus-Christ, — à tous
ceux qui sont à Rome, bien-
aimés de Dieu, apjîelés à être
saints: que la grâce et la paix
vous soient données de la part
de Dieu notre Père et du Sei-
gneur Jésus-Christ !
Amour de Paul pour les chrétiens de Rome. —
Son désir d'aller les voir.
8 Je rends d'abord grâces à mon
Dieu par Jésus-Christ, au sujet
de vous tous, de ce qi;e votre
foi est renommée dans le monde
9 entier. Dieu, qiic je sers en
mon esprit dans l'Evangile de
son Fils, m'est témoin que je
fais sans cesse mention de vous,
demandant continuellement dans 10
mes prières d'avoir enfin, p-Av sa
volonté, le bonheur d'aller vers
vous. Car je désire vous voir, 11
l)our vous communiquer quel-
que don spirituel, afin que vous 12
soyez afl'ermis, ou i^lutôt, afin
que nous soyons «encouragés
ensemble au milieu de vous par
la foi qui nous est commune, à
vous et à moi.
Je ne veux pas vous laisser 13
ignorer, frères, que j'ai souvent
formé le projet d'aller vous voir,
afin de recueillir quelque fruit
parmi vous, comme parmi les
autres nations ; mais j'en ai été
empêché jusqu'ici. Je me dois 14
aux Grecs et aux barbares, aux
savants et aux ignorants. Ainsi 15
je suis tout disposé à vous an-
noncer aussi l'Évangile, à vous
qui êtes à Rome.
La justice jwr la foi, sujet de l'épitre.
Car je n'ai point honte de IG
l'Évangile : c'est une puissance
de Dieu pour le salut de qui-
conque croit, du Juif première-
ment, puis du Grec, parce qu'en 1 7
lui est révélée la justice de
Dieu ^ par la foi et pour la foi,
selon qu'il est écrit: Le juste
vivra par la foi.
' La justice de Dieu, la justice (le salut)
qui vient de Dieu.
201
H 3
Chap. 1, V. i8.
ROMAINS.
Chap. 2, v. 6.
État de péché et de condamnation de
rhumanité. — Les païens. — Les Juifs.
18 La colère de Dieu se déclare
du ciel contre toute impiété et
toute injustice des hommes, qui
retiennent injustement la vérité
19 captive ; car ce qu'on peut con-
naître de Dieu est manifeste
pour eux, Dieu le leur ayant
20 fait connaître. En effet, les
jierfections in^àsibles de Dieu,
sa puissance éternelle et sa
divinité, se voient comme à l'œil,
depuis la création du inonde,
quand on les considère dans ses
ouvrages. Ils sont donc inex-
21 ensables, puisque, ayant connu
Dieu, ils ne l'ont jjoint glorifié
et ne lui ont point rendu grâces ;
mais ils se sont égarés dans
leurs pensées, et leur cœur sans
intelligence a été plongé dans
22 les ténèbres. Se vantant d'être
23 sages, ils sont devenus fous ; et
ils ont changé la gloire du Dieu
incorruptible en images repré-
sentant l'homme corruptible, des
oiseaux, des quadrupèdes, et des
reptiles.
24 C'est pourqxioi Dieu les a
livrés à l'impui-eté, selon les
convoitises de leurs cœurs, en
sorte qu'ils ont eux-mêmes dés-
honoré leurs propres corps;
25 eux qui ont changé la vérité
de Dieu en mensonge \ et qui
ont adoré et servi la créature au
lieu du Créateur, qui est béni
éternellement. Amen !
26 C'est pourquoi Dieu les a
livrés à des jmssions infâmes :
car leiirs femmes ont changé
l'usage naturel en celui qui est
27 contre nature ; et de même les
hommes, abandonnant l'usage
naturel de la femme, se sont
eniiammés dans leurs désirs les
' La vérité de Dieu en mensonge, le vrai
Dieu en idoles.
uns pour les autres, commettant
homme avec homme des choses
inlames, et recevant en eux-
mêmes le salaire que méritait
leur égarement.
Comme ils ne se sont pas 28
soiiciés de connaître Dieu, Dieu
les a livrés à leur sens réprouvé,
en sorte qu'ils ont une conduite
indigne, étant remplis de toute 29
espèce d'injustice, de méchanceté,
de cupidité, de malice ; pleins
d'envie, de meurtre, de querelle,
de rvise, de fourberie ; rapport- 30
eurs, médisants, impies, arrogants,
hautains, fanfarons, ingénieux au
mal, rebelles à leurs parents,
déi^ourvus d'intelligence, de loy- 31
auté, de sensibilité, de mi.séri-
corde. Et, bien qu'ils connais- 32
sent le jugement de Dieu, décla-
rant dignes de mort ceux qui
commettent de telles choses,
non seulement ils les font, mais
ils approuvent ceux qui les font.
O homme, qui que tu sois, O
toi qui juges, tu es donc inex-
cusable ; car, en jugeant les
autres, trf te condamnes toi-
même, puisque toi qiii juges, tu
fais les mêmes choses. Nous 2 ,
savons, en effet, que le jugement |
de Dieu contre ceux qui com-
mettent de telles choses est
selon la vérité. Et penses-tu, ô 3
honmie, qui juges ceiix qui com-
mettent de telles choses, et qui
les fais, que tu échapperas au
jugement de Dieu? Ou mé- 4
prises-tu les richesses de sa
bonté, de sa patienceetde sa long-
animité, ne reconnaissant pas qTie
la bonté de Dieu te pousse à la
repentance? Mais, par ton en- 5
durcissement et par ton cœur
impénitent, tu t'amasses un
trésor de colère pour le jour
de la colère et de la manifesta-
tion du juste jugement de Dieu,
qui rendra à chacun selon ses 6
202
Chap. 2, V. 6.
7 œuvi'es : réservant la vie étei-
uelle à ceux qui, par la persé-
vérance à bioi faire, cherchent
l'honneur, la gloire et l'immor-
8 talité ; mais l'irritation et la
colère à ceux (jui, par esprit de
dispute, sont rebelles à la
vérité et obéissent à l'injustice.
!> Tribulation et angoisse sur toute
âme d'iionune qui fait le mal,
sur le Juif premièrement, puis
10 sur le Grec! Gloire, honneur et
paix ])our quiconque fait le bien,
pour le .Juif premièrement, puis
11 pom' le Grec! Car devant Dieu
il n'y a point d'accei)tion de per-
sonnes.
12 Tous ceux qui ont péché sans
la loi périront aussi sans la loi,
et tous ceux qui ont péché avec
la loi seront jugés j^ar la loi.
13 Ce ne sont i)as, en eft'et, ceux
qxii écoutent la loi qui sont
justes devant Dieu, mais ce sont
ceux qui la mettent en pratique
14 qui seront justifiés. Quand les
païens, qui n'ont point la loi,
font naturellement ce que pres-
crit la loi, ils sont, eux qui n'ont
point la loi, une loi pour eux-
15 mêmes; ils montrent que l'œuvre
de la loi est écrite dans leurs
cœurs, leur conscience en ren-
dant témoignage, et leurs pensées
s'accusaiit ou se défendant toin-
1() à tour. C'est ce qui paraîtra
au jour oii. selon mon Évangile,
Dieu jugera par Jésus-Christ les
actions secrètes des hommes.
17 Toi qui portes le nom de Juif,
(pii te reposes sur la loi, qui te
18 glorifies de Dieu, qui connais
sa volonté, qui apprécies la
difl'ércncc des choses, étant
19 instruit par la loi: toi qui te
flattes d'être le conducteur des
aveugles, la lumière de ceux
20 qui sont dans les ténèbres, le
docteur des insensés, le maître
des ignorants, parce ((ue tu as
dans la loi la règle de la science
ROMAINS.
et de la
Chap. 3, v. 3.
vérité; toi donc, qui 21
les autres, tu ne t'en-
pas toi-même ! Toi qui
prêches de ne i^as dérober, tu
dérobes ! Toi ({ui dis de ne i)as 22
connnettre adultère, tu com-
mets adiiltère ! Toi (jui as en
abomination les idoles, tu com-
mets des sacrilèges ! Toi qui 23
te fais i;ne gloire de la loi, tu
déshonores Dieu par la trans-
gression de la loi ! Car le nom 24
de Dieu est à cause de vous
blasi^liémé parmi les païens,
connue cela est écrit.
La circoncision est utile, si 25
tu mets en pratiqxie la loi;
mais si tu transgresses la loi,
ta circoncision devient incir-
concision. Si donc l'incirconcis 2(;
observe les ordoiniances de la
loi, son incirconcision n'aura-
t-elle pas la valeur de la circon-
cision? L'incirconcis de nature, 27
qui accomplit la loi, ne te con-
damnera-t-il pas, toi qui la
transgresses, tout en ayant la,
lettre de la loi et la circonci-
sion? Le Juif\ ce n'est pas 2S
celui qui en a les dehors ; et
la circoncision-, ce n'est jjas
celle qui paraît dans la chair.
Mais le Juif \ c'est celui qui 2i)
l'est intérieurement ; et la cir-
concision ', c'est celle du cœur,
selon l'esprit et non selon la
lettre. La louange de ce Juif
ne vient jjas des hommes, mais
de Dieu.
Quelles sont donc les préro- Q
gatives des Juifs, ou cpielle est
l'utilité de la circoncision? Elles 2
sont grandes de toute manière,
et principalement en ce (]ue les
oracles de Dieu leur ont été
confiés. Eh (juoi ! si (pielques- 3
uns n'ont pas cru, leur incrédu-
lité anéantira-t-elle la fidélité de
203
Le Juif, le vrai Juif.
La circoncision, la vraie circoncisiou.
H 4
Chap. 3, V. 3.
ROMAINS.
Chap. 3, v. 30.
4 Dieu? Loin de là! Que Dieu,
au contraire, soit reconnu pour
vrai, et tout homme pour men-
teur, selon qu'il est écrit : Afin
que tu sois trouvé juste clans
tes paroles, et que tu triomphes
lorsqu'on te juge.
5 Mais si notre injustice établit
la justice de Dieu, que dirons-
nous? Dieu n'est-il pas injuste
en laissant agir sa colère? (Je
parle à la manière des hommes.)
6 Loin de là ! Autrement, com-
ment Dieu jugerait-il le monde ?
7 Et si, par mon mensonge, la
vérité de Dieu éclate davantage
pour sa gloire, pourquoi suis-je
moi-même encore condamné
8 comme pécheur? Et pourquoi
ne ferions-nous pas le mal afin
qu'il en arrive du bien, comme
quelques-uns, qui nous calom-
nient, prétendent que nous le
disons? La condamnation de ces
gens est jiiste.
9 Quoi donc! sommes-nous plus
excellents ^ ? Nullement. Car
nous avons déjà prouvé que
tous, Juifs et Grecs, sont sous
10 l'empire du péché, selon qu'il
est écrit : Il n'y a point de
11 juste, pas même un seul; nid
n'est intelligent, nul ne cherche
Dieu ; tous sont égarés, tous
12 sont pervertis; il n'en est aucun
qiii fasse le bien, pas même un
13 seul; leur gosier est un sépulcre
ouvert ; ils se servent de leurs
langues i^our tromper; ils ont
sous leurs lèvres un venin
14 d'asjîic; leur bouche est pleine
de malédiction et d'amertume ;
15 ils ont les pieds légers, i^our
16 répandre le sang; le ravage et
le malheur sont sur leur route ;
17 ils ne connaissent pas le chemin
1 8 de la paix ; la crainte de Dieu
n'est pas devant leurs yeux.
19 Or, nous savons que tout ce
Sous-eiitendu : " que les païens."
que dit la loi, elle le dit à ceux
qui sont sous la loi, afin que
toute bouche soit fermée, et que
tout le monde soit reconnu
coupable devant Dieu. Car nul ^ 20
ne sera justifié devant lui par
les œuvres de la loi, puisque
c'est par la loi que vient la con-
naissance du péché.
La justification far la foi en Jésus-Christ.
Mais maintenant, sans la loi 21
est manifestée la justice de
Dieu, à laquelle rendent témoi-
gnage la loi et les prophètes,
justice de Dieu par la foi en 22
Jésus-Christ pour tous ceux qui
croient. Il n'y a point de dis-
tinction. Car tous ont péché et 23
sont privés de la gloire de Dieu;
et ils sont gratuitement justifiés 24
par sa grâce, par le moyen de
la rédemption qui est en Jésus-
Christ. C'est lui que Dieu a 25
destiné à être une victime pro-
pitiatoire, par la foi en son sang,
afin de montrer sa justice, parce
qu'il a laissé impunis les péchés
antérieurs, à cause de sa pa-
tience, afin, dis-je, de montrer 26
sa justice dans le temps pré-
sent, de manière à être juste
et à justifier celui qui a la foi
en Jésus.
Où donc est le sujet de se 27
glorifier? Il est exclu. Par
quelle loi? Par la loi des
oeuvres? Non, mais par la loi
de la foi. Car nous pensons 28
que l'homme est justifié par la
foi, sans les œuvres de la loi.
Dieu est-il seulement le Dieu 29
des Juifs? Ne Test-il pas aussi
des païens? Oui, il l'est aussi
des païens, puisqu'il y a un 30
seul Dieu, qui justifiera par la
foi les circoncis, et par la foi les
incirconcis.
' y^ul, grec nulle chair.
204
Chap. 3,
V.
;i.
ROMAINS.
Chap. 4, v. 25.
La justification par la foi d'accoi'd avec
l'Écriture : exetnj)le d'Abrahaïu.
31 Ailéautissons-nous donc la loi
jjar la foi ? Loin de là ! Au con-
traire, nous raffermissons.
^ Que dirons-nous donc qu'A-
braham, notre père, a obtenu
2 par la chair? Si Abraham a été
justifié par les œuAres, il a sujet
de se glorifier, mais non devant
3 Dieu. Car que dit l'Ecriture?
Abraham crut à Dieu, et cela
4 lui fut imi^uté à justice. Or, à
celui qui fait une œiivre, le
salaire est imputé, non comme
une grâce, mais comme une
5 chose due ; et à celui (jui ue
fait point d'œuvre, mais qui
croit en celui qui justifie l'impie,
sa foi lui est imputée à justice.
6 De même David exprime ' le
bonheur de riiomme à qui Dieu
inqjute la justice sans les
7 œuvres : Heureux ceux dont
les iniquités sont pardonnées,
et dont les péchés sont cou-
8 verts ! Heureux l'homme à qui
le Seigneur n'impute pas son
péché !
9 Ce bonheur n'est-il que pour
les circoncis, ou est-il égale-
ment pour les incirconcis? Car
nous disons que la foi fut im-
putée à justice à Abraham.
10 ( 'omment donc lui fut-elle im-
putée? Était-ce après, ou avant
sa circoncision? Il n'était pas
encore circoncis, il était incir-
11 concis. Et il reçut le signe de
la circoncision, comme sceau de
la justice qxi'il avait obtenue
par la foi quand il était incir-
concis, afin d'être le père de
tous les incirconcis qui croient,
pour que la justice leur fût
12 aussi imputée, et le père des
circoncis, qui ne sont pas seule-
ment circoncis, mais encore qui
marchent sur les traces de la foi
de notre père Abraham quand
il était incirconcis.
En efict, ce n'est pas par la 13
loi que l'héritage du monde a
été promis à Abraham ou à sa
postérité, c'est par la justice de
la foi. Car, si les héritiers le 14
sont par la loi, la foi est vaine,
et la j)romesse est anéantie,
])arce que la loi produit la co- 1.5
1ère, et que là oxi il n'y a point
de loi il n'y a point non plus
de transgression. C'est pour- 16"
quoi les héritiers le sont par
la foi, pour que ce soit par
grâce, afin que la promesse soit
assurée à toute la postérité, non
seulement à celle qui est sous
la loi, mais aussi à celle qui a
la foi d'Abrahani, notre père à
tous, selon qu'il est écrit: Je te 17
rends père d'un grand nombre
de nations. Il est notre père
devant celui auquel il a cru.
Dieu, qui donne la vie aux
morts, et qui appelle les choses
qui ne sont jjoint comme si
elles étaient. Es^^érant contre 18
toute espérance, il crut, en sorte
qu'il devint père d'un grand
nombre de nations, selon ce qui
lui aAait été dit : Telle sera ta
])ostérité. Et, sans faiblir dans 19
la foi, il ne considéra i^oint que
son coi-j^s était déjà usé, puis-
qu'il avait près de cent ans, et
que Sara n'était plus en état
d'avoir des enfants. Il ne 20
douta point, par incrédulité, au
sujet de la promesse de Dieu ;
mais il fut fortifié par la foi,
donnant gloire à Dieu, et ayant 21
la pleine conviction que ce qu'il
promet il pexit aussi l'accomplir.
C'est pourquoi cela lui fut im- 22
jiuté à justice.
Mais ce n'est 'pan à cause de 23
lui seid qu'il est écrit que cela
lui fut imjjuté ; c'est encore à 24
cause de nous, à qui cela sera
imputé, à nous qui croyons en
celui qui a ressuscité des morts
Jésus notre Seigneur, leipiel a 2.5
05
Chap. 4, V. 25.
ROMAINS.
Chap. 5, v. 19.
été livré pour nos offenses, et
est ressuscité pour notre jxisti-
fi cation.
Fruits de la justification par la foi.
g Étant donc justifiés par la foi,
nous avons la paix avec Dieu
par notre Seigneur Jésus-C'hrist,
2 à qui nous devons d'avoir eu
j)ar la foi accès à cette grâce
dans laquelle nous demeurons
fermes, et de nous glorifier dans
l'esiiérance de la gloire de Dieu.
3 Bien plus, nous nous glorifions
même dans les afflictions, sa-
chant que l'affliction produit la
4 persévérance, la persévérance la
victoire dans réjîreuve, et cette
r^ A'ictoire l'espérance. Or, l'espé-
rance ne trompe point, parce
que l'amour de Dieu est ré-
pandu dans nos cœurs par le
Saiut-Esj>]it qui nous a été
donné.
(! Car, lorsque nous étions en-
core sans force. Christ, au temps
marqué, est mort pour des im-
7 pies. A peine mo\irrait-on pour
un juste ; quelqu un peut-être
mourrait i)our un homme de
5 bien. Mais Dieu prouve son
amour envers nous, en ce que,
lorsque nous étions encore des
pécheurs. Christ est mort poiu-
9 nous. A plus forte raison donc,
maintenant que nous sommes
justifiés par son sang, serons-
nous sauvés par lui de la colère.
10 Car si, lorsqxie nous étions enne-
mis, nous avons été réconciliés
avec Dieu jjar la mort de son
Fils, à plus forte raison, étant
réconciliés, serons-nous sauvés
11 par sa vie. Et non seulement
cela, mais encore nous nous
glorifions en Dieu par notre
Seigneur Jésus-Christ, par qui
maintenant nous avons obtenu
la réconciliation.
Le péché et la grâce.
1 2 C'est pourquoi, conmie ])ar un
seul honune le f)éché est entré
dans le monde, et par le i)éché
la mort, et qu'ainsi la mort s'est
étendue sur tous les lionmies,
parce que tous ont péclié \ . . .
car jusqu'à la loi le i)éché était 13
dans le monde. Or, le péché
n'est pas imputé, quand il n'y a
point de loi. Cei^endant la mort 14
a régné depuis Adam jusqu'à
Moïse, même sur ceux qui n'a-
vaient pas péché par une trans-
gression semblable à celle
d'Adam, lequel est la figure de
celui qui devait venir. Mais il 15
n'en est pas du don gratuit
comme de l'offense " ; car, si par
l'offense d'un seul il en est beau-
coui) qui sont morts, à plus forte
raison la grâce de Dieu et le don
de la grâce venant d'un seul
homme Jésus-C'hrist ont-ils été
abondamment répandus sur
beaucoup. Et il n'en est pas du 16
don comme de ce qui est arrivé
par un seul qui a péché ; car
c'est après une seule offense qiie
le jugement est devenu condam-
nation, tandis que le don gratuit
devient justification après plu-
sieurs ofi'enses. Si par l'offense 17
d'un seul la mort a régné par
lui seul, à plus forte raison ceux
qui reçoivent l'abondance de la
grâce et du don de la justice
régneront-ils dans la ^ie par
Jésus-Christ lui seul.
Ainsi donc, comme i^ar une 18
setile offense la condamnation a
atteint toiis les hommes, de même
par im seul acte de justice la
justification qui donne la vie
s'étend à tous les hommes. Car, 19
comme par la désobéissance d'un
seul homme beaucoup ont été
' Phrase non achevée. Le second terme
de la comparaison serait : " de même par un
seul homme, Jésus-Christ, la grâce et la vie
sont entrées dans le monde." Voy. le v. 18,
oii le parallèle entre Jésus et Adam est repris
et complété.
'" De l'offense, du péché dAdam.
20G
Chap. 5, V. 19.
ROMAINS.
Chap. 6, v. 19.
rendus pécheurs, de même i)ur
l'obéissance d'un seul beuucoui)
20 seront rendus justes. Or, la loi
est intervenue pour que l'oflense
abondât, mais là où le péché a-
bondait, la grâce a surabondé,
21 afin que, comme le péché a régné
par la mort\ ainsi la grâce régnât
par la justice pour la vie éter-
nelle " par Jésus-Christ notre
Seigneur.
La grâce, loin d'autoriser le péché, délivre de
l'emjîire du péché.
Q Que dirons-nous donc? De-
meurerions-nous dans le péché.
2 afin que la grâce abonde ? Loin
de là ! Nous qui sommes morts
au péché, comment vivrions-nous
encore dans le péché ?
0 Ignorez-vous que nous tous
qui avons été baptisés en Jésus-
Christ, c'est en sa mort qi;e nous
4 avons été baptisés ? Nous avons
donc été ensevelis avec lui par
le baptême en sa mort, afin que,
comme Christ est ressuscité des
morts par la gloire du Père, de
même nous aussi nous marchions
5 en nouveauté de vie. En eftet.
si nous nous sommes entière-
ment unis à lui " par une mort
semblable à la sienne, nous le
serons aussi par une résurrection
() semblable, sachant que notre
vieil liomme a été crucifié avec
lui, afin que le corps du péché
fût détruit, pour que nous ne
soyons plus esclaves du péché ;
7 car celui qui est mort * est libre
8 du péché. Or, si nous sommes
morts avec Christ, nous croyons
que nous vivrons aussi avec hii,
1) sachant que Christ ressuscité
des morts ne meurt plus ; la
' Far la mort, en produisant la mort.
^ Pour la vie éternelle, pour donner la vie
éternelle.
' Si nous nous sommes entièrement unis à
lui, grec si nous sommes devenus une mîme
plante avec lui.
* Mort, mort au péché, v. 2.
207
mort n'a plus de pouvoir sur lui.
Car il est mort, et c'est pour le 10
péché qu'il est mort une fois
pour toutes ; il est revenu à la
vie, et c'est pour Dieu qu'il vit.
Ainsi vous-mêmes, regardez-vous 1 1
connue morts au péché, et comme
vivants jiour Dieu en Jésus-
Christ.
Que le péché ne règne donc 12
point dans votre corps mortel, et
n'obéissez pas à ses convoitises.
Ne livrez pas vos membres au 13
péché, comme des instruments
d'iniquité; mais donnez -vous
vous-mêmes à Dieu,commeétant
vivants de morts que vous étiez,
et offrez à Dieu vos membres,
comme des instruments de jus-
tice. Car le péché n'aïu'a point 14
de pouvoir sur vous, imisque
vous êtes, non sous la loi, mais
sous la grâce.
Quoi donc ! Pécherions-nous, 15
parce que nous sonnnes, non
sous la loi, mais sous la grâce ?
Loin de là !
Ne savez-vous pas qu'en vous 16
livrant à quelqu'un comme es-
claves pour lui obéir, vous êtes
esclaves de ceUti à qui vous
obéissez, soit du péché qui con-
duit à la mort, soit de l'obéis-
sance ^ qvâ conduit à la justice ?
Mais grâces soient rendues à 17
Dieu de ce que, après avoir été
esclaves du péché, votTS avez obéi
de cœur à la règle de doctrine
dans laquelle voiTS avez été in-
struits. Ayant été affranchis du 18
péché, vous êtes devenus esclaves
de la justice. — Je parle à la 19
manière des hommes, à cause de
la faiblesse de votre chair. — De
même donc que vous avez livré
vos membres comme esclaves à
rim])ureté et à l'iniquité, i)oiu'
arriver à l'iniquité, ainsi main-
tenant livrez vos membres comme
De l'obéissance à Dieu.
Chap. 6, V. 19.
ROMAINS.
Chap. 7, v. 18.
esclaves à la justice, pour arriver
20 à la sainteté. Car, lorsque vous
étiez esclaves du péché, vous
étiez libres à Tégard de la jus-
21 tice. Quel fruit aviez-vous alors ?
Vous en rougissez aujourd'hui.
Car la fin de ces choses, c'est la
22 mort. Mais maintenant, affran-
chis du péché et esclaves de
Dieu, vous avez pour fruit la
sainteté et pour fin la vie éter-
23 nelle. Car le salaire du péché,
c'est la mort; mais le don gratuit
de Dieu, c'est la vie éternelle
en Jésus-Christ notre Seigneur.
Le chrétien, affranchi de la loi, doit servir
Dieu dans un esprit nouveau. — La loi,
quoique sainte, a provoqué les trans-
gressions, en faisant connaître le péché.
Lutte de la chair contre l'esprit.
fT Ignorez-vous, frères, — car je
parle à des gens qui connaissent
la loi, — que la loi exerce son
pouvoir sur l'homme aussi long-
2 temps qu'il vit? Ainsi, une
femme mariée est liée par la loi
à son mari tant qu'il est vivant ;
mais si le mari meurt, elle est
dégagée de la loi qui la liait à
3 son mari. Si donc, du vivant
de son mari, elle devient la
femme d'un autre homme, elle
sera appelée adultère ; mais si
le mari meurt, elle est affrancliie
de la loi, de sorte qu'elle n'est
point adultère en devenant la
4 femme d'un autre. De même,
mes frères, vous aussi vous avez
été, par le corps de Christ, mis
•à mort en ce qui concerne la loi,
pour que vous apparteniez à un
autre, à celui qui est ressuscité
des morts, afin que nous portions
5 des fruits pour Dieu. Car,
lorsque nous étions dans la chair,
les passions des péchés provo-
quées par la loi agissaient dans
nos membres, de sorte que nous
portions des fruits pour la mort.
6 Mais maintenant, nous avons été
dégagés de la loi, étant morts à
cette loi sous laquelle nous étions
retenus, de sorte que nous ser-
vons dans un esprit nouveau, et
non selon les anciennes pre-
scriptions de la lettre \
Que dirons-nous donc ? La 7
loi est-elle péché '^ ? Loin de là !
Mais je n'ai connu le péché que
par la loi. Car je n'ain-ais pas
connu la convoitise, si la loi n'eût
dit : Tu ne convoiteras point.
Et le péché, saisissant l'occasion, 8
produisit en moi par le com-
mandement toutes sortes de con-
voitises ; car sans loi le péché
est mort. Pour moi, étant autre- 9
fois sans loi, je vivais; mais
quand le commandement vint,
le péché reprit vie, et moi je
moiu'us. Ainsi, le commande- 10
ment qui conduit à la vie se
trouva pour moi conduire à la
mort. Car le péché, saisissant 11
l'occasion, me séduisit par le
commandement, et me fit mourir
par le commandement même.
La loi donc est sainte, et le 12
commandement est saint, juste
et bon. Ce qui est bon a-t-il 13
donc été pour moi une cause de
mort ? Loin de là ! Mais c'est le
péché, afin qu'il se manifestât
comme péché en me donnant
la mort par ce qui" est bon, et
que, par le commandement, il
devînt condamnable au plus haut
point "\
Nous savons, en effet, que la 14
loi est spirituelle ; mais moi, je
suis charnel, vendu au péché.
Car je ne sais pas ce que je fais : 15
je ne fais point ce que je veux,
et je fais ce qiie je hais. Or, si 16
je fais ce que je ne veux pas, je
reconnais par là que la loi est
bonne. Et maintenant ce n'est 17
plus moi qui le fais, mais c'est le
j)éché qui habite en moi. Ce 18
' Grec en vieillesse de lettre.
^ Péché, cause du péché.
■' Grec excessimment pécheur.
208
Chap. 7, V. i8.
ROMAINS.
Chap. 8, v. i6.
qui est bon, je le sais, n'iiabitc
pas en moi, c'est-à-dire, dans ma
chair : j'ai la volonté, mais non
19 le pouvoir de faire le bien. Car
je ne fais pas le bien que je
veux, et je fais le mal que je ne
20 veux pas. Et si je fais ce que
je ne veux pas, ce n'est plus moi
qui le fais, c'est le péché qui
21 habite en moi. Je trouve donc
en moi cette loi : quand je veux
faire le bien, le mal est attaché
22 à moi. Car je prends plaisir à
la loi de Dieu, selon l'homme
23 intérieur ; mais je vois dans mes
membres une autre loi, qui lutte
contre la loi de mon intelligence,
et qui me rend captif de la loi
du péché, qui est dans mes
24 membres. Malheureux homme
que je suis ! Qui me délivrera
25 de ce corps de mort ? . . . Grâces
soient rendues à Dieu par Jésus-
Christ notre Seigneur ! , . .
Ainsi donc, moi-même, je suis
par l'intelligence esclave de la
loi de Dieu, et je suis par la chair
esclaA'e de la loi du péché.
Point de coudamuation pour ceux qui sont
en Jésus-Clirist. Ils marchent selon l'esprit
et non selon la chair, — étant soutenus au
milieu des souffrances du temps présent, —
vivant dans l'attente du salut, — et ayant
l'assurance que rien ne peut les séparer de
l'amour de Dieu par Jésus-Christ.
Q II n'y a donc maintenant au-
cune condamnation pour ceux
q\ii sont en Jésus-Christ.
2 En effet, la loi de l'esprit de
vie en Jésus-Christ m'a affranchi
de la loi du péché et de la mort.
3 Car — chose impossible à la loi,
parce que la chair la rendait sans
force — Dieu a condamné le péché
dans la chair, en envoyant, à
cause du péché, son propre Fils
dans une chair semblable à celle
4 du péché, et cela afin que la jus-
tice de la loi ^ fût accomplie en
' La justice de la loi, ce que la loi est en
droit d'exiger.
nous, qui marchons, non selon
la chaii', mais selon l'esprit.
Ceux, en effet, qui vivent selon 5
la chair s'affectionnent aux choses
de la chair, tandis que ceux qui
vivent selon l'esprit s'affection-
nent aux choses de l'esprit. Et 6
l'affection de la chair, c'est la
mort, tandis que l'affection de
l'esprit, c'est la vie et la paix ;
car l'affection de la chair est 7
inimitié contre Dieu, parce qu'-
elle ne se soumet pas à la loi
de Dieu, et qu'elle ne le peut
même pas. Or, ceux qui vivent 8
selon la chair ne sauraient plaire
à Dieu.
Pour vous, vous ne vivez pas 9
selon la chair, mais selon l'espi'it,
si du moins TEsiDrit de Dieu
habite en vous. Si quelqu'un
n'a pas l'Esprit de C'hrist, il ne
lui appartient pas. Et si Christ 10
est en vous, le corps, il est
vrai, est mort à cause du péché,
mais l'esprit est vie à cause de
la justice. Et si l'Esprit de 11
celui qui a ressuscité Jésus
d'entre les morts habite en vous,
celui qui a ressuscité Christ
d'entre les morts rendra aussi la
vie à vos corps mortels par son
Esprit qui habite en vous.
Ainsi donc, frères, nous ne 12
sommes point redevables à la
chair, pour vivre selon la chair.
Si voiis ^ivez selon la chair, vous 13
mourrez ; mais si jjar l'Esijrit
vous faites mourir les actions
du corps, vous vivrez, car tous 14
ceux qui sont conduits par l'Es-
prit de Dieu sont fils de Dieu.
Et vous n'avez point reçu un 15
esprit de servitude, pour être
encore dans la crainte ; mais
vous avez reçu un Esprit d'adop-
tion, par lequel nous crions :
AbbaM Père! L'Esprit lui-môme 16
rend témoignage à notre esprit
' Ahha, mot araméen qui signifie père.
209
Chap. 8, V. i6.
ROMAINS.
Chap. 8, v. 39.
que lioiis sommes enfants de
17 Dieu. Or, si nous sommes
enfants, nous sommes aussi
héritiers : héritiers de Dieu,
et cohéritiers de Christ, si
toutefois nous souffrons avec
lui, afin d'être glorifiés avec
lui.
18 J'estime que les souffrances
du temps présent ne sauraient
être comparées à la gloire à
venir qui sera révélée pour
19 nous. Aussi la création attend-
elle avec ardeur et anxiété la
20 révélation des fils de Dieu. Car
la création a été soumise à la
vanité, — non de son gré mais à
cause de celui qui l'y a sou-
21 mise, — avec l'espérance qu'elle
aussi sera affranchie de la ser-
vitude de la corruption, pour
avoir part à la liberté de la
22 gloire des enfants de Dieu. Or,
nous savons que, jusqu'à ce jour,
la création tout entière gémit et
souffre les douleurs de l'enfante-
23 ment. Et ce n'est pas elle seule-
ment; mais nous aussi, qui
avons les prémices de l'Esprit,
nous aussi nous gémissons en
nous-mêmes, en attendant l'a-
dojîtion, la rédemption de notre
24 corps. Car c'est en espérance
que nous sommes sauvés. Or,
l'espérance qu'on voit n'est plus
espérance : ce qu'on voit, peut-
25 on l'espérer encore ? Mais si
nous espérons ce que nous ne
voyons pas, nous l'attendons
avec persévérance.
2(3 De même aussi l'Esprit nous
aide dans notre faiblesse, car
nous ne savons pas ce qu'il nous
convient de demander dans nos
prières. Mais l'Esi^iit lui-même
intercède par des soupirs inex-
27 primables ; et celui qui sonde
les cœurs connaît quelle est la
pensée de l'Esprit, i)arce que
c'est selon Dieu qu'il intercède
en faveur des saints.
Nous savons, du reste, que 28
toutes choses concourent au
bien de ceux qui aiment Dieu,
de ceux qtii sont api^elés selon
son dessein. Car ceux qu'il a 29
connus d'avance, il les a aussi
prédestinés à être semblables
à l'image de son Fils, afin que
son Fils fût le premier-né entre
plusieurs frères. Et ceux qu'il 30
a prédestinés, il les a aussi ap-
pelés : et ceux qu'il a appelés,
il les a aussi justifiés ; et ceux
qu'il a justifiés, il les a aussi
glorifiés.
Que dirons-nous donc à l'égard 31
de ces choses ?
Si Dieu est pour nous, qui
sera contre nous? Lui, qui n'a 32
point épargné son propre Fils,
mais qui la livré pour nous
tous, comment ne nous donnera-
t-il pas aussi toutes choses avec
lui? Qui accusera les élus de 33
Dieu ? C'est Dieu qui justifie !
Qui les condamnera? Christ est 34
mort; bien plus, il est ressus-
cité, il est à la droite de Dieu,
et il intercède pour nous ! Qui 35
nous séparera de l'amour de
Clu'ist? Sera-ce la tribulation,
ou l'angoisse, ou la persécution,
ou la faim, ou la nudité, ou le
péril, ou l'éi^ée ? selon qu'il est 36
écrit ; C'est à caxise de toi qu'on
nous met à mort tous les jours,
qu'on nous regarde comme de^s
brebis destinées à la boucherie.
Mais dans toutes ces choses 37
nous sonmies vainqueurs, et au
delà, par celui qui nous a aimés.
Car j'ai l'assurance que ni la 38
mort ni la vie, ni les anges ni
les dominations, ni les choses
présentes ni les choses à venir,
ni les puissances, ni la hauteur 39
ni la profondeur, ni aucune autre
créature ne pourra nous sé-
parer de l'amour de Dieu mani-
festé en Jésus-Christ notre Sei-
210
Chap. 9, V. I.
ROMAINS.
Chap. 9, v. 27.
grand sera assujetti an plus
petit; selon qu'il est éciùt: J'ai 13
aimé Jacob et j'ai haï Ésaii.
Que dirons-nous donc? Y a-t- 14
il en Dieu de l'injustice? Loin
de là! Car il dit à Moïse: Je 15
ferai miséricorde à qui je fais
miséricorde, et j'aurai compas-
sion de qui j'ai compassion.
2 Saint-Esprit : j'éprouve une Ainsi donc, cela ne dépend ni IG
grande tristesse, et j'ai dans le de celui qui veut, ni do celui
9
Souveraineté de Dieu daus la dispensation
de ses grâces. — Les Juifs rejetés à cause
de leur incrédulité, et le salut annoncé
aux païens par suite de l'endurcissement
d'Israël. — Couvereion finale et salut des
Juifs.
Je dis la vérité en Christ, je
ne mens point, ma conscience
m'en rend témoignage par le
3 cœur un chagrin continuel. Car
je vovidrais moi-même être ana-
thème et séjîaré de Christ pour
mes frères, mes parents selon la
4 chair, qui sont Israélites, à qui
appartiennent l'adoption, et la
gloire, et les alliances, et la loi,
5 et le culte, et les j^romesses, et
les patriarches, et de qui est
issu, selon la chair, le Christ, qui
est Dieu sur toutes choses, béni
éternellement. Amen !
(> Ce n'est point à dire que la
parole de Dieu soit restée sans
effet. Car tous ceux qui de-
scendent d'Israël ne sont i)as
7 Israël, et ce n'est pas parce
cpi'ils sont la postérité d'Abra-
ham qu'ils sont tous ses enfants;
mais il est dit : En Isaac sera
nommée pour toi une postérité,
8 c'est-à-dire, que ce ne sont pas
les enfants de la chair qui sont
enfants de Dieu, mais que ce
sont les enfants de la promesse
(pii sont regardés comme la
t> postérité. Voici, en effet, la
parole de la promesse : Je re-
viendrai à cette même époque,
10 et Sara aura mi fils. Et, de plus,
il en fut ainsi de Eébecca, qiii
conçut du seul Isaac notre père;
11 car, quoicpie les enfants ne fus-
sent pas encore nés et qu'ils
n'eussent fait ni bien ni mal, —
afin que le dessein d'élection de
qui coiirt, mais de Dieu qui fait
miséricorde. Car l'Ecriture dit 17
à Pharaon: Je t'ai suscité à des-
sei)i pour montrer en toi ma
puissance, et afin que mon nom
soit publié par toute la terre.
Ainsi, il fait miséricorde à qui il 18
veut, et il endiu-cit qui il veut.
Tu me diras: Pourquoi blâme- 19
t-il encore? Car qui est-ce q\n
résiste à sa volonté ? O Iiomme, 20
toi plutôt, qui es-tu pour con-
tester avec Dieu? Le vase d'ar-
gile dira-t-il à celui qui l'a formé:
Pourquoi m'as-tii fait ainsi ? Le 21
potier n'est-il pas maître de
l'argile, pour faire avec la môme
masse mi vase d'honneur et un
vase d'un usage vil? Et que dire, 22
si Dieu, voulant montrer sa
colère et faire connaître sa puis-
sance, a supporté avec une
grande patience des vases de
colère formés pour la perdition,
et s'il a voulu faire connaître la 23
richesse de sa gloire envers des
vases de miséricorde qu'il a
d'avance préparés pour la gloire?
Ainsi nous a-t-il appelés, non 24
seulement d'entre les Juifs, mais
encore d'entre les païens, selon 25
qu'il le dit dans Osée : J'api)el-
lerai mon peuple celui fini n'était
pas mon peuple, et bicn-aimée
celle qui n'était pas la bicn-
aimée ; et là oii on leur disait : 26
Dieu subsistât, sans dépendre 1 Vous n'êtes pas mon peuple !
des œuvres, et par la seule ils seront^ appelés fils du Dieu
volonté de celui qui appelle. —
12 il fut dit à liébecca: Le plus
vivant. Esaïe, de son côté, 27
s'écrie au sujet d'Israël : Quand
211
Chap. 9, V. 27.
ROMAINS.
Chap. 10, v. 19.
le nombre des fils d'Israël serait
comme le sable de la mer, un
28 reste seulement sera sauvé. Car
le Seigneur exécutera pleine-
ment et promptement sur la
29 terre ce, qu'il a résolu. Et,
comme Ésaïe Tavait dit aupa-
ravant: Si le Seigneur des armées
ne nous eût laissé une postérité,
nous serions devenus comme
Sodome, nous aurions été sem-
blables à Gomorrlie.
30 Que dirons-nous donc? Les
païens, qui ne cherchaient pas la
justice, ont obtenu la justice, la
31 justice qui vient de la foi, tandis
qu'Israël, qui cherchait iine loi
de justice, n'est pas parvenu à
32 luie loi de justice. Pourquoi?
Parce qu'Israël l'a cherchée, non
par la foi, mais en quelque sorte
par les œuvres. Ils se sont
heurtés contre la i^ierre d'a-
33 choppenient, selon qu'il est
écrit : Voici, je mets en Sion
une pierre d'achoppement et un
rocher de scandale, et celui qui
en fait l'objet de sa confiance ne
sera point confus.
1 Q Frères, le vœu de mon cœur
et ma prière à Dieu pour eux,
2 c'est qu'ils soient sauvés. Je
leur rends le témoignage qu'ils
ont du zèle pour Dieu, mais sans
3 intelligence : ne connaissant pas
la justice de Dieu, et cherchant
à établir leur propre justice, ils
ne se sont pas soumis à la jus-
4 tice de Dieu ; car Christ est la
fin de la loi, pour la jvistification
de tous ceux qui croient.
5 En effet, Moïse définit ainsi
la justice qui vient de la loi:
L'homme qui mettra ces choses
6 en pratique vivra par elles. Mais
voici comment parle la justice
qui vient de la foi : Ne dis pas
en ton cœ\ir: Qui montera au
ciel? c'est en faire descendre
.7 Christ; ou: Qui descendra dans
l'abîme? c'est faire remonter
Christ d'entre les morts. Qvie 8
dit-elle donc? La parole est
près de toi, dans ta bouche et
dans ton cœur. Or, c'est la
parole de la foi, que nous prê-
chons. Si tu confesses de ta 9
bouche le Seigneur Jésus, et si
tu crois dans ton cœur que Dieu
l'a ressuscité des morts, tu seras
sauvé. Car c'est en ci'oyant du 10
cœur qu'on parvient à la justice,
et c'est en confessant de la
bouche qu'on parvient au salut,
selon ce que dit l'Ecriture: Qui- 11
conque croit en lui ne sera point
confus. Il n'y a aucxme diffe- 12
renée, en effet, entre le Juif et
le Grec, puisqu'ils ont tous un
môme Seigneur, qui est riche
130ur tous ceux qui l'invoquent.
Car quiconque invoquera le nom 13
du Seigneur sera sauvé.
Conmient donc invoqueront- 14
ils celui en qui ils n'ont pas
cru ? Et comment croiront-ils en
celui dont ils n'ont pas entendu
parler? Et comment en enten-
dront-ils parler, s'il n'y a per-
sonne qui prêclie? Et com- 15
ment y aura-t-il des prédicateurs,
s'ils ne sont pas envoyés ? selon
qu'il est écrit: Qu'ils sont beaux
les pieds de ceux qui annoncent
la paix, de ceux qui annoncent
de bonnes nouvelles !
Mais tous n'ont pas obéira la 16
bonne nouvelle. Aussi Esaïe
dit-il: Seigneur, qui a crti à
notre prédication ?
Ainsi la foi vient de ce qti'on 17
entend, et ce qu'on entend vient
de la parole de Dieu.
Mais je dis: N'ont-ils rien en- 18
tendu? Au contraire! Leur
voix ' est allée par toiite la terre,
et leurs paroles jusqu'aux extré-
mités du monde.
Mais je dis : Israël n'a-t-il 19
rien connu? Moïse le premier
Leur voix, la voix des envoyés de Dieu.
212
Chap. 10, y. 19.
ROMAINS.
Chap. 11, v. 20.
20 geuce
dit : J'exciterai votre jalousie
contre ce qui n'est point i;ne na-
tion, je provoquerai votre colère
contre une nation sans intclli-
Et Esaïe pousse la
hardiesse jusqu'à dire : J'ai été
trouvé par ceux qui ne me cher-
chaient pas, je me suis mani-
festé à ceux qui ne me de-
21 mandaient pas. Mais au stijet
d'Israël il dit : J'ai tendu mes
mains tout le jour vers un
peuple rebelle et contredisant.
11 Je dis donc: Dieu a-t-il re-
jeté son peuple ? Loin de là !
Car moi aussi je suis Israélite,
de la postérité d'Abraham, de
2 la tribu de Benjamin. Dieu n'a
point rejeté son jDeuple, qu'il a
connu d'avance. Ne savez-vous
pas ce que l'Écriture rapporte
d'Élie, comment il adresse à
Dieu cette plainte contre Is-
3 raël : Seigneur, ils ont tué tes
prophètes, ils ont renversé tes
autels ; je suis resté moi seul,
et ils cherchent à m'ôter la vie ?
4 Mais quelle réponse Dieu lui
fait-il ? Je me suis réservé sept
mille hommes, qui n'ont point
5 fléchi le genou devant Baal. De
même aussi dans le temps pré-
sent il y a un reste, selon l'élec-
6 tion de la grâce. Or, si c'est
par grâce, ce n'est plus par les
œuvres; autrement la grâce n'est
plus une grâce. [Et si c'est par
les œuvres, ce n'est plus une
grâce ; autrement l'œuvre n'est
plus une œuvre.]
7 Quoi donc? Ce qu'Israël cher-
che, il ne l'a pas obtenu, mais
l'élection ^ l'a obtenu, tandis que
8 les autres ont été endiu'cis, selon
qu'il est écrit: Dieu leur a
donné un esprit d'assoiq^isse-
ment, des yeiix pour ne jjoint
voir, et des oreilles pour ne
point entendre, jusqu'à ce jour.
L'élection, les élus.
Et David dit : Que leur table 9
soit pour eux un piège, un filet,
une occasion de chute, et une
rétribution ! que leui's yeux 10
soient obscurcis pour ne point
voir, et tiens leur dos continu-
ellement courbé !
Je dis donc: Est-ce pour 11
tomber qu'ils ont bronché? Loin
de là ! Mais, par leur faute, le
salut est devenu accessible aux
païens, afin qu'ils fussent excités
à la jalousie. Or, si leur faute 12
a été la richesse du monde, et
leur amoindrissement la richesse
des païens, combien plus en sera-
t-il ainsi quand ils se converti-
ront tous\ Je vous le dis à 13
vous, païens : en tant que je
suis apôtre des i>aïens, je glorifie
mon ministère, en m'efibrcant 14
d'exciter la jalousie de ceux de
ma race, et d'en sauver quel-
ques-uns. Car si leur rejet a 15
été la réconciliation du monde,
que sera leur admission, sinon
une vie d'entre les morts?
Or, si les prémices" sont 16
saintes, la masse l'est aussi ;
et si la racine est sainte, les
branches le sont aussi. Mais si 17
quelques-unes des branches ont
été retranchées, et si toi, qui
étais un olivier sauvage, tu as
été enté à leiu* place, et rendu
participant de la racine et de la
graisse de l'olivier, ne te glorifie 18
pas aux dépens de ces branches.
Si tu te glorifies, sache que ce
n'est pas toi qui portes la racine,
mais que c'est la racine qui te
porte. Tu diras donc: Les 19
bx'anches ont été retranchées,
afin que moi je fusse enté. Cela 20
est vrai : elles ont été retran-
' Grec combien plus leur 'plénitude.
" Comparaison tirée des rites cérémoniels
des Juifs : ou prélevait les j^rêmices de la
pâte, pour faire uu gâteau qui était présenté
comme offrande à l'Éternel, voy. Nomb. xv.
20-21. •
213
Chap. 11, V. 20.
ROMAINS.
Chap. 12, v. 6.
cliées pour cause cV in crédulité,
et toi, tu subsistes par la foi.
Ne t'abandonne pas à l'orgueil,
21 mais crains ; car si Dieu n'a pas
épargné les branches naturelles,
il ne t'épargnera jDas non plus.
22 Considère donc la bonté et la
sévérité de Dieu: sévérité en-
vers ceux qui sont tombés, et
bonté de Dieu envers toi, si
tu demeures ferme dans cette
bonté; autrement, tu seras aussi
23 retranché. Eux de même, s'ils
ne persistent pas dans l'incré-
dulité, ils seront entés; car Dieu
est puissant pour les enter de
24 nouveau. Si toi, tu as été coupé
de l'olivier naturellement sau-
vage, et enté contrairement à ta
nature sur l'olivier franc, à plus
forte raison eux seront-ils entés
selon leur nature sur leur pro-
pre olivier.
25 Car je ne veux pas, frères,
que vous ignoriez ce mystère,
afin que vous ne vous regardiez
point comme sages, c'est qu'une
partie d'Israël est tombée dans
l'endurcissement, jusqu'à ce que
la totalité des i^aïens soit entrée'.
26 Et ainsi tout Israël sera sauvé,
selon qu'il est écrit: Le libéra-
teur viendra de Sion, et il dé-
tournera de Jacob les impiétés ;
27 et ce sera mon alliance avec eux,
28 lorsque j'ôterai leurs péchés. En
ce qui concerne l'Evangile, ils
sont ennemis à cause de vous ;
mais en ce qui concerne l'élec-
tion, ils sont aimés à cause de
29 leurs pères. Car Dieu ne se
repent pas de ses dons et de
30 son appel. De même que vous
avez autrefois désobéi à Dieu et
que par leur désobéissance vous
avez maintenant obtenu miséri-
31 corde, de même ils ont mainte-
nant désobéi à cause de la
miséricorde qui vous a été faite,
Soit entrée, sous-euteudu " dans l'Éfflise."
afin qu'ils obtiennent aussi mi-
séricorde. Car Dieu a renfermé 32
tous les hommes dans la dés-
obéissance, pour faire miséri-
corde à tous.
O profondeur de la richesse, 33
de la sagesse et de la science
de Dieu ! Que ses jugements
sont insondables, et ses voies in-
conq^réliensibles ! Car qui a 34
connu la pensée du Seigneur,
ou qui a été son conseiller ? Qui 35
lui a donné le premier, pour
qu'il ait à recevoir en retour?
C'est de lui, par lui, et pour lui 36
que sont toutes choses. A lui
la gloire dans tous les siècles!
Amen !
Exhortations. — Consécration à Dieu; humilité
et fidélité dans l'exercice des dons et fonc-
tions.
Je vous exhorte donc, fi-ères, ]_2
par les compassions de Dieu,
à offrir vos corps comme un
sacrifice vivant, saint, agréable
à Dieu, ce qui sera de votre part
un culte raisonnable. Ne vous 2
conformez pas au siècle présent,
mais soyez transfoniiés par le
renouvellement de rintelligence,
afin d'éprouver que la volonté
de Dieu est bonne, agréable et
parfaite.
Par la grâce qui m'a été 3
donnée, je dis à chacmi de vous
de n'avoir pas de lui-même une
trojD haute opinion, mais de
revêtir des sentiments modestes,
selon la mesure de foi que
Dieu a départie à chacun. Car, 4
comme nous avons plusieurs
membres dans un seul corps, et
que tous les membres n'ont pas
la même fonction, ainsi, nous qui 5
sommes plusieurs, nous formons
un seul corps en Christ, et nous
soumies tous membres les uns
des autres. Nous avons toute- 6
fois des dons différents, selon la
grâce qui nous a été accordée:
214
Chap. 12, V. 6.
KOMAINS.
Chap. 13, v. 8.
soit la prophétie, suivant la
7 mesure de la foi ; soit le minis-
tère, pour celui qui exerce le
ministère ; soit l'enseignement,
8 pour celui qui enseigne ; soit
l'exhortation, pour celui (pii
exhorte. Que celui qui doime
le fasse avec libéralité ; que
celui qui préside le fasse avec
zèle ; que celui qui pratique la
miséricorde le fasse avec joie.
Applications diverses de la charité.
i» Que la charité soit sans hypo-
crisie. Ayez le mal en horreur :
attachez-vous fortement au bien.
10 Par amoiir fraternel, soyez
pleins d'atfection les uns pour les
autres; par honneur, usez de
11 i3révenances réciproques. Ayez
du zèle, et non de la paresse.
Soyez fervents d'esprit. Servez
12 le Seigneur. Kéjouissez-vous en
espérance. Soyez patients dans
l'affliction. Persévérez dans la
13 prière. Pourvoyez aux besoins
des saints. Exercez l'hospitalité.
Bénissez ceux qui vous per-
sécutent, bénissez et ne maudis-
sez jjas.
Réjouissez-vous avec ceux (pii
se réjouissent ; pleurez avec
ceux qui lîleurent. Ayez les
mêmes sentiments les uns en-
vers les autres. N'aspirez pas
à ce qui est élevé, mais laissez-
vous attirer par ce qui est hum-
ble. Ne vous regardez i)oint
comme sages.
Ne rendez à pei'sonne le mal
pour le mal. Recherchez ce qui
est bien devant tous les hom-
18 mes. S'il est possible, autant
que cela dépend de vous, soyez
en paix avec tous les hommes.
Il) Ne vous vengez point vous-
mêmes, bien-aimés, mais laissez
agir la colère ' ; car il est écrit :
A moi la vengeance, à moi la
14
1(
17
La colère, sous-entendu " de Dieu."
rétribution, dit le Seignciir.
Mais si ton ennemi a faim, 20
donne-lui à manger ; s'il a soif,
donne-lui à boire ; car en agis-
sant ainsi, ce sont des charbons
ardents que tu amasseras sur sa
tête. Ne te laisse pas vaincre 21
par le mal, mais surmonte le
mal par le bien.
Soumission aux autorités.
Que toute personne soit sou- 1 Q
mise aux autorités supérieures ;
car il n'y a point d'autorité qui
ne vienne de Dieu, et les auto-
rités qui existent ont été insti-
tuées de Dieu. C'est ])ourqiuii 2
celui qui s'oppose à l'autoi'ité
x'ésiste à l'ordre que Dieu a
établi, et ceux qm résistent
attireront une condamnation sin-
eux-mêmes. Ce n'est pas poin- :i
une bonne action, c'est pom- une
mauvaise, que les magistrats
sont à redouter. Veux-tu ne
pas craindre l'autorité ? Fais le
bien, et tu auras son approba-
tion. Le magistrat est serviteur 4
de Dieu pour ton bien. Mais
si tu fais le mal, crains; car ce
n'est pas en vain qu'il porte
lépée, étant serviteur de Dieu
])our exercer la vengeance et
punir celui qui fait le mal. Il .5
est donc nécessaire d'être sou-
mis, non seulement par crainte
de la punition, mais encore par
motif de conscience.
C'est aussi pour cela que vous (i
payez les impôts. Car les ma-
gistrats sont des ministres de
Dieu, qui s'acquittent exacte-
ment de leur emploi. Rendez 7
à tous ce qui leur est dû : l'im-
pôt à qui vous devez l'impôt, le
tribut à qui vous devez le tribut,
la crainte à qui vous devez la
crainte, l'honneur à qui vous
devez l'honneur.
Amour mutuel. — Vigilance et pureté.
Ne contractez envers personne 8
21.^)
Chap. 13, y. 8.
ROMAINS.
Chap. 14, v. 15.
d'autre dette que celle d'un
amour réciproque, car celui qui
aime les autres a accompli la
9 loi. En effet, les commande-
ments : Tu ne commettras point
d'adultère, tu ne tueras point,
tu ne déroberas point, tu ne
convoiteras point, et ceux qu'il
peut encore y avoir, se résument
dans cette parole : Tu aimeras
ton prochain comme toi-même.
10 L'amour ne fait point de mal au
prochain ; l'amour est donc l'ac-
complissement de la loi.
11 De plus, vous savez en quel
temj)s nous sommes: c'est
l'heure de vous réveiller enfin
du sommeil, car maintenant le
salut est plus près de nous que
12 lorsque nous avons cru. La nuit
est avancée, le jour approche.
DéiDouillons - nous donc des
œuvres des ténèbres, et revêtons
13 les armes de la lumière. Mar-
chons honnêtement, conune en
plein jour, loin des excès et de
l'ivrognerie, de la luxure et de
l'impudicité, des querelles et
14 des jalousies. Mais revêtez-vous
du Seigneur Jésiis-Christ, et
n'ayez pas soin de la chair pour
en satisfaire les convoitises.
Précejîtes de tolérance.
14
Faites accueil à celui qui
est faible dans la foi, et ne dis-
cutez pas sur les oiîinions.
2 Tel croit pouvoir manger de
tout; tel autre, qui est faible,
3 ne mange que des légumes. Que
celui qui mange "^ ne méprise
point celui qui ne mange pas\
et que celui qui ne mange pas '
ne juge point celui qui mange \
4 car Dieu l'a accueilli. Qui es-
tu, toi qui juges un serviteur
d'autrvii? S'il se tient debout,
ou s'il tombe, cela regarde son
maître. Mais il se tiendra de-
Sous-entendu " de tout."
bout, car le Seigneur a le pou-
voir de l'affermir.
Tel fait une distinction entre 5
les jours; tel autre les estime
tous égaux. Que chacun ait
en son esprit une pleine convic-
tion.
Celui qui distingue entre les 6
jours agit ainsi pour le Sei-
gneur. Celui qui mange, c'est
pour le Seigneur qu'il mange,
car il rend grâces à Dieu ; celui
qui ne mange pas, c'est pour le
Seigneur qu'il ne mange pas, et
il rend grâces à Dieu. En effet, 7
nul de nous ne vit j^our lui-
même, et nul ne meurt pour
lui-même. Car si nous vivons, 8
nous vivons pour le Seigneur;
et si nous mourons, nous mou-
rons pour le Seigneur. Soit
donc que nous vivions, soit que
nous mourions, nous sommes au
Seigneur. Car Christ est mort 9
et il a vécu, afin de dominer sur
les morts et sur les vivants.
Mais toi, pourquoi juges-tu ton 10
frère? ou toi, pom-quoi mé-
prises-tu ton frère? puisque
nous comparaîtrons tous devant
le tribunal de Dieu, Car il est 11
écrit : Je suis vivant, dit le Sei-
gnetir, tout geno^^ fféchira de-
vant moi, et toute langue don-
nera gloire à Dieu. Ainsi chacun 12
de nous rendra compte à Dieu
pour lui-même.
Ne nous jugeons donc plus 13
les uns les autres ; mais pensez
i:)lutôt à ne rien faire qui soit
pour votre frère une pierre d'a-
chopjiement ou une occasion de
chute. Je sais et je suis per- 14
suadé par le Seigneur Jésus
que rien n'est impur en soi, et
qu'une chose n'est impure que
pour celui qui la croit impure.
Mais si, pour un aliment, ton 15
frère est attristé, tu ne marches
plus selon l'amour : ne cause
pas, par ton aliment, la perte
216
Chap. 14, V. 15.
ROMAINS.
Chap. 15, v. 15.
de cehii pour lequel Clirist est
16 mort. Que votre i)rivilège^ ne
soit i^as un siijet de calomnie.
17 Car le royaume de Dieu, ce
n'est pas le manger et le boire,
mais la justice, la paix et la
18 joie, par le Saint-Esprit. Celui
qui sert Christ de cette manière
est agréable à Dieu et approuvé
19 des honnnes. Ainsi donc, re-
cherchons ce qui contribue à la
paix et à l'édification mutuelle.
20 Pour un aliment, ne détruis pas
l'œuvre de Dieu. A la vérité
toutes choses sont pures ; mais
il est mal à l'homme, quand il
mange, de devenir une pierre
21 d'achoppement. Il est bien de
ne pas manger de viande, de ne
pas boire de vin, et de s'abstenir
de ce qui peut être pour ton
frère une occasion de chute,
de scandale ou de ftiiblesse.
22 Tu as ime conviction : garde-la
pour toi devant Dieu. Heureux
celui qui ne se condamne pas
lui-même dans ce qu'il apiDrouve!
23 Mais celui qui a des doutes au
sujet de ce qu'il mange est con-
damné, parce qu'il n'agit pas par
conviction. Tout ce qui n'est
pas le produit d'une conviction
est péché.
15 Nous qui sommes forts, nous
devons supporter les faiblesses
. de ceux qui ne le sont pas, et ne
pas nous complaire en nous-
2 mêmes. Que chacun de nous
complaise au prochain en ce qui
3 est bien pour l'édification. Car
Christ ne s'est point complu en
lui-même, mais, selon qu'il est
écrit : Les outrages de ceux qui
t'insultent sont tombés sur moi.
4 Or, tout ce qui a été écrit
d'avance l'a été pour notre in-
struction, afin que, par la persé-
vérance, et i:)ar la consolation
' Votre privilège, celui d'être affranchi de
la loi.
que donnent les Écritures, nous
possédions l'espérance.
Que le Dieu de la j^ersé- 5
vérance et de la consolation
vous donne d'avoir les mêmes
sentiments les uns envers les
autres selon Jésus-Christ, afin 6
que tous ensemble, d'une seule
bouche, vous glorifiiez le Dieu
et Père de notre Seigneur
Jésus - Christ. Accueillez-vous 7
donc les uns les autres, comme
Christ vous a accueillis, pour la
gloire de Dieu.
Je dis, en effet, que Christ 8
a été serviteur des circoncis,
pour prouver la véracité de
Dieu en confirmant les pro-
messes faites aux pères, tandis 9
que les païens glorifient Dieu à
cause de sa miséricorde, selon
qu'il est écrit: C'est pourquoi je
te louerai parmi les nations, et
je chanterai à la gloire de ton
nom. Il est dit encore : Na- 10
tions, réjouissez-vous avec son
peuple! Et encore: Louez le 11
Seigneur, voiis toutes les nations,
célébrez-le, vous tous les peu-
ples! Ésaïe dit aussi: Il sortira 12
d'Isaï un rejeton, qui se lèvera
pour régner sur les nations ; les
nations espéreront en lui.
Que le Dieu de l'espérance 13
vous remplisse de toute joie et
de toute paix dans la foi, pour
que vous abondiez en espérance,
par la puissance du Saint-Esi^rit !
Réflexions de Paul sur son ministère, et
projets de voyage.
Pour ce qui vous concerne, 14
mes frères, je suis moi-même
persuadé que voiis êtes pleins
de bonnes dispositions, remplis
de toute connaissance, et ca-
pables de vous exhorter les uns
les autres. Cependant, à cer- 15
tains égards, je vous ai écrit avec
une sorte de hardiesse, comme
pour réveiller vos souvenirs.
217
Chap. 15, V. 15.
ROMAINS.
Chap. 16, v. 5.
à cause de la grâce que Dieu
16 m'a faite d'être ministre de
Jésus-Christ parmi les ^ païens,
consacré au service de l'Évangile
de Dieu, afin que l'offrande des
païens ' soit agréée, étant sancti-
fiée par l'Esprit-Saint.
17 C'est donc en Jésus-Christ
que j'ai sujet de me glorifier,
pour ce qui regarde les choses
18 de Dieu. Car je n'oserais men-
tionner aucune chose que Christ
n'ait pas faite par moi, pour
amener les païens à l'obéis-
sance, i^ar la parole et par les
19 actes, par la puissance des mi-
racles et des prodiges, par la
puissance de l'Esprit de Dieu,
en sorte que, depuis Jérusalem
et les pays voisins jusqu'en Ill.y-
rie, j'ai abondamment répandu
20 l'Évangile de Christ. Et je me
suis feit honneur d'annoncer
l'Évangile là où Chi'ist n'avait
point été nommé, afin de ne pas
bâtir sur le fondement d'autrui,
21 selon qu'il est écrit : Ceux à qui
il n'avait point été annoncé ver-
ront, et ceux qui n'en avaient
point entendu parler compren-
dront.
22 C'est ce qui m'a souvent em-
23 péché d'aller vers vous. Mais
maintenant, n'ayant plus rien qui
me retienne dans ces contrées,
et ayant depuis plusieurs années
24 le désir d'aller vers vous, j'esiière
vous voir en passant, quand je
me rendrai en Espagne", et y
être accompagné par vous, après
que j'aurai satisfait en partie
mon désir de me trouver chez
vous.
25 Présentement je vais à Jéru-
salem, pour le service des saints.
26 Car la Macédoine et l'Achaïe ont
bien voulu s'imposer une con-
' Uoffrande des paiens, les païens
(convertis) présentés en offrande.
'' On ignore si Paul a pu réaliser ce voyage
en Espagne.
218
tribution en faveur des pauvres
parmi les saints de Jérusalem.
Elles l'ont bien voulu, et elles 27
le leur devaient; car si les païens
ont eu part à leurs avantages
spii-ituels, ils doivent aussi les
assister dans les choses tempo-
relles. Dès que j'aurai terminé 28
cette affaire et que je leur aurai
remis ces dons \ je partirai pour
l'Espagne et j)asserai chez vous.
Je sais qu'en allant vers vous, 29
c'est avec une pleine bénédiction
de Christ que j'irai.
Je vous exhorte, frères, par 30
notre Seigneur Jésus-Christ et
par l'amour de l'Espi-it, à com-
batti'e avec moi, en adressant
à Dieu des prières en ma faveur,
afin que je sois délivré des in- 31
crédules de la Judée, et que les
dons que je porte à Jérusalem
soient agréés des saints, en sorte 32
que j'arrive chez vous avec joie,
si c'est la volonté de Dieu, et que
je jouisse au milieu de vous de
quelque repos. Que le Dieu de 33
paix soit avec vous tous! Amen!
Recommandations, salutations et vœux.
Je vous recommande Phœbé, "iQ
notre sœur, qui est diaconesse
de l'Église de Cenchrées ^ afin 2
que vous la receviez en notre
Seigneur, d'une manière digne
des saints, et que vous l'assistiez .
dans les choses où elle aurait
besoin de vous, car elle a donné
aide à plusieurs et à moi-même.
Saluez Prisca^ et Aquilas, mes 3
compagnons d'œuvre en Jésus-
Christ, qui ont exposé leux tête 4
pour sauver ma vie; ce n'est pas
moi seul qui leur rends grâces, ce
sont encore toutes les Églises
des païens. Saluez aussi l'Église 5
qui est dans leur maison. — Saluez
' Remis ces dons, grec scellé ce fruit.
"^ Cenchrées, port de Corinthe.
'' Prisca, ou Priscille, voy. Act. xviii. 2 et
suiv.
Chap. 16, V. 5.
ROMAINS.
Chap. 16, v. 27.
Épaïnète, mon bicii-aîmé, qui a
été pour Christ les prémices de
6 l'Asie. — Saluez Marie, qui a pris
beaucouji do peine pour vous. —
7 Saluez Andronicus et Junias,
mes parents et mes compagnons
de captivité, qui jouissent d'une
grande considération jjarmi les
apôtres, et qui même avant moi
8 ont été en Christ. — Saluez Am-
plias, mon bien -aimé dans le
9 Seigneur. — Saluez Urbain, notre
compagnon d'œuvre en Christ,
et Stachys, mon bien-aimé. —
10 Saluez Apellès, qui est éprouvé
en Christ. Saluez ceux de la
11 maison d'Aristobule. — Saluez
Héi'odion, mon parent. Saluez
ceux de la maison de Narcisse,
qui sont dans le Seigneur. —
12 Saluez Tryphcne et Tryphose,
qui travaillent pour le Seigneur.
Saluez Perside, la bien-aimée,
qui a beaucoup travaillé pour le
13 Seigneur. — Saluez Eufus, lélu
du Seigneur, et sa mère, qui est
14 aussi la mienne. — Saluez Asyn-
crite, Phlégon, Hermès, Patrobas,
Hermas, et les frères qui sont
avec eux. — Saluez Philologue
15 et Julie, Nérée et sa sœur, et
Olympe, et tous les saints qui
16 sont avec eux. — Saluez-vous les
uns les autres par un saint baiser.
Toutes les Églises de Christ
vous saluent.
17 Je vous exhorte, frèi'es, à pren-
dre garde à ceux qui causent
des divisions et des scandales, au
préjudice de l'enseignement que
vous avez reçu. Éloignez-vous
d'eux. Car de tels honunes ne 18
servent point Christ notre Sei-
gneur, mais leur propre centre ;
et, jîar des paroles douces et
flatteuses, ils séduisent les cœurs
des simples. Pour vous, votre 19
obéissance est connue de tous ;
je me réjouis donc à votre sujet,
et je désire que vous soyez sages
en ce qui concerne le bien et
purs en ce qui concerne le mal.
Le Dieu de paix écrasera bientôt 20
Satan sous vos pieds. Que la
grâce de notre Seigneur Jésus-
Christ soit avec vous !
Timothée, mon compagnon 21
d'œuvre, vous salue, ainsi que
Lucius, Jason et Sosipater, mes
parents. — Je vous salue dans le 22
Seigneur, moi Tertius, qui ai
écrit cette lettre. — Gaïus, mon 23
hôte et celui de toute l'Église,
vous salue. Éraste, le trésorier
de la ville, vous salue, ainsi que
le frère Quartus.
Que la grâce de notre Seigneur 24
Jésus-Christ soit avec vous tous !
Amen !
A celui qiii peut vous affermir 25
selon mon Évangile et la prédi-
cation de Jésus-Christ, conformé-
ment à la révélation du mystère
caché pendant des siècles, mais 26
manifesté maintenant jîar les
écrits des prophètes, d'après
l'oi'dre du Dieu éternel, et porté
à la connaissance de toutes les
nations, afin qu'elles obéissent à
la foi, — à Dieu, seul sage, soit la 27
gloire aux siècles des siècles,
par Jésus-Christ ! Amen !
219
PREMIERE EPITRE DE PAUL
AUX CORINTHIENS
1
Adresse et salutation.
Paul, appelé à être apôtre de
Jésus-Christ par la volonté de
2 Dieu, et le frère Sosthène, à
rÉglise de Dieu qui est à Co-
rintlie, à ceux qui ont été sancti-
fiés en Jésus-Christ, appelés à
être saints, et à tous ceux qui
invoquent en quelque lieu que
ce soit le nom de notre Seigneur
Jésus-Christ, leur Seigneur et le
3 nôtre : que la grâce et la paix
vous soient données de la part de
Dieu notice Père et du Seigneur
Jésus-Christ !
Actions de grâces pour les dons accordés aux
Corinthiens. — Appel à l'union.
4 Je rends à mon Dieu de con-
tinuelles actions de grâces à
votre sujet, pour la grâce de
Dieu qui vous a été accordée en
5 Jésus-Christ. Car en lui vous
avez été comblés de toutes les
richesses qui concernent la pa-
6 rôle et la connaissance, le té-
moignage de Christ ayant été
solidement établi parmi vous,
7 de sorte qu'il ne vous manque
aucun don, dans l'attente où vous
êtes de la manifestation de notre
8 Seigneur Jésus-Christ. Il vous
affermira aussi jusqu'à la fin,
pour que vous soyez irréiDro-
chables au jour de notre Seigneur
9 Jésus-Christ. Dieu est fidèle,
lui qui vous a appelés à la com-
munion de son Fils Jésus-Christ
notre Seigneur.
10 Je vous exhorte, frères, par le
nom de notre Seigneur Jésus-
Christ, à tenir tous un même
langage, et à ne point avoir de
220
divisions parmi vous, mais à être
parfaitement unis dans un même
esjjrit et dans un même senti-
ment. Car, mes frères, j'ai appris 1 1
à votre sujet, par les gens de
Chloé, qu'il y a des disputes au
milieu de vous. Je vevix dire 12
que chacun de vous parle ainsi :
Moi, je suis de Paul ! — et moi,
d'Apollos ^ ! — et moi, de Céphas^!
et moi, de Christ ! — Christ est-il
divisé? Paul a-t-il été crucifié 13
pour voixs, ou est-ce au nom de
Paul que vous avez été baptisés ?
Je rends grâces à Dieu de ce 14
que je n'ai baptisé aucun de
vous, excepté Crispus et Gaïus,
afin que personne ne dise que 15
vous avez été baptisés en mon
nom. J'ai encore baptisé la fa- 1(5
mille de Stéjjhanas ; du reste, je
ne sache pas que j'aie baptisé
quelque autre personne.
La sagesse du monde et la sagesse de Dieu. —
Caractère et but de la prédication de Paul.
Ce n'est pas pour baptiser que 1 7
Christ m'a envoyé, c'est pour
annoncer l'Evangile, et cela sans
la sagesse du langage, afin que
la croix de Christ ne soit pas
rendue vaine. Car la prédication IS
de la croix est une folie pour
ceux qui périssent; mais pour
nous qui sommes sauvés elle est
une puissance de Dieu. Aussi 11)
est-il écrit : Je détruirai la sa-
gesse des sages, et j'anéantirai
l'intelligence des intelligents. Où 20
est le sage ? où est le scribe ?
où est le disi3uteur de ce siècle?
Apollos, voy. Act. xviii. 24 et suiv.
C'éphas, l'apôtre Pierre, voy. Jean i. 43.
Chap. 1, V. 20. I CORINTHIENS. Chap. 2, v. 14.
Dieu n"a-t-il pas convaincu de
21 folie la sagesse du monde ? Car
puisque le monde, avec sa sa-
gesse, n'a point connu Dieu
dans la sagesse de Dieu, il a plu
à Dieu de sauver les croyants
par la folie de la iDrédication.
22 Les Juifs demandent des mi-
racles et les Grecs cherchent la
23 sagesse : nous, nous prêchons
Christ crucifié, scandale pour les
Juifs et folie pour les païens,
24 mais jouissance de Dieu et sa-
gesse de Dieu pour ceux qui
sont appelés, tant Juifs que
25 Grecs. Car la folie de Dieu est
plus sage et la faiblesse de Dieu
est plus forte que les hommes.
26 Considérez, frères, que parmi
vous qui avez été appelés il n'y
a ni beaticoup de sages selon la
chair, ni beaucoup de puissants,
27 ni beaucoup de nobles. Mais
Dieu a choisi les choses folles
du monde, pour confondre les
sages ; Dieu a choisi les choses
faibles du monde, jjour con-
28 fondre les fortes ; et Dieu a
choisi les choses viles du monde
et celles qu'on méjorise, celles
qui ne sont rien, pour réduire au
29 néant celles qui sont, afin que
nulle chair ne se glorifie devant
30 Dieu. Or, c'est par lui que vous
êtes en Jésus-Christ, lequel est
devenu jîour nous sagesse, par
la volonté de Dieu, et justice et
31 sanctification et rédemption, afin,
comme il est écrit, que celui
qui se glorifie se glorifie dans le
Seigneur.
2 Pour moi, frères, lorsque je
suis allé chez vous, ce n'est pas
a^ec une supériorité de langage
ou de sagesse que je suis allé
vous annoncer le témoignage de
2 Dieu. Car je n'ai pas eu la
pensée de savoir parmi vous
autre chose que Jésus-Christ, et
3 Jésus-Christ crucifié. Moi-même
j'étais auprès de vous dans un
état de faiblesse, de crainte, et
de grand tremblement ; et ma 4
parole et ma prédication ne
reposaient pas sur les discours
persuasifs de la sagesse, mais
sur une démonstration d'Esprit
et de imissance, afin que votre 5
foi fût fondée, non sur la sagesse
des hommes, mais sur la jîuis-
sance de Dieu.
Cependant, c'est une sagesse 6
que nous prêchons parmi les
parfaits, sagesse qui n'est pas
de ce siècle, ni des chefs de ce
siècle qui vont être anéantis ;
nous prêchons la sagesse de 7
Dieu, mystérieuse et cachée,
que Dieu, avant les siècles,
avait destinée pour notre gloire,
sagesse qu'aucun des chefs de ce 8
siècle n'a connue, car, s'ils l'eus-
sent connue, ils n'auraient pas
crucifié le Seigneur de gloire.
Mais, comme il est écrit, ce sont 9
des choses que l'œil n'a point
vues, que l'oreille n"a point en-
tendues, et qui ne sont point
montées au cœur de l'homme,
des choses que Dieu a préparées
pour ceux qui l'aiment. Dieu 10
nous les a révélées par l'Esi^rit.
Car l'Esprit sonde tout, même
les profondeurs de Dieu, Lequel 11
des hommes, en efiet, connaît les
choses de l'homme, si ce n'est
l'esprit de l'homme qui est en
lui? De même, personne ne
connaît les choses de Dieu, si
ce n'est l'Esi^rit de Dieu.
Or nous, nous n'avons pas reçu 12
l'esprit du monde, mais l'Esprit
qvii vient de Dieu, afin que nous
connaissions les choses que Dieu
nous a données par sa grâce. 13
Et nous en parlons, non avec
des discours qu'enseigne la sa-
gesse humaine, mais avec ceux
qu'enseigne l'Esprit, employant
un langage spirituel poiu-
les choses si^irituelles. Mais 14
l'homme animal ne reçoit pas
21
Chap. 3, V.
14.
I CORINTHIENS.
Chap. 4, v. i.
les choses de l'Esprit de Dieu,
car elles sont une folie pour lui,
et il ne peut les connaître, parce
que c'est spirituellement qu'on
15 en juge. L'honmie spirituel, au
contraire, juge de tout, et il n'est
lui-même jugé par personne.
16 Car qui a connu la pensée du
Seigneur, pour l'instruire? Or
nous, nous avons la pensée de
Christ.
Divisions dans l'Eglise de Corinthe.
Q Pour moi, frères, ce n'est pas
comme à des hommes spirituels
que j'ai pu vous parler, mais
comme à des hommes charnels,
comme à des enfants en Christ.
2 Je vous ai donné du lait, non de
la nourriture solide, car vous ne
pouviez pas la supporter; et
vous ne le pouvez pas même
3 à présent, parce que vous êtes
encore charnels. En effet, puis-
qu'il y a parmi vous de la jalousie
et des disputes, n'êtes-vous pas
charnels, et ne marchez-vous pas
4 selon l'homme ? Quand l'un dit :
Moi, je suis de Paul ! et un
autre : Moi, d'Apollos ! n'êtes-
5 vous pas des hommes ? Qu'est-
ce donc qu'Apollos, et qu'est-ce
que Paul? Des serviteurs, par
le moyen desquels vous avez
cru, selon que le Seigneur l'a
6 donné à chacun. J'ai planté,
Apollos a arrosé, mais Dieu a
7 fait croître, en sorte que ce n'est
pas celui qui plante qiii est quel-
que chose, ni celui qui arrose,
8 mais Dieu qui fait croître. Celui
qui i^lante et celui qui arrose
sont égaux, et chacun rece\Ta sa
propre récompense selon son
9 propre travail. Car nous som-
mes ouvriers avec Dieu. Vous
êtes le champ de Dieu, l'édifice
de Dieu.
10 Selon la grâce de Dieu qui
m'a été donnée, j'ai posé le
fondement comme un sage archi-
tecte, et un autre bâtit dessus.
Mais que chacun prenne garde
à la manière dont il bâtit dessus.
Car personne ne peut poser un 11
autre fondement que celui qui a
été posé, savoir Jésus- Christ.
Or, si quelqu'un bâtit sur ce 12
fondement avec de l'or, de l'ar-
gent, des pierres j)récieuses, du
bois, du foin, du chaume, l'œuvre
de chacun sera manifestée; car 13
le jour la fera connaître, parce
qu'elle se révélera dans le feu,
et le feu éj^rouvera ce qu'est
l'œuvre de chacun. Si l'œuvre 14
bâtie par quelqu'un siu' le fonde-
ment subsiste, il recevra une
récompense. Si l'œuvre de quel- 15
qu'un est consumée, il perdra sa
récompense; pour lui, il sera
sauvé, mais comme au travers
du feu.
Ne savez-vous pas que vous 16
êtes le temple de Dieu, et que
l'Esprit de Dieu habite en vous ?
Si quelqu'un détruit le temple 17
de Dieu, Dieu le détruira ; car le
temple de Dieu est saint, et c'est
ce que vous êtes.
Que nul ne s'abuse lui-même : 18
si quelqu'un parmi vous pense
être sage selon ce siècle, qu'il
devienne fou, afin de devenir
sage. Car la sagesse de ce 19
monde est une folie devant Dieu.
Aussi est-il écrit: Il prend les
sages dans leur ruse. Et en- 20
core : Le Seigneur connaît les
pensées des sages, il sait qu'elles
sont vaines.
Que personne donc ne mette 21
sa gloire dans des hommes ; car
tout est à vous, soit Paul, soit 22
Apollos, soit Céphas, soit le
monde, soit la vie, soit la mort,
soit les choses présentes, soit
les choses à venir. Tout est à 23
vous; et vous êtes à Christ, et
Christ est à Dieu.
Ainsi, qu'on nous regarde ^
comme des serviteurs de Christ,
222
Chap. 4, V. I.
I CORINTHIENS.
Chap. 5, v. i.
et des dispensateurs des mys-
2 tères de Dieu. Du reste, ce
qu'on demande des dispensa-
teurs, c'est que chacim soit
3 trouvé fidèle. Pour moi, il m'im-
porte fort peu d'être jugé par
vous, ou par un tribunal humain'.
Je ne méjuge pas non plus moi-
4 même, car je ne me sens cou-
pable de rien ; mais je ne suis pas
pour cela justifié. Celui qui me
5 juge, c'est le Seigneur. C'est
pourquoi ne jugez de rien avant
le temps, jusqu'à ce que vienne
le Seigneur, qui mettra en lu-
mière ce qui est caché dans les
ténèbres, et qui manifestera les
desseins des cœurs. Alors cha-
cun recevra de Dieu la louange
qui lui sera due.
6 C'est à cause de vous, frères,
que j'ai fait de ces choses une
application à ma personne et à
celle d'Apollos, afin que vous
appreniez, par notre exemple, à
ne pas aller au delà de ce qui
est écint, et que nul de vous ne
conçoive de l'orgueil en faveur
7 de l'un contre l'autre. Car qui
est-ce qui te distingue? Qu'as-tu
que tu n'aies reçu? Et si tu
l'as reçu, pourquoi te glorifies-
tu, comme si tu ne l'avais pas
reçu ?
8 Déjà vous êtes rassasiés, déjà
vous êtes riches, sans nous vous
régnez. Et puissiez-vous régner
en effet, afin que nous aussi nous
9 régnions avec vous ! Car Dieu,
ce me semble, a fait de nous,
apôtres, les derniers des hom-
mes, des condamnés à mort en
quelque sorte, puisque nous
avons été en spectacle au monde,
10 aux anges et aux hommes. Nous
sommes fous à cause de Christ;
mais vous, vous êtes sages en
Christ; nous sommes fiiibles,
mais vous êtes forts. Vous êtes
Grec par wn jowr humain.
honorés, et nous sommes mé-
prisés! Jusqu'à cette heure, 11
nous souffrons la faim, la soif,
la nudité ; nous sommes mal-
traités, errants çà et là; nous 12
nous fatiguons à travailler de
nos propres mains ; injuriés,
nous bénissons ; persécutés,
nous supi^ortons; calomniés, 13
nous prions ; nous sommes de-
venus comme les balayures du
monde, le rebut de tous, jusqu'à
maintenant.
Ce n'est pas pour vous faire 14
honte que j'écris ces choses ;
mais je vous avertis comme mes
enfants bien-aimés. Car, quand 15
vous auriez dix mille maîtres en
Christ, vous n'avez cei^endant
pas lîlusieurs jjères, puisque
c'est moi qui vous ai engendrés
en Jésus-Christ par l'Evangile.
Je vous en conjure donc, soyez 16
mes imitateurs. Pour cela je 17
vous ai envoyé Timothée, qui
est mon enfant bien-aimé et
fidèle dans le Seigneur; il
vous rappellera quelles sont
mes voies en Christ, quelle est
la manière dont j'enseigne par-
tout dans toutes les Églises.
Quelques-uns se sont enflés 18
d'orgueil, comme si je ne devais
pas aller chez vous. Mais j'irai 19
bientôt chez vous, si c'est la
volonté du Seigneur, et je con-
naîtrai, non les paroles, mais la
puissance de ceux qui se sont
enflés. Car le royaume de Dieu 20
ne consiste pas en paroles, mais
en puissance. Que voulez-vous? 21
Que j'aille chez vous avec une
verge, ou avec amour et dans un
esprit de douceur ?
Etat moral de l'Eglise de Corinthe. Censure
des désordres qui y régnent.
On entend dire généralement g
qu'il y a parmi vous de l'im-
pudicité, et une imi)udicité telle
qu'elle ne se rencontre pas même
223
Chap. 5, V. I.
I CORINTHIENS.
Chap. 6, v. lo.
chez les païens ; c'est au point
que run de vous a la femme de
2 sou père. Et vous êtes enflés
d'orgueil ! Et vous n'avez pas
été pkitôt dans l'afiliction, afin
que celui qui a commis cet acte
3 fût ôté du milieu de vous !
Pour moi, absent de corps, mais
jirésent d'esprit, j'ai déjà jugé,
comme si j'étais présent, celui
4 qui a commis un tel acte. Au
nom du Seigneur Jésus, vous et
mon esprit étant assemblés, avec
la puissance de notre Seigneur
5 Jésus, qu'un tel homme soit livré
à Satan pour la destruction de la
chair, afin que l'esprit soit sauvé
au jour du Seigneur Jésus.
6 C'est bien à tort que vous vous
glorifiez. Ne savez- vous pas
qu'un peu de levain fait lever
7 toute la pâte ? Faites disparaî-
tre le vieux levain, afin que vous
soyez une pâte nouvelle, puisque
vous êtes sans levain ; car Christ,
S notre Pâque, a été immolé. Célé-
brons donc la fête, non avec du
vieux levain, non avec un levain
de malice et de méchanceté,
mais avec les pains sans levain
de la pureté et de la vérité.
9 Je vous ai écrit dans ma
lettre^ de ne pas avoir des re-
lations avec les impudiques, —
10 non pas d'une manière absolue
avec les impudiques de ce monde,
ou avec les cupides et les ra-
visseurs, ou avec les idolâtres ;
autrement, il vous faudrait sortir
11 du monde. Maintenant, ce que
je vous ai écrit '\ c'est de ne pas
avoir des relations avec quel-
qu'im qui, se nommant frère, est
impudique, ou cupide, ou ido-
lâtre, ou outrageux, ou ivrogne,
ou ravisseur, de ne pas même
manger avec un tel homme.
' Allusion à une précédente lettre, qui
n'est pas parvenue jusqu'à nous.
" Voici comment vous devez comprendre
ce que je voua ai écrit, c'est etc.
Qu'ai-je, en eff'et, à juger ceux 12
du dehors? N'est-ce pas vous
qui jugez ceux du dedans? Pour 13
ceux du dehors. Dieu les juge.
Ôtez le méchant du milieu de
vous.
Quelqu'un de vous, lorsqu'il Q
a un difiërend avec un autre,
ose-t-il jilaider devant les in-
justes \ et non devant les saints?
Ne savez-vous pas que les saints 2
jugeront le monde? Et si c'est
par vous que le monde est jugé,
êtes-vous indignes de rendre les
moindres jugements ? Ne savez- 3
vous pas que nous jugerons les
anges ? Et nous ne jugerions
pas, à plus forte raison, les
choses de cette vie? Quand 4
donc vous avez des différends
jjour les choses de cette vie, ce
sont des gens méprisés dans
l'Église que vous prenez pour
juges ! Je le dis à votre honte : 5
ainsi il n'y a parmi vous pas un
seul homme sage qui puisse pro-
noncer entre ses frères. Mais 6
un frère plaide contre un frère,
et cela devant des infidèles !
C'est déjà certes un défaut chez 7
vous que d'avoir des procès les
uns avec les autres. Pourquoi
ne souff'rez-vous pas plutôt quel-
que injustice ? Pourquoi ne vous
laissez-vous pas plutôt dépouil-
ler ? Mais c'est vous qui commet- 8
tez l'injustice et qui dépouillez,
et c'est envers des frères que
vous agissez de la sorte ! Ne 9
savez-vous pas que les injustes
n'hériteront point le royaume de
Dieu ?
Ne vous y trompez pas : ni les
impudiques, ni les idolâtres, ni
les adultères, ni les efféminés,
ni les infâmes, ni les voleurs, ni 10
les cupides, ni les ivrognes, ni
les outrageux, ni les ravis-
seurs, n'hériteront le royaume de
Les injustes, les païens.
224
Chap, 6, V. lo.
I CORINTHIENS.
Chap. 7, v. 13.
11 Dieu. Et c'est là ce que vous
étiez, quelques-uns de vous.
Mais vous avez été lavés, mais
vous avez été sanctifiés, mais
vous avez été justifiés au nom
du Seig:neur Jésus-Christ, et par
l'Esprit de notre Dieu.
12 Tout m'est permis, mais tout
n'est pas utile ; tout m'est per-
mis, mais je ne me laisserai
dominer par quoi que ce soit.
13 Les aliments sont jjour le ventre,
et le ventre pour les aliments;
mais Dieu détruira l'un comme
les autres. Le corps, néan-
moins, n'est pas pour l'impudi-
cité ; il est pour le Seigneur, et
14 le Seigneiu* pour le corps. Et
Dieu, qui a ressuscité le Sei-
gneur,nous ressuscitera aussi par
15 sa puissance. Ne savez-vous pas
que vos corps sont des membres
de Christ ? Prendrai-je donc
les membres de Christ, pour en
feire les membres d'une prosti-
16 tuée? Loin de là! Ne savez-
vous pas que celui qui s'attache
à la prostituée est un seul corps
avec elle? Car, est-il dit, les
deux deviendront une seule
17 chair. Mais celui qui s'attache au
Seigneur est avec lui un seiil es-
18 prit. Fuyez Timpudicité. Quel-
que autre péché qu'un honmie
commette, ce péché est hors du
corps ; mais celui qui se livre
à l'impudicité pèche contre son
19 propre corps. Ne savez-vous pas
que votre corps est le temple du
Saint-Esprit qui est en vous, que
vous avez reçu de Dieu, et que
vous ne vous appartenez point à
20 vous-mêmes? Car vous avez été
rachetés à un grand prix. Glori-
fiez donc Dieu dans votre corps
[et dans votre esprit, qui ap-
partiennent à Dieu].
Réponse aux questions des Corinthiens sur
le mariage.
•7 Pour ce qui concerne les
choses dont vous m'avez écrit.
je pense qu'il est bon pour
l'homme de ne point avoir de
contact avec inie fenmie. Toute- 2
fois, pom- éviter l'impudicité,
que chacun ait sa femme, et que
chaque femme ait son mari. Que 3
le mari rende à sa femme ce
qu'il lui doit, et que la femme
agisse de même envers son mari.
La fennne n'a pas autorité sur 4
son i^ropre corps, mais c'est le
mari; et pareillement, le mari
n'a pas autorité sur son propre
corps, mais c'est la femme. Ne 5
vous privez point l'im de l'autre,
si ce n'est d'un commun accord
pour un temps, afin de vaquer à
la prière ; j^uis retournez en-
semble, de peur que Satan ne
vous tente jmr votre incon-
tinence. Je dis cela par con- 6
descendance, je n'en fais pas un
ordre. Je voudrais qvie tous les 7
hommes fussent comme moi ;
mais chacun tient de Dieu un
don particulier, l'un d'une ma-
nière, l'autre d'ime autre.
A ceitx qui ne sont pas mariés 8
et aux veuves, je dis qu'il leur
est bon de rester comme moi.
Mais s'ils manquent de con- 9
tinence, qu'ils se marient ; car il
vaut mieux se marier que de
brûler.
A ceux qui sont mariés, j'or- 10
donne, non pas moi, mais le
Seigneur \ que la femme ne se
sépare point de son mari (si elle 11
est séparée, qu'elle demeure sans
se marier ou qu'elle se réconcilie
avec son mari), et que le mari ne
répudie point sa femme.
Aux autres, ce n'est pas le 12
Seigneur, c'est moi qui dis: Si
un frère a une femme incrédule,
et qu'elle consente à habiter avec
lui, qu'il ne la répudie point;
et si une femme a im mari 13
incrédule, et qu'il consente à
' Comp. Matth. v. 32 ; xix. 9.
225
Chap. 7, V. 13. I CORINTHIENS. Chap. 7, v. 36.
habiter avec elle, qu elle ne ré-
14 puclie point son mari. Car le
mari incrédule est sanctifié par
la femme, et la femme incrédule
est sanctifiée par le frère ; autre-
ment, vos enfants seraient im-
purs, tandis que maintenant ils
15 sont saints. Si l'incrédule se
séjDare, qu'il se sépare; le frère
ou la sœur ne sont pas liés dans
ces cas-là. Mais Dieu nous a
16 appelés à vivre en paix. Car que
sais-tu, femme, si tu sauveras ton
mari? Ou que sais-tu, mari, si
tu sauveras ta femme ?
1 7 Seulement, que chacun marche
selon la part que le Seigneur lui
a faite, selon l'appel qu'il a i-ecu
de Dieu. C'est ainsi que je l'or-
donne dans toutes les Églises.
18 Quelqu'un a-t-il été apjielé étant
circoncis, qvi'il demeure circon-
cis ; quelqu'un a-t-il été appelé
étant incirconcis, qu'il ne se
19 fasse pas circoncire. La circon-
cision n'est rien, et l'incircon-
cision n'est rien, mais l'obser-
vation des commandements de
20 Dieu est tout. Que chacun de-
meure dans l'état où il était
21 lorsqu'il a été appelé. As-tu
été appelé étant esclave, ne t'en
inquiète pas, et, quand même tu
peux devenir libre, mets plutôt
22 ton appel à profit. Car l'esclave
qui a été appelé dans le Seigneur
est un affi-anchi du Seigneur; de
même, l'homme libre qui a été
appelé est un esclave de Christ.
23 Vous avez été rachetés à im
grand prix; ne devenez pas es-
24 claves des hommes. Que chacun,
frères, demeiu'e devant Dieu dans
l'état où il était lorsqu'il a été
appelé.
25 Pour ce qui est des vierges, je
n'ai point d'ordre du Seigneur;
mais je donne un avis, comme
ayant reçu du Seigneur la grâce
d'être fidèle.
26 Voici donc ce que j'estime
bon, à cause des temps difiiciles
qui s'approchent: il est bon à un
houmie d'être ainsi \ Es-tu lié 27
à une fennne, ne cherche pas à
rompre ce lien ; n'es-tu pas lié à
une femme, ne cherche pas une
femme. Si tu t'es marié, tu n'as 28
point péché ; et si la vierge s'est
mariée, elle n'a point péché ;
mais ces personnes auront des
tribulations dans la chair, et je
voudrais vous les épargner.
Le temps est court, frères, je 29
le dis, afin qu'à l'avenir ceux qui
ont des femmes soient comme
n'en ayant pas, ceux qui pleurent 30
comme ne pleurant pas, ceux qui
se réjouissent comme ne se ré-
jouissant pas, ceux qui achètent
comme ne possédant pas, et ceux 31
qui usent du monde comme n'en
usant pas, car la figure de ce
monde passe. Or, je voudrais que 32
vous fussiez sans inquiétude".
Celui qui n'est pas marié s'in-
quiète des choses du Seigneur,
des moyens de plaire au Sei-
gneur ; et celui qui est marié 33
s'inquiète des choses du monde,
des moyens de plaire à sa femme.
Il y a de même une difierence 34
entre la femme et la vierge :
celle qui n'est pas mariée s'in-
quiète des choses du Seigneur,
afin d'être sainte de corps et
d'esi^rit ; et celle qui est mariée
s'inquiète des choses du monde,
des moyens de plaire à son mari.
Je dis cela dans votre intérêt ; 35
ce n'est i^as pour vous tendre un
piège, c'est pour vous porter à
ce qui est bienséant et propre à
vous attacher au Seigneur sans
distraction.
Toutefois, si quelqu'un re- 36
garde comme déshonorant pour
sa fille de dépasser l'âge nubile,
et comme nécessaire de la ma-
' D'être ainsi, hors des liens du mariage.
'^ Sans inquiétude, sur les choses terrestres.
226
Chap. 7, V. 36. I COKINTHIENS.
rîer, qu'il fasse ce qu'il veut, il
ne pèche point ; qu'on se marie.
37 Mais celui qui a pi'is une ferme
résolution, sans contrainte et
avec rcxercice de sa propre
volonté, et qui a décidé en son
cœur de garder sa fille vierge,
38 celui-là fait bien. Ainsi, celui qui
marie sa fille fait bien, et celui
qui ne la marie pas fait mieux.
39 Une femme est liée aussi long-
temps que son mari est vivant;
mais si le mari meurt, elle est
libre de se marier à qui elle
veut ; seulement, que ce soit
40 dans le Seigneur. Elle est plus
heureuse, néanmoins, si elle de-
meiu-e comme elle est, suivant
mon avis. Et moi aussi, je crois
avoir l'Esiirit de Dieu.
Héponse aiix questions des Corinthiens sur
les viandes sacrifiées aux idoles.
Q Pour ce qui concerne les
A-iandes sacrifiées aux idoles',
nous savons que nous avons tous
la connaissance ^ — La connais-
sance enfle, mais la charité édifie.
2 Si quelqu'un croit savoir quelque
chose, il n'a pas encore connu
3 comme il faut connaître. Mais
si quelqu'un aime Dieu, celui-là
4 est connu de lui. — Pour ce qni
est donc de manger des viandes
sacrifiées aux idoles, nous savons
qu'il n'y a point d'idole dans le
monde, et qu'il n'y a qu'un seul
5 Dieu. Car, s'il est des êtres
qui sont appelés dieux, soit dans
le ciel, soit sur la terre, connue
il existe réellement plusieurs
' Ces viandes provenaient des sacrifices
dans les temples païens. Quand une victime
était immolée, certaines portions étaient
brûlées sur l'autel, d'autres étaient réservées
pour les jjrètres, et le reste appartenait à
celui qui avait offert le sacrifice. Ce qui
n'était pas consommé se vendait sur les
marchés. — Les chrétiens devaient-ils se per-
mettre l'usage de ce viandes ?
" La coiviiaissance, la connaissance du peu
de valeur des sacrifices idolâtres, en raison du
néant des divinités païennes.
Chap. 9, v. 2.
dieux et plusieurs seigneurs,
néanmoins ])our nous il n'y a
6
qu'un seul Dieu, le Père, de qui
vieiuient toutes choses et pour
qui nous sommes, et un seul
Seigneur, Jésus-Christ, par qui
sont toutes choses et i)ar qui
nous sommes.
Mais cette connaissance n'est 7
pas chez tous. Quelques-mis,
d'après la manière dont ils en-
visagent encore l'idole, mangent
de ces viandes comme étant
sacrifiées aux idoles \ et leur
conscience qui est faible en est
souillée. Ce n'est pas un aliment S
qui nous rapproche de Dieu : si
nous en mangeons, nous n'avons
rien de plus ; si nous n'en man-
geons pas, nous n'avons rien de
moins. Prenez garde, toutefois, 9
que votre liberté ne devienne
une pierre d'achoppement pour
les faibles. Car, si quelqu'un te 10
voit, toi qui as de la connais-
sance, assis à table dans un
temple d'idoles, sa conscience,
à lui qui est faible, ne le portera-
t-elle pas à manger des viandes
sacrifiées aux idoles? Et ainsi 11
le faible périra par ta connais-
sance, le frère pour lequel Christ
est mort! En péchant de la 12
sorte contre les frères, et en
blessant leur conscience faible,
vous péchez contre Christ. C'est 13
pourquoi, si un aliment scanda-
lise mon frère, je ne mangerai
jamais de viande, afin de ne pas
scandaliser mon frère.
Ne suis -je pas libre ? Ne Q
stiis-je pas apôtre? N'ai-je pas
vu Jésus notre Seigneur? N'êtes-
vous pas mon œuvre ^ dans le
Seigneur? Si pour d'autres je 2
ne suis pas apôtre, je le suis
' Aux idoles, considérées comme des êtres
réels.
- Mon œuvre; Paul avait fondé l'Eglise de
Corinthe, où il séjourna dix-huit mois, voy.
Act. xviii. 11.
227
I 2
Chap. 9, V. 2.
I CORINTHIENS. Chap. 9, v. 24.
au moins pour \o\\h ; car vous
êtes le sceau de mon apostolat
3 dans le Seigneur. C'est là ma
défense contre ceux qui m'ac-
4 cusent. N'avons- nous pas le
droit de manger et de boire ?
5 N'avons-nous pas le droit de
mener avec nous une sœur qui
soit notre femme, connue font
les autres apôtres, et les frères
6 du Seigneur, et Céphas ? Ou
bien, est-ce que moi seul et
Barnabas nous n'avons pas le
droit de ne point travailler?
7 Qui jamais fait le service mili-
taire à ses propres frais? Qui
est-ce qui plante une vigne, et
n'en mange pas le fruit? Qui
est-ce qui fait paître un troupeau,
et ne se nourrit pas du lait du
8 troupeau? Ces choses que je
dis, n'existent-elles que dans les
usages des hommes? la loi ne
9 les dit-elle pas aussi? Car il
est écrit dans la loi de Moïse :
Tu n'emmuselleras point le bœuf
quand il foide le grain. Dieu
se met-il en peine des bœufs,
10 ou parle-t-il uniquement à cause
de nous? Oui, c'est à cause
de nous qu'il a été écrit que
celui qui laboure doit labourer
avec espérance, et celui qui
foule le grain fouler avec l'espé-
11 rance d'y avoir part. Si nous
avons semé parmi vous les biens
spirituels, est-ce une grosse
affaire si nous moissonnons vos
12 biens temporels? Si d'autres
jouissent de ce droit sur vous,
> n'est-ce pas plutôt à nous d'en
" jouir ? Mais nous n'avons point
usé de ce droit ; au contraire,
nous soutirons tout, afin de ne
pas créer d'obstacle à l'Évangile
de Christ.
13 Ne savez-vous pas que ceux
qui remplissent les fonctions
sacrées sont nourris par le
temple, que ceux qui servent
14 à l'autel ont part à l'autel? De
même aussi, le Seigneur a or-
donné à ceux qui annoncent
l'Evangile de vivre de l'Evangile.
Pour moi, je n'ai usé d'aucun 15
de ces droits, et ce n'est pas
afin de les réclamer en ma
faveur que j'écris ainsi ; car
j'aimerais mieux mourir que de
me laisser enlever ce sujet de
gloire. Si j'amionce l'Évangile, 16
ce n'est jjas \nnir moi un sujet
de gloire, car la nécessité m'en
est imposée, et malheiu- à moi
si je n'annonce pas l'Évangile !
Si je le faisais de mon propre 17
gré, je mériterais une récom-
pense ; mais si je le fais malgré
moi, c'est une charge qui m'est
confiée. Quelle est donc ma 18
récompense ? C'est d'offrir gra-
tuitement l'Évangile, que j'an-
nonce, sans user de^ mon droit
de prédicateur de l'Évangile.
Car, bien que je sois libre à 19
l'égard de tous, je me suis rendu
le serviteur de tous, afin de
gagner le plus grand nombre.
Avec les Juifs, j'ai été connue 20
Juif, afin de gagner les Juifs ;
avec ceux qui sont sous la loi,
comme sous la loi (quoique je
ne sois pas moi-même sous la
loi), afin de gagner ceux qui
sont sous la loi ; avec ceux qui 21
sont sans loi, comme sans loi
(quoique je ne sois point sans
la loi de Dieu, étant sous la
loi de Christ), afin de gagner
ceux qui sont sans loi. J'ai été 22
faible avec les faibles, afin de
gagner les faibles. Je me suis
fait tout à tous, afin d'en sauver
de toute manière quelques-uns.
Je fais tout à cause de l'Évangile, 23
afin d'y avoir part.
Ne savez-vous pas que ceux 24
qui courent dans le stade ^
■ Le stade, terme désignant chez les Grecs
l'espace consacré aux exercices de la course ;
la longueur du stade était d'environ 180
mètres.
228
Chap. 9, V. 24. I CORINTHIENS. Chap. 10, v. 20
courent tous, mais qu'un seul
remporte le prix? Courez, de
25 manière à le remporter. Tous
ceux qui combattent ' s'imposent
toute espèce d'abstinences, et
ils le font pour obtenir une
couronne corruptible; mais nous,
faisons-le i)our xme coiu'onne
26 incorruptible. Moi donc, je
cours, non pas comme à l'aven-
ture ; je frappe ^ non pas comme
27 battant l'air. Mais je traite
durement mon corps et je le
tiens assujetti, de peur d'être
moi-même rejeté, après avoir
prêché aux autres.
"1 Q Frères, je ne veux pas que
vous ignoriez que nos pères
ont tous été sous la nuée, qu'ils
ont tous passé au travers de la
2 mer, qu'ils ont tous été baptisés
en Moïse dans la nuée et dans
3 la mer, qii'ils ont tous mangé
4 le même aliment spiiituel, et
qu'ils ont tous bu le même
breuvage spirituel, car ils bu-
vaient à un rocher spirituel qui
les suivait, et ce rocher était
5 Christ. Mais la plupart d'entre
eux ne furent i)oint agréables
à Dieu, puisqu'ils périrent dans
le désert.
6 Or, ces choses sont arrivées
pour nous servir d'exemples,
afin que nous n'ayons pas de
mauvais désirs, comme ils en
7 ont eu. Ne devenez point idolâ-
tres, comme quelques-uns d'eux,
selon qu'il est écrit: Le peuple
s'assit pour manger et pour
boire ; puis ils se levèrent pour
8 se divertir". Ne nous livrons
point à l'impudicité, connue
quelques-uns d'eux s'y livrèrent,
de sorte qu'il en tomba
vmgt-
' Qui combattent, dans les jeux publics
(course, lutte, pugilat).
" Grec_;e combats au jnigilat ; dans l'exer-
cice du pugilat, on luttait à coups de poing.
'^ A l'occaBion du veau d'or, voy. Ex.
xxsii. 6.
garde
trois mille en un seul jour '. Ne 9
tentons point le Seigneur, comme
le tentèrent quelques-uns d'eux,
(|ui périrent par les serpents ".
Ne murmurez point, comme m\ir- 1 0
mm-èrent quelques-uns d'eux,
qiii périrent par l'extermina-
teur". Ces choses leur sont 11
arrivées pour servir d'exemples,
et elles ont été écrites pour
notre instruction, à nous qui
sonmies parvenus à la tin des
siècles. Ainsi donc, que celui 12
qui croit être debout premie
de tomber !
Aucune tentation ne vous est 13
survenue qui n'ait été humaine,
et Dieu, qui est fidèle, ne per-
mettra pas que vous soyez tentés
au delà de vos forces ; mais
avec la tentation il préparera
aussi le moyen d'en sortir, afin
que vous jouissiez la supporter.
C'est pourquoi, mes bien- 1 4
aimés, fuyez l'idolâtrie.
Je parle comme à des hommes 15
intelligents ; jugez vous-mêmes
de ce que je dis. La coupe de 16
bénédiction, que nous bénissons,
n'est-elle pas la communion au
sang de Christ? Le pain, que
nous rompons, n'est-il pas la
communion au corps de Christ?
Puisqu'il y a un seid pain, nous, 17
qui sommes plusieurs, nous
formons vm seul corps ; car
nous participons tous à un même
pain. Voyez les Israélites selon 18
la chair : ceux qui mangent les
victimes ne sont-ils pas en com-
munion avec l'autel? Que dis- 19
je donc ? Que la viande sacrifiée
aux idoles est quelque chose,
ou qu'une idole est quelque
chose ? Nullement. Je dis que 20
ce qu'on sacrifie, on le sacrifie
à des démons, et non à Dieu ;
or, je ne veux pas que vous
' Voy. Nomb. xxv. 1-9.
'' Voy. Nomb. xxi. 4-9.
' Voy. Nomb. xiv, xvi, etc.
229
Chap. 10, V. 20. I CORINTHIENS. Chap. 11, v. 13.
soyez en comniTinion a^ec les
21 démons. Vous ne pouvez boire
la coupe du Seigneur, et la
coupe des démons ; vous ne
pouvez participer à la table du
Seigneur, et à la table des
22 démons. Voidons-nous provo-
qiier la jalousie du Seigneur ?
Sommes -nous plus forts que
lui?
23 Tout est joermis, mais tout
n'est pas utile ; tout est permis,
24 mais tout n'édifie pas. Qitc
personne ne chercbe son propre
intérêt, mais que chacun cherche
25 celui d'autrui. Mangez de tout
ce qui se vend au marché, sans
vous enquérir de rien par motif
26 de conscience ; car la terre est
au Seigneur, et tout ce qu'elle
27 renferme. Si l'un des incrédules
vous invite et que vous vouliez
aller, mangez de tout ce qu'on
vous présentera, sans vous en-
quérir de rien par motif de
28 conscience. Mais si quelqu'un
vous dit : Ceci a été offert
en sacrifice ! n'en mangez pas,
à cause de celui qui a donné
l'avertissement, et à cause de la
29 conscience. Je parle ici, non
de votre conscience, mais de
celle de l'autre. Pourquoi, en
effet, ma liberté serait-elle jugée
par une conscience étrangère ?
30 Si je mange avec actions de
grâces, pourquoi serais-je ca-
lomnié au sujet d'une chose
dont je rends grâces ?
31 Soit donc que vous mangiez,
soit que vous buviez, soit que
vous fassiez quelque autre chose,
faites tout pour la gloire de
32 Dieu. Ne soyez en scandale
ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni
33 à l'Eglise de Dieu, de la même
manière que moi aussi je m'ef-
force en toutes choses de com-
plaire à tous, cherchant, non
mon avantage, mais celui du
plus grand nombre, afin qu'ils
soient sauvés. Soyez mes inii- 11
tateurs, comme je le suis moi-
même de Christ.
Sur la tenue de la femme dans les assemblées
religieuses.
Je vous loue de ce que vous 2
vous souvenez de moi à tous
égards, et de ce que vous retenez
mes instructions telles que je
vous les ai données.
Je veux cependant qu.e vous 3
sachiez que Christ est le chef de
tout homme, que l'homme est
le chef de la femme, et que
Dieu est le chef de Christ.
Tout homme qui prie ou qui 4
prophétise, la tête couverte,
déshonore son chef Toute 5
femme, au contraire, qui jjrie
ou qui prophétise, la tête non
voilée, déshonore son chef: c'est
comme si elle était rasée. Car 6
si une femme n'est pas voilée,
qu'elle se coupe aussi les che-
veux. Or, s'il est honteux pour
une femme d'avoir les cheveux
cou^îés ou d'être rasée, qu'elle
se voile. L'homme ne doit pas 7
se couvrir la tête, puisqu'il est
l'image et la gloire de Dieu,
tandis que là femme est la
gloire de l'homme. En effet, 8
l'homme n'a pas été tiré de la
femme, mais la femme a été
tirée de l'homme ; et l'homme 9
n'a pas été créé à cause de la
femme, mais la femme a été
créée à cause de l'homme. C'est 10
pourquoi la fennne, à cause des
anges, doit avoir sur la tête
une marque de l'autorité dont
elle dépend. Toutefois, dans 11
le Seigneur, la femme n'est
point sans l'homme, ni l'homme
sans la femme. Car, de même 12
que la femme a été tirée de
l'honnne, de même l'homme
existe par la femme, et tout
vient de Dieu. Jugez-en vous- 13
230
Chap. 11, V. 13. I CORINTHIENS. Chap. 12, y. 3.
mômes : est-il convenable quime
fennne prie Dieu, sans être
14 voilée? La nature elle-même
ne vous enseigne-t-elle pas que
c'est une honte i>oiir l'homme
de porter de longs cheveux.
15 mais que c'est une gloire pour
la femme d'en porter, parce que
la chevelure lui a été donnée
16 comme voile? Si quelqu'un se
plaît à contester, nous n'avons
pas cette habitude, non plus que
les Églises de Dieu.
Sur la manière de célébrer le repas du
Seigneur.
17 En donnant cet avertissement,
ce que je ne loue point, c'est
que vous vous assemblez, non
pour devenir meilleurs, mais
18 pour devenir pires. Et d'abord,
j'apprends que, lorsque vous
vous réunissez en assemblée, il
j a parmi vous des divisions, —
19 et je le crois en partie, car il
faut qu'il y ait aussi des sectes
parmi vous, afin que ceux qui
sont approuvés soient reconnus
comme tels au milieu de vous. —
20 Lors donc que vous vous ré-
unissez, ce n'est pas manger le
21 repas du Seigneur ; car, quand
on se met à table, chacun com-
mence par pi^endre son propre
re]>as, et l'un a faim, tandis que
22 l'autre est ivre. N'avez -vous
pas des maisons pour y manger
et^ boire ? Ou méprisez -vous
l'Eglise de Dieu, et faites-vous
honte à ceux qui n'ont rien?
Que vous dirai-je ? Vous louerai-
je? En cela je ne vous loue
point.
23 Car j'ai appris du Seigneur ce
que je vous ai enseigné ; c'est
que le Seigneur Jésus, dans la
nuit où il fut livré, prit du pain,
24 et, après avoir rendu grâces, le
rompit, et dit : Ceci est mon
corps, qui est rompu pour vous ;
faites ceci en mémoire de moi.
sang du Seigneur,
donc '"'
De même, après avoir soui:>é, il 25
prit la coupe, et dit : Cette coupe
est la nouvelle alliance en mon
sang ; faites ceci en mémoire de
moi, toutes les fois qxie vous
en boirez. Car toutes les fois 2(j
qiie vous mangez ce pain, et
que vous buvez cette coupe,
vous annoncez la mort du Sei-
gneur, jiisqu'à ce qu'il vienne.
C'est pourquoi celui qui man- 27
géra le pain, ou boira la coupe
du Seigneur indignement, sera
coupable envers le corps et le
Que chacun 28
séprouve soi-même, et
qu'ainsi il mange du pain et
boive de la coupe ; car celui qui 29
mange et boit, sans discerner le
corps du Seigneur, mange et
boit sa propre condamnation.
C'est pour cela qu'il y a parmi 30
vous beaucoup d'infirmes et de
malades, et qu'un grand nombre
sont morts. Si nous nous exa- 31
minions nous-mêmes, nous ne
serions pas jugés. Mais quand 32
nous sommes jugés, nous sommes
châtiés par le Seigneur, afin que
nous ne soyons pas condamnés
avec le monde. Ainsi, mes 33
frères, lorsque vous vous ré-
unissez poi:r le repas, attendez-
vous les ims les autres. Si 34
qiielqu'vm a faim, qu'il mange
chez lui, afin que vous ne vous
réunissiez pas pour votre con-
damnation.
Je réglerai les autres choses,
quand je serai arrivé.
Sur les dons spirituels.
Pour ce qui concerne les 1 0
dons spirituels, je ne veux pas,
frères, que vous soyez dans
l'ignorance. Vous savez que, 2
lorsque vous étiez païens, vous
vous laissiez entraîner vers les
idoles muettes, selon que vous
étiez conduits. C'est pourquoi 3
je vous déclare que nul, s'il parle
231
Chap. 12, V. 3.
I CORINTHIENS. Chap. 12, y. 30
par l'Esprit de Dieu, ne dit :
Jésus est anatlième ! et que nul
ne peut dire : Jésus est le
Seigneur! si ce n'est par le
Saint-Esprit.
4 II y a diversité de dons, mais
5 le même Esprit ; diversité de
ministères, mais le môme Sei-
6 gneur ; diversité d'opérations,
mais le même Dieu qui opère
tout en tous.
7 Or, à chacun la manifestation
de l'Esprit est donnée pour
8 l'utilité commune. En eftet, à
l'un est donnée par l'Esprit une
parole de sagesse ; à un autre,
une parole de connaissance, selon
9 le môme Esprit ; à un autre, la
foi, par le même Esprit ; à un
autre, le don des guérisons, par
10 le même Esprit; à un autre, le
don d'opérer des miracles ; à im
autre, la prophétie ; à un autre,
le discernement des esprits ; à
un autre, la diversité des langues;
à un autre, l'interprétation des
11 langues. Un seul et même Es-
prit opère toutes ces choses, les
distribuant à chacun en parti-
culier comme il veut.
12 Car, comme le corps est un et
a plusieurs membres, et comme
tous les membres du corps,
malgré leur nombre, ne forment
qu'Tin seul corj^s, — ainsi en est-il
13 de Christ. Nous avons tous, en
effet, été baptisés dans un seul
Esprit, pour former un seul
corps, soit Juifs, soit Grecs, soit
esclaves, soit libres, et nous
avons tous été abreuvés d'un
seul Esprit.
14 Ainsi le corps n'est pas un
seul membre, niais il est formé
15 de plusieurs membres. Si le
pied disait : Parce que je ne suis
pas une main, je ne suis pas du
corps, — ne serait-il pas du corps
16 pour cela? Et si l'oreille disait :
Parce que je ne suis pas un œil,
je ne suis pas du corps, — ne
serait-elle pas du corps pour
cela? Si tout le corps était œil, 17
où serait l'ouïe ? S'il était tout
ouïe, où serait l'odorat? Main- 18
tenant Dieu a placé chacun des
membres dans le corps, connue
il a voulu. Si tous étaient un 19
seul membre, où serait le corps ? .
Maintenant donc il y a plusieurs 20
membi-es, et un seul corps.
L'œil ne peut pas dire à la 21
main : Je n'ai pas besoin de toi ;
ni la tête dire aux pieds: Je n'ai
pas besoin de vous. Mais bien 22
plutôt, les membres du corps
qui paraissent être les plus
faibles sont nécessaires ; et ceux 23
que nous estimons être les moins
honorables du corps, nous les
entourons d'im plus grand hon-
neur. Ainsi nos membres les
moins honnêtes reçoivent le
plus d'honneur, tandis que ceux 24
qui sont honnêtes n'en ont pas
besoin. Dieu a disposé le corps
de manière à donner plus d'hon-
neur à ce qui en manq\iait, afin 25
qu'il n'y ait pas de division dans
le corps, mais que les membres
aient également soin les uns
des autres. Et si un membre 26
souffre, tous les membres souf-
frent avec lui ; si un membre
est honoré, tous les membres se
réjouissent avec lui.
Vous êtes le corps de Christ, 27
et vous êtes ses membres chacun
pour sa^ part. Et Dieu a établi 28
dans l'Église premièrement des
apôtres, secondement des pro-
phètes, troisièmement des doc-
teurs, ensuite ceux qui ont le
don des miracles, puis ceux qui
ont les dons de guérir, de se-
courir, de gouverner, de parler
diverses langues. Tous sont-ils
apôtres? Tous sont-ils pro-
phètes ? Tous sont-ils docteurs ?
Tous ont-ils le don des miracles?
Tous ont-ils le don des gué-
risons ? Tous parlent-ils en
29
30
232
I CORINTHIENS.
interprètent
Chap. 12, V. 30.
langues ? Tous
ils ?
31 Aspirez aux dons les meil-
leurs '. Et je vais encore vous
montrer une voie par excellence.
La charité.
I Q Quand je parlerais les langues
des hommes et des anges, si je
n ai pas la charité, je suis un
airain qui résomie, ou une cym-
2 baie qui retentit. Et quand
j'aurais le don de prophétie, la
science de tous les mystères et
toute la connaissance, quand
j'aurais même toute la foi jus-
qu'à transporter des montagnes,
si je n'ai pas la charité, je ne
3 suis rien. Et quand je distri-
buerais tous mes biens pour la
nourriture des pauvres, quand
je livrerais même nîon coi'ps
pour être brûlé, si je n'ai pas la
charité, cela ne me sert de rien.
4 La charité est patiente, elle
est pleine de bonté ; la charité
n'est point envieuse ; la charité
ne se vante point, elle ne s'enfle
5 point d'orgueil, elle ne fait rien
de malhonnête, elle ne cherche
point son intérêt, elle ne s'irrite
point, elle ne soupçonne point
6 le mal, elle ne se réjouit point
de l'injiistice, mais elle se réjouit
7 de la vérité ; elle excuse tout,
elle croit tout, elle espère tout,
elle supporte tout.
8 La chaiité ne périt jamais.
Les prophéties prendront fin,
les langues cesseront, la con-
n naissance disparaîtra. Car nous
connaissons en partie, et nous
10 prophétisons en partie"; mais
quand ce qiii est parfait sera
venu, ce qui est partiel dispa-
II raîtra. Lorsque j'étais enfant,
je parlais comme un enfant,
je pensais comme un enfant, je
Chap. 14, v. 7:
' L'apôtre s'explique là-dessus au chap. xi v.
^ En partie, imparfaitement.
raisonnais comme un enfant ;
lorsque je suis devenu homme,
j'ai fait disparaître ce qui était
de l'enfant. Aujourd'hui nous 12
voyons au moyen d'un miroir,
d'ime manière obscure, mais alors
nous verrons face à face ; au-
joiu-d'hui je connais en partie,
mais alors je connaîtrai comme
j'ai été connu.
Maintenant donc ces trois 13
choses demeurent: la foi, l'espé-
rance, la charité : mais la plus
grande de ces choses, c'est la .
charité.
Comparaison entre le don des langues et le
don de prophétie.
Eecherchez la charité. As- 1 ^
piroz néanmoms aux dons spi-
rituels, mais surtoTTt à celui de
prophétie.
En efi'et, celui qui parle en 2
langue ne parle pas aux hommes,
mais à Dieu, car personne ne le
comprend, et c'est en esprit
qu'il dit des mystères. Celui 3
qui prophétise, au contraire,
parle aux hommes, les édifie, les
exhorte, les console. Celui qui 4
parle en langue s'édifielui-même;
celui qui prophétise édifie l'É-
glise.
Je désire que vous parliez tous 5
en langues, mais encore plus que
vous jîrophétisiez. Celui qui
prophétise est phis grand que
celui qiii parle en langues, à
moins que ce dernier n'inter-
prète, pour que l'Église en re-
çoive de l'édification. Et main- (!
tenant, frères, de quelle utilité
vous serais-je, si je venais à vous
parlant en langues, et si je ne
vous parlais pas par révélation,
ou par connaissance, ou par pro-
phétie, ou par doctrine?
Si les objets inanimés qui 7
rendent un son, comme une
flûte ou une harj^e, ne rendent
pas des sons distincts, comment
233
I 3
Chap. 14, V. 7. I CORINTHIENS. Chap. 14, v. 32.
reconnaîtra-t-on ce qui est joué
sur la flûte ou sur la harpe ?
8 Et si la trompette rend un son
confus, qui se préparera au com-
9 bat? De même vous, si par la
langue vous ne donnez pas une
parole distincte, comment saura-
t-on ce que vous dites? Car
vous parlerez en l'air.
10 Quelque nombreusesque puis-
sent être dans le monde les
diverses langues, il n'en est
aucune qui ne soit une langue ;
11 si donc je ne connais pas le sens
de la langue, je serai un barbare
pour celui qui pai'le, et celui qni
parle sera un barbare pour moi.
12 De même vous, puisque vous
aspirez avix dons spirituels, cher-
chez, pour l'édification de l'É-
glise, à en posséder abondam-
ment.
13 C'est pourquoi, que celui qui
parle en langue prie pour avoir
14 le don d'interpréter. Car si je
prie en langue, mon esprit est
en prière, mais mon intelligence
15 demeure stérile. Que faire donc?
Je prierai par l'esprit, mais je
prierai aussi avec l'intelligence ;
je chanterai par l'esprit, mais je
chanterai aussi avec l'intelligence.
16 Autrement, si tu rends grâces
par l'esprit, comment celui qui
est dans les rangs de l'homme
du peuple répondra-t-il Amen !
à ton action de grâces, puisqu'il
17 ne sait pas ce que tu dis? Tu
rends, il est vrai, d'excellentes
actions de grâces, mais l'autre
1 8 n'est pas édifié. Je rends grâces
à Dieu de ce que je parle en
1 9 langue plus que vous tous ; mais,
dans l'Église, j'aime mieux dire
cinq paroles avec mon intelli-
gence, afin d'instruire aussi les
autres, que dix mille paroles en
langue.
.20 Frères, ne soyez pas des en-
fants sous le rapport du juge-
ment; mais montrez- vous enfants
pour éviter la malice, et, à l'égard
du jugement, soyez des hommes
faits. Il est écrit dans la loi : 21
C'est par des hommes d'une
autre langue et par des lèvres
d'étrangers que je parlerai à ce
peuple, et ils ne m'écouteront
pas même ainsi, dit le Seigneur.
Par conséquent, les langues 22
sont un signe, non pour les croy-
ants, mais pour les incrédules ;
la prophétie, au contraire, est un
signe, non pour les incrédules,
mais pour les croyants. Si donc, 23
dans une assemblée de l'Église
entière, tous parlent en langues,
et qu'il survienne des hommes
du peuple ou des incrédules, ne
diront-ils pas que vous êtes fous?
Mais si tous prophétisent, et 24
qu'il surviennequelque incrédule
ou un homme du peuple, il est
convaincu par tous, il est jugé
par tous, les secrets de son cœur 25
sont dévoilés, de telle sorte que,
tombant sur sa face, il adorera
Dieu, et i^ubliera que Dieu est
réellement au milieu de vous.
Que faire donc, frères ? Lors- 26
que vous vous assemblez, les
uns ou les autres parmi voiis
ont-ils un cantique, une instruc-
tion, une langue, une révélation,
une interprétation, que tout se
fasse i^our l'édification. En est- 27
il qui parlent en langue, que
deux ou trois au plus parlent,
chacun à son tour, et que quel-
qu'un interprète ; s'il n'y a point 28
d'interprète, (ju'on se taise dans
l'Église, et qu'on parle à soi-
même et à Dieu. Pour ce qui 29
est des prophètes, que deux ou
trois parlent, et que les autres
jugent ; et si un autre qui est 30
assis a une révélation, que le pre-
mier se taise. Car vous pouvez 31
tous prophétiser successivement,
afin que tous soient instruits
et que tous soient exhortés.
Les esprits des prophètes sont 32
234
Chap. 14, V. 32. 1 CORINTHIENS. Chap. 15, v. 21.
33 soumis aux prophètes ; car Dieu
n'est pas ini Dieu de désordre,
mais de paix.
Comme dans toutes les Églises
34 des saints, que les fenunes se
taisent dans les assemblées, car
il ne leur est pas permis d'y
parler ; mais qu'elles soient
soumises, selon que le dit aussi
35 la loi. Si elles veulent s'instruire
sur quelque chose, qu'elles in-
terrogent leurs maris à la maison ;
car il est malséant à une femme
de parler dans une assemblée.
36 Est-ce de chez vous que la parole
de Dieu est sortie ? ou est-ce à
voiis seuls qu'elle est parvenue ?
37 Si quelqu'un croit être pro-
phète ou inspiré, qu'il recon-
naisse que ce que je vous écris
est un commandement du Sei-
38 gneur. Et si quelqu'un l'ignore,
qu'il l'ignore.
39 Ainsi donc, frères, aspirez au
don de prophétie, et n'empêchez
40 pas de parler en langues. Mais
que tout se fasse avec bien-
séance et avec ordre.
La résurrection.
15 '^^ vous rappelle, frères, l'E-
vangile que je vous ai annoncé,
que vous avez reçu, dans lequel
2 vous avez persévéré, et par le-
quel vous êtes sauvés, si vous
le retenez tel que je vous l'ai
annoncé ; autrement, vous auriez
cru en vain.
3 Je vous ai enseigné avant tout,
comme je l'avais aussi reçu, que
Christ est mort i)our nos j^échés,
4 sek)n les Écritures ; qu'il a été
enseveli, et qu'il est ressuscité
le troisième jour, selon les
5 Écritures : et qu'il est apparu
6 à Céphas, puis aux douze. En-
suite, il est apparu à plus de
cinq cents frères à la fois, dont
la plupart sont encore vivants,
et dont <pielques-uns sont morts.
7 Ensuite, il est apparu ù Jacques,
l)uis à tons les apôtres. Après 8
eux tous, il m'est aussi apparu
à moi, comme à l'avorton ; car 1)
je suis le moindre des apôtres,
je ne suis pas digne d'être
appelé apôtre, parce q\ie j'ai
persécuté l'Église de Dieu. Par 10
la grâce de Dieu je suis ce que
je suis, et sa gi'âce envers moi
n'a pas été vaine ; loin de là,
j'ai travaillé plus qu'eux tous,
non 2>fis moi toutefois, mais la
grâce de Dieu qui est avec moi.
Ainsi donc, que ce soit moi, que 1 1
ce soient eux, voilà ce que nous
prêchons, et c'est ce que vous
avez cru.
Or, si l'on prêche que f'hrist 12
est ressuscité des morts, com-
ment quelques-uns parmi vous
disent-ils <|u'il n'y a point de
résurrection des morts? S'il n'y 13
a point de résurrection des
morts. Christ non plus n'est pas
ressuscité. Et si Christ n'est 14
pas ressuscité, notre pi'édication
est donc vaine, et votre foi aussi
est vaine. Il se trouve même 1.5
qiie nous sommes de faux té-
moins à l'égard de Dieu, puisque
nous avons témoigné contre Dieu
qu'il a ressuscité Christ, tandis
qu'il ne l'aui-ait pas ressuscité,
si les morts ne ressuscitent
point. Car si les morts ne res- 16
suscitent i)oint, Christ non plus
n'est pas ressuscité. Et si CJhrist 17
n'est pas ressuscité, votre foi est
vaine, vous êtes encore dans vos
péchés, et par conséquent aussi 18
ceux qui sont morts en Christ
sont perdus. Si c'est dans cette 19
vie seulement que nous espérons
en Christ, nous sonmies les plus
malheureux de tous les hommes.
Mais maintenant. Christ est 20
ressuscité des morts, il est les
prémices de ceux cpii sont morts.
Car, puisque la mort est venue 21
par un honnne, c'est aussi par
xin homme (qu'est venue la résur-
235
14
Chap. 15, V. 21. I CORINTHIENS. Chap. 15, v. 47.
22 rection des morts. Et comme
tons meiirent en Adam, de uiême
aussi tovis revivront en Christ,
23 mais cliacnn en son rang. Christ
comme prémices, puis cenx qui
sont de Christ, lors de son
24 avènement. Ensuite viendra la
fin, quand il remettra le royaume
à celui qui est Dieu et Père,
après avoir détruit toute domi-
nation, toute autorité et toute
25 puissance. Car il faut qu'il
règne jusqu'à ce qu'il ait mis
tous les ennemis sous ses pieds.
26 Le dernier ennemi qui sera
27 détruit, c'est la mort. Dieu, en
effet, a tout mis sous ses pieds.
Mais lorsqu'il dit que tout lui
a été soumis, il est évident que
celui qui lui a soumis toutes
28 choses est excei^té. Et lorsque
toutes choses lui auront été
soumises, alors le Fils lui-même
sera soximis à celui qui lui a
soumis toutes choses, afin que
Dieu soit tout en tous.
29 Autrement \ que feraient ceux
qui se font baptiser pour les
moi'ts? Si les morts ne res-
suscitent absolument pas, pour-
quoi se font-ils baptiser pour
30 eux? Et nous, pourquoi sommes-
nous à toute heure en i^éril ?
31 Chaque jour je suis exposé à
la mort, je l'atteste, frères, par
la gloire dont vous êtes pour
moi le sujet, en Jésus-C!hrist
32 notre Seigneiu', Si c'est dans
des vues humaines que j'ai
combattu contre les bêtes à
Ephèse, quel avantage m'en
revient-il? Si les morts ne
ressuscitent pas, mangeons et
buvons, car demain nous mour-
33 rons. Ne vous y trompez pas :
les mauvaises compagnies cor-
romi^ent les bonnes mœurs ^
34 Revenez à voxis-mêmes, comme :
' Autrement, s'il n'y a pas de résurrection.
^ Sentence qui se trouve dans le poète grec
Ménandre. Cornp. Prov. xiii. 20.
il est convenable, et ne péchez
point ; car quelques-inis ne con-
naissent pas Dieu, je le dis à
votre honte.
Mais quelqu'un dira : Com- 35
ment les morts ressnscitent-ils,
et avec quel corps viennent-ils?
Insensé ! ce que tu sèmes ne 36
reprend point vie, s'il ne meurt.
Et ce que tu sèmes, ce n'est 37
pas le cori^s qui naîtra; c'est
un simple grain, de blé peut-
être, ou de quelque auti'e
semence ; puis Dieu lui donne 38
un corps comme il lui plaît, et
à chaque semence il donne un
corps qui lui est propre.
Toute chair n'est pas la même 39
chair; mais autre est la chair
des hommes, autre celle des
quadrupèdes, autre celle des
oiseaux, autre celle des poissons.
11 y a aussi des corps célestes 40
et des corps terrestres ; mais
autre est l'éclat des coi-ps cé-
lestes, autre celui des corps
terrestres. Autre est l'éclat du 41
soleil, autre l'éclat de la lune,
et autre l'éclat des étoiles; même
une étoile diffère eu éclat d'une
autre étoile.
Ainsi en est-il de la résur- 42
rection des morts. Le corps est
semé corruptible ; il ressuscite
incorruptible ; il est semé mé- 43
prisable, il ressuscite glorieux;
il est semé infirme, il ressuscite
plein de force ; il est semé 44
corps animal, il ressuscite corps
spirituel. S'il y a un corps
animal, il y a aussi un corps
spirituel. C'est pourquoi il est 45
écrit: Le premier homme, Adam,
devint une âme vivante. Le
dernier Adam est devenu un
esjDrit vivifiant. Mais ce qui est 46
spirituel n'est pas le premier,
c'est ce qui est animal; ce qui
est spirituel vient ensuite. Le 47
l^remicr honnne, tiré de la terre,
est terrestre; le second homme
236
48
49
50
51
Chap. 15, V. 47.
est du ciel. Tel est le terrestre,
tels sont aussi les terrestres ; et
tel est le céleste, tels sont aussi
les célestes. Et de même que
nous avons jîorté l'image du
terrestre, nous porterons aussi
limage du céleste.
Ce que je dis, frères, c'est que
la cliair et le sang ne ])euvent
hériter le royaume de Dieu, et
que la corrui)tion n'hérite pas
lincorruptibilité.
Voici, je voiis dis un mystère :
nous ne mourrons pas tous, mais
52 tous nous serons changés, en un
instant, en un clin d'œil, à la
dernière trompette. La trom-
pette sonnera, et les morts res-
susciteront incorruptibles, et
53 nous, nous serons changés. Car
il faut que ce corps corruptible
revête l'incorruptibilité, et que
ce corps mortel revête l'immor-
talité.
54 Lorsque ce corps corruptible
aura revêtu l'incorruptibilité, et
que ce corps mortel aura revêtu
limmortalité, alors s'accomplira
la parole qui est écrite : La mort
a été engloutie dans la victoire.
55 O mort, où est ta victoire ? O
mort, où est ton aiguillon?
56 L'aiguillon de la mort, c'est le
péché ; et la puissance du péché,
57 c'est la loi. Mais grâces soient
i-endues à Dieu, qui nous donne
la victoire par notre Seigneur
Jésus-Christ !
58 Ainsi, mes frères bien-aimés,
soyez fermes, inébranlables, tra-
vaillant de mieux en mieux à
l'œuvre du Seigneur, sachant que
votre travail ne sera pas vain
dans le Seigneur.
Collecte pour les chrétiens de Jérusalem. —
Projets de voyage. — Informations, exhorta-
tions, salutations.
I CORINTHIENS. Chap. 16, v. i;
16
Pour
collecte
ce qui concerne la
^ en faveur des saints.
' Voy. sur cette collecte Eom. xv. 26.
.10
la
agissez, vous aussi, comme
l'ai ordonné aux Eglises de
Galatie. Que chacun de vous, 2
le premier jour de la semaine,
mette à part chez lui ce qu'il
aura le bonheur de pouvoir
amasser, afin qu'on n'attende
pas à mon arrivée pour recueillir
les dons. Et quand je serai 3
venu, j'enverrai avec des lettres,
pour porter vos libéralités à
Jérusalem, les i^ersonnes que
vous aurez approuvées. S'il 4
convient que j'y aille aussi moi-
même, elles feront le voyage
avec moi.
J'irai chez vous quand j'aurai 5
travei'sé la Macédoine, car je
traverserai la Macédoine. Peut- 6
être séjournerai-je auprès de
vous, ou même y passerai-je
l'hiver, afin que vous m'accom-
pagniez là où je me rendrai. Je 7
ne veux pas cette fois vous voir
en passant, mais j'esi)ère de-
meurer quelque temps auprès
de vous, si le Seigneur le j)er-
met. Je resterai néanmoins à 8
Ephèse jusqu'à la Pentecôte ;
car une porte grande et dun y
accès efficace m'est ouverte, et
les adversaires sont nombreux.
Si Timothée arrive \ faites en 10
sorte qu'il soit sans crainte
parmi vous, car il travaille connue
moi à l'œuvre du Seigneur.
Que personne donc ne le mé- 11
prise. Accoinpagnez-le en paix,
afin qu'il vienne vers moi, car je
l'attends avec les frères.
Pour ce qui est du frère 12
Apollos, je l'ai beaucoup ex-
horté à se rendre chez vous,
mais ce n'était décidément pas
sa volonté de le faire mainte-
nant; il partira quand il en aura
l'occasion.
Veillez, demeurez fermes dans 13
la foi, soyez des liommes, forti-
Co:
111 p. 1
V. 17, et Aot. XIX. 22.
237
Chap. 16, V. 13. I & H CORINTHIENS. Chap. 1, v. 9.
14 fiez-vous. Que tout ce que vous
faites se fasse avec charité !
15 Encore une recommanda tion
que je vous adresse, frères.
Vous savez que la famille de
Stéphanas est les prémices de
TAchaïe, et qu'elle s'est dévouée
16 au service des saints. Ayez de la
déférence pour de tels hommes,
et pour tous ceux qui travail-
lent à la même oeuvre.
17 Je me réjouis de la présence
de Stéphanas, de Fortunatus et
d'Achaïcus ; ils ont supjjléé à
18 votre absence, car ils ont tran-
quillisé mon esprit et le vôtre.
Sachez donc apprécier de tels
hommes.
Les Églises d'Asie vous sa-
19
luent. Aquilas et Priscille, avec
l'Église qui est dans leur maison,
vous saluent beaucoup dans le
Seigneiir. Tous les frères vous 20
saluent. Saluez-vous les ims les
autres par un saint baiser.
Je vous salue, moi Paid, de 21
ma propre main.
Si quelqu'un n'aime pas le 22
Seigneur, qu'il soit anathème !
Maranatha \ Que la grâce du 23
Seigneur Jésus soit avec vous !
Mon amour est avec vous tous 24
en Jésus-Christ.
' Maranatha, expression araméenne qui
signifie Notre Seigneur vient.
SECONDE EPITEE DE PAUL
AFX CORINTHIENS.
Adresse et salutation.
I Paul, apôtre de Jésus-Christ
par la volonté de Dieu, et le frère
Timothée, à l'Église de Dieu qui
est à Corinthe, et à tous les
saints qui sont dans toute l'A-
2 chaïe: que la grâce et la paix
vous soient données de la part
de Dieu notre Père et du Sei-
gneur Jésus-Christ !
Consolations de l'apôtre au milieu de ses souf-
frances.— Motifs pour lesquels il a diiféré
sa visite aux Corinthiens.
3 Béni soit Dieu, le Père de
notre Seigneur Jésus-Christ, le
Père des miséricordes et le Dieu
4 de toute consolation, qui nous
console dans toutes nos afflic-
tions, afin que, par la consolation
dont nous sommes l'objet de la
part de Dieu, nous puissions
consoler ceux qui se trouvent
5 dans quelque affliction ! Car, de
même que les souffrances de
Christ abondent en nous, de
même notre consolation abonde
par Christ. Si noiis sommes 6
affligés, c'est pour votre consola-
tion et poiir votre salut ; si nous
sommes consolés, c'est pour
votre consolation, qui se réalise
par la patience à supporter les
mêmes souffrances que novis
endurons. Et notre espérance
à votre égard est ferme, i^arce 7
que nous savons que, si vous
avez part aux souffrances, vous
avez part aussi à la consolation.
Nous ne voulons pas, en effet, 8
vous laisser ignorer, frères, au
sujet de la tribulation qui nous
est survenue en Asie, que nous
avons été excessivement accablés,
au delà de nos forces, de telle
sorte que nous désespérions
même de conserver la vie. Et 9
nous regardions comme certain
notre arrêt de mort, afin de ne
238
Chap. 1, V. 9.
pas placer notre confiance en
noxis-mêmes, mais de la placer
; en Dieu qui ressuscite les morts.
10 C'est lui qui nous a délivrés et
qui nous délivrera d'une telle
mort, lui de qui nous espérons
11 qu'il nous délivrera encore, vons-
mêmes aussi nous assistant de
vos prières, afin que la grâce
obtenue pour nous par plusieurs
soit pour plusieurs une occa-
sion de rendre grâces à notre
sujet.
12 Car ce qui fait notre gloire,
c'est ce témoignage de notre
conscience, que nons nous
sommes conduits dans le monde,
et surtout à votre égard, avec
sainteté et pureté devant Dieu,
non point avec une sagesse char-
nelle, mais selon la grâce de
13 Dieu. Nous ne vous écrivons
pas autre chose que ce que vous
lisez \ et ce que vous reconnais-
sez. Et j'espère qiie vous le
reconnaîtrez jusqu'à la fin,
14 comme vous avez déjà reconnu
en partie que noiis sommes
votre gloire, de même que vous
serez aussi la nôtre au jour du
Seignem- Jésus.
15 Dans cette persuasion, je vou-
lais aller d'abord vers vous, afin
que vous eussiez une double
je voulais passer chez
vous pour me rendre en Macé-
doine, puis revenir de la Macé-
doine chez vous, et vous m'auriez
17 fait accompagner en Judée. Est-
ce que, en voulant cela, j'ai donc
usé de légèreté ? Ou bien, mes
résolutions sont-elles des résolu-
tions selon la chair, de sorte (pi'il
y ait en moi le oui et le non " ?
18 Aussi vrai que Dieu est fidèle,
la parole que noiis votts avons
adressée n'a pas été oui et non.
19 Car le Fils de Dieu, Jésus-
II CORINTHIENS.
Chap. 2, v. 6.
16 grâce
Nous vous écrivons sans arrière-pensée.
Le oui et le non, grec oui, oui, et nori, non.
Christ, qui a été prêché par
nous au milieu de vous, i^ar moi,
et par Silvain, et par Timothée,
n'a pas été oui et non, mais c'est
oui qui a été en lui ; car, ijoiu* 20
ce qui concerne toutes les pro-
messes de Dieu, c'est en lui
qu'est le oui ^ ; c'est pourquoi
encore l'Amen par lui est pro-
noncé par nous à la gloire de
Dieu. Et celui qui nous affer- 21
mit avec vous en C!hrist, et qui
nous a oints, c'est Dieu, lequel 22
nous a aussi marqués d'un sceau
et a mis dans nos cœurs les
arrhes de l'Esprit.
Or, je prends Dieu à témoin 23
sur mon âme, que c'est pour
vous épargner que je ne suis
point encore allé à Corinthe; non 24
pas que nous dominions sur
votre foi, mais nous contribuons
à votre joie, car vous êtes fermes
dans la foi. Je résolus donc en O
moi-même de ne pas retourner
chez vous dans la tristesse. Car 2
si je vous attriste, qui peut me
réjouir, sinon celui qui est attristé
par moi ? J'ai écrit comme je 3
l'ai fait ^, pour ne pas éprouver,
à mon ari'ivée, de la tristesse de
la part de ceux qui devaient me
donner de la joie, ayant en vous
tous cette confiance que ma joie
est la vôtre à tous. Cî'était dans 4
mie grande affliction, le cœur
angoissé, et avec beaucoup de
larmes, que je vous écrivais, non
pas afin que vous fussiez attristés,
mais afin que vous connussiez
l'amour extrême que j'ai pour
vous.
Si quelqu'un a été une cause 5
de tristesse, ce n'est pas moi
qu'il a attristé, c'est vous tous,
du moins en partie, pour ne rien
exagérer. Il suffit pour cet (5
homme du châtiment qui lui a
' C'est en Jésus-Christ qu'elles se sont
accomplies.
- 1ère épît. aux Cor., surtout cli. v.
239
Chap. 2, V. 6.
II CORINTHIENS.
Chap. 3, v. ii.
été infligé loar le plus grantl
7 nombre, en sorte que vous devez
bien plutôt lui pardonner et le
consoler, de peur qu'il ne soit
accablé par une tristesse exces-
8 sive. Je vous exhorte donc à
faire acte de charité envers lui ;
9 car je vous écrivais aussi dans le
but de connaître, en vous met-
tant à l'épreuve, si vous êtes
10 obéissants en toutes choses. Or,
à qui vous pardonnez, je par-
donne aussi ; et ce que j'ai par-
donné, si j'ai pardonné quelque
chose, c'est à cause de vous, en
11 présence de Christ, afin de ne
pas laisser à Satan l'avantage sur
nous, car nous n'ignorons pas ses
desseins.
12 Au reste, lorsque je fus arrivé
à Troas ^ pour l'Evangile de
Christ, quoique le Seigneur m'y
eût ouvert une porte, je n'eus
point de repos d'esprit, parce
que je ne trouvai pas Tite, mon
13 frère ; c'est pourquoi, ayant pris
congé d'eux, je partis pour la
Macédoine.
Ministère de l'apôtre : succès, rapportés à
Dieu ; sujîériorité de la nouvelle alliance
sur Tancienue ; difficultés de la tâche ;
motifs de confiance et d'encouragement.
14 Grâces soient rendues à Dieu,
qui nous fait toujours triompher
en Christ, et qui répand par
nous en tout lieu l'odeur de sa
15 connaissance ! Nous sommes, en
efi'et, pour Dieu la bonne odeur
de Christ, parmi ceux qui sont
sauvés et parmi ceux qui péris-
16 sent : aux xins, une odeiu" de
mort, donnant la mort ; aux
autres, une odeur de vie, donnant
la vie. — Et qui est suflîsant pour
17 ces choses? — Car nous ne ialsi-
fions point la parole de Dieu,
comme font plusieurs; mais c'est
avec sincérité, mais c'est de la
Troas, voy. note sur Act. xvi. 8.
part de Dieu, que nous parlons
en Christ devant Dieu.
Commençons - nous de nou- Q
veau à nous recommander nous-
mêmes ? Ou avons-nous besoin,
comme quelques-uns, de lettres
de recommandation auprès de
vous, ou de votre part? C'est 2
vous qui êtes notre lettre, écrite
dans nos cœurs, connue et lue
de tous les honmies. Vous êtes 3
manifestement une lettre de
Christ, écrite, par notre minis-
tère, non avec de l'encre, mais
avec l'Esprit du Dieu vivant, non
sur des tables de pierre, mais
sur des tables de chair, sur les
cœurs.
Cette assurance-là, nous l'a- 4
vous par Christ auprès de Dieu.
Ce n'est pas à dire que nous 5
soyons par nous-mêmes capables
de concevoir quelque chose
comme venant de nous-mêmes.
Notre capacité, au contraire,
vient de Dieu. Il nous a aussi (j
rendus capables d'être ministres
d'une nouvelle alliance, non de
la lettre, mais de l'esprit ; car la
lettre tue, mais l'esprit vivifie.
Or, si le ministère de la mort, 7
gravé avec des lettres sur des
pierres, a été glorieux, au point
que les fils d'Israël ne pouvaient
fixer les regards sur le visage
de Moïse, à cause de la gloire de
son visage \ bien que cette gloire
fût passagère, combien le minis- 8
tère de l'esprit ne sera-t-il pas
plus glorieux! Si le ministère i)
de la condamnation a été glori-
eux, le ministère de la justice
est de beaucoup supérieur en
gloire. Et, sous ce rapport, lu
ce qui a été glorieux ne l'a
point été, à cause de cette
gloire qui lui est supérieure.
En effet, si ce, qui était pas- 11
a été glorieux, ce qui
sager
Voy. Exode xxxiv. 29 et suiv.
240
Chap. 3, V. II.
II CORINTHIENS.
Chap. 4, v. i6.
est permanent est bien plus
glorieux.
12 Ayant donc cette espérance,
nous usons d'une grande liberté,
13 et nous ne faisons pas comme
Moïse, qui mettait un voile sur
son visage, pour que les fils
d'Israël ne fixassent jjas les re-
gards sur la fin de ce qui était
14 passager. Mais ils ont été durs
d'intelligence. Car jusqu'à ce
jour le môme voile demeure,
quand ils font la lecture de
l'Ancien Testament, et il ne se
lève pas de manière à leur faire
comprendre que cette alliance
15 est abolie en Christ. Jusqu'à
ce jour, quand on lit Moïse, un
voUe est jeté sur leurs cœurs.
16 Et lorsque les cœurs se conver-
tissent au Seigneur, le voile est
17 ôté. Or, le Seigneur c'est l'esprit;
et là où est l'esprit du Seigneur,
18 là est la liberté. Nous tous qui,
le visage découvert, contemplons
dans im miroir la gloire du Sei-
gneur, nous sommes transformés
en la même image, de gloire en
gloire, comme par l'esprit du
Seigneur.
^ C'est poiu-quoi, ayant ce minis-
tère, selon la miséricorde qui
nous a été faite, nous ne perdons
2 pas courage. Nous rejetons les
choses honteuses qui se font en
secret, nous n'avons point une
conduite astucieuse, et nous
n'altérons point la parole de
Dieu. Mais, en publiant la
vérité, nous nous recommandons
à toute conscience d'homme de-
3 vaut Dieu. Si notre Évangile
est encore voilé, il est voilé pour
4 ceux qui périssent ; pour les
incrédules dont le dieu de ce
siècle a aveuglé l'intelligence,
afin qu'ils ne vissent pas briller
la splendeur de l'Évangile de la
gloire de Cîhrist, qui est l'ûnage
5 de Dieu. Nous ne nous prêchons
pas nous-mêmes; c'est Jésus-
Christ le Seigneur que nous
prêchons, et nous noi;s disons
vos serviteurs à cause de Jésus.
Car Dieu, qui a dit : La lumière 6
brillera du sein des ténèbres ! a
fait briller la lumière dans nos
cœurs pour faire resplendir la
connaissance de la gloire de Dieu
sur la face de Christ.
Nous portons ce trésor dans 7
des vases de terre, afin que cette
grande puissance soit attribuée
à Dieu, et non pas à nous. Nous 8
sommes pressés de toute ma-
nière, mais non réduits à l'ex-
trémité ; inquiets, mais non dés-
espérés ; i)ersécutés, mais non 0
abandonnés ; abattus, mais non
perdus ; portant toujours avec 10
nous dans notre corps la mort
de Jésus, afin que la vie de Jésus
soit aussi manifestée dans notre
corps. Car nous qui vivons, 11
nous sommes sans cesse livrés
à la mort à cause de Jésus, afin
que la vie . de Jésus soit aussi
manifestée dans notre chair mor-
telle.
Ainsi la mort agit en nous, et 12
la vie agit en vous. Et, comme 13
nous avons le même esprit de
foi qui est exprimé dans cette
parole de l'Écriture : J'ai cru,
c'est pourquoi j'ai parlé ! nous
aussi nous croyons, et c'est pour
cela que nous parlons, sachant 14
que celui qui a ressuscité le
Seigneur Jésus nous ressuscitera
aussi avec Jésus, et nous fera
paraître avec vous en sa présence.
Car c'est à cause de vous que 15
toutes ces choses ont lieu, afin
que la gTâce, en se multipliant,
fasse abonder, à la gloire de
Dieu, les actions de grâces d'un
plus grand nombre.
C'est pourquoi nous ne per- 16
dons pas courage. Et lors même
que notre homme extérieur se
détruit, notre honnne intérieur
se renouvelle de joxir en jour.
41
Chap. 4, V. 17.
II CORINTHIENS.
Chap. 5, v. 21.
17 Car nos légères afflictions du
moment présent produisent pour
nous, au delà de toute mesure,
18 un poids éternel de gloire, parce
que nous regardons, non point
aux choses visibles, mais à celles
qui sont invisibles ; car les choses
visibles sont passagères, et les
g invisibles sont éternelles. Nous
savons, en effet, que, si cette
tente oii nous habitons sur la
terre est détruite, nous avons
dans le ciel un édifice qui est
l'ouvrage de Dieu, une demeure
éternelle qui n'a pas été ftiite de
2 main d'homme. Aussi nous gé-
missons dans cette tente, désirant
revêtir notre domicile céleste,
3 si du moins nous sommes trouvés
4 vêtus et non pas nus. Car tandis
que nous sommes dans cette
tente, nous gémissons accablés,
parce que nous voulons, non pas
nous dépouiller, mais nous re-
vêtir, afin que ce qui est mortel
5 soit englouti par la vie. Et celui
qui nous a formés pour cela, c'est
Dieu, qui nous a donné les arrhes
de l'Esprit.
6 Nous sommes donc toujours
pleins de confiance, et nous
savons qu'en demeurant dans ce
corps nous demeurons loin du
7 Seigneur, — car nous marchons
par la foi et non par la vue, —
8 nous sommes pleins de confiance,
et nous aimons mieux quitter
ce corps et demeux-er auprès du
9 Seigneur. C'est pour cela aussi
que nous nous efforçons de lui
être agréables, soit que nous
demeurions dans ce corps, soit
10 que nous le quittions. Car il
nous faut tous comparaître de-
vant le tribunal de Christ, afin
que chacun reçoive selon le bien
ou le mal qu'il aura fait, étant
dans son corps.
1 1 Connaissant donc la crainte du
Seigneur, nous cherchons à con-
vaincre les hommes ; Dieu nous
connaît, et j'espère que dans vos
consciences vous nous connaissez
aussi. Nous ne nous recomman- 12
dons pas de nouveau nous-mêmes
auprès de vous ; mais nous vous
donnons occasion de vous glori-
fier à notre sujet, afin que vous
puissiez répondre à ceux qui
tirent gloire de ce qui est dans
les apparences et non dans le
cœur. En effet, si je suis hors 13
de sens, c'est pom- Dieu ; si je
suis de bon sens, c'est pour vous.
Car l'amour de Christ nous 14
presse, parce que nous estimons
que, si un seul est mort jiour
tous, tous donc sont morts; et 15
qu'il est mort pom- tous, afin que
ceux qui vivent ne vivent plus
pour eux-mêmes, mais pour
celui qui est mort et ressuscité
pour eux. Ainsi, dès maintenant, IG
nous ne connaissons personne
selon la chair ; et si nous avons
connu Christ selon la chair,
maintenant nous ne le connais-
sons plus de cette manière. Si 17
quelqu'un est en Christ, il est
une nouvelle créature. Les
choses anciennes sont passées ;
voici, toutes choses sont de-
venues nouvelles. Et tout cela 18
vient de Dieu, qui nous a récon-
ciliés avec lui par Christ, et qui
nous a donné le ministère de la
réconciliation. Car Dieu récon- 19
cillait en Christ le monde avec
lui-même, en n'imputant point
aux hommes leurs offenses, et il
a mis en nous la parole de la
réconciliation. Nous faisons 20
donc les fonctions d'ambassa-
deurs pour Christ, comme si
Dieu exhortait par nous ; c'est
pour Christ que nous disons
avec prière : Soyez réconciliés
avec Dieu ! Celui qui n'a point 21
connu le péché, il l'a fait pé-
clié pour nous, afin que nous
devenions en lui justice de
Dieu.
242
Chap. g, V. I.
II CORINTHIENS.
Dévouement et fidélité de Paul dans son
ministèi-e. Exhortations pressantes aux
Corinthiens, et joie de l'apôtre à la nouvelle,
apportée par Tite, des heureux efifets pro-
duits sur eux par sa première lettre.
Q Puisque nous travaillons avec
Dieu, nous vous exhortons à
faire en sorte que vous n'ayez
lias reçu la grâce de Dieu en
2 vain. Car il dit : Au temps fa-
vorable je t'ai exaucé, au jour du
salut je t'ai secouru. Voici main-
tenant le temps favorable, voici
3 le jour du salut. Nous ne
donnons aucun scandale en quoi
que ce soit, afin que le ministère
ne soit pas un objet de blâme.
4 Mais nous nous rendons à tous
égards recommandables, comme
serviteurs de Dieu, par beaucoup
de patience dans les tribulations,
dans les calamités, dans les dé-
5 tresses, sous les coups, dans les
prisons, dans les séditions, dans
les travaux, dans les veilles, dans
6 les jeûnes ; par la pureté, par la
connaissance, par la longanimité,
par la bonté, par un esprit saint,
7 par une charité sincère, par la
parole de vérité, par la puissance
de Dieu, par les armes offensives
8 et défensives de la justice ; au
milieu de la gloire et de l'igno-
minie, au milieu de la mauvaise
et de la bonne réputation ; étant
regardés comme imposteurs,
9 quoique véridiques ; comme in-
connus, quoique bien connus ;
comme moxirants, et voici nous
vivons ; comme châtiés, quoique
10 non mis à mort ; comme at-
tristés, et nous sommes toujours
joyeux ; comme pauvres, et nous
enrichissons plusieurs ; comme
n'ayant rien, et nous possédons
toutes choses.
11 Notre bouche s'est ouverte
pour vous, Corinthiens, notre
12 cœur s'est élargi. Vous n'êtes
point à l'étroit au dedans de
nous : mais vos entrailles se sont
Chap. 7, v. 4.
Rendez-nous la pa- 13
vous parle connue à
vous
élargissez
rétrécies.
reille,— je
mes enfants,
aussi !
Ne vous mettez pas avec les 14
infidèles sous un joug étranger.
Car quel rapport y a-t-il entre
la justice et l'iniquité ? ou qu'y
a-t-il de commun entre la lumière
et les ténèbres ? Quel accord y 15
a-t-il entre Christ et Bélial ' ? ou
quelle part a le fidèle avec l'in-
fidèle ? Quelle ressemblance y 16
a-t-il entre le temple de Dieu et
les idoles ? Car nous sommes le
temi^le du Dieu vivant, comme
Dieu l'a dit : J'habiterai et je
marchei'ai au milieu d'eux ; je
serai leur Dieu, et ils seront
mon peuple. C'est j^ourquoi, sor- 17
tez du milieu d'eux, et séparez-
vous, dit le Seigneur ; ne touchez
pas à ce qui est impur, et je vous
accueillerai. Je serai pour vous 18
im père, et vous serez pom* moi
des fils et des filles, dit le Sei-
gneur tout-puissant. Ayant donc 'T
de telles promesses, bien-aimés,
purifions-nous de toute souillure
de la chair et de l'esprit, en ache-
vant notre sanctification dans la
crainte de Dieu.
Donnez-nous une place dans 2
vos cœurs " ! Nous n'avons fait
tort à personne, nous n'avons
causé de perte à personne, nous
n'avons tiré du profit de per-
sonne. Ce n'est pas pour vous 3
condamner que je parle de la
sorte ; car j'ai déjà dit que vous
êtes dans nos cœurs à la vie et
à la mort*. J'ai une grande 4
confiance en vous, j'ai tout sujet
de me glorifier de vous ; je suis
rempli de consolation, je suis
comblé de joie au milieu de
■ Bélial, Satan, d'un mot héb. <iui signifie
méduincetê.
'' Dans vos cœurs n'est pas dans lo texte.
^ A la vie et à la mort, grec poiir mourir
ensemble et pov/r vivre ensemble.
243
Chap. 7, V. 4.
II CORINTHIENS.
Chap. 8, v. 6.
5 toutes nos tribulations. Car,
depuis notre arrivée en Macé-
doine \ notre chair n'eut aucun
repos ; nous étions affligés de
toute manière : luttes au dehors,
6 ci'alntes au dedans. Mais Dieu,
qui console ceuxqui sont abattus,
nous a consolés par l'arrivée de
7 Tite ", et non seulement par son
arrivée, mais encore par la con-
solation que Tite lui-môme res-
sentait à votre sujet : il nous a
raconté votre ardent désir, vos
larmes, votre zèle pour moi, en
sorte que ma joie a été d'autant
plus grande.
8 Quoique je vous aie attristés
par ma lettre, je ne m'en repens
pas. Et, si je m'en suis repenti, —
car je vois que cette lettre vous
a attristés, bien que momentané-
9 ment, — .je me réjouis à cette
heure, non pas de ce que vous
avez été attristés, mais de ce que
votre tristesse vous a portés à la
repentance ; car vous avez été
attristés selon Dieu, afin de ne
recevoir de notre part aucun
10 dommage. En effet, la tristesse
selon Dieu produit une repent-
ance à salut dont on ne se repent
jamais, tandis que la tristesse du
11 monde jiroduit la mort. Et
voici, cette même tristesse selon
Dieu, quel empressement n"a-t-
elle pas produit en vous ! Quelle
justification, quelle indignation,
quelle crainte, quel désir ardent,
quel zèle, quelle punition ! Vous
avez montré à tous égards que
vous étiez purs dans cette af-
faire". H' t'
12 Si donc je vous ai écrit, ce
n'était ni à cause de celui qui a
fait l'injure, ni à cause de celui
qui l'a reçue ; c'était afin que
votre empressement pour nous
' Comp. II. 12-13.
^ Tite^ revenant de Corinthe, où Paul l'a-
vait envoyé.
^ Dans cette a.
fût manifesté parmi vous devant
Dieu. C'est pourquoi nous 13
avons été consolés. Mais, outre
notre consolation, nous avons été
réjouis beaucoup plus encore
par la joie de Tite, dont l'esprit
a été tranquillisé par vous tous.
Et si deA-ant lui je me suis un 14
peu glorifié à votre sujet, je n'en
ai point eu de confusion ; mais
comme nous vous avons toujours
parlé selon la vérité, ce dont nous
nous sommes glorifiés auj^rès de
Tite s'est trouvé aussi la vérité.
Il éprouve pour vous un re- 15
doublement d'affection, au sou-
venir de votre obéissance à tous,
et de l'accueil que vous lui avez
fait avec crainte et tremblement.
Je me réjouis de pouvoir en 16
toutes choses me confier
en
vous.
taire, voy,
1 Cor. V. 1-5.
Recommandations au sujet de la collecte pour
les chrétiens de Jérusalem.
Nous vous faisons connaître, Q
frères, la grâce de Dieii qui s'est
manifestée dans les Églises de
la Macédoine. Air milieu de 2
beaucoup de tribulations qui les
ont éprouvées, une joie excessive
et une i)auvreté profonde ont pro-
duit avec abondance de riches
libéralités de leur part. Tous, 3
je l'atteste, ont donné volontaire-
ment selon leurs moyens, et
même au delà de leurs moyens,
nous demandant avec de grandes 4
instances la grâce de prendre
part à l'assistance destinée aux
saints \ Et non seulement ils 5
ont contribué comme noiis l'es-
périons, mais ils se sont d'abord
donnés eux-mêmes au Seigneur,
puis à nous, par la volonté de
Dieu.
Nous avons donc engagé Tite 6
à achever chez vous cette œuvre
' Aux saints, aux chrétiens pauvres de l'E-
glise de Jérusalem ; comji. 1 Cor. xvi. 1 et
suiv., et Rom. xv. 26.
244
Chap. 8, V. 6.
de bienfaisance, comme il l'avait
7 commencée. De même que vous
excellez en toutes choses, en foi,
en parole, en connaissance, en
zèle à tous égards, et dans votre
amoiu- pour nous, faites en sorte
d'exceller aussi dans cette œuvre
8 de bienfaisance. Je ne dis pas
cela pour donner un ordre, mais
pour éprouver, i^ar le zèle des
autres, la sincérité de votre